Migros-Magazin-07-2021-f-GE

Les offres promotionnelles de ce journal sont uniquement valables en Suisse. Edition Genève, JAA 1227 Carouge

migros.ch/magazine | MM7, 15.2.2021

Développement durable

Le match fraises suisses contre fraises espagnoles Page 30

Identité numérique

Controverse autour de la protection des données Page 14

Innovation

Photo: Nicolas Schopfer

Deux frères réinventent la sonnette d’hôpital Page 40

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4 | 15.2.2021 | EN BREF

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EN BREF | 15.2.2021 | 5

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Chaque semaine, dans le cadre de notre rubrique «Simplement bien vivre»,­ ­retrouvez des exemples montrant comment Migros facilite le quotidien de ses clients.

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Photo: Niels Ackermann / Lundi13

6 | 15.2.2021 | EN IMAGE

EN IMAGE | 15.2.2021 | 7

09:15

Le moment Migros Olivier Renaud vient régulièrement à skis de fond se promener sur le golf enneigé du Signal de Bougy, fermé actuellement en raison des règles sanitaires. C’est l’une des plus belles vues de la région, selon lui.

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EN RÉSUMÉ | 15.2.2021 | 9

14

La jeune socialiste Pauline Schneider et le jeune PLR Fabian Kuhn débattent de la loi sur l’identité numérique.

SOMMAIRE 10 Jeunesse Victimes collatérales de la crise sanitaire, les jeunes dépriment.

30 Développement durable Le bilan écologique comparé des fraises espagnoles et des fraises suisses vendues à Migros.

32 Multimédia Six applications qui facilitent la vie des jardiniers.

33 Votre région

Votre coopérative Migros.

38 Santé La fatigue chronique, causes et traitement.

40 Innovation Les frères Guy inventent une version moderne et améliorée de la sonnette d’hôpital.

Impressum Migros Magazine Construire

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46 Trajectoire Fabio Benoit, le commissaireécrivain, rejoint Fedpol à Berne.

Hebdomadaire du capital à but social, www.migrosmagazine.ch Tirage contrôlé: 507 312 exemplaires (REMP 2020) Lecteurs: 656 000 (REMP, MACH Basic 2020-2)

Photos: Mathieu Rod, Sedrik Nemeth, Migusto

Adresse: Limmatstrasse 152, Case postale 1766, 8031 Zurich Téléphone: 0800 840 848 Contact: www.migmag.ch/lecteurs Éditeur: Fédération des coopératives Migros Rédaction en chef: Franz Ermel (responsable), Steve Gaspoz, Rüdi Steiner Abonnements: www.migmag.ch/abonnement Téléphone: 058 577 13 13

Imprimerie: CI Lausanne, 1030 Bussigny

Lucie Moix fabrique de la laine à partir de poils de chien.

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Quand on télétravaille, on ne veut pas perdre trop de temps à la pause de midi. Pas besoin de se tourner vers le fast-food: on peut aussi se préparer un repas sain rapidement.

10 | 15.2.2021 | JEUNESSE

SOS, étudiants en détresse

Victimes collatérales de la crise sanitaire, les jeunes n’ont plus la possibilité de se projeter et souffrent d’anxiété, de démotivation, de perte de sens. Une déprime diffuse, particulièrement palpable chez les étudiants, qui n’ont souvent plus qu’un espace de vie: leur chambre.

Texte: Patricia Brambilla et Véronique Kipfer

JEUNESSE | 15.2.2021 | 11

I

l est toujours question des cas de contamination, du taux de ­reproduction du virus et de sa dangerosité. Autant de paramètres qui renvoient à la santé physique. Mais il en est une autre, dont on parle moins: la santé psychique, en particulier celle des jeunes adultes.

Qui se sentent devenir des «zombies», des «fantômes», des «morts-vivants».

Autant de termes qui reviennent dans leurs témoignages, que ce soit dans les médias, sur le compte Instagram #anxiétudes supérieures ou en consultation. «Ça fait une année que je ne suis pas retournée à l’école. On a eu un mois en présentiel début octobre et depuis, c’est retour à l’écran.

J’ai commencé à arrêter de suivre ­certains cours, puis d’autres, on perd le sens de la réalité, la motivation.

On passe toute la journée dans sa chambre, entre le lit et le bureau. À part la tête du professeur, on ne voit plus personne», raconte Emma ­Tyrole, 20 ans, étudiante en première année à la HEG-ARC de Neuchâtel.

Une lente spirale d’isolement, le décrochage et la déprime qui s’installe.

«Je ne pensais plus à grand-chose, j’avais les larmes aux yeux tout le temps», poursuit la jeune femme qui, dans un sursaut, a écrit une lettre au conseiller fédéral Alain Berset. «Je n’ai reçu comme réponse qu’un mail automatique», regrette Emma Tyrole.

Qui a repris courage, grâce au soutien de ses proches, et se raccroche à ­l’espoir de pouvoir retourner sur les bancs d’école à la rentrée d’automne.

Illustration: iStock

Des étudiants découragés

Pour Cassandra*, en première année de Lettres à Neuchâtel, la rentrée ­académique a été rude. «On avait des attentes et on a été très déçus.

L’enseignement en ligne, ça déstabilise. J’avais peur que l’ordi plante, ce qui m’est arrivé plusieurs fois. Je ratais le début des cours, et comme toutes les matières étaient nouvelles, c’était difficile de suivre. Ça m’a ­découragée», dit-elle. Épuisée par les heures de travail à l’écran, les ­insomnies, Cassandra s’est ex-matriculée en d ­ écembre, avec l’accord de sa mère. «Je me suis mise sur pause.

Je me dis que c’est une phase de ­reconstruction. Mais j’espère me

r­ éinscrire en ­octobre si les cours ­reviennent en présentiel.»

La vie universitaire, la plus belle période de la vie? Pour l’instant, les intéressés ne la voient pas comme ça.

Et pour cause: «90% de l’expérience étudiante a disparu. Car refaire un cours autour d’un verre, digérer la matière, se faire des opinions en se prêtant au jeu du débat d’idées, c’est aussi ça, les études», souligne Alexandre Dayer, directeur adjoint de la Fondation Maison pour ­étudiants à Lausanne.

Pas de données sur le mal-être

Difficile, on s’en doute, de quantifier le mal-être, de chiffrer les décrochages. «Nous n’avons aucune donnée centralisée fiable à ce jour», répondent les universités, la réinscription au deuxième semestre courant jusqu’à mi-mars. Par contre, les hautes écoles ont mis en place une hotline et constatent unanimement «un recours accru au service de soutien psychologique». À l’Université de Lausanne, le résultat d’un récent sondage portant sur le bien-être est parlant: réalisé sur 1294 étudiants de première année, il montre que 49% d’entre eux éprouvent des difficultés d’adaptation aux études, soit 10% de plus qu’en 2019.

Dans ce climat anxiogène, où la pression sur la réussite et les examens demeure, chaque institution bricole des solutions. L’Université de Neuchâtel a instauré un système de tutorat pour encadrer les étudiants plus vulnérables. Pour compenser la fermeture des bibliothèques, la Fondation Maison pour étudiants à Lausanne a équipé ses résidences de points ­d’impression et de scanner, et songe à créer une trousse Covid-19 numérique: «L’idée est de donner des trucs et astuces pour continuer à faire des efforts physiques, pour garder sa santé psychique et mentale, pour partager des liens sur des concerts, sur la culture…», détaille Alexandre Dayer qui s’inquiète déjà pour le second ­semestre. Comme Emma, Cassandra et tant d’autres, qui n’attendent que de pouvoir se projeter à nouveau dans un horizon de possibles. MM * prénom fictif

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JEUNESSE | 15.2.2021 | 13

«L’ambiance a changé, nous devons redoubler de vigilance» Enseignante à l’Université de Genève, la psychologue et psychothérapeute Grazia Ceschi remarque davantage de tensions et de revendications de la part des étudiants.

Texte: Véronique Kipfer

Apprentis désenchantés

Illustration: iStock, photo: DR

Même s’ils peuvent continuer à ­aller en cours en présentiel, les ­apprentis aussi sont lourdement impactés par la crise sanitaire: baisse de motivation, stress et manque de perspectives. Lionel Eperon, directeur général de l’enseignement postobligatoire du canton de Vaud, parle même de désenchantement: «Ces jeunes sont à l’aube d’une vie d’adulte, et ils ne peuvent pas le vivre pleinement.» Comme dans les autres cantons, certains métiers sont particulièrement touchés, privés de la partie pratique de l’apprentissage: employés de commerce dans la vente de détail, apprentis cuisiniers, techniscénistes…

«Pour ces deux derniers secteurs, nous avons mis sur pied un réseau pour assurer malgré tout aux élèves une formation pratique. Ainsi quelque cent vingt apprentis de la restauration pourront se former dans des c­ uisines de casernes ou d’hôpitaux.» S’il n’existe pour l’heure aucune ­statistique des apprentis restés sur le carreau, on sait que quelque 500 jeunes se sont inscrits aux guichets T1 de l’Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle, «un chiffre stable», d’après Lionel Eperon, qui se dit plutôt «positivement surpris de la bonne résilience des jeunes et du système». Son inquiétude se porte davantage sur la rentrée d’août 2021: «Ce sera un moment critique, mais nous essaierons de réussir aussi bien qu’en 2020.»

«Il y a une augmentation en nombre mais aussi en gravité» Grazia Ceschi, psychothérapeute et enseignante à l’Université de Genève

Grazia Ceschi, le nombre de ­demandes de consultations a-t-il ­augmenté ces derniers mois?

Il y a en effet une tension permanente, d’une part parce que les demandes de prises en charge augmentent, et d’autre part parce qu’on est débordés par les urgences. Et il n’y a pas seulement une augmentation en nombre, mais aussi en gravité. Malheureusement, l’accès aux soins ne s’améliore pas. Déjà avant la pandémie, nous savions que ­seulement une personne en souffrance psychologique sur deux allait pouvoir bénéficier de soins efficaces.

La situation est-elle différente de mars 2020?

En décembre 2020, l’Université de Bâle a publié une partie des données collectées dans le cadre du Swiss Corona Stress Study, qui indique entre autres le taux de symptômes dépressifs graves.

Avant la pandémie, on arrivait en Suisse à une incidence de 3%. En avril, elle avait triplé pour arriver à 9%. En mai, c’était 12%, et en novembre, 18%!

Ce sont des chiffres inimaginables.

Qu’en est-il des étudiants?

L’étude bâloise montre que ceux qui souffrent le plus sont les 14-24 ans.

Et que ce sont les Romands qui ont le moins le moral. En ce qui concerne les étudiants, il faut noter que l’Université constitue une période de transitions.

Or, les transitions sont toujours compliquées d’un point de vue psychologique. Et quand il faut s’y projeter sans pouvoir les expérimenter, ça complique encore énormément les choses.

Quels sont les principaux problèmes évoqués?

La pandémie vient taper là où ça fait déjà mal: sur l’incertitude, les perspectives futures, le porte-monnaie, les ­différences sociales, la solitude, etc.

En outre, la durée de cette situation a

poussé beaucoup de monde à remettre ses choix à plus tard, ou à les remettre en question faute de perspectives.

Qu’en est-il depuis la rentrée ­universitaire?

Lors du premier confinement, j’avais trouvé les étudiants fantastiques, très motivés et reconnaissants des cours à distance. Mais lors du deuxième ­semestre, il y a eu plus de tensions et de revendications, entre autres par rapport aux examens à distance. L’ambiance a changé, nous devons redoubler de vigilance, car les étudiants, tout comme la population générale, ne vont pas bien. Et à partir du moment où on va mal, la motivation s’effrite, la concentration diminue, l’imaginaire rétrécit, l’humeur s’assombrit et les relations ­interpersonnelles se compliquent.

Qu’est-ce qui est mis en place pour les aider? À Genève, on propose divers outils pour favoriser la résilience individuelle: du yoga en ligne, du soutien à l’apprentissage via Campus Coach ou une hotline de soutien psychologique. Au niveau du Pôle Santé, un collègue est en train de développer une application de prévention de la dépression sur smartphone.

Selon vous, quelle va être la situation ces prochains mois?

En tant qu’enseignante, j’ai essayé d’instaurer un climat de bienveillance tout en gardant de hautes exigences académiques. Garder une évaluation des connaissances est la condition sine qua non pour que les diplômes soient reconnus au niveau suisse et international. La qualité des enseignements est d’autant plus importante qu’elle doit tenter de compenser d’autres difficultés, comme le fait que les étudiants en confinement pourront compter sur moins d’expérience professionnelle et un réseau social moins étayé. MM

14 | 15.2.2021 | VOTATIONS

Nos données personnelles en péril?

Le 7 mars, le peuple aura entre ses mains le sort de la loi sur l’identité numérique.

Celle-ci a été attaquée en référendum, au motif que nos informations seront gérées par des entreprises privées.

Une jeune socialiste, contre, et un jeune libéral-radical, pour, en débattent.

Texte: Laurent Nicolet Photos: Mathieu Rod

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Faut-il s’inquiéter du fait que ce soient les entreprises privées qui devraient délivrer les e-ID et les gérer?

«Le problème n’est pas la création en soi d’une e-ID, mais la privatisation et l’absence de transparence» Pauline Schneider, vice-présidente de la Jeunesse socialiste suisse

Pauline Schneider: Oui, l’opacité de cette démarche d’identité numérique est très inquiétante.

Des entreprises comme des banques ou des assurances ­remplaceront les services de la Confédération et pourront ainsi utiliser les informations de ­chacune et chacun à des fins ­privées. D’une part, cela relègue la Confédération au rang de simple fournisseuse de données, et d’autre part, comme chaque utilisation de l’e-ID sera enregistrée par des entreprises privées, les risques d’abus sont très ­élevés dans cette utilisation des données par des acteurs privés.

Il est incompréhensible que la Confédération accepte de donner autant de responsabilité à des grandes banques à l’instar d’UBS ou des compagnies d’assurance comme la CSS Assurance.

Fabian Kuhn: Pas du tout, au contraire. Les entreprises privées sont plus aptes à développer ou à améliorer les technologies nécessaires à la mise en place de cette e-ID. Le fait qu’il y ait plusieurs fournisseurs présente des avantages. Premièrement, la concurrence engendre une compétition entre les producteurs, les incitant à offrir le produit le plus sûr et le plus efficace possible, qui répond aux besoins des clients. Deuxièmement, elle crée de la diversité et donc une plus grande liberté de choix. Chacun d’entre nous est alors libre de décider s’il souhaite obtenir une carte d’identité électronique et auprès de quel fournisseur, agréé par l’État.

Troisièmement, ils mettent leur réputation en jeu. Cet élément et les contrôles de l’État assurent une protection maximale des données et empêchent d’éventuelles utilisations abusives.

VOTATIONS | 15.2.2021 | 15

L

e 7 mars prochain, nous ne ­voterons pas seulement sur l’interdiction de se dissimuler le visage, mais aussi sur l’identité numérique. Un référendum a en effet été lancé contre une législation adoptée par le Parlement et approuvée par le Conseil fédéral, dite loi e-ID, qui pose les bases juridiques d’une identité électronique reconnue par l’État.

L’idée était d’offrir une identification infaillible sur internet, à l’heure où les démarches et transactions en ligne se multiplient, qu’elles soient administratives, commerciales ou privées.

Le fait pourtant que ces e-ID seront ­délivrées et gérées par des entreprises privées a fait naître quelques inquiétudes.

Telle est la raison principale du référendum, soutenu par des ­associations comme Société ­numérique, WeCollect, Campax ou Droitsfondamentaux.ch, et des partis politiques comme les Verts, le PS, les Vert’libéraux, ainsi que quelques dissidents ­radicaux.

Des entreprises privées problématiques

Pour y voir plus clair, nous ­donnons la parole à la jeune ­génération. Pauline Schneider, vice-présidente de la ­Jeunesse socialiste suisse, opposée à la loi, répond aux mêmes questions que Fabian Kuhn, membre du comité des Jeunes LibérauxRadicaux Suisse, en faveur de la loi.

2

L’absence d’e-ID, adoptée déjà dans plusieurs pays, affaiblirait la Suisse en tant que place économique et lieu d’innovation?

Pauline Schneider: Le problème ici n’est pas la création en soi d’une identité électronique, mais bien la privatisation et ­l’absence de transparence. La tâche de la protection de l’identité appartient depuis toujours à l’État, et il est dangereux que ce dernier mette cela au concours auprès d’acteurs privés qui l’utiliseraient pour en tirer profit. SwissSign groupe composé d’établissements financiers, de compagnies d’assurances et de caisses maladie (dont font partie La Poste, Swisscom, UBS, Crédit Suisse, Helvetia et d’autres encore), s’est déjà annoncé prêt à remplir ce mandat. L’inquiétude que la Confédération ne soit pas maîtresse de ce nouvel identifiant est donc déjà bien plus que réelle.

Fabian Kuhn: Nous sommes à la traîne par rapport à de ­nombreux pays à cet égard.

Une e-ID est essentielle à la ­numérisation de la Suisse et pour être une place forte pour les entreprises innovantes.

Si le projet de loi est rejeté, un temps précieux sera perdu, en attendant qu’une nouvelle loi soit rédigée. Nous avons besoin d’une e-ID reconnue et réglementée par l’État maintenant et non dans quelques années.

«La loi va enfin créer une plus grande sécurité juridique et améliorer la protection des données» Fabian Kuhn, membre du comité des Jeunes Libéraux-Radicaux suisses

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«Une e-ID est essentielle pour que la Suisse soit une place forte pour les entreprises innovantes»

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L’e-ID se présente comme un gage de sécurité accrue pour les transactions en ligne. Qu’en pensez-vous?

Pauline Schneider: J’y vois surtout une possibilité d’abus de la part de ces entreprises privées, qui auraient toute la possibilité de récolter des ­informations après chaque ­utilisation, qui seraient ensuite utilisées pour maximiser leurs profits ou cibler leurs offres.

La sous-traitance érigerait ces groupes privés en médiateurs.

Fabian Kuhn: Une e-ID crée plus de transparence et de contrôle sur ses propres ­données en ligne. D’une part, elle offre une protection contre l’usurpation d’identité et, d’autre part, elle simplifie la ­vérification sécurisée de l’âge des internautes. La mosaïque d’offres n’est à ce jour soumise à aucune règle claire en ­matière de protection et de stockage des données. La loi va enfin créer une plus grande sécurité juridique et améliorer considérablement la protection des données. Toute personne qui souhaite une solution sûre doit donc voter en faveur du projet.

«Les risques d’abus sont très élevés dans cette utilisation des données par des acteurs privés»

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L’instauration d’une e-ID ne risquerait-elle pas d’aggraver la fracture numérique, au détriment notamment des seniors et des gens peu formés à ces outils?

Pauline Schneider: Oui, ­absolument. C’est pour cela que le Conseil suisse des aînés, l’Association suisse des aînés et la Fédération des associations des retraités et de l’entraide en Suisse sont opposés à ce projet. À l’heure où tout devient de plus en plus numérique, il est important de prendre en considération les moyens de chacun pour éviter d’augmenter encore plus les différences entre les générations et les catégories sociales.

Fabian Kuhn: C’est vrai que les personnes âgées peuvent avoir plus des difficultés à s’habituer aux nouvelles technologies que ma génération, qui est née avec. Toutefois, ce n’est pas un argument suffisant pour refuser l’introduction d’une e-ID. Sinon, il faudrait arrêter tout progrès technologique, ce qui est tout à fait utopique. Je suis convaincu que cette e-ID sera utilisée et appréciée par toutes les tranches d’âge. Le fait qu’il y aura des taux d’adoption ­différents est tout à fait normal.

Mes grands-parents, par exemple, ne pouvaient pas imaginer s’acheter un smartphone il y a quelques années. Aujour­ d’hui, cette technologie est ­devenue presque indispensable pour eux également.

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Alors que le commerce en ligne explose, une e-ID unique n’est-elle pas la solution à «la salade des innombrables mots de passe», comme l’a dit la Conseillère fédérale Karin Keller-Sutter?

Pauline Schneider: Non, bien au contraire. Premièrement, l’idée n’est pas de faciliter les achats en ligne, qui concernent souvent des ­entreprises employant des personnes dans des conditions sociales misérables, avec des impacts écologiques très élevés, au détriment des commerçants de proximité, qui vivent dans une insécurité financière, exacerbée par la ­situation actuelle. Deuxièmement, la centralisation de ­données d’importance par des entreprises privées sous-traitantes est un gros risque! Enfin, même si cette e-ID arrive, les géants tels que Google, Facebook ou les grandes entreprises non suisses ne ­seront pas intéressés par elle.

Fabian Kuhn: Je partage ­l’analyse de Karin Keller-­ Sutter, l’introduction d’une e-ID est nécessaire pour que les utilisateurs puissent s’identifier facilement et en toute sécurité dans l’espace numérique.

Il faut ­simplifier et ­fluidifier la vie administrative en ligne, cette e-ID y participe. MM

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20 | 15.2.2021 | LAINE

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ucie Moix file. Mais pas du mauvais coton: de la laine de chien. Dans son chalet d’Aven, au-dessus de Conthey (VS), elle explique, assise devant son rouet, que les chiens, longtemps elle a détesté ça. Jusqu’au jour où elle devient elle-même propriétaire d’une chienne issue d’un croisement entre un golden retriever et un samoyède: «Lors d’un brossage pendant la mue, j’ai vu la quantité de poils que Maya perdait, ça faisait des nuages.» Curieuse de nature, elle s’informe: «J’ai découvert que la laine de chien existait depuis des milliers d’années, que les tribus de l’Arctique, n’ayant pas de moutons ni d’autres animaux de rente, confectionnaient leurs habits avec la laine de leurs chiens de traîneau.»

Les tribus salish par exemple, au nord du Canada, possédaient «un chien aujourd’hui éteint, un genre de spitz, expressément utilisé pour faire de la laine». Ou encore les Nénètses en Russie qui font des manteaux en laine de chien ainsi que des ceintures abdominales contre les rhumatismes. «Ce qui est sûr, c’est que la laine de chien est plus chaude que la laine de mouton.»

Un souvenir original

Une idée et une envie sont alors venues à la Valaisanne: «avoir un bonnet de mon chien». L’affaire aurait dû s’arrêter là, mais le bonnet confectionné a été vu et Lucie Moix a commencé à être sollicitée, surtout depuis la­ création d’une page Facebook.

Désormais, on lui apporte des sacs ou des cartons remplis de poils qu’elle va carder puis filer et transformer en pelotes. «C’est une démarche très émotionnelle où la personne veut un souvenir de son animal. Elle ne va pas ­forcément se tricoter un pull.»

La fileuse confectionne aussi, à partir de la laine de chien, une peluche ou un cœur.

Il peut ainsi arriver qu’on lui confie les poils d’un animal

De la laine, oui, mais de chien La Valaisanne Lucie Moix confectionne sur son rouet des pelotes à partir de poils canins.

Une démarche qu’elle revendique avant tout «émotionnelle».

Texte: Laurent Nicolet Photos: Sedrik Nemeth

LAINE | 15.2.2021 | 21

trouvent «plus sympa d’avoir comme souvenir de leur animal un petit cœur en laine ou une ­petite pelote plutôt qu’une urne de cendres posée sur la cheminée».

Tous les chiens ne sont pas égaux devant la laine: ceux qui donnent la meilleure sont ceux qui ont «un sous-poil abondant, comme les leonberg, les patous, les eurasiers, les golden retrievers, les samoyèdes». C’est en ­effet le sous-poil, sorte de «duvet qui ressemble à du coton très dense», qui est récolté pour la laine et sera filé, et non le poil de couverture.

Le bonheur au poil

Lucie Moix file la laine de ­nombreuses races de chiens, et même de chats.

«Maya», un croisement entre un golden retriever et un ­samoyède, a été source d’inspiration pour ­sa patronne.

disparu: «Je suis en train de filer sur mon rouet la laine d’un chien décédé l’année passée.

Sa patronne avait collectionné les poils au fil des années, ayant entendu parler de la tradition de la laine de chien mais sans trouver quelqu’un qui la pratiquait. Quand elle a entendu ­parler de moi, elle me les a ­envoyés.»

Lucie Moix explique ainsi que certaines personnes

C’est ainsi que «la qualité du brossage donne la qualité de la laine. Si l’on y joint beaucoup de poils de couverture, la laine obtenue peut piquer.» Lucie Moix préconise d’utiliser un peigne ou des cardes et de brosser le chien «sur le flanc, le dos, le poitrail, mais pas les cuisses, la queue ni la culotte où la densité de poils de couverture est particulièrement forte». De toute façon, le brossage du chien «fait partie de son bien-être. Un chien avec plein de nœuds et de poils emmêlés se sentira mal.»

Mieux vaut cependant ne pas trop se presser: «En se disant qu’on va brosser à fond le chien pour obtenir le plus de laine ­possible, on risquera surtout de ramasser beaucoup de poils de couverture.» Même si tout cela peut varier d’un chien à l’autre et dépendre beaucoup de l’entretien et de la nourriture: «moins un animal est stressé, mieux il se porte et plus son poil sera beau».

Lucie Moix, organise aussi chez elle des ateliers pour ­permettre aux gens d’apprendre à filer eux-mêmes la laine de leur animal. Enfin, à une question qu’on lui pose souvent, elle ­répond que «non cette laine ne sent pas le chien, pas plus que la laine de mouton ne sent le mouton ni le mohair la chèvre». MM

«Moins un animal est stressé, mieux il se porte et plus son poil sera beau»

Gare aux mites Tirer de la laine d’une race à poil court, c’est possible, explique Lucie Moix, «mais je dois couper avec une autre laine plus longue, de mérinos ou d’alpaga. Pour filer, il est ­impératif d’avoir un fil d’au moins deux centimètres et demi». Enfin, même si évidemment les jeunes chiens perdent aussi des poils, une qualité optimale de laine ne sera obtenue qu’à partir d’une année et demie.

Une fois lavée, débarrassée de ses fibres et débris, la laine perd environ 20% du poids brut initial. Il faut ainsi 60 grammes de poils à Lucie Moix pour confectionner une pelote de 50 grammes. Avec quatre ­pelotes, «on va pouvoir se tricoter une écharpe, un bonnet ou un petit châle».

Pour se faire une idée, «dans un cabas en papier Migros, on va pouvoir mettre à peu près 200 grammes de poils.

Il est important de ne pas tasser et utile de rajouter un petit coton imbibé d’huile essentielle de ­lavande ou de cèdre, parce que si ça ne craint plus les puces, ça craint en revanche les mites.»

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SAVEURS | 15.2.2021 | 23

ASTUCE

Préparer des ­menus pour au moins trois jours, ou idéalement pour une semaine, ­permet de gagner du temps et de l’argent.

Schawarma au poulet

15 M I N .

Ingrédients pour 2 personnes 180 g d’émincé de poulet

Sel, poivre

Mélange d’épices

«Garam Masala» 3 oignons rouges 1 citron 3 cs de tahini (pâte de sésame) 4 cornichons 1 cs d’huile d’olive 2 galettes de pain ou

tortillas de farine complète ½ bouquet de persil plat Préparation 1. Préchauffer le four à 200 °C.

Photo: Pia Grimbühler/Migusto

Assaisonner le poulet avec du sel, du poivre et le mélange d’épices. Couper les oignons en deux et les tailler en fines rondelles. Exprimer le jus du citron. Mélanger les oignons avec un peu du jus de citron.

Mélanger le tahini avec le reste du jus et saler. Couper les cornichons en rondelles.

2. Saisir l’émincé de poulet de toutes parts dans l’huile puis ajouter les oignons et poursuivre env. 4 min. Faire griller les galettes de pain ou les tortillas env. 1 min au four. Les arroser de tahini puis les garnir de poulet, de cornichons et d’oignons. Effeuiller le persil par-dessus et enrouler les galettes.

À midi, tout doit aller vite Jongler avec le télétravail tout en continuant à bien manger? C’est possible!

Nous vous proposons des recettes simples et prêtes en 5 à 15 minutes.

Texte: Dinah Leuenberger

24 | 15.2.2021 | SAVEURS

15 M I N .

Soupe de lentilles au curry La soupe de lentilles végane au curry se prépare en 5 minutes chrono; seuls quelques ­ingrédients sont nécessaires à sa réalisation.

Recette sur migusto.ch

5 MIN.

Polenta éclair avec chou frisé et gorgonzola

Préparation

Porter à ébullition le bouillon avec le lait. Y verser la semoule de maïs en pluie en remuant.

Laisser mijoter env. 4 min sans cesser de remuer. Retirer la casserole du feu. Couper le gorgonzola en morceaux. En mélanger la moitié avec la polenta. Saler et poivrer. Laisser gonfler env. 5 min à couvert.

Couper le chou et l’oignon en lanières. Faire suer l’oignon dans l’huile. Ajouter les lanières de chou et les faire cuire brièvement en les gardant croquantes. Saler et poivrer.

Servir avec la polenta et le reste du gorgonzola.

ASTUCE

Avec du beurre aux herbes ou du pesto – tous deux congelés en portions – vous pouvez relever n’importe quel plat de pâtes ou sauce à salade.

Lentilles noires Bio M-Classic, 330 g, Fr. 2.90

Envie de pâtes mais la pause de midi est trop courte?

Il suffit de précuire les pâtes la veille.

Il ne vous reste ensuite qu’à les réchauffer au micro-ondes ou dans une poêle avec un peu d’eau à couvert pendant 2 minutes.

Photos: Claudia Linsi/Migusto, Pia Grimbuehler/Migusto, Ldd

Ingrédients pour 4 personnes 8 dl de bouillon 4 dl de lait Drink 250 g de semoule de maïs

fine, 2 minutes (polenta) 200 g de gorgonzola

Sel, poivre 300 g de chou frisé 1 oignon 2 cs d’huile d’olive

SAVEURS | 15.2.2021 | 25

10 M I N .

10 M I N .

Salade croquante saumonconcombres Ingrédients pour 1 personne 5 petits pains croustillants 5 concombres snack ½ bouquet d’aneth 90 g de yogourt à la

grecque nature ¼ citron vert

Sel aux herbes 70 g de saumon flambé

Salade de pois chiches d’avocat et de tofu

Préparation

Couper les pains en petits morceaux. Partager les concombres en deux dans la longueur puis les débiter en tranches. Effeuiller l’aneth et l’ajouter au yogourt. Y exprimer le jus du citron vert, assaisonner avec le sel aux herbes et mélanger. Mélanger les morceaux de pain, les concombres et la sauce au yogourt. Servir avec le saumon. MM

Prête en seulement 5 minutes, cette salade de pois chiches, d’avocat et de tofu constitue un dîner végétalien rapide.

Recette sur migusto.ch

ASTUCE

Sugo Pomodoro Bio Anna�s Best, 280 ml, Fr. 3. 30

Préparer une sauce à salade pour toute la ­semaine. Ainsi, à midi, votre salade est prête à être dégustée.

Haricots blancs à la sauce tomate 5 MIN.

Un repas végane sur le pouce avec 5 ingrédients: réchauffer des haricots de Soissons dans la sauce tomate, ajouter des fines herbes coupées, arroser le tout d’huile d’olive et servir avec du pain protéiné.

Recette sur migusto.ch

ASTUCE

Préparez de plus grandes quantités de soupes et de sauces et congelezles. Même les soupes Célestine et les légumes blanchis peuvent être placés au congélateur en portions.

D’autres astuces sur migros-impuls.ch/boite

26 | 15.2.2021 | SAVEURS

Bon à savoir La tendance du «fait maison» La pandémie a modifié nos ­habitudes alimentaires , nous poussant à passer plus de temps en cuisine. Surfant sur cette tendance du «fait maison», le chef cuisinier préféré des Français, Cyril Lignac, propose dans une série de trois ouvrages intitulée «Fait maison» des recettes simples et rapides pour le quotidien.

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«Fruit Ice framboise» Ce bâton glacé aux fruits de la gamme «YOU», la marque de Migros, contient seulement trois ingrédients, 100% issus de fruits: jus de pomme concentré, purée de framboise et fibres d’agrumes. Un véritable smoothie glacé! La glace ­obtient déjà des avis positifs sur migipedia.ch et fait partie des produits préférés vendus à Migros.

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39

éditions du magazine «Migusto», rempli de délicieuses recettes, ont été publiées à ce jour. Les membres de «Migusto» peuvent consulter tous les numéros en ligne: migusto.migros.ch/fr/ mon-migusto/ magazine.html

Astuce culinaire Que faire des restes de fromage?

Moins de sucre, mais toujours autant de plaisir Notre consommation de sucre est trop élevée. En Suisse, elle est en moyenne de 110 g par jour. C’est presque deux fois plus que ce que recommande l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Difficile d’inverser cette tendance? Un jeu d’enfant au contraire, nous dit le livre «La vie sans sucre, c’est facile!» Sarah Wilson, une journaliste australienne qui a un jour fait le lien entre sa consommation de sucre et ses problèmes de santé, y présente plus de 300 recettes sans sucre créatives et équilibrées.

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«Utiliser le petit bout de tilsit, d’appenzell ou autre fromage pour préparer un toast croustillant en un tournemain. Pour plus de goût, mélanger plusieurs sortes de fromage.

Pour ce faire, tartiner de pesto (rouge ou vert) du pain de mie, répartir du fromage dessus et recouvrir d’une autre tranche de pain de mie. Emballer les toasts dans un sachet de congélation et les congeler séparément. En cas de petite faim, il suffira de les passer au grillepain ou de les réchauffer avec un peu d’huile dans une poêle ou au four. Bon appétit!» MM

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SUBSTITUTS DE VIANDE | 15.2.2021 | 29

Tout le plaisir du poulet sans le poulet

CO M M E D U PO U L E T, M A I S PA S TO U T À FA I T Les Delicious Pieces ressemblent à des morceaux de poulet, visuellement mais aussi au niveau de la texture et du goût. Pourtant, il ne s’agit pas de viande. À base uniquement d’ingrédients végétaux, cet émincé convient à une alimentation végétalienne.

Fr. 5.95 les 180 g

L E PL EI N D E PROT É I N E S Les Delicious Pieces, à base de petits pois et de soja, sont une excellente source de protéines. Dans 100 grammes de Delicious Pieces, on trouve 25 grammes de protéines, c’est-à-dire autant que dans 100 grammes d’émincé de poulet. Ces ­nutriments jouent un rôle essentiel dans le développement musculaire.

R ES P EC T UE U X DE L’EN V I RON NE ME NT

PR É PA R AT I O N

La fabrication de produits comme les Delicious Pieces préserve les ressources grâce à l’utilisation de matières premières exclusivement végétales. La consommation d’eau et les émissions de CO2 sont également moins importantes que pour la production de viande.

Verser quelques gouttes d’huile dans une poêle, saisir les Delicious Pieces 1 à 3 minutes sur feu doux, assaisonner selon ses goûts et voilà, c’est prêt.

Photos: Yves Roth, Pia Grimbühler / Migusto Stylisme: Mirjam Käser

À L A PO I N T E D E L A T EC H N O LOG I E Pour conférer au produit végane une texture fibreuse similaire à celle du poulet, les technologies de production alimentaire les plus modernes ont été mises en œuvre. Les protéines de petits pois et de soja sont traitées selon un procédé appelé «extrusion humide». Il s’agit d’une méthode spéciale donnant aux produits à base de plantes nouvelle génération une texture fibreuse similaire à celle de la viande.

V- LOV E YO U Les Delicious Pieces font partie de la nouvelle marque Migros V-Love.

Celle-ci comprend une soixantaine de produits végétaliens et végétariens qui portent le label V jaune de l’organisation Swissveg.

L’assortiment est étoffé en permanence.

A DA P T É S À D I FFÉ R E N T S PL AT S

Polyvalents, les morceaux croustillants trouvent leur place dans différents plats comme les fajitas, les salades, les brochettes pour barbecue ou satay, un émincé zurichois (qu’on peut véganiser entièrement en remplaçant la crème par du Soja Cuisine V-Love). Ou encore dans une soupe de nouilles végane. La recette se trouve sur migusto.ch

ORIGINAIRES DE SU I SS E Les Delicious Pieces sont produits par l’entreprise de Lucerne Fredag. Celle-ci ­fabrique aussi d’autres aliments végétaliens et végétariens pour Migros, par exemple du tofu.

30 | 15.2.2021 | FRAISES

FAUX. Cela vaut exclusivement pour les fraises de saison c­ ultivées en plein air. Dès qu’elles grandissent sous serres, elles ont un moins bon bilan que celles d’Espagne, qui émettent alors moins de CO2.

En Suisse, les fraises sont cultivées de ­façon plus écologique qu’en Espagne

Migros vend environ 5500 tonnes de fraises par an, dont un peu plus d’un tiers vient d’Espagne, ce qui n’est pas sans susciter des débats. Une nouvelle étude fournit toutes les informations sur l’impact écologique de cette culture.

Texte: Ralf Kaminski

Le projet de Migros en Espagne L’industrie de la fraise dans la région espagnole de Huelva est un secteur très ­important. Elle génère 400 millions d’euros par an, fournit de nombreux emplois et constitue une source de revenus pour des milliers de personnes.

En 2019, Migros a ­lancé un projet sur place pour une ­production de fraises plus écologique et humainement responsable.

Progressivement des mesures seront mise en œuvre dans les ­domaines de la ­gestion de l’eau, de l’utilisation modérée des pesticides, de la gestion des sols et des questions ­sociales. Un des ­objectifs est d’utiliser l’eau de façon plus ­efficace et de réduire la pollution.

D’ici à 2022, Migros ne proposera plus que des fraises ­espagnoles dont les producteurs ­répondent à ces exigences de durabilité.

Si vous attachez une importance particulière au respect de l’environnement, il vaut mieux manger des pommes suisses que des fraises

Les fraises espagnoles ont un impact environnemental plus lourd, car elles doivent être transportées par camion jusqu’en Suisse

PARTIELLEMENT VRAI. L­ ’impact environnemental le plus important n’est pas causé par le transport, mais par la production en elle-même. Au niveau de l’utilisation de pesticides, les fraises espagnoles sont relativement bien placées grâce à leurs rendements élevés. Mais en termes de besoin en eau, le bilan est différent. Et comme les ­régions où se situent les cultures ont tendance à manquer d’eau, les dommages écologiques peuvent être plus importants qu’en Suisse, où l’eau est ­généralement disponible en quantité suffisante.

VRAI. Les différents fruits ont des impacts variés sur l’environnement. Les fraises ont tendance à se trouver dans le ­segment supérieur.

FAUX. Le transport a très peu d’incidence sur l’impact environnemental global. Les fraises ­importées par camion en février et mars, provenant de cultures en Espagne et mûries au soleil, ont un impact climatique nettement plus faible que les fraises suisses cultivées dans des serres chauffées. Le chauffage a un ­impact plus important sur ­l’environnement que le ­transport par camion.

L’étude d’écobilan évalue l’impact environnemental d’un produit de sa production à sa vente. Celle-ci a été réalisée pour le compte de Migros par l’entreprise de conseil en développement durable ESU-services à Schaffhouse.

Si vous voulez manger des fraises avec le moins d’impact possible sur l’environnement, il vaut mieux attendre la saison des fraises en Suisse VRAI. Les fraises de plein champ ont le meilleur bilan ­écologique et sont généralement disponibles à partir du mois de juin.

Photo: Getty Images

Un fruit sous la loupe

Les fraises suisses sont plus respectueuses de l’environnement que les fraises espagnoles

COSMÉTIQUES | 15.2.2021 | 31

HYDRATATION INTENSE Le beurre de karité protège l’épiderme contre le dessèchement. C’est un soin idéal pour les peaux sèches et abîmées.

Il vient enrichir les nouveaux produits I am Natural Cosmetics.

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Aujourd’hui, ce précieux ingrédient est quasiment omniprésent dans les produits cosmétiques.

Le beurre de karité est un soin hydratant intense.

Il adoucit et assouplit instantanément les peaux sèches et fragiles.

Son doux parfum apaise les sens: certaines variétés de karité ont une odeur de chocolat.

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Infos: www.migros.ch/fr/acheter/assortiments-produits/beauty/testeur-de-produit.html

32 | 15.2.2021 | MULTIMÉDIA

Planter et récolter

Quand doit-on planter et récolter fruits et légumes? À quoi doit-on faire attention? Vous trouverez les réponses à ces questions sur Gardroid. Cette appli fournit, entre autres, les périodes idéales de semis et de récolte, la température désirée pour semer et des conseils utiles pour prendre soin des plantes.

Gardroid: gratuit seulement pour la version de base sur Android. La version premium, qui coûte 3 dollars (Fr. 2.70), prend en compte les fruits, les fleurs et les herbes aromatiques.

Google Play

Le jardin connecté Avec le semi-confinement, les jardiniers amateurs ont désormais le temps d’aménager leur espace vert et de planifier les plantations pour le printemps. Six applications peuvent les aider dans leurs tâches.

Texte: Philipp Rüegg

En plus de disposer d’une large base de données sur les fruits, les légumes et les herbes aromatiques, Mon Potager dispose d’un simulateur de parcelles qui permet d’organiser vos plantations en respectant les affinités entre chaque espèce.

Mon Potager: gratuit sur Android (Mon Jardin Potager). Payant sur IOS (Fr. 1.-).

Google Play et App Store

Pour beaucoup de jardiniers, travailler en harmonie avec la lune est impératif. Sur l’appli Lune & Jardin , ils trouveront, en plus de conseils de culture, un calendrier lunaire ­indiquant quel jour est le plus propice aux activités de jardinage.

Lune & Jardin: gratuit sur Android et IOS. Google Play et App Store

Planifier Si vous voulez faire les choses en grand ou si vous voulez réaménager votre jardin, jetez un œil à Garden Planner. Cette appli permet de concevoir un jardin complet en vue 2D ou 3D. Des plantes variées aux chemins de gravier, sans oublier les fontaines, le logiciel couvrira toutes vos envies.

Garden Planner (seulement en anglais): essai gratuit pour PC et Mac, ensuite 38 dollars (Fr. 34.50). www.smallblueprinter.com/index.html

L’outil de planification myGarden de Gardena est tout aussi coloré et pratique. Sur des surfaces vides ou à l’aide de modèles de jardins existants, vous pouvez créer virtuellement un système d’arrosage, construire une tonnelle et placer des meubles. my Garden: gratuit. www.gardena.com/ch-fr/actualites-jardin/planificateur-de-jardin

Pour que votre jardin prospère le plus longtemps possible, vous devez savoir si et pourquoi les plantes se portent mal. Plantix donne des informations détaillées sur les parasites ou les maladies spécifiques à chaque plante et sur la manière de les combattre.

Là encore, les experts de la communauté peuvent apporter leur aide pour des problèmes spécifiques.

Entretenir

Plantix : gratuit, uniquement disponible sur Android.

Cet article a été rédigé en collaboration avec les experts de Digitec.

Photos: iStock, DR

https://plantix.net/fr

15.2.2021 | 33

s ro ve ig è M en G

Nouvelle orientation professionnelle?

Les Écoles-clubs Migros de Lancy-Pont-Rouge et de Nyon proposent une formation professionnelle pour obtenir le certificat HRSE d’assistant(e) en gestion du personnel.

Les cours débuteront en mars.

Texte: Rosane Paule

D

ispensée sur un mode ­hybride, avec quelques séances en présentiel et la majorité des cours en ligne, cette formation est composée de 108 périodes de 50 minutes.

Axés sur la pratique, les cours s’articulent en cinq modules: les bases du management en ressources humaines (20 périodes), la gestion administrative du personnel (28 périodes), les salaires et les assurances sociales (24 périodes), le droit du travail (28 périodes) et la préparation à l’examen (8 périodes).

Au terme de cette formation, on sera à même de comprendre l’enjeu d’une situation courante RH, de citer les causes possibles d’un problème et de proposer des solutions, d’analyser et de structurer des données et des ­situations complexes. Et l’on pourra ainsi prendre position et argumenter. Étudier des cas concrets

Photo Shutterstock

Les enseignants spécialisés de l’École-club mettent toujours en avant le lien entre la théorie et la ­pratique. Ils se basent également sur leur propre expérience professionnelle afin de présenter des cas concrets et rendre leurs cours d ­ ynamiques.

Avec le certificat HRSE d’assistant(e) en gestion du personnel, on peut gérer de manière autonome les questions administratives relatives aux ressources humaines, que ce soit dans une PME ou dans le secteur public. On peut aussi assumer la fonction d’assistant(e) en gestion du personnel dans une plus grande entreprise, afin de décharger les ­responsables hiérarchiques.

Connaissances pré-requises

Pour s’inscrire à cette formation, un CFC ou une maturité sont recommandés ainsi qu’une pratique profession-

L’École-club Migros vous ouvre les portes d’une carrière intéressante dans le secteur des ressources humaines.

nelle d’une durée d’au moins 24 mois.

Pour les personnes sans CFC ni ­maturité, il sera exigé 48 mois de ­pratique professionnelle. Il est aussi nécessaire de disposer de très bonnes connaissances écrites et orales de la langue française ainsi que d’une bonne ­maîtrise de l’arithmétique. Connaître le milieu administratif est un plus.

Scheidegger, professeur principal.

Le certificat HRSE d’assistant(e) en ­gestion du personnel, reconnu sur le plan national, permet d’accéder aux formations supérieures de spécialiste en gestion du personnel avec brevet fédéral puis de responsable diplômé en ressources humaines. Une belle carrière en perspective! MM

Séance d’information

Renseignements et inscriptions pour la séance du 25 février: École-club Migros Genève – 2, Esplanade de Pont-Rouge, à Lancy; mail: ecoleclub.pont-rouge@migrosgeneve.ch; tél. 058 568 80 00; École-club Migros Nyon – 1, chemin Crève-Cœur, mail: ecoleclub.nyon@migrosgeneve.ch, tél. 058 568 80 60; www.ecole-club.ch

L’inscription se fait sur dossier. Une séance d’information en ligne est prévue jeudi 25 février à 12 h 15. Il sera possible d’échanger avec Jean-Luc

34 | 15.2.2021

De nombreuses rues et places ont été rebaptisées au féminin, ici la rue Louise-De-Frotté.

Voir la vie en rose

Vous êtes-vous demandé pourquoi, dans certaines rues et sur certaines places de Genève, il y avait deux plaques, une bleue et une rose?

Une Genferei supplémentaire, dites-vous?

Pas que!

Texte: Shiva Riahi

ces plaques. L’essentiel est de rendre visibles les femmes dans l’espace ­public, car, autant que les hommes, elles ont contribué à la construction de notre monde.

Un peu d’histoire

Genève compte à peu près 750 places et rues, dont 548 sont attribuées à des hommes et 41 à des femmes. Cherchez l’erreur! Vous l’aurez compris, si vous voulez avoir votre plaque rose, il va falloir retrousser vos manches et marquer l’histoire genevoise, suisse ou internationale, de manière pérenne. Mais ce n’est pas tout, il faut impérativement avoir trépassé il y a au moins dix ans, sinon pas de plaque rose. Partons donc ensemble à la découverte de trois différentes personnalités choisies pour leur originalité et l’œuvre singulière et significative qu’elles ont engendrée.

Première femme maire Née en 1921, et après avoir été profes-

seure de français, Lise Girardin est la première femme en Suisse à occuper la fonction de maire, en 1968, 1972 et 1975. Ces réélections sont la preuve incontestable que les citoyens ont ­apprécié son action. Pionnière, elle fut également la première dame élue au Conseil des États. Elle s’est engagée pour trouver des solutions à la crise du logement, sujet brûlant à ­Genève, déjà à l’époque, mais surtout à décriminaliser l’avortement. Cette femme ne prônait pas la révolution féministe mais une progression pas à pas: «en poussant des portes, en essayant d’aller plus loin». En 1984, alors présidente de la Commission fédérale des étrangers, elle a œuvré pour ­l’assouplissement de la naturalisation des immigrés de la deuxième génération. En 1992, à la retraite, elle s’en-

Photo Ville de Genève, Carla Da Silva

T

out a commencé en 2017 avec un projet original et un brin féministe porté par le collectif L’Escouade en accord avec la Ville de Genève: «100Elles*».

Selon deux critères officiels imposés, cent femmes ont été choisies pour que leur nom figure sur cent plaques roses apposées en dessous des plaques officielles dans dix quartiers de Genève. Les parcours de vie de ces femmes et leur contribution, qu’elle soit politique, sociale, artistique, ­littéraire, militante, industrielle, scientifique ou relative à la Genève internationale, sont racontés régulièrement par des guides culturels. ­Certaines femmes dont le statut est aujourd’hui encore regardé d’un œil condescendant, parce que non universitaires ou non issues d’une classe dirigeante, ont également droit de cité et figurent en bon nombre sur

15.2.2021 | 35

s ro ve ig è M en G

Shiva Riahi, guide culturelle à ­Genève, connaît bien les plaques roses, qu’elle montre lors de ­visites guidées de la ville.

La rue de Zurich est devenue la rue Yolande-De-France

Le recueil «100Elles*», édité chez Georg, recense l’histoire de cent femmes ­exceptionnelles.

gage publiquement pour le développement du congé maternité. Même si son nom est gravé sous le numéro du pupitre qu’elle a occupé au Grand Conseil, elle mérite grandement une plaque rose en vieille-ville de Genève, non? Décédée en 2010, elle est saluée publiquement par les autres femmes politiques pour avoir «secoué la République». Ainsi, le projet «100Elles*» a amené le Conseil administratif de la ville de Genève à rebaptiser la place des Vingt-Deux-Cantons en place Lise-Girardin au début 2021.

Triste destin en maison close Née à Berlin vers 1865 et morte en 1888

en se suicidant à Genève, Anna Scherff est connue sous le nom d’Anna S. Comme bon nombre de femmes sans ressources économiques et sans statut, elle travaillait dans une maison close, située à la rue de la Croix-d’Or,

après avoir été vendue par sa mère à l’âge de 14 ans. Endettée jusqu’au cou auprès de sa matrone, elle finit sa vie en se jetant d’une fenêtre dans la cour pour échapper à son destin tragique et pour attirer l’attention des autorités et du grand public sur la situation des prostituées qui n’avaient alors ni droit ni légitimité. Ce geste désespéré a mené au déclin des maisons closes du ­canton qui séquestraient les femmes en les exploitant. La plaque rose rend hommage à toutes celles qui, comme Anna S., ont eu une existence ­détruite, faute de reconnaissance et de législations adéquates défendant leur cause, celle des femmes au statut économique et social inexistant.

Active au Grand Conseil

Symbole de la femme au foyer modèle, Yvonne Elles représente le travail de toutes celles qui, au quotidien,

ont accompli des tâches ménagères sans qu’aucune gratification sociale et économique ne leur soit accordée.

Nombreuses sont les femmes qui ont contribué dans l’ombre à faciliter la vie sociale des hommes, en leur épargnant de nombreuses heures de charge supplémentaire à gérer le ménage d’un foyer et à prendre soin des enfants. Yvonne Elles souhaitait défendre leur cause pour que leur travail soit reconnu et mis en valeur. Elle dépose sa candidature aux élections du Grand Conseil de Genève en 1961, l’année même où les femmes sont ­enfin autorisées à se présenter. Elle est candidate du Parti suisse du ­travail qui soutient les revendications féministes telles que le droit de vote au niveau fédéral, l’égalité dans la ­famille, des formations professionnelles, l’assurance maternité obligatoire et l’égalité salariale. MM

Visites guidées Dès que les restrictions de regroupement dans l’espace public ­seront levées, des visites guidées seront organisées dans différents quartiers de la ville, notamment aux Grottes et dans le périmètre de la Genève ­internationale.

Plus d’informations sur www.100elles.ch, onglet visites guidées.

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38 | 15.2.2021 | SANTÉ

Une irrépressible envie de dormir On se lève fatigué le matin, on se traîne toute la journée et on est heureux le soir de pouvoir enfin se recoucher. Quelles sont les causes de la fatigue chronique et comment la traiter?

Texte: Roberto Llano

La cause la plus fréquente de fatigue est lorsque l’équilibre entre ce qui nous donne de l’énergie et ce qui nous en prend est rompu. Les parents ­élevant seuls leurs enfants, les ­difficultés au travail, les problèmes ­financiers, le stress des examens pour les étudiants; ces phases de la vie entraînent souvent de la fatigue.

Conseil: La régénération comme motclé: veillez à l’équilibre entre ce qui vous prend de l’énergie et ce qui vous en donne. Éliminez, si possible, les facteurs qui entravent votre repos, comme les quantités importantes de café, le travail sur écran jusque tard dans la nuit ou les heures supplémentaires à répétition.

Vivre «à toute vitesse» épuise nos forces à long terme.

Le syndrome d’apnée du sommeil

Dr Roberto Llano, spécialiste en médecine interne générale, responsable de la médecine au Medbase Berne Westside

Certaines personnes atteintes l’ignorent, mais leur partenaire l’entend: les courtes pauses respiratoires pendant le sommeil (syndrome d’apnée du sommeil) sont souvent à l’origine non seulement de la fatigue diurne, mais aussi de l’hypertension artérielle. Un sommeil trop court, des heures de sommeil irrégulières ou des bruits nocturnes perturbent aussi le sommeil.

Conseil: Si vous devez toujours rattraper votre retard de sommeil le week-end, alors vous ne vous en accordez pas assez pendant la semaine. Essayez de vous coucher plus tôt, respectez des horaires de lever fixes. Le syndrome d’apnée du sommeil doit être traité par un médecin, car il est associé à un risque plus élevé d’accidents et d’autres maladies.

Une carence en fer Cet oligoélément est important pour l’hémoglobine. Sans fer, une anémie s’installe. Les globules rouges ne peuvent alors plus transporter ­assez d’oxygène vers les organes et le cerveau. Une des raisons d’une ­carence en fer peut être une absorption insuffisante, par exemple en ­raison d’une maladie intestinale ou d’une mauvaise alimentation.

Des menstruations abondantes peuvent être une autre raison d’une perte ­excessive de fer.

Conseil: Veillez à un apport suffisant en fer (avec de la viande rouge, du ­brocoli, des légumineuses, de la ­vitamine C, et si nécessaire avec des suppléments). Évitez les aliments qui ­inhibent l’absorption du fer, comme la caféine, les boissons contenant du ­tanin comme le vin rouge et le thé noir, et les phytates dans les céréales. Si une carence en fer est suspectée, une analyse du sang peut être faite.

L’hiver, le confinement ou la solitude Les jours d’hiver sombres, le ­confinement lié au coronavirus, ­l’ennui, la solitude peuvent avoir pour effet secondaire de vous fatiguer.

Conseil: La lumière et l’exercice sont des stimulants. Pour certaines personnes, la photothérapie à l’aide de lampes qui émettent une lumière blanche très lumineuse avec le moins d’UV possible peut être bénéfique. ­Tâchez également de rester actif, car l’exercice est probablement le remède le plus efficace contre la fatigue.

Les techniques de relaxation et les exercices de pleine conscience peuvent également être bénéfiques.

Les médicaments ou les stimulants Certains médicaments contre les allergies, les douleurs, l’hypertension ou d’autres maladies peuvent avoir pour effet secondaire de vous fatiguer.

Et une quantité importante de caféine perturbe le rythme du sommeil tout autant qu’un excès d’alcool.

Conseil: La caféine et l’alcool doivent être consommés avec modération et il faudrait éviter d’en consommer avant d’aller au lit. N’arrêtez pas un médicament de votre propre initiative, mais discutez avec votre médecin de la ­solution la plus adaptée ou des autres options possibles.

Une carence en nutriments Si l’on néglige son alimentation sur une période prolongée, on court le risque de souffrir d’une carence en nutriments, vitamines ou oligoéléments importants. Cette situation touche souvent les personnes âgées seules qui s’alimentent pas assez ou parce qu’elles ont des difficultés à faire les courses et à cuisiner. Une ­carence en micronutriments essentiels peut également se produire en cas de surpoids.

Conseil: Recherchez la compagnie.

Avec l’aide de voisins ou par exemple de l’application «Amigos», un service de courses peut être organisé. Pour échapper à la solitude en période de coronavirus, retrouvez vos proches via internet.

Une étude japonaise a montré qu’un simple miroir posé sur la table dans ­lequel on voit son reflet peut aider à avoir plus d’appétit. Le médecin de ­famille ou un diététicien peut aider à ­résoudre les problèmes d’alimentation.

Illustration: iStockphoto; Photo: LDD

Le déséquilibre énergétique

SANTÉ | 15.2.2021 | 39

Les maladies chroniques De nombreuses maladies provoquent de la fatigue, comme une hypothyroïdie non traitée. Les affections rhumatismales, l’insuffisance cardiaque ou rénale, les douleurs, les maladies hépatiques et les tumeurs entraînent aussi souvent de la fatigue, car elles demandent beaucoup d’énergie.

Conseil: Si vos performances sont ­réduites pendant une période prolongée, si la fatigue persiste ou si elle prend une ampleur telle que vous vous faites du souci, vous devriez consulter un médecin. Parmi les autres signes avant-coureurs, citons: perte de poids involontaire de plus de 10% en six mois, sueurs nocturnes et/ou fièvre récurrente.

La dépression et l’apathie L’apathie, une humeur dépressive, la fatigue et l’insomnie: cette combinaison peut indiquer une dépression.

Souvent, ces symptômes sont accompagnés de problèmes de concentration, de changements au niveau de l’appétit, de la sensation d’être inutile ou même coupable.

Conseil: Demandez de l’aide et ­consultez un médecin! La dépression est une maladie très grave, potentiellement mortelle si elle n’est pas traitée. MM

Une carence très répandue

Après la retraite, de nombreuses personnes âgées ont besoin de moins de sommeil qu’auparavant. Tant que vous êtes encore en forme pendant la journée, le peu de sommeil n’est pas une raison de s’alarmer.

Fatigue, ongles cassants, perte de cheveux, la carence en fer est fréquente et peut être comblée par l’alimentation.

Infos sur migros-impuls.ch/ carence-en-fer

iMpuls est l’initiative santé de Migros.

40 | 15.2.2021 | INNOVATION

La sonnette d’hôpital 2.0 Lauréats du Challenge 2020 pour la qualité de vie du patient, les frères Hyppolythe et Celestin Guy ont développé une application innovante: elle permet à une personne alitée, via un logiciel de reconnaissance faciale, de communiquer avec le personnel soignant, d’être en lien avec ses proches ou encore de contrôler son environnement.

Texte: Alain Portner Photos: Nicolas Schopfer

L

es grands gagnants du 5e Challenge DebiopharmLa Solution.ch-Inartis pour la qualité de vie du patient sont… les frères Celestin et Hyppolythe Guy. Ces jumeaux âgés de 22 ans résident à Annecy (F) et étudient respectivement le droit et la médecine. Le gain de ce prix – un chèque de 25 000 francs – servira à finaliser leur projet franco-­ suisse baptisé «Oculus».

«Notre idée est de remplacer la traditionnelle sonnette d’hôpital, qui est monotâche et requiert l’usage des bras, par une technologie de reconnaissance faciale, expliquent-ils. Pour cela, nous avons développé, avec l’aide d’un ami qui étudie à l’EPFL, une interface pilotée par le mouvement des yeux et de la tête. Celle-ci permet de transmettre des informations au personnel soignant, de communiquer avec ses proches et de contrôler l’environnement de la chambre.»

Imaginez une application sur ­tablette à l’intérieur de laquelle on se déplace instinctivement en bougeant son visage jusqu’à cibler la tâche souhaitée. Ensuite, pour l’activer, un simple clin d’œil, un sourire ou un rictus suffit. «C’est très intuitif, même quelqu’un en froid avec la technologie est capable de

INNOVATION | 15.2.2021 | 41

Un simple clin d’œil ou un rictus suffit pour activer l’appli d’Hyppolythe (à gauche) et de Celestin (à droite) Guy.

42 | 15.2.2021 | INNOVATION

l’utiliser», relèvent nos interlocuteurs. Ce que confirme Benoît Dubuis, fondateur de la Fondation Inartis: «Lors de la présentation du prototype, Thierry Mauvernay, le patron de Debiopharm, a tout de suite interagi avec cet outil sans avoir reçu au préalable de formation.»

Le patient au centre

Avec «Oculus», une personne alitée peut toujours signifier une urgence comme elle le faisait auparavant en actionnant la sonnette, mais en plus elle a la possibilité de demander un verre d’eau, d’indiquer qu’elle veut aller aux toilettes ou encore qu’elle a besoin d’un soin ou d’une assistance. Mieux, elle va pouvoir téléphoner ou envoyer un SMS à ses proches et également agir sur son environnement, par exemple lancer de la musique, allumer la télévision ou une lampe, monter ou baisser les stores… «Comme notre appli est modulable, les possibilités sont infinies», précisent les frères Guy. «Le cœur de notre projet est d’apporter du bienêtre au patient, de lui redonner de la confiance et de l’autonomie, ajoutent-ils. Le but, c’est qu’il soit davantage acteur de son hospitalisation.»

Pour Benoît Dubuis, cette innovation procure aussi un bénéfice aux services de santé: «Aujourd’hui, quand le patient appuie sur la sonnette, le personnel soignant accourt tout de suite parce qu’il ne sait pas s’il y a urgence ou pas. Or, cette interface permet justement de différencier et de hiérarchiser les demandes et donc d’y répondre d’une manière plus ciblée, plus adaptée.»

Aussi simple que géniale, la solution d’Hyppolythe et de Celestin présente aussi l’avantage d’être très avancée, presque aboutie. Elle pourrait ainsi être rapidement implémentée dans des établissements hospitaliers ou médico-sociaux. «Avec les 25 000 francs du Challenge Debiopharm-La Solution.ch-Inartis, nous allons déjà essayer de faire un bêta-test de notre logiciel en hôpital et pourquoi pas créer une start-up.» Paroles de jeunes entrepreneurs. MM

«Le but de notre application, c’est que le patient soit davantage acteur de son hospitalisation» Celestin et Hyppolythe Guy, étudiants respectivement en droit et en médecine

INNOVATION | 15.2.2021 | 43

Un nouveau défi en 2021

L’appli permet de différencier et de hiérarchiser les demandes du patient.

Ainsi, le personnel hospitalier pourra y répondre de manière plus adaptée.

Coup de cœur Le jury du 5e Challenge pour la qualité de vie du patient a été séduit par un autre projet auquel il a accordé un prix spécial de 15 000 francs. Il s’agit d’un déambulateur électrique imaginé par des inventeurs en herbe, à savoir une équipe d’apprentis et de gymnasiens vaudois.

En voyant la grand-mère de l’un d’entre eux avoir de la peine à pousser son «rollator», surtout à la montée et pour franchir les trottoirs, ces jeunes ont eu l’idée de doter un cadre de marche classique d’une assistance électrique, un peu sur le modèle des e-bikes. Ils y ont aussi ajouté un grand nombre de sécurités, dont une connexion automatique avec les proches.

«Leur projet est pertinent et le marché très important, mais il reste encore du chemin avant qu’il puisse être produit et commercialisé», commente Benoît Dubuis. C’est pourquoi, outre le prix en espèces qui leur sera versé en trois étapes par Debiopharm, ces adolescents recevront une aide managériale de la Fondation Inartis ainsi qu’un coaching assuré par David Deperthes, président du jury du Challenge pour la qualité de vie du patient.

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Encouragés par le succès des cinq éditions précédentes (plus de 500 dossiers soumis au jury), le groupe Debiopharm, la société La Solution. ch et la Fondation Inartis lancent un 6e challenge, toujours sous la forme d’un concours d’idées ayant pour but d’améliorer le confort des ­patients et leur qualité de vie.

Ce défi est ouvert à tous les Géo Trouvetou , sans élitisme ni distinction. Pour autant qu’ils agissent en équipe et présentent des solutions interdisciplinaires concrètes, originales, novatrices, utiles, pratiques et faciles à mettre en œuvre. Tous les domaines de santé peuvent ainsi être explorés pour faciliter le quotidien et accroître l’autonomie des personnes hospitalisées ou non.

Pour participer au Challenge 2021, il faut envoyer sa candidature jusqu’au 30 avril via la plateforme dédiée: www.inartis.ch/Challenge.

Le jury se réunira ensuite en mai pour sélectionner les meilleurs dossiers.

Les cinq équipes finalistes recevront chacune 5000 francs afin de matérialiser leurs idées. Elles pourront également bénéficier d’un soutien entrepreneurial offert par la Fondation Inartis. Enfin, à l’automne, le meilleur projet sera récompensé par un chèque de 25 000 francs qui servira à financer sa concrétisation.

Infos et règlement: www.inartis.ch/ Challenge

44 | 15.2.2021 | JEUX

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Comment participer Prix principal (mot en orange): Tél.: 0901 000 861 (Fr. 1.–/appel) SMS: envoyez MMF1 suivi de la solution, vos nom et adresse au 3113 (Fr. 1.–/SMS).

Exemple: MMF1 BARBIER Hugo Lexemple, Rue Lexemple 44, 1200 Modèleville Internet: migrosmagazine.ch/mots-fleches (gratuit) Gagnants «en plus» (mot en vert): Tél.: 0901 000 865 (Fr. 1.–/appel) SMS: envoyez MMF5 suivi de la solution, vos nom et adresse au 3113 (Fr. 1.–/SMS) Exemple: MMF5 HIVER Hugo Lexemple, Rue Lexemple 44, 1200 Modèleville Internet: migrosmagazine.ch/mots-fleches (gratuit) Délai de participation: dimanche 21.2.2021, à minuit Gagnants n° 5 Prix principal: Alwin Dieperink, Cheseaux-sur-Lausanne VD et Corinne Kalbfuss, Dommartin VD Gagnants «en plus»: Roger Oppliger, Corcelles-sur-Chavornay VD et Claudine Schertenleib, Corcelles NE Conditions de participation: Sont autorisées à participer toutes les personnes domiciliées légalement en Suisse ou dans la Principauté du Liechtenstein et âgées de 18 ans révolus. Les collaborateurs de l’organisatrice du concours, ainsi que les associations de jeux-concours, les services automatisés et les autres services de participation professionnels et commerciaux ne sont pas autorisés à concourir. Les gagnants seront informés par e-mail, et leurs noms et localités seront publiés.

Sudoku 2 × 100 francs à gagner Remplissez les cases vides avec les chiffres 1 à 9.

Chaque chiffre ne peut apparaître qu’une seule fois dans chaque rangée, chaque colonne et chacun des neuf blocs 3×3. La solution s’affiche dans les cases orange, de gauche à droite.

Comment participer Téléphone: 0901 000 864 (Fr. 1.–/appel) SMS: envoyez MMF4 suivi de la solution, vos nom et adresse au 3113 (Fr. 1.–/SMS).

Exemple: MMF4 456 Hugo Lexemple, Rue Lexemple 44, 1200 Modèleville Internet: www.migrosmagazine.ch/sudoku (gratuit) Délai de participation: dimanche 21.2.2021, à minuit

JEUX | 15.2.2021 | 45

À gagner, 4 bons d’achat Migros d’une valeur de 100 francs chacun!

4×

Quiz

Paroli

2 × 100 francs à gagner

2Remplissez × 100 francs à les gagner la grille avec dix mots.

Remplissez la grille avec les dix mots.

Chaque case de 1 à 5 correspond à une lettre de la solution.

Remplissez avec les dixlettre mots.

Chaque case de la 1 àgrille 5 correspond à une de laChaque solution. case

Répondez aux questions du quiz. En reportant les lettres correspondant aux bonnes réponses dans la grille de solution, vous trouverez le mot code.

Comment appelle-t-on un chant sans accompagnement musical?

U A cappella

H A caramella

O A chantella

Un objectif … est un objectif à courte focale.

S grand triangle

E grand losange

R grand angle

Quelle commune ne se situe pas dans le district de la Gruyère?

G Granges-Paccot

L Marsens

T Bulle

E l'origan

I

1 1

le persil

Le «Tournoi des Six Nations» est une compétition de … disputée chaque année.

L golf

N rugby

M base-ball

En géométrie, quelle lettre représente l'axe des abscisses?

B W

R Y

C X

1

N Hambourg 2

3

4

5

T Copenhague 6

7

Solution

Comment participer Téléphone: 0901 000 862 (Fr. 1.–/appel) SMS: envoyez MMF2 suivi de la solution, vos nom et adresse au 3113 (Fr. 1.–/SMS).

Exemple: MMF2 HIBOU Hugo Lexemple, Rue Lexemple 44, 1200 Modèleville Internet: www.migrosmagazine.ch/quiz (gratuit) Délai de participation: dimanche 21.2.2021, à minuit Conditions de participation: sur la première page de jeux

4

aujourd’hui ? migusto.ch

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3

5 5

2 2

3 3

4 4

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5 5

Téléphone: 0901 000 863 (Fr. 1.–/appel) SMS: envoyez MMF3 suivi de la solution, vos nom et adresse au 3113 (Fr. 1.–/SMS).

Exemple: MMF3 ORAGE Hugo Lexemple, Rue Lexemple 44, 1200 Modèleville Internet: www.migrosmagazine.ch/paroli (gratuit) Délai de participation: dimanche 21.2.2021, à minuit Conditions de participation: sur la première page de jeux

Le chiffre à côté de chaque colonne et de chaque ligne indique le nombre de cases occupées par les navires.

Ils ne peuvent pas se toucher et doivent être complètement entourés par l’eau, sauf s’ils touchent le bord.

Sudoku solution n° 6

T I R E R E C L I E F F R E Paroli solution n° 6

CA S TE

Que vais-je

cuisiner

4 2 1

Comment participer

Bimaru solution n° 6

Mots fléchés solution n° 6

E

3 2

Bimaru

En 2019, quelle ville a été désignée «Capitale verte européenne»?

E Oslo

BA ID SR EE AS US TE ES CA EMRA TS IS FE IU ER CG HA AU RL MO EI US RE EG RL RY AP TT UAML SS IP NR FE OS RE MR EI LE MR UE TM IO LI ES EE SS PR RI EV SE ER NA TI EN SS TE RS ES SI SO EN RS SS YI NN CI OS PA EN ST TS ET SA TT EE UR RE SS Solution: Solution Solution:

La marjolaine sauvage est également nommée …

A le romarin

de 1 à 5 correspond à une lettre de la solution.

C A R O T I D E

P Y R O M A N E

P A R I D E S S I E N S E N QuizI T E

C E N T R A solution n° 6 G E DAUPHIN

Sudoku gagnants n° 5

Paroli gagnants n° 5

Quiz gagnants n° 5

Michelle Nicoulaz, La Chaux-de-Fonds NE; Carlo Capponi, Bottmingen BL

Elio Silva, Cousset FR; Lejla Fetic, Villiers NE

Nicole Page, Vullierens VD; Elisabeth Moosbrugger, Formangueires FR

46 | 15.2.2021 | TRAJECTOIRE

Histoire d’un flic Expert dans l’art de l’interrogatoire, les affaires de braquages et l’écriture de polars, le commissaire-écrivain Fabio Benoit a quitté la «Boîte à poulets» de Neuchâtel pour prendre la responsabilité de la formation de la police judiciaire fédérale à Berne.

Texte: Alain Portner Photo: Guillaume Perret / Lundi13

L

e 28 décembre dernier, après trente ans de bons et loyaux services et une ultime permanence mouvementée, le commissaire Fabio Benoit a fait ses cartons et salué les quelques subalternes qui étaient présents ce jour-là au BAP, le Bâtiment administratif des Poudrières que les Neuchâtelois appellent ironiquement la «Boîte à poulets».

«J’ai chialé comme un bébé! C’est dur de quitter ses collègues, il y a des liens forts qui se créent dans ce métier où l’on côtoie le sordide, où l’on est confronté à la mort.» Si ce quinqua a démissionné de la PJ de Neuchâtel, c’est pour monter en grade, pour prendre en charge dès le 1er février la formation de la police judiciaire fédérale à Berne, une importante section de Fedpol (elle compte environ 430 collaborateurs) qui traite entre autres de dossiers liés au crime organisé, au blanchiment d’argent et au terrorisme.

Flic plutôt que voyou

Autant de thématiques qui pourraient inspirer à l’avenir ce policier-écrivain, auteur déjà de trois polars tirés en partie de son expérience et de cas concrets. Comme dans son dernier roman noir, L’ivresse des flammes, qui a pour trame une série d’incendies à La Brévine. «C’est effectivement une affaire qui a eu lieu en 2016 dans cette région qui m’a servi de point de départ, mais c’est une tout autre intrigue que je déroule au final.»

Pour ce thriller, cet enquêteur-né a effectué des recherches approfondies sur les pyromanes, la mafia calabraise et les bandits sardes. «Je suis aussi allé en Sardaigne pour m’immerger, pour faire mon flic, histoire de recueillir des témoignages.»

La Sardaigne, l’île italienne d’où est précisément originaire sa famille ­paternelle avec laquelle il n’a aucun contact. «Mon père était un gars immature qui a abandonné sa famille.»

Des arômes enivrants de grains torréfiés s’échappent de la cuisine.

Le «patron» – comme le surnommaient ses hommes – revient avec une tasse dans chaque main, des cafés serrés comme il les aime. La discussion reprend: «C’est ma mère qui nous a élevés, ma petite sœur et moi.»

C’est un peu sa maman également qui l’a empêché de faire des bêtises à l’adolescence. «Vers 14 ans, j’ai failli basculer dans la délinquance, c’était à deux doigts.»

Flic ou voyou? Il a choisi la première option, mais bien plus tard et un peu par hasard. «J’ai vu dans le journal que la police cherchait des inspecteurs. Je me suis pointé au poste sans rendez-vous et c’est le chef des stups, un gars extraordinaire, qui m’a reçu et expliqué en quoi consistait le boulot.» Deux ans plus tard, le jeune Fabio se présentait aux examens de l’école de police…

«Durant ma carrière, j’ai eu la chance de pouvoir mener de belles enquêtes, de collaborer avec Interpol et le FBI»

«Durant ma carrière, j’ai eu la chance de pouvoir mener de belles enquêtes, de collaborer avec Interpol et le FBI, d’être impliqué au niveau mondial dans la traque des Pink Panthers, ce gang de braqueurs de bijouteries de luxe.» Il se souvient notamment d’avoir démêlé l’écheveau d’un trafic, juste en tirant sur le bon fil. «Grâce à une montre que nous avions réussi à récupérer, nous avons pu remonter la piste du receleur et démanteler un réseau de criminels slaves.»

Un «éboueur» de la société

Ça, c’est pour le côté face. Mais il y a aussi le côté pile, plus sombre, que se coltinent les policiers qui se perçoivent souvent comme les «éboueurs» de la société. «Le risque avec ce métier où l’on est sans cesse confronté à des problèmes, c’est de ne plus arriver à voir ce qui va bien.» À l’instar des cancérologues qui finissent par ne distinguer que des tumeurs. «Moi, pour me ressourcer, j’ai ma compagne, mes potes, le sport et la lecture.» Sur sa table de chevet, se bousculent une autobiographie de Peter Brabeck, le dernier Goncourt et un polar néo-zélandais.

«Et l’écriture évidemment qui est à la fois un exutoire et un plaisir!», ajoute-t-il. Pas au début, puisque c’est un drame – le décès brutal en 2017 de son chef et ami Olivier Guéniat – qui l’a poussé à prendre la plume. «Écrire une fiction a été thérapeutique, ça m’a fait beaucoup de bien.» Un matou roux («C’est Bowie!») entre par la chatière et vient se frotter aux jambes de son maître, comme pour essayer de chasser les scories qui collent encore à l’âme de ce dernier. MM À lire: «Mauvaise personne», «Mauvaise conscience» et «L’ivresse des flammes», de Fabio Benoit, Éditions Favre. En vente sur exlibris.ch

TRAJECTOIRE | 15.2.2021 | 47

Fabio Benoit s’inspire de sa longue expérience de ­commissaire pour écrire ses polars.

Et si un échec se transformait en une brillante réussite?

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