Catalogue 2019 - Festival Photo La Gacilly - 16e Edition

Année après année, le Festival Photo La Gacilly montre l'urgence de laisser pour demain une empreinte environnementale durable, malgré les blessures permanentes faites au monde du vivant, en exposant une photographie toujours plus créative, toujours plus engagée, toujours plus lumineuse. « À l'Est, du nouveau»?

Pour cette 16·édition, nous avons aussi souhaité mettre en lumière des artistes venus de Russie et des pays limitrophes.

D'abord parce que 2019 marque le 30" anniversaire de l'effondrement de l'empire soviétique. Ensuite parce que ce souffle de liberté s'est accompagné d'une formidable énergie libérée de tout carcan.

La photographie contemporaine en a bénéficié: focus sur ces talents venus de Moscou, de Pologne, de Géorgie ou d'Estonie, encore trop méconnus du public français.

Every year. the La Gacilly Photo Festival illustrates haw urgent it is to leave a sustai11able enviro11mental footprint for the future - despite the permanent wounds currently being inflicted on the natural world - by exhibiting ever­ more creative. comm1tted and inspiring photography.

'Ali Eyes Easn For this 16th edition. we also wanted to highlight artists frorn Russia and its neighbouring countries.

Firstly, because 2019 marks the 30th anniversary of the collapse of the Soviet bloc. And secondly, because the winds of freedom released a remarkable surge of energy as the straitJacket was shrugged off, to the benefit of contemporary photography. Here, we take a close look at talented artists tram Moscow, Poland, Georgia and Estonia, ail of whom remain little known ta the general public in France.

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Les Éditions de Juillet

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9 782365

100694

ISBN 978-2-36510-069-4 Prix: 19,90€

5 - Jacques Rocher Fondateur du Festival Photo La Gacilly et Maire de La Gacilly 6 - Auguste Coudray Président du Festival Photo La Gacilly 8 - Stéphanie Retière Directrice du Festival Photo La Gacilly

140 – Maia Flore 148 – Valerio Vincenzo 156 – Éric Garault 164 – Fondation Yves Rocher, Plantons pour la Planète

sommaire

5 I Éditos

166 – Juan Manuel Castro Prieto 172 – Guillaume Herbaut 178 – Axelle de RussWé 184 – Nouvelles Frontières 186 – Charles Delcourt 190 – Marine Lécuyer 194 – Julien Mauve

10 - L’heure de la renaissance a sonné ! Cyril Drouhet Commissaire des expositions du Festival Photo La Gacilly

198 – Alphonse David

22 I À l'Est du nouveau

204 I Les amateurs à La Gacilly

24 – Olga Sviblova, la Tsarine de la Photographie Entretien avec Olga Sviblova, Directrice du Multimedia Art Museum de Moscou

206 – Festival Photo des collégiens du Morbihan 210 – Image Sans Frontière

32 – Sergey Prokudin-Gorsky 40 – Alexander Rodchenko 48 – Josef Koudelka 58 – Sergey Maximishin 66 – Justyna Mielnikiewicz 74 – Alexander Gronsky 80 – Danila Tkachenko 88 – Alexey Titarenko 94 – Elena Chernyshova

212 I Le Festival 214 – Festival Photo La Gacilly, un village dans les images…

217 – Festival Photo La Gacilly-Baden 219 – Un catalogue augmenté 220 – Remerciements 221 – PARTENAIRES 222 – Équipe

102 – Kasia Strek

110 I Renaissance

122 – Marco Zorzanello 132 – Franck Seguin

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112 – Yuri Kozyrev & Kadir van Lohuizen

contents

5 - Jacques Rocher Founder of the La Gacilly Photo Festival and Mayor of La Gacilly 7 - Auguste Coudray President of the La Gacilly Photo Festival 9 - Stéphanie Retière Director of the La Gacilly Photo Festival 16 - The renaissance is now!

Cyril Drouhet Exhibition Curator at the La Gacilly Photo Festival

22 I All Eyes East 28 – Olga Sviblova, Tsarina of Photography Interview of Olga Sviblova, Director of Moscow Multimedia Art Museum 33 – Sergey Prokudin-Gorsky 41 – Alexander Rodchenko 49 – Josef Koudelka 59 – Sergey Maximishin

149 – Valerio Vincenzo 157 – Éric Garault 165 – Yves Rocher Foundation, Plant for the Planet 167 – Juan Manuel Castro Prieto 173 – Guillaume Herbaut 179 – Axelle de Russé 185 – New Frontiers 186 – Charles Delcourt 190 – Marine Lécuyer 194 – Julien Mauve 199 – Alphonse David

204 I Amateurs at La Gacilly 207 – Morbihan School Photo Festival 210 – Image Sans Frontière

212 I The Festival 215 – La Gacilly Photo Festival, a village amongst images…

67 – Justyna Mielnikiewicz

217 – La Gacilly-Baden Photo Festival

75 – Alexander Gronsky

219 – Augmented catalogue

81 – Danila Tkachenko

220 – Acknowledgements

89 – Alexey Titarenko

221 – PARTNERS

95 – Elena Chernyshova

222 – Team

103 – Kasia Strek

110 I Renaissance 113 – Yuri Kozyrev & Kadir van Lohuizen 123 – Marco Zorzanello 3

sommaire

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5 I Editorials

133 – Franck Seguin 141 – Maia Flore

JACQUES ROCHER

Éclairer le monde grâce aux regards des photographes

Les grands enjeux environnementaux et sociétaux sont au cœur même de l’existence du Festival Photo La Gacilly et c’est depuis 16 ans ce qui conditionne sa programmation : éveiller les consciences et éclairer le monde grâce aux regards des photographes. C’est la vision de ce festival photo unique en son genre.

éDITO I Editorial

Le Festival Photo La Gacilly s’est toujours inscrit dans la durée, fort d’une conviction, que la culture et en particulier la photographie, médium par excellence, vecteur d’émotions et d’ouverture vers l’ailleurs, est une source d’attractivité territoriale.

Au fil du temps, le festival est devenu un rendez-vous photographique national et international, à tel point qu’une édition existe à présent en Autriche dans la ville de Baden.

Je tiens à remercier les partenaires publics, privés et techniques ainsi que le personnel de la commune et les membres actifs de l’association du Festival Photo La Gacilly.

La culture, pour la commune de La Gacilly, est un élément essentiel pour créer un vivre ensemble ouvert vers les différences et c’est ce pourquoi nous avons inauguré en 2018 le centre culturel et de congrès Artémisia qui permettra au plus grand nombre, et ceci toute l’année, de découvrir des artistes issus de différentes pratiques.

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Jacques Rocher Fondateur du Festival Photo La Gacilly et Maire de La Gacilly

Enlightening the world through the photographer’s lens

Major environmental and social challenges lie at the heart the La Gacilly Photo Festival and have shaped its programme for 16 years now, raising awareness and enlightening the world through the photographer’s lens. Such is the vision of this unique photography festival.

The La Gacilly Photo Festival has always taken a long-term perspective, firmly convinced that culture and especially photography – the ideal medium for conveying emotions and an open outlook – can be used to enhance the area’s appeal.

Over the years, the Festival has become a highlight on the national and international photography calendar and there is now even a sister event in Baden, Austria.

I would like to thank our public, private and technical partners along with all the municipal staff and the active members of the La Gacilly Photo Festival association.

For the village of La Gacilly, culture is key to creating a community that respects and embraces our differences. This is why, in 2018, we inaugurated the Artémisia cultural and congress centre where everyone can come and discover artists working in an array of disciplines, all year round.

Jacques Rocher Founder of the La Gacilly Photo Festival and Mayor of La Gacilly

Chaque année, le Festival Photo La Gacilly attire plus de 300 000 visiteurs en Bretagne, 200 000 à Baden en Autriche. Grâce à sa présence en gares bretonnes et parisienne, il s’adresse également à des centaines de milliers de voyageurs de début juin à fin septembre.

Ajoutons à cela, quelques millions de vues partagées sur les réseaux sociaux dans plus de 45 pays.

AUGUSTE COUDRAY

Un Festival Photo au viseur militant

Pourquoi alors ne pas profiter d’une telle scène culturelle pour y jouer l’essentiel, y exposer le meilleur, le tragique parfois mais aussi le merveilleux, tout ce qui donne envie de changer de perspectives et de référentiel de valeurs ? La photographie doit surprendre pour mieux donner à voir la réalité.

Comment ne pas céder à la tentation d’inviter chacun, à travers ce viseur militant Peuples et Nature qui caractérise le Festival Photo La Gacilly, à substituer la sobriété à l’abondance, la qualité à la quantité, le mieux au plus, l’utile au gadget ? La photographie dans l’espace public crée une stimulation collective, donne du sens et tisse un lien entre les artistes et le public. Elle est facteur d’échanges, d’interactions et de dialogue. Elle peut amener vers plus de possibles.

éDITO

Le rêve est devenu réalité : le Festival Photo La Gacilly existe. Il émerveille, surprend, dérange, déroute, interpelle, enrichit la vie des gens. Il sort des circuits réservés de l’art contemporain, touche des riverains, des touristes et voyageurs, blogueurs et internautes toutes générations confondues. Il les connecte à la même réalité, dans des lieux différents. Il les fait se croiser, voire se rencontrer. Il est devenu naturel de voir des passants prendre des photographies des tirages exposés, aussi des gens qui les regardent, et de les poster sur la toile. On se l’approprie.

Discrètes ou décuplées, modestes ou en majesté, jamais mineures, jamais insignifiantes, les photographies du Festival Photo La Gacilly sont là où ça vit, ça bouge, ça respire. Point de départ ou d’arrivée, étape dans un trajet, parenthèse d’un séjour, origine ou destination, le Festival Photo La Gacilly est un lieu de convergence de visiteurs et d’habitants, ancré sur son territoire et ouvert sur le monde. Le dépaysement et le voyage débutent toujours là où chacun ne s’y attend pas.

Auguste Coudray Président du Festival Photo La Gacilly

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Bon festival !

AUGUSTE COUDRAY

Every year, the La Gacilly Photo Festival attracts over 300,000 visitors to Brittany and 200,000 to Baden in Austria. Thanks to its presence in railway stations across Brittany and Paris, it also reaches out to hundreds of thousands of passengers between early June and late September. Add to that the several million views shared on social media in over 45 countries, and we can safely conclude that the dream has come true!

EDITOrial

The La Gacilly Photo Festival is alive and flourishing!

It astounds, surprises, disturbs, disconcerts, challenges and enriches our lives. It veers from the paths reserved for contemporary art and reaches out to local people, tourists, travellers, bloggers and internet users of every generation. It connects them to the same reality, wherever they are. It brings people together, virtually and in real life.

It is now natural to see passers-by take photographs of the prints on show and of the people looking at them, ready to post online. People have adopted the Festival as their own.

This rich cultural scene is thus the perfect stage for going to the heart of matters and exhibiting the best, the sometimes tragic and the simply wonderful – the things that encourage us to change perspective and shake up our value system. Photography has to surprise if it is to provide a sharper view of reality. The temptation to use the Festival’s committed stance to People and Nature to urge everyone to choose moderation over abundance, quality over quantity, better over more and usefulness over gadgets is irresistible! Photography in the public space provides a collective stimulus, brings meaning and forges ties between the artists and the general public. It fosters exchange, interaction and dialogue.

It can bring us new possibilities.

Restrained or forceful, modest or majestic but never minoror insignificant, the photographs exhibited at the La Gacilly Photo Festival are right in the heart of things, where everything happens, moves and exists.

Regardless of whether the La Gacilly Photo Festival is your point of departure or arrival, a stopover, a stage of a trip, your origin or your destination, it is a place that unites visitors and inhabitants, somewhere firmly rooted in its territory yet open to the world. You never know where your next journey will take you!

Enjoy the Festival!

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AUGUSTE COUDRAY

ĂŠDITO

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A photography festival with a committed stance

Auguste Coudray President of the La Gacilly Photo Festival

Le Festival Photo La Gacilly c’est l’histoire d’une amitié entre des hommes et d’une amitié avec la photographie.

Cette dyade au cœur du festival depuis sa création en 2004 continue de faire vibrer toute l’équipe qui participe à la réalisation de cette 16e édition.

Stéphanie Retière

Un bien commun pour la photographie

Passionnés, professionnels, visiteurs d’un jour ou de quelques heures, nous nous retrouvons tous ici, à découvrir dans ce village autant de fenêtres ouvertes sur la complexité du monde, autant de questions environnementales et sociétales que le festival met en avant depuis ses débuts et qui font son identité.

De la rencontre créée entre ces images et les publics, une connivence s’installe. Nous entrons en relation, nous nous parlons, nous débattons, l’espace public devient agora, la parole trouve sa place même entre personnes qui ne se connaissent pas.

éDITO

Fort de cette énergie, le Festival Photo La Gacilly s’est naturellement inscrit dans le paysage comme l’un des évènements majeurs de la photographie. Au-delà de la diffusion et de la promotion de la photographie, c’est son soutien aux photographes qui fait l’une de ses singularités. Que serait le festival sans les photographes ? Ils nous inspirent, ils nous questionnent et chaque été, pendant quatre mois, ils nous réunissent.

Le festival crée des ponts entre les visiteurs mais également entre les territoires. Celui de La Gacilly avec ses expositions à Glénac et à La Chapelle-Gaceline et plus largement celui de toute une communauté de l’Oust à Brocéliande. Source de plaisir partagé et de convivialité, ce rendez-vous photographique aiguise aussi les regards, et par ses différentes actions auprès des plus jeunes favorise l’émergence d’une conscience écologique et citoyenne.

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Remercions toutes celles et ceux qui nous accompagnent dans cette aventure humaine et photographique à commencer par nos partenaires publics qui nous soutiennent et nous accompagnent dans nos nouveaux projets. Saluons la fidélité de nos partenaires privés et mécènes présents pour certains d’entre eux depuis les premiers jours et qui nous permettent d’offrir la gratuité de cette programmation à tous nos visiteurs.

Ce festival qui nous rassemble est ce bien commun qui permet de tisser toutes ces énergies et continuera demain à être ce précieux espace-temps.

Stéphanie Retière Directrice du Festival Photo La Gacilly

Stéphanie Retière

The La Gacilly Photo Festival is a story of friendship between people and an affection for photography.

This dyad has been at the heart of the Festival since it was founded in 2004 and continues to motivate the team that is contributing to the 16th edition this year.

EDITOrial

Fuelled by this energy, the La Gacilly Photo Festival has found its place as one of the biggest events on the photography calendar. It stands out not only for the way in which it shares and promotes photography, but also for the support it provides to photographers.

After all, where would the Festival be without its photographers? They inspire us, question us and, every summer, they unite us for four whole months!

Fans, professionals, day-trippers or passers-by all come together for a couple of hours here, in this village, with its windows open on to the complexity of the world, to contemplate the environmental and social issues that the Festival has always endeavoured to address and which constitute its identity. A genuine sense of togetherness emerges from this encounter between the images and the public. A relationship forms, a dialogue is established, a debate; the public space becomes an Agora and even strangers start to converse.

The Festival builds bridges between visitors but also between different places: within the territory of La Gacilly itself with exhibitions in Glénac and La Chapelle-Gaceline, but also more widely within the territory that stretches from the River Oust to the Brocéliande Forest.

This photographic event not only sharpens the eye but is valued for the pleasure and togetherness it brings, and for the various initiatives it fosters to bring a sense of civic duty and ecological awareness to young people.

I would like to thank all those who have joined us on this human and photographic venture, starting with our public partners for their ongoing support and assistance, as well as our private partners and patrons for their loyalty, some of whom have been with us right from the start and all of whom continue to ensure the Festival remains free of charge for visitors. This unifying event is a tool for the common good that consolidates multiple sources of energy, and which will continue to build bridges through space and time in the future.

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Stéphanie Retière

éDITO

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A common good for photography

Stéphanie Retière Director of the La Gacilly Photo Festival

Nous vivons une époque où l’on maltraite le présent, où l’on passe indifférent devant les petits bonheurs sans même les goûter, où l’on recherche le plaisir individuel plutôt que l’équilibre collectif, où l’on jalouse le confort du voisin, où l’on veut tout, tout de suite, sans même faire, au préalable, l’inventaire de nos besoins véritables. La mondialisation est entrée dans une course folle, comme un bolide sans pilote bardé de nouvelles technologies écrasant sur son passage les modèles culturels anciens, s’enivrant d’un miroir aux alouettes, s’aveuglant dans l’accaparement compulsif des richesses de la terre.

éDITO

Un festival photographique ayant pour vocation de mettre en lumière, par la force de l’image, la beauté si fragile de notre planète ? On entend déjà les Cassandre se frotter les mains, sombrer dans leur catastrophisme, clamer que le réalisme écologique a du plomb dans l’aile, qu’il est vain désormais de vouloir prétendre que notre civilisation retrouvera sous peu l’harmonie qu’elle entretenait avec son environnement. Les faits pourraient leur donner raison. En France, les récents mouvements sociaux ont fait passer au second rang le souci légitime d’une transition vers les énergies renouvelables, l’abandon des pesticides ou la sauvegarde du vivant.

Des slogans ont été lancés, motivés en premier lieu par l’angoisse d’une paupérisation dans une société à deux vitesses. « Plutôt la fin du mois que la fin du monde ! », a-t-on scandé dans un réflexe de l’angoisse du pouvoir d’achat. En Europe, le repli protectionniste a engendré le Brexit au Royaume-Uni, la fermeture partielle des frontières en Hongrie, en Autriche ou en Italie, et la vague populiste gagne les esprits par peur de l’autre, cet étranger de la ville d’à côté ou d’un pays lointain qui menacerait nos avantages et nos acquis. Il est loin le temps où Stefan Zweig, avant 1914, se réjouissait de pouvoir prendre le bateau, le train et se rendre aux Indes, en Chine, en Afrique, à Moscou ou Berlin sans aucune formalité, sans visa, sans passeport. L’homme alors circulait librement. Aux états-Unis enfin, on remet en cause le réchauffement climatique. Et au Brésil, on se réjouit de pouvoir exploiter les terres d’Amazonie.

Qu’importe si demain, le poumon de l’humanité suffoquera jusqu’à l’asphyxie !

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« Lorsqu’un homme seul rêve, ce n’est qu’un rêve.

Mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité. » Friedensreich Hundertwasser (1928-2000)

CYRIL DROUHET

L’heure de la renaissance a sonné !

CYRIL DROUHET éDITO

Et pourtant. L’Homme sait savourer l’existence de l’ermite quand il se pose, quand il comprend la vanité de ses créations. Marcher en forêt, écouter le bruissement du vent dans les arbres, pétrir l’argile entre ses mains, sentir l’humus des sols au petit matin, renaître tout bonnement à la vie.

Une sensation enfouie au plus profond de chacun et qui resurgit chaque fois que planent trop lourdement les cohortes de corbeaux noirs. Ce refus du fatalisme, cette propension à s’émerveiller du spectacle de la Terre sans en dissimuler ses travers, cette volonté de croire en une humanité positive, sont au cœur des préoccupations de notre festival. Depuis sa création en 2004, il a accueilli les plus grands photographes de notre temps et découvert de nouvelles écritures, avec pour point commun ce même engagement pour la planète. Des artistes exposés en plein air et sur grand format qui transforment, l’espace d’un été, notre village du Morbihan en une immense galerie à ciel ouvert.

Cette année, vous l’aurez compris, la 16e édition du Festival Photo La Gacilly montrera, par sa programmation, que, malgré les blessures permanentes faites au monde du vivant, il existe désormais une véritable conscience humaine, plus forte que tous les pouvoirs politiques, pour refuser cette absurdité d’une extinction de la vie. Ne jamais abdiquer, quelle que soit la force qui vous étreint, pourrait être le message délivré par ces photographes dont la puissance créatrice est un véritable hymne à la renaissance.

Devenir des semeurs d’espoirs « Après la pluie, le beau temps », « Du chaos naît la lumière ». Nos proverbes les plus simples ne souffrent pas l’usure du temps, tant ces adages se sont vérifiés.

Souvenez-vous. Le 6 août 1945, les Américains lâchent une bombe atomique au-dessus d’Hiroshima. À proximité de l’épicentre, un vieil arbre se dresse près du temple d’Housenbou. L’édifice est détruit, l’arbre est calciné, tout est mort. Aucune vie sur cette terre irradiée. Si ce n’est, au printemps suivant, une petite pousse qui sort du sol à partir de la souche de l’arbre.

Une petite branche qui renaît de ses cendres.

Le rescapé est un ginkgo biloba, surnommé à juste titre « arbre de vie ».

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CYRIL DROUHET

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UN FESTIVAL POUR UNE HUMANITÉ POSITIVE

Certes, nous avons détérioré notre habitat, c’est un fait.

Certes, tout le confort industriel connu à ce jour relève en partie d’un mépris environnemental manifeste.

Certes, les pollutions, l’agriculture de masse, l’utilisation des pesticides, la surexploitation des ressources,

CYRIL DROUHET

le déclin drastique des espèces s’accélèrent et compromettent le bien-être des générations futures.

La « toile du vivant » s’effiloche, nous avons brisé l’ordre naturel établi, cassé tout un équilibre, mais « vivre sans espoir, c’est cesser de vivre », écrivait Dostoïevski.

L’homme s’en aperçoit quand il observe attentivement la nature qui l’entoure, dans ce combat secret, silencieux, inexorable que le végétal ou le règne animal mènent partout autour d’eux pour exister. À l’instar de Pierre Rabhi, le paysan philosophe se décrivant lui-même comme un semeur d’espoirs, nombreux sont ceux qui refusent de capituler face à la fatalité d’une terre mourante. Une véritable lame de fond que rien ne peut arrêter déferle dans nos consciences, relayée par des ONG, par une jeunesse soucieuse des enjeux à venir, par la multiplication des initiatives écologiques et citoyennes et par des artistes, bien sûr, dont le Festival Photo La Gacilly se veut le réceptacle.

Chostakovitch, Tchaïkovski, Chichkine, Chagall, Tolstoï, Pouchkine, dans tous les domaines de l’art, en musique, en peinture, en littérature, la Russie a généré les plus beaux noms du patrimoine culturel. Et la photographie n’est pas absente de ce panthéon artistique, en la personne de Sergey Prokudin-Gorsky. Ce chimiste de profession est l’inventeur de la diapositive couleur et a parcouru, avant 1915, l’immense empire tsariste pour immortaliser les peuples d’une terre plurielle.

Ses portraits inédits, d’une étonnante modernité, sont exposés à La Gacilly après avoir été restaurés par la Bibliothèque du Congrès à Washington, qui gère cette remarquable collection. Au lendemain de la révolution de 1917, le médium de la photographie passe sous le contrôle de l’état et de la censure soviétique, devenant un instrument de propagande au service de l’idéologie communiste et du culte des grands hommes. Une période d’obscurantisme ?

Pas seulement. On n’étouffe pas si facilement le génie des hommes. Alexander Rodchenko est de ceux-là.

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« À l’Est, du nouveau » ? Ce n’est pas un hasard, dans ce contexte, si nous avons souhaité mettre en valeur la puissance créatrice d’une photographie venue de Russie et des pays limitrophes. D’abord parce que cette année 2019 marque le 30e anniversaire de l’effondrement de l’empire soviétique, le début du soulèvement des peuples contre le joug du totalitarisme. Ensuite parce que ce souffle de la liberté s’est accompagné d’une formidable énergie artistique libérée de tout carcan.

La photographie contemporaine en a bénéficié et nous avons souhaité faire un focus sur ces talents venus de Russie, de Pologne, ou d’Estonie, encore trop méconnus du public français.

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La photographie des pays de l’Est à l’honneur

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CYRIL DROUHET

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Certes, ce touche-à-tout à la fois peintre, sculpteur et photographe ne cacha jamais son empathie pour l’Union soviétique, mais son nom reste indéniablement associé au constructivisme dont il fut le précurseur.

On pourra admirer son œil révolutionnaire grâce aux tirages aimablement prêtés par le Multimedia Art Museum de Moscou. Refuser la fatalité, conserver cet esprit de révolte glorifié par Albert Camus, c’est ce témoignage, toujours d’actualité, que nous laisse l’immense photographe Josef Koudelka sur la résilience des peuples : en 1968, il photographie l’entrée des chars russes dans sa ville de Prague.

Une sélection exceptionnelle, inédite en France, sera présentée, dans une mise en scène grandiose, par ce membre éminent de l’agence Magnum, sur les murs de notre village.

Quand le communisme s’écroula, quand l’empire soviétique se fissura, une nouvelle génération de photographes se libéra. L’artiste Danila Tkachenko est né quand le mur de Berlin est tombé : il a photographié les vestiges d’un totalitarisme révolu, des villes secrètes qui n’apparaissent aujourd’hui sur aucune carte. L’Estonien Alexander Gronsky s’intéresse, quant à lui, à l’isolement de l’être humain au sein des grandes villes de l’Est, jouant avec des perspectives et une composition qui lui sont propres. Enfin, Alexey Titarenko garde la nostalgie de sa cité natale Saint-Pétersbourg, transformée au travers de son objectif en une ville des ombres, traquant ses personnages dans une obscurité diaphane.

L’Union soviétique n’est plus, et une constellation de républiques se sont émancipées. Sergey Maximishin, entre ironie et douce folie, nous montre en images ce qui fait l’esprit slave, un mélange d’anticonformisme et de forte influence religieuse orthodoxe.

Justyna Mielnikiewicz, en présentant son travail sur l’Ukraine et le Kazakhstan, nous explique comment les mixités ethniques ont construit les identités de ces nouveaux états indépendants. Et puis, parce que notre Festival se fait fort de décrire l’interactivité des populations avec leur environnement, la photojournaliste Elena Chernyshova documente, depuis le début de sa carrière, l’existence de ces hommes et de ces femmes qui ont appris à vivre dans des conditions hostiles, dans ce grand froid russe qui paralyse tout le nord du pays. Quant à Kasia Strek, toute auréolée de ses prix à Visa pour l’Image et de la Fondation Lagardère, elle s’est penchée sur ce qui fait la fierté nationale de son pays natal : le charbon polonais qui fournit encore 80 % de l’électricité du pays ! Une industrie en voie de disparition à l’heure des énergies renouvelables.

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Année après année, le Festival Photo La Gacilly vous montre ce monde en marche et l’urgence de laisser pour demain une empreinte environnementale durable.

Yuri Kozyrev et Kadir van Lohuizen, lauréats du dernier Prix Carmignac du photojournalisme, ont sillonné durant six mois les nouvelles frontières de l’Arctique, soumis au réchauffement climatique : un constat alarmant sur une nouvelle exploitation des ressources et sur les peuples autochtones qui devront habiter une terre sans glace. Cette fonte des neiges, cette hausse brutale des températures font les affaires de certains, et un tourisme climatique a fait son apparition, photographié avec ironie par Marco Zorzanello, dont nous montrons en exclusivité le travail réalisé grâce à la bourse 2018 du Prix Fondation Yves Rocher remis à Visa pour l’Image. Guillaume Néry, lui, est un militant de la cause des océans : le célèbre apnéiste est surnommé « l’homme qui marche sous l’eau ».

Franck Seguin l’a suivi dans son périple à travers les mers du globe pour nous laisser un hymne au monde sous-marin. Avec poésie, Maia Flore, dans des images légères comme ses compositions, nous réconcilie avec cette harmonie que nous nous devons d’entretenir avec la nature. Quant à Valerio Vincenzo, qui mène depuis plus de dix ans un travail sur les frontières européennes, son œuvre laisse songeur sur le message de paix et d’espoir qu’il transmet.

CYRIL DROUHET

Des photographes engagés

Le Conseil départemental du Morbihan, soutien indéfectible du Festival depuis ses débuts, révèlera également un fonds photographique dont il a la charge : celui d’Alphonse David qui sillonna le département

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Ne jamais abdiquer, avons-nous dit, refuser la notion même d’irréparable. Quand la déforestation s’emballe, quand les observations montrent de vastes zones boisées saccagées, le phénomène inquiète. Pour conserver cet écosystème vital, des initiatives se sont multipliées à travers le monde, soutenues par la Fondation Yves Rocher qui s’est engagée à planter 100 millions d’arbres d’ici 2020 et finance des projets photographiques pour sensibiliser l’opinion à cette démarche de reforestation. Cette année, nous vous dévoilons pour l’occasion les reportages effectués par Juan Manuel Castro Prieto au Portugal, Guillaume Herbaut dans les pays de l’Est, Axelle de Russé au Togo. Cet engagement pour la préservation de notre planète, auprès de ceux qui la protègent, nous le poursuivons sur nos propres terres du Morbihan : avec le soutien du Conseil départemental, éric Garault est parti à la rencontre de ces sentinelles d’une terre abîmée ; ils sont apiculteurs, éleveurs, ou gardiens d’île mais agissent en héros du quotidien pour endiguer la détérioration de nos milieux naturels.

CYRIL DROUHET

Nous vous dévoilerons également les nouveaux talents de demain, grâce au partenariat mené avec Fisheye Magazine. Une initiative née il y a quatre ans déjà et devenue un véritable succès auprès du public, mettant en exergue les nouvelles écritures photographiques autour de la thématique Nouvelles frontières.

Vous découvrirez ainsi le travail de Charles Delcourt, Marine Lécuyer et Julien Mauve, lauréats de cette 4e édition.

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Une nouvelle conscience planétaire est en marche Dans notre musée de verdure de La Gacilly, les murets de pierre, les façades de schiste, les labyrinthes végétaux bordés de feuillus, les espaces industriels à ciel ouvert mangés par l’usure du temps, les jardins plantés de gentianes et d’azalées, servent une fois de plus de présentoir à la photographie. En utilisant ces espaces naturels devenus les cimaises de notre engagement, nous tournons les objectifs vers la réalité d’une Terre menacée mais qu’il convient de respecter. Cette 16e édition du Festival Photo La Gacilly souhaite vous montrer, force de l’image à l’appui, qu’une nouvelle conscience planétaire est en marche, accompagnée par une photographie toujours plus créative, toujours plus engagée, toujours plus lumineuse. Pour vous émerveiller, pour vous interroger, pour ne jamais renoncer. Et toujours avoir foi dans ce sursaut de l’Homme, au nom de la vie !

Cyril Drouhet Commissaire des expositions du Festival Photo La Gacilly

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CYRIL DROUHET

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il y a un siècle, laissant un témoignage émouvant sur notre département.

SERGEY PROKUDIN-GORSKY

Né en 1863, chimiste, membre de l’Institut technique impérial russe, Prokudin-Gorsky est un des pionniers de la photographie contemporaine. Avec son professeur, Adolf Miethe, qu’il rencontre lors de ses études en Allemagne, ils travaillent à partir des travaux de James Clerk Maxwell qui, quarante ans avant eux, produisit la première photographie couleur de l’Histoire. à partir de sa technique superposant trois filtres, ils imaginent la superposition successive de trois plaques monochromes qui les conduira à inventer les premières diapositives couleur.

Il revient en Russie à l’aube du xxe siècle et accède très vite à la notoriété auprès de la haute société et des notables russes.

En 1908, c’est lui qui réalisera le premier portrait officiel en couleur de l’écrivain le plus célèbre de Russie : Léon Tolstoï.

Dans le sillage de la révolution russe de 1905, le tsar Nicolas II lui donne un véhicule doté d’une chambre noire pour réaliser une entreprise de documentation sur l’Empire. Des années durant, il cataloguera les paysages, le mode de vie, les traditions, les us et coutumes de la société russe. Il voyagera dans plus de 30 régions de l’Empire, y compris dans des zones qui aujourd’hui appartiennent à la Biélorussie, à la Finlande ou à l’Ukraine. L’œuvre d’une vie immortalisée par 10 000 photographies, illustrant l’immensité d’un pays de 200 millions d’habitants vivant sur près de 23 millions de km2 à l’époque.

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LES COULEURS DE L’EMPIRE

C’est certain, Sergey Prokudin-Gorsky ferait fureur sur Instagram.

D’une impeccable composition, au format carré cher à ce réseau social fort d’un milliard d’utilisateurs, ses portraits immortalisant les diversités de l’ancien Empire russe captiveraient sans aucun doute plusieurs millions de followers. Si modernes, si contemporaines, toutes ces photos ont pourtant été prises entre 1905 et 1915.

Lorsque le régime tsariste est renversé en 1917, Prokudin-Gorski n’a plus sa place en Russie. Il quitte le pays en 1918 et trouve refuge en France tandis que la majorité de ses travaux, restés dans son pays natal, sont détruits par la révolution bolchévique.

Jusqu’à sa mort en 1944, son travail ne trouve pas son public dans l’Hexagone. Ce sont ses héritiers qui sauveront ce patrimoine photographique en le confiant en 1948 à la Bibliothèque du Congrès américain qui continue d’en assurer la conservation.

Toutes les photographies méconnues de cette exposition n’ont pas subi de recoloration à la main. Elles sont présentées parfaitement restaurées, mais dans leur état d’origine.

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Sergey ProkudinGorsky Russie 1863 -1944

SERGEY PROKUDIN-GORSKY

Prokudin-Gorsky was born in 1863. He was a trained chemist and member of the Russian Imperial Technical Institute, and later became one of the pioneers of contemporary photography. With his tutor Adolf Miethe, whom he met while studying in Germany, they explored the work of James Clerk Maxwell, who had produced the first colour photograph in history forty years previously. Using Maxwell’s technique to superpose three filters, they successively layered three monochrome plates, leading to the invention of the first colour slides.

Sergey ProkudinGorsky Russia 1863 -1944

THE COLOURS OF THE EMPIRE

In the wake of the 1905 Russian Revolution, Tsar Nicholas II gave him a vehicle fitted with a darkroom to document the Empire. For years, he captured the landscapes, way of life, traditions, habits and customs of Russian society. He travelled to more than 30 regions across the Empire, including areas that are now part of Belarus, Finland and Ukraine. A lifetime’s work in 10,000 photographs illustrating the immensity of a country with 200 million inhabitants spread out over almost 23 million km² at the time.

When the tsarist regime was overthrown in 1917, Prokudin-Gorsky felt alienated and decided to leave Russia the following year. He found refuge in France while most of his work, left behind in his home country, was destroyed by the Bolshevik revolution. His work did not find an audience in France during his lifetime and it was his heirs who saved his photographic heritage, entrusting it to the American Library of Congress in 1948, where it remains today.

None of the photographs in this exhibition have been recoloured by hand. All have been carefully restored, but are presented in their original state.

Photos © Sergey Prokudin-Gorsky / Library of Congress

ALL EYES EAST

He returned to Russia at the dawn of the 20th century and his photography made him famous among high society and Russian notables. In 1908, he produced the first official colour portrait of Russia’s best-known author, Leo Tolstoy.

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SERGEY PROKUDIN-GORSKY

à l’est du nouveau

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Sergey Prokudin-Gorsky would definitely have been an Instagram hit!

His portraits are impeccably composed with a square format that would have been perfect for the social media platform and its billion users.

His images, which record the diversity of the former Russian Empire for prosperity, would undoubtedly draw several million followers. Despite being so modern and contemporary, all these photographs were taken between 1905 and 1915!

Trois jeunes femmes offrent des baies aux visiteurs de leur izba, une maison de bois traditionnelle, près de la ville de Kirillov, en Russie. 1909.

Three young women offering berries to the visitors of their izba, a traditional wooden house, near the town of Kirillov, Russia. 1909.

SERGEY PROKUDIN-GORSKY à l’est du nouveau I All EYES EST

A representative of the Tsarist government wearing traditional clothing in Bukhara on the Silk Road in Uzbekistan (Central Asia). Between 1905 and 1915.

Groupe d’enfants juifs et leur enseignant, à Samarcande en Ouzbékistan.

Entre 1905 et 1915.

Group of Jewish children with their teacher in Samarkand,Uzbekistan.

Between 1905 and 1915.

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à Boukhara, sur la route de la soie en Ouzbékistan (Asie centrale), un représentant du gouvernement tsariste en tenue traditionnelle. Entre 1905 et 1915.

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à l’est du nouveau I All EYES EST SERGEY PROKUDIN-GORSKY

Une famille travaillant dans les mines de fer des collines de Bakaly, Russie. 1910.

A family working in the iron mines of the hills of Bakaly, Russia. 1910.

ALEXANDER RODCHENKO

Vont naître de l’esprit de ce jeune génie des dessins qui sont le fruit d’une interprétation rationnelle, d’une construction presque scientifique de la réalité. En 1921, il expose trois peintures monochromes pour proclamer la mort de la peinture traditionnelle et fonde un groupe de travail. Leur postulat ? Que le processus artistique n’est plus un appel spirituel mais un travail à part entière.

C’est ainsi que naît le constructivisme.

Maintenant que l’artiste a troqué l’esthétique pure pour l’objectif politique, Rodchenko va pouvoir laisser derrière lui la peinture et se consacrer pleinement au design. Et l’impulsion qu’il donnera dans ce domaine va créer une onde de choc dont les vibrations continuent de résonner à notre époque. Une philosophie qu’il appliquera également à la photographie. Lors d’un voyage à Paris en 1925, il achète un appareil photo et commence ses expérimentations qui vont, là aussi, tout bouleverser.

En explorant les différentes prises de vue possibles, par le haut, le bas ou le côté, il va changer la manière dont le public perçoit des objets et des paysages du quotidien.

à l’est du nouveau

L’ŒIL RéVOLUTIONNAIRE DU CONSTRUCTIVISME

C’est une époque où l’art, l’histoire, les évolutions de la société et les bouleversements politiques sont parfaitement et inextricablement entrelacés. Nous sommes au début du xxe siècle en Russie, le peuple renverse le tsar Nicolas II en 1917, la révolution bolchevique est instaurée. Un moment où les artistes cherchent une manière d’accompagner cette société nouvelle, et décident de sortir de leurs ateliers. Arrive alors un génie précoce : Alexander Rodchenko, né à Saint-Pétersbourg en 1891. Avec d’autres grands noms de l’époque comme Aleksandra Ekster, Lazar Lissitzky, Varvara Stepanova ou Alexander Vesnin, Rodchenko va commencer à définir un nouveau style. Ce sculpteur, peintre, designer et artiste multiforme invente un langage abstrait, clair, compréhensible par tous.

Des clichés qui seront publiés dans certaines des revues les plus influentes de l’époque. Par la suite, il adoptera définitivement la photographie et, dans les années 1930, travaillera à illustrer le gouffre entre l’Union soviétique telle qu’elle est présentée par la propagande et la manière dont elle est vécue par les citoyens.

Certes, Alexander Rodchenko se mit au service de l’idéal stalinien, mais il introduisit la pensée conceptuelle dans la photographie, révolutionnant ce médium pour en faire un art à part entière, dans un style qui continue d’inspirer les artistes contemporains.

Avec le soutien du Multimedia Art Museum de Moscou.

Remerciements à sa directrice, Olga Sviblova.

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ALEXANDER RODCHENKO Russie 1891-1956

Now that the artist was pretty much considered as equal to the worker and had traded pure aesthetics for political purpose, Rodchenko was able to leave painting behind and devote himself entirely to design.

The impetus he gave the movement triggered a shock wave, whose tremors are still felt today. He applied the same philosophy to photography. On a trip to Paris in 1925, he bought a camera and began experimenting, again turning everything on its head. He explored an array of different camera angles (from above, below or the side), changing the way people perceived everyday objects and landscapes.

The pictures were published in some of the most influential journals of the time. He went on to adopt photography as his preferred medium and, in the 1930s, sought to illustrate the gulf between the Soviet Union as it was presented in propaganda and the way it was experienced by its citizens.

Alexander Rodchenko may have served the Stalinist ideal, but he brought conceptual thinking to photography, turning the medium into an art form in its own right in a style that continues to inspire contemporary artists.

With support from the Multimedia Art Museum, Moscow.

Special thanks to its director Olga Sviblova.

ALEXANDER RODCHENKO Russia 1891-1956

THE REVOLUTIONARY EYE OF CONSTRUCTIVISM

Photos © Alexander Rodchenko / Collection du Multimedia Art Museum, Moscou

ALEXANDER RODCHENKO ALL EYES EAST

He was a sculptor, painter and designer, but the versatile artist decided to trade his chisel and brushes for more everyday tools, such as a ruler and compass. His drawings were not what you would expect from a wild overactive imagination, instead offering a rather rational interpretation and an almost scientific construction of reality. In 1921, the young genius exhibited three monochromes to proclaim the death of traditional painting and founded a working group. Their premise?

That the artistic process was not a spiritual calling but a type of work in its own right. This is how constructivism was born.

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ALEXANDER RODCHENKO

à l’est du nouveau

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The early 20th century was a time when art, history, changes in society and political upheavals were totally and inextricably intertwined.

After several centuries under the tsardom, the Russian people overthrew Nicholas II in 1917. Artists experimented with ways of reflecting this new society and decided to come out of their workshops. A true genius arrived on the scene: Alexander Rodchenko, who was born in Saint Petersburg in 1891. Alongside the other great names of his time, such as Aleksandra Ekster, Lazar Lissitzky, Varvara Stepanova and Alexander Vesnin, Rodchenko started to define a new style. An abstract language that was clear and comprehensible for all.

ALEXANDER RODCHENKO à l’est du nouveau I All EYES EST 43

échelle de secours.

Extrait de la série Maison de la rue Miasnitskaya, 1925.

Fire Escape (with a man).

From the series House in Miasnitskaya St, 1925.

Jeune pionnière, 1930.

Pioneer Girl, 1930.

Les escaliers, 1930.

Stairs, 1930.

ALEXANDER RODCHENKO à l’est du nouveau I All EYES EST 46

Tour Choukhov à Moscou, 1929.

Portrait de ma mère, 1924.

Shukhov Tower, Moscow, 1929.

Portrait of Mother, 1924.

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à l’est du nouveau I All EYES EST ALEXANDER RODCHENKO

VIVRE DANS LE GRAND FROID

à Norilsk, en Russie, il fait -40 degrés en décembre, avec 130 jours de tempêtes de neige par an. Comment a-t-on pu s’installer dans une telle localité isolée, si difficile à ravitailler ? Pour certains, des peines d’exil et d’emprisonnement dans les goulags de l’ère soviétique. Pour d’autres, l’appât du gain à une époque durant laquelle des gisements de ressources rares et précieuses venaient d’être découvertes au milieu du xxe siècle. « C’est la deuxième plus grande ville au-dessus du cercle arctique, raconte la photographe Elena Chernyshova. Un endroit fascinant où la nuit polaire peut durer jusqu’à 60 jours. Psychologiquement, c’est terrible. Une heure ou deux par jour, on a une sorte de lumière qui fait croire que le soleil va surgir, mais il ne sort pas. » Et de poursuivre sur la vie quotidienne de cette ville enclavée, accessible uniquement sur invitation d’une entreprise et d’une autorisation dûment signée par le FSB, les services secrets russes : « Norilsk est la ville la plus polluée de Russie. Les jeunes qui sont nés ici n’ont pas choisi d’être là. Et les salaires des ouvriers y sont très bas, alors que tout est cher puisque tout doit être importé. »

ELENA CHERNYSHOVA

Certains l’aiment froid : les hommes ont toujours tenté de fuir les terres gelées pour survivre et trouver de la chaleur pour subsister. Et pourtant. à l’heure où le réchauffement climatique bouleverse les saisons et modifie notre écosystème, une poignée d’êtres humains parvient cependant à braver les températures négatives les plus extrêmes.

à l’est du nouveau

ELENA CHERNYSHOVA Russie Née en 1981

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Ancienne architecte reconvertie à la photographie en autodidacte, Elena Chernyshova a sillonné les régions les plus froides de la Russie pour documenter le mode de vie de ces femmes et de ces hommes qui ont appris à vivre dans des conditions hostiles. De Norilsk, elle nous emmène à Vyksa où les membres du club de natation local se baignent toute l’année dans des eaux glacées pour renforcer leur immunité. Au point le plus au nord de la traversée mythique du Nord-Est, les marins du Fedor Ushakov bravent les vents polaires et brisent la banquise pour relier Mourmansk et le cap Dejnev. Dans la mine de Kupol, à Tchoukotka, les ouvriers vivent entièrement reclus sous terre pour ne pas avoir à sortir dans les températures polaires. Il ressort de ce périple un témoignage photographique au cœur d’un sublime tumulte de glace et d’obscurité, de paysages où la blancheur du ciel uniforme se fond dans celle des terres enneigées. Un voyage au bout du froid, et de la nuit.

“This is the second-largest city above the Arctic Circle,” explains photographer Elena Chernyshova. “It is a fascinating place where the polar night can last up to 60 days. Psychologically, it’s awful. For an hour or two each day, a sort of light appears and you think that the sun might come out, but it never does. And you end up afraid it’ll never return.”

She goes on to describe daily life in this landlocked city, which is only accessible by invitation from a company and with a pass duly signed by the FSB, the Russian secret services: “Norilsk is the most polluted city in Russia. The young people born there did not choose to be there.

The workers’ wages are very low and everything is expensive because it all has to be imported”.

Elena Chernyshova trained as an architect before switching to photography, teaching herself the necessary skills. She has travelled the coldest regions of Russia to document the life of the men and women who have learned to live in such hostile conditions.

From Norilsk, she takes us to Vyksa where swimming club members take to the icy waters all year round to strengthen their immune systems.

At the most northerly point of the legendary North-East Passage, the sailors on MS Fedor Ushakov brave the polar winds and cut through the ice floe to open a channel between Murmansk and Cape Dezhnev.

In the Kupol mine in Chukotka, the workers live entirely underground so that they do not have to brave the polar temperatures. Chernyshova’s journey delivers a photographic testimony from the midst of a sublime tumult of ice and darkness, where the unvarying whiteness of the sky blends with the snow-covered lands. She offers us a journey deep into the night and cold.

ELENA CHERNYSHOVA Russia Born in 1981

LIFE IN THE FROZEN EXTREMES

Photos © Elena Chernyshova

ELENA CHERNYSHOVA ALL EYES EAST

In Norilsk, Russia, temperatures plummet to -40°C in December and there are 130 days of snowstorms per year. So why did these people settle in such an isolated area, where getting supplies is incredibly tough? Some were sentenced to exile and imprisonment here in Soviet Gulags. Others were drawn by the lure of profit after rare and precious metal deposits were discovered here in the mid-20th century.

En décembre, il fait -40 °C à Norilsk.

La vapeur monte des canalisations d’eau et les rues sont noyées dans le brouillard.

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ELENA CHERNYSHOVA

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Some like it cold: while humans have always attempted to flee frozen regions to survive in warmer climes. As global warming alters the seasons and changes our ecosystem, a handful of people are coping in the most extreme negative temperatures.

In December, temperatures plunge to -40°C in Norilsk.

Steam rises from the water pipes and the streets are shrouded in fog.

ELENA CHERNYSHOVA à l’est du nouveau

The Norilsk Mosque, the most northern of the globe.

Norilsk endures long, cold winters, with an average temperature of about -31°C in January.

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La mosquée de Norilsk, la plus au nord du globe.

Norilsk doit affronter des hivers longs et froids, avec une température moyenne d’environ -31 °C en janvier.

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ALL EYES EAST

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ELENA CHERNYSHOVA

ELENA CHERNYSHOVA

L’épiphanie orthodoxe, fin janvier, se célèbre traditionnellement par un bain des fidèles dans le lac de Norilsk.

Orthodox epiphany comes at the end of January, the faithful traditionally celebrate with a swim in the lake of Norilsk.

re na re i na ss is an sa c nc e e

ARCTIQUE : nouvelle frontière une double expedition polaire

Au-delà de la fascination et de la curiosité que les pôles exercent par leur éloignement et les conditions extrêmes qui y règnent, ces régions constituent aujourd’hui des zones stratégiques qui seront probablement, dans un futur proche, des terrains d’affrontements entre États et multinationales.

Devant ces enjeux majeurs, et pour la toute première fois, deux photoreporters, membres du collectif NOOR, ont exploré, grâce au soutien du Prix Carmignac du photojournalisme, les mutations irréversibles que subit l’Arctique pour pouvoir témoigner des conséquences de la fonte des glaces. Deux aventures, pour un voyage de six mois et de 15 000 kilomètres.

Yuri Kozyrev, collaborateur fréquent de Time Magazine et auréolé des prix les plus prestigieux de sa profession, a parcouru la route des ports maritimes russes de l’Arctique. Il a notamment accompagné les Nénètses, dernier peuple nomade de la région, dans leur transhumance interrompue par la fonte du pergélisol, avant de se rendre à Mourmansk, où la première centrale nucléaire flottante est en train de voir le jour.

YURI KOZYREV & KADIR VAN LOHUIZEN

L’Arctique, qui s’étend du pôle Nord aux abords du cercle polaire arctique, est communément délimité par la ligne de Köppen, une courbe isotherme englobant les espaces dont la température moyenne n’excède pas les 10 °C. Point névralgique des intérêts internationaux durant la guerre froide, la région a quasiment disparu des conversations et des médias durant les années 1990.

Trois facteurs l’ont replacée au cœur de toutes les attentions : la disparition de la banquise, les besoins grandissants en hydrocarbures et la perspective de l’ouverture de nouvelles routes maritimes.

Renaissance

YURI KOZYREV & KADIR VAN LOHUIZEN Russie & Pays-Bas Nés en 1963

Kadir van Lohuizen, photographe néerlandais récompensé par de nombreux prix, a démarré son parcours sur l’île norvégienne de Spitzberg, dans l’archipel du Svalbard. Il a ensuite suivi le passage du Nord-Ouest devenu, avec la fonte des glaces, la route la plus courte entre l’Europe et l’Asie, puis s’est rendu sur l’île de Cornwallis, au large du Canada, où il a vécu dans la petite communauté de Resolute Bay qui accueille depuis peu un centre d’entraînement des armées canadiennes.

Entre tourisme, militarisation, exploitation des ressources gazières et minérales et ouverture de routes commerciales, ces deux travaux constituent un témoignage complet et alarmant sur la transformation d’une région bouleversée par le réchauffement climatique.

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Avec le soutien de la Fondation Carmignac.

YURI KOZYREV & KADIR VAN LOHUIZEN RENAISSANCE

Beyond the fascination and intrigue that the North and South Poles inspire as a result of their far-flung locations and extreme weather conditions, these regions are now strategic points on the map that will most certainly become battlegrounds between States and multinationals in the very near future.

In light of the rising stakes and emerging challenges, and thanks to support from the Carmignac Photojournalism Award, two photographers and members of the NOOR collective set out to document the irrevocable changes taking place in the Arctic for the very first time in a bid to bear testimony to the consequences of the melting ice. The photographers embarked on two separate adventures – one on the Russian side and the other through the Western passage – for a trip that spanned six months and 15,000 kilometres.

YURI KOZYREV & KADIR VAN LOHUIZEN Russia & the Netherlands Born in 1963

THE ARCTIC: A NEW FRONTIER A JOINT POLAR EXPEDITION

Yuri Kozyrev, a frequent contributor to Time Magazine and winner of some of the discipline’s most prestigious awards, set off to explore the Arctic’s Russian sea ports. He tracked the Nenets, the region’s last remaining nomadic people, as they struggle with disturbed transhumance as the permafrost melts away, before heading to Murmansk, where plans for the world’s first floating nuclear power plant are taking shape.

Multi-award-winning Dutch photographer Kadir van Lohuizen set off from the Norwegian island of Spitzberg in the Svalbard archipelago.

He followed the North-West sea passage, which is now the shortest route from Europe to Asia as a result of the melting ice. Next, he set off for Cornwallis Island off the Canadian coast, where he spent time in the small, close-knit community of Resolute Bay, where a Canadian Army training centre has recently been installed.

From tourism, army bases and gas and mineral resource extraction to new commercial shipping routes, these two reports form a comprehensive and alarming account of the profound changes under way in a region subjected to global warming.

Supported by the Fondation Carmignac.

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YURI KOZYREV & KADIR VAN LOHUIZEN

Renaissance

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The Arctic stretches from the North Pole to the fringes of the Arctic Circle, delineated by the Köppen-Supan line, an isopleth that encompasses points with an average temperature of no more than 10°C. Although the region was a focal point of international debates during the Cold War, it almost entirely vanished from public discourse and the media eye during the 1990s. Three key factors have catapulted it back into the limelight: the melting ice caps, the rising demand for hydrocarbons and plans to open new sea routes.

Cap Kamenny, péninsule de Yamal, Russie, mai 2018.

Tous les deux jours en moyenne, le brise-glace Baltika assiste les pétroliers dans leurs opérations d’amarrage et de chargement.

Cape Kamenny, Yamal Peninsula, Russia, May 2018. Every other day on average, the icebreaker Baltika supports the mooring and loading operations of tankers.

© Yuri Kozyrev / NOOR for Fondation Carmignac

© Yuri Kozyrev / NOOR for Fondation Carmignac

Montchegorsk, péninsule de Kola, Russie, août 2018. Fonderie de cuivre de la Kola Mining and Metallurgical Company (Kola MMC).

Monchegorsk, Kola Peninsula, Russia, August 2018. Copper smelter of the Kola Mining and Metallurgical Company (Kola MMC).

Kangerlussuaq, Groenland, juillet 2018.

Limite de la calotte glaciaire, d’où s’échappe une rivière d’eaux de fonte que grossit année après année le changement climatique.

Kangerlussuaq, Greenland, July 2018. Due to climate change, glaciers retreat rapidly and the ice sheet itself slowly melts, forming ever larger rivers of meltwater.

Š Kadir van Lohuizen / NOOR for Fondation Carmignac

© Kadir van Lohuizen / NOOR for Fondation Carmignac

Point Hope, Alaska, États-Unis, mai 2018.

Gordon Omnik, chasseur de baleines, guette les baleines boréales que son village a l’autorisation de chasser à raison de dix par an.

Point Hope, Alaska, USA, May 2018. Gordon Omnik stands on watch to spot bowhead whales. The local Inuit community is allowed to catch 10 of them each year.

Les photographies habillent les rues, les jardins et les venelles de La Gacilly, dont le magnifique patrimoine bâti et naturel offre un écrin parfait aux plus de 1 000 images exposées.

L’espace public devient un espace scénique, partagé et accessible à tous, gratuitement.

Chaque été, de juin à septembre, en famille ou entre amis, fidèle connaisseur ou néophyte, le Festival Photo La Gacilly permet à chacun de ses désormais 300 000 visiteurs de découvrir, en grand format et en plein air, les grands noms de la photographie autant que la jeune création.

UNE PROGRAMMATION ARTISTIQUE D’EXCELLENCE Sarah Moon, Jacques Henri Lartigue, Yann Arthus-Bertrand, Elliott Erwitt, Robert Doisneau, Seydou Keïta…

Depuis 2004, près de 330 photographes parmi les plus prestigieux ont été exposés. Le Festival Photo La Gacilly met à l’honneur une photographie éthique et humaniste croisant

UN VILLAGE DANS LES IMAGES

UN FESTIVAL ENGAGÉ SUR LES GRANDS ENJEUX DE SOCIÉTÉ Chaque année, une double thématique est développée, alliant un focus sur la création contemporaine propre à un pays ou un continent (2019 : les pays de l’Est, 2017 : l’Afrique, 2016 : le Japon…), avec une problématique sociétale et environnementale (2018 : la Terre en questions, 2017 : la relation Homme / Animal, 2016 : les océans…). En abordant ces grands thèmes dans une approche artistique et esthétique, le festival fait écho aux préoccupations de chacun.

UN VECTEUR DE COHÉSION ET DE DéVELOPPEMENT

FESTIVAL PHOTO LA GACILLY

Créé en 2004, le Festival Photo La Gacilly propose une expérience photographique immersive et déambulatoire au cœur d’une trentaine de galeries à ciel ouvert, présentant le meilleur de la création photo contemporaine qui interroge notre relation au monde et à la nature.

les regards de photographes issus de l’art et du photojournalisme qui interrogent notre rapport au monde et à notre environnement.

à l’échelle de la Bretagne, au niveau national et international, le Festival Photo La Gacilly est reconnu comme un événement culturel structurant qui contribue au développement et au rayonnement du territoire et de la Bretagne.

Porté par une association qui fédère des partenaires publics et privés fidèles et sincèrement impliqués sur des valeurs communes, le Festival, en tant qu’événement de cohésion territoriale, de sens et d’attractivité participe à un modèle vertueux de développement.

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FESTIVAL PHOTO LA GACILLY, UN VILLAGE DANS LES IMAGES…

A VILLAGE Amongst IMAGES LA GACILLY PHOTO FESTIVAL

Founded in 2004, the La Gacilly Photo Festival invites you on an immersive photographic experience as you stroll around 30 or so open-air galleries presenting the very best in contemporary photographic creation that questions our relationship with our world and our natural environment.

Photographs adorn the streets, gardens and alleys of La Gacilly, whose outstanding built and natural heritage provides a perfect backdrop to the thousand or so images on display. Public space becomes a stage, shared and open to all, free of charge.

Every summer, from June to September, some 300,000 people come to the La Gacilly Photo Festival with family or friends, as newcomers or devoted regulars, to enjoy large-format, open-air exhibitions of some of the greatest names and emerging talents in photography.

AN OUTSTANDING ARTISTIC PROGRAMME Sarah Moon, Jacques Henri Lartigue, Yann Arthus-Bertrand, Elliott Erwitt, Robert Doisneau, Seydou Keïta…

Since 2004, almost 330 of the world’s most prestigious photographers have been exhibited. The La Gacilly Photo Festival showcases ethical and humanistic photography captured by photographers from the realms of art and photojournalism who question our relationship to the world and our environment.

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UN VILLAGE DANS LES IMAGES

FESTIVAL PHOTO LA GACILLY

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LA GACILLY PHOTO FESTIVAL, A VILLAGE AMONGST IMAGES…

A FESTIVAL FOCUSED ON MAJOR SOCIAL ISSUES Two themes are addressed each year, one focused on contemporary creation specific to one country or continent (for example Eastern Europe in 2019, Africa in 2017, or Japan in 2016) and one that explores a social and environmental issue (such as Question Time for Earth in 2018, People/ Animals in 2017, The Oceans in 2016, etc.).

By tackling these topics from an artistic and aesthetic angle, the Festival mirrors all of our concerns.

A VEHICLE FOR COHESION AND DEVELOPMENT In Brittany and on a national and international scale, the La Gacilly Photo Festival is seen as a key cultural event that contributes to the development and promotion of the region and of Brittany as a whole.

Led by an association of loyal and truly committed public and private partners who share the same values, the Festival advocates a virtuous model of development as it contributes to the area’s cohesion, identity and appeal.

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Photo © Jean-Michel Niron

Photo © Brassage photographique

Catalogue Augmenté

Augmented catalogue

Une exposition interactive à découvrir depuis le catalogue des expositions du Festival Parce qu’une exposition nous donne souvent l’envie d’en savoir plus, de rencontrer l’artiste, connaître les coulisses, en partenariat avec Blinkl, le festival développe des contenus augmentés et propose un guide de visite mobile aux festivaliers.

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Catalogue Augmenté

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UN CATALOGUE AUGMENTé

AUGMENTED CATALOGUE

An interactive exhibition to discover from the exhibitions’ catalog of the Festival When you visit an exhibition, you often want to find out more, meet the artist, and learn about what happens behind the scenes.

The La Gacilly Festival Photo has developed augmented contents and proposes its own mobile tour guide thanks to the support of its partner Blinkl.

Grâce à la technologie de reconnaissance d’image, vivez ou revivez votre expérience du Festival Photo La Gacilly en retrouvant au fil des pages de ce catalogue les interviews des photographes.

Make the most of the image recognition technology to live or relive your Festival Photo La Gacilly experience as you turn the pages of this catalogue and discover interviews of the 2019 exhibited photographers.

Vous souhaitez en savoir plus sur les expositions du Festival ?

Want to find out more about the Festival exhibitions?

Dans ce catalogue, les photographies marquées du picto vous permettent d’accéder à des contenus multimédias sur l’exposition et l’univers des artistes.

In this catalogue, the photographs marked with the icon , allow you to access multimedia content on the exhibition and artists’ universe.

Connectez-vous simplement avec votre smartphone sur notre site internet : www.festivalphoto-lagacilly.com/blinkl Cliquez sur et laissez-vous guider pour bénéficier d’une visite interactive.

Simply use your smartphone to connect to our website: www.festivalphoto-lagacilly.com/blinkl Click on and let the interactive content guide you.

Expositions interactives à découvrir :

Interactive exhibition to discover :

Couverture du catalogue éric Garault, Les sentinelles du Morbihan pages 161, 162 Charles Delcourt, Isle of Eigg page 187 Marine Lécuyer, Burning page 192 Julien Mauve, L’île aux libellules page 195

Cover of the catalogue Éric Garault, The Morbihan sentries pages 161, 162 Charles Delcourt, Isle of Eigg page 187 Marine Lécuyer, Burning page 192 Julien Mauve, The Island of Dragonflies page 195

L’équipe du festival remercie chaleureusement l’ensemble des bénévoles et professionnels qui ont concouru à la préparation de cette édition et en particulier, Michel Ségalou et Jean-Michel Niron, Emmanuelle Gouteron et Karine Chaintreuil, Annie et Céline Barreteau, Fanny Coudray, Céline Noblet et Philippe Noquet, Céline Bertier-Gicquel, Claude Biton, Edith Hervé, Charlène Peresse et Josiane Houeix pour leur disponibilité et investissement personnel.

Merci également aux équipes : des Services techniques de la commune de La Gacilly et de la Communauté de communes de l’Oust à Brocéliande pour la mise en œuvre et l’entretien des différents espaces d’expositions, de la Passerelle Culture et Tourisme de l’Oust à Brocéliande, de la Fondation Yves Rocher, d’Artémisia centre culturel et événementiel de La Gacilly, des Affaires Immobilières Yves Rocher La Gacilly, du Pôle Cosmétique Végétale Yves Rocher La Gacilly.

L’association du Festival Photo La Gacilly tient particulièrement à remercier pour leur aide précieuse les mécènes locaux qui soutiennent l’action du festival et participent à l’accueil des festivaliers pendant quatre mois chaque été.

Enfin, cette 16e édition ne pourrait vous être offerte sans la présence de partenaires publics, privés et techniques fidèles et engagés à nos côtés.

REMERCIEMENTS

Acknowledgements The Festival team offers its wholehearted thanks all the volunteers and professionals who have helped prepare this year’s event, especially Michel Ségalou and Jean-Michel Niron, Emmanuelle Gouteron and Karine Chaintreuil, Annie and Céline Barreteau, Fanny Coudray, Céline Noblet and Philippe Noquet, Céline Bertier-Gicquel, Claude Biton, Edith Hervé, Charlène Peresse and Josiane Houeix for their availability and their personal investment.

We would also like to thank the staff from La Gacilly’s municipal technical services team and from the Communauté de communes de l’Oust à Brocéliande technical services team for installing and maintaining the various exhibition areas, the Passerelle Culture et Tourisme de l’Oust à Brocéliande, the Yves Rocher Foundation, the Artémisia Cultural and Events Center in La Gacilly, the Yves Rocher La Gacilly Property division, and the Yves Rocher La Gacilly Plant Cosmetics division.

The La Gacilly Photo Festival association would particularly like to thank our local benefactors for their precious support in backing the Festival’s initiatives and helping to welcome visitors over four months every summer.

Finally, we could not have provided free access to this 16th edition of the Festival without our loyal and committed public, private and technical partners.

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Remerciements

ACKNOWLEDGEMENTS

GRANDS PARTENAIRES | LEAD PARTNERS

PARTENAIRES | PARTNERS

PARTENAIRES MEDIAS | MEDIA PARTNERS

Cette 16e édition vous est proposée aussi grâce à : This 16th edition of the Festival has also been made possible thanks to support from: NOS PARTENAIRES TECHNIQUES | OUR TECHNICAL PARTNERS Dupon-Phidap, Texxalis, Sappi, Groupe Media Graphic et sa solution WinWin, Imaye Graphic, Offset 5, La Nouvelle Imprimerie, Initial, InPuzzle, PixTrakk, Petit Bateau, Europcar, Facebook, Motion4Ever, Boost your web, Linevia, TER Bretagne, Champagne du Rédempteur, BMW. NOS PARTENAIRES INSTITUTIONNELS | OUR INSTITUTIONAL PARTNERS Le Multimedia Art Museum de Moscou, le Centre Tchèque de Paris, le Parc Animalier et Botanique de Branféré, Ciné Manivel, Artémisia, le Théâtre Equestre de Bretagne, Les Champs Libres, la Fondation Carmignac, les Archives départementales du Morbihan, la Galerie Camera Obscura, la Galerie Polka, Magnum Photos, la Librairie Larcelet, le Comité des fêtes de la Gacilly, le Club Photo La Gacilly, les Éditions de Juillet, le Fonds de dotation Trajectoires, le Manoir de Trégaray.

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REMERCIEMENTS

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PARTENAIRES PUBLICS | PUBLIC PARTNERS

Sans oublier nos mécènes locaux du territoire de La Gacilly ainsi que l’ensemble des festivaliers qui nous font confiance chaque été.

And of course, we must thank our local benefactors from La Gacilly and its surrounding area, as well as all the festival-goers who remain loyal, year after year.

éQUIPE

Jacques Rocher, Fondateur du Festival

équipe du Festival Auguste Coudray, Président du Festival Stéphanie Retière, Directrice du Festival Cyril Drouhet, Commissaire des expositions Thierry Coroller, Directeur de la production Dominique Rolland, Directeur technique Mélina Le Blaye, Chargée de relations publiques et projets évènementiels Flora Gervais, Chargée d’administration et des relations avec les publics Camille Froger, Chargée de communication Serge Béniguet, Comptable Virginie Vincent, Contrôleuse de gestion Juliette Richard, Stagiaire partenariats et relations avec les publics Camille Robert et Sarah Le Mauff, Stagiaires communication Mélody Paul, Stagiaire promotion et événements Maëlle Logodin, Stagiaire inauguration L’équipe technique constituée de Jean-Pierre Berthier, éric Le Blaye, Médéric Le Blaye, Frédéric Martin et Nicolas Régent

Conseil d’Administration Auguste Coudray, Président du Festival Guy Plunier, Vice-Président Serge Béniguet, Trésorier Michel Cambornac, Secrétaire Thierry Coroller, Philippe Noget, Jean-Jacques Paris, Administrateurs

Collaboration active 2e BUREAU, Service presse Sylvie Grumbach, Martial Hobeniche et Daniela Jacquet Atelier Michel Bouvet, Graphisme Michel Bouvet, Noémie Court-Picon, Camille Fraisse, Naïs Kinet Brassage Photographique Bastien Duval, Communication digitale et création photographique, François Baudry Jean Rousseau, Conseiller en promotion et espaces publicitaires équipe du Jardin Botanique Yves Rocher Services techniques de la commune de La Gacilly Services techniques Communauté de communes de l’Oust à Brocéliande

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L’équipe d’accueil et d’information du public

TEAM

Festival Team Auguste Coudray, President of the Festival Stéphanie Retière, Director Cyril Drouhet, Exhibition curator Thierry Coroller, Production director Dominique Rolland, Technical director Mélina Le Blaye, Public relations and events officer Flora Gervais, Administration and audience relations officer Camille Froger, Communications officer Serge Béniguet, Accountant Virginie Vincent, Management controller Juliette Richard, Intern, partnerships and visitor relations Camille Robert and Sarah Le Mauff, Interns, communications Mélody Paul, Intern, promotion and events Maëlle Logodin, Intern, opening The technical team, namely Jean-Pierre Berthier, éric Le Blaye, Médéric Le Blaye, Frédéric Martin and Nicolas Régent The visitor reception and information team

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éQUIPE

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Jacques Rocher, Founder of the Festival

Board of Directors Auguste Coudray, President of the Festival Guy Plunier, Vice-President Serge Béniguet, Treasurer Michel Cambornac, Secretary Thierry Coroller, Philippe Noget, Jean-Jacques Paris, Board members

Also actively involved 2e BUREAU, Press team Sylvie Grumbach, Martial Hobeniche and Daniela Jacquet Atelier Michel Bouvet, Graphic design Michel Bouvet, Noémie Court-Picon, Camille Fraisse, Naïs Kinet Brassage Photographique Bastien Duval, Digital communication and photographic creation, François Baudry Jean Rousseau, Adviser on promotion and advertising space The Yves Rocher Botanical Garden team La Gacilly municipal technical services team Communauté de communes de l’Oust à Brocéliande technical services team

Rédaction des textes I text Writing Vincent Jolly, Cyril Drouhet Conception graphiquE I Graphic design Noémie Court-Picon, Atelier Michel Bouvet Affiche : Michel Bouvet, Francis Laharrague (photographie) Coordination éditoriale I Editorial coordination Camille Froger Traduction des textes I text Translation InPuzzle Photogravure I photo-engraving Pascal Jollivet correction des textes I text correction Nelly Bigot

COéDITION I co-publishing

Festival Photo La Gacilly Place de la Ferronnerie – 56200 La Gacilly www.festivalphoto-lagacilly.com Les éditions de Juillet 54 avenue André Bonnin - 35135 Chantepie www.editionsdejuillet.com Impression I PRINTING Achevé d’imprimer sur les presses de l’imprimerie PBtisk Imprimé sur Magno Matt 150 g/m² | Produit par Sappi Europe SA

© Festival Photo La Gacilly / Les éditions de Juillet, 2019. Éditeur I Publisher : 978-2-36510 - ISBN : 978-2-36510-069-4 Deuxième trimestre 2019 I Second quarter 2019 Les œuvres sont la propriété des artistes.

Tous droits réservés.

The works are the property of the artists.

All rights reserved.

Année après année, le Festival Photo La Gacilly montre l'urgence de laisser pour demain une empreinte environnementale durable, malgré les blessures permanentes faites au monde du vivant, en exposant une photographie toujours plus créative, toujours plus engagée, toujours plus lumineuse. « À l'Est, du nouveau»?

Pour cette 16·édition, nous avons aussi souhaité mettre en lumière des artistes venus de Russie et des pays limitrophes.

D'abord parce que 2019 marque le 30" anniversaire de l'effondrement de l'empire soviétique. Ensuite parce que ce souffle de liberté s'est accompagné d'une formidable énergie libérée de tout carcan.

La photographie contemporaine en a bénéficié: focus sur ces talents venus de Moscou, de Pologne, de Géorgie ou d'Estonie, encore trop méconnus du public français.

Every year. the La Gacilly Photo Festival illustrates haw urgent it is to leave a sustai11able enviro11mental footprint for the future - despite the permanent wounds currently being inflicted on the natural world - by exhibiting ever­ more creative. comm1tted and inspiring photography.

'Ali Eyes Easn For this 16th edition. we also wanted to highlight artists frorn Russia and its neighbouring countries.

Firstly, because 2019 marks the 30th anniversary of the collapse of the Soviet bloc. And secondly, because the winds of freedom released a remarkable surge of energy as the straitJacket was shrugged off, to the benefit of contemporary photography. Here, we take a close look at talented artists tram Moscow, Poland, Georgia and Estonia, ail of whom remain little known ta the general public in France.

- ..,,.

Les Éditions de Juillet

11 1111

9 782365

100694

ISBN 978-2-36510-069-4 Prix: 19,90€