LM magazine 187 mai 2023

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A RT & C ULTUR E Hauts-de-France / Belgique
N°187 / MAI 2023 / GRATUIT

Gala d’étoiles

Rodin

SAMEDI 10 JUIN À 20H30

DANSE À PARTIR DE 24€

SAMEDI 11 FÉVRIER / 20H30

Liane Foly

DANSE à partir de 31€

La belle au bois dormant

La Bajon

Imagination

DIMANCHE 11 JUIN À 18H00

HUMOUR À PARTIR DE 27€

VENDREDI 17 FÉVRIER / 20H30

Édouard Baer

CONCERT à partir de 37€

Camille & Julie Berthollet

JEUDI 2 MARS / 20H30

DANSE à partir de 37€

SAMEDI 17 JUIN À 20H30

HUMOUR À PARTIR DE 30€

DIMANCHE 5 MARS / 18H00

CONCERT à partir de 31€

DIMANCHE 25 JUIN À 20H00

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HUMOUR À PARTIR DE 47€

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Retrouvez l’ensemble de notre programmation

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N° de licence spectacle PLATESV-R-2019-001135/001137/001138
N° de licence spectacle : PLATESV-R-2019-001135/001137/001138

NEWS - 08

Juste une illusion, En roue libre, Rendez-vous de la BD d’Amiens, La Constellation imaginaire, StrEat Fest, Le Labyrinthe de Tim Burton, The Friends Experience

STYLE - 12

Ciné pop-corn 1975-1995

L’Âge d’or de Hollywood

Beng Beng Theory

Home cinéma

PORTFOLIO - 24

Benjamin Lacombe

Au Pays des merveilles

RENCONTRE

Philippe Lombard - 12

Retour vers le ciné

Fatoumata Diawara - 36

Le Sens du partage

Denis PodalydĂšs - 104

La Farce tranquille

Fabrice ÉbouĂ© - 112

Slow and Furious

LE MOT DE LA FIN - 130

Jordi Prat Pons

Des Livres et moi

3 SOMMAIRE LM magazine 187 - mai 2023
© Alun Be magazine
Fatoumata Diawara
© Benjamin Lacombe

MUSIQUE - 36

Fatoumata Diawara, Anna B Savage, Debby Friday, Paul Weller, Erlend Øye & La Comitiva, Roger Waters, Tangerine Dream, Elton John, The Pretenders, Depeche Mode, Lael Neale, Mick Harvey, ascendant vierge, CORE Festival, Andy

Shauf, Les Paradis Artificiels, Nosferatu, Minuit avant la Nuit, Agenda

DISQUES - 62

Étienne Daho, Jonathan Bree, Bongeziwe Mabandla, Andrea Poggio, Alison Goldfrapp

LIVRES - 64

Artjacking !, Adeline Dieudonné, Ben Gijsemans, Pier Paolo Pasolini, Vincent Gautier, Frédéric Bisson

ÉCRANS - 68

Désordres, Disco Boy, Mad God, Swarm, Le Figra

EXPOSITION - 76

Biennale internationale d’art mural, Institut pour la photographie, Mehdi-Georges Lahlou & Candice Breitz, Angel Vergara, Les 40 ans du LaM, Mister P & Friends, Animalia, Johan Van Mullem, Agenda

THÉÂTRE & DANSE - 104

Falstaff, Le Vaisseau FantĂŽme, Futur Proche, Fabrice ÉbouĂ©, Morgane Cadignan, Thomas VDB, Les Toiles dans la ville, Encantado, Double Murder, Ma couleur prĂ©fĂ©rĂ©e, 4m2, Agenda

SOMMAIRE LM magazine 187 - mai 2023 selection
Poes & Jober, BIAM © Collectif Renart Car/Men © David Bonnet Institut pour la photographie, Gun 1 © William Klein
9-9bis ‱ Oignies 17-18 TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE TEXTE MĂ©ta s M 7 Ui Di j In Les 2023 17-18 juin MĂ©taphonies Concerts KaraokĂ© live Visites secrĂštes Balançoires musicales Bal rock 
 @ Communication ‱ E P C C 99bis Oignies 9-9bis.com GRATUIT 10 ans du MĂ©taphone Le 9-9bis ‱ AccĂšs A1 - Sortie 17.1 ‱ Site minier 9-9bis À 30 MIN DE LENS - ARR AS - LILLE -

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Rédaction en chef

Nicolas Pattou nicolas.pattou@lastrolab.com

Rédaction

Julien Damien redaction@lm-magazine.com

Simon Prouvost info@lm-magazine.com

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Direction artistique

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Graphisme

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Couverture

Alice

Benjamin Lacombe benjaminlacombe.bigcartel.com c @benjaminlacombe

Administration

Laurent Desplat laurent.desplat@lastrolab.com

Réseaux sociaux

Sophie Desplat

Impression

Tanghe Printing (Comines)

Diffusion C*RED (France / Belgique) ; BHS.MEDIA (Bruxelles / Hainaut)

Ont collaboré à ce n° : Fatma Alilate, Thibaut Allemand, Rémi Boiteux, Flo Delval, Marine Durand, Benjamin Lacombe, Grégory Marouzé, Raphaël Nieuwjaer, Françoise Objois et plus si affinités.

LM magazine France & Belgique est Ă©ditĂ© par la Sarl L’astrolab* - info@lastrolab.com

L’astrolab* Sarl au capital de 5 000 euros - RCS Lille 538 422 973 DĂ©pĂŽt lĂ©gal Ă  parution - ISSN : en cours

L’éditeur dĂ©cline toute responsabilitĂ© quant aux visuels, photos, libellĂ© des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur rĂ©servĂ©s pour tous pays. Toute reproduction, mĂȘme partielle, par quelque procĂ©dĂ© que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par systĂšme de traitement de donnĂ©es Ă  des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu Ă  des sanctions pĂ©nales.

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#NuitdesArts

Juste une illusion

À l'heure oĂč les fake news gangrĂšnent toujours plus les dĂ©bats, ce musĂ©e interroge les notions de perception et de rĂ©alitĂ©. BaptisĂ© WOM (pour "World of Mind"), il prĂ©sente plus de 80 expĂ©riences d'illusions visuelles, tactiles et auditives. Durant une heure, on interagit ainsi au fil d'un parcours traversĂ© d'ondes lumineuses et sonores, des odeurs
 Entre deux jeux d'Ă©chelles et de perspective, on mesure comment notre propre cerveau nous trompe.

Bruxelles, Tour & Taxis, mer > ven : 9h-17h ‱ sam & dim : 10h -18h, 17,50/14,50€ (gratuit -6 ans) worldofmind.be

EN ROUE LIBRE

Contrairement aux apparences, ce vĂ©lo roule trĂšs bien ! Celui-ci est l'Ɠuvre de l'ingĂ©nieur et Youtubeur Sergii Gordieiev (aka The Q), dĂ©jĂ  crĂ©ateur d'un indispensable hoverboard aux pneus de Formule 1 et d'un costume gĂ©ant de Lego en carton. Pour rĂ©aliser cet exploit parfaitement inutile (donc gĂ©nial), l’AmĂ©ricain a "simplement" inventĂ© un systĂšme de chenilles circulant autour de ces jantes carrĂ©es et actionnĂ©es par le pĂ©dalier. Comme quoi, on peut rĂ©inventer la roue.

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© Tempora
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© N. Lobet / PRYZM © Sergii Gordieiev

LA CONSTELLATION IMAGINAIRE

Durant une semaine, ce festival itinérant investit places et espaces verts du bassin minier, entre danse, cirque et théùtre d'objets. On y découvre les "chansons qui dérouillent" de Walter et Denis, de drÎles de psychanalystes urbains ou les ratés magnifiques des voltigeurs de la compagnie Tripotes (qui revendiquent le droit à l'erreur !). Puisqu'on vous dit que l'aventure est au coin de la rue... Bassin minier, 30.05 > 03.06, Violaines, Calonne-Ricouart, Gonnehem, Lens, gratuit culturecommune.fr

STREAT FEST

Tout est dit dans le titre : ici, on fait honneur à la street-food, soit des repas gastronomiques à déguster sur le pouce, concoctés par des chefs originaires des quatre coins de la Belgique et du monde. Entre les saveurs mi-bretonnes mi-nippones de Kenzo ou les trouvailles des Carolos de Socio-pùtes (récompensés d'un pop award en 2023 par le Gault & Millau), on se délecte aussi de concerts aux p'tits oignons avec The Haze ou Blu Samu.

Bruxelles, 11 > 14.05, Tour & Taxis jeu & ven : 17h ‱ sam & dim : 11h, 14 > 9€ (gratuit -5 ans) streatfest.be

Rdv de la bande dessinée d'Amiens

AngoulĂȘme, c'est surfait. De notre cĂŽtĂ©, on a toujours prĂ©fĂ©rĂ© les Rendez-vous de la BD d'Amiens. Comptez ici quatre week-ends d'expositions, de rencontres avec des auteurs (150 cette annĂ©e !), de concerts dessinĂ©s...

Parmi les temps forts de cette 27e édition, on ne ratera pas cet accrochage consacré à Zombillenium, et enrichi de créations en Lego de Stéphane Dely.

Amiens, 03 > 25.06, Halle Freyssinet & divers lieux, gratuit rdvbdamiens.com

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Eunice © DR © Valentine Elsa Kill or be killed © S. Phillips et E. Brudbaker

Le Labyrinthe de Tim Burton

L'exposition immersive a le vent en poupe, avec ses dĂ©clinaisons plus ou moins rĂ©ussies. Celle-ci tire franchement son Ă©pingle du jeu, car validĂ©e par Tim Burton lui-mĂȘme ! Ce labyrinthe de 5 000 m 2 propose quelque 300 itinĂ©raires pour mieux explorer (ou se perdre) dans l'Ɠuvre du maĂźtre. Entre installations monumentales et reproductions grandeur nature (tel le manoir d'Edward aux mains d’argent), ce dĂ©dale aux multiples portes rĂ©vĂšle les influences ou techniques du nouveau boyfriend de Monica Bellucci, mais aussi une centaine d'Ɠuvres originales tirĂ©es de ses films, de Beetlejuice Ă  L’Étrange NoĂ«l de Monsieur Jack en passant par Mars Attacks !

Paris, 19.05 > 20.08, Parc de La Villette (Espace Chapiteaux), lun > jeu : 14h -19h ‱ ven : 14h -21h sam : 10h - 21h ‱ dim : 10h -19h, 26 > 16€, timburtonexhibition.com

THE FRIENDS EXPERIENCE

On a tous autour de nous des gens un peu agaçants qui tapent dans leur main durant le gĂ©nĂ©rique de Friends. Emmenez-les donc Ă  Bruxelles pour vivre cette expĂ©rience immersive ! Une fois poussĂ©e la porte mauve de l’appartement de Monica et Rachel, ils pourront enfin s'installer dans le canapĂ© orange du Central Perk, essayer le fauteuil de Joey ou mĂȘme se prendre en photo devant la fontaine dudit gĂ©nĂ©rique. Mais, par pitiĂ©, qu’ils cessent ce claquement de mains !

Bruxelles, jusqu'au 18.06, Brussels Expo, tous les jrs à partir de 10h, 45 > 23€ brussels.friendstheexperience.com

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© Fabian Morasut
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© DR
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Retour vers le futur © Universal Pictures

PHILIPPE LOMBARD

Retour vers le futur, Terminator, Gremlins, Rambo, Robocop
 Autant de films qui ont assurĂ© les plus grands succĂšs du box-office Ă  la fin du siĂšcle dernier et, plus tard, des vidĂ©oclubs. En somme, du cinĂ©ma amĂ©ricain Ă  grand spectacle, Ă  dĂ©guster avec un grand sachet de popcorn, truffĂ© de rĂ©pliques cultes, de scĂšnes de castagne, de batailles interstellaires
 et parfois plus profond qu’il n’y paraĂźt. Ces Ɠuvres font-elles partie des "vingt glorieuses" de Hollywood ? C’est en tout cas la thĂ©orie que dĂ©fend le journaliste et auteur Philippe Lombard dans un livre jouissif. Pour lui, l’ñge d’or du septiĂšme art amĂ©ricain commence avec Les Dents de la mer, en 1975, pour s’achever avec le Mission impossible de Brian de Palma, en 1995. On rembobine ?

Pourquoi considérez-vous les années 1975 à 1995 comme les vingt glorieuses de Hollywood ?

Il y a eu d’autres Ăąges d’or : les annĂ©es 1930 ou 1950 par exemple. Mais les films tournĂ©s durant cette pĂ©riode, ce que j’appelle le cinĂ©ma pop-corn, sont toujours aussi prĂ©sents. On tourne encore des suites de Star Wars, Terminator, Rocky, SOS FantĂŽmes
 À travers ce livre, je retourne donc Ă  la source. On peut d’ailleurs regretter qu’il n’y ait pas plus de nouveautĂ©s de nos jours. Je viens par exemple de dĂ©couvrir la bande annonce d’Indiana Jones 5
 toujours avec Harrison Ford ! Le premier opus date quand mĂȘme de 1981.

À quoi tient le succùs de ces films ?

D’abord ils touchent tout le monde, dans tous les pays, ce qui n’est

pas forcĂ©ment le cas d’une production française ou italienne. Ils servent aussi un divertissement total, mais sans sacrifier la psychologie des personnages ou le rĂ©cit.

Star Wars nous entraĂźne dans des mondes dĂ©lirants, tout en creusant des histoires complexes de famille, de pouvoir
 En somme, c’est un cinĂ©ma populaire mais qualitatif.

Quels étaient les genres de prédilection de ce cinéma pop-corn ?

Steven Spielberg et George Lucas ont bien sûr creusé une veine SF avec E.T., Rencontre du troisiÚme type
 Un cinéma que seuls les Américains savent réaliser.

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styl e >>>
interview
« Un cinéma populaire mais qualitatif »

En France par exemple, on tournait La Soupe aux choux Ă  ce moment-lĂ .

Comment jugez-vous la production hollywoodienne actuelle ? Les studios ne manqueraient-ils pas d’imagination ?

ComplĂštement. On a l’impression que Hollywood est dirigĂ© par des gens du marketing. Mais quand Disney rachĂšte Ă  prix d’or Marvel ou Lucasfilm, ce n’est pas pour crĂ©er des contenus originaux et prendre

affaire Ă  un caniche. Ils ont donc dĂ©cidĂ© d’en fabriquer un, mĂ©canique et Ă©lectrique, mais il n’a jamais fonctionnĂ© ! Il a coulĂ© Ă  pic dĂšs le premier jour, et sa queue ne battait pas de droite Ă  gauche. Spielberg n’a donc pas trop montrĂ© le requin dans le film. C’est justement pour ça qu’il nous terrorise ! Quand les effets numĂ©riques sont apparus, ça a tout changĂ©, amenant par exemple cette vague de super-hĂ©ros qui a renversĂ© le cinĂ©ma pop-corn.

Ces films sont truffĂ©s de rĂ©pliques qui ont aussi assurĂ© leur succĂšs, n’est-ce pas ?

des risques, mais gagner de l’argent avec des filons qui marchent dĂ©jĂ , jusqu’à l’overdose. Ils ont moins d’histoires Ă  raconter et d’ailleurs moins de succĂšs. Il va falloir passer Ă  autre chose
 Mais je ne suis pas inquiet, Hollywood s’est toujours rĂ©inventĂ©. Ça va peut-ĂȘtre prendre du temps, mais il y aura un nouvel Ăąge d’or.

Pourtant ce n’est pas qu’une question d’argent. À l’époque, ce cinĂ©ma pop-corn ne jouissait pas de budgets faramineux et il fallait se montrer astucieux
 Oui, car les effets numĂ©riques n’existaient pas et les films n’étaient pas forcĂ©ment dotĂ©s de grands moyens. Par exemple, les producteurs des Dents de la mer ont d'abord voulu dresser un vrai requin blanc. Ils ont vite compris qu'ils n'avaient pas

Oui, d’ailleurs Schwarzenegger demandait systĂ©matiquement aux scĂ©naristes de lui prĂ©parer ce genre de petites phrases. Il mĂ©langeait action et humour, c’était sa marque de fabrique. Sans parler de son « je reviendrai »  qui revient tout le temps !

D’ailleurs, la VF y est parfois pour beaucoup, non ?

Oui, dans Predator le mĂȘme Schwarzenegger lĂąche au monstre : « T’as pas une gueule de porte-bonheur ! ». Alors qu’en anglais, il dit simplement « You’re one ugly motherfucker ». La traduction n’a rien Ă  voir mais c’est plus drĂŽle. Idem dans le premier Star Wars, quand Han Solo dit Ă  Chewbacca : « Allez Chico, on met la gomme ! ». Ça sonne quand mĂȘme mieux que le banal « Get us out of here ! ». >>>

« Les effets numériques ont renversé ce cinéma pop-corn »
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E.T. © United International Pictures Gremlins © Warner Bros Rambo © Studiocanal GmbH Les Goonies © Weber Anita Sipa Robocop © Metro Goldwyn Mayer
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Les Aventuriers de l'Arche perdue © Paramount Pictures, Lucasfilm Jurassic Park © Universal Pictures

Pourquoi ces décalages ?

Le doublage prenait Ă  cette Ă©poque de sacrĂ©es libertĂ©s, aujourd’hui c’est plus contrĂŽlĂ©. De mon cĂŽtĂ©, je n’ai rien contre ça. Les versions françaises font aussi partie du plaisir de visionnage. Vous ne me ferez par exemple jamais regarder L’Arme fatale en VO !

Ces films étaient assez violents, non ?

C’est vrai, mais pas plus que John Wick aujourd’hui. Et puis, comme il y avait plus d’humour dans ces films, la violence Ă©tait plutĂŽt dĂ©lirante, pas vraiment "grave".

un nouveau Jurassic Park ou SOS FantĂŽmes, il faut absolument incorporer les acteurs originaux, mĂȘme si la qualitĂ© n’est pas au rendez-vous. Il y a l’idĂ©e de toucher plusieurs gĂ©nĂ©rations, que les parents fassent dĂ©couvrir ces films Ă  leurs enfants.

Quelle est l'influence de ce cinéma sur les productions actuelles ?

On continue à sortir des Rocky et des Star Wars. L’influence est donc totale. Regardez, quand on tourne

À vous lire, Jurassic Park symboliserait la fin de ces 20 glorieuses
 Oui, c’est une histoire que j’adore. Pour les besoins du film, on fabrique d’abord des animatroniques, pour les plans de tĂȘtes ou de pattes, et puis Steven Spielberg reçoit un appel de la sociĂ©tĂ© d’effets spĂ©ciaux de George Lucas qui lui apprend qu’elle peut crĂ©er numĂ©riquement des dinosaures hyperrĂ©alistes. Le rĂ©alisateur hurle de joie, mais les techniciens comprennent que ce sont dĂ©sormais eux qui sont en voie d’extinction, qu’ils vont disparaĂźtre comme les dinosaures. Ce progrĂšs marque la fin d’une Ăšre pour eux, et celles de ces vingt glorieuses.

Propos recueillis par Julien Damien

À lire / CinĂ© pop-corn 1975 - 1995 : les vingt Glorieuses de Hollywood

Philippe Lombard (Hugo Image) 432 p., 12€ whugopublishing.fr

La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

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« La volonté de toucher plusieurs générations »
E.T. téléphone Gizmo

BENG BENG THEORY

Home cinema

C'est une expo qui fait "pop". À Lens, l'Ambassade by Cou2Com nous convie Ă  une balade au cƓur de l'imaginaire et du cinĂ©ma. Beng Beng Theory propose sept espaces immersifs conçus avec du matĂ©riel de rĂ©cupĂ©ration par un artiste local, pour autant de mini-mondes convoquant Alice au pays des merveilles et Harry Potter, en passant par Jurassic Park, E.T. ou la Famille Addams ! PrĂȘts Ă  basculer de l'autre cĂŽtĂ© de l'Ă©cran ?

Le saviez-vous ? L’ambassade du Groland est implantĂ©e Ă  Lens, dans l’ancienne Banque de France. C'est mĂȘme la seule chancellerie officielle Ă  dĂ©livrer la nationalitĂ© grolandaise. Pour obtenir le passeport, il faudra prononcer, main sur le cƓur, "Groland, je mourrirai pour toi !", et Ă©crire un petit poĂšme. « On en a dĂ©jĂ  reçus plus de 500 de toute la France, de Belgique et mĂȘme du Canada », raconte Alexandre Krysik, qui a trĂšs sĂ©rieusement Ă©tĂ© adoubĂ© consul de la PrĂ©sipautĂ©. « Eh oui, Ă  force d'avoir des idĂ©es Ă  la con, on a des titres Ă  la con ».

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Christophe Salengro, no't président

Parmi ces projets pas si saugrenus, il y a l'Ă©lĂ©vation en 2021 d'une statue en l'honneur de Christophe Salengro, l'acteur qui campait notre prĂ©sident prĂ©fĂ©rĂ©, nĂ© et enterrĂ© Ă  Lens, et puis la crĂ©ation de Cou2Com, « une association ayant pour vocation de diffuser l'art sous toutes ses formes et au plus grand nombre ». Celle-ci a pris ses quartiers dans ladite ambassade, soit 2 200 m2 dĂ©diĂ©s Ă  la culture pop.

Mr. Bricolage

On trouve ici des performances, des concerts, des expositions et, depuis le mois de décembre, des espaces immersifs, signés par un certain Cédric B., aka "Beng Beng"... rencontré totalement par hasard.

« Un jour, je sors les poubelles et vois une chaise Versace dans la rue, raconte Alexandre. Arrive alors ce personnage qui me dit de la prendre, car il ferme son centre de spa. Par curiosité, je visite le lieu et

dĂ©couvre sur quatre niveaux une incroyable dĂ©coration de Pirates des CaraĂŻbes ». L'homme, qui fut militaire, champion de culturisme ou garde-du-corps de Booba, demeure artiste Ă  ses heures perdues. Un as de la rĂ©cupĂ©ration capable de nous faire rĂȘver avec quelques palettes de bois, des objets sauvĂ©s de la benne et >>>

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« Diffuser l'art au plus grand nombre »
Un bureau d'Al Capone dans une banque !
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L'artiste Beng Beng dans la chambre de Mercredi

une imagination sans borne - façon Michel Gondry. Ni une ni deux ! Alexandre Krysik lui donne carte blanche pour imaginer sur deux étages Beng Beng Theory. Le concept ? Sept salles pour autant d'ambiances, nous téléportant chacune dans un monde miniature inspiré du cinéma "pop-corn".

Dans la chambre de Mercredi

Lors de cette visite hautement « instagrammable », on croise des vélociraptors affamés ou une Alice tombant du plafond, entre des horloges comtoises retapées et de gros champignons en carton-pùte. En poussant une autre

porte, nous voici chez Harry Potter, avec ses livres volants s'échappant d'une vieille malle, tandis que dans la piÚce d'à cÎté E.T. et Gizmo s'éclatent sur un bon vieux A-ha ! AprÚs avoir tremblé dans la chambre de Mercredi Addams, avec les mains sortant du mur (« ma petite touche personnelle ») et l'antédiluvienne machine à écrire Underwood, on se la joue "bad boy" dans un bureau d'Al Capone plus vrai que nature. « Je ne pouvais pas faire l'impasse sur le plus grand des gangsters, surtout dans une banque », sourit l'artiste cinéphilequi a plutÎt bien réussi son hold-up.

Lens, jusqu'au 30.06, L'Ambassade by Cou2Com, mer, sam & dim : 10h -12h & 14h-17h30 (toutes les 30min, rĂ©s. sur place ou par SMS au 07 49 32 70 47 & au 06 13 82 60 66 ), 7/5€ (- 12 ans)

L'Ambassade by Cou2com : Lens - 5 rue de la paix (ancienne Banque de France), cou2com.com

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Texte & photo : Julien Damien Visite sous haute surveillance Beng Beng Theory

BENJAMIN LACOMBE

Monstres et merveilles

PeuplĂ©e de monstres et de personnages aux grands yeux, son Ɠuvre onirique est dĂ©sormais connue Ă  travers le monde.

Figure de l’illustration contemporaine, Benjamin Lacombe investit le chñteau d’Hardelot, à Condette dans le Pas-de-Calais.

D'Alice Ă  Dorian Gray, en passant par les contes d’Edgar Allan Poe, le Parisien ausculte la littĂ©rature victorienne Ă  travers ses peintures, dessins ou sculptures, et nous invite Ă  passer de l’autre cĂŽtĂ© du miroir


© Romuald Meigneux
portf o l i o

Entrer dans l'univers de Benjamin Lacombe, c'est sauter Ă  pieds joints dans celui du conte. Un monde oĂč le merveilleux cĂŽtoie le macabre et dans lequel se rencontreraient Tim Burton et Walt Disney, Guillermo del Toro et LĂ©onard de Vinci, pour ne citer que quelques rĂ©fĂ©rences de l’auteur et illustrateur français. Au chĂąteau d'Hardelot, son travail a trouvĂ© un Ă©crin Ă  sa mesure, Ă  travers une exposition rĂ©unissant une centaine d'Ɠuvres issues de ses livres. Le Parisien y dĂ©ploie sa vision de l'Ă©poque victorienne. Pourtant, la premiĂšre salle du parcours est consacrĂ©e à
 La Petite sirĂšne, d’Andersen. « En effet, celui-ci n'est pas Anglais, confesse l'intĂ©ressĂ©. Par contre, il rĂ©introduit des crĂ©atures du merveilleux alors tombĂ©es dans l'oubli. De plus, le livre

est paru l'annĂ©e de l'accession au trĂŽne de Victoria et a largement influencĂ© Lewis Carroll ». En 2022, Benjamin Lacombe proposait ainsi une singuliĂšre interprĂ©tation de ce conte, voyant dans la fille du Roi de la mer
 un autoportrait de l’écrivain danois. « C’est une allĂ©gorie de son histoire d'amour impossible avec Edvard Collin, le fils de son mĂ©cĂšne ».

À Condette, celle-ci est retranscrite à travers des planches originales, entre bleu et rose fluo.

Famille décomposée

Pour accéder au monde suivant, nous descendons un escalier surmonté d'un gigantesque jeu de cartes. « On chute avec elles comme Alice dans le terrier du lapin ». Nous voici alors dans le pays des merveilles et son troublant jeu d'échelles.

© Alyz

« C'est un livre qui parle du passage Ă  l'Ăąge adulte : les membres grandissent, rapetissent
 ». Au fur et Ă  mesure de cette plongĂ©e dans l’étrange, l’atmosphĂšre s’obscurcit et laisse place au gothique. Nous voici chez les Appenzell, une dynastie de monstres dont l’histoire est racontĂ©e Ă  la maniĂšre d'un album de famille. « Ici, j'ai utilisĂ© gouache et fusain pour donner l'aspect de vieilles photographies. Certaines toiles sont griffĂ©es au cutter pour accentuer l’effet du passage du temps ». Une Ă©popĂ©e un poil effrayante, mais apte Ă  sĂ©duire les enfants comme leurs parents.

Face au miroir

Longtemps estampillé "auteur jeunesse", Benjamin Lacombe n'a en effet cessé d'élargir son public au fil des ans, réactivant une tradition

perdue depuis le Voyage au bout de la nuit de Tardi, en 1988 : celle du livre illustrĂ© pour adulte. En tĂ©moigne son adaptation des Contes macabres d’Edgar Allan Poe « Ces images-lĂ  sont plus sophistiquĂ©es, sombres, et contiennent plusieurs niveaux de lecture ». On achĂšve la visite avec Oscar Wilde et son Portrait de Dorian Gray, soit des crĂ©ations issues d’un ouvrage Ă  paraĂźtre en novembre. Ce personnage androgyne se reflĂšte dans des miroirs dĂ©formants accrochĂ©s juste en face. « Son visage se transforme alors devant vous
 mais le vĂŽtre aussi, rĂ©vĂ©lant cette part de monstrueux enfouie en chacun de nous ». Vous voilĂ  prĂ©venus !

Julien Damien >>>

Benjamin Lacombe et le victorien Condette, jusqu’au 05.11, Chñteau d’Hardelot mar > dim : 10h-12h30 & 13h30-18h

3€ (gratuit -18 ans), chateau-hardelot.fr

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©
Alyz
La biblothèque de BĂ©rĂ©nice,
& huile sur
2009
gouache
papier,
Affiche de l'exposition Benjamin
et
Lacombe
le victorien
Alice au pays des merveilles (Ed. Soleil)
Alice au pays des merveilles (Ed. Soleil)
La Petite sirène (Ed. Albin Michel Jeunesse)
Alice au pays des merveilles (Ed. Soleil)

Aimé Simone

jeu. 4 mai |

Kodes

COMPLET

Le Grand Mix - Tourcoing

jeu. 4 mai | Slalom - Lille

Lynda ven. 5 mai |

BigïŹ‚o & Oli

sam. 6 mai |

dim. 7 mai |

Le ZĂ©nith - Lille

Le ZĂ©nith - Lille COMPLET

Le ZĂ©nith - Lille DER. PLACES

So La Lune

jeu. 11 mai |

Le Splendid - Lille COMPLET

Arthur Ely

ven. 12 mai |

Industrial Night One

La Bulle Café - Lille

Suicide Commando + Treponem Pal + Horskh

sam. 13 mai |

The Black Lab - Wasquehal

Fabrice ÉbouĂ©

mar. 16 mai |

Tip Stevens

mer. 17 mai |

Théùtre SĂ©bastopol - Lille

La Bulle Café - Lille

While She Sleeps jeu. 18 mai |

Le Splendid - Lille -Mlun. 22 mai |

mar. 23 mai |

Le ZĂ©nith - Lille

Le ZĂ©nith - Lille

Fatoumata Diawara

mar. 23 mai |

Théùtre SĂ©bastopol - Lille

Roxaane + Mando MCD jeu. 25 mai |

La Bulle Café - Lille

Token

jeu. 01 juin | Slalom - Lille

Sandrine Sarroche

jeu. 01 juin | Théùtre SĂ©bastopol - Lille

ven. 2 juin | MĂ©gacité - Amiens

Les Paradis ArtiïŹciels

PLK - Dinos - ZKR - Kerchak

Doums - Bekar - Meryl - Chilla

Khali - Luther...

ven. 2 & sam. 3 juin | Halle de Glisse - Lille

Piano Cinema

Jean-Michel Bernard

sam. 03 juin | Théùtre Louis Pasteur - Lille

Cleopatrick

mar. 06 juin | La Bulle Café - Lille

Evanescence

mer. 07 juin | Le ZĂ©nith - Lille

La Zarra

jeu. 08 juin | Le Splendid - Lille dim. 22 oct. | MĂ©gacité - Amiens

Stromae

sam. 10 juin | Stade Pierre Mauroy - Villeneuve d‘Ascq COMPLET

dim. 11 juin | Stade Pierre Mauroy - Villeneuve d‘Ascq COMPLET

ven. 13 oct. | Stade Pierre Mauroy - Villeneuve d‘Ascq sam. 14 oct. | Stade Pierre Mauroy - Villeneuve d‘Ascq

Arch Enemy

mar. 13 juin | Le Splendid - Lille

Sum 41 + Fishbone

+ Landmvrks

mer. 14 juin | Le ZĂ©nith - Lille

RÉSA:

agauchedelalune.tickandyou.com et dans les points de vente ofïŹciels habituels graphisme : marceau truffaut - hypothĂšse.studio

© Alun Be

FATOUMATA DIAWARA Le sens du partage

D'abord reconnue en tant qu'actrice au Mali, elle a ensuite interprĂ©tĂ© la sorciĂšre dans la comĂ©die musicale Kirikou et Karaba, d’aprĂšs l’Ɠuvre de Michel Ocelot. Elle fut aussi Ă  l’affiche du multi-cĂ©sarisĂ© Timbuktu d’Abderrahmane Sissako... Mais Fatoumata Diawara est surtout une (grande) voix, qui outrepasse les frontiĂšres, gĂ©ographiques ou musicales. Elle ainsi collaborĂ© avec Lauryn Hill, Herbie Hancock, Matthieu Chedid, Dee Dee Bridgewater, Paul McCartney ou encore Damon Albarn, qu’elle retrouve aujourd’hui sur London Ko. Dans ce troisiĂšme album chantĂ© en bambara, sa langue maternelle, elle parle d’espoir, de fiertĂ©, alliant sonoritĂ©s africaines et pop occidentale. Rencontre avec une diva solaire. Propos

Pourquoi avez-vous intitulé cet album London Ko ?

Ce titre symbolise la fusion entre Londres et Bamako et ma connexion avec Damon Albarn en particulier. Il traduit la rencontre entre la musique traditionnelle africaine, le blues et la pop, entre autres.

Comment avez-vous travaillé avec Damon Albarn ?

Il a co-réalisé six morceaux, mais sa patte est omniprésente sur le disque. On a commencé à enregistrer les premiers morceaux de London Ko l'an dernier, parallÚlement à notre collaboration pour un opéra mis en scÚne par Abderrahmane Sissako. D'une façon générale, on a composé

beaucoup de chansons à deux. On s'entend bien ! C’est la premiùre fois que je laisse autant de place à un musicien sur l'un de mes albums.

ConcrÚtement, comment s'est déroulé l'enregistrement ?

Damon m’a invitĂ©e Ă  rejoindre Gorillaz pour une vingtaine de dates aux États-Unis et en Europe. DĂšs que nous avions un peu de temps, nous allions en studio. Une vraie complicitĂ© s'est installĂ©e entre nous. >>>

37 interview
recueillis par Simon Prouvost
m usiq u e
«  Cet album reflÚte la fusion entre Londres et Bamako »

Au-delĂ  de Damon Albarn, cet album accueille beaucoup d'autres artistes, n'est-ce pas ?

Oui, et c'est la premiĂšre fois que j'invite autant de monde sur un projet personnel. Peut-ĂȘtre qu'avant j'essayais de me protĂ©ger ou de prĂ©server le fragile patrimoine de la musique malienne.

Comment maintenez-vous ce lien ?

Mes chansons reflÚtent mon identité. Je vis désormais en Europe mais je garde un pied en Afrique grùce à ma musique. Je chante d'ailleurs dans ma langue natale pour maintenir ce lien fort.

Comment avez-vous choisi les artistes figurant sur votre album ?

J’ai privilĂ©giĂ© des personnes qui m’avaient dĂ©jĂ  invitĂ©e, en qui j’ai

confiance, comme Matthieu Chedid ou Roberto Fonseca. J’ai beaucoup pleurĂ© sur Sete , une magnifique chanson d’amour proposĂ©e par Matthieu, pour laquelle j’ai eu la chance d'accueillir le Brooklyn Youth Chorus, un chƓur d'enfants de New York.

Comment présenteriez-vous cet album ?

Il est comme un bilan de tout ce que j’ai retenu et appris de mes diffĂ©rentes collaborations. Elles m’ont forgĂ©es et changĂ© ma vision de la musique, dĂ©sormais sans aucune barriĂšre.

Selon vous, qu’est-ce qui caractĂ©rise la musique malienne ?

Il est trĂšs difficile de la dĂ©crire, mais je dirais qu’elle est restĂ©e authentique. Il y a une richesse culturelle

© Alun Be

qu’on ne retrouve pas ailleurs, un hĂ©ritage de nos ancĂȘtres. Chaque rĂ©gion a son propre langage musical. Amadou et Mariam et Sidiki DiabatĂ©, entre autres, apportent une couleur unique. On ne dirait pas qu’ils viennent du mĂȘme pays.

sortir un peu des clous. Pour cultiver cette originalitĂ©, j'essaie de bien m’entourer.

Pour autant, cette forte tradition croise volontiers d’autres esthĂ©tiques. Par exemple, on retrouve beaucoup de blues dans la musique malienne, qui est le tronc commun de tous les styles comme le rock, la pop et le rap.

Dans votre deuxiĂšme album, Fenfo, vous Ă©voquiez certains sujets graves
 Qu'en est-il cette fois-ci ? Dans celui-ci, je soulĂšve diffĂ©rentes questions. Par exemple, je tiens Ă  protĂ©ger la gĂ©nĂ©ration future en Afrique contre certains drames persistants comme la mutilation gĂ©nitale ou l’excision. Ces flĂ©aux sont encore malheureusement d’actualitĂ©.

La musique est-elle une arme politique pour vous ?

Et

qu’est-ce

qui caractériserait Fatoumata Diawara ?

Le goût des aventures nouvelles, la prise de risques. Je ne me laisse pas influencer par la nouvelle vague de la musique africaine et préfÚre

Dans une certaine mesure, oui. En tout cas, j'apporte autant d'attention au message qu'Ă  la voix. J’aime l’idĂ©e que mes mots puissent changer un peu les choses, et rĂ©vĂ©ler au plus grand nombre la beautĂ© de l’Afrique. Je me vois comme une ambassadrice de ce continent.

À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

Lille, 23.05, Théùtre SĂ©bastopol, 20h, 39 > 29€ theatre-sebastopol.fr

Bruxelles, 31.05, Ancienne Belgique, 19h 34/33€, abconcerts.be

Enghien, 07.07, Parc d'Enghien, Festival

LaSemo, 54,50 > 23,50€, lasemo.be

À Ă©couter / London Ko, Fatoumata Diawara (Wagram Music)

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« Veillons à protéger la jeunesse d'Afrique »

SATURDAY 27 MAY

ANNA B SAVAGE

L’Anglaise Anna B Savage s’était rĂ©vĂ©lĂ©e avec une belle reprise, austĂšre et dĂ©rangĂ©e, de A Girl Like You, tube des 90’s signĂ© par l'Écossais Edwyn Collins. Deux ans plus tard, cette multi-instrumentiste aussi Ă  l’aise Ă  la guitare, Ă  la clarinette, au saxophone qu’au m’bira (un piano Ă  pouce) joue de sa voix de contralto pour souffler le chaud et le froid dans des chansons rappelant celles d'Antony & The Johnsons. On y retrouve cette dĂ©licatesse et la mĂȘme joie de briser codes et carcans. Et surtout, une noirceur traversĂ©e de rais de lumiĂšre pour Ă©voquer les peines de cƓur. T.A.

SATURDAY 27 MAY

Bruxelles, 06.05, Botanique, 19h30, 19,50 > 13,50€, botanique.be Bruxelles, 21.06, Ancienne Belgique, 19h, 26/25€, abconcerts.be

DEBBY FRIDAY

N’en dĂ©plaise Ă  l'autrice de So Hard to Tell, il n’est pas "difficile de dire" Ă  quel point Debby Friday dĂ©tone. Cette Canadienne d’origine nigĂ©riane se joue Ă  merveille des contradictions, entre R’n’B farouchement actuel et dĂ©rĂšglements proches d’une techno rĂȘche. Ou, pour le dire autrement : Ă  la douceur et au besoin de tendresse se mĂȘlent des envies de violence brute et d’énergie pure. Un peu comme dans la vie, finalement ! T.A.

Bruxelles, 06.05, Botanique, 19h30, 19,50 > 13,50€ botanique.be

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© DR
© Katie Silvester
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— TICKETS & INFO —

SATURDAY 27 MAY — OSSEGHEM PARK — SATURDAY

ARDO Angùle × n x Worries × Push A T MAsego × n u g ene A

Anderson .PAA k & k nx W ledge l ive B A nd Ch A rlo TT e AdigĂ©ry & Bolis Pu P ul × PinkPA n T heress y ussef dAyes × do M i & J d Be C k × rAvyn l en A e

The Blessed MAdonn A × hAA i × r o M y × d J s einfeld e liz A r ose × eWA n M Cv iC A r

SUNDAY 28 MAY — OSSEGHEM PARK — SUNDAY 28

ENDOMA Ch A nnel Tres × Benny The Bu TC her × o livi A d e A n u nkno W n Mor TA l o r C hes T r A × J P eg MA fi A × s u P er JA zz C lu B

ARDO Moder AT × AlT-J × l i TT le s i M z g old BA nd × k okoroko

ENDOMA

ALTVERDA

ALTVERDA h oney d i J on × d enis s ulTA × J Ayd A g × dA n s h A ke d ino le nny × J A s P er Tygner × Mosely Jr

ORLO

h unee × B iB i se C k × J AM ie 3:26 × s uze iJ Ó × Afriqu A Jord A n v i C kors ORLO Joy o r B ison × l ef T o eA rly Bird × d e sC huur MA n × AMA li A h M i M i × s herelle

COREFESTIVAL.COM — TICKETS & INFO — COREFESTIVAL.COM

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PAUL WELLER

Clé anglaise

À la fois working-class hero et monument d’une certaine conception de l’anglicitĂ©, Paul Weller incarne, outre-Manche, une figure tutĂ©laire pour des hordes de musiciens et de stylistes. Sur le continent, l’ex-Jam demeure encore trop mĂ©connu. Raison de plus pour lui rendre visite.

La scĂšne se dĂ©roule en 1982. Discussion entre Pete Townshend, "guitar hero" des Who, et Paul Weller, leader de The Jam. Le premier demande au second : « Pourquoi ne pas avoir essayĂ© de conquĂ©rir les USA ? C’est plus simple qu’en Europe, les AmĂ©ricains parlent la mĂȘme langue que nous ». RĂ©ponse de Weller : « Ça reste Ă  prouver ». Cette formule fĂ©roce rĂ©sume le personnage : acide et fier, cinglant et insulaire. Paul Weller, dit le "Modfather", car figure de proue du revival mod de la fin des annĂ©es 1970, est Ă  la fois profondĂ©ment anglais et pourtant international : morgue britannique, soul et jazz amĂ©ricains, cigarettes Gauloises et costumes italiens.

Électron libre

Initiateur, donc, du revival moderniste de la fin des seventies avec The Jam, sabordĂ© Ă  son zĂ©nith en 1982, Paul Weller n’a cessĂ© de jouer les tĂȘtes chercheuses. Au sein de The Style Council tout d’abord, duo pop et soul qui prĂ©figura l’acid-jazz mais se vit refuser, en 1989, un album house par son label – il ne verra le jour qu’en
 1998. Toujours en solo, il renoua ensuite avec ses premiĂšres amours soul et rhythm & blues, avant de signer de rĂ©cents maxis chez Ghost Box Records - soit un label de musique Ă©lectronique ! Peu de sexagĂ©naires Ă  la brillante carriĂšre se sont Ă  ce point remis en question. Ce ne fut pas toujours rĂ©ussi, certes, mais dans le modernisme, c’est aussi (surtout ?) la recherche qui compte. Thibaut Allemand

Lille, 11.05, L’AĂ©ronef, 20h, 30/25€, aeronef.fr Anvers, 12 & 13.05, De Roma, complet !, deroma.be

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ERLEND ØYE & LA COMITIVA

Globe-trotteur

RĂ©vĂ©lĂ© au dĂ©but du millĂ©naire avec le tandem Kings of Convenience, sorte de Simon & Garfunkel du xxie siĂšcle, Erlend Øye aurait pu vivoter de ses jolies mĂ©lodies et de sa guitare en bois. Sauf que voilĂ , ce grand Ă©chalas aux Ă©ternelles binocles a la bougeotte – dans tous les sens du terme.

On l’a vu trimballer ses valises un peu partout, de Paris Ă  Londres, de Berlin Ă  Rennes, de Santiago Ă  Mexico en passant par la Sicile, oĂč il dĂ©cida enfin de se poser – un peu. Oui, Erlend Øye Ă  la bougeotte. Musicalement, le NorvĂ©gien n'est pas non plus avare en dĂ©placements. Entre deux disques de Kings of Convenience, il a créé le groupe electropop The Whitest Boy Alive, donnĂ© un coup de main Ă  JosĂ© GonzĂĄlez, Dntel ou encore Röyksopp et créé le label Bubble Records. Son nouveau projet en date, La Comitiva, fut en rĂ©alitĂ© fondĂ© en
 2012. Il venait d’acheter une maison Ă  Syracuse, en Sicile, et fricota avec trois musiciens et chanteurs – La Comitiva ("l'entourage" en VF) Ă©tait nĂ©e. Depuis, des morceaux furent publiĂ©s de maniĂšre sporadique. Pourtant, en 2020, alors que l’on attendait un disque de ce groupe italo-norvĂ©gien, c’est The Whitest Boy Alive qui pointa le bout de son nez ! DĂšs lors, cette sĂ©rie de concerts constitue, en soi, un Ă©vĂ©nement. Bossa nova, chanson traditionnelle italienne, pop acoustique ouatĂ©e : ce projet est sans doute ce qui se rapproche le plus des prĂ©citĂ©s Kings Of Convenience. Avec ce petit supplĂ©ment d’ñme latine - Anima Latina, disait Lucio Battisti, auquel on pense parfois. Thibaut Allemand

Bruxelles, 18.05, Botanique, 19h30, 25,50 > 19,50€, botanique.be Bruges, 19.05, Cactus Muziekcentrum, 20h, 29 > 22€, cactusmusic.be

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© DR

QUOI DE NEUF ?

Si vous pensez qu’un musicien a tout dit dans son premier album, passez votre chemin. Ici, on s’intĂ©resse aux artisans qui, dix mille fois, remettent l’ouvrage sur le mĂ©tier. Ces quatre noms font partie de notre dĂ©cor – de celui de nos parents, parfois. Alors, chefs-d’Ɠuvre en pĂ©ril, baudruches cent fois rafistolĂ©es ou monuments incontournables ?

ROGER WATERS

En 1968, le cerveau cramĂ© par le LSD, l’angelot noir Syd Barrett quittait Pink Floyd. Au mitan des 70’s, son vieil ami, le bassiste Roger Waters, tenta de prendre le contrĂŽle du Floyd pour en faire le vĂ©hicule de ses fantasmes musicaux et politiques. Ce qui donna quelques albums titanesques et contestataires (Animals, The Final Cut) ou parfois boursouflĂ©s (The Wall). ÉjectĂ© en 1985, il mena une carriĂšre solo erratique entre deux procĂšs contre ses camarades. Depuis, aigri et paranoĂŻaque, il rĂ©enregistre l’intĂ©gralitĂ© de The Dark Side of the Moon, et voit des complots un peu partout, ce qui nuit Ă  certaines de ses causes. Dommage.

Lille, 12.05, Stade Pierre Mauroy, 20h, 106 > 62€ stade-pierre-mauroy.com Anvers, 14.05, Sportpaleis, complet ! sportpaleis.be

© Kate Izor
©
DR

TANGERINE DREAM

On ne va pas faire la fine bouche, mais on tique un peu lorsque l’on voit ce nom en 2023. Reste-t-il un seul membre originel de ce groupe fondĂ© Ă  Berlin en 1967 par Edgar Froese ? Non. Alors, vous rĂ©torquerez : reste-t-il un seul membre originel des ChƓurs de l’ArmĂ©e Rouge, fondĂ©s Ă  Moscou en 1928 par Alexandre Alexandrov ? Non plus, c’est vrai. Alors, va : qui aime les vastes nappes de synthĂ©tiseurs, les compositions planantes et quelques arpĂšges ensorceleurs, devrait y trouver son compte.

Louvain, 19.05, Het Depot, 20h, 31/27€ hetdepot.be

THE PRETENDERS

ELTON JOHN

Il fut longtemps de bon ton de se moquer de ce vieil Elton. Il le cherchait un peu, aussi : a-t-on idĂ©e de monter sur scĂšne dĂ©guisĂ© en Donald Duck ?! En 2023, passĂ© l’extravagance, demeurent les chansons, dont pas mal de merveilles enregistrĂ©es durant les seventies.

Aujourd’hui, Sir Elton n’a plus toute sa voix. Mais avec un peu d’indulgence, on ne boudera pas Rocket Man, Your Song, Saturday Night's Alright (For Fighting) ou Goodbye Yellow Brick Road pour ne citer que quelques tubes.

Anvers, 27 & 28.05, Sportpaleis, complet ! sportpaleis.be

The Pretenders, c’est avant tout Chrissie Hynde. DĂ©barquĂ©e Ă  Londres de son Midwest natal, elle devint un temps journaliste au NME puis fit un dĂ©tour par Paris, jouant avec The Frenchies aux cĂŽtĂ©s de Jean-Marie PoirĂ© (Mes Meilleurs copains, vous vous souvenez ?). Elle retourna ensuite Ă  Londres pour connaĂźtre le succĂšs avec The Pretenders, dĂ©livrant un punk-rock franc et mĂ©lodieux, avec pas mal d’excĂšs et de morts en chemin. Quarante ans plus tard, la Chrissie est toujours vaillante. Ça paie, la persĂ©vĂ©rance.

Anvers, 30 & 31.05, De Roma, complet !, deroma.be

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© Katja Ruge © Ben Gibson
© Anton Corbijn

DEPECHE MODE

Énergie renouvelĂ©e

Des survivants. Ces Anglais ont surmontĂ© les annĂ©es, les modes, les excĂšs et les dĂ©cĂšs. MalgrĂ© un nom chipĂ© Ă  un obscur magazine, Depeche Mode n’a jamais fini dans la corbeille. Le groupe est toujours restĂ© Ă  la page, changeant Ă  peine sa ligne Ă©ditoriale – et faisant toujours la une.

Combien de groupes, portĂ©s par la nouvelle vague des annĂ©es 1980, ne se sont pas sĂ©parĂ©s et ont su maintenir, durant plus de quatre dĂ©cennies, succĂšs public et critique ? Bien peu. Quoi qu’on pense de cette barrique de Robert Smith ou du fraudeur fiscal Bono, on doit citer The Cure et U2. Et Depeche Mode, donc. À l’orĂ©e des eighties, depuis Basildon, quatre post-ados composaient des hymnes de pop Ă©lectronique, Ă  la fois sexuels et mĂ©lancoliques. Un premier album baptisĂ© d’aprĂšs la dictĂ©e magique ( Speak & Spell , 1981), un inusable tube Ă  deux doigts ( Just Can’t Get Enough) et
 l’affaire aurait pu s’arrĂȘter lĂ , car Vince Clarke, compositeur en chef, mit les bouts pour fonder Yazoo.

Par-delĂ  les egos Étonnamment, la formation s’en remit. Et entama alors une odyssĂ©e pop absolument renversante, qui la vit hanter les bas-fonds pour mieux tutoyer les cimes. Elle mĂȘle dans un mĂȘme mouvement imagerie SM et Ingmar Bergman, homo-Ă©rotisme et blues urbain, rĂ©alisme social et gospel Ă©lectronique. L’an passĂ© disparaissait Andrew Fletcher, ciment d’un groupe aux egos importants. Contre toute attente, le compositeur Martin Gore et le crooner Dave Gahan signent Memento Mori , quinziĂšme album plus que digne, oĂč se croisent les ombres de New Order et Kraftwerk – des pairs, dĂ©sormais. Cette derniĂšre tournĂ©e serait-elle l’ultime ? On ne sait guĂšre. Mais au vu des messes paĂŻennes donnĂ©es par les auteurs de Personal Jesus, cette communion sera forcĂ©ment mĂ©morable. Thibaut Allemand Anvers, 20.05, Sportpaleis, complet !, sportpaleis.be Lille, 22.06, Stade Pierre Mauroy, complet !, stade-pierre-mauroy.com

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LAEL NEALE

ÉlevĂ©e dans une exploitation agricole en Virginie, Lael Neale a traversĂ© les USA pour vivre quelques annĂ©es Ă  LA. Elle y a publiĂ© un premier album en 2015, avant de regagner sa ferme peu aprĂšs la pandĂ©mie. LĂ , elle a continuĂ© Ă  composer, sous contrainte, se limitant Ă  un piano, une guitare et son vieil Omnichord (sorte d’autoharpe Ă©lectronique). L’AmĂ©ricaine signait le faramineux Acquainted with Night, oĂč planaient les ombres de Joni Mitchell et Weyes Blood – excusez du peu ! Son dernier disque en date, Star Eaters Delight, est plus nerveux (songez Stereolab, Electrelane) et devrait valoir, sur scĂšne, quelques beaux moments de tension. T.A.

Tourcoing, 18.05, Le Grand Mix, 20h, 14 > 6€, legrandmix.com Bruxelles, 19.05, Botanique, 19h30, 10/7€, botanique.be

MICK HARVEY

Figure lĂ©gendaire de The Birthday Party et des Bad Seeds avec Nick Cave, Mick Harvey a aussi collaborĂ© avec PJ Harvey et la regrettĂ©e Anita Lane. Prolixe, l’homme aura chantĂ© Gainsbourg dans la langue de Jane B., et signĂ© une petite dizaine d’albums solo en 20 ans. Cette tournĂ©e le voit puiser dans son dernier LP et un disque en duo avec la chanteuse mexicaine Amanda Acevedo. Au programme : rock, blues, minimalisme, jazz
 et temps suspendu. T.A.

Courtrai, 21.05, De Kreun, 20h, 30 > 24€, wildewesten.be

© Alexandra Cabral © Matthew Ellery

OPPOSITES ‱ XINK

XAVIER RUDD ‱ SIGUR RÓS ‱ BLACKWAVE.‱

‱ THE DRIVER ERA

ROSALÍA ‱ CHRISTINE AND THE QUEENS ‱ PUSCIFER ‱

JULY ARCTIC MONKEYS ‱ QUEENS OF THE STONE AGE LIL NAS X ‱ THE LUMINEERS ‱ DERMOT KENNEDY ‱

‱ AMENRA ‱ THE TESKEY BROTHERS R F S DU SOL ‱ JACOB COLLIER ‱ J.I.D

PORTLAND

MEROL ‱ PIP MILLETT

LOVEJOY ‱ BILLY NOMATES

BABY QUEEN ‱ NOVA TWINS

BOYS ‱ ETHAN BORTNICK

JUNE main stage the barn klub c slope STROMAE ‱
SAM
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‱ KING
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CALVI ‱
RÖYKSOPP ‱
‱ RAYE ‱
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‱ HOLLY
PICTURE
‱
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‱ BODY TYPE ‱ THE MARY WALLOPERS 30 JUNE RED HOT CHILI PEPPERS ‱
THE BLACK KEYS ‱ KASABIAN ‱ BLACK BOX REVELATION ‱ THE INTERRUPTERS ‱ THE HAUNTED YOUTH EDITORS ‱ BEN HOWARD ‱ TAMINO ‱ BEAR’S DEN ‱ SPOON ‱ CAVETOWN WARDRUNA ‱ FEVER RAY ‱ SLOWTHAI ‱ THE HU ‱ VIAGRA BOYS ‱ SQUID SONS ‱ PUP ‱ CMAT ‱ HOT MILK ‱ KELSY KARTER & THE HEROINES ‱ HIDEOUS main stage the barn klub c slope 01
MUSE ‱
MACHINE
KELLY ‱ PAOLO NUTINI ‱
THE
SOFI
‱ STONE
main stage the barn klub c slope 02
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STORMZY
FENDER
THE 1975
NATHANIEL RATELIFF ZWANGERE GUY
COMPACT DISK DUMMIES IGGY POP
CHARLOTTE DE WITTE
WARHAUS
PRINCESS
ANNA
WEYES BLOOD
AURORA
ASHNIKKO
GAYLE
HUMBERSTONE
THIS
THE SNUTS
THE REYTONS
LIL LOTUS
LIAM GALLAGHER
JULY
OSCAR AND THE WOLF
GUN
INTERPOL‱
FRED AGAIN..‱
CITY AND COLOUR ‱ VINTAGE TROUBLE DEAN LEWIS ‱ ADEKUNLE GOLD ‱ DOPE LEMON ‱
TUKKER ‱ MIMI WEBB ‱ DANIELLE PONDER THE MURDER CAPITAL ‱ TOUCHÉ AMORÉ ‱ JUST MUSTARD
‱ DEAD POET SOCIETY ‱ MAYORGA
INHALER
GABRIELS
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‱
main stage the barn klub c slope
NIGHT
‱
‱ DESTROY
& THE
SWEATS

ASCENDANT VIERGE

Attraction des astres

À une Ă©poque oĂč la pop française est devenue un vaste champ d'expĂ©rimentation, dans lequel tous les genres s'entrechoquent, ascendant vierge fait figure de laborantin en chef. Ce duo franco-bruxellois et fĂ©ru d’astrologie conjugue rythmes EDM et voix de diva gothique avec une Ă©lĂ©gance rare.

Les planĂštes s’alignent pour ascendant vierge, Ă  l’aube de la parution de son trĂšs attendu premier album, annoncĂ© par le single À l'Infini. Jusqu’ici, ce duo constituĂ© de Mathilde Fernandez au chant et de Paul Seul Ă  la production avait essaimĂ© quelques bangers ayant largement dĂ©passĂ© le succĂšs d’estime. L’adhĂ©sion du public Ă  des titres comme Petit soldat ou Influenceur lors du concert au Botanique, l'an passĂ©, en tĂ©moignait. Ralenti dans son envol par la pandĂ©mie, le tandem installĂ© Ă  Bruxelles rĂ©ussissait quand mĂȘme Ă  imposer quelques tubes au palmarĂšs de l’hyperpop française, ce maelstrom kitsch ultra rĂ©fĂ©rencĂ© qui recycle les annĂ©es 1990 et 2000. De fait, le duo excelle dans ce mouvement concassant musiques mainstream et recherches sonores. Ici, la techno trance rencontre le hip-hop et cĂŽtoie la pop la plus dĂ©complexĂ©e. Paul Seul sublime les beats les plus hardcore (citant sans rougir les compilations Thunderdome) entre refrains entĂȘtants et crescendos harmonieux. Grande collectionneuse de grimoires Ă©sotĂ©riques, Mathilde Fernandez Ă©voque dans un mĂȘme souffle MylĂšne Farmer ou l'avant-gardiste Diamanda GalĂĄs, nimbant ses inflexions de teintes Ă©piques et mystiques. On leur prĂ©dit un avenir radieux. Flo Delval

Bruxelles, 24.05, Ancienne Belgique, complet !, abconcerts.be Oignies, 27.05, Le MĂ©taphone, 20h30, 18/15€, 9-9bis.com

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© Raphaël Lugassy

CORE FESTIVAL

RelÚve assurée

DeuxiĂšme Ă©dition de cet Ă©vĂ©nement sis dans le Parc d’Osseghem, au pied de l’Atomium, Ă  Bruxelles. ImaginĂ© par deux poids lourds du genre (Tomorrowland et Rock Werchter), le CORE Festival mĂȘle sur cinq scĂšnes indie pop, hip-hop, electro, hyperpop... On y dĂ©couvre des valeurs sĂ»res et des noms trĂšs prometteurs. FlorilĂšge. Thibaut Allemand

RAVYN LENAE

Originaire de Chicago, Ravyn Lenae, 21 ans, peut se targuer d’une belle carriĂšre, avec une flopĂ©e d’EP inspirĂ©s et un album en forme de confirmation. Hypnos, paru chez la prestigieuse maison Atlantic, est le fruit d’un travail acharnĂ© avec son producteur Steve Lacy (qui Ɠuvra pour The Internet, Kendrick Lamar ou Tyler, The Creator). Avec lui, l'AmĂ©ricaine forme un duo Ă©voquant ceux fondĂ©s par Timbaland et Aaliyah, ou Kelis et Pharrell Williams. Soit un tandem qui affiche la volontĂ© farouche de moderniser le R&B, genre qui est dĂ©jĂ , depuis 30 ans, le vecteur de pas mal d’avant-gardes en matiĂšre de pop mondiale. Affaire Ă  suivre !

CORE Festival

Bruxelles, 27 & 28.05, Parc d’Osseghem, 12h, 1 jour : 123 / 82€ ‱ pass 2 jours : 227 / 147€ corefestival.com

Sélection / 27.05 : AngÚle, Charlotte Adigéry & Bolis Pupul, The Blessed Madonna, NxWorries (Anderson .Paak & Knxwledge), Eliza Rose, Pinkpantheress, Haai, Pusha T, Ravyn Lenae


28.05 : Alt-J, Little Simz, Kokoroko, Channel Tres, Unknown Mortal Orchestra, Joy Orbison Caballero & JeanJass, Benny the Butcher, Moderat, JPEGMafia...

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© DR

LITTLE SIMZ

En dĂ©cembre dernier, Little Simz publiait No Thank You, comme ça sans prĂ©venir. En fait, il s'agit d'une dĂ©claration d’intention : aprĂšs avoir virĂ© un manager un peu dictatorial, elle est revenue aux racines de sa musique en compagnie de son producteur et ami d’enfance, Inflo. Moins ample et plus rĂȘche que son prĂ©dĂ©cesseur (Sometimes I Might Be Introvert), ce cinquiĂšme essai mĂȘle percussions africaines, chorale gospel et orchestre symphonique. Et devrait dĂ©ployer toute sa puissance sur scĂšne.

NXWORRIES

CHANNEL TRES

Collaborateur de Tyler, The Creator ou Robyn, Channel Tres confirme, EP aprĂšs EP, son talent pour composer des merveilles rap-house. MarquĂ© par The Chronic de Dr. Dre et les fantaisies soniques de Moodymann, ce natif de Los Angeles, qui passait ses vacances Ă  Chicago, mĂȘle la frime West Coast au feeling technohouse du Michigan. Peu Ă  l’aise avec cette idĂ©e de compĂ©tition inhĂ©rente au rap game, il prĂ©fĂšre les concerts poisseux oĂč les basses moites le disputent Ă  l’homo-Ă©rotisme.

(ANDERSON .PAAK & KNXWLEDGE)

Mais que peut bien fabriquer Anderson .Paak, entre ses propres albums, sa plĂ©thore de featurings et son travail avec Bruno Mars au sein de Silk Sonic ? Plus d’une fois, cette question nous rĂ©veilla au beau milieu de la nuit. L’autre soir, on dĂ©couvrit ainsi qu’il venait de rĂ©activer NxWorries, tandem formĂ© avec le producteur Knxwledge. En 2016, la paire avait signĂ© Yes Lawd !, vous vous souvenez ? Revenu aux affaires, donc, le duo peaufine sa formule entre hip-hop et soul moderne. Nous voilĂ  rassurĂ©s.

© Karolina Wielocha © GodmodeMusic © Alex Figs

ANDY SHAUF

À fleur de pop

VoilĂ  bientĂŽt 15 ans qu’Andy Shauf s’est installĂ© dans le vaste paysage pop-folk. Le trentenaire est plutĂŽt du genre discret et dĂ©licat. On a affaire Ă  un orfĂšvre, un maĂźtre-artisan amoureux du travail soignĂ©. Ce Canadien a dĂ©butĂ© seul dans sa chambre avant de goĂ»ter aux joies d’un "vrai" studio pour son troisiĂšme album, The Party, qui fit (un peu) de tapage. Depuis, il a signĂ© trois autres disques dont le rĂ©cent Norm Ă©largit les appĂ©tences du musicien. Il faut dire que notre homme est fanatique de Van Dyke Parks, Paul Simon ou Randy Newman. On retrouvait ainsi cet art de la narration dans The Neon Skyline, rĂ©cit d’une nuit d’ivresse dans un bar de nuit, servi par une pop acoustique finement orchestrĂ©e – comme une rencontre rĂȘvĂ©e entre Elliott Smith et Sufjan Stevens, pour le dire vite. Or, Andy Shauf s’est depuis ouvert Ă  des harmonies jazz et des sons plus synthĂ©tiques. Bon, pas de quoi cramer un dancefloor, mais quand mĂȘme un sacrĂ© pas en avant pour ce control freak qui commence, avoue-t-il, Ă  prendre du plaisir sur scĂšne. Et nous avec ! Thibaut Allemand

Anvers, 26.05, De Roma, 20h, 24/22€, deroma.be

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© Angela Lewis
MAI 23 LILLE AERONEF.FR Licences : 1-1022328 / 2-012329 / 3-012330 Design : les produits de l’épicerie L’AÉRONEF 06.05 Unfaced : Cassie Raptor + Jacidorex + Randomer + VCL + VBK 09.05 Julie Doiron & Dany Placard + Jeffrey Lewis & The Voltage 12.05 Wax Tailor + Mounika. 20.05 L’EuromĂ©tropole en fĂȘte : Coco Em + MC Yallah & Debmaster + Camion Bazar HORS LES MURS 17.05 Personal Trainer + Feet + CLT DRP 23.05 bar italia + guest 24.05 Groundation + guest 26.05 Surprise Chef + Glass Beams 04.05 Europe Day : Francis of Delirium + Public Display of Affection 11.05 Paul Weller + Maxwell Farrington & Le SuperHomard 
 & PLUS

LES PARADIS ARTIFICIELS

French connection

L’an dernier, ce festival initiĂ© par À Gauche de la Lune entamait sa mue. D’abord, il s’établissait dans un lieu unique, la Halle de Glisse Ă  Lille, soit un skatepark de 2 000 mĂštres carrĂ©s. Surtout, il affichait une nouvelle ligne artistique : du rap, du rap et rien que du rap ! Le genre est ici dĂ©clinĂ© sous toutes ses acceptations, entre trap, drill, boom-bap ou jersey
 L’affiche est un savant mĂ©lange de figures Ă©tablies et montantes, et compte pas mal de Lillois. État des lieux.

BENJAMIN EPPS

Benjamin Epps serait-il « le meilleur rappeur de France », comme il le clamait en 2020 ? Peut-ĂȘtre bien. Ce Gabonais s’est construit un avenir en regardant vers le passĂ©. LĂ  oĂč la plupart de ses contemporains marmonnent sur des productions trap ou drill, lui compte sur un boombap Ă  l’ancienne, quelque part entre le Wu-Tang Clan et MC Solaar - pour les textes ciselĂ©s. On parle ici d’un son rĂȘche, lardĂ© d’egotrip et de punchlines frondeuses, qui racontent la vie comme elle va. « Tout le monde semble heureux sur le net, le mĂ©tro dit le contraire », lĂąche-t-il par exemple dans La Grande dĂ©sillusion, premier album paru en avril et empli de promesses


Lille, 02 & 03.06, Halle de Glisse, ven : 16h ‱ sam : 14h, 1 jour : 60/55€ ‱ 2 jours : 79/75€ lesparadisartificiels.fr

Sélection / 02.06 : Dinos, Kerchak,

Shani // 03.06 : PLK, Zkr,

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© RĂ©my Bourdeau Bekar, Chilla, Bushi, Winnterzuko, Sto, H Jeunecrack, Juste Doums, Meryl, Khali, Benjamin Epps, J9ueve, Rounhaa, Luther, Babysolo33, Brö 

STO

Figure montante d’une scĂšne lilloise dĂ©cidĂ©ment emballante (Ben PLG, Bekar, Zkr), Sto fut bercĂ© par de nombreuses influences, entre la French Touch Ă©coutĂ©e par ses parents, le reggae de ses oncles et le rap de son quartier. Mais c’est l’avĂšnement de la jersey qui le fit connaĂźtre. Soit un son destinĂ© aux clubs, cocktail de BPM rapides, de basses lourdes et de samples hiphop, R&B et electro. En somme, « la house du ghetto », comme il nomme lui-mĂȘme ce courant oĂč il fait des Ă©tincelles - en tĂ©moigne son premier album, Time Out (Vol.1)

ROUNHAA

DINOS

NĂ© au Cameroun, grandi Ă  La Courneuve, Dinos s’inscrit dans la grande tradition du rap Ă  texte, jusqu’à s’autoproclamer « le nouveau Solaar ». Pour la modestie, on repassera. Par contre, les amoureux du beau verbe posĂ© sur des prods boom-bap Ă©purĂ©es sont au bon endroit. Car, non, ce n’est pas tous les jours qu’on entend un rappeur s’inspirer de Raymond Devos pour accoucher de punchlines futĂ©es, du genre : « rien plus rien plus rien multipliĂ© par trois, ça fait rien de neuf ». Koba LaD, si tu nous lis


NĂ© Ă  Lille, dĂ©sormais installĂ© en Suisse, Rounhaa s’est imposĂ© comme un hĂ©raut du rap dit "new wave", c’est-Ă -dire nourri d’electro et de recherches sonores distordues. InspirĂ© par Tyler, The Creator, Laylow et Makala, Haarone Latif (pour l’état civil) pose sa voix autonĂ©e et ses textes mĂ©lancoliques sur de lourdes basses entĂȘtantes, Ă  l’image du morceau Music Sounds Better With You. Une rĂ©fĂ©rence Ă  Stardust
 et une rĂ©ponse toute trouvĂ©e Ă  ses parents, qui lui interdirent d’écouter de la musique jusqu’à l’ñge de 12 ans !

© Wokuplucid
© Fifou © Lilho

et aussi


MAR 02.05

TAMAR APHEK + LAETITIA SHERIFF + GRANDMA’S ASHES

BĂ©thune, Le Poche, 20h, 12/10€

TOKIO HOTEL

Bruxelles, Ancienne Belgique, 20h, 56/53€

VÉRONIQUE SANSON

Roubaix, Le Colisée, 20h, complet !

JEU 04.05

AIME SIMONE

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, complet !

VEN 05.05

KEKRA

Bruxelles, Botanique, 19h, 29,50>23,50€

ARNAUD REBOTINI + COLIN

BENDERS + ENCORE

Petite ForĂȘt, Espace Barbara, 20h30, 19/16€

DEPORTIVO + H-BURNS

Oignies, Le MĂ©taphone, 20h30, 18/15€

SAM 06.05

FLAVIEN BERGER + AUREL (NUITS BOTANIQUE)

Bruxelles, Botanique, 18h30, 33>27€

CINÉ-CONCERT : NOSFERATU

Ce chef-d’Ɠuvre de l’expressionnisme allemand fut le premier film d’horreur Ă  bĂ©nĂ©ficier de sa propre bande originale. SignĂ©e Hans Erdmann, elle fut hĂ©las perdue. Depuis, cette musique a connu des dizaines d'interprĂ©tations. L’ONL s’appuie ici sur une "reconstruction" de la partition originale, Ă  partir d'une crĂ©ation postĂ©rieure du maĂźtre, mais aussi de ses Ă©crits et de coupures de presse d’époque Ă©voquant la fameuse BO. Un impressionnant travail de restauration, datĂ© de 1995, qu’il convient de redĂ©couvrir en salle, avec orchestre ! T.A.

Lille, 04 & 05.05, Nouveau SiĂšcle, 20h, 35> 6€, onlille.com BĂ©thune, 06.05, Théùtre, 20h, 22 > 11€, theatre-bethune.fr

WARHAUS

Tourcoing, Le Grand Mix, complet !

LUN 08.05

NOVEMBER ULTRA + SURA

Bruxelles, Botanique, 19h30, 34,50>28,50€

JEU 11.05

MR. GISCARD + CITRON SUCRÉ

Amiens, La Lune des Pirates, 20h30, 12/7€

VEN 12.05

SAM SMITH

Anvers, Antwerp Sportpaleis, 18h30, 190>45€

WAX TAILOR

Lille, L'AĂ©ronef, 20h, 27/20€

STARMANIA

Bruxelles, Forest National, 20h, 89>29€

SAM 13.05

INDUSTRIAL NIGHT ONE : SUICIDE COMMANDO + TREPONEM PAL

Wasquehal, The Black Lab, 20h, 25€>gratuit

TIGA + ASA MOTO + MOVULANGO

Bruges, Cactus Muziekcentrum, 22h, 25>18€

DIM 14.05

STARMANIA

Bruxelles, Forest National, 15h, 89>29€

BLONDSHELL + GIRL AND GIRL

Tourcoing, Le Grand Mix, 18h, 14>6€

MAR 16.05

STRAVINSKY & HAYDN

Lille, Nouveau Siùcle, 12h30, 14/6€

MAX ROMEO AVEC XANA ET AZIZZI ROMEO

Tourcoing, Le Grand Mix, complet !

MER 17.05

STEPHAN EICHER

Lille, Théùtre SĂ©bastopol, 20h30, 49>35€

THE BURNING HEADS

Boulogne-sur-Mer, CarrĂ© Sam, 20h30, 10>7€

JEU 18.05

PIERRE DE MAERE

Bruxelles, Ancienne Belgique, 19h, complet !

K'S CHOICE + SHERMAN

Anvers, De Roma, 20h, 31€

BERTRAND BELIN

Mons, Théùtre Le ManĂšge, 20h, 30>20€

VEN 19.05

DAPHNÉ SWAN

Oignies, Le Métaphone, 20h30, Gratuit

THE TOASTERS

Lillers, L'Abattoir, 21h, 16/14€

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© DR

MINUIT AVANT LA NUIT

BientĂŽt la saison des festivals ! Il s’agit d’ĂȘtre Ă  l’heure, soit pile Minuit avant la nuit. En rĂ©alitĂ©, les hostilitĂ©s dĂ©butent bien avant (dĂšs 10h30 pour les balades musicales en barque), mais le nom est sympa, n’est-ce pas ? Il suggĂšre avant tout le temps qui file, entre l’herbe du joli Parc Saint-Pierre et le labyrinthe aquatique des Hortillonnages. CĂŽtĂ© son ? Rien que du trĂšs bon, entre les envolĂ©es post-punk de Jeanne Added, les filouteries rap de Lorenzo et les fanfaronnades de La Femme ! J.D. Amiens, 08 > 11.06, Parc Saint-Pierre & les Hortillonnages jeu et dim : gratuit ‱ pass 2 jrs : 45 > 10€ ‱ Pass 1 jr : 28 > 5€ SĂ©lection / 09.06 : Pomme, Lorenzo, Nu Genea


10.06 : Meute, La Femme, Jeanne Added, Noga Erez, Favé...

SAM 20.05

RODOLPHE BURGER

La Louviùre, Le Palace, 20h, 15>8€

REINEL BAKOLE

Bruxelles, Bozar, 20h, 16/10€

SOPRANO

Bruxelles, Palais 12, 20h, 64>41€

FEMI KUTI & THE POSITIVE FORCE

Bruxelles, Bozar, 21h30, 26>10€

DIM 21.05

THE LEMON TWIGS

Tourcoing, Le Grand Mix, 18h, 22>14€

LUN 22.05

M

Lille, Le ZĂ©nith, 20h, 72>35€

RENAUD

Bruxelles, Cirque Royal, complet !

MAR 23.05

BAR ITALIA + DRIVING DEAD GIRL

Lille, L'Aéronef, 20h, 6>Gratuit

M

Lille, Le ZĂ©nith, 20h, 72>35€

RENAUD

Bruxelles, Cirque Royal, complet !

MER 24.05

GROUNDATION

Lille, L'AĂ©ronef, 20h, 27/20€

SOUAD MASSI

Lens, Le ColisĂ©e, 20h, 20>10€

VEN 26.05

ULRIKA SPACEK

Tourcoing, Le Grand Mix, 20h, 14>6€

SURPRISE CHEF + GLASS BEAMS

Lille, L'AĂ©ronef, 20h, 6€>Gratuit

MADEMOISELLE K + ZOE

Calais, Centre Culturel Gérard

Philipe, 20h30, 16/8€

SAM 27.05

AVISHAI COHEN TRIO (LE JAZZ À LIÈGE)

Liùge, Le Forum, 20h, 43€

DIANA KRALL

Lille, Nouveau Siùcle, 20h, 151>96€

OMAR SOULEYMAN

Anvers, De Roma, 20h, 24/22€

DIM 28.05

HYPNOTIC BRASS ENSEMBLE + MUNSCH (LE JAZZ À LIÈGE)

Liùge, Reflektor, 22h, 27,50€

OXMO PUCCINO (JAZZ À LIÈGE)

LiĂšge, TrocadĂ©ro, 21h, 32,50€

LUN 29.05

KITTY, DAISY & LEWIS

Tourcoing, Le Grand Mix, 18h, 22>14€

MAR 30.05

STELLA

Bruges, Cactus Muziekcentrum, 20h, 17>11€

JEU 01.06

BERTRAND BELIN

Lille, L'AĂ©ronef, 20h, 27/20€

LA BELLE ÉPOQUE

Lille, Nouveau Siùcle, 20h, 55>6€

VEN 02.06

DEUS + GUEST

Lille, L’AĂ©ronef, 20h, 30>23€

VIVE LA FÊTE

Liùge, Reflektor, 20h, 25€

ROBERTO FONSECA

Anvers, De Roma, 20h, 29/27€

SAM 03.06

THE SHA-LA-LEES

Anvers, Trix, 19h30, 15>11,50€

FUN LOVIN' CRIMINALS

Liùge, Reflektor, 20h, 30€

GOGOL BORDELLO

Anvers, De Roma, 20h, 29/27€

MARCEL ET SON ORCHESTRE + LES CHASSE PATATES

Calais, Centre Culturel Gérard

Philipe, 20h30, 22/11€

DIM 04.06

DELINQUENT HABITS

Liùge, Reflektor, 20h, 27€

LUN 05.06

MY MORNING JACKET

Anvers, De Roma, 20h, 30/28€

CURTIS HARDING

Leuven, Het Depot, 20h, 21/18€

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Jeanne Added © Camille Vivier

disques

Étienne Daho

Tirer la nuit sur les étoiles (Barclay / Universal Music)

Six ans aprĂšs un Blitz londonien, nocturne et sous tension, voici un disque ample, rĂȘveur et solaire. Un essai majoritairement portĂ© par le sentiment amoureux et les prĂ©mices d’une relation. Lorsque tout va bien, et que l’on se jure que cela durera toujours
 Éternel amoureux (autant qu’éternel insatisfait ?), le perfectionniste Étienne Daho a ici multipliĂ© les collaborations. Outre le rĂ©alisateur Jean-Louis PiĂ©rot, citons Lou Lesage, Unloved, Vanessa Paradis, Calypso Valois, Yan Wagner, Doriand
 Le rĂ©sultat ? Un album polychrome oĂč le Rennais aligne pop songs sophistiquĂ©es nimbĂ©es de cordes soyeuses (30 dĂ©cembre, Comme deux aimants) et morceaux plus Ă©lectroniques (Le Chant des idoles, Les Petits criminels). Et puis, il y a Le phare, sacrĂ© sommet, parmi les plus beaux morceaux jamais enregistrĂ©s par le natif d’Oran. ForcĂ©ment, Daho ayant 67 ans dont 42 de carriĂšre, la tentation est grande de rattacher Tirer la nuit sur les Ă©toiles Ă  une autre piĂšce de sa riche discographie. On pourrait Ă©voquer Paris ailleurs ou L’Invitation (les plus soul de ses Ɠuvres) mais aussi Pop Satori et Eden. Ce dernier fut un Ă©chec public, enfin compris depuis. Aucun doute : celui-ci fera mouche. ImmĂ©diatement. Thibaut Allemand

Jonathan Bree

Pre-Code Hollywood (Lil' Chief Records / Modulor)

Jonathan Bree apparut dĂšs 2002 au sein du tandem tweepop The Brunettes. Mais cela fait dix ans que, masquĂ©, le NĂ©o-ZĂ©landais a imposĂ© sa prĂ©sence sur le devant de la scĂšne, et un tube qui fit date – le fameux You’re so Cool. Il se prĂ©sentait Ă  nous en hĂ©ritier de Scott Walker ou Lee Hazlewood (voix de crooner, arrangements de pop orchestrale) et on en fit rapidement le petit cousin bizarre de Neil Hannon ou Jarvis Cocker. Ce cinquiĂšme album, oĂč s’est invitĂ© Nile Rodgers, le voit arpenter des territoires plus synthĂ©tiques. Plus passe-partout, aussi. Restent tout de mĂȘme quelques titres immĂ©diats tels When We Met, Miss You ou encore We’ll All Be Forgotten. AgrĂ©able, l'ensemble demeure Ă©trangement (volontairement ?) dĂ©sincarnĂ©. Intrigant. T. A.

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Bongeziwe Mabandla amaXesha (Black Major / Boogie Drugstore)

AprĂšs un iimini tout en dĂ©licatesse, le Sud-Africain Bongeziwe Mabandla revient avec un quatriĂšme album qui mĂ©rite une reconnaissance massive. amaXesha n’a pas besoin de renier ses racines traditionnelles pour tout emporter sur son doux passage. L’ouverture incantatoire (sisahleleleni) est gagnĂ©e par un beat Ă  la pulsation irrĂ©sistible, qui accompagne au long du disque une soul-folk aux atours Ă©lectroniques. La large palette de styles s’y trouve joliment unifiĂ©e, autant par l’élĂ©gante production que par la voix veloutĂ©e de Bongeziwe. Surtout, l’album est une mine de tubes secrets (ukuthanda wena, noba bangathini) qu’on adoptera dans notre playlist. AssurĂ©ment la plus lumineuse rĂ©vĂ©lation de ce printemps. RĂ©mi Boiteux

Andrea Poggio Il Futuro (La Tempesta / Believe Digital)

Depuis quelques annĂ©es, la pop italienne a le vent en poupe. Ainsi, pour qui fut Ă©bloui par la comĂšte Andrea Laszlo De Simone, on suggĂšre de se pencher sur Maria Antonietta, Dente, Colapesce ou Andrea Poggio, donc. Jadis leader de Green Like July, le quadragĂ©naire signe un second essai parfait, qui mĂȘle inspirations antiques et approche novatrice. ExceptĂ© l’évidence pop de Parole a mezz’aria, on est sĂ©duit par le jeu permanent sur les sons et les formes. Ici un calypso dĂ©traquĂ©, lĂ  un dĂ©pouillement orchestral
 ArmĂ© d’un synthĂ© hors d’ñge, d’une voix cĂ©leste parfois perturbĂ©e en post-prod, et soutenu par quelques chƓurs fĂ©minins, le PiĂ©montais propose, l’air de rien, une pop Ă©minemment moderne. Et enchanteresse. T. A.

Alison Goldfrapp

The Love Invention (Skint Records / BMG Music)

Tiens, le retour de Goldfrapp ? Presque. Il ne s’agit plus du tandem formĂ© par Will Gregory et Alison Goldfrapp, mais bien de cette derniĂšre en solitaire. On retrouve ici la mĂȘme appĂ©tence pour la dance qui anima Black Cherry (2003) ou Supernature (2005), signĂ©s du duo. On est aussi Ă  mille lieues de l’étrangetĂ© (inspirĂ©e d'Ennio Morricone) de l’insurpassable Felt Mountain (2000) et plus proche de Robyn, Annie ou Kylie. On retrouve d’ailleurs le fameux Richard X Ă  la production, parmi d’autres – dont James Greenwood, dĂ©jĂ  croisĂ© aux cĂŽtĂ©s du tandem. Le rĂ©sultat ? Correct mais sans surprise. Dans l’air du temps ? Pas vraiment. Un titre comme Love Intention aurait pu trouver sa place chez Madonna pĂ©riode Mirwais. Anachronique, mais plaisant. T. A.

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ARTJACKING !

Détournement de fond

« Les bons artistes copient, les grands artistes volent », affirmait Picasso, dont l'Ɠuvre n'en finit plus d'ĂȘtre revisitĂ©e ! Oui, l'histoire de l'art est un Ă©ternel recommencement. Voila ce que nous rappelle de façon trĂšs ludique Maureen Marozeau dans Artjacking !, livre luimĂȘme inspirĂ© d'une sĂ©rie documentaire produite par Arte.

DĂ©coupĂ© en thĂ©matiques (la nuditĂ©, la nature...), ce passionnant ouvrage montre comment les artistes contemporains rĂ©visent leurs classiques, des grottes de Lascaux au Saut dans le vide d'Yves Klein, en passant par La LibertĂ© guidant le peuple d'EugĂšne Delacroix. Maureen Marozeau fait ici acte de pĂ©dagogie, restituant d'abord le contexte qui a vu naĂźtre ces chefs-d'Ɠuvre, avant d'en prĂ©senter quelques rĂ©appropriations. Ce grand dĂ©tournement, ou "artjacking", prend de nombreuses formes : l'hommage bien sĂ»r, mais aussi la rĂ©interprĂ©tation ou le pastiche. Car, loin d'ĂȘtre Ă©crasĂ©s par leurs glorieux prĂ©dĂ©cesseurs, les crĂ©ateurs d'aujourd'hui font souvent preuve du mĂȘme iconoclasme.

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©
l i t t érature
Elisabeth Ohlson Wallin (1961 -), Nattvarden , 1998, photographie

Ainsi de la photographe suĂ©doise Elisabeth Ohlson Wallin, qui s'attaque Ă  La CĂšne de LĂ©onard de Vinci pour la recomposer
 avec des drag-queens. Il s'agit-lĂ  « d' inclure les minoritĂ©s dans la chrĂ©tientĂ© » et de rappeler « le caractĂšre inconditionnel de l'amour divin ». Dans un autre genre, Chris Jordan reconstitue La Grande Vague de Kanagawa d'Hokusai avec trĂšs exactement 2,4 millions de microparticules de plastique repĂȘchĂ©es dans l'ocĂ©an Pacifique. LĂ  oĂč le Japonais figurait notre nĂ©cessaire humilitĂ© face Ă  la nature, le Californien pointe dĂ©sormais l'urgence de la prĂ©server
 Les temps changent, l'art ne sauvera sans doute pas le monde, mais continue de le sonder avec la mĂȘme acuitĂ©.

Maureen Marozeau

(Éditions de La Martiniùre), 192 p., 32€

editionsdelamartiniere.fr

249 x 360 cm,
Yue Minjun (1962 -), La Liberté guidant le peuple , 1995, Huile sur toile, M + Sigg Collection, Hong Kong
À lire / Artjacking !

Adeline Dieudonné

Reste (L’Iconoclaste)

AprĂšs La vraie vie, premier livre-uppercut sur un foyer terrorisĂ© par un pĂšre violent, puis Kerozene, collection de nouvelles rĂ©unies sur une aire d’autoroute des Ardennes, on n’attendait pas Adeline DieudonnĂ© avec un roman d’amour. L’autrice belge rĂ©ussit magistralement ce changement de cap, avec toute la force d’une langue qui dĂ©joue sans cesse les poncifs. Sa narratrice vit une passion clandestine avec un homme mariĂ©. Les amoureux se rĂ©fugient souvent dans un chalet de montagne, au bord d’un lac." M.", dont on ne connaĂźtra jamais le prĂ©nom, aime s’y baigner. Et, sans raison apparente, y meurt. Pour son amante, c’est le dĂ©but d’une errance de six jours, un rĂȘve macabre oĂč le dĂ©ni le dispute au chagrin. En optant pour la lettre Ă©crite Ă  l’épouse ("l’officielle"), la romanciĂšre revisite la vie de cette mĂšre cĂ©libataire jusque-lĂ  bien sage. Elle dĂ©cortique ses relations passĂ©es, les petites humiliations du couple, les compromis que l’on fait avec soi-mĂȘme pour Ă©viter d’ĂȘtre seul. « Je ne crains pas les hommes, je crains mon propre penchant Ă  la subordination », Ă©crit-elle, lorsque Reste s’autorise une incursion dans le fantastique. Bien plus qu’une romance, le portrait d’une femme libre, jusqu’à la folie. 282 p., 20€. Marine Durand

Ben Gijsemans

Les FidĂšles (Dargaud)

TroisiĂšme album du Flamand Ben Gijsemans, Les FidĂšles creuse une histoire simple. Celle de Carl qui, en 1994, entre vacances chez les grands-parents, jeux vidĂ©o, mauvaises frĂ©quentations et premiers troubles, sent vaciller ce qui lui reste d’enfance. La premiĂšre chose frappante dans ce livre, c’est la mise en page : de grandes compositions en noir et blanc se jouant de la gĂ©omĂ©trie, au sein desquelles chaque case est une note, chaque ligne un haĂŻku. Tel un Chris Ware dĂ©pouillĂ©. Du maĂźtre amĂ©ricain, Gijsemans retient autant la poĂ©sie quotidienne nimbĂ©e de tristesse que les audaces formelles au service de la narration. Et s’affirme comme un trĂšs grand nom de la BD contemporaine, en offrant ici une virtuose mĂ©ditation sur la fin de l'innocence. 152 p., 28€. RĂ©mi Boiteux

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livres

Pier Paolo Pasolini Dialogues en public (Editions Corti)

Entre 1960 et 1965, dans le journal communiste Vie Nuove ("voix neuves"), l’écrivain, journaliste, peintre, acteur, dramaturge, cinĂ©aste (on en passe)

Pier Paolo Pasolini tient, en quelque sorte, le courrier des lecteurs, oĂč il rĂ©pond aux questions qui lui sont envoyĂ©es. Celles-ci portent sur son travail, mais aussi l’actualitĂ©, la politique italienne, l’Église et la foi, la littĂ©rature et le cinĂ©ma, etc. Un peu comme si Sartre, Ă  la mĂȘme Ă©poque, ou Alain Badiou aujourd’hui, rĂ©pondaient au courrier des lecteurs de L’Huma.

Dialogues en public rĂ©unit un ensemble de ces Ă©changes, et permet de dĂ©couvrir le cheminement d’une pensĂ©e, Ă  hauteur d’homme. Stimolante !

248 p., 23€. T. A.

Vincent Gautier Steve McQueen (Capricci)

AprĂšs Mel Gibson, Joan Crawford ou Robert Mitchum, c’est au tour de Steve McQueen d'avoir son portrait dans cette collection de biographies courtes et subjectives Ă©ditĂ©es par Capricci. McQueen, c’est la sidĂ©rante course-poursuite de Bullitt (franchement, l’histoire, tout le monde l’a oubliĂ©e), c’est aussi Papillon, Les Sept mercenaires 
 DerriĂšre la coolitude incarnĂ©e, il y avait forcĂ©ment autre chose : des blessures d’enfance, les Marines, mille et un petits boulots. FĂ©ru de vitesse, profondĂ©ment individualiste, l'AmĂ©ricain Ă©tait un homme complexe et secret. Cet ouvrage trĂšs documentĂ© trace l’itinĂ©raire du comĂ©dien mort Ă  50 ans – comme si, dĂ©cidĂ©ment, la vieillesse n’était pas faite pour lui. 112 p., 11,50€. T. A.

Frédéric Bisson

Logique du Joker (Éditions MF)

À la suite du film de Todd Phillips, la figure stigmatisĂ©e du Joker est devenue un Ă©tendard des rĂ©voltes populaires contre le nĂ©o-libĂ©ralisme. Comment comprendre ce court-circuit entre la fiction et le rĂ©el ? FrĂ©dĂ©ric Bisson rĂ©pond en philosophe, inventant des concepts comme "l'iconomorphose" – maniĂšre de dĂ©signer la prolifĂ©ration d'une image qui s'est substituĂ©e Ă  l'objet qu'elle dĂ©notait. La lecture est parfois ardue, et il n'est pas certain que les formules logiques Ă©maillant le dĂ©veloppement facilitent la comprĂ©hension. L'auteur rend toutefois perceptible de puissantes dynamiques contemporaines. Et le Joker ? C'est au fond une maniĂšre d'ĂȘtre : « Rire de sa misĂšre, se rire des identitĂ©s, rĂ©pondre Ă  la violence par une visibilisation soudaine ». 236 p., 20€. RaphaĂ«l Nieuwjaer

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Festival International du Grand Reportage d’ActualitĂ© et du documentaire de sociĂ©tĂ©

Festival International du Grand Reportage d’ActualitĂ© et du documentaire de sociĂ©tĂ©

Festival International du Grand Reportage d’ActualitĂ© et du documentaire de sociĂ©tĂ©

Cette exposition est organisĂ©e dans le cadre du FIGRA, Festival International du Grand Reportage d’ActualitĂ© et du documentaire de sociĂ©tĂ©, “Les Ă©crans de la rĂ©alitĂ©â€.

Cette exposition est organisĂ©e dans le cadre du FIGRA, Festival International du Grand Reportage d’ActualitĂ© et du documentaire de sociĂ©tĂ©, “Les Ă©crans de la rĂ©alitĂ©â€.

© Shellac

DÉSORDRES À contretemps

Saint-Imier, 1877. Les patrons parlent (dĂ©jĂ ) de concurrence et de globalisation, rĂ©organisent le travail, le temps et les salaires pour rester compĂ©titifs. De leur cĂŽtĂ© les ouvriers et ouvriĂšres tentent de consolider un rĂ©seau mondial de solidaritĂ©. SpĂ©cialisĂ©e dans la fabrication d'horloges, la commune suisse devient, sous l'Ɠil de Cyril SchĂ€ublin, l'Ă©picentre de notre modernitĂ©.

C'est lĂ , dans le Jura bernois, que l’aventurier russe Pierre Kropotkine a basculĂ© du socialisme Ă  l'anarchisme. Si le futur auteur de L'Entraide, un facteur de l'Ă©volution (1902) apparaĂźt bien dans DĂ©sordres, le film s'attache avant tout Ă  saisir un environnement social. Usines, rues et tavernes sont montrĂ©es en plans souvent larges. Au son se mĂȘlent les paroles, le vent descendant des montagnes et le tic-tac des horloges. Cyril SchĂ€ublin cultive aussi des contrepoints comiques au sein du cadre, entre la marĂ©chaussĂ©e chargĂ©e de remonter les pendules publiques et des militants levant des fonds pour soutenir les cheminots grĂ©vistes de Baltimore.

Sur pause

DĂ©sordres dĂ©peint avec une prĂ©cision admirable le travail ouvrier et ses Ă©volutions. Au moment mĂȘme oĂč le chronomĂ©trage, faisant son entrĂ©e dans les ateliers, ajoute une pression supplĂ©mentaire. Dans un monde oĂč la moindre seconde compte, la photographie exige pour sa part de suspendre le temps. Vingt secondes de pose, rien moins ! Le tirage de portraits ou d'images publicitaires ne cessent ainsi d'interrompre les personnages. Le film s'en amuse tout en rendant sensible cette subversion. CrĂ©er des intervalles, des ruptures pour mieux rĂ©sister Ă  l'homogĂ©nĂ©isation du temps par le capitalisme : voilĂ  ce que le cinĂ©ma peut faire de plus nĂ©cessaire.

De Cyril SchÀublin, avec Clara Gostynski, Alexei Evstratov, Monika Stalder... En salle

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DISCO BOY

L'amour de la party

Disco Boy, premier film de Giacomo Abbruzzese, n’a pas volĂ© son Ours d’argent Ă  la Berlinale. PassĂ© par le Fresnoy de Tourcoing, le rĂ©alisateur italien nous ouvre les portes de l’impĂ©nĂ©trable LĂ©gion Ă©trangĂšre, mais pour mieux brouiller les pistes entre film de guerre et quĂȘte existentielle. Une Ɠuvre hypnotique.

Giacomo Abbruzzese nous invite Ă  un voyage au cƓur des tĂ©nĂšbres digne de Joseph Conrad, l’écrivain qui a inspirĂ© Apocalypse Now. L’histoire s'ouvre avec Aleksei, jeune homme ayant fui la BiĂ©lorussie pour s’engager dans la LĂ©gion Ă©trangĂšre, et ainsi obtenir la nationalitĂ© française. EnvoyĂ© au combat dans le Delta du Niger, il croise Jomo, un jeune rĂ©volutionnaire Ă©cologiste en lutte contre les compagnies pĂ©troliĂšres qui saccagent ses terres. Au cƓur de la jungle, les deux hommes Ă©voquent leurs rĂȘves. Aleksei croit trouver une famille dans la LĂ©gion, quand Jomo s’imagine en danseur dans une boĂźte de nuit, en "disco boy"
 Il aura fallu toute la pugnacitĂ© de Giacomo Abbruzzese (10 ans de travail !) pour que naisse cette Ɠuvre atypique, Ă  la croisĂ©e des genres. S’ouvrant comme un film de guerre classique, avec ses scĂšnes imposĂ©es (entraĂźnements virils et affrontements), Disco Boy privilĂ©gie rapidement la quĂȘte mĂ©taphysique Ă  la Werner Herzog (Aguirre, la colĂšre de Dieu)
 avant de regarder vers le film musical et de danse ! PortĂ© par les compositions electro de Vitalic, un sentiment d’envoĂ»tement nous gagne crescendo tout au long du film, dont on ressort aussi dĂ©stabilisĂ© que fascinĂ©. GrĂ©gory MarouzĂ©

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De Giacomo Abbruzzese, avec Franz Rogowski, Morr N’Diaye, Laetitia Ky... Sortie le 03.05 © Films Grand Huit

SWARM

Plus qu'une chanteuse, une reine –une dĂ©esse, mĂȘme. Le mot revient sans cesse dans la bouche de Dre lorsqu'elle Ă©voque Ni'Jah, dont les clips et la stature en font un double fictif de BeyoncĂ©. Avec quelques milliers d'autres, la jeune femme fait partie de l'"essaim" ("swarm", en anglais), un groupe de fans particuliĂšrement actifs sur les rĂ©seaux sociaux. Et n’hĂ©site pas Ă  tuer quiconque ose critiquer la star
 Alors que la (gĂ©niale) sĂ©rie Atlanta vient de s'achever, Donald Glover se lance dans une nouvelle satire de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine. Portrait d'une groupie en feu, Swarm frappe moins par ses dĂ©chaĂźnements de violence que par la conduite imprĂ©visible de son rĂ©cit. Avec son jeu tantĂŽt lascif, tantĂŽt syncopĂ©, Dominique Fishback (Dre) confirme ici l'Ă©tendue de son talent.

Raphaël Nieuwjaer

Série de Donald Glover et Janine Nabers (7 x 35 min), avec Dominique Fishback, Nirine S. Brown, Chloe Bailey
 Disponible sur Amazon Prime Video

MAD GOD

Star Wars , Indiana Jones , Robocop ou Twilight lui doivent leurs effets spĂ©ciaux. SpĂ©cialiste de l'animation en volume, Phil Tippett aura passĂ© 30 ans Ă  tourner Mad God le week-end, dans son garage, avec des amis. DĂ©butant par la destruction de la tour de Babel, le film rĂ©vĂšle un scĂ©nario minimal : un assassin Ă©nigmatique explore un monde peuplĂ© de crĂ©atures immondes, de chirurgiens sadiques et de victimes expiatoires. C'est peu dire qu'il faut avoir l'estomac bien accrochĂ© pour supporter ce voyage au cƓur de la matiĂšre. Celui-ci ne manque toutefois pas de visions saisissantes. Évoquant les toiles de JĂ©rĂŽme Bosch, Mad God dĂ©ploie sa fable mĂ©taphysique sur la grandeur et la dĂ©cadence de l'humanitĂ© dans des paysages affolants, dont l'Ɠil cherche Ă  scruter chaque dĂ©tail. RaphaĂ«l Nieuwjaer

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Film d'animation de Phil Tippett. En salle © 2021 Tippett Studio © Quantrell D. Colbert / Prime Video
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Ukraine, des femmes dans la guerre de Charles Comiti et Julien Boluen Moi, agricultrice de Delphine Prunault Climat, les gros mensonges des géants du pétrole de Philippe Mach et Françoise Weilhammer

FIGRA Un Ɠil sur le monde

Il y a 30 ans naissait au Touquet le Festival international du grand reportage d’actualitĂ© et du documentaire de sociĂ©tĂ©, Ă  l’initiative de Georges Marque-Bouaret. Le rendez-vous a voyagĂ© (Lille, Saint-Omer et aujourd'hui Douai), la sĂ©lection s’est Ă©toffĂ©e (70 films rĂ©partis dans cinq compĂ©titions cette annĂ©e), mais la mission du Figra demeure : tĂ©moigner de la rĂ©alitĂ© du monde sur grand Ă©cran.

HĂ©las, trois dĂ©cennies aprĂšs le coup d’envoi du Figra, « le monde ne va pas vraiment mieux », constate Georges Marque-Bouaret. D’ailleurs, si chaque Ă©dition pointe de nouvelles prĂ©occupations, notamment dans la sĂ©lection "Autrement vu" qui pose un regard intime sur des faits de sociĂ©tĂ© (des rĂ©cits de victimes d’inceste, le parcours d’une petite-fille de harkis
) nombre de flĂ©aux persistent. « Les atteintes aux droits des femmes, des enfants, les souffrances des peuples », Ă©numĂšre le dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral du festival. Le conflit ukrainien tient bien sĂ»r une place centrale dans la programmation, qu’il s’agisse de documenter l’identitĂ© du pays, de brosser le portrait de civils entrĂ©s en rĂ©sistance ou de raconter l’impitoyable revanche de Vladimir Poutine.

Par-delà les écrans

EngagĂ© « sans ĂȘtre militant, sauf sur la question des droits de l’homme », attentif Ă  Ă©largir sans cesse son public (600 scolaires sont attendus Ă  Douai) le Figra Ɠuvre dĂ©sormais sur tous les supports. En plus d’une exposition consacrĂ©e au travail du photojournaliste serbe Goran TomaĆĄević, ou d’un dĂ©bat sur le traitement mĂ©diatique de l’urgence Ă©cologique, le documentaire surgit aussi sur les planches avec la piĂšce Du silence Ă  l’explosion, sur l’accueil des exilĂ©s en France. AprĂšs ça, « plus personne ne pourra dire "je ne savais pas"». Marine Durand

Douai, 30.05 > 04.06, cinĂ©ma Majestic et divers lieux, une sĂ©ance : 6/5€ ‱ 5 sĂ©ances : 20/17€ pass semaine : 48/40€ ‱ piĂšce de théùtre : 17/10€, figra.fr

(+ Exposition Entre guerre et paix, 30 ans de photographies de Goran TomaĆĄević : Douai, 20.05 > 03.07, MusĂ©e de la Chartreuse)

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écran s
BIAM 2017, Barek, San1, Gemo, rue Barni à Lille © Cultur All

BIENNALE INTERNATIONALE D’ART MURAL Peinture fraüche

exposi t i o n

La Biam a plus que jamais pignon sur rue. VoilĂ  pile dix ans que la Biennale internationale d’art mural transforme nos villes en musĂ©es Ă  ciel ouvert. Pour marquer cet anniversaire, le collectif Renart, Ă  l’origine de l’évĂ©nement, a donnĂ© carte blanche Ă  une soixantaine d’artistes, issus de la scĂšne locale ou d’un peu partout dans le monde. Leur objectif ? RĂ©aliser en deux mois une vingtaine de fresques Ă  travers les Hauts-de-France. Suivez le guide.

Il fut un temps oĂč le street-art n’avait pas bonne presse. « À l’époque, on parlait plutĂŽt de graffitis ou de tags », se souvient Julien Prouveur.

Il y a une vingtaine d’annĂ©es, lui et sa bande de copains Ɠuvraient alors sous le nom de Fin2Bombe, en rĂ©fĂ©rence aux fins de bombes de peinture qu’ils utilisaient, par manque de moyens. « On avait fondĂ© cette

association pour lĂ©galiser notre pratique, aprĂšs l’interpellation par la police de l’un de nous ». Depuis, Fin2Bombe est devenue en 2012 le collectif Renart - un mot valise signifiant "renaissance de l’art". Un an plus tard, ils lançaient la Biam, histoire de dĂ©mocratiser leur passion et de rĂ©vĂ©ler « toute la richesse de l’art mural, en invitant des personnes aux techniques et styles trĂšs diffĂ©rents, explique le responsable. Cela comprend le collage, le pochoir en passant

« On rĂ©vĂšle toute la richesse de l’art mural »
L'origine du Palmier, Poes et Jober, BIAM 2019, Wavrechain-sous-Denain © Collectif Renart

par la peinture acrylique, pour des crĂ©ations aussi bien figuratives qu’abstraites ou hyperrĂ©alistes ».

Vous avez un message

Tous les deux ans, des jeunes artistes de la scĂšne locale ou des quatre coins du globe investissent ainsi les Hauts-de-France pour "refaire les murs". Preuve du succĂšs de cette biennale, le nombre de communes participantes ne cessent de gonfler - elles sont onze cette annĂ©e. « Aujourd’hui, on nous court encore aprĂšs, mais plus pour les mĂȘmes raisons », sourit Julien Prouveur. En dix ans d’existence, une centaine de fresques ont Ă©tĂ© peintes dans la mĂ©tropole lilloise ou le Denaisis et, chose rare, en totale libertĂ©. « On ne montre

jamais de maquettes aux Ă©lus en amont, moi-mĂȘme je ne sais pas ce que les artistes vont rĂ©aliser ». Et les Ɠuvres ne sont pas avares de messages, poĂ©tiques et souvent engagĂ©s, Ă  l’image de cette immense peinture exĂ©cutĂ©e Ă  l’acrylique en 2019 par le PĂ©ruvien Jade Rivera, sur la façade d’un immeuble du quartier de Wazemmes, Ă  Lille. La scĂšne figure deux personnages de dos, dont l’un transporte un glacier en train de fondre, dans une sublime allĂ©gorie de la migration climatique.

Le mur du son

Pour cette Ă©dition anniversaire, une soixantaine d’artistes a Ă©tĂ© conviĂ©e, essentiellement via des collectifs. >>>

Jade Rivera, BIAM 2019 © DR
Jace for the BIAM 2019 © DR

Entre les DJ Sets (Dee Nasty) et jam sessions « oĂč tout le monde travaille ensemble sur de longs murs, entre barbecues et bonne musique », on attend quelques grands noms. Citons le Palestinien Taqi Spateen, qui considĂšre son art comme un outil de rĂ©sistance, mais

aussi la Suisse Rosy One, qui ressuscite l'Ăąge d'or du graff hip-hop des annĂ©es 1980 avec ses monumentales B-Girls, ou encore Andrea Ravo Mattoni. Cet Italien s’est rĂ©vĂ©lĂ© en reproduisant Ă  la bombe des chefs-d’Ɠuvre de la peinture clas-

sique – en l’occurrence, il s’empare ici d’une toile du Palais des beauxarts. Parmi les artistes du collectif Renart enfin, on ne manquera pas Omur.H et son projet Audiograff, soit de la peinture
 tactile et sonore, oĂč le public active une musique en touchant la fresque. Pour cette Ă©dition, il s’est associĂ© au collectif marocain Tzouri pour crĂ©er un Tzourigraff Ă  Lille, place Oujda, « soit la ville d'oĂč ces graffeurs sont originaires. C’est une façon de tisser un lien entre nos deux cultures ». Ou comment rapprocher les gens
 grĂące aux murs.

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Hauts-de-France, jusqu’au 17.06, divers lieux gratuit, collectif-renart.com Dany Boy, BIAM 2019 © Collectif Renart
«  Tisser des liens entre les cultures »
© Hugo Clarence Janody, Je passe oĂč j'Ă©cris

INSTITUT POUR LA PHOTOGRAPHIE

DerriÚre les clichés

AprĂšs une longue pĂ©riode de fermeture, et avant une autre phase de travaux dĂ©finitifs en fin d'annĂ©e, l'Institut pour la photographie propose une nouvelle sĂ©rie de huit expositions gratuites. Entre portraits, collages, projections ou installations interactives, ces Ɠuvres auscultent l'image (et sa magie) sous de nombreux angles, stimulant l'imagination, la rĂ©flexion comme les sens.

Il y a quelque chose de magique dans l'Ɠuvre d’Hideyuki Ishibashi. Ce Japonais passĂ© par le Fresnoy ne s'intĂ©resse pas tant Ă  la photographie qu'Ă  la rĂ©vĂ©lation de l'image. TirĂ©s Ă  l'encre photochromique, ses clichĂ©s de vĂ©gĂ©taux apparaissent et disparaissent sous

beaucoup, mais qu'on ne voit jamais : les rĂ©fugiĂ©s. Le Lillois a passĂ© une semaine au Centre d’accueil et d’examen des situations de NĂ©donchel avec des personnes exilĂ©es en provenance de Calais. Loin de tout voyeurisme, ces autoportraits rĂ©alisĂ©s au Polaroid ou ces mises en scĂšne sensibles capturent des fragments d'existences prĂ©caires, mais laissent une trace indĂ©lĂ©bile.

l'effet d'une lampe à UV, comme avec un pinceau de lumiùre... À bien y regarder, il sera beaucoup question du visible et de l'invisible dans la nouvelle programmation de l'Institut pour la photographie. Tenez, Hugo Clarence Janody. Son travail nous montre ceux dont on parle

Des vies Ă  la chaĂźne

Dans un tout autre genre, mais avec un mĂȘme regard humaniste, Jean-Louis Schoellkopf focalise sur "les travailleurs". Plus prĂ©cisĂ©ment ceux des usines, Ă  Mulhouse, dans diffĂ©rents sites de production (chimiques, textiles
).

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exposi t i o n >>>
« Il est question du visible et de l'invisible »
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© Hideyuki Ishibashi, Ginkgo © Harry Gruyaert, Picardie, 1991 © Jean-Louis Schoellkopf

« Mon obsession, ce n'est pas l’activitĂ© industrielle, plutĂŽt les conditions de vie des ouvriers », dit-il. CentrĂ©s sur l'individu, ses tirages numĂ©riques sont prĂ©sentĂ©s sur un papier trĂšs fin. Ils restituent avec une fragilitĂ© tangible l’ambiance des ateliers, les attitudes, « le travail qui se reflĂšte sur les visages ».

Papillons de lumiĂšre

Oui, la photographie est affaire de point de vue, d'angle et, parfois... de toucher. En témoignent les installations interactives de Bertrand Gadenne, qui propose à Lille une « expérience tactile » de l'image. Le plasticien invite le public à intercepter des faisceaux lumineux avec les mains, pour donner vie à des papil-

lons. Entre autres magiciens, citons enfin Harry Gruyaert, connu pour ses compositions trÚs graphiques, voire cinématographiques. « C'est vrai, je suis un cinéaste frustré, sourit-il. Mes photos s'appréhendent un peu comme des plans de films jamais tournés ». Entre paysages ruraux, industriels ou bords de mer, l'Anversois dévoile une projection de 160 clichés pris dans les Hautsde-France depuis les années 1980 et mis en musique par l'accordéoniste Tuur Florizoone. Un voyage immobile et empli de poésie, qui nous ferait presque perdre le nord.

Julien Damien

Lille, jusqu'au 18.06

Institut pour la photographie, jeu & ven : 13h-19h sam & dim : 11h-19h gratuit, institut-photo.com (+ Horizons : Loos, jusqu'au 30.06, La Fileuse)

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© Bertrand Gadenne, Les Papillons, 1988. Installation avec projection aérienne d'une diapositive

SPICY “Turmeric, Cinnamon, Ginger, Henna”, 2015, vidĂ©o installation, Mehdi-Georges

Lahlou

MEHDI-GEORGES LAHLOU & CANDICE BREITZ Corps Ă  corps

Qu’il s’exprime Ă  travers des sculptures, installations, dessins, collages ou vidĂ©os, Mehdi-Georges Lahlou a toujours placĂ© l’identitĂ© au cƓur de son travail. Le plasticien franco-marocain expose Ă  la Centrale et, comme le veut la tradition dans le centre d’art bruxellois, invite un artiste Ă  dialoguer avec ses Ɠuvres. En l'occurrence la vidĂ©aste et photographe sud-africaine Candice Breitz.

À bien y regarder, ces deux artistes ont beaucoup en commun. À travers leurs thĂšmes de prĂ©dilection, d'abord : la construction de l’identitĂ©, la colonisation, le racisme. Dans le rapport Ă  leur corps, aussi, puisque Mehdi-Georges Lahlou comme Candice Breitz s'impliquent physiquement dans leurs propositions artistiques. En tĂ©moignent les quatre vidĂ©os de SPICY, montrĂ©es pour la premiĂšre fois en Belgique et qui ouvrent le parcours. On y voit le natif des Sables-d’Olonne

quasi nu, immergĂ© dans du gingembre, de la cannelle, du hennĂ© ou du curcuma rĂ©pandu dans l’air.

« Est-ce que les Ă©pices caressent ou agressent la chair et les sens ? L’ambiguĂŻtĂ© est palpable », relĂšve la commissaire Tania Nasielski. Elle Ă©tablit d'ailleurs un lien direct avec Of the Confused Memory , une photo d’archives montrant les victimes nord-africaines du gaz moutarde durant la premiĂšre guerre mondiale, recouverte au fusain et placĂ©e quelques mĂštres plus loin.

expositi o n
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L'ambiguïté est ici palpable.

Quand Mehdi-Georges Lahlou se place du cĂŽtĂ© des individus subissant la violence, Candice Breitz explore la psychologie des agresseurs. Dans l’installation Whiteface, la vidĂ©aste, perruque blonde, chemise immaculĂ©e, lentilles dĂ©lavĂ©es, se confronte avec autodĂ©rision Ă  son privilĂšge blanc. Au fond de la salle, dans un salon reconstituĂ© (un canapĂ©, une tĂ©lĂ©vision), Extra montre sa prĂ©sence oppressante lorsqu’elle s’immisce dans les scĂšnes d’un feuilleton sud-africain, au casting 100% noir.

Archipel de bunkers

Pour souligner la brutalité de la guerre ou de la domination, Tania Nasielski a fait construire des bunkers couverts de graffitis miso -

gynes, homophobes ou racistes qui dĂ©limitent les espaces comme des archipels. Y prennent place, outre de nombreux Ă©crans, les cĂ©lĂšbres autoportraits façon totems de Mehdi-Georges Lahlou, ou ses natures mortes de palmiers dessĂ©chĂ©s, qui font Ă©cho Ă  sa sculpture monumentale Into the Palms the Birds , prĂ©sentĂ©e simultanĂ©ment au centre culturel De Vaartkapoen de Molenbeek. « Les piĂšces sont toutes complĂ©mentaires, l’ensemble forme un corpus inĂ©dit ». Celui-ci questionne plus qu’il ne dĂ©nonce, et Ă©claire d’un jour nouveau l’Ɠuvre de chaque artiste. Marine Durand

Bruxelles, jusqu'au 17.09 Centrale For Contemporary Art mer > dim : 10h30-18h 8>2,50 € (gratuit -18 ans) centrale.brussels

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Candice Breitz, Whiteface, Triplet, 2022

Angel Vergara Dans l’instant

23.04 — 08.10.2023

Grand-Hornu

ANGEL VERGARA

Extension du domaine de la peinture

Par la performance, l’installation ou la vidĂ©o, Angel Vergara Santiago a toujours placĂ© l’acte de peindre au cƓur de sa dĂ©marche artistique. Quinze ans aprĂšs l’exposition El Pintor, qui avait donnĂ© naissance Ă  la sĂ©rie Les Voisins, nos amis, 14 portraits animĂ©s d’habitants du Grand-Hornu, le MusĂ©e des arts contemporains accueille Ă  nouveau le plasticien bruxellois d’origine espagnole, en se focalisant sur son Ɠuvre picturale. Celui qui se fit appeler Straatman (soit "l’homme de la rue"), au dĂ©but de sa carriĂšre, performant dans l’espace public recouvert d’un drap blanc comme s’il faisait corps avec sa toile, n’a eu de cesse d’innover dans sa pratique. Il invente le "film peint", apposant des touches de couleur sur une plaque de verre oĂč dĂ©filent des images capturĂ©es en super 8, pour en rĂ©vĂ©ler d’autres facettes. De fait, l'artiste s’attelle Ă  « trouver de nouveaux territoires » pour la peinture, en l’installant dans le flux perpĂ©tuel de la vie. Aux cĂŽtĂ©s de ses grandes toiles, plus traditionnelles, le MACS a choisi de montrer plusieurs tableaux-actions rĂ©alisĂ©s par des enfants malvoyants, dans le cadre d’ateliers supervisĂ©s par Vergara. Une autre façon de repousser les frontiĂšres de l’art, et de montrer qu’il rĂ©sulte de la rencontre avec l’autre. Marine Durand

Hornu, jusqu'au 08.10, MACS, mar > ven : 10h-18h, 10 > 2€ (gratuit -6 ans), mac-s.be

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J’efface et cela apparaĂźt, Ɠuvre en cours de rĂ©alisation, Bruxelles, 2020. Photo : Anna Mancuso

Isamu Noguchi Isamu Noguchi

Djsets,

LaMïŁż
LaMïŁż
Sculpter le monde Exposition 15 . 03 – 02 . 07 . 23 Villeneuve d’Ascq Rudolph Burckhardt, Isamu Noguchi avec une Ă©tude pour Luminous Plastic Sculpture, 1943. The Noguchi Museum Archives, 03766. © The Isamu Noguchi Foundation and Garden Museum, New York / Adagp, Paris, 2023. musee-lam.fr
expositions, activitĂ©s ludiques, banquet artistique, spectacles
 Gratuit ! Lille MĂ©tropole MusĂ©e d’art moderne d’art contemporain et d’art brut 13 & 14 mai 2023 Conception graphique : baldinger‱vu-huu. musee-lam.fr

LES 40 ANS DU LAM

Le LaM a 40 ans, et demeure des plus fringants. Pour marquer le coup, l'Ă©quipe du musĂ©e nous invite Ă  un week-end anniversaire ! AprĂšs avoir dĂ©couvert le nouveau parcours de la collection permanente (mĂȘlant art moderne, art contemporain et art brut) puis la rĂ©trospective consacrĂ©e Ă  Isamu Noguchi (Sculpter le monde), on s'enjaille avec La brigade des tubes et le DJ set du collectif Laisse tomber les filles. Dimanche, on participe Ă  un banquet artistique (façon pique-nique) avec le collectif Mange Lille !, avant de se laisser emporter par le bal chorĂ©graphique du Ballet du Nord, entre hits iconiques, danse et lĂącher prise. J.D.

Week-end anniversaire

Villeneuve d'Ascq, 13 & 14.05, LaM, sam : 14h ‱ dim : 12h, gratuit, musee-lam.fr

Isamu Noguchi / Jusqu’au 02.07, mar > dim : 10h-18h, 11 > 8€ (gratuit -18 ans)

MISTER P & FRIENDS

Le visage arrondi du général de Gaulle répandu sur les murs de Lille, c'est lui ! Pour cette exposition, Mister P invite ses camarades street-artistes du collectif Death Club. Ancien couvent datant du xviie siÚcle, la maison Folie Hospice d'Havré voit ses espaces transformés en rues et en quartiers. On y admire les icÎnes pop et rock d'Aka Mr Grey, les cartoons de Bad Bunny Tattoo et les portraits hyperréalistes de Kelu Abstract. J.D.

Tourcoing, jusqu'au 01.10, maison Folie Hospice d'Havré tous les jours sauf mardi : 13h30-18h, gratuit, tourcoing.fr

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© Mister P
Louise Dahl-Wolfe, Portrait d’Isamu Noguchi, 1955. © Center for Creative Photography / The Isamu Noguchi Foundation and Garden Museum Archives, New York ARSADAGP, Paris, 2023

ANIMALIA

InstallĂ© dans l'ancienne gare de Schaerbeek, le musĂ©e du train retrace rien de moins que l'Ă©popĂ©e du chemin de fer belge. ScĂ©nographiĂ© par François Schuiten, sous une lumiĂšre en clair-obscur, l'espace permanent prĂ©sente une impressionnante collection de locomotives Ă  taille rĂ©elle. À l'occasion de cette exposition, les voici envahies par une faune hĂ©tĂ©roclite : des Ă©lĂ©phants, une girafe, un lion, un crocodile, des dauphins, une nuĂ©e d’oiseaux
 Ces Ɠuvres grandeur nature sont signĂ©es par le sculpteur animalier Pierre-Yves Renkin, et initient une rĂ©flexion poĂ©tique sur la biodiversitĂ©, histoire de remettre la planĂšte sur de bons rails. J.D.

Bruxelles, jusqu'au 05.11, Train World, mar > dim : 10h-17h, 15 > 5€ (gratuit -4 ans), trainworld.be

JOHAN VAN MULLEM

Artiste complet, Ă  la fois designer, poĂšte, musicien ou peintre, Johan Van Mullem est connu pour ses toiles reprĂ©sentant des visages tourmentĂ©s, tout en intĂ©rioritĂ©. À l'occasion de l'exposition For Love's S(n)ake! le Brugeois se tourne cette fois vers l'extĂ©rieur en privilĂ©giant le thĂšme du paysage. Entre peintures, dessins et sculptures, cette cinquantaine d'Ɠuvres inĂ©dites, rĂ©alisĂ©es durant le confinement, dessine une nature fantasmĂ©e et fantastique. J.D.

Bruxelles, jusqu'au 23.07, MusĂ©es royaux des beaux-arts, mar > ven : 10h-17h ‱ sam & dim : 10h-18h 10 > 3€ (gratuit -18 ans), fine-arts-museum.be

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Pierre-Yves Renkin © Trainworld Animalia Johan Van Mullem, Vegetal Lyrics I (2021) © Courtesy of the artist - Photo : Henri Weyrich
21.04.23 — 07.01.24 fashionandlacemuseum.brussels

Man Ray et la mode

AprĂšs Marseille et Paris, Man Ray et la mode fait escale Ă  Anvers, et c’est Ă©videmment le MoMu qui se penche sur ce pan mĂ©connu de la carriĂšre du photographe amĂ©ricain. RepensĂ©e spĂ©cialement pour la Belgique, l’exposition entrelace vĂȘtements de couturiers (dont ceux qu'il inspira, tels Dries Van Noten, Olivier Theyskens ou Martin Margiela), Ɠuvres dada et couvertures de magazines pour raconter l’invention de la photo de mode.

Anvers, jusqu'au 13.08 MoMu, mar > dim : 10h-18h, 12 > 5€ (gratuit -18 ans) momu.be

Odyssée, aux origines de Blake et Mortimer

L’an passĂ©, le CBBD se penchait sur Blake, Mortimer et leurs imposants phylactĂšres. Cette annĂ©e, le musĂ©e poursuit ce travail archĂ©ologique en explorant le travail d’Edgar P. Jacobs antĂ©rieur aux aventures de nos deux hĂ©ros. Celui qui fut premier assistant de HergĂ© est ici comparĂ© Ă  un HomĂšre moderne. Un aĂšde ? En tout cas, cet hĂ©ritier de Jules Verne effectuait de vĂ©ritables recherches pour crĂ©er des rĂ©cits d’anticipation, tel Le Rayon U (1943), qui tissait des liens entre la BD franco-belge et les comics amĂ©ricains.

Bruxelles, jusqu'au 01.10, CBBD, mar > dim : 10h-18h, 13 > 6€ (gratuit -6 ans), cbbd.be

Diane Von Furstenberg

Le saviez-vous ? DerriĂšre l’une des robes les plus vendues au monde (la wrap dress) se cache une Belge. Mais la carriĂšre de Diane Von Furstenberg dĂ©passe largement cette tenue iconique. InstallĂ©e depuis cinquante ans Ă  New York, elle a toujours Ă©tĂ© animĂ©e par une soif de libertĂ© et cela se voit dans son vestiaire. Tout cela est Ă  dĂ©couvrir dans Woman Before Fashion. Soit une exposition regroupant 230 piĂšces : robes, jupes, chemises, mais aussi patrons, Ă©chantillons de tissu ou photographies.

Bruxelles, jusqu'au 07.01.2024, MusĂ©e Mode et Dentelle, mar > dim : 10h-17h 10 > 4€ (gratuit -18 ans), fashionandlacemuseum.brussels/fr

Hans Op de Beeck

C'est sans doute l'un des plus grands artistes belges contemporains. Hans Op de Beeck dĂ©ploie Ă  Cassel son Ɠuvre fascinante, entre mĂ©lancolie et mise en scĂšne tragi-comique de la condition humaine. Ses fameuses sculptures grises ultra-rĂ©alistes, mais aussi ses aquarelles, photographies ou vidĂ©os dialoguent avec les peintures des maĂźtres flamands (de Bruegel Ă  Rubens) si chĂšres au musĂ©e de Flandre. La promesse d'une visite pleine de silence et de rĂ©sonances.

Cassel, jusqu'au 03.09, MusĂ©e de Flandre, mar > ven : 10h-12h30 & 14h-18h ‱ sam & dim : 10h-18h 6/4€ (gratuit -26 ans), museedeflandre.fr

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Man Ray, Madame Toulgouat, c. 1930 Librairie Diktats © Man Ray 2015 Trust / Sabam Belgium 2023

Stéphan Gladieu

De la CorĂ©e du Nord on ne sait rien, ou pas grand-chose. Auteur d’une Ɠuvre profondĂ©ment humaniste, quelque part entre l’art et le documentaire, StĂ©phan Gladieu est parvenu Ă  entrer dans ce pays sous cloche, Ă  raison de cinq voyages effectuĂ©s entre 2017 et 2020. De ces sĂ©jours Ă  Pyongyang et ses environs est nĂ©e une sĂ©rie de portraits aussi intrigants que surrĂ©alistes : ceux des habitants de la derniĂšre grande dictature communiste. Des images iconiques, brouillant les cartes entre fiction et rĂ©alitĂ©.

Charleroi, jusqu'au 21.05

MusĂ©e de la photographie, mar > dim : 10h-18h, 8 > 4€ (gratuit -12 ans), museephoto.be

Brian McCarty

La guerre vue à hauteur d'enfant... et reconstituée avec des jouets. Tel est le principe de la série War-Toys initiée par Brian McCarty. Depuis 2011, ce photographe américain parcourt les zones de conflit pour aider des petits garçons et des fillettes à mettre en images les scÚnes traumatisantes qu'ils ont vécues. C'est ici une figurine de Cendrillon sous une pluie de missiles, là une poupée abattue par les tirs d'un hélicoptÚre... Un regard bouleversant sur le vrai visage de la guerre.

Charleroi, jusqu'au 21.05

Musée de la photographie mar > dim : 10h-18h

8 > 4€ (gratuit -12 ans), museephoto.be

Futuro Gentile

VĂ©ritable maestro de l’architecture et du design italien, et plus largement mondial, Michele De Lucchi investit le CID, au Grand-Hornu. Porteuse d’un discours rĂ©solument humaniste et Ă©cologique, cette exposition se place Ă  contre-courant de la dĂ©prime actuelle – justifiĂ©e, il faut dire. En premier lieu parce qu’elle ose imaginer un "futur aimable", Ă  travers des architectures situĂ©es quelque part entre l’utopie et la science-fiction. Soit pile Ă  l’endroit du rĂȘve.

Hornu, jusqu'au 27.08

Centre d'innovation et de design, mar > dim : 10h-18h

10 > 2€ (gratuit -6 ans), cid-grand-hornu.be

Rankin : The Dazed Decades

Ses photographies ont fait le tour du monde. De Kate Moss Ă  Blondie, en passant par David Bowie, le portfolio de John Rankin Waddell, alias "Rankin", regorge d'images qui ont nourri notre imaginaire. En 1991, le Britannique fondait avec son complice Jefferson Hack Dazed & Confused (aujourd'hui Dazed), un magazine mĂȘlant mode, musique, cinĂ©ma et sujets sociĂ©taux les plus brĂ»lants. Cette exposition remonte le fil d'une histoire Ă©ditoriale unique.

Knokke-Heist, jusqu'au 11.06, Centre culturel Scharpoord tous les jours sauf mardi : 10h -18h, 10/8€ (gratuit -18 ans) knokke-heist.be

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It's Not What You Wear It's The Way That You Wear It, Dazed & Confused, Issue 13, 1995 © Rankin

Daniel Pontoreau. Avant le paysage

NĂ© Ă  Paris en 1947, Daniel Pontoreau n'est pas vraiment cĂ©ramiste. C'est plutĂŽt un sculpteur utilisant les techniques de la cĂ©ramique. Souvent imposantes, voire monumentales, ses Ɠuvres explorent d'abord la notion de paysage. Au regard des matĂ©riaux employĂ©s (des pierres, de la terre, en plus du verre, de l'acier, du marbre), ses crĂ©ations donnent l'impression d'avoir Ă©tĂ© arrachĂ©es Ă  des rĂ©gions lointaines, voire fantasmagoriques. Il instaure ainsi un dialogue, tantĂŽt avec la matiĂšre, tantĂŽt avec le cosmos.

La Louviùre, jusqu'au 20.08, Keramis, mar : 9h -17h mer > dim : 10h - 18h, 8 > 4€ (gratuit -18 ans), keramis.be

Paysage. FenĂȘtre sur la nature

AprĂšs nous avoir invitĂ© sur les traces des pharaons, le Louvre-Lens s'intĂ©resse au paysage. Nombreux sont les artistes Ă  l'avoir copiĂ©, magnifiĂ© ou rĂ©inventĂ©. Des noms ? Monet, Corot, Millet, Hokusai, Kandinsky... Cette exposition rĂ©unit quelques maĂźtres du genre pour mieux apprĂ©hender leurs crĂ©ations. On admire ici des bords de mer, des forĂȘts, des champs, des montagnes... Le parcours est conçu comme une promenade et fait la part belle au son et Ă  la lumiĂšre, pour mieux rĂ©vĂ©ler les Ɠuvres.

Lens, jusqu'au 24.07, Louvre-Lens, mer > lun : 10h-18h, 11 > 6€ (gratuit -18 ans), louvrelens.fr

Range ta chambre !

PassĂ© maĂźtre dans l'art de la dĂ©mesure, Jean-François Fourtou dĂ©cale notre regard sur le quotidien. AprĂšs avoir envahi l'Hospice Comtesse avec des personnages Ă  tĂȘtes de fruits et lĂ©gumes, il pose cette fois ses valises de doux rĂȘveur Ă  la Gare Saint Saveur et nous invite Ă  dĂ©couvrir sa chambre d’enfant
 six fois plus grande que l’originale ! On dĂ©ambule ici entre un ours en peluche Ă  taille humaine avant de se planquer sous un lit de douze mĂštres sur cinq, entre autres fantaisies.

Lille, jusqu'au 08.10, Gare Saint Sauveur mer > dim : 12h-19h, gratuit, lille3000.com

Ordures. L'expo qui fait le tri

Ils sont partout autour de nous, et dĂ©truisent peu Ă  peu la planĂšte. Les envahisseurs ? Pire : les dĂ©tritus ! De la rue aux ocĂ©ans, des forĂȘts aux campagnes, pas un recoin de notre environnement n'est Ă©pargnĂ© par cette propension de l'Homme Ă  jeter ses saletĂ©s un peu partout. À LiĂšge, cette exposition fait le tri dans nos ordures, histoire de mieux se dĂ©barrasser de nos vilaines habitudes. Rien de plus logique : la patrie de Magritte demeure championne europĂ©enne du recyclage des dĂ©chets mĂ©nagers !

LiĂšge, jusqu'au 31.12, MusĂ©e de la Vie wallonne mar > dim : 9h30-18h, 7/5€ (gratuit -3 ans), viewallonne.be

Ordures, l'expo qui fait le tri © Province de LiÚge

LA MÉTROPOLE EUROPÉENNE DE LILLE

FAUSSES NOUVELLES

VRAIE(S) BATAILLE(S)

LA DÉSINFORMATION PENDANT LES CONFLITS

EXPOSITION DU 6 MARS AU 26 JUIN 2023

MUSÉE DE LA BATAILLE DE FROMELLES

PRÉSENTE Les Belles Sorties ⟶ Des spectacles prĂšs de chez vous

C’est l’une des plus anciennes institutions de la capitale des Flandres. InaugurĂ© en 1822, le MusĂ©e d’histoire naturelle de Lille fĂȘte ses 200 ans... mais reste bien conservĂ©. Pour marquer le coup, une exposition immersive nous plonge dans les coulisses du lieu, en plein cƓur des rĂ©serves. On dĂ©ambule ainsi au milieu d'objets et de spĂ©cimens jamais dĂ©voilĂ©s. Cet anniversaire offre aussi l'occasion de dĂ©couvrir le projet de transformation du bĂątiment, prĂ©figurant de grands changements d'ici 2025.

Lille, jusqu'au 03.07, MusĂ©e d'histoire naturelle, lun, mer, jeu, ven : 9h30 > 17h ‱ sam & dim : 10h-18h 5/3,50€ (gratuit -12 ans), mhn.lille.fr

Fake news 2 : art, fiction, mensonge

Si l'expression est apparue dans les dictionnaires anglais dĂšs le xixe siĂšcle, elle n'a jamais Ă©tĂ© aussi florissante qu'aujourd'hui... et sans doute bien moins que demain. PopularisĂ©e par Donald Trump en 2016, la fake news s'est depuis imposĂ©e comme un redoutable enjeu de sociĂ©tĂ©, et mĂȘme un dĂ©fi.

Initialement prĂ©sentĂ©e en 2021 Ă  Paris par la Fondation EDF, cette exposition, augmentĂ©e de nouvelles Ɠuvres, oscille entre art, fiction et mensonge pour mieux aiguiser notre esprit critique.

Roubaix, jusqu'au 16.07, La Condition Publique (Gal. Coucke), mer & sam : 13h30-19h, jeu, ven & dim : 13h30-18h, tarif libre, laconditionpublique.com

Sur le fil

L'Avesnois partage une longue histoire avec la verrerie, mais aussi le textile. RĂ©unissant les Ɠuvres d'une vingtaine d'artistes, cette exposition entremĂȘle justement ces deux cultures, entre illusion et finesse, jeux avec les lumiĂšres et les matiĂšres. Ici le verre se tisse et se coud. Il semble parfois flotter, lĂ©ger comme un drap. En tĂ©moignent les surprenantes Ă©toffes de verre signĂ©es Lucile Viaud et AurĂ©lia Leblanc, sur un fil entre la science et l'art, le passĂ© et l'avenir.

Sars-Poteries, jusqu'au 20.08, MusVerre mar > dim : 11h-18h, 6/4€ (gratuit -26 ans) musverre.fr

Valérie Belin

Cette artiste discrÚte compte parmi les photographes les plus inspirantes de notre époque, dont elle ne cesse de déconstruire les codes de représentation. Foisonnante, l'exposition réunit plus d'une centaine d'images, créées du milieu des années 1990 à nos jours. Entre mannequins statufiées, objets humanisés ou masques, ces grands formats plongent le visiteur en plein doute, et dessinent une "incertaine beauté du monde".

Tourcoing, jusqu'au 27.08, MUba Eugùne Leroy tous les jours sauf mar : 13h-18h 5,50 > 3€ (gratuit -18 ans) muba-tourcoing.fr

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Bien conservés !
Val é rie Belin, s é rie Super Models , Ishtar, 2015, © Val é rie Belin
www.institut-photo.com Comal’ institut tout le mois de mai ! ÉMISSIONS EN DIRECT / DJ-SETS / RENCONTRES / PARTIES ! Tous les jours à partir du mois de mai / Les dimanches dùs 15H 11 rue de Thionville, Lille s’installe à l’ institut pour la photo graphie

DENIS PODALYDÈS La Farce tranquille

C’est l’évĂ©nement lyrique de cette fin de saison. L’opĂ©ra de Lille accueille en mai Falstaff, de Verdi. Créée en 1893 et inspirĂ©e des Joyeuses Commères de Windsor de Shakespeare, cette Ɠuvre est tout simplement le dernier opĂ©ra du compositeur italien. Plus prĂ©cisĂ©ment un opĂ©ra-bouffe. L’argument ? Sir John Falstaff, dit "le ventru", doit rĂ©gler ses dettes Ă  l'auberge de la JarretiĂšre oĂč il mĂšne une vie de pacha, sans en avoir les moyens. Pour trouver l’argent, il sĂ©duit deux bourgeoises en leur adressant la mĂȘme lettre d'amour. Cellesci dĂ©couvrent la supercherie et vont lui faire payer son audace
 Ce chef-d’Ɠuvre musical est ici dirigĂ© par Antonello Allemandi, avec l’orchestre national de Lille. La mise en scĂšne est signĂ©e Denis PodalydĂšs, qui nous livre une vision singuliĂšre de cette figure aussi populaire qu’attachante, situĂ©e quelque part entre l’ogre et le bouffon, soit pile Ă  l’endroit du conte.

interview
©
St é phane Lavou é , coll. Com é die-Fran ç aise

Qu'est ce qui vous sĂ©duit dans cette Ɠuvre ?

Ici l'ambivalence rĂšgne, ce n’est jamais uniquement comique ni tragique. Le sĂ©rieux s'infiltre dans la bouffonnerie et le grotesque traverse le drame. Quand j'ai relu le livret, je me suis aussi rendu compte de sa grĂące. Falstaff est un personnage massif, Ă©norme, rabelaisien mais aussi raffinĂ©, cultivĂ© et mĂȘme poĂšte, maniant une langue merveilleuse. Il y a aussi, Ă©videmment, la musique de Verdi qui accompagne l'action comme dans un dessin animĂ©, et puis la théùtralitĂ© des scĂšnes. L'opĂ©ra commence comme une course de bobsleigh : dĂšs le premier accord, on est propulsĂ© dans l'action !

À quoi ressemble votre Falstaff ?

J’ai pensĂ© Ă  Orson Welles. D’abord parce que son Falstaff reste l’une des plus grandes adaptations de Shakespeare Ă  l’écran. Surtout, je me suis souvenu des images du rĂ©alisateur arrivant Ă  Paris. Il Ă©tait dĂ©mesurĂ©, Ă©norme, Ă  la fois impressionnant et bouleversant. Cet homme vieillissant avançait tel un pachyderme Ă©puisĂ©. Il a mis du temps Ă  s'asseoir, reprendre son souffle et, soudain, s'est mis Ă  parler avec toute la beautĂ© et la

drĂŽlerie qu’on lui connaissait, passant d'une sensation extrĂȘmement douloureuse Ă  la lĂ©gĂšretĂ©. J'ai retenu cette ambivalence, et donc imaginĂ© un Falstaff dĂ©mesurĂ©ment Ă©pais et sphĂ©rique, comme l'Ă©tait Orson Welles. "Bigger than life", comme il disait.

C’est aussi un personnage trĂšs contemporain, n’est-ce pas ? Oui, toute sociĂ©tĂ© a son ogre, sa figure excessive, Ă  la fois adulĂ©e puis sacrifiĂ©e, qu’on aime adorer puis dĂ©tester. Il passe ainsi de la gloire Ă  la dĂ©chĂ©ance. Orson Welles l’a vĂ©cu. C'Ă©tait une sorte de gĂ©nie de l'AmĂ©rique nĂ© avec un seul film, Citizen Kane, auquel on a reprochĂ© ensuite de ne pas reproduire le mĂȘme chef-d'Ɠuvre.

En France, on pourrait penser Ă  GĂ©rard Depardieu, lui aussi un vrai grand Falstaff, Ă  la fois vĂ©nĂ©rĂ© et fustigĂ©. Il adopte des attitudes impossibles mais collant bien Ă  sa stature. Ces gens ne sont pas audessus des lois mais il est difficile de les "cadrer". Rien n’est Ă  leur mesure, comme s'ils Ă©taient plus vivants que la vie. >>>

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théùt re & d a n s e
« Le grotesque traverse le drame »

Qu'en est-il du décor ?

Dans l’Ɠuvre originale, l’action se dĂ©roule au sein d’une auberge mais, assez rapidement, m'est venue l'idĂ©e de la transposer dans un hĂŽpital, oĂč Falstaff est un malade parmi les autres et les figures fĂ©minines des infirmiĂšres. C'est un

sonnel une relation particuliÚre, et ce lieu devient un monde, une société. Je voyais bien des gens allongés sur des lits et une sorte de grande baleine échouée au milieu, mais que l'amour relÚve.

Pourquoi ce choix ?

vieil Ă©tablissement, presque dĂ©saffectĂ©, inspirĂ© de photographies des annĂ©es 1940 et 1950, quelquepart entre l'asile et le sanatorium, presqu’une prison. Ici les pensionnaires entretiennent avec le per-

Parce que cette vision d'Orson Welles Ă©norme et malade m'avait beaucoup touchĂ©. Pour Falstaff, l’idĂ©e d'un vieil homme qui, malgrĂ© sa souffrance, s'adonne aux jeux amoureux, reprĂ©sentait pour moi une image Ă  la fois drĂŽle et touchante. MalgrĂ© la mort qui rĂŽde, il y a beaucoup de vie et d’humour dans un hĂŽpital. Dans le livret par

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« Les solistes d'opéra sont de trÚs bons acteurs »
Répétitions Falstaff - Tassis Christoyannis et Gabrielle Philiponet © Simon Gosselin

exemple, Falstaff passe son temps Ă  boire et Ă  s’empiffrer. Eh bien, dans ma version, il demande que la boisson lui soit injectĂ©e directement dans sa perfusion ! Il se soigne Ă  sa façon


C’est un opĂ©ra-bouffe, le jeu des interprĂštes demeure important, n’est-ce pas ?

En effet, les solistes d'opéra sont

de trĂšs bons acteurs. On pense souvent que le jeu reste secondaire pour les chanteurs, mais pas du tout ! Auparavant, j’étais intimidĂ© par la musique et j'avais tendance Ă  les mythifier. Alors, j’intervenais trĂšs peu. DĂ©sormais, je leur parle comme Ă  des acteurs. Avec le temps je me suis rendu compte qu'ils avaient les mĂȘmes attentes.

Direction musicale : Antonello Allemandi // Mise en scÚne et scénographie : Denis PodalydÚs (Chanté en italien, surtitré en français)

Lille, 04 > 24.05, OpĂ©ra, lun > ven : 20h ‱ dim : 16h, 72 > 5€, opera-lille.fr + Retransmission en direct sur grand Ă©cran Hauts-de-France, 16.05, divers lieux, 20h, gratuit

À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

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Propos recueillis par Julien Damien Falstaff Répétitions Falstaff - Denis PodalydÚs © Simon Gosselin
François-Xavier
Roth © Holger Talinski

LE VAISSEAU FANTÔME

Remise Ă  flot

PrĂȘts Ă  embarquer Ă  bord du Vaisseau fantĂŽme ? DirigĂ©s par FrançoisXavier Roth, Les SiĂšcles rejouent Ă  Tourcoing l’opĂ©ra le plus populaire de Richard Wagner, tel qu'il fut entendu il y a prĂšs de 200 ans, avec des instruments d'Ă©poque.

Retour aux sources pour François-Xavier Roth. Le Vaisseau fantĂŽme est en effet le premier opĂ©ra de Wagner qu’il dirigea avec Les SiĂšcles, en 2015. DĂ©sormais directeur artistique de l’Atelier Lyrique de Tourcoing, le chef d'orchestre renoue avec un plaisir rare : celui de jouer cette partition avec des instruments d’époque, en l'occurrence datant des annĂ©es 1850. Une belle façon de rendre grĂące Ă  cette Ɠuvre. La facture de ces instruments est en effet trĂšs diffĂ©rente de celle d'aujourd'hui - notamment au niveau des vents et des cordes, en boyau. « Cela donne un Ă©lan et un souffle Ă  cette musique, aux antipodes du Wagner lourd et pompeux qu'on a l’habitude d’entendre ».

Eaux profondes

ComposĂ© Ă  Meudon au tout dĂ©but des annĂ©es 1840 par un Richard Wagner de 27 ans, Le Vaisseau fantĂŽme est, comparativement aux monuments qui suivront, presqu'un opĂ©ra de poche. Peut-ĂȘtre le plus important, aussi. C’est en effet dans cette Ɠuvre fondatrice que le gĂ©nie allemand jeta les bases de sa conception du drame musical, et fit de l’orchestre un personnage Ă  part entiĂšre. Ici mise en espace par Benjamin Lazar et soutenue, entre autres, par le prestigieux ChƓur de l'OpĂ©ra de Cologne, l’histoire de ce maudit marin rĂ©unit tous les ingrĂ©dients d’un drame romantique Ă  souhait. L’amour se mĂȘle Ă  la mort, la passion Ă  la terreur et la puretĂ© aux sentiments les plus sombres. Forte et violente, cette musique prend aux tripes et laisse l’auditeur sur le sable, Ă©puisĂ© par la tempĂȘte qui se dĂ©chaĂźne... Françoise Objois

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Tourcoing, 13.05, Théùtre municipal Raymond Devos, 17h, 30 > 6€, atelierlyriquedetourcoing.fr

FUTUR PROCHE

Regarde le monde flancher

La Terre se rĂ©chauffe, les ressources s’amenuisent, les pandĂ©mies ne relĂšvent plus de la science-fiction. Face Ă  la rĂ©alitĂ© du dĂ©rĂšglement de notre planĂšte, les artistes s’interrogent. Jan Martens ne fait pas exception. Futur proche, sa derniĂšre crĂ©ation avec les danseurs de l’Opera Ballet Vlaanderen, aborde ce dĂ©fi d'envergure, sur les notes Ă©tonnamment modernes d’un clavecin.

Dans un spectacle de danse, la musique est parfois relayĂ©e au second plan. Pas dans Futur proche, qui a enflammĂ© l’étĂ© dernier la Cour d’honneur du Palais des papes, Ă  Avignon. Jan Martens a placĂ© l’instrument phare du rĂ©pertoire baroque au centre du plateau, et confiĂ© Ă  la claveciniste polonaise Goska Isphording la mission de donner un cadre, une ligne directrice et un tempo aux 17 interprĂštes – 15 adultes, deux ados. Ces derniers, en tenues bigarrĂ©es, vont d’ailleurs Ă©voluer au fil de la piĂšce. Ils passent progressivement d’une gestuelle joyeuse faite de sauts, de pirouettes, de jetĂ©s et d’amples diagonales, Ă  un vocabulaire plus ramassĂ© et une quasi-immobilitĂ©. Comme pĂ©trifiĂ©s par cet avenir sombre, qui est dĂ©jĂ  un peu notre prĂ©sent. Le chorĂ©graphe flamand use d’images saisissantes : il projette les visages de ses danseurs, immenses, en fond de scĂšne, ou les livre Ă  un rituel baptismal. Pour laver nos pĂ©chĂ©s, rappeler que l’eau est un bien rare ? Martens laisse les interprĂ©tations ouvertes, mais revendique un final ambigu, « ni trop optimiste, ni trop pessimiste. Une possibilitĂ© de recommencement ». Marine Durand

Bruges, 10.05, Concertgebouw, 20h, 44 > 7€, concertgebouw.be

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© Pippa Semaya

Falstaff

OPÉRA

GIUSEPPE VERDI

DU 4 AU 24 MAI 2023

Antonello Allemandi direction musicale

Denis PodalydĂšs mise en scĂšne

opera-lille.fr

© François Denat 112

FABRICE ÉBOUÉ

Slow and Furious

Rien ne va plus pour Fabrice ÉbouĂ©. À 46 ans, l'humoriste se sent complĂštement dĂ©passĂ©. Notre Ă©poque le laisse perplexe... AprĂšs avoir (littĂ©ralement) dĂ©zinguĂ© le vĂ©ganisme dans son film Barbaque, le revoici sur scĂšne pour un cinquiĂšme one-man-show intitulĂ© Adieu hier. Toujours aussi corrosif, l'ancien pensionnaire du Jamel Comedy Club y rĂšgle ses comptes avec les rĂ©seaux sociaux, le militantisme exacerbĂ©, la cancel culture... et plus largement la bĂȘtise humaine. Alors, Ă©tait-ce vraiment mieux avant ? RĂ©ponse...

Quel est le propos de votre spectacle, Adieu hier ?

Tout est dit dans le titre, je parle du temps qui passe. J’ai commencĂ© ce mĂ©tier Ă  20 ans, aujourd’hui j'en ai presque 46. ForcĂ©ment, j’en ai vu des changements ! J'Ă©voque aussi le fossĂ© gĂ©nĂ©rationnel creusĂ© par la rĂ©volution numĂ©rique. Il y a ceux qui ont grandi avec et les autres, comme moi, qui essaient de s’adapter. Aujourd'hui, je me sens donc plus proche d’un homme de 90 ans que d'un gamin de 16 ans !

Seriez-vous nostalgique ?

Il y a de ça, mais je ne suis pas en train de vous dire que c’était mieux avant ! Notre monde va simplement trop vite. Le jeunisme rĂšgne en maĂźtre et honnĂȘtement ce n’est pas

toujours Ă©vident de suivre... MĂȘme les prĂ©sidents sont de plus en plus jeunes ! Prenez Emmanuel Macron,

il est nĂ© la mĂȘme annĂ©e que moi, on Ă©tait dans le mĂȘme lycĂ©e, Ă  La Providence Ă  Amiens. A cette Ă©poque, jamais je ne me serais dit qu’un prĂ©sident aurait un jour mon Ăąge.

Parmi les maux de notre Ă©poque, vous n'ĂȘtes pas tendre avec les rĂ©seaux sociaux...

Oui, pour moi l'ancĂȘtre du rĂ©seau social, c’est le bistrot, un endroit oĂč on donne son avis sur tout, Ă  tort et Ă  travers. Sauf que le bistrot, c’est un rĂ©seau social avec des couilles !

interview
théùt re & d a n s e >>>
« Il y a des avertissements partout aujourd'hui »

On s’y dit les choses en face, dans le blanc des yeux, sans se cacher derriĂšre un pseudo ou un clavier. On s’y emporte et, surtout, on conserve son humanitĂ©. Les rĂ©seaux sociaux ont aussi amenĂ© un effet de masse. Dans les troquets, un platiste rencontrait rarement un autre platiste. Aujourd'hui, une communautĂ© peut se crĂ©er sur le net, jusqu'Ă  former un groupe de pensĂ©e, une opinion, ce qui est plus dangereux...

Ne craignez-vous d'ailleurs pas les attaques de certaines communautés ?

C’est aussi l'un des travers des

rĂ©seaux sociaux : ce n’est pas parce qu’un groupe compte 5 000 personnes trĂšs actives qu’il faut en avoir peur. Cela reste minuscule Ă  l’échelle nationale ou du monde. La preuve, les spectateurs viennent nombreux au théùtre en laissant les polĂ©miques au vestiaire. Ces histoires sont bonnes pour la tĂ©lĂ© ou les rĂ©seaux, et c'est d'ailleurs pour ça qu’on m’y voit de moins en moins.

La jeune génération serait-elle aussi plus fragile que la vÎtre ?

Je ne sais pas, mais elle Ă©volue dans un environnement plus cadrĂ© que la mienne. J’ai un enfant de huit

114
© François Denat

ans, je sais de quoi je parle. Il y a cette anecdote, oĂč je compare nos maniĂšres respectives d’apprendre Ă  rouler Ă  vĂ©lo : moi sans casque ni coudiĂšres et lui surprotĂ©gĂ©, comme dans du papier bulle ! Au-delĂ  de ça, il y a des avertissements partout aujourd'hui, que ce soit sur les jouets

c’est aussi de parler de tout ça, mais avec une petite pointe de dĂ©rision. On ne vit pas dans un monde de Bisounours. Il faut savoir rire du plus tragique car, face au drame, il ne reste parfois que ça. Mais le vrai cynisme n’est pas lĂ . Ce sont plutĂŽt ces gens qui gagnent des milliards sur le dos des plus faibles, poussent la sociĂ©tĂ© de consommation Ă  son extrĂȘme
 Ça, c’est sordide.

ou les cartes des restaurants, jusqu'à aseptiser notre société. La prévention, c'est bien, mais il ne faut pas que cela devienne un diktat, entraßne une restriction des libertés.

Vous abordez également des sujets plus lourds, certains faits divers. N'avez-vous jamais peur de glisser vers le sordide ?

C'est vrai, j’évoque l’affaire Daval, la pĂ©dophilie au sein de l'Église mais, honnĂȘtement, ce sont des actualitĂ©s tellement rabĂąchĂ©es dans les mĂ©dias. Tout le monde s’est largement servi, on a eu droit Ă  des dizaines d’émissions. Mon travail,

Vous faisiez partie de la premiÚre promotion du Jamel Comedy Club. Quel souvenir gardez-vous de cette période ?

C’était une superbe expĂ©rience, une colonie de vacances. On bossait sans calcul, pour s’amuser. J’ai retrouvĂ© cette Ă©nergie quand on a tournĂ© Case dĂ©part avec Thomas Ngijol. Ca faisait dĂ©jĂ  un petit moment que j'exerçais ce mĂ©tier avant d'entrer au Jamel Comedy Club, mais cela m’a offert une Ă©norme visibilitĂ©. Sans cette fenĂȘtre, je ne sais pas si j’aurais la mĂȘme carriĂšre.

Adieu hier

Lille, 16.05, Théùtre SĂ©bastopol, 20h30, 45 > 26€, theatre-sebastopol.fr

Saint-Quentin, 13.01.2024, Le Splendid, 20h, 45>35€, saint-quentin.fr

Bruxelles, 20.01.2024, Cirque Royal, 20h, 45 > 35€

Amiens, 16.02, MĂ©gacitĂ©, 20h, 45 > 35€, megacite.fr

À lire / La version longue de cette interview sur lm-magazine.com

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Propos recueillis par Simon Prouvost
« Il faut savoir rire du plus tragique »

THOMAS VDB

AprĂšs avoir jouĂ© au "bon chien chien", Thomas VDB s’acclimate. Le fil rouge de son dernier spectacle est plutĂŽt vert, le nĂ©o-rural cause dĂ©rĂšglement climatique avec une recette qui a fait ses preuves : de l’autodĂ©rision, un humour potache, parfois absurde, des anecdotes rocambolesques
 « On va sauver le monde avec nos blagues », clame d’emblĂ©e cet Ă©colo un peu perso qui veut « juste avoir moins chaud ». La planĂšte est foutue, mais le rire est sauf. J.D.

Lens, 31.05, La Scùne, 20h30, 14 > 5€, louvrelens.fr

MORGANE CADIGNAN

RĂ©vĂ©lĂ©e dans La Bande originale sur France Inter, oĂč elle explique aux invitĂ©s de Nagui pourquoi elle ne les aime pas, Morgane Cadignan s'affirme aussi en stand-uppeuse. Et se pose pas mal de questions : sur le cĂ©libat, la pression sociale, la dictature du bonheur ou cette manie qu'ont les gens Ă  nous Ă©pater avec leurs voyages - « si Ă  30 ans t'as pas fait Erasmus, t'as ratĂ© ta vie ». Cette ex-pubarde passĂ©e par le Laugh Steady Crew pratique l'autodĂ©rision (teintĂ©e de mĂ©lancolie) pour mieux croquer les contradictions de ses contemporains. J.D.

Lille, 13.05, Le Splendid, 20h, 29€, le-splendid.com

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© Laura Gilli © St é phane Kerrad KB Studios Paris
En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fĂ©dĂ©ral belge Théùtre Royal des Galeries Directeur : David Michels 70ANS  www.trg.be 02 512 04 07 J’ai envie de toi de SĂ©bastien Castro Encore un instant de Fabrice Roger-Lacan Le Crime de l’Orient-Express d’Agatha Christie Fallait pas le dire de SalomĂ© Lelouch Les Palmes de M. Schutz de Jean-NoĂ«l Fenwick La Vie trĂ©pidante de Brigitte Tornade de Camille Kohler

LES TOILES DANS LA VILLE

Numéros spéciaux

La biennale de cirque "made in" Prato reprend ses aises dans toute la métropole lilloise dans un format revisité. Pour cause, cette septiÚme édition se déroule au printemps plutÎt qu'à l'automne, et se concentre cette fois sur un mois au lieu de quatre. On se rassure, l'aventure est plus que jamais au coin de la rue


Le festival est plus court donc, mais tout aussi gĂ©nĂ©reux, avec une quarantaine de reprĂ©sentations. En l'occurrence celles de la compagnie Un Loup pour l'Homme qui illumine cette Ă©dition avec sa pratique tout en portĂ©s et ce qu'elle suggĂšre de valeurs : confiance, solidaritĂ©... « Ici, on a besoin de l'autre pour avancer, c'est ça que j'aime dans le cirque », ajoute CĂ©lia Deliau, la nouvelle directrice du Prato. Cuir, par exemple, met en scĂšne deux hommes attachĂ©s l’un Ă  l’autre avec des harnais. La force de l’individu est alors dĂ©cuplĂ©e par la complĂ©mentaritĂ©, permettant des acrobaties d’une lĂ©gĂšretĂ© inĂ©dite. Dans ce mĂȘme esprit, Projet grand-mĂšre invite des mamies lilloises Ă  dĂ©fier les loi de la gravitĂ©. Bien soutenues par un circassien, elles dĂ©collent littĂ©ralement du sol, dans une ode Ă  la prise en charge... et de risque !

Sur le fil

Entre le « jonglage post-punk » de Wes Peden ou le Poulomaton de la compagnie des PlumĂ©s (oui oui, il s'agit bien d'un photomaton avec des poules) on se gondole aussi avec Tite Hugon. Tout Ă  la fois clownesse, transformiste et funambule, cette artiste part en quĂȘte de sa fĂ©minitĂ© dans un one-womanshow de haute voltige. Au passage, elle dĂ©voile ses secrets de fabrication lors d'un atelier. Et, qui sait, peut-ĂȘtre vous apprendra-t-elle Ă  retirer votre culotte en Ă©quilibre sur un fil de fer ? C'est inutile, on vous l'accorde, mais c'est bien pour ça que c'est essentiel.

Julien Damien

MĂ©tropole lilloise & Hauts-de-France, 28.04 > 28.05, Le Prato, Gare Saint Sauveur & divers lieux 1 spectacle : 15€ > gratuit, leprato.fr

Sélection / 01.05 : Wes Peden - Rollercoaster // 02.05

Tite
03 & 04.05 : Un Loup pour l'Homme - Cuir // 06.05 : Un Loup pour l'Homme - Projet grand-mÚre 06, 08 & 09.05 : Tite - Mirabon & Dentelle // 13, 14, 16 & 17.05 : Les Enfants sérieux - Demain hier 21.05 : Jusqu'ici tout va bien - Mascotte, Sylvain Julien - Monsieur O

:
- La TĂȘte en confiote
119 théùt re & d a n s e
Rollercoaster © Fahimeh Hekmatandish

ENCANTADO Esprit collectif

NĂ©e en 1956, Lia Rodrigues a dĂ©butĂ© une carriĂšre de danseuse il y a plus de 30 ans auprĂšs de Maguy Marin. Dans les annĂ©es 1990, elle retourne au BrĂ©sil et installe en 2004 sa compagnie, Ă  la favela de MarĂ© – une des plus grandes de Rio. À Charleroi, la chorĂ©graphe prĂ©sente Encantado, et convoque des esprits protecteurs...

Opposante Ă  la politique de Jair Bolsonaro, Lia Rodrigues a contribuĂ© Ă  transformer l'un des territoires les plus pauvres du BrĂ©sil en un lieu de rencontre et de rĂ©sistance. Pendant la crise sanitaire, le Centre d’art de MarĂ© a distribuĂ© des paniers alimentaires et permis une vaccination gratuite. Mais pour la chorĂ©graphe, la favela doit dĂ©passer cette image de misĂšre, comme en tĂ©moigne Encantado. Créée Ă  MarĂ© durant le confinement, cette piĂšce met en scĂšne onze interprĂštes venus de tous horizons. Les "encatados" sont des esprits protecteurs proches de la nature. Un jeu d’étranges Ă©toffes habille le plateau et les personnages. Ces couvertures aux couleurs bariolĂ©es et Ă  motifs d’animaux sauvages sont utilisĂ©es l’hiver par les sans-abris. Grimaces, douleur
 chaque danseur reste d'abord isolĂ©, puis le ton devient plus libre et lĂ©ger, renversant les rĂŽles assignĂ©s. Corps et matiĂšres fusionnent. Les couvertures deviennent les parures de crĂ©atures surprenantes : jupes-robes, coiffes
 La musique rĂ©pĂ©titive est portĂ©e par les chansons du peuple Mbya Guarani. Dans cette piĂšce-sortilĂšge, un bout du monde est rĂ©inventĂ© avec fantaisie. Ces esprits enchanteurs planeront longtemps au-dessus de nos tĂȘtes. Fatma Alilate

Charleroi, 13.05, Les Écuries, 20h, 15 > 5 €, charleroi-danse.be

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© Sammi L andweer

DOUBLE MURDER

OUT OF HOME COMMUNICATION

Urban Posting, Display Racks, Visitor Information, Cultural Spots, Hotels, Bars and Restaurants, Universities, Libraries, Bicycle parkings, Bus Stops, Indoor Posting (bars & restaurants), Banners on Street Lamps, Amusement Parks, ...

CESTCENTRAL.BE toute la saison ↓ 23+24.05 LE THÉÂTRE LA LOUVIÈRE c’estCentral
SAIS N 6
#CLOWNS #THE FIX HOFESH

DOUBLE MURDER

Incontournable observateur de notre temps, cĂ©lĂ©brĂ© sur les plateaux du monde entier pour sa danse expressive, Hofesh Shechter (associĂ© au film En corps, de CĂ©dric Klapisch) revient avec un programme en deux parties aux Ă©nergies opposĂ©es. Dans Clowns, partition sĂ©pulcrale pour une troupe chauffĂ©e Ă  blanc, le chorĂ©graphe israĂ©lien souligne notre passivitĂ© face Ă  la violence. InquiĂ©tants pantins propulsĂ©s dans un dĂ©cor de cirque, ses danseurs et danseuses se lancent dans un ballet quasi tribal, commettant crime sur crime sans jamais stopper leur marche folle. Les pulsations sourdes composĂ©es par Shechter lui-mĂȘme donnent le tempo de ce saisissant jeu de massacre. Mais Ă  la brutalitĂ© de ce premier volet succĂšde la douceur enveloppante de The Fix. Évoluant sur un rythme soudain apaisĂ©, sept interprĂštes en tenue de ville proposent une danse de la rĂ©paration, et font surgir l’espoir. Les corps se frottent et s’entrelacent, les individus se placent au service du collectif, et quand un danseur tombe, il peut compter sur les autres pour le relever. La mort n’est pas loin, mais elle n'effraie plus. Un diptyque façon poison et antidote, qui ausculte la noirceur de nos Ăąmes avant de rĂ©habiliter le genre humain.

Marine Durand

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La LouviĂšre, 23 & 24.05, Le Théùtre, 20h, 35 > 20€, cestcentral.be
Clowns © Todd Macdonald
À la vie à la mort
| Licences PLATESV-R-2021-003066 & PLATESV-R-2021-003067 SPECTACLE DANSE DÈS 1 AN + ATELIER PARENT-ENFANT baby pop CIE ZAPOÏ DENIS BONNETIER & STANKA PAVLOVA ME 21.06 10:00 Roubaix - Ballet du Nord
photo © Kalimba

MA COULEUR PRÉFÉRÉE

« Et toi, c’est quoi ta couleur prĂ©fĂ©rĂ©e ? ». Telle est la question que se posent trois amis. Ces personnages survoltĂ©s nous entraĂźnent dans un voyage Ă  travers l'histoire de l'art, en quĂȘte de la teinte parfaite pour repeindre leur maison. DĂ©bute une odyssĂ©e esthĂ©tique, sensorielle voire philosophique, oĂč par exemple le noir Ă©voque Le Caravage et Soulages comme la peur de l'obscuritĂ© et celle de l'inconnu. SignĂ©e par David BobĂ©e pour le jeune public, la piĂšce se dĂ©ploie comme un livre pop-up sur lequel sont projetĂ©s des effets vidĂ©o et un vaste spectre chromatique (bleu, vert, rose
), transformant chaque chapitre en tableau vivant. J.D.

Tourcoing, 16 & 17.05, L'IdĂ©al, mar : 19h ‱ mer : 18h, 9/6€, theatredunord.fr

4M 2 Quand la contrainte devient une force. Ainsi pourrait-on rĂ©sumer cette piĂšce de Sylvain Groud, Ă  la scĂ©nographie des plus originales. Ici, chacun des dix interprĂštes est confinĂ© dans une boĂźte translucide de 4m2. MalgrĂ© la sĂ©paration, ils parviennent Ă  crĂ©er du lien et Ă  accorder leurs solos, sur une bande-son electro, tandis que les spectateurs circulent librement entre eux. Une Ɠuvre immersive, se jouant des frontiĂšres intĂ©rieures et extĂ©rieures. J.D.

Wervicq-Sud, 20.05, Parc de la mairie, 16h, gratuit Gruson, 21.05, Salle des fĂȘtes, 16h, gratuit balletdunord.fr

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© Fr é d é ric
© Arnaud Bertereau
Iovino
DU 30 MAI AU 3 JUIN 2023 30 MAI 31 MAI 1ER JUIN 2 ET 3 JUIN VIOLAINES CALONNE-RICOUART GONNEHEM LENS GRATUIT PLUS D’INFO : WWW.CULTURECOMMUNE.FR
Imaginaire
FESTIVAL itinĂ©rant DES ARTS DE LA RUE ET DE L’ESPACE PUBLIC Licences CatĂ©gorie 1 n° PLATESV-R-2021-004205, CatĂ©gorie 2 n° PLATESV-R-2021-004206, CatĂ©gorie 3 n° PLATESV-R-2021-004207 validitĂ© 08 mai 2026 Visuel © Elza Lacotte –L’Atelier du Zef Conception graphique #LACONSTELLATIONIMAGINAIRE
La Constellation
#9

Hier est un autre jour (S.Meyniac & JF. Cros / Daniel Hanssens)

Vous avez aimé Un jour sans fin avec Bill Murray ? Alors vous adorerez Hier est un autre jour. Pierre Maillard est avocat, et doit préparer un important procÚs. ProblÚme : plusieurs parties de sa journée semblent se répéter, sans que personne autour de lui ne le remarque. Personne, sauf un étrange petit homme que lui seul peut voir... Cette comédie se distingue du théùtre de boulevard "classique" en s'aventurant vers le fantastique, et promet un moment extraordinaire, dans tous les sens du terme.

Bruxelles, jusqu'au 21.05, Théùtre royal des Galeries mar > sam : 20h15 ‱ dim : 15h, 28 > 10€, trg.be

One Shot (Ousmane Sy)

Pionnier de la danse hip-hop, le chorĂ©graphe Ousmane "Baba" Sy nous a quittĂ©s en dĂ©cembre 2020, Ă  l'Ăąge de 45 ans, mais son Ɠuvre demeure. AprĂšs Queen Blood, son crew, Paradox-Sal, continue Ă  faire vibrer ce rĂ©pertoire. Dans cette piĂšce, huit femmes se partagent la scĂšne, affirmant chacune leur singularitĂ©. Entre solos, duos et grandes figures d’ensemble, elles confrontent les styles, entre danse house et afrobeat, portĂ©es par la musique de DJ Sam One.

Douai, 03 & 04.05

Hippodrome mer : 20h30 ‱ jeu : 19h30, 22> 5 € tandem-arrasdouai.eu

Les Turbulentes (Le Boulon)

Le festival des arts de la rue du Boulon souffle ses 25 bougies. Entre théùtre, danse, cirque ou musique, le programme dĂ©bute avec un spectacle monumental. ImaginĂ© par la compagnie L'Homme debout, La cabane Ă  Plume(s) met en scĂšne une marionnette haute de sept mĂštres. Nous suivons les dĂ©ambulations de cette "petite" fille, dont on comprend que la cabane est menacĂ©e de destruction, comme notre planĂšte... La tĂȘte dans les Ă©toiles donc, mais les pieds bien sur Terre.

Vieux-CondĂ©, 05 > 07.05, Le Boulon et divers lieux en ville, ven : 17h ‱ sam : 14h dim : 10h30 (les solos de la Ktha compagnie dĂ©butent Ă  l'aube), gratuit, leboulon.fr

Vrai / Faux (rayez la mention inutile) (Thierry Collet / Cie Le PhalĂšne)

Ce spectacle commence comme une conférence scientifique... avant de basculer dans le paranormal. AprÚs avoir joué avec des illusions d'optique, la magicienne Lauren Legras sÚme le doute. Comment devine-t-elle les mots choisis par le public ? Ou, plus fort : comment parvient-elle à percer nos souvenirs et pensées les plus intimes ? Quelque part entre le mentalisme et la manipulation psychologique, cette expérience interroge sérieusement le processus de conditionnement de l'esprit.

Roubaix, 10.05, La Condition Publique, 14h & 18h, gratuit Allennes-les-Marais, 12.05, Salle Léo Lagrange, 20h, grat. Chéreng, 13.05, salle Jean Piat, 19h, gratuit Fournes-en-Weppes, 14.05, Salle Octave d'Hespel, 16h gratuit, larose.fr

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© Jean-Michel Jarillot

Penthésilé.e.s / Amazonomachie

(Marie Dilasser / Laëtitia Guédon)

Dans la mythologie grecque, Penthésilée est la reine des Amazones, ces guerriÚres libérées des hommes. Lors de la guerre de Troie, elle se bat contre Achille. Quand celui-ci la tue, leurs regards se croisent et il tombe amoureux d'elle, avant d'éclater en sanglots... Entre théùtre, danse, vidéo et chant, Laëtitia Guédon signe un spectacle polymorphe. Elle s'empare d'une histoire ancestrale pour écrire un manifeste à destination des générations futures, imaginant une réconciliation entre les genres.

Lille, 11 > 13.05, Théùtre du Nord, jeu : 19h ‱ ven : 20h ‱ sam : 18h 18 > 9€, theatredunord.fr

Henri VIII

(Camille Saint-Saëns

Alain Altinoglu & Olivier Py)

OpĂ©ra en quatre actes et six tableaux, Henri VIII n'est pas l'Ɠuvre la plus connue de Camille SaintSaĂ«ns. Pourtant, elle n'est pas avare de contrastes musicaux, entre passion et scandale. L’Ɠuvre raconte en effet le divorce entre Henry VIII et Catherine d’Aragon, Ă  l’origine de la sĂ©paration entre l’Église d’Angleterre et Rome. Le roi finira par rompre avec la papautĂ© pour crĂ©er l'anglicanisme ! De quoi un homme de pouvoir est-il capable pour servir ses intĂ©rĂȘts ? Telle est la question...

Bruxelles, 11 > 27.05, La Monnaie, 19h (sf dim : 15h), 175 > 10€, lamonnaiedemunt.be

Filleuls

(Lucien Fradin)

Qu'il mette en scĂšne sa grandmĂšre rebouteuse ou son coming out, Lucien Fradin ausculte le monde par le prisme de l'autofiction. Il observe cette fois la famille, en particulier celle qu'on s'est choisie, en dressant le portrait de ses "filleuls". Il y a lĂ  Marcel, 4 ans, qui est le fils d’une amie, puis Kelvyn, 14 ans, rencontrĂ© via une association et enfin Alex, 21 ans, croisĂ© parmi la communautĂ© queer. Au milieu d'un dĂ©cor "pop", le Lillois parle Ă  hauteur d'enfant de transmission et surtout d'amour.

Lille, 13.05, Le Grand Bleu, 19h, 13 > 5€ legrandbleu.com

PremiĂšre neige

(Guy de Maupassant & Christian Caro / Pier Porcheron)

Parue en 1883, PremiĂšre neige est une nouvelle de Guy de Maupassant, et n'a franchement rien de rĂ©jouissant. Le texte raconte l'histoire d'une jeune femme atteinte de tuberculose, qui prĂ©fĂšre mourir seule, loin de son mari qui ne l'a jamais aimĂ©e. Pourtant, Pier Porcheron et Marion Lubat parviennent Ă  en tirer une "piĂšce radiophonique Ă  regarder" et franchement hilarante. Entre théùtre d’objets, bruitages ou projections, ils donnent vie Ă  un ballet survoltĂ© !

BĂ©thune, 16 & 17.05, La ComĂ©die (Studio-théùtre), mar : 10h & 14h30 ‱ mer : 14h30 & 20h, 10 > 6€

comediedebethune.org

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© Pauline Le Goff

Cendrillon (Joël Pommerat)

AprĂšs Pinocchio et Le Petit chaperon rouge, JoĂ«l Pommerat dĂ©poussiĂšre un autre classique. PrĂ©sentĂ©e en 2011, cette relecture s’éloigne de Disney pour se rapprocher de l’apprĂȘtĂ© du rĂ©cit original, tout en le modernisant. Ici, l’hĂ©roĂŻne n’est pas une princesse mais une petite fille. Pas de pantoufles de verre, mais un corset pour se tenir droite, tandis que ses demi-sƓurs sont accros Ă  leur portable. Surtout, notre hĂ©roĂŻne est en proie Ă  des thĂšmes adultes, comme le deuil
 Un conte joliment dĂ©fait.

Dunkerque, 24 > 26.05

Le Bateau Feu, mer & jeu : 19h ‱ ven : 20h, 9€, lebateaufeu.com

Tous les marins sont des chanteurs

(François Morel, Gérard Mordillat & Antoine Sahler)

François Morel a plus d'une corde Ă  son arc, et plus d'un tour dans son sac. L’ancien Deschiens revĂȘt ici son costume favori : celui de chansonnier. Dans Tous les marins sont des chanteurs, il rend hommage au poĂšte breton Yves-Marie Le Guilvinec, navigateur disparu en mer en 1900. AccompagnĂ© de son "crew" de musiciens et d’un confĂ©rencier plus ou moins avisĂ©, le fabuliste rĂ©veille des rĂ©cits d’amitiĂ©, d’amour, d’ivresse et de vents contraires. Ou comment prendre le large et de la hauteur.

Hazebrouck, 25.05, Centre AndrĂ© Malraux 20h, 35€, centreandremalraux.com

Car / Men

(Philippe Lafeuille / Cie Chicos Mambo)

Elle nous avait ensorcelĂ©s avec Tutu. La compagnie Chicos Mambo remet le couvert avec une version dĂ©capante de Carmen, l'opĂ©ra le plus jouĂ© au monde... mais rarement comme ça ! Sur scĂšne un chanteur et huit danseurs se jouent avec fantaisie du masculin et du fĂ©minin, dans une ode Ă  la libertĂ©. VĂȘtus de tenues extravagantes (robes Ă  pois, tutus...), ils mixent théùtre, danse, musique, clowneries et invitent le public Ă  chanter Ă  l’unisson, faisant de l'Ɠuvre de Bizet une grande fĂȘte populaire.

BĂ©thune, 26.05, Théùtre municipal, 20h 34 > 17€, theatre-bethune.fr

Les Forteresses (Gurshad Shaheman)

MarquĂ© par son dĂ©part de l’Iran, Gurshad Shaheman dĂ©veloppe un singulier rĂ©cit : le sien, celui de l’exil. Figure du théùtre de l’intime, il donne cette fois la parole Ă  trois femmes, soit sa mĂšre et ses tantes, prises entre la rĂ©volution de 1979, l’islamisation de leur pays et la guerre contre l’Irak. Sur fond de musique Ă©lectroacoustique et de conversations persanes, entre Lille, Francfort et TĂ©hĂ©ran, ces trois monologues entremĂȘlent la petite et la grande histoire. La nĂŽtre, finalement.

Lille, 30.05 > 01.06, Théùtre du Nord, mar & mer : 20h ‱ jeu : 19h, 18 > 9€, theatredunord.fr

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© Cici Olsson

Les Belles Sorties

⟶ Samedi 13 - 19 h

Chéreng

Vrai/Faux (rayez la mention inutile)

Proposé par la rose des vents

⟶ Dimanche 14 - 16 h

Hallennes-lez-Haubourdin

Fantaisies Musicales

ProposĂ© par l’Orchestre National de Lille

⟶ Dimanche 14 - 16 h

Fournes-en-Weppes

Vrai/Faux (rayez la mention inutile)

MAI

⟶ Jeudi 11 - 20 h

Prémesques

Fantaisies Musicales

ProposĂ© par l’Orchestre National de Lille

⟶ Vendredi 12 - 20 h

AnnƓullin

Fantaisies Musicales

ProposĂ© par l’Orchestre National de Lille

⟶ Vendredi 12 - 20 h

Allennes-les-Marais

Vrai/Faux (rayez la mention inutile)

Proposé par la rose des vents

⟶ Vendredi 12 - 20 h 30

Le Maisnil

London - New York !

ProposĂ© par l’OpĂ©ra de Lille

Proposé par la rose des vents

⟶ Lundi 15 - 20 h

Wambrechies

Fantaisies Musicales

ProposĂ© par l’Orchestre National de Lille

⟶ Mercredi 17 - 20 h

Péronne-en-Mélantois

Fantaisies Musicales

ProposĂ© par l’Orchestre National de Lille

⟶ Samedi 20 - 16 h

Wervicq-Sud

4MÂČ

Proposé par le Ballet du Nord, CCN & Vous !

⟶ Dimanche 21 h - 16 h

Gruson 4MÂČ

Proposé par le Ballet du Nord, CCN & Vous !

73 spectacles prùs de chez vous à moins de 5 € Avec la MEL, la culture est accessible à tous !
Retrouvez le programme complet

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Articles inside

Penthésilé.e.s / Amazonomachie

3min
pages 127-128

DOUBLE MURDER

3min
pages 122-126

LES TOILES DANS LA VILLE

2min
pages 118-121

FABRICE ÉBOUÉ

4min
pages 113-116

LE VAISSEAU FANTÔME

2min
pages 109-110

DENIS PODALYDÈS La Farce tranquille

3min
pages 104-108

FAUSSES NOUVELLES

1min
pages 101-103

ANIMALIA

5min
pages 96, 98-101

Isamu Noguchi Isamu Noguchi

1min
pages 93-95

ANGEL VERGARA

1min
page 92

MEHDI-GEORGES LAHLOU & CANDICE BREITZ Corps Ă  corps

1min
pages 89-90

INSTITUT POUR LA PHOTOGRAPHIE

1min
pages 83-86, 88

BIENNALE INTERNATIONALE D’ART MURAL Peinture fraüche

2min
pages 77-82

DISCO BOY

3min
pages 72-76

ARTJACKING !

5min
pages 64-71

MINUIT AVANT LA NUIT

4min
pages 61-63

LES PARADIS ARTIFICIELS French connection

2min
pages 58-60

ANDY SHAUF À fleur de pop

1min
page 56

CORE FESTIVAL RelÚve assurée

2min
pages 54-55

ASCENDANT VIERGE

1min
pages 52-53

LAEL NEALE

1min
pages 50-51

DEPECHE MODE

1min
page 49

ROGER WATERS

1min
pages 46-48

ERLEND ØYE & LA COMITIVA Globe-trotteur

1min
pages 44-45

PAUL WELLER

1min
page 43

FATOUMATA DIAWARA Le sens du partage

5min
pages 37-42

BENJAMIN LACOMBE

3min
pages 24-36

BENG BENG THEORY

2min
pages 19-23

PHILIPPE LOMBARD

4min
pages 13-18

LA CONSTELLATION IMAGINAIRE

2min
pages 9-12

La Constellation Imaginaire #9

7min
pages 63-66

LES TOILES DANS LA VILLE Numéros spéciaux

3min
pages 60-62

FABRICE ÉBOUÉ

4min
pages 57-59

LE VAISSEAU FANTÔME

2min
pages 55-56

DENIS PODALYDÈS

3min
pages 53-54

FAUSSES NOUVELLES VRAIE(S) BATAILLE(S)

1min
pages 51-52

ANGEL VERGARA LaMïŁż LaMïŁż

7min
pages 47-51

Angel Vergara Dans l’instant

1min
page 46

MEHDI-GEORGES LAHLOU & CANDICE BREITZ

1min
pages 45-46

INSTITUT POUR LA PHOTOGRAPHIE

1min
pages 42-44

BIENNALE INTERNATIONALE

2min
pages 39-41

DISCO BOY

3min
pages 37-38

ARTJACKING !

5min
pages 33-36

CINÉ-CONCERT : NOSFERATU

5min
pages 31-32

ANDY SHAUF

3min
pages 29-31

CORE FESTIVAL

2min
page 28

ASCENDANT VIERGE

1min
page 27

DEPECHE MODE

3min
pages 25-26

QUOI DE NEUF ?

1min
page 24

ERLEND ØYE & LA COMITIVA

1min
page 23

PAUL WELLER

1min
page 22

FATOUMATA DIAWARA

5min
pages 19-21

BENJAMIN LACOMBE

3min
pages 13-18

BENG BENG THEORY

2min
pages 10-12

PHILIPPE LOMBARD

4min
pages 7-9
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