Numero29

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HIVER 2009

Numéro 29

lecomprime@yahoo.fr http://www.lecomprime.com

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Spécial interview : M. Mély Alliance Healthcare

L’Histoire des comprimés

Le journal de la Faculté de Pharmacie de Strasbourg... BOURRE !



SOMMAIR SOMMAIR SOMMAIR

Bonjour à tous, Ou plutôt rebonjour car il est probable que ce numéro ne soit pas le premier de l’année à se trouver entre vos mains (du moins je l’espère). Dans le cas contraire, dites-vous qu’il n’est jamais trop tard ! Effectivement nous voilà déjà au deuxième numéro de l’année, synonyme de fêtes de fin d’année, de succulents plats, de savoureuses boissons à consommer bien évidemment avec modération ; mais aussi malheureusement des examens de janvier qui vont souvent de pair (mais pas pour tout le monde) avec des révisions pendant les sacro-saintes vacances… Ne déprimez pas tout de suite ! Pour votre plus grand bonheur, Le Comprimé est là ! Il saura être votre compagnon pendant ces heures douloureuses. Pour ce cru de l'hiver 2008-2009, vous y trouverez un dossier spécial consacré aux différentes possibilités qu’offre ce fameux sésame qu’est le Diplôme d'État de Docteur en Pharmacie (avec des majuscules partout parce qu’on en est fiers). Plus précisément et c’est une grande première dans l’histoire du Comprimé voire même dans celle de la fac entière, M. Mély se confie ! Vous y trouverez également un deuxième volet consacré au métier de pharmacien répartiteur. Toujours dans ce numéro, vous trouverez également, et c’est (malheureusement) assez rare pour être signalé, un article du Professeur Wehrlé sur l’historique des comprimés. Je vous laisse découvrir le reste par vous-mêmes.

3 - EDITO ET SOMMAIRE 4 - NOUVEAUX MEDICAMENTS 6 - LE COMPRIME 9 -HUMANITAIRE 10 - LA PAGE DE L’AMICALE 12 - LE PHARMACIEN GROSSISTE 15 - CONSEIL PHARMACEUTIQUE 16 - ENTRETIEN AVEC M.MELY 21 - EFFET PLACEBO 24 - PHARMACIES DU MONDE 26 - GHB® 28 - PAR DELA L’ATLANTIQUE 29 - RUBRIQUE CAUSTIQUE 31 - VOEUX DU COMPRIME

Prochain numéro:

Mars 2009 N’ hésitez pas à nous envoyer des articles par mail : lecomprime@yahoo.fr - notre site Internet: www.lecomprime.com Nous remercions Damien HOEHR et Cedric PESENTI qui nous ont généreusement prêté un peu de leur temps. Merci beaucoup !

Au nom de toute l’équipe, je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année !

Pierre-Adrien Bihl

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NOUVEAUX MEDICAMENTS

Nouveautés Nouveautés Nouveautés PLAVIX, nouveau dosage à 300 mg Clopidogrel : inhibiteur de l'agrégation plaquettaire à l'exclusion de l'héparine Liste I PLAVIX est désormais disponible à l'hôpital en comprimé pelliculé dosé à 300 mg de clopidogrel. Ce nouveau dosage s'ajoute à PLAVIX 75 mg comprimé pelliculé, déjà commercialisé. Le clopidogrel est indiqué chez l'adulte dans la prévention des événements liés à l'athérothrombose : chez les patients souffrant d'un infarctus du myocarde (datant de quelques jours à moins de 35 jours), d'un accident vasculaire cérébral ischémique (datant de plus de 7 jours et de moins de 6 mois) ou d'une artériopathie oblitérante des membres inférieurs établie ; chez les patients souffrant d'un syndrome coronaire aigu : - syndrome coronaire aigu sans sus-décalage du segment ST (angor instable ou infarctus du myocarde sans onde Q), y compris les patients bénéficiant d'une angioplastie coronaire avec pose de stent, en association à l'acide acétylsalicylique (AAS) ; - infarctus du myocarde aigu avec sus-décalage du segment ST, en association à l'AAS chez les patients traités médicalement et éligibles à un traitement thrombolytique. Le comprimé de clopidogrel 300 mg est destiné à être utilisé en dose de charge chez les patients souffrant d'un syndrome coronaire aigu. Le schéma posologique est précisé dans la monographie VIDAL (cf. En savoir plus). Après la dose de charge, le clopidogrel devra être administré en une prise quotidienne de 75 mg, au cours ou en dehors des repas. Boîte de 30 comprimés, CIP 573 019.2 Laboratoires Bristol-Myers Squibb et sanofi-aventis France Lettre du laboratoire aux médecins TYVERB 250 mg comprimé, dans le traitement du cancer du sein Lapatinib : inhibiteur de protéine kinase Liste I, prescription restreinte TYVERB 250 mg comprimé pelliculé est indiqué, en association à la capécitabine, dans le traitement du cancer du sein avancé ou métastatique, avec surexpression des récepteurs ErbB2 (HER2). Les patients doivent être en progression après un traitement antérieur ayant comporté une anthracycline, un taxane et un traitement incluant trastuzumab en situation métastatique. Le lapatinib est administré en association à la capécitabine. La posologie recommandée de lapatinib est de 1 250 mg (soit 5 comprimés) en 1 prise par jour, en continu. La dose quotidienne ne doit pas être divisée. Le lapatinib doit être pris au moins 1 heure avant ou 1 heure après un repas. Afin de minimiser la variabilité intrapatient, l'administration de lapatinib devra être standardisée par rapport à la prise de nourriture, par exemple systématiquement précéder un repas. En cas d'oubli d'une prise, la dose oubliée ne devra pas être remplacée et la suivante sera prise comme prévu à la posologie journalière recommandée. Médicament soumis à prescription hospitalière, réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie, ou aux médecins compétents en cancérologie Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement Remboursable à 100 % Inscrit sur la liste de rétrocession Disponible uniquement à l'hôpital : boîte de 70 comprimés, CIP 383 794.5 Disponible uniquement en ville : boîte de 140 comprimés, CIP 383 795.1

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NOUVEAUX MEDICAMENTS Prix public TTC = 2 537,74 euros Laboratoires GlaxoSmithKline RENNIELIQUO, suspension buvable en sachet contre les brûlures d'estomac et les remontées acides Hydrotalcite : antiacide RENNIELIQUO suspension buvable à 1 g/10 ml en sachet est indiqué chez l'adulte à partir de 15 ans dans les brûlures d'estomac et les remontées acides. Ce médicament est réservé à l'adulte (à partir de 15 ans). La posologie est de 1 sachet par prise, au moment des brûlures d'estomac ou des remontées acides, à renouveler si nécessaire après 2 heures, en fonction de la gêne. Il ne faut pas dépasser 4 sachets par jour. La durée du traitement est limitée à 10 jours. Boîte de 20 sachets de 10 ml, CIP 343 801.0 Non remboursable par la Sécurité sociale Laboratoires Bayer Santé Familiale Magimix® arrive dans vos officines ! Enfin le produit miracle* issu des plus importantes recherches en Amazonie obtient son AMM. La molécule phare des laboratoires Flouz&Health©, la yeswecanone débarque sur le sol européen. Elle est préconisée dans le traitement de la plupart des pathologies actuelles comme Alzheimer, l’obésité, la fainéantise ou encore le syndrome « unef » (mythomanie, agressivité, envie, paranoïa, passage à l’acte). Le principe actif a été isolé à partir de plantes naturelles encore inconnues à ce jour. Il s’est montré tellement actif qu’il a du être dilué à plus de 105 CH. Cette méthode brevetée par les laboratoires Buvez© confère au médicament une activité bénéfique décuplée, tandis que les effets secondaires ont disparus. Des tests sur des aveugles ont prouvés son efficacité. La yeswecanone agit sur des récepteurs centraux. Son mode d’action est très simple, elle est agoniste sur les récepteurs positifs et antagoniste des récepteurs négatifs. Posologie : 2 comprimés par jour, si les symptômes persistent, prendre plus de comprimés tout simplement. Prix : 3.26€ Remboursable à 65% *ndlr : seul « Le comprimé » permet de soigner certains troubles, augmente votre durée de présence à la fac, maintient l’éveil et l’attention pendant certains cours, et rend aimable. PS : Le dernier médicament n’arrive pas tout de suite (peut-être même jamais)mais bientôt chez Leclerc ...

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LE COMPRIME

Le Comprimé par le Professeur Pascal Wehrlé

Depuis la sortie de son N°1 le 10 décembre 2001, le journal « Le Comprimé » se devait de consacrer enfin un article à la forme galénique à laquelle il a emprunté son nom. Le professeur Pascal Wehrlé a bien voulu dans ce numéro rappeler les origines de la forme pharmaceutique de loin la plus utilisée et évoquer les récentes innovations.

Un peu d’histoire Certains auteurs qui se sont intéressés à l’histoire des comprimés n’ont pas hésité à les faire remonter…aux romains tout en accordant, de toute évidence, l’antériorité de l’invention du comprimé pharmaceutique au britannique William Brockedon. Cette invention encore très rudimentaire est décrite dans le British Patent N° 9977 du 8 décembre 1843. L’originalité de la découverte consiste à simplifier la préparation des pilules en utilisant la compression à sec. Le dispositif est constitué d’une matrice reposant sur un poinçon inférieur à position fixe. Un poinçon supérieur est enfoncé après remplissage de la matrice par un maillet. La quantité de poudre est obtenue à l’aide d’une sorte de compresso-doseur. Brockedon dans son article scientifique novateur du Pharmaceutical Journal annonce une suite, qui ne vint jamais. Alors que les pilules, pastilles et tablettes sont mentionnées dès la première édition de la Pharmacopée française en 1818, les comprimés ne seront introduits qu’à partir de la sixième édition de 1937.

La nouvelle définition de la Pharmacopée européenne En France, le terme «comprimé» est adopté par référence au procédé d’obtention ce qui explique la définition de la Pharmacopée française : «Les comprimés sont des préparations solides contenant une unité de prise d’une ou plusieurs substances actives. Ils sont obtenus en agglomérant par compression un volume constant de particules». Dans les pays anglo-saxons, le terme de «compressed tablet» a fini lentement par s’abréger en «tablet» perdant ainsi l’origine de la fabrication, c’est ce qui explique en partie que dans la dernière édition de la Pharmacopée européenne entrée en vigueur le premier janvier 2008 la définition ait été complétée : «…ou par un autre procédé de fabrication approprié tel que l’extrusion, le moulage ou la cryodessiccation (lyophilisation)». Les lyophilisats oraux (noms déposés Lyoc®, Zydis® et Quicklets®) sont à présent des comprimés.

Les différentes catégories de comprimés Plusieurs catégories de comprimés pour administration par voie orale peuvent être distinguées selon la monographie : les comprimés non enrobés, les comprimés enrobés, les comprimés effervescents, les comprimés solubles, les comprimés dispersibles, les comprimés orodispersibles, les comprimés gastro-résistants, les comprimés à libération modifiée, les comprimés à utiliser dans la cavité buccale et les lyophilisats oraux. Les comprimés qui sont surtout destinés à la voie orale peuvent également être formulés pour une administration vaginale (Colposeptine®) ou oculaire (insert Mydriasert®) par exemple. En dehors du secteur thérapeutique, des comprimés servent à la décontamination des eaux de boisson

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LE COMPRIME (Hydroclonazone®, Aquatabs® par exemple), ils sont très utilisés comme supports de réactifs pour les robots des laboratoires d’analyse de biologie médicale et sont les éléments pyrotechniques essentiels dans le fonctionnement des airbags (comprimés d’azoture de sodium).

Évolution et innovation Cherchant à résoudre des problèmes techniques mais également à optimiser l’efficacité des médicaments pour les patients, les galénistes n’ont cessé d’améliorer une forme galénique qui pourrait de prime abord sembler simple et pour laquelle les scientifiques auraient « tout dit et tout trouvé ». Pour pallier les inconvénients physico-chimiques de bon nombre de principes actifs, les galénistes ont mis au point de nouveaux excipients assurant par exemple une meilleure comprimabilité ou destinés, comme c’est le cas avec les « super-désintégrants », à optimiser le délitement. Visant à remplacer la technique très longue et peu reproductible de la dragéification, les turbines et équipements modernes permettent d’effectuer un pelliculage dont le but peut être le masquage de goût, la protection du contenu du comprimé ou la modification du profil biopharmaceutique. C’est par le pelliculage que les comprimés peuvent être rendus gastro-résistants dans le cas de principes actifs irritants pour l’estomac ou dégradés en milieu stomacal. Le pelliculage peut également servir à prolonger la libération des principes actifs même si dans ce domaine les comprimés matriciels contenant des excipients tels que des matières plastiques ou des polymères gélifiables sont actuellement les plus largement utilisés. L’évolution en matière de pelliculage est allée dans le sens de l’enrobage non plus de la forme galénique entière mais de minigranules ou de microgranules «conditionnés» en gélules ou même en comprimés – c’est le cas de Mopral® (gélule) et d’Inexium® (comprimé). Pour ces deux spécialités le pelliculage gastro-résistant de minigranules permet d’accroître la sécurité de la libération mais dans le cas d’Inexium® la formulation complexe qui rend les minigranules comprimables sans rupture du pelliculage empêche pour le moment toute copie et commercialisation de génériques. La fiabilité des équipements et des excipients a conduit à l’arrivée sur le marché pharmaceutique des comprimés osmotiques: comprimés entourés d’une membrane semi-perméable à travers laquelle l’eau est « pompée » par des excipients osmotiquement actifs qui provoquent la libération d’un principe actif à travers un orifice perforé au laser. L’intérêt de cette technologie réside dans sa capacité à assurer une libération lente et surtout très régulière du principe actif et ce indépendamment de l’environnement du comprimé. Cette technologie a servi à la mise au point des spécialités telles que Zoxan LP® ou encore Alpress LP®. Lorsqu’un principe actif n’est pas absorbé régulièrement tout au long du tractus digestif mais possède une fenêtre d’absorption et qu’un effet prolongé est recherché, les formes galéniques LP « classiques » ne présentent que peu d’intérêt – il faut certes assurer une libération prolongée du principe actif mais surtout maintenir le plus longtemps possible la forme en amont du site où se fera l’absorption. La même problématique se pose lorsque l’on cherche à prolonger l’effet thérapeutique au-delà d’une durée correspondant au transit qui entraîne la forme pharmaceutique. C’est ici tout le sens de l’innovation très récente qui a abouti à la mise sur le marché de formes dites à résidence gastrique prolongée – des comprimés « flottants ». Les premiers brevets «farfelus» ont cédé la place à d’autres techniquement plus réalisables comme le brevet Geomatrix® exploité dans plusieurs spécialités comme la spécialité Xatral®: comprimé tri-couche formé d’une matrice centrale prise en sandwich entre deux couches barrières qui en gélifiant très vite provoquent une baisse importante de densité du système qui flotte. La mucoadhésion est un autre domaine qui ne cesse d’être exploré. Elle vise à permettre, par contact intime avec la muqueuse digestive, la promotion du passage des actifs. Les spécialités sont à venir mais Loramyc® utilise déjà le principe de la bioadhésion. Le comprimé possède une face plate et une face bombée qui s’adapte à la fosse canine (une dépression située sur la gencive supérieure, juste au-dessus de l’incisive). Après avoir été mis en place par le patient, le comprimé adhère à la muqueuse gingivale grâce aux polymères de la formulation. Le comprimé se délite progressivement tout en laissant diffuser le principe actif. Des études ont prouvé que cette technologie permet de remplacer 3 prises de miconazole sous forme de gel buccal (3x125 mg) par un comprimé muco-adhésif de 50 mg avec des concentrations au niveau du site d’action supérieures aux anciens traitements. De plus, la durée d’exposition salivaire aux concentrations en miconazole efficaces (> 1 μg/mL) est supérieure à 7h pour Loramyc® contre moins d’une heure pour le gel buccal.

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LE COMPRIME Les dernières données précises de la physiologie montrent qu’une absorption colonique des principes actifs est à présent possible. Si le galéniste savait parfaitement protéger le principe actif jusqu’à cette cible où la digestion est nettement moins active et l’atteindre avec précision, il serait alors possible d’envisager l’administration d’acides aminés, de peptides voire de protéines. Des résultats prometteurs ont déjà été obtenus avec des héparines de bas poids moléculaire ainsi qu’avec de l’insuline mais les obstacles sont encore nombreux. La recherche actuelle vise notamment à promouvoir le passage de quantités plus importantes et à réduire encore l’action des protéases de façon à permettre l’absorption de doses thérapeutiques. Pour terminer ce survol d’une forme galénique qui est un concentré de technologie, il faut absolument évoquer l’évolution des équipements modernes de production qui visent à réduire notamment les risques de contamination croisée en respectant les BPF (Bonnes pratiques de Fabrication) par la conception de presses à lavage intégré sans démontage (WIP, CIP, WOL : Wash in place, Clean in place ou Wash off line) tout en augmentant les capacités de production puisque la presse rotative la plus performante actuelle possède 122 jeux de poinçons pour une cadence allant jusqu’à 2 millions de comprimés à l’heure … si toutefois le galéniste a bien optimisé sa formulation.

D’autres formes galéniques avec lesquelles il ne faut pas confondre : Au XIXème siècle, le «remède du curé Pérols» est constitué de sulfate de quinine enfermé entre deux hosties plates collées au pinceau mais l’histoire retiendra le nom de Stanislas Limousin qui en 1875 met au point des «cachets médicamenteux» constitués de deux cupules de pain azyme formées par estampage. Ce nouveau mode d’administration des poudres survit à la seconde guerre mondiale puis s’essouffle. Les pilules, petites masses sphériques destinées à être avalées, datent quant à elles du temps des apothicaires. Leur réalisation essentiellement officinale est difficilement reproductible, c’est ce qui explique leur tombée en désuétude bien qu’un industriel, Johnson & Johnson, continue de commercialiser la spécialité Trinitrine simple Laleuf® sous forme de pilules enrobées. Cachets et pilules ne sont donc pas des comprimés mais la «pilule» anticonceptionnelle est, elle, bien un petit comprimé.

Professeur Pascal Wehrlé Laboratoire de Pharmacie galénique et de Pharmacotechnie – EA 3452

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HUMANITAIRE

Deux phar maciennes C’est à bord de notre 4L « savanette » que deux étudiantes de la fac de pharma vont parcourir plus de 7000 km à destination du Maroc ! Certains d’entre vous en ont peut-être déjà entendu parler, nous allons participer au 4L Trophy. Le 4L Trophy est un rallye humanitaire destiné aux étudiants. La 12e édition aura lieu à partir du 19 février 2009 au Maroc et comme son nom l’indique, seules les Renault 4L sont admises au départ. Le 4L Trophy est une aventure avant tout solidaire envers le Maroc qui nous accueille. En effet, l’objectif est de remplir la 4L avec un minimum de 50 kg de fournitures scolaires afin de les acheminer à Marrakech. Ces fournitures seront le support matériel à la scolarisation de 3000 enfants. Aussi, cette initiative soutient la scolarisation de nombreux enfants au Maroc et sensibilise également la population. C’est donc le 19 février 2009 que près de 1000 4L prendront le départ de Paris. Après la traversée de la France et de l’Espagne, c’est à Gibraltar que les équipages se retrouveront pour faire la traversée ensemble. Une fois sur les terres marocaines, le raid commencera réellement. Mais le 4L Trophy, c’est également une aventure automobile. Le raid n’est pas une course de vitesse mais une course d’orientation. Les équipages s’arrêtent dans différents villages pour échanger avec la population et également délivrer des fournitures scolaires. Cependant, nous envisageons également d’apporter des vêtements, jouets, et autres matériels nécessaires à la population locale. L’organisation du 4L Trophy est issue de la plus pure tradition des rallye-raids africains (Paris - Dakar). L’objectif est de rallier l’étape du jour à l’aide d’un « road-book », d’une carte et d’une boussole, en respectant les différents contrôles de passage. Toute notion de vitesse est exclue. Le classement s’effectue sur la base d’un kilométrage lié à l’orientation et sur les nombreuses épreuves comme le franchissement de dunes ou de cols. Pour renforcer la réalisation de notre projet, nous avons créé une association : l’association 4’Elsass (4L+ Elsass = Alsace en alsacien). Nous finançons notre projet en transformant notre bolide en objet publicitaire : nous la parons des logos de nos partenaires financiers ! Nous organisons diverses manifestations pour récolter des fonds, telles que la tenue d’un stand au marché de Noël à Riquewihr trois dimanches de suite. Nous vous écrirons à notre retour le récit de notre aventure !

Émilie (4ème année) et Anne-Laure (5ème année)- Association 4’Elsass- Équipage N°735

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PAGE DE L’AMICALE

42ème banquet 42ème banquet 42èmede banquet l’H2S de l’H2S de l’H2S

Le Banquet en chiffres : Il s’est déroulé le 20/11/2008 dans la salle polyvalente d’Huttenheim et a rassemblé 810 convives, ce qui en fait le plus fréquenté de tous les temps. Pour vous servir étaient présent 73 bizuths serveurs et surtout bizuthes serveuses (certaines très charmantes d’ailleurs). Votre consommation d’alcool étaient la suivante : 45 bouteilles de dur à l’apéro et 150 litres de bière, 500 bouteilles de blanc (Merci Hartmann pour ce bon vin), 150 bouteilles de rouge et quelques 120 bouteilles de champagne et de crémant. Il en a découlé de nombreux rendus (c’est du rendu !), mais également et cela est plus joyeux une multitude d’embrassades, une poignée d’histoires d’amour (ou pas) et même quelques remerciements au Staff de l’amicale (cela fait toujours plaisir).

Le Banquet en photos :

Un magnifique Dressage de Table

Un sacré stock de pinards

Un ersatz de doyen endiablé !

Un discours de TOUTE Beauté

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LE BANQUET

Des danseurs fous

Un Fabes saoul

Un chanteur de qualité

D’autres de moindre qualité

J’espère que ce banquet vous a plu, en tout cas il restera pour moi un très grand cru, le plus meilleurs de ma vie. Merci Dévili ! A l’année prochaine, vive la pharmacie et longue vie à l’H2S !

Flunchy

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PHARMACIEN GROSSISTE

Le Phar macien g rossiste

Entretien avec Damien Hoehr et Cédric Pesenti, pharmaciens chez Alliance Healthcare

Bonjour Messieurs. Pouvez-vous nous parler de votre cursus ? Cédric Pesenti : Après mon bac je suis immédiatement entré à la faculté de pharmacie de Strasbourg. J’ai réussi le concours en carré et été diplômé en 2004. J’ai suivi dans un premier temps le cursus Industrie jusqu’en 5ème année où je suis passé en Officine. Suite au diplôme, j’ai fait mon stage en pharmacie à la Robertsau. Après quelques remplacements, j’ai fait 1 an et demi d’assistanat, toujours en officine à Strasbourg. Suite à cela, j’ai intégré Alliance Healthcare comme attaché commercial, ce qui est mon poste à ce jour. Depuis mes débuts chez Alliance, Damien Hoehr était pharmacien délégué de l’établissement de Strasbourg jusqu’en août 2008, date à laquelle j’ai pris la délégation pharmaceutique de l’établissement. Damien Hoehr : En ce qui me concerne, je suis sorti de la fac en 1999. Après la fac, j’ai fait 2 ans et demi d’assistanat. J’ai travaillé dans une officine où Alliance était le grossiste principal, à l’époque c’était Alliance Santé. J’ai rencontré le directeur de l’époque et ça s’est fait comme ça. On s’est rencontré un soir et le lendemain j’ai donné ma démission. C’est comme ça que je suis entré en répartition. En fin d’année, cela fera 7 ans que j’y suis. J’ai commencé en 2002 en tant qu’attaché commercial. J’ai pris la direction de l’établissement de Strasbourg en janvier 2006 et maintenant j’ai pris la direction des établissements de Strasbourg et Mulhouse.

Avez-vous gardé de bons souvenirs de la fac ? C.P. : Oui très bons pour ma part. D’ailleurs notre métier aujourd’hui nous permet d’y rester très liés car nous sponsorisons les différentes associations. J’ai fait partie de l’association Le Comprimé. Ma fonction était de répartir le journal dans toutes les officines alsaciennes via les répartiteurs et c’est suite aux contacts que j’ai noués à cette époque-là que j’ai intégré la société Alliance Healthcare. D.H. : Quand on me pose cette question, j’ai toujours cette image d’un prof de lycée qui nous a dit de faire des études longues nous garantissant les meilleures années de notre vie et en fait ça n’a pas loupé ! 6 ans d’études ça permet de nouer des relations très fortes et en termes d’ambiance, de travail, et de partage, c’est ce qu’on peut trouver de meilleur. Après coup, on peut réellement se dire que cela fait partie de nos meilleures années. Un très bon souvenir.

Je vois donc que vous avez obtenu votre diplôme assez récemment. Est-ce assez courant chez Alliance Healthcare de confier de grandes responsabilités à des pharmaciens fraichement diplômés ? D.H. : Alliance Healthcare a toujours eu cette politique. D’abord, c’est une société jeune qui est issue du regroupement de plusieurs grossistes au fil des années. Déjà au niveau de l’équipe dirigeante, de la direction générale, c’est une équipe jeune qui a une quarantaine d’année en moyenne et qui a toujours fait la promotion des jeunes diplômés. C’est une constante que l’on voit depuis pas mal d’années et que l’on retrouve dans toutes les régions au sein d’Alliance. La répartition est très mal connue des étudiants à la faculté, des facultés en général. Il existe un DESS de répartition à Limoges qui n’est pas obligatoire, mais le fait qu’il existe est déjà une très bonne chose.

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PHARMACIEN GROSSISTE C.P. : Aucun de nous deux ne l'a fait. D.H. : Nous sommes issus de l’officine, qui est une très bonne formation pour la répartition qui présente un nombre de débouchés assez impressionnant en tant que pharmacien délégué, directeur d’établissement, responsable de clientèle pour un tout jeune diplômé qui sort de la fac ou en tant que responsable de produit puisque maintenant nous avons nos propres gammes au sein du groupe. Il y a plein de métiers qui ont été créés depuis peu au sein du groupe. La répartition pharmaceutique est en pleine mutation, ce qui est vraiment intéressant à vivre actuellement. C.P. : Pour ceux qui veulent évoluer à l’étranger, nous faisons partie d’un groupe international dont le siège se situe en Grande-Bretagne. Des évolutions sont donc possibles notamment là-bas.

Une question de nos lecteurs, vous jouez plus avec les chiffres qu’avec les molécules, pensez-vous que le diplôme de pharmacien est encore primordial pour ce type de poste chez les grossistes ? C.P. : Tout d’abord, c’est un établissement pharmaceutique à part entière. Il y a de la manipulation de médicaments, évidemment cela va du paracétamol jusqu’à l’EPO ou aux stupéfiants. C’est donc indispensable qu’un pharmacien soit à la tête pour gérer les flux, les entrées, les sorties. D.H. : Déjà c’est la loi, nous sommes régis par le Code de la Santé Publique. En tant que grossistes-répartiteurs, nous avons donc pas mal de restrictions et d’engagements à tenir. Il faut, d'après la loi, un pharmacien pour chaque établissement. Le pharmacien doit être le garant des Bonnes Pratiques de Distribution.

Combien de diplômés en pharmacie travaillent chez Alliance ? D.H : Sur Strasbourg nous sommes 2 pharmaciens. Légalement nous n’en aurions besoin que d’un seul. Depuis le début c’est un choix de la société. C.P : Pour les plus gros établissements, il y a un pharmacien par tranche de 50 salariés.

Actuellement, la tendance est-elle a une plus grande embauche de pharmaciens chez les grossistes ou à leur remplacement par d’autres diplômés ? D.H. : Justement, je reviens à votre question précédente, nous essayons de professionnaliser le commercial. Historiquement, le jeune pharmacien, quand il rentre dans la répartition, fait du commercial. Ce n’est pas toujours vrai ces derniers temps, on essaye de séparer le commercial de l’exploitation et du pharmaceutique. Le pharmacien est plutôt recherché actuellement pour gérer l’interne.

Des stages pour les étudiants sont-ils possibles chez vous ? D.H. : Les étudiants sont toujours les bienvenus. Nous sommes toujours à la recherche d’étudiants pour leur faire découvrir notre métier, également en tant que main d’œuvre et surtout pour découvrir de nouveaux talents. Il ne faut surtout pas qu’ils hésitent à se manifester.(NDLR : offre d’emploi sur www.lecomprime.com pour le 29 novembre)

Selon vous, quels sont les avantages de ce travail et qu’est-ce qui est stimulant dans celui-ci ?

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PHARMACIEN GROSSISTE

C.P. : Pour ma part, en sortant de l’officine je voulais avoir une vision plus globale du monde officinal. La répartition est un très bon moyen pour cela, tant au niveau de l’industrie que de l’officine. Nous sommes vraiment à cheval sur les deux secteurs. D.H. : Ce qui est vraiment très intéressant c’est le relationnel avec nos clients. C’est quelque chose de primordial. Humainement ce métier apporte beaucoup car chaque pharmacien est différent et gère son officine à sa façon. C’est réellement palpitant. De plus, nous n’avons pas de contrats écrits avec nos clients et il est excitant de savoir que les pharmaciens sont libres de venir chez nous ou d’en partir du jour au lendemain. On est face à l’inconnu tout les jours.

Question sensible en France, pour les futurs diplômés, pouvez-vous nous donner une fourchette des salaires généralement perçus par un pharmacien à votre poste ? C.P. : Au départ en tant qu’attaché commercial on se situe aux alentours de 30 000 € brut par an et ensuite ça peut évoluer tous les ans en fonctions des performances. C’est un poste de commercial, il y a des objectifs à réaliser, certaines primes peuvent donc tomber. Comme nous sommes dans une grosse société, il y a également un intéressement et une participation aux bénéfices. D.H. : En tant que directeur d’établissement pour un poste qui va au-delà de responsable de clientèle, on peut aller, en fonction de l’ancienneté, à des salaires qui vont de 50 000 à 70 000 € bruts par an.

Avez-vous des conseils à donner aux futurs pharmaciens qui se destineraient à ces postes ? C.P : La principale qualité requise c’est la motivation. La formation, pour un pharmacien qui prend le poste de responsable de clientèle, est assurée en interne car la partie commerciale n’est pas abordée à la fac. D.H. : Toute expérience est bonne à prendre. Ce qui est particulier à la répartition, c’est que nous recherchons des profils de tous les métiers car nous sommes réellement à l’interface entre officine et industrie. Nous recherchons donc autant des diplômes ayant fait le DESS répartition que des officinaux et des diplômes issus de l’industrie pharmaceutique.

Une dernière question. Cette semaine il se passe un évènement très important pour tous les étudiants de la fac de pharma de Strasbourg, c’est le 42ème Banquet de l’H2S. Est-ce qu’on vous y verra cette année ? D.H. : En ce qui me concerne, exceptionnellement pas cette année. Depuis que je suis sorti de la fac en 99, j’ai raté un seul Banquet. Ce sera le 2ème et ce pour des raisons professionnelles. C.P : Moi j’y serai ! Avec grand plaisir !

Merci beaucoup de nous avoir reçu. D.H. : Merci à vous et bon courage C.P. : De même et à jeudi !

Propos recueillis par PA

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Conseil Conseil Conseil phar maceutique phar maceutique phar maceutique “Les paroles s’envolent, les écrits restent” (proverbe)

Ces derniers temps, la profession de pharmacien a été généreusement attaquée, à tel point qu’on a entendu dire qu’un groupement aurait dépensé d’importantes sommes d’argent pour faire une campagne télévisée dans le but de rappeler que le pharmacien n’est pas un vendeur mais un professionnel de santé compétent dont les fonctions justifient le monopole.

La dernière campagne de l’Ordre, « Votre pharmacien, un commerçant comme les autres ?», illustre ce problème d’image que nous avons. Le pharmacien analyse souvent l’ordonnance caché dans l’arrière-boutique, semble recopier les posologies de l’ordonnance sur les boîtes et encaisse la part non remboursée. Les conseils sont consciencieusement donnés mais non écrits, et sont souvent bien vite oubliés par les patients-clients. Ceci contribue à nous donner une image de commerçant comme les autres, pour le plus grand bonheur de M.L. Il faut donc matérialiser l’acte pharmaceutique pour lui faire gagner en visibilité. Ceci peut se faire sous la forme de remise d’une feuille au patient-client qui comporterait : •

Son nom, âge, poids, situation(s) pathologique(s)

Un tableau de prise avec en ligne les médicaments et en colonne les heures de prise.

Détection éventuelle d'interactions avec autre ordonnance, avec l’automédication ou la situation physiopathologique.

Les modalités de prise du médicament

Les conseils hygiéno-diététiques relatifs aux pathologies traitées.

Un tampon de l’officine.

Une signature du pharmacien pour conférer au document un caractère officiel, validé.

Demain, la matérialisation de l’acte pharmaceutique sera un argument de poids pour défendre le monopole car tous les patients-clients auront une conscience aigüe de la valeur de l’acte pharmaceutique à chaque délivrance. y’ApluKHT une bonne imprimante !

AKHT

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INTERVIEW M. MELY

Entretien avec M.Mély

Bonjour Professeur Mély. Bonjour.

Le comprimé s'adresse-t-il aujourd'hui à un pharmacien ? Oui, je suis diplômé de la Faculté de Strasbourg.

Votre statut de Professeur d'Université a été acquis après des travaux de recherche … Tout à fait. A l'issue de ma thèse de 3 ans, j'ai été qualifié par le CNU (NDLR : Conseil National des Universités), puis j'ai postulé au niveau local à un poste de Maître de conférences de biophysique et de mathématiques à Strasbourg en 1989. Mes travaux de recherche m'ont permis par la suite de présenter un dossier conséquent préalable à l'obtention du titre de Professeur. J'ai été qualifié en 39e section (il y en a 3 pour la Pharmacie: 39e, 40e et 41e). Au cours de cette qualification, il y avait une leçon, c'est-à-dire un cours d'une demi-heure à dispenser sur un sujet tiré au sort.

Et qu'avait été la "leçon" que vous deviez dispenser ? La tension superficielle.

… et bien sûr votre dispensation de leçon était validée ! Exactement ; j'ai pu postuler alors à deux postes, l'un à Toulouse à l'Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale et l'autre à Strasbourg. J'avais été classé 1er sur les deux postes. Mon choix sur Strasbourg a été dicté par des raisons principalement familiales.

Classé 1er !... Était-ce le cas également lors de vos études ? Oui, j'ai été 1er de mes promotions à chaque fois, à l'exception d'une année où un collègue de promo avait fait mieux ; j'étais alors second.

Et c'était qui ce 1er-là ? Heu … Paul Schaeffer. Nous avions chaque année, une compétition assez serrée.

On imagine que vos capacités exceptionnelles se manifestaient déjà au lycée ! Qu'est-ce qui avait attiré l'élève Mély dans des études de pharmacie ? Mes motivations étaient diverses. Je n'étais pas trop attiré par la médecine du fait d'une certaine appréhension par rapport à la maladie et la souffrance, amplifiée par la frustration de ne pas pouvoir y trouver de réelles solutions. Néanmoins, je souhaitais m'orienter vers un métier en rapport avec le monde de la santé. Pharmacien me semblait donc un bon choix.

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INTERVIEW M. MELY

Et pendant votre formation de pharmacien, quand a germé l'attrait pour le monde de la recherche ? Cela s'est fait progressivement, après un stage en officine à l'issue de la 1ère année qui m'a laissé sur ma faim. Ma soif de connaissances et mon goût pour l'innovation ainsi que mon souhait de faire perdurer un équilibre entre théorie et pratique m'ont tout naturellement guidé vers le monde de la recherche. Mon orientation s'est concrétisée définitivement lors d'un stage de 5e année dans le laboratoire de biophysique de la Faculté, dirigé par le Pr Gilbert Laustriat. Le choix de ce laboratoire a été guidé par mes affinités (déjà présentes dans le secondaire) pour la physique. J'ai par la suite réalisé une thèse toujours dans le même laboratoire.

Votre formation de pharmacien était donc suffisante pour mener des travaux de recherche en biophysique ! Tout à fait ! L'avantage de la formation de pharmacien (à ne surtout pas perdre dans les prochaines réformes !) et dont les étudiants n'ont peut-être pas toujours conscience, c'est la multi-disciplinarité. Cette dernière permet au pharmacien d'aborder des problèmes par des angles multiples et de faire dialoguer entre eux des spécialistes de diverses disciplines. C'est notamment important en biophysique qui est à l'interface entre la biologie et la physique. La finalité de nos recherches est généralement de répondre à des questions purement biologiques (dans notre cas, dans le domaine du virus du SIDA) par des approches ou des techniques physiques. Grâce à ma formation de pharmacien, je suis en mesure de diriger une équipe de chercheurs composée presque à parts égales de physiciens, de chimistes et de biologistes. Cet avantage lié à la formation a également été perceptible dans la population d'étudiants qui ont travaillé dans mon équipe. Les pharmaciens sont souvent parmi les meilleurs et sont bien armés pour faire une bonne recherche, y compris bien sûr en biophysique.

Et parmi vos étudiants, y en a-t-il qui vous impressionnent ? Oui, certainement ! Bien entendu, ayant encadré un grand nombre de doctorants, j'ai eu un peu de tout : des étudiants brillantissimes et d'autres plus moyens.

Et pour ces derniers, vous aviez la parole encourageante et prête à motiver ? Bien sûr ! Néanmoins, on se doit d'être exigeant dans la recherche, tant vis-à-vis de la qualité que de la quantité des résultats. Il faut toujours avoir à l'esprit que nos travaux sont confrontés avec ceux du reste du monde, ce qui ne laisse aucune place au dilettantisme. Pour en revenir aux étudiants que j'ai encadré, dans l'immense majorité des cas les échanges ont toujours été d'une grande richesse. Ces échanges constituent l'un des attraits principaux de notre métier.

Et cette exigence, on imagine que vous l'exprimez également dans vos charges d'enseignement avec en l'occurrence des étudiants de 1ère année … J'ai l'ambition de vouloir parier sur l'intelligence et la créativité, en donnant des cours assez pointus sur certains chapitres et dans la mesure du possible, des sujets d'examen non conventionnels. En réalité, ces sujets sont rarement compliqués, mais demandent aux étudiants d'être capables de sortir de leurs habitudes et de raisonner. C'est la même démarche que dans la recherche. Je peux comprendre que les étudiants peuvent concevoir cela comme étant de l'exigence.

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INTERVIEW M. MELY

Vous arrive-t-il, pour revenir à cela, d'être impressionnés par des copies de 1ère année ? Cela m'arrive, quand il y a de très bonnes copies !

Vous aviez encore récemment comme collègue le Professeur Gérard… Oui. J'ai effectué mes cours en binôme avec lui pendant 8 ans. Son départ a occasionné une charge d'enseignement lourde surtout en 1ère année, souvent difficile à gérer en parallèle avec mon agenda bien rempli par mes autres activités. Pour conférer un peu plus de souplesse à ces contraintes, un de mes jeunes collègues, Pascal Didier, assurera une partie des cours de physique en 1ère année dès 2009. Il faut également être conscient que les charges en 1ère année ne sont pas les plus aisées...

Qu'est-ce que vous en pensez si vous disiez par exemple aux étudiants en entrant dans l'amphi: "Bonjour" … C'est envisageable. Cela dépend de la relation établie avec les étudiants. Ces deux dernières années, cette relation s'est considérablement améliorée en 1ère année.

Le bonjour viendra donc ? Oui (rires), il viendra, si une relation correcte et fondée sur un respect mutuel s'instaure.

Et à côté de ces enseignements que vous dispensez, il y a de conséquents travaux de recherche ! Je dirige une équipe d'une trentaine de personnes (moitié statutaires, moitié étudiants, essentiellement en thèse et post-doctorants). Notre recherche est pluri-disciplinaire avec des compétences en physique, chimie et biologie. Nous menons une recherche cohérente et complémentaire sur les trois tableaux. La partie méthodologique (développement de sondes fluorescentes et de techniques de fluorescence, en l'occurrence) vise à générer des outils innovants pour répondre à des problématiques biologiques qui portent essentiellement dans notre cas, sur le virus VIH. Nous travaillons sur plusieurs protéines de ce virus et plus particulièrement sur la protéine de la nucléocapside. Nous sommes reconnus mondialement pour ces travaux. Cette protéine protège le matériel génomique du virus et possède un très grand nombre de fonctions. A l'aide de nos outils, nous essayons de comprendre ces fonctions et tenter de les inhiber. Nous travaillons également sur des vecteurs non viraux pour la transfection. A partir du 1er janvier 2009, je prendrai la direction au sein de la Faculté d'une UMR (NDLR : Unité Mixte de Recherche) du CNRS, intitulée « Laboratoire de Biophotonique et Pharmacologie ». Ce laboratoire d'une centaine de personnes comportera une équipe de pharmacologie spécialisée dans le cardio-vasculaire (dirigée par le Pr V. Schini-Kerth), une équipe de biologie cellulaire spécialisée dans le cancer (dirigée par le Dr K. Takeda et le Pr J. de Mey) ainsi que ma propre équipe.

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INTERVIEW M. MELY

Pour des travaux d'une telle consonance et avec une reconnaissance mondiale, vous avez dû avoir des distinctions ! La première distinction et reconnaissance pour tout chercheur, ce sont ses publications sur ses travaux de recherche. Ces publications s'apprécient à la fois par la qualité des journaux dans lesquelles elles paraissent, que par leur nombre. Mon équipe et moi-même avons une très forte activité de publication, au meilleur niveau. Cette reconnaissance se traduit également par de nombreuses invitations à donner des conférences dans des congrès internationaux. Plus personnellement, ma plus grande fierté est d'avoir été coopté par mes pairs il y a trois ans, dans le comité permanent du MAF : Methods and Applications of Fluorescence, qui regroupe le top 30 des spécialistes de la fluorescence dans le monde.

Tout simplement impressionnant ! Et avec tout ça vous restez un homme somme toute bien humble. J'essaie de l'être. Je crois que les bilans sont plus importants que les discours pour être jugé à sa vraie valeur.

Et votre regard exigeant, quand vous le portez sur le niveau de recherche en France, que dites-vous à nos jeunes lecteurs étudiants ? Même s'il est incontestable que la recherche en France est en retrait notamment par rapport aux américains, il reste d'importants domaines où la France se situe en très bonne place. C'est en l'occurrence le cas sur le thème du SIDA, comme en témoignent les prix Nobel de médecine cette année. La qualité de la recherche sur le VIH est en partie liée à l'action de l'ANRS (Agence Nationale de Recherche sur le SIDA), qui a permis d'injecter de nombreux fonds et fédérer la recherche en France dans ce domaine. Pour en revenir à la protéine de la nucléocapside sur laquelle nous travaillons, il y a un réel équilibre entre recherches française et américaine. La preuve en est que les congrès sur ce sujet sont organisés tous les deux ans, en alternance en France et aux États-Unis. Pour la petite histoire, j'ai eu le plaisir d'organiser ce congrès en 2003 dans notre Faculté. Il y a bien entendu de nombreux autres domaines où la qualité individuelle des laboratoires joue un rôle essentiel. Évidemment, les moyens mis dans la recherche sont un critère important. Mais ce n'est pas tout, la créativité et l'inventivité sont capitales. J'aimerai dire aux étudiants, qu'une recherche de pointe est possible en France en jouant sur ces deux créneaux, d'autant plus qu'elle s'appuie sur des étudiants généralement très bien formés.

Pourrez-vous lors d'une de nos prochaines parutions, nous faire une présentation du monde de la recherche ? Je m'y attèlerai si je parviens à trouver du temps. Je solliciterai également le Pr. T. Van Damme qui est le Directeur-adjoint chargé de la recherche à la Faculté. Et cette recherche vous laisse-t-elle du temps pour votre famille, pour d'autres activités ? (rires). C'est vrai que les 35h, je les ai généralement déjà faites le mercredi. Je reste néanmoins très attaché à consacrer mes dimanches à ma famille. J'essaie aussi de pratiquer un jogging dominical, de 30 à 60 minutes.

Et votre famille, elle est composée de … Je suis marié et père de 3 enfants. La plus jeune a 8 ans, la cadette 13 ans et l'aîné 16 ans. Mon épouse est pharmacienne et co-titulaire d'une officine.

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INTERVIEW M. MELY

Votre fils de 16 ans, il doit être impressionnant en physique ! C'est vrai ! Dans sa classe (en 1ère scientifique), c'est un peu un extra-terrestre dans les disciplines scientifiques et surtout en mathématiques et en physique où il a de très grandes facilités.

Impressionné ? Oui !

Vous arrive-t-il de perdre votre sérieux, Monsieur Mély ? Cela m'arrive ! Des séances de franche rigolade sont monnaie courante avec mes collègues. Cela fait partie intégrante de la vie au laboratoire.

Et Monsieur Mély étudiant, vous rendiez-vous au banquet ? Oui, quand j'étais étudiant ou maître de conférences.

… mais pas en tant que Professeur ! C'est vrai. Cela est dû en grande partie à mon emploi du temps très chargé. Mais je n'exclus pas d'y revenir.

Dans l'attente de vous voir danser Suzon, ne voudriez-vous pas pour nos lecteurs raconter une blague ? … (Mort de rire)

Un petit mot de fin alors ? (toujours en train de rire …) Je voudrais dire aux étudiants de perdre le réflexe pavlovien de dire que la physique et les maths sont difficiles. Dans la recherche, qu'ils sachent qu'ils peuvent se réaliser et que ce qui compte par-dessus tout, c'est de croire en eux ; en croyant en soi, on est capable de choses insoupçonnées ! Je voudrais également leur dire de ne pas hésiter à visiter notre laboratoire au moment du choix des stages, en filière recherche ou industrie. On y mène une grande palette d'activités où ils pourront bénéficier d'une excellente formation transdisciplinaire. De plus, ils y trouveront l'occasion d'améliorer leur anglais, la majorité de nos étudiants étant non francophones !

Nous vous remercions Monsieur Mély et vous souhaitons la meilleure des continuations ! Je vous remercie ! C'est très aimable. Je vous souhaite bonne chance à vous aussi ainsi qu'à tous vos camarades.

Entretien réalisé par Paul Stéphane

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EFFET PLACEBO

LEPLACEBO PLACEBO LE LE PLACEBO Depuis quand parle-t-on de placebo ?

Au Moyen-Age, le mot placebo a tout d’abord été utilisé par les religieux qui le traduisaient du latin (1ère personne du futur de placere) par « je plairai ». Par la suite, les laïques l’ont aussi employé dans l’expression « faire du placebo » qu’ils traduisaient par le verbe flatter. Il a fallu attendre 1811 pour qu’une définition apparaisse dans un dictionnaire médical comme « nom donné à toute médecine prescrite pour plaire au patient et non pour le guérir ». On s’aperçoit qu’on associe ici encore le placebo a quelque chose qui plait. De nos jours, le placebo se définit comme « substance améliorant les symptômes présentés par une maladie alors que son efficacité pharmacologiquement prévisible devrait être nulle ou négligeable ». Remarque : le placebo n’est pas uniquement un médicament, il peut être une technique chirurgicale, une psychothérapie ou toute autre forme d’intervention à visée curative.

L’effet placebo a-t-il toujours existé ? L’effet placebo a été usité pendant des siècles même si l’on n’arrivait pas encore à nommer ces effets. Par exemple, on peut associer la théorie des signatures de Paracelse à un effet placebo. En effet, Paracelse prescrivait des fleurs jaunes pour soigner la jaunisse ou encore du sérum sanguin pour stopper les hémorragies ! On peut alors penser que pour ces soi-disant remèdes, seule la conviction du médecin permettait de soigner. En 1932, Paul Martini recommanda l’étude comparative avec des comprimés identiques à ceux que l’on veut tester pour démontrer l’efficacité d’un médicament. C’est à ce moment qu’est admis le fait que n’importe quel produit, même neutre, est susceptible d’avoir un effet thérapeutique dès lors qu’il est présenté comme médicament. On se souvient des études menées pour valider l’effet thérapeutique des xanthines censées traiter les douleurs de l’angine de poitrine, contre placebo. Le verdict est sans appel : les xanthines soulagent la douleur dans 34% des cas, exactement comme le placebo ! L’obligation d’essai en double aveugle pour obtenir l’AMM d’un médicament est prononcée en 1962 aux États-Unis. Autre expérience : en 1960, des chirurgiens sceptiques que la ligature de l’artère mammaire interne puisse augmenter le débit sanguin des artères coronaires ont effectué une nouvelle étude. Ils ont opéré la moitié des patients et à l’autre moitié, ils ont simplement incisé la peau. Le résultat est déroutant : non seulement la diminution des prises d'analgésiques est la même dans les deux cas, mais le seul cas d’amélioration du débit sanguin s’est avéré chez un patient n’ayant subi que l’incision factice !

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EFFET PLACEBO

L’effet placebo est actuellement toujours exploité par les spécialités présentant des placebos qu’on l’on qualifie d’« impurs ». Il s’agit là d’une « substance douée de quelque effet physiologique mais que l’on sait inefficace dans l’indication ou dont l’efficacité n’est pas démontrée ». Dans ce sens, on peut examiner le cas de la vitamine C. La vitamine C, essentielle à notre organisme, était donnée aux marins après un long séjour en mer lors duquel ils étaient privés de légumes et revenant au port avec un scorbut et une fatigue intense. L'administration de vitamine C dont ils avaient été privés en mer leur permettait de voir la fatigue diminuer à mesure que leur taux de vitamine C dans l’organisme remontait à sa valeur basale. De nos jours, un individu quelconque a à sa disposition des fruits et légumes subvenant allègrement aux besoins de notre organisme. Pour combattre la fatigue, pour booster son organisme, la prise de vitamine C est telle dans les mentalités que son effet placebo en est décuplé. Effectivement, on peut dire que l'effet placebo est directement proportionnel à la foi qu'un plus grand nombre place dans un médicament ou une thérapeutique. Norman Cousins, journaliste de renom et Professeur, énonce : “Le placebo c’est de l’espoir en comprimé.” On peut constater que l’élaboration d’un placebo est longue et délicate. En effet de multiples facteurs entrent en jeu : - sa taille : un comprimé minuscule nous donne l’impression qu’il est concentré et donc puissant. - son goût, son odeur : un produit à goût amer parait plus efficace. - sa posologie : plus sa quantité journalière augmente, plus ses effets augmentent. - sa délivrance :un produit délivré sur ordonnance sera perçu avec plus d’intérêt par le patient. - son coût : plus il est élevé, plus le médicament est considéré comme efficace.

De par ces différents aspects, on peut comprendre que l’administration d’un placebo n’est pas une chose aisée. Il faut une totale confiance entre le prescripteur et le patient pour que celui-ci ne se sente pas trompé.

Petite histoire : Sous le règne de Napoléon III, la foule s’empressait devant le médecin de la cour pour obtenir son remède contre l’impuissance et la frigidité. Sa formulation était la suivante : - Aqua simplex…………….60g - Illa repetia………………..40g - Eadem simplex…………..10g - Nil aliud……………… 1.25g Prendre 5 gouttes avant chaque repas.

Le scandale éclata quand un latiniste découvrit la vraie nature du breuvage : sous ces noms savants, se cachait toujours le même ingrédient : l’eau.

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EFFET PLACEBO

Parlons de ses effets indésirables : Du latin « je nuis », l'effet nocebo est l'inverse de l'effet placebo : « la prise d'un médicament factice, dépourvu de substance active, entraine des troubles liés à la croyance en la possibilité d'effets indésirables ». Pourtant, face à un symptôme survenant sous traitement, il n’est pas toujours facile de faire la part entre l'effet nocebo et un effet indésirable propre au médicament. Ainsi, les études sur les benzodiazépines effectuées en double aveugle contre placebo ont montré des effets indésirables dans le groupe placebo mais aussi dans le groupe avec traitement actif. C’est à partir de différentes expérimentations (groupes contrôles) que les effets nocebo ont pu être répertoriés : somnolence : 24,7 % fatigue : 17,2 % troubles gastriques et intestinaux : 16% difficultés de concentration : 13,2 % céphalées : 11,6 % bouffées de chaleur : 11,4 % tremblements : 11 %. Ces effets dépendent probablement du type de placebo administré, de la personnalité du patient et des symptômes cibles. Par exemple, les effets secondaires d’un placebo antidépresseur seront certainement différents de ceux d'un placebo d'antalgique. De plus, ces effets négatifs varient selon l'idée que vous avez de l'effet de ce médicament. Ainsi, si vous pensez qu'il doit être très toxique, vous le supporterez moins bien que si vous l'imaginez très doux. Bien que cet effet nocebo existe pour un médicament sans effet chimique objectif, il est aussi présent lorsque vous prenez un médicament efficace. Cela signifie que les effets néfastes du médicament ne viennent pas du produit mais de l'attente négative que vous pouvez avoir à son égard. En bref, quelqu'un vous dit : " ah, tu prends ce traitement ! C'est horrible, moi je l'ai mal supporté…" vous risquez de ressentir un effet nocebo important. Au contraire, votre médecin vous affirme : “ce médicament est extraordinairement efficace et bien supporté”, vous aurez plutôt tendance à bénéficier de l'effet placebo positif ! Même si plusieurs études tentent d’expliquer l’effet du placebo, sa place reste imprécise et fait encore l’objet de nombreuses controverses. Incontestablement, en recherche clinique, le placebo est indispensable pour évaluer l’efficacité d’un nouveau médicament.

Audrey et Anne-Laure

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PHARMACIE MEXIQUE

PHARMACIE du Mexique

Les pharmacies autour du monde : Mexique : « l'irrésistible ascension du roi des médicaments génériques » Dans ce numéro, Le Comprimé vous emmène au Mexique !

Le système de santé mexicain: Le système de santé mexicain souffre de véritables carences notamment en termes de qualité de soins malgré les efforts initiés par le gouvernement. La législation mexicaine prévoit une sécurité sociale pour tous les travailleurs, gérée par l’IMSS (institut gouvernemental de la sécurité sociale) et l’ISSSTE (pour les fonctionnaires) et censée couvrir les risques professionnels, les maladies, la maternité ou encore l’invalidité. Pour ce qui est des prestations en nature, l’institut gouvernemental de la sécurité sociale finance des hôpitaux sur tout le territoire, accessibles gratuitement pour les travailleurs et leur famille. On estime à environ 65% le nombre de Mexicains profitant de cette assurance maladie. Pour les autres des hôpitaux existent, gérés par des organismes publics offrant des prestations peu chères aux non-affiliés. Ces établissements profitent à près de 15% de la population. Néanmoins, près de 30 millions de Mexicains travaillent dans le secteur informel et ne peuvent donc pas bénéficier de l’assurance sociale de l’IMSS. Le gouvernement a lancé en 2003 un plan de couverture sociale, Seguro Popular, visant à incorporer ceux qui ne bénéficient d’aucune protection. Les hôpitaux publics ne rivalisent pas avec les standards occidentaux et les cliniques privées offrent quant à elles une bonne qualité de soins mais se révèlent très chères et nécessitent donc obligatoirement la souscription à une mutuelle complémentaire.

Farmacias Similares C’est dans ce cadre que Victor Gonzalez, alias Docteur Simi, a mis en place un « système de santé parallèle » afin de permettre aux plus pauvres d'accéder aux soins. Il a créé « Farmacias Similares » littéralement pharmacies similaires -, qui constituent une chaîne de vente au détail ne délivrant « que des médicaments génériques, dont beaucoup sont produits par les laboratoires de Gonzales ». Avant l'ouverture de sa première pharmacie en 1997, les génériques ne pouvaient être obtenus que dans les cliniques et les hôpitaux publics. Aujourd'hui, Victor Gonzales a 250 points de vente dans le pays et l'initiative fait des émules au Mexique : les gens se pressent pour se faire soigner à peu de frais par un médecin: 20 pesos la consultation contre parfois 400 voire 500 pesos chez un généraliste. Et il n'y a pas que ça. Sur un présentoir, en évidence dans la petite salle d’attente, on trouve la liste des actes médicaux proposés par le laboratoire avec un comparatif entre les prix pratiqués dans la plupart des hôpitaux et cliniques et ceux de Simi ; et au cas où l’on ne saurait pas compter, on mentionne même le pourcentage économisé. D'ailleurs le médecin ne se gêne pas pour vous prescrire tout de suite des médicaments vendus sur place et des examens à faire dans le laboratoire attenant. Il s'agit avant tout d'un business extrêmement lucratif. Le docteur Simi, alias Victor Gonzalez Torres, est l’un des hommes les plus riches du Mexique et sa communication publicitaire est très dense. Le docteur Simi utilise tous les moyens pour s'annoncer : de grandes affiches où l’on peut lire "pour le peuple et dieu" et surtout, le fameux petit bonhomme à son image, sympathique, rieur et paternaliste. Une sorte de Ronald Mc Donald de la santé.

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PHARMACIE MEXIQUE

Le Mexique et les génériques Actuellement, le Mexique vise à améliorer la qualité des soins moyennant l’adoption de nouvelles dispositions en matière de bioéquivalence des médicaments génériques. Différenciation des produits pharmaceutiques mexicains : Produit original Première version d’un médicament, développée et brevetée par une compagnie pharmaceutique qui détient l’exclusivité des droits pour une certaine durée de temps. Un produit original est un produit déposé vendu par la compagnie qui en détient le brevet ou par une compagnie qui en a reçu l’autorisation. Au Mexique, ces produits sont appelés médicaments innovants ou drogues de réference. Génériques interchangeables (aussi appélés GI - genérico intercambiable). Depuis 1998, la version génériquée d’un produit original dont le brevet a expiré peut être démontrée bioéquivalente et interchangeable avec le produit de référence. Génériques non-interchangeables Version génériquée d’un médicament original qui n’a pas démontré de bioéquivalence et n’est pas interchangeable d’un point de vue thérapeutique avec le produit de référence. Le terme “similares” (similaires) est souvent utilisé pour distinguer ces produits. Ce terme a été très largement utilisé par la firme « Farmacias Similares ». Produit copié Drogue démontrée bioéquivalente et interchangeable avec le produit de référence qui est encore sous brevet dans d’autres pays. Ces produits étaient courants au Mexique avant le durcissement de la législation sur la propriété intellectuelle dans les années 90. Depuis, leur nombre a progressivement baissé. Le gouvernement mexicain a récemment émis des directives qui pourraient conduirent à l’élimination des génériques non-interchangeables du marché. Cela étant, la disparition des médicaments peu coûteux non bioéquivalents risque d’avoir pour effet involontaire une augmentation des prix moyens des produits pharmaceutiques

Darwi

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GHB

GHB ® UN JOURNAL QUI S’OUBLIE VITE Numéro 1

Nouveautés : Des gens se sont mis nus et prochainement soirée beuverie avec en superstar Boulet qui se remet nu

Conseil pour choper : Met tes plus beau habits : ta blouse, sort des phrase romantique comme « met toi nu »,« toi ma coquine ce soir tu va prendre », « à poil les p… » et « je sais pas quel age t’as mais t’aime la b… » Mais je sais que ca va faire vieux jeu mais d’abord l’amour toujours l’amour commence par … faire boire ta proie (oups la fille de tes rêves) et ensuite elle t’aimera (ou pas ceci dépend toujours de la dose ) Attention à certaines dérives : Si tu bois trop toi tu risques de te retrouver dans les draps de tes copains avec leur copines (ou pire encore avec eux). Et là ta vie va changer du tout au tout. Tu vas commencer par déprimer, en vouloir à la terre entière puis sombrer progressivement dans l’alcolisme chronique et même jouer à des jeux d’alcool (et la mère ) puis tu va arreter de parler aux gens et tu vas former ta secte. Te voici gourou parmis les gourous . Tu vas créer ta propre hiérarchie où règne celui qui à le foie en or,où tu vas essayer de te démarquer des autres par l’ajout de pins non BPL ou par vouloir garder un ruban en plus. Tes heures de cours se compteront sur les doigts de la main mais tu seras toujours à la fac. Et en bonus tu seras même convier à venir passer tes vacances en septembre à la fac ^^ Pharmacie pour la vie (-10 ans à cause de la cirrhose) !!!!

Blagues : Quelle est la différence entre un amicaliste et un fumiste ? Réponse : Aucune sauf que l’amicaliste fait banquet (et bien en plus) Deux copains dorment ensemble dans la même tente lorsque l’un des deux se réveille : « -Qu’est-ce que tu es en train de faire ? - Ben tu le vois bien, je me branle. - Alors prends ta bite, s’il te plait » Quelle est la différence entre une femme de ménage et une blonde ? Réponse : La femme de ménage, quand elle mouille on n’entre pas. C'est deux gars qui arrivent ensemble aux portes du Paradis. Pour engager la conversation, le premier dit au second: - "Alors, comment êtes-vous arrivé ici ?" - "Je suis mort de froid", répond le second, et il ajoute: "et vous ?" - "Eh bien moi, j'étais sûr que ma femme me trompait alors un jour, je suis rentré plus tôt du travail pour la prendre sur le fait. J'ai cherché dans toute la maison mais je n'ai trouvé aucun amant. J'étais tellement mal vis à vis de ma femme d'avoir douté d'elle que j'ai fait une crise cardiaque !" Alors le second répond: - "C'est malin ! Vous auriez regardé dans le congélateur, on serait encore vivants tous les deux !"

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GHB Une dame va chez son médecin. Après l'avoir examinée, le médecin demande : - Alors, comment vont vos enfants ? - Oh ! Mon premier à la grippe, le second couve une angine et mon dernier à la diarrhée ! Alors qu'est-ce que vous en dites ? - Oh vous savez, moi et les charades... Pour combler la place on fait un tableau pour la belote

N

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Rébus :

Chante petit nouveau !! Le Compr’ hymne : l’hymne du Comprimé Les amicaliste sont des sauvages, Les filles du Cephi elles sont sexy oui très sexy Trois héroines n’valent pas une page D’un Comprimé car c’est pourri, oui très pourri Refrain : Etudiants dégagez la pharma va publier C’est nous les Comprimiens qui venons vous trouver Du fond de notre local d’au moins 3 mètres carrés Les interviews, les compte-rendus et puis les blagues pour apporter un peu de bonheur hihi Ou rendre au cours d’Mély un peu d’saveur un peu d’saveur Mais si quelqu’un nous traite de tocard oui de tocard On leur répondra qu’on est plutot des stars oui des superstars Ecrivons mes frères devant derrière, Sur les belles filles, sur le Cephi Sur l’Amicale, ces gros gars sales Sur les bourrés c’est nous le Comprimé Et quand plus tard dans nos labos Nous penserons au bon vieux temps, au bon vieux temps Où nous écrivions sans info Et forcions à faire des articles par beaucoup de gens, beaucoup de gens (Refrain)

Janvier

Révisions Exam

Avril

Nos vendeuses ont beaucoup d’atouts Malheureusement elles sont en sevrage Mais si vous donnez quelques sous Elles viennent récolter votre breuvage

Février

Glande

Mai

Mars

Ski

Juin Septembre

Glande Révisions Exam Repos re-Exam

Suite au prochain numéro...(enfin il n’y en aura pas ;)mdr merkikoo lol) Excuser nous pour les blagues (douteuses ou pas) mais pour notre défense ces pages ont été réalisés après avoir bu 2 bouteilles d’eau de source et 1 bouteille de soda PS : les fautes d’orthographes dans cet article sont faites exprète (ou pas) car qui écrit + gagne + GéHouBlié

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USA

Par delà Par delà Par delà l’atlantique l’Atlantique ... l’atlantique

Après cette période électorale américaine très médiatisée qui a vu Barack Obama devenir le premier président américain noir, il m’a semblé bon de regarder à quoi ressemblent nos confrères pharmaciens de l’autre côté de l’Atlantique.

Tout d’abord, il n’existe aucune législation pour limiter le nombre de pharmaciens formés à l’université. Cependant, comme toutes les universités locales, le collège de pharmacie se donne le droit de ne prendre que les étudiants qu’il sélectionne sur relevés de notes, CV, lettre de motivation, etc. Mais en aucun cas l'État ou un quelconque conseil de l’ordre n’intervient. Au bout de 5 ans d’études est délivré un Bachelor de sciences en pharmacie. Seuls les étudiants qui le désirent passent leur doctorat pour une année de plus. Sans doctorat, on peut travailler comme assistant et avec, on peut être « titulaire ». On parle de « titulaire » entre guillemets parce que cette notion n’existe pas vraiment aux USA. Le pharmacien responsable est un « pharmacist manager ». Le magasin ne lui appartient que très rarement. Il est salarié d’une chaîne de pharmacie comme Rite Aid, Wallgreen, Wallmart, Publix. Le rôle de ce pharmacien se résume en fait à peu de choses. Il prépare les ordonnances et les délivre. Là aussi, le mot délivrance est loin du concept de délivrance à la française car il est très peu associé au conseil très cher à nos yeux, en général c’est une préparatrice, une étudiante ou un technicien non diplômé qui se chargent de donner au patient le petit sac préparé par l'un des pharmaciens (manager ou non). Le rôle important au sujet de la connaissance des plantes et des champignons tenu par les pharmaciens français semble être également anecdotique aux USA. Maintenant qu’appelle-t-on une "pharmacy" aux USA ? Malheureusement la plupart ressemblent surtout à un supermarché comme un Carrefour, un Auchan, un Leclerc... A la différence près que les employés sont en blouse derrière un guichet. De nombreuses pharmacies peuvent présenter des rayons contenant des habits, de la nourriture, des outils, du matériel de sport, des CD et DVD, des téléviseurs, des jeux vidéo… De nombreux médicaments sont en libre accès : ibuprofène, aspirine, charbon actif, toute la parapharmacie, les anti-histaminiques, les « anti-rhumes » tel que Fervex, Actifed, les vitamines, et ils remplissent les étagères trônant juste derrière le comptoir afin de déclencher une soudaine envie d’achat compulsif du patient, mais sont mélangés avec d’autres produits. On peut donc retrouver un shampooing standard au milieu des shampoings réellement thérapeutiques. En ce qui concerne les médicaments non accessibles aux patients, ils sont évidemment uniquement délivrés avec une ordonnance d’un médecin. Pour ce qui est de l’installation, pas de répartition géographique homogène, pas de permission, pas de demande de création, on prend son diplôme et on fixe sa plaque. Ceci a pour conséquence que dans une zone commerciale, on trouve facilement 1 pharmacie tous les 100m. Les prix des médicaments n’ont rien à voir avec ce qui se pratique en France. Ici, pas d’assurance maladie et pas de sécurité sociale se chargeant de fixer les prix. Les prix, c’est le pharmacien qui les fixe et ils ne se font pas vraiment la guerre des prix entre eux. Ils ont le monopole de la vente des médicaments et ils en profitent. Leur salaire moyen est supérieur à 85 000$ net par an soit environ 7083,3 $ par mois (en se basant sur le salaire d’un assistant en milieu de carrière) ce qui équivaut à peu près à 5500€.

Fretzi (grâce au témoignage de Florent)

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RUBRIQUE CAUSTIQUE

Bienvenue au royaume des Lorsqu’on nous dit stage hospitalier, on a tous dans la tête le rêve saugrenu de se retrouver face à face avec le docteur Mamour (là je parle plutôt pour les lectrices du Comprimé), les mains dans l’abdomen d’un patient qu’on risque à tout moment de perdre et cette décharge d’adrénaline qui nous fait nous sentir les rois du monde. Ça c’est pour le côté fantasme (qui a pour définition, malheureusement pour nous, de rester purement fiction comme les soap-opéras d’ailleurs), car la réalité est toute autre…

L’histoire commence lorsque je pénètre le royaume des carabins en poussant la porte de ce que les non-initiés prénomment simplement hôpital. Là c’est un balai incessant de blouses blanches et de pyjamas verts qui obéissent à une hiérarchie très rustique, limite moyenâgeuse. Je m’explique : en tant qu’externe en pharmacie je suis située juste une marche au-dessus du technicien de surface (sans rire). Il existe donc un gouffre voire un monde entre nous et les professeurs. Ceux-ci sont considérés comme les rois, genre de demi-dieux qui règnent sans partage sur leur service (ou leur terre), se livrant une bataille acharnée entre eux et avec les médecins voisins. Puis viennent les internes qui sont des similis chevaliers servants avec néanmoins un soupçon de pouvoir (souvent attribué par le roi en gage de leur loyauté, du fait qu’ils effectuent les basses besognes et surtout pour éviter une rébellion). Ensuite, directement collés sous les bottes des internes et certains même sous celles des professeurs, ce sont nos chers confrères carabins ou plus communément appelés (en dehors de la fac de pharma) externes en médecine. Leur pouvoir est néant (même s’ils essaient parfois de s’imposer au vu du personnel médical), mais leur grand atout (enfin si l'on peut dire ça), c’est d’avoir une capacité presque infinie à dire Amen à tout ce que le chef de service dit et de lécher le sol (très pratique pour le personnel d’entretien qui passe après) qu’il foule, une fois de temps à autre, histoire de garder la forme et pour avoir leur dose d’autosatisfaction. Ainsi lorsque l’externe en pharmacie est parachuté dans un service, il peut être soit ignoré (c’est peut-être ce qu’il y a de préférable), soit comparé à l’externe en médecine (oui à part qu’il y a le mot externe dans les deux cas, le reste n’a rien à voir). Par exemple, si le premier jour il a le malheur de ne pas savoir comment faire les gaz du sang ou d’ignorer la symptomatologie exacte du syndrome de Gougerot-Sjögren (imprononçable et qui en gros -j’ai regardé sur internet- se définit par l’absence de larmes, comme quoi tout ça pour ça), alors il a le droit à une réflexion du genre « Tu viens de quel cursus ? » Alors là, deux possibilités : - mentir (mais ça va se retourner contre vous à coup sûr) - ou bien avouer qu’on vient de pharma et aussi qu’on sait qu’il faut des gougouttes pour les pauvres yeux du patient vu qu’ils sont tous secs. En général, c’est à ce moment qu’on entend les premiers gloussements des externes en médecine (les bons) et qu’on entend le chef de service soupirer de désespoir, qui se dit que cette fois encore, ça va pas être un cadeau le transfuge de pharma (pour nous c’est pas trop grave étant donné qu’on ne risque pas de le croiser très souvent surtout si on n'est que là jusqu’à midi).

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RUBRIQUE CAUSTIQUE Bref le premier jour passé on se dit que ça ne va pas être pire les 5 mois et demi suivants et bien là encore on se met les doigts dans l’œil (pour ne pas changer et pourtant je ne suis pas en ophtalmologie). Car plus on avance dans les méandres du service, plus on se dit que quand même la quatrième année de pharma c’était pas le Pérou (ben ouais avoir cours le soir, c’est jamais top) ; mais que ça avait quand même du bon notre bon vieux train-train. Debout vers 11h (plus souvent 15h), petite sortie shopping/ciné/sports, cours, petite bouffe entre potes et/ou soirée jusqu’à pas d’heure. C’était ça la vie d’étudiant(e) et en prime à la fin de l’année 4 grands mois de vacances (versus 5 pauvres semaines en 5e année), histoire de se reposer de l’année passée. Alors un conseil : profitez-en bien, ça va pas durer (la preuve) ! Suite au prochain épisode Par Leucaustica

Vidéos marrantes Une petite sélection de petites vidéos marrantes du net sur le thème des médicaments et des pharmaciens : 1. Sixtine Vidéo parodique sur une petite pilule miracle rendant la virilité aux hommes. Son effet est même garanti par l’homme le plus puissant et petit de France. http://fr.youtube.com/watch?v=-FjtEorfa2M ou « sixtine » sur Dailymotion 2. Les cowboys pharmaciens Alain Chabat avait réalisé une mini-série sur Canal + qui s’intitulait "Avez-vous déjà vu … " Voici l’épisode très amusant qui s’intitule "Avez-vous déjà vu des cowboys pharmaciens ?" http://www.dailymotion.com/video/k321EOPqP0Yj2GgHkG ou « Avez-vous déjà vu des cowboys » sur Dailymotion 3. Le concours, à qui le tour ? Vidéo parodique de la pub pour le Loto sur le thème des résultats de notre très chèr concours http://www.dailymotion.com/video/k6EPQu3hkllNvg17f0 Ou «le concours à qui le tour ? » sur Dailymotion http://www.dailymotion.com/relevance/search/pharmacie/video/x3p8l7_les-lascars-lapharmacie-de-la-hont_fun 4. Lascars, la pharmacie de la honte Un épisode de la très bonne série animée "Lascars (diffusée sur Canal +) sur la pharmacie http://www.dailymotion.com/relevance/search/lascars%2Bla%2Bpharmacie%2Bde%2Bla%2Bhonte/vid eo/x2asb_lascars-la-pharmacie-de-la-honte ou "lascars la pharmacie de la honte" sur Dailymotion 5. Le PQ chez Leclerc, les médocs en pharmacie Une petite campagne en réponse à Leclerc, assez drôle. http://www.dailymotion.com/relevance/search/le%2Bmedoc%2Ben%2Bpharmacie

Fretzi

ou "les medocs en pharmacie" sur Dailymotion

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Cédric PESENTI était présent au banquet comme promis. En voilà la preuve Nous remercions nos partenaires répartiteurs qui nous aident à distribuer Le Comprimé dans toutes les officines d’Alsace

Directeur de Publication : Pierre-Adrien BIHL Mise en Page : Guillaume KREUTTER Trésorier : Frederic REMY Secrétaire : Audrey MOUGEOT Vice trésorier : Benjamin PALAS Responsable communication : Paul-Stéphane NKENG BELL Responsables ventes : Anne-Laure EBNER, Stéphanie BOUDON Responsable relecture : Francis MAN Responsable illustration : Jean-Christophe FAY Reproduction : Réseauprint à STRASBOURG (67) Date de publication : semaine du 8 Décembre 2008 Numéro d’ISSN : 1633-6178 Numéro édité à 800 exemplaires


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