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Zölly Tower Zurich

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Bibliographie

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La tour et son rapport à la ville

Plan de situation 1:10’000

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Données

Date de construction Lieu de construction

Architecte Hauteur Densité

2009-2014 Zürich, Suisse Meili Peter Architekten 77 mètres, 23 étages Modérée

Le bureau Meili Peter Architekten propose ses services dans le domaine de l’architecture depuis 1987. Avec une œuvre orientée au début sur des expérimentations, des ponts et des décors de films, le bureau tient une base solide pour développer des projets soutenant les valeurs des liens sociaux et des relations et interfaces entre les habitants.

La Zölly tower s’inscrit dans la continuité de cette recherche de liens avec le plan de quartier et au sein même de la tour avec les recherches typologiques des appartements.

Le quartier City West de Zürich est en forte mutation depuis maintenant plusieurs années. Autrefois lieu de l’industrie avec sa proximité des voies de chemin de fer, il est aujourd’hui une composante de la stratégie de développement de la «ville à 15 minutes».

Zürich prévoit de dépasser les 500’000 habitants durant ces vingt prochaines années, et ce quartier sera l’un des nouveaux centres de la ville tout comme l’est le quartier de Leutschenbach.

La tour et son rapport à la ville

Zölly Tower Zürich

Vision territoriale

La Zölly tower est la toisième tour du quartier à sortir de terre. Avec la Mobimo tower de Diener & Diener (2011) et la Prime tower de Gigon Guyer (2011) elle compose le nouveau quartier et borde le Am Pfingstweidpark. Les tours de hauteur similaires mais pas identiques offrent un repère depuis les voies de chemins de fer d’une part et depuis la Pfingstweidstrasse d’autre part, voies principales d’accès au centre de la ville. Elles s’inscrivent aussi avec les plus anciennes tours de Zürich Hardau de 1978 construites dans un contexte de pénurie de logements pour les familles en besoin de la ville de Zürich (au second plan de l’image sur la page de gauche).

L’objectif de l’ensemble conduit par ces architectes est «de donner au nouveau lotissement l’image d’un quartier résidentiel urbain dense, mais doté de sa propre identité»1

La Zölly Tower est la plus petite tour du trio avec ses 77 mètres contre 81 pour la Mobimo Tower et 126 pour la Prime Tower.

Les tours se font face avec des gabarits similaires et des formes polygonales, identité des bâtiments du quartier et de même langage que les barres pliées réalisées du même temps par Meili Peter Architekten. Ils sont alors rapidement qualifiés de prisme.

Skyline de la ville de Zürich à gauche City West, à droite les tours de l’ensemble Hardau

La tour et son rapport à la ville

Figure 38_Coupe de la Zölly tower, demi-niveaux et distribution

Socle et rapport direct à la ville

La tour est composée par un corps de 21 étages et un socle de 2 niveaux dépassant légèrement sur la place. Les espaces intérieurs communiquent avec la nouvelle place d’un côté et le parc de l’autre.

L’ombre portée de la tour a un impact minimal sur le quartier. Grâce à son implantion au sud du Pfingstweidpark, l’ombre portée de la tour ne dérange aucune habitation ou volume construit. En revanche, elle procure un ombrage agréable l’été sur la surface verte du parc.

Les deux niveaux de rez-de-chaussée sont légèrement extrudés du volume de la tour au sud-est. Elle n’a pas de socle à proprement parlé. Mais, ce mouvement donne une impression de volume dédié à un programme différent qui fait le lien avec l’espace public extérieur et les cheminements piétons. La tour est posée sur le sol commun et minéral du quartier, composante principale du plan de quartier, permettant de lier les bâtiments et leurs programmes entre eux.

Selon moi, le rapport direct n’est pas favorisé par la monofonctionnalité de la tour. Il existe un lien fort entre le privé et le commun mais pas vraiment avec l’aspect public. De plus, chaque espace du rez-dechaussée est intelligement compartimenté, ce qui ne favorise pas les interactions visuelles et physiques.

La tour et son rapport à la ville

Figure 39_Plan étage type

Figure 40_Plan rez-de-chaussée

Programme et typologie

Le programme de la tour est simple: un rez-de-chaussée en double hauteur composé d’espaces communs, d’une généreuse entrée vers les logements, un important espace pour stocker les vélos et, à l’ouest les premiers logements en duplex. On note une certaine monofonctionnalité et une stratégie de mixité du quartier plutôt par juxtaposition.

Le raumplan dans la tour

Les logements sont desservis par une cage d’escalier principale composée de trois ascenseurs et d’une cage d’escalier secondaire assurant les mises aux normes de voies de fuite en cas d’incendie. Comme vu sur la coupe à la page précédente, la tour travaille la notion de l’habitat sur plusieurs niveaux. Comme le ferait le Raumplan développé par l’architecte autrichien Adolf Loos. Les pièces ont ainsi des niveaux et des hauteurs différentes selon leur fonction. C’est pourquoi les séjours sont abaissés et donnent lieu à des espaces en double hauteur de 3m60 à 4m60 de hauteur. Cette stratégie peut être répétée un grand nombre de fois (six fois) grâce à la nature évidente de la tour comme élément vertical. La façade révèle ces différences de niveaux programmatiques avec des bandeaux qui se répètent en façade. Ce sont les les bandes verticales qui font le lien entre la stucture et le choix d’expression de la typologie.

Dans les trois derniers niveaux, la typologie change et permet un brassage des types d’appartements. Le système offre donc un catalogue plus important de logements et donc une plus grande mixité.

On peut dire que le prisme formé par la tour permet d’offrir aux appartements une orientation supplémentaire, élément primordial dans l’élaboration d’une tour.

La tour et son rapport à la ville

Figure 42_Plan appartement type sans échelle

Zölly Tower Zürich

La tour et son rapport à la ville

Figure 43_En haut, vue du séjour en double niveau

Figure 44_En bas, vue d’une loggia d’un appartement avec vue sur l’ensemble Hardau

Structure et climat

La tour s’inscrit dans les modèles de constructions standards et nécessaires que nous avons l’habitude de concevoir aujourd’hui. Avec des préoccupations en terme de dépense d’énergie grise, de coûts et d’exemplarité dans l’entretien et la durée de vie des bâtiments.

Préfabrication

La tour adopte un mode de construction standard dans la réalisation de la structure porteuse intérieure.

En revanche, les éléments de façade de la tour ont été réalisés avec plus de complexité. S’agissant de panneaux sandwich composés de la structure porteuse, de l’isolation puis du parement en béton sablé, l’ensemble a donc été préfabriqué avant d’être assemblé à la construction sur site. L’élément statique fait donc l’objet de grandes réflexions autour de la transmission des charges et des vibrations qu’une tour peut subir.

Sa préfabrication lui aura permis d’exprimer des formes plus plastiques et d’exploiter la nature «malléable» du béton coulé.

La tour à la recherche de label

La tour est dotée du Label Minergie-ECO qui atteste de la réussite de son concept énergétique et environnemental. Le bâtiment est exemplaire dans les domaines de la distribution de lumière du jour, de la dépense d’énergie grise ainsi que de la modernisation des systèmes mis en place dans le bâtiment.

Elle est reliée au réseau de chauffage urbain de la ville de Zürich lui fournissant 70 à 80% de l’énergie nécessaire au chauffage des logements. Elle est aussi reliée à un réseau de chauffage par les eaux souterraines.

La tour et son rapport à la ville

Figure 45_Partie basse d’un appartement

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