Le réveil des combattants - Avril 2012

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PRÉSIDENTIELLES 2 CANDIDATS RÉPONDENT À L’ARAC

LIBYE LES BAVURES DE L’OTAN

le réveil AVRIL 2012 - N°782 - 5 e

ALGÉRIE TÉMOIGNAGES D’APPELÉS

des combattants

Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix

AVRil-MAi 2012

QUEl AVENiR POUR lA FRANCE ?

Le journal des droits de tous les anciens combattants et victimes de guerre


LE RÉVEIL ACTUALITÉS

OPEX

Pétition pour que Nicolas Chouan retrouve ses droits Près de 600 signatures à la pétition (06/04/2012), à la veille de son procès en appel à Paris Parmi les premiers signataires : Abily Gaëlle (vice-présidente du Conseil régional de Bretagne, PCF) ; AïtMohamed Salima (écrivaine) ; Aminot Louis (membre du conseil national du Mouvement de la Paix) ; Anziani Alain (sénateur de la Gironde, PS) ; Blondin Maryvonne (sénatrice du Finistère, PS) ; Bragan Valentin (Union Démocratique Bretonne) ; Bussone Pierre (secrétaire national de l’ARAC) ; Candelier JeanJacques (député du nord, PCF) ; Chevalier Annick (secrétaire nationale de l’ARAC) ; Colimard Christian (conseiller municipal Concarneau) ; Coroller Joseph (président de l’ARAC Sud Finistère) ; Doussin Georges (président d’honneur de l’ARAC) ; Fichet Jean-Luc (sénateur du Finistère, PS) ; Fillère André (vice-président

de l’ARAC, Président de la Mutuelle ARAC) ; Fischer Guy (sénateur du Rhône, PCF) ; Got Pascale (députée de la Gironde, PS) ; Guyonvarc’h Christian (conseiller régional de Bretagne, Union Démocratique Bretonne) ; Here Jacqueline (maire adjointe de Brest, PCF) ; Kervern Anne-Marie (maire adjointe, Union Démocratique Bretonne) ; Lagadec Yvonne (présidente de France Algérie) ; Lahuec Michel (Maire de Clohars-Fouesnant) ; Le Loch Annick (députée du Finistère, PS) ; Le Naour Jean-Claude (président de l’amicale du souvenir de Chateaubriant) ; Markides Paul (vice-président de l’ARAC, président de l’association Henri Barbusse) ; Menahem André (militaire du Vietnam) ; Paul Maxime (vice-président Brest Métropole, PCF) ;

Peyrutie Marlène (présidente de l’association Terre et Paix) ; Pic Frédéric (médecin) ; Piot Florence (sous-officier de carrière) ; Pomarede Lucie (MRAP) ; Rainero Piero (adjoint au maire de Quimper, PCF) ; Rannou Marcel (Mouvement de la Paix) ; Robin Pierre (président de la section de Brest Arac) ; Salaud Jean (président de l’ARAC Finistère) ; Staat Patrick (secrétaire national de l’ARAC, Directeur du journal Le réveil des Combattants) ; Urvoas Jean-Jacques (Député du Finistère, PS) ; Vahé Raphaël (Président de l’ARAC) ; Villard Pierre (président national du Mouvement de la paix)

Dans notre prochain numéro une liste complémentaire de signatures.

Pétition

Pour que Nicolas Chouan retrouve ses droits Les cas de dépressions, de psychotraumatismes se multiplient parmi les soldats des opérations extérieures notamment ceux de retour d’Afghanistan. L’ampleur est telle, que le gouvernement vient de mettre en place, à Chypre, un lieu de décompression avant le retour des soldats en France. Cette situation concerne des milliers de jeunes OPEX de notre pays. Parmi les soldats rapatriés, il y a Nicolas Chouan, rapatrié par anticipation en raison de son état dépressif. Aujourd’hui, l’État refuse une pension militaire à laquelle il a droit. Dix de détente, de mémoire, découverte ! Je soutiens l’engagement et lajours bataille de Nicolas Chouan et de ses parents qui ont saiside la Cour d’appel pour le rétablissement de Nicolas dans ses droits notamment sa pension militaire. Nom, prénom

Profession

Adresse

A retourner à : ARAC, 2 place du Méridien, 94800 Villejuif cedex Ou par mail : reveil-des-combattants@wanadoo.fr 2-

LE RÉVEIL - N°782 - AVRIL 2012

Signature


ÉDITo LE RÉVEIL

AVRil-MAi 2012 QUEl AVENiR POUR lA FRANCE ?

SoMMAIRE Actualités p. 4 Présidentielles : la réponse de F. Hollande et de P. Poutou . . . . . . . 4 8 Mai : le message de l’UFAC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Mal-logement : le rapport de la fondation Abbé Pierre. . . . . . . . . . . . . . . 6 La fête France Algérie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 L’ONU face aux enjeux d’aujourd’hui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 international p. 9 Libye : les bavures de l’OTAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Israël coupe le son et l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Libye : silence sur la ligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Argentine : tension autour des Malouines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Vie de l’ARAC p. 22 Vie des comités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Lettre de l’ARAC au secrétaire d’État aux AC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Le 19 mars 1962... dans toute la France. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 Vos droits p. 28 Le code des PMI soumis aux exigences européennes . . . . . . . . . . . . . 28 Sénat : proposition de loi du 19 Mars . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Commission nationale de la carte AC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Magazine p. 30

P. 13 D o S S I E R

AlgÉRiE Témoignages d’appelés Des témoignages qui soulignent le drame vécu par la jeunesse française.

LE RÉVEIL dEs ComBattants Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0713-A 06545 Édité par les Éditions du Réveil des Combattants SARL au capital de 45 734,41 - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien, 94807 Villejuif cedex Téléphone : 01 42 11 11 12 Télécopie : 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr

Tirage : 60 000 exemplaires Gérant Directeur de la publication : Raphaël Vahé • Directeur délégué - Rédacteur en chef : Patrick Staat • Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, André Fillère, Laurence Gorain• Service photos : Jean-Claude Fèvre • Administratrice : Annick Chevalier • Secrétariat de rédaction, conception graphique : Escalier D Communication • Impression : RIVET P.E. - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

Changer le destin de notre pays, tel est l’enjeu de l’élection présidentielle. Ce n’est pas seulement un changement de président, de gouvernement ou d’une majorité dont la France a besoin mais c’est un changement de politique, de perspective qu’il faut offrir à notre pays. Quelle société, quelle France va-t-on construire pour nos enfants et les générations futures ? Emploi, pouvoir d’achat, retraite, logement doivent être au cœur des engagements du nouveau président. Allons-nous voir une politique nouvelle qui réponde aux besoins de l’immense majorité des Français, salariés, étudiants, chômeurs, retraités, anciens combattants, OPEX… ? La Nation, la souveraineté nationale, les valeurs de la République seront-elles préservées et développées ? Est-ce que le fruit de deux siècles de luttes (de 1789 à nos jours) va être démantelé sur l’autel du profit ? Est-ce que les constructions et les avancées sociales du Conseil National de la Résistance, réalisées pourtant dans un contexte très difficile, de l’après-guerre (1945) vont être réduites à néant ? Cette France d’aujourd’hui, cette république sociale et solidaire, celle que des générations de femmes et d’hommes de tous horizons ont construite, préservée, développée au prix parfois du sacrifice de leur vie, va-t-elle disparaître ? La révolution française, la commune, 1936, la Résistance, le CNR – autant de valeurs françaises qui ont contribué au rayonnement de la France et aux combats des peuples épris de liberté, de justice sociale, d’émancipation, d’indépendance. Avec les élections présidentielles, il s’agit de préserver la souveraineté de la France et son rôle dans le monde. Tout est affaire de courage, de détermination, de volonté. L’intérêt du pays et de ses citoyens n’est pas de répondre à une poignée d’affairistes, de privilégiés. La France ne doit pas être soumise à la loi des marchés. Une autre répartition des richesses est possible. Répondre aux besoins des Français n’est pas démagogique, c’est faire le choix de l’avenir et du développement de notre pays. Chacun d’entre nous, peut autour de lui, faire mesurer l’enjeu exceptionnel de cette élection pour l’avenir. Prenons nos responsabilités, gageons à ce que nombreux soient ceux qui décident, avec leur bulletin de vote, d’ouvrir une ère nouvelle pour notre pays. C’est possible. Patrick Staat LE RÉVEIL - N°782 - AVRIL 2012

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Élections présidentielles – 22 avril et 6 mai 2012

Sur les 9 sollicités, seuls 2

candidats ont répondu à l’adresse de l’ARAC La réponse de François Hollande Parti socialiste « Vous avez bien voulu attirer mon attention sur les préoccupations et interrogations de votre association, l’ARAC. Je vous remercie… et vous prie de trouver ci-après quelques éléments de réponses limitées, comme demandé, à 3 000 signes. La densité des thèmes abordés aurait toutefois mérité un développement plus approfondi. Le devoir de la France est de continuer à prévenir la guerre et à construire la paix par le droit, la négociation, la coopération, et l’action quand elle est nécessaire. Vous assurant de toute ma bienveillance à l’égard de la défense de la Nation et de notre République… » François Hollande

La politique de souveraineté nationale et d’indépendance nationale à l’égard de l’ensemble des puissances La défense est l’instrument de préservation de notre bien commun, l’indépendance nationale. Je veux redonner à notre pays sa place et son rang, qu’il puisse à nouveau faire résonner en Europe et dans le monde sa voix singulière, celle qui promeut des valeurs, sert la paix sans jamais affaiblir la défense de nos intérêts nationaux. La France, plusieurs années après sa réintégration du commandement intégré de l’OTAN, n’en a retiré aucun bénéfice probant. Il faudra donc évaluer cette décision, sa mission essentielle et l’avantage de notre participation au commandement militaire intégré. Je veillerai à ce que cette évaluation nous permette à la fois d’avoir les contreparties, qui avaient été un moment évoquées, et aussi la préservation de notre indépendance.

Pour une politique économique et sociale basée sur les valeurs républicaines et démocratiques

Le retrait des troupes militaires françaises des lieux actuels de conflits

Je suis contre la journée unique du souvenir qui reprendrait toutes les célébrations nationales. La date du 11 novembre reste d’abord et avant tout la journée de commémoration de ceux qui se sont battus pour la France entre 1914 et 1918. Je garantis la non suppression des autres journées de commémoration

Si les Français m’en donnent mandat à travers leur vote des 22 avril et 6 mai, je participerai à un des premiers sommets internationaux, le sommet de l’OTAN à Chicago les 20 et 21 mai prochains. 4-

C’est là que j’annoncerai ma décision de retrait des troupes combattantes d’Afghanistan d’ici fin 2012.

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Je veux mettre les banques au service de l’économie et pour cela, je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi de leurs opérations spéculatives. Je créerai une Banque publique d’investissement. A travers ses fonds régionaux, je favoriserai en priorité le développement des PME. Une partie des financements sera orientée vers l’économie sociale et solidaire. Un coup d’arrêt sera également porté à la procédure de révision générale des politiques publiques et, dès 2012, j’ouvrirai un cycle de concertation avec les orientations syndicales de la fonction publique.

La politique de mémoire

nationale au profit du seul 11 novembre. Toutefois, chaque célébration doit permettre de rendre hommage en même temps à tous les morts pour la France. La guerre d’Algérie a enfin été reconnue et nommée sur la scène culturelle et politique. En tant qu’élu de Corrèze, j’assiste aux commémorations du 19 mars devant le monument aux morts en présence des anciens combattants. Je connais leur attachement à la commémoration de cet événement historique. Je le respecte.

Les OPEX Nos militaires au retour d’opérations extérieures souvent dangereuses et traumatisantes éprouvent des difficultés à se réinsérer dans notre société. J’ai pris connaissance des revendications de ces anciens combattants qui mériteront d’être abordées si je suis élu à la Présidence de la République.


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

La réponse de Philippe Poutou Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Monsieur, C’est avec plaisir que nous répondons aux questions que vous nous posez dans votre courrier du 16 mars 2012. Nous sommes : - pour le retrait immédiat de la France de l’OTAN, organisme de centralisation et de coordination des différents impérialismes, dont l’impérialisme français ; - pour le retrait immédiat des troupes françaises en Afghanistan, le démantèlement des bases militaires en Afrique et le retrait des troupes françaises engagées sous le drapeau de la FINUL au Liban ; - pour la réduction drastique du budget militaire et l’abandon de l’arme nucléaire, ainsi que de l’interdiction du commerce des armes de guerre ; - pour l’établissement de relations internationales basées sur le droit et la justice, cela commence à notre avis par l’annulation de la dette des pays dits « en voie de développement » vis-à-vis des organismes internationaux et des banques en particulier françaises ; - pour la défense, le maintien des services publics mis à mal par la politique libérale de privatisation, par les coupes budgétaires réalisées par les derniers gouvernements de droite comme de gauche ; - pour une défense rigoureuse de la Sécurité sociale mise en difficulté par les exonérations nombreuses accordées au patronat et contre le transfert sur les mutuelles et assurances privées de la couverture de la santé de la population. Nous sommes : - pour l’abrogation de la loi réhabilitant le colonialisme et pour faire cesser les provocations des stèles érigées en « triste » mémoire de l’OAS. - pour le maintien du 8 mai 1945 comme jour férié. Concernant le souvenir de la guerre d’Algérie, nous sommes favorable à des

campagnes d’information, d’explication plutôt que de fixer une date commémorative comme le 19 mars 1962 qui ne fait pas consensus parmi les protagonistes de cette guerre . Nous soutenons les revendications sur les pensions et retraites des anciens combattants. Nous demandons qu’aucune

pension ou retraite ne soit inférieure au SMIC revendiqué, soit 1 700 euros. En espérant avoir répondu à votre demande, recevez Monsieur le Secrétaire National, l’expression de nos sentiments respectueux.

8 mai 2012 Message de l’UFAC L’UFAC souhaite que ce message soit lu par une jeune fille ou un jeune garçon. Dans ce cas, il convient que la lectrice ou le lecteur ait non seulement lu le texte auparavant mais aussi qu’il lui ait été explicité. Il appartient donc à toute instance éducative ou associative contactant la future lectrice ou le futur lecteur d’assurer cette information. Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitulait sans conditions devant les armées alliées. Le fascisme hitlérien qui conduisit les peuples européens au désastre, était vaincu. La guerre en Europe prenait fin, mais la Seconde Guerre mondiale n’allait se terminer qu’après la capitulation, le 2 septembre 1945, du militarisme japonais. En ce jour anniversaire, rendons hommage aux innombrables victimes civiles et militaires des combats meurtriers, des bombardements aériens, de la captivité, de l’internement, de la déportation, des exécutions, des exterminations et des génocides. Il y a soixante-dix ans, le 8 novembre 1942, les Forces alliées, sous le commandement du général Eisenhower, débarquaient au Maroc et en Algérie. Les armées françaises stationnées en Afrique du Nord, jusque-là sous l’autorité du gouvernement de Vichy, rejoignaient celles de la France libre qui avaient répondu dès le mois de juin 1940, à l’appel du général de

Gaulle. Puis, ce fut la campagne d’Italie avec notre armée d’Afrique et son corps expéditionnaire sous les ordres du général Juin, le débarquement de « ceux de Leclerc » en Normandie, « ceux de De Lattre » en Provence. Autant d’opérations militaires auxquelles la Résistance française contribua grandement, par son action permanente sur le terrain. Saluons le courage et le sacrifice de tous ces soldats de métropole et d’outre-mer, des alliés et des Résistants de tous les pays. Souvenons-nous ! Beaucoup d’entre eux ont sacrifié leur vie. Que ces pages d’Histoire soient transmises aux jeunes générations. L’Union française des associations de combattants et de victimes de guerre (UFAC) engage les forces vives de la Nation et particulièrement la jeunesse, à construire un monde de paix, de solidarité, de fraternité et de progrès. Vive la République ! Vive la France !

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dans le logement ainsi que le blocage de la mobilité résidentielle et l’assignation à résidence.

Mal-logement Ce qu’il faut retenir du rapport de la Fondation Abbé Pierre Selon la Fondation, 9 millions de personnes sont concernées par la crise du logement. La Fondation Abbé Pierre appelle les candidats à la présidentielle à signer un «Contrat social» pour lutter contre le mal-logement qui touche une frange de plus en plus large de la population française. La Fondation Abbé Pierre a présenté son 17e rapport annuel sur le mal-logement. Demandant aux candidats à la présidentielle un « véritable changement d’orientation des politiques », elle alerte sur un mal-logement qui s’est « profondément enraciné » en France. La Fondation Abbé Pierre estime à plus de 3,6 millions le nombre de personnes mal-logées ou sans-abri. S’y ajoutent plus de 5,1 millions de personnes « en situation de réelle fragilité de loge6-

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ment » (occupant une copropriété en difficulté, un logement surpeuplé, ou devant faire face à des impayés). Ce qui porte à 9 millions les personnes concernées par la crise du logement. Selon la Fondation, qui a créé la notion en 1995, le mal-logement renvoie donc à des situations très diverses, qu’elle classe en cinq dimensions : l’absence de logement personnel, les difficultés d’accès au logement, les mauvaises conditions d’habitat, les difficultés de maintien

• Le mal-logement touche des franges de plus en plus larges de la société. C’est la nouveauté du rapport. Aux populations habituellement touchées par le mal-logement (les ménages les plus modestes, les isolés, les jeunes en difficulté d’insertion, les femmes seules avec enfants et à faibles revenus) se sont ajoutés « de très nombreux ménages qui sont insérés socialement et économiquement ». Des signes inquiétants pour la Fondation Abbé Pierre qui explique notamment que « le logement se ferme aux salariés qui disposent de revenus corrects mais dont la pérennité n’est pas assurée ». Et de citer le cas des contrats précaires (CDD, intérim...), souvent signés par les saisonniers mais également les jeunes qui entrent sur le marché de l’emploi. Un jeune sur deux de moins de 25 ans est ainsi embauché avec un statut précaire, selon la Fondation. • Pour 3 Français sur 4, il est désormais difficile de se loger. Selon plusieurs enquêtes d’opinion, dont celle réalisée en septembre 2011, plus de 3 Français sur 4 estiment qu’il est devenu difficile de se loger. Un chiffre qui monte à plus de 9 sur 10 en région parisienne.

• Le logement, un facteur d’insécurité financière pour un ménage sur quatre. Le rapport de la Fondation appuie son cri d’alarme sur une étude de l’Insee. Plus de 4,2 millions de ménages vivraient, après avoir payé leur loyer, avec moins de 500 euros par mois. Une situation de plus en plus difficile à tenir en fin de mois, d’autant plus que d’autres postes de dépense pèsent de plus en plus lourd, notamment l’éducation et la santé. En 2008, 16,5 % des Français, soit un personne sur six, ne se sont ainsi pas soignés pour des raisons financières. « Une adaptation teintée de renoncement », selon la Fondation.


actualités LE RÉVEIL

24 Mars

Fête de la fraternite France- Algérie, Une première audacieuse et réussie !! En pleine « bataille » des mémoires relative à la commémoration du 50e Anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie,du 19 mars 1962, l’ARAC et l’EPA(Association « Ensemble pour l’Avenir » association franco-algérienne qui rassemblent autour de principes et valeurs culturelles,citoyennes et républicaines), ont choisi d’avoir l’audace de tenter ensemble cette première initiative. Pari réussi : près de 200 personnes y ont participé toute la journée, autour de la présentation interactive, par Paul Markides, vice-président de l’ARAC, de la nouvelle exposition de l’ARAC sur la guerre d’Algérie, forum où les personnalités présentes : Mme Evelyne Ribardel ,vice-présidente du Conseil général, qui représentait le Président Christian Favier, Jacques Goutorbe, président de l’ARAC 94, Rabah Lachouri, président de l’EPA, Patrick Staat, directeur du Réveil qui a animé la journée avec élan, Jacques Verrier, membre du Bureau National, un représentant de l’Union des étudiants communistes juste rentré d’Algérie, Raphaël Vahé, au nom de la direction nationale de l’ARAC, tous ont pu apporter chacun à leur façon, leur témoignage ou préciser le sens de leur engagement pour la fraternité francoalgérienne. Celle ci passe notamment

par un travail respectif et commun de mémoire assumée pour faire reculer ou disparaître les dénis de réalité encore trop présents, par un travail permanent de connaissance mutuelle et d’actions de coopérations ou de solidarités concrètes. Raphaël Vahé a insisté sur la nécessaire exigence d’abrogation de la loi inique du 23 février 2005, et la volonté unitaire de l’ARAC d’œuvrer pour obtenir, enfin, un traité de paix, d’amitié et de coopération entre les deux pays. Un couscous convivial, et deux récitals présentés par des jeunes orchestres

où musiques et chansons française et algérienne ont alterné et ont souvent été reprises ou dansées par les participants, contents d’être ensemble. Parmi les participants où se mêlaient les générations, des familles qui ont soufferts (de part et d’autre) de la guerre, on notait aussi la présence d’amis « grands témoins » qui avaient tenu à être là et que les lecteurs du Réveil connaissent bien : notamment André Fillère, Bernard Sigg, Alban Liechti, Henri Pouillot.

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Villejuif - Conférence débat de l’ARAC

L’ONU face aux enjeux d’aujourd’hui

Une conférence a eu lieu à l’initiative de l’ARAC nationale, le 18 février à Villejuif. Un débat, riche d’échanges et de réflexions qui, pendant 4 heures, a permis d’approfondir l’analyse de la situation internationale. Après une introduction de Raphaël Vahé, président, Roland Weyl, membre de l’Association internationale des juristes démocrates, et Patrick Staat, directeur du Réveil des Combattants ont permis d’engager le débat : « Le droit international, l’ONU face aux enjeux d’aujourd’hui ». Chacun peut mesurer l’actualité de thème au regard du mouvement du monde d’aujourd’hui et des risques récurrents des conflits. Un riche et précieux débat s’est engagé. Ci-dessous vous en trouverez les principaux thèmes. La multiplication des conflits armés et la primauté de la loi du plus fort génèrent une revendication de meilleure gouvernance mondiale de l’ONU, en mettant fin au « directoire des Cinq » par l’ajout de membres permanents du Sud »… et en la démocratisant par l’intervention des représentants de la société civile contre la souveraineté des États. Or les institutions ne sont pas des titulaires mais seulement des instruments de pouvoir, la question étant de savoir entre les mains de qui, et plus un pouvoir est lointain et centralisé, plus il est aisément confiscable. Or en 1945, en créant l’ONU, la Charte des Nations unies n’instituait pas une « gouvernance mondiale » (verticale sur les peuples) mais une concertation mondiale (horizontale entre les peuples) : « Nous peuples (pluriels) des Nations (différentes) unies (mutuellement respectueuses et concertées)... avons décidé d’unir nos efforts... en

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conséquence nos gouvernements... » Donc l’ONU va être le lieu où les peuples, dont les gouvernements ne seront que les représentants, uniront leurs efforts. Et ce sera d’abord pour assurer un respect mutuel et pacifique de la maîtrise de chacun sur ses affaires selon les principes : universalité, pluralité, égalité. Le préambule déclare « Résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui par deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’Humanité d’indicibles souffrances ». L’article 2.4 interdit le recours à la force ou à sa menace dans les relations internationales, et l’article 2.7 l’interdit à l’ONU elle-même. Le seul pouvoir de police du Conseil de sécurité est le maintien ou le rétablissement de la paix, l’article 26 le charge de programmer un désarmement général, et le seul pouvoir des Cinq est d’opposer leur veto si une majorité y décidait d’outrepasser ce pouvoir. Le problème est que la réalité est autre.

Il y a des conflits armés partout, ainsi que des alliances et coalitions militaires et des réseaux de bases militaires sur sol étranger, ce qui est aussi illégal au regard de la sécurité collective que des milices privées. Et même l’ONU multiplie des interventions qui sont autant de violations de la Charte, y compris sous prétexte aussi fallacieux qu’illégal d’ingérence humanitaire Mais cela tient à ce que les maîtres du monde en ont fait un instrument de gouvernance à leur service. C’est que les meilleurs textes ne valent que par le rapport des forces qu’ils servent. Ce que fait l’ONU dépend de ce que chacun peut imposer à son gouvernement d’y faire en son nom. Or la Charte met la paix du monde entre les mains des peuples et en fait de l’ONU l’instrument. Encore faut-il que les peuples le sachent et l’exercent. Toutefois la Charte ne leur a donné que le pouvoir politique, des accords de Bretton Woods organisant hors l’ONU la gestion économique du monde par le FMI, la Banque mondiale, l’OMC, qui ne sont soumis ni au principe d’universalité-égalité ni au pouvoir des peuples. Or aucun droit ni pouvoir politique n’est effectif sans le pouvoir économique. Même les votes à l’ONU, théoriquement libres, sont déterminés par les dépendances économiques des peuples et de leurs États. Ainsi la gestion économique du monde est hors la loi ! Il reste donc à se battre pour un nouvel ordre économique international démocratique donnant aux peuples le pouvoir coopératif de gestion des biens communs de l’Humanité.


international LE RÉVEIL

Libye I Les bavures de l’OTAN C’était bien une sale guerre où les droits de l’homme n’avaient que peu à voir avec les buts de l’intervention militaire. Aujourd’hui, des organisations humanitaires et des organismes très officiels au sein du Conseil de l’Europe et des Nations unies mettent en cause l’attitude de l’OTAN. Nous avons tous en mémoire les images de réfugiés fuyant les bombardements de l’OTAN sur les villes libyennes. Par la terre, ils se pressaient aux frontières dans des camps de réfugiés, par la mer, entassés dans des embarcations de fortunes, ils tentaient de rejoindre l’île de Lampedusa à quelques encablures de l’Italie. Souvenons-nous plus précisément du 25 mars 2011. Soixante-douze Africains, dont vingt femmes et deux enfants, embarquent à Tripoli sur un navire qui doit les emmener loin de la guerre. Ils mettent le cap sur l’île italienne. Quinze jours plus tard, le bateau s’échoue sur les côtes libyennes, vers Misrata. A bord, seuls neuf migrants ont survécu. Les autres, dont les deux bébés, sont morts de faim ou de soif. La tragédie échappera au silence grâce aux témoignages des neuf rescapés. C’est le journal britannique The Guardian qui à l’époque révélera ce drame. L’affaire fera grand bruit, car le journal évoquait une possible non-assistance à personnes en danger de la part d’un navire de l’OTAN, présent sur la zone au moment du drame, et également une possible responsabilité des garde-côtes italiens. Un an plus tard, un rapport d’enquête du Conseil de l’Europe, publié récemment, pointe les responsabilités. Son rapporteur, la Néerlandaise Tineke Strik, accuse l’OTAN et ses membres européens d’avoir laissé ces réfugiés mourir. Selon l’enquête, il apparaît clairement que le Centre de contrôle de Sauvetage en mer, basé à Rome, a bien reçu le SOS envoyé par les naufragés et l’a ensuite répercuté à l’OTAN, qui ne l’aurait en revanche pas

transmis à l’un de ses navires de guerre croisant à proximité, la frégate espagnole Mendez Nunez. Pire, dans son édition du 29 mars 2012, The Guardian cite un responsable de l’OTAN. Il affirme que le sauvetage, s’il avait eu lieu, aurait été d’une « simplicité enfantine » et permis à soixante-trois hommes, femmes et enfants d’avoir la vie sauve…

Négligence criminelle ? Le Conseil de l’Europe n’est pas le seul à mettre en cause les forces de la coalition anti-kadhafiste. Pas moins de onze organisations de défense des droits de l’homme, dont Human Rights Watch, ont interpellé les autorités militaires dès juillet 2011. A la date anniversaire du drame (25 mars), les ONG ont de nouveau demandé la publication des informations relatives à la position des navires militaires à cette période… Silence radio. « Au cours de l’été 2011, l’OTAN nous a dit avoir regardé tous les comptes-rendus des bateaux et n’avoir trouvé aucune trace d’un problème avec une embarcation, cela s’est arrêté là », explique Judith Sunderland, une responsable de Human Rights Watch à Milan. Pourtant, diverses sources confirment que quatre sous-marins et, selon les jours, entre une vingtaine et une trentaine de bâtiments croisaient au large des côtes libyennes dans le cadre de l’opération Unified Protector. Dix pays membres de l’OTAN avaient déployé des moyens navals. Comment passer entre les mailles d’un tel filet ? Les hypothèses de non assistance à personnes en danger, voir de négligence criminelle sont tout à

fait plausible. Au total, 351 000 personnes ont fui la Libye selon les estimations de l’ONU, qui a donné l’autorisation d’intervenir, 1 500 ont perdu la vie en Méditerranée en 2011 en tentant d’échapper à cette sale guerre. On est certainement très loin du compte… Et ça n’est pas tout. L’OTAN est également dans le collimateur d’Amnesty international qui a enquêté pendant plusieurs mois sur une série de frappes aériennes. D’après le rapport de cette organisation, dont le journal Libération fait état dans son édition 20 mars 2012, cinquante-cinq civils, dont seize enfants et quatorze femmes, ont été tués lors du bombardement de leur domicile. Amnesty a notamment enquêté sur des pilonnages intervenus le 8 août à Majer, à proximité de Zliten : trente-quatre civils, dont huit enfants y sont morts. Pour l’OTAN, qui ne fournit pas de preuve, les maisons visées servaient de bases à des mercenaires pro-kadhafi. Les survivants démentent cette version. Dans un autre incident, intervenu le 25 septembre à Syrte, sept civils ont péri lorsque leur maison, où était censé se trouver un général libyen, a été visée par une frappe aérienne. La question de la légitimité des frappes de l’Alliance atlantique en Libye a fait débat jusqu’au Conseil de sécurité des Nations unies. Les États-Unis et la France les estiment conformes à la résolution de l’ONU… En matière de défense des droits de l’homme on peut espérer mieux. Jean-Pierre Delahaye A l’inverse, la Russie et la Chine ont estimé qu’elles allaient au-delà du mandat de l’ONU. LE RÉVEIL - N°782 - AVRIL 2012

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Israël coupe le son et l’eau Critiqué dans un rapport des Nations unies sur l’implantation des colonies juives en territoires palestiniens, le gouvernement de Netanyahu décide de rompre tout contact avec le Conseil des droits de l’homme. L’information n’a pas fait grand bruit dans les médias. Elle est pourtant lourde de sens… Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies (ONU) a donné, mi février, son feu vert à la mise en place de la première mission d’enquête internationale ayant pour objectif d’étudier les conséquences de la colonisation israélienne sur le « territoire palestinien occupé et Jérusalem Est ». Les 47 États membres du Conseil ont en effet adopté par 36 voix pour, 1 contre et 10 abstentions une résolution présentée par les Palestiniens demandant l’ouverture d’une enquête internationale indépendante (…) « pour révéler les méfaits de la colonisation sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels du peuple palestinien ». Présentant la résolution devant le Conseil, le représentant du Pakistan a insisté sur les effets contre-productifs de l’occupation israélienne sur le

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processus de paix : « Les colonies sapent la réalisation à deux États ». Ajoutant : « Cette résolution cherche à répondre aux défis humains et humanitaires que les pratiques d’Israël ont crée dans les territoires occupés ». Cette décision du Conseil des droits de l’homme de l’ONU intervient après que de nombreux observateurs aient souligné le caractère dégradant et de spoliation des colons souvent issus des mouvements extrémistes religieux, couverts par le gouvernement de Tel-Aviv. Quelques jours avant le vote, le haut-commissaire aux droits de l’homme, Nevis Pillai, avait une fois de plus dénoncé les colonies israéliennes et demandé au gouvernement de « cesser immédiatement de transférer sa popu-

lation civile dans les territoires occupés ». S’exprimant lors de l’ouverture de la session principale annuelle du Conseil, fin février, le président de l’Assemblée générale des Nations unies, Nasir Abdelaziz Al Nasser, qualifiait la situation dans les territoires palestiniens occupés « d’occupation étrangère incompatible avec la démocratie et les droits de l’homme ». Le texte adopté aborde aussi la question de la violence « présumée » des colons. Il appelle ainsi Israël à prendre et à mettre en œuvre des mesures sérieuses, y compris de procéder à la confiscation des armes et demande d’imposer des sanctions pénales. Les États-Unis ont été les seuls à voter contre. « Quand il s’agit d’Israël je couvre », avait affirmé Obama quelques semaines auparavant devant le congrès de l’APAC, le plus puissant lobby juif aux États-Unis. Le représentant américain a expliqué que « la position américaine vis-à-vis des colonies était claire et n’avait pas changé », mais il a fait valoir comme seule solution valable « des négociations directes ». S’opposant fermement à la mise sur pied d’une mission d’enquête, l’émissaire américain a déclaré « des mesures de ce genre ne font rien pour promouvoir une paix juste et durable ». Il ne restait plus au ministre israélien des Affaires étrangères qu’à lui emboîter le pas. Il a qualifié la décision de « surréaliste, bricolée par un Conseil qui, plutôt que de se vouer aux droits de l’homme, est l’instrument d’initiatives politisées à sens unique ». De son côté Benyamin Netanyahu, avec toute la nuance qui le caractérise, a fustigé dans un communiqué le Conseil des droits de l’homme : « Ce Conseil, avec une majorité automatique hostile à Israël, est hypocrite et devrait avoir honte de lui-même ».


international LE RÉVEIL

L’arme de l’eau Rappelons que selon la résolution 456 des Nations unies, les actes de colonisation d’Israël sont en violation du droit international et que la résolution 242 adopté depuis 1967 exige le retrait des territoires, de même que l’article 35 de la Charte de l’ONU interdit toutes modifications des frontières par la force. Ce qui n’empêche pas Tel-Aviv de poursuivre les implantations en toute illégalité et en toute impunité. « Pas de pause dans le rythme des nouvelles implantations juives, ni dans le nombre d’incidents avec les colons israéliens ». C’est ce qui ressort du rapport présenté devant le Conseil de sécurité le 19 février par Valérie Amos, chef de l’ONU pour les affaires humanitaires (OCHA). L’organisation israélienne La Paix maintenant estime à 20 %, pour l’année 2011, le développement des colonies. Tout dernièrement, 1 100 à Gilo et à Jérusalem Est en novembre 2011 et 700 en Cisjordanie en février

2012. D’autres part, le rapport montre que les colons israéliens ont accaparé des dizaines de sources d’eau en Cisjordanie, au détriment de la population palestinienne. Il recense 56 sources à proximité de colonies, dont l’accès était interdit aux Palestiniens pour 30 d’entre elles, dans la plupart des cas « par des actes d’intimidation, des menaces et des violences perpétrées par les colons israéliens ». 26 autres étaient en voie de connaître le même sort. Les agriculteurs et les habitants palestiniens signalant l’effet d’intimidation et de dissuasion de la présence constante de groupes de colons armés dans le secteur. Ces sources se trouvent à 93 % en zone sous contrôle total israélien et à 84 % sur des terres enregistrées par l’administration militaire israélienne comme propriétés privées palestiniennes, souligne l’OCHA. « La perte d’accès aux sources et aux terres adjacentes a réduit

les revenus des agriculteurs concernés, qui soit renoncent à cultiver la terre, soit subissent une réduction de la productivité de leurs récoltes ». En décembre 2010, un rapport d’information parlementaire français avait fait les mêmes constatations :« Israël conduit une politique d’expansion territoriale tendant à s’approprier les ressources en eau (…) Cette politique se traduit d’abord par une implantation stratégique des colons », estimait le rapporteur, le député socialiste et ancien ministre de l’Agriculture, Jean Glavany. Le rapport du Bureau des doits de l’homme des Nations unies, exhorte les autorités israéliennes à agir, affirmant que ces actes sont illégaux non seulement au regard du droit international, mais de la loi israélienne. Mais qui peut les intimider, bien à l’abri derrière le bouclier militaire et financier de Washington ! Jean-Pierre Delahaye

Libye 2012

Silence sur la ligne La Libye a disparu de nos écrans télés, de nos radios, de nos journaux et des préoccupations de nos hommes politiques, grands défenseurs des droits de l’homme. Que se passe-t-il en Libye ? C’est la question posée par l’écrivain Jean-François Khan, dans une tribune publiée par le quotidien Libération, début février. Les réponses apportées ne manquent pas d’intérêt et viennent corroborer le constat des ONG sur place et particulièrement d’Amnesty international qui poussent un cri d’alarme. Après l’intervention de l’OTAN, l’assassinat de Kadhafi et l’installation des nouveaux dirigeants, la situation du peuple Libyen, au nom duquel les occidentaux sont intervenus, ne semble pas s’être améliorée. Au contraire, des massacres se poursuivent, des populations sont déportées, le chaos et la misère s’installe durablement… Que se passe-t-il en Libye ? demande donc Jean François Khan. Extraits de sa réponse… « Absolument rien, si l’on se contente de

regarder la télévision et d’écouter la radio. Rien… Certes la Cyrénaïque, dont la capitale est Benghazi, a quasiment fait sécession ; de mini guerres tribales, en particulier dans le Sud, ont fait plus de victimes encore que les affrontements entre milices rivales ; le pouvoir central est déliquescent ; les règlements de compte camouflés en répression de supposés kadhafistes se multiplient ; on ne torture pas moins aujourd’hui qu’hier ; les salafistes les plus enragés occupent le terrain que l’État leur abandonne … et tout se passe comme si on ne voulait surtout pas que les ex-dirigeants déchus, ou reconvertis, répondent de leurs crimes au risque de se laisser aller à certaines révélations. Apparemment, cela n’intéresse plus personne

(…) Un chaos indescriptible, au point que les médias n’osent même plus le décrire. Faute qu’un gouvernement légitime soit en mesure de prendre en charge l’organisation d’élections libres, que constate-t-on ? Qu’à un fondamentalisme basique, ruisselant, exacerbé, un anarchisme groupusculaire, la loi des milices, un gangstérisme revêtu d’oripeaux identitaires, l’irrédentisme et le sécessionnisme rétro (…) Or, sur cet invraisemblable désastre, on préfère apparemment poser un voile pudique. Pourquoi ? Pour ne pas faire de la peine à BHL ? Parce que l’aventure libyenne, dont les Syriens payent aujourd’hui les conséquences, comme le paieront demain les Égyptiens, les Tunisiens et les Algériens, n’a pu se déployer qu’à l’abri d’un conformisme politico-médiatique justificateur ? Parce que le Qatar paye ? Nos télévisions, elles, ont déjà tiré un trait : la Libye n’existe plus ! » Jean-Pierre Delahaye LE RÉVEIL - N°782 - AVRIL 2012

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LE RÉVEIL international

Argentine

Nouvelles tensions autour des îles Malouines et de son pétrole Trente ans après la guerre des Malouines (1982) l’Angleterre, figée dans son attitude colonialiste, ravive les tensions autour des îles Malouines au lieu d’accepter la négociation et le dialogue proposé par le gouvernement argentin. Les Malouines, ce sont 200 îles à 480 kilomètres au large de la Patagonie argentine. Occupées par l’Angleterre depuis 1883, contenant des gisements de gaz naturel et de pétrole, ces terres riches en élevage et en pêche firent déjà l’objet d’une guerre sanglante en 1982. La dictature militaire d’alors, cherchant à occulter ses crimes, s’engagea dans un affrontement au cours duquel l’Angleterre de Mme Thatcher et sa flotte écrasèrent la fragile armée de conscription argentine. 650 Argentins périrent, ainsi que 250 Anglais et, aujourd’hui encore, ceux des rescapés argentins qui furent laissés pour compte sans reconnaissance de leur droit à réparation, continuent de manifester avec l’appui moral de l’ARAC.

Des militaires et du pétrole Aujourd’hui, 1 700 militaires britanniques environ (pour à peine 3 000 habitants et 5 000 moutons !) continuent de séjourner aux Malouines, et l’annonce très médiatisée du déploiement de l’unité du prince William sur l’une des deux bases des îles a été ressentie en Argentine comme une véritable provocation. D’autant que, dans le même temps, des compagnies pétrolières anglaises ont décidé (en 2009) d’organiser des forages dans les eaux territoriales des Malouines. Mais, les conditions étant très difficiles, ces forages doivent s’appuyer impérativement sur le soutien du continent… argentin ! On imagine la réaction. D’autant que le gisement pourrait être de 60 milliards de barils, soit le plus important comparé à la principale réserve mondiale, située à Ghawar (Arabie Saoudite) dont 60 milliards de barils ont déjà été exploités sur les 80 12 -

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milliards qu’il contenait (Les Echos du 9 février 2012). En clair, l’exploitation de ce gisement pourrait rapporter 176 milliards de dollars à la Grande-Bretagne, chiffre avancé par le rapport de Edison Investmen Research remis au gouvernement anglais. Le gouvernement de Cristina Kirchner, accusant les Britanniques de piller les ressources naturelles argentines, a obtenu le soutien de Mercosur et de l’Unasur (marché commun des pays d’Amérique du Sud) ; et les bateaux « Malouines » ne peuvent plus accoster dans les ports argentin, brésilien, paraguayen ou uruguayen. De plus, l’Argentine a déposé, le 10 février 2012, une plainte auprès de l’ONU, laquelle a invité les deux gouvernements à éviter l’escalade…

Escalade verbale et bruits de bottes A Cristina Kirchner qui rappelle que « le comité de décolonisation de l’ONU a encore en examen seize territoires qui sont des colonies, dont dix de l’Angleterre, et l’une des plus emblématiques d’entre elles les Malouines », le Premier Ministre anglais David Cameron rétorque en traitant l’Argentine de pays « violent », « colonialiste » (!) et convoque une réunion du Conseil britannique de Sécurité nationale pour s’assurer que le dispositif de défense est « en ordre de bataille » dans « ses territoires » des îles « Falkland » de l’Atlantique Sud ! Non sans hâter les recherches pétrolifères menées par cinq majors : la Compagnie Argos Ressources, la Border and Southen Petroleum, la Desire Pétroléum, la Falkland Oil and Gas et la Rock Hooper Exploitation… lesquelles émettent déjà des titres en bourse ! Ce qui a amené le gouvernement argentin (AFP - 22 mars

2012) à dénoncer ces titres en bourse de Londres et New-York et les mettre en garde. Il demande, notamment, aux deux places boursières l’évaluation (par les compagnies pétrolières britanniques) des risques encourus et qu’elles les fassent connaître afin que chacun puisse ensuite en juger. Sans nul doute, les peuples argentins et anglais n’ont rien à gagner dans l’escalade et les bruits de bottes. Mais, dans le même temps, en ce XXIe siècle où nous vivons, il est temps que la décolonisation soit partout réelle et que les îles Malouines ne soient plus considérées comme territoire d’outre-mer britannique par les traités européens. Ni comme une réserve de pétrole et de profits au service des USA et de la Grande Bretagne. Aussi l’ARAC considère-t-elle qu’il est grand temps que retombe la tension et que le gouvernement anglais accepte le dialogue et la négociation avec son homologue argentin. André Fillère


LE CAHIER MÉMOIRE

le réveil

N° 782 Avril 2012

des combattants

Pour l’amitié, la solidarité, la mémoire, l’antifascisme et la paix

Témoignages d’appelés

Nous en avons fait la démonstration au plan national par la fête de la fraternité franco-algérienne de Créteil le 24 mars et le colloque « France-Algérie – regards croisés » du 3 avril dans l’Hôtel de Ville de Paris complétés par les 3 cahiers de la Mémoire édités sur le sujet. Les témoignages de rappelés ou d’appelés du contingent y ont éclairé les récits historiques.

ÉDITO - Par Paul Markidès

Algérie

Pour notre association le 50e anniversaire de la fin des combats d’Algérie, de Tunisie et du Maroc ne peut se résumer seulement aux cérémonies du 19 mars et aux expositions qui les ont précédées ou suivies.

Ce quatrième cahier essentiellement constitué de témoignages d’appelés d’origines sociales différentes vient souligner le drame dans lequel le gouvernement de l’époque a emporté toute la jeunesse de France en la contraignant à participer ou à baigner dans « la pacification ». Autrement dit, une action armée de maintien du colonialisme dont l’inhumanité n’échappe à personne. En agissant ainsi, nous voulons éclairer la population sur la nécessité d’exiger l’abrogation de la loi du 23 février 2005 qui glorifie le colonialisme et obtenir sa réécriture pour l’éclairage des générations nouvelles. Et bien sûr, poursuivre notre « guerre à la guerre ».

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807  Villejuif - Tél. 01 42 11 11 12

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LE RÉVEIL dossier

Jacques Goutorbe Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) …Vingt-quatre mois en Algérie, pour la « pacification », contre le « terrorisme arabe » ! Vingt-huit mois de jeunesse, de vie, d’amour, d’années de bonheur volées pour combien de couples ? Pour une cause perdue dans un pays où nous étions les envahisseurs ? Pour qui ?... Pourquoi ? Pour les profiteurs, pour les colonialistes. Il est vrai que, pour eux, la vérité n’est pas bonne à entendre et à dire. Ils en sont encore à leurs rêves de 1830. Leurs appétits de propriété et d’esclavage, leurs amertumes après le 19 mars 1962, fin de la guerre d’Algérie, ont exacerbé leur racisme, leur ambition d’effacer l’histoire et, à nouveau, d’accomplir leur besogne de boursiers réactionnaires, pillant les richesses naturelles de cette terre. Mais ne confondons pas, avec eux, l’armée de conscription de l’époque qui, bien que loin d’être une « sainte », n’a été qu’une génération manipulée. Certes, il ne faut pas leur faire porter seuls le chapeau de la torture, voire 14 -

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des crimes de guerre tels les cent quarante Oradour commis en Algérie, exécutés la plupart du temps par les légionnaires et les paras de Bigeard. Ce serait falsifier l’histoire… Comment oublier les corps des combattants algériens abandonnés sur le terrain ? Comment oublier les cercueils de nos camarades que l’on accompagnait au port de Didjelli, que La Cervanaise (un véritable bateau d’esclaves) ramenait le fils « mort pour la France » ? Le danger, aujourd’hui, serait de se cantonner dans le seul débat intellectuel fermé et partisan. A mon sens, pour la dignité de notre peuple, de notre pays, de notre génération (1952-1962), il nous faut ensemble reconnaître sans ambiguïté, avec courage, les huit ans de guerre et leurs conséquences destructrices, y compris les crimes, les atrocités, la torture, orchestrés par une « guerre psychologique », organisée directement par les gouvernements successifs et le haut commandement militaire de

Extraits tirés du livre « L’Algérie, nous y étions » 2001 Editions : Réveil des Combattants-Graphein

l’époque, héritiers d’une culture colonialiste nourrie pendant plus d’un siècle de conquêtes et d’occupations… … En ce qui me concerne, en tant que témoin sur place à Djidjelli, muté de Cavalo pour raison disciplinaire dans le SER (service d’escorte rapide) – quatre jeeps, seize hommes – au service quasi-exclusif du commandant, aujourd’hui devenu le général de Boissieu (décédé), gendre du général de Gaulle, président de la République. Notre mission consistait à nous rendre auprès des unités de la Légion en opération, comme à Tescéna, Guelma, Bougie (2000 km par semaine). Partout était organisée et pratiquée la torture… Et pourtant, le commandant de Boissieu et nous-mêmes avions « les mains propres ». Est-ce que cela est une excuse ? Je dis qu’aujourd’hui, en 2012, il est insupportable et dangereux de nier la torture en Algérie. La vérité, rien que la vérité, est la seule façon d’éviter d’être à nouveau manipulés et de donner des


dossier LE RÉVEIL

moyens aux futures générations de comprendre les dangers du racisme, de la négation des droits de l’homme. Les faits nous ont prouvé également qu’une armée de conscription citoyenne a pu avoir le réflexe républicain : en avril 1961, au moment du putsch de l’OAS et des généraux Salan, Jouhaud, Zeller, Challe, c’est le commandant de Boissieu qui porta d’Alger à Tours le message de reddition. (Il nous appelait ses petits cow-boys, comme Bigeard appelaient ses hommes ses petits gars). Nous avons refusé de le suivre à Alger. De même, lors des manifestations pacifiques, des femmes et des enfants algériens, à Didjelli, nous avons refusé de tirer dans la foule. En août 1961, ayant organisé des actions à l’intérieur de la caserne pour la paix en Algérie, je fus muté à Oued Zénati, dans le Constantinois, où nous devions reconstituer un secteur d’escorte opérationnel – jeep, half-tracks – étant tour à tour radio, voltigeur, chauffeur, tireur à la 30 ou à la 12,7. J’ai eu à refuser l’ordre de tirer sur un enfant de 12 ans, ce qui me valut dix jours de cachot, conseil de discipline, un mois d’armée supplémentaire. L’intervention d’un capitaine, ancien résistant 39/45 a évité le pire. Il y avait, il faut aussi le préciser, dans l’armée de métier des gradés respectueux des droits de l’homme et qui nous ont aidés à refuser la politique de l’OAS, comme l’a fait le général Paris de la Bollardière.

Dans ces instants précis, nous recevions des volées de cailloux, venant de toutes parts, lancés par des dizaines d’enfants. Avec tous mes camarades, nous avons gardé notre calme et baissé les armes, évitant ainsi le pire. Dix minutes de peur ! C’est le chef du village, qui usa de son autorité pour interrompre les jets, nous remerciant de notre sang-froid, prenant la parole sur le half-track et faisant applaudir la paix par les enfants qui, alors, nous ont offert des fruits et nous ont embrassés. Notre peur laissait la place à nos larmes de joie… Je ne peux oublier, dans ce court témoignage, de dire que, heureusement, étant manifestant à 18 ans pour la paix en Algérie, j’ai eu la chance de rencontrer les Jeunesses communistes, présentes dans toutes les manifestations ; et surtout, durant les vingt-huit mois d’armée, d’avoir une femme, une militante combative, qui a su s’adapter aux milles difficultés pour m’aider à affronter cette

épreuve et préserver notre idéal, notre amour naissant – qui à ce jour n’a jamais été ébranlé. Heureux d’avoir eu deux filles et cinq petits-fils adorables qui seront en droit d’exiger la vérité afin d’éviter, à leur tour, d’être manipulés par une politique dite de « guerre propre et moderne ». De retour en France en mai 1962, sans savoir, j’avais compris que la guerre d’Algérie et toutes ses conséquences m’avaient enseigné à ne plus être manipulé dans quelque domaine que ce soit et à savoir refuser la politique de l’autruche. Devenu militant responsable du Parti communiste français, j’ai, par logique et conviction, adhéré à l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) qui, depuis 1917, a toujours, y compris dans les moments les plus tragiques de notre histoire, su être une association de combattants de l’honnêteté et de la clarté, pour défendre le civisme, les valeurs républicaines, les droits de l’homme, le droit des humains à la paix…

Et comment oublier la peur, la joie, l’émotion du 19 mars 1962 à midi ? Nous étions postés au marché d’Oued Zénati quand il y eu proclamation du cessez-le-feu : c’était la fin de la guerre pour nous et pour le peuple algérien.

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LE RÉVEIL dossier

Philippe Aéri, Delphine Renard, Charonne Et Henri Alleg (Tlemcen, février 1962) Un Paris-Match posé sur la table, au milieu du salon du dentiste. Une image, en noir et blanc : le visage de Delphine Renard. Une petite fille avec des grands yeux noirs qui me regarde. Comme si Anne Franck se tournait vers moi pour me demander : Pourquoi ? avec sa peau blafarde, des cernes et son sourire triste. J’ai vu le visage d’Anne dans un livre d’histoire, à la bibliothèque du catéchisme, et je me demande pourquoi Delphine lui ressemble tant. Peut-être à cause de la ressemblance des tueurs, de leur lâcheté, leur méchanceté insondable…

Extrait de « Avoir dix ans en Algérie » Philippe Aéri Chronique d’un enfant dans la guerre – Editions « Le temps des Cerises » 2007

radio. Un commando de l’OAS a voulu faire sauter Malraux et ils ont estropié une enfant. Beau résultat ! La fille du concierge de l’immeuble. Le hasard, le destin, la bêtise, la couardise ; un assassin abruti qui n’est pas assez courageux pour monter les escaliers. Alors, comme ses jambes flageolantes n’ont pas pu le porter jusqu’au palier de Malraux, il dépose la bombe n’importe où. Pourquoi pas devant la loge du concierge ? Un colis comme un autre ? La tournée spéciale de l’OAS…

Je suis dans la salle d’attente du dentiste. Ma mère m’a accompagné, parce qu’aujourd’hui, il a l’intention de me traiter une molaire et de m’en arracher une autre, transformée en chicot par le hasard de la mastication. Je m’attends à avoir mal et je pense aux chambres de torture de l’Armée, où on dit qu’ils extraient les dents à vif, à la pince, sans anesthésie…

Et ce monstre s’en va, comme ça. Il oublie tout : son « idéal », sa cible. Il ne lui reste que la bêtise et la peur dans le ventre.

Delphine me regarde toujours, sur sa couverture de magazine, que tient une vieille patiente en face de moi, enfoncée dans un grand canapé de moleskine rouge. Je connais déjà l’histoire par la

Tout le canapé – trois personnes – lit le magazine. Les gens sont horrifiés, c’est un fait.

C’est Delphine qui saute. Elle n’est pas ministre, elle n’a aucun passé politique, elle joue juste à la marelle dans la cour pavée. Elle perd un œil, une joue et la moitié d’un bras.

- Mon dieu ! la pauvre gosse ! - L’OAS ne devrait pas faire des choses pareilles, ajoute sa voisine ; C’est pas bon pour nous, tout ça. Mais il y a le troisième occupant du canapé. L’inévitable crétin de service : - On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, madame ! Voilà une pensée originale ! Je sens que le niveau de la conversation va encore descendre… C’est l’homme ; c’est le mâle qui connaît la guerre. Il se saisit du magazine, recommence à tourner les pages, l’air sévère et froid, comme

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s’il était habitué aux horreurs des combats, et, entre deux clichés, ajoute : - Tenez, j’ai une petite cousine à Constantine qui a été tuée dans un attentat à la grenade, alors, vous savez !... Et patati, et patata. Et Delphine Renard, qu’ils ont pourtant devant les yeux, avec ses bandages, méconnaissable comme une momie, ils l’oublient… … Ils ont beau lever les yeux au ciel, tandis qu’ils bavardent, pour montrer un semblant de compassion, d’humanité, ils se ressemblent, les patients du canapé, pour moi ce sont des complices… … Et puis ils se saisissent du numéro suivant ; cette fois c’est Charonne qui fait la couverture : des casques noirs qui luisent dans la nuit, une rue pavée de pluie, avec des boules de lumière aux réverbères, des marches d’escalier, des traces de sang par terre. Il tient le magazine à plat. Je devine des poings levés, des visages en colère, des cadavres sous des draps blancs, des photos en médaillon des huit morts après la charge des CRS. Je me dis que les policiers ont des casques de la guerre de 14 qui ont dû être repeints. On voit bien cette petite crête mille de métal gris qui fait une bosse au sommet, dont elle suit la courbe. Pourquoi les policiers ont-ils du matériel militaire ? Font-ils la guerre aux civils, en métropole aussi ? C’est cette police là qui est censée protéger la population ? Mais de qui ? D’après mes copains arabes du


dossier LE RÉVEIL

douar, les CRS ont jeté dans la Seine, l’année dernière, deux mille Arabes en les attachant par les pieds. Sur le coup, ça m’a paru un peu gros, surtout que la radio n’en a presque pas parlé. J’apprendrai plus tard que le 17 octobre 1961, des policiers de Paris ont poussé à l’eau des centaines d’interpellés arabes et que près de deux cents d’entre eux se sont noyés… - Ah ! madame, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. - Mon Dieu ! Tout de même ! Les pauvres gens ! - Mais ce sont des juifs et des communistes, tous ces patosses… Tout le monde à l’air de vouloir apporter sa contribution à la conversation captivante que ma mère et moi subissons sans broncher. Mais c’est peut-être une erreur, de ne pas intervenir. - Ah ! Vous savez, il y en a des communistes ! Ici aussi ! - Ouais, regardez Alleg et cette bande de salopards d’Alger républicain ! C’est des communards, tout ça ! ajoute un homme qui ressemble à un militaire en civil, avec sa brosse impeccable. - Moi, je l’aurais pas laissé sortir, ce salaud ! Je ne sais pas trop qui est Henri Alleg. J’en ai entendu parler à la maison, mais c’est flou. Une histoire de torture, je crois, et de prof de maths barbu, qui a disparu. Mon père disait que Sartre et Camus avaient fait sortir Alleg et qu’ils lui avaient fait faire un livre. C’est tout ce dont je me souviens. « Et Alleg, ils l’ont torturé, mais il n’a pas dit un mot ! » ajoutait mon père. La conversation se poursuit dans le salon du dentiste :

- Bof ! réplique l’homme à la brosse, je l’aurais mis en morceaux, il aurait parlé, avec moi ! Il m’aurait dit où il cache ses putains de bombes.

Je crois que moi, je parlerais. Surtout avec la gueule du général Massu au-dessus de moi, à me hurler des injures. Il doit y avoir un moment où on parle, si on sait quelque chose. Mais Henri Alleg et le prof de maths barbu, ils n’ont rien dit. Comment ont-ils fait ?

La porte s’ouvre. C’est à nous. La torture va être pour moi et je n’en mène pas large…

- Aïe ! Aïe ! Mon courage recule devant la douleur de la fraise.

… Et il me fait mal, drôlement mal, comme prévu.

- Tiens bon, encore un peu, c’est presque fini ! dit le dentiste…

Je me demande si j’aurais pu résister, moi, à la torture…

… Devant mes yeux pleins de larmes dansent le visage d’Anne Franck et le bras en écharpe de Delphine Renard, les cadavres de Charonne, les casques de CRS, la grille fermée du métro Charonne, la barbe du prof de maths, les lunettes cassées d’Henri Alleg.

dame. Ces communistes, ils sont courageux.

Dans ma tête d’enfant, j’essaie d’imaginer ce que serait ma douleur, si le dentiste continuait à creuser, s’il ne s’arrêtait pas quand je fais « Aïe ! ». Dans ce monde de fous, les dentistes font peut-être des heures supplémentaires, en blouse blanche, pour le compte des militaires ; je les vois, les paras, et les blouses blanches, s’affairant autour d’un petit journaliste attaché sur une table en fer. J’entends les cris, je vois les lunettes cassées, par terre, des lunettes rondes, comme celle de mon grand-père, la mode d’avant-guerre… Et j’imagine la fraise dans les dents, dans les doigts, dans les parties.

Et je me dis que toutes ces horreurs ne vont pas nous porter chance, à nous, les Pieds-noirs. Par la faute d’un petit groupe d’assassins, à cause de notre satané égoïsme collectif de petit peuple traumatisé et manipulé, incapable d’accorder aux Arabes un peu d’égalité et de justice, nous allons être très mal reçus en métropole, quand on va devoir quitter tous l’Algérie. Qui saura, là-bas, que je n’étais pas d’accord ? Qui prendra le temps de faire les distinctions nécessaires ? Peu à peu, en ce début d’année 1962, me vient à l’esprit qu’une fois en France, après cette catastrophe imminente que certains encore se refusent à voir, je devrai me refaire une autre identité, abandonner la défroque du Piednoir réfugié, effacer toute nostalgie, refuser la moindre solidarité avec les actes immondes qui ne sont même pas parvenu, ironie du sort, à sauver la situation…

- Ah ! Mais Alleg il a pas donné de noms, quand même ! dit une

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Ma guerre d’Algérie par Jean Rousset professeur d’éducation physique … Je dois dire qu’il n’était pas question pour moi de devenir officier d’une armée qui menait une telle guerre et qui avait réalisé un putsch. Il n’en était pas question non plus pour l’armée. Et c’était bien le seul point sur lequel j’étais en plein accord avec elle. Au bout des quatre mois, nous eûmes droit à huit jours de permission, après quoi la plupart d’entre nous devaient partir pour l’Algérie. Quelques-uns devaient rester à Orange dans les différents services, dix mois pour ceux qui restaient hommes de troupe et quatorze pour ceux qui passaient sous-officiers. J’étais bien sûr en tête de liste pour le 8e Hussards, à la frontière tunisienne, en un lieu particulièrement dangereux. Je pars donc rejoindre ma femme par Paris pour huit jours mais, au retour, énorme surprise : j’étais parmi ceux qui restaient à Orange. J’en eus vite l’explication : profitant de l’absence du colonel, le capitaine des sports, qui n’avait pas réussi à me faire suivre le stage d’aide-moniteur militaire, était allé

Extrait du livre : « A l’épreuve de la guerre d’Algérie » Des profs d’EPS témoignent par l’Institut de recherches de la FSU Editions Syllepse 2005 – Collection nouveaux regards * Unité de l’ANL, branche armée du FLN

voir l’adjoint du colonel, un vieux lieutenant-colonel complètement out et lui avait dit qu’il fallait absolument que je reste car je faisais partie de toutes les équipes sportives du régiment dont j’étais aussi le meilleur tireur… … Je partis donc avec douze autres collègues, qui étaient aussi restés quatorze ou dix-huit mois à Orange, pour le 23e régiment de spahis, à Geryville dans le Sudoranais. Le jour de notre arrivée, après les formalités d’accueil, je partis avec un copain visiter le casernement. Nous passions devant une bâtisse un peu isolée quand nous vîmes la porte s’ouvrir et un homme en sortir en se nettoyant les mains. Il appela un officier : « Eh, mon lieutenant, celui-là n’a pas tenu le coup, il m’a claqué entre les mains. » Nous apprîmes peu après que cette bâtisse était le centre d’interrogatoire des prisonniers. Je fus le seul des treize arrivants à être muté dans un peloton de combat, le troisième du quatrième escadron, un peloton un peu spécial qui était de toutes les opérations et où finissaient tous les gars « à problèmes ». Au bout de quelques jours, deux anciens du peloton vinrent me voir et me dirent : « Tu ferais sans doute mieux de la fermer un peu. Nous on te signale simplement qu’il y a cinq mois il y avait ici un gars comme toi qui n’arrêtait pas d’ouvrir sa gueule et qui était en bagarre ouverte avec l’adjudant. Comme toi, il était toujours devant dans toutes les opérations et un jour il est mort dans un accrochage, mais d’une balle dans le dos. » Ça n’était pas pour me remonter le moral, mais je n’ai pas arrêté de m’exprimer et de dire tout ce que je

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pensais. Les circonstances aidant, je réussis à mettre avec moi la totalité des gars du peloton, Européens comme Algériens, et je pense qu’alors je ne risquais plus rien. Je réussis notamment à transformer en solides amis les deux principaux leaders, deux « durs » qui m’auraient alors défendu à tout prix… … Je garde de cette période des souvenirs assez terribles. Ainsi, un jour, lors d’une opération de secteur à plusieurs régiments, menée sur renseignements, nous avions à peu près localisé la katiba*. J’étais devant, bien sûr, chargé de ratisser un oued en le descendant. Mes hommes avaient des ordres très stricts et notamment interdiction de tirer sans mon ordre, sauf cas que j’appelais « de légitime défense ». Nous tombâmes successivement sur trois fellaghas dans des circonstances telles que, s’ils avaient eu à faire à un autre peloton, ils auraient été tués sur le coup. Le premier, par exemple, se leva au dernier moment et nous envoya une grenade qui explosa à trois ou quatre mètres devant moi. Nous réussîmes à les faire prisonniers et à les envoyer à l’arrière, au maréchal-des-logis-chef qui commandait le peloton, notre lieutenant étant resté à Kef el Amar pour garder le casernement. A la fin de l’opération, nous revînmes à l’arrière, vers les camions. J’allai vers le radio du capitaine et je lui demandai ce qu’étaient devenus mes trois prisonniers. Il me raconta ce qui s’était passé : à chaque fois qu’arrivait un prisonnier, ils en informaient le colonel qui envoyait l’hélicoptère des commandos DOP (spécialistes de l’interrogatoire) pour l’interroger immédiatement grâce, notamment, à une


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gégène. Aucun des prisonniers n’ayant parlé, ils furent tous les trois montés à trois cents mètres avec l’hélicoptère et balancés vivants sur les collines qui étaient à notre droite. A ce moment-là arriva le 2e peloton avec un prisonnier. Le capitaine ordonna au radio d’appeler le colonel et de lui demander ce qu’il fallait en faire. La réponse ne tarda pas : - « Laissez-le sur le terrain. - Mais comment ? Vous voulez dire le genre « tripes au soleil ? » - Vous avez tout compris » Le capitaine appela alors le chef des harkis qui prit le prisonnier, l’emmena derrière un groupe de buissons, le mit à genoux, tourné vers l’Est, lui mit le canon de son fusil sur la nuque et ira. Le soir, de retour au casernement, je fonçai vers mon lieutenant, un type très correct, je lui racontai tout ce qui s’était passé et lui demandai si c’était conforme aux règlements et à l’éthique de l’armée française. Il me dit : « Mais qu’estce que vous me racontez là ? Mais ce n’est pas possible. Je vais voir le capitaine. » Ce qu’il fit. Mais il se fit sans doute remettre « d’équerre » car il ne m’en reparla jamais plus. Tout cela me marqua profondément. Je me suis souvent dit que si j’avais abattu les trois fellaghas, ce qui aurait été logique vu les circonstances, ils n’auraient pas été torturés, et que donc j’avais été stupide de ne pas le faire. Mais j’ai quand même fini par admettre que je m’étais comporté comme je devais le faire, comme tout homme digne de ce nom, et que c’étaient les autres qui étaient responsables de ces atrocités… … Deux mois avant la quille, d’importants changements eurent lieu. Le capitaine partit et fut remplacé par un officier beau-

coup plus jeune, un type très correct, qui ne voulait pas entendre parler de questions politiques, de brimades, etc. Dans mon peloton, le lieutenant partit en stage d’officier de renseignements et le maréchal-des-logis chef, un Algérien soupçonné de relations avec le FLN, fut envoyé en résidence surveillée. Le nouveau capitaine m’appela et me dit : « Vous ne restez que deux sous-officiers dans le 3e peloton et c’est vous le plus ancien – j’avais été nommé un mois avant mon collègue qui était sous-officier de carrière. Je pourrais vous muter quelqu’un mais je préfère vous confier le commandement car je vous sais capable de l’assumer ». Je finis donc ma carrière militaire comme chef de peloton. J’en profiterai, bien sûr, pour m’exprimer encore plus qu’avant. Il m’est ainsi arrivé souvent de réunir le peloton pour lui faire en quelque sorte un cours. Je dois dire qu’avec mon adjoint, bien qu’il soit de carrière, nous nous entendions très bien, et qu’il ne me mit jamais de bâton dans les roues. Un jour, j’avais réuni mes hommes dans leur chambrée et je leur expliquais pourquoi, lors des ratissages, il fallait être alignés et suffisamment espacés les uns des autres. Je leur dis : « A chaque fois que nous arriverons sur une hauteur, nous nous arrêterons pour nous aligner et pour nous espacer. » Un gars lève alors la main et me dit : « Mais, margi (abréviation de maréchal-deslogis), si on s’arrête sur une hauteur, en face ils nous verront. » Je lui répondis : « Et alors ? S’ils nous voient, ils se barrent. Ça veut dire que le jour de la quille nous serons tous vivants, eux comme nous. Et je vous ai déjà expliqué que l’important à l’armée, c’est la quille. Et que pour l’avoir, il vaut mieux être vivant. » Le gars me dit : « Ah, t’as raison, margi, j’ai compris, t’as raison. »

eûmes à ratisser une région de petites collines, nous pûmes mettre en pratique ce que je leur avais raconté et cela me valut le soir, à la réunion des chefs de peloton, de recevoir les félicitations du capitaine pour le comportement de mon peloton. S’il avait su la motivation de ce comportement… Vint alors le putsch militaire. Une nuit, j’étais de garde comme chef de poste sur la route quand je vois arriver un long convoi de camions : c’était un régiment de la Légion qui montait sur Oran pour prendre le pouvoir. Je les arrête mais leurs chefs me disent que de toute façon ils allaient passer et qu’ils voulaient avoir à faire au capitaine plutôt qu’à moi. J’envoyai donc une sentinelle chercher le capitaine dans sa chambre. Et lui, bien sûr, il les laissa passer. Ouf…

A l’opération qui suivit, où nous LE RÉVEIL - N°782 - AVRIL 2012

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Après 28 mois de service militaire ! Il y a 50 ans. L’événement que j’ai vécu en direct eut lieu plus tard lors de mon retour à Hussein Dey : le putsch d’Alger des généraux Challe, Zeller, Salan et Jouhaud voulant conserver l’Algérie française. Un matin, de bonne heure, nous voyons passer de nombreux légionnaires et parachutistes en direction d’Alger. Nous sortons et nous interrogeons sur ces convois de plusieurs régiments. Nous branchons (1) nos transistors et entendons l’intervention du général de Gaulle, président de la République, faisant du putsch un « quarteron de généraux ». Il appelait le contingent à ne pas obéir aux putschistes. Nous devions travailler l’après-midi et le camion devait nous prendre vers midi. Je me rends vite compte qu’obéir aux putschistes voulait dire être confronté à nos familles en France et surtout être au bord de la guerre civile. De plus, à quelques mois de la quille, cela risquait de continuer notre service plusieurs années. Je n’avais pas à l’époque

Extraits du témoignage de Gérard Lucas : réaction du contingent au putsch des généraux.

une grande conscience politique, mais mon choix fut vite fait. Je fis le tour des chambres et demandai à tout le monde de ne pas obéir et de refuser de monter dans le camion. Vers 13 heures, notre brigade a refusé de partir. Quelques heures plus tard, le capitaine de la compagnie, dénommé Ribes, arrive à l’auberge et ordonne le rassemblement, tous en rang devant l’auberge. Il commande un gardeà-vous et me demande de sortir du rang, il me gifle et me déclare que l’incitation à la désobéissance est passible, en temps de guerre, d’être fusillé. J’avais été dénoncé sans doute par un partisan du putsch. Contraints et forcés, nous nous embarquons dans le camion en direction de Mogador. A l’arrivée, on nous place à nos postes de travail devant les télétypes. Mais, face à nous, des jeunes parachutistes nous « matent », la MAT sur le ventre, en nous interdisant tout travail. Pendant ce temps, nous avons pu observer que certains employés des PTT travaillaient ainsi que certains militaires de carrière. J’interrogeai mon gardien qui m’avouait n’avoir que quelques mois d’armée. Ainsi, c’étaient des régiments dirigés par des putschistes. Avec le recul du temps, il faut dire que ces régiments avaient du mal à tenir Alger, à cause du refus massif du contingent. Le risque de les voir « sauter » sur la France relevait certainement plus de l’intox. Le lendemain, les mêmes régiments repassaient dans le centre d’Alger vers la province devant notre auberge de jeunesse. Quant à notre capitaine Ribes, nous

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avons appris beaucoup plus tard qu’il avait donné les plans de Mogador aux putschistes et à l’OAS. Il a fallu plusieurs jours pour qu’il soit remplacé. Nous n’avons jamais su ce qu’il était devenu. Pour moi, après plusieurs mois de brimades, je suis passé caporal-chef. Il y avait sans doute des raisons de cause à effet. Ce fut ma première prise de conscience politique. En février 1962, j’étais démobilisable et revenait en France, un mois avant la fin de la guerre d’Algérie. Cinquante après, c’est la première fois que j’écris ces souvenirs – sans doute enjolivés (2) – Mes enfants et mes petits-enfants m’ont souvent reproché de ne pas leur avoir expliqué MA guerre d’Algérie. Le plus grand traumatisme que je ressente aujourd’hui. Le fait que je n’ai jamais été dans le Bled et que j’ai épousé la mère de mes filles, une demoiselle native d’Alger, au printemps 1962, y est pour quelque chose. Un dernier mot, pour dire qu’à mon retour à l’usine où je travaillais à Saint-Denis, il a fallu une bataille de mon syndicat CGT pour obtenir ma réintégration dans ma classification et mon salaire s’y référant. Mais c’est une autre histoire et sans doute la même que celle que j’appelle aujourd’hui la « bataille de classe ». 1 / Je pense que nous allumons serait plus juste 2 / Cà, je pense qu’il ne faut pas le mettre et je pense que le Réveil le supprimera.


MEMoIRE LE RÉVEIL

Jean-Paul Marcadet Commandeur de la légion d’Honneur La direction nationale de l’ARAC et le comité départemental des Bouches du Rhône sont profondément honorés de compter parmi leurs membres, notre camarade Jean-Paul Marcadet qui a été promu au grade de commandeur dans l’ordre de la Légion d’honneur. JeanPaul Marcadet entré très jeune dans les rangs de la résistance en Bretagne, combattit ensuite dans les armées de la libération jusqu’à la victoire du 8 mai 1945. Au terme de sa carrière militaire où il fut envoyé en Extrême-Orient et en Algérie, le colonel Jean-Paul Marcadet adhéra à l’ARAC et devint membre

du Bureau national de l’Association, secrétaire général départemental des Bouches-du-Rhône, puis président départemental de l’UDAC pendant 14 ans. C’est enfin pendant son dernier mandat de président de l’ANACR qu’il fut honoré commandeur après une carrière et un dévouement exemplaire d’Officier Républicain. L’ARAC nationale et son Comité des Bouches du Rhône lui adresse et à son Président d’Honneur leurs vives félicitations et leur témoignage de respect, d’amitié et de fraternité.

Craonne (Aisne) 16 avril 2012 « Sans casque et sans arme » Le 16 avril 2012 s’est déroulée une journée de Mémoire sur la bataille dite du « Chemin des Dames » qui coûta la vie à 140 000 soldats français et 180 000 soldats allemands, de 1917 à aujourd’hui : - 18h : Spectacle de théâtre Chanson « Résistance 1 – Marc 1917 » Par la compagnie François Godard – église de Craonne - 21h : Marche arrivée

Départ de Craonne, distance 4 kms, durée 1 heure, Jusqu’au cimetière militaire français de Craonnelle - 22 h : Veillée musicale au cimetière militaire de Craonnelle qui s’étend sur la colline en montant vers le chemin des dames.

l’ARAC de l’Aisne Sur « la guerre d’Algérie » En mars 2012, le Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie à Tergnier (Aisne) a accueilli l’exposition de l’ARAC : « Algérie, de la colonisation à la guerre ». Elle fut présentée à Montescourt et à St Quentin.

Mars 2012 Exposition du Comité départemental de

VoYaGE En RussIE Dix jours de détente, de mémoire, de découverte !

bulletin de pré-inscription Voyage en Russie du 21 au 30 Septembre 2012 Nom...................................................................................................................................... Prénom............................................................................................................................ Adresse ............................................................................................................................................................................................................................................................................ Ville ................................................................... Code postal ................................................................... Téléphone.......................................................................................... Mail ................................................................................................................................................ Nombre de places désirées ....................................................... A retourner à : ARAC, 2 place du Méridien, 94807 Villejuif Cedex - Tél. : 01.42.11.11.11. (Annick)

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19 mars La stèle de Grigny (91) profanée A la veille du 19 mars, la stèle commémorant le cessez-le-feu qui, en 1962, ouvrit la porte à la fin de la guerre d’Algérie, a été vandalisée et sa plaque brisée. Répondant immédiatement à la provocation des nostalgiques d’un passé révolu, la FNACA locale puis l’ARAC départementale publiaient chacune un communiqué dénonciateur. Tandis que la municipalité de Grigny s’employait à restaurer la stèle et à poser une plaque provisoire, les commémorations du cessez-le-feu du 19 mars 1962 connaissaient un succès sans précédant dans les communes de l’Essonne. L’après-midi à Evry, lors de la cérémonie départementale, près de 80 drapeaux et plusieurs centaines de personnes étaient réunies pour les dépôts de gerbes, parmi lesquelles celle de l’ARAC, mais aussi du préfet (repré-

Palaiseau Débat sur la guerre d’Algérie Le 15 mars dernier, à l’invitation de l’ARAC et de la FNACA de Palaiseau (91), une centaine de personnes ont assisté à la projection du film La Trahison , avant de débattre avec André Fillère (président de l’ARAC Essonne), au Cinepal de la ville. Placé sous le signe du 50e anniversaire du 19 mars 1962 et de la fin de la guerre d’Algérie, cette initiative fut tout d’abord l’occasion de préciser ce que furent et quel fut le sort de ces conscrits algériens dans l’armée française, ces appelés dénommés FSNA (Français de souche Nord Africaine). La guerre, la torture, les zones interdites et les villages de regroupement, les élections de 1958, le contingent face au putsch des généraux, la lutte en France pour la paix, les relations avec l’Algérie, etc., furent l’objet de nombreuses questions, illustrant l’intérêt pour l’Histoire, la nécessité de l’exercice de mémoire, l’aspiration à la paix et à l’amitié entre les peuples… D’où la nécessité de multiplier de telles initiatives.

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senté par son directeur du cabinet, sous-préfet en grande tenue), le délégué militaire, le président du Conseil général, le directeur du service départemental de l’ONAC, le Conseil régional, les élus, le Comité du souvenir du général de Gaulle, etc. A Grigny, à 18 h 30 devant la stèle rénovée, une manifestation importante (avec beaucoup de jeunes) écouta et commémora les messages lus par la FNACA locale, André Fillère, président départemental de l’ARAC et le maire de Grigny. Après la cérémonie au monument aux morts, 80 personnes participèrent, à l’initiative de l’ARAC et de la FNACA, à un débat consacré au 50e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie et à la volonté de voir enfin signé un traité de paix, d’amitié, de solidarité et de coopération entre nos deux pays.

ARAC Massy Une initiative à conforter La campagne des présidentielles a commencé. Nous étions sur le marché ce 18 mars, pas pour soutenir tel ou tel candidat, mais simplement pour rappeler à nos concitoyens par un trac, que le candidat président sortant n’avait pas tenu ses promesses et engagements écrits envers le « monde combattant ». C’est une erreur, une grave erreur de sa part, que nous ne devons en aucun cas laisser passer. Dans les valeurs que notre ARAC défend et développe, il y a le devoir de « la mémoire combattante », il y a aussi d’autres mémoires et nos adhérents, militants, sympathisants ne sont pas amnésiques, et n’oublieront pas eux, sans faire d‘erreur.


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Célébration du 19 mars 1962

Lettre de l’ARAC à Marc Laffineur, secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens Combattants. Le 29 mars 2012 Monsieur le Ministre, En réponse à votre lettre concernant le 19 mars que vous refusez de prendre en considération comme journée officielle de commémoration de la fin des combats d’Algérie, de Tunisie et du Maroc, nous tenons à vous réitérer notre opinion sur les motifs que vous invoquez. Si nous sommes sensibles aux épreuves, souvent dramatiques, que vécurent les appelés du contingent et leurs familles, les Algériens et les leurs, les harkis et les Européens d’Algérie, nous estimons que la cessation des hostilités a constitué pour tous une victoire de la paix. Les combattants français, officiers de carrière, engagés, appelés du contingent, comme les harkis portant l’uniforme français, n’ont aucune raison de s’offusquer du cessez-le-feu du 19 mars 1962, pas plus que les Européens d’Algérie. Seuls ceux qui ne voulaient pas la fin des combats pour des raisons d’intérêts colonialistes et ceux qui refusent encore, aujourd’hui, l’indépendance, rejettent l’importance historique du 19

mars. Certes, certains Européens d’Algérie sensibles aux arguments colonialistes qui prônaient « la valise ou le cercueil » se sont laissés convaincre de la nécessité du départ vers la métropole, mais ceux qui ont fait le choix de rester, au nombre de 200 000, ont pu vivre làbas. Les harkis accueillis en métropole ont été malheureusement laissés à leur sort, par le gouvernement français de l’époque, vivant le plus souvent dans la précarité et l’exclusion. Enfin, il y a eu les harkis qui n’ont pas été autorisés à venir en France et qui ont été massacrés après l’indépendance, victimes de règlements de compte, ce que nous condamnons. Dans tout cela, nous estimons que rien ne s’oppose à la célébration officielle de la fin des combats d’Algérie, de Tunisie et du Maroc, le 19 mars de chaque année. Faut-il enfin rappeler un fait républicain d’importance, que vous n’évoquez pas dans votre analyse, à savoir que les accords d’Évian ont été massivement validés par le référendum d’avril 1962,

initié par le Président de la République de l’époque, le général de Gaulle. Aussi la politique de « terre brûlée » pratiquée par les extrémistes revanchards, après le 19 mars 1962, est tout autant condamnable. Il est grand temps, au lieu de perpétuer un déni de réalité, d’entrer dans un processus de mémoire assumée par les deux peuples permettant d’entrer dans une ère où sera enfin conclu un traité de paix, d’amitié et de coopération entre nos deux pays. Vous comprendrez aussi pourquoi nous ne cesserons d’œuvrer pour l’abrogation de la loi du 23 février 2005 qui n’est pas à l’honneur des députés qui l’ont votée et du gouvernement qui l’a suscitée. Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre considération républicaine.

Raphaël Vahé Président de l’ARAC Paul Markidès Président National de l’ARAC

NOS PEINES AVRIL 2012 Le Réveil des Combattants adresse aux familles et aux amis de nos camarades décédés ses sincères condoléances. ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE (04) Les Mées : Armand LUCK, 93 ans, AC 39-45, Résistant, Croix de guerre 39-45. ALPES-MARITIMES (06) Villefranche-sur-Mer : Henri SANTI, AC ATM. BOUCHES-DU-RHÔNE (13) Fos-sur-Mer : Noël CONSTANTIN, AC ATM. Mme Rachel ORLANDI, amie.

CHARENTE (16) Ruelle : Maurice BARBE, AC 3945. HAUTE-GARONNE (31) Toulouse centre : Henri LAFON, AC ATM. HÉRAULT (34) Bédarieux : Michel BARBERO, 94 ans, AC 39-56, président de la section. Montpellier : Mme Yvonne LACOMBE, Résistante.

LOIRE (42) Saint-Étienne : Charles CHAPOUTIER, AC ATM. MEURTHE-ET-MOSELLE (54) Ottange : Joseph ZESZOSKI. PUY-DE-DÔME (63) Issoire : Guy JOUVENTE, 76 ans, AC ATM. RHÔNE (69) Lyon 8e : Jean MAGNAVAL, 87 ans, AC 39-45. Vénissieux : Raoul PATUZZI, 86 ans, AC 39-45.

PARIS (75) 12e : Jean-Marie LE BAUD, AC 39-45. SEINE-MARITIME (76) Le Havre : Claude LEBOURG, 74 ans, AC ATM. VAR (83) Vinon : Auguste GOMBERT, 93 ans. VAUCLUSE (84) Avignon : Jean FABRE, AC 39-45.

VIENNE (86) Châtellerault : Lucien GAUDIN, 97 ans, AC 3945. Gaston PERDRIAU, 89 ans, AC 39-45. ESSONNE (91) Les Ulis : Mme Denise BLESTEL, 92 ans, veuve d’ancien combattant 39-45. VAL-DE-MARNE (94) Alfortville : Mme Anita CUGNOD, amie. Jacques DESJARDINS, AC ATM.

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Dans toute la France

Le 19 mars 1962 L’ARAC a porté haut, avec ses militants, le 50e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie. A travers la France, nos comités ont réaffirmé, par leur présence et leurs initiatives, la nécessité d’œuvrer aujourd’hui à un rapprochement des peuples. Il est temps en 2012 d’aller vers un traité de paix et de coopération.

À Paris (75)

À Avignon (84)

À Neuville (59)

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À Velaux (13)


À Berre (13) Dans la Drôme (26)

En Gironde (33)

À Laon (02)

À Chilly (91)

À Montes-Court (02)

Dans le Var (83)

À Saint-Quentin (02)

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BREST Samedi 17 mars, avec dizaine d’organisations, l’ARAC a décidé de programmer, pour marquer le 50e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, la projection du film de René Vautier, « Avoir 20 ans dans les Aurès ». La séance, qui se déroulera à partir de 15h, au musée des Beaux-Arts, sera suivie d’un débat. « Nous avons invité René Vautier. C’est avec plaisir qu’il serait venu mais, malheureusement, il était déjà retenu ce jour-là. Il va nous envoyer un texte que nous lirons lors de cette séance », souligne Jean Salaud, président départemental de l’ARAC du Finistère. « Nous sommes actuellement en train de retisser des liens avec des anciens combattants d’Algérie dans le contexte de la Fédération mondiale des anciens combattants », poursuit le responsable. Parmi les associations, mouvements ou partis s’associant à l’initiative de l’ARAC, FranceAlgérie, l’Université européenne de la paix, le Parti communiste, l’UDB, le Village de l’Amitié, la Libre-pensée. Tous soulignent l’importance de célébrer cet événement. Ils rappellent que « l’état français a ignoré les anciens combattants d’Algérie pendant 39 ans » ; « Le mot « guerre » concernant ce conflit n’a été reconnu qu’en 1999 », soulignentils. Or, il a duré 2 800 jours et a fait près de 28 000 Français tués, plusieurs centaines de milliers de blessés, près d’un million d’Algériens tués ou disparus. Le Télégramme 13/03/2012

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Assises de gauche à droite Anne-Marie Kerven adjointe maire de Brest, Yvonne Lagadec, France-Algérie, Annick Vigouroux, Village de l’Amitié Van Canh, Murielle Dubreule, Mouvement de la Paix. Debout de gauche à droite Jacqueline Héré, maire-adjointe de Bellevue Brest, Yvon Pichavant, Université Européenne de la Paix, Jean Salaud, Président ARAC 29, Pierre Robin, Président Section ARAC Brest.

Etoile de bronze des mérites républicains civils et militaires Le vendredi 16 mars, dans la salle du Conseil Municipal de la Mairie de Villejuif, une cérémonie a été organisée par l’ARAC Villejuif au cours de laquelle a été remis l’étoile de Bronze des Mérites Républicains

et Militaires à François Bretagne – ancien combattant en Indochine, militant de la Paix et de la Mémoire – et à André Lelong – ancien résistant, déporté et militant de la Paix et de la Mémoire.


vie de l’arac LE RÉVEIL

Square du 19 mars 1962 Le Comité de Gironde de l’ARAC a été invité par Jean-Pierre Bordenave, président de l’association des anciens combattants locale, à une inauguration d’un square « 19 mars 1962 Cessez-lefeu en Algérie » dans la petite commune de Pompéjac de 239 habitants. Devant une cinquantaine de personnes, de cinq drapeaux, et en présence de madame le Maire Isabelle Dexpert, également conseillère générale du canton de Villandraut et de madame Gisèle Lamarque, suppléante du député de la 8e circonscription François Deluga. Ce village a la particularité de n’avoir aucune plaque de rue, mais possède, à présent, un square « 19 mars 1962 Cessez-le-feu en Algérie ». Annonce 210x135 4D:Mise en page 1

Situé au cœur d’une région touristique comprenant le Bazadais et le parc naturel régional des Landes de Gascogne, Pompéjac offre des espaces variés qui ouvrent d’infinies possibilités pour les habitants et les touristes. La commune se distingue tout particulièrement par ses paysages très vallonnés offrants de magnifiques vues lointaines. La commune se trouve à 64 km au sudsud-est de Bordeaux, chef-lieu du département, à 22 km au sud-sud-ouest de Langon, chef-lieu d’arrondissement et à 12 km au sud-est de Villandraut, cheflieu de canton. Alain Ardiley

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LE RÉVEIL vOS DROITS

Le code des PMI soumis aux exigences européennes ? C’est ce que l’on peut craindre à la lecture d’une réponse gouvernementale au député du Nord, Jean-Pierre Decool, qui s’inquiétait de la refonte décidée (et en cours !) du code PMI. Le candidat Sarkozy s’y était engagé par écrit le 3 avril 2007. S’il était élu… il ne toucherait ni aux structures du droit à réparation et encore moins au code des PMI. Le Président Sarkozy n’a eu que faire de la lettre du candidat et il a décrété la Révision générale des politiques publiques dès le lendemain, ou presque de son élection (décembre 2007), RGPP qui a eu pour effet : - la casse du secrétariat d’État aux AC, des institutions au service des droits des ACVG et même, pendant près d’un an, la disparition du poste de secrétaire d’État aux Anciens Combattants. - Le transfert à la Défense de l’exercice du droit à réparation. - Le passage de l’ONAC sous la tutelle de la Défense par DMPA interposée (Direction pour la mémoire, le patrimoine et les archives). - La casse de la fonction publique et la réduction extrême des personnels, notamment dans les services départementaux de l’ONAC. - La réduction du nombre des membres du conseil d’administration de l’ONAC national. - La suppression des commissions départementales d’attribution de la carte du combattant et des assistants mémoire dans les services départementaux de l’ONAC. - Le « toilettage » du code PMI... autant de coups portés au droit à réparation et à son exercice.

La refonte du code des PMI Mais même ce « toilettage », qui bousculait déjà bien des valeurs du droit, ne suffisait pas. Le gouvernement a donc lancé une « refonte» du code des PMI ! Une refonte menée hors de toute concertation avec le mouvement ACVG,

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lequel n’est seulement que « informé », chichement, de ce que le gouvernement veut bien lui dire… le processus étant mené par la Commission supérieure de la codification, en l’absence de tout représentant des associations ACVG. Quant aux fruits de cette refonte, ils seront imposés automatiquement par une loi d’habilitation, par ordonnances (article 38 de la Constitution de 1958) puis par décrets. Et vive la démocratie ! Les parlementaires eux-mêmes étant écartés d’un processus portant modification de la loi du 31 mars 1919 (instituant le droit à réparation) et votée par le Parlement.

Le code sous la férule de l’Europe? Car il y a pire encore ! Voici que maintenant, en dépit des grandes déclarations officielles rassurantes quant à la souveraineté nationale et au respect du droit à réparation français, cette refonte vise à mettre le code PMI à « la botte » de l’Europe !

La réponse à la question n° 115409 du député Decool, publiée au Journal officiel du 29 novembre 2011 (page 12523) est claire : « Certaines dispositions (du code PMI)… ne respectant pas les règles communautaires doivent être supprimées. » Ainsi, il est affirmé clairement que le code PMI doit s’aligner sur la « communauté », où chacun sait que le droit à réparation des ACVG est beaucoup moins favorable qu’en France. Un alignement vers le bas, pourtant déclaré inacceptable par le mouvement ACVG depuis des décennies !

Exiger la concertation et la participation des associations ! Exiger la participation des parlementaires et que la révision du code soit soumise au Parlement ! Le mouvement ACVG ne peut laisser le gouvernement accélérer la casse généralisée dont nos institutions sont déjà victimes. Il doit exiger clarté, concertation, sa participation et celle du Parlement, le rejet d’une loi d’habilitation, des ordonnances, des décrets et le vote du Parlement.

Candidats aux élections exprimez-vous ! Les anciens combattants et les victimes de guerre ont droit de savoir dans quel camp, la France du droit à réparation ou l’Europe de la perte de souveraineté, vous vous engagez !

Age de départ en retraite La loi sur la réforme des retraites du 9 novembre 2010 a porté l’âge légal de départ de 60 à 62 ans et l’âge de taux plein de 65 à 67 ans. Voici le nouveau tableau.

Date de naissance

Age légal de départ

1950 et avant

60 ans

1 semestre 1951

60 ans

er

2

ème

semestre 1951

60 ans et 4 mois

1952

60 ans et 9 mois

1953

61 ans et 2 mois

1954

61 ans et 7 mois

1955

62

1956

62


LE RÉVEIL vOS DROITS

Sénat I Proposition de loi du 19 mars Que le « Vert » de la honte leur monte au front !

Le 5 janvier 2012, dans le cadre du 50e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, le groupe socialiste au Sénat déposait, sous la signature de 80 de ses membres, une proposition de loi visant à faire de la date du 19 mars 1962 une journée nationale officielle de commémoration. Le 1er février 2012, la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées désignait le sénateur Alain Néri, rapporteur de cette proposition dont le débat était fixé au 16 février. Afin d’être certain de l’adoption de cette loi, le groupe socialiste rencontrait ses partenaires de la majorité sénatoriale. Le groupe communiste et le groupe radical RDSE (Rassemblement démocratique et social européen) donnaient un accord clair et ferme pour soutenir sans réserve et voter la « Proposition de loi du 19 mars ». Mais le groupe écologiste (10 membres) refusa de s’engager et déclara qu’il ne voterait pas la loi faisant du 19 mars la journée officielle de recueillement, de

souvenir et de reconnaissance pour la guerre d’Algérie. Dans ces conditions, ces 10 voix étant indispensables pour obtenir la majorité au Sénat, cette proposition de loi a été retirée (le Sénat compte 348 sénateurs dont 170 dans l’opposition et 178, les 10 « verts » compris, dans la majorité). Nous condamnons cette attitude incompréhensible des sénateurs et sénatrices écologistes Verts et nous dénonçons la responsabilité historique de faire capoter cette initiative tant attendue. Pour mémoire, nous rappelons que le groupe écologiste est présidé parJeanVincent Placé (Essonne) et composé par : Leila Aïshi (Paris), Aline Archaimbaud (Seine-Saint-Denis), Esther Ben-

Commission nationale de la carte AC Le groupe spécial de travail de la Commission nationale s’est réuni le 21 mars 2012 à Paris. André Fillère y participait. Le groupe de travail a attribué 3 139 cartes du combattant, soit 39 aux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale, 33 pour l’Indochine, 2 658 pour l’Afrique du Nord (dont 2 441 pour la guerre d’Algérie) et 409 pour les OPEX parmi lesquels 118 en Afghanistan, 186 pour l’Ex-Yougoslavie, 38 pour le Tchad et le reste réparti entre la Côte d’Ivoire (11), le Gabon (1), le Kossovo (1), le Liban (11), la Mauritanie (2), la région Golfe Persique et d’Oman (15), la République Centrafricaine (17), la République du Liban et d’Israël (5), la Somalie (2). Les prochaines réunions de travail au-

ront lieu les 23 avril, 22 mai, 10 juillet, 9 octobre et 10 octobre (commission plénière). Par ailleurs, un arrêté du 11 juin 2011, publié seulement le 16 mars 2012 (Arrêtez, c’est trop rapide, ça !) fixe pour l’armée de terre la liste des unités et le relevé des actions de feu et de combat à prendre en considération pour l’attribution de la carte du combattant au titre des opérations menées en Yougoslavie, pays et eaux avoisinantes du 1er janvier 1992 au 20 décembre 1996. (Pour le détail des unités et des périodes, contactez le service juridique national de l’ARAC).

bassa (Val-de-Marne), Marie-Christine Blandin (Nord-Pas-de-Calais), Vice-Présidente, Corinne Bouchoux (Maine-et-Loire), Ronan Dantec (LoireAtlantique), Jean Desessard (Paris), Joël Labbé (Morbihan). Ils sont, disent-ils, contre toute loi mémorielle… Mais, face au 19 mars et à la vérité historique, un tel manque de discernement laisse pantois… A moins qu’ils ne considèrent le 5 décembre gouvernemental comme la seule date véritable pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie ? Et si les anciens combattants les interrogeaient, pour en avoir le cœur net ?

OPEX en Yougoslavie I Une liste d’unités combattantes Un arrêté du 14 juin 2011, publié seulement le 16 mars 2012 (record de lenteur homologué !) fixe, pour l’armée de terre, la liste des unités combattantes et le relevé des actions de feu et de combat pour l’attribution de la carte du combattant au titre des opérations menées en Yougoslavie, pays et eaux avoisinants, au sein de la force de protection des Nations unies (FORPRONU), de la Force de paix des Nations unies (FORPAINU) et de l’implantation force (IFOP), du 1er janvier 1992 au 20 décembre 1996. Sont concerné l’Artillerie, l’ALAT, le Génie, des Formations toutes armes (infanterie et soutien logistique). Pour plus de détails, merci de consulter le service juridique de l’ARAC nationale. LE RÉVEIL - N°782 - AVRIL 2012

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LE RÉVEIL MAGAzINE

Alias Caracalla (Mémoires, par Daniel Cordier. Ed Folio histoire. 9,90 euros) C’est la réédition en « format poche » du récit biographique de Daniel Cordier portant sur la période 1940-1943, qui reçut le « Prix Renaudot essai » en 2009. L’auteur y raconte trois années de sa vie, période singulière qui commença le 17 juin 1940 avec le refus du discours de capitulation de Pétain, son embarquement à Bayonne (il avait 19 ans) et ses deux années de formation en Angleterre. Parachuté à Montluçon le 25 juillet 1942, il devait être le radio de Georges Bidault ; il sera le secrétaire de Jean Moulin avec qui il travailla jusqu’à l’arrestation de celui-ci le 21 juin 1943. Jeune garçon d’extrême droite, la guerre fit de lui un homme de gauche. Daniel Cordier se raconte.

l’Épopée de leclerc et de ses hommes (Dominique Forget – Ed. du Signe) C’est l’histoire de la 2e DB, de sa naissance en Afrique jusqu’à la fin de la guerre en Europe. Un ouvrage historique et pédagogique, avec texte introductifs et cartes, qui – à l’aide de nombreuses archives venant du Mémorial du Maréchal Leclerc et des archives américaines – nous fait découvrir à travers plus de 400 photos, l’épopée de la fabuleuse 2e DB et de ses hommes commandés par Leclerc.

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dossier LE RÉVEIL magazine

Souscription nationale

Au 3 avril, près de 20.000 euros recueillis. Nous publions ici la liste des premiers souscripteurs COMITES DEPARTEMENTAUX ARAC DE L’HERAULT (34) - 100 € ARAC DE L’INDRE (36) - 600 € ARAC DE LA SARTHE (72) - 400 € ARAC DE L’ESSONNE (91) - 500 €

SECTIONS LOCALES ARAC DE BRIVE (19) - 100 € ARAC DE PLERIN (22) - 50 € ARAC DU FINISTERE SUD (29) - 50 € ARAC DE ST ETIENNE MONTPLAISIR (42) - 100 € ARAC DE MONTARGIS (45) - 100 € ARAC DE NOISIEL (77) - 50 € ARAC D’IGNY (91) - 100 € ARAC DE GIF S/YVETTE (91) - 200 € ARAC DE LIMOURS (91) - 100 € ARAC DE MASSY (91) - 50 € ARAC DE PALAISEAU (91) - 20 € ARAC DE VAUHALLAN (91) - 50 € ARAC DES ULIS (91) - 100 €

ABONNES REVEIL BOISELLE Jean - 50 € DEPIERRE Paul - 100 € MANCION Robert - 30 € AIN (01) MAIRE François - 50 € ALLIER (03) BOUTIN Jacques - 20 € ALPES DE HAUTE PROVENCE (04) FRANCOIS Claude - 30 € ALPES MARITIMES (06) BARUCCHI Jean-Paul - 50 € BLANGERO Marius - 30 € CENCIAI Armand - 70 € MACRI Victor - 50 € ROSSI Geoffroy - 50 € SALIS Alex - 50 € VALERO François - 20 € ARDECHE (07) BECAMEL André - 50 €

COTE D’OR (21) BOULAY Jeanine - 30 € CHANUT Jacques - 50 € COURNAULT André - 50 € IANELLI Jean - 50 €

COEDELO Edmond - 20 € DUVAL Marcel - 50 €

COTES D’ARMOR (22) CHAUVEL Louis - 100 € LE COENT Auguste - 50 € PIRIOU Georges - 100 €

NIEVRE (58) BOURGEONNIER Roger - 20 € LAFONT Franck - 50 € POUILLEN Pierre - 50 €

DORDOGNE (24) ARNAUD André - 50 € CELOTTO Léon - 50 € CHOUET René - 50 € HARDY Henri - 20 €

NORD (59) BOUAZIZ Ramdane - 50 € CATY Marie-Danièle - 20 €

DROME (26) FAURE Maurice - 20 € GLEIZE Louis - 25 € EURE ET LOIRE (28) HARDY Jean - 20 € FINISTERE (29) ROLLAND Jean - 100 € GARD (30) CHABROL Guy - 30 € DAJON Daniel - 100 € LEFEVRE André - 50 € MICHEL André - 100 € NICOLAS René - 20 € HAUTE-GARONNE (31) ABELLAN Alexandre - 50 € BERTHOUMIEU Paul - 30 € CUCI Michel - 30 € DEBETTE Colette - 150 € SZPILFOGIEL Auszel - 30 € TERRISSE Michel - 20 €

MARNE (51) BOUGY Guy - 100 €

OISE (60) THUILLIER Alfred - 50 € PAS DE CALAIS (62) DANEL Arthur - 50 € PUY DE DOME (63) BERTONI Marcel - 50 € BONNET Simone - 200 € JOUVION Louis - 50 € HAUTES-PYRENEES (65) DEPIERRIS Hélène - 200 € PYRENNEES ORIENTALES (66) SERRA Jean - 50 € SEVENS Yvonne - 50 € HAUT-RHIN (68) FOLZER Fernand - 50 € GERBEAUX Guy - 100 € ZINETTI Jean-Claude - 50 €

GIRONDE (33) BRACONNIER Marie - 50 €

RHONE (69) BLACHE Roger - 50 € BOUVET Lucien - 25 € DUCARRE Marcelle - 50 €

ARDENNES (08) VISSE René - 50 €

HERAULT (34) AZEMA Jacques - 30 € GILLARD Daniel - 50 € MORENO Maurice - 50 €

SAONE ET LOIRE (71) AUBERGET Roger - 100 € GAYDON Georges - 30 € MARQUIS André - 50 €

AUBE (10) RICHARD Jean - 38 € THIEBAUX Robert - 50 €

ILLE ET VILAINE (35) VERRON Germaine - 100 €

SARTHE (72) BOURGAULT Jean - 50 € GAUTHIER Roger - 50 € LETHIELLEUX Gaston - 50 €

BOUCHES DU RHONE (13) AMENDOLA Pierre - 10 € ARRU Roger - 50 € BOYER Elie - 30 € CAILLAUD Pierre - 50 € CALDORA Raphaël - 5 € CAPOBIANCO Robert - 30 € CHARLES Nicolas - 150 € FERRERO Henri - 100 € PAPAIN René - 20 € SOLER Marcel - 50 € VILLANI Enzo - 30 € CALVADOS (14) BONY Jean - 50 € CHARENTE (16) LAFORGE Marcel - 10 € CHARENTE MARITIME (17) LELONG Jacques - 50 € CHER (18) MICOURAUD Fernand - 50 € CORREZE (19) BORDAS Jean - 50 €

INDRE (36) LELOT Lucienne - 50 € ISERE (38) BANDET Marcel - 50 € LANDES (40) CARDONNE René - 20 € LOIRE (42) BRUNO Thomas - 50 € DAUMAS Maurice - 50 € FAURE Roger - 50 € FOURNEAU Jean - 30 € VIAL-MASSAT Théo - 50 € LOIRE-ATLANTIQUE (44) BOUCHET Maurice - 20 € MAGISTRALI Sylvain - 100 € LOIRET (45) THIBAULT Serge - 50 € LOT-ET-GARONNE (47) CHANTRE Jacques - 50 €

SAVOIE (73) EVRARD Henri - 200 € MORIAZ Joseph - 100 € RASELLI Zoé - 100 € PARIS (75) JONCOUR Jean-Jacques - 50 € VAHE Raphaël - 50 € VINCENT Claude - 100 € SEINE ET MARNE (77) AUDOUX Maurice - 50 € BAVARD Josette - 50 € YVELINES (78) BALZER René - 50 € GARNIER Roger - 40 € DEUX-SEVRES (79) CHAT Jean - 50 € SOMME (80) DESAIMARD Gérard - 20 €

TARN (81) BARTHE Henri - 50 € CASSAN Jean - 10 € CAVALIE René - 50 € DARDENNE Marie-Rose - 50 € ROUANNE Jacques - 50 € TARN ET GARONNE (82) CAMPANINI Bruno - 100 € VAR (83) BARBIEUX Bernard - 50 € BIANCO Michel - 50 € MOMBELET Françoise - 50 € NORMAND René - 50 € VAN ROMAPEY Thierry - 100 € VAUCLUSE (84) COSAI Guy - 20 € GUERIN Pierre - 30 € VIENNE (86) MOREAU Renée - 100 € ESSONNE (91) BERDUCAT Claude - 50 € BLOUQUIT Louis - 60 € BRUNET Gilbert - 10 € CANCELLIERI François - 30 € DIF Emile - 100 € FILLERE André - 50 € GRAFF Michel - 50 € JEAN Philippe - 50 € KEROMNES Jean-Claude - 50 € MATHIEU Bernard - 200 € MONNEREAU Michel - 100 € NGUYEN Phuc-Ky - 50 € SIMONIN Robert - 30 € SYVA Sittanamdame - 25 € VIZET Robert - 100 € SEINE-ST-DENIS (93) BRAZZINI Roger - 100 € BRIFFLOT Rémy - 30 € BUSSONE Pierre - 50 € DERIAT Daniel - 50 € KORS A. - 100 € MAILLARD André - 200 € MARKIDES Paul - 50 € RATEAU Philibert - 30 € VAL DE MARNE (94) ALVO Maurice - 30 € BELBEOCH Michelle - 50 € BRACQ Georges - 50 € CHEVALIER Annick - 150 € DELAHAIE Jacques - 50 € SIGG Bernard - 50 € STAAT Patrick - 150 € THOMAS Jacques - 50 € VAL D’OISE (95) BATTON Claude - 20 € BIERON Roger - 100 € GONDEL Claude - 50 € GUERRERA FOLCH Augustin - 50 € WARET Lucile - 50 € CONSEIL NATIONAL (99) BOUTON Claude - 100 € DEROUICHE M. - 25 € MARTIN Maxime - 10 € MAYE Jean - 50 € GUEYE Alassane - 100 €

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Souscription nationale Il est urgent de donner à l’ARAC les moyens de son action ! Objectif : 150 000 euros d’ici fin 2012 ! Depuis 2 mois : près de 20 000 euros de dons !

Merci de préciser le mode de règlement : • par chèque à l’ordre de l’ARAC, en un ou plusieurs règlements, avec les dates d’encaissement souhaitées.

Permettre à l’ARAC de poursuivre ses combats La situation politique et sociale en France, la situation du monde posent la question du renforcement de l’action de notre organisation. Si le renforcement de l’ARAC constitue une aide financière importante, les enjeux d’aujourd’hui nécessitent de créer les conditions d’un développement sans précédent de notre organisation, de nos moyens, du rayonnement de notre journal Le Réveil des combattants, de la création de notre site internet. Votre participation, aussi modeste soitelle, contribuera efficacement à l’expression et à la prise d’initiatives.

Il y a tant à faire • Résister aux mauvais coups du gouvernement, réagir contre les injustices, les atteintes aux droits, développer le travail de mémoire. • Travailler au rassemblement de notre peuple autour des valeurs républicaines que nous défendons, des progrès humains portés par le programme du Conseil national de la Résistance. • Défendre la nation et la souveraineté nationale. • Faire aboutir les légitimes revendications des anciens combattants et victimes de guerre.

Comité départementaux, locaux, adhérents, amis ! Votre soutien est déterminant pour que tous ensemble, rassemblés dans l’ARAC, nous puissions poursuivre notre rôle de « haut-parleur de la vérité », comme le disait Henri-Barbusse.

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