Le p'tit Buvard 5

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‘ RAMÈNE TA PAUME ‘

Le p’tit Buvard Journal étudiant littéraire et créatif de la faculté du Mirail

#5 Octobre 2011 — édition #5 Journal mensuel gratuit


couverture Peinture murale de

sommaire

Jerôme Fontan

LE P’TIT BUVARD #5 OCTOBRE 2011 - 03

édito

...à voir

coup de gueule ‘Pôle emploi’ par Eva Giraud poème ‘Lettre ouverte’ de Perrine Bonnet

...à lire

nouvelle ’De Dos’ par Nicolas Pleyell poème ’Les seins se tordent’ de Camille L Berge nouvelle ’Bailey’ par Andoni théma ’Carnet de voyage’ par Nono

‘AMECAA’ par Eva Giraud BD ‘Le Clown’ par Saki et Romain Pujol poèmes ‘Fable Routière’ et ‘Chaurienne’

...à faire

association ‘Mômes du Monde‘ poème ‘Espoir Infini‘ par Mohamed Ben Ouirane programme de la M.I.E. — Octobre 2011 recettes Menu ‘pas cher‘ blagues

remerciements

04 - 05 - 04 - 05 06 - 19 - 06 - 10 - 11 - 14 - 16 - 18 - 19 20 - 26 - 20 - 21 - 22 - 24 - 26 - 27

Directeurs de publication : Julie Dagut et Arno Richet Création graphique : Marina Costanzo — http://marina.costanzo.free.fr/ Impression : imprimerie de l’Université Toulouse II — Le Mirail


3 édito

#5

édit

ion

JE REVIENS... PLUS BAVARD!

J

e reviens des routes, le verbe en bandoulière et l’aventure en étendard, traquant l’anecdote et l’inspiration. Faut dire, j’ai passé mon été sous le soleil du continent. J’ai trempé ma plume un peu partout, d’Est en Ouest et du nord au sud. Le monde s’étalant devant mes yeux, ému, j’en ai dégobillé des lignes, des paragraphes ! Mais ceci avant que les bancs d’école et les sirènes d’une nouvelle édition ne me ramènent à la raison. Me voici donc, entre vos mains, la prose intacte et les pages reverdies. Et c’est dans une joie partagée que vous allez tourner la page pour découvrir – je l’espère – un univers toujours plus étudiant, littéraire, et créatif : le P’tit Buvard est de retour !

Le p’tit Buvard


4 ...à voir

‘PÔLE EMPLOI’

société Par Eva Giraud

Monsieur, Vous n’êtes certainement pas sans connaître les difficultés de trouver un emploi aujourd’hui. J’ai 22 ans et viens d’achever mes études. Je suis une jeune fille tenace et ambitieuse, et bien qu’inscrite au Pôle Emploi depuis presque un an, je passe encore mes journées à me demander ce que sera mon avenir. Depuis tout ce temps que je reste assidue à cet organisme sensé m’épauler, je reste sans emploi. Plus les jours passent et plus je me demande si vous êtes réellement présent, pour autre chose que me décourager. Je suis pourtant considérée comme une jeune femme intelligente, avec un certain bagage, et à qui le travail n’a jamais fait peur. Au contraire, j’en réclâme. Après une année pendant laquelle, de septembre à juin, j’ai réussi à suivre les cours de 1 e et 2e année de licence en lettres modernes, travaillé pour un éditeur, et monté un spectacle, j’ai embrayé sur un BTS édition, et une année complémentaire de cours par correspondance avec le CEC (formations en réécriture et correction) et de cours de braille. Si je suis bien consciente de la réelle difficulté de trouver dans ce secteur, je reste intimement convaincue que ma ténacité paiera. Et trouve inadmissible de me heurter à des phrases décourageantes du genre de celles que j’ai entendues tout au long de l’année dans l’enceinte du pôle emploi : «Vous feriez mieux de ne pas rêver», «Vous devriez vous tourner vers le secrétariat médical ou l’hôtellerie», «Vous n’êtes la fille de personne dans ce milieu, n’espérez pas y travailler un jour, «Je ne peux pas vous aider je n’y connais rien»; «Avec un métier pareil, vous n’avez pas d’avenir»ou bien à la suite de six allers retour dans la même journée (afin d’obtenir une EMT) : «Concrètement jeune fille, si vous êtes là ce n’est pas pour rien, c’est que vous n’avez rien de mieux à faire, donc vous ferez autant d’aller retour qu’il le faudra», «Vous n’êtes plus étudiante, vous n’avez pas droit au chômage... En fait, vous n’êtes rien, vous ne rentrez dans aucune case»... Je vous en passe. Comment garder confiance en Pôle Emploi avec ce genre de discours? Ne prenez pas cette lettre comme une insulte, mais comme la mesure désespérée d’une jeune femme à qui l’on dit que le seul moyen de s’en sortir c’est de se reconvertir dans le secrétariat ou l’hôtellerie. Des métiers contre lesquels je n’ai aucun griefs, mais que je considère comme inappropriés après un parcours tel que le mien, et qui comprend entre autres 8000 euros de frais d’étude BTS. Et que faire quand, après des mois sans pouvoir aider financièrement mes parents (puisque n’ayant ni 26 ans ni travaillé «officiellement» plus de quelques mois je n’ai droit à aucune aide), je me vois refuser une EMT de deux semaines seulement au Rouen Magazine, sans aucune raison ni réponse de votre part? Je suis consternée par tous ces découragements, souvent même insultants de la part de personnes payées pour m’aider dans ma recherche d’emploi. Que faire dans ce cas? Mendier quelqu’un de compétent? Continuer de faire payer des parents qui travaillent sans relâche pour m’assurer un rythme de vie décent? Ou simplement me résigner à cette conclusion que vous avez si bien formulée : je n’ai pas d’avenir, je ferai mieux d’arrêter de me démener et chercher un emploi à mi temps chez Mc Donald’s. (Qui soit dit en passant n’embauche que des étudiants, lui aussi). Soyez certain que si je m’adresse à vous, je n’attends pas de solution miracle; simplement une personne compétente capable de m’aiguiller et de me soutenir. Le genre de personne, il faut croire, tellement rare qu’on n’en trouve plus chez vous. Quelle(s) solution(s) pourriez-vous me proposer? En espérant une réponse de votre part, Cordialement, Eva, sans emploi, «sans avenir»


5 poème

‘LETTRE OUVERTE’

«J

e me braque, sors mon arc Car j’ai le trac Je me braque, me rétracte Car j’ai le trac Je me braque, Car vous, vous me foutez le trac Puis je me braque, Car j’aime pas les matraques… Matraquage, flicage, dégage J’suis comme dans une cage, Une lionne, une lionne en cage ou en rage

Nous on dit abnégation, prostitution et violation De la personne et des personnes. Edwige qui dirige et nous fige, Enfant prodige, De l’union de la division (diviser pour mieux régner) Hostile, tu fusilles Tous ceux qui ne sont pas sur ta ligne Mais est ce que tu imagines, Toutes les beautés que tu assassines… Et pourtant tu t’sens réconfortante, Avenante, croyante, prévoyante…

Pourtant j’m’engage Mais j’suis pas une tueuse à gage, Pis y a ce mage qui est sage… Rouage, engrenage, matraquage, affichage, publipostage Vous faites le ménage En nous foutant tous en cage T’es ferrée, apeurée, ridée On t’a flairée, t’a reniflée, sniffée Abnégation, révolution, protestation, contestation Non, tu préfère la … consommation Belle, rebelle, si belle Sans politesse ni justesse Tu t’engraisse avec allégresse Ni fois, ni joies telles sont tes lois Suffocation, incinération tel est ton fion

Alors, aux armes résistants et protestants, Faites couler le bon sens et non le sang De ceux qui font semblant, De ne pas être conscient, Et surtout, Faites sortir les rires, De ceux qui ne peuvent vivre, Sans risques de dérive… France, belle France, si belle, rebelle Donne-nous des ailes, Afin que nous soyons solidaire, vipère, amère et ouvert Pourqu’enfin règne sur notre terre Le populaire Et non cet état de guerre» ... «C’était une Lettre Ouverte à la Société Gouvernementale» Perrine Bonnet

« RAMENEZ VOS PAUMES W» Envoyez-nous vos œuvres : leptitbuvard@gmail.com


6 ...à lire

‘DE DOS’ Par Nicolas Pleyell — épisode 1

R

ue Queumort, pas loin du centre-ville en continuant par les boulevards, je serpentai entre les vieilles statues et les lourds bâtiments délaissés pour aller faire soigner mon pauvre dos. Un peu cassé mais pas perdu, plein d’espoir que j’me disais, j’me suis rendu hôpital Dadart, spécialiste des coups dans le dos. Il faisait vraiment froid dehors, mais dans leurs couloirs il faisait bon comme dans une serre, avec les odeurs fortes et la moiteur à portée de main. Rien que l’accueil déjà me réchauffa le bout des doigts, je pus ouvrir les yeux sans craindre que mes iris ne gèlent; mes cils s’assouplirent au fur et à mesure que les couloirs franchissaient ma bouille de déterré. On m’admit sans problème, j’étais pas du genre à faire des histoires de toute façon. Ma chambre, elle était blanche, d’une pureté éblouissante, avec un mobilier sobre, coupant, sabrant; et une fenêtre toujours aveuglante. On me mit avec un certain Criqua, cheminot jusqu’au stéréotype, la moustache importante et toujours sale malgré tout le savon qu’on avait pu y mettre, les yeux pincés et mesquins, la voix assez rauque, quelques cheveux sur le caillou et un menhir à la place du dos. Je l’aime bien moi Criqua, toute sa personne a un côté métallique, un peu comme une vis, faite pour rentrer dans un travail bien défini. Lui il s’était pris un violent coup dans le dos, même si son boulot avait déjà bien préparé le terrain. Une bonne femme, avec l’écharpe de fourrure et l’arrogance cuirassée, lui avait envoyé ses bagages dans le dos alors qu’il réparait la porte défectueuse d’un wagon. Elle a cru qu’il était porteur qu’elle a dit. Mais bon au fond il s’en

nouvelle

foutait Criqua, il était bien ici et puis, sa compagnie aurait pas tardé à le virer de toute façon, comme quoi il buvait trop et travaillait mal depuis quelques mois qu’ils disent. – C’est parce que j’ai mon gosse tu comprends? Il m’a confié... Alors mon temps, j’le passe à l’éduquer comme je l’peux tu vois. J’ai jamais abusé sur la boisson. J’lui fais des casse-tête avec les petits mécanismes que je pique sur les machines. Ca, ils le savent pas encore que je piquais chez eux. ‘Fin je m’en fous, j’suis ici maintenant, en sécurité. – Et ton gosse ? – Mon gosse il sait se débrouiller, et puis j’lui ai écrit deux fois déjà. C’est un collègue qui m’a répondu, on s’occupe bien de lui apparemment. La première nuit tout se passa bien, mon dos me faisait pas trop mal et je dormis bien sans rêver. Criqua ronfla par moment, mais vu qu’il venait des chemins de fer, j’arrivai encore mieux à m’imaginer le bruit d’une locomotive pour me bercer, donc ça m’a jamais dérangé qu’il soit sonore. Vers midi, le médecin vint nous voir histoire de faire le point. Il avait ce sourire inquiétant, ce sourire que tous les gens qui réussissent ont, que moi je n’ai bien évidemment pas, que les poivrots du coin de ma rue perdent, ce sourire que les ratés détestent tant, une sorte de délimitation sociale qu’on se crée pour s’y retrouver entre humains. Il avait ses grands yeux ouverts quand il nous parlait le doc, et fourrait toujours son doigt entre ses dents pour sortir je ne sais quel reste d’aliment sans détourner son regard du notre, sans gênes quoi. Il était grand, un bel homme d’une cinquantaine d’années, et se tenait bien droit. Il avait les cheveux coiffés en arrière, ce qui lui donnait un aspect de baron. Ses dents il les faisait souvent grincer, c’était très strident, on le lui montrait par nos grimaces, et lui continuait de sourire.


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Une fois même, on l’a entendu gueuler contre une patiente un peu récalcitrante : «Ma chère, je vous préviens haut et fort que votre comédie va bientôt cesser, car ce que j’ai à vous dire, va vous refroidir sèchement. Je suis médecin, et suis là pour vous aidez. Maman voulait que je sois banquier, mais non, non, non, j’ai préféré me mettre au service du peuple, à sa survie. Et j’en suis fier, parfaitement. Par contre, j’ai vite su me montrer ferme quand il le fallait, et là madame, s’en est le moment. Si vous n’arrêtez pas maintenant d’embêter le personnel, de nous compliquer la vie, je serais dans l’immense regret de vous exclure de cet hôpital. Et je pense bien que vous n’êtes pas sans savoir, que dehors il fait froid, très froid. Me suis-je bien fait comprendre ? Et je dis cela dans votre intérêt ma chère.» Bref, le doc semblait un général dont le nom serait celui de son domaine, de ces généraux toujours d’une trempe très noble, qu’utilise des mots toujours bien alignés mais très ferme dans l’caractère. Vous voyez, sans trop gueuler, il l’avait calmé la récalcitrante, c’est ce qui le différencier encore plus de nous, ça façon d’engueuler les gens. – Bonjour messiers, ne vous levez pas, restez bien assis. Et bien alors comment on se porte ici, qu’elle belle matinée n’est-ce pas ? On ne répondit rien, on se sentait bêtes. – Donc, donc, voilà où nous en sommes. Monsieur Ernest Criqua, je vous ai déjà dit hier que pour le moment, aucune opération n’était possible, il est encore trop tôt, vous m’en voyez navré. On va continuer le traitement avec les pilules. Ah, et voilà notre nouvel arrivant, enchanté. Il me tendit sa main, que je serrai à retardement avec la gêne d’une jeune femme choquée et charmée à la fois par les avances d’un homme très digne.

– J’espère que votre séjour ici vous plait et vous plaira. Le mobilier n’est certes pas très luxueux, mais tout a été étudié pour qu’on y soit au moins au confort. Vous venez ici pour votre dos logiquement. Injuste comme partie du corps, Dieu a fait fragile ce qui doit nous faire tenir debout toute notre vie, notre principal atout, ce qui nous différencie des singes…N’est-ce pas grotesque? Heu oui, j’pense bien. Mon cher, nous allons en tout cas soignez vos maux, je vous en donne ma parole. Vous suivrez le même traitement que celui de votre camarade de chambre...D’ailleurs monsieur Criqua, vous me ferez le plaisir d’arrêter de faire croire aux infirmières qu’il vous faut une double dose de médicaments. Vous avez un nombre de pilules précis à avaler, sans cela le traitement pourrait dégénérer. N’abusez pas sur le nombre, les bons comptes font les bons amis monsieur Criqua. Ouai, doc. Mais ces petites sucreries me brouillent l’esprit plus vite que cinq litres de rouge. Taisez-vous. La discussion est close…Mon pauvre ami…dit-il, sans regarder Criqua. Quant à vous, vous n’avez pas trop mal au moins, la douleur est-elle soutenable ? «Non, j’ai vraiment mal à présent» que j’aurais voulu répondre. «Oui monsieur le médecin» que son sourire me fit dire. – Bien, bien, bien. Je vais donc vous quitter messiers, et vous souhaite une agréable journée. Je repasserai ainsi tout les deux ou trois jours. Au revoir. Avant de repartir, il nous déclara que nous pouvions nous promener entre les repas dans le parc de l’hôpital, si on voulait prendre l’air. Criqua et moi on était d’accord. Le repas ne tarda pas à être amené. L’infirmière qui me servit ressemblait drôlement à une cantinière dévote, forte et corpulente, silencieuse avec


‘De Dos’

Par Nicolas Pleyell — épisode 1

le visage fermé, parlant avec des mots courts et bien appuyés, pas faits pour prendre soin de petits agneaux comme nous. On en rigolait avec Criqua, lui il me dit même : «Tu sais, la bouffe ici est vraiment dégueue, mais avec elle dans le champ de vision, ça annonce au moins, c’est pas perfide, on reste dans les même tons quand on regarde ensuite son assiette». Enfin on disait ça quand elle nous tournait le dos évidemment. On ne sortit qu’en fin d’après-midi finalement, on était bien au chaud dans notre chambre. Criqua avait du mal à marcher mais ça pouvait encore aller. On s’assit sur un banc où il me donna une cigarette, une gauloise je crois. J’avais arrêté mais bon là, c’était exceptionnel. On discuta politique comme d’habitude entre grandes personnes, on déclarait que c’était tous des pourris, que rien ne changerait jamais, qu’ils pourraient autant gouverner la France que la Hongrie ou l’Inde, ils s’en fichaient bien du peuple, de la nation et de tout le reste. La nation, je pensai, ça s’acquiert que dans les larmes et la souffrance, dans la rue, c’est pas forcément bon, c’est plein de haine, mais ça nous tient chaud quand on se parle entre ratés, quand on va à la guerre ou quand on erre la nuit. C’est pour les bêtes ce genre d’idées, mais on peut pas tous évoluer. On aimerait bien des hommes politiques un peu ratés, comme nous, tellement habitués aux regards tristes, à la misère qui à force nous rassure, aux engueulades si bêtes qu’elles résonnent encore dans nos têtes tellement on se sent s’effacer; enfin des hommes sans ego, qui savent que les copains les hanteraient dans leur sommeil s’ils tenaient pas leurs promesses. Enfin bon, on a parlé et fumé dans le froid hivernal. En retournant dans notre chambre, on se cala les pieds bien au chaud sous notre couette,

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mais seulement les pieds pour pouvoir jouer aux cartes sur notre matelas avec Criqua. Un patient assez vieux vint nous rendre visite. Il s’appelait Bubuco et cherchait quelque chose à boire. Il avait une légère barbe mais sur une bonne partie du visage, la figure assez sale, les cheveux blancs mais pas dégarnis et des cernes pas possibles. Il se tenait assez voûté, comme nous tous en fin de compte. On s’est mis à chercher avec lui dans tout l’hôpital. On abandonnait les cartes. Encore on aurait été dans un hôpital normal, on aurait sûrement pu trouver des alcooliques et leur réserve, mais là rien. Alors, on s’était faufilé dans la salle où les médecins se changeaient et déposaient leurs habits de civil. Là c’était une vraie mine d’or, de l’alcool plein les casiers, on s’était pas gêné. Bubuco c’était un vieux loup, il avait plus honte de rien, plus peur de la mort, il buvait sûrement pour un amour parti bien loin, on le sentait dans son regard. C’était un pauvre type qui raccrochait sa vie dégueulasse, dégueulasse par naissance même. C’était honteux mais c’était comme ça, c’était en lui, en nous. On avait pu faucher cinq bouteilles qu’on comptait dégoupiller dans notre chambre avec Bubuco, juste après le repas du soir. Les infirmières en avaient eu tellement marre de devoir tout le temps jouer à cache-cache avec lui qu’elles ne regardaient même plus s’il était dans son lit le soir. Une fois tous en place, on se mit à boire et à discuter de nouveau. On était entre perdrix, entre pommés, on en était fier comme une meute. Avec l’alcool qui nous monta au cervelas, on discuta femmes évidemment. Enfin Bubuco surtout a parlé, il en avait aimé une beaucoup plus que toutes les autres. Il disait «vous savez, vous et moi on est de la merde, notre vie elle est tracée, les réflexes on les a, ceux pour tout faire capoter quand la vie nous donne notre chance. On est comme ça. On est


9 Retrouvez la suite de ‘De Dos’ de Nicolas Peyell dans le prochain numéro du P’tit Buvard.

rien. Bin pourtant...» et sa voix trembla soudain et moi et Criqua, on buvait pour pas se dire qu’il pouvait avoir une âme. «Bin pourtant, une fois j’ai été un homme, une seule fois. C’était pour elle.» C’est à ça qu’on voit les alcooliques, ils s’épanchent vite, la boisson c’est toujours de la confession. D’ailleurs, l’histoire de la nénette qui vous quitte, je l’avais entendu tellement de fois celle-là que j’en étais blasé. Enfin, ça occupe toujours les histoires de cœur, parce que l’autre en face en souffre et que ça fait plaisir à voir. – J’vous assure...Je l’ai aimé un lustre voir plus, avant que la boisson me prenne, moi, une pauvre merde comme moi. Elle était jolie, pas belle mais simplement jolie. Les belles, ce sont les femmes les vraies, et moi j’en veux pas. Elles savent ce qu’elles veulent, et c’est pas moi ni vous, et elles crèvent avec cette idée en tête. Oh vous m’écoutez ! Les jolies, elles doutent encore, elles pensent que les ratés ils ont peutêtre du cœur, que le cœur ça peut suffire pour être avec...C’est parce qu’elles ont peur elles aussi, les jolies ça a souvent peur, elles se sentent pas importantes, juste jolies, des petites sœurs quoi. Et mon dieu je l’ai aimé, je buvais pas encore, je faisais gaffe, j’me rasais la barbe, dit-il tout contracté. – Et pourquoi ça s’est fini alors ? dit Criqua, d’une attention un peu forcée. – Elle est devenue belle, comme une femme quoi, alors elle a pu trouver mieux. J’la comprends; en plus vous voyez, mais bon y’a comprendre et pouvoir agir en fonction voyez ? Moi j’pouvais plus agir, c’était comme ça, alors j’ai accepté mon sort et j’ai bu pour l’accepter chaque soir. Voilà, il s’était vidé Bubuco, il disait plus rien maintenant. C’était ridicule, un témoignage de pilier de bar et pourtant, ça avait de la valeur

au fond, ça existait malgré tout. J’avais mal au dos à ce moment là, Criqua aussi. Bubuco lui, ça faisait six ans qu’il était là, son mal de dos arrêtait jamais, rien n’y faisait. C’était comme ça, et on a bu pour mieux s’endormir et Bubuco est retourné dans sa chambre. On en a pas appris plus sur lui, le reste au fond il devait s’en foutre, il buvait pas pour ça... Il passa plusieurs mois comme ça, Criqua et moi on vivait l’un sur l’autre, on se disputait pas mal mais on se réconciliait toujours. On aimait bien être que tout les deux, on ignorait les autres patients, pour notre bien et le leur. Pour un hospice, ça transpirait pas l’entraide et les bons sentiments. Il y avait de tout, des bourgeoises, des ex-clochards, des poulets, des femmes sans histoires, des hommes sans péripéties; que des planqués en somme. Les médecins nous bourraient aux médocs, on aimait bien mais nos dos se durcissaient de plus en plus, on comprenait pas. Pourtant on avait de moins en moins mal. Bubuco il passait nous voir de temps en temps, on buvait à sa santé et à son amour déchu. Moi je me sentais bien au fond dans cet hospice, loin de la ville, de la vie, des guerres prochaines, des amours, de l’avenir. On commença à végéter ainsi, exhalant de fortes odeurs et affichant des teints tape-àl’œil, quand notre sang voulait bien éclairer un bout de nos visages livides. Nous tournions en rond, dans notre chambre étroite, saillante et chirurgicale. En somme, on ne faisait rien, on se regardait rien faire.

– Fin de l’épisode 1.

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10 poème

‘LES SEINS DE TORDENT’

Quand mes démons montent dans mes yeux trop ouverts, c’est compulsif ou convulsif. Il est une fleur qui se fane, qui ouvre ses pétales de femme. Il est des repères qui n’existent plus, et je creuse dans mes rêves intimes pour en trouver de nouveaux. Si j’enlève mes visions de fantôme pour entendre les réalités qu’on ne peut qu’inventer. Si je veux m’envoler dans les univers magiques protecteurs pour me blottir dans mes bras. Si je me tasse d’étouffer les peurs d’être un monstre devant mon miroir matinal. Si la nuit tombe moi je ne sais pas si je dois faire comme elle. Mes faiblesses me donnent envie de me vomir, et le miroir matinal se transforme en miroir nocturne qui me reflète avec mes addictions que j’additionne et que je multiplie. Mes yeux sont plus beaux quand ils sont derrière mes cheveux. Une fois encore je tiens l’amour dans mes mains ouvertes de maladresse, et mon corps s’imprègne des pluies de ses bonheurs sexuels. Les regards s’embrassent, les bouches se mordent, les seins se tordent, les fontaines de plaisir s’entremêlent, les cris du désir se rassurent. Je pourrai donner ma vie pour l’amour, il est ma force et ma grande faille. Je boirai dans ses mains nos substances orgasmiques ! Et quand je n’oublierai plus de respirer, je ne donnerai plus que des soupirs de sourires, et des sommeils de soleil. Camille L Berge

Mélanie M.


11 nouvelle

‘BAILEY’ Par Andoni À Lisanadage, une grande ville occidentale comme il en existe tant à l’ère moderne.

E

t me voilà deux inspecteurs qui viennent fouiner dans mon bar de ce bon vieux port d’Lisandage, que j’les vois avec leur beau et grand manteau ! J’ai pas eu le temps de poser mon verre qu’y’en a un qui m’dit : «Eh toi, t’es bien Nathan Pasternak». Ouais tu vois dans la ville on s’parle comme ça vient, on bataille pas avec les formules de politesse ni les formules littéraires tout court, on parle vite et on s’arrête pas tant que l’autre lève pas le bras pour t’en coller une ou te toucher l’épaule pour te dégotter une phrase trop préparée, d’ailleurs ça s’entend : une ville de pochard j’te dis. Et donc putain où j’en était, ouais voilà ! Ils viennent me voir pour une affaire de meurtre dans mon bar, j’pense qu’il dit vrai y’a du avoir une dizaine de morts par ici, ouais là où tu trouves vieux clochard ! Non j’déconne, aller, une autre rasade, tu veux quoi ? – Une bière. – Et j’te dis ils bataillent pas, pas un sourire ni quoi qu’ce soit, je les accueille en sortant de derrière mon bar, comme ça regarde ! Que j’leur fais les bras en avant pour aller s’assoir à une table dans le fond, ouais parce que tu vois, avant y’avait que cette salle basique avec le bar, puis trois tables devant et cette belle porte cochère en marbre brun, d’ailleurs j’adore cette couleur, elle me fait penser au sang séché, celui des murs du Lisandage, caverneux, après des nuits et des nuits d’ivresse à s’appuyer sur l’comptoir, et dire : « Ouuuaaiis m’sieur! le gouvernement c’est des connards … ». J’les connais ces types, ils ont rien dans les couilles

à part du porto. Que j’les emmène donc par là, les bras élancés, je secoue mon palmier brulé tout lisse en relevant la tête pour leur faire voir qu’j’ai ni lentes ni pellicules, et je sautille un peu partout à mon habitude me retournant tout le temps pour voir s’ils me suivent et s’ils sortent pas des matraques où menottes. Tu vois c’te salle, avec mon ancienne copine on l’a baptisé: l’urinoir. Parce qu’la plupart du temps, les gens boivent tellement, et chantent tellement faux et longtemps, qu’ils se donnent pas le temps d’pisser, et avant d’arriver là bas il se pissent dessus, et reviennent en riant, prennent un verre et dansent sur les tables avec les autres pochardes qu’on un bide aussi gros qu’le leur! Bah ! Tu parles d’une féminité en voie de disparition, elles ont les couilles dans la gorge à longueur de journée, à faire le tapin puis s’payer des coups. – Des putes quoi. – Enfin… Tu vois, c’est dégueulasse. – Ou des salopes ?! – Tu crois vraiment qu’tu vas pas les payer ! Surtout quand elle te gobe et qu’t’as juste envi de leur donner un coup d’pied au cul pour qu’elles se trouvent un bon job, mais final’ment tu leur donnes du pognon histoire qu’elle se nettoie l’gosier avec de l’alcool bien fort comme on en fait chez nous ! Bon sang, de bonne heure ce soir ! Ils sont partis ceux du fond. La vraie cloche aussi. Bon, et donc j’les emmène à l’urinoir parce que l’odeur me dérange pas et j’sais que ça les déstabilise , roh ! Cette odeur rance ça me fait toujours marrer, même que j’nettoies pas, ça sèche tout seul, et donc là ils se foutent sur une chaise : un se décolle le calcif avec un clou un peu de traviole sur le haut d’la chaise et l’autre colle sa chaussure à du vomi, et il se casse la gueule ! J’te dis pas, une esclaffade générale dans l’bar, roh la honte du pourri… Et donc il essaye d’se rattraper vite fait bien fait, même il essaye d’aller très vite, mais j’com-


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prends pas, tu vas me dire si tu comprends Norbert. – J’m’appelle Charles. – M’en fout, maintenant c’est Norbert… Quand tu te casses la gueule pourquoi t’as honte ? Le monde d’en bas n’est pas si moche, et t’as tellement peu l’occasion d’y aller qui vaut mieux bien regarder, prendre son temps, les gens ont honte tu m’dis, c’est surtout qu’ils s’croient propre, mais leur cul, ils y ont pas pensé à leur cul, j’crois qu’y’a que moi qui m’nettoies le fiacre avec de l’eau pour pas sentir, mais eux c’est du papier, tu parles ! Ça coute chère et ça fait qu’essuyer ! Bon et donc ce con va s’asseoir, putain d’mèches, putain d’mèches, tu vois ça c’est des mèches comme on en fait plus, la mienne elle est unique, regarde elle a pas d’racine, enfin juste une au milieu et tout le reste c’est comme le palmier ou le fenouillet, ça s’écarte au fur et à mesure sur le front avec une raie au milieu bien faite mon ami, je tombe tout ! Ahah ! Je tombe tout… Bon et là il m’fait: « Bon coco, t’vas d’voire t’expliquer, y’a 14 morts dans ta boutique en un mois, à peu près un tous les deux jours, alors on va visiter tes saletés de bouteilles et voir si t’y caches pas que’que chose ! ». L’autre sourit d’un air sardonique, puant le souffre et les dents jaunes comme de l’or, mais va passer l’doigt dessus c’est pas d’l’or, c’est d’la crasse comme celle des plaques de cuisine, mais attends tu m’fais confiance Michel ? – Pas d’bille, j’ai vu pire que des rats dans des bouteilles. – Et tu m’fais confiance ou pas ? J’aime pas quand on me répond de biais comme ça là. – Ouais, ouais… – Ok ok, et v’là qu’j’les emmène faire un tour derrière le bar, et putain Susie était parti un coup se faire décoincer le gosier, qu’elle m’a dit, alors j’pouvais plus ouvrir la caisse, j’étais arsouillé et me rappelais plus le code pour ouvrir la caisse et choper les clefs d’la remise, alors j’entame d’ouvrir toutes les satanées bouteilles de ce satané bar et j’lui montre que c’est d’la bonne, et tu vas pas l’croire mon vieux Jean, ils sont bourrés

au bout d’trois verres, et v’là qu’ça dérape, un Bailey René ? – Si c’est gratis… – Et t’sais très bien qu’j’aime pas ça quand l’mec il demande si c’est gratis, tu verras bien après… Hum-m. – Ouais, mais là j’ai pas un rond, donc ça m’arrangerait si tu vois c’que j’veux dire. – Ouais mémère est pas au courant que t’soules comme un pochard ! – Ouais bon c’est gratuit ou tu m’emmerdes encore ?! – Tu verras t’à’l’heure, et là t’vois ces cons, ils picolaient carrément au lieu de regarder qu’est ce qui pourrait bien y avoir dans ces bouteilles, ouais ils s’en enfilaient histoire de goûter, parce qu’les contre-expertises c’est pas leur truc, on est dans l’direct par ici et là fait trop chaud pour l’inspecteur, il enlève son manteau, qu’il est très moche son gilet et l’autre fait pareil, j’te parle d’une bagatelle, si le mec il continu de m’faire connerie sur connerie j’me mets les menottes et on part au poste parce qu’il commence pas à m’raconter qu’il bande plus, qu’sa femme s’en tape d’autres, et qu’la seule chose qui l’fait bander c’est quand on lui pisse dessus, alors évidemment j’lui dis d’rester ici le dimanche soir, tout le monde se soûle puis va à l’urinoir, il aurait qu’à se poser là bas dans le coin et qu’il te bande comme jamais. Et puis là commence à plus y avoir grand monde dans l’bar, et j’leur offre un Bailey, d’ailleurs, tiens le tiens. – Hum, merci. – Ouais évite de jeter l’mégot par terre, et tiens qu’il refuse pas les deux inspecteurs ! L’autre est vraiment moche que j’te dis, s’il avait pas existé l’aurait pas fallu l’inventer, et là j’commence à boire un verre avec eux, ils deviennent insistants, voir si j‘ai des couilles, mais tu connais les barmans, ils tiennent plus que les autres, hein ?! On la connaît l’histoire, et eux l’enquillent d’un trait, pas d’histoire, pas d’bavure ni vu ni connu, et puis au poste tout l’monde est pochard, j’te dis la ville est encore plus pocharde que ces satanés d’pochards, et puis là j’leur fais : « Et les mecs, il s’fait tard,


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j’vais plier bagage », et qu’il m’répond : « Non mais coco, t’arrête pas là, on veut d’la picole et puis c’est pas possible, j’ai ma femme à la maison », et là commence à m’dire : « Mais t’es bête, arrête… », puis un long silence, et p’tit rot bloqué : « Tu parles beaucoup, mais tu fais rien d’ta vie à part tenir ce bar ! », mais attends, moi on m’dit pas des trucs comme ça ! Que j’lui réponds qu’son métier il a l’air d’l’assumer dans l’bar mais pas au lit, alors il m’traite de fou ! Et j’supporte pas ça, qu’on m’traite de fou, je supporte pas ça, et là j’leur fais : « Bon les mecs, traiter une personne de bête vous savez très bien qu’c’est d’un hérétique », j’ai r’tenu ce mot aux messes d’enfance, « et c’est blasphémer qu’de dire à une œuvre de Dieu qu’elle est bête, et qu’elle y peut rien faire ! », et puis il m’dit : « Non, mais un peu qu’on s’en fout ! ». J’peux pas t’dire comme l’autre à côté il est vert, il relève pas alors j’le mets dans l’même sac, mais avec ses dents et son air moqueur j’l’aime pas plus, j’le hais même, comme l’autre inspecteur, c’est pour ça qu’j’leur offre un Bailey, j’les hais, j’les teste et attends, et puis une bière parce que j’suis à moitié taré, mais qu’à moitié et qu’ça m’éclate, ça passe pépère, d’ailleurs… « Aller! Un dernier pour la route ! » qui m’dit, j’lui file sa bière et il voulait la boire en ch’min alors j’le laisse, que court que court l’inspecteur ! Et j’l’ai plus jamais revu, et ni l’autre d’ailleurs ! – T’es qu’un vieux fou, j’te connais pas et j’suis beurré, mais t’es vraiment qu’un vieux fou qui parle beaucoup ! – J’suis pas fou, j’te dis qu’j’aime pas qu’on m’dise qu’j’suis fou ! – Mais j’te jure, t’es quand même bien allumé ! – Aller, une bière et puis j’ferme. Tu crois en Dieu ? – Non, mais c’est ok pour la bière, vieux fou… – Tiens ta bière. Et tu vois vieux, si j’offre du Bailey comme j’te dis, c’est parce que j’les hais les gens qui connaissent pas les mots, leur puissance, tout ça, et puis, oh ! Pas d’un trait comme ça ! Tu sortiras pas du bar ! – Fais c’que j’veux . – Ok, et quand t’as pas l’choix des gens vaut

mieux être fou, et j’te dis, la bière c’est parce qu’ça passe tout seul, on se méfie pas, et qui connaît ça ? Des bulles et du Bailey, ça fait d’la patte ! Dure comme tu béton ! Héhé. J’suis à moitié taré et j’aime bien voire les gens s’étouffer, mais ça vient du fond, c’est juste ton bide qui sature, et tu te plis, et cetera. C’est tordant. – Hrrr-r-r-r. – Voir leurs yeux se gorger de sang ! Et leur souffle haleter ! Comme ça ! J’adore, qu’est-ce tu veux, c’est la face cachée de Dieu, la folie ! mais c’est Dieu quand même… T’es pas d’accord ? – Hrrr-rr-rrrrr-rrr. – Bon aller ! j’m’attrape le manteau. Tu m’entends plus… Tu te casses la gueule et ça tu l’entends, p’tit con… J’me taille, attends j’te sors juste dehors histoire de pas t’laisser embuer la boutique ’vec ton cadavre, j’te dis pas la branlée qu’j’prends quand j’oublie les cadavres sur l’sol comme ça. Chiotte ! Il pleut comme je pisse dis! J’pense qu’tu vas gonfler et qu’les poubeliers vont s’taper une bonne barre en t’voyant, mais t’es qu’un autre fou, de ceux de Lisandage, qui aiment les frottis et les vieux mots.

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14 around the world!

théma

CARNET DE VOYAGE : ‘ISTANBUL’ SUR LA ROUTE – Tous les mois, Alban vous propose de faire partager ses récits de voyage. Convaincu que chaque escapade détient une vérité ; il égratigne certains poncifs et témoigne de ses expériences en terre inconnue avec sa prose piquée de burlesque et d’inventions.

U

N CHAT Istanbul, cette ville- monde. Une implantation si bizarre – voire incongrue – ne semblait dire qu’une chose : il fallait qu’on la trouve en cet endroit même, car l’Histoire en avait décidé. Voyez la pierre, grise. Le bâti tapissant tout un territoire, boudant les lois de la Nature, la gravité pour ainsi dire. La plaine (comme éructant des gerbes de terre) avait émaillé le paysage de collines qui s’étaient laissé peupler au fil du temps … Et pour cause, j’entrai dans Istanbul déconcerté et convaincu qu’il y avait ici un monde onirique, porteur de surprises et de secrets. Il y avait Jane, Becky et moi-même. On a commencé notre parcours par Taksim, une grande place qui offrait une vue sur le quartier Beyoglü en contrebas. Taksim, notre entame, n’était qu’à quelques encablures de l’appartement de Murat, un ami qui devait nous héberger pour la nuit. Exténués par le long trajet en bus de la veille, on passa par Taunreçü pour faire une pause. On s’arrêta dans un bistrot qui paraissait onéreux mais j’voulais prendre un bon café, certain qu’il pourrait m’en dire long sur la ville. Une fois installés confortablement, un chaton est venu pour jouer avec la sangle de mon ap-

pareil photo. La lanière se balançait de gauche à droite sans que la bestiole ne puisse anticiper sa progression. Le bal terminé, la serveuse est venue prendre notre commande. Elle avait de belles courbes. Soudain, on était là à siroter notre arabica puis j’ai éprouvé une tristesse profonde. Un spleen. Alors, j’ai de nouveau louché sur la serveuse et l’angoisse est passée. On a quitté les lieux. On a descendu la rue (et j’entends bien DESCENDRE, car les rues d’Istanbul montent, descendent, ou ne sont pas) et se dirigeant au flair, bifurqué à droite, puis à gauche, à gauche, et encore une fois à droite. Il y avait une petite ruelle. Là, se trouvait un chat. Je me suis approché nonchalamment de l’animal dans l’intention de le caresser, et dans un moment propice, il se retourna et balança sa griffe en estocade sur le dos de ma main. Aïe. J’me suis écarté et j’ai constaté qu’elle saignait en petites gouttes. – Putain de chat de merde !! – Je ne suis pas un chat ; maugréa le chat. – Alors non seulement tu griffes, et va savoir pourquoi, tu parles aussi ? – Je ne parle pas, je m’exprime. Est-ce un problème ?


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– Non … bégayai-je, mais qui es-tu alors ? – Je m’appelle Soliman Kazar et je suis un kedis sermonis. – Tu es très éloquent pour un chat, Soliman. – Je ne suis pas un chat ! qu’il vitupérait. Aller me comparer à votre vulgaire chat latin impotent et mâtiné, quelle ineptie. Bah ! – Tu ne manques pas de présomption. – Je le veux. Je l’ai observé un instant. Il avait de grand yeux d’un vert absinthe et un poil moiré de reflets bleus. Il ressemblait vraiment à un chat ordinaire, à la différence de sa posture, fière et étudiée. – Alors Soliman Kazar, comment va l …. Il me coupa la parole. – Ecoute, jeune occidental. Je vais te poser une énigme, une logogriphe. Si tu y réponds correctement, je vous offrirai mes services toute la nuit durant et jusqu’à l’aube. Je vous montrerai les merveilles de cette ville que seul un kedis peut apprécier. – Et si je me trompe ? – Si tu échoues, tu auras une dette envers moi. Pire, je ne vais pas en dire la teneur. A toi de voir, prends-tu ce risque ? Je me suis retourné vers les filles. Elles n’avaient pas l’air plus décidées que moi. – Soit, balance ton énigme, chat-suffisant-demes-deux. Il plissa les yeux et dit d’un ton qui se voulait mystérieux : – « Parce que j’ai les dents longues, j’aspire au pouvoir de mettre à genoux mes opposants. Entre nous, seule la plume d’un style changeant. Nous sommes tous deux, Père et fils d’Orient. » Qui suis-je ? … Il était tard dans l’après-midi et la ville résonnait à l’adhan mélodieux du muezzin. – Sainte Mère de Dix-yeux, j’crois que je l’ai.

– Alors ? Demanda t-il. – Le Shah. Le Shah ou le chat, c’est selon. Ouais, ouais, ouais. J’ai trouvé. Soliman Kazar, désormais, tu seras notre guide. Il parut étonné de ma réponse si prompte et de cet engouement si soudain. Il se redressa sur ses pattes et s’apprêta à quitter notre compagnie. Il fit quelques mètres ; en dessous de sa queue en arabesque, son petit orifice se dandinait. – Appelez-moi Sol’, dit-il en se retournant vers nous. – Ouah, j’crois que l’on va bien s’entendre. Dismoi Sol, si j’avais pas répondu à l’énigme … – Impossible. Sinon, comment aurais-tu pu raconter cette histoire. – Quelle histoire ? – Laisse tomber, dit-il Tous ensembles, on prit le pas pour suivre Soliman. Il semblait savoir vraiment où il allait. Il faisait maintenant presque nuit et je voyais la lune poindre à l’horizon. Elle passa au-dessus des immeubles stambouliotes et dessina une esquisse ocre sur le Bosphore. À SUIVRE …

Par Nono

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16 around the world!

théma

SÉJOUR SOLIDAIRE : ‘AMECAA’ « Le monde ressemble à une vieille coquette qui déguise son âge », disait l’ami Voltaire.

C

es deux semaines au Togo méritent d’être partagées. L’association Amecaa (Association mondiale pour l’échange culturel artistique et artisanal) m’a accueillie au mois d’avril dans le cadre du tourisme solidaire. Et quel accueil ! Dès mon arrivée, le Togo s’est montré aussi chaleureux que son climat. La prise en charge depuis le premier pied posé sur ce sol africain fut complète. Ecoute, attention, délicatesse, bonne humeur, un cocktail détonant qui annonce la couleur d’une découverte extraordinaire. Depuis l’aéroport jusqu’au QG de l’association au milieu du village de Kpalimé, tout n’est que bonne suprise. Un quartier général où l’on voit très vite comment la vie s’organise : les tours de vaisselle, les seaux autour d’un puits qui sert aussi bien pour la lessive que pour la douche, les lits entourés de moustiquaires, la cuisine… La terre tourne et les corvées aussi. Avec les enfants du village qui vous tournent autour avec un regard curieux, les volontaires qui partagent un moment de repos sous l’ombre du manguier, tout ici semble vous accueillir à bras ouverts en murmurant « Bienvenue chez toi ». On s’y sent vite à l’aise. J’avais choisi pour ce premier grand voyage un séjour de deux semaines de « tourisme solidaire ». Et je n’ai rien regretté, bien au contraire ! Si une telle démarche est excitante, elle peut aussi faire un peu peur. Cependant les appréhensions s’effondrent d’ellesmêmes

source : http://www.amecaa.org/

au bout de quelques heures. On les voit faner une par une, grâce aux volontaires d’Amecaa. Les visites sont nombreuses et à couper le souffle. Les écoles et leurs élèves qui chantent en signe de « bonne arrivée », où on se sent bienvenu, par exemple. Cela nous change bien de nos écoles européennes pleines de MP3 et de baskets dernier cri. Les instituteurs se font obéïr, malgré la soixantaine de petites têtes qui parfois peuple les bancs d’une école « à l’ancienne ». Eh oui, ils ont beau être soixante, lorsque le maître parle, on n’entend plus une mouche voler. Le Pic d’Agou, point de vue incontestablement magique de splendeur, mérite bien de marcher quelques temps dans les montagnes, slalomant dans des chemins sinueux du village. Tout comme le Mont Kloto où un guide très intéressant a su partager ses nombreuses connaissances de la nature et de ses moindres recoins, ainsi que les vertus des plantes et quelques annecdotes historiques ou simplement personnelles. Il est impressionnant, pour nous autres occidentaux, de voir à quel point les Togolais maîtrisent leur environnement et les bienfaits qu’il peut offrir. Contrairement à nous, ils


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préservent une tradition qui ne se perd pas depuis des temps immémoriaux. Ils savent respecter ce que la Terre leur donne. Et ce n’est qu’une partie de leur héritage : danse, chant, djembé, tous savent danser ; et lorsque quelqu’un entâme un chant tous sont capables de suivre, même les plus jeunes. Le Togo est fier de ses valeurs, de sa culture. Par un ne l’ignore, et à juste titre. Si les gens sont chaleureux, les paysages n’en sont pas moins à grandioses. Une pente raide, un passage à l’ombre des arbres avec des marches aussi hautes que nos jambes, et on arrive à la Cascade de Womé. Les courbatures valent le coup ! Une cascade naturelle, de l’eau pure, une roche creusée par le poids de l’eau et du temps, un massage sous la cascade, et un parterre de papillons tous plus colorés les uns que les autres. Ce genre d’endroits, rares et souvent inaccessibles, où l’on aurait tendance à se prendre pour Alice au pays des merveilles. Le Togo est un pays aux ressources multiples et variées. Contrairement au désert que je pensais trouver, tout est d’un vert massif et généreux. Des champs de café, de manioc, d’ignames, etc. La terre est rouge, presque écarlate, comme si la Terre elle‐même reflétait la chaleur de ceux qui la foulent. Les habitants de Kpalimé sont aux petits soins, et comme je le disais, fiers à force raison de leur pays. Les valeurs familiales et culturelles y sont primordiales, et même un étranger peut s’y retrouver. Les « yovos » (blancs en éwé, dialecte togolais) s o n t t r a i t é s c o m m e d e s ro i s , p a r f o i s comme des choses curieuses à qui on peut apprendre beaucoup de choses, et qui ont aussi beaucoup à partager. De temps en temps, on s’inquiétait même de me voir au soleil ; et on m’apportait une chaise

soigneusement posée à l’ombre, quitte à laisser debout un autochtone. Les yovos sont happés de partout. Parce que nous occidentaux bénéficions forcément (là‐bas du moins) d’un pouvoir d’achat plus élevé que le leur. Mais c’est toujours avec plaisir qu’un encourage un artisanat local épatant et chargé d’histoire. On négocie, on partage, on s‘extasie… On échange, et on apprend toujours quelque chose dans la joie et la bonne humeur. On rit facilement, car le sourire est spontané et la discution immédiate. Il me serait impossible de raconter tout ce que j’ai pu voir, vivre, ou ressentir sur cet autre continent. L’esprit de convivialité est tellement plus développé que dans cette chère vieille France. Frappée par la chaleur humaine ambiante, avec tous ces moments de pure sincérité, je n’en ai eu que plus de mal à reposer les pieds sur le sol français. Et je ne vous parle même pas de la tête. Au départ on se sent agressé par le retour à la vie occidentale. Et puis, on se réadapte, on s’y fait, les images s’estompent… Mais deux semaines auront suffit à faire effet : comme marqué au fer rouge, on brûle de pouvoir y retourner un jour prochain.

Exemples de prix : 1€ = 650 francs CFA 1 Flag (bière blonde locale) 60ml = 400 FCFA 1 pantalon = 3000 FCFA

Par Eva Giraud

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18 BD

‘LE CLOWN’

Scénario : Romain Pujol Dessin : Saki http://dailyrarium.over-blog.com/


19 poèmes

‘FABLE ROUTIÈRE’ Mr grandes oreilles lapant la vie avant le civet se dit: «Vivons peureux, vivons flashés» Devant la banqueroute et les ellipses divines des rutilantes sur la route. Mr Grandes oreilles n’aimait pas le caoutchouc, Mais ce fût pourtant son cercueil. Il adorait galoper auprès des herbes folles... Mais celles-ci furent bientôt en deuil. Mr Grandes oreilles, avait eu beau tué un chasseur, il trouva plus rapide sur son chemin, C’est Mr Tortue, le conducteur.... Par Sündark de la sombre fontaine

‘CHAURIENNE’ Rue des champs, Tout là haut, Près du château d’eau, J’entends siffler le train par grand vent.

L’écho descend dans la vallée, Face au canal du midi. Le vieux moulin tourne et rie, Tandis que la tramontane se fait espérer.

Dans la douceur De ma tartine miellée, J’admire la danse des blés, Caressés par un soleil charmeur.

Elle chassera l’humidité, Fera remonter jusqu’à nos narines La suave et divine Odeur du cassoulet.

Les draps sur l’étendoir Se donnent à l’autan Avec grâce, chuchotant Face à la montagne noire.

Arielle ALBY

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20 ...à faire

‘MÔMES DU MONDE’

QUI SOMMES NOUS?

Quel monde aurons-nous demain si nos enfants ne rêvent plus ? Mômes du Monde œuvre dans une démarche singulière, celle du rêve et de l’imagination en recourant à l’art et la culture pour permettre à la Jeunesse de garder espoir. Mômes du Monde est la première plateforme artistique ayant pour objectif de mettre en place des ateliers culturels variés pour les enfants les plus défavorisés. Fermer les yeux aujourd’hui, ce serait condamner les enfants et compromettre leurs lendemains. Mômes du Monde, c’est EUX, c’est nous, c’est DEMAIN. http://www.momesdumonde.com

assoc’


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‘ESPOIR INFINI’ J’écris un poème pour les gens sans frontières A la recherche de l’idéal Dans les rêves sans fin De l’harmonie universelle...

J’écris pour les mômes du monde Qui colorient l’univers de vies simples D’innocences, de sourires maternels Et de joies réelles...

J’écris pour dire ma gratitude A l’enfant Peul, à l’enfant du Sahel A l’enfant du Chili Et à l’enfant de Province...

J’écris à ceux qui m’ont aidé à grandir Pour redonner à mon tour Tout le bonheur contenu dans les mots.

J’écris pour dire mon incompréhension Face à ceux qui cherchent à demeurer stable comme le roc Lorsque la vie court encore Dans les veines de nos grands-parents. J’écris à tout ceux qui luttent dans le silence Pour rester des aventuriers du soleil Lorsque les balles de la haine Tentent de cribler l’espoir et la paix Perpétuels dialogues subtils Entre les âmes et les rivières.... J’écris pour tout ceux qui habitent leur propre coeur Leur dire que le leur souffle est une tendresse Pour tout ceux qui les écoutent...

J’écris à tout ceux-là Les deux mains tendues vers l’absolu Derrière les limites de tout infini.

Mohamed Ben Ouirane pour Mômes du Monde.


La M.I.E. — Maison des Initiatives Étudiantes

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PROGRAMME M.I.E. OCTOBRE 2011 A

* ≈ ∞

art sciences event cinéma musique cirque

Du lundi 3 au vendredi 14 octobre de 12h00 à 14h00 A ATELIER "LA BOÎTE ART-LUMETTE" Création d’arts plastiques à partir de boites d’allumettes en utilisant la technique du collage. Abigail CUENCA Mardi 4 et mercredi 5 octobre (toute la journée) * JOURNÉES DE L’ARCHÉOLOGIE Venez découvrir l’archéologie ! L’Université se transforme en chantier de fouilles: conférences, ateliers de démonstration, expositions, films, etc. Mercredi 5 à 18 h Buffet de clôture antique/ médiéval (participation 4€). Organisateurs : associations étudiantes APAREA et Périples et autres partenaires institutionnels. Lundi 10 octobre de 12h à 14h ≈ GROUPE DE PAROLE Pour participer au groupe contacter le SIMPPS au 05 61 50 41 41. Mardi 11 octobre à 12h30 ∞ PROJECTION DU FILM "ÇA VA DE SOI" Réalisation : Adrien Privat Mercredi 12 octobre (toute la journée) ≈ FORUM THÉMATIQUE : "CULTURE" Une quinzaine d’associations étudiantes et extérieures vous attendent pour vous présenter leur programmation et leurs projets. ENGAGEZ-VOUS ! Mercredi 12 octobre à 12h30 CONCERT DES ÉTUDIANTS DE LA FILIÈRE MUSICOLOGIE Du lundi 17 au vendredi 21 octobre (toute la journée) A EXPOSITION "LA BOÎTE ART-LUMETTE" Exposition des travaux réalisés dans l’atelier. Abigail CUENCA


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Du lundi 17 octobre au vendredi 4 novembre (toute la journée) A EXPOSITION « COMME SUR DE ROULETTES » Exposition photographique et présentation du livret illustrant le voyage partagé par une personne valide et une personne en situation de handicap. Sandrine Darrotchetche Mercredi 19 octobre (toute la journée) ≈ FORUM THÉMATIQUE : "SANTÉ" Avec la participation du Service Interuniversitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé (SIMPPS) et du GAHMU- SAHEHD. Jeudi 20 octobre de 12h30 à 14h00 CONCERT (IMPROVISATIONS LIBRES) Association AEMJTM

À L’ARCHE

Lundi 3 octobre ≈ FORUM DES ASSOCIATIONS UTM 2011 Une trentaine d’associations présentes. Mardi 4 octobre ≈ FORUM THÉMATIQUE : "CITOYENNETÉ" Mercredi 5 octobre ≈ FORUM THÉMATIQUE : "SPORT/ ANIMATION" Tous les mercredis de 20h30 à 23h59 FOYER NOCTURNE Initiation, création et développement des arts du cirque. Ouvert à tous les étudiants.


24 menu ‘pas cher’

recettes

2€

/2p

ers entrée SOUPE DE CHAMPIGNONS

Préparation : 5 min Cuisson : 10 min

Ingrédients • 500 g de champignons • 1 cube de bouillon • crème fraîche liquide (à volonté)

Préparation 1 - Mettre les champignons bien nettoyés dans une casserole. Ajouter environ 3/4l d’eau et porter à ébullition. 2 - Une fois que les champignons sont cuits, les mixer directement dans la casserole. Saler et poivrer selon votre goût. > Au moment de servir, ajouter la crème froide dans chaque assiette, de manière à dessiner un joli rond blanc.

4€

plat / 2 pers KOROKÉ Préparation : 15 min Cuisson : 5 min Ingrédients

Préparation

• 2 steaks de boeuf haché • gingembre • sauce de soja • Sake (optionnel) • chapelure • 1 oeuf

1 - Mélanger le boeuf haché avec un peu de gingembre râpé, quelques gouttes de sauce de soja et de Sake, l’oeuf entier et la chapelure. 2 - Façonner des petites boulettes de viande de même grosseur pour une cuisson uniforme. 3 - Frire les boulettes de viande jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées.

• de l’huile de friture

> Servir avec du riz blanc bien chaud !


25

1€

/1p

dessert ers CRÊPES GOURMANDES ÉCONOMIQUES Préparation : 20 min Cuisson : 15 min

Ingrédients • 1 verre de farine • 1 oeuf • 1 verre de lait • des pommes en quartiers • 1 beau morceau de beurre (multiplier les quantités par le nombre de personnes)

Préparation 1 - Faire un revenir les pommes dans du beurre avec un peu de sucre. 2 - Pendant ce temps, préparez la pâte a crêpe très épaisse. 3 - Quand les pommes sont légèrement caramélisées, versez la pâte et laissez cuire doucement avec un papier aluminium au-dessus.

+

smoothie

‘SAN FRANCISCO’ > Pour 1 verre (3€) • 1 banane • 1 orange • 1 bol de baies congelées (framboises, myrtilles, fraises,…) • 20 cl à peu près de lait de soja sucré ou nature (je l’achète toujours nature) • 1 pincée de gingembre en poudre • 1 pincée de cannelle en poudre > Mettez le tout dans un blender et laissez quelques secondes afin d’obtenir une jolie émulsion.


26 blagues

SÉRIE ES VIVE L S MARIÉ !

«U

n homme marié depuis plusieurs années crie à sa femme : — Apporte-moi une bière avant que ça commence ! La femme apporte gentiment une bière à son mari. Une demi-heure plus tard, il crie encore: — Apporte-moi une bière avant que ça commence ! La femme apporte encore la bière. Encore une demi-heure plus tard, l’homme crie de nouveau: — Apporte-moi une bière avant que ça commence ! La femme s’impatiente et dit: — Avant que quoi commence au juste? Et tu pourrais aller te les chercher tes bières... Sur ce, le mari ronchonne : — Ca y est, ça commence !»

«

POUR LE MEILLEURS ...ET POUR LE PIRE !

?!

les femmes portent-elles une robe blanche le jour de leurs *Pourquoi mariages ? Pour être en harmonie avec le frigo et la machine à laver !

c’est l’anniversaire de nos 30 ans de mariage, pour la circonstance, *Demain on pourrait tuer le cochon ? - Pourquoi dit le mari, c’est pas de sa faute ! Quelle est la différence entre votre femme et votre boulot ? Après cinq *années, votre boulot vous pompe toujours autant.

vous comment reconnaître un homme quand il va dire quelque chose *Savez d’intelligent ? Sa phrase commence par «Ma femme ma dit que...» et madame Lacouverturepique ont une fille. Comment s’appelle *Monsieur t-elle? Sandra

»


remerciements

« RAMENEZ VOS PAUMES W» Parce que Le p’tit Buvard ne peut exister sans vous, envoyez-nous vos œuvres : leptitbuvard@gmail.com

ON ZE WEB £ t Retrouvez les éditions précédentes du journal sur : http://marina.costanzo.free.fr/ rubrique ‘Le p’tit Buvard’

P

our ce PREMIER numéro de l’année 2011–2012, nous tenons a remercier :

Les auteurs et artistes : Textes : Eva Giraud, Perrine Bonnet, Lily Voisin, Camille L Berge, Andoni, Sundark, Arielle Alby, et Mohammed Ben Ouirane BD : Romain Pujol et Saki / Photos : Jerome Fontan Dessins : Melanie Montesano L’Association "Mômes du Monde" Illustration et mise en page : Marina Costanzo Mais également toutes les personnes qu’on a croisées et qui ont pris la peine de s’intéresser au projet et de faire tourner l’info ! Toutes les personnes qui se sont investies de près ou de loin au projet ! Et surtout : tous les futurs auteurs et artistes qui nous enverrons leurs créations ! Et qu’on attend impatiemment ! Et sans qui nous ne serions rien ! Faites que Le p’tit Buvard continu son chemin, parce qu’on en a besoin et ramenez vos paumes !

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La direction. Ils nous soutiennent :


#5

édition

Le p’tit Buvard Journal étudiant littéraire et créatif

Octobre 2011 — édition #5 Journal mensuel gratuit

‘ RAMÈNE TA PAUME ‘ Envoyez-nous vos œuvres sur leptitbuvard@ gmail.com


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