LYON PEOPLE Juin 2019 / Les Secrets de Caluire et Cuire

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CALUIRE ET CUIRE

LE CHÂTEAU D’EAU

De la Torvéonnière... Sise au 124, quai Clémenceau La Sérena a été découpée en appartements en 1986.

...à la

Séréna

Sise au 124, quai Clémenceau sur une terrasse dominant la Saône, au-dessus d’une pente douce arborée, à la limite de Fontaines-sur-Saône, le Château d’eau est une élégante construction qui semble remonter au XVIIIe siècle. Texte : Maryannick Lavigne-Louis - Photos Archives Permezel et Fabrice Schiff

C

ette maison, dont l’origine reste à ce jour inconnue, porte vers 1780 le nom de la Torvéonnière (au hameau du Vernay) et appartient à noble Jean Le Roy, descendant d’une famille de Trévoux, docteur ès droits, avocat en parlement, procureur ès cour de Lyon. Echevin en 17541755, il meurt dans sa maison du Vernay le 20 septembre 1776. Par son testament du 15 avril 1774, il fait don de ses biens à sa seconde épouse Marianne Richard. Ensuite, le domaine connaît successivement plusieurs changements de propriétaires : Françoise et Hélène Richard, héritières, le vendent le 26 mars 1793 pour 45 000 livres (dont 9 000 livres pour le mobilier) à Vivant BiedCharreton, homme de loi ; sa sœur JeanneMarie Bied-Charreton, veuve de Benoît George, le cède le 7 août 1806 à André Dumas, rentier, moyennant la somme de 40 000 francs (dont 3641 francs pour la valeur des objets mobiliers) ; le nouvel acquéreur doit ensuite agrandir le domaine par l’achat de lyon people • juin 2019 • 258 •

divers bois voisins. Après son décès en 1822, sa veuve en hérite, elle est encore mentionnée dans les matrices cadastrales de 1827. Le 28 juin 1833, François Barberet, propriétaire rentier, en fait l’acquisition ; ses héritiers le cèdent le 27 mai 1854 moyennant le prix de 48 050 francs à Jean Hedde.

L’ÂGE D’OR DE JEAN BALMONT Celui-ci, propriétaire rentier également, le revend 55 000 francs le 31 août de la même année à Jean Balmont. L’acte décrit le Château d’eau comme « une propriété rurale et d’agrément située à Caluire au lieu du Vernay consistant en une maison de maître, bâtiments de grangeage, écurie, fenière, cour, jardin, avenue, terres, vignes, prés, bois, pièces d’eau, fontaine et autres dépendances, le tout de la contenance d’environ neuf hectares cinquante » (Thiaffait, notaire). Fils de Dominique, tireur d’or, Jean Balmont est né à L’Arbresle

le 26 janvier 1791. En 1853, il est marchand fabricant de soieries façonnées, velours, étoffes pour voitures, taffetas pour stores, passementeries et rubans, à Lyon (29, rue de la Vieille-Monnaie) et à Paris (12, rue Vivienne). Le 14 avril 1825, il a épousé à Belfort, MarieAnne Penighetti, née le 18 avril 1807 à Vesoul (Haute-Saône), dont le père, négociant dans cette ville, était originaire du duché de Parme. Le couple Balmont-Penighetti a un fils, Léon, et deux filles, Joséphine et MarieAnne, dite Anna (1826-1896). Cette dernière se marie le 15 avril 1849 avec Jean-Jacques Villard, dit Joannès (1819-1891). Fabricant de bonneterie (notamment de gants de filoselle), il est juge au tribunal de commerce et membre du conseil des directeurs de la Caisse d’épargne de Lyon. Décédé le 31 août 1863 dans sa maison de campagne de Caluire, Jean Balmont est inhumé au cimetière de Loyasse, dans l’allée centrale.


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