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Enjeux
Le sort de la tour
À ses origines, la tour était un élément qui servait et appartenait à la ville et à la communauté. Elle constituait un élément central des relations sociales et spatiales entre les individus aussi diverses et variées qu’elles aient pu être. L’apparition de nouveaux modes de consommation et d’une société capitaliste pousse l’archétype de la tour comme symbole de puissance et de réussite financière. Avec des acteurs sociaux et communautaires qui deviennent des acteurs financiers, le domaine public trop cher à entretenir est vendu au plus offrant. Dès lors, l’espace public généré à la base de la tour et son rapport à la ville est négligé et disparaît. Dans les pays précurseurs de ce mode de construction en hauteur (pour l’habitat et les bureaux) comme les Etats-Unis, on reconnaît rapidement les tours (skyscrapers) comme élément vertical qui tend à chercher la hauteur. Les tours se multiplient à grande vitesse les unes à côté des autres et toutes ensembles, ne ressemblent plus à des tours mais à un ensemble de bâtiments hauts créant un nouveau niveau habitable. Aujourd’hui, lorsque que le propriétaire ou le locataire «monte» d’un étage dans la tour, le prix augmente significativement et au dernier étage de la tour, celui qui paie le plus cher semble pouvoir dire qu’il est le plus puissant, au dessus de tout le monde.
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La tour et son rapport à la ville
Densification
Dans New York Délire, Rem Koolhaas parle du théorème de 1909 dans lequel un gratte-ciel idéal et utopique est présenté. Il permet «la production d’un nombre illimité de sites vierges sur un emplacement métropolitain donné»1. Cela semble être la solution à tous les problèmes des frontières horizontales et à l’étalement urbain. Aujourd’hui, en Suisse et plus particulièrement à Genève, la forte demande de logements et de densité laisse apparaître des questions autour de la légitimité de la tour dans la ville. Au temps de la construction de coopératives d’habitat avec des tendances à un compromis entre occupation du sol et gabarit en hauteur mais aussi de l’individualisation de la société et de la révision de loi sur l’aménagement du territoire, la tour peut-elle être une réponse adaptée aux besoins actuels et à venir de la société ? Cette manière de faire l’architecture répond à l’individualisation de la société mais sûrement pas à la problématique liée à la condition de la ville comme l’on veut la produire: avec des échanges et des interactions.
L’objectif de ce travail est de comprendre au travers de l’étude de tours liées fortement à la ville et conçues à différents moments et époques, comment ce mode de construction en hauteur peutil faire bénéficier de nouveaux espaces publics de qualité. Cela autant dans la vision territoriale et évidente que développe une tour que dans la vision proche et immédiate qu’est son rapport à l’espace public direct.
La tour et son rapport à la ville