Le réveil des combattants - Septembre 2016

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ALSTOM SABORDE SON SITE INDUSTRIEL DE BELFORT

100 ANS ARAC

BRESIL : COUP D’ETAT PERMANENT

Septembre 2016 - N° 827 - 5 €

r i n e v a e r t o n s a p t s e ’ n e r La guer e l’humanité d i u l e c i N


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Inauguration de l’exposition « Levés avant le jour, les Brigades internationales de l’Espagne à la Résistance » Cette exposition mémorielle de qualité, réalisée par l’ACER (Association des Amis des Combattants en Espagne Républicaine) avec le concours technique de l’ONACVG a été inaugurée le 21 juin 2016, en les salons du Gouverneur militaire de Paris (Hôtel National des Invalides) cadre prestigieux convenant parfaitement au caractère de l’évènement. Sous le Haut patronage de M. JeanMarc Todeschini (Secrétaire d’Etat aux AC) et devant une assistance nombreuse – dont Mmes Cécile Rol-Tanguy et Christine Levisse-Touzé (Historienne, directrice des Musées Leclerc et Jean Moulin) – Mmes Rose-Marie Antoine (Directrice générale de l’ONAC) puis Claire Rol-Tanguy (secrétaire générale de l’ACER, fille du Colonel Rol-Tanguy lui-même combattants dans les Brigades Internationales puis chef régional des FFI lors de la Libération de Paris) exposèrent avec clarté les objectifs mémoriels guidant cette exposition. Elle a d’abord pour but de présenter le rôle des Brigades internationales composées de volontaires de toutes les nationalités (dont près de 10 000 Français) venus combattre en Espagne pour défendre la République de « Frente Popular » contre la rébellion des généraux militaires dirigés par Franco, avec l’appui des troupes fascistes italiennes de Mussolini et nazies de Hitler. Des brigades internationales s’opposant avec leurs corps et leur sang à la honteuse « non intervention » des gouvernements français, anglais et autres « démocrates » européens. Des brigades dont certaines portaient le nom de « Marseillaise », « Henri Barbusse », « Paul Vaillant-Couturier », situant ainsi de façon significative l’engagement de l’ARAC au côté de l’Espagne agressée. 2-

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On peut, à ce sujet, regretter qu’aucune allusion ne soit faite à la création – dès le retour des « Brigadistes » en France – de l’AVER (Association des vétérans en Espagne Républicaine) dont le premier geste public fut de s’affilier à l’ARAC. Où des représentants siégèrent à la direction nationale jusqu’à leur disparition, tels Michaud, Rol-Tanguy et Louis Blésy. Un lien qui se perpétuera de l’engagement en Espagne pour la défense d’idéaux et de valeurs républicaines… aux luttes des volontaires qui – après l’Espagne – rejoignirent la France, les maquis de la Résistance et les Forces Françaises Libres, telle la 2e DB de Leclerc ; dont la « Nueve » (9e compagnie) – première entrée dans Paris – était composée de républicains espagnols (146 sur les 160 hommes).

LE COLONEL Joseph PUTZ Figure de la guerre d’Espagne, héros avec Leclerc, Joseph Putz (Alsacien), AC 14/18 (Croix de guerre 4 citations), combattant 39-45 (croix de guerre, 4 citations) compagnon de la Libération, était surnommé « El commandante » par ses hommes durant la guerre d’Espagne. Ancien secrétaire de mairie de Stains (93) responsable de la CGTU, il s’engage dans les Brigades Internationales où il assure d’abord – depuis Paris – l’accompagnement en Espagne, puis le Commandement du 13e Bataillon « Henri Barbusse », puis celui de la 14e Brigade. Nommé colonel, il combat sous les ordres du fameux Général Walter… tandis que l’armée française le punissait par mesure disciplinaire pour s’être engagé dans les Brigades internationales ! Combattant 39-40, créateur du 3e bataillon des corps francs d’Afrique, nommé chef de bataillon par Leclerc, sa présence fut déter-

minante pour la force militaire connue sous le nom de « Bataillon hispanique » à qui il autorisa le baptême des half-tracks avec des noms de batailles de la guerre d’Espagne. Il fut tué le 28 février 1945 à Gussenheim, en Alsace, par l’explosion d’un obus.

UNE EXPOSITION ITINERANTE Après le succès du vernissage aux Invalides, l’exposition a été présentée du 28 juin au 31 août au Musée du général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin. Itinérante, elle sera également proposée gracieusement en prêt par les Services départementaux de l’ONAC de l’Ariège, l’Aude, la Haute Garonne, la Gironde, le Loiret, le Lot, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes Pyrénées, les Pyrénées Orientales, Paris, Seineet-Marne et Val-de-Marne. L’ACER en dispose également de plusieurs exemplaires et l’ARAC peut la contacter.


ÉDITO LE RÉVEIL Construire l’avenir, c’est construire la Paix

SOMMAIRE Actualités Santé sacrifiée, symptôme de la pauvreté .................................................................4 OFCE : le pouvoir d’achat des Français en baisse de 350 euros par rapport à 2010 .................................................................................................................................4 Alstom saborde son site industriel de Belfort ............................................................5 Encore et toujours plus d’inégalités. Aides personnelles au logement : Les épargnants populaires attaqués............................................................................6 Retour sur le rachat de la branche énergie d’Alstom par Général Electric ...........6

International USA/Israël : Tel-Aviv touche le jackpot ........................................................................7 Le gouvernement allemand a adopté un plan de défense civile appelant notamment les citoyens à stocker eau et vivres.......................................................7 Les États-Unis signent un accord de défense avec l’Ukraine ..................................7 Asie/pacifique : La doctrine du pivot vers l’Asie assumée par les Etats-Unis ........8 Brésil : Coup d’Etat permanent.....................................................................................9 Extraits : Sommet de l’OTAN à Varsovie les 8 et 9 juillet : Un parfum de guerre froide ........................................................................................10 L’intervention militaire n’est pas un bon choix pour éradiquer le terrorisme, selon Dominique de Villepin… ...................................................................................12 Le département d’Etat approuve la vente à l’Arabie saoudite de plus d’un milliard de dollars d’armes ..........................................................................................12 Washington en passe de livrer des avions de combat au Qatar et au Koweït ...12 Dans l’Union Européenne, défendons la démocratie.............................................21

Vos droits Légion d’honneur .........................................................................................................22 Revalorisation de la valeur du point PMI à compter du 1er janvier 2016 ............22 Les OPEX, l’ONAC et son ciel étoilé...........................................................................24 Collège du Bleuet de France, de l’autorité et de la démocratie ..........................25

Vie de l’ARAC Tombola ARAC 2016 - Les numéros gagnants..........................................................26 Vie des Comités....................................................................................................26 à 29 Maison commune .........................................................................................................30 Nos peines .....................................................................................................................30 17 octobre 1961 - 17 octobre 2016 : 55e Anniversaire - Vérité et Justice de la tuerie orchestrée par le Préfet Papon à Paris ...............................................30 2017 Centenaire de l’ARAC.........................................................................................30

Livres P.31

P. 13 . D O S S I E R 100 ans ARAC www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0713-A 06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 Fax. 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr • Tirage : 60 000 exemplaires

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artout en Europe monte la colère. Plutôt que de l’entendre J-Claude Junker le 13 septembre appelle les états à se préparer à la guerre. « L’Europe doit se renforcer. Cet impératif n’est nulle part aussi vrai que dans le secteur de la défense ». « Il faudra que nous nous dotions d’un quartier-général unique au sein de l’Union européenne ». Fin juin a été présenté lors du sommet européen, un document qui appelle à un programme de réarmement massif des états européens. Bruxelles se réserve le droit d’intervenir partout dans le monde. Est-ce pour faire face au mécontentement, aux exigences sociales, au refus qui s’expriment chaque jour, de l’austérité que la commission souffle sur les braises et s’aligne avec l’OTAN derrière les USA. La question mérite d’être posée quand Martin Schulz le 5 mai 2016 déclare « l’Europe est une promesse, mais une promesse qui n’a pas été tenue »… « le rêve d’un seul état européen, d’une seule nation européenne est une illusion ». L’Histoire nous a prouvé que face aux crises financières et aux luttes, la guerre a été utilisée comme recours pour le plus grand profit des industriels et des banquiers. Ne laissons personne nous imposer un choix entre politique d’austérité et préparatifs de guerre. Nous l’avons vu en 14/18 et en 39/45. Ce sont les peuples qui payent le dur tribut de ces politiques belliqueuses. Mettre les Nations d’Europe en concurrence et leur proposer ensuite de renforcer les dispositifs militaires, c’est créer des tensions entre nations. Cette logique porte la guerre. Pour aller vers la paix, il faut répondre aux aspirations des populations. En 1945 c’est la mise en place du CNR intitulé « les jours heureux », créant la sécurité sociale, les services publics, les nationalisations qui permirent de reconstruire le pays. Depuis sa création, l’ARAC n’a cessé de dénoncer les causes des guerres et leurs conséquences. Elle appelle pour cela depuis sa création à l’implication de chacun dans le mouvement social, à donner toute sa place à l’ONU dans la résolution des conflits, pour un monde solidaire de droit et de paix. S’opposer à tout acte de guerre, c’est construire l’humanité de demain, c’est construire l’avenir des générations futures. Au moment où les pays capitalistes poussés par la crise sont engagés dans un bras de fer pour une nouvelle répartition entre eux des richesses de la planète. Nous devons exiger le retrait de la France de l’OTAN, nous devons pour l’avenir des peuples d’Europe, exiger la dissolution de l’OTAN. Patrick STAAT LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Santé sacrifiée, symptôme de la pauvreté Une part importante de Français vit le quotidien sur le mode de la privation et d'arbitrages constants, y compris dans un domaine aussi vital que celui de la santé. Conséquence brutale de l’accroissement des inégalités en France, plus d’un Français sur deux (55 %) jugent en 2016 que leur vie quotidienne est menacée de pauvreté. Ouvriers et employés, ménages aux revenus inférieurs à 3 000 euros (87 %) ou encore parents d’enfants de moins de 18 ans sont les plus inquiets pour l’avenir de leurs enfants, dont les conditions de vie seraient selon eux plus pénibles que les leurs. Les femmes sont souvent les plus affectées (c’est le cas pour 39 % d’entre elles). Emplois précaires, temps partiel subi, chômage : ces dernières paient un lourd tribut à la crise, mais aussi aux persistantes inégalités de genre. Les ouvriers et employés comptent aussi parmi la catégorie la plus exposée. Si l’Insee annonce en juin 2016 que le pouvoir d’achat des ménages a plutôt bien résisté à la crise, il n’en demeure pas moins qu’une partie non négligeable de la population française doit faire face à des difficultés multiples au quotidien et que les foyers les plus modestes ont vu leur pouvoir d’achat baisser. La réalité est que pour une part importante de Français des arbitrages s’imposent entre les loisirs (cinéma, restaurant…) ou les vacances : pour 47 % des sondés s’offrir quelques jours de répit ne va pas de soi. Les foyers qui disposent d’un revenu mensuel net inférieur à 1 200 euros sont 73 % à être exclus de ce droit aux vacances. Mais les restrictions concernent également la santé : 36 % des Français ont des problèmes au moment de payer des actes médicaux mal remboursés par la Sécurité sociale, 64 % chez les foyers

La santé, un budget sacrifité % des Français qui ont retardé ou renoncé à certains soins Achat de prothèses dentaires Achat de lunettes ou de lentilles de contact Consultation chez le dentiste Consultation chez un médecin spécialiste Achat de médicaments Consultation chez l’ophtalmologiste

68 % des Français estiment que les inégalités en matière d’accès à la santé se sont aggravées ces dernières années Source : Baromètre Ipsos-SPF (septembre 2016)

les plus modestes. Disposer d’une mutuelle santé est financièrement compliqué pour 53 % des ménages modestes, et 48 % d’entre eux n’ont pas les moyens de se procurer une alimentation saine. Une majorité de Français pense qu’une personne seule est pauvre quand elle dispose d’un revenu mensuel net de moins de 1 068 euros, un montant supérieur au seuil de pauvreté officiel (1 000 euros), mais très proche du Smic (1 141 euros net depuis le 1er janvier 2016). Logement, factures, vacances, soins sont sources d’inquiétudes quotidiennes pour des personnes sur le fil de la pauvreté qui se sentent d’autant plus à la merci du moindre incident de parcours. L’insécurité sociale gagne du terrain et le renoncement aux soins est devenu en 2016 une réalité qui accroît la vulnérabilité des plus pauvres. Fait récent, le travail n’apporte plus forcément la garantie d’une autonomie financière : certains salariés ne sont plus à l’abri des privations et peinent également à se soigner. Plus d’un quart des personnes financièrement vulnérables ne peuvent se rendre chez un dentiste, faute de moyens. Ce constat est insupportable et laisse craindre que la santé ne finisse par devenir un luxe. Source : Secours Populaire Français - (résultats du baromètre Ipsos-SPF 2016)

OFCE*: le pouvoir d’achat des Français en baisse de 350 euros par rapport à 2010 Un premier bilan économique du quinquennat de François Hollande vient d’être publié par l’OFCE. On y découvre des chiffres spectaculaires. 4-

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Premier constat : il s’est produit un gigantesque transfert des ménages vers les entreprises, via la hausse des impôts. En clair, on a augmenté les prélèvements sur les ménages de 35 milliards d’euros depuis l’élection,

alors que Nicolas Sarkozy avait déjà fait 12 milliards sur la seule année 2012, soit 47 milliards d’euros sur 2012-2017. C’est considérable. Jamais la France n’avait subi un tel choc depuis le tournant de la ri-


ACTUALITÉS LE RÉVEIL gueur, en 1983. Alors que dans le même temps, les prélèvements sur les entreprises ont baissé, eux, de 20 milliards d’euros. Cela veut dire que les ménages ont payé pour le rétablissement des entreprises françaises : les ménages fortunés (avec le doublement de l’ISF), les ménages aisés (avec l’augmentation de l’impôt sur le revenu) et les ménages modestes (avec l’augmentation de la TVA). Ce qui nous conduit au second constat de l’étude : le pouvoir d’achat d’un ménage français moyen annuel a baissé de 350 euros depuis 2010.

Conclusion du rapport : « cette politique incarnée par le Pacte de Responsabilité et le CICE, porte ses fruits en fin de mandat avec le rétablissement des marges des entreprises » - pour le plus grand bonheur du MEDEF – elle « aura diminué le pouvoir d’achat des ménages et la croissance à court terme ». Résumé : la non-inversion de la courbe du chômage, ce n’était pas qu’une question de « bol », mais de choix économiques….. *Observatoire Français des Conjonctures Economiques

Alstom saborde son site industriel de Belfort A peine deux ans après la vente de sa branche Energie à l’américain General Electric*, la direction d'Alstom prévoit d'arrêter les branches production et études à Belfort en deux ans. Sur les 480 employés du site, seuls 80 resteront : ceux qui travaillent dans la maintenance. Les 400 autres salariés « se verront proposer un transfert vers une autre usine du groupe, notamment celle de Reichshoffen » dans le Bas-Rhin, a précisé la direction, qui assure qu'il ne s'agit pas d'un plan social. Cette annonce est vécue comme une trahison, car elle rompt une promesse qui avait été faite par E. Macron (alors ministre de l’économie) lors d’une visite de l’usine au printemps 2015 et qui avait promis « 0 licenciement chez Alstom transport ». Alors que la présidentielle 2017 approche, pour le gouvernement, l'idée est d'éviter que ce dossier tourne au fiasco, comme celui des hauts-fourneaux sidérurgiques d'Arcelor Mittal à Florange. Depuis que la branche Energie d'Alstom a été vendue à l'américain General Electric en 2014, le groupe, recentré sur ses activités de transport, va « très bien », comme le décrivait son patron en mai dernier dans « Le Monde »,

après qu'Alstom a publié des comptes annuels 2015-2016 « record ». Sur l'année 2015-2016, Alstom a réalisé un chiffre d'affaires de 6,9 milliards d'euros (en hausse de 7 %), le résultat net a grimpé à 3 milliards d'euros dopé par la cession à General Electric, et sa marge est remontée à 5,3 % (mais reste moindre que la concurrence). Au 30 juin 2016, le carnet de commandes atteint 29,7 milliards d’euros, soit plus de quatre années de chiffre d’affaires. Pour rappel, lors de la vente de la branche Energie d’Alstom, Emmanuel Macron (secrétaire général adjoint auprès de F. Hollande jusqu’en juin 2014) a toujours apporté un soutien sans faille à General Electric. Lorsqu’il était conseiller à l’Elysée, il a toujours œuvré non seulement en faveur de l’option américaine mais il en a accepté tous les desiderata. Avant d’être nommé à ce poste en 2012, il était associé gérant de la banque d’affaire Rothschild et Cie. Or, cet établissement financier est également une banque conseil d’Alstom dans ce dossier. Ce n’est pas un hasard. Le 26 août 2014, il était nommé ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, il avait donc en charge le dossier Alstom. Le 5 novembre 2014 il a autorisé le rachat

du pôle énergie du groupe par General Electric et mis en veille l’option d’entrée de l’Etat au capital du nouvel Alstom, centré sur les transports… Cette politique, ces choix ont cassé la dynamique du groupe Alstom, ont affaibli sa force commerciale à l’international. En se recentrant sur ce que l’on appelle le cœur de l’activité, on a dépecé le groupe, bradé ses richesses, cassé la logique qui en faisait sa force. Derrière un discours circonstancié sur l’inéluctabilité de la mondialisation, nos élites sont en train de vendre nos joyeux industriels. Elles ne semblent plus croire à la nécessité d’une industrie française, et ne se considèrent plus comme solidaires avec leurs concitoyens. *Voir « Le Réveil des Combattants » n° 805 – juillet/août 2014

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Encore et toujours plus d’inégalités Aides personnelles au logement : Les épargnants populaires attaqués

C’est la seconde fois en seulement quelques mois que le gouvernement s’en prend aux aides au logement.

Après la baisse des A.P.L. pour les loyers dits élevés (décret du 7/07/2016) qui fait payer au locataire l’incapacité des pouvoirs publics à maîtriser et à faire baisser les loyers du parc privé (voir Le réveil n° 826). Le gouvernement prend une mesure qui vise à réduire une fois de plus le nombre d’allocataires de l’A.P.L. Sont concernés 10 % des 6,5 millions d’allocataires, soit 650 000 bénéficiaires. Le gouvernement projette d’introduire dans les bases de calcul de l’APL, le patrimoine des familles dépassant

30 000 euros. Les familles qui possèdent une résidence secondaire, par exemple, héritée, verront leurs aides baisser, alors que du fait de leur situation professionnelle, elles ne peuvent souvent pas en faire une résidence principale. Livret A ou Livret d’Epargne Populaire seront réintégrés dans la base de calcul pour l’attribution de l’aide. Les épargnants populaires seront touchés par cette mesure, une façon déguisée de « refiscaliser » les seuls placements financiers qui ne le sont pas.

Retour sur le rachat de la branche énergie d’Alstom par Général Electric Le dossier Alstom est emblématique de la société dans laquelle nous vivons. Celle de la mondialisation et de l’acceptation du dépeçage de l’industrie française au profit des Allemands, des USA… Le 19 décembre 2014, l’Assemblée Générale des actionnaires d’Alstom a autorisé la vente des activités de sa branche énergie à General Electric. Ce département du groupe français était à la fois le plus profitable et réunissait des savoir-faire stratégiques pour l’indépendance militaire et énergétique de notre pays. Pour aboutir à cet accord et pendant toute la période des négociations, il y a eu une multiplication « d’affaires » dans l’affaire : suspicion de manipulation de cours et de délits d’initiés, conflits d’intérêts, projet de déménagement du siège d’Alstom à Singapour, etc. Autant d’éléments qui, ajoutés à la vente déshonorante d’activités stratégiques nationales, fait de l’affaire 6-

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Alstom un véritable scandale d’Etat. Une nouvelle fois la France a capitulé devant les Américains en leur cédant dans des conditions litigieuses les activités rentables et stratégiques d’un fleuron de son industrie. Alstom n’était pas un canard boiteux. Le groupe connaissait certes un endettement important mais aussi et avant tout un carnet de commandes de 53 milliards d’euros pour les années à venir. En 2014, un des aspects du dossier Alstom était celui de la sécurité nationale. En effet, centrales nucléaires, porte-avions, sous-marins nucléaires d’attaque et sous-marins nucléaires lanceurs d’engins étaient tous équipés de turbines qui sont essentielles à leur fonctionnement. Une partie des turbines destinées à la marine était fournie par le groupe américain General Electric, via sa filiale Thermidor.

D’autres turbines étaient produites par la branche énergie d’Alstom. Celle-ci équipe notamment certains navires de la marine de moteurs asynchrones de nouvelle génération et surtout le porteavions nucléaires Charles de Gaule, dont elle fournit les deux groupes de turboréducteurs. On peut se demander si quelqu’un, au gouvernement, étudie les rachats de nos fleurons industriels nationaux sous l’angle de la sécurité nationale. La loi du marché ne doit pas prévaloir sur la défense des intérieurs supérieurs de la Nation.


INTERNATIONAL LE RÉVEIL

USA/Israël

Tel-Aviv touche le jackpot Les Etats-Unis viennent d’accorder une aide militaire d’un montant exceptionnel à Israël. Du jamais vue dans l’histoire des relations entre les deux pays. C’est du jamais vu ! Une somme colossale estimait « le « Monde » dans son édition du 15 septembre. Au titre de l’alliance militaire entre les Etats-Unis et Israël, Washington s’est engagée à donner 38 milliards de dollars à Tel Aviv entre 2019 et 2028. Cet accord rendu public le 14 septembre a été signé par Yaakob Nagel, conseiller pour la sécurité nationale auprès de Netanyahou et Thomas Shannon, sous- secrétaire d’Etat pour les affaires politiques. Il « constitue le plus important engagement d’assistance militaire bilatérale dans l’histoire des Etats-Unis », a insisté le département d’Etat. L’accord en vigueur alloue à Israël environ 3 milliards de dollars d’aide annuelle. Signé sous la présidence Bush, il expire en 2018…

A cela il faut rajouter les montants exceptionnels votés régulièrement par le Congrès pour soutenir l’effort de guerre israélien contre la Palestine et jouer les gendarmes dans cette Région du monde, comme par exemple le financement du bouclier anti-missiles « dôme de fer »… Selon certains médias, « les discussions américano-israéliennes sur l’aide militaire se seraient tenues dans un climat de rare défiance ». En raison notamment de l’accord sur le nucléaire signé l’an dernier avec l’Iran. Le règlement sur le nucléaire iranien a été interprété, par Tel-Aviv, comme le début d’une normalisation des relations diplomatiques entre Washington et Téhéran, rompues depuis 1980. Ce rapprochement a profondément irrité Israël et

Le gouvernement allemand a adopté un plan de défense civile appelant notamment les citoyens à stocker eau et vivres

Un élément important du Plan de défense civile est qu’en cas de guerre la population devrait au moins être en mesure d’être temporairement autonome : « La population est tenue de maintenir un approvisionnement alimentaire individuel de dix jours. » Cela concerne aussi l’approvisionnement en eau potable. La population allemande est donc « tenue par des mesures appropriées à maintenir pour les premiers besoins son

propre approvisionnement en eau non contaminée, pour cinq jours à quantité de deux litres par personne et par jour, jusqu’à la mise en œuvre de mesures spécifiques par l’État. » Spiegel online a rapporté que le gouvernement allemand recommandait de garder disponible : « une pharmacie individuelle, des couvertures chaudes, du charbon, du bois, des bougies, des lampes de poche, des piles, des allumettes et des réserves de trésorerie. » Cela permettrait à la population de survivre les premiers jours de la guerre, avant que des mesures puissent être prises par l’Etat pour l’approvisionnement en fournitures d’urgence.

l’Arabie saoudite, deux alliés historiques des Etats-Unis. On sait également que le comportement supérieur et arrogant de Netanyahou irrite au plus haut point le locataire de la Maison Blanche. Mais il semble qu’Obama ne soit pas rancunier ! Sous sa présidence l’aide militaire à Israël n’a cessé d’augmenter et la poursuite de la colonisation - obstacle à toute solution à deux Etats - s’est accentuée en dépit des atermoiements du secrétaire d’Etat, John Kerry. Avec ce nouvel accord, Washington continue d’assurer qu’Israël est un de ses alliés indéfectibles. La Maison Blanche scelle une nouvelle fois l’alliance stratégique entre les deux pays. J.-P. Delahaye

Les États-Unis signent un accord de défense avec l’Ukraine Le secrétaire américain à la Défense et son homologue ukrainien Stepan Poltorak ont signé, jeudi 8 septembre, à Londres, un accord sur le renforcement de la coopération militaire bilatérale. Ashton Carter a en outre chargé le général à la retraite John Abizaid, qui a dirigé le Central Command de l’armée américaine, d’en superviser la mise en œuvre. Selon le Pentagone, le projet a pour but « d’améliorer les capacités des forces ukrainiennes, de procéder à des réformes essentielles pour la défense ukrainienne, de perfectionner les processus de gestion des ressources et de renforcer la coopération dans le domaine des technologies de défense ». Le secrétaire américain à la Défense a parlé d’un « accord très, très important » pour la défense du territoire ukrainien. Il a en outre évoqué avec son homologue le conflit qui oppose les forces gouvernementales aux séparatistes pro-russes de l’Est.

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Asie/pacifique

La doctrine du pivot vers l’Asie assumée par les Etats-Unis Au sommet de l’ASEAN à Vientiane, Obama a confirmé l’engagement à long terme des États-Unis dans la zone Asie-Pacifique mais il peine à faire signer son accord de libre-échange. « L’Asie-Pacifique sera plus importante pour les États-Unis dans le siècle à venir (…) en tant que nation du Pacifique nous sommes là pour rester. Dans les bons comme dans les mauvais jours vous pourrez compter sur les États-Unis. » C’est à Vientiane, au Laos, que Barack Obama a fait cette déclaration à l’occasion du sommet de l’Asean. Manière pour lui de réaffirmer l’engagement et l’intérêt de Washington pour cette région du monde, militairement stratégique et économiquement cruciale dans les années à venir. C’est en 2011 que le commandant en chef des armées US développe la doctrine du « pivot » vers l’Asie. Il s’agit en fait pour l’Amérique de faire barrage au géant chinois qui entend bien affirmer sa suprématie en mer de Chine et au-delà… En visite en Australie, Obama explique devant le Parlement, que les États-Unis sont une « nation du Pacifique » et comptent à ce titre réaffirmer leur rôle dans la région. A l’époque, Hillary Clinton, secrétaire d’Etat, sera l’architecte de cette stratégie à long terme. Dans un

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article publié par la revue Foreign Policy à la même période et titré « Le siècle du Pacifique pour l’Amérique », elle explique que « Washington ne serait plus accaparé à l’avenir par l’Irak et l’Afghanistan et constate que si l’Europe compte le plus d’alliés traditionnels des États-Unis, l’Asie présente le plus d’opportunités et deviendra le « centre de gravité » pour la diplomatie américaine ». Dans les années qui suivent, s’appuyant sur les velléités expansionnistes de la Chine et les peurs de domination économique et militaire qu’elle entraîne, Obama, petit à petit a opéré des rapprochements avec les gouvernements de la Région.

60 % de la flotte américaine est en Asie-Pacifique Avec le Vietnam, ennemi ancestral de ses voisins chinois, avec la Birmanie engagée sur la voix de la démocratie et qui souhaite se libérer de la pression de Pékin, alors même que la Chine durant toutes ces années de dictature militaire a soutenu le peuple Birman dans sa lutte vers la démocratie. Face à la Corée du Nord et à son dictateur mégalo, Kim Jong Il, qui multiplie les essais nucléaires, Séoul a « demandé » plus d’aide à Washington, son allié historique, une aubaine pour la Maison-Blanche. Depuis le 8 juillet les troupes US ont déployé sur le territoire sud-coréen un système d’interception anti-missiles. De leur côté, les Philippines ont depuis mars dernier autorisées le retour dans 5 bases militaires de GI’s américains qui en avaient été exclus à la fin de

la guerre froide. Et, en dépit des insultes du nouveau président Duterte, à l’encontre d’Obama, ces accords ne seront pas remis en cause… Sans parler des renforts de soldats envoyés sur la base d’Okinawa, du soutien politique au premier ministre japonais qui veut relancer l’influence militaire de l’Empire du Levant. Le réarmement va bon train. Selon les experts, 60 % de la flotte américaine devraient « battre étendard » dans la région Asie-Pacifique à la fin de la décennie, contre 50 % lors de la réélection d’Obama en 2012. Pour le locataire de la Maison-Blanche le compte n’y est pas. Il lui faut asseoir la domination économique de l’Amérique par la ratification de l’accord de libre-échange élaboré avec des pays riverains du Pacifique : le TPP. Mais la partie n’est pas gagnée. D’abord parce que ces alliés potentiels en Asie-Pacifique ne sont pas tous convaincus des « bienfaits » de telles mesures de « libre-échange » au profit de qui ? Aussi parce que le congrès américain et les deux candidats à la présidentielle américaine, campagne électorale oblige, s’y opposent fermement, notamment en raison d’un grand nombre de délocalisations qu’un tel accord pourrait entraîner. « Un échec n’aura pas seulement des conséquences économiques, il remettra en question le leadership dans cette région vitale », s’est alarmé le locataire de la Maison-Blanche avant d’assurer qu’il ferait tout, d’ici à la fin de son mandat, pour réussir. J.-P. Delahaye


INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Brésil

Coup d’Etat permanent Après la destitution de la présidente, Dilma Rousseff, le pays est sous la menace d’un grave recul social, économique et démocratique. La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a été destituée, le 30 août dernier, par le Sénat, pour « maquillage des comptes publics » au terme d'une procédure hautement controversée, qui met fin à 13 ans de gouvernements de gauche dans le plus grand pays d'Amérique latine. Elle garde néanmoins ses droits civiques, ce qui lui permettra d'exercer une fonction publique. Michel Temer (PMDB, centre droit), ancien vice-président, impliqué dans plusieurs affaires de corruption, est devenu le nouveau président du Brésil. « Le Sénat a pris une décision qui entre dans l'histoire des grandes injustices. Il a commis un coup d'État parlementaire », a dénoncé Dilma Rousseff, réaffirmant son « innocence ». Le motif de cette destitution ? Le maquillage des comptes publics pour camoufler l'ampleur du déficit, via un tour de passe-passe faisant incomber certains frais à des banques publiques, et l'approbation de trois décrets engageant des dépenses sans le feu vert du Parlement. Il faut savoir que ce genre de tour de passe-passe est une pratique courante au Brésil, depuis des décennies. Tous les prédécesseurs de Dilma Rousseff ont eu recours aux manœuvres budgétaires incriminées sans avoir jamais été inquiétés. Pour de nombreux observateurs, il s'agit bien, comme nous l’écrivions dans notre numéro de juin, d'un « coup d'Etat » institutionnel orchestré par l'opposition de droite et Michel Temer, et dont les répercussions pourraient dépasser les frontières du Brésil.

Guerre aux pauvres « C’est une rupture démocratique qui créée un climat d’insécurité à même

d’affecter toute l’Amérique latine » a récemment confié Dilma Rousseff au quotidien Le Monde. Que va-t-il advenir des réformes progressistes mises en œuvre au Brésil depuis l’arrivée au pouvoir du PT, parti des travailleurs du président Lulla et de Dilma Rousseff ? « Avec le putsch arrive la guerre aux pauvres » a estimé Reinaldo Carvalho, responsable communiste brésilien, à la Fête de l’Humanité. A la suite à la destitution de Dilma Rousseff, le Brésil est sous la menace d’un grave recul social, économique et politique. Le gouvernement de Michel Temer a annoncé un plan d’austérité sur vingt ans. Il prétend même introduire cette clause dans la Constitution de la République. Cette politique va provoquer des régressions dans les domaines de la santé, l’éducation, le logement, et remettre en cause la Bolsa familia (les aides sociales en direction des familles les plus pauvres). Cela aura des incidences sur l’économie. Il n’existe pas de pays où la croissance reprend quand l’investissement public recule. De plus, le gouvernement de Michel Temer veut procéder à une réforme du marché du travail

qui a pour objectif de flexibiliser les droits sociaux et rallonger le temps de travail. Il a déjà indiqué qu’il voulait aussi mettre en place une réforme des retraites et des pensions. Ce ne sont là que les premières répercussions sociales et économiques de la destitution de la présidente Rousseff. Sur le plan politique, Reinaldo Carvalho considère que la situation est des plus exceptionnelles. « Il y a de grandes manifestations, avec des dizaines de milliers de personnes dans les rues, comme à Sao Paulo. Mais également une grave répression. (…). Depuis le coup d’Etat, nous assistons également à un changement de cap de la diplomatie brésilienne. Le nouveau gouvernement se positionne contre la politique d’intégration latino-américaine. C’est pour cela qu’il a fait l’objet d’une répudiation de la part des gouvernements progressistes tels que Cuba, l’Equateur, la Bolivie et le Venezuela. » Le Brésil comme ballon d’essai pour une tentative de déstabilisation des gouvernements démocratiques et progressistes d’Amérique latine ? J.-P. Delahaye LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Extraits

Sommet de l’OTAN à Varsovie les 8 et 9 juillet :

Un parfum de guerre froide Un sommet de l’OTAN s’est tenu à Varsovie les 8 et 9 juillet 2016. On notera que c’est la première fois qu’un sommet de l’Organisation se tient dans un pays de l’est européen. Ce choix est symbolique de l’orientation prioritaire que l’on entendait donner à une telle rencontre. Il se voulait centrer tout particulièrement sur l’attitude à adopter vis-à-vis de la Russie, en réaffirmant une position commune. L’accent fut porté sur le relationnel avec la Russie et la nécessité d’établir une réelle dissuasion à son égard, laquelle serait garante de la sécurité collective en Europe. Les termes employés rappellent les motivations qui avaient présidé à la création de l’OTAN en 1949 vis-à-vis de l’Union Soviétique. Aujourd’hui c’est de la Russie qu’il s’agit, est-ce une machine à remonter le temps ? L’OTAN pour justifier son existence a besoin de faire valoir une menace, un ennemi désigné, en l’occurrence la Russie. Lors du débat une majorité de pays optait pour la fermeté. Le consensus s’est établi sur cette base. Ainsi le communiqué présenté par les chefs d’Etat et de gouvernement motive ce choix en ces termes : « Les actions agressives de la Russie, y compris son activité provocatrice à la périphérie du territoire de l’OTAN, sa volonté avérée d’atteindre des objectifs politiques sous la menace de la force, présentent un défi fondamental pour l’Alliance. » Ainsi la Russie représente une menace stratégique parce qu’elle réagit contre les avancées de l’OTAN dans sa zone d’influence. De fait, l’Alliance dissuade mais ne veut pas être dissuadée. C’est dans cet esprit que la Russie est considérée comme une menace existentielle, la fermeté s’imposerait donc et certains pays 10 - LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016

L’élargissement progressif de l’OTAN en Europe

comme la Pologne pensent que l’OTAN « se doit de montrer les dents ».

Le plus gros déploiement militaire aux frontières de la Russie Décision a été prise de déployer quatre bataillons dans les États baltes et en Pologne. Envoi de 4 000 hommes encadrés par quatre pays : les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Canada, au plus près de la Russie. Le secrétaire général de l’OTAN a déclaré : « Ces bataillons seront robustes et multinationaux (...) une attaque contre un allié sera ainsi considérée comme une attaque contre toute l’Alliance. » Ces troupes seront appuyées par la force « fer de lance », force de réaction très rapide, comptant 5 000 hommes et capable d’arriver sur place en quelques jours. Par ailleurs, les États-Unis se proposent de déployer en 2017 une brigade blindée de 4 200 hommes, dont le

Source : Documentation photographique n°8052

quartier général sera situé en Pologne. Comme l’a déclaré le président Obama, « la Pologne verra une présence accrue du personnel de l’OTAN et des ÉtatsUnis, avec les équipements militaires les plus modernes ». Dans le sud de l’Europe, l’OTAN prévoit d’envoyer une force car, a souligné un responsable américain, « nous percevons dans la zone de la mer Noire des signes d’intimidation ».

Bouclier antimissiles Le bouclier antimissiles est un projet américain de longue date. Sous la pression des États-Unis, l’OTAN a pris en 2010 la décision de déployer un tel système sur le territoire européen. Ce système disposera dorénavant d’une capacité opérationnelle initiale. Les installations basées en Turquie, en Roumanie et en Espagne sont maintenant en mesure de fonctionner. Le


INTERNATIONAL LE RÉVEIL quartier général sera situé à la base de Ramstein en Allemagne. Il reste que ce bouclier pose questions au sein de l’Alliance. Les États-Unis maîtrisent totalement le projet, ils ont déjà investi 200 milliards de dollars. Le poids américain est donc déterminant. Dans cet esprit, les craintes exprimées sont le coût d’une telle réalisation à laquelle tous les membres seraient amenés à contribuer. Le commandement du bouclier sera-t-il américain, plaçant de facto la sécurité des Européens sous la dépendance directe des États-Unis. La question peut se résumer ainsi : qui décidera de l’interception et qui prendra la décision de réagir ? Dans le débat, le secrétaire général de l’OTAN a précisé « que ces installations fonctionneront sous commandement de l’OTAN et sous son contrôle ». Lorsqu’on connaît le leadership exercé par les États-Unis au sein de l’Organisation on ne peut qu’être sceptique sur cette affirmation. Les réserves françaises ne sont pas levées, concernant l’autonomie de sa force nucléaire. En effet le bouclier, compte tenu des délais opératoires, suppose une réponse unique. Sauf à intégrer la force nucléaire française dans un partenariat avec celles américaine et britannique on ne voit pas la solution. La France s’est cependant rangée à la volonté américaine de déclarer opérationnelle la première brique du bouclier antimissile de l’OTAN.

depuis des années le projet de bouclier antimissiles est, avec l’élargissement de l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie, une pomme de discorde entre l’OTAN et Moscou. Moscou y voyant une rupture de l’équilibre stratégique et par conséquent une menace pour la sécurité du pays. C’est un redoutable problème stratégique, d’autant que le Pentagone prépare le lancement d’un programme de missiles de croisière nucléaires intercontinental. La Russie réagira. A ce rythme on s’achemine vers la reprise de la course aux armements nucléaires après 2021, date d’expiration de l’unique accord de désarmement encore en vigueur (traité START). C’est à cette escalade que conduisent les décisions prises au sommet de l’OTAN.

Coopérations OTAN-UE renforcées Jens Staltenberg a déclaré que le moment était venu de faire évoluer la relation entre l’OTAN et l’Union européenne ; furent invités au sommet Donald Tusk et Jean-Claude Junker, respectivement président du Conseil européen, et de la Commission européenne. En marge du sommet ils ont rencontré Barack Obama, pour une réunion des dirigeants de l’Union européenne et des Etats-Unis. Ils ont signé une déclaration commune préconisant

un renforcement de la coopération pratique dans certains domaines, telles que « le développement de capacités de défense cohérentes, complémentaires et interopérables ». Selon Jens Staltenberg « l’OTAN et l’union européenne ayant les mêmes intérêts stratégiques sont confrontées aux mêmes défis. Composées en grande partie des mêmes Etats (22 membres en commun), elles partagent les mêmes valeurs ». La démarche est claire, par le biais de l’OTAN, les Etats-Unis font pression pour entraîner toujours davantage les Européens dans leur sillage afin d’adopter leur conception purement militaire de la sécurité européenne. Une autre conception serait possible, plus réaliste, moins dangereuse, plus pacifiste, celle d’une sécurité paneuropéenne. Mais dans cet esprit l’OTAN est un obstacle à lever pour permettre aux Européens d’acquérir une véritable autonomie stratégique. La France se grandirait à la faire valoir, en préconisant notamment la sortie de l’OTAN, du moins pour elle-même. C’est une démarche à faire grandir dans l’opinion. Jacques Le Dauphin, Directeur de l’Institut de documentation et de recherche sur la paix Juillet 2016

Les réactions russes Le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov a déclaré : « Lorsqu’une organisation qui fait de vous un ennemi s’approche, il faut réagir »… Ainsi la Russie déploie hommes et matériels, y compris des systèmes de défense anti-aériens et des missiles à Kaliningrad, l’enclave russe aux confins de la Pologne et de la Lituanie. L’armée russe mène des investissements dans les armes de précision et des équipements de déni d’accès, tels ses S400. Ce sont ces capacités duales qui sont présentées par l’OTAN comme une « sanctuarisation agressive ». Par ailleurs, LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016 - 11


LE RÉVEIL INTERNATIONAL

L’intervention militaire n’est pas un bon choix pour éradiquer le terrorisme, selon Dominique de Villepin… L’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a appelé à une meilleure coopération internationale pour lutter contre le terrorisme, lors de la cérémonie d’ouverture de la 5e édition du Forum mondial pour la paix, qui se tient les 16 et 17 juillet à Bejiing. « Le terrorisme est aujourd’hui un problème pour tous les pays du monde, notamment pour les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU » a-t-il deux jours après l’attentat meurtrier perpétré à Nice. « Ces dernières années, la France a été fréquemment frappée par des attaques parce que nous sommes très engagés dans la lutte contre le terrorisme au MoyenOrient et dans les régions du Sahel » a répondu l’ex-Premier ministre. « Avec

l’expansion du terrorisme, nous avons besoin d’une meilleure coopération internationale entre tous les membres de l’ONU et une coopération plus étroite entre les pays majeurs du monde ». « L’adoption de nouveaux outils, l’élaboration de nouvelles politiques et de nouvelles mesures sécuritaires, judiciaires et financières, ainsi que le contrôle d’internet, peuvent tous aider à résoudre le problème du terrorisme », tout en avertissant que l’intervention militaire n’est pas un bon choix pour éradiquer le terrorisme. « Les interventions militaires en Irak, en Afghanistan et en Libye n’ont pas réussi à éradiquer le terrorisme. Au contraire, elles ont favorisé le terrorisme. Il nous faut comprendre que l’utilisation de la

force peut être utile dans des circonstances très limitées, mais elle n’est pas la meilleure solution » a indiqué M. de Villepin. « On ne peut pas vaincre le terrorisme par l’intervention militaire. La meilleure solution pour résoudre les problèmes au Moyen-Orient est la mise en œuvre de stratégies et approches politiques » a-t-il conclu. (Radio Chine internationale, le 16.07.2016)

Le département d’Etat approuve la vente à l’Arabie saoudite de plus d’un milliard de dollars d’armes… Washington a vendu plus d’un milliard de dollars d’armes et de véhicules militaires à l’Arabie saoudite, des chars, des blindés, des mitrailleuses lourdes, des munitions. Conformément à la procédure américaine le département

d’Etat a approuvé cette vente à Riyad actuellement engagée dans la guerre au Yémen car elle contribue à améliorer la sécurité des Etats-Unis et la sécurité du monde. (Médi-1, le 10-08-2016)

Washington en passe de livrer des avions de combat au Qatar et au Koweït… L’administration américaine livrera, dans les jours à venir, des avions de combat Boeing au Qatar et au Koweït. Washington est en passe de vendre des avions de combat de Boeing au Qatar et au Koweït, après des années de retard. L’administration américaine en fera part au Congrès, au début de cette semaine. Washington avait, à plusieurs reprises, reporté la vente de ces 12 - LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016

avions en raison de son engagement à maintenir la suprématie militaire du régime israélien dans la région. Le Qatar, l’un des deux acheteurs de ces avions, soutient les groupes terroristes en Syrie. Le Pentagone et le département d’Etat envisagent la vente de 36 Boeing F-15 au Qatar, d’une valeur de quatre milliards de dollars. Ils envisagent aussi la vente de 28 Boeing

F/A-18E Super Hornets, plus une option pour 12 avions supplémentaires, au Koweït dans le cadre d’une opération de trois milliards. Le constructeur aéronautique Boeing s’est dit content du progrès de ce processus, souhaitant que le contrat soit concrétisé dans les plus brefs délais. (Press TV, le 02-09-2016)


LE CAHIER MÉMOIRE N° 827 SEPTEMBRE 2016

ÉDITO Par Paul Markidès

Il y a donc 100 ans en cette fin d’année 2016 qu’Henri Barbusse se voyait attribuer le prix Goncourt pour son livre « Le Feu » dans lequel, premier écrivain-combattant à le faire, il relate le vécu des combattants français sur le front de la guerre 1914-1918, ce « meurtre collectif » comme le qualifiait son ami Paul Vaillant-Couturier qui fonda avec lui, Raymond Lefebvre et Georges Bruyère, notre association l’ARAC, qui célébrera son centième anniversaire en 2017. Ce sont deux événements d’une importance exceptionnelle car, que ce soit « le Feu » ou l’ARAC, leurs cent ans à l’un comme à l’autre, la diffusion pour le livre, l’action pour l’association, démontrent l’utilité de leurs apports dans le combat populaire, le combat social, le combat contre la guerre et le fascisme et pour la paix. Et ces centenaires ne sont pas seulement des évènements dont on parle encore, ce furent les « outils » des combats sociaux et républicains du combat antifasciste d’hier, comme ils restent les « outils » du combat social et politique d’aujourd’hui pour la défense des valeurs républicaines et pour la paix. Ces centenaires ne sont pas seulement des évocations historiques, ce sont des instruments de nos luttes présentes. En rappelant par exemple la dénonciation par Henri Barbusse et ses compagnons des causes et des responsables de la guerre 1914-1918, « les brasseurs d’affaires », « les galonnés d’or », Barbusse les désigne ainsi dans « le Feu », il permet à l’ARAC de dénoncer aujourd’hui les responsables des conflits armés que nous vivons car ils procèdent de même manière. Merci à Liliane Rehby des rappels historiques de ce cahier mémoire qui nous permet de commémorer ces centenaires pour ce qu’ils sont aussi et surtout des « outils » du combat actuel.

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11


LE RÉVEIL DOSSIER

Les fondements de la naissance de l’ARAC en novembre 1917, en pleine guerre 1914-1918 Au moment d'aborder deux années décisives que sont le centenaire du Feu, prix Goncourt de l'ouvrage de l'écrivain combattant Henri Barbusse en novembre 1916, et celui de la naissance de l'ARAC en novembre 1917 par la volonté commune de quatre poilus, Georges Bruyère, Raymond Lefebvre, Paul Vaillant-Couturier, Henri Barbusse, il est intéressant d'étudier comment cette rencontre entre Georges, l'ouvrier qui en avait eu l'idée, les deux jeunes intellectuels Raymond et Paul amis de jeunesse, a abouti à solliciter Henri Barbusse au début de l'année 1917. Pour bien comprendre cela, il faut se remettre dans le contexte de l'année 1917 et voir quel chemin avait parcouru chacune de ces personnes.

Les parcours des quatre poilus fondateurs de l’ARAC Georges Bruyère est né en 1893 dans le XVe arrondissement de Paris. Bien que doté d'une intelligence brillante il travaillera très jeune comme ajusteur, tout comme son père. Très vite militant syndicaliste, il est avant tout contre la guerre. Elle éclate en 1914 et, malgré ses convictions, il y va non pas la « fleur au fusil » mais avec cette haine de la guerre. Il est un soldat courageux, mais en 1915, lors de la deuxième bataille de l'Artois, il

est blessé gravement à la tête ; il est évacué, soigné puis réformé. Rentré chez lui il reprend son métier, et son militantisme de « guerre à la guerre » doit aboutir à unir et lutter pour ne plus jamais revoir cela. Il dépensera toute son énergie à travailler pour construire cette nouvelle association. D'abord une section dans le 15e arrondissement et ensuite sur la région parisienne, avant même la constitution officielle de l'association. Il a toujours l'unique volonté de rassembler, unir les rescapés de cette tuerie pour qu'elle soit la « la der des der » comme l'ont espéré les poilus. Il est mort à trente ans, en janvier 1923, des suites de ses graves blessures en luttant jusqu'à l'extrême limite de la dure vie qu'il s'imposait. Paul Vaillant-Couturier dit de lui : « Il a donné à notre haine de la guerre sa base prolétarienne possible. » (Hommage à sa mort). Henri Barbusse parle de

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lui en ces termes : « Il savait agir et tous ses actes étaient un enseignement. » Raymond Lefebvre,

né à Vire en Normandie en 1891, est un poète et un écrivain. Son enfance et sa jeunesse sont très proches de celles de Paul Vaillant-Couturier avec qui il s'est lié d'amitié au lycée Janson de Sailly où ils font leurs études. En 1914 il est réformé, mais il tient à se porter volontaire et être brancardier au front pour sauver des vies. Il est blessé deux fois et


DOSSIER LE RÉVEIL en 1916 il subit un bombardement qui lui occasionnera de nombreux mois d'hôpital et une tuberculose. Il retrouve alors son ami Paul Vaillant-Couturier avec qui il n'avait jamais arrêté de correspondre, échangeant idées et réflexions sur la triste période vécue. Ensemble ils rencontrent Georges Bruyère, rue Olivier-de-Serres (Paris XVe) où il habite. Ensuite Raymond et Paul écriront La guerre des soldats, édité en librairie en 1919, ensuite L’éponge au vinaigre et Le sacrifice d'Abraham, ainsi que de nombreux articles pour l'ARAC. Parmi l'un d'eux on trouve cette phrase prophétique : « Dans la prochaine guerre, il y aura des croix de guerre pour les berceaux. » En 1920, il part en mission en Russie. Au retour il périt à l'âge de 29 ans dans un naufrage, en océan Arctique, avec deux autres compagnons héros et martyrs du communisme. Il est parti en septembre, plein d'enthousiasme, de projets, ne pensant qu'à l'action prochaine. Son voyage de retour comportait des risques. Il rentre, éprouvé, affermi par deux mois de contact avec les réalités puissantes de la Révolution (hommage à sa mort dans le Bulletin communiste de novembre 1923). Paul Vaillant Couturier : 1892 1937.

Après des études secondaires brillantes à Paris, il entre à la faculté de droit et aussi à la faculté de lettres. Il a une licence d'histoire et devient avocat. C'est alors qu'éclate la

guerre 1914-1918. Rapidement il devient un officier de valeur. Il est plusieurs fois blessé, gazé, il reçoit de nombreuses citations. Les destins de Paul Vaillant-Couturier et Raymond Lefebvre partageant une amitié profonde au lycée Janson de Sailly. Chacun dit de l'autre « qu'il est l'autre moitié de lui-même ». Pour ces trois jeunes militants, s'adresser à Henri Barbusse est tout naturel. Celui-ci n'incarnait-il pas, grâce à son livre Le Feu qui avait, malgré la presse bourgeoise, remporté un succès énorme avec le prix Goncourt, dénonçant cette guerre affreuse ! Lefebvre et Vaillant-Couturier le rencontrèrent alors qu'il se remettait lentement des souffrances endurées dans les tranchées. Il était de presque vingt ans leur aîné mais, rappelle Vaillant-Couturier, « il était avec nous quant au cours des semaines tragiques de mai 1917, tandis que le front se soulevait, nous heurtions vainement à toutes les portes et nous retrouvions le soir, désespérés… Nous décidions la rage au cœur de fonder l'ARAC ». A cause de son action pour la paix, Paul fut condamné cinq fois et emprisonné trois fois. Avec l'ARAC il travaille pour défendre les droits des Anciens Combattants et mener le combat continu contre la guerre. Il possédait tous les dons : grand orateur, poète, écrivain et journaliste, il était aussi un peintre et un musicien plein de talent. Contre le fascisme et la guerre il disait : « La paix ne se conçoit pas sans la liberté… Elle porte en soi l'attrait et le prestige du plus haut idéal de l'homme… » Qui ne se souvient de ses livres tels Nous ferons se lever le jour et Vers des lendemains qui chantent ! Repris par Gabriel Péri avant de mourir devant le peloton d'exécution nazi. Il meurt de façon soudaine à Paris, le 10 octobre 1937. Il est accompagné par près d'un million de Parisiens au cimetière du Père Lachaise près du mur des Fédérés.

Henri Barbusse : 1873 1935.

L’écrivain, le visionnaire, le poilu : le soldat de la paix. Son parcours de vie a été profondément bouleversé par son expérience de soldat pendant la guerre 1914-1918. Adrien, Auguste, Henri Barbusse est né le 17 mai 1873 à Asnières, dans une famille dont le père, Adrien, est d'origine cévenole, huguenote, implantée depuis le XVIIe siècle au hameau Barbusse, sa mère, Anne Benson, est anglaise. Dès avant 1914 il a publié de nombreux livres dont Pleureuses, Les Suppliants, et surtout L'Enfer qui lui permettent de subvenir aux besoins de sa famille, aidé aussi par ses travaux de journaliste et de critique littéraire. Il pénètre les salons littéraires, où il rencontre beaucoup de monde influent dont Catulle Mendès. Il épousera sa fille Hélyone. Il est très apprécié dans ce milieu, aussi bien par les femmes conquises par ce jeune homme, que par les hommes le trouvant sympathique. 1914, la guerre suit la voie de la paix assassinée en la personne de Jaurès. Pacifiste, il se porte volontaire malgré ses 41 ans. En 1915, ses camarades de tranchée parlent de lui avec beaucoup d'admiration : « A l'attaque de la côte 140, en septembre 1915, il s'offrit spontanément pour installer, sous un feu violent, un poste de secours avancé dans les lignes qui venaient d'être conquises sur l'ennemi. Ce fut l'apothéose. » Il fut deux fois cité. Sa triste expérience LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016 - 15


LE RÉVEIL DOSSIER de soldat combattant lui fait écrire : « Quand on commence à ouvrir les yeux, on ne s'arrête plus de voir ce qu'on ne voyait pas jadis… » Il écrit Le Feu, journal d'une escouade en feuilleton et obtiendra le prix Goncourt le 15 décembre 1916. Toute la guerre est dans ce livre ; c'est la vie du quotidien des soldats, la boue, les tranchées, la vermine, la pluie, la neige, le gel, le froid, l'attente du courrier, du signal de l'assaut. C'est la présence des blessés et leurs plaintes, les morts abandonnés dans les trous d'obus et puis la peur omniprésente

de la mort pouvant survenir à tout moment sous le feu incessant de la mitraille, les bombardements. Ensuite c'est la rencontre des quatre poilus en 1917 et Paul Vaillant-Couturier en parle ainsi : « L'esprit des tranchées s'exprimait en lui. De notre rencontre, dans un entracte du meurtre est née l'ARAC. Ensuite ce fut un engagement total au service des idées de paix et de progrès en France et dans le monde. » Il meurt à Moscou brusquement en 1935, et après des funérailles grandioses il repose au Père Lachaise.

De ces soldat est née l’ARAC

entre les quatre poilus fondateurs de l'ARAC

lant-Couturier, auteurs du premier en date des livres de guerre, sont venus me trouver (nous étions tous les trois en permission), pour m'entretenir du projet qu'ils avaient élaboré avec Georges Bruyère et sur la suggestion de celui-ci : une ligue de Combattants français ayant pour but la défense des intérêts des victimes de la guerre et la lutte contre la guerre impérialiste. Double mot d'ordre audacieux et neuf : les droits du combattant, ouvrier manuel des batailles, les devoirs de l'homme en vue du progrès et de la justice sociale. Aussitôt née, l'organisation constituée, comme je le rappelais dernièrement, sous le signe du front unique, exerça une profonde et forte influence, suscita de véritables mouvements de masse, et deux ans après elle s'amplifia en Internationale des Anciens Combattants (...) Nous sommes à une période où les succès que nous obtenons doivent nous inciter désespérément à redoubler d'efforts pour nous rapprocher du grand rêve équitable de transformation sociale dont nous sommes nés en pleine guerre et qui signifie à la fois, répétons-le : nos droits et nos devoirs. »

Voici un texte d'Henri Barbusse publié dans le Réveil du 18 mars au 11 avril 1935, page 87 du livre cité de Georges Doussin, qui précise les circonstances

Dans le même Réveil nous pouvons trouver le témoignage de Paul Vaillant-Couturier, fondateur de l'ARAC et membre du Comité central, alors que les deux autres, d'abord Raymond Lefebvre disparu

Dans quel contexte de guerre sommes-nous en 1917 ? « La Première Guerre mondiale dure depuis trois années (...) Les armées allemande, française, britannique se sont enlisées dans une guerre de tranchées (...) Les généraux n'hésitaient pas à sacrifier des régiments entiers pour gagner quelques centaines de mètres (...) 1917, c'est l’année des massacres du Chemin des Dames du général Nivelle (40 000 morts français) (...) Les soldats prennent de plus en plus conscience de la folie de leurs chefs (...) Les mutineries

éclatent… c'est la chanson de Craonne… Le temps de la répression organisée par Pétain (…) Sur le front russe les soldats se révoltent. Le nouveau gouvernement russe se prononce pour une paix sans annexion ni sanction. A l'arrière, les grèves et manifestations (...) se ponctuent de mots d'ordre pacifistes. C’est dans ce contexte que naquit l'idée de la création de l’ARAC. » (Georges Doussin : ARAC 1917-2007, Combattants pour la vie, p. 13).

Les différents moments de rencontre

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de la naissance de l'association ARAC : « Voilà déjà dix-huit ans – près de deux ans avant la fin de la guerre – que Raymond Lefebvre et Vail-


DOSSIER LE RÉVEIL prématurément en octobre 1920 « jeune intellectuel victime du cordon de Barbelés cher à Clemenceau » et Georges Bruyère ensuite terrassé par une encéphalite en 1923. Il nous expose son ressenti des forces qu'ils ont insufflé à leur association et le rôle que chacun a pu jouer, surtout par ceux qui ont trop vite disparu… Mais toujours la relève est là et les valeurs existantes en 1917. « Chaque jour l'ARAC grandit ! Chaque jour l'ARAC se développe ! Devant la menace de la guerre et du fascisme, l'esprit des tranchées se réveille ! (...) L'ARAC ranime les vieilles flammes de la vérité (...) Pour nous, qui avons fondé l'ARAC il y a maintenant 18 ans, il nous semble revivre l'époque où nous nous heurtions au mensonge officiel avec notre saine indignation de poilus… Alors sévissait à l'arrière une déformation systématique des réalités de la guerre comme sévit aujourd'hui des réalités de la crise (...) Et aujourd'hui comme alors, l'ARAC fait barrage… L'ARAC est née de cette volonté d'exprimer le sentiment des masses de la guerre, ce sentiment qu'on voulait à tout prix cacher. C'est en 1916, dans une petite chambre d'hôpital, au fond d'une ville du Midi que Raymond Lefebvre et moi, blessés tous deux, avons eu la première idée de l'ARAC, et c'est en 1917 qu'ayant demandé à Barbusse de prendre la tête du mouvement, nous avons lancé nos premiers appels. Affirmer les droits des anciens combattants et des mutilés, les défendre, proclamer « qu'une jambe de soldat vaut celle d'un général », montrer comment, sous le mensonge de l'égalité devant le sacrifice, la lutte des classes continuait, lutter pour la paix, dénoncer l'Internationale des Etats-Majors et celle des profiteurs de la guerre, dénoncer la faillite de tous les partis, proclamer la colère de la jeune génération sacrifiée, telle fut notre tâche. C'était l'époque où Barbusse venait

de publier Le Feu, l'époque où le gouvernement Painlevé interdisait la parution du livre de Lefebvre et de moi, la Guerre des soldats (…) C'était l'époque des mutineries et de la répression en Champagne. L'ARAC exprimait « l'esprit des tranchées » le vrai, celui de la chanson de Craonne (…) Ses militants d'alors, avec Lévy, Tournai, Bruyère, Delourme, Renaud Jean et tant d'autres, se dépensaient sans compter, parcourant la France et faisant sonner sous le nez des tenants des vérités officielles les médailles, les croix de guerre et les Légion d'honneur de ceux qui n'abdiquaient pas pour une prime de démobilisation et un complet Abrami… » (G. Doussin, pp. 85-86). La lecture de ces deux témoignages dresse l'essentiel des rencontres qui ont permis la construction de cette grande association, mais cependant il nous reste à évoquer la rencontre décisive de trois jeunes poilus : l'ouvrier Bruyère et les deux amis intellectuels que

sont Raymond Lefebvre et Paul Vaillant-Couturier. C'est encore un récit de ce dernier qui fixe le décor : Hommage à Georges Bruyère en 1923 lors de son décès : « Vêtus de nos capotes raidies de boue et de sang… Je me souviens très précisément de cette heure-là. J'étais en permission irrégulière Nous remontions la rue Olivier-deSerres par un soir de début d’été. L'odeur des feuilles de jardin et cette fraîche saveur vivante de l'air à Paris passait sur nous. Les enfants de l'école voisine noyaient la rue de cris et de remous clairs. Mais en nous claquait l'écho des fusillades et des canonnades. Il faut faire quelque chose… absolument, disait Lefebvre. Le parti s'est déshonoré. Nous marchions silencieux et la tête basse. Oui, quelque chose de neuf, dit Bruyère, et qui puisse agir. Fondons une société de mutilés et d'anciens combattants pour combattre la guerre capitaliste. Voilà la liaison qui nous manque. Les vieux outils ne valent plus rien. »

Lundi 6 septembre 1919 premier congrés de l'ARAC Lyon

Témoignage de Germaine Bruyère Sauvenay Soixante ans plus tard après la naissance de l'ARAC, la sœur de Georges témoigne pour le Réveil de novembre 1977. Germaine nous parle, entourée de meubles anciens, de bibelots, des photos, une gravure représentant Henri Barbusse environnant une

pièce où règnent l'ordre et la propreté. Nous nous trouvons ici dans un lieu historique de l'ARAC au 19, rue Olivier-de-Serres. Vous avez vécu les premiers pas de notre ARAC ? « J'y ai participé modestement, avec tout mon cœur de sœur de LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016 - 17


LE RÉVEIL DOSSIER combattant, avec la ferme conviction que mon frère et ses camarades qui avaient tant souffert entreprenaient là une œuvre utile et indispensable contre la guerre et ses horreurs, dans l'intérêt de tous les combattants et de la paix. Il suffisait d'écouter mon frère Georges, Raymond Lefebvre et Paul Vaillant-Couturier pour en être convaincu !… Tous les trois s'étaient connu chez l'avocat Delepine alors qu'ils étaient en convalescence et la haine de la guerre allait les réunir. Ensemble ils allaient chercher à faire quelque chose de neuf… qui puisse agir. Fonder une société de mutilés et d'anciens combattants pour combattre la guerre capitaliste. Les vieux outils ne valant plus rien… Ils se sont réunis ici, dans cette pièce, et bien des fois par la suite… C'est alors qu'ils décidèrent de s'adresser à Henri Barbusse, l'auteur du Feu incarnant par son prestige la dénonciation de cette guerre affreuse et c'est ainsi que tous les quatre fondèrent l'ARAC… Les débuts furent très difficiles.

Les autorités ne nous aidaient guère, au contraire, et Georges parcourait la ville, s'adressant aux combattants. Il fallait tirer les bulletins d'adhésion. J'en acheminai moi-même en maints endroits de Paris. Notre action touchait tous les arrondissements de Paris mais c'est ici, dans le 15e, que fut créée la première section de l'ARAC. » Germaine évoque ensuite quelques souvenirs et anecdotes : « Georges était le seul ouvrier des quatre mais il était toujours écouté avec grande attention… Paul Vaillant-Couturier était le boute-entrain de l'équipe. Il nous amusait beaucoup. Barbusse était très humain. Autre exemple de leur amitié : lorsqu'il s'est agi du premier voyage en URSS, ils tirèrent au sort celui qui partirait ; ce fut Raymond Lefebvre. Comme chacun le sait, hélas, le navire de retour disparut en mer, corps et biens… » Ce témoignage résume bien le militantisme de cette femme qui a continué tout au long de sa vie, même après la mort de son frère et de son mari.

Maintenant il faut se poser la question : pourquoi Henri

Barbusse ? Les trois jeunes poilus d'une vingtaine d'années : Georges l'ouvrier et les deux amis intellectuels Paul et Raymond ont besoin d'une personnalité solide pour mener à bien cette initiative si novatrice. Dans le livre de souvenirs Henri Barbusse soldat de la paix écrit par sa secrétaire Annette Vidal qui fut sa collaboratrice dévouée pendant quinze ans, elle décrit « comment cela a germé dans leurs têtes : l'esprit bouillonnant d'idées neuves et constructives, ils élaborent de grands projets : d'abord la nécessité de rassembler les victimes de la guerre pour la lutte pour la paix 18 - LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016

sur une formule nouvelle que leur a suggéré Georges Bruyère. (...) Paul Vaillant-Couturier, Raymond Lefebvre, Georges Bruyère, deux intellectuels et un ouvrier ont tous trois des idées claires et nettes, mais ils sont trois jeunes hommes et il leur apparaît indispensable, pour concrétiser et donner toute l'ampleur désirable à leurs projets, de les faire patronner par des intellectuels connus. Trois noms se présentent à leur esprit : Henri Barbusse, Romain Roland, Anatole France. Anatole France fut tenté par l'idée d'un rapprochement des intellec-

tuels sur le plan international, mais son adhésion ne fut d'abord qu'une adhésion de principe. Romain Rolland dont les articles parus dans la presse suisse et dont le livre Au-dessus de la mêlée avaient soulevé contre lui toute la réaction, s'intéressa aux projets. Lors d'une permission de détente, Vaillant-Couturier et Lefebvre se présentent au domicile d'Henri Barbusse. Barbusse reçoit cordialement ces deux jeunes gens qui tout comme lui sont encore revêtus de l'habit de soldat. Ils expliquent leur projet, Barbusse les écoutent avec attention, fait préciser certains points. Tout cela est très important et très intéressant. Je vais y réfléchir. Voulez-vous revenir dans quelques jours ? » Cette rencontre peut nous évoquer les trois mousquetaires : Athos, Portos et Aramis, d’Artagnan avec la devise : « Tous pour un, un pour tous ». « (...) Raymond et Paul quittent Barbusse, ils espèrent l'avoir convaincu. Pendant qu'ils cheminent, supputant les chances de succès de leur démarche, Barbusse pense : « Avec ces jeunes gens nous allons faire de grandes choses » et sur l'heure. Cette formule nouvelle que Georges Bruyère avait suggérée à Paul Vaillant-Couturier et à


DOSSIER LE RÉVEIL Raymond Lefebvre, Barbusse va la concrétiser. Il va se mêler intimement à ces masses dont il sent l'ami fraternel et cette date marque une étape importante de sa vie... » Cette rencontre avec Raymond Lefebvre et Paul Vaillant-Couturier en 1917, Henri Barbusse la relate en ces termes en 1917 : « C'est dans les premiers mois de l'année 1917 que deux jeunes gens en uniforme de soldats, Raymond Lefebvre et Paul Vaillant-Couturier, sont venus me trouver pour me parler d'une association à établir entre les combattants de la guerre, sur une formule nouvelle que Georges Bruyère leur avait suggérée : une formule donnant corps aux sursauts de colère et de dégoût nés sur le champ de bataille et assignant leur vrai devoir aux survivants, leur devoir d'homme, leur devoir de classe. Dès lors, notre mot d'ordre : « guerre à la guerre » voulait dire dans notre bouche, guerre à l'impérialisme, au capitalisme, à la bourgeoisie régnante (…) Si je me retourne avec émotion à l'époque de la création de l'ARAC, c'est que cette date marque une étape importante de ma destinée. Intellectuel bourgeois, je suis définitivement sorti, au contact de mes camarades de guerre, de l'idéalisme abstrait qui est le piège intellectuel par excellence pour entrer dans le domaine rationnel et dramatique de la réalité et de l'action de la justice en chair et en os. »

Voici un portrait dressé d’Henri Barbusse qui confirme cela en faisant référence à Paul Markidès dans la préface du livre Barbusse... la passion d’une vie. Il dit notamment : « Beaucoup de jeunes aujourd’hui, des adultes aussi, éprouvent de grandes difficultés à mener leur vie parce qu’ils n’ont pu s’appuyer au départ conscient de leur existence sur une éducation suffisante. Plus que les connaissances, ce qui leur manque c’est l’inspiration d’idées forces dans lesquelles ils auraient

la possibilité de faire des choix pour donner un sens à leur vie, c’est la disposition d’éléments de réflexion et de repères puisés dans le comportement, l’action, les écrits d’hommes et de femmes de générations passées. » La pensée de René Char est applicable à Henri Barbusse. Il est

... « une maison sèche »... « une base solide sur laquelle s’appuyer, et son comportement, son action, ses écrits, « des arbres » qui portent des fruits pleins de saveurs, riches d’inspiration pour nos luttes et nos idées. » « Pour tous les âges il constitue un ferment de vie et d’actions. »

La déclaration de l'association ARAC A la date du 2 novembre 1917, Monsieur Raymond Lefebvre, demeurant à Neuillysur-Seine, 26 rue Victor-Noir, a effectué la déclaration d’une association portant la dénomination de : « ASSOCIATION REPUBLICAINE DES ANCIENS COMBATTANTS... ». Le Préfet de Police Une note de presse du 1er novembre 1917 fait état de la première réunion constitutive de l’ARAC. « Hier s’est tenue la première réunion consécutive de l’ARAC. Parmi les nombreuses ligues qui réunissent les soldats de la guerre, il en est peu, à notre avis, qui soient appelées à prendre une importance aussi grande et qui répondent à un besoin plus urgent. Son but initial est de réunir fraternellement et de secourir tous ceux qui, après avoir lutté pour la France et la République, qu’ils ne séparent pas dans leur esprit, sont maintenant rendus à la vie civile. (...) Cette réunion des hommes qui ont payé de leur personne et ont pris une part active à la grande guerre formera des cadres prêts à recevoir à leur retour des tranchées leurs camarades qui peinent et luttent encore (...) Nous souhaitons que nombreux soient les adhérents qui lui permettront de réaliser son noble et vaste programme d’aide sociale et de libération des hommes et de la pensée. » Raymond Lefebvre, 1er novembre 1917.

Il faut maintenant se pencher sur le

choix de la dénomination de l’Association ARAC Pour cela, nous allons nous fier au témoignage de Jean-Claude Alain, également fondateur de l'ARAC et président de l'ARAC des Basses-Pyrénées. D'abord comment s'appellera l'organisation nouvelle ? Dans son projet de statuts, Raymond Lefebvre avait écrit : « Association Républicaine des Anciens Combattants ». « Vaillant-Couturier, Gaston Vidalet et quelques autres eussent préféré qu'on supprime le qualificatif « anciens », l'association devant, en fait, défendre les intérêts et ex-

primer l'opinion de tous les combattants. Painlevé fit savoir qu'en pleine guerre une association de

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LE RÉVEIL DOSSIER

combattants risquait d'être dissoute et qu'il valait mieux donner à l'organisation projetée le caractère d'une association civile préoccupée d'abord de la défense des droits des combattants réformés, des veuves et des orphelins. Après bien des débats et compte tenu des fausses informations publiées dans les journaux de droite (Echo de Paris, Liberté, Action française, etc.), cette conception raisonnable finit par rallier l'unanimité. Le qualificatif « républicain » fut également entériné ; quelques-uns lui préféraient « démocratique », ou encore « nationale », mais en face de la « monarchie de guerre » et des menées royalistes dont l'effet se faisait sentir dans les états-majors, le terme « républicaine » parut exprimer un postulat plus clair et il fut adopté. Il restait à définir les buts, ce qui devait donner lieu à des controverses dont on peut imaginer l'importance et le sérieux. Un premier point fut retenu. Il était urgent de prendre en main la défense de toutes les victimes de guerre, grands blessés, réformés, jetés à la rue, souvent sans travail et parfois sans domicile, grands malades laissés sans secours, veuves, orphelins, sinistrés, évacués, etc. (…) La résonance de cette activité sur le public fut considérable. Plus délicate était la seconde tâche que se donnait l'ARAC. Il ne suffisait pas de défendre les anciens combattants ; il fallait aussi que les combattants soient défendus,

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se sentent et se sachent préservés par leurs camarades retournés à la vie civile. Qu'il s’agisse de permissions, de remontée en ligne, de l'intendance, de courrier, de service de santé, l'incurie et les brimades étaient durement ressenties par les unités combattantes, et les « mutineries » n'ont jamais eu d'autre cause. D'autre part, les discours officiels, en éloignant toujours davantage les perspectives de paix, indisposaient les combattants, quel qu'ait été leur enthousiasme. Il fallait parler un autre langage. S'il restait nécessaire de continuer la guerre, il fallait du moins « penser la paix », en parler, la préparer (...) Sur ce second point, l'ARAC eut le mérite de lancer une formule : « Pas de minute de trop » et d'exiger la publication solennelle des « buts de guerre ». En même temps, elle réclamait, au grand dam de nos alliés britanniques, « l'unité de la conscription », c'est-à-dire la même proportion de combattants pour les pays de l'Entente - la France ayant fait, jusque-là, l'essentiel des sacrifices. Quant à la protection du combattant, elle fut réalisée de diverses façons, mais notamment par une collaboration personnelle et restée jusqu'ici inconnue, avec le ministre de la Guerre Paul Painlevé. Au cours d'une permission, le caporal René Everard, dans le civil rédacteur au Matin et au Rappel, mais aussi un ancien des Jeunesses socialistes, avait établi une navette entre le Cabinet du Ministre et l'ARAC - Painlevé demandait que lui fussent signalés tous les faits survenus dans les unités qui nous paraissaient regrettables ou scandaleux. Il s'en produisait tellement que la liaison fut quotidienne. Naturellement, nous ne donnions aucune indication de provenance. Informés les uns et les autres par les permissionnaires et nos correspondants, nous indiquions les faits, avec le

plus de précisions qu'il se pouvait. Cette liaison s'est poursuivie après la chute du ministère Ribot et jusqu'à l'événement « clémencisme ». Painlevé, entre-temps, avait pris la présidence du Conseil. Peu avant sa mort, Painlevé nous disait encore quel souvenir il avait gardé de ces mois où il put, grâce à nos informations, empêcher bien des exécutions, prévenir bien des incidents, préserver bien des combattants, d'une façon hélas ! Insuffisante, trop de pouvoirs restant délégués au Grand Quartier général. Naturellement, le commandement renâclait contre ce contrôle et ces interventions. » (Livre de Georges Doussin : ARAC 1917-2007, pp. 14 à 16). Voilà, tout est dit sur la naissance et les premiers pas de l'ARAC. Et, comme conclusion, je me réfère aux mots de la fin du livre de Pierre Paraf, L'Aventure continue : « Oserai-je à mes dernières lignes de mes rendez-vous avec le siècle donner la parole à l'étoile de ma route, celle qui apparaissait pour moi en 1916 dans le ciel de ma tranchée que je retrouvais en 1940... Renouvelant sa promesse de ne jamais abandonner ceux qui croient aux lendemains qui chantent, au progrès et au bonheur de l'homme. » Il l'a partagé avec nos fondateurs. Et cent ans après, l'ARAC d’aujourd’hui porte l'héritage. Liliane Rehby, le 11 juillet 2016


INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Dans l’Union Européenne, défendons la démocratie En Pologne, le Gouvernement et la Diète ont pris des mesures, il y a quelques mois, qui mettent en danger l’autonomie, l’indépendance de la justice et des médias, les libertés individuelles. L’ARAC a reçu dernièrement un Appel à la solidarité internationale émanant du Parti Communiste Polonais (PCP). Quatre militants de cette organisation ont été condamnés, le 31 mars dernier pour « propagande communiste » dans le journal Brzask et sur leur site internet. Le jugement (« 9 mois de restriction de liberté assortie de travaux d’intérêt général obligatoire et d’amendes ») a été prononcé lors d’une procédure inhabituelle, « sommaire, fondant son verdict uniquement sur une accusation. Les accusés n’ont pas eu la possibilité de se défendre… » Suite aux élections législatives d’octobre 2015, la Pologne traverse une véritable crise politique à l’initiative du Parti « droit et justice » (PiS). Le nouveau gouvernement ne s’interdit rien, quitte à renouer avec les démons du passé et à réécrire l’Histoire. « Ces militants du PCP sont accusés d’avoir enfreint l’article 256-1 du Code pénal : « Quiconque promeut publiquement un système fasciste ou totalitaire ou incite à la haine pour des motifs de différences nationales, ethniques, raciales ou religieuses ou d’absence de confession religieuse est passible d’une amende, d’une peine de restriction de liberté ou d’une peine de prison pouvant atteindre deux ans. » Cette démarche vise pas à pas à l’interdiction de forces démocratiques, syndicales ou politiques notamment du PCP. « L’affaire revêt également une importance dans le cadre de la politisation du Parquet, qui se retrouve subordonné au ministre de la Justice – Zbigniew Ziobro, membre du PiS*, est nommé Procureur général. Le système judiciaire adopte ouvertement une attitude différente envers l’extrême droite. En

Manifestation du 19 décembre 2015 à varsovie, oui à la démocratie non à la dictature

effet, tandis que des membres de la rédaction du journal Brzask sont condamnés, des néo-fascistes de l’ONR (Camp national-radical) manifestent librement dans les rues de Bialystok pour commémorer le 82e anniversaire de leur organisation. Au cours de la manifestation aux couleurs du symbole de la phalange, ils ont défilé avec des flambeaux et ont promis « d’en finir » avec les ennemis politiques ; preuves patentes de fascisme. Le ministère de la Défense envisage d’armer les néo-fascistes dans le cadre de la défense territoriale. Dans le même moment, le tribunal de Czestochwa a acquitté un homme vendant des T-shirts racistes, n’y voyant aucune violation de l’article 256 du Code pénal. Plus récemment, le ministre de la Justice et le Procureur général ont accordé un sursis à un nationaliste condamné pour agression d’un policier. » « Le verdict condamnant les militants communistes polonais a été prononcé au moment même où, le 1er avril, le Parlement a adopté une loi « pour in-

terdire la promotion du communisme ». Loi qui oblige également les autorités locales à modifier le nom des rues ou d’autres objets faisant référence à l’histoire du mouvement ouvrier, à l’histoire même de la Pologne dans sa lutte contre le fascisme depuis 1945. « L’institut de la Mémoire nationale » a nouvellement créé un registre pour que les autorités locales liquident les monuments rappelant cette histoire. La destruction et la liquidation des monuments ainsi que la falsification de l’Histoire sont « des pratiques courantes du fascisme. » Cette campagne des autorités polonaises se heurte à des résistances larges souvent locales qui dépassent largement les communistes et la gauche polonaise… Dans ce contexte, l’ARAC manifeste ici toute sa solidarité contre la répression en cours. PiS : « Parti droit et justice » fondé en 2001 dont est issu le Président de la République polonaise actuelle. LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016 - 21


LE RÉVEIL VOS DROITS

Dans ce cahier mémoire Dans ce cahier mémoire, de nombreuses références sont faites au livre réalisé par Georges Doussin : 1917/2007 – Combattants pour la vie, des voix pour l’espoir. C’est un recueil de textes choisis retraçant l’histoire de l’ARAC, son engagement et sa culture politique, son combat contre toutes les guerres, son inlassable travail de fraternité, de solidarité, d’amitié. Vous y trouverez des textes de Paul Vaillant-Couturier, Henri

Barbusse, Romain Rolland, Félix Brun, Pierre Paraf, Jean et Jacques Duclos, René Sahors, Guy Lamothe, Jeannette Guillerme, Auguste Touchard, Roger Duchemin, Florimond Bonte, Jean Nennig, André Tourné, Guy Desson, Casimir Lucibello, Georges Doussin, André Fillère, André Davergne, Jean Schaefer… Le livre est à vendre à l’ARAC 2 Place du Méridien - 94800 VILLEJUIF - 35 € + frais d’envoi - Térésa : 01 42 11 11 11.

Dans les promus du 13 juillet 2016 dans l’ordre de la Légion d’Honneur par décret du Président de la République à l’occasion de la fête nationale 2016. Notre ami Louis Cortot, président de l’ANACR, compagnon de la libération a été promu grand officier de la Légion d’Honneur. La direction de l’ARAC, le Réveil des Combattants expriment leurs plus vives félicitations.

Revalorisation de la valeur du point PMI à compter du 1er janvier 2016 Un arrêté du 25 août 2016 revalorise à 14,04 euros (à compter du 1er janvier 2016) la valeur du point militaire d’Invalidité (PMI) servant au calcul du montant des pensions militaires d’invalidité des Anciens Combattants, des Victimes de guerre (veuves, orphelins, pupilles de la Nation, Ascendants), des victimes civiles de guerre et hors guerre (dont les victimes des attentats terroristes), la retraite du combattant et du plafond majorable des rentes mutualistes AC. Cette hausse « fabuleuse » de 4 centimes (14,04 au lieu de 14) représente une augmentation de 0,285 % ! Un luxe… Rappelons, pour se fixer les idées, que – du 1er janvier 2004 au 1er janvier 2016 – la valeur du point PMI est passée de 12,89 à 14,04, soit 1,15 euro d’augmentation en 12 ans (+ 8,92 %). De juillet 2012 à janvier 2016, plus 13 centimes (+ 0,93 %). Et durant les gouvernements de Hollande, 8 centimes de plus soit 0,569 % en 4 ans ! Toujours pour avoir les idées claires, le coût de la vie, de 2004 à 2016, a augmenté de 23 % (sources INSEE) alors que le point PMI n’a évolué que de 8,92 % !!! L’action pour le rattrapage du retard du point PMI demeure donc une priorité de première urgence, à commencer par l’exigence du bénéfice des 0,6 % accordés aux traitements de la Fonction publique le 1er juillet 2016 et que le gouvernement n’a toujours pas répercuté au plan des pensions et de la retraite du combattant. 22 - LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016

Il ne suffit pas que le Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants affirme que tout est normal et n’applique pas la loi élémentaire du droit à réparation : la parité entre l’évolution du point PMI et les traitements de la fonction publique. Ça a un nom : le RAPPORT CONSTANT et il figure toujours dans le Code des pensions militaires d’invalidité, même « refondu ». Nous avons interpellé le chef du gouvernement, M. Valls, et nous attendons avec impatience sa réponse.

Correction : Nos lecteurs ont dû remarquer une erreur de date sur Jean Giono dans le Cahier Mémoire sur Verdun du Réveil n° 826. Bien entendu Jean Giono est né en 1895 et décédé en 1970.


VOS DROITS LE RÉVEIL

5° sans all G.M. 2 188 2 559,96 avec all G.M. 2 609 3 052,53 6° sans all G.M. 2 258 2 641,86 avec all G.M. 2 689 3 146,13 7° sans all G.M. 2 328 2 723,76 Valeur du point : 14,04 € avec all G.M. 2 769 3 239,73 à partir du 1er janvier 2016 8° sans all G.M. 2 398 2 805,66 avec all G.M. 2 849 3 333,33 Pourcentage Indices Montant mensuel 9° sans all G.M. 2 468 2 887,56 INVALIDITE de 10 à 80 % avec all G.M. 2 929 3 426,93 10 % …………….. 48 56,16 10° sans all G.M. 2 538 2 969,46 15 % …………….. 72 84,24 avec all G.M. 3 009 3 520,53 20 % …………….. 96 112,32 par degré en plus 25 % …………….. 120 140,40 sans all G.M. 70 81,90 30 % …………….. 144 168,48 avec all G.M. 80 93,60 35 % …………….. 168 196,56 INVALIDITE à 100 % avec article L.18 + all 40 % …………….. 192 224,64 G.I. 5 bis (b) attribuée aux aveugles, bi-amputés, paraplégiques sans ou avec allocation G.M.(1) 45 % …………….. 216 252,72 50 % …………….. 240 280,80 100% + L.18 sans all G.M. 1929 2 256,93 55 % …………….. 264 308,88 100% + L.18 avec all G.M. 2280 2 542,20 60 % …………….. 288 336,96 INVALIDITE à 100 % avec article L.18 + art. 65 % …………….. 312 365,04 L.16 + all G.I. 5 bis (b) + G.I 6 attribuée 70 % …………….. 336 393,12 aux aveugles, bi-amputés, paraplégiques sans 75 % …………….. 360 421,20 ou avec allocation G.M.(1) 80 % …………….. 384 449,28 100% + INVALIDITE de 85 à 100 % avec ou sans 1° sans all G.M. 1 999 2 338,83 Allocation G.M. avec allocations avec all G.M. 2 380 2 784,60 aux grands invalides 1, 2, 3 et 4 selon le taux 2° sans all G.M. 2 069 2 420,73 avec all G.M. 2 460 2 878,20 85 % ss all GM 489 572,13 av all GM 625 731,25 3° sans all G.M. 2 139 2 502,63 avec all G.M. 2 540 2 971,80 90 % ss all GM 522 610,74 av all GM 745 871,65 4° sans all G.M. 2 209 2 584,53 avec all G.M. 2 620 3 065,40 95 % ss all GM 574 671,58 av all GM 872 1 020,24 5° sans all G.M. 2 279 2 666,43 avec all G.M. 2 700 3 159,00 100 % ss all GM 628 734,76 av all GM 1 000 1170,00 6° sans all G.M. 2 349 2 748,33 avec all G.M. 2 780 3 252,60 INVALIDITE à 100 % avec degrés de surpension (art L .16) avec ou sans allocation G.M et avec 7° sans all G.M. 2 419 2 830,23 avec all G.M. 2 860 3 346,20 allocations aux grands invalides n° 5 8° sans all G.M. 2489 2 912,13 100 % + avec all G.M. 2940 3 439,80 928 1 085,76 1° sans all GM 9° sans all G.M. 2559 2 994,03 avec all GM 1 139 1 332,63 avec all G.M. 3020 3 533,40 2° sans all GM 947 1 107,99 10° sans all G.M. 2629 3 075,93 avec all GM 1 180 1 380,60 avec all G.M. 3100 3 627,00 3° sans all GM 966 1 130,22 par degré en plus de 10 avec all GM 1 221 1 428,57 4° sans all GM 985 1 152,45 sans all G.M. 70 81,90 avec all GM 1 262 1 476,54 avec all G.M. 80 93,60 5° sans all GM 1 004 1 174,68 (1) A ces totaux s'ajoute éventuellement l'une des all. G.I. N° 8 (de 368 à 800 points selon le taux ou la nature de l'infirmité). avec all GM 1 303 1 524,51 L'all.G.M servie est soit l'all. prévue selon le taux, soit certaines 6° sans all GM 1 023 1 196,91 all. spécifiques (ex: 982 points pour aveugles) si cette all. est plus avec all GM 1 344 1 572,48 avantageuse. 7° sans all GM 1 042 1 219,14 INDEMNITE DE SOINS AUX TUBERCULEUX avec all GM 1 385 1 620,45 de soins 916 1 071,72 8° sans all GM 1 061 1 241,37 de ménagement 458 535,86 avec all GM 1 426 1 668,42 de reclassement 9° sans all GM 1 080 1 263,60 et de ménagement avec all GM 1 467 1 716,39 au taux plein 687 803,79 10° sans all GM 1 099 1 285,83 au taux réduit 275 321,75 avec all GM 1 508 1 764,36 RETRAITE DU COMBATTANT par degré en plus Annuelle 48 673,92 sans all GM 19 22,23 Semestrielle 336,96 avec all GM 41 47,97

PENSION D'INVALIDITE AU TAUX DE SOLDAT

que soit leur âge, dont le droit à pension découle de l'imputabilité ou dont le conjoint était pensionné à 85 % avec all. aux Grands Mutilés (G.M.) 515 602,55 Conjoints survivants de victimes militaires (guerre ou hors guerre) et de victimes civiles de guerre, quel que soit leur âge, dont le conjoint était pensionné à 85 % sans allocation G.M. 504 589,68 AU TAUX DE REVERSION

Conjoints survivants de victimes militaire (guerre ou hors guerre) de moins de 40 ans, bénéficiant du taux de reversion, 333 371,30 Conjoints survivants de victimes militaire (guerre ou hors guerre) de plus de 40 ans, bénéficiant du taux de reversion, dont le conjoint était pensionné au taux de 70% 336 374,64 au taux de 75% 360 401,4 au taux de 80% …… 384 428,16 Conjoints survivants de victimes militaire (guerre ou hors guerre) quel que soit leur âge, bénéficiant du taux de reversion, dont le conjoint était pensionné au taux de 65 % …… 312 365,04 au taux de 60 % 288 336,96 AVEC SUPPLEMENT EXCEPTIONNEL

Veuves de déportés mort en déportation, et de prisonniers du Viet-Minh mort en captivité, sans condition d'âge et de ressources 667 780,39 Conjoints survivants âgés d'au moins 50 ans ou infirme remplissant la condition de ressources 667 773,72 MAJORATION POUR LES CONJOINTS SURVIVANTS TITULAIRES DE L’ARTICLE L.18 (tierce personne)

Conjoints survivants pensionnés justifiant de 15 ans de mariage et de soins, dont le conjoint était bénéficiaire de l'article L18 (tierce personne) avec l'allocation n° 5 bis (b) et était donc : aveugle, ou amputé de deux membres, ou paraplégique 350 409,50 Conjoints survivants (autres que ceux ci-dessus) pensionnés justifiant de 15 ans de mariage et de soins, dont le conjoint était bénéficiaire de l'article L 18 (tierce personne) avec l'all. n° 5 bis (a) 260 304,20 LES IMPLACABLES Allocation aux grands invalides n°9, dite allocation aux implaçables, n'est pas d'un montant fixe. En effet, elle représente pour le bénéficiaire la différence entre ses revenus (pension et autres) et le montant produit par la multiplication de la valeur du point et de l'indice 1500 s'il est âgé de 65 ans ou de l'indice 1200 s'il a plus de 65 ans Ainsi par exemple, un pensionné à 90 % sans allocation G.M. bénéficie d'une pension d'invalidité calculée sur l'indice 522, S'il n'a pas d'autres ressources que sa pension, et s'il est âgé de moins de 65 ans, le montant mensuel de son allocation n° 9 sera calculée comme suit : 522X13,92/12 = 605,52€ les ressources globales autorisées sont fixées sur la base de l'indice 1500 multipliées par la valeur du LES PENSIONS D’ASCENDANTS INVALIDITE à 100 % avec article L. 18 + all. G.I 5 point de pension en vigueur ascendants âgés de moins de 65 ans bis (a) avec ou sans GM (1) annuelle 1 500 20 880,00 € Taux plein 213 249,21 100%+ L.18 sans all GM 1 838 2 150,46 mensuelle 1 500 1 740,00 € demi-taux 106,5 124,61 100% + L.18 avec all GM 2 189 2 561,13 ascendants de plus de 65 ans en retranchant de cette somme le montant mensuel INVALIDITE à 100 % avec article L.18 + art. L.16 + de la pension (1740€ - 605,52€), on obtient la valeur taux plein 243 284,31 all.G.I 5 bis (a) + G.I. 6 avec ou sans GM (1) mensuel de l'allocation n°9 demi taux 121,5 142,16 100% + 1 134,48 € majoration pour chaque enfant décédé en sus du 1° sans all G.M. 1 908 2 232,36 montant mensuel des ressources autorisées, premier avec all G.M. 2 289 2 678,13 indice 1500 1 500 1 740,00 € 45 52,65 2° sans all G.M. 1 978 2 314,26 1 200 1 392,00 € PENSIONS DE CONJOINT SURVIVANT AU TAUX indice 1200 avec all G.M. 2 369 2 771,73 DE SOLDAT (art.121 de la loi de finances pour 2004) Nota : calcul du montant de la retraite du com3° sans all G.M. 2 048 2 396,16 battant : on multiplie l'indice (48) par la valeur du AU TAUX NORMAL avec all G.M. 2 449 2 865,33 Conjoints survivants de victimes militaires (de guerre point (14,04€) pour trouver le montant annuel soit 4° sans all G.M. 2 118 2 478,06 ou hors guerre) et de victimes civiles de guerre, quel 48 X 14,04 = 673,92 € avec all G.M. 2 529 2 958,93

LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016 - 23


LE RÉVEIL VOS DROITS

Les OPEX, l’ONAC et son ciel étoilé Les cartes changent de mains et une nouvelle génération accède aux responsabilités nationales. Certes, les Anciens Combattants en Afrique du Nord constituent toujours les gros bataillons du monde combattant. Mais ils ont près de 80 ans ou plus et leurs capacités physiques s’en ressentent. Alors, par la force des choses, les OPEX montent en puissance. Ainsi, au Conseil d’Administration de l’ONAC-VG, si les ATM sont encore 8, ils sont suivis de très près par les OPEX : 6. Mais ce rapport du nombre est accompagné par une mutation d’un autre genre. Les ATM sont issus de la conscription et, dans leur immense majorité, ils étaient « bidasses », voire petits gradés, sous-officiers. Minimes étaient les officiers (aspirants, sous-lieutenants) qui – pour les mieux nantis – firent ensuite des « périodes » et terminèrent officiers supérieurs dans la « réserve » puis l’Honorariat. Aujourd’hui, le nombre d’OPEX est minime comparé aux ATM. Mais ce ne sont plus des « conscrits », ce sont des professionnels. Et fleurissent, sur la place, les généraux, les amiraux en jeune retraite, devenant président de

Partenariat entre ONAC et armée de l'air

sections locales, voire d’Associations nationales (UNC, Fondation Maginot, ANOPEX, etc.) et de plus en plus présents dans les structures ACVG, telle l’ONAC-VG. Ainsi, au Conseil d’Administration de l’ONAC-VG siègent 7 généraux et un amiral… qui, tout naturellement « font corps » et sont plébiscités lors des votes d’accession aux responsabilités ouvertes. Ainsi, si le 1er Vice-Président de l’ONAC Jacques Goujat (PG-CATM) a bien retrouvé son siège, il avait été, quelque temps auparavant, dépossédé de la Présidence de la Commission d’attribution de la Carte du Combattant… par un général OPEX. - Parallèlement, ce sont des généraux qui deviennent rapporteurs des Commissions de l’ONAC-VG : général Saint-Macary (Président de l’UNC), rapporteur de la Commission des affaires générales et financières ; et le général Jean-Pierre Bauchesne rapporteur de la Commission mémoire et solidarité.

Convention ONAC-CEMAT

24 - LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016

- Dans le même temps, la concentration des mandats – dans les mêmes

mains – écarte pluralité et diversité. Ainsi, serge Drouot (Président de la Commission mémoire et solidarité) vient d’être élu 2e vice-président du Collège de l’œuvre nationale du Bleuet de France. Dont le premier président élu n’est autre que le général Saint-Marcary, déjà rapporteur de la Commission des affaires générales et financières. - Enfin, pour faire bonne mesure, le général Ract Madoux (ancien chef d’état-major de l’Armée de terre et nouveau gouverneur militaire des Invalides, suivant ainsi le cheminement des généraux Cuche et Dary, tous deux également membres du Conseil d’Administration de l’ONAC !) vient d’être élu membre de la Commission Label « Bleuet de France », devançant sans problème les 2 autres candidats qui n’étaient – eux – que membres du Bureau National de l’UFAC. A noter que, parmi les 16 membres votants de ce collège du Bleuet, figuraient… 5 généraux et un amiral ! Bref, les OPEX du « claire de lune » évoluent sous un « ciel étoilé », lequel deviendra sans doute majoritaire à terme à l’ONAC.


VOS DROITS LE RÉVEIL

Collège du Bleuet de France de l’autorité et de la démocratie Le 6 septembre dernier, l’ONACVG – sous « l’autorité » de sa directrice générale, Mme Rose-Marie Antoine – installait le collège de l’œuvre nationale du « Bleuet de France », lequel devait élire ses 1er et 2e présidents, ainsi qu’un membre de la Commission du Label « Bleuet de France ». Trois candidats étaient en lice pour la 1re présidence : Serge Drouot (Président de la Commission mémoire et solidarité), le général Saint-Macary (Rapporteur de la Commission des Affaires générales et financières, Président national de l’UNC) et André Fillère, le sans-titre. Les 16 votants de ce collège comptant en leur sein 5 généraux et 1 amiral…

c’est donc le général Saint-Macary qui fut élu. Pour la 2e présidence restaient André Fillère et Serge Drouot, lequel fut à son tour élu. Jusqu’ici, rien à dire… ou si peu, ne serait-ce que le cumul des mandats. Restait l’élection du membre devant siéger à la Commission du label « Bleuet de France ». Deux candidats inscrits : André Fillère et Yves Doury tous deux « seulement » membres du Bureau National de l’UFAC. Alors, la Directrice Général de l’ONAC se lança – « au nom de la démocratie » (sic) – dans un discours vigoureux de racolage, réclamant une 3e candidature à toute force et finissait – en toute insistance – à obtenir celle du général Ract Madoux (ancien

chef d’Etat-major de l’Armée de Terre et nouveau gouverneur militaire des invalides). Lequel fut naturellement « élu » avec 8 voix contre 6 (tout de même) à André Fillère. Comme ce dernier félicitait ironiquement la directrice générale pour son art de la manœuvre, elle lui rétorqua « qu’il faudrait bien finir par accepter la démocratie ! » Certes, on peut comprendre qu’entre ce général et un modeste inconnu, le « prestige » du premier pèse d’un poids certain dans le cœur de la Directrice générale… Mais de là à baptiser « démocratie » cette manœuvre électoraliste autoritaire… L’ONAC a ainsi trouvé sa méthode « 49-3 ». Sans gloire pour autant.

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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Alpes-Maritimes (06) Notre présidente à l’honneur Le 1er juillet à Nice au Palais Préfectoral des Alpes Maritimes, s'est déroulée une cérémonie de remise des médailles du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l'engagement associatif.

Chantal PIPART, présidente du Comité des Alpes Maritimes de l'ARAC a été honorée en recevant la médaille de bronze (promotion du 14 juillet 2015) des mains du Préfet Adolphe COLRAT René PIETROPAOLI, président de la section de Nice a fait office de parrain

Gironde (33) L’ARAC 33 présente lors de la manifestation POUR LA PAIX, le 6 août 2016, devant le Monument de la Paix à Bordeaux (Anniversaire de Hiroshima et Nagasaki) L’ARAC-33 s’est exprimée : pour la Paix, le Progrès humain, la Solidarité, la France a besoin avant tout de Paix pour accomplir son entière évolution vers la justice sociale. Ce monde n’étant pas un monde de « bisousnours », la France a besoin d’exercer un rôle politique, diplomatique, culturel, juridique et de coopérations, avec une ONU renouvelée pour obtenir les règlements de conflits. La France a besoin de plus de laïcité, plus de progrès et de liberté et surtout pas plus de guerre, de sécuritaire, de religion.

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26 - LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016

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VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Allier (03) Hommage à trois FTPF à la Stèle de Mont- Journal : Ce mardi 30 août le comité local de l’ANACR et la section ARAC de Saint-Pourçain-sur-Sioule ont organisé comme tous les ans l’hommage aux trois FTPF(*) du Camp Henri Barbusse abattus par une colonne allemande le 30 août 1944 au carrefour de Mont Journal Commune de Cesset, 26 porte-drapeaux ont pris place

autour de la stèle où René Merle (ARAC) et Jacky Cartoux (ANACR) accompagnés de plusieurs jeunes ont déposé une gerbe. C’est Lucille, jeune collégienne, lauréate du dernier Concours National de la Résistance et de la déportation qui a rappelé les faits de cette tragédie Quant à Christian BERTRAND au nom des deux associations, il a mis l’accent sur le fait que les hommages aux résistants doivent revêtir tout leur sens, toute leur raison d’être, toute leur valeur. Il a dénoncé les actes odieux et criminels qui se sont multipliés en France en apportant un profond soutien et la solidarité aux victimes de cette barbarie il a condamné sans réserves l’extrême violence de ces actes qui sont perpétrés pour propager la peur, la haine, le rejet de l’autre, la division entre les citoyens.

Alpes-Maritimes (06) Pour son 76e anniversaire l’appel du général De Gaulle du 18 juin 1940 a été commémoré à Nice. Face à la statue du Général érigée en 2011 malgré une opposition farouche d’une partie de la population, l’hommage des personnalités civiles et militaires et du monde des anciens combattants et résistants s’est déroulée avec la solennité et l’émotion qu’il convient. Le comité 06 de l’ARAC était représenté par sa présidente Chantal PIPART et son époux Francis.

(*) Marcel Arrouès (22 ans) Jean Robbe, (23 ans) Pierre Pinet (38 ans)

Côtes-d’Armor (22) et Loire-Atlantique (44) Honneur à Pierre CARRÉ Pierre est né à Corlay dans les Côtes d’Armor le 23 avril 1926. Dès les premières années de la guerre, quand l’armée allemande a envahi la France, la famille CARRÉ est entrée en résistance. Les F.T.P.F. avaient table ouverte chez le père Jean-Marie CARRÉ, Pierre avait une quinzaine d’années quand il a commencé à aider et participer aux actions de la Résistance. Et à 18 ans le 3 août 1944 jour de la libération de Corlay, quand il fut blessé d’une balle dans la cuisse, il fit le mort au moment où un soldat allemand vint lui donner le “coup de grâce’’ la balle lui entama le cuir chevelu et il fut laissé pour mort. Fidèle à l’esprit de la Résistance qui avait forgé ses convictions, fidèle à

l’esprit du CNR qui avait posé les bases d’une société, Pierre continua la lutte pour une société de justice, d’égalité, de fraternité. Adhérent de la CGT, du Parti Communiste et de l’ARAC Pierre soutenu par Anne son épouse a été un militant actif qui aujourd’hui dans sa 90e année est à jour de ses cotisations. Le 23 juillet 2016. Pierre qui a été nommé Chevalier de la Légion d’honneur a reçu son insigne des mains de Jean LE JEUNE ancien responsable F.T.P.F. de la région de Corlay. La cérémonie s’est déroulée à la mairie de Corlay en présence d’une cinquantaine de personnes, de ses cinq enfants, de ses petits-enfants et arrière-petits-enfants, de Monsieur le Maire, des représentants de l’ANACR, des Président de l’ARAC des Côtes d’Armor, de Loire-Atlantique de leurs drapeaux respectifs, du Parti Communiste, de la CGT. L’ARAC Nationale était représentée par Jean-Claude SALOMON Membre du Bureau National qui après avoir rendu hommage à Pierre, lui a transmis le message du Président National Raphaël Vahé. 5 août 2016

Hérault (34) La section de Vias (34450) présente au forum des associations de la ville.

Le président Jean Gaillard, la vice-présidente et Mme Gaillard.

LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016 - 27


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Bouches-du-Rhône (13) Marseille le 08 09 2016 Collège François Villon. Devant plus de 200 personnes, les élèves du collège, les élus, les porte-drapeaux. Michel Caciotti Ancien Résistant et président d’Honneur de l’ARAC 13 a dévoilé la plaque de la salle polyvalente qui porte aujourd’hui son nom. En présence de Mesdames Martine Vassal Présidente du Conseil Départemental et Valérie Boyer Députée-maire du secteur, de Monsieur le recteur d’Académie, de M. Santini Principal du Collège, de P. Saintenoy Président Départemental ARAC 13, qui dans son

intervention a retracé le parcours de Michel depuis son engagement dans la résistance à nos jours, lui qui rencontre encore aujourd’hui 3 000 à 4 000 élèves par an dans les lycées collèges et collectivités, et ce dans le cadre du devoir de mémoire. Les élèves du collège ont chanté la Marseillaise et le chant des partisans en son honneur. Remerciements particulier à Messieurs Christophe Sentine Principal du collège et Paul Roubine Président de la section ARAC de Saint Marcel à l’initiative de ce projet, ainsi qu’aux collectivités.

Modification du Concours National de la Résistance Un arrêté en date du 23 juin 2016, publié par le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la recherche a modifié les structures d’organisation du CNRD dont l’objectif est de « perpétuer, chez les jeunes générations, la mémoire de la Résistance et de la déportation afin de leur permettre de s’en inspirer en se fondant sur les leçons historiques et civiques que leur apporte l’Ecole. Il s’inscrit ainsi dans une démarche d’éducation à la citoyenneté. » Cet arrêté traite de la participation des élèves au concours, de l’organisation du concours, etc. On peut toutefois regretter que seuls les représentants d’association de la Résistance et de la déportation soient agréés à siéger dans 28 - LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016

les jurys, alors que des associations traditionnelles (telle l’ARAC) ayant toujours dans leurs rangs d’anciens Résistants et d’anciens déportés en sont toujours écartées… Alors mêmes qu’elles travaillent quotidiennement à la transmission de la mémoire… Par contre, le Souvenir Français y figure !!! Des représentants de l’ONACVG peuvent siéger au Jury Académique, en Comité stratégique (Direction nationale de l’ONACVG) ainsi qu’au collège des correcteurs. Qu’en sera-t-il au plan départemental ? Seul le directeur départemental de l’ONAC-VG ? Des membres de la Commission mémoire départementale de l’ONAC-VG ? Pour l’heure, mystère. Donc, attendre et voir…

La Courneuve (93)

Cent associations étaient inscrites au forum des associations 2016 de La Courneuve afin de présenter les activités que celles-ci proposent tout au long de l’année, dans un esprit affirmé du « vivre ensemble ». L’ARAC se devait de montrer les missions auxquelles elle reste attachée, celle de défendre les valeurs républicaines, l’amitié, la solidarité, la mémoire et la paix et dans ce cadre la défense des droits des anciens combattants, des veuves et maintenant des OPEX, la réparation des dommages physiques et moraux causés aux victimes d’attentats en France, la participation aux œuvres qui prennent en charge les dommages de guerre sur des territoires liés par l’histoire à notre pays, comme le Village de l’Amitié de Van Canh au Vietnam dont le président du Comité français Raphaël Vahé est venu à ce forum présenter une petite exposition, faute de place, mais édifiante quant au rappel du mal causé par l’Agent Orange répandu par les avions américains. L’ARAC que beaucoup ne connaisse que par la présence de ses drapeaux aux diverses cérémonies du souvenir, est aussi le regroupement des « nouveaux combattants » ceux de la Paix, les « Passeurs de Mémoire » qui par une meilleure connaissance de l’histoire de France, peuvent se mobiliser pour « faire la guerre à la guerre » comme l’avait décidé Henri Barbusse fondateur de l’ARAC il y a cent ans dans son livre « le Feu » prix Goncourt en 1916.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Fête de l’Humanité

Marseille (13)

La Fête du journal l’Humanité a connu cette année encore, un vif succès. Notre journal le Réveil et l’ARAC étaient présents. Nous y avons présenté notre journal autour de l’exposition Paul Vaillant-Couturier. Nous avons eu de nombreux échanges, débats, rencontres aussi constructifs les uns que les autres. A la fin du week-end plusieurs adhésions étaient réalisées ainsi que des abonnements au Réveil. Bien entendu, était présent avec nous le Village Van Canh.

12.09.2016. Commémoration place Castellane en hommage aux 18 résistants tués au combat pour la libération de ce quartier. Organisé par l’ANACR du comité de Marseille. Patrick Saintenoy Président Départemental de l’ARAC 13 était maître de cérémonie. Jean-Paul Chiny président de l’ANACR a retracé les combats libérateurs et les élèves du collège Cluny ont lu la citation à l’ordre de l’armée de Marseille et cité un à un les noms des résistants morts au combat. Dépôts de gerbes déposés par les autorités, chant des partisans et Marseillaise repris en chœur par la nombreuse assistance. Merci à nos fidèles porte-Drapeaux qui ont un rôle irremplaçable.

Manifestation loi travail Dans toute la France, des dizaines de milliers de manifestants ont exigé l’abrogation de la loi travail. L’ARAC était présente car la défense des valeurs républicaines, des droits dont le code du travail fait partie intégrante de l’idée que nous avons de la devise : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Sur les photos, présence de l’ARAC à la manifestation de Paris.

Solidarité Cuba

Paris

Ce week-end à la Courneuvea été aussi l’occasion d’une rencontre avec l’ambassadeur cubain et André Chassaigne lors de l’inauguration de l’espace Cuba. Nous devons rencontrer prochainement l’ambassadeur pour renforcer la solidarité.

Toulouse Paris Paris

Rouen

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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

La Maison commune, une construction qui continue. Merci aux adhérents qui continuent à nous aider pour la mise en place de la « Maison Commune » MARCHAND Georges (14), LEMERCIER Denis (14), MARCHAND (14), SCHOPP Danielle (14), UNGIER Georges (94), DABAUSSE Thérèse M (47), GUILBERT Jean-Paul (45), LAPIDUS Michel (93), CROS Jean Pierre (81), SAPHORES Régis (33), GAGIN Alexandre (24), RIDEL Georges (76), DERBOIS Michel (94), MORO Michel (93), LARRIERE René (93), FASOLA Georges (06), DAUVERGNE André (91), LANDRIEVE André (03), BEAUDEAU Marie-Claude (75), GOUTORBE Jacques (94), JOUVION Louis (63), MARROUQUERE J. (13), IMBERT Nelly (94), RIGAUD Jean Pierre (07), AZAM Jacques (13), PRIMA Joseph (29), PUECH Pierre (11), AUGMARD Pierre (44), FABRE Louis (13), POIRAUDEAU Jackie (21), LECOEUR Bernadette (77), SUREAU Marcel (92), COTTIN Raymond (94), BOITELET Ginette (07), DANEL Felix (62), CHATELARD Sylvain (42), HERNANDEZ Raymond (67), BONY JL (14), KNEGEVITCH René (87), JARRY François (84), GUIRAUD François (34), BALLOT André (66).

Nos peines ■ ALLIER (03) Commentry : Michel DELCROIX, 82 ans, AC ATM. Pierre ZMIEZEROWSKI, 79 ans, AC ATM. St Pourçain sur Sioule : Marcel SIMONIN, 90 ans, Résistant, engagé à l’âge de 18 ans. ■ BOUCHES-DU-RHONE (13) Velaux : Mme Jacqueline AUDIBERT ■ CHARENTE (16) Gond Pontouvre : Michel LACROIX, 80 ans, AC ATM, Croix de la Valeur Militaire, ancien président. ■ PUY-DE-DOME (63) Enval : Pierre MAZAYE, AC ATM Issoire : Claude CHAMBOEUF, 81 ans, AC ATM ■ HAUTES-PYRENEES (65) Soues : André GUINLE, AC ATM ■ VAR (83) Puget-Carnoules : Eugène IVALDI, AC ATM ■ VAUCLUSE (84) Cavaillon : Michel BUHON, AC ATM Velleron : Barthelome FLORES, AC ATM ■ ESSONNE (91) Igny : Claude PODECHARD, 80 ans, AC ATM. Président de la section.

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17 octobre 1961 - 17 octobre 2016 55e Anniversaire - Vérité et Justice de la tuerie orchestrée par le Préfet Papon à Paris

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris et le Gouvernement de l’époque.

Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire ». Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrême des forces de police. A l’occasion de ce 55e anniversaire, Rassemblement le 17 octobre 2016 à 17 h 30 au Pont Saint Michel à Paris.

2017 Centenaire de l’ARAC En novembre 2017 se tiendra le congrès de l’ARAC. Cette fin d’année marquera le centenaire de la création de notre organisation, qui voulait, de l’intention même de ses créateurs, mettre fin à la boucherie, s’attaquer aux causes de la guerre, défendre les valeurs républicaines, développer la solidarité avec les soldats, leurs familles, exiger que l’état prenne ses responsabilités. H. Barbusse, P. Vaillant-Couturier, R. Lefebvre, G. Bruyère ont su de leurs premiers échanges, faire de l’ARAC, cette organisation de combats, de luttes pour la paix, de fraternité, ils ont placé les hommes, les femmes, les familles de notre pays au cœur de leurs préoccupations. Solidarité, lutte pour la paix, combat antifasciste, lutte contre la misère et les exclusions. Voilà le quotidien jour après jour de l’engagement des militants de l’ARAC depuis un siècle. C’est pourquoi, lors de notre congrès nous voulons réaliser une exposition qui retrace l’engagement des militants de l’ARAC depuis un siècle. Si vous avez médailles, documents, photos, drapeaux, etc. qui nous permettent de retracer cette magnifique histoire, nous faisons appel à vous pour nous les faire parvenir et nous les confier. Nous les mettrons en valeur lors de notre congrès. Ils seront à l’image de la fierté que nous avons à porter cette volonté d’émancipation et de respect de la personne humaine qui est la marque de fabrique de l’ARAC. Fière de l’image de combattant inlassable de la paix. On mesure combien les choix d’hier reste d’une actualité criante dans les enjeux d’aujourd’hui. L’ARAC reste cette organisation qui porte les enjeux des générations futures, à nous de lui donner des forces pour son centenaire et les combats qu’elle porte. Pour nous contacter, téléphonez à Annick Chevalier administratrice et trésorière, Térésa ou Laurence au 01.42.11.11.11.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

La révolution informationnelle et les nouveaux mouvements sociaux La révolution informationnelle et les nouveaux mouvements sociaux, de Jean Lojkine. L’auteur creuse le sillon fécond du lien entre la révolution informationnelle et les mouvements sociaux. Rejetant l’approche étroite en termes de mutation technologique, Jean Lojkine démontre comment la révolution informationnelle est le point de passage vers une nouvelle civilisation. Mais, pas d’illusions à avoir sur une mutation « en douceur » du capitalisme financier vers cette nouvelle étape du développement humain. La transformation sera le produit de choix entre plusieurs politiques possibles. L’intérêt de ce court ouvrage est de relier les luttes des paysans et villageois des pays émergents aux soulèvements populaires qui ont marqué la trajectoire de nombreux pays,

ces dernières années, en passant par les combats des jeunes diplômés pour un nouvel avenir. L’occasion de revenir sur les conditions de l’alliance politique. La réflexion est des plus utiles en ces temps d’affrontement autour de la loi travail.

Une vie de mineur, député au service du peuple

Sans domicile fisc

Henri Martel, ce nom claque haut et fort aux oreilles des gens du Nord, en particulier dans le bassin minier. Henri Martel, ouvrier mineur, député communiste, maire de Sin le Noble, président du Sénat. 3e personnage de l’Etat et toujours, d’abord préoccupé des siens, des ouvriers. Henri Martel, député du chemin de l’honneur, déporté en Algérie avec les 26 autres députés communistes qui ont refusé de renié leur parti et leur combat contre le fascisme, refusé de renier leur engagement au service de la classe ouvrière. Henri Martel, dont les 2 fils morts fusillés par les nazis, restera déterminé avec son épouse dans la lutte pour la liberté de notre peuple. Henri Martel, un mineur syndicaliste, élu du peuple. Henri Martel, toute sa vie, au service du peuple. Notre honneur d’être petitement dans son ombre. Oui, respect, respect pour un tel homme. Merci Pierre Outteryck pour ce magnifique livre à ne pas hésiter à mettre dans toutes les mains. Hervé Corzani Aux Editions Geai Bleu, 15 € 166 avenue de Bretagne 59000 LILLE 03 20 73 01 03 legeaibleu@orange.fr

Éditions Le Bord de l’eau, 170 pages, 17 €. 118 rue des Gravières 33310 LORMONT Tél. 05 56 20 19 21

Évasion, optimisation fiscale et fraude font perdre chaque année entre 60 et 100 milliards d’euros au budget de la France et plus de 1 000 milliards en Europe. Conséquences de la lutte molle de nos gouvernements, l’école, la culture, l’hôpital, la justice, les équipements publics, les collectivités perdent des moyens pour répondre aux besoins des citoyens. Cette austérité qui mine l’État gangrène la démocratie et ouvre la porte aux extrémismes. Et si l’on passait des paroles aux actes ? Deux frères, l’un député, l’autre sénateur, tous deux nordistes et maires de leurs communes, hommes politiques de terrain et militants engagés, font bouger les lignes dans le cadre de leur mission sur la piste des « sans domicile fisc ». Décryptage et démontage des paradis fiscaux par ces experts, tous deux rapporteurs de commissions d’enquête parlementaires sur le sujet, ce livre s’appuie, notamment, sur leur dialogue inédit avec des personnalités de toutes sensibilités, à travers une série d’interviews-témoignages. Au-dessus des positions partisanes, ils analysent ici des mécanismes de spéculation et préconisent des mesures directes concrètes pour la France, pour l’Europe, pour le monde. Alain Bocquet, député, maire de SaintAmand-les-Eaux et président de la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut. Éric Bocquet a été professeur d’anglais pendant trente ans. Il est sénateur et maire de Marquillies. Editions le Cherche Midi, 23 rue du Cherche Midi 75006 PARIS Tél : 01 42 22 71 20 LE RÉVEIL - N° 827 - SEPTEMBRE 2016 - 31


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