Le Rap En France Magazine #1

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entretien. un projet dont on n’est pas pleinement satisfaits. Ça se ressent dans le rythme des publications. JB : Et encore, on a accéléré. Nos lecteurs de 2006-2007 se rappellent encore qu’à l’époque l’Abcdr, c’était une interview tous les quinze jours et une chronique tous les dimanches. On était des gros pantouflards. Aujourd’hui on est presque en surchauffe. Nico : Aujourd’hui, on a deux interviews par semaine qui sont assez fouillées. On va se retrouver aussi avec trois ou quatre news par semaine. Parfois des chroniques parallèles à ça, des billetsblogs etc. JB : En dix jours, on a publié Booba, Oumar et C2C. Avant, on faisait ça en deux, trois mois. Nico : Après effectivement, on pourrait toujours faire plus de chroniques, ce serait facile. On a la main donc ça vient naturellement. Mais faire des trucs vite faits, c’est sans intérêt. Il y a quelque chose qu’on n’a pas évoqué, c’est la vie interne de la rédaction et c’est aussi le niveau d’exigence qu’on y met. Aujourd’hui, quand tu sors des papiers en interne, tu te dis je ne dois pas faire n’importe quoi, je veux un truc qui bute. Et on se rend compte de ça quand on a des gens qui intègrent la rédaction, qui se disent : c’est l’Abcdr, il faut que je fasse ça vraiment bien. C’est une émulation collective. L’émulation qu’il y avait au tout début, je pense qu’elle est allée crescendo les années passant, au travers de personnes-moteurs et de gens de qualité. Il y a aussi une autre donnée, c’est que toutes les premières années de l’Abcdr, de 2000 à 2007, on a toujours fait un peu notre truc dans notre coin. On n’a jamais vraiment rien calculé, que ce soient les artistes ou les maisons de disques. C’est après qu’on a

un peu changé quand on s’est rendu compte, à notre surprise, que les gens ont une certaine considération pour l’Abcdr. Ils se reconnaissent, ils se disent que c’est un média. Justement, est-ce que vous avez conscience à l’heure actuelle d’être devenus des références ? JB : Oui, on voit tous les commentaires positifs et ça nous fait plaisir. Le truc, comme dit Nico, c’est qu’on a opéré en autarcie pendant longtemps. J’ai l’impression que notre véritable acte de naissance, ce sont Les 100 classiques du rap français. Ce mini-site, on le sort en 2009. Le site a neuf ans à ce moment-là, il s’est passé des trucs avant. Et j’ai l’impression que pour beaucoup de gens, l’Abcdr a commencé à ce moment-là. Clairement, ça a été un point de bascule pour nous. C’est devenu un point d’ancrage pour définir ce qu’est l’Abcdr. J’en suis assez content parce que c’est l’un des premiers moments dans notre histoire où on a réussi à trouver un point d’impact entre le contenu et le design. Nous qui écrivions énormément auparavant, on a réussi à synthétiser tout ça sur une belle interface en allant chercher des artistes qu’on n’avait pas forcément interrogés avant. Et en faisant ce partenariat avec les Haterz qui a apporté une vraie plus-value. Ça a fait kiffer tout le monde et ça a un peu ouvert notre champ de possibilités. Il y a moyen de faire des trucs mortels, d’aller encore plus loin. Nico : Ce mini-site, il symbolise aussi le côté travail d’équipe. Il y a beaucoup de choses qui ont été faites chacun dans son coin. Tu fais tes chroniques, tes interviews, à deux ou trois, tu rassembles tes questions. Ce truc-là, c’est la combinaison de tous les rédacteurs de l’Abcdr. Tout le monde a écrit sur cet article-là ou a mené une interview.

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