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Migros
Des jalons pour l’avenir
Florent Rashiti souffre d’une forte déficience auditive qui lui rend souvent les conversations difficiles. Ce qui ne l’empêche pas de faire ses preuves en tant qu’apprenti dans un magasin Migros de Berne.
Texte: Michael West Photo: Monika Flückiger
Une cliente âgée demande à Florent Rashiti où se trouvent les filtres à café dans le magasin. Elle parle un peu bas et porte en outre un masque épais sur la bouche. Le jeune homme de Migros écoute très attentivement, puis acquiesce en souriant et guide la dame avec détermination vers le bon rayon.
Une scène ordinaire et banale? C’est peut-être vrai pour la cliente, mais pour l’apprenti de 23 ans, de telles discussions avec des personnes inconnues relèvent du défi. Certes, il connaît par cœur son supermarché Migros de Bubenberg, situé juste à côté de la gare centrale de Berne, et sait exactement où se trouve chaque produit. Mais Florent Rashiti souffre d’importants troubles de l’audition depuis sa naissance. Deux aides auditives puissantes, intégrées dans ses oreillettes, lui facilitent la vie quotidienne. En cas de besoin, il pourrait aussi lire des phrases sur les lèvres de la personne qui s’adresse à lui. Sauf que cette solution ne marche plus maintenant, puisque tout le monde dans le magasin porte un masque.
Bruissements et tintements Les nombreux bruits parasites dans le magasin Migros peuvent également être pénibles pour lui. Lorsque la monnaie tinte, que les aérations bruissent ou que les haut-parleurs annoncent des promotions, le jeune homme comprend encore moins bien un client qui parle déjà de manière indistincte. «Les bruits extrêmement forts sont automatiquement atténués par mes appareils auditifs, explique Florent Rashiti. C’est un avantage lorsque, par exemple, je réceptionne la livraison d’un camion derrière le magasin, sur le quai, et que soudain une palette s’écrase sur le sol. D’un autre côté, il m’est arrivé d’entendre une alarme incendie de manière atténuée lors d’un exercice et de ne pas pouvoir l’interpréter correctement.»
Malgré de telles difficultés, le futur assistant du commerce de détail se sent vraiment chez lui à Migros. Il s’intéresse aux différents assortiments et veut comprendre exactement comment fonctionne le magasin. Au sein de l’équipe de trente-cinq personnes, Räschu, comme on l’appelle ici en toute camaraderie, est très bien intégré. «Tout le monde l’apprécie, annonce le directeur du magasin, Shaip Avdullahi. Il est extrêmement motivé et sa nature joyeuse est une source d’inspiration jour après jour.»
Florent Rashiti n’a pas connu une telle estime dans toutes les entreprises où il a travaillé. Son évolution professionnelle a en effet connu quelques revers. Il a d’abord suivi un apprentissage de mécanicien dans un atelier qui fabriquait des éléments de voies ferrées pour les CFF. «J’étais encore particulièrement peu sûr de moi à l’époque, se souvient le Bernois. J’avais sans cesse peur de me
C’est à Migros Bubenberg que Florent Rashiti a fait ses premiers pas vers une vie professionnelle épanouie. tromper: c’est pourquoi j’ai bombardé de questions mes collègues et mes responsables. J’ai eu du mal à remplir des missions de manière autonome.» Après avoir terminé sa formation, il a compris qu’il ne s’y retrouverait pas dans cet environnement-là.
Il a ensuite travaillé quelque temps comme logisticien dans un grand entrepôt d’hôpital un peu anonyme avant de tenter un nouveau départ à Migros Bubenberg, à 22 ans. «J’ai été très bien accueilli ici, déclare Florent Rashiti. J’ai tout de suite senti qu’on voulait me donner une chance et j’ai beaucoup appris dès le premier jour. Ma formatrice et le directeur du magasin sont rapidement devenus des personnes de confiance avec lesquelles je peux aussi parler de mes problèmes.»
Une complicité avec la clientèle Au début, les contacts avec la clientèle étaient une épreuve à cause de son handicap. Mais si le jeune homme devait de temps en temps demander des précisions parce qu’il n’avait pas compris un point, c’était rare que ses interlocuteurs réagissent avec impatience. «Ce qui me plaît aussi, c’est que beaucoup d’élèves des écoles professionnelles et de l’enseignement supérieur font leurs achats ici, indique Florent Rashiti. C’est agréable de
rencontrer autant de personnes de son âge au travail. Je connais certains d’entre eux et je les salue à chaque fois.»
Rétrospectivement, son parcours professionnel lui apparaît comme un escalier: «J’ai dû monter les marches une à une, ce qui m’a permis de gagner en assurance et d’avoir une meilleure vue d’ensemble.» Et parfois, son audition limitée et les compétences spécifiques qui en découlent se révèlent un avantage au travail. C’est ce qui s’est passé lorsqu’un client sourd a posé des questions sur ses bons Cumulus. Florent Rashiti a immédiatement pris le relais et a pu renseigner l’homme en langue des signes. MM
Florent Rashiti, apprenti à Migros Bubenberg (BE)
Nos conseils pour cuire la polenta
Souvent, le temps manque pour cuire une polenta tessinoise de façon traditionnelle. Voici nos conseils pour une préparation simplifiée:
1. Avec la semoule de maïs fine, le temps de cuisson se réduit à 3 minutes. 2. Cuire une polenta bramata ne prend que 27 minutes dans le cuiseur vapeur (steamer). Pour cela, verser 5 dl de bouillon et 3 dl de lait sur 200 g de semoule de maïs dans un bol en porcelaine et cuire à la vapeur à 100 °C. Incorporer ensuite du beurre et du fromage. 3. Pour les plus pressés, il existe une polenta prête à l’emploi en rouleau. Pratique pour rôtir la polenta en tranches. 4. La moitié de l’eau peut être remplacée par du lait, ce qui rend la polenta plus crémeuse. 5. Étaler les restes de polenta sur une plaque à pâtisserie sur une épaisseur d’environ 2 cm et laisser refroidir. Couper en morceaux et faire revenir dans un peu d’huile jusqu’à ce qu’ils soient croustillants.

Polenta éclair avec chou frisé et gorgonzola
En matière de gastronomie, l’Italie est une valeur sûre: cette polenta prête en 15 minutes s’accompagne de gorgonzola et de chou frisé. Exquis!
1 Polenta fine, semoule de maïs, 1 kg Fr. 2.30 2 Bramata gros grains, semoule de maïs, 1 kg Fr 2.30
Polenta avec artichauts et tomates cerises au chorizo
Une excellente idée pour accompagner une polenta crémeuse et en faire un plat de résistance goûteux et équilibré. Qui plus est, c’est vite fait.
Poires rôties au miel avec chicorée et polenta
La douceur du miel et l’amertume de la chicorée réunies autour de quartiers de poires caramélisés accompagnés de polenta. Délicieusement végétarien.
Le saviez-vous?
La polenta est un plat typique du Tessin et de nombreuses vallées alpines. Mais il n’en a pas toujours été ainsi.
1. Le maïs est arrivé en Europe avec la découverte de l’Amérique. Cependant, les grains jaunes dorés ne sont pas arrivés en Suisse depuis l’Espagne ou le Portugal, mais via un détour par la Turquie. D’où l’ancien nom de «grain turc».
2. Ce n’est qu’au XVIIe siècle que la semoule de maïs s’est imposée comme céréale dans le nord de l’Italie et au Tessin.

3. Les recettes de polenta telles qu’on les connaît aujourd’hui ne sont apparues que plus tard, au XIXe siècle. Longtemps, la semoule de maïs était préparée comme n’importe quelle bouillie de céréales, avec de l’eau et du sel. Un repas du pauvre, pour lequel il n’était nul besoin de recette.
4. La polenta blanche est fabriquée à partir de grains de maïs décortiqués. Elle est donc particulièrement fine et douce.
5. Le mot polenta fait référence à la texture du grain. Sa racine vient du latin «pollen», c’est-à-dire «fleur de farine».
Migrusto / Photos: iStock, Tina Sturzenegger
Bâtonnets de polenta avec ketchup aux poivrons
Pourquoi toujours des frites? Et si vous tentiez ces bâtonnets de polenta tout aussi savoureux? Surtout avec un ketchup aux poivrons maison!
Polenta avec purée de petits pois et œuf poché
Ingrédients pour 4 personnes 1 échalote 2 gousses d’ail 1 cs de beurre 8 dl de bouillon de légumes 200 g de semoule de maïs bramata 1,2 kg de petits pois non écossés Sel, poivre 1 dl de demi-crème 4 œufs 1 l d’eau 3 cs de vinaigre 20 g de microverdures ou de cresson
Préparation 1. Hacher l’échalote ainsi que l’ail et les faire suer dans le beurre. Mouiller avec le bouillon, puis amener à ébullition. Ajouter la semoule de maïs et faire cuire env. 25 min à feu moyen en remuant de temps en temps. Écosser les petits pois et les faire mijoter env. 5 min dans de l’eau salée. Les égoutter, en réserver quelques-uns pour la finition, réduire le reste en purée avec la crème. Saler, poivrer et réserver au chaud. 2. Pour les œufs, amener l’eau à ébullition, puis baisser le feu – l’eau doit être juste frémissante. Ajouter le vinaigre. Casser les œufs chacun dans un bol et les faire glisser un à un dans l’eau vinaigrée. Les pocher env. 5 min en ramenant le blanc à l’aide d’une cuillère autour du jaune de façon à l’envelopper, puis les retirer avec une écumoire et bien les égoutter. Dresser la polenta avec la purée de petits pois et les œufs. Garnir avec les petits pois réservés et les microverdures, servir.
Temps: env. 45 minutes