Le Bonbon Nuit 14

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Nuit

Octobre 2011 - n째 14



édito Bonne Nuit

Le mois dernier, la nuit et la musique ont perdu un grand artiste, autant du point de vue humain que de l’artistique : DJ Mehdi, âgé de 34 ans. Si la fête est le lieu de l’éphémère et de l’oubli de soi, elle semble échapper la plupart du temps au tragique. On pense très fort à sa famille ainsi qu’à tout le crew Ed Banger, qui doit avoir bien du mal à reprendre le chemin des pistes de danse et de l’hédonisme après ce drame que rien ne laissait présager : Medhi est mort dans un absurde accident. Ce numéro leur est dédié. Violaine Schütz Rédactrice en chef

Régie publicitaire pubnuit@lebonbon.fr 06 33 54 65 95 Rédactrice en chef — Violaine Schütz

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| Directeur artistique — Tom Gordonovitch

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ParislaNuit.fr, Philomène, Stéphane Semain, Thibaut Victor, Manon Troppo | Régie publicitaire — pubnuit@ lebonbon.fr 06 33 54 65 95 | Contactez-nous — nuit@lebonbon.fr | Siret — 510 580 301 00016 | Siège social — 31 bis, rue Victor-Massé, 75009 Paris 1—

Nuit



sommaire Le Bonbon Nuit

le bon compositeur

les bons spots

Turzi

p. 07

Rentrée des nuits

p. 11

p. 15

le bon look

Peanut Butler

p.17

Laurent Garnier

p. 19

Diane Arbus

p. 23

Birdy Nam Nam

p. 27

Philomène

p.31

Paris Disco

p. 33

la bonne ombre

Hors Humain

p. 35

le casse bonbon

Rentrée Déclassée

p. 39

Chic Art Fair

p. 41

Seb Lyky

p.43

Sydney Valette

p. 44

paris la nuit 1

le bon culte

le bon art

les bons producteurs

paris la nuit 2

le bon en arrière

le bon salon

paris la nuit 3

la playlist de

p. 45

trousse de secours

snapshots

Bonbon Party

p.47

p. 48

le bon agenda

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bus palladiumoctobre 01/10

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6 rue fontaine paris

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le Bon Timing Les événements à ne pas manquer La Nuit blanche réveille la capitale Pour sa 10 e édition, la Nuit blanche s’articule autour de quatre parcours : un premier centré autour de l’Hôtel de Ville et d’autres plus au nord : Batignolles - Pigalle, la Nouvelle Athènes - Saint Georges, Montmartre - Anvers. Les directeurs artistiques ont convié pas moins d’une trentaine d’artistes internationaux à l’initiative d’œuvres spécifiques. Le 1er octobre dans tout Paris

Maria Minerva en concert Des mois qu’on craque pour la belle Anglaise Maria Minerva et sa dance lo-fi et étrange. Elle sera en livepour la première à Paris lors d’une soirée organisée par le blog Hartzine, avec deux compagnons du label Not Not Fun, Magic Touch et Holy Strays. On vous fait gagner deux places bientôt sur le facebook du magazine (facebook.com/lebonbonnuitparis). Le 5 octobre à La Mécanique Ondulatoire, 6 euros

Le Pitchfork Music Festival s’installe à Paris L’exigeant webzine indie rock américain fait son festival chez nous avec un plateau d’exception. Bon Iver, Aphex Twin, Lykke Li, Washed Out, Iceage, Cut Copy, Jens Lekman, Wild Beasts, Real Estate, Four Tet, Pantha Du Prince, Fucked Up, Kathleen Edwards, Erol Alkan, Stornoway, Mondkopf. Qui dit mieux ? Les 28 et 29 octobre à la Grande Halle de la Villette. pitchforkmusicfestival.fr

Justice refait sa loi Après un premier album essentiel sorti en 2007, Cross, le duo parisien revient avec Audio, Video, Disco (Ed Banger Records / Because Music), un disque DR / DR / DR / DR

plus rock, 70’s et calme que leurs précédents tubes. On l’écoute tout de même avec beaucoup de plaisir, parce qu’on a grandi, nous aussi. Le 24 octobre dans les bacs

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Le bon compositeur ® Mirah HoudonΩ Lisa Rovner

turzi Discipline and disorder

Pour son quatrième album, le Parisien Turzi a collaboré avec Pilooski. Résultat, Education sonne comme son disque le plus personnel, évoquant son

machine. TEE (Turzi Electronique Experience, son nouveau projet en solo, ndlr) c’est l’exact opposé, la symétrie parfaite !

enfance, la religion, et la paternité. Tu as reçu une éducation religieuse enfant, ça a Comment vois-tu ton évolution musicale ?

influencé ta musique ?

Ma démarche reste sensiblement la même. Je fais de la musique de façon cloisonnée sans me soucier du paysage musical alentour, je n’ai pas de contraintes de format. Les tendances ne m’affectent pas et c’est tant mieux ainsi. Je sais que c’est un peu égoïste mais c’est ainsi que j’ai toujours fonctionné. C’est d’ailleurs pour cela que les publicitaires ne font pas appel à moi, même si financièrement c’est pénible. C’est mieux ainsi car je ne suis dépendant de personne.

Aujourd’hui, je regarde l’homme en blanc en pensant à Krishnou ou à Skippy ce qui me fait sourire avant de me raviser en me disant que c’est mal de penser cela et que je risque de le payer tôt ou tard, un peu comme quand tu écrases un insecte ou que tu bouffes au Mac Do !

Comment s’est passé l’enregistrement d’Education ?

J’ai fonctionné à huis clos avec Pilooski, personne n’a écouté avant la version finale, je n’ai donc eu aucun avis ou influence extérieure. Le fait de ne m’être entouré volontairement que de machines m’a donné envie de faire un album humain. À l’inverse, quand je joue en groupe on met en commun nos personnalités et donc nos émotions et sentiments individuels pour créer de la musique7—

Faut-il passer par la « déviance » et « l’errance », mots que tu utilises dans tes paroles, pour créer ?

Oui mais aussi par l’autosuffisance, la confiance, la croyance, et une petite dose de déchéance… avec un peu de chance, tout ça mènera à la transe et à la dissonance, enfin c’est mon point de vue. Évidemment certains préféreront les échéances, l’insignifiance et la convenance. Quel regard portes-tu sur la France d’aujourd’hui ?

Mes potes et moi avons tous des enfants. Si les animaux se reproduisent c’est qu’ils sont en bonne santé ! Nuit


Turzi

“j’ai à chaque fois la sensation de recommencer à zéro, ce qui pour moi est fondamental.”

Te considères-tu toujours en apprentissage ?

Oui et ça m’empêche de tourner en rond. En ce qui concerne les outils musicaux, j’en découvre tous les jours de nouveaux donc j’en sais tous les jours un peu moins. Ce qui est rassurant car j’ai à chaque fois la sensation de recommencer à zéro, ce qui pour moi est fondamental. Connaître son environnement de travail c’est risquer de s’en lasser et perdre l’instant magique de l’erreur ou de l’innocence. Du coup, je m’oriente sans cesse vers des technologies que je ne maîtrise pas. Elles sont fraîches, inconnues et vierges de mes futures perversions. Très récemment, je me suis offert un sampler, je n’y comprends absolument rien : j’adore. Comment se déroulent tes lives ?

J’y laisse un espace pour l’improvisation ce qui est somme toute assez dangereux mais c’est précisément ce danger qui m’intéresse et qui me fait aimer ce que je fais. Se planter à cinq et se planter tout seul sont vraiment deux choses différentes ; la petite goutte de sueur qui en découle peut s’avérer encore plus douloureuse. Inversement, lorsque la magie opère, on laisse couler… J’ai aussi appris qu’il ne faut pas sans cesse jouer contre le public, même si surprendre est nécessaire. Une anecdote sur l’enregistrement de l’album ?

L’ordinateur sur lequel j’enregistre mes impros plante régulièrement… et le plus souvent lorsqu’il est en train d’enregistrer. Comme je ne réenregistre jamais ce que j’ai fait et que je ne supporte pas de revenir en arrière, mis bout à bout c’est tout un album qui aurait pu et dû voir le jour. Certes, c’est l’instinct primaire qui compte, la pulsion créatrice. Le reste n’est que redite. Sauf que ce n’est vraiment pas sérieux de bosser comme ça, dixit la maison de disque.

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Nuit


Turzi Pourquoi avoir choisir Pilooski ?

C’est Karine Charpentier et Guillermo (du blog Alain Finkelkrautrock) qui me l’ont présenté à l’occasion de la sortie de leur compilation Dirty Space Disco. J’ai été sensible à ses travaux d’édit. Comme je suis hélas désordonné, confus, fouillis et qu’il m’arrive de manquer de distance ou de recul pour aller au bout des choses et les terminer, j’ai fait confiance à Cedric (Pilooski, ndlr) afin qu’il m’accompagne dans ce sens sur ce projet. Ses maîtres mots à cet égard furent : limpidité, sensibilité et musicalité. Il a contribué à rendre ce projet digeste et je lui en suis très reconnaissant car travailler à mes côtés n’est pas toujours chose facile. Il lui en fallu de la patience pour arriver au bout !

Recording, et même Zombie Zombie/Étienne Jaumet… on se croise aussi bien en tournée qu’à la boulangerie donc c’est très sain… Quelle a été ta culture club ?

Je n’ai pas de culture club à proprement parler, j’ai grandi en écoutant du rock à guitare et j’ai pendant longtemps été réticent à la musique électronique, à l’époque on appelait ça la dance. Sauf qu’il y a une dizaine d’années à Benicassim, après avoir avalé un truc bizarre, j’ai assisté à un concert de Gus Gus et la dance et moi avons commencé petit à petit à nous rapprocher et nous comprendre… Tu es plutôt un rat de bibliothèque qu’un clubber ?

Il m’est arrivé de draguer dans les deux.

Sur ton disque précèdent, tu invitais Bobby Gillepsie

As-tu des disciples ?

(de Primal Scream) et Brigitte Fontaine, là c’est toi

Il faudrait pour cela que je sois prophète ce qui n’est pas le cas.

qui chante ?

Je ne chante pas à proprement parler, j’énumère, je liste en tâchant de garder mes distances pour ne laisser passer aucune émotion ou sensibilité. Ça c’est le job des instruments. Un texte doit être mathématique ou géométrique mais surtout pas romantique. Ça c’est le job des poppeux ou des filles…

Que transmettras-tu à ta descendance ?

Mes expériences.

Quel rapport entretiens-tu avec tes camarades de label, notamment Sébastien Tellier, c’est une grande famille ?

Une famille ? Une classe ! avec ses bons et ses moyens élèves… C’est grâce aux bons résultats des meilleurs élèves (Vinco, Sébastien) que les moins bons (Rachid, Washed et moi) tiennent debout et ne se font pas virer ! L’année dernière, les profs dont c’était l’anniversaire nous ont emmenés en classe de découverte à Los Angeles et là on a beaucoup appris, notamment en biologie et en chimie. Mais ma famille musicale est plus large que ça et surtout présente dans le 18e arrondissement : KFTP, Trinité, Rebotini, Pan European 9—

Turzi — Education Record Makers ≥ En concert le 13 octobre à La Gaîté lyrique et le 16 octobre au Grand Rex

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les bons spots ® Thibaut Victor Ω Terry Morris

rentrée des nuits les nouveaux lieux à paris

Rentrer dans les bars. Dans les clubs – en tout cas essayer. Au restau. À l’hôtel. Un seul objectif : rentrer n’importe où mais pas dans le traintrain quotidien. Repérage de quelques nouveautés qui peuvent aider à se changer les idées.

On commence vers Pigalle avec Le Petit Trianon et sa déco über-élaborée/récup’/bistrot/raffinée. On y boit, on y entend de la musique et parfois même de vrais musiciens. So vintage. Alternative : le cheeseburger/coca au Floréal – autre bistrot retravaillé – même si tout le monde aurait dû comprendre depuis cet été que c’étaient les cocktails qu’il fallait commander ou le bagel/bière au Mansart, tenu par Jean du Sans Souci. Bref, on boit pour oublier au nouveau bar à vin du Frenchie ou au bar 114 (rue Oberkampf ) qui promet. Puisqu’on est dans la tendance chiffre, au 130 (ancien New York Club), une nouvelle équipe s’essaie à la relance. Toujours de beaux volumes, une cave voûtée… et des filles en pantacourts et sabots pointus. Pourquoi pas… Il paraît que M6 tourne pour l’ouverture. Il faut s’adapter à la ménagère de moins de cinquante ans. Confirmation d’un membre du staff : « Je me suis fait suivre par Zone 11 —

Interdite toute la journée. C’est chic. Mais crevant. » On ne saura jamais si Valérie Damidot s’est occupée des canapés Conforama starkiens en velours rouge car le Scop’ Club (ex-Scopitone ex-ex-Paris Paris) réouvre lui aussi. Avec une nouvelle déco. Et on y a de meilleurs souvenirs. Ou on s’en crée de nouveaux avec le Silencio. Le studio-son en sous-sol du Social Club est devenu un endroit fréquentable par un public plus vieux que chez ce dernier. Club intimiste et sélect – entrée sur carte de membre uniquement - comme on dit à la télé, moquette marbrée, bois recouverts de feuilles d’or, lumière tamisée… on ne peut rien reprocher au bon goût du décorateur David Lynch. Au bar, les cocktails sont forcément chers (14 à 18 euros) et imprononçables. Préférence pour le Red Umeshu avec prune et saké. Pas besoin de traduction : c’est cool. Comme le service irréprochable : main dans le dos et tatouage sur l’avant-bras. Le public donne le meilleur de lui-même :« Je prendrais un mojito fraise. » LOL dirait Sophie Marceau. « Vous ne voulez pas plutôt regarder la carte ? ». Échec au barman. Forcément, à laisser rentrer des gens prêts à payer une carte d’accès à 1 500 euros… Après, libre à chacun Nuit


Rentrée des Nuits de tenter le coup avec sa carte Imagine’R. Et de profiter de la salle de ciné et d’une conciergerie qui peut envoyer vos plis après 19h. Au cas, sans doute, où vous auriez oublié d’envoyer votre déclaration d’ISF. Sinon la programmation des showcases et des évènements arty s’annonce sublime : avec Lynch himself en carte blanche pour octobre. Plus tard dans la nuit, ça vire au club où, paraît-il, « on a dansé vendredi sur de la musique fifties et sixties jusque 6h du mat’ ». Le Baron, es-tu là ? Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas à l’ouverture du 9B, nouveau bar de potes. Et ces gens ont beaucoup d’amis. La rue est envahie. Bar en zinc, cave dansante qui sent la peinture en attendant de sentir la sueur, son qui ne marche pas, conso à petits prix et performances arty… On est bien à Belleville. D’autant que les pannes de courant permettent de laisser dans le noir l’existence des toilettes et d’éviter une queue remplie de hipsters à sac promotionnel. Point tendance : APC mène toujours. Quitte à prendre l’air, on traîne sur la huge - grande, quoi - terrasse de La Rotonde (photo page précédente) sur la place Stalingrad. C’est l’ouverture et les caisses électroniques ne fonctionnent pas. C’est pas grave, on fera semblant de ne pas remarquer que toutes les notes sont faites main. C’est aussi ça le service parisien. Et comme on a faim et qu’on a pas forcément les moyens de s’inviter sur la terrasse de L’Opéra, nouveau restaurant de l’Opéra Garnier, on se réfugie à l’intérieur de La Rotonde, entre colonnades de l’imposant bâtiment historique et vue panoramique sur la cuisine. Et les créations du chef Gilles Choukroun : genre crème brûlée de foie gras aux cacahuètes - mise en œuvre par le top chef Olivier Jégousse. Dont on ne donnera pas l’adresse de son restau perso au 4, rue Aimé-Lavy. Il n’y aurait de toute façon pas de places pour tout le monde. Et puis Paris frémit de quelques ouvertures récentes : Le Chatomat… ou Le Septime. Enfin 12 —

c’est Le Figaro qui le dit. Parce qu’en cette heure tardive, tout le monde est déjà claqué et a fini par s’incruster au Jules & Jim – hôtel en construction du Marais. Après des apéros pas trop secrets cet été et en attendant l’ouverture en fin d’année, les soirées privées prennent le relais. Entre les pelles de chantier et le béton brut, on fait la fête. C’est vrai. J’ai vu les photos. On attend surtout de pouvoir finir dans une des chambres avec vue sur Paris. Ou en format cocooning au milieu d’une cloison 2001 l’Odyssée de l’espace : matière blanche avec éclairage intégré. À moins de se prendre un vent par un(e) des artistes photos qui exposeront dans le lobby. Et de finir seul au bar à vin géré par le proprio qui s’y connaît. Pas grave, demain je me lève tôt. J’ai shopping. Marks & Spencer et Banana Republic débarquent sur les Champs.

Le Petit Trianon, 80, bd de Rochechouart. 18e Le Floréal, 73, rue du Faubourg-du-Temple. 10 e Le Mansart, 1, rue Mansart. 9 e Le Frenchie, 5, rue du Nil. 2e Le 114, 114, rue Oberkamp. 11e le 130, 130, rue de Rivoli. 1er Le Scop Club, 5, avenue de l’Opéra. 1er Le Silencio, 144, rue Montmartre. 2e Le 9B, 68, boulevard de la Villette. 19 e La Rotonde, 6-8 pl. de la Bataille-de-Stalingrad. 19 e L’Opéra, place Jacques-Rouché. 9 e Le Chatomat, 6, rue Victor-Letalle. 20 e Le Septime, 80, rue de Charonne. 11e Le Jules & Jim, 11, rue des Gravilliers. 3e

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le bon look Ω Clément Paillardon 7 Sarah Bouakline

Sarah Maillot dos nu en nylon Pantalon plissé Mocassins Bass American Apparel

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Le Bon Look

Laurent Pull Fisherman Pantalon chino Mocassins Bass American Apparel

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Paris la Nuit  Peanut Butler www.tometleo.com



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le bon culte ® Irina Aupetit-Ionesco Ω Nicola Delorme

laurent garnier toujours au top

DJ, compositeur et producteur mythique, l’ex-pre-

Comment fais-tu pour conserver ton enthousiasme ?

mier de l’école hôtelière est devenu en plus de 20

C’est pas moi c’est la musique (rires) ! J’aime vraiment la musique. Pour mon émission de radio (It Is What It Is sur Le Mouv’) par exemple, je passe des heures à chercher des sons, des artistes… et pas que de l’électro que je défends depuis longtemps, mais tous les types de musique. C’est finalement l’essence qui fait avancer le moteur !

ans de carrière une des figures incontestées de la scène électronique. Toujours en activité, il sort en DVD l’époustouflant live de 2010 à la salle Pleyel, continue de tourner avec sa formation L.B.S. et prépare un nouvel album… Rencontre. Voilà plus de 20 ans que tu es DJ, producteur, et même à une époque patron du label F Com. Quel

Pourquoi avoir voulu sortir un DVD de ton concert It’s

regard portes-tu aujourd’hui sur ta carrière ?

Just Musik à la salle Pleyel ?

Lorsque que j’ai commencé, à aucun moment je n’aurais imaginé que je ferais tout ça. Je n’ai jamais eu une idée claire de là où je voulais aller. En revanche j’ai toujours avancé et pris des risques. Certaines choses ont été des échecs, comme l’ouverture de la boutique de disques US Import à Bastille ou l’organisation des premières très grosses raves en France avec les gens de Coda… Les erreurs te font avancer aussi. Vingt ans plus tard, je suis plutôt très content et fier de ce que j’ai fait. Et puis les gens ont un regard sympathique sur moi, ce qui n’a pas toujours été le cas. J’ai fait ce que j’avais envie de faire et je l’ai fait sincèrement, en me faisant plaisir. Si c’était à refaire, je ne ferais rien différemment.

Lorsque nous avons accepté de faire Pleyel, il n’était pas encore question de sortir un DVD. On ne fait pas un live à la salle Pleyel comme ça. Du coup, j’ai demandé à avoir un truc spécial avec une scénographie, et surtout j’ai demandé à avoir de la vidéo. Pour ne pas qu’on se fasse planter le jour du concert à Pleyel, j’avais demandé cinq personnes qui soient toutes les cinq dédiées à un morceau différent. Nous avions plein d’idées, et nous voulions avoir des images d’Antony Joseph, de Xavier de Sand, de Nico des Birdy Nam Nam, et de l’évolution des constructions des morceaux. Il fallait faire des pastilles sur YouTube. Pour les live précédents nous avions beaucoup bossé et nous n’avions pas eu une ligne dans la presse, donc

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Laurent Garnier

“le truc le plus excitant sur le dancefloor ces dernières années, ça a été le dubstep.” pour Pleyel nous voulions des teasers à mettre sur le web. Après Pleyel, nous avons tous eu un babyblues. Nous avions plein d’images. J’ai donc voulu en faire un DVD. S’il y a un truc que je donnerai à mon fils ce ne sont pas mes disques mais Pleyel. Ce fut sûrement un des plus beaux moments de ma vie. Comment est née l’aventure L.B.S. ? (pour Life Booth Session ou Laurent, Benjamin Rippert (claviers), et Scan X (machines))

L.B.S. était initialement destiné au club, la première traduction fut donc Life Booth Session. Les premières dates étaient autour du mois de mai 2010. C’était la suite logique de nos live pour défendre l’album Tales Of Kleptomaniac. À cette époque, les gens voulaient que je retourne derrière 20 —

les platines et j’en avais envie aussi. C’était bon de retrouver mes premières amours et surtout ma vraie passion qui est de faire danser les gens. Mais je trouvais ça un peu désuet à 45 balais de retourner seul derrière des platines avec ma technique “vielle école”. Du coup, je me suis dit que ce qui serait génial, ça serait d’emmener mes musiciens avec moi. Nous avons réfléchi à ce qui serait le plus simple à transporter : nous avons donc décidé de partir avec Stéphane (Scan X) pour les machines, et Ben (Benjamin Rippert) pour les claviers qui joue sur du roads, donc très pratique et efficace ! Comment as-tu vécu les grands changements musicaux de ces dernières années ?

Grâce à ça je suis toujours en vie finalement. J’ai évolué avec mon temps. Toutes les décennies ont eu des moments très forts. J’ai l’impression que c’est grâce à ça que j’ai avancé. Je trouve que le truc des huit dernières années qui a été le plus excitant sur le dancefloor, ça a été le dubstep. C’est une musique qui a emprunté au passé mais qui sonne très futuriste. Au début le dubstep c’était l’image des “Young Reggae Boys de Londres” mais qui n’avaient pas envie de faire du reggae alors ils utilisaient le speed garage pour faire un son assez frais, assez nouveau, un peu dub. La techno aujourd’hui, celle qui résonne comme la plus moderne, c’est celle que tu retrouves dans le dubstep. Le dancefloor, grâce à lui, a arrêté d’être de pied 4x4 ; on a déstructuré les rythmiques. Nous étions au festival Worldwide de Gilles Peterson et je me disais justement qu’il n’y avait pas de 4x4. Nous avons dansé sur des morceaux pas faciles du tout… Ça n’est pas très aisé de danser sur Flying Lotus par exemple (rires). Rémy Kolpa Kopoul (de Nova) nous regardait et a dit : « Je définis cette musique comme de la “drum and drum” ». C’est d’ailleurs un peu ce que fait le label Warp aujourd’hui. Que penses-tu du milieu de la nuit aujourd’hui ?

Paris est une grande ville qui n’arrive toujours pas Nuit


Laurent Garnier à avoir des clubs à sa taille. Il y a le Rex, le Social Club, mais ça reste petit. Il y a des soirées aussi, mais les lieux ne suivent pas. Paris n’a pas la nuit qu’elle mérite ! Dans les années 70, il y avait le Palace, les Bains, de grandes choses et surtout de l’argent… Aujourd’hui, on reste dans des clichés très parisiens de pseudo tribus qui sortent entre elles, et parfois tu as d’autres gens qui sortent juste pour écouter de la musique et qui savent que s’ils vont au Social ou au Rex la musique est plutôt pas mal. Bref, je trouve qu’on est dans quelque chose de très exclusif. C’est dommage que Paris n’ait pas son Panorama Bar ou son Berghain, qu’elle soit si sclérosée. Je pense que tant que Paris restera intramuros, les choses ne changeront pas. Mais la nuit demeure très riche si tu voyages…

bosseurs. Même si je n’aime pas sa musique, il ne s’est jamais menti à lui-même donc je ne peux pas lui jeter la pierre. Je trouve parfois un peu ridicules ses prestations avec des chanteuses de r’n’b, deux platines CD et les bras en l’air. Ça me pince le cœur un peu lorsque je le vois faire ça mais il le fait sincèrement… David a toujours dit « je suis un deejay » et il est resté dans sa culture deejay. C’est un mec sympathique. Je sais que si on l’appelle tout de suite, même s’il est au bout du monde, il me répondra. On a une petite anecdote à nous : David me dit souvent : « Putain mais Laurent tu pourrais faire tellement plus », et moi je lui réponds toujours « Putain David, mais tu pourrais faire tellement moins ». Quels sont tes projets ?

Quels sont tes clubs préférés ?

Je ne vais pas te choquer en te disant le Panorama à Berlin ! J’adore Berlin en général. Je suis aussi passionné par le Japon. C’est ma Mecque. J’adore le Yellow, le club Aghea, Air… Je suis dingue de ces lieux et adore y jouer car tu peux tout passer en termes de genres musicaux. J’adore y aller pour faire la fête aussi. David Guetta parlait de toi dans le numéro de Trax spécial Ibiza. Que penses-tu de lui et de son travail ?

Ben écoute, on est copains. On a commencé au même moment. J’ai d’abord connu Cathy. À cette époque, j’étais à la Loco et au Palace, et David faisait des soirées aux Bains. Avant ça, il organisait des soirées hip-hop au Rex qui s’appelaient Unity. David avait sorti un disque avec Robert Owens. Je m’en souviens car la face B était mortelle : il avait fait ça avec Sydney. Je suis rentré en France en 1988 et c’est à ce moment-là que Corti est devenu le directeur artistique du Palace et il a voulu nous faire jouer tous les deux au club. David ne s’est jamais foutu de la gueule de personne. Il a toujours été attiré par le strass et le gotha ; il a toujours aimé ça et Cathy aussi. Ce sont de très gros 21 —

Nous avons encore une année de tournée avec L.B.S. Nous avons de nouveaux morceaux, et nous avons relifté The Man With The Red Face, Acid Eiffel… Nous rentrons en studio le mois prochain, l’idée étant de sortir un album en fin d’année prochaine toujours avec Ben et Stéphane. Nous sommes partis pour longtemps avec ce trio. Nous parlons déjà d’un live pour novembre 2012. Je dois également faire la musique d’un film qui s’appelle Play, à partir de janvier. J’ai juste vu le trailer mais j’ai trouvé ça super beau. Nous avons enfin, je crois, trouvé la bonne équipe pour travailler sur la version cinématographique d’Electrochoc, mon autobiographie. Nous sommes toujours très impliqués même si nous en sommes au 25e scénario. Il ne faut pas s’attendre à ce que ça soit une version filmée du livre. J’ai aussi pour rêve de commencer à bosser dans le cinéma. Je voudrais aiguiller des réalisateurs sur des choix musicaux un peu comme Loïc Dury pour Klapisch… DVD Laurent Garnier It’s Just Musik live à Pleyel vendu uniquement online sur : ≥ www.laurentgarnier.com/shop

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le bon ART ® Clotilde Aubin Ω Diane Arbus

diane arbus le Freak, c'est chic

La galerie du Jeu de Paume expose 200 clichés de la grande photographe new yorkaise Diane Arbus dès le 18 octobre. Retour sur son parcours.

J'ai vu, revu une centaine de ses clichés, lu l’histoire de sa vie. La cinéphile et la femme ont été ébranlées jusqu’à n’en plus dormir. Ses portraits étranges de spécimens “hors normes” mêlés à tous ces gens “très normés” de l’Amérique des années 60, laissent sonné et rêveur comme après un film de David Lynch. L’humanité, dans ce qu’elle a de plus monstrueux et d’ordinaire, y apparaît terrifiante, vraie. Porteuse d’un présage funeste. Après 12 années d’une production de plus en plus sombre qui révolutionnera l’art photographique mais aussi l’art visuel tout entier, Diane Arbus se suicide en 1971 à 48 ans. La frêle et perpétuelle émerveillée Diane Arbus, dont Avedon dira qu’elle était « un génie accro au danger », a-t-elle fini par se confondre avec son œuvre ? Avant de flâner au Jeu de Paume, il faut s’arrêter sur la vie de cette artiste singulière. Née à New York en 1923 dans une riche famille juive, Arbus passe une enfance dorée, coupée du monde et baignée dans un climat d’irréalité qu’elle n’aura de cesse d’exorciser. Mariée à 18 ans avec Allan 23 —

Arbus, un photographe de mode dont elle aura deux filles, elle débute sa vie en mère parfaite et rangée. Ce n’est qu’après sa rupture avec Allan, à 39 ans, qu’elle démarre son travail personnel. Elle se passionne alors pour tous les êtres peu regardables et va se constituer sa propre famille d’antihéros, de monstres et de tous ces oubliés de la société à travers le regard qu’elle pose sur eux, dénonçant les mensonges et les impostures de l’Amérique qu’elle se met en devoir de disséquer. La photo sera son arme pour réfuter les siens, se révolter contre la réussite et valoriser l’échec. Le monstre devient la clé de voûte de son œuvre. Comme dans Freaks de Tod Browning, elle la peuple d’êtres étranges, de nains, de lilliputiens, de géants, de tatoués, de jumelles et d’elephant man, qu’elle cherche à venger de la race des “normaux”. Ses photos relatent un conte où l’extraordinaire devient banal et, le normal, exceptionnel. Arbus proche des gens a ce talent de tisser des liens profonds avec tous ses sujets, qu’elle photographie le plus souvent dans leur habitat naturel. Les monstres d’Arbus fascinent ainsi parce qu’ils sont vivants, et photographiés chez eux avec une grande humanité. Regardez ce Nain mexicain dans sa chambre d’hôtel qui pose en sortie de bain sur Nuit


Diane Arbus

“diane est un génie accro au danger.” Richard avedon son lit devant sa bouteille de liqueur. Ou encore ce géant juif chez lui avec ses parents dans le Bronx. Démesuré, avec un pied-bot, il semble sur le point de défoncer le plafond du salon sous l’œil attendri de sa mère et dégoûté de son père. Mais l’œuvre d’Arbus n’est pas qu’un catalogue étrange des bizarreries de la nature : sous l’insistance de son œil, les êtres les plus anodins deviennent eux-mêmes des monstres. Ce qu’elle photographie, c’est le déséquilibre de la société américaine des années 60, à travers une série de portraits insoutenables de vérité. Elle y dénonce une Amérique engluée dans l’interdit, faite de damnés, de sans-abris. Une Amérique malade faite de désaxés. Une Amérique qui exhibe sans pudeur le mensonge du rêve américain. En montrant des cas sociaux et des existences invivables ou peu enviables (nudistes, travestis, et couples mal assortis dans leur chambre à coucher et salles de bain misérables), son intention était de dénoncer les normes et toutes les institutions qui légitiment socialement l’existence. 24 —

Ainsi ses photos de couples montrent des unions disharmonieuses et ridicules ; celles des hommes une masculinité stéréotypée, ou une virilité teintée de féminité dans ses portraits de travestis lamentables ; de femmes maquillées comme des sorcières, de mères de famille ennuyées, de stripteaseuses soumises au désir masculin. Les enfants sont graves et angoissants (voir absolument le cliché de l’Enfant jouant avec une grenade ou encore celui des Jumelles Roselle, page de droite), les bébés sont hurlants, et les fêtes, des bals masqués décadents (le masque et sa symbolique du mensonge recelant tous les crimes les plus ignobles est récurrent, Kubrick s’en inspirera beaucoup dans Eyes Wide Shut. Shining lui pompe les jumelles et les réceptions flippantes.). Personne n’est allé aussi loin avant elle dans la volonté de repousser les limites et de se mettre en danger. L’œuvre d’Arbus se termine par une série faite lors d’un séjour dans un hôpital pour malades mentaux. Elle qui avoue avoir été fascinée par des êtres si angéliques et innocents, elle en tirera ses clichés les plus terribles. Femme masquée dans un fauteuil roulant, une handicapée physique portant un masque de sorcière, et la série non titrée, un groupe hilare dansant dans la campagne, masqué par des sacs en papier informes, fagoté avec des robes de boucher, sont sans doute les plus angoissantes. Diane Arbus s’ouvrira les veines quelques mois plus tard…

Diane Arbus ≥ Musée du Jeu de Paume du 18 octobre 2011 au 5 février 2012 Tél. : 01 47 03 12 50 — www.jeudepaume.org

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Les bons producteurs ® Thibaut Victor Ω Will Sweeney & Samuel Kirszenbaum

Birdy Nam Nam Oiseaux de nuit

Aux Victoires de la musique 2010, les Birdy Nam Nam raflaient le titre de meilleur album électro devant David Guetta. Defiant Order, leur nouvel opus offre de nouvelles expérimentations tout en sonnant plus accessible qu’auparavant. Plus fort que Justice et

l'électronique nous permet d'expérimenter mieux nos idées. Little Mike : Même s'il y avait déjà de l'électronique sur notre premier album ! Abbesses repose sur le sample d'un hit techno !

The Rapture, les autres gros disques électroniques de la rentrée ? Rencontre avec les outsiders.

Le nouvel album fait penser à une B.O. de film. Un film qui raconterait quoi ?

Ça vous embêterait de faire mon boulot et de vous présenter tout seul ?

C'est pas gagné… Je dirais simplement qu'on est quatre personnes faisant de la musique ensemble depuis 10 ans. Avec pour ambition de la faire en toute liberté et de l'offrir aux gens en live. On est un peu comme des frères. On se voit même plus que nos propres frères en fait.

Little Mike : Crazy P :

Des compétitions de DJ à votre nouvel album produit par Para One, votre musique a pas mal évolué, notamment des influences hip-hop vers l'électro en 10 ans… Vous expliquez ça comment ? Crazy P : La base, quand on fait les maquettes, ça reste la platine. Notre musique évolue parce que nos goûts évoluent, même s'ils sont portés par une même énergie. Et c'est vrai qu'aujourd'hui 27 —

Defiant Order fait un bilan de ce qui se passe pour nous, de ce qu'on veut défendre musicalement. On voulait raconter ça. Et c'est vrai qu'on a toujours fait de la musique imagée. Need : On avait envie de faire un disque hyper radical avec tout ce que ça peut avoir de déroutant. On a essayé de mettre les morceaux dans plein d'ordres différents et je crois qu'on est arrivés à un résultat qui prend l'auditeur par la main. Quand on arrive aux morceaux un peu plus compliqués, on est déjà un peu familiarisé, on a déjà retrouvé les Birdy. Para nous a aidés à couvrir tous les champs possibles de Birdy Nam Nam pour nous amener à ce que le groupe pouvait apporter de plus singulier dans la production électronique. Crazy P : Il nous a remis aux platines. Il nous a fait faire des bidouilles, des sons très percus, des platines très bruitistes… Il voulait vraiment faire Crazy P :

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Birdy Nam Nam

“Un délire entre nous a dérapé en sorte de crise de nerfs, on était à 2 doigts d'être menottés, en camisole et de s'arrêter à Los Angeles.” 28 —

des expérimentations à partir de notre son. Para a été le cinquième élément. Sinon, sérieusement, c'est quand la dernière fois que vous avez défié l'ordre établi ?

En faisant ce disque avec Sony ! (rires) Defiant Order, c'est avant tout défier l'ordre de la musique. Bien sûr, on a tous nos points de vue sur la politique mais on ne s'engagera pas. Ça restera artistique. C'est avant tout notre revendication d'une vision alternative de la musique.

Need :

Crazy P :

Vous n'êtes quand même pas toujours sages ?

C'est vrai qu'ils ont bien failli détourner un avion entre New York et Tahiti à cause de nous… Crazy P : On sortait d'une tournée américaine de quinze jours et c'était très dur physiquement. On ne dormait pratiquement pas. On s'est retrouvés sur un vol et on s'est lâchés. Il y avait peu de monde dans l'avion, les gens étaient sympas, ils savaient qui on était et pourquoi on était là… Ils nous ont rincés ! Mais le problème, c'est qu'on a bu un peu trop. Little Mike : Bloody mary en altitude… Crazy P : Un délire entre nous a dérapé en sorte de crise de nerfs et on était à deux doigts d'être menottés, en camisole et de s'arrêter à Los Angeles. Si on avait été sur une compagnie américaine, je pense qu'on finissait tous en prison. Enfin, c'était cool. Mais limite. Little Mike :

Alors, à part l'avion, le meilleur lieu pour écouter votre album, c’est quoi ?

Dans les catacombes… Au Zénith le 19 novembre. C'est pas pour faire la promo mais c'est juste qu'on va mettre les moyens pour avoir un soundsystem de ouf. Crazy P : Oui, le Zénith va même au-delà de l'album. Ça sera totalement du Birdy avec des envolées, des choses créées pour le live. On est repartis en guerre ! Little Mike : Need :

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Et si je perds votre album, vous me conseillez d'écouter quoi la nuit ?

Bah, le nôtre ! Sérieusement, moi j'attends Justice parce que, même si j'ai jeté une oreille dessus, j'ai envie de m'y plonger sur la durée. L'album de Joakim aussi, ça sera un album important. Little Mike : Moi, j'ai hâte d'entendre Jackson… et Para One bien sûr ! Bon, sinon j'ai faim les gars. Je commande thaï. Pâtes au poulet, ça vous va ? En choeur :

Need :

Little Mike : La nuit, j'écoute pas de musique. Mon fils dort ! Crazy P : Il y a des trucs de James Blake que j'adore. Un remix de Untold avec une émotion incroyable. Dark. À écouter très fort. Need : Moi, j'ai bien aimé le dernier Geisaffelsetin, Viol. Little Mike : À écouter la nuit dans une rue sombre… (rires)

Birdy Nam Nam — Defiant Order Jive/Epic/Sony De toute façon, on est d'accord, le meilleur album de

≥ En concert le 19 novembre au Zénith

la rentrée, c'est… 29 —

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Paris la Nuit  Philomène philomene.tumblr.com



le bon en arrière ® Marine Goutal Ω Peanut Butler

P*A*R*I*S* D*I*S*C*O* Alors que le clubbing à la française s’impose enfin - Le Baron n’en finit plus d’essaimer, de New York à Tokyo -, on oublie que le concept de discothèque est bien de chez nous, et qu’il s’est répandu dans les années 70. Retour sur les origines de la vie nocturne, et son genre fondamental, le disco.

Hautement technologique et ouvert aux métissages, le disco, en tant que genre musical, phénomène social, et mode vestimentaire, se veut progressiste. Que la frileuse société française des années 70 ait alors donné un accueil favorable au disco peut surprendre. Mais il y a bien eu un Paris disco à cette période. Ses lieux forts : le Sept, le Pimm’s surtout et plus tard le Palace qui voue un culte à cette musique. L’ombre de Fabrice Emaer, le fondateur des trois établissements plane, comme si la communauté gay devait se montrer plus prompte à accueillir les modes de vie marginaux. À partir de 1976, le Broad, temple de la culture gay, accueille les danseurs au son du funk et du disco. Mais ce dernier genre séduit tout le monde. L’exaltation sportive que permettent la musique et les paroles enjouées de Donna Summer ou de Boney M. offre aux clubbers d’alors de sublimer la peur de la crise, qui se fait sentir. La danse, les paillettes et l’énergie pour oublier le choc pétrolier de 1973 qui marque un coup d’arrêt dans la croissance en France. Le développement de la musique disco à Paris est indissociable de la personnalité de Guy Cuevas. 32 —

Cubain, c’est lui qui, dans les années 1960, importe à Paris les racines musicales du disco en jouant au Sept des disques de musique afro-cubaine, de funk et de soul. En décidant de faire danser les gens dans un lieu dédié, alors qu’auparavant on sortait pour dîner avant tout et danser dans un second temps. Mais si la figure de Guy Cuevas s’impose comme incontournable dans la mutation des nouveaux plaisirs de la nuit, il faut aussi compter sur la créativité des producteurs et musiciens français. C’est parce que Jacques Morali et Henri Belolo, les producteurs de Village People, Cerrone et Patrick Hernandez se sont illustrés dans cette musique que la vague prend et que tout le monde se met au disco, des anciennes stars yéyé et aux grands noms de la variété, de France Gall à Dalida. Quand sort Saturday Night Fever en 1977, le disco est partout, dans les clubs, dans les magasins d’import, sur les tee-shirts des filles, à l’école et au drugstore de Saint-Germain-des-Prés. La nuit, au Colony ou au Palace, on danse sur Cerrone’s Paradise, Supernature. Cultivant son image healthy, le clubbing version disco prend un tour vraiment sportif. La boîte La Main jaune, à l’aube des années 1980, est le modèle du genre. Avec son sol adapté aux patins à roulettes, elle accueille une foule de jeunes gens aux survêtements brillants. Le Suisse Patrick Juvet, protégé de Claude François, fait tourner les têtes sur son hymne, le biennommé Paris By Night, scellant, sur disque, les noces dorénavant incontournables, entre la Ville Lumière et le disco. Nuit


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la bonne ombre ® + Ω Denys Beaumatin

hors humain Le souffle de l’apocalypse

Né dans un camp de travail allemand sous les bombes en 1944, électrochoqué à 5 ans, Hors Humain prétend avoir développé des potentialités rarement vues chez un être humain. On l’a rencontré.

Une puissance vitale, une fougue insensée venue d’un autre monde qu’il a puisées jusqu’à l’abîme pour pulvériser les limites du visible après des années d’exploits inclassables : record du monde du choc thermique en 1984 (-2°c) en se jetant d’un hélicoptère pour s’écraser dans les abysses gelés du Groenland. Acrobate invraisemblable sur les plus hauts toits de la ville de Paris, mille fois mort, mille fois ressuscité, commando survivor, Hors Humain a aujourd’hui une puissance de vie et de survie inégalée. Son secret : le souffle ! qu’il maîtrise, développe coûte que coûte, pour s’engouffrer dans l’ultime épreuve qu’il affectionne, celle de l’ultime souffle : le passage dans l’invisible. Le jour il s’électrise, la nuit il se magnétise. C’est dans le cimetière du Père-Lachaise muni d’une lampe que je l’ai suivi dans la tombe de Jim Morisson, puis dans les claustrophobiques catacombes et ses recoins les plus obscurs. C’est là que se trouve sa tanière et que j’ai l’ai retrouvé face to face Cheva35 —

lier de l’Apocalypse. Aux confins du réel, de l’underground et de la dualité, Hors Humain nous transmet en quelques mots, en quelques souffles bien pesés les clés de l’ultime sens. Pourquoi traînes-tu dans les cimetières la nuit ?

Quand j’étais gosse, j’allais visiter les cimetières mais pas du tout pour le côté macabre. J’allais discuter avec les morts qui me donnaient le courage de continuer à vivre. Les fantômes des disparus sont aujourd’hui mes gardes du corps, c’est avec eux que j’ai créé mon consulat sur le pont de l’Alma. Tu as été connecté très tôt à l’invisible…

J’ai été tellement poussé devant la mort que j’ai été obligé de voir des choses que les gens ne voyaient pas. Ça a développé en moi un côté médiumnique. En même temps, ce fut très déstabilisant car tu vois les gens, tu les mets à nu, tu les observes et même si tu ne le veux pas, les énergies tu les reçois. Quelle est ta part d’invisible ?

Ce qui est très important est d’avoir voulu soigner mon ombre et mon double. J’ai une foi très Nuit


Hors Humain

“Notre société d’aujourd’hui nous impose une telle course à la jouissance que l’humanité est en train de devenir une vaste partouze.” 36 —

mystique qui me permet de regarder autre chose, autre part. J’ai donc fini par regarder la part d’invisible qu’il y avait en moi. Je me suis transmuté en quelque sorte. En plein ébat sexuel, si tu pars dans l’invisible c’est ta femme qui va être déçue…

Quand je fais l’amour avec une nana, elle a l’impression qu’il y a deux mecs avec elle. Pour éviter une mauvaise influence, avant chaque acte sexuel, je lui fais faire un travail sur la respiration. On prend par la suite un pied terrible parce qu’on a chacun par le souffle tout nettoyé, tout lavé. C’est une purification nécessaire avant de célébrer l’acte amoureux. Si t’es pas humain, t’es qui ?

Notre société d’aujourd’hui nous impose une telle course à la jouissance que l’humanité est en train de devenir une vaste partouze, il faut que les extraterrestres viennent nous aider (rires). D’où le nom de Hors Humain, je suis un fantôme du visible et de l’invisible, qui s’est retiré de l’humanité même si je suis dedans, je paie ma caution. Tu donnes des cours de souffle ?

Je donne des cours à beaucoup de personnes qui souffrent d’asthme, récemment des élèves de Sciences-Po, à une époque à Jacques Séguéla, ça leur donne de l’énergie, une meilleure santé, un équilibre intérieur différent. Qu’est-ce qui manque à l’humanité ?

C’est d’une banalité ce monde matériel, d’une banalité navrante. Celui qui franchit les portes de l’invisible, comme les grands chevaliers du Moyen âge, comprend les clés du monde, du sens à donner à sa vie. L’ombre a été bannie pas les religions, mais il faut aller voir son côté obscur, faire face à lui pour le purifier et s’élever.

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Je te cite : « L’humanité sans crime serait-ce l’humanité ? »

Au XXe, après les guerres mondiales, les multiples guerres (Kosovo, Vietnam…), plus de 500 millions de morts, j’ai honte aujourd’hui de dire que je suis humain, je suis un être vivant qui aspire au véritable sens. Si l’humanité ne passe pas sur une autre sphère, elle est foutue. C’est la centrifugeuse, quand t’es dans la centrifugeuse tu peux plus sortir. Avant les enfants étaient sur des chars à foin avec des bœufs, maintenant ils prennent le TGV. Beaucoup de technologies sont basées sur la vitesse, la vitesse coupe le souffle, amène le côté émotionnel, exacerbé de l’humanité. Si l’émotionnel est exacerbé, il n’est pas maîtrisé et donc à terme c’est la tuerie généralisée. Si tu sors t’es éjecté comme un météore, explosé contre les murs. Alors que le souffle te permet de te libérer de cette trajectoire aliénante, de cette notion 37 —

de temps et d’espace, de te centrer quoi qu’il se passe. L’invisible est en guerre actuellement. Il n’y a pas que la Terre qu’on est en train d’atrophier, notre ombre est en train de s’atrophier d’où les carnages, les scandales. Très peu de gens connaissent leur double et leurs fantômes. Notre double, notre invisible est en nous. Il faut que l’humanité change. Risquer sa vie pour une double vie est une victoire.

www.horshumain.org ≥ Showcase au Rigoletto, le 29 octobre 2011 337, rue de Belleville. 19 e

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le casse bonbon ® Manon Troppo

Rentrée déclassée Après un été passé sous le signe de la désintox pour bon nombre de mes compères et moi-même, un retour aux sources s’imposait. L’inauguration d’un rade à Belleville tombait à pic. Fini les longues promenades décrassantes. Terminé la solitude salvatrice. Au placard les litres de thé. Bye bye les heures de lecture. On revient, on est là, on en veut. Du bar, de la bière, du bordel. Rendez-vous à l’ouverture du 9B, boulevard de la Villette. Sur le chemin, on énumérait tous les nouveaux lieux du quartier, et la liste avait sensiblement gonflée en à peine six mois. Un petit triangle d’or existait bel et bien et il était aujourd’hui envisageable de passer une soirée entière entre trois stations de métro voisines. Le Floréal, les Petits Tonneaux, le Zorba, le Folies et maintenant le 9B. Goncourt concourait désormais à l’effervescence nocturne au même titre que Pigalle. Et en arrivant sur le boulevard, nous constations l’existence de bancs, denrée de plus en plus rare dans Paris et toujours bienvenue pour ignorer les fermetures hâtives, armés de canettes de bière et de cigarettes. Nous arrivons, encore légères et relativement court vêtues, prêtes à retrouver tous les vieux potos 38 —

bronzés à l’arête, remplis d’anecdotes estivales à déguster accoudés au bar. Seulement voilà, l’enthousiasme est retombé devant l’incroyable attente pour accéder à deux barmans dépassés, dans un chantier où ça sentait encore le plâtre et la peinture. Enfin, quand ils avaient eu le temps de repeindre… Toute la ville était là, toute la ville était rentrée de vacances et voulait s’en jeter un petit derrière la cravate, toute la ville s’était faite avoir et toute la ville s’étendait sur le trottoir, tuant l’espoir d’un jour réussir à être servie. C’est toujours pareil, me direz-vous, ces ouvertures. Exact. Et, en experts de la chose, nous aurions dû nous en douter ; mais hébétés par un mois de vacances, nous avions tous perdu nos bonnes vieilles habitudes de Parisiens avertis. Au top de notre forme, nous n’aurions jamais envisagé ne serait-ce qu’une seconde d’aller mettre un pied là-bas. Nous tous. Pourtant, voilà, nous y étions ; une horde sauvage de déçus aussi assoiffés qu’impatients. Déjà, la grogne reprenait le dessus, Paris circulait à nouveau dans nos veines et nous Nuit


Rentrée déclassée

décidions, abattus mais pas vaincus, de nous installer au bar d’en face. Comme il est d’augure dans ces cas-là. Comme on fait à chaque fois qu’on se prend à jouer aux ouvertures et autres traquenards de débutants. Ça ne rate jamais, le bar d’en face est toujours assez miteux et pas vraiment habitué au débit de mots et de boissons des 25-35 ans. Le bar d’en face est encore un peu rempli de vieux clients amateurs de PMU et notre arrivée massive laisse le bar d’en face… disons… dubitatif. Ce soir-là, ce troquet, comme tous les bars d’en face du monde n’avait ni assez de chaises ni assez de verres pour satisfaire les besoins de tous, et le pauvre serveur galopait d’une table à l’autre, avec autant d’entrain que sa soixantaine bien tassée le lui permettait. Le bar d’en face a toujours des toilettes à la turque et une chasse d’eau capricieuse. Le bar d’en face n’a jamais de gin ou de verres à shot. Le bar d’en face a des tables un peu crasseuses et 39 —

des chaises branlantes. Le bar d’en face pourrait un jour anticiper et prévoir ce genre d’invasions, tout de même. Nous avons donc passé la soirée à critiquer le bar d’en face et celui d’en face en face, en jouant aux chaises musicales, en allant pisser dans les petites rues sans tâcher nos jolies chaussures à talons, en évitant le vieux bourré aux mains baladeuses et en cachant notre flasque de gin sous nos jupes. Cependant, le bar d’en face possède une qualité incomparable : il existe. Et grâce à lui, nous avons simplement repoussé nos retrouvailles de 4 mètres, replongés de plein fouet dans les usages parisiens, ramenés à cette dure réalité : il y aura toujours plus de fêtards que cette ville ne peut en contenir et bien d’autres nuits de jérémiades et de péripéties évidemment dramatiquement dramatiques nous attendaient, cette année encore. Mais le vrai problème de la nuit à Paris, c’est qu’elle est toujours trop courte.

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Le bon salon ® Geraldine Gottdiener Ω Jerome Bonnet

chic art fair C’est party

Chaque année, fin octobre, Paris embrasse l’art contemporain au travers de foires renommées ou confidentielles. Pour sa seconde édition, la Chic Art Fair s’installe à la cité de la Mode et du Design et se déploie en dehors de ses murs au travers de performances de street art. Et fait même la fête.

Alternative à la FIAC !, la Chic Art Fair est une foire qui s’inscrit dans la ville et se veut pluridisciplinaire. On y trouve de l’art contemporain bien sûr, mais aussi du design, de la photo et des éditions. Les prix des œuvres présentées permettent de faire ses premiers pas de collectionneur, ce qui n’est pas rien en comparaison des transactions qui s’effectueront au Louvre ou sur les Champs. Le collectif du M.U.R, que l’on peut voir rue Oberkampf, signera des graffs en live au rez-deseine. Les performances du Frasq interpelleront le public d’amateurs et de curieux tandis qu’au crépuscule les nuits vidéos Set in Concret projetées sur un vaste mur extérieur invitent à l’évasion numérique. L’architecture en tant que proposition est également à la noce puisque les architectes du pavillon Jakob + MacFarlane reviennent sur les lieux de leur forfanterie pour proposer un parcours urbain, une nouvelle lecture imbriquant coursives 40 —

de circulation et voies fluviales, accès idéal depuis les Batobus parisiens. Ces navettes, les batochic, permettront de rejoindre Chic depuis la FIAC, mais pas que, le reste de l’espace interstellaire aussi, au travers d’une installation de Gilles Ouaki le long des berges. Ballons géants s’allumant au passage de chaque embarcation et faisant tinter les cinq notes mythiques du film culte Rencontres du troisième type, ils invitent les passagers à laisser des SMS qui résonneront dans l’espace, renouvellement numérique de l’appel aux aliens… Reste la fête, qui n’a plus battu son plein depuis un moment, ou alors en privé, très privé. Et là encore, Chic refuse de s’en passer ou de s’enfermer. Avec la bonne idée pour la direction artistique de s’associer à la revue Entrisme, auteur de soirées décalées à la piscine Pailleron, et d’avoir fait appel au collectif Paris Nous Appartient, défenseur des droits des usagers noctambules, pour dénicher un lieu à réinventer, la foire s’offre LA fête de clôture de cette semaine artistique… juste en face au Café Barge. Un lieu revu et corrigé pour l’occasion, animé de performances sans risquer l’overdose après une semaine chargée, mais surtout avec l’envie de rassembler collectionneurs et Nuit


Chic Art Fair

clubbers. Histoire de voir les univers se confronter, admettre que la jeunesse existe, considérer la pertinence, après des jours de rencontres professionnelles, que l’on peut se rencontrer humainement dans la fête, décloisonner. Au programme, les live de Teeth (Moshi Moshi Records) pour le glampop-electro et de Julien Perez (Side Project Adam Kesher/Beat Mark) pour la partie expérimentale et les DJ sets de Crame et Acid Washed. Il y a fort à parier que l’art agitera de nouveau la capitale comme le faisaient les étudiants des Beaux-Arts il y a deux siècles. 41 —

≥ du 21 au 24 octobre 2011 Cité de la Mode et du Design, 34, quai d’Austerlitz, 75013 Plein tarif : 10€ / Tarif réduit : 7€ www.chic-today.com — Chic Party (sur invitation) Le 23 octobre 2011 à partir de 22h au Café Barge 5, port de la Rapée, 75012 Paris 200 invitations à gagner pour la Chic Party en envoyant un mail à : chicparty@lebonbon.fr

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Paris la Nuit  Seb Lyky communedeparis.fr



la playlist de Ω Romain Le Cam

Sydney Valette

1

Laurie Anderson — O Superman

Le discours de la déesse aux mille yeux, qui nous berce dans son merveilleux océan bleu nuit incrusté d’étoiles. Wahou ! 2

Baths — Cerulean

Résumé de la torture amoureuse, toute empreinte du plus succulent des fromages. 3

Trisomie 21 — The Last Song

Comme une envie de foutre la poutre d’estafette.

4

Thieves Like Us — Your love runs still

S’affûter les pincettes à Cuba, en pensant que ça peut courir encore.

John Maus — Quantum Leap

Le Français électro pop Sydney

5

Valette sort son premier album

L’énergie de ce pasteur aventurier me rend tout zlouvichnouf.

Plutôt mourir que crever, parfait pour les lendemains de fête. Il nous livre sa playlist pour une

6

soirée réussie.

Sa voix solitudinée me chamboule la mandibule à en manger du foin pour plusieurs secondes.

Molly Nilsson — The Lonely

Plutôt mourir que crever (deBonton / La Baleine)

7

Pas besoin de rajouter quelque chose, les paroles parlent d’ellesmêmes.

myspace.com/sydneyvalette

8

Xeno and Oaklander — The Staircase

FM Attack — Dreamer

Ce truc permet de sautiller quelque temps en suçant son pouce dans un champ de colibris pluricolorés. 9

Merzbow — Minus Zero

Assieds-toi confortablement dans le chaos, petit lutin de la grande nuit. 10

Burkhard Dallwitz and Philip Glass — Truman sleeps

Pleurer avec son couffin en regardant le ciel.

44 —

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trousse de secours Ouvert toute la nuit ! Pharmacies de garde

Épicerie Shell

Chez Tina

84, av. des Champs-Élysées 8e

6, boulevard Raspail 7e

1, rue Lepic 18e

≥ 01 45 62 02 41

≥ 7/7 — 24/24

d≥j jusqu'à 4h30 / v≥s jusqu'à 7h

6, place de Clichy 9 e

Minimarket fruits et légumes

Boulangerie Salem

≥ 01 48 74 65 18

11, boulevard de Clichy 9 e

20, boulevard de Clichy 18e ≥ 7/7 — 24/24

6, place Félix-Éboué 12

≥ 7/7 — jusqu'à 7h

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Alimentation 8 à Huit

Livraison médicaments 24/24

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Chez Violette, au Pot de fer fleuri

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77, boulevard Barbès 18e

≥ 01 45 35 17 42

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≥ Mardi au dimanche jusqu'à 5h

Relais Fleury

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≥ 08 92 70 12 38

114, rue Caulaincourt 18e

Urgences psychiatrie

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Se déplace sur région parisienne

L’Endroit, 67, place du Docteur-

≥ 01 46 06 63 97

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≥ tlj de 11h à 1h, jeudi, vendredi,

Paris Autolavage 7/7 — 24/24

≥ 0800 23 13 13 / 01 70 23 13 13

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≥ 7/7 — jusqu'à 6h

≥ 7/7 — jusqu'à 3h

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Tabac Saint-Paul

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127, rue Saint-Antoine 4e

20, boulevard Saint-Michel 6 e

Nemo 01 47 03 33 84

≥ 7/7 — jusqu'à minuit

v≥l jusqu'à 00h, m≥j jusqu'à 23h

≥ 7/7 — jusqu'à 6h

Le Pigalle

Faim de Nuit 01 43 44 04 88

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Kiosques à journaux 24/24

≥ 7/7 — jusqu'à 7h

≥ Vendredi et samedi jusqu'à 5h

38, av. des Champs-Élysées 8e

Allô Hector 01 43 07 70 70

16, boulevard de la Madeleine 8e

≥ 7/7 — jusqu'à 6h

Poste de nuit

2, boulevard Montmartre 9 e

Apéritissimo 01 48 74 34 66

52, rue du Louvre 1er M° Louvre-

Place de Clichy 18e

≥ 7/7 — jusqu'à 4h

Rivoli / Étienne-Marcel

Allô Glaçons

Boulangeries

53, rue de la Harpe 5e

01 46 75 05 05 ≥ 7/7 — 24/24

Snac Time

≥ 01 44 07 38 89

97, boulevard Saint-Germain 6 e

20, rue du Fg-Saint-Antoine 12e

Épiceries

≥ 7/7 — 24/24

≥ 01 43 40 03 00

L'Épicerie de nuit

Boulangerie pâtisserie

Internet 24/24

35, rue Claude-Bernard 5e

99, avenue de Clichy 17e

Envoyez-nous vos bons plans

≥ Vendredi et samedi jusqu'à 3h30

≥ 7/7 — 24/24

ouverts la nuit : nuit@lebonbon.fr

45 —

Nuit



Bonbon Nuit Party | Tous les vendredis au Bus Palladium â„Ś StĂŠphane Semain


le bon agenda La sélection de ParisLaNuit.fr Jeudi 6/10 23h Social Club Free

23h

≥ Rinse FM Party avec Ben UFO, Marcus Nasty,

≥ Citizen Records 10 Years (festival Tsugi Federation)

La Machine du Moulin Rouge 15€

Scratch DVA Mercredi 19/10 19h Point Éphémère 17€ Vendredi 7/10

23h

≥ Cheveu, Zéro, Hiroshima Rocks Sounds en live

Social Club 15€

≥ Marble avec Para One, Surkin, Bobmo, Sam Tiba 23h

00h

Rex Club 15€

≥ Scandale ! Ever Never Release Party avec Ever

La Machine du Moulin Rouge 22€

≥ Kitsuné Night Club avec Is Tropical, Logo, Beatau-

Never, Housemeister et Donovan en live

cue… Jeudi 20/10 23h30 Rex Club Free Samedi 8/10 00h Le Point Éphémère 11€

≥ Edit # 3 avec Ben Westbeech& Zeb Dias

≥ Sonotown avec Jacques Green, Sigha, Jonas Sella 00H

Vendredi 21/10 19h La Bellevilloise Free

Social Club 15€

≥ Mr Scruff (Ninja Tune) All Night Long !

≥ Nuits zébrées de Radio Nova 00h

Bus Palladium Free

Mercredi 12/10 19h La Bellevilloise 26,40€

≥ Bonbon Party

≥ Omar & Live Band, Taylor McFerrin (Brainfeeder)

00h

en live

≥ Calvin Harris

20h

Point Éphémère (Complet) Dimanche 23/10 23h30 Rex Club 15€

≥ Super! présente SBTRKT 00h

Social Club 20€

≥ Dennis Ferrer, Martinez Brothers, Andre Homme

Chez Moune Free

≥ Sydney Valette Lundi 24/10 20h Le Point Éphémère 16€ Jeudi 13/10 00h Social Club 15€

≥ Busdriver, Ceschi et Louis Logic en concert

≥ Tsugi x Club Cheval (Panteros 666, Myd, CanblasJeudi 27/10 23h Social Club Free

ter, Sam Tiba), David Carretta 20h

≥ Sound Pellegrino Thermal : Bok Bok et Tom Trago

La Gaîté lyrique 19€

≥ Live Versatile Noise Troopers avec Joakim & Bo’tox pour les 15 ans de Tsugi à La Gaîté lyrique

Vendredi 28/10 20h Le Point Éphémère 15€ ≥ Aladdin, Flying Turns et Fangs en concert

Vendredi 14/10 20h La Gaîté lyrique 19€

00h

≥ Tsugi Federation concert avec Grems, Disiz La

≥ Bonbon Party

Bus Palladium Free

Peste, Noir Fluo 00h

Samedi 29/10 23h La Bellevilloise 15€

Social Club 15€

≥ Renaissance Man Release Party 00h

≥ Free Your Funk spécial Electro Funk avec Digikid 84, Manaré, Irfane (Outlines), Drixxxé

Rex Club 15€

≥ Tsugi Federation Party avec Dantom Eeprom, Lundi 31/10 00h Social Club 15€

Discodeine, Darabi, Siskid, Enola

≥ Ed Banger Halloween Party (DJ Mehdi R.I.P) Samedi 15/10 00h Rex Club 15€ ≥ Matias Aguayo, Jennifer Cardini et Clément Meyer

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Envoyez votre prog à : emmanuel@parislanuit.fr

Nuit


www.agnesb.fr



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