Homme Été-Automne 2015

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#TOURISME AU VERMONT

PAR DAVID RIENDEAU

« D’AILLEURS, PLUSIEURS RECETTES DE BRASSEURS VERMONTOIS TRÔNENT SOUVENT AU PALMARÈS DU SITE SPÉCIALISÉ BEER ADVOCATE. » En arrivant à Burlington, par un beau matin ensoleillé, je constate que cet engouement pour la bière artisanale s’inscrit dans un mouvement plus grand, croisement entre patriotisme alimentaire et pensée écologique. Partout où je mets le pif, commerçants et consommateurs sont fiers d’acheter local. Chaque samedi matin, le centre-ville accueille un vaste marché qui met à l’honneur les producteurs de la région, tandis que les restaurateurs réservent au terroir une place de choix sur leur menu.

deux fois plus qu’en 2011. Avec une population de 626 000 habitants, le Green Mountain State possède la plus grande concentration de microbrasseries au pays et une production annuelle de 16,2 gallons (3,78 L) de bière par adulte. Si en termes de quantité, le Vermont ne rivalise pas avec d’autres États brassicoles comme la Pennsylvanie, le Colorado et la Californie, les producteurs locaux se démarquent au chapitre de la qualité de leurs recettes. D’ailleurs, plusieurs recettes de brasseurs vermontois trônent souvent au palmarès du site spécialisé Beer Advocate.

LA ROUTE DU HOUBLON

Depuis quelques années, des agences offrent aux amateurs des visites chez les producteurs. La formule permet aux assoiffés d’en apprendre plus sur la culture brassicole sans avoir à sacrifier un ami qu’on désignera chauffeur. À la recommandation d’une amie, je réserve une place avec le Burlington Brew Tours.

Histoire de pionniers Si la bière fait partie du paysage de la Nouvelle-Angleterre depuis les premières colonies, il faut attendre à 1988 pour que l’État du Vermont permette aux pubs de brasser. La même année, Greg Noonan et sa femme Nancy ouvrent le Vermont Pub & Brewery à Burlington. Auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, Noonan – aujourd’hui décédé – a longtemps milité auprès du Congrès pour briser le monopole des brasseurs industriels qui prévalait depuis l’époque de la prohibition.

Avec un léger retard, notre guide, Matt, un blond au teint rougeaud, vient chercher les participants à leur hôtel. Nous sommes une quinzaine sagement assis dans le minibus, pour la plupart de jeunes professionnels des États voisins. « J’ai brassé mes premières bières à 16 ans et je n’ai pas arrêté depuis », confie Matt en guise d’introduction alors qu’il nous mène au premier arrêt de la visite. Implication sociale, récupération des eaux usées, production d’énergie par biomasse, le Magic Hat illustre bien la fibre progressiste des Vermontois. Dès sa fondation en 1994, l’entreprise n’a pas hésité à s’associer à des concerts de bienfaisance et à des festivals de musique émergente pour mousser sa popularité. Affichant une imagerie psychédélique, ses installations de South Burlington semblent être tout droit sorti du conte Charlie et la chocolaterie. La brasserie du « chapeau magique » embouteille 175 000 barils chaque année, dont plusieurs recettes saisonnières et limitées. Malgré l’heure matinale, les participants de la visite ne se font pas prier pour goûter la Blind Faith, une IPA rafraîchissante, ou encore la très amère Big Hundo et ses 100 IBU (International Biterness Unit). Après une courte visite de l’aire de production de la brasserie, nous reprenons la route.

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