Lucinda Childs et Robert Wilson • Relative Calm - Feuille de salle

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LUCINDA CHILDS ET ROBERT WILSON Relative Calm Jon Gibson | Igor Stravinsky | John Adams

30.11

3.12.2023

Jeu 20h, ven 20h30, sam 18h30, dim 16h · Durée 1h15


À PROPOS DU SPECTACLE 3 ......

ENTRETIEN

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BIOGRAPHIES

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DISTRIBUTION ET MENTIONS DE PRODUCTION............ 10 NOS PARTENAIRES........................................ 12 SAISON 2023/2024...................................... 13 RESTONS EN CONTACT !........................... 14


À PROPOS DU SPECTACLE Retrouvailles au sommet pour deux légendes : le metteur en scène Robert Wilson et la chorégraphe Lucinda Childs réinventent Relative Calm. Ce n’est pas tant une reprise qu’une réactivation du souvenir de cette pièce que les deux artistes proposent aujourd’hui. Répétitions et variations en sont toujours le moteur mais les lumières, les décors et la structure sont neufs. Soit un ballet en trois actes, dansés par la compagnie MP3 Dance Project sur les rythmes de Jon Gibson, Igor Stravinsky et John Adams. Plus de quarante ans après sa création, cette œuvre fascinante gagne en ampleur et en exubérance.

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ENTRETIEN Quel est le lien entre votre pièce Relative Calm de 1981 et cette nouvelle production ? Lucinda Childs : Le titre peut porter à confusion car il fait référence à une ancienne collaboration entre Robert Wilson et moi. Quarante ans plus tard, il nous a servi de point de départ pour une production tout à fait nouvelle, dont le cœur est la célèbre suite Pulcinella, que Stravinsky a composée en 1920 pour les Ballets Russes. De la performance de 1981 ne subsistent qu’une section de la musique de Jon Gibson et ma chorégraphie, ainsi que le titre. Pour les interprètes, cette partie demeure donc inchangée musicalement, mais Robert a souhaité revoir tout le reste : lumières, décors, costumes. C’était passionnant pour moi et très différent de la première production. Tout est désormais rythmé par la musique et la chorégraphie. Robert Wilson : Cette fois, j’ai écouté la musique, réalisé des dessins et regardé le travail de Lucinda. C’est une véritable collaboration, où tout s’est construit en même temps. Pour moi, tout théâtre est danse. Et tous les éléments font corps. Pourquoi avoir choisi de garder le titre de 1981 ? Robert Wilson : L’idée est venue de Lucinda et elle m’a immédiatement plu. Je trouve que c’est un titre qui lui ressemble, très ironique. Au moment des répétitions, il reflétait parfaitement ce calme relatif qui régnait durant la pandémie.

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Lucinda Childs : Vous savez, c’était « relativement calme », pas vraiment habituel. C’est une expression utilisée par les journalistes en temps de guerre, quand il y a un moment de flottement, une pause, et qu’ils ne savent pas quoi dire. Ils disent : « ce n’est pas une accalmie mais un calme relatif » parce qu’ils n’ont aucune idée du moment où il pourrait se passer à nouveau quelque chose. C’est une façon de rassurer un peu les gens. J’ai trouvé l’expression fascinante parce que très ambiguë. Et elle l’est d’autant plus aujourd’hui, où nous n’avons aucune idée de ce qui va se passer d’un jour à l’autre, d’une heure à l’autre. Tout est très fragile. Si la musique de John Adams semble en cohérence avec Rise de Jon Gibson, le choix de la suite Pulcinella de Stravinsky peut sembler plus surprenant. Qu’est-ce qui a guidé cette sélection ? Lucinda Childs : La décision de travailler sur la musique de John Adams revient à Michele Pogliani, le directeur de MP3 Dance Project, qui est un ancien danseur de ma compagnie à New York. Le premier projet que j’ai confié à sa compagnie était Available Light – part 2 (de John Adams) et ils l’ont si bien interprété, j’ai été si impressionnée, que je leur ai également proposé d’inscrire Rise au programme. Mais comme ces deux pièces durent chacune vingt minutes, on m’a suggéré d’ajouter Pulcinella. C’était un défi incroyable et une idée très intéressante pour moi de réunir ces compositeurs. Ce n’est donc pas la première fois que je travaille sur la musique de Stravinsky mais cette fois-ci, j’étais particulièrement excitée par les nouveaux décors, costumes et lumières imaginés par Robert.

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Robert Wilson : La pièce de Stravinsky fonctionne comme un miroir aux compositions contemporaines de Jon Gibson et John Adams, qui sont à peu près de la même génération que Lucinda et moi. Elle est très différente et occupe une place centrale dans Relative Calm : elle est un tournant à la fois musicalement et théâtralement. Les pièces de Gibson et Adams l’entourent et visuellement, dans mon esprit, elles en sont des contrepoints. Mon travail est toujours symétrique. Quelle est votre méthode de travail ? Robert Wilson : Souvent, je m’occupe d’abord de l’image, puis j’ajoute du texte ou de la musique. En ce sens, c’est similaire à la façon dont John Cage et Merce Cunningham travaillaient. Ils préparaient et répétaient séparément avant de tout assembler. Mais dans mon travail, le hasard est le point de départ et non le principe : c’est au final une construction consciente de ce que j’entends et de ce que je vois, deux aspects qui ont la même importance. Et c’est la lumière qui définit tout espace. Je commence toujours, toujours, par la lumière. Lucinda Childs : J’ai rencontré Robert Wilson à un moment où je travaillais surtout de façon collective et collaborative, en étudiant les idées de John Cage, en apprenant à faire de l’abstraction un concept moderne, en travaillant également avec la méthodologie du hasard. Pour moi, Robert a représenté un changement colossal. Ainsi, lors de notre première collaboration sur Einstein on the Beach, le projet était conçu pour être présenté dans l’espace traditionnel d’un théâtre, alors que j’avais pris pour habitude de me produire dans tous les espaces alternatifs possibles et imaginables mais pas sur RETOUR SOMMAIRE 6


de véritables scènes. Ce qui est si passionnant dans cette collaboration avec Robert Wilson, c’est que sa sensibilité contemporaine s’y déploie pleinement et qu’elle n’est en rien amoindrie par le contexte architectural du théâtre, qui est un espace très conventionnel. Après toutes ces années de collaboration, c’est toujours un plaisir de travailler avec lui parce que nous parlons la même langue et, pour le citer, nous n’avons en réalité pas besoin de nous parler tant que ça : nous nous comprenons parfaitement et saisissons parfaitement la forme artistique. Comment avez-vous travaillé l’association des différents éléments de la pièce ? Robert Wilson : Relative Calm est composée de trois parties. Mon travail porte sur la structure et a donc une dimension architecturale. L’important, c’est l’agencement et la relation entre les différentes parties. Relative Calm est faite de musique et de danse mais aussi de tout le vocabulaire du théâtre, maquillage, lumière, costumes. Je ne commence pas avec ce que j’entends, le texte ou la musique, mais avec ce que je vois, la lumière. Ce que je vois, c’est une sorte de masque pour la scène. Et derrière ce masque - après, donc - j’entends la musique ou les mots. En ce sens, ma méthode est assez traditionnelle et classique, on la retrouve dans l’histoire du théâtre. Que je monte Hamlet ou Le Roi Lear de Shakespeare, Einstein on the Beach, l’opéra sur lequel nous avons collaboré en 1976, ou Relative Calm, les décisions basiques sont : qu’est-ce que je vois en premier ? En deuxième ? En troisième ? Qu’est-ce que j’entends en premier ? En deuxième ? En troisième ? Ce sont des décisions prises dans le temps et l’espace. RETOUR SOMMAIRE 7


Comment avez-vous travaillé avec Michele Pogliani sur la chorégraphie ? Lucinda Childs : Je trouve passionnant de travailler avec de jeunes danseuses et danseurs, comme j’ai pu le faire ces dernières années. À La Villette, nous proposons cette année non seulement Relative Calm, avec la jeune compagnie MP3 Dance Project, mais aussi Lucinda Childs x 100 * avec une centaine d’élèves du Conservatoire. Je sens que cette relation à la jeune génération est importante. Et j’aime venir leur présenter le travail en personne, physiquement, et pas simplement par vidéo. C’est comme ça que nous avons procédé avec Michele Pogliani : je me suis installée à Rome pour être en mesure de travailler directement avec les danseurs et danseuses, même pendant la pandémie. Cela fait une grande différence qu’ils aient eu cette expérience d’apprendre et d’interpréter l’œuvre en ma présence, avec moi. Le travail de Michele a été un merveilleux cadeau pour aider à réactiver mes chorégraphies, ce qui n’était pas une mince affaire. Dans ce travail, je dois également créditer Ty Boomershine, un autre ancien danseur de ma compagnie new-yorkaise, qui nous a aidés. D’où viennent le texte et les images qui composent les “knee plays” ** de Relative Calm ? Lucinda Childs : L’image d’un œil que Robert a utilisée vient d’un dessin de Nijinski, à une époque où il n’était plus en capacité de travailler pour les Ballets Russes de Diaghilev. Il était hospitalisé et faisait ce genre de dessins car il avait l’impression que les gens l’observaient sans arrêt et cela le dérangeait. Les textes viennent de son journal et datent de la période où Pulcinella se crée, sans lui. Propos recueillis par Vincent Théval, octobre 2023 *les 1 & 2.12 dans la Grande Halle (ndlr) **knee play = interlude

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BIOGRAPHIES LUCINDA CHILDS fonde sa compagnie en 1973 et participe trois ans plus tard, avec Philip Glass et Robert Wilson, à la création de l’opéra Einstein on the Beach (présenté récemment dans la Grande Halle). Les spectacles qui suivent portent le sceau de ses nombreuses collaborations, notamment avec Robert Wilson, Philip Glass et Sol LeWitt, John Adams et Frank Gehry. Lucinda Childs axe entre autres son travail sur la musique contemporaine et crée des pièces à partir d’œuvres de Ligeti, de Górecki ou de Roger Reynolds. En parallèle des créations pour sa compagnie, elle produit plusieurs pièces pour des compagnies extérieures, dont la Martha Graham Dance Company, le Bayerisches Staatsballet, le Ballet National de Marseille ou le Ballet de l’Opéra de Lyon. Récemment, Lucinda Childs s’est engagée dans un travail de recréation de plusieurs de ses œuvres. ROBERT WILSON est reconnu dès les années 1960 comme l’une des figures de proue de l’avant-garde théâtrale de Manhattan. En collaboration avec la fondation Byrd Hoffman School of Byrds, il crée des spectacles tels Le Regard du sourd (1970), The Life and Time of Joseph Staline (1973), A Letter for Queen Victoria (1974-1975). En 1976, Einstein on the Beach, sur la musique de Philip Glass, fait basculer la perception conventionnelle de l’opéra. L’œuvre de Robert Wilson se déploie aussi sous la forme de dessins, peintures et sculptures exposés partout dans le monde. RETOUR SOMMAIRE 9


DISTRIBUTION ET MENTIONS DE PRODUCTION Concept, lumière, vidéo, scénographie et direction Robert Wilson Chorégraphie Lucinda Childs Musique Jon Gibson, Igor Stravinsky, John Adams Direction MP3 Dance project Michele Pogliani Performeurs Mariagrazia Avvenire, Giulia Maria De Marzi, Asia Fabbri, Maria Pia Giordani, Xhoaki Hoxha, Mariantonietta Mango, Giovanni Marino, Sara Mignani, Gerardo Pastore, Agnese Trippa, Nicolò Troiano, Irene Venuta, Alexandru Mihaita Tanasa Musique : I. Rise de Jon Gibson (1981) • Instruments à vent, claviers, autoharpe, enregistrement ambiant, saxophones soprano et percussions (New World Records) II. Knee play 1 • Citations des journaux de Nijinsky III. Pulcinella (suite) de Igor Stravinsky (1922) • Interprétée et enregistrée par PMCE Parco della Musica Contemporanea, Ensemble dirigé par Tonino Battista IV. Knee play 2 • Citations des journaux de Nijinsky V. Lumière sur l’eau (partie 3) de John Adams (1985) • Symphonie pour instruments à vent et synthétiseurs, New Albion Records Collaborateur à la scénographie Flavio Pezzotti Collaborateur à la lumière Cristian Simon Collaborateur à la vidéo Tomek Jeziorski Costumes Tiziana Barbaranelli Son Dario Felli Maquillage Claudia Bastia Directeur technique Enrico Maso Régisseur de scène Petra Deidda Assistant à la lumière Simone Mancin Assistant à la vidéo Michele Innocente RETOUR SOMMAIRE 10


Assistante aux costumes Flavia Ruggeri Photo Lucie Jansch Collaboration à la reprise de la danse Ty Boomershine Coordinateur MP3 Dance project Fabrizio De Angelis Direction de projet Marta Dellabona Production et communication Martina Galbiati Assistant personnel de Robert Wilson Aleksandar Asparuhov Un projet de Change Performing Arts Coproduction Fondazione Musica Per Roma, Teatro Comunale Di Bologna, Théâtre Garonne (Toulouse), La Villette (Paris), Lac Lugano Arte E Cultura, Teatro Stabile Di Bolzano, Le Parvis scène nationale Tarbes Pyrénées Coréalisation La Villette (Paris), Chaillot - Théâtre national de la Danse Avec le soutien de Dance Reflections by Van Cleef & Arpels

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SAISON 2023-2024 VOUS ÊTES PLUTÔT DANSE ? • TRAJAL HARRELL The Romeo • 7

9.12.2023

Avec Chaillot - Théâtre national de la Danse et dans le cadre du Festival d’Automne 2023 - Portrait Trajal Harrell

Maggie the Cat • 14

16.12.2023

Dans le cadre du Festival d’Automne 2023 - Portrait Trajal Harrell

• SHARON EYAL & GAI BEHAR Into the Hairy • 12

14.04.2024

Avec Chaillot - Théâtre national de la Danse

• ANGELIN PRELJOCAJ Requiem(s) • 23

31.05.2024

Avec Chaillot - Théâtre national de la Danse

• BATSHEVA DANCE COMPANY & THE BASHEVA ENSEMBLE Anafaza 2023 by Ohad Naharin • 6

15.06.2024

Avec Chaillot - Théâtre national de la Danse

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Photo : © Lucie Jansch • Maquette Studio 201 EPPGHV 211 avenue Jean Jaurès 75019 Paris • RCS Paris B 391 406 956 Licences PLATESV-R-2021-010525/PLATESV-R-2021-010530/PLATESV-R-2021-010570

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