Le réveil des combattants 765 octobre 2010

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budget 2011 des ACVG Le temps du Mépris

Défense des retraites l’ARAC en action

le réveil Octobre 2010 - N°765 - 5 e

Front populaire la conquête d’une vie meilleure

des combattants

Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix

Du Front populaire à 2010 Des lut tes porteuses d’ave nir Le journal des droits de tous les anciens combattants et victimes de guerre


LE RÉVEIL actualité

Un budget 2011 tournant le dos aux ACVG, à la démocratie, aux valeurs républicaines Dans le plus grand secret, le gouvernement a préparé un projet de budget 2011 des ACVG vide de toute avancée réelle, même pas les 2 points supplémentaires qu’il avait pourtant promis pour la retraite du combattant… Ce qui risque de remettre en cause son propre objectif des 48 points en 2012, pour lesquels il manquera 5 points (soit près de 50 millions d’euros).

T

out autant que le vide du contenu, la méthode est lourde de menaces sur les droits à réparation des ACVG (10 % de baisse prévus sur 2 ans), sur nos institutions et les valeurs de la démocratie républicaine. Ainsi, la disparition de la scène publique du secrétariat d’État aux Anciens Combattants qui n’apparaît plus (même pas pour présenter son budget aux associations d’ACVG), le secret et la présentation du budget vide par la commission Défense de l’Assemblée nationale, le 29 septembre, le fait que c’est une « Commission spéciale élargie » qui a eu à examiner le projet de budget, le 11 octobre et, enfin, que le projet de budget, pour la première fois, ne sera pas débattu publiquement par les députés à l’Assemblée nationale (seule une séance « à la sauvette », le 10 novembre, devrait leur permettre une

« explication de vote « restreinte ») ne sont pas des faits anodins : ils mettent l’avenir en cause. Jetant aux orties les engagements écrits d’avril 2007 du candidat Sarkozy envers les ACVG, le gouvernement entend non seulement priver les associations de toute action revendicative, éloigner les députés de leur pression, en même temps qu’il les prive d’une nouvelle partie des prérogatives de leur mandat, mais aussi ouvrir la porte à une disparition rapide du secrétariat d’État aux Anciens Combattants (inexistant) et au budget spécifique des ACVG bientôt noyé dans la Défense. Ainsi, par-delà la bataille spécifiquement budgétaire, c’est l’existence même du Mouvement anciens combattants, nos droits à réparation, les moyens de les exercer et l’existence de la démocratie et des valeurs républicaines qui sont en jeu.

C’est au nom de la crise et de la réduction des déficits publics que le gouvernement s’attaque aux ACVG, comme il s’attaque à toutes les autres couches de la population en lutte contre sa politique, dont le seul objectif est de favoriser toujours plus de profits maximum aux amis et aux soutiens du pouvoir, et ce au détriment de la démocratie et de l’avenir de la France. Nous voilà loin du programme du Conseil national de la Résistance qui redressa une France pourtant rendue exsangue par l’occupation nazie et ses valets pétainistes. En fait, c’est à ce même « État français » que nous ramènent les méthodes gouvernementales actuelles. Pour nos droits, comme pour la démocratie républicaine, il est donc urgent de riposter, en tant qu’ARAC, avec le mouvement social et le mouvement ACVG. André Fillère

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ÉDITO LE RÉVEIL

SOMMAIRE Actualités p. 4 Encore les névroses de guerre.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Inégalités sociales et indignité nationale.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 UFAC : message du 11 Novembre.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 International p. 6 Afghanistan, guerre sans issue.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Les dépenses militaires mondiales explosent.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Cuba : interview de l’ambassadeur en France. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Le bourbier afghan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Négociations israélo-palestiniennes.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Mémoire p. 21 Les martyrs de Châteaubriant.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Vos droits p.22 Cartes et titres : le retard s’accumule. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Vous avez dit identité nationale ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Budget ACVG 2011 : le temps du mépris .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Vie de l’ARAC p. 24 Défense des retraites : l’ARAC dans l’action.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Vie des départements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Magazine p. 30

P. 13 D ossier

LE FRONT

POPULAIRE Le peuple français à la conquête d’une vie meilleure

LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0713-A 06545 Édité par les Éditions du Réveil des Combattants SARL au capital de 45 734,41 - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien, 94807 Villejuif cedex Téléphone : 01 42 11 11 12 Télécopie : 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr Gérant-directeur de la publication : Raphaël

VAHÉ • Directeur délégué : Patrick STAAT • Rédacteur en chef : Raphaël VAHÉ • Directeur promotion et publicité : Claude Delevacq • Secrétariat de rédaction, conception graphique : Escalier D Communication • Impression : RIVET P.E. - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9 Tirage : 60 000 exemplaires Ce numéro du Réveil a été tiré le lundi 8 novembre et remis le jour même à la Poste. Il devrait donc parvenir à chaque abonné le 12 novembre au plus tard. Merci de nous faire part de vos observations.

Un combat déterminé un combat d’avenir

A

vec la réforme des retraites, le président Sarkozy s’attaque au démantèlement des acquis sociaux de notre pays au profit de la finance. Mais rien n’est joué, ni sur les retraites, ni sur la Sécurité sociale, ni sur la réforme de santé : le mécontentement, la volonté de rassemblement, la détermination sont forts. Ce sont des millions de travailleurs, retraités, jeunes lycéens et étudiants qui se sont retrouvés, semaine après semaine, dans la rue. C’est une bataille majeure, à laquelle les militants de l’ARAC contribuent aux succès de ces manifestations et prennent toute leur part dans le mouvement et dans l’expression de la colère. Il s’agit d’un véritable recul de civilisation, une écriture de l’histoire à l’envers au nom du libéralisme. Que serait l’avenir d’une société dont l’unique ambition serait de réduire, de rogner les conditions de vie et d’existence de ses concitoyens. Que deviendrait une société qui s’opposerait à toute conception de solidarité, de répartition des richesses. Ces réformes touchent toutes les générations de notre pays, elles attaquent ce qu’ont construit au fil des décennies les Français, quelles que soient leurs origines, dans des combats communs. C’est un combat pour le présent et pour l’avenir pour nous, nos enfants et petitsenfants. Nous disons comme des millions d’autres, à l’ARAC, pas de paix sociale sans justice sociale. Nous refusons que le mot réforme rime avec sacrifice. Le gouvernement nous ment pour mieux masquer l’assujettissement de la France à la loi du Marché. De l’argent, il y en a. De 2008 à 2009, les cadeaux fiscaux sont passés de 19,4 à 30,7 milliards d’euros, pour 2004 à 2008 les foyers ayant plus de 500 000 euros de revenus ont augmenté de 80 % ; de 2007 à 2009, les foyers redevables de l’ISF ont augmenté de 80 %. Dans ce combat, les Français ne sont pas isolés, car en Espagne, en Italie, au Portugal, en Grèce, en Allemagne, en Roumanie, des luttes se développent refusant aussi ces choix antisociaux. C’est dans les moments les plus difficiles de notre histoire que nous avons écrit les plus belles pages de la politique sociale de la France, avancées sociales regardées avec envie par nombre de peuple du monde. C’est notre raison d’être, à l’ARAC, de défendre les droits, tous les droits sociaux, dont le droit à réparation, car ils sont un et indivisibles. Patrick Staat octoBRE  2010 - N°765 - LE RÉVEIL

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Sans blessures apparentes ? Encore les névroses de guerre On les avait enterrées : le gouvernement qui ne veut toujours leur accorder ni législation, ni solutions ; les psychiatres qui en font des « maladies » et les associations d’anciens combattants découragées par un quart de siècle de luttes sans effet. Et voici soudain qu’on annonce à la télévision un film bouleversant, tiré du livre de Jean-Paul Mari, paradoxalement intitulé Sans blessures apparentes. Là, dans un style fluide, imagé, on retrouve des récits de guerre bouleversants dont les acteurs, soldats et correspondants de guerre, sortent marqués à jamais. Ce que presque tout le monde sait, même si l’on n’en a rien fait dans notre pays. Reste donc à conter maintenant l’histoire d’un effacement politico-économique concerté qui a laissé des dizaines de milliers d’anciens soldats plongés dans leurs tourments, jusque parfois à s’en donner la mort ! Ces troubles, conséquence de l’horreur des guerres, avaient été depuis longtemps confusément perçus ; mais c’est Sigmund Freud qui les a précisément décrits en 1918, les a expliqués et en a proposé le traitement. Qu’en fit-on ? Rien jusqu’en 1943, car la gloriole militariste n’en voulait pas : « Un soldat n’a pas d’états d’âme ». Mais les besoins de la guerre mondiale en hommes imposèrent que l’armée anglaise ouvrît les yeux et agisse. En France, par contre, il fallut encore attendre quarante ans pour qu’à l’initiative de l’ARAC on commençât à s’en préoccuper ! Deux commissions ministérielles, entre autres, travaillèrent sur le sujet. Les grandes avancées réalisées aux Etats-Unis, sous la pression des anciens Vétérans du Vietnam, auraient dû permettre d’arriver rapidement à des dispositions concrètes. 4-

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Malheureusement une fois encore la psychiatrie militaire l’empêcha. Sans être rendus sur place - alors que nous y sommes allés ! - ils en nièrent les résultats positifs, en majorèrent le coût, puis ergotèrent sur le nombre d’anciens combattants touchés ! Mais, en même temps, le commandement s’opposait à la mise en chantier d’enquêtes statistiques… Ce qui fait qu’après dix années d’atermoiements, le gouvernement français se contenta de publier une circulaire fort négative où le demandeur de soins et de pension devait fournir « la preuve » du traumatisme psychique subi par lui ! Honteuse aberration, à finalité dissuasive, puisqu’on connaît les délais et la complexité du déterminisme de ces troubles essentiellement subjectifs.

Le Dossier pourpre Face à cela, l’ARAC, décidée de mettre les points sur les i, publia le Dossier pourpre : des cas y étaient exposés en détail, une législation simple et efficace proposée, des modalités d’aide détaillées. On peut penser que si la diffusion en avait été nationale et massive, le silence ne serait peut-être pas retombé… Mais les gouvernements ne voulaient rien dépenser en faveur des ACVG, la psychiatrie militaire tenait à son monopole et la situation économique se détériorant, les Français allaient être accaparés par d’autres soucis. Pourtant en 2006, les 21 et 22 novembre, l’ARAC, avec le concours du Conseil régional PACA, organisait un nouveau colloque à Marseille sur « Les traumatismes de guerre et les laissés pour compte des guerres contemporaines et des essais nucléaires ». Ses conclusions, éditées en brochures, furent largement diffusées, notamment auprès du Président de la République, des députés et sénateurs, des pouvoirs publics, des syndicats et des médias… En vain ; eux aussi avaient,

sans doute, d’autres soucis que les traumatismes psychiques des survivants. Là-dessus, après de longues années de quasi-silence, voici qu’un correspondant de guerre passionné, le journaliste Mari, nous invite à vivre avec lui et quelques personnages hauts en couleurs des situations affreuses dont nul ne sort indemne. Et nous y retrouvons ce que nous avions rapporté dans Le silence et la honte, puis dans le Dossier pourpre. Il dit au passage ce qu’il pense de ces conflits, en particulier le génocide du Rwanda et l’invasion de l’Irak. Il dit le vrai sur ce qu’ont enduré les populations civiles et les militaires français du rang. Mais ses interprétations et tentatives d’explication sont imprégnées des idées particulières au personnel sanitaire de l’Armée… sans participation aucune des associations et de leurs experts ! « Sans »…, voici la marque cruciale de notre société néolibérale ; et si les anciens combattants français se trouvent chaque jour plus scandaleusement sans reconnaissance, sans soins, sans pensions justes et bientôt sans institutions, ils ne sont pas seuls ! Faisons la triste liste des « sans » : sans emploi, sans domicile fixe, sans papiers, sans ressources, sans soins, sans droits, sans privilège aucun. Au total, plus des trois quarts de la population ! Alors qu’une toute petite minorité, 1 % environ, possède l’essentiel, a trop de tout mais en veut toujours plus ! Et si les « sans » sont de moins en moins protégés, les seconds sont à l’abri grâce à de multiples exemptions dont surtout le « bouclier fiscal » qui a fait, par exemple, « restituer » 30 millions d’euros de « trop perçu » à la plus riche femme de France… Comment un peuple peut-il tolérer l’arrogance de gouvernants qui, après avoir promptement renfloué les grandes banques par milliers, prétendent se rembourser en annulant des promesses, en réduisant tous les droits sociaux, à commencer par celui à réparation, en appauvrissant encore les pauvres et en taxant malades et handicapés ? Comment supporte-t-il les bons apôtres de


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la rigueur et des économies alors qu’ils dépensent fastueusement ? Et, plus spécifiquement, les anciens combattants laisseront-ils triompher les militaires psychiatres sans vergogne qui ont nié, calomnié puis détourné à leur profit, à

celui de la médecine et de l’Ordre, l’action réfléchie novatrice entreprise par l’ARAC et les composantes de l’UFAC pour répondre efficacement au drame des névroses de guerre et de leurs suites transgénérationnelles ?

Il faut espérer que réponse soit enfin donnée et, surtout, qu’elle soit à la mesure des méfaits et des injustices commises ! B.W. Sigg

Inégalités sociales et indignité nationale En écrivant ces lignes, je pense surtout à celles et à ceux qui sont les premiers menacés en France par l’action actuelle et les projets du Président de la République. Je pense aux salariés qui s’épuisent au travail sans en retirer les moyens de vivre dignement, aux retraités qui survivent avec de faible pension, aux jeunes des milieux populaires, à toutes les victimes des inégalités et des discriminations, aux chômeurs et aux précaires, à ceux qui sont en fin de droit. Ils seront les victimes du choix de société que l’on veut nous imposer. La politique de Sarkozy et de son gouvernement, outre le fait d’être arrogante et incisive, ne cesse de dégrader profondément la vie et de créer des inégalités entre les citoyens. L’Ile-de-France est la région dont les habitants disposent des niveaux de vie les plus élevés. C’est aussi celle où les inégalités sont les plus fortes, malgré la redistribution des prestations sociales. Un Francilien sur dix a un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. Les Franciliens ayant de faibles ressources disposent, en effet, une fois leur loyer payé, de revenus inférieurs à leurs homologues de province. La richesse des habitants de l’Ile-deFrance cache donc de fortes disparités internes. Trois départements de la grande couronne figurent en tête des départements de métropole ayant les taux de pauvreté les plus faibles, inférieurs à 8 % : les Yvelines, l’Essonne et la Seine-et-Marne. L’ensemble des mesures, des attaques frontales affaiblissent nos droits sociaux, les libertés, la vie démocratique, la justice, la santé, l'enseignement, le droit au logement. Dans ce contexte de précarité grandissante cette politique de casse sociale est inadmissible. De plus l’actualité récente n’honore pas notre pays. Le gouvernement fait des Roms et des gens du voyage les coupables idéaux ! En procédant à l’amalgame,

les toutes récentes déclarations de l’Élysée et du gouvernement français sur les gens du voyage et les Roms visent une nouvelle fois à désigner à l’opinion publique des boucs émissaires. Les propos tenus stigmatisant les plus pauvres et les exclus sont inadmissibles. Ils montrent par ailleurs la méconnaissance des populations nomades, françaises et étrangères présentes sur notre territoire comme dans l’espace européen. Par la répétition et l’intensification prévues des procédures d’expulsion, ils expriment l’indigence des politiques publiques depuis des années et, notamment, le refus de la mise en place des dispositifs d’accueil des gens du voyage dans les communes de plus de 5 000 habitants, prévus de longue date par la loi Besson. Citoyen, républicain, habitant de la patrie des droits de l’homme, nous ne pouvons que refuser les mesures immédiates, simplificatrices et à courtes vues, indignes de la République, et de développer une vision à l’échelle européenne et d’appliquer les lois existantes. Nous devons appeler également au respect des principes d’accueil et de libre circulation en vigueur au sein de l’espace européen et en France. Nous, militants, sympathisants, nous ne pouvons pas être de ceux qui sont résignés ou fatalistes, nous devons dire Stop, nous devons être des porteurs

d’espoir. Nous devons nous rassembler autour d'un projet commun ancré à gauche et ne pas uniquement se contenter de décrier les décisions gouvernementales. S’engager pour agir, pour contrecarrer cette politique injuste pour la majorité de la population en rassemblant des femmes, des hommes, des militants associatifs, syndicaux, politiques, qui portent courageusement l'aspiration du changement politique. S’engager pour gagner de nouveaux droits pour les habitants, pour les salariés et développer de nouveaux projets afin d’améliorer la vie de tous. Didier Guillaume Maire adjoint, Choisy-le-Roi (94)

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Afghanistan

Guerre sans issue, mais défaite interdite (Réflexions pour un nécessaire débat) La guerre en Afghanistan est entrée dans sa neuvième année. Plus encore, elle se poursuit avec un déploiement militaire toujours plus important des Américains et de leurs alliés. Le questionnement grandit sur le bien-fondé d’une guerre entraînant plusieurs centaines de victimes civiles et militaires et qui s’avère d’ores et déjà comme un fiasco humain, éthique, politique et militaire. Pourtant les États-Unis s’obstinent à la poursuivre. Ainsi le secrétaire d’État américain à la Défense, Robert Gates, a tenu récemment à affirmer : « Les ÉtatsUnis restent déterminés dans leur mission en Afghanistan ». Et le président Obama lui-même a déclaré à l’Académie mili-

taire de West Point, justifiant le déploiement accéléré de 30 000 soldats américains supplémentaires et la demande de troupes additionnelles adressée aux Européens, « Le combat sera difficile mais s’achèvera par une victoire » « car il s’agit de défendre l’interêt national et la sécurité des États-Unis ». Pourquoi s’obstiner dans cette guerre ? Les buts allégués de l’intervention militaire en Afghanistan, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 semblent bien lointains et de moins en moins crédibles. Al-Qaida ne fut-il pas l’arbre qui cachait la forêt ? Alors, qu’elles en seraient les raisons profondes, justifiant la présence américaine en Afghanistan. D’évidence, elle a peu à voir avec le bien-être de la population afghane, mais tout à voir avec une influence économique et politique sur une région à plus fort potentiel de croissance économique de la planète. L’Afghanistan représente une position stratégique extrêmement vitale, à cheval sur l’Asie du sud, l’Asie centrale et le Moyen-Orient. Il se situe aussi dans un couloir énergétique pour la mise en valeur et l’acheminement des hydrocarbures des pays d’Asie centrale, depuis les champs pétrolifères de la mer Caspienne jusqu à l’océan Indien. L’intérêt des États-Unis pour la région ne date pas d’hier et des activités d’al-Qaida. Sa politique, depuis plus de trente ans, a pour but de contenir les influences russes, chinoises et iraniennes en Asie centrale. Il n’est donc pas surprenant de voir, comme par le passé, l’administration Obama s’inscrire elle aussi dans cette voie. Mais un tel dessein justifiet-il pour autant une intervention militaire ?

Chaque fois un échec cuisant L’Afghanistan est un pays complexe politiquement et l’une de ses caractéristiques est l’allergie de sa population 6-

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à toute mainmise étrangère. Ainsi, dans la configuration d’un pays aussi instable, il n’est pas aisé d’exercer une influence politique importante. Ainsi, la tentation est grande d’y parvenir par la force armée. On connaît la formule célèbre de Clausewitch : « La guerre comme continuation de la politique par d’autres moyens ». Mais, sur ce plan aussi, les difficultés sont réelles. Comme l’ont montré des expériences antérieures, comme celles des Britanniques et des Soviétiques, le heurt avec les mouvements de résistance dans le pays s’est traduit chaque fois par un échec cuisant. Ce qui semble bien le cas aujourd’hui. Comme le disait Goethe : « Ceux qui ne comprennent pas le passé sont condamnés à le revivre ».

La défaite semble interdite Toutefois, la défaite semble interdite, sous peine de remettre en cause les objectifs stratégiques des États-Unis. C’est pourquoi l’administration Obama a la tentation de résoudre les problèmes posés par la voie militaire. Est-ce réaliste ? La guerre semble bien perdue d’avance et se heurte à des couches de plus en plus larges de la population afghane, particulièrement sensible, à juste titre, aux retombées des actions militaires de la coalition, ce qui favorise un phénomène de rejet de l’envahisseur sur lequel surfent les talibans. Par ailleurs, des craintes s’expriment dans des milieux politiques et militaires américains de voir les États-Unis s’inscrire dans une spirale de désastres politiques et militaires, dont l’une des conséquences possibles serait l’embrasement de la région. D’autant que le coût des opérations de l’OTAN est prohibitif : près de 350 milliards de dollars pour les États-Unis seuls. De telles sommes pourraient être utilisées autrement, comme contribution à une véritable reconstruction du


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pays par l’aide au développement dans toutes ses dimensions, économiques, sociales, institutionnelles, par le rétablissement de l’autorité de l’État et de la souveraineté de l’Afghanistan. Est-il possible d’envisager une solution politique ? C’est une problématique posée aux Etats-Unis, mais aussi aux pays européens entraînés dans leur sillage. Quelle alternative possible ? Bien évidemment l’hypothèse de l’accentuation de la pression militaire pour obtenir une illusoire victoire tend encore à prévaloir. Mais n’est-il pas grand temps de s’orienter vers un dénouement politique ? Mais sous quelle forme ? Une coalition gouvernementale avec les talibans ? Ce que Bernard Kouchner appelle « faire la paix avec les ennemis d’hier ». Dans l’hypothèse peu probable où ces derniers accepteraient, ne serait-ce pas remettre en selle des forces moyenâgeuses que l’on prétendait combattre ? C’est cependant une orientation que le général américain, chef des forces internationales en Afghanistan, tout en poursuivant aujourd’hui l’action militaire, n’écarte pas. N’y aurait-il pas d’autres solutions que l’entente avec les talibans pour terminer cette guerre ? Une autre solution apparaît possible, dépassant le gouvernement fantoche et corrompu d’Hamid Karzaï, ce serait de donner la parole aux forces démocratiques d’Afghanistan. Elles existent, bien que persécutées ou condamnées à l’exil. Ce serait sans doute aussi de permettre aux pays de la région, intéressés au dénouement pacifique du conflit, comme la Russie, la Chine, l’Inde, d’apporter leur contribution. L’avenir de l’Afghanistan concerne la communauté internationale dans son ensemble. Jacques Le Dauphin Directeur de l’IDRP

Les dépenses militaires mondiales

explosent

Le 2 juin 2010 le Stockholm International Research (SIPRI) a publié son rapport annuel. En 2009, le monde a consacré 1 531 milliards de dollars aux dépenses militaires, représentant une augmentation de 5,9 % en termes réels par rapport à 2008 et une augmentation de 49 % depuis 2000. Les États-Unis, toujours largement les premiers en termes de dépenses militaires, ont investi 661 milliards de dollars dans ce secteur l’an dernier, soit 47 milliards de plus qu’en 2008. Le SIPRI souligne que l’augmentation américaine représente plus de la moitié (54%) de la progression mondiale. Le SIPRI a retenu, dans son analyse, dix pays, pour des dépenses en milliards de dollars : les États-Unis 661, la Chine 100, la France 63,9, le Royaume-Uni 58,3, la Russie 53,9, le Japon 51,8, l’Allemagne 45,6, l’Arabie Saoudite 41,3, l’Inde 36,3, l’Italie 35,8. On notera que la France figure au troisième rang. Ces données statistiques brutes pourront sembler rébarbatives. Certes elles le sont, mais elles sont indispensables pour l’analyse. Ainsi notera-t-on que les dépenses militaires n’ont pas été affectées par la crise, les gouvernements les estimant prioritaires. Il est intéressant aussi d’examiner l’utilisation qui est faite de ces crédits. Pour une part importante, ils concernent les armements de toutes natures, y compris nucléaires. Concernant ces derniers, le SIPRI estime à 8100 le nombre de têtes nucléaires opérationnelles détenues en 2009 par huit puissances (États-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France, Inde, Pakistan, Israël). Ces crédits ont trait aussi, dans une bonne proportion, aux opérations extérieures (baptisées pudiquement « maintien de la paix ), notamment en Afghanistan, lesquelles ont augmenté en termes

d’effectifs et de coûts pour atteindre de nouveaux records.

De tels chiffres sont alarmants L’année 2010 déjà, bien entamée, verra-t-elle une nouvelle progression ? Jusqu’où est-il possible d’aller ? Ils sont d’autant plus alarmants qu’ils reflètent des politiques de force, actuelles ou prévisionnelles. C’est pourquoi voir se réduire de manière très sensible ces dépenses constitue une revendication urgente, car partie intégrante de l’action pour la paix et le désarmement. Elle doit donc être résolument prise en compte. Claude Delevacq Bernard Hugo ancien sénateur, président de l’IDRP

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LE RÉVEIL international

Interview d’Orlando Requeijo

ambassadeur en France de la République de Cuba

Le Réveil : La IVe flotte états-unienne patrouille de nouveau aux larges de l'Amérique latine depuis 2008, coup d'État au Honduras en 2009, utilisation de sept bases militaires en Colombie et au Panama. Peut-on parler d'une reprise en main de l'administration américaine dans la région ? Orlando Requeijo : La ligne d'agressivité de l'administration américaine contre l'Amérique latine n’a jamais cessé d’être la même. Le coup d'État au Honduras, il 8-

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y a un an, est une répétition des scénarios à l'œuvre les années précédentes. Depuis le début du XXIe siècle, l'Amérique latine en a déjà connu trois, sans compter les tentatives avortées. Il s'agit du Venezuela en 2002, qui a été mis en échec, le second a eu lieu en Haïti, en 2004, et enfin le dernier au Honduras, en 2009. Ces trois coups d’État obéissent à une même conduite, à un même modèle. Les présidents ont été sortis de leur domicile ou de leur palais. Ils ont été évacués par avion en direction de bases militaires ou à l'étranger. A chaque fois, il a été pris pré-

texte qu’ils avaient démissionné après avoir violé leur constitution. Au Venezuela, les manifestations populaires sont parvenues à restituer le président. Des manifestations ont également eu lieu en Haïti. D’ailleurs, beaucoup de personnes demandent le retour de Jean-Bertrand Aristide, éjecté du pouvoir par la force par un groupe créé aux États-Unis. Au Honduras, tout le monde a vu les manifestations mais également les morts, les disparus, les arrestations… J'attends encore qu'un gouvernement, décent, en Europe, fasse une déclaration condamnant le niveau de répression et les prétextes avancés par les putschistes pour en finir avec une expérience démocratique. On a inventé que le président Manuel Zelaya voulait faire main basse sur le pouvoir, en générant des matrices d'opinions totalement fausses. L’aspect le plus dangereux du président américain Barack Obama est qu'il présente une image trompeuse. On lui décerne le prix Nobel de la paix après le coup d'État au Honduras auquel les États-Unis ont ouvertement participé ! Pourquoi ? Parce que Zelaya a voulu, avec le peuple, changer la constitution alors que jusqu’à présent, seules quinze familles, les plus riches qui se partagent le pays, étaient autorisées à le faire. Après son enlèvement, la première escale de Zelaya a été sur la base américaine de la Palmerola. Personne sur cette planète n'atterrit sur une base militaire nord-américaine sans l’autorisation préalable des États-Unis. C’est là la clé : ce coup d’État été préparé, concilié, décidé par Washington. Voyant que ses privilèges courraient des risques, l’administration américaine a appliqué la doctrine Bush : une attaque préventive qui consiste à frapper avant d’être frappé. Le Réveil : Ne s’agit-il pas également pour les États-Unis avec les déstabilisations politiques et militaires de contrer les changements à l’œuvre dans la région ?


international LE RÉVEIL

Orlando Requeijo : Ils ne tolèrent rien qui puisse altérer l’ordre de leur contrôle économique sur le continent et ses ressources. Un continent qui, aujourd’hui, leur échappe en raison de l’évolution des processus sociaux et politiques. Il y a changement qualitatif. C’est ce qui explique aussi pourquoi nous subissons le blocus. Tout ce qui apparaît comme dangereux pour les intérêts nationaux des États-Unis doit être éliminé. L’objectif du blocus est de détruire l’exemple de la révolution cubaine. A leurs yeux, les droits de l’homme n’existent pas. Ils utilisent cette question mais c’est un mensonge. Et qui laisse faire les États-Unis en est le complice. C’est pour cela qu’il faut détruire la révolution cubaine, comme il fallait éradiquer la révolution sandiniste, une guérilla parvenue au pouvoir dans un pays arriéré détenu par la dynastie des Somoza. Et aujourd’hui, d’où sort Hugo Chavez ? Il est le fruit de la fatigue populaire face à l’échec d’un système où une élite volait les ressources naturelles alors que la majorité de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté. Le Réveil : En quoi Cuba est-elle si dangereuse pour subir non seulement le blocus mais également être l'objet de continuelles campagnes médiatiques de dénigrement? Orlando Requeijo : Cuba est dangereuse parce qu'elle renvoie un mauvais exemple. Des pays en Amérique latine se sont déclarés territoires libres d'analphabétisme pour la première fois de leur histoire, grâce à la méthode cubaine « moi aussi je peux », reconnue par l'Unesco. Et ce, en dépit des campagnes adverses. Car apprendre à lire, c’est apprendre à penser. Les gens instruits cessent de suivre la troupe. Le Réveil : A l’image de ce qui se passe en France, la mémoire constitue un enjeu primordial au sens où qui maîtrise son passé, en l’occurrence l’interventionnisme américain, construit mieux son avenir. Orlando Requeijo : Oui, c'est pourquoi les États-Unis veulent maintenir l'oppression.

Le fait que les gens sachent lire et écrire est problématique pour eux. Changer les paradigmes traditionnels est perçu d'un mauvais œil. La mission (sociale), réalisée dans le cadre de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (un mécanisme d’intégration créé en 2004 par Cuba et le Venezuela et qui comprend depuis la Bolivie, le Nicaragua, la Dominique, Saint-Vincent et les Grenadines, Antigua et Barbuda, l’Équateur, les putschistes ayant acté le retrait du Honduras, NDLR), visant à découvrir les handicaps de la population n'a pas fait l'objet d'une ligne dans la presse. Pourtant 1,8 million de personnes handicapées physiques et génétiques ont été recensées dans six pays de l'Alba. L'angle est social. Qu'en pensent ceux qui se glosent de défendre les droits de l'homme? Hier encore, les précédents gouvernements ne voulaient pas d’une population active dans la vie politique, sociale. Qu’elle devienne un référent et se prononce. Selon eux, la démocratie sélective était la meilleure. Les partis politiques scellaient des pactes pour s'accaparer le pouvoir. Il y a de nombreuses années, Cuba est passée par là. Et lorsque les partis politiques n'étaient pas d'accord, alors l'armée intervenait à force de coups d'État avec la sacro-sainte bénédiction de Washington. Notre seul avantage depuis sur les autres pays est que nous avons avancé rapidement sur le chemin de l'histoire. Aujourd’hui, à chaque fois qu'un président membre de l'Alba essaie de mettre en place une mesure qui risque de toucher les intérêts de l'empire, les problèmes surgissent. Qui a eu l'idée de ressortir du congélateur de l'histoire la IVe flotte ? Le grand mérite revient à George Bush et son équipe. Mais qui a coupé le ruban d'inauguration? Monsieur Obama, le prix Nobel de la paix.

(ZLEA) voulue par les États-Unis depuis Bush père. Cette zone était pensée comme une arme de domination commerciale pour détruire les économies de nos pays en les inondant de produits subventionnés. Les États-Unis y sont parvenus dans certains pays avec les traités de libre échange bilatéraux mais qui sont sélectifs. Ces traités sont impopulaires. Les règles du jeu ont été imposées à des gouvernements qui ont décidé de les accepter parce que les niveaux de corruption sont tels qu’ils y trouvent leurs intérêts. Malheureusement, c’est la majorité des populations qui paye les conséquences de la domination impériale des marchés. Dans le cadre de l'Alba, à partir de nos potentialités et de nos possibilités, réduites et limitées, nous voulons améliorer l'existant avec un caractère social, pour améliorer la qualité et les conditions de vie de la population. Nous avons créé le Sucre, un système unique de compensation, et tout le monde est terrorisé parce qu'il s'agit de se dégager de la domination du dollar, de l'euro et de la livre sterling en créant une monnaie virtuelle. Chaque pays de l’Alba peut apporter une idée, une expérience afin de répondre aux demandes de la population. Une population qui de plus en plus connaît et comprend. Et c'est là le problème des États-Unis. C’est pourquoi nous assistons au blocus, aux chantages, aux ingérences. La bataille est dure. Et ce qui se passe en Amérique latine est le reflet du reste du monde. Entretien réalisé par Cathy Ceïbe et Patrick Staat

Le Réveil : Vous évoquiez l'Alba, quel rôle joue Cuba au sein des processus d'intégration à l'œuvre? Orlando Requeijo : L'idée de l'Alba a été lancée par les présidents cubain et vénézuélien. Il s'agissait de créer du neuf pour aller à l'encontre de ce qui apparaissait comme le destin prédestiné de l'Amérique latine : la zone de libre échange des Amériques

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Le bourbier afghan Les États-Unis et les forces de la coalition s’enlisent. De plus en plus de victimes civiles et militaires. Les opinions publiques désapprouvent cette guerre. Le 15 octobre dernier, l’Élysée annonçait la mort du 50e militaire français sur le sol afghan depuis l’engagement des troupes françaises dans la coalition aux ordres du commandant suprême américain, Barack Obama. Deux jours avant, par voix de communiqué, l’OTAN indiquait que six soldats des forces internationales avaient été tués dont quatre par une mine artisanale, l’arme de prédilection des talibans. Bon marché, simples à confectionner, ces engins, souvent dissimulés sur les bords des routes, sont responsables en moyenne de 60 % des pertes. Plus tôt le même jour, un autre soldat de la coalition succombait au cours d’une attaque des insurgés dans l’Est du pays tandis qu’un autre périssait dans l’explosion d’une mine anti personnelle. Ces décès portent à 581, dont au moins 382 Américains, le nombre des soldats étrangers tués sur le sol afghan depuis le début de l’année 2010, de loin la plus meurtrière pour les forces internationales en neuf ans de guerre, selon un bilan établi par l’AFP. L’année 2009, avec 521 morts, avait déjà été catastrophique en perte de vies humaines pour les troupes internationales et la population civile, première victime du conflit, confrontée depuis trois ans à une intensification considérable de l’insurrection des talibans.

Les Afghans rejettent l’occupant Les chefs militaires du Pentagone et de l’OTAN avaient averti : avec l’arrivée de troupes supplémentaires dépêchées par les États-Unis et l’intensification des opérations, le nombre de soldats tués augmenterait mécaniquement. Une menace confirmée par le commande10 -

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ment des talibans qui annonçait, en mai, le lancement d’une série d’opérations de « djihad » - attaques, attentats et assassinats - visant les forces de l’OTAN et plus généralement les étrangers présents en Afghanistan. Le tout dans un contexte où, selon un sondage réalisé par ICOS (Conseil international sur la sécurité et le développement), 75 % des Afghans interrogés ont une mauvaise opinion des forces de l’OTAN, estimant, entre autres, que les étrangers « sont irrespectueux de leurs traditions et de leur religion » tandis que 74 % pensent que « c’est mal de coopérer avec les forces étrangères ». Tout aussi significatif, ce chiffre de 68 % des Afghans qui estiment que les talibans doivent entrer au gouvernement et siéger à Kaboul ! Comment espérer gagner dans ces conditions ? En dépit de ces paramètres et des avertissements, le locataire de la Maison-Blanche s’entête. Il veut finir le « boulot ». Malgré l’engagement pris devant les Américains d’un début de retrait dès 2011, Obama a décidé, cet été, de porter le nombre de boys en-

gagés sur le terrain à plus de 100 000. Question de réaffirmer la puissance de l’Amérique et de montrer qui est le patron ? En tout cas, depuis 9 ans, cette guerre a coûté 345 milliards de dollars aux contribuables américains et ne semble pas prête de s’arrêter. Le scénario et le calendrier prévus et arrêtés à Washington paraissent de plus en plus difficile à tenir du fait de la résistance des insurgés qui contrôlent plus de la moitié du territoire. Les observateurs et experts unanimes doutent fortement que les forces de sécurité afghanes soient en nombre suffisant et suffisamment formées pour prendre la relève à cette échéance comme le prétend la Maison-Blanche.


international LE RÉVEIL

Une chose est sûre, cette guerre est de plus en plus impopulaire. Depuis un an au moins, les opinions publiques au sein de la quarantaine de nations qui composent l’ISAF, États-Unis en tête, sont devenues majoritairement hostiles à l’envoi de leurs soldats dans ce qui apparaît de plus en plus comme un bourbier sanglant.

Une guerre impopulaire Cela a conduit certains pays à retirer ou annoncer le retrait de leurs soldats. Le contingent néerlandais a ainsi ouvert la voie le 1er août dernier, premier des gros pourvoyeurs de troupes de la force de l’OTAN à quitter l’Afghanistan. Le contingent canadien partira en 2011. Aux États-Unis, un sondage publié en juillet dernier montrait que seulement 43 % de la population américaine approuvaient désormais le plan d’Obama d’envoyer des soldats supplémentaires en Afghanistan. Lorsque Bush avait ordonné l’invasion du pays en 2001, 90 % des américains l’avaient soutenu… En France, où les effectifs militaires sont passés de quelques centaines de militaires engagés en octobre 2001 à près de 4 000 à nos jours, l’opinion publique rejette majoritairement la participation et la présence active de l’armée dans ce pays. Un sondage publié également cet été est catégorique : 70 % des personnes interrogées sont contre l’intervention militaire en Afghanistan et favorables au retrait des forces françaises. L’étude montre que 57 % de sympathisants de l’actuelle majorité sont opposés à cette guerre. Signe d’un rejet du retour de la France dans l’Otan et de son alignement sur les États-Unis ? L’enlisement se confirme et le rejet des Afghans comme des opinions publiques est de plus en plus flagrant. Il est temps pour Obama et ses alliés d’en tirer les conclusions et de mettre un terme à un conflit inutile. Jean-Pierre Delahaye

Négociations israélo-palestiennes

Obama sous la pression Les négociations directes engagées début septembre entre Palestiniens et Israéliens sous l’égide d’Obama, à Washington, sont pour une énième fois dans l’impasse. Rien de bien étonnant au regard de l’attitude du premier ministre israélien Benyamin Netanyahu plus soucieux de donner des gages à son extrême droite, le parti Shas, avec lequel il gouverne, que de s’atteler à de réelles discussions débouchant sur des propositions acceptables pour les Palestiniens. La reprise des pourparlers était liée à l’arrêt de l’installation des colons en territoire palestinien. Or, Tel-Aviv a non seulement refusé de prolonger le moratoire partiel de dix mois sur la colonisation mais, à la mi-octobre, les autorités israéliennes ont donné leur feu vert à de nouveaux projets immobiliers à Jérusalem-Est. Selon des appels d’offres lancés par le ministère de l’Habitat, 238 nouveaux logements sortiront de terre dans la partie orientale de la ville annexée en 1967, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur État. Ces projets s’inscrivent dans une opération bien plus vaste, prévoyant la construction de 1 700 logements dans ce même quartier a indiqué le ministre israélien du Logement, Ariel Attias, un ultra-religieux du parti Shas. Enfin, Netanyahu vient d’enfoncer le clou en affirmant « qu’il n’y aurait pas d’arrêt de la colonisation tant que les Palestiniens ne reconnaîtront pas Israël comme l’État-nation du peuple juif ». Preuve supplémentaire du refus d’Iraël d’engager un véritable dialogue. Pour Amnesty International , « Non seulement ces constructions contreviennent au droit international, mais elles s’inscrivent dans la liste des violations des droits de l’homme des Palestiniens vivant dans les territoires occupés. » Côté américain, la réaction a été beaucoup plus molle : « C’est contraire à nos efforts visant à relancer les négociations directes entre les parties », a réagi le porteparole de la diplomatie américaine, P.J.

Crowley, en promettant de continuer « à travailler (…) pour créer les conditions de reprise des négociations directes ». Encore de belles intentions sans effet face à la rigidité du gouvernement israélien. Confronté prochainement aux élections de la mi-mandat et alors que les résultats économiques se font attendre, Obama aurait certainement vu d’un bon œil une avancée des pourparlers si lègère soit-elle. Après le retrait des troupes d’Irak, l’image de « faiseur de paix » eut été séduisante aux yeux de l’opinion publique américaine… Mais aux États-Unis, à quelques mois d’une élection, il serait également suicidaire d’ignorer la puissance du lobby pro israélien. L’Amérique compte en effet 6 millions de juifs. S’ils ne représentent certes que 2 % de la population, ils activent grand nombre de réseaux et d’associations à l’influence réelle (politique et financière) sur la vie américaine. Ainsi la conférence des présidents des organisations juives a élu à sa tête un vieil ami de Chicago, Alan Solow, donateur non négligeable de la campagne électorale du parti démocrate. Celui-là même qui a qualifié Obama de « premier président juif des États-Unis ». Jean-Pierre Delahaye

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LE RÉVEIL Actualité international

11 Novembre 2010

Message de l’UFAC L'UFAC souhaite que ce message soit lu par une jeune fille ou un jeune garçon. Il convient que la lectrice ou le lecteur ait non seulement lu le texte auparavant, mais aussi qu'il lui ait été explicité. Il appartient donc à toute instance éducative ou associative contactant la future lectrice ou le futur lecteur, d'assurer cette information au travers, entre autres, de témoignages. De la « Grande Guerre », bientôt centenaire, qui modifia considérablement et définitivement le cours de l’Histoire, il ne nous reste plus aujourd’hui que des sites, des objets, des documents... Ils sont très nombreux, qu’ils soient exposés, édités ou présentés dans des musées. Souvent aussi, ils sont conservés par les familles, témoins à charge précieux et irremplaçables sur l’atrocité de cette sombre période. Leur présence restitue la brutalité de cette guerre gravée en chacun de nous, car chaque famille a été à tout jamais marquée par cette horrible « boucherie ». Et pourtant de nombreuses voix s’étaient élevées pour dénoncer les conséquences prévisibles de cette tragédie et souhaiter que la paix s’installe durablement. Commémorer aujourd’hui l’Armistice de 1918, c’est honorer nos soldats « Morts pour la France », c’est se souvenir des millions de victimes civiles ou militaires, c'est témoigner de la nécessité de construire un monde de paix. Une lettre* parmi tant d’autres, celle du soldat Martin Vaillagou, écrite du Front le 26 août 1914 à ses deux fils, nous fait partager, par sa citation, la volonté qu’ont eue les anciens combattants de cette guerre et de leurs associations, pour qu'elle soit la « der des ders » :

« Mes chers petits, Du champ de dévastation où nous sommes, je vous envoie ce bout de papier avec quelques lignes … Vous travaillerez toujours à maintenir la paix et éviter à tout prix cette horrible chose qu’est la guerre. Ah ! La guerre, quelle horreur !... Villages incendiés, animaux périssant dans les flammes. Etres humains déchiquetés par la mitraille : tout cela est horrible. Jusqu’à présent, les hommes n’ont appris qu’à détruire ce qu’ils avaient créé et à se déchirer mutuellement. Travaillez, vous mes enfants, avec acharnement à créer la prospérité et la fraternité de l’univers. … Votre père, qui du front de bataille, vous embrasse avec effusion. » L’Union française des associations de combattants et de victimes de guerre (UFAC) considère que seule la négociation est en mesure d’éviter ou de résoudre les conflits et s’oppose à tout recours aux armes. Elle continue à agir résolument et avec persévérance pour la paix et à œuvrer en ce sens avec les générations nouvelles. (*) Témoignage recueilli par Jean-Pierre Guéno et paru dans Mon papa en guerre - Éd. Librio

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Pour la solidarité avec le Village de l’amitié Van Canh Un concert, un voyage Deux événements exceptionnels que le Comité français a initié en solidarité avec le Village de l’amitié à Van Canh afin de poursuivre son extension et assurer à tous les enfants et aux vétérans soignés un accueil et des soins de qualité. Nous sommes sensibles à l’engagement fidèle des lecteurs du Réveil pour toutes nos activités et avons le plaisir de vous informer : • De la tenue d’un Concert aux Invalides, avec la participation de la Garde républicaine et d’une chorale vietnamienne Le 18 novembre 2010 à 20 heures (Demander le formulaire d’inscription)

• De l’organisation d’un Voyage au Vietnam, avec, dans un programme intéressant, une visite au Village de l’amitié et une rencontre, à l’hôpital Tu Du, avec des étudiants vietnamiens apprenant le français. 18 jours, du 26 mars au 13 avril 2011 Renseignements Tous les jeudis de 10 h à 16 h Tél. 01 42 11 02 17 ou Tél. 01 42 11 11 14


LE CAHIER MÉMOIRE

le réveil

N° 765 Octobre 2010

des combattants

Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix

Front populaire Le peuple français à la conquête d’une vie meilleure

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807  Villejuif - Tél. 01 42 11 11 12

ÉDITO - Par Paul Markidès

L’expérience du Front populaire se caractérise par une constante intervention populaire… Ce sont les grandes manifestations qui bloquèrent, dès 1934, la poussée fasciste autant que la pression qu’elles exercèrent sur les partis politiques de gauche pour les conduire à dépasser leurs divergences internes, les différences de conception de la vie sociale, économique et politique existantes entre eux. Même constatation pour les deux syndicats CGTU et CGT. Les programmes électoraux des différents partis de gauche étaient peu différenciés et ne permettaient pas à l’électorat populaire de faire vraiment le meilleur choix pour la défense de ses intérêts légitimes. L’ampleur de l’attente populaire qui s’est alors exprimée dans les manifestations du 1er Mai a donné le poids décisif pour la victoire électorale de la gauche au second tour des législatives. Nous sommes aujourd’hui dans le droit fil des combats de nos aînés dans les manifestations dont nous sommes partie prenante, pour la défense des valeurs républicaines, pour la défense des retraites, de l’emploi, du droit au travail, du droit à la santé, du droit au logement, dans l’action pour la pérennité du juste droit à réparation. Les combats de nos aînés nous laissent entrevoir que nos propres luttes actuelles finiront par aboutir.


LE RÉVEIL DOSSIER

Le Front popu

Le peuple

à la conquête d’u Les origines : une crise sociale et politique

La « Une » du Populaire, 15 juillet 1935.

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A partir d’octobre 1929, à la suite du krach de Wall Street, une crise aux aspects divers se développe en Europe : surproduction, diminution des relations commerciales, chômage d’ampleur en Allemagne et en Italie... Mais jusqu’à l’automne 1930, ce n’est pas le cas de la France. Il semble que le caractère modeste des entreprises françaises de l’époque ait permis la résistance à la crise. Le pays n’est pratiquement pas touché en 1929 par le retrait des capitaux américains. Mais cela n’a pas duré ; les difficultés économiques devaient commencer en 1930. Suite à la chute des prix de gros, à la baisse sensible du solde positif de la balance des paiements, à la baisse du tourisme, au recul des exportations, aux difficultés de l’agriculture, des industries textile et automobile et de la transformation du caoutchouc, la crise s’installe en France : une crise sociale et politique. • Une crise sociale : Face à la crise, les gouvernants prennent des mesures économiques et financières visant à la réduction de la circulation monétaire. Les plus touchés par ces dispositions sont les salariés de l’État qui comptent parmi eux un grand nombre


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ulaire

e français

une vie meilleure

d’ouvriers, d’où leur très forte réaction à partir de 1933. D’une manière générale, la résistance à la crise se manifeste par une réduction des activités. Des entreprises interrompent la modernisation qu’elles avaient engagée, de même que les constructions immobilières. Les syndicats réagissent. La résistance part d’en bas et des ouvriers les plus qualifiés. Mais la peur du chômage neutralise nombre de travailleurs et travailleuses. Les mesures gouvernementales de réduction de la circulation monétaire et de recherches d’équilibre budgétaire auxquelles s’additionnent les effets des baisses des activités économiques et industrielles provoquent la baisse des ressources de l’État (impôts, douanes...). Pour y faire face, celui-ci ampute ses dépenses, il diminue les retraites et les salaires des fonctionnaires et augmente les impôts. Cette politique paralyse une grande partie de l’économie. Ainsi le Crédit Agricole place les agriculteurs en situation difficile car, pour sa part, il restreint son budget et, en conséquence, suspend le versement de subventions et l’obtention de crédits. En fait, la crise se prolonge du fait de la politique gouvernementale et

des structures de l’économie française. • Une crise politique : La droite, majoritaire à la Chambre des députés depuis 1926, avait promis « la prospérité ». Après le krach de Wall Street, le gouvernement d’André Tardieu annonce des mesures pour éviter à la France les effets de la crise : soutenir les prix agricoles, tarifs protectionnistes, recherche de l’équilibre budgétaire nécessitant l’augmentation des impôts. Ces mesures achèvent de déconsidérer la droite dans le pays. La gauche l’emporte aux élections législatives de 1932 alors que le Parti communiste est à son niveau le plus bas (79 6000 voix). Un gouvernement radical-socialiste dirigé par Edouard Herriot est mis en place, soutenu par les socialistes qui demandent des nationalisations et la semaine de quarante heures pour réduire le chômage. Mais sa politique ne tranche pas avec la précédente ; il recherche toujours l’équilibre budgétaire, le maintien de la monnaie et le libéralisme. Il sera mis en minorité en décembre 1932 et sera suivi d’autres gouvernements qui poursuivront la même politique. A la Chambre, les députés de gauche sont en désaccord sur la politique monétaire. L’idée de l’incapacité des parlementaires à construire une politique suivie et efficace face à la crise progresse dans le pays. A l’intérieur du pays, c’est la contestation des élus, voire la contestation du régime, le mécontentement des fonctionnaires, des pensionnés (retraités, anciens combattants et victimes de guerre...), le mécontentement des commerçants suite à la diminution de la consommation, des salariés aux salaires insuffisants, des chômeurs... A l’extérieur, la révolution sovié-

tique, les systèmes fascistes, le gigantisme américain et la crise inspirent les réflexions, voire les réactions, des intellectuels qui mettent en cause les grandes certitudes de la pensée, tandis que la population perd confiance dans les vertus du libéralisme et du parlementarisme prôné par la droite. Les ligues d’extrême droite (Action française, Camelots du Roi, Jeunesses patriotes...), subventionnées par les milieux d’affaires, mettent cette situation à profit, occupent la rue et multiplient les manifestations utilisant les faiblesses du régime et les scandales avec leurs groupes de combat : Croix-deFeu, groupes d’anciens combattants du lieutenant-colonel de La Roc, Solidarité française, Francisme, en campagne front paysan avec les Chemins verts de Dorgères, la Fédération des contribuables... Dans cette situation qui caractérise le pays, les partis de gauche se trouvent placés devant des difficultés internes. Le Parti radical est tiraillé entre l’alliance à gauche et l’alliance au centre, le Parti socialiste assume une tension entre une tendance révolutionnaire et une tendance réformiste, sans compter ses divergences avec son groupe parlementaire et son groupe de « néo-socialistes ». Le Parti communiste assume son compromis entre aspirations nationales et internationales, lutte contre le réformisme à l’extérieur et contre des éléments « droitiers » à l’intérieur dont la conséquence se traduit souvent par une pratique gauchiste et sectaire.

Le tournant de février 1934 La droite se trouve devant deux possibilités qui se renforcent : soit la déstabilisation des instituoctoBRE  2010 - N°765 - LE RÉVEIL

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tions républicaines : c’est le but de l’extrême droite ; soit le simple renversement de la majorité. Les scandales politico-économiques sont donc pour elle « pain béni ». C’est ainsi qu’elle se saisit de l’affaire Stavisky, escroc de haut vol qui disposait de complicités parmi les élus radicaux-socialistes. Une première manifestation a lieu le 6 février 1934 sur les Champs-Élysées en direction du Palais-Bourbon, organisée par les ligues et les anciens combattants, ceux de l’Union nationale des combattants (UNC), que combat l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC). Les forces de l’ordre interdisant le passage de la Seine sur le pont de la Concorde, il s’ensuit des heurts violents. Dès le lendemain, la presse de droite accuse le gouvernement de faire massacrer d‘honnêtes Français. En fait, les ligues et les anciens combattants aux programmes forts différents ont été utilisés par la droite pour obtenir la démission du gouvernement Daladier. Et c’est ce qui se produit, malgré un vote massif de la Chambre en sa faveur, car il ne peut vraiment pas compter sur la justice, l’autorité militaire, la police et même sur le Président de la République. Un gouvernement d’Union nationale est ensuite constitué. Les partis communiste et socialiste, soucieux de défendre la République, votent contre. La CGT, soutenue par les partis de gauche non communiste et non radicale, prévoit une grève générale le 12 février. Le Parti communiste et la CGTU manifestent de leur côté le 9 février, place de la République, contre le fascisme, pour l’arrestation du préfet Chiappe et des ministres responsables de la répression violente, pour un gouvernement ouvrier et paysan. Des socialistes y rejoignent les 16 -

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manifestants communistes. Des heurts avec la police font plusieurs morts, mais la démonstration est réussie. Et le PC et la CGTU appellent à faire grève et à manifester le lundi 12 pour le Front unique prolétarien. Le lundi 12, grèves et manifestations sont réussies dans toute la France. A Paris, les deux cortèges, au nord celui mené par les communistes et la CGTU, au sud celui des socialistes et la CGT se rejoignent et se mêlent place de la Nation. Une vague de fond ouvrière et populaire prend naissance.

Le peuple en action Manifestation des ligues d’extrême droite, le 6 février 1934, sur les Champs Élysées, en direction du Palais Bourbon.

Depuis le succès de la grève du 12 février 1934, les manifestations qui suivent, notamment celles du 1er Mai à Paris et dans diverses villes de province, confirment les potentialités de lutte. Le peuple retrouve confiance. L’unité

populaire est en marche, tandis que chez les intellectuels l’aspiration antifasciste grandit considérablement avec en particulier le développement du mouvement Amsterdam-Pleyel (Henri Barbusse, Romain Rolland) et celui du Comité de vigilance antifasciste (Paul Rivet, Alain, Paul Langevin). Les difficultés internes des partis de gauche trouvent peu à peu des solutions. Des attitudes unitaires apparaissent jour après jour entre socialistes et communistes à Paris et en province, des actions communes se réalisent pour défendre les intérêts des travailleurs et pensionnés de l’État touché par les décrets-lois. Cette unité ouvrière ouvre la voie au pacte d’unité d’action signé le 27 juillet 1934 entre les directions du Parti communiste et du Parti socialiste SFIO qui, entre autres, libéra les


DOSSIER LE RÉVEIL

énergies communes contre le fascisme, le danger de guerre et les décrets-lois. Tandis que la riposte de la gauche s’organise, les ligues ne restent pas inactives et se renforcent. Face à cette poussée la constitution du Front populaire de la liberté, du travail et de la paix (24 octobre 1934) ouvre une perspective d’alliance avec les classes moyennes. Dans le même temps, les radicaux attaqués par la droite déclarent vouloir se rapprocher de la gauche. Cette situation nouvelle permet des succès aux élections cantonales (octobre 1934) et municipales (mai 1935), grâce aux désistements réciproques à gauche. Le 14 juillet 1935, à l’initiative du Mouvement Amsterdam-Pleyel, dix organisations (Parti communiste, Parti socialiste SFIO, intergroupe des partis socialistes dissidents, Parti radical qui participe toujours au gouvernement, CGTU, CGT, Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, Ligue des droits de l’homme, Mouvement Amsterdam-Pleyel, Mouvement d’action combattante) fondent un Comité national du rassemblement populaire. Elles sont rapidement rejointes par une centaine d’autres. Ce comité prévoit l’organisation de grandes manifestations autour d’objectifs minimums : la défense des libertés démocratiques, la lutte contre le fascisme, pour le pain, la paix et la liberté. Ce même jour le matin, défilé militaire sur les ChampsÉlysées, l’après-midi les Croixde-Feu sont à l’Arc de triomphe tandis que la gauche unie défile de la Bastille au cours de Vincennes en affichant le serment qu’elle a adopté le matin même aux Assises de la paix et de la liberté (Vélodrome Buffalo à Montrouge). Dans tout le pays des manifestations de même nature se déroulent.

Anciens combattants, républicains, antiracistes, pacifistes… au sein du Rassemblement populaire.

Mais la droite au pouvoir entend faire payer la crise à la population et ne tient aucun compte de la montée des revendications populaires. Le gouvernement avait décidé une diminution de 3 % sur les pensions de guerre et les retraites des anciens combattants en avril 1934, en juillet 1935, il passe à 10 % pour ce qui est des traitements, pensions, et intérêts de la dette publique. Les élections législatives de l’année 1936 seront les réponses du peuple à ce gouvernement qui n’aura pas voulu entendre : les victoires des candidats du Front populaire.

La construction du programme du Front populaire Le Comité national d’organisation du Rassemblement populaire s’est mis au travail dès la fin juillet 1935 pour préparer la rédaction du programme du Front populaire. Et d’abord, les trois principaux partis politiques ont confronté leurs positions et défini ensuite des objectifs communs. Le programme finalement adopté par le Comité national d’organisation du Rassemblement populaire et ratifié le 12 janvier 1936 par les trois principaux partis s’organise autour de grands thèmes qui concernent essentiellement la classe ouvrière, les petits et octoBRE  2010 - N°765 - LE RÉVEIL

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LE RÉVEIL DOSSIER

moyens agriculteurs et les couches moyennes : - la défense des libertés : dissolution des ligues, reconnaissance du droit syndical, défense de l’école laïque, - des mesures concernant la presse : nécessité de faire connaître son financement, lutter contre les diffamations, - le droit d’utiliser la radio pour tous les partis politiques, - la défense de la paix : nationalisation des usines d’armement, recherche de la sécurité collective dans la Société de nations, application de sanctions contre tout agresseur, - des mesures économiques et sociales : relance de l’activité économique par l’élévation du pouvoir d’achat, la réduction de la semai18 -

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Quatorze juillet 1935, le cortège du Front populaire à Paris

ne de travail sans diminution de salaire, la création de la retraite pour les vieux travailleurs, - une politique de grands travaux avec l’ouverture d’un fonds national de chômage, - une réforme fiscale : le contrôle des changes, instauration de l’impôt sur les grandes fortunes, - la réforme de la banque de France, - la création d’un office pour le marché du blé. Il faut observer que les quarante heures et les congés payés, qui font partie des objectifs de la CGT, ne figurent pas dans ce programme ainsi que la réforme des institutions et la dévaluation. Mais les candidats des partis de gauche aux élections législatives, selon les positions prises ou non

par leurs partis, les porteront dans leurs programmes.

Les élections législatives (avril-mai 1936) Le premier tour, le 26 avril, enregistre un léger déplacement de voix vers les candidats de gauche. Mais la victoire reste incertaine. Les socialistes SFIO prennent la première position au détriment des radicaux (2 millions de voix). Les communistes doublent leurs voix (1,5 million). Mais la droite dispose du gouvernement et d’implantations importantes dans le pays souvent dans les secteurs ou la religion catholique reste bien ancrée. Comme durant les deux années précédentes, c’est encore la classe ouvrière et la population qui régleront la situation.


DOSSIER LE RÉVEIL

Avant les deux tours, il y aura le 1er Mai comme relais, la célébration traditionnelle de l’unité ouvrière va y jouer un rôle d’accélérateur. Maintenant que l’unité a été réalisée entre la CGTU et la CGT fondant une CGT unique, c’est le moment de montrer qu’elle peut contribuer de manière efficace à forger l’espoir. Des défilés s’organisent dans tous les départements, des chefs-lieux départementaux aux plus petits villages. La difficulté, c’est que le 1er Mai n’est pas reconnu comme une journée chômée. En fait, c’est un grand succès malgré des inégalités inévitables, les travailleurs ont compris qu’ils tenaient dans leurs mains la victoire ou la défaite du Front populaire. Les manifestations sont réussies dans l’ensemble et tout le monde constate que vient de se dérouler la plus puissante célébration depuis 1920 qui ne peut qu’avoir une influence importante sur le vote du dimanche suivant.

membres, a enregistré une légère poussée à gauche. Léon Blum, premier dirigeant du Parti socialiste SFIO, demande alors à « exercer » le pouvoir puisque son parti arrive en tête de la coalition ; mais constatant qu’il n’y a pas de « majorité prolétarienne », il décrit ainsi l’action de son gouvernement : « … Nous agirons à l’intérieur du régime actuel, de ce même régime dont nous avons montré les contradictions et les iniquités au cours de notre campagne électorale » et il ajoute « vouloir […] extraire la quantité de bien-être, d’ordre, de sécurité et de justice […] pour la masse des travailleurs et des producteurs » (31 mai 1936). Le peuple de France, sa classe ouvrière, fondent maintenant leur espoir dans l’action du gouvernement qui va être constitué pour obtenir une vie plus juste, et d’abord du travail, des salaires décents, autrement dit le pain, la liberté et la paix 1.

(1) Les textes des différents chapitres de cet article ont été inspirés, rédigés ou tirés selon les cas, des ouvrages suivants : - Au devant du bonheur, les Français et le Front populaire, J. Girault, Éditions CIDE - L’Œuvre, Léon Blum, Éditions Albin Michel - Au devant de la vie, B. Cacères, Éditions Maspéro

Enfin la victoire ! Le scrutin uninominal d’arrondissement permet de choisir entre les candidats du Front populaire et ceux du Front français, ainsi que se sont dénommés les adversaires du Front populaire. Les désistements s’effectuent normalement à gauche, malgré une cinquantaine de candidats indisciplinés et vont conduire à la victoire. Les députés élus se réclamant du Front populaire se répartissent ainsi : 72 communistes, 147 socialistes SFIO, 106 radicaux-socialistes, 26 Gauche indépendante , 25 Union socialiste-républicain (les anciens « néo-socialistes »). La droite ne retrouve que 222 députés. Le total des députés élus directement sous la bannière du Front populaire atteint 263, sur une chambre de 614 députés. Il reste le Sénat non soumis à élection qui, en octobre 1935 lors du renouvellement du tiers de ses

Bal populaire dans une usine en grève octoBRE  2010 - N°765 - LE RÉVEIL

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LE RÉVEIL DOSSIER

Paul Vaillant-Couturier

Congés payés ! 15 août ! Depuis trois jours, vers la mer, vers les plaines, vers la montagne, c’est la ruée. Les trains sont doublés, triplés, quintuplés. Les routes se peuplent d’un cordon continu de voitures offrant le spectacle de la plus effarante rétrospective de l’auto, encadrée de motocyclettes, de vélos et de tandems. On donnait hier trois cent mille départs dans les gares… Mais combien de dizaines de milliers par la route ? Les plus grandes firmes de la région parisienne ayant donné au même moment les congés payés à leurs ouvriers, Paris, ses quartiers populaires, ses banlieues, sont vides. Et, dans le même temps, arrivés de la semaine ou du jour, plus de sept cent mille touristes provinciaux ou étrangers sont entrés à Paris… Le sablier se vide, le sablier s’emplit…

La victoire du Front populaire Deux aspects à cette victoire. Son aspect humain : le grand air, le sport, le repos, la joie pour tous les travailleurs ! Un pas nouveau vers la dignité… Son aspect économique : l’afflux d’argent frais, le regain d’activité du commerce, la résurrection du village, de la station de la côte où la crise avait jeté le marasme… 20 -

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Nous avait-on assez serinés que les lois sociales c’était « le désastre économique »… […] Ceux qui avaient fui l’atmosphère de guerre civile dont les factieux avaient empoisonné Paris en 1934 et 1935, trouvent ici, sous le Front populaire, l’ordre et le calme. […] […] Dans la surpression du monde, parmi ses explosions et ses incendies, la France reste « la doulce France », où, malgré les difficultés que tous ensemble nous surmonterons, le monde entier vient encore chercher la grâce, la beauté, la mesure, la politesse, l’amour de la paix et la liberté. 15 août 1937


mémoire LE RÉVEIL

Les martyrs de Châteaubriant « Les barbares voulaient les tuer, ils les ont rendus immortels » (Georges Politzer, fusillé lui aussi le 14 mai 1942) Le 22 octobre 1941, 27 internés du camp de Châteaubriant sont fusillés par les Allemands à titre de représailles à la suite de l’exécution par la Résistance d’un officier supérieur, le lieutenant-colonel Hotz, feldkommandant de Nantes. Les martyrs de Châteaubriant ne sont ni les premiers otages conduits devant le poteau d’exécution, ni mêmes les seuls exécutés ce jour-là, puisqu’il y en eut en tout 48. C’est cependant le nom de Châteaubriant qui demeure, plus que tout autre, gravé dans les mémoires. C’est le nom de Châteaubriant qui évoquera de façon exemplaire les massacres d’otages. C’est lui qui provoquera, dans l’opinion un choc, un réveil dont personne ne peut contester l’importance historique. Autre symbole, la nature du choix de ces otages et la manière dont il eut lieu. En fait, la chose la plus terrible est que la liste fut établie par les Français et c’est un officier français qui fit l’appel. Celui qui désigne les otages aux balles allemanLe rassemblement à Châteaubriant en 2010

des s’appelle Pierre Pucheu, ministre de l’Intérieur de Pétain, grand commis de la haute finance. Pucheu choisit d’abord et en grand nombre des militants communistes et plus spécialement des dirigeants politiques et syndicaux connus pour leur popularité dont il saisit l’occasion de se débarrasser. Pucheu sait les difficultés et le temps nécessaires pour former des dirigeants syndicaux et politiques comme Michels, Timbaud, Poulmach, Granet, Vercruysse. Pucheu sait la confiance que portent les députés, les maires, les conseillers généraux, les conseillers municipaux communistes. C’est la haine des militants ouvriers, la haine du Front populaire, qui pousse le patronat à exiger de Pétain et Hitler de porter de rudes coups aux dirigeants de 1936. La grande bourgeoisie de notre pays veut faire payer aux élus communistes et aux dirigeants syndicaux leurs engagements, Pucheu les livre aux bourreaux. Ces camarades s’appelaient : Maurice Ténine, Maurice Barthélémy, Charles

Devaquerie, Maximilien Bastard, Julien Lepense, Marc Bourhis, Titus Bartoli, Eugène Kérivel, Hung Houynk, Claude Lalet, Antoine Pesquier, Edmond Lefèbvre, Raymond Tellier, Charles Michels, Jean Poulmach, Jean-Pierre Timbaud, Jules Vercruysse, Désiré Grandet, Maurice Gardette, Jean Grandel, Jules Auffret, Pierre Gueguen, Raymond Laforge, Emile David Guy Môquet, Henri Pourchasse, Victor Renel. Ils sont tombés avec au cœur la certitude de la justesse de leur combat. Ils sont tombés sous les coups combinés de la bourgeoisie française et des pelotons d’exécutions nazis. Ils sont, comme des dizaines de milliers d’autres martyrs de notre pays, l’honneur, la fierté, le symbole du dévouement jusqu’au sacrifice suprême à notre peuple. Ils sont, comme l’a écrit si bien Georges Politzer, lui aussi fusillé par les nazis en mai 1942, immortels. L’ARAC présente le 24 octobre à Châteaubriant pour la commémoration de leur massacre est bien, pour la part qui est la sienne, l’héritière des valeurs que ces héros ont légué à notre peuple. Hervé Corzani

Alain Thibault, Vivianne Legoallec, Monique et Claude Delevacq, à Châteaubriant

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LE RÉVEIL vOS DROITS

Cartes et titres Le gouvernement responsable des retards La Commission nationale d’attribution de la carte du combattant, qui s’est réunie les 13 et 14 septembre dernier, n’a pu examiner qu’un nombre restreint de dossiers : 550 au lieu des 1 200 à 1 500 qu’elle traitait avant que la Révision générale des politiques publiques (RGPP) ne vienne bloquer le système. Il s’avère en effet que le logiciel Kapta, système miracle qui allait remplacer les commissions départementales de l’ONAC… et les postes supprimés par le contrat d’objectifs et de moyens n° 2 (COM2)… s’avère pratiquement inopérant. Depuis plus d’un an, un stock important de dossiers de demandes s’est accumulé : près de 2 000 Titres de reconnaissance de la Nation (TRN), dont aucun n’a été délivré depuis le 1er mars dernier, près de 20 000 demandes de cartes non traitées. A un point tel, que les services de l’ONAC de Caen envisagent sérieusement de remplir le TRN à la main pour les adresser aux ATM et aux OPEX en attente ! Selon la CFDT de l’ONAC, « le logiciel Kapta s’avère être un échec complet ». Il semble en effet que, dans la plupart des secteurs à traiter, Kapta coince, qu’il s’agisse aussi bien du traitement des dossiers de demandes que dans l’impression des TRN ou des nouvelles cartes du combattant du type « carte bleue ».

accumulés et, aujourd’hui, Kapta est incapable de les prendre en compte. La situation est d’autant plus alarmante que les Services historiques de l’Armée, chargés de vérifier si les unités où a servi l’intéressé sont combattantes, sont eux aussi submergés : moins de personnels (il n’y a plus d’appelés) et surcharge de travail : carte du combattant et TRN « ordinaires », OPEX, campagne double, etc. Soit un autre facteur de retard. Parallèlement, les coordinateurs mémoire-communication des fameux « pôles mémoire » institués par la RGPP et le COM2, attendent toujours le contrat à durée indéterminé (CDI) qui leur a été promis ; ainsi d’ailleurs que des enseignants pourtant depuis 10 ans en contrat à durée déterminée (CDD) !

Les raison d’un échec

Durant les trois premiers trimestres 2010 (janvier à septembre) les services départementaux de l’ONAC ont examiné 5 151 dossiers de demandes, en ont retenu 4 204 et rejeté 947. Les Allocations différentielles servies à ces 4 204 conjointes survivantes s’élèvent à 4,95 millions d’euros. Et le gouvernement ne semble pas prévoir, hélas, de relever le plafond de cette ADSCS au seuil INSEE européen de pauvreté. De même, rejetée au préalable puis annoncée comme mise à l’étude, aucune mesure semblable n’est inscrite dans le

Dans sa précipitation à mettre en œuvre la RGPP et à supprimer des postes, le gouvernement « a mis la charrue avant les bœufs », avec les résultats déplorables que l’on voit. Au lieu de mettre en place Kapta en parallèle avec la pratique de l’ancien système et de tester le logiciel jusqu’à un fonctionnement parfait, le gouvernement a supprimé les commissions départementales de l’ONAC et la Commission nationale sans s’être assuré de l’avenir. Résultat, pendant un an les dossiers non traités se sont 22 -

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La grande pagaille ! Cette grande pagaille menace de durer encore longtemps, puisque le concepteur de Kapta risque de ne pas avoir débloqué la situation avant… 6 à 9 mois ! Un accouchement dans la douleur en quelque sorte, au détriment des ACVG en attente… et des personnels de l’ONAC débordés et dont le dévouement ne saurait être mis en doute. Car il serait trop facile, et cela a déjà été tenté, de déplacer les réalités et d’accuser les personnels des services départementaux et ceux de Caen de lenteurs, voire d’incapacité. Car il serait sans doute tentant, pour ceux qui souhaitent en finir avec l’ONAC, de rejeter toute la responsabilité sur l’Office : « Avant, quand c’était le secrétariat d’État aux Anciens Combattants, ça marchait bien. Et maintenant que c’est l’ONAC, c’est le cirque. » Et bien non ! C’est le gouvernement avec sa RGPP qui a imposé ce nouveau système. C’est lui le responsable et c’est lui qu’il faut dénoncer. Et c’est de lui que les ACVG et leurs associations doivent exiger que soit apportée une solution rapide et satisfaisante pour tous à cette pagaille organisée, dans la pérennité de l’ONAC et la satisfaction des droits à réparation.

Conjointes survivantes Bilan de l’Allocation différentielle de solidarité projet de budget 2011, au service des anciens combattants les plus démunis. C’était pourtant l’un des engagements écrits du candidat Sarkozy : allez, jeté aux orties, comme les autres promesses. C’est qu’on ne peut faire de social réel et avantager en même temps les copains, soutien du pouvoir de l’Oréal, Vuitton, Mouet et Chandon, Vinci et Consort. Mais trop, c’est trop ! Et déjà naît le temps où, selon la chanson, « tous les pauvres s’uniront ». Celle-là ou cette autre qui prédit : « Et tu verras sous peu, Nicolas, qu’la Commune n’est pas morte… »


vOS DROITS LE RÉVEIL

Vous avez dit identité nationale ? Le 13 juillet dernier à Prades-le-Lez (Hérault), la Croix de chevalier de la Légion d’honneur était remise à Jo Cano, Croix de guerre 19391945 (trois citations), médaille militaire, grand invalide de guerre grièvement blessé au terme d’une campagne militaire l’ayant amené de Alger aux portes de l’Allemagne nazie, par l’Italie (dont MonteCassino) et le débarquement de Provence. Au cours de l’allocution qu’il prononça, Maurice Moréno, président départemental de l’ARAC, devait évoquer cette inacceptable atteinte à la dignité qu’est cette campagne « d’identité nationale » lancée par le gouvernement de Nicolas Sarkozy et ses ministres Besson et Hortefeux. Évoquant l’activité de Jo Cano, l’un des pionniers de l’ARAC héraultaise à 23 ans, il stigmatisait l’incroyable exigence qui lui fut notifiée : « Joseph a dû obstinément démontrer qu’il est de nationalité française. En effet, à l’occasion d’une banale affaire familiale, il lui a été demandé la preuve de son identité française. Lui, le natif d’Oran, alors département français, lui qui a fait partie de cette armée française, partie d’Afrique pour libérer le sol français des hordes nazies, lui qui était alors conseiller municipal de Prades-leLez, il dut se démener dans des démarches à Aix, à Nantes, au tribunal de Montpellier. « Ils ne m’auront pas ! », se disait Joseph ; Et sa preuve, il l’a eue. Peut-être, sans cela, nous n’aurions pas eu le plaisir de nous rassembler autour de lui, ce soir ! Qui sait ? » Ainsi, qu’on soit ancien combattant ou non, héros décoré ou non, ancien ou jeune, nul n’est à l’abri de cette dangereuse dérive antidémocratique… à laquelle l’ARAC a bien raison de s’opposer avec vigueur.

Les unions départementales des associations de combattants et victimes de guerre (UDAC)

APPEL À TOUS LES ANCIENS COMBATTANTS, VICTIMES DE GUERRE ET PORTE-DRAPEAUX Dans le budget 2011 des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, actuellement en cours de validation, de graves menaces pèsent de nouveau sur le droit à réparation, sur ses dispositions légales, sur les organismes d’État chargés de les appliquer ! • Retraite du combattant : la revalorisation promise est remise en cause ! • Le « rapport constant » : la valeur du point de pension PMI est indexé sur un nouvel indice en abandonnant les 43 % de retard ! • La « campagne double » aux anciens d’ATM : le décret publié est inapplicable ! • Carte du combattant pour les OPEX : prochainement… •L ’indice 130 des rentes mutualistes : des promesses... depuis 1996 MÊME L’EXISTENCE DE NOTRE SECRÉTARIAT D’ÉTAT EST MENACÉEE ! Depuis des décennies, le budget qui nous est réservé diminue au nom de l’affaiblissement des parties prenantes ! Le décès d’un ancien combattant ne doit pas enlever à l’ancien combattant qui demeure en vie le bénéfice de ses droits ! Nous n’acceptons pas ce prétexte car il ne retire pas à l’État sa responsabilité de respecter et d’appliquer les lois ! ANCIENS COMBATTANTS, VICTIMES DE GUERRE, PORTE-DRAPEAUX L’UDAC appelle au rassemblement du monde combattant IL Y VA DU RESPECT DE NOS DROITS !

Pensions d’orphelin majeur infirme et allocation spéciale d’enfant infirme Le décret n° 2010-861 du 23 juillet 2010 a fixé, à compter du 1er janvier 2010 à 849 euros par mois (10188 euros par an) le montant du salaire concernant

les enfants et orphelins atteints d’une infirmité incurable (articles L19 – L20 – L54 et L57 du code PMI).

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LE RÉVEIL vie de l’arac

Retraites

Ne pas être en dessous des attentes de 70 % des Français

Les militants de l’ARAC 66 dans la manifestation du jeudi 28 octobre à Perpignan

Pour la sixième fois, depuis le 7 septembre, les manifestations organisées sur tout le territoire à l’appel unitaire des organisations syndicales ont rassemblé plus de 3,5 millions de personnes dans les rues. L’ARAC y a été présente et visible à chaque fois et entend bien continuer en appelant ses adhérents à participer aux différentes actions en cours. Le Président de la République et son gouvernement ont obligation aujourd’hui de traiter avec dignité et respect le peuple français, ils ont le devoir de réagir à cette sommation citoyenne. Le projet de loi gouvernemental portant réforme des retraites est inadmissible, il engage les générations futures vers un déclin social intolérable. C’est la solidarité intergénérationnelle, c’est la justice

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LE RÉVEIL - N° 765 - octoBRE 2010

sociale, c’est la répartition équitable des richesses. Ce sont les valeurs de solidarité qui fondent le socle du programme du Conseil national de la Résistance (CNR), qui sont au cœur de cette mobilisation et donnent toute sa légitimité à notre combat. La présence, la participation des membres de l’ARAC dans le cadre de cette mobilisation ne doit pas être en dessous


vie de l’arac LE RÉVEIL

Manifestation à Saint-Quentin (Aisne)

Manifestation en Avignon…

… à Paris

des attentes des 70 % de la population française qui soutiennent la lutte contre le projet gouvernemental. La direction nationale de l’ARAC appelle, au-delà de l’ensemble de ses adhérents, le mouvement anciens combattants et victimes de guerre dans sa diversité à se rassembler dans les UDAC, au cours de rencontres à susciter d’urgence afin de poursuivre l’action engagée en y intégrant le corollaire de nos revendications légitimes ACVG face à un projet de budget 2011 en recul. Avec l’ARAC, déterminée à gagner, rassemblons tous ceux et toutes celles qui, ensemble, défendent les valeurs républicaines de la Nation, tous ceux et toutes celle qui pensent que le pro-

gramme du CNR est toujours d’une actualité criante, construit autour de ces valeurs. L’ARAC pense plus que jamais que la Résistance n’appartient pas au passé. Contribuons à construire une France sociale et solidaire, avec la jeunesse en quête d’avenir. Raphaël Vahé

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LE RÉVEIL Vos droits

Irradiés

Rétentions d’informations ? Dans le cadre de la définition des droits à réparation des victimes des irradiations des essais nucléaires français, les résultats de l’étude épidémiologique commandée par le gouvernement était attendue avec impatience depuis l’an dernier. De ce fait, elle n’a pas été prise en compte durant toute la phase préparatoire de la loi du 5 janvier 2010 et de son décret d’application. C’est d’ailleurs ce que rappelait Hervé Morin, ministre de la Défense, dans sa réponse au sénateur Richard Tuheiva, le 19 août 2010. Or, ledit rapport du laboratoire SEPIA a bien été remis au gouvernement le… 12 octobre 2009 ! Soit 5 jours après le rapport de la Commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat sur la question de l’indemnisation des victimes d’irradiations (source : communiqué AVEN* du 30 août 2010). De qui se moque le gouvernement avec de telles pratiques de rétention flagrante d’information, tant envers les victimes qu’auprès des parlementaires travaillant sur le sujet, lesquels auraient

dû avoir connaissance de l’étude avant le vote de la loi ? Serait-ce parce que les lymphomes et myélomes (maladies rejetées par le décret d’application), ou encore les maladies cardio-vasculaires

y seraient mentionnées ? Qu’en penser ? Inacceptable tour de passe-passe au détriment des droits des victimes… ou manque de communication au sein du ministère de la Défense ? Dans les deux cas, c’est un scandale de plus ! * AVEN : Association des vétérans des essais nucléaires

Projet de budget 2011 des ACVG

Le temps du mépris Le projet gouvernemental de budget 2011 vient d’être publié. Il concerne près de quatre millions d’anciens combattants et victimes de guerre survivants. Ce n’est pas rien dans la population française… Ce projet de budget, en recul de près de 4 % sur 2010, est scandaleusement vide, sans aucune mesure nouvelle, même pas les deux points promis pour le relèvement de la retraite du combattant. Et pour la première fois, il ne sera pas débattu publiquement à l’Assemblée nationale. C’est une violation de la démocratie. L’ARAC refuse catégoriquement ce

budget inscrit dans la politique d’austérité et la RGPP, non conforme aux engagements pris envers eux, et qui met la pérennité du droit à réparation en grand danger… L’ARAC condamne cette violation et appelle les anciens combattants et victimes de guerre, la population et les élus à réagir en vue d’obtenir un vote du budget 2011 conforme aux engagements du Président de la République et un débat public à l’Assemblée nationale puis au Sénat conforme à leurs droits. Le Secrétariat national de l’ARAC Le 30 septembre 2010

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Collectivités (lycées, collèges, centres de documentation, bibliothèques…)

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Ci-joint un chèque de 100 e libellé à l’ordre du Réveil des Combattants

LE RÉVEIL - N° 765 - octoBRE 2010


Vie de l’arac LE RÉVEIL

Comité du Rhône Plusieurs dizaines de personnes étaient présentes à l'appel du comité du Rhône de l'ARAC, samedi 9 octobre 2010, au cimetière de Loyasse, pour une cérémonie tardive mais justifiée à la mémoire de José Manugal, ancien combattant en Espagne républicaine de 1936 à 1939. Plus tard, cet homme, engagé en Tunisie dans l'armée anglaise, devait, après avoir débarqué en Sicile, en Italie et en Provence, libérer ces pays de l'occupation allemande. Démobilisé en France en 1945, il s'établissait à Lyon, à La Duchère, où il s'éteindra en janvier 2009, à l'âge de 95 ans, sans qu'aucun témoin de son engagement passé n'ait signalé sa disparition. C'est pourtant trois générations de sa lignée qui se sont retrouvées devant sa sépulture, en compagnie de plusieurs personnalités, dont André Gérin, député du Rhône et Mina Hajri, adjointe au maire du 9e arrondissement, ainsi que des représentants de l'ARAC, de l’Amicale des combattants volontaires de l’Espagne républicaine qui lui est affiliée. Après l'écoute d'hymnes et de poèmes consacrés aux défenseurs espagnols de la liberté, de différentes interventions, l'assistance s'est séparée, satisfaite de l'hommage mérité enfin rendu au héros modeste que fut, sa vie durant, José Manugal. Fernand GELIN Président du comité du Rhône

ARAC 59 Fenain

Gino Ferrari, mineur, ancien maire, vient d’être nommé Chevalier de la Légion d’honneur. Résistant FTPF puis FTP-MOI en août 1943, démobilisé le 15 août 1945 pour motif de « mineur de fond », notre camarade sera naturalisé français le 11 août 1947 et recevra sa première carte d’identité française le 8 juin 1953. Toute les félicitations de l’ARAC à Gino ainsi reconnu, jointes à une pensée

émue pour tous ses camarades qui ont mené avec lui la Résistance « au pays noir ».

Halluin

Grâce à l’ARAC, un grand résistant du groupe Manouchian est venu témoigner. « Plutôt que de se contenter d’un traditionnel 8 mai » a souligné la presse locale, « la section d’Halluin de l’ARAC, présidée par Carletta Deberghes, a présenté une semaine complète d’activités pour donner à voir et à comprendre ce qu’était la Résistance et le programme du Conseil national de la Résistance ». Six expositions, deux projections, dont le beau film de Robert Guédigian, L’Armée du crime (maintenant disponible en DVD), et le témoignage inoubliable de notre camarade Henry Karayan, l’un des deux derniers du groupe Manouchian venu à Halluin tout spécialement. De la belle ouvrage en matière de l’indispensable travail de mémoire et d’éducation à la citoyenneté. Henry Karayan a évoqué la mémoire et tout le rôle décisif de Fernand Grenier, autre grand résistant, bien connu à l’époque « d’Halluin la Rouge ». Raphaël Vahé octoBRE  2010 - N°765 - LE RÉVEIL

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LE RÉVEIL Vie de l’arac

Disparition d’un ami, Michel Vanderborght C’est avec une grande émotion que nous devons annoncer le décès du président de la Fédération internationale des combattants de la Résistance (FIR), la Fédération des antifascistes, Michel Vanderborght. Il est décédé ce 12 septembre 2010 dans sa 85e année. Très jeune, il a rejoint la Résistance et a combattu activement dans l’armée des Partisans dans la région de Leuven (Louvain). Après la libération de la Belgique, Michel Vanderborght est devenu très actif dans l’organisation de la Jeunesse communiste de Belgique et était le représentant belge à la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD). Depuis 1947, il a participé à tous les « festivals mondiaux de la jeu-

nesse et des étudiants » en tant que délégué et plus tard comme hôte. Dans les années cinquante et soixante, il a soutenu le mouvement démocratique anticolonial MNC (Mouvement national congolais) de Patrice Lumumba. Dans le cadre de ces contacts internationaux, il s’est aussi réuni avec Fidel Castro et avec d’autres représentants des mouvements de libération anticolonialistes. En 1960 il a organisé, en Belgique, la première marche contre les fusées atomiques au lieu de dépôt des armes atomiques américaines. En 2004, au 13e congrès de la FIR à Berlin, il a été élu président de l’organisation. A son initiative, la conférence de la FIR a été associée au Parlement européen et à la préparation et au succès de la grande réunion internationale de la jeunesse à Buchenwald en 2008. Nous adressons notre profonde sym-

pathie à son épouse Marie-Louise ainsi qu’à ses amis de la FIR. Raphaël Vahé

Joseph Sangueldoce nous a quittés Ancien maire de Saint-Étienne de 1977 à 1983, l’ARAC est fière de l’avoir compté parmi ses adhérents et s’incline avec profond respect devant leur camarade déporté-résistant 1939/1945,décédé en août dernier. Lucien Montagnon, président départemental de l’ARAC, a souligné dans un communiqué que « Joseph a agi toute sa vie, pour la dignité des plus humbles, pour plus de justice pour tous, et a combattu énergiquement pour les valeurs de l’ARAC, pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix… »

NOS PEINES Août/septembre 2010 Le Réveil des Combattants adresse aux familles et aux amis de nos camarades décédés ses sincères condoléances. AISNE (02) Soissons : Jacques FLAGELLAT, 77 ans, AC ATM. ALLIER (03) Commentry : Maurice LALIOT, AC 39-45. Meillard : Robert LAURENT, 71 ans, AC ATM. BOUCHES-DU-RHONE (13) Berre l’Étang : Jean Félix GORET, AC ATM Rognac : Raymond DECANE, AC ATM. Rousset : Joseph LUBRANO, AC ATM. Vellutini-Saint-Just : Georges PENDUCCIO, 94 ans, AC 39-45 et ATM. Vitrolles : Jean-Paul GINOUX, ami. CHER (18) Vierzon : Georges CONSTANTIN, 84 ans, AC Indochine. Paul DESVILETTES, 71 ans, AC ATM. COTE-D’OR (21) Dijon : Mme Christiane FOURCAULT, 73 ans.

28 -

DORDOGNE (24) Bergerac : Yves DUDES, 78 ans, AC ATM. La Coquille : Henri BOYER, 91 ans, AC 39-45. Sarlande : Henri FEYMEROL, 93 ans. Saint-Paul-Laroche : René PASSERIEUX. Saint-Priest : Camille BELAIR, 87 ans, AC 39-45 Verteillac : André BARDON, 70 ans, AC 39-45. René LABROUSSE, 83 ans, AC 39-45. DROME (26) Serves : Étienne BERGERON, 91 ans, AC 39-45, ancien président de la section. FINISTERE (29) Brest : Joseph CONAN, 88 ans, Résistant. Roger ROLLAND, 70 ans, AC ATM, membre du bureau départemental. GIRONDE (33) Pessac : Jean-Marie BRACONNIER, 67 ans, pupille de la Nation, porte-drapeau de la section.

LE RÉVEIL - N° 765 - octoBRE 2010

ILLE-ET-VILAINE (35) Rennes : Marcel LE BAYON, 89 ans, AC 39-45. LOIRE (42) Saint-Chamond : Paul BOUDARD, AC ATM. Mme LOROERE, amie. LOIRE-ATLANTIQUE (44) Orvault : Michel GUILLERM, 75 ans, AC ATM. Saint-Jacques : Pierre JOUSSEAUME, 75 ans, AC ATM, vice-président départemental, président de la section. Mme Andrée MOREAU, amie. MOSELLE (57) Ottange : Emile CHAUPRE, AC ATM. Yutz : Henri MARTINEZ, 73 ans, AC ATM. NORD (59) Feignies : Marceau BUISSET, AC ATM. Mme Liliane CHAUVENCY, amie. André DEGHILAGE, AC ATM. Yvon GILLOT, AC ATM. Gérard LIENARD, AC 39-45. Roland REMOND, AC 39-45.

Somain : Michel DAUPHIN, 73 ans, AC ATM. François GUSZCZAK, 74 ans, AC ATM, porte-drapeau de la section. PUY-DE-DOME (63) Messeix : Louis MOTTIN, AC 39-45, ATM. Michel ROUVET, 73 ans, AC ATM. PYRENEES-ORIENTALES (66) Perpignan : Pierre RAMONEDA, 70 ans, AC ATM. RHÔNE (69) Lyon 8e : Marcel MORIN, 85 ans, AC 39-45. Mions : Jean-Pierre MUGNIER, 88 ans, AC 39-45. SAONE-ET-LOIRE (71) Saint-Vallier : René COLIN, AC 39-45, ancien porte-drapeau de la section. Raymond PELLETIER, 75 ans, AC ATM. PARIS (75) 12e : Jacques BIZET, 82 ans. 19e : René HAMELIN, ami. Abdelhamid MAOUCHE, AC 39-45.

SEINE-ET-MARNE (77) Dammartin-en-Goële : Joseph EZAN, 84 ans, AC Indochine et ATM. YVELINES (78) Achères : Louis MARZIAC, 88 ans, AC 39-45. Mantes : Lucien GRAVE, 92 ans, AC 39-45. VAR (83) Vinon : Jean LAPEYRE, 96 ans. VAUCLUSE (84) Lapalud : Jean-Pierre BANCE, AC ATM, trésorier de la section. VAL-DE-MARNE (94) Fontenay-sous-Bois : Luc GODART, 54 ans, ami, secrétaire général de Fontenay, secrétaire départemental à l’organisation. VAL-D’OISE (95) Argenteuil : Mme Raymonde PERSONNE, 89 ans.


magazine LE RÉVEIL

Jan Karski Yannick Haenel, Éd l’Infini, NRF Gallimard, 16,50 euros 1942, la Pologne est dévastée. Jan Karski, messager de la Résistance polonaise auprès du gouvernement en exil à Londres, y rencontre deux hommes qui l’infiltrent clandestinement dans le Ghetto de Varsovie. Mission : dire aux Alliés ce qu’il y a vu. Face aux massacres, il s’échappe de Varsovie, traverse l’Europe en guerre, alerte les Anglais et rencontre même le président Roosevelt en Amérique. « Les juifs d’Europe sont massacrés » leur dit-il ; mais pourquoi les Alliés ne réagissent-ils pas et laissent se poursuivre la tuerie ? Trente-cinq ans plus tard, Jan Karski témoigne dans Shoah, film de Claude Lanzmann : « Je suis mort en sortant du camp… Je n’ai pas compris ce que je voyais, car ce qui avait lieu se situait au-delà du compréhensible, dans un domaine où la terreur vous fige. J’ai commencé à vomir, à ne plus faire que vomir ; je vomissais le fait d’être en vie. »

Tu ne m’oublieras jamais Peter James, Éd Fleuve noir, 19,50 euros 1998… Sandy, blonde et belle, épouse de l’inspecteur anglais Roy Grace disparaît de Brighton sans laisser de traces… 11 septembre 2001, Ronnie Wilson disparaît dans les attentats contre les tours jumelles du World Trade center à New York. Septembre 2007, un corps de femme

est retrouvé, assassinée dans le coffre d’une voiture engloutie dans une rivière australienne. Octobre 2007, Abby Dawson monte dans l’ascenseur de son nouveau logement à Brighton (Angleterre). La cabine se décroche, chute, se coince en équilibre instable. Lui parvient alors un SMS : « Je sais où tu es ». Au même moment, dans la même ville, un squelette de femme est retrouvé dans un collecteur d’eau usée. Dans ce puzzle, il est parfois des morts qui profitent plus de leur existence de fantômes que les vivants… Escroqueries, crimes, philatélie ont un point commun, et tous ces morts « oblitérés » n’étaient pas « timbrés » pour autant.

desquelles les règles de conduite à adopter durant les conflits s’effacent. Et où deviennent possibles l’existence de la prison d’Abu Ghraib (en Irak occupée par les troupes des USA) et les tortures… Alors, la punition des criminels de guerre, qui devait être un acte de justice, y est menée comme une poursuite des hostilités et sa logique devient celle de la vengeance. Les vainqueurs deviennent des «justiciers ». Pour les autres, la « justice des vainqueurs » devient fondamentalement punitive. Et elle nous ramène tragiquement à l’avant Nuremberg, en rendant une cruelle actualité à la phrase d’Hitler : « Quand on commence et qu’on mène une guerre, ce n’est pas le droit qui importe, c’est la victoire ». Une logique et des mécanismes qui font froid dans le dos et qui guident sûrement la politique sanglante d’Israël en Palestine et de l’OTAN - dont la France, hélas ! - en Afghanistan.

La justice des vainqueurs de Nuremberg à Bagdad Danilo Zolo, Éd Actes Sud, 23 euros Dans la conscience commune, le procès de Nuremberg, institué par les Alliés après la Seconde Guerre mondiale, apparaît comme le procès par excellence qui châtie les coupables, condamne les régimes totalitaires et les voue à l’opprobre de l’histoire. Pour autant, le spectacle des procès récents de Sadam Hussein ou Slobodan Milosevic s’inscrivent-ils encore dans la même vision ? Et le droit international n’est-il pas devenu un système à deux vitesses ? A savoir l’existence, de fait, d’une justice sur mesure pour les grandes puissances occidentales, jouissant d’une impunité absolue pour leurs guerres d’agression qu’elles présentent comme des guerres humanitaires, ou de prévention du terrorisme, au cours

Le tombeau de Tommy Romain de Alain Blottiere, Éd Gallimard, 16,50 euros Thomas Elek, dit Tommy, est juif hongrois, lycéen parisien ; il combattra le nazisme aux côtés du groupe Manouchian et, à ce titre, figurera sur la tristement célèbre Affiche rouge. L’auteur veut réaliser un film sur lui ; mais comment filmer un héros ? Au fil du tournage, les pages de mémoire sont saisissantes et une intrigue invisible à l’écran va se nouer entre Tommy et le comédien qui l’incarne. Le film se double d’un roman secret. Le voici. octoBRE  2010 - N°765 - LE RÉVEIL

- 29


LE RÉVEIL Vie de l’arac

PENSION D’INVALIDITE er

Valeur du point 13,79 e à partir du 1 juillet 2010 La valeur indiquée sera officialisée lors de la parution de l’arrêté ministériel Pourcentage

Indices

Montant mensuel

INVALIDITE de 10 à 80 % 10 %

48

55,16

15 %

72

82,74

20 %

96

110,32

25 %

120

137,90

30 %

144

165,48

35 %

168

193,06

40 %

192

220,64

45 %

216

248,22

50 %

240

275,80

55 %

264

303,38

60 %

288

330,96

65 %

312

358,54

70 %

336

386,12

75 %

360

413,70

80 %

384

441,28

INVALIDITE de 85 à 100 % avec all GI 1,2,3 et 4 selon taux 489

561,94

625

718,23

90 % ss all GM av all GM

522

599,87

745

856,13

95 % ss all GM av all GM

574

659,62

872

1 002,07

100 % ss all GM av all GM

628

721,68

1000

1 149,17

85 % ss all GM av all GM

INVALIDITE à 100 % avec degrés de surpension (art l.16) et avec all. GI N°5 Invalidité 100 % 1° sans all GM avec all GM 2° sans all GM avec all GM

928

1 066,43

1139

1 308,90

947

1 088,26

1180

1 356,02

de soins

916

1 052,64

de ménagement

458

526,32

de reclassement et de ménagement

30 -

au taux plein

687

789,48

au taux réduit

275

316,02

LE RÉVEIL - N° 765 - octoBRE 2010

Indices

Montant mensuel

(1) invalidité à 100 % avec article l 18 + all gi 5 bis (a) + all gi n°6 100 % + art L.18 + all GI n°5 bis (a) sans all GM avec all GM

1 838

2 112,17

2 189

2 515,53

966

1 110,10

100 % + art l16 et l18 + all gi n°5bis (a) et gi 6

1221

1 403,13

985

1 131,93

1° sans all G.M. avec all G.M.

1262

1 450,25

5° sans all GM avec all GM

1004

1 153,76

1303

1 497,36

6° sans all GM avec all GM

1023

1 175,60

1344

1 544,48

3° sans all GM avec all GM 4° sans all GM avec all GM

7° sans all GM avec all GM

1042

1 197,43

1385

1 591,60

8° sans all GM avec all GM

1061

1 219,27

1426

1 638,71

9° sans all GM avec all GM

1080

1 241,10

1467

1 685,83

10° sans all GM avec all GM

1099

1 262,93

1508

1 732,94

Par degré en plus de 10 sans all GM avec all GM

19

21,83

41

47,12

LES PENSIONS D’ASCENDANTS Ascendants âgés de moins de 65 ans

INDEMNITE DE SOINS AUX TUBERCULEUX

Catégories

Taux plein Demi-taux

213 106,5

244,77 122,39

Ascendants de plus de 65 ans Taux plein

243

279,25

Demi taux

121,5

139,62

Majoration pour chaque enfant décédé en sus du premier

45

51,71

2° sans all G.M. avec all G.M. 3° sans all G.M. avec all G.M.

1908

2 192,61

2289

2 630,44

1978

2 273,05

2369

2 722,38

2048

2 353,49

2449

2 814,31

2118

2 433,94

2529

2 906,24

2188

2 514,38

2609

2 998,18

6° sans all G.M. avec all G.M.

2258

2 594,82

2689

3 090,11

7° sans all G.M. avec all G.M.

2328

2 675,26

2769

3 182,04

8° sans all G.M. avec all G.M.

2398

2 755,70

2849

3 273,98

9° sans all G.M. avec all G.M.

2468

2 836,14

2929

3 365,91

10° sans all G.M. avec all G.M.

2538

2 916,59

3009

3 457,84

4° sans all G.M. avec all G.M. 5° sans all G.M. avec all G.M.

Par degré en plus de 10 sans all G.M. avec all G.M.

70

80,44

80

91,93

(1) A ces totaux s’ajoute éventuellement l’une des all. G.I. N° 8 (de 368 à 800 points selon le taux ou la nature de l’infirmité). L’all.G.M servie est soit l’all. prévue selon le taux, soit certaines all. spécifiques (ex: 982 points pour aveugles) si cette all. est plus avantageuse.

RETRAITE DU COMBATTANT Annuelle Semestrielle

43

592,97 296,49


VIE de vie DE l’arac L’ARAC LE RÉVEIL

Catégories

Indices

Montant mensuel

INVALIDITE à 100 % (1) Aveugles, bi-amputés, paraplégiques 100 % + L18 + all. GI n°5 bis (b) sans all G.M. avec all G.M.

1929

2 216,74

2280

2 542,20

100 % + art L18 + art L16 + all G.I. n°5 bis (b) + all G.I. n°6 1° sans all G.M. avec all G.M.

1999

2 297,18

PENSIONS DE CONJOINTS SURVIVANTS AU TAUX DE SOLDAT A tous ces indices s’ajoutent depuis le 1er janvier 2004 (art.121 de la loi de finances 2004) 15 points uniformes pour tous.

Indices

Montant mensuel

Conjoints survivants de victimes militaires (de guerre ou hors guerre) et de victimes civiles de guerre, quel que soit leur âge, dont le droit à pension découle de l’imputabilité ou dont le conjoint était pensionné à 85 % avec all. G.M.

500

574,58

Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) et de victimes civiles de guerre, quel que soit leur âge, dont le conjoint était pensionné à 85 % sans allocation G.M.

489

561,94

333

382,67

… au taux de 70 %

336

386,12

… au taux de 75 %

360

413,70

… au taux de 80 %

384

441,28

… au taux de 60 %

288

330,96

… au taux de 65 %

312

358,54

Veuves de déportés morts en déportation, et de prisonniers du Viet-Minh morts en captivité, sans condition d’âge et de ressources

667

766,49

Conjoints survivants âgés d’au moins 50 ans ou infirmes remplissant la condition de ressources

667

766,49

Catégories AU TAUX normal

2380

2 735,02

2° sans all G.M. avec all G.M.

2069

2 377,63

2460

2 826,95

3° sans all G.M. avec all G.M.

2139

2 458,07

AU TAUX DE REVERSION

2540

2 918,88

4° sans all G.M. avec all G.M.

2209

2 538,51

Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) de moins de 40 ans bénéficiant du taux de reversion

2620

3 010,82

5° sans all G.M. avec all G.M.

2279

2 618,95

2700

3 102,75

6° sans all G.M. avec all G.M.

2349

2 699,39

2780

3 194,68

7° sans all G.M. avec all G.M.

2419

2 779,83

2860

3 286,62

8° sans all G.M. avec all G.M.

2489

2 860,28

2940

3 378,55

9° sans all G.M. avec all G.M.

2559

2 940,72

3020

3 470,48

10° sans all G.M. avec all G.M.

2629

3 021,16

3100

3 562,42

Par degré en plus de 10 sans all G.M. avec all G.M.

70

80,44

80

91,93

Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) de plus de 40 ans,bénéficiant du taux de reversion, dont le conjoint était pensionné au taux de 70% … Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) quel que soit leur âge,bénéficiant du taux de reversion, dont le conjoint était pensionné…

avec supplément exceptionnel

MAJORATION POUR LES TITULAIRES DE L’ARTICLE L18 (tierce personne) Conjoints survivants pensionnés justifiant de 15 ans de mariage et de soins, dont le conjoint était bénéficiaire de l’article L18 (tierce personne) avec l’allocation n° 5 bis (b) et était donc : aveugle, ou amputé de deux membres, ou paraplégique

350

402,21

Conjoints survivants (autres que ceux ci-dessus) pensionnés justifiant de 15 ans de mariage et de soins, dont le conjoint était bénéficiaire de l’article L 18 (tierce personne) avec l’all. n° 5 bis (a)

260

298,78

(1) A ces totaux s’ajoute éventuellement l’une des all. G.I. N° 8 (de 368 à 800 points selon le taux ou la nature de l’infirmité). L’all.G.M servie est soit l’all. prévue selon le taux, soit certaines all. spécifiques (ex: 982 points pour aveugles) si cette all. est plus avantageuse.

LES IMPLAçABLES L’Allocation aux grands invalides n°9, dite allocation aux implaçables, n’est pas d’un montant fixe. En effet, elle représente pour le bénéficiaire la différence entre ses revenus (pension et autres) et le montant produit par la multiplication de la valeur du point et de l’indice 1500 s’il est âgé de 65 ans ou de l’indice 1200 s’il a plus de 65 ans. Ainsi par exemple, un pensionné à 90 % sans allocation G.M. bénéficie d’une pension d’inva-

lidité calculée sur l’indice 522. S’il n’a pas d’autres ressources que sa pension, et s’il est âgé de moins de 65 ans, le montant mensuel de son allocation n°9 sera calculée comme suit : • 522 x 13,79 e / 12 = 599,87 e • Les ressources globales autorisées sont fixées sur la base de l’indice 1500 multipliées par la valeur du point de pension en vigueur : Indice 1500 = 20 685,00 e par an, soit 1 723,75 e par mois.

• En retranchant de cette somme le montant mensuel de cette pension : 1 723,75 e - 599,87 e on obtient la valeur mensuelle de l’allocation n°9 : 1 123,88 e • montant mensuel des ressources autorisées Indice 1500 = 1 723,75 e Indice 1200 = 1 379,00 e

octoBRE  2010 - N°765 - LE RÉVEIL

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Dans ce numéro vous allez trouver un carnet de 10 bons de soutien, de 2 euros l’unité, destiné à la souscription lancée en 2009, afin de récolter plus de 100 000 euros et assurer la qualité de la fabrication de la nouvelle formule du journal qui, depuis déjà plus de 18 numéros, a démontré notre volonté de faire de notre publication : • un outil de réflexion sur toutes les questions sociétales, françaises et internationales, • une source d’information permanente pour le monde ancien combattant, • un outil de défense des droits des anciens combattants et victimes de guerre, • le journal du combat de la mémoire et des valeurs républicaines.

Vous pouvez acheter le carnet entier ou des bons à l’unité. Vous devrez alors renvoyer (au siège national, 2 place du Méridien, 94800 Villejuif) la ou les souches remplies, accompagnées de votre règlement (de 2 à 20 euros) et garder votre ou vos tickets. Plusieurs autres lots seront également mis en jeu. La date butoir pour le renvoi des souches est fixée au 12 janvier 2011.

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