Le Réveil - Décembre 2016 / Janvier 2017

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LES SALARIÉS FRANÇAIS TROP PRODUCTIFS ?

LA NATION, RÉALITÉ VIVANTE ET SOUVERAINE

VERS UNE NOUVELLE GUERRE DES ÉTOILES

Janvier 20172016 - N°- 830 -5€ Décembre Janvier 2017 - N° 830 - 5 €

Penser l’avenir Penser le monde Penser la Paix

L’ARAC a cent ans Cent ans de combats pour la paix, l’émancipation humaine

De ces soldats est née l’ARAC


Syndicat Général de l’Industrie du Livre de Limoges

« LE FISC NOUS TUE » L’entreprise RPE est une imprimerie au service des associations, des collectivités, de l’action sociale, des luttes et de la CGT. Depuis 2008, l’administration fiscale s’acharne à tout mettre en oeuvre pour déstabiliser cette imprimerie. Après plusieurs années de bagarres et de contestations le fisc n’est pas parvenu à ses fins. Mais le 4 novembre 2016, cette même administration, sur un motif contestable, frappe un grand coup, en notifiant à RPE un redressement d’environ 1,2 million d’euros. Le syndicat CGT de RPE est scandalisé par cette nouvelle attaque qui repose sur des fondements d’interprétation malhonnête du droit fiscal. C’est dans ce contexte que le Syndicat Général du Livre de Limoges FILPAC CGT s’interroge sur les raisons de ce redressement et plus particulièrement dans cette période très marquée par la répression syndicale et notamment envers la CGT. Le Syndicat Général du Livre de Limoges FILPAC CGT tire la sonnette d’alarme sur les conséquences désastreuses que provoquera cette situation qui, pour RPE, signifie la mise à mort de l’entreprise et laisserait 80 salariés sur le carreau. Situation encore plus dramatique, dans le sens où si le fisc maintenait sa position, toute la filière des métiers graphiques serait impactée par cette situation mettant en danger des milliers de salariés dans le département, la région et le pays. Toutes les imprimeries pratiquent de la même manière que RPE en application des directives européennes en matière de fiscalité. La fraude fiscale est un véritable enjeu dans cette période, et surtout pour les entreprises qui s’enrichissent avec, mais elle ne doit servir de prétexte à de nouvelles attaques contre le monde du travail et surtout des travailleurs. L’imprimerie Rivet, imprimerie de l’ARAC et du Réveil est menacée. Nous nous joignons à la déclaration de la protestation du syndicat général de l’Industrie et du Livre de Limoges. C’est une attaque contre un outil au service de la démocratie, du débat d’idées, de la liberté de la presse. La direction du Réveil

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ÉDITO LE RÉVEIL 2017, L’ANNEE DU COMBAT POUR LA PAIX

SOMMAIRE Actualités Les pertes d’Autolib seraient majoritairement assumées par les contribuables .......... 4 2016, rentable pour le CAC 40 ............................................................................................ 4 Les salariés français trop productifs ? .................................................................................. 4 Carlos Ghosn s’offre un cadeau de Noël à 6,4 millions d’euros ..................................... 5 L’état d’urgence prolongé jusqu’au 15 juillet 2017 ......................................................... 5 Le modèle libéral allemand ? censure d’un rapport sur la pauvreté ............................ 6 Austérité : pas pour les actionnaires ................................................................................... 6 Espagne : le sauvetage des banques ................................................................................. 7

International Le futur ambassadeur américain en Israël finance la colonisation.................................. 8 Résolution de l’ONU : Trump au secours de Netanyahou................................................ 8 Turquie : Un procès pour marquer les esprits.................................................................... 9 Washington/La Havane : Obama soigne sa sortie ............................................................ 10 Planète : Vers une nouvelle guerre des étoiles ? ............................................................. 11 L’armée américaine et la Bundeswehr allemande envoient des milliers de soldats en Europe de l’Est ............................................................................................. 12

Histoire Cuba : Mort d’un révolutionnaire ...................................................................................... 21

Vos droits Campagne double, les régimes spéciaux, le compte n’y est pas.................................. 22 Relèvement des rentes mutualistes Anciens Combattants…......................................... 22 Les “oubliés” du Secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants et à la Mémoire…...... 23 Algérie : carte du combattant 1952-1954 - Opérations Sangaris unités combattantes ............................................................................................................ 24 Un rapport du Sénat qualifie d’ «insincère» la provision pour les Opex .................... 25

Vie de l’ARAC Tombola de Noël .................................................................................................................. 12 Vie des comités .................................................................................................................... 26 Donations et legs .................................................................................................................. 30 M. Todeschini à la maison Barbusse .................................................................................. 31

P. 13 . D O S S I E R La nation, réalité vivante et évolutive Dans ce numéro, un encart jeté et une enveloppe T

www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0713-A 06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 Fax. 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr • Tirage : 60 000 exemplaires

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017, cette année si chère à nos yeux où l’ARAC fête ses 100 ans. Cent ans de combats pour la paix, 100 ans de combats pour l’émancipation humaine, pour construire un monde où chacun pourra vivre en harmonie avec son voisin. L’ARAC, née des causes qui ont conduit à la guerre de 14/18, est férocement attachée au respect de l’individu, des peuples, à la souveraineté des Nations. Nous avons la conviction qu’un monde pacifique, solidaire et fraternel est possible. Avoir le courage de s’attaquer aux causes des guerres, c’est refuser les inégalités, refuser la course au profit, refuser l’accaparation de richesses par quelques-uns qui conduit inexorablement à un nouveau partage du monde, et donc à la guerre. En ce début d’année nous vous souhaitons nos vœux les plus chers de santé, de bonheur et paix. Vœux de paix quand les risques de guerre n’ont jamais été aussi grands sur notre planète, quand les inégalités sont si criantes, que les 8 plus grandes fortunes du monde possèdent autant de richesses que 3,6 milliards (50 %) des habitants les plus pauvres. Chaque jour en France et dans le monde, le nombre de pauvres, de laissés-pour-compte ne cesse de grandir. Des enfants, des femmes, des hommes meurent de faim. Des bombes pleuvent et conduisent aux déplacements de population pour les profits de quelques-uns. Alors s’il y a un vœu que nous voulons réaliser c’est à œuvrer pour un monde de paix où nos enfants, petits enfants et les générations futures pourront s’épanouir. Nous sommes des utopistes. Mais si être utopique, c’est s’engager dans l’action pour un monde meilleur, œuvrer chaque jour à l’intérêt général, alors oui nous sommes utopiques. Mais qui ne se bat pas, ne se mobilise pas, ne peut rien gagner, il ne peut que subir. Reprenons à notre compte l’appel de ce combattant de la paix que fut Jaurès (assassiné en 1914 à la veille de la guerre de 14/18) à la jeunesse en 1903 : « Le courage aujourd’hui ce n’est pas de maintenir sur le monde la sombre nuée de la guerre. Le courage ce n’est pas de laisser aux mains de la force, la solution des conflits que la raison peut résoudre… le courage c’est de chercher la vérité et de la dire, c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant »… Il reste beaucoup à faire pour construire ce monde de paix, ce monde d’amitié et de solidarité entre les peuples. Ce combat est moderne car il porte l’avenir de l’humanité, l’espérance d’une société humaine. C’est le combat de l’ARAC. Patrick STAAT LE RÉVEIL - N° 830 - DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Comment Bolloré éponge ses déficits à bon compte Les pertes d’Autolib’ seraient majoritairement assumées par les contribuables Après cinq ans d’exploitation, la note des petites voitures électriques grises en libreservice est salée. Autolib’, le service de voitures en autopartage lancé par le groupe Bolloré en 2011, prévoit 179 millions d’euros de perte d’ici la fin du contrat en 2023, révèle Le Canard Enchaîné, qui cite le bilan M. Bolloré, patron d’Autolib’ et de Canal Plus. financier du groupe Bolloré. Toutefois cette charge sera majoritairement supportée par les contribuables. De fait, selon le contrat de délégation de service public signé pour une durée de douze ans (2011-2023), les pertes du service sont prises en charge à hauteur de 60 millions d’euros par le groupe Bolloré, indique le journal satirique. Le reste devra être assumé par la Mairie de Paris et les 97 villes d’Île-de-France équipées. La répartition se fera au prorata du nombre de véhicules garés dans les rues des communes. Cinq ans plus tôt, l’homme d’affaires breton avait estimé qu’il faudrait sept ans pour que le système soit rentable. Selon lui, il faut 80.000 abonnés utilisant une voiture deux fois par semaine durant une heure pour atteindre l’équilibre financier.

Aujourd’hui, le groupe se targue de compter 132.500 abonnés actifs… Mais l’objectif de rentabilité n’est pas atteint compte tenu «du déploiement et du développement actuel», du service explique-t-on chez Bolloré.

Les élus cherchent des solutions pour éponger les dettes Les communes partenaires tentent de trouver des solutions pour éponger cette dette. Les élus ont voté, le 8 décembre dernier, une hausse des tarifs : la demi-heure va passer de 6 à 7 euros. Un avenant au contrat de délégation de service public a été consentie car cette hausse porte l’augmentation des tarifs à plus de 34%, seuil maximum fixé dans le contrat. Bolloré aurait, lui, proposé de fermer les stations les moins rentables ou d’autoriser la publicité sur les véhicules. Certains élus envisagent, pour leur part, de faire tout simplement disparaitre le service. Mais le coût serait encore plus élevé. Une mauvaise publicité pour le groupe Bolloré qui a déjà étendu son service de voitures électriques en libre-service aux métropoles de Lyon et Bordeaux ainsi qu’à Indianapolis aux États-Unis et Turin en Italie. Le groupe prévoit de s’implanter, dès cette année, à Londres et à Singapour. À moins que les mauvais résultats financiers du service viennent contrecarrer ces projets.

2016, année très Les salariés français trop productifs ? N’en déplaise au patronat, aux écono- ou d’un britannique, nous aurions rentable pour mistes « orthodoxes » et aux politiques 2,6 millions de plus. Étonnant, non ? de (presque) tous bords, une des causes Quant à ceux qui veulent augmenter le les actionnaires principales du chômage en France se- temps de travail, et donc sans doute la rait… la trop grande productivité des production de richesse, ils créeraient salariés qui occupent un emploi ! du CAC40 des millions de chômeurs en plus… les Et ce sont les derniers chiffres de la Jackpot ! L’année 2016 a été « faste » pour les actionnaires. Ces derniers ont en effet reçu l’an dernier, de la part des entreprises du CAC 40, près de 55,7 milliards d’euros en dividendes et rachats d’actions, a rapporté le journal « Les Echos » lundi 9 janvier. Un quasi-record depuis la crise financière, explique le quotidien économique, le montant s’approchant des 57,1 milliards distribués en 2007 (le record post-crise date de 2014, avec 56 milliards).

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commission européenne qui le disent ! Chaque français qui occupe un emploi aura produit cette année environ 80 000 euros de richesse : c’est 9 % de plus qu’un britannique, 11 % de plus qu’un allemand, 19 % de plus qu’un italien et 25 % de plus qu’un japonais, excusez du peu ! Dit autrement, cela signifie que, si nous avions une production de richesses au travail équivalente à celle d’un salarié japonais, nous devrions avoir 6,9 millions d’emplois de plus,

chiffres sont parfois amusants…

(Source : Alternatives économiques, 12/2016)

Salariés français parmi les plus productifs.


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Carlos Ghosn s’offre un cadeau de Noël à 6,4 millions d’euros N’en déplaise au Medef et à son pseudo code de bonne conduite, les grands patrons continuent à se verser de petites douceurs. Ainsi, Carlos Ghosn vient d’exercer 132 720 options d’achat à 37,43 € par titre, alors que la valeur en bourse de Renault est de 85,8 €. Plus-value potentielle de 6,4 M€. Joyeux Noël ; alors que se prépare en même temps dans le cadre de la loi travail une « négociation » (mais c’est plus joli de dire « info-consult ») avec les salariés de Renault pour discuter en 2017 de la compétitivité. Nul doute que M. Ghosn va contribuer à hauteur de cette plus-value, avant de demander de nouveaux sacrifices à ses salariés.

Le Parlement a voté sans surprise la loi de prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 15 juillet 2017 Le 1er décembre le Président de la République s’est félicité dans son intervention télévisée de n’avoir « à aucun moment mis en cause nos libertés ». Le 19 décembre, il a promulgué la loi de renouvellement qui permet de maintenir assignés à résidence 96 personnes, dont 47 le sont depuis 13 mois ( !), sans condamnation pénale, sans jugement. Soixante-six millions de français, sans compter les résidents, peuvent faire l’objet de perquisitions, de fouilles, sans le moindre contrôle juridictionnel préalable. Ultime contre-vérité Cette loi votée par 288 voix contre 32 intervient dans un silence étonnant. Les incantations contre « un état d’urgence qui ne peut être renouvelé indéfiniment » résonnent dans le vide. Quelques lignes dans les journaux. En route pour 565 jours d’état d’urgence. Minimum. Perpète en mai prochain, si l’on n’y prend garde, car il y aura toujours une raison de le prolonger. Hier la prolongation était motivée par l’Euro 2016, aujourd’hui par les élections législatives, et demain, quoi encore ? Le Syndicat des Avocats de France dénonce le maintien de cet état d’exception et demande qu’il y soit mis fin sans délai. La première raison de la servitude volontaire c’est l’habitude.

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Le modèle libéral allemand ? Allemagne : la presse sous le choc après la censure d’un rapport sur la pauvreté par le gouvernement

Un rapport sur la pauvreté est venu relativiser le succès du modèle allemand. Ah, le modèle allemand ! Une santé économique insolente, un taux de chômage à 5,8 %, « le plus bas depuis la réunification », s’extasie toute la presse économique. La preuve incontestable que l’austérité et la flexibilisation de l’emploi, ça marche ! Sauf que… Ce rapport sur la pauvreté, qui a fuité, est venu relativiser le tableau. Il revient sur le nombre de pauvres (16 millions) qui a bondi (comme, d’ailleurs, le nombre de millionnaires + 30 %), l’explosion du surendettement (plus de 4 millions), les retraités qui ne

peuvent plus se nourrir ou ces « quatre millions de personnes qui travaillaient en 2010 en Allemagne pour un salaire horaire brut de moins de sept euros ». Alors me direz-vous, il n’y a pas qu’en Allemagne, c’est ce que l’on observe dans le monde entier. La différence, c’est que ce rapport en tirait des conclusions politiques. Dans l’un des passages en question, il est affirmé que les partis politiques allemands ont intégré le fait que les catégories populaires votaient moins que les catégories aisées. Ces formations politiques, par conséquent, établiraient donc sciemment des programmes adressés aux couches les plus favorisées de la population, qui votent. « Une réforme a plus de chance d’être adoptée si elle est soutenue par les riches », pouvait-on ainsi lire dans la version originale du document. Un autre passage « censuré » indiquerait : « Non seulement les personnes en Allemagne participent à la politique à des degrés variables selon leurs revenus, mais les pauvres sont clairement délaissés

dans le processus de décision politique ». Enfin, un passage faisant état de l’influence des « représentants d’intérêts particuliers » et du « lobbying » a fait l’objet d’une coupe. Cette affaire n’a pas manqué de provoquer de vives réactions médiatiques dans le pays. Le journal TagesSpiegel, par exemple, s’étant indigné en ces termes : « On efface carrément les pauvres ! » Les 10 % d’Allemands les plus fortunés se partagent 53 % de la richesse nationale. Les 50 % les plus pauvres ne possèdent que 1 % de la richesse du pays contre 3 % voici 10 ans. Près d’un quart des actifs salariés perçoivent un salaire horaire brut relativement faible, inférieur à deux-tiers du salaire horaire moyen. C’est une indigence démocratique et surtout d’une sottise sans nom : taire la réalité ne la fera pas disparaître. Mais en s’interdisant de réfléchir à la manière de mieux redistribuer les richesses, on risque de précipiter la crise et de jeter ces oubliés dans les bras des partis populistes qui gagnent déjà du terrain.

Austérité : mais pas pour les actionnaires Plus 0,93 % pour le Smic, plus 20 % pour les dirigeants des entreprises ! On accentue les inégalités sociales ! Le Gouvernement refuse cette année encore tout coup de pouce à l’augmentation du Smic, après 54 mois de blocage des pensions de retraite. Le Smic horaire sera donc augmenté de quelques centimes, pas même de quoi couvrir les hausses du prix du gaz et de l’essence déjà programmées pour janvier. Cette politique d’austérité ne sert que les intérêts financiers du patronat et conduit à l’explosion des inégalités et de la pauvreté. Cette politique d’austérité est inefficace 6-

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économiquement : un million de chômeurs de plus en cinq ans et l’explosion des contrats courts et des temps partiels. Le problème central, c’est le coût du capital avec, notamment, les dividendes et les intérêts servis aux actionnaires : 42 milliards d’euros de profit au 1er septembre 2016. À cela, s’ajoutent 230 milliards d’euros d’aides, de crédits d’impôts et d’exonérations aux entreprises, sans contrôle, sans évaluation pour les travailleurs et leurs représentants, sans impact, si ce n’est né-

gatif, sur l’emploi. La simple indexation du Smic sur la proposition de la « commission des experts » va à l’encontre des recommandations de l’OIT qui s’alarme des conséquences de la faible augmentation des salaires sur le développement économique en Europe.


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

L’Europe, le choix de la finance Espagne : le sauvetage des banques a coûté 61 milliards d’euros aux contribuables Cette estimation, non définitive, a été publiée par la Cour des comptes espagnole. Bankia, née de la fusion de sept caisses d’épargne en difficulté, aurait englouti à elle seule 22 milliards d’euros. Le sauvetage des banques espagnoles, laminées par l’explosion d’une bulle immobilière à la fin des années 2000, a coûté une fortune au contribuable espagnol. « Le coût accumulé des fonds publics employés dans le processus de restructuration bancaire atteignait, fin 2015, 60,718 milliards d’euros », détaille une estimation provisoire de la Cour des comptes. La période prise en compte débute en 2009, un an après l’éclatement de la bulle

immobilière qui s’était formée pendant la période d’euphorie des années 2000, quand des prêts pour des logements étaient accordés à tour de bras à des foyers incapables de les rembourser. Le secteur bancaire dans la tourmente avait dû faire l’objet d’un plan de sauvetage en 2012, et l’Espagne avait notamment bénéficié de plus de 41,3 milliards d’euros de prêts européens. Bankia, née de la fusion de sept caisses d’épargne en difficulté, était en première ligne: après une entrée en Bourse désastreuse en 2011, elle avait dû être sauvée de la faillite par une injection de plus la moitié des fonds alloués au sauvetage soit 22 milliards d’euros d’argent public. Le

gouvernement espagnol s’est d’ailleurs récemment donné encore deux ans, jusqu’à fin 2019, pour privatiser Bankia. La Cour des comptes souligne toutefois que l’estimation du coût total du sauvetage « ne peut être considérée comme définitive, tant que tous les processus de restructuration ne sont pas finalisés ». L’Etat espagnol n’a pour l’instant récupéré auprès des banques que 3 à 5 milliards, selon les estimations du Fonds de restructuration bancaire (FROB) et de la Banque d’Espagne. Et Madrid a remboursé à l’Union européenne 6,6 milliards d’euros. AFP – 11/01/2017

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Lu dans le Monde du 16/12/2016

Le futur ambassadeur américain en Israël finance la colonisation Les adversaires de la solution à deux Etats se réjouissent : Donald Trump a désigné comme futur ambassadeur en Israël un partisan actif de la colonisation. Le choix de David Friedman, 57 ans, avocat spécialisé dans les banqueroutes et ami du président élu, a été annoncé jeudi David Friedman futur ambassadeur en 15 décembre. M. Friedman est préIsraël nommé par Donald Trump. sident de l’organisation American Friends of Bet El Institutions, qui finance le développement de la colonie de Bet El, en face de Ramallah, et soutient le site d’information Arutz Sheva, très apprécié par la droite nationale religieuse. David Friedman est un contributeur régulier de l’organisation, qui lève environ 2 millions de dollars (1,9 million d’euros) par an aux Etats-Unis pour soutenir les colonies, selon le quotidien Haaretz.

Interrogé par Le Monde, Oded Revivi, chargé des relations internationales du Conseil de Yesha, qui représente les colons, se réjouit du choix de cet « ami proche du peuple israélien ». « Il a toujours montré de différentes manières son soutien au mouvement des colons et son opposition à la solution à deux Etats », souligne-t-il. Formellement, le premier ministre, Benyamin Netanyahou, se dit toujours favorable à un Etat palestinien. David Friedman, lui, déborde le chef du Likoud par sa droite. Fin juillet, il écrivait dans le quotidien Jérusalem Post : « Céder des territoires aux terroristes palestiniens dans les circonstances actuelles aurait à peu près autant de sens que de livrer Bagdad (ou Paris) à - l’organisation - Etat islamique. » Selon le communiqué officiel, David Friedman travaillera au renforcement du

« lien incassable » entre les deux pays depuis « l’ambassade américaine dans la capitale éternelle d’Israël, Jérusalem ». M. Trump confirme ainsi ses intentions d’y transférer l’ambassade, initialement basée à Tel-Aviv. Or la diplomatie américaine a eu une position constante : le statut de Jérusalem ne sera tranché qu’au terme d’un accord de paix global. Lors d’une rencontre avec la presse étrangère, le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine, Saeb Erekat, interrogé sur le choix de Donald Trump, a répondu : « C’est son affaire. Ce qui n’est pas son affaire, c’est de déterminer quelle devrait être la capitale d’autres pays ». Selon M. Erekat, le déménagement de l’ambassade représenterait « la destruction de l’ensemble du processus de paix ».

Résolution de l’ONU

Trump au secours de Netanyahou Une résolution réclamant l’arrêt de la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens a été adoptée, fin décembre, par le Conseil de sécurité de l’ONU, après la décision des représentants de Washington de ne pas utiliser leur droit de veto. Dans un renversement de leur position habituelle sur ce dossier, les Etats-Unis se sont abstenus. Les 14 autres membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur du texte.

Netanyahou et Trump.

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La colonisation est vue comme un frein majeur au processus de paix, les constructions israéliennes étant effectuées sur des terres qui pourraient appartenir à un futur Etat palestinien. Les Nations unies la considèrent comme illégale au regard du droit international et ont appelé à plusieurs reprises Israël à y mettre fin. Malgré cela, des responsables onusiens ont constaté une augmentation des constructions ces derniers mois et certains responsables israéliens voient l’élection de Donald Trump comme une opportunité d’étendre la colonisation.

Alors, un dernier coup de bluff d’Obama sur la scène internationale ? Rappelons qu’au cours de ses deux mandats il a toujours bloqué toute mise en accusation d’Israël, renforcer la coopération militaire comme jamais avec Tel-Aviv. Pour le journal Le Monde « son consentement silencieux sur un vote aussi symbolique exprime la frustration accumulée face à la dérive de la droite israélienne ». La dernière fois que les Etats-Unis se sont abstenus lors d’un vote au Conseil de sécurité remonte à 2009. Le scrutin portait sur un appel à un cessez-le-feu à Gaza.


INTERNATIONAL LE RÉVEIL Le gouvernement de Tel-Aviv intransigeant Il s’agit d’« un grand camouflet » pour Israël a réagi Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne « une condamnation internationale unanime de la colonisation et d’un fort soutien à une solution à deux Etats », a-t-il ajouté. Sans surprise, les services du premier ministre du gouvernement israélien, dominé par l’ultra-droite, ont rejeté le vote des Nations-Unies. « Israël rejette cette résolution anti-israélienne honteuse des Nations unies et ne s’y conformera pas », ont fait savoir les services de Netanyahou dans un communiqué. Selon la presse israélienne de nouvelles constructions devraient être prochainement annoncée. Les ultrareligieux poussent à l’annexion de 60 % du territoire de la Cisjordanie rendant ainsi plus que jamais impossible la perspec-

tive d’un Etat palestinien. 590 000 colons vivent aujourd’hui en Cisjordanie et à Jérusalem-Est… Le vote, qui a été accueilli par des applaudissements, avait été réclamé par la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Sénégal et le Venezuela. Ces quatre pays se sont impliqués après la volte-face du Caire, qui avait proposé, deux jours avant, cette résolution rédigée par les Palestiniens et présentée au nom du groupe arabe à l’ONU. Mais l’Egypte a demandé ensuite le report du vote initial, après une intervention du milliardaire, nouveau locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump, auprès du président égyptien, alSissi. « Quand ils ont eu connaissance du fait que l’administration américaine actuelle ne mettrait pas son veto à cette résolution, des responsables israéliens ont pris contact avec des membres de l’équipe de transition de Donald Trump

pour demander l’aide du président élu », a affirmé à l’AFP un responsable israélien sous couvert d’anonymat. La nouvelle équipe élue à la Maison-Blanche suscite une grande attente au sein du gouvernement israélien. Selon le quotidien du soir, le Monde « Avec l’installation de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier, il espère que se mettra en mouvement l’administration américaine la plus pro-israélienne de l’histoire. Les premiers indices plaident en ce sens : la désignation d’un nouvel ambassadeur, David Friedman, (voir article ci-contre) connu pour ses positions en faveur des colonies ; le déménagement promis de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem ». J.-P. Delahaye

Turquie

Un procès pour marquer les esprits Le procès de neuf intellectuels, dont celui de la romancière Asli Erdogan, s’est ouvert le jeudi 29 décembre 2016 devant la cour d’assises d’Istanbul. Erdogan méprise l’opinion internationale. Et l’Europe n’entend pas… Une écrivaine, une linguiste et deux journalistes ont comparu, accusés d’être « membre d’une organisation terroriste », en l’occurrence le Parti des travailleurs du Kurdistan. Pour les ONG turques, ce procès « est emblématique de la dérive autoritaire du pouvoir ». Il fait suite à la fermeture, le 16 août 2016, du quotidien Ozgür Gündem, qui soutenait des revendications pro-kurdes. Neuf collaborateurs du journal avaient été arrêtés le 17 août, dont la romancière, incarcérée depuis cette date. Asli Erdogan, qui, évidemment, n’a aucun lien de parenté avec le président dictateur maître d’Ankara, est poursuivie, pour « atteinte à l’unité de l’Etat et à l’intégrité territoriale du pays » et pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste » (terme qui désigne le parti des Travailleurs du Kurdistan, le PKK). La réclusion à perpétuité a été requise contre elle. Physicienne de formation et lauréate de nombreux prix, Asli Erdogan a vu ses

romans traduits dans plusieurs langues. Son éditeur français, Actes Sud, a publié Les oiseaux de bois et, en 2013, Le Bâtiment de pierre, où l’auteure dénonçait la torture et les conditions de détention en Turquie. L’arrestation de la romancière de 49 ans a provoqué une vague d’indignation en Turquie et dans le monde, relayée par de nombreux artistes et intellectuels. En août 2016 des écrivains, des éditeurs et des journalistes comme Bernard Pivot, Annie Ernaux, Tatiana de Rosnay ou Jonathan Littell, prix Nobel de littérature, ont lancé fin août une pétition pour obtenir sa libération.

les médias. Nombre d’ONG accusent le pouvoir de profiter de l’état d’urgence pour étouffer toute voix critique. Plus de 160 médias ont été fermés. Le 24 décembre, les autorités turques ont annoncé qu’elles enquêtaient sur 10 000 internautes soupçonnés d’activités « terroristes » ou « d’injure » aux responsables gouvernementaux sur les réseaux sociaux. Le 26 décembre, le responsable de la cantine du quotidien turc d’opposition Cumhuriyet a été incarcéré

Un record d’emprisonnement En Turquie, plus de 40 000 personnes, selon l’AFP, ont été arrêtées depuis qu’Erdogan utilise un putsch avorté à la mi-juillet pour faire régner la terreur… Au-delà des « putschistes » présumés, les purges engagées après le 15 juillet 2016 visent les milieux pro-kurdes et

L’écrivaine Asli Erdogan un des 9 intellectuels traînés en procès à Istanbul.

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL pour « injure au chef de l’Etat », après avoir dit qu’il refuserait de servir le thé à Recep Tayyip Erdogan, selon le journal. Au classement mondial de la liberté de la presse dressé par Reporters Sans Frontières en 2016, la Turquie apparaît en 151e position, derrière le Tadjikistan et juste devant la République démocratique du Congo. Au début de sa garde à vue de 30 jours dont 5 passés dans un total isolement

sans médicament et sans livre, l’écrivaine turque bien que très affaiblie, n’a pas perdu de sa combativité. Au point de transmettre, début novembre 2016 une mise en garde à l’adresse de la communauté européenne sur la dérive autoritaire de la Turquie. Dans sa lettre elle écrit notamment : « Notre gouvernement veut monopoliser la “vérité” et la “réalité”. Toute opinion un tant soit peu différente est réprimée avec violence. Ma lettre est un appel d’urgence. La situa-

tion est très grave, terrifiante et extrêmement inquiétante. Je suis convaincue que l’existence d’un régime totalitaire en Turquie secouerait inévitablement, d’une façon ou d’une autre, l’Europe entière, mais celle-ci, focalisée sur la crise des réfugiés, semble ne pas se rendre compte des dangers de la disparition de la démocratie en Turquie. »

J.-P. D.

Washington/la Havane

Obama soigne sa sortie Avant de « passer la main » à son successeur, Obama a annoncé la fin d’un dispositif en place depuis des décennies accordant un permis de séjour aux immigrants clandestins cubains arrivés sur le territoire américain. Deux ans après le début du spectaculaire rapprochement entre Washington et La Havane, l’abrogation de ce régime spécial répond à une demande de longue date de Cuba qui y voyait une incitation à l’exil de ses ressortissants. Cette décision, prise à huit jours de son départ est un moyen pour le président démocrate de cimenter un peu plus un rapprochement sur lequel son successeur républicain, Donald Trump, s’est montré réservé. « Aujourd’hui, les Etats-Unis franchissent des étapes importantes pour normaliser les relations avec Cuba (...) en mettant fin à la politique connue sous le

Le président américain Barack Obama parle avec le président cubain Raul Castro à la Havane 22 mars 2016.

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nom de « pieds secs, pieds mouillés » qui avait été mise en place il y a plus de 20 ans et conçue pour une époque différente », a indiqué Obama dans un communiqué. Cette démarche signifie que « nous traitons désormais les immigrants cubains de la même façon que les immigrants d’autres pays », a-t-il ajouté. Désormais, les Cubains qui tentent d’entrer illégalement aux Etats-Unis et ne répondent pas aux critères d’assistance humanitaire « seront expulsés », a explicité la Maison Blanche.

à accepter le retour de Cubains expulsés du territoire américain de la même manière qu’elles le faisaient jusqu’ici pour les personnes interceptées en mer.

Cette mesure a été qualifiée d’étape « importante » par le gouvernement cubain. « Au terme de près d’un an de négociations (...) cet engagement doit contribuer à la normalisation des relations migratoires, marquées depuis la victoire de la révolution cubaine en 1959 par l’application de politiques agressives par les administrations américaines successives, qui ont encouragé la violence, la migration clandestine et le trafic de personnes, provoquant de nombreuses morts d’innocents », a souligné La Havane dans un communiqué. Dans le même temps, les autorités cubaines se sont engagées

Donald Trump, qui a pris ses fonctions le 20 janvier, a laissé planer le doute sur la position qu’il entendait adopter sur le dossier cubain. Fin novembre, l’homme d’affaires avait menacé d’un tweet de mettre fin au dégel si La Havane n’offrait pas davantage de contreparties sur les droits de l’homme ou sur l’économie de marché. Il a également qualifié, Fidel Castro, décédé le 25 novembre à 90 ans, de « dictateur brutal qui a opprimé son peuple pendant près de six décennies ». Tout un programme.

La Maison Blanche a justifié cette annonce surprise par la nécessité de discrétion dans les négociations. « Les discussions étaient très délicates. Nous ne voulions pas provoquer un exode de masse depuis Cuba en anticipation d’un changement de politique », a expliqué Jeh Johnson, ministre de la sécurité intérieure.

J.-P. D.


INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Planète

Vers une nouvelle guerre des étoiles ? Les états-majors de certaines grandes nations se préparent à une guerre dans l’espace et relance la course aux armements. La multiplication des cyber-attaques montre que pour une part les futurs conflits se régleront sur internet et dans l’espace. Certaines nations s’y préparent relançant inéluctablement une course aux armements que l’on croyait révolue depuis l’époque Reagan-Gorbatchev. « Nous avons changé d’époque, c’est la fin de l’insouciance » avertissait dans les « Echos » fin décembre, le chef d’état-major des armées Françaises, le général Pierre de Villiers, pour rappeler que le « prix de la paix c’est l’effort de guerre ». Et de souligner qu’à côté de l’instabilité liée au terrorisme islamiste radical, on assiste aussi au retour de stratégies de rapports de force au sein des « Etats puissance », aux dépens des règles de gouvernances mondiale. Des stratégies qui s’appuient sur le réarmement. En décembre dernier, tour à tour, Poutine -qui depuis plusieurs années voit se renforcer le potentiel militaire de l’OTAN en Europe jusqu’aux frontières de la Russie- et le nouveau locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump, se sont exprimés sur les questions d’armement nucléaire, indiquant que leurs pays respectifs qui ont signé trois Traités de réduction des armes stratégiques offensives (START) en 1991, en 1993 et en 2010, devaient renforcer impérativement leurs arsenaux sur terre et notamment dans l’espace. Poutine et Trump ont ensuite atténué leur propos. Mais les deux pays, qui concentrent 93 % des armes nucléaires (7 300 ogives russes, 6 970 américaines) envisagent d’augmenter leurs dépenses militaires. Elles pourraient atteindre 21 % du PIB en Russie quand le Pentagone prévoit de consacrer 1 000 milliards de dollars à la modernisation de l’arsenal américain…

L’espace enjeu stratégique La hausse des dépenses militaires est d’ailleurs générale. Pour la première fois depuis 2011, elles ont augmenté

en 2015, observe l’institut international puissance dominante dans l’espace », de recherche sur la paix à Stockholm. a indiqué à l’AFP, Victoria Samson, Même le Japon a décidé d’orienter son spécialiste d’une fondation américaine budget vers une remilitarisation. Et le œuvrant pour une exploitation durable contrôle de l’espace est devenu un véri- de l’espace… La preuve ?, Les Améritable enjeu stratégique… cains disposent depuis peu de quatre saSatellites tueurs, lasers aveuglants, tellites capables de manœuvrer en orbite brouilleurs sophistiqués : les grandes géostationnaire pour aller inspecter et puissances préparent-elles discrètement surveiller de près un autre satellite. Les une nouvelle « guerre des étoiles » ? deux derniers ont été lancés en août deEn tous les cas, jadis chasse gardée des puis 2004 Américains et des Russes, l’espace est Pour Theresa Hitchens, chercheuse à désormais accessible à de multiples acl’université du Maryland, les Russes teurs, étatiques ou non. Et Moscou et et les Chinois « rattrapent très vite » Pékin démontrent des capacités d’attaque spatiale qui « inquiètent » les stra- l’avance américaine. « Pour l’instant, on est beaucoup dans la démonstration tèges américains mais en redemandent ! En 2015, le comportement mystérieux technologique mais sans initiative did’un satellite russe a alimenté les spé- plomatique, « on finira par avoir une culations sur le développement par la course aux armements dans l’espace », Russie de possibles satellites d’attaque, avertit-elle. « Avec un risque extrême capables de se déplacer et de manœuvrer pour l’humanité », dans l’espace pour approcher d’un sa- Expert américain, vétéran des négociatellite cible. La Chine a aussi démon- tions mondiales de désarmement, Mitré en 2013 sa capacité à envoyer en chael Krepon préconise de négocier un orbite basse un petit satellite capable code international de bonne conduite de manœuvrer vers un autre engin. La dans l’espace, comprenant un volet mimême année, Pékin avait frappé les es- litaire. prits en tirant vers l’espace un nouveau « Mais l’administration Obama n’a missile capable d’atteindre l’orbite géos- vraiment jamais mis son poids derrière tationnaire, à 36 000 kilomètres de la ces négociations, suspendues depuis Terre, pour frapper un satellite. Vérifier 2015 », regrette-t-il. Les Etats-Unis ont ou non ces incidents sont une véritable laissé l’initiative à l’Union européenne aubaine pour tous les va-t’en guerre ! Et et celle-ci « a été très peu efficace ». le Pentagone d’en conclure à la nécessité de relancer la course aux armements J.-P. Delahaye. Pourtant des voix de scientifiques et de spécialistes militaires s’élèvent pour inviter à la retenue, rappelant que « le Pentagone dispose probablement déjà des capacités offensives que Pékin et Moscou chercheraient à acquérir ». « Il y a un peu d’exagération par ceux qui, dans la sphère militaire, ont du mal à accepter que les Etats-Unis puissent perdre leur rôle de Satellites espions français dans l’espace. LE RÉVEIL - N° 830 - DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017 - 11


LE RÉVEIL INTERNATIONAL

L’armée américaine et la Bundeswehr allemande envoient des milliers de soldats en Europe de l’Est Par Johannes Stern - 3 janvier 2017

Extraits Un déploiement massif de troupes américaines et de l’OTAN en Pologne et dans les pays baltes est en cours. Selon une déclaration du Centre de presse et d’information des forces armées allemandes) le 30 décembre : « dans le cadre de l’opération OTAN « Atlantic Resolve ». En novembre : « les soldats de la 3e Brigade de la 4e Division d’infanterie américaine ont commencé à charger les navires « plus de 2 500 pièces de cargaison (des camions, des véhicules de combat, remorques, et conteneurs) expédiées vers l’Allemagne, « arrivées du 6 au 8 janvier par transport maritime à Bremerhaven et ensuite transportées vers la Pologne par rail, et par convois militaires d’ici le 20 janvier ». Le quotidien allemand Kieler Nachrichten a qualifié l’accumulation des armes d’« opération la plus importante de redéploiement de l’armée américaine en Allemagne depuis 1990 ». Ce sont « 4000 soldats supplémentaires et

2000 chars d’assaut qui vont « contribuer à renforcer la défense et la dissuasion de l’alliance ». Le colonel Todd Bertulis de l’EUCOM à Stuttgart, a déclaré que « la puissance de combat nécessaire soit apportée au bon endroit en Europe au bon moment ». Le lieutenant-général Frédéric « Ben » Hodges : « Trois ans après que les derniers chars américains aient quitté le continent, nous devons les y remettre ». « Cela ne signifie pas nécessairement qu’il doit y avoir une guerre, rien de tout cela n’est inévitable, mais Moscou se prépare à cette possibilité ». Le déploiement de troupes de combat américaines fait partie des préparatifs d’une expansion continue vers l’est de l’OTAN depuis la dissolution de l’Union soviétique. En Ukraine, les États-Unis et l’OTAN avec les forces fascistes, ont organisé un coup d’État contre le président pro-russe, au début de 2014. Ce mouvement a déclenché une rébellion séparatiste par les régions russophones de l’est du pays. Les événements en Ukraine ont servi à imposer et étendre les forces militaires de l’OTAN le long de la frontière occidentale de la Russie. Dans une interview diffusée par la radio estonienne, McCain, sénateur républicain US a appelé à un renforcement des forces de l’OTAN contre la Russie. Dans cette escalade dangereuse qui fait

courir le danger d’une troisième guerre mondiale, la Bundeswehr (Allemagne) joue un rôle central. « Sans le soutien de l’armée [allemande], nous ne pouvons aller nulle part », a déclaré le lieutenant général Hodges. Le lieutenant-général Peter Bohrer, marquait son accord : « Dans le passé », a-t-il dit, « l’Allemagne était un État de première ligne. Aujourd’hui, nous sommes une zone de transit, et l’une de nos tâches principales est d’entreprendre un soutien commun […] Nous sommes ouverts à l’exécution de ces tâches avec nos partenaires américains ». L’Allemagne, qui a écrasé l’Europe de l’Est dans sa guerre d’extermination il y a 75 ans, se prépare à envoyer des troupes de combat dans les pays baltes. En janvier, 26 chars, 100 autres véhicules et 120 conteneurs seront transportés en train vers la Lituanie. Dans le journal « Bundeswehr aktuell », le général Volker Wieker a confirmé que l’Allemagne s’était entendue avec les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni lors du sommet de l’OTAN à Varsovie. L’Allemagne enverra son 122e Bataillon d’infanterie, d’autres envois suivront, « afin que nous atteignions une capacité dite opérationnelle complète d’ici le milieu de l’année ». (Article paru d’abord en anglais le 31 décembre 2016)

Tombola de Noël du Réveil Merci à tous ceux qui ont répondu cette année encore à l’appel à la souscription du Réveil permettant perme par leur engagement la poursuite depuis 85 ans de la parution du journal. jou Toutes nos félicitations au gagnant de la 6e voiture N° 106345 –

Lucien MARTY de la Haute-Garonne. « Les faits sont les arguments les plus solides et nul n’a besoin d’être orateur ou écrivain pour les exposer. Ils doivent aller nus comme tout ce qui est beau » disait P. Vaillant-Couturier le 4 octobre 1919 dans le 1er journal de l’ARAC « le Combattant ». C’est cette action que nous continuons dans les conditions d’aujourd’hui.

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LE CAHIER MÉMOIRE N° 830 DÉCEMBRE 2016 JANVIER 2017

La nation, réalité vivante et évolutive La nation est une réalité vivante, en mouvement. Elle représente le type de portée universelle le plus récent et le plus neuf des communautés ethno-historiques. Les faits nationaux, leur portée régressive ou libératrice ne peuvent s’envisager de façon statique, ignorante ou porteuse d’amnésie. Les élaborations idéologiques des partisans de Maastricht laissent apparaître quelques thèmes et schémas qui concourent tous à fonder en nécessité irrésistible et positive l’acceptation du traité. C’est ainsi, nous dit-on, que tout, de l’Est à l’Ouest, montrerait la nécessité de dépasser par l’intégration politique les États nationaux devenus obsolètes et qui « ont marqué l’histoire de leur violence ». Deux accusations majeures jamais prouvées mais souvent répétées et proférées comme évidentes. L’édification d’une communauté européenne dotée de pouvoirs politiques supranationaux serait ainsi le moyen d’éviter la crue de folies nationalistes archaïques parmi les peuples d’Europe, folies « tribales ». Pareille évolution de la C.E.E. serait au demeurant seule adéquate aux exigences d’interdépendance et de coopérations organiques de plus en plus étroites (entre nations, zones, continents…) que fonde et rend né-

cessaire (sauf à choisir déclin et archaïsme) la modernité du monde en cette fin du XXe siècle. Aller en ce sens n’impliquerait au demeurant en rien pour les travailleurs, pour la France, le passage d’un seuil qualitatif inédit et aux risques et enjeux considérables : ratifier Maastricht, ce serait continuer à cheminer au long des mêmes voies, voies devenues depuis longtemps (avec le marché commun, le marché unique) familières et banales. « La défiance (politique) est la vertu d’un peuple libre » disait l’abbé Grégoire en 1792. Lucidité critique,

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11

intervention personnelle comme citoyens de tous les travailleurs sont plus que jamais nécessaires. N’est-il pas, tout d’abord, nécessaire, dans l’examen des nations et du fait national aujourd’hui, de se garder de toute manière unilatérale, courte, oublieuse des réalités, afin d’examiner les données et complexités dégagées par le mouvement de l’expérience et de la recherche historique et ethnologique ?

Antoine Cazanova (1992)


LE RÉVEIL DOSSIER

Une très longue histoire 1 – Les nations s’enracinent dans une très longue histoire qu’elles ont prolongée de façon inédite depuis deux cents à trois cents ans. Cette histoire, c’est celle des différents types de communauté ethno-historiques. Depuis des centaines de milliers d’années, le mouvement historique de l’humanité est caractérisé par l’existence de processus de portée plus ou moins universelle. Le mouvement de l’histoire de l’humanité est, en même temps, contradictoirement et complémentairement marqué par le fait que ces traits et processus de portée universelle n’existent que dans le cadre de communautés humaines au territoire propre, et dotées de caractéristiques spécifiques, singulières en ce qui fait leur consistance sociale et culturelle. Ces communautés à l’identité originale et singulière constituent ce que j’appellerai des

communautés ethno-historiques. 2 – Ces deux forces du mouvement historique (processus de portée universelle, traits et voies singulières) sont toujours présentes, inséparables. En même temps et par ailleurs, les rapports entre ces deux aspects fondamentaux prennent des formes et des contenus de nature profondément différents aux différentes étapes de l’histoire sociale de l’humanité. En fonction du champ des contraintes et des possibilités ouvertes par le mouvement des forces productives, la nature des rapports de production, et par les formes de division du travail et de rapports de coopération-conflits qui s’y rattachent, c’est lentement que des types historiquement différents de communautés ethno-historiques deviennent dominants : clans et tribus, cités-États antiques, principautés féodales, représentent certains

Valmy vive la révolution.

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des principaux types de communautés ethniques de nature historique qualitativement différente. Ces différents types historiques de communautés ethno-historiques n’apparaissent et ne se transforment ni soudainement, ni de manière simple et uniforme sur l’ensemble de la planète, ni même sur des ensembles continentaux comme celui de l’Europe. Les périodes de dominance des différents types historiques de communautés ethno-historiques sont des périodes de longue et multiséculaire durée : les communautés ethno-historiques du type de la cité-État antique sont prédominantes en méditerranée sur plusieurs centaines d’années. Les communautés ethno-historiques du type des principautés féodales, dans leur mouvement d’apparition, d’élargissement, de transformations marquent l’Europe sur plus de mille ans. 3 – Comment, dans ce cadre, oublier que loin d’être obsolètes, les nations représentent le type de portée universelle le plus récent et le plus neuf des communautés ethno-historiques ? Leur constitution et leur affirmation sont notamment inséparables des transformations des forces productives, du développement intensifié et universalisé des rapports marchands, des exigences et possibilités humaines neuves et des transformations des formes de conscience de l’identité culturelle qui s’y rattachent. Ces processus de constitution et d’affirmation des nations sont apparus au XVIIe et au XVIIIe siècles. Ils se sont considérablement élargis en Europe et sur la planète au XIXe et, plus amplement encore, au XXe siècle. Disons même que les toutes dernières décennies, celles de la seconde moitié du XXe siècle, sont celles où jamais on n’a vu se constituer autant de nations.


DOSSIER LE RÉVEIL

Identité nationale, une expérience commune Ce sont aussi celles où les transformations des forces productives et des savoirs, les aspirations nées de luttes contre les dominations impérialistes ont vu les exigences d’indépendance nationale et de constitution d’un nouvel ordre international égalitaire de coopération entre les peuples devenir une caractéristique puissante et radicalement inédite du mouvement historique des relations internationales. Pas plus hier qu’aujourd’hui, les faits et les problèmes nationaux, leur portée régressive ou libératrice ne peuvent être envisagés de façon simple, statique, sincèrement ignorante ou sournoisement porteuse d’amnésie comme le font tous ceux qui croient ou feignent de croire que les nations sont en elles-mêmes et par ellesmêmes responsables des guerres (telles celles de 1870, 1914-1918, 1939-45…), ou encore des violences et des tensions sociales et ethniques. La lecture de toute histoire sérieuse des relations internationales, montre comme étant à tout le moins très difficilement séparable de la politique des classes dirigeantes maîtresses des Etats et tout particulièrement aux effets profonds des systèmes de domination impériale (tels par exemple l’Empire austro-hongrois ou l’Empire russe) et/ou impérialiste du XIXe siècle à nos jours ! Le véritable problème, c’est celui des relations du fait national avec les structures sociales et les rapports de classe qui le sous-tendent. 1 – Dans le processus de constitution des nations, puis dans la vie sociale des nations constituées (par exemple la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Allemagne aux XIXe et XXe siècles), la conscience d’identité nationale (plus ou moins claire) repré-

sente, dans ce cadre, une donnée d’expérience commune aux différentes classes et groupes sociaux (bourgeoisie, paysannerie, couches populaires, classe ouvrière, techniciens). 2 – Inversement, la référence à la nation, à l’identité nationale, à sa symbolique, ont pu et peuvent, au cours de l’évolution historique, constituer un outillage idéologique que les diverses classes sociales ont pu mettre en œuvre en leur conférant des contenus sociaux et politiques de manière politiquement différente, divergente, voire radicalement opposée. La question nationale, aux diverses époques, prend des contenus et orientations différents ou opposés : ceci en fonction de la classe qui la pose et du moment où elle la pose. Et ces moments diffèrent profondément selon qu’il s’agit d’une conjoncture de développement économique, social, national re-

lativement peu heurté, ou d’une conjoncture de crise large et durable du système social touchant l’ensemble des rapports sociaux.

La portée émancipatrice des mouvements nationaux En des temps de profonde crise sociale (comme celle du système capitaliste dans les années 1890 ou, de manière autre, les années 1930), les références à la nation, à l’identité nationale ou même à l’identité régionale ont pu servir de justification idéologique nationaliste aux politiques impérialistes des bourgeoisies dirigeantes dans les grands pays capitalistes. Ces références ont pu et peuvent, être utilisées (c’est le cas en France en ces années 1980 et 1990 par la droite et l’extrême-droite) pour nourrir la xénophobie et/ou le racisme, c’està-dire présenter des réponses d’obscurité face au chômage, à

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LE RÉVEIL DOSSIER

l’austérité, aux souffrances et colères des travailleurs. Mais ce n’est là qu’un aspect des choses : il ne peut faire oublier l’autre aspect, celui de la portée le plus souvent largement émancipatrice des mouvements nationaux depuis deux siècles. Pensons ici au lien (exprimé avec une force radicalement neuve il y a deux cents ans en 1792) entre exigence d’unité et d’indépendance nationale, exigence de sou-

veraineté populaire et luttes pour de profondes transformations démocratiques des structures sociales et politiques. C’est même dans la mesure où, d’un côté, affirmation de la nation contre l’ancien monde aristocratique des monarchies ou empires dominateurs de peuples-sujets de la nation et, d’un autre côté, transformations socio-politiques démocratiques se sont trouvées fortement liées dans la Révolution française, qu’ont pu se construire des rapports profondément renouvelés entre les peuples de communautés ethno-historiques régionales (comme par exemple celle d’Alsace ou de Corse) et l’ensemble du peuple français. C’est ainsi, dans ce processus révolutionnaire, que s’est affirmée la nation française. C’est avec lui qu’au niveau des principes se trouvent définitivement refusés les pratiques idéologiques que du Haut Moyen-âge au XVIIIe siècle avaient élaboré et imposé les aristocrates laïques et ecclésiastiques. Ces règles du monde de l’Europe

nobiliaire trouvent par exemple leur expression forte et condensée dans le principe (féodal) de « subsidiarité ». Principe que Jacques Delors, après d’autres idéologues du grand capitalisme contemporain, a repris, mais à une échelle plus vaste, puisqu’il veut en faire l’axe et l’âme du fonctionnement des rapports entre pouvoir (politique) de la Communauté, et pouvoirs des nations dans l’Europe de Maastricht. Ces règles et ce principe étaient ceux d’un ordre social et politique conçu par les idéologues et dirigeants de l’Europe féodale comme fait de communautés humaines bâties pour l’éternité de classes hiérarchisées, organisées en principautés. Un ordre où en chaque pays (dans les rapports, noblesse, clergé, Tiers Etat), comme à l’échelle d’ensemble de l’Europe, les niveaux inférieurs ont leur consistance propre et autonome d’activité complémentaire de celle des niveaux supérieurs. Des niveaux supérieurs auxquels ils sont subordonnés, qui les orientent et les dirigent.

La Révolution française a rejeté la subsidiarité C’est le refus global de ce système d’inégalité et de sujétion entre les humains et entre les peuples qui se dessine avec la Révolution française. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, commencent alors de s’affirmer tout à la fois le fondement inaliénable de la souveraineté nationale dans les droits de citoyens égaux et l’exigence d’un ordre civilisé entre les peuples, ordre qui ne peut être tel, s’il n’est fait de libres rapports d’association et de concertation entre nations souveraines. Pensons enfin, au-delà de la France et dans un contexte tout

autre, à la portée de libération des potentiels humains, des luttes qui, en de rudes conditions, ont été menées et se mènent sur la planète, notamment en Asie, Afrique, Moyen-Orient, Amérique latine, depuis quarante à quarante-cinq ans : luttes pour cette liberté des libertés qu’est l’indépendance nationale ; mais aussi luttes contre l’exploitation sociale de racines locales, mais plus centralement encore contre le pillage des ressources et du travail par les sociétés et les multinationales étrangères. Il est en tout cela une réalité significative : les luttes et combats

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de libération sociale et politique menés depuis deux cents ans, depuis cinquante ans, et dans les dernières décennies à l’Est, à l’Ouest et plus encore dans cet immense Sud où vivent les deux tiers de l’humanité, n’ont jamais vu les travailleurs et les peuples réclamer le maintien ou l’édification de systèmes d’autorité politique, économique et culturelle supranationale qui confisqueraient des parties essentielles de la souveraineté des nations de telle ou telle zone de la planète. Ces combats des peuples et tout particulièrement de ceux du Tiers-monde, hier colonisés, aujourd’hui exploités et


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écrasés, n’ont de même jamais eu pour objectif l’établissement d’un « gouvernement mondial » où les grandes puissances imposeraient leurs directives à tous (et notamment aux plus pauvres) en plaçant en posture de « subsidiarité » organique les citoyens et la souveraineté de chaque nation. Ce qui se cherche et s’exprime avec une force accrue depuis cinquante ans, c’est un ordre nouveau et civilisé de rapports fondés en chaque peuple comme entre les peuples, sur la démocratie sociale et politique. Un ordre bâti au plan international tout à la fois sur le droit à l’indépendance et à la souveraineté de chacun et sur le développement de coopérations fondées sur l’égalité et la liberté des nations qui s’associent. Ce sont ces exigences qu’avaient exprimées la Charte des Nations unies en consacrant les peuples comme les seuls bénéficiaires, mais aussi comme les acteurs et les titulaires

de la société mondiale. Elles ont été depuis tout à la fois plus fortement affirmées et largement contrecarrées. De nos jours, les débats et combats sur la manière d’entendre et de mettre en œuvre coopération, interdépendance et nouvel ordre entre les nations à l’échelle de l’Europe et/ou du monde, se trouvent prolongés, amplifiés et transformés dans le cadre du nouveau seuil de portée historique atteint au cours des toutes dernières décennies par les forces productives humaines. Avec le mouvement des savoirs, les biotechnologies, l’énergie nucléaire et, plus centralement encore, la révolution technologique et informationnelle, s’est ouvert, je crois, un changement historique de nature qualitative au moins comparable à celui de la révolution industrielle des XVIIIe et XIXe siècles et peutêtre d’aussi ample portée que celui qui, il y a environ dix mille ans, a été constitutif de la « révolution néolithique ». C’est un changement d’une telle portée qui caractérise la modernité de notre époque. Mais ce changement ne fonde en rien la légitimité des politiques de précarité, d’austérité ou l’irrésistibilité des systèmes d’impérialité supranationale. Il donne même, au contraire, bases et racines à des exigences inédites de développement plénier des êtres humains, des exigences de démocratie, d’autogestion, de paix, de coopération équitable, de communication scientifique et artistique créatives, enrichissantes entre les hommes et les peuples. Tous les sujets humains, tous les peuples sont désormais acteurs et spectateurs de l’entrée dans un seuil qualitatif

immensément nouveau de l’histoire de la planète. Dans les périodes historiques antérieures, les rapports entre les communautés humaines concrètes et singulières des différents pays, zones, continents, ont été longtemps d’un niveau d’universalité faible. Avec le développement et l’extension à l’échelle de la planète du capitalisme, des rapports entre communautés historiques et humaines concrètes se sont trouvés fortement universalisés et étendus à l’échelle du globe. Mais, du XVIe au XXe siècle, cette universalisation a été et demeure fondée sur le maintien, l’approfondissement, la transformation qualitative des inégalités et des dominations. Aujourd’hui, avec les mutations qui se rattachent à l’entrée de l’humanité dans le seuil nouveau évoqué ci-dessus, est posée avec force la nature de l’essence et du contenu social et politique de rapports (entre peuples sur chaque continent) d’universalité et d’interdépendance plus larges et plus denses.

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LE RÉVEIL DOSSIER

Un seuil qualitatif nouveau

Ces changements et la modernité contemporaine ne sont en rien ici porteurs en eux-mêmes de transformations positives. C’est en effet en fonction de l’ampleur et du niveau de conscience des luttes sociales et politiques, en fonction des choix politiques dominants qui s’expriment dans le cadre de ces luttes, que les possibilités liées à la transformation des forces productives de l’humanité d’aujourd’hui conduisent et conduiront les travailleurs citoyens dans le monde et sur un continent comme l’Europe à une modernité et à des types d’interdépendance épanouissants ou, au contraire, à une marche régressive vers l’avenir. Les formes d’interdépendance entre nations de portée épanouissante sont celles qui sont adéquates aux exigences de développement des êtres humains, des citoyens-travailleurs, par l’extension de la libre maîtrise de la gestion de leur vie dans l’entreprise, les collectivités territoriales, la nation. Dans les domaines scientifiques, technologique, culturel, ce qui, à l’expérience, est efficace et enrichissant pour tous, c’est le développement puissant, audacieux en Europe (et d’autre façon en d’autres zones de la planète), d’institutions et perspectives de coopérations fondées conjointement sur l’essor des bases nationales et des échanges, confrontations, construction de programmes mettant en commun les ressources et les problématiques de parte-

naires libres, associés, souverains. C’est là ce qui s’est fait avec Airbus avant que la C.E.E. ne s’en mêle. C’est là ce qui, à un niveau européen, est tout à la fois plus large que la C.E.E. et s’est développé entre nations au niveau du Centre d’études et de recherches nucléaires (C.E.R.N.) de Genève.

Développer le patrimoine commun de l’Europe Ces besoins de développement de la démocratie autogestionnaire qui se rattachent à l’actuelle révolution technologique et informationnelle rendent plus que jamais indispensable, efficace, le développement du patrimoine commun d’un ensemble comme l’Europe à partir de la pleine mise en œuvre des ressources intellectuelles, symboliques, artistiques, techniques, économiques que chaque peuple tire de son histoire propre. C’est en s’orientant dans ce sens qu’il est aujourd’hui possible de faire advenir par les luttes des formes d’interdépendance et un type d’universalité de qualité historique radicalement neuve. Un type d’universalité qui par étapes, processus mixtes, contradictoires (mais fondés de façon prédominante sur les besoins et l’inaliénabilité des nations qui s’associent), chemine vers un ordre de rapports bâtis sans cesse davantage selon des voies neuves. Des voies qui en chaque pays soient prioritairement celles du plein développement des travailleurs par l’emploi, la formation, la démocratie, celles du développement et de la coopération de toutes les régions en chaque nation. Cela en travaillant en même temps à l’essor de la construction (entre nations souveraines associées dans l’égalité des droits) d’institutions et de programmes de coopérations mutuellement

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avantageuses et fondées sur l’épanouissement des potentialités et des atouts de chaque peuple. Rappelons-en ici les traits d’ensemble : les principaux groupes de maîtres du capital financier veulent apporter réponse aux défis du monde moderne en remodelant les sociétés capitalistes développées dans le sens de la précarité, de l’inégalité, tout en travaillant au maintien consolidé de la dette et du pillage des ressources matérielles et humaines du Tiers-monde. Cela implique aujourd’hui, pour eux, l’organisation de l’interdépendance entre pays et continents dans le cadre d’une restructuration profonde des rapports internationaux selon deux processus complémentaires. D’un côté, affirmation de l’hégémonie (avec un rôle crucial des moyens militaires de pesée politique) mondiale (ce qui passe par une minoration et/ou une dénaturation accentuée de l’O.N.U.) américaine. D’un autre côté, construction et/ou restructuration neuve de la mise des peuples en dépendance au sein de vastes zones régies par des puissances capitalistes comme le Japon, l’Allemagne ou les EtatsUnis eux-mêmes pour l’Amérique latine. Un document du Pentagone présente ainsi les traits de l’ordre international d’un monde américain, son allure d’ensemble, ses perspectives de pôles zonaux et/ou continentaux, les remèdes envisagés par Washington face au développement des résistances des peuples ou des contradictions avec les « alliés » comme l’Allemagne ou le Japon.


DOSSIER LE RÉVEIL

Le traité de Maastricht transforme la C.E.E. en système supranational La mutation que le traité de Maastricht veut faire subir à la C.E.E pour la transformer pleinement en système politique de domination supranationale s’inscrit de manière spécifique dans ce mouvement d’ensemble des élaborations stratégiques capitalistes de la fin des années 1980. Le souci de tenir compte des contradictions entre bourgeoisies dirigeantes de la C.E.E. et, plus encore, la volonté d’empêcher les travailleurs (surtout en France) de percevoir l’ampleur de la perspective nocive où on veut les enfermer, ont conduit les promoteurs du traité à développer une marche par dissimulation d’objectifs. Marche par étapes faites de mixités contradictoires, mais au cours desquelles chemine et domine l’instauration croissante d’un système politique supranational d’allure impériale plus encore que fédérale. C’est ce système qui rendrait possible le remodelage considérablement accentué et accéléré de tout ce qui est constitutif des droits et de l’identité des travailleurs, de chaque peuple, et tout particulièrement du peuple français. Cela en imposant, de manière brutalement encore élargie, pour esprit des lois de toutes les sphères de la vie et de l’activité humaine des travailleurs, les critères et les contraintes qui sont ceux de la croissance des profits financiers pour les grands groupes multinationaux européens (eux-mêmes à dominance allemande) et américains. Très éclairante est ici l’étroite et croissante osmose qui a existé et qui existe entre les instances politiques et technocratiques de la Commission et les associations des plus hauts représentants du grand patronat.

La marche du traité de Maastricht ne constitue pas seulement un fort prolongement de la politique régressive. Cette marche est en effet d’autant plus réductible et nocive qu’elle est désormais fondée sur une transformation inédite et d’ample portée : celle de l’entrée dans un mécanisme qui verrait s’instaurer un pouvoir politique supranational devenant sans cesse davantage maître souverain des décisions dans le domaine de la monnaie (devenue monnaie unique sous l’hégémonie du mark) et de la politique économique et sociale, dans celui de la politique étrangère et de la défense (en tutelle étroite, on l’a vu, de l’O.T.A.N. et des Etats-Unis). En toutes ces matières vitales et jusqu’au niveau suprême et global, la nation française perdrait cette liberté des libertés qu’est la souveraineté nationale, c’est-à-dire le droit pour chaque peuple à disposer sans cesse lui-même de son destin. Il y aurait ici une modification politique cruciale, essentielle, profonde qui constituerait le centre et le cœur de la transformation qualitative qui marquerait.

La souveraineté nationale, liberté des libertés C’est cette modification essentielle que les promoteurs du traité tentent le plus d’obscurcir. C’est de la réalité et de la gravité de la subordination de la souveraineté nationale à un pouvoir supranational d’allure impériale qu’attestent pourtant leurs décisions, leurs actes. On peut l’apercevoir en songeant par exemple que c’est le président de la Commission de Bruxelles

et ses adjoints qui déclarent qu’il s’agit de mettre à la place un système politique où les États-nations aujourd’hui souverains en viendraient à être placés, en une situation de complémentarité et de subordination de même ordre que celle qui est le propre des différents États des États-Unis. Ce n’est par ailleurs pas sur les principes de libre association entre nations égales et sans cesse inaliénablement souveraines que le traité fonde les relations entre pouvoir supranational et pouvoirs nationaux. Ce principe régulateur placé par Jacques Delors « au fronton du traité », c’est, on l’a vu, le principe médiéval de « subsidiarité ». Le réemploi en 19911992 de ce principe va considérablement au-delà des rapports de complémentarité et de hiérarchie qu’il exprimait à l’époque féodale. La subsidiarité, selon le traité de Maastricht, assure en fait au pouvoir central de la Communauté européenne le droit intégral (et par là même un pouvoir absolu supérieur à celui des parlements, expressions pourtant de la souveraineté populaire de chaque pays) de se substituer aux États nationaux en tous les domaines, y compris ceux qui ne sont pas de sa compétence directe. Tout confirme qu’avec un pareil cheminement on s’en irait vers

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LE RÉVEIL DOSSIER d’un vaste ensemble qui représenterait une construction cousine de ce que fut jusqu’en 1914, l’Empire des Habsbourg. Depuis les années 1860, aristocratie et bourgeoisies autrichiennes (en position dominante) et hongroises, s’étaient associées ici en une double monarchie pour mieux dominer, contenir, écraser les travailleurs et les autres nationalités de cette vaste partie de l’Europe centrale. une situation où dans un proche avenir 80 % des décisions qui concernent la vie des citoyens ne relèveraient plus de la nation française mais des instances centrales de Bruxelles (le Conseil, la Commission, la future Banque centrale). Tout montre en même temps que ce ne sont point les institutions nécessaires à la coordination des coopérations entre nations libres, associées et inaliénablement souveraines que le traité instaurerait. Il met au contraire en place un système centralisateur, tout puissant par rapport aux droits et pouvoirs des citoyens-travailleurs titulaires de la souveraineté nationale. Système dont les instances, libres de tout contrôle populaire, régissant la vie des nations, des régions et des communes, vivant ellesmêmes en osmose avec le grand capital financier constitueraient une véritable structure impériale de type par ailleurs profondément inégalitaire. Il s’agirait d’instaurer un gouvernement central communautaire avec à sa tête un président aux pouvoirs élargis et d’aller vers la suppression de la présidence tournante où l’on verrait les hauts dirigeants de quelques-uns des principaux pays capitalistes s’associer (sous la tutelle allemande) pour dominer les peuples et les travailleurs d’une « Communauté européenne », c’est-à-dire en fait

Des risques graves d’uniformisation des cultures Libre développement de l’identité de chaque peuple et libres échanges entre les peuples sont inséparablement à la source du renouvellement et de l’enrichissement du patrimoine culturel, des ressources, des capacités productives, du mouvement de plus haute libération de l’humanité. Cela est plus que jamais vrai à notre époque où jamais n’ont été aussi fortes les possibilités d’intervention, de création, de formation, de communication et où jamais n’ont été aussi grandes les exigences de participation personnelle des citoyens à la maîtrise politique de la vie économique, sociale et culturelle, à celle de leurs communes, de leurs régions, de la nation. C’est dire combien est nocif et tout ce qui conduit à l’uniformisation et à l’aplatissement des cultures, à l’intégration porteurs d’inégalités et de domination, tout ce qui ampute le droit souverain et inaliénable de chaque peuple à coopérer plus fortement avec les autres à partir du libre développement de ses atouts et de ses différences. Les puissances nationales et multinationales de l’argent mettent tout en œuvre pour enfermer la vie économique, sociale et cultu-

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relle des nations d’Europe en des normes et des contraintes qui ne sont en rien celles de la coopération entre peuples libres. Les effets produits jusqu’ici dans notre pays par la prédominance d’une telle orientation sont visibles. Le potentiel agricole, industriel et technologique, la recherche fondamentale, le droit de tous à une formation de qualité sont très sévèrement mis en cause. C’est un seuil nouveau et sans précédent qui est franchi aujourd’hui avec des abandons qui touchent aux fondements même de la souveraineté nationale. Deux cents ans après Valmy, deux cents ans après la proclamation de la République, la nation française perdrait alors le droit de décider de son destin présent et à venir, un droit, pour elle-même et pour tous les peuples, qu’elle a alors imposé à l’Europe aristocratique. Elle perdrait par là même la possibilité d’être partenaire et libre acteur d’une nouvelle étape du développement de la coopération européenne, c’est-à-dire des échanges et des partages entre peuples associés, souverains et différents. Nous croyons à cette Europe du partage, et à cette coopération riche de l’essor des atouts et de la personnalité de chaque peuple. La France ne peut y prendre place que si elle continue à être elle-même une nation libre, une nation souveraine.


HISTOIRE LE RÉVEIL

Cuba Mort d’un révolutionnaire Le leader charismatique de la révolution cubaine, Fidel Castro, s’est éteint vendredi 25 novembre, à la Havane à l’âge de 90 ans. Raoul Castro, actuel président, a annoncé la nouvelle à la télévision nationale, terminant son allocution par ces mots « hasta la victoria siempré » Une petite phrase qui résume toute une vie de combat pour le droit à l’indépendance du peuple cubain, pour l’émancipation des peuples et qui résonne dans la tête des insoumis du monde entier. Quel destin pour le jeune avocat libéral épris de justice et de liberté, qui au milieu des années 50, prend les armes contre les tenants du pouvoir à La Havane. À l’époque le pays, dirigé par le dictateur Batista, est livré aux pillards locaux et étrangers soutenus par Washington et la mafia états-unienne. C’est le règne des gangsters. La corruption, la prostitution gangrène le pays. La misère, la faim, l’analphabétisme décime le peuple… Avec quelques compagnons dont Ernesto Che Guevarra et le soutien du peuple et après plusieurs tentatives, Fidel Castro entre triomphant à La Havane. Ce combat inspirera des générations de progressistes en Amérique Latine et sur tous les continents. Installés au pouvoir, Fidel et les « Barbudos » prennent des mesures radicales de nationalisations et se lancent dans un vaste programme pour l’Education, la Santé et l’électricité pour tous.

Fidel Castro et Nelson Mandela.

En dépit de ses mesures qui font frémir Wall-Street, le nouveau gouvernement cubain ne ferme pas la porte aux EtatsUnis. Ce sont les Etats-Unis qui vont tourner le dos à Castro, alors même qu’il envisage de coopérer économiquement. Après l’écroulement de la dictature, il se rend aux USA, notamment pour négocier la vente de la récolte sucrière. Les Etats-Unis refusent de l’aider. En février 1960, en pleine guerre froide, Cuba et Moscou passent un accord sucre contre pétrole. Le début d’une grande et longue coopération. C’en est trop pour l’Amérique qui ne peut tolérer une telle alliance entre l’URSS et une petite île à 250 kilomètres de ses côtes. Les Américains décident le blocus qui perdurera jusqu’à nos jours. Ils tenteront même un débarquement en force à la « Baie des cochons ». La « crise des missiles » renforcera de part et d’autre une franche inimitié d’autant qu’elle obligera le président de la première puissance mondiale, chef de file du monde occidental, J F Kennedy, à s’engager à ne pas envahir Cuba. Un véritable camouflet ! Par la suite, Fidel Castro échappera à plusieurs tentatives d’assassinats… Sur le plan international il tentera de sortir de la logique des blocs au sein du « mouvement des non-alignés » mais on retiendra surtout le rôle de Cuba pour son implication, son aide et son soutien à la libération des peuples. De l’Algérie à l’Afrique du Sud en passant par l’Angola etc. … jusqu’à nos

Fidel Castro et le Che.

jours avec la coopération internationale pour résoudre les crises de santé… Pendant plusieurs dizaines d’années Cuba résistera par la volonté de son peuple et grâce à l’aide des pays du « bloc socialiste ». L’effondrement de ce système sera une nouvelle terrible épreuve pour les Cubains mais l’île ne pliera pas… Bien sûr cette épopée, cette histoire n’a pu se construire sans des hésitations, des tâtonnements et des erreurs. Pas question de le nier ici. Le parti unique, la liberté de la presse, une économie en berne qui demande audace et ouverture tout cela ne peut être ignoré. Mais n’oublions jamais le contexte d’enfermement et de boycott dans lequel le pays s’est trouvé pendant plus de 40 longues années. Et qui pourrait croire que les millions de Cubains qui ces derniers jours sont descendus dans la rue pour rendre hommage à Fidel Castro y sont allés contraints et forcés ? L’homme a marqué l’histoire de son pays, l’histoire de l’Amérique latine, l’histoire du monde. Son ami le prêtre dominicain brésilien, Frei Betto, apprenant sa mort a déclaré « il a fait de Cuba une nation souveraine » Peut-être que tout tient en ces quelques mots. Repose en paix Commandante.

Jean-Pierre Delahaye LE RÉVEIL - N° 830 - DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017 - 21


LE RÉVEIL VOS DROITS

Campagne double, les régimes spéciaux réintroduits dans le droit à réparation Mais le compte n’y est toujours pas ! Si le droit à « campagne double » avait été enfin accordé aux AC d’Algérie, Tunisie et Maroc (1952-1962) fonctionnaires, la loi de Finances 2016 en avait exclu les régimes spéciaux de retraite : SNCF, EDF-GDF, RATP, etc. Suite à l’action résolue du Mouvement ACVG – dont l’UFAC et au 1er rang l’ARAC – cette « erreur » (dixit le Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants) va être réparée. En effet, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2017, a adopté un Article 34, lequel précise que « la mesure (…) a pour objet d’étendre le droit à campagne double (pour participation à la guerre d’Algérie et aux combats au Maroc et en Tunisie) aux (…) assurés des régimes spéciaux (…). Il s’agit par conséquent d’une mesure d’équité de traitement ». ➣ C’est qui, les retraités des « régimes spéciaux » ? Les anciens combattants de la SNCF, de la RATP, les militaires, les personnels de EDF et GDF Suez, les industries électriques et gazières, les marins AC et ceux des personnels de la Comédie Française et de l’Opéra de Paris,

les AC retraités des Mines, les AC élus à l’Assemblée Nationale et au Sénat, les AC Clères de Notaires, de la police nationale… et les agents du port autonome de Bordeaux et celui de Strasbourg (le plus petit régime spécial de France avec 156 cotisants et 203 retraités), les Etablissements industriels et publics d’Etat, les collectivités locales, la Chambre de Commerce et d’industrie de Paris, les cultes, etc. ➣ Les intéressés doivent en faire la demande et cette mesure concerne tous les dossiers de retraire des régimes spéciaux, que les pensions aient été liquidées avant ou après le 19 octobre 1999, date officielle de la reconnaissance de la guerre d’Algérie. Reste à vérifier dans quelles conditions les régimes spéciaux – qui ont opposé jusqu’ici des fins de non-recevoir catégoriques aux demandes des intéressés concernés – vont les traiter en 2017. Affaire à suivre très sérieusement donc. ➣ MAIS LE COMPTE N’Y EST TOUJOURS PAS ! Puisque cette campagne sera calculée sur la base des actions de feu ou de combat, ce qui est un critère extrême

M. Candelier à la commission des Finances.

ment restrictif et hors la loi d’origine de 1924. En effet, et quoiqu’en prétendent le Secrétaire d’Etat aux AC et les rapporteurs des commissions concernées tant à l’Assemblée Nationale qu’au Sénat, la Campagne double a toujours été appliquée sur la base du temps passé par l’intéressé sur le territoire concerné (guerre du Rif, guerre 19391945, guerre d’Indochine) et non en fonction de critères d’attribution de la Carte du Combattant, laquelle n’est d’ailleurs pas obligatoire pour bénéficier de la campagne double. ➣ DONC, l’ACTION CONTINUE Nous réclamons l’abrogation des critères restrictifs et la stricte égalité de traitement entre les générations du Feu, avec les « Anciens » et aussi demain, pour les OPEX !

Relèvement du plafond majorable des rentes mutualistes Anciens Combattants Une circulaire du Ministère de la Défense, en date du 21 septembre 2016, a précisé le nouveau montant du plafond majorable des rentes mutualistes Anciens Combattants pour l’année 2016, en fonction de la nouvelle valeur du point des

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pensions militaires (14,04) et du nombre de points d’indice rattachés à la rente : 125 points. En conséquence, le nouveau montant du plafond majorable est fixé à 1755 euros Tous les mutualistes dont la rente est infé-

rieure à ce montant peuvent donc demander à la Mutuelle de l’ARAC le calcul de ce qu’ils devraient verser (en une seule ou plusieurs fois) pour atteindre ce plafond maximum de la rente à laquelle ils peuvent prétendre nette d’impôt.


VOS DROITS LE RÉVEIL

Les “oubliés” du Secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants et à la Mémoire « Il fut un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître » (Charles Aznavour)… et en ce temps-là le ministre ou Secrétaire d’Etat s’intitulait ministre ou Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Que sont devenues ces victimes de guerre ? Elles ont été oubliées, et pourtant elles existent. • Les conjoints survivants eux-mêmes victimes de guerre et bénéficiaires du droit à réparation expressément prévu par le code des PMI et ce depuis la grande charte de 1919. • Les orphelins, les pupilles de la nation eux-mêmes, victimes de guerre et bénéficiaires du droit à réparation tel que prévu par le code des PMI. • Les victimes civiles de guerre également bénéficiaires du droit à réparation en vertu du code des PMI • Les victimes d’actes de terrorisme

reconnues victimes civiles de guerre bénéficiaires du droit à réparation prévu par le code des PMI. Toutes ces victimes sont loin d’être quantité négligeable et pourtant elles ne figurent plus dans le libellé du ministère ou secrétariat d’Etat. Ne seraient-elles plus ressortissantes de ce ministère ou secrétariat d’Etat ? En les faisant tomber dans l’oubli ne serait-ce pas une façon de faire un trait sur leur droit à réparation ? Ne serait-ce pas une façon de les faire douter elles-mêmes de ce droit reconnu depuis la charte de 1919 ? Un simple geste, qui ne mettrait nulle-

ment en danger les finances de l’Etat, serait de requalifier le ministère ou secrétariat d’Etat en le nommant désormais « ministère ou secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants aux Victimes de guerre et à la mémoire ». Alors, Messieurs les décideurs, il ne s’agit que d’un geste gratuit !

Vous êtes Ancien Combattant titulaire de la Carte du Combattant et/ou du Titre de Reconnaissance de la Nation (TRN), veuve, orphelin, ascendant de “Mort pour la France”.

Si vous êtes intéressé(e) et si vous souhaitez recevoir une documentation plus complète, adressez le coupon ci-dessous à : Mutuelle de l’Arac - 2, place Méridien 94807 Villejuif cedex - Tél : 01 42 11 11 00 mutuarac@mutuarac.com Je souhaite recevoir des renseignements sur la rente mutualiste.

La Mutuelle de Retraites de l’A.R.A.C. est faite pour

Agissant en tant qu’intermédiaire entre la Caisse Nationale de Prévoyance et ses adhérents : la Mutuelle de Retraites de l’Association Républicaine des Anciens Combattants permet de se constituer une rente.

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• Non imposable et revalorisée chaque année • Subventionnée par l’Etat de 12.50 à 60% • Cumulable avec toute autre pension ou retraite • Avec des versements déductibles en totalité de vos revenus imposables • La garantie de votre placement vous est assurée par la CNP (Caisse Nationale de Prévoyance) • Le capital constitué sera reversé à votre décès, au(x) bénéficiaire(s) que vous aurez désigné(s) * • Versements à votre convenance *Dans le cas d’un capital réservé viagèrement.

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RC

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LE RÉVEIL VOS DROITS

Algérie : carte du combattant 1952-1954 Un projet de loi visant à attribuer la Carte du Combattant aux appelés ayant servi en Algérie après le 2 juillet 1962 et jusqu’en 1964 a été déposé à l’Assemblée Nationale le 19 novembre 2016 (n° 4199) par le député d’Ile et Vilaine Gilles Lurton. Ce projet de loi qui aurait dû être examiné le 8 décembre dernier a été transmis à la Commission de la Dé-

fense et des Forces Armées. Quand en ressortira-t-il ? Mystère. Rappelons que ces appelés étaient 305 000 après le 2 juillet 1962 en Algérie, 103 000 au 1er janvier 1963 et 50 000 en janvier 1964. Rappelons également que, durant cette période, 535 d’entre eux ont trouvé la mort en Algérie.

L’ARAC, comme l’UFAC, ne s’oppose pas à cette attribution de la carte du combattant aux intéressés, mais précise que – légalement, diplomatiquement et devant l’histoire – elle ne pourrait se faire qu’en qualifiant officiellement ces appelés d’OPEX et en leur appliquant les critères spécifiques concernant ceux-ci – actuellement.

Cure thermale et remboursement des frais de transport Jadis, nous écrit J.-M., le remboursement des frais de déplacement des bénéficiaires de cure thermale se faisait au titre de l’article 115 du code PMI si la personne effectuait ses soins de cure thermale et son hébergement dans un établissement des armées. Le dernier établissement militaire ayant fermé (Lamalou les Bains), le remboursement des frais de déplacement se faisait sur la base du trajet entre le domicile et le lieu de cure. Or, depuis 2016, le principe a changé…

Qu’en est-il maintenant ? L’article 115 D64 prévoit expressément… « les frais de transport sont pris en charge quel que soit le moyen de transport utilisé, sur la base du tarif le plus économique, compte tenu des réductions dont les intéressés peuvent bénéficier à titre personnel. Toutefois, lorsque selon l’avis du médecin chargé du contrôle des soins gratuits, le pensionné n’a pas choisi l’établissement thermal agréé approprié à son cas le plus proche de son domicile ou de sa

résidence provisoire, le remboursement de frais de transport est calculé par rapport au trajet qui aurait été effectué si l’établissement le plus proche avait été choisi ». Dans le cas où l’établissement thermal agréé a été supprimé, l’administration l’a assimilé au cas où l’intéressé n’aurait pas choisi ledit établissement d’où – bien évidemment – une différence dans le remboursement des frais de transport exigée. JTA

Opération “Sangaris” Unités Combattantes et Carte du Combattant Un arrêté publié au Bulletin Officiel des Armées vient de préciser la liste des unités militaires et le relevé des actions de feu et de combat à pendre en considération pour l’attribution de la Carte du Combattant au titre de l’opération « Sangaris » menée sur les territoires de la République Centrafricaine, du Cameroun et du Tchad à compter du 5 décembre 2013 et jusqu’au 4 décembre 2015. Cet arrêté concerne tous les éléments composant les troupes françaises et la gendarmerie ayant participé à cette opération, ainsi que les personnels détachés à titre individuel en interarmée. ➣ Rappelons 24 - LE RÉVEIL - N° 830 - DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017

- Que pour obtenir la Carte du Combattant, il faut en faire la demande. - Que la Carte du Combattant donne droit au port officiel de la Croix du Combattant et à la Retraite du Combattant à 65 ans. - Que la Carte du Combattant permet la constitution d’une rente mutualiste subventionnée par l’Etat (de 12.50 % à 25 %) non imposable, dont les versements constitutifs sont déductibles en totalité du revenu imposable et qui - selon l’option choisie - permettent le reversement du capital constitué à la personne désignée. Pour tout savoir sur ces conditions, pour

déposer une demande de Carte du Combattant et de Titre de Reconnaissance de la Nation, pour se constituer une rente mutualiste ancien combattant, vous pouvez vous adresser à la Mutuelle de l’ARAC au 2 place du Méridien, 94807 VILLEJUIF Cedex – Tél. : 01 42 11 11 00 Fax : 01 46 77 79 09 – email : mutuarac@mutuarac.com.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Un rapport du Sénat qualifie d’« insincère » la provision pour les Opex Le bras armé de la France lui coûte… un bras ! Carburant, munitions, primes… La guerre mobilise chaque année plus de 1 Md€ d’argent public. Mais, chaque automne, au moment de voter le budget de l’année suivante, le gouvernement ne met de côté que 450 M€ pour financer les opérations extérieures tricolores, les Opex. Alors que la France vient officiellement de mettre fin à l’opération militaire Sangaris en Centrafrique (lancée en 2013), la commission des Finances du Sénat alerte sur cette mauvaise habitude budgétaire. Le budget des Opex est « systématiquement dépassé de plus de 650 M€ », déplore ainsi le parlementaire Dominique de Legge (LR), dans un rapport récent. Conclusion : « Le montant inscrit chaque année en loi de finances au titre du financement du surcoût des Opex est insincère. » Une analyse partagée par la Cour des comptes. « La dotation Opex [...] est fondée sur l’hypothèse d’interventions sur trois théâtres importants. Elle n’est pas conforme à la situation connue en 2014 et en 2015 », relève-t-elle dans le rapport sur le budget de l’Etat en 2015. Les Opex coûtent d’autant plus chers que l’« usure prématurée des matériels, liée aux phénomènes de surintensité et de suractivité, est imparfaitement

comptabilisée », assure Dominique de Legge. La sous-évaluation chronique du « surcoût Opex » est d’autant plus inquiétante que la France n’a semblet-il pas l’intention de réduire le rythme de ces interventions. « Nous allons gagner de l’argent en économisant sur Sangaris, mais nous allons en dépenser davantage en Irak, où l’armée s’est engagée au sol », souligne Jacques Gautier, vice-président de la commission de la Défense du Sénat. Bref, les 450 M€ de surcoût Opex inscrit dans le projet de loi de finances pour 2017 ne suffiront pas non plus. « Ce niveau était déjà optimiste. Il est désormais clairement irréaliste », estime ainsi Dominique de Legge. Comment est géré le dépassement ? Le financement des surcoûts non couverts par la dotation initiale est pris en charge par un effort interministériel. Pour éviter ce scénario de plus en plus fréquent et les douloureux gels de crédits qui y sont associés, Dominique de Legge avance une proposition simple : « Inscrire en loi de finances une provision Opex plus juste et plus sincère, fondée sur les montants constatés au cours des cinq dernières années. » L’idée semble cohérente, mais elle fait s’étrangler des membres de la commission de la Défense du Sénat. « En fait, il y a deux visions des Opex,

explique Jacques Gautier. Celle des commissions de Finances du Sénat et de l’Assemblée, qui plaident pour l’orthodoxie budgétaire, et celle des commissions de la Défense du Sénat et de l’Assemblée, qui plaident pour le système actuel », synonyme de souplesse. Avec des crédits Opex mieux calibrés, il serait aussi plus compliqué pour la Défense de se tourner vers les autres ministères pour remettre au pot en cas de dépassement… Autre piste envisagée par le sénateur pour alléger leur poids : « Inciter nos partenaires européens à prendre davantage part au financement des opérations extérieures menées par la France ». Une « bonne idée » mais « il y a loin de la coupe aux lèvres », soupire un militaire qui rappelle l’intervention très solitaire de la France au Mali. Le Parisien – 2/11/2016

A l’honneur Notre Ami André Kérhervé, membre de l’Arac et de la Mutuelle, a été nommé - le 15 novembre dernier - Chevalier dans l’Ordre National du Mérite. Depuis des années, André ne cesse de militer pour les droits à réparation

des anciens combattants en Afrique du Nord, notamment le bénéfice de la campagne double pour les marins, à un moment où nul n’évoquait cette question. Combattant en Algérie, épris de paix et d’amitié entre les peuples, André est aussi un « passeur de mé-

moire » et a écrit plusieurs livres de témoignage en direction des jeunes et... des Anciens. Toutes nos félicitations et nos amitiés pour cette distinction bien méritée.

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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Nos peines ■ ALPES MARITIMES (06) La Colle sur Loup : Adolphe BRISON. Mme LASSAUGE. Nice : Bernard BOURREAUD, AC ATM. Mme Louise EMMANUELIAN, combattante pour la Paix. ■ BOUCHES-DU-RHÔNE (13) Velaux : Daniel PADIEU, 64 ans, combattant pour la Paix. ■ DORDOGNE (24) Le Lardin : Auguste LAUMOND Mussidan : Georges LESTANG Périgueux : Christian GALTIÉ. Lorenzo VIOQUE. St Priest : André ARNAUD Thiviers : Pierre PASSERIEUX Verteillac : Albert TARADE, AC 39-45 ■ FINISTERE (29) Brest : Marcel GUENNOC, AC ATM ■ ILLE-ET-VILAINE (35) Rennes : Mme Gisèle GODIER, combattante pour la Paix. Alfred GRIMAULT, AC 39-45. Mme Germaine VERRON, 94 ans, veuve. ■ LOIRE (42) St Chamond : Paul FAY, AC ATM. Mme Monique MOUGENOT. Paul ROUVRAY, AC ATM. ■ LOIRE-ATLANTIQUE (44) St Jacques : Délice BERANGER, 83 ans, AC Indochine. Mme Eliane KLEIN, veuve 39-45.

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■ LOT ET GARONNE (47) Calonges : Jean André DUMAS, AC ATM ■ NORD (59) Recquignies : Roland LOUCHAERT, AC ATM. Solre le Château : Emile BRISSOT, 92 ans, Résistant Somain : Guy BARALE, 78 ans, AC ATM. Michel CECCARELLI, 78 ans, AC ATM. ■ PUY-DE-DOME (63) Issoire : Bernard BOUGER, AC ATM. ■ PYRENEES-ORIENTALES (66) Perpignan : René ATHIEL, AC 39-45. René NEGRE ■ SAONE ET LOIRE (71) St Vallier : Mme Andrée LAGARDE ■ SARTHE (72) Allonnes : Gilles LEVALLEUR, 53 ans, Combattant pour la Paix. Jean ROCHETEAU, 80 ans, AC ATM ■ HAUTE-SAVOIE (74) Seyssel : Claude FRUCTUS Thonon les Bains : Gaston NICOLAS, 96 ans, Résistant du Vercors. ■ PARIS (75) 19e : Henri GAMBOURG ■ YVELINES (78)

Mantes : Bernard BARDON Trappes : Roger GARNIER, 100 ans. ■ VAR (83) Puget-ville : Eugène IVALDI, président de la section. ■ VENDEE (85) La Roche sur Yon : Georges GUERIN, 92 ans, AC 39-45 ■ ESSONNE (91) La Ferté Alais : René LANGLOIS, 81 ans, AC ATM ■ HAUTS-DE-SEINE (92) Asnières-sur-Seine : Mme CLERY Malakoff : Antonin FOUQUE, 94 ans, AC 39-45, ancien Trésorier départemental. ■ HERAULT (34) Germaine BEILLE, 96 ans, Résistante, Chevalier de la Légion d’Honneur et Juste parmi les Justes, veuve de notre camarade Antoine Beille longtemps dirigeant de l’ARAC de Sète et de l’Hérault aux côtés de Casimir Lucibello et Maurice Moreno. ■ PARIS (75) Jacques CIEUTAT, 77 ans, AC ATM, époux de notre amie Arlette secrétaire générale du comité de Paris.


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Essonne (91) Un colloque sur “Le Feu” de Barbusse A l’initiative du Comité départemental de l’ARAC Essonne, un Colloque – labellisé par le Comité du Centenaire de la guerre 1914-1918 – s’est tenu les 7 et 8 novembre dernier à Grigny, dans le complexe Sidney Bechet. « Les Prix Goncourt 1914-1918 » Témoignages d’hier, actualité d’aujourd’hui » Les travaux, salués par M. François Eschbach (Directeur du service départemental de l’ONAC Essonne) et présidés par André Fillère, ont été animés et enrichis par une palette conséquente d’intervenants : • La guerre de 14-18, ses causes, ses conséquences, l’année 1916, par M. Bruno Drweski (maître de conférences à l’institut national des langues et civilisations orientales). • Barbusse et le “Feu” par Mme Liliane Rehby (Secrétaire générale de l’Association des Amis de Barbusse). • L’Etat d’esprit durant la guerre, par M. Bernard W.Sigg (Psychanalyste dont les travaux sur les psychotraumatismes de la guerre d’Algérie et leurs soins font autorité). • Les fusillés pour l’exemple, par M. Serge Bianchi (historien) • Renefer, illustrateur de la première édition du Feu de Barbusse, par Mme Gabrielle Thierry (artiste

Brest (29) Chaque année a lieu une cérémonie en présence de l’ARAC à la mémoire des

peintre et présidente de l’Association Renefer). • Les prix Goncourt de 1914 à 1918 et la singularité, l’importance et l’actualité du Feu et des enseignements de Barbusse, par André Fillère. • Les femmes dans la guerre de 14-18, une communication de Mme Isabelle Vahé (docteur en Histoire contemporaine). • Les collégiens de Grigny face à Verdun. Les débats échangés à la suite de chaque intervenant ont souligné l’importance d’une telle initiative, mettant l’accent sur deux questions : « guerre à la guerre » c’est bien ; mais fait-on assez pour empêcher ou faire cesser les guerres ? Les réfugiés des conflits actuels sont aussi des victimes de guerre. Quelle doit être l’attitude des ACVG ? Un dépôt de gerbe à la stèle de Barbusse voisine du colloque clôtura l’initiative et des « Actes du colloque » reprenant les interventions des participants seront édités.

Gironde (33) Mardi 13 décembre, à 19 h 30, au café repaire de Bordeaux Bacalan, un débat a été organisé par l’ARAC 33, en présence de P. STAAT – Secrétaire National de l’ARAC – et R. SAPHORES – Président département de l’ARAC 33. « La France a besoin avant tout de Paix et de Sécurité pour accomplir son évolution vers l’entière justice sociale. Pour cela, la force de dissuasion sera la Nation en armes du fait du soldat-citoyen et du citoyen-soldat, du fait de la symbiose entre Armée et Nation et où le Peuple (le prolétariat disait Jaurès) occupera légitimement la place qui lui revient. Cette Armée Nouvelle n’implique-telle pas un changement de stratégie et de mentalités ? Nous sommes aujourd’hui dans la conception de gendarme du capitalisme et nous intervenons dans 44 pays… La France n’a-t-elle pas un rôle politique, diplomatique, juridique et de coopération pour obtenir la mise en œuvre du rôle de l’ONU et ainsi obtenir le règlement des conflits par la négociation ? En sachant que le France devient le deuxième exportateur mondial d’armes, son rôle diplomatique doit-il se cantonner à la seule vente d’armements ? »

Brest (29) élèves et des personnels des lycées de Brest morts pour la France. Le jeudi 10 novembre au lycée de l’Harteloire à Brest, après le discours de Madame le Proviseur soulignant l’importance du rôle de l’Education Nationale dans la transmission du devoir de mémoire, la lecture par des élèves d’un texte témoignage, le dépôt de gerbe, les participants - élèves du collège et du lycée, de l’Ecole navale, les porte-drapeaux, les autorités et la direction ainsi que les participants-es ont chanté la Marseillaise.

Le 11 novembre 2016 avec l’ANCAC, l’ARAC participe aux cérémonies commémoratives devant la stèle monument aux morts de la gare SNCF de Brest. Depuis la disparition de notre camarade Guy Goubin nous maintenons cette présence. La cérémonie a eu lieu en présence de monsieur le Maire de Brest, de madame la Députée, du délégué municipal aux Ass.A.C, de plusieurs membres de la municipalité et des représentants de la SNCF. LE RÉVEIL - N° 830 - DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017 - 27


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Pas-de-Calais (62) L’ARAC a commémoré le 11 novembre au monument des fraternisations

Les militants de l’ARAC du Pas-de-Calais ont commémoré le 11 novembre en se rendant à Neuville-Saint-Vaast pour déposer une gerbe de fleurs au pied du monument des fraternisations, ce lieu de mémoire situé près de la nécropole nationale de la Targette inauguré en décembre 2015 par le président de la République, cent ans après l’épisode des

fraternisations de décembre 1915 raconté par Louis Barthas dans ses carnets de guerre. Dans un texte magnifique, le tonnelier socialiste de l’Aude racontait : « Boyaux et tranchées avaient complètement disparu sous l’eau, presque tous les abris s’effondrèrent. Le 10 décembre, en maints endroits de la première ligne, les soldats durent sortir des tranchées pour ne pas s’y noyer ; les Allemands furent contraints d’en faire de même et l’on eut alors ce singulier spectacle : deux armées ennemies face à face sans tirer un coup de fusil (...) Français et Allemands se regardèrent, virent qu’ils étaient des hommes tous pareils. Ils se sourirent, des propos s’échangèrent, des mains se tendirent et s’étreignirent, on se partagea le tabac, un quart de jus ou de pinard. Ah si l’on avait parlé la même langue ! »

Rennes (35) Débat à l’Espace Ouest-France Rennes le 25 octobre 2016 1916 : Henri Barbusse, soldats en guerre, soldats de paix A l’initiative de l’ARAC 35, la salle de conférence du grand quotidien régional a rassemblé un auditoire attentif aux exposés des conférenciers sur cette année 1916 dans la première guerre mondiale. Notre ami Paul Markidès rappela l’importance du roman Le Feu qui obtint le

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Prix Goncourt 1916 et la démarche de son auteur Henri Barbusse : la création de l’ARAC, puis également les multiples combats pour la paix, la solidarité notamment ce grand rassemblement international « Amsterdam Pleyel ». Une certaine émotion sera ressentie dans le public lorsque Paul évoqua son père et son oncle engagés dans cette guerre 1914/1918. L’universitaire et écrivain Erwan Le Gall apporta son point de vue complémentaire de chercheur sur l’histoire militaire et humaine de cette période et celle qui suivit. Le sous-titre du Feu, Le journal d’une escouade, demeure pour lui significative de ce que vécurent les soldats de l’infanterie, composés souvent de paysans venus des départements ruraux.

Louis Barthas espérait que « Peut-être un jour sur ce coin de l’Artois on élèvera un monument pour commémorer cet élan de fraternité entre des hommes qui avaient l’horreur de la guerre et qu’on obligeait à s’entre-tuer malgré leur volonté. » A Neuville-Saint-Vaast, les mots de Louis Barthas résonnent comme un hymne à la fraternité humaine. C’est tout naturellement que l’ARAC du Pas-de-Calais avait choisi, pour commémorer la fin de la grande boucherie de 1914-1918 le site du monument des fraternisations, chargé de sens et d’espoir pour notre association, déterminée à lutter pour la paix, contre les guerres impérialistes, pour la solidarité entre les peuples et contre la résurgence du nationalisme qui menace notre continent.

Firent également l’objet d’échanges avec le public, les premières organisations de soldats, la situation des poilus, les officiers durement frappés également dans les batailles, la réhabilitation des fusillés pour l’exemple, les troupes africaines, etc. En conclusion E. Le Gall reconnaissait que : cette guerre fait encore aujourd’hui l’objet de passions.

Section de Saint-Martin-du-Var (06) Le 18 septembre 2016 une rencontre a eu lieu au LAVANDOU entre anciens d’Algérie avec Visite du PORT GRIMAUD SAINTT-TROPEZ. Le dépôt de gerbe a été effectué au Monument au Mort de la ville. Environ une cinquante de personnes étaient présentes. Anciens AFN, ami(e)s de l’ARAC et ami(s)s tout simplement. Ce fut une belle journée. Alain Schiazza


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Alfortville (94) Pyrénées-Orientales (66) Le loto de la section : Daniel Baillette – Président de l’ARAC 66 rend Hommage à André Tourné une réussite Après une interruption en 2015, la section de l’ARAC d’Alfortville a renoué avec son traditionnel loto, organisé le 23 octobre à la salle de convivialité d’Alfortville. Et ce fut une réussite ; plus de 170 participants ont acheté des cartons et joué sous la direction de deux camarades de Villejuif, experts en la matière. Le gros lot, un téléviseur a été remporté par Madame Lehut, adhérente de longue date. Denise Tranchessec qui a fait appel aux plus jeunes de sa famille pour tenir le bar et la vente de gâteaux était plutôt satisfaite de la recette de l’après-midi. Et c’est principalement le but de cette manifestation ludique et festive de contribuer au fonctionnement de la section et de notre ARAC.

Gauchy (02) A l’initiative de l’ARAC Gauchy (Aisne) le 11 novembre 2016, dépôt de gerbes suivi d’une Conférence par Bruno DRWESKI Maitre de Conférence sur « Les Guerres, ses causes ses conséquences ». Participation 275 Personnes. Dans la semaine qui a précédé cet évènement, les élèves du collège Paul Eluard et les primaires ont pu découvrir l’exposition réalisée par Michel Nowak sur « La Bataille de la Somme ».

Côtes d’Or (21) Le Comité départemental de Côte d’Or a tenu une série d’expositions sur la région dijonnaise entre le 15/10 et le 13/11/16. Participation également à deux manifestations au travers d’un collectif de six associations pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple, le 5/11 à Vianges, seul monument pacifiste de Côte d’Or, et à Dijon le 6/11.

«…tous tes combats, tes luttes ont été reconnues et récompensées. On ne devient pas lieutenant-Colonel de l’armée française, honoré de la plus haute distinction crée par Napoléon : la Légion d’Honneur, sans avoir donné toute sa vie à son pays. Nous ne pourrons oublier tes engagements de citoyen, depuis les brigades internationales pour lutter contre le fascisme au côté des Espagnols jusqu’au maquis dans notre pays afin de résister, d’éradiquer le racisme, le nazisme jusqu’à la victoire… Tu prends le flambeau de l’ARAC en devenant le président National et dans

la continuité de tes engagements, tu deviens le Tribun aux mandats successifs pour lutter encore et encore pour tes Dépôt de gerbe sur le tombe d’Anconcitoyens… Il dré Tourné est aujourd’hui de notre tâche comme hier, de raconter, de décrire ce que tu fus ta vie d’homme, de citoyen. Nous nous sommes engagés à transmettre tes messages auprès des jeunes pour que la paix redevienne inattaquable… »

Val-de-Marne (94)

Angoulême (16)

Le Département du Val-de-Marne a tenu à rendre hommage à Marie-Claude Vaillant-Couturier, dans le cadre du 70e anniversaire du procès de Nuremberg. Une soirée-débat a été organisée organisée avec une pièce de théâtre de JeanPierre Thiercelin, jouée par la troupe Poupette et Cie, qui retrace la vie de cette résistante, témoin du procès de Nuremberg et parlementaire. En parallèle, l’exposition « Regards d’archives » montée par les Archives départementales en collaboration avec l’association Louis Luc, présente son parcours à l’aide de photos, extraits de journaux, documents… La soirée s’est terminée par un échange sur le procès Nuremberg, en présence de Thomas Ginsburger, fils de Marie-Claude Vaillant-Couturier, Daniel Davisse, président des Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation du Val-de-Marne, Guy Krivopissko, conservateur du musée de la Résistance nationale et Patrick Staat, secrétaire général de l’ARAC.

Cérémonie du 11 novembre 2016 à Angoulême à la stèle Gontran Labregère en présence du maire, de l’ARAC, du Comité de quartier et des enfants des écoles.

Hauts-de-Seine (92)

A l’occasion du 11 novembre 2016, Cyrille LOUARN porte-drapeau de l’ARAC de Malakoff s’est vu remettre la Médaille d’Honneur et le Diplôme d’Honneur de porte-drapeau par Madame Jacqueline BELHOMME, maire de Malakoff et de J.-P. Renaudat, Pdt ARAC Malakoff. LE RÉVEIL - N° 830 - DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017 - 29


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Riom (63)

Gentioux

Extrait de l’intervention de Georges Favard le 1/11/2016

Lors de la traditionnelle cérémonie pacifiste et antimilitariste du 11 novembre devant le monument aux morts où un orphelin désigne du poing la fameuse sentence : “Maudite soit la guerre” Jean-Pierre COMBE de l’ARAC a ouvert le bal des prises de paroles en évoquant « Le Feu » d’Henri Barbusse. « Le premier responsable est le gouvernement civil, nous sommes en droit de penser que le courage d’un gouvernement d’aujourd’hui devrait compenser la lâcheté d’un gouvernement d’hier » notait-il. Le rassemblement s’est achevé sur une minute de silence puis en chœur les participants entonnent l’Internationale et La chanson de Craonne. Un esprit de liberté soufflait à Gentioux.

C’est parce qu’ils veulent continuer à instruire les nouvelles générations, que les Anciens Combattants et Victimes de Guerre de Riom vous ont convié à cette traditionnelle cérémonie rendant hommage « aux fusillés pour l’exemple », victimes du caractère ignoble des jugements expéditifs rendus par les Conseils de Guerre du conflit de 1914-1918, sans oublier cependant, que les guerres qui se déroulent à 1’heure où nous sommes réunis, nous rappellent que toutes les guerres sont génératrices d’injustices et d’infamies. En 1922, à 1’occasion de l’inauguration de cet obélisque, financé par souscription

publique sur cette concession perpétuelle accordée gratuitement par Monsieur Clémentel, ancien ministre, Maire de Riom celui-ci proclamait dans son éloge aux victimes : « Dans l’azur apaisé, leurs figures désormais sereines resplendissent à côté de celles des frères d’armes qui tombèrent face à l’ennemi le fusil et la grenade à la main » Fin de citation. N’est-ce pas une municipalité de Riom qui matérialisa cet hommage par l’apposition de cette plaque blanche du souvenir ? N’est-ce pas le précédent Conseil Municipal qui, le 18 octobre 2013, a adopté, à 1’unanimité toutes tendances politiques confondues, le vœu demandant la réhabilitation de ces soldats ? C’est dire combien nous regrettons aujourd’hui de ne pouvoir le faire en présence de tous nos élus. Les absents s’abritant derrière l’oubli d’un des épisodes les plus douloureux de la 1re guerre mondiale refusent ainsi 1’obligation du devoir de mémoire qu’ils doivent aux nouvelles générations. Aujourd’hui, au vu des atrocités que les conflits actuels entraînent pour les populations, il a encore valeur de symbole et d’exemple.

Le drapeau de l’ARAC porté par Michel AGNOUX et Jean-Pierre COMBE au pied du monument aux morts de Gentioux lors du rassemblement du 11 novembre en présence de plusieurs centaines de personnes.

Contribuer à donner un prolongement dans le temps à votre engagement, à vos idéaux, à vos combats, à votre attachement aux valeurs républicaines à l’occasion du centenaire de l’ARAC. Déjà des milliers d’amis, de camarades ont depuis des décennies œuvré au travers de souscriptions, de dons, à l’activité et à l’existence de l’ARAC, de sa mutuelle, de son journal « le Réveil des Combattants », du Comité Vietnam, de Cuba-Arac-Solidarité, de l’ORMCM, etc. Dans l’entrée de ce nouveau siècle vous pouvez permettre à l’ARAC demain de poursuivre votre action, vos convictions, au travers d’un legs universel ou partiel, d’une donation, d’une transmission de tout ou partie de bien, d’un don sur succession. Par votre geste, vous avez le pouvoir de contribuer à l’avenir de l’association qui vous tient tant à cœur. Ce n’est pas un geste anodin alors n’hésitez pas si vous avez des questions ou besoin d’informations, appelez notre service qui répondra à vos interrogations ou demandes d’explications. Les lundis et jeudis de 9 h à 17 h – demandez Annick au 01 42 11 11 27.

Legs Donation

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De ces soldats est née l’ARAC


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

M. JEAN-MARC TODESCHINI EN VISITE Ă€ LA MAISON BARBUSSE PortĂŠ par le centenaire de l’attribution du Prix Goncourt Ă Henri Barbusse pour son roman ÂŤ Le Feu Âť, le secrĂŠtaire d’Etat aux Anciens Combattants Jean-Marc Todeschini a effectuĂŠ un dĂŠplacement dans l’Oise pour visiter le musĂŠe consacrĂŠ Ă la vie de l’Êcrivain dans son ancienne demeure. L’occasion de la venue du reprĂŠsentant du gouvernement a permis de constater l’Êtat de dĂŠcrĂŠpitude dans laquelle se trouve la demeure de l’Êcrivain pacifiste. PillĂŠe par les troupes allemandes Ă leur arrivĂŠe en 1940, la maison d’Henri Barbusse a subi les outrages du temps, et l’association qui en a l’hĂŠritage peine Ă remettre en ĂŠtat la demeure. Les porteurs de la mĂŠmoire d’Henri Barbusse espĂŠraient que le secrĂŠtaire d’Etat arriverait avec une belle annonce de financement pour la restauration du lieu dans sa hĂ´te. Il n’en est rien. Pas pour le moment du moins, malgrĂŠ un rĂŠunion de travail Ă la sous-prĂŠfecture de Senlis en prĂŠsence du prĂŠfet de l’Oise Didier Martin et du responsable de l’arrondissement Francis Cloris. ÂŤ Nous avons ĂŠtĂŠ sensibilisĂŠs au sort de ce musĂŠe et de son avenir par l’association qui en a la charge. J’ai voulu venir pour montrer l’intĂŠrĂŞt que le ministère de la DĂŠfense porte Ă ce lieu intimement liĂŠ Ă l’histoire de la Grande guerre, Ă la promotion de paix. Il veut trouver le moyen de rendre ce lieu attractif pour le tourisme de mĂŠmoire en mettant tous les acteurs possibles autour de la table : les collectivitĂŠs locales, l’association, le ministre de la Culture et celui de la DĂŠfense. A quelques mois de l’Êlection prĂŠsidentielle et de l’alternance possible, aucune promesse sonnante et trĂŠbuchante n’est cependant avancĂŠe. Le centenaire de Verdun et la bataille de la Somme ont mobilisĂŠ les services de l’Etat attachĂŠs aux commĂŠmorations. Le souvenir d’Henri Barbusse s’inscrit dans la veine de l’histoire de cette guerre sĂŠcuritaire. ÂŤ Nous sommes prĂŞts Ă participer Ă la remise en ĂŠtat du musĂŠe, mais nous ne pouvons pas ĂŞtre les seuls. Il faut attendre une ĂŠtude sĂŠrieuse sur le devenir possible de cette maison Âť, explique Jean-Marc Todes-

chini prudent dans ses paroles et sur les espÊrances qu’il pourrait tromper sans le vouloir. En revanche, la villa picarde d’Henri Barbusse deviendra sans doute

Maison des illustres si le ministère de la Culture accorde son visa. Joseph Joly Oise-Hebdo – 14/12/2016

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LE RÉVEIL - N° 830 - DÉCEMBRE 2016 - JANVIER 2017W - 31


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