EN COUVERTURE
Photos © Fabrice Schiff et DR
11, chemin de la Vernique
La façade de la clinique côté avenue de Verdun
Clinique Mon Repos
UN SIÈCLE DE PSYCHIATRIE
C
et ancien couvent de Carmélites a été construit en 1884 par l’architecte écullois Louis Bresson et inauguré le 16 juillet 1885. L’édification de la chapelle est confiée à Bourbon. Suite aux iniques lois anticléricales de 1905, le monastère est confisqué. Le docteur Henri Feuillade, praticien passionné de psychiatrie le rachète pour le transformer en clinique en 1910. Mais l’épisode douloureux de l’expulsion des moniales tarabusque le bon docteur. Soucieux de placer son aventure sous de bons auspices, il se rend donc en Belgique au siège de la congrégation pour obtenir la levée de l’excommunication. Sa «maison de régime» à destination des patients neurasthéniques peut enfin accueillir ses premiers patients. Ils sont une vingtaine en 1935 quand le docteur Feuillade succombe des suites d’une intervention chirurgicale bénigne. Son fils Maurice lui succède et s’attelle à agrandir et à moderniser l’établissement. Pendant la seconde guerre, la clinique est
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réquisitionnée par la Wehrmacht. Patients et personnel hospitalier ont une journée pour déménager à la Malmaison (Champagne au
Mont d’Or), qui n’est pas encore la résidence de Napoléon Bullukian. La fin des hostilités sonne le retour à la normale. Les trois filles de Maurice intègrent l’établissement : Claude
Bouvier en tant que neuropsychiatre, MarieJosé Feuillade introduit l’ergothérapie avant de devenir directrice administrative et Catherine Dubernard y installe son cabinet de psychiatrie et de psychanalyse. En 1990, le docteur Maurice Feuillade se retire à l’âge de 85 ans. Un an plus tard, la clinique est vendue à la Générale de Santé qui entreprend de gros travaux d’extension en 1996 puis en 2008. Dirigée depuis 1998 par Manuel André, la clinique psychiatrique accueille désormais une centaine de patients (60% de femmes) souffrant pour la plupart de dépressions pour des séjours d’une durée moyenne de 45 jours auprès desquels se relaient 7 psychiatres dont le docteur Hilaire (notre guide) et le docteur Régis Blanc, principal opposant au maire Yves-Marie Ulhrich. Ultime trace de la présence des Sœurs, la chapelle a été transformée en bureaux. Quant à l’aumônier, il n’y en a plus depuis 1970.O MP La clinique se spécialise très vite dans les cures et les régimes. Une mode qui ne date pas d'hier !
JUIN 2011
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