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YVONNE WILLI PROFESSEURE ASSISTANTE - INSTITUT DE BIOLOGIE ASSISTANT PROFESSOR - INSTITUTE OF BIOLOGY - FACULTY OF SCIENCE

FACULTÉ DES SCIENCES Yvonne Willi est professeure boursière FNS Ă l’Institut de biologie au sein du laboratoire de botanique ĂŠvolutive. Titulaire d’un doctorat en Sciences naturelles obtenu Ă l’UniversitĂŠ de ZĂźrich, ses principaux domaines de compĂŠtence sont la gĂŠnĂŠtique des populations, la gĂŠnĂŠtique quantitative, et la biologie de la conservation. Au sein de la FacultĂŠ des sciences, elle dispense dans le cadre du Master en ĂŠcologie et physiologie des plantes un cours d’Êcologie ĂŠvolutive ayant pour thème la rĂŠponse des plantes aux changements environnementaux. Sa position et sa recherche sont financĂŠes par le Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique et par la Fondation Pierre Mercier de Lausanne. Sa recherche actuelle a pour thème la capacitĂŠ des espèces Ă rĂŠpondre Ă des changemenUT enviroO nementaux.

Qu’est ce que la biologie ĂŠvolutive et quelles sont vos intĂŠrĂŞts de recherche actuels? L'objet de la biologie ĂŠvolutive est de comprendre le monde vivant et son changement Ă travers le temps et l’espace en ĂŠtudiant les forces ĂŠvolutives qui agissent au sein des populations. Une des ces forces, la mutation gĂŠnĂŠtique, permet l’apparition de nouvelles variantes gĂŠnĂŠtiques dans une population. Une autre de ces forces est la sĂŠlection naturelle, qui conduit au maintien de certains de ces nouveaux caractères. Je m’intĂŠresse donc aux forces qui façonnent la variation gĂŠnĂŠtique des populations. Une des questions qui nous intĂŠresse est de voir si l’adaptation par la sĂŠlection naturelle connaĂŽt des limites. Une cause probable pour des limites d’adaptation est que certains caractères ont une base gĂŠnĂŠtique commune. En effet ces caractères ne pourront ĂŠvoluer que conjointement et un compromis “biologiqueâ€? devra ĂŞtre trouvĂŠ pour compenser les avantages et inconvĂŠnients de chaque caractère. Cette indĂŠpendance des caractères gĂŠnĂŠtiquement liĂŠs pourrait limiter l’Êvolution directionnelle.

En quoi consiste le projet “la capacitĂŠ d’adaptation des espèces face aux changements environnementauxâ€?? Dans une première ĂŠtape, le but est de quantifier Ă quel point certains caractères sont “corrĂŠlĂŠsâ€? parce qu’ils ont une base gĂŠnĂŠtique commune ou parce que les gènes sont physiquement proches l’un de l’autre dans le gĂŠnome. Nous travaillons avec une espèce vĂŠgĂŠtale, Arabidopsis lyrata. Les caractères ĂŠtudiĂŠs sont par exemple la date de floraison et l’efficacitĂŠ dans l’utilisation de l'eau. Le doctorant Antoine Paccard a dĂŠjĂ pu confirmer que ces deux traits sont corrĂŠlĂŠs et qu’ils jouent un rĂ´le majeur pour l’Êcologie de la plante. Dans une deuxième ĂŠtape, des expĂŠriences de sĂŠlection artificielle seront effectuĂŠes pour ĂŠtudier si cette corrĂŠlation gĂŠnĂŠtique entre ces caractères limite le processus d’adaptation. Aussi, ces expĂŠriences de sĂŠlection vont ĂŞtre utiles pour trouver les gènes responsables pour la corrĂŠlation. Les rĂŠsultats obtenus seront comparĂŠs avec la situation dans les populations naturelles de la mĂŞme espèce de plantes. Ainsi nous pourrons savoir si cette corrĂŠlation est aussi limitante pour l’adaptation dans la nature. Nous comparerons des populations Ă travers des transects de latitude, et nous chercherons Ă comprendre ce qui limite la distribution gĂŠographique de l’espèce.


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