Le Réveil des combattants Mars 2018

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AIRBUS PRÉVOIT LA SUPPRESSION DE 3 700 POSTES, DONT 470 EN FRANCE

UNE TORTIONNAIRE À LA DIRECTION DE LA CIA

1968 : LA PLUS GRANDE GRÈVE DE L’HISTOIRE OUVRIÈRE

Mars 2018 - N° 842- 5 €

e l a i c o S e c i t s u J La

Ensemble

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Etats Généraux

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La Paix

Paris - 21 avril 2018

Paix

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La défense des valeurs de la République 2, place du Méridien 2 Mér - 94807 VILLEJUIF CEDEX

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

APPEL DE ROMAIN ROLLAND ET HENRI BARBUSSE Pour un grand congrès contre la guerre (27 mai 1932) Pendant que la Conférence de Désarmement battait son plein à Genève, le Japon s’est jeté sur le continent asiatique. Il a massacré à Chapeï une immense population innocente. II a mis la main sur la Mandchourie. Grossièrement camouflée en république indépendante, la Mandchourie constitue de toute évidence la base stratégique de la guerre contre l’U.R.S.S. L’U.R.S.S. qui, depuis quinze ans, s’efforce d’édifier un monde nouveau sur la communauté des travailleurs, la répartition logique de la production, l’intérêt général, la coopération et l’abolition de l’exploitation et de l’oppression de l’homme par l’homme sur des principes diamétralement opposés à l’anarchisme du système capitaliste. L’U.R.S.S a donné à sa grande construction socialiste et humaine, résiste héroïquement depuis des mois aux provocations japonaises. En Europe et surtout en Roumanie, en Pologne et dans les Etats limitrophes, on s’arme fiévreusement sous la direction des impérialismes occidentaux parmi lesquels l’impérialisme français, qui pèse sur la politique de ses « Etats vassaux », joue un rôle prépondérant. Nous voyons, en même temps, la recrudescence des militarismes, la montée fantastique des budgets de guerre, les armements démesurés se multipliant dans tous les Etats, la fabrication intensifiée des usines de guerre et de produits chimiques en France (Schneider-Creusot, Renault, Kuhlmann), de l’Allemagne (Krupp et de la métallurgie de la Ruhr), de la Tchécoslovaquie (Skoda), de la Roumanie et de la Pologne et avec cela la préparation de l’assassinat de continents entiers par des moyens formidables de guerre chimique aérienne. De toute évidence, c’est une nouvelle guerre mondiale qui nous menace. Le courant de guerre déclenché en Chine se dirige mathématiquement contre l’U.R.S.S. avec la complaisance et la connivence des grandes puissances impérialistes. On découvre sous cette agitation mondiale l’action des grands trusts capitalistes d’Occident : l’industrie lourde universelle dont les divers gouvernements apparaissent comme les agents. La guerre contre l’U.R.S.S., cela veut dire une guerre mondiale, cela veut dire la ruine et la destruction de pays entiers et d’incalculables hécatombes de foules. Au milieu de ce tragique état de choses qui rend les jours où nous vivons comparables à ceux de 1913 et du début de 1914, un seul devoir pour chacun et pour tous : comprendre l’imminence du cataclysme, pousser le cri d’alarme et de protestation qui alerte les pays et 2-

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surtout chercher et trouver les moyens effectifs pour arrêter l’attentat de l’impérialisme contre les hommes. Nous sommes fermement résolus à tout tenter pour empêcher le crime international et nous disons que personne ne doit aujourd’hui se tenir à l’écart des intérêts humains en jeu. II faut enfin organiser pratiquement et solidement la mobilisation contre la guerre, dans la voie ouverte par tous ceux qui ont déjà entrepris cette lutte réaliste. Nous appelons tous les hommes, toutes les femmes, sans tenir compte de leur affiliation politique, et toutes les organisations ouvrières - culturelles sociales et syndicales - toutes les forces et toutes les organisations, en masse ! Qu’elles s’unissent à nous dans un Congrès international de guerre contre la guerre. Ce Congrès aura donc pour tâche de susciter une grande œuvre de ralliement, une vague de fond contre la barbarie de la guerre recommençante. Sur le plan pratique, il faudra spécifier les moyens immédiats de dresser toutes les barrières possibles contre l’attentat généralisé qui s’élabore et que le premier prétexte venu suffit à déclencher. Il faut opposer, sur toute la ligne, préparatifs à préparatifs. Pour cela, tout dépend aujourd’hui de la conscience et de l’énergie de la classe ouvrière. Le Congrès aura donc pour tâche d’éclairer avec précision la situation historique et de mettre les masses en face des réalités qui les menacent et d’organiser les volontés des travailleurs en bloc autour de leur patrie socialiste en danger. Ce Congrès, qui aura lieu le 28 juillet 1932 à Genève, s’élargira, par la force des choses, en une manifestation internationale, démasquera tous les fauteurs de guerre et tous leurs auxiliaires de toute espèce. Evitons la honte de n’avoir pas compris la gravité de l’heure ou de l’avoir comprise trop tard. Eveillez votre conscience et affermissez votre volonté. Aidez-nous à organiser la résistance des masses. Aidez-nous à entraîner dans une marée redoutable ceux qui, une fois de plus seraient voués à être les acteurs et les victimes de la tuerie collective. Romain Rolland, Henri Barbusse

Les adhésions sont reçues par Henri Barbusse. Aumont, par Senlis (Oise).


ÉDITO LE RÉVEIL RESPECTER LES PEUPLES EST VRAI A CHAQUE INSTANT

SOMMAIRE Actualités Appel de Romain Rolland et Henri Barbusse .......................................................................... 2 Privatisation la grande braderie du Président : ADP, FDJ, Engie… : le gouvernement vend les « bijoux de famille »..................................................................................................... 4 Précaires, personnes âgées, ruraux… les naufragés de la “dématérialisation” des services de l’Etat....................................................................................................................4 Les profits du CAC 40 ont bondi de 26,5 % à près de 100 milliards. Du jamais-vu depuis… 2007 ...................................................................................................... 5 Milliardaires français : 265 milliards d’euros ............................................................................. 6 Travailleurs pauvres en Europe : des chiffres alarmants ......................................................... 6 Airbus prévoit la suppression de 3 700 Postes, dont 470 en France.................................. 7 Castorama et brico dépôt : licenciés, des salariés devront former... Leurs remplaçants polonais ....................................................................................................... 7 Les retraites : ni privilégiés ni assistés ....................................................................................... 7

International F-35, Rafale en Belgique, OTAN… : Les Scuds du patron de Dassault............................... 8 Un faucon à la tête de la diplomatie US .................................................................................. 8 Une tortionnaire à la tête de la CIA .......................................................................................... 9 Brésil : Le retour de Lulla ?........................................................................................................ 9 USA : « Protégez notre avenir, pas les armes à feu » ........................................................... 10 Ukraine : À l’école militaire américaine .................................................................................. 11 Corée/USA : Le doigt sur la détente ....................................................................................... 12

Vos Droits Indemnisation des pupilles de la Nation, orphelins de guerre ou du devoir .................. 22 Révision automatique des pensions militaires et des retraites versées au taux de soldat avant 1962 .................................................................................................................................. 22 Vers une indemnisation des juifs d’Algérie frappés par le régime de Vichy de 1940 à 1942 ? ...................................................................................................................................... 23

Vie de l’ARAC La vie des comités .............................................................................................................. 28-30 Nos peines ................................................................................................................................. 30 Inter-régionale le 16 mars à Bordeaux en préparation des Etats Généraux de la Paix du 21 avril ................................................................................................................ 31 21 avril 2018 : Etats Généraux pour la Paix .......................................................................... 31 Hommage à Thérèse MENOT ................................................................................................... 32

P. 13 . D O S S I E R La plus grande grève de l’histoire ouvrière

www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0718-A 06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 Fax. 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr • Tirage : 60 000 exemplaires

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l n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre la colère. Le gouvernement rend précaire au nom de la rentabilité financière des centaines de milliers de familles, de salariés, de retraités. Il détruit tout ce qui a été construit au fil de notre histoire. Il y a de la hargne quand M. Macron met en route la destruction sociale en s’attaquant au Code du travail, à la fonction publique, à la SNCF, en détruisant l’ensemble des protections sociales des salariés : la Sécurité sociale, les retraites, l’indemnisation du chômage, le quotient familial… Quand il vend « les bijoux de famille » : Aéroport de Paris, la Française des Jeux, Alstom… Non, les retraités d’aujourd’hui ne sont pas une génération dorée. Nombre d’entre eux se sont usés durant leur vie professionnelle. Ils méritent le respect. Nous leur devons, par leurs engagements, l’essentiel des mesures de protection sociale, bradées aujourd’hui. Ce sont eux qui, souvent, viennent en aide à leurs enfants et petits enfants malgré leurs propres difficultés. C’est un discours de classe qui est tenu par ce gouvernement, on peut même dire un discours de dédain à l’égard de ceux qui ont fait et font la richesse de la France. M. Macron parle de ruissellement. Mais qu’en est-il des milliards de bénéfices que les actionnaires du CAC 40 ont engrangés en 2017 ? Cet acharnement en fait le Président des riches puisqu’il ne sert qu’eux, jusqu’à supprimer l’ISF. Comment s’étonner que la colère grandisse, que le mécontentement s’exprime. M. Macron suit la même politique que ses prédécesseurs, avec plus de rapidité, de violence. Comme eux, il répond au diktat de la Commission Européenne. Cette politique est néfaste puisqu’elle met en concurrence les peuples d’Europe, conduit à l’intégration européenne et donc à la perte de la souveraineté de notre pays. Faire la sourde oreille n’est pas prendre en compte l’intérêt du plus grand nombre. Aujourd’hui dans toute l’Europe, l’extrême droite nationaliste menace la démocratie. Les perspectives des citoyens sont réduites. Personne ne sait ce qui l’attend demain. Mettre en opposition les peuples ne peut que conduire à des conflits. Partout les budgets militaires augmentent, les pays se réarment. C’est pour cela que nous organisons le 21 avril, les Etats Généraux pour la Paix. Ils doivent être une réponse aux inégalités, aux politiques belliqueuses, au besoin de souveraineté des peuples pour qu’enfin nous puissions avoir des rapports entre Nations, d’intérêts mutuels qui servent les peuples. Patrick Staat LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Privatisation la grande braderie du Président

ADP, FDJ, Engie… : le gouvernement vend les « bijoux de famille » Le gouvernement l’a confirmé : le coup d’envoi des privatisations est donné. Elles concerneraient d’abord Aéroports de Paris (ADP) puis la Française des jeux (FDJ). Qui dit privatisations, dit "vente de bijoux de famille", selon l’expression consacrée par l’opposition du moment… "Nous demanderons prochainement les autorisations législatives nécessaires pour faire un certain nombre de cessions d’actifs de l’État", a expliqué Bruno Le Maire, lors d’une audition au Sénat. "Ces cessions, nous les ferons, quand nous le souhaiterons, au moment que nous jugerons pertinent et à notre rythme". La société qui exploite les aéroports de Roissy, d’Orly et du Bourget est valorisée en bourse à près de 18 milliards d’euros. Elle a dégagé l’an dernier 571 millions de bénéfice net pour 3,6 milliards de chiffres d’affaires, soit 18,2 % de marge nette. En bourse, le titre a progressé de 67,2 % au cours des douze derniers mois. ADP est donc la plus belle pépite de toutes les participations de l’Etat. ADP est un monopole de fait. Il n’est donc pas possible pour une compagnie aérienne voulant desservir la France de

composer sans les plateformes d’Orly et de Roissy. Si l’Etat vend toute sa participation, il peut espérer récupérer 8 milliards d’euros. Au-delà du gain financier, cette vente a une dimension symbolique. Ces bijoux de famille, ces entreprises nationalisées ou dans lesquelles l’Etat détient une partie du capital, sont le plus souvent le fruit de l’histoire et d’une volonté politique : 1936, après la victoire du Front Populaire (SNCF, entreprises d’armement, aéronautique), 1945, à la Libération (EDF, Renault, Banque de France, les grandes banques de dépôts). La privatisation de la Française Des Jeux n’était pas aussi attendue. L’État conservera le monopole de droit sur les jeux de loterie et les jeux à gratter. Gérald Darmanin a d’ailleurs précisé qu’il était prévu que l’État "garde la

possibilité d’avoir la main sur l’entreprise", qu’il s’agisse des questions de régulation ou de politique de santé publique, avec notamment les problèmes de dépendance aux jeux. Enfin il y a Engie, l’ex-GDF Suez, dont l’État possède un tiers des droits de vote après avoir cédé 4,1 % du capital début 2017, puis 4,5 % début septembre (pour un montant de 1,53 milliard d’euros). L’État détient encore 24,1 % du capital d’Engie et reste l’actionnaire de référence du groupe. Mais selon Isabelle Kocher, la directrice générale d’Engie, l’État pourrait réduire sa participation à partir de la fin de l’année. Après l’accord franco-allemand avec Alstom, un autre avec l’Italie pour les chantiers navals de STX, la vente de 1,53 milliard d’euros du capital du groupe Engie, voilà le président qui continue céder des participations dans des entreprises à capitaux publics.

Précaires, personnes âgées, ruraux…

les naufragés de la “dématérialisation” des services de l’Etat Impôts, Pôle emploi, allocations familiales… Les services de l’Etat ont amorcé depuis quelques années leur "dématérialisation". Les guichets disparaissent peu à peu pour laisser place aux sites Internet. Laissant 13 mil4-

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lions de Français mal-connectés, non-connectés ou étrangers aux pratiques numériques sur le carreau. Le gouvernement actuel, dans le prolongement de l’action des précédentes mandatures depuis le début des années

2000, s’est fixé un cap : dématérialiser 100 % des services de l’Etat à l’horizon 2022. Autrement dit, pour solliciter certains droits ou un document, il faudra que chaque Français se débrouille seul


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

face à son écran. Pour de nombreux services, c’est d’ailleurs déjà le cas actuellement. S’inscrire à Pôle emploi, remplir les démarches pour obtenir la prime d’activité ou demander une carte grise, par exemple sont autant d’actions qui ne peuvent se faire qu’en ligne. Un problème pour de nombreux Français. Qu’ils soient en zone blanche, et dépourvus de connexion à Internet, ou qu’ils ne maîtrisent pas les codes du numériques… 13 millions de personnes sont concernées, selon l’étude menée en 2017 par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc). Parmi les oubliés de ce virage numérique, les personnes "non éligibles à un Internet de qualité" représentent 11,1 % des Français selon l’UFC-QueChoisir et son étude "Transition vers le haut débit : l’inadmissible amplificateur de la fracture numérique" publiée en septembre 2017. La majorité

d’entre eux sont des retraités vivant en zones rurales. C’est d’ailleurs vers ce public que s’adresse La Poste qui a annoncé vouloir lancer un "service d’aide à la déclaration des revenus en ligne" assuré par leurs facteurs contre la modique somme de 50 €. Pour certains, le désengagement de l’Etat est une opportunité comme une autre. "Chez les séniors ou les ruraux, les personnes isolées sont les plus à plaindre. Elles ne peuvent bénéficier de l’appui de leur famille, de personnes qui ont pu accéder à ces technologies. Et quand à cela s’ajoute l’impossibilité de se connecter convenablement, on les exclut de fait de la société", constate Jacques-François Marchandise, délégué général de la Fondation nouvelles générations internet (FING). Le portrait robot des personnes les plus lésées, après les seniors et les ruraux, les précaires, les bas-revenus et les non-diplômés sont en première ligne. 41 % des personnes à bas revenus déclarent ne pas savoir se servir des outils numériques L’étude du Credoc le confirme. Si 90 % des diplômés du supérieur ont recours sans encombre aux démarches administratives en ligne, ce taux tombe à 59 % pour les bas revenus et à 30 %

pour les non-diplômés. 41 % des personnes ayant des bas revenus déclarent même ne pas savoir se servir des outils numériques. Parmi eux, de nombreux jeunes. Etonnant alors que l’on montre les nouvelles générations comme baignées dans les nouvelles technologies. Certains préfèrent renoncer à leurs droits (RSA, allocations familiales…) plutôt que de demander de l’aide. Joran Le Gall, président de l’Association nationale des assistants de services sociaux (Anass), témoigne d’un afflux massif, auprès des travailleurs sociaux, de personnes se disant en difficultés face aux démarches administratives numériques. "Il y a de moins en moins d’accueil, de conseillers, de personnes à l’écoute… Alors les gens viennent chercher de l’humain où il y en a", analyse-t-il. Ces professionnels, débordés, tentent alors de faire face "alors que nous ne sommes pas formés pour. Ça ne fait pas partie de nos missions de faire de l’initiation à l’informatique." Surtout, cette solution n’est pas durable. Souvent les conseillers "font à leur place à défaut d’avoir le temps et les moyens de leur apprendre la marche à suivre". Source : MARIANNE - 12/03/2018

Les profits du CAC 40 ont bondi de 26,5 % à près de 100 milliards. Du jamais-vu depuis… 2007 Avec pas loin de 95 milliards d’euros de bénéfices nets cumulés, l’indice phare de la Bourse de Paris bat un record de dix ans. Dans le détail, le secteur financier décroche le pompon avec près de 21 milliards d’euros de profits. La filière énergétique réalise 13,9 milliards. Puis vient l’automobile avec 9,6 milliards d’euros (7,7 l’an dernier). Et bien sûr, l’aéronautique, dont les deux majors, Safran et Airbus, dégagent à elles seules 7,7 milliards de profits. Cela représente une hausse de 24,1 % par rapport au bénéfice total de 76 milliards d’euros qu’avaient dégagé les 40 entreprises du CAC l’an dernier, dixit

l’AFP. PwC, toujours mieux-disant, estime la hausse à 26,5 %. Le chiffre d’affaires de ces derniers a crû de +5,2 % à 1.317 milliards d’euros (1.251 milliards en 2016). (PwC annonce quant à lui +5,4 % à 1.320 milliards d’euros.) Pour Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, les grands groupes français ont bénéficié d’"un contexte extrêmement favorable" et d’"une concordance de facteurs économiques et financiers - taux bas, euro relativement bas - qui expliquent ce dynamisme". Il juge l’année 2017 "exceptionnelle mais pas record" pour les groupes du CAC 40.

Avec 5.248,77 points, le 8 mars, le CAC 40 touche un record de dix ans. Mais ne pas dépasser le record euphorique et absolu de 2007 (5.614 points) n’est peut-être pas une si mauvaise chose. Source : La Tribune (avec AFP) - 08/03/2018

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Milliardaires français : 265 milliards d’euros Les 40 milliardaires français pèsent plus de 265 milliards d’euros, dont la moitié pour les 5 premières fortunes. Le tout, en hausse de 30 % pour 2017 ! En tête, Bernard Arnaud, PDG du groupe de luxe LVMH (60 milliards), puis vient l’héritière de Liliane Bettencourt (35 milliards), Serge Dassault (18,3 milliards), François Pinault, patron d’un autre groupe de luxe, Kering

(22 milliards). Un peu plus loin, le PDG de Lactalis Emmanuel Besnier (10 milliards). Son frère Jean-Michel et sa sœur Marie occupant la 14e et la 15e place avec 5 milliards chacun. Ces milliards sont le butin résultant d’un véritable hold-up sur le travail produit par des centaines de milliers de salariés.

Travailleurs pauvres en Europe :

des chiffres alarmants La pauvreté s’accroît dans le monde du travail européen. Selon les derniers chiffres de l’Office européen de la statistique publiés il y a quelques jours, la part des travailleurs pauvres en zone euro est passée de 7,3 % en 2006 à 9,5 % en 2016. Du côté de l’Union européenne à 28, ce taux est passé de 8,3 % en 2010 (première année disponible) à 9,6 % en 2016. Les effets de la crise et les mesures d’austérité ont contribué à cette paupérisation du monde du travail. Si la réduction du nombre de personnes confrontées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale est l’un des objectifs de la stratégie Europe 2020, les derniers chiffres relatifs à la population active indiquent que le pari est loin d’être gagné. Les derniers chiffres de la Commission européenne sont particulièrement alarmants pour la population frappée par le

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chômage. Sur la décennie 2006-2016, la proportion de personnes sans emploi en risque de pauvreté a augmenté continuellement passant de 41,5 % en 2006 à 48,8 % en 2016. Dans l’union monétaire, cette part est passée de 39,2 % à 48,9 %. Évidemment, ces moyennes masquent des contrastes au sein du continent. Parmi les États membres, l’Allemagne est le pays qui connait le plus fort taux de chômeurs en risque de pauvreté (70,8 %), suivie de très loin par la Lituanie 60,5 %. Dans bien d’autres pays, des taux supérieurs à 50 % sont également recensés en Lettonie (55,8 %), Bulgarie (54,9 %), Estonie (54,8 %), République tchèque (52,3 %), Roumanie (51,4 %) ou la Suède (50,3 %). Entre 2006 et 2016, des contrastes apparaissent également en Europe. La Lituanie, la Hongrie et la République Tchèque ont connu de fortes hausses de la proportion de demandeurs d’emploi en risque de pauvreté. À l’opposé, quelques pays dont la France ont connu des baisses sur la même période. Selon EUROSTAT la part des bas salaires parmi les salariés s’élevait à 17,2 % dans l’Union européenne en 2014. "Cela signifie qu’ils gagnaient deux-tiers ou moins du salaire horaire national brut médian". Cette proportion varie énormément d’un État à l’autre et dessine une Europe à plusieurs vitesses. C’est en Europe de

l’Est et du centre que les proportions de salariés à bas salaires sont les plus visibles (Lettonie, Roumanie et Lituanie ou Pologne). À l’inverse, la Suède, la Belgique et la Finlande affichent les taux les moins élevés du continent. Quant à la France (8,8 %), elle se situe bien en dessous de la moyenne européenne. Du côté de l’Allemagne, la situation des travailleurs pauvres est plus préoccupante. Les réformes "Hartz" mises en œuvre en 2003 et 2005, ont favorisé le développement des mini-jobs faiblement rémunérés. La montée en puissance de ces emplois, ces dernières années, a contribué à une précarisation des travailleurs et un accroissement des inégalités de revenus, comme le rappelle une étude de la direction générale du Trésor. "Cette performance sur le front de l’emploi doit pourtant être pondérée par la hausse des inégalités de revenus et de la pauvreté en Allemagne. Le taux de pauvreté a augmenté nettement entre 2000 et 2005, de 12,5 % à 14,7 %. La hausse est particulièrement marquée pour les personnes en emploi et plus encore pour celles au chômage." Pour faire face à ce risque de pauvreté, plusieurs millions d’actifs ont donc cumulé deux emplois voire plus, pour réussir à joindre les deux bouts. Source : LA TRIBUNE - 09/03/2018


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Airbus prévoit la suppression de 3 700 Postes,

dont 470 en France Ce nouveau plan social survient alors que l’avionneur détient un carnet de commande de 1 000 milliards d’euros et qu’il a réalisé un bénéfice de près de 2,9 milliards d’euros en 2017. Les résultats du groupe Airbus pour 2017 (aéronautique, hélicoptères, spatial et défense), annoncés en février, sont impressionnants : 2,9 milliards

d’euros de bénéfice net. Bien évidemment, ce sont les actionnaires qui en profitent : Airbus a proposé une nouvelle augmentation de 11 % pour le dividende (soit + 500 % en 7 ans). Or, prétextant la baisse des cadences des avions A380 et A400M, Airbus a annoncé des milliers de suppressions de postes : 470 en France, 1 900 en Al-

lemagne, 450 au Royaume-Uni et 850 dans en Espagne.

Castorama et brico dépôt : licenciés, des salariés

devront former... Leurs remplaçants polonais Alors que la maison-mère de Castorama et Brico Dépôt vient d’annoncer la délocalisation de ses activités comptables en Pologne, les salariés français licenciés ont appris qu’ils devront former les futurs employés polonais. Une nouvelle qui ne passe pas pour les syndicats.

L’annonce a créé un vrai choc chez les salariés des enseignes spécialisées dans le bricolage Castorama et Brico Dépôt. Le groupe Kingfisher, qui possède les deux magasins de bricolage, a confirmé la délocalisation en Pologne de leurs activités comptables, ce qui a pour conséquence la suppression de 450 emplois en France. Mais la mai-

son-mère a réservé une autre surprise aux salariés, qui doivent déjà digérer la nouvelle de leur futur licenciement : ils devront aussi former leurs remplaçants polonais. "On prévoit que les salariés polonais viennent suivre des stages en France pour s’adapter à la comptabilité française, donc ils seraient formés par ceux qui sont licenciés et qui perdent leur emploi par rapport à cette délocalisation", dénonce Jean-Paul Gathier, délégué syndical, interrogé par la radio, au sortir d’un comité central d’entreprise, au siège de Castorama. Pour lui, la démarche est totalement “cynique”.

L’annonce de la délocalisation des services comptables avait été faite par Kingfisher dès le mois de novembre dernier, mais la demande de formation des remplaçants polonais par les futurs ex-salariés vient seulement d’être dévoilée. Dans le détail, ce sont 229 postes de comptables qui vont être supprimés en France, 166 en magasins et 63 au siège. "C’est le capitalisme poussé à son cynisme extrême", juge le syndicaliste. Kingfisher compte aujourd’hui 13.000 salariés chez Castorama (102 magasins), ainsi que 8.000 chez Brico Dépôt (121 magasins). Source : Capital - 01/03/2018

Les retraites : ni privilégiés ni assistés Depuis janvier 2018, plus de 60 % des retraités voient leur pension nette diminuer à la suite de l’augmentation de 25 % de la Contribution Sociale Généralisée (CSG). Selon le gouvernement, il appartiendrait aux retraités de faire un effort. Les récentes mesures contre les retraités ont déjà fortement pesé sur leur

pouvoir d’achat : fiscalisation de la majoration familiale, suppression de la demi-part pour les veuves/veufs et divorcés, blocage des pensions de 2014 à 2017… Et malgré les nombreuses hausses de prix décidées en ce début d’année notamment sur les carburants, l’énergie, les mutuelles ou le forfait hospitalier, le gouvernement prévoit 0 % d’aug-

mentation des pensions en 2018 en reportant la date officielle d’une éventuelle revalorisation à janvier 2019. Dans le même temps, avec nos impôts, 45,5 milliards d’euros seront redistribués cette année vers les plus riches. Dans le nouveau monde de Macron, les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent. LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

F-35, Rafale en Belgique, OTAN… Les Scuds du patron de Dassault çais a lâché ses coups sur tous les sujets chauds du moment : l’Europe de la Défense, le projet d’avion de combat franco-allemand, le F-35 américain, ou encore l’appel d’offres de la Belgique pour 34 chasseurs.

• L’Europe de la défense Réunion de la-commission de la Défense Nationale et des Forces Armées.

Lors d’une audition devant les députés de la commission de la défense, Eric Trappier a lâché ses coups sur le F-35 américain, les appels d’offres européens “pipeau” sur les avions de chasse, et les capacités de l’Allemagne à développer un avion de combat. Oreilles sensibles, s’abstenir. Invité à s’exprimer le 28 février devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale sur la loi de programmation militaire 2019-2025, en cours de discussion au Parlement, le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier a laissé la langue de bois au vestiaire. Lors de cette audition largement restée sous les radars, le patron de l’avionneur fran-

Sur l’Europe de la défense, le verdict d’Eric Trappier est sans appel: il sera difficile de la relancer sans un minimum de solidarité européenne sur les achats d’armement. La règle d’or “dans l’Europe dite Union Européenne”, a déploré le dirigeant, “c’est j’achète américain”. Le PDG de Dassault dénonce le rôle de l’OTAN dans cette préférence américaine systématique. « Vous avez vu les déclarations des Américains et du secrétaire général de l’OTAN: vous êtes en Europe, vous cotisez 2 % de votre PIB dans la défense et vous achetez américain. Et garde à vous ! Ces propos des EtatsUnis et de l’OTAN il y a dix jours contre l’Europe de la défense et les industriels européens, c’est d’une violence terrible ! »

Eric Trappier faisait référence à une récente réunion de l’alliance atlantique à Bruxelles où le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg avait appelé les Européens à ne pas créer de force européenne susceptible d’affaiblir l’OTAN, à garder leurs marchés ouverts aux industriels américains. Quant au patron du Pentagone James Mattis, il avait assuré que “la défense commune de l’Europe est une mission pour l’OTAN et pour l’OTAN seule”. Conclusion d’Eric Trappier : « Si les Européens ne se réveillent pas, c’est absolument abominable. Il va falloir une réaction politique. » Source : Challenges – 08/03/2018

Eric Trappier.

Un faucon à la tête de la diplomatie US

Mike Pompeo nouveau directeur de la CIA.

Donald Trump a annoncé, mardi 13 mars, dans un tweet, le départ de son chef de la diplomatie Rex Tillerson. Jugé « trop mou » par le locataire de la 8-

LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018

Maison-Blanche sur de nombreux dossiers, il est remplacé au poste de ministre des Affaires étrangères par l’actuel directeur de la CIA Mike Pompeo. C’est donc un faucon qui s’installe à la tête de la diplomatie américaine. Qu’on en juge : Lors de son arrivée à la CIA, celui-ci, avait estimé que l’agence devait être « agressive, brutale, implacable, impitoyable… » Tout un programme en osmose avec l’agressivité d’un Donald Trump. Le président américain a évoqué des désaccords avec le secrétaire d’Etat, Rex Tillerson - qu’il avait préalablement dessaisi du dossier israélo-palestinien au profit de son gendre Jared Ku-

sher - pour expliquer son limogeage. « Quand vous regardez l’accord sur le nucléaire iranien : je pensais qu’il était horrible, il pensait qu’il était bon », a-t-il expliqué. De ce point de vue, Pompéo ne devrait avoir aucun désaccord avec son patron. Fervent partisan de la politique de la canonnière avec Téhéran il avait en 2014 suggéré que les Etats-Unis bombardent les installations nucléaires iraniennes. Enfin, et ce n’est pas de bonne augure, selon un haut responsable américain, Trump veut former une nouvelle équipe avant les négociations historiques avec la Corée du Nord. Tout un programme ! J.-P. D


INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Une tortionnaire à la direction de la CIA Gina Haspel, première femme nommée directrice de l’agence de renseignements est accusée d’avoir joué un rôle trouble dans la torture de détenus de la CIA après le 11-Septembre. Gina Haspel, serait impliquée dans des affaires de sévices corporels dans les prisons secrètes de l’armée américaine à l’étranger. « Elle a joué un rôle direct dans le programme de la CIA qui a permis de maintenir des détenus dans des installations secrètes à l’étranger, où ils étaient torturés par le personnel de l’agence », a rapporté le New York Times. En Thaïlande, elle aurait supervisé, notamment, les interrogatoires de deux membres présumés d’Al-Qaïda, Abu Zubaydah et Abd al-Rahim alNashiri. Tous deux y subiront des actes de torture dont les détails, glaçants, ont été révélés par les médias américains. « Zubaydah a subi 83 simulations de noyade en un seul mois, sa tête a été quotidiennement frappée contre les murs et il a subi d’autres méthodes d’interrogatoire brutales », écrit encore le New York Times… Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Les séances de torture, qui étaient toutes filmées, sont

détruites en 2005. L’ordre de destruction de ces vidéos compromettantes porte le nom de Gina Haspel. La CIA assure que la décision a été prise par son supérieur de l’époque… Les avocats des membres présumés d’AlQaïda souhaitaient pourtant récupérer ces enregistrements afin de les présenter devant les tribunaux, et obtenir réparation. L’arrivée de Donald Trump, dont les déclarations sur la torture restent floues pendant la campagne électorale (il s’y est déclaré favorable sans appeler explicitement à son recours), marque un nouveau tournant dans la carrière de l’espionne en chef. Deux sénateurs démocrates ont fait part de leurs réserves, à sa nomination, dans une lettre au locataire de la Maison-Blanche. Mark Warner, membre démocrate de la commission du Sénat sur le Renseignement, souhaitait l’auditionner afin d’obtenir « l’assurance de sa part qu’elle respectera l’esprit et la lettre de la loi ». Même dans le

Gina Haspel nouvelle directrice de la CIA.

camp républicain, la promotion de Gina Haspel n’a pas que des partisans. L’influent sénateur John McCain, ancien candidat à la Maison-Blanche l’a sommé « d’expliquer la nature et l’étendue de sa participation au programme d’interrogatoires de la CIA ». La nouvelle directrice de la toute puissante agence, sommer de faire la lumière sur son passé, reste pour le moment silencieuse. J.-P. D

Brésil

Le retour de Lulla ? L’ancien président entend bien être candidat à l’élection présidentielle d’octobre prochain.

Lulla à nouveau candidat à la présidentielle d'octobre 2018.

Le Brésil connaît une importante crise politique depuis la destitution de la présidente de gauche Dilma Rous-

seff, issue du Parti des Travailleurs, en août 2016. Son éviction, qui s’apparentait à un coup d’État institutionnel dans le cadre du scandale Petrobras, a permis à son remplaçant Michel Temer, inquiété dans plusieurs dossiers de corruption, de mener une politique néo-libérale des plus agressives à l’encontre du peuple brésilien. En octobre 2018 auront lieu des élections qui seront donc capitales pour l’avenir du pays. Les Brésiliens sont las des scandales de corruption à répétition, et ils se sont montrés très combatifs face à la

politique destructrice de Temer. En avril dernier, pas moins de 40 millions de grévistes étaient dans les rues de tout le pays pour s’opposer à ses projets d’austérité. Si Dilma Rousseff a été destituée en août 2016, c’est officiellement pour avoir perpétué une pratique de maquillage des comptes de Petrobras, l’entreprise pétrolière publique brésilienne, dans le but de masquer l’ampleur de son déficit. Une manœuvre à la limite de la légalité mais qui n’impliquait aucun enrichissement personnel. À l’inverse Michel Temer, le président LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Lulla en campagne.

brésilien depuis août 2016, a été inquiété plusieurs fois par des accusations de corruption le visant directement. Mais la Chambre des députés, qui avait déclenché la procédure de destitution de Dilma Rousseff, a cette fois-ci empêché la cour suprême brésilienne d’enquêter sur les accusations portées contre le nouveau président. Ainsi, bien que sa politique ne soit

approuvée que par 3,4 % des Brésiliens interrogés en septembre 2017, et alors qu’il est accusé d’être impliqué dans des affaires de pots-de-vin, Michel Temer parvient malgré tout à se maintenir à la tête du pays pour mener à bien une politique de libéralisation agressive à l’encontre des conquêtes sociales des années 2000. L’actuel président brésilien a déjà exclu de se présenter à ces élections. Il sera âgé de 78 ans au moment du scrutin. De plus son impopularité est sans précédent dans le pays en raison de sa politique antisociale et des soupçons de corruption qui pèsent sur lui. Cette situation rend inenvisageable toute candidature de sa part. Quant à Lulla, le prédécesseur de Dilma Rousseff, il a été à la tête du Brésil de 2003 à 2011. Il est, tout comme la présidente destituée, issu du Parti des Travailleurs, formation de gauche fondée en 1980 dans le sillage de la résistance à la dictature militaire. Lula

fut le premier président brésilien de gauche depuis le coup d’État de 1964. Ses deux mandats présidentiels ont été marqués par de nombreux programmes sociaux (comme la « Bolsa familia », un programme d’allocations familiales supprimé par Temer en 2017) qui ont permis d’extraire plusieurs dizaines de millions de Brésiliens de la pauvreté. Cela explique sans doute la grande popularité dont bénéficie encore l’ancien président au Brésil. Il arrive ainsi en tête d’un sondage de début décembre qui lui accorde 34 % des intentions de vote. Le processus de candidature est d’ailleurs déjà bien entamé. Des collectes de fonds ont par exemple été organisées afin de financer sa campagne. Pourtant, sa participation aux élections d’octobre reste incertaine : Lulla a effectivement été condamné à 9 ans de prison pour corruption passive. Or, si la sentence est confirmée, il sera inéligible lors des élections.

USA

« Protégez notre avenir, pas les armes à feu » Les lycéens américains se mobilisent contre le lobby des armes. Mercredi 14 mars des dizaines de milliers d’élèves ont interrompu les cours et exigé de Donald Trump des mesures pour prévenir de nouvelles tueries dans les écoles. De New York à la Californie, de Chicago jusqu’au Texas, ces adolescents avaient minutieusement préparé des pancartes et répété des slogans, pour cet événement baptisé « National School Walkout ». Pour beaucoup, il s’agissait de leur première manifestation et celle-ci s’est révélée la plus importante depuis des années sur le sujet des armes, que beaucoup d’Américains estiment relever de leurs droits les plus fondamentaux. Des centaines de collégiens et de lycéens ont ainsi afflué vers la Maison Blanche à Washington. « Les prières, cela ne suffit pas », ont-ils crié à l’intention de Trump. Les élèves ont également scandé des slogans hostiles à la NRA, le premier lobby des armes. 10 - LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018

Ils ont ensuite rallié la colline du Capitole, siège du Congrès. Dans une initiative symbolique, 7 000 paires de chaussures avaient été déposées devant l’imposant bâtiment, en hommage aux 7 000 enfants tués par arme à feu depuis cinq ans. Les adolescents américains sont particulièrement visés par les tueries de masse en milieu scolaire. Il y a à peine un mois le massacre de Parkland est venu s’ajouter à la liste, très longue, des attaques meurtrières dans les écoles. En 1999 à Columbine (12 élèves et un professeur tués), à Virginia Tech en 2007 (33 morts) ou encore à Sandy Hook en 2012 (20 enfants et 7 adultes tués). Depuis le début de l’année 18 fusillades ont

Après la fusillade qui a fait 17 morts au lycée de Parkland Floride les étudiants se mobilisent contre le port d’armes aux Etats-Unis.

éclaté en milieu scolaire… Au pays du rêve, l’arme à feu est la troisième … cause de mortalité des moins de 17 ans. Chaque année 1 300 sont tués. Le mouvement lycéen se déclare


INTERNATIONAL LE RÉVEIL résolument opposé à « toute législation qui viserait à fortifier les écoles avec davantage d’armes ». Or c’est justement dans cette voie que l’exécutif s’est engagé. La Maison Blanche a présenté une série de mesures qui prévoient de former au maniement des armes des enseignants volontaires et de renforcer la présence des policiers et gardes armés dans les écoles. Trump a fait savoir qu’il partageait « les préoccupations des élèves sur la sécurité dans les écoles », sans revoir ces propositions. Même si elle a peu de chance d’atteindre le locataire de la Maison-Blanche, débiteur de la NRA et adepte du port d’armes, la « Marche pour nos vies » vise à demander qu’une proposition de loi complète et efficace soit immédiatement présentée au

Congrès, dans l’objectif de régler les problèmes de violence par les armes qui sont généralisés aux États-Unis . Malgré les mobilisations et la volonté affichée par certains sénateurs de s’engager à réformer en profondeur la législation sur le port d’armes, les avancées dans ce secteur paraissent compromises. Et pour cause, de nombreux hommes politiques américains ont reçu des sommes conséquentes d’argent de la part du puissant lobby des armes, la National rifle association (NRA). Ainsi, l’organisation a dépensé plus de 143 millions d’euros depuis 2004 pour financer les campagnes électorales des différents élus américains, notamment celle du président en place (30 millions de dollars). On voit mal Donald Trump faire des concessions sur cette loi.

En attendant, jamais une mobilisation de cette ampleur n’avait eu lieu après un tel drame et signe de progrès, selon un sondage du Washington Post et ABC, plus de six Américains sur dix estiment désormais que la Maison-Blanche et le Congrès n’agissent pas assez pour éviter des tueries de masse. J.-P. Delahaye

Ukraine

À l’école militaire américaine À quelques encablures de la frontière russe, sous couverture de l’OTAN, les officiers instructeurs de l’US Army et canadiens, forment au commandement des éléments de l’armée ukrainienne. Vingt-six kilomètres de long pour 19 de large, villages vidés et églises rasées, le polygone de Yavoriv, dans l’ouest de l’Ukraine, est un des lieux les plus secrets du pays. Et pour cause, selon le journal Suisse « le Temps », depuis 2015, c’est dans cette ancienne base de l’Armée rouge durant la Guerre froide que sont autorisés à opérer des soldats américains, sur des terres que Moscou considère comme sa zone d’influence géopolitique. C’est là, dans le « Centre international de maintien de la paix et de sécurité », la seule base militaire du pays ouverte aux troupes de l’OTAN, lors des opérations militaires annuelles « Rapid Trident » mais aussi toute l’année dans le cadre d’une coopération destinée à remodeler l’encadrement de l’armée de Kiev, qu’opèrent les officiers US et Canadiens Selon « Le Temps « « à Yavoriv, on

ne fait pas la guerre, mais on forme à mieux la faire ». Or, la guerre, beaucoup de soldats participants l’ont déjà connue dans le Donbass, comme Serhiy, 25 ans, de la 72e brigade mécanisée, qui a participé à la sanglante et décisive bataille de Debaltseve en 2015. « Il n’est jamais trop tard pour apprendre, on a un long chemin devant nous avant d’être au niveau des Américains, explique-t-il au journal Suisse. Mais surtout, on a absolument besoin de nouveaux officiers. » En trois ans la « ville-centre » de la base est devenue le cantonnement permanent d’environ 200 soldats américains et de 250 Canadiens qui disposent chacun de leur quartier, de leur mess, de leur salle de sport, de leurs lieux de vie. Ces derniers mois, des Lituaniens les ont rejoints. Parfois, des militaires délégués des académies de Sandhurst

Instructeurs nord américains en Ukraine.

(Grande-Bretagne) viennent prendre le pouls des forces ukrainiennes. « En 2015, les Ukrainiens ont demandé une assistance et les Canadiens sont les premiers à leur avoir dit oui, indique le Major Jeff Day, commandant adjoint de la 2e brigade mécanisée canadienne, au journal Suisse. C’est la cinquième rotation, un millier de soldats canadiens sont déjà venus. Nous avons été chargés de développer un programme d’entraînement des sous-officiers. » LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018 - 11


LE RÉVEIL INTERNATIONAL La palette du programme canadien « UNIFIER » est large: entraînement tactique, artillerie, manœuvres avec blindés, formation à la police militaire, logistique, entraînement médical… Faute de pouvoir battre la Russie sur les terres du Donbass, l’armée ukrainienne se crée une nouvelle colonne vertébrale. « Il y a quinze ans, notre armée formait moins de 1 000 cadets

par an, désormais nous en formons entre 3 000 et 4 000 », confie le colonel Anton Mironovych, au Temps. « On veut des gars physiquement capables, mais surtout des têtes bien faites, un peu comme les Français peuvent en former dans une académie comme Saint-Cyr. » Depuis 2015, ce sont 6 000 soldats et cadets qui ont été formés par les Américains, qui savent

pertinemment qu’ils marchent sur une poudrière mais nie toute attitude agressive à l’égard de Moscou. « Notre engagement n’est absolument pas lié au conflit avec la Russie, affirme l’officier US interrogé par le Temps, nous souhaitons soutenir l’Ukraine dans ses efforts d’interopérabilité avec l’OTAN. » J.-P. Delahaye

Corée/USA

Le doigt sur la détente Le président américain Donald Trump accepte de participer à un sommet historique avec le leader nord-coréen Kim Jong Un.

Donald Trump et Kim Jong Un.

Le locataire de la Maison-Blanche a salué les signes d’ouverture de la Corée du Nord sur un éventuel dialogue avec Washington tout en appelant à la prudence dans l’attente « d’avancées concrètes ». Impensable il y a quelques semaines, cet accord intervient après deux années de très vives tensions entre Washington et Pyongyang liées au programme nucléaire et balistique nord-coréens. Serait-ce le signe d’une volonté de détente partagée ? En tous les cas les dirigeants des deux Corées doivent se retrouver, fin avril, pour un sommet historique dans la Zone démilitarisée (DMZ), selon Séoul qui a assuré que Pyongyang était prêt à aborder avec Washington la question longtemps taboue de la dénucléarisation. Interrogé sur ce rebondissement spectaculaire après des mois 12 - LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018

d’escalade verbale faisant redouter un affrontement armé, Trump a jugé que les déclarations venues du Sud comme du Nord étaient « très positives ». « Ce serait bien pour le monde, bien pour la Corée du Nord, bien pour la péninsule, mais nous verrons ce qui va se passer », a-t-il ajouté, jugeant « sincère » l’offre de dialogue formulée par Pyongyang tout en s’attribuant un rôle de premier plan dans la désescalade. « A qui faut-il attribuer cette évolution ? » « Moi ! », a-t-il répondu en conférence de presse dans un sourire narquois.

Toujours des sanctions Mais quelques heures plus tard, le département d’Etat annonçait de nouvelles sanctions économiques contre Pyongyang après avoir « déterminé » que le régime nord-coréen ait utilisé de l’agent VX, une substance neurotoxique classée comme arme de destruction massive, pour assassiner en 2017, en Malaisie, Kim Jong Nam, demi-frère en disgrâce de Kim Jong Un. Autre preuve de la volonté des États-Unis de continuer à mettre une « pression maximale » sur Pyongyang, un responsable américain a précisé que les exercices annuels militaires conjoints, entre la Corée du sud et son

indéfectible allié, interrompus à l’occasion des Jeux Olympiques, se poursuivraient. La présidence sud-coréenne avait précédemment indiqué que Pyongyang, visé par une série de sanctions imposées au fil des ans par le Conseil de sécurité des Nations unies, était prêt à un « dialogue franc » avec les États-Unis pour évoquer la dénucléarisation. Elle a précisé que la Corée du Nord suspendrait tout essai nucléaire ou de missile pendant les discussions. Au vu de ces développements, Trump serait-il prêt à parler directement avec Kim Jong Un, un homme qu’il a par le passé qualifié de « fou »? « Nous verrons », a-t-il simplement répondu, reprenant l’une de ses formules préférées en matière diplomatique. Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guerres a appelé toutes les parties à saisir l’opportunité de ces discussions pour avancer « vers une paix durable et la dénucléarisation ». Même son de cloche du côté de Pékin qui a appelé les deux Corées à « saisir » leur chance après avoir salué « l’issue positive » de la rencontre entre le leader nord-coréen et une délégation sud-coréenne. J.-P. Delahaye


LE CAHIER MÉMOIRE N° 842 MARS 2018

La plus grande grève de l’histoire ouvrière Un climat revendicatif en surchauffe Au plus fort des journées de mai et juin, les chiffres estimés de grévistes oscillent entre sept et dix millions. Un salarié sur deux, au moins. Pendant près de trois semaines, tous les secteurs d’activité, privés et publics sont paralysés. La plupart des usines et des administrations sont occupées. Plus puissant et plus généralisé que celui de 1936, le mouvement ouvrier de 1968 est considéré comme le plus important de tous les temps. La violence du pouvoir gaulliste contre les étudiants heurte profondément le monde du travail et particulièrement les nombreux jeunes salariés issus et solidaires de la nouvelle génération. Elle fait office de détonateur dans un climat revendicatif en surchauffe au sein des entreprises. Les deux années qui précèdent 68 connaissent un regain des grèves. Plus de 3 millions de journées d’arrêts de travail décomptées en 1966. Plus de 4 millions l’année suivante. Le 17 mai 1967, plusieurs millions de salariés débrayent dans le pays à l’appel unitaire des syndicats pour la défense de la Sécurité sociale. La situation économique et l’emploi se dégradent. Des plans de licenciements sont annoncés, chez Thomson à Saint-Denis, dans l’électronique à

Lyon. Les salaires stagnent alors que la productivité horaire ne cesse de progresser. A Besançon, la grève d’un mois avec occupation du 25 février au 25 mars 1967 chez Rhodiaceta, usine textile nylon et tergal, marque les consciences. Des grèves dures : encore chez Berliet, à la Saviem. Des journées nationales d’action mobilisent dans la métallurgie, la chimie, à la Sécurité sociale, aux PTT, dans le BTP. Autorisé à Paris pour la première fois depuis 1954, le défilé du 1er mai 1968 rassemblé près de 100 000 personnes à l’appel de la CGT. L’unité (CGT, CFDT, FEN, UNEF) s’est opérée à Marseille. Ainsi qu’à Toulouse où le quotidien régional la Dépêche du Midi qualifie « d’impressionnant » le défilé. « La preuve a été faite, est-il apprécié, que l’irritation qui couvre peut du jour au lendemain se cristalliser et donner naissance dont l’ampleur risque de surprendre. » Le lendemain, près de Nantes, plus précisément à Bouguenais, plus de 80 % des 2 000 ouvriers de Sud Aviation débrayent contre des réductions d’horaires sans compensation salariale. Quelques jours plus tard, ils seront les premiers à occuper leur usine aéronautique. Le 6 mai, 100 000 mineurs cessent le travail pour vingtquatre heures afin d’imposer des mesures de sécurité après la mort de sic des leurs dans la Loire.

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11

C’est encore l’ouest de la France et la Bretagne qui, le 8 mai 1968, occupent au premier plan l’actualité sociale. A l’appel conjoint de la CGT, de la CFDT, puis FO et de la FEN, des syndicats d’agriculteurs, le soutien aussi de prêtres, plus de 150 000 manifestants défilent dans 16 villes des 9 départements de l’Ouest pour la défense de l’emploi et la reprise économique. Dans le même temps et depuis le 2 mai, la crise étudiante va crescendo. Aux manifestations et revendications étudiantes, le pouvoir répond par des provocations et des charges policières.

Le 13 mai, une riposte populaire massive Le samedi 11 mai au petit matin, le pays se réveille sous l’émotion puis l’indignation en apprenant la violence de la répression policière nocturne


LE RÉVEIL DOSSIER

1968 mai Paris.

dans le Quartier latin. Le bureau confédéral de la CGT qui, d’heure en heure, a suivi l’évolution dramatique de la situation, se réunit au petit matin de cette nuit tragique. Il proteste « avec la plus grande vigueur » contre l’attitude « inadmissible » du pouvoir, qui « répond par la force aux revendications légitimes des étudiants et du monde universitaire ». La CGT convie toutes les autres organisations syndicales à une réunion dès 9 heures à la Bourse du Travail de Paris en proposant d’emblée 24 heures de grève générale pour le lundi 13 mai. Les représentants de la CFDT, de la FEN, de l’UNEF et du SNESUP participent à cette rencontre. Ceux de FO sont introuvables. Après une brève hésitation, la CFDT donne son accord et les deux confédérations CGT et CFDT lancent ensemble sans attendre dès midi un appel à la grève générale et à l’organisation de puissantes manifestations pour le surlendemain. Les autres organisations s’y rallient successivement. Par la puissance des débrayages – 200 000 travailleurs en grève dans le Rhône, 120 000 dans la Loire – et des défilés massifs dans tout le pays, la riposte du monde 14 - LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018

salarié dépasse le 13 mai toutes les prévisions. De la République à Denfert-Rochereau, le défilé unitaire parisien s’étire sur plus de sept kilomètres. Les mobilisations battent des records aussi à Marseille, Lyon, Toulouse, Bordeaux… Le 14 mai marque le début des premières occupations d’usines comme à Sud Aviation à Bouguenais, près de Nantes, chez Lookheed à Beauvais. Le lendemain chez Renault à Cléon, Kléber à Elbeuf… Par bulletin ou à la main levée, les salariés décident d’occuper leur lieu de travail afin d’empêcher les menaces de lockout de la part des directions ou l’entrée des CRS dans les usines.

Renault Billancourt débraye, les cheminots stoppent les trains… Tout s’accélère le vendredi 16 mai, lorsque les ouvriers de Renault-Billancourt, après leurs camarades de Flins et de Cléon, s’engagent dans l’occupation de la plus grande usine de France. Sans pour autant lancer le mot d’ordre de grève générale, « pour le moment », explique Georges Séguy, la stratégie est « d’étendre la grève par en bas » - le comité confédéral CGT du 17 mai demande aux salariés de se rassembler dans les entreprises « pour élaborer les revendications avec les responsables syndicaux, déterminer les formes de lutte qu’exige la situation présente et les possibilités nouvelles qu’elle ouvre, et pour prendre place dans la lutte ». Le 18 mai, la direction confédérale de la CFDT invite à « développer et généraliser le mouvement en cours ». Ce samedi 17 mai, le trafic SNCF s’interrompt. L’occupation gagne les gares et dépôts les uns après les autres. Le réseau routier et ferré de la RATP est stoppé.

Générale et solidaire, la grève s’étend sur tout le pays A partir du lundi 20 mai, le pays se paralyse. Les occupations d’usines se propagent en effet dominos dans des centaines de grandes entreprises. Peugeot à Sochaux, Alsthom à Belfort, Citroën à Paris, Michelin à Clermont-Ferrand, Kleber à Colombes, après Hispano-Suiza, Rateau, Schneider, Berliet, Rhodiaceta. RhônePoulenc… Dans les usines Sud Aviation de Toulouse, 4 046 salariés, y compris les cadres sur 6 580 présents, votent l’arrêt du travail. De même les sidérurgistes, les centres téléphoniques et postaux, les banques, les assurances, la Sécurité sociale, les hôpitaux, la totalité des dockers. Tous les secteurs de l’éducation nationale entrent dans la grève ainsi que les chercheurs dans les laboratoires, les personnels des mairies, des préfectures. L’approvisionnement alimentaire, pharmaceutique, en eau et énergie, les services de santé sont assurés par les grévistes eux-mêmes. La grève s’installe partout. Pour beaucoup, la vie au quotidien change alors de scène. L’usine, le bureau ou le dépôt passent sous la maîtrise collective des salariés et des syndicalistes qui assurent tout à la fois la gestion de la lutte, l’entretien et la sécurité des machines, la solidarité et les distractions. L’espace travail se transforme

Rhône Alpes en 1968.


DOSSIER LE RÉVEIL Grenelle, discussions et premier constat

Mai 68 étudiants ouvriers.

souvent en forum de discussion, en lieu de culture et de fête solidaire. La grève, c’est déjà la victoire de la camaraderie. Pierre Durand raconte un premier week-end de lutte dans et hors de l’usine Renault à Billancourt : « Les machines dorment. Les piquets de grève veillent. Tout est organisé avec une merveilleuse ingéniosité. Pendant que les uns, la nuit dernière, montaient la garde, les autres s’étaient allongés sur des lits de mousse synthétique destinés à la fabrication des sièges de voiture. Le ravitaillement est assuré. On a briqué les machines… Dehors sur la place Nationale, une immense banderole noire accrochée sur le portail monumental de l’usine : « Nos 1 000 francs, pas moins. Nos 40 heures, pas plus. Retraite à 60 ans. Libertés syndicales ». Le dimanche, sur cette même place emblématique des luttes ouvrières, une grande fête réunit les familles. Devant des milliers de personnes, Isabelle Aubret, Lény Escudero, Pia Colombo et Jean Ferrat expriment leur solidarité avec les ouvriers de chez Renault ». Le 22 mai encore, la CFDT et la CGT se déclarent prêtes à des négociations. Depuis le début du mouvement, la CGT veille scrupuleusement à ce que la maîtrise des luttes dans l’entreprise reste l’affaire des salariés et de leurs syndicats. « La classe ouvrière est depuis longtemps majeure et n’a nul besoin de tutelle ».

A 15 heures, samedi 25 mai, rue de Grenelle à Paris, où siège le ministère des Affaires sociales, s’ouvre la première négociation tripartite entre les syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC, FEN), les patrons et le gouvernement, dont la délégation est conduite par le Premier Ministre, Georges Pompidou, entouré de Jacques Chirac et d’Edouard Balladur. Elles se prolongent jusqu’à 4 heures du matin, reprennent le dimanche après-midi pour une nouvelle nuit marathon. Le lundi matin, un premier constat des négociations fait état d’un relèvement du SMIG horaire de 2,22 à 3 francs, d’une augmentation des salariés réels de 7 % au 1er juin et de 3 % au 1er octobre, la garantie de la liberté collective de constitution de syndicats ou de sections syndicales dans l’entreprise, puis de vagues promesses patronales sur la durée du travail… Aucun accord n’est signé. Pour la CFTC, les avantages l’emportent. FO reste prudente. La CFDT demande deux jours de réflexion. Il est des premiers acquis « incontestables » aux yeux de la CGT, qui affiche cependant des réserves les plus fermes. Rien n’est prévu concernant l’échelle mobile des salaires et les ordonnances sur la Sécurité sociale. Son secrétaire général, Georges Séguy qui, avec Benoit Frachon, conduisait la délégation, avait averti la veille : « Demain matin, nous ferons part aux grévistes de ces résultats, ce sont eux qui décideront. »

nelle. La grève avec occupation est reconduite à Billancourt. A l’issue d’assemblées générales de salariés, elle l’est aussi dans toutes les grandes usines et les secteurs publics en lutte. Le gouvernement subit un revers d’autant plus sévère que le mouvement s’élargit encore aux PTT, dans le bâtiment, la batellerie… La CGT lance un nouvel appel à manifester pour le lendemain 29 mai dans une soixantaine de villes. Le succès est encore au rendez-vous. Le gouvernement cantonne l’armée autour de Paris. L’extrême droite s’agite. Après être parti précipitamment en Allemagne pour rencontrer Massu, de Gaulle cherche à intimider et diviser par un chantage à la peur et à la dictature. Les manifestations pro-gaullistes du 30 mai rassemblent énormément de monde.

Vers la reprise Aux premiers jours de juin, et malgré les menaces, la grève tient bon. Des négociations par branches professionnelles ou secteurs se poursuivent activement… Le patronat et le pouvoir bloquent toujours dans la métallurgie, le bâtiment, la chimie, la SNCF, dans les Houillères, à Air France. Les 4 et 5 juin, la reprise du travail s’accélère après consultation des salariés sur les acquis

Les références ouvrières Réunis en meeting dès 8 heures dans le grand hall de l’ile Séguin, les « Renault » opposent un refus catégorique au constat de Gre-

Vote à Billancourt.

LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018 - 15


LE RÉVEIL DOSSIER En revanche les grèves perdurent toujours dans la métallurgie, le caoutchouc, la fabrication pharmaceutique, les grands magasins parisiens, chez les communaux, les dockers…

CGT Blanc Mesnil.

obtenus dans leurs branches. C’est le cas dans la sidérurgie, des mineurs, les transports urbains en province, la Sécurité sociale, les banques. Puis aux PTT, à la SNCF, à la RATP, dans les écoles…

Alors que les patrons de la métallurgie (UIMM) freinent tout accord national, la police intervient contre des métallos en grève. Le 6 juin, les CRS évacuent par la force les ouvriers de Renault Flins. Un jeune lycéen poursuivi meurt noyé. Six jours plus tard à Peugeot Sochaux, eux ouvriers sont tués lors d’une intervention violente des forces de police. Le 17 juin, 25 000 Renault se réunissent comme chaque lundi matin à Billancourt. Ils décident

après un vote favorable à 78 % et après trente-deux jours de grève de reprendre le chemin des ateliers. Il en est de même chez Berliet, chez Peugeot, chez Citroën, où les ouvriers obtiennent 12 à 14 % d’augmentation des salaires. Les sidérurgistes d’Usinor Dunkerque figurent parmi les derniers à cesser le mouvement, le 26 juin 1968. Dans la diversité des situations suivant les branches, les secteurs, les usines, l’heure est venue pour chacun – de faire les comptes et tirer le bilan de ce qui reste la plus imposante grève de toute l’histoire sociale. Alain Raynal

La victoire sociale de Mai-Juin 1968 (constat de Grenelle et accords de branches et d’entreprises) Augmentation du SMIG le 1er juin de 35 % à Paris et de 37 % en province. Suppression du salaire minimum agricole (SMGA) d’où augmentation pour les ouvriers agricole de 56,2 à 59,4 %. Augmentation générale des bas salaires de 20 à 30 % (94 accords de branches conclus). Pour certains jeunes, le cumul des mesures aboutit à doubler le salaire. 60 autres avantages : reclassification, titularisations, inclusion de primes dans le salaire, nouvelles primes et indemnités, réduction et suppression d’abattement d’âge et de zone, clause de garantie de ressources, abolition des primes antigrève, etc. Réduction du temps de travail sans diminution de salaire. Congrès supplémentaires, nouveaux jours fériés payés, mesures de préretraites… 16 - LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018

Cinquième semaine de congés pour les jeunes travailleurs obtenue dans une dizaine de branches. Réduction des inégalités de salaires et de promotion pour les femmes et les jeunes. Protection de la maternité, formation professionnelle, etc. Paiement partiel ou total des jours de grève.

Victoire du droit syndical Reconnaissance de la section syndicale d’entreprise. Protection des délégués syndicaux. Crédit d’heures de fonction et octroi d’un local syndical dans l’entreprise. Réunion mensuelle dans l’entreprise et libre diffusion de la presse syndicale. Liberté de l’affichage syndical, de la collecte des cotisations.

Par la suite Relevé de conclusions du 2 juin 1968 dans la fonction publique et les services publics.

Loi du 31 décembre 1968 sur la formation professionnelle. Accord national du 10 février 1969 sur la garantie de l’emploi, etc.


DOSSIER LE RÉVEIL

« Fiers du mouvement que nous menions » par Aimé Halbeher, secrétaire général de la CGT des usines Renault Billancourt, trente-deux ans en Mai 68. L’agenda des grèves est au départ inséparable des développements que connaît de son côté la révolte étudiante. Face à la répression policière ayant marqué la première « nuit des barricades », du 10 au 11 mai, les confédérations ouvrières décident d’avancer au 13 la grève d’abord prévue le 14. Puis le mouvement prend de l’ampleur : l’usine de Renault Billancourt joue un rôle mineur. « Le 15 mai ? Lucien Buisson, alors responsable CGT de Renault Cléon, me prévenait par téléphone que les salariés venaient de décider de l’occupation de leur site. Je compris tout de suite l’importance du mouvement. Nous avons tout de suite informé les 35 000 salariés de Billancourt et appelé à décider partout de leur forme d’action. Le lendemain, nous avons décidé d’occuper l’usine le soir même afin d’éviter un lock-out patronal. Nous étions alors 1 500 et, le 17 au matin, déjà 25 000 réunis sur l’Ile Seguin. Après un vote à main levée, le résultat était sans appel, l’occupation de Billancourt était décidée. Les jours qui ont suivi, la direction ne donnait aucun signe de vie, mais la vie s’organisait peu à peu. Entre les meetings quotidiens, nous avons confectionné des lits puis créé des lieux d’accueil et

de distraction : tournois sportifs, concerts, représentations… Chanteurs et comédiens sont venus à l’usine pour nous apporter leur soutien. A l’époque, j’allais également soutenir nos camarades de Flins, un site proche. J’ai apporté de la farine, du couscous, de l’huile, des oignons ou encore des légumes dans les foyers de travailleurs immigrés. De quoi leur permettre de tenir le coup. L’ambiance était détendue et joviale. Et même si des comités d’action du quartier latin nous invitaient régulièrement à quitter l’usine pour affronter la police à leurs côtés, nous n’avons jamais cédé aux provocations. Nous étions fiers du mouvement que nous menions. Tous les jours, je me rendais à la direction, mais je me heurtais systématiquement à un mur. Peu m’importait, la grève était unanime, massive et nous avons résisté. Le 25 mai, les discussions se sont enfin ouvertes lors du Grenelle. Cela a abouti à des résultats intéressants, mais pas suffisants. Nous avons donc décidé de poursuivre la lutte. Cela a abouti à des résultats intéressants, mais pas suffisants. Nous avons donc décidé de poursuivre la lutte. Cela a duré jusqu’au 11 juin, date où la direction a enfin daigné ouvrir les né-

Benoît Frachon à Renault.

gociations. Nous avions eu raison de tenir, car nous avons eu gain de cause ! Par exemple, le constat de Grenelle prévoyait un salaire mensuel minimum à 650 francs par mois, alors que nous avons obtenu au-dessus de 1 000 francs. 10 % d’augmentation… Mi-juin, 85 % des salariés votaient l’arrêt de la grève. Le mouvement de Mai 68 touchait à sa fin. Quarante ans plus tard, je garde le souvenir d’une grève victorieuse. Une période exaltante et réconfortante pour un dirigeant syndical. Et ce, d’autant que si le mouvement de grève avait échoué, la réaction de la grande bourgeoisie et du pouvoir politique aurait été terrible pour toutes les catégories de la population. Or, il a créé un rapport de forces favorable pendant plusieurs années à de nouveaux droits et conquêtes sociales. »

« En bloquant le directeur avec l’usine, on gardait un interlocuteur… » par Georges Vincent, ajusteur-outilleur à l’usine Sud-Aviation de Bouguenais (Loire-Atlantique), trente-quatre ans en 1968. Dans cette première usine occupée en France, 2 800 salariés y fabriquent alors les voitures de Caravelle. Georges Vincent est le secrétaire du syndicat CGT.

« Dès la fin de la manif du 13 mai à Nantes, nous avons craint un lock-out de la direction. Nous devions à tout prix éviter une fermeture des portes. Le lendemain

matin, nous nous sommes réunis entre délégués CGT, CFDT et FO. C’est là qu’est venue la proposition d’occuper l’usine et de bloquer la direction à l’intérieur. LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018 - 17


LE RÉVEIL DOSSIER Il fallait garder un interlocuteur, une sorte de trait d’union, entre nous et la direction générale. Jusqu’alors, cette dernière refusait tout. Elle avait pris prétexte d’une baisse de production de Caravelle pour diminuer les horaires d’une heure trente par semaine et pour réduire d’autant les salaires. Depuis fin mars, on débrayait très souvent pour obtenir des compensations salariales et pour l’embauche de 145 sous-traitants. Ce 14 mai, alors que des mouvements de grève perduraient, nous avons réuni vers 17 heures les salariés dans la grande cour devant les bureaux. L’occupation a été votée à mains levées et à 88 %. Ceux qui ne voulaient pas sont partis chez eux. Nous sommes allés voir le directeur pour lui dire qu’il devait

rester là. Il n’a rien dit, il n’avait pas le choix. Il avait à sa disposition assez de mètres carrés. Son bureau, une autre pièce. Nous lui emmenions à manger. Et des cadres faisaient la navette entre chez lui et l’usine. Il a été libéré le 29 mai. Tous les accès de l’usine étaient verrouillés. Les familles venaient nous voir à la porte. Dans la cour, des haut-parleurs diffusaient RTL. Des équipes nettoyaient, d’autres graissaient les machines. En plus des AG, il y avait des activités permanentes. Un orchestre s’était constitué. Le 19, une fête a réuni 4 000 à 5 000 personnes dans un pré voisin. Des paysans apportaient des provisions, et des pêcheurs du lac de Grand-Lieu nous fournissaient en anguilles. En un mois d’occupation, je ne

Mai 68 Renault Billancourt.

suis rentré chez moi qu’une fois. Le 11 juin nous avons voté la reprise qui est devenue effective le 17. Entre-temps, nous avions gagné sur toutes les revendications que nous portions dans l’usine. Je m’énerve quand j’entends dire aujourd’hui que les ouvriers étaient à la remorque des étudiants. Ni les uns ni les autres n’étaient à la remorque de quiconque ».

« La première fois que les femmes décidaient de ne pas rentrer à la maison » par Jacqueline Hutin, vendeuse aux Galeries Lafayette, Paris, vingt-neuf ans en 1968. Au sien du grand magasin parisien, qui jouit d’une réputation mondiale, être membre d’un syndicat est pour l’époque non seulement un signe d’engagement mais aussi une manière de vivre dans l’entreprise. C’est le cas de Jacqueline Hutin, militante puis dirigeante CGT. « Les Galeries fermées le lundi, nous avons proposé la grève avec

occupation à partir du 21 mai. Sans moyens de transport, je suis partie de chez moi à 6 heures du matin en auto-stop pour arriver aux aurores. L’assemblée du personnel était prévue pour 10 heures au pied du grand escalier. J’avais confiance, mais ce matin-là l’angoisse et l’émotion me tenaillaient. Avec Hélène Mabille, secrétaire de la fédération CGT du commerce, nous avons commencé à prendre la parole en rappelant que depuis trop d’années la direction s’opposait catégoriquement aux revendications et qu’il était donc temps de régler les comptes. Ce fut magique. Des ateliers, des rayons, des services, par centaines les gens venaient et nous

18 - LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018

applaudissaient. Nous avons exigé de la direction une sono pour nous faire entendre et le patron a dû s’exécuter. Il a bien tenté de haranguer « ses enfants » pour retourner au boulot, mais en vain. Pour beaucoup de collègues femmes, l’occupation représentait leur première grande participation à la vie sociale et politique. Pour beaucoup aussi, c’était la première fois qu’elles prenaient la décision de ne pas rentrer à la maison. Comment s’y sont-elles prises pour informer les maris, les parents ? Toujours est-il qu’elles se sont pleinement investies. Un comité de grève pour gérer le quotidien a été formé. Composé de délégué, de syndiqués, de non-organisés, de jeunes, de femmes, les


DOSSIER LE RÉVEIL gens ont appris à se connaître, à s’estimer. Il me semblait que nous avions tous vingt ans. J’ai eu la chance de participer le 27 mai aux négociations de branche. Pour la première fois, nos interlocuteurs étaient les patrons et non leurs représentants. C’était fantastique. Quelle déférence et quelle fébrilité de leur part. Le patron des Galeries Lafayette nous disait avoir connu Marcel Paul. Celui du Printemps donnait l’impression de vouloir manger sa

pipe. Et le vieux patron du Bon Marché n’arrêtait pas de trembler. La nuit de discussion a été longue, mais ils ont dû en partie régler l’addition. Les salaires inférieurs à 750 francs ont été augmentés au minimum de 10 % au 1er juin. Les hausses de salaires se sont chiffrées entre 15 et 25 %. L’abattement d’âge supprimé, ceux des moins de dix-huit ans ont été revalorisés de 45 %, avec, en plus pour eux la 5e semaine de congés. »

A travers le monde, l’année des grandes manifs pour le Vietnam Partout en France et dans le monde, jusqu’au Etats-Unis mêmes, on proteste, on manifeste, on témoigne, on collecte de l’argent, on fait signer des pétitions. Partout, un même cri : « Paix au Vietnam ! »

Le soutien au Vietnam en lutte aura été, pour deux générations de Français, la grande école de l’internationalisme. Cette terre, foulée depuis 1940 par les bottes japonaises, françaises, américaines, sud-coréennes, australiennes, cette terre qui a connu tant de Guernica, de Lidice, d’Oradour, avait besoin de notre solidarité. « Regardez travailler les bâtisseurs de ruines », avait écrit Eluard à propos de l’Espagne. Au Vietnam, une partie du « monde libre » n’a eu de but,

trente années durant, que de bâtir des ruines. Qui a pu oublier les reportages, dans l’Huma, de Madeleine Riffaud, de Charles Fourniau, de Théo Ronco, de Jean-Emile Vidal sous les bombes, à Hanoi ou ailleurs ? Qui a pu oublier les « Mutus » avec Madeleine ? Cette femme, frêle, aux longs cheveux bruns comme ses sœurs vietnamiennes, l’un des rares témoins directs de la résistance populaire, nous permettait de comprendre l’inimaginable : le Vietnam tenait, le Vietnam était en train de vaincre les « bâtisseurs de ruines ». Que pouvait-on faire pour exprimer notre solidarité ? Protester, manifester, faire signer des appels, collecter de l’argent, afin de tenter d’isoler politiquement le géant US. Cette protestation populaire a été multiple, venant d’à peu près tous les courants de la gauche française, et parfois même de la droite, inspirée par les positions courageuses de De Gaulle.

Il est un peu de mode, ces temps-ci, de n’évoquer que les anciens combattants trotskistes, maoïstes ou autres. Et, certes, la mobilisation pour le Vietnam a été un puissant catalyseur dans la radicalisation d’une partie de la jeunesse de mai 1968. Ces gauchistes trouvaient les autres militants tièdes : c’était l’époque où « Paix au Vietnam ! » était en opposition avec « Le FLN à Saigon ! » ou « Vive la Révolution socialiste vietnamienne ! ». Un pas devant les masses avec un mot d’ordre de rassemblement ou plusieurs pas avec des slogans

LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018 - 19


LE RÉVEIL DOSSIER

La souffrance du peuple vietnamien.

flamboyants ? Le débat n’est pas clos. Nul doute que « l’anti gauchisme prioritaire » de beaucoup de militants de l’autre gauche, parmi lesquels les communistes ne laissaient pas leur part, ait interdit de jeter bien des passerelles. Il reste que l’autre gauche a fait preuve d’une solidarité active. Il y a une véritable injustice historique à l’oublier, comme par hasard. Comme ce 26 novembre 1967, préfiguration de mai, où 70 000 jeunes venus de la France entière avaient manifesté à l’appel de la Jeunesse communiste. Comme cette Journée des intellectuels pour le Vietnam (24 mars 1968, porte de Versailles), en présence de Joseph Kessel, Jean-Paul Sartre, Vercors, Elsa Triolet, Picasso, François Mauriac, Aragon, des médecins, des scientifiques, des artistes du théâtre et du cinéma en quantité impressionnante. Comme cette grande campagne du « Bateau pour le Vietnam »,

Des manifestations partout dans le monde.

20 - LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018

qui quitte alors la France pour se diriger vers Haiphong. Tous, communistes, chrétiens de gauche, militants associatifs, socialistes (le PS avec quelque retard, il est vrai…), nous avons mis des centaines de milliers de gens sur les pavés des villes, contribuant, pour une modeste part (sans commune mesure avec celle des combattants vietnamiens, cela va sans dire), à la défaite du monstre. En dehors des grands rassemblements nationaux, la France entière s’est sentie concernée. Dans les quartiers de Paris et des villes de province, des collectes, des signatures, des mini-manifestations eurent lieu. Cinquante, cent, deux cents manifestants, une banderole, des slogans hurlés, la sympathie des passants, quelques centaines de mètres parcourus, l’arrivée de la police, quelques heures passées au poste… Cela ne figure dans aucun manuel d’histoire… mais cela fut le quotidien d’une génération de militants… Cette mobilisation a été mondiale. Pas de jour dans la presse sans une photo à Londres, à Stockholm, à Rome… mais aussi, et c’est relativement nouveau par son ampleur en cette année 1968, dans toutes les villes des Etats-Unis. Le 11 mars 1968, dans l’Express, un reportage est titré : « Etats-Unis. Les étudiants malades du Vietnam ». Certains d’entre eux meurent cette année-là sur les campus, sous les balles de la police américaine. Au-delà de la jeunesse, c’est toute la société US qui est malade. La crise morale est devenue une crise politique. Le Monde du 30 avril signale un défilé contre la guerre de 100 000 personnes à New York. Il est aujourd’hui de bon ton de s’interroger sur le bien-fondé des engagements « vietnamiens » de notre génération. Les plus enragés de 68 et d’après sont assez vite devenus des adversaires impi-

toyables du Vietnam. L’« Indochine » n’a pas répondu à nos espoirs d’antan, c’est le moins que l’on puisse dire. Le Cambodge a connu l’horreur. Le Vietnam a balbutié son socialisme. Les troupes vietnamiennes sont allées jusqu’au Cambodge combattre les polpotistes, les Chinois ont envahi le Vietnam, les « boat people » ont sérieusement entamé le crédit du gouvernement de Hanoi. Nul n’a oublié l’image, ô combien symbolique ! des vieux amis-ennemis Aron et Sartre sur le perron de l’Elysée. Le penseur en chef de la bourgeoisie savourait sans doute « in petto » sa victoire sur le tribun révolutionnaire quelque peu décati. Aron avait-il eu raison contre Sartre ? Non. Ne regrettons pas un pas franchi en manifestation, pas une ligne écrite dans un tract, pas une parole prononcée dans un rassemblement. Nous étions « du bon côté ». Il fallait protester contre l’agression américaine au Vietnam. Politiquement. Moralement. Humainement. Il fallait agir. C’est aussi simple que cela. Alain Ruscio, Historien


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Les pensions militaires Une mort annoncée…mais non sans douleur ! situé à des centaines voire des milliers de kilomètres du siège de celle-ci ? L’Etat, si généreux, serait-il prêt à offrir des billets de train ou d’avion pour que les requérants puissent se défendre ?!! Il faudra, pour palier à une telle difficulté, que l’assistance d’un avocat désigné au titre de l’aide juridictionnelle, soit prévue. Par courrier en date du 8 janvier 2018, adressé aux présidents d’association d’anciens combattants, dont l’ARAC, le service juridique du ministère des armées précise que le transfert du contentieux des pensions militaires d’invalidité aux juridictions administratives de droit commun aura lieu au plus tard le 1er janvier 2020. Ce même courrier indique que la saisine du Tribunal administratif devra être précédée d’un recours administratif préalable obligatoire (RAPO), selon les modalités qui seront fixées ultérieurement par décret en Conseil d’Etat. On s’aperçoit que ce recours sera en réalité une tentative de conciliation comme cela existait devant les tribunaux de pensions mais qui n’était malheureusement plus jamais utilisée. Il n’est nullement assuré, comme le prétend l’Administration, que ce recours aboutira rapidement à une réformation des décisions dans des pourcentages de chance raisonnables. L’organisation et le fonctionnement de la structure chargée de l’instruction du futur RAPO (Recours administratif préalable obligatoire) révèlent des surprises désagréables voire méprisables pour le monde anciens combattants. Ce serait une seule et unique commission compétente sur l’ensemble du territoire national (métropole et outre-mer). Où siégera à cette commission ? Comment le demandeur de pension pourra-t-il se déplacer pour se présenter devant celle-ci lorsque son domicile sera

Quant à la composition de cette commission, il est anormal d’évincer purement et simplement de celle-ci un représentant du monde ancien combattant. Une proposition parfaitement acceptable serait la suivante : un médecin, un représentant d’association d’anciens combattants (un titulaire et un suppléant), un militaire en activité. Pourquoi vouloir une nouvelle fois évincer le représentant d’une association d’anciens combattants lorsque le recours sera formé par un militaire en activité ou par une victime d’actes de terrorisme. Il ne faut pas oublier que les membres du monde anciens combattants ont connu les combats comme le militaire en activité (qui ne l’a peut-être pas toujours connu !!) et ont toujours parfaitement accueilli et défendu les victimes civiles de guerre telles que les victimes du terrorisme.

Refusons cette manœuvre de l’Etat de diviser le monde combattant pour mieux régner sur lui ! Ensuite on pourrait décider que ce représentant du monde combattant serait tiré au sort sur des noms proposés par chaque association et la durée du mandat serait de trois ans. Mais malgré tout, sans l’assistance d’un avocat, d’un médecin et d’un représentant du monde combattant devant cette commission, les fonctions de celle-ci ne seront qu’un leurre et ses décisions ne feront qu’entériner les propositions émises par l’administration. Le monde combattant a parfaitement connu cela avec les décisions de la CCM (Commission consultative médicale) qui non seulement entérinait les propositions négatives de la commission de réforme mais réformait les propositions favorables aux demandeurs de pensions. Ne retombons pas dans ce piège. N’entérinons pas les propositions de l’Etat, lequel sous couvert d’amélioration n’apporte qu’un leurre. Rejetons le projet qui tente de diviser le monde combattant alors que le sang et la vie sont les mêmes pour chaque être humain. Le combat continue ! Ne baissons pas les bras !

Ministère des armées.

LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018 - 21


LE RÉVEIL VOS DROITS

Indemnisation des pupilles de la Nation, orphelins de guerre ou du devoir Une nouvelle proposition de loi (n° 688/JORF du 27 février 2018) a été déposée par le député des Bouches du Rhône, Frédéric Reiss et ses collègues (« Les Républicains ») – pressés par des associations dont celles des « Malgré nous » d’Alsace-Moselle. Elle tend à accorder des réparations à toutes personnes reconnues pupille

de la Nation ou orphelin de guerre ou de devoir. Les 7 articles de cette proposition de loi définissent entre autres que : • la mesure de réparation est équivalente à celle définie par les décrets de 200 et 2004 • elles sont insaisissables et non imposables

• les charges résultant pour l’Etat seront compensées par le relèvement des tarifs visés aux articles 575 et 575 A du Code général des impôts (droits perçus sur la consommation des tabacs). Cette proposition de loi a été renvoyée à la commission de la défense nationale et des forces armées.

Révision automatique des pensions militaires et des retraites versées au taux de soldat avant 1962 Les dispositions de l’article 125 de la loi n° 2017-1837 de finances pour 2018 du 30 décembre 2017 mettent fin à une inégalité de traitement entre les titulaires de PMI. En effet, avant 1962, les militaires radiés des cadres ou rayés des contrôles devaient opter soit pour une PMI versée au taux du grade, soit pour une PMI cumulable avec une pension de retraite versée au taux du soldat. L’article 6 de la loi n° 62-873 du 31 juillet 1962 de finances rectificative pour 1962 a permis aux militaires et à leurs ayants cause – qui optaient pour le cumul des deux pensions (dont les droits s’étaient ouverts après le 3 août 1962) de bénéficier d’une PMI au taux de grade. Toutefois, cette mesure n’a pas eu de portée rétroactive. Ainsi, les militaires radiés des cadres, rayés des contrôles ou décédés, avant l’entrée en vigueur de la loi du 31 juillet 1962 précitée, et leurs ayants cause ont conservé une PMI aux taux du soldat cumulée avec une pension de retraite. A compter du 1er janvier 2018, la nouvelle mesure issue de la loi de finances pour 2018 met fin à cette inégalité de traitement et permet désormais, à ces mêmes titulaires, de cumuler une pension de re22 - LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018

traite avec une PMI au taux du grade. Mesure d’alignement des pensions militaires d’invalidité au taux du grade.

A qui s’adresse cette mesure ? Aux ayants-droit : • personnel officier ou non officier, • titulaire d’une pension militaire de retraite et d’une PMI au taux du soldat ; • radié des cadres ou des contrôles par suite d’infirmités imputables au service avant le 3 août 1962 Les conditions sont cumulatives. Aux ayants-cause : • bénéficiaire (veuf (ve), orphelin/enfant infirme) de la pension de réversion d’un ancien officier ou non-officier radié des cadres ou des contrôles avant le 3 août 1962, titulaire d’une pension militaire de retraite et d’une PMI servie au taux du soldat.

De quoi s’agit-il ? La nouvelle mesure permettra désormais, d’indexer la PMI, non plus sur un taux correspondant au grade de soldat mais sur le taux de grade détenu par le militaire lors de sa radiation des cadres ou des contrôles par suite d’infirmités imputables au service. Cette nouvelle disposition aura pour

conséquence une réévaluation de la PMI, toutefois cette révision s’effectuera sans effet rétroactif, c’est-à-dire que le nouveau calcul de la PMI sera pris en compte uniquement à compter du 1er janvier 2018.

Comment faire pour en bénéficier ? Le service des retraites de l’Etat, en charge de la concession et de la révision des pensions concernées, identifiera les pensions susceptibles de bénéficier de la revalorisation. Ces pensions seront révisées d’office à compter du mois d’avril 2018, sans qu’il y ait besoin de déposer une demande. Ces travaux seront achevés au plus tard à la fin de l’année 2018. Les intéressés seront informés de la révision de leur pension à réception de leur titre de pension comportant les bases revalorisées.


VOS DROITS LE RÉVEIL

Vers une indemnisation des juifs d’Algérie frappés par le régime de Vichy de 1940 à 1942 ? Octobre 1940, le décret Crémieux est aboli ; les juifs d’Algérie sont déchus de leur nationalité française et soumis à la législation raciste du régime de Vichy. Dès 1940, ce sont 465 professeurs et instituteurs qui sont révoqués en Algérie, parce que juifs. La loi raciste du 19 octobre 1942 appliquée en Algérie avant la France, permet de congédier 19 484 élèves des écoles publiques. 16 camps de travaux forcés furent établis pour les juifs en Algérie. Souvent gardés par d’anciens légionnaires ouverte-

ment pro-nazis, certains regroupaient les soldats juifs algériens de la classe 1939. Ils étaient 2 000 en 1942 lors du débarquement allié. Et ce ne sera qu’un an après le 8 novembre 1942 qu’ils seront rétablis dans leurs droits. Pour la première fois, l’Allemagne RECONNAÎT le préjudice subi par la communauté juive frappée de persécutions entre 1940 et 1942. Ainsi, la « Claims Conférence » (organisation internationale créée en 1951 pour porter les demandes de réparations et financer les aides aux res-

capés de la barbarie nazie) a annoncé le 5 février dernier que les juifs résidant en Algérie entre juillet 1940 et novembre 1942 pourront percevoir une indemnisation du gouvernement allemand. Une réparation bien dérisoire d’ailleurs : un versement unique de 2 500 euros qui pourrait concerner 25 000 juifs d’Algérie établis pour la plupart en France. Les demandes d’indemnisations seront traitées par un centre d’assistance établi à Paris jusqu’en avril 2018, d’autres antennes devant être installées à Marseille, Lyon et Toulouse.

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Etats Généraux de la Paix Paris le 21 avril 2018 Bourse du Travail – 29 Boulevard du Temple (angle de la rue Charlot) 75003 PARIS Suite à la réponse de Philippe Rio, maire de Grigny (91) et Président de l’AFCDRP, maire pour la Paix, (voir n° 841) de nombreux élus, parlementaires, conseillers départementaux, régionaux, maires, associations, nous ont répondu. Qu’ils en soient tous remerciés. Dans ce numéro, nous vous communiquons la liste à ce jour et publions des extraits de quelques courriers ou messages de soutien et d’encouragements.

Thiers (63) Lors de la cérémonie du 19 mars, nous relayerons votre message de paix que nous soutenons pleinement. Claude NOWOTNY (maire)

) SAC (83 use, S A B Z E M le ca lérie GO cette nob

Tournus (71) Mon équipe municipale et moi-même, nous tenons à votre disposition pour échanger ensemble à ce sujet. Bertrand VEAU (maire)

Villeneuve lez Avignon (84)

Va courrier er dans vous aid ansmettre votre afin Afin de tr tion e ropose d e ma circonscrip faveur p s ou v je n d action e ciations aux asso iliser sur votre uples ! nsib les pe de les se ix entre Pierre CUYPERS (77) de la Pa Sarah EL HAïRY (44) Chacun d’entre nous se doit d’accomplir un devoir En vous remerciant pour votre engagement. de Mémoire. Nos ainés ont souffert au nom de la liberté. Souhaitant que votre initiative connaisse Laetitia SAINT-PAUL (49) Jeanun franc retentissement. Je tenais à soutenir la démarche de votre Cette prés Luc LAGLEIZE (3 en 1) association. Beaumont-sur-Oise (95) mes réflex tation permettra d e nourrir ions futur es afin de Son conseil municipal et moi-même saluent cette p la paix en Châteaubriant (44) tre les peu romouvoir belle initiative. Selon leur s dispon ibilités les élus de notr e Souhaitant pleine ré ples. ussite à cette initiat commune essayeront d’être parmi vous lors de cette journée. ive. Alain HUNAULT (m aire) Nathalie GROUX (maire) Compte tenu de l’importance du sujet dans le contexte ambiant actuel et des enjeux qui sous-tendent un tel projet humaniste et universel, je vous exprime ma totale adhésion. En souhaitant une pleine réussite. Jean-Marc ROUBAUD (Maire et Président du Grand Avignon)

Corinne IMBERT (17) Bourg Saint Maurice – Les Arcs (73)

Etant moi-même très attachée au devoir de mémoire. Afin de préserver les générations futures du fléau de la guerre, il nous faut ainsi promouvoir la transmission mémorielle et l’attachement profond aux valeurs au nom desquelles nos anciens combattants ont sacrifiés leurs propres vies. Vous pouvez compter sur tout mon engagement pour transmettre cette expérience et agir dans le sens de l’établissement de la paix.

Je tiens à vous dire que je partage pleinement cette initiative et les valeurs défendues. N Le message « Faisons la paix ensemble » sera communiqué ZO AR G e Pierr aux habitants de notre commune par le canal (94) de notr e lett re mensuelle sur le site informatique. te en és pr la Je vous confirme par Claude GERMAIN . ion ma participat (conseiller municipal délégué, rale dans le de L’état tension géné ts correspondant défense) fli con s de tion Echirolles (38) monde, la multiplica du s iée pl lti mu s ion at Votr e initiative est à car actériser comme primordiale, particulièrement dans viol les armés, grande déla et al tion ce con tex te actuel de mutation s sociétales nationales et internationales, qui méritent na ter droit in à la rapacité ce fa les débat et analyse. Aussi, per mett ez-moi de vou s féliciter pour l’avoir lancée et organisée. up pe s de tresse présentants re s se de La paix est effectivement un enjeu majeur dans tou t ce que nous pouvons entreprendre au quotidien, que ce et l ta pi du ca us de vigipl rs jou tou soi t à votr e niveau com me association recon nue ou que ce soit au niveau des collectivités locales. à nt lle appe peuples s de té ni d’u Le com bat pou r la paix est un com bat à mener au quotidien qui se doit d’être collectif et partagé par le et e nc la plus grand nombre. dans le respect de Je veux m’associer au contenu de votre déclaration et ne manquerai pas de la diffuser leur souveraineté. dans nos réseaux. Renzo SULLI (maire) 24 - LEE RÉ RÉV RÉVEIL É EIL - N° 842 - MARS 2018


(13) La Fare les Oliviersla paix entre les peuples.

r ns votre combat pou és où la guerre Eric Bocquet Tout mon soutien da ns ces temps troubl da e bl sa en sp di in e . vr ète œu an is pl e ma tr , no me Michelle Gréaume (59) ire sur Vaste program rend horrible et tentacula et le e toi or sa hon rs s jou vou i tou qu Nou s tenion s à saluer cette très belle initiatives ; étend nt, ce nte de cet engageme poi la à . été tion rs cia jou so initiative d’ a utant plus nécessair e en cette période où e as Vous avez tou lement actuelle votr . ive at iti in be per indispensable et tel notr e planète com pte de tr op nom breux théâtres guerriers. su r cette vous remercier pou ux ve je s, foi e un Le feu cou ve et notr e mon de est en ébullition. e Encor Olivier GUIROU re itoi L’escalade de la viol ence est bien réelle tou t com me l’est la menace Terr ident du conseil de (maire et Vice-Prés nucléair e qui s’ a ccom pagne en cor ol lair e par un marché mondial de du Pays Salonais) l’armement au plus haut depuis la Guerre Froide. Les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France et l’Allemagne Berre l’Etang (13) représentent à eux cinq près de 75 % des exportations mondiales Indéniablement, notre société en proie aux doutes d’armes lourdes. et en quête de repère a besoin d’une manifestation majeure comme Nous ne pouvons donc pas rester indifférents devant ce panorama qui celle que vous organisez le 21 avril prochain. afflige l’humanité toute entière. La paix essentielle à l’essor de l’humanité n’est jamais acquise et fait l’objet d’un Cela passe indéniablement par toutes les initiatives qui iraient combat quotidien. J’apporte tout mon soutien au Monde Combattant et au dans ce sens, à l’image de vos Etats Généraux de la Paix souvenir d’Henri Barbusse, immortel auteur qui écrivait Le Feu et fonda l’ARAC. dont nous saluons à nouveau la tenue et que nous Mais la solidarité que l’on peut exprimer envers ces causes ne saurait suffire soutenons sans réserve. car elles ont besoin d’initiatives fortes comme celle de l’ARAC. En vous souhaitant pleine réussite Mario MARTINET dans vos travaux. Rove (13) (maire) Par la présente, je souhaite vous informer que lors du Choisy-le-Roi (94) Cantar Serait-il pos on (06) Con seil Municipal de la commune du 1er mars 2018, l’orgaIl faut effectivement agir et vite sible d’envisa collaboration ger une nisation de vos Etats Généraux de la Paix, a été annoncée à avec votre a contre la guerre. Les peuples, en France ss oc ia ti on, sous une l’ensemble des conseillers municipaux présents. forme à déter comme partout dans le monde, doivent faire retentir leur miner ? Geor ges Rosso (mair e) G ér ard BRANDA volonté de vivre dans la paix et en sécurité. Cet objectif est (maire) réalisable à la condition de s’attaquer aux causes

Fédération mondiale des travailleurs scientifiques

de l’instabilité du monde. J’ai le plaisir de vous confirmer que le Secrétariat International Depuis de nombreuses années, les interventions militaires de la FMTS se déclare volontiers partie prenante dans l’organisation de cette initiative. n’ont rien réglé. Elles ont surtout plongé des peuples entiers Les questions de la paix, de la sécurité collective, du rôle des Nations-Unies et des moyens dans la misère les obligeant à fuir leur pays. de jouer ce rôle, sont une préoccupation permanente de notre organisation. Nous sommes Je sais que votre bataille permanente pour la Paix jalonne plus particulièrement attachés à clarifier la nature de la responsabilité sociale des l’histoire et les luttes de l’ARAC, mais surtout qu’elle fait travailleurs scientifiques (chercheurs, enseignants, ingénieurs) en ce domaine. partie de vos valeurs fondatrices. Ce n’est donc André Jaeglé Jean-Pierre pas un hasard si l’ARAC a décidé la tenue des (Président émérite de la FMTS) Chevènement Etats Généraux de la Paix. J’espère que nombreuses CHTEL T E B e s Res Publica oi ç seront les collectivités et les associations Alain BRUNEEL (59) arie-Franue Moderne M Ra vi de contribuer à qui s’associeront à votre initiative. ns le Vous envoie tout son soutien pour Républiq la paix da ons t n ce a t év li én ement et propose e v ti Didier GUILLAUME (maire) ti cette belle initiative. cette initia eté des na de vous faire Je trouve ect de la souverain resp parvenir un messag bonne. monde au Romans sur Isère (2 e. tout à fait Ouistreham Riva-Bella (14) 6) Mme Marie-Hélène Thoraval, maire, vou Romain BAIL, maire de Ouistreham Riva-Bella, s félicite pour votre initiative fera son maximum pour venir à votre assemblée. Cécile PEYRON (77) qu’elle fera connaitr e au monde combattant. Il sera accompagné. Mme Michèle Peyron très intéressée vous confirme sa venue.

Mouvement de la Paix

François BAUSSON

Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne (MRJC) Je vous confirme notre intérêt pour participer aux Etats Généraux de la Paix le 21 avril. Nous sommes très intéressés pour faire le lien avec notre Festival international pour la Paix : le « Rendez-vous ! » qui a lieu l’été prochain du 2 au 5 août à Besançon.

Le Mouvement de la Paix salue l’initiative de l’ARAC et approuve la démarche de l’appel « Faisons la paix ensemble » et sa référence à la Charte des Nations-Unies qui constitue une base solide pour construire la paix. Le Mouvement de la Paix et l’ARAC travaillent déjà ensemble au sein du collectif « En marche pour la Paix ». Pour nous, les Etats généraux sont l’occasion de faire fructifier et de développer ces actions communes : s’engager résolument pour mettre un terme à la désastreuse course aux armements initiée par l’OTAN, faire que la France joue un rôle moteur pour le désarmement nucléaire. C’est dans cet esprit que nous participerons aux Etats Généraux du 21 avril, avec le souci 8) de convaincre toujours davantage et d’élargir au plus grand nombre Eric STRAUMANN (6 ès à cc su p de la lutte pour la paix. Souhaitant beaucou tation. fes ni ma e votr

LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 201 20188 - 25 20


Anne-Laurence PETEL (13) Jean-Luc GLEYZE (33)

Je tenais à vous assurer de mon soutien. Les actions de l’ARAC, au cours de son siècle d’existence, témoignent d’unengagement profondément humaniste et pacifiste. J’y suis sensible, particulièrement aux jeunes générations, la paix n’est jamais acquise : elle se construit et s’entretient. Aussi comptez sur mon appui pour promouvoir ces Etats Généraux de la Paix ainsi que votre action dans le département.

En cette année du centenaire, la multiplication des conflits et des actes de terrorisme à travers le monde nous démontre que le combat pour la paix reste plus que jamais d’actualité. Je tiens à ce titre à saluer votre engagement depuis maintenant plus d’un siècle pour la défense des droits des anciens combattants, Josiane CORNELOUP (71) pour la paix et la solidarité entre les peuples, pour promouvoir les Bonneuil (94) C’est avec un grand intérêt que j’ai pris e bl sa idéaux républicains qui sont le socle de notre société. La paix est indispen con naissance de cette initiative et reste ouverte t en Il n’y a aucune fatalité à la guerre. Comme le dit Paul Vailpour l’épanouissem aux sol licitation s ultérieures que vous de re tt lant-Couturier : « L’intelligence défend la paix. L’intelligence a perme de l’humanité et lui pou rr iez me faire parvenir. e tr con e tt lu horreur de la guerre ». Il est donc toujours temps pour des femmes ts sur la concentrer ses effor ma cli et et des hommes intelligents, épris de paix, d’agir pour construire la iques les menaces écolog s élus peuvent paix mondiale, dans le respect et l’amitié entre les peuples. leur et les vil tiques. Les Jean-Charles COLAS-ROY (38) Il en va également de notre responsabilité envers les générations r promouvoir une faire beaucoup pou aux er Mon entier soutien par vos actions en faveur du ibu tr futures. Notre génération qui a connu la guerre, y compris et con éducation à la paix er ss pou devoi r de mémoi re, qui me paraissent primorr sur le continent européen, a le devoir de préserver tions pou nécessaires mobilisa et diales pour l’avenir. ns ée et de transmettre la mémoire de notre histoire. les dirigeants europ es ns pe dé Je me retrouve et m’associe pleinement e les mondiaux à réduir à votre combat. d’armement. Marseille (13) Château-Renault (37) Patrick DOUET Roye (80) Je pense que le devoir de mémoire est primordial. aire) Je vou s sou haite une gr ande réussite. (m Monsieur DELNEF Pascal, Winston Churchill disait « un peuple qui oublie son passé Michel COSNIER (maire) maire de Roye est d’accord pour toutes n’a pas d’avenir ». Je fais souvent référence à cette citation. ces valeurs. André MALRAIT Laurence COHEN (94) (adjoi nt au maire de Marseille) Sénatrice du Val de Marne, membre du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Ecologiste, je serai présente aux Etats Généraux de la Paix. En plaçant la paix au cœur des débats, en un jour aussi symbolique que le 21 avril, l’ARAC nous rappelle combien le combat pour la paix, pour le droit des peuples à disposer d’un territoire et la lutte contre tous les fascismes sont toujours d’actualité. Chacun-e d’entre nous ne peut qu’être inquiet-e face à ces guerres qui s’enlisent un peu partout, face à ces drames humains sans que les leçons du passé n’aient été tirées. Je sais que nous serons nombreuses et nombreux le 21 avril, pour œuvrer collectivement à la construction de la paix, pour exprimer notre solidarité à toutes celles et tous ceux qui luttent pour atteindre cet idéal progressistes et humaniste.

Bérangère COUILLARD (33) Vous féliciter pour votre participation active au développement d’une paix durable dans le monde. En effet, dans une période de crise internationale, il est indispensable d’œuvrer pour la paix et la tolérance. Je souhaite vous apportez tout mon soutien dans l’ensemble des projets que vous portez en ce sens.

Hazebrouck (59) uipe le soutien de mon éq

Recevez pense que la question e qui, comme vous, al cip que nous muni être posée et sachez us pl t ai vr de ne ix de la pa mêmes valeurs. sommes attachés aux pui et toute à nouveau mon ap Je vous renouvelle à savoir nt me votre engage , ma solidarité pour préserver la PAIX. e) B. DEBAECKER (mair cipale et son équipe muni

26 - LEE RÉ RÉV RÉVEIL É EIL - N° 842 - MARS 2018

Laurence T

Vous confir RASTOUR-ISNA RT (06) me sa pré sence à l’é vénement.

Jean-Luc WARSMANN (08)

Les Etats généraux de la paix, témoignent de la vigueur de cet engagement. Elu d’un dépar tement qui, a été fortement éprouvé par les Maina SAGE guerres, je ne puis qu’être sensible à l’enjeu majeur (Polynésie française) de la paix, qui ne va pas, du reste, sans Mme la députée Maina Sage souhaiterait que je la réconciliation des peuples. la représente pour les Etats généraux de la Paix. Dr Raimana LALLEMANT-MOE Pierre BELL-LLOCH (collaborateur parlementaire)

Baccarat (54) Monsieur Claude LINDER représentera monsieur Christian GEX, maire, lors des Etats Généraux de la Paix. Vous confirme sa présence à l’événement.

Jean-Paul MARTEL

(94) Je souhaitais manifester tout mon soutien. Vous avez raison, la paix reste un combat quotidien, elle passe par l’acceptation de l’autre dans ses différences, l’échange et le progrès social partagé.

Président MNLE Pays de la Loire Naturellement Celle proposée par l’ARAC arrive à point nommé, son contenu spécifique est de mon de point de vue, au cœur des enjeux. Les valeurs et les objectifs comme la solidarité, le travail de mémoire, l’antifascisme et la paix devraient être généralement partagés et faire partie des programmes et actions d’éducation populaire. L’action de l’ARAC est un marqueur fort pour celle-ci et constitue un bel exemple, un facteur d’entrainement pour une paix durable dans le monde, l’autorité acquise par ses témoins, ses membres et sympathisants est à souligner et à valoriser.


LE BOUSCAT (33) La paix plutôt que la guerre. Qui ne pourrait souscrire à cet adage, à moins d’être un partisan intransigeant du capitalisme, ce système qui n’a jamais hésité à jeter les peuples dans la guerre pour préserver ou accroître sa domination. 100 ans après la fin de la terrible 1ère guerre mondiale, l’humanité est toujours confrontée à la menace belliciste des grandes puissances s’arrogent « le droit d’intervenir par la force, par des sanctions économiques, par des blocus, pour faire taire et courber l’échine des peuples », comme le souligne utilement l’ARAC dans son appel « Faisons la paix ensemble ». J’ai toujours, dans mon action, défendu la souveraineté des peuples en condamnant les interventions militaires qui apportent la guerre et leurs cortèges de désolation. Je prends très au sérieux l’appel lancé par l’ARAC qui ne contente pas d’affirmer que la paix est un combat mais qui met en lumière les causes profondes des guerres. Il est utile de rappeler, comme le fait l’ARAC, le rôle éminent que devrait jouer l’ONU dans la préservation de la paix. L’ONU ne saurait trouver toute sa vocation qu’à la condition d’un effacement et de la disparition de l’OTAN, demeurer fidèle à l’Article 3 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789 : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément ». ) Patr ick ALVAREZ (Conseiller municipal) 7 Suzanne GLANER OUCHE (5 ouche, M M A H Brahim e, Brahim Hamm Amitiés pacifistes sell s. o ou M v e s contemporains à d e r té ment sensibiliser no Jacques MARILOSSIAN (92) e joind s Le dépu Com e d nger par la ir is la mentaux mis en da da fon s aura le p in ma Permettez-moi de saluer cette initiative. hu issant face aux enjeux vouer presque impu a s’ s pa ne nt me s ventes de guerre ? Com la production et de de és tir ux sa os col Nous avons aussi reçu teur. aux profits plus en plus destruc matériel militaire de atégies, str des réponses de : les , ons les voies ver ou tr s nou e qu e J’espèr nelle que les Parlementaires : tte confiance frater ce nt sa tis bâ en et ensemble de conquête BIGOT Joël 49, BILLON Annick 85, BOCKEL Jean-Marie 68, ses de prédation er politiques belliqueu BOUCHET Gilbert 26, BRAUN-PIVET Yaël 78, CAMBON Christian 94, nous fait perdre. DELATTRE Nathalie 33, DURANTON Nicole 27, FONTENEL-PERSONNE Pascale 72, efforts que Bravo pour tous les GIRAUD Joël 05, GOULET Nathalie 61, GUEREL Emilie 83, JEGO Yves 77, nce votre grande expérie LAGARDE Jean-Christophe, 93, LE GRIP Constance 92, MAIRE Jacques 92, MOTIN Cendra, 38, vous inspire. PETIT Frédéric, Député des Français établis en Allemagne et Europe Central, RILHAC Cécile, 95, PUPPONI François 95, RUBIN Sabine 93, RUPIN Pacôme 75, TROENDLE Catherine 68, SAINT-PAUL Laetitia, 49.

MAGNIER Pierre Président FNACA 94 ;

RESISTER AUJOURD’HUI

Paris - 21 avril 201

Ensemble

8

pour les

Etats Généraux

de la

Maires : AGASSE Thierry St Julien de Concelles (44), AUDI Antoine Périgueux (24), BARRE Stéphane Oissel sur Seine (76), BERNARD Laurence Le Pec (78), BOURGET Jean-Claude Mauges sur Loire (49), DARAGON Nicolas Valence (26), DAVID Michel Couzeix (87), DE LA RONCIERE Grégoire Sèvres 92, DERRIEN Yves Eu (76), DESTROST Bernard Cuges les Pins (13), DILE Christophe Chemillé en Anjou (49), DUMOULIN Pierre-Yves Rosny sur Seine (78), EUGENE Sébastien Château-Thierry (02), FISCHER David, Dombasle (54), FRELAND Jean-Claude, Adjoint au Maire Versailles (78), GALLOT Didier Les Sables d’Olonne (85), HAMON François, St Martin des champs (29), HEBE Jean-Pierre, Longuenée en Anjou (49), HEINRICH Michel Epinal (88), HUMMEL Christiane La Valette (83), IDRAC Francis Isle Jourdain (32), Christian LECERF Darnetal (76), J-Marc BOUFFARD St Georges de Didonne (17), Olivier BELLEC Trégunc (29), , MARTIN Marie-Annick Questembert (56), MARTINET Mario Berre l’Etang (13), MELLINGER André Figeac (46), Mme RIVIERE, Adjointe au Maire de Trégunc (29), MORTELETTE Nadine Anhiers (59), OSTA-AMIGO Laurence La Tremblade (17), PICARD Eric, Gournay en Bray (76), RABY François Jarnac (16), RIO Philippe Grigny (91), ROUBAUD Jean-Marc Villeneuve les Avignon (30), SCHIAVETTI Hervé, Arles (13), SOURISSEAU Sylvie, Brissac-Quincé (49), SULLI Renzo, Echirolles (38), WOLF Etienne, Brumath, Vice-président du Conseil départemental 67, ZIEGELMEYER Laurent, Adjoint au Maire de Choisy le roi (94).

Paix

heures 21 avril - 14 avail Tr du se ur Bo ple m Te 29 Bd du S RI PA 3 7500 ique bl pu Ré : ro Mét

2, place du Mérid 2 ien - 94807 VILLE JUIF CEDEX

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LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 201 20188 - 27 20


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Ardèche (07)

Vendredi 9 février, la section de Villeneuve-de-Berg de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) a réuni ses membres pour son assemblée générale. A l’ordre du jour : remise des cartes 2018, compte rendu moral et financier. Discussions amicales autour de la situation nationale et internationale.

Notre association créée en 1917 pour s’attaquer aux causes des guerres et œuvrer pour la paix, a fêté son centenaire en novembre dernier. L’ARAC organisera des états généraux de la paix, le 21 avril à Paris. Il est urgent que les femmes et les hommes épris de paix se rassemblent et expriment ensemble leurs exigences. La bataille pour la paix passe par le respect de tous les peuples, de leur histoire, de leurs intérêts. Il faut aussi redonner toute sa place à l’organisation des nations unies a-t-on pu entendre durant cette réunion. Les membres du bureau, dont le président Jean Lauren le trésorier Daniel et le secrétaire René Ganivet appellent au renforcement de l’ARAC pour poursuivre le combat pour la paix.

Chevilly-Larue (94) Le 3 février la section de Chevilly-Larue a tenu son assemblée générale avec la présence de la maire de la ville. Il fut fortement question des enjeux de paix et des états généraux de la paix lancée par notre association. L’assemblée s’est clôturée par un agréable repas.

Réunion régionale - Etats Généraux Afin d’échanger et préparer les Etats Généraux de la Paix, les représentants ARAC des départements de Bretagne et Pays de Loire se sont retrouvés avec Raphaël Vahé à Rennes, le vendredi 2 mars. Plusieurs initiatives départementales ou locales ont déjà eu lieu et vont se succéder en mars et en avril.

28 - LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018

Besançon (25) Une première

Comme chaque année, ce 7 mars, le syndicat CGT des Cheminots bisontins et le PCF rendaient hommage à Pierre Semard fusillé par les nazis à Evreux. Notre association, localement en voie de constitution, y était officiellement représentée ainsi que l’ANCAC et la Municipalité. Ce fut l’occasion, au moment du repas qui a suivi, non seulement de marquer notre présence, mais d’évoquer dans les échanges informels les buts de notre association et les actions à venir, en particulier la tenue des Etats Généraux de la Paix le 21 avril prochain.

Fleury-Saran (45) Au cours de L’AG de la section Fleury Saran ARAC, remise du diplôme de porte-drapeau pour 46 années d’activité à notre ami Maurice Montigny en présence de notre responsable national Jacques Verrier.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Alpes-Maritimes (06) Une équipe nombreuse des adhérents de l’ARAC 06, porte-drapeaux compris, s’est rendue le 21 février 2018 à Cagnes sur Mer à l’église de “la Sainte Famille” pour assister aux obsèques de Marcel INNOCENTI, président de la section de Cagnes sur Mer et président d’honneur du Comité départemental 06. Marcel, personnage incontournable de notre association fut un artisan-artiste dans le domaine de l’équipement de la décoration d’intérieure (véhicules de prestiges, yachts, maisons). Il se construisit une quantité impressionnante de relations et d’amitiés dans le monde artistique, du cinéma, de la chanson, avec et parmi les plus grands de la période d’après-guerre. Ouvert aux autres il ne manqua pas de s’intéresser au sort et à la défense de ses compagnons meurtris de la guerre d’Algérie et des confits précédents. Il adhéra à l’ARAC où il occupa jusqu’au bout parmi les premières places dans le service et l’honneur (présidence de « la fédération » des Alpes maritimes, membre du Bureau National, Administrateur de la Mutuelle), notre ami Marcel Brulefert grand serviteur de l’ARAC du Var peut en témoigner avec son engagement parallèle et assez concomitant dans les structures de notre association. La coordonnatrice de l’ARAC 06 Chan-

tal Pipart prononça l’hommage pour Marcel en incorporant à son discours de paix et d’amitié, un message de condoléances écrit par Raphaël Vahé, président national. Extraits : « Marcel Innocenti, fidèle aux valeurs républicaines défendues par l’ARAC depuis cent ans, passionné par l’action permanente pour défendre et améliorer l’héritage républicain que constitue le droit à réparation (dont la rente mutualiste), attaché profondément au travail de mémoire, notamment à la reconnaissance du 19 mars 62, toujours enclin à soutenir les luttes pour la Paix, avec son association et Le Réveil des Com-

battants, qui expliquent inlassablement depuis cent ans les causes des guerres, exposent les souffrances, les massacres, de tous les conflits. L’attachement au partage de la connaissance du programme du CNR dans la population du département était aussi un de ses soucis comme de son ami Virgile Barel. Nous présentons à sa famille, ses proches, ses amis, nos plus sincères condoléances. Nous poursuivrons son chemin. » Pour le Secrétariat National de l’ARAC, Raphaël Vahé Président National. Chevalier dans l’Ordre du Mérite National

Aisne (02) L’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) présidée par Michel Nowak, a remis huit médailles : deux médailles, deux de l’office républicain des médailles civiques et militaires (ORMCM), deux de porte-drapeau ainsi que quatre médailles d’honneur de l’ARAC. Michel Nowak rappelait que la médaille de l’ORMCM avait vu le jour en 1963 à l’initiative de la Fédération des officiers et sous-officiers de réserves républicaines et qu’elle récompense les mérites acquis par le patriotisme, l’esprit civique, l’attachement à la défense nationale et à la cause

de la paix. Le président de l’ARAC ajoutait fièrement que son petit-fils, Ivan Nowak, faisait partie de la liste des récompensés avec une médaille de bronze de l’ORMCM, au côté de Jean-Michel Grébert qui a reçu la médaille d’or. Pour suivre, Michel Nowak a décoré deux porte-drapeaux : Eric Douay pour ses 24 années d’engagements et Pierre Colzy pour 21 ans. Quatre médailles d’honneur ont été remises à Arnaud Labouré, Jacques Lignon, Henry Douay et Ivan Nowak. Le président a précisé que cette dernière médaille est une récompense symbolique

qui souligne les investissements personnels au sein de l’ARAC.

Ivan Nowak (à gauche) a reçu des mains de son grand-père Michel (assis) deux médailles LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018 - 29


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Nos peines ■ AISNE (02) Saint Quentin : Gérard WIBAIL, AC ATM. ■ ALPES-MARITIMES (06) Cagnes sur Mer : Francis BOURSEL, AC 39-45, membre du Comité d’honneur. Marcel INNOCENTI, AC ATM. Jacques SALVATICO. ■ BOUCHES-DU-RHONE (13) Berre l’Etang : Gabriel BLANC, AC ATM. Le Merlan : Claude VIGOUROUX Vellutini Saint-Just : Denis FIARDO, AC 39-45. Velaux : Christian MOLL, 83 ans, AC ATM.

■ LANDES (40) Souprosse : Gérard LAGRAULET, AC ATM. ■ LOIRE (42) La Ricamarie : Gérard BONNAND, 77 ans, Président départemental. Saint-Chamond : Marcel BALLIS, 96 ans. Saint-Etienne : Roger GARROUX, AC ATM. ■ MOSELLE (57) Yutz : René PFENNIG, 80 ans, AC ATM.

■ CHARENTE-MARITIME (17)

■ NIEVRE (58)

La Rochelle : Gilbert CAMELI, 80 ans, AC ATM

Varennes-Vauzelles : Robert JUILLIN, AC ATM.

■ CORREZE (19) Lagraulière : Raymond BASSALER, porte-drapeau. Vigeois : Marcel MONTEIRO, AC ATM, porte-drapeau. André SALESSE, AC 39-45.

■ PUY-DE-DOME (63)

■ DROME (26) Taulignan : Alain BOUTEILLON, AC ATM, 82 ans, porte-drapeau de la section. ■ HAUTE-GARONNE (31) Lévignac : Henri DARDENNE, 93 ans, AC 39-45, Médaille Militaire, Croix de Guerre, Croix Engagé Volontaire.

Loire (42) Obsèques de Lucien Montagnon : beaucoup de monde. Beaucoup de membres de l’ARAC de Saint-Etienne, du Gier, de l’Ondaine, de Roanne, des anciens des PTT et de la CGT-PTT, des représentants de l’UD-CGT, J.-M. Gourgaud, secrétaire général, Pascale Terrat, ex-secrétaire générale UDCGT, Paul Chomat, ancien député et 1er adjoint de J. Sanguedolce, Gérard Georgeon, directeur de l’ONAC. Cérémonie laïque : émouvante intervention de son épouse Marie-Rose, hommage de l’ARAC par Louis Mon- Lucien Montagnon. tagne, secrétaire, puis hommage de Georgeon, au nom du Préfet de la Loire et de l’ONAC.

Montargis-Amilly (45) Cérémonie simple pour la remise de la médaille ORMCM à notre ami J.-J. JOCHUM par notre secrétaire nationale Liliane REHBY elle-même médaillée, en présence de nombreuses personnalités. Un énorme bouquet de fleurs a été offert à sa conjointe Arlette un vin d’honneur a été servi par la ville. 30 - LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018

Riom : Jean-Paul SCIAUVAUD. ■ RHONE (69) Oullins : Georges BABEL, 98 ans, Résistant, Déporté à Mauthausen, Officier de la Légion d’Honneur. ■ VAL-D’OISE (95) Bezons : Mme Eliane FETILLE, combattante pour la Paix. Jacques LITTAUER, combattant pour la Paix.

Haute-Garonne (31) Remise de distinctions Le 19 décembre 2017, l’ARAC a clôturé l’année par son Assemblée Générale. Les rapports adoptés à l’unanimité, le bureau reconduit dans son intégralité. A savoir, président d’honneur : Michel Rougé, maire de Launaguet, président Henri Milheau, secrétaire, De gauche a droite R. Bergeaud, N. Bon, A. Gache, R. Lanoir, Pierre Martres, trésorier : Noé M.-Claude Farcy conseillère Bon, membres du bureau : Claude départementale, Michel Rougé Brouquières, André Gaches, Ro- maire de Launaguet. bert Lanoir, René Codromaz, Daniel Bousquet, Léonilde Jourdain, Louis Correger. En présence de monsieur le maire Michel Rougé et de Mme Marie-Claude Farcy conseillère départementale, le président de l’ARAC 31, Pierre Martres a eu l’honneur et le plaisir de remettre à 4 adhérents méritants, l’étoile de bronze de l’ORMCM (Office Républicain des Mérites Civiques et Militaire) aux récipiendaires dont les noms et qualités suivent : Robert Bergeaux, trésorier général ARAC 31, Toulouse Centre. Noé Bon, porte-drapeau Aérospatial, Launaguet-Airbus André Gaches, porte-drapeau communal, Launaguet Airbus Robert Lanoir, porte-drapeau départemental 31, Launaguet Airbus. Nous avons fêté aussi le centenaire de l’ARAC créée en novembre 1917. Un vin d’honneur a clôturé dans la convivialité et l’amitié la cérémonie avec de nombreux adhérents, amis et familles des distingués.


SOLIDARITÉ LE RÉVEIL

Inter-régionale le 16 mars à Bordeaux en préparation des Etats Généraux de la Paix du 21 avril - 40 participants avec Patrick Staat et la présence du Vice-Président du Conseil Départemental de la Gironde, Jean-Marie DARMIAN, (P.S) portant une déclaration du Président du Conseil Départemental 33 de Jean-Luc GLEYSE, exprimant solidarité et accord avec les états généraux et soutien et partage des objectifs de l’ARAC pour la Paix, - Le Maire de Quartier (UMP-adjoint du maire de Bordeaux), - Les amis de la Paix, - Association du souvenir des Fusillés de Souges (256 fusillés pour raisons politiques), - Association du souvenir des Martyrs de l’Aéronautique, - Le colonel-ancien commandant de la

B.A. 106 à Mérignac, - 7 sections du département présentes, - 3 départements de la région présents, 2 adhésions, dont le Vice-Président J.M. DARMIAN à l’ARAC qui, à pris en compte par sa participation financière les besoins matériels de l’ARAC. Il a par ailleurs réglé un carnet de bons de soutien. L’expo de l’ARAC a suscité un vif intérêt, des cartes remises et réglées. Le contenu des débats autour des valeurs de la République, des inégalités, nos valeurs et combats de l’ARAC, exprimés lors de notre congrès : la laïcité, la souveraineté et l’indépendance de la Nation ont été riches. Débats enthousiastes, chaleureux, un large partage et

compréhension de l’engagement nécessaire au regard de ce monde en danger, sur l’Europe et ses enjeux. Un débat qui montre l’importance et la nécessité des Etats Généraux.

21 avril 2018 : Etats Généraux pour la Paix Tout nous appelle avec cette initiative, largement soutenue par les femmes et les hommes épris de paix, par des parlementaires, des maires, des élus qui partagent tout ou partie de nos arguments, à poser fort la question de l’adhésion à l’ARAC. • Renforcer l’ARAC aujourd’hui, c’est œuvrer à la paix, œuvrer aux respects des peuples, de leurs histoires, de leur souveraineté. • Renforcer l’ARAC, c’est faire rentrer la charte de l’ONU dans la vie. • Renforcer l’ARAC, c’est permettre à des dizaines de combattants de la paix, de se regrouper et d’œuvrer ensemble pour assurer l’avenir des générations futures, l’avenir de la planète.

J’adhère à l’ARAC Nom : ................................. Prénom : ...................................... Adresse : ................................................................................. Mail : ................................... Téléphone : .............................. Par prélèvement automatique, soit 9,50 € par trimestre. Faitesnous parvenir un RIB bancaire ou postal. Toute adhésion incluant la réception mensuelle du journal.

Autorisation de prélèvement J’autorise l’établissement teneur de mon compte à prélever sur ce dernier, tous les paiements ordonnés par le créancier ci-dessous. En cas de litige sur un prélèvement, je pourrai en faire suspendre l’exécution sur simple demande à l’établissemente teneur de mon compte. Je réglerai le différent directement avec le créancier.

Titulaire du compte Nom : .......................................

Prénom : .......................................

Adresse ................................................................................................. Code postal : .............................

Ville : ...........................................

❏ Carte + Réveil : 28 € - Soit trimestre par trimestre 7 €

Etablissement teneur du compte à débiter :

❏ Carte + Réveil + Timbre : 38 € - Soit par trimestre 9,50 €

Nom : .................................................................................................. Agence ................................................................................................. Nom et adresse du créancier :

Adresse ................................................................................................

A.R.A.C. Coordonnées bancaires

2 Place du Méridien

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Date /_ /_ /_ /

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/_ /_ / Clé RIB

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Important : N’oubliez pas de joindre à cette autorisation un relevé d’identité bancaire (RIB) ou postal (RIP que vous découpez dans votre carnet de chèques.

94800 VILLEJUIF

Les informations contenues dans la présente demande ne seront utilisées que pour les seules nécessités de la gestion et pourront donner lieu à exercice du droit individuel d’accès auprès du créancier dans les conditions prévues par la délibération n° 80 du 1/04/80 de la Commission informatique et liberté.

LE RÉVEIL - N° 842 - MARS 2018 - 31


Hommage à Thérèse MENOT Déportée à Ravensbrück qui revint en mai 1945. Née le 29 août 1923 à Cosnac en Corrèze dans une famille cheminote vit à Limoges son père travaille sur les voies et sa mère est garde barrière, 1940 munie d'un CAP de comptabilité elle entre travailler aux assurances sociales à tout juste 17 ans, elle aide sa mère à distribuer de la soupe aux réfugiés qui fuient l'avance des troupes Allemandes, se trouve en en zone dite libre et a compris dans le regard de ces victimes de l'exode la détresse de ces femmes et de ces hommes, l’explique à deux collègues de travail avec qui plus tard elle s'appliquera à confectionner des dossiers et des papiers falsifiés afin que ces malheureux puisent survivre. Ainsi commence sa résistance. Printemps 1943, partout s'installe la terreur, les rafles, les arrestations de résistants, la menace du STO, Pierre Plantevigne est comptable à l'usine Gnome et Rhône de Limoges chef de « l'AS Combat » il informe son père lui-même engagé dans la Résistance – « Fer » qu'il est à la recherche d'un adjoint efficace au service du personnel. C'est ainsi, que tout naturellement qu'en mai 1943 elle débute dans un nouvel emploi au service paye de l’usine qui fabrique et répare des moteurs d'avions, elle devient sténo dactylo clandestine du mouvement Combat ce qui lui permet de circuler dans l'usine. En profite pour chaparder papier, encre, des cartes de travail vierges pour permettre à des hommes et des femmes de vivre clandestinement dans l'usine. Dénoncer la collaboration, le régime de Vichy informer de la situation, encourager la lutte, pousser à résister c'est ce qu’elle fait en distribuant dans l'usine les journaux clandestins et notamment la "Vie Ouvrière". Dénoncée par une collègue, arrêtée sur son lieu de travail par la gestapo le 4 janvier 1944, deux semaines après son chef Pierre Plantevigne. Torturée, elle se tait, la gestapo ne sera rien de vos activités. Jetée dans une cellule où se trouve une espagnole qui a participé à la guerre d'Espagne, elles ne se quitteront qu'à leur retour de déportation. Le 21 janvier 1944 elle quitte Limoges pour Compiègne repart le 31 janvier 1944 pour 3 jours et trois nuits pour arriver par - 27° dans l'enfer de Ravensbrück une déshumanisation infligée par les SS assoiffés de coups, de mauvais traitements, des appels matin et soir qui durent des heures, les corvées, la faim, la soif pire que la faim, la mort quotidienne des camarades de travail, travail dans les marais qu'il faut assécher pour agrandir le camp. En avril 1944 elle quitte Ravensbrück pour le commando d'Holleischen qui dépend du camp de Flossenburg en Tchécoslovaquie, travaux de terrassement, travaux inhumains pour des femmes, elle qui ne mesure qu'un mètre quarante. Elle réalise très vite qu'il ne faut pas se laisser faire, qu'il faut se battre, lutter, résister par tous les moyens elle a cette force en elle. 3 mai 1945 c'est la délivrance par des partisans Tchèques et Polonais et le 25 mai 1945, elle retrouve en gare de Limoges ses trois sœurs, mais là elle apprend brutalement la mort de son père. Elle reprend son travail à l'automne 1945, dix ans plus tard avec l'abbé Varnoux qui fut déporté à Mauthausen elle expose à l'hôtel de ville de Limoges, des photos, vêtements rapportés de déportation. Son engagement se fait au travers du concours de la Résistance et de la Déportation, intervient dans les collèges et les lycées dans toute la Haute Vienne. Pour que ne soient jamais oubliés ces femmes et ces hommes qui résistèrent à l'enfer des camps nazis. Nous devons rendre un hommage à ceux qui ne sont pas revenus que nous ne pourrons jamais oublier. En 1975 à l'occasion du trentième anniversaire de la libération des Camps avec d'autres camarades déportées à Ravensbrück, elle plante mille rosiers baptisés Résurrection. Merci pour cet engagement auprès de la jeunesse et d’insuffler aux élèves que vous rencontriez votre soif de mémoire de ces temps tragiques pour notre pays. Thérèse Menot était titulaire de la médaille militaire et de la croix de guerre 39/45. Légion d'Honneur, palmes académiques, ordre National du Mérite. Thérèse Menot est décédée en 2009. Annette Colas


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