L'Officiel-Levant, April Issue 44

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MODE

E

lle est trop forte, Jessica Hart. Même le destin finit par lui succomber. À la différence d’autres filles de son âge, la jeune Jessica n’avançait pas avec, bille en tête, l’intention de devenir mannequin. C’est le fruit du hasard qui va lui faire embrasser cette carrière (si tant est que le hasard existe pour elle). En 2000, au détour d’un supermarché, sa tante l’inscrit à un concours de mannequins organisé par le magazine Dolly. Alors âgée de 15 ans, elle le remporte, succédant à une certaine Miranda Kerr, lauréate trois ans auparavant. La boule de feu australienne est lancée et elle ne s’arrêtera plus, quels que soient les obstacles. L’IRRÉSISTIBLE ASCENSION Le premier obstacle sur sa route est devenu une force : alors que les années 2000 font la part belle aux poupées de porcelaine venues de l’est, Jessica détonne. Une carrure sculptée par le sport et la plage, des formes qui sont vraies et, surtout, un écart entre les dents à mille lieux des sourires timides de l’époque. Ce détonnant cocktail va aiguiser curiosités et envies. Après quelques années à Tokyo et à Paris, pour se roder, elle fait ses premiers pas sur les podiums en 2004, pour la délurée Betsey Johnson, puis enchaîne les défilés et les campagnes. Sa capacité à faire bouillir le mercure en un regard perçant convainc des marques comme H&M, Moschino, Guess ou Banana Republic d’en faire l’égérie de leurs campagnes. En 2009, la cylindrée Jessica Hart va passer à la vitesse supérieure en étant choisie comme tête d’affiche du numéro consacré aux maillots de bain de Sports Illustrated. Et la roue de la chance va s’accélérer : cette même année 2009, Karolina Kurkova, Heidi Klum et Adriana Lima, toutes enceintes, ne peuvent honorer de leur présence le défilé Victoria’s Secret, dont elles sont pourtant les figures de proue. Des places se libèrent donc et Jessica en profite. En un seul show, sa présentation sur le podium marque autant les esprits que les cœurs. Elle ne quittera plus ses ailes d’anges.

LE CONTE DE FÉES Tout ce qu’elle fait, la belle se doit de le faire à fond. Comme dans sa vie personnelle, qu’elle croque de ses dents du bonheur. Lorsqu’elle touche ses premiers cachets, elle achète une vieille voiture de collection à sa mère. Aujourd’hui, on la dit fiancée au milliardaire Stravros Niarchos, un des plus beaux partis du monde, le beau et très sympathique petit-fils de l’armateur grec dont il porte le prénom. C’est d’ailleurs accompagnée de la bande de son fiancé, aussi jeune, enviée et dorée qu’elle, que Jessica inonde Instagram de ses clichés festifs pris dans les plus beaux endroits du monde. Cette philosophie de la vie lui permet de se moquer des barrières. Prendre la pose ne lui suffisant plus, elle dessine une collection pour General Pants en 2010, baptisée « Neon Hart ». Une ligne forcément inspirée par son look, célèbre pour ses mélanges d’imprimés et ses associations plus qu’inattendues. Une allure dictée par quoi déjà ? Ah oui, la liberté. LES SORTIES DE ROUTE Forcément, à dévaler son chemin tête baissée, Jessica Hart a pris quelques coups. Au sens premier du terme, d’abord, comme lors de son année 2012 quasiment vierge, à cause d’une coupure au pied provoquée pa r une da nse pieds nus à un mariage, puis d’une entorse de la chev ille qui la tiendra éloignée des podiums pendant plusieurs mois. Mais aussi parce que son caractère entier et toujours vif lui a valu quelques sorties médiatiques mal contrôlées. La dernière en date la voyait émettre un doute sur la légitimité de Taylor Swift à défiler lors du dernier show Victoria’s Secret. Fina lement, tout cela n’a pas tempéré la volonté de rouler vite et vitres ouvertes de Jessica Hart. Faites le test : souff lez sur un brasier, il devient encore plus ardent. AVRIL 2014

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