Lafayette Anticipations - Fondation d'entreprise Galeries Lafayette- Rapport d'activité 2018

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Lafayette Anticipations Fondation d’entreprise Galeries Lafayette Rapport d’activité 2018

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Couverture : Vue de l’exposition The Silence of the Sea de Lutz Bacher © Delfino Sisto Legnani et Marco Cappelletti


9 2018, année de lancement

13 Engagement et valeurs

21 Bâtiment rénové

37 Collection

43 Temps forts de l’année de lancement

67 Projets extérieurs et partenariats

5 Préambule

71 Programme public 87 Activité éditoriale 85 Communication 101 English digest 105 Gouvernance



PrĂŠambule


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Mot de Ginette Moulin La Fondation d’entreprise Galeries Lafayette est une ­institution exceptionnelle. Elle est située dans un quartier en pleine ­évolution, à la fois ancien et moderne, commerçant et ­culturel. Je remercie Rem Koolhaas d’avoir su créer un espace ­moderne et fonctionnel dans un cadre ancien. Nous avons voulu la ­Fondation à l’image des Galeries Lafayette. À la fois lieu de création contemporaine et d’exposition, elle possède de multiples facettes. Ses engagements rejoignent ceux du groupe tout entier : rendre le beau accessible à toutes et tous. 1912 et l’inauguration de la coupole des Galeries Lafayette marquent les débuts d’une relation vivante avec les créateurs dans une approche multidisciplinaire. Le grand magasin est une maison de nouveautés, une maison d’avant-garde. Comme ce dernier, la Fondation d’entreprise sélectionne, met en scène et donne à voir les productions des artistes, designers et créateurs de mode. De Théophile Bader à Guillaume Houzé, c’est toute une famille qui reste fidèle à l’esprit de son fondateur en créant ce lieu de partage et d’échange pour les artistes et le public. Ginette Moulin

Mot du président Depuis 125 ans, le projet des Galeries Lafayette est de mettre le meilleur de la création au cœur de la vie et de la ville. Nous avons été de toutes les ruptures et avons accompagné l’essor de la modernité parisienne en soutenant l’architecture, la mode et l’art. Avec Lafayette Anticipations, notre groupe va plus loin encore en plaçant sa responsabilité patrimoniale et culturelle au cœur même de son développement. Ouvert en mars 2018 dans un bâtiment réhabilité par OMA, notre Fondation d’entreprise est à l’image des magasins dont elle porte le nom : un lieu de passage, d’inspiration et de plaisir qui tisse un lien fort avec son environnement. En inscrivant notre projet dans le Marais, nous contribuons plus fortement au développement de l’écosystème urbain qui nous accueille. Le 9 rue du Plâtre, à l’instar du quartier tout entier, prouve que l’héritage plusieurs fois centenaire de Paris est au service de sa ­réinvention. Lafayette Anticipations, dont les ­missions d’intérêt général sont menées en faveur des artistes et de tous les publics, se distingue par l’accessibilité et la portée des actions culturelles qui s’y développent. Sa programmation et son réseau en font une destination culturelle pour les expert·e·s et le grand public, français·es et internationaux·nales. Un an après l’ouverture de son bâtiment, Lafayette Anticipations a pu accueillir près de 200 000 visiteur·euse·s, produire près de 50 projets et soutenir 190 artistes, chercheurs, chercheuses et auteur·e·s de moins de quarante ans en moyenne, issu·e·s pour moitié de la scène internationale. Autant d’occasions concrètes de partager nos engagements pour la création et le bien commun auprès de personnes de tous âges et de toutes origines, conformément aux valeurs de notre groupe. Guillaume Houzé


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Mot du directeur délégué

© Bas Princen

Le projet de Lafayette Anticipations est fondé sur un e ­ ngagement collectif autour des artistes né d’une conviction : celle de leur rôle essentiel pour la société. Les anglophones ­utilisent fréquemment l’expression a canary in a coal mine. Au XIXe siècle, on lâchait des canaris dans les mines de charbon pour ­évaluer la quantité et la qualité de l’air des galeries. L’oiseau était alors l’être vivant le plus important de la communauté de mineurs. De sa liberté dépendait celle de tous les autres. Lafayette ­Anticipations entend procurer aux artistes un cadre ouvert, ­intervenir au cœur même de leurs problématiques de c ­ onception et de réalisation, ménager pour eux·elles un air respirable afin qu’ils·elles puissent par leurs œuvres anticiper les mouvements du monde. Fonder l’activité de Lafayette Anticipations sur les artistes eux·elles-mêmes implique de croire en une ­communauté d’individus sensibles et fragiles, et d’établir collectivement un lien qui repose sur une valeur devenue aujourd’hui ­dissidente : la confiance. C’est là une caractéristique de Lafayette Anticipations qui nous distingue de la plupart des autres institutions d’art. 2018 aura été une année exceptionnelle. L’ouverture de la ­Fondation en mars a sifflé le coup d’envoi d’un programme ­s’articulant autour des potentialités infinies de son bâtiment. The Silence of the Sea, exposition inaugurale audacieuse de Lutz Bacher, a permis aux publics de découvrir le geste architectural de Rem Koolhaas à travers une proposition artistique intelligemment perturbante. L’exposition collective estivale Le Centre ne peut tenir a offert un contraste saisissant avec le silence inaugural qui l’a précédé. Douze artistes émergent·e·s, douze productions sur place dans nos ateliers, un catalogue ­d’exposition rédigé, imprimé et relié sur place, ainsi que le développement d’un programme public hyperactif : un ­événement tous les trois jours allant de la discussion au concert en p ­ assant par la performance, une offre de visites riche et variée, et un outil de médiation numérique innovant. En fin d’année, le bâtiment a accueilli la première exposition personnelle en France de Simon Fujiwara, artiste cher à Lafayette Anticipations puisqu’il a été le premier produit par la Fondation en 2014 dans le cadre de notre programme de préfiguration. Simon Fujiwara, Revolution est une exposition qui fera date pour lui, pour notre institution et pour la scène artistique en France. Ce programme d’expositions a été ponctué par une série ­d’événements et de temps forts importants : une ­performance de Tarik Kiswanson, qui sera également présentée à New York pour la biennale Performa 19 ; un festival de danse, Échelle ­Humaine, avec entre autres l’intervention d’Anne Teresa De Keersmaeker qui marquera durablement les esprits ; ainsi qu’une série de performances et de concerts ponctuels qui préfigurent une offre artistique pointue et expérimentale. L’année à venir amène l’atelier de production de Lafayette ­Anticipations à prendre son essor. La presque totalité des ­projets artistiques font l’objet d’une production active, d’une ­fabrication locale, parfois même visible des publics. 2019 sera é ­ galement une année particulièrement féminine. La place des femmes dans la société est un sujet majeur pour la Fondation. La program­ mation donnera aussi une place importante à la création et à l’expérimentation dans les domaines de la mode et du design.


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Ces choix artistiques et curatoriaux s’accompagnent d’un geste fort pour l’institution : le passage à la gratuité. Lafayette Anticipations est un lieu de contact direct entre la création contemporaine et le grand public. Ouvrir gratuitement le ­bâtiment contribuera à renforcer et à ancrer une action résolument ­généreuse pour laquelle la création elle-même devient un véritable enjeu de partage. François Quintin

Localisation de la parcelle, photo aérienne © OMA


2018, annĂŠe de lancement


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Programmation

3

expositions

15 7

30 10

discussions

ateliers pour les publics

concerts

spectacles

Fréquentation

196 000 305 105

visiteur·euse·s

visites commentées

visites de groupe


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Communication

252 000 1 700 23 000 23 000 58 000 pages vues sur le site web

inscriptions à la newsletter

abonné·e·s sur Instagram

abonné·e·s sur Facebook

lectures sur Vimeo

3

1

prix de charte graphique

prix d’architecture


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Création

205 créateurs et créatrices ­soutenu·e·s

54 % 46 % d’hommes

de femmes

57 %

30 % 12 %

sont français·e·s ou vivent en France

en Europe

dans le reste du monde

Production Un parc de 20 machines réparties dans les trois espaces de production de la Fondation (bois, métal, impression, reliure, découpe, sculpture, peinture, gravure, conception numérique, couture)


Engagement et ­valeurs


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Anticipations : un pluriel singulier « Ce qui est intéressant et prometteur avec Lafayette ­Anticipations, c’est que les attentes réelles sont, en termes d’échelle, plutôt intimes et restreintes. J’en attends ­beaucoup parce que cela veut dire que l’équipe curatoriale pourra se concentrer sur une programmation “raisonnable” […]. Il me semble, par conséquent, que cela peut être le lieu d’une véritable concentration, mais aussi d’une véritable improvisation. » Rem Koolhaas Dans son entretien « Performing architecture » avec Rose Lee Goldberg pour le livre Anticipations, 2016 « Anticipation ne signifie pas futur. L’anticipation, c’est un sentiment intérieur, légèrement angoissé… On anticipe des catastrophes, on anticipe des choses formidables aussi, mais il ne s’agit pas du futur. Le modernisme est obsédé par la question du futur, il rêve de s’y projeter. Anticiper, c’est différent. C’est opérer un pas de côté, un décalage – et c’est là une notion très importante pour ce lieu. » Bruno Latour À propos de Lafayette Anticipations lors du s­ ymposium ­« ­Composer les mesures de son espace », 2018 « La cible est une construction dynamique et tournante dont la structure reste invariable. Elle induit une sorte de ­mécanique éternelle, indéfectible, universelle. Elle a quelque chose d’artificiel, de fabriqué par l’homme, malgré son caractère éternel. » Simon Ripoll-Hurier Description de la notion d’anticipation par Simon Ripoll-Hurier, par l’usage de la technique expérimentale du remote viewing

Mutant Stage 10 © ­Stéphane Perche


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Une charte de valeurs Dans la perspective de l’ouverture de la Fondation, un atelier de travail a occupé l’équipe pendant plusieurs mois pour ­constituer les valeurs animant ses actions futures. Aujourd’hui, il est ­important de les rappeler. Le mot « Anticipation », qui ­désignait dans un premier temps le programme de préfiguration de la Fondation, est une notion tournée vers le devenir, l’inconnu, vers le désir de voir surgir ce qui ne cesse d’advenir : le beau, le surprenant, le singulier, le nouveau. L’appellation « Lafayette Anticipations » propose une vision ­démultipliée des présents de demain. Lafayette Anticipations, c’est : Un héritage d'entreprise : saisir l’air du temps prochain La Fondation hérite de l’histoire du groupe Galeries Lafayette, de sa part de responsabilité sociale et de son habileté à voir venir le monde en train de se faire. Une vision : l’artiste fait avancer la société Si l’art transforme durablement le monde, la Fondation r­ econnaît la fonction des artistes à participer aux changements, mais ­surtout à les anticiper. Une adresse : ceux qui s’étonnent et ceux qui étonnent Artistes et publics sont, à la Fondation, lié·e·s par leur pouvoir d’étonnement. Si les artistes étonnent, nous attendons de leur part qu’il·elle·s s’étonnent et se surprennent. Un engagement d’expérience : partager l’art en ­mouvement La Fondation est une institution dédiée à la production qui place le travail créatif au centre de sa programmation. Elle accompagne les artistes dans leurs doutes, pose le projet artistique et la pensée singulière comme le sujet d’un questionnement fédérateur. L’idée singulière qui se dégage de la conjonction de ces quatre valeurs est « Venir Voir Venir ». Ce sont donc toutes ensemble une ambition sociétale, une vision de l’avenir, un effet de ­surprise autant qu’un soin permanent accordé à la ­production qui font de la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette une plateforme et un laboratoire d’anticipation. Il s’agit pour elle d’être une institution de demain, faite pour les publics de demain, dans laquelle le processus de production de l’œuvre d’art ne prend jamais fin et se renouvelle sans cesse, de la naissance d’une idée jusqu’à son partage.


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Un collège curatorial La programmation de Lafayette Anticipations s’appuie sur une réflexion collégiale en cherchant d’autres modes de ­décision que la signature du·de·la « commissaire » pour lui préférer le partage d’une intelligence collective. Pour cela, la Fondation invite et soutient des curateur·trice·s indépendant·e·s vivant à l’étranger. Le premier collège curatorial conduit par François Quintin se compose de trois curateur·trice·s – Charles Aubin, Anna Colin et Hicham Khalidi – dont les spécialités reflètent les ambitions de Lafayette Anticipations. « Lafayette Anticipations s’est engagée plus en avant dans le champ social en 2018 à travers le partenariat avec ­Visible, prix biannuel pour la pratique sociale dans le monde globalisé. Les effets de cette collaboration comprennent notamment – en 2019 – le soutien à l’artiste palestinien-américain Nida Sinnokrot ainsi qu’au duo d’artistes portugais Pedro Neves Marques et Mariana Silva, à travers deux ­résidences de recherche. Celles-ci sont une façon de visibiliser leur travail en France et d’entamer avec eux un dialogue sur la durée en vue d’un potentiel soutien à la création future. » Anna Colin Curatrice, critique et éducatrice en Grande-Bretagne, elle a ­cofondé et codirige Open School East à Margate et est d ­ octorante à la School of Geography de l’université de Nottingham. Elle a été co-commissaire, avec Lydia Yee, du British Art Show 8 en 2015–2017. Elle a auparavant été directrice associée à ­Bétonsalon, Paris, de 2011 à 2012, commissaire invitée à la Maison populaire de Montreuil en 2012 et curatrice à Gasworks à Londres de 2007 à 2010. « Les planchers mobiles de Lafayette Anticipations sont un appel au mouvement. Ils nous ont amené·e·s à p ­ enser la pluridisciplinarité de la Fondation et à chercher des façons originales de faire rencontrer artistes et publics. Pour cela, la performance a offert de multiples pistes. Elle nous a ­aidé·e·s à imaginer d’autres déambulations dans les espaces et à créer des jeux de perspectives qui embrassent les différents étages et “balcons” du bâtiment, que ce soit avec la pièce de Tarik Kiswanson qui invitait à circuler d’étage en étage à la rencontre des jeunes interprètes de l’artiste, ou durant le festival de danse Échelle Humaine, pour lequel chaque chorégraphe a imaginé une configuration différente des espaces et planchers mobiles. » Charles Aubin Curateur à Performa, New York, depuis 2013, il a également conçu des expositions pour le Printemps de Septembre à ­Toulouse, la Biennale de Belleville à Paris et Coast Contemporary en ­Norvège.


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Une mission de production responsable et locale Lafayette Anticipations est convaincue de la place centrale des artistes dans la société, et comprend le soutien à la création comme une mission d’utilité sociale permettant non seulement d’œuvrer pour l’intervention des artistes au cœur de la société, mais aussi d’offrir aux créateur·trice·s des conditions de travail idéales. Le programme de production et d’exposition de la ­Fondation engage des métiers et des catégories professionnelles dont les statuts sont souvent précaires du fait de revenus faibles et irréguliers. Lafayette Anticipations est à ce titre signataire de la charte de l’Économie solidaire de l’art, qui vise à faire ­valoir une éthique des situations de création et une rémunération pour toute intervention sollicitée auprès des créateur·trice·s indépendant·e·s. Le Fonds de dotation Famille Moulin est quant à lui associé depuis 2013 à l’action Nouveaux c ­ ommanditaires ­pilotée par la Fondation de France, qui permet à des citoyen·ne·s d’associer des artistes contemporain·e·s à leurs ­préoccupations sociales ou de territoire en leur passant commande d’une œuvre. Enfin, une attention toute particulière est portée à la diversité des artistes invité·e·s – genre, origines géographiques et sociales. Au-delà des enjeux artistiques et sociaux, Lafayette ­Anticipations a adopté une charte de production responsable également sur le plan environnemental. Par la prévention de la ­production de déchets, la favorisation de l’upcyclage, le tri, le choix d’éco-­ matériaux ainsi que l’orientation vers une production définitivement locale misant sur une logistique et des modes de transport ­respectueux, la Fondation s’engage pour une production durable.

Baisse-toi montagne, lève-toi vallon est un projet d’Ulla von Brandenburg commandé dans le cadre de l’action Nouveaux commanditaires avec le soutien de Lafayette Anticipations.


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Ève Chabanon et Abou Dubaev dans ­l’atelier de ­production de la Fondation © ­Lafayette Anticipations ­2018

Produire sur place : parole d’artiste « Le soutien de la Fondation a été essentiel au d ­ éveloppement du projet The Surplus of the Non-Producer. D’abord d’un point de vue matériel, puisque la production du ­plateau présenté lors de l’exposition Le Centre ne peut tenir ­n’aurait pu se faire sans la mise à disposition de l’espace de ­travail dans les ateliers de la Fondation, sans les outils, mais s­ urtout sans l’accompagnement de l’équipe chaque jour, ses ­encouragements et son suivi technique. L’ensemble de cet apport a également permis à Abou ­Dubaev, invité central du projet, de retrouver sa pratique, sa confiance, et de s’ouvrir aux autres durant le temps de travail dans les ateliers. Cela revêt une importance toute ­particulière pour des personnes comme Abou souffrant d ­ ’isolement et de perte de confiance en raison des conditions ­inhérentes à l’exil. C’est donc tout un dispositif d’attentions et d’actions que la Fondation a déployé. Dispositif sans lequel je n’aurais pas pu réaliser le projet. » Ève Chabanon Née en France en 1989, Ève Chabanon est une artiste qui vit et travaille à Londres. À travers la performance, l’écriture et la fabrication d’objets, elle crée des situations – ­impliquant généralement des communautés locales ou des groupes ­marginalisés – qui produisent des espaces de questionnement et de débat. Son installation The Surplus of the Non-­Producer pour l’exposition collective Le Centre ne peut tenir a été ­réalisée et produite sur place dans les ateliers de la Fondation. La même année, elle a remporté le Prix Sciences Po pour l’art ­contemporain pour son projet Antisocial Social Club.


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L’innovation numérique Dès la mise en place de son programme de préfiguration, Lafayette Anticipations s’est activement positionnée dans le domaine des données des artistes et de leur pérennisation. Conformément à l’idée que toute œuvre d’art est issue d’un processus collaboratif complexe générant de multiples ­documents, la Fondation a fait développer l’application ReSource par la SCIC Mnemotix : ce système d’information complet permet de documenter en temps réel, selon les principes du L ­ inked Open Data, l’ensemble des étapes permettant d’aboutir à une réalisation artistique. 2018 a vu s’achever des développements de la version 1 de ­ReSource, mise en production en mars au moment de l’ouverture de la Fondation. Cette V1 comprend les briques applicatives suivantes : L’application Web Weever qui permet de suivre chronologiquement chaque projet, de rechercher des informations au sein de la base, de renseigner les différents acteurs et d’administrer la suite applicative ; L’application Weever Mobile, disponible sur iOS et Android, qui permet à tout·e utilisateur·trice de créer des événements dans chaque chronologie de projet et d’y attacher des photos prises à chaque étape de la production ; Le gestionnaire de thésaurus Koncept, conforme à la ­recommandation SKOS (Simple Knowledge Organisation System) du W3C, qui permet de manipuler les différents tags associés à chaque document ou événement ; L’API ReSource, qui rend disponible l’ensemble des données déclarées « publiques » dans ReSource pour des applications tierces. Les développements en 2018 se sont concentrés sur l’interopérabilité avec le CMS Drupal, moteur du site web de la Fondation. Ainsi, 70 % des contenus actuels du site web ne sont pas générés dans Drupal lui-même, mais ­récupérés d ­ epuis l’API ReSource et simplement mis en forme dans le back-­office du site Internet. L’intégrité des informations, du système ­documentaire jusqu’à la plateforme de diffusion au public, est ainsi préservée ; l’API ReSource permet également l’alimentation de l’application de médiation connectée ReBond, qui fournit aux visiteur·euse·s des expositions de la Fondation des contenus interactifs ­poussés directement sur leurs téléphones dès qu’ils·elles passent à proximité des œuvres concernées au sein d’une exposition, via un réseau de balises Bluetooth implanté dans le bâtiment. 2018 a également vu l’ouverture du code de ReSource selon les principes du logiciel libre et le lancement d’une communauté d’utilisateur·trice·s, en partenariat avec la Villa Arson, premier contributeur externe à la Fondation. Des journées d’étude sur la documentation en art ­contemporain ont été organisées à Nice à la Villa Arson du 4 au 6 juin 2018 en partenariat avec la SCIC Mnemotix. De nombreux·euses ­professionnel·le·s du monde de la recherche, des associations, des institutions publiques et de sociétés prestataires y ont ­participé.


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Une architecture numérique « Lieu de production, d’exposition mais aussi de ­recherche(s) ou encore d’administration, le bâtiment de Lafayette Anticipations conçu par Rem Koolhaas abrite, accueille et orchestre en son sein les contributions de toutes celles et ceux qui concourent, à leur manière, à faire advenir des œuvres contemporaines. À son image, la plateforme numérique ReSource entend suivre l’enquête incertaine et exigeante à laquelle s’adonnent ces acteurs, ­prolongeant ainsi l’existence de la Fondation hors de ses frontières ­architecturales.  » Alexandre Monnin Philosophe et chercheur, il est l’architecte de ReSource, ­outil numérique de ressource et d’archivage de la production ­artistique développé par Lafayette Anticipations.


Bâtiment rénové


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Le geste d’OMA « L’histoire de ce bâtiment tout entier est peut-être une histoire de contraintes. Au fur et à mesure de notre ­avancée sur le projet, les demandes de préservation se sont ­multipliées. Au début, il fallait garder tout ce qui était antérieur au XVIIe siècle, puis les demandes se sont étendues au XIXe siècle. J’ai vécu ces contraintes comme un moment très beau. Paradoxalement, je dirais qu’elles nous ont rendus plus ­efficaces dans la façon de penser ce bâtiment-outil et qu’elles nous ont incités à déployer nos ambitions sur un espace restreint du bâtiment plutôt que sur son ensemble. » Rem Koolhaas Cofondateur de l’agence OMA et du think tank AMO, ­l’architecte Rem Koolhaas a conçu le projet de réhabilitation du bâtiment du 9 rue du Plâtre en collaboration avec Ellen van Loon.

Carte d’identité du bâtiment

280 m2 de surface du rez-de-chaussée

245 m2 de surface des locaux techniques et de stockage

225 m2

350 m2 de surface des ateliers de production

2 200 m2 de surface totale

tour d’exposition

125 m2 de surface des bureaux

100 m2 autres (circulation…)

875 m2 de surface d’exposition Emprise des planchers mobiles : 75 m² - 7,4 × 10,4 m Grande plateforme : 50 m² (7,4 × 7,2 m) Petite plateforme : 25 m² (3,4 × 7,2 m) Total des 4 plateformes : 150 m² 4 plateformes + cour intérieure : 225 m² (tour d’exposition) Cour intérieure (atrium) : 100 m² (8,5 × 12 m) Cour extérieure : 115 m²

Page de droite : Guillaume Houzé et Rem Koolhaas © Alexandre Isard Page suivante : Cour intérieure du bâtiment © Bas Princen






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Avec l’ouverture de la Fondation en mars 2018, un atelier de production a également vu le jour en plein cœur de Paris. L’installation de nouvelles machines et la création d’un troisième espace de production dédié à l’édition ont immédiatement été mises à contribution par les premiers événements. L’atelier de la Fondation reste modeste. Un espace de production comme le nôtre n’offre évidemment pas les mêmes potentialités que celui qui se situerait dans une gigantesque zone industrielle, avec des espaces de stockage infinis. Notre réelle force réside dans la combinaison de nos ateliers et de nos équipes avec un réseau de spécialistes, fournisseurs et fabricants e ­ xtrêmement dense qui permet, lorsque nous ne pouvons faire autrement, de concevoir, produire et achever absolument tout par la ­collaboration. À travers la production, notre relation avec le bâtiment a é ­ volué. Le développement de la visualisation 3D du 9 rue du Plâtre, avec des plateaux amovibles par simulation, a facilité le ­dialogue avec les artistes. Leur montrer les pouvoirs de l’atelier de ­production en même temps que les potentialités inhérentes aux espaces d’exposition constitue l’une de nos forces principales. Du virtuel au réel, du prototypage à la réalisation, de la production à l’exposition… tous ces passages sont, à Lafayette Anticipations, exploités et facilités. Un tel mode de pensée, combiné aux technologies mises à disposition, nous a permis de dépasser, souvent, les ­potentialités déjà infinies du bâtiment. Pour l’exposition inaugurale, Lutz ­Bacher a pensé les plateformes mobiles comme des volets o ­ ccultants qui permettaient de plonger les étages dans l­’obscurité ; pour Le Centre ne peut tenir, les plateformes ont tendu des ponts entre les coursives du bâtiment ; pour Simon Fujiwara, ­Revolution, l’artiste a utilisé les plateformes comme un système d ­ ’éclairage. En bref, les artistes nous ont appris à mieux comprendre le ­bâtiment et à utiliser ses fonctionnalités à contre-courant. En 2019, les projets d’exposition seront caractérisés par leur monumentalité. La production artistique sera directe, ­permanente, extrême. Dirk Meylaerts, directeur de la production

Page précédente : Tour d’exposition, Lafayette Anticipations Détail © Delfino Sisto Legnani et Marco Cappelletti Page de gauche : Tour d’exposition, Lafayette Anticipations © Delfino Sisto Legnani et Marco Cappelletti


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Un lieu de production complet Lafayette Anticipations dédie une partie importante de ses espaces à l’expérimentation et à la création artistique, faisant ainsi de la production le socle architectural et ­institutionnel sur lequel repose la Fondation. Répartis entre le sous-sol du bâtiment et le troisième étage, l’atelier de production lourde, l’atelier de production légère et l’atelier d’édition constituent la matrice des œuvres, objets et scénographies qui, par la suite, rencontreront le public dans les étages. Le travail du bois et du métal, l’impression 3D et la gravure laser, le fraisage et le traçage par commande numérique, l’impression Riso, le rainage, l’assemblage, la découpe du papier et la reliure par thermocollage… autant de techniques de production maîtrisées par l’équipe de production et qui imposent Lafayette Anticipations comme un lieu unique en son genre – un catalyseur de création et d’exposition dans lequel les artistes sont invité·e·s à travailler. « Le bâtiment est pris en sandwich entre une possibilité de fabrication d’œuvres en bas [au sous-sol] associées à la matérialité, et au troisième, dans le ciel, pour le numérique. Je pense que c’est formidable, parce que cela donne tout de suite une autre idée de la dimension hybride du bâtiment. » Bruno Latour À propos de Lafayette Anticipations lors du symposium ­« ­Composer les mesures de son espace », 2018

Vue de la fraiseuse à commande numérique dans l’atelier de production lourde de la Fondation © Lafayette Anticipations


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Un lieu d’exposition hybride Caractéristique de la période fin XIXe, le bâtiment de sept ­niveaux est organisé en U autour d’une cour. Il peut être traversé ­librement et donne accès à la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie via un passage couvert. L’intervention architecturale réussit à articuler deux conditions a priori contradictoires : une ­volonté de flexibilité programmatique maximale, et des exigences de préservation patrimoniales et réglementaires très strictes. Le bâtiment est le lauréat du prix spécial du jury de l’Équerre d’argent 2018. Une « tour d’exposition » équipée de quatre planchers ­mobiles superposés est insérée dans l’emprise de la cour du b ­ âtiment. Grâce à leur moteur embarqué, les planchers se déplacent ­indépendamment le long de crémaillères et peuvent être stationnés dans l’alignement des niveaux existants. Ce jeu innovant de plateformes permet, au fil des expositions, de modifier l’espace en 49 configurations différentes. Ces ­multiples possibilités de respiration verticale répondent à un souhait de flexibilité et d’adaptation aux nombreux projets en cours et à venir. Avec ses 1 100 m² de surface d ­ ’exposition, cette machine à exposer vient compléter l’autre ­composante fondamentale de Lafayette Anticipations : son centre de ­production situé au sous-sol, où sont fabriquées les œuvres conçues par les artistes invité·e·s. L’utilisation simultanée de ces deux ­dispositifs permet la création d’œuvres inédites, conçues pour une configuration d’exposition idoine.

Bâtiment existant et tour d’exposition, ­maquette 1/100e © OMA © Parthesius


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Une commande pour le bâtiment Proche de l’atelier de production où elle a été assemblée et à distance des espaces d’exposition où l’on s’attendrait à la trouver, l’installation semi-pérenne de Camille Blatrix – ­produite spécialement pour le bâtiment à l’occasion de son inauguration et récemment intégrée à la Collection de Lafayette ­Anticipations - Fonds de dotation Famille Moulin – fait écho aux fonctions techniques du bâtiment de la rue du Plâtre. Elle s’inspire ­précisément du puits de géothermie et des réseaux qui l’irriguent depuis son cœur : l’artiste interprète cette mécanique des fluides comme le générateur d’un flux diffusant une énergie incessante. « Produire avec Lafayette Anticipations constitue une vraie étape dans mon travail artistique. J’y découvre de nouvelles techniques et j’élargis mon champ des possibles. L’atelier représente un véritable atout, car l’on peut travailler au plus près des machines et expérimenter avec ‑ en bref, garder une vraie pratique d’atelier, intuitive mais très technologique. En cela, l’atelier de Lafayette Anticipations me permet d’ap­ profondir mon travail et de le pousser dans des dimensions beaucoup plus exigeantes sans y perdre pour autant ni ma patte ni ma part d’improvisation. C’est une expérience en or. » Camille Blatrix Il s’est formé à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. En 2014, il a reçu le Prix Fondation d’entreprise Ricard et le Prix des Amis des Beaux-Arts de Paris.

Page de droite : Vue de l’installation de Camille ­Blatrix à Lafayette Anticipations, 2018 © ­Lafayette ­Anticipations Double page suivante : La tour d'exposition, 49 configurations possibles © OMA






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Un lieu de vie Restaurant Wild & the Moon Wild & the Moon est un mouvement urbain créé par une tribu de gourmand·e·s amoureux·euses du goût, en collaboration avec des chef·fe·s, des nutritionnistes et des naturopathes. À ­l’origine, une conviction : celle que l’on peut manger bio et bon, se faire du bien à soi et à la planète. Tous les produits Wild & the Moon sont conçus à partir d’ingrédients 100 % bio, sans gluten, ­locaux, éthiques, de saison et à base de plantes pour insuffler une touche de nature dans nos vies urbaines. Les produits et jus pressés à froid sont bio, purs, naturels et frais. Leur pouvoir n ­ utritionnel reste ainsi intact. Wild & the Moon se veut un porte-parole de ce mouvement naturel et sain pour l’emmener encore plus loin. À travers ses recettes inspirées, Wild & the Moon vous met au diapason avec la nature. Une slow food adaptée à un mode de vie urbain. Design du bar Agence OMA, Rotterdam Design du mobilier et de la salle Agence Ciguë, Paris Décoration végétale Mama Petula, Paris

Page de gauche : Façade de la boutique À Rebours © Lafayette Anticipations


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Boutique À Rebours À Rebours est un magasin de nouveautés nourri par les grandes ambitions de la création. Alter ego marchand de Lafayette ­Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, À Rebours est un hommage au roman de Huysmans et au collectionnisme de son antihéros lancé dans une enquête sur le goût de son temps. L’espace de 100 mètres carrés propose à la vente des objets contemporains peu ou pas diffusés. Insolite, drôle, utile et décalée, la sélection répond à l’émergence de nouvelles formes de production et de consommation ­respectueuses des matériaux, des savoir-faire et des auteur·e·s. À Rebours est l’avant-poste d’un commerce conscient, ouvert à toutes les formes et idées qui transforment et embellissent la vie ­quotidienne. Architecture et mobilier de la boutique Agence Ciguë, Paris

La presse en parle

« Responsable et minimal, c’est en deux mots l’esprit de ce lieu repérable à sa grande devanture rouge. L’espace en enfilade s’étale sur près de 100 m² comme un chemin de traverse pour mieux prendre le pouls de la création contemporaine et celui de l’époque. » Marie Claire Maison « Cela ne fait que huit mois qu’À Rebours a ouvert et pourtant tout le monde en parle. En tout cas ceux qui comptent. » Vogue « Consommer conscient, utile et décalé, telle est la promesse d’À Rebours. Une boutique en phase avec les préoccupations générationnelles portées par sa curatrice Pauline Vincent. » Grazia « […] la boutique À Rebours est devenue en un rien de temps la nouvelle adresse phare des amoureux de l’art, de la mode et de la création. » Elle.fr


Collection


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La Collection Lafayette Anticipations – Fonds de d ­ otation ­Famille Moulin a été créée en 2012 pour faire suite à la c ­ ollection ­familiale initiée par Guillaume Houzé avec sa grand-mère ­Ginette Moulin. Le Fonds, dirigé par François Quintin, est ­adossé à Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise G ­ aleries ­Lafayette qui en a la gestion. Avec près de 350 œuvres, de la peinture à la performance en passant par la vidéo, le Fonds a développé au fil des années un modèle dynamique de ­constitution de sa Collection. Il porte une attention particulière à l’art ­émergent et favorise souvent des accompagnements à la création, sous forme de préachat permettant aux artistes de finaliser une œuvre, ou même d’aide à la production, faisant ainsi le lien avec les missions fondamentales de Lafayette Anticipations. Les politiques de soutien, de production, d’exposition et ­d’acquisition, bien que toutes motivées par le soutien aux artistes, sont pour autant indépendantes les unes des autres. La Fondation d’entreprise Galeries Lafayette soutient les ­artistes en les produisant et en les exposant ; le Fonds de dotation ­Famille Moulin, lui, soutient les artistes par sa politique d’acquisition et de prêt. Lafayette Anticipations est la structure qui contrôle les deux entités et les relie de façon occasionnelle : une œuvre p ­ roduite et exposée fait parfois l’objet d’une acquisition, de même qu’un·e artiste dont une ou plusieurs œuvres ont été acquises peut éventuellement faire l’objet d’une exposition. Les décisions d’acquisition sont prises par un comité consultatif triennal composé pour la période 2016-2019 d’Elena ­Filipovic (directrice de la Kunsthalle de Bâle, Suisse), Saâdane Afif ­(artiste) et Francesco Stocchi (curateur au Museum Boijmans Van ­Beuningen, Rotterdam). Le fonctionnement et les règles de notre Collection sont ­calqués sur le modèle des fonds publics. Les œuvres de la Fondation sont prêtées très régulièrement. En 2019, le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris consacrera une exposition à la Collection Lafayette Anticipations – Fonds de dotation Famille Moulin.

Page de droite : En 2018, la Collection a notamment fait ­l’acquisition de Sans titre, une sculpture de ­l’artiste roumaine Anna-Bella Papp. © Anna-Bella Papp et Stuart Shave/Modern Art, London Fin 2018, la Collection a notamment prêté aux Ateliers de Rennes une œuvre vidéo de l’artiste Wu Tsang, We Hold Where Study, dans le cadre de l’exposition À Cris Ouverts.




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La Collection en quelques chiffres

330

175

œuvres acquises par la Collection

artistes ou collectifs d’artistes présent·e·s dans la Collection

20

30

acquisitions par an

prêts par an

En 2018, la Collection a soutenu le travail de 11 artistes vivant·e·s.

Page de gauche : En 2018, les élèves du Master 2 Sciences et Techniques de l’Exposition de l’École des Arts de la Sorbonne ont réalisé Objet de ­tendresse, une exposition à partir des œuvres de la ­collection Lafayette Anticipations – Fonds de dotation ­Famille Moulin. L’exposition a également fait l’objet d’un évènement à la Fondation à l’occasion du lancement de son catalogue.


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La moyenne des acquisitions répond à un objectif de parité :

46 % de femmes

48 % d'hommes

6 % collectifs mixtes

30 % sont établi·e·s en Europe ­(Allemagne, Royaume-Uni)

40 % des artistes concerné·e·s par les actions sont ­d’origine française ou travaillent en France

30 % vivent dans le reste du monde (États-Unis, Afrique du Sud)


Temps forts de l’annÊe de lancement


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« Composer les mesures de son espace » avec Rem Koolhaas le 9 février 2018 – Symposium « Composer les mesures de son espace » est le premier forum de discussion organisé par Lafayette Anticipations dans son ­bâtiment rénové. Il a été conçu comme un séminaire intime ouvert à la parole de toutes et tous. Depuis la session de réflexion intitulée « Les Prolégomènes » qui a accompagné les premiers pas de la Fondation en 2013 jusqu’aux rencontres « Le présent de nos savoirs » menées par Flora Katz en 2015-2016, en passant par l’« Extra National Assembly » de l’artiste et designer Jerszy Seymour en 2014, la parole constitue la colonne vertébrale du programme de la Fondation. Cet événement a rassemblé plusieurs ­personnalités ­issues de différents champs disciplinaires autour de l­’architecte ­néerlandais Rem Koolhaas, cofondateur de l’agence OMA : Isabelle ­Backouche (historienne et directrice d’études à l’EHESS), Boris ­Charmatz (chorégraphe et ex-directeur du Musée de la Danse), ­Simon ­Fujiwara (artiste), Joseph Grima (­architecte et directeur de la Design Academy Eindhoven), Hou Hanru ­(curateur et directeur artistique du MAXXI à Rome) et Bruno ­Latour (philosophe et anthropologue). Cet échange, dont le point de départ était le bâtiment récemment livré, a été ­modéré par Chris Dercon, président de la RMN-GP et membre du conseil d’administration de Lafayette Anticipations.

Chris Dercon © Martin Argyroglo

Page de droite : Vue d’ensemble de « Composer les mesures de son espace » Détail © Martin Argyroglo




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Simon Fujiwara, Boris Charmatz © Martin Argyroglo

François Quintin, Bruno Latour, Joseph Grima © Martin Argyroglo

Page de gauche : Boris Charmatz, Emmanuelle Huynh, ­Chris ­Dercon Détail © Martin Argyroglo

Isabelle Backouche, Hou Hanru, Rem Koolhaas © Martin Argyroglo


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Lutz Bacher, The Silence of the Sea du 10 mars au 30 avril 2018 – Exposition inaugurale Pour sa première exposition monographique en France, ­l’artiste américaine Lutz Bacher a répondu à l’invitation de la Fondation en abordant le bâtiment du 9 rue du Plâtre dans toute sa puissance symbolique, en le confrontant aux stigmates de l’histoire et en invitant le·la·spectateur·trice à une visite introspective. L’intervention architecturale de Lutz Bacher a embrassé la ­totalité des espaces de la Fondation. L’artiste a ajouté physiquement peu au contexte qui lui a été donné, son geste subtil étant uniquement composé de son, de lumière, de paillettes et de films transparents. Elle s’est principalement c ­ oncentrée sur les surfaces du bâtiment en rendant les vitres réfléchissantes, en projetant aux murs les images de carcasses de blockhaus abandonnés et en recouvrant le troisième étage de paillettes éclatantes.

La presse en parle

Les retombées presse s’élèvent à 313 articles recensés. ­L’exposition inaugurale, parallèle à l’inauguration du bâtiment, a constitué un véritable succès médiatique avec de beaux sujets dans les quotidiens et hebdomadaires nationaux ainsi que dans la presse spécialisée en art et architecture. 21 % des retombées sont internationales. « Lafayette Anticipations devrait secouer le paysage de l’art parisien. » Emmanuelle Lequeux, Le Monde « Lafayette Anticipations, a dazzling new exhibition and ­performance space (…) » Caroline Roux, Wallpaper

Vue de l’exposition The Silence of the Sea de Lutz Bacher © Delfino Sisto Legnani et Marco Cappelletti

Page de droite : Vue de l’exposition The Silence of the Sea de Lutz Bacher © Delfino Sisto Legnani et Marco Cappelletti




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Tarik Kiswanson, AS DEEP AS I COULD REMEMBER, AS FAR AS I COULD SEE du 17 au 20 mai 2018 – Performance Pour sa première performance, l’artiste suédois d’origine ­palestinienne Tarik Kiswanson a transfiguré ses souvenirs ­personnels en un récit initiatique interprété par un groupe d’enfants se déplaçant librement dans l’espace et parmi le ­public. Des fragments mêlant sensations d’enfance et réflexions d’adultes sont agencés poétiquement pour créer un p ­ aysage sonore, une polyphonie d’expériences humaines. Cette ­performance exprime avec tendresse les questions, h ­ ésitations et doutes ressentis par tout·e enfant, et aborde en creux les questions de frontière et de déplacement, de métissage et d’identités plurielles. La performance donne à entendre le travail d’écriture de l’artiste, dont les textes forment la base de la composition interprétée par les enfants. Production de Lafayette Anticipations menée en ­partenariat avec Performa, cette performance connaîtra un nouveau développement à New York en novembre 2019 à l’occasion de Performa 19.

La presse en parle

Les retombées presse s’élèvent à 11 articles (imprimés et ­numériques), dont une page dans Le Quotidien de l’Art, une ­annonce dans les choix de La Matinale du Monde, ainsi qu’un portfolio sur les sites des magazines ELLE, Numéro et AD. « Une douce et somnambulique polyphonie, qui s’offre comme une médiation sur la condition humaine. » Emmanuelle Jardonnet, Le Monde

Produire une performance à la Fondation

Page de gauche : AS DEEP AS I COULD REMEMBER, AS FAR AS I COULD SEE, ­Tarik Kiswanson © Martin Argyroglo

« La production de la performance AS DEEP AS I COULD ­REMEMBER, AS FAR AS I COULD SEE à Lafayette A ­ nticipations a été une expérience très riche. Pour un artiste qui a ­l’habitude de travailler seul dans son atelier, c’est très différent de travailler au sein d’une équipe. Par ailleurs, la ­collaboration d’un artiste avec les institutions se résume souvent à un suivi curatorial, mais là il s’agissait d’échanger sur des questions de production. C’était un processus nouveau qui nécessitait de respecter un calendrier et d’être toujours très précis, mais qui a donné lieu à un dialogue très fructueux au quotidien. Cet accompagnement humain, exigeant et de qualité est unique à mon sens. » Tarik Kiswanson Né en Suède, Tarik Kiswanson, dont la famille est originaire de Palestine, vit et travaille à Paris où il développe une œuvre réunissant sculpture, écriture et performance. Il est diplômé de Central Saint Martins à Londres et des Beaux-Arts de Paris. Il a récemment exposé son travail à la Fondation d’entreprise Ricard à Paris (2018), au MRAC à Sérignan et au Mudam au Luxembourg (2017).


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Le Centre ne peut tenir du 20 juin au 9 septembre 2018 – Exposition collective Avec Isabelle Andriessen (1986, Pays-Bas), Lucy Beech (1985, Royaume-Uni), Ève Chabanon (1989, France), Cooking Sections ­(Daniel Fernández Pascual et Alon Schwabe, 1984, Royaume-Uni), Julien Creuzet (1986, France), Danielle Dean (1982, États-Unis), Kenny Dunkan (1988, France), Rana Hamadeh (1983, Liban), Paul Maheke (1985, France) en collaboration avec L ­ igia Lewis et Nkisi, Jumana Manna (1987, États-Unis), Yuri Pattison (1986, Irlande) et la participation ­d’Andrés Jaque (1971, Espagne) / Office for Political Innovation Première exposition collective conçue pour le bâtiment de la rue du Plâtre, Le Centre ne peut tenir a proposé une ­série de réflexions sur le monde actuel et ce que le géographe ­David Harvey nomme les « espaces de l’espoir » ou « espaces de la différence ». Exclusivement constituée de nouvelles commandes (films, ­installations, performances et sculptures) dont la plupart ont été réalisées sur place dans les ateliers de la Fondation, Le Centre ne peut tenir a mis en valeur les travaux ­d’artistes explorant des identités et des géographies en mutation. ­L’exposition a rassemblé leurs investigations sur la ­construction de soi à une époque de frontières en mouvement, incitant à une réévaluation urgente de nos interactions à l’échelle locale comme globale.

La presse en parle

Les retombées presse s’élèvent à 71 articles.

« La Fondation a permis de présenter la jeune génération ­d’artistes français et internationaux et de réaliser sur place des pièces inédites. » Arnaud Laporte, Grazia

Page de droite : In my Hands […], 2018, Julien Creuzet © Pierre Antoine Page suivante : Cache (Insurance Policy), 2018, Jumana Manna © Pierre Antoine






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Autour du Centre #1 et #2. Ces temps forts de l’exposition ont rassemblé dans l’Agora de ­Lafayette Anticipations plusieurs des artistes de l’exposition – Danielle Dean, Paul Maheke, Andrés Jaque / Office for Political Innovation, Ève Chabanon et Cooking Sections – ainsi que leurs collaborateur·trice·s autour d’un programme de performances, concerts et discussions conçu en complément de leurs nouvelles productions.

Page précédente : The Ten Murders of Josephine: [Composition #4], 2018, Rana Hamadeh © Pierre Antoine Page de gauche : Losing Cultures, 2018, Cooking Sections © Pierre Antoine

The Surplus of the Non-Producer, Ève Chabanon © Pierre Antoine


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Échelle Humaine du 15 au 23 septembre 2018 – Festival de danse Pour sa première édition, Échelle Humaine s’est joint au « ­Portrait » d’Anne Teresa De Keersmaeker présenté par le ­Festival d’Automne à Paris. Pendant une semaine, la chorégraphe belge ­accompagnée d’Andros Zins-Browne, d’Eleanor Bauer et de Radouan ­Mriziga – trois chorégraphes internationaux·nales passé·e·s par P.A.R.T.S. (Performing Arts Research and Training Studios) à Bruxelles – se sont approprié les espaces de la Fondation. Échelle Humaine a embrassé l’« essence performative » de ­l’architecture du bâtiment du 9 rue du Plâtre. La danse a ­exploré les usages possibles du lieu en bouleversant radicalement la relation au public et en offrant une nouvelle chorégraphie des regards.

La presse en parle

Les retombées presse du festival Échelle Humaine s’élèvent à 81 articles, un nombre impressionnant pour une première ­édition. Bel écho notamment dans Le Monde, qui y a consacré deux articles – republiés dans la Matinale et dans The New York Times au sujet d’Anne Teresa De Keersmaeker. « Ms. De Keersmaeker swirled and twisted in a muted version of the dance as she gave a post-performance talk at Lafayette Anticipations, a new performance and exhibition space. » Roslyn Sulcas, The New York Times

Page de droite : Violin Phase, Anne Teresa De Keersmaeker © Marc Domage Page suivante : Violin Phase, Anne Teresa De Keersmaeker © Marc Domage






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Anne Teresa De Keersmaeker, Violin Phase

– Samedi 15 septembre 2018 Pour Anne Teresa De Keersmaeker, la danse est une « ­architecture liquide » qui se structure autour de principes géométriques rigoureux dont la chorégraphe belge aime à se départir graduellement. Ce crédo s’illustre dès 1981 avec ­Violin Phase, sa toute première pièce chorégraphique écrite sur la musique répétitive du compositeur minimaliste américain Steve Reich. La chorégraphe y procède par répétition et accumulation de mouvements qu’elle déphase au fur et à mesure. Sur une fine couche de sable blanc, la danseuse tourne sur ­elle-même pour former des cercles qui s’entrelacent et tracent au sol un motif de rosace.

Radouan Mriziga, 7 – 22 et 23 septembre 2018

7 est le dernier volet d’une trilogie chorégraphique que ­Radouan Mriziga a développée à partir de gestes et d’actions de construction qui génèrent la danse. Cette pièce rassemble six danseur·euse·s et un musicien autour du fantasme des Sept Merveilles du monde et de leur rapport démesuré au corps ­humain. Avec cette pièce de groupe, l’artiste confronte les corps en mouvement à la puissance symbolique de l’architecture.

Eleanor Bauer, A lot of moving parts

– 20 et 21 septembre 2018 La chorégraphe américaine Eleanor Bauer part de l’étymologie de sa propre discipline pour s’interroger sur la place de l’écriture (graphê en grec) au sein d’une pratique corporelle souvent issue de transmissions orales.

Andros Zins-Browne, Already Unmade

A lot of moving parts, Eleanor Bauer © ­Martin Argyroglo

Page de gauche : Already Unmade, Andros Zins-Browne © Marc Domage Page précédente : 7, Radouan Mriziga © Marc Domage

- 17, 18 et 19 septembre 2018 Avec Already Unmade, une pièce b ­ asée sur un processus de ­désapprentissage, ­Andros Zins-Browne s’entoure d’autres d ­ anseur·euse·s pour examiner ensemble leurs histoires chorégraphiques personnelles et ­déconstruire petit à petit leurs mémoires c ­ orporelles d’interprètes.


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Simon Fujiwara, Revolution du 13 octobre 2018 au 6 janvier 2019 – Exposition Pour sa première exposition monographique en France, ­Simon Fujiwara a rassemblé des œuvres et installations à grande échelle, dont deux produites par Lafayette Anticipations. Cette invitation venait prolonger un dialogue entamé en 2014 avec l’artiste lors du développement de son projet New Pompidou dans le cadre du programme de préfiguration de la Fondation. À travers un ensemble d’œuvres investissant tous les espaces d’exposition de la Fondation (Empathy I, Joanne, The ­Happy Museum et Likeness), le travail de Simon Fujiwara a traité ­l’importance que notre société accorde aux médias de masse et à la fétichisation de l’expérience individuelle dans une ère de révolution technologique.

La presse en parle

Les retombées presse s’élèvent à 81 articles. Des échos très ­favorables sont visibles dans les grands hebdomadaires nationaux et dans la presse spécialisée. « Simon Fujiwara excelle dans l’art de semer le doute dans nos esprits. » Roxana Azimi, M Le Monde « Une des propositions les plus réussies des expositions d’octobre. » Ingrid Luquet-Gad, Les Inrockuptibles

Une institution avec une vision

« J’ai échangé avec François et l’équipe de Lafayette ­Anticipations sur plusieurs années, à la suite de ma résidence en 2014 dans les locaux en travaux du bâtiment pour le projet New Pompidou. Dès le début, l’équipe de Lafayette Anticipations s’est montrée généreuse et d’un grand soutien. Elle a toujours su accorder au travail des artistes une place primordiale, et ce même pour des projets expérimentaux pas toujours faciles à défendre et à financer. Le projet Revolution était extrêmement ambitieux. Il était clair que l’exposition devait explorer les potentialités du ­bâtiment et sa capacité à présenter une expérience d’exposition forte – en entrant dans la logique de l’architecture existante tout en augmentant les possibilités de celle-ci.

Page de droite : Vue de Likeness, Fujiwara Détail © Andrea Rossetti

Tout le travail effectué dans les espaces de production de la Fondation a su répondre à des normes de qualité extrêmement élevées. Je suis très heureux du résultat de l’exposition, par lequel il m’a été rendu possible de produire de nouveaux travaux clés qui étaient complexes à produire et à exposer, requérant le soutien d’une institution dotée d’une vision et d’un intérêt certain pour des travaux hautement expérimentaux. Les travaux, inspirés par l’histoire du ­bâtiment et par les discussions que j’ai pu avoir avec l’équipe, ont atteint un haut niveau d’exigence. » Simon Fujiwara est un artiste et architecte britannique qui vit et travaille à Berlin. À la croisée du théâtre, de la performance et de l’installation, il développe un travail de « script » axé en partie sur sa vie autant que sur la « grande histoire ».




Projets extérieurs et partenariats

Page de gauche : Vue de Joanne, Fujiwara © Andrea Rossetti


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Liz Magic Laser, Handle/Poignée (2018) Handle/Poignée consiste en une performance, un film et des workshops qui apportent une vue critique sur les codes du discours public et des gestes des politicien·ne·s. Liz Magic Laser propose dans ce cadre une performance interactive avec le public. « Le soutien à la production du projet de Liz Magic Laser a été une grande réussite pour la Fondation. Par la transposition d’une technique de design dans le milieu de l’art c ­ ontemporain – une mousse revêtue d’une couche de caoutchouc –, nous sommes parvenu·e·s à restituer physiquement, et ce sans altération ni compromis, la totalité du concept imaginé par l’artiste. Il est rare, et extrêmement satisfaisant, qu’une réalisation soit aussi conforme à une idée. » Dirk Meylaerts, directeur de production de Lafayette ­Anticipations


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Atelier E.B, Passer-by aux Serpentine Galleries La designeuse Beca Lipscombe et l’artiste Lucy McKenzie ont ­associé leur intérêt pour l’ornement, l’histoire du motif et celle du display en créant en 2007 un label de mode : Atelier E.B. Leur travail de recherche, de documentation et de c ­ réation a fait l’objet d’une exposition à la croisée de la création ­contemporaine, de l’histoire de la mode et de la muséographie. Elle s’ouvre sur un showroom réalisé sur mesure pour ­présenter leur dernière collection Jasperwear, expose ensuite un ­ensemble d’archives autour de recherches historiques sur le rôle du ­mannequin, de la sculpture antique aux vitrines des grands ­magasins, pour s’achever sur une série de commandes passées à des artistes contemporain·e·s sensibles à ces sujets. Cette exposition aux Serpentine Galleries de Londres a été ­présentée à l’automne 2018 avec le soutien et l’aide à la ­production de la Fondation. Elle sera exposée début 2019 à Lafayette Anticipations, son contenu étant spécialement ­­repensé dans le contexte parisien, où de nouvelles productions ­seront déployées sur les premier et deuxième étages de la ­Fondation. Pour ce projet, première grande exposition du duo en France, Atelier E.B a ­également imaginé une configuration spéciale de l’espace c ­ entral en reprenant des éléments originaux de ­l’escalier ­monumental Art Nouveau (­aujourd’hui ­disparu) des Galeries Lafayette.

Vue de l’atelier de production de Lafayette Anticipations

Simulation 3D de l’installation in-situ pour Atelier E.B à Lafayette Anticipations


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Amélie Giacomini et Laura Sellies, Toutes ces filles couronnées de langues (2017-2019) Ce projet de film participe d’un travail de recherche autour des notions de communauté, de corps, de mutation, d’identité, de langage et d’environnement. C’est un voyage-enquête dans le nord de la Grèce en 2017 qui a d’abord conduit à l’écriture d’une fiction : celle d’une île aux femmes.

© Amélie Giacomini et Laura Sellies

Prix Visible Visible est à la fois un projet de recherche et le premier prix biennal européen visant à produire et à soutenir des pratiques artistiques engagées dans un contexte mondialisé. Le projet a été initié en 2011 par Cittadellarte – Fondazione Pistoletto, en partenariat avec la Fondazione Zegna. Pour sa cinquième édition, Visible s’est associé à Lafayette ­Anticipations. La première étape du partenariat a ­consisté en une assemblée publique tenue en novembre 2018 dans les ­locaux de la Fondation, au cours de laquelle a été annoncée la liste des dix projets nommés. S’en suit une collaboration d’une durée d’un an sous forme de deux résidences d’artistes choisi·e·s ­parmi les projets sélectionnés en 2017 – l’artiste palestinien-­américain Nida Sinnokrot et le duo d’artistes portugais Pedro Neves Marques et Mariana Silva – et accompagnée de toute une série d’événements publics. Elle se conclura par un parlement éphémère qui aura lieu en novembre 2019 à Paris.

Assemblée publique – Visible Award 2019 © Amélie Giacomini et Laura Sellies


Programme public


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Pour une expérimentation accessible Année inaugurale, 2018 a été l’occasion pour Lafayette ­Anticipations de définir les grands axes de son programme ­public afin d’instaurer une logique de « rendez-vous » tout au long de l’année. L’exploration de différents formats et ­disciplines sur différentes temporalités et fréquences a permis de ­renforcer l’offre hybride et expérimentale de la Fondation tout en gardant à l’esprit un idéal d’accessibilité et d’ouverture – une ouverture facilitée par l’architecture unique de la Fondation qui, tout en adaptant sa configuration aux grands temps forts du p ­ rogramme artistique, offre au programme d’ateliers publics un écrin ­pérenne : le Studiolo, espace d’expérimentation dédié à la pratique artistique, ouvert à toutes et à tous. Le renforcement de ces grands axes est donc l’enjeu principal de l’année à venir. L’ouverture à l’expérimentation pour tous les publics doit être entretenue, à la fois par ­l’enrichissement des cycles existants et la création de nouveaux formats et ­événements, ponctuels ou non. Pour une médiation plurielle 2018 aura été l’année de lancement de ReBond, application de médiation connectée innovante qui offre aux visiteur·euse·s des contenus uniques liés aux œuvres exposées : carnets de production, interviews des artistes et curateurs·rice·s… ­autant d’éléments susceptibles d’augmenter l’expérience du·de·la visiteur·euse et de l’ouvrir aux processus souvent occultés de la création artistique. Lafayette Anticipations reste pour autant convaincue que la médiation directe et humaine constitue un pilier ­essentiel de la démocratisation de l’art. La mobilisation d’une équipe de médiation plurielle, éclairée, motivée et ouverte pour chaque exposition est un atout certain pour la réussite et la compréhension d’un programme artistique pointu et avant-­ gardiste. Numérique et humaine, la médiation culturelle à ­Lafayette ­Anticipations est double et complémentaire. Gilles Baume, responsable des publics


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Performances : comment anticiperiez-vous ? Régulièrement, la Fondation invite des artistes et praticien·ne·s divers·e·s à développer une proposition formelle, ­performative, discursive et/ou collaborative, le temps d’une soirée, ­autour de ce que leur inspire la notion d’anticipation. Celle-ci évoque une hypothèse, une production de possible à partir du réel, ou encore une trajectoire ou processus qui tend vers mais ne cherche pas à fixer ni même à définir le futur. « ­Comment ­anticiperiez-vous ? » est la question posée aux invité·e·s, ­choisi·e·s pour la relation que leur pratique entretient avec la recherche et la production d’alternatives, la spéculation et l’imagination.

Comment anticiperiez-vous ? #1 – 26 avril 2018 avec Simon Ripoll-Hurier et Myriam Lefkowitz

Entre 1970 et 1995, la CIA puis la DIA ont développé le ­programme Stargate, qui visait à exploiter le champ de la parapsychologie pour créer de nouvelles techniques d’espionnage. Le cœur de Stargate était l’étude de la « vision à distance » (remote viewing). Simon Ripoll-Hurier et Myriam Lefkowitz se sont initié·e·s à cette pratique et la partagent dans différents cadres. Il·elle·s ont rassemblé quelques personnes autour d’eux·elles avec qui il·elle·s s’entraînent régulièrement pour aiguiser leurs ­perceptions non sensorielles et exploiter les ressources poétiques de cette pratique. Pour cette séance, il·elle·s ont mis au travail quatre complices (Mahitha Dasi, Catalina Insignares, Mira ­Ramaherilanja et Théo Robine-Langlois). Pour l’occasion, une édition est conçue sur place par le graphiste Charles Villa.

Comment anticiperiez-vous ? #2 – 27 septembre 2018 avec Revital Cohen et Tuur Van Balen

Revital Cohen & Tuur Van Balen, artistes basé e·s à Londres, travaillent sur des objets, des installations et des films qui explorent des processus de production en tant que pratiques culturelles, sociales et politiques. En se penchant sur le jeu comme condition contemporaine, les artistes suggèrent que ce dernier est devenu la nouvelle forme d’appréhension du futur.

Comment anticiperiez-vous ? #3 – 26 octobre 2018 avec Tarek Lakhrissi

Tarek Lakhrissi a invité Lily Hook, Ndayé Kouagou, Christelle ­Oyiri et Harilay Rabenjamina pour un dîner intitulé « Différents alibis ». En compagnie d’une chosen family, la rencontre s’est ­nourrie de l’intervention performative, scandaleuse et improvisée ­d’Harilay Rabenjamina autour d’un groupe de R&B en pleine ­implosion, de lectures astrologiques dans une perspective queer et décoloniale par Lily Hook, et du lancement de la revue Young Black Romantics par Ndayé Kouagou. Christelle Oyiri a clôturé le repas avec sa pièce Collective Amnesia.

Comment anticiperiez-vous ? #4 – 29 novembre 2018 avec Matthew de Kersaint Giraudeau

Comment anticiperiez-vous ? #4 avec Matthew de Kersaint Giraudeau © Marc Domage

Resentment est une performance sonore et alimentaire animée par Matthew de Kersaint Giraudeau avec Daniel Oliver. Au cœur d’une installation composée de plusieurs écrans où un homme effrayant et nu est occupé à manger, digérer et déféquer des mots faits de vers de terre, l’artiste raconte des histoires, se déshabille et tente d’éliminer toutes les impuretés de son ­régime culturel au moyen d’un étrange régime alimentaire.


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Discussions Les coulisses de la production Lafayette Anticipations propose au public un cycle de conférences à travers lesquelles l’équipe de production, en dialogue avec les curateur·trice·s et les artistes, rend visible le processus de conception et de réalisation des projets d’exposition de la Fondation. Tarik Kiswanson en conversation avec Charles Aubin (curateur) et Dirk Meylaerts (directeur de la production), le 19 mai 2018, dans le cadre de la performance AS DEEP AS I COULD REMEMBER, AS FAR AS I COULD SEE Hicham Khalidi (curateur) en conversation avec Dirk Meylaerts (directeur de la production), le 24 juin 2018, à propos du travail d’Isabelle Andriessen dans le cadre de l’exposition Le Centre ne peut tenir Yuri Pattison en conversation avec Crisis Cast (entreprise de ­simulation de crise) et Hicham Khalidi (curateur associé), le 12 juillet 2018, dans le cadre de l’exposition Le Centre ne peut tenir Simon Fujiwara en conversation avec François Quintin (directeur de Lafayette Anticipations), le 12 décembre 2018, à l’occasion de l’exposition Simon Fujiwara, Revolution

Hicham Khalidi en conversation avec Dirk Meylaerts dans l’Agora le 24 juin 2018


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Rencontres éditoriales La présence d’un programme éditorial original et d’un atelier d’édition complet au sein de Lafayette Anticipations, ainsi que le partenariat entre la boutique À Rebours et la librairie Yvon Lambert, font de la Fondation le théâtre d’une activité riche en termes d’actualité éditoriale.

Lancement du livre 9 Plâtre – 24 avril 2018 À la Cité de l’architecture et du patrimoine (Paris), à l’occasion de la publication du livre 9 Plâtre retraçant le projet ­architectural d’OMA/Rem Koolhaas à travers 60 photographies de Bas Princen, la Fondation a organisé une rencontre avec Clément Périssé ­(architecte, OMA), Bas Princen (architecte et photographe), Linda Van Deursen et Armand Mevis (graphistes). La Gentrification des esprits – 14 octobre 2018 discussion autour du livre de Sarah Schulman

Conversation présentée par Mathieu Kleyebe Abonnenc et Vanina Géré à l’occasion de la traduction en français du livre de Sarah Schulman, La Gentrification des esprits : un retour sur la crise du Sida et l’activisme d’ACT UP dans le New York des années 80 et 90. L’historienne de l’art et critique Élisabeth ­Lebovici, auteure de Ce que le Sida m’a fait (2017) – un ouvrage qui revisite les liens entre art et activisme durant les « ­années Sida » en France et aux États-Unis –, était présente pour ­accompagner Sarah Schulman dans cette discussion.

Mon musée de la Cocaïne – 9 novembre 2018 conversation avec Michael Taussig

Une conversation à l’occasion de la traduction en français du livre de Michael Taussig en présence de l’auteur, en ­discussion avec David Dupuis. Dans cet ouvrage, Michael Taussig prend comme point de départ la proposition de bâtir un musée de la Cocaïne. C’est depuis ce simulacre de musée, qui serait l’image reflétée du musée de l’Or de la banque centrale de ­Colombie, que l’auteur dresse un portrait sans concession de la vie des mineurs afro-colombiens aspirés dans le monde dangereux de la production de cocaïne au fin fond de la forêt tropicale sur la côte pacifique de Colombie.

Lancement du catalogue d’exposition Le Centre ne peut tenir – 15 novembre 2018

À l’occasion de la publication du catalogue Le Centre ne peut ­tenir, paru à la suite de l’exposition éponyme qui s’est tenue à ­Lafayette Anticipations du 20 juin au 9 septembre 2018, Pap Ndiaye, l’un des auteurs du livre, a donné une conférence ­autour des thèmes de l’exposition.

Elements of Architecture – 25 novembre 2018 signature du livre de Rem Koolhaas

À l’occasion de la réédition du livre Elements of Architecture aux éditions Taschen, l’architecte et auteur Rem Koolhaas et la graphiste du livre Irma Boom ont proposé une séance de signature.


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Concerts Au cœur de ses espaces, un dimanche par mois à 18 heures, Lafayette Anticipations propose un concert de musicien·ne·s connecté·e·s aux mondes de l’art, de la mode et du design. ­Magnifiée par l’architecture de la Fondation et dans la droite ­lignée de sa démarche prospective, cette programmation se veut le point de départ d’un focus sur les nouvelles scènes ­musicales françaises et internationales, à suivre tout au long des prochains mois.

Thomas Tilly et Mathieu Abonnenc – 2 juin 2018 Dans cette session d’écoute et de discussion, Mathieu Kleyebe Abonnenc a invité Thomas Tilly, musicien utilisant le microphone et le haut-parleur comme principaux instruments de création, à interpréter ses compositions et à nous donner accès à la « musique des paysages vivants ». Naomi Greene et Owlle

Naomi Greene © Lafayette Anticipations

1er juillet 2018 À l’occasion de l’exposition Huit femmes artistes de la ­créatrice Annelise ­Michelson ­organisée à la boutique À ­Rebours, un concert de Naomi Greene et Owlle a été proposé dans l’Agora de ­Lafayette Anticipations. ­Naomi Greene est une ­chanteuse folk aux influences Sixties âgée de seulement 23 ans. ­Polyvalente, cette jeune Franco-­américaine est aussi actrice, harpiste et ­guitariste. Influencée par la musique de la fin des années 80, Owlle propose quant à elle des sonorités synthétiques et rêveuses qu’elle qualifie de « Dream Pop ».

Lancement ReBond × showcase Barbara Carlotti – 16 juillet 2018

Auteure, compositrice et interprète, Barbara Carlotti est une artiste pluridisciplinaire qui offre des concerts atypiques et des spectacles à la croisée des arts. À l’occasion du lancement de l’application de médiation connectée ReBond, à laquelle Barbara Carlotti prête sa voix, la Fondation a accueilli la chanteuse pour un showcase exclusif.

Kate NV et Héron Cendré – 9 septembre 2018 La chanteuse Kate NV et le Breton Héron Cendré ont investi l’Agora pour un concert exceptionnel. Inspirée par la new wave japonaise des années 80, la chanteuse russe, figure ­ascendante de la nouvelle scène artistique moscovite, a fait vibrer les e ­ spaces de L ­ afayette Anticipations grâce à sa pop expérimentale. H ­ éron ­Cendré propose pour sa part une m ­ usique hybride autant ­influencée par la musique minimaliste (Steve Reich, Terry Riley) que la pop façon Robert Wyatt ou encore l’expérimentation des musiques traditionnelles proche du collectif La Nòvia. Un doux mélange de folk et de musique électronique ­analogique.




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Domenique Dumont – 25 novembre 2018 D’abord présenté comme un producteur à l’origine et au sexe indéfinis, Domenique Dumont se révèle être un duo letton composé d’Arturo ­Liepins et Anete Stuce, qui disent avoir « collaboré avec un(e) ­artiste français(e) énigmatique ». Car au-dessus de ces arpèges électroniques joueurs flottent quelques paroles en français qui résonnent par leur force mélodique. Tomoko Sauvage

Concert de Tomoko Sauvage © Lafayette Anticipations

Page de gauche : Concert de Domenique Dumont © Lafayette Anticipations Page précédente : La Teuf du Tshirt avec Vava Dudu © Lafayette Anticipations

16 décembre 2018 Tomoko Sauvage, musicienne et artiste japonaise active ­depuis les années 2000, sonde la sculpturalité du son ainsi que l’improvisation liée au ­milieu et à ­l’environnement. Principalement connue pour une recherche ­musicale et plastique autour d’un synthétiseur naturel composé de fluides, de bols en céramique, de lumière et d’amplification sous-marine, les démarches de cette artiste sonore tendent vers des questions d’alchimie, de méditation et d’équilibre entre aléa et maîtrise. Ses performances, installations et compositions musicales sont régulièrement présentées en Europe, en Asie et en Amérique.


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Médiation Depuis son inauguration en mars 2018, Lafayette Anticipations est imaginée comme un lieu accessible à toutes et tous, où les propositions artistiques peuvent susciter la curiosité et initier un dialogue. La mobilisation, pour chaque exposition de la Fondation, d’une équipe de médiation issue d’horizons variés constitue un outil primordial au service de cette volonté. Présente dans tous les espaces de la Fondation, l’équipe de médiation est à la ­disposition des publics auxquels elle propose un panel de visites et d’activités variées.

Visites Les visites commentées sont menées par des médiateur·trice·s, mais font également intervenir des membres de l’équipe de Lafayette Anticipations et de l’équipe curatoriale, ainsi que les artistes exposé·e·s.

Un panel de visites variées Visite commentée de 18 heures, tous les jours à 18 heures sauf le mardi (180) LA visite Un·e membre de l’équipe anime une visite guidée de l’exposition.

31

LA nocturne Accès libre et visite ­guidée gratuite de l’exposition

46

18 18 12

LAtelier Découverte des ateliers de production de Lafayette Anticipations (31)

pLAy Visite pour les enfants de 7 à 12 ans accompagné·e·s d’un·e adulte (46)

Visite de l’installation de ­Camille Blatrix

Au total, ce sont près de 330 visites commentées qui ont été menées en 2018 à la Fondation depuis son ouverture en mars.


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Collaboration avec les associations Les personnes n’ayant pas régulièrement accès à l’art ­contemporain bénéficient de toute l’attention du service des publics. Une grande partie de la prospection en 2018 a été orientée vers le champ social. Les démarches pour contacter et mobiliser ces groupes ­associatifs sont longues. Il s’agit de gagner la confiance et ­l’adhésion des responsables de structures pour qu’à leur tour, ces dernier·ère·s deviennent le relais de la Fondation et ­parviennent à mobiliser des personnes intéressées. En 2018, plusieurs structures associatives ont répondu ­positivement à nos demandes de contact (Le Refuge, Culture et Hôpital, Timmy, CHU Bastion de Paris), et des visites d’expositions, des cafés-débats et des ateliers ont été organisés avec elles. Sur l’année 2019, la Fondation entamera la mise en place d’un partenariat avec une association qui permettra d’établir des axes de travail communs au cours de séances régulières : visites, ateliers, rencontres touchant à la fois les aidé·e·s et les aidant·e·s (accompagnateur·trice·s, membres de la famille ou professionnel·le·s).

En novembre 2018, une soixantaine de jeunes bénéficiaires de l’association Timmy qui vient en aide aux mineur·e·s étranger·ère·s isolé·e·s a assisté à une warm-up session menée par le collectif de danse (LA)HORDE.


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ReBond

Fruit de plusieurs années de recherche et de ­développement, ReBond est l’outil de médiation connectée de Lafayette ­Anticipations. L’application, disponible gratuitement pour iOS et Android depuis le mois de juin 2018, offre une expérience singulière de visite des expositions en cours. Les artistes y interviennent directement, mais aussi les curateur·trice·s, des invité·e·s… Une pluralité de discours sont ainsi entrecroisés, ­renouvelant la curiosité et l’intérêt des visiteur·euse·s sans nuire à la contemplation ni au contact direct avec l’œuvre.­

Autres outils de médiation Les différents ateliers de production de Lafayette ­Anticipations sont conçus pour le travail des artistes, mais contribuent ­également à la création sur place de supports de c ­ ommunication, outils de médiation et de signalétique divers et variés : ­carnets d’activités pour les enfants et les familles, programmes et ­agendas, flyers et cartes postales, livrets…

Aperçu de l’interface mobile pour l'application ReBond

Chaque temps fort de la Fondation a son What’s On, imprimé sur place dans les ateliers du bâtiment.


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Ateliers 2018 a été l’année de l’activation du Studiolo, et plus largement du programme d’ateliers pour les publics. Situé au deuxième étage de Lafayette Anticipations, le Studiolo est un espace d’expérimentation dédié à la pratique artistique ouvert à toutes et tous. La programmation est pluridisciplinaire et s’intéresse aux arts plastiques, mais également à la mode, au design et à la performance. L’espace est dimensionné pour les jeunes publics, mais il s’adresse à tou·te·s : aux enfants et aux adolescent·e·s comme aux adultes. Lieu d’un partage de compétences, de savoir-faire et de techniques, mais aussi de réflexions sur les usages de ces techniques, le Studiolo permet aux publics d’établir un rapport direct à la création. Des collaborations sont engagées entre les publics et les créateur·trice·s, mais également les ­artisan·e·s, les technicien·ne·s et différent·e·s spécialistes. Dans le cadre d’ateliers pratiques, les publics sont eux-mêmes amenés à ­apporter leur contribution à un projet artistique. L’offre privilégie des temps de travail qualitatifs sur le moyen et le long terme en engageant plusieurs séances approfondies avec les mêmes participant·e·s. En 2018, ce sont quatre grands workshops aux temporalités différentes qui ont ainsi eu lieu, soit au Studiolo, soit dans un autre espace de la Fondation.

Ambiance j’avoue ziva, par Vava Dudu – mai et juin 2018

En mai et juin 2018, le Studiolo a accueilli l’artiste et chanteuse Vava Dudu pour Ambiance j’avoue ziva, une série d’ateliers conçus pour les enfants, les ados et les adultes, ainsi qu’une fête de restitution intitulée « la teuf du tee-shirt ». « C’est avec un petit rien sur un simple tee-shirt que je vous invite à passer un moment épanouissant : ­dessin, couture, comment faire un vêtement prêt-à-porter en ma compagnie. J’aime l’avant-garde ! Je suis designer pluridisciplinaire, Styliste, dessinatrice, illustratrice, Amoureuse des lignes et des couleurs. Je fabrique également du mobilier et Des guitares customisées Avec le collectif Transpiration. Je suis aussi chanteuse dans le groupe La Chatte Électro zouk punk new wave Mot d’ordre pas s’ennuyer ! À bientôt En vous remerciant Vava Dudu »

Visuel pour le workshop Ambiance j'avoue ziva © Vava Dudu


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PLAYGROUNDS, par Lily Sato et Marine Peyraud

– du 31 octobre au 2 novembre 2018 Avec PLAYGROUNDS, Lily Sato et Marine Peyraud invitent les ­enfants à concevoir et à réaliser des aires de jeu. ­Différentes étapes rythment les trois jours d’atelier : dessins géants, ­élaboration de maquettes, mise en place de règles et de scénarios, assemblage de formes en caoutchouc… À partir d’un dispositif ouvert à l’interprétation, les petit·e·s usager·ère·s s’approprient l’espace, les formes et les couleurs pour réinventer les principes et usages qui définissent le jeu. Chacun·e produit son carnet de bord pour garder les souvenirs de cette expérience collective. Diplômée des Arts Décoratifs de Strasbourg, Lily Sato, née en 1987, débute une collaboration avec le collectif français ­(LA)HORDE en 2014. Elle a depuis travaillé en tant que costumière et scénographe sur différents événements : clips, courts-métrages ou pièces de théâtre. Diplômée de l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre (Bruxelles), Marine Peyraud, née en 1990, conçoit des tissus et réalise du print design dans différents domaines tels que la mode, l’art de vivre ou encore la vidéo. En 2012, Marine et Lily cofondent le studio Bankrupt avec lequel elles activent pendant cinq ans différents projets au croisement de l’art et du design.

Un jeu de passe-boule – Atelier d’art forain bimensuel

proposé par Mathis Collins Invité par Lafayette Anticipations, Mathis Collins propose de constituer un atelier collectif de création, de ­conversation et de rencontres autour de l’art forain baroque et des contextes de luttes desquelles celui-ci a émergé. Les intérêts, l’expérience et les connaissances des participant·e·s définiront la forme et le sujet d’un stand forain réalisé collectivement à l­’occasion de quinze séances en compagnie de l’artiste et inauguré lors d’une fête foraine en mai 2019. En parallèle de l’atelier collectif proposé à la Fondation, ­Mathis Collins et Lafayette Anticipations se sont engagés à ­réaliser un atelier artistique sur le même thème dans un collège sur la base d’un groupe d’élèves volontaires. Ce projet s’inscrit dans le volet culturel de l’académie de Créteil pour la mise en œuvre du Parcours d’Éducation Artistique et Culturelle (PEAC). L ­ ’objectif est de lutter contre les déterminismes sociaux et culturels par la promotion de pratiques pédagogiques pertinentes et innovantes qui donnent confiance aux élèves et participent à la construction de leurs projets de vie. Durant l’année 2018/2019, une dizaine d’élèves de troisième du collège Pierre de Montereau prennent part à une vingtaine de séances de trois heures le mercredi après-midi.

Page de droite : Atelier PLAYGROUNDS © Lafayette Anticipations

Mathis Collins est un sculpteur et performeur ­franco-canadien qui organise des ateliers collectifs et des manifestations ­publiques autour d’objets ou de pratiques artisanales ­populaires et grotesques. Les créations collectives qui en émergent tentent ainsi de réinventer, par le biais de l’absurde, les modes d’exposition des arts populaires.




Activité éditoriale

Page de gauche : Un jeu de passe-boule © Lafayette Anticipations


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Véritable maison d’édition, Lafayette Anticipations r­ éalise ses publications par elle-même en constituant pour chaque ­ouvrage une équipe de spécialistes (graphistes, traducteur·trice·s, relecteur·trice·s, façonnier·ère·s, imprimeur·euse·s…). Outre les livres dont la fabrication est confiée, de manière classique, à des imprimeries d’art, d’autres sont entièrement imprimés et façonnés sur place au 9 rue du Plâtre au sein d’un atelier de production éditoriale. Du fascicule théorique au livre d’artiste en passant par l’affiche de grand format ou la carte postale en risographie, Lafayette Anticipations a souhaité mettre à la disposition de ses utilisateur·trice·s les moyens de conduire sur place la totalité de leurs projets, de l’esquisse à la reliure. Afin d’assurer une distribution internationale de ses publications par un spécialiste reconnu du secteur des livres d’art, la Fondation a signé en 2018 un contrat de diffusion avec le groupe Flammarion. 2019 se placera dans la lignée de cette dynamique, avec de nouveaux ouvrages en risographie, dont la création d’une collection de carnets d’artistes publiés à chaque exposition et l’introduction dans l’atelier d’une technique d’impression ­supplémentaire, la linogravure, pour l’exposition de Katinka Bock. Matthieu Bonicel, responsable des éditions et des systèmes d’information


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Livres 9 Plâtre

Réalisé à l’occasion de l’inauguration de la Fondation, 9 Plâtre met en valeur le bâtiment conçu par OMA/Rem Koolhaas au travers d’une série de photos commandées au ­photographe d’architecture Bas Princen, qui est venu documenter la ­rénovation en images à plusieurs reprises durant le chantier, avec pour idée d’immortaliser certains états du bâtiment qui ne seraient plus jamais visibles une fois les travaux achevés. Reprenant l’idée de faire de ce livre d’architecture une architecture de ­papier en tant que telle, les graphistes Mevis & Van Deursen ont ­adopté une maquette audacieuse où chaque cahier de ­photos – un par étape du chantier – est relié dans l’ouvrage selon un mode de couture différent qui crée de nombreuses sortes de d ­ épliants. Le livre comprend également un grand entretien entre ­Guillaume Houzé, François Quintin et Rem Koolhaas, ainsi qu’un journal de la rénovation retraçant les grandes étapes de cette aventure architecturale. 3 auteurs 128 pages, 60 planches photo Éditeur : Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette Sous la direction de : Guillaume Houzé et François Quintin Conception graphique : Mevis & Van Deursen, assisté·e·s de Virginie Gauthier Photographies : Bas Princen Impression (offset) : Die Keure Tirage : 3 200 exemplaires 29,00 € / Diffusion : Flammarion


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Le centre ne peut tenir

Tout au long de l’exposition Le centre ne peut tenir, une ­imprimerie éphémère s’est installée dans l’Agora de la Fondation pour y réaliser, en risographie, le livre de l’exposition sorti en novembre 2018. À la frontière entre catalogue et ­compte-rendu, cet ouvrage intégralement conçu, imprimé et relié au 9 rue du Plâtre a grandi au fil des semaines, étalant ses pages dans les espaces de l’exposition à la rencontre du public, qui a non seulement pu assister chaque vendredi aux séances d’impression, mais également apprendre le fonctionnement de cette machine unique à l’occasion des ateliers Après-midi Riso. Marie Proyart et Jean-Marie Courant en signent le graphisme, assisté·e·s pour la mise en page de Maëlle Brientini. Deux ­artisans risographes issus des univers de la bande dessinée, du graphisme et de l’illustration, Vincent Longhi (Studio Fidèle) et Oscar Ginter (Quintal Éditions), viennent apporter leur expertise de cette technique d’impression particulière, très prisée des artistes pour son rendu unique et ses « défauts » aléatoires dont il faut savoir jouer, qui peut s’apparenter à de la sérigraphie mécanisée. L’ouvrage comprend un avant-propos présentant les ­enjeux curatoriaux de l’exposition, un portfolio du photographe Pierre Antoine et un chapitre dédié à chaque artiste où différents éléments permettent de mieux appréhender leur œuvre ainsi que les étapes de sa production. Plus de soixante-dix planches quadrichromiques en font le plus important livre en quatre couleurs réalisé à ce jour et le plus gros catalogue d’exposition intégralement imprimé en Riso. 18 auteurs 300 pages, 73 planches photographiques quadrichromiques en risographie Éditeur : Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette Sous la direction de : Guillaume Houzé et François Quintin Direction éditoriale : Matthieu Bonicel Conception graphique : Marie Proyart et Jean-Marie Courant, assisté·e·s pour la mise en page de Maëlle Brientini Photographies : Pierre Antoine Impression (risographie) : Lafayette Anticipations Tirage : 700 exemplaires numérotés 30,00 € / Diffusion : Flammarion


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Autres éditions

De façon ponctuelle, l’atelier d’édition est activé dans le cadre d’événements, conférences et performances pour concevoir, éditer et produire des micro-éditions adaptées.

Mutant Stage

Parallèlement à la sortie de 9 Plâtre, une publication hybride a été réalisée pour marquer l’achèvement du projet Mutant Stage d’Amélie Couillaud et Dimitri Chamblas visant à documenter le chantier de rénovation par la danse. Un QR code intégré au livret conduit à un site web présentant chacun des dix films réalisés de 2015 à 2019, ainsi qu’à un journal comportant des photographies de tournage inédites par Stéphane Perche. Conception graphique et infographie : Virginie Gauthier et François Girard-Meunier Impression (offset) : Stipa, Montreuil Tirage : 3 000 exemplaires Gratuit

Eleanor Bauer, A lot of moving parts

A lot of moving parts fait partie intégrante de la recherche d’Eleanor Bauer en qualité de doctorante en c ­ horégraphie à la Stockholm University of the Arts (SKH). L’édition du ­livret a été produite dans le cadre de la performance du même nom pour le festival Échelle Humaine en septembre 2018. Une quantité supplémentaire a été produite pour permettre à l’artiste d’en distribuer au public lors de représentations ultérieures, notamment à Danspace (New York) et au Kaai Theater (Bruxelles). Conception graphique : Maëlle Brientini Impression (risographie et HP Indigo) : Lafayette Anticipations et Burlet Graphics Tirage : 2 000 exemplaires Gratuit


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Une quantité supplémentaire a été produite pour permettre à l’artiste d’en distribuer au public lors de représentations ultérieures, notamment à Danspace (New York) et au Kaai Theater (Bruxelles).

Page de droite : Catalogue Le Centre ne peut tenir Détail © Pierre Antoine




Communication

Page de gauche : 9 Plâtre © Pierre Antoine


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Les objectifs Les objectifs de la communication visent à mieux faire connaître la Fondation auprès de tous les publics, professionnel·le·s, ­étudiant·e·s, amateur·trice·s de culture, grand public, familles et touristes de passage à Paris. Après une campagne d’ouverture conduite par l’agence ­Claudine Colin Communication, développée grâce au mécénat de compétences de BETC et largement visible dans les ­médias français et internationaux ainsi que dans le paysage urbain parisien pendant tout le mois de mars 2018, le budget alloué à la communication s’est restructuré autour des quelques temps forts du reste de l’année. Pour diffuser au mieux la programmation, le service de la ­communication s’appuie sur divers canaux et met en place une stratégie propre à la nature de chaque événement, de la ­promotion d’un évènement ponctuel à la conception d’un plan de communication et de partenariats médias pour les ­expositions et les festivals.

Les outils de communication Durant toute l’année 2018, la charte graphique i­maginée par Wolff Olins a été déclinée par l’agence parisienne Dream On. Tous les outils de communication de la Fondation sont bilingues.

Les outils papier Les dossiers de presse sont envoyés par l’agence Claudine Colin. Chaque exposition et chaque festival font l’objet d’un dossier de presse complet et richement illustré. Ces derniers sont ­également téléchargeables depuis le site Internet de la Fondation. Les invitations aux vernissages sont envoyées à 600 contacts privilégiés. Les flyers (format A6, environ 10 000 exemplaires par ­exposition, 5 000 par festival) sont diffusés in-situ et déposés dans une ­série de lieux choisis sur mesure en fonction des thématiques de la programmation. Les flyers des festivals sont tractés à la main devant une série de lieux choisis spécifiquement pour l’occasion. Les affiches (format A2, 1 000 exemplaires) font l’objet de campagnes dans les rues de Paris ainsi que sur un réseau d’universités et de grandes écoles sur des périodes de 14 jours. Flyer pour le festival Échelle Humaine

Les outils digitaux

Le site Internet développé par l’agence Réciproque à ­l’ouverture de la Fondation a su s’adapter aux évolutions de la ­programmation : il reflète désormais au mieux l’aspect pluridisciplinaire et ­toujours en mouvement de la Fondation. En 2018, on compte 133 000 utilisateur·trice·s (dont 78 % de Français·e·s), 252 000 pages vues (36 % pour la page d’accueil, 6,68 % pour les infos pratiques, 4 % pour l’exposition Simon Fujiwara, ­Revolution). Il y a deux pics de vues notables : à l’ouverture (23 000 utilisateur·trice·s) et pour l’exposition Simon ­Fujiwara, Revolution (21 000 utilisateur·trice·s), notamment grâce à la mise en place d’une campagne digitale.


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Les invitations digitales

Les invitations digitales sont envoyées à 6 000 contacts privilégiés.

Les teasers vidéo

Les teasers vidéo (mis en place depuis l’exposition de ­Simon ­Fujiwara) sont diffusés pour les réseaux sociaux et sur un réseau de 31 écrans dans les salles de cinéma mk2.

Une newsletter bimensuelle

Une newsletter bimensuelle est envoyée à 10 000 ­destinataires (professionnel·le·s de l’art contemporain et abonné·e·s à la newsletter, 1 700 inscriptions en 2018) pour un taux d’ouverture à 29 %.

Les réseaux sociaux Chaque réseau fait l’objet d’une stratégie propre. La page Facebook relaie principalement les événements et les visites hebdomadaires. Elle se fait également l’écho de ­l’actualité des artistes soutenu·e·s par la Fondation et d’échanges de ­visibilité avec d’autres institutions culturelles. Les événements font quasiment tous l’objet de sponsorisation. 22 500 followers 2 600 vues de la page par mois ± 460 mentions J’aime par mois 1 Facebook Live à l’occasion de la performance d’Anne Teresa De Keersmaeker La page Instagram fonctionne sous forme de triptyques : deux à trois triptyques sont publiés chaque semaine. La c ­ onstruction des posts se fait dans un souci de cohérence graphique et ­esthétique où prime la qualité des images. Des stories sont publiées en live lors de chaque événement. Elles dévoilent les coulisses des montages et démontages des expositions et festivals. 16 500 followers en mai 2018, 22 800 en décembre 2018 Record le 3 décembre 2018 avec 748 likes Activités (en moyenne) : 1 170 actions, 4 880 comptes touchés Audience : 53 % France, majorité de 25–34 ans, 61 % de femmes #lafayetteanticipations : 3 000 publications La page Twitter relaie toutes les retombées médias, retweete des commentaires élogieux sur les expositions et donne des informations ponctuelles d’ordre pratique. Aperçu du compte Instagram Lafayette Anticipations

Abonné·e·s : 1 172 Mentions J’aime : 394 Audience : 51 % d’hommes, 49 % de femmes La page Vimeo recense toutes les vidéos produites par L ­ afayette Anticipations, captations de conférences, de concerts, spectacles, bandes-annonces d’expositions, interviews avec les artistes… Lectures : 58 000 Abonné·e·s : 142 Mentions J’aime : 46


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La page Google de Lafayette Anticipations obtient à la fin de l’année 2018 une note de 3,8/5. Quelques avis : « Lieu revisité par l’architecte Rem Koolhaas pour la ­Fondation des Galeries Lafayette, pari réussi au niveau des espaces, lieu idéal pour toutes sortes d’expositions. Boutique située dans la cour. » Benjamin Josset « Endroit agréable, passionnant et reposant. Accueil très agréable. » Alix Anger-Valognes « Mérite le détour, et même entre deux expos, il reste la cafète très cosy. Havre de paix et de design en plein Marais. » Mangail Detoi « J’étais venue pour un atelier de risographie qui était très ­intéressant en plus d’être gratuit. Je salue également leurs ­médiateurs qui sont ouverts à la discussion ! Ce qui rend cet ­espace appréciable pour son côté vivant et sa dynamique. » Noémie C.


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Deux exemples de plans de communication Lutz Bacher, The Silence of the Sea du 10 mars au 30 avril 2018 Exposition inaugurale

•Diffusion d’un spot dans les cinémas mk2 et UGC •Affichage métro et RER : 100 faces 4 × 3 •Diffusion d’un spot dans le métro et gares : 125 écrans •Partenariats médias (Le Monde, À Nous Paris, Stylist, Beaux-Arts, L’Officiel Art, Konbini, Radio Nova) •Achats d’espaces publicitaires (ArtForum, Kaleidoscope, May, Terremoto)

Simon Fujiwara, Revolution du 13 octobre 2018 au 6 janvier 2019 Exposition

•Teasers : diffusion d’un spot de 20 secondes sur un réseau mk2, sur le site Internet et les réseaux sociaux, et diffusion d’un spot de 10 secondes sur 45 écrans dans 7 stations de métro ­pendant 14 jours. Médiatransports a réutilisé le fichier numérique pour une campagne gratuite du 29 novembre au 5 décembre. •Affichage 40 × 60 : dans 200 lieux à Paris + réseau universités et grandes écoles durant 14 jours •Dépôt de 10 000 flyers sur un réseau universités et grandes écoles et dans 150 lieux culturels parisiens •Publicité dans les médias : annonce e-flux, catalogue de la FIAC (pleine page), catalogue de Paris Photo (pleine page), Frieze (pleine page), Beaux-Arts Magazine (pleine page), ­Regain (pleine page), À Nous Paris (½ page), Les ­Inrockuptibles (⅓ page), Trois Couleurs Magazine (⅓ page), bandeau ­publicitaire sur mk2.com et mention dans la newsletter mk2 ·Campagne de webmarketing Facebook et Instagram : ciblage précis et adapté à la thématique de l’exposition avec 216 annonces --> Bilan de la campagne vidéo : 66 680 affichages, 1 697 clics, 30 843 portées, 2,54 % CTR -> Bilan de la campagne images : 301 549 affichages, 5 891 clics, 157 591 portées, 1,95 % CTR


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Les relations publiques

Auprès de la presse Des petits-déjeuners de presse sont organisés par l’agence Claudine Colin le matin du vernissage de chaque nouvelle ­exposition. Ils regroupent entre 30 et 40 journalistes parisien·ne·s, à la fois issu·e·s de la presse spécialisée et des rubriques culture de médias plus généralistes. Pour la performance de Tarik Kiswanson et le festival Échelle Humaine, des journalistes ont été spécialement ciblé·e·s en raison de leur intérêt pour les arts vivants et invité·e·s à certaines représentations. Dans le cadre d’Échelle Humaine, l’agence Claudine Colin a travaillé en bonne intelligence avec Christine Delterme, l’attachée de presse du Festival d’Automne à Paris. Auprès des professionnel·le·s Les professionel·le·s font l’objet d’une communication spéciale par le biais d’invitations aux vernissages et aux événements. Auprès de personnalités du monde de l'art Des dîners sont organisés à l’occasion de différents temps forts : dîner d’inauguration de la Fondation, veilles ou lendemains de vernissages.


English digest


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© Delfino Sisto Legnani and Marco Cappelletti

Lafayette Anticipations, the Galeries ­Lafayette corporate foundation, was founded in ­October 2013 and opened its doors to the p ­ ublic in March 2018 in a building renovated by OMA/ Rem Koolhaas. Located at 9 rue du Plâtre, in the heart of the Marais district of Paris, this general interest foundation is dedicated to producing new works of art—­interdisciplinary and contemporary creations—from its very own on-site production workshops, which are ­integrated in its exhibition spaces. In this ­curatorial machine, featuring a remarkable glass tower ­endowed with four mobile p ­ latforms, OMA/Rem Koolhaas have not only ­given a ­vertical breath to the building, but also the possibility of developing new perspectives during the Foundation’s annual e ­ xhibition ­cycle situated at the crossroads of design, fashion, contemporary and performance art, and open to all visitors free of charge. Within the 839 square metres of exhibition space, Lafayette Anticipations strives to be a laboratory and a catalyst for production experimentation—‘a place of concentration but also of i­mprovisation’, according to Rem Koolhaas—designed to be an experience in constant renewal, from its ­initial inception to its realization, now shared with the public. To anticipate—to proceed to a ­‘sidestep, a displacement’ from set expectations and production processes, as Bruno Latour qualifies the act of ‘anticipating’—invokes an element of surprise and an acceptance of the unknown.


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As such, François Quintin, Lafayette ­Anticipations’ Managing Director, reminds us of the distinguishing features which allow the Foundation to embrace such uncertainty and to ­appreciate risk in the creative process: ‘To focus ­Lafayette Anticipations’ activities on the artists ­themselves implies believing in a community of ­sensitive and fragile individuals, and collectively constructing a connection that rests upon a value which has come to be considered radical: trust.’ The community to which François Quintin refers is comprised of the Lafayette Anticipations production and operations teams, as well as its shape-shifting ‘curatorial college’. In 2018, this group of international and independent curators was composed of Charles Aubin, Anna Colin, and Hicham Khalidi, who collaborated with the Managing Director to introduce the Foundation to new fields of action, such as social practices in the arts, and to respond to the building’s ‘call to movement’, as recognized by Charles Aubin. The Lafayette Anticipations artistic ­programme developed by this curatorial college is ­therefore dedicated to granting a central place to ­artists in society, bolstered by a mission of ­local and sustainable production. To this end, the Foundation has signed the ‘Charte de ­l’Économie solidaire de l’art’, an artist-written charter to promote fair and equal wages for cultural ­creators and workers. Lafayette ­Anticipations is also committed to fostering diversity of ­representation within its programming; it is thus open to artists of all genders and socio-­ geographic origins. Furthermore, ­projects are welcomed in sustainable production workshops governed by recycling, upcycling and eco-minded choices. The workshops are divided into three types of activities, between the Foundation’s basement and third floor: intense ­production (metal and wood-shops, digital milling), light production (3D and laser printing), and publishing (Risograph printing, cutting, folding and perfect

binding), thus constituting a matrix of artwork, objects and scenography, all comprised within this inspiring work environment. Ève Chabanon, whose artistic work is supported by the Foundation, underlines the essential ‘means of action and attention offered by Lafayette Anticipations’, namely the ‘­assistance, encouragement and technical guidance’ provided diligently by the Foundation’s team. Echoing François Quintin, Dirk Meylaerts, Director of production, insists that the Foundation’s ‘true strength resides in a combination of our workshops and our teams, surrounded by a dense constellation of experts, providers and producers that collaborates with us on the rare occasion we are unable to achieve what we need in-house.’ As such, the Lafayette Anticipations community begins within its walls, and extends beyond as the invited artists’ work becomes shared with the Foundation’s visitors, decentralizing the gaze from within to without. In anticipation of the Foundation’s ­opening, a forum was organized in February 2018, conceived as a small group discussion about the building’s imminent ­inauguration. ­‘Composer les mesures de son espace’ ­welcomed ­numerous thinkers and practitioners from ­different fields, including Rem Koolhaas, Isabelle B ­ ackouche (historian, EHESS), Boris Charmatz ­(choreographer and former director of the Musée de la Danse), Simon Fujiwara (artist), Joseph Grima (architect and director of the Design Academy Eindhoven),

“Composer les mesures de son espace” © Martin Argyroglo

Hou Hanru (curator and artistic director of MAXXI in Rome) and Bruno Latour (philosopher and anthropologist). The conversation, which was open to the public, was moderated by Chris Dercon, President of the RMN-GP and a board member of Lafayette Anticipations. Heavy production workshop © Lafayette Anticipations

Lafayette Anticipations’ artistic programming was launched in March 2018 with an exhibition


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by Lutz Bacher, titled The Silence of the Sea, marking the American artist’s first solo show in France. This full-fledged yet subtle architectural intervention invited the visitor to reconsider historical stigmas and delve into an ­introspective discovery of the glitter-filled building brought to life by the artist’s homemade films of ­abandoned blockhouses. In the basement of the Foundation, an original ­semi-permanent piece by French artist Camille Blatrix was produced; still on display, its structure intertwines with the building’s ventilation system thus ­becoming one with its environment. In May, Swedish-Palestinian artist Tarik Kiswanson proposed a performance, AS DEEP AS I COULD REMEMBER, AS FAR AS I COULD SEE, in which he

Lucy Beech, Ève Chabanon, Cooking Sections (Daniel Fernández Pascual and Alon Schwabe), Julien Creuzet, Danielle Dean, Kenny Dunkan, Rana Hamadeh, Paul Maheke in collaboration with Ligia Lewis and Nkisi, Jumana Manna, and Yuri Pattison. In addition, Spanish architect Andrés Jaque/Office for Political Innovation constructed a scenographic environment on the Foundation’s ground floor, serving as an agora for public discussions with the invited artists and guests. Made up exclusively of new commissions (films, installations, performances and sculptures), most of which were created on site in the Foundation’s workshop, Le centre ne peut tenir highlighted the voices of practitioners engaged in shifting identities and geographies. It gathered investigations into the ­construction of the self at a time of ever-fluctuating borders, prompting an urgent reassessment of local and global interactions. Lafayette Anticipations’ performance ­programme picked up again in September, with the launch of its dance festival, Échelle Humaine, in partnership with the Festival d’Automne à Paris and its ‘Portrait’ of renowned Belgian choreographer Anne Teresa De Keersmaeker. During

Tarik Kiswanson's AS DEEP AS I COULD REMEMBER, AS FAR AS I COULD SEE © Martin Argyroglo

collaborated with a group of children ­moving throughout the Foundation while reciting original texts and poems recalling the artist’s childhood doubts and questions. The piece created a polyphonic choreography of human experiences. This performance project was followed in June by the group show Le centre ne peut tenir, featuring eleven artists: Isabelle Andriessen,

Kenny Dunkan's MAS-A-PWOTEKSYON ©Pierre Antoine

Anne Teresa De Keersmaeker's Violin Phase © Marc Domage

the week-long festival, the Foundation welcomed De Keersmaeker’s famous solo, Violin Phase, an emblematic example of the choreographer’s construction of ‘liquid architecture’ through dance, based on a series of de-phased and geometric movements traced into white sand under the female performer’s feet. Three other international choreographers, Eleanor Bauer, Radouan Mriziga and Andros ­Zins-Brown—all former students of De Keersmaeker’s dance school P.A.R.T.S.—were also invited to p ­ resent pieces that revealed the building’s inner ­workings, while exploring the etymology of their work based on history, unlearning and storytelling practices.


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Simon Fujiwara’s exhibition Revolution concluded the Foundation’s inaugural year. For his first solo show in France, the British artist assembled

Simon Fujiwara's Likeness © Marc Domage

large-scale pieces, two of which were produced by Lafayette Anticipations, addressing the fetishization of individual experience in an era of new technologies and mass media. Fujiwara’s practice forms a complex, critical response to the omnipresent need for self-presentation in contemporary society. Regarding his collaborative experience with Lafayette Anticipations, the artist recollects: ‘I am very satisfied with the result of this exhibition as it allowed me to produce new key works that were complex to build and show, thus requiring the support of an institution endowed with a vision and an interest in highly experimental work.’ Lafayette Anticipations’ artistic ­programming is bolstered by a robust public programme that includes numerous performances and concerts, as well as practical workshops and ­discussions with artists, curators, researchers and ­authors. Both the artistic and public programmes are made accessible to all, regardless of age or ­ability. They are facilitated via a variety of mediation tools and strategies, such as guided visits with facilitators, Lafayette Anticipations curators and/or staff, and the Re-Bond application which provides a unique digital experience of current and past exhibitions (featuring artist perspectives and other resources). The outcomes of the artistic and public programmes are translated and documented in a variety of formats, such as exhibition catalogues or ­special edition publications for one-time events. In 2018, the Foundation published two books, 9 Plâtre focused on OMA/Rem Koolhaas’ architectural project (also published in English), and Le centre ne peut tenir, the exhibition catalogue for the summer group show (published as a French-English bilingual catalogue and printed by Risograph at the Foundation).

Furthermore, the online platform ReSource, built specially for Lafayette Anticipations’ digital infrastructure, was made public in 2018. This platform acts as project management software and a tool for live documentation for the Foundation’s website/app users. All activities and productions are communicated in French and in English to a broader audience (art followers, students, tourists) as well as professionals in the cultural and creative fields, via targeted channels, namely press editorials and media campaigns (print and online). The content input into the platform can then feed the ­Foundation’s new website—also launched in 2018—thus ­generating an innovative channel for sharing production processes in real-time, an unprecedented practice within cultural institutions. The Foundation’s visual identity—designed by Wolff Olins—is thus conveyed through these means, building a unique communications strategy for each exhibition and event, enhanced by sustained public and press relations. ­Visitors to the Foundation are thus g ­ reeted ­within a dynamic ecosystem ­supporting the ­production of new works, which also includes the environmen­ tally responsible café-restaurant, Wild & the Moon, and an edgy novelty shop, À Rebours. À Rebours provides an unusual and quirky ­selection of design, fashion and ­editorial objects, while Wild & the Moon’s original and organic flavours can be enjoyed in either of Lafayette Anticipations’ urban and peaceful terraces. Lafayette Anticipations also provides ­support to artistic projects beyond its walls, such as Liz Magic Laser’s interactive performance piece Handle/Poignée (2018) shown during the Centre Pompidou’s MOVE festival. ­Designers Beca Lipscombe and Lucy McKenzie of ­Atelier E.B also received production assistance for their exhibition Passer-by, at the crossroads of history, fashion and museography, at ­Serpentine Galleries in London. The exhibition will be shown at Lafayette Anticipations in 2019, reconfigured by the two artists for the Foundation tower’s central space to incorporate original elements from the Galeries Lafayette’s monumental art nouveau staircase (no longer in existence). In addition, the Foundation supported Amélie Giacomini and Laura Sellies for their project Toutes ces filles couronnées de langues (2017–19) that explores notions of community, identity and language within the fictional environment of an island inhabited by women. Finally, ­Lafayette Anticipations partnered with the fifth edition of the Visible Project founded in 2011 by Cittadellarte – Fondazione Pistoletto and run by independent curators Judith Wielander and Matteo Lucchetti with the Fondazione ­Zegna. Visible is both a research project and the first


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European biannual prize dedicated to s­ upporting socially engaged projects in a globalized context. With Lafayette Anticipations, Visible will ­organize a series of public gatherings and artist residencies, as well as delivering a prize to the 2019 winning artists. In addition to the corporate foundation’s ­activities, Lafayette Anticipations also includes those of the Famille Moulin endowment fund, which constitutes an original art collection initiated by Galeries Lafayette founding family members. Made up of over 350 pieces acquired through an acquisition policy developed over time—from paintings to performance pieces, videos and installations—the fund’s principal aim is to lend its constitutive works to ­cultural institutions in France and abroad. The fund also provides financial and production support to local and international artists; the pieces ­produced can be acquired for the collection, but not systematically, nor are they produced to be shown at the Foundation. Both entities thus function with a common aim, yet with different modes of operation. In the autumn of 2019, the Musée d’Art moderne de la Ville de Paris will dedicate an exhibition to the ­collection of the Famille Moulin endowment fund. At the end of its inaugural year, Lafayette Anticipations ‘has welcomed close to 200,000 visitors, produced 50 artistic projects and supported the work of 190 artists, r­ esearchers and authors, younger that 40 years of age on average, half of whom hail from outside France’, declares Guillaume Houzé, President of ­Lafayette Anticipations, noting that these results ­reflect Galeries Lafayette’s longstanding ­commitment to supporting contemporary creation and ­making new works available to all. This i­naugural year’s artistic and public programmes have placed the Foundation on the cultural map, both in France and abroad, establishing it as a ­multidimensional destination not to be missed

Isabelle Andriessen's Tidal Spill © Pierre Antoine

by art experts and novices alike. The year 2019 will be rich with new projects, always aligned with Lafayette Anticipations’ general interest missions, uncovering unique opportunities for artistic innovation and production.


Gouvernance


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Gouvernance Conseil d'administration

Équipe Lafayette Anticipations

Collège des fondateurs

Guillaume Houzé Président

Ginette Moulin Présidente d’honneur Vice-présidente du conseil de surveillance du groupe ­Galeries Lafayette Philippe Houzé Président du directoire du groupe Galeries Lafayette Guillaume Houzé Président Directeur de l’image et de la communication, ­Galeries Lafayette et BHV/Marais Éric Costa Secrétaire général Président de Citynove, groupe Galeries Lafayette Ugo Supino Trésorier Membre du directoire / Chief Financial Officer, groupe Galeries Lafayette Nicolas Houzé Membre du directoire, groupe Galeries Lafayette ; ­Directeur Général, Galeries Lafayette et BHV/Marais Arthur Lemoine Directeur général de Louis Pion, Galeries Lafayette-Royal Quartz Paris et Augis 1830 Collège des personnalités qualifiées Chris Dercon Président de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais

François Quintin Directeur délégué Pôle de coordination Mahaut de Kerraoul Directrice administrative Hélène Dunner Chargée d'administration Judith Peluso Responsable Régie Bâtiment Exploitation Pôle de production Dirk Meylaerts Directeur de la production Aude Mohammedi-Merquiol Coordinatrice de la ­production Romain Bertel Chef d’atelier Lisa Audureau Chargée de la Collection et de la régie des œuvres Pôle des savoirs Matthieu Bonicel Responsable des éditions et des systèmes d’information Aurélie Garzuel Responsable de la communication Gilles Baume Responsable des publics Émilie Vincent Responsable accueil et billetterie

Sarah Andelman Présidente de Just an Idea

Oksana Delaroff Cheffe de projet médiation

Martin Hatebur Président de la Kunsthalle Basel

Manon Soumann Stagiaire Pôle des savoirs

Laurent Le Bon Président du Musée national Picasso-Paris

Anna Colin Curatrice associée

Ancien·ne·s ­collaborateur·trice·s en 2018 Laurence Perrillat Directrice administrative Emmanuelle Canas Secrétaire administrative Cécile Kousakal Maah Secrétaire administrative Alice Choquart Chargée de mission Pôle des savoirs Madeleine Planeix-Crocker Responsable de la communication par intérim Simon Gérard Chargé de mission Service des publics Hugo Godart Responsable de la billetterie Médiateur·trice·s en 2018 Clara Balayer, ­Danielle ­Balossa, Margarita Baresch, ­Marie-Élizabeth ­Bourjac, Maxime ­Brossard, ­Antoine ­Camenen, ­Marilou ­Caravati, Ben Clark, ­Célia ­Coëtte, ­Teddy ­Coste, ­Chris ­Cyrille, ­Jean ­Delahaye, ­Mahé ­Donin de ­Rosière, ­Yassine ­Douighi, Anna ­Druzhinina, ­Émile ­Foucault, ­Julie ­Gelé, ­Camilla ­Gliozzi, ­Andréia ­Guilhermina, ­Pierre ­Imbert, ­Stéphanie ­Krämer, ­Daphné Le Bars, ­Sarah ­Lévénès, ­Raphaël ­Maman, ­Camille ­Pignol, Taddeo ­Reinhardt, Laura ­Rives, Alice ­Rivoire, Kengné ­Téguia, Marilou ­Thiébault, Julie ­Tixier, Sara ­Vieira, Benjamin ­Zaragoza Stagiaires en 2018 Canelle Axus Stagiaire administration et production Margot Bessière Stagiaire d’observation Raphaël Duboscq Stagiaire Pôle des savoirs


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Simon Gérard Stagiaire Service des publics Alix Meynadier Stagiaire Service des publics Noé Robin Stagiaire administration et production Léa Siboni Stagiaire La Maîtrise

La Maîtrise boutique, restaurant, location d’espace Sous la direction d’Élisabeth Cazorla, Marianne Romestain et François Quintin Pauline Vincent Responsable des opérations Léo Lalanne Responsable adjoint de la boutique Loïc Laugier Vendeur Chloé Royer Vendeuse Corentin Still Vendeur

Statut Lafayette Anticipations – ­Fondation d’entreprise ­Galeries Lafayette est régie en application de la loi no 87-571 du 23 juillet 1987 sur le développement du ­mécénat. La Fondation a pour ­objet le soutien à la création contemporaine, notamment par le biais de la p ­ roduction artistique, la promotion et la valorisation du travail des créateur·trice·s, l’animation et la mise en valeur auprès du grand public, notamment de la Collection d’œuvres d’art du Fonds de dotation Famille Moulin.

Siège

Prorogation en 2018

Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette 9, rue du Plâtre 75004 Paris, France

Pour la période du 01-01-2018 au 31-12-2018, les ressources de la Fondation s’élèvent à 4 240 000 €, dont 23 % de charges salariales 34 % de charges de fonctionnement 30 % de charges artistiques 13 % de charges du Pôle des Savoirs.

Prorogation en 2018 Le Conseil ­d’administration du 16 mai 2018 a ­décidé la prorogation de la ­Fondation d’entreprise pour une n ­ ouvelle période expirant au 31 décembre 2021 ainsi que d’autres modifications ­statutaires. Après obtention des actes de cautionnement des ­engagements de versement des membres fondateurs, le dossier de déclaration de prorogation a été adressé à la Préfecture le 18 juillet 2018. L’instruction du dossier a abouti à la délivrance d’un arrêté préfectoral en date du 6 septembre 2018 ­consistant en une autorisation ­administrative de modification des statuts portant ­notamment sur la prorogation, le n ­ ouveau programme d’actions ­pluriannuel, les ressources et la gouvernance. L’autorisation ­administrative a ensuite été publiée au ­Journal Officiel du 29 septembre 2018. Les cautions bancaires ont ainsi pris effet le 29 septembre 2018.


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Direction de la publication Guillaume Houzé François Quintin Direction éditoriale Matthieu Bonicel Rédaction et coordination des textes Simon Gérard Rédaction du digest en anglais Madeleine Planeix-Crocker Conception graphique Maëlle Brientini Relecture Claire Le Breton et Marc Feustel Typographie : Aperçu Pro, Colophon Foundry Anticipations Sans, Wolff Olins Papier : EOS 2.0 100 gr Gardapat 13 couché mat 115 g Corps d’ouvrage : Imprimé en risographie par Vincent Longhi dans les ateliers de Lafayette ­Anticipations, Paris Impression couleur des planches photographiques sur HP Indigo et façonnage : Burlet Graphics, Maisons-Alfort ISBN : 978-2-490862-00-9 Dépôt légal : septembre 2019 Lafayette Anticipations ­remercie les artistes, ­chercheur·euse·s et créateur·trice·s qui ont contribué à la programmation de l’année 2018.



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