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Eugénie Baccot : journaliste et photographe

Journaliste et photographe : deux métiers qui se complètent !

Le 29 mai, Juliette Duvocelle, 5ème3, est partie à Bordeaux voir une manifestation artistique sous forme d’exposition, où elle a rencontré Eugénie Baccot, photographe et journaliste…

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Juliette Duvocelle : Faites-vous plutôt vos reportages ici ou à l’étranger ?

Eugénie Baccot : Alors ça dépend. Il y a quelques années j’allais plutôt beaucoup à l’étranger parce que je m’intéressais beaucoup aux Etats-Unis, aux pays de l’Afrique de l’est. Je ne m’intéressais pas particulièrement à la France où j’habitais mais ce n’est pas forcément bien, je pense que l’on peut trouver des choses partout, surtout au coin de sa rue. Donc, j’essaie de m’intéresser plus à la proximité et depuis l’épidémie, je travaille plus près de chez moi. Ca reste toujours un peu à l’étranger mais ça reste un petit peu moins loin !

« Je suis assez fière de pouvoir photographier des gens qu’on ne photographie pas particulièrement, je suis aussi fière de pouvoir montrer des choses qu’on connaît assez peu, parce que je trouve que c’est cool de pouvoir donner la parole à ceux qu’on ne connaît pas.»

JD : Combien de temps restez-vous dans les pays étrangers où vous allez ?

EB : Cela dépend des fois mais j’aime bien rester un petit peu de temps, parce que je pense que c’est important de passer du temps avec les gens. Je pense que pour découvrir leur mode de vie et leur fonctionnement, il faut aussi s’y intéresser donc je pense qu’il faut y passer du temps. Quand on passe une soirée chez quelqu’un, on passe un moment sympa, mais quand on passe une semaine, on arrive dans le quotidien, et c’est le quotidien qui révèle beaucoup de choses sur la vie des gens.

JD : Que préférez-vous dans les voyages ?

EB : J’aime découvrir des personnes que je n’aurais jamais rencontrées autrement. J’aime découvrir des modes de vie qui sont super différents. J’aime me dire qu’aujourd’hui, en 2021, il y a encore des gens qui sont encore des cow-boys aux Etats-Unis, qui élèvent des vaches et qui travaillent sur des chevaux comme au 19ème siècle. J’aime me dire que dans un pays comme l’Estonie aujourd’hui on fabrique des robots. J’aime découvrir des environnements qui sont super différents.

JD : Etes-vous fière de votre travail et de tous vos reportages ?

EB : C’est une question difficile. Je suis assez fière de pouvoir photographier des gens qu’on ne photographie pas particulièrement, je suis aussi fière de pouvoir montrer des choses qu’on connaît assez peu, parce que je trouve que c’est cool de pouvoir donner la parole à ceux qu’on ne connaît pas. Après d’autres personnes auraient pu le faire à ma place. Et je trouve que c’est très bien d’être fière et de montrer la vie des gens qu’on ne voit pas.

JD : Que faîtes-vous de toutes ces photographies ?

EB : Alors, il y a différentes choses. Je les vends à des journaux qui, après, racontent des histoires à travers mes images. Je peux aussi faire des expositions, dans des musées ou dans des festivals comme ici, où on montre au public qui vient découvrir un univers, une ambiance de reportage. Après, on peut faire plein de choses avec la photo mais moi ce que je fais beaucoup, c’est de vendre dans des journaux, ou les montrer dans des cadres d’exposition.

JD : Que faîtes-vous de vos articles ?

EB : Les articles, en général, sont publiés dans la presse ou sur internet. Après c’est

« Je croisque le reportage que j’ai préféré faire c’est mon sujet sur les cow-boys en Californie. Parce que j’ai passé 3 semaines avec des cowboys américains, comme Lucky Luke . »

toujours pareil, il faut voir qui est intéressé par quels articles et par quels sujets. Un journal qui va publier un reportage sur les cow-boys ne va pas forcement être intéressé par un reportage sur les sauterelles en Ouganda, ça dépend, il faut juste trouver quels sujets intéressent quel journal.

JD : Lequel de vos reportages avez-vous préféré faire ?

EB : Je crois que le reportage que j’ai préféré faire c’est mon sujet sur les cow-boys en Californie. Parce que j’ai passé 3 semaines avec des cow-boys américains, comme Lucky Luke. Des gens qui emmènent leur troupeau de vaches à cheval d’un point A à un point B. Ils font comme on faisait aux Etats-Unis ils y a cent ans c’est-à-dire d’emmener les vaches d’un endroit où il n’y a pas d’herbe à un endroit où il y a en a. Du coup, c’est un reportage qui est très important car il montre la vie des gens qui travaillent dans l’élevage aux EtatsUnis et pourtant on croirait que ces gens n’existent plus aujourd’hui. C’était super d’être à cheval pendant quelques semaines pour faire ce reportage.

Texte d’Eugénie Baccot lors de son exposition sur l’invasion des sauterelles en Ouganda : «Quand les nsenene, les sauterelles envahissent les rues de Kampala, la capitale ougandaise devient lunaire. Les planches de zinc et les fils raccordés illégalement donnent à la ville des allures d’aéronef. Plantés dans des bidons, des pans de tôle forment des cages où les insectes étourdis par l’épaisse fumée émanant des brasiers se précipitent. Elles sont des milliers à virevolter dans le ciel fluorescent avant d’être cueillies par des chasseurs éblouis qui portent des lunettes de soleil en pleinenuit.»