Parole aux pauvres

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François, 60 ans Congolais Pour rester maître de ses plantations, il apprend à lire et à écrire

L

a soixantaine, François Longui a acquis une riche expérience de vie. A la tête d’une plantation de café, il a été volé, floué, malmené, emprisonné... puis a repris sa destinée et son commerce en main. Et changé du tout au tout en fréquentant des cours d’alphabétisation pour adultes. François Longui vit dans le village de Bongboka, au nord-ouest de la République démocratique du Congo. Il parle le ngbaka. Dans sa jeunesse, il n’a fréquenté ni école, ni église. Il pratiquait la religion traditionnelle et ne manifestait aucun intérêt pour les études ou les questions spirituelles. Il disait souvent que la vie était ce qu’on veut bien en faire. Qu’il n’avait nul besoin de Dieu. Il avait coutume de dire : « Je peux travailler dur et vivre bien par moi-même. Tout dépend de ce que je veux. » Aujourd’hui, la soixantaine passée, François s’estime très âgé. Il est d’ailleurs considéré comme tel par les villageois qui l’entourent. Adossé à un arbre, il se souvient... « Je cultivais du café ; j’avais 109


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