les Reveries 20

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Justin(e)

- Treillières über alles

Crossing The Rubicon

- Definitely

deaf

Burning Heads - Hear This Billy Gaz Station - Inferno attack ! Chuck Ragan - Covering Ground Wank for Peace - what will remain Favez — en garde !

Playlist

85taLIFE—49taSOEUR

Julien Fus eau 213 bis route d ’Andard

49800 Tréla zé 06 66 52 69 64

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Vinz U nd Gueril ergraph pou la Ass r la c o, Kick ouv, Opposi i ng Rec te Pro o d r , ds, Red Ch Chanma or x Olivie ds, Abir & M , Oni r P ok Begaud ortnoi, Till a Inc, , Fran eau, P çoi atr Fred A lera, P ick Foulhou s yr x, Parano ia, Mat omane Recor ds, ure po pidité ur sa à rend rare un articl e.

ions t a t u l a S Remerc

iement

http://lesreveriespunkrock.blogspot.com Tirage papier : 100 exemplaires

Couverture : Undergraph http://www.undergraph.fr/

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Toutes les interviews ont été réalisées par Julos News

Numéro 20 - Printemps 2012


Sommaire Première page qui change de d’habitude ……………………………………………………………... Celle qui sert d’édito……………………………………………………………………………. Faux courrier des vrais lecteurs (uniquement sur la version papier)……………… Justin(e), le groupe punkrock de Nantes qui s’y connait en foot………………………………………….. Danko Jones, le groupe le plus rock’n’roll du Canada ………………………………………………... Maladroit, le groupe de Paris avec des pochettes qui font peur aux enfants……………………………… Billy The Kill a-t-il bon goût ? A vous de voir !......................................................... Dead End, le groupe d’Alsace dont on parle jamais alors que c’est du bon…………………………………. Madjive, le jeune groupe qui monte qui monte …………………………………………………………….. Patrick Foulhoux, le taulier de la scène indé………………………………………………………. François Bégaudeau, le chanteur des Zabriskie Point aujourd’hui recyclé…………... La légende d’Orval, la bière pas le chien de Porche…………………………………... Chroniques Albums…………………………………………………………………………….. Chroniques EP……………………………………………………………………………………….. Chroniques Comics ………………………………………………………………………… Chroniques Livres………………………………………………………………………………. Chroniques séries…………………………………………………………………………………... Dernière Page pour compléter votre collection de PEZ en prenant la série limitée Fontenay Crew…..

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Déjà trois albums pour Justin(e) qui vient juste de sortir Treillières Uber Alles dont la lourde tâche est de faire suite à l’excellent Accident n°7. D’accès pas forcément évident dans un premier temps (pochette pas terrible, moins de titres « phares »), ce nouvel opus se veut finalement, après quelques écoutes, accrocheur, entraînant et captivant. Parfaitement dans la continuité du précédent au final. La belle Justin(e) continue son bonhomme de chemin en montant les marches quatre à quatre. Pour notre plus grand plaisir.

La pochette de Treillières über alles est un hommage aux albums paninis, au foot de campagne mais aussi à un titre des Dead Kennedys c'est bien ça ? Fab : T'as tout compris ! Par album panini, on veut faire écho de cette époque, un peu de nostalgie et d'hommage à nos tendres grands frères. Alex : c’était également l’occasion de pondre une pochette bien dégueulasse, comme on les aime ! Vous avez retrouvé tous vos anciens copains du foot pour qu'ils puissent apparaitre sur la pochette ? Fab : C'est une photo d'époque (89!) On connaît la plupart des gosses, mais on s'est pas fait chier à demander une autorisation. L'album est même pas distribué, y' a que 1500 copies pour l'instant, on devrait pas avoir de problèmes. Alex : C’est l’équipe de nos grands frères à Olivier et moi. Ils jouaient super bien, collectif et tout. Ils ont fait un très beau parcours en Gambardella une fois arrivé en moins de 17 ans. Ce sont ces mêmes joueurs qui, devenus de jeunes adultes, ont largement participé à faire monté l’équipe première de Treillières en promotion d’honneur sous la direction de Carlos Roig et gagné plusieurs fois le tournoi de foot en salle de Treillières. Ils étaient le « Club boy d’Augias ». Grande époque. Fikce: j'ai jamais eu de copains de foot, je faisais du rink-hockey au NARH. J'ai arrête en Cadet 1, suite à des luxations d'épaules réalisées en skateboard.


Je vous ai vu sur la dernière date du Super Tour à Angers, ce fut un très bon concert où l'on a pu découvrir une grosse amitié et une super ambiance entre les 3 groupes. Comment s'est donc déroulée cette tournée ? Y a t'il d'autres projets communs de prévus ? Fab:La tournée était très agréable, c'est à chaque fois différent (par rapport à diego pallavas, dolores riposte ou Black sheep avec qui on a déjà tourné). La y'avait différents types de punk rock, différentes générations niveau échange humain c'était super touchant, entre les kids de W4P et les gars un peu plus vieux de Santa. Je suis tombé amoureux de tous ces gars. On a un projet en cour avec Santa Cruz, ça va pas tarder à tomber. Alex : j’ai une photo des Santa Cruz chez moi devant laquelle je me prosterne tous les soirs avant d’aller me coucher. Guillaume, Erwan et Etienne le père, le fils et le saint esprit. Ils ont compris beaucoup de choses. Fikce: C'était vraiment agréable de tourner à trois groupes pendant 10 jours, ça permet d'apprendre à connaître tout ce petit monde mieux qu'on n'aurait jamais pu. Ça fait un peu colonie de vacances, avec des concerts tous les soirs. Et puis le fait que les membres des groupes viennent jouer pendant les concerts des autres était cool, chanter Steppin Stone et Heart Attack Man avec Santa Cruz, c'était fun.

Cet album a été réalisé en autoprod et est distribué par Guerilla asso, Can I Say et des ciseaux et une Photocopieuse. Je ne suis pas trop au courant de ce qui est arrivé à Crash Disques, le label s'est arrêté ? Fab : Crash Disques ne s'est pas arrêté, mais vu leur visibilité et leurs initiatives niveau promotion, au niveau des ventes, ça va pas changer grand chose pour nous. On vendait presque rien dans les bacs. Ce coup ci l'avantage, c'est qu'on récupère réellement tout ce qu'on a investi dans la production, c'est vraiment génial pour nous. Crash Disques nous a bien aidé, mais maintenant c'est mieux pour nous comme ça. On a tout produit nous même, le pressage et le studio, Till a juste acheté 400 copies (sur 1500) à prix coûtant, et a financé le pressage vinyle avec Guillaume de Can i Say ?. Les Wank on manufacturé le CD bonus. Alex : J’ai une photo du Label Crash Disques chez moi devant laquelle je me prosterne tous les matins avant d’aller travailler. Marsu c’est un peu Boudha, Il est sage et possède un savoir immense en histoire-géographie. Des ciseaux et une photocopieuse est un label monté par les Wank 4 Peace je crois, il rend aussi hommage à l'un de vos titres, c'est ça non ? Fab :C'est bien ça, ça collait parfaitement à leur mode de fonctionnement, à savoir découpage de carton et imprimerie en sérigraphie.

Du pareil au même (2005)

Accident n°7 (2008)

Treillières Uber Alles (2011)


Dans accident n°7, un des thèmes récurrent est le foot (JC Suaudeau, Waddle, Vairelles...) sur ce Treillières über Alles la pochette annonce la couleur, par contre pas vraiment d'allusion au ballon dans les chanson hormis Tosquelles (1912-1994), le mondial 2010 ne vous a pas inspiré ? Fab : j'imagine qu'Alex ne veut pas faire 2 fois la même chose Alex : Pendant le Mondial 2010, je suis tombé amoureux de Julie. On a regardé la finale ensemble, très intéressé par la stratégie de démolition Hollandaise. C’est précisément cette finale qui nous a donné envie de faire un enfant. Les textes de ce nouvel album sont beaux, bien écrits mais parfois obscures. Alex ne déconne plus du tout !! L'inspiration lui vient de livres, de documentaires ? Fab:C'est comme ça qu'Alex fonctionne, il lit des bouquins qui l'interpelle et en fait des textes. Ce coup ci il a tenté d'être plus direct, plus frontal, je trouve ça cool. Alex : Et ta sœur, elle est obscure ta sœur ? Depuis notre interview suite à Accident n°7, vous avez changé de batteur, pour quelles raisons au départ et quel est l'apport de Fikce ? Fab : Djé a eu son compte, mais il reste très proche de nous. Je crois qu'il ne comprenait pas trop cette approche anti-succès, ou du moins ce manque d'initiative pour se mettre en avant, et aussi, comme tout le monde, il s'est demandé quoi faire de sa vie, il est parti 1 an en Angleterre, et avait eu sa dose d'alcool et de déconne. Djé reste un de de mes meilleurs potes. Fx apporte sont regard non biaisé par la musique punkrock puisqu'il n'en écoutait pas, il apporte aussi en tournée un peu de sagesse puisqu’il ne boit pas. Sa mémoire et son implication dans la composition sont aussi nickel.

Split avec Diego Pallavas (2010)

Split avec Guerilla Poubelle et Dolores Riposte (2007)

Alex : oué

Split avec Jetsex (2007)


Vous avez désormais une section rythmique détonante, des morceaux, comme "Porcelaine" par exemple, sont très forts techniquement. Je trouve que le groupe a énormément progressé depuis ses débuts dans tous les domaines d'ailleurs (musique et texte). Votre avis ? Fab : Ça fait plaisir. On a commencé y'a 10 ans, et j'imagine que notre bagage technique grossi avec le temps. J’espère que ce n'est pas au détriment de l’efficacité et de la musicalité. Avec un morceau comme Tosquelles, j'ai enfin le bonheur d'avoir ma vrai copie de NOFX dans Justin(e). Fikce: pour avoir intégré Justin(e) en cours de route, je suis assez d'accord avec toi sur la progression technique, mais je suis très content aussi que ça ne soit jamais devenu une fin en soi ni une démonstration, j'ai toujours aimé l’efficacité mélodique du groupe et sa simplicité apparente. Concernant les textes, je trouve qu'Alex teste des choses et ne se contente pas d'utiliser les mêmes recettes, c'est parfois étonnant, mais souvent très percutant. Alex : oué Dans le premier titre Treillières über alles, vous dîtes que vous êtes 2 sur 4 à vivre à coté de Nantes, j'ai cru comprendre que les deux autres étaient sur Paris. Cela doit être compliqué pour les répètes... Fab : C'est très difficile à vivre pour moi, mais je crois qu'on s'en est bien tiré. Mais on a du s’arrêter de jouer 1 an pour pouvoir faire les répète nécessaires, chez moi, 3 rue de Dons. Je me dis qu'on pourrait être mille fois meilleurs si on répétait toutes les semaines, que les concerts seraient mille fois plus impressionnants. Mais peut être que ça dénaturerait Justin(e), la grande branleuse. Fikce: ça me chagrine un peu aussi, surtout que je jouais beaucoup de batterie avant de partir à Paris et que désormais je suis presque contraint à ne pouvoir en jouer qu'en concert avec Justin(e). C'est très frustrant effectivement de ne pas pouvoir répéter quand on veut, de devoir s'organiser en planifiant les répètes presque un an à l'avance comme ce que l'on a du faire pour la composition de TÜA, mais bon... Alex : oué


Franciser les titres de Santa Cruz sur vos vinyles est original, est-ce une chose qui va perdurer ou allez vous attaquer un autre groupe de potes ? Fab:On l'a aussi fait pour Myciaa. Mais oui ça va perdurer. C'est notre plaisir, à faire ou en concert, c'est vraiment génial. Alex : oué Vous êtes liés avec les Guerilla Poubelle (labels, styles...) cependant je suis surpris que vous n'ayez jamais fait de featurings ensemble ou de splits. Il y a une raison ? Fab:Alex à écrit pour Till et chanté avec lui le morceaux « Dans la Diagonale » sur leur 2éme album et on a fait le split avec Guerilla/Dolores hommage aux Zabriskie Point. Tu n'as pas bien fait tes devoirs ;) Alex : oué Il y a cette histoire de chansons croisées "l'équipe C" et "l'équipe Z", un battle musical punkrock sur le foot c'est envisageable ? Fab : Mr Pierre, notre booker belge me l'a proposé, on va voir si on a le temps ! Alex : oué

Par Julos News décembre 2011


Le 17 décembre Danko Jones était annoncé au Chabada à Angers. Le moment rêvé pour les Rêveries de venir interviewer l’un des trios rock’n’roll les plus excitants de cette dernière décennie. Mais les canadiens sont difficiles à attraper et les réseaux ne sont plus ce qu’il étaient, donc à défaut d’une belle interview où l’on aurait pu apprendre pourquoi le groupe se retrouve sur une toute petite structure suédoise, comment Danko s’est il retrouvé à jouer de la guitare avec Motorhead ou comment il a fait pour avoir une langue aussi longue… on se contentera d’un petit portrait rapide et imprécis !


Danko Jones est, tout d’abord, le nom du chanteur et guitariste du groupe canadien. Formé en 1996 le trio ne voulait, dans un premier temps, pas réaliser d’album et préférait assurer les premières parties et se faire une renommée de groupe scénique. Ainsi ils ont pu ouvrir pour des groupes comme les New Bomb Turks, Nashville Pussy, Chrome Cranks ou Blonde Redhead. Deux ans plus tard, le groupe se décide à enregistrer un EP 6 titres et ce ne sera qu’en 2001 que Bad Taste, petit label suédois connu pour ses relations avec les Satanic Surfers, qui ne possède dans son catalogue que des groupes injustement méconnus (Intensity, Weakerthans, Within Reach, All Systems Go!...), propose de regrouper les titres sur une première compilation nommée I’m Alive and On Fire. Suivra un premier album rock’n’roll teinté de blues (Born A lion) puis les deux excellents We sweat Blood et Sleep Is The Enemy où l’on découvre que Danko Jones est un putain de rockeur bien porté sur les gonzesses. Plus il prend de la bouteille et plus il devient salace : Extrait de « Cadillac » sortie en 96 : « I got a white cadillac… I keep the back seat for lovin’ » Extrait de « I think bad thoughts » en 2010: « I can screw your girl in the back of my cadillac »

Danko en 5 chansons Forget My Name Sticky Situation Dance First Date I think bad thoughts


Certaines chansons sont construites pour être jouées sur scène, « Lovercall » en est un parfait exemple. Danko Jones est aussi une grande gueule ça s’entend en concert entre les morceaux et aussi sur un son autre projet de spoken word. Quelques artistes s’y sont déjà attaqués (Henry Rollins, Jello Biaffra…) et c’est un exercice spécial. Mais Danko sait nous surprendre comme notamment en étant la première partie des Guns’n’roses sur leur tournée du Chinese Democraty. On se souvient aussi du canadien jouant de la guitare et chantant avec Motörhead, groupe dont il est fan depuis sa plus tendre enfance. Danko Jones est un personnage à part, son groupe porte son nom, mais il refuse à parler de projet solo. Il est le seul à tenir le micro, pas de chœurs, ce qui pourtant pourrait être appréciable. Sa dernière production en date est un EP uniquement sorti en version numérique : Mouth To Mouth

John Calabrese, bassiste, Dédé Manoukian Style


Sugar Chocolate (7") (1998) Danko Jones (EP) (1998)

I'm Alive and On Fire (2001 Bad Taste Records) Compilation regroupant tous les précédents EPs

Born a Lion (2002— Bad Taste Records)

We Sweat Blood (2003—Bad Taste Records)

My Love is Bold (EP) (1999)

Never Too Loud (2008—Bad Taste Records)

Mouth to Mouth (2011) EP uniquement numérique

L’album pop, spécialement dédicacé à Rod l’émocoreux

B-Sides (2009—Bad Taste Records) Compile de faces B, morceaux inédits uniquement en Europe

Having Fun on Stage with Danko Jones 7 (2009) (Yeah Right! Records)

This Danko Jones (2009)

Très bon album.

Compile des meilleurs morceaux, sortie uniquement au canada

Sleep Is the Enemy (2006—Bad Taste Records)

Below the Belt (2010—Bad Taste Records)

Excellent album gavé de tubes

Dernier album en date.

split with Gluecifer & Peter Pan Speedrock) (2003) (Drunken Maria / Suburban)


Comment vous est venue l'idée de jouer ensemble ? Oliv : On se connait depuis quelques temps avec Till et au détour d'une conversation, on s'est dit pourquoi pas essayer de répéter ensemble pour le fun histoire de voir ce que cela donne. C'était en décembre 2009. On s'était rendu compte que l'on partageait un amour du "spooning" pop punk en commun grâce à Banner Pilot, Teenage Bottle Rocket, Copyrights, Dear Landlord, Dead To Me, et plein d'autres. ET comme il n'y avait pas la place d'incorporer ces envies à 3 accords plein de oh oh oh et ah ah ah à nos autres groupes, l'existence de Maladroit s'est justifiée à elle même. Puis il y avait aussi cette envie de jouer avec d'autres copains. Maladroit au début était Jimmy Jetsex à la basse et Fikce de Justine à la batterie. Fikce désormais dans Poésie Zéro a été remplacé par Cham premier batteur de Guerilla Poubelle. Jimmy est toujours là mais son boulot ne lui permet pas pour l'instant de faire les tournées. Du coup, on a des remplaçants de luxe comme Victor Hogwash/M Sixteen et Mad Fab Mon Autre Groupe/Poesie Zero.

Comment passe t'on des répetes au EP puis à l'album et à la tournée ? Oliv : Sans réflexion. naturellement. On n'est jamais parti dans l'optique de faire des reprises. Ca c'est bon pour les fêtes de la merguez et le téléthon. Du coup, au bout de 3 répét, on avait déjà une dizaine d'idées de morceaux en stock. On a continué à en écrire et progressivement, on a commencé avoir un set. L'étape suivante cela a bien sûr été les concerts. Or rien de mieux comme carte de visite qu'un EP 45T. Till : Puis, comme je sortais l'album de The Sainte Catherines avec mon label Guerilla Asso et qu'on les faisait venir en tournée en France, j'ai collé Maladroit sur le coup. Ca nous a semblé être une parfaite occasion pour sortir l'album ! Tout est allé assez vite. En un an on se retrouve avec un 45 tours, un album et deux belles tournées, mais c'est pas comme si on en était à notre première expérience de groupe ! et puis comme on se prend pas trop la tête, ça va vite. Oliv : Rien n'est trop réfléchi avec Maladroit. On fonce sans rétroviseur, sans GPS. C'est ce qui est fun avec ce groupe .


Ce nom est simplissime mais terriblement accrochant, il y a une anecdote derrière ? Oliv : Pas vraiment. C'est toujours délicat un nom de groupe. Une fois que tu l'as trouvé, tu dois vivre avec. Du coup, faut savoir l'assumer. On a fait plusieurs listes de noms et celui de Maladroit est celui qui nous bottait le plus. Il fonctionne à la fois en français et en anglais (vu que l'on chante dans les deux langues c'est pas mal), et au final correspond à notre fonctionnement. Pour l'anecdote, on a failli s'appeler Moustache quelque chose. Hot Water Moustache, Spaghetti Moustache… On l'a échappé belle ! Till : oui, Maladroit ça nous va bien, ça illustre bien l'urgence et la spontanéité de ce groupe, notre musique est toujours un peu approximative et les paroles parlent beaucoup de notre inaptitude sociale, on est maladroit avec les filles, le monde du travail, la scene punk...

La pochette de Jerk Alert ça vient d'où d'une référence au allstar band Them Crooked Vulture ? Till : haha non, je ne connais même pas ce groupe ! Oliv : non, je n'y avais jamais pensé ! Mais non, il n'y a aucune référence à Them Crooked Vultures. le titre du disque "Jerk Alert" signifie attention voici les connards. C'est une référence aux Goonies, un film dont Till et moi sont de grands fans. La photo est celle de Theo Gosselan, un pote du havre. On avait déjà emprunté une de ses images pour le 45T et on trouvait que c'était bien de faire de même pour le disque. Cette photo dégage une sorte d'ambiance à la Harmony Korine que j'aime bien. Je vous conseille d'aller voir les photos de Theo. Elles sont superbes et dégagent vraiment un truc à part. Till : Il y a un coté complètement maladroit dans cette photo comme dans celle du 45T, ça me fait penser aux kids dans le film de Larry Clark ou effectivement dans "Gummo" de Harmony Korine, ce coté paumé, asocial, fragile et sombre. Mais aussi un peu bouffon et puéril, comme nos chansons.

Comment se fait la répartition du chant ? Oliv : A la roulette russe. Celui qui ne finit pas son burger doit chanter.

Comment s'est passé l'enregistrement, à l'arrache ou bien préparé ? Oliv : un peu à l'arrach. Deux jours et demi de prises pour les instruments et deux aprem pour les chants. On tenait à un résultat brut, naturel. Till : On a fait ça chez un pote et chez mon père, relax avec un budget minus, et on a improvisé pas mal de truc sur le moment.. les fins de certains morceaux, quelques solos de guitare.. c'était fun et finalement on est assez content du résultat !

On ressent plein de références et surtout une grosse culture américaine epitaph/fat de la grosse (et bonne) période, c'est votre référence commune ? Oliv : On est incontestablement influencé par un paquet de groupes américains. Mais pas Epitaph. Cela fait longtemps que perso je n'écoute plus rien d'Epitaph (à quelques exceptions près comme Off With Their Heads et Frank Turner). Et ce n’a jamais été une influence pour moi (sauf quand les Burning Heads y étaient). On est par contre plus sensibles à certains groupes Fat Wreck comme Teenage Bottlerocket, Banner Pilot, Teen Idols, Dead To Me et Screeching Weasel ! Till : Comme on joue dans plein de groupe à coté, Maladroit est un peu un exercice de style, on s'est posé les bases nous même au debut du groupe, on voulait faire un truc pop punk à l'ancienne, on voulait que ça ressemble à tel ou tel groupe. En terme de labels, les influences iraient plutôt lorgner du coté de It's Alive, Red Scare, Look Out ou les trucs pop qu'il y a chez No Idea..

1er EP 3 titres

1er album : jerk alert !

Split acoustique avec les Sainte Catherines


Comment voyez vous l'avenir du groupe ? Oliv: Aucune idée. On verra bien. Ce groupe, c'est un peu au jour le jour. Je ne sais pas ce que nous réserve l'avenir. On revient juste d'une tournée de 2 semaines CANADA/ Etats Unis avec Dear Landlord et on envisage une dizaine de jours en Europe d'ici la fin 2011. Après, tout dépendra de nos emplois du temps. Till : on vient tout juste de sortir notre 1er album, on est un jeune groupe encore, on ne se pose pas trop de question. mais c'est clair qu'on est pas dans une optique de groupe "éphémère", on compte bien tourner un max et écrire d'autres chansons !

Comment ça se passe de jouer avec d'autres musiciens que les habituels, y a t'il des habitudes à prendre ou à perdre ? Oliv : Il y a forcément une période d'adaptation. Un peu comme quand tu démarres une nouvelle relation amoureuse. Mais c'est rafraîchissant. Till : non il n'ya pas trop de difficulté, on fait tous de la musique depuis longtemps et on a déjà tous fait beaucoup de différents groupes. Le plus difficile reste de s'accorder sur les emplois du temps.

Entre tous vos groupe vous arrivez à vous en sortir ? Et comment décidez vous si une chanson qui vous vient à l'esprit sera pour tel ou tel groupe ? Till : c'est assez naturel, on fonctionne beaucoup par période. Oliv : Musicalement, aucun de nos groupes ne se ressemblent. Guerilla Poubelle, Jetsex et Dead Pop Club n'ont pas grand chose à voir à part qu'il y a des guitares. La question ne se pose pas trop. Même si on peut parfois entendre des similitudes avec nos autres groupes. Mais je pense que cela vient surtout de nos chants à Till et à moi.

Si on résume Maladroit en quelques mots ce seraient ? Oliv : du punk-rock de filles pour les mecs.. Till : à moins que ce ne soit l'inverse !

Interview par J.News en mai 2011

Till et Olivier lors de la passage à l'émission Joining The Circus


Ancien bassiste de Second Rate, membre actif du groupe ponctuel Sleech, maître à jouer des Billy Gaz Station et leader (outch) de son projet solo de Billy The Kill. Le guitariste de Jarnac est un personnage essentiel de notre scène punkrock. Après l’avoir interviewé dans le numéro précédent, il est temps désormais d’en connaître plus sur ses goûts.

Ton album préféré ? Nirvana: "Nevermind". Non, j'déconne! Bon, c'est fluctuant mon amour pour un album. J'aime ceux assez sombres de groupes qui ne le sont pas forcément du genre le "Brain Drain" des Ramones. Une compil de vieux blues où je puisse improviser dessus constitue une sorte d'album culte pour moi. Le "Pink Moon" de Nick Drake représente un album assez pur dans ce monde souillé. Euh..putain c'est dur...Repasses plus tard!

Ton groupe culte ? Je crois que j'en pince pour THIN LIZZY. Et plus particulièrement son leader Phyl Lynnot et son guitariste Gary Moore. Ce mélange agressif de blues, soul et évidemment de Rock Heavy, rarement ça me déçoit. Ça m'apporte tout ce que j'aime en une seule fois. Donc culte dans ce sens où ça peut sauver une session d'écoute un peu monotone. Rien a voir mais je me le dis a chaque fois que j'écoute les MANIC STREET PREACHERS que c'est un de mes groupes cultes. Idem, pour le mélange des genres glam, hard, power pop, dandysme, etc...Ca prend des risques et ça brise les schémas comme le dirait un bon pote. Brisure de schémas plutôt que brisure de bollocks!


Ton livre préféré ? Cliché but "L'Attrappe-Coeurs" de Salinger. Mon père ou mes sœurs me l'on mis dans les mains peu avant l'adolescence. L'histoire d'un ptit gars qui se retrouve pas dans son monde, qui cherche sa place tout en étant séduit et séduisant le monde des adultes. Longtemps que je ne l'ai pas relu. J'ai pris de bonnes claques avec d'autres (les Bukowsky, Fante, Hornby, Simenon j'aime vachement, etc, ...). J'adore aussi les autobiographies mais n'en fait jamais un statut culte. Mon livre culte ? L'autobio de Marylin Manson! Tu vois c'est un peu craignos car ce n'est pas de la littérature.

Ton film culte ? PHANTOM OF THE PARADISE (Brian De Palma/1974 Une relecture du fantôme de l'opéra version 70's glamifiante. L'histoire d'une désincarnation de l'artiste, d'une âme au diable, de rouages du bizness musical, bref tout musiciens, directeurs de labels se doit de voir ce film qui propose une réflexion sur ce que l'on fait, sur les choix que nous devons faire un moment ou un autre dans la musique, de ce qui nous appartient ou pas. Je suis assez époustouflé par Orange Mécanique. I'm so cliché, je sais !

Tu lis quoi comme revues ? J'achète un peu de tout dans le peu qui est proposé en kiosque. De Rock'n'Folk que j'aime pour leurs rubriques oldies et leurs connaissances en Blues, Roots folk et un rédactionnel parfois pas mal malgré ce qu'on en dit. Par contre je déteste quand ils font du jeunisme à tout crin pour ressembler au NME et leur vision de ce qu'est le rock en France, nous sommes d'accord à Noise magazine pour je ne sais pas trop quoi en fait, si, les interviews sont bien menées et il y a des mecs parfois très intéressant qui y répondent mais le sommaire ne m'est pas du tout attractif, c'est vraiment quand j'ai envie de lire un truc en fumant un paquet de clopes. Des conneries type Fluide Glacial aussi but sometimes en gare ou le dimanche. J'aime bien le format revue/magazine, attractif à l’œil, lisible, etc. En presse indé, je suis fan et admiratif des Like Sunday de Nasty Samy, ça sort toujours des tripes, ça soulage le lecteur, et c'est bon d'avoir un type qui écrit ce que d'autres pensent tout bas et il est souvent d'une logique implacable par son argumentaire de féroce. Tu vas te foutre de moi mais j'adore la presse féminine type Biba, 20 ans, c'est fun, léger, et je fais en même temps

Ta série préférée? Je kiffais Alf quand j'étais môme, j'étais moi même un ptit extra-terrestre au sein de la maison, j'ai subi un handicap d'une hanche qui m'a laissé temporairement en fauteuil roulant plusieurs mois. Plus récemment j'ai bouffé quelques séries HBO, mais dans 3 ans je ne m'en souviendrais plus. Alors va pour copain Alf!


Ton acteur préféré ? Wow, j'adore Eastwood, Sean Penn (le mec qui n'a vu qu'un film t'sais!), Benoit Magimel pour un Français qui fait souvent de bons choix dans ce qu'il tourne.

Ton alcool préféré ? Ton actrice préférée ? Liv Tyler car elle et moi avons entretenu une relation secrète.

Ton sportif ou équipe préférée ? The Police. Ta guitare de rêve c’est quoi ? Alors réellement je ne suis pas un fétichiste du matériel. Je suis admirateur de belles guitares mais rarement j'ai envie de craquer mon compte en banque. Je suis assez pragmatique là dessus: je possède une très bonne folk de la marque Tchèque FURCH, pas énormément distribuée en France, j'aime! Elle n'est pas vernie, usée et façonnée par mon jeu, elle est la guitare de mes rêves, we can say yeah! Pour l'électrique c'est une simple Epiphone d'obédience Lespaulienne pas très extraordinaire a part quelques stickers apposés, je la trouve tout a fait pratique pour faire ce que j'ai a faire mais je commence a y trouver des limites. J'utilise souvent d'autres guitares plus luxueuses en studio.

J'ai pas mal tournoyé au vin rouge. Je n'aime ni la bière, ni les alcools strongs. Wine only, aahh c'est high fidelity! Mais là tu vois, les dieux de l'alcool ont dit stop mon petit canard, on reprend le cubi et on remonte au ciel, remplace nous par le Perrier et le thé de Noël. J'ai donc arrêté radicalement l'alcool, ça fera idiot de le dire, mais avec beaucoup de facilités. J'ai ressenti les bien faits de la sobriété tout de suite sur mon psychisme, c'était donc bien sûr! L'esprit beaucoup plus clair pour rester vigilant aussi bien en tournée, qu'a la ville ou en phase créative. Il m'arrive de reboire de temps en temps, ce qu'il ressemble le plus à l'eau, vin blanc, en extrême bonne compagnie, et dans environnement safe. Voilà, vigilance!

Le groupe le plus improbable que tu aimerais voir en concert ? God knows que j'en ai vu des groupes improbables! Alors je préfère rester dans la probabilité! Ah si, j'ai vu un groupe simili Ramones/ACDC avec un transsexuel au chant, physique à la Joey Ramone, très classe et comme je suis un ptit gars qui n'a jamais rien vu, oui improbable! Mais respects!

Le truc le plus inutile que tu possè-

Tout ce que j'appelle mes p'tits goodies: petits jouets cheapos, ma collection de distributeurs PEZ, ça met pas mal de couleur dans un appart mais c'est carrément inutile. Bon, je consomme ultra cheap, pas de vilaines figurines sous verre, hein! C'est plutôt vide grenier et Emmaus style!


Dead End n’est pas né de la dernière pluie, groupe alsacien qui sévit depuis de nombreuses années le groupe s’est fait connaître grâce à ses albums percutants et mélodiques sur le label Dialektik Records qui durant la même époque produisait aussi les Zabriskie Point, NRA ou d’autres très bons groupes comme Klunk ou Condkoï. Emmené par son leader Wattie (qui n’a pas joué dans Exploited) Dead End est revenu cette année pour nous servir un quatrième album dans la continuité des précédents. Le line up a souvent changé mais l’état d’esprit reste le même tant mieux car Dead End maîtrise à fond son style.

Comment est né Dead End au départ ? Après avoir fondé Obnoxious! en 1990 et sorti quelques vinyles, 4 ans plus tard, j'ai eu envie d'intégrer des chansons mélodiques au répertoire. Pour ne pas heurter les quelques fans du groupe musicalement « anarcho punk », j'ai préféré changer de nom. Vos influences à l'époque et maintenant ? C'est toujours une question difficile car les groupes que je peux citer ne reflèteront pas forcément la musique de Dead End. « Never mind the bollocks » de Sex Pistols est probablement le seul disque que j'écouterai à vie. J'ai été très influencé par la vague punk 77, en passant par la new wave 80 et la powerpop 90. J'aime le rock'n'roll façon Little Richard, le rockabilly à la Stray Cats, ACDC époque Bon Scott uniquement... Bref, tu vois, c'est compliqué. En fait, j'aime la musique techniquement simple, spontanée et énergique. Aujourd'hui, il y a beaucoup trop de fioritures en musique. Des intros qui durent des plombes, des chansons dont les refrains sont tirés en longueurs, de la démonstration technique partout, un son studio tellement irréprochable que les chansons sont déshumanisées : c'est l'ennui total… Comment avez-vous atterri sur Dialektik ? J'ai enregistré le titre « Lovesick » seul avec une boite à rythmes pour une compilation du label Combat Rock en 1996. Stéphane de Dialektik l'a entendu et m'a contacté pour me proposer de faire un 45t 4 titres dans un premier temps. Je lui ai dit que ca me branchait mais qu'il fallait alors que je trouve d'autres gars car il était plus raisonnable que je monte un vrai groupe. ;cÞ


J'avais lu dans un vieil article que vous aviez mal vécu l'arrivée de NRA sur le label après le départ des Zabriskie Point, c'était vrai, quelles étaient les raisons ? Cet article m'a valu les foudres de beaucoup de monde. Avec du recul, certains ont compris ce que j'ai voulu dire mais d'autres m'en veulent toujours. A cette époque, Dead End était « le coup de cœur du moment » de Stéphane et donc il nous chouchoutait plus que les autres groupes du label. Certains n'aimaient donc pas ça et encore moins que l'on râle même quand c'était justifié. L'arrivée de NRA a été le début de la fin de Dialektik que javais vu venir. Stéphane délaissait les groupes en s'investissant totalement dans NRA qui demandait un engagement important. Nous venions tout juste de sortir notre 2eme album et personne n'arrivait à le trouver. Il n'y avait pas la promo promise, et bien d'autres choses commençaient à merder... Bah, c'est du passé tout ça mais j'ai toujours était attristé de savoir que des personnes pensaient que nous étions prétentieux et voulions être le centre du monde... Avec la fin de Dialektik vous avez un peu disparu, tout du moins pas aussi mis en avant que s'est il passé à cette période ? C'est toujours très dur quand tu t'investis des années dans un projet musical et que celui-ci part en vrille parce que certaines personnes ne sont pas fiables. En général, une mauvaise tension règne au sein du groupe et un split est inévitable. Nous n'avons pas dérogé à la règle. J'ai jeté l'éponge en 2001 alors que nous prévoyions de faire un 3eme album. Un an plus tard, étant à l'origine de Dead End, je décide de remonter le groupe avec de nouveaux membres. Dialektik me propose de financer le nouvel album. En 2003, on entre en studio pour enregistrer 22 titres. Une grosse partie est enregistrée, on apprend que Dialektik fait faillite. Les membres quittent alors le groupe me faisant porter la responsabilité de cet échec. Puis des ennuies de santé me poussent à me retirer de la musique quelques temps... Je me retrouve seul avec un album inachevé dont sortiront quelques titres mixé par mes soins en 2005. En 2009, on pourra trouver cet album « Good moaning » en vente numérique, bricolé avec les moyens du bord, ne possédant pas les fichiers studio d'origine. Quelques guitares manquent ainsi que les arrangements prévus. C'est dommage mais il fallait qu'il sorte pour que je puisse tourner la page...


Si vous deviez décrire en une phrase vos trois précédents albums "Ain't no cure", "Dark inside" et "Good moaning" ce serait... "Ain't no cure" = L'idée que j'ai de Dead End est là mais forcément il y a la maladresse d'un premier album. "Dark inside" = On est passé en trio sur ce disque que j'ai dû composer en 2 mois. Je n'aime pas le côté sautillant de certaines chansons et encore moins le son. Mon chant est beaucoup trop en avant. C'est l'album que j'aime le moins à part la pochette digipack qui était un luxe à l'époque... "Good moaning" = Un album qui aurait pu être respectable si le mauvais sort ne s'était pas acharné dessus et si certaines personnes m'avaient fait confiance sur mes choix artistiques. L'avenir a prouvé que j'avais raison car les chansons « I need you » et « Good Moaning », pourtant destinée à la poubelle, font partie des plus écoutées sur Internet. J'ai quand même du mal à écouter tout ces albums ;cÞ Clusterfucktabulous! est un nom étrange d'où vient-il ? Il a été trouvé par Myron, le bassiste qui joue sur l'album actuellement remplacé pour les concerts. Nous vivions un tel stress avec la conception de ce 4eme album que lorsqu'il a proposé ce titre « Joyeux bordel » j'ai trouvé que ça collait parfaitement. Qui l'a produit, où l'avez vous enregistré ? Enregistré par Christophe Pulon (Deaf Rock Records) à Downtown Studio, il a été financé par Jul, le guitariste et moimême. Il nous manquait encore un peu de thune pour le pressage alors nous avons lancé une souscription et grâce à quelques généreux donateurs nous avons pu le sortir. Merci encore à eux. Il faut savoir que l'enregistrement a été effectué une première fois en avril 2009. Mécontent du résultat, nous sommes retournés en studio. Ceci nous a donc couté plus cher que ce que nous avions prévu. Nous avons malheureusement dû abandonner 4 titres de la première session dont une nouvelle version de « Love kills » qui figurait sur notre premier album.


Quel est votre label que je ne connais pas ? Comment est-il distribué ? Crucifux Records n'est autre que l'association que j'ai dû créer au début de Dead End pour rentrer les cachets et obtenir des subventions. La distribution se fait par mes soins via le site http://crucifux.free.fr ou les concerts. Il y a une identité particulière à Dead End, un son reconnaissable dès les premières secondes ce qui se fait plutôt rare actuellement. Est ce une volonté de sonner un peu différemment ? On me le dit souvent et je crois que c'est le meilleur compliment qui soit donc : merci ! Je me suis pris la tête avec certains membres du groupe et l'ingé-son lors du mixage de cet album. J'ai fini par me faire traiter de tous les noms quand j'ai décidé que ça serait comme ça que le son sera. Les gens ont trop entendu de métal ces dernières années. Même le soit disant « punk rock » d'aujourd'hui a des relents de métal. Je suis d'une ancienne génération donc pas du tout imprégné de ça. Le son de Dead End sera toujours old school même en utilisant les techniques modernes. Pour moi il est évident que le son est aussi important que le reste pour faire un «genre» musical. Notre son doit être proche de celui des 70's de Sex Pistols, ACDC, The Saints, Dead Boys, etc... Le line-up a pas mal changé tout au long de l'évolution du groupe, qui le compose actuellement ? Au moment où j'écris ces lignes, c'est : Jul = guitar, Pee = drums, Den = bass, et moi = voice/guitar. Au moment où vous lisez ces lignes ça sera peut-être d'autres personnes ;cÞ Vous jouez dans d'autres groupes à coté ? Non on préfère être 100% disponible pour Dead End. Je n'ai pas trop cherché mais je n'ai pas souvenir que vous ayez fait des EP ou des splits avec d'autres groupes ? On a fait beaucoup de compilations mais pas de splits. Il y a eu quelques projets à un moment puis c'est tombé à l'eau. J'aurai bien aimé faire un split avec Dead Pop Club ou Flying Donuts par exemple...


J'en ai parlé dans ma chronique mais il y a un truc qui me chagrine c'est que je n'ai jamais vu votre nom sur une affiche dans l'ouest de la France, vous êtes déjà venus où vous nous boudez ? Pas du tout, c'est un grand regret d'ailleurs. On est censé aller en Bretagne cette année. On a joué à Nantes il y a quelques années, je pense que c'est le plus à l'Ouest où l'on ait été. ;cÞ Faîtes vous des reprises sur scène et de qui ? Actuellement on reprend « Pretty vacant » de Sex Pistols et « Emotional blackmail » de UK Subs. Ils nous est arrivé de reprendre Motorhead, Killing Joke, Cure, Beatles, Wire, Stooges, Clash, Peter and the test tube babies, Alphaville (si, si), et j'en oublie sûrement... Les projets pour fin 2011 ? On planifie les concerts justement et on cherche des dates partout en France, Suisse, Belgique... Donc si vous avez une petite association, n'hésitez pas à nous contacter. On peut aussi proposer un plateau avec groupes punk rock ou autre. On a beaucoup de potes qui font de la bonne musique dans tous les styles « Rock » qu'on aimerait embarquer avec nous.

JulosNews février 2011

Photos en provenance de leur page myspace

Je pense qu'on fera un 5eme album en fin d'année qui cette fois n'aura qu'une sortie numérique en ce qui concerne Crucifux Records faute de moyen. Si un label est intéressé pour une sortie CD Digipack, qu'elle me contacte aussi.


J'ai peu d'informations sur vous, pouvez vous me dire d'où vous venez et qui vous êtes ? Nous sommes 4 musiciens de Franche-Comté (Est de la France), de Besançon plus précisément.

Que signifie réellement le nom du groupe ? Mad : « fou » Le jive (se prononce « djaïv ») est une danse de rock’n’roll très énergique des années 50.

Je crois savoir cependant que Madjive est un side project, quels sont vos autres groupes ? Disons que Madjive est l’un de nos groupes, plus qu’un side-project, sinon nous officions séparément dans Blue Job (funk), Ellyptik (djent prog), Texas Mongols (country), Modern Dust (trip-hop) pour ne citer qu’eux…

"ready-made rock" est votre premier album, comment a t'il été créé ? Ready-made Rock est le résultat de deux années de composition depuis la création du groupe, nous y avons mis tous nos morceaux. L’album a été enregistré à l’Indie Ear Studio, mixé par Thomas Jacquot et masterisé au Studio le Zèbre à Besançon. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?


Des titres comme "heal it" ou "into the jive " respirent le groove, la sueur du rock et font penser que le groupe ne doit pas se ménager sur scène, c'est le cas ? Oui nos live sont plutôt physique, en même temps c’est ça le rock’n’roll, il faut que ça envoie ! Même si on essaye d’être le plus carré possible musicalement, nous privilégions aussi le côté show avec cette énergie que nous espérons transmettre. Je pense que c’est ce que veulent aussi les gens, ils ne viennent pas à un concert de rock pour voir des types stoïques jouer parfaitement, pas dans ce style en tout cas…Je préfère que les gens repartent du concert en se disant « ces types sont cinglés » plutôt que « ça joue bien mais qu’est-ce que c’était chiant »…

Qui écrit les chansons ? Chacun écrit ses parties, le processus de composition du tube commence souvent avec les riffs de Ben à la guitare puis chacun se greffe autour comme une sangsue, puis on ajoute les voix et on bosse les arrangements, ensuite j’écris des textes qui ne veulent rien dire…

D'où tirez-vous vos influences ? De mon coté je pense à plein de choses comme les Tockyo Sex Destruction ou Elektrocution. Difficile de parler d’influences, surtout quand elles sont diverses, variées et de tous styles pour chacun d’entre nous. Plutôt que d’influences, je parlerais d’une envie commune : lorsque nous avons formé ce groupe nous nous sommes surtout dit « on va faire un truc entre rock’n’roll, punk et garage, qui envoie tout droit, pas du tout innovateur, assez mélodique et surtout très énergique et qui donne envie de bouger et swinguer ! »

Le livret fait la part belle à des photos noir et blanc d'amplis à lampes, vous aviez envie de faire une référence à une époque, un son de l'époque ? Le nom de l’album est un clin d’œil au « Ready-made » (terme inventé par Marcel Duchamp) qui consiste à prendre un objet et le considérer comme un objet d'art. Ici ce sont les postes radio à lampes vintage des années 50 de mon grand-père qui ont servi pour l’album, clin d’œil à une époque révolue, durant laquelle on dansait le jive, on écoutait la radio sur des postes à lampes et les vinyles crépitaient dans les jukebox…

Les projets pour fin 2011 ? La mise en place d’une tournée, les dates arrivent petit à petit et nous continuons de composer de nouveaux morceaux, nous sommes surtout prêts à en découdre en live pour défendre notre bébé et conquérir le monde…oui, mon ami, conquérir le monde...

Interview réalisée en mai 2011 par


Patrick Foulhoux Il y a des noms d’acteurs de la scène indépendante qui restent dans les mémoires. Que ce soient des chanteurs, des musiciens, des producteurs, des labels, mais aussi des journalistes. Celui que l’on appelait jadis Tad fait partie de ceux là. Je crois avoir vu sa signature dans tous les magasines musicaux et fanzines que j’ai pu lire. Des articles, des chroniques précises, vraies, honnêtes. Patrick Foulhoux, de son vrai nom, a su nous abreuver de références, de connaissances et il était temps d’en savoir un peu plus sur le monsieur à l’heure où sort son livre Le Fond de l’Air Effraie sur son propre label Pyromane records.

D'où te vient ce surnom de TAD ? Du groupe ? Ce surnom m’a été donné par Pascal “Buck” Roussel, le chanteur des Real Cool Killers il y a une vingtaine d’années. J’aime plus trop entendre ce nom, ça me fait chier pour deux raisons, d’abord parce que pour moi, c’est attaché à Buck justement et ensuite, parce que j’ai un vrai nom et les surnoms m’emmerdent. C’est aussi pour ces mêmes raisons que je continue à appeler Buck, “Buck”. Pour l’emmerder. Il n’avait qu’à pas nous lâcher cette grande saucisse. Buck m’a baptisé Tad parce qu’avec mon groupe de l’époque dans lequel je chantais et je jouais de la guitare, j’avais fait la une du quotidien régional avec une grande photo de ma gueule à l’occasion de la fête de la musique, ce que les Real Cool Killers déjà un peu connus à l’époque n’avaient pas encore réussi à faire. Buck était jaloux. Il disait en rigolant et pour m’astiquer : “C’est pas normal qu’on mette des gros à la une !” et je lui répondais : “Regarde Tad, il fait bien la une des magazines !”. Le groupe de Tad Doyle était très en vue à l’époque. Et hop, ce grand serin m’a surnommé le Tad clermontois et il a répandu ça partout. Ça, pour les cancans, c’était pas le dernier ! C’était notre Joey Ramone à nous ce bestiau, il me manque. Ça fait déjà quatorze ans qu’il a disparu… J’avais monté un groupe mixte qui s’appelait Sorry Wrong Number, ce couillon n’a rien trouvé de mieux que nous surnommer les Souris rondes d’Ambert, vois le boulot un peu.


Tu as monté Spliff Records en 86, qui a sorti les albums des Real Cool Killers, Sixpack ou Sleazy Arse, comment l'aventure s'est-elle finie ? Je n’ai pas monté Spliff, j’ai été enrôlé par Buck et Gilbert en 89 / 90, je ne me souviens plus trop. Buck est mort en 97, on a continué le label avec Philippe Feydri, alors bassiste des Real Cool Killers. On a fait deux ou trois disques de plus : Sixpack, Sleazy Arse et Plainraw me semble-t-il après la disparition de Buck. Mais sans Buck, il manquait l’âme du label Spliff Records. On a donc délibérément précipité la fin en organisant un mini-festival pour bouffer la grenouille et les quelques sous qu’il restait sur le compte. On a quand même fait jouer : Jets To Brazil, Euphone, Sleazy Arse, NRA, Bluetip, Aina, Plainraw et je sais plus quoi, ça fait rêver aujourd’hui une affiche pareille en France ! Spliff Records a cessé ses activités en 99 je crois. Par contre, la boutique Spliff est toujours là, elle fête ses trente ans cette année. Tu as monté récemment un nouveau label Pyromane Records, joli nom, joli logo et tu sembles te fixer une ligne directrice axée autour du rock (Elektocution, Stetson!, Tockyo Sex Destruction...) Merci. On a monté ça à deux. C’était notre objectif de départ, faire du rock qui avoine. Mais économiquement, ce n’est pas viable. On a donc tenté d’autres pistes avec de l’électro pop et un excellent groupe d’Angoulême, Hello Bye Bye. Mais c’est une catastrophe, plus rien ne fonctionne. La réalité économique est là ; où on vendait 800 disques il y a un an, on en vend 150 aujourd’hui. Alors qu’on en aurait vendu 2000 il y a trois ans. L’industrie du disque est morte, c’est un fait avéré. Seuls les groupes qui jouent arrivent encore à vendre un peu. Seulement aujourd’hui, il n’y a plus que des salles institutionnelles qui voient leurs financements publics réduire comme peau de chagrin vu les restrictions budgétaires de l’état et donc, qui bétonnent leur programmation d’artistes convenus sans prise de risque. Du coup, les “petits” groupes dits “en développement” n’ont plus accès à ces salles. Faire 15 concerts par an pour un groupe aujourd’hui relève de l’exploit. Quand il n’y a plus de concert, il n’y a plus de vente de disques. Selon moi, pour jouer, on va voir se développer un nouveau réseau alternatif, comme durant les années 80. A Clermont, nous avons le Raymond Bar et l’Hôtel des Vils dans ce circuit, ce sont eux qui vont palier au manque “à jouer”. Et là, pas question de courir après les cachets pour l’intermittence, du coup, on va voir les “artistes” qui en ont vraiment dans le ventre, il va y avoir une sélection naturelle qui va s’opérer, seuls les plus sincères continueront ! Ou alors, on va signer que des groupes punks prêts à jouer n’importe où pour des cacahuètes, s’ils alignent 150 concerts par an et qu’ils vendent 5 disques / concert, ça fera la maille. On abandonnera l’édition musicale et les plans promo gigantesques ! Pourquoi avoir monté Pyromane et ne pas avoir relancé Spliff ? Spliff sans Buck, impossible. Dans l’esprit, Pyromane est dans la continuité de Spliff Records. C’est sur un plan structurel que ce n’est pas pareil. Spliff était une association loi 1901, alors que Pyromane est une société coopérative. On n’a pas les mêmes contraintes.


Tu as fait partie de nombreux fanzines et magazines à vrai dire tu as du toucher ou plutôt poser tes mots dans tous les canards rock du pays. Que penses tu de la presse musicale actuelle ? Du fanzinat ? J’ai participé à beaucoup de publications en effet, en France et un peu à l’étranger. Ma dernière carte de presse date de 2009. Depuis, j’ai arrêté, je continue d’écrire un peu pour un fanzine toulousain, Dig It, je fais un peu de télé locale et je devrais reprendre du service avec Rock Sound. Je planche actuellement sur une émission télé pour la saison prochaine. Ce que je pense de la presse, c’est pas très reluisant. A partir de l’an 2000 en gros, la presse manquant de lecteurs a maintenu son activité en s’appuyant sur les annonceurs, les majors labels qui prenaient des pleines pages de pub contre rédactionnel et donc, qui ont mis la grappe sur les sommaires des magazines. Les années 2000 auront été catastrophiques pour la presse en général. Du coup, comme les annonceurs allongeaient des budgets, on a vu fleurir des dizaines de nouveaux titres qui se reposaient uniquement sur les annonceurs qui voulaient encadrer les médias pour les avoir à leur pogne. Vu que plus personne n’a d’argent, on a vu disparaître énormément de titres en kiosque depuis. Ne reste que les plus “professionnels” soutenus par des éditeurs aux reins solides, encore que cette notion de solidité économique est mise à mal dans toutes les disciplines de la presse, qu’elle soit politique, sportive ou culturelle. Regarde la presse politique, laquelle tient ? La presse d’opinion qui n’a pas fait allégeance au pouvoir genre Le Canard Enchainé ou Marianne. Tu verras qu’après l’éviction de Sarkozy en 2012, Le Figaro va prendre le contrecoup de plein fouet. On se moquait de la Pravda sous Brejnev dans les les années 70. C’est pire aujourd’hui en France avec Le Figaro, TF1… Je te rassure, la presse de gauche bobo parisienne n’est pas mieux lotie. Le Nouvel Obs, Libé ou Le Monde ont bien participé à l’élection de Sarko en 2007 à leur façon, normal qu’aujourd’hui, ils souffrent aussi. On ne se moque pas impunément des lecteurs. Pour en revenir à la presse musicale, elle s’est laissée abuser sans moufter, normal qu’aujourd’hui, un titre peine à écouler 15 000 exemplaires pour les meilleurs vendeurs. Voilà pourquoi Les Inrocks ont changé leur fusil d’épaule en devenant programme télé hebdo et en traitant de sujet bobos qui ne concernent que Le Marais à Paris ! Vu le retrait des annonceurs, il y a de la place pour une presse qui va reprendre en main sa ligne éditoriale. A la manière des Anglo-saxons qui n’ont pas peur de casser un disque en face d’une pleine page de pub de ce même disque. Du coup, on va revenir à des sommaires de qualité… j’espère. New Noise est un peu l’exception, il passe à travers les gouttes mais son mode de fonctionnement s’apparente plus au fanzine qu’au magazine malgré une diffusion en kiosque. A partir de 2000, avec la profusion de magazines, on a vu plein de fanzineux passer directement à l’étape suivante de façon hasardeuse. Le fanzinat a perdu en nombre et en qualité à ce moment-là. Puis, avec l’avènement des webzines, on a vu apparaître d’excellents titres sur la toile tenus par des gens parfois issus d’écoles de journalisme doublés de passionnés de musique. On est de nouveau dans une phase ascendante pour la presse dite “alternative”, la seule qui vaille finalement. J’ai toujours idée d’un vrai magazine de fous furieux, ça trotte dans ma tête justement là… Le fond de l'air effraie est sorti il y a peu, raconte moi d'où t'es venue l'idée d'un abécédaire rock ? Au départ, c’est une commande du fanzine Caf Zic de Mont de Marsan. Un abécédaire comme ils en publient régulièrement dans leurs pages. Comme on voulait diversifier l’activité de Pyromane vu l’effondrement des ventes de disques, on s’est dit : “Publions ce petit essai pour amorcer la pompe” puisqu’il était dans notre intention d’éditer des livres, plus tard, pas encore. C’est l’occasion qui a fait le larron.


Joues tu dans un groupe ou as tu joué dans un groupe ? J’ai joué dans plusieurs groupes mais j’ai dû me rendre à l’évidence, je laisse faire ceux qui savent faire. Ce serait bien qu’une grande partie de ceux qui polluent nos antennes aient la même réflexion ! Parce que putain, ce qu’il y a comme déchet la vache ! On entend ces temps-ci des extraits du tribute à Alain Bashung qui vient de sortir et qui sont régulièrement diffusés sur les ondes. Mais bordel, ils sont tous aphones ! Asthmatiques ! Niveau voix, je suis encore capable d’enfoncer 95 % de la production actuelle après un peu de rééducation vocale. Je ne connais pas vraiment Clermont, comment est la scène ? Elle est comme partout ailleurs, ni plus ni moins passionnante. On a énormément de groupes parce qu’il y a une vraie volonté politique au niveau régional et local, ça permet aux gens de s’exprimer. Mais après, pour beaucoup, c’est “bonjour c’est moi le groupe, je veux une salle super équipée pour une résidence de trois jours, des locaux de répétition parfaitement équipés, un tour bus pour tourner, le studio et le producteur qui va bien pour mon premier album. Dès que j’ai ça, j’apprends à jouer de la guitare !” J’exagère à peine. La difficulté de jouer, les labels qui ne signent plus, ça va permettre d’écumer. Comme je te disais tout à l’heure, on va vite voir les gens sincères.

Par Julos News - Octobre 2011


FrançoisBegaudeau Chanteur des légendaires Zabriskie Point durant les années 90, François Bégaudeau enseignait en même temps la littérature en lycée. Écrivain, son 3ème roman « entre les murs » a été adapté au cinéma et a gagné la palme d’or à Cannes en 2008. Il y joue le rôle principal. Rencontre avec un personnage atypique de la scène punkrock. Es-tu toujours intéressé par le style de musique que tu pratiquais avec les Zabriskie Point ? Plus qu’intéressé. C’est définitivement mon port. Les groupes et morceaux que j’aimais il y a quinze ans me font exactement le même effet. Je pense même que je prends toujours mieux la mesure de l’immensité de ce fait esthétique : le rock, le punk-rock.

Être sur scène, le rapport direct avec le public, est-ce quelque-chose qui te manque ? Le manque est un sentiment que je connais peu. Une chose a lieu et puis elle prend fin, remplacée par d’autres. L’important est de garder un bon niveau d’intensité dans sa vie. Là-dessus ça va à peu près. Maintenant c’est sûr qu’il sera compliqué de retrouver l’intensité des concerts, ou le bonheur plein de finaliser un morceau en studio.

Quel regard portes-tu sur les jeunes groupes qui revendiquent l'influence des Zabriskie ? Je pense aux Guerilla Poubelle, Dolorès Risposte, Justin(e)... Je suis Justine et les Guerilla avec admiration. Le dernier Justine est énorme.

Il y a un groupe que je trouve proche de ton registre : les Justin(e). Ils sont de Nantes, jouent du punk, sont fans de foot, aiment le FCN et Jean Claude Suaudeau et leurs textes sont plutôt bien pensés et écrits. Les connais-tu et que penses-tu de ce qu'ils font ? Je connais Alex, qui est venu au punk par les Zab, et qui maintenant n’a plus besoin d’eux (quel charisme). On a évidemment pas mal de points communs, y compris une certaine fibre libertaire.

L'idée de remonter les Zabriskie Point vous est-elle déjà venue ? T'as-t-on proposé de venir faire un featuring sur un album ? Remonter les Zab, no way. On a une dignité. Featuring, non, jamais.


Qu'écoutes tu actuellement comme groupes ou chanteurs ? Le dernier Justine… Le dernier Orelsan, même si je n’aime pas son versant pompeux (mais quel chroniqueur..). Depuis que je sais qu’ils se séparent, je réécoute tout Supergrass, et notamment leur chef-d’œuvre, I should Coco. Et puis plein d’autres choses (voir la « playlist » sur le site bégaudeau.info)

Quel regard portes-tu sur les albums des Zabriskie Point Lucide, je crois. Des choses que je trouve mal branlées, un peu trop rock français, et puis d’autres que je trouve excellentes. Je dis les choses comme je les pense parce que seul le juste m’intéresse : on a écrit au moins deux des vingt meilleures chansons du rock français : Je suis une machine et L’art et le cochon. En matière de punk-rock français, je nous place en position 4 (la place du con, no médaille) derrière les Wampas, les PKRK, les Femmes.

J'ai toujours trouvé que la scène punkrock française était coupée en deux dans les années 90 et 2000. D'un coté les "francophones" avec vous, les wampas, les sales majestés... aux influences que l'on ressentait plus venir de la scène alternative (Shériffs, Bérus...) et de l'autres les "anglophones" avec les Burning Heads, Seven Hate, Dead End, Greedy Guts... avec des influences outre atlantiques et une rythmique plus rapide. Je trouvais donc que cette scène coupée en deux ne se mélangeait pas, tout du moins en concert. ou c'était très rare (j'ai du voir une fois les Sales Majestés avec les Uncommonmenfrommars). Comment cela se faisait-il ? Y avait il un soucis entre vous ? Tu as une bonne intuition. Je pense que ce sont deux généalogies très différentes. Le truc c'est que nous on ne se sentait pas concernés, vu qu'on ne se sentait pas vraiment proches des deux courants. Notre base arrière à nous c'était le punk anglais originel... Mais tant qu'à choisir, on se serait plutôt reconnu dans la branche "anglophone", celle qu'on appelait aussi "hardcore mélodique". Tous les groupes que tu cites, on les écoutait beaucoup plus qu'on écoutait de l'alternatif (le seul groupe vraiment fondateur pour nous de l'époque alterno c'est les wampas, mais ils sont tellement à part). Le groupe sur lequel on s'entendait tous c'était NOFX, et puis on était fans de Minor threat aussi. Je pense qu'à partir de Des hommes nouveaux nos chansons portent la trace de ce genre d'influences (voir What is my punk, sur Paul).

Les groupes se mélangeaient plus sur label, par exemple Dialektik faisait se cotoyer les Zabriskie avec Dead End, Nra, PKRK, Condkoi... J'ai l'impression que ça pouvait se faire que le public était quasiment le même mais que les groupes ne s'aimaient pas vraiment. Juste une idée fausse ? On était très potes avec les Dead End. NRA on n'a juste jamais eu l'occase de les croiser, mais on aurait sympathisé c'est sûr. Les seuls avec qui on avait toujours du mal c'était les groupes "anarcho-punks" très sérieux. Sauf nos potes d'Heyoka. De toute façon je tiens à dire une chose, c'est que la fraternité inter-groupes on s'en branlait. On a jamais beaucoup aimé la satisfaction du milieu à être dans l'entre-soi. Nous on s'amusait bien déjà à 7, et ceux qui avaient envie de s'amuser avec nous étaient les bienvenus, et voilà.

Actuellement je trouve que ça a changé avec le meilleur exemple possible les Guerilla Poubelle qui mixent à la perfection leurs influences américaines avec les françaises. En tant que fan de NoFX et personnage important de la scène française, les Guerilla doivent pleinement te combler ? Oui, tu as tout dit. Mais j'en dirais autant de Justine. Pour ça j'aime beaucoup l'habillage du dernier album : Treillières est mis en avant, évidemment pas par chauvinisme, mais pour rappeler juste ça : qu'on est de là, des ploucs français, et que ça nous constitue. Et que la musique devra ressembler à notre double nationalité franco-américaine.


Tu es toujours en contact avec les anciens Zabriskie Point ? Et avec Stéphane de Dialektik ? Au passage que devient-il ? Quelques contacts avec Stéphane, mais il a changé de vie, habite loin etc. Gwen et Xav sont restés deux de mes meilleurs amis. Ils font partie du collectif Othon qui réalise des films (là encore je te renvoie à mon site, tu retrouveras leur gueule ici ou là). Moins de nouvelles de autres.

J'ai entendu dire que tu avais un bon passif de footballeur, tu jouais à quel poste ? Non, très moyen. Milieu de terrain.

D'où t'es venue cette idée de canular de rachat du FCNA ? Et était-ce vraiment un canular ? 2008 (un an avant la descente en ligue 2 et année de la palme d’or d’« Entre Les Murs à Cannes » - NDLR)

Quelle est ta vision actuelle sur le FCN ? (la ligue 2, le jeu...) Je ne suis pas trop.

Tu passais ton agrégation tout en jouant avec les Zabriskie Point, je crois même que tu l'as eu l'année où est sorti le premier album. Comment arrivais tu à conjuguer les deux ? Pour être prof, je sais la masse que ça représente... On s’organise. Se coucher bourré à 4h après un concert et se lever à 7 pour aller donner des cours, pas un problème. Tout est question d’énergie, et j’avais mes jambes de 25 ans.

Chanter dans un groupe renommé et être prof dans un lycée se conjuguaient bien ? Tes élèves étaient-ils au courant, venaient-ils te voir en concert ? Non, c’est important de compartimenter, sinon on s’en sort plus. De toute façon ils s’en foutaient pas mal du punk-rock. Y’en a juste un à qui j’avais fait découvert NOFX. J’aurai au moins transmis un truc dans ma carrière.

Le processus d'écriture d'un livre se rapproche t'il de celui d'un texte d'une chanson ? Non rien à voir, si ce n’est peut-être à l’échelle de la phrase, on recherche une sorte de frappe, dans un art comme dans l’autre. Mais avec la chanson les mots sont articulés à une mélodie, ça change tout.

Tu as écris des livres sur ton métier de prof (entre les murs), ta passion pour le foot (dans la diagonale), les relations avec les filles (vers la douceur), ta jeunesse (la blessure la vraie). As tu l'idée d'un livre sur un groupe de rock... Le livre qui croise le foot c’est Jouer juste. Et j’ai déjà écrit un livre sur le rock, sur Mick Jagger (Un démocrate, 2005)

Les critiques musicales et littéraires te touchent-elles de la même façon ? Dans les deux cas il a fallu se faire à l’idée que, bonnes ou mauvaises, la grande majorité d’entre elles ne m’aideraient pas à travailler, à penser.

Par Julos News - Novembre 2011


La Légende d’Orval Bière incontournable des fins gourmets, Orval se distingue parce qu’elle fait partie du club des 7 brasseries qui portent le nom de trappistes. Pour rappel une bière trappiste se doit :  D’être fabriquée au sein d'une abbaye trappiste.  D’être fabriquée par des moines, ou sous leur contrôle.  L'essentiel des bénéfices doit être consacré à des œuvres à caractère social. La Orval est annoncée sur la bouteille à 6.2° mais ne fait en réalité que 5.2° seulement si elle reste une année en cave à reposer sa teneur en alcool peut monter à 7.2%. 6.2% est donc la teneur en alcool intermédiaire. Orval se distingue des autres trappistes par le fait qu’il n’existe qu’une seule version de la bière. En réalité une « Bière verte » ou appelée aussi « petite bière » existe et tire son nom la couleur de la bouteille, cette version plus légère (3.5° ) n’est pas commercialisée et ne sert qu’à l’utilisation personnelle des moines.

Orval classique Orval vert


Le symbole de la bière d'Orval est une truite avec un anneau dans sa bouche. Deux versions s’opposent pour trouver une origine à ce curieux symbole. 1ère version Une légende rapporte qu'en 1070, la comtesse Mathilde perdit un jour son anneau nuptial en s'approchant trop près d'une source jaillissante. Une truite apparut de la surface de l'eau et rendit l'anneau à la comtesse. Elle s'écria : "Voici l'anneau d'or que je cherchais ! Heureuse vallée qui me l'a rendue ! Désormais et pour toujours, je voudrais qu'on l'appelle Val d'or."

2ème version La duchesse Mathilde de Toscane vient prendre possession de son fief de Chiny pour tenter d'oublier son chagrin. Un jour, lors d'une promenade dans la grande forêt de Gaume, elle découvre une petite fontaine. Elle s'y repose un moment en laissant tremper distraitement sa main dans l'eau cristalline, mauvaise idée car son alliance dorée, souvenir de son défunt mari, disparut au fond de la fontaine. Mathilde fait alors le vœu d'ériger ici un monastère si elle retrouve sa bague c'est alors que surgit de l'eau une truite, qui rend la bague d'or à la demoiselle qui baptise l'endroit " val d'or " et fut fidèle à sa promesse c'est ainsi que naît l'abbaye d'orval !


Chroniques Uncommonmenfrommars – I hate my band Kicking records 7/10 Tous les lecteurs des Rêveries savent que je n'aime pas les uncos, j'ai écouté tous les albums depuis le tout premier (le rouge avec leurs têtes vertes aux quatre coins). Je les ai aussi vu évoluer depuis leurs premières tournées (celles où il manquait un m sur les affiches). Force est de constater que c'est un groupe qui ne s'économise pas entre les multiples tournées (50 jours/50 dates), les albums (par Ryan Green, Steve Albini...). Après il y a quelque chose que je n'aime pas : l'originalité que je trouve totalement absente, la voix parfois horripilante et leur attitude en général sur scène. Mais bon je ne suis pas bloqué et j'écoute quand même pour voir comment ils évoluent, et il y a des choses qui me plaisent quand même notamment dans les deux précédents et encore plus dans ce dernier en date. Tout d'abord je retrouve ce que j'avais entrevu auparavant à savoir que les UMFM ont vu leur taux de testostérone quintupler en 10 ans et peuvent maintenant sortir des titres couillus comme « hit list » ou « shit list » et c'est dans ce registre qu'en plus de surprendre ils séduisent le plus. « the story never ends » et « warm crew » sont de la même veine. Il faut maintenant, à mon goût que le quator apprenne à jouer plus simplement et aller directement au cœur du problème car c'est vraiment dans ce registre qu'ils sont les meilleurs.

Dirty Fonzy « underground city » dirty witch 7.5/10 J'étais passé plus ou moins à coté du groupe depuis ses débuts, juste quelques écoutes de titres sur des compiles mais jamais d'album entier, je découvre donc ce nouvel opus sans rien connaître d'eux ni de leur formation. Et je dois avouer qu'il se bonifie au fur et à mesure que je l'écoute. J'ai eu au tout début une impression de fourretout où se mélange plein de références diverses et variées passant des River City Rebels, Antiflag, Oxymoron (daddy was a dirty punk) à Randy (abolition of work), Danko Jones (underground city) ou dropkick Murphys (bored teenagers). Un melting pot de tout ça ne peut que donner de belles choses sachant que c'est en plus bien joué, l'apport du saxo sur certains titres amène aussi de l'originalité et puis l'une des deux voix se prête plutôt bien au style. La difficulté sera donc de séduire avec une aussi grande variété dans son registre au risque de perdre quelque peu l'auditeur, ceci dit au passage ça semble très bien taillé pour la scène.

Vulgaires Machins – requiem pour les sourds Guerilla Asso 7.5/10 Je trouve ces québécois vraiment sympathiques, pas de prises de tête dans leur musique, c’est plaisant, coulant et s’écoute paisiblement. Paisiblement est un mot somme toute relatif car les 3 premiers morceaux sont relativement énervés « presque complet », « le mythe de la démocratie » ou « parasites ». Trois titres dont les textes méritent une oreille attentive, j’aime bien d’ailleurs le dernier morceau cité avec ses phrases crues « nous sommes l’industrie du disque / ce qu’on a payé 3.07$ on vous le vend 30.58$ // nous sommes des putes/ nous ne sommes qu’un prétexte / Pour vous faire avaler de la pub. » J’aime. Se placent ensuite une série de titres un peu moins intéressants à mon goût « longer les murs » « texture qui se mange », que je n’ai pas vraiment compris et « glace noire », « prêts à tomber relève la tête et annonce un « je m’excuse mais je t’aime » au refrain bien senti. La fin se termine comme l’album a commencé : rapide et vibrant. Annoncés comme le chainon entre les Burning et Guerilla Poubelle les Vulgaires Machins ne sont pas là, leur style plus pop est nettement moins rapide que les orléanais et moins punk que les parisiens, ils évoluent dans un autre registre mais c’est une autre valeur sûre.


The Black Pacific—s/t Side One Dummy 8/10

Bad Religion - the dissent of man Epitaph 7/10

Pour faire simple The Black Pacific est le nouveau groupe de l'ex chanteur de Pennywise : Jim Lindberg. Ce dernier était le chanteur de l'un des groupes phares de la scène californienne depuis le début soit 1988 et qu'il a quitté durant l'été 2009. Je pensais que ce départ mettrait fin au groupe mais Pennywise n'a jamais cessé et c'est Zoli, le chanteur à voix de cathédrale (dixit Paps) d'Ignite qui l'a remplacé et enregistre en ce moment le nouvel album. Jim Lindberg était paraît il en froid avec Fletcher et en avait marre des tournées il a pourtant lancé un nouveau groupe : The Black Pacific. Ce projet ressemble donc comme deux gouttes d'eau à Pennywise, peut être pas de la meilleure période mais relativement efficace quand même. Des titres comme « the system » met l'auditeur sur la bonne route, tout comme « when it's over » ou « ruinator » efficaces comme à la grande époque Epitaph / Fat Wreck mais certes pas très original. Au total il n'y a que 10 titres, c'est court certes mais je pense que le combo californien avait besoin de cela pour exister et qu'il sera désormais plus dur pour le nouveau Pennywise. The Black Pacific est l'un des groupes qu'il faudra donc suivre, l'un des rares à jouer comme « autrefois ».

Bad Religion est une institution, un monument présent depuis 1980 soit 30 ans, ce qui est véritablement énorme dans ce style. 15 albums et un style propre qui aura influencé nombre de groupes (Pennywise...), les californiens ont si l'on puisse dire inventé le style hardcore mélodique avec des groupes comme les Descendents, Dag Nasty ou NoFX. On peut leur reprocher de nombreuses choses, le fait que chaque album ressemble au précédent, que leur passage sur major aient enfanté de leurs pires albums, n'empêche qu'ils sont toujours là et que depuis 2001 et le retour de leur maître à jouer Brett Guerewitz BR a enchaîné 3 superbes albums : The Process of Belief, The Empire Strikes First, New Maps of Hell dignes des grandes heures (suffer, no control, generator). The dissent of man fait référence à l'ouvrage The Descent of Man de Charles Darwin (La Filiation de l'Homme) et sa conclusion « L'homme porte toujours dans sa constitution physique le sceau ineffaçable de son humble origine ». Beau programme pour cet album ! La pochette se veut en 3D, pas belle et sans intérêt qui n'incitera pas le quidam à l'acheter mais le contenu se révèle tout autre : plaisant, rapide et racé. Cependant autant le dire tout de suite cet album est le moins bon depuis le retour de Mr Brett en 3ème guitariste, peut être parce qu'il manque la surprise, la vitesse et l'excitation des précédents. « the day that the earth stalled » commence parfaitement l'album, « the Resist Stance » est aussi un excellent morceau et force est de constater que la voix de Greg Graffin n'a pas pris une ride et cela fait plaisir, les chœurs sont toujours aussi bien sentis et sont définitivement la marque de fabrique des californiens (turn your back on me). Quelques morceaux ralentissent l'album et lui font perdre un peu de sa superbe : « the devil in stiches », « cyanide ». La version collector offre quelques morceaux en plus : « Finite » dispensable puis 4 titres live dont Best for You et Generator qui prouvent que Bad Religion est toujours aussi efficace.

Brokken Roses – Dick Reverse Opposite Prod 8.5/10

Les allstar bands commencent à surgir en France, on en voit pousser de plus en plus ces derniers temps entre Maladroit, l’Opium du Peuple ou Kilo. Brokken Roses concentre la fine fleur d’Orléans avec Nico et Dude des Gravity Slaves, Pierre, le Pit Samprass des Burning Heads qu'on ne présente plus et Lolux, batteur des Brigitte Bop. Un beau line up pour un beau side project dont les sonorités mélangent avec beaucoup d'aisance punkrock, noise et stoner. Le titre est finement trouvé « Dick Reverse », il me fait penser à celui du seul et unique album des fous furieux d’Hellmotel : Hang Us Young. Tout commence bien avec un titre justement un peu stoner « ain’t got love » qui nous change du registre habituel de la voix de Pierre. C’est un morceau bien fait assez entraînant avec surtout une grosse partie rythmique. Avec de tels membres on ne peut s’échapper trop loin du punkrock et c’est avec brio que le groupe réalise de très bons titres comme « Do you really love » ou le mid tempo « Life can be good » qui ferait très bonne figure sur n’importe quel album des Burning.. On sent l’influence des Queen Of The Stone Age et/ ou Them crooked Vulture sur le titre Bubble avec une nouvelle fois cette grosse basse que l’on retrouve sur de nombreux titres « hell can be worse » par exemple. La voix sort une nouvelle fois de son registre sur Brokken Been, poussée, elle arrive jusque dans ses retranchements et il est vraiment intéressant de voir que Pierre peut passer du punk au reggae au rock lourd de façon très naturelle, c’est un titre assez original ou la musique cartonne à fond derrière et où le chant se laisse glisser lentement, une sensation étrange… Selon la tradition orléanaise l’album se finit sur une reprise et pas des moindres avec le « Kids in america » de Kim Wilde superbement réinterprétée. C'est donc un album surprise assez original qui je l'espère ne sera un projet éphémère.


Dead End – Clusterfucktabulous Crucifix records 8,5/10

Gravity Slaves- The vertigo chronicles Opposite Prod 9/10

Revenons un peu sur la discographie du groupe Alsacien. En 1998 est sorti Ain't no Cure, véritable surprise emmenée par un excellent titre : Love Kills. 1999 sort, toujours sur le même label, Dialektik Records, l'album Dark Inside avec une nouvelle fois beaucoup de qualités et de titres accrocheurs. Le label se casse la gueule par la suite, le groupe on ne sait pas trop, mais sort tout de même de façon très anonyme Good Moaning en 2003 un album plutôt bon dans la continuité des deux premiers. Depuis plus de nouvelles et le groupe a aussi la fâcheuse tendance à tourner rarement (et le mot est faible), à vrai dire je n'ai jamais vu leur nom sur une affiche dans l'ouest. Ce dernier point est d'ailleurs problématique car je n'ai aucune idée de ce que vaut le groupe sur scène. Peu importe ici car en fin (enfin) 2010 sort un quatrième album intitulé Clusterfucktabulous venu un peu lui aussi de nulle part. Dead End est un bon groupe de punkrock, un des groupes les plus intéressants de la scène lorsqu'elle était au sommet de la vague et cet album est vraiment très bon. Le line-up modifié, seul Wattie, chanteur et guitariste, serait encore de la partie mais l'esprit, la fougue et le style sont restés intacts. Pas mal de très bons titres, « friendshit », « no I won't » ou « what we are » accrochent bien, peut être pas autant qu'avaient pu le faire « love kills », « love me » ou « I need you » dans les précédentes productions mais le niveau global de l'album est bon et comme toujours les alsaciens ne sont pas radins sur le nombre de titres. Avis donc à tous dead End est de retour et fait toujours du Dead End à savoir un punkrock rapide à l'ancienne !

Je me souviens des débuts du groupe, peut être pas le tout début mais l’époque où ils tournaient avec les pointures skate punk de l’époque. J’avais récupéré leur split avec les belous de Dacÿco, très bon split d’ailleurs puis je m'étais procuré Come Down en 2004, qui était autoproduit si je me souviens bien, j'étais resté sur ma fin et puis leur premier album Dust est sorti sur Opposite, bon mais sans plus. Je n'attendais pas grand chose de ce Vertigo Chronicles et c'est donc une très bonne surprise que je suis en train d'écouter. Le style des Orléannais s'est un peu détaché de la noise parfois obscure qu'ils avaient pu pratiquer auparavant sur certains titres. Je trouve que ce nouvel album est bien plus direct, plus brutal avec des titres très punks (Mosey, homeless, rocky TV show), mais en gardant leur sens de la mélodie (moon RDV). On passe de Minot Threat à Fugazi (il y a des points en commun entre les deux me direz-vous, certes...). Le chant qui pouvait me déranger au début me plait de plus en plus, pas vraiment marqué, pas exceptionnel mais efficace et bien adapté au style. Surprenant mais je pense parfois à Blonde Redhead sur certaines intro Vertigo notamment (sur les 50 premières secondes). Je vois donc en ce nouvel album un nouveau début pour les Gravity, ils ont su garder le meilleur de Dust, et retrouver de la fraîcheur et de l'énergie qui à mon goût leur faisaient défaut ; on retrouve des influences qui sont soulignées mais jamais bêtement copiées. Un groupe intelligent, un album passionnant.

Fred Fresh « faîtes l'amour, pas des enfants » Guerilla Asso 6,5/10 Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas Fred Fresh, c'est un chanteur accompagné de sa guitare acoustique qui balance une folk très simple et assez basique mais dont l'intérêt majeur réside dans les textes. Je l'avais découvert et chroniqué dans un ancien numéro des Rêveries avec son précédent ep Bloqué à la douane. Ce nouvel album et son titre un peu provoc Faîtes l'amour pas des enfants, sont dans la continuité du précédent avec des histoires plutôt sympas, une analyse de la vie et une sincérité qui me font penser que Fred pourrait être n'importe lequel de mes potes. Sa façon de chanter n'a pas du tout changé, l'histoire prenant souvent le pas sur la mélodie comme sur « 6 milliards » où la voix déborde souvent. Totalement punk Fred Fresh ne se prend pas la tête mais on prend du plaisir à l'écouter. Les quelques lignes présentes sur sa page résume bien l'artiste : « c'est du punk rock sans crête et du hiphop sans survèt' ». Tout est dit.

Sonic Boom Six – Rude awakening Guerilla asso 7/10 Je découvre ce groupe anglais grâce à Guerilla Asso qui distribue cette compilation de leurs meilleurs morceaux. Une compilation se fait en général quand la discographie est plutôt bien remplie. Ici seulement 3 albums et 3 ep. Démarche un peu étrange donc. La pochette au premier abord me donne l'image d'un groupe de punk anglais typé 77, une fois dans la platine c'est une toute autre histoire car SB6 mélange énormément de choses en passant du punk au ska à la fusion avec de l'électro et j'en passe et des meilleurs. Au delà du mix qu'il peut y avoir dans leur musique ce qui frappe c'est leur énergie et leur vitesse d'exécution. Même s'ils sont pris sur plusieurs sources différentes les morceaux sont plus ou moins regroupés et tout commence avec 3 titres ska punk rapides et frais que tout amateur du style doit bien apprécier. Ensuite des tites plus punks arrivent avec notamment « Blood for oil » efficace à souhait. D'autres morceaux suivent avec une rythmique électro « piggy in the middle » et un chant qui rappelle tantôt Asian Dub Foudation tantôt Senser à l'époque de leur premier album. Tous ces mélangent curieusement s'accordent parfaitement et on imagine très bien ce que ça peut donner sur scène. De plus ils sont engagés dans le mouvement DIY d'où certainement le lien avec Guerilla. C'est donc une jolie trouvaille et finalement cette compile aura un vrai sens en permettant de découvrir rapidement un groupe essentiel.


Billy Gaz Station – Inferno Attack ! Kicking Records 8/10 J'avais hâte d'entendre ce nouvel album des Billy Gaz Station étant passé à coté du premier LP et n'ayant pu m'accrocher qu'aux récents EP, splits et morceaux de compiles. Le groupe a pas mal tourné et s'est aguerri ces dernières années et son nom circule de plus en plus. Attendus au tournants ? Non juste attendu cet album ! Tout commence très très fort avec une intro digne des grandes heures du hardrock puis avec le premier titre, Lost and paralysed qui impose une rythmique captivante, Billy est un très bon guitariste et il ne faut que peu de temps pour s'en rendre compte. BGS évolue dans un style proche des Flying Donuts, savant mélange de punkrock et de choses plus couillues à la Motorhead. Ce vivier de groupes ne peut que me réjouir. Gros riffs et mélodies sont leur créneau, la voix aussi fait partie de la marque de fabrique, on aime ou on n'aime pas ce qui est sûr c'est qu'elle ne laisse pas indifférent, l'utilisation d'un effet dessus y est aussi pour quelque chose. Des titres comme Dancing around the fire, Older or wiser sont vraiment accrochants, par contre Lose your fight me fait particulièrement mal aux oreilles avec un chant rappelant Fred Durst de Limp Bizkit (clin d'œil à Boulon, le cri de la bête). Ce titre me perturbe profondément et marque d'ailleurs pour moi un certain break dans l'album, le titre suivant passe plus ou moins inaperçu du coup et la machine ne repartira que progressivement pour approcher le niveau du début de l'album. Dommage donc que ce morceau m'ait gêné autant. J'aurais aussi aimé pouvoir me plonger dans les paroles, c'est un reproche que j'avais déjà fait sur le second album solo de Billy, les textes paraissent sympas c'est dommage de ne pouvoir les lire tant certaines phrases restent en tête « forever lost but never dead ». Je reste sur le livret pour souligner la magnifique pochette réalisée par un certain Paul Allen, qui donne envie de chopper l'album aussi en vinyle rien que pour l'avoir en grand format. Je conclurai en disant que cet album aurait pu être vraiment excellent s'il avait su tenir le rythme imposé sur les 4 premiers titres mais reste tout de même de très bonne facture. Il me reste plus maintenant qu'à me bouger les fesses pour les chopper sur leur prochaine tournée.

Mickey Randall / 95-C Shot Down – Paranoia – Crust Caviar – High School SideKick

7.5/10 Joli split entre deux jeunes formations prometteuses. Tout d'abord je tiens à souligner le très joli artwork, sobre et tout simplement beau. Mickey Randall commence à se faire un nom dans la scène à force de split (avec feu Chasing Paperboy), de EP (Zero of Our Time EP) ou de morceaux sur des compiles. 95-C je découvre petit à petit, par les compiles et donc ce split et je dois dire que je suis plutôt convaincu par tout ce que j'ai pu entendre. Les deux groupes sont assez proches musicalement et le fait d'avoir croisé les morceaux, ce qui est une excellente idée à mon goût, rajoute à l'homogénéité de l'ensemble. On ressent chez ces deux groupes des influences de la scène américaine Hot Water Music en premier, At The Drive In aussi puis des choses plus locales comme Second Rate ou les débuts des Flying Donuts. Je leur souhaite d'ailleurs une carrière digne de ces derniers. Petit croisement aussi sur la fin MR reprend en acoustique 95-C et inversement sur le titre suivant, c'est pas mal. Petit clin d'oeil aux copains aussi avec le titre « chasing the paperboys ». Bon split donc, qui je l'espère annonce de jolis albums par la suite.

www.myspace.com/mikeyrandall www.myspace.com/95c

Pegazio / Subcity Stories - 3+3=8 Kicking Records – Not A Pub 7/10 Kicking sort ce split entre deux groupes que je ne connais pas, Subcity Stories est un jeune groupe de Tarbes qui officie depuis 2007 et Pegazio est tout simplement les anciens de Headcases (de Poitiers je crois me rappeler). Tout commence avec quatre titres de Pegazio, plutôt pêchus me rappelant Queens Of The Stone Age ou bien un autre groupe croisé sur la première compile des Rêveries : Shaïn. Mélange de rock, de noise le tout à la sauce indé, le premier morceau « now let's raise the bottle » démarre parfaitement le split grâce à une section rythmique ronronnante, Mat Gaz à la Batterie et Yohan de microfilm à la Basse font des merveilles, le chant n'est pas en reste, c'est une voix et une façon de chanter originale rappelant quelques grands moments des années 90 (Scott Weiland par exemple), mention spéciale pour la jolie ballade « Wrecked House », belle tout simplement. Subcity Stories prend la suite avec quatre autres chansons (au passage : mais d'où vient le titre de ce split ?) et me rappelle très rapidement la vague émocore des années 2000, on peut même confondre le chant avec celui d'Elliott, lent, langoureux avec des montées en puissance et une poussée d'énergie. Il serait facile de de plagier la bio en citant Sunny Day Real Estate en référence mais c'est dans cet esprit là SDREA a inspiré énormément de groupe (Get Up Kids, Jimmy Eat World...) et pas mal aussi je pense Subcity Stories. Le premier morceau est pleinement dans ce style là et j'oserai au final un fin et subtil mélange entre Elliott pour ses phases posées et Elevate Newton Théory (At The Drive In dans une moindre mesure) pour les montées et la débauche d'énergie. La pochette est plutôt sympa en noir et blanc du plus bel effet avec une jolie police. Un split donc très sympa qui donne vraiment envie d'entendre ces deux groupes sur des formats un peu plus longs. Www.myspace.com/pegazio www.myspace.com/subcitystories


Mighty Worms Strikes – volume 4 Mighty Worms

Nina'school – 13 comptines Guerilla Asso 7.5/10 La scène punkrock française a bien changé, il y a pas moins de quinze ans une très grande majorité des groupes chantait en anglais, aujourd'hui j'oserais dire que c'est l'inverse. Tout du moins une nouvelle génération a éclose emmenée par la locomotive qu'est Guerilla Poubelle. Cette génération a d'intéressant qu'elle a su digérer ses influences de la scène alternative/ punk française et américaine et à ce titre Nina'school est un parfait exemple. Je prendrai comme exemple « 24 leurres » très NoFXien avec une belle rythmique, c'est d'ailleurs l'un des points forts du groupe, un bon batteur et c'est ce qui caractérise cette nouvelle vague de groupes : des batteries pas molles du genou. Autre exemple « flambeau DC » lui sonne comme un morceau des Justin(e), autre point commun aussi avec les Nantais : les textes. Ce derniers sont bien écrits, intéressants et font preuve de subtilité. Ce deuxième album des Bordelais est meilleur que le premier sorti il y a maintenant deux ans et demi, c'est une belle confirmation pour un groupe amené à jouer désormais dans le haut du tableau. Www.myspace.com/ninaschool77

C'est toujours difficile de chroniquer une compilation, je m'y risque rarement, il est difficile de trouver la cohésion entre les groupes, le lien. Les compiles ont des buts différents mais au final elles se retrouvent toutes dans le fait de découvrir des groupes. Mighty Worms, l'asso de Besançon qui officie depuis... des lustres sort ici sa quatrième compilation sous format cd + vinyle. 6 groupes, 6 inédits et 6 reprises. Sur le format vinyle les inédits sont d'un coté et les reprises de l'autre, intelligent. Je connais déjà les 3 premiers groupes : Flying Donuts, fidèles à eux mêmes, Hellbats, toujours aussi bons et The Rebel Assholes que l'on commence à croiser un peu partout et ce n'est pas démérité, les 3 autres je ne connaissais pas Jack and The Bearded Fishermen, The Irradiates et Texas Tongols ou Mongols (le nom change sur les deux morceaux, après recherches c'est Texas Mongols ) qui officient dans des styles très précis (tout du moins les morceaux posés sur la galette) respectivement Stoner, Surf et Country. J'ai bien accroché sur les deux premiers des 3 efficaces et propres, le dernier un peu moins (le style peut être...). Tout le monde revient avec un deuxième titre qui est en fait une reprise d'un autre groupe de la compile, mention spéciale à cet exercice car les reprises sont vraiment excellentes, j'adore celle jouée par les Flying Donuts, une surf (sans chant) originale et bien mise à leur sauce, de leur coté leur binôme Irradiates reprend Daily Grind de façon plaisante. The Rebel Assholes s'en sortent aussi de belle façon avec un titre accrocheur tiré des Texas Mongols, ces derniers reprenant What The Hell que l'on pourrait au final, joué ainsi, confondre avec un titre des Mad Caddies !. Hellbats est plus puissant que jamais. En plus de cela comme à l'accoutumée on a le droit à une belle pochette. C'est donc une belle compile qui vaut plus qu'un simple petit coup d'oreille, mon coup de chapeau aux groupes et à Mighty Worms. http://www.myspace.com/mightyworms

The Rebel Assholes / Dumbell Productions Impossible – No solution records 6.5/10 Split entre The Rebel Assholes, groupe de Montbéliard qui commence sérieusement à faire parler de lui (en bien naturellement) depuis l'an passé, et les allemands de Dumbell que je ne connaissais pas auparavant. Le split sort en vinyle et cd, sur galette noire je trouve les splits vraiment plus intéressants : une face chacun c'est clair et distinct, sur cd le support amène beaucoup de facilité mais perd ce charme. Les deux groupes se sont faits plaisir en rendant hommage chacun à un album culte : Rocket To Russia des Ramones pour les Doubistes et Andy Warhol du Velvet Underground par les allemands. Avec de telles références il va falloir que le contenu suive... 4 titres chacun et ça commence par les français qui continuent dans la lignée de leur premier album « click and say yeah ! » à savoir un bon punkrock mélodique, bien joué avec un très bon morceau « crossroads ». TRA avance petit à petit, marche après marche et c'est très prometteur pour la suite. Dumbell, trio allemand donc, déboule dans la foulée avec un style bien plus bourrin un peu à la Zeke. Je ne suis pas super fan, je trouve ça un peu brouillon et je dois avouer que je ne suis pas contre certaines lignes mélodiques dans le punk, mais bon à défaut de me plaire je dois avouer que leur musique est bien faîte. C'est donc un split intéressant qui je l'espère engendrera une série entre groupes français et allemands. Je pense qu'il doit y avoir un joli vivier de l'autre coté du Rhin. Et puis j'ai hâte de voir les prochaines pochettes !


Maladroit -EP Maladroit – Jerk Alert Guerilla Asso 8.5/10 Je présente rapidement Maladroit (après l'interview dans ce numéro et celle d'Olivier dans le précédent) parce que la particularité du groupe réside dans la composition de son line-up . Till de Guerilla Poubelle, Olivier de Dead Pop Club, Jimmy de Jetsex/ Crossing The Rubicon, et Fickse de Justin(e) ; tout ce joli monde fait un bien beau groupe sur le papier. En moins d'une année on aura eu le droit à un EP, un LP et une série de concerts. Le premier EP éponyme composé de 3 titres fut une grande découverte et aussi une grande surprise avec Olivier et Till aux chants, Till en français et un peu anglais et Olivier en anglais...mais aussi un peu en français, comme quoi sa participation à un titre des Guerilla l'a encouragé à poursuivre. La complémentarité des deux chants est vraiment intéressante, celle rocailleuse de Till amène une dose d'agressivité et Olivier plus de mélodie, belle association de ce coté là. « Un concert à l'appart » est de ce point de vu un excellent titre mélangeant parfaitement les deux. « embarrasse moi » poursuit et derrière la rythmique envoie bien le boulard, « Non fiction » fini le EP sur un titre anglais très deadpopclubien. Belle surprise pour ce premier EP. Jerk Alert commence sur le même rythme que la précédente production avec l'excellent Burger OD, la voix de Till est parfaite sur les interventions, et le morceau est bien speed. Une très bonne mise en bouche. Rôle inversé sur le deuxième morceau Olivier apporte sa mélodie et son accent parfait sur un morceau Guerillesque. Par la suite Till chante un peu plus en anglais comme sur « morning glory... » par exemple, finalement je préfère son chant quand il est en français c'est tellement rare que je tiens à le signaler, il a tout simplement la voix parfaite pour du punkrock chanté français. Le groupe n'est jamais aussi fort que lorsque les deux chanteurs sont dans leur registre, il en est même irrésistible. On ressent clairement l'influence outre atlantique dans la musique d'une part mais aussi dans les textes légers sans prises de tête. Juste du plaisir et de la fraîcheur (she fucked me up, don't tell my girlfriend...,). Peut être que je me trompe mais on reconnaît plus l'univers d'Olivier notamment sur des titres comme « girls on film » ou « I hate your hello kitty underwear » entre geeks on se comprend, Till doit garder sa rage pour les Guerilla. L'avant dernier titre « jeter la clef » vient remettre le rythme soutenu qui manquait un peu sur le milieu de l'album, bonne claque. Je tiens à souligner le rôle de Jimmy et Fickse plus qu'efficaces, la partie rythmique est vraiment énorme. Jerk Alert, est donc un bon album, le potentiel du groupe nous donne envie d'en écouter encore plus, donc vite un nouveau !! Et s'il vous plait soignez vos pochettes !!!

Rise Against - endgame 4.5/10 A son apogée avec Revolutions per minute sorti en 2003 sur Fat Wreck, Rise Against est rentré dans le rang depuis et n'a jamais vraiment confirmé son statut de groupe sur lequel il faut compter. Endgame n'est pas en soit un mauvais album, il est juste banal et limite décevant lorsque l'on a pu goûter au potentiel du groupe. Tout partait pourtant bien avec Archtitects et help is on the way, incisifs et inspirés. La voix de Tim McIlrath est toujours aussi plaisante et la façon de placer son chant aussi intéressante mais les compos derrière ne suivent plus vraiment, trop mélos make it stop par exemple et ses chœurs affreux. Quelques morceaux tentent de sortir du lot mais il ne faut pas se le cacher on est loin d'atteindre la qualité de titres comme Broken English, Like the Angel ou Give It All. Rise Against n'échappe pas hélas à une destinée de groupes trop souvent rencontrée ces derniers temps (Antiflag, Against Me!...) en quittant l'indé pour les majors certains en plus de leur crédibilité perdent aussi leur inspiration. Dommage.

Madjive – ready-made rock Maximise Records 7/10 Avec un nom rappelant le surprenant groupe suédois de fusion de la grande époque Burning heart, Madjive débarque de Besançon pour nous sortir un album de Rock'n'roll garage plutôt sympathique. Bon c'est clair que depuis quelques années les groupes jouant ce style se sont pas mal multipliés mais Madjive apporte un peu de groove et me fait penser notamment à The Elektrocution (surtout leur deuxième et dernier album en date). 12 titres pour ce premier essai qui commence avec « heal it » vif avec une voix bien lancée et un groove très présent. Mention spéciale à mon titre préféré « on every stage off » entraînant et bien écrit. Certains titres me glissent un peu dessus je pense à « hey point » trop dispersé ou « justin sermon » un peu flippant sur l'intro. La fin de l'album repart grâce notamment à « you error ». C'est un bon début pour ce jeune groupe qui semble être apparemment un side-project, je pense que ça doit valoir encore plus le coup sur scène où ce genre de musique est vraiment encore plus expressive.


Rival Schools - pedals 7.5/10 Années 2000, une vague de groupes se met à jouer un punkrock très mélodique avec beaucoup d'émotions dans la musique, le chant et les textes. De très bons groupes et albums sont sortis : the Get Up Kids, Jimmy Eat World, Dashboard Confessional... Rival Schools était l'un d'entre eux en ayant sorti leur premier et unique album « United By Fate » reprenant ainsi le nom d'un jeu vidéo. Même formule que les groupes précédents mais un caractère plus indé et moins larmoyant. Le passé des membres du groupe y étant peut être pour quelque chose sachant qu'ils étaient auparavant dans Quicksand, Gorilla Biscuits, Youth Of Today et autres CIV. Après une tentative avortée d'un second album en 2003 le groupe a splitté. Alors que les Get Up Kids tentent de faire un retour j'étais à mille lieues de penser que Rival Schools allait faire de même et pourtant entre diverses participations exceptionnelles à quelques festivals (tout comme les Rage, Refused ou Hot Water Music...) Pedals, titre de ce second album, arrive quand même. J'avais un peu peur que le groupe se ramasse sur cet album de reformation comme tant d'autres ont pu le faire avant mais non on est pile poil dans la lignée d'United by fate, le combo reprend les choses là où elles les avaient laissées 10 ans auparavant, sans fioritures sans excès, sans ajouts excessifs. Rivals Schools enchaîne les très bons morceaux « Wring it out », « 69 guns » ou « A parts by B actors » doux et beau en point d'orgue de l'album. Je passe rapidement sur « choose your own adventure » trop popeux et dont les riffs ne m'accrochent pas vraiment. Force est de constater que le groupe de Walter Schreifels n'a rien perdu de sa superbe et même si au final il se retrouve moins prenant et percutant que le précédent il se révèle un très bon album.

The Elektrocution – Trouble magnet Pyromane records 8.5/10 Cinquième production de chez Pyromane après les très bons Tockyo Sex Destruction et autres Stetson !, The Elektrocution que l'on avait découvert en 2006 grâce à Open Heart Surgery sur le label mythique français : Overcome Records revient pour notre plus grand plaisir. Le précédent était un album de rock'n'roll garage pur et dur et je dois avouer que je les croyais splittés depuis, donc grosse surprise en les voyant sur le nouveau label de Patrick Foulhoux (journaliste dans tous les magasines rock et ancien boss de Spliff records). Toujours rock'n'roll, les rouennais ont la flamme bien présente mais sur ce deuxième album ils font preuve de plus de finesse et de subtilité. Trouble Magnet et sa pochette qui me fait penser à un mélange d'Irréversible et Orange Mécanique regorge de petites pépites extraordinaires comme « everything I touch I break » ou « sweet caroline » qui pourraient figurer sur n'importe quel album de The (international) Noise Conspiracy. A noter au passage qu'il a été enregistré par leurs potes de Tahiti 80 et peut être cela vient-il de là mais la mélodie est l'élément en plus et qui fait vraiment la différence par rapport au tout premier. "Out of breath", "Biting the dust" et "Rise to the sun" explosent aussi la fin de l'écoute et toute cette homogénéité fait que cet album est vraiment très bon, reste maintenant à tourner aux quatre coins de la France et le diffuser massivement car il le mérite.

Subcity Stories – behind the memory tree Not A Pub 6.5/10 En découvrant le split avec Pegazio, j'avais vraiment envie d'entendre les deux groupes sur un album complet. Chose à moitié faîte donc avec les Subcity Stories de Pau, cela donnera certainement des idées à leurs camarades. On lit un peu partout des références à At The Drive In pour le groupe mais je persisterai en disant que pour moi le chant et la tonalité de la voix me rappellent vraiment Chris Higdon le chanteur d'Elliott (« imaginary complex »). Les Pallois sont plus énervés que ces derniers et les titres montent souvent en intensité pour vraiment exploser comme sur « a new shape » qui me rappelle plus Sparta qu'ATDI. On sent quand même pas mal d'influences et je reparlerai aussi de Sunny Day Real Estate qui explorait aussi pas mal les mélodies à l'instar du trio français qui semble apprécier les longues lignes mélodiques comme sur « curtiss » par exemple ou sur « begins like a crash » sans chant. 10 titres au final, le tout bien choyé dans un digipack à la pochette quelque peu mystérieuse, et sorti sur Not A Pub, leur propre label. C'est en tout cas un bon début et un groupe a suivre de près. www.myspace.com/subcitystories


Memories Of A Dead Man – Maze

Atlas Losing Grip – state of unrest

Anticraft ; m&music ; believe ; code 7

Black Star Foundation

8.5/10

6.5/10

Memories of a Dead Man n'est pas un nom inconnu pour tous les lecteurs des Rêveries (interview n°19) et ceux qui ont pu écouter les compiles (#2 : summer 007, #4 : battle of the trappists). Gros son, mélodies affûtées, chant grave et lourd, tel était le groupe avant un changement de line up majeur : Pierre le chanteur et Will un de deux guitaristes sont partis laissant pour le moment le groupe en trio. Loin de jeter l'éponge le groupe a su rebondir et sortir ce EP concept. On parle de concept car le groupe a fait appel à différents chanteurs. D'un point de vue purement musical les parisiens restent dans le même registre à savoir un mélange d'émocore façon Underoath et de métal ambiant façon Cult Of Luna. 5 morceaux et 4 chanteurs différents. Mention spéciale au tout premier morceau « Spoken Yet Never Heard » qui permet une parfaite continuité avec le précédent album Beyond The Legend, la voix du chanteur de Rosetta se rapprochant de celle de Pierre, le groupe derrière arrive parfaitement à mixer mélodies et puissance. J'aime particulièrement le 3ème titre « the other way around » chanté par Yann de Klone qui vient apporter son style plus pop mais terriblement efficace, son timbre m'a surpris et me rappelle un chanteur masqué d'un groupe de pseudo trash métal, cette chanson me donne vraiment envie de découvrir Klone. Ce morceau est aussi vraiment décalé par rapport à la puissance brute et sombre des autres. Le chanteur d'Aqme vient pousser aussi la chansonnette sur « commotion » très bon titre violent et rythmé qui fait preuve d'une interlude mélodique du plus bel effet, je ne me rappelais pas le chant sur Aqme aussi animal , il faut croire que MOADM l'a poussé à se lâcher. C'est donc seulement un EP mais il permet de prouver que le groupe est toujours aussi doué et surtout vivant. Le son n'a pas changé il est toujours aussi puissant et confirme ce que l'on savait dès le début : on a à faire à un futur poids lourd. Titre après titre, il nous le prouve.

Pour appréhender Atlas Losing Grip il faut rapidement regarder en arrière sur le parcours de leur frontman : Rodrigo Alfaro. Rodrigo est l'ancien leader d'Enemy Alliance, d'Intensity et des Satanic Surfers, c'est surtout dans ce dernier groupe que l'on garde le meilleur souvenir de lui. Batteur (2ers EPs), puis batteur-chanteur il a su imposer aux Satanic une section rythmique extraordinaire qui a fait la renommée du groupe notamment sur les 3 premiers (excellents) albums, le groupe s'est ensuite peu à peu assagi Rodrigo se concentrant sur le chant puis à la fin retournant uniquement aux fûts pour laisser le micro au chanteur d'Adhesive. Retour au premier rang avec ALG où il chante et il est clair que poser un avis sur le groupe sans le comparer aux Satanic est compliqué. « Logic » et « bitter blood »commencent plutôt bien l'album et rappellent l'époque de Fragments and fractions, c'est certes rythmé et énergique mais il manque une forte touche d'originalité, pire au bout de quelques titres l'oreille n'accroche plus vraiment et les chansons tournent en fond sonore. « differents hearts differents minds » tente bien de réagir mais c'est de courte durée. Force est de constater qu'Atlas Losing Grip ne se démarque pas de tout ce qui a pu être produit et l'intérêt premier reside vraiment dans la voix de Rodrigo et les souvenirs qui vont avec. www.myspace.com/atlaslosinggrip

http://www.myspace.com/memoriesofadeadman

Speedball – songs of defeat Oni Red Chords

9/10 Speedball est de retour après leur très prometteur 3 titres l'an passé (3 seconds). Un peu plus cette année (7 au total) mais une vraie confirmation du talent de ce groupe breton. Toujours ancré dans un punkrock aux relents de hardcore le groupe sait parfois ralentir comme par moments sur « I'm wrong » ou l'interlude tout en continuant à être efficaces car c'est sur des morceaux nerveux comme « unsatisfied » ou « we » qu'il cartonne. Je pense aux premiers Strike Anywhere en les écoutant et je suis surpris qu'on entende pas encore parler plus d'eux, j'espère que ce deuxième EP rétablira la donne. En tous cas la production de Christian Carvin, qui a notamment bossé avec Eths est impeccable. Bref c'est mon coup de cœur actuel ! www.myspace.com/speedballhxc

Voodoo Glow Skulls – break the spell Smelvis records

6/10 Présents sur la scène depuis 1988, les VGS sont une groupe à part dans le monde du ska parce que d’un part ils intègrent bien leurs racines mexicaines, qu’ils y ajoutent une dose de voodooïsme dans leur paroles ainsi que sur leurs pochettes et aussi par le fait que leur chanteur a une façon de chanter tout à fait singulière qui se rapproche plus du parlé que d’autre chose. Cet album est énergique et se rapproche assez de tout ce qu’a pu faire le groupe auparavant. Peut être moins percutant qu’un Baile De Los Locos et moins homogène aussi.


Burning Heads – Hear This Opposite Prod 8.5/10 Je trouve que cet album arrive vite suite au très bon Spread the Fire et je pensais que celui-ci, et à la vue de sa pochette, allait être un reggae, bonne surprise donc ! Non pas que je n'aime pas les Opposite mais c'est sur le registre de prédilection que je les apprécie le plus. Hear This avec son artwork plutôt réussi est le premier album totalement numérique que j'achète, il faut dire que les Burning savent y faire : le premier week-end l'album était à 1euro. Seul soucis de taille pour moi l'absence des paroles. L'album commence par un « Destroy Capitalism Anarchy » qui je le pense fait référence à un mec qui a diffusé sur leur net leurs albums, s'en est suivi un échange de messages un peu houleux. Le morceau est bon et lance bien l'album, je trouve que le rythme est un peu ralenti par rapport aux anciens et une flopée de titres sont tout simplement irrésistibles : cheat and lie et Who's got the herb, qui est pour moi le meilleur titre de ce 11ème opus. Pour résumer c'est un bon Burning très plaisant, avec des bons morceaux et des riffs toujours aussi bien sentis, peut être pas le meilleur certes mais de très bonne facture tout de même. Il faut signaler tout de même qu'en 19 ans de carrière le groupe fait toujours partie du gratin mondial dans son style et n'a jamais baissé le pied ni fait de faux pas.

Foolish - back on track Touls records – beer records – PPH – Paranoia – L'espiceria – Gust Production

8/10 Petite intro au piano toute douce, préambule à un déchaînement bien orchestré. Le premier titre, qui laisse son nom à l'album, annonce tout de suite les teintes de l'album, un punkrock nerveux influencé par la scène outre atlantique de la fin des années 90 (écurie Fat). J'aime bien le chant lâché, sans retenu au relents bien punk, il me fait parfois penser à celui de Consumed, à noter l'excellent jeu de la section rythmique (lignes de basse sur Loneliness, et le rythme perpétuel de la batterie). Routine, le 4ème titre, fait apparaître Till des Guerilla, un morceau très réussi où les deux voix très complémentaires s'accordent à merveille, il est vrai que cet album regorge de featurings je pense notamment à Tom d'Union Jack sur Simple Life, Bounce de Stetson ! sur Sick as Fuck, Romain de Charly Fiasco sur Let's have a ride ou SPBHC sur Stay Cool. Le groupe intègre aussi un saxo qu'il utilise plutôt bien et raisonnablement (excepté peut être sur certains titres comme Nightmare comes true) rappelant par moment les Mad Caddies, dans ce registre ska-punk Out Of Memories est un très bon exemple de morceau accrocheur et efficace. Foolish est une découverte pour moi, avec une musique qui, à défaut d'être originale, est efficace et devrait rassasier tous les vieux loups nostalgiques de l'âge d'or du skate-punk.

Alkaline Trio – Damnesia 8/10 Je me souviens du début de carrière du trio avec leurs 2 premiers excellents albums sur Asian Man Records, ils avaient ensuite signé sur Vagrant, le label en vue du début des années 2000 dans le secteur de l'émo-rock. Puis petit à petit le groupe était un peu parti en vrac tombant plus dans le rock FM qu'autre chose, tombant aussi dans les joies du maquillage émo... Damnesia est un album un peu spécial car il reprend d'anciens morceaux en acoustique. Les anciens cartonnent je pense à « Radio » par exemple, les plus récents passent aussi mieux et peut être que le trio avait besoin de ça pour retrouver ses fans de la première heure. Ceci dit je n'attends pas le prochain « vrai » album avec impatience...

Crossing The Rubicon « definitely deaf » Guerilla asso 9/10 Mon plus gros coup de cœur de ces dernières années est de retour après un premier brûlot tout simplement énorme. Sorti sur Guerilla Asso sans le renfort de la Sacem, ni code barre, Crossing The Rubicon sort un peu du paysage habituel du label : plus hardcore, plus stoner et chant en anglais. Sur scène le groupe assure à fond et ce second album faisait partie des disques que j'attendais le plus. Pochette sombre et mystérieuse, ce nouvel opus est composé de 11 titres. Force est de constater que le groupe a évolué depuis et c'est à un véritable déluge sonore auquel on a le droit. Peut être est-il moins direct, moins punkrock mais il gagne en technicité et en travail d'ambiance (definitely deaf). La section rythmique est impressionnante, en particulier la basse ronde et efficace, quelques passages groovent à souhait (Ayatollah, ayatollah, peut être le meilleur titre) et on peut parfois surprendre quelques riffs que n'auraient pas renier les Rage (Definitely deaf). La voix accompagne à merveille ce mur de son avec son grain éraillé. Le premier titre Meatwagon sort quelque peu du lot mais se révèle cependant terriblement efficace. Le coté punkrock est certes moins présent dans la musique mais ce sent sur certains passages, le coté stoner a pris lui une plus grande part et il est parfaitement exécuté. Un deuxième album différent mais totalement réussi. Félicitations.


Charly Fiasco « un brin d'essence dans la déroute » Guerilla Asso 7.5/10 Nouvel album d'une des nouvelles grandes figures de la scène punk française. J'avoue n'avoir découvert le groupe que récemment par le biais du split avec les Guérilla Poubelle et j'étais un peu resté sur ma faim non pas que le groupe ne tienne pas la route mais pour une raison toute simple et très personnelle : je n'aimais pas vraiment la voix du chanteur. Ce deuxième album « un brin d'essence dans la déroute » m'a attiré particulièrement car j'avais hâte de voir ce que ça pouvait donner sur une longue durée. L'artwork, dans un premier temps, et j'y attache de l'importance, est très réussi : sobre, avec un effet vieilli du plus bel effet. Musicalement c'est du bon aussi. Les textes sont travaillés (même si le refrain de « les bonnes questions » me fait tiquer avec l'absence de son complément d'objet indirect...), j'apprécie beaucoup « La Poésie Au Bout d'une Corde » et « Le drapeau Est En Berne » où intervient Nicolas des Brixton Robbers de façon remarquable. On retrouve de l'humour aussi comme sur « Chaque Problème possède une solution ». Malgré le fait que je ne sois pas fan de la voix, que je trouve d'ailleurs parfois trop limite dès qu'il faut monter, je dois avouer que Charly Fiasco est un bon groupe et ce nouvel album plaira très certainement à tout fan de la scène punk française, écurie Guerilla Asso en particulier.

Dissidence Radio « des espoirs et des illusions » Smalltones records 7/10 J'ai tout d'abord cru que Dissidence Radio était une compile de chez Indessence qui fait aussi web radio. Le nom, la pochette... tout m'a mené en erreur. Et pourtant c'est bien un groupe et même un très bon groupe et un véritable surprise par la même occasion. Ce EP ou mini album de 7 titres applique un hardcore rapide très punkrock avec un chant en français qui passe comme une lettre à la poste. Le ton me fait un peu penser à l'excellent album des Baxter de Poitiers surtout lorsqu'ils chantent en français. C'est vrai que la voix est plutôt sympa. De bons morceaux aussi, j'aime d'ailleurs bien « Axel ». Il y a désormais un certain nombre de groupes dans ce registre, à défaut de se démarquer Dissidence Radio y fait plutôt bonne figure. Il me faudra maintenant les découvrir sur scène !

Favez « en garde ! » Two Gentlemen 7/10 Oulala je n'ai plus trop suivi l'actualité de Favez depuis « bigger mountains higher flags » en 2007. Il faut dire que cet album succéda à l'excellentissime « old and strong in the modern times », un des meilleurs albums jamais réalisés dans toute la scène post punk mondiale, et du coup la tâche était rude, il ne pouvait être que moins bon, même s'il reste très correct au demeurant. Je suis donc un passé à coté de ce qu'à fait Favez durant 4 ans, peut être aussi parce que tous les autres groupes du style ont soit splittés soit sombré dans la pop mielleuse. Les Suisses ne se sont pas résignés et signent donc cette année leur 7ème album (si l'on ne compte pas les 3 autres sous leur ancien nom), et c'est donc avec un peu de curiosité que je l'ai mis dans le lecteur. Le premier titre « tearing down the highway » est plutôt bon et introduit bien l'album, du Favez pure souche tel qu'on le connaît avec cette belle voix bien posée, ces cassures de rythme et cette facilité à tirer des mélodies. Le second titre me plait moins même s'il s'agit d'une ballade qui aurait pu être très belle mais je trouve, pour une fois, le chant mal ajusté. « like the old days » reprend les choses de façon plus dynamique et se place certainement comme l'un des tous meilleurs morceaux de l'album. « under the sun » ressemble à s'y méprendre à un titre de Troy Von Balthazar, chanson lente au chant langoureux. La palme revient à la très belle « tonight we ride », moment où l'on se rappelle pourquoi on a toujours aimé Favez : pour sa facilité à construire des chansons rock teinté de mélodies imparables. Cet album se travaille et se bonifie au fur et à mesure même si quelques titres sonnent trop mielleux. Je n'oublierai plus Favez, je le promets.

Anorak - sick Maximum Douglas Rds 7.5/10 Purée je ne suis pas spécialiste du genre et j'ai du mal à définir cet album d'Anorak. Première chose j'adore le nom, ces choix simples sont terriblement efficaces (Pneu, Cheveu...). Seconde chose coté musique c'est très fort, une ambiance spéciale, des montés très puissantes. La maîtrise technique est remarquable par là je les rapprocherai de The Dillinger Escape Plan, chaque titre est une envolée vers une atmosphère spécifique mais aussi un déchaînement de puissance. On pense aussi à Botch ou Unsane pour cette puissance mais aussi un peu à Neurosis. Ça s'écoute, mais surtout pour moi, ça se voit en concert.


Tagada Jones – descente aux enfers Enragés Productions

6.5/10 C'est fou mais j'avais oublié les Tagada avant de tomber par hasard sur cet album. Pourtant c'est probablement le premier groupe qui m'ait fait apprécié le punk chanté en français grâce a leur album Manipulé sorti il y a 10 ans maintenant. Le groupe depuis s'est séparé de son deuxième chanteur, Gus, qui plaçait de temps en temps sa voix très rauque, façon Beau Beau dans Avail à leur grande période, et qui s'occupait de tout ce qui était samples et machines. C'est un peu dommage qu'il soit parti car son chant rendait bien sur la musique du groupe mais d'un autre coté l'accumulation des effets sur les titres commençait aussi à me saouler. Autre déception sur les derniers albums je sentais les paroles glisser vers la démagogie avec des thèmes très faciles et très prisés par la jeunesse. Je pense que les Tagada en ont bien profité et ont réussi à rajeunir leur public, peut être en perdant les vieux relous. Peut être que c'était voulu peut être pas et peut être aussi que je me fais un gros film mais je les ai un peu oublié à ce moment là. Toujours est-il que le groupe revient en cette fin d'année avec Descente aux enfers. La première chose que l'on voit c'est que les Bretons ont encore une très très belle pochette, et ça ça vous donne envie d'acheter un album ! Depuis 10 ans le groupe accumule les belles pochettes bien dessinées et je dois avouer que je les apprécie particulièrement. Coté musique le groupe me surprend un peu en faisant une sorte de petit retour aux sources avec style très punkrock, très rapide et énervé, « nec'hed mad » et « zéro de conduite » en sont l'exemple parfait. La voix de Nico est toujours aussi bien posée, aussi hargneuse et le chant en français passe tout seul. Pour faire le relou je peux une nouvelle fois reprocher aux textes d'être parfois un peu faciles mais ils ont tout de même le mérite de les aborder de front. « le moins que rien », 3ème titre, baisse un peu en intensité et il faudra attendre « Alerte Alerte » pour retrouver un titre de premier ordre, qui se veut incisif avec un rythme saccadé et un très bon refrain. A noter deux morceaux un peu spéciaux avec des featurings, le premier avec hexcess avec un beat hip hop et du coup un chant calé dessus. Le refrain rend très bien avec ce « j'emmerde ! ». Le second morceau voit apparaître La Phaze, qui évolue dans son registre habituel d'électro-punk. Perso, j'ai jamais accroché donc ce morceau ne m'a pas du tout botté, mais les fans du groupe angevin devraient être ravis. Au passage je découvre, un peu surpris que c'est Job qui occupe la batterie (depuis quand?), on replace juste le personnage qui a tenu les fûts dans Right 4 Life, Tromatized Youth, For The Real entre autres et se retrouve donc dans le groupe rennais. Beau rebondissement. Pour conclure, je reste encore sur ma faim avec cet album que je trouve assez linéaire. Les paroles sont engagées certes mais je les trouve encore trop démago. Quelques titres m'ont vraiment plu (« Alerte alerte! » en tête) mais je préfère tout de même ce que faisait le groupe il y a dix ans.

Justin(e) – Treilleres über alles Guerilla Asso – Can I say 9/10 3ème album pour les Nantais qui fait suite à un split avec Diego Pallavas. Il était attendu cet opus, il faut dire qu'accident n°7, le précédent avait l'effet d'une bombe avec une collection de tubes en puissance, des textes et des mélodies très bien pensés et surtout une maturité et un détachement de certaines influences. On avait parlé foot durant la dernière interview et c'est un sujet auquel le groupe retourne souvent (« l'équipe C », « Jean claude Suaudeau » ou « affreux sales et méchants »). Ici la couleur est annoncée avec une pochette très ciblée (attention le vinyle et le cd n'ont pas la même couv) qui rend hommage à nos albums paninis qui ont marqué notre jeunesse. Le titre rend hommage au lieu de résidence de certains membres du groupe mais aussi à un très vieux morceau des Dead Kennedys « California über alles ». L'album commence avec le morceau qui donne son nom à l'album, un titre rapide, punk où l'on retrouve avec grand plaisir la voix d'Alex . Une très bonne intro. A noter que les textes sont toujours aussi bien écrits et prenants, cette fois-ci Fikce (qui est aussi dans Poésie Zéro, Mon autre Groupe, Maladroit...), désormais le batteur du groupe, signe quelques textes bien sentis notamment l'excellent « Une ode à la mort » l'un des points forts de l'album. C'est vrai que les textes du groupe sont vraiment intéressants et se plonger dedans, y réfléchir, est quelque chose de relativement rare dans cette scène, d'où l'intérêt du chant en français. D'autres titres accrocheurs se succèdent « Rome » ou « Porcelaine » avec sa démonstration de lignes de basse. Décidément ces Justin(e) avec ce nouveau un line-up est un groupe de très bons musiciens. Des claviers et de l'accordéon viennent rythmer l'album comme sur « BB77 » (ou ce n'est pas toujours très pertinent) et « une ode à la mort (là c'est très bon). Ce troisième album est une vraie réussite qui sera à chaque écoute encore meilleur je pense. Je lui préfère pour l'instant Accident n°7, plus efficace à l'écoute et sur scène et aussi pour ces références footballistiques qui sont finalement quasi absentes de ce nouvel album malgré un tel emballage. Mais force est de constater que Justin(e), à l'instar des GxP, est un putain de bon groupe qui va marquer durablement la scène française.


Hangin'out – burning bridges Craze records 7.5/10

H2O - Don’t forget your roots Bridge 9 6/10

Je viens de recevoir ce mini-album et à peine tourne-t'il dans la platine que je découvre un très bon groupe punkrock façon Epitaph de la grande époque. Petit tour sur leur bio et il se trouve que la formation est belge ce qui me surprend un peu, j'aurais bien placé une piécette sur le fait qu'ils soient américains, et existe depuis 12 ans, un peu feignants les gars n'ont sorti qu'un album durant tout ce temps. Burning Bridges, ce 8 titres arbore une belle pochette avec la passerelle du Gateshead à coté de Newcastle, je suis à fond sur les ponts en ce moment donc la présence de celui-ci avec sa spécificité technique me fait penser que le groupe aime les belles choses. Les premiers titres « in vain », « second chance's for losers » sont dans un registre proche de ce que fait actuellement Rise Against, un punkrock assez musclé, rythmé mais non dénué de mélodies. Le batteur met un bon tempo aux titres et la voix se révèle plutôt sympa. Il n'y a seulement que 8 titres mais ils font tous (excepté un) plus de trois minutes, je trouve d'ailleurs certains un peu trop longs (« procedure ») et auraient mérités peut être d'être plus concis plus directs. Belle conclusion cependant avec l'excellent « the witch hunt » totalement Rise Againstien certes mais plaisant à souhait !! Au final c'est un bon mini-album pour un groupe prometteur s'il nous sort un peu plus de productions !

Bon je vais me répéter mais c’est parce que H2O l’a bien préparé cet album en sortant 3 eps auparavant et dealant ainsi 6 morceaux sur 15 et 3 inédits. Don’t forget your roots est comme vous le savez un album de reprises. H2O tient à son image et tient à faire savoir qu’ils ne viennent pas de nulle part, qu’ils ont une crédibilité et sont potes avec tout le gratin musical qu’il soit HxC ou punk. La tracklist mixe donc un peu toutes les influences des New Yorkais : des Descendents à Sick Of It All, des Clash aux Mighty Mighty Bosstones. A de rares exceptions près H2O joue les titres de la même façon (excepté pour les Mighty justement mais on s’en doutait un peu…), pas de grande réinterprétation donc, on se cale trop souvent sur l’original. Je suis surpris au passage de ne pas retrouver Bad Religion ou Hatebreed. Reste que les morceaux sont de qualité, mention spéciale au Pride de Madball et Friends like You de Sick Of It All, par contre le Get The Time des Descendents est très loin d’arriver à la cheville de l’original. D’autres se sont essayés à cet exercice dans quasiment le même registre : Ensign ou Hatebreed. C’est clair que c’est sympa sur les premières écoutes de voir les différences mais pour ma part je m’en lasse vite surtout lorsqu’on a l’impression qu’il n’y a que le chanteur qui change. Je noterai au passage la très jolie pochettes à l’image des 3 autres qui ont précédé, toutes aussi réussies. C’est d’ailleurs de bonne augure parce qu’il faut avouer que l’artwork chez H2O n’a jamais été percutant. Vivement un véritable album de compos avec encore les potes en featurings pour cette fois-ci s’en prendre vraiment plein la face !

Roger Miret and The Disasters – gotta get up now

People Like You 8.5/10 Légende vivante du hardcore New Yorkais avec Agnostic Front, Roger Miret, en parallèle, se fait aussi plaisir au sein de son deuxième groupe : Roger Miret & the Disasters. Ce groupe n'est pas nouveau et pour les lecteurs assidus on avait pu retrouver une interview dans ces pages il y a près de dix ans. Ce qui est plus surprenant c'est que le groupe tourne toujours et sort toujours des albums, c'est d'ailleurs leur quatrième. Toujours dans le registre street punk, Roger impose son style vocal très personnel sur des titres percutants et incisifs. « we're gonna find a way » ou « stand up and fight » sont très représentatifs de cet album : courts, rapides mais terriblement efficaces. Le premier cité est d'ailleurs un hit en puissance. Mention spéciale aussi au titre qui donne son nom à l'album : « Gotta Get Up Now », très Clash dans l'esprit, un morceau punkrock qui se mute en reggae efficace comme on l'aime lorsqu'un bon groupe le pratique. On tend à se rapprocher de la Oï notamment sur des morceaux comme sur « city soldiers ». Bref sur album c'est bon et ça défoule parce que c'est terriblement simple et basique et c'est ce qui fait que c'est bon : on va droit au cœur du style là où c'est le meilleur et un vieux routier comme l'est Roger Miret le maîtrise parfaitement. Sur scène ça doit tout simplement être excellent. Bravo.

Useless ID— symptoms Fat Wreck 4/10 Seul groupe Israélien que je connaisse. Useless Id n’est pas un nouveau venu puisqu’il existe depuis près de 20 ans et a été longtemps l’un des fers de lance de Kung Fu records. Cette joli pochette attire les regards tout comme le logo Fat Wreck au dos. J’avais perdu le souvenir du style et c’est une (mauvaise) surprise que de découvrir un sous-No Use For A Name larmoyant (fear in the mirror ou encore symptoms) sans vraiment d’intérêt. Belle déception, comme quoi une belle pochette et un beau logo ne font pas un bel album.


Chuck Ragan – covering ground Side One Dummy 7.5/10

Teenage Renegade . continental divide

Rapide présentation du personnage : Chuck Ragan est l'ancien chanteur des Hot Water Music, ancien est un mot non adapté puisque le groupe Floridien s'est récemment reformé mais pour combien de temps là est la question ? Chuck est LA grosse voix d’HWM, le Garou du punkrock, et aime bien pousser la chansonnette dans sa cabane dans le bayou tout seul avec sa guitare. Covering Ground n'est pas son premier effort solo, c'est même le troisième après Feast Or Famine et Gold Country. Le soucis général de ces trois albums c'est qu'il y a redondance entre eux, on en entend un et les autres ne sont plus des surprises. Cependant, force est de constater qu'il s'agit d'un excellent songwriter et que sa voix sur une guitare acoustique fait mouche. « Nothing Left To Prove », poignant et touchant ouvre de belle façon cet album. Morceau émouvant et avec une très forte puissance émotionnelle « you get what you give » est la chanson phare de ce album, Chuck pousse bien fort sa voix et sait parfaitement nous toucher. Le reste est certes plus convenu mais vaut tout de même le détour. Cet album s’adresse donc à tout fan du floridien, même s’il n’apporte pas de grande nouveauté il n’en reste pas moins bon.

Le groupe mérite bien qu’on le (re)présente un peu : il s’agit d’un énième groupe de Nasty Samy (Hellbats, Second Rate, BZP…) qui cette fois - ci s’est juste entouré de sa compagne. Il y a deux ans sortait le très sympathique Is There A Life After High School ? Qui était suivi l’an passé d’un split avec Billy Gaz Station. Le groupe est ensuite parti sur la route à travers les Etats Unis, pays d’origine de madame Nasty, pendant 6 mois. 6 mois durant lequel le groupe a non seulement joué mais aussi composé et enregistré cet album. Le ton est, je trouve, moins léger que sur le premier album plus sérieux, peut être aussi plus posé « fade and fall away » en est un exemple. Les mélodies sont plus travaillées et plus poussées, le groupe en plus de nous faire bouger la tête et les pieds arrive aussi à nous émouvoir comme sur « continental divide » qui donne son nom à l’album. Pour la route une petite reprise des Descendents « We » magiquement réinterprétée qui se trouve être particulièrement touchante. Bonne surprise donc que ce deuxième album, qui au passage a été mixé et masterisé par Justin Perkins, qui a déjà bossé avec les Screeching Weasel, au Mystery Room Studio.

Kicking Records—Oni Red Chords

8.5/10

En même temps que la sortie de l’album, un carnet de route sous forme de livre de 170 pages doit voir le jour.

Löbster Killed Me – Ghost Chanmax - Gestalt -Wee Wee -Meantime

6.5/10 Löbster Killed Me (Homard m’a tué en français), un groupe au nom magique que j’avais découvert dans un split avec Nekhole et Nothing More. Pas de souvenir ultra mémorable juste la pochette de ce split qui était splendide. Pas d’attente particulière avec cet album, et sur les premières écoutes je trouve le tout plaisant avec un punkrock façon années 80 qui me rappelle des vieux Dag Nasty et même parfois Jawbreaker (années 90 ok je sais…) le troisième titre « ghost » en est un bon exemple. Je trouve la prod un peu cheap d’un coté mais de l’autre c’est ce son qui fait aussi le charme et je ne suis pas sûr qu’avec une meilleure production le groupe ait autant de charme. Oui cet album est sympa avec des titres bien faits comme « love & friends » et le nerveux « don’t panic », je suis par contre moins fan de « big brother » de sa rythmique et son chant. A noter tout de même la belle pochette (une nouvelle fois!).

Mute – Thunderblast Effervescence 7.5/10 Quator canadien présent depuis pas mal d’années mais que je n’ai jamais chroniqué auparavant, je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs parce que le précédent The Raven était plutôt bon. Pour définir le style je parlerai de punkrock mélodique assez technique avec quelques riffs métal old school (le marrant « calcul(h)ating » ou « strangers back again »). C’est vraiment bien joué avec de bonnes mélodies et surtout une diversité dans les rythmes qui permet de souffler quand même un peu durant les 40 minutes que dure ce dernier album. Le meilleur morceau est certainement le titre « homesick and tired » avec en featuring Amélie No des confrères Québecois de I.No. A nouveau donc un bon album pour Mute qui confirme son statut d’outsider.


MSL JAX – Let’s get lost Kicking Rds / Smalltones Rds / Furne Rds

8/10 Msl Jax, nom bien obscur pour une belle surprise venue, une nouvelle fois, de Jarnac. MSL JAX signifie Miss Shapenfingers & The Lumberjacks et derrière l’acronyme peu accrocheur se cache un groupe dont la musique, elle, l’est. Un groupe qui est en fait un personnage central Jérôme Bossuyt qui a déjà œuvré dans pas mal de combos : Café Flesh, Glasnost, Billy Gas Station ou Alaska Raving Mad. Epaulé par plusieurs camarades en studio (l’incontournable Mat Gaz à la batterie (Headcases, BGS) et Luis Francesco Arena (Pegazio, Headcases)), Jérôme jouera avec d’autres sur scène pour défendre l’album. C’est le deuxième album après l’éponyme de 2009 et l’EP de 2010. Je parlais de surprise car, hormis le fait que je ne connaissais pas le groupe, les 14 titres de ce nouvel album me surprennent et m’enchantent, notamment tous ceux de la première partie « last kiss » ou « on the easy girl’s lips ». MSL JAX rappelle au passage les cousins de Billy Gas Station par le coté rock’n’roll et ces riffs sortis d’une autre décennie (70’s) mais aussi par un fort potentiel à produire des mélodies percutantes. « to go where the lights » est mon morceau préféré de par son rythme, son chant et ses mélodies. Belle pochette, belle surprise, bel album et beau groupe !

Anti-flag

– The general

strike

Side One Dummy

7.5/10 On a le droit de poser des réserves sur Anti-Flag, un groupe au discours résolument politique, révolutionnaire et anti-capitaliste et qui fut signé sur une major en 2006 alors qu’ils étaient auparavant sur Fat Wreck. On peut même dire que les derniers albums sont plutôt mous du genou malgré le fait qu’ils soient repassés sur une structure indé, certes grosse, mais indé : Side One Dummy. Ce General Strike rappelle au bon souvenir des vieux Underground Network ou Terror State, moins catchy certes mais le groupe se rapproche petit à petit de ce qu’il faisait de mieux : des chansons rapides, entrainantes avec une bonne dose de chœurs fédérateurs. Anti-Flag revient sur la piste dans une époque où le style n’attire plus grand monde, les fans apprécieront c’est le principal.

Wank For Peace - what will remain Guerilla Asso—Des ciseaux une photocopieuse 9/10 Wank 4 Peace est un nom bien connu pour tous ceux qui trainent un peu dans les concerts punk et hardcore. Le nombre de dates du groupe angevin est tout simplement impressionnant (120 concerts en 3 ans) tout comme leur nombre de productions ( 5 eps et splits) . Affublé du titre de Kid Dynamite français, le groupe par le titre d’un EP (Sheep Shots Youth Anthems) et sa musique y fait vraiment référence avec un rythme très rapide et un chant proche du groupe de Philadelphie. Ce premier album sorti sur Guerilla Asso, qui les rapproche encore plus de leur potes Justin(e ) et Santa Cruz (les trois groupes ont tourné ensemble pour le Super Tour) est sorti en Digipack cartonné tout simplement magnifique. Les angevins ont aussi créé leur propre structure : des ciseaux et une photocopieuse (en rapport à un titre des Justin(e ) ), grâce auquel ils se chargent aussi de la distrib. Là où le groupe est fort c’est que, souvent dans ce style, le passage à l’album devient difficile car les titres ont du mal à se démarquer les uns des autres et deviennent assez répétitifs d’où un certain ennui parfois à écouter. Là les Wank 4 Peace savent placer des chœurs où il faut, des breaks, du mosh. Au final What will remain regorge de pépites, je citerai en exemple « Thugs and pedophiles » percutant et entraînant. Ce Lp me donne vraiment envie de les revoir sur scène rapidement.

Nine Eleven – Le rêve de Cassandre Effervescence Records

7.5/10 Choppé trop tard pour véritablement le travailler et en profiter pleinement. Nine Eleven que je compare régulièrement à ComeBack Kid est un groupe très particulier dans notre scène française. Ses membres sont des activistes du mouvement DIY, on connait le free edge, festival exceptionnel, révélateur de nombreux groupes et leur label Free Edge Conspiracy (Baxter, Trashington DC, Birds in Row…). Les tourangeaux tournent beaucoup aussi, énormément même, ils ont du parcourir l’Europe de long en large ces dernières années et commencent à se faire une belle réputation. Il faut dire que leur dernier album en date City of Quartz était très très bon, et faisait parmi de ce qui se faisait de mieux en France mais aussi en Europe. Le rêve de Cassandre se veut plus sombre et plus difficile d’accès. La petite intro à la guitare trompe bien son monde car le reste se veut lourd avec une From Haven to Hell dans la continuité du précédent LP. La suite est moins tranchée et j’ai toujours autant de mal avec le ton très monocorde du chanteur par contre c’est sûr que techniquement le groupe est très fort et sait parfaitement amener des ambiances et un univers comme sur Ninth floor. On saluera au passage le superbe digipack, c’est un bon album, je préfère le précédent tout de même pour son coté plus incisif. http://www.nineelevenhxc.blogspot.com/


Chroniques eps H2O California - New York City - DC Bridge 9 Dans son trip de reconnaissance H2O signera très bientôt un album de reprises, histoire que tout le monde comprenne bien que le groupe est authentique et que tout ce qui a pu être dit ou écrit à l'époque où ils ont quitté Epitaph pour une major n'était pas vraiment fondé... H2O a fait son retour il y a 3 ans avec l'excellent Nothing To Prove (album de l'année dans les Rêveries) rempli de featurings de haute renommée (Lou Koller, Freddy Cricien, Roger Miret, Kevin Seconds, CIV ou encore Matt Skiba...) et force est de constater qu'on attend le nouveau avec impatience, le fait que ce soit uniquement un album de reprises m'a refroidi et vu ce que cela donne sur ces EP j'en suis encore plus déçu. L’idée est cependant sympa de les sortir à quelques semaines d’intervalle avant l’album le tout en vinyles colorés avec pour chacun le premier morceau qui ne sera pas sur l’album final. Pour California, les reprises, uniquement de groupes californiens, sont certes prestigieuses (Circle Jerks, Rancid et Social Distortion) mais n'amènent rien de nouveau, pas de réinterprétation, pas de petit plus. Dommage ! Même constat avec New York city (Cro Mags, Madball et Sick Of It All) et DC ( Embrace, Dag Nasty et Government Issue). La liste des morceaux présents sur le futur Don't Forget Your Roots risque d’être impressionnante mais je crains l'ennui…

Anti-Flag – complete control sessions Side One Dummy Ep aussi pour les anciens protégés de Fat Wreck, avec un petit lot de reprises des clash, groupe dont ils se rapprochent musicalement et aussi politiquement. On retrouve donc et plutôt bien repris d'ailleurs White Riot, Should I Stay Or Should I Go, I fought The Law puis quelques titres passés du groupe tels l’excellent Turncoat ou This is the End. Pas indispensable mais rafraîchissant, cet Anti-Flag nous permet de rêver à un éventuel retour au premier plan du groupe.

Pulley - The Long and the Short of It X-Members Records Pulley est de retour, c'est surprenant sachant que leur frontman, Scott Radinsky, ancien chanteur des Ten Foot Pole, menait une carrière de joueur puis de coach dans le base ball et avait accepté un poste dans l'équipe nationale. Il faut croire donc qu'il a pu trouver le temps de remettre les couverts pour ce petit EP 3 titres sorti sur son propre et nouveau label. C'est court mais efficace, avec une très bonne reprise des Big Boys : Which Way to Go. Du Pulley comme à la grande époque en somme.

Hot Water Music – the fire the steel the tread Chunksaah Records – No Idea 2 titres c'est court pour annoncer un retour mais diable que c'est bon ! Le premier titre qui donne son nom au EP lance parfaitement le retour des Floridiens, certes c'est un mid-tempo, certes ce n'est pas le meilleur mais que c'est bon d'entendre la voix de Chuck Ragan avec une guitare saturée derrière et une basse groovie, et ce refrain « Come On ! Come on ! ». Le second morceau « adds up to nothing » est plus classique et me rappelle Samiam. On ne va pas dire que cet EP est indispensable mais ce retour l'est par contre !!

Rise Against - join the ranks Fat wreck chords Rise Against est de retour, avec ce petit EP 3 titres. Il est vrai qu'après le plus que moyen « endgame », on ne pouvait rester sur une performance de ce niveau avec un tel groupe. Pourquoi donc ce EP contenant des anciens titres ? C'est tout simplement une idée de Fat Wreck de ressortir ce vieux morceau « join the ranks » et d'y ajouter 2 autres titres jamais sortis le tout sur un vinyle en édition limitée. Forcement ça cartonne et ça attise un peu le coté nostalgique.


Dead Pop Club / Cooper Kicking Rds - Buzz Off

Me First and The Gimmie Gimmes – sing

Split 45 tours intéressant avec d’une part nos parisiens chéris emmenés par leur charismatique chanteur Olivier qui sont dans la place depuis pas loin de 14 ans et de l’autre les hollandais de Cooper présents eux depuis 20 ans et que j’avais découvert par le biais d’un split avec un autre groupe français : Shaggy Hound. Deux groupes aux styles assez proches, qui apprécient les mélodies. Les bataves posent un premier inédit « lay your armour down » correct mais pas détonnant, leur second morceau est une reprise de DPC : « numbers ». Bien réinterprété, notamment ce petit passage à la guitare vers la fin plutôt original. Les parisiens quant à eux, pour leur inédit, ont choisi un « Long John Daly » dans la veine de ce qu’ils savent faire : punkrock mixé power pop de très bonne facture. Reprise ensuite de Cooper avec « OTO Hand », bien joué et la voix d’Olivier est plus efficace je trouve que celle de René ce qui apporte un plus évident. C’est donc un bon petit split avec une jolie cover sur lequel j’ai plus apprécié Dead Pop Club que Cooper mais c’était de toutes façons déjà mon avis général sur leurs derniers albums respectifs.

Fat Wreck Chords

Ultra Panda Chanmax – les disques du hangar 221 Nouveau trio formé d'anciens membres de Weeping Minds Of Silence, Free for all et Bananas At The Audience, Ultra Panda, dont le nom rappellera aux fontenaysiens les feux Fat Panda, impose une identité rapidement reconnaissable avec seulement chant + basse + batterie. Autant dire que la rythmique de la basse prend souvent le dessus et si l'on se souvient de Free For All la section rythmique déjà tenue par les deux compères était déjà très bonne. On lorgne donc vers un rock'n'roll, notamment sur le premier titre « panda manifesto » fortement teinté de noise. Seulement 6 titres, c'est certes court mais prometteur pour la suite et surtout pour les concerts à venir. On notera tout de même au passage que c'est Fred Norguet, la légende, qui a mixé et masterisé cet EP, l'enregistrement ayant été effectué par le non moins légendaire Fred Gramage accompagné d'Alexis Berthelot.

in japanese Retour de la joyeuse bande de potes emmenée par Fat Mike et Joy Cape avec un nouvel EP 6 titres assez original puisqu'il est composé cette fois-ci uniquement de reprises de groupes japonais. On était habitué à entendre le groupe sur des reprises de classiques américains et là on reste un peu sur notre car il faut avoir une sacré culture nippone pour connaître ces titres, je pense que cela vient de l'attrait de Fat Mike pour ce pays et cette culture. Les américains restent de très bons interprètes et découvrir ces morceaux est un bon moment tout de même. J'apprécie particulièrement le dernier morceau « Linda Linda », j'espère juste les entendre bientôt sur de vieux tubes bien populaires.

Carving – still have sex with your mum autoprod Je pensais le groupe mort et enterré par la basse médiocrité de leur précédent album, grande est donc la surprise de voir surgir cet EP de nulle part. Premier constat, sur les 6 titres aucun n’est en français, c’est une bonne chose car si on se rappelle le titre « la lettre » sur one for all, fight for unity on comprend que la réussite n’était pas au bout. Surprise aussi les deux premiers titres rappellent ce que faisait le groupe sur leur premier album : punkrock rapide et énergique avec un chant et une voix originale. « Black Boy » complique un peu les choses avec un ska certes rapide mais plus lourd qu’autre chose à mes yeux, les fans de Marcel et son Orchestre seront cependant ravis. Même constat pour « You know », décidément je n’aime pas le ska et ce n’est pas ce genre de chanson qui va me réconcilier avec le style. On finit tant bien que mal avec « that’s our solution » qui me fait penser que ce groupe a de nombreuses qualités (rythmique, chant) mais qu’il manque vraiment quelque chose pour en faire un bon truc. Dommage, mais pour être honnête cet Ep est tout de même de bonne augure comparé à l’album qui le précède, s’il sont sur une phase ascendante pourquoi ne pas être surpris du prochain ? http://carving.bandcamp.com/

Apostrophe Chanmax Encore une découverte que ce groupe au nom très simple et dont l’artwork de ce premier EP est on ne peut plus épuré. Chose originale c’est un groupe allemand, de Berlin pour être précis, dont les membres viennent d’Allemagne, France et des Etats Unis. Coté style difficile à classer, très difficile même sachant que certains morceaux sont extrêmement différents, on passe d’un morceau noise à un punk plus classique et du coup je pense à Against Me! (bitch slapped by the invisible hand et born vulnerable) ou Hot Water Music (praxis). Apostrophe me convainc moins sur enlightenement et sur hollywood movies au chant rappelant Tim Armstrong. Pas vraiment emballé donc par ce EP, peut être qu’en live l’effet sera différent.


BD Comics et

Locke & Key série en cours 3 tomes sortis Scénario de Hill, dessins de Rodriguez Editions Milady Premier volume d'une nouvelle série, Locke and Key raconte l'histoire d'une famille endeuillée par le meurtre brutal du père et qui décide de changer d'air et d'aller s'installer dans une résidence familiale nommée Keyhouse. Cet endroit se veut bien plus étrange qu'il n'y paraît et certaines choses surnaturelles s'y passent. Le scénario enchaîne à la perfection les retournements de situation, les personnages sont travaillés, attachants et pour certains réellement torturés. Joe Hill, écrivain, se lance dans le monde des comics, il est aussi et surtout connu depuis peu pour avoir révélé qu'il était le fils de Stephen King, et force est de constater que cette histoire est dans les traces du maître. Elle me rappelle aussi par certains points la série The Lost Room qui utilisait aussi ce système de clef ou d'objets magiques. Les dessins de Rodriguez sont vraiment excellents tout comme la mise en couleur. Pour tout dire sur ce premier volume L&K ne fait aucune faute à mon goût. En fouillant un peu j'ai découvert que les droits avaient été achetés et qu'une série TV serait en route avec un certain Steven Spielberg derrière le projet. C'est véritablement une belle découverte, je ne sais pas sur combien de tomes va se dérouler l'histoire mais j'ai vraiment hâte de découvrir la suite.

Tony Chu, détective cannibale série en cours 3 tomes sortis Scénario de Layman , dessins de Guillory Delcourt Tony Chu possède un don spécial : il est cibopathe. Il est capable de connaître la nature, l'origine, l'histoire, et même les émotions, de tout ce qu'il mange. L’histoire se passe à notre époque mais dans un contexte où la grippe aviaire a pris le dessus, du coup la viande de volailles fait désormais l’objet d’un trafic rémunérateur. Un service spécial traque les trafiquants et n’hésite pas, pour cela, à faire appel à des agents spéciaux, dont notre héros Tony Chu. Le premier tome, de part l’histoire, est très original et fait preuve aussi d’humour. On dévore les pages. Le scénario de John Layman est singulier, parfois provocateur et totalement décalé. Les dessins de Rob Guillory, eux se veulent aussi efficaces mais manquent parfois, surtout dans le deuxième tome, de couleur. Ce dernier se révèle d’ailleurs moins prenant et se détourne un peu de l’histoire originelle. Dommage. Je n’ai pas encore lu le troisième tome sorti en février dernier.

American Vampire « sang neuf » tome 1 Scénario de Stephen King et Scott Snyder, dessins de Rafael Albuquerque Panini Comics Une nouvelle histoire de vampires ! Entre ces derniers et les zombies ces dernières années ont été bien remplies. Par contre le nom de Stephen King mérite à lui seul qu'on s'y attarde un peu. American Vampire raconte les aventures de Skinner Sweet hors la loi et crapule à ses heures creuses qui réussit à échapper aux forces de l'ordre mais se fait mordre par un vampire venu du vieux continent, il se transforme alors en une nouvelle évolution de la race : le vampire américain qui est résistant au soleil, au bois et se voit affublé de méchantes griffes lors de sa métamorphose. Skinner n'aura cesse de retrouver ceux qui ont essayé de le capturer. Plutôt bien écrit et prenant. Un premier tome est très bon le deuxième est sorti début 2012, pas encore lu mais ça ne saurait tarder.


Suite(s) Impériale(s) - Bret Easton Ellis 4/10 Ellis est l'un de mes auteurs américains contemporains préférés, chacune de ses sorties est un événement. Le précédent Lunar Park sorti en 2005 est pour moi son meilleur devant même le désormais culte American Psycho. 6 ans après son dernier effort, BEE revient donc avec ce Suite(s) Impériale(s) qui comme c'est un peu énoncé dans le titre est la suite d'un de ses romans le tout premier Moins Que Zéro. A noter que ce dernier est le nom d'un titre d'Elvis Costello et que sa suite est le titre d'un album de Costello (leur nom originaux bien sûr). 25 ans séparent le premier du dernier et l'histoire reprend les personnages avec leur évolution, ça c'est le point vraiment intéressant, BEE avait à cœur de faire ce roman mais je dois avouer que à l'instar de Zombies il ne m'a guère emballé. L'histoire est un peu floue et manque de rythme, je dois avouer que je n'ai pas vraiment été emballé. Déception donc.

Apocalypse bébé – Virginie Despentes 9/10 J'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman (primé au Renaudot en 2010) et pour une raison très simple j'adore Bukowski et je dois avouer que ce roman de la lyonnaise est dans la digne tradition de l'auteur germano-americain. L'histoire est une enquête sur une jeune fille disparue, cette affaire est donnée à Lucie, jeune enquêtrice sage et discrète ; elle demande l'aide d'une confrère, aux méthodes plus qu'opposée aux siennes, au joli pseudonyme de La Hyène. S'en suit un road-movie qui met l'accent sur une superbe galerie de personnages aussi atypiques les uns que les autres. Décrire des personnages et leur donner du relief est d'ailleurs le grand point fort de Despentes. J'apprécie aussi ses références musicales (que l'on connait bien, cf la BO de Baise Moi) et je citerai juste le nom de l'ancien coéquipier de la Hyène reconverti en barman : Cro-Mag. Un très bon roman donc, si l'on excepte la fin plus que moyenne et décevante qui aurait vraiment fait de cet ouvrage un chef d’œuvre Bukowskien.

Le Livre Sans Nom – Anonyme 9.5/10 La grande particularité de ce roman est qu'il n'a pas de nom et que son auteur est anonyme. De grandes suppositions ont été faîtes sur son identité et je dois avouer que j'aurais bien mis une petite piécette sur Robert Rodriguez à la lecture des premiers chapitres. L'histoire est dans le registre de ce dernier, de Quentin Tarantino ou John Carpenter avec des personnages haut en couleur. Tout commence par un massacre dans un bar signé par un personnage dénommé le Bourbon Kid, qui pète un plomb dès qu'il boit de cet alcool. Ce passage et ce personnage rappellent Desperados de Rodriguez (d'où ma piécette). La suite des événements intervient 5 ans plus tard alors qu'une nouvelle éclipse doit avoir lieu et que tout le mode part à la recherche d'une pierre appelée Œil de Lune aux pouvoirs obscures. Énormément de personnages tous attachants et atypiques (j'imagine déjà le casting si un film est tourné...) et une histoire qui part bien en live comme il faut (un peu à l'image d'une nuit en enfer de... Rodriguez). Un excellent roman, qui, je l'ai appris à la fin, est le premier volume d’une quadrilogie, très bien écrit et d’une addiction...sans nom !

L’œil de La Lune - Anonyme 10/10 Suite du livre sans nom, et retour des aventures palpitantes du Bourbon Kid. Le roman part sur les origines du Kid, pourquoi il est devenu l’assassin sanguinaire sans foi ni loi et d’où vient son addiction au bourbon. Puis l’histoire se poursuit à Santa Mondega 1 an après les évènements du Livre Sans Nom. On découvre de nouveaux personnages, beaucoup en fait, peut être même trop. C’est peut être l’un des seuls bémols du livre. Il y a donc une momie qui sort de son sommeil, des gangs de vampires et de loups garous qui se partagent les bars de la ville dont une bonne partie veut mettre la main sur le Kid. Et il y a les survivants : Peto (au look improbable), Sanchez, Dante… Rondement menée l’histoire est terriblement prenante. Le bourbon Kid joue parfaitement son rôle d’anti-héros et on est en haleine jusqu’au bout. L’auteur arrive a dépeindre une belle galerie de personnages toujours aussi marqués et atypiques. J’avais quelques doutes au départ à l’intérêt d’une suite à la vue de la fin du Livre Sans Nom mais force est de constater que celui-ci est tout aussi bien voir même mieux puisqu’on passe la présentation des personnages récurrents. Je dois désormais m’attaquer au troisième volume le cimetière du diable, pendant ce temps-là l’auteur est en train d’achever un quatrième volume. Quant à son identité c’est encore un mystère. Mais de plus en plus je tiens à penser qu’il s’agit d’un simple inconnu aux références cinématographiques et musicales solides.

Livres


Dôme – Stephen King Tome 1 8/10 La véritable question que je me pose après que belle-maman m'ait offert ce livre c'est : qui, a plus de 30 ans, lit encore des Stephen King ? Tout le monde a déjà lu un livre du maître ou même vu une adaptation ciné. D'ailleurs il est important de noter les réalisateurs qui l'ont adapté : Brian De Palma (Carrie), Stanley Kubrick (Shining), John Carpenter (Christine), David Cronenberg (Dead Zone), George Romero (La Part des ténèbres)... bref du beau monde ! Le soucis que j'ai actuellement c'est qu'à trente ans on n'est plus supposé lire et aimer Stephen King, on laisse cette activité aux jeunes ados en mal de sensations. Je tente donc cette expérience plus de 15 ans après mon dernier livre lu et force est de constater que malgré la longueur de ce premier tome je m'y suis jeté à corps perdu. Stephen King a cette capacité à créer des histoire extravagantes mais terriblement passionnantes. Sa créativité, son imagination sont hors normes et cet auteur que l'on dénigre quelque peu en prenant de l'âge ou que l'on oublie en vieillissant mérite toujours autant de respect que le culte qu'on lui vaut durant notre jeunesse. Dôme, roman en deux parties de 650 pages chacune, nous emmène dans une petite ville des Etats-Unis soudainement isolée du reste du monde par un mystérieux dôme invisible. L'électricité est coupée et les habitants sont obligés d'utiliser leur réserve de propane comme énergie première. La pollution commence à se faire sentir mais surtout les relations au sein de cette ville désormais isolée se tendent et se rapprochent d'une jolie petite dictature. Il y a parfois des choses prévisibles (le personnage de Dale Barbara, on y imagine tout de suite ce qu'il va lui arriver), des événements parfois entendus, la montée progressive de cette fameuse dictature mais le tout est suffisamment prenant pour ne pas le lâcher. C'est donc une première partie très plaisante, j'espère que le tome 2 (sorti en même temps) est aussi bon. Verdict dans quelques mois !

La Blessure, la vraie - François Bégaudeau 9/10 J’ai eu l’impression en lisant ce livre de retrouver ma jeunesse. Petites explications notamment pour les lecteurs fontenaysiens : l’histoire se passe l’été avec pour contexte l’adolescence et comme lieux La Faute, L’aiguillon et St Michel en l’Herm. Autant dire que deux de ces trois communes me sont parfaitement connues pour y avoir passé un grand nombre d’étés aussi. L’histoire raconte donc celui de 86 d’un jeune nantais revenu « au pays » pour les vacances. Cet été là est spécial. Fini les jeux d’enfants, les passions de jeunesse : il veut coucher avec une fille et c’est le but de son été. Bégaudeau, enfant de Luçon (15 min de St Michel en l’herm) nous raconte par là même une partie de sa jeunesse. Où est le vrai où est le faux ? Au fond peu importe. Les locaux reconnaîtront (un peu) les lieux, en effet entre la salle de jeux de la Faute et le Luna Park de l’Aiguillon on se pose quelques repères. A noter aussi ces remarques placées ici et là sur la mer qui reprendra sa place, le livre ayant été écrit avant la tempête qui a ravagé les deux communes du littoral. L’époque est aussi bien marquée avec son lot de références vestimentaires, sportives et autres. On se plait en tous cas à suivre ce périple, se prendre de compassion pour le Nantais, sorte de loser magnifique. Les personnages secondaires sont attachants, tous atypiques. Bref j’ai vraiment accroché à ce roman, enfin pas tout le roman… Il y a cette fin, dans le dernier tiers tout s’emballe parfaitement, on lit à perdre haleine et puis... ces dernières pages qui me perdent, je ne sais plus, dommage... Sans avoir lu tout Bégaudeau, celui-ci est celui qui m’a le plus emballé, de par l’histoire, le style et les personnages.

Livres


Misfits Coup de projecteur sur une série anglaise plutôt bien montée et que j'ai vraiment apprécié : Misfits. Le pitch est plutôt bien balancé : un orage va conférer des super pouvoirs à un certain nombre de personnes et notamment un groupe de 5 ados. Des ados un peu spéciaux car purgeant une peine de travaux d'intérêt général (appelés piges) pour des bêtises commises et qui vont hériter de pouvoirs en fonction de leur tempérament : Simon l'introverti peut devenir invisible, Curtis le sportif qui regrette son passé peut remonter le temps, Kelly lit les pensées, Alisha provoque de violentes pulsions sexuelles, cependant Nathan le politiquement incorrect et excité de première catégorie semble ne pas en avoir. Mélange entre Skins et Heroes, cette série se démarque par son ton totalement décalé. Les dialogues sont très crus et d'une vulgarité tellement exceptionnelle que l'on ne peut imaginer sa diffusion sur une chaîne généraliste. Un esprit punk avéré avec une bande son intéressante. Des séries et des films de super héros on en a vu des tonnes par contre des héros qui ne profitent pas de ces pouvoirs dans le bon sens en essayant de sauver la veuve et l'orphelin mais préfèrent profiter pleinement de leur adolescence c'est plus que rare. Elle tire de Skins le coté cul bien appuyé et pousse le délire des pouvoirs là où l'on aurait aimé voir Heroes aller. Cette liberté de ton est vraiment une marque anglaise et je vois mal leurs cousins ricains nous sortir ça. Le personnage central et leader du groupe, Nathan, est un pur régal, monté littéralement sur du 220 volts il dynamise la série et je le vois bien montrer le bout de son nez sur grand écran très rapidement. La série est encore jeune : seulement 2 saisons pour l'instant pour 13 épisodes au final. Une 3ème est diffusée actuellement en angleterre mais le personnage de Nathan n’y est pas présent. Un gros coup de cœur que je vous conseille vivement de visionner.

Series TV

Terra Nova Nouvelle série évènement, produite en partie par Spielberg, qui bat déjà le record du pilote le plus cher pour une série. Le sujet est assez intéressant et emballant : le monde en 2142 est contaminé, l’air est devenu irrespirable. Le gouvernement américain envoie donc des personnes dans le passé, époque jurassique pour changer l’avenir. Parfait croisement entre Jurassic Park, Stargate et Avatar, la série a tout pour plaire au premier abord. Puis au fil des épisodes l’ennui fait son apparition, les personnages sont un peu trop lisses, trop de caricatures, c’est d’ailleurs impressionnant de voir comment le chef de Terra Nova ressemble à s’y méprendre au méchant d’Avatar. Bien sur le papier, pour le reste...

Walking Dead saisons 1 et 2 Adaptation du comics de Kirkman, cette série télé est aussi produite par lui. Elle en reprend en partie l’histoire. Tout commence comme dans 28 jours plus tard, un policier se réveille après s’être pris une balle et se retrouve dans une ville désertée de ses habitants mais peuplée de zombies. Les survivants essaient de se rassembler pour survivre tout en avançant vers Atlanta. Pour avoir lu tous les tomes de la BD je trouvais ça peu utile de regarder la série mais sur la première saison (7 épisodes) je me suis surpris à attendre le suivant et découvrir que l’histoire est bien différente de celle du comics. La seconde saison se veut tout aussi intéressante et captivante et retrouve davantage le fil conducteur du comics. Conseillée pour tous fans de zombies.


FRINGE Saisons 1, 2 et 3

Meilleure série de science fiction à mon goût, Fringe, créée entre autre par JJ Abrams (Lost, Startreck…) semblait pourtant lors de sa première saison se positionner comme une pale copie moderne d’X-files. Mais dès la saison 2, elle se révèle passionnante, addictive parce que le scénario est très très bon mais aussi parce que le jeu des acteurs l’est tout aussi. Le trio principal composé d’Anna Torv, John Noble et Joshua Jackson (Pacey dans Dawson) est effectivement excellent et criant de vérité. Grande démonstration de ce talent dans la saison 3 où l’on alterne les passages d’un monde à l’autre avec les doubles de certains personnages. Une belle série portée par de très bons acteurs un excellent réalisateur.

Breaking Bad

Saisons 1 à4

Certainement la série la plus passionnante à l’heure actuelle. Breaking Bad est l’histoire d’un prof de fac sous payé ( Walter White) obligé de bosser dans une station de lavage histoire de se faire des sous et payer ses soins pour son cancer. Jusqu’au jour où son beau frère (Hank), un inspecteur des stups l’emmène sur le terrain pour une intervention. Il est alors confronté à un ancien élève (Jesse Pinkman) devenu dealer. Cette rencontre va le pousser à devenir un « cuisinier », un fabricant de méthamphétamine, Durant 4 saisons (une 5ème et dernière est annoncée) on va voir le personnage évoluer, s’endurcir ainsi que son élève Jesse, torturé à souhait et leur relation commune faîte de respect et de loyauté marche à merveille. Le scénario est très bien travaillé notamment leur ascension dans le monde de la pègre et puis Bryan Cranston qui joue le rôle de Walter est juste époustouflant, quiconque se rappelle de lui dans Malcolm (il y jouait le père bien barré) pourra voir à quel point cet acteur est exceptionnel dans tout ce qu’il joue.

Person of Interest Nouvelle série de JJ Abrams, le maître actuel des séries (Lost, Fringe et maintenant Alcatraz) Person Of Interest est aussi scénarisée par Jonathan Nolan, le frère de Christopher (Memento, Inception, Le prestige…) et qui a déjà œuvré avec ce dernier sur Memento ou Batman the Dark Knight. Il reprend d’ailleurs un peu les ficelles de ce dernier. Un savant milliardaire, suite au 11 septembre, a créé un système capable de surveiller et analyser la population de New York afin de prévenir de futur crimes et attentats. Cette machine est reliée à des milliers de caméras et sort les noms des personnes impliquées dans de futurs crimes, seulement elle met de coté les petits pour se concentrer sur les gros. Michael Emerson (le Ben Linus de Lost) récupère ces écartés et entend exercer sa propre justice pour cela il engage un ancien de la CIA et ancien Béret Vert par la même occasion au faux airs de Christian Bale et au charisme proche du néant. Quelque part entre Minority Report et le Dark Knight, la série est portée par l’immense Michael Emerson à la démarche de Keyser Söze et par les mécanismes et rebondissements qui peuvent intervenir à chaque épisodes. Autre point positif (ou pas d’ailleurs) chaque épisode est plus ou moins indépendant du précédent, chacun proposant un crime à éviter durant sa durée.

Saison 1



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