Le Réveil des combattants - Octobre 2017

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GM&S APRÈS LA CASSE SOCIALE, LE MÉPRIS DE CLASSE

14-18 UN GRAND CRI RÉALISTE POUR LA PAIX

LOI ANTITERRORISTE L'ONU INTERPELLE LA FRANCE

Octobre 2017 - N° 838 - 5 €

1917 - 2017

L’ARAC a cent ans De ces soldats est née l’ARAC

56E CONGRÈS NATIONAL 17-18-19 NOVEMBRE 2017 Créteil Palais des Sports – 5 rue Pasteur Valléry Radot

Cent ans de combats toujours d’actualité Pour la paix, l’antifascisme, la dignité humaine Pour une France Républicaine démocratique et souveraine


LE RÉVEIL ACTUALITÉS

11 novembre 2017 Message de l’ARAC Nous commémorons cette année 2017, le 99e anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 qui mit fin aux combats de la guerre de 1914-1918. Nous ne pouvons évoquer cet événement historique sans faire état du nombre considérable de vies massacrées par la volonté des grandes puissances impérialiste qui recherchaient à se saisir de nouvelles terres, de nouvelles industries, de nouvelles populations pour servir leurs propres intérêts. Cette guerre nous a coûté 1 350 000 morts, 740 000 invalides, 3 000 000 de blessés et des milliers de veuves et d’orphelins tandis que 6 millions de combattants rentraient chez eux traumatisés par les souvenirs des combats très meurtriers produits par des armes nouvelles, des drames, des souffrances et de la vie des tranchées faite de boue, de froid, de faim, d’absence de nourritures suffisantes et de vêtements inadaptés. Et si nous nous inclinons devant le courage et les sacrifices de tous les combattants de notre pays et des pays alliés, nous tenons aussi à souligner en particulier les sacrifices des combattants des nations africaines et asiatiques qui ont été très éprouvés. Enfin, au cœur de cette guerre effroyable, il faut rappeler que c’est alors qu’est née de la volonté des combattants, notre association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre et des combattants pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix d’aujourd’hui. Nous appelons nos concitoyens et concitoyennes à prendre conscience que cette guerre n’a pas été la « der des der » et que des guerres ont suivi lancées par ceux qui ne les font pas et mettent en cause l’existence des jeunes populations pour des motifs qui ne sont pas les leurs. Et que des risques de guerre apparaissent clairement aujourd’hui dans les régions où elle éclata en 1914 et pour des causes semblables. Nous nous retrouvons donc devant les mêmes causes pouvant produire les mêmes effets. Nous appelons à mener la « guerre à la guerre » comme l’a demandé Henri Barbusse notre fondateur, en luttant pour le désarmement général contrôlé et le règlement des différends entre nations par la négociation. Le droit à la vie des hommes, des femmes et des enfants de quelque nation qu’ils soient est imprescriptible et la lutte pour le défendre est le plus beau des combats qu’il nous appartient à tous de mener. Que vivent la République et la Paix

MESSAGE de l’UFAC du 11 novembre 2017 En ce jour, la France commémore le 99e anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918 qui mit fin à la terrible épreuve de la Première Guerre mondiale, cinquante-deux mois de combats meurtriers, de cauchemars, de privations, de souffrances et de deuils. Nous ne pouvons oublier le courage, l’abnégation, l’espérance en la paix de ces générations venues du monde entier, qu’elles fussent européenne, africaine, américaine, asiatique ou océanienne. Souvenons-nous des souffrances endurées par ces hommes, en ce printemps 1917, épuisés par les combats meurtriers de la Somme et la terrible offensive du plateau du Chemin des Dames. Souvenons-nous également de l’entrée en guerre des Etats-Unis, en ce même printemps 1917, dont nous commémorons, cette année, le centième anniversaire. La France salue avec respect et reconnaissance, la participation à la victoire de ces soldats américains, dont 126 000 laissèrent leur vie sur le sol de France. Dans ce même souvenir, unissons tous ces soldats de Métropole, d’Afrique, d’Outre-mer et des Pays alliés, qui ont également versé leur sang pour la France, une France qui sortira terriblement meurtrie de cette guerre : • 1 400 000 morts • 740 000 invalides • 3 000 000 de blessés • des centaines de milliers de veuves et d’orphelins En ce jour de commémoration, l’Union Française des Associations de Combattants et de Victimes de Guerre (UFAC) en appelle à la conscience et à la mémoire de chacun, afin que le sacrifice et l’espérance qui habitaient toutes ces victimes, inspirent nos actions en faveur de la Paix, de la Solidarité et de la Fraternité, Vive la République ! Vive la France !

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ÉDITO LE RÉVEIL 1917 - 2017, L’ARAC D’HIER ET D’AUJOURD’HUI : MEME COMBAT

SOMMAIRE Actualités 11 novembre 2017 : Message de l’ARAC................................................................................. 2 MESSAGE de l’UFAC du 11 novembre 2017 .......................................................................... 2 De l’ISF à l’IFI : “Au bonheur des riches” ................................................................................. 4 GM&S : après la casse sociale, le mépris de classe ................................................................5 La dette grecque, poule aux euros d’or de la Banque centrale européenne ................. 6 Taxe sur les dividendes : l’État va rembourser aux entreprises 9 milliards d’euros .......... 7 “Le Monde” : s’aperçoit que le budget de Macron profite surtout aux plus riches ........ 8 Lidl, Intermarché, Monoprix, Carrefour : la situation sociale de la grande distribution est explosive.................................................................................... 9

International Iran/USA ..................................................................................................................................... 10 Israël et les Etats-Unis quittent l’Unesco ............................................................................... 11 Syrie : Paris au courant des agissements de Lafarge ? ........................................................ 12

Mémoire Antoine Casanova est mort le 8 octobre .............................................................................. 21 Le Che, autrement .................................................................................................................... 31

Droits Projet de budget 2018 : Des anciens combattants et victimes de guerre Le compte n’y est pas .............................................................................................................. 22 La punition du député : « Oust, chez les Anciens Combattants » ................................... 23 Florent Richard nommé au Conseil d’Administration des Invalides .................................. 24

Vie de l’ARAC La vie des comités .................................................................................................. 26-27-28-29

P. 13 . D O S S I E R Un grand cri réaliste pour la paix ◗ Jetés sous film avec ce numéro : Cahier de 8 pages “56e congrès ARAC” + Lettre d’annonce de congrès.

www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0713-A 06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 Fax. 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr • Tirage : 60 000 exemplaires

• Gérant Directeur de la publication : Raphaël Vahé • Directeur délégué - Rédacteur en chef : Patrick Staat • Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, André Fillère, Laurence Gorain • Service photos : Jean- Claude Fèvre • Régie Publiciatire : HSP - Tél. 01 55 69 31 00 contact@hsp-publicité.fr • Administratrice : Annick Chevalier • Conception graphique - Impression : RIVET PRESSE EDITION - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

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l y a cent ans, d’une volonté des hommes des tranchées de s’attaquer aux causes impérialistes des guerres, issus des mutineries qui ont exprimé l’exaspération, la colère, la volonté de paix, naissait l’ARAC. Notre Association Républicaine, comme elle se nommait lors de sa constitution, a dès le départ préservé et développé dans ses combats la défense des « valeurs républicaines menacées ». Dans toute l’Europe sont montés l’exigence de paix, le respect de la souveraineté des nations, la lutte contre la misère, la défense des droits et acquis démocratiques, la lutte contre le fascisme montant. Cent ans plus tard, le combat d’hier qui a conduit à la création de l’ARAC, reste d’actualité. Les risques de guerre n’ont jamais été aussi grands. Le non-respect de la souveraineté des peuples conduit aux interventions armées sous prétexte de défendre les droits de l’homme. La volonté de domination, les inégalités explosent en Europe. La colère gronde, l’extrême droite et des formations fascistes se développent. M. Macron met en œuvre la politique souhaitée par le MEDEF. Déjà en 2007, Denis Kessler, dirigeant patronal, disait : « il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ». C’est de cela qu’il s’agit avec la casse du code du travail, la remise en cause du logement social, de la sécurité sociale, de l’assurance chômage, etc., la privatisation des entreprises publiques SNCF, EDF, Alstom. La remise en cause des communes et départements qui étaient une des premières décisions de la Révolution française en 1792 visant à asseoir la souveraineté du peuple sur tout le territoire. Nous sommes fiers des fondateurs de l’ARAC qui, dans un contexte difficile, ont créé notre association pour des raisons politiques et sociales. Nous ne lâchons rien en ce centenaire sur ce qui fonde depuis 1917 notre association : le combat pour la paix, l’antifascisme, la solidarité, la dignité humaine. Le combat pour une France républicaine, démocratique et souveraine. « Si c’était à refaire, je referais ce chemin, une voix monte des fers et parle aux hommes de demain » disait Aragon. Comme hier, aujourd’hui et demain, nous continuerons à porter les valeurs qui nous ont vu naître. Oui nous sommes utopistes car nous sommes des combattants de la cause républicaine, du combat pour la paix. De cette lutte dépend l’avenir de l’humanité. L’avenir des générations futures vaut bien cet engagement. Patrick STAAT LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

De l’ISF à l’IFI : “Au bonheur des riches”

Le moins que l’on puisse dire c’est que ce nouveau mandat au Sénat commence sur les chapeaux de roues. En effet, trois jours après l’élection, la commission des finances fut réunie pour entendre d’abord le docteur Diafoirus Migaud, Président de la Cour des Comptes, puis, ensuite, MM. Darmanin et Griveaux, Ministres qui nous ont présenté le budget 2018. Pour nous donner le ton, évidemment il n’y a plus d’argent, donc mesures d’austérité, comme d’habitude.

La nouvelle politique budgétaire consiste à alléger les impôts des très riches pour faire supporter la charge à tous les autres. Une politique très ancienne, en fait, qui s’appuie sur la théorie libérale du ruissellement, chère à Miss Maggie dans les années 80. Le développement de la richesse au sommet de la pyramide profitera, in fine, à l’ensemble de nos concitoyens. Bruno Le Maire, libéral s’il en est, déclara sur BFM TV : « L’économie française a besoin de capital, eh bien on taxe moins le capital ». Cet allègement de la charge fiscale des ultrariches passe par la diminution sensible de l’ISF, aujourd’hui remplacé par l’IFI (Impôt sur la fortune immobilière), l’ISF rapportant 5.30 milliards d’euros (315 000 assujettis), l’IFI ne rapportera que moins d’1 milliard d’euros. Cet impôt se concentre uniquement sur la pierre. Ne sont plus concernés les actions et autres actifs financiers, pas plus que les biens meubles qui, jusqu’ici, faisaient partie de la base taxable de l’ISF, comme les yachts, les jets privés, les chevaux de course ou encore les lingots d’or ! Ils osent tout. Prenons un exemple concret avec

le yacht de la première fortune de France, Bernard Arnault, « Le Symphony », un superbe navire de 101.5 mètres de long. Son coût de fabrication est estimé à 165 millions d’euros. Construit en 2015, il n’est plus de première main, décote de sa valeur marchande de 30 %, donc sa valeur marchande actuelle serait plus proche des 115 millions. Avec une taxation à l’ISF de 1.5 % sur le patrimoine net taxable supérieur à 10 millions d’euros, Bernard Arnault devrait, en théorie, payer un peu plus de 1.7 million d’ISF uniquement sur ce yacht ! On comprend que M. Arnault ait transféré de nombreuses sociétés en Belgique en 2012 et immatriculé son yacht aux Iles Caïmans ! S’il vous plaît, ne nous dites pas que les Français n’aiment pas les riches, ce sont les inégalités que l’on ne supporte pas. Lecture du journal Le Monde daté du 28 septembre, analysant le budget 2018, le titre d’une chronique de Madame Françoise Fressoz nous marque : « Au bonheur des riches ». Rien de nouveau, Macron c’est du libéralisme pur jus. Eric Bocquet

Pauvreté et inégalité à la hausse en Espagne L’aggravation de la crise sociale en Espagne est pratiquement ignorée. Les chiffres officiels du gouvernement espagnol, pour août, montrent une augmentation majeure du chômage, signalant un ralentissement de la croissance économique et annonçant une croissance des inégalités sociales. Le taux de chômage en Espagne est de 17,8 % soit le deuxième plus élevé de l’Union Européenne après la Grèce (22,5 %). Le nombre de jeunes de moins de 25 ans sans travail est de 38,6 % (contre 44,4 % en Grèce). 4-

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Un quart des chômeurs sont sans emploi depuis au moins quatre ans. Le taux d’emploi temporaire est le plus élevé de tous les pays de l’OCDE, soit 26,1 % de la main-d’œuvre, derrière la Pologne et la Colombie. Une étude basée sur une compilation de déclarations d’impôt montre que, en quatre ans, entre 2011 et 2015, le nombre de riches (ceux qui possèdent au moins 700 000 euros d’actifs) a augmenté de 44 %, soit 58 000 personnes. Environ 0,4 % de la population possède désormais la moitié de la richesse en Espagne.

La moitié des ménages en Espagne ont des revenus inférieurs au seuil de pauvreté officiel (8 010 euros, par ans, pour les personnes vivant seules). L’UNICEF a récemment signalé que l’Espagne a le troisième taux le plus élevé de pauvreté infantile dans l’U.E. après la Roumanie et la Grèce. Environ 40 % des enfants se trouvaient sous le seuil de pauvreté (soit 9 % de plus qu’en 2008).


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

GM&S : après la casse sociale, le mépris de classe GM&S est un sous-traitant de Peugeot et de Renault. Ces deux constructeurs automobiles sont directement responsables des licenciements qui touchent 157 travailleurs sur un effectif total de 277 salariés. Les profits de Peugeot et de Renault atteignent des niveaux record, plus de cinq milliards d’euros, soit l’équivalent de dizaines de milliers d’emplois. Mais les dirigeants de ces groupes veulent en faire encore plus.

Rencontre de l’ARAC avec les salariés de GM&S

Face aux travailleurs de GM&S venus défendre leur emploi, Macron a une nouvelle fois affiché son mépris de classe. Il y a un mois, il s’en prenait aux « fainéants ». Aujourd’hui, il s’en prend à ceux qui manifestent et sont accusés de « foutre le bordel ». Pour Macron, les travailleurs devraient se laisser exploiter et licencier sans protester ! Des propos tenus loin des travailleurs qui ont trouvé face à eux des CRS et des gaz lacrymogènes ! « Nous on a appris la politesse et le respect, ce que visiblement le président de la République a oublié », s’énerve Vincent Labrousse, syndicaliste CGT de l’équipementier sur LCI. « C’est indigne et irrespectueux des salariés, d’autant qu’il ferait bien de se renseigner puisqu’on n’a pas reçu nos

soldes de tout compte et les salariés ne sont pas encore dans le processus de recherche d’emploi. Donc les petites phrases à deux balles, pour faire plaisir aux uns ou aux autres, n’ont rien à voir avec la réalité de ce que traversent les salariés », commente-t-il. « Il n’a pas voulu nous voir alors nous, on ne veut plus le voir dans nos mairies ». Tous les maires de Creuse mais aussi de l’Indre et de la Haute-Vienne sont invités à occulter le portrait du Président. En attendant d’autres actions s’ils n’obtiennent pas de rendez-vous avec Emmanuel Macron.

Le drame du suicide continue de frapper l’agriculture française Une nouvelle étude tire la sonnette d’alarme sur le taux de suicide chez les agriculteurs français, découragés par des revenus en chute et dépassés par les réglementations environnementales. Il y a quelques années, une étude de l’Institut de veille sanitaire (InVS) français révélait que le taux de suicide chez les agriculteurs était 20 % plus élevé que dans la population générale. Entre 2007 et 2009, un agriculteur s’est suicidé tous les deux jours en France. Une nouvelle étude indique qu’en 2009, les agriculteurs entre 55 et 64 ans ont un taux de suicide de 64 sur 100 000. En comparaison, le taux de suicide moyen chez les hommes français est de 19 sur 100 000, selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Les plus touchés sont les petits exploitants, les détenteurs d’exploitation à titre individuel, et non sociétaire et les exploitants dont l’entièreté des revenus

provient de l’agriculture. Ces catégories sont également celles qui sont les plus vulnérables face au risque financier et à l’isolation sociale. 30 % des membres de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) ont gagné moins de 5 000 euros pour l’ensemble de l’année 2015, soit 350 euros par mois. Une hausse inquiétante par rapport aux 18 % de l’année précédente. En juin 2017, l’association annonçait craindre que « le seuil fatidique des 50 % d’agriculteurs ne soit franchi en 2016 ». Nombre de ces exploitants en difficulté ne disposent pas de liquidités, tous leurs actifs étant investis dans les terres et les équipements agricoles. Or,

la vente de ces biens n’est pas aisée, étant donné le manque d’acheteurs potentiels. En 2016, la MSA a donc établi un plan national de prévention, afin d’éviter que les agriculteurs se sentent acculés au suicide. Ce projet inclut des mesures de prévention et des recherches pour mieux comprendre le phénomène. L’étude de l’InVS liste une série de facteurs aggravants pour les agriculteurs déprimés, qui contient notamment « la modernisation du secteur, les réglementations environnementales contraignantes et le fardeau administratif ». LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017

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La dette grecque, poule aux euros d’or de la Banque centrale européenne

La Banque centrale européenne a révélé que les sommes prêtées à la Grèce entre 2012 et 2016 lui ont rapporté 7,8 milliards d’euros en versements d’intérêts. Sauver la Grèce n’est pas facile, ça coûte cher mais ça peut rapporter gros. La Banque centrale européenne (BCE) a révélé, le 10 octobre, qu’elle avait gagné 7,8 milliards d’euros grâce aux bons du Trésor grec qu’elle détient depuis 2012. L’institution financière européenne a commencé à acheter de la dette grecque, après avoir mis en place le mécanisme de SMP (Securities market purchase) en 2010, qui lui permet d’acquérir directement des titres de pays en difficulté. Elle prête ainsi de l’argent à l’État qui en a besoin - près de 30 milliards d’euros à la Grèce -, qui est censé le rembourser à échéance. Un système gagnant-gagnant… mais un peu plus pour les banques centrales européennes. Car le pays émetteur de ces bons du Trésor doit s’acquitter, chaque année, des intérêts. Les profits ainsi accumulés sont ensuite reversés aux banques centrales des différents pays de la zone euro. La BCE n’est pas la seule à s’être constituée un tel pactole sur le dos de la Grèce. Le Fonds monétaire international (FMI) touche aussi, année après année, les intérêts pour les milliards prêtés à Athènes. L’institution, présidée par la Française Christine Lagarde, a gagné 2,5 milliards d’euros, d’après une analyse menée en 2015 par le Jubilee Debt 6-

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Campaign, une association britannique qui milite pour l’allégement du fardeau financier des pays les plus endettés. Le versement d’intérêts sur la dette est, en théorie, la norme. Mais l’annonce du montant risque d’alimenter le débat sur les bénéficiaires de cette manne. Athènes a longtemps espéré que ses créanciers lui reverseraient l’argent. En 2013, la BCE et le FMI avaient, en effet, mis au point un mécanisme pour que les sommes soient redistribuées à la Grèce. Le système, qui reposait sur la bonne volonté des États européens à reverser in fine les profits sur la dette grecque, que la Banque centrale européenne leur faisait parvenir, n’a jamais été appliqué. La faute à l’Allemagne, rappelle « Les

Échos ». En 2015, le puissant ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble a décidé que son pays ne reverserait pas sa part des profits tirés de la dette grecque. À l’époque, les tensions étaient à leur comble entre la Grèce et l’Union européenne. Les autres pays semblent avoir, ensuite, suivi l’exemple germanique. …Si les banques centrales européennes ont profité de la crise grecque, Athènes peine à sentir les bienfaits de l’aide internationale octroyée depuis sept ans. Le montant de sa dette n’a quasiment pas reculé depuis le début de la crise en 2010 et il est même passé d’un peu moins de 150 % du PIB à 185 % de son PIB. Source : FRANCE24

65 % des Français sont opposés à la loi travail Selon un nouveau sondage Harris Interactive pour LCP, deux Français sur trois (65 %) se déclarent désormais opposés à la réforme du Code du travail version XXL (+ 7 points depuis fin août). 29 % des électeurs d’Emmanuel Macron (+ 11 points) y sont opposés. L’encadrement des indemnités prud’homales reste la mesure la plus contestée, par six Français sur dix. 76 % (+ 5 points) estiment que les syndicats vont perdre du pouvoir. 63 % considèrent que les conditions de travail vont se dégrader. Là encore, même l’électorat d’Emmanuel Macron décroche. 40 % partagent ce point de vue, soit 11 points de plus qu’à la fin de l’été. Quant aux arguments du gouvernement pour défendre les ordonnances, 56 % des sondés ne croient pas à un impact positif de la réforme sur la compétitivité des entreprises et sur la croissance économique (63 %). Ils croient encore moins à la baisse du chômage (71 %). Sondage-Harris LCP-10-10-2017


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Taxe sur les dividendes : l’État va rembourser aux entreprises 9 milliards d’euros L’Etat va devoir rembourser aux entreprises environ neuf milliards d’euros, soit plus que prévu, suite à l’invalidation par le Conseil Constitutionnel de la taxe à 3 % sur les dividendes instaurée en 2012. Cette contribution avait été mise en place en 2012 peu après l’arrivée de François Hollande à la présidence, pour compenser une perte de recettes budgétaires et encourager les entreprises à réinvestir leurs bénéfices. Le gouvernement Macron avait pris les devants en supprimant cette taxe de 3 % sur les dividendes dans le PLF 2018 suite à une décision en mai dernier de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Dans le projet de

loi de programmation des finances publiques, le total à rembourser était chiffré à 5,7 milliards d’euros. Mettant en avant la "sincérité" du gouvernement, Bruno Le Maire a indiqué sur BFMTV que "ce sera plutôt de l’ordre de 9 milliards d’euros". "Il y a une taxe sur les dividendes qui n’était pas conforme aux règles législatives, qui a été mise en place pendant cinq ans. C’est bien la preuve que lorsque l’on prend des décisions contraires aux règles, on est toujours rattrapés par la patrouille. C’est ce qu’il se passe aujourd’hui", a-t-il résumé. "Nous allons ouvrir toutes les options pour que les grands équilibres budgétaires soient maintenus, pour que nous puissions sortir dès 2018 de la procédure pour déficit public excessif. Nous

allons regarder toutes les options pour éponger cette dette de 9 milliards d’euros qui nous tombe dessus", a ajouté Bruno Le Maire. "Je regrette profondément cette taxe sur les dividendes car elle n’était pas conforme aux règles, maintenant nous allons régler cette question-là et en regardant si un étalement est possible", a-t-il résumé. Dans son projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022, le gouvernement avait estimé que l’Etat pourrait avoir à rembourser 300 millions d’euros en 2018, puis 1,8 milliard chaque année en 2019, 2020 et 2021, aux entreprises qui ont dû s’acquitter de cette taxe ces dernières années, pour un coût total alors estimé à 5,7 milliards d’euros.

Logement social en péril Les dispositions relatives au logement prévues dans le projet de loi de finances ont été présentées mercredi 27 septembre 2017 en Conseil des ministres. Le projet prévoit un budget « logement » en baisse de 18 % en deux ans et des aides personnelles au logement (APL) qui fondent de 1,7 milliard d’euros dès l’an prochain. Ainsi le ministère de la Cohésion des territoires verra-t-il son budget tomber de 18,3 milliards d’euros à 16,5 milliards l’an prochain puis 15 milliards en 2019. Le Président de la République et le Gouvernement confirment leurs attaques contre le logement social. L’exécutif s’attaque aux principes mêmes de la République : l’égalité, la solidarité, et la justice, mettant en cause, avec le logement social, un pilier fondamental du pacte républicain, dont le Président de la République a la garde. Sous couvert de lutte contre les défi-

cits publics, en baissant de 1,5 milliard d’euros les APL des locataires du parc social, l’exécutif mène une attaque idéologique contre le modèle du logement social, ses 11 millions de locataires, celles et ceux qui ont ou auront besoin d’un logement social, d’un logement à un prix inférieur à celui du marché. Par ailleurs, la suppression de l’APL « accession » pour les nouveaux accédants et celle du prêt à taux zéro pour la construction dans 93 % des communes sont un coup sans précédent porté à l’accession sociale à la propriété. Enfin et de manière totalement démagogique, le Gouvernement entend obliger les bailleurs sociaux à opérer des baisses de loyers encore supérieures à la baisse des APL. En affaiblissant encore un peu plus les moyens des organismes, le Gouvernement pénalisera davantage les loca-

taires HLM et les personnes en attente d’un logement social, mais également les entreprises du bâtiment, qui verront leur activité directement impactée, ainsi que les collectivités locales, qui garantissent la dette des organismes HLM. Au-delà des 80 000 salariés du secteur HLM, c’est l’ensemble du secteur professionnel de la construction qui sera touché. LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

“Le Monde” s’aperçoit que le budget de Macron profite surtout aux plus riches Les plus riches, grands gagnants du budget Macron, titre “Le Monde” dans son édition du 8/9 octobre 2017. Le quotidien souligne que les allégements d’impôts concrétisés par le projet de loi de finances 2018 (PLF) vont se concentrer sur les 10 % des Français les plus riches. Les simulations effectuées par “Le Monde” mettent en évidence les différences de pouvoir d’achat en 2018.

Macron fevrier 2017 salon des entrepreneurs - Paris.

Les 10 % les plus riches gagneront 700 euros par an à la fin du quinquennat, les 10 % les plus pauvres seulement 200 euros, selon l’OFCE (l’Observatoire des Conjonctures Economiques). Sur les 10,2 milliards d’euros de baisse des prélèvements en 2018, les réformes de l’ISF et de la taxation du capital représentent 4,5 milliards.

Lidl, Intermarché, Monoprix, Carrefour : la situation sociale de la grande distribution est explosive

Le 5 octobre, un salarié de Monoprix s’est donné la mort sur son lieu de travail au Raincy (93). A ce sujet, la CGT rappelle dans un communiqué que deux semaines plus tôt, les élus CGT avaient justement alerté la direction sur « la dégradation des conditions de travail », en prévenant : « Les salariés sont amenés à effectuer de la mise en rayon, être affectés en caisse ou toute autre affectation nécessaire à l’exploitation du magasin. Cette situation met aujourd’hui certaines vies en danger. » Une porte-parole de Monoprix conteste : « aucun lien n’est établi entre les conditions de travail au sein du magasin et le drame du Raincy. » Au même moment, les 5 et 6 octobre, un Comité Central d’Entreprise s’est tenu au sein de la filiale logistique 8-

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d’Intermarché, ITMLAI. L’ordre du jour : la présentation par la direction d’un plan de transformation logistique d’optimisation des approvisionnements et des flux alimentaires, qui consiste à regrouper l’activité de certains entrepôts. Les syndicats, eux, y ont surtout vu un plan social. « C’est le cinquième plan de sauvegarde de l’emploi depuis 2012 », déplore Pascal Petit, délégué syndicat CGT. « En 2012, nous étions 10 000 salariés dans cette filiale. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que 7 000. Nous aimerions avoir la cartographie centrale du plan, mais la direction nous la donne morceau par morceau. » Contactée par Challenges, une porte-parole d’Intermarché défend : « Les syndicats disent que 265 emplois vont être supprimés. Mais Intermarché annonce 219 suppressions de postes et non pas d’emplois. A cela s’ajoutent 69 créations de postes et 126 possibilités de reclassement. Cela laisse un seuil négatif de 24 postes. Le maintien de l’emploi des collaborateurs est notre volonté, notre méthode de travail et notre responsabilité. » Chez Carrefour, la mer est calme pour

l’instant. Mais il faut se méfier de l’eau qui dort. Dans moins de deux mois, le nouveau PDG Alexandre Bompard dévoilera son plan de transformation pour le groupe. Et au vu des difficultés du distributeur, qui vient de faire un avertissement sur résultat, l’issue ne fait pas de doute. D’ailleurs, dans une note, Natixis annonce s’attendre à “des restructurations importantes avec un plan de baisse des coûts de 1 milliard d’euros sur l’ensemble du groupe.” Le malaise est donc sectoriel. Partout, les salariés de la grande distribution tremblent. De peur, de colère ou de fatigue. Parfois les trois à la fois. Sous pression, ils subissent la dure compétition que se livrent leurs patrons. Challenges.fr du 13/10/2017 (extraits)


INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Loi antiterroriste

L’ONU interpelle la France Le gouvernement français a deux mois pour répondre à deux rapporteurs de l’ONU inquiets des restrictions aux libertés. Pour eux « les pouvoirs exceptionnels ne sont pas censés devenir permanents » justice, à la liberté de circulation, à la liberté de réunion, la liberté d’expression et la liberté de religion ou de conviction. « Les pouvoirs exceptionnels ne sont pas censés devenir permanents », précisent les rapporteurs.

La France doit avoir valeur d’exemple

La publication d’un tel document n’est pas conforme à la tradition onusienne. Deux rapporteurs spéciaux des Nations unies en matière de droits de l’homme, l’Irlandaise Fionnuala Ni Aolàin et le Français Michel Forst, ont adressé une lettre au gouvernement français le 22 septembre, a révélé France-Inter afin d’alerter sur les risques que comporte le projet de loi antiterroriste approuvé par le Sénat le 18 juillet et actuellement débattu à l’Assemblée nationale. Les rapporteurs pointent plusieurs éléments du projet de loi qui semblent poser des problèmes sérieux en matière de respect des droits de l’homme, notamment les “définitions vagues du terrorisme” « Je suis particulièrement inquiète par le libellé vague des dispositions susmentionnées », écrit Fionnuala Ni Aolàin. « En outre, donner aux autorités non judiciaires, en particulier les préfets et les policiers, un pouvoir discrétionnaire étendu et élargir la portée des procédures et pratiques de contrôle, présente le risque sérieux de conséquences invasives néfastes sur les droits de chacun et en particulier, discriminatoires, pour les personnes de confession musulmane. » Les deux commissaires craignent une incidence néfaste de la loi sur l’exercice du droit à la liberté et à la sécurité personnelle, du droit d’accès à la

Dans un récent communiqué, les deux experts des Nations-Unies exhortent la France à mettre son projet de loi antiterroriste en conformité avec ses obligations internationales. « La normalisation par ce projet de loi des pouvoirs d’urgence risque de menacer gravement l’intégrité de la protection des droits en France, tant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme que plus largement » souligne le texte des deux fonctionnaires onusiens. France-Inter a rencontré l’un des auteurs de la lettre, Michel Forst, rapporteur spécial sur la situation des défen-

seurs des droits de l’homme. Interrogé sur ce projet de loi qui inquiète l’ONU, plus habituées à se pencher sur la situation des droits de l’homme en Azerbaïdjan ou en Hongrie il explique : « C’est plus qu’une inquiétude… Ce que va faire la France n’est pas anodin et on a envie que la France fasse mieux pour ne pas inspirer d’autres pays. » Les rapporteurs demandent expressément la mise en place d’un mécanisme de supervision de la loi, confié à un organisme indépendant, comme par exemple le Défenseur des droits. « En démontrant comment la gestion des menaces terroristes peut être menée dans le cadre de l’Etat de droit, sans mettre en péril son engagement envers la protection des droits de l’homme, la France a un rôle de premier plan à jouer, tant à l’échelle nationale, régionale qu’internationale. » J.-P. Delahaye

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Iran/USA Yukiya Amano, secrétaire général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a affirmé jeudi 31 août que l’Iran continuait d’adhérer totalement à l’accord nucléaire L’incontrôlable président américain, chef suprême des armées US a prononcé un réquisitoire enflammé contre ce texte emblématique, “le pire” jamais » négocié selon lui. Il a toutefois assuré que son pays ne s’en retirerait pas… pour l’instant ! Dans une allocution extrêmement virulente à l’encontre du pouvoir iranien qualifié de “dictatoria”, il a précisé qu’il ne "certifierait" pas le fait que Téhéran respecte ses engagements, en dépit des assurances en ce sens de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) (voir notre dernier numéro) -- dont le patron Yukiya Amano a aussitôt réaffirmé que Téheran faisait l’objet “du régime de vérification nucléaire le plus solide au monde”. “Quel est le sens d’un accord qui ne fait que retarder la capacité nucléaire” de l’Iran pour une courte période ? s’est interrogé Trump, soulignant que son

administration souhaitait en particulier supprimer les échéances en vertu desquelles certaines restrictions au programme nucléaire pourraient être levées progressivement après 2025. Il a également annoncé de nouvelles sanctions contre les Gardiens de la révolution, l’armée d’élite iranienne, accusés d’avoir “détourné de vastes parts de l’économie pour “financer la guerre et le terrorisme à l’étranger”. Et pour faire bon poids, le milliardaire américains a twitter : “Les participants à l’accord sont en train de se faire beaucoup d’argent en commerçant avec l’Iran”. Comme à son habitude le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a félicité son ami américain pour sa “décision courageuse”. L’Arabie saoudite, monarchie sunnite du Golfe qui redoute la montée en puissance de son grand rival chiite 1’Iran), a salué la “stratégie ferme” de Trump. Cette

annonce s’ajoute à la longue liste des accords que les Etats-Unis ont quittés --ou menacé de quitter-- ces derniers mois: partenariat transpacifique (TPP), accord de Paris sur le climat, accord de libre-échange nord-américain (Aléna) et l’organisation onusienne Unesco.

Rohani déstabilisé ? Le discours du locataire de la Maison-Blanche a provoqué une forte réaction des autorités iraniennes. Les Etats-Unis sont “plus seuls que jamais contre le peuple iranien”, a lancé le président modéré Hassan Rohani. Mais l’offensive de Trump risque de le mettre dans une position difficile vis-à-vis des conservateurs iraniens et des plus religieux qui ne cessent de remettre en cause son « ouverture » au reste du monde et de critiquer les réformes qu’il tente de mettre en œuvre. En attaquant l’accord sur le nucléaire et les « gardiens de la révolution » Trump et son administration créée les conditions d’une dangereuse déstabilisation du président Rohani et d’un retour au pouvoir d’un Islam beaucoup plus radical. L’attitude et les propos du président américain ont provoqué un tollé d’indignation et de nombreuses réactions dans les capitales. Moscou a immédiatement dénoncé la stratégie de l’occupant de la Maison Blanche, très isolé

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INTERNATIONAL LE RÉVEIL sur ce dossier. La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a mis en garde contre la tentation de “démanteler un accord qui fonctionne et tient ses promesses”. Dans un communiqué « diplomatique mais ferme », à l’anglaise, la Première ministre britannique Theresa May, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont souligné qu’ils restaient “engagés” dans

l’accord, aboutissement de “13 années de diplomatie”, appelant à sa "pleine application par toutes les parties". Le Congrès américain se retrouve désormais en première ligne. Jusqu’alors la majorité républicaine ne semblait pas prête à réimposer des sanctions et donc à endosser la responsabilité de saborder cet accord soutenu par les autres grandes puissances mondiales. Une solution, concoctée par deux sé-

nateurs républicains en coordination étroite avec le gouvernement, consisterait à voter une loi créant un nouveau seuil pour déclencher des sanctions contre l’Iran à l’avenir. Les élus espèrent aussi rendre permanentes les limites imposées sur le développement nucléaire iranien. Mais rien n’indique que Téhéran acceptera de nouvelles contraintes sans broncher. J.-P. Delahaye

Israël et les Etats-Unis quittent l’Unesco Le retrait américain, confirmé par l’organisation internationale, sera effectif au 31 décembre. Israël a annoncé son départ dans la foulée. au ministère des Affaires étrangères de préparer le retrait d’Israël de l’organisation, parallèlement aux Etats-Unis”, a dit son bureau dans un communiqué. “L’Unesco est devenue le théâtre de l’absurde où l’on déforme l’histoire au lieu de la préserver”, a-t-il ajouté.

Un désaccord sur le conflit israélo-palestinien

Après son retrait de la COP21 en juin, Washington continue de faire cavalier seul. Jeudi 12 octobre, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a annoncé que les Etats-Unis quittaient ses rangs. “Cette décision n’a pas été prise à la légère, et reflète les inquiétudes des Etats-Unis concernant l’accumulation des arriérés à l’Unesco, la nécessité d’une réforme en profondeur de l’organisation et ses partis pris anti-israéliens persistants”, a précisé le département d’Etat américain dans un communiqué. Dans la foulée, Israël a annoncé qu’elle quittait également l’organisation. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, “a donné pour instruction

Les Etats-Unis devraient toutefois maintenir leur présence dans cette organisation en tant que simple observateur. C’est “une perte pour la famille des Nations unies”, a réagi immédiatement l’instance internationale qui “regrette profondément”. “L’universalité est essentielle à la mission de l’Unesco pour construire la paix et la sécurité internationales face à la haine et à la violence, par la défense des droits de l’Homme et de la dignité humaine”, a déclaré sa directrice générale, Irina Bokova.

avait alors déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley.

Une prise de distance entamée en 2011 Les Etats-Unis, alliés d’Israël, avaient déjà pris leurs distances avec l’Unesco. Ils avaient ainsi arrêté de participer à son financement en 2011 après que l’agence a admis les Palestiniens parmi ses Etats membres. Mais ils continuaient depuis à siéger au Conseil exécutif de l’Unesco, composé de 58 membres. Selon le département d’Etat, un statut d’observateur permettrait de continuer d’apporter la “vision” et “l’expertise” américaines “sur certains dossiers importants gérés par l’organisation”, notamment “la protection du patrimoine mondial, la défense de la liberté de la presse” et la promotion des sciences et de l’éducation.

Washington avait prévenu début juillet de son intention de réexaminer ses liens avec l’Unesco après sa décision de déclarer la vieille ville de Hébron, en Cisjordanie occupée, “zone protégée” du patrimoine mondial. Cette décision, qualifiée d’“affront à l’histoire”, “discrédite encore plus une agence onusienne déjà hautement discutable”, LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017 - 11


LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Syrie

Paris au courant des agissements de Lafarge ? Nouveau rebondissement dans l’affaire du cimentier Lafarge soupçonné par des ONG françaises d’avoir commercé avec des organisations terroristes (voir le réveil de mars). Le quai d’Orsay en accusation. L’ONG Sherpa, qui défend d’anciens salariés syriens de Lafarge, réclame l’audition par la justice de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères de mai 2012 à février 2016. L’association de juristes et d’avocats, partie civile dans l’enquête visant les activités du cimentier Lafarge en Syrie, demande également aux juges d’entendre deux anciens ambassadeurs de France en Syrie. « La justice française ne doit oublier aucun acteur dans cette affaire », estime la responsable du contentieux de Sherpa, Marie-Laure Guislain. Pour elle, l’État doit être exemplaire, les juges doivent donc rechercher son éventuelle responsabilité. Une “demande d’acte” a été déposée auprès des juges d’instruction du tribunal de Paris. Depuis juin 2017, trois juges enquêtent sur des soupçons de financement du terrorisme et sur une possible mise en danger de la vie d’autrui des salariés. Onze anciens salariés de l’usine syrienne ont saisi la justice française. La filiale syrienne de Lafarge - le leader mondial des matériaux de construction, qui a fusionné en 2015 avec Holcim -, est soupçonné d’avoir versé de l’argent à des organisations terroristes comme le groupe État islamique entre 2012 et 2014. Devant les enquêteurs, plusieurs dirigeants du cimentier affirment que le Quai d’Orsay était parfaitement informé des activités de l’entreprise sur place. Certains ajoutent même que la diplomatie française a poussé Lafarge à rester en Syrie. “Tous les six mois, on allait voir le Quai d’Orsay qui nous poussait à rester. (...) Le Quai d’Orsay dit qu’il faut tenir, que ça va se ré12 - LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017

gler”, déclare, par exemple, Christian Herrault, le directeur général adjoint de Lafarge de l’époque. De source diplomatique, on conteste vivement cette version. Le ministère des Affaires étrangères aurait “alerté le groupe Lafarge sur les risques encourus à rester en Syrie”. Des “risques” qui n’ont pas empêché Lafarge de rester en Syrie. Pour continuer à produire du ciment, la filiale aurait payé des bakchichs à des groupes armés, y compris aux islamistes du groupe État islamique. Ce qui n’a pas empêché l’entreprise d’être liée au régime. Selon les informations recueillies par franceinfo, l’État syrien est entré au capital de la filiale de Lafarge en Syrie, pendant la guerre civile. Le régime de Bachar al Assad a récupéré les parts de la cimenterie que détenait un homme d’affaire syrien, soit 1,33 % du capital. Ce montant peut sembler dérisoire, mais ça n’est pas anodin. A l’époque, la France n’a pas de mots assez durs pour condamner le régime de Bachar al Assad, alors que des sanctions internationales visent la Syrie. L’État français savait-il qu’un encombrant actionnaire était entré au capital de la filiale syrienne de Lafarge ? En septembre 2014, la diplomatie française était au courant, comme le montre un document confidentiel rédigé par le conseiller de l’ambassadeur de France en Jordanie : “Bien

qu’ultra majoritaire, Lafarge doit désormais cohabiter avec l’État syrien comme coactionnaire de son usine”, écrit le diplomate, qui a compris que le régime de Bachar al Assad a bien un pied dans l’usine française et qui transmet l’information à Paris. Selon plusieurs experts contactés par franceinfo, cette présence de l’État syrien dans une entreprise française, à l’époque, ne tombe pas forcément sous le coup des sanctions internationales. Mais c’est l’un des nombreux fils que la justice doit encore démêler. Côté syrien comme côté français, certains pouvaient avoir intérêt à ce que cette usine continue à fonctionner, même en pleine guerre. Lafarge était alors la seule multinationale encore présente pendant la guerre civile en Syrie. Les onze anciens salariés de l’usine syrienne qui ont saisi la justice française estiment que leur employeur les a mis en danger. Notamment en septembre 2014, lorsque la cimenterie est attaquée par des hommes du groupe État islamique.


LE CAHIER MÉMOIRE N° 838 OCTOBRE 2017

ÉDITO Par Paul Markidès

Un grand cri réaliste pour la paix Ce n’est pas pour la vanter que nous présentons de cahier mémoire sur la guerre 1914-1918 ni seulement pour en montrer ses effets quoique nous ne négligions en rien leur évocation. Mais c’est surtout pour poursuivre notre combat contre la guerre et le fascisme, redevenu aujourd’hui plus nécessaire face aux dangers du moment que nous le dénonçons sans cesse dans notre « Réveil » et qui menace notre monde actuel. C’est à Henri Barbusse, l’un de nos fondateurs, qui a su nous éclairer sur les causes de la guerre 1914-1918 et par voie de conséquence sur les causes des autres guerres que nous devons notre conscience de ce danger renaissant, lui qui a pu écrire au lendemain de la guerre 1914-1918 dans son livre « Clarté » : la seule cause de la guerre, c’est l’esclavage de ceux qui le font avec leur chair et les calculs des rois de l’argent… » «… La guerre recommencera après celle-ci. Elle recommencera tant

qu’elle pourra être décidée par d’autres que ceux qui la font » et par ailleurs il précise : « nous montrerons la fatalité des guerres nouvelles, puisque c’est la loi du plus fort qui règne toujours sans entraves ». Ces « rois de l’argent » en coopération avec les gouvernements qui les servent s’efforcent par de nombreuses et efficaces démarches médiatiques

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11

mensongères de cacher leur jeu pour pouvoir agir à leur guise. Travailler à faire prendre conscience de cela est donc de nouveau aujourd’hui d’une urgente nécessité qui doit se traduire par l’entrée en action de chacun et de tous contre la guerre. C’est un grand cri réaliste de vérité qui doit être poussé pour la paix et contre le fascisme.


LE RÉVEIL DOSSIER

Comme des bêtes Paul Vaillant-Couturier dans la guerre, Jeune officier face à ses soldats « … Je prévins néanmoins mes hommes qu’ils eussent à se tenir prêts à mettre baïonnette au canon. D’ailleurs, ils sentaient en eux le besoin d’action, je le comprenais. L’ambiance nous était favorable, c’était très net. La bête voulait chasser. L’assaut c’est un peu de la délivrance. Soudain, tout à fait sur la droite, j’entendis des cris et je vis sortir des tranchées, en désordre, des uniformes gris qui s’enfuyaient.

Je m’étais levé. Mes hommes avaient compris. Nous partîmes tous au pas, sans une parole, l’arme haute, en avant… Je n’oublierai jamais ce que je vis alors : mes hommes sous leurs casques de fer, surgissaient hideux et terribles. Je n’avais plus que des yeux désorbités, des faces tordues et des lèvres retroussées de massacreurs autour de moi.

Je ne reconnaissais plus les miens, mes soldats ; je hurlais pour me faire entendre, les arrêter et je voyais arriver le moment où ses déchaînés me passeraient sur le corps… Deux Allemands se suicidèrent ; les autres, avec des figures d’épouvante, serrés derrière moi et derrière leur chef, levaient les bras, criaient : « Pardon, pardon », se jetaient à mes genoux, baisaient mes mains, montraient des croix, des images de piété, le portrait de leurs enfants, en sanglotant. Oh ! Cela surtout était horrible ; je voudrais n’avoir jamais vu cela… Ces deux humanités réduites à se dégrader si bassement l’une en face de l’autre et qui ne savaient même plus pourquoi… » Paul Vaillant-Couturier, Extrait de « la guerre des soldats », en collaboration avec Raymond Lefebvre (Flammarion, 1919)

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DOSSIER LE RÉVEIL

La révolte contre la guerre Par Gérard Guicheteau (1) Le refrain de la « chanson de Craonne » est devenu le symbole du refus de la guerre par les poilus engagés dans la bataille du Chemin des Dames, en avril et mai 1917. Deux écrivains en ont transcrit les couplets. Mais cette chanson, greffée sur un air mélancolique, a eu des auteurs anonymes et successifs qui ont apporté des paroles correspondant à la situation qu’ils vivaient. En 1914-1915, la chanson serait née près d’Ablain-Saint-Nazaire, lors de la bataille de Lorette. On notera que Louis Barthas, notre témoin majeur, l’ignore, lui qui est pourtant présent dans la boue du « chantier de Lorette ». On suit la chanson, septembre 1915, en Champagne, durant l’inutile et meurtrière offensive de Joffre qui fit, à elle seule, soixante mille morts et disparus, ainsi que quatrevingt mille blessés. En 1916, la chanson semble avoir élu domicile en arrière du front de Verdun, complainte dédiée aux défenseurs du fort de Vaux. C’est surtout comme expression du ras-le-bol des mutins de 1917 qu’elle est connue aujourd’hui. Cependant, on ne devrait pas rester figé sur ce dernier épisode. La « chanson de Craonne » est plus que cela. Cet arrêt historique sur ce moment précis de la guerre est justifié par le poids de la faute du haut commandement – et plus particulièrement du général Nivelle. En deux mois, cent quatre-vingts à deux cent mille soldats français, dont huit mille des dix mille « sénégalais » de Mangin, disparurent pour un infime gain de terrain sur les hauteurs de la rive droite de l’Aisne, en vue de Laon. Un immense dé-

Adieu la vie, adieu l’amour Adieu toutes les femmes C’est bien fini, c’est pour toujours De cette guerre infâme C’est à Craonne sur le plateau Qu’on doit laisser sa peau Car nous sommes tous condamnés C’est nous les sacrifiés couragement ajouta son amertume à une agitation politique latente. Ce fut ce qui déclencha les mutineries. Cent sept régiments furent atteints. Des « soviets » se constituèrent, sur le modèle de ceux des révolutionnaires russes qui, au même moment, préparaient ce qui eut lieu en octobre, après que le tsar fut renversé… A la suite de ces mutineries, il fut procédé à de nombreuses arrestations, des condamnations à mort furent prononcées, moins d’une cinquantaine exécutées. Jean Galtier-Boissière, qui, aprèsguerre, consacra plusieurs numéros de son Crapouillot mensuel illustré continuateur du journal des tranchées du même nom, rapporte comment cela se passa au 18e RI. Ce régiment venait de perdre la moitié de ses effectifs et une vingtaine d’officiers. Quelques cen-

taines d’hommes du 2e bataillon, « exténués de fatigue et abrutis par les horreurs de la bataille », descendirent des lignes avec la promesse formelle qu’ils auraient droit à plusieurs semaines de repos, au village de Maizy. « (Ils occupaient) un cantonnement sordide, sans eau ni ravitaillement, mais le commandement rassura les poilus mécontents en déclarant qu’il ne s’agissait qye d’une simple étape vers le grand repos ». Peu à peu, les rescapés reprirent gout à la vie ; le désarroi disparaissait, le moral remontait. Le bataillon fut reconstitué sur place avec les débris d’un autre régiment. Puis, un soir, « après 6 jours de repos », des camions arrivèrent « et le bruit se répandit que, bien loin d’aller vers l’arrière, le régiment allait remonter la nuit même en première ligne,

Mutinerie - extrait des sentiers de la gloire 1957. Fusillade de mutins.

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LE RÉVEIL DOSSIER

« Le 12 juin à l’aube, trois des condamnés furent passés par les armes – à la dernière minute, la peine de mort du soldat Cordonnier avait été commuée. Quant au caporal Moulia, il eut une chance inespérée : au moment de marcher au poteau, pris d’un besoin pressant, il pria deux gendarmes de l’accompagner dans un coin de la ferme ; tandis qu’il se soulageait, un obus providentiel éclata entre les deux gendarmes, les abattant l’un et l’autre. Moulina en profita pour sauter le mur et disparaître. On ne l’a plus revu. »

arrière des tranchées, l’Internationale est chantée par les soldats de sa compagnie. Des slogans « révolutionnaires » sont criés, tel ce mot d’ordre éminemment subversif pour les grands chefs : « Des permissions ! » Une réunion décide la constitution d’un « soviet » à raison de « trois hommes par compagnie ». A sa stupéfaction, les délégués viennent lui offrir « la présidence de ce soviet » : « remplacer le colonel, rien que ça ! N’ayant pas envie de faire connaissance avec le peloton d’exécution « pour l’enfantillage de singer les Russes », Barthas refuse… Un manifeste est signé et distribué : « La veille de l’offensive, le général Nivelle a fait lire aux troupes un ordre du jour disant que l’heure du sacrifice a sonné… Nous avons offert notre vie en vue de ce sacrifice pour la Patrie, à notre tour disons que l’heure des permissions a sonné depuis longtemps… »

Il ne s’agissait plus simplement de soldats refusant de « sortir de leurs trous », comme cela s’était produit ici et là depuis l’hiver 1914-1915. Une fois encore, nous aurons recours au sens politique du caporal Barthas. Au repos en

Au début de la guerre de positions, dès que l’horreur fut devenue quotidienne, il y avait eu des refus de combattre, de sortir des tranchées, de monter à l’assaut. Pas par lâcheté, mais par lassitude. Il y avait eu aussi des mutilations volon-

« Le procès constitua, d’un bout à l’autre, la plus écœurante parodie de justice. Le général auquel le défenseur s’adressa pour le recours en grâce ne lui laissa pas d’illusions : « Oh ! vous savez, au point où nous en sommes, dix ou vingt hommes de plus ou moins ne comptent pas… »

Les mutineries ce sont aussi des scènes de fraternisation dès 1915.

sur le plateau, et attaquer (…) A la nuit tombante, la musique entonna l’Internationale, tandis que les poilus cafardeux arpentaient le village en jurant qu’ils ne monteraient pas (…). » Les officiers s’étaient barricadés et ne se montraient pas. « Alors, les soldats, exaspérés, crevèrent à coups de couteau les pneumatiques des camions. « Deux heures après, le calme était revenu. Aucun officier n’avait été molesté ni insulté. Seul de tous les gradés, l’aumônier divisionnaire Bergey avait osé s’avancer parmi les groupes de lutins et les haranguer, les exhortant au calme, leur disant : « Mes enfants, vous ne voyez donc pas la gravité de vos actes ! » « A l’aube, gendarmes et dragons, appelés de toute urgence » arrêtèrent trois cents hommes. Comme on ne pouvait pas en fusiller autant, « on choisit arbitrairement douze victimes », ceux des hommes « qui avaient le plus de jours de prison ». Le 7 juin 1917, « les soldats arrêtés comparurent devant un conseil de guerre particulièrement expéditif ». Quatre soldats et le caporal Moulia furent condamnés à mort.

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DOSSIER LE RÉVEIL taires, aux pieds, aux mains… Les médecins militaires étaient alors chargés d’estimer si la blessure était ou non une supercherie, si la folie ou l’hébétude étaient une simulation. Au cas où la réponse du major s’avérait positive, le sort du blessé était réglé : conseil de guerre et peloton d’exécution. On connaît aussi le cas d’un soldat du 60e RI, le soldat Bersot, qui, en février 1915, refusa de porter un pantalon sale que le fourrier du régiment venait de lui fournir. Il fut condamné à mort et exécuté. De même, les « garde-sacs » Chemin et Pillet, du 37e colonial, furent condamnés pour avoir « bullé » (fainéanté) à l’arrière alors qu’un précédent commandement les avaient préposés à la surveillance des sacs de leurs camarades partis à l’assaut des lignes adverses. Leur nouveau commandant de compagnie, ignorant la consigne, les fit condamner à mort. Ils furent fusillés…

L’affaire des caporaux de Souain Par Gérard Guicheteau (1)

La liste serait longue. Il y eut plus de deux mille quatre cents condamnations à mort dont le quart fut exécuté. Les autres furent commuées en peines de prison ou de travaux forcés. Deux cas retinrent surtout l’attention de la presse et de l’opinion lorsque, plus tard, dans l’après-guerre, des procès réhabilitèrent la plupart des condamnés : l’affaire des « quatre caporaux de Souain » et l’affaire des « fusillés de Flirey ». C’est que l’une et l’autre avaient vu la condamnation d’hommes choisi par « décimation » ou par « tirage au sort ». Une grande mise en scène et le montage d’une véritable machination avaient fait image – d’autant que les choix de la hiérarchie n’avaient pas été aveugles. La classe sociale des militaires de haut rang portait une haine féroce aux militants de gauche.

Cette histoire se déroule en Champagne, au premier trimestre de 1915, dans le secteur de Perthes-les-Hurlus, au moulin de Souain. C’est la grande époque du « grignotage » que la rumeur prête comme intention stratégique au général Joffre, patron des armées. Cela se traduit sur le terrain par une multitude d’attaques pour rétablir un alignement des tranchées à défaut de réussir une « percée ». Pour les hommes du rang, il est clair que l’état-major souhaite « entretenir l’esprit combattif de la troupe », ce que les mauvaises langues nomment : « nourrir le communiqué ». Pour comprendre, il faut savoir que le confinement dans la tranchée était considéré en haut lieu, particulièrement chez les Français, comme de l’oisiveté propice au relâchement… Le « communiqué » est la publication régulière, par voie de presse et d’affichage, des informations que veut faire passer l’Etat-Major. Il monte en épingle les actions d’éclat, les attitudes exemplaires… mais dissimulent les reculs et les défaillances par d’habiles exercices de rhétorique. Ce n’est pas encore de la « communication ».

(1) Extrait des « Douleurs de la guerre » – Editions Jean-Claude Gawsewitch

Le 7 mars 1915, plusieurs compagnies du 3(36e) régiment d’in-

fanterie partent successivement à l’assaut des tranchées ennemies du moulin de Souain. Arrêtées dans leur élan, elles refluent dans la tranchée de départ, laissant de nombreux morts sur le « séchoir » (comme les poilus nomment aussi le « no man’s land ». Le 8 au matin, divers cafouillages font que les Allemands, prévenus d’une attaque qui n’est plus une « surprise », déclenchent un furieux tir de barrage. Le lieutenant Jadé, commandant de la 18e compagnie, refuse de lancer ses hommes à l’abattoir. Il va rendre compte de cette décision à son commandant de bataillon et, revenant à la tranchée, est blessé et évacué. Un colonel faisant fonction de général de brigade, le colonel Signac, vient « engueuler » le régiment. Le 9 mars, une autre compagnie, la 21e, reçoit l’ordre de se préparer à attaquer. Le commandement situe la tranchée ennemie à vingtcinq mètres alors qu’elle est, en réalité, à près de cent cinquante. Il donne les indications en conséquence à l’artillerie… Si bien que la préparation est non seulement inefficace mais que des obus français tombent sur le parapet de la tranchée de départ. Lorsque le capitaine, sabre au clair, crie LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017 - 17


LE RÉVEIL DOSSIER est relevée et dirigée sur Suippes où l’ordre arrive de désigner six caporaux et deux jeunes soldats de chaque escouade. Pensant qu’il s’agit d’une corvée, les chefs de section désignent les six caporaux dont c’est le tour d’être de corvée. Partent ainsi les caporaux Maupas, Girard, Lefoulon, Lechat, Lorin et Gosselin ainsi que leurs hommes. Ils viennent au rapport à l’hôtel de ville, où ils sont enfermés dans un local après avoir appris qu’ils sont « en prévention de conseil de guerre » et inculpés de « refus d’obéissance collectif devant l’ennemi ».

« En avant ! », il est seulement suivi d’un aspirant et de quelques sous-officiers… lesquels, sous la violence des tirs, regagnent rapidement la tranchée. Apprenant cette « défaillance », le général Réveilhac, commandant de la 60e division d’infanterie, donne l’ordre à l’artillerie de tirer sur la tranchée des rebelles. Ordre que le colonel Bérubé, commandant l’artillerie divisionnaire, refuse d’exécuter. Le général, furieux, estimant que « le pourcentage des pertes n’est pas suffisant », demande qu’une nouvelle attaque soit préparée : il ordonne qu’un caporal et quatre hommes par section soient envoyés « en plein jour » couper les barbelés allemands. A la 21e compagnie, les caporaux Maupas, Girard, Lefoulon et Lechat sont désignés pour cette patrouille mortelle. Suivis de leurs hommes, sans se révolter, ils sortent de la tranchée et rampent vers l’ennemi qui les accueille par une fusillade nourrie. Ils se protègent en se terrant au fond des trous d’obus ; ils regagnent la tranchée de départ à la nuit. Au matin du 10, la 21e compagnie 18 - LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017

Le caporal Maupas est instituteur dans le civil. Il écrit régulièrement à sa femme, Blanche Maupas, elle-même institutrice, qui fera plus tard paraître cette correspondance dans Le Fusillé. Une lettre du 12 mars avertit Blanche Maupas que les caporaux seraient tenus pour responsables de l’échec de l’attaque précédente. Le 14, la lettre annonce que « dix-huit bonshommes et six caporaux », dont lui, Maupas, sont en prison. La dernière lettre du caporal Maupas est du 16 mars : il est dans l’attente du « résultat de l’affaire ». La Cour martiale se réunit précisément ce 16 mars. Elle est présidée par le colonel Marthenet. Des officiers de réserve, conscients de l’injustice qui se produit, demandent à témoigner. On le leur refuse. Le lieutenant commandant la compagnie de Maupas, lors de la révision du procès, déclarera : « Mes hommes étaient tellement hébétés dans la tranchée qu’aucun n’est sorti. Ils n’avaient plus la force voulue pour exécuter une attaque. Ils étaient tellement inertes et hébétés que j’en ai hissé moi-même quelques-uns sur la tranchée, mais ils retombaient comme des sacs ou des cadavres. » Devant la Cour mar-

tiale il expliqua : « Notre artillerie tirait sur nous. En plusieurs points il y a eu des blessés. Les hommes étaient terrés au fond de la tranchée. J’ai rendu compte au chef de bataillon. Le lendemain marin, j’ai replacé ma compagnie pour l’attaque. Aucun homme n’est sorti (…) Mes hommes étaient fatigués. Ils étaient démoralisés par les attaques précédentes qui avaient échoué. Mes hommes n’avaient plus de volonté. » Le caporal Maupas, pour sa part, déclara : « Dès que le jour de l’attaque fut connu, mes hommes avaient la résolution parfaitement arrêtée de ne pas sortir… Au moment de l’attaque, les hommes étaient démoralisés, enfouis dans la tranchée, ayant en eux-mêmes la vue des cadavres alignés devant eux… Au commandement de « En avant ! », je me tournai vers eux, et plusieurs fois j’ai dit : « Allons, mes vieux, debout ! » Personne n’a bougé et toute l’escouade se cacha davantage. » Le lieutenant Jadé, qui fut plus tard député du Finistère, apportera, à la Chambre des députés, en avril 1924, d’autres détails sur ce conseil de guerre particulièrement féroce. Il raconta comment, au lieutenant Morvan qui le menaçait de son révolver pour être obéi, un soldat dit : « Mon lieutenant, tuez-moi si vous voulez. J’aime mieux être tué par vous que par les Boches. » Jadé révéla aussi que l’adjudant défendit ses hommes, disant qu’il n’avait pas entendu l’ordre « En avant ! » Le chef de bataillon, le commandant Astier, vint dire que c’était « la mort dans l’âme » qu’il avait transmis l’ordre d’attaquer. Le colonel Marthenet, qui présidait le tribunal, interrompit à plusieurs reprises le commandant Astier en l’injuriant. Il empêcha de parler le lieutenant Chappey, avocat dans


DOSSIER LE RÉVEIL le civil, qui voulait prendre la défense des accusés. Cet officier de réserve fut tué peu après. Il avait eu le temps de rédiger une note dans laquelle il donnait son sentiment : « L’affaire a été truquée d’un bout à l’autre. Je le dis en toute conscience : les quatre caporaux ont été assassinés. » En effet, le conseil de guerre abandonna l’accusation contre tous les simples soldats. Il mit hors de cause la section de l’adjudant Jarnaux et donc les caporaux Lorin et Gosselin. Il a condamné à mort les quatre autres : Maupas, Girard, Lefoulon et Lechat. Le colonel d’artillerie Bérubé, qui avait refusé de tirer sur la tranchée française, cria : « C’est un assassinat ! » à l’adresse du général Réveilhac, lequel voulant faire un « exemple », hâta les préparatifs de l’exécution. Celle-ci eut lieu à deux heures de l’après-midi, le 17 mars, au lieudit la Butte, près de la ferme de Piermont. Le régiment des caporaux, le 3(36e), était évidemment présent ainsi que des détachements de tous les régiments de la division, lesquels étaient entourés d’un escadron de dragons – le général Révilhac craignant une révolte. Quatre groupes de treize hommes, sous les ordres d’un adjudant de la 20e compagnie, firent face à quatre poteaux devant lesquels furent conduits les caporaux. Une forte émotion saisit les soldats, hommes de troupe et officiers, qui assistèrent à cette tragédie voulue par une ganache typique.

l’accusation retenue contre eux. Le tribunal de révision, statuant sur les conclusions, condamna l’Etat « à payer à chacune des requérantes (les veuves) la somme de un franc au titre de dom-

mage-intérêts en réparation du préjudice causé par les condamnations prononcées injustement ». (1) Extrait des « Douleurs de la guerre » – Editions Jean-Claude Gawsewitch

Les fusillés de Flirey par Gérard Guicheteau Cette histoire se déroule au sud de la plaine marécageuse de Woëvre, dans le secteur de Flirey (Meurthe-et-Moselle), en avril 1915. Des combats violents ont déjà eu lieu l’automne et l’hiver précédents pour la réduction du saillant de Saint-Mihiel. Le « grignotage » voulu par le haut Etat-Major se traduit par une hécatombe pour la conquête des Eparges, au nord du saillant, et pour la percée en Woëvre, de la forêt d’Apremont à la Moselle (Pont-à-Mousson). Le 63e RI, qui s’est battu courageusement un peu plus à l’est, à Regniéville, prend la relève du 78e qui tient la crête couverte par le bois de Mont-Mare, au-dessus de Flirey. Le 18 avril 1915, précisément, c’est le 2e bataillon du régiment, la 5e compagnie. Des attaques précédentes ont coûté la vie à six cents hommes dont les

cadavres jonchent le « séchoir », en avant de la tranchée française. Cette fois, désignée par le tirage au sort pour repartir, la 5e compagnie refuse de sortir de la tranchée : elle vient juste de rentrer d’une attaque meurtrière. Mis au courant par le rapport, le commandant de la division à laquelle appartient le 63e RI, le général Delétoile, décide de déférer toute la compagnie rebelle en cour martiale. Le colonel Paulmier, qui commande le 63e, et le chef de bataillon du 2e, le commandant Pennavayre, plaident la cause de leurs hommes. Le général s’apaise mais demande aux deux officiers de désigner cinq hommes de la 5e compagnie et de les traduire devant un conseil de guerre du régiment. Sortent ainsi des rangs, le caporal Antoine Morange, les soldats Félix Baudy, Henri Prévost, et François Fontanaud.

Les quatre caporaux de Souain seront réhabilités dix-neuf ans plus tard, après un dur combat de la veuve de Maupas, la tenace Blanche Maupas, aidée par la Ligue des Droits de l’Homme. Les caporaux « Lechat, Lucien-Auguste, Girard Louis-Victor, Lefoulon Louis-Albert et Maupas Théophile-Albert » seront acquittés de LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017 - 19


LE RÉVEIL DOSSIER Le lieu exact de l’exécution a donné lieu à polémique… et à recherches pointues par des amateurs érudits, sous la haute surveillance d’un comité de vigilance peuplé d’universitaires sceptiques, d’autant que l’artilleur Jean Combier, photographe professionnel, avait réussi à photographier la mise en scène, une des très rares qui ne soit pas un montage ou un dessin destiné à illustrer ce genre de meurtre. Le

condamné à mort Félix Baudy, maçon de la Creuse émigré à Lyon, militant syndical, aurait été choisi en raison de ses opinions politiques imprégnées d’anarcho-syndicalisme. Au front, dans sa compagnie, il avait toujours eu une conduite exemplaire. Le « carnet B, dont nous parlions plus avant, aura sans doute eu son « utilité » pour le désigner… Le bourrage de crâne est un vaste sujet abondamment traité depuis

quatre-vingt-dix ans. Il est le pendant intellectuel de l’assassinat perpétré par les autorités devant le front des troupes : tous les deux sont destinés à servir d’exemple pédagogique, comme certains considèrent encore la peine de mort. Dans l’un et l’autre cas, la bêtise ne faiblit jamais. L’un et l’autre tentent, à leur manière, de combattre le refus plus ou moins mesuré de la guerre.

Je n’ai rien appris de nouveau à la guerre Henri Barbusse Ce texte est la réponse qu’Henri Barbusse donna à la revue « les cahiers contemporains » en 1927 qui lui demandaient ce qu’il avait appris à la guerre. Je n’ai rien appris de nouveau à la guerre. Je pense qu’elle a seulement précisé des idées et des tendances confuses que j’avais, ou plutôt qu’elle a transformé, par le contact de la réalité, certaines tendances encore à l’état sentimental en idées. Nous pouvons déplorer en effet que le mécanisme économique et social formidable où nous sommes impliqués ne soit sensible qu’à très peu de personnes. On se rend trop peu compte de ce que c’est que la réalité moderne, de tous les prolongements dans la vie collective perfectionnée des lois et des principes fondamentaux. La guerre est apparue à beaucoup comme une révélation parce qu’ils ne savaient pas auparavant regarder la vie contemporaine. Elle m’a appris à m’approcher de l’humanité et à entrer en contact avec elle non pas seulement en artiste ou en rêveur, en mystique ou en fabriqueur de formule, mais en homme. 20 - LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017

Elle m’a montré la dignité qu’il y a à envisager les choses dans le plan pratique. La guerre est une conséquence, non pas d’un instinct animal, mais du solide enchevêtrement des institutions qui nous régissent tous à l’heure qu’il est, et ces institutions sont elles-mêmes conséquences d’immenses et profonds antagonismes sociaux qui mettent en lutte des pouvoirs acquis contre la majorité des hommes : c’est la guerre des classes. En participant moimême au lamentable et sanglant sport militaire, en vivant au milieu des morts, des mourants et des condamnés, je me suis fait une idée nette et claire de notre destinée actuelle et des voies où elle s’engage. Nous avons été plusieurs à penser que cette participation directe à la tuerie et aux sacrifices devrait nous assigner un devoir : mettre en cause et en accusation les rouages visibles de ces grandes catastrophes. Nous avons constitué à quelques-uns,

de par le monde, un noyau de résistance et de révolte dont l’action consiste principalement à éclairer la conscience des masses. La guerre nous a appris à organiser la guerre à la guerre et par conséquent aux régimes et aux systèmes qui jettent les populations innocentes les unes contre les autres. Depuis la fin officielle des massacres, des signes de ruine et de décadence se multiplient sur nos vieilles sociétés, causées, elles aussi, par le même déséquilibre fondamental : l’exploitation de la majorité productrice par la minorité privilégiée de l’argent. La guerre a fait naître en nous l’idée de révolte, et l’idée de révolte, à mesure qu’elle est devenue plus consciente et plus positive, nous a donné l’idée de la révolution. « Les Cahiers contemporains » 1927


MÉMOIRE LE RÉVEIL

L’ARAC a cent ans Cent ans de combats pour la Paix, l’antifacisme, la dignité humaine

De ces soldats est née l’ARAC

POUR UNE FRANCE REPUBLICAINE DEMOCRATIQUE ET SOUVERAINE

1917 2017

Antoine Casanova est mort le 8 octobre Antoine Casanova, l’un des plus grands intellectuels de notre pays, à la direction de la revue “La Pensée” de 1978 à 2014. Historien, il a travaillé sur les voies du passage du féodalisme au capitalisme, sur la Révolution française, sur l’histoire sociale et politique de la Corse, où il est né, et sur Napoléon Bonaparte. Il était aussi un connaisseur averti de l’Eglise catholique, en particulier de son histoire depuis le Concile de VATICAN. Notre ami Antoine a fait profiter l’Arac de son savoir, de sa pensée singulière dans notre combat commun pour l’émancipation humaine. Il soulignait sans cesse que l’Histoire de l’Humanité est marquée par « des processus de portée universelle » qui n’existe que dans le cadre de communautés humaines ethno-historiques ». « Une meilleure universalisation des rapports sociaux et humains face au capitalisme ne se gagnera pas dans l’uniformisation culturelle qui guette », mais à partir des peuples en mouvement. Une vision anticipatrice et une lucidité précieuse pour stimuler l’intelligence collective et l’action. En 1992 aux cotés de signatures prestigieuses, il nous démontrait combien la Nation, *(1) « réalité vivante, en mouvement, est un point d’appui contre le capital et le sésame de notre souveraineté et de nos libertés, alors que l’Union Européenne a réintroduit le principe de subsidiarité qui avait cours à l’époque féodale et que la Révolution française avait rejeté…

« Pas plus hier qu’aujourd’hui, précisait-il, les faits et les problèmes nationaux, leur portée régressive ou libératrice ne peuvent être envisagées de façon simple, statique, sincèrement ignorante ou sournoisement porteuse d’amnésie comme tous ceux qui croient ou feignent de croire que les nations sont en elles-mêmes, et par elles-mêmes responsables des guerres (telles celles de 1870,14-18,39-45…) ou encore des violences et des tensions sociales et ethniques. Phénomènes que la lecture de toute histoire sérieuse des relations internationales montrent comme étant à tout le moins très difficilement séparables de la politique des classes dirigeantes des états et tout particulièrement aux effets profonds des systèmes de domination impérialiste (tel l’empire austro-hongrois, ou l’empire russe) et/ou l’impérialisme du XIXe siècle à nos jours… Le véritable problème c’est celui des relations du fait national avec les structures sociales et les rapports de classe qui le sous-tendent comme avec les traits et les enjeux de la conjoncture historique profonde où il s’insère et qui le surdétermine… » Antoine insistait beaucoup sur le fait que l’application du Traité de Maastricht transforme l’Union Européenne en système supranational menant à une perte de souveraineté nationale -liberté des libertés- c’est-à-dire au droit de chaque peuple de disposer sans cesse de lui-même de son destin. Il insistait « enfin sur les risques graves d’uniformisation des cultures, et l’intégration en des ensembles por-

teurs d’inégalités et de domination dans un système politique supranational d’allure impériale plus encore que fédérale. » Antoine Casanova - toujours avec finesse et tolérance - a su expliquer, que pour la première fois, dans l’histoire de l’humanité, avec la Révolution française, se » sont affirmés tout à la fois le fondement inaliénable de la souveraineté nationale dans les droits des citoyens égaux et l’exigence d’un ordre civilisé entre les peuples, ordre qui ne peut être tel, s’il n’est pas de libres rapports d’associations et de concertations entre nations souveraines »… Nous nous inclinons devant sa mémoire. Il va nous manquer. Nous poursuivrons son combat pour que : “Vive la nation”. Le Réveil. (1)* Numéro Spécial : « Avancées scientifiques et techniques ». Septembre 1992

LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017 - 21


LE RÉVEIL VOS DROITS

Projet de budget 2018 Des anciens combattants et victimes de guerre

Le compte n’y est pas Le projet de budget 2018 devrait s’élever à 2 360,65 M€ soit moins 80,55 M€ ou 3,12 % par rapport à 2017, ce que le gouvernement justifie par les décès des ayants droit. Sur ces 2 360,65 M€, 2 317,83 relèvent de l’article 169, répartis comme suit : Administration de la dette viagère (PMI, retraite du Combattants, etc.) - 77,90 M€ (- 4,285 %) Gestion des droits liés aux PMI - 8,70 M€ (- 6,397 %) Solidarité (rente mutualiste, action sociale, ONAC, subventions, etc.) - 6,16 M€ (- 2,247 %) Soutien aux opérations de l’Etat (ONAC-INI) + 2,36 M€ (+ 3,376 %) Action en faveur des rapatriés + 0,32 M€ (+ 1,855 %)

LES PRINCIPALES MESURES ➢ En matière de mémoire Des moyens budgétaires prévus en 2018 à hauteur de 28,20 M€, dont 5,30 M€ prévus pour les commémorations relatives au centenaire de 14-18 (cérémonie de portée internationale). Sont prévus également un hommage à Jean Moulin (75e anniversaire de sa mort), création du CNR et Libération de la Corse. Pour les OPEX, le 40e anniversaire de l’engagement de la France dans la FINUL au Liban et le 10e anniversaire de l’embuscade d’Uzbin en Afghanistan. Coût estimé à 10,2 M€. Par ailleurs, 14,62 M€ seraient versés pour la rénovation des nécropoles, notamment de la guerre 14-18. ➢ Droits à réparation des ACVG Ils concernent encore 955 406 titulaires de la retraite du combattant et 22 - LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017

206 794 bénéficiaires d’une pension militaire d’invalidité (PMI). 30 M€ seraient prévus pour financer les engagements pris pour porter le montant de la retraite du combattant à plus de 750 euros. Rappelons que, actuellement, la retraite du combattant c’est 52 points x 14,40 (valeur PMI) soit 748,80 euros. Faut-il s’attendre à une revalorisation de 3 centimes (14,43 au lieu de 14,40) pour atteindre les 750 euros ? Quelle misère… - Au plan des droits acquis, aucun dispositif discal en faveur des Anciens Combattants ou de leurs ayants droit n’est remis en cause. - Conjoints survivants Harmonisation des droits à pensions de réversion des veuves d’avant le 3 août 1962 dont la pension était calculée sur le taux du soldat alors, qu’après cette date, la pension a été calculée sur les derniers grades d’activité (coût 6 M€). - Harkis Revalorisation de 100 € de l’allocation de reconnaissance, ainsi que de l’allocation viagère en faveur de leurs conjoints et ex-conjoints survivants (soit + 4,2 % ou 5,5 % selon le dispositif choisi par le bénéficiaire). Coût 0,55 M€. - Action Sociale Le budget d’action sociale de l’ONAC (2,7 millions de ressortissants) est maintenu à 26,40 M€, et – pour l’ensemble de ses missions – il devrait pouvoir compter sur une subvention pour charges de service public attribuée par le Ministère de la Défense de 58,03 M€ en 2018.

PAR CONTRE, dans le même temps, L’ENSEMBLE DE LA LOI DE FINANCES 2018 est faite pour les RICHES et ECRITE par les RICHES les Ministres LE MAIRE et DARMANIN tous deux venus de la formation de droite « Les républicains » (Sarkozy, Juppé et compagnie) ➢ D’un côté Le démantèlement de l’ISF (Impôt sur la fortune supprimé sur les yachts, les avions, les voitures de luxe, les écuries de course et autres richesses « privées »), énième allégement de l’impôt sur les sociétés, suppression de la taxe sur les dividendes des sociétés (CAC 40 et compagnie), soit 12,8 milliards d’euros de cadeaux fiscaux accordés aux plus riches et aux grandes entreprises. – Suppression de l’ISF : 3,2 milliards d’euros – Prélèvement forfaitaire unique : 1,3 milliard d’€ – Baisse du taux d’impôt sur les sociétés : 1,2 milliard d’€ – Suppression de la 4e tranche de la taxe sur les salaires (à partir de 150 000 euros) : 0,1 milliard d’€ – Hausse du CICE sans contrepartie : 4 milliards d’euros – Suppression de la taxe sur les dividendes : 3 milliards d’€ ➢ De l’autre

EN CLAIR

16 milliards d’euros de baisse sur les dépenses publiques, la baisse des APL, la suppression des emplois aidés, la hausse brutale de la CSG qui va peser durement sur le pouvoir d’achat. TOUS TOUCHES, retraités (et à double titre ACVG), jeunes, fonctionnaires, etc.

Un budget en baisse et qui ne répond ou n’ouvre aucune solution aux problèmes essentiels posés.

12,8 milliards de cadeaux fiscaux mais un budget des ACVG en baisse de l’ordre de 3,12 % (80,55 M€)


VOS DROITS LE RÉVEIL ALORS, RIEN, pour le rattrapage par étapes du retard de la valeur du point des pensions, retraites du combattant, rente mutualiste AC RIEN, pour l’attribution de la campagne double aux pensions de retraite des AC en Algérie, fonctionnaires, travailleurs de l’Etat et assimilés sur la base de la totalité du temps passé, comme pour leurs anciens RIEN pour l’attribution de la carte du combattant aux appelés en Algérie de juillet 1962 à 1964 RIEN pour revoir les pensions des conjointes de grands invalides les plus défavorisées RIEN pour les OPEX sortant de contrats courts sans logement, sans emploi, etc. RIEN pour améliorer vraiment les soins des psychotraumatismes à travers le temps RIEN de concret sur l’avancement du Mémorial OPEX lancé le 18 avril 2017. En bref, loin de tomber en désuétude, l’action revendicative pour l’amélioration et l’élargissement des droits à réparation des ACVG doit demeurer une préoccupation permanente. AGISSEZ AUPRES DE VOS DEPUTES !

La punition du député : « Oust, chez les Anciens Combattants » Il était une fois un ex député PS converti « En Marche » pour être réélu qui – chevauchant son scooter dans les rues de Paris – suspendit sa « marche » pour régler ses comptes avec un dirigeant du PS. Bagarre publique ponctuée à coups de casque de scooter qui envoyèrent le PS fidèle à l’hôpital où il fut opéré. Sur le plan public, l’agresseur a été mis en examen pour « violences volontaires avec armes ». Sur le plan politique, ça se corse. Le député agresseur a quitté le groupe « La République en Marche », lequel venait de faire voter une loi sur « la moralisation de la vie publique ». Mauvais effet, mauvais genre… De plus, alors qu’il siégeait à la « prestigieuse » commission des finances, il a été prié de combler un « trou » de la commission de la défense et des ACVG. Emotions multiples d’autant plus légitimes que le Secrétaire d’Etat aux relations avec le parlement, Christophe Castaner, a fait une « mise au point » au micro d’Europe 1. « Je vais vous faire une confidence, a-t-il dit. Passer de la Commission des Finances à la commission de la Défense, ce n’est pas une promotion. Ça ressemblerait presque à une sanction (…) Richard Ferrand a sanctionné ce député en le mettant à la Commission de la Défense ». Qu’en termes galants ces choses-là sont dites ! Qu’en pensent les députés siégeant dans cette commission ? Et que doivent en penser les Associations d’ACVG qui travaillent avec cette commission dans le cadre du projet de budget des AC ? Est-ce cela, pour le gouvernement Macron, la « moralisation de la vie publique » ? En clair, les ACVG invités par cette commission sont-ils « punis » eux aussi, parce qu’ils réclament leurs droits à réparation ? Quelle goujaterie à leur égard.

André FILLERE

Commission nationale d’attribution de la carte des combattants Réunie les 19 et 20 septembre, elle a examiné 6 047 dossiers de demande d’attribution, en a avalisé 5 268 (4 AC 39-45, Indochine 11, AFN 544 et 4 709 OPEX) et rejeté 779 (dont 15 pour 39-45, Indochine 6, AFN 422, 230 OPEX et 102 Hors-période). La commission a constaté un déclin du nombre de demandes pour l’AFN et – bien sûr – celui des OPEX demeure soutenu, la prévision de 140 000 pré-

vue pour 120 jours de présence n’étant en réalité que de 70 000. Au total la commission a traité 35 097 dossiers en 2016 (30 661 favorables et 4 417 rejets) et 17 363 dossiers en 2017 (15 476 favorables et 1 879 rejets). De 2014 à 2017, les cartes OPEX attribuées sont passées de 26 342 à 13 565 et, pour les AFN, de 4220 à 1863. La commission a pris connaissance d’une mise à jour des territoires et pé-

riodes retenues pour l’attribution de la carte, ajustements en 2017 et prolongements pour 2018 et 2019. Enfin, la commission a adopté le vœu que soient assouplis les critères (dans le même esprit que ce fut le cas pour 39-45) pour les guerres de Corée et d’Indochine. André Fillère et Jacques Goutorbe participaient à cette commission nationale. LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017 - 23


LE RÉVEIL VOS DROITS

Florent Richard nommé au Conseil d’Administration des Invalides Par décret du 27 septembre dernier, notre ami Florent Richard a été nommé au Conseil d’administration de l’Institution nationale des Invalides, en qualité de personnalité qualifiée représentant le monde combattant. Florent, OPEX, Président de la Fédération des Amputés de guerre, siège à

l’UFAC dans la commission des droits au sein de laquelle il est un fervent et énergique défenseur du « rapport constant » et du rattrapage du retard réel de la valeur du point de pension militaire d’invalidité (PMI). Qu’il trouve ici l’expression de nos plus vives félicitations.

Relèvement du montant des rentes viagères mensuelles attribuées aux orphelins de parents victimes de la barbarie nazie et de parents victimes de persécutions antisémites durant la guerre 1939-1947 Deux arrêtés en date du 13 septembre 2017 relèvent – à compter du 1er janvier 2018 – la rente viagère mensuelle des orphelins concernés. A savoir : 1/ - Aide financière en reconnaissance des souffrances endurées par les orphelins dont les parents ont été victimes d’actes de barbarie nazie (19391945) selon le décret n° 2004-751 du 27 juillet 2004.

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24 - LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017

Portée à 585,44 euros/mois au 1er janvier 2018 2/ - Aide financière en mesure de préparation pour les orphelins de parents victimes de persécutions antisémites (1939-1945). Portée à 585,44 euros/mois au 1er janvier 2018 Pour en savoir plus sur l’origine, la nature et l’évolution de ces rentes viagères, s’adresser à l’ARAC.

Mise à jour des territoires et périodes Retenues pour l’attribution de la carte du combattant Cette mise à jour en date du 1er septembre 2017 ajuste certains éléments pour 2017, à savoir la Mission des Nations-Unies au Libéria (du 01/05/2011 au 30/04/17). Opération SANGARIS (06/12/2013 au 04/12/2017). EUNAM-RCA (19/01/2015 au 18/01/2017). Par ailleurs, elle prolonge et anticipe sur la fin des conflits relatifs à l’opération BARKHANE (jusqu’au 31/07/2018), CHAMMAL (jusqu’au 14/08/2018), CALAO-ONVCI (Côte d’Ivoire jusqu’au 17/09/18). FMO Egypte (jusqu’au 31/08/2018). HERACLES MER (jusqu’au 02/10/2019), TAMOUR Jordanie (jusqu’au 05/02/2018). DAMAN-FINUL et BALISTE (jusqu’au 31/08/2018). EUTM Mali (jusqu’au 09/01/2019), MINURSU Maroc et Mauritanie (jusqu’au 30/04/2019). Mamba, Monuc, Monusco, République Démocratique du Congo (jusqu’au 01/06/2019).

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Le cinéma d’art et d’essai Jacques-Tati

spectacles festivals créations résidences d’artistes avant-premières découvertes initiations sensibilisations pratiques artistiques

Ville de

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Tremblay-en-France


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

17 octobre 1961 - 17 octobre 2017 e

56 anniversaire de l’hommage rendu aux centaines d’hommes et de femmes qui, à l’appel du FNL ont manifesté à Paris, le 17 octobre pour réclamer l’indépendance de l’Algérie et l’arrêt de la guerre. Ces commémorations à Paris et dans plusieurs villes de France, honorent la mémoire de ces Algériens tués lors des manifestations pacifiques du 17 octobre 1961 – Ces massacres ont ordonné par des policiers agissant sous l’autorité du préfet Maurice Papon. « Cette histoire c’est notre histoire à tous, ayons le courage d’en parler, ayons le courage de reconnaître les faits, ayons le courage d’employer les mots justes, ayons le courage de les transmettre aux jeunes générations. Nous devons rendre hommage à toutes ces victimes de la guerre d’indépen-

dance de l’Algérie. Mais aujourd’hui doit être aussi un moment de réflexion collective sur notre passé, moment qui doit nous permettre de comprendre le présent et de construire l’avenir. N’oublions jamais que l’histoire de la France est le fruit de l’engagement commun de milliers d’hommes et de femmes de tout horizon sur les valeurs de la révolution de 1789. » Patrick Staat. Le 17 octobre 2017

Saint-Martin-du-Var (06) Le dimanche 10 septembre 2017, 40 personnes, anciens combattants, sympathisants, sont en balade dans le Verdon. Visite du barrage de Castillon, repos fraternel à saint Julien du Verdon. Visite ponctuée par un dépôt de fleurs au monument érigé à la mémoire des 13 résistants, extraits de la prison de Nice, dont 4 lycéens. 2 furent exécutes en cours de route et 11 furent massacrés dans le petit champ bordant la route des Alpes. Un moment de recueillement très émouvant, ils sont tombés victimes de la barbarie nazie. Jeunes gens, jeunes filles, amis, camarades, n’oubliions jamais. “le ventre est encore fécond d’où surgit la bête humaine” - B.BRECHT Alain Schiazza

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VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Fare-les-Oliviers (13)

Nos peines ALPES-MARITIMES (06) Drap : Claude FERRANDO, AC ATM BOUCHES DU RHONE (13) St Marcel : Manuel CARMONA, 81 ans, AC ATM. Charles CIABATTINI, 90 ans, AC Indochine. COTE D’OR (21) Chenove : Joseph LOUVEL, 78 ans, AC ATM. GARD (30) Alès : Jacky VIELZEUF, combattant pour la paix LOIRE (42) Roanne : Jean, Jacques VIAL, AC ATM LOIRE-ATLANTIQUE (44) Ste Luce : Jean-Jacques KASPROWICZ, AC ATM.

NIEVRE (58) Varennes-Vauzelles : Roger BLARD, FFI, 3945. Jean-Louis BORNEAU, AC ATM. Georges PIGOURY, AC 39-45. PUY DE DOME (63) Beaumont : Charles STANISLAW SAONE ET LOIRE (71) Tournus : Claude LOMBARD, AC ATM, président de la section. SAVOIE (73) St Georges des Hurtières : Albert CHOURGNOZ, 82 ans. VAL DE MARNE (94) Choisy le Roi : Paulette MOYSE, 92 ans, veuve. Villejuif : François CANETTI, 78 ans, AC ATM, ancien porte-drapeau de la section. CONSEIL NATIONAL St Vincent de Tyrosse : Marcel Georges RONDE, 80 ans.

Pyrénées-Orientales (66) Henri barbusse marche pour la paix 23 septembre

Après un rassemblement place Arago, 500 participants ont défilé pendant 2 heures dans le centre-ville. Une lettre où nous figurons parmi l’appel des 18 organisations a été déposé à la préfecture. Nous avons diffusé abondamment avant et pendant la marche un tract avec ce texte : Les amis du maquis Henri Barbusse condamnent fermement la participation de la France dans les guerres au Moyen Orient ou depuis 1990 ont fait plus de 4 millions de morts. Alors que la grande majorité des victimes sont des enfants, des femmes, des civils musulmans, les médias dans leur information transforment les victimes en assassins et les assassins en bienfaiteurs. La France prétendant combattre le ter-

rorisme en Afghanistan, en Libye, en Syrie… ne fait que le renforcer et le répandre. Il est urgent que la France se retire de tous les champs de guerre, cesse de soutenir la politique des Etats-Unis en se retirant de l’OTAN. Suivons les traces d’Henri Barbusse qui dénonçait l’absurdité et les atrocités de la guerre -Guerre à la Guerre.

30 septembre. Remarquable exposition prêtée par la FNAME, rendant hommage aux OPEX, notre 4e génération de feu. Matériel militaire, mannequins, documents, 40 panneaux explicatifs. Exposition à l’initiative de la municipalité avec comme chef d’orchestre Yves Lombardo, adjoint aux affaires militaires, et de nombreuses associations dont l’ARAC locale, représentée par son Président Michel Jumelle et son secrétaire Général Jean Ferraud, en présence de Patrick Saintenoy Président Départemental ainsi que son porte-drapeau André Pira. Anciens Combattants, Gendarmerie, Police Municipale, Elus, Population et de nombreux OPEX étaient présents.

Un ordinateur

pour chaque collégien Édité par le Conseil départemental du Val-de-Marne - Direction de la communication/studio graphique - Photo : Alex Bonnemaison - Juillet 2017.

■ AISNE (02) St Quentin : Pierre BURGAT, AC ATM

L’école change avec le numérique #EcoleNumerique

LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017 - 27


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

L’ARAC a appris avec beaucoup de tristesse, la disparition de son camarade Walter Bassan blement le travail, plus que jamais indispensable, de mémoire sur la période.

Elle gardera la mémoire d’un compagnon de combat, résistant au fascisme, à l’oppression nazie, qui a connu la tragédie de la déportation. Walter n’a cessé depuis la Libération, d’agir avec détermination en y prenant une juste place, pour la sauvegarde des droits conquis de la Résistance et du Programme du CNR, d’activer inlassa-

Walter n’a cessé de lutter, souvent avec créativité : ses discours au Plateau des Glières sur la Résistance, le film : “Walter en résistance” en sont des preuves pertinentes, sa lutte contre les violences sociales sous toutes les formes contre l’injustice, l’oppression, le racisme. Walter était en tout cela un combattant pour la Paix. L’ARAC a présenté à ses proches, à la FNDIRP à tous ses amis, ses plus sincères condoléances et l’expression de toute sa sympathie et de sa solidarité.

Vigneux-sur-Seine (91) Spectacle vivant et immersif de la libération de Vigneux (août 1944) Un plongeon de 80 ans dans l’histoire

Le temps d’un week-end, les 23 et 24 septembre, des collectionneurs et membres de plusieurs associations spécialisées dans la reconstitution historique et l’association (ARAC) se sont donné rendez-vous dans le parc du Gros-Buisson pour faire revivre aux

vigneusiens la libération de leur ville (c’était le 25 août 1944). Avec force matériel et uniformes, ils ont reconstitué tout un campement de l’Armée Française. Les spectacles animés et vivants ont captivé les visiteurs, venus en très grand nombre, et les conversations prouvaient que, pour les plus âgés d’entre eux, les souvenirs de cette époque (les pires comme les meilleurs) sont bien vite revenus. Un grand bravo à tous les acteurs de ces deux journées, riches enseignements sur cette période.

Aix-en-Provence (13) Université d’Aix-en-Provence le 27 09 2 017. C’est devant une salle pratiquement comble qu’a eu lieu la projection du film « Levés avant le Jour ». Les brigades Internationales de l’Espagne à la résistance, organisée par l’ARAC d’Aix en Provence, l’ONAC 13 et TELLEM. Suivi d’un débat pertinent, riche en questions concernant cet évènement de dimension internationale, et remarqua28 - LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017

blement animé par Serge Lejeune de l’ARAC d’Aix en Provence, de l’historienne Isabelle Renaudet professeur des Universités, et de Rémi Skoutelski historien chercheur.

Congrès ARAC Val-de-Marne Choisy le Roi - 14-15 octobre 2017 Dans la perspective du Congrès national, l’ARAC du Val de Marne a tenu le sien les 14 et 15 octobre dans une ambiance constructive, sérieuse et fraternelle. Les délégués, après de multiples échanges ont voté à l’unanimité le projet de texte d’orientation, le rapport d’activité et le rapport financier et élu leur nouvelle direction. Liliane Rehby, membre du Secrétariat National, a suivi les travaux au nom de la direction nationale. Parmi les délégués, la présence de Patrick Staat, secrétaire général national et Jacques Verrier, secrétaire national. La séance de clôture a accueilli M. le Maire de Choisy le Roi, Vice-Président du Conseil départemental et le Directeur de l’ONAC Val de Marne.

Velaux (13) Dimanche 01 10 2017. L’ARAC de Velaux comme chaque année a rendu hommage à son père fondateur Henri Barbusse. Son président Pierre Balestrieri dans son intervention a retracé la vie et les combats d’Henri Barbusse, en soulignant que cette année était le centenaire de notre association, un dépôt de gerbes a suivi et cette manifestation s’est terminée par le pot de l’amitié en présence de M. le Maire, du Président départemental, des pompiers, du Comité feux et forêts, d’anciens combattants accompagnés des porte-drapeaux et de la population.


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17 octobre 1961 - 17 octobre 2017 56e anniversaire - Vérité et Justice

Lors de ce rassemblement, une nouvelle plaque a été symboliquement apposée avec l’inscription suivante « A la mémoire des centaines d’Algériens tués lors des manifestations pacifiques du 17 octobre 1961 par des policiers agissant sous l’autorité du préfet Maurice Papon. Reconnaissance de ce crime d’Etat. Nous demandons : - que la création d’un lieu de mémoire voué à cet événement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 soit rapidement mise en œuvre par les autorités de l’Etat, de la Ville de Paris et la de Région Ile-deFrance - Que les historiens puissent accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes

de pression et travailler avec leurs homologues de l’autre rive de la Méditerranée. - Que la vérité soit dite sur l’organisation criminelle de l’OAS alors que, comme à Béziers avec son Maire Robert Ménard, ou encore des membres de l’ancienne majorité présidentielle veulent la réhabiliter. On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après plus d’un demi-siècle, il est temps : - que le Président de la République, reconnaisse et condamne ce crime d’état - que l’Etat français reconnaissance sa responsabilité des internements pendant la Guerre d’Algérie - que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens - que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

Alfortville (94)

Doyenne de la section d’Alfortville, Odette BOUET nous a quittés à l’âge de 102 ans. Auxiliaire précieuse, Odette a régulièrement renouvelé sa carte d’adhésion à l’ARAC depuis plus de 60 ans. Titulaire de la médaille de bronze de l’ORMCM, Odette a été longtemps une animatrice active de notre Comité Départemental. Courant janvier 2017, Odette avait encore participé à notre galette traditionnelle. A ses proches, la section d’Alfortville et la Direction Nationale apportent leur soutien amical.

Villejuif (94)

Jean-Paul Pernot Chevalier de l’Ordre National du Mérite Notre camarade Jean-Paul Pernot – Ancien Combattant en Algérie, membre de l’ARAC depuis 1975 et Président de la section FNACA de

Loiret (45) L’ARAC Loiret a tenu à commémorer la mémoire de Georges Seguy, notre adhérent de Montargis le 26 septembre 2017.

Bièvres – a reçu, le 30 septembre dernier, la Croix de Chevalier de l’Ordre National du Mérite des mains de Michel Sabourdy (Vice-Président national de la FNACA) en présence d’André Fillère (Vice-Président National Honoraire de la l’ARAC) et d’une assistance nombreuse. Le véto de la chancellerie de l’ONM nous a empêchés de lui remettre l’Etoile de bronze de la Reconnaissance Républicaine des mérites civiques et militaires. Celle-ci, afin que soient respectées ses valeurs, lui sera remise publiquement dans la dignité d’ici à la fin de l’année.

«6 h pour la Palestine » organisée vendredi 29 septembre à la MPT Gérard Philippe a été un bon moment de fraternité. Ceci nous a permis d’accueillir à Villejuif, l’ancien président de l’AFPS National, Taoufiq Tahani, pour un débat très riche sur la situation palestinienne, avec la projection du film « 3 000 nuits » de Mai Masri portant sur les conditions d’incarcération des prisonniers politiques palestiniens, en particulier des femmes. Notre soirée s’est terminée par un excellent repas servi grâce au soutien de nos amis des organisations partenaires : Les amis de l’Oural, le Secours Populaire, l’ARAC, le Mouvement de la Paix… LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017 - 29


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Les manifestations parisiennes contre la loi travail

7 octobre 2017 à Aincourt (95), Pour ne pas oublier Aincourt fut réquisionné par le Préfet aux ordres de Pétain pour devenir un centre d’internement. Au début d’octobre 1940, ce sont plus de 300 militants communistes (dont les députés Fernand Grenier, Jean Duclos, Robert Philippot), syndicalistes, résistants ou d’organisations dites “d’avant-garde” qui y seront internés, ce seront plus de 1 500 militants et militantes qui seront internés. Neuf d’entre eux seront fusillés à Châteaubriant le 22 octobre 1941 (Charles MICHELS 38 ans, Jean POULMARC’H 31 ans, Jean Pierre TIMBAUD 31 ans, Jules VERCRUYSSE 48 ans, Désiré GRANET 37 ans, Jean GRANDEL 50 ans, Jules AUFFRET 39 ans, Maurice GARDETTE 46 ans, Edmond LEFEBVRE 38 ans),

5 d’entre eux sont fusillés au Mont Valérien les 15 et 16 décembre 1941 et deux en 1942. 9 autres à Rouillé en avril 1942 et les autres déportés dans les camps de concentration nazis. Ce 7 octobre, ce sont plus de 300 personnes, une trentaine de drapeaux qui ont rendu hommage à ces martyrs. Les forces résistantes ont su se regrouper au sein du CNR. Son programme mis en œuvre avec en particulier la retraite par répartition, la Sécurité Sociale, la liberté de la presse, les Comités d’Entreprises des acquis sociaux importants, que les politiques d’austérité actuelles veulent remettre en cause. “Le verbe Résister se conjugue au Présent” disait Lucie Aubrac. Cette cérémonie a eu lieu sous les yeux de Fernand Devaux, ancien interné d’Aincourt et ancien déporté d’Auschwitz qui avait 18 ans à l’époque. Henri Pouillot

Gironde (33) 23 septembre à Bordeaux : journée internationale de la Paix Dans la manifestation (ARAC, CGT, PCF, Appel des Cent, Mouvement de la Paix etc.) l’ARAC toujours là pour la Paix depuis un siècle, et ça continue… Alain ARDILEY, bureau arac-33 pendant son intervention, rappelant les valeurs fondamentales de l’ARAC, moteur du Congrès de son Centenaire, et du débat en Gironde le 20 octobre pour la Paix, le progrès social, le désarme30 - LE RÉVEIL - N° 838 - OCTOBRE 2017

ment, et notre défense nationale souveraine. NON, L’AVENIR de la France n’est NI LA GUERRE, ni l’OTAN. Régis Saphores

Vaucluse (84)

Une trentaine d’adhérents ont assisté ce 11 octobre 2017 à la Maison des Combattants d’Avignon, à l’assemblée générale de l’ARAC Départementale, en présence de notre Camarde Jacques Verrier représentant la Direction Nationale. L’ouverture des travaux par notre Président Daniel Large, Irène Doussin secrétaire a présenté le bilan d’activités et René Berbezier, trésorier, le bilan financier, après des discussions riches et constructives les adhérents présents ont pris des décisions pour notre département, dans le cadre du 100e anniversaire de l’ARAC et de son rôle important qu’elle doit continuer à jouer au sein du monde des A C, pour la défense des revendications spécifiques des A C et la défense, de la Paix, des acquis sociaux et des Libertés. Etre présent et participer plus largement aux différents mouvements sociaux Se faire connaître et amener nos propositions, dans les communes, dans les manifestations et fêtes organisées sur le département en contact avec des élus ou des présidents d’autres associations. Faire du 100e Anniversaire un moment important à travers, des expositions en cours de l’année à venir, une conférence à Université d’Avignon en direction des étudiants et des professeurs, un repas festif pour fêter nos 100 ans. A l’unanimité des présents réclament un secrétariat d’Etat aux ACVG et non un sous-secrétariat.

Villerupt (54) Avec Monsieur le maire Alain Casoni, Denis Léger responsable de l’ARAC, Patrick Staat et Hervé Corzani membres du Bureau National lors de la présentation de l’exposition en présence d’une quarantaine de personnes et notamment des associations d’anciens combattants de la ville.


MÉMOIRE LE RÉVEIL

Le Che, autrement Le 9 octobre 1967, Ernesto Rafael Guevara de la Serna était abattu en Bolivie sur ordre de la CIA et de la dictature en place à La Paz, il y a tout juste 50 ans. Si vous voulez en connaître un peu plus sur Guevara, lisez « Vive le Che » de mon ami Jean Ortiz, voir le Réveil 835. Pourquoi Guevara est-il porté au panthéon des mythes de notre temps ? Pourquoi les nouvelles générations le choisissent-elles ? Pourquoi le Che apparaît-il si moderne ? A chacun son Che. Pour moi, ce sont les qualités de rebelle, de courage, de droiture, d’éthique qui emportent l’adhésion des jeunes du monde entier. Il a préféré aux honneurs la lutte anti-impérialiste, la simplicité et l’engagement révolutionnaire. Né le 14 juin 1928 à Rosario en Argentine. Il étudie médecine. A 23 ans, fin 1951 il sillonne l’Amérique latine. Au Mexique, il rencontre Fidel Castro et décide de s’engager dans le mouvement révolutionnaire aux côtés des rebelles cubains, qui lui donnent le surnom « El Che ». « Je passais toute la nuit à parler avec Fidel », écrira Che, poursuivant : « A l’aube, j’étais le médecin de sa future expédition. Il est vrai que, depuis la dernière expérience vécue au cours de mes voyages à travers l’Amérique latine, et finalement au Guatemala, il ne fallait pas beaucoup pour m’inciter à entrer dans n’importe quelle révolution contre un tyran. Fidel m’a impressionné. Je fus gagné par son optimisme. Il fallait passer à l’action, combattre et concrétiser. » Che sera de tous les coups : du débarquement à Cuba du « Granma » en 1956, à l’entrée dans La Havane en janvier 1959… L’attitude des gouvernants états-uniens allait radicaliser la révolution. Le Che notait qu’à « chaque coup de l’impérialisme US nous devions riposter. » La construction du socialisme « ce drame étrange et passionnant », selon

le Che, était à l’ordre du jour pour la première fois en Amérique latine. En février 1965, lors d’un discours prononcé à Alger, il critique les pays dits socialistes « complices dans une certaine mesure de l’exploitation impérialiste. » La goutte qui fait déborder le vase c’est quand il déclare : « Il faut fuir comme la peste la pensée mécanique. Le marxisme est un processus d’évolution. Le sectarisme à l’intérieur du marxisme crée un malaise, un refus de l’expérience. » Le Che accepte aussi de reconnaître ses propres erreurs : l’excès de volontarisme, une politique souvent désastreuse en matière agricole, l’industrialisation à marche forcée ne prenant pas en compte les contraintes nationales et internationales fournissant une production de médiocre qualité à un prix élevé. Ernesto Guevara était médecin et révolutionnaire, pas économiste. Le Che quitte Cuba en 1965. Il a repris son treillis vert olive avec pour objectif l’élargissement du front anti-impérialiste, avec le total soutien de Fidel Castro. Ernesto Guevara part pour le Congo « venger » Patrice Lumumba assassiné et soutenir le mouvement révolutionnaire dans sa lutte contre Moïse Tschombé. La guérilla composée de Cubains et de Congolais s’enlise au fil des mois. Le Che devra constater que « nous ne pouvons pas libérer tout seul un pays qui ne veut pas se battre ». Son dernier combat à forte valeur symbolique et stratégique. La Bolivie se trouve au cœur du continent et dispose de frontières avec le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, le Chili et le Pérou. Après plusieurs mois, la guérilla s’enfonce dans l’échec.

Pour plusieurs raisons : le manque d’un soutien populaire, une armée bolivienne bénéficiant d’une aide massive des Etats-Unis, la mobilisation de la CIA sur le terrain, l’absence de relais avec les villes, le rejet par les organisations syndicales et progressistes et l’hostilité des communistes boliviens inspirés par Moscou. Octobre 1967, la plupart des compagnons du Che sont morts ou en fuite. Cerné, il est fait prisonnier au matin du 8 octobre à quelques kilomètres de La Higuera, installé sous bonne garde dans une classe d’une petite école. Sur décision de La Paz et Washington, c’est le colonel Zentana qui donna l’ordre au sergent Mario Turan de tuer Guevara. Neuf ans plus tard, le colonel Zentana devenu diplomate en France fut abattu dans une rue de Paris. Nous ne le regrettons pas. Extraits d’un texte de José Fort

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A l’occasion du centenaire de l’ARAC, nous sortons 3 livres, « la guerre des soldats » de Paul Vaillant-Couturier, « le Feu » d’Henri Barbusse et « l’Histoire de l’ARAC » de Georges Doussin. Ces livres seront disponibles au Congrès de l’ARAC à Créteil. Mais les deux premiers sont déjà disponibles et vous pouvez passer commande aux Editions du Réveil, en écrivant à l’adresse du journal : 2 Place du Méridien – 94800 VILLEJUIF en joignant votre chèque. Chaque exemplaire est vendu 15 € + frais de port 4 €. Ces livres sont des moments d’Histoire et de vécu des guerres, 180 pages à lire pour comprendre et agir.

Souscription « exceptionnelle » pour l’organisation du congrès du 100e anniversaire de l’ARAC

Forte de 100 ans d’expérience, la tenue, en novembre 2017, de l’anniversaire de la création de l’ARAC, par Henri BARBUSSE, P.V. COUTURIER, Georges BRUYERE, et Raymond LEFEBVRE doit être mesuré, dans l’Association, comme un évènement historique. Avoir 100 ans d’existence, dans une société où tout va vite, et tout est oublié sitôt connu, montre l’importance du rôle que l’ARAC, depuis 100 ans, s’est assigné pour que les valeurs républicaines qu’elle défend depuis toujours aient un écho, et ouvre une lueur d’espoir pour tous. Comme vous le savez, qui dit évènement d’ampleur, historique dit « finance » Nous allons certes bénéficier d’un lieu nouveau, et grandiose, le PALAIS DES SPORTS de Créteil les 17-18-19 novembre 2017 mit à notre disposition par M. Laurent Cathala, maire et la Municipalité de Créteil, mais tout reste à organiser et à financer (repas, hébergement, transports, évènements culturels, matériels) alors encore une fois nous nous tournons vers vous tous, et lançons Une souscription à l’occasion de ce prestigieux moment Pour que nous puissions faire face (sans gaspillage) à notre volonté d’accueillir nos adhérents, nos invités de renom, les élus, quelques délégations étrangères, nos amis et familles dans de bonnes conditions. Il faut encore une fois aider l’ARAC à tenir son rôle, car cette vieille dame pour ses 100 ans doit pouvoir fêter dignement son anniversaire, moment unique et magique dans une vie de militant, ouvrir la route de son bicentenaire. Le président, R. VAHE La tresorière, A. CHEVALIER

BON DE SOUSCRIPTION EXCEPTIONNELLE POUR L’ORGANISATION DU CONGRES DU 100e ANNIVERSAIRE DE L’ARAC NOM et PRENOM................................................................................................................................................................................... ADRESSE ................................................................................................................................................................................................ ................................................................................................................................................................................................................. COMITE DEPARTEMENTAL............................................................................................................................................................... Section locale .......................................................................................................................................................................................... MONTANT (1) ......................................................................................................................................................................................... (1)Déductible des impôts à hauteur de 66 % (loi Coluche)


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