Nespresso Magazine #26 Rio de Janeiro - édition française

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RIO DE JANEIRO Printemps-Été 2016 € 5,90 SFR 7,00 £ 4.90 $ 8.00

ZANINI DE ZANINE

DESIGNER ÉCLAIRÉ

CITY GUIDE LES ADRESSES DES MEMBRES DU CLUB

AU PAYS DU CAFÉ DÉCOUVREZ LE BRÉSIL DES PLANTATIONS

INSTANTS GOURMANDS 10 RECETTES AUX COULEURS CARIOCAS



ÉDITO Jean-Marc Duvoisin

SAVEURS CARIOCAS CHERS MEMBRES DU CLUB,

Cette nouvelle édition vous emmène entre ciel, mer et forêt tropicale, dans la vibrante mégapole de Rio de Janeiro sur laquelle veille le Christ Rédempteur du haut du Corcovado… Cette destination s’imposait pour Nespresso qui fête aujourd’hui ses dix ans de présence au Brésil, premier producteur mondial de café au terroir incomparable. À quelques heures de Rio, sur les hauteurs du Minas Gerais, l’histoire du pays surgit au détour d’une splendide « fazenda », typique au Brésil de ces plantations de café nées au XIXe siècle. Témoins du passé colonial, leur localisation en fait le berceau des plus prestigieuses variétés de café, comme le « Bourbon jaune », un Arabica d’exception cultivé par la quatrième génération de producteurs. Une pépite parmi celles qui inspirent à Nespresso l’excellence et la personnalité de tous ses Grands Crus. Dernier-né de la gamme, Envivo reflète le même degré d’exigence. Particulièrement intense, ce Lungo est le compagnon idéal du réveil. Tout comme la nouvelle machine connectée PRODIGIO, que l’on peut programmer depuis son smartphone. Au fil de ces pages, l’innovation voisine avec l’inspiration. Celle que suscite notamment la nature généreuse du Brésil. Comme en témoigne notre citoyen d’honneur, Zanini de Zanine Caldas, qui affectionne une autre ressource locale, le bois, pour concevoir ses meubles aux lignes pures et singulières. Ou bien la chef Roberta Sudbrack que l’amour des produits de sa terre natale a portée aux plus hauts sommets de la gastronomie internationale. Comme l’illustre la légende de Jacinto, ouvrier venu d’Europe, au début du xxe siècle, pour travailler dans l’industrie caféière, le Brésil a bâti son essor sur son fabuleux terroir. La vie de labeur de ce personnage tranche aujourd’hui avec l’ambiance des plages d’Ipanema ou de Copacabana, où la joie de vivre est rythmée par le claquement de la balle sur les raquettes de frescobol, jeu inscrit désormais au patrimoine national, que je vous laisse également découvrir dans ces pages. Bonne lecture, bon café,

JEAN-MARC DUVOISIN

Directeur Général, Nestlé Nespresso S.A.

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Canapé ANDY et LA BIBLIOTHÈQUE FIL. Pierre Paulin. Créés et fabriqués en France. Catalogue: www.ligneroset.fr


CONTRIBUTEURS

Avec nous, BORIS CORIDIAN Rédacteur en chef

Collaborateur de magazines et de quotidiens français («Vanity Fair», «Le Monde», «Les Échos»...), il s’intéresse à la façon dont la gastronomie raconte la société contemporaine et parcourt le monde à la recherche des grandes tables qui vont l’inspirer. Son moment café préféré: «la première gorgée du matin. Un Envivo Lungo pour un réveil énergique.»

JEAN-CHRISTOPHE HUSSON Photographe GUILLAUME JAN Journaliste et écrivain

Grand voyageur, il a séjourné dans presque tous les pays où l’on produit du café, de l’Indonésie au Pérou en passant par le Yémen ou Cuba. «Depuis mon retour de Rio, j’aime me replonger dans l’ambiance carioca avec un Dulsão do Brasil tout en écoutant l’excellente compilation “Postonove” réalisée par le DJ Gringo da Parada.»

Auteur de portraits et de reportages pour la presse, la publicité et surtout le cinéma, il se passionne pour les rencontres de personnalités ou d’anonymes qu’il saisit dans son objectif. «Partager un espresso est le meilleur moyen de lier une conversation!», explique ce globe-trotter dont le port d’attache est Marseille.

NESPRESSO MAGAZINE est une publication du groupe NESTLÉ NESPRESSO S.A. Avenue de Rhodanie 40 1007 Lausanne - Suisse DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Jean-Marc Duvoisin. ÉDITRICE EXÉCUTIVE Lise Peneveyre. CONCEPTION/RÉALISATION LAGARDÈRE CUSTOM PUBLISHING, 9, place Marie-Jeanne Bassot, 92300 Levallois-Perret, France. Tél.: +33 (0)1 41 34 93 63 DIRECTION GÉNÉRALE Pascal Laroche. RÉDACTION EN CHEF Boris Coridian. DIRECTION ARTISTIQUE Virginie Oudard, d’après une maquette originale d’Alexandre « Daltex » Nativel. CHEF DE STUDIO Matthieu Carré. COORDINATION ÉDITORIALE Nadine Male Hershkovitch avec Anne Pierrot-Plénard. SECRÉTARIAT DE RÉDACTION Marie-Françoise Dufief avec Lucie Meyrou. ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Éric André, Mickaël A. Bandassak, Jérôme Bilic, Célia Callois,Anne Chaperon, Sergio Da Silva, Alexandra Dejean, Stéphanie Durteste, Nadine Gonzalez, Nadia Hamam Marty, Jean-Christophe Husson, Icinori, Guillaume Jan, Grégoire Kalt, Marie Leteuré, Kim Levy, Jean-Jacques Pallot, Stéphane Remael,Virginie Simon, Florent Tanet, Damien Vignaux.

NADIA HAMAM MARTY Journaliste

VIRGINIE OUDARD Directrice artistique

Après de riches expériences dans des magazines de mode, elle élargit son champ d’intervention en tant que directrice artistique. Son credo? Inscrire l’information dans un rapport esthétique et visuel simple, afin de valoriser chaque nouveau projet. «Une tasse de Bukeela ka Ethiopia me permet souvent de trouver la bonne inspiration!»

MICKAËL A. BANDASSAK Photographe

Installé à Montréal depuis plus de deux ans, il collabore avec les plus grands restaurants de la capitale ainsi que de nombreuses publications américaines («The New York Times», «Town and Country»). « Pendant mon séjour à Rio, je prenais mon cafezinho face à l’océan, à la terrasse de l’un des kiosques du Poste 9.»

Entre l’Algérie de ses origines et un Brésil d’adoption, elle cultive le goût des autres et la curiosité de l’ailleurs. À Paris, elle forge sa passion pour l’art de vivre entre reportages et air du temps. En 2016, l’île Maurice, Pontal do Maceio et Rio de Janeiro l’ont déjà vue passer. Son moment café? «Au réveil, avec la douceur d’un Linizio Lungo, servi nature.»

TRADUCTION TagLine. PHOTOGRAVURE Lagardère Publicité. IMPRESSION Mohn media Mohndruck Gmbh.

Ce magazine est imprimé sur du papier certifié :

© Copyright 2016 Nestlé Nespresso S.A. Tous droits réservés. Nespresso, les noms des différentes variétés de café Nespresso et les logos Nespresso cités dans Nespresso Magazine sont des marques de la Société des Produits Nestlé S.A. qui peuvent être déposées dans certains pays.

DR.

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SOMMAIRE Printemps-Été 2016

P.16

P.38

P.32

P.54

P.46

P.60

Mickaël A. Bandassak, Jean-Christophe Husson, Jérôme Bilic, Stéphane Remael, Grégoire Kalt.

P.78

P.92

P.84 3

ÉDITO

NOW 8

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AGENDA

CULTURE TOUS AZIMUTS L’INSTANT N

UM CAFEZINHO POR FAVOR !

DESTINATION RIO DE JANEIRO 16

CITY GUIDE

LES MEILLEURES ADRESSES MEMBRES DU CLUB 30 TEMPS FORTS 10 BONNES RAISONS D’ALLER À RIO DE SIX

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38

44 46 54 58

SPORT DÉCOUVERTE

FAITES VOS JEUX

SAMBA ! CULTURE CAFÉ SUR LA ROUTE

90

DES FAZENDAS

92

CHEF À SUIVRE

ROBERTA SUDBRACK HISTOIRE EXTRAORDINAIRE

JACINTO, L’HOMME FORT

60

TERROIRS D’AVENIR

66 70

OBJET CULTE

LES NOUVEAUX ARTISANS DU GOÛT STREET STYLE MADE IN FAVELA

JEU, SET ET PLAGE 72 TRÉSOR CACHÉ JUNGLE URBAINE 78

CAFÉ GOURMAND

DOUCEURS TROPICALES

NESPRESSO & VOUS 84

QUALITÉ

NESPRESSO TOUCH

GRAND CRU ON THE ROCKS LIFESTYLE ENVIVO LUNGO, INTENSE ET MATINAL

100 DATA BRÉSIL, 102 INNOVATION

TERRE DE CAFÉ

PRODIGIO, CYBER CAFÉ

104 LA SÉLECTION

DU CAFÉ

CITOYEN D’HONNEUR

ZANINI DE ZANINE, L’ÉCODESIGNER

PARTY TIME

L’ESCALE BELGE

DU CAFÉ VERT

LES MACHINES & LES COLLECTIONS FICHES-RECETTES

ACCORD METS-CAFÉ PRATIQUE ADRESSES ET PLAN DU CITY GUIDE DE RIO DE JANEIRO L’EMPREINTE CAFÉ DE

ZANINI DE ZANINE

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NOW Rio de Janeiro

RIO COOL MODERNISTE

CRÉATIVES LATITUDES

Quand l’architecte brésilien Oscar Niemeyer (1907-2012) dessine sa maison de Rio en 1953, nul ne se doute qu’il forge là une signature formelle qui imprégnera le reste de son œuvre. La « Casa das Canoas », dont la visite est ouverte au public, campe une harmonie inédite entre béton, montagne, eau et forêt vierge. Ses baies vitrées gomment tout obstacle entre nature et ouvrage. Ses lignes courbes déroulent, sur deux étages, la douceur de vivre

L’INSPIRATION IGNORE LES FUSEAUX HORAIRES. ART, DESIGN OU MODE. OÙ QUE VOUS SOYEZ DANS LE MONDE, DÉCOUVREZ NOTRE AGENDA CULTUREL TOUS AZIMUTS. Par Nadia Hamam

de la ville. Cette micro-architecture annonce celles, monumentales, qui en reprendront les codes. Elle rappelle qu’avant d’être le père de Brasília, le maître du béton est l’enfant de Rio, où il a grandi et imaginé ses premiers projets. Grandes et petites œuvres y composent un riche « parcours Niemeyer ». Les premières incarnent la vision d’un bâtisseur sous influence communiste. Les secondes, maisons privées en tête, se libèrent du poids des idées pour laisser parler la sensualité de l’homme, jusqu’au bout Carioca.

> « Casa das Canoas », estrada das Canoas, 2310, São Conrado. Du mardi au vendredi, de 13 à 17 heures.

Patricia Parinejad.

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NOW Amériques

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LOS ANGELES LESS IS MORE

S’il te plaît, dessine-moi une voiture. Et le studio de design néerlandais United Nude imagina la « LO Res Car » (comme Low Resolution Car), inspirée de la mythique Lamborghini Countach. Un véhicule biplace, électrique et futuriste. Sa forme polygonale simplifiée à l’extrême a été obtenue par « baisses de résolution » successives. Le prototype sera exposé à Los Angeles courant 2016. > www.unitednude.com

NEW YORK ODES À LA BEAUTÉ

En 2016, la Triennale du musée Cooper-Hewitt explore les expressions actuelles de la beauté dans tous les champs du design. Quelque 250 œuvres de 63 créateurs du monde entier transfigurent deux étages d’un musée fraîchement rénové. > Jusqu’au 21 août. www.cooperhewitt.org

SAN FRANCIS

L’

.

CO ART À L OUEST APRÈS DEUX ANS DE TRAVAUX MENÉS PAR L’AGENCE NORVÉGIENNE SNØHETTA, LE SAN FRANCISCO MUSEUM OF MODERN ART (SFMOMA) ROUVRE SES PORTES AVEC UNE SURFACE D’EXPOSITION TRIPLÉE . LE PRESTIGIEUX MUSÉE ÉTOFFE ENCORE SA « COLLECTION FISCHER », L’UNE DES PLUS RICHES COLLECTIONS PRIVÉES DU MONDE EN MATIÈRE D’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN. IL S’EST AUSSI DOTÉ D’UN « JOHN AND LISA PRITZKER CENTER FOR PHOTOGR APHY », HEUREUX POSSESSEUR, ENTRE AUTRES, DU PLUS BEL ENSEMBLE DE PHOTOGRAPHIE JAPONAISE EN DEHORS DE L’ARCHIPEL. > www.sfmoma.or g

Cooper Hewitt.

RIO KIBBOUTZ ARTY CARIOCA En juin, le concept hôtelier original Mama Shelter ouvre une adresse dans un jardin XXL du quartier de Santa Teresa. Plusieurs bâtiments – dont un qui devrait, à terme, être traversé par le tramway – articulent chambres arty, salle à vivre haute de 12 mètres et même une arène pour concerts. Le tout en mode tropical et à prix très calmes. > www.mamashelter.com


NOW Europe ROYAUME-UNI TATE MODERN 2.0

En juin, la Tate Modern de Londres dévoile une nouvelle tour conçue par les architectes suisses Herzog et de Meuron. Haute de 70 mètres, elle agrandit de 60 % l’espace du musée. En exposition inaugurale, la rétrospective de Georgia O’Keeffe revient sur l’œuvre de l’une des figures tutélaires de l’art moderne américain. > Du 6 juillet au 30 octobre. www.tate.org.uk

ITALIE BEAUTÉ PLASTIQUE

Le designer catalan Eugeni Quitllet travaille le plastique comme une matière précieuse. Pensé au départ pour Baccarat, donc en cristal, le vase « I Shine » a finalement été réalisé par Kartell, spécialiste du plastique haut de gamme. Moulé de manière innovante, il diffuse lumière et couleurs comme le cristal, mais à prix démocratique. > www.kartell.com

DE CRÉATION PIKS DESIGN, LA MARQUE LA FONCTION ÉDITE FRANCE GLOBE-TROTTER. CRÉÉE PAR LE STUDIO 2013, LE BUREAU MOBILE « LA FONCTION N° 1 » PROTÈGE VOTRE LAPTOP DES OBJETS

PENSÉS COMME DES ŒUVRES CONCEPTUELLES. DIFFUSÉ EN E PARISIENNE USES BOUTIQUES À L’INTERNATIONAL. EN 2016, LA CRÉATRIC ET AIDE À LA CONCENTRATION. IL A SÉDUIT DE NOMBRE AIT MAIN EN F . ER TRAVAILL DE S MANIÈRE ES NOUVELL LES HÉLÈNE NÉPOMIATZI RÉINTERPRÈTE CET « OBJET-ESPACE » QUI REFLÈTE n.com -fonctio www.la > . FRANCE. CINQ PIÈCES UNIQUES NUMÉROTÉES

Gift of The Burnett Foundation © Georgia O’Keeffe Museum.

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NOW Europe FRANCE DIONYSOS CITY

La ville de Bordeaux accueille une Cité du Vin sur les rives de la Garonne. Entre parc à thèmes et musée, l’institution passe à la loupe 9 000 ans d’histoire de la vigne et du vin. La conception de son audacieux édifice a été confiée à l’agence d’architecture parisienne XTU, et sa scénographie à l’agence londonienne Casson Mann Limited. > www.laciteduvin.com

FRANCE DU LIN, SINON RIEN

Fibres de lin, de carbone ou de Kevlar habillent ce casque de vélo antirayures, anti-UV et imperméable. La collection « Apollo » a été imaginée par la société Egide. Le Cabinet de Curiosités de Thomas Erber vient d’éditer le modèle en lin, couleur rubis glossy, en version limitée. > Disponible au conceptstore Colette, à Paris. www.egide-paris.com

ROSITA MISSONI. LA PREUVE PAR LA PRINTEMPS EST ÉTERNEL SUR LES TERRES CRÉATIVES DE GRAINES EN FLORAISON MIRACULEUSE ET ÉTALES P . E ANÉMON ’ L À ENT NOTAMM COLLECTION MISSONIHOME 2016, QUI REND HOMMAGE AUTRES ACCESSOIRES QUI DIFFUSENT ET ) S, LINGE DE MAISON, TAPIS (PHOTO SÈMENT LEUR OPTIMISME AU GRÉ DE TEXTILES, COUSSIN SSENT EN SIX THÉMATIQUES ÉPANOUI ’ S BLANC ET NOIR MES GRAPHIS ET L’ART DE VIVRE DE LA MAISON ITALIENNE. COULEURS VIVES

ITALIE FLOWER POWER.

LE

me.com SUBLIMÉES PAR L’ART DE L’IMPRIMÉ. > www.missoniho

Cité des civilisations du vin / X-TU. Egide.

SUÈDE LUMIÈRE LIBRE

La première lampe en lévitation n’a besoin ni de fil ni de pile. Une première mondiale. Fabriquée par la firme suédoise Flyte, elle flotte dans les airs grâce à un système magnétique et s’alimente via un principe de courant par induction. Son ampoule LED affiche une durée de vie de 50 000 heures – soit onze ans d’usage. Encore une leçon de design scandinave. > www.flyte.se

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NOW Monde TAÏWAN ARCHÉOLOGIE DU DESIGN

Les sensibilités de Kelly, Katy et Alex enrichissent le studio de design multidisciplinaire Kimu. Leur dada : convoquer les formes d’objets classiques ou traditionnels pour en faire des opus contemporains. Illustration : le très poétique « New Old Vase » (« vase nouveau et ancien »), qui brouille l’image habituelle de cet objet du quotidien. > www.kimudesign.com

CHIANG

NDRÉ AÏWAN, ÉLEVÉ AU JAPON ET FORMÉ EN FRANCE, LE CHEF A SINGAPOUR LA CUISINE DES ÉLÉMENTS. NÉETÀ TGOURMA – ND QU’IL SYNTHÉTISE DANS SON RESTAURANT ANDRÉ

NOTÉ SYMBOLISE LA RÉUSSITE D’UN MELTING-POT CULTUREL » DU E LOSOPHI OCTAPHI ’« L , SAVEURS Y CONTE, EN 3E AU CLASSEMENT DES 50 MEILLEURS RESTAURANTS D’ASIE EN 2016. LE MENU LES RECETTES DANS OMIE GASTRON LA DE S ÉLÉMENT HUIT DES RS DE PLUSIEU CUISINIER, C’EST-À-DIRE LA PRISE EN COMPTE D’UN OU PASSEUR. > www.phaidon.com PROPOSÉES. L’ÉDITEUR PHAIDON EN EST AUJOURD’HUI LE

JAPON AUX SOURCES DU BLEU

La culture de l’indigotier est née au Xe siècle à Tokushima, sur l’île de Shikoku. La teinture d’indigo s’y fabrique encore selon la tradition. Cette écharpe de la marque Aoshi vous rend « calme comme le ciel ». > aoshi.jp

SINGAPOUR BRILLANTS CAILLOUX

Pour sa première exposition en Asie du Sud-Est, la maison de joaillerie Van Cleef & Arpels croise « l’art et la science des gemmes » au travers du dialogue entre 450 bijoux et 250 minéraux du Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Ou quand la géoscience fait le lien entre hyper-matérialité et extrême délicatesse. > Jusqu’au 14 août. www.marinabaysands.com

Studio Kimu. Patrick Gries © Van Cleef & Arpels.

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Check in, then

CHECK OUT EMIRATES FIRST AND BUSINESS Start your journey in one of our 39 luxury lounges worldwide. Enjoy gourmet dining and refreshments.

Hello Tomorrow



NOW L’instant N

UM CAFEZINHO POR FAVOR ! Par Guillaume Jan Illustration Célia Callois

* Un cafezinho, s’il vous plaît !

UN COMPTOIR EN ZINC, SIX TABOURETS, DEUX VENTILATEURS, UN CHRIST CLOUÉ AU MUR, une cor-

beille qui regorge de fruits frais et un fût en Inox d’où s’échappe une puissante odeur de café. Voilà pour le décor de cette lanchonete, cafétéria de poche comme on en trouve presque à tous les coins de rue à Rio. L’antique radio crachote un des tubes les plus fameux de la bossa nova des années 1960, Garota de Ipanema (« la fille d’Ipanema »). C’est amusant de l’entendre dans cette gargote : nous sommes précisément dans le quartier chic d’Ipanema, à un jet de pierre du café mythique devant lequel passait chaque matin Helô Pinheiro, la jeune femme qui a inspiré cette chanson… Il est 8 heures, le soleil est déjà haut et trois clients sirotent leur premier cafezinho de la journée, les yeux perdus dans l’océan qui gronde sourdement au bout de la rue. Le cafezinho (« petit café », en portugais), c’est le nom du café traditionnel au Brésil. Une boisson au goût amer et légèrement acide, servie très allongée mais brûlante après une extraction lente au filtre. Les Cariocas l’accommodent parfois d’une ou deux cuillerées de sucre en poudre, ou d’un nuage de lait ; certains ajoutent même un peu d’eau. « C’est le même café que l’on buvait au début du XIXe siècle, quand les plantations ont commencé à se développer dans l’État de Rio puis dans les régions environnantes, explique Rogerio, le patron débonnaire de cette lanchonete surannée. Ils en consomment en tout lieu et à toute heure du jour ou de la nuit. » En effet, toutes les occasions sont bonnes pour savourer un cafezin-

ho à Rio. Le matin, on le commande pour une somme modique en avalant un petit pain au fromage ou à la viande. On en reprend un ou deux au travail, pour bien commencer la journée, marquer une pause ou conclure un marché. On en boit pour tromper la faim, se donner un coup de fouet ou se détendre. On l’apprécie à la fin du déjeuner. Il est souvent offert chez le coiffeur ou dans les boutiques, et il est aussi considéré comme une marque de bienvenue lorsqu’un visiteur passe vous voir. « Le cafezinho est un acteur crucial de la vie sociale », assure Rogerio. Populaire et bon marché, il n’est pas pour autant considéré comme une boisson bas de gamme – il existe d’ailleurs des « cafezinhos gourmets », servis dans les somptueuses brasseries du Centro, voire dans les restaurants étoilés du Rio branché. Le rituel se pare alors de ses plus beaux atours, et le fût en Inox laisse place à une élégante cafetière en argent, à long bec et manche en ébène. L’espace d’un instant, c’est le Brésil de la Belle Époque qui s’invite à la table. Héritage de la culture carioca, le cafezinho s’adapte à la modernité, et même au goût du jour, avec une sélection plus rigoureuse. « Le cafezinho trouvera toujours sa place ici, conclut Rogerio. Plus qu’un café, c’est un moment de partage auquel les Cariocas restent très attachés. » Et le vieil homme de se tourner pour prendre la commande d’une jeune femme en tenue de sport : « Um cafezinho, por favor ! » n

Il est 8 heures, le soleil est déjà haut et trois clients sirotent leur premier cafezinho.

Prochainement, Nespresso rendra hommage à la tradition brésilienne du café. À suivre…

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ILS ONT BEAU VIVRE À RIO DE JANEIRO DEPUIS DES ANNÉES, ILS GARDENT POUR LEUR VILLE UN REGARD ÉMERVEILLÉ. SIX CARIOCAS MEMBRES DU CLUB NESPRESSO NOUS LIVRENT LEURS BONNES ADRESSES ET L’IMAGE D’UNE BAIE GRANDE OUVERTE. Par Boris Coridian Photos Mickaël A. Bandassak Portraits Jean-Christophe Husson

Retrouvez toutes les adresses indiquées dans ce City Guide sur notre plan en fin de magazine.


CITY Guide

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La plage de São Conrado, arrivée des parapentes et des deltaplanes. Sur la Praça XV, l’embarcadère des ferrys pour traverser la baie.

L’Escadaria Selarón, qui relie les quartiers de Santa Teresa et Lapa. Un vendeur de plage de « biscoitos » et de « mate ».


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Un « quiosque » au bord de la plage d’Ipanema, près du Posto 9.


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MANUELA, BLOGUEUSE ET STYLISTE CULINAIRE, MEMBRE DEPUIS 2011 UN SOURIRE CHARMEUR, UNE NATURE SPONTANÉE, Manuela

est l’incarnation de la Carioca d’aujourd’hui. Elle arrive au rendez-vous pour la prise de vues et l’interview dans la Boutique d’Ipanema avec une bonne humeur et une énergie qui ne la quitteront pas. Et si la jeune femme collectionne les bonnes adresses pour les becs fins de Rio, c’est parce qu’elle est sur le point de quitter sa profession juridique pour se reconvertir en auteur et styliste culinaire. Sur son blog « Cozinho, logo existo », elle explore les saveurs de sa ville natale à travers une sélection pointue de lieux et de recettes saines et fraîches… comme elle ! Ce cordon-bleu adore cuisiner les légumes sous toutes leurs formes. Autre sujet d’engouement, les Grands Crus Nespresso : elle ne débute jamais une journée sans une tasse d’ARPEGGIO ou de RISTRETTO préparé en Espresso. « J’aime tout dans le café : l’arôme, les saveurs, l’intensité… J’en bois trois par jour : un le matin, un autre après le déjeuner et un dernier au milieu de l’après-midi, souvent un ARPEGGIO DECAFFEINATO. »

«Un centre culturel qui expose souvent des photographes. Le bâtiment est superbe, tout comme le patio, entouré des jardins de Burle Marx, grand architecte paysagiste brésilien. Je peux m’y rendre pour sa programmation ou pour boire un café au calme.»

Photo Robert Polidori/Acervo Instituto Moreira Salles.

CULTURE CHIC INSTITUTO MOREIRA SALLES 1


21 TABLE VEGGIE .ORG BISTRÔ 2

«Je vais souvent dans ce petit restaurant charmant, seule ou avec mes amis, déguster des plats végétariens. Je conseille leur feijoada – le plat traditionnel brésilien – où le tofu remplace le porc. Je ne suis pas végétarienne, mais je ne m’autorise de la viande rouge qu’une fois par semaine.»

PIZZA BRANCHÉE FERRO E FARINHA 3

«Le chef a démarré à Rio en vendant ses pizzas dans la rue, avant d’ouvrir ce minuscule restaurant. Il faut partager les tables installées à l’extérieur ou se frayer une place au comptoir. C’est, selon moi, les meilleures pizzas de la ville. Elles sont cuites au feu de bois, avec une touche d’exotisme dans les recettes.»

PARADIS SAUVAGE PRAIA DA RESERVA 5

«La plage est magnifique, immense, située derrière la lagune déclarée réserve naturelle. Tout est beau : le sable, l’eau. Et c’est plus calme que dans les quartiers sud de Rio. À Reserva, pas de bar ou de restaurant, on s’y rend pour la beauté d’une plage sauvage.»

ROCK ATTITUDE KULT KOLECTOR 4

Pour les lecteurs de son blog, Manuela explore les saveurs de sa ville natale.

«Un lieu très rock, à l’esprit underground. C’est à la fois une boutique vintage, un bar et une salle de concert. La culture skate se mélange à la musique et au cinéma. L’ambiance est jeune et décontractée. J’adore leurs soirées consacrées au blues.»


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José prend enfin le temps d’admirer les couchers de soleil de Rio.

DÉLICIEUX DELICATESSEN TALHO CAPIXABA 7

«Je retrouve mes amis dans ce delicatessen autour d’un café. Ouvert depuis 1958, on y trouve également des délices sucrés ou salés et des produits de grande qualité. Je recommande d’y aller en semaine, car l’endroit est très fréquenté le week-end.»

AU BORD DU LAC PALAPHITA KITCH 6

«J’aime me balader autour du Lagoa Rodrigo de Freitas. J’ai plusieurs adresses pour faire une halte. Palaphita Kitch est un bar à la mode très agréable pour boire un cocktail. De l’autre côté, Quiosque Arab sert une cuisine syro-libanaise appétissante et sans prétention.»

L’HEURE MAGIQUE PEDRA DO ARPOADOR 8

«Pour se rendre sur le rocher de l’Arpoador, il faut marcher sur Ipanema jusqu’au niveau du quiosque n°7. Là, on grimpe sur la roche pour admirer le coucher du soleil. Il y a quelque chose de magique là-bas, comme une énergie positive.»


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JOSÉ, BUSINESS CONSULTANT, MEMBRE DEPUIS 2008 JOSÉ A LA FORCE TRANQUILLE DE CEUX QUI ONT VÉCU INTENSÉMENT.

Après une carrière au service de grandes entreprises publiques au Brésil et en France, le natif de Rio semble enfin prendre le temps d’admirer les couchers de soleil qui embrasent la baie chaque soir. Ce fils d’immigrants venus d’Égypte et du Liban est très attaché à la cité carioca. Il a grandi avec ses parents et ses deux frères à Tijuca, au nord de la ville. C’est dans la prestigieuse Fundação Getúlio Vargas, où il a étudié la gestion publique, qu’il a rencontré son épouse avec laquelle il a fêté ses quarantedeux ans de mariage. Mais c’est en France qu’il a découvert Nespresso : « C’était à la fin des années 1990. Je suis rentré avec ma machine à Rio, avant que la marque ne s’installe dans le pays. Un ami me procurait des capsules jusqu’en 2006, lorsque j’ai pu enfin me fournir dans les Boutiques du Brésil. » Une passion pour les Grands Crus qu’il a transmise à son fils installé en Australie : « La première chose que je lui ai offerte pour son départ fut une machine Nespresso ! » raconte cet amoureux des ARPEGGIO et des RISTRETTO, qu’il boit sans sucre et sans modération.

RIO HISTORIQUE PRAÇA XV qp

«Je me rends sur cette place pour profiter de son architecture coloniale, mais aussi pour les brocantes qui s’y installent. Aux alentours, on peut poursuivre sa balade et faire étape dans un des nombreux restaurants du quartier.»

PAIX INTÉRIEURE LE QUARTIER D’URCA 9

«C’est dans ce secteur que se trouve le Pain de Sucre (Pão de Açúcar).Urca est un lieu à part, qui garde son charme provincial et son mode de vie paisible. Il faut se perdre dans ses ruelles ombragées pour l’apprécier.»


24 PASSION BRÉSILIENNE MARACANÃ qq

«Je suis un supporter du club de Fluminense qui joue au stade Maracanã. J’aurais pu soutenir le club de Vasco da Gama, l’équipe historique des immigrés portugais, mais je suis très attaché au maillot vert, grenat et blanc du Fluminense. J’ai d’ailleurs converti ma famille à ces couleurs! Sauf mon père…»

ARNALDO, INGÉNIEUR, MEMBRE DEPUIS 2012 QUAND ON AIME, ON NE COMPTE PAS. C’est la philosophie

d’Arnaldo en matière de café. Cet ingénieur de production industrielle, patron d’une entreprise de consulting, est capable de boire plus de huit tasses par jour ! Et côté machines, celui qui rêve d’avions depuis sa plus tendre enfance est bluffé par celles développées par Nespresso. « J’en ai déjà acheté huit. J’en installe absolument partout. J’en offre dès que possible à mes parents, à ma famille… » Lorsque Arnaldo a rencontré celle qui allait devenir sa femme, il y a quatre ans, c’est également un modèle de la marque suisse qu’il a choisi, pour elle avant la bague. Aujourd’hui, ce petit-fils de Portugais vit dans le quartier de Barra da Tijuca. Très attaché au pays d’origine de ses grandsparents et titulaire de la double nationalité brésilienne et portugaise, il songe à s’installer un jour de l’autre côté de l’Atlantique. En attendant, sur sa terrasse, il s’adonne aux plaisirs de la lecture et du jardinage. Là encore, un café n’est jamais loin : « J’adore la note cacao du Grand Cru INDRIYA FROM INDIA. C’est idéal pour accompagner un bon bouquin ! »


25 LE PALAIS DE LA VIANDE CHURRASCARIA PALACE qd

«Ce restaurant, situé derrière la plage de Copacabana, propose la spécialité carioca de viande grillée à la broche. Les serveurs exécutent un véritable ballet entre les tables avec leurs pièces de bœuf, d’agneau, de porc ou de poulet. J’ai plaisir aussi à me rendre au Fogo de Chão dans le quartier de Botafogo. La vue y est imprenable.»

VOYAGE DANS LE TEMPS CONFEITARIA COLOMBO qs

«Il faut lever les yeux pour apprécier la beauté de la verrière. L’architecture intérieure a de quoi surprendre. Que ce soit le café au rez-dechaussée ou le restaurant à l’étage, c’est un voyage dans le temps. Au-delà de ce joyau, j’aime ce quartier historique, où l’ancien voisine avec les bâtiments les plus modernes.»

MYTHIQUE CRISTO REDENTOR qf

«N’hésitez pas à grimper au sommet du Corcovado, dominé par le Christ Rédempteur. Vous embrasserez alors toute la géographie de Rio de Janeiro. On découvre le contraste entre mer, ciel et montagne.Le panorama est impressionnant.»

LE MONDE DE DEMAIN MUSEU DO AMANHÃ qg

«Ce musée récemment ouvert témoigne du renouveau de cette zone. S’il s’appelle “le musée de demain”, c’est parce qu’il est consacré à la science, aux nouvelles technologies et au développement durable. À proximité, on trouve le plus grand aquarium d’Amérique du Sud, lancé courant 2016.»

Arnaldo est aussi sensible au patrimoine qu’au futur de Rio.


26 PETIT DÉJEUNER COMPLET ESCOLA DO PÃO qh

«Ce restaurant est ouvert uniquement pour le petit déjeuner et le dîner. Nous en profitons le matin lorsque nous avons un peu de temps pour démarrer notre journée. Notre menu favori : fruits, céréales, jus d’orange, tartines ou tapioca avec des œufs et un café. On peut aussi acheter son pain, parmi un grand choix de variétés.»

RANDONNÉE DANS LES AIRS PEDRA BONITA qj

«Une randonnée sur l’une des montagnes de Rio s’impose. Notre conseil, celle de Pedra Bonita dont le sommet culmine à 520 mètres. La marche n’est pas très difficile et dure environ quarante minutes.»

LA FORME CARIOCA COMPANHIA ATHLETICA GYM sp

«Ce club de fitness, situé dans le centre commercial Barra Shopping, est notre lieu de travail. Nous y donnons des cours collectifs et individuels. Les Cariocas sont fous de sport et s’entraînent beaucoup.»

AMOUREUX DE LA GLISSE LES PLAGES DE PRAINHA qk ET DE MACUMBA ql

Pour profiter des meilleures vagues, Gustavo se lève à 5 heures du matin.

«Nous avons l’habitude de surfer avant d’aller travailler. Et les week-ends, après avoir “rider” de jolis tubes, nous faisons une pause au quiosque Rico Point, tenu par un surfeur, où le jus d’açaï est un délice.»


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JÚLIA ET GUSTAVO, COACHS SPORTIFS, MEMBRES DEPUIS 2012 IL FAUT AVOIR DU TONUS POUR SUIVRE LE RYTHME EFFRÉNÉ de Júlia

et Gustavo ! Le couple, qui fait équipe dans un club de sport, enchaîne les activités : surf le matin au lever du soleil, puis cyclisme, escalade… Et lorsqu’on leur demande de se décrire mutuellement à travers un Grand Cru, c’est le RISTRETTO qui vient en premier à l’esprit de Júlia pour parler de son amoureux : « Gustavo ne s’arrête jamais ! Il se lève à 5 heures du matin pour profiter des meilleures vagues. Le café lui sert de “starter” ! » À l’inverse, c’est le CARAMELITO qui permet à Gustavo de définir sa compagne : « Júlia est douce, sucrée… », raconte-t-il tendrement. Ils vivent dans le quartier de Barra da Tijuca et profitent du climat détendu de ses rues, mais aussi de ses « tubes liquides » que surfe Gustavo depuis sa prime jeunesse. S’il est né à Rio de Janeiro, elle est arrivée dans la ville à l’âge de 10 ans, en provenance de la région voisine du Minas Gerais.

APRÈS LA PLAGE SEU BAR sq

«Dans notre quartier de Barra da Tijuca, Gustavo a ses habitudes dans ce bar pour boire un verre avec ses amis et regarder un match sur l’un des nombreux écrans. La terrasse est immense et déborde sur la rue. C’est idéal pour finir en beauté une journée de plage avec une bière bien fraîche!»


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DALTON, FONCTIONNAIRE À LA RETRAITE, MEMBRE DEPUIS 2009 SON NOM DE FAMILLE – TORRES CAFFÉ FILHO – le prédestinait à

sa grande consommation de café ! Lorsque nous rencontrons Dalton vers midi, non loin de chez lui dans le quartier d’Ipanema, il a déjà bu six tasses de DHARKAN et de RISTRETTO ! « Mon nom provient certainement d’un négociant de café, mais hélas ! l’histoire s’est perdue au fil des décennies », s’excuse celui qui travaillait dans l’administration fiscale. Après avoir vécu dans les quartiers de Ramos et Del Castilho, au nord de la ville, c’est désormais près du Lagoa Rodrigo de Freitas, au sud, qu’il aime retrouver ses amis et savourer le temps libre de sa retraite. Le Carioca au regard franc ne perd jamais une occasion de visiter la Boutique voisine et de déguster l’un de ses Grands Crus favoris : « J’ai longtemps cherché une machine qui permet de préparer un meilleur café que dans les bars de la ville et, avec Nespresso, j’ai trouvé mon bonheur ! » Avec cette pointe d’humour qui le caractérise, il avoue : « À force de me rendre à la Boutique, j’ai un peu peur que le personnel ne finisse par me prendre pour un profiteur… Mais j’aime tellement ce café ! » LE TOUR DU LAC LAGOA RODRIGO DE FREITAS ss

«Tous les jours, je fais de la marche à pied autour du Lagoa Rodrigo de Freitas, situé juste derrière Ipanema. Je suis assez fier de parcourir les 7,5 kilomètres en quarante-cinq minutes environ! Je croise des joggeurs ou des cyclistes qui profitent, comme moi, de ce cadre sublime.»


29 SAVEURS LUSITANIENNES GRUTA DE SANTO ANTÔNIO sf

«Situé de l’autre côté de la baie de Guanabara, cet établissement familial permet de faire une belle pause déjeuner pour ceux qui veulent découvrir la ville de Niterói, en face de Rio. Ce restaurant portugais offre un large choix de plats à base de morue.»

VINS DU MONDE CAVIST VINOTECA & RESTÔ sd

C’est près du Lagoa Rodrigo de Freitas que Dalton aime retrouver ses amis.

«Je suis un vrai amoureux d’Ipanema. Ce quartier a deux visages : d’un côté, la plage et de l’autre, le lac. C’est ce versant-là que je préfère. Comme ce bar à vins qui propose une très belle carte de flacons issus du monde entier. Le rapport qualité-prix est excellent.»

SPLENDEURS TROPICALES JARDIM BOTÂNICO sg

«Le Jardin Botanique propose plus de 6000 espèces végétales tropicales! J’adore flâner avec mes petits-enfants dans ce paradis vert où l’on peut aussi apercevoir des singes en liberté. N’oubliez pas de passer par l’allée des palmiers impériaux : ils sont immenses et majestueux!»

PAUSE IDÉALE PARQUE LAGE sh

«Pour se couper de l’agitation de la ville, le Parque Lage est un lieu spectaculaire situé au pied de la forêt de Tijuca. Il accueille également l’École des arts visuels ainsi qu’un café pour se rafraîchir en admirant le Cristo au sommet du Corcovado.»


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10 RAISONS D’ALLER À RIO EN 2016 SOUS LES PROJECTEURS EN CETTE ANNÉE OLYMPIQUE, LA CITÉ MERVEILLEUSE RAYONNE : ELLE DÉVOILE SES NOUVELLES ATTRACTIONS SPECTACULAIRES, ET SON CALENDRIER CULTUREL RÉSONNE D’UNE ÉNERGIE PARTICULIÈRE. PANORAMA DES ÉVÉNEMENTS À NE PAS MANQUER D’ICI À FIN DÉCEMBRE. Par Kim Levy Photos Mickaël A. Bandassak

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ADMIRER LES DIEUX DU STADE

Quelque 10500 athlètes de 28 disciplines vont s’affronter au cœur de Rio. Quatre sites olympiques accueilleront les épreuves sportives retransmises dans le monde entier. Le quartier de Barra da Tijuca sera le théâtre de la natation, du tennis, du golf… Copacabana recevra le beach-volley, l’aviron, le canoë… Situé dans l’ouest de Rio, Deodoro abritera les épreuves de basket-ball, d’équitation… Le stade Maracanã jouera au football pendant que l’on tirera à l’arc sur le Sambodrome. > Jeux Olympiques d’été du 5 au 21 août. Jeux Paralympiques du 7 au 18 septembre. www.rio2016.com

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DESSINER SUR LES MURS

Cette année, des Français, des Américains, des Italiens et des Espagnols vont se joindre au plus grand rassemblement d’artistes de rue, «Meeting of Favelas», dans la périphérie nord de Rio. L’occasion de découvrir les nouveaux talents du graffiti. > «Meeting of Favelas», le dimanche 27 novembre, à Vila Operária, Nova Iguaçu. www.meetingoffavela. com.br

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FLÂNER EN COULEURS

Les ruelles du quartier de Santa Teresa se muent, chaque année, le temps d’un week-end, en une gigantesque galerie d’exposition. Les nombreux artistes – peintres, sculpteurs, photographes – qui y travaillent ouvrent leurs studios et ateliers au public pour faire découvrir l’environnement dans lequel ils créent. C’est l’occasion de découvrir le plus créatif des quartiers de Rio. > «Arte de Portas Abertas», au cours de l’été, à Santa Teresa. www.chavemestra. com.br

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DANSER AVEC LES CUIVRES

Les soirées «Jazz me up!» ne cessent de prendre de l’ampleur depuis qu’elles ont été créées il y a deux ans. Ces concerts jazz électro – qui mélangent standards, beats électroniques et hip hop – prennent chaque fois place dans un lieu différent et toujours étonnant. Si on trouve aussi ce type de soirées à Londres ou à New York, la formule prend une dimension très «samba» dans la cité carioca! > Programmation à suivre sur www.facebook.com/ jazzmeupfesta

PLONGER DANS L’ART TOTAL

Après São Paulo, Belo Horizonte et Brasília, c’est le Centro Cultural Banco do Brasil (CCBB) de Rio de Janeiro qui célèbre les 100 ans de la création du mouvement artistique De Stijl et de sa fameuse revue éponyme. L’exposition regroupe près de 70 œuvres (peintures, maquettes, meubles…) dont la moitié de Piet Mondrian, le plus célèbre représentant de ce courant d’avant-garde qui a profondément marqué l’art au début du xxe siècle. > Exposition «Mondrian et le mouvement De Stijl», du 12 octobre 2016 au 9 janvier 2017, au Centro Cultural Banco do Brasil. www.culturabancodo brasil.com.br


TEMPS Forts

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NAGER AVEC LES REQUINS

Après le Musée d’art de Rio (MAR) inauguré en 2013 et le Musée de Demain en 2015, voici la dernière pièce du nouveau triptyque culturel sorti de terre à l’occasion des jeux Olympiques. L’aquarium de Rio met à l’honneur la théorie de l’évolution et la réintroduction des espèces marines par le biais d’animations. La plus intense d’entre elles : le visiteur pourra plonger dans le «bassin océanique», un énorme aquarium où nagent raies et requins. > Aquário Marinho do Rio de Janeiro. Ouverture courant 2016. www.aquariomarinho dorio.com.br

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FAIRE LA FOIRE

Versant grand public de la Biennale de São Paulo, ArtRio attire le Tout-Rio dans le quartier de Gamboa. Dans l’immense entrepôt rouge brique du Píer Mauá, la foire d’art moderne et contemporain prend des airs d’exposition géante où se mêlent chalands, badauds et personnalités. > Foire internationale d’art ArtRio, du 28 septembre au 2 octobre, au Píer Mauá. www.artrio.art.br

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CULTIVER LA RUE

Chaque année, dans une favela différente, les échanges culturels franco-brésiliens sont à l’honneur : projections de films, concerts, ateliers, expos… Conçu en 2014 par le producteur Freddy Vitorino et le musicien Mathias Cassel pour amener la culture jusqu’aux enfants des quartiers difficiles, l’événement accueillera en 2016 certaines célébrités du Festival do Rio et aura le soutien du Comité olympique. > Festival Planeta Ginga, aux favelas Complexos da Penha e do Alemão, les 3 et 4 décembre. www.livinastro5000.com

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FOULER LE TAPIS ROUGE

Le succès des «telenovelas» a beau être écrasant, les Cariocas n’en sont pas moins cinéphiles. Chaque année, le Festival international du film de Rio récompense les meilleures productions locales et diffuse quelque 250 films internationaux dans différents lieux de la ville. La renommée des invités du tapis rouge contribue à en faire le plus grand festival de cinéma d’Amérique latine. > Festival do Rio, du 6 au 16 octobre, dans toute la ville. Cérémonie de remise des prix à l’Armazém da Utopia (Gamboa). www.festivaldorio.com.br

MÉLANGER LES GENRES

Jeux de lumière et tenues colorées sont la signature des soirées Arte Inn, où le monde de la nuit croise celui de l’art. Portées par des DJ, des groupes de musique, des artistes plasticiens ou même des poètes en résidence, elles ont lieu les vendredis soir dans différents lieux de la ville. > Soirées Arte Inn, les vendredis soir à Rio de Janeiro. À suivre sur https://www.facebook. com/arteinnrio/

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Zanini de Zanine L’ÉCO DESIGNER À 38 ANS, LE DESIGNER ZANINI DE ZANINE CALDAS INCARNE UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE CRÉATEURS, ATTENTIVE À L’ENVIRONNEMENT ET CAPABLE DE S’INSPIRER DU PASSÉ COMME DE S’EN AFFRANCHIR. RENCONTRE AVEC UN HÉRITIER DE LA GRANDE TRADITION MODERNISTE DU BRÉSIL.

Par Guillaume Jan Photos Jean-Christophe Husson et Mickaël A. Bandassak

ROUGE VÊTUE

Chaise BR, en tôle d’acier perforée. Modèle édité spécialement pour l’Abbey of Design en 2013.


CITOYEN d’honneur

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ESPRIT DE RÉCUP’

Poutres et planches de récupération sont entreposées dans l’atelier du quartier Jacarepaguá, à l’ouest de Rio.

DOUCEUR DES LIGNES

Fauteuil Serfa, en bois d’ipé et cuir traditionnel (collection 2015).

TEAM Z EXPÉRIMENTAL

L’équipe du designer est composée Tabourets Prisma, T et Cuca d’ébénistes virtuoses et passionnés. en bois d’ipé (collection 2014).


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ZANINI EN 5 DATES Naissance à Rio de Janeiro. Obtient une maîtrise de dessin industriel à l’Université pontificale catholique de Rio (PUC). 2003 Réalise ses premiers meubles, signés pendant son année de stage chez le designer Sergio Rodrigues. 2011 Crée le studio Zanini, qui réunit son bureau, un studio de création et un showroom. 2015 Élu «créateur de l’année» au salon Maison & Objet Americas. 1978 2002

Fauteuil Serfa : Copyright Studio Zanini.

LES JEUX OLYMPIQUES N’ONT PAS COMMENCÉ QUAND NOUS RENCONTRONS ZANINI DE ZANINE, pourtant Rio est

animée d’une étrange frénésie. « Vous avez remarqué cette énergie singulière ? » demande le designer alors qu’il nous conduit jusqu’à son studio de création près du port, dans le quartier de Santo Cristo. « La ville est très active, elle rayonne partout dans le monde. Mais ses nombreuses plages font aussi planer un air de vacances, une forme de décontraction qu’on ne trouve pas dans d’autres mégapoles brésiliennes comme São Paulo ou Brasília. Le week-end, je peux aller surfer en bas de chez moi. » Sa voiture file le long du lac Rodrigo de Freitas, sous le regard du Christ Rédempteur perché à 710 mètres au-dessus de nous. La route est bordée d’immeubles d’architecture moderne, adossés aux collines escarpées qui dessinent le majestueux panorama de Rio. Après avoir passé le tunnel André Rebouças, nous devons ralentir, puis nous immobiliser, dans un de ces embouteillages qui paralysent la ville aux heures de pointe. Trois jeunes hommes s’approchent, l’un pour nous vendre des boissons, un autre pour nettoyer le pare-brise en échange d’un billet froissé, un troisième propose des tickets de loterie… « J’aime la débrouillardise dont font preuve les Cariocas et la liberté que l’on sent dans la ville, poursuit Zanini. Rio n’est pas un paradis, la baie

«La grande mixité sociale de Rio génère une créativité exceptionnelle.»

est polluée, les transports sont lents, la violence est toujours présente, même si cela s’arrange. Mais j’y trouve plus d’avantages que d’inconvénients, c’est pourquoi je ne voudrais pas vivre ailleurs. La ville est étrangement attachante et sa grande mixité sociale génère une créativité exceptionnelle. Je cherche d’ailleurs à exprimer ce métissage, cette sensualité et cette énergie dans les meubles et les objets que je fabrique. » TREMPLIN

Regard magnétique, gueule d’acteur, tatouages, Zanini de Zanine Caldas est, à 38 ans, l’une des figures les plus dynamiques de la nouvelle génération des designers brésiliens – attentive à l’environnement, consciente de son héritage culturel, curieuse du monde et ouverte sur l’avenir. Ses productions aux lignes pures sont exposées dans toutes les grandes villes, il dessine des pièces pour des marques prestigieuses (une série limitée de sièges et bancs en bois de démolition pour Cappellini, une lampe pour Slamp, un ensemble comprenant chaise, fauteuil à bascule et étagères en acier pour Tolix…) et représente souvent son pays aux grands-messes du design contemporain. Talentueux, affable et généreux de son temps, Zanini, qui a été élu « créateur de l’année » au salon Maison & Objet Americas en 2015 à Miami et a reçu plusieurs autres prix internationaux, rappelle qu’il a bénéficié d’un tremplin privilégié pour démarrer sa carrière : il est le fils de José Zanine Caldas (1919-2001), architecte, •••


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L’HOMME DE RIO

Respectueux de l’environnement, soucieux de toujours progresser dans son métier de créateur, le fils de l’architecte José Zanine Caldas s’est fait un prénom.


37 designer et sculpteur, dont les créations sensibles et intuitives ont marqué le Brésil de la seconde moitié du XXe siècle. « Mon père m’a appris à être exigeant, à toujours chercher à progresser. Né dans une famille modeste, tout ce qu’il a obtenu dans la vie, il le doit à son travail, à sa créativité. Il m’a aussi légué son goût pour la culture et une insatiable curiosité. » Et c’est dans l’atelier paternel que le petit Zanini a dessiné et réalisé ses premières maquettes : des navettes spatiales en bois et d’autres jouets, toujours plus élaborés, jusqu’à ce qu’il décide d’en faire son métier. Il suit alors une formation de design industriel à la prestigieuse Université catholique de Rio (PUC) et effectue, en 2003, un stage chez Sergio Rodrigues (1927-2014), l’un des inventeurs du mobilier moderne au Brésil. Il y conçoit des meubles en bois massif, des pièces uniques aux contours sobres et élégants, créées à partir de vieilles poutres et autres pièces de récupération. Puis il passe à l’étape de la fabrication industrielle, en concevant des séries de tables, de chaises ou de tabourets. Douze années plus tard, ce sont d’autres tables en bois et des fauteuils dessinés avec la même simplicité que nous trouvons exposés dans son studio : « J’aime le son du bois travaillé, sa texture, son odeur, sa douceur, sa chaleur. C’est une matière très présente dans

«J’aime le son du bois travaillé, sa texture, son odeur, sa douceur, sa chaleur.»

ma vie, puisque mon père l’employait beaucoup. Il était sensible aux questions d’environnement, à la préservation des forêts tropicales, et m’a transmis la nécessité de privilégier le bois recyclé. Aujourd’hui, je travaille essentiellement avec du bois de démolition. Ou avec du bois de forêts replantées pour mes productions industrielles. » Zanini de Zanine recycle également d’autres matériaux, comme l’acier ou le plastique. « Prolonger la vie des objets, c’est aussi soulager l’environnement. Le designer doit assumer sa responsabilité vis-à-vis de la planète, puisque nous pouvons faire en sorte de produire des objets durables, non polluants et respectueux de la nature. » STAR DU DESIGN

À l’étage du showroom, nous nous asseyons sur un accueillant fauteuil Serfa en bois, cuir et métal. Une pièce phare que le designer commercialise depuis 2015. Il nous sert un Fortissio Lungo, sur la Pixie Clips qu’il vient d’acquérir, en nous avouant boire du café seulement depuis un an. « Pendant longtemps, j’ai eu le sentiment d’être trop inquiet, trop intranquille pour en consommer. Mais aujourd’hui je ne regrette pas de m’y être mis. J’aime le goût et cela m’aide à rythmer mes journées de travail. » Il raconte encore son quotidien intense de star montante du design : ses navettes régulières entre son studio près de la baie de Guanabara et son atelier situé dans la banlieue ouest de Rio, et ses nombreux voyages à l’étranger. Mais le Carioca garde les pieds sur terre et confie humblement : « J’ai encore beaucoup à faire pour atteindre le niveau de mon père. » n

OÙ CROISER ZANINI À RIO?

DR.

ESPÍRITO SANTA sj

«Dans le quartier de Santa Teresa qui domine la baie, ce restaurant est spécialisé dans la cuisine traditionnelle du Nord. Le décor est charmant et l’accueil, convivial.»

ABBEY OF DESIGN (AOD) sk

«Chafik Benazzouz, designer et architecte d’intérieur français, a transformé cet ancien couvent en un espace magique, bien connu du milieu du design.»

BRASEIRO DA GÁVEA sl

«Le soir, en fin de semaine, j’aime aller boire quelques “chopps” (des bières légères servies très fraîches) avec mes amis dans des petits bars sympas comme le Braseiro.»

IRAJÁ GASTRÔ d0

«À Botafogo, cette maison de ville à la déco vintage propose une gastronomie brésilienne contemporaine.» > Retrouvez ces adresses sur le plan en fin de magazine.


Faites VOS JEUX

RIO N’A PAS ATTENDU LES JEUX OLYMPIQUES (DU 5 AU 21 AOÛT) POUR SE METTRE AU SPORT. SES MONTAGNES, SES FORÊTS ET SES PLAGES OFFRENT À PRESQUE TOUTES LES DISCIPLINES DES TERRAINS DE JEU À CIEL OUVERT. TOUTE L’ANNÉE, À TOUTE HEURE DU JOUR OU DE LA NUIT, LES CARIOCAS ONT MILLE ET UNE OPPORTUNITÉS POUR PRENDRE SOIN DE LEUR CORPS. Par Guillaume Jan Photos Mickaël A. Bandassak


SPORT Découverte

L’ALTINHA A ÉTÉ INVENTÉ SUR LES PLAGES DE RIO

NATHALIA MAGALHÕES DE SOUZA, 20 ANS « C’EST TOUT SIMPLE : L’“ALTINHA” N’A PAS VRAIMENT DE RÈGLES.

On doit garder le ballon en l’air aussi longtemps que possible sans se servir de ses mains. C’est là que ça se complique, car cela demande beaucoup de précision et de technique ! L’altinha se pratique partout, mais particulièrement en bord de mer à Rio, où il a été inventé il y a une quarantaine d’années. Ce n’est pas un sport olympique. D’ailleurs, il n’y a pas de compétition, pas de gagnant, c’est avant tout une distraction. La semaine je fais plutôt du surf, mais le week-end, quand il y a trop de monde sur les vagues, je préfère l’altinha. Je sais jongler toute seule avec la balle pendant cinq minutes. Vous voulez que je vous fasse une démonstration ? »

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J’ENSEIGNE L’AFROVIBE SUR LE FRONT DE MER MARYAM KABA, 37 ANS « J’AI GRANDI EN FRANCE, OÙ J’AI ÉTÉ GYMNASTE DE COMPÉTITION, puis coach

sportive. Quand j’ai découvert Rio en 2012, j’ai décidé de m’y installer et de créer des cours d’Afrovibe, une danse africaine très tonique qui sollicite tous les muscles du corps. J’enseigne sur le front de mer, un immense terrain de jeu à lui seul. De nombreux sports y sont pratiqués. Les Cariocas prennent soin de leur corps, mais les canons de beauté ne sont pas les mêmes qu’en Europe : ici, il faut cultiver ses formes. Les femmes doivent avoir des fesses charnues, des cuisses rondes, et les hommes sont plutôt musclés. Les Cariocas aiment être bien bronzés, et la marque du maillot est un critère de beauté supplémentaire. »

J’AI FAIT PARTIE DE L’ÉQUIPE OLYMPIQUE DE WATER-POLO ROBERTO “BETINHO” MARQUES, 27 ANS « PENDANT QUATRE ANS, J’AI FAIT PARTIE DE L’ÉQUIPE OLYMPIQUE de water-polo. J’étais payé par mon club et je

recevais une bourse de l’État. Je m’entraînais six heures par jour. Le matin, je faisais de la musculation et des longueurs de natation ; le soir, on jouait. À présent cette période de préparation intense est derrière moi, je ne fais plus de compétitions en piscine mais je continue de disputer des matchs en eaux ouvertes : dans les lacs, les cascades. J’ai plus de temps pour moi, pour aller me baigner à Copacabana ou Ipanema et boire de l’eau de coco ! C’est ce qui me manquait quand j’étais dans l’équipe nationale. »


NICOLAS ARANTES, 27 ANS « J’HABITE LOIN DES PLAGES, mais je me suis arrangé pour trouver un job près de la mer : je suis commercial dans une entreprise de portillons automatiques. Je vais surfer tous les jours, pendant ma pause déjeuner ou en fin de journée. Chaque plage a son type de vagues, je choisis mon spot en fonction de l’orientation du vent. C’est un sport solitaire, de patience, qui permet de se fondre complètement dans l’élément marin. J’adore sentir la force de l’océan, faire corps avec lui quand je prends une bonne vague. Nous sommes très nombreux à surfer à Rio : c’est un sport courant ici, pour les garçons comme pour les filles. »

JE ME SUIS ARRANGÉ POUR TROUVER UN JOB PRÈS DE L’OCÉAN


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MARCIA WEINZETTL, 48 ANS « PENDANT HUIT ANS, J’AI ÉTÉ LA PREMIÈRE BRÉSILIENNE au classement international de

futevôlei, comme on l’appelle ici. Ce sport, qui oppose deux équipes de deux joueurs sur un terrain long de 18 mètres, combine les techniques du volley et du foot. Le ballon peut être touché par toutes les parties du corps, sauf les mains et les bras. Le futevôlei a été créé au milieu des années 1960 sur la plage de Copacabana, avant de s’étendre aux autres villes côtières du Brésil, puis de gagner les autres plages du monde. Mais pour l’instant, la discipline ne concerne pas assez de pays pour devenir un sport olympique. »

LE FUTEVÔLEI COMBINE LES TECHNIQUES DU VOLLEY ET DU FOOT


VICTORIA LOVELADY, 29 ANS « LE GOLF DEMANDE TECHNIQUE ET CONCENTRATION, mais aussi

beaucoup de créativité et de feeling pour réussir chaque coup. J’ai décidé de devenir golfeuse professionnelle à l’âge de 16 ans et je suis actuellement la première Brésilienne au classement mondial. Si je réussis les ultimes étapes de la sélection, je jouerai aux jeux Olympiques cet été. Le golf n’est pas encore très pratiqué au Brésil où peu de terrains sont accessibles, mais j’espère qu’il se démocratisera avec les JO. Le parcours de Barra da Tijuca sera ouvert au public après les compétitions, ce sera pour les Cariocas une bonne occasion de s’y mettre, non ? »

J’ESPÈRE QUE LE GOLF SE DÉMOCRATISERA AVEC LES JO



PARTY Time

SAMBA! LA MUSIQUE IRRIGUE LES RUES ET LES PLAGES DE RIO DE JANEIRO. DE NUIT COMME DE JOUR, ON DANSE AUX SONS DE LA BOSSA, DU FUNK OU DU CHARME. REVUE EXPRESS DES PRINCIPAUX COURANTS 100% CARIOCAS. Par Guillaume Jan Illustration Damien Vignaux / Colagene.com

DU CENTRE HISTORIQUE AU SOMMET DES FAVELAS EN PASSANT PAR LE BORD DES PLAGES, la musique est omni-

présente à Rio. Tout au long du XXe siècle, la ville a engendré de nombreux genres musicaux, hérités du métissage culturel qui a façonné le Brésil : la douceur amérindienne, les rythmes africains, les instruments européens, auxquels il faut ajouter l’influence montante du hip-hop américain. Ces musiques, riches et sensuelles, sont une excellente entrée en matière pour découvrir l’âme du Brésil.

L’ALBUM À ÉCOUTER : « Getz/Gilberto », de Stan Getz et João Gilberto (1964), qui contient « The Girl from Ipanema »

SAMBA, LA BANDE-SON DU CARNAVAL

CHARME, L’HÉRITAGE DE LA SOUL NOIRE AMÉRICAINE

Quand on pense au Brésil, on pense à la samba. Entraînante, ensoleillée, elle tire son origine de l’abolition de l’esclavage en 1888 et s’impose dans le centre historique de Rio au début du XXe siècle. Beaucoup d’anciens esclaves se retrouvent dans la ville portuaire, pour y travailler sur les docks ou dans les rues voisines. Enfin libres de s’exprimer, ils réinterprètent les danses et les sons de leurs ancêtres africains. Cette musique festive plaît au point d’être adoptée par tous les Cariocas. Chantées à plusieurs voix, les paroles décrivent le quotidien du peuple sur des rythmes vibrants, inspirant autant d’exaltation que de mélancolie. La samba devient le genre emblématique du carnaval de Rio à partir de 1930. Et continue, encore aujourd’hui, d’être célébrée dans tous les quartiers.

À la fois sensuelle et groovy, cette musique, inspirée du rythm’n’blues des années 1960, de la soul des années 1970 et du hip-hop des années 1980, s’est développée dans les quartiers pauvres du nord de Rio. Encore aujourd’hui, la plupart des bals charmes (baile charme) sont organisés loin du centre-ville. Mais cette musique, qui arrive à rapprocher la culture noire de la culture blanche (plus cloisonnées qu’on ne le croit à Rio), est en train d’élargir son public. Des fêtes à ciel ouvert sont organisées au cœur de la ville, réunissant, le temps d’une soirée enflammée, un public éclectique et enthousiaste dans de surprenantes chorégraphies.

L’ALBUM À ÉCOUTER : « Samba Esquema Novo », de Jorge Ben (1963)

FUNK CARIOCA, JEUNE ET PROVOCANT

BOSSA NOVA, L’ESPRIT NOUVELLE VAGUE Photos : Jean-Christophe Husson ; Mickaël A. Bandassak.

collent injustement une réputation de musique d’ascenseur. Au Brésil, la population lui préfère aujourd’hui la música popular brasileira (MPB), musique populaire « de qualité », qui prolonge le style bossa nova en le rendant plus abordable.

Plus suave que la samba, plus élaborée harmoniquement, la bossa nova (littéralement « chose nouvelle ») émerge à la fin des années 1950, alors que le Brésil entre dans une période de prospérité et de modernité culturelle. Autant influencée par la samba que par le cool jazz, la « bossa » devient rapidement populaire en Europe et aux États-Unis dès les années 1960, portée par des musiciens comme Tom Jobim ou João Gilberto. Avant que des interprétations trop souvent médiocres ne lui

L’ALBUM À ÉCOUTER : «Racional, vol. 1», de Tim Maia (1975)

Rapide, nerveux, cinglant, le funk de Rio est le genre musical le plus représentatif des favelas. Créé dans le sillage du hip-hop au début des années 1980, il mélange musique électronique, house et rock sur les tempos fiévreux du Miami bass. L’ambiance sulfureuse qui accompagne cette musique est liée aux gangs qui s’en sont emparés, produisant des disques aux allusions sexuelles de plus en plus explicites, voire des appels à la violence. De nombreux débordements étant survenus lors des bals funk (bailes funk) dans les années 1990, les autorités ont réagi en censurant davantage ce courant. Mais c’est aussi le moment où le funk carioca a quitté les favelas et est devenu populaire dans les classes moyennes… Très entraînant, il est aujourd’hui joué sur les dancefloors internationaux. L’ALBUM À ÉCOUTER : «Rio Baile Funk : More Favela Booty Beats» (2006)

POUR ALLER PLUS LOIN

«Favela Chic – Postonove» (volumes 1 à 4), mixé par Gringo da Parada (2001-2006). Quatre compilations de référence de musique brésilienne, où le DJ français Gringo da Parada assemble avec brio tous les courants de la musique brésilienne, de Jorge Ben à Seu Jorge.

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SUR LA ROUTE DES fazendas LE BRÉSIL ENTRETIENT UNE HISTOIRE DE DEUX SIÈCLES AVEC LE CAFÉ. À QUELQUES HEURES DE RIO, DES FERMES CENTENAIRES TÉMOIGNENT DES DIFFÉRENTES ÉPOQUES QUI ONT FAIT, ET FONT TOUJOURS, LA SINGULARITÉ DE CE PAYS GRAND PRODUCTEUR. Par Guillaume Jan Photos Jean-Christophe Husson


CULTURE Café

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ENTREPRISE FAMILIALE «Chico», gérant de la fazenda Sertão, au milieu des caféiers plantés par ses ancêtres.

FAR WEST Les terres de la ferme sont réservées à la culture du café et à l’élevage des bovins.

« VOILÀ NOTRE DOMAINE DE LA FAZENDA SERTÃO, SOIT 250 HECTARES DE PLANTATIONS DE CAFÉ. Et sur ce versant,

les caféiers Bourbon que vous voyez ont été plantés il y a plus de cent ans ! » Une volée de perruches s’égaie au-dessus des champs striés d’arbustes vert sombre. Les collines dodues semblent rebondir sans fin jusqu’à l’horizon. Le ciel fiévreux annonce une averse. Francisco Isidro Dias Pereira scrute un instant les nuages charbonneux, fait une moue et reprend : « Mon grand-père José Isidro fut un des premiers colons du Minas Gerais à se lancer dans le café, en 1910. Il avait compris combien le terroir était propice à sa culture, avec des sols riches en minéraux, une altitude de plus de 1 150 mètres et un climat moins chaud que sur le littoral. » Francisco – surnommé Chico – a passé toute sa vie dans cette fazenda Sertão, où il est né en 1950. Il a joué dans les plantations qui louvoient dans les morros (« collines ») avant d’y travailler, puis de devenir l’administrateur de cette entreprise familiale développée

depuis quatre générations. « Mes grands-parents étaient déjà attachés à obtenir des récoltes de qualité, ajoute le sexagénaire aux allures de cow-boy, avec son blue-jean délavé, son chapeau usé et sa moustache fournie. Ils ont planté du Bourbon jaune (une variété d’Arabica, ndlr), qui est selon moi le meilleur café et qui représente aujourd’hui 45 % de notre production. Et ils ont tenu à conserver des espaces boisés afin de maintenir un peu de biodiversité dans le domaine. Nous perpétuons la tradition en pratiquant, par exemple, la jachère une année sur deux, ce qui nous assure une bonne productivité avec un minimum d’intrants. » MEILLEUR CAFÉ DU MONDE

Les grands espaces silencieux de la fazenda Sertão contrastent avec l’effervescence de Rio de Janeiro, distante de 350 kilomètres. Il faut compter une bonne journée de route pour arriver au village de Carmo de Minas – longer des


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PERLES RARES Le Bourbon jaune cultivé sur ces terres du Minas Gerais bénéficie d’un climat et de sols propices.

«Nous n’avons pas d’autre choix que de produire un café de qualité.»

cours d’eau impétueux, traverser des villages mornes, franchir un col de montagne – puis serpenter encore quelques kilomètres dans la campagne pour trouver l’entrée discrète de cette prestigieuse fazenda. Les parcelles de caféiers y sont bordées par des haies de bananiers ou de cèdres, et des bosquets d’eucalyptus ponctuent le panorama. « Le paysage est si vallonné que nous ne pouvons effectuer nos récoltes mécaniquement, précise Chico. Tout se fait manuellement. Ainsi, pendant la période de cueillette, la propriété emploie jusqu’à 600 personnes ! Et comme la main-d’œuvre est onéreuse, nous n’avons pas d’autre choix que de produire un café de qualité, 100 % Arabica, vendu plus cher que le Robusta des plaines. » La famille Pereira tire

aujourd’hui les bénéfices de ce parti pris, puisqu’elle peut s’enorgueillir de produire l’un des cafés d’exception du Brésil. Chico ajoute fièrement : « En 2005, le prix Cup of Excellence nous a même décerné la meilleure note jamais attribuée au monde. » On a soudain très envie de goûter ce précieux nectar. Chico nous fait remonter sur la plate-forme arrière de son vieux pick-up et nous conduit dans les sentiers boueux de la plantation jusqu’à la maison familiale. Il apporte une cafetière en métal émaillé et sert son trésor noir à l’attaque fleurie, au retour doux et équilibré, à l’amertume légère. Dehors, l’orage finit par éclater. Bien abrité par la demeure rustique et boisée, Chico en profite pour retracer l’histoire du café brésilien. C’est au début du XIXe siècle que les plantations prennent leur essor. •••

Francisco Isidro Dias Pereira


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FAZENDA SERTAO CARMO DE MINAS FAZENDA PONTE ALTA BARRA DO PIRAÍ

RIO DE JANEIRO

BRASIL RIO

DE LA CERISE À LA TASSE À Carmo

de Minas, la fazenda Sertão suit les étapes de transformation de ses cafés.

ment dans les terres, dans le Minas Gerais mais aussi dans la région de São Paulo ou dans le Paraná, plus au sud. » C’est une nouvelle époque Pereira Filho de prospérité pour les grands barons du café, qui défrichent une nature encore vierge pour y cultiver d’excellents cafés exportés partout dans le monde. Mais tout change en 1952, quand l’Instituto Brasileiro do Café (IBC) impose des prix bas pour tous les producteurs et édicte une réglementation privilégiant les quantités produites et non plus la qualité. « Pendant quarante ans, jusqu’à la fermeture de l’IBC en 1989, le Brésil a pâti de cette politique. Ensuite, nous avons beaucoup travaillé pour rattraper cette réputation. Nous nous sommes inspirés de la culture du vin pour créer des appellations d’origine et des millésimes. Je vais vous conduire chez mon neveu Luiz, il vous parlera très bien de la période actuelle. »

Carte : Anne Chaperon

«Le café brésilien est entré dans une nouvelle ère.»

À partir de 1831, le Brésil devient le premier exportateur mondial, le nombre d’exploitations progresse et le pays connaît deux décennies d’expansion économique, dans les années 1850 et 1860, du fait de l’arrivée massive des esclaves afriLuiz Paulo Dias cains. La production ralentit dans les années 1880, avec les lois d’abolition de la traite négrière, mais aussi en raison d’une succession d’hivers rigoureux fatals pour les plants et sans doute également de l’épuisement des sols trop souvent cultivés avec des objectifs de rentabilité à court terme. « Mon grand-père s’est lancé dans le café au moment de la deuxième grande période du café brésilien, qui commence dans les années 1910 et s’achève au début des années 1950, continue Chico. Ces nouveaux exploitants se sont avancés plus profondé-


51 NUMÉRO UN Hélcio Pereira da Silva Júnior rappelle que le Brésil est le premier producteur de café au monde.

NOUVELLE ÈRE

La pluie tropicale a cessé, le soleil fait déjà évaporer les flaques. Nous quittons la fazenda pour rejoindre le village de Carmo de Minas. Le laboratoire de la marque Carmo Coffees (la branche exportatrice de Sertão Coffees) se trouve en haut d’une rue pavée, près de l’église. « Le café brésilien est entré dans une nouvelle ère, avec une attention plus grande portée à la qualité, explique Luiz Paulo Dias Pereira Filho, dans son bureau encombré de caisses métalliques. En plus de notre travail sur le goût de nos cafés, nous répondons mieux aux questions de responsabilité sociale et environnementale de notre entreprise, et nous améliorons la traçabilité de nos grains. Grâce à ces efforts, nous exportons dans 35 pays et sommes aujourd’hui partenaires de clients prestigieux, comme Nespresso.» La société Sertão fait effectivement partie des fournisseurs de Bourbons jaunes, notamment pour le Grand Cru Dulsão do Brasil. Preuve que la qualité des grains et la gestion

de l’exploitation correspondent aux normes de la marque suisse et de son Programme AAA (voir encadré page suivante). Une entêtante odeur de café se répand dans le bureau : c’est l’heure où les sacs sont sélectionnés en fonction des goûts des clients. En descendant le petit escalier qui mène au laboratoire, où nous verrons les employés torréfier quelques grains puis tremper leurs lèvres dans plusieurs tasses avant de donner une note à chacune, Luiz se montre confiant dans l’avenir. « Les “cafés gourmets” sont en progression au Brésil, mais ils ne représentent encore que 2 millions de sacs sur les 50 millions produits chaque année sur le territoire. Il existe un énorme potentiel de développement pour ces cafés de haute qualité. » C’est également l’avis de son cousin Hélcio Pereira da Silva Júnior (photo), directeur commercial de la coopérative Unique Cafés (la branche de Sertão Coffees qui torréfie et distribue le café de la fazenda sur le territoire national). « De même que les producteurs augmentent leur degré d’exigence, •••


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PLANTATION TRADITIONNELLE

La fazenda Ponte Alta plonge les visiteurs dans l’époque du XIXe siècle.

PROGRAMME NESPRESSO AAA : POSITIF À TOUS NIVEAUX Pour garantir la production d’un café de qualité ainsi qu’un impact environnemental et social positif en faveur des cultivateurs, les fazendas sélectionnées par Nespresso participent à son Programme AAA Sustainable Quality™ dans le respect de ses bonnes pratiques. Mis en place à partir de 2005 dans l’État du Minas Gerais, ce programme invite les caféiculteurs à opérer une sélection plus rigoureuse de leurs grains de café,

en éliminant les cerises vertes, pas suffisamment matures, et en dynamisant les techniques de séchage au soleil, dans le but de préserver la haute qualité de leurs cafés. Les conditions de travail des employés sont meilleures (salaires, horaires, logements) et les questions environnementales sont suivies avec attention. Les écosystèmes et la biodiversité sont préservés afin de garantir les ressources en eau des environs et de prévenir l’érosion des sols.

les consommateurs veulent boire de meilleurs cafés. Nous les accompagnons donc dans leurs dégustations en proposant des boutiques accueillantes où ils pourront venir s’initier à de nouveaux goûts et se documenter sur ce produit, si essentiel dans l’histoire de notre pays. » VISITES PÉDAGOGIQUES

À 200 kilomètres, sur la route du retour vers Rio, dans la vallée du fleuve Paraíba, Roberto Freitas s’est reconverti en pédagogue pour raconter la place majeure qu’occupe le café dans l’essor du Brésil, et le rôle primordial qu’ont joué les esclaves noirs dans cette construction. Ancien comptable, il s’est passionné pour l’époque des premières fazendas, au point de se glisser dans la peau d’un grand propriétaire du XIXe siècle. Dans son costume de baron du café, il effectue quotidiennement des reconstitutions historiques auprès des élèves des environs ou des touristes qui font halte dans la fazenda


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LEÇON D’HISTOIRE Le «baron» Freitas rappelle le rôle qu’ont joué les esclaves dans la construction du Brésil.

«Nous sommes sur les terres de la première grande période du café.»

Ponte Alta, sur la commune de Barra do Piraí. « Nous sommes sur les terres de la première grande période du café. Les visites pédagogiques que j’organise montrent qui a vraiment construit ce pays, et dans quelles conditions », dit ce féru d’histoire en nous faisant visiter l’exploitation construite en 1830 sur un domaine de 1 800 hectares. Le site est grandiose, avec ses collines vert tendre, ses troupeaux menés par des cow-boys à cheval et ses bâtiments d’époque bordés de palmiers impériaux. Dans sa partie auberge (pousada), la fazenda abrite quatre grandes chambres et une bonne table pour les visiteurs désireux de découvrir les routes historiques du café brésilien. « Ponte Alta est la seule fazenda à avoir conservé l’intégralité de ses bâtiments, avec notamment les senzalas,

Roberto Freitas

c’est-à-dire les cellules où étaient entassés les esclaves. La plantation en a exploité jusqu’à 800 quand l’économie du café battait son plein. Le Brésil a été le dernier pays chrétien à abolir cette pratique, en 1888. » Ce matin, une classe des environs assiste à la représentation du « baron » Freitas. Les collégiens retiennent leur souffle pendant la mise en scène du quotidien enduré par les travailleurs – la couleur de peau de ces adolescents laisse penser qu’ils sont, pour la plupart, des descendants d’esclaves. Mais, sitôt la représentation terminée, les élèves se dispersent joyeusement sur la pelouse et improvisent une partie de foot. À l’ombre du porche, Roberto Freitas écoute leurs réactions et leurs rires. « Ce pan de l’histoire est peu enseigné à l’école. Cent trente ans après l’abolition, je pense qu’il est temps d’en parler. » n


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ROBERTA ET SA BRIGADE

dans les cuisines de son restaurant gastronomique, situé dans le quartier du Jardin Botanique.


CHEF À Suivre

ASSIETTE BRÉSILIENNE

Cœur de palmier émincé, crevettes marinées et œuf au vinaigre.

APRÈS AVOIR RÉGALÉ LES GRANDS DE CE MONDE AU PALAIS PRÉSIDENTIEL DE BRASÍLIA, ROBERTA SUDBRACK A RÉALISÉ SON RÊVE. OUVRIR SA PROPRE ADRESSE, FAIRE PARTAGER LES TRÉSORS DU TERROIR BRÉSILIEN ET PROPULSER LA GASTRONOMIE CARIOCA AUSSI HAUT QUE LE CORCOVADO. Par Boris Coridian Photos Mickaël A. Bandassak

Roberta Sudbrack

OUI CHEF!

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TALENT AUTODIDACTE La chef

a forgé seule son savoir culinaire.

LE CŒUR DE PALMIER EST TAILLÉ SI FINEMENT QUE, SOUS LES LAMELLES TRANSLUCIDES, on devine la chair rose pâle de

crevettes marinées. Une « neige » d’œuf mimosa ajoute une teinte pastel au tableau. Seuls les herbes fraîches et les pétales de fleurs électrisent l’assiette servie sur la table de bois brut. Au menu également ce soir-là, une purée crémeuse de maïs accompagnée d’œufs de saumon, un pavé de vivaneau – poisson à peau rouge et à chair blanche – parsemé d’herbes grillées au parfum de feu de bois. Le confit de canard aux oignons, aussi canaille que savoureux, signe la fin de la séquence salée. Le repas se clôt en douceurs avec une recette de bomboloni (beignets italiens) fourrés au dulce de leche et posés sur une crème anglaise. Avec les mignardises, au choix, un Grand Cru Nespresso préparé en espresso, ou un cafezinho traditionnel servi dans une cafetière à long bec. Si, dans le restaurant de Roberta Sudbrack dq, une carte permet aujourd’hui à chacun de faire son choix, il est recommandé de se laisser porter par le menu « carte blanche » composé par le chef. « J’ai été la première au Brésil à proposer ce type de menu renouvelé chaque jour. Il y a dix ans, à l’ouverture, il fallait être fou pour imposer aux clients leur repas ! Pourtant, c’est la nature, le pêcheur et la marée qui dictent le menu, pas moi ! » explique la chef. COUP DE POUCE DU DESTIN

La petite maison rouge, nichée derrière un joli portail en fer forgé dans le quartier calme du Jardin Botanique, près de Lagoa, est le passage obligé des gastronomes à Rio. Pourtant, rien ne

TENUE FÉTICHE La tennis

en toile orange.

«Je préfère les chemins de traverse aux voies plus évidentes.» prédestinait Roberta Sudbrack à incarner cette cuisine qu’elle qualifie de « moderne brésilienne ». Sa réussite et la reconnaissance internationale – elle collectionne les trophées (Latin America’s Best Female Chef 2015, une étoile au Guide Michelin 2015, ndlr) –, elle les doit à un travail acharné, mais aussi à un parcours hors du commun. « Je viens de Porto Alegre, au sud du Brésil. À 20 ans, je suis partie aux États-Unis, où est née mon envie de cuisiner. J’avais pour seul bagage le souvenir des œufs frits de ma grand-mère. J’ai tout appris dans les livres et mon premier cobaye fut… mon chien ! » précise cette autodidacte qui a fêté ses vingt ans de carrière en décembre 2015. Mais l’envie et le talent ne suffisent pas toujours pour faire partie des grands. Un coup de pouce du destin a permis à Roberta de réaliser son rêve. « J’ai commencé par préparer des dîners privés à Brasília, la capitale. Un soir, lors de mon deuxième repas en tant que chef, j’ai eu la chance de servir le président du Brésil de l’époque, Fernando Henrique Cardoso. La Première dame m’a proposé de poursuivre l’expérience et je suis allée diriger les cuisines du palais Alvorada (la résidence officielle du président de la République brésilienne, ndlr). Pendant sept ans, j’ai eu l’honneur de servir des personnalités telles que le roi Juan Carlos et la reine Sofia d’Espagne, la reine d’Angleterre, le prince Charles, le Premier ministre Tony Blair,


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AU NATUREL Citrouille crue

préparée en tartare et ses graines torréfiées, raisins secs, gingembre et persil.

ROBERTA EN VERSION STREET FOOD En plus de son restaurant gastronomique, Roberta Sudbrack a récemment ouvert Da Roberta dj, dédié à la street-food, et SudTruck, un food-truck itinérant à Rio. Des temples du hot dog, du burger et du sandwich au pastrami ! Vous pouvez suivre l’actualité débordante de Roberta sur son fil Instagram (@robertasudbrack), où elle se montre particulièrement active.

Fidel Castro ainsi que tous les présidents d’Amérique latine, mais aussi Bill Clinton ou le chef d’État français Jacques Chirac… » Des débuts exceptionnels pour la jeune femme qui n’a jamais pris un cours de cuisine et n’avait jamais mis les pieds dans une brigade avant de diriger celle de la présidence – composée exclusivement de militaires aux fourneaux ! « À la fin du mandat de Fernando Henrique Cardoso, j’ai renoué avec mon rêve initial, celui d’ouvrir un restaurant », raconte celle qui a fait de la paire de baskets en toile blanche ou orange une signature de son style. ÉLOGE DU POTAGER LOCAL

Photos street food : @robertasudbrack.

« J’avais trois propositions professionnelles à São Paulo, et aucune à Rio. J’ai choisi le challenge le plus difficile en m’installant ici, dans une ville qui ne possédait pas une grande scène gastronomique, contrairement à la capitale pauliste. Je préfère

OÙ CROISER ROBERTA À RIO? FASANO AL MARE ds

«Ce restaurant italien est dirigé par l’un des meilleurs chefs de Rio.» OLYMPE dd «Le restaurant idéal pour célébrer une occasion spéciale.» JOBI df «Situé dans mon quartier, c’est le bar où je me rends quotidiennement.»

BAR DO MOMO dg «Un lieu très sympa où la nourriture est simple et d’un excellent rapport qualité-prix.» GEPETTO dh «C’est là que l’on déguste les meilleures frites de Rio !» > Retrouvez toutes les adresses sur notre plan en fin de magazine.

toujours les chemins de traverse aux voies plus évidentes », ajoute-t-elle avec malice. Son créneau reste inchangé : promouvoir la qualité et la diversité du terroir brésilien. Parmi ses ingrédients fétiches, on trouve les plus basiques du potager local : le gombo, dont elle extrait les graines pour en faire un caviar végétal, ou la citrouille, qu’elle prépare crue en tartare. Une aventure qui ne fait que commencer selon Roberta : « Nous sommes encore des bébés ! Nous possédons des ingrédients extraordinaires, mais nous ne savons pas comment les exploiter. Avec d’autres chefs, nous entreprenons un travail de fond, durable. Le chemin est long, mais passionnant ! » se réjouit-elle, en préparant une dernière recette. La sopa de pão doce do meu avô (« soupe de pain sucrée de mon grand-père ») reflète son interprétation de la culture populaire et son désir de la tirer vers les sommets. « J’ai toujours vu mon grand-père, le soir venu, se préparer un café au lait dans une grande tasse. Il y plongeait le pain du matin, qu’il savourait avant d’aller se coucher. » Dans la version de Roberta, l’assiette creuse a remplacé la tasse, et une brioche imbibée de café et de cachaça (rhum brésilien) trempe dans une crème anglaise, parsemée de tuiles croustillantes au lait déshydraté. Les gouttes de café – brésilien, bien sûr ! – dessinent comme des branches de corail sur la surface. Si Rio est la Cité des merveilles, Roberta est sans conteste l’une d’entre elles. n



HISTOIRE Extraordinaire

JACINTO

l’homme fort DU CAFÉ EN 1905, EN PLEIN ESSOR DE L’OR VERT, DES MILLIONS D’EUROPÉENS VIENNENT TENTER LEUR CHANCE DANS LE NOUVEAU MONDE. LA LÉGENDE RACONTE QUE JACINTO ÉTAIT L’UN D’EUX : UN OUVRIER QUI VOULAIT SE FAIRE UN NOM DANS L’INDUSTRIE DU CAFÉ À L’AIDE DE SES SEULS BRAS. Par Kim Levy Illustration Icinori

APRÈS UNE TRAVERSÉE DE PLUSIEURS SEMAINES POUR RELIER LE SUD DE L’EUROPE À LA CÔTE SUD-AMÉRICAINE,

Jacinto descend d’un grand vapeur accosté au port de Santos. C’est dans cette ville industrielle, à 60 kilomètres au sud de São Paulo, que l’histoire populaire situe la vie du jeune homme. Il est facile d’imaginer cette partie de son existence. Le garçon ressemble à ses compagnons de route, tous des Latins venus d’Europe qui suent dans la touffeur brésilienne. Une seule chose, encore invisible aux yeux du monde, le distingue : sa force impressionnante et son envie d’en découdre. Depuis les nouveaux quais – construits cette année de 1905 pour faire face à la demande croissante de café dans les pays occidentaux –, Jacinto observe une longue file de porteurs charger un navire en partance. Ils tiennent au-dessus de leur tête des sacs de toile bourrés de café vert. L’image de cette fourmilière le frappe. C’est donc cela, le quotidien d’un ouvrier ici : déambuler héroïquement de l’entrepôt à la cale des bateaux. « Je serai le meilleur d’entre eux », sourit-il. Parti loger à São Paulo, il lui faut plusieurs jours pour s’habituer à sa nouvelle vie, même si tout lui rappelle le Vieux Continent : l’architecture, la mode Belle Époque et l’étonnante reproduction de l’horloge londonienne Big Ben qu’il a aperçue sur la route. Les industriels bourgeois d’origine anglaise ou portugaise lui sont aussi familiers. Ce sont eux qui l’embauchent enfin pour travailler à Santos. Dans le port, le plus important de toute l’Amérique latine, ce sont les hommes – et non les grues flambant neuves chargées de l’aménagement portuaire – qui empaquettent et acheminent

les montagnes de grains verts délicats récoltés dans la vallée du Paraíba. Jacinto ne s’en émeut pas : il soulève sans ciller les 83 sacs quotidiens qui lui garantissent le salaire minimum. Mais sa vaillance agace les autres travailleurs. Ils voient en lui un rival et décident de l’affronter publiquement. Sur les quais, les concours de force s’organisent. On parie sur les plus musclés, même si ceux qui ont vu Jacinto à l’œuvre savent qu’ils n’ont aucune chance. Il n’est pas seulement endurant, c’est un colosse qui parvient à empiler cinq sacs de 60 kg sur sa nuque. La foule stupéfaite le surnomme aussitôt le « Samson de la jetée », en référence au héros mythologique qui tenait sa force de ses cheveux. Sur les clichés d’époque du photographe José Marques Pereira, un homme est immortalisé en plein exploit, sourire aux lèvres et maillot de corps rayé. Le tirage sert pour des cartes postales, le média populaire du début du siècle. Mais comment s’assurer qu’il s’agit de Jacinto ? Et comment un tel poids peut-il être soulevé ? Aujourd’hui encore, les historiens tentent d’étayer la thèse d’une pareille prouesse. « Après avoir interrogé les manutentionnaires et les ensacheurs de Santos dans les années 1960, explique Bruno Bortoloto do Carmo, chercheur au musée du Café de Santos, on est sûrs que deux sacs étaient déjà un fardeau que peu de gens pouvaient porter. Peut-être certains sacs contenaient-ils d’autres produits, plus légers, comme des cacahuètes ? » Des doutes qui n’empêchent pas le musée d’exposer une statue de Jacinto portant cinq sacs. Au Brésil, il incarne l’homme qui, quelque dix-sept ans après la fin de l’esclavage, a contribué à la construction du pays à la seule force de ses bras. n

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Les nouveaux

ARTISANS

DU GOÛT

TOUT AUTOUR DE RIO, DE JEUNES ENTREPRENEURS « REDÉCOUVRENT » LES PRODUITS DE LEUR TERROIR. PARMI LES INITIATIVES POUR LES METTRE EN VALEUR, UN MARCHÉ ORIGINAL ATTIRE LES GOURMANDS DÉSORMAIS CONSCIENTS DE L’IMPORTANCE DE CONSOMMER LOCAL. RENCONTRE AVEC DES PASSIONNÉS QUI FONT BOUGER LES LIGNES. Par Boris Coridian Photos Mickaël A. Bandassak


TERROIR d’avenir

BRUNO ET FELIPE se destinaient au métier de vétérinaire. Ils sont devenus éleveurs de coquilles Saint-Jacques.

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LA DOUCEUR DE LA CHAIR

est relevée par un peu de piment.

L’ESPÈCE SURNOMMÉE

«patte de lion» est originaire des côtes du Brésil.

























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85 % du café Nespresso transitent par le port d’Anvers en Belgique.

ANTWERP Arrivée à Anvers, deux lieux d’escale s’offrent à elle : Molenbergnatie ou Seabridge, des entrepôts dédiés au café vert Nespresso. La marque y procède aux mêmes protocoles de contrôles qualité, afin d’assurer l’excellence de ses fèves venues du monde entier.

CAFÉ BIEN TEMPÉRÉ

Ce matin, dans la fraîcheur automnale, les équipes de l’entrepôt débutent par une vérification minutieuse du container. En cas d’anomalie matérielle, ce dernier serait isolé, dans l’attente de son éventuel renvoi. Lorsque la caisse de métal s’ouvre, les sacs de jute,

Carte : Anne Chaperon.

MOLENBERGNATIE. QUAI 5. 10H. Les containers alignés se comptent par rangées. Les pays d’origine – Brésil, Colombie, Éthiopie, Inde… – laissent deviner une cargaison au long cours. La scène se rejoue à l’identique depuis le XVIe siècle, lorsque le port belge d’Anvers reliait déjà les Indes au Nouveau Monde, au gré des arrivées du café brut. Aujourd’hui, la réserve Nespresso emprunte à son tour cette route maritime.

Durant cette étape anversoise, entre le container débarqué et le wagon qui mènera le café vert à sa destination suisse de torréfaction, rien n’est laissé au hasard. Déchargement, échantillonnage, entreposage, conservation : un circuit de traçabilité rigoureux est mis en œuvre par des acteurs passionnés. Et ce, pour préserver ce qui fait le caractère exceptionnel des Grands Crus Nespresso, la perfection physique et la richesse sensorielle de son café vert.


87 Des échantillons de café brut sont collectés pour effectuer des contrôles de qualité.

remplis de 60 à 70 kg de café vert, glissent jusqu’au tapis automatique. Un premier examen en vérifie le poids et le taux d’humidité, écarte les unités qui présenteraient le moindre défaut. Vient alors l’étape clé de l’échantillonnage. Pour chaque sac, une petite quantité de café est prélevée puis conservée dans une même poche en papier, donnant un condensé de la cargaison. Une fois étiqueté, cet échantillon est divisé en deux : une partie rejoindra les bureaux d’analyses physiques et sensorielles de Nespresso en Suisse, qui validera ou non chaque cargaison. L’autre partie est archivée, trois mois durant, comme échantillon de référence, destiné aux acheteurs de café vert, qui travaillent main dans la main avec Nespresso. Empilés sur des palettes, les sacs rejoignent leur entrepôt de conservation. C’est un véritable dédale dédié à Nespresso. Dans l’un des bâtiments sécurisés de 5 000 m2, les sacs soigneusement rangés forment d’immenses colonnes. La signalétique permet d’en repérer les origines. Sur les toiles, le chiffre ICO (International Coffee Organization) assure la traçabilité du café contenu, le reliant à un pays,

UN PREMIER EXAMEN ÉCARTE LES GRAINS QUI PRÉSENTERAIENT UN DÉFAUT. un exportateur et, au bout de la chaîne, un fermier. Le café vert ainsi stocké fait l’objet de toutes les attentions. Avec un climat relativement stable toute l’année, la ville d’Anvers offre les conditions idéales pour conserver la fraîcheur et les arômes des grains. Les variations d’humidité et de température de l’entrepôt de Molenbergnatie sont malgré tout relevées chaque jour et l’architecture de l’édifice a été conçue afin d’atténuer les caprices de la météo. Quant à Seabridge, ses température et humidité sont continuellement contrôlées.

CHORÉGRAPHIE DES GOÛTEURS

Anvers, centre-ville. 11h30. Entrent en scène les experts en café vert de la •••


88 Les goûteurs effectuent les protocoles d’analyses sensorielles établis par Nespresso.

L’infusion de café est goûtée à l’aide d’une rituelle cuillère en argent.

L’archivage des sachets qui serviront d’échantillons de référence.


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En route pour la Suisse Une fois les contrôles effectués, Nespresso doit valider les tests gustatifs en Suisse. Le café ver t est ensuite stocké dans les entrepôts de Molenbergnatie et Seabridge, ou acheminé au centre de production Nespresso.

société Efico – entreprise partenaire de Nespresso, qui achète le café vert pour la firme suisse. Les spécialistes au tablier immaculé naviguent entre la salle réservée à l’archivage, où tous les échantillons sont conservés, et celle du « cupping », l’espace de dégustation. Dans l’ambiance feutrée de ce bâtiment historique, les effluves épicés se mêlent aux notes grillées des fèves. Chaque échantillon prélevé à Molenbergnatie ou Seabridge est torréfié et moulu de manière spécifique, puis infusé pour être examiné selon un curieux rituel, répété deux fois par jour. Les goûteurs « siphonnent », multiplient les jeux de bouche et autres aspirations rythmées dans une chorégraphie bien rodée. Quand ils recrachent le breuvage, ils en ont déjà contrôlé les caractéristiques et les nuances, qu’ils consignent dans les moindres détails. « Chaque extrait doit correspondre au profil recherché par Nespresso quant à la provenance et la variété », explique Bart Van Sanden, champion belge du Cuptasting en 2015 et vice-champion du monde en 2009. « Nos équipes procèdent exactement au même contrôle avant

CHAQUE ÉCHANTILLON DOIT CORRESPONDRE AU PROFIL RECHERCHÉ PAR NESPRESSO. l’embarquement, dans le pays d’origine. Ici, nous nous assurons que la qualité dite “gourmet”, sourcée par Nespresso au départ, n’a pas été altérée. Nespresso déploie ainsi, à l’échelle industrielle, une traçabilité propre à celle des petits artisans », souligne Michel Germanès, le directeur d’Efico. Une fois leur qualité adoubée par Nespresso en Suisse, les sacs sont stockés dans les entrepôts ou rejoignent les centres de production de la marque par le train, garantie d’une empreinte carbone minimale. À l’arrivée, une série de nouvelles vérifications les attend, avant les délicates étapes liées à la production : torréfaction, blending, mouture, mise en capsules. Le voyage du café de l’arbre à la tasse est presque terminé… n


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GRAND CRU

ON THE ROCKS UN CAFÉ GLACÉ DE QUALITÉ BARISTA,CHEZ SOI ? QUESTION DE RIGUEUR ET DE GRANDS CRUS.MODE D’EMPLOI, PAS À PAS.À VOS VERRES À RECETTES ! Par Nadia Hamam Photos Jean-Jacques Pallot Stylisme Éric André


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NESPRESSO : 10 ANS DE PRÉSENCE

2016 EN CHIFFRES

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2006 : OUVERTURE DE LA PREMIÈRE BOUTIQUE NESPRESSO À SÃO PAULO

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Boutiques 4 à São Paulo, 2 à Rio de Janeiro, 1 à Brasília, 1 à Ribeirão Preto, 1 à Campinas, 1 à Curitiba, 1 à Belo Horizonte.

500 employés.

ARPEGGIO VIVALTO LINIZIO DECAFFEINATO LUNGO LONGO Arabica. Arabica Cerrado. Arabica Bourbon.

*Liste non exhaustive de Grands Crus contenant du café brésilien.

1700

partenaires commerciaux dans le pays.


NESPRESSO Data

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LA PRODUCTION PALMARÈS

ESPÈCES DE CAFÉIERS CULTIVÉES

LIEUX DE CULTURE

70 % 30 % ARABICA

Brésil

ROBUSTA

principalement dont 80 % sont des du Conillon. variétés Mundo Novo et Catuai, et 20 % sont composées de Bourbon, Catucai, Topazio, Tupi et Obatã. BRASÍLIA

RIO DE JANEIRO

Brésil : 1er pays producteur au monde avec 43,2 millions de sacs de café vert de 60 kg, en 2015.

SÃO PAULO

2e : Vietnam (27,5 millions). 3e : Colombie (13,5 millions).

ARABICA ROBUSTA

LA CONSOMMATION AMOUREUX DU CAFÉ !

3 RECETTES TYPIQUES DU BRÉSIL

Sources : ICO - Nespresso Brésil - Nespresso.com

“CAFEZINHO” café filtre, servi en tasse, et très chaud.

5,9kg Quantité consommée par habitant par an, soit environ 110 milliards de tasses.

CAFÉ “DA MANHÔ “café du matin”, du petit déjeuner, servi long avec du lait.

71 %

des Brésiliens boivent leur café noir.

29 %

des Brésiliens boivent leur café avec du lait.

CAFÉ “CARIOCA” café très allongé.


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PRODIGIO CYBER CAFÉ

NESPRESSO LANCE SA PREMIÈRE MACHINE CONNECTÉE ! PROGRAMMER OU LANCER L’EXTRACTION D’UN GRAND CRU, GÉRER LE STOCK DE CAPSULES OU LE NIVEAU D’EAU… PRODIGIO ET VOTRE SMARTPHONE ONT TANT DE CHOSES À SE DIRE VIA L’APPLICATION NESPRESSO. Par Nadia Hamam Photos Grégoire Kalt Stylisme Sergio Da Silva

Pilotage à distance L’inter face PRODIGIO utilise la technologie Bluetooth Smar t, peu gourmande en énergie. Elle fonctionne aussi bien sur iOS – iPhone et iPad – que sur Android.

L’interface dédiée à la machine PRODIGIO est disponible via l’application Nespresso.

Bocal et serviette (The Conran Shop).

Gestion des stocks Plus jamais à court de capsules ! PRODIGIO tient les comptes et vous aver tit quand le stock passe sous votre seuil d’aler te. Ensuite ? Passez simplement commande depuis votre smar tphone.


NESPRESSO Innovation Barista digital Insérez votre Grand Cru préféré, placez une tasse et choisissez le type et l’heure de l’extraction de votre prochain café depuis votre smar tphone, d’une simple touche. La vie facile Gestion du niveau d’eau en temps réel, test de dureté de l’eau, aler te détar trage et autre question de maintenance… Suivez l’entretien de votre machine sur votre smar tphone, au gré des notifications.

Smart design Le design compact de PRODIGIO, avec sa ver ticalité et la douceur de ses angles, rappelle celui de votre smar tphone. Objets connectés obligent !

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