L'Officiel-Levant, July Issue 37

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design renouveau À bÂle

abdel halim

hafez

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dix destinations mythiques GEORGIA MAY JAGGER EN ROBERTO CAVALLI

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SOMMAIRE 14

juillet 13

georgiA

MAy jAgger PHOTOGRAPHIÉE PAR lOREnzO bRInGHElI PAGE 110

Georgia May jagger porte une robe en soie imprimée et des bracelets Roberto Cavalli, un sautoir Just Cavalli. stylisme Vanessa Bellugeon. Maquillage Miriam Langelotti. coiffure Andrew Guida.

116 LA MODE gEOrgiA On my mind PHOTOs lOREnzO bRInGHElI 110

En AttEndAnt lA nuit PHOTOs AlIcE ROsATI 116

frAÎchE OAsis PHOTOs THAnAssIs kRIkIs 140

rOck thE cAsbAh PHOTOs THAnAssIs kRIkIs 154

cOmmEdiA dEl l’ArtE PHOTOs jOnATHAn sEGAdE 166

166


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1

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SOMMAIRE

16 22

ÉDITO

24 26

NUANCIER LA CHEMISE BLANCHE

28

NEWS

34 38

CAROLINA HERRERA CLEO DE 0 À 20

194 ST Y LE

ESSAI MODE : À TOUT PRINT LUBIES : 3 FEMMES RIEN QUE POUR VOS YEUX ALLONS NU-PIEDS ANATOMIE D’UN SAC EASY COUTURE

190

182 188 190 192 193 194 196

BEAU TÉ 42 46 47 48 50 52 53

TROUSSE DE VACANCES LE SPA DE MIAMI CORAIL PALETTE NOUVELLE DESTINATIONS CURES MARINES COLOGNE HISTOIRES D’EAU CONFISERIES

BIJOU X 56 62 63 64 66 68 70

SÉRIE HAUTE JOAILLERIE ANATOMIE D’UNE MONTRE TENDANCE MONTRE MILLE ET UNE VIES L’HEURE PRÉCIEUSE TENDANCE BIJOUX LYDIA COURTEILLE

96 LA VIE

90 92 94 95 96 98 100 102 104

LE CHOIX DE MARGHERITA LE CHOIX DE RACIL TENDANCE : FIBRE SAHARIENNE TENDANCE : COCKTAIL TROPICAL ZOOM : SEVAG DILSIZIAN FOCUS : LA TONG PIERRE CARDIN, DES LUNETTES DE VISIONNAIRE MAXI MODE À MARSEILLE DOUCEUR DE VIVRE

200 202 208 214

238 240 241 242 244 246 248

ÉVASION : LA MADELEINE BLEUE MUSIQUE : (MRS) ROBINSON CRUSOË ICÔNE : ABDEL HALIM HAFEZ CHLOÉ JOUE SON AIR VINTAGE FLOWER POWER MARIA LASSNIG MAURIZIO CATTELAN ET PIERPAOLO FERRARI ART : JENNIFER FLAY BÂLE À L’HEURE DU RENOUVEAU L’ÉTOILE AU SOLEIL BACK TO BASICS

L A N UIT

LA NUIT OISEAUX DE NUIT ADDRESSES HOROSCOPE LE MEILLEUR POUR LA FIN ARCHÉTYPE THÉ OU CAFÉ PLAYLIST

PHOTOS CHRISTOPHE BOUQUET, ARTURO ZAVALA HAAG, GAËLE PIERRE

78 80 84 86 88 89



N° 37 | JUILLET 2013 éditeur

tony salaMe GRoupe tsG sal r édaCtion rédactrice en chef

FiFi aBou diB rédactrice en chef adjointe

Con t r i bu t eu r s

Médéa azouRi

Photo

rédactrice et coordinatrice

Raya FaRhat, alice Rosati

Maya KaddouRa

Mode

Mouna haRati, Joy KaddouRa, aMelianna loiacono déParteMent artistique directrice de création

ProduC t ion

MalaK Beydoun

Fabrication

directrice artistique

anne MaRie taBet

layla naaMani

retouche numérique

directrice artistique junior

Fady MaalouF

chaRline BRechotte PubliCité et M ar k eting directeur généra l commercia l et marketing

MelheM MoussaleM directrice publicité

stéphanie MissiRian directrice marketing

BouchRa Boustany directeur responsable

aMine aBou Khaled iMPr iMeur

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CENTRE-VILLE : Rue Omar Daouk, Le Palladium – Tél. 01 99 11 77 ACHRAFIEH : 270 Rue Sélim Bustros – Tél. 01 21 85 55 / 01 33 71 37 KASLIK : Centre Debs – Tél. 09 64 00 19 • www.manasseh.com.lb

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N° 976 | JUIN-JUILLET 2013 directrice de la publication et de la rédaction MarIe-JoSé SuSSkInd -Jalou

Rédactrice en chef mode VaneSSa BelluGeon (v.bellugeon@editionsjalou.com)

Rédactrice en chef magazine daphné hézard (d.hezard@editionsjalou.com)

directeur de création adrIen pelletIer (a.pelletier@editionsjalou.com) directrice ar tistique carolIne teMpleton (c.templeton@editionsjalou.com)

Mode Rédactrice en chef adjointe alexandra elBIM (a.elbim@editionsjalou.com) Rédactrice et coordinatrice jULIE LEvy (j.levy@editionsjalou.com) Rédactrices LIsA joUvIN (l.jouvin@editionsjalou.com) HALA MoAWAD (h.moawad@editionsjalou.com) HELENA tEjEDoR (helena.p.tejedor@gmail.com) directrice shopping sAMIA kIsRI (s.kisri@editionsjalou.com) tél. 01 53 01 10 30 JoaiLLeR ie/hoR LogeR ie chef de r ubrique HERvÉ DEWINtRE (her vedewintre@hotmail.com) Rédactrice EMILy MINCHELLA (eminchella@hotmail.fr) Beauté chef de r ubrique jUDItH RItCHIE (judith.ritchie9@gmail.com) Rédactrices pAULE CoRNILLE ANtIgoNE sCHILLINg (aantigone3@aol.com)

R édaction en chef Mode MARIE-ANNE FAURE LACHAUD (ma.faurelachaud@editionsjalou.com) Mode/Magazine pAtRICk CAbAssEt (p.cabasset1@editionsjalou.com) Projets spéciaux LAURENCE bEURDELEy secR étaR iat de R édaction secrétaire général de la rédaction daVId naVaS (d.navas@editionsjalou.com) secrétaire de rédaction jEANNE pRopECk (j.propeck@editionsjalou.com) M aga zine Rédactrice en chef adjointe léa trIchter-parIente (lea@editionsjalou.com) Rédacteur LoUIs boMpARD (l.bompard@editionsjalou.com) Monda nités HÉLÈNE NAt tER (h.natter@editionsjalou.com) Voyage CHRIstIAN-LUC pARIsoN (cl.parison@editionsjalou.com) ar t/design oLIvIER RENEAU (olivier.reneau@gmail.com) Repor tages photo RoNALD bELLUgEoN correspondants Rome ALLEgRA et jENIFER FoRNERIs new York jEAN-CLAUDE HUoN Los angeles jULIEttE MICHAUD

déPaRteMent aRtistique directeur ar tistique adjoint jEAN-FRANçoIs gUILLoN (jf.guillon@editionsjalou.com) Rédacteur graphiste syLvAIN vItRAt Rédactrice photo CARA sCoUtEN (cara@editionsjalou.com) PRoduction directrice de production vIoLEtA LopEz (v.lopez@editionsjalou.com) Productrice FERIEL sIMoN (f. simon@editionsjalou.com) directrice de casting CÉLINE LE goUIL/LA pRoDUCtRICE (celine@laproductrice.fr) Rédacteur en chef de w w w.lofficielmode.com LoUIs boMpARD (l.bompard@editionsjalou.com) editeurs délégués BenJaMIn eyMère olIVIer JunGerS directeur éditorial eMManuel ruBIn coordination éditoriale EDsoN pANIER

ont aussi PaRticiPé À ce nuMéRo Rédacteurs : Margault Antonini, Rachèle bevilacqua, Dorothée Chiara, Chiara Clemente, Chloé Dalibon, sandra Freeman, Lauren Holmes, Alice d’orgeval, Arthur tutin Photographes : pol baril, Christophe bouquet, Lorenzo bringheli, simon Crane, olivia Da Costa, thanassis krikis, graham kuhn, sam Nixon, gaële pierre, Luis Ridao, Mary Rozzi, Fabien sarrazin, jonathan segade, Ivan terestchenko, sabine villiard



C

ÉDITO 22

e magazine vous est livré de Beyrouth, la ville, dit-on, la plus folle que le monde ait connue à ce jour. A défaut de faire le tour des plages et des soirées à ciel (et à tombeau) ouvert, il suffit de faire un petit survol des réseaux sociaux. Et là, calculer l’incalculable sur fond de bleu, beau et chaud, ocres et jaunes, feux d’artifice, bassins, piscines, jardins en fleurs, jouets gonflables et supermoon: corps alanguis au soleil ou déchainés au crépuscule, DJ casqués et bijoux de rêve, gâteaux démesurés et mariages improbables, célébrations de prom’ où les 18 ans se la pètent en costume cravate, vivent leur première nuit blanche et découvrent qu’elle est grise, et grisés de champagne se réveillent le nez dans le sable en souriant. Ceux qui déplorent que le Liban ne soit pas la Suisse du Moyen Orient, circulez, il n’y a rien à voir. En revanche, ceux qui n’ont pas trop de mal à s’accommoder du joyeux et moins joyeux désordre, indissociable de l’image du pays, sont d’office invités au spectacle. Car ils auront compris que Beyrouth souffre d’un excès de visibilité et d’une surcharge d’étiquettes. Ni belle ni laide, ni dangereuse ni sûre, ni vulgaire ni glam, ni paresseuse ni frénétique, ni branchée ni has been, cette ville ne veut se prévaloir que d’une seule qualité qui éclipse toutes celles qu’on lui prête: son énergie, pas toujours rafraîchissante, mais infailliblement inspirante et créatrice. • FIFI ABOU DIB


“Ibiza en juillet. New York en septembre. Et pour le jour de l’an, j’ai le choix entre 1000 autres destinations ! Normal, puisque j’utilise la carte AIR FRANCE KLM BANQUE LIBANO-FRANÇAISE pour régler tous mes achats...”

Puisqu, elle me ressemble La carte bancaire exclusive AIR FRANCE KLM - BANQUE LIBANO-FRANÇAISE vous permet de cumuler des Miles Flying Blue à chaque achat effectué, tout en bénéficiant des offres avantageuses de la BLF et des privilèges exceptionnels d’AIR FRANCE KLM • Jusqu’à 5000 Bonus Miles en cadeau de bienvenue • Jusqu’à 1,5 Mile automatiquement crédités sur votre compte Flying Blue pour chaque dollar dépensé avec votre carte, au Liban ou à l’étranger, en plus des Miles accumulés lors de vos voyages avec AIR FRANCE, KLM et les partenaires aériens de Flying Blue, et auprès de ses partenaires non-aériens (hôtels, location de voitures...) • Des Miles Flying Blue qui n’expirent jamais tant que vous utilisez votre carte • Plus de 1000 destinations avec les 19 compagnies aériennes membres de l’alliance SkyTeam • Assurance voyage, assurance sur les objets achetés avec la carte avec prolongation de la garantie, service de Concierge, assurance accident personnel, accès illimité à des salons VIP dans les aéroports internationaux... • Choix entre les cartes* Visa Signature ou Visa Platinum, Charge ou Revolving, Euros ou Dollars *Sous réserve d’étude préalable et d’acceptation de la demande de carte

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24

giaMBattista valli

nUAnCIER



CHEMISE BLANCHE 26

Taissa Farmiga une star est née Elle a débuté au cinéma aux côtés de sa sœur, avant de décrocher un rôle dans la série culte “amErican Horror Story” et de séduire Sofia coppola. Pa r M a r g au lt A n t o n i n i

P h o t o g r a P h i e S a m n i Xo n

E

n voilà une qui a su conquérir l’Amérique en un temps record. À 18 ans et en seulement deux années de carrière, taissa Farmiga s’est déjà fait remarquer dans la première saison de la série american Horror Story, ainsi que dans une poignée de petites productions. il n’en a pas fallu davantage pour que Sofia Coppola lui offre l’un des rôles principaux de son nouveau long-métrage, The Bling ring, aux côtés d’Emma Watson. Un début plutôt prometteur pour cette jeune Américaine qui ne se voyait pas devenir actrice comme sa grande sœur Vera Farmiga… Et ce n’est pas fini, puisqu’on la retrouvera prochainement dans la troisième saison d’american Horror Story. Quelque chose nous dit que taissa n’a pas fini de faire parler d’elle…

The Bling Ring, de Sofia coppola, sortie le 12 juin.

Taissa Farmiga porTe une chemise BoTTega VeneTa.



NEWS

28

Luxe heureux

Des cœurs, des pois, des étoiles… Alber Elbaz cultive la beauté sur le mode de l’amusement et nous maquille, un sourire en coin, avec sa collection Hypnôse Show, aux packagings ludiques, créée en édition limitée pour Lancôme. Humour et sophistication, la marque de fabrique du créateur à l’allure fantaisiste. J.R. Palette Hypnôse Doll Eyes. +961 1 99 11 11 ext.105

KATE MOSS, NOUVELLE ÉGÉRIE DE KÉRASTASE.

LONGUEURS ET POINTES

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Elle est belle, la première boutique Façonnable de Beyrouth, avec ses luminaires en forme de paniers tressés et sa luminosité provençale! Plus qu’ailleurs, il y flotte un parfum de Riviera française que viennent souligner le soleil et les camaïeux ocre du centre-ville beyrouthin. Symbole par excellence d’un certain art de vivre méditerranéen, voilà une marque qui manquait au paysage libanais avec son élégance toute particulière, pour les hommes comme pour les femmes, et son style éternellement contemporain fait de couleurs fraiches et de matières d’une qualité et d’un confort incomparables. Façonnable s’installe sur 200m2 dans un des secteurs les plus luxueux de la ville. F.A.D. Façonnable, 149 Rue Saad Zaghloul, Downtown Beirut +961 1 99 11 11 ext525

GÉNÉRATIONS COUPLÉES Infatigable accoucheuse de talents, Janine

Maamari revient au BEC avec une nouvelle thématique, invitant des artistes contemporains libanais à revisiter l’œuvre d’un prédécesseur illustre. C’est ainsi que des artistes nés avant 1930 tels Helen Khal, Farid Aouad, Shafic Abboud, Gibran Khalil Gibran, Saliba Douaihy, Saloua Raouda Choucair et Khalil Saleeby parmi d’autres, ont reçu les hommages de Zena Assi, Mohamad Said Baalbaki, Sirine Fattouh, Daniele Genadry, Chafa Ghaddar, Charbel Hage Boutros, Nathalie Harb, Hiba Kalache, Karen Kalou, Abdulrahman Katanani, Marya Kazoun, Mazen Kerbaj, Rima Maroun, Stéphanie Saadé , Roy Samaha, Omar Fakhoury, Siska, Alfred Tarazi, Raed Yassin et Shawki Youssef. Par ses vidéos, photographies, peintures, sculptures et performances, la nouvelle génération redonne vie avec autant de pertinence que d’humour au patrimoine artistique libanais. Une manière émouvante de passer le témoin. F.A.D. Exposition Rebirth au BEC jusqu’au 31 Juillet

PHOTOS KÉRASTASE, LAURENT SEGRETIER, DR

C’est entre les mains de son ami Luigi Murenu, coiffeur de studio et porte-parole de la nouvelle gamme de coiffants Kérastase, que Kate Moss prête ses longueurs à toutes les fantaisies dans son nouveau rôle d’égérie de la marque. Sculptées, crêpées, bouclées… Quand brindille rime avec volume oversize. J.R.


PHOTOS KÉRASTASE, LAURENT SEGRETIER, DR

LA GALERIE DES GALERIES

La Metropolitan Art Society a ouvert ses portes au rez-de-jardin de l’ancien palais Abdallah Bustros (Metropolitan club). Ce magnifique espace de 500m2 avec hauteur prodigieuse sous plafond est déjà l’écrin d’une exposition éclectique organisée par l’über galeriste milanais Massimo De Carlo (MDC Milan). Sous le thème “East of Eden”, la MAS présente des œuvres exceptionnelles de John Armleder, Christian Holstad, Thomas Houseago, Yan Pei-Ming, Rob Pruitt, Piotr Uklanski et Kaari Upson. Galerie des galeries, la Metropolitan Art Society se propose d’accueillir l’art contemporain au cœur de la culture libanaise symbolisée par la demeure caractéristique où elle a élu domicile. En invitant les plus célèbres galeries du monde à présenter leurs collections à Beyrouth, elle met un art de haut niveau à la portée des collectionneurs libanais. F.A.D. “East of Eden” jusqu’au 10 Septembre 2013. Metropolitan Art Society, 35 Rue Trabaud, Achrafieh, Beyrouth, +961 70 36 69 69 info@masbeirut.com

LES TROIS IT-MAILLOTS

PRÉCIEUX

Vu sur le défilé Chanel, ce sublime plastron en métal et perles blanches, qui habillera un simplissime T-shirt blanc. À porter sans modération. M.A. Chanel, +961 1 21 28 28

1

.LE “SCARLETTE

face au dernier-né des maillots

VERT LUXE

Ouvert par David Cole (AOL) et Gordon Roddick (Body Shop) dans un paysage de forêt, le très luxueux Botanique Hotel remet la nature au centre. À deux heures de São Paulo. A.O. À 2 h de São Paulo. À partir de 900 € la nuit (base double). www.botanique.com.br

Comme un garçon Allure androgyne garantie avec

“Annick”, les derbys issus de la collaboration entre Chloé et George Esquivel. Vous avez dit parfaits ? M.A. Chloé, +961 1 99 11 11 ext.580

FLAMINGO” D’ALBERTINE Difficile de rester de marbre

du duo Albertine, à l’effigie d’adorables flamants roses… www.albertine-swim.com

2

LE “LIZLY” DE PAMELA DE BEAUMANE La créatrice rêve de “pin-up apaches”,

c’est réussi avec ce modèle imprimé multicolore. www.pameladebeaumane.com

3

LE “NINA” DE DO Pensé comme un vêtement à part entière, ce maillot

bicolore minimaliste a tout d’un intemporel. M.A.

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NEWS 30

GArderObe Inspirée par le film Le

Monde fantastique d’Oz, Laure Pariente, fondatrice d’American Retro, a imaginé une collection capsule avec le créateur russe Alexander Terekhov et la it-girl Miroslava Duma, qui se charge également de promouvoir la ligne. L’imprimé arlequin nous est rarement apparu aussi désirable… M.A.

DOCTOR’S BAG

Le nouveau sac de Chloé s’appelle Alice. Petit clin d’œil à l’héroïne de Woody Allen? Avec un ADN profondément plongé dans les années 70, avec ses formes généreuses, ses matériaux souples et précieux (cuir végétal, python) et sa palette bicolore, ce serait le sac d’infirmière de Florence Nightingale revu par Mondrian. En teintes pastel (husky white et sunrise) ou plus chaudes (chocolat et vert), il se décline en deux tailles. F.A.D.

American Retro en vente chez Depeche Mode, +961 1 97 06 57

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CRÈME POUR TOUS Elle était jusqu’à présent exclusivement réservée

à l’Asie. La CC Cream Chanel, version améliorée de la BB Cream (Blemish Balm Cream), arrive en France. CC ? Color Control. En plus d’unifier le teint et de masquer les imperfections, la CC a une action réparatrice sur la peau et protège des UV. Un must. J.R. CC Cream, Chanel, en vente chez Aishti, +961 1 99 11 11 ext.105

À Voir

Les chaises Marni, réalisées en Colombie par d’anciens prisonniers, s’installent à Londres, où le projet “100 chairs” de la marque est nominé dans la catégorie mobilier du Design of the Year Award. M.A.

Jusqu’au 7 juillet au Design Museum, 28 Shad Thames, Londres. www.designmuseum.org

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Hermès lance une nouvelle collection de bijoux. Les thèmes de prédilection de cette maison de qualité étant l’équitation, le voyage et la faune sauvage, il n’est pas étonnant de retrouver l’ensemble de cet esprit concentré dans une ligne exceptionnelle. Colliers, bracelets et boucles d’oreilles s’inspirent de la robe des girafes avec des compositions de pastilles irrégulières articulées entre elles et soulignées par une aiguille de pierres précieuses d’inspiration indienne. Rêve exotique pour aventurières de l’an 13. F.A.D

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ÎLE VILLA Mieux que l’île-hôtel, l’île-villa ! C’est la dernière tendance hôtelière qui cartonne dans l’Océan Indien. Au tour de l’enseigne Coco Collection de se jeter à l’eau en ouvrant à Kuda Hiti Island, au nord de l’atoll de Malé, une et une seule villa à louer sur un minuscule territoire de sable blanc très fin, avec services hôteliers (chef, spa, plongée). Pour friends & fam, la résidence principale est entourée de cinq autres luxueuses maisons. Mieux que le paradis sur terre, le paradis sur terre juste pour soi. A.O. Prix sur demande. www.cocoprive.com

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L’ART ET LA TABLE

EXCLUSIF

EN PLUS DE SES 38 SUITES SIGNÉES ED TUTTLE, LE Visite privée NOUVEL AMANZO’E PROPOSE DE TESTER LE PROTOTYPE DE WALLY ONE, DERNIER-NÉ DES YACHTS DESIGN. A.O.

Poussant plus loin encore la notion d’ “arts de la table” qui lui est si chère, le porcelainier Bernardaud a littéralement placé l’art au cœur de son savoir-faire en commandant aux plus grands noms de l’art contemporain des créations originales. A l’arrivée, cela donne une douzaine de séries signées Jean-Michel Alberola, Marco Brambilla, Sophie Calle, Prune Louis Vuitton poursuit sa réinterprétation et Jr, Jeff Koons, Michael Lin, David Lynch, (réussie) des basiques du voyage. Après les Marlène Mocquet, Nabil Nahas, Fassianos, City Guide, voici les carnets de voyages signés David Salle et Sarkis. Chaque artiste a chacun par un illustrateur ou un artiste. La développé un thème qui lui est cher, tout en collection se lance avec quatre premiers restant attentif à l’art souverain de la table, celui ouvrages : l’île de Pâques par Daniel Arsham, de la conversation que ces séries d’assiettes se Londres par Natsko Seki, Paris par Chéri font fort d’entretenir avec talent. F.A.D. Samba, New York par J.P. Delhomme. A.O. Bernardaud, Ets Manasseh, rue Omar Daouk +961 1 99 11 77

45 € le carnet, dans une sélection de librairies et en boutiques Louis Vuitton. www.louisvuitton.fr

À 2 h 30 d’Athènes. À partir de 1 100 € la nuit en pavillon avec piscine. www.amanresorts.com

AGRICOOL

De plus en plus tendance, Le Perche change sous l’impulsion d’une nouvelle vague de maisons d’hôtes. Près de Rémalard, Sofie et Michel, jeunes artistes descendus d’Amsterdam, se mettent au vert et reçoivent dans une ferme design, D’Une Île. A.O. www.duneile.com


NEWS

dInA, dIT-On La couture libanaise a décidément le

vent en poupe. Dans les pas des ténors Elie Saab, Rabih Kayrouz, Zuhair Murad et les deux Georges, Chakra et Hobeika, c’est Dina JSR qui ouvre la marche de la nouvelle garde. C’est par elle que Victoria Abril, Beatrice Rosen, Reem Kherici, Shirley Bousquet étaient habillées au festival de Cannes. nous aimons beaucoup son modèle Galliera en organza écru avec sa jupe en corolle savamment froissée et sa petite ceinture. Lumineux objet du désir. F.A.D. Dina JSR, Saifi Village, +961 1 97 22 97

Camouflage

Attendez-vous à voir flamants roses, zèbres et tigres débarquer sur les plages cet été. Les animaux de la jungle sont à la mode. Chez Pop Up Shop, dès 1 an. A.O. Tailles jusqu’à 12 ans. Popupshop.net

Bracelet “My Dior” en or blanc et diamants en vente chez Cadrans, +961 1 97 53 33

Entrelacs

Présentée au dernier salon de Bâle, la nouvelle collection de montres “Interlocking”, créée par la directrice de la création de Gucci, Frida Giannini, a fait sensation. Des cadrans Laure Hériard-Dubreuil, brossés soleil assortis fondatrice du concept-store The aux tons noir, brun ou Webster, a repensé les bijoux argent et, sur les versions Aurélie Bidermann aux couleurs précieuses, le motif GG est de Miami. M.A. serti de diamants. H.D.

South BEach

Aurelie Bidermann en vente chez Sylvie Saliba, +961 1 33 05 00

Gucci en vente chez Atamian, +961 1 25 66 55

ÉtAt D’esprit

À Paris, l’esprit anime tout. La pensée n’y est jamais tiède et les femmes ne s’interdisent aucune des créations les plus fantasques. Pour sa collection “Paris Nouvelle Vague”, Cartier a imaginé des bijoux et des bagues de cocktail qui traduisent la modernité et la liberté d’être de l’éternelle Parisienne. Avec la noblesse minimale d’un collier cerné par deux demi-sphères graduées en dégradé de couleurs, de rubans de quartz fumé, d’hématites, d’améthystes et de diamants calibrés, c’est toute l’histoire de cette affranchie mythique que Cartier a saisie d’un trait de caractère joaillier. H.D. Cartier, +961 1 97 26 00

PHOTOs sTePHan abry/carTier 2013, dr

MY CAnnAGE

Début des années 1970, Victoire de Castellane accompagne sa mère chez Dior et découvre avec émotion les codes de la maison. Sa nouvelle collection “My Dior” écrit un nouveau chapitre de la grande histoire du cannage chez le joaillier, dans lequel on découvre une délicatesse insoupçonnée au motif de paille. H.D.


un messAge De BourDin

Une deuxième édition de A Message for You, livre culte de Guy Bourdin, vient de paraître. Elle réunit les deux volumes sortis en 2006 : celui avec Nicolle Meyer, mannequin présent dans plus de 30 campagnes pour Charles Jourdan, et celui qui regroupe des collages du photographe. Le bonus : des textes, des Polaroid, des planches contacts et des poèmes de Bourdin. R.B. (Éd. Steidl) nicolle Meyer, Mannequin et Muse de guy bourdin.

TROIS feSTIVALS ESTIVAUX

iDentiFiCAtion D’une Femme

Frances est une jeune danseuse, amoureuse de la vie, qui se heurte, dans son métier et ses amours, au cache-cache des relations humaines. Avec une légèreté apparente, le film Frances Ha, de noah Baumbach, touche à l’essentiel : ne pas passer à côté de sa vie. Une histoire qu’incarne avec évidence Greta Gerwig. À ne pas manquer. R.B. Frances Ha, de noah Baumbach, sortie le 3 juillet.

1

bEaurEgard c’est dans le parc du château de

beauregard, en normandie, que s’est installé le

jeune festival qui rassemble tous les genres : m,

new order, bat for Lashes, olivia ruiz… Du 5 au 7 juillet. www.festivalbeauregard.com

Et la lumière fut

2 3

LES EurockéEnnES À belfort, on

retrouvera Phoenix, Pedro Winter, gary clark

Né à Los Angeles, membre actif du mouvement Lumière et Espace, créé en Californie dans les années 1960, James Turrell utilise la lumière comme moyen de bousculer les perceptions. Le Lacma lui consacre une rétrospective qui va durer plus d’un an ! R.B. “James Turrell, a Retrospective”, jusqu’au 6 avril 2014 au Lacma, Los Angeles. www.lacma.org

(à ne pas manquer !) et Jamiroquai.

Du 4 au 7 juillet. www.eurockeennes.fr

Jazz in marciac L’incontournable. avec

maceo Parker, george benson, diana krall, marcus miller et raphael gualazzi… R.B.

Du 26 juillet au 15 août. www.jazzinmarciac.com

Roma, ville ouverte

Libby, les Hoffman ou encore Simon vivent à Roma, une petite ville du Kentucky. Tous essayent de mener au mieux leur vie mais tous se confrontent à l’existence, à son apparente incohérence et à toutes ses questions. Une fille bien regroupe huit nouvelles dans lesquelles Holly Goddard Jones, qui publie ici son premier livre, entre avec finesse et intelligence dans l’exercice difficile qu’est la vie. R.B. Une fille bien, de Holly Goddard Jones (éd. Albin Michel).


BEGINNINGS 34

Pour Sundance Channel, la réalisatrice Chiara Clemente a conçu une série de documentaires retraçant LeS DébutS de carrière d’artistes. Dans “L’Officiel”, elle décline son travail vidéo en verSiOn PaPier. Ce mois-ci, c’est la CréatriCe de mode d’origine vénézuélienne qui lui raCOnte comment, pour elle, tout a commencé. PA R C h i a r a C L E M E n T E

Petite, saviez-vous ce que vous vouliez faire ? Carolina Herrera : “Je ne pense pas m’être dit un jour que j’allais devenir créatrice de mode. J’ai eu une enfance heureuse avec mes trois sœurs, et j’ai été très influencée par ma passion des chevaux et du tennis. La personne qui a été la plus importante pour moi en grandissant était mon entraîneur d’équitation. Je voulais être la meilleure cavalière du monde. Il y avait aussi beaucoup de fantaisie autour de moi et beaucoup de livres fantastiques. Après ça, j’ai voulu devenir une princesse de conte de fées. Mais vous changez avec l’âge !” Quels livres fantastiques avez-vous lus ? “Tous ! Ma sœur avait une gouvernante qui s’appelait Magdalena. En m’apprenant à lire elle m’a transmis l’amour de la littérature. Quand vous voulez devenir créatif, l’une des choses les plus importantes est la beauté. La beauté au sens large. La mode est faite pour vous écarquiller les yeux. J’ai eu cette chance d’avoir une enfance entourée de beauté. ” Quelle autre image de beauté gardezvous en mémoire ?

“J’adorais les jardins. Et nous avions un jardin magnifique, d’où émanait un parfum qui m’inspirera bien plus tard une de mes premières fragrances. Une odeur à base de jasmin et de rose, que je sentais derrière ma chambre. Cette odeur m’accompagne toujours. Je me rappelle aussi la beauté de ma mère avant de sortir, il y a tellement de détails qui vous marquent quand vous êtes enfant, et qui vous restent toute votre vie.” Qui est la personne qui vous a initiée aux belles choses ? “Ma mère était une figure poétique, elle était très cultivée. Pour elle, la beauté devait être cultivée par soi-même. Il fallait lire, écouter de la musique.” Vous souvenez-vous de votre première montée à cheval ? “J’avais 6 ans et un cheval que j’adorais, il s’appelait Balaklava. Depuis ce jour-là, je suis montée tous les jours de ma vie. En grandissant, j’ai commencé à m’intéresser à la mode. Je devais avoir 15 ans et je voulais être une femme fatale. Je regardais tous les films avec Greta Garbo et Marlène Dietrich. Elles avaient des looks extraordinaires. Je rêvais de porter des vêtements noirs et un porte-cigarettes. J’ai toujours été connectée à la mode dans un coin de ma tête.” Quel était votre film préféré ? “Il y en a un que j’ai regardé de nombreuses fois, c’est La Dame aux camélias.” Vous disiez que votre mère s’habillait beaucoup pour sortir, vous la regardiez ?

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carolina Herrera


“Je ne la regardais pas s’habiller, je la voyais seulement me dire au revoir en faisant un geste de la main.” Petite, vous empruntiez les vêtements de votre mère, ses chaussures ? “Absolument ! On s’imaginait qu’un photographe était peut-être dans le coin alors avec mes sœurs nous nous déguisions en Blanche neige ou en Cendrillon.” Quand avez-vous commencé à voyager avec votre famille ? “Depuis toute petite. nous allions voir ma grand-mère qui vivait à Paris et nous voyagions beaucoup en Europe et à new York.” Que vous inspire New York ? “C’est la ville où je vis, là où j’ai commencé à

travailler. Elle est pleine d’énergie et d’imagination et je suis très fière de pouvoir faire ce que je fais ici. Pour moi, c’est la capitale du monde et de la mode. Vous devez certes parfois aller à Paris ou en Italie pour montrer vos collections, mais je ne comprends pas pourquoi il faut continuer à aller en Europe puisque tous les Européens veulent venir à new York…” Pourquoi avez-vous finalement décidé de vous installer ici ? “nous avons décidé de vivre à new York quand j’ai commencé à créer, dans les années 1980, et ma première collection est sortie en 1981. nous nous sommes installés avec mes filles et mon mari, c’était fabuleux.” Vous avez décidé de devenir designer de mode soudainement à New York ? “J’avais 40 ans et je voulais essayer de faire quelque chose de ma vie, quelque chose de différent. J’avais ça en tête. Ce n’est pas comme si j’essayais de faire un enfant. On m’a souvent demandé si j’avais l’habitude d’habiller mes poupées. Je ne m’en rappelle pas. Mais je les déshabillais ! Je dois être la seule créatrice qui déshabillait ses poupées, peut-être que je n’aimais pas ce qu’elles portaient…” Expliquez-nous ce désir de faire quelque chose de nouveau… “J’avais eu mes filles, j’avais déjà voyagé, et


j’ai décidé que je voulais créer des matières et des tissus. C’est Diana Vreeland, qui était une bonne amie, qui m’a conseillé de faire une simple collection, pour le jour et pour le soir, et je l’ai tentée. Je suis retournée à Caracas (où est née Carolina, ndlr) avec ma couturière française et j’ai dessiné une petite collection de seize pièces au total. En rentrant à new York avec la collection, des acheteurs de grands magasins comme Martha’s, puis Saks et Bergdorf Goodman ont adoré et l’ont achetée immédiatement. Ce n’est qu’à partir de là que j’ai monté ma société. Mon premier show a eu lieu au Metropolitan Club en 1981, une collection d’hiver merveilleuse. Elle n’était pas parfaite mais, pour moi, c’était la perfection. Et je fus très chanceuse parce que, dans tout ce que vous faites il peut y avoir des erreurs mais, à ce show, tous les acheteurs ont adoré. C’est grâce à eux que je suis toujours là. Je n’étais pas sûre de ce que je faisais, je me posais des questions, je me disais que je ne faisais pas ça sérieusement et qu’après une ou deux collections j’arrêterais. Mais en fin de compte, j’étais très fière.” Où viviez-vous entre votre enfance et votre arrivée New York ? “Je vivais à Caracas, au Venezuela, mais j’avais l’habitude de beaucoup voyager, à Paris et à new York. Je me suis fait des amis comme Valentino, Yves Saint Laurent, Karl Lagerfeld. Mais je dois dire que les Américains restent les

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“JE doIS êtrE la SEulE créatrice quI déshabillait SES poupéES, pEut-êtrE quE JE N’aImaIS paS cE qu’EllES portaIENt…”


BEGINNINGS 37

gens les plus généreux. Quand j’ai commencé ici, j’ai reçu l’aide de beaucoup de monde, et notamment celle de Bill Blass, qui était mon grand ami. Lorsque je lui ai annoncé que j’allais organiser mon premier show, il m’a tout de suite répondu ‘Dis-moi les mannequins que tu veux et je m’en occupe.’” Était-il important que cette communauté de créateurs vous soutienne ? “non, mais Bill Blass, oui. Le plus grand succès de cette société est arrivé grâce à tous les hommes et les femmes qui ont acheté ce que j’ai créé. Les parfums, les vêtements, les accessoires. Tout cela a évolué dans la voie qu’il fallait. Ce n’est pas comme si j’avais tout fait en deux ans. Une marque doit être conçue comme un enfant, elle doit grandir.” Avez-vous le souvenir des gens portant votre première collection ? “Une fois, j’ai croisé à l’Opéra une femme qui portait une de mes robes, avec une cape en plumes marabout. Elle était magnifique et je n’en croyais pas mes yeux !” Et qu’avez-vous ressenti ? “Je me sentais si bien ! Quand vous faites quelque chose, vous voulez être au sommet. Je me rappelle aussi de ma première couverture de magazine, c’était pour le magazine W. Lorsque j’ai vu cette page entière en couleur, je me suis dit ‘c’est moi, c’est moi !’, mais personne dans la rue ne me comprenait.” De nombreuses célébrités ont contribué au succès de votre maison… “Certaines personnes associent la mode aux célébrités mais, si la robe est fabuleuse, peu importe qui la porte. C’est vrai que Jackie

Onassis, par exemple, adorait mes vêtements et les a portés jusqu’à la fin de sa vie. Il y a tout de même des personnes clés.” Vous souvenez-vous de ce qui a inspiré votre première collection ? “Beaucoup de livres, particulièrement ceux de l’illustrateur Jeremiah Goodman. On trouve l’inspiration en regardant tout autour de soi. Je suis comme un appareil photo, avec des femmes en tête.”


CULTURE 38

Dans son premier roman, Cléo Le-Tan plonge le lecteur dans la complexité des liens famiLiaux à travers les épisodes tragicomiques d’une tribu singulièrement Loufoque. et elle s’y connaît en la matière… PA R D or ot hé e C H I A R A

D

e Paris à Londres en passant par Tokyo, Cléo Le-Tan raconte ses années d’enfance, comment vivre, ou plutôt survivre, au sein d’une lignée pas comme les autres. Wilo, la narratrice, petite dernière de la tribu, retrouve ses mots d’alors pour décrire les personnages hauts en couleur qui l’entourent. Seule, souvent livrée à ses propres réflexions, elle se fait observatrice au ton ironique et cherche à comprendre le pourquoi du comment des choses qui arrivent autour d’elle. “Je voulais transmettre ce sentiment à travers le ton froid et distant de la narratrice, troubler le lecteur et le plonger dans une sorte de confusion par rapport aux membres de cette famille, et surtout à la personnalité de Wilo, qui est si mystérieusement détachée de tout.”

La nouveLLe ÉLoïse Tout commence rue de Vaugirard pour finir place du Palais-Bourbon, à Paris. Wilo traverse la ville comme on traverse ses jeunes années. Elle traîne son ennui de places en places, sans grandes illusions sur les distractions. Tout ce qu’il faut faire au final, c’est attendre : le temps, comme les blessures, ça finit toujours par passer. Elle trouve bientôt refuge dans le japonais, sa langue et sa culture, son îlot à elle. Wilo fait penser à Éloïse, la petite fille du Plaza. On ne s’étonne pas lorsque Cléo Le-Tan avoue s’être inspirée des héroïnes de son enfance. “Peutêtre qu’inconsciemment je voulais essayer de faire de Wilo une Éloïse : une petite dernière qui semble entourée, qui s’amuse, qui est gaie et joyeuse ; mais à travers laquelle on peut voir une part de tristesse et une solitude, un certain sens

Jeu De pistes Le roman expose les personnages puis trace des lignes et des coupes où tous évoluent, se croisent, s’entrechoquent parfois. Au jeu des sept familles, on demande la mère, Beaule, unique personnage que le regard d’enfant ne peut plus idéaliser. Vampirique, Beaule rêve sa vie au lieu de la vivre, puis se perd à trop vouloir devenir quelqu’un, essayant par la suite d’entraîner tout le monde dans sa chute. Ses crises d’hystérie, à coup de verrous posés et de papier toilette caché, oscillent entre comique et pathétique. Michel, le père illustrateur, personnage lunaire tout droit sorti de ses dessins, a choisi de vivre dans son imaginaire. Hors de la réalité et des fracas de sa famille, il s’occupe bien mieux à faire l’idiot avec ses enfants. “michel est un personnage assez complexe. il s’exprime beaucoup à travers ses dessins, qui révèlent sa personnalité, son esprit.” La sœur, Pénélope, figure de l’éternelle amoureuse, sort Wilo des griffes de sa mère et la protège. Homère, le grand frère déjà trop loin, quitte tôt le navire pour voler de ses propres ailes. Puis, on croise les grands-parents anglais, les grands-parents vietnamiens et même un obscur vice-roi du Tonkin. La narratrice, en quête d’identité, tente de décrire ses proches par de menus détails, qui dessinent un portrait en creux de cette famille sous forme d’esquisses. Une famille, de Cléo Le-Tan (éd. Grasset). Page de droite, les légendes sont extraites du livre.

PHOTOs Pierre le-Tan, THe andy warHOl fOndaTiOn fOr THe visual arTs inc./adagP Paris 2013, dr

CLéo, de 0 à 20

de l’abandon.” Les personnages n’arrivent pas à s’exprimer normalement. Alors ils s’écrivent des cartes pour dire les sentiments. Wilo collecte tous ces petits riens comme autant de trésors.


“Le jour de ses 20 ans, Wilo a reçu de sa sœur aînée un chat rose dessiné par Andy Warhol en guise de carte d’anniversaire.”

“Secrètement, Wilo adorait Noël, et Michel devait le savoir parce qu’il lui avait écrit et illustré un livre décrivant leurs traditions, leurs habitudes et les activités qu’elle aimait faire en famille, qu’il avait intitulé ‘Wilo prépare Noël’.”

“Michel avait dessiné une petite carte pour Wilo. Elle la représentait en boule, allongée sur le dos et portant un baby-grow rose avec des oreilles de lapin sur la tête.”

“Plutôt que de s’identifier aux tristes personnages de dessins animés qu’on pouvait voir à la télévision, Wilo aimait mieux que son père fasse d’elle une petite orpheline comme Madeline, ou une Éloïse qui vivait au Plaza à New York !”


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BEAUTé extrait de la série “plein soleil” de martin lidell, dans “l’officiel” de juinjuillet 2010.

PHOTO marTin lidell

TUBEs de l’été C’est dit, le soleil ne rayonnera pas sans vous. Plages atlantiques, rivages indiens ou Méditerranée, nous avons constitué pour vous le vanity idéal. PA R Jud it h R i t c h i e

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BEAUTé 43


BEAUTé 44

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BEAUTé 46

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J’alterne entre mon dermatologue,

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Dr Gross, et ma beautician de Londres (5, Pont Street).” NUTRITION “Je mange sainement, une combinaison de protéines et de légumes.” DÉTOX “Je ne fais jamais de détox intensive. Quand je sens que mon corps a besoin d’être purifié, je bois du thé vert et beaucoup d’eau avec du citron.” SPORT “Je pratique le tennis et j’adore le ski.” ÉQUILIBRE “J’évite d’être au téléphone sans arrêt. Le soir et les week-ends, je décroche et je prends du temps pour moi.” ANTISTRESS “Je prends une grande respiration. Je garde toujours en tête qu’il y a une réponse et une solution à tout.” SPA “J’aime beaucoup les massages Clarins et le spa du Royal Monceau, à Paris.” J.R.

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C’est de la fleur blanche du sornet du Brésil qu’est extrait le Bio Rétinoïd (alternative propre au rétinol). Mélangé à l’extrait d’algue rouge, ce lipide anti-inflammatoire promet les mêmes résultats, éclaircissants et anti-âge, sans les rougeurs causées par le rétinol.

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CORAIL Entre l’orange et le ROSE, il y a le corail. Une COULEUR fraiche et surtout une tendance qui va nous permettre de bien nous amuser et de mixer les TEINTES. R E A L I S AT I O N M ay a K A DD OU R A P H O T O G R A P H E R ay a FA R H AT D I R EC T R I C E A R T I S T I Q U E L ay l a NA A M A N I

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BEAUTé 48

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extrait de la série “plein soleil” de martin lidell, dans “l’officiel” de juinjuillet 2010.


BEAUTé

mer égée GreeN À LA GrecQue Situé au-dessus des eaux turquoise de l’époustouflant cap Sani dans la péninsule de Kassandra, le complexe Sani Resort comprend quatre hôtels cinq étoiles, sept kilomètres de plage de sable blanc, une marina privée et trois spas Anne Sémonin avec plage privée et accès direct à la mer. La devise ? Un proverbe d’Hippocrate, “Que ton aliment soit ta seule médecine.” Ainsi, le Deli Spa Bar du Spa Suite propose des jus de fruits et en-cas équilibrés composés de produits sains et locaux. Pour allier détente

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et remise en forme, le lieu offre des cours de yoga en plus d’un accès aux suites thermales avec hammam, caldarium (bains chauds) et sauna. Coup de cœur pour les produits naturels et locaux Apivita, à découvrir lors d’un soin visage basé sur les propriétés raffermissantes de la gelée royale. Après le coucher du soleil, on teste le Twilight Spa : un soin nocturne exclusif avec champagne, fruits et accès privé aux piscine chauffée, jacuzzi, sauna, bain de vapeur et caldarium. Au boutique hôtel Sani Astérias Suites, junior suite (côté Marina) pour deux personnes, à partir de 576 € par jour, avec petit-déjeuner. Soins à la carte à partir de 95 €. Tél. + 30 237 40 99 500. w ww.sani-resort.com

mer tyrrhénienne AGrumes détox C’est la plus belle thalasso d’Italie du Sud (World Travel Awards 2012) et le seul institut de la côte calabraise. Située sur la Costa degli Dei (la Côte des Dieux) face aux îles éoliennes, la thalasso Capo Vaticano propose des soins inspirés de la terre de Calabre et des roches volcaniques. Le pacte ? Un corps revitalisé et une peau

PHOTOS marTin lidell, edmOndO angelelli, dr

océan indien AyurvédA toNiQue C’est le long d’une anse de sable corallien de l’île Maurice, entre les eaux turquoise de l’océan et la verdure des champs de canne à sucre, que le Shanti Maurice (Best Luxury Resort Spa de l’océan Indien 2013) propose la toute première semaine Health & Fitness de la côte sud de l’île. Créée en partenariat avec SP&Co (spécialistes reconnus de la remise en forme et de la nutrition), la cure de 7 jours offre une remise en forme globale du corps et de l’esprit grâce à l’expertise de maîtres reiki, esthéticiennes, entraîneurs personnels et nutritionnistes de renommée mondiale. Au programme : exercices de stretching, programme de remise en forme et menu sur mesure élaboré selon un rapport ayurvédique, nutritionnel et physique. Semaine Health & Fitness à l’hôtel Shanti Maurice, du 3 au 9 juin, à partir de 1 900 € par personne. Tél. +230 603 7200. www.shantimaurice.com

éclatante grâce aux vertus reminéralisantes de l’eau de mer et des algues détoxifiantes – l’air marin et les embruns chargés en ions négatifs purifient naturellement l’organisme. On teste : le rituel Giardino di Tropea, pour drainer et stimuler la circulation, tonifier et raffermir les tissus en plus de redonner à la peau un véritable coup de fouet grâce aux jus d’agrumes énergisants de la région (orange, pamplemousse, citron, bergamote). À partir de 1 586 € par personne les 6 jours en demi-pension en chambre double, incluant 24 soins. Tél. +39 0963 665 760. www.capovaticanoresort.it, www.thalassa.com


BEAUTé 52

histoiresd’EAU PA R A nt i gone S C H I L L I N G

Diptyque Comme un lieu L’Eau du 34 reprend la belle idée de l’odeur dans laquelle baigne la boutique historique, mais dans une version plus fraîche. Avec légèreté, Olivier Pescheux a composé 34 dans un esprit presque Cologne. Agrumes en tête relevés de muscade, baies de genévrier, feuilles de cannelier, feuilles de bouleau, géranium, tubéreuse, cèdre, patchouli, encens et ciste. Une belle fraîcheur.

Hermès Comme des amies Après l’iconique Eau d’Orange Verte, JeanClaude Ellena avait créé deux Cologne autour du pamplemousse rose et de la gentiane blanche. Aujourd’hui, deux nouvelles eaux rejoignent le cercle. Accessible et douce, l’Eau de Mandarine Ambrée pétille joyeusement avec une touche de fruit de la passion, une belle dose de bonne humeur. Pour l’Eau de Narcisse Bleu, le parfumeur a travaillé la notion de “tactilité”. Fleur d’oranger, galbanum, narcisse pour une Cologne très verte, subtile et intrigante.

AnniCk goutAl Comme un souvenir Inspirées par la tradition des Cologne, Camille Goutal et Isabelle Doyen les associent à des lieux souvenirs de la maison. Une Eau d’Hadrien aux effluves italiens où les agrumes se jouent crescendo : citron, mandarine, pamplemousse, bergamote, petit grain bigaradier sur fond cyprès, basilic, romarin et vétiver. En hommage à l’île de Ré, un Vétiver marié au citron de Sicile. Néroli, enfin, autour de la Grèce et des orangers en fleurs, sur héliotrope et musc blanc. Une trilogie enchantée.

Atelier Cologne Comme une histoire La marque de Sylvie Ganter et Christophe Cervasel a jeté son dévolu sur l’écriture des Cologne. Leur histoire se construit en chapitres (Orange Sanguine, Grand Néroli…) et le dernier s’intitule : Mistral Patchouli. Pétille le pomelo de Floride relevé d’épices, poivre, badiane, iris, encens, géranium, patchouli, benjoin et vétiver. Une Cologne boisée à l’accent marin.

tom ForD Comme une évasion À la ligne de parfums s’ajoute une Cologne. Inspirée par l’Orient où les agrumes s’offrent en cadeaux délicats, Rive d’Ambre emporte les notes fraîches de bergamote, citron, orange amère, estragon, cardamome, essence de menthe verte vers une opulence orientale baignée de senteurs de benjoin, cognac et baume tolu.

photos dr

Avec leur fraîcheur hespéridée, les Cologne traversent le temps et les pays. légères et populaires à l’origine, elles ont désormais acquis une nouvelle noblesse, généreuse, comme les flacons !


BEAUTÉ

CONFISERIES Fraise TAGADA, mÛre, pêche ou raisin. Pour avoir bonne mine, il ne suffit pas de manger des FRUITS, mais aussi d’en garder les COULEURS. R E A L I S AT I O N M ay a K A DD OU R A P H O T O G R A P H E R ay a FA R H AT D I R EC T R I C E A R T I S T I Q U E L ay l a NA A M A N I

DE GAUCHE À DROITE : ROUGES A LÈVRES CHERRY LUSH, FLAMINGO, VIOLET FATALE, BLUSH NUDE, PINK DUST, FARD A PAUPIÉRES SUNSET MARRAKECH ÉDITION LIMITÉE YVES SAINT LAURENT, PURE COLOR GLOSS #03,01,02,05 ESTÉE LAUDER, VERNIS INDIAN PINK, GINGER FIRE, AFRICAN VIOLET, SCARLET CHINOIS TOM FORD, VERNIS #5,18,36,11,14 YVES SAINT LAURENT, VERNIS A LÈVRES 31 ET 20 YVES SAINT LAURENT, BLUSH CHEEK RUSH 01 ET 02 ESTÉE LAUDER.

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la presse en parle

Les plus belles créations joaillières s’invitent en une autour du monde. encre et papier éphémères laissent écLater les pierres précieuses éternelles. R é a l i s at i o n E m i l y M I N C H E L L A p H o t o G R a p H i E C h r i s t ophe B ouqu E t

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Dior Joaillerie bouCles d’oreilles “Coffret de viCtoire” en or blanC serti de saphirs roses, jaunes et violets, diaMants, péridots, spinelles noirs et laque. Van Cleef & arpels braCelet “viCtoria” en or blanC serti de diaMants, saphirs roses et violets, éMeraudes galets et perles de Culture.


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harry winston Collier en platine serti de diaMants tailles Marquise, poire et brillant et de saphirs taille Coussin. louis Vuitton broChe en or gris ornée d’une tanzanite, de tsavorites et de diaMants, ColleCtion “l’âMe du voyage”.


BIJOUX 59

Chaumet Collier “bee My love” en or gris, diaMants, saphirs et spinelles.


BIJOUX 60

bulgari Collier “haute joaillerie” en or blanC serti d’éMeraudes, de saphirs, de rubis, de diaMants tailles brillant et baguette et pavé de diaMants.


Cartier Collier Motif dragon en platine serti de diaMants, de rubis boules, yeux en éMeraudes. aDler bouCles d’oreilles “CornuCopia” en or jaune serti de saphirs et de diaMants.


BIJOUX 62

anatomie d’une montre “PASHA SEATIMER” dE cARTIER Malgré son appartenance à l’univers du luxe, la Pasha de Cartier est, à l’origine, un modèle sPortif et technique, bourré de gadgets.

PA R F. A . D. e t Joy K A DD OU R A

Origine Les années 30 du siècle dernier, avec le développement des sports nautiques et de la mode des bains de mer, voient apparaître les premières montres étanches. La Pasha de Cartier, ronde, puissante et massive, fait partie de ces pionnières.

SavOir-faire La Pasha Seatimer se présente ici en version acier. Du modèle d’origine, elle garde dans son ADN un carré, dessiné sur le cadran en émail noir, en souvenir de l’ancienne grille de protection. Les aiguilles sont toujours en forme de glaives et le remontoir a gardé le cabochon de saphir qui le protège, retenu par une chaine.

PHOTOs raya farHaT, marciO madeira, dr

Mythe Cette montre aurait été commandée par El-Glaoui, pacha de Marrakech, qui souhaitait la garder à son poignet en nageant dans sa piscine. Livrée en 1932, la première version de cette montre était ornée d’une grille en or pour protéger le cristal du hublot.

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extrait de la série “plein soleil” de martin lidell, dans “l’officiel” de juinjuillet 2010.

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Blancpain MOnTre “fifTy faThOMs”, BOîTier en aCier, MOuVeMenT auTOMaTique, éTanChe à 300 M.

cartier MOnTre “Pasha seaTiM en aCier eT CaOuTChO MOuVeMenT MéC reMOnTaGe auTOMaT éTanChe à 100 M.


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RichaRd Mille.

mille et une vies Richard Mille est un homme supeRLatif. il crée les montres les plus chèRes du monde dans une effervescence qui n’égale que son plaisir. aujourd’hui, les feMMes aussi se passionnent pour ses modèles au caractère bien trempé. Rencontre avec l’éLectRon LibRe de la haute horlogerie. PA R He r vé DE w I N T R E

J

usqu’à un certain point, nos goûts prédominants sont des conditions de notre existence. La vie est une implication d’intérêts et de sentiments. Et pour être heureux, il faut tâcher d’accorder les deux. Richard Mille, il y a quelques années, a jeté ses sentiments et ses intérêts sur une feuille blanche barrée d’un long trait vertical. À gauche, le pour, à droite, le contre. Inutile de préciser que l’éclat du petit nombre d’arguments favorables à sa décision – décision qui allait changer le reste de son existence – était largement obscurci, voire effacé par ceux, très abondants, qui prouvaient son erreur. Mais il était déjà trop tard : les années passées en tant que directeur commercial chez Matra puis directeur général et PDG chez Mauboussin avaient trop freiné ses élans créatifs pour qu’aucun esprit de consensus ni aucune contrainte marketing ne puissent désormais brider son audace et son imagination. Nous sommes en 2001 : Richard Mille sera dorénavant le nom d’une marque de montres. Les montres les plus chères du monde.

Entendons-nous bien : l’intrépidité de Richard Mille n’est pas fanfaronne. Ce natif du SudEst qui vit aujourd’hui avec sa femme et ses enfants en pleine campagne dans le domaine de Monbouan, au cœur du pays de Vitré cher aux Bretons, ne bluffe pas. Le prix de ses modèles n’est pas le fruit d’une stratégie bien huilée mais la conséquence d’une exceptionnelle technicité et de finitions inouïes. Son courage initial, aiguisé par l’annonce des difficultés à vaincre, s’appuyait sur une ardente conviction : “Les clients exigeants, cultivés, avertis, savent distinguer le vrai du faux. Le marketing creux, les concepts artificiels ne suffisent plus désormais à attirer les amoureux de la qualité et de l’exceptionnel.” Les clients comprirent cette démarche dès le premier jour. Une compréhension parfois assortie d’une certaine stupéfaction. Au salon de Bâle, en ce mois de mars 2000, Richard Mille n’avait pas de stand mais un seul prototype de montre qu’il gardait précieusement au fond de sa poche pour le présenter aux grands noms de la haute horlogerie. Tous pâlirent devant la magie des séductions déployées par


ied an, ille.

“J’aime les femmes avec qui on peut se confronter, qui ne sont pas transparentes. Natalie PortmaN et Michelle Yeoh ne sont pas des ambassadrices ‘dents blanches-haleine fraîche’ mais des personnes de valeur.”

ce boîtier en titane (le RM01) qui n’exhibait aucune gravure, aucun diamant, mais des finitions inédites. L’époque ne jurait alors que par les métaux lourds et précieux. “on se moquait de moi parce que mes premières montres étaient légères, se souvient-il. c’est d’ailleurs amusant, car il m’arrive parfois de faire des séries limitées en platine et mes clients me disent alors : c’est trop lourd, tu nous as tellement habitués au confort qu’on ne veut plus revenir en arrière.” Le prix de ce premier modèle provoqua lui aussi une peur émerveillée : 170 000 euros. Et pourtant, le succès fut immédiat. Très vite, il s’attacha à proposer des modèles féminins qui repoussèrent les clichés dans lesquels on a bien volontiers enfermé les femmes. “Mes premières clientes étaient les épouses de mes clients, des capitaines d’industrie. aujourd’hui, toutes les générations de femmes comprennent l’esprit de mon travail, ma passion pour les lignes nerveuses et tendues, mon obsession de l’ergonomie, mon enthousiasme pour la confrontation des paradoxes ; elles approuvent mon esthétique et prennent du plaisir à porter des modèles qui sont, au fond, le contraire absolu de l’esbroufe.” Des clientes à l’image des ambassadrices maison ? “ce ne sont pas des ambassadrices mais des partenaires, corrige-t-il. avec natalie portman, comme avec Michelle Yeoh, nous avons travaillé main dans la main. Michelle est intelligente, sensible, délicieuse. natalie est une femme de conviction avec qui on peut avoir des conversations musclées. J’aime les femmes avec qui on peut se confronter, qui ne sont pas transparentes. natalie et Michelle ne sont pas des ambassadrices ‘dents blanches-haleine fraîche’ mais des personnes de valeur.” Généreuses aussi. Richard et Natalie travaillent sur une montre en édition limitée, dont les bénéfices seront reversés à Free the Children, association caritative internationale. Richard Mille fait tout à contre-courant. Boulimique, il crée jusqu’à cinq modèles par an alors que la tendance de la haute horlogerie est de sortir un modèle tous les cinq ans. Son secret, c’est le plaisir, qui se propulse tout au long de la chaîne. “Rien n’est trop beau pour mes montres, dit-il avec force, peu importe le coût de la conception qui explose ou les mois de retard dans le développement qui s’étirent, tout doit être parfait.” Il résume son succès par cette affirmation : “Je suis juste allé au bout de mon rêve.” Comme pour nous rappeler que le temps et la liberté sont les seuls luxes véritables. cadrans Maison de haute horlogerie, 24 avenue du parc, imm karagulla, centre-Ville, beyrouth, +961 1 97 53 33. www.cadrans.com.lb


BIJOUX 66

au 12, boulevard des capucines, à paris.

l’heure précieuse

Événement horloger majeur à Paris. Bucherer offre aux belles montres l’un des plus grands écrins de la planète.

L

PA R He r vé De w i N T R e

’immeuble d’angle est l’un des emblèmes du quartier OpéraVendôme. Nous sommes au 12, boulevard des Capucines, au centre de gravité du Paris horloger où se dresse l’un des plus grands magasins au monde dédiés à la belle horlogerie. Bucherer, patronyme jusqu’ici chuchoté entre initiés, sésame précieux offert aux amis en villégiature à SaintMoritz, Munich ou Vienne, a investi cette adresse mythique du patrimoine parisien. Franchissons le seuil. Première impression, aucun détail ne dément l’équilibre entre l’esprit du lieu et sa respectueuse réinvention. Le

marbre clair de Botticino anime noblement les sols et les murs soulignés d’éléments de laiton bronzé. Parmi les shops-in-shop présents au fil des étages feutrés disposés en forme de 8, chiffre fétiche de la maison Bucherer fondée en 1888 à Lucerne, se déploie une sélection exceptionnelle de pièces de joaillerie et d’horlogerie signées des marques les plus réputées. Dès le rez-de-chaussée, Rolex, Blancpain, Jaeger-LeCoultre, Longines, Tudor et Vacheron Constantin, maisons de haute horlogerie de grande tradition, côtoient la collection consacrée aux diamants signée Bucherer,

“Bucherer Diamonds”. L’étage supérieur offre un accès aux maisons de prestige dont l’essentiel des joyaux du groupe Richemont : A. Lange & Söhne, Baume & Mercier, Chopard, iwC, Montblanc, Panerai, Piaget, Roger Dubuis, Van Cleef & Arpels ainsi que deux maisons suisses de légende, Zenith et Girard-Perregaux. Le sous-sol est dédié aux griffes plus contemporaines avec les boutiques B Swiss, Mido, Oris, Rado et Tissot. De délicats pétales fabriqués à la main en céramique naturelle, auxquels se mêlent des micro-éléments lumineux, imaginés par l’artiste Valeria Nascimento, distillent un éclairage onirique. La légendaire expertise de la maison Bucherer est attestée par la qualité du service – deux ateliers prennent en charge les réparations, menues ou délicates – mais aussi la pertinence des conseils. La haute horlogerie a définitivement posé les bases de son triangle d’or.


le magasin de lucerne.

PHOTOS GünTer Laznia/iGuzzini aG, bucHerer, Dr

carl Friedrich bucherer en 1888.

La légendaire expertise de la maison Bucherer est attestée par la qualité du service (deux ateliers prennent en charge les réparations, menues ou délicates) mais aussi la pertinence des conseils.


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extrait de la série “georgia on my mind” de lorenzo bringheli

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En or et diamants, grigris protecteurs et motifs poétiques égayEnt nos décolletés…

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r é a l i s at i o n E m i l y M I N C H E L L A

cartier Pendentifs entrelacés en Or jaune et diamants

shamballa jewels cheZ mOntaigne market, cOllier “ultimate PrOtectiOn” en Or jaune serti de diamants stone Pendentif “blOOd diamOnds” en Or blanc et diamants

PhOtOs raya farhat, lOrenZO bringheli, marciO madeira, dr

van cleef & arpels Pendentif “Perlée” en Or blanc, trêfles Pavés de diamants

balenciaga

chaumet Pendentif “liens” en Or rOse et diamants



BIJOUX

70

le cabinet de curiosités de LYDIA COURTEILLE C’est l’histoire d’une jeune femme qui, un certain jour de 1980, se rend chez un antiquaire, spécialiste en BIJOU de collection, dans l’espoir de faire réparer une ANCIENNE montre de poignet. Lydia Courteille tombe sous le charme de ces OBJETS dont la valeur sentimentale rivalise avec la valeur intrinsèque. C’est le début d’une VOCATION.

PHOTOS DR

PA R F. A . D.


B

iochimiste de formation, Lydia Courteille s’est prise de passion pour le bijou au point de changer de vocation et de se lancer dans des études de gemmologie. Troquant le laboratoire pour l’atelier, elle revisite d’anciennes parures, les recrée à sa manière, aiguise son regard, récupère des pièces insolites, ramène de ses voyages des griffes de fauves, des dents de tigres, des vertèbres de morse. Les années 80, marquées par l’apparition du Sida et la révélation d’un aspect létal de l’amour, voient la résurgence d’un thème cher aux peintres flamands du 17e s, celui des vanités. Si Lydia Courteille fait partie des pionniers de cette nouvelle tendance, c’est quasiment par instinct, du moins par goût. Crânes, insectes et reptiles trouvent naturellement leur place dans ses compositions presque toujours basées sur un bijou ancien. Sa première boutique, rue Duphot, à Paris porte d’ailleurs l’enseigne

«Bijoux anciens et créations». Elle draine déjà une clientèle éclectique qui se passe ses coordonnées de bouche à oreille. En 1990, il lui faut déjà déménager rue Saint Honoré, une adresse plus prestigieuse et en tout cas plus accessible à une clientèle de plus en plus internationale. La boutique Lydia Courteille est assimilée à un cabinet de curiosité prestigieux. Très vite, ses créations sont réclamées par des spécialistes aux USA, en Russie ou à Hong Kong. Parmi ses fidèles figurent les personnalités les plus en vue du monde de l’art et du spectacle, pour ne citer, au hasard, qu’ Alber Elbaz, Chantal Thomass, Catherine Deneuve, Charlotte Gainsbourg, Chiara Mastroianni, Farida, Karl Lagerfeld, Kate Moss, Pierre Bergé, Sophia Coppola, Stefano Pilati, Stella McCartney et même Victoire de Castellane dont Lydia Courteille admire le travail. En 2007, ses bijoux défilent sur les catwalks de Givenchy et Alexi Mabille haute couture.

Ils figurent également dans la présentation boutique de Prada. Ovationnée par la presse internationale, Lydia Courteille suit la vague. Rattrapée par la culture digitale, elle crée son site web www.lydiacourteille. com en 2009 avec l’aide de l’artiste lithuanienne Nathalie Shau. Ses pièces uniques circulent désormais dans le monde entier. L’ouverture d’une franchise s’impose à Moscou, tandis que la boutique de la rue Saint Honoré, redécorée par la talentueuse Roxane Rodriguez avec une scénographie fascinante, devient un objet de fascination pour les amateurs d’architecture d’intérieur. En 2012, la marque Lydia Courteille reçoit à New York le prestigieux «Couture Design Award» pour la plus belle création à base de gemmes colorés. La pièce couronnée est un bracelet en turquoise et diamants irradiés d’un rayon aquatique par des émeraudes et des grenats verts. Les bijoux Lydia Courteille se trouvent actuellement chez Sylvie Saliba, Quantum, Achrafieh +961 1 33 05 00


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STYLE backstage du défilé etro

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Oyd-evans

à tout prinT ! S’il est une saison où vous pouvez vous lâcher côté impriméS, c’est l’été. Et s’il est une ère où la surenchère de motifs et de coulEurS n’est plus interdite, c’est maintenant ! PA R Pat r ic k C a ba s s e t


STYLE

dolce & gabbaNa

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ProeNZa scHouler

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P

Bons Baisers d’ici bien sûr, on n’a pas tous les jours envie de ressembler à une blogueuse déjantée. Mais se dire qu’on peut y arriver est une petite victoire d’avant-garde qui fait plaisir… L’imprimé carte postale arrive alors à point. Photographique ou simplement graphique, mais toujours figuratif, il évoque la nostalgie d’un monde oublié et décline toute la diversité des chromos d’hier et d’aujourd’hui. Cette saison, Mary Katrantzou, reine londonienne

HermÈs

À l’attention des plus exaltées : le mieux étant souvent l’ennemi du bien, on évitera de trop accumuler.

de l’impression forte, a même consacré une partie de sa collection aux jolis timbres illustrés qui parachevaient ces images qu’on ne collectionne plus. bien sûr, il faut pouvoir assumer pareil statement visuel, mais par un jour de grand soleil et de cérémonie publique, on est ainsi certaine d’être bien en vue. Pour Lady Gaga du style et descendantes sans peur d’anna Piaggi ou d’Isabella blow…

PHOTOs marciO madeira, jasOn llOyd-evans, dr

micHael kors

brigitte bardot

moNcler

artir, ce n’est pas forcément s’éloigner. Parfois, un simple changement de garde-robe suffit à évoquer le voyage. À l’heure des déluges de mails et des sMs illimités, l’imprimé carte postale kitsch redevient ainsi d’actualité. Partant du postulat fashion que la rareté est une inépuisable source d’inspiration, cet objet disparu de nos boîtes à lettres fait un comeback retentissant dans nos vestiaires. Mais cet imprimé figuratif et souvent photographique n’est pas le seul à venir se poser sur nos frêles tenues estivales. Hit indémodable, l’impression florale se décline également à l’infini, en coloris souvent saturés cette saison. et pour les allergiques aux dessins, minimalistes dans l’âme mais sensibles aux aléas de la mode, les aplats colorés fluo s’imposent en liserés discrets, bandes graphiques placées ou, pourquoi pas, en belles pièces flashy et accessoires assortis. tendance plein phare !


etro stella mccartNey

Floraisons déraisonnaBles L’autre grand moment de l’impression graphique, c’est la fleur. Indétrônable en été, elle s’épanouie cette saison dans toutes les collections en coloris affirmés. Oubliez les floraisons évanescentes et pistils pastel. Partout, ce n’est qu’éclosions frénétiques, couleurs saturées et dessins agressifs, glissants parfois vers l’abstraction ectoplasmique. en guirlandes de petits motifs travaillés, en dessins enchâssés dans des frises infographiées savantes ou en gerbes surdimensionnées, ces fleurs semblent diffuser un parfum entêtant, jusqu’aux émanations toxiques. Des floraisons déraisonnables qui s’imposent même en 3D, à travers des broderies survoltées. Pour belles plantes vénéneuses.

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Fluo Fou afin d’oublier les jours gris et l’ambiance économique assortie, rien de tel qu’une touche de fluo optimiste. Là, c’est en détails discrets, en rayures placées ou, pour les plus audacieuses, en aplats colorés, que s’expriment les fluorescences jaunes, orange ou roses. associé à une tenue neutre, même un simple accessoire fluo suffit à afficher sa bonne humeur. tout l’esprit du voyage est là, illuminant délibérément l’ensemble de la silhouette. Même le maquillage (chez Dior) ou des ongles ultra-vifs peuvent jouer cette fibre lumière, symbole d’énergie retrouvée. Dernier conseil à l’attention des plus exaltées : le mieux étant souvent l’ennemi du bien, on évitera de trop accumuler. Un imprimé carte postale, représentant des fleurs agressives, dans des coloris fluo, avec accessoires et manucure assortis… Là, c’est peut-être trop !

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Exposition “impressions Dior” jusqu’au 22 septembre au musée christian Dior, 1, rue d’Estouteville, Granville. www.musee-dior-granville.com

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s’il est un couturier qui a toujours su capitaliser sur l’imprimé floral, c’est bien Christian Dior. Un beau livre et une exposition retracent ce lien entre le créateur, né dans un jardin à Granville, et le mouvement impressionniste qui l’impressionna tant. Femmes fleurs, jupes corolles, robes tiges ou ligne “Tulipe” parsèment l’œuvre du couturier et influencent ses successeurs. Jusqu’à Raf Simons, qui ne se prive pas de faire défiler ses créations pour la maison dans des intérieurs saturés de fleurs fraîches colorées ou dans des jardins reconstitués.

Impressions Dior, de Florence muller et Farid chenoune (éd. rizzoli).

PHOTOs marciO madeira, Hervé lewandOwski/rmn-grand Palais (musée d’Orsay), laziz Hamani, dr

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Nos vestiaires s’ouvrent aux horizoNs lointains. impressioNs du soleil levant, jungle chatoyante ou motifs graphiques, à chacune son coNtiNeNt. R é a l i s at i o n Mou n a H A R AT I P H o t o G R a P H i E R ay a FA R H AT D i R EC t R i C E a R t i s t i Q U E L ay l a NA A M A N I


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STYLE 88

anatomie d’un sac Prada

Sophistiqué et décontracté à la fois, ce sac répond parfaitement aux codeS de la maison italienne, entre tradition et modernité. PAR Joy K A DD OU R A e t L é a T R ic h T e R-PA R i e n T e

PHOTOs raya farHaT, dr

origine comme tous les sacs Prada, il ne porte pas de nom. créé en 2012 par Muccia Prada, il se distingue par son allure sobre, minimaliste et son raffinement rétro-futuriste. STYLe ce fourre-tout s’adapte à tous les looks. Décliné dans quatre formats, il est proposé en noir, rouge, taupe, bleu, ananas, talc, papaye, bleu marine et nude. Son plus? La bandoulière amovible. mYThe Parmi ses adeptes ? Miranda Kerr. Technique Fabriqué dans les usines Prada en italie, ce modèle est réalisé en cuir saffiano et cuir saffiano verni, inventé par Mario Prada, fondateur de la marque et grand-père de Muccia.

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EASY couture

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Le créateur DiDit HeDiprasetyo a réussi le pari de réaliser des pièces de luxe portables en toutes circonstances. Même à la plage… M a r g au lt A N T O N I N I

ci-dessus, des modèles de la collection printemps-été 2013. ci-dessous, didit Hediprasetyo.

D

idit Hediprasetyo a beau présenter simples”. Déclinées dans des tissus précieux ses collections lors de la semaine de aussi bien qu’en éponge, elles sont surla haute couture parisienne depuis tout étonnamment faciles à porter. L’idée ? seulement six saisons, il a déjà tout Qu’elles nous habillent le soir et que l’on des plus grands. Entre son luxueux showroom puisse les enfiler sans se poser de question de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, son en journée. Didit Hediprasetyo démontre partenariat avec la maison Lesage pour les ainsi que ses créations ne sont pas exclusivebroderies et des clientes fidèles depuis ses ment réservées aux grandes occasions. débuts, le créateur indonésien a Pour ce faire, il a su s’entourer. rapidement trouvé ses repères. Emboîtant le pas aux nombreuses “Être Sûr de lui, le couturier de 28 ans, qui marques férues de collaborations, créateur se destinait à la photographie ou à il a fait appel à son amie Calla me permet de la peinture, a finalement décidé de Haynes, jeune designer textile toucher à tous rejoindre l’École Parsons, à Paris. pour réaliser les imprimés de la les domaines de “Être créateur me permet de toucher saison, à partir de photos de poisl’art.” à tous les domaines de l’art”, nous sons qu’il a prises lui-même. Ses explique-t-il. Fraîchement diplômé, il décide robes gagnent ainsi en modernité, tout en alors de fonder sa propre maison, entre restant aussi simples à apprivoiser. Au point Djakarta et son pied-à-terre dans la capitale. que Didit Hediprasetyo nous suggère vivePour sa collection estivale, Didit ment de les boucler dans notre valise, direcHediprasetyo s’est inspiré des eaux d’Ubud, tion la plage. Voilà une proposition que l’on à Bali. Résultat, un défilé de longues robes ne saurait refuser… exclusivement, qu’il a voulu “pures et www.didithediprasetyo.com


STYLE 90

Missoni

azzedine alaïa

Mon coup de cœur

Margherita Missoni.

“Ce look est évanescent, aussi impalpable que la réfraction de la lumière, c’est presque une illusion d’optique. La transparence de l’ensemble met en valeur le tissage Missoni.”

Mon univers

Missoni

la devise de Margherita Missoni.

“Je collectionne des pièces et des objets magnifiques, offerts par des créateurs et des icônes de mode, comme Anna Piaggi.”

dolce & gabbana charlotte olyMPia

Mon style “Il est le reflet de mon passé, de choses que j’ai vues. Je mixe souvent des vêtements de différentes périodes de ma vie.”

Marni

“Tout ce que je vois et chaque personne que je rencontre m’inspirent. À commencer par mes amis, ma famille et notre héritage, qui comptent beaucoup.”

dries van noten

PHOTOs marciO madeira, dr

Margherita Missoni est très occupée : elle lance une nouvelle ligne de sacs pour Missoni et s’apprête à devenir mère. elle a tout de même trouvé le temps de nous parler de son style… PA R M a r g au lt A n t o n i n i

Mes influences louis vuitton

le choix de… margHErita Proenza schouler


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C

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STYLE dOlce & gabbana

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MON COUP DE CŒUR

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Ces boucles d’oreilles Miu Miu. Je les trouve élégantes et fun à la fois, grâce à ces pierres jaunes. J’aime beaucoup cette robe Cushnie and Ochs. Le blanc est beau en été et les échancrures sont juste “là où il faut”. Sexy mais discrètes.

saint laurent

MON UNIVERS

stella m mccartney

margherita missOni. delfina delettrez

dOlce and gabbana

C’est lumineux et coloré mais en même temps très cosy. C’est mon “happy place” et c’est probablement décoré comme je m’habille : une base neutre avec des millions de couleurs et d’accessoires.

cushnie and Ochs

gucci

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MON STYLE

façOnnable Onnable

miu miu

anna kOsturOva k

MES INFLUENCES Je suis souvent inspirée par mes voyages, des gens que je croise dans la rue. Mais c’est surtout le style des femmes dans ma famille comme ma mère et ma grand mère qui m’influence.

sOludOs

le choix de… racil

dsquared2

happiness

Co-fondatrice de Kitsch Concept Store et de Kitsch Cupcakes, amoureuse de la mode depuis très jeune, Racil Chalhoub est acheteuse pour sa boutique. Egalement amatrice d’art et de voyages, elle vit entre Beyrouth et Londres. PA R Mé d é a A z ou r i

PHOTOs raya farHaT, dr

Boho chic, décalé, coloré.. J’aime melanger les extrêmes et le styles comme du rayé avec du fleuri, une jupe longue avec des baskets, Il ne faut pas prendre la mode trop au sérieux et laisser la place à l’humour!


ABC DBAYÉ MALL , LEVEL 1, LEBAN ON T. + 961 4 416000 E X T. 3016 AG ENTPROVOCATEU R .COM


STYLE 94

chloé gucci

bvlgari

fibre sahariene

sara battaglia

gucci

Telle Jane dans la Jungle, on opte, cet éTé, pour des couleurs sahariennes.

Ela stonE

r é a l i s at i o n Joy K A DD OU R A

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hErmès

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maison martin margiEla

photos RAYA FARhAt, dR

maison martin margiEla


STYLE 95

baCkStage dolCe & gabbana. guCCi

dolCe & gabbana

roberto Cavalli

dolCe & gabbana

roberto Cavalli

cocktail tropical

roberto Cavalli

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Cet été, couleurs et imprimés Chatoient comme le plumage d’un oiseau de paradis. r é a l i s at i o n Joy k a d d ou r a ,

L i s a J ou v i n

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Stella McCartney

dSquared 2 etro

dolCe & gabbana

nanCy gonzalez

dolCe & gabbana

en vacances, il vous sera beaucoup pardonné, profitez-en pour mélanger les motifs…


StyLe 96

zoom Sevag DilSizian Il y a dix ans, on trouvait ses créations trop avantgardistes. Aujourd’hui, il est en plein dans l’air du temps. L’officiel Levant a rencontré Sevag Dilzisian chez StArch. Architecte du bijou, il fait désormais partie des valeurs sûres de cet incubateur de talents créé par rabih KAyrouz et tala hajjar. PA R G i l le s K hou ry

S

evag Dilsizian crée des bijoux en autodidacte. «J’ai appris seul, j’ai commencé à travailler juste après l’école», dit-il. Son seul diplôme, après tout, est la reconnaissance de la fondation Starch qu’il intègre avec quatre autres designers en décembre 2012. Sa grande passion est l’art contemporain industriel. «Il est beaucoup plus important dans ma vie que ce que je fais actuellement.» Sauf qu’il faut bien se rendre à l’évidence: quand il raconte sa vie, Sevag part dans tous les sens. Inutile d’essayer de mettre de l’ordre dans ce dédale. Il n’y a qu’à le suivre. La boutique Starch, donc. C’est là qu’il reçoit. Ce sont ses nouveaux bureaux. De la lumière, des murs blancs et un sol en ciment. un lieu conforme à cette rigueur un peu décalée qui est sa marque. Il y a un an, Sevag Dilsizian est arrivé ici pour redémarrer. Comment tout a commencé ? Sevag ne s’étend pas sur ses débuts, « il y a 20 ans ». C’est peut-être ce flou autour de l’homme, ce noir énigmatique dont il se revêt, excluant toute autre couleur, qui le rend sans âge. La bijouterie classique? Il n’en a jamais vraiment rêvé. Pourtant, il travaille pour une bijouterie à Beyrouth, puis à Los Angeles. « Je savais que je n’allais pas faire de la bijouterie au sens propre du terme, c’était un tremplin. ». Passage obligé pour le jeune Libanais qui se voit plutôt lancer sa propre boîte, quitte à

se casser les dents. Très vite, il fait «sa cuisine dans son coin » et s’amuse avec une sorte de bijouterie expérimentale, assez hardcore quand même ; faisant cohabiter matériaux bruts et symboles funèbres. En 2010, il crée une bague qu’il baptise « Cage ». Tout est dans le nom. L’objet se retrouve sur le doigt d’une amie, et attire le regard curieux de Tala hajjar, co-fondatrice de Starch. Tala est sous le charme. Sevag devient alors l’un des 5 designers de la fondation. La marque de Sévag, DAS Jewlery, “est venue,confie-t-il, d’une envie de créer des bijoux différents. J’ai imaginé des pièces intemporelles et anticonformistes, sans référence au passé. ”. L’artiste est précis et déterminé : «Je laisse une grande place à l’intuition, dit-il. Mais quand je décide de me lancer, il n’y a plus de hasard.» A propos de son travail sur la mort, Sevag parle d’«humour très décalé et provocant dont il a fait sa marque de fabrique». «Ni la science ni la religion n’apportent de réponse à la mort, dit-il. C’est la zone de l’imaginaire par excellence.» Ses bijoux adoptent des formes architecturales et géométriques, à l’image de tubes industriels. Matériaux précieux et semi-précieux se mêlent à des matières moins nobles. L’esprit dépouillé et pointu de ses créations les rend presque androgynes. Pourant, Sevag n’est pas le simple auteur de parures

décoratives ou le nième créateur de bijoux fantaisie. Il dialogue, involontairement et naturellement avec les courants artistiques de son temps, le futurisme, le constructivisme. Il s’inspire des sciences, de la vitesse, de la mécanique, des automobiles, de la ville, en faisant aussi appel à des matériaux volontairement froids tels l’argent, l’acier, le zinc ou les pierres brutes. Travaillant les volumes et les textures, Sevag joue en permanence sur les effets de proportions. Tout ce mélange aboutit à une nouvelle esthétique, des bijoux géométriques très construits. Sa collection est baptisée « Story Metal ». Car au delà de son audace architecturale, chacune de ses créations a son histoire que le créateur raconte volontiers. “La peur et le doute dévorent le cœur, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une coquille vide” lit-on, par exemple (en anglais) dans la description de la bague « Squelette ». C’est ainsi que le créateur brouille les frontières entre son travail de technicien et ses rêveries macabres et poétiques. Depuis son atelier, situé en plein cœur de Beyrouth, Sevag conçoit tout lui-même, du packaging aux bijoux en passant par le site internet. Tout est fait au Liban. C’est aussi le principe de Starch de lancer ses talents tout en leur laissant indépendance et autonomie. Et c’est comme ça que vit Sevag. Comme un pirate, en toute liberté.


©2013 New Balance Athletic Shoe, Inc.

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styLe 98

focus la tong Viens faire des FLIP, viens faire des FLOP. PA R Mé d é a A z OU R I

Et puis, le grand boum occidental est arrivé. Les Américains reviennent du Vietnam avec dans leurs bagages ces flip flop particulièrement confortables. Cette chaussure du pauvre qu’on aime porter dans les zones tropicales, comme au Brésil où l’on trouve le premier producteur mondial : Alpargatas, alias Havaianas. Plus de 4 milliards de paires vendues en 50 ans, depuis leur création en 1962, et 150 millions de sandales en

caoutchouc, fabriquées chaque année. Un phénomène de dingue quand on connaît l’origine et bien sûr la fonction première de cet “accessoire”. Les Californiens l’adoptent et traînent avec sur Venice Beach, le maillot à fleurs accompagnant bien les nu-pieds. Trip hippie, on est tous égaux et surtout zen et détendus, la tong prend son essor et on la porte désormais partout dans le monde. Aujourd’hui, la chaussure du pauvre, également signe de chasteté, est devenue

un accessoire incontournable de toute garde robe qui se respecte. Une chaussure ludique et estivale qu’hommes et femmes portent en été, le plus souvent, sauf quand il y a une séance pédicure. On la trouve dans toutes les grandes marques. Chez Dior, Chanel, Prada, Burberry, SaintLaurent, Hermès. Elle existe en caoutchouc, en plastique chez Melissa, en cuir version K-Jacques, en tressé chez Botega, à talons, avec des strass, des motifs, un camélia chez Chanel. Elle est partout. Et sur tout le monde.

PHOTO Trunk arcHive

P

resque tout le monde a une paire de tongs dans son armoire. Une paire de flip flop (c’est le bruit qu’elles font quand on marche). Tour à tour savate, samara ou claquette, la tong (thong qui veut dire lanière en anglais) vient de loin, de très loin dans le temps. On ne peut pas faire plus iconique que cette sandale qui est née en 4000 av J.-C. et dont la plus vieille paire (1500 av J.-C.) se trouve au British Museum. Ce sont les Égyptiens qui ont inventé la tong. Et pour les mêmes raisons pour lesquelles nous les portons aujourd’hui : marcher sur le sable sans se brûler. Une semelle et une lanière de cuir, déclinées aujourd’hui dans tous les matériaux et toutes les couleurs. Dans l’Égypte ancienne, elles étaient fabriquées en papyrus tressé, les Romains les coulaient dans de l’or, les Sud Asiatiques les portaient avec des chaussettes, les Indiens et les Perses quant à eux préféraient la semelle de bois tandis que les Africains ont opté pour le cuir. Des déclinaisons et des variantes que l’on a retrouvées dans toutes les civilisations.


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20/12/12 16.24


la réédition des lunettes solaire Pierre Cardin se déCline Cet été en 5 Coloris et 3 Couleurs de verres dégradés.

lauren baCall et Pierre Cardin lors d’un essayage de la robe “Cardine”, en 1968.

Pierre Cardin des lunettes de visionnaire

tailleurs à manChes héliCes dans “l’offiCiel” de mars 1981.

O

Pa r P at r ic k C A BA S S E T

n a toujours tort d’avoir raison trop tôt. Mais Pierre Cardin est de ces visionnaires touche-à-tout qui n’ont jamais eu peur de prendre un train d’avance… Jeune tailleur chez Paquin en 1944, il se voit confier par Christian Bérard la réalisation des costumes et des masques du film La Belle et la Bête de Jean Cocteau. Après un passage éclair chez Schiaparelli, il devient premier tailleur pour Christian Dior durant trois ans, à l’ouverture de la maison de couture du New Look. Dès 1949, Cardin

crée sa propre société de réalisation de costumes de théâtre. Les grands bals de l’aprèsguerre lui fournissent un travail créatif à sa mesure. Les invités prestigieux des bals d’Étienne de Beaumont, Charles de Beistegui ou Arturo López Willshaw, à Paris ou Venise, passent souvent entre ses mains expertes. Parallèlement, ce créatif intarissable qui, chose rare, sait aussi bien dessiner que couper et coudre, réalise quelques tailleurs et manteaux pour une clientèle particulière. La voie royale vers sa propre maison de haute

couture, qu’il ouvre en 1953 rue du FaubourgSaint-Honoré, épaulé par un jeune styliste de talent, André Oliver. Le styLe pOur tOus Très vite reconnu par ses pairs pour ses visions d’avant-garde, le grand couturier sera aussi le premier à vouloir faire descendre ses créations dans la rue. Et de lancer une collection de prêtà-porter qu’il fait défiler aux grands magasins Le Printemps en 1959. Ce qui lui vaudra une éviction pendant trois ans de la chambre

PHOTO arcHives Pierre cardin, rOland biancHini, yOsHi TakaTa/Pierre Pelegry, guiegan, benjamin lOyseau, ÉdiTiOns assOuline, dr

Lorsque Safilo relance les montures signées Pierre Cardin, c’est tout l’univers du couturier qui rayonne. itinéraire d’un créateur prolifique…


Ci-dessus, la ColleCtion haute Couture hiver 1968. à gauChe, lunettes “hublots” dans “l’offiCiel” de mars 1970.

toutes les années 1970. Très présentes dans de nombreuses collections, ses lunettes sont souvent de larges hublots résolument ouverts sur le monde.

De larges hublots résolument ouverts sur le monde. syndicale de la haute couture… Habillant dès l’origine les élégantes prêtes à relever de nouveaux défis, Pierre Cardin possède la faculté de savoir conjuguer le présent au futur. Ainsi, l’une de ses lignes unisexes s’intitule Cosmos. Créateur de costumes masculins d’avantgarde, il habillera les Beatles en 1964 et John Steed dans la série anglaise Chapeau melon et bottes de cuir en 1967. Révolutionnaire, il inventera la “Cardine” en 1968 : une robe sans couture en matière synthétique moulée. La minijupe associée au maxi-manteau est également une idée signée Cardin, qui va influencer

Le futur maintenant Influencé par l’art et le design comme par l’architecture, il rachète le théâtre des Ambassadeurs en 1968 et le transforme en un lieu pluriculturel : l’Espace Cardin. Il lance même une ligne de meubles, Pierre Cardin Évolution, qui sont avant tout des “sculptures utilitaires” et vont insuffler une nouvelle esthétique aux années 1980. Son Palais Bulles signé Antti Lovag sur la Côte d’Azur reste également un exemple d’architecture de science-fiction adapté à la vie contemporaine. Aujourd’hui, il n’est pas une saison où l’influence de Pierre Cardin ne se fasse sentir chez les plus grands créateurs. C’est en partie parce que l’ensemble de cette œuvre créative universelle et reconnue dans le monde entier possède des caractéristiques futuristes essentielles. Une esthétique que la nouvelle collection de lunettes Pierre Cardin développe, tout en la mettant au service du plus grand nombre. Deux montures optiques et deux modèles solaires d’inspiration sixties sont réédités depuis ce printemps par Safilo, dans un esprit résolument contemporain. Très colorées, les lunettes de soleil reprennent des formes arrondies ou rectangulaires aux beaux volumes. Pour la vue, ce sont deux montures en acétate au dessin “œil de chat” qui sont ici constellées de jolis contrastes de couleurs. Toutes affiches sur leurs branches le logo symbolique de Pierre Cardin. Des formes cultes pour des créations capables de s’imposer longtemps. Collection “re-edit” de Pierre Cardin, chez les opticiens. www.safilo.com

3 questions à PIERRE CARDIN

Voilettes innovantes, casques de cosmonautes, chapeaux hublots, écrans futuristes, les accessoires de tête et de vue ont toujours joué un grand rôle dans vos créations, pourquoi ? Pierre Cardin : “Les accessoires de vues sont le prolongement de mes accessoires. À la recherche d’une nouvelle esthétique, mes créations ont toujours été imprégnées des notions d’infini, d’espace et de futur… Il était normal que mon imagination se porte aussi sur les lunettes. J’ai toujours aimé jouer avec des matériaux novateurs. La recherche de nouvelles lignes et de nouvelles matières pour les lunettes m’a beaucoup amusé.” Les lunettes idéales doivent-elles servir à voir ou à être vue ? “La lunette idéale n’est pas encore née ! Moi qui porte des lunettes depuis longtemps, J’aime voir sans oublier d’être vu !” Lorsqu’on vous dit que vous êtes un visionnaire, ça vous fait plaisir, ça vous amuse ou ça vous agace ? “Tout créateur doit être visionnaire. J’ai été un créateur à l’avant-garde. Ce qui m’intéresse c’est créer, sculpter… Ce qu’on dit de moi m’importe finalement peu.”


STYLE 102

ci-dessus, un collier d’AydA Pekin.

à gAuche, des créAtions d’eymele bourgAud.

maxi-mode à Marseille La CapitaLe européenne de la culture 2013 voue également un culte quasi votif à la mode méditerranéenne. résumé en une exposition spectaculaire. on m ! Pa r P at r ic k C a ba s s e t

V

ille des galéjades les plus extravagantes, des marchandes de poisson les plus expressives et des faits divers les plus invraisemblables, Marseille n’est pas, a priori, une ville de tout repos. et pourtant, loin des violences et autres virées en taxi de haut vol, des forces positives se battent également ici pour la dignité de tous, le maintien d’une culture originale et le développement d’activités de prestige. La mode en est une, qui existe ici depuis longtemps à travers ses habitants riches d’origines diverses et ses marques propres comme american Vintage, sessùn, JJ Garella, Gas bijoux, etc. Dans le département des bouchesdu-Rhône, l’industrie textile regroupe près de

soixante marques et génère un chiffre d’affaires d’environ 2 milliards d’euros. L’une des marraines les plus combatives de ce secteur, Maryline bellieud-Vigouroux, après avoir fondé l’Institut Mode Méditerranée en 1988, a ouvert en 2010 la Maison méditerranéenne des métiers de la mode (MMMM), afin de regrouper, de promouvoir et d’aider à la formation des forces créatives de l’ensemble du bassin méditerranéen. Un incubateur de prestige pour jeunes professionnels, dont les formations de Master 1 et 2 sont courues de tunis à beyrouth et de Casablanca à tel aviv ou Istanbul. C’est à l’initiative de cette institution que s’ouvre en juillet l’exposition “Marseille M

la Mode”. seule manifestation consacrée à la mode dans le cadre de l’opération MarseilleProvence 2013 Capitale européenne de la culture, cette installation a été conçue comme un voyage virtuel et hédoniste dans l’univers créatif méditerranéen. elle regroupe de nombreuses vidéos expérimentales au sein de la nouvelle Galerie des Galeries, aux Galeries Lafayette de Marseille. Dans une mise en scène spectaculaire et ludique conçue par le vidéaste Mark blezinger, quatorze silhouettes d’exception réalisées par des lauréats euro-méditerranéens de la MMMM et sept autres signées de jeunes entrepreneurs de mode locaux y sont exposées façon “petit pull marine au fond de la piscine”. Le tout au milieu de nombreuses projections en 3D… Commissaire de cette exposition, l’historienne Catherine Ormen y décrypte le caractère profond de cette nouvelle mode méditerranéenne porteuse d’avenir. Un book-magazine, ou “mook”, de plus de 300 pages, ultra-documenté et vendu en librairies, accompagne cette opération d’envergure. L’occasion de fêter également l’ouverture des nouveaux locaux flambant neufs de la MMMM : 1 200 m2 dans un hôtel particulier façon loft au cœur du si bien nommé quartier de la Joliette. “marseille m la mode”, du 2 juillet au 19 août à la Galerie des Galeries, 5e étage des Galeries Lafayette, 40, rue Saint-Ferréol. www.m-mmm.fr


une créAtion de lArA khoury.

PHOTOs rifaT PeHlivan, franz galO, cOrinne maleT, reTOucHes mark blezinger, dr

ci-dessous, un collier de mArion vidAl.

une silhouette de sAbine bArdon.

unE installation conçuE commE un voYagE virTuEL ET hédoniste danS L’univErS créaTif médiTErranéEn.


étaient au cœu d’eau”, mise en scène inédite d’une collection f


STYLE 105

la fontaine des tRitons, à Rome, pHotogRapHiée paR KaRl lageRfeld.

Balade PaRiSienne autour des fontaines de Rome à travers une exposition, un beau livre et un film mythique de 1977. Le tout imaginé par KaRL LageRfeLd pour fendi. À découvrir à l’occasion de l’ouverture de la SPectacuLaiRe nouvelle boutique de la marque à Paris…

PHOTOs fendi, Karl lagerfeld

PA R P at r ic k C a Ba S S e t

S

eule Paris est digne de Rome. Seule Rome est digne de Paris.” C’est en ces termes que le conseil municipal parisien du 30 janvier 1956, scellait l’accord de jumelage exclusif entre les deux villes. Une ville sœur à redécouvrir à travers un petit trésor cinématographique de 1977. Un film écrit et dirigé par le si parisien compagnon du Karl Lagerfeld d’alors : Jacques de Bascher. Histoire d’eau est sans doute le premier film de promotion d’une marque entièrement scénarisée comme un moyen-métrage. À l’époque lié également à la griffe parisienne Chloé, Karl Lagerfeld ne peut organiser qu’un seul défilé par saison. Soucieux de mettre en scène la collection romaine pour laquelle il travaille sans interruption depuis 1965, il imagine donc ce détournement filmé. Durant une vingtaine de minutes, on y voit la belle Suzie Dyson se promener dans Rome et se plonger dans ses “


STYLE 106

Désormais, Fendi et les fontaines de Rome sont indissociables. Ainsi, la marque s’attache à en restaurer quelques-unes à travers l’opération Fendi for Fountains.

Récemment RestauRé, “HistoiRe d’eau” met en scène la belle suzie dyson en fendi loRs d’une fugue fRivole à Rome.


“le cygne appRocHe de léda”, détail de l’ensemble des QuatRe-fontaines pHotogRapHié paR KaRl lageRfeld.

ci-dessus, “le tibRe”, détail de la fontana della dea Roma, dessiné paR KaRl lageRfeld.

ROME À Paris

Pour s’imprégner du parfum de Rome à Paris, il faut aussi découvrir la nouvelle boutique Fendi. Ici, le marbre travertin –

PHOTOs fendi, Karl lagerfeld

celui des fontaines de Rome – est roi, tout

fontaines, tout en collectionnant les eaux de chacune, entre deux essayages de rêve chez Fendi. On la voit aussi envoyer des cartes postales à sa maman à New York, qui la croit sous la pluie à Baden Baden… L’image légèrement floutée et la musique de cette perle légère et pleine de charme sont dignes des films érotiques seventies. Œuvre collector désormais restaurée, on y voit également les cinq sœurs Fendi lors d’un déjeuner dans leurs ateliers. et même un chat nommé Karl… l’ancêtre de Choupette ! Désormais, Fendi et les fontaines de Rome sont indissociables. ainsi, la marque s’attache à en restaurer quelques-unes à travers l’opération Fendi for Fountains. La fontaine de trévi d’abord, qui devrait être sauvée d’une lente mais inexorable détérioration et retrouver son lustre vers 2015, année des 90 ans de Fendi. L’ensemble des Quatre-Fontaines doit également profiter de ce mécénat culturel et renouer avec une nouvelle jeunesse. en tout, ce sont presque 2 millions d’euros que

la marque devrait consacrer au sauvetage de ces chefs-d’œuvre. Une façon de redonner à la ville éternelle une partie du lustre qui fait rayonner Fendi dans le monde depuis sa création en 1925. Karl Lagerfeld s’est également attaché à photographier ces monuments romains. Mais afin sans doute de renouveler son désir, c’est en daguerréotypes et en platinotypes qu’il s’exprime cette fois. Ses clichés sont à découvrir dans “The Glory of Water”, une exposition publique et gratuite itinérante, présentée pour la première fois à Paris cet été, sur les quais de Seine. Sous trois coupoles spécialement créées, on y découvrira également un aspect plus pédagogique : un décryptage de ces techniques photographiques quasiment disparues, donc d’autant plus précieuses. Un beau livre accompagne l’ensemble.

comme le bronze de leurs sculptures, en

“The glory of Water”, exposition publique et gratuite du 3 au 26 juillet, Port des champs-Élysées (en contrebas du pont alexandre iii).

Un environnement qui donne envie de

The Glory of Water, de Karl Lagerfeld (éd. Steidl).

détails précieux. Ce nouveau concept de magasin, destiné à ne pas être dupliqué mais adapté à chaque ville, est plus chaleureux et sensuel. Le grand escalier qui fait communiquer les 600 m 2 sur deux niveaux est éclairé d’un spectaculaire chandelier de Murano. Des œuvres sculptées – un panneau de boiserie, un paravent et des tables basses – ont été spécialement créées par la déesse parisienne du design des années 1970, Maria Pergay. Un salon de haute fourrure inédit permet de commander en toute discrétion des pièces sur mesure. Le corner “made to order seleria” donne accès à une richesse infinie de combinaisons de matières (crocodile, python, serpent, etc.) et de couleurs, afin de réaliser des sacs et accessoires presque uniques. s’échapper vers la douceur romaine. Fendi, 51, av. Montaigne, Paris 8 e . www.fendi.com


nancygonzalez.com

A誰shti, Downtown Beirut 01. 99 11 11


LA MODE Pour fuir plus encore la folie du monde, les envies d’ailleurs s’assument avec force cette saison. On ne part plus en vacances, on attend LA NUIT, sans ignorer la folie de Beyrouth pour le meilleur et pour le pire. Comment ne pas voir dans l’alliance japonisante des ImPrImés floraux et des volants de notre cover-girl GeOrGIA may Jagger, la légèreté de sa mère Jerry Hall, au sommet des seventies ? À Chefchaouen, au maroc, c’est une réincarnation de la globe-trotteuse, devenue GyPseT, qui s’approprie ce lieu chargé d’histoire, dans un style où les mariages inattendus règnent comme les souvenirs accumulés d’un road-trip. et si notre série mAILLOTs de BAIN traîne derrière elle les allants réTrO d’une oasis hollywoodienne, les vacances n’ont généralement qu’un temps. et la rentrée se prépare avec des COLLeCTIONs pre-fall aux allures de joli cirque, où se mélangent sans contrainte nouveaux volumes, matières et imprimés. C’est aussi ça, la LIBerTé. Robe en soie iMpRiMée et Manchette en Laiton, fLeuRs en MétaL veRni et cRistaux swaRovski, ROBERTO CAVALLI. sautoiR en coRne, Laiton DoRé et céRaMique, JUST CAVALLI.

PAGE 110

PHOTOS lOrenzO bringHeli, THanaSSiS KriKiS, JOnaTHan Segade

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créaTive danS laquelle J’évOlue.” geOrgia May Jagger


PHOTOGRAPHIE

Lorenzo BringheLi STYLISME

Vanessa BeLLUgeOn

Georgia May Jagger a certes de qui tenir, mais son MaGnétisMe et son naturel vont au-delà des heureux hasards de la génétique. La beauté est toujours Mystérieuse.


Chemise en soie imprimée et pantalon en Cuir python laCéré et soie, ROBERTO CAVALLI. sautoir en Corne, laiton doré et Céramique, JUST CAVALLI.


I

l y a des patrimoines génétiques qui ne trompent pas. Loin de nous l’idée de réduire la sublime Georgia May Jagger à une simple “fille de”, tant sur le plan de l’héritage culturel qu’en tant que témoin physique de la rencontre des deux des ADN probablement les plus emblématiques du XXe siècle. Alors, rappelons-le rapidement, pour en finir : Georgia est le fruit des amours sulfureuses entre sir Mick Jagger (anobli par la reine d’Angleterre pour sa participation au rayonnement de la culture anglaise dans le monde avec ses Rolling Stones de copains) et Jerry Hall (anoblie par nos yeux pour être une des plus belles femmes de ces dernières décennies), en 1992. Dans la hiérarchie des personnes les plus cool avant même de naître, Georgia nous fait coucou d’en haut avec Paris – “Mon papa c’est Michael Jackson” – et Blue Ivy – “Ma maman c’est Beyoncé”. Naturellement, les marques se sont toutes jetées sur Georgia dès que son corps s’est mis à imiter celui de sa mère, et que ses yeux ont commencé à crier “Liberté” et “Rébellion” comme ceux de son père. Cavalli, Gucci, H&M… Elle fait partie de ces rares mannequins à pouvoir incarner presque toutes les marques, tous les univers. Pourquoi ? Parce qu’elle est dans l’air du temps, tout en étant, à son insu, l’incarnation d’une époque révolue. Double cool. Et ça, Georgia l’a compris. Pour preuve, elle peut prendre toutes les poses lascives et sensuelles qu’elle veut, elle ne sera jamais vulgaire. Non, Georgia est rock. Intrinsèquement rock. Donc libre. Cette liberté, nous l’avons ressentie dans les photos que vous voyez ici, et dans notre échange numérique. Nous avons discuté sur internet avec Georgia pendant ses vacances en Australie. Car oui, Georgia a chopé ce truc de ses parents : le boulot c’est fun, et le fun n’est jamais loin du boulot. Elle répond efficacement, laissant souvent place à l’excitation, et conjugue parfaitement des phrases longues et généreuses à des “elle est bizarre cette question”. Elle répondra même à une question par un smiley, ce qui doit être une première pour nous dans une interview de couverture. Mais

après tout, elle a raison, pourquoi faire des phrases interminables quand l’époque permet de signifier son ressenti en deux caractères, surtout pour celles qui n’en manque pas ? Et c’est pour ça qu’on l’a gardé ce smiley : parce qu’il représente bien Georgia May Jagger, parce qu’il représente bien l’air du temps, parce qu’il représente bien la relève. C’est quoi les vacances parfaites pour vous ? georgia May Jagger : “Le Japon, c’était absolument incroyable ! Là je passe aussi un séjour très agréable en Australie. J’adore nager dans l’océan et – chut c’est un secret – j’aime bien rester juste à bronzer. Et lire en mangeant des choses fraîches et saines.” Dites-nous en plus sur l’Australie… “J’y suis venue très souvent. Principalement à Melbourne, à Sydney et sur la Grande Barrière de Corail. Et, surtout, j’ai fait des câlins à un lama ! C’était dingue. J’ai aussi travaillé ici, notamment avec Camellia, cette designer qui a fait un show dément dans des tipis. Les inspirations natives américaines ont rendu le défilé très hippy, j’ai adoré voir toutes ces couleurs ! J’ai aussi participé à un événement de la British Airways, c’était cool.” Vous êtes avec qui là ? “Mon petit ami.” (Josh McLellan, membre du groupe de son frère, Turbogeist, ndlr.) C’est quoi des vacances parfaites entre amis ? “Être bien accompagné et passer son temps à rire !” C’est quoi des vacances parfaites en famille ? “L’île Moustique (une île très privée dans les Caraïbes, ndlr). On s’y retrouve chaque année en famille, c’est notre rituel.” Et plus tard, vos enfants, vous les emmènerez où ? “En safari !” Vous êtes du genre à partir sur un coup de tête ? “Oui, je m’enfuis avec mes amies dès que j’en ai l’occasion ! Mais ça reste assez difficile car nous sommes toujours dans des villes différentes.”


robe en soie imprimée et dentelle, empièCement en Cuir laCéré, et braCelets en laiton verni et Cristaux swarovski, ROBERTO CAVALLI. sautoir en Corne, laiton doré et Céramique, JUST CAVALLI.


blouse, tablier et jupe en satin, et saC en satin rebrodĂŠ de fleurs, PRADA. fleur en organza de soie, KARUNA BALLOO. braCelet en perles, CHANEL.


Vous avez commencé le mannequinat par vocation ou c’est l’opportunité qui a créé l’envie ? “Au début, je n’étais pas vraiment excitée par tout ça. Ce n’était pas spécialement un monde qui m’attirait. Mais quand les agents de ma mère et de ma sœur m’ont approchée pour me proposer des choses, je me suis dit : ‘Après tout, pourquoi pas ?’ Et je ne l’ai jamais regretté. Aujourd’hui j’adore ce que je fais, et l’effervescence créative dans laquelle j’évolue.” À ce jour, c’est quoi le meilleur moment ? “Naomi Campbell fait partie de la même agence que moi, et on a fait la cérémonie de clôture des jeux Olympiques de Londres ensemble. Je me suis retrouvée assise dans cette pièce, à côté d’elle, avec Kate Moss qui peaufinait mon maquillage. À ce moment-là tu te dis : ‘Quoi ? Mais je suis où là ? C’est fou !’ C’était si cool. En plus, ce n’était pas comme un défilé traditionnel, parce que ce qui importait ce n’était pas moi, mais les athlètes, c’était eux les stars ! Et bizarrement, c’était assez rassurant et relaxant de se dire ça, alors qu’il y avait juste des milliards de personnes en train de nous regarder à la télé !” Et le meilleur moment où c’était vous la star ? “J’ai adoré faire la campagne Just Cavalli ! Travailler avec Mario Sorrenti est si stimulant. J’ai fait ma première campagne pour Hudson avec lui ! Et Roberto et Eva Cavalli sont certainement les personnes les plus amicales et bienveillantes du monde. Sinon, il y a ma collaboration avec Rimmel aussi, c’est déjà ma quatrième année avec eux. C’est si rare dans ce métier d’avoir un projet que vous défendez chaque année. Du coup, je me sens vraiment en famille avec eux, c’est parfait.” On sent une vraie touche Brigitte Bardot pour la campagne H&M, elle vous inspire ? “Oui, elle était si cool. Et c’était une vraie femme, forte et puissante, ce qui est d’autant plus exceptionnel quand on le ramène à l’époque. J’ai aussi toujours eu beaucoup de respect pour son amour des animaux.” Quelles sont vos autres icônes ? “Ma mère évidemment. Et Grace Jones.”

Vous nous racontez un peu comment c’est de se faire photographier par Terry Richardson ? “Il est si brillant ! Il vous pousse tout le temps dans vos retranchements, il veut toujours aller plus loin. Son idée de me photographier en Margaret Thatcher était géniale, et surtout très drôle !” (Le shoot a eu lieu avant la disparition de Madame Thatcher, ndlr.) Vous avez demandé conseil à votre mère ou elle vous en a donné naturellement ? “Elle m’a laissé faire mon chemin à ma manière, mais rien que de la regarder se maquiller a été si inspirant pour moi. On a beaucoup de goûts en commun, comme le rouge à lèvres très rouge – ce qui est presque symptomatique dans notre famille – et on partage une idée du style assez glamour. Du coup, je peux parfaitement me maquiller seule. C’est même plus facile parfois, parce que tu connais ton visage mieux que personne.” En tant que mannequin, quelle est la différence majeure entre notre époque et celle de votre mère ? “Déjà, les sommes d’argent sont très différentes. Nous sommes beaucoup mieux payées de nos jours. Sinon, il y a un truc vraiment fou aujourd’hui, c’est ces mannequins qui défilent sur 40 podiums différents dans 4 villes différentes en 4 semaines. C’est super-dur pour elles.” Et si on vous propose de défiler avec votre mère ? “ :) ” Vous lui piquez des affaires ? “Tout le temps ! Ses robes Mugler que j’aime tellement, je les mets tout le temps ! D’ailleurs, je crois que j’en ai abîmé quelques-unes, et je ferais bien de les rapporter à Paris pour qu’on s’occupe d’elles…” Vous préférez notre époque ou celle de vos parents ? “Une chose est sûre, je préfère de loin la musique de leur époque.” Vous êtes plutôt une fille rock ou une fille pop ? “Ni l’une ni l’autre.” Et vous aimeriez lancer votre propre collection ? “J’adorerais !”


ATT L

PHOTOGRAPHIE

Alice ROSATI STYLISME

Amelianna LOIACONO

Beyrouth, soleil de plomb. une caravane. on attend les autres. Les uns, les autres. Il guette, elle laisse LanguIr. au crépuscuLe tout finit, tout commence. La fête et puis l’oubli.


DENISA robE STELLA MC CARTNEY, STELLA MC CARTNEY, DE S ch

GuCCI



DENISA CHEMISE DEREK LAM SHORT EN CUIR VINTAGE





DENISA robE STELLA MC CARTNEY, SAc STELLA MC CARTNEY, LuNETTES DE SoLEIL vINTAgE RAY BAN, bAguE CHLOE SAvErIo chEmISE MARC jACOBS




T-ShIrT vINTAgE, pANTALoN BuRBERRY, SAc rougE MARC BY MARC jACOBS, boucLES D’orEILLES MARNI.




ToTAL Look THE KOOPLES


robE chEmISIEr MARC BY MARC jACOBS boucLES D’orEILLES MIu MIu, bAguE CHLOE, chAuSSurES jIMMY CHOO.



LEETHA




DENISA T-ShIrT PAuL&jOE vESTE dIANE vON fuSTENBERG pANTALoN BALENCIAGA


SAvErIo chEmISE ETRO pANTALoN PRAdA



ShorT dRIES vAN NOTEN T-ShIrT dRIES vAN NOTEN vESTE BuRBERRY SAc dIANA vON fuSTENBERG chAuSSurES LE SILLA



PHOTOGRAPHIE

Thanassis krikis STYLISME

Vanessa BELLUGEON

fraîch oAsis Couleurs solaires, imprimés floraux et sexy pièces de bain invitent à une chaude esCapade marocaine !

Haut de maillot de bain “Crazy” en maille d’élastHanne, CARIOCA. Jupe en soie imprimée à volants, MARNI. Capeline “blanCHe” en paille et gros grain en satin, MAISON MICHEL. bouCles d’oreilles à Clip en métal doré et pierre naturelle, DOLCE & GABBANA. braCelets en résine, SEE BY CHLOé. saC “speedy Cube” en résille et sequins, LOUIS VUITTON.



Haut de maillot de bain “esCroC à fines bretelles en maille d’élast et Culotte de maillot de bain “ taille Haute en maille d’élastHanne, ERES. Capeline en pvC et feutre, CHANEL. braCelets en résine, SEE BY CHLOé. minaudière en plexiglas, GUCCI. ballerines “Corbeau” en pvC, Cuir verni et pytHon métallisé,


ia



Haut imprimé en soie, et Jupe en rapHia, DOLCE & GABBANA. fleur en organza de soie, KARUNA BALLOO. braCelet et manCHette en émail, FENDI. manCHette “triumpHal” en résine et Cristal, SWAROVSKI. saC en CroCo tressé, NANCY GONZALEZ. esCarpins en Cuir et laiton martelé, SERGIO ROSSI.


maillot de bain en CroCHet de Coton, ISABEL MARANT. Jupe en rapHia, RALPH LAUREN COLLECTION. bouCles d’oreilles en métal, résine et Cristaux, GUCCI. bague “rose dior pré Catelan” en or Jaune, diamants et Corail rouge, et bague “rose dior pré Catelan” en or Jaune, diamants et onyx, DIOR JOAILLERIE.


robe à volants en Crêpe de soie imprimée, et bouCles d’oreilles en métal, résine et Cristaux, GUCCI.


Combinaison en Coton, MARC BY MARC JACOBS. lunettes en aCétate aveC détails en métal, PAUL & JOE. braCelets en résine, SEE BY CHLOé. sandales en rapHia, DOLCE & GABBANA.


robe en satin duCHesse imprimé, MIU MIU. bouCles d’oreilles en Cristal, et manCHette en CroCHet et Cristal, MISSONI.


bustier et sHort en soie imprimée, PHILIPP PLEIN. fleur en organza de soie, KARUNA BALLOO. Collier plastron “CHérie CHerry” en résine, bois, métal et Cristaux de swarovski, LOUIS VUITTON. braCelet “fleur” en métal et pierres semi-préCieuses, REINE ROSALIE. saC en CroCo tressé, NANCY GONZALEZ.


maillot de bain amanda� en lyCra, CALZEDONIA.


CHemise Hawaïenne en Coton, LACOSTE LIVE. sHort en satin et soie, BURBERRY PRORSUM. bouCles d’oreilles “tangara” en métal rHodié et Cristal, SWAROVSKI. CHaussures Compensées en toile imprimée STUART WEITZMAN. modèle ILSE DE BOER CHez img grooming SERGIO CORVACHO assistant digital NIKOLAOS KOUSTENIS assistante stylisme HELENA TEJEDOR



PHOTOGRAPHIE

Thanassis KRIKIS STYLISME

Vanessa BELLUGEON

Escapade gypsEt dans les rues de Chefchaouen, entre splEndEurs berbères et esprit bEatnik.


Trench en PVc Translucide, LACOSTE. chemise en soie, SHARON WAUCHOB. shorT en Toile de coTon, MARC BY MARC JACOBS. luneTTes de soleil en acéTaT LEISURE SOCIETY. Foulard en coTon, BANANA REPUBLIC. s LOEWE. comPensées en suède eT Talon en bois, TOD’S.


blouson en Toile de coTon VinTage, BELSTAFF. hauT ajouré en laine, SALVATORE FERRAGAMO. juPe en suède, LOEWE. chaPeau en Paille, STETSON. boucles d’oreilles en méTal, résine eT crisTaux, GUCCI. Foulard en coTon, BANANA REPUBLIC. sac en cuir, ZADIG & VOLTAIRE.


Parka miliTaire en coTon, ZADIG & VOLTAIRE. chemise en coTon, LOFT. robe en mousseline rebrodée de Perles, BLUMARINE. Foulard en soie imPrimée, LOUIS VUITTON. luneTTes de soleil en méTal, THE ROW. boucles d’oreilles en or jaune, NESSA BY VANESSA MIMRAN. chaussures lacées en cuir, VANESSA BRUNO.


Parka en Toile de coTon, CLAUDIE PIERLOT. Pull en coTon, T BY ALEXANDER WANG. chemise en soie, BELSTAFF. shorT en Toile coTon imPrimé camouFlage, PINKO. chaPeau en Paille, STETSON. bague en or jaune eT Pierre semi-Précieuse eT bague en or jaune eT diamanTs, NESSA BY VANESSA MIMRAN. sac en cuir, WALTER STEIGER. chausseTTes en laine, FALKE. chaussures comPensées en cuir, PEDRO GARCIA.



cardigan en lin eT coTon, BELSTAFF. robe en soie imPrimée, MARC JACOBS. Foulard en soie eT éTole en cachemire eT laine imPrimée, GUCCI. boucles d’oreilles en or jaune, NESSA. sac en cuir Tressé aVec éTrier en méTal, RALPH LAUREN COLLECTION.


PerFecTo en Toile de coTon, SALVATORE FERRAGAMO. robe en PoPeline de coTon imPrimé, KENZO. Foulard en soie, GUCCI. boucles d’oreilles en or jaune eT laqué, VANESSA MIMRAN. cein ure en daim eT sac en cuir, ZADIG & VOLTAIRE. sac en Toile on rebrodée, BARBARA BUI. TTes FALKE. chaussures Pensées en cuir, PEDRO GARCIA.


Trench en nylon eT PyThon, TRUSSARDI. ToP en coTon imPrimé aquarelle, MARNI. dessous, T-shirT à manches longues en lin imPrimé camouFlage, ZADIG & VOLTAIRE. PanTalon en coTon, BELLEROSE. collier en bronze eT cuir, ANNELISE MICHELSON. sac en coTon Tissé main, bandoulière en cuir, RALPH LAUREN COLLECTION.


cardigan en laine, H&M. chemise en jean, MARC BY MARC JACOBS. chemise à carreaux en coTon, DRIES VAN NOTEN. juPe en suède PerForé, ERMANNO SCERVINO. Foulard en soie, GUCCI. boucles d’oreilles en or jaune laqué, NESSA BY VANESSA MIMRAN. bague en bronze Plaqué doré, ANNELISE MICHELSON. bagues en méTal marTelé, NESSA BY VANESSA MIMRAN. sac en cuir, RALPH LAUREN COLLECTION. chaussures lacées en cuir, VANESSA BRUNO.


VesTe en soie eT coTon, GIORGIO ARMANI. chemise en coTon, LOFT. boucles d’oreilles en or jaune, collier en or jaune eT rubis, bague en or jaune eT diamanTs, NESSA BY VANESSA MIMRAN. sac en Faux PyThon, STELLA McCARTNEY.


Peignoir en soie imPrimée, HAIDER HACKERMANN. blouse en coTon, ISABEL MARANT. shorT en jean, ZADIG & VOLTAIRE. boucles d’oreilles en or jaune laqué, GUCCI. collier en or jaune eT rubis, NESSA BY VANESSA MIMRAN. modèle ILSE DE BOER chez img. grooming SERGIO CORVACHO. assisTanT digiTal NIKOLAOS KOUSTENIS. assisTanTe sTylisme HELENA TEJEDOR.


PHOTOGRAPHIE

Jonathan SEGADE STYLISME

Alexandra ELBIM

commedia dell’arte Volumes symétriques, motifs graphiques et couleurs franches composent la comédie de l’automne. Pour arlequins contemporains.


manteau oversize en laine mélangée, pull façon sweat en laine et cachemire, pantalon large à pinces en laine, PAuL & JOE. coiffe en feutre garnie d’une plume de coq, LAuREncE BOSSIOn. Bague “diorama” finition or ornée d’un caBochon de verre Bleu, dIOR JOAILLERIE.


manteau en douBle cachemire et roBe en soie, FEndI. chapeau pointu en velours noir, LAuREncE BOSSIOn. collier-plastron en palladium, LOuIS VuITTOn. manchette “mise en dior”, en or et perles de verre, dIOR. chaussures en cuir et détails en métal, TRuSSARdI.


roBe sur un pantalon en soie, avec ceinture Basque en laine et soie, pochette en tweed pied-de-poule, gants en agneau, dIOR. Boucles d’oreilles en pampilles de soie et laiton pavÊes de cristaux, EddIE BORGO. souliers en velours et vison, LOuIS VuITTOn.


tunique en laine et cachemire, cHAnEL. t-shirt en coton au col en maille, MARnI WInTER EdITIOn. Jupe en soie et lurex MAJE. Boucles d’oreilles “diorama” en or et perles de verre, dIOR. col-collier en agneau plongé, POn.POn. Bague “Ko zèBre” en or Blanc et diamants noirs et Blancs, nESSA BY VAnESSA MIMRAn. montre “rm007” en or rouge Brossé, Bracelet en satin, RIcHARd MILLE.


manteau en laine et roBe “BaBy doll” en soie imprimée, LOuIS VuITTOn. calot en feutre et lurex, LAuREncE BOSSIOn. collier “mise en dior” en or et perles en résine, dIOR. Bracelet “magic Knot” en argent et argent plaqué or, avec un diamant, dELFInA dELETTREz. chaussettes en coton de soie, BOTTEGA VEnETA. sandales compensées en cuir et veau velours, cHARLOTTE OLYMPIA.


172 | l’oFFICIel | Juin-Juillet 2013


manteau douBlé en cachemire, Jupe longue plissée en cuir et chaussures compensées en cuir, céLInE. pull court en laine, AcnE. Béret en feutre, LAuREncE BOSSIOn. Broche “tiresias” en argent massif, ALIcE MOORE.


roBe en nappa, chaussettes en coton de soie et chaussures en veau verni, BOTTEGA VEnETA. collier-plastron en métal et strass swarovsKi, LOuIS VuITTOn. minaudière en métal et plexiglas, cHARLOTTE OLYMPIA. Bracelet “origami” en laiton, MARIA FRAncEScA PEPE.


manteau en laine strech et pantalon en crêpe de satin, ELIE SAAB. top en satin duchesse, ROcHAS. casque à nœud en feutre imprimé chevron, LAuREncE BOSSIOn. Broche “tige” en argent massif, ALIcE MOORE. Bracelet “Bauhaus” en laiton, MARIA FRAncEScA PEPE. modèle MILLY SIMMOndS chez marilyn agency coiffure MARc ORSATELLI maquillage EnY WHITEHEAd assistante photo MORGAnE POuLIquEn assistante stylisme LOuISE MAST


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LA VIE À SAN SEBASTIÁN, chez Olatz Schnabel PAGE 182, Toiletpaper c’est la rencontre de deux esprits, celui de Pierpaolo Ferrari et de Maurizio Cattelan PAGE 196. Cet été, “L’Officiel” joue les GLOBE-TROTTERS et vous invite dans DIX lieux mythiques PAGE 214... PAGE 182

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PHOTOS LUIS RADAO, LIDO/SIPA, GRAHAM KUHN

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“J’AI AIMÉ CETTE MAISON DÈS LE PREMIER JOUR ET JE L’AI ACHETÉE SUR LE CHAMP. CERTAINES PERSONNES ONT PENSÉ QUE J’ÉTAIS FOLLE.” OLATZ SCHNABELA


La Vie 182

LA MADELEINE BLEUE Lorsque la créatrice OLatz SchnabeL fait une pause, c’est dans sa maison de vacances de San SebaStián, sur la côte basque, face à la mer, entourée des siens. PA R D a ph né H é z a r D P H O T O G R A P H I E L u i s r I DaO sTylIsmE Marina GaLLO

A

u quotidien, Olatz Schnabel vit et travaille à New York. Elle y crée des lignes de linge de maison et vêtements de lit en soie, aussi raffinées que ses appartements et résidences secondaires. Son ex-mari, le peintre Julian Schnabel, en est le meilleur ambassadeur puisqu’il les porte encore aujourd’hui, aussi bien le jour dehors que la nuit au lit. Originaire du Pays basque, c’est tout naturellement que la muse de l’artiste, anciennement mannequin, décide de revenir aux sources chaque été, dans cette maison où draps colorés et taies moelleuses ont trouvé leur place au soleil. Pour la première fois, elle ouvre ses portes et nous livre ses meilleures adresses. Qui êtes-vous ? “Je suis Olatz Schnabel” Que faites-vous dans la vie ? “Je dessine du linge et des vêtements de lit, mais aussi quelques objets qui peuvent embellir une maison.” Comment s’appelle votre maison de vacances ? “La Villa Magdalena.” Où se trouve-t-elle exactement ? “À San Sebastián, au nord de l’Espagne, sur une petite route qui remonte jusqu’au phare du Monte Igueldo dans la baie de La Concha.” Quelle est son histoire ? Comment l’avez-vous acquise ?

“C’est une maison que j’ai repérée dans un coin de la ville qui me plaisait beaucoup. Je l’ai remarquée depuis le funiculaire qui remonte la montagne. Elle était abandonnée depuis de nombreuses années et dans un très mauvais état. J’ai pu la visiter le lendemain. Je l’ai trouvée adorable, sans prétention, la typique maison de campagne basque avec une vue spectaculaire sur la baie de San Sebastián. Je l’ai aimée dès le

Olatz Schnabel Sur SOn lit.


premier jour et je l’ai achetée sur le champ. Certaines personnes ont pensé que j’étais folle parce qu’aujourd’hui on préfère acheter dans des villages à la mode et construire des jacuzzis dans toutes les chambres. Les gens sont plus attirés par des villas impeccables au design contemporain.” Y passez-vous beaucoup de temps ? “À coup sûr mes étés et, parfois, un peu l’hiver. Dès que je viens en Europe, je m’y arrête quelques jours, mais j’aimerais vraiment y aller plus souvent.” Vous êtes-vous occupé de la décoration vous-même ? “Oui ! J’ai essayé de donner à cette maison l’allure qu’elle avait pu avoir en 1900. J’ai changé beaucoup de choses, mais j’ai gardé la structure principale. J’ai gagné de la place en installant la cuisine et la salle à manger au soussol qui donne sur le jardin. La maison n’avait qu’une salle de bains, j’en ai ajouté quatre. Le plus compliqué a été le réagencement du jardin qui était couvert de marches de béton à cause de sa situation à flanc de colline. J’ai dû aplanir le sol au maximum et planter des arbres et des fleurs qui devaient avoir l’air d’être là depuis des centaines d’années. Toute la maison bénéficie d’une vue spectaculaire sur la baie ou sur la montagne, mais le ciel pouvant souvent faire des siennes dans cette région, et tourner rapidement au gris, j’ai décidé de peindre tous les murs dans les tons de bleu et de vert pour qu’elle garde toujours l’air d’une happy house.”


La Vie 184


leS meubleS Ont été chinéS danS leS brOcanteS de la côte baSque et leS litS SOnt habilléS de drapS de la marque Olatz.


La Vie 186

Brava. Bali est aussi un spot que j’aime mais avoir autant de maisons m’empêcherait de découvrir d’autres endroits. alors je pense que ces trois maisons sont amplement suffisantes. Bien sûr, Paris serait une exception. À l’heure où je vous parle, j’adorerais avoir une maison là-bas.” Vous cuisinez beaucoup ? “J’adore aller au marché car on y trouve de merveilleux produits mais nous sortons beaucoup, surtout la nuit, je n’ai donc pas trop l’occasion de cuisiner.” Avez-vous un potager ? “J’ai un jardin avec beaucoup de fleurs, la

Comment vous sentez-vous là-bas ? “Je m’y sens bien parce que je m’y sens chez moi. J’ai aussi l’impression qu’ici le temps s’est arrêté et c’est une sensation assez agréable que de voir que tout est resté à sa place. Les boutiques et les gens ne bougent pas.” Comment occupez-vous vos journées ? “Il y a de sublimes plages dans la région et de très belles balades à faire, de super-bons bars à tapas, des petites boutiques et le musée Guggenheim de Bilbao pas très loin.” Où nagez-vous, mangez-vous, buvezvous, dansez-vous ? “Mes plages préférées se trouvent à Guéthary et à Bidart du côté français. J’adore aussi Gros Surf Beach et La Concha à San Sebastián, mais il peut y avoir un peu trop de monde l’été. Côté nourriture, tout est bon, mais j’ai l’habitude d’aller à La rampa sur le port. Et pour les tapas, les meilleures à mon goût sont celle de Gambara et de La Cepa dans

la vieille ville. Pour des plats traditionnels, il faut aller au restaurant aldanondo, ou encore au rekondo, un délicieux restaurant avec jardin. Et pour de la cuisine gastronomique, j’aime beaucoup arzak, Berasategui et akelarre. Pour manger le meilleur poisson du monde, je vais à la Guetaria, chez un petit pêcheur, à vingt minutes de San Sebastián. Pour boire un verre, je vous conseille Terraza de Bataplán ou n’importe quelle terrasse de la vieille ville.” Y a-t-il des animaux chez vous ? “Non. Mes chiens restent à New York.” Si vous deviez avoir une autre maison dans le monde, où et comment serait-elle ? “J’ai une maison à New York où je vis avec mes deux fils, Cy et Olmo, et j’ai une maison au Mexique, sur une plage du Pacifique sauvage qui s’appelle Troncones. J’ai toujours aimé la Méditerranée, Formentera, la Costa


seule chose que je fais pousser ce sont des herbes aromatiques.” D’où viennent les meubles et les tissus de votre maison ? “J’ai tout chiné dans des brocantes et des petits antiquaires du Pays basque.” Quel est votre endroit préféré dans cette maison ? “J’aime mon jardin et le salon. Ma chambre est aussi exceptionnelle, avec une vue magnifique sur la mer.” Quel genre de musique écoutez-vous là-bas ? “Je me balade partout avec mon iPod et mes 2 000 chansons. J’écoute de tout, ça dépend de l’humeur.” Votre tenue idéale pour cette maison ? “J’aime les chemises de nuit que je crée pour Olatz, elles sont très colorées et vont bien à tout le monde. Mes nouveaux kimonos sont aussi sexy et très confortables.” Comment vous sentez-vous de retour en ville ? “J’ai souvent une ‘crise gastronomique’. Même si nous avons de très bons restaurants à New York, ce n’est pas la même chose.” www.olatz.com


lA Vie 188

(mRs) ROBiNsON CRUSOË C’est OffiCiel, on se barre un mois. Avec ses potes, sur un immense trois mats et pas sur un boat people de luxe. On va se la jouer Robinson Crusoë 2.0, sur l’eau et en bonne compagnie. C’est pas vraiment le concept île déserte mais ça y ressemble un peu, puisqu’on quitte le plancher des vaches pendant 30 jours et qu’on est 20. Un mois de CROisièRe, ce sont des litres et des litres d’alcool (ça tombe bien, on ne conduit pas), des fruits de mer et de la musique. De la mUsiqUe pour le brunch, le farniente sous le sOleil exactement, pour l’apéritif arak/ pastèque, pour le dîner et pour l’after arrosée. Alors ça donne quoi dans la valise ? Ça donne un COCktAil festif et chill, revival 80’s et chansons du moment. Un mélange d’albums complets et de best of, de compilations estivales remplies de tubes commerciaux. Variations de plaisirs en 20 CD. Pa r Mé d é a A z ou r i



La VIe 190

abdEl halIm hafez

Il avait le visage glabre et émacié d’un pharaon triste, le regard habité des portraits de Fayoum, et une voix profonde qui amenait le tarab le plus pur en costume cravate avec une gestuelle de crooner. Pa r F. A . D.

“R

ossignol brun”, “Sinatra du Nil”, “Halim” pour ses proches, Abdel Halim Hafez réunissait en lui la mélancolie romantique de l’orient et l’élégance gominée d’un Monsieur loyal de music hall. Son étoile a culminé au firmament de la chanson égyptienne et arabe entre les années 50 et 70. Il fut le contemporain et parfois le rival de géants tels qu’Oum Kalthoum, Farid el Atrache ou Mohammed Abdel Wahab qui, dit-on, abandonna la chanson pour céder la place à ce jeune prodige qui interprétait si bien ses compositions. Orphelin, recueilli par un oncle à l’âge de 11 ans, il manifeste un talent précoce pour la musique et se distingue au conservatoire du Caire dont il sort avec un diplôme de…hautbois. Il enseigne à son tour, sèche les cours pour chanter dans des clubs, se disperse avant d’être embauché à la radio comme musicien. C’est en remplaçant un chanteur au pied levé qu’il connaît son premier succès. Sa popularité devient telle qu’il enchaîne aussitôt les rôles au cinéma. La comédie musicale égyptienne, en ces années 50, est un genre en plein essor. Il y joue les amoureux sensibles et romantiques, une image à contre-courant du macho traditionnel.

La vraie signature d’Abdel Halim Hafez, en tant que chanteur, reste cette fusion subtile entre la musique orientale et une certaine influence occidentale. Cependant, son registre est avant tout classique. Ses chansons, à l’instar de celles d’Oum Kalthoum, sont de longues mélopées qui peuvent durer entre 30 minutes et une heure. Il y reprend des textes de grands écrivains. On pense surtout à la “Voyante”, la célèbre “Qari’at al finjane” de Nizar Qabbani, poème mis en musique par son ami Mohammed Abdel Wahab. Halim a en lui quelque chose de dolent, de poignant voire de bouleversant qui lui attache un public passionné. Sa douleur est cependant réelle. Il est atteint d’une bilharziose, maladie parasitaire du Nil, contractée lors d’une baignade dans le fleuve vers l’âge de dix ans. A partir de 1955, il a alors 26 ans, son mal ne lui laissera plus de répit. Il se rend régulièrement à Londres pour se faire traiter, mais ses détracteurs l’accusent de cultiver une légende pour attiser la sympathie du public. Car le Rossignol brun ne manque pas d’ennemis. A une période où le moral de la nation arabe est au plus bas en raisons de ses défaites successives face à l’armée israélienne, la sympathie que lui porte Abdel Nasser ne le met pas à l’abri de l’incompréhension, pas plus que le caractère patriotique de certaines de

ses chansons. Lors d’une de ses dernières prestations, vers le milieu des années 70, alors que résonnent les premiers accents de Qari’at el finjane, le public chahute, siffle et couvre le son de l’orchestre avec des chansons populaires. La chanson dit notamment: “Il meurt en martyr celui qui meurt pour l’aimé”. Le mot martyr a déjà une toute autre acception. Halim sent venir sa fin artistique et sa fin tout court. Hospitalisé en 1977 dans un état désespéré au King’s College Hospital de Londres, il s’éteint à 47 ans dans des conditions atroces, des suites d’une hémorragie généralisée. Mais le mythe Abdel Halim Hafez demeure. L’Egypte lui offre des funérailles nationales, des milliers de personnes suivent son cortège et l’on dit que quatre femmes se seraient suicidées à l’annonce de sa mort. On raconte même que lors de travaux de drainage récents effectués sur sa sépulture, on aurait trouvé son corps intact. Le Rossignol brun laisse un répertoire immense de quelques 300 chansons. Beyrouth le redécouvre aujourd’hui avec un engouement sans précédent. Pas une soirée où l’on ne resserve une mélopée de ce grand romantique trop tôt disparu. Cerise paradoxale sur ce gâteau sirupeux, le rappeur Jay Z, connu pour ses textes misogynes, a repris la musique lancinante de “Khosara”, une chanson de Halim, pour sa chanson Big Pimpin, sortie en 1999.



La vie 192

ChloÉ jouE son air vintage La boutique ChLoé du Souk de Beyrouth a été transformée en un véritable muSée de la mode, le temps d’une exposition exceptionnelle de pièces vintageS. PA R f. A . D.

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armi les pièces exposées dans la boutique figurait un modèle rare dessiné par la créatrice et fondatrice de la marque Chloé, Gaby Aghion dans les années 60.

L’exposition donnait à voir par ailleurs des créations emblématiques telle la robe Violon créée dans les années 80 par Karl Lagerfeld ou encore la “Arrow dress” remise au gout du jour par Claire Waight Keller pour la collection printemps été 2013. A l’extérieur de la boutique avait lieu une exposition de croquis de Karl Lagerfeld, des portraits et des phrases cultes de Gaby

Aghion mais aussi de fabuleux dessins de Gérard Pipart réalisés entre la fin des années 50 et le début des années 60, le tout servant de cadre à un Trunk show Chloé. Les fashionistas beyroutines ont ainsi pu découvrir la nouvelle collection de la marque ainsi qu’un un aperçu de la collection automne 2013. Il est à noter que Beyrouth est la première capitale de tout le Moyen Orient à accueillir la collection automne de Chloé. L’événement était rythmé par les mixages de la talentueuse DJ Caline Chidiac, et l’esprit parisien de Chloé était comme chez lui dans le magnifique Centre-ville de Beyrouth.


flowEr power

Fleurs partout, buissons croulant sous les hortensias, mur végétal, nul mieux que Jimmy Choo n’aura, cette saison, compris ce besoin de fraicheur entre un été orageux en europe et caniculaire en orient. PA R f. A . D.

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our célébrer la nouvelle saison et lancer en grande pompe la collection Jimmy Choo printemps été 2013, le chausseur des stars, dont la création est dirigée par la talentueuse Tamara Mellon, a donné devant sa boutique, rue fakhry Bey, au centre ville de Beyrouth, une fête printanière dans un océan de fleurs, animée par la DJ Caline Chidiac. Dans la boutique, alors que le champagne coulait à flot, on assistait à une scène digne de Cendrillon où les fashionistas côte à côte sur les bancs de cuir beige, essayaient les nouveaux

modèles de sandales et d’escarpins, toujours plus sexy, toujours plus audacieux entre cuir métallisé et couleurs sauvages. Plus glamour que jamais, la collection Jimmy Choo a pensé aux grands événements de l’été, privilégiant cuir métallisé et paillettes sans négliger une ligne plus casual de sandales plates. Tandis qu’une brise de juin se faufilait entre les tables fleuries, soufflant douceur et volupté, les invitées se succédaient devant le «wall of fame», un mur paysager où se détachait le logo de la marque dans une nuée d’hortensias roses, pour une photo souvenir.


La Vie 194

maria lassnig Connue d’un public éclectique, davantage pour sa personnalité atypique que pour son œuvre, Maria Lassnig n’est devenue célèbre qu’assez tard dans sa carrière. par chance, cette grande dame de la peinture semble éterneLLe. a 94 ans, elle vient d’obtenir le Lion d’or de la Biennale de Venise. portrait d’un électron LiBre et obstiné. PA R F. A . D.

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ien qu’hostile aux foules et peu encline à parler aux journalistes, Maria Lassnig, dans la fraicheur de ses 90 ans, faisait encore jusqu’à l’année dernière, des apparitions publiques et même télévisées. Preuve vivante que «C’est l’art qui vous garde éternellement jeune», titre d’une de ses expositions à Munich en 2010, elle portait toujours des pulls improbables brodés de mouches et autres coléoptères (combien en a-t-elle?). C’était, avec son sourire coquin, sa seule excentricité. Sinon, ses cheveux décoiffés et ses lunettes d’intellectuelle reflétaient davantage son statut de professeur aux Beaux-arts que son rapport obsessionnel au corps par delà les tabous. A Vienne, l’illuminAtion pAr l’ennui Pour comprendre quelque chose à la démarche de Maria Lassnig, il faut absolument voir «Kantate», un film d’animation produit en 1992 et disponible sur Youtube, où l’artiste se met en scène sur le mode de l’autodérision et raconte sa vie en chantant une comptine, une scie de 14 versets. Fille d’un charcutier, tendrement aimée par sa mère, Lassnig souffre dès l’enfance des disputes de ses parents et des persécutions de ses camarades. Extrêmement douée pour le dessin, elle entre plus tard aux BeauxArts pour –littéralement - changer de tête, changer de vie. Le film la représente d’ailleurs ôtant sa tête devant un miroir pour la remplacer par une figure plus glamour de

blonde souriante et maquillée. Dans une interview, elle confiera qu’à l’académie, terminant ses dessins plus vite que les autres, elle s’ennuyait le reste du temps et fixait parfois un point au hasard qui lui ouvrait des perspectives visuelles infinies. C’est dans ces moments de rêverie féconde qu’elle comprend qu’il lui faut partir, et de fait, elle s’installe à Paris en ces années 50 et 60 du siècle dernier où l’art informel et le surréalisme sont à leur apogée. Elle fait aussi partie du groupe autrichien Hundsgruppe, influencé par l’action painting et l’expressionnisme abstrait. Puis ce sera New York où elle se donne pour mission de déniaiser la statue de la Liberté en relevant un pan de sa toge. Elle n’appartiendra plus à aucune école, se démarquant par son autonomie et la liberté de son langage artistique. A lA recherche du «corps réel» La grande affaire de Maria Lassnig n’est pas tant la représentation du corps que des sensations éprouvées par le corps. Par un usage audacieux de la couleur et une prodigieuse maîtrise de la tension des lignes, souvent à cru sur la toile ou se détachant d’aplats sans repères, Lassnig met en scène

des personnages si déformés qu’ils en sont parfois terrifiants. Mais leur apparence n’est que l’expression de leur ressenti. Ainsi, la souffrance d’une personne âgée sur un lit d’hôpital est communiquée tant par le vert glauque ambiant que par les béquilles qui soutiennent plusieurs parties du corps couché. La quête de ces effets est si aigue, si lancinante, si obsessionnelle qu’à une certaine période, ce sont les organes eux-mêmes, œil, oreille, bouche, membres détachés de tout contexte reconnaissable, tels des personnages de science fiction, qui font triompher sur les toiles la pure perception, pareils à des créatures de science fiction. Le sexe et la solitude, souvent associés, tiennent une place importante dans sa thématique. Des êtres seuls, vieux ou vieillissants, luttent contre des animaux symboliques, une femme contre un serpent qui s’enroule autour de son corps nu, un homme corpulent et consterné contre une chouette éternellement posée sur son bras qui fatigue. Dans les dernières séries apparaissent des couples et des groupes. Adam et Eve au miroir, elle, lui, et ce reflet d’eux deux qui encapsule leur relation et les empêche de voir au-delà de leur binôme. Solitude, encore. En 2005, Maria Lassnig


Maria Lassnig adaM und Eva Mit spiEgEL, 2007 HuiLE sur toiLE 126 x 205 cM © aisHti Foundation

produit l’une de ses toiles les plus célèbres, «You or me». Exposée à la Biennale de Venise, c’est aussi l’une des plus reproduites par les médias, sans doute en raison de sa forte charge émotionnelle et son potentiel de provocation. Dans cet autoportrait, l’artiste se représente nue, jambes écartées, appuyant un pistolet sur sa tempe et tournant l’autre vers le spectateur. L’un peut-il exister sans l’autre? L’œuvre sans le public ou le public sans l’œuvre? En 2005, Maria Lassnig avait 86 ans et cherchait encore à créer quelque chose de nouveau, d’inédit, elle qui a fait partie de l’avant-garde au sortir de la guerre et dont on n’a découvert le travail que bien plus tard, quand ses initiatives avaient déjà été reproduites. Sans doute cette frustration l’anime-t-elle encore aussi puissamment que sa quête passionnée d’une nouvelle forme d’art, toujours plus expressive, toujours plus sensorielle. Le Lion d’or qu’elle partage avec sa collègue Marisa Merz, l’une des rares représentantes féminines de l’Arte povera, n’est que l’expression modeste de l’immense reconnaissance que lui doit le monde de l’art, elle qui n’a vécu si longtemps que pour repousser encore plus loin les limites du visible.


la vie 196

Maurizio Cattelan et pierpaolo ferrari ToiLET PAPER

Conçu en 2010 par l’artiste Maurizio Cattelan et le célèbre photographe de mode Pierpaolo Ferrari, ToileTPaPer est un magazine situé entre livre d’artiste et fanzine, surréalisTe et provocateur, empruntant à l’iconographie de la mode, de la photographie commerciale et du cinéma pour en pervertir tous les codes. il en résulte une revue sans TexTe construite exclusivement autour d’une collection d’images jouissives, oscillant entre le rêve et l’effroi, la grâce et le grotesque, l’humour potache et la déviance. les deux artistes nous confient en exclusivité quelques images de leur prochain numéro. C o n C e p t e t i m ag e s pa r M au r i z io C at t e l a n e t P i e r p a olo F e r r a r i , toi le t P a p e r M ag a z i n e .




Qu’est-ce que TP ? toiletpaper est la représentation du processus digestif après une overdose d’images. Vous pouvez facilement décrire ces images pendant un dîner entre amis, mais jamais complètement les expliquer. C’est une compilation d’actions quotidiennes, saisies selon différents styles au moment où elles s’écartent délibérément de la normalité. Qui est TP ? toiletpaper est la rencontre de deux esprits, celui de Pierpaolo Ferrari et le mien. nous sommes fascinés par l’idée d’employer des images intrigantes comme moyen d’exprimer quelque chose d’extrêmement dérangeant sous une allure apparemment inoffensive. Comment est TP ? nous nous demandons souvent ce qui fait de telle image une image toiletpaper. C’est comme un parfum que vous avez l’impression de connaître depuis des années, et pourtant vous ne savez pas pourquoi. Ce n’est pas une question de style particulier

toiletpaper est la représentation du proCessus digestif après une overdose d’iMages. ou d’époque ; peut-être que ce qui fait une image toiletpaper, c’est un aspect inattendu, une sorte d’ambiguïté vaguement inquiétante. Pourquoi TP ? Ce qui nous anime pendant que nous créons toiletpaper est la recherche d’un état permanent d’excitation, et c’est quelque chose à quoi on s’accroche très facilement. nous sommes toujours dans l’attente de notre prochaine dose... C’est à la fois douloureux et jouissif. Comme tout le monde, nous sommes esclaves de notre propre amusement personnel.


La vie 200

JENNIFEr FLaY LA FIAC, TAMBOUR DU MONDE

Jennifer Flay, l’âme de la Foire internationale d’art contemporain de Paris, se trouvait à Beyrouth en tournée d’observation et de découvertes. Nous l’avons rencontrée dans le bureau de tony Salamé, sous le regard satisfait de trois portraits géants de yan Pei Ming. La Fiac, l’art contemporain, la Nouvelle Zélande, le voyage, l’insularité, Paris et l’appel du monde étaient au cœur de la coNverSatioN. PA R F. A . D. P O R T R A I T X av i e r C A r iou

C

heveux noirs et regard émeraude, Jennifer Flay parle un français châtié avec un fort accent anglais. Née en Nouvelle Zélande, cette historienne de l’art a rêvé de Paris avec une telle passion qu’elle fait désormais partie intégrante de la vie culturelle de cette ville. Elle est directrice de la FiAC depuis 2003 et officier des Arts et des Lettres depuis 2012, après avoir connu, en tant que galeriste entre Saint Paul de Vence et la capitale, le grand tournant des années 1980. Lors de la crise du marché de l’art

de la décennie 90, elle fait partie des galeristes pionniers du 13e arrondissement dont les loyers abordables permettent à la profession de reprendre son souffle avant le rebond fulgurant du nouveau millénaire. Sa grande ambition est désormais de renforcer le rôle de la FiAC sur la plateforme internationale de l’art en misant sur un atout majeur: la ville de Paris. Quelle est la raison de votre séjour au Liban? il y a longtemps que j’ai mille et une raisons de venir au Liban. D’abord parce que j’y ai de nombreux amis entre

collectionneurs et galeristes, ensuite parce que les Libanais fréquentent assidument la Fiac et je me dis souvent qu’il est temps que je leur rende visite à mon tour. L’occasion s’est présentée avec l’événement Home Works, organisé par la commissaire Christine Tohmé. Dans ce cadre, il se passe des choses passionnantes à Beyrouth. La nouvelle scène artistique libanaise et régionale a des choses intéressantes à dire et à montrer. Ce voyage, casé entre Frieze New York, le festival de Cannes et Art Basel Hong Kong, m’a permis d’en apprendre davantage. Le Liban


là depuis au moins sept générations. A l’école, on vous dit que vous êtes européens, mais vous ne connaissez pas l’Europe. Vos racines sont ailleurs et vous êtes là, avec le sentiment d’être enfermé dans cette insularité. Dans ces conditions, on ne peut qu’avoir une forte conscience du monde et rêver d’ailleurs. Mon premier contact avec le français a eu lieu quand,

le Grand Palais, monument historique et espace somptueux dédié dès l’origine aux expositions. Nous avons voulu aussi, de manière constante, associer la Fiac à la culture parisienne et à Paris tout court, avec ses musées de haut niveau, son art de vivre, ses hôtels et ses restaurants, proposer à nos exposants le plus beau contexte possible, et à nos visiteurs une expérience

L’art a touJours uN parFum d’éLItIsmE, maIs Nous rEstoNs IdéaLIstEs.

ne m’a pas paru une destination déstabilisante. Au contraire, j’y ai ressenti une certaine familiarité, grâce à l’amour de l’art, voire la passion de l’art, le goût et la culture des gens que j’ai rencontrés. Vous êtes originaire de Nouvelle Zélande, strictement anglophone au départ. Pourquoi ce choix d’étudier et de vivre à Paris? La Nouvelle Zélande est une île à l’extrême sud du globe où l’on peut rouler 6 ou 7h sans entendre une autre langue que l’anglais. on y est si loin de tout qu’il n’est pas rare de trouver des familles implantées

adolescente, mon père m’a envoyée faire un séjour en Nouvelle Calédonie. J’ai voulu apprendre la langue à tout prix. A l’âge d’entrer à l’université, j’ai dit à mes parents que je voulais étudier le droit à Paris. En réalité, j’étais fascinée par l’art, la circulation et la diffusion des œuvres d’art comme langage universel. C’était les années 70. J’ai eu la chance d’avoir pour professeur Michel Sanouillet, l’un des plus grands spécialistes français du dadaïsme. C’était un littéraire, orienté vers la communication, et qui avait collaboré avec Marcel Duchamp. Quelle a été votre stratégie pour donner à la Fiac Paris le souffle dont elle avait besoin pour rebondir? Ca a été un travail de longue haleine, sur une dizaine d’années, avec une intransigeance sur la qualité. une foire de niveau international ne peut exister durablement si elle ne présente pas la qualité la plus haute. il a fallu parfois prendre des décisions à contre-courant pour ne choisir que le meilleur. Nous avons un comité de sélection composé de huit galeristes de nationalités différentes. Au niveau de la participation, nous avons 4 à 5 fois plus de demandes que de places. En dix ans, nous nous sommes surtout recentrés sur

culturelle haut de gamme. Nous aspirons, au delà de la Fiac, à créer une véritable «Paris Art Week», avec des projets hors les murs, des performances à l’auditorium du musée du Louvre avec partout des accès libres et gratuits. Les foires d’art contemporain sontelles des événements élitistes? L’art a toujours un parfum d’élitisme, mais nous restons idéalistes. Voyez l’exemple des Ganz, un couple d’Américains de la classe moyenne, passionné d’art, qui a commencé à acheter dès les années 60 et pendant 50 ans, avec des moyens modestes, des œuvres d’artistes de leur génération tels que Jasper Johns, Andy Warhol, etc. Bien sûr, ils allaient moins au restaurant, mais ils ont constitué une des plus belles collections au monde d’œuvres sur toile et sur papier. Elle peut être vue à la National Art Gallery de Washington D.C. C’est la preuve que l’art contemporain n’est pas forcément un investissement de milliardaires. La diversité du public assure d’ailleurs sa sécurité. Nous assistons d’ailleurs à une tradition de la collection de plus en plus diffuse dans la société, qu’il s’agisse de particuliers ou d’acteurs de la publicité, de la mode ou autres.


la vie 202

Au cœur de lA MesseplAtz, l’Architecture sculptur le d’herzog & de Meuron.

Bâle, à l’heure du renouveau. Renouveau architectural, grands classiques modeRnistes, design d’avant-garde et lieux inspirés, Bâle se détache petit à petit de son image, un peu terne, de ville suisse bon teint. Place au renouveau. Pa r M a r i e L e F o r T

MétaMorphose Après 22 mois de chantier et très gros chantier du côté de Messe platz (la place qui accueille chaque année BaselWorld ou Art Basel), Bâle renaît : dynamique, presque limpide, l’architecture de l’immense complexe, revisitée par Herzog et de Meuron, métamorphose le quartier en l’habillant d’acier strié. Jeu de composition et de perspective, les immenses boîtes qui abritent les halls d’exposition sont décalées

les unes par rapport aux autres ; ce faisant, le champ de vision change d’une rue à l’autre. Au cœur de la place, centre névralgique et hub urbain tissé d’un méli-mélo de tramways - pas très avenant - place à un grand cône inversé à ciel ouvert qui découpe l’azur et projette un cercle solaire au sol comme une œuvre de James Turrrell. Sculptural. Inauguré fin avril, l’ensemble marquait d’un temps fort cette nouvelle édition d’Art Basel et Design Miami / Basel.


PhOTOs Marie le FOrT

Classiques Modernistes Jusqu’ici excentrée, la foire de design s’inscrivait cette année en vis à vis de l’entrée principale. emancipée, elle affichait haut les plus grand noms du design moderniste et moderne : l’ensemble dessiné par Pierre Paulin pour l’elysée chez Jousse entreprise, de magnifiques assises ‘ours Polaires’ de Jean royère chez Jacques Lacoste, ‘La Maison des Jours Meilleurs’ de Jean Prouvé chez Patrick Séguin, les merveilles années 50 signées Pierre Guariche, André Monpoix ou Dirk Jan rol chez le nouveau venu Pascal Cuisinier. Sans oublier un hommage au grand japonais George Nakashima (1905-1990) chez Sebastien et Barquet, la réédition de mobilier unique signé Alvar Aalto chez Jacksons ou les assises pleines d’humour du danois Finn Juhl chez Dansk Møbelkunst Gallery. Une rencontre au sommet des meilleures signatures du siècle dernier.


la vie 204

l’AnglAise lAurA bethAn Wood récoMpensée pAr le W hotels designers of the future AWArd.

les nouveaux venus Faisant merveilleusement écho à ces classiques - qui célèbrent le main de l’artisan, ou de l’artiste, derrière celle du designer – la galerie libanaise Carwan présentait, pour sa première participation, une magnifique collection néotropicale élaborée en collaboration avec India Mahdavi : de vases surdimensionnés, à poser à même le sol, en tables recouvertes de tuiles ‘iznik’ (d’origine turque) qui courent à la surface comme des écailles de poisson colorées, le stand se découvrait comme un jardin au cœur de la foire. Très réussi. en face,

les lampes en cuir de Bina Baitel chez NextLevel ou les compositions spatiales de Mathias Kiss chez Armel Soyer révélaient la créativité de la nouvelle scène du design Made in France. Mais pas autant que la remarquable galerie Ymer & Malta qui, emmenée par Valérie Maltaverne et rémy Le Fur, orchestrait une collection de talents comme Benjamin Graindorge, Cédric ragot, Normal Studio ou Sylvain rieu Piquet : cuir surpiqué, branchages aériens, marbre strié, sources lumineuses détournées… les matériaux revêtent ici une dimension résolument contemporaine.

collAborA ndiA MAdhA


PhOTOs dr

PhOTOs © anTOny lyceTT

stAnd de lA gAlerie pArisienne yMer & MAltA.

pépinière de talents Gagnant chaque année en qualité, les Designers of the Future célébrés – et soutenus – par W Hotels relayaient cette année trois approches créatives distinctes : le mobilier industriel du coréen Seung-Yong Song inspiré par les carrioles de Street Food thaïlandaises viendra rejoindre les espaces du W Bangkok tandis que le miroir ‘Claude Glass’ – baptisé ainsi en référence à Claude Le Lorrain - du canadien Jon Stam pour le W Verbier (ouverture prévue à la fin de l’année) évoquait l’iris de l’œil ou l’objectif photographique. Il s’apparentait, dans sa démarche, à une installation artistique. enfin, les suspensions et appliques lumineuses de l’inclassable anglaise Bethan Laura Wood, pour le W Mexico, volaient la vedette à d’autres stands avec leurs formes en pétales et coroles de verre superposées et leurs halos subtilement colorés. Une triple initiative pragmatique et créative, qu’il convient de saluer.


la vie 206

Créativité urbaine Au-delà de la foire et des stands alignés sous une lumière artificielle, la ville se pare d’autres initiatives inspirées qui lui font honneur. A commencer par Volkhaus (rebgasse 12/14). Ce restaurant datant de 1925 récemment repensé par Herzog & de Meuron, vaut lui aussi le détour pour renouer avec des classiques suisses allégés. Toujours inégalé, le Vitra Design Museum commanditait cette année, pour célébrer le 20e anniversaire de la Fire Station imaginée par la grande Zaha Hadid, une sculpturale installation biseautée réalisée avec le soutien de Swarovski. Sur place, on découvrait une nouvelle icône à la croisée des chemins entre installation artistique, pièce design et architecture à vivre. Autre invité surprenant : Prêt à Diner.

emmené par KP Kofler, le pop-up s’installait de manière éphémère au sein d’une église néo-gothique du centre ville. In situ, place à la créativité du chef étoilé berlinois Tim raue, du mixologiste Stephan Hinz et du club parisien Le Silencio. Une rencontre au sommet qui repoussait les frontières du goût. Un initiative innovante qui fait écho au talent graphique de Fabia Zindel, qui imprime au cadre, toute l’année durant, des foulards et étoffes aux motifs modernistes. Travaillant actuellement à la réalisation d’un foulard en soie pour le musée Tinguely, elle réconcilie, comme de nombreuses initiatives bâloises, un goût sûr pour le patrimoine et les traditions avec un esprit contemporain qui force l’admiration. Sous ses airs paisibles, Bâle bouillonne.


PhOTOs dr

sAlle de bAin du restAurAnt volkhAus.


l’éTOile au soleil Pour un tel astre, la terre devait paraître bien petite. est-ce pour cela que rudolF Noureev acheta des maisons aux quatre coins du monde, comme ici sur la côte amalFitaiNe, tissant sa propre constellation dans le ciel des stars ? il y a 20 ans qu’il est mort, mais son taleNt nous inspire encore. Pa r Sandra Freeman

rUDoLF NoUree À Li gaLLi eN 1992, PhotograPhiÉe Par DaViD SeiDNer PoUr “hoUSe & garDeN”.

P h o t o g r a P h i e Ivan TereSTCHenKO

en pierre de treize pièces. Construite en 1921 puis rénovée par Le Corbusier, la villa principale a vu défiler la crème des stars internationales, de Greta Garbo à Sophia Loren en passant par Ingrid Bergman et roberto rossellini… rudolf noureev y a donc toute sa place. Il veut posséder et pouvoir scruter l’horizon à 360°… Là, il peut se reposer, accueillir ses proches, mais aussi s’entraîner. Dans ces décors de mosaïques, il danse, fait sa barre chaque jour, mais c’est aussi pour lui un lieu de répétition au goût de paradis, gorgé de soleil et de douceur de vivre. Il en profitera jusqu’à sa mort, en 1993. Les îles seront ensuite mises aux enchères chez Christie’s pour trois millions de dollars. noureev est mort riche. Il était né très pauvre. “Ici à l’Ouest, je sens que je vais demander autant d’argent que je peux,

parce que la somme qu’on gagne établit la valeur des gens”, avait-il déclaré très tôt en arrivant en France. De la pointe aux racines On se souvient de cette photo du pied de noureev, immortalisé par richard avedon. Le pied nu de l’étoile sur pointe. Étrange car peu conventionnel, le point de vue n’est pas celui de son coup de pied mais celui de la voûte plantaire. Une pointe légère tenant sur deux orteils. Cette photographie a été prise en mai 1967 à new York. Les deux hommes s’étaient déjà rencontrés en 1962, alors que noureev n’était encore qu’un réfugié politique, à Paris. richard avedon, à ce moment-là, avait déjà touché à l’intime du danseur. Sans tricherie, il l’avait photographié dans toute sa grâce musclée de jeune faune. nu.

PHOTO inTernaTiOnal cenTer Of PHOTOgraPHy/DaViD SeiDner arcHiVe

C

’était en 1989 – année de la chute du mur de Berlin. rudolf noureev, le danseur étoile de l’est passé à l’Ouest dans un tourbillon politique vingt-huit ans plus tôt, poussait encore un peu plus loin son aspiration vers la liberté. Il répondait cette fois à son incessant appel du large en acquérant les îles dont la légende veut qu’elles aient été la demeure des sirènes qui ont approché Ulysse, dans L’Odyssée : les trois îles privées de Li Galli, au large de la côte amalfitaine, non loin de Positano et d’amalfi, en Italie. Lui qui a grandi avec toute sa famille, entassés dans une seule pièce, ne cesse de repousser les murs autour de lui. Il achète cet archipel paradisiaque où sont plantées trois villas de dix-neuf pièces et une tour


la vie 209

La toUr eN Pierre et Le Port PriVÉ De Li gaLLi.


S VUeS De La MaiSoN De NoUreeV À Li gaLLi.

noureev y apparaissait puissant et magnétique. muscles et sexe en frontal. Quelques mois plus tôt, le 16 juin 1961, noureev, l’enfant de l’Union soviétique a fait son premier pas vers l’Occident. Il avait eu un coup de foudre pour Paris. Ce jour-là, alors qu’il venait de faire une tournée mémorable à Paris avec la troupe du Kirov, noureev a déjoué les agents du KGB qui accompagnaient la compagnie à l’aéroport du Bourget et n’est pas remonté dans l’avion pour rentrer à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg). L’affaire a été politisée et médiatisé mais rien n’était prémédité. C’était un coup de tête à l’aéroport du Bourget. Il fut aidé par Pierre Lacotte, directeur de ballet et chorégraphe français, qui répète encore aujourd’hui à qui veut l’entendre ce que n’a cessé de clamer noureev : “Je ne dirai jamais rien contre mon pays car c’est de là que vient mon bagage.” Son bagage, c’est sa terre. C’est d’elle dont lui vient sa nature. noureev est né en 1938 à Oufa, une petite ville de la république de Bashkir, aux frontières de l’Oural. Sa famille est à la fois bashkir et tatare, d’origine paysanne, et son père était un agent de sécurité dans une usine de la région. rien ne

prédestinait rudolf noureev à l’art et encore moins à la scène. mais l’histoire qui suit a des airs de contes russes pour enfants : un soir de la Saint-Sylvestre, la mère de rudolf, dont il est si proche, achète un billet pour aller assister à un ballet, mais le ticket disparaît. Quelque temps plus tard le jeune homme avouera qu’il l’avait dérobé pour aller lui-même à ce ballet patriotique, Le Chant des cigognes. Cette première vision d’un spectacle dansé est une révélation pour lui. Il devient accro. Il raconte lui-même : “Je ressemblais à un toxicomane, quand ma sœur rapportait à la maison des costumes de ballet, je les câlinais, je les reniflais pendant des heures.” Porté par cette obsession, il intègre à l’âge de 17 ans l’académie de ballet Vaganova, à Leningrad, avec la rage de rattraper le temps perdu. “Il y a travaillé comme un cheval”, raconte Hélène Ciolkovitch, historienne de la danse qui a été secrétaire générale de l’association Les amis de noureev. Son professeur, alexander Poushkin, une référence de l’école russe, qui formera ensuite un autre grand danseur, mikhaïl Barychnikov, le prend en main et l’accompagne dans son travail acharné. en

deux ans, il rattrapera un parcours qui se fait en neuf ans. le maître révélé Les pointes tendues étaient jusque-là réservées aux danseuses. mais noureev ne perçoit pas de frontière entre masculin et féminin – sa vie sexuelle elle-même se décline dans la bisexualité. Déjà jeune, il refusait que l’homme soit cantonné à des rôles de second, de simple porteur, d’ombre de la ballerine. Dans sa biographie, ariane Dollfus rappelle qu’il a milité toute sa vie “pour le droit de l’homme à danser comme une femme”. Il affirmait d’ailleurs avoir la sensibilité et la vulnérabilité suffisantes pour faire parler son corps avec autant d’éloquence qu’une


la vie

PHOTO liDO/SiPa

NoUreeV aVeC eriK BrUhN, eN VaCaNCeS eN 1963.

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danseuse. en 1959, il entre dans la compagnie du Kirov de Saint-Pétersbourg. Lors de la tournée en France, deux ans plus tard, les yeux ne sont pas particulièrement rivés sur noureev. “Je me souviens parfaitement de la venue du Kirov à Paris”, raconte alexis Freeman, ancien danseur étoile français qui assista aux représentations de La Bayadère. “C’était un événement ! On voyait se produire des danseurs russes à la réputation exceptionnelle, comme Yuri Soloviev qui était davantage connu à l’époque. Noureev avait toutefois une fougue animale particulière.” Quelles que soient les critiques, noureev s’impose. D’autant qu’il apporte avec lui un bagage dont tous les professeurs de danse russes, restés à Paris depuis la construction du mur, sont friands pour alimenter leur enseignement d’un ballet classique qui n’avait plus trop évolué en France. Par exemple, pour marika Besobrasova, professeur de danse immigrée en France, rudolf noureev a nourri en profondeur son enseignement pour, par exemple, expliquer à ses élèves la coordination qui oblige à regarder le poignet. ainsi, les

yeux coordonnent le mouvement de la tête avec le geste des bras. “Dites-leur bien que je ne regarde pas avec le menton : ce sont les yeux qui regardent et ce sont les yeux qui s’éduquent !”, martelait noureev. Pour comprendre l’articulation de l’épaule et la rotation des bras, il lui est arrivé de rester sept heures devant le miroir sans se relâcher, sans boire ni manger. alexis Freeman se souvient que noureev venait faire ses classes dans un autre studio de danse, où se retrouvait la communauté russe, au Studio Wacker, rue de Douai. noureev pouvait théoriser, tout le monde l’écoutait. “Prendre ses cours avec Noureev, c’était une émulation parce qu’il n’avait jamais de relâchement et essayait d’être bon tout le temps. Il n’était pas un bon technicien, mais il était terriblement magnétique et égotiste. Que ce soit à cette époque ou plus tard, quand j’ai dansé avec lui sur scène, il avait besoin d’être le meilleur, le plus applaudi.” aller toujours plus haut, plus loin, telle était son unique perspective. “Je lance ma jambe à la hauteur où je veux la monter, expliquait-il,

voyageur insaisissable Si aujourd’hui noureev reste la figure emblématique de la danse classique en Occident, la russie l’a réhabilité, mais il reste un traître de l’UrSS. “On ne l’aime pas, on le tolère”, explique Hélène Ciolkovitch. “J’étais, il y a quelques semaines, de passage à SaintPétersbourg dans son ancienne école Vaganova, rien n’était vraiment prévu pour les 20 ans de sa disparition. C’est incroyable !” rudolf noureev l’apatride s’est construit des maisons partout dans le monde – new York, Paris, La Turbie, Saint-Barth, les îles Li Galli… Là, il pouvait se lever d’un coup et dire : “Maintenant je vais aller promener mon dos. Il ne faut pas qu’il s’endorme ce dos, il faut qu’il me tienne.” au final, sa seule patrie était son corps.

PHOTOS VicTOr bOyTOn/aP/SiPa, PeDrO Simón

À LoNDreS eN 1962.

je visualise un point qui devient solide, et je monte par-dessus ce point pour faire la pose en l’air.” Cette ambition pour lui, pour son corps et pour la danse, il la transmet à bon nombre de danseurs. Particulièrement en retravaillant des ballets et en les faisant rentrer au répertoire de l’Opéra de Paris dont il prend la direction en 1983. S’il trouve que le début du ballet de Don Quichotte est un peu lent, il chorégraphie une entrée fougueuse pour magnifier le danseur lors de son entrée sur scène. aujourd’hui, de Don Quichotte à La Bayadère en passant par Raymonda, toutes ses chorégraphies sont des références. et le danseur homme est plus qu’un simple partenaire.


la vie 213

aVeC aLiCia aLoNSo, À Li gaLLi eN 1990.

La PiSCiNe taiLLÉe DaNS La roChe.


LA Vie 214

Back to Basics L’été n’échappe pas à la mode rétro. Les destinations en vogue dans les 60’s sont bel et bien dans l’air du temps. L’officieL revisite dix mythes. Pa r l a r é dac t i o n av ec Je a n-M ic he l de a l b e r t i , r a c hè le b e v i l ac qua , Ju l i e b ou kob z a , Nic ol a s d ’ e s t i e N N e d ’ o rv e s , d om i no l at t è s , k at i a Pe c N i k e t M au d v i da l Naqu e t


L’

éternité est une denrée rare. elle se niche dans des tableaux, au pied des monuments, derrière les mots d’un grand texte, entre les notes d’un concerto. Pourquoi l’on revient à Flaubert, à vinci, à shakespeare, à Mozart, aux aînés grecs, aux cathédrales ? Parce qu’ils sont hors du temps. tous ces classiques balisent notre culture, forgeant notre sensibilité. Mais ces œuvres ne seraient rien sans les lieux qui les ont vues naître. certaines destinations sont des éveilleurs, des accoucheurs. ainsi, que serait liszt sans le lac de côme ? Fitzgerald sans les Hamptons ? signac sans saint-tropez ? Heureusement, nul besoin d’être artiste pour comprendre la permanence d’un lieu. il suffit de voir au-delà des apparences ; il suffit d’écouter les pierres, la mer, les arbres, le vent. steiner disait : “Nous ne lisons pas les classiques, ce sont eux qui nous lisent.” il en est de même pour les lieux. ils prennent notre température, ils nous disent où nous en sommes, d’où nous venons, où nous allons. dis-moi où tu voyages, je te dirai qui tu es ; dis-moi où tu te sens heureux, je saurai ta définition du bonheur. Port américain, île caribéenne, mégapole latine, retraite alpestre, à chacun son classique. toutes ces destinations ont une vie parallèle, car elles transcendent leur légende et ses avatars. tant d’édens ont péri sous le clinquant et le béton. tant de paradis se sont dénaturés car ils n’ont pas eu la force d’âme de survivre à leur succès. Mais il reste des miracles qui ont su se renouveler, comme les religions s’adaptent aux nouveaux âges ; les idoles changent, les sanctuaires restent, immuables. ces endroits n’ont jamais oublié ce qu’ils furent, avant. leur éternité s’appelle la mémoire. ce n’est pas de la nostalgie,

que serait liszt sans le lac de côme ? Fitzgerald sans les hamptons ? mais une conscience aigüe de leur histoire. avant le mythe, il y a le lieu ; avant le lieu, il y a le site. le Pain de sucre, long island, l’oberland, les baléares, les cyclades sont autant de pages arrachées au grand livre du monde. lorsqu’on s’y trouve, on oublie les routes, les maisons, le bruit, les gens, le bon et le mauvais goût. on éprouve juste un sentiment d’évidence presque préhistorique, comme si l’on était le premier à parvenir ici. rappelez-vous chateaubriand arrivant à Niagara ! tel est le luxe absolu des destinations classiques : elles vous font croire que vous êtes élu. Élu d’un lieu, élu d’un pays, élu d’une histoire dont nous ne sommes que les phalènes. elles sont une pause dans le grouillement factice de nos vies frénétiques. ces endroits nous prennent par la main, nous chuchotent à l’oreille : “tais-toi, écoute et regarde.” c’est ici que tout a commencé ; c’est ici que tout finira, qui sait ? dans ces lieux souffle l’esprit, disait l’autre. l’esprit du temps qui passe, du temps qui s’arrête un instant, sur notre épaule, pour nous rappeler les sept lettres du mot p.a.r.a.d.i.s. Nicolas d’estienne d’orves


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saint-Barth Dans cette île flottant sur les eaux cristALLines des caraïbes, Luxe, calme et ViP s’invitent à tour de rôle. Pa r d om i no l at t è s

l’aventure d’hier Greta Garbo et robert Mitchum avides d’anonymat, le commandant cousteau curieux des trésors prétendument cachés par des pirates, david rockefeller et John kennedy désireux de tranquillité, tous se sont rendus à st-barth à l’initiative de rémy de Haenen. un aventurier un peu fou qui ouvrit la minuscule voie aérienne de l’île dans les années 1950 sachant à peine piloter lui-même. un prescripteur qui après avoir dépensé deux cents dollars pour un terrain dont personne ne voulait, y construisit le premier hôtel de l’île : l’eden rock. et y instigua la réputation de l’endroit : le gage d’y être tranquille, sans coups de coudes entendus ou regards gênants. dans un hôtel plus proche de la guesthouse que du palace se côtoyaient Johnny Weissmuller et l’aga kahn, salinger et louis Malle. Ni bars ni lieux de perdition mais des fêtes à l’hôtel où les résidents ne payaient que la chambre et le repas du soir. vingt ans et la construction d’un micro-aéroport plus tard, le tourisme se développe mais reste la quiétude. le danseur Noureev y acquit une villa dont la terrasse était assez longue pour que, tout en répétant ses pas, il ne quittât l’océan des yeux. et saint-barthélemy devint st-barth. le CoCon d’aujourd’hui roman abramovitch et ses balades sans gardes du corps, billy Joël qui y teste ses chansons, larry Gagosian qui vient s’y ressourcer, Jay z qui y emmène beyoncé, la fable saint-barth continue d’affoler les rumeurs. embouteillages de mini-Moke en plus, la faune y est toujours aussi avide de cette discrétion qui a tout de même un prix, cher, celui de la vie sur place. contrairement, à saint-tropez, plus tape à l’œil, on y cultive un genre d’entresoi démocratique : “viens chez moi si tu es l’ami d’un ami.” la tribu de Purple

Magazine s’y ressource après les défilés, Nadège Winter et alexandra Golovanoff y passent l’été hors saison, chaleureusement accueillies par laeticia Hallyday. tous y cultivent un mode de vie simple, loin des boutiques de luxe davantage présentes pour affrioler le tourisme. andré balazs, tycoon de l’hôtellerie américaine, s’y est cassé les dents avec son projet d’éco-hôtel sur la plage des salines. l’événement sportif de l’année, les voiles de st-barth, en avril, attire plus les regards que la déferlante de people en décembre. et la villa rock star de l’eden rock, pourvue d’un studio de musique, se targue d’accueillir plus d’artistes en résidence dans ses 1 600 m2 que de rockeurs capricieux. Carnet d’île l’hôtel: le sereno, décoré par christian liaigre, avec son élégante neutralité et des matières naturelles rarement utilisées ailleurs (www.lesereno.com). la villa à louer : l’ancien hôtel la banane était tellement prisé qu’il s’est transformé en maison à louer en intégralité (www. labanane.com). la plage : le matin à Gouverneur, la plus déserte, l’après-midi à salines, la plus préservée, ou à Flamaand, pour ses vagues. le soir, devant le Nikki beach si on aime se montrer et mêler musique et nature. le rythme : on court dès 7h, on s’immerge quand il fait trop chaud, et le soir on paddle, kite surfe, voire on fly-board (jet-ski en l’air). le resto : la Plage, tenue décontractée et mahi mahi grillé (www.tombeach.com), ou la table du toiny pour son poisson sucré (www.letoiny.com). le bar : en ville, le bar de l’oubli, musique pointue et foule discrète (tél. +59 05 90 27 70 06), ou l’eden rock, plus tape à l’œil (www.edenrockhotel.com).

Johnny Hallyday en 1967.

le must : regarder le soleil se coucher en buvant des cocktails sous les paillotes de shell beach, à Gustavia. le soir : chez Maya, le restaurant préféré d’alexandra Golovanoff (www.mayasstbarth.com) ou chez bonito, pour sa cuisine française d’inspiration sud-américaine et le coucher de soleil sur le port (www.ilovebonito.com). la fête : chez soi, chez des amis, au restaurant le bagatelle (tél. +59 05 90 27 51 51) mais surtout au ti saint-barth, l’unique boîte de nuit à fréquenter dès 22h car le lieu ferme à 2h. le secret : la promenade au bout de l’île, vers Grand Fond, par un chemin escarpé sur les falaises menant à des piscines naturelles cachées dans les rochers.


photos édouard pellicci

Voiliers et mégayachts mouillant au large de gustaVia, à saint-Barth.


LA Vie

Jacques charrier et Brigitte Bardot, en 1959.

photos dr

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saint-tropez Depuis les années 1950, ce petit Port méditerranéen accueille dans une fièVre démocratique toutes les stArs de l’été . Pa r k at i a Pe c N i k

village d’hier colette conte le champagne et les yachts en 1932 dans Prisons et Paradis. cocteau, Guitry, kessel, coco chanel, vian, Picasso, clark Gable hantent déjà le village prospère… Mais le tournage d’et dieu créa la femme fait de saint-tropez la cible de la jet-set. bb, habituée de la région, bondit pieds nus en minishort vichy et révolutionne le look des midinettes françaises. en 1958, la blondissime acquiert la Madrague, on la voit danser au Papagayo, prendre un verre à l’aube au Gorille. elle croise romy schneider ou sagan en Jaguar. dans les 80’s, brigitte conseillera à eddie barclay d’acheter sa “Maison du cap”, proche des plages de Pampelonne. les 650 m2 immaculés, greffés d’une centaine de haut-parleurs, reçoivent son clan : alain delon, Johnny Hallyday et les invités haletants de ses homériques “Nuits blanches”. À saint-tropez, tout est possible : Mick Jagger étudia auprès de l’abbé lucien baud pour son premier mariage en 1971, à l’église sainte-anne. tandis que Georges Pompidou et les fils Malraux s’amusaient la nuit à décrocher des draps pendant aux fenêtres du village… la jet-soCiety d’aujourdhui on ne pourrait trouver village où se côtoient de manière plus radieuse empire du bling et aristocratie du terroir. kate Moss bronze sur un yacht, rihanna fait du shopping en maillot de bain. Paris Hilton se fait doucher au champagne, tandis que

grands patrons d’industries et familles ancestrales se retranchent dans les villas cossues. chacun choisit son lifestyle, entre escapades en riva ou en Ferrari, promenades pittoresques, bains de soleil sur les plages privées ou concerts de r’n’b dans les clubs emplis de brindilles manucurées. les louboutin serties de strass croisent le fer avec les espadrilles des jeunes bcbG, les concours de mathusalems au Nikki beach résonnent avec les compétitions de pétanque place des lices… avec un tel tropisme, comment rester normal à st-tropez ? ce titre d’une bd signée beigbeder atteste de cette dichotomie existentielle. Carnet de ville l’hôtel : l’ermitage (ermitagehotel.fr), maison rétro redesignée par l’artiste andré. ou le Muse (www.muse-hotels.com), luxueuse propriété sise dans un parc paysagé proche des plages. le resto : le chef arnaud donckele brigue sa 3e étoile au Michelin pour la vague d’or (www.residencepinede.fr). optez pour le pot-au-feu de pigeon et homard ! la plage : munie de votre maillot eres et de votre mari en bermuda, goûtez le must du “beach chic” de l’incontournable plage des Jumeaux. Même s’il est de bon ton d’y accoster en bateau, la discrétion est de mise, contrairement à la plupart des plages de Pampelonne. la figure imposée : s’offrir un panier de paille tressée à la Jane birkin au marché le

matin, flâner sur le port pour s’inspirer des bateaux en vue d’un achat. attraper une part de pizza chez bruno (2, rue de l’Église) puis se montrer chez sénéquier pour suivre de très instructives discussions sur le stock market. le bar : le lounge-bar à champagnes dessiné par Jean-Michel Wilmotte de l’hôtel White 21, repris par lvMH, pour trinquer au krug en grignotant du pop-corn à la truffe blanche. le club : évitez les boîtes bling pour rallier les caves du roy, inusable trésor nocturne de l’hôtel byblos (www.byblos.com) qui résonne d’une joie bon enfant. le buzz : la réouverture de l’Hôtel de Paris (w w w.hoteldeparis-sainttropez.com), fermé durant 20 ans. son lounge-bar avec vue et sa piscine suspendue à fond transparent font jaser les rivieristes.


LA Vie 220

lac de côme Autour de l’onde trAnquiLLe fleurissent les citronniers, les ViLLAs princières et les fAntAsmes des milliardaires. Pa r r a c hè le b e v i l ac qua

la quiétude d’hier alangui au milieu des pré-alpes lombardes, en italie, le lac de côme, parsemé d’une vingtaine de ravissants petits villages sur ses 140 kilomètres de pourtour, est réputé pour sa discrétion, son calme et son élégance. la noblesse milanaise s’y est depuis longtemps installée. la famille canepa (des industriels dans la soie) détient la villa il balbiano, à ossuccio. la villa erba, elle, a appartenu au duc Giuseppe visconti dont le fils n’était autre que luchino. et la princesse ella Walker prit soin de la villa serbelloni, héritée de son mari, le prince alessandro della torre e tasso. la solitude, la mélancolie des paysages, les jardins d’agrumes, les rosiers, le jasmin ont inspiré bien des artistes. stendhal choisit la petite ville de Grianta comme lieu de naissance de Fabrice del dongo, verdi composa en partie la traviata à cadenabbia et liszt vécut à bellagio dans la villa Melzi. enfin, churchill s’installa pour peindre, à l’été 1945, dans le village de Moltrasio où fut tué, quelques mois auparavant, Mussolini. certains pensent que l’anglais voulait remettre la main sur des lettres compromettantes qu’il aurait envoyées, avant guerre, au duce…

dans un musée de Milan. comme lui, elton John, donna karan, ralph lauren ou calvin klein, on vient là avant tout pour se ressourcer. Mais depuis l’arrivée de Gianni versace en 1977 à la villa Fontanelle, le lac a quand même vu sa sacrosainte tranquillité un peu malmenée. en 2002, George clooney achète à la famille Heinz (le ketchup) la villa oleandra à laglio. le lac devient la destination honey moon de Jennifer lopez et tori spelling. tom cruise a essayé, en vain, de privatiser la villa d’este. c’est sur cette partie du lac, entre cernobbio et laglio, que les milliardaires tentent d’acheter. Mais peu y parviennent. les propriétés restent aux mains des familles italiennes et les habitants se sont assurés, depuis longtemps, contre les assauts immobiliers. sur le lac de côme, les rencontres se font dans des restaurants isolés autour d’un verre de domasino, de raviolis à la crème de taleggio ou d’asperges de rogaro.

la disCrétion d’aujourd’hui cet hiver, bob dylan y a passé quelques jours avant le vernissage de ses toiles

Carnet de rives l’hôtel : le tremezzo continue de s’inscrire dans la tradition des grands hôtels de la

fin du xixe siècle, installés dans des cadres idylliques où luxe, calme et discrétion étaient les mots d’ordre (www.grandhoteltremezzo.com). le resto : Navedona, le préféré de George clooney, installé dans un ancien moulin du xixe. ce magnifique lieu, d’une discrétion rare, est géré par la famille casartelli depuis plus de cent ans ; la quintessence de l’art de vivre italien (www.ristorantenavedano.it). le bar : le Harry’s bar à cernobio. après ou avant d’aller dîner au Gatto Nero, autre repaire de clooney et de ses amis Matt damon et Matt douglas, on s’installe au bord du lac pour prendre un verre (www.harrysbarcernobbio.it). la boutique : decio, à Menaggio, un écrin de raffinement géré par les decio depuis plus de cent ans, le meilleur de ce qui se fait en matière de linge de maison. À voir : la villa del balbianello, la plus belle demeure avec ses incroyables escaliers, jardins de fleurs et pelouses. c’est aussi ici que George lucas a filmé une partie de star Wars ii. le secret : il est ici bien gardé. r.b.


photos rue des archives, visual, dr

orson Welles et rita hayWorth en 1943.


LA Vie 222

salVador dali, en 1964.

le Film “more”a contriBué à placer iBiza sur la carte des destinations Jet-set.


iBiza L’îLe n’est pas grande, mais depuis longtemps on s’y PerD facilement. on y vit au jour le jour, surtout la nuit…

photos visual, rue des archives, dr

Pa r Ju l i e b ou kob z a

la déCadenCe d’hier À l’origine de la légende d’ibiza, More, le film mythique de barbet schroeder, sorti en 1969, dans lequel un jeune allemand découvre mille plaisirs illicites, avec pour bande-son atmosphérique les Pink Floyd. ce film devenu manifeste hippie a contribué à placer ibiza sur la carte des destinations jet-set. Puis on se souvient dans les années 1980 des fêtes mythiques au Pikes Hotel, des 40 ans de Freddy Mercury, du tournage du clip club tropicana du groupe Wham!… Plus tard, c’est l’ibiza de kate Moss qui vient rendre visite chaque été à Jade Jagger ou aux photographes stars Mert and Marcus, simplement vêtue de combinaisons bariolées et de minishorts en jean. kylie Minogue y passe aussi régulièrement, Naomi campbell et zidane sont propriétaires de fincas (maisons typiques de grand luxe). ibiza, ce sont des soirées qui commencèrent pendant longtemps à trois heures du matin au Pacha (et ses bouteilles aux prix records), qui finirent souvent le lendemain soir sur la terrasse du space à compter le nombre d’avions qui traversent le ciel, ou lors de pool parties décadentes. les plus belles villas se situent vers es cubells, face au rocher de vedra, en témoigne la sublime maison de Peter lindbergh dans les environs. bref, quarante ans plus tard, même si les routes nationales ont parfois remplacé les chemins de campagne, il est toujours aussi aisé de se

perdre à ibiza. la bohème d’aujourd’hui ibiza est une île bien plus mystérieuse qu’il n’y paraît. il est possible de n’y croiser que très peu de touristes, même en plein cœur du mois d’août si on connait les bonnes adresses, les criques secrètes et les restaurants confidentiels cachés derrière ses forêts de pins. tout d’abord, il faut savoir se mettre à l’heure espagnole : apprendre à déjeuner vers 16h et dîner quand on frôle les douze coups. il faut apprécier le fait que les Guetta aussi bien que Jade Jagger et elle MacPherson y possèdent des résidences secondaires. ibiza est un mélange violent entre bon et mauvais goût, entre vulgarité et élégance rare, il suffit d’aller déjeuner à cala d’Hort pour se croire en Grèce, ou de passer par san antonio pour se sentir à Munich. le coucher du soleil est un rituel à ne pas manquer, afin de célébrer le retour non négocié de la easy listening, et contempler le rocher magique de vedra des heures durant. ibiza est aussi une île de bohème, où l’on va au marché hippie chaque semaine et où l’on arbore plus de couleurs et de motifs qu’il ne convient. on a parfois tendance à oublier qu’on est en espagne, sauf au moment de passer à table, quand on déguste les piments verts frits, le jabugo à en perdre la tête, les tortillas bien épaisses. autre alternative : ibiza s’appréhende aussi bien en bateau, en

yacht si possible, comme valentino, afin de contempler cette île blanche à distance et de faire un tour sur l’îlot voisin de Formentera. Carnet d’île l’hôtel : l’incontournable institution ibizenca les terrasses, située dans une finca traditionnelle où les habitués se retrouvent tous les mardis soirs pour le couscous (www.lesterrasses.net). la plage : soit la sérénité avec la plage de cala d’Hort et son restaurant el carmen qui propose une des meilleures paellas de l’île, soit le tumulte et l’excitation à sa trinxa, véritable night club sur la plage où l’on peut observer pendant des heures des looks délirants. le bar: le km5. depuis plus de dix ans, cet immense bar en terrasse sur la route de san José demeure le repaire des noctambules avant de se rendre en club (www.km5lounge.com). la boîte : situé sur le port d’ibiza, le lio est le nouveau club-cabaret du groupe Pacha (www.lioibiza.com). le restaurant : la Paloma pour dîner dans le jardin, visiter la charmante boutique adjacente et déguster la délicieuse cuisine italienne bio (www.palomaibiza.com). le buzz : le retour tant attendu cet été des soirées délirantes de Manumission, le plus débauché des clubs.


LA Vie 224

Bali néo-hippies, surfeurs et familles se retrouvent ensemble dans cette indonésie aux accents de PArADis. Pa r d om i no l at t è s

la vague d’hier un paradis immaculé. voici ce qu’a vu bob koke, photographe américain et premier surfeur reconnu de l’île, délaissant les plages hawaïennes pour venir peindre et acclimater son long board au milieu des années 1930 à kuta. des vagues, il en a eu quasiment pour lui seul jusqu’aux années 1960 et l’arrivée des hippies, puis de comparses surfeurs alertés par la beauté des paysages. sans électricité, les cabanes de pêcheurs s’éclairaient au kérosène et se louaient une poignée de cents, laissant, malgré tout, les plages peuplées d’amateurs de nuits à la belle étoile, de soirées autour du feu et d’occasionnels champignons hallucinogènes. ouvert en 1970, l’aéroport international entraîne avec lui son lot de femmes et enfants de surfeurs et surtout un tourisme de masse attiré par un paradis resté malgré tout à bas prix.


photos édouard pellicci, visual, dr

le flow d’aujourd’hui Panthéon d’un tourisme à deux vitesses, partagé entre les guinguettes pour routards et les palaces luxuriants, bali assume parfaitement ses ambigüités. une destination accessible, finalement plus familiale que fêtarde, surtout depuis que la drogue y est devenue inaccessible. au touriste de choisir entre son massage à cinq dollars sur la plage ou son soin de luxe dans des spas d’hôtels. on y croise aussi bien sarah lavoine ou david Mallett en famille que kate Moss en goguette. chacun son caprice, puisqu’ils sont abordables. Pour preuve, l’histoire de cet habitué français qui s’est acheté trois perroquets, richie, Henriette et Maurice, qu’il fait garder par un butler à l’année dans des volières construites au milieu des rizières. lors de ses visites, les aras sont rapatriés vers sa villa, et le fier propriétaire les amène à la plage où l’on peut apercevoir richie endormi, le bec enfoui dans la poche du maillot de son maître. Carnet d’île l’hôtel : le Four seasons de sayan (www. fourseasons.com), s’il n’est pas nouveau, reste un spot incontournable avec sa vue imprenable sur la jungle. Moins cher, le tjampuhan (www.hoteltjampuhan.com) est une fantastique alternative ne serait-ce que pour ses piscines taillées dans la roche. la villa à louer : la beach house de l’hôtel legian. impossible de savoir où finit la piscine et où commence la mer. la plage : le matin, les plages d’amed pour observer le retour des bateaux de pêche ou un jogging sur la plage de seminyak. le

soir, s’installer sous les parasols colorés de la Plancha sur la plage de legian (tél. +62 878 6141 6310). le rythme : on peut choisir entre des journées de plage interrompues par des massages ou des virées plus sportives. la balade à cheval le long des rizières de canggu qui s’achève par un galop le long d’echo beach est époustouflante (www.balihorseriding.com). le resto : le déjeuner au ku de ta (www. kudeta.net) si l’on aime déjeuner en écoutant de la musique électro, à alterner avec le Potato Head beach club et sa façade en volets balinais multicolores (www.ptthead.com). le bar : le rock bar de l’ayana resort (www.ayanaresort.com) qui, comme son nom l’indique, est perché sur un rocher à 14 mètres au-dessus de l’océan indien. la cabine du dJ y est taillée dans la roche. le soir : pour de la cuisine traditionnelle balinaise, il faut absolument aller au bumbu bali (www.balifoods.com), voire y prendre des cours de cuisine. la fête : au cocoon bar (cocoon-beach. com), mais l’après-midi en sirotant des cocktails dans la piscine. le secret : on raconte qu’il est possible de boire dans les fermes de café locales un “café civette”, c’est-à-dire un café fait à partir de graines mangées et digérées par la civette hermaphrodite (qui ressemble à un raton laveur) et qui peut atteindre les 800 € le kilo… le buzz : oubliez tout ce que vous pensez savoir du tea time et allez prendre un thé au seniman coffee House (www.senimancoffee.com).


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rio de Janeiro La grande DAme du Brésil attire depuis toujours les folies festiVes et les énergies créatives du monde entier. Pa r Je a n- M ic he l de a l b e r t i

le bling d’hier le copacabana Palace fête cette années ses 90 ans. il a fabriqué le rio des années 1920 et plus, du premier bal de Mistinguett en 1923 aux séjours de rita Hayworth. À l’époque, l’hôtel est le symbole à lui tout seul du brésil jouant ses premières gammes mondialisées. Hollywood y marie pour la première fois Ginger rogers et Fred astaire pour le film Flying down to rio, de Thorton Freeland. les cabarets de lapa exportaient le Paris des années 1930, le corbusier et Josephine baker se rencontrèrent en rentrant en France à bord du lutétia. Plus tard, le vol Paris/rio en concorde forge d’autres mythes, celui du Paris flamboyant des années 1970 et de ses stars delon, darc, dalida… venant religieusement fêter le carnaval… le boom d’aujourd’hui Mario testino devenu le temps d’un livre Mario de Janeiro, Madonna sans Jesus au Fasano, vincent cassel à la suite, trois mythes contemporains parmi les centaines dessinent l’actuel rio. la mégapole de la jungle et des plages se prépare au Mondial 2014, aux jeux olympiques 2016. on a aimé raconter que tout se passait dorénavant à são Paulo, la capitale financière à 45 minutes d’avion. rio l’intellectuelle, rio la sensuelle est un prolongement de são Paulo et ne s’est jamais assoupie, sa beauté transfigurée par les flux créatifs actuels donne le ton en


rita hayWorth

photos agence 12, visual, dr

amérique du sud et au-delà. on y vient peut-être moins pour le carnaval engoncé dans un sambadrome de béton que pour palper un futur possible, celui d’un continent latin en plein boom, d’une ville qui se transforme, de quartiers comme centro qui renaissent, d’une folie créative sans tabous qui peut évoquer le New York ou le Paris des années 1980. Ne pas regarder que la plage, l’océan glacé et la volupté d’ipanema. À quelques mètres des bikinis, on se laisse porter par les artistes devenus pour certains la nouvelle donne d’art basel Miami, par la musique de bebel Gilberto ou de Marisa Montes, ou par les fêtes d’alice dellal, la british princesse carioca. Carnet de ville l’hôtel : le Fasano, le palace décoré par un Philippe starck plus sage qu’à los angeles. aimant à stars de passage qui n’hésitent pas à faire fermer la moitié d’ipanema lors de leurs séjours (www.fasano.com.br). le refuge secret : la suite, 9 chambres dans une des plus spectaculaires villas du brésil, vue époustouflante et le tout-rio, reçu par

François-Xavier dussol pour des verres le dimanche au bord de la piscine (www. lasuiterio.com). la villa hype : casa Mosquito, une demeure datant des années 1950 sur les hauteurs d’ipanema, que benjamin cano a transformée en maison d’hôtes très glamour. d’autres projets à suivre… vbvv(www.casamosquito.com). la plage : à rio, il faut choisir son poste d’observation. le Posto 12 à leblon est la plage du moment : gays, hétéros, sportifs et socialites sans body guards s’y croisent, on se baigne peu, on discute beaucoup. Plus chic, itaipu : le mieux est d’y aller en bateau entre amis, avec grillades et rhum, loin de la foule. le restaurant : apravizel, une table sur la colline de santa teresa, une institution un poil touristique mais il serait dommage de se priver du cadre et de la cuisine, et des quelques petits singes de passage… (www. apravizel.com.br). le bar : aqueloo, au Fort de copacabana, un des rares bars de plage très mode, excellente musique (www.aqueloo.com.br).


LA Vie 228

mykonos c’est l’île des cycLADes qui réconcilie les Anciens et les Branchés, les églises, les BArs et les drag-queens. les fresques d’hier c’est sa minuscule voisine qui a attiré les premiers voyageurs à Mykonos, comme sartre et beauvoir dans les années 1930. Mais on ne faisait alors qu’y passer : à bord d’un caïque de pêche, direction délos, l’île d’apollon, entièrement dédiée à l’archéologie (estampillée patrimoine de l’humanité aujourd’hui). c’est ainsi que dans les années 1950, des artistes découvrent le charme incomparable de Mykonos. ils prennent le temps de poser leur chevalet et saisissent la lumière hypnotisante, le vent enivrant, la plasticité épurée de l’île. la jet-set et les hippies leur emboîtent le pas dès les années 1960. romain Gary et Jean seberg y ont alors leur cabane de pêcheurs. l’île se remplit de paparazzi venus photographier les frasques d’onassis et de Jackie kennedy. les plages s’organisent. Paradise, super Paradise deviennent des repaires hautement tendance, et très gay friendly… dolce & Gabanna, armani et notre JeanPaul Gaultier national s’y donnent rendezvous chaque été. la force de l’île est d’avoir su évoluer en destination branchée en se couvrant d’hôtels design et de lieux raffinés. les frasques d’aujourd’hui Festive, chic et excentrique… la plus

glamour des cyclades brille depuis un demi-siècle au firmament. l’an dernier, John travolta, robert de Niro ou encore le top modèle bar refaeli y sont passés. la lumière et le vent de liberté qui souffle sur ses fêtes envoûtent tous ceux qui y ont goûté. Mykonos, c’est d’abord un village pittoresque et trendy. dans le labyrinthe de ses ruelles blanches, s’égrènent boutiques de mode, bars branchés, restaurants raffinés et églises immaculées. on y croise aussi bien Pétros, le pélican à la démarche chaloupée, qu’une bande de drag-queens se dirigeant vers l’un des spots sulfureux de l’île. le jour, on récupère en se délassant sur l’une de ses nombreuses plages de sable blond, rythmées par les décibels. un cocktail à la main, on regarde scintiller la mer cristalline en compagnie des beautiful people. le soir, on s’attarde dans la capitale en quête du plus beau coucher de soleil et de quelques saveurs typiques. les nuits sont longues… de before en after, on se déhanche sur les dance floors sous les étoiles : d’immense boîtes de nuit à ciel ouvert accueillent les meilleurs dJ du monde entier. Carnet d’île l’hôtel : le mythique Theoxenia où descendaient en leur temps onassis et Jackie

kennedy. après avoir fermé des années, il a été redessiné par le roi du design grec, angelos anguelopoulos. on aime sa situation derrière les moulins, en bord de mer avec un grand jardin. Prendre une chambre avec vue (www.mykonostheoxenia.com). la plage : Psarou et son fameux bar-restaurant de plage, le Nammos (www.nammos. gr), rendez-vous des starlettes et de la jet-set. sable doré, eau cristalline, confortables transats et armée de beach boys beaux comme des dieux grecs pour vous servir. au bout du ponton en bois mouille un riva pour vous emmener explorer la côte échancrée de l’île. le bar : caprice, au cœur de la petite venise, blanc et bleu comme il se doit, est léché par les embruns. on y prend un cocktail avant d’écumer les nuits chaudes de l’île (www. caprice.gr). le resto : Matsuhisa, le plus sophistiqué, dans l’hôtel belvédère, pour sa cuisine fusion mâtinée de tradition japonaise (www.belvederehotel.com). le meilleur resto grec est le bill & coo Gourmet, dans l’hôtel éponyme, du jeune et talentueux chef athinagoras kostakos (www.bill-coo-hotel.com). les meilleurs cocktails : au belvédère bar, l’adresse la plus chic et sophistiquée de l’île, en balcon sur le port (www.belvederehotel. com/mykonos-town-bar.php).

photos laurent FaBre, visual, agence 12, dr

Pa r M au d v i da l Naqu e t


maria callas et aristote onassis, en 1959.

les nuits sont longues… de BeFore en aFter, on se déhanche sur les dance Floors sous les étoiles


LA Vie 230

gstaad c’est au cœur des Alpes suisses que ce village a éclos, et avec lui les chALets, hôtels et boutiques de Luxe pour people paisibles . Pa r c h r i s t i a n-l u c Pa r i s o N t

le palaCe d’hier tout a commencé il y a juste un siècle avec la construction du Gstaad Palace, cet hôtel digne des châteaux de louis ii de bavière, pour accueillir les familles des élèves du très chic collège du rosey. la suite est logique. villégiature dans les hôtels 5 étoiles, chalets de rêve plantés dans la nature somptueuse…aujourd’hui, les appartements de la résidence du Gstaad Palace atteignent des prix au mètre carré proches de ceux de south kensington. tout en gardant son allure de village suisse traditionnel (on vous assure qu’il y a toujours autant de vaches que d’habitants) Gstaad a petit à petit transformé ses rues en annexes de l’avenue Montaigne. il fallait bien que les stars amoureuses de la station ne se sentent pas complètement dépaysées ! Julie andrews et blake edwards, audrey Hepburn, roger Moore et liz taylor


deviendront rapidement des résidents réguliers. c’est même la fille de la star, lisa todd-tivey, qui a sculpté rosie, la petite vache en bronze trônant devant la fontaine depuis quelques années.

photos visual, dr

le refuge d’aujourd’hui Pour faire bref, on dira que Gstaad est l’exact contraire de saint-tropez. après s’être montrés à la voile rouge ou sur la place des lices, les people fatigués viennent se refaire une santé au bon air de l’oberland bernois. Même Paris Hilton qui ne quitte son chalet que pour quelques coupes de champagne au Greengo, la boîte du Gstaad Palace. la suisse reste plus que jamais une valeur refuge, et Gstaad, hiver comme été, protège l’incognito de ses hôtes célèbres. on ne vient pas à Gstaad pour se faire voir, mais pour profiter de l’atmosphère d’élégance et de discrétion d’un des derniers refuges pour beautiful people. “les gens vivent dans leurs chalets et s’y reçoivent”, explique Gottfriel von siebental, l’historien local et ami de Julie andrews. en hiver, clotilde courau et emmanuel-Philibert de savoie croisent sur les pistes de l’eggli Pipa Middelton, elle Macpherson et Noami campbell. et l’été, keanu reeves ne manque jamais d’assister à la Hublot Polo Gold cup ou au Festival Menuhin, coude à coude avec bernie ecclestone (propriétaire de l’hôtel olden) ou Carnet de ville l’hôtel : le Gstaad Palace, le spot idéal pour toiser la vallée. quelques junior suites ont subi un lifting bienvenu. déco allégée et salles de bains avec vue sur le glacier. le top, c’est le Penthouse panoramique avec sauna aérien dans la tour (www.palace.ch). la piste : en été, le saanenland est le paradis des randonneurs. les sentiers sont bien balisés, entretenus et sans risque. Pour une balade d’une journée, on monte en télécabine au Höhi Wispile et l’on revient vers Gstaad par une route de crêtes

panoramique. en hiver, pour skier dans les sapins, on va à schönried et l’on s’offre des descentes vertigineuses du côté du Hornberg et du saanerslochgrat. le bar : le Pinte bar, au olden, où roger Moore venait boire son dry Martini (www.hotelolden.ch). le restaurant : on quitte Gstaad pour s’attabler chez tchou, à rougemont. le comptoir d’en Haut, de Patrick tschudin, ose associer cuisine régionale et plats fusion (tél. 026/ 925 01 45). le thé : chez charly, la pâtisserie en face de la patinoire. Pour voir et être vu (tél. 33 744 1544). l’attitude : faire quelques longueurs dans la piscine extérieure (chauffée) du Palace l’été. elle mesure 50 m quand même… Heïdi style : passer la nuit à la Walig Hut, ce chalet cosy du xviiie siècle posé à 1 700 m d’altitude au-dessus de Gstaad (www.palace.ch/rooms-suites/walig-hut). la fête : au Greengo, la boîte du Palace. c.-l.P. ernesto bertarelli. Même si le yacht qu’il vient d’acheter à sa femme, l’ex-miss uk kirsty roper, est ancré aux caraïbes, le milliardaire est toujours membre du… Yacht club de Gstaad.


LA Vie 232

porto cervo c’est là que les riches héritières jouent les bergères trenDy les jours de marché. Du hippie chic, à l’italienne. Pa r r a c hè le b e v i l ac qua

le ChiC d’aujourd’hui depuis dix ans, la destination voit défiler Madonna, le joueur de foot totti, le fondateur de diesel renzo rosso, Jay z et beyoncé. l’an dernier, l’émir du qatar a même racheté l’hôtel mythique cala di volpe, ainsi que le club de golf Pevero. Mais si Porto cervo fait des incartades à sa bonne réputation, le mythe n’a pas dit son dernier mot. après une décennie de fastes et d’excès, Flavio briatore a dû fermer son club le billionnaire, lieu phare de l’italie bling à dix mille lieues de

cette costa smeralda chic incarnée par les estivants fidèles depuis quarante ans. d’année en année, ces familles de l’italie du Nord, d’autriche ou de suisse, sont toujours au rendez-vous, cultivant une discrétion sans faille. le dernier chic est de retaper une vieille bergerie dans le maquis. on montre peu le bout de son nez ou alors c’est, à l’image du clan Missoni, en robe longue avec panier de légumes au bras, le jeudi matin au marché de san Pantaleo. Carnet d’île l’hôtel : le Petra segreta, près de san Pantaleo, tenu par une architecte romaine et son mari cuisinier, qui ont tout plaqué pour réaliser leur rêve (www.petrasegretaresort. com). Plus simple mais sur l’eau, le rafael café a ouvert dans l’ancienne maison de rafael, pilier de la nuit dans les années 1970 (www.rafaelcafe.it). le resto : le rosemary, perché sur une colline, à liscia di vacca, pleine vue sur la mer. Géré depuis 40 ans par susan, amie de l’aga khan. sans chichis ni paillettes, menu anglo-indiano-gallurese. le spot : à san Pantaleo, le bar typiquement sarde, au rendez-vous des amis, pour l’apéro après le marché. la plage : tartarughino, parmi les plus belles de la costa smeralda avec son restaurantpaillotte installé depuis les 70’s. ou la cala razza di Giunco pour un coucher de soleil au mojito. et bien sûr la sublime spiaggia ira, du nom de la princesse ira von Furstenberg.

Pattie Boyd, george harrison et ringo starr, en 1967.

la boutique : esmeralda bazar, un souk très ordonné, parsemé de grands miroirs, de fauteuils en osier, d’objets en bois clair, où emilio Pucci côtoie des caftans en lin brodé (www.esmeraldabazar.com). À san Pantaleo, la boutique de la franco-sarde Foresta G, pour ses robes en voile de coton, ses serviettes de plage et ses accessoires bien choisis (www.foresta-g.com).

photos rue des archives, visual, dr

le glamour d’hier Porto cervo fut la destination de ceux qui incarnèrent le glamour italien des années 1960. le prince karim aga khan iv tomba amoureux de cette partie sauvage et pauvre du nord de la sardaigne et décida d’en faire la destination de la jet-set. Porto cervo naît en 1962 : tout est construit dans le style de la région, du village aux hôtels et villas en passant par les boutiques et la marina. très vite, le monde du cinéma, de la musique, de la mode et les têtes couronnées s’y retrouvent : le prince rainier et Grace de Monaco, brigitte bardot, catherine deneuve ou sean connery. en 1968, suite à une dispute avec Paul Mccartney, ringo starr plante les beatles en plein enregistrement de l’album blanc. avec sa femme Maureen, il prend le premier vol pour olbia et s’installe chez Peter sellers. c’est ici qu’il eut l’idée du morceau octopus’s Garden…


Les vagues de l’Atlantique nord déferlent, les LégenDes passent, montauk demeure. un moteL, un lobster roll, un surf… un rêve américain. Pa r Ju l i e b ou kob z a

photos rue des archives, visual, dr

le bon air d’hier le mythe de Montauk doit remonter à 1972, année où andy Warhol y acquit une maison sur l’eau qu’il laissa très vite aux soins de son ami Paul Morrissey car sa perruque s’y envolait trop facilement avec l’air marin. c’est dans ce village que les stones choisirent de se reposer après leur tournée américaine en 1975, en témoigne la chanson Memory Motel. la légende de Montauk, c’est aussi Peter beard qui y emmène ses nombreuses conquêtes dont lee radziwill. le peintre Julian schnabel y installe son atelier, bruce Weber y promène ses labradors et croise, en voisins, Gwyneth Palthrow et ralph lauren. Montauk fut aussi le cadre du célèbre documentaire Grey Gardens et du film de Michel Gondry eternal sunshine of the spotless Mind. certains reprochent à ce lieu d’être devenu un repaire de hipsters mais personne n’ignore que la gentrification a ses limites. il suffit de déguster un sandwich au homard sur le port pour oublier tous les barbus tatoués qui vous entourent. la bonne vibe d’aujourd’hui Montauk, c’est le dernier village des Hamptons qui conserve un brin d’authenticité, car il se situe sur la pointe de long island et abrite une population en grande partie composée de surfers. Mais après le coup d’envoi de la saison, fin mai, des hordes de New-Yorkais, ne sachant pas toujours surfer, se précipitent

dans cet ancien village de pêcheurs. les journées à Montauk commencent tôt par un tour sur la plage de ditch Plain. vous croiserez peut-être Paul simon ou rufus Wainwright. Même au plus fort de la saison, il est possible de se balader sur des kilomètres de plage presque déserts. si vous n’avez pas le privilège d’être invité dans une résidence secondaire, deux options : le classique motel, ou le boutique hôtel tout juste implanté. Carnet de plage l’hôtel : east deck, le motel le plus zen qui soit, dominant la plage de ditch Plain (www.eastdeckmotel.com). le café : pas de bar ni de vie nocturne à Montauk, donc plutôt Naturally Good Foods & café pour des breakfasts hyper sains en ville. (www.naturallygoodfoodsandcafe.com). le resto : The Harvest est le restaurant classique de Montauk où l’on partage d’immenses plateaux de fruits de mer en contemplant le coucher de soleil sur la mer (www.harvestfortpond.com). la plage : ditch Plain, le repaire des surfers, où l’on peut même se restaurer toute la journée sur le délicieux stand de ditch Witch. lobster roll : clam bar est l’endroit où déguster cette spécialité locale (www. clambaronline.com). la boutique : Gansett lane est la meilleure boutique du coin pour décorer sa maison (www.gansettlane.com).





L A NUIT ESCALES FESTIVES de NEW YORK à LONDRES en passant par MONACO et BEYROUTH où l’on inaugurait la Metropolitan Art Society. PAR HÉLÈNE NATTER ET F.A.D.

TILDA SWINTON, AU DÎNER GUCCI POUR L’INAUGURATION DE L’EXPO BOWIE À LONDRES.

PHOTOS DR

À NEW YORK, KARLIE KLOSS, TONI GARRN, CONSTANCE JABLONSKI ET HILARY RHODA EN KARL LAGERFELD, AU LANCEMENT MELISSA X KARL LAGERFELD.

“J’ESPÈRE VIVRE ASSEZ LONGTEMPS POUR VOYAGER DANS L’ESPACE, ET PEUT-ÊTRE MÊME RENCONTRER UN EXTRATERRESTRE !” KARLIE KLOSS

KARL LAGERFELD ET RITA ORA, HABILLÉE PAR LE COUTURIER, AU BAL DE LA ROSE À MONACO.


LA NUIT

238

à l’inauguration de la METROPOLITAN ART SOCIETY Tout ce que le Liban et BEYROUTH comptent d’artistes, architectes, galeristes, créateurs, socialites, était présent à l’inauguration de la METROPOLITAN ART SOCIETY. Les invités de Tony Salamé et MASSIMO DE CARLO, curateur de la première exposition de cette “galerie des galeries”, circulaient fascinés entre les œuvres de John Armleder, Christian Holstad, Thomas Houseago, Yan Pei-Ming, Rob Pruitt, Piotr Uklanski et Kaari Upson. Fontaine de champagne, dîner en plein air servi par La Posta dans les jardins de la demeure HISTORIQUE qui accueille la MAS, ambiance 80’s taillée sur-mesure aux platines par Médéa Azouri, résolument l’une des soirées les plus brillantes de la saison. PA R F. A . D. P H O T O G R A P H I E G ior g io - G u y TA R R A F



LA NUIT 240

BACKSTAGE DU Défilé CHlOé.

rOBErTO CAVAlli

oiseaux de nuit NOCEBLANCHE Fourreau, robe de cérémonie ou ensemble néo-monacal déroulent leur chic innocence.

Joy K A DD OU R A , Ju l i e L E V Y

JENNifEr lAWrENCE EN CHriSTiAN DiOr.

JiMMY CHOO


ADrESSES 241

A

6:05 at Dépêche MoDe +961 1 97 41 99 AESOP eN VeNte GINette, +961 70 57 50 77 AGENT PROVOCATEUR eN VeNte à l’aBc DBayeh, +961 4 41 60 00 ext.3016 AïzONE +961 1 99 11 11 ext.583 ALEXANDER McQUEEN +961 99 92 44 ALEXANDER WANG eN VeNte chez pluM, +961 1 97 65 65 AMERICAN VINTAGE eN VeNte chez Depêche MoDe, +961 1 97 06 57 AURÉLIE BIDERMANN eN VeNte chez SylVIe SalIBa, +961 1 33 07 01

B

BALENCIAGA +961 1 99 11 11 ext.570 BALMAIN +961 98 65 02 BARBARA BUI +961 1 98 36 69 BOBBI BROWN eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.105 BOTTEGA VENETA +961 1 99 11 11 ext.565 BOUCHERON +961 1 99 95 90 BREGUET eN VeNte chez ataMIaN, +961 1 25 21 03 BURBERRY eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.455 BURBERRY BEAUTÉ eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.105 BVLGARI +961 1 99 91 59

C

CADRANS +961 1 97 53 33 CAROLINA HERRERA +961 1 97 36 98 CARTIER +961 1 97 26 00 CARVEN eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.130 CÉLINE + 961 1 99 11 11 ext.250 CHANEL +961 1 99 91 29 CHANEL BEAUTÉ eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.105 CHAUMET eN VeNte chez caDraNS, +961 1 97 53 33 CHLOÉ +961 1 99 11 11 ext.580 CHOPARD eN VeNte chez caDraNS, +961 1 97 53 53 CHRISTIAN LOUBOUTIN +961 1 97 06 25 CLARINS eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.105 CLAUDIE PIERLOT eN VeNte à l’aBc, +961 1 21 28 88 CLINIQUE eN VeNte à l’aBc DepartMeNt Store, +961 1 21 28 88 COMME DES GARÇONS eN VeNte chez IF, +961 1 97 01 77

D

DÉPÊCHE MODE +961 1 97 06 57 DEREK LAM eN VeNte chez pluM, +961 1 97 65 65 DIANE VON FUSTENBERG eN VeNte chez aÏShtI +961 1 99 11 11 ext.130 DIESEL +961 1 99 11 11 ext.450 DINA JSR +961 1 99 31 31 DINH VAN eN VeNte chez SylVIe SalIBa, +961 1 33 05 00 DIOR +961 1 99 11 11 ext.592 DIOR BEAUTÉ eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.105 DIOR JOAILLERIE eN VeNte chez caDraNS, +961 1 97 53 33 DIPTYQUE eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.105 DOLCE & GABBANA +961 1 99 11 11 ext.555 DRIES VAN NOTEN eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.130 DSQUARED2 eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.130

E, F

ELIE SAAB +961 1 98 19 82 ELIzABETH ARDEN eN VeNte à l’aBc, +961 1 21 28 88 EMILIO PUCCI +961 1 99 11 11 ext.579 EMPORIO ARMANI +961 1 98 90 40 ESTEE LAUDER BEAUTÉ eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.105 ETRO +961 1 99 11 11 ext 590 ETRO PARFUMS +961 1 99 11 11 ext 590 FAÇONNABLE +961 1 99 11 11 ext.525 FENDI +961 1 99 11 11 ext 550

G

GIAMBATTISTA VALLI eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.130 GIANVITTO ROSSI eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.110 GUCCI +961 1 99 11 11 ext.200 GUERLAIN eN VeNte a l’aBc +961 1 97 56 33

H, I, J

HARRY WINSTON +961 1 25 66 55 HELMUT LANG eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.140 HERMÈS +961 1 99 97 10 HUBLOT +961 1 99 98 91 ISABEL MARANT +961 1 98 65 03 IWC SCHAFFHAUSEN +961 1 25 21 03 ext: 212 JEAGER LE COULTRE eN VeNte chez caDraNS, +961 1 97 53 33 JEAN-PAUL GAULTIER eN VeNte chez rIVe DroIte, +961 1 97 65 00 JIL SANDER eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.130 JIMMY CHOO +961 1 99 11 11 ext.595

K, l

KENzO +961 1 99 99 07 KERASTASE eN VeNte chez ÏDay Spa, +961 1 99 57 57 KITSCH +961 1 57 50 75 LA MER eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.105 LANCÔME eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.105 LANVIN +961 1 98 65 01 LE SILLA eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.105 LEONOR GREYL eN VeNte chez DerMapro +961 1 97 55 44 LOUIS VUITTON +961 1 96 68 10

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MAISON MARTIN MARGIELA eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.120 MAJE +961 1 99 05 14 MARC BY MARC JACOBS +961 1 99 11 11 ext.148 MARC JACOBS +961 1 99 11 11 ext. 148 MARNI +961 1 99 11 11 ext.569 MICHAEL KORS eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.130 MISSONI +961 98 16 61 MIU MIU eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.130 MONCLER eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.120 MOSCHINO eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.130

N, o,p

NANCY GONzALEz eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.105 NEW BALANCE eN VeNte chez aIzoNe, +961 1 99 11 11 ext.140 NICHOLAS KIRKWOOD eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 11 ext.110 OSCAR DE LA RENTA eN VeNte chez pluM, +961 1 97 65 65 PATRIzIA PEPE +961 1 99 98 23 PAUL&JOE eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.130 PHILLIP LIM eN VeNte chez pluM, +961 1 97 65 65 PIAGET eN VeNte chez caDraNS, +961 1 97 53 33 PIERRE HARDY eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.110 POMELLATO +961 1 99 95 80 PRADA eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.130

q,r,S

RAY BAN eN VeNte chez l’optIque, +961 1 89 93 51 REPETTO eN VeNte chez pluM 01 97 65 65 REPOSSI eN VeNte chez SylVIe SalIBa, +961 1 33 05 00 RICHARD MILLE eN VeNte chez caDraNS, +961 1 975 333 ROBERTO CAVALLI +961 1 99 11 11 ext.115 SAINT LAURENT +961 1 99 11 11 ext.562 SALVATORE FERRAGAMO +961 1 97 61 37 SERGIO ROSSI +961 1 99 98 77 SEVEN FOR ALL MANKIND +961 1 99 11 11 ext.560 STELLA McCARTNEY +961 1 99 11 11 ext.575

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TABBAH +961 1 44 40 14 TARA JARMON +961 1 21 28 88 THE KOOPLES +961 1 99 11 11 ext.535 TIFFANY & CO +961 1 99 91 55 TOM FORD Beauté eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.105 TORY BURCH +961 1 99 11 11 ext.574 VALENTINO +961 1 99 11 11 ext.130 VAN CLEEF & ARPELS eN VeNte chez caDraNS, +961 1 97 53 33 VERNHIER eN VeNte chez SylVIe SalIBa, +961 1 33 05 00 VICTORIA BECKHAM eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.130

W, x,Y, Z

YVES SAINT LAURENT BEAUTÉ eN VeNte chez aÏShtI, +961 1 99 11 11 ext.105 zADIG ET VOLTAIRE +961 1 97 28 16 zEGNA +961 1 99 11 11 ext.222


HOROSCOPE 242

l’offiCIEL juillet 2013 PA R C h r y s t è le de s s oy

cancer

22 jUin – 22 jUiLLet

Forme : une bonne humeur entraîne un regain d’énergie. Il est temps de sortir de votre cocon. Amour : les amis jouent un rôle important dans votre vie affective en ce moment. Déplacements et sorties favorisent les rencontres. Vie sociale : des opportunités de travail se présentent pour celles qui sont encore gardiennes de leur foyer. Mon conseil : changez vos habitudes de femme casanière…

balance 24 SePtembre – 23 octobre

Forme : le ciel vous incite à faire peau neuve… Amour : Vénus vous invite à manier l’art de la séduction mieux que jamais. Ainsi, vous multipliez les chances d’accrocher l’âme sœur… Vie sociale : le désir de vous réaliser vous anime, votre potentiel dans le domaine de l’esthétique et de l’art ne fait plus l’ombre d’un doute… Mon conseil : l’heure est à l’innovation. Consciente de vos nombreux atouts, jetez-vous à l’eau !

capricorne 22 décembre – 20 janvier

Forme : des planètes amies vous confortent dans une ambiance propice à votre épanouissement… Amour : Vénus vous redonne de l’assurance, vous qui doutez toujours de vous et autant des autres… Vie sociale : une bonne configuration astrale renforce votre sens des affaires et votre flair. De nouveaux contacts satisfont vos ambitions d’élévation sociale. Mon conseil : songez à cimenter vos projets.

bélier

21 marS – 20 avriL

Forme : vous êtes de la race des battantes et vous avez le vent en poupe ! Amour : plus réfléchie, vous privilégiez les relations durables aux coups de cœur sans lendemain. Un homme mûr et protecteur pourrait bien devenir l’heureux élu de votre cœur. Vie sociale : l’heure est venue de laisser vos talents s’exprimer, les astres vous donnent le feu vert. Mon conseil : faites confiance à votre instinct !

lion

23 jUiLLet – 23 aoÛt

Forme : des astres un peu ennemis vous plongent dans le tumulte, mais votre rage de vivre est une alliée de taille. Amour : vous êtes en proie à des remises en question, Vénus fait naître un climat de légères complications affectives… Vie sociale : quelques malentendus, voire un conflit avec un partenaire, ne vous échapperont pas… Mon conseil : accrochez-vous à votre atout majeur, le mépris de la médiocrité.

scorpion 24 octobre – 22 novembre

Forme : votre ciel vous rend amatrice de sensations fortes. Amour : extrémiste dans vos jugements et vos états d’âme, vous passez du rire aux larmes. Avec votre partenaire, vous risquez de ne plus mener la danse… Vie sociale : un climat de tensions en tout genre. Faites un grand break ! Un dolce farniente au soleil est vivement recommandé. Mon conseil : ne soyez pas si destructrice, maîtrisez-vous !

verseau

21 janvier – 19 février

Forme : tous les espoirs sont permis cet été, malgré quelques ombres au tableau. Amour : des fausses notes compromettent l’harmonie. Une simple divergence de vue et vous remettez tout en question. Vie sociale : votre frénésie d’entreprises nouvelles accuse une baisse de régime. Soyez plus sélective dans vos relations ! Mon conseil : utilisez votre méfiance à bon escient, sachez faire la distinction entre les êtres.

taureau 21 avriL – 21 mai

Forme : les astres vous donnent des ailes, vous êtes prête pour un été de rêve… Amour : voici venue l’heure des grands choix, fougueuse et sûre de vous, vos appétits en tout genre sont décuplés. Vie sociale : grandes décisions à l’horizon et surtout l’amorce de vrais changements. Votre punch est au top malgré quelques déboires sur le plan matériel. Mon conseil : mettez tous vos sens en éveil.

vierge

24 aoÛt – 23 SePtembre

Forme : votre énergie est en hausse, vous avez de quoi abattre des montagnes. Amour : les astres vous aident à vous débarrasser de votre timidité. Avec Vénus complice, vous êtes animée par des envies de conquêtes ! Vie sociale : Mercure vous ouvre des portes et fait reconnaître vos mérites ; entreprenante et audacieuse, vous prenez en main votre destin. Mon conseil : sortez de l’ombre, imposez-vous !

sagittaire 23 novembre – 21 décembre

Forme : votre enthousiasme débordant est votre meilleur compagnon de l’été ! Amour : Vénus vous recommande de solidifier les liens nés d’une rencontre récente dont vous ne soupçonnez pas encore l’importance… Vie sociale : prenez garde au surmenage et évitez les contestations au travail. Lâchez prise et profitez-en pour larguer les amarres… Mon conseil : préservez votre jardin secret et votre intimité !

poissons 20 février – 20 marS

Forme : les astres vous boostent, vous êtes en plein éveil. Amour : vous vous écartez de l’image d’une personne sans défense, il est temps d’en finir avec la fragilité, une femme nouvelle est en train de naître. Vie sociale : la balle est dans votre camp, votre réputation de femme docile n’est plus d’actualité. Ne vous laissez plus marcher sur les pieds. Mon conseil : lâchez prise, une cure de thalasso vous ferait du bien…

gémeaux 22 mai – 21 jUin

Forme : un ciel plutôt clément, les astres mettent en lumière vos dons. Amour : votre humeur enjouée suscite séduction et amitiés protectrices. Les bons influx planétaires pourraient vous mettre sur la voie d’un homme avec un grand H… Vie sociale : chaque jour vous rapproche de votre but, votre talent dû à votre originalité fait l’unanimité… Mon conseil : essayez de vous libérer de certaines tensions.


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LE MEILLEUR POUR LA FIN 244

gamin – au chômage, wannabe acteur et avec une vision bien à lui des responsabilités – et ce côté animal sauvage qui lui sied à la perfection dans la deuxième saison (qui vient de s’achever aux États-Unis). Très bizarrement, il est tout à fait charmant dans ce personnage, se transformant petit à petit en Mister Big moderne. Mais surtout, on aime qu’il soit fou d’amour pour le personnage de Hannah, pourtant loin d’être un top modèle et facile à vivre.

Aujourd’hui, il a fondé une association non lucrative qui invite le théâtre dans les bases de l’armée américaine. il est exceptiOnnel car ?

Il voulait combattre en Irak, devenir un héroS… mais la vie l’a mené dans les studios pour jouer les antIhéroS. nous, on dit bravo ! Pa r C h lo é DA L I B O N

Il y a un an, personne ne savait qui était Adam Driver. Aujourd’hui, à moins de vivre au fond d’une grotte, en Terre Adélie ou sur une île déserte au milieu de l’océan Indien, vous ne pouvez pas être passé à côté du tsunami Girls. Cette série, créée par Lena Dunham, produite par Judd Apatow (le pape de la comédie made in US), rafle tout sur son passage (Golden Globe de la meilleure série télévisée notamment). Adam y campe le rôle d’Adam (sic), un homme fantasque comme on en connaît dans la réalité (inconstant, drôle, un petit con au cœur tendre en somme) et montré sans tabou (les scènes de sexe sont d’anthologie).

Horvath (interprétée Lena Dunham). Il sort en effet complètement des sentiers battus, à l’image de la série. Ici, on est loin des acteurs au sourire plus blanc que blanc, parfaits sous toutes les coutures du matin au soir (même la nuit), trop maquillés, trop refaits, bref loin des réalités. Et c’est ce qui plaît. En 2013, le public a dit adieu à Gossip Girl, la série superficielle qui transpire la richesse et qui relate les frasques de la jeunesse dorée de l’Upper East Side, et accueille chaleureusement Girls, la série qui montre les filles sans maquillage, où l’actrice principale ne fait pas le même poids qu’une ado et qui a pour décor Brooklyn, le fief des bobos.

Adam joue le “petit ami” d’un genre nouveau du personnage principal Hannah

Évidemment, son rôle de petit hipster parodique mais aussi de vrai trentenaire un peu

Qui est-il ?

Qu’a-t-il de plus ?

On aime ?

sa face cachée ?

La seule chose que l’on sait du jeune Adam, c’est qu’il s’est engagé dans les Marines après les attentats du 11 septembre 2001. Peu de temps avant d’être envoyé en Irak, il est victime d’un accident de vélo et se brise le sternum. Privé de terrain, il voit ses coéquipiers s’envoler pour le Moyen-Orient, et son rêve avec. Aujourd’hui, il a fondé une association non lucrative qui invite le théâtre dans les bases de l’armée américaine. Qu’est-ce Qui nOus plaît ?

C’est un battant, un roc, bourré d’ondes positives. Après son échec dans l’armée, il réussit à entrer dans une des meilleures écoles d’art dramatique du pays, la Juilliard School de New York. C’est avec un mental d’acier qu’il enchaîne les épreuves et remporte haut la main son diplôme. Passionné de théâtre depuis l’enfance, il débute sur les planches avant de rencontrer Lena Dunham qui lui offrira le rôle… de sa vie ? cOnclusiOn

Adam est surprenant sur tous les points. D’ailleurs, préparez-vous à le voir subitement partout sur vos écrans. Après avoir fait quelques apparitions dans J. Edgar, Gayby ou encore Lincoln, il sera bientôt dans Frances ha, de Noah Baumbach, et Inside Llewyn Davis, des frères Coen…

photo DR.

adam driver Girl’s friend

Malgré le succès, le jeune Adam Driver réussit à préserver toute son intimité. À vrai dire, il ne se livre pas et réussit à échapper (avec une cape d’invisibilité peut-être ?) aux paparazzi. Impossible de savoir quels sont ses goûts, ses couleurs et même si son cœur est à prendre (la chose la plus importante pourtant, selon les tabloïds américains). C’est un magicien !



Le MeILLeUR POUR La FIN 246

THÉ OU CAFÉ ?

“Toute ma vie, j’ai rêvé D’être une hôTesse de l’air. Toute ma vie, j’ai rêvé De voir le bas d’en haut”. PA R Mé d é a A z ou r i

M

ai 1930. Ellen Church convainc la compagnie américaine BAT (future united Airlines) d’engager des infirmières pour s’occuper des passagers à bord des premiers longs courriers. Elle n’aurait jamais imaginé qu’en devenant la première skygirl et en entrant dans la légende de l’aviation, elle serait également à l’origine du plus grand fantasme masculin de tous les temps : l’hôtesse de l’air. “Mesdames, messieurs, veuillez attacher vos ceintures s’il-vous plait”. Alors que lesdits messieurs préfèreraient plutôt les défaire. Elle est excitante la petite hôtesse de l’air, même si elle ne ressemble pas toujours à Natacha. Elle est excitante et on se demande pourquoi. Pourquoi un homme sur deux rêve-t-il de s’envoyer en l’air (ça tombe bien) avec la belle hôtesse dans les toilettes de la carlingue ? Pourquoi imaginent-ils tous une paire de bas et un porte-jarretelles ? un soutien pigeonnant, et un regard aguicheur planqué sous un eyeliner parfaitement dessiné. C’est peut-être parce que l’hôtesse de l’air réunit tous les critères de la féminité. Le côté maternel qui donne à manger, recouvre les jambes quand on a froid, sert à boire. Le côté strict “veuillez éteindre vos téléphones portables, redresser vos sièges”. Ce côté strict qui devient autoritaire “Monsieur, j’ai dit,

éteignez votre téléphone portable”, un peu comme quand la maîtresse d’école punissait en tapant sur les doigts. Et enfin le côté nurse qui soigne, rassure, tend ce petit sachet où finira le repas de midi. Ce doit être aussi l’uniforme. Sérieux, près du corps (c’est que l’hôtesse de l’air doit remplir certains critères de mensuration), il laisse paraître une silhouette fine et juste ce qu’il faut des gambettes. Et tout est tellement parfaitement ajusté sur la demoiselle, que cela donne envie de la décoiffer, de déboutonner son chemisier blanc et de dénouer son foulard. C’est très cliché certes, mais ça marche encore, même si certaines compagnies ont drastiquement baissé leurs standards. Ah, l’hôtesse de l’air, ce n’est plus ce que c’était. on s’est éloigné du 1m58 et 52 kg

requis. Pourtant, quand on y regarde de plus près, elle reste en tête des sondages sur le fantasme le plus récurrent, devant les infirmières et les avocates. Parce que l’uniforme excite les hommes, tout comme le statut social excite les femmes. Parce que le combo distance/gentillesse trouble les hommes. Parce qu’inconsciemment, un passager mâle sait que le rôle d’une hôtesse de l’air est de faire plaisir et que ce service pourrait être également à caractère sexuel. Alors, tous les fantasmes et scénarios sont permis. on imagine les toilettes bien sûr mais aussi une chambre d’hôtel où la jeune demoiselle, malheureuse d’être loin des siens, se jetterait directement dans les bras du premier venu. “Les issues de secours se trouvent à l’avant et à l’arrière de l’appareil…”



PlaYlIsT 248

sOaP doesn’t kill Il n’y a pas que les mois d’hiver pour cocooner. Il y a aussi les soirées en montagne quand on a pris nos quartiers loin de la ville. ces soirées où l’on branche la télé sur le balcon, où l’on s’assoit sur la balançoIre et on regarde pendant des heures série sur sérIe, épisode sur épisode. on mate les vieux soaps, les nouveaux. et on rend hommage à James Gandolfini des sopranos en regardant religieusement chaque moment des 6 saIsons où il était à l’écran. Play it a capella. PA R Mé d é a A z ou r i THE SOPRANOS – 6 saisons OZ – 6 saisons SIX FEET UNDER – 5 saisons JERSEY SHORE – 6 saisons THE SHIELD – 7 saisons THE WIRE – 5 saisons ROME – 2 saisons DEXTER – 7 saisons TRUE BLOOD – 5 saisons GREY’S ANATOMY – 9 saisons SEX AND THE CITY – 6 saisons 30 ROCK – 7 saisons SEINFELD – 9 saisons ALLY McBEAL – 5 saisons BROTHERS AND SISTERS – 5 saisons MAD MEN – 6 saisons GAME OF THRONES – 3 saisons CSI : Las Vegas – 13 saisons




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