RAPPORT D'ACTIVITÉS CDA 2024

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RAPPORT D’ACTIVITÉS DU CENTRE D’ART

Bertho Jean Pierre

Introduction

I. Gouvernance :

• Symposium du Musée d’Art de Tampa sur la collection d’Arthur Albrecht

• Symposium 2024 de la Haitian Art Society

• Réunion avec le comité de pilotage du Caribbean Culture Fund

• Exposition patrimoniale pour les 80 ans du Centre d’Art

• Projet Tanbou financé par l’Agence française de développement

II. Renforcement des compétences au niveau du personnel du Centre d’Art :

• Formation avec le Centre Pompidou

• Formation avec Idées Culture

III. Soutien aux artistes et à la création artistique

• Exposition « Nou ak sa n pa wè yo » de Shneider Léon Hilaire à la galerie Magnin-A

• Exposition « Anomalie » de Celeur Jean Hérard à la galerie Christophe Person

• Mise en animation du Conte du Hibou de Jasmin Joseph

• Appel du Caribbean Culture Fund

• Résidence au Cergy Soit

• Bilan partiel du Fonds pour la Photographie Émergente en Haïti - 2024

• En perspective : Projet « Ann kwape vyolans avèk Lakilti »

IV. Activités Pédagogiques

• Cours

• Cinés d’Art

• Conversation avec les artistes

V. Patrimoine et Archives

• Prêt du tableau « Vol des zombis » de Hector Hyppolite au Musée Quai Branly

• Collection

• Archives - Fonds Documentaire

VI. Activités extérieures

• Atelier avec Fiwi-Caribe

• Le programme de conférence de Ocean Uni 2024 - 2025

• Participation de Geneviève Iris Lahens au festival annuel d’art “Color the Creek” de la fondation Kellogg

INTRODUCTION

Le rapport d’activités du Centre d’Art pour l’année 2024 présente un aperçu des réalisations, des défis et des perspectives d’avenir de notre institution. Dans un contexte marqué notamment par l’insécurité, le Centre a su adapter ses actions et sa stratégie pour maintenir son engagement envers la communauté artistique en Haïti. Ce rapport, couvrant la période de janvier à octobre 2024, présente les initiatives mises en œuvre pour renforcer les missions de notre Institution et élargir notre impact.

Au cours de l’année, La Direction du Centre d’Art a établi une gouvernance dynamique, consolidant ses relations avec des partenaires clés. En tant qu’agent fiscal du Caribbean Culture Fund (CCF), le Centre d’Art fait également partie du comité de pilotage chargé de la distribution des fonds aux organismes culturels de la région. Le Centre d’Art possède une grande expertise dans l’octroi de subventions en Haïti et a déjà géré d’importantes subventions pour des projets menés en partenariat avec l’UNESCO. Ce rôle au sein du Caribbean Culture Fund lui permet de contribuer activement à la mise en œuvre d’initiatives renforçant sa présence dans les Caraïbes.

L’exposition patrimoniale célébrant les 80 ans du Centre d’Art, dont le vernissage est prévu pour le 14 décembre 2024 à la Maison Dufort, permettra au public de contempler les œuvres emblématiques de sa collection qui regroupe plus de 6 000 pièces. Les commissaires Edouard Duval-Carrié et Veerle Poupeye travaillent à la conception et à la réalisation de cette exposition.

Dans le cadre du programme de renforcement des compétences de notre personnel, des formations, dispensées par le Centre Pompidou et IdéesCulture, ont été mises en place avec le support de l’Agence Française de Développement (AFD). Ces formations visent à professionnaliser notre équipe pour améliorer la gestion de notre collection et de nos archives.

Face aux défis rencontrés par les artistes, nous avons mis en place des programmes de soutien et d’exposition, notamment à l’international. Ce rapport détaillera les différentes initiatives que la Direction du Centre d’Art a prises pour l’année 2024 afin d’assurer nos différentes missions sur le terrain.

I. GOUVERNANCE :

Symposium du Musée d’Art de Tampa autour de la collection d’Arthur Albrecht

Le 9 juin 2024, le Musée d’Art de Tampa a organisé un symposium consacré à la collection d’œuvres d’art offerte par Arthur Albrecht, qui a été exposée au musée. L’exposition intitulée « Reframing Haitian Art: Masterworks from the Arthur Albrecht Collection », curatée par l’artiste Édouard Duval-Carrié, a débuté le 26 avril 2024 et s’est poursuivie jusqu’au 23 juin 2024, et a présenté au public plus de 80 œuvres d’artistes principalement issus du Centre d’Art.

M. Allenby Augustin, directeur exécutif du Centre d’Art, a été convié à participer à ce symposium. Sa présentation s’est axée sur les artistes femmes qui ont joué un rôle significatif au sein du Centre d’Art, soit en tant qu’administratrices, professeures d’art, soit en tant qu’artistes. M. Augustin a souligné comment le Centre d’Art a, dès ses débuts, constitué un espace inclusif, permettant aux femmes d’exercer leurs talents malgré les préjugés de l’époque. Cette intervention a été l’occasion de réexaminer, à l’occasion des 80 ans du Centre, le rôle et la place des femmes artistes à l’époque dans l’émergence de cette institution.

Les discussions du symposium ont porté sur l’histoire du Centre d’Art ainsi que sur la préservation et la conservation de l’art haïtien. L’artiste Edouard Duval-Carrié a présenté son parcours comme artiste du Centre d’Art. M. Anthony Bogues, professeur d’études africaines, et Joanna Robotham, conservatrice d’art moderne et contemporain au Musée de Tampa, et Veerle Poupeye, critique d’art, ont enrichi ces échanges par leurs contributions.

Le symposium s’est conclu par une visite guidée de l’exposition, animée par le commissaire de l’exposition.

SYMPOSIUM 2024 DE LA HAITIAN ART SOCIETY

Le symposium de la Haitian Art Society (HAS) s’est tenu cette année du 26 au 30 septembre à Washington D.C. autour du thème « Liminasyon / Illumination: Honoring Tradition and Path Forging in Haitian Art ».

Ce rassemblement annuel, organisé par la HAS, vise à enrichir les discussions et les réflexions autour de l’art haïtien, tout en célébrant son héritage culturel et en explorant le travail des artistes qui font rayonner l’art haïtien à l’international.

Cette année, le symposium a mis en avant les traditions ancestrales issues de la culture populaire et du vaudou, à la fois dans les conférences, les discussions et dans les œuvres des peintres qui ont été exposées.

Le 27 septembre, à l’Ambassade de la République d’Haïti à Washington D.C, ont été montrées les œuvres de trois remarquables artistes Babette Wainwright, Frantz Zéphirin et de Shneider Léon Hilaire (qui n’a pas pu être présent à ce symposium). S’en est suivie une enrichissante discussion avec les deux artistes sur leurs parcours d’artistes, leurs processus de création et leurs

sources d’inspiration. Cette discussion a été menée par la Manbo Dr. Kyrah Malika Daniels, Assistante professeure des Études Africaines Américaines à l’Université d’Emory.

Les échanges ont permis de souligner comment ces deux artistes, tout en restant fidèles à leur héritage culturel, ont su s’approprier de nouveaux codes et renouveler ainsi le langage plastique et les représentations visuelles dans la tradition picturale haïtienne.

Grâce aux discussions et aux visites dans les galeries d’art et les collections, le symposium de la Haitian Art Society contribue à mettre en réseau les artistes haïtiens, les professionnels de l’art et universitaires contribuant à renforcer la visibilité des artistes haïtiens sur la scène internationale et d’encourager une meilleure compréhension de leurs œuvres. En promouvant ces discussions et réflexions, la Haitian Art Society contribue activement à la préservation et à l’essor de l’art haïtien dans le monde.

Le 27 septembre, M. Augustin, accompagné des autres participants au symposium, a visité l’exposition Tour of Revolutions au Hirshhorn Museum and Sculpture Garden. Cette visite a été conduite par Matt Dunn, collectionneur et membre de l’administration de la Haitian Art Society, ainsi que par Betsy Johnson, commissaire adjointe de l’exposition. Les œuvres de trois artistes haïtiens, Castera Bazile, Rigaud Benoît et Hector Hyppolite, y ont été montrées.

M. Augustin a également eu l’occasion de découvrir l’exposition Spirit and Strength: Modern Art from Haiti, où l’artiste Edouard Duval-Carrié a été invité à intervenir, il a partagé sa pratique artistique tout en abordant les nombreux mythes et idées reçues entourant l’art haïtien. Cette présentation a été introduite par Kanitra Fletcher, commissaire de l’exposition et conservatrice associée de l’art afro-américain et afro-diasporique.

M. Augustin a également eu l’opportunité de visiter de prestigieuses collections des musées, galeries et collections privées aux États-Unis, où des œuvres d’artistes haïtiens étaient exposées. Ces visites ont permis de constater l’appréciation de l’art haïtien dans les milieux artistiques américains, soulignant le haut niveau de reconnaissance que bénéficie cet art.

PREMIÈRE RÉUNION AVEC LE COMITÉ DE PILOTAGE DU CARIBBEAN CULTURE FUND

Le Caribbean Culture Fund (CCF) vise à soutenir le développement des arts dans la région caribéenne à travers des subventions et des programmes réguliers. En promouvant la justice sociale et culturelle, le CCF favorise également le dialogue interculturel et la compréhension mutuelle. Il fournit des ressources financières et un appui pour soutenir des projets individuels et collaboratifs portés par des artistes et des organisations culturelles basées dans les Caraïbes et leurs diasporas.

Le Centre d’Art, dont la mission s’aligne avec celle du CCF, dispose d’une expertise reconnue dans l’octroi de subventions en Haïti et a déjà géré des subventions pour les Caraïbes en collaboration avec l’UNESCO. En tant qu’agent fiscal du CCF, le Centre d’Art siège également au sein du comité de pilotage, responsable de la distribution des fonds destinés aux organismes culturels dans la région caribéenne.

Dans ce cadre, M. Allenby Augustin, directeur exécutif du Centre d’Art, a rencontré Kellie Magnus, coordonnatrice du projet CCF et Anthony Ritcher de Open Society Foundation à New York le 15 mars 2024, pour définir les stratégies de lancement du premier appel à propositions du CCF. Ce premier appel, doté d’un budget de 250 000 dollars américains, a été lancé le 25 mars 2024 et a été ouvert aux organisations culturelles et artistes de la Barbade, de la Jamaïque, de la République Dominicaine et d’Haïti. Les résultats ont été annoncés le 15 avril 2024, et la première partie du financement a été débloquée le 15 juillet 2024.

M. Allenby Augustin souligne l’importance du rôle du Centre d’Art au sein du CCF, en financements pour les acteurs culturels de développement par les arts et la culture

DEUXIÈME RÉUNION AVEC LE COMITÉ DE PILOTAGE DU CARIBBEAN CULTURE FUND

Le 23 septembre 2024, une autre rencontre s’est tenue avec les membres du comité de pilotage, composé de Mme Michèle D. Pierre-Louis, Mme Lorraine Mangonès, Mme Marta Moreno Vega, Mme Tirzo Martha, Mme Kellie Magnus et M. Allenby Augustin.

Cette réunion a permis d’aborder plusieurs points de discussion, dont le lancement du deuxième appel à propositions pour Porto Rico, la Guadeloupe, Sainte-Lucie, SaintVincent-et-les-Grenadines, Curaçao et les Îles Caïmans, ainsi que les stratégies de collecte de fonds pour 2025 et la nécessité d’ajouter de nouveaux membres au conseil d’administration du CCF. Cette rencontre pose les bases du développement futur du Caribbean Culture Fund (CCF) et renforce ainsi le leadership du Centre d’Art au sein de la région caribéenne.

EXPOSITION PATRIMONIALE POUR LES 80 ANS

DU CENTRE D’ART

Le Centre d’Art de Port-au-Prince, en Haïti, célèbre cette année son quatre-vingtième anniversaire. Pour marquer l’occasion, une exposition a été commandée qui explorera l’histoire du Centre d’Art et son rôle dans le développement de l’art haïtien. L’exposition comprendra environ 50 œuvres d’art sur divers supports réalisées par des artistes clés associés au Centre d’Art, pour la plupart bien connus, bien que certains artistes moins connus soient également inclus. La plupart des sélections proviendront des collections du Centre d’Art et du Musée d’Art Haïtien (qui était affilié au Centre d’Art et maintenant à nouveau sous sa garde), avec éventuellement quelques prêts d’autres collections en Haïti, ainsi qu’une chronologie et du matériel documentaire provenant des archives du Centre d’Art. Le vernissage de cette exposition est prévu pour le 14 décembre 2024.

Pour cette occasion, deux commissaires de renommée internationale ont été sélectionnés : l’artiste Edouard Duval-Carrié et l’historienne de l’art Veerle Poupeye. De nombreuses rencontres ont eu lieu avec ces commissaires afin de finaliser les détails de l’exposition. Le choix d’Edouard Duval-Carrié, basé aux États-Unis, et de Veerle Poupeye vise également à explorer des opportunités de collaboration avec des institutions américaines dans le cadre de cette exposition patrimoniale.

Edouard Duval-Carrié est un artiste contemporain et conservateur aujourd’hui basé à Miami, en Floride. Il a fréquenté l’Université de Montréal et l’Université McGill au Canada avant d’obtenir un baccalauréat ès arts du Collège Loyola de Montréal en 1978. Il a exposé à l’échelle internationale et a mené une enquête sur sa carrière, Imagined Landscapes, au Pérez Art Museum Miami en 2014. Son travail est représenté dans d’importantes collections en Haïti, en Europe et dans les Amériques. Ses projets de commissariat incluent l’exposition itinérante Pòtoprens : les artistes urbains de Port-

au-Prince (2018-2019), acclamée par la critique, qu’il a coorganisée avec Leah Gordon, qui a été présentée au Museum of Contemporary Art – North Miami et dans d’autres lieux. Duval-Carrié a présenté une exposition personnelle au Centre d’Art en 1979.

Veerle Poupeye est une historienne de l’art belgo-jamaïcaine, critique et conservatrice spécialisée dans l’art des Caraïbes, avec quarante ans d’expérience. Elle a été directrice exécutive de la National Gallery of Jamaica de 2009 à 2018 et a enseigné à l’Edna Manley College jusqu’en 2022. Ses publications incluent « Caribbean Art » et « Modern Jamaican Art ». Elle a commissarié plus de quarante expositions dans les Caraïbes et à l’international. Actuellement, elle travaille comme conservatrice indépendante et consultante culturelle, basée à Kingston, Jamaïque. Elle est membre du Conseil Technique et Scientifique du Centre d’Art.

Un film documentaire sera produit avec du matériel d’archives et de nouveaux entretiens seront réalisés avec le personnel du Centre d’Art, les artistes et autres associés. La Direction du Centre d’Art étudie avec les commissaires la possibilité d’utiliser l’IA et la réalité virtuelle dans l’exposition, ce qui pourrait impliquer la production d’une chronologie interactive, dans laquelle s’expriment des personnalités clés de l’histoire du Centre d’Art, ainsi qu’une reconstitution virtuelle des peintures murales de la cathédrale Holy Trinity.

Ces initiatives visent à assurer la pérennité de cette exposition patrimoniale à travers les nouvelles voies de communication.

PROJET TANBOU FINANCÉ PAR L’AFD

L’Agence française de développement (AFD) est un établissement public dédié à l’aide et à l’investissement en faveur du développement durable. Elle est impliquée dans plus de 4 000 projets à travers 115 pays, couvrant des domaines tels que le climat, la biodiversité, la paix, l’égalité femmes-hommes, l’éducation, la culture et la santé.

Dans le secteur culturel, l’Agence française de développement (AFD) s’investit en Haïti en soutenant le renforcement des industries culturelles et créatives (ICC) à travers le projet Tanbou. Elle offre des solutions de financement visant à structurer ces filières, notamment à travers : le développement d’infrastructures et d’équipements culturels, la formation professionnelle aux métiers de la culture, le soutien à l’entrepreneuriat culturel, ainsi que l’appui aux politiques culturelles.

Le projet Tanbou de l’AFD sera réalisé à travers trois composantes :

• Composante 1 : Création d’un nouveau lieu culturel à Port-au-Prince, la Fabrique des arts, qui sera vecteur de vivre ensemble et d’accompagnement dans la professionnalisation des artistes et opérateurs culturels haïtiens.

• Composante 2 : Assistance technique patrimoniale au Centre d’art, incluant la mise à disposition d’un logiciel de gestion muséale.

• Composante 3 : Appui à la formation et à la professionnalisation des opérateurs : mobilité, mise en réseau et échanges de bonnes pratiques en France et à l’international.

Le Centre d’Art, institution jouant un rôle-clé dans le secteur des arts visuels en Haïti, est l’une des parties prenantes du projet Tanbou comme bénéficiaire. La première composante du projet concerne la construction de la Fabrique des Arts dans les locaux actuellement occupés par le Centre d’Art. Cette construction sera réalisée progressivement, et les espaces dédiés aux collections et aux archives seront renforcés afin de protéger les œuvres et les documents d’archives des débris et de la poussière.

M. Augustin poursuit les discussions avec les ingénieurs et les représentants de l’AFD pour garantir la mise en œuvre et le respect des protocoles de protection et de renforcement de l’espace de la collection et des archives du Centre d’Art.

Le chantier de la deuxième composante du projet Tanbou (composante patrimoniale) se poursuit, visant à doter le Centre d’Art du logiciel Collective Access, utilisé par les musées américains et le Centre Pompidou pour la gestion de leurs collections. Ce logiciel permettra de mettre en ligne les œuvres de la collection, d’améliorer le traitement des demandes d’accès aux archives et d’optimiser la gestion de la base de données des archives et de la collection du Centre d’Art. Des formations sont organisées pour les employés du Centre d’Art en collaboration avec le Centre Pompidou et IDÉESCULTURE afin de faciliter l’implémentation du logiciel Collective Access.

Le partenariat entre l’Agence française de développement (AFD) et le Centre Pompidou au profit du Centre d’Art offre des avantages significatifs à notre institution à plusieurs niveaux. Il nous donne accès à des ressources financières et techniques, ce qui renforce notre capacité à préserver notre riche patrimoine, qui compte plus de 6 000 œuvres, tout en nous permettant de développer des projets culturels pérennes et la formation avec le Centre Pompidou, contribue à l’amélioration des pratiques professionnelles de nos employé.es. Le chantier de l’implémentation du logiciel Collective Access prendra fin en 2027.

II- RENFORCEMENT DES COMPÉTENCES AU NIVEAU DU PERSONNEL DU CENTRE D’ART

• Partenariat avec l’Agence Française de Développement –Composante patrimoniale

Volet I - Formation avec le Centre Pompidou

L’un des volets du partenariat entre l’Agence Française de Développement et le Centre Pompidou pour le Centre d’Art consiste en la formation des employés du Centre d’Art dans la section des archives et des collections sur la conservation, la restauration, la gestion de la collection qui sont des domaines prioritaires pour notre institution. Deux cheffes de service du Centre Pompidou assurent la supervision des formations. Il s’agit de Alexis Szumigala pour la gestion des collections et Stéphanie Elarbi pour la conservation et la restauration.

Un contrat de formation et conseil a été signé le 4 décembre 2023, qui prévoit une prestation de 4 ans.

L’accompagnement de l’AFD et du Centre Pompidou couvre :

- La formation et l’accompagnement du personnel du Centre d’art dans ces 4 domaines (l’archivage et la gestion des collections ; Conservation préventive et restauration ; Déménagement ; Muséographie), sous forme d’ateliers, à distance.

- L’accompagnement des équipes du Centre d’art dans le déménagement de leurs collections au sein du nouveau lieu envisagé pour accueillir la collection (déménagement et avis sur l’aménagement intérieur).

TABLEAU PRÉSENTANT LES DOMAINES DE FORMATIONS DU CENTRE POMPIDOU

POUR LE CENTRE D’ART

Domaine de formation Actions

Gestion et archivage des collections et de la documentation (Archivage / gestion logiciel/ numérisation)

Déménagement et gestion des collections

L’étude et la valorisation des collections du Centre d’art notamment par l’archivage numérique des fonds documentaires sur les collections. Les archives seront également traitées.

Préparation du déménagement des collections du Centre d’art vers le nouveau lieu, en 2027 mais également agencement des réserves et conditions de stockages.

Année.s Équipe mobiliséeau sein du Centre Pompidou

2024-2025

Alexia Szumigala

Conservation préventive et la restauration

Muséographie et la scénographie

Mises en place de méthodes de conservation préventive adaptées au contexte d’Haïti et aux œuvres du Centre d’art.

2026/ 2027 Alexia Szumigala

2024 Stéphanie Elarbi

Discussions sur les méthodes de restauration. 2025

Évaluation des besoins 2025 Gaëlle Seltzer

Avis sur l’aménagement du nouveau lieu et le parcours visiteurs.

2026/2027

Résumé des formations sur l’ensemble du partenariat :

Les formations initialement prévues pour commencer la dernière semaine de mai 2024 ont été reportées en raison de la nécessité de réévaluer le rapport de cadrage fourni par le Centre Pompidou. Ce rapport, transmis à la Direction le 24 avril 2024, n’avait pas suffisamment pris en compte les besoins spécifiques liés à la gestion des collections et des archives du Centre d’Art. Une révision a donc été effectuée par la Direction en collaboration avec les responsables de la collection et des archives, afin de mieux orienter les formations sur ces aspects.

Suite à cette réévaluation, le Centre Pompidou a dû rechercher des expertises supplémentaires qui n’avaient pas été initialement prévues. Entre-temps, l’équipe de formation est partie en congé au mois d’août, entraînant un décalage dans le calendrier des formations de 2024.

Le lancement des formations a finalement eu lieu le mercredi 16 octobre 2024, et un nouveau calendrier a été établi pour adapter les sessions jusqu’à la fin de l’année 2024 ainsi qu’au cours de l’année 2025.

Gestion de projet

Expertise en conservation préventive et restauration

Expert.e.s Centre Pompidou

Caroline Absi-Lecat, Responsable développement international et formation

Fanon Martin, Chargée de développement international

Stéphanie Elarbi : Cheffe du service restauration

Valérie Millot : Adjointe à la cheffe de service restauration

Des restauratrices pour chaque typologie d’œuvre prendront également part au projet.

Expert.e.s Centre d’art/AFD

Gerdy Ithamar Pierre-Louis, Chargée de projet à l’AFD de Port-au-Prince

Allenby Augustin, Directeur exécutif du Centre d’art

Moise Jean - Responsable de la collection du Centre d’art

Jean Ménard Derenoncourt, Peintre et spécialiste en restauration d’œuvres d’art haïtiennes

Expertise en gestion des collections et archivage

Expertise en régie muséale, déplacement des collections

Alexia Szumigala : Cheffe du service des collections

D’autres membres de l’équipe seront identifiés ultérieurement.

Expertise en muséographie et scénographie

Gaëlle Seltzer : Cheffe de service architecture et réalisations muséographiques

Moise Jean, Responsable de la collection du Centre d’art

Love-Mary Coqmar, Gestionnaire des ressources documentaires du Centre d’Art (Bibliothèque et Archives)

À identifier

La méthodologie du Centre Pompidou prévoit la mobilisation d’experts spécialisés pour chaque sujet de la formation. Le tableau ci-dessus présente les experts du Centre Pompidou qui dispensent ces formations, ainsi que les employés du Centre d’Art qui en bénéficient dans le cadre de leurs domaines d’activité au Centre.

Volet II – Formation avec IdéesCulture sur le logiciel de gestion

muséale Collective Access

La Fabrique des Arts, un nouvel espace culturel à Port-au-Prince, sera construite sur le site actuellement occupé par le Centre d’Art. Durant cette période, le Centre d’Art continuera d’occuper partiellement les lieux avant son déménagement définitif vers la Maison Larsen. La deuxième composante du projet a pour objectif de faciliter ce déménagement via un appui à la mise en place du logiciel de gestion muséale Collective Access, qui permettra et facilitera la relocalisation des collections et des archives, tout en promouvant son patrimoine auprès d’un large public.

IdéesCulture est le prestataire responsable de la mise en place du logiciel pour le Centre d’Art, dans le but d’améliorer l’archivage et la valorisation de ses collections. Le déploiement du logiciel s’est effectué en deux phases : la première phase concerne le paramétrage et l’installation du logiciel, tandis que la deuxième phase couvre l’hébergement, l’assistance technique, ainsi que les mises à jour du système.

IdéesCulture est une équipe qui rassemble des compétences variées, autour d’une expertise des bases de données opensource pour les collections culturelles : musées, archives, bibliothèques... Ils ont travaillé avec l’État français (régie mobilière dans les ministères), des grands musées nationaux, les collections musées de France, etc.

Le logiciel mis en place comprend les fonctionnalités suivantes : catalogage des collections , gestion des collections, publication des collections, conception d’expositions, gestion des visiteurs et visiteuses, accès aux ventes.

Afin d’assurer une prise en main optimale du logiciel, Marine Deruelle de IdéesCulture, a dispensé deux sessions de formation au personnel du Centre d’Art. Ces formations ont permis au personnel d’administrer et d’exploiter le logiciel de manière autonome. La première session a eu lieu le lundi 11 mars, suivie de la seconde le vendredi 15 mars 2024.

Les formations dispensées par le Centre Pompidou et IdéesCulture ont renforcé les compétences du personnel du Centre d’Art. Grâce à la formation technique d’IdéesCulture, l’équipe maîtrise désormais le logiciel de gestion des collections, optimisant ainsi l’archivage, la valorisation et l’exploitation des œuvres. En parallèle, les formations du Centre Pompidou, axées sur des domaines importants pour le Centre tels que la gestion des collections et des archives, ont permis à l’équipe de développer leur expertise pour mieux gérer ces sections. Ces initiatives permettent à notre institution de se consolider, de préserver et de valoriser son patrimoine, tout en lui fournissant les outils modernes pour assurer une gestion efficace et efficiente.

II- SOUTIEN AUX ARTISTES ET À LA CRÉATION ARTISTIQUE

L’insécurité et la violence des gangs en Haïti compromettent de plus en plus la sécurité des artistes. Leurs ateliers sont incendiés, leurs maisons détruites, les contraignant à migrer vers d’autres régions du pays, comme ce fut le cas pour l’artiste André Eugène, qui a dû s’installer aux Cayes. Cette situation ramène de nombreux artistes à un point de départ difficile, à un moment où les galeries ferment et où les opportunités d’exposition, essentielles pour vendre leurs créations et faire connaître leur travail, se raréfient. Cela porte gravement atteinte à la création artistique et à la réalisation de projets culturels.

Notre institution reconnaît l’importance de renforcer son soutien aux artistes, notamment par un appui financier, afin de leur permettre de relancer leurs activités. En réponse à cette situation, nous avons mis en place des programmes de soutien et d’exposition à l’international surtout en France, offrant ainsi aux artistes l’accès à de nouveaux réseaux d’acheteurs et de visibilité. Ces initiatives du Centre d’Art s’avèrent essentielles pour continuer à encourager la production artistique en Haïti dans un contexte marqué par l’incertitude.

Artistes soutenus par le Centre d’Art de janvier à octobre 2024

No Bénéficiaire

1 Lionel St-Eloi

2 Ricardo Valcin

Description

Maison et œuvres complètement détruites / Aide au fonctionnement

Maison complètement détruite / Aide au fonctionnement

3 André Eugene Il a dû se réfugier dans le sud/ Aide au relogement

4 Celeur Jean Hérard Maison endommagée/ Aide aux relances des activités

5 Getho Jean Baptiste Maison endommagée/ Aide aux relances des activités

6 Johnny Cinéus Maison endommagée/ Aide aux relances des activités

7 Marie Gerald Morilus Situation critique / Aide aux relances des activités

8 Remy Jean Eddy Situation critique / Aide aux relances des activités

9 Marie Ketty Paul Situation critique / Aide aux relances des activités

10 Reginald Senatus

Situation critique / Aide aux relances des activités

11 Jérôme Clifford Maison endommagée/ Aide aux relances des activités

12 Ronald Edmond Atelier complètement détruit/ Aide au relogement

13 Emilcar Similien

Situation critique cause maladie/ soutien financier

14 Dubréus Lhérisson Maison complètement détruite/ Aide au relogement

15 Frantz Jacques dit Guyodo Maison endommagée/ Aide aux relances des activités

16 Jean Simé Bien Aimé

Situation critique / Aide aux relances des activités

EXPOSITION « NOU AK SA N PA WÈ YO » DE SHNEIDER LÉON HILAIRE À LA GALERIE MAGNIN-A

Régine Cuzin a assuré le commissariat de l’exposition  «  Nou ak sa n pa wè yo » du jeune peintre émergent, Shneider Léon Hilaire, considéré comme la relève du Centre d’Art. Cette exposition a eu lieu à la Galerie Magnin-A du 13 janvier au 16 mars 2024 à Paris.

Les tableaux exposés à la galerie MAGNIN-A sont issus de trois séries : Nuits haïtiennes, Le tréfonds des rêves et Nou ak sa n pa wè yo (Nous et les Invisibles). Pour la série Nuits haïtiennes, Shneider Léon Hilaire est allé recueillir auprès des anciens des histoires liées à l’imaginaire collectif de la nuit. Il y a une sorte de connexion entre ces histoires souvent similaires, quelle que soit la région. Autrefois, elles étaient racontées quand les gens se réunissaient mais aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, elles ont tendance à disparaître. L’objectif de cette série, c’est de créer des images à partir de ces témoignages et de partager ces imaginaires. C’est un patrimoine oral qu’il veut sauvegarder dans ces toiles, affirme Shneider Léon Hilaire.

«  Dans cette histoire mouvementée, le peuple haïtien, malmené par des tragédies comme les guerres, le séisme, les épidémies, les dictatures, surmonte ces chocs traumatiques avec une résistance et une créativité qui forcent l’admiration, qu’il s’agisse de littérature, de cinéma, de théâtre, d’arts visuels… Alors qu’aujourd’hui cette île de la Caraïbe est déstabilisée par une grave crise politique, sociale et économique qui entraîne violences, insécurité, et gangrène la vie quotidienne des Haïtiens, la création artistique et les initiatives culturelles ne faiblissent pas et demeurent incroyablement vives. Présenter le travail d’un jeune peintre haïtien de 33 ans à Paris revêt un caractère unique, car trop peu d’artistes contemporains qui vivent et travaillent en Haïti et dans la Caraïbe sont actuellement mis à l’honneur.

Le travail de Shneider Léon Hilaire est irrigué par la présence du vaudou, apporté du Bénin par les Africains mis en esclavage, et renvoie au rapport que la société entretient avec la mort. Dans le vaudou, les êtres ne meurent pas, surveillent et protègent les vivants ; morts ne sont pas morts, ils sont juste invisibles.

Tel un griot qui transmet la mémoire, Shneider Léon Hilaire transcrit sur la toile l’oralité d’histoires, de contes et de légendes qu’il a recueillis avec bienveillance à travers le pays, un peu à la manière d’un anthropologue. »

Organisée par le Centre d’Art en collaboration avec la galerie Magnin-A, cette exposition connu un succès retentissant à Paris, un an après sa présentation au Green Space Miami en mai 2023. La Direction avait proposé Shneider Léon Hilaire en tant qu’artiste invité pour le symposium de la Haitian Art Society cette année. Malheureusement, raison des restrictions de visa imposées par l’ambassade américaine aux citoyens haïtiens, il n’a pas pu obtenir son visa pour participer. Cependant, ses œuvres ont été exposées et ont été bien appréciées symposium. Shneider Léon Hilaire, qui a fait ses débuts au Centre d’Art en 2016, continue d’être soutenu par notre institution, offrant des opportunités pour faire connaître son travail sur marché international, même dans ce contexte de crise en Haïti.

EXPOSITION « ANOMALIE » DE CELEUR JEAN HÉRARD À LA GALERIE CHRISTOPHE PERSON À PARIS

Celeur Jean Hérard, reconnu pour ses sculptures, est issu de la communauté des artistes de la Grand-Rue appelée Atis Rezistans. Son travail a été exposé à maintes reprises dans des expositions d’envergure sur l’art haïtien. L’une de ses œuvres, faisant référence aux cavaliers de l’Apocalypse, fait partie de la collection permanente du Frost Art Museum de l’Université de Floride.

Celeur Jean Hérard fait partie des artistes touchés par l’insécurité. Résidant dans un quartier considéré comme zone rouge. Sa maison a été endommagée, il a été obligé de transporter ses œuvres pour les mettre en sécurité chez un ami à Thomassin de peur qu’elles soient incendiées par les gangs armés.

La Direction du Centre d’Art a mis en place cette exposition avec la galerie Christophe Person à Paris pour présenter les créations de Celeur Jean Hérard au côté d’un autre artiste nigérian Nduka Ikechukwu. Cette exposition a eu lieu du 19 octobre au 30 novembre 2024 à Paris.

«  L’exposition “Anomalie”, qui emprunte son titre au discours de Celeur sur sa peinture, intervient dans le contexte particulier que vit Haïti depuis 2010. En janvier de cette année, un fort séisme secoue le pays, faisant presque 300 000 morts, tout autant de blessés et laissant plus d’un million de personnes sans-abri. Les artistes et le milieu de l’art furent fortement touchés par la lente reconstruction qui s’amorça alors.

Aujourd’hui, la première nation à avoir déclaré son indépendance face au colonialisme en 1804 reste sans président - le dernier ayant été assassiné en 2021 - et subit la violence des gangs, voyant planer le spectre de l’état de non-droit.

C’est dans ce contexte que Christophe Person a tenu à s’associer à Allenby Augustin, directeur du Centre d’Art de Port-au-Prince. Cette institution a considérablement œuvré pour le soutien des artistes après le tremblement de terre. Elle continue de valoriser la carrière des créateurs haïtiens, dont Céleur Jean Hérard qui est l’un des doyens de la scène caribéenne. Nudka Ikechukwu est quant à lui un exemple de l’évolution de l’art contemporain au Nigéria, appartenant à une 3e génération dépositaire d’une nouvelle approche de la sculpture. L’exposition duo “Anomalie” rend hommage aux racines africaines d’Haïti et à son combat pour maintenir son art, en dressant un pont avec l’Afrique de l’Est et la jeune génération. »

Cette exposition arrive à un moment important pour Celeur Jean Hérard, car elle lui a permis de générer des rentrées de fonds, lui offrant ainsi un soutien financier essentiel dans cette période difficile.

MISE EN ANIMATION DU CONTE DU HIBOU DE JASMIN

JOSEPH

La mise en animation du Conte du Hibou de Jasmin Joseph vise à rendre accessible à un jeune public l’œuvre de Jasmin Joseph. Ce projet a pour objectif de mettre en animation les toiles peintes par Jasmin Joseph en 1986, inspirées du conte haïtien « Le conte du hibou » qui a été collecté par Diane Wolkstein dans The Magic Orange Tree and Other Haitian Folktales (1978). Cette série de Jasmin Joseph, qui n’avait initialement pas été exploitée, a trouvé un nouveau souffle grâce à cette adaptation en animation, rendant hommage à l’artiste et à son univers peuplé d’animaux.

L’animation de ce conte a non seulement pour objectif de rendre l’art plus accessible et compréhensible aux enfants, mais également de raviver l’œuvre de Jasmin Joseph en le rendant visible sous un nouveau format, dynamique et interactif. La mise en animation permet de revisiter l’œuvre de Jasmin Joseph tout en renforçant l’intérêt pour les arts visuels auprès des plus jeunes.

La version animée du conte s’inscrit dans la continuité de la publication du catalogue réalisée par le Centre d’Art en 2016 pour l’exposition « Le conte du hibou ». Ce format permettra de toucher une audience plus large et d’élargir l’impact du message du conte sur les thèmes tels que la différence, l’acceptation de soi, la tolérance etc.. La diffusion de l’animation a été pensée pour s’intégrer à des plateformes éducatives, des programmes de diffusion en ligne, pour les Journées Découvertes du Centre d’Art et des expositions.

La comédienne Jenny Cadet, une voix reconnue dans le milieu culturel haïtien, prête sa voix au conte, en l’accompagnant dans des chansons. La bande sonore a été composée et enregistrée par Jonathan Pérodin, violoniste, accompagné de son orchestre. Sur le plan technique, le Centre d’Art a pu s’appuyer sur un partenariat avec l’Institut Français en Haïti. Ce partenariat a permis l’accès à son studio d’enregistrement professionnel, garantissant ainsi une qualité sonore de haut niveau.

Bien que le projet soit encore en cours, les avancées réalisées jusqu’à présent témoignent déjà de l’importance et de la pertinence de cette initiative. Une fois finalisée, l’animation sera largement diffusée dans des écoles, bibliothèques et centres culturels à travers tout le pays, offrant aux jeunes publics haïtiens l’occasion de découvrir un pan de leur patrimoine artistique dans les formats nouveaux médias.

APPEL DU CARIBBEAN CULTURE FUND

Deux bénéficiaires haïtiens du premier appel du Caribbean Culture Fund

Le Caribbean Culture Fund (CCF) a pour objectif de soutenir les arts dans la région caribéenne à travers des subventions et des programmes dédiés. Le CCF offre des ressources financières et des opportunités de développement pour des projets individuels et collaboratifs portés par des artistes et des organisations culturelles basés dans les Caraïbes ainsi que dans leurs diasporas. Le Centre d’Art de Port-auPrince, en Haïti, est à l’initiative des projets soutenus par le CCF.

Le premier appel à propositions, lancé le 25 mars 2024, a été ouvert aux artistes et organisations de la Barbade, de la Jamaïque, de la République dominicaine et d’Haïti. Un financement de 10 000 USD a été accordé à des projets répondant au thème « L’art et la culture au service de l’engagement civique ». Six subventions de 25 000 USD ont été allouées dans la section « Collaboration dans les Caraïbes » pour des initiatives favorisant la coopération intrarégionale et la promotion des arts au-delà des frontières linguistiques et géographiques de la région caribéenne.

Parmi les bénéficiaires haïtiens de cet appel, Daphné Ménard a été sélectionné pour son projet « 11 ans plus tard : Atelier de création pour les jeunes Dominicains descendants d’Haïtiens, victimes de dénationalisation », et l’Association Vers le Sud pour l’Éducation et la Culture (AVSEC) pour la mise en place d’un programme de résidence artistique dans le sud d’Haïti.

Un second appel à propositions a été lancé le 1er octobre 2024, ciblant les pays suivants : Porto Rico, la Guadeloupe, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Curaçao et les Îles Caïmans. Des sessions d’orientation ont été organisées pour mieux accompagner les participants et les guider dans l’élaboration des projets qu’ils soumettront à cet appel.

Ces initiatives, portées par le Centre d’Art, qui est aussi l’agent fiscal du CCF, illustrent de manière concrète l’impact du Caribbean Culture Fund (CCF) sur le développement culturel et la collaboration artistique dans la région. Étant impliqué dans le CCF, le Centre d’Art contribue à renforcer les échanges artistiques intrarégionaux et à promouvoir un dialogue à travers les arts dans les Caraïbes. Ces actions participent non seulement à l’épanouissement des artistes en Haïti, mais aussi à leur mise en relation avec d’autres acteurs et d’autres institutions évoluant dans les Caraïbes.

RÉSIDENCE

AU CERGY SOIT

Les deux graffeurs Vicky O et Snoopy, en résidence au Cergy Soit !

La 26e édition du festival Cergy Soit s’est tenue du 13 au 22 septembre dans l’agglomération de Cergy-Pontoise. Haïti a été l’honneur, et plusieurs compagnies professionnelles s’y sont produites. Jeanne Will Victoria Onélien (Vicky Onélien) et Delcin Livenson (Snoopy), deux graffeurs haïtiens ont été invités à participer au festival Cergy Soit ! dans le Val-d’Oise et en Îlede-France, les 21 et 22 septembre 2024.

Le séjour en France de Vicky Onélien et de Snoopy, à l’invitation du Centre d’Art pour participer à la résidence et au festival «Cergy Soit!», s’est déroulé sur un mois. Les échanges, tant sur les sujets artistiques que politiques, sociaux et culturels, leur ont permis de partager leur expériences en tant que graffeurs évoluant en Haïti.

Dès leur arrivée, les organisateurs du festival ont facilité la rencontre avec le collectif de graffeurs «ART OSONS», qui a chaleureusement accueilli Vicky Onélien et Snoopy, les accompagnant dans leurs activités artistiques. La visite de leur siège, «La Lanterne», dont les murs sont ornés de graffitis réalisés par différents membres du collectif, a marqué le début de ces échanges. Ils ont découvert «Le Brûloir», un espace dédié à la rencontre et à l’expression artistique, où les artistes se retrouvent pour collaborer. Plusieurs murales ont été réalisées en collaboration avec des artistes d’Art Osons, tels que Nexer, 2li, Ju et Ibaats, ainsi qu’avec des graffeurs expérimentés de la région. L’une de leurs expériences a été la création d’une murale à «La Peintinoire», un musée éphémère de graffiti, considéré comme unique en France. Ce lieu, où de nombreux artistes de renom exposent leurs œuvres, a été une source de grande fierté pour Vicky O, de voir l’un de ses graffitis figurer sur ce mur parmi ceux d’autres grands noms du graffiti.

La dernière semaine du séjour a coïncidé avec le début du festival «Cergy Soit!», offrant à Vicky et Snoopy l’occasion d’assister à plusieurs spectacles et de rencontrer des personnalités du milieu artistique haïtien en France. Parmi elles, Pauline Rolland et Gaëlle Massicot Bitty, de l’Institut Français, avec lesquelles Vicky Onélien a participé à un riche échange lors d’une conférence intitulée «Être artiste en Haïti : contexte et perspectives». Cette discussion, animée par Gaëlle Massicot Bitty, réunissait également Guy Régis Junior, Kettly Noël et Vladimir Delva, autour des défis et opportunités pour les artistes haïtiens dans leur contexte actuel.

Le séjour s’est conclu avec la création d’une grande fresque sur le thème du vaudou, conjointement par des artistes français et haïtiens. Ces œuvres, qui ont suscité admiration du public, exploraient la relation entre les êtres vivants et les

BILAN PARTIEL DU FONDS POUR LA PHOTOGRAPHIE

ÉMERGENTE EN HAÏTI - 2024

Le Fonds pour la Photographie Émergente en Haïti (FPEH) veut soutenir des photographes haïtiens et haïtiennes prometteurs dans la réalisation ou la poursuite d’un projet photographique cohérent qui peut viser des objectifs journalistiques ou répondre à des impératifs documentaires ou artistiques.

Le travail de conceptualisation et de recherche au cœur de ces projets doit être clairement explicité au sein du dossier de candidature au FPEH qui récompense des projets menés par des photographes (et non des médias) sur le long cours. Les candidatures peuvent être introduites à titre individuel ou collectif, par des personnes entre 20 et 35 ans.

Outre le soutien financier, cette bourse comprend un mentoring  d’un an avec des professionnel·les de la photographie reconnu·es sur la scène internationale. Pour cette édition, il s’agit du photographe Karl Joseph et de la curatrice et éditrice Jeanne Mercier. Le FPEH assure également la visibilité des travaux réalisés, en Haïti et à l’étranger, à travers l’édition d’une brochure…

Avant le transfert du Fonds au Centre d’Art, FOKAL s’est engagée de nombreuses années dans l’appui au développement du photojournalisme et de la photographie documentaire en Haïti, à travers l’organisation de workshops, le soutien de travaux collectifs, de revues, l’organisation d’expositions et de résidences à destination de jeunes photographes haïtiennes et haïtiens. Avec le Centre d’Art, le Fonds pour la photographie émergente en Haïti va ainsi continuer à appuyer cette démarche en soutenant des travaux individuels ou collectifs au plus long cours que des reportages, réalisés en Haïti ou dans sa diaspora par de jeunes photographes haïtiens et haïtiennes au parcours prometteur.

La bourse :

Les deux lauréats reçoivent un soutien financier de 5,000 USD, ainsi qu’un mentoring par l’un des deux mentors sur une période d’une année à raison d’une séance de travail par mois. Le projet soumis doit être réalisé en l’espace d’une année maximum suite à la réception du premier décaissement.

Une première tranche de financement, d’un montant de 4 000 USD a été attribuée. La seconde sera versée à la réception du rapport final.

Paul Rochelin St-Jean et Stherlandy Simon ont été sélectionnés comme les lauréats du Fonds pour la Photographie Émergente en Haïti (FPEH) de 2024. Le jury était composé de : M. Allenby Augustin, directeur exécutif du Centre d’Art ; Mme Danièle Magloire, vice-présidente du Conseil d’administration de la FOKAL, M. Karl Joseph, directeur artistique des Rencontres Photographiques de Guyane, Mme Jeanne Mercier, cofondatrice de la plateforme Afrique In Visu et Mme Laura Louis, Chargée Nationale de Communication et Culture de Coopération Suisse en Haïti.

Les projets des lauréats :

St-Jean, médecin, couturier et photographe, créer une série photographique documentant services d’urgence dans les hôpitaux haïtiens, comme un reflet de la violence grandissante dans le d’urgence des hôpitaux haïtiens sont devenues de peur intense. Depuis quatre ans, les cas de blessures par balles et de traumatismes violents ont augmenté. En tant que médecin, je souhaite contribuer à la création d’une mémoire visuelle de ce drame en capturant l’atmosphère des urgences », explique Paul Rochelin.

Stherlandy Simon, photographe et membre du Kolektif Imaj ak Tèks (KIT), propose le projet Batè Kòk, un travail photographique autour des femmes participant aux combats de coqs en Haïti. Ce projet rend hommage à celles qui brisent les stéréotypes et s’imposent dans ce milieu masculin.

« Batè Kòk est un projet documentaire contemplatif que je souhaite réaliser pour rendre hommage aux femmes qui parviennent à se frayer un chemin dans des univers dominés par les hommes. Le combat de coqs, vu à travers les yeux des femmes, parce qu’elles aussi peuvent être des Batè Kòk », explique Stherlandy Simon.

Plusieurs rencontres ont été organisées entre Stherlandy Simon et son mentor, Karl Joseph, permettant de suivre l’évolution de son projet. Bien que le travail avance et que Stherlandy soit réactive aux échanges, elle ne parvient pas toujours à envoyer les photographies à son mentor dans les délais convenus, ce qui entraîne des retards dans le processus de mentoring.

En ce qui concerne Paul Rochelin, après avoir perçu la première tranche de sa subvention, d’un montant de 4 000 dollars, il a quitté le pays sans donner suite aux communications du Centre d’Art. Malgré plusieurs tentatives de contact, il n’a pas répondu aux messages de l’institution. En conséquence, la Direction envisage l’envoi d’une lettre formelle, via l’avocat du Centre d’Art, exigeant la restitution des fonds alloués, et entamera les procédures nécessaires pour y parvenir.

Suite à des discussions avec Maude Malengrez et les mentors Karl Joseph et Jeanne Mercier, il a été décidé de faire appel à la personne arrivée en troisième position lors de la sélection du jury. Cette personne bénéficiera d’un accompagnement afin de mener à bien son projet, permettant ainsi la restitution du travail de deux photographes en 2025 pour le Fonds.

En dépit des difficultés rencontrées, la Direction envisage d’élargir le Fonds à l’échelle caribéenne, notamment en collaborant avec les Rencontres Photographiques de Guyane, afin de permettre aux lauréats de participer à des résidences et de s’ouvrir davantage à la scène artistique caribéenne. De plus, la Direction prévoit d’intégrer les cours de photographie du Centre d’Art à ce Fonds, dans le but d’assurer un accompagnement dès les premières étapes de formation et ainsi favoriser l’émergence de nouveaux talents dans le domaine de la photographie.

En perspective : Projet – Ann kwape vyolans avèk Lakilti

Le Centre d’Art a été sélectionné dans le cadre du programme « Chanjman Bèl, N ap Fèl » du Secrétariat Général de l’Organisation des États Américains (OEA) et de la Fondation Panaméricaine de Développement (PADF) pour son projet intitulé « Ann kwape tout fòm vyolans avèk lakilti ».

Le projet de « Ann Kwape Tout Fòm Vyolans avèk Lakilti » porté par le Centre d’Art, et qui touche les communautés d’artistes vivant à Belair – Cité-Soleil – Croix-des-Bouquets – Carrefour-Feuilles se veut un outil d’apaisement et de dialogue intercommunautaire à travers les arts et la culture. Il vise à répondre aux besoins des artistes et artisans dans les quartiers affectés par la violence des gangs en faisant un état des lieux des artistes et artisans touchés, leur permettant de créer à travers des résidences de création au Centre d’Art, en créant un espace de dialogue entre les membres de ces communautés et en organisant une restitution de leurs œuvres créées dans le cadre de ce projet.

À partir des données issues l’état des lieux pour visibiliser les problèmes auxquels sont confrontés les artistes et artisans et en favorisant la participation communautaire, ce projet cherche à renforcer la résilience et l’autonomisation des artistes et artisans à partir des arts et de la culture. En collaborant avec des organisations locales pour accéder aux informations et aux réseaux d’artistes et artisans, le Centre d’Art s’engage à assurer l’impact durable de cette initiative, contribuant ainsi à la promotion de la cohésion sociale et à l’équité au sein des communautés affectées.

Ce projet est une occasion de renforcer l’impact du Centre d’Art sur le terrain en ce contexte de crise. La collaboration avec des partenaires locaux et internationaux pour mobiliser des ressources financières et techniques renforcera notre réseau et notre capacité à mener d’autres initiatives durables et inclusives. « Ann kwape tout fòm vyolans avèk lakilti » est un projet sensible au genre, en particulier en soutenant et en professionnalisant les artistes femmes, il contribue à promouvoir l’égalité et à amplifier leurs voix souvent marginalisées. Ce projet représente ainsi un pilier stratégique pour notre organisation, permettant l’émergence des artistes femmes issues de ces communautés et renforçant notre engagement envers ces dernières.

Le projet touchera plusieurs zones urbaines de Port-au-Prince, notamment à Belair, Cité-Soleil, Grand-Rue, Noailles, Carrefour-Feuilles, Carrefour, et d’autres quartiers affectés par la violence des gangs en Haïti. Les bénéficiaires directs seront principalement des jeunes artistes adultes, incluant des femmes et des hommes, âgés de 18 à 40 ans, qui ont été directement touchés par la destruction de leurs ateliers ou par d’autres formes de violence.

Les critères de sélection des bénéficiaires directs incluront la résidence dans les zones ciblées, l’identification comme artiste (par leur activité démontrée ou profession déclarée), et la démonstration de besoins spécifiques en termes de soutien artistique et professionnel. Le processus de sélection intégrera une évaluation des dommages subis par les artistes, leur capacité à bénéficier des ressources offertes par le projet, ainsi que leur engagement à participer activement aux activités proposées.

Environ 30% des bénéficiaires directs seront des femmes, assurant ainsi une représentation équilibrée et un soutien spécifique aux artistes femmes souvent marginalisées. Pour les bénéficiaires indirects, estimés à environ deux fois le nombre de bénéficiaires directs, cela inclura les membres de la famille et les proches des artistes bénéficiaires, ainsi que les membres de la communauté bénéficiant indirectement des effets économiques et sociaux positifs du projet.

La sélection des bénéficiaires sera assurée par des consultations avec les organisations locales/communautaires. Ces mécanismes garantiront une représentation équitable des besoins et des voix des communautés affectées, renforçant ainsi l’impact et la pertinence du projet au niveau de ces communautés.

Ce projet, qui s’étendra tout au long de l’année 2025, permettra à notre institution d’accompagner de manière proactive les artistes et artisans touchés par la crise en leur offrant un soutien financier et psychologique. Fort de son expérience et de son engagement constant auprès des artistes en difficulté, le Centre d’Art a toujours œuvré pour créer des opportunités de résilience pour les artistes vivant dans les communautés fragiles. À travers cette initiative, il vise non seulement à renforcer la capacité des créateurs à surmonter les défis imposés par la violence, l’insécurité et la précarité, mais également à promouvoir le dialogue intercommunautaire par le biais des artistes au sein de ces communautés.

IV. ACTIVITÉS PÉDAGOGIQUES

Cours – Première session

Mise en contexte

Les cours proposés par le Centre d’Art ont repris en septembre 2024. Initialement programmés pour le premier semestre de l’année 2024, ils n’ont pas pu être dispensés en raison de la situation de tension qui régnait dans la région métropolitaine. La Direction a estimé plus judicieux de les reporter au deuxième semestre. Actuellement, la première session de cours se déroule au Centre d’Art.

Cette reprise est une étape importante pour le Centre d’Art, qui reste déterminé à offrir un environnement d’apprentissage et de création à la communauté, malgré les défis auxquels notre institution est confrontée. Le Centre s’engage à soutenir toute personne de la communauté souhaitant se former dans les arts visuels. Cet accompagnement vise à renforcer les compétences des participants, à les inciter à s’investir pleinement dans leur pratique artistique, et à favoriser l’émergence de nouveaux talents.

Parmi les cours de cette session, le Centre d’Art propose un cours de photographie animé par Pierre Michel Jean, un cours d’aquarelle dirigé par Ralph Allen, un cours de monotype avec Patrick Ganthier dit Killy, et un cours de vidéo-art dispensé par Maksaens Denis.

Cours de photographie :

Le cours de photographie, qui était fixé du 21 février au 27 mars 2024, a été interrompu à cause de la situation sécuritaire à Port-auPrince. Il a été reprogrammé du 12 septembre au 05 octobre 2024. Ce cours donne aux participants la possibilité d’affiner leurs compétences dans la photographie et dans la postproduction. Ce cours est animé par Pierre Michel Jean, photographe et cinéaste, il est l’un des membres fondateurs du Kolektif 2 Dimansyon (K2D).

Cours d’aquarelle

L’artiste Ralph Allen anime le cours d’aquarelle du 27 septembre au 15 novembre 2024. Il se tient tous les vendredis de 10 h à 13 h au Centre d’Art. Ce cours aide les apprenants à approfondir leurs techniques dans la pratique de l’aquarelle. Ralph Allen a été boursier de la National Academy School of Fines Arts de New York, il est peintre, sculpteur, graphiste et professeur d’art.

Cours de monotype

Le cours de monotype, animé par Patrick Ganthier dit Killy se tient du 28 septembre au 16 novembre 2024, tous les samedis de 9h AM à 12 h PM au Centre d’Art. Ce cours, destiné aux participants qui pratiquent le dessin ou la peinture, veut les initier à ce procédé de gravure. Le monotype est un procédé d’impression sans gravure qui produit un tirage unique. Il s’agit de peindre à l’encre typographique sur un support non poreux comme du verre, du métal ou du plexiglas.

Cours de vidéo art

Proposé pour la première fois au Centre d’Art, ce cours est animé par l’artiste vidéaste Maksaens Denis. Il offre aux participants l’opportunité d’explorer la vidéo en tant que médium d’expression artistique, leur permettant ainsi d’exprimer leurs sensibilités à travers ce nouveau médium, de développer et d’affiner leurs compétences créatives à travers ce support.

RAPPORT DES COURS DE FÉVRIER À NOVEMBRE 2024

Description :

1) Cours programmés

2) Horaire des cours.

3) Cours reprogrammés

4) Horaire des cours reprogrammés et le nouveau cours

5) Données sur les boursiers. ères :

a) Parcours

b) Par sexe

6) Données sur les participants.es basées sur le :

• Genre et l’âge

7) Données démographiques

8) Données sur la situation socioprofessionnelle

9) Rapport Financier

A. Dépenses

a.1 Payroll des professeurs

a.2.Achat de matériels

B. Rentrées de fonds : Tableaux comparatifs

b.1. Tableau 1 : sans les bourses

b.2. Tableau 2 : avec les bourses et les demi-bourses.

1 ) Cours programmés en février

Photo intermédiaire : Pierre Michel JEAN

Aquarelle : Ralph ALLEN

Monotype : Patrick GANTHIER

2) Horaire des cours

CALENDRIER

DES COURS

COURS

Photo Intermédiaire Mercredi 10h-13 21 février 27 mars

Aquarelle Vendredi 10h-13h 1er mars 19 avril

Monotype Samedi 9h-12h 2 mars 13 avril

N.B : À cause des événements survenus le 29 février 2024, tous les cours ont été reportés au mois de septembre.

3) cours reprogrammés et le nouveau cours

• Photo Intermédiaire : Pierre Michel JEAN

• Aquarelle : Ralph ALLEN

• Monotype : Patrick GANTHIER

• Vidéo-art : Maksaens DENIS

4) Horaire des cours reprogrammés et le nouveau cours

Calendrier des cours

Intermédiaire Mercredi 10h-13h 4 septembre 09 Octobre 8 24H

Aquarelle Vendredi 10h-13h 27 septembre 15 Novembre 7 21 Monotype Samedi 9h-12h 28 septembre 16 Novembre 7 21 Vidéo-Art Mardi/jeudi/vendredi 10-13h 01 Octobre 15 Octobre 7 21

5) Données sur les boursiers. ères :

a) Par cours Nombre de bourses et demi-bourses octroyées par cours

N.B : 45% des bourses ont été attribuées à des artistes.

b) Par sexe

N.B : LES HOMMES REPRÉSENTENT 80% DE NOS BOURSIERS.

6) Données sur les participants.es basées sur le :

a) Genre et l’âge

N.B : 69.03% des participants.es sont âgé.es entre 20-34 ans dont 52.37% sont des hommes et les femmes 16.6%.

7) Données démographiques

Cours

Centre-ville(grand-rue, Bel-Air, Fort-National, etc)

Carrefour-feuilles, Bas-peu-de chose

Turgeau, canapé, Bois-Verna

Zones

Martissant, Fontamara, Carrefour

Nazon, Poste-Marchand,Christ-Roi, Route de l’aéroport,

Delmas, Siloe, Maïs-Gâté

Pétion-ville, Routes de freres,Thomassin

Plaine (Clercine, Santo, bon repos, Cité-Soleil,Tabarre,Croix-des Bouquets) Non mentionné

8) Données sur la situation socioprofessionnelle des participants.es.

COURS

N.B : 59.52% des participants sont des artistes et étudiants.

9) Rapport Financier :

A. Dépenses

a.1. Payroll professeurs

B. Rentrées de fonds : Tableaux comparatifs

b.1. Tableau 1 : sans les bourses

b.2. Tableau 2 : avec les bourses

CINÉ D’ART

Le Ciné d’Art est une rubrique du Centre d’Art qui se tient chaque deuxième et quatrième samedi de chaque mois. À travers cette rubrique, Le Centre projette des films d’art dans le but de vulgariser les connaissances et les discours liés à l’histoire de l’art haïtien, caribéen et mondial ; et sensibiliser le public aux différentes pratiques culturelles et artistiques.

Après la projection du film, le public est invité à discuter avec un intervenant qui peut être le réalisateur du film, un artiste ou encore un chercheur en arts visuels afin de mieux approfondir les discussions et les interrogations soulevées lors de la projection du film.

Le samedi 24 février 2024, s’est tenue la première séance du Ciné d’Art. Le film Sébastien Jean, un peintre habité, réalisé par Maryse Jean Louis Jumelle, a été projeté. Les intervenants Xavier Dalencour et Sandra Duvivier, ont tenu une intéressante discussion sur le parcours fulgurant de l’artiste Sébastien Jean.

Après une pause due à la détérioration du climat sécuritaire au centre-ville en mars 2024, le Ciné d’Art a repris ses séances avec la projection du film Il faut créer de la réalisatrice Natacha Giafferi-Dombre, le samedi 12 octobre 2024. Ce documentaire aborde les conditions de création des femmes artistes à Port-au-Prince.

L’artiste plasticienne Marie-Gérald Morilus

a été invitée à commenter le film et partager son expérience en tant que femme artiste. Elle a abordé les conditions de travail difficiles auxquelles les femmes artistes des quartiers populaires sont confrontées et l’impact de la dégradation du climat sécuritaire en Haïti sur leurs opportunités de vente et de visibilité.

CONVERSATIONS

La rubrique ‘’Conversations’’ offre un espace de dialogue et de discussion entre les artistes et le public. À travers cet espace, ils partagent avec le public leurs réflexions sur leurs œuvres, leur parcours comme artistes et leurs préoccupations esthético-politiques.

Les artistes Shneider Léon Hilaire et Ronald Edmond, ont été invités par le Centre d’Art à venir rencontrer le public. Les artistes ont abordé lors de ces discussions du cheminement de leurs carrières et des problèmes liés à la détérioration du climat sécuritaire affectant les possibilités de vente et d’exposition en Haïti.

Ces conversations sont réalisées afin de donner aux gens des pistes pour mieux explorer et comprendre le travail, les créations et les démarches des artistes invités.

Malgré le fait que les séances du Ciné d’Art et les Conversations avec les artistes ont été interrompus au milieu de l’année 2024. Nous observons à la reprise de ces activités une forte participation du public. D’autres séances sont programmées jusqu’à la fin de l’année 2024.

V- PATRIMOINE ET ARCHIVES

Prêt du tableau « Vol des zombis » de Hector Hyppolite au Musée Quai Branly

Le Centre d’Art a prêté le tableau « Vol des zombis » de l’artiste Hector Hyppolite au Musée du Quai Branly dans le cadre de l’exposition « ZOMBIS : La mort n’est pas une fin en soi », qui se déroule du 8 octobre 2024 au 16 février 2025. Cette exposition explore les réalités autour du mythe du zombi tout en analysant la manière dont il a été construit dans l’imaginaire collectif occidental.

ARTISTE TITRE

Hector Hyppolite

Vol des zombis 24 x 30 inch Huile sur aggloméré Rayures sur la partie supérieure de la surface, légères altérations

PROPRIÉTÉS

Collection Musée d’Art

Haïtien

COLLECTION

Conservation préventive

a) Nettoyage des œuvres

750 œuvres sont nettoyées

b) Inspection Inspection hebdomadaire des réserves pour détecter les cas d’infestation

c) Données hygrométriques

Enregistrement journalier et extraction mensuelle des données hygrométriques

d) Aération

Aération 2 fois par semaine des réserves

e) Température

f) Humidité et purificateur

Utilisation manuelle et quotidienne des déshumidificateurs et purificateurs d’air

Conservation curative

Aspersion et isolation de cinq cas d’infestation

Marquage et Identification

70 sculptures en bois et fer découpé ont été étiquetées

Restauration

Restauration de cinq œuvres

Gestion mail de la collection

155 dossiers ont été traités de janvier à octobre 2024

Reproduction

30 œuvres sont déclassées pour être photographiées

Recherche d’œuvres pour diffusion sur les réseaux sociaux

Proposition de soixante-dix visuels de technique de création diverse pour publication mensuelle sur les réseaux sociaux.

Etienne Chavannes, Sans titre, 1993, 24 x 16 inch, huile sur toile
Lionel St. Eloi, Carnaval en perspective, 35 x 30 inch, huile sur toile Avant Après

Avant Après

Avant Près

Gérard Valcin, sans titre, 48 x 36 inch, huile sur toile
Damien Paul, les zombis, 1980, 48 x34 inch, huile sur toile

Avant Après

Pauléus Vital, sans titre, 1981, 47 x 24, huile sur toile

ARCHIVES

Fonds documentaire du Centre d’Art

1. Introduction

Ce rapport du fonds documentaire géré par Love-Mary Coqmar présente le bilan des activités liées à la gestion des fonds documentaires (archives, bibliothèques, médiathèques) du Centre d’Art. Il vise à évaluer nos réalisations, les défis rencontrés et les perspectives d’amélioration.

2. Objectifs de l’année

• Organiser et cataloguer les fonds documentaires.

• Soutenir la recherche et l’éducation.

• Développer l’accessibilité numérique.

3. Activités réalisées

• Catalogage et archivage :

o Près de 3334 documents ont été catalogués permettant une meilleure gestion du fonds.

o Mise en place d’un système de classification standardisé pour faciliter l’accès et la recherche. (Classement selon la norme ISAD-G (règle générale et internationale de description archivistique.) ;

o Continuité avec le classement archivistique de documents manuscrits et informatisés, y compris la numérisation de photos et de documents d’archives ;

o Avancement dans les descriptions des documents enregistrés beaucoup plus en détail ;

o Enrichissement du fonds par voie d’acquisitions, de dépôts et dons : Enregistrements et intégrations ;

o Bonne gestion des dépôts et des dons d’ouvrages désormais disponible et intégrés dans les instruments de recherche ;

o Collaboration étroite avec des artistes dans des projets transverses : expositions extérieures, résidence artistique et soutien à la création ;

o Mise à jour d’un fichier de contact précis d’invitation et de relations locales et internationales du Centre d’Art ;

o Mise au point d’une base de données des contacts historiques du centre d’Art ;

o Alimentation de la base de données par des imprimés ;

o Veille documentaire ;

o Rédaction de biographies d’artistes ;

• Numérisation :

o 8 dossiers d’artistes ont été numérisés.

o 155 autres documents numérisés pour la recherche des demandeurs

• Biographies d’artistes :

o Rédaction de 30 biographies d’artistes entre janvier et octobre 2024, fournissant des contextes précieux pour mieux comprendre leurs œuvres et leur impact sur le milieu artistique.

• Gestion mail : 124 mails ont été répondus

• Dossiers traités : 14 dossiers traités

• Nombre d’ouvrages acquis :

o Dons :

• Numérique : 3

• Physiques : ≥ 252 (Catalogues, monographies, photographies, journal, magazine, revues, essai, histoire, histoire de l’art, dépliant, recueils, roman, littérature, Beaux-arts, conte, architecture, recettes de cuisine, décoration intérieure)

o Achat : 0

• Nombre d’ouvrages consultés : 60

• Type de comptage : Comptage manuel, (Une seule personne peut faire plusieurs demandes dans une année)

• Nombre de vidéos DVD et CD enregistrés : 87 (arts, documentaires, logiciels, musiques, divers)

• Événements : Accueil de visites guidées pour présenter nos fonds documentaires.

• Statistiques de fréquentation

Au 16 octobre 2024 :

Chiffres Libellé Fonds Catégories

≥ 1000 Dons

Bibliothèque Ouvrages, catalogues, bande dessinée, revues, journal, magazine.

3334 Dossiers répertoriés Archives Documents administratifs, comptables, relations et réseaux, expositions extérieures…

2004 Ouvrages

232

Bibliothèque La collection de Bibliothèque

Personnalités importantes du CA Archives Membres d’honneur, conseil d’administration, conseil scientifique…

716 Artistes qui ont évolué au Centre Archives Sculpteurs, peintres,

1044 Expositions Archives Expositions nationales et internationales

60 Nombre d’ouvrages prêtés

Bibliothèque

L’ensemble en interne. Personnel du CA.

195 Nombre d’ouvrages consultés

Bibliothèque

L’ensemble en externe (étudiants, élèves des cours classiques hebdomadaires, particuliers, professionnels...)

200 Nombre de documents sortis et rentrés Archives L’ensemble en interne. Personnel du CA.

836

495

Nombre de documents sortis et rentrés Archives

Nombre d’ouvrages enregistrés sur la base de données, le logiciel PMB du Centre d’Art

87

L’ensemble en externe (chercheurs, institutionnels, particuliers, amateurs d’histoire de l’art.…) désirant avoir accès aux informations archivées.

Logiciel PMB PMB, LOGIPAM

Nombre de vidéo-CD enregistrés

Vidéothèque Compilation audiovisuelle, exposition, vie des artistes

4. Défis rencontrés

• Ressources limitées

• Technologie : Besoin d’améliorer nos outils numériques pour une meilleure gestion des données.

5. Perspectives

• Poursuite de la numérisation : Prioriser les fonds les plus demandés.

• Formation : Prévoir des formations pour le personnel sur les nouvelles technologies et outils numériques pour assurer une gestion efficace des fonds.

• Développement de partenariats : Renforcer les collaborations avec d’autres institutions pour échanger des ressources documentaires.

• Collaboration interinstitutionnelle : Échanges de fonds et d’expositions temporaires pour enrichir l’expérience du public.

Ce bilan montre les avancées significatives réalisées dans la gestion du fonds documentaire au cours de l’année 2024. Grâce à nos efforts en matière de catalogage, de numérisation et de rédaction de biographies, nous avons non seulement enrichi notre patrimoine, mais également amélioré son accessibilité pour le public et les chercheurs.

Cependant, nous sommes conscients des défis persistants, notamment en ce qui concerne les ressources et les outils numériques. Tout en regardant vers l’avenir, nous sommes déterminés à continuer de préserver notre histoire artistique, mais aussi de la partager avec un public toujours plus large.

VI – ACTIVITÉS EXTÉRIEURES

Le Centre d’Art a renforcé sa présence en ligne pour s’adapter aux conditions sécuritaires qui, à certaines occasions, empêchent la tenue d’activités en présentiel dans ses locaux. Pour pallier ces contraintes, la Direction a pris l’initiative d’élargir la portée de l’institution en intégrant les nouvelles dynamiques numériques. Certaines activités extérieures se sont ainsi déroulées en ligne. Des institutions et organisations ont pu utiliser les canaux de diffusion du Centre d’Art afin de toucher un plus large public et recruter des participants.

Atelier Fiwi Caribe

FIWI CARIBE est un atelier d’artivisme qui a eu lieu le vendredi 26 juillet à 17h30, autour du thème : « Explorer l’expérience des Caraïbes comme chez nous ». Cet événement, proposé en format hybride avec une participation en présentiel à Caguas, Porto Rico, et sur Zoom, visait à favoriser la guérison, l’unité et la solidarité au sein de la communauté caribéenne à travers un récit commun de solidarité et d’unité. Nous avons rediffusé les annonces de FIWI Caribe sur nos réseaux et nous nous sommes chargés de leur proposer des intéressé.es venant d’Haïti pour participer à leur atelier.

« Les structures de la colonisation nous ont séparés par la langue et la distance. Cependant, l’expérience commune de nos vies sur les rives de la mer des Caraïbes nous relie. Il est impératif que nous construisions et développions un solide réseau de soutien à la base dans l’ensemble de notre région résiliente. Ensemble, nous sommes beaucoup plus forts.

Cet événement multigénérationnel est un effort populaire visant à guérir, unifier et cultiver la communauté caribéenne dans toute la région et dans toute la diaspora.

Ayant pour priorité la justice linguistique, nous disposons d’interprètes pour les langues anglophone, hispanophone, francophone et des signes. Ensemble, nous pouvons briser les barrières de la colonisation et construire une Caraïbe unie et résiliente. »

Le programme de conférence de Ocean Uni 2024 - 2025

OCEAN / UNI est une initiative dédiée à l’art, à l’activisme et à la science qui invite à une pensée fluide avec l’océan comme moyen de dépasser les frontières entre la terre et la mer. Le programme d’études d’OCEAN / UNI permet aux étudiants, aux chercheurs et au public d’accéder à des idées et à des explorations de grande envergure par le biais de sessions régulières en direct, de groupes de lecture, d’ateliers ou d’activations à petite échelle et d’autres documents en ligne, gratuits et accessibles à tous sur Ocean-Archive.org. Visant à compléter et à améliorer la compréhension terrestre de la Terre, il couvre un large éventail de sujets écologiques, politiques, esthétiques, éthiques et scientifiques autour des réalités et de l’avenir de l’océan.

OCEAN/UNI propose un programme de formations sur deux semestres. Le premier séminaire se tient du 9 octobre au 27 novembre 2024, et le second du 5 février au 2 avril 2025.

Au cours des deux semestres, des personnes impliquées dans la recherche et de nouveaux invités partageront des réflexions sur les domaines de travail qui constituent la recherche développée par The Current IV, dont la thèse principale pose l’Océan

comme l’épicentre des processus émancipatoires contemporains et ce que cela signifie d’aborder cette thèse à partir du contexte de la Caraïbe.

Les thèmes des sessions, sont les suivants :

• Le voyage vers le mouvement constant

• La géo-dialectique en relation avec le mouvement constant

• Freestyle-improvisation en tant qu’outil et stratégie esthétique

• Sur l’océan et la subjectivité pour construire des imaginations

• Sur la narration pour une fugue constante

Le premier semestre se concentre sur les processus de transformation constante du point de vue de l’espèce humaine et des formes de vie géologiques. Le second semestre se concentre sur les expansions proposées par l’océan en tant qu’entité articulant de nouvelles imaginations à partir desquelles créer la vie.

Le programme s’adresse à toute personne désireuse d’approfondir ses relations avec les connaissances écologiques, politiques, esthétiques, éthiques et scientifiques concernant les réalités et l’avenir de l’océan. Les conférences se tiendront en anglais ou en espagnol avec une traduction directe entre les deux langues. Il est donc recommandé d’avoir un bon niveau d’écoute et d’expression orale dans l’une ou l’autre de ces langues afin de garantir un échange fructueux.

Les participants ont été invités à s’inscrire au programme en ligne pour recevoir les liens Zoom et les rappels des sessions.

Participation de Geneviève Iris Lahens au festival annuel d’art “Color the Creek” de la fondation Kellogg

La  W.K. Kellogg Foundation a lancé, il y a quelques années, une tradition consistant à présenter l’œuvre d’un artiste provenant d’une région où elle intervient, sur une bannière accrochée à l’avant de son siège à Battle Creek, dans le Michigan. L’idée est d’illustrer de manière marquante la mission et les valeurs de la fondation : œuvrer pour un monde où tous les enfants, les familles et les communautés peuvent s’épanouir.

Le Centre d’Art a recommandé à la W. K Kellogg Foundation l’artiste Geneviève Iris Lahens pour participer au festival annuel d’art « Color the Creek » dans le Michigan. Le public a fait connaissance avec son œuvre et une de ses toiles avait été accrochée au siège du Battle Creek. Elle n’a pas pu malheureusement se déplacer. Elle a assisté par visioconférence à l’activité.

Durant le « Color the Creek » une bannière a été dévoilée. Cela consiste en ce que le personnel de la WKKF se rassemble devant le bâtiment du siège pour assister au dévoilement de l’œuvre d’art. L’artiste est présenté, honoré, et prononce quelques mots. Ensuite, l’artiste se dirige de l’autre côté de la rue, dans un parc où les jeunes participent à des activités artistiques. L’artiste vedette peut échanger avec les jeunes sur ce que c’est que d’être artiste et créer des œuvres avec eux.

CONCLUSION

La Direction a réussi cette année à établir une gouvernance dynamique et proactive. La participation au symposium de la Haitian Art Society, celui du Musée d’Art de Tampa sur la collection d’Arthur Albrecht et la mise en place de projets que le Centre d’Art assure pour le Caribbean Culture Fund illustrent l’engagement de la Direction à renforcer les partenariats institutionnels et à élargir le réseau de l’institution dans les Caraïbes et aux États-Unis.

L’exposition patrimoniale célébrant les 80 ans du Centre, dont le vernissage est prévu pour le 14 décembre 2024, mettra en valeur la prestigieuse collection de plus de 6 000 œuvres de notre Institution. Le partenariat avec l’Agence française de développement (AFD) et le Centre Pompidou, incluant une assistance technique patrimoniale dans la mise en place du logiciel de gestion muséale Collective Access, permet d’optimiser la gestion de notre collection et de nos archives. Les formations dispensées par le Centre Pompidou et IdéesCulture professionnalisent nos équipes et enrichissent leur expertise, contribuant ainsi à améliorer l’organisation et la gestion de notre patrimoine.

Le soutien aux artistes et à la création artistique en Haïti demeure au cœur de la mission du Centre d’Art. Face aux énormes difficultés rencontrées par les artistes en raison de la situation d’insécurité, nous renforçons notre appui, notamment par un soutien financier, leur permettant de relancer leurs activités. Nous avons également mis en place des programmes d’exposition à l’international, en particulier en France, où deux de nos artistes ont déjà eu l’occasion d’exposer leurs œuvres. Les expositions de Schneider L. Hilaire à la Galerie Magnin-A et de Celeur J. Hérard à la Galerie Christophe Person, ainsi que notre projet « Ann kwape tout fòm vyolans avèk lakilti » visant à accompagner les artistes et artisans des communautés fragilisées, témoignent de notre engagement à assurer notre mission de soutien.

Nous sommes conscients que notre institution doit faire face à plusieurs défis significatifs dans l’exécution de sa mission. La situation sécuritaire en Haïti impacte la participation du public et des artistes aux activités du Centre, limitant ainsi l’engagement communautaire et la fréquentation des événements. Nous nous voyons dans l’obligation d’évaluer à chaque fois la situation sur le terrain, ce qui conduit parfois à des reports d’activités. En réponse à ces défis, nous avons renforcé notre présence en ligne et établi des partenariats avec d’autres institutions et organisations internationales afin d’offrir à notre communauté la possibilité de participer à des ateliers et séminaires virtuels.

Grâce à la fidélité de nos partenaires et mécènes ainsi qu’au professionnalisme de nos employés, nous parvenons toujours à élaborer des stratégies éclairées qui nous permettent de prendre les meilleures initiatives pour garantir la pérennité de l’institution.

MERCI

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