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Viser l’équilibre

HRONIQUE

Optimisme nom masculin, 1737, du latin « optimus » même une fois trois en même temps. superlatif de bonus (bon). Ce mot, comme son contraire Cette apothéose multicolore était pessimisme, est un état d’esprit. Le premier voit les cho- vraiment merveilleuse, mais ces ses à leur meilleur, le second, voit le côté noir de tout ce instants de bonheur ne sont qui se passe. Si les extrêmes existent, il y a aussi le juste pas éternels. Si on veut être milieu, mais pour l’atteindre, il faut pe- réaliste, ce ser le pour et le contre, et surtout faire preuve de discernement. Dans ce texte, j’analyserai principalement l’optimisme. Pour celui qui adhère à cette façon de voir les choses, le monde est à son meilleur, et il se considère comme heureux. Négligeant les aspects fâcheux, son esprit ne voit que le bon côté de toutes choses qui arrivent dans sont des morceaux de rêves paradisiaques qui sont loin d’être les images qui se détérioreront sur nos murs et aux fenêtres, si le Covid 19 trop longtemps. C ourtoi sie: Phili ppe Bouchard Selon Duhamel « Les vrais optimistes n’écrivent pas: ils mangent, ils jouissent. » séjourne la vie. Tout est beau, il est satisfait et content de son sort. Dans la période actuelle, au lieu d’être béat, je suis plutôt Selon Duhamel, « Les vrais optimistes n’écrivent pas : ils d’accord pour être logiquement dans l’ordre alphabétique mangent, ils jouissent. » Peu importe les circonstances de « A » suivi par « B ». la vie, ces derniers ont l’impression que les évènements vont tourner positivement. « Ayez confiance en l’avenir; « A » pour armement (médical) et attaquer le virus. ça va s’arranger » est le leitmotiv de ceux qui adoptent « B » pour batailler et l’anéantir. cette doctrine. C’est le seul moyen pour atteindre le « V » de la Victoire. Mais il ne faut quand même pas être d’un optimisme béat, car si je ne m’abuse, faire passer le « B » avant le « A » n’appartient pas toujours aux réalités de ce monde terrestre dans lequel nous vivons, mais plutôt aux béatitudes célestes de certains optimistes qui sont heureux exagéréQue vous soyez « Optimisme » « Modéré » ou « Pessimisme », il en faut de toutes les sortes pour former une société. Parce que si tout le monde est du même bord, ça risque de faire chavirer le bateau. ment, et super satisfaits de tout ce qui nous entoure. Essayons de garder l’équilibre. En exemple, prenons la situation qui nous préoccupe Respectueusement,actuellement. Si on veut être logique avec la position de la Covid 19, « nous sommes en guerre bactériologique. » PHILIPPE BOUCHARD À l’encontre de la réalité, certaines publicités super optimistes nous font voir un « Arc en ciel » soutenue à la façon des chérubins par deux gentils cumulus qui atten- P.S. — Pour ceux que ça intéresse, à Québec on a la chance dent simplement de nous arroser! Les arcs-en-ciel, c’est d’avoir un Club des « Optimistes ». bien beau, j’en ai déjà vu beaucoup, parfois des doubles, et

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POUR METTRE FIN À L'ITINÉRANCE

Accès à l’éducation supérieure, qualité des soins de santé ou solidité du filet social : le modèle scandinave a fait ses preuves en termes de qualité de vie et génère l’envie à travers la planète. Sur la question de l’itinérance, la Finlande s’appuie sur une approche d’encadrement et de prévention, qui aura pratiquement permis au pays d’éradiquer la problématique de l’itinérance. Regard sur les éléments qui font le succès de cette approche.

En Finlande, le droit au logement est un droit humain fondamental. L’article 19 de sa Constitution, « Droit à la sécurité sociale », inscrit les devoirs du gouvernement envers sa population en termes de logement: « L’État est tenu de favoriser le droit de chacun au logement et de soutenir les efforts personnels dans la recherche d’un logement. » Cet article oblige le gouvernement à adopter des politiques de prévention et de soutien aux personnes en situation d’itinérance. Un article de la CBC intitulé Housing is a human right: How Finland is eradicating homelessness paru en janvier 2020, explique que les individus en situation d’itinérance sont rapidement pris en charge, notamment par l’allocation d’un logement permanent subventionné par le gouvernement. Ces personnes reçoivent ensuite une panoplie de services qui leur permettent de retrouver une plus grande stabilité. Juha Kaakinen dirige l’ONG Y-Foundation, qui œuvre depuis les années 1980 à mettre fin à l’itinérance. Dans une entrevue accordée à Michael Enright de la CBC, M » Kaakinen explique que les municipalités et les ONG s’assurent que l’offre de logements abordables est suffisante, notamment par l’achat de logements sociaux sur le marché privé. Il donne l’exemple de la ville de Helsinki qui a racheté un refuge de l’Armée du Salut de 250 lits et l’a converti en 81 logements permanents.

RÉSULTAT?

Juha Kaakinen considère que la politique du gouvernement signifiera la fin de l’itinérance d’ici 2027, et la réduction des coûts liés aux soins d’urgence et médicaux ainsi qu’aux frais judiciaires: une étude finlandaise révèle que l’approche du logement permet d’épargner 15 000 euros par année par individu.

UNE SOURCE D’INSPIRATION POUR LE QUÉBEC?

« Les études montrent qu’un Canadien sur 10 a déjà vécu de l’itinérance “cachée”, soit le fait d’habiter chez des amis ou de la famille par incapacité de se loger. » Elle continue en disant qu’il faudra considérer l’entièreté du filet social québécois et déterminer ce qui mène à l’itinérance, des jeunes qui sortent des centres jeunesse aux aînés vulnérables n’ayant pas accès aux CHSLD. Malgré les nombreux défis, la chercheuse considère cependant que Selon Céline Bellot, directrice de la pandémie de la COVID-19 prédépartement et professeure à l’école sente des opportunités pour les de travail social de l’Université de municipalités québécoises, puisque Montréal (UdeM), le succès de la de nombreuses tours de bureaux Finlande peut s’expliquer entre autres seront vraisemblablement peu occupar la philosophie politique du pays pées durant les prochaines années concernant l’accès au logement. « Le et pourraient être transformées en droit au logement est enchâssé dans logements sociaux. Céline Bellot soula Constitution fin- ligne d’ailleurs que landaise et cela crée l’approche Stabilité des obligations « Dans la gestion de crise résidentielle avec pour l’État et les de l’itinérance [au Québec], accompagnement municipalités ». Si c’est un festival de la mesure (SRA) s’apparente davantage d’atten- d’urgence. » à l’approche finlantion est portée au ~Céline Bellot daise en fournisproblème de l’iti- sant des logements nérance au Québec sûrs et permanents depuis quelques années, il semble sans prérequis et que ce type d’apque les mesures à long terme sont proches, basées sur l’hébergement à insuffisantes: « Dans la gestion de long terme, a fait ses preuves. crise de l’itinérance [au Québec], c’est un festival de la mesure d’urgence. Il faut gérer l’urgence, mais le fait d’être constamment dans l’urgence prévient des réflexions à long terme », affirme Mme Bellot. Céline Bellot soutient qu’il faudra un changement des mentalités avant d’en arriver aux résultats de la Finlande, mais perçoit l’implication grandissante des paliers provinciaux et fédérauxcomme un pas dans la bonne Toujours selon la chercheuse, il faut direction. inscrire la politique « Logement d’abord » dans le cadre plus large SIMON PAGÉ DE VARENNES des programmes sociaux finlandais, qui constitue le point final d’un filet social très solide qui soutient les personnes vulnérables et prévient les situations d’itinérance. Céline Bellot souligne qu’au Québec l’attention est essentiellement dirigée vers les personnes en situation d’itinérance, mais que de nombreuses études révèlent un nouveau visage de l’itinérance:

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