LIBERTAT LA REVISTA n°8

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ada de R en t r R U ia c e ESp EU R E N èr/H e G 8 ° N

2012 -

contra los plans d’austeritat : bastim las nostas fòrças !

CONTRE lES PLANS d’AUSTERITé : BÂtissons nos Propres Forces !

rdre! e p à hose c d n gra s u l p A vons ’a n MARCH s N E u A o T N NIS IU FEMI T C E L O ! LO C M E D PO ? E

R A G UE L E C ST

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JE M’ABONNE ABONNEMENT D’UN AN (6 numéros) : 25€ ou plus (frais de port compris)

Chèque à l’ordre de : «Los amics de Libertat» A envoyer à : LIBERTAT - Tour du Bourreau, 2 rue de la Fontaine, 64000 Pau (Occitània)

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EditÒ

Qu’èm entrats hens ua crisi pregonda qui’ns amuisha la carrèra bornha per la quau los govèrns e’ns an miat. Desqualificats cap au lor ròtle de defensa de las populacions, los Estats que son mei anar mei redusits a un utís de repression e de contra-ròtle. Per aquestes torns, los govèrns «socialistas” com de dreta, que talhan los aquesits sociaus e segueishen atau los diktats capitalistas. Los minjamondes e los lors vailets politics qu’utilizan la crisi deu sistème qu’an apitat entà atacar los pòbles e finir de véner los país a las transnacionaus. Las lors «solucions” que las coneishem, que son las medishas qui estón impausadas aus Estats deu sud peu FMI o la Banca Mondiau peu passat. Aqueras organizacions internacionaus que s’aucupan adara d’Euròpa dab l’espiar deus bons deus mèdias dominants e de la grana part de la classa politica. Quan de temps que’ns calerà entà seguir lo camin près peus país d’America deu Sud ? Hèra ce sembla quan espiam las campanhas electoraus. Non cau pas totun càder dens lo des·heitisme e guardar determinacion. Los mes e las annadas qui vienen non vederàn pas las causas cambiar vertaderament a mens d’engatjar ofensiva, nosautes. Que’ns cau bastir los nostes utís de resisténcia mes tanben de cambiament politic, sociau e economic. A partir de la basa, deu locau, qu’avem de bastir ua alternativa au sistèma e Libertat que s’i engatja despuish la soa vaduda. N’èm pas sols, lo noste prètzhèit qu’ei portat per d’autes movements e que tribalham regularament dab los nostes camaradas de l’aute costat deus Pirenèus. Mes entà portar mei los nostes projèctes e las nostes posicions que’ns cau grandir numericament e qualitativament. Juntatz-nos donc ! Amassem-nos com peu mes de març qui vien a Tolosa entà deféner la lenga occitana e tanben amuishar qu’Occitània n’ei pas shens qu’ua question de cultura mes tanben politica. Amuishem que l’aviéner passa per nosautes !

Ou envoyer un chèque de soutien à : «Los amics de Libertat», LIBERTAT - Tour du Bourreau, 2 rue de la Fontaine, 64000 Pau (Occitània)

G Enèr/HE

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URER

2012

LIBERTAT la Revista, n°8, genèr/heurèr de 2012 / bimestriel. Fronton deu Hedas, 2 còsta de la Hont/ 2 rue de la Fontaine, 64000 PAU. ISSN : 2109-4845 . Depaus legau/Dépot légal : octobre 2011 Comission paritària/ Commission paritaire : en cours. Director de publicacion/ Directeur de publication : Jacques Morio Imprimit/Imprimé : Martin Impression, av. Denis Papin, 64140 LONS Redaccion : Libertat Bearn, Gasconha Nòrd, Lengadòc, Provènça, Val d’Aran, Auvèrnhe. Maqueta : Comission Jornau de Libertat Contact : libertat.jornau@gmail.com / Tel. : 05 59 98 04 90


Nous sommes entrés dans une crise profonde qui nous montre l’impasse dans laquelle les gouvernements nous ont amené. Déqualifiés face à leur rôle de défense des populations, les Etats sont de plus en plus réduits à un outil de répression et de contrôle. En ce moment, les gouvernements «socialistes» comme de droite, taillent les acquis sociaux et suivent ainsi les diktats capitalistes. Les «mange-monde» et leurs valets politiques utilisent la crise du système qu’ils ont mis en place pour attaquer les peuples et finir de vendre les pays aux transnationales. Leurs solutions, nous les connaissons, se sont les mêmes qui furent imposées aux états du Sud par le FMI ou la Banque Mondiale par le passé. Ces organisations internationales s’occupent maintenant de l’Europe avec l’aide des médias dominants et une grande partie de la classe politique. Combien de temps nous faudra-t-il pour suivre le chemin pris par les

édito

pays d’Amérique du Sud ? Il en faudra beaucoup apparemment, lorsque l’on voit les campagnes électorales. Il ne faut toutefois pas tomber dans le défaitisme mais garder la détermination. Les mois et les années qui viennent ne verront pas les choses changer vraiment à moins que nous engagions l’offensive. Il nous faut bâtir nos outils de résistance mais aussi de changement politique, social et économique. A partir de la base, du local, nous devons bâtir une alternative au système et Libertat s’y engage depuis sa création. Nous ne somme pas seuls, notre combat est porté par d’autres mouvements et nous travaillons régulièrement avec nos camarades de l’autre coté des Pyrénées. Mais pour porter plus nos projets et nos propositions, il nous faut grandir numériquement et qualitativement. Rejoignez-nous ! Réunissons-nous comme au mois de mars prochain à Tolouse, pour défendre la langue occitane et aussi montrer que l’Occitanie n’est pas qu’une question de culture mais aussi de politique. Montrons que l’avenir passe par nous !

SOMARI NOUS N’AVONS PLUS GRAND p4 CHOSE À PERDRE ! POUR QUELQUES EUROS DE p7 PLUS... UNE HISTOIRE À TRAVAILLER p8 GAZ DE SCHISTE, OÙ EN EST-ON EN PROVENCE ?

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TARTAS CONTRE LA LGV

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EST-CE LA GUERRE ? p13 CAPITALISME, SCIENCE ET PAYSANS, LA IGNORANCE GRAINE DE LA p14 RÉVOLTE AH DOUCE MISÈRE ÉTUDIANTE... TÈRRAS AGRICÒLAS p15 MENAÇADAS EN FASCISME PROVENÇA PAÍS BASCO : DE PODEM ! LO COLEC- p16 CAUSAS QUE CAMTIU FEMINISTA EN BIAN, D’AUTAS NON MARCHA 3

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POLITICA

Nous n’avons plus grand chose à perdre!

D

ans les mois, les années à venir, l’État va de plus en plus peser sur les classes populaires et moyennes occitanes. Le gouvernement Sarkozy vient de nous présenter le premier plan d’austérité d’une longue série. Ils n’osent pas encore nous annoncer la réalité catastrophique de la situation économique, échéance électorale oblige. L’État français et les capitalistes ont sérieusement hypothéqué notre avenir, tout cela dans le mensonge et l’opacité comme toujours. La gabegie est à tous les niveaux de l’Etat, de l’Élysée à la commune, les communiqués de sortie de crise tous les quatre matins ne rassurent plus personne, la crise est là pour un bon moment. Cette crise, qu’ils nous font passer pour un accident, est prévue depuis longtemps et est inhérente au système capitaliste. Le besoin, toujours plus grand, de profit pousse le capitalisme à se mettre lui-même en danger, c’est un système irrationnel, guidé par des instincts barbares de domination. La guerre coloniale en Libye a encore une fois démontré que le capitalisme se développe sur des montagnes de cadavres et des ruines fumantes. Une fois n’est pas coutume, les politiques ont dans leur immense majorité appuyé la guerre.

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La ligne de démarcation se fait dés aujourd’hui entre ceux qui en appellent à l’Etat, de gauche à droite, pour sauver le système et ceux qui ont bien compris que l’état est l’instrument unique d’une classe et ne peut être l’instrument du peuple (dans le sens inter-classiste). Le mensonge républicain de l’État régulateur et désintéressé, vole en éclat avec cette crise, nous avons enfin face à nous son vrai visage, un outil au service d’une bourgeoisie décadente, prête à tous les crimes et mensonges pour continuer, coûte que coûte, à garder son statut. Cette mafia, que nous nommons communément classe politique ou riche, n’a qu’un but : nous maintenir le plus longtemps possible dans l’ignorance et l’impuissance. Pendant quelques siècles, la bourgeoisie fut la classe du modernisme et de la révolution, elle fut nécessaire pour détruire le féodalisme et développer les forces productives. Aujourd’hui, elle n’a qu’un rôle de parasite qui bride comme jamais l’évolution de l’humanité. Elle est, cette même classe décadente que furent les féodaux à l’aube des révolutions bourgeoises, son avenir est de disparaître. Mais pour cela, faut-il encore rompre définitivement avec elle et son hégémonie culturelle.


Quand nous voyons des politiques de gauche revendiquer leur patriotisme républicain, l’amour du drapeau et le défilé militaire du 14 juillet, nous pouvons déjà dire que ces genslà sont des ennemis en puissance du peuple. Ils sont des fossiles voulant conserver le vieil ordre décadent.

la démocrature, s’imposera bientôt aux classes dominantes pour le maintien de l’ordre. Nous ne devons pas être naïfs, la bourgeoisie est prête à tout pour garder son pouvoir et sa puissance, elle a trop à perdre. Nous, de la fin du capitalisme, nous avons à gagner un nouveau monde. Même si le XXème siècle a été parsemé d’échecs, nous devons quand même tenter le coup, fort des enseignements passés.

Encore peu de mouvements font la démarche de rupture claire avec cet État tant l’idéologie française est théologie de la république. A Libertat! notre rupture est naturelle, nous Aujourd’hui, la question est donc de sommes occitans et révolutionnaires, savoir ce que nous avons à gagner à deux raisons de vouloir en finir avec rester soumis à un État et sa classe l’Élysée. Les bandits UMPS nous ressortent PEUR DU CHÔMAGE, PEUR les bonnes vieilles recettes «cocorico». DU LICENCIEMENT, PEUR DES Gauche comme droite FLICS, DE LA PRISON, PEUR DE ressortent le militaire LA RÉVOLTE, PEUR DES AUTRES, de Gaule, synonyme du PEUR DU NOUS : VOILÀ SUR bon vieux temps où la QUOI REPOSE ET SE MAINTIENT France d’apparat vivait CE SYSTÈME. un mirage d’indépendance. Mais, tout cela fond comme neige au soleil, face à bourgeoise en pleine déconfiture. la réalité sociale du peuple : Nous avons tous et toutes les capala misère augmente, des pans cités pour faire fonctionner une soentiers de la société perdent ciété, eux, par contre, ne savent rien leur statut. Dans ce petit jeu de faire. Un Hollande, ou autre, sait-il tromperies le FN est l’allié parfait, planter des légumes, réparer une voison rôle est de détourner les classes ture, faire marcher une usine, faire moyennes, se paupérisant, et les rouler un train, alimenter une ville en classes démunies des véritables res- électricité, en eau, gérer un stock, usiponsables de la crise. Le pauvre, por- ner une pièce, être inventif, etc.? Leur tant souvent les traits du Maghrébin, seule force découle de notre seule devient l’ennemi, alors que nos mal- acceptation de penser qu’ils sont heurs viennent des capitalistes. La indispensables. Ces gens ne sont rien campagne actuelle contre la fraude de plus que nous, seulement nous aux arrêts maladie, ou la haine contre avons peur, car on nous a fait intéles allocataires du RSA et autres « as- grer que sans leur ordre policier nous sistés », ne servent qu’à détourner serions méchants et dangereux. C’est le peuple des seuls brigands. Avec le célèbre et faux axiome, « l’homme le prix d’une LGV, des aides aux est un loup pour l’homme ». Ils nous banques, d’une guerre en Libye, nous ont fait nous individualiser pour réglerions bien des problèmes. Avec détruire le sentiment de classe, c’est la Rolex du président c’est six ans de à dire de possibilité de changement. vie pour un RSAiste, alors nous pou- Un peuple qui se sent appartenir à vons légitimement demander qui une même destinée trouve les resest le voleur ? sources et les capacités pour surmonter les épreuves. Il nous faut reFace à ce déchainement de haine, trouver ce sens de la destinée, ce que notre priorité est à la solidarité et Marx appelle l’Histoire. Nous devons à la lutte contre le racisme. Nous remonter dans le train de l’histoire devons ré-inventer la politique pour en tant que classe exploitée et que remettre sur le rail de l’histoire les peuple occitan, en prenant soin de classes populaires et gagner les laisser sur le quai pillards et bandits classes moyennes aux idéaux de qui nous dominent. Nous devons dela révolution, pour éviter qu’elles venir adultes, leur condescendance sombrent dans le fascisme. Le nou- n’a que trop durée, des exemples réveau fascisme, ce que nous appelons cents dans l’histoire montrent qu’un

peuple peut se reconstruire. L’URSS après la guerre civile, Cuba après la Révolution sont des exemples qu’un peuple où les élites ont fuit peut se reconstruire (il n’est pas question ici de prendre partie pour tel ou tel régime) avec un haut niveau culturel et scientifique. Assez de l’incertitude de l’avenir, à nous de le construire ! Et pour cela, nous devons apprendre à résister, à dire non, malgré la peur, sentiment sur lequel tout l’édifice est finalement bâti. Peur du chômage, peur du licenciement, peur des flics, de la prison, peur de la révolte, peur des autres, peur du nous : voilà sur quoi repose et se maintient ce système. Une société où 60% de la population a peur de finir SDF est la meilleure des prisons ; l’angoisse, l’anxiété sont les meilleures des polices. Nous ne sommes pas supérieurs, nous aussi avons peur, mais au dessus de tout, nous nous sommes fixés l’objectif de vivre dignes, de ne pas baisser la tête. Notre foi en la lutte pour un peuple occitan libre et émancipé est notre meilleur bouclier. N’HÉSITE PAS, REJOINS-NOUS, VIENS GROSSIR LES RANGS DU PEUPLE QUI LUTTE !

QUELQUES CHIFFRES : -> prés de 9 Millions de personnes dans l’Etat Français vivent sous le seuil de pauvreté -> 1.8 Millions de personnes vivent avec moins de 602€/mois -> 265 SDF sont morts en 2008, 358 en 2009, 414 en 2010 -> Entre 1996 et 2006, les 0,1 % les mieux rémunérés (environ 13 000 salariés) avaient vu leur salaire mensuel brut progresser (inflation déduite) de 19 374 à 24 000 euros, un gain de 28 % soit 5 426€. Pour la plupart des 60 % des salariés les moins bien payés, le gain n’avait pas dépassé les 130 euros. -> au 3eme trimestre 2011, la dette de l’Etat français atteind 1 688,9 milliards d’euros (soit 85,3 % du PIB) -> 186 000 personnes possèdent plus de 40% du PIB mondial (soit chacun, un patrimoine net d’au moins 30 millions de dollars us).

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Dans la Grèce Antique, l’autonomie vient du grec « auto» seul et « nomos » loi c’est à dire la capacité à faire ses propres règles. C’est arriver à reprendre en main notre destiné en tant que peuple issu des classes populaires mais aussi en tant qu’individu. L’autonomie que nous voulons construire doit conduire à l’autodétermination et à l’émancipation des peuples. C’est une façon de concevoir

la vie, mais c’est aussi la perspective d’une nouvelle société plus égalitaire et libre qui s’ouvre à nous. Travailler sur la question de l’autonomie c’est commencer à apporter des réponses claires et élaborer un début de projet politique. Dans les mois qui

viennent libertat presentera ses propositions pour que nous la construsions ici et aujourd’hui en occitanie.

a i m o n uto aís !

a re e decidir al p viu

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rd’h u o j u a s ison u r t s n o ous c n e u q e es C in. s a a b m e s d e l e r préfigu nous bâtissonse. Du local ernative global d’une a6 lt


e débat relancé récemment sur les « niches fiscales » et la politique fiscale à suivre (sans oublier la question de la règle d’or), s’est fait à coups de grands discours appuyés par des chiffres censés être la vérité absolue. Pourtant, il « suffit » d’aller fouiner sur le site ministériel pour se rendre compte que l’ampleur des « niches fiscales » est bien plus grande que les récents débats ont bien voulu le dire.

milliards d’euros de manque à gagner auprès des sociétés pour l’État ! La justification économique de ces décisionslà perd alors de sa superbe. Autre exemple, mais du côté des particuliers : la somme des « niches » déclassées pour les droits de succession et pour l’ISF (donc de l’argent que l’État ne récupère plus) dépasse le montant total des dépenses fiscales classés liés à ces deux impôts !

Cela se passe par ici : http://www.performance-publique.budget.

Bref plus on est riche, plus l’on peut réduire ses impôts. Cependant, Katie Weidenfeld va plus loin et parle de « démocratie censitaire » : seuls les plus puissants (particuliers comme entreprises) peuvent participer à la politique publique. Ils orientent ainsi, via leurs investissements et leurs « niches » déclassées, la politique publique tout en apparaissant médiatiquement comme de généreux bienfaiteurs désintéressés. Par exemple, les contribuables français qui investissent dans les territoires d’Outre-Mer, dans la construction de logements ou des sociétés, se voient offrir une importante réduction d’impôt qui, dans certains cas, n’est pas ou très légèrement plafonnée ! Quand on parle de (néo)colonialisme... Autre cas cité par Katie Wiedenfeld, celui du cumul des « niches » (comme le crédit impôt recherche) qui permet au final à une entreprise d’être remboursée au-delà de ce qu’elle a investie pour un programme de recherche réalisé avec le CNRS !

gouv.fr/ressources-documentaires/lois-projets-de-lois-et-documentsannexes-par-annee/exercice-2011/projet-de-loi-de-finances-2011.html

dans « L’évaluation des voies et des moyens » (tome II). Les députés et le gouvernement y ont quand même réussi l’exploit de rétablir des niches auparavant supprimées dans un projet de loi censé lutter contre ce système-là ! Sur ce point, Katia Weidenfeld , dans son livre A l’ombre des niches fiscales, éclaire ces enchevêtrements de mesures et de calculs qui ont fini par rendre le système fiscal centralisé français contraire à son objectif de départ, la justice sociale. Le débat a porté sur 65 milliards d’euros à récupérer si l’on reprend les chiffres du gouvernement. En réalité, le système des dépenses fiscales (selon le terme officiel pour désigner les « niches ») porte sur un montant bien plus élevé. Pourquoi alors ne pas en avoir parlé ? Simplement parce que ces 80 milliards d’euros supplémentaires à récupérer (soit un peu plus de 52% du déficit annuel de l’État !) ont été soustraits à l’inventaire des « niches » par une technique comptable appelée le « déclassement ». Ces dépenses fiscales sont en effet mises hors du recensement officiel pour l’impôt mais elles restent en vigueur. Il s’agit à la base d’un moyen d’appliquer certaines décisions européennes, d’éviter une double imposition ou encore d’aider certains investissements et certaines catégories sociales. Cette pratique est ancienne (début du XXe siècle) mais elle s’est considérablement accentuée ces dernières années. Ces dépenses fiscales sont depuis de plus en plus considérées comme une simple « modalité de calcul de l’impôt ». A cela vous ajoutez les difficultés de chiffrer les « niches » (à tel point que certaines sont maintenues alors qu’elles sont déclarées « non chiffrables » certaines années, c’est-à-dire que leur coût et leur utilité sont impossibles à évaluer) et vous comprendrez la complexité du système fiscal et l’absurdité d’une règle d’or. Les « niches » les plus coûteuses pour l’État ont pourtant été pour la plupart déclassées : si quelques unes profitent aux populations modestes (prime pour l’emploi), la majorité bénéficient aux grandes entreprises, aux plus hauts revenus et aux gros patrimoines. Ainsi, une grande société comme celles du CAC 40 arrive souvent à payer proportionnellement beaucoup moins d’impôt qu’une PME grâce au cumul des dépenses fiscales déclassées et de mesures spéciales. Pour les plus onéreuses, c’est près de 50

Le taux d’imposition réel est donc au final très bas pour les riches rendant caduque et illisible le système fiscal centralisé français. La « progressivité de l’impôt » n’existe pas ou plus. Les plafonds déjà mis en place montrent bien qu’ils ne sont pas la solution puisqu’ils ne touchent pas tous les contribuables, ni toutes les « niches ». Il est peut-être temps de changer radicalement le système et les institutions dans leur ensemble. Changer pour atteindre une véritable justice sociale, pour avoir une gestion plus proche des réalités du terrain et pour redonner le pouvoir au peuple d’influencer les politiques publiques qui touchent son territoire, sa région. Parce que « volem víver e decidir au pais ! », seule une autonomie réelle et un nouveau projet de société semblent aujourd’hui en mesure de le permettre. Liens supplémentaires: Katia Weidenfeld, A l’ombre des niches fiscales, Economica, 2011, coll. Pratique du droit http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/08/18/y-a-t-ilune-politique-fiscale-en-france_1560390_3232.html

Des graphiques et tableaux très intéressants à retrouver dans Thierry Pech, « Les vrais comptes des niches fiscales », in Alternatives Economiques, n°305, septembre 2011, p.3436.

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NOSTA TÈRRA

POUR QUELQUES EUROS DE PLUS... L


ALTERNATIVA

Une histoire a travailler L

’histoire du mouvement culturel occitan contemporain commence en 1854, lorsque sept poètes provençaux décident de fonder le Félibrige. Ce mouvement, qui se définit comme un mouvement de défense de la culture et de la langue d’Òc, sort rapidement de la Provence pour embrasser la totalité de l’Occitanie. L’histoire et les occitans ont retenu massivement le nom de Mistral, mais ce sont des centaines de jeunes poètes, simples écrivains, amoureux de la langue, qui décident d’écrire, de parler en occitan. Il faut freiner l’avancée du français ou plus exactement créer une place pour l’occitan dans cette société qui évolue rapidement. Le monde paysan s’effrite, les villes croulent sous le poids de l’exode rural, mais les hommes eux perdent au fur et à mesure leur langue maternelle et tout un pan de leur culture dans cette course vers la ville. Le Félibrige suit cette évolution sociétale tout au long de la deuxième moitié du XIXème siècle.

qui se rêvaient en première force du monde. Il faut alors motiver toutes les couches de la population pour participer à cette revanche. C’est la dernière accélération dans la politique d’unification culturelle. Au milieu de ce processus, le Félibrige, lui se renforce et s’étend curieusement. En réalité rien d’étrange, les «petites patries», tous ces territoires familiers, historiques et ancestraux sont mis en valeur. Leurs différences sont soulignées dans l’unité de la «Grande Patrie», France. C’est aussi l’apogée du folklorisme. Les félibres s’engouffrent dans cette vague. Le folklorisme, même s’il est perçu aujourd’hui de façon négative, est à EN REFUSANT D’ENGAGER LE l’époque un des support MOUVEMENT POLITIQUEMENT, d’expression de la culture Le folklore est MISTRAL ET SES SUCCESSEURS occitane. perçu aujourd’hui de L’EMPÊCHENT DE SE DÉVELOP- façon négative car il est PER. totalement déconnecté En somme les félibres veulent de son socle culturel. Les félibres limiter les pertes. Mais s’en étendent la place du folklore donnent-ils réellement les dans leurs fêtes : défilés en cosmoyens ? L’époque est complexe tumes folkloriques, concours de du point de vue d’un contempo- danse, etc. Ils ne parviennent pas rain. Le patriotisme est la clé de à développer une réelle politique réussite dans une société où l’on linguistique et culturelle. prépare les plus jeunes pour une nouvelle guerre contre «l’enne- C’est justement ce mot de «polimi» prussien. A partir de 1870 tique» qui a freiné l’ensemble du le patriotisme est à son apogée, mouvement. En refusant d’engasuite à la défaite monumentale ger le mouvement politiquedes troupes françaises contre les ment, Mistral et ses successeurs prussiens, la France perd l’Alsace l’empêchent de se développer. Le et la Lorraine. Humiliation totale, Félibrige peut s’apparenter plus à pour les autorités hexagonales une société savante. Le mouve-

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ment avait des ambitions, mais c’est justement l’ambition de quelques uns de ses membres qui a freiné son développement. En 1909, Narbonne et ses vignerons entrent en résistance et proclament la commune libre de Narbonne sous l’égide de son maire, félibre rouge, Ernest Ferroul. Mistral lui tournera le dos, refusant de mêler le Félibrige au mouvement insurrectionnel. Le « grand chef » du Félibrige qui dans ses écrits était si versatile sur l’indépendance du Midi, finit par renier complètement ses amis et préfère la voie culturelle. Mais au sein même de cette voie culturelle il existe des divergences. La position linguistique est floue, la plupart des notables du mouvement y voient un amusement, d’autres se sentent investis d’une mission de sauvetage linguistique. Ces multiples positions affaiblissent l’impact du discours félibréen. Les différents points de vue s’affrontent dans les revues félibréennes, chacun défend son orthographe personnelle, et pendant très longtemps les félibres ne parviennent pas à trouver un consensus sur la langue, son écriture, sa place à l’école et plus largement dans la société. Pendant très longtemps, ils se contenteront d’envoyer des suppliques aux différents ministres, pour qu’ils promulguent des lois autorisant l’usage des langues régionales pour des traductions au sein de l’école, etc. Ces requêtes resteront à l’état de lettres qui s’accumulent sur le bureau des ministres qui s’y succèdent. Le Félibrige est loin d’être un complet échec, c’est la première fois depuis de le XIIème siècle que l’occitan se transmet au travers d’une littérature riche et variée. C’est aussi une réflexion sur l’écriture de la langue qui s’amorce.


Même si aujourd’hui l’écriture des félibres est décriée, elle constitue depuis l’époque des troubadours, une des première réflexion panoccitane sur l’écriture de l’occitan. Nous portons aujourd’hui le poids de cet héritage.

d’avance que jamais l’État français ne donnera suite à cette requête. Pourtant, tout comme les félibres, les occitanistes continuent d’écrire des suppliques, qui s’accumulent sur les bureaux des ministres. Le fait occitan est devenu essentiellement culturel. Le mouvement culturel occitan Tout comme le Félibrige, les occiactuel est l’héritier direct du mou- tanistes modernes ont choisi de ne vement félibréen du XIXème et du pas mélanger le culturel et la polidébut XXème.. Nous en sommes tique. La langue va t-elle mieux ? La quasiment toujours au même culture est-elle rayonnante ? Non. Ce modèle ne peut LA POLITIQUE LINGUISTIQUE N’AU- être viable et ne s’adresse une frange de la RA DE SENS, QUE SI NOUS FAISONS qu’à population, créant une REDÉCOUVRIR CETTE OCCITANIE, sorte d’élitisme culturel. SON HISTOIRE ATYPIQUE ET CE Le discours basque a toujours été lié à la terre, PEUPLE QUI DOIT SE RELEVER. à la langue et à la culture. point. Même si la langue à le droit Il nous faut défendre l’Occitanie, d’être enseignée à l’école (encore défendre l’idée d’un peuple occitan, faut-il que les options d’occitan riche de ses différences, fort de sa et les écoles type Calandretas ou tolérance et fier de son patrimoine écoles bilingues aient les moyens culturel et linguistique. La politique de se développer), l’occitan n’a tou- linguistique n’aura de sens, que jours pas de reconnaissance dans si nous faisons redécouvrir cette l’État français. Encore une mani- Occitanie, son histoire atypique festation, sorte de grande messe et ce peuple qui doit se relever. La où nous allons défiler sagement, langue ne peut émerger si elle est les uns coincés contre les autres sortie de son contexte. Non, notre (sachant que le reste de l’année, la langue ne trouvera pas sa place plupart des groupes politiques et/ dans cet Etat français raciste et coou culturels s’ignorent). Le 31 mars lonial. Mais visiblement les occitans nous allons encore une fois deman- espèrent toujours de l’État français. der à l’État d’ accorder une place Dans les territoires, la situation de d ans la Constitu- la langue d’òc est plus ou moins tion aux langues catastrophique. Sporadiquement, ré g i o nal e s . Or, nous savons

en Provence ou encore en Béarn, nous retrouvons des groupes de réaction face à l’occitan. A aucun moment, l’histoire de l’Occitanie n’a été vulgarisée. Celle-ci est restée aux mains des érudits, le peuple ne connait parfois même pas les sens du mot occitan et Occitanie. Prenons un exemple concret, celui du Béarn. Les mots « occitans », « Occitanie » sont sporadiquement connus, mais ce sont les termes de « Béarn » et de « béarnais » qui prédominent. Derrière ces dénominations, il y a un sentiment historique et territorial fort. Aujourd’hui, normalement avec le grand développement du milieu culturel en Béarn, les occitanistes auraient dû pouvoir transformer, ou du moins faire évoluer cette conception vers un sentiment occitan. Mais en se coupant du discours social, les occitanistes se sont coupés d’une force populaire. Ce ne serait pas 25 000 personnes qui défileraient dans les rues de Béziers et Carcassonne mais des millions, paysans, ouvriers, salariés du public et du privé, chômeurs, étrangers, sans papiers, etc. animés par cette même volonté. La culture occitane s’est créée au carrefour d’une multitude de cultures. Nous sommes porteurs d’un message de tolérance, d’échange. La faillite du monde culturel, c’est aussi laisser la place à des groupuscules fascistes. Ces gens-là n’ont pas compris le sens de la culture occitane, ils ne connaissent même pas l’histoire de l’Occitanie. Mais voulons-nous réellement laisser le soin à ces gens-là de développer le sentiment occitan ? Nous pouvons nous revendiquer occitan et être politique. Nous devons sortir de nos carcans pour évoluer, nous ne pourrons sauver notre langue et notre culture qu’en créant une base populaire forte, comme au Pays-Basque, pour développer l’enseignement en occitan et le systématiser.

LE PEUPLE OCCITAN A RENDEZ-VOUS AVEC L’HISTOIRE !

MANIF ANEM ÒC PER LA LENGA OCCITANA, lo 31/03/12 a Tolosa, 14h

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TÈRRA NOSTA

Gaz de schiste, où en est-on en Provence ?

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a forte mobilisation populaire, grâce à l’information des associations, des collectifs ou de mouvements politiques tel que LIBERTAT, a permis de mettre en lumière le dossier sur les gaz de schiste, et a abouti à la loi du 13 Juillet 2011 visant à interdire l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique.

LIBERTAT RAPPELLE QUE 80 PERMIS SONT TOUJOURS À L’ÉTUDE Le 13 Octobre 2011, trois des permis exclusifs de recherche de gaz de schiste en Occitanie (accordés au printemps 2010) ont été abrogés : Nant, Villeneuvede-Berg et Montélimar. Trois permis abrogés, sur 61 permis encore valides sur l’ensemble du territoire français, c’est peu. LIBERTAT rappelle que 80 permis sont toujours à l’étude, en instruction (dont celui de Brignoles). La lutte est plus que jamais d’actualité pour empêcher une catastrophe écologique de grande ampleur et empêcher le pillage et la mise à sac de nos terroirs et de notre terre. La population doit rester mobilisée. Un collectif s’est créé dans le Var, comme dans beaucoup d’autres régions et départements. Le Collectif VAR NON AU GAZ DE SCHISTE, comme l’ensemble des opposants constatent la limite de leurs impacts sur l’action politique :

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les informations ont été diffusées, des réunions organisées pendant des mois, les communautés et les élus mis au courant, mais la réaction politique se fait attendre : la majorité parlementaire se contente de peu et les courriers officiels auprès de la préfecture restent sans réponses. En ce qui concerne la Provence, le but de la création des collectifs locaux, tous reliés au Collectif VAR, est bien la démultiplication de la mobilisation, un ancrage augmenté sur le territoire concerné par le permis de Brignoles. Le permis de Brignoles recouvre 6 785 kilomètres carrés sur les trois quarts du Var et s’étire également jusque vers Grasse (06), Aubagne (13) et sous Digne (04). Les collectifs locaux sont d’autant de bras, de levier, autant de pieds de biche pour renforcer l’action conjointe de la population et de leurs élus locaux mobilisés que sont les maires. A ce jour ce sont 43 collectifs (communes, associations, AMAP) qui existent concernant le permis de Brignoles. La créa-

tion de collectifs locaux dans les départements voisins est en bonne voie pour les Alpes Maritimes, en cours pour les Alpes de Haute Provence, et bien d’actualité dans les Bouches du Rhône. Les maires du Var se sont, eux aussi, constitués en groupe de travail, en collectif. Leur référant est André Guiol, maire de Néoules. Mais nous constatons que sur le terrain, dans les bulletins municipaux et d’agglomérations, la prise de position contre l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux reste frileuse. Si le permis dit de Brignoles, toujours à l’étude, est accordé un jour à la société Schuepbach Energy LLC, les maires sont à l’échelle locale les seuls à pouvoir d’ores et déjà protéger la surface de leurs communes (puisque le sous-sol et ses ressources sont propriétés de l’État). LIBERTAT! exige que les maires provençaux et en particulier les maires dont les communes sont exposées, prennent des arrêtés concernant :


- les transports, les routes et l’usage qui en est fait, - l’eau, sa qualité, son traitement et son usage, - et surtout, un arrêté interdisant les forages mêmes, l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures de roche mère. A savoir que les préfectures, potentiellement signataires des permis, peuvent demander aux élus de les retirer. Les communes, bien sûr, ne doivent pas céder et retirer leurs arrêtés. Les préfectures peuvent les attaquer devant les Tribunaux Administratifs, comme c’est d’ailleurs le cas pour Claude Pradal, maire de Villeneuve-de-Berg, commune ardéchoise impactée par le

permis du même nom finalement abrogé. Claude Pradal est toujours sur la sellette. Le pétrolier Total a attaqué l’abrogation du permis. Aucune commission officielle n’existe pour valider ou interdire finalement ces permis, aucun décret n’est paru au journal officiel relatif à cet organe qui délivre et abroge ensuite les permis en question. C’est pour cela que la lutte doit aussi s’appuyer sur une pression populaire très forte. N’oublions pas que des élections approchent (présidentiels et législatives en 2012) A noter que le maire de Tourtour (canton de Salernes), vient de prendre deux des arrêtés préconisés, sur les transports étant d’une difficile mise en œuvre sur sa commune, il a orienté sa décision sur

l’eau et l’interdiction des forages d’exploration et d’exploitation des gaz de schiste. C’est également sur ce dernier point qu’a choisi de faire porter son arrêté Christian Grimaldi, maire de Sillans-la-Cascade (canton de Tavernes). Il faut réveiller la vigilance et la curiosité des populations, ici en Provence, mais aussi partout sur le sol occitan, population qui croit que l’affaire est proprement écartée depuis cet été, bien endormie qu’elle est par certains médias de masse et les manigances gouvernementales. La Pologne souffre déjà, comme le Canada et les États Unis d’Amérique, l’Afrique du nord, et la Seine-et-Marne en France. Nous ne pouvons imaginez que des groupes pétroliers viennent détruire notre environnement au nom du profit, aider par les gouvernements à la solde du capitalisme. LIBERTAT ! luttera jusqu’au bout pour empêcher ce massacre et appellera s’il le faut, à la désobéissance civile. LIBERTAT ! milite pour le retrait pur et simple du PERMIS BRIGNOLES et de tous les autres, ici comme ailleurs ! En País Basco Sud tanben, la Comunitat autonoma basca, tostemps gavidada peu socialista Patxi Lopez, que sostien projèctes d’extraccion de gas d’esquist. Lo purmèr que pertòca ua zòna maritima a un vintenat de quilomètres de la costa. Lo dusau que pertòca l’Alava on se trobarè la quantitat mei grana de gas d’esquist. Tots los partits deu Parlament basco que son opausats a aqueths projèctes, manca lo PSOE e lo PP.

Total exonéré de taxe sur les activités polluantes en Béarn Le député-maire socialiste de Morencs, David Habib, est intervenu lors des débats sur la loi des finances votée le 2 janvier, pour que Total soit privilégié en Béarn. Ainsi, le groupe pétrolier qui injecte depuis près de 30 ans des effluents chimiques dans ce qui est appelé Crétacé 4000, ne paiera pas de taxe « pollution », plus de 4 millions d’euros. Qui pourrait bien croire que David Habid défend les intérêts de la population ? Total a prévu de partir en 2013 et n’en finit pas de faire chanter les collectivités et l’Etat en échange de quelques investissements pour le futur. Mais même si Total accepte d’investir, nous savons déjà dans quels domaines ce sera : le traitement des rejets de l’industrie chimique présente sur le bassin de Lacq, ou plutôt leur enfouissement. Car depuis la mise en place de cette poubelle chimique en

grande profondeur qu’est Crétacé 4000, le député-maire de Morencs ne voit qu’une seule solution à la disparition des emplois : faire venir de nouvelles usines polluantes attirées par la perspectives de pouvoir se débarrasser de leurs déchets à bon compte. Le projet de Total d’enfouir sous les coteaux de Jurançon du CO2 n’a fait que le conforter. Seulement, l’age d’or de l’industrie chimique est révolue. Seule la chimie fine tend à se développer et celle-ci est gourmande en investissements publics pour peu d’emplois créés. Ainsi il est convenu d’estimer à un million d’euros d’argent public par emploi. Facile de déduire que cet investissement pourrait servir à développer d’autres alternatives industrielles, qui répondent, elles, aux besoins populaires...

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TRANSPÒRT

TARTAS CONTRE LA LGV

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LO PROJÈCT LGV PACA AVANÇA A GRAND PAS ! Lo projèct LGV PACA avança encuei a grand pas. 4 traçats an ja retengut picalant totei lei tèrras agricolas (la mitat dei superficias AOC Costats de Provença , figas, òlis…). Demièg lei traçats considerats, lo traçat metropòli serà un vertadier chaple per l’agricultura, mai tanben per l’industria de la valada. La chambra d’agricultura dau despartement dau Var vèn de faire part de la sieuna inquietuda pertocant lei tèrras agricolas e l’avenir d’agricultors dins un comunicat au mès de setembre. Per LIBERTAT, aquest projèct e l’ensems dei traçats devon èstre abandonats au profiech dau desvolopament dei transpòrts regionaus amé lo melhorament dau malhum TER. La manifestacien dau 21 d’ octòbre de 2011 a Tolon organizazda per l’ensèmble dei sindicats d’agricultors dau Var demostra un còp de mai que Provenca es opausada a aquest projèct. LA LGV, NE’N VOLÈM PAS SUS LA TÈRRA OCCITANA !

epuis quelques temps une question taraude les élus locaux, les RFF et les actionnaires des groupes privés ayant investi. Comment imposer une LGV en Auvergne en faisant taire toute contestation ? La solution miracle : instaurer un «débat public» à grands renforts de propagandes, de billets verts et de petits fours, qui ne traitera que de la forme du projet et aucunement du fond. En effet le débat public sur la LGV qui a commencé le 3 Octobre invite les «citoyens français» à prendre position sur un des quatre trajets de la ligne POCL (Paris, Orléans, Clermont-Ferrand, Lyon). Il n’est pas venu une seconde à l’esprit de tous ces gens-là que peut-être, nous ne voudrions pas choisir un trajet, mais tout simplement de choisir de se passer de LGV ! En effet, le débat public explique-t-il que la LGV a un coup économique extrêmement pesant pour les populations et grassement enrichissants pour les patrons du BTP ? Parle-t-il de tous les paysans et habitants que ce projet va exproprier ? Ce débat dit-il aux gens que la LGV va enclaver encore plus les campagnes aux profits de certaines «métropoles» ? Et finalement, nos grands champions de la propagande coloniale de l’État Français

ont-ils pensé une seule seconde que le peuple occitan n’a que faire d’être relié en quelques minutes de moins à Paris, mais qu’il aimerait sans doute mieux pouvoir vivre libre et décider à son échelle, dans son pays, des choix ayant un impact sur son avenir ? Non, nous n’avons que faire d’une ligne qui favorise la mort de nos campagnes, l’endettement des classes populaires pour le profit d’une bourgeoisie perfide qui fera une fois de plus son beurre sur le dos des travailleurs. Ce que nous voulons c’est la liberté, une liberté qui ne peux passer que par notre autonomie face à l’État Français, une liberté gage de démocratie (la vraie, celle du peuple et non celle de la bourgeoisie). Nous voulons vivre et décider là où nous l’avons décidé et pas là où on nous l’impose. L’Auvergne ne deviendra pas un réservoir de travailleurs précaires pour Paris et Lyon, pas plus qu’elle ne sera un parc d’attractions pour touristes en mal de nature. Libertat Auvernha s’oppose et luttera contre ce projet de LGV !

Yolanda Barcina, présidente de la Communauté Forale de Navarre, a été entartée pour protester contre la LGV/ TAV lors de la séance plénière de la CTP (Communauté de Travail des Pyrénées) le 27 octobre 2011 au Conseil Régional Midi-Pyrénées à Tolosa. Suite à cette action deux militants de Libertat! ont été convoqués au commissariat central de Toulouse le 28 novembre. Les trois entarteurs du mouvement d’insoumission basque Mugitu ont été convoqués à l’Audiencia Nacional (le tribunal suprême de l’État espagnol). Le procureur demande entre 4 et 6 ans de prison. Pour le moment ils sont en liberté surveillée avec interdiction de quitter le territoire. Vidéo de l’action : http://youtu.be/1ACaodT2f84 12


e constat est accablant, Tolosa accueille 15 000 «réfugiés» par an, venant en général des zones rurales limitrophes mais aussi de Paris. Les récits sont quasi-identiques et alarmants: «Paris est devenue invivable», ils parlent de violences, de contrôle policier, de saturation, de pollution, de gens stressés et désagréables. Pour les zones rurales proches le constat est différent. Pour le Tarn par exemple, c’est le fait qui n’y ait « plus rien» qui pousse à l’exode. Mais paradoxalement la grande couronne Toulousaine accueille aussi son lot de réfugiés. A Montauban, les «tentes de réfugiés» prennent aujourd’hui la forme de maison style «méditerranéennes». Mais nous pouvons être surs que les récits sont les mêmes, «Tolosa devient invivable».

SI L’IMPÉRIALISME EST LE STADE SUPRÊME DU CAPITALISME, LA MÉTROPOLE EST LE STADE SUPRÊME DE LA VILLE CAPITALISTE, C’EST À DIRE UNE NON-VILLE. Mais alors que s’est-il passé à Paris ou dans les départements ruraux occitans ? Comment se nomme cette guerre insidieuse et violente qui gagne Tolosa et les autres territoires ? Ne cherchons pas midi à quatorze heures, c’est encore une fois les dieux du Panthéon capitaliste qui font des leurs. Ici, c’est le puissant dieu « métropolisation » qui est le maître de tous ces ravages. Si l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme, la métropole est le stade suprême de la ville capitaliste, c’est à dire une non-ville. Tolosa est un paradoxe et les gens ne s’y trompent pas, car ils nous le disent tous, «il fait bon vivre». Tolosa, à la différence d’autres grandes villes, n’a pas connu la première phase de destruction due à l’industrialisation. Elle n’a pas eu de puissante bourgeoisie locale qui comme à Bordeaux, Lyon, Marseille ou Barcelone ont tenté de façonner la ville au grès de la croissance industrielle et à leur image. Pas de boulevard Haussmann, pas de grands bâtiments de prestige etc. Les seuls bâtiments notables datent le plus souvent de la période où la

cité était une république indépendante, avant la conquête française de l’Occitanie centrale, ou encore quand elle avait une puissance locale à la Renaissance. Elle a pu garder son coté physique «village» ou du moins de petite cité méridionale. Mais tout cela est en train bien entendu de changer, ce qui pousse les Parisiens à l’exil est en train d’arriver ici, le projet se nomme Grand Toulouse, on ne peut pas le rater, les instruments de propagande nous le rappellent au quotidien. C’est avec fierté que nos politiques nous annoncent la naissance d’une métropole Européenne telle que Barcelone. Mais qu’est-ce dont la métropolisation? (du grec métro=mère et pôle=ville) La métropolisation comme nous l’avons dit plus haut est le stade ultime du capitalisme adapté à la ville. Pour se survivre le capitalisme a besoin de se concentrer et de se spécialiser incessamment. Concentrer les humains, les capitaux, les savoirs, les marchandises. C’est aussi une immense opération policière, aussi désastreuse que fut la politique Haussmanienne de la ville. Nous le voyons à Tolosa à petite ou grande échelle. Les bancs enlevés des places (Arnaud Bernard par exemple), l’interdiction de boire dehors, les bars qui ferment tôt, les patrouilles de flics incessantes mais aussi la réhabilitation de quartier entier, la densification, le changement de population, la perte d’identité, l’irritabilité de plus en plus palpable des gens etc. Avec la métropolisation c’est le glas de toute l’identité locale au profit d’une quasi mondiale, on s’habille de le même façon à Tokyo et Buenos Aires ou à Tolosa comme à Paris. C’est ce que les idiots appellent le village planétaire, c’est à dire le désastre généralisé. Cette métropolisation s’accompagne d’une misère culturelle immense, le besoin de consommation, de marchandises à remplacer, tout le reste qui ne devient qu’accessoire. Cela est particulièrement palpable chez les classes exploitées où le rêve ultime est d’avoir la vie de 50 cent ou de Booba. Tolosa et son accent se standardisent au profit de celui du journal de TF1, ce sont les

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URBANISME

Est-ce la guerre L

derniers ferments de la langue Occitane qui sombrent avec le reste. L’accent insipide, sans couleur, est bien à l’image du capitalisme, «neutre». Récemment la Dépêche du Midi par pur racolage, nous présentait une plainte d’une personne se plaignant de l’accent Toulousain de la voix du métro... Une telle mentalité de colon ou de grand aliéné frise le racisme de la 3ème République. Le remplacement d’identité est particulièrement clair dans le Projet grand Tolosa. Le spécial Toulouse métropole de la Dépêche nous apprend que les allées Jean Jaurés (re) deviennent des Ramblas alors qu’en Occitanie nous avons un nom pour cela «un cours». Que l’île du Ramier sera une sorte de Central Park (rien que ça) et que les Minimes ressemblent aux «faubourgs de Londres»(si si). Le ridicule ne tue que quand il est porté comme projet de civilisation.

Aujourd’hui nous vivons en Occitanie une situation paradoxale et inédite. La perte d’indépendance politique avait entraîné la perte d’indépendance économique qui avait mené des milliers d’Occitans à l’exil vers le Nord et notamment Paris (pour y bâtir le cœur du projet impérial) ou dans les colonies et les pays «neufs» (pays issus de la colonisation). L’État français est complètement désarticulé au Nord avec 45 millions de personnes contre environ 15 millions en Occitanie. Aujourd’hui nous connaissons l’inverse, la « floridisation », l’héliotropisme. Notre façon de vivre attire beaucoup de monde dans nos régions. C’est bien sûr la classe bourgeoise ou la petite bourgeoise qui arrivent en masse du Nord de la France et de l’Europe. Tout cela ne serait pas bien grave si les populations autochtones avaient le contrôle de leurs destins mais comme depuis un paquet de siècles, les occitans ne contrôlent pas grand chose. Nous pouvons imaginer les ravages humains, physiques, psychiques que cela entraîne. Une sorte de dépossession de son territoire au profit du pognon. Nous vivons à grande échelle ce que les provençaux de la côte ont vécu ces 60 dernières années.

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AGRICULTURA

Les ravages de la métropolisation pour les zones alentours sont immenses. Après s’être vidées, les campagnes limitrophes se remplissent de réfugiés métropolitains, tandis que les zones un peu éloignées continuent de se vider des autochtones au profit de la bourgeoisie retraitée. Le rêve de réussite capitaliste se transcrit concrètement par d’immenses quartiers pavillonnaires style Méditerranéen factices et clinquants, nouveau camp de réfugiés où il n’y a rien à faire. C’est donc aussi d’immenses bouchons sur les rocades d’accès et des graves problèmes d’eau pour les pay-

sans du Carcin (pour ne citer qu’eux) qui payent la bêtise de nos bandits de politiques. C’est bien entendu aussi les immenses projets impériaux tel que la LGV, la nouvelle Gare Matabiau et d’autres pépites plus belles les unes que les autres. La métropolisation est un sujet bien peu entendu ou audible dans la bouche de l’extrême gauche française trop mangée par l’idéologie bourgeoise. Les mêmes mécanismes qui leur font dire que les luttes de libérations des peuples sont réactionnaires, au même titre que vouloir conserver une vie de quar-

tier digne. Est-ce parce que beaucoup viennent des classes moyennes ayant fui dans des pavillons banlieusards les classes populaires ? Est-ce parce que l’extrême gauche et la bourgeoisie française se partagent les mêmes racines, républicaines franchouillardes et parisianistes ? Au lieu de parler de VIème république, il serait déjà temps de sortir de la III ème, coloniale et assassine. Pour nous, il est clair que la défense du territoire face aux attaques capitalistes, la défense de nos langues et de nos cultures massacrées sont des combats d’avant-garde dans ce monde de spectacle, de popstars et de faux.

Paysans, la graine de la révolte

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uoi de plus naturel pour faire pousser des céréales que d’utiliser des graines? Quoi de plus normal que de réutiliser les graines des récoltes pour de nouvelles semences ou d’autres applications? Quoi de plus évident pour un agriculteur que de simplement planter, récolter et replanter? Et bien pour certains dirigeants et géants de l’industrie semencière, il y a là une belle occasion de taxer (et oui encore) les agriculteurs. A l’heure où le tristement célèbre Monsanto vient de gagner une bataille juridique, un autre problème est lui bien moins médiatisé et pourtant tout aussi grave. En effet le 28 novembre dernier, ces chers députés ont voté la loi sur le certificat d’obtention végétale, en plus clair une taxe systématique sur les semences pour rétribuer la propriété intellectuelle (?!). Donc selon eux toute semence à un moment donné a été «créée» par une personne ou un ensemble de personnes, et tout individu plantant la moindre graine devra verser une dîme à ces fameux propriétaires intellectuels (quelques noms: Pionneer semence, Limagrain, Syngenta, Vilmorin, ou encore Monsanto). Une aberration quand on sait que la plupart des semences que les industriels s’approprient, sont issues de variétés qui ont été développées, sélectionnées par les paysans eux mêmes et par des procédés ancestraux dans lequel les industriels n’ont que peu, voire jamais participé. Préparez vos yeux, voici le nom de cette taxe: « Contribution Volontaire Obligatoire » ! En détail, cela concerne au minimum 21 variétés de semences taxées (blé, pois, luzerne, avoine etc..). Quant aux autres semences, leur reproduction, afin d’en faire des semences de ferme , est totalement interdite. En bref, pour certaines semences, la reproduction en ferme sera légale mais payante et les autres ne seront pas autorisées à être produites. Aujourd’hui plus de la moitié des agriculteurs sont concernés, les graines de ferme étant réutilisées de 40 à 80% selon les types de plantation. Beaucoup n’ont malheureusement pas d’autre choix que d’utiliser les graines vendues par les industriels. La diversité et la tradition n’ont pas leur place dans la dite agriculture moderne qui se veut uniforme, verrouillée, non contournable, et non reproductible. Pour la FNSEA, les députés UMP et le ministre de l’agriculture, les fonds perçus par cette taxe serviront à la recherche (fonds estimés à environ 35 millions d’euros prélevés aux exploitants). Sauf que ces fonds seront versés aux industriels, les fameux propriétaires intellectuels, pour la recherche agronomique et 14

leur enrichissement ; le tout payé par les contributions volontaires obligatoires des agriculteurs. Paysans occitans préparezvous à payer les délires agronomiques des industriels de Paris et du monde entier ! Quelle belle vision de la recherche dans le domaine de l’agriculture ! De plus, informons les décideurs que les exploitants n’ont pas attendu les industries semencières pour améliorer, sélectionner, développer, diversifier leur production et avec d’excellents résultats !

NOUS SOMMES EN FAVEUR D’UNE AGRICULTURE LOCALE (ET À L’ÉCHELLE), HUMAINE, HUMANISTE, AUTONOME, NATURELLE ET ÉMANCIPÉE DES PRESSIONS CAPITALISTES. Les montants de cette taxe devraient être fixés en organisation interprofessionnelle où la FNSEA domine largement. Et qu’en est-il pour ceux qui voudraient produire sans payer (ou ne pouvant pas payer) cette redevance ? Et bien, ils seront marginalisés, présentés comme des résistants passéistes, puis viendra le temps de la sanction. Une close stipule que les nonpayants seront des fraudeurs, des criminels, et que leurs récoltes pourront être saisies voire supprimées. Soit vous rentrez dans le moule économique soit on vous éjecte du circuit. A terme c’est un véritable assouvissement des paysans envers les géants agronomiques et leurs politiciens. Et ce n’est malheureusement qu’une illustration parmi tant d’autres des méfaits du capitalisme qui nous présente aujourd’hui le simple fait de produire de la nourriture comme une véritable guerre, où les industriels sortent toujours vainqueurs, peu importe la destruction qu’ils laissent derrière eux. A Libertat ! Nous sommes en faveur d’une agriculture locale (et à l’échelle), humaine, humaniste, autonome, naturelle et émancipée des pressions capitalistes. Nous réaffirmons notre soutien aux agriculteurs pris dans cette tourmente productiviste. Il y a de ça quelques siècles en arrière, les cerfs-paysans payaient la dîme aux seigneurs, aujourd’hui seuls les termes ont changé. 1: S’appuyant sur une base de donnée de 1991 listant variétés et propriétaires. 2: Graines récoltées à partir de variétés de l’’industrie semencière, mais multipliées par l’agriculteur lui-même par souci d’économie et d’indépendance.


C

haque année, la Provence perd 3000 ha au profit des villes et de l’habitat d’agrément. A ce rythme, dans 50 ans, il n’y aura plus de terres agricoles arables en Provence. Les terrains sont principalement grignotés par l’habitat individuel et les aménagements urbains. L’espace agricole régional se réduit depuis 1992 au rythme moyen de 3 000 hectares par an. On appelle ça l’artificialisation des terres. La région est particulièrement touchée. Une prise de conscience est d’autant plus nécessaire que la demande ne faiblit pas et que la bonne terre est rare. Or, ce qui est bâti ou est recouvert de goudron devient définitivement perdu pour la production. Bâtir en milieu rural est facile, mais le changement de destination de la terre influe sur les prix de vente. Le marché des terres agricoles est en concurrence avec le marché foncier de l’habitat, qui dans la région a du mal à répondre à la demande. La Provence enregistre des records dans un contexte de pressions foncières toujours aussi vives, notamment dans le Var, les Bouches-du-Rhône et les Alpes Maritimes. « Le prix des terres et prés libres non bâtis grimpe au sommet des moyennes françaises avec 25 350 € /ha dans le Var », rapportent les études de la Safer. Les Bouches du Rhône, avec 16 730 € /ha, ne sont pas en reste. Quant au Vaucluse, sa moyenne s’affiche à 9430 € /ha. Même les Alpes de Haute Provence, tirées par le plateau de Forcalquier, poussent une pointe à 13 000 € /ha. On constate que les non-agriculteurs achètent de 1,5 fois plus cher que les agriculteurs dans le Vaucluse, à environ 8 fois plus cher dans les Hautes Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence. Au-delà des prix, c’est tout le problème de la valeur des productions agricoles qui se pose dans le Var, les Bouches-du-Rhône et la vallée de la Durance. La ten-

dance à vendre des terres est d’autant plus forte que le revenu agricole baisse. À ce phénomène s’ajoute une pression urbaine entretenue par des citadins qui préfèrent acquérir une résidence principale à la campagne, ainsi que par l’essor des résidences secondaires et des propriétés d’agrément. Les municipalités sont responsables de cette situation. En choisissant la spéculation immobilière et l’urbanisation constante, elles aggravent un peu plus la situation. Il serait bon de rappeler aux politiques qu’à chaque fois qu’on retire un hectare de surface agricole utile de sa vocation première, on concourt à aggraver le problème de l’alimentation qui va devenir un des problèmes majeurs de la planète dans les trois décennies qui arrivent. La demande de foncier rural donne une grosse prime à l’aspect résidentiel ou d’agrément, ainsi qu’au changement de destination. Elle cotait beaucoup moins la production des domaines. Si cela devait persister, ce serait une inversion historique, le foncier rural se valorisant de moins en moins par une logique de production et de plus en plus comme une réserve de terrains pour des usages plus attractifs. Les terres agricoles ne pourront être sauvées qu’avec une prise de conscience rapide. A ce problème d’urbanisation s’ajoute le projet LGV qui finira de balayer l’agriculture provençale. Un élan populaire doit se créer et faire pression sur les politiques, les élus d’agglomérations, dans les villages, les villes. Seule une résistance importante et visible pourra stopper cette urbanisation. LIBERTAT ! Lance l’offensive, rejoignez-nous et organisons la résistance pour sauver le pays tombé aux mains des promoteurs, investisseurs et politiques corrompus par l’appât du gain.

L’OCCITANIE N’EST PLUS À VENDRE...

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AGRICULTURA

Tèrras agricòlas menaçadas en Provença


FEMINISME

Podem ! P

LO COLECTIU FEMINISTA EN MARCHA

odem, es un collectiu de hemnas gessit de l’esquèrra revolucionària occitana e que resulta d’un constat : i a tròp chic de hemnas qui s’engatjan dens lo mitan politic. Aqueste constat que’ns a menat a soscar a la plaça de las hemnas dens los movements politics e, inevitablament, dens la societat en generau. Pensam que lo feminisme es ua de las claus necessàrias entà cambiar la societat, har esclatar lo sistèma patriarcau, capitalista e imperialista. Lo punt comun a totas las hemnas es plan lo hèit que sians las totas prumèras a patir discriminacions : la societat es hèita per òmis peus òmis ! E mei qu’aquò, com hemnas occitanas que’ns sentéishem triplament opressadas pr’amor ce-ns sembla que lo hat e’ns a balhat tres rasons de lutar : estar molhèrs, de classa obrèra e de tèrra oprimida. Tot aquò ne significa pas que desiram ua societat menada per hemnas tà las hemnas, ni deu quite matriarcat. Que credem mei que tot a l’egalitat, a la justícia sociau, e a l’emancipacion respectuosa de caduns e caduas.

PODEM amassa donc hemnas occitanas e avia devisadas e desbats. Totun, ne volem pas desseparar la nosta luta de la deus òmis e pensam que lo prumèr grat de passar es lo

deu noste pròpi movement. Atau, nos balham la vocacion de partatjar la resulta de las nostas reflexions dab los òmis de l’esquèrra revolucionària d’Occitània, e de’us restituir las nostas conclusions autan com de’us har participar a formacions e accions feministas. Es que vedem d’en prumèr lo feminisme com anti-sexisme, e que pensam qu’aquesta luta, com las autas que’s deu fin finau har comuna.

PODEM es donc plan ua camada collectiva, mes pensam totun qu’aquesta luta e deu tanben estar personau. L’amira de Podem es tanben d’ajudar lo monde a formà’s entà poder afrontar las numerosas situacions sexistas que poscam encontrar. Es tanben de har conéisher la nosta realitat entà la har cambiar.

PODEM que’vs perpausa donc un apercebut de çò qu’es

per nosautas estar anti-sexistas, ua sòrta de mesa en practica deu bèth devís aquí dessús, dab lo dossièr especiau anti-sexisme e feminisme que segueish ! Bona lectura, e ne’vs desbrombetz pas que, dens aqueste maine com per çò d’aute, la luta e la solidaritat son l’unic camin ! Pr’amor amassas que PODEM tot !

Le féminisme moderne

L

e collectif féministe de Libertat ! , Podem ! est né en décembre dernier. Force est de constater que les femmes sont sous-représentées dans les mouvements politiques, de plus, elles sont largement victime s de sexisme et de discriminations en tout genre. Podem ! est avant tout un espace de parole pour les militantes, un espace d’échanges et de débats.

TOUT AU LONG DE NOTRE ENFANCE, DE NOTRE ADOLESCENCE, LA FAMILLE, LA SOCIÉTÉ NOUS APPRENNENT À DEVENIR DE BONNES ÉPOUSES, DE BONNES GÉNITRICES. AUJOURD’HUI, NOUS POUVONS RAJOUTER UN DEGRÉ DANS CETTE ANALYSE : LA FEMME DEVIENT D’ABORD UN OBJET DE CONSOMMATION SEXUELLE C’est aussi un espace de formation politique et d’apprentissage (cours d’autodéfense, etc.). Les femmes sont partout les premières victimes de la discrimination. Le violences faites aux femmes sont en constante augmentation. Nous avons besoin de retrouver des espaces de parole où la tutelle masculine ne s’exerce pas. Nos camarades de Libertat ! nous ont encouragé dans cette voie. Au moment où nous construisons notre brochure sur l’autonomie, nous les militantes de Podem! nous avons a apporté notre voix dans la construction de l’autonomie des personnes. La femme ne doit plus être considérée comme un sexe mais bien comme une personne, capable d’évoluer en dehors du giron patriarcal. Lorsque Simone de Beauvoir écri-

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vait, «nous ne naissons pas femme, nous le devenons», ces quelques mots avaient provoqué la fureur d’une société patriarcale engluée dans des principes conservateurs et rétrogrades. Aujourd’hui, les modes de fonctionnement ont évolués La publicité se veut libérée, mais elle continue de jouer sur des clichés sexistes. La femme devient un objet de consommation, un corps nu qui fait vendre. La télévision et l’industrie pornographique apprennent à des générations entières d’adolescents et d’adultes que la femme, lors de l’acte sexuel ne peut opposer aucune résistance, pire les positions montrées mettent systématiquement la femme dans une situation de domination totale vis à vis de l’homme. Simone de Beauvoir avait raison. Tout au long de notre enfance, de notre adolescence, la famille, la société nous apprennent à devenir de bonnes épouses, de bonnes génitrices. Aujourd’hui, nous pouvons rajouter un degré dans cette analyse : la femme devient d’abord un objet de consommation sexuelle, Dégradée dans son image par une société aux moeurs puritaines, elle est mise au ban de celle-ci, dévalorisée et décriée pour avoir assumé sa sexualité. Mais face à la pression sociétale, elle redevient vite, une épouse, une mère, qui va reproduire les même schémas de l’éducation qu’elle a reçu, sur ses enfants. A coté de ce schéma de vie dans lequel on nous cantonne, il y a aussi la peur constante d’être une femme. La peur d’une agression le soir lorsqu’on

rentre chez nous, la peur du viol, la peur d’être tabassée, la peur de nous habiller comme nous le souhaitons. Sans cesse ces questions reviennent. Près de 75 000 viols en France, 198 000 agressions par an, croyez-vous que cette peur soit infondée ? Portaient-t-elles toutes une mini-jupe trop provocante ? Avaient-elles toutes «une grande gueule» ? Nous ne pensons pas. Pourtant c’est la première chose que pense la plupart des personnes, «elle l’a bien mérité, tu as vu comment elle était habillée» ou encore «elle aussi à tout le temps ramener sa gueule ! ». Nous retombons dans les clichés, dans les pensées absurdes qui tuent petit à petit les femmes. Pourtant, devrions-nous toutes vivre comme de potentielles victimes, en s’autocensurant ? Nous voulons vivre, comme il nous semble, avec les vêtements que nous avons choisis, sans avoir peur d’être les victimes de détraqués sexuels, tellement en malaise face à cette société où le sexe devient non plus un acte d’amour, mais un acte de barbarie, un acte mécanique de robots qui choisissent de s’en prendre aux plus faibles. Plus grave, depuis quelques années, des groupes catholiques affiliés à l’extrême droite, organisent un peu partout en France des manifestations « Pro-vies ». En d’autre terme, ils militent contre le droit à l’avortement. Sous couvert de la liberté d’expression, les forces de l’ordre attaquent systématiquement les contre-manifestations. Ces groupuscules remettent en cause un de nos droit essentiel : celui de disposer de


notre corps en contrôlant les grossesses. Les femmes sont mises au même niveau que des criminelles. Ni les forces de l’ordre, ni l’État ne s’émeuvent de la montée de cet extrémisme, le plus dangereux. La montée du fascisme, correspond aussi à la montée du sexisme et de l’asservissement de la femme. De plus, nous tenons aussi à dénoncer ces petits fascistes à la petite semaine qui, lors des contre-manifestations, s’amusent à prendre des photos des militantes féministes, pour par la suite les agresser sexuellement et/ou physiquement. A Bordeaux, les manifestations de ce type se multiplient, et la situation devient de plus en plus tendue pour les militantes pro-avortement. Pour ces raisons et pour bien d’autres encore, le féminisme a sa place dans nos sociétés. Du moins, nous devons, nous les féministes, faire entendre nos voix, à la fois pour dénoncer ces états de fait mais aussi pour nous former et apporter notre vision dans les mouvements politiques d’extrême gauche. Nous sommes aussi conscientes de nos faiblesses, de nos addictions, de nos comportements et de nos contradictions. Et c’est aussi pour cela que nous avons décidé de créer ce collectif, pour enfin libérer nos paroles et évoluer. Notre travail ne se fait pas en dehors de Libertat! mais bel et bien à ses coté, pour enrichir le mouvement. Partout ailleurs en Europe les mouvement d’extrêmes gauche et les mouvements anarchistes ont leur mouvement féministe. Dans l’état français, la question féministe et anti-sexiste est souvent niée. A nous de créer une alternative.

PODEM !

Pourtant, nous savons déjà qu’un peu partout les réactions vont être similaires. Le féminisme semble choquer, déplaire, gêner. Nous entendons déjà, s’élever les voix de plusieurs hommes qui balancent encore

et encore leurs banalités contre les féministes, qu’ils perçoivent comme une bande de folles furieuses prêtes à exercer une domination sur l’homme. Ils nous mystifient en matrones autoritaires, en bourreaux du genre masculin. C’est oublier le sens du féminisme. Faire entendre la voix des femmes, arriver à une égalité, lutter contre le sexisme, pour une émancipation des femmes. Oui les féministes sont antisexistes. Non, nous ne nous battons pas pour imposer la domination des femmes sur le monde. Parce que nous sommes des militantes politiques, nous voulons surtout que le combat anti-sexiste soit intégré dans les milieux militants. Une société anticapitaliste patriarcale peut exister, si nous ne

Vive la mini Tot lo dequerò cap a la feminitat, lo biais de’s vestir, qu’es enqüèra quauquarren de problematica en çò de numerosas hemnas. Qu’es sustot un punt mauaisit de devisar, de soscar e mei que mei de teorizar, pr’amor qu’es quauquarren de drin viradissa, qui pòt lèu desrapar. Totun prenem lo risc d’ensajar d’i respóner, en tot balhar un pichon istoric de la jupa, e lo noste punt de vista sus la question !

L

a mini-jupa n’estó pas sonque inventada dens las annadas 60 per la Mary Quant. Abans d’era, la jogadora de tennis Suzanne Lenglen portava dejà ua rauba au dessús deus genolhs, dens las annadas 20, mes la famosa règla deus 10 cm devath lo cuu n’arriba pas sonque dab la Mary Quant.

Aqueste vestit escandalós n’apareish pas dens l’estat francés qu’en 1964 dens ua colleccion d’André Courrèges. Lèu, las celebritats de l’epòca segueishen la mòda, lèu seguida per numerosas hemnas qu’an hami de desliurar lo lor còs. Mes aquesta navèra mòda ne platz pas a tot lo monde, e daubuas hemnas ne’n pateishen las consequéncias. Atau, que dan lo sac e las quilhas a la presentatora de

prenons pas en compte la parole des femmes.

A PODEM !, nous avons choisi de sortir

les femmes du rôle de victime. Nous pouvons et nous devons, affirmer la parole des femmes. Nous sommes des insoumises à l’autorité patriarcale, nous sommes des insoumises face au diktat de la société. Nous avons choisi de nous présenter comme des personnes, des militantes et non plus seulement comme des «salopes», des épouses, des mères. Nous les femmes, nous devons prendre en main notre avenir, nous relever et nous battre contre le sexisme sous toutes ses formes, contre l’oppression.

television Noëlle Noblecourt pr’amor d’aver muishat los sons genolhs a la television. Alavetz, la mini-jupa que vad un simbèu hòrt deu feminisme qui nèish sonque dens l’estat francés. Qu’es portada per numerosas hemnas qui lutan contra lo sistèma establit e dens lo quau qu’an mensh de drets que los òmis. Totun, que’s sia en çò de daubuas hemnas coma dens un reflèx feminista, on en çò deus òmis, la jupa que chepica, que truca enqüèra tròp sovent Mes, es que, uei lo dia, la plaça de las hemnas e las soas libertats que son enqüèra questions de las problematicas. Mentre que las feministas qu’ajan tribalhat e tribalhan enqüèra entà que las hemnas progrèssen e caminen dens lo contèxte sociau, politica, economica, autan coma suu punt de vista qu’an d’eras-medishas, víver la soa feminitat demòra enqüèra tròp sovent quauquarren de contreversat, e quitament viradissa. Atau, tròp de hemnas que son obliga-

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das d e

víver maishantament e mauaisidament la lor feminitat, assimilada a ua condicion vergonhosa e clandestina. Atau dens numerós barris, lo jogging qu’es lo solet vestit permés a las gojatas, sinon que son confrontadas aus escarnis o quitament a la violéncia masculina. Aqueste exemple, benlèu extrème, que’ns muisha plan la preséncia deu sexisme. Que s’ageish quitament d’un tornar ad un sexisme primari, d’un arrèrpè deus grèus.

Aquesta arreculada n’es pas sonque vededera dens daubuns barris, mes qu’es plan presenta per tota la societat nosta. Autanlèu que baishan per carrèras, las hemnas que pateishen enqüèra e totjorn las atacas sexistas, e los escarnis : shiulets, ahupadas, entercalhadas…, qui s’an lo malastre de respóner se viran en escarnis, o sordeish… Sovent, lo biais de vestí’s qu’es hicat sus l’empont peus agressors, e totun, aquestas situacions q u ’a r r i b a n LAS FEMINISTAS QU’AN GANHAT LO tanben quan vestidas DRET DE PODER PORTAR ERAS-TAN- son d’un jogBEN LO PANTALON, MES PAS JAMEI ging… Autan N’AN HÈIT QUÉ QUE SIA ENTÀ QUE coma dens la reaccion de la NON PÒRTEN PAS MEI DE JUPAS ! societat cap a las agressions sexuaus quan, tròp sovent enqüèra, los vestits feminins que son sorga d’atenuacion deu crimi qu’an patit : s’èra vestida dab quauquarren de mensh provocant, segurament qui ne seré pas jamei estada forçada… Dens lo lor combat entaus drets de las hemnas, las feministas qu’an ganhat lo dret de poder portar eras-tanben lo pantalon, mes pas jamei n’an hèit qué que sia entà que non pòrten pas mei de jupas ! Pas jamei las feministas n’an demandat a las hemnas de negar la lor feminitat, de sacrificar la lor identitat sexuau, de deishar càder ua part importanta de lor estre. Simone de Beauvoir per exemple, que disèva dejà que la hemna non deu pas s’amputar de la soa feminitat entà vàder l’egau de l’òmi : « ce serait une mutilation de répudier son sexe. L’homme est un être humain sexué. La femme n’est un individu complet, et l’égale du mâle, que si elle est aussi un être humain sexué ». Que’ns cau víver coma hemnas la nosta condicion de hemna ! Autant coma estar feministas ne vòu pas díser negar la soa feminitat ! Estar ua hemna, l’assumir, tot en deféner ideas progressistas, antisexistas qu’es tanben ua sorga de questiona-

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ment, de conflicte interior. Los vestits q u e prenen dens aquesta reflexion ua importància de las granas : ne volem pas estar sonque redusidas au noste vagin, ni a las quitas popas, volem decidir deu noste anar, ne volem pas estar chepicadas, trucadas, ni importunadas… Mes ne volem pas tanpauc negar la nosta feminitat, volem l’exprimir cadua deu noste biais (pr’amor la feminitat n’es pas un tèrmi immudable com ns’ac vòu har créder la societat de consomacion actuau), autan com volem tot aisidament estar hemnas liberadas, qui n’an pas nat compte de rénder a degun ! E las hemnas ne seran pas reaument libras tant que n’ajan pas caminat dinc ad aquesta estat de naturau e d’evidéncia dont saunejava dejà Simone de Beauvoir : « elles se retrouveront femmes sans peine puisqu’après tout, elles le sont ». Mes a maugrat d’escàder ad estar era-medisha shens nada paur ni chepic, las hemnas que son enqüèra e totjorn confrontadas au conservatisme, ad ua imatge aramida de la feminitat, o enqüèra aus canons de beutat qui ns’impausa la societat, e qui son acceptats per quasi tot lo monde… Alavetz, la hemna, que sia feminista o non, qu’es enqüèra tròp cuentada a cercà’s, justificar las soas causidas, sons actes o lo son comportament… En lòc d’estar aisidament sia, shens i soscar ni se pausar nadas questions… Benlèu seré temps qu’aquesta hemna posca s’impausar e s’exprimir o meilèu, que la societat li volha plan balhar la soa plaça ! Tanben, abans d’arcastar a daubuas hemnas lo lor sexisme pr’amor son vestidas d’ua mini-jupa, o pintrada, o qué que sia cap aus vestits e causidas de las hemnas que caleré meilèu pausar las bonas questions, e botar sus l’empont problematicas reaus e vitau. Atau, de vertat çò qu’es la feminitat ? La quau que’ns caleré assumir ? La feminitat n’es pas donc qu’un tèrmi fixe ? N’i a pas numerós biais d’exprimir la soa feminitat ? E cau seguir lo modèle de la premsa feminina e deus mèdias en generau ? Quau es aqueste còs que’ns cau muishar ? Lo estereotipat qu’arretrobam pertot ? Ne cau pas har la guèrra au canons de beutat ? Nosautes qu’avem, que ne’vs dobtatz, quauquas ideas sus la question. E pensam que vertadèrament las dificultats cap a la feminitat, las consequéncias e las constrentas, qu’an pro pesat sus l’esquina de las hemnas entà que, uei lo dia, deishem las hemnas trobar la lor pròpia inspiracion, en s’assumir com ac vòlen, qui e com que sian ! Pour plus d’information, nous contacter/rejoindre : podem.libertat@gmail.com


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es besoins énergétiques de nos sociétés actuelles, pétrolières, nucléaires et consuméristes, poussent nos « éminentes classes politiques » à nous vanter les mérites de ces industries, moteurs de l’économie et respectueuses de l’homme. Bien évidemment, nos politiques sont tout à fait prêts à promouvoir de nouvelles énergies propres et renouvelables, à condition qu’elles participent au capital et l’enrichissement des grandes firmes! C’est ainsi que des centaines de personnes ont trouvé la mort par empoisonnement, attentat, accident, la prison ou l’hôpital psychiatrique pour avoir inventer des moteurs qui tournent à l’eau, des voitures électriques à très grande autonomie, des génératrices à surunité et divers mouvements perpétuels... IMPOSSIBLE !!!! selon le dogme scientifique. On ne peut créer de l’énergie, ni enfreindre les lois de la science! L’inquisition en a brûlé plus d’un pour ça! C’est logique, nos univer-

ENERGIA

Capitalisme, science et ignorance sités (bientôt cotées en bourse) étant financées par de grandes mafias multinationales, sont limitées au niveau des expérimentations à apprendre et chercher des technologies qui rapportent aux grands patronat. De plus, la corruption politique est la base de nos démocraties ! Et pourtant, ce sont des milliers de gens qui en ont expérimenté et prouvé le contraire et même déposé des centaines de brevets, actuellement dans les mains de sociétés comme Total, Shell, BP, Areva...qui bien évidemment ne les développent pas.

Déposé en 1996, son brevet est libre. Toutes personnes ou entreprises à donc le droit de fabriquer son système, disponible sur la toile (www.quanthomme. org).

Prenons le simple cas du moteur Pantonne. Paul Pantonne est un inventeur américain qui, pour un même rendement en puissance, a amélioré un moteur classique (fioul, diesel ) grâce à une vaporisation d’eau, sous forme de micro-gouttelettes au niveau du carburateur. Le résultat n’aboutit pas à une casse du moteur, mais à une meilleure combustion, une diminution de 80 % des rejets polluants et une diminution de la consommation de carburants de 25 à 40%, selon les cas.

Économie de carburants, diminution des rejets polluants, ne semblent pas intéresser nos dirigeants. Paul Pantonne a été arrêté en 2005 pour escroquerie et a fini ces jours en hôpital psychiatrique. La justice du capitalisme ou plus précisément la nouvelle société d’esclavage moderne ! Une finance sans scrupule, une science sans morale, des médias de désinformation, des politiques corrompus, et surtout l’ignorance !

Depuis les années 2000, ces systèmes sont expérimentés et utilisés en Europe par des particuliers, surtout parmi les agriculteurs du nord de la France. Les grands médias TF1, France 2, 3 ….ont déjà relaté ces pratiques, mais aucun grand politique n’a suivi l’affaire. Autant pour ce sujet que pour bien d’autres inventions permettant d’accroître notre indépendance énergétique.

Schémas extraits du brevet de Paul Pantone

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SOCIAU

Ah douce misère étudiante...

Q

ui a dit que les étudiants étaient nés avec une cuillère en or dans la bouche ? (hormis M. Mélenchon, en 2007 sur le campus universitaire palois...) Visiblement ces derniers temps les étudiants boursiers n’ont plus grand chose à mettre dans la cuillère. Le paiement de la bourse universitaire de novembre n’était toujours pas arrivé à la date du 20 novembre. Nouvelle mesure d’austérité sur l’Université ? L’État peine à assurer ses engagements. Laurent Wauquiez, l’actuel ministre de l’enseignement supérieur, avait pourtant promis de rajouter un dixième mois de bourse complet pour l’année 2011-2012. Coup de théâtre, lorsque les étudiants découvrent mi-novembre dans le journal Libération, que faute de budgétisation, ils vont devoir se serrer la ceinture pendant tout un mois. Plus ironique, le CROUS, celui-là même qui n’est pas à même de verser les bourses de novembre, réclame aux étudiants titulaires d’un logement universitaire de payer leur loyer de novembre. Faire des études en France, devient une affaire d’initiés. Jolie façon de décourager les étudiants issus des milieux les plus populaires, jolie façon aussi de les préparer à la grande crise qui va nous toucher de plein fouet, avec pour certains un seul repas par jour, les temps de disette peuvent arriver, nos étudiants y sont durement préparés par l’État. Visiblement, l’affaire n’émeut pas grand monde. Les professeurs continuent de réclamer à leurs élèves des fournitures hors de prix, les présidents des universités rament et sont plus attachés à faire de l’œil aux grandes entreprises privées pour boucler leur budget, les syndicats étudiants semblent largués, … La modernisation et l’entrée en scène de partenaires privés dans les universités ont des répercussions désastreuses : il y a près de cinq ans, les universités d’Aquitaine ont adopté la carte Monéo Aquipass, une carte financée par la banque le « Crédit Agricole », jolie carte sur laquelle apparaissait notre jolie tête toute écrasée, ainsi qu’un numéro et une puce qui nous permettait à la fois d’emprunter des livres et de payer nos repas dans les « délicieux » restaurants universitaires. Résultat la recharge minimum d’une carte est de 10 €. Même si les restaurants universitaires ne peuvent pas refuser le paiement en monnaie, certains le font et les étudiants qui ne peuvent pas se permettre de recharger de 10 € leur carte, ne peuvent également plus se payer leur repas dans les « resto U ». Les témoignages d’étudiants qui ne font plus qu’un repas par jour affluent sur les sites. L’État peut mettre 18 millions par jour dans une guerre contre la Libye mais il ne peut pas débloquer de l’argent pour les étudiants. Effectivement, le pétrole intellectuel est bien moins précieux que l’or noir. Je me rappelle soudainement d’une anecdote, en 2007, lorsque nous avions émis nos craintes en bloquant nos universités par rapport à la loi LRU, les grands intellectuels et penseurs de l’université de demain, ces techno-

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crates mal fagotés, nous avaient répondu, « vous êtes de jeunes gauchistes qui bloquent l’avenir des universités françaises. ». Visiblement, ils devaient montrer au monde de quoi l’université « française » était capable. Joli palmarès, 4 ans plus tard : des universités sur-endettées, des étudiants qui trouvent encore moins d’emplois à la sortie de leurs études, un État qui ne peut même plus honorer ses engagements. Si Valerie Pécresse est aussi bonne en ministre du budget qu’elle ne l’a été en ministre de l’Enseignement Supérieur, cela laisse présager de jolis jours moroses... Pour mémoire, elle a fait passer sa loi LRU sur l’autonomie des universités malgré les nombreux blocages d’universités et les craintes de nombreux syndicats de l’enseignement supérieur. Pour la petite université paloise, c’est deux millions d’euros qui manquent aujourd’hui à l’appel pour boucler le budget. Dure réalité pour le président de cette université, largement favorable à la loi LRU en 2007. L’autonomie des universités les a mis en concurrence. Désormais, des fonds privés entrent en jeu dans le financement des universités, mais ces fonds sont destinés vers des enseignements très spécifiques. Les filières littéraires sont encore très suivies, mais elles sont dîtes « peu rentables ». Les présidents doivent monter des budgets, chercher des partenaires pour financer les différents secteurs de la vie étudiante. Cette faillite programmée des petites universités, a plusieurs conséquences : d’une part, elle participe à créer des pôles d’excellences, de grandes universités, avec des grands laboratoires de recherches, dans lesquels se bousculent les plus grands professeurs. Les petites universités, qui ont du mal à rivaliser, n’obtiennent plus que les miettes et les laboratoires de recherches ont du mal à tenir le cap. D’autre part, elle élimine progressivement la masse d’étudiants issus du milieu populaire. Frais d’inscription qui connaissent des augmentations spectaculaires, bourses étudiantes qui ne parviennent pas à couvrir l’ensemble des frais de scolarité... La précarité s’installe à tous les niveaux. Les étudiants les plus pauvres sont découragés. Résultat, lorsque les parents ne peuvent plus ou pas suivre financièrement, ces étudiants ne mangent plus, ils ne peuvent plus se loger, certaines jeunes filles en viennent même à se prostituer pour pouvoir manger. La réalité étudiante c’est aussi et malheureusement cela. Nous assistons bien à la fin de l’université qui laissait encore une porte semi-ouverte aux classes populaires. Il y a quatre ans, dans la presse nous étions les « affreux étudiants gauchistes », ceux qui bloquaient le progrès. Au final nous étions les visionnaires, ceux qui ne voulaient pas enterrer l’université et sa diversité, sa mixité sociale. Tous vous nous aviez répondu, qu’il ne fallait pas s’en faire. Au final, la mixité sociale est entrain de mourir, et vous affamez les étudiants faute de budget. Un étudiant à l’échelon 6 (un des plus haut échelon de bourse) touche environ 4600e pour son année universitaire (octobre à juin). Récemment, le Secours Catholique publiait un rapport alarmant sur la précarité étudiante. Difficile d’imaginer que sur neuf mois, lorsqu’il est en rupture


familiale, l’étudiant ne perçoit que ses bourses et les allocations logements. Pour le Secours Catholiques, les jeunes entre 18 et 25 ans sont la catégorie la plus pauvre de la société. Ce phénomène n’a fait que grandir avec l’inflation sur les prix des produits de grande consommation. Dans les grandes villes, le budget se réduit encore sous le poids du prix des loyers qui sont exorbitants.

c’est le principe si cher à l’État, celui de la méritocratie. Elle ne peut se réaliser que lorsque l’on pose comme base les même conditions d’accès au savoir. Or ici, nous voyons bien que les classes populaires démarrent les études supérieurs avec une sérieux handicap, aggravé aujourd’hui par le non versement des bourses universitaires. Il n’y a pas d’égalité dans l’accès au savoir.

Insalubrité, Mal-logement, faim, précarité énergétique et financière, prostitution, exploitation, tous ces mots sont rentrés dans le vocabulaire des étudiant(e)s les plus démuni(e)s.

Il est de notre devoir de reprendre nos universités, pour ne plus en faire des lieux de spéculation mais des lieux de savoirs, d’échanges, de débats. Nous devons rompre avec ce système éducatif boulimique. Il est temps aussi de réagir face aux retards de paiement des bourses qui s’accumulent. L’état génère la précarité étudiante. Nous devons de même réclamer, une revalorisation des bourses, qui répondraient aux besoins vitaux des étudiants et qui leur permettraient de vivre décemment. Mais pour cela il faut vouloir privilégier le savoir à la guerre, cesser de valoriser l’armée pour enfin valoriser l’apprentissage culturel.

Libertat !, et auparavant Hartèra et Anaram au Patac, se sont toujours positionnés pour une université populaire, gratuite et autogérée. L’université doit être pensée comme un lieu de transmission de nos langues, de nos histoires et de nos cultures. Un lieu où le savoir se transmet et ne s’ingurgite pas. L’université était censée être la clé de la réussite professionnelle pour tous les jeunes qui passaient par elle,

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SOCIETAT

FASCISME L

a confusion règne chez les populations de l’État français. Selon une enquête publiée dernièrement par le journal Libération, près de 30 % de la population se dit prête à envisager un vote pour Marine Lepen. Même si ces chiffres s’avèrent souvent inexacts et les enquêtes de sondage largement orientées, le racisme monte progressivement d’un cran dans l’hexagone. Chômage, précarité plongent au fur et à mesure la population dans une crise aiguë de sécuritarisme, largement alimentée par les médias. Désormais les groupes de skins font la loi dans bon nombre de grandes et moyennes villes. Derrière leur passage, viols de milantes, tabassage parfois à mort de militant(e)s communistes et anarchistes, de groupe anti-fascistes, etc. Nous sommes face à un phénomène qu’il ne faut pas minimiser aujourd’hui, car derrière le FN c’est toute une ramification de groupuscules d’obédience néo-nazis qui sévissent un peu partout. Il s’agit pour nous, ici, de comprendre et analyser ce phénomène, de ses racines à son expression actuelle.

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LES RACINES DU FASCISME : Au sens strict du terme, le fascisme est un courant politique fondé en Italie en 1919 par Mussolini. Le fascisme est avant tout un mouvement idéologiquement violent qui développe des idées nationalistes (dans le sens de l’exaltation d’un sentiment national qui doit servir a assurer la domination d’un pays sur d’autre) et xénophobes, le tout sous des dénominations «révolutionnaires» et «anticapitalistes» qui, en réalité, ne sont que des leurres. Les mouvements fascistes trouvent leurs racines dans les périodes de crises aiguës du capitalisme. En effet, les crises économiques sont des périodes de flou politique où les rapports de dominations entres les classes sociales peuvent s’inverser extrêmement vite du fait d’une paupérisation croissante du prolétariat et du durcissement du caractère inégalitaire du système. Dans ces moments-là, il est important pour la bourgeoisie d’augmenter le degrés d’exploitation de s classes populaires afin d’assurer une pérennisation du capital accumulé. Pour assurer cet état de


fait, la bourgeoisie a besoin d’écraser de façon «militaire» toute opposition à sa domination. Mais la guerre de classe devenant plus violente avec l’augmentation des antagonismes travail-capital, les moyens de coercition classiques (police, armée, justice) ne suffisent plus pour garantir le pouvoir parasite de la bourgeoisie, c’est à ce moment-là que le fascisme joue un rôle. En effet, le fascisme n’est autre qu’une troupe de choc servant à berner le prolétariat (en le divisant, c’est son coté idéologique) et en l’écrasant militairement si besoin est (c’est pour cela que les fascistes s’en prennent en premier lieu aux militants et organisations révolutionnaires). Nous pouvons donc affirmer que le fascisme, tout comme la démocratie bourgeoise ne sont que les deux visages de la barbarie capitaliste, qui n’hésitera pas pour perdurer, à passer d’un régime a l’autre. LE FASCISME AUJOURD’HUI : Nous voyons ces derniers temps une véritable résurgence du fascisme. Aujourd’hui, au XXIème siècle, plusieurs indicateurs nous montrent que nous sommes au début d’une véritable offensive fasciste, et cela dans sa dimension la plus contre révolutionnaire (exemple avec le massacre de Breivik). Dans son grand projet d’unification d’une Europe nouvelle, servant de façon accrue les intérêts du capital, le mouvement fasciste n’hésite pas à s’attaquer de front aux Rroms, aux immigrés, aux minorités sexuelles... et à préparer les barbaries impérialistes de demain (lire par exemple les discours du Bloc identitaire ou du BNP). Pour cela, le mouvement fasciste doit en premier lieu écraser de façon significative toute opposition révolutionnaire au pouvoir de la bourgeoisie impérialiste. En particulier, les structures d’organisation des classes populaires et celle ayant pour but de porter une atteinte directe à l’État et à l’impérialisme. Le fascisme se développe actuellement dans les rangs d’une frange ouvrière ainsi qu’une «classe moyenne» paupérisée par la crise économique qui, à défaut d’un mouvement révolutionnaire puissant, placent leurs intérêts dans ceux de la bourgeoisie et deviennent donc une véritable armée fasciste de réserve. Ce développement quantitatif et qualitatif des forces contrerévolutionnaires accroît de façon significative en cette période, présageant ainsi d’une nouvelle phase impérialiste (dont le but est de relancer l’accumulation du capital). Pour le seul exemple du territoire de l’État français, après une période d’organisation, les troupes fascistes se préparent à passer vers une période d’action. Pour le moment, les coups portés s’ils sont graves (viol d’une militante à Lyon en Arpitanie, attaques de lieux et de militants en Occitanie, profanation de cimetières en pays Bretons, ratonnades...), ne révèlent pas encore une structuration aboutie du mouvement fasciste. Cependant, cette structuration est en marche. Pour preuve les quelques fouilles effectuées ont révélé d’importantes caches d’armes et de matériel militaire appartenant à des groupes d’extrême droite, des lieux d’entraînement quasiment militaire pour ces mêmes groupes existant également, et cela en toute impunité, voir avec l’aide de l’État Français (rappelons-nous le SAC ou encore le GAL qui ont bénéficié de soutiens jusqu’en haut de l’appareil d’État). Si la situation continue dans cette voie là, c’est à dire si le mouvement révolutionnaire reste incapable de s’organiser, de développer une activité subversive conséquente et d’élaborer des structures politiques capables de porter des coups significatifs à l’appareil d’État, tout cela dans un but avoué de renversement de la société capitaliste et coloniale, et ce dans des délais malheureuse-

ment de plus en plus courts, alors, il ne sera pas dur d’imaginer que demain les troupes fascistes s’attaqueront directement à la classe ouvrière, à ses organisations et a l’ensemble du mouvement révolutionnaire, de façon à lui briser les reins. Aujourd’hui, notre mouvement est à la croisée d’un changement historique de situation en Occitanie. Dans les années à venir seulement deux alternatives s’offriront à nous, lutter ou mourir ! Si nous réussissons la tâche révolutionnaire que nous nous fixons, nous avons de fortes chances de penser que la libération nationale et sociale du peuple occitan peut être une réalité à moyen terme. Au contraire, si nous échouons, cela marquera la victoire de la barbarie fasciste sur nos terres et l’anéantissement du mouvement révolutionnaire. En effet, l’Occitanie n’est pas épargnée par la crise capitaliste et les mécanismes menant à la mise en place d’un régime de sauvegarde fasciste par la bourgeoisie de l’État français (c’est a dire la classe bourgeoise répartie sur l’ensemble des territoires sous domination française) et nous pouvons estimer le prix que le peuple Occitan aura à payer à ce moment-là ! Face à cela nos responsabilités sont claires autant qu’elles sont difficiles. Tout d’abord, nous devons nous faire un devoir d’analyser les défaites des mouvements antifascistes qui nous ont précédés. En effet, si les mouvements du type SCALP, NO PASARAN, AAF... n’ont pas réussi à endiguer une seule seconde la montée du fascisme, c’est pour deux raisons principales. Tout d’abord ces différents mouvements n’ont jamais saisi les mécanismes par lesquels se développe le fascisme et ont toujours considéré la lutte antifasciste comme une fin en soi, alors qu’elle n’est qu’une partie d’une lutte globale contre l’impérialisme et le capitalisme. Ensuite, elles ont borné la lutte antifasciste à une guerre de gangs (redskins contre bonhead) sans autres objectifs que l’écrasement physique d’une frange des militants d’extrême droite a travers des combats de rues. Ainsi, elles n’ont nullement tenu compte du combat politique à mener contre l’impérialisme. Pour lutter contre le fascisme, il nous faut bien sur être prêt à rendre coup pour coup et à ne pas laisser la rue entre les mains de l’extrême droite. Chaque agression, chaque offensive fasciste doit être suivie d’une réaction immédiate et efficace de notre part. Mais la lutte ne doit pas se borner à cela. Nous devons propager partout un véritable programme de fond qui puisse être repris par l’ensemble des opprimés d’Occitanie. Nous devons faire front et opposer au racisme, à l’impérialisme et à l’ensemble des valeurs défendues par l’État Français et ses valets fascistes, notre vision du monde et de notre pays. Notre culture est populaire et ouverte au monde, nos convictions sont anti-impérialistes et tendent à unifier les exploités contre leurs oppresseurs. Ne laissons pas l’extrême droite bafouer nos symboles et récupérer nos convictions. L’Occitanie est une terre de liberté et de métissage, c’est un pays à part entière et non une province de l’État Français. Sur cette terre nous ne voulons pas de la peste brune, pas plus que nous voulons du drapeau tricolore. Ce que nous voulons ? Notre autonomie et le droit de décider ici de nos propres règles. Nous le disons haut et fort, le peuple Occitan est frère de tous les peuples opprimés du monde. S’il y a un parasite ici, ce n’est pas le travailleur immigré mais le patron qui l’exploite. Si nous voulons écraser la réaction, il ne sera possible de le faire qu’en clamant les mots d’ordre d’autonomie et de lutte de classes car les fascistes sont ceux-là même qui servent l’État Français contre notre peuple et la bourgeoisie contre notre classe !

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AGENDA OCCITANIA 11 au 21 fevrier : Carnaval biarnes a Pau 11/03 mars : à 11h30, Repas des 20 ans de la tour/2 ans de libertat, quartier Lartigue, Pau. Reservation : libertat.bearn@gmail.com et 0559980490 24/03 : Manifestacion anti «pro vie», bordeu 28-29-30/03 : rencontre internationaliste organisé par libertat, à Tolosa 31 mars : 14h, Manifestacion Anem Òc, Tolosa 12 au 14/04 : journées du quartier au hedas 01/05 : manif, repas, salle recaborde, Pau 26/05 : Concert des 20 ans de la Tòr deu Borrèu, salle ampli, Pau

REPEISH POPULAR : 2ANS libertat E 20ANS TOr deu : borreu, 11/03 a PAU RESERVACION libertat.bearn@gmail.com 0559980490

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LIDARITAT O S

Maugrat las multiplas temptativas de candidaturas, la quasi totalitat deus elejuts qu’avèn desapareishut de las diferentas assembladas de governança. Totun, com ac sap har, l’esquèrra independentista qu’a sabut mantiéner la soa coesion e influéncia per la societat basca. N’a pas deishat las carrèras ni los lòcs populars. Qu’a combatut la barradura de mantuns locaus, e a despieit de las mauescadudas, qu’a guardat lo son hialat. Hòrt d’aquera fòrça, l’esquèrra independentista qu’a portat los sociaudemocratas de EA a’us juntar tà bastir alternativas electoraus com Bildu e Amaiur. EA, quauques temps a, qu’avè copat la soa aliança istorica dab lo PNV e qu’avè besonh d’un aute aligat entà existir electoraument, l’anóncia de l’ETA e la condemnacion de la vio-

léncia politica per l’esquèrra indepen- d’aquò qu’avem hidança per l’aviéner dentista qu’a permetut aqueth rapro- de l’esquèrra independentista basca e chament, a’u quau se son juntats après tau procèssus aviat, ua esquèrra verd’autes partits opausats a la violéncia tadèra, de cambiament e qui ac pròva mes shens quasi nat pès e oportunistas sovent dab la gestion deus ahars pucom Aralar. blics, com ac poderà tornar Atau, peu purmèr còp har adara. despuish bèra pausa Mes s’aquera navèra l’esquèrra indesituacion qu’apatza pendentista basun drin l’ambient, ca qu’a podut n’empacha pas participar a la repression duas elecde seguir e los cions e plaçà’s procès contra com tresau los militants fòrça politica t a n b e n . en País Basco, Pr’amor se napurmèra en vèras dinamicentenats de cas e perspecticomunas e en vas positivas que Gipuzkoa, e purvaden tà l’esquèrg mèr movement ra independentista, .or t r ta libe d’esquèrra en Euròpa lo camin tau dret a LIBERTAT.ORG a tiéner ua tau imporl’autodeterminacion que tància. demora de non pas concéPr’amor non cau pas saunejar, lo pro- ber taus partits majoritaris de l’Estat cèssus aviat en País Basco l’an passat e espanhòu, lo PP e lo PSOE. Aqueths ahortit per ETA, quitament s’amassa partits que’s son perduts un tèma de personas de tot escantilh, qu’ei gavi- campanha qu’essajan de har tornar dat per l’esquèrra independentista vàder, en instrumentalizar familhas pr’amor de l’importància numerica de victimas. Mes la lor oposicion qu’ei, deus sons partisans e la pertinéncia purmèr, ideologica : que defenen atau deu son programa. Que cau saludar l’unitat de l’Estat e deu reiaume espanl’aunestetat de EA dinc adara, a mau- hòu e que s’opausan tanben, e n’ac cau grat de las divergéncias pertocants pas desbrombar, a un movement de projèctes en País Basco sud enter las liberacion qui ei tanben un movement duas fòrças màgers de las coalicions popular d’emancipacion sociau qui electoraus qu’estón bastidas. Pr’amor combat tau socialisme. Duas causas

B LOS PÒ A B D

S EN LUTA LE

’anóncia istorica per ETA, lo 20 d’octobre de 2011, de l’abandon de la luta armada, n’a pas avut lo resson que merita hens los mèdias màgers en l’Estat francés. Totun, qu’anonciè l’apregondiment de la navèra estrategia tà l’esquèrra independentista basca entà sortir de la carrèra bornha on se tròba despuish quasi ua decennia. Shens s’escàder a har carar completament lo movement, la repression, las illegalizacions e l’interdiccion de passar peus mèdias qu’avèn totun deishat l’esquèrra independentista en posicion defensiva e los militants cuentats peu tribalh anti-repressiu.

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INTERNACIONAU

País Basco : de causas que cambian, d’autas non L


qui pausan lo movement basco com ua originalitat en ua Euròpa qui cad, pòc a pòc, en las mans de las dretas mei anar mei fascisentas e segueish de miar politicas liberaus e d’austeritat cap a la crisi capitalista. Per aquestes torns e peus mes qui vienen, l’esquèrra independentista que va seguir de portar reïvindicacions qui, mei anar mei, vaden de non pas esvitar en la societat basca, com las que son dejà popularas pertocant los presoèrs politics e la lor apressada en País Basco. Atau que son mei de 100 000 personas qui manifestèn a Bilbo lo 15 de genèr passat tà deféner aquera reïvindicacion, dens l’indiferéncia totau deus mèdias francés. Indiferent tanben qu’ei l’Estat francés. París que segueish d’executar los mandats d’arrèsts europèus contra los militants, que sian socís de ETA o simples militants civius. Atau, qu’ei lo monde qui se sia opausat, quauques mes a per las carrèras de Baiona, a l’arrestacion de Aurore Martin, pòrta paraula de Batasuna en País

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Basco nòrd. Uei lo dia enqüèra que demora miaçada mes que contunha de militar e de participar a mobilizacions. Las extradicions que segueishen com los «prèsts” per París a Madrid, de presoèrs socís de ETA empresoats en l’exagòne. Sordeish, policièrs e gendarmas que hèn «zèle” puish qu’arrestan tanben militants dont la justícia francesa a arrefusat los mandats europèus ! Que’n poderem arríder se n’èra pas lo miralh de la repression e deu ficatge dont pateish lo movement basco en l’Estat francés tanben. Libertat deu son costat que sostien, shens jutjar, lo camin causit per l’esquèrra independentista basca. Delegacions que contunharàn de

portar aqueth sostien en País Basco au parat d’iniciativas que seràn numerosas, ne’n dobtam pas. De la medisha faiçon que contunharam de condemnar las extradiccions de militants bascos e que brembaram tostemps que la polícia e la justícia francesas que tribalhan mercès a informacions obtiengudas per la tortura. Uei lo dia, París e Madrid que deven raprochar los presoèrs politics e obrir negociacions. Mes lo conflicte politic n’ei pas acabat e n’ac serà pas abans lo respècte deu dret a l’autodeterminacion deu pòble basco e l’amnistia deus presoèrs politics.


A LIBERTAT ! Que militam tà la reconeishença de la cultura nosta, la justícia sociau, la solidaritat enter los pòbles, la luta contra totas las discriminacions (racistas, fascistas, sexistas ..) e donc per ua societat alternativa au capitalisme.

Nous militons pour la reconnaissance de notre culture, la justice sociale, la solidarité entre les peuples, la lutte contre les discriminations (racistes, fascistes, sexistes, …) et donc pour une société alternative au capitalisme.

L’estrategia nostra qu’ei, uèi, d’apitar autonomia populara e contra-poder. Notre stratégie est, aujourd’hui, la mise en place de l’autonomie populaire et de contre-pouvoirs.

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- n°8

LIBERTAT la Revista // edicion n°8 * // bimestriel. Fronton deu Hedas, 2 còsta de la Hont/ 2 rue de la Fontaine, 64000 PAU ISSN : 2109-4845 Depaus legau/Dépot légal : octobre 2011. Comission paritària/ Commission paritaire : en cours. Director de publicacion/ Directeur de publication : Jacques Morio Imprimit/Imprimé : Martin Impression, av. Denis Papin, 64140 LONS Redaccion : Libertat Bearn, Gasconha Nòrd, Lengadòc, Provènça, Val d’Aran, Auvèrnhe. Maqueta : Comission Jornau de Libertat Contact : libertat.jornau@gmail.com / Tel. : 05 59 98 04 90 *Ce numéro comporte 1 feuillet supplémentaire


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