A RT & C ULTUR E Hauts-de-France / Belgique
N°187 / MAI 2023 / GRATUIT
Gala dâĂ©toiles
Rodin
SAMEDI 10 JUIN Ă 20H30
DANSE Ă PARTIR DE 24âŹ
SAMEDI 11 FĂVRIER / 20H30
Liane Foly
DANSE Ă partir de 31âŹ
La belle au bois dormant
La Bajon
Imagination
DIMANCHE 11 JUIN Ă 18H00
HUMOUR Ă PARTIR DE 27âŹ
VENDREDI 17 FĂVRIER / 20H30
Ădouard Baer
CONCERT Ă partir de 37âŹ
Camille & Julie Berthollet
JEUDI 2 MARS / 20H30
DANSE Ă partir de 37âŹ
SAMEDI 17 JUIN Ă 20H30
HUMOUR Ă PARTIR DE 30âŹ
DIMANCHE 5 MARS / 18H00
CONCERT Ă partir de 31âŹ
DIMANCHE 25 JUIN Ă 20H00
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HUMOUR Ă PARTIR DE 47âŹ
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N° de licence spectacle PLATESV-R-2019-001135/001137/001138
N° de licence spectacle : PLATESV-R-2019-001135/001137/001138
NEWS - 08
Juste une illusion, En roue libre, Rendez-vous de la BD dâAmiens, La Constellation imaginaire, StrEat Fest, Le Labyrinthe de Tim Burton, The Friends Experience
STYLE - 12
Ciné pop-corn 1975-1995
LâĂge dâor de Hollywood
Beng Beng Theory
Home cinéma
PORTFOLIO - 24
Benjamin Lacombe
Au Pays des merveilles
RENCONTRE
Philippe Lombard - 12
Retour vers le ciné
Fatoumata Diawara - 36
Le Sens du partage
Denis PodalydĂšs - 104
La Farce tranquille
Fabrice ĂbouĂ© - 112
Slow and Furious
LE MOT DE LA FIN - 130
Jordi Prat Pons
Des Livres et moi
3 SOMMAIRE LM magazine 187 - mai 2023
© Alun Be magazine
Fatoumata Diawara
©
Benjamin Lacombe
MUSIQUE - 36
Fatoumata Diawara, Anna B Savage, Debby Friday, Paul Weller, Erlend Ăye & La Comitiva, Roger Waters, Tangerine Dream, Elton John, The Pretenders, Depeche Mode, Lael Neale, Mick Harvey, ascendant vierge, CORE Festival, Andy
Shauf, Les Paradis Artificiels, Nosferatu, Minuit avant la Nuit, Agenda
DISQUES - 62
Ătienne Daho, Jonathan Bree, Bongeziwe Mabandla, Andrea Poggio, Alison Goldfrapp
LIVRES - 64
Artjacking !, Adeline Dieudonné, Ben Gijsemans, Pier Paolo Pasolini, Vincent Gautier, Frédéric Bisson
ĂCRANS - 68
Désordres, Disco Boy, Mad God, Swarm, Le Figra
EXPOSITION - 76
Biennale internationale dâart mural, Institut pour la photographie, Mehdi-Georges Lahlou & Candice Breitz, Angel Vergara, Les 40 ans du LaM, Mister P & Friends, Animalia, Johan Van Mullem, Agenda
THĂĂTRE & DANSE - 104
Falstaff, Le Vaisseau FantĂŽme, Futur Proche, Fabrice ĂbouĂ©, Morgane Cadignan, Thomas VDB, Les Toiles dans la ville, Encantado, Double Murder, Ma couleur prĂ©fĂ©rĂ©e, 4m2, Agenda
SOMMAIRE LM magazine 187 - mai 2023 selection
Poes & Jober, BIAM © Collectif Renart
Car/Men
© David Bonnet
Institut pour la photographie, Gun 1 © William Klein
9-9bis ⹠Oignies 17-18 TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE Méta s M 7 Ui Di j In Les 2023 17-18 juin Métaphonies Concerts Karaoké live Visites secrÚtes Balançoires musicales Bal rock ⊠@ Communication ⹠E P C C 99bis Oignies 9-9bis.com GRATUIT 10 ans du Métaphone Le 9-9bis ⹠AccÚs A1 - Sortie 17.1 ⹠Site minier 9-9bis à 30 MIN DE LENS - ARR AS - LILLE -
Direction de la publication
Rédaction en chef
Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com
Rédaction
Julien Damien redaction@lm-magazine.com
Simon Prouvost info@lm-magazine.com
Publicité pub@lm-magazine.com
Direction artistique
Cécile Fauré cecile.faure@lastrolab.com
Graphisme
Christophe Gentillon concepteur-graphic.fr
Couverture
Alice
Benjamin Lacombe benjaminlacombe.bigcartel.com c @benjaminlacombe
Administration
Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com
Réseaux sociaux
Sophie Desplat
Impression
Tanghe Printing (Comines)
Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.MEDIA (Bruxelles / Hainaut)
Ont collaboré à ce n° : Fatma Alilate, Thibaut Allemand, Rémi Boiteux, Flo Delval, Marine Durand, Benjamin Lacombe, Grégory Marouzé, Raphaël Nieuwjaer, Françoise Objois et plus si affinités.
LM magazine France & Belgique est Ă©ditĂ© par la Sarl Lâastrolab* - info@lastrolab.com
Lâastrolab* Sarl au capital de 5â000 euros - RCS Lille 538 422 973 DĂ©pĂŽt lĂ©gal Ă parution - ISSN : en cours
LâĂ©diteur dĂ©cline toute responsabilitĂ© quant aux visuels, photos, libellĂ© des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits dâauteur rĂ©servĂ©s pour tous pays. Toute reproduction, mĂȘme partielle, par quelque procĂ©dĂ© que ce soit, ainsi que lâenregistrement dâinformations par systĂšme de traitement de donnĂ©es Ă des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu Ă des sanctions pĂ©nales.
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ROUBAIX.FR
#NuitdesArts
Juste une illusion
Ă l'heure oĂč les fake news gangrĂšnent toujours plus les dĂ©bats, ce musĂ©e interroge les notions de perception et de rĂ©alitĂ©. BaptisĂ© WOM (pour "World of Mind"), il prĂ©sente plus de 80 expĂ©riences d'illusions visuelles, tactiles et auditives. Durant une heure, on interagit ainsi au fil d'un parcours traversĂ© d'ondes lumineuses et sonores, des odeurs⊠Entre deux jeux d'Ă©chelles et de perspective, on mesure comment notre propre cerveau nous trompe.
Bruxelles, Tour & Taxis, mer > ven : 9h-17h ⹠sam & dim : 10h -18h, 17,50/14,50⏠(gratuit -6 ans) worldofmind.be
EN ROUE LIBRE
Contrairement aux apparences, ce vĂ©lo roule trĂšs bien ! Celui-ci est l'Ćuvre de l'ingĂ©nieur et Youtubeur Sergii Gordieiev (aka The Q), dĂ©jĂ crĂ©ateur d'un indispensable hoverboard aux pneus de Formule 1 et d'un costume gĂ©ant de Lego en carton. Pour rĂ©aliser cet exploit parfaitement inutile (donc gĂ©nial), lâAmĂ©ricain a "simplement" inventĂ© un systĂšme de chenilles circulant autour de ces jantes carrĂ©es et actionnĂ©es par le pĂ©dalier. Comme quoi, on peut rĂ©inventer la roue.
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© Tempora
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© N. Lobet / PRYZM
© Sergii Gordieiev
LA CONSTELLATION IMAGINAIRE
Durant une semaine, ce festival itinérant investit places et espaces verts du bassin minier, entre danse, cirque et théùtre d'objets. On y découvre les "chansons qui dérouillent" de Walter et Denis, de drÎles de psychanalystes urbains ou les ratés magnifiques des voltigeurs de la compagnie Tripotes (qui revendiquent le droit à l'erreur !). Puisqu'on vous dit que l'aventure est au coin de la rue... Bassin minier, 30.05 > 03.06, Violaines, Calonne-Ricouart, Gonnehem, Lens, gratuit culturecommune.fr
STREAT FEST
Tout est dit dans le titre : ici, on fait honneur à la street-food, soit des repas gastronomiques à déguster sur le pouce, concoctés par des chefs originaires des quatre coins de la Belgique et du monde. Entre les saveurs mi-bretonnes mi-nippones de Kenzo ou les trouvailles des Carolos de Socio-pùtes (récompensés d'un pop award en 2023 par le Gault & Millau), on se délecte aussi de concerts aux p'tits oignons avec The Haze ou Blu Samu.
Bruxelles, 11 > 14.05, Tour & Taxis jeu & ven : 17h ⹠sam & dim : 11h, 14 > 9⏠(gratuit -5 ans) streatfest.be
Rdv de la bande dessinée d'Amiens
AngoulĂȘme, c'est surfait. De notre cĂŽtĂ©, on a toujours prĂ©fĂ©rĂ© les Rendez-vous de la BD d'Amiens. Comptez ici quatre week-ends d'expositions, de rencontres avec des auteurs (150 cette annĂ©e !), de concerts dessinĂ©s...
Parmi les temps forts de cette 27e édition, on ne ratera pas cet accrochage consacré à Zombillenium, et enrichi de créations en Lego de Stéphane Dely.
Amiens, 03 > 25.06, Halle Freyssinet & divers lieux, gratuit rdvbdamiens.com
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Eunice © DR
© Valentine Elsa Kill or be killed © S. Phillips et E. Brudbaker
Le Labyrinthe de Tim Burton
L'exposition immersive a le vent en poupe, avec ses dĂ©clinaisons plus ou moins rĂ©ussies. Celle-ci tire franchement son Ă©pingle du jeu, car validĂ©e par Tim Burton lui-mĂȘme ! Ce labyrinthe de 5â000 m 2 propose quelque 300 itinĂ©raires pour mieux explorer (ou se perdre) dans l'Ćuvre du maĂźtre. Entre installations monumentales et reproductions grandeur nature (tel le manoir d'Edward aux mains dâargent), ce dĂ©dale aux multiples portes rĂ©vĂšle les influences ou techniques du nouveau boyfriend de Monica Bellucci, mais aussi une centaine d'Ćuvres originales tirĂ©es de ses films, de Beetlejuice Ă LâĂtrange NoĂ«l de Monsieur Jack en passant par Mars Attacks !
Paris, 19.05 > 20.08, Parc de La Villette (Espace Chapiteaux), lun > jeu : 14h -19h âą ven : 14h -21h sam : 10h - 21h âą dim : 10h -19h, 26 > 16âŹ, timburtonexhibition.com
THE FRIENDS EXPERIENCE
On a tous autour de nous des gens un peu agaçants qui tapent dans leur main durant le gĂ©nĂ©rique de Friends. Emmenez-les donc Ă Bruxelles pour vivre cette expĂ©rience immersive ! Une fois poussĂ©e la porte mauve de lâappartement de Monica et Rachel, ils pourront enfin s'installer dans le canapĂ© orange du Central Perk, essayer le fauteuil de Joey ou mĂȘme se prendre en photo devant la fontaine dudit gĂ©nĂ©rique. Mais, par pitiĂ©, quâils cessent ce claquement de mains !
Bruxelles, jusqu'au 18.06, Brussels Expo, tous les jrs à partir de 10h, 45 > 23⏠brussels.friendstheexperience.com
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© Fabian Morasut
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© DR
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Retour vers le futur © Universal Pictures
PHILIPPE LOMBARD
Retour vers le futur, Terminator, Gremlins, Rambo, Robocop⊠Autant de films qui ont assurĂ© les plus grands succĂšs du box-office Ă la fin du siĂšcle dernier et, plus tard, des vidĂ©oclubs. En somme, du cinĂ©ma amĂ©ricain Ă grand spectacle, Ă dĂ©guster avec un grand sachet de popcorn, truffĂ© de rĂ©pliques cultes, de scĂšnes de castagne, de batailles interstellaires⊠et parfois plus profond quâil nây paraĂźt. Ces Ćuvres font-elles partie des "vingt glorieuses" de Hollywood ? Câest en tout cas la thĂ©orie que dĂ©fend le journaliste et auteur Philippe Lombard dans un livre jouissif. Pour lui, lâĂąge dâor du septiĂšme art amĂ©ricain commence avec Les Dents de la mer, en 1975, pour sâachever avec le Mission impossible de Brian de Palma, en 1995. On rembobine ?
Pourquoi considérez-vous les années 1975 à 1995 comme les vingt glorieuses de Hollywood ?
Il y a eu dâautres Ăąges dâor : les annĂ©es 1930 ou 1950 par exemple. Mais les films tournĂ©s durant cette pĂ©riode, ce que jâappelle le cinĂ©ma pop-corn, sont toujours aussi prĂ©sents. On tourne encore des suites de Star Wars, Terminator, Rocky, SOS FantĂŽmes⊠à travers ce livre, je retourne donc Ă la source. On peut dâailleurs regretter quâil nây ait pas plus de nouveautĂ©s de nos jours. Je viens par exemple de dĂ©couvrir la bande annonce dâIndiana Jones 5⊠toujours avec Harrison Ford ! Le premier opus date quand mĂȘme de 1981.
Ă quoi tient le succĂšs de ces films ?
Dâabord ils touchent tout le monde, dans tous les pays, ce qui nâest
pas forcĂ©ment le cas dâune production française ou italienne. Ils servent aussi un divertissement total, mais sans sacrifier la psychologie des personnages ou le rĂ©cit.
Star Wars nous entraĂźne dans des mondes dĂ©lirants, tout en creusant des histoires complexes de famille, de pouvoir⊠En somme, câest un cinĂ©ma populaire mais qualitatif.
Quels étaient les genres de prédilection de ce cinéma pop-corn ?
Steven Spielberg et George Lucas ont bien sûr creusé une veine SF avec E.T., Rencontre du troisiÚme type⊠Un cinéma que seuls les Américains savent réaliser.
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styl e >>>
interview
« Un cinéma populaire mais qualitatif »
En France par exemple, on tournait La Soupe aux choux Ă ce moment-lĂ .
Comment jugez-vous la production hollywoodienne actuelle ? Les studios ne manqueraient-ils pas dâimagination ?
ComplĂštement. On a lâimpression que Hollywood est dirigĂ© par des gens du marketing. Mais quand Disney rachĂšte Ă prix dâor Marvel ou Lucasfilm, ce nâest pas pour crĂ©er des contenus originaux et prendre
affaire Ă un caniche. Ils ont donc dĂ©cidĂ© dâen fabriquer un, mĂ©canique et Ă©lectrique, mais il nâa jamais fonctionnĂ© ! Il a coulĂ© Ă pic dĂšs le premier jour, et sa queue ne battait pas de droite Ă gauche. Spielberg nâa donc pas trop montrĂ© le requin dans le film. Câest justement pour ça quâil nous terrorise ! Quand les effets numĂ©riques sont apparus, ça a tout changĂ©, amenant par exemple cette vague de super-hĂ©ros qui a renversĂ© le cinĂ©ma pop-corn.
Ces films sont truffĂ©s de rĂ©pliques qui ont aussi assurĂ© leur succĂšs, nâest-ce pas ?
des risques, mais gagner de lâargent avec des filons qui marchent dĂ©jĂ , jusquâĂ lâoverdose. Ils ont moins dâhistoires Ă raconter et dâailleurs moins de succĂšs. Il va falloir passer Ă autre chose⊠Mais je ne suis pas inquiet, Hollywood sâest toujours rĂ©inventĂ©. Ăa va peut-ĂȘtre prendre du temps, mais il y aura un nouvel Ăąge dâor.
Pourtant ce nâest pas quâune question dâargent. Ă lâĂ©poque, ce cinĂ©ma pop-corn ne jouissait pas de budgets faramineux et il fallait se montrer astucieux⊠Oui, car les effets numĂ©riques nâexistaient pas et les films nâĂ©taient pas forcĂ©ment dotĂ©s de grands moyens. Par exemple, les producteurs des Dents de la mer ont d'abord voulu dresser un vrai requin blanc. Ils ont vite compris qu'ils n'avaient pas
Oui, dâailleurs Schwarzenegger demandait systĂ©matiquement aux scĂ©naristes de lui prĂ©parer ce genre de petites phrases. Il mĂ©langeait action et humour, câĂ©tait sa marque de fabrique. Sans parler de son « je reviendrai »⊠qui revient tout le temps !
Dâailleurs, la VF y est parfois pour beaucoup, non ?
Oui, dans Predator le mĂȘme Schwarzenegger lĂąche au monstre : « Tâas pas une gueule de porte-bonheur ! ». Alors quâen anglais, il dit simplement « Youâre one ugly motherfucker ». La traduction nâa rien Ă voir mais câest plus drĂŽle. Idem dans le premier Star Wars, quand Han Solo dit Ă Chewbacca : « Allez Chico, on met la gomme ! ». Ăa sonne quand mĂȘme mieux que le banal « Get us out of here ! ». >>>
« Les effets numériques ont renversé ce cinéma pop-corn »
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E.T. © United International Pictures
Gremlins © Warner Bros
Rambo © Studiocanal GmbH
Les Goonies © Weber Anita Sipa
Robocop © Metro Goldwyn Mayer
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Les Aventuriers de l'Arche perdue © Paramount Pictures, Lucasfilm
Jurassic Park © Universal Pictures
Pourquoi ces décalages ?
Le doublage prenait Ă cette Ă©poque de sacrĂ©es libertĂ©s, aujourdâhui câest plus contrĂŽlĂ©. De mon cĂŽtĂ©, je nâai rien contre ça. Les versions françaises font aussi partie du plaisir de visionnage. Vous ne me ferez par exemple jamais regarder LâArme fatale en VO !
Ces films étaient assez violents, non ?
Câest vrai, mais pas plus que John Wick aujourdâhui. Et puis, comme il y avait plus dâhumour dans ces films, la violence Ă©tait plutĂŽt dĂ©lirante, pas vraiment "grave".
un nouveau Jurassic Park ou SOS FantĂŽmes, il faut absolument incorporer les acteurs originaux, mĂȘme si la qualitĂ© nâest pas au rendez-vous. Il y a lâidĂ©e de toucher plusieurs gĂ©nĂ©rations, que les parents fassent dĂ©couvrir ces films Ă leurs enfants.
Quelle est l'influence de ce cinéma sur les productions actuelles ?
On continue Ă sortir des Rocky et des Star Wars. Lâinfluence est donc totale. Regardez, quand on tourne
Ă vous lire, Jurassic Park symboliserait la fin de ces 20 glorieuses⊠Oui, câest une histoire que jâadore. Pour les besoins du film, on fabrique dâabord des animatroniques, pour les plans de tĂȘtes ou de pattes, et puis Steven Spielberg reçoit un appel de la sociĂ©tĂ© dâeffets spĂ©ciaux de George Lucas qui lui apprend quâelle peut crĂ©er numĂ©riquement des dinosaures hyperrĂ©alistes. Le rĂ©alisateur hurle de joie, mais les techniciens comprennent que ce sont dĂ©sormais eux qui sont en voie dâextinction, quâils vont disparaĂźtre comme les dinosaures. Ce progrĂšs marque la fin dâune Ăšre pour eux, et celles de ces vingt glorieuses.
Propos recueillis par Julien Damien
à lire / Ciné pop-corn 1975 - 1995 : les vingt Glorieuses de Hollywood
Philippe Lombard (Hugo Image) 432 p., 12⏠whugopublishing.fr
La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
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« La volonté de toucher plusieurs générations »
E.T. téléphone Gizmo
BENG BENG THEORY
Home cinema
C'est une expo qui fait "pop". Ă Lens, l'Ambassade by Cou2Com nous convie Ă une balade au cĆur de l'imaginaire et du cinĂ©ma. Beng Beng Theory propose sept espaces immersifs conçus avec du matĂ©riel de rĂ©cupĂ©ration par un artiste local, pour autant de mini-mondes convoquant Alice au pays des merveilles et Harry Potter, en passant par Jurassic Park, E.T. ou la Famille Addams ! PrĂȘts Ă basculer de l'autre cĂŽtĂ© de l'Ă©cran ?
Le saviez-vous ? Lâambassade du Groland est implantĂ©e Ă Lens, dans lâancienne Banque de France. C'est mĂȘme la seule chancellerie officielle Ă dĂ©livrer la nationalitĂ© grolandaise. Pour obtenir le passeport, il faudra prononcer, main sur le cĆur, "Groland, je mourrirai pour toi !", et Ă©crire un petit poĂšme. « On en a dĂ©jĂ reçus plus de 500 de toute la France, de Belgique et mĂȘme du Canada », raconte Alexandre Krysik, qui a trĂšs sĂ©rieusement Ă©tĂ© adoubĂ© consul de la PrĂ©sipautĂ©. « Eh oui, Ă force d'avoir des idĂ©es Ă la con, on a des titres Ă la con ».
styl e
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Christophe Salengro, no't président
Parmi ces projets pas si saugrenus, il y a l'Ă©lĂ©vation en 2021 d'une statue en l'honneur de Christophe Salengro, l'acteur qui campait notre prĂ©sident prĂ©fĂ©rĂ©, nĂ© et enterrĂ© Ă Lens, et puis la crĂ©ation de Cou2Com, « une association ayant pour vocation de diffuser l'art sous toutes ses formes et au plus grand nombre ». Celle-ci a pris ses quartiers dans ladite ambassade, soit 2â200 m2 dĂ©diĂ©s Ă la culture pop.
Mr. Bricolage
On trouve ici des performances, des concerts, des expositions et, depuis le mois de décembre, des espaces immersifs, signés par un certain Cédric B., aka "Beng Beng"... rencontré totalement par hasard.
« Un jour, je sors les poubelles et vois une chaise Versace dans la rue, raconte Alexandre. Arrive alors ce personnage qui me dit de la prendre, car il ferme son centre de spa. Par curiosité, je visite le lieu et
dĂ©couvre sur quatre niveaux une incroyable dĂ©coration de Pirates des CaraĂŻbes ». L'homme, qui fut militaire, champion de culturisme ou garde-du-corps de Booba, demeure artiste Ă ses heures perdues. Un as de la rĂ©cupĂ©ration capable de nous faire rĂȘver avec quelques palettes de bois, des objets sauvĂ©s de la benne et >>>
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« Diffuser l'art au plus grand nombre »
Un bureau d'Al Capone dans une banque !
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L'artiste Beng Beng dans la chambre de Mercredi
une imagination sans borne - façon Michel Gondry. Ni une ni deux ! Alexandre Krysik lui donne carte blanche pour imaginer sur deux étages Beng Beng Theory. Le concept ? Sept salles pour autant d'ambiances, nous téléportant chacune dans un monde miniature inspiré du cinéma "pop-corn".
Dans la chambre de Mercredi
Lors de cette visite hautement « instagrammable », on croise des vélociraptors affamés ou une Alice tombant du plafond, entre des horloges comtoises retapées et de gros champignons en carton-pùte. En poussant une autre
porte, nous voici chez Harry Potter, avec ses livres volants s'échappant d'une vieille malle, tandis que dans la piÚce d'à cÎté E.T. et Gizmo s'éclatent sur un bon vieux A-ha ! AprÚs avoir tremblé dans la chambre de Mercredi Addams, avec les mains sortant du mur (« ma petite touche personnelle ») et l'antédiluvienne machine à écrire Underwood, on se la joue "bad boy" dans un bureau d'Al Capone plus vrai que nature. « Je ne pouvais pas faire l'impasse sur le plus grand des gangsters, surtout dans une banque », sourit l'artiste cinéphilequi a plutÎt bien réussi son hold-up.
Lens, jusqu'au 30.06, L'Ambassade by Cou2Com, mer, sam & dim : 10h -12h & 14h-17h30 (toutes les 30min, rés. sur place ou par SMS au 07 49 32 70 47 & au 06 13 82 60 66 ), 7/5⏠(- 12 ans)
L'Ambassade by Cou2com : Lens - 5 rue de la paix (ancienne Banque de France), cou2com.com
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Texte & photo : Julien Damien
Visite sous haute surveillance
Beng Beng Theory
BENJAMIN LACOMBE
Monstres et merveilles
PeuplĂ©e de monstres et de personnages aux grands yeux, son Ćuvre onirique est dĂ©sormais connue Ă travers le monde.
Figure de lâillustration contemporaine, Benjamin Lacombe investit le chĂąteau dâHardelot, Ă Condette dans le Pas-de-Calais.
D'Alice Ă Dorian Gray, en passant par les contes dâEdgar Allan Poe, le Parisien ausculte la littĂ©rature victorienne Ă travers ses peintures, dessins ou sculptures, et nous invite Ă passer de lâautre cĂŽtĂ© du miroirâŠ
© Romuald Meigneux
portf o l i o
Entrer dans l'univers de Benjamin Lacombe, c'est sauter Ă pieds joints dans celui du conte. Un monde oĂč le merveilleux cĂŽtoie le macabre et dans lequel se rencontreraient Tim Burton et Walt Disney, Guillermo del Toro et LĂ©onard de Vinci, pour ne citer que quelques rĂ©fĂ©rences de lâauteur et illustrateur français. Au chĂąteau d'Hardelot, son travail a trouvĂ© un Ă©crin Ă sa mesure, Ă travers une exposition rĂ©unissant une centaine d'Ćuvres issues de ses livres. Le Parisien y dĂ©ploie sa vision de l'Ă©poque victorienne. Pourtant, la premiĂšre salle du parcours est consacrĂ©e à ⊠La Petite sirĂšne, dâAndersen. « En effet, celui-ci n'est pas Anglais, confesse l'intĂ©ressĂ©. Par contre, il rĂ©introduit des crĂ©atures du merveilleux alors tombĂ©es dans l'oubli. De plus, le livre
est paru l'annĂ©e de l'accession au trĂŽne de Victoria et a largement influencĂ© Lewis Carroll ». En 2022, Benjamin Lacombe proposait ainsi une singuliĂšre interprĂ©tation de ce conte, voyant dans la fille du Roi de la mer⊠un autoportrait de lâĂ©crivain danois. « Câest une allĂ©gorie de son histoire d'amour impossible avec Edvard Collin, le fils de son mĂ©cĂšne ».
Ă Condette, celle-ci est retranscrite Ă travers des planches originales, entre bleu et rose fluo.
Famille décomposée
Pour accéder au monde suivant, nous descendons un escalier surmonté d'un gigantesque jeu de cartes. « On chute avec elles comme Alice dans le terrier du lapin ». Nous voici alors dans le pays des merveilles et son troublant jeu d'échelles.
© Alyz
« C'est un livre qui parle du passage Ă l'Ăąge adulte : les membres grandissent, rapetissent⊠». Au fur et Ă mesure de cette plongĂ©e dans lâĂ©trange, lâatmosphĂšre sâobscurcit et laisse place au gothique. Nous voici chez les Appenzell, une dynastie de monstres dont lâhistoire est racontĂ©e Ă la maniĂšre d'un album de famille. « Ici, j'ai utilisĂ© gouache et fusain pour donner l'aspect de vieilles photographies. Certaines toiles sont griffĂ©es au cutter pour accentuer lâeffet du passage du temps ». Une Ă©popĂ©e un poil effrayante, mais apte Ă sĂ©duire les enfants comme leurs parents.
Face au miroir
Longtemps estampillé "auteur jeunesse", Benjamin Lacombe n'a en effet cessé d'élargir son public au fil des ans, réactivant une tradition
perdue depuis le Voyage au bout de la nuit de Tardi, en 1988 : celle du livre illustrĂ© pour adulte. En tĂ©moigne son adaptation des Contes macabres dâEdgar Allan Poe « Ces images-lĂ sont plus sophistiquĂ©es, sombres, et contiennent plusieurs niveaux de lecture ». On achĂšve la visite avec Oscar Wilde et son Portrait de Dorian Gray, soit des crĂ©ations issues dâun ouvrage Ă paraĂźtre en novembre. Ce personnage androgyne se reflĂšte dans des miroirs dĂ©formants accrochĂ©s juste en face. « Son visage se transforme alors devant vous⊠mais le vĂŽtre aussi, rĂ©vĂ©lant cette part de monstrueux enfouie en chacun de nous ». Vous voilĂ prĂ©venus !
Julien Damien >>>
Benjamin Lacombe et le victorien Condette, jusquâau 05.11, ChĂąteau dâHardelot mar > dim : 10h-12h30 & 13h30-18h
3⏠(gratuit -18 ans), chateau-hardelot.fr
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©
Alyz
La biblotheÌque de BĂ©rĂ©nice,
& huile sur
2009
gouache
papier,
Affiche de l'exposition Benjamin
et
Lacombe
le victorien
Alice au pays des merveilles (Ed. Soleil)
Alice au pays des merveilles (Ed. Soleil)
La Petite sireÌne (Ed. Albin Michel Jeunesse)
Alice au pays des merveilles (Ed. Soleil)
Aimé Simone
jeu.â4âmaiâ|
Kodes
COMPLET
LeâGrandâMixâ-âTourcoing
jeu.â4âmaiâ| Slalomâ-âLille
Lynda ven.â5âmaiâ|
BigïŹo & Oli
sam.â6âmaiâ|
dim.â7âmaiâ|
LeâZĂ©nithâ-âLille
LeâZĂ©nithâ-âLille COMPLET
LeâZĂ©nithâ-âLille DER. PLACES
So La Lune
jeu.â11âmaiâ|
Le Splendidâ-âLille COMPLET
Arthur Ely
ven.â12âmaiâ|
Industrial Night One
LaâBulleâCafĂ©â-âLille
Suicide Commando + Treponem Pal + Horskh
sam.â13âmaiâ|
TheâBlackâLabâ-âWasquehal
Fabrice ĂbouĂ©
mar.â16âmaiâ|
Tip Stevens
mer.â17âmaiâ|
ThéùtreâSĂ©bastopolâ-âLille
LaâBulleâCafĂ©â-âLille
While She Sleeps jeu.â18âmaiâ|
LeâSplendidâ-âLille -Mlun.â22âmaiâ|
mar.â23âmaiâ|
LeâZĂ©nithâ-âLille
LeâZĂ©nithâ-âLille
Fatoumata Diawara
mar.â23âmaiâ|
ThéùtreâSĂ©bastopolâ-âLille
Roxaane + Mando MCD jeu.â25âmaiâ|
LaâBulleâCafĂ©â-âLille
Token
jeu.â01âjuinâ| Slalomâ-âLille
Sandrine Sarroche
jeu.â01âjuinâ| ThéùtreâSĂ©bastopolâ-âLille
ven.â2âjuinâ| MĂ©gacitĂ©â-âAmiens
Les Paradis ArtiïŹciels
PLK - Dinos - ZKR - Kerchak
Doums - Bekar - Meryl - Chilla
Khali - Luther...
ven.â2 & sam.â3âjuinâ| HalleâdeâGlisseâ-âLille
Piano Cinema
Jean-Michel Bernard
sam.â03âjuinâ| ThéùtreâLouisâPasteurâ-âLille
Cleopatrick
mar.â06âjuinâ| LaâBulleâCafĂ©â-âLille
Evanescence
mer.â07âjuinâ| LeâZĂ©nithâ-âLille
La Zarra
jeu.â08âjuinâ| LeâSplendidâ-âLille dim.â22âoct.â| MĂ©gacitĂ©â-âAmiens
Stromae
sam.â10âjuinâ| StadeâPierre Mauroyâ-âVilleneuveâdâAscq COMPLET
dim.â11âjuinâ| StadeâPierre Mauroyâ-âVilleneuveâdâAscq COMPLET
ven.â13âoct.â| StadeâPierre Mauroyâ-âVilleneuveâdâAscq sam.â14âoct.â| StadeâPierre Mauroyâ-âVilleneuveâdâAscq
Arch Enemy
mar.â13âjuinâ| LeâSplendidâ-âLille
Sum 41 + Fishbone
+ Landmvrks
mer.â14âjuinâ| LeâZĂ©nithâ-âLille
RĂSA:
agauchedelalune.tickandyou.com et dans les points de vente ofïŹciels habituels graphisme : marceau truffaut - hypothĂšse.studio
© Alun Be
FATOUMATA DIAWARA Le sens du partage
D'abord reconnue en tant qu'actrice au Mali, elle a ensuite interprĂ©tĂ© la sorciĂšre dans la comĂ©die musicale Kirikou et Karaba, dâaprĂšs lâĆuvre de Michel Ocelot. Elle fut aussi Ă lâaffiche du multi-cĂ©sarisĂ© Timbuktu dâAbderrahmane Sissako... Mais Fatoumata Diawara est surtout une (grande) voix, qui outrepasse les frontiĂšres, gĂ©ographiques ou musicales. Elle ainsi collaborĂ© avec Lauryn Hill, Herbie Hancock, Matthieu Chedid, Dee Dee Bridgewater, Paul McCartney ou encore Damon Albarn, quâelle retrouve aujourdâhui sur London Ko. Dans ce troisiĂšme album chantĂ© en bambara, sa langue maternelle, elle parle dâespoir, de fiertĂ©, alliant sonoritĂ©s africaines et pop occidentale. Rencontre avec une diva solaire. Propos
Pourquoi avez-vous intitulé cet album London Ko ?
Ce titre symbolise la fusion entre Londres et Bamako et ma connexion avec Damon Albarn en particulier. Il traduit la rencontre entre la musique traditionnelle africaine, le blues et la pop, entre autres.
Comment avez-vous travaillé avec Damon Albarn ?
Il a co-réalisé six morceaux, mais sa patte est omniprésente sur le disque. On a commencé à enregistrer les premiers morceaux de London Ko l'an dernier, parallÚlement à notre collaboration pour un opéra mis en scÚne par Abderrahmane Sissako. D'une façon générale, on a composé
beaucoup de chansons Ă deux. On s'entend bien ! Câest la premiĂšre fois que je laisse autant de place Ă un musicien sur l'un de mes albums.
ConcrÚtement, comment s'est déroulé l'enregistrement ?
Damon mâa invitĂ©e Ă rejoindre Gorillaz pour une vingtaine de dates aux Ătats-Unis et en Europe. DĂšs que nous avions un peu de temps, nous allions en studio. Une vraie complicitĂ© s'est installĂ©e entre nous. >>>
37 interview
recueillis par Simon Prouvost
m usiq u e
« Cet album reflÚte la fusion entre Londres et Bamako »
Au-delĂ de Damon Albarn, cet album accueille beaucoup d'autres artistes, n'est-ce pas ?
Oui, et c'est la premiĂšre fois que j'invite autant de monde sur un projet personnel. Peut-ĂȘtre qu'avant j'essayais de me protĂ©ger ou de prĂ©server le fragile patrimoine de la musique malienne.
Comment maintenez-vous ce lien ?
Mes chansons reflÚtent mon identité. Je vis désormais en Europe mais je garde un pied en Afrique grùce à ma musique. Je chante d'ailleurs dans ma langue natale pour maintenir ce lien fort.
Comment avez-vous choisi les artistes figurant sur votre album ?
Jâai privilĂ©giĂ© des personnes qui mâavaient dĂ©jĂ invitĂ©e, en qui jâai
confiance, comme Matthieu Chedid ou Roberto Fonseca. Jâai beaucoup pleurĂ© sur Sete , une magnifique chanson dâamour proposĂ©e par Matthieu, pour laquelle jâai eu la chance d'accueillir le Brooklyn Youth Chorus, un chĆur d'enfants de New York.
Comment présenteriez-vous cet album ?
Il est comme un bilan de tout ce que jâai retenu et appris de mes diffĂ©rentes collaborations. Elles mâont forgĂ©es et changĂ© ma vision de la musique, dĂ©sormais sans aucune barriĂšre.
Selon vous, quâest-ce qui caractĂ©rise la musique malienne ?
Il est trĂšs difficile de la dĂ©crire, mais je dirais quâelle est restĂ©e authentique. Il y a une richesse culturelle
© Alun Be
quâon ne retrouve pas ailleurs, un hĂ©ritage de nos ancĂȘtres. Chaque rĂ©gion a son propre langage musical. Amadou et Mariam et Sidiki DiabatĂ©, entre autres, apportent une couleur unique. On ne dirait pas quâils viennent du mĂȘme pays.
sortir un peu des clous. Pour cultiver cette originalitĂ©, j'essaie de bien mâentourer.
Pour autant, cette forte tradition croise volontiers dâautres esthĂ©tiques. Par exemple, on retrouve beaucoup de blues dans la musique malienne, qui est le tronc commun de tous les styles comme le rock, la pop et le rap.
Dans votre deuxiĂšme album, Fenfo, vous Ă©voquiez certains sujets graves⊠Qu'en est-il cette fois-ci ? Dans celui-ci, je soulĂšve diffĂ©rentes questions. Par exemple, je tiens Ă protĂ©ger la gĂ©nĂ©ration future en Afrique contre certains drames persistants comme la mutilation gĂ©nitale ou lâexcision. Ces flĂ©aux sont encore malheureusement dâactualitĂ©.
La musique est-elle une arme politique pour vous ?
Et
quâest-ce
qui caractériserait Fatoumata Diawara ?
Le goût des aventures nouvelles, la prise de risques. Je ne me laisse pas influencer par la nouvelle vague de la musique africaine et préfÚre
Dans une certaine mesure, oui. En tout cas, j'apporte autant d'attention au message qu'Ă la voix. Jâaime lâidĂ©e que mes mots puissent changer un peu les choses, et rĂ©vĂ©ler au plus grand nombre la beautĂ© de lâAfrique. Je me vois comme une ambassadrice de ce continent.
Ă lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
Lille, 23.05, Théùtre Sébastopol, 20h, 39 > 29⏠theatre-sebastopol.fr
Bruxelles, 31.05, Ancienne Belgique, 19h 34/33âŹ, abconcerts.be
Enghien, 07.07, Parc d'Enghien, Festival
LaSemo, 54,50 > 23,50âŹ, lasemo.be
à écouter / London Ko, Fatoumata Diawara (Wagram Music)
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« Veillons à protéger la jeunesse d'Afrique »
SATURDAY 27 MAY
ANNA B SAVAGE
LâAnglaise Anna B Savage sâĂ©tait rĂ©vĂ©lĂ©e avec une belle reprise, austĂšre et dĂ©rangĂ©e, de A Girl Like You, tube des 90âs signĂ© par l'Ăcossais Edwyn Collins. Deux ans plus tard, cette multi-instrumentiste aussi Ă lâaise Ă la guitare, Ă la clarinette, au saxophone quâau mâbira (un piano Ă pouce) joue de sa voix de contralto pour souffler le chaud et le froid dans des chansons rappelant celles d'Antony & The Johnsons. On y retrouve cette dĂ©licatesse et la mĂȘme joie de briser codes et carcans. Et surtout, une noirceur traversĂ©e de rais de lumiĂšre pour Ă©voquer les peines de cĆur. T.A.
SATURDAY 27 MAY
Bruxelles, 06.05, Botanique, 19h30, 19,50 > 13,50âŹ, botanique.be Bruxelles, 21.06, Ancienne Belgique, 19h, 26/25âŹ, abconcerts.be
DEBBY FRIDAY
Nâen dĂ©plaise Ă l'autrice de So Hard to Tell, il nâest pas "difficile de dire" Ă quel point Debby Friday dĂ©tone. Cette Canadienne dâorigine nigĂ©riane se joue Ă merveille des contradictions, entre RânâB farouchement actuel et dĂ©rĂšglements proches dâune techno rĂȘche. Ou, pour le dire autrement : Ă la douceur et au besoin de tendresse se mĂȘlent des envies de violence brute et dâĂ©nergie pure. Un peu comme dans la vie, finalement ! T.A.
Bruxelles, 06.05, Botanique, 19h30, 19,50 > 13,50⏠botanique.be
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© DR
© Katie Silvester
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â TICKETS & INFO â
SATURDAY 27 MAY â OSSEGHEM PARK â SATURDAY
ARDO AngĂšle Ă n x Worries Ă Push A T MAsego Ă n u g ene A
Anderson .PAA k & k nx W ledge l ive B A nd Ch A rlo TT e Adigéry & Bolis Pu P ul à PinkPA n T heress y ussef dAyes à do M i & J d Be C k à rAvyn l en A e
The Blessed MAdonn A Ă hAA i Ă r o M y Ă d J s einfeld e liz A r ose Ă eWA n M Cv iC A r
SUNDAY 28 MAY â OSSEGHEM PARK â SUNDAY 28
ENDOMA Ch A nnel Tres Ă Benny The Bu TC her Ă o livi A d e A n u nkno W n Mor TA l o r C hes T r A Ă J P eg MA fi A Ă s u P er JA zz C lu B
ARDO Moder AT Ă AlT-J Ă l i TT le s i M z g old BA nd Ă k okoroko
ENDOMA
ALTVERDA
ALTVERDA h oney d i J on Ă d enis s ulTA Ă J Ayd A g Ă dA n s h A ke d ino le nny Ă J A s P er Tygner Ă Mosely Jr
ORLO
h unee Ă B iB i se C k Ă J AM ie 3:26 Ă s uze iJ Ă Ă Afriqu A Jord A n v i C kors ORLO Joy o r B ison Ă l ef T o eA rly Bird Ă d e sC huur MA n Ă AMA li A h M i M i Ă s herelle
COREFESTIVAL.COM â TICKETS & INFO â COREFESTIVAL.COM
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© DR
PAUL WELLER
Clé anglaise
Ă la fois working-class hero et monument dâune certaine conception de lâanglicitĂ©, Paul Weller incarne, outre-Manche, une figure tutĂ©laire pour des hordes de musiciens et de stylistes. Sur le continent, lâex-Jam demeure encore trop mĂ©connu. Raison de plus pour lui rendre visite.
La scĂšne se dĂ©roule en 1982. Discussion entre Pete Townshend, "guitar hero" des Who, et Paul Weller, leader de The Jam. Le premier demande au second : « Pourquoi ne pas avoir essayĂ© de conquĂ©rir les USA ? Câest plus simple quâen Europe, les AmĂ©ricains parlent la mĂȘme langue que nous ». RĂ©ponse de Weller : « Ăa reste Ă prouver ». Cette formule fĂ©roce rĂ©sume le personnage : acide et fier, cinglant et insulaire. Paul Weller, dit le "Modfather", car figure de proue du revival mod de la fin des annĂ©es 1970, est Ă la fois profondĂ©ment anglais et pourtant international : morgue britannique, soul et jazz amĂ©ricains, cigarettes Gauloises et costumes italiens.
Ălectron libre
Initiateur, donc, du revival moderniste de la fin des seventies avec The Jam, sabordĂ© Ă son zĂ©nith en 1982, Paul Weller nâa cessĂ© de jouer les tĂȘtes chercheuses. Au sein de The Style Council tout dâabord, duo pop et soul qui prĂ©figura lâacid-jazz mais se vit refuser, en 1989, un album house par son label â il ne verra le jour quâen⊠1998. Toujours en solo, il renoua ensuite avec ses premiĂšres amours soul et rhythm & blues, avant de signer de rĂ©cents maxis chez Ghost Box Records - soit un label de musique Ă©lectronique ! Peu de sexagĂ©naires Ă la brillante carriĂšre se sont Ă ce point remis en question. Ce ne fut pas toujours rĂ©ussi, certes, mais dans le modernisme, câest aussi (surtout ?) la recherche qui compte. Thibaut Allemand
Lille, 11.05, LâAĂ©ronef, 20h, 30/25âŹ, aeronef.fr Anvers, 12 & 13.05, De Roma, complet !, deroma.be
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ERLEND ĂYE & LA COMITIVA
Globe-trotteur
RĂ©vĂ©lĂ© au dĂ©but du millĂ©naire avec le tandem Kings of Convenience, sorte de Simon & Garfunkel du xxie siĂšcle, Erlend Ăye aurait pu vivoter de ses jolies mĂ©lodies et de sa guitare en bois. Sauf que voilĂ , ce grand Ă©chalas aux Ă©ternelles binocles a la bougeotte â dans tous les sens du terme.
On lâa vu trimballer ses valises un peu partout, de Paris Ă Londres, de Berlin Ă Rennes, de Santiago Ă Mexico en passant par la Sicile, oĂč il dĂ©cida enfin de se poser â un peu. Oui, Erlend Ăye Ă la bougeotte. Musicalement, le NorvĂ©gien n'est pas non plus avare en dĂ©placements. Entre deux disques de Kings of Convenience, il a créé le groupe electropop The Whitest Boy Alive, donnĂ© un coup de main Ă JosĂ© GonzĂĄlez, Dntel ou encore Röyksopp et créé le label Bubble Records. Son nouveau projet en date, La Comitiva, fut en rĂ©alitĂ© fondĂ© en⊠2012. Il venait dâacheter une maison Ă Syracuse, en Sicile, et fricota avec trois musiciens et chanteurs â La Comitiva ("l'entourage" en VF) Ă©tait nĂ©e. Depuis, des morceaux furent publiĂ©s de maniĂšre sporadique. Pourtant, en 2020, alors que lâon attendait un disque de ce groupe italo-norvĂ©gien, câest The Whitest Boy Alive qui pointa le bout de son nez ! DĂšs lors, cette sĂ©rie de concerts constitue, en soi, un Ă©vĂ©nement. Bossa nova, chanson traditionnelle italienne, pop acoustique ouatĂ©e : ce projet est sans doute ce qui se rapproche le plus des prĂ©citĂ©s Kings Of Convenience. Avec ce petit supplĂ©ment dâĂąme latine - Anima Latina, disait Lucio Battisti, auquel on pense parfois. Thibaut Allemand
Bruxelles, 18.05, Botanique, 19h30, 25,50 > 19,50âŹ, botanique.be Bruges, 19.05, Cactus Muziekcentrum, 20h, 29 > 22âŹ, cactusmusic.be
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© DR
QUOI DE NEUF ?
Si vous pensez quâun musicien a tout dit dans son premier album, passez votre chemin. Ici, on sâintĂ©resse aux artisans qui, dix mille fois, remettent lâouvrage sur le mĂ©tier. Ces quatre noms font partie de notre dĂ©cor â de celui de nos parents, parfois. Alors, chefs-dâĆuvre en pĂ©ril, baudruches cent fois rafistolĂ©es ou monuments incontournables ?
Thibaut Allemand
ROGER WATERS
En 1968, le cerveau cramĂ© par le LSD, lâangelot noir Syd Barrett quittait Pink Floyd. Au mitan des 70âs, son vieil ami, le bassiste Roger Waters, tenta de prendre le contrĂŽle du Floyd pour en faire le vĂ©hicule de ses fantasmes musicaux et politiques. Ce qui donna quelques albums titanesques et contestataires (Animals, The Final Cut) ou parfois boursouflĂ©s (The Wall). ĂjectĂ© en 1985, il mena une carriĂšre solo erratique entre deux procĂšs contre ses camarades. Depuis, aigri et paranoĂŻaque, il rĂ©enregistre lâintĂ©gralitĂ© de The Dark Side of the Moon, et voit des complots un peu partout, ce qui nuit Ă certaines de ses causes. Dommage.
Lille, 12.05, Stade Pierre Mauroy, 20h, 106 > 62⏠stade-pierre-mauroy.com Anvers, 14.05, Sportpaleis, complet ! sportpaleis.be
© Kate Izor
©
DR
TANGERINE DREAM
On ne va pas faire la fine bouche, mais on tique un peu lorsque lâon voit ce nom en 2023. Reste-t-il un seul membre originel de ce groupe fondĂ© Ă Berlin en 1967 par Edgar Froese ? Non. Alors, vous rĂ©torquerez : reste-t-il un seul membre originel des ChĆurs de lâArmĂ©e Rouge, fondĂ©s Ă Moscou en 1928 par Alexandre Alexandrov ? Non plus, câest vrai. Alors, va : qui aime les vastes nappes de synthĂ©tiseurs, les compositions planantes et quelques arpĂšges ensorceleurs, devrait y trouver son compte.
Louvain, 19.05, Het Depot, 20h, 31/27⏠hetdepot.be
THE PRETENDERS
ELTON JOHN
Il fut longtemps de bon ton de se moquer de ce vieil Elton. Il le cherchait un peu, aussi : a-t-on idĂ©e de monter sur scĂšne dĂ©guisĂ© en Donald Duck ?! En 2023, passĂ© lâextravagance, demeurent les chansons, dont pas mal de merveilles enregistrĂ©es durant les seventies.
Aujourdâhui, Sir Elton nâa plus toute sa voix. Mais avec un peu dâindulgence, on ne boudera pas Rocket Man, Your Song, Saturday Night's Alright (For Fighting) ou Goodbye Yellow Brick Road pour ne citer que quelques tubes.
Anvers, 27 & 28.05, Sportpaleis, complet ! sportpaleis.be
The Pretenders, câest avant tout Chrissie Hynde. DĂ©barquĂ©e Ă Londres de son Midwest natal, elle devint un temps journaliste au NME puis fit un dĂ©tour par Paris, jouant avec The Frenchies aux cĂŽtĂ©s de Jean-Marie PoirĂ© (Mes Meilleurs copains, vous vous souvenez ?). Elle retourna ensuite Ă Londres pour connaĂźtre le succĂšs avec The Pretenders, dĂ©livrant un punk-rock franc et mĂ©lodieux, avec pas mal dâexcĂšs et de morts en chemin. Quarante ans plus tard, la Chrissie est toujours vaillante. Ăa paie, la persĂ©vĂ©rance.
Anvers, 30 & 31.05, De Roma, complet !, deroma.be
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© Katja Ruge
© Ben Gibson
© Anton Corbijn
DEPECHE MODE
Ănergie renouvelĂ©e
Des survivants. Ces Anglais ont surmontĂ© les annĂ©es, les modes, les excĂšs et les dĂ©cĂšs. MalgrĂ© un nom chipĂ© Ă un obscur magazine, Depeche Mode nâa jamais fini dans la corbeille. Le groupe est toujours restĂ© Ă la page, changeant Ă peine sa ligne Ă©ditoriale â et faisant toujours la une.
Combien de groupes, portĂ©s par la nouvelle vague des annĂ©es 1980, ne se sont pas sĂ©parĂ©s et ont su maintenir, durant plus de quatre dĂ©cennies, succĂšs public et critique ? Bien peu. Quoi quâon pense de cette barrique de Robert Smith ou du fraudeur fiscal Bono, on doit citer The Cure et U2. Et Depeche Mode, donc. Ă lâorĂ©e des eighties, depuis Basildon, quatre post-ados composaient des hymnes de pop Ă©lectronique, Ă la fois sexuels et mĂ©lancoliques. Un premier album baptisĂ© dâaprĂšs la dictĂ©e magique ( Speak & Spell , 1981), un inusable tube Ă deux doigts ( Just Canât Get Enough) et⊠lâaffaire aurait pu sâarrĂȘter lĂ , car Vince Clarke, compositeur en chef, mit les bouts pour fonder Yazoo.
Par-delĂ les egos Ătonnamment, la formation sâen remit. Et entama alors une odyssĂ©e pop absolument renversante, qui la vit hanter les bas-fonds pour mieux tutoyer les cimes. Elle mĂȘle dans un mĂȘme mouvement imagerie SM et Ingmar Bergman, homo-Ă©rotisme et blues urbain, rĂ©alisme social et gospel Ă©lectronique. Lâan passĂ© disparaissait Andrew Fletcher, ciment dâun groupe aux egos importants. Contre toute attente, le compositeur Martin Gore et le crooner Dave Gahan signent Memento Mori , quinziĂšme album plus que digne, oĂč se croisent les ombres de New Order et Kraftwerk â des pairs, dĂ©sormais. Cette derniĂšre tournĂ©e serait-elle lâultime ? On ne sait guĂšre. Mais au vu des messes paĂŻennes donnĂ©es par les auteurs de Personal Jesus, cette communion sera forcĂ©ment mĂ©morable. Thibaut Allemand Anvers, 20.05, Sportpaleis, complet !, sportpaleis.be Lille, 22.06, Stade Pierre Mauroy, complet !, stade-pierre-mauroy.com
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LAEL NEALE
ĂlevĂ©e dans une exploitation agricole en Virginie, Lael Neale a traversĂ© les USA pour vivre quelques annĂ©es Ă LA. Elle y a publiĂ© un premier album en 2015, avant de regagner sa ferme peu aprĂšs la pandĂ©mie. LĂ , elle a continuĂ© Ă composer, sous contrainte, se limitant Ă un piano, une guitare et son vieil Omnichord (sorte dâautoharpe Ă©lectronique). LâAmĂ©ricaine signait le faramineux Acquainted with Night, oĂč planaient les ombres de Joni Mitchell et Weyes Blood â excusez du peu ! Son dernier disque en date, Star Eaters Delight, est plus nerveux (songez Stereolab, Electrelane) et devrait valoir, sur scĂšne, quelques beaux moments de tension. T.A.
Tourcoing, 18.05, Le Grand Mix, 20h, 14 > 6âŹ, legrandmix.com Bruxelles, 19.05, Botanique, 19h30, 10/7âŹ, botanique.be
MICK HARVEY
Figure lĂ©gendaire de The Birthday Party et des Bad Seeds avec Nick Cave, Mick Harvey a aussi collaborĂ© avec PJ Harvey et la regrettĂ©e Anita Lane. Prolixe, lâhomme aura chantĂ© Gainsbourg dans la langue de Jane B., et signĂ© une petite dizaine dâalbums solo en 20 ans. Cette tournĂ©e le voit puiser dans son dernier LP et un disque en duo avec la chanteuse mexicaine Amanda Acevedo. Au programme : rock, blues, minimalisme, jazz⊠et temps suspendu. T.A.
Courtrai, 21.05, De Kreun, 20h, 30 > 24âŹ, wildewesten.be
© Alexandra Cabral
© Matthew Ellery
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MUSE âą
MACHINE
KELLY âą PAOLO NUTINI âą
THE
SOFI
âą STONE
main stage the barn klub c slope 02
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STORMZY
FENDER
THE 1975
NATHANIEL RATELIFF ZWANGERE GUY
COMPACT DISK DUMMIES IGGY POP
CHARLOTTE DE WITTE
WARHAUS
PRINCESS
ANNA
WEYES BLOOD
AURORA
ASHNIKKO
GAYLE
HUMBERSTONE
THIS
THE SNUTS
THE REYTONS
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LIAM GALLAGHER
JULY
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GUN
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TUKKER âą MIMI WEBB âą DANIELLE PONDER THE MURDER CAPITAL âą TOUCHĂ AMORĂ âą JUST MUSTARD
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INHALER
GABRIELS
âą
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main stage the barn klub c slope
NIGHT
âą
âą DESTROY
& THE
SWEATS
ASCENDANT VIERGE
Attraction des astres
Ă une Ă©poque oĂč la pop française est devenue un vaste champ d'expĂ©rimentation, dans lequel tous les genres s'entrechoquent, ascendant vierge fait figure de laborantin en chef. Ce duo franco-bruxellois et fĂ©ru dâastrologie conjugue rythmes EDM et voix de diva gothique avec une Ă©lĂ©gance rare.
Les planĂštes sâalignent pour ascendant vierge, Ă lâaube de la parution de son trĂšs attendu premier album, annoncĂ© par le single Ă l'Infini. Jusquâici, ce duo constituĂ© de Mathilde Fernandez au chant et de Paul Seul Ă la production avait essaimĂ© quelques bangers ayant largement dĂ©passĂ© le succĂšs dâestime. LâadhĂ©sion du public Ă des titres comme Petit soldat ou Influenceur lors du concert au Botanique, l'an passĂ©, en tĂ©moignait. Ralenti dans son envol par la pandĂ©mie, le tandem installĂ© Ă Bruxelles rĂ©ussissait quand mĂȘme Ă imposer quelques tubes au palmarĂšs de lâhyperpop française, ce maelstrom kitsch ultra rĂ©fĂ©rencĂ© qui recycle les annĂ©es 1990 et 2000. De fait, le duo excelle dans ce mouvement concassant musiques mainstream et recherches sonores. Ici, la techno trance rencontre le hip-hop et cĂŽtoie la pop la plus dĂ©complexĂ©e. Paul Seul sublime les beats les plus hardcore (citant sans rougir les compilations Thunderdome) entre refrains entĂȘtants et crescendos harmonieux. Grande collectionneuse de grimoires Ă©sotĂ©riques, Mathilde Fernandez Ă©voque dans un mĂȘme souffle MylĂšne Farmer ou l'avant-gardiste Diamanda GalĂĄs, nimbant ses inflexions de teintes Ă©piques et mystiques. On leur prĂ©dit un avenir radieux. Flo Delval
Bruxelles, 24.05, Ancienne Belgique, complet !, abconcerts.be Oignies, 27.05, Le MĂ©taphone, 20h30, 18/15âŹ, 9-9bis.com
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© Raphaël Lugassy
CORE FESTIVAL
RelÚve assurée
DeuxiĂšme Ă©dition de cet Ă©vĂ©nement sis dans le Parc dâOsseghem, au pied de lâAtomium, Ă Bruxelles. ImaginĂ© par deux poids lourds du genre (Tomorrowland et Rock Werchter), le CORE Festival mĂȘle sur cinq scĂšnes indie pop, hip-hop, electro, hyperpop... On y dĂ©couvre des valeurs sĂ»res et des noms trĂšs prometteurs. FlorilĂšge. Thibaut Allemand
RAVYN LENAE
Originaire de Chicago, Ravyn Lenae, 21 ans, peut se targuer dâune belle carriĂšre, avec une flopĂ©e dâEP inspirĂ©s et un album en forme de confirmation. Hypnos, paru chez la prestigieuse maison Atlantic, est le fruit dâun travail acharnĂ© avec son producteur Steve Lacy (qui Ćuvra pour The Internet, Kendrick Lamar ou Tyler, The Creator). Avec lui, l'AmĂ©ricaine forme un duo Ă©voquant ceux fondĂ©s par Timbaland et Aaliyah, ou Kelis et Pharrell Williams. Soit un tandem qui affiche la volontĂ© farouche de moderniser le R&B, genre qui est dĂ©jĂ , depuis 30 ans, le vecteur de pas mal dâavant-gardes en matiĂšre de pop mondiale. Affaire Ă suivre !
CORE Festival
Bruxelles, 27 & 28.05, Parc dâOsseghem, 12h, 1 jour : 123 / 82⏠⹠pass 2 jours : 227 / 147⏠corefestival.com
SĂ©lection / 27.05 : AngĂšle, Charlotte AdigĂ©ry & Bolis Pupul, The Blessed Madonna, NxWorries (Anderson .Paak & Knxwledge), Eliza Rose, Pinkpantheress, Haai, Pusha T, Ravyn LenaeâŠ
28.05 : Alt-J, Little Simz, Kokoroko, Channel Tres, Unknown Mortal Orchestra, Joy Orbison Caballero & JeanJass, Benny the Butcher, Moderat, JPEGMafia...
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© DR
LITTLE SIMZ
En dĂ©cembre dernier, Little Simz publiait No Thank You, comme ça sans prĂ©venir. En fait, il s'agit d'une dĂ©claration dâintention : aprĂšs avoir virĂ© un manager un peu dictatorial, elle est revenue aux racines de sa musique en compagnie de son producteur et ami dâenfance, Inflo. Moins ample et plus rĂȘche que son prĂ©dĂ©cesseur (Sometimes I Might Be Introvert), ce cinquiĂšme essai mĂȘle percussions africaines, chorale gospel et orchestre symphonique. Et devrait dĂ©ployer toute sa puissance sur scĂšne.
NXWORRIES
CHANNEL TRES
Collaborateur de Tyler, The Creator ou Robyn, Channel Tres confirme, EP aprĂšs EP, son talent pour composer des merveilles rap-house. MarquĂ© par The Chronic de Dr. Dre et les fantaisies soniques de Moodymann, ce natif de Los Angeles, qui passait ses vacances Ă Chicago, mĂȘle la frime West Coast au feeling technohouse du Michigan. Peu Ă lâaise avec cette idĂ©e de compĂ©tition inhĂ©rente au rap game, il prĂ©fĂšre les concerts poisseux oĂč les basses moites le disputent Ă lâhomo-Ă©rotisme.
(ANDERSON .PAAK & KNXWLEDGE)
Mais que peut bien fabriquer Anderson .Paak, entre ses propres albums, sa plĂ©thore de featurings et son travail avec Bruno Mars au sein de Silk Sonic ? Plus dâune fois, cette question nous rĂ©veilla au beau milieu de la nuit. Lâautre soir, on dĂ©couvrit ainsi quâil venait de rĂ©activer NxWorries, tandem formĂ© avec le producteur Knxwledge. En 2016, la paire avait signĂ© Yes Lawd !, vous vous souvenez ? Revenu aux affaires, donc, le duo peaufine sa formule entre hip-hop et soul moderne. Nous voilĂ rassurĂ©s.
© Karolina Wielocha
© GodmodeMusic
© Alex Figs
ANDY SHAUF
Ă fleur de pop
VoilĂ bientĂŽt 15 ans quâAndy Shauf sâest installĂ© dans le vaste paysage pop-folk. Le trentenaire est plutĂŽt du genre discret et dĂ©licat. On a affaire Ă un orfĂšvre, un maĂźtre-artisan amoureux du travail soignĂ©. Ce Canadien a dĂ©butĂ© seul dans sa chambre avant de goĂ»ter aux joies dâun "vrai" studio pour son troisiĂšme album, The Party, qui fit (un peu) de tapage. Depuis, il a signĂ© trois autres disques dont le rĂ©cent Norm Ă©largit les appĂ©tences du musicien. Il faut dire que notre homme est fanatique de Van Dyke Parks, Paul Simon ou Randy Newman. On retrouvait ainsi cet art de la narration dans The Neon Skyline, rĂ©cit dâune nuit dâivresse dans un bar de nuit, servi par une pop acoustique finement orchestrĂ©e â comme une rencontre rĂȘvĂ©e entre Elliott Smith et Sufjan Stevens, pour le dire vite. Or, Andy Shauf sâest depuis ouvert Ă des harmonies jazz et des sons plus synthĂ©tiques. Bon, pas de quoi cramer un dancefloor, mais quand mĂȘme un sacrĂ© pas en avant pour ce control freak qui commence, avoue-t-il, Ă prendre du plaisir sur scĂšne. Et nous avec ! Thibaut Allemand
Anvers, 26.05, De Roma, 20h, 24/22âŹ, deroma.be
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© Angela Lewis
MAI 23 LILLE AERONEF.FR Licences : 1-1022328 / 2-012329 / 3-012330 Design : les produits de lâĂ©picerie LâAĂRONEF 06.05 Unfaced : Cassie Raptor + Jacidorex + Randomer + VCL + VBK 09.05 Julie Doiron & Dany Placard + Jeffrey Lewis & The Voltage 12.05 Wax Tailor + Mounika. 20.05 LâEuromĂ©tropole en fĂȘte : Coco Em + MC Yallah & Debmaster + Camion Bazar HORS LES MURS 17.05 Personal Trainer + Feet + CLT DRP 23.05 bar italia + guest 24.05 Groundation + guest 26.05 Surprise Chef + Glass Beams 04.05 Europe Day : Francis of Delirium + Public Display of Affection 11.05 Paul Weller + Maxwell Farrington & Le SuperHomard ⊠& PLUS
LES PARADIS ARTIFICIELS
French connection
Lâan dernier, ce festival initiĂ© par Ă Gauche de la Lune entamait sa mue. Dâabord, il sâĂ©tablissait dans un lieu unique, la Halle de Glisse Ă Lille, soit un skatepark de 2â000 mĂštres carrĂ©s. Surtout, il affichait une nouvelle ligne artistique : du rap, du rap et rien que du rap ! Le genre est ici dĂ©clinĂ© sous toutes ses acceptations, entre trap, drill, boom-bap ou jersey⊠Lâaffiche est un savant mĂ©lange de figures Ă©tablies et montantes, et compte pas mal de Lillois. Ătat des lieux.
Julien Damien & Simon Prouvost
BENJAMIN EPPS
Benjamin Epps serait-il « le meilleur rappeur de France », comme il le clamait en 2020 ? Peut-ĂȘtre bien. Ce Gabonais sâest construit un avenir en regardant vers le passĂ©. LĂ oĂč la plupart de ses contemporains marmonnent sur des productions trap ou drill, lui compte sur un boombap Ă lâancienne, quelque part entre le Wu-Tang Clan et MC Solaar - pour les textes ciselĂ©s. On parle ici dâun son rĂȘche, lardĂ© dâegotrip et de punchlines frondeuses, qui racontent la vie comme elle va. « Tout le monde semble heureux sur le net, le mĂ©tro dit le contraire », lĂąche-t-il par exemple dans La Grande dĂ©sillusion, premier album paru en avril et empli de promessesâŠ
Lille, 02 & 03.06, Halle de Glisse, ven : 16h ⹠sam : 14h, 1 jour : 60/55⏠⹠2 jours : 79/75⏠lesparadisartificiels.fr
Sélection / 02.06 : Dinos, Kerchak,
Shani // 03.06 : PLK, Zkr,
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© Rémy Bourdeau
Bekar, Chilla, Bushi, Winnterzuko, Sto, H Jeunecrack, Juste
Doums, Meryl, Khali, Benjamin Epps, J9ueve, Rounhaa, Luther, Babysolo33, BröâŠ
STO
Figure montante dâune scĂšne lilloise dĂ©cidĂ©ment emballante (Ben PLG, Bekar, Zkr), Sto fut bercĂ© par de nombreuses influences, entre la French Touch Ă©coutĂ©e par ses parents, le reggae de ses oncles et le rap de son quartier. Mais câest lâavĂšnement de la jersey qui le fit connaĂźtre. Soit un son destinĂ© aux clubs, cocktail de BPM rapides, de basses lourdes et de samples hiphop, R&B et electro. En somme, « la house du ghetto », comme il nomme lui-mĂȘme ce courant oĂč il fait des Ă©tincelles - en tĂ©moigne son premier album, Time Out (Vol.1)
ROUNHAA
DINOS
NĂ© au Cameroun, grandi Ă La Courneuve, Dinos sâinscrit dans la grande tradition du rap Ă texte, jusquâĂ sâautoproclamer « le nouveau Solaar ». Pour la modestie, on repassera. Par contre, les amoureux du beau verbe posĂ© sur des prods boom-bap Ă©purĂ©es sont au bon endroit. Car, non, ce nâest pas tous les jours quâon entend un rappeur sâinspirer de Raymond Devos pour accoucher de punchlines futĂ©es, du genre : « rien plus rien plus rien multipliĂ© par trois, ça fait rien de neuf ». Koba LaD, si tu nous lisâŠ
NĂ© Ă Lille, dĂ©sormais installĂ© en Suisse, Rounhaa sâest imposĂ© comme un hĂ©raut du rap dit "new wave", câest-Ă -dire nourri dâelectro et de recherches sonores distordues. InspirĂ© par Tyler, The Creator, Laylow et Makala, Haarone Latif (pour lâĂ©tat civil) pose sa voix autonĂ©e et ses textes mĂ©lancoliques sur de lourdes basses entĂȘtantes, Ă lâimage du morceau Music Sounds Better With You. Une rĂ©fĂ©rence Ă Stardust⊠et une rĂ©ponse toute trouvĂ©e Ă ses parents, qui lui interdirent dâĂ©couter de la musique jusquâĂ lâĂąge de 12 ans !
© Wokuplucid
© Fifou © Lilho
et aussiâŠ
MAR 02.05
TAMAR APHEK + LAETITIA SHERIFF + GRANDMAâS ASHES
BĂ©thune, Le Poche, 20h, 12/10âŹ
TOKIO HOTEL
Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 56/53âŹ
VĂRONIQUE SANSON
Roubaix, Le Colisée, 20h, complet !
JEU 04.05
AIME SIMONE
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, complet !
VEN 05.05
KEKRA
Bruxelles, Botanique, 19h, 29,50>23,50âŹ
ARNAUD REBOTINI + COLIN
BENDERS + ENCORE
Petite ForĂȘt, Espace Barbara, 20h30, 19/16âŹ
DEPORTIVO + H-BURNS
Oignies, Le MĂ©taphone, 20h30, 18/15âŹ
SAM 06.05
FLAVIEN BERGER + AUREL (NUITS BOTANIQUE)
Bruxelles, Botanique, 18h30, 33>27âŹ
CINĂ-CONCERT : NOSFERATU
Ce chef-dâĆuvre de lâexpressionnisme allemand fut le premier film dâhorreur Ă bĂ©nĂ©ficier de sa propre bande originale. SignĂ©e Hans Erdmann, elle fut hĂ©las perdue. Depuis, cette musique a connu des dizaines d'interprĂ©tations. LâONL sâappuie ici sur une "reconstruction" de la partition originale, Ă partir d'une crĂ©ation postĂ©rieure du maĂźtre, mais aussi de ses Ă©crits et de coupures de presse dâĂ©poque Ă©voquant la fameuse BO. Un impressionnant travail de restauration, datĂ© de 1995, quâil convient de redĂ©couvrir en salle, avec orchestre ! T.A.
Lille, 04 & 05.05, Nouveau SiĂšcle, 20h, 35> 6âŹ, onlille.com BĂ©thune, 06.05, Théùtre, 20h, 22 > 11âŹ, theatre-bethune.fr
WARHAUS
Tourcoing, Le Grand Mix, complet !
LUN 08.05
NOVEMBER ULTRA + SURA
Bruxelles, Botanique, 19h30, 34,50>28,50âŹ
JEU 11.05
MR. GISCARD + CITRON SUCRĂ
Amiens, La Lune des Pirates, 20h30, 12/7âŹ
VEN 12.05
SAM SMITH
Anvers, Antwerp Sportpaleis, 18h30, 190>45âŹ
WAX TAILOR
Lille, L'AĂ©ronef, 20h, 27/20âŹ
STARMANIA
Bruxelles, Forest National, 20h, 89>29âŹ
SAM 13.05
INDUSTRIAL NIGHT ONE : SUICIDE COMMANDO + TREPONEM PAL
Wasquehal, The Black Lab, 20h, 25âŹ>gratuit
TIGA + ASA MOTO + MOVULANGO
Bruges, Cactus Muziekcentrum, 22h, 25>18âŹ
DIM 14.05
STARMANIA
Bruxelles, Forest National, 15h, 89>29âŹ
BLONDSHELL + GIRL AND GIRL
Tourcoing, Le Grand Mix, 18h, 14>6âŹ
MAR 16.05
STRAVINSKY & HAYDN
Lille, Nouveau SiĂšcle, 12h30, 14/6âŹ
MAX ROMEO AVEC XANA ET AZIZZI ROMEO
Tourcoing, Le Grand Mix, complet !
MER 17.05
STEPHAN EICHER
Lille, Théùtre SĂ©bastopol, 20h30, 49>35âŹ
THE BURNING HEADS
Boulogne-sur-Mer, CarrĂ© Sam, 20h30, 10>7âŹ
JEU 18.05
PIERRE DE MAERE
Bruxelles, Ancienne Belgique, 19h, complet !
K'S CHOICE + SHERMAN
Anvers, De Roma, 20h, 31âŹ
BERTRAND BELIN
Mons, Théùtre Le ManĂšge, 20h, 30>20âŹ
VEN 19.05
DAPHNĂ SWAN
Oignies, Le Métaphone, 20h30, Gratuit
THE TOASTERS
Lillers, L'Abattoir, 21h, 16/14âŹ
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© DR
MINUIT AVANT LA NUIT
BientĂŽt la saison des festivals ! Il sâagit dâĂȘtre Ă lâheure, soit pile Minuit avant la nuit. En rĂ©alitĂ©, les hostilitĂ©s dĂ©butent bien avant (dĂšs 10h30 pour les balades musicales en barque), mais le nom est sympa, nâest-ce pas ? Il suggĂšre avant tout le temps qui file, entre lâherbe du joli Parc Saint-Pierre et le labyrinthe aquatique des Hortillonnages. CĂŽtĂ© son ? Rien que du trĂšs bon, entre les envolĂ©es post-punk de Jeanne Added, les filouteries rap de Lorenzo et les fanfaronnades de La Femme ! J.D. Amiens, 08 > 11.06, Parc Saint-Pierre & les Hortillonnages jeu et dim : gratuit âą pass 2 jrs : 45â>â10⏠⹠Pass 1 jr : 28â>â5⏠SĂ©lection / 09.06 : Pomme, Lorenzo, Nu GeneaâŠ
10.06 : Meute, La Femme, Jeanne Added, Noga Erez, Favé...
SAM 20.05
RODOLPHE BURGER
La LouviĂšre, Le Palace, 20h, 15>8âŹ
REINEL BAKOLE
Bruxelles, Bozar, 20h, 16/10âŹ
SOPRANO
Bruxelles, Palais 12, 20h, 64>41âŹ
FEMI KUTI & THE POSITIVE FORCE
Bruxelles, Bozar, 21h30, 26>10âŹ
DIM 21.05
THE LEMON TWIGS
Tourcoing, Le Grand Mix, 18h, 22>14âŹ
LUN 22.05
M
Lille, Le ZĂ©nith, 20h, 72>35âŹ
RENAUD
Bruxelles, Cirque Royal, complet !
MAR 23.05
BAR ITALIA + DRIVING DEAD GIRL
Lille, L'Aéronef, 20h, 6>Gratuit
M
Lille, Le ZĂ©nith, 20h, 72>35âŹ
RENAUD
Bruxelles, Cirque Royal, complet !
MER 24.05
GROUNDATION
Lille, L'AĂ©ronef, 20h, 27/20âŹ
SOUAD MASSI
Lens, Le ColisĂ©e, 20h, 20>10âŹ
VEN 26.05
ULRIKA SPACEK
Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 14>6âŹ
SURPRISE CHEF + GLASS BEAMS
Lille, L'AĂ©ronef, 20h, 6âŹ>Gratuit
MADEMOISELLE K + ZOE
Calais, Centre Culturel Gérard
Philipe, 20h30, 16/8âŹ
SAM 27.05
AVISHAI COHEN TRIO (LE JAZZ Ă LIĂGE)
LiĂšge, Le Forum, 20h, 43âŹ
DIANA KRALL
Lille, Nouveau SiĂšcle, 20h, 151>96âŹ
OMAR SOULEYMAN
Anvers, De Roma, 20h, 24/22âŹ
DIM 28.05
HYPNOTIC BRASS ENSEMBLE + MUNSCH (LE JAZZ Ă LIĂGE)
LiĂšge, Reflektor, 22h, 27,50âŹ
OXMO PUCCINO (JAZZ Ă LIĂGE)
LiĂšge, TrocadĂ©ro, 21h, 32,50âŹ
LUN 29.05
KITTY, DAISY & LEWIS
Tourcoing, Le Grand Mix, 18h, 22>14âŹ
MAR 30.05
STELLA
Bruges, Cactus Muziekcentrum, 20h, 17>11âŹ
JEU 01.06
BERTRAND BELIN
Lille, L'AĂ©ronef, 20h, 27/20âŹ
LA BELLE ĂPOQUE
Lille, Nouveau SiĂšcle, 20h, 55>6âŹ
VEN 02.06
DEUS + GUEST
Lille, LâAĂ©ronef, 20h, 30>23âŹ
VIVE LA FĂTE
LiĂšge, Reflektor, 20h, 25âŹ
ROBERTO FONSECA
Anvers, De Roma, 20h, 29/27âŹ
SAM 03.06
THE SHA-LA-LEES
Anvers, Trix, 19h30, 15>11,50âŹ
FUN LOVIN' CRIMINALS
LiĂšge, Reflektor, 20h, 30âŹ
GOGOL BORDELLO
Anvers, De Roma, 20h, 29/27âŹ
MARCEL ET SON ORCHESTRE + LES CHASSE PATATES
Calais, Centre Culturel Gérard
Philipe, 20h30, 22/11âŹ
DIM 04.06
DELINQUENT HABITS
LiĂšge, Reflektor, 20h, 27âŹ
LUN 05.06
MY MORNING JACKET
Anvers, De Roma, 20h, 30/28âŹ
CURTIS HARDING
Leuven, Het Depot, 20h, 21/18âŹ
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Jeanne Added © Camille Vivier
disques
Ătienne Daho
Tirer la nuit sur les étoiles (Barclay / Universal Music)
Six ans aprĂšs un Blitz londonien, nocturne et sous tension, voici un disque ample, rĂȘveur et solaire. Un essai majoritairement portĂ© par le sentiment amoureux et les prĂ©mices dâune relation. Lorsque tout va bien, et que lâon se jure que cela durera toujours⊠Ăternel amoureux (autant quâĂ©ternel insatisfait ?), le perfectionniste Ătienne Daho a ici multipliĂ© les collaborations. Outre le rĂ©alisateur Jean-Louis PiĂ©rot, citons Lou Lesage, Unloved, Vanessa Paradis, Calypso Valois, Yan Wagner, Doriand⊠Le rĂ©sultat ? Un album polychrome oĂč le Rennais aligne pop songs sophistiquĂ©es nimbĂ©es de cordes soyeuses (30 dĂ©cembre, Comme deux aimants) et morceaux plus Ă©lectroniques (Le Chant des idoles, Les Petits criminels). Et puis, il y a Le phare, sacrĂ© sommet, parmi les plus beaux morceaux jamais enregistrĂ©s par le natif dâOran. ForcĂ©ment, Daho ayant 67 ans dont 42 de carriĂšre, la tentation est grande de rattacher Tirer la nuit sur les Ă©toiles Ă une autre piĂšce de sa riche discographie. On pourrait Ă©voquer Paris ailleurs ou LâInvitation (les plus soul de ses Ćuvres) mais aussi Pop Satori et Eden. Ce dernier fut un Ă©chec public, enfin compris depuis. Aucun doute : celui-ci fera mouche. ImmĂ©diatement. Thibaut Allemand
Jonathan Bree
Pre-Code Hollywood (Lil' Chief Records / Modulor)
Jonathan Bree apparut dĂšs 2002 au sein du tandem tweepop The Brunettes. Mais cela fait dix ans que, masquĂ©, le NĂ©o-ZĂ©landais a imposĂ© sa prĂ©sence sur le devant de la scĂšne, et un tube qui fit date â le fameux Youâre so Cool. Il se prĂ©sentait Ă nous en hĂ©ritier de Scott Walker ou Lee Hazlewood (voix de crooner, arrangements de pop orchestrale) et on en fit rapidement le petit cousin bizarre de Neil Hannon ou Jarvis Cocker. Ce cinquiĂšme album, oĂč sâest invitĂ© Nile Rodgers, le voit arpenter des territoires plus synthĂ©tiques. Plus passe-partout, aussi. Restent tout de mĂȘme quelques titres immĂ©diats tels When We Met, Miss You ou encore Weâll All Be Forgotten. AgrĂ©able, l'ensemble demeure Ă©trangement (volontairement ?) dĂ©sincarnĂ©. Intrigant. T. A.
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Bongeziwe Mabandla amaXesha (Black Major / Boogie Drugstore)
AprĂšs un iimini tout en dĂ©licatesse, le Sud-Africain Bongeziwe Mabandla revient avec un quatriĂšme album qui mĂ©rite une reconnaissance massive. amaXesha nâa pas besoin de renier ses racines traditionnelles pour tout emporter sur son doux passage. Lâouverture incantatoire (sisahleleleni) est gagnĂ©e par un beat Ă la pulsation irrĂ©sistible, qui accompagne au long du disque une soul-folk aux atours Ă©lectroniques. La large palette de styles sây trouve joliment unifiĂ©e, autant par lâĂ©lĂ©gante production que par la voix veloutĂ©e de Bongeziwe. Surtout, lâalbum est une mine de tubes secrets (ukuthanda wena, noba bangathini) quâon adoptera dans notre playlist. AssurĂ©ment la plus lumineuse rĂ©vĂ©lation de ce printemps. RĂ©mi Boiteux
Andrea Poggio Il Futuro (La Tempesta / Believe Digital)
Depuis quelques annĂ©es, la pop italienne a le vent en poupe. Ainsi, pour qui fut Ă©bloui par la comĂšte Andrea Laszlo De Simone, on suggĂšre de se pencher sur Maria Antonietta, Dente, Colapesce ou Andrea Poggio, donc. Jadis leader de Green Like July, le quadragĂ©naire signe un second essai parfait, qui mĂȘle inspirations antiques et approche novatrice. ExceptĂ© lâĂ©vidence pop de Parole a mezzâaria, on est sĂ©duit par le jeu permanent sur les sons et les formes. Ici un calypso dĂ©traquĂ©, lĂ un dĂ©pouillement orchestral⊠ArmĂ© dâun synthĂ© hors dâĂąge, dâune voix cĂ©leste parfois perturbĂ©e en post-prod, et soutenu par quelques chĆurs fĂ©minins, le PiĂ©montais propose, lâair de rien, une pop Ă©minemment moderne. Et enchanteresse. T. A.
Alison Goldfrapp
The Love Invention (Skint Records / BMG Music)
Tiens, le retour de Goldfrapp ? Presque. Il ne sâagit plus du tandem formĂ© par Will Gregory et Alison Goldfrapp, mais bien de cette derniĂšre en solitaire. On retrouve ici la mĂȘme appĂ©tence pour la dance qui anima Black Cherry (2003) ou Supernature (2005), signĂ©s du duo. On est aussi Ă mille lieues de lâĂ©trangetĂ© (inspirĂ©e d'Ennio Morricone) de lâinsurpassable Felt Mountain (2000) et plus proche de Robyn, Annie ou Kylie. On retrouve dâailleurs le fameux Richard X Ă la production, parmi dâautres â dont James Greenwood, dĂ©jĂ croisĂ© aux cĂŽtĂ©s du tandem. Le rĂ©sultat ? Correct mais sans surprise. Dans lâair du temps ? Pas vraiment. Un titre comme Love Intention aurait pu trouver sa place chez Madonna pĂ©riode Mirwais. Anachronique, mais plaisant. T. A.
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ARTJACKING !
Détournement de fond
« Les bons artistes copient, les grands artistes volent », affirmait Picasso, dont l'Ćuvre n'en finit plus d'ĂȘtre revisitĂ©e ! Oui, l'histoire de l'art est un Ă©ternel recommencement. Voila ce que nous rappelle de façon trĂšs ludique Maureen Marozeau dans Artjacking !, livre luimĂȘme inspirĂ© d'une sĂ©rie documentaire produite par Arte.
DĂ©coupĂ© en thĂ©matiques (la nuditĂ©, la nature...), ce passionnant ouvrage montre comment les artistes contemporains rĂ©visent leurs classiques, des grottes de Lascaux au Saut dans le vide d'Yves Klein, en passant par La LibertĂ© guidant le peuple d'EugĂšne Delacroix. Maureen Marozeau fait ici acte de pĂ©dagogie, restituant d'abord le contexte qui a vu naĂźtre ces chefs-d'Ćuvre, avant d'en prĂ©senter quelques rĂ©appropriations. Ce grand dĂ©tournement, ou "artjacking", prend de nombreuses formes : l'hommage bien sĂ»r, mais aussi la rĂ©interprĂ©tation ou le pastiche. Car, loin d'ĂȘtre Ă©crasĂ©s par leurs glorieux prĂ©dĂ©cesseurs, les crĂ©ateurs d'aujourd'hui font souvent preuve du mĂȘme iconoclasme.
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©
l i t t érature
Elisabeth Ohlson Wallin (1961 -), Nattvarden , 1998, photographie
Ainsi de la photographe suĂ©doise Elisabeth Ohlson Wallin, qui s'attaque Ă La CĂšne de LĂ©onard de Vinci pour la recomposer⊠avec des drag-queens. Il s'agit-là « d' inclure les minoritĂ©s dans la chrĂ©tientĂ© » et de rappeler « le caractĂšre inconditionnel de l'amour divin ». Dans un autre genre, Chris Jordan reconstitue La Grande Vague de Kanagawa d'Hokusai avec trĂšs exactement 2,4 millions de microparticules de plastique repĂȘchĂ©es dans l'ocĂ©an Pacifique. LĂ oĂč le Japonais figurait notre nĂ©cessaire humilitĂ© face Ă la nature, le Californien pointe dĂ©sormais l'urgence de la prĂ©server⊠Les temps changent, l'art ne sauvera sans doute pas le monde, mais continue de le sonder avec la mĂȘme acuitĂ©.
Julien Damien
Maureen Marozeau
(Ăditions de La MartiniĂšre), 192 p., 32âŹ
editionsdelamartiniere.fr
249 x 360 cm,
Yue Minjun (1962 -), La Liberté guidant le peuple , 1995, Huile sur toile,
M + Sigg Collection, Hong Kong
Ă lire / Artjacking !
Adeline Dieudonné
Reste (LâIconoclaste)
AprĂšs La vraie vie, premier livre-uppercut sur un foyer terrorisĂ© par un pĂšre violent, puis Kerozene, collection de nouvelles rĂ©unies sur une aire dâautoroute des Ardennes, on nâattendait pas Adeline DieudonnĂ© avec un roman dâamour. Lâautrice belge rĂ©ussit magistralement ce changement de cap, avec toute la force dâune langue qui dĂ©joue sans cesse les poncifs. Sa narratrice vit une passion clandestine avec un homme mariĂ©. Les amoureux se rĂ©fugient souvent dans un chalet de montagne, au bord dâun lac." M.", dont on ne connaĂźtra jamais le prĂ©nom, aime sây baigner. Et, sans raison apparente, y meurt. Pour son amante, câest le dĂ©but dâune errance de six jours, un rĂȘve macabre oĂč le dĂ©ni le dispute au chagrin. En optant pour la lettre Ă©crite Ă lâĂ©pouse ("lâofficielle"), la romanciĂšre revisite la vie de cette mĂšre cĂ©libataire jusque-lĂ bien sage. Elle dĂ©cortique ses relations passĂ©es, les petites humiliations du couple, les compromis que lâon fait avec soi-mĂȘme pour Ă©viter dâĂȘtre seul. « Je ne crains pas les hommes, je crains mon propre penchant Ă la subordination », Ă©crit-elle, lorsque Reste sâautorise une incursion dans le fantastique. Bien plus quâune romance, le portrait dâune femme libre, jusquâĂ la folie. 282 p., 20âŹ. Marine Durand
Ben Gijsemans
Les FidĂšles (Dargaud)
TroisiĂšme album du Flamand Ben Gijsemans, Les FidĂšles creuse une histoire simple. Celle de Carl qui, en 1994, entre vacances chez les grands-parents, jeux vidĂ©o, mauvaises frĂ©quentations et premiers troubles, sent vaciller ce qui lui reste dâenfance. La premiĂšre chose frappante dans ce livre, câest la mise en page : de grandes compositions en noir et blanc se jouant de la gĂ©omĂ©trie, au sein desquelles chaque case est une note, chaque ligne un haĂŻku. Tel un Chris Ware dĂ©pouillĂ©. Du maĂźtre amĂ©ricain, Gijsemans retient autant la poĂ©sie quotidienne nimbĂ©e de tristesse que les audaces formelles au service de la narration. Et sâaffirme comme un trĂšs grand nom de la BD contemporaine, en offrant ici une virtuose mĂ©ditation sur la fin de l'innocence. 152 p., 28âŹ. RĂ©mi Boiteux
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livres
Pier Paolo Pasolini Dialogues en public (Editions Corti)
Entre 1960 et 1965, dans le journal communiste Vie Nuove ("voix neuves"), lâĂ©crivain, journaliste, peintre, acteur, dramaturge, cinĂ©aste (on en passe)
Pier Paolo Pasolini tient, en quelque sorte, le courrier des lecteurs, oĂč il rĂ©pond aux questions qui lui sont envoyĂ©es. Celles-ci portent sur son travail, mais aussi lâactualitĂ©, la politique italienne, lâĂglise et la foi, la littĂ©rature et le cinĂ©ma, etc. Un peu comme si Sartre, Ă la mĂȘme Ă©poque, ou Alain Badiou aujourdâhui, rĂ©pondaient au courrier des lecteurs de LâHuma.
Dialogues en public rĂ©unit un ensemble de ces Ă©changes, et permet de dĂ©couvrir le cheminement dâune pensĂ©e, Ă hauteur dâhomme. Stimolante !
248 p., 23âŹ. T. A.
Vincent Gautier Steve McQueen (Capricci)
AprĂšs Mel Gibson, Joan Crawford ou Robert Mitchum, câest au tour de Steve McQueen d'avoir son portrait dans cette collection de biographies courtes et subjectives Ă©ditĂ©es par Capricci. McQueen, câest la sidĂ©rante course-poursuite de Bullitt (franchement, lâhistoire, tout le monde lâa oubliĂ©e), câest aussi Papillon, Les Sept mercenaires ⊠DerriĂšre la coolitude incarnĂ©e, il y avait forcĂ©ment autre chose : des blessures dâenfance, les Marines, mille et un petits boulots. FĂ©ru de vitesse, profondĂ©ment individualiste, l'AmĂ©ricain Ă©tait un homme complexe et secret. Cet ouvrage trĂšs documentĂ© trace lâitinĂ©raire du comĂ©dien mort Ă 50 ans â comme si, dĂ©cidĂ©ment, la vieillesse nâĂ©tait pas faite pour lui. 112 p., 11,50âŹ. T. A.
Frédéric Bisson
Logique du Joker (Ăditions MF)
Ă la suite du film de Todd Phillips, la figure stigmatisĂ©e du Joker est devenue un Ă©tendard des rĂ©voltes populaires contre le nĂ©o-libĂ©ralisme. Comment comprendre ce court-circuit entre la fiction et le rĂ©el ? FrĂ©dĂ©ric Bisson rĂ©pond en philosophe, inventant des concepts comme "l'iconomorphose" â maniĂšre de dĂ©signer la prolifĂ©ration d'une image qui s'est substituĂ©e Ă l'objet qu'elle dĂ©notait. La lecture est parfois ardue, et il n'est pas certain que les formules logiques Ă©maillant le dĂ©veloppement facilitent la comprĂ©hension. L'auteur rend toutefois perceptible de puissantes dynamiques contemporaines. Et le Joker ? C'est au fond une maniĂšre d'ĂȘtre : « Rire de sa misĂšre, se rire des identitĂ©s, rĂ©pondre Ă la violence par une visibilisation soudaine ». 236 p., 20âŹ. RaphaĂ«l Nieuwjaer
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Festival International du Grand Reportage dâActualitĂ© et du documentaire de sociĂ©tĂ©
Festival International du Grand Reportage dâActualitĂ© et du documentaire de sociĂ©tĂ©
Festival International du Grand Reportage dâActualitĂ© et du documentaire de sociĂ©tĂ©
Cette exposition est organisĂ©e dans le cadre du FIGRA, Festival International du Grand Reportage dâActualitĂ© et du documentaire de sociĂ©tĂ©, âLes Ă©crans de la rĂ©alitĂ©â.
Cette exposition est organisĂ©e dans le cadre du FIGRA, Festival International du Grand Reportage dâActualitĂ© et du documentaire de sociĂ©tĂ©, âLes Ă©crans de la rĂ©alitĂ©â.
© Shellac
DĂSORDRES Ă contretemps
Saint-Imier, 1877. Les patrons parlent (dĂ©jĂ ) de concurrence et de globalisation, rĂ©organisent le travail, le temps et les salaires pour rester compĂ©titifs. De leur cĂŽtĂ© les ouvriers et ouvriĂšres tentent de consolider un rĂ©seau mondial de solidaritĂ©. SpĂ©cialisĂ©e dans la fabrication d'horloges, la commune suisse devient, sous l'Ćil de Cyril SchĂ€ublin, l'Ă©picentre de notre modernitĂ©.
C'est lĂ , dans le Jura bernois, que lâaventurier russe Pierre Kropotkine a basculĂ© du socialisme Ă l'anarchisme. Si le futur auteur de L'Entraide, un facteur de l'Ă©volution (1902) apparaĂźt bien dans DĂ©sordres, le film s'attache avant tout Ă saisir un environnement social. Usines, rues et tavernes sont montrĂ©es en plans souvent larges. Au son se mĂȘlent les paroles, le vent descendant des montagnes et le tic-tac des horloges. Cyril SchĂ€ublin cultive aussi des contrepoints comiques au sein du cadre, entre la marĂ©chaussĂ©e chargĂ©e de remonter les pendules publiques et des militants levant des fonds pour soutenir les cheminots grĂ©vistes de Baltimore.
Sur pause
DĂ©sordres dĂ©peint avec une prĂ©cision admirable le travail ouvrier et ses Ă©volutions. Au moment mĂȘme oĂč le chronomĂ©trage, faisant son entrĂ©e dans les ateliers, ajoute une pression supplĂ©mentaire. Dans un monde oĂč la moindre seconde compte, la photographie exige pour sa part de suspendre le temps. Vingt secondes de pose, rien moins ! Le tirage de portraits ou d'images publicitaires ne cessent ainsi d'interrompre les personnages. Le film s'en amuse tout en rendant sensible cette subversion. CrĂ©er des intervalles, des ruptures pour mieux rĂ©sister Ă l'homogĂ©nĂ©isation du temps par le capitalisme : voilĂ ce que le cinĂ©ma peut faire de plus nĂ©cessaire.
Raphaël Nieuwjaer
De Cyril SchÀublin, avec Clara Gostynski, Alexei Evstratov, Monika Stalder... En salle
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écran s
DISCO BOY
L'amour de la party
Disco Boy, premier film de Giacomo Abbruzzese, nâa pas volĂ© son Ours dâargent Ă la Berlinale. PassĂ© par le Fresnoy de Tourcoing, le rĂ©alisateur italien nous ouvre les portes de lâimpĂ©nĂ©trable LĂ©gion Ă©trangĂšre, mais pour mieux brouiller les pistes entre film de guerre et quĂȘte existentielle. Une Ćuvre hypnotique.
Giacomo Abbruzzese nous invite Ă un voyage au cĆur des tĂ©nĂšbres digne de Joseph Conrad, lâĂ©crivain qui a inspirĂ© Apocalypse Now. Lâhistoire s'ouvre avec Aleksei, jeune homme ayant fui la BiĂ©lorussie pour sâengager dans la LĂ©gion Ă©trangĂšre, et ainsi obtenir la nationalitĂ© française. EnvoyĂ© au combat dans le Delta du Niger, il croise Jomo, un jeune rĂ©volutionnaire Ă©cologiste en lutte contre les compagnies pĂ©troliĂšres qui saccagent ses terres. Au cĆur de la jungle, les deux hommes Ă©voquent leurs rĂȘves. Aleksei croit trouver une famille dans la LĂ©gion, quand Jomo sâimagine en danseur dans une boĂźte de nuit, en "disco boy"⊠Il aura fallu toute la pugnacitĂ© de Giacomo Abbruzzese (10 ans de travail !) pour que naisse cette Ćuvre atypique, Ă la croisĂ©e des genres. Sâouvrant comme un film de guerre classique, avec ses scĂšnes imposĂ©es (entraĂźnements virils et affrontements), Disco Boy privilĂ©gie rapidement la quĂȘte mĂ©taphysique Ă la Werner Herzog (Aguirre, la colĂšre de Dieu)⊠avant de regarder vers le film musical et de danse ! PortĂ© par les compositions electro de Vitalic, un sentiment dâenvoĂ»tement nous gagne crescendo tout au long du film, dont on ressort aussi dĂ©stabilisĂ© que fascinĂ©. GrĂ©gory MarouzĂ©
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De Giacomo Abbruzzese, avec Franz Rogowski, Morr NâDiaye, Laetitia Ky... Sortie le 03.05
© Films Grand Huit
SWARM
Plus qu'une chanteuse, une reine âune dĂ©esse, mĂȘme. Le mot revient sans cesse dans la bouche de Dre lorsqu'elle Ă©voque Ni'Jah, dont les clips et la stature en font un double fictif de BeyoncĂ©. Avec quelques milliers d'autres, la jeune femme fait partie de l'"essaim" ("swarm", en anglais), un groupe de fans particuliĂšrement actifs sur les rĂ©seaux sociaux. Et nâhĂ©site pas Ă tuer quiconque ose critiquer la star⊠Alors que la (gĂ©niale) sĂ©rie Atlanta vient de s'achever, Donald Glover se lance dans une nouvelle satire de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine. Portrait d'une groupie en feu, Swarm frappe moins par ses dĂ©chaĂźnements de violence que par la conduite imprĂ©visible de son rĂ©cit. Avec son jeu tantĂŽt lascif, tantĂŽt syncopĂ©, Dominique Fishback (Dre) confirme ici l'Ă©tendue de son talent.
Raphaël Nieuwjaer
Série de Donald Glover et Janine Nabers (7 x 35 min), avec Dominique Fishback, Nirine S. Brown, Chloe Bailey⊠Disponible sur Amazon Prime Video
MAD GOD
Star Wars , Indiana Jones , Robocop ou Twilight lui doivent leurs effets spĂ©ciaux. SpĂ©cialiste de l'animation en volume, Phil Tippett aura passĂ© 30 ans Ă tourner Mad God le week-end, dans son garage, avec des amis. DĂ©butant par la destruction de la tour de Babel, le film rĂ©vĂšle un scĂ©nario minimal : un assassin Ă©nigmatique explore un monde peuplĂ© de crĂ©atures immondes, de chirurgiens sadiques et de victimes expiatoires. C'est peu dire qu'il faut avoir l'estomac bien accrochĂ© pour supporter ce voyage au cĆur de la matiĂšre. Celui-ci ne manque toutefois pas de visions saisissantes. Ăvoquant les toiles de JĂ©rĂŽme Bosch, Mad God dĂ©ploie sa fable mĂ©taphysique sur la grandeur et la dĂ©cadence de l'humanitĂ© dans des paysages affolants, dont l'Ćil cherche Ă scruter chaque dĂ©tail. RaphaĂ«l Nieuwjaer
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Film d'animation de Phil Tippett. En salle
© 2021
Tippett Studio © Quantrell
D. Colbert / Prime Video
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Ukraine, des femmes dans la guerre de Charles Comiti et Julien Boluen
Moi, agricultrice de Delphine Prunault
Climat, les gros mensonges des géants du pétrole de Philippe Mach et Françoise Weilhammer
FIGRA Un Ćil sur le monde
Il y a 30 ans naissait au Touquet le Festival international du grand reportage dâactualitĂ© et du documentaire de sociĂ©tĂ©, Ă lâinitiative de Georges Marque-Bouaret. Le rendez-vous a voyagĂ© (Lille, Saint-Omer et aujourd'hui Douai), la sĂ©lection sâest Ă©toffĂ©e (70 films rĂ©partis dans cinq compĂ©titions cette annĂ©e), mais la mission du Figra demeure : tĂ©moigner de la rĂ©alitĂ© du monde sur grand Ă©cran.
HĂ©las, trois dĂ©cennies aprĂšs le coup dâenvoi du Figra, « le monde ne va pas vraiment mieux », constate Georges Marque-Bouaret. Dâailleurs, si chaque Ă©dition pointe de nouvelles prĂ©occupations, notamment dans la sĂ©lection "Autrement vu" qui pose un regard intime sur des faits de sociĂ©tĂ© (des rĂ©cits de victimes dâinceste, le parcours dâune petite-fille de harkisâŠ) nombre de flĂ©aux persistent. « Les atteintes aux droits des femmes, des enfants, les souffrances des peuples », Ă©numĂšre le dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral du festival. Le conflit ukrainien tient bien sĂ»r une place centrale dans la programmation, quâil sâagisse de documenter lâidentitĂ© du pays, de brosser le portrait de civils entrĂ©s en rĂ©sistance ou de raconter lâimpitoyable revanche de Vladimir Poutine.
Par-delà les écrans
EngagĂ© « sans ĂȘtre militant, sauf sur la question des droits de lâhomme », attentif Ă Ă©largir sans cesse son public (600 scolaires sont attendus Ă Douai) le Figra Ćuvre dĂ©sormais sur tous les supports. En plus dâune exposition consacrĂ©e au travail du photojournaliste serbe Goran TomaĆĄeviÄ, ou dâun dĂ©bat sur le traitement mĂ©diatique de lâurgence Ă©cologique, le documentaire surgit aussi sur les planches avec la piĂšce Du silence Ă lâexplosion, sur lâaccueil des exilĂ©s en France. AprĂšs ça, « plus personne ne pourra dire "je ne savais pas"». Marine Durand
Douai, 30.05 > 04.06, cinĂ©ma Majestic et divers lieux, une sĂ©ance : 6/5⏠⹠5 sĂ©ances : 20/17⏠pass semaine : 48/40⏠⹠piĂšce de théùtre : 17/10âŹ, figra.fr
(+ Exposition Entre guerre et paix, 30 ans de photographies de Goran TomaĆĄeviÄ : Douai, 20.05 > 03.07, MusĂ©e de la Chartreuse)
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BIAM 2017, Barek, San1, Gemo, rue Barni à Lille © Cultur All
BIENNALE INTERNATIONALE DâART MURAL Peinture fraĂźche
exposi t i o n
La Biam a plus que jamais pignon sur rue. VoilĂ pile dix ans que la Biennale internationale dâart mural transforme nos villes en musĂ©es Ă ciel ouvert. Pour marquer cet anniversaire, le collectif Renart, Ă lâorigine de lâĂ©vĂ©nement, a donnĂ© carte blanche Ă une soixantaine dâartistes, issus de la scĂšne locale ou dâun peu partout dans le monde. Leur objectif ? RĂ©aliser en deux mois une vingtaine de fresques Ă travers les Hauts-de-France. Suivez le guide.
Il fut un temps oĂč le street-art nâavait pas bonne presse. « Ă lâĂ©poque, on parlait plutĂŽt de graffitis ou de tags », se souvient Julien Prouveur.
Il y a une vingtaine dâannĂ©es, lui et sa bande de copains Ćuvraient alors sous le nom de Fin2Bombe, en rĂ©fĂ©rence aux fins de bombes de peinture quâils utilisaient, par manque de moyens. « On avait fondĂ© cette
association pour lĂ©galiser notre pratique, aprĂšs lâinterpellation par la police de lâun de nous ». Depuis, Fin2Bombe est devenue en 2012 le collectif Renart - un mot valise signifiant "renaissance de lâart". Un an plus tard, ils lançaient la Biam, histoire de dĂ©mocratiser leur passion et de rĂ©vĂ©ler « toute la richesse de lâart mural, en invitant des personnes aux techniques et styles trĂšs diffĂ©rents, explique le responsable. Cela comprend le collage, le pochoir en passant
« On rĂ©vĂšle toute la richesse de lâart mural »
L'origine du Palmier, Poes et Jober, BIAM 2019, Wavrechain-sous-Denain © Collectif Renart
par la peinture acrylique, pour des crĂ©ations aussi bien figuratives quâabstraites ou hyperrĂ©alistes ».
Vous avez un message
Tous les deux ans, des jeunes artistes de la scĂšne locale ou des quatre coins du globe investissent ainsi les Hauts-de-France pour "refaire les murs". Preuve du succĂšs de cette biennale, le nombre de communes participantes ne cessent de gonfler - elles sont onze cette annĂ©e. « Aujourdâhui, on nous court encore aprĂšs, mais plus pour les mĂȘmes raisons », sourit Julien Prouveur. En dix ans dâexistence, une centaine de fresques ont Ă©tĂ© peintes dans la mĂ©tropole lilloise ou le Denaisis et, chose rare, en totale libertĂ©. « On ne montre
jamais de maquettes aux Ă©lus en amont, moi-mĂȘme je ne sais pas ce que les artistes vont rĂ©aliser ». Et les Ćuvres ne sont pas avares de messages, poĂ©tiques et souvent engagĂ©s, Ă lâimage de cette immense peinture exĂ©cutĂ©e Ă lâacrylique en 2019 par le PĂ©ruvien Jade Rivera, sur la façade dâun immeuble du quartier de Wazemmes, Ă Lille. La scĂšne figure deux personnages de dos, dont lâun transporte un glacier en train de fondre, dans une sublime allĂ©gorie de la migration climatique.
Le mur du son
Pour cette Ă©dition anniversaire, une soixantaine dâartistes a Ă©tĂ© conviĂ©e, essentiellement via des collectifs. >>>
Jade Rivera, BIAM 2019 © DR
Jace for the BIAM 2019 © DR
Entre les DJ Sets (Dee Nasty) et jam sessions « oĂč tout le monde travaille ensemble sur de longs murs, entre barbecues et bonne musique », on attend quelques grands noms. Citons le Palestinien Taqi Spateen, qui considĂšre son art comme un outil de rĂ©sistance, mais
aussi la Suisse Rosy One, qui ressuscite l'Ăąge d'or du graff hip-hop des annĂ©es 1980 avec ses monumentales B-Girls, ou encore Andrea Ravo Mattoni. Cet Italien sâest rĂ©vĂ©lĂ© en reproduisant Ă la bombe des chefs-dâĆuvre de la peinture clas-
sique â en lâoccurrence, il sâempare ici dâune toile du Palais des beauxarts. Parmi les artistes du collectif Renart enfin, on ne manquera pas Omur.H et son projet Audiograff, soit de la peinture⊠tactile et sonore, oĂč le public active une musique en touchant la fresque. Pour cette Ă©dition, il sâest associĂ© au collectif marocain Tzouri pour crĂ©er un Tzourigraff Ă Lille, place Oujda, « soit la ville d'oĂč ces graffeurs sont originaires. Câest une façon de tisser un lien entre nos deux cultures ». Ou comment rapprocher les gens⊠grĂące aux murs.
Julien Damien
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Hauts-de-France, jusquâau 17.06, divers lieux gratuit, collectif-renart.com
Dany Boy, BIAM 2019 © Collectif Renart
« Tisser des liens entre les cultures »
© Hugo Clarence Janody, Je passe oĂč j'Ă©cris
INSTITUT POUR LA PHOTOGRAPHIE
DerriÚre les clichés
AprĂšs une longue pĂ©riode de fermeture, et avant une autre phase de travaux dĂ©finitifs en fin d'annĂ©e, l'Institut pour la photographie propose une nouvelle sĂ©rie de huit expositions gratuites. Entre portraits, collages, projections ou installations interactives, ces Ćuvres auscultent l'image (et sa magie) sous de nombreux angles, stimulant l'imagination, la rĂ©flexion comme les sens.
Il y a quelque chose de magique dans l'Ćuvre dâHideyuki Ishibashi. Ce Japonais passĂ© par le Fresnoy ne s'intĂ©resse pas tant Ă la photographie qu'Ă la rĂ©vĂ©lation de l'image. TirĂ©s Ă l'encre photochromique, ses clichĂ©s de vĂ©gĂ©taux apparaissent et disparaissent sous
beaucoup, mais qu'on ne voit jamais : les rĂ©fugiĂ©s. Le Lillois a passĂ© une semaine au Centre dâaccueil et dâexamen des situations de NĂ©donchel avec des personnes exilĂ©es en provenance de Calais. Loin de tout voyeurisme, ces autoportraits rĂ©alisĂ©s au Polaroid ou ces mises en scĂšne sensibles capturent des fragments d'existences prĂ©caires, mais laissent une trace indĂ©lĂ©bile.
l'effet d'une lampe Ă UV, comme avec un pinceau de lumiĂšre... Ă bien y regarder, il sera beaucoup question du visible et de l'invisible dans la nouvelle programmation de l'Institut pour la photographie. Tenez, Hugo Clarence Janody. Son travail nous montre ceux dont on parle
Des vies Ă la chaĂźne
Dans un tout autre genre, mais avec un mĂȘme regard humaniste, Jean-Louis Schoellkopf focalise sur "les travailleurs". Plus prĂ©cisĂ©ment ceux des usines, Ă Mulhouse, dans diffĂ©rents sites de production (chimiques, textilesâŠ).
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exposi t i o n >>>
« Il est question du visible et de l'invisible »
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© Hideyuki Ishibashi, Ginkgo
© Harry Gruyaert, Picardie, 1991
© Jean-Louis Schoellkopf
« Mon obsession, ce n'est pas lâactivitĂ© industrielle, plutĂŽt les conditions de vie des ouvriers », dit-il. CentrĂ©s sur l'individu, ses tirages numĂ©riques sont prĂ©sentĂ©s sur un papier trĂšs fin. Ils restituent avec une fragilitĂ© tangible lâambiance des ateliers, les attitudes, « le travail qui se reflĂšte sur les visages ».
Papillons de lumiĂšre
Oui, la photographie est affaire de point de vue, d'angle et, parfois... de toucher. En témoignent les installations interactives de Bertrand Gadenne, qui propose à Lille une « expérience tactile » de l'image. Le plasticien invite le public à intercepter des faisceaux lumineux avec les mains, pour donner vie à des papil-
lons. Entre autres magiciens, citons enfin Harry Gruyaert, connu pour ses compositions trÚs graphiques, voire cinématographiques. « C'est vrai, je suis un cinéaste frustré, sourit-il. Mes photos s'appréhendent un peu comme des plans de films jamais tournés ». Entre paysages ruraux, industriels ou bords de mer, l'Anversois dévoile une projection de 160 clichés pris dans les Hautsde-France depuis les années 1980 et mis en musique par l'accordéoniste Tuur Florizoone. Un voyage immobile et empli de poésie, qui nous ferait presque perdre le nord.
Julien Damien
Lille, jusqu'au 18.06
Institut pour la photographie, jeu & ven : 13h-19h sam & dim : 11h-19h gratuit, institut-photo.com (+ Horizons : Loos, jusqu'au 30.06, La Fileuse)
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© Bertrand Gadenne, Les Papillons, 1988. Installation avec projection aérienne d'une diapositive
SPICY âTurmeric, Cinnamon, Ginger, Hennaâ, 2015, vidĂ©o installation, Mehdi-Georges
Lahlou
MEHDI-GEORGES LAHLOU & CANDICE BREITZ Corps Ă corps
Quâil sâexprime Ă travers des sculptures, installations, dessins, collages ou vidĂ©os, Mehdi-Georges Lahlou a toujours placĂ© lâidentitĂ© au cĆur de son travail. Le plasticien franco-marocain expose Ă la Centrale et, comme le veut la tradition dans le centre dâart bruxellois, invite un artiste Ă dialoguer avec ses Ćuvres. En l'occurrence la vidĂ©aste et photographe sud-africaine Candice Breitz.
Ă bien y regarder, ces deux artistes ont beaucoup en commun. Ă travers leurs thĂšmes de prĂ©dilection, d'abord : la construction de lâidentitĂ©, la colonisation, le racisme. Dans le rapport Ă leur corps, aussi, puisque Mehdi-Georges Lahlou comme Candice Breitz s'impliquent physiquement dans leurs propositions artistiques. En tĂ©moignent les quatre vidĂ©os de SPICY, montrĂ©es pour la premiĂšre fois en Belgique et qui ouvrent le parcours. On y voit le natif des Sables-dâOlonne
quasi nu, immergĂ© dans du gingembre, de la cannelle, du hennĂ© ou du curcuma rĂ©pandu dans lâair.
« Est-ce que les Ă©pices caressent ou agressent la chair et les sens ? LâambiguĂŻtĂ© est palpable », relĂšve la commissaire Tania Nasielski. Elle Ă©tablit d'ailleurs un lien direct avec Of the Confused Memory , une photo dâarchives montrant les victimes nord-africaines du gaz moutarde durant la premiĂšre guerre mondiale, recouverte au fusain et placĂ©e quelques mĂštres plus loin.
expositi o n
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L'ambiguïté est ici palpable.
Quand Mehdi-Georges Lahlou se place du cĂŽtĂ© des individus subissant la violence, Candice Breitz explore la psychologie des agresseurs. Dans lâinstallation Whiteface, la vidĂ©aste, perruque blonde, chemise immaculĂ©e, lentilles dĂ©lavĂ©es, se confronte avec autodĂ©rision Ă son privilĂšge blanc. Au fond de la salle, dans un salon reconstituĂ© (un canapĂ©, une tĂ©lĂ©vision), Extra montre sa prĂ©sence oppressante lorsquâelle sâimmisce dans les scĂšnes dâun feuilleton sud-africain, au casting 100% noir.
Archipel de bunkers
Pour souligner la brutalité de la guerre ou de la domination, Tania Nasielski a fait construire des bunkers couverts de graffitis miso -
gynes, homophobes ou racistes qui dĂ©limitent les espaces comme des archipels. Y prennent place, outre de nombreux Ă©crans, les cĂ©lĂšbres autoportraits façon totems de Mehdi-Georges Lahlou, ou ses natures mortes de palmiers dessĂ©chĂ©s, qui font Ă©cho Ă sa sculpture monumentale Into the Palms the Birds , prĂ©sentĂ©e simultanĂ©ment au centre culturel De Vaartkapoen de Molenbeek. « Les piĂšces sont toutes complĂ©mentaires, lâensemble forme un corpus inĂ©dit ». Celui-ci questionne plus quâil ne dĂ©nonce, et Ă©claire dâun jour nouveau lâĆuvre de chaque artiste. Marine Durand
Bruxelles, jusqu'au 17.09 Centrale For Contemporary Art mer > dim : 10h30-18h 8>2,50 ⏠(gratuit -18 ans) centrale.brussels
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Candice Breitz, Whiteface, Triplet, 2022
Angel Vergara Dans lâinstant
23.04 â 08.10.2023
Grand-Hornu
ANGEL VERGARA
Extension du domaine de la peinture
Par la performance, lâinstallation ou la vidĂ©o, Angel Vergara Santiago a toujours placĂ© lâacte de peindre au cĆur de sa dĂ©marche artistique. Quinze ans aprĂšs lâexposition El Pintor, qui avait donnĂ© naissance Ă la sĂ©rie Les Voisins, nos amis, 14 portraits animĂ©s dâhabitants du Grand-Hornu, le MusĂ©e des arts contemporains accueille Ă nouveau le plasticien bruxellois dâorigine espagnole, en se focalisant sur son Ćuvre picturale. Celui qui se fit appeler Straatman (soit "lâhomme de la rue"), au dĂ©but de sa carriĂšre, performant dans lâespace public recouvert dâun drap blanc comme sâil faisait corps avec sa toile, nâa eu de cesse dâinnover dans sa pratique. Il invente le "film peint", apposant des touches de couleur sur une plaque de verre oĂč dĂ©filent des images capturĂ©es en super 8, pour en rĂ©vĂ©ler dâautres facettes. De fait, l'artiste sâattelle à « trouver de nouveaux territoires » pour la peinture, en lâinstallant dans le flux perpĂ©tuel de la vie. Aux cĂŽtĂ©s de ses grandes toiles, plus traditionnelles, le MACS a choisi de montrer plusieurs tableaux-actions rĂ©alisĂ©s par des enfants malvoyants, dans le cadre dâateliers supervisĂ©s par Vergara. Une autre façon de repousser les frontiĂšres de lâart, et de montrer quâil rĂ©sulte de la rencontre avec lâautre. Marine Durand
Hornu, jusqu'au 08.10, MACS, mar > ven : 10h-18h, 10 > 2⏠(gratuit -6 ans), mac-s.be
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Jâefface et cela apparaĂźt, Ćuvre en cours de rĂ©alisation, Bruxelles, 2020.
Photo : Anna Mancuso
Isamu Noguchi Isamu Noguchi
Djsets,
LaMïŁż
LaMïŁż
Sculpter le monde Exposition 15â.â03âââ02â.â07â.â23 Villeneuve dâAscq Rudolph Burckhardt, Isamu Noguchi avec une Ă©tude pour Luminous Plastic Sculpture, 1943. The Noguchi Museum Archives, 03766. ©âThe Isamu Noguchi Foundation and Garden Museum, New Yorkâ/âAdagp, Paris, 2023. musee-lam.fr
expositions, activitĂ©s ludiques, banquet artistique, spectacles⊠Gratuitâ! Lille MĂ©tropole MusĂ©e dâart moderne dâart contemporain et dâart brut 13 & 14 mai 2023 Conception graphiqueâ: baldingerâąvu-huu. musee-lam.fr
LES 40 ANS DU LAM
Le LaM a 40 ans, et demeure des plus fringants. Pour marquer le coup, l'Ă©quipe du musĂ©e nous invite Ă un week-end anniversaire ! AprĂšs avoir dĂ©couvert le nouveau parcours de la collection permanente (mĂȘlant art moderne, art contemporain et art brut) puis la rĂ©trospective consacrĂ©e Ă Isamu Noguchi (Sculpter le monde), on s'enjaille avec La brigade des tubes et le DJ set du collectif Laisse tomber les filles. Dimanche, on participe Ă un banquet artistique (façon pique-nique) avec le collectif Mange Lille !, avant de se laisser emporter par le bal chorĂ©graphique du Ballet du Nord, entre hits iconiques, danse et lĂącher prise. J.D.
Week-end anniversaire
Villeneuve d'Ascq, 13 & 14.05, LaM, sam : 14h âą dim : 12h, gratuit, musee-lam.fr
Isamu Noguchi / Jusquâau 02.07, mar > dim : 10h-18h, 11 > 8⏠(gratuit -18 ans)
MISTER P & FRIENDS
Le visage arrondi du général de Gaulle répandu sur les murs de Lille, c'est lui ! Pour cette exposition, Mister P invite ses camarades street-artistes du collectif Death Club. Ancien couvent datant du xviie siÚcle, la maison Folie Hospice d'Havré voit ses espaces transformés en rues et en quartiers. On y admire les icÎnes pop et rock d'Aka Mr Grey, les cartoons de Bad Bunny Tattoo et les portraits hyperréalistes de Kelu Abstract. J.D.
Tourcoing, jusqu'au 01.10, maison Folie Hospice d'Havré tous les jours sauf mardi : 13h30-18h, gratuit, tourcoing.fr
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© Mister P
Louise Dahl-Wolfe, Portrait dâIsamu Noguchi, 1955. © Center for Creative Photography / The Isamu Noguchi Foundation and Garden Museum Archives, New York ARSADAGP, Paris, 2023
ANIMALIA
InstallĂ© dans l'ancienne gare de Schaerbeek, le musĂ©e du train retrace rien de moins que l'Ă©popĂ©e du chemin de fer belge. ScĂ©nographiĂ© par François Schuiten, sous une lumiĂšre en clair-obscur, l'espace permanent prĂ©sente une impressionnante collection de locomotives Ă taille rĂ©elle. Ă l'occasion de cette exposition, les voici envahies par une faune hĂ©tĂ©roclite : des Ă©lĂ©phants, une girafe, un lion, un crocodile, des dauphins, une nuĂ©e dâoiseaux⊠Ces Ćuvres grandeur nature sont signĂ©es par le sculpteur animalier Pierre-Yves Renkin, et initient une rĂ©flexion poĂ©tique sur la biodiversitĂ©, histoire de remettre la planĂšte sur de bons rails. J.D.
Bruxelles, jusqu'au 05.11, Train World, mar > dim : 10h-17h, 15 > 5⏠(gratuit -4 ans), trainworld.be
JOHAN VAN MULLEM
Artiste complet, Ă la fois designer, poĂšte, musicien ou peintre, Johan Van Mullem est connu pour ses toiles reprĂ©sentant des visages tourmentĂ©s, tout en intĂ©rioritĂ©. Ă l'occasion de l'exposition For Love's S(n)ake! le Brugeois se tourne cette fois vers l'extĂ©rieur en privilĂ©giant le thĂšme du paysage. Entre peintures, dessins et sculptures, cette cinquantaine d'Ćuvres inĂ©dites, rĂ©alisĂ©es durant le confinement, dessine une nature fantasmĂ©e et fantastique. J.D.
Bruxelles, jusqu'au 23.07, Musées royaux des beaux-arts, mar > ven : 10h-17h ⹠sam & dim : 10h-18h 10 > 3⏠(gratuit -18 ans), fine-arts-museum.be
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Pierre-Yves Renkin
© Trainworld Animalia
Johan Van Mullem, Vegetal Lyrics I (2021) © Courtesy of the artist - Photo : Henri Weyrich
21.04.23 â 07.01.24 fashionandlacemuseum.brussels
Man Ray et la mode
AprĂšs Marseille et Paris, Man Ray et la mode fait escale Ă Anvers, et câest Ă©videmment le MoMu qui se penche sur ce pan mĂ©connu de la carriĂšre du photographe amĂ©ricain. RepensĂ©e spĂ©cialement pour la Belgique, lâexposition entrelace vĂȘtements de couturiers (dont ceux qu'il inspira, tels Dries Van Noten, Olivier Theyskens ou Martin Margiela), Ćuvres dada et couvertures de magazines pour raconter lâinvention de la photo de mode.
Anvers, jusqu'au 13.08 MoMu, mar > dim : 10h-18h, 12 > 5⏠(gratuit -18 ans) momu.be
Odyssée, aux origines de Blake et Mortimer
Lâan passĂ©, le CBBD se penchait sur Blake, Mortimer et leurs imposants phylactĂšres. Cette annĂ©e, le musĂ©e poursuit ce travail archĂ©ologique en explorant le travail dâEdgar P. Jacobs antĂ©rieur aux aventures de nos deux hĂ©ros. Celui qui fut premier assistant de HergĂ© est ici comparĂ© Ă un HomĂšre moderne. Un aĂšde ? En tout cas, cet hĂ©ritier de Jules Verne effectuait de vĂ©ritables recherches pour crĂ©er des rĂ©cits dâanticipation, tel Le Rayon U (1943), qui tissait des liens entre la BD franco-belge et les comics amĂ©ricains.
Bruxelles, jusqu'au 01.10, CBBD, mar > dim : 10h-18h, 13 > 6⏠(gratuit -6 ans), cbbd.be
Diane Von Furstenberg
Le saviez-vous ? DerriĂšre lâune des robes les plus vendues au monde (la wrap dress) se cache une Belge. Mais la carriĂšre de Diane Von Furstenberg dĂ©passe largement cette tenue iconique. InstallĂ©e depuis cinquante ans Ă New York, elle a toujours Ă©tĂ© animĂ©e par une soif de libertĂ© et cela se voit dans son vestiaire. Tout cela est Ă dĂ©couvrir dans Woman Before Fashion. Soit une exposition regroupant 230 piĂšces : robes, jupes, chemises, mais aussi patrons, Ă©chantillons de tissu ou photographies.
Bruxelles, jusqu'au 07.01.2024, Musée Mode et Dentelle, mar > dim : 10h-17h 10 > 4⏠(gratuit -18 ans), fashionandlacemuseum.brussels/fr
Hans Op de Beeck
C'est sans doute l'un des plus grands artistes belges contemporains. Hans Op de Beeck dĂ©ploie Ă Cassel son Ćuvre fascinante, entre mĂ©lancolie et mise en scĂšne tragi-comique de la condition humaine. Ses fameuses sculptures grises ultra-rĂ©alistes, mais aussi ses aquarelles, photographies ou vidĂ©os dialoguent avec les peintures des maĂźtres flamands (de Bruegel Ă Rubens) si chĂšres au musĂ©e de Flandre. La promesse d'une visite pleine de silence et de rĂ©sonances.
Cassel, jusqu'au 03.09, Musée de Flandre, mar > ven : 10h-12h30 & 14h-18h ⹠sam & dim : 10h-18h 6/4⏠(gratuit -26 ans), museedeflandre.fr
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Man Ray, Madame Toulgouat, c. 1930 Librairie Diktats © Man Ray 2015 Trust / Sabam Belgium 2023
Stéphan Gladieu
De la CorĂ©e du Nord on ne sait rien, ou pas grand-chose. Auteur dâune Ćuvre profondĂ©ment humaniste, quelque part entre lâart et le documentaire, StĂ©phan Gladieu est parvenu Ă entrer dans ce pays sous cloche, Ă raison de cinq voyages effectuĂ©s entre 2017 et 2020. De ces sĂ©jours Ă Pyongyang et ses environs est nĂ©e une sĂ©rie de portraits aussi intrigants que surrĂ©alistes : ceux des habitants de la derniĂšre grande dictature communiste. Des images iconiques, brouillant les cartes entre fiction et rĂ©alitĂ©.
Charleroi, jusqu'au 21.05
Musée de la photographie, mar > dim : 10h-18h, 8 > 4⏠(gratuit -12 ans), museephoto.be
Brian McCarty
La guerre vue à hauteur d'enfant... et reconstituée avec des jouets. Tel est le principe de la série War-Toys initiée par Brian McCarty. Depuis 2011, ce photographe américain parcourt les zones de conflit pour aider des petits garçons et des fillettes à mettre en images les scÚnes traumatisantes qu'ils ont vécues. C'est ici une figurine de Cendrillon sous une pluie de missiles, là une poupée abattue par les tirs d'un hélicoptÚre... Un regard bouleversant sur le vrai visage de la guerre.
Charleroi, jusqu'au 21.05
Musée de la photographie mar > dim : 10h-18h
8 > 4⏠(gratuit -12 ans), museephoto.be
Futuro Gentile
VĂ©ritable maestro de lâarchitecture et du design italien, et plus largement mondial, Michele De Lucchi investit le CID, au Grand-Hornu. Porteuse dâun discours rĂ©solument humaniste et Ă©cologique, cette exposition se place Ă contre-courant de la dĂ©prime actuelle â justifiĂ©e, il faut dire. En premier lieu parce quâelle ose imaginer un "futur aimable", Ă travers des architectures situĂ©es quelque part entre lâutopie et la science-fiction. Soit pile Ă lâendroit du rĂȘve.
Hornu, jusqu'au 27.08
Centre d'innovation et de design, mar > dim : 10h-18h
10 > 2⏠(gratuit -6 ans), cid-grand-hornu.be
Rankin : The Dazed Decades
Ses photographies ont fait le tour du monde. De Kate Moss Ă Blondie, en passant par David Bowie, le portfolio de John Rankin Waddell, alias "Rankin", regorge d'images qui ont nourri notre imaginaire. En 1991, le Britannique fondait avec son complice Jefferson Hack Dazed & Confused (aujourd'hui Dazed), un magazine mĂȘlant mode, musique, cinĂ©ma et sujets sociĂ©taux les plus brĂ»lants. Cette exposition remonte le fil d'une histoire Ă©ditoriale unique.
Knokke-Heist, jusqu'au 11.06, Centre culturel Scharpoord tous les jours sauf mardi : 10h -18h, 10/8⏠(gratuit -18 ans) knokke-heist.be
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It's Not What You Wear It's The Way That You Wear It, Dazed & Confused, Issue 13, 1995 © Rankin
Daniel Pontoreau. Avant le paysage
NĂ© Ă Paris en 1947, Daniel Pontoreau n'est pas vraiment cĂ©ramiste. C'est plutĂŽt un sculpteur utilisant les techniques de la cĂ©ramique. Souvent imposantes, voire monumentales, ses Ćuvres explorent d'abord la notion de paysage. Au regard des matĂ©riaux employĂ©s (des pierres, de la terre, en plus du verre, de l'acier, du marbre), ses crĂ©ations donnent l'impression d'avoir Ă©tĂ© arrachĂ©es Ă des rĂ©gions lointaines, voire fantasmagoriques. Il instaure ainsi un dialogue, tantĂŽt avec la matiĂšre, tantĂŽt avec le cosmos.
La LouviÚre, jusqu'au 20.08, Keramis, mar : 9h -17h mer > dim : 10h - 18h, 8 > 4⏠(gratuit -18 ans), keramis.be
Paysage. FenĂȘtre sur la nature
AprĂšs nous avoir invitĂ© sur les traces des pharaons, le Louvre-Lens s'intĂ©resse au paysage. Nombreux sont les artistes Ă l'avoir copiĂ©, magnifiĂ© ou rĂ©inventĂ©. Des noms ? Monet, Corot, Millet, Hokusai, Kandinsky... Cette exposition rĂ©unit quelques maĂźtres du genre pour mieux apprĂ©hender leurs crĂ©ations. On admire ici des bords de mer, des forĂȘts, des champs, des montagnes... Le parcours est conçu comme une promenade et fait la part belle au son et Ă la lumiĂšre, pour mieux rĂ©vĂ©ler les Ćuvres.
Lens, jusqu'au 24.07, Louvre-Lens, mer > lun : 10h-18h, 11 > 6⏠(gratuit -18 ans), louvrelens.fr
Range ta chambre !
PassĂ© maĂźtre dans l'art de la dĂ©mesure, Jean-François Fourtou dĂ©cale notre regard sur le quotidien. AprĂšs avoir envahi l'Hospice Comtesse avec des personnages Ă tĂȘtes de fruits et lĂ©gumes, il pose cette fois ses valises de doux rĂȘveur Ă la Gare Saint Saveur et nous invite Ă dĂ©couvrir sa chambre dâenfant⊠six fois plus grande que lâoriginale ! On dĂ©ambule ici entre un ours en peluche Ă taille humaine avant de se planquer sous un lit de douze mĂštres sur cinq, entre autres fantaisies.
Lille, jusqu'au 08.10, Gare Saint Sauveur mer > dim : 12h-19h, gratuit, lille3000.com
Ordures. L'expo qui fait le tri
Ils sont partout autour de nous, et dĂ©truisent peu Ă peu la planĂšte. Les envahisseurs ? Pire : les dĂ©tritus ! De la rue aux ocĂ©ans, des forĂȘts aux campagnes, pas un recoin de notre environnement n'est Ă©pargnĂ© par cette propension de l'Homme Ă jeter ses saletĂ©s un peu partout. Ă LiĂšge, cette exposition fait le tri dans nos ordures, histoire de mieux se dĂ©barrasser de nos vilaines habitudes. Rien de plus logique : la patrie de Magritte demeure championne europĂ©enne du recyclage des dĂ©chets mĂ©nagers !
LiÚge, jusqu'au 31.12, Musée de la Vie wallonne mar > dim : 9h30-18h, 7/5⏠(gratuit -3 ans), viewallonne.be
Ordures, l'expo qui fait le tri © Province de LiÚge
LA MĂTROPOLE EUROPĂENNE DE LILLE
FAUSSES NOUVELLES
VRAIE(S) BATAILLE(S)
LA DĂSINFORMATION PENDANT LES CONFLITS
EXPOSITION DU 6 MARS AU 26 JUIN 2023
MUSĂE DE LA BATAILLE DE FROMELLES
PRĂSENTE Les Belles Sorties â¶ Des spectacles prĂšs de chez vous
Câest lâune des plus anciennes institutions de la capitale des Flandres. InaugurĂ© en 1822, le MusĂ©e dâhistoire naturelle de Lille fĂȘte ses 200 ans... mais reste bien conservĂ©. Pour marquer le coup, une exposition immersive nous plonge dans les coulisses du lieu, en plein cĆur des rĂ©serves. On dĂ©ambule ainsi au milieu d'objets et de spĂ©cimens jamais dĂ©voilĂ©s. Cet anniversaire offre aussi l'occasion de dĂ©couvrir le projet de transformation du bĂątiment, prĂ©figurant de grands changements d'ici 2025.
Lille, jusqu'au 03.07, Musée d'histoire naturelle, lun, mer, jeu, ven : 9h30 > 17h ⹠sam & dim : 10h-18h 5/3,50⏠(gratuit -12 ans), mhn.lille.fr
Fake news 2 : art, fiction, mensonge
Si l'expression est apparue dans les dictionnaires anglais dĂšs le xixe siĂšcle, elle n'a jamais Ă©tĂ© aussi florissante qu'aujourd'hui... et sans doute bien moins que demain. PopularisĂ©e par Donald Trump en 2016, la fake news s'est depuis imposĂ©e comme un redoutable enjeu de sociĂ©tĂ©, et mĂȘme un dĂ©fi.
Initialement prĂ©sentĂ©e en 2021 Ă Paris par la Fondation EDF, cette exposition, augmentĂ©e de nouvelles Ćuvres, oscille entre art, fiction et mensonge pour mieux aiguiser notre esprit critique.
Roubaix, jusqu'au 16.07, La Condition Publique (Gal. Coucke), mer & sam : 13h30-19h, jeu, ven & dim : 13h30-18h, tarif libre, laconditionpublique.com
Sur le fil
L'Avesnois partage une longue histoire avec la verrerie, mais aussi le textile. RĂ©unissant les Ćuvres d'une vingtaine d'artistes, cette exposition entremĂȘle justement ces deux cultures, entre illusion et finesse, jeux avec les lumiĂšres et les matiĂšres. Ici le verre se tisse et se coud. Il semble parfois flotter, lĂ©ger comme un drap. En tĂ©moignent les surprenantes Ă©toffes de verre signĂ©es Lucile Viaud et AurĂ©lia Leblanc, sur un fil entre la science et l'art, le passĂ© et l'avenir.
Sars-Poteries, jusqu'au 20.08, MusVerre mar > dim : 11h-18h, 6/4⏠(gratuit -26 ans) musverre.fr
Valérie Belin
Cette artiste discrÚte compte parmi les photographes les plus inspirantes de notre époque, dont elle ne cesse de déconstruire les codes de représentation. Foisonnante, l'exposition réunit plus d'une centaine d'images, créées du milieu des années 1990 à nos jours. Entre mannequins statufiées, objets humanisés ou masques, ces grands formats plongent le visiteur en plein doute, et dessinent une "incertaine beauté du monde".
Tourcoing, jusqu'au 27.08, MUba EugÚne Leroy tous les jours sauf mar : 13h-18h 5,50 > 3⏠(gratuit -18 ans) muba-tourcoing.fr
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Bien conservés !
Val é rie Belin, s é rie Super Models , Ishtar, 2015, © Val é rie Belin
www.institut-photo.com Comalâ institut tout le mois de mai ! ĂMISSIONS EN DIRECT / DJ-SETS / RENCONTRES / PARTIES ! Tous les jours Ă partir du mois de mai / Les dimanches dĂšs 15H 11 rue de Thionville, Lille sâinstalle Ă lâ institut pour la photo graphie
DENIS PODALYDĂS La Farce tranquille
Câest lâĂ©vĂ©nement lyrique de cette fin de saison. LâopĂ©ra de Lille accueille en mai Falstaff, de Verdi. Créée en 1893 et inspirĂ©e des Joyeuses CommeÌres de Windsor de Shakespeare, cette Ćuvre est tout simplement le dernier opĂ©ra du compositeur italien. Plus prĂ©cisĂ©ment un opĂ©ra-bouffe. Lâargument ? Sir John Falstaff, dit "le ventru", doit rĂ©gler ses dettes Ă l'auberge de la JarretiĂšre oĂč il mĂšne une vie de pacha, sans en avoir les moyens. Pour trouver lâargent, il sĂ©duit deux bourgeoises en leur adressant la mĂȘme lettre d'amour. Cellesci dĂ©couvrent la supercherie et vont lui faire payer son audace⊠Ce chef-dâĆuvre musical est ici dirigĂ© par Antonello Allemandi, avec lâorchestre national de Lille. La mise en scĂšne est signĂ©e Denis PodalydĂšs, qui nous livre une vision singuliĂšre de cette figure aussi populaire quâattachante, situĂ©e quelque part entre lâogre et le bouffon, soit pile Ă lâendroit du conte.
interview
©
St é phane Lavou é , coll. Com é die-Fran ç aise
Qu'est ce qui vous sĂ©duit dans cette Ćuvre ?
Ici l'ambivalence rĂšgne, ce nâest jamais uniquement comique ni tragique. Le sĂ©rieux s'infiltre dans la bouffonnerie et le grotesque traverse le drame. Quand j'ai relu le livret, je me suis aussi rendu compte de sa grĂące. Falstaff est un personnage massif, Ă©norme, rabelaisien mais aussi raffinĂ©, cultivĂ© et mĂȘme poĂšte, maniant une langue merveilleuse. Il y a aussi, Ă©videmment, la musique de Verdi qui accompagne l'action comme dans un dessin animĂ©, et puis la théùtralitĂ© des scĂšnes. L'opĂ©ra commence comme une course de bobsleigh : dĂšs le premier accord, on est propulsĂ© dans l'action !
Ă quoi ressemble votre Falstaff ?
Jâai pensĂ© Ă Orson Welles. Dâabord parce que son Falstaff reste lâune des plus grandes adaptations de Shakespeare Ă lâĂ©cran. Surtout, je me suis souvenu des images du rĂ©alisateur arrivant Ă Paris. Il Ă©tait dĂ©mesurĂ©, Ă©norme, Ă la fois impressionnant et bouleversant. Cet homme vieillissant avançait tel un pachyderme Ă©puisĂ©. Il a mis du temps Ă s'asseoir, reprendre son souffle et, soudain, s'est mis Ă parler avec toute la beautĂ© et la
drĂŽlerie quâon lui connaissait, passant d'une sensation extrĂȘmement douloureuse Ă la lĂ©gĂšretĂ©. J'ai retenu cette ambivalence, et donc imaginĂ© un Falstaff dĂ©mesurĂ©ment Ă©pais et sphĂ©rique, comme l'Ă©tait Orson Welles. "Bigger than life", comme il disait.
Câest aussi un personnage trĂšs contemporain, nâest-ce pas ? Oui, toute sociĂ©tĂ© a son ogre, sa figure excessive, Ă la fois adulĂ©e puis sacrifiĂ©e, quâon aime adorer puis dĂ©tester. Il passe ainsi de la gloire Ă la dĂ©chĂ©ance. Orson Welles lâa vĂ©cu. C'Ă©tait une sorte de gĂ©nie de l'AmĂ©rique nĂ© avec un seul film, Citizen Kane, auquel on a reprochĂ© ensuite de ne pas reproduire le mĂȘme chef-d'Ćuvre.
En France, on pourrait penser Ă GĂ©rard Depardieu, lui aussi un vrai grand Falstaff, Ă la fois vĂ©nĂ©rĂ© et fustigĂ©. Il adopte des attitudes impossibles mais collant bien Ă sa stature. Ces gens ne sont pas audessus des lois mais il est difficile de les "cadrer". Rien nâest Ă leur mesure, comme s'ils Ă©taient plus vivants que la vie. >>>
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théùt re & d a n s e
« Le grotesque traverse le drame »
Qu'en est-il du décor ?
Dans lâĆuvre originale, lâaction se dĂ©roule au sein dâune auberge mais, assez rapidement, m'est venue l'idĂ©e de la transposer dans un hĂŽpital, oĂč Falstaff est un malade parmi les autres et les figures fĂ©minines des infirmiĂšres. C'est un
sonnel une relation particuliÚre, et ce lieu devient un monde, une société. Je voyais bien des gens allongés sur des lits et une sorte de grande baleine échouée au milieu, mais que l'amour relÚve.
Pourquoi ce choix ?
vieil Ă©tablissement, presque dĂ©saffectĂ©, inspirĂ© de photographies des annĂ©es 1940 et 1950, quelquepart entre l'asile et le sanatorium, presquâune prison. Ici les pensionnaires entretiennent avec le per-
Parce que cette vision d'Orson Welles Ă©norme et malade m'avait beaucoup touchĂ©. Pour Falstaff, lâidĂ©e d'un vieil homme qui, malgrĂ© sa souffrance, s'adonne aux jeux amoureux, reprĂ©sentait pour moi une image Ă la fois drĂŽle et touchante. MalgrĂ© la mort qui rĂŽde, il y a beaucoup de vie et dâhumour dans un hĂŽpital. Dans le livret par
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« Les solistes d'opéra sont de trÚs bons acteurs »
Répétitions Falstaff - Tassis Christoyannis et Gabrielle Philiponet © Simon Gosselin
exemple, Falstaff passe son temps Ă boire et Ă sâempiffrer. Eh bien, dans ma version, il demande que la boisson lui soit injectĂ©e directement dans sa perfusion ! Il se soigne Ă sa façonâŠ
Câest un opĂ©ra-bouffe, le jeu des interprĂštes demeure important, nâest-ce pas ?
En effet, les solistes d'opéra sont
de trĂšs bons acteurs. On pense souvent que le jeu reste secondaire pour les chanteurs, mais pas du tout ! Auparavant, jâĂ©tais intimidĂ© par la musique et j'avais tendance Ă les mythifier. Alors, jâintervenais trĂšs peu. DĂ©sormais, je leur parle comme Ă des acteurs. Avec le temps je me suis rendu compte qu'ils avaient les mĂȘmes attentes.
Direction musicale : Antonello Allemandi // Mise en scÚne et scénographie : Denis PodalydÚs (Chanté en italien, surtitré en français)
Lille, 04 > 24.05, OpĂ©ra, lun > ven : 20h âą dim : 16h, 72 > 5âŹ, opera-lille.fr + Retransmission en direct sur grand Ă©cran Hauts-de-France, 16.05, divers lieux, 20h, gratuit
Ă lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
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Propos recueillis par Julien Damien
Falstaff
Répétitions Falstaff - Denis PodalydÚs © Simon Gosselin
François-Xavier
Roth © Holger Talinski
LE VAISSEAU FANTĂME
Remise Ă flot
PrĂȘts Ă embarquer Ă bord du Vaisseau fantĂŽme ? DirigĂ©s par FrançoisXavier Roth, Les SiĂšcles rejouent Ă Tourcoing lâopĂ©ra le plus populaire de Richard Wagner, tel qu'il fut entendu il y a prĂšs de 200 ans, avec des instruments d'Ă©poque.
Retour aux sources pour François-Xavier Roth. Le Vaisseau fantĂŽme est en effet le premier opĂ©ra de Wagner quâil dirigea avec Les SiĂšcles, en 2015. DĂ©sormais directeur artistique de lâAtelier Lyrique de Tourcoing, le chef d'orchestre renoue avec un plaisir rare : celui de jouer cette partition avec des instruments dâĂ©poque, en l'occurrence datant des annĂ©es 1850. Une belle façon de rendre grĂące Ă cette Ćuvre. La facture de ces instruments est en effet trĂšs diffĂ©rente de celle d'aujourd'hui - notamment au niveau des vents et des cordes, en boyau. « Cela donne un Ă©lan et un souffle Ă cette musique, aux antipodes du Wagner lourd et pompeux qu'on a lâhabitude dâentendre ».
Eaux profondes
ComposĂ© Ă Meudon au tout dĂ©but des annĂ©es 1840 par un Richard Wagner de 27 ans, Le Vaisseau fantĂŽme est, comparativement aux monuments qui suivront, presqu'un opĂ©ra de poche. Peut-ĂȘtre le plus important, aussi. Câest en effet dans cette Ćuvre fondatrice que le gĂ©nie allemand jeta les bases de sa conception du drame musical, et fit de lâorchestre un personnage Ă part entiĂšre. Ici mise en espace par Benjamin Lazar et soutenue, entre autres, par le prestigieux ChĆur de l'OpĂ©ra de Cologne, lâhistoire de ce maudit marin rĂ©unit tous les ingrĂ©dients dâun drame romantique Ă souhait. Lâamour se mĂȘle Ă la mort, la passion Ă la terreur et la puretĂ© aux sentiments les plus sombres. Forte et violente, cette musique prend aux tripes et laisse lâauditeur sur le sable, Ă©puisĂ© par la tempĂȘte qui se dĂ©chaĂźne... Françoise Objois
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Tourcoing, 13.05, Théùtre municipal Raymond Devos, 17h, 30 > 6âŹ, atelierlyriquedetourcoing.fr
FUTUR PROCHE
Regarde le monde flancher
La Terre se rĂ©chauffe, les ressources sâamenuisent, les pandĂ©mies ne relĂšvent plus de la science-fiction. Face Ă la rĂ©alitĂ© du dĂ©rĂšglement de notre planĂšte, les artistes sâinterrogent. Jan Martens ne fait pas exception. Futur proche, sa derniĂšre crĂ©ation avec les danseurs de lâOpera Ballet Vlaanderen, aborde ce dĂ©fi d'envergure, sur les notes Ă©tonnamment modernes dâun clavecin.
Dans un spectacle de danse, la musique est parfois relayĂ©e au second plan. Pas dans Futur proche, qui a enflammĂ© lâĂ©tĂ© dernier la Cour dâhonneur du Palais des papes, Ă Avignon. Jan Martens a placĂ© lâinstrument phare du rĂ©pertoire baroque au centre du plateau, et confiĂ© Ă la claveciniste polonaise Goska Isphording la mission de donner un cadre, une ligne directrice et un tempo aux 17 interprĂštes â 15 adultes, deux ados. Ces derniers, en tenues bigarrĂ©es, vont dâailleurs Ă©voluer au fil de la piĂšce. Ils passent progressivement dâune gestuelle joyeuse faite de sauts, de pirouettes, de jetĂ©s et dâamples diagonales, Ă un vocabulaire plus ramassĂ© et une quasi-immobilitĂ©. Comme pĂ©trifiĂ©s par cet avenir sombre, qui est dĂ©jĂ un peu notre prĂ©sent. Le chorĂ©graphe flamand use dâimages saisissantes : il projette les visages de ses danseurs, immenses, en fond de scĂšne, ou les livre Ă un rituel baptismal. Pour laver nos pĂ©chĂ©s, rappeler que lâeau est un bien rare ? Martens laisse les interprĂ©tations ouvertes, mais revendique un final ambigu, « ni trop optimiste, ni trop pessimiste. Une possibilitĂ© de recommencement ». Marine Durand
Bruges, 10.05, Concertgebouw, 20h, 44 > 7âŹ, concertgebouw.be
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© Pippa Semaya
Falstaff
OPĂRA
GIUSEPPE VERDI
DU 4 AU 24 MAI 2023
Antonello Allemandi direction musicale
Denis PodalydĂšs mise en scĂšne
opera-lille.fr
© François Denat 112
FABRICE ĂBOUĂ
Slow and Furious
Rien ne va plus pour Fabrice ĂbouĂ©. Ă 46 ans, l'humoriste se sent complĂštement dĂ©passĂ©. Notre Ă©poque le laisse perplexe... AprĂšs avoir (littĂ©ralement) dĂ©zinguĂ© le vĂ©ganisme dans son film Barbaque, le revoici sur scĂšne pour un cinquiĂšme one-man-show intitulĂ© Adieu hier. Toujours aussi corrosif, l'ancien pensionnaire du Jamel Comedy Club y rĂšgle ses comptes avec les rĂ©seaux sociaux, le militantisme exacerbĂ©, la cancel culture... et plus largement la bĂȘtise humaine. Alors, Ă©tait-ce vraiment mieux avant ? RĂ©ponse...
Quel est le propos de votre spectacle, Adieu hier ?
Tout est dit dans le titre, je parle du temps qui passe. Jâai commencĂ© ce mĂ©tier Ă 20 ans, aujourdâhui j'en ai presque 46. ForcĂ©ment, jâen ai vu des changements ! J'Ă©voque aussi le fossĂ© gĂ©nĂ©rationnel creusĂ© par la rĂ©volution numĂ©rique. Il y a ceux qui ont grandi avec et les autres, comme moi, qui essaient de sâadapter. Aujourd'hui, je me sens donc plus proche dâun homme de 90 ans que d'un gamin de 16 ans !
Seriez-vous nostalgique ?
Il y a de ça, mais je ne suis pas en train de vous dire que câĂ©tait mieux avant ! Notre monde va simplement trop vite. Le jeunisme rĂšgne en maĂźtre et honnĂȘtement ce nâest pas
toujours Ă©vident de suivre... MĂȘme les prĂ©sidents sont de plus en plus jeunes ! Prenez Emmanuel Macron,
il est nĂ© la mĂȘme annĂ©e que moi, on Ă©tait dans le mĂȘme lycĂ©e, Ă La Providence Ă Amiens. A cette Ă©poque, jamais je ne me serais dit quâun prĂ©sident aurait un jour mon Ăąge.
Parmi les maux de notre Ă©poque, vous n'ĂȘtes pas tendre avec les rĂ©seaux sociaux...
Oui, pour moi l'ancĂȘtre du rĂ©seau social, câest le bistrot, un endroit oĂč on donne son avis sur tout, Ă tort et Ă travers. Sauf que le bistrot, câest un rĂ©seau social avec des couilles !
interview
théùt re & d a n s e >>>
« Il y a des avertissements partout aujourd'hui »
On sây dit les choses en face, dans le blanc des yeux, sans se cacher derriĂšre un pseudo ou un clavier. On sây emporte et, surtout, on conserve son humanitĂ©. Les rĂ©seaux sociaux ont aussi amenĂ© un effet de masse. Dans les troquets, un platiste rencontrait rarement un autre platiste. Aujourd'hui, une communautĂ© peut se crĂ©er sur le net, jusqu'Ă former un groupe de pensĂ©e, une opinion, ce qui est plus dangereux...
Ne craignez-vous d'ailleurs pas les attaques de certaines communautés ?
Câest aussi l'un des travers des
rĂ©seaux sociaux : ce nâest pas parce quâun groupe compte 5â000 personnes trĂšs actives quâil faut en avoir peur. Cela reste minuscule Ă lâĂ©chelle nationale ou du monde. La preuve, les spectateurs viennent nombreux au théùtre en laissant les polĂ©miques au vestiaire. Ces histoires sont bonnes pour la tĂ©lĂ© ou les rĂ©seaux, et c'est d'ailleurs pour ça quâon mây voit de moins en moins.
La jeune génération serait-elle aussi plus fragile que la vÎtre ?
Je ne sais pas, mais elle Ă©volue dans un environnement plus cadrĂ© que la mienne. Jâai un enfant de huit
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© François Denat
ans, je sais de quoi je parle. Il y a cette anecdote, oĂč je compare nos maniĂšres respectives dâapprendre Ă rouler Ă vĂ©lo : moi sans casque ni coudiĂšres et lui surprotĂ©gĂ©, comme dans du papier bulle ! Au-delĂ de ça, il y a des avertissements partout aujourd'hui, que ce soit sur les jouets
câest aussi de parler de tout ça, mais avec une petite pointe de dĂ©rision. On ne vit pas dans un monde de Bisounours. Il faut savoir rire du plus tragique car, face au drame, il ne reste parfois que ça. Mais le vrai cynisme nâest pas lĂ . Ce sont plutĂŽt ces gens qui gagnent des milliards sur le dos des plus faibles, poussent la sociĂ©tĂ© de consommation Ă son extrĂȘme⊠Ăa, câest sordide.
ou les cartes des restaurants, jusqu'à aseptiser notre société. La prévention, c'est bien, mais il ne faut pas que cela devienne un diktat, entraßne une restriction des libertés.
Vous abordez également des sujets plus lourds, certains faits divers. N'avez-vous jamais peur de glisser vers le sordide ?
C'est vrai, jâĂ©voque lâaffaire Daval, la pĂ©dophilie au sein de l'Ăglise mais, honnĂȘtement, ce sont des actualitĂ©s tellement rabĂąchĂ©es dans les mĂ©dias. Tout le monde sâest largement servi, on a eu droit Ă des dizaines dâĂ©missions. Mon travail,
Vous faisiez partie de la premiÚre promotion du Jamel Comedy Club. Quel souvenir gardez-vous de cette période ?
CâĂ©tait une superbe expĂ©rience, une colonie de vacances. On bossait sans calcul, pour sâamuser. Jâai retrouvĂ© cette Ă©nergie quand on a tournĂ© Case dĂ©part avec Thomas Ngijol. Ca faisait dĂ©jĂ un petit moment que j'exerçais ce mĂ©tier avant d'entrer au Jamel Comedy Club, mais cela mâa offert une Ă©norme visibilitĂ©. Sans cette fenĂȘtre, je ne sais pas si jâaurais la mĂȘme carriĂšre.
Adieu hier
Lille, 16.05, Théùtre SĂ©bastopol, 20h30, 45 > 26âŹ, theatre-sebastopol.fr
Saint-Quentin, 13.01.2024, Le Splendid, 20h, 45>35âŹ, saint-quentin.fr
Bruxelles, 20.01.2024, Cirque Royal, 20h, 45 > 35âŹ
Amiens, 16.02, MĂ©gacitĂ©, 20h, 45 > 35âŹ, megacite.fr
Ă lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com
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Propos recueillis par Simon Prouvost
« Il faut savoir rire du plus tragique »
THOMAS VDB
AprĂšs avoir jouĂ© au "bon chien chien", Thomas VDB sâacclimate. Le fil rouge de son dernier spectacle est plutĂŽt vert, le nĂ©o-rural cause dĂ©rĂšglement climatique avec une recette qui a fait ses preuves : de lâautodĂ©rision, un humour potache, parfois absurde, des anecdotes rocambolesques⊠« On va sauver le monde avec nos blagues », clame dâemblĂ©e cet Ă©colo un peu perso qui veut « juste avoir moins chaud ». La planĂšte est foutue, mais le rire est sauf. J.D.
Lens, 31.05, La ScĂšne, 20h30, 14 > 5âŹ, louvrelens.fr
MORGANE CADIGNAN
RĂ©vĂ©lĂ©e dans La Bande originale sur France Inter, oĂč elle explique aux invitĂ©s de Nagui pourquoi elle ne les aime pas, Morgane Cadignan s'affirme aussi en stand-uppeuse. Et se pose pas mal de questions : sur le cĂ©libat, la pression sociale, la dictature du bonheur ou cette manie qu'ont les gens Ă nous Ă©pater avec leurs voyages - « si Ă 30 ans t'as pas fait Erasmus, t'as ratĂ© ta vie ». Cette ex-pubarde passĂ©e par le Laugh Steady Crew pratique l'autodĂ©rision (teintĂ©e de mĂ©lancolie) pour mieux croquer les contradictions de ses contemporains. J.D.
Lille, 13.05, Le Splendid, 20h, 29âŹ, le-splendid.com
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© Laura Gilli
© St é phane Kerrad KB Studios Paris
En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fĂ©dĂ©ral belge Théùtre Royal des Galeries Directeur : David Michels 70ANS ï www.trg.be 02 512 04 07 Jâai envie de toi de SĂ©bastien Castro Encore un instant de Fabrice Roger-Lacan Le Crime de lâOrient-Express dâAgatha Christie Fallait pas le dire de SalomĂ© Lelouch Les Palmes de M. Schutz de Jean-NoĂ«l Fenwick La Vie trĂ©pidante de Brigitte Tornade de Camille Kohler
LES TOILES DANS LA VILLE
Numéros spéciaux
La biennale de cirque "made in" Prato reprend ses aises dans toute la mĂ©tropole lilloise dans un format revisitĂ©. Pour cause, cette septiĂšme Ă©dition se dĂ©roule au printemps plutĂŽt qu'Ă l'automne, et se concentre cette fois sur un mois au lieu de quatre. On se rassure, l'aventure est plus que jamais au coin de la rueâŠ
Le festival est plus court donc, mais tout aussi gĂ©nĂ©reux, avec une quarantaine de reprĂ©sentations. En l'occurrence celles de la compagnie Un Loup pour l'Homme qui illumine cette Ă©dition avec sa pratique tout en portĂ©s et ce qu'elle suggĂšre de valeurs : confiance, solidaritĂ©... « Ici, on a besoin de l'autre pour avancer, c'est ça que j'aime dans le cirque », ajoute CĂ©lia Deliau, la nouvelle directrice du Prato. Cuir, par exemple, met en scĂšne deux hommes attachĂ©s lâun Ă lâautre avec des harnais. La force de lâindividu est alors dĂ©cuplĂ©e par la complĂ©mentaritĂ©, permettant des acrobaties dâune lĂ©gĂšretĂ© inĂ©dite. Dans ce mĂȘme esprit, Projet grand-mĂšre invite des mamies lilloises Ă dĂ©fier les loi de la gravitĂ©. Bien soutenues par un circassien, elles dĂ©collent littĂ©ralement du sol, dans une ode Ă la prise en charge... et de risque !
Sur le fil
Entre le « jonglage post-punk » de Wes Peden ou le Poulomaton de la compagnie des PlumĂ©s (oui oui, il s'agit bien d'un photomaton avec des poules) on se gondole aussi avec Tite Hugon. Tout Ă la fois clownesse, transformiste et funambule, cette artiste part en quĂȘte de sa fĂ©minitĂ© dans un one-womanshow de haute voltige. Au passage, elle dĂ©voile ses secrets de fabrication lors d'un atelier. Et, qui sait, peut-ĂȘtre vous apprendra-t-elle Ă retirer votre culotte en Ă©quilibre sur un fil de fer ? C'est inutile, on vous l'accorde, mais c'est bien pour ça que c'est essentiel.
Julien Damien
Métropole lilloise & Hauts-de-France, 28.04 > 28.05, Le Prato, Gare Saint Sauveur & divers lieux 1 spectacle : 15⏠> gratuit, leprato.fr
Sélection / 01.05 : Wes Peden - Rollercoaster // 02.05
Tite
03 & 04.05 : Un Loup pour l'Homme - Cuir // 06.05 : Un Loup pour l'Homme - Projet grand-mĂšre 06, 08 & 09.05 : Tite - Mirabon & Dentelle // 13, 14, 16 & 17.05 : Les Enfants sĂ©rieux - Demain hier 21.05 : Jusqu'ici tout va bien - Mascotte, Sylvain Julien - Monsieur OâŠ
:
- La TĂȘte en confiote
119 théùt re & d a n s e
Rollercoaster © Fahimeh Hekmatandish
ENCANTADO Esprit collectif
NĂ©e en 1956, Lia Rodrigues a dĂ©butĂ© une carriĂšre de danseuse il y a plus de 30 ans auprĂšs de Maguy Marin. Dans les annĂ©es 1990, elle retourne au BrĂ©sil et installe en 2004 sa compagnie, Ă la favela de MarĂ© â une des plus grandes de Rio. Ă Charleroi, la chorĂ©graphe prĂ©sente Encantado, et convoque des esprits protecteurs...
Opposante Ă la politique de Jair Bolsonaro, Lia Rodrigues a contribuĂ© Ă transformer l'un des territoires les plus pauvres du BrĂ©sil en un lieu de rencontre et de rĂ©sistance. Pendant la crise sanitaire, le Centre dâart de MarĂ© a distribuĂ© des paniers alimentaires et permis une vaccination gratuite. Mais pour la chorĂ©graphe, la favela doit dĂ©passer cette image de misĂšre, comme en tĂ©moigne Encantado. Créée Ă MarĂ© durant le confinement, cette piĂšce met en scĂšne onze interprĂštes venus de tous horizons. Les "encatados" sont des esprits protecteurs proches de la nature. Un jeu dâĂ©tranges Ă©toffes habille le plateau et les personnages. Ces couvertures aux couleurs bariolĂ©es et Ă motifs dâanimaux sauvages sont utilisĂ©es lâhiver par les sans-abris. Grimaces, douleur⊠chaque danseur reste d'abord isolĂ©, puis le ton devient plus libre et lĂ©ger, renversant les rĂŽles assignĂ©s. Corps et matiĂšres fusionnent. Les couvertures deviennent les parures de crĂ©atures surprenantes : jupes-robes, coiffes⊠La musique rĂ©pĂ©titive est portĂ©e par les chansons du peuple Mbya Guarani. Dans cette piĂšce-sortilĂšge, un bout du monde est rĂ©inventĂ© avec fantaisie. Ces esprits enchanteurs planeront longtemps au-dessus de nos tĂȘtes. Fatma Alilate
Charleroi, 13.05, Les Ăcuries, 20h, 15 > 5 âŹ, charleroi-danse.be
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© Sammi L andweer
DOUBLE MURDER
OUT OF HOME COMMUNICATION
Urban Posting, Display Racks, Visitor Information, Cultural Spots, Hotels, Bars and Restaurants, Universities, Libraries, Bicycle parkings, Bus Stops, Indoor Posting (bars & restaurants), Banners on Street Lamps, Amusement Parks, ...
CESTCENTRAL.BE toute la saison â 23+24.05 LE THĂĂTRE LA LOUVIĂRE câestCentral
SAIS N 6
#CLOWNS #THE FIX HOFESH
DOUBLE MURDER
Incontournable observateur de notre temps, cĂ©lĂ©brĂ© sur les plateaux du monde entier pour sa danse expressive, Hofesh Shechter (associĂ© au film En corps, de CĂ©dric Klapisch) revient avec un programme en deux parties aux Ă©nergies opposĂ©es. Dans Clowns, partition sĂ©pulcrale pour une troupe chauffĂ©e Ă blanc, le chorĂ©graphe israĂ©lien souligne notre passivitĂ© face Ă la violence. InquiĂ©tants pantins propulsĂ©s dans un dĂ©cor de cirque, ses danseurs et danseuses se lancent dans un ballet quasi tribal, commettant crime sur crime sans jamais stopper leur marche folle. Les pulsations sourdes composĂ©es par Shechter lui-mĂȘme donnent le tempo de ce saisissant jeu de massacre. Mais Ă la brutalitĂ© de ce premier volet succĂšde la douceur enveloppante de The Fix. Ăvoluant sur un rythme soudain apaisĂ©, sept interprĂštes en tenue de ville proposent une danse de la rĂ©paration, et font surgir lâespoir. Les corps se frottent et sâentrelacent, les individus se placent au service du collectif, et quand un danseur tombe, il peut compter sur les autres pour le relever. La mort nâest pas loin, mais elle n'effraie plus. Un diptyque façon poison et antidote, qui ausculte la noirceur de nos Ăąmes avant de rĂ©habiliter le genre humain.
Marine Durand
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La LouviĂšre, 23 & 24.05, Le Théùtre, 20h, 35 > 20âŹ, cestcentral.be
Clowns © Todd Macdonald
Ă la vie Ă la mort
| Licences PLATESV-R-2021-003066 & PLATESV-R-2021-003067 SPECTACLE DANSE DĂS 1 AN + ATELIER PARENT-ENFANT baby pop CIE ZAPOĂ DENIS BONNETIER & STANKA PAVLOVA ME 21.06 10:00 Roubaix - Ballet du Nord
photo © Kalimba
MA COULEUR PRĂFĂRĂE
« Et toi, câest quoi ta couleur prĂ©fĂ©rĂ©e ? ». Telle est la question que se posent trois amis. Ces personnages survoltĂ©s nous entraĂźnent dans un voyage Ă travers l'histoire de l'art, en quĂȘte de la teinte parfaite pour repeindre leur maison. DĂ©bute une odyssĂ©e esthĂ©tique, sensorielle voire philosophique, oĂč par exemple le noir Ă©voque Le Caravage et Soulages comme la peur de l'obscuritĂ© et celle de l'inconnu. SignĂ©e par David BobĂ©e pour le jeune public, la piĂšce se dĂ©ploie comme un livre pop-up sur lequel sont projetĂ©s des effets vidĂ©o et un vaste spectre chromatique (bleu, vert, roseâŠ), transformant chaque chapitre en tableau vivant. J.D.
Tourcoing, 16 & 17.05, L'IdĂ©al, mar : 19h âą mer : 18h, 9/6âŹ, theatredunord.fr
4M 2 Quand la contrainte devient une force. Ainsi pourrait-on rĂ©sumer cette piĂšce de Sylvain Groud, Ă la scĂ©nographie des plus originales. Ici, chacun des dix interprĂštes est confinĂ© dans une boĂźte translucide de 4m2. MalgrĂ© la sĂ©paration, ils parviennent Ă crĂ©er du lien et Ă accorder leurs solos, sur une bande-son electro, tandis que les spectateurs circulent librement entre eux. Une Ćuvre immersive, se jouant des frontiĂšres intĂ©rieures et extĂ©rieures. J.D.
Wervicq-Sud, 20.05, Parc de la mairie, 16h, gratuit Gruson, 21.05, Salle des fĂȘtes, 16h, gratuit balletdunord.fr
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© Fr é d é ric
© Arnaud Bertereau
Iovino
DU 30 MAI AU 3 JUIN 2023 30 MAI 31 MAI 1ER JUIN 2 ET 3 JUIN VIOLAINES CALONNE-RICOUART GONNEHEM LENS GRATUIT PLUS DâINFO : WWW.CULTURECOMMUNE.FR
Imaginaire
FESTIVAL itinĂ©rant DES ARTS DE LA RUE ET DE LâESPACE PUBLIC Licences CatĂ©gorie 1 n° PLATESV-R-2021-004205, CatĂ©gorie 2 n° PLATESV-R-2021-004206, CatĂ©gorie 3 n° PLATESV-R-2021-004207 validitĂ© 08 mai 2026 Visuel © Elza Lacotte âLâAtelier du Zef Conception graphique #LACONSTELLATIONIMAGINAIRE
La Constellation
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Hier est un autre jour (S.Meyniac & JF. Cros / Daniel Hanssens)
Vous avez aimé Un jour sans fin avec Bill Murray ? Alors vous adorerez Hier est un autre jour. Pierre Maillard est avocat, et doit préparer un important procÚs. ProblÚme : plusieurs parties de sa journée semblent se répéter, sans que personne autour de lui ne le remarque. Personne, sauf un étrange petit homme que lui seul peut voir... Cette comédie se distingue du théùtre de boulevard "classique" en s'aventurant vers le fantastique, et promet un moment extraordinaire, dans tous les sens du terme.
Bruxelles, jusqu'au 21.05, Théùtre royal des Galeries mar > sam : 20h15 âą dim : 15h, 28 > 10âŹ, trg.be
One Shot (Ousmane Sy)
Pionnier de la danse hip-hop, le chorĂ©graphe Ousmane "Baba" Sy nous a quittĂ©s en dĂ©cembre 2020, Ă l'Ăąge de 45 ans, mais son Ćuvre demeure. AprĂšs Queen Blood, son crew, Paradox-Sal, continue Ă faire vibrer ce rĂ©pertoire. Dans cette piĂšce, huit femmes se partagent la scĂšne, affirmant chacune leur singularitĂ©. Entre solos, duos et grandes figures dâensemble, elles confrontent les styles, entre danse house et afrobeat, portĂ©es par la musique de DJ Sam One.
Douai, 03 & 04.05
Hippodrome mer : 20h30 ⹠jeu : 19h30, 22> 5 ⏠tandem-arrasdouai.eu
Les Turbulentes (Le Boulon)
Le festival des arts de la rue du Boulon souffle ses 25 bougies. Entre théùtre, danse, cirque ou musique, le programme dĂ©bute avec un spectacle monumental. ImaginĂ© par la compagnie L'Homme debout, La cabane Ă Plume(s) met en scĂšne une marionnette haute de sept mĂštres. Nous suivons les dĂ©ambulations de cette "petite" fille, dont on comprend que la cabane est menacĂ©e de destruction, comme notre planĂšte... La tĂȘte dans les Ă©toiles donc, mais les pieds bien sur Terre.
Vieux-Condé, 05 > 07.05, Le Boulon et divers lieux en ville, ven : 17h ⹠sam : 14h dim : 10h30 (les solos de la Ktha compagnie débutent à l'aube), gratuit, leboulon.fr
Vrai / Faux (rayez la mention inutile) (Thierry Collet / Cie Le PhalĂšne)
Ce spectacle commence comme une conférence scientifique... avant de basculer dans le paranormal. AprÚs avoir joué avec des illusions d'optique, la magicienne Lauren Legras sÚme le doute. Comment devine-t-elle les mots choisis par le public ? Ou, plus fort : comment parvient-elle à percer nos souvenirs et pensées les plus intimes ? Quelque part entre le mentalisme et la manipulation psychologique, cette expérience interroge sérieusement le processus de conditionnement de l'esprit.
Roubaix, 10.05, La Condition Publique, 14h & 18h, gratuit Allennes-les-Marais, 12.05, Salle Léo Lagrange, 20h, grat. Chéreng, 13.05, salle Jean Piat, 19h, gratuit Fournes-en-Weppes, 14.05, Salle Octave d'Hespel, 16h gratuit, larose.fr
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© Jean-Michel Jarillot
Penthésilé.e.s / Amazonomachie
(Marie Dilasser / Laëtitia Guédon)
Dans la mythologie grecque, Penthésilée est la reine des Amazones, ces guerriÚres libérées des hommes. Lors de la guerre de Troie, elle se bat contre Achille. Quand celui-ci la tue, leurs regards se croisent et il tombe amoureux d'elle, avant d'éclater en sanglots... Entre théùtre, danse, vidéo et chant, Laëtitia Guédon signe un spectacle polymorphe. Elle s'empare d'une histoire ancestrale pour écrire un manifeste à destination des générations futures, imaginant une réconciliation entre les genres.
Lille, 11 > 13.05, Théùtre du Nord, jeu : 19h âą ven : 20h âą sam : 18h 18 > 9âŹ, theatredunord.fr
Henri VIII
(Camille Saint-Saëns
Alain Altinoglu & Olivier Py)
OpĂ©ra en quatre actes et six tableaux, Henri VIII n'est pas l'Ćuvre la plus connue de Camille SaintSaĂ«ns. Pourtant, elle n'est pas avare de contrastes musicaux, entre passion et scandale. LâĆuvre raconte en effet le divorce entre Henry VIII et Catherine dâAragon, Ă lâorigine de la sĂ©paration entre lâĂglise dâAngleterre et Rome. Le roi finira par rompre avec la papautĂ© pour crĂ©er l'anglicanisme ! De quoi un homme de pouvoir est-il capable pour servir ses intĂ©rĂȘts ? Telle est la question...
Bruxelles, 11 > 27.05, La Monnaie, 19h (sf dim : 15h), 175 > 10âŹ, lamonnaiedemunt.be
Filleuls
(Lucien Fradin)
Qu'il mette en scĂšne sa grandmĂšre rebouteuse ou son coming out, Lucien Fradin ausculte le monde par le prisme de l'autofiction. Il observe cette fois la famille, en particulier celle qu'on s'est choisie, en dressant le portrait de ses "filleuls". Il y a lĂ Marcel, 4 ans, qui est le fils dâune amie, puis Kelvyn, 14 ans, rencontrĂ© via une association et enfin Alex, 21 ans, croisĂ© parmi la communautĂ© queer. Au milieu d'un dĂ©cor "pop", le Lillois parle Ă hauteur d'enfant de transmission et surtout d'amour.
Lille, 13.05, Le Grand Bleu, 19h, 13 > 5⏠legrandbleu.com
PremiĂšre neige
(Guy de Maupassant & Christian Caro / Pier Porcheron)
Parue en 1883, PremiĂšre neige est une nouvelle de Guy de Maupassant, et n'a franchement rien de rĂ©jouissant. Le texte raconte l'histoire d'une jeune femme atteinte de tuberculose, qui prĂ©fĂšre mourir seule, loin de son mari qui ne l'a jamais aimĂ©e. Pourtant, Pier Porcheron et Marion Lubat parviennent Ă en tirer une "piĂšce radiophonique Ă regarder" et franchement hilarante. Entre théùtre dâobjets, bruitages ou projections, ils donnent vie Ă un ballet survoltĂ© !
BĂ©thune, 16 & 17.05, La ComĂ©die (Studio-théùtre), mar : 10h & 14h30 âą mer : 14h30 & 20h, 10 > 6âŹ
comediedebethune.org
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© Pauline Le Goff
Cendrillon (Joël Pommerat)
AprĂšs Pinocchio et Le Petit chaperon rouge, JoĂ«l Pommerat dĂ©poussiĂšre un autre classique. PrĂ©sentĂ©e en 2011, cette relecture sâĂ©loigne de Disney pour se rapprocher de lâapprĂȘtĂ© du rĂ©cit original, tout en le modernisant. Ici, lâhĂ©roĂŻne nâest pas une princesse mais une petite fille. Pas de pantoufles de verre, mais un corset pour se tenir droite, tandis que ses demi-sĆurs sont accros Ă leur portable. Surtout, notre hĂ©roĂŻne est en proie Ă des thĂšmes adultes, comme le deuil⊠Un conte joliment dĂ©fait.
Dunkerque, 24 > 26.05
Le Bateau Feu, mer & jeu : 19h âą ven : 20h, 9âŹ, lebateaufeu.com
Tous les marins sont des chanteurs
(François Morel, Gérard Mordillat & Antoine Sahler)
François Morel a plus d'une corde Ă son arc, et plus d'un tour dans son sac. Lâancien Deschiens revĂȘt ici son costume favori : celui de chansonnier. Dans Tous les marins sont des chanteurs, il rend hommage au poĂšte breton Yves-Marie Le Guilvinec, navigateur disparu en mer en 1900. AccompagnĂ© de son "crew" de musiciens et dâun confĂ©rencier plus ou moins avisĂ©, le fabuliste rĂ©veille des rĂ©cits dâamitiĂ©, dâamour, dâivresse et de vents contraires. Ou comment prendre le large et de la hauteur.
Hazebrouck, 25.05, Centre AndrĂ© Malraux 20h, 35âŹ, centreandremalraux.com
Car / Men
(Philippe Lafeuille / Cie Chicos Mambo)
Elle nous avait ensorcelĂ©s avec Tutu. La compagnie Chicos Mambo remet le couvert avec une version dĂ©capante de Carmen, l'opĂ©ra le plus jouĂ© au monde... mais rarement comme ça ! Sur scĂšne un chanteur et huit danseurs se jouent avec fantaisie du masculin et du fĂ©minin, dans une ode Ă la libertĂ©. VĂȘtus de tenues extravagantes (robes Ă pois, tutus...), ils mixent théùtre, danse, musique, clowneries et invitent le public Ă chanter Ă lâunisson, faisant de l'Ćuvre de Bizet une grande fĂȘte populaire.
BĂ©thune, 26.05, Théùtre municipal, 20h 34 > 17âŹ, theatre-bethune.fr
Les Forteresses (Gurshad Shaheman)
MarquĂ© par son dĂ©part de lâIran, Gurshad Shaheman dĂ©veloppe un singulier rĂ©cit : le sien, celui de lâexil. Figure du théùtre de lâintime, il donne cette fois la parole Ă trois femmes, soit sa mĂšre et ses tantes, prises entre la rĂ©volution de 1979, lâislamisation de leur pays et la guerre contre lâIrak. Sur fond de musique Ă©lectroacoustique et de conversations persanes, entre Lille, Francfort et TĂ©hĂ©ran, ces trois monologues entremĂȘlent la petite et la grande histoire. La nĂŽtre, finalement.
Lille, 30.05 > 01.06, Théùtre du Nord, mar & mer : 20h âą jeu : 19h, 18 > 9âŹ, theatredunord.fr
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© Cici Olsson
Les Belles Sorties
â¶âSamedi 13 - 19 h
Chéreng
Vrai/Faux (rayez la mention inutile)
Proposé par la rose des vents
â¶âDimanche 14 - 16 h
Hallennes-lez-Haubourdin
Fantaisies Musicales
ProposĂ© par lâOrchestre National de Lille
â¶âDimanche 14 - 16 h
Fournes-en-Weppes
Vrai/Faux (rayez la mention inutile)
MAI
â¶âJeudi 11 - 20 h
Prémesques
Fantaisies Musicales
ProposĂ© par lâOrchestre National de Lille
â¶âVendredi 12 - 20 h
AnnĆullin
Fantaisies Musicales
ProposĂ© par lâOrchestre National de Lille
â¶âVendredi 12 - 20 h
Allennes-les-Marais
Vrai/Faux (rayez la mention inutile)
Proposé par la rose des vents
â¶âVendredi 12 - 20 h 30
Le Maisnil
London - New York !
ProposĂ© par lâOpĂ©ra de Lille
Proposé par la rose des vents
â¶âLundi 15 - 20 h
Wambrechies
Fantaisies Musicales
ProposĂ© par lâOrchestre National de Lille
â¶âMercredi 17 - 20 h
Péronne-en-Mélantois
Fantaisies Musicales
ProposĂ© par lâOrchestre National de Lille
â¶âSamedi 20 - 16 h
Wervicq-Sud
4MÂČ
Proposé par le Ballet du Nord, CCN & Vous !
â¶âDimanche 21 h - 16 h
Gruson 4MÂČ
Proposé par le Ballet du Nord, CCN & Vous !
73 spectacles prĂšs de chez vous Ă moins de 5â⏠Avec la MEL, la culture est accessible Ă tous !
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