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Qu’est-ce qu’une tour?
La tour et son rapport à la ville
Aujourd’hui, la tour se définit en premier par ses caractéristiques formelles. Un bâtiment devient une tour grâce à son rapport proportionnel entre son développé en plan et son développé en élévation. Ainsi, on pourrait presque définir une équation qui définirait un bâtiment comme une tour lorsque le rapport entre sa hauteur et sa largeur est supérieur à 1,8. Ce n’est évidemment pas aussi simple que cela. La forme de la tour que l’on connaît aujourd’hui n’a pas toujours existée comme telle. Les tours ont évolué avec leur temps et leur contexte. On connaît certaines tours dont on pourrait discuter leur dénomination tant leurs proportions semblent faire penser à des barres. Cependant la hauteur inédite et particulière qu’elles développent durant la période de construction, fait d’elles des bâtiments classés comme des tours.
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Socle, corps et couronnement
De manière générale, on s’accorde à dire que la tour est composée d’un socle, d’un corps et d’un couronnement. Bien entendu, cela dépend de l’interprétation de l’architecte et des mœurs de la société.
Mies van der Rohe construit le Seagram building dans les années 1950 avec l’utilisation des ces trois parties distinctes: un grand socle public composé par une place surrélevée en granite et un rez-dechaussée en double hauteur libéré par la structure ponctuelle en acier et le noyau de distribution et de technique central. Un corps qui compose la majorité de la tour avec ses 37 niveaux de bureaux puis un couronnement imposant sur les derniers étages de la tour.
Le tout exprime la structure en béton armé avec des profils métalliques fins en façade.
Ainsi, de nos jours ces trois éléments ne font pas toujours partie de la composition de la tour.
La tour et son rapport à la ville
Skyline de la ville de Montreux
Skyline de l’île de Manhattan
La tour se définit de manière plus forte par rapport au contexte dans lequel elle est implantée. Ainsi, une tour dans un quartier d’immeubles de faible hauteur pourra être de hauteur bien plus faible qu’une tour dans un quartier dense de bureaux composé de bâtiments de hauteurs plus importantes (6 étages pourraient être suffisants dans un quartier résidentiel de faible densité tandis que la tour ne ferait que se confondre avec le tissu près d’autres bâtiments de grande hauteur). Les tours créent avec les autres bâtiments le visage des villes, elles sont des points de repère. Dans L’image de la cité, Kevin Lynch parle de cinq critères qui créent une image mentale d’une ville non générique. L’un de ces critères: le repère peut être défini par la tour qui permet de forger une image commune, de définir un sentiment d’appartenance et de permettre de s’orienter dans l’espace.
Normes et contraintes techniques
En Suisse, les normes d’accès aux pompiers ne favorisent pas l’implantation des tours. Dès 30m, le bâtiment doit se doter d’issues de secours supplémentaires et de prescriptions techniques complémentaires. Les accès aux espaces extérieurs deviennent plus contraignants et les voies de fuite sont plus grandes et plus nombreuses. Cela augmente significativement le coût de construction et les contraintes techniques lors du chantier. Peu de personnes sont prêtes à encaisser le coût de cette densification verticale dans laquelle le rapport entre la surface de service et la surface utile peut rapidement devenir un problème: plus la tour est haute plus il faut garantir d’ascenseurs, moins il reste de place pour les espaces vivables et utiles à l’habitant.
La tour et son rapport à la ville