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Un parcours des tours

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Bibliographie

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La tour et son rapport à la

A sa genèse, la tour est un emblème religieux construit par l’homme visant à atteindre le ciel et les entités qui selon les écrits y règnent. D’abord un élément unique comme centralité d’un espace, la tour se ramifie de plus en plus aux constructions horizontales pour ainsi composer des ensembles complexes tels que des châteaux ou des remparts.

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Plus tard, la fonction de la tour s’est déclinée vers plusieurs modèles bien précis, parmi lesquels on peut citer les modèles défensifs, religieux, symboliques, résidentiels puis techniques.

Les premières cités

En 5’500 av. J.-C., après trois mille ans de développement lent, naissent des villages et des communautés agricoles. Les premières citées s’implantent sur les hauteurs et se développent dans les vallées du Tigre et de l’Euphrate (aujourd’hui composées par des pays comme la Syrie ou l’Irak) pour disposer d’un accès à l’eau facilité.

Au fil des années et des siècles, les techniques s’améliorent, notamment celle de l’irrigation. Dès lors, des colonies de la région de la Mésopotamie deviennent les premières grandes villes connues avec des «cités» de plus de 10’000 habitants: la révolution urbaine a commencé.

Ce processus culmine dans les cités-états sumériennes à partir de 3’000 av. J.-C. Les villes et les cités se différencient par l’organisation sociale: elle change et évolue, elle est de plus en plus élaborée et est le résultat de la spécialisation et de la diversification des tâches.

La région de Sumer, berceau de la civilisation manque de pierre, c’est pourquoi les maisons ont été construites avec de la terre crue, matériau facilement maléable.

Les murs des maisons ont ainsi été construits avec la technique de l’adobe. Usés par le temps, les abandons et les intempéries, de nombreux édifices sont démolis et entassés sur place. Ce qui donne lieu après quelques siècles, à la croissance du niveau naturel de la ville, formant un monticule artificiel: un tell.

La tour et son rapport à la ville

Figure 04_Représentation de la ziggourat

Ur, cité clé de l’empire chaldéen pendant le XXIème siècle av J.-C était entourée d’un mur intérieur dans lequel se trouvaientt des bâtiments tels que les temples dédiés à Nannar et Ningal, les bureaux administratifs, les entrepôts et surtout, la Ziggourat. «Les premières tours étaient donc des tours à gradins qui dans la religion incarnent l’idée symbolique de l’escalier qui unit le ciel et la terre, lien entre la divinité et les hommes.

Dédié au dieu de la lune Nannar, la ziggourat est probablement la plus ancienne référence de tour qui existe et l’inspiration de la Tour de Babel»1

Symbole de l’existance d’une civilisation, la tour de Babel est à la fois l’élément qui démontre les capacités techniques de l’Homme ainsi que ses ambitions. Elle est certainement la tour la plus connue de l’histoire de l’humanité.

Nous verrons que ce symbole prôné par la tour évoluera fortement pendant les prochains siècles pour s’adapter aux besoins des sociétés et du contexte environnemental.

1Blanca Vellés de Uribe

La tour et son rapport à la ville

On peut classer les tours construites dans l’histoire en plusieurs types

Les tours militaires

Pendant la Rome Antique, les romains utilisent les termes Turris et Burgus pour désigner les tours isolées construites pour surveiller la frontière de l’Empire. Au Moyen-Age, différents types de tours défensives sont utilisés: les tours de flanquement, les tours d’angle, la tour-porte (combinaison ingénieuse de deux dispositifs architecturaux primaires) et les châtelets. Ensuite, les tours de guet sont utilisées pour la surveillance, elle permettent d’augmenter le rayon de vision et la capacité à anticiper les évènements. On les connaît principalement dans les tristement célèbres camps de concentration et peuvent encore être vues dans les prisons, et les postes frontière. Elle témoignent, pour des raisons différentes d’aujourd’hui, du besoin de dégager des rayons de vision importants.

Les tours communautaires & tours de villes

Les villes européennes du Moyen Âge étaient murées, et leurs bâtiments principaux étaient conçus avec des tours. Elles servaient à la fois à défendre et à distinguer. En Europe, les riches familles et les institutions s’affrontaient de manière passive grâce à la construction de tours de ville qui leur appartenaient. Elles étaient un symbole de richesse et de pouvoir ainsi q’une démonstration du savoir faire et du pouvoir social et politique.

On reconnaît dans ce type de tours, des exemples anciens à Florence avec le Palazzo Vecchio (image de gauche), la mairie de Bruxelles composée d’un corps et d’une tour imposante directement sur la Grande-Place, centre de la ville ou encore la très grande tour de l’hôtel de ville du Havre dans laquelle on retrouve un belvédaire et une grande salle de conférence dans ses derniers niveaux.

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Les tours religieuses

Dans l’architecture paléochrétienne, on construisait déjà des églises composées par des tours mais sans transept. Elles pouvaient posséder plusieurs d’entre elles, et être placées à différents endroits, selon le modèle de plan de l’église. En Europe occidentale, à partir du VIe siècle, les tours des églises servaient de point de défense. Dans l’architecture byzantine, deux tours étaient placées en façade.

Le monastère de Saint-Antoine dans le désert arabique en Egypte à environ 155 km au sud du Caire fut la première église construite sur le continent africain. Il est d’ailleurs considéré comme tel avec le monastère Saint-Paul. Dotée de deux tours, elle dévoile sa dévotion à une entité puissante en direction du ciel. Les tours du monastère représentent la majeure partie de la construction. On note l’importance du symbole dans ces croyances.

Dans les cités médiévales, les monastères faisaient partie de la couche de fortification, ils étaient étroitement liés au pouvoir de la ville. En France par exemple, la fin de l’antique union entre l’Eglise et le pouvoir politique en 1905 marque la fin de cette étroite relation. Leurs tours avaient donc un rôle défensif tout autant que religieux.

Enfin, les époques romanes et gothiques célèbrent les édifices avec des tours de plus en plus hautes et de plus en plus fines. Parfois des dixaines de mètres au dessus de la charpente ne sont constitués que de fines pointes.

Aujourd’hui on parle des églises et de leur clocher qui sonnent simplement l’heure ou s’affichent esthétiquement dans le ciel des villes.

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Les tours technologiques

Un type de tour qui est apparu plus récemment est celui de la tour technologique dont le but est souvent unique comme par exemple d’indiquer l’heure ou de servir à construire des éléments plus grands ou plus importants. Le plus représentatif est la tour-horloge Elisabeth du Big Ben (Parlement de Westminster, Londres) ou les tours de télévision et de radio construites sur des hauteurs afin de propager des ondes radios. On retrouve également des tours de communication dans les villes. Leur usage d’émetteur est souvent couplé à un usage d’habitat et de bureaux. Ainsi on réalise la hauteur nécessaire à l’émission et à la réception des ondes avec une construction utile à la ville. C’est le cas de la tour de la télévision RTS à Genève qui s’oppose à des tours d’émission comme l’émetteur TV Bettingen S Chrischona de Bâle.

On aperçoit parfois dans le paysage des tours de refroidissement. Elles sont liées aux industries lourdes telles que les centrales à charbon, nucléaires... Leur rôle est purement technique puisqu’elles évacuent «vers le milieu extérieur la chaleur issue de systèmes de refroidissement (climatisation, centrales électriques ou procédé industriel) en faisant circuler de l’eau chaude dans un flux d’air. C’est un échangeur de chaleur entre l’eau et l’air ambiant.»1

Les tours d’habitation, de bureaux et mixtes

Ce sont les formes de tour les plus courantes aujourd’hui qui seront développées dans les études de cas de ce mémoire.

On peut dire que le gratte-ciel comme on le connaît aujourd’hui est né des suites de deux évènements importants: la mise au point de l’ascenseur et de sa sécuritsation et le grand incendie de Chicago de 1871.

1Tour aéroréfrigérante, Wikipédia

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Les tours prennent de la hauteur

Avant le monte-charge existait le treuil mais il ne permettait pas le transport de personnes par manque de sécurité en cas de disfonctionnement. Seules les marchandises étaient alors concernées. C’est à Chicago que naît l’ascenceur comme on le connaît aujourd’hui.

Otis présente le monte-charge à Parachute en 1854 lors d’une démonstration à la «Crystal Palace Exposition».

C’est la première fois que le grand public peut admirer un ascenseur sécurisé dont le système permettra de garantir la sécurité des utilisateurs pendant son utilisation. Le présentation est un show, une mise en scène qui restera gravée dans l’histoire.

Dès cette avancée technologique réalisée, les étages les plus élevés dans les tours prennent de la valeur et par extension, les tours s’allongent et s’agrandissent à l’infini avec comme seules contraintes les gabarits des villes et les capacités techniques et tectoniques des structures.

Des systèmes de plus en plus efficaces

Il faudra attendre 1866 pour que les premiers hôtels à New-York puissent bénéficier du système. Il vise pour l’instant une petite proportion de la population mais voit déjà les limites de ses capacités. Le principal défaut de ce système était sa vitesse. À ses débuts, il parcourait 0,2 mètres par seconde, ce qui le rendait moins attractif. Mais la demande étant si forte, le système ne tarde pas à s’améliorer. En 1878, Otis vendait déjà deux nouveaux produits hydrauliques dont la vitesse pouvait atteindre 3 à 4 mètres par seconde. C’est en 1880 en Allemagne que naît l’ascenseur électrique que l’on connaît aujourd’hui. Puis en 1924 un ascenseur complètement autonome muni d’excellents automatismes et dispositifs de sécurité.

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Les tours arrivent en Suisse

En Suisse, les projets de tour sont éparpillés dans tout le pays, témoins d’époques et de moments historiques bien précis. Les stratégies d’implantation de ces tours changent et témoignent d’un lien fort entre société et aménagement urbain.

Les premières tours sont timides et se fondent dans le tissu urbain alentour. La tour de Rive à Genève (1934-1938) ou la tour d’habitation rue Frédéric-Chaillet à Fribourg (1929-1932) ne décollent pas très haut.

Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que les bâtiments prennent véritablement de la hauteur. On voit naître divers projets de tours comme avec l’architecte et urbaniste A. H. Steiner qui construit deux tours d’habitations dans le Heiligfeld entre 1950 et 1952. Les adeptes des tours considèrent toutefois que les tours en Suisse restent petites et plutôt timides. Ce qui entre en conflit avec l’opinion populaire générale de l’époque.

Symbole de l’habitat moderne, souvent destiné à un style de vie avant-gardiste, le type semble idéal pour développer de nombreuses tours en Suisse: «Les résident-es (dont de nombreuses familles avec enfants) soulignaient notamment la simplicité des contacts sociaux rendus possible par cette forme de logement : une tour d’habitation permettait de nouer facilement des contacts au gré de ses envies, mais sans aucune obligation. Une impression positive qui demeure largement répandue de nos jours.»1

1Eveline Althaus_ Les tours d’habitation au fil du temps

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Essor de l’habitat entre les années 1960 et 1970

La Suisse voit avec l’explosion démographique une augmentation de 25% de la population entre les années 1950 et 1970. De nombreuses tours et ensembles d’habitations naissent dans les zones périphériques des villes dans lesquelles les habitants migrent.

Aujourd’hui, ce sont ces mêmes ensembles et constructions de grande échelle qui sont dénigrés et laissés pour compte, témoins d’une croissance phénoménale mais en proie aux nombreux détracteurs.

Un nouveau souffle sur la tour d’habitation

Aujourd’hui, des nouvelles règles poussent les architectes à concevoir des bâtiments de plus en plus denses avec une empreinte au sol réduite. C’est principalement la révision de la LAT (loi sur l’aménagement du territoire) qui a dirigé l’urbanisme dans cette direction. Le sol est de moins en moins disponible, il devient une ressource rare pour laquelle la construction en hauteur est une solution adaptée.

Il reste cependant à s’écarter des idées reçues et véhiculées par les constructions des années 1960 qui sont trop souvent associées aux notions de banlieues et de grands ensembles bétonnés.

On pourrait aussi parler de Röstigraben architectural. En effet, au delà de Berne et dans la Suisse allemande, on accueille la construction des tours avec beaucoup de fierté. Il reste à voir si cela sera le cas pour la Suisse romande dans les années à venir.

« La charge culturelle y est beaucoup plus forte qu’en Romandie. La dimension artistique et expérimentale est beaucoup plus admise.»1

1Bruno Marchand

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Axonométrie, détachement de l’espace public

Axonométrie, définition et front face à l’espace public

Le rez-de-chaussée comme prolongation de la ville

Nous le verrons dans les prochaines pages de ce mémoire mais le traitement du rez-de-chaussée des tours est primordial. Les tours composées ou non qui ont respecté cette condition ont su développer un projet de qualité, vivant et connecté à la ville.

On note que les tentatives de connexion à la ville ne sont pas toujours des réussites. Mais elles doivent toujours être définies clairement par le concept d’implantation et par la volonté architecturale de son projeteur.

Deux attitudes

Préfère-t-on se lier fortement à l’espace public avec un socle qui longe les espaces comme la tour Bel-Air peut le faire ou préfère-t-on assumer une forme de détachement en se retirant du tissu existant comme la tour Edipresse des architectes Pierre Bussat et JeanMarc Lamunière peut le faire ?

La première axonométrie illustre un détachement de l’espace public.

On note que la tour libère un espace au sol et crée une nouvelle poche, une sorte de respiration dans la continuité de la ville. Ce dispositif est parfois combiné à une libération du rez-de-chaussée avec une tour sur pilotis comme le ferait Le Corbusier dans ses projets d’habitations.

Le seconde axonométrie présente une définition forte et un front face à l’espace public, ici une rue. L’attitude de la tour rend la lecture de l’espace claire, comme le besoin de rattacher fortement au tracé et à l’histoire du lieu.

Elle intervient à deux échelles distinctes: celle de l’espace public direct et celle du quartier et/ou du territoire.

La tour et son rapport à la ville

La tour comme résolution de situations complexes

Certaines tours ont aussi l’ambition de connecter et de jouer avec la topographie directe du lieu. C’est le cas de la tour Bel-Air à Lausanne que nous aurons le temps d’aborder plus tard dans le mémoire ou encore de la tour Albert à Paris dans le 13ème arrondissement construite entre 1958 et 1960.

Cette tour dispose d’un rez-de-chaussée inférieur accessible depuis la partie basse du projet et d’un rez-de-chaussée supérieur accessible au 6ème étage et faisant office de belvédère. Ces deux étages font chacun office de rez-de-chaussée qui est lié à un niveau de la différent de la ville et crée ainsi une continuité artificielle de l’espace public dans le corps de la tour. Dans la culture parisienne, cette nature et cette vision de ces rez-de-chaussées libérérés de toute façade, font que l’élément est devenu la tour «coupée en deux». On note que cette expression de façade joue aussi un rôle important dans le jeu d’échelle. La première partie du bâtiment possède un corps dont le gabarit est similaire aux bâtiments proches tandis que le reste de la tour se projette vers le ciel. La réalité et le recul a montré avec l’abandon du projet de passerelle et plus généralement avec l’abandon du projet d’urbanisme qui devait enjamber les voies de garage du métro, que le belvédère n’était pas viable s’il n’était pas relié au reste de la ville. En effet, il n’a jamais été rendu accessible au public.

La tour doit donc fonctionner avec le quartier entier et pas seulement avec son environnement immédiat pour garantir un usage viable de ses espaces qui entretiennent un rapport direct avec le sol de la ville.

La tour et son rapport à la ville

Le problème de Manhattan

La presqu’île de Manhattan représente le capitalisme à son paroxisme. De nos jours, au sud de Central Park, les gratte-ciels les plus hauts de la ville voient le jour. Le quartier, désormais appelé Billionaires Row, abrite des tours dont la hauteur dépasse les 400 mètres avec parfois des largeurs de 18 mètres seulement.

Ces buildings ne sont plus des moments d’architecture mais bien des œuvres dans lesquelles les hommes les plus riches de la planète investissent. D’ailleurs la plupart de ces appartements sont immenses, occupent la plupart du temps un étage complet voire plusieurs et sont souvent innocupés. Ils sont le marqueur contemporain du capitalisme.

Depuis vingt ans, les astuces et tours de force se sont multipliés pour éviter d’avoir à se cantonner aux règlements des zones et aux gabarits de New-York. La skyline de Manhattan change radicalement et les anciennes plus hautes tours de la ville qui sont des tours de bureaux laissent place à des nouvelles tours destinées à la résidence secondaire.

Le cas de 432 Park Avenue

La tour construite par le bureau d’architecture Rafael Viñoly représente cette conversion de l’architecture d’habitat vers l’architecture d’investissement. En ajoutant des étages techniques qui permettent au vent de filer dans le corps du bâtiment où les niveaux sont libérés de toute façade sans le déstabiliser, la tour gagne 25% de sa hauteur. En effet, dans la réglementation urbanistique de la ville, seuls les étages «utiles» comptent dans l’attribution de la hauteur maximale et ces manipulations permettent de s’affranchir ou de contourner les règlements.

La tour et son rapport à la ville

Etudes de cas

Comprendre les stratégies d’implantation des tours

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Etudes de cas Comprendre les stratégies d’implantation des tours

Afin d’établir une analyse objective, il convient de déterminer des bases évidentes pour tout le monde. Il faut éviter de s’embarquer dans des débats sans fin sur la beauté subjective des tours mais plutôt sur des critères concrets et intelligents qui servent naturellement le bien-être de la société:

« Les débats sur ces projets sont généralement passionnés et passionnels et démontrent qu’il est urgent de se doter de bases claires pour mener un débat objectif, pour évaluer de tels projets et au final pour pouvoir se décider.»1

A cette fin, ce chapitre débute par une liste aussi complète que possible de l’ensemble des tours présentes sur le territoire suisse. Avec des tours datant de toutes les époques de construction et certaines encore non réalisées.

Ensuite, j’ai choisi d’étudier en détail cinq tours (indiquées en rouge) que je juge comme intéressantes et vertueuses architecturalement parlant et qui ont d’une manière ou d’une autre marquées la culture Suisse.

Elles possèdent toutes des qualités architecturales évidentes et pour certaines ont fait l’objet d’intérêt pour des expositions, tables rondes et discussions comme l’exposition «De Bel-Air à Babel» à la villa Le Lac de Le Corbusier. Nous verrons qu’elles sont intéressantes pour des raisons différentes et qu’elles serviront à établir des règles pour la proposition d’un projet de tour sur un site défini à la fin de ce mémoire.

1Tribu Architecture, Tours : mode d’emploi

La tour et son rapport à la ville

Villes densité et habitants

500’000 12’000

400’000

300’000

Figure 13_Répartition de la densité en Suisse 100’000 hab./km2 nb. hab. 8’000 4’000

200’000

Genève Zürich Montreux Lausanne

Population et densité par habitant

Quelques chiffres et observations sur la Suisse

La Suisse compte aujourd’hui environ 8’800’000 habitants pour une superficie totale de 41’285 km2 ce qui en fait un pays moyennement dense comme par exemple l’Italie. Avec une densité d’environ 216 hab/km2. Elle est composée par différents types de paysage qui auront une influence directe sur la culture de la construction du pays: la montagne avec les chaîne des Alpes au sud, le Jura au nord et le plateau suisse sur une grande partie du territoire.

Comme pour la plupart des pays, la population se regroupe autour des grandes villes. En Suisse, les cinq plus grandes villes sont les suivantes: Zürich, Bâle, Berne, Genève et Lausanne. Ces villes deviennent de manière évidente des centres à densifier avec des méthodes de constructions diverses et variées. Leur développement est différent selon les secteurs d’activités qu’ils utilisent dans leur économie.

Ensuite, certaines villes plus petites se développent le long des axes de communications et aux abords des nombreux lacs qui composent le paysage helvétique. Neuchâtel, Lugano ou encore Montreux disposent de qualités territoriales importantes qui les placent comme des villes attrayantes à des distances raisonnables des plus grandes villes déjà très occupées.

Certaines villes comme Genève ou Zürich se sont développés autour de leur lac respectif mais ne laissent aujourd’hui que très peu de chances aux constructions de grande hauteur près de ces atouts territoriaux. Leur développement se fait donc plus dans les périphéries et les extensions de la ville.

D’autres villes comme Montreux se dotent d’objets de grande hauteur proche du lac pour s’en servir directement dans le concept de réalisation de la tour.

La tour et son rapport à la ville

Bâle Genève

Carte de la répartition des tours en Suisse

Berne

Tours étudiées dans le mémoire

Zürich

Lugano

Les tours en Suisse

Canton de Genève

Tour de Rive, Marc-Joseph Saugey, Genève, 1935

Tours de Carouge, Georges Brera et Paul Waltenspühl, Carouge, 19581973

Hotel Intercontinental, Georges Addor, Genève, 1961-1967

Tour de la RTS, Arthur Bugnat, Genève, 1963-1970

Tours du Lignon, Georges Addor, Genève, 1966-1969

Tours de Lancy, Jean-Marc Lamunière, Lancy, 1968

Tour Les Ailes, Aeby Perneger & Associés SA, Meyrin, 2013-2019

Tour des Vergers, Groupe H, Meyrin, 2014-2018

Lyon 77, 3BM3 Atelier d’architecture SA, Genève, 2016-2020

Tour Opale, Lacaton & Vassal, Chêne-Bourg, 2018-2020

Tours de l’Etoile, Pierre-Alain Dupraz Architectes,Carouge, non réalisé

Canton de Vaud

Tour Bel-Air, Alphonse Laverrière, Lausanne, 1932

Tour Edipresse, Jean-Marc Lamunière, Lausanne, 1960-1964

Tour D’Ivoire, Hugo Buscaglia, Montreux, 1964-1968

Tour Invictus, Dolci architectes, Yverdons-les-bains, 2016-2019

Tour des Balcons du Mont, CCHE SA, Lausanne, 2016

Tour de l’îlot sud, Fehlmann Architectes, Morges, 2018-2021 Tour de Malley gare, Aeby Perneger & Associés SA, Prilly-Malley, non réalisé

Canton du Valais

Tours d’Aminona, A-F Gaillard, Crans-Montana, 1960-1978

Canton de Berne

Tscharnergut et Fellergut, Hans Reinhard, Gret Reinhard, Eduard Helfer, Berne ouest, 1966-1980 Palais des congrès, Max Schlup, Bienne, 1966 Coop-City-Hochhaus, Hans Dietziker, Granges, 1975 Bäretower Ostermundigen, Burkard Meyer, Ostermundigen, 2018-2022

Canton de Lucerne

Hochzwei, Arge Marques Bühler, Lucerne, 2012

Canton de Saint-Gall

Der Silberturm, Heinrich Graf, Saint-Gall, 1973-1977 Spitalhochhaus, Saint-Gall, 1975 Rathaus, Hans Bleiker, Saint-Gall, 1976

Canton des Grisons

Lacuna-Hochhaus, Domenig Archikten, Coire, 1975 City West, Domenig Architekten, Coire, 2012

Canton de Fribourg

Hôtel NH, Fribourg, 1975

Tour Soprano, Fidanza & Lehmann Associés, Fribourg, 2006-2009

Canton de Bâle

Entenweid, Bâle, 1952

Lonza Hochhaus, Hans Rudolf und Peter Suter, Bâle, 1960-1962

Wohnhochhaus, Otto Senn, Bâle, 1965

Biz-Turm, Burckhardt+Partner AG, Bâle, 1972-1977

Messeturm, Morger & Degelo, Bâle, 2000-2003

St. Jakob-Turm, Herzog & de Meuron, Bâle, 2006-2008

Tour Roche 1, Herzog & de Meuron, Bâle, 2011-2015

Grosspeter Hochhaus, Burckhardt+Partner AG, Bâle, 2014-2017

Tour Roche 2, Herzog & de Meuron, Bâle, 2018-2022

Meret Hoppenheimer Hochhaus, Herzog & de Meuron, Bâle, 201-2019

Baloise Park, Miller & Maranta, Diener & Diener, Valerio Olgiati, Bâle, 2015-2020

Claraturm, Morger Partner Architekten AG, Bâle, 2017-2021

Canton de Zürich

Tours d’habitation Heiligfeld, A. H. Steiner, Zürich, 1955

Tour Zur Palme, Haefeli Moser Steiger, Zürich, 1960-1964

Sulzer-Hochhaus, Suter & Suter, Winterthur, 1962-1966

Hardau, Max P. Kollbrunner, Zürich, 1976-1978

Roter Turm, Burkard Meyer, Winterthour, 1996-2000

Axa_Winterthur-Turm, Burkard, Meyer, Winterthur, 1999

Mobimo Tower, Diener & Diener, Zürich, 2002-2011

Sunrise Tower, Atelier ww, Max Dudler, Zürich, 2003

Prime Tower, Gigon Guyer, Zürich, 2008-2011

Hard Turm Park Tower, Patrick Gmür Architekten AG, Zürich, 20092013

Zölly Tower, Meili Peter Architekten, Zürich, 2009-2014

Hoher Haus West, Leoliger Strub, Zürich, 2011-2013

Escher Terrasses, E2A Architekten, Zürich 2011-2014

Jabee Tower, SattlePartner, Dübendorf, 2016-2019

Wolkenwerk, Von Ballmoos Partner Architekten AG, Zürich, 2017-2020 Hochhaus Baslertrasse, Galli Rudolph Architekten AG, Zürich, 20182022

Rocket&Tigerli, SHL architects, Winterthur, en cours

Canton du Tessin

Casa Torre, Rino Tami, Lugano, 1957

Canton de Neuchâtel

Tour Espacité, Richter & Dahl Rocha, La Chaux-de-Fonds, 1994

Tour de l’OFS, Bauart Architectes SA, Neuchâtel, 2000-2003

Canton d’Argovie

Telli-Hochhaus, Aeschbach-Felber-Kim, Aarau,1973

Canton de Zoug

Hochhaus Parktower, Cometti Truffer Hodel, Zoug, 2009 Hochhaus B125, Konrad Hürlimann, Zoug, 2010-2014 Hochhaus Obstverband, Luca Deon, Zoug, 2012-2014

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