Décembre-Janvier 2017-18 (Vol. 20 - No. 11)

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La voix des Premières Nations

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DISTRIBUTION 7 000 copies 22 communautés 10 nations

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LES 11 NATIONS DES AUTOCHTONES DU QUÉBEC

Kangirsuk Aupaluk Tasiujaq

Inukjuak

Abénaquis Algonquins Attikameks Cris Hurons-Wendats Innus Malécites Micmacs Mohawks Naskapis Inuits

Kangiqsujuaq Kuujjuaq

Umiujaq

Kawawachikamach

Kuujjuarapik Whapmagoostui

Schefferville Matimekush / Lac John

Chisasibi Wemindji

Eastmain Waskaganish

Mistissini

Nemaska

Oujé-Bougoumou

Waswanipi

Uashat mak Mani-utenam

Obedjiwan

Pessamit

Wemotaci

Pikogan

Mashteuiatsh

Kebaowek

Manawan

Kitigan Zibi Kanesatake

Nutashkuan Gespeg

Essipit

Cacouna Whitworth Wendake

Lac-Simon Kitcisakik Winneway Lac-Rapide Hunter’s Point

Timiskaming

Ekuanitshit

Pakut-shipit Unamenshipit

Listuguj

Gesgapegiag

Wôlinak Odanak

Kahnawake Akwesasne

Peuples présents depuis des millénaires!!! Nous rejoindre Volume 20, numéro 8 - Septembre 2017

2 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

(N° ISSN Bibliothèque Nationale du Canada : Imprimé : Innuvelle ISSN 2561-1275 Électronique : Innuvelle ISSN 2561-1283)

Coordonnateur(trice) : Poste à combler Éditeur : Équipe du journal, membres du C.A. Journaliste : Julie Malek, Chantale Potvin Conseillère en publicité : Julie Malek Collaborateurs spéciaux : Constant Awashish, Arthur Fontaine, Patricia Auclair (TAQ), Josée Leblanc, Véronik Rankin, David-Alexandre Vincent Correctrice : Michèle Bergeron Photographe (page couverture) : Facebook Infographie : Linda Renaud (MAP DESIGN) Imprimerie : Hebdo Litho Tirage : 7 000 copies Merci à nos partenaires : Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam, Institut Tshakapesh. Logos des nations commandités par Tourisme Autochtones.

Vous avez une nouvelle ? Contactez-nous : 418 962-3535 info@lavoixdespremieresnations.ca Vous avez une publicité ? Contactez-nous : 418 962-3535 et 418 962-3550 pub@lavoixdespremieresnations.ca Siège social d’Innuvelle 108-B, boul. des Montagnais Sept-Îles (Québec) G4R 5P9 Télécopieur : 418 962-3575 Membres du C.A. Josée Leblanc (présidente), Léonard Mckenzie (vice-président), Kateri Champagne-Jourdain (secrétaire-trésorière), Kim Fontaine (administrateur)


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PREMIÈRES NATIONS Sous-financement critique des services policiers

Une vingtaine de corps policiers en péril au Québec Ottawa — En marge de l’Assemblée extraordinaire des Chefs de l’Assemblée des Premières Nations (AFN), l’Assemblée des Premières Nations du QuébecLabrador (APNQL) a tenu une conférence de presse, le 6 décembre 2017 à Ottawa, afin de dénoncer le sous-financement critique des services policiers dans les communautés non-conventionnées du Québec. e programme de financement des services de police des Premières Nations (PSPPN) arrive à échéance le 31 mars 2018 et aucune proposition n’a été adoptée et confirmée à ce jour afin d’assurer que les services de police soient maintenus après cette date.

L

Ghislain Picard, Chef de l’APNQL, était accompagné de Chefs et de responsables de services de police autochtone, afin de dénoncer l’inaction des gouvernements fédéral et provincial, quant au financement des services policiers, rendant ainsi les communautés vulnérables en matière de sécurité publique.

Un programme désuet Plusieurs sorties publiques ont déjà été faites dans le passé par différents représentants des Premières nations pour dénoncer le sous-financement des services policiers. En effet, au

cours des dernières années, plusieurs ont critiqué sur la place publique les risques associés au manque de financement. Le manque de financement peut, par exemple, obliger les communautés à réduire leurs effectifs, le temps de patrouille, le nombre de sessions de prévention, etc. Selon Monsieur Picard, le programme n’aurait pas connu d’augmentation depuis 2009.

Un avenir incertain Bien que les services de police soient un bel exemple de prise en charge de services par les organisations des Premières Nations, il a toujours été difficile d’assurer la prestation de ce service de sécurité publique à cause du financement inadéquat qui se maintient depuis les débuts. Plusieurs communautés ont également à relever des défis face au recrutement de policiers, à des hauts taux de criminalités, à un manque de ressources matérielles, telles que des véhicules ou des vestes pare-balles, et doivent continuellement jongler avec un budget insuffisant pour garantir un service adéquat qui répond aux besoins des communautés. « Pendant que le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial continuent de planifier leurs budgets en secret, nous sommes une fois de plus tenus dans l'incertitude quant à l'avenir de nos forces policières. Nos populations ne de-

vraient pas avoir à se préoccuper de leur sécurité au 1er avril de chaque année. Ils n’ont pas pensé une seule fois que de continuer à planifier notre avenir sans nous et prendre des décisions pour nous est un processus discriminatoire qui a des impacts sur nos autres services essentiels. (…) S'ils décident d'humaniser cette situation, ils se rendront compte que la police des Premières Nations est plus qu'un simple programme auquel on peut mettre fin, c’est un service essentiel », a déclaré le conseiller Lloyd Alcon de Listuguj, porteur du dossier de la sécurité publique à l’APNQL. Ralph Goodale, ministre fédéral de la Sécurité publique, aurait répondu qu’il avait la ferme intention de tenir des rencontres en janvier afin de trouver une solution à court terme pour garantir une continuité des services policiers après le 1er avril 2018. Toutefois, aucune mention de la possibilité de conclure des ententes durables pouvant garantir un financement adéquat à long terme et donc, une pérennité des services de police.

Éric Cardinal

Par Véronique Rankin

Au cours des 40 dernières années, les Premières Nations de l’APNQL ont consacré beaucoup d’efforts au développement et au maintien de services policiers de qualité pour leur population. D’abord soutenus par le ministère des Affaires indiennes fédéral, puis par celui du Solliciteur général devenu celui de la Sécurité publique du Canada avec, par la suite, la collaboration de celui de la province de Québec, nos services policiers n’ont jamais été soutenus adéquatement par le Canada et le Québec. Pourquoi?

Ghislain Picard, chef de l’APNQL

Peut-être qu’un jour ils se réveilleront et réaliseront que nous sommes encore là, que nous n’allons pas partir et que nous devenons de plus en plus forts. S’ils décident d’humaniser cette situation, ils se rendront compte que la police des Premières Nations est plus qu’un simple programme auquel on peut mettre fin, c’est un service essentiel.

Lloyd Alcon, conseiller de Listuguj et porteur du dossier de la sécurité publique à l’APNQL

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PREMIÈRES NATIONS Reconnaissance de l’adoption coutumière au Québec

Victoire historique pour les services sociaux Par David-Alexandre Vincent

Uashat-Maliotenam — Dès le 1er juillet prochain, le Code civil du Québec prévoira une disposition reconnaissant l’adoption coutumière et une autre qui reconnaitra la garde coutumière. Ces reconnaissances historiques de l’État québécois permettront entre autres de réduire le nombre d’enfants placés à l’extérieur de leur communauté. Chaque conseil de bande aura la responsabilité de créer sa propre instance et de statuer sur la présence, ou non, d’une réelle adoption coutumière. est le fruit d’un partenariat de recherche entre le centre Uauitshitun de Uashat (Nadine Vollant) et deux chercheurs, Christiane Guay et Sébastien Grammond, qui aura permis ces change-

4 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

C’

ments. Depuis quelques années, des recherches ont été menées sur les pratiques culturelles innues dont l’adoption coutumière et le rôle des parents. Les résultats de celle-ci firent l’objet d’un mémoire présenté dans le cadre de la Commission des institutions à l'Assemblée nationale. Cette présentation a par la suite enclenché des discussions avec le gouvernement du Québec qui, finalement, a accepté de modifier les dispositions du Code civil.

Une reconnaissance historique Désormais, on reconnaît que les traditions juridiques autochtones existent séparément du droit québécois. Cela évitera que les tribunaux québécois aient à se prononcer sur des questions qui relèvent de traditions juridiques qui leur sont méconnues. Les services gouvernemen-

taux, les juges et la protection de la jeunesse n’auraient donc plus à franchir de nombreuses barrières administratives pour respecter les droits et les coutumes des familles autochtones. Il s’agit d’une reconnaissance attendue depuis plus de 30 ans pour Innu Takuaikan, le conseil de bande de Uashat-Maliotenam. «Chaque autorité compétente pourra émettre un certificat pour reconnaître des parents adoptifs sur le mode coutumier propre à chaque communauté», résume Christine Guay, une des chercheures aussi professeure en travail social à l’Université du Québec en Outaouais.

Les responsabilités des communautés Le Code civil du Québec s’appliquant partout dans la province, toutes les communautés autochtones auront le devoir de mettre en place une autorité compétente pour attester de l’adop-

tion coutumière selon leurs propres us et coutumes. Les instances devront être prêtes pour le 1er juillet 2018, date d’entrée en vigueur des modifications. Plusieurs communautés vont déjà dans la bonne direction, comme les Innus de Uashat qui ont collaboré avec les deux chercheurs universitaires. Quant aux Atikamekws, ils ont aussi présenté un mémoire à propos de l’adoption coutumière. Ils ont donc aussi une bonne idée de la direction à prendre. Pour les autres nations et commu-

nautés, un événement dont la forme reste à déterminer se tiendra probablement au printemps. Sur une base volontaire, la rencontre permettra de faire connaître ce qui a été mis en place par les Innus de Uashat et ainsi pouvoir s’en inspirer. Ces changements très positifs permettront aux communautés autochtones de prendre soin des enfants et d’assurer leur protection, sans que l’intervention de l’État soit nécessaire. La transmission de l’identité et de la langue sera aussi favorisée.

QU’EST-CE QUE L’ADOPTION COUTUMIÈRE ? Chez les autochtones, les enfants peuvent changer de famille de façon informelle lorsque la situation des parents biologiques l’exige. Chez les Innus et également chez d’autres nations, l’enfant appartient à toute la famille et l’adoption se fait souvent de gré à gré. La perception de l’adoption est énormément différente entre les Premières Nations et les allochtones. C’est pourquoi on a donc documenté l’adoption coutumière, qui reconnaît les particularités de la culture amérindienne.


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PREMIÈRES NATIONS Légalisation du cannabis

Wendake souhaite adopter ses propres règles tionne le Grand chef des HuronsWendat.

Par David-Alexandre Vincent

Wendake — Comme le rapportait une édition précédente d’ INNUVELLE, la légalisation prochaine du cannabis inquiète plusieurs dirigeants autochtones. La communauté de Wendake souhaite adopter sa propre législation. Production et distribution seront donc interdites sur le territoire. e gouvernement du Québec annonçait il y a quelques semaines que les autochtones du Québec auraient une certaine liberté pour encadrer la légalisation du cannabis. Dans son projet de loi, Ottawa a décidé d’accorder la responsabilité aux provinces d’établir les balises et puisque les réserves sont de juridiction fédérale, la Loi sur les Indiens prévaudra. Le Grand chef de Wendake Konrad Sioui souhaite utiliser cet aspect afin de protéger la population d’un fléau déjà présent chez les Premières Nations.

L

Beaucoup d’inquiétude À moins de 7 mois de la légalisation de la marijuana, les élus de Wendake deviennent très inquiets, en raison de l’absence d’une entente en matière de santé publique. Aucune entente ni financement n’ont été établis avec le fédéral et Wendake, comme plusieurs autres communautés, se retrouve dans le néant. On presse Ottawa d’agir rapidement et d’aider les autochtones à mettre en place tout ce qui est nécessaire pour pouvoir gérer la légalisation adéquatement.

Une offre de production Il y a quelques mois, le conseil de bande a été courtisé par la compagnie ontarienne Delshen pour im-

planter une usine de production de cannabis. Des investissements qui permettraient à la communauté de retirer des bénéfices importants et ce, avec une promesse de retour sur investissement assez rapide. Il fut unanime pour le Conseil et ses membres qu’un projet de production de cannabis ne verrait jamais le jour dans la communauté, l’économie étant déjà en très bonne santé. «Nous n’avons pas besoin [d’un tel projet] pour se donner une économie forte. Nous allons continuer de travailler fort sur notre économie car rien ne tombe du ciel» a mentionné Konrad Sioui. Des avocats se penchent actuellement sur le dossier afin d’examiner les possibilités pour que Wendake puisse avoir ses propres règles. Le temps presse : la marijuana deviendra légale au pays à compter du 1er juillet 2018.

Les opinions divergent au sein des Premières Nations sur la légalisation de la marijuana Certaines communautés voient la légalisation du cannabis comme une nouvelle sphère économique. C’est le cas de madame Joanna Bernard, directrice du développement économique des Malécites de Madawaska. «On en a plusieurs sur la réserve qui aimeraient avoir la chance de produire de la marijuana et on a déjà un smoke shop qui est prêt à vendre de la marijuana» au dire de madame Bernard. Quant à Listiguj, la communauté a déjà investi à Atholville, Nouveau-Brunswick, plus de trois millions de dollars dans une des deux seules productions autorisées : Zénabis.

Une tolérance zéro Konrad Sioui reconnaît qu’il existe bel et bien un problème de drogue dans les communautés autochtones et il souhaite à tout prix éviter que le problème s’accentue. Il a été déterminé qu’il n’y aurait pas de point de vente sur la réserve. En ce qui a trait à la consommation dans les lieux publics, il s’agit encore d’une zone floue qu’examineront les services juridiques de Wendake. «Collectivement, nous avons une politique qui n’encourage pas le commerce, la vente et le trafic de drogues», men-

COMMUNAUTÉS EN BREF

Ont peut lire sur le site web de la compagnie que «Zénabis est spécialisée dans la production de cannabis, la recherche et le développement de produits. Zenabis West et Zenabis East sont des installations à la fine pointe de la technologie pour la production et la distribution de marijuana médicale de qualité pharmaceutique au Canada». D’autres chefs, dirigeants et familles s'inquiètent de l'arrivée prochaine de la légalisation de la marijuana. C’est un dossier que La voix des Premières Nations suivra de près… à suivre Wendake souhaite avoir une politique de tolérance zéro.

Nous sommes à la recherche de journalistes-pigistes dans les nations suivantes :

JULIE MALEK

journaliste, conseillère en publicité pour la saison estivale

CHANTALE POTVIN

journaliste-pigiste

VÉRONIQUE RANKIN

collaboratrice spéciale

DAVIDALEXANDRE VINCENT journaliste pigiste Wendake

PATRICIA AUCLAIR

collaboratrice spéciale Tourisme autochtone Québec

JOSÉE LEBLANC

collaboratrice spéciale

Atikamewk, Algonquin, Abénaquis, Micmacs, Cris, Malécites, Naskapis, Hurons-Wendat.

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Notre équipe journalistique...


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PREMIÈRES NATIONS Enquête pour les femmes autochtones

Le travail va bon train Uashat mak Mani-utenam — Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a beaucoup d’action dans les coulisses de ceux qui s’activent pour l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA). La commissaire innue, Michèle Audette, alors qu’elle venait d’atterrir à Toronto, a bien voulu se confier généreusement à INNUVELLE. a commission d’enquête va bien. Nous écoutons les familles et tout se déroule dans le bon ordre des choses. Au sein de la commission, des gens ont voulu partir et nous avons mis fin à leur contrat sans les forcer. Il faut préciser que notre travail est très exigeant et stressant, tant sur le plan physique que psychologique. Les départs ont ébranlé la commission, mais il y a eu plus de peur que de mal. Je répète donc que tout va très bien», a déclaré Michèle Audette pour qualifier les démissions qui se sont succédées dans les derniers mois.

«L

Vivre dans ses valises

6 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

À la fin de son mandat pour l’ENFFADA, Michèle Audette aura posé le pied dans une soixantaine de communautés autochtones du Canada pour organiser une ou plusieurs audiences privées ou publiques. «Au moment de vous parler, quand je retournerai chez-moi, cela fera cinq semaines que j’aurai quitté ma maison et les miens. D’une au-

dience à l’autre, nous n’arrêtons jamais. Il faut penser à tout. Il faut préparer les partenariats, penser aux intervenants qui devront être sur place, organiser toute la logistique, réserver les chambres d’hôtel, les traiteurs, etc. Bref, ce n’est pas n’importe quoi, car tout est préparé quand nous arrivons pour rencontrer de 60 jusqu’à 100 familles chaque jour. Parfois, nous sommes là de six heures du matin jusqu’à minuit dans la même journée», a révélé madame Audette qui justifie ainsi la plupart des démissions.

Le rôle des commissaires Pour ce qui la concerne, le rôle de Michèle Audette est d’écouter et de prendre des notes pour veiller à émettre des subpoena, c’est-à-dire des injonctions déposées devant un tribunal pour obliger un individu ou un groupe à produire un témoignage ou un document. «Ces subpoena sont importants, car des documents sortent de la poussière et obligent la réouverture de plusieurs dossiers de femmes disparues ou assassinées. Nous avons un pouvoir de contrainte qui mène à des questionnements importants pour plusieurs causes», a relaté madame Audette qui s’avoue fière de savoir que son travail fait changer les choses pour le mieux.

Manque de temps et d’argent Le gouvernement du Canada a donné un mandat de deux ans avec un budget associé à cela. Le budget a été accordé lors du premier jour

de l’ENFFADA. Or, les commissaires et plusieurs autres employés ont commencé bien avant ce jour. «Plusieurs choses n’ont pas été considérées. Il a fallu du temps pour embaucher des gens, pour louer des bureaux, etc. Nous n’avons pas commencé clé en main, mais avec un bout de papier. Le gouvernement n’a pas étudié la réalité de cette gigantesque commission avant d’allouer temps et argent. Toutefois, nous avons bon espoir de recevoir une réponse positive à notre demande de financement et de temps supplémentaire, soit une extension de deux ans», a précisé Michèle Audette qui a plusieurs exemples pour expliquer les manques facilement observables quant à l’ENFFADA.

Il faut des bons nerfs. Souvent, des gens nous font pleurer. Nous en entendons de toutes les couleurs et pour écouter toutes ces histoires d’horreur, il faut avoir les reins solides. Certains témoignages dépassent l’entendement. Michèle Audette

La Commission Viens travaille sur un historique de 15 ans et cela concerne six ministères alors que nous travaillons sur 500 ans et sur tous les ministères de gouvernement. Nous sommes quatre commissaires issues d’une équipe d’une cinquantaine de personnes, alors qu’une enquête québécoise a embauché 34 personnes pour un seul sujet. Michèle Audette

Lors des audiences… Lors des audiences, les gens de la commission sont toujours bien reçus. Ce sont les témoins qui décident si cela sera public ou privé. «En général, les témoignages sont publics, mais avec les avocats et les intervenants nécessaires, nous aurons rencontré les gens avant les audiences pour leur expliquer le processus. Pendant les témoignages, les gens font ce qu’ils veulent et sont accompagnés de qui ils veulent. Si par exemple, ils veulent chanter, présenter une vidéo ou prier, ils sont libres. Notre rôle est de coordonner tout cela quand c’est possible de le faire», a précisé Michèle Audette, qui ajoute que les témoins décrivent surtout les dommages collatéraux provoqués par les disparitions ou les assassinats.

Facebook/michèle audette

Par Chantale Potvin

Michèle Audette est consciente du défi qu’elle est présentement en train de relever. Or, elle l’exprime bien; tout ce temps et ce travail intense agiront pour la cause des femmes autochtones.


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PREMIÈRES NATIONS Édith Cloutier

Femme d’action C’est au Parlement de Québec au cours d’une cérémonie de remise, le 5 décembre dernier que recevait la directrice générale du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, Édith Cloutier, le Prix de la Justice du Québec par nulle autre que la ministre de la Justice et Procureure générale du Québec, Madame Stéphanie Vallée. adame Cloutier devenait la 25e récipiendaire de ce prix prestigieux créé en 1991 et attribué en reconnaissance de l'excellence et du parcours admirable d'une citoyenne ou d'un citoyen ayant contribué à la promotion de la justice au Québec.

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Femme de leadership Après 28 ans à la tête du Centre d’amitié autochtone de Val d’or,

lutte après lutte elle n’a jamais cessé de combattre la discrimination raciale. Édith Cloutier, une femme engagée possédant un leadership clair et fort a édifié d’excellentes relations avec les gouvernements, partenaires et acteurs de la société civile québécoise tous ces efforts convergent vers un plus grand rapprochement entre les peuples. Aussi, elle a jouée un rôle déterminant dans la mise sur pied d’une enquête publique portant sur les facteurs systémiques qui nuisent aux relations entre les peuples autochtones et les instances publiques

Femme de coeur Il était fondamental pour Édith Cloutier de partager cette reconnaissance avec « les courageuses femmes autochtones de Val-d’Or qui ont publiquement pris la parole et dénoncé les abus perpétrés à leur égard par l’au-

torité policière », avec ses collègues du Centre d’amitié, avec les élus des Premières Nations ainsi qu’avec les nombreux citoyens au Québec qui ont réclamé justice pour les femmes autochtones à travers des milliers de messages de solidarité, de compassion et d’amitié. Ce prix prend le sens d’une réconciliation qui est « une invitation à décloisonner, à dépoussiérer cette histoire coloniale pour construire ensemble une modernité digne de ce nom dans laquelle nos valeurs respectives seront reconnues. »

fierté! ». Président du conseil d’administration du Centre d’amitié

autochtone de Val-d’Or, Oscar Kistabish.

Femme de feu « le dévouement de notre directrice générale à l’égard de la communauté autochtone urbaine et les efforts monumentaux qu’elle consacre inlassablement à l’amélioration des conditions de vie de nos frères et sœurs n’ont d’égal que sa soif de justice pour chacun. Cet hommage pleinement mérité rejaillit sur toute la communauté autochtone à Vald’Or, et nous remplit d’une grande

Paul Brindamour

Par Josée Leblanc

L’honorable Nicole Duval-Hesler, juge en chef de la Cour du Québec et présidente du jury, la Ministre de la Justice, Stéphanie Vallée et Édith Cloutier, directrice générale du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or.

Ni posoweritenan kitci motatamekw Nipa aimihanan pekaterimowinik, sakihitowinik acitc mirerimowinik.

Que la magie de Noël vous apporte paix, amour et sérénité.

Ni pakoseritenan kitci micak mireritamowin e nipa aiamihaiekw kirika kitci miro otisapitamekw e ocki askiwokw.

Meilleurs vœux pour un Noël plein de joies et une nouvelle année remplie de bonheur!

290, rue St-Jospeh, C.P. 848, La Tuque (Québec) G9X 3P6 - Tél. 819 523-6153

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Atikamekw Sipi


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PREMIÈRES NATIONS Innu Meshkenu

Stanley Vollant hautement honoré Par Chantale Potvin

Rouyn-Noranda — Au moment d’écrire ces lignes, le 18 novembre,

le docteur Stanley Vollant est en voie de recevoir un deuxième doctorat honorifique qui a pour but de reconnaître son parcours salvateur. Pour lui rendre hommage, INNUVELLE s’est entretenu avec ce gentleman hors du commun. ils de Clarisse Vollant, dite Kameleshkuss, qui l’a mis au monde à l’âge de 19 ans, il a été élevé dans la communauté innue de Pessamit par ses grandsparents maternels, Xavier Vollant et Marianna Picard. Fier de ses origines, ce père de quatre enfants travaille actuellement à son projet, qui fait suite à la célèbre marche Innu Meshkenu, c’est-à-dire Puamun Meskenu (le chemin des mille rêves).

Pour les honneurs…

8 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

Le doctorat honorifique (ou doctorat honoris causa), qui est la plus haute distinction universitaire, lui a été remis lors de la Collation des grades 2017 de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). «Je suis vraiment très heureux de recevoir un tel honneur, surtout de la part d’une université québécoise. L’autre doctorat, je l’ai reçu à Moncton, au NouveauBrunswick, en mai dernier. Je suis aussi très content de vivre cet événement en même temps que Suzy Basile, une Atikamekw de Wemotaci qui est spécialisée pour plusieurs thématiques gravitant autour des Premières Nations. J’ai vraiment beaucoup d’admiration pour elle», a confié Stanley Vollant.

Facebook /Stanley Vollant

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Stanley Vollant.

alors que le docteur Vollant vivait un pèlerinage en 2008. Il avait initié ce projet de voyage intérieur afin de guérir et de comprendre une dépression qui l’avait mené à une tentative de suicide, en 2007. Une marche qui marquera le temps Même dans deux siècles, les Autochtones se souviendront de cet événement qui aura marqué les imaginaires et les cœurs de tout un pays. Terry Fox, en 1980, avec une seule jambe, a couru 5373 kilomètres pendant 143 jours pour la cause du cancer. De 2010 à 2017, le Dr Stanley Vollant a marché 5750 kilomètres, tenant son bâton de rêve pour la cause des Premières Nations. Les deux événements sont aussi grands, aussi louables et aussi inoubliables.

Le but précis de sa distinction

Le rêve, dans le froid ou la canicule

Lors des allocutions qui ont été présentées pour énumérer les raisons qui avaient mené à la remise d’une si prestigieuse reconnaissance, une courte présentation a rappelé le fait que Stanley Vollant est le premier Autochtone à avoir terminé des études universitaires en médecine à l’Université de Montréal et à avoir obtenu un diplôme d’études spécialisées en chirurgie. Hormis cette belle et grande carrière de chirurgien, la marche Innu Meshkenu a indéniablement soulevé le colossal engagement du médecin pour les gens des Premières Nations. Il faut préciser que cette action indéfinissable en termes de grandeur a pris naissance sur le célèbre chemin de Compostelle, en Espagne,

Pendant ses déplacements, hiver comme été, au Québec ou en Ontario, sous la pluie ou la neige, Stanley Vollant a sillonné les communautés pour livrer son message. «Il faut croire en ses rêves et toujours se relever. Il faut avoir le courage de ne jamais abandonner, même dans les moments difficiles, même dans le doute. C’est normal de tomber, comme nos ancêtres sont tombés et se sont toujours fièrement relevés. On mesure la force d’un homme ou d’une femme à sa capacité de s’être relevé», a cité monsieur Vollant. En plus de recevoir de nombreux et prestigieux prix, distinctions et médailles, le docteur Vollant a offert plusieurs conférences. «Partout où je passe,

j’apporte le bâton des rêves. À ce jour, plus de 18 000 personnes l’ont touché pour partager une pensée positive, un bonheur, mais surtout un rêve. Il m’a été offert par Alexandre Hervieux, un monsieur de Pessamit qui a quitté ce monde deux semaines avant de fêter son 100e anniversaire», a raconté Stanley Vollant.

Puamun Meshkenu Après le projet Innu Meshkenu, qui s’est conclu en avril 2017, Stanley Vollant se doutait bien que le chemin ne s’arrêterait pas là. «Je recevais des demandes des écoles et les besoins étaient là et de plus en plus nombreux. C’est là que l’idée de Puamun Meshkenu est née», a expliqué monsieur Vollant qui a la forte intention de promouvoir «son bébé». Le premier objectif est d’inspirer les jeunes à développer leur plein potentiel mental, spirituel, physique et émotionnel. Le deuxième but est de promouvoir les saines habitudes de vie et de mieux-être et le troisième est de favoriser la réconciliation entre les générations et les cultures. «Ce sont les mêmes buts que pour Innu Meshkenu. Je vais continuer à visiter les écoles et à rencontrer des gens. Je vais aussi créer de nouveaux ambassadeurs pour l’organisme afin que la mission d’Innu Meshkenu se poursuive et que le message d’espoir continue sa route», a conclu Stanley Vollant qui a donné les coordonnées de Puamun Meshkenu. Informations ou dons : www.innumeshkenu.com ou (514) 250-7322.


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PREMIÈRES NATIONS Unité 9

Une détenue autochtone fait son arrivée Québec – La populaire série québécoise Unité 9 a accueilli lors du dernier épisode avant le temps des fêtes un personnage représentant une détenue autochtone. La série, écrite par l’auteure Danielle Trottier, raconte l’histoire de femmes en milieu carcéral. Elle attire chaque semaine près de deux millions de téléspectateurs. anielle Trottier exprime qu’elle sentait une responsabilité de donner la parole à une femme autochtone et de tendre la main «à ses soeurs autochtones». Les téléspectateurs pourront découvrir à travers ce nouveau personnage la culture des femmes autochtones et les problématiques qu’elles vivent. Il faut savoir qu’au Canada, il y a une surreprésentation des femmes autochtones en milieu carcéral.

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Le déclencheur C’est la lecture d’un dossier criminel d’une femme autochtone, dossier injuste, et les témoignages des femmes de Val-d’Or qui ont motivé l’auteure à donner la parole à une femme autochtone en prison. «Lorsqu’on vit de la vraie compassion par rapport à un personnage, comme auteure, c’est à partir de ce moment que je me suis dit qu’il était temps de commencer à écrire», a mentionné Danielle Trottier. Il aura fallu plusieurs mois pour la scénariste avant de se lancer dans le projet en raison notamment de la complexité et de la sensibilité du sujet.

Un personnage différent Nous apprendrons à connaître une femme qui n’a pas les mêmes comportements face à l’incarcération et face à ses relations avec celles qui l’entoureront. L’auteure souhaite faire découvrir au petit écran la culture des femmes, une culture qui l’a complètement séduite. L’histoire de la détenue, qui sera développée tout au long de la saison, permettra de traiter principalement de la problématique des femmes autochtones au Canada. Selon l’auteure, les téléspectateurs sont prêts à assister à l’arrivée du personnage et le moment est idéal, notamment en raison du mouvement #moiaussi.

L’actrice Eyota Standing Bear est interprété par Natasha Kanapé Fontaine, une actrice innue originaire de Pessamit. La jeune femme de 26 ans était la candidate idéale pour jouer le rôle puisqu’elle est déjà engagée depuis plusieurs années pour la défense des droits des femmes autochtones. «Il fallait que Natasha endosse la problématique de son personnage ce qu’elle a fait brillamment. En voyant les premières images, j’ai eu un sentiment d’attachement instantané», raconte l’auteure d’Unité 9 pour qui il était incontournable que le personnage soit interprété par une membre des Premières Nations. Natasha Kanapé Fontaine a accepté de jouer le rôle car il cadrait bien avec son militantisme pour les femmes autochtones. Elle reconnaît que son personnage n’arrive pas à l’établissement de Lietteville d’une façon

positive mais demeure confiante de pouvoir faire évoluer Eyota Standing Bear. Elle désire faire un travail de sensibilisation auprès du grand public. Elle espère que l’industrie réfléchira à la diversité culturelle et que dans le futur, on pourra voir davantage de membres des Premières Nations au petit écran. L’histoire complexe entourant cette détenue autochtone a pris place dans l’aile maximum de la prison de Lietteville lors du dernier épisode avant les fêtes. La jeune femme était plongée dans le pire moment de sa vie. Le personnel de soutien de la prison de Lietteville aura beaucoup de travail à faire afin de faire évoluer la détenue. On pourra donc suivre l’histoire bouleversante d’Eyota Standing Bear les mardis à 20 heures, sur ICI Radio-Canada Télé, dès le retour de la série en janvier.

Jean-François Lemire

Par David-Alexandre Vincent

Natasha Kanapé Fontaine est la comédienne innue qui interprétera le personnage d’Eyota Standing Bear.

COMMUNAUTÉS EN BREF

Saviez-vous que?

L’auteure d’Unité 9, Danielle Trottier.

Plus de 17,5% des enfants canadiens vivent dans la pauvreté, soit un enfant sur cinq et encore plus honteux quand on apprend que 37,9% des enfants autochtones qui vivent dans une communauté sont pauvres. Ces derniers sondages nous démontrent encore une fois les inégalités trop grandes et scandaleuses. Les chiffre ne mentent pas!

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PREMIÈRES NATIONS Projet de loi pour les premiers peuples

Romeo Saganash est un battant Par Chantale Potvin

Ottawa — Le Cri Romeo Saganash, député d’Abitibi-BaieJames-Nunavik-Eeyou, vient de recevoir une réponse suite au dépôt de son projet de loi qui demande le respect des droits des Autochtones. Le gouvernement fédéral vient d’appuyer sa demande et si tout se passe comme prévu, la loi devrait entrer en vigueur en 2018. lus précisément, le projet de loi du député néo-démocrate Romeo Saganash insiste pour que les lois canadiennes respectent et s’harmonisent avec la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DDPA).

P

Historique

10 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

C’est en avril 2016 que Romeo Saganash a déposé son projet de loi. Présentement à l’étape de la deuxième lecture à la Chambre des communes, si le projet de loi est définitivement accepté, cela forcera le gouvernement à réécrire la loi canadienne pour répondre adéquatement aux besoins des peuples autochtones. «C’est le plus important projet de loi que le gouvernement canadien aura considéré depuis fort longtemps, non seulement pour les Premières Nations, mais pour tous les Canadiens», s’est exclamé

monsieur Saganash qui s’avouait heureux d’avoir reçu cette réponse favorable.

Des articles clairs et précis Dans son projet intitulé «Loi relative à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones», il a élaboré six articles qui traitent d’importantes thématiques relatives aux Premières Nations. «Ce projet de loi concerne les droits humains des premiers peuples du pays, la justice envers les premiers peuples et la réconciliation. Ces trois éléments résument le projet de loi et personne n’aurait les arguments pour s’y opposer», a simplement expliqué Romeo Saganash.

Contenu des six articles Les articles concernent la reconnaissance des droits ancestraux et l’application en droit canadien de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Romeo Saganash demande également que le gouvernement du Canada consulte les peuples autochtones et coopère avec eux. Le projet de loi souhaite également un plan d’action national afin d’atteindre les objectifs qui seront en harmonie avec la DDPA et que de 2017 à 2037, le ministre des Affaires

indiennes et du Nord canadien remette chaque année un rapport sur la mise en œuvre des mesures concernées.

Un mot sur la Déclaration C’est en 2007 que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, contenant 46 articles, a été signée et adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies, une branche importante de l’ONU qui doit traiter les questions relatives à la paix et à la sécurité internationale. Lors de la signature, 143 pays avaient accepté, alors que 4 avaient refusé, soit le Canada (sous Stephen Harper), les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. En gros, la Déclaration stipule que les peuples autochtones ont le droit à l’autodétermination interne et qu’en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et recherchent librement leur développement économique, social et culturel.

Un indéniable militant Né à Waswanipi, Romeo Saganash est un avocat qui s’est activé au sein de plusieurs associations et entreprises autochtones cries. Il fut le premier Cri du Québec à obtenir un baccalauréat en droit. Il est député fédéral depuis 2011 et au fil de sa carrière, il a fondé le Conseil des jeunes de la nation Crie et a

beaucoup travaillé pour le développement économique de sa région. De 1990 à 1993, il a occupé le poste de vice-grand chef et en 1993, il est devenu directeur du Grand Conseil

des Cris. Il est un acteur important de la Paix des Braves, la célèbre entente signée le 7 février 2002 entre le gouvernement du Québec et le Grand Conseil des Cris.

COMMUNAUTÉS EN BREF Ajout de services ambulanciers au Québec

Manawan toujours oubliée

Par David-Alexandre Vincent

Manawan – Le ministère de la Santé et des Services sociaux annonçait récemment un investissement de 28,2M$ pour ajouter 22 ambulances sur le territoire québécois. Malgré cette annonce, Manawan reste toujours privée de services ambulanciers et ne bénéficiera pas des améliorations. a communauté atikamekw réclame la présence d’une ambulance permanente depuis déjà plusieurs années sur son territoire. La mort d’une fillette de 8 ans en septembre 2016 avait confirmé à nouveau que le besoin était justifié.

L

Manawan et les autres villes de la région se disent déçues que le ministre Barrette n’ait pas considéré l’ajout d’une ambulance sur le territoire. Le chef, Jean-Roch Ottawa, se questionne : «Est-ce que les citoyens de Manawan méritent moins de services que les autres citoyens ailleurs au Québec ?»


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pour développer le secteur maritime

notreplan.gouv.qc.ca

Au cœur du plan économique

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Plus de 43 millions!$ sur la Côte-Nord


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PREMIÈRES NATIONS Semaine de l’habitation à Wemotaci

De nouveaux programmes concernant l’habitation Par David-Alexandre Vincent

Wemotaci — Une semaine de l’habitation a eu lieu du 11 au 15 décembre au Centre des chefs

de territoires, à Wemotaci. L’initiative du Conseil des Atikamekw de Wemotaci vise à informer la population de sa nouvelle Politique d’habitation et de deux nouveaux programmes.

es rencontres sont donc prévues pour les habitants afin de leur permettre d’être mieux renseignés sur les nouvelles possibilités qui s’offrent à eux. La population pourra ainsi en savoir

D

Shtemauelimitun mak uauitshitun

12 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

Ume anutshish e papaniti Tshishe-minashtakana, eukuan kassinu mamu tshikanishinuat mak tshuitsheuakannuat pakushenitetau tshetshi minuenitakuat mak tshetshi minupanit umenu ussi-pipunnu tshe utinakannit. Miam nanitam ka tutak nekaussei ute innuat Essipit, ui atamishkueu nutim innuat ka taniti ute pet tshiuetinit, e minuashteshinit Nipaiamianannu, auassa e papinit, uikanishimuaua e minuenitaminiti, shatshitunnu e petaniti tshishennuat. Nantam akua tshe tutameku meshkanat taiekua.

plus sur les nouveautés, les programmes d’accès à la propriété et les financements disponibles. Le conseil de bande se dit conscient d’avoir une responsabilité face au développement harmonieux et

équitable de l’habitation dans la communauté. Le Service est joignable au (819) 666-2323, poste 1310, afin de prendre rendez-vous.

Respect et entraide La période des Fêtes représente pour chacun d’entre nous l’occasion de célébrer avec nos familles et amis. Souhaitons-nous un Noël illuminé par la joie des enfants, le bonheur des parents et la sagesse des aînés. Dans la foulée de cette tradition, le Conseil de la Première Nation des Innus Essipit souhaite transmettre à ses membres et à tous les Nord-Côtiers ses meilleurs vœux de santé, d’amour, de bonheur et de succès pour l’année qui vient.


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PREMIÈRES NATIONS

La fin de la discrimination envers les femmes dans la Loi sur les Indiens? Par Véronique Rankin

Québec – Le 7 novembre dernier, le gouvernement fédéral annonçait qu’il souhaitait éliminer la discrimination existante envers les femmes dans la Loi sur les Indiens en rétablissant le statut juridique des femmes autochtones et de leurs descendants nés avant 1985. n estime de 750 000 à 1,3 million le nombre de personnes touchées par les changements proposés par le gouvernement fédéral et qui pourraient, éventuellement, être éligibles à l’obtention du statut d’Indien. Les données disponibles à ce jour ne permettent pas d’établir des prévisions démographiques plus justes que ces dernières.

O

Première étape : nés après 1951 La proposition d’Ottawa propose en premier lieu d’octroyer immédiatement le statut aux femmes autochtones et leurs descendants nés après 1951 et ce, dès l’adoption du projet de loi. C’est ainsi qu'environ 35 000 personnes pourraient se prévaloir d’un statut d’Indien.

Des changements à plus long terme

dants nés avant 1951, le gouvernement fédéral vise une portée plus large en s’attaquant aux iniquités créées entre 1869 et 1951. Souhaitant trouver une manière de régler la situation dans un délai de deux ans, le gouvernement Trudeau prévoit organiser des consultations auprès des autochtones partout au pays pour déterminer, entre autres, les critères

COMMUNAUTÉS EN BREF

donnant droit au statut d’Indien et les éléments à intégrer dans le plan d’application des changements à la Loi. Le gouvernement a jusqu’au 22 décembre de cette année pour faire adopter son projet de loi par le Parlement.

Pêche à la mactre de Stimpson

Un partenariat entre trois nations Par David-Alexandre Vincent

Natashquan — Trois nations autochtones des provinces de l'Atlantique et du Québec ont formé un partenariat dans le but d'obtenir la nouvelle licence de pêche à la mactre de Stimpson qui sera offerte dès 2018 par Pêches et Océans Canada. Les Micmacs du Nouveau-Brunswick, les Inuits du sud du Labrador et les Innus de Natashquan sont ceux qui ont fait une soumission aux autorités gouvernementales. n obtenant la licence, un bon nombre d’emplois seraient créés sur la Côte-Nord et en Atlantique, autant dans les secteurs de la pêche, de la transformation que de la commercialisation.

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La mactre de Stimpson est un mollusque de la famille des palourdes. Si elle est méconnue ici, c’est que la quasi-totalité de la production est exportée vers l’Asie.

Pour les femmes et leurs descen-

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C’est le temps des Fêtes ! Des étoiles dans les yeux des enfants, des lumières dans les sapins… Tout scintille autour de nous. Les odeurs de nos meilleures recettes, du feu dans le foyer… Ça sent les retrouvailles. Les attentions pour ceux qu’on aime, des élans de pure bonté… Le partage et la générosité s’expriment.

Pour vous et vos proches, que la magie des Fêtes opère son charme. Tous nos vœux pour une bonne et sécuritaire année 2018 !

La vie nous amène des épreuves et ce, pour mieux se relever.Que ce Noël apporte la Paix dans vos coeurs, la Joie dans vos maisons et la Santé durant toute l’année! Qu’un même élan nous unisse en 2018 pour construire l’avenir… Et nous aide à nous rebâtir! Dans le respect de chacune de nos convictions.

14 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

Bonne Année 2018!

Denis Mestenapeo, chef

Jacques Mark, Guy Mestenapeo Maurice Mark, Roger Mark, conseillers

Tshitishaimakunan animun tshetshi etatu shutshikapauiaku. Tshima ume Nipaiamianan minikuieiku tshiam-inniun anite tshiteiuat, minuenitamun anite tshitshuanat mak minuinniun ishkanipipuna. Tshima ume pipun 2018, kassinu tapishkut itenitamaku tshetshi aieshkushtaiaku tshe ishinakuak aiskat… mak tshima uitshikuiaku tshetshi kau minukapauiaku ! E ishpitenitakannit kassinu auen eshi-shutshenitak.

Tshima minupanieku neme pipun 2018!

Denis Mestenapeo, innu-utshimau Jacques Mark, Guy Mestenapeo Maurice Mark, Roger Mark, conseillers


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PREMIÈRES NATIONS

André Dudemaine, cofondateur de Terres en vue et directeur du festival Présence autochtone se voit remettre deux distinctions prestigieuses Montréal, le 7 décembre 2017. Terres en vue se réjouit grandement que son festival Présence autochtone soit honoré par un prix Droits et Libertés, décerné par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec, pour s’être avéré, depuis près de trois décennies, «un lieu de rencontre des cultures et un espace de réconciliation.» es responsables de la remise de cette distinction ont tenu à préciser : «L’un des fondateurs du festival, André Dudemaine, un autochtone de la nation innue, anime cet événement annuel sans relâche depuis 27 ans en plus de ses autres implications pour soutenir et promouvoir les droits des autochtones. Ce prix lui est aussi attribué pour souligner son travail acharné à la promotion des droits des autochtones.»

Autre motif de fierté, le 3 novembre dernier, l’Université de Montréal honorait le parcours d’André Dudemaine en lui décernant un doctorat honoris causa, lors d’une collation des grades de la Faculté des arts et des sciences. «Votre éloquence, votre détermination et vos nom-

breuses réalisations font de vous un modèle, non seulement pour les jeunes autochtones, mais aussi pour tous les diplômés, actuels et futurs, de notre université», furent les mots que le recteur Guy Breton adressa au récipiendaire lors de la cérémonie.

COMMUNAUTÉS EN BREF Nomination d’une sénatrice autochtone Le ministre Justin Trudeau, a choisi pour siéger à la Chambre haute, madame Mary Jane McCallum, une courageuse survivante des pensionnats autochtones, d'origine crie. Elle représentera le Manitoba. Cette militante de la justice sociale, serait devenue la première dentiste autochtone accréditée au Canada en 1990.

L’Opération Nez rouge : un classique propulsé par ses bénévoles La 34e campagne de l’Opération Nez rouge a débuté il y a tout juste une semaine et, déjà, le succès de son service de raccompagnement se fait sentir aux quatre coins du Québec. il est toujours temps de devenir bénévole pour une ou plusieurs soirées. Pour joindre la grande famille Nez rouge, il est possible de s’inscrire en ligne à OpérationNezrouge.com après avoir sélectionné la région de son choix.

L

Pour information, David Latouche, directeur Communications et Marketing, Opération Nez rouge. Bureau : 1 800 463-7222 Cellulaire : 418 800-2884 • dlatouche@operationnezrouge.com André Dudemaine.

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Tshima mishtaminuatameku umeni Tshishe-minashtakana! Apu takuak tshishiku anu menuat tshetshi ititat «Tshinashkumitinan» katshi miniat tshishutshenitamunuau ume nutim eshpishat pipun.

16 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

Tshipakushenimitinan tshetshi natshishk tshissitutameku mak tshetshi shuenimituieku ume mamu tshe taieku ashit tshikanishuauat mak tshuitsheuakanuauat. Anitshenat tshe kushpiht, nipakusheniten tshetshi mishta-ashteieshkushieku, tshetshi minuatameku ashit tshetshi shapenitameku… mak tshetshi mishta-nipatatsheieku! Tshima ume ussi-pipun minikauieku uenutishiun mak tshetshi shapenitameku kassinu tshekuan tshe tutameku!

Tshima minuatamek ussi-pipun!

Katakuaitshet Germain St-Onge mak ukupaniema

u

De très Joyeuses Fêtes ! Il n’y a pas de moment mieux choisi pour vous dire «Merci» de la confiance que vous nous avez accordée tout au long de l’année. Nous vous souhaitons des moments «innu-bliables» et chaleureux auprès de votre famille et de vos amis. Pour ceux qui partent vers le territoire, je vous souhaite une abondance de repos, de joie, de rire, de plaisir… et beaucoup de gibier! Que la nouvelle année vous apporte la prospérité et la passion dans vos activités!

Bonne et Heureuse Année !

Le directeur Germain St-Onge et son équipe


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Il faut profiter de cette belle occasion pour faire

de cette célébration un temps rempli de joie et d’amitié. Que la paix et la promesse de Noël

vous remplissent le cœur de joie et d’amour. Innu takuaikan Uashat mak Mani-utenam, le chef Mike McKenzie, les conseillers et conseillères vous souhaitent beaucoup de bonheur,

18 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

de douceur et de sérénité pour la nouvelle année 2018.

Chef Mike Pelash Mckenzie

Virginie Michel

Maya Fontaine

Marie-Marthe Fontaine

Antoine (Maniteu) Grégoire

Mathieu Mckenzie

Mike Utussmash Mckenzie

William Fontaine

Jonathan Shetush

Dave Vollant

Reportage de Raoul Vollant Service des communications I.T.U.M.


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Utinetau umenua Kamishta-minashtakana tshetshi tshetshi

minuatikushunit mak minu-uitsheutun shakassineshkakuiaku. Tshima shakassineshkakuieku tshiteiuat minutatikushun mak shatshitun ume eshi-atamishkakuiaku umenua

Kamishta-minashtakana Nipaiamianan mak Utshemitunan ! Innu-takuaikan Uashat mak Mani-utenam, Innu-utshimau

Mike McKenzie, pitu-utshimauat mak pitu-utshimashkueuat tshitatamishkakuauat minuenimunnu, nussiteieunnu

mak tshiam-inniunnu ume ussi-pipun 2018 tshe utinamaku.

[Décembre-Janvier 2017-18] La voix des Premières Nations • 19

Reportage de Raoul Vollant Service des communications I.T.U.M.


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PREMIÈRES NATIONS

20 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

Entièrement équipés, WIFI, internet, câble, Super Écran 8 studios à partir de 99 95$ 1 loft à partir de 129 95$ 3 chambres à partir de 69 95$


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COMMUNAUTÉS EN BREF

ÉDITORIAL

Affirmez-vous et faites respecter vos droits! Conseil de la Première Nation Abitibiwinni à Pikogan

Au cours des deux dernières années à Pikogan, le Conseil de la Première Nation Abitibiwinni a travaillé avec acharnement à sortir de l’ombre et à s’affirmer sur son territoire. Multipliant les sorties médiatiques en martelant les mêmes messages: «Nous sommes incontournables; vous devez prendre en considération et respecter nos droits territoriaux lorsque vous exploitez le territoire ancestral Abitibiwinni Aki.»

La nation Cri investit plus de 5 millions de dollars dans deux projets hôteliers Par Josée Leblanc

Le projet de construction de l’hôtel de Val d’Or est en branle; on peut déjà voir la structure et les nombreux travailleurs s’y afférer. Un investissement de 12 millions de dollards est conclu par une collaboration avec la Tawich Development Corporation et Master BUILT hotels pour la construction des Cris.

Par David Kistabish

Nous désirons être partie prenante, profiter des retombées économiques et travailler en collaboration avec l’industrie et les paliers de gouvernement. Même s’il reste encore du chemin à parcourir, nos efforts et notre détermination commencent à porter fruits et nous ressentons un vent de changement dans le milieu.

est en avril 2018, que le bâtiment trois étoiles qui comprendra 82 chambres ouvrira ses portes. Le Conseil des Cris veut se doter d’une plus grande expertise à travers ses partenariats en gestion hôtelière.

C’

Dans le cas du deuxième projet qui devrait se construire à Kanata en Ontario, nous suivons le dossier pour vous donner plus de détails dans le prochain numéro ...dossier à suivre.

C’est pourquoi je vous invite à poursuivre vos démarches et affirmer vos droits! Soyez fiers de vos origines et faites-vous respecter sur votre territoire. Soyez convaincus et convaincants lors de vos rencontres et gardez l’objectif ultime en tête: gagner en autonomie

CE QU’ILS ONT TWITTÉ

pour mieux répondre aux besoins criants de nos communautés et assurer un avenir meilleur pour les générations futures. Bon succès dans vos démarches! David Kistabish, Chef de la Première Nation Abitibiwinni

@SamianOfficiel : L’enfant a hâte de grandir, le vieillard désire ralentir le temps et enfin nous comprenons que nous ne sommes que des voyageurs sur cette terre. –Esther Johnson @widjia : Ce serait le fun que la discussion pour savoir si on devait dire Bonjour ou Bonjour-hi à Montréal serait plutôt pour savoir si on devrait dire Shé :kon ou Shé :kon-Kwé

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PREMIÈRES NATIONS Prix Droits et Libertés 2017

Des initiatives autochtones à l’honneur Montréal — Les Prix Droits et Libertés 2017, décernés depuis 1988, ont été récemment accordés pour huit projets qui ont valorisé le respect des droits des peuples autochtones au Québec. Le thème de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse portait sur les droits des peuples autochtones. Le but était de célébrer le dixième anniversaire de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Un solide jury Pour sa 29e édition, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse avait un jury de grande qualité. Ainsi, les quatre membres du jury étaient d’abord Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec et Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone. Les deux autres étaient Ghislain Picard, chef de l’APNQL et Alexandre Bacon, cofondateur du Cercle KISIS, un organisme basé à Québec qui a pour mission de promouvoir la richesse culturelle des Premiers Peuples.

Un écrit béton chez les Atikamekws

22 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

Pour souligner le travail politique d’une nation, la Commission a remis un prix au Conseil de la Nation Atikamekw pour la Déclaration de souveraineté d’Atikamekw Nehirowisiw. Signée en septembre

2014, cette déclaration souhaite faire connaître et reconnaître les droits ancestraux du peuple à l’ensemble de la population. «Nous ne sommes pas Canadiens, nous ne sommes pas Québécois, nous sommes Atikamekw Nehirowisiw. Atikamekw Nehirowisiw appartient à Nitaskinan», peut-on lire en conclusion du texte.

Une promotion monstre pour la culture innue Pour l’implantation de son Programme Sous le Shaputuan, l’Institut Tshakapesh a reçu les grands honneurs. Sillonnant tout le Québec d’un festival à l’autre, d’une école à l’autre, le Programme, qui se déroule sous un shaputuan, a pour mission de sensibiliser les jeunes. De la maternelle jusqu’à l’université, depuis 2007, l’Institut Tshakapesh évalue que plus de 100 000 jeunes ont été initiés à la culture innue grâce au Programme.

Bravo à une grande fête dans la métropole Pour souligner son gigantesque travail d’organisation, le Festival Présence autochtone a reçu un prix qui est bien mérité. Célébré depuis 1990, l’événement annuel, qui dure une dizaine de jours, se déroule en territoire mohawk. En plus d’encenser l’art, les cultures, les traditions et l’histoire des premiers peuples des Amériques, le Festival met tout en œuvre pour être un lieu de rencontre des cultures et un espace de réconciliation.

Un organisme bien implanté Faisant la jalousie de bien des universités, le Centre des Premières Nations Nikanite (CPNN) de l’Université du Québec à Chicoutimi est très apprécié des quelque 400 étudiants autochtones de l’UQAC qui s’y sentent accueillis et soutenus chaque année. Avec un encadrement individualisé, des programmes adaptés et du soutien pédagogique, il est clair et prouvé que les approches favorisent la réussite des études. En janvier 2016, le CPNN célébrait ses 25 ans d’existence.

Une fleur pour Natasha Pour encenser l’ensemble de son travail, Natasha Kanapé Fontaine, qui est tour à tour poète-interprète, comédienne, artiste en arts visuels et militante pour les droits autochtones et environnementaux, a été honorée. Cette jeune Innue de Pessamit, qui n’a que 26 ans, est déjà connue mondialement et «sa démarche artistique et littéraire tend à rassembler les peuples divergents par le dialogue, l’échange et le partage des valeurs», cite le communiqué officiel de la Commission.

Félicitations à Avataq! Pour son travail intense envers les Inuits, le Centre culturel Avataq, organisme à but non lucratif crée en 1980, a reçu un prix. En mots exacts, la mission du Centre est «de protéger et de promouvoir la langue et la culture des Inuits afin de perpétuer l’inuktitut et la culture

Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse

Par Chantale Potvin

Le Chef Jean-Roch Ottawa et le Grand Chef Constant Awashish avec Alexandre Bacon, qui était membre du jury. Ils recevaient un prix pour la Déclaration de souveraineté d’Atikamekw Nehirowisiw. inuite pour le bénéfice des générations actuelles et futures». Dans ses actions quotidiennes, Avataq vogue sur les flots de la sagesse, des visions, du leadership et des inquiétudes des aînés inuits. Et le bateau tient le cap depuis près de 40 ans!

Un véritable centre d’archives Pour reconnaître le travail du Grand Conseil de la Nation WabanAki, le Bureau du Ndakinna a reçu un prix pour l’ingéniosité de son organisation. Situé à Wôlinak, en plus de l’intense travail de recherche, les employés du bureau documentent l’utilisation et l’occupation traditionnelle du territoire du Ndakinna par les Abénakis afin de protéger leurs droits ancestraux. Les consultations ont permis de contribuer à

l’élaboration d’un dialogue constructif entre promoteurs, organismes et ministères.

Au nom des enfants, merci! Pour leur travail social et juridique, deux allochtones ont été honorés. Ainsi, Sébastien Grammond, juge à la Cour fédérale, et Christiane Guay, professeure à l’Université du Québec en Outaouais et travailleuse sociale, ont travaillé d’arrache-pied pour faire comprendre la gouvernance autochtone en protection de la jeunesse. Leur travail professionnel respectif et leur vision ont permis de faire reconnaître, pour la toute première fois au Québec, les traditions juridiques autochtones, notamment en ce qui concerne l’adoption coutumière.


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Au nom du Conseil de la Nation Innue Matimekush/Lac John et de mon personnel, nous souhaitons un joyeux temps des Fêtes et une bonne année 2018 aux communautés innues de Mashteuiatsh, Pessamit, Essipit, Uashat mak Mani-utenam, Ekuanitshit, Nutashkuan, Unaman-shipit, Pakut-shipit, Matimekush/Lac-John ainsi qu’au grand chef de l’APNQL, Ghislain Picard. Chef Tshani Ambroise, vice-chef Pako Vachon, conseillère Jeannette Vollant, conseillère Anne-Marie Ambroise, conseiller Noël André

Innutshemau Tshani Ambroise, pitau-innutshemau Pako Vachon, pitau-utshemashkueu Jeannette Vollant, pitau-utshemashkueu Anne-Marie Ambroise, pitau-utshemau Noël André

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Innu Takuaikan Matimekush/Lac John nin innu-utshemau mak pitu-utshemau shit pitu utshamashkueuat, nipakushenitenan tshetshi minu-nipaiamiaeku, tshetshiminupanieku kassinu tshekuan tshe tutameku ashit tshetshi kanuenitameku pakushentamun ume pipun 2018.


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PREMIÈRES NATIONS Tournée des écoles innues

Uashat mak Mani-utenam — L’Agence Mamu Innu Kaikusseht (AMIK) vient de terminer une tournée des écoles innues dans le cadre du projet d’ateliers scientifiques. Depuis la rentrée, quelque 900 jeunes Innus se sont familiarisés avec la biodiversité marine du Saint-Laurent. es ateliers scientifiques interactifs portaient sur le thème «La mer et le littoral- Shipekmaknaneu/shinueu». L’équipe d’AMIK a rencontré les élèves des écoles primaires de six communautés innues de la Côte-Nord, soit Pessamit, Uashat mak ManiUtenam, Ekuanitshit, Nutashkuan, Unamen Shipu et Pakua Shipu. En chiffres précis, avec cette tournée, l’AMIK a pu enseigner à 894 élèves dans 87 classes de sept écoles.

L

Pour trois années scolaires… Pendant les trois prochaines années, AMIK s’activera ainsi pour que les connaissances scientifiques maritimes soient offertes aux enfants. Très dynamiques, les activités offrent la chance aux participants d’échanger, d’expérimenter et de s’amuser. Les démarches mèneront sans doute à intéresser des jeunes Autochtones qui rêvent peut-être de faire des carrières scientifiques.

La mer pour tous!

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Pour la première année, AMIK a

choisi de parler des mammifères marins aux 1ère, 3e et 5e années. Quant aux 2e, 4e et 6e années, ils ont pu assister à un atelier sur le homard et son écosystème. Comme tous les élèves de l’école devaient participer, les écoliers des classes d’adaptation scolaire assistaient aux ateliers selon leur âge. De plus, pour faciliter la compréhension, et à la demande des enseignants et des directeurs, AMIK a conçu une version plus courte de l’atelier sur les mammifères marins pour les classes de maternelle et certaines classes d’adaptation. La majorité des enseignants avaient eu droit à une formation avant la visite d’AMIK.

Des gens reconnaissants «Nous remercions chaleureusement

En moyenne, 70% des jeunes sont davantage intéressés par les sciences, suite à notre atelier d’une heure, ce qui est très encourageant pour l’avenir. Sachant que nous prévoyons redonner les ateliers durant les prochaines années, nous espérons que cela incitera certains jeunes des communautés à aller étudier puis travailler dans le domaine des sciences. Julie-Christine Martin, chargée de projet à l’AMIK

les écoles des communautés innues et nous avons déjà hâte d’être à l’automne 2018 pour commencer les ateliers au secondaire. Nous remercions également nos nombreux et généreux partenaires, soit le Programme Promoscience du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), le Programme autochtone pour la gestion des ressources aquatiques et océaniques (PAGRAO), le Fonds d’initiatives de la Société du Plan Nord, la Politique de soutien aux projets structurants - volet rural d’Innovation et développement Manicouagan, la radio CKAU, le groupe Homarus Inc. et le Réseau d’obser vation des mammifères marins (ROMM)», a conclu JulieChristine Martin, chargée de projet à l’AMIK.

À l’école Olamen d’Unamen Shipu, AMIK a présenté les mammifères marins retrouvés dans le Saint-Laurent ainsi que les menaces qui les guettent.

L’AMIK croit que l’avenir de l’industrie de la pêche est entre les mains des générations futures. Nos ateliers interactifs suscitent l’intérêt des jeunes à en apprendre plus sur la protection de l’environnement et sur une utilisation durable et responsable des ressources.

Julie-Christine Martin, B.Sc.

Par Chantale Potvin

Julie-Christine Martin, B.Sc.

L’AMIK promeut la mer

Julie-Christine Martin, chargée de projet à l’AMIK Des élèves de l’école Olamen d’Unamen Shipu apprennent différentes techniques de pêche au homard et plusieurs points importants relatifs à cette pêche.


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président

Judith Mckenzie vice-président

Noëlla Ambroise secrétaire-trésorier

Rosanne Grégoire administratrice

Zacharie Vollant administrateur

Alexandre Rock administrateur

Germain St-Onge administrateur

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Charles Robertson


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PREMIÈRES NATIONS Grande semaine des tout-petits

Par Chantale Potvin

Montréal — «Petit enfant, c’est promis! Nous allons t’accompagner tous ensemble dans la cour des grands», clament les organisateurs et les ambassadeurs, dont Ghislain Picard, de la 2e édition

de la Grande semaine des toutpetits.

Une organisation titanesque Il est surprenant de consulter la liste des quelque 400 activités qui ont été organisées presque partout dans

la province. Hormis les entités autochtones de l’APNQL et du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec, une vingtaine de sérieux organismes et de ministères se sont engagés pour la tenue de l’événement. Pour la formation du comité organisateur, en plus de la CSSSPNQL, nommons l’Association des haltes-garderies communautaires du Québec, l’Association québécoise des centres de la petite enfance, Avenir d’enfants, le Carrefour action municipale et famille, le Conseil québécois des services de garde éducatifs à l’enfance, la Fédération québécoise des organismes communautaires Famille, la Fondation Lucie et André Chagnon, le ministère de l’Éducation, le ministère de la Famille, le ministère de la Santé et des Services sociaux et le Réseau pour un Québec Famille.

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Ghislain Picard, un homme honoré Pour séduire, amuser et instruire les enfants de 0 à 5 ans, des activités se sont tenues du 19 au 25 novembre. Pour sa part, le chef de l’APNQL, Ghislain Picard, qui a à cœur son rôle de père et de grand-père, a tenu à souligner son souci pour la santé et le mieux-être des enfants. «Agir à titre d’ambassadeur pour la Grande semaine des tout-petits est pour moi une occasion supplémentaire de poser un geste concret de mobilisation pour promouvoir l’importance fondamentale du respect des droits des enfants des Premières Nations, car il s’agit d’un élément essentiel pour assurer l’équité, la qualité de vie et l’avenir au sain de nos familles et de nos communautés», a-t-il déclaré, lors du lancement officiel de l’événement qui a permis à une dizaine d’ambassadeurs de s’exprimer.

Quelques chiffres et faits intéressants Selon les chiffres publiés sur le site de l’événement, près de 550 000 enfants de 0 à 5 ans, soit 7% de la population, vivent présentement au Québec. «Nous souhaitons tous qu’ils deviennent des citoyens accomplis et engagés et nous souhaitons aussi mettre en lumière les

APN

Ghislain Picard a agi comme ambassadeur de l’événement

Pour Ghislain Picard, afin de reconnaître les 0-5 ans comme une priorité des Québécois, cette semaine nationale était un moment opportun pour promouvoir l’importance du respect des droits des enfants des Premières Nations. enfants de 0 à 5 ans afin d’en faire une véritable priorité de société», peut-on lire dans la mission de la Grande semaine des tout-petits, qui se déroule à ces dates pour souligner la journée mondiale de l'enfance, célébrée depuis 1954 dans le monde entier et dont le but est de promouvoir le respect et les droits des enfants.

Des idées pour les CPE Un peu comme un voleur, INNUVELLE a parcouru l’impressionnante liste des activités. De Gatineau à Wendake en passant par Mashteuiatsh, Montréal ou Québec, les Québécois en ont eu plein la vue, les oreilles et le cœur. Afin d’inspirer celles et ceux qui vivent ou travaillent avec des 0 à 5 ans, en plus de nombreux ateliers, conférences, des journées portes ouvertes, un colloque et des discussions pour les adultes, voici ce qui s’est passé pour les enfants.

Quelques idées…

au Père Noël, il y eut des ateliers culinaires, de l’éveil musical, beaucoup de lecture de contes, de mimes, des séances de motricité, des discussions en pyjamas… Certains animateurs ont parlé des papas, des mamans, des grands-parents, de l’amour. D’autres ont peint avec des bébés, bricolé, joué, lu, improvisé des histoires. Certains spécialistes ont montré comment faire du yoga avec un petit, comment le masser, comment bien attacher son siège d’auto ou comment faire pousser de jolies plantes. Certains pouvaient chanter des comptines, regarder des photos, connaître les dinosaures, participer à un concours de dessins, pratiquer un sport, lire des BD ou apprendre à danser dans un powwow ou dans un cours de zumba. Des mamans ont pu réaliser combien il était bon pour elles et pour les petits de pratiquer le «cardiopoussette». Peu importait le moment vécu, partout au Québec, une mimique était affichée sur tous les visages. Laquelle? Un sourire!

Outre quelques événements reliés

Les trois objectifs de la Grande semaine des tout-petits sont de communiquer et de susciter le dialogue autour du développement des tout-petits, de mettre en lumière des initiatives locales et régionales qui soutiennent la petite enfance et de mobiliser l'ensemble de la société derrière cette cause. Extrait du site de la Grande semaine des tout-petits


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OPINION DU PUBLIC

Houston, nous avons un problème ! Mardi le 17 octobre 2017, il est 21 h 03 et cela fait près d’une heure que nous sommes arrêtés au millage 128. Nous étions trois à monter à bord Par Denis Vollant du train du Nord vers 19:00 h au millage 163, juste après le passage prioritaire d'un train de transport de minerai. Personne ne nous informe de la cause de cet arrêt. Possiblement un bris ou en attente d’un autre train de transport du territoire, ou encore que le personnel de la QNS&L, responsable de la conduite du train prenne un repas. Après cette pénible attente, le train repart sans aucune explication de la part du personnel. ans ma grande frustration, ma première idée est la suivante: c’est vraiment inconcevable que des boulettes de fer voyage en première et des individus de tout âge en dernière classe. Sans aucune autre explication, j’apprends que le train du Nord est

D

arrivé hier soir à Matimekush vers minuit et que les règles de Transport Canada font que le personnel doit prendre une pause obligatoire. Ainsi, le personnel de Tshieutin a pris la voie du Sud à midi. Pourquoi ce retard, pourtant nous avons quitté la gare de Sept-Îles à l’heure la veille. Que s’est-t-il passé entre-temps?... aucune explication et encore moins d'excuse. C’est vraiment frustrant, j’ai l’impression que nous (les usagers) sommes considérés comme des valises… À l’époque ce même train portait le nom de l’Express, nommé ainsi pour permettre aux travailleurs de la QNS&L, d’être à la gare de SeptÎles tous les vendredis à 19:00 h pile. L’Express a perdu sa réputation il y a longtemps au profit des boulettes de fer, qui pourtant utilisaient la même voie et avec sensiblement la même fréquence. De nos jours, il est rare que le train du Nord arrive à la gare de Sept-Îles ou de Matimekush après un voyage de 11 heures. Le même trajet prend aujourd’hui plus de 14 heures. Le train du Nord aurait-t-il perdu le Nord ... et le Sud ?

par l’absence d’horaire. En fait, les gens disent «on sait quand on part de la gare mais jamais quand on arrive». Ils sont à la merci, des plaisirs argentés, comme le dit si bien Philippe Mckenzie dans une de ses chansons. Je demande aux trois Conseils Innus et Naskapi, au conseil d’administration et à la direction de Tshieutin, de rencontrer Transport Canada et les minières et QNS&L pour renverser cette situation tout à fait inconcevable. Car les membres des trois communautés sont les premiers utilisateurs de ce train du Nord pour des raisons médicales, affaires, loisirs, achats de denrées et de biens et services et accès au territoire. Dans toute ma frustration, il y a certainement des éléments que j’ignore. Si on pouvait me les expliquer je comprendrais et les utilisateurs aussi. Mais, c’est le silence radio de Houston !

Denis Vollant, Innu et usager de Tshieutin

Les chasseurs qui, en toutes saisons, prennent le train le long de la voie ferrée, sont pris en otage

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TOURISME AUTOCHTONE

Chronique touristique

Par Patricia Auclair, gestionnaire des opérations Tourisme Autochtone Québec

Quand arrive la saison blanche, les aventuriers ne restent pas de glace bien au contraire! En compagnie de nos guides autochtones, ces véritables experts du plein air au grand froid, offrez-vous la découverte d'activités familiales et d’aventures autochtones hivernales au Québec, une destination nordique en effervescence!

Dans l’industrie du tourisme, plusieurs critères caractérisent une destination nordique:

• Le jour et la nuit polaires • Les aurores boréales • La neige et la glace

Les grands espaces et la nature sauvage (principalement l’observation de la flore et de la faune). Chaque destination la décline à sa façon…

Ainsi, force est de constater que le Québec, particulièrement le Québec autochtone, est tout indiqué pour faire valoir cet aspect de son offre touristique et saisir cette force d’attractivité pour séduire la clientèle d’ici et d’ailleurs. Qu’on parle du Nunavik avec ses ours polaires, ses grands espaces vierges et son froid sibérien ou des charmes gelés du fleuve St-Laurent et ses berges en hiver, de Québec à la Côte-Nord, ou même de nos grandes forêts enneigées qui nous abritent des grands vents glacials du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de l’AbitibiTémiscamingue ou de la Baie-James, nos territoires proposent l’hiver le plus charmant d’Amérique.

• La culture autochtone • Le soleil de minuit (l’ensoleillement estival 24 h sur 24) et les journées sans soleil de l’hiver

Au Québec, il tombe entre 300 cm et 700 cm de neige par année, il faut en profiter!

Coiffé d’un casque, mitaines aux mains et bottes fourrées aux pieds, vous êtes prêts à affronter les rigueurs de l’hiver québécois aux commandes de votre bolide des neiges. Nombreuses sont les entre-

Sébastien Desnoyers /TAQ

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Découvrir ou redécouvrir la motoneige

Site Matakan, Manawan.

prises qui vous proposent de découvrir leur expérience et de partager la passion qui les anime pour leur territoire enneigé lors d’excursions en motoneige. À l’image des pourvoiries, les acteurs du tourisme autochtone proposent des forfaits variés en fonction de vos envies (à la journée, sur plusieurs jours, hébergement en auberge, en chalet, en tipi, avec ou sans repas, etc.). Vous opterez pour une longue échappée dans l’immensité boréale de La Baie James ou bien une courte excursion au beau milieu d’une forêt d’épinettes. Dans tous les cas, cette virée se révèlera une expérience privilégiée pour partager avec vos guides leur mode de vie, leur connaissance de la nature, ses dangers, mais également ses secrets.

Au plus près de l’aventure Partout sur le territoire, il est possible d’allier aventure en nature et culture dans pratiquement toutes les régions touristiques, mais en plus, chacune d’entre elles a un patrimoine naturel spécifique à faire valoir, à l’instar des savoir-faire et traditions perpétuées par nos ancêtres. Chacune des 55 communautés autochtones du Québec a sa propre manière de partager les richesses de son territoire. Cette diversité est un fabuleux multiplicateur de possibilités pour les aventuriers, qu’ils soient novices ou experts, grands ou petits. À chacun son taux d’adrénaline! Observer les ours, les loups ou les mammifères marins, un séjour d’immersion autochtone en plein cœur du terri-

TAQ

Profiter de la saison hivernale pour découvrir le Québec autochtone

Patricia Auclair

toire, une randonnée en raquette en interprétant les traces des animaux, dormir sous un tipi ou partir en motoneige à la découverte des communautés autochtones… Nombreuses sont les Nations ayant développé des produits et forfaits exclusifs sur leur territoire, et ce, pour les 4 saisons que nous offre le Québec. Tous les goûts sont dans la nature, alors à vous de jouer! Planifiez vos séjours hivernaux sur le Québec autochtone au www.tourismeautochtone.com

Tourisme Autochtone Québec tient à souhaiter un joyeux temps des Fêtes aux lecteurs de Innuvelle! Au plaisir de vous retrouver en 2018! BONNE ET HEUREUSE ANNÉE À TOUS. PAIX ET SANTÉ. 50, Boul. Maurice-Bastien, suite 510 Wendake (QC) G0A 4V0 1-877-698-7827 info@tourismeautochtone.com www.tourismeautochtone.com


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30 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

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PREMIÈRES NATIONS

Abus de pouvoir

Savoir démasquer et dénoncer les abuseurs Par Chantale Potvin

ment l’un des plus grands obstacles de l’existence.

Uashat mak Mani-utenam — Dans les milieux de travail, la politique, les familles, les conseils d’administration, certains abusent de leur autorité pour écraser les plus «petits» qui souffrent parfois en silence et qui agissent bien souvent contre leur volonté et leurs valeurs.

Les confidences d’adultes ramènent souvent à des récits de professeurs qui ont abusé de leur pouvoir. Élèves «sous-notés», ostracisés, violentés. Il fut même une époque où, dans certaines écoles, les enfants avaient droit à de meilleurs traitements selon leur classe sociale. D’autres étaient constamment humiliés par des enseignants devant leurs camarades, ce qui se répétait dans les cours de récréation. Une dame a raconté que vers 1965, une enfant avait été déshabillée devant sa classe pour que la religieuse la lave devant les écoliers impuissants. Qu’est-elle devenue? Elle s’est pendue à l’âge de 16 ans…

Au fil de l’histoire de l’humanité, certains ont marqué leur peuple et leur pays. Ainsi, en France, de 1584 à 1610, Henry IV a charmé ses sujets, car il était toujours à la recherche du bonheur et de la paix. D’un autre côté, d’autres tyrans ont stigmatisé leur époque par leur machiavélisme et leur cruauté. Parlons notamment d’Hitler, de Bonaparte ou de Saddam Hussein. À leur façon, ils ne vivaient que pour mettre leur plan diabolique à exécution pour arriver à leurs fins. Comment l’abus de pouvoir se traduit-il dans la vie de tous les jours? Les différents milieux sont tous atteints. Ainsi, l’abus est parfois omniprésent dans les familles. Les exemples sont infinis. Si un père (ou une mère) demande à son enfant de cesser de parler ou oblige son adolescent à s’inscrire à tel ou tel cours, il abuse de son pouvoir. S’il s’immisce dans sa vie amoureuse en décachetant ses lettres d’amour ou s’il le bat, alerte rouge. Vivre de l’abus, de la violence et du harcèlement dans sa famille est probable-

Ce sont tout simplement des histoires d’horreur qui se multiplient quant aux supérieurs qui écrasent leurs employés. Ce phénomène trop courant fait en sorte que les patrons véreux vont utiliser tous les moyens possibles pour signifier leur pouvoir, obligeant parfois les employés à démissionner. Extrêmement stressant, le harcèlement au travail est répétitif et lourd. Un enseignant, qui avait été choisi au détriment d’un autre, soit le neveu du directeur, a entendu cette phrase au début de son mandat : «Tu vivras ton suicide professionnel». Il est inutile de raconter tout ce qu’il a vécu pendant l’année scolaire. Ainsi, l’intimidation, les insultes et les humiliations innommables ont été son quotidien.

Partout au Québec, des gens dirigent des organismes sans but lucratif (OSBL). Évidemment, la majorité des personnes qui gravitent autour de ces milieux sont des bénévoles et plusieurs vivent des moments difficiles, car leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur. Aussi, et les exemples pleuvent, certains dirigeants vont se complaire dans leur rôle de patron et vont menacer les plus pauvres pour en retirer davantage d’eux. «Si tu ne fais pas ceci ou cela, tu n’auras par ton panier de Noël». Les horribles phrases de ce type ont bel et bien été prononcées par des gens remplis de mauvaises intentions et par définition, c’est du pur abus de pouvoir. Harcèlement sexuel, mensonges, supercherie, chantage, menaces de tous les genres, violence verbale, force inégale, empoisonnement de l’existence, dépression, suicide, avilissement, rétrogradation, mauvaise estime du soi… L’abus de pouvoir, souvent sournois et insidieux, a plusieurs masques et se manifeste de plusieurs façons. Démasquer et dénoncer l’abuseur est malheureusement la seule solution, car l’abuseur rencontrera enfin son mur.

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PREMIÈRES NATIONS Lutte contre l’homophobie

La bispiritualité s’exprime au pays Par Chantale Potvin

Uashat mak Mani-utenam — Un concept commence à prendre de plus en plus d’ampleur au Canada, soit la reconnaissance et le respect des droits de la communauté Lesbiennes, Gais, Bisexuels, Transgenres, en Questionnement (LGBTQ). Chez les Premières Nations, cette forte tendance est accompagnée de la bispiritualité autochtone dans les villes.

Qu’est-ce que la bispiritualité? Autrefois appelée «berdache» par les missionnaires, ou être aux deux esprits, le mot «bispiritualité» prend ses origines lointaines dans le mot ojibwé «agokwa» qui signifie «comme une femme». Au fil du temps, quelques nations amérindiennes de l’Amérique du Nord ont adopté cette appellation pour définir les personnes qui sont qualifiées comme étant non conformes aux genres d’hommes et de femmes communément admis dans la société occidentale. Vers 1990, le mot a été transformé et anglicisé. Ainsi, au Québec, tiré du mot algonquin «niizh manidoow», les anglophones parlent de Two-Spirit pour définir une personne qui démontre à la fois un esprit féminin et un esprit masculin.

Des organismes au secours des LGBT Dans le pays, plusieurs organismes se sont activés pour intervenir. C’est le cas du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec (RCAAQ) qui a publié un Mémoire de quelque 25 pages, en septembre 2016. Il a été déposé auprès du ministère de la Justice du Québec, dans le cadre du Plan d’action gouvernemental de lutte contre l’homophobie et la transphobie2017-2022. Dans ce Mémoire, en plus de la reconnaissance sociale des groupes LGBT et bispirituels autochtones, il est demandé que le Plan d’action gouvernemental instaure la création d’une mesure de financement afin de permettre aux Centres d’amitié autochtones du Québec de promouvoir les réalités et les droits des différentes identités et orientations sexuelles.

Quatre points précis et recommandations Le Mémoire prône ainsi l’ouverture de tous les milieux, le respect des droits, la création de milieux de vie sécuritaires et inclusifs pour tous et l’adaptation des services publics aux besoins des groupes et des milieux. Ce rapport inclut une liste de recommandations d’actions vis-à-vis la reconnaissance et le respect des droits de la population LGBT et bispirituelle autochtone vivant ou

transitant dans les villes du Québec. Dans ses recommandations, le RCAAQ demande que les centres d’amitié autochtones soient soutenus pour la mise en place d’un programme spécifique pour les membres des diversités sexuelles LGBT et bispirituelles, qui sera doublé par un programme de soutien aux Autochtones victimes d’homophobie et de transphobie.

Un défi dans tout le pays Sur le Web, de nombreux témoignages confirment que plusieurs Autochtones ont dû affronter de longues et pénibles épreuves pour vivre pleinement leur sexualité et être fiers de s’afficher. Or, à la lumière des confidences, la bispiritualité, qui est surtout représentée chez les Autochtones, est encore, de toute évidence, pointée du doigt. «Avant l’époque de la colonisation, les personnes bispirituelles étaient perçues comme étant des individus avec des dons de guérison. Par contre, la discrimination a ensuite pris toute la place de l’acceptation. Cependant, je remarque aujourd’hui une importante amélioration des mentalités», a confié Wesley Keewatin, bispirituel et directeur des interventions à l’organisme All Nations Hope de Regina. Ce dernier ajoute avoir été témoin du premier défilé de la fierté dans une réserve, soit à Beardy’s and Okemasis, à 70 kilomètres de Prince Albert,

en Saskatchewan. «Une solution? Il devrait y avoir davantage de sensibilisation et d’éducation dans les écoles. Un cours d’introduction à la bispiritualité au primaire? Pourquoi pas?» a proposé M. Keewatin.

Encore les satanés pensionnats Selon les spécialistes du sujet, il est temps de se départir de la dominance colonialiste. Selon eux, le passé a fait beaucoup de tort aux Premières Nations. «Alors que les termes «homosexuel» ou «gay» sont nés il y a quelques décennies seulement, les idées autochtones portant

Au sein de certaines sociétés amérindiennes, les personnes bispirituelles peuvent participer à des activités masculines ou féminines et reçoivent des rôles particuliers dans la tribu. Ils ont notamment pour mission ou don de transmettre l’histoire orale, de voir l’avenir, d’attribuer les prénoms aux nouveau-nés et d’organiser les mariages. www.encyclopédiecanadienne.ca

Selon une vieille légende, il est convenu que lors de la grossesse, si la mère rêve de son futur fils jouant avec des objets féminins tels que des outils de coiffure, alors il s’agit d’un signe selon lequel l’enfant appartient aux personnes bispirituelles. dictionnaire.sensagent.leparisien.fr

32 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

JOYEUSES FÊTES / HAPPY HOLIDAYS Weli nipialalasutmamk Mitho Makosi Kesikansi

sur la bispiritualité datent de milliers d’années. D’ailleurs, des recherches avancent que les homosexuels étaient traditionnellement beaucoup plus acceptés dans les communautés que dans les sociétés occidentales», a expliqué Albert McLeod, Autochtone et défenseur des droits de la personne et directeur du Two-Spirited People of Manitoba. «Aujourd’hui, être gay est encore tabou dans les communautés autochtones. Voici là un héritage indéniable de la colonisation et des outils d’assimilation culturelle comme les pensionnats», a-t-il conclu.»

Wli nib8ïamih8mek

Mino manadjito-kijig

Lotshennónnia’t ki wentanó:ron’s Jutdlime pivdluarit

Wel-nuelewumg ukiortame pivdluaritlo

Eskwawentïo Miro nipa aimhan kaie

Tshima minu-nipaimiaiek miro aromkotatokw


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L e s A s t r e s e t Vo u s

Par : Innustradamus, Medium... Saignant Né en décembre – Le lièvre Un voyage à l’extérieur du pays sera le rêve que vous réaliserez durant ce mois. Vous allez opter pour Cuba accompagné de votre dulcinée et ce voyage sera le plus merveilleux de votre vie. Ce sera comme une seconde Lune de Miel. Vous arriverez une semaine avant la Fête de Noël et vous aurez beaucoup de choses à faire pour réunir la grande famille. Gros party en perspective. Pour 2018, il faudra maintenir une bonne santé. La cigarette vous nuit énormément. Né en janvier- Le caribou Vous allez passer la Fête de la Nativité en famille. Les querelles d’autrefois sont chose du passé et la hache de guerre sera enterrée. Le différend que vous aviez avec quelques-uns de vos frères sera résolu après seulement quelques minutes de négociations. Au menu pour le réveillon, ce sera du veau gras et une tête de porc pour couronner le tout. L’année 2018, vous réserve beaucoup de surprises. De l’amour en masse, des gains à la loterie et une très bonne santé. Né en février – La martre Une petite dépression viendra assombrir les festivités des Fêtes de Noël et du Jour de l’an. Une séparation en sera la cause, mais vous allez tout de même réussir à contrôler vos émotions. Vous serez bien entouré pendant la durée des fêtes par vos amis et votre parenté. Ces petites soirées en famille vous réconforteront. L’année 2018 s’annonce très bien. Votre couple sera reformé et pour très longtemps. La venue d’un enfant en début 2019 sera un signe d’un grand amour. Né en mars – Le vison La période des Fêtes sera une occasion de goûter à des plats sublimes qui auront comme conséquence que votre poids passera de 145 livres à 183 livres. Cet état de surconsommation de mets raffinés en passant par la «petite douze» que vous buvez dans la journée seront l’élément déclencheur d’une crise de foie aigüe. Vous êtes maintenant avisé de ce qui vous arrivera. L’année

2018 sera agréable pour vous si vous maintenez une bonne santé en évitant le gras. Né en avril – La truite grise Le mois de décembre apportera beaucoup de bonheur dans votre vie sentimentale. Un nouveau départ sera la clé pour vous sortir de votre bulle qui n’était que désespoir. L’année 2018 sera votre année chanceuse. Celui ou celle qui remplira votre cœur de bonheur sera une personne extraordinaire qui vous apportera tout ce qui vous manquait au niveau sentimental. Plusieurs escapades sont prévus en mars, juin et octobre 2018. Les destinations sont encore inconnues. Né en mai – L’outarde La venue de la période des fêtes sera le moment de vous dévoiler et faire les premiers pas pour enflammer le cœur de la personne que vous avez à l’œil depuis quelques semaines. Cette personne est divorcée et cela ne vous empêchera pas de vivre le plus beau roman d’amour de votre vie. L’année 2018 sera votre année chanceuse. Vous serez choyé par la vie et plusieurs belles choses viendront agrémenter les soirées avec votre bien-aimé(e). Il faut en profiter. Né en juin – Le saumon Vous recevrez en cadeau une paire de billets pour aller voir les Canadiens de Montréal. Un cadeau de vos amis qui vous fréquentent régulièrement. Vous en avez tant fait pour eux qu’il faut de temps en temps un retour d’ascenseur! Côté santé, votre vue baisse et cela vous empêche de lire votre journal comme vous le faisiez auparavant. Comme deuxième conséquence, vous avez de la difficulté à bien voir les personnes du sexe opposé et à vous faire une opinion sur elles. Né en juillet – Le renard Vous pensez sérieusement à déménager dans la grande région de Québec ou de Montréal. Vous voulez terminer vos études en droit et l’année 2018 sera le coup d’envoi pour quelques années d’étude qui seront très fructueuses. Le temps des Fêtes sera un moment où il est fort possible que vous rencontriez une personne qui vous tapera dans l’œil. Serait-ce le grand amour de votre vie? Il faudra par contre perdre plusieurs kilos pour donner une meilleure impression de vous.

Né en août – Le porc-épic Vous êtes tanné de gagner un salaire minimum depuis que vous êtes sur le marché du travail. Dans les prochains mois, plusieurs opportunités se présenteront à vous et vous aurez l'opportunité de choisir un travail qui vous plaira. La période des Fêtes sera fêtée en grand dans votre famille; plusieurs 40 onces de gin seront vidés et la fête continuera jusqu’au 1er janvier. L’année 2018 sera une bonne année pour vous. De nombreuses acquisitions en matériel. Bravo. Né en septembre – La ouananiche Le mois de décembre correspond à une certaine dangerosité au niveau de votre alimentation où vous n’aurez pas de contrôle. Depuis des décennies vous prenez du poids étant incapable de vous maîtriser quand vous êtes exposé aux plats qui vous sont présentés. Il faudra pour 2018 prendre le taureau par les cornes afin de vous convaincre de diminuer votre poids. Sur le plan sentimental, votre vie de couple se porte merveilleusement bien. Vous êtes fait l’un pour l’autre. Né en octobre – Le loup Vous serez hospitalisé d’urgence pour des pierres au foie. Depuis plusieurs semaines vous vous lamentez pour un mal dans la région du sternum et qui vous fait souffrir énormément. C’est dû à votre vésicule biliaire qui ne fonctionne pas bien. Une petite opération et quelques jours de convalescence et vous serez prêt à retourner au travail. Votre santé sera meilleure pour 2018. Vous reprendrez vos marches de santé et vous perdrez de nombreux kilos superflus. Né en novembre – Le castor La période des Fêtes sera très réjouissante pour vous et votre famille. Sur le plan sentimental, vous reprendrez avec votre ex qui vous a laissé depuis six mois. Une peine d’amour qui sera vite oubliée. Vous passerez deux bonnes semaines dans la chambre à coucher, question de remettre les pendules à l’heure. Pour 2018, il sera question de mariage. Possiblement vers le mois de septembre. Les astres y voient beaucoup de bonheur et environ huit enfants.

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PREMIÈRES NATIONS Plus de 9 ans de travail pour arriver à cette réalisation!

Un hôtel en 2018 à Pikogan Pikogan — David Kistabish, Chef de la communauté de Pikogan, annonçait lors d’une conférence de presse tenue le 30 novembre à Pikogan, le début officiel des travaux de construction d’un hôtel à Pikogan.

S

ous la bannière de Rodeway Inn et de la chaîne Choice Hotels Canada, l’hôtel de Pikogan

comptera 36 chambres, une piscine intérieure, une salle de conditionnement physique ainsi qu’un comptoir repas réservé à la clientèle de l’hôtel. Il s’agit d’une offre d’hébergement unique dans la MRC d’Abitibi puisqu’aucun autre hôtel ne possède une piscine intérieure. L’infrastructure telle que présentée lors de la conférence de presse offre également la possibilité de procéder à des agrandissements dans le futur. L’hôtel sera construit aux abords de la route 109, voisin de la station-

Conseil de la Première Nation Abitibiwinni

Par Véronique Rankin

service actuelle. C’est l’entreprise Mamu Construction qui sera en charge des travaux de construction.

Des investissements de plusieurs partenaires C’est en compagnie des partenaires financiers au projet que l’annonce a été faite. Avec un investissement de 6,1M$, on compte parmi les partenaires: Affaires autochtone et du Nord Canada (1 M$), le Secrétariat des Affaires autochtones du Québec (2,1 M$), la Société de crédit commercial autochtone (500 000$) ainsi qu’un investisseur privé dont le nom n’a pas été dévoilé et dont l’investissement serait de 1,9 M$. Le Conseil de la Première Nation Abitibiwinni (CPNA) contribue à la hauteur de 600 000$ au projet.

Des services accessibles à la population de Pikogan 34 • La voix des Premières Nations [Décembre-Janvier 2017-18]

De manière à répondre aux besoins

de la population, l’hôtel aura également comme fonction d’offrir des services favorisant les saines habitudes de vie pour les résidents de Pikogan. Ainsi, il est prévu de permettre l’accès aux résidents de Pikogan à la piscine intérieure ainsi qu’à la salle de conditionnement physique selon un horaire qui ne devrait pas déranger la clientèle de l’hôtel.

Des emplois de plus dans la communauté En contractant l’entreprise Mamu Construction, le CPNA espère créer une vingtaine d’emplois dans la phase de construction du projet puisque l’entente spécifie une priorité d’embauche aux membres de la communauté. Par la suite, c’est une dizaine d’emplois permanents qui devraient être créés lorsque l’hôtel sera en opération. Lors des 5 premières années d’opération, c’est la firme Gestion Dacom qui supervi-

sera les opérations et formera le personnel.

Des revenus durables Ce projet vise à créer des revenus autonomes pour la communauté et permettre au CPNA d’être un acteur économique qui prend de plus en plus de place dans la région. Étant situé devant une route où passent quotidiennement les résidents de la Baie-James voyageant vers le Sud ainsi que les touristes voyageant vers le Nord, la situation géographique de la communauté favorise le développement commercial. Cette réalisation a été qualifiée par la Ministre fédérale des services aux Autochtones, l’Honorable Jane Philpott, comme un projet important, générateur de revenus durables pour le CPNA, tout en ayant des effets bénéfiques sur la qualité de vie des résidents de Pikogan.

COMMUNAUTÉS EN BREF Nomination d’une sénatrice autochtone Selon le député d'Abitibi–Baie-James–Nunavik–Eeyou, Roméo Saganash le projet de loi C-262 est le premier pas essentiel vers une réconciliation. Ce projet assure que les lois canadiennes respectent la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Un autre débat est prévu à la fin février pour le projet de loi C-262, puis il sera soumis au vote. La Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies en 2007, établit des normes mondiales minimales pour la reconnaissance et la défense des droits des peuples autochtones.


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Le tournoi Mario Vollant, un événement organisé par la famille Vollant depuis maintenant 21 ans. C’est une initiative privée et familiale que Mario Vollant avait commencée. Mario Vollant avait commencé ce tournoi avant son décès afin que les communautés se réunissent dans le but de participer à un événement rassembleur avant les fêtes !! Les membres de la famille Vollant, frères et sœur ont continué le travail qu’il avait commencé afin de poursuivre le rêve de celui-ci. Nous sommes fiers du travail acharné de chacun des membres de ce tournoi et nous voulons remercier les équipes participantes qui se déplacent chaque année afin que ce tournoi soit une réussite !

RÉSULTATS Classe A Champion : Montagnais de Pessamit 4 Finaliste : Redman Mashteuiash 0 Classe B Champion : Épicerie Innu Finaliste : Les sacréfiés

15 000$ 5 000$

2 1

6000$ 2000$

Chaque année, nous remettons les profits du tournoi à diverses organisations sportives et éducatives de nos communautés ! Cette année nous avons remis 2000$ aux jeux autochtones interbande éditions 2019 !! Grâce à vous tous !

JOYEUX TEMPS DES FÊTES À CHACUN DE VOUS !!

Classe C Champion : Chief Gasgapegiag Finaliste : Shakashteu

2 1

5000 $ 2000$

Classe Mamit Champion : Warriors Unamen Finaliste : Braves Ekuanitshit

4 3

5000$ 2000$

Classe vétéran Champion : Montagnais Legend Finaliste : Shakashteu

4 2

4000$ 1500$

ET À L’ANNÉE PROCHAINE POUR LA 22e ÉDITION DU TOURNOI MARIO VOLLANT !!!

PRIX DE PRÉSENCE Enfant (12 ans et moins) : 1er prix : NINTENDO SWITCH commanditaire : Michel Rock Ébénisterie Shakashteu Jeffrey St-Onge de Maliotenam 2ème prix : Tablette ACER 7 commanditaire : Uisht construction Anthoine Jourdain Ariel St-Onge de Uashat 3ème prix : 75$ Tournoi Mario Vollant Nilan Wapishan de Natashquan Adulte (13 ans et plus) : 1er prix : Paire de billet avion PAL, paire de billet Canadiens et 300$ PAL airlines représentante Marie-Pier Mckenzie Shimun Bellefleur de Pakua Shipu

3ème prix : Paire de billet Canadiens commanditaire : Michel Vollant Cantine sanitation Pashkui Tenessa Napess de Pakua Shipu 4ème prix : Billet Canadiens Tournoi Mario Vollant Renée-Claude Fontaine de Maliotenam 5ème prix : 250$ Michel Vollant et Philomène Fontaine Cantine Pashkui, remerciement aux clients de la fin de semaine du tournoi Mario Vollant (cantine de l’aréna) Molly Pinette de Maliotenam 6ème prix : 150$ Tournoi Mario Vollant Olivier Pietacho de Mingan

Le match de la demi-finale, entre les Warriors de Mani-utenam VS Redmen de Mashteuiash, était le match le plus spectaculaire de l’histoire du tournoi Mario Vollant et même celui des tournois amérindiens. Ils ont joué 6 périodes de prolongation. Les spectateurs mentionnaient que c’était le plus beau match qu’ils avaient vu de leur vie.

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2ème prix : Télévision Samsung LED TV 50 ‘’ Tournoi Mario Vollant Bernard Lalo Maleck de Natashquan


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MATINUEMITUTAU TSHITINNU-AITUNNU / PARTAGEONS NOTRE CULTURE

Le secteur Innu-aimun / Langue sera aux Galeries montagnaises du 8 au 10 décembre prochains pour la vente de livres et de CD produits et distribués par l’Institut Tshakapesh. Vous pourrez y trouver de nombreuses suggestions de cadeaux à offrir à vos êtres chers. Nous sommes heureux de partager notre culture.

Kassinu kupanieshat

anite mashinaikanitshuapit Tshakapesh tshitatamishkakuauat umenu Nipaiamianannu mak Utshemitunannu. Toute l’équipe de l’Institut Tshakapesh vous offre ses meilleurs vœux pour Noël et le Nouvel An. BANQUE DE VŒUX Des modèles de vœux sont disponibles en français et en innu sur le site Web de l’Institut Tshakapesh.


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