Lafayette Anticipations - Rapport d'activités 2020

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LAFAYETTE ANTICIPATIONS FONDATION D’ENTREPRISE GALERIES LAFAYETTE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2020

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<-- Rachel Rose, Autoscopic Egg, 2017 © Andrea Rossetti




9 Préambule 13 Entretien avec Rebecca Lamarche-Vadel 18 2020 en quelques chiffres 21 La Fondation 27 Temps forts 69 Programme public 89 La Collection 97 Production, résidences et soutiens 115 Éditions 123 Communication 133 English Digest 139 Gouvernance


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PRÉAMBULE


Guillaume Houzé © Paul Blind

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Pour Lafayette Anticipations, il en a tout naturellement d ­ écoulé une série de programmes ambitieux visant à maintenir non seulement une activité artistique et culturelle bienvenue en ces temps de crise, mais également une logique de soutien à la création auprès des artistes – un métier rendu plus précaire que jamais par la situation actuelle. Le projet digital Lifetime, le programme de soutien À L’Œuvre ! et la participation du Fonds de Dotation à l’initiative Protège ton soignant sont autant de mesures prises par Lafayette Anticipations pour maintenir et prolonger un engagement qui nous a toujours été cher : celui de donner et de faire porter la voix de la création. En 2020, par la force des choses, Lafayette Anticipations a donc g ­ randi plus vite que nous aurions pu l’imaginer – une croissance à l’image, par exemple, de l’ambitieux programme en ligne créé au mitan de l’année, aujourd’hui régulièrement alimenté de ­discussions, de concerts et de propositions artistiques ­d’invité·e·s de marque. Alors que la Fondation fête une troisième année ­d’activité ­malgré ses portes closes, l’effervescence qui lui est c ­ aractéristique est bel et bien maintenue, annonçant une année 2021 riche de propositions radicales qui feront date. En octobre ­notamment, le public pourra assister à la première exposition m ­ onographique de Martin Margiela, qui présentera le fruit de plus d’une ­décennie de travail artistique et des dizaines de pièces conçues in situ avec l’équipe de production de la F ­ ondation.

Houzé

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Le 13 mars 2020, Lafayette Anticipations inaugure une e ­ xposition Guillaume monographique inédite de l’artiste américaine Rachel Rose, Directeur dont la pratique plurielle et ambitieuse explore le thème ­majeur de la condition humaine à l’ère des bouleversements environnementaux. Cinq jours plus tard, la France entre dans un confinement qui, de manière rétrospective, résonne de ­façon déroutante avec l’exposition alors mise en pause. La crise sanitaire mondiale que nous subissons encore aujourd’hui a mis en péril le monde de l’art, nous invitant à repenser notre façon de travailler, d’exposer, de soutenir et de vivre.


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ENTRETIEN AVEC REBECCA LAMARCHE-VADEL


^-- Wu Tsang avec Moved by the Motion, PIE root “to see”, 2020 © Pierre Antoine

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Rebecca Lamarche-Vadel  2020 nous a r­ appelé le pouvoir de l’inattendu, précisément cette partie immergée du monde que les artistes nous révèlent inlassablement. Lafayette ­Anticipations a dû adapter son mode d’existence en tant qu’institution afin de maintenir sa mission fondamentale et impérieuse de soutien aux artistes et à la création contemporaine. Le programme digital Lifetime a été l’une des premières ­mesures prises en réaction directe à la pandémie et au confinement. Transmettre et partager une œuvre, une image, une vidéo, un journal, un geste : cette invitation simple faite à plus de trente artistes à travers le monde a permis une réactivation et un enrichissement quotidien de nos imaginaires. Nous avons eu le désir permanent de préserver le lien avec les visiteur·euse·s, les curieux·euses, celles et ceux qui partagent la conviction que la création et l’art sont essentiels. De ce désir, il reste aujourd’hui une ambitieuse médiathèque qui restera pérenne et sera régulièrement ­alimentée de propositions digitales e ­ mbrassant l’ensemble de la création et de la pensée contemporaine. Lafayette Anticipations a donc, comme les alchimistes, tenté de transformer la boue en or.

La crise de la Covid a également fragilisé les ­conditions de vie et de travail des artistes et créateur·trice·s. Comment réagir à cette ­urgence  ? RLV  La mission de la Fondation a toujours été d’accompagner les artistes, tant dans les ­moments de grâce que dans les moments ­difficiles. Au-delà de Lifetime, cette aide s’est exprimée à travers À L’Œuvre !, un programme de soutien à la création lancé à l’issue du ­premier confinement qui invitait les artistes à utiliser les moyens de production de la Fondation pour créer et expérimenter autour de leurs projets. Nous avons donc mis nos espaces, nos équipes et un budget à la disposition de huit artistes et collectifs pour des résidences d’un mois. Comme l’appel était ouvert à toutes les disciplines et toutes les nationalités, il a naturellement conduit à une grande diversité de propositions, de l’installation à la vidéo en passant par la mode et la scénographie. Le grand succès de ce programme – plus de trois cents candidatures pour la première édition – a confirmé l’importance d’À L’Œuvre !, qui a été pérennisé et renouvelé en 2021. Le soutien aux artistes s’est exprimé à travers une autre action, menée cette fois-ci par le Fonds de Dotation Famille Moulin : nous nous sommes mobilisé·e·s pour l’opération Protège ton Soignant, une vente aux enchères solidaire à l’initiative de Laurent Dumas qui nous a permis d’offrir des œuvres de Pierre Ardouvin issues de notre Collection afin de lever des fonds à destination du personnel soignant.

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En 2020, le monde a été frappé par une crise sanitaire mondiale. En tant qu’institution dédiée à la création contemporaine, comment Lafayette Anticipation a-t-elle adapté sa programmation artistique ?


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La richesse de la programmation maintenue et développée en 2020 à Lafayette Anticipations laisse entrevoir un fil rouge, un thème commun qui relie et unit chaque proposition. RLV  La Fondation a à cœur de montrer et de démontrer que les artistes peuvent être des guides doué·e·s de capacités ­extrasensorielles permettant de penser de nouvelles m ­ anières d’habiter le monde. Les artistes nous invitent à réinventer les modèles et les systèmes en place grâce à la créativité et à ­l’imagination. C’est ce don précieux que nous révélons au fil des ­saisons : Rachel Rose a permis de poser nos ­regards sur le phénomène de « ­bouleversement » – des époques, des territoires, des ­individus –, ­tandis que Wu Tsang a mis la question des êtres, de la création de mondes communs et de la coexistence au centre de ses ­préoccupations. L’idée de placer ces thématiques ouvertes au cœur des saisons nous permet de m ­ ontrer, également à travers le programme public et les éditions, qu’elles n’acceptent aucune r­ éponse simple, aucune conclusion définitive, qu’elles ouvrent nos horizons plutôt que de les ­fermer. La Fondation chérit l’idée de la ­multiplication des hypothèses et des réponses : si les e ­ njeux contemporains n’ont pas de s­ olution claire, les perspectives sont en revanche ­multiples et tendent à façonner toujours un peu plus notre humanité. Cette pensée libre et riche est ­d’ailleurs proche des valeurs que le Groupe ­Galeries Lafayette porte depuis l’orée du XXe siècle, époque à laquelle son fondateur ­Théophile Bader s’engageait déjà auprès des ­artistes dans un désir de partage et de découverte. La Fondation est un avant-poste ­dévoué au ­partage des mondes qui viennent – un ­partage qui se décline au travers de réalités très pragma­tiques : la gratuité de nos expositions, des ­formats de visite pluriels, une équipe de ­médiation ­passionnée par le partage, ainsi que des éditions qui permettent de plonger plus ­profondément dans les projets et leurs enjeux.

Trois ans après son inauguration, Lafayette ­Anticipations semble avoir adopté un rythme qui lui est propre, ponctué par une série de temps forts et de rendez-vous annuels toujours plus reconnus et rassembleurs. RLV  Les années évoluent selon un c ­ alendrier récurrent. Les trois expositions annuelles sont ponctuées de deux festivals ­désormais ­incontournables : Échelle Humaine, r­ endez-vous de danse et de performance pensé par A ­ mélie Coster en partenariat avec le Festival ­d’Automne, et Closer Music, festival conçu par Étienne ­Blanchot et dédié à un domaine cher aux ­artistes, celui de la musique et des e ­ xpérimentations ­sonores. Ces festivals nous permettent ­d’opérer des pas de côté et d’exploiter ces ­intervalles entre les disciplines qui font précisément le sel de la création. C’est aussi le but de nos ­programmes d’événements : les découvertes d’œuvres de la Collection avec TADA!, les plongées dans l’imaginaire des artistes avec Dérives, la mise en lumière du travail chorégraphique avec les Warm Up Sessions, l’exploration des nouveaux t­ erritoires musicaux avec les playlists Get Closer… autant de propositions qui décuplent les façons de découvrir la création. Évidemment, nous restons toujours à l’affût des soubresauts du présent en laissant assez d’ouvertures dans le programme pour y accueillir des appels d’air salvateurs. C’est le cas par exemple de l’atelier en ­résidence, projet dans le cadre duquel un·e artiste passe une année à concevoir un projet collectif a ­ mbitieux avec les publics de la Fondation. Ce sont des moments où la Fondation devient un laboratoire improvisé de formes, de mots et de gestes.


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Que peut-on espérer pour la Fondation en 2021 ? Quelles sont les perspectives pour cette année qui s’annonce tout aussi spéciale que la ­précédente  ?

^-- Rachel Rose, Twelfth Born, 2019 © Andrea Rossetti

RLV  L’année 2021 sera une année d’approfon­ dissement de nos principes et de p ­ oursuite de nos engagements. En juin, Closer M ­ usic aura lieu en ligne, faisant la part belle aux expérimentations sonores dans un écrin a ­ rchitectural magnifié par des films de grande q ­ ualité. En juin aussi, Marguerite Humeau et Jean-­Marie ­Appriou interrogeront l’amour et la dignité que l’on porte aux êtres marginalisés dans un p ­ arcours ­végétal et sculptural accordant une place constante à l’imprévu et à la surprise. En ­octobre, Martin Margiela s’intéressera à la puissance de la fragilité dans une société qui glorifie le v­ isible et la force à travers un parcours ­labyrinthique d’œuvres protéiformes et inédites. Le p ­ rogramme de soutien À L’Œuvre ! accueillera une ­nouvelle sélection de six artistes français·e·s et internationaux·ales pour des résidences de deux mois qui s’annoncent à la fois poétiques, a ­ mbitieuses et inventives. Enfin, le chorégraphe Boris C ­ harmatz, que l’on ne présente plus dans le monde de la danse et des arts plastiques, prendra la ­Fondation à bras le corps dans un atelier en résidence qui aura pour point de départ le concept du hors-les-murs : comment disposer de nos corps dans l’espace public ? Un programme placé sous le signe de l’ouverture et de la redécouverte des communs oubliés.


2020 EN QUELQUES CHIFFRES


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Programmation

29 contributions au projet Lifetime 17 concerts 13 rencontres 11 ateliers et Warm Up sessions 8 performances

3 festivals

1 projet digital (Lifetime)

2 expositions


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Communication

1 800 abonné·e·s (organiques) sur Twitter (+ 13 %)**

920 abonné·e·s LinkedIn*

notation Google 4,2 ⁄5

437 pages sur site (+ 5

(4⁄5 en 2019)

000 vues le web %)*

28 400 abonné·e·s (organiques) sur Facebook (+ 11 %)* 38 500 abonné·e·s (organiques) sur Instagram (+ 15 %)*

* création en juillet 2020 ** par rapport à 2019


LA FONDATION


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Missions et valeurs

Lafayette Anticipations s’applique à exposer, à produire et à promouvoir la création contemporaine française et ­internationale dans une démarche interdisciplinaire et inclusive. Cette ouverture heureuse permet le développement de ­programmes en lien avec les grands thèmes et débats qui animent nos sociétés. Révélateur des pensées d’aujourd’hui et du monde de demain, l’art qui s’expose à Lafayette Anticipations est une invitation à « venir voir venir ». À la fois centre d’art, lieu de création et collection privée, la Fondation offre des moyens de production sur mesure aux artistes issu·e·s des champs de l’art contemporain, du design, de la mode, de la musique et des arts vivants. La présence à la Fondation de deux ateliers et d’une équipe dédiée permet aux artistes invité·e·s ou en résidence de mettre directement en pratique leurs idées. Cet espace d’expérimentation donné aux artistes se retrouve dans l’espace du bâtiment : à chaque nouveau projet, Lafayette Anticipations est le théâtre d’une métamorphose. Grâce à un geste architectural imaginé par Rem Koolhaas et son agence OMA, l’espace et ses dispositions évoluent, opèrent leur mue d’une exposition à l’autre en offrant aux publics la surprise d’une expérience renouvelée en permanence. Afin de rendre la création accessible au plus grand nombre, Lafayette Anticipations offre un accès gratuit à ses expositions et propose également, tout au long de l’année, un programme de visites, d’événements, ateliers et workshops en entrée libre ou à des tarifs accessibles, qui permettent à tous les publics de s’ouvrir à différentes pratiques artistiques. Le parcours du·de la visiteur·euse s’enrichit également par l’application en ligne ReBond qui donne à voir les coulisses des expositions via des contenus sur les œuvres, des interviews et des carnets de ­production. Au-delà de sa mission d’intérêt général pour l’art et la culture, Lafayette Anticipations est aussi un lieu de vie en plein cœur de Paris. L’Agora, la boutique et la cour intérieure sont autant d’invitations au partage, à la rencontre et à l’échange.

^-- © Martin Argyroglo --> © Lafayette Anticipations




La Boutique Lafayette Anticipations collabore avec des artistes et des artisan·e·s pour proposer des objets qui se racontent comme des histoires. Avec une offre renouvelée en p ­ ermanence, un programme de collections capsule, des événements de ­lancement, des objets produits sur place dans les ateliers de production de la Fondation ainsi que des sélections proposées par les artistes et curateur·trice·s en résidence, la Boutique est un espace guidé par l’audace et l’envie de surprendre.

<--^-- © Lafayette Anticipations

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Boutique Pensée comme l’écho du programme, des valeurs et des ­missions de Lafayette Anticipations, la Boutique est un ­magasin Lafayette Anticipations À Rebours de nouveautés nourri par le dynamisme de la création ­contemporaine. Avec un pied sur la rue Sainte-Croix-de-laBretonnerie et un autre dans la cour intérieure du bâtiment, elle propose une sélection pointue d’objets contemporains o ­ riginaux, de livres et de disques soigneusement choisis, d’éditions ­d’artistes inédites et d’accessoires triés sur le volet. Qu’ils soient décoratifs et esthétiques, utiles et pratiques, absurdes et déroutants, incontournables ou rares, nos objets témoignent d’une attention particulière portée aux modes de production et de consommation. Toute orientée vers le respect des matériaux, des savoir-faire et des créateur·trice·s, la Boutique est l’avant-poste d’un commerce conscient, ­ouvert à toutes ces formes et ces idées qui transforment et embellissent la vie quotidienne.


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Innovation numérique

Manon Soumann

Chargée d’édition, documentaliste

Selon le constat que toute œuvre d’art est issue d’un ­processus collaboratif et d’une mise en réseau d’acteurs générant de ­multiples documents, Lafayette Anticipations a imaginé R ­ eSource, un système d’information développé par la SCIC Mnemotix pour documenter les diverses étapes permettant ­d’aboutir à une réalisation artistique. Ce processus est le fruit de ­plusieurs années de recherche et de collaboration avec de nombreux·euses artistes et universitaires coordonné·e·s par le philosophe Alexandre Monnin. La Fondation a à cœur de développer et d’optimiser cet outil de conservation et d’archivage des données. Une étude ­menée en 2019 par l’agence Réciproque dans le but d’améliorer la collecte d’informations par l’équipe a donné lieu à la refonte complète de l’interface de saisie et d’import de ReSource, ainsi qu’à l’ajout d’un « chutier » par Mnemotix. Ces développements livrés à l’automne 2020 offrent une ­navigation plus sobre et adaptée à la réalité du travail de l’équipe. L’import est facilité à partir de différentes sources, dont Google Drive. Le chutier fluidifie considérablement le dépôt des données par l’équipe au fur et à mesure de l’avancée des projets artistiques. Les ressources importées sont ensuite classées et enrichies de métadonnées de manière collaborative. Grâce à la diffusion d’un ensemble important de sources ­logicielles libres et de documentation en 2019, ainsi qu’au travail de prospection mené par Mnemotix, la communauté d’utilisateur·trice·s de ReSource s’est activement étoffée en 2020. La plateforme ArcadIIS (https://www.univ-amu.fr/fr/public/arcadiis) fédère les ­projets de recherche en archéologie de l’espace méditerranéen. Elle a recours à Weever, l’un des modules de ReSource, pour répondre à des besoins de gestion et de partage des données ­matérielles et immatérielles entre professionnel·le·s de l’archéologie et de l’archéométrie, mais également de l’environnement, des sciences de la vie et de la santé. Le projet Coopair compile la documentation issue du master MSc Strategy and Design for the Anthropocene (https://strategy-design-anthropocene.org/fr) dirigé par Alexandre Monnin, l’architecte de ReSource, au sein de l’ESC Clermont Business School. Weever est utilisé à des fins pédagogiques pour montrer une partie des travaux d’enquête menés par les étudiant·e·s. L’Atelier LUMA (https://atelier-luma.org), programme lancé en 2016 par la Fondation Luma à Arles, entend mener des projets innovants et durables ayant recours au design et s’appuyant sur les ressources, les matériaux et les savoir-faire locaux. Les attentes de ce centre interdisciplinaire sont très proches de celles de Lafayette Anticipations en termes de suivi de projets, de documentation et d’éditorialisation des contenus. Ces nouveaux utilisateurs fortifient aujourd’hui un ­véritable écosystème autour de ReSource. Lafayette ­Anticipations, moteur de la création de ce logiciel commun, bénéficiera dès 2021 des besoins exprimés par ces institutions en matière de fonctionnalités et d’ouverture des données.


LES TEMPS FORTS


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Closer Music Festival du 31.01 au 02.02.20

En 2019, la première édition du festival Closer Music s’était donnée pour mission, le temps de trois jours de concerts et de performances, de brouiller les frontières entre expé­ riences sonores et visuelles. Closer Music, un nom en forme de profession de foi ou de cahier des charges utopique qui encourage les rapprochements dans un bouillonnement ­créatif vital. Toujours sous l’impulsion d’Étienne Blanchot et dans la même démarche d’ouverture, Closer Music est revenu en 2020 avec une envie décuplée de décloisonnement entre les ­disciplines et les pratiques. En profitant des possibilités offertes par la polyvalence des espaces de la Fondation, le festival ­s’attache à mettre en avant des collaborations inédites et à jeter des ponts entre des expressions artistiques diverses. Dépassant le cadre traditionnel du festival de musiques actuelles, C ­ loser Music est un laboratoire qui se joue de notre rapport à la musique. EN PARTENARIAT AVEC Les Inrockuptibles et Radio Nova

LA PRESSE EN PARLE Rapprocher les spectateurs, les musiques, les pratiques, ­écarter les murs, les sols, les plafonds, symboliques ou réels, voilà le défi du festival Closer Music. Wilfred Paris, MAGIC Sous l’impulsion d’Étienne B ­ lanchot, ancien satrape de Villette S ­ onique et maître d’œuvre du f­ estival Ideal Trouble, Closer Music vient faire trembler les murs de la F ­ ondation Lafayette Anticipations avec des palpitations sonores et ­visuelles qu’on aurait bien du mal à ranger dans une catégorie prédéfinie. On y entendra résonner scansions ­électroniques et spoken words ­destinés à ravager le d ­ ancefloor, ­jeter le trouble sur l’identité sexuelle ou lever le voile sur des vrillages intimes. Voire les trois à la fois. Julien Bécourt, MOUVEMENT

Maria Somerville © Martin Argyroglo --> Jean Luc © Martin Argyroglo -->-->




31 ^-- Mhysa © Martin Argyroglo

^-- Mhysa © Martin Argyroglo

^-- Tom of England © Martin Argyroglo


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^-- Not Waving © Martin Argyroglo

^-- Lavascar © Martin Argyroglo






Juste avant la crise de la Covid, Lafayette Anticipations a ­également accueilli la première édition française du célèbre festival suisse Oto Nové Swiss : l’occasion de collaborer avec de belles institutions parisiennes telles que le Centre culturel suisse, Petit Bain ou Instants Chavirés, mais aussi de nouer des partenariats avec trois institutions musicales suisses – Südpol Lucerne, Bad Bonn et Präsens Editionen – et enfin d’inviter des artistes de marque, notamment les compositrices de talent Félicia Atkinson et Noriko Tujiko pour des projets inédits. La crise sanitaire a durablement marqué le paysage m ­ usical mondial, qui souffre encore aujourd’hui de ses conséquences en termes de programmation et de conditions de vie des artistes. En réaction à cet événement majeur, nous avons su r­ ebondir dès le début du confinement via le programme Lifetime, avec des invitations à des musicien·ne·s, compositeur·trice·s pour des concerts, des propositions homemade, des mix, des ­projets hybrides et expérimentaux… Cela a donné lieu à un retour très enthousiaste, à la fois de la part du public et surtout des a ­ rtistes, que l’on a ainsi réussi à accompagner et à soutenir dès le début de la crise. Cette réactivité solidaire a déchaîné ­l’inventivité des invité·e·s, dont les propositions parfois extrêmement ­intimes et touchantes ont été saluées par de nombreux retours presse. De manière assez logique, ces propositions digitales ont été maintenues au-delà du confinement, avec les c ­ réations de figures de proue dont nous sommes assez fier·ère·s : ­Bendik Giske, Bill Kouligas, DJ Marcelle ou encore Mohammad Reza Mortazavi, pour n’en citer que quelques-un·e·s. En 2021, il me semble important de continuer à alimenter ce formidable terrain de jeu qu’est le programme digital de la Fondation. L’idée est également de maintenir le festival C ­ loser Music en l’adaptant hors-les-murs à travers de nouveaux ­formats et partenariats tout en amplifiant la portée digitale de l’événement. Malgré les difficultés, 2021 sera une année belle et originale, tant en physique que sur la toile.

<-- Bendik Giske © Martin Argyroglo <--<-- Teto Preto © Martin Argyroglo <--<--<-- Teto Preto © Martin Argyroglo

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2020 a été une année de maturité pour le festival Closer Étienne Blanchot ­Music : des concerts pour la plupart complets, une exploitation Programmateur du festival ­parfaite du bâtiment – dont la configuration des plateformes a Closer Music été adaptée pour l’occasion –, un spectre musical encore élargi avec de nombreuses exclusivités comme Teto Preto, Nicolas Godin, Tom of England… et pour finir, une pluridisciplinarité exemplaire puisque le festival a eu droit à son lot d’ateliers, de propositions de plasticien·ne·s et de discussions en écho au programme de concerts.


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31.01.20

Jagna Ciuchta House of Goats du 31.01 au 02.02.20 Pour Closer Music, l’artiste Jagna Ciuchta imagine une e ­ xposition comme un dispositif scénique. House of Goats convoque ­différents médiums et matériaux – peinture, photographie, peaux de bêtes, miroirs noirs – ainsi que d’autres artistes – Chloé ­Dugit-Gros, Marta Huba, Laura Porter et Benjamin Swaim – pour créer une ambiance sombre, enveloppante, rustique et ­synthétique. Teto Preto Alors que le Brésil vit l’une de ses périodes les plus sombres, Teto Preto organise la résistance sous la forme d’un projet hybride et libre. Frontale, physique et sauvage, la musique du groupe explore de nombreux sujets politiques et entend confronter la société conservatrice à ses excès et ses travers. Teto Preto en concert, c’est une performance impressionnante qui passe des sonorités organiques à des secousses synthétiques dans un mix improbable d’influences disco, punk, club et traditionnelles. Bendik Giske Bendik Giske est un artiste qui place sa pratique musicale à égale distance du jazz et de la club music. Ce saxophoniste norvégien recrée en live les patterns rythmiques et les a ­ rpeg­gios typiques de la musique électronique qui l’inspire (il cite notam­ ment Lindstrøm parmi ses influences). Loin des démonstrations plus physiques de Colin Stetson (qui lui pêche son énergie dans le metal extrême), Bendik Giske laisse une place à la vulnérabilité et à ses limites, marques de son humanité et territoire en mouvement perpétuel. Son dernier album sorti chez Smalltown Supersound offre une musique minimaliste humaine et charnelle.

Mhysa Originaire de Philadelphie, la MC joue une musique hybride entre R’n’B glacial, soul électronique et bass music étrange. Elle a ­logiquement séduit le label anglais Hyperdub, toujours à la pointe des univers à la frange de la club music et des expérimentations passionnantes. Dans ses morceaux, Mhysa explore une dimension politique et sociologique toujours teintée de pop culture.

Lavascar (Michèle Lamy et Nico Vascellari) Née à Paris en 2017, l’entité Lavascar s’est construite autour de la personnalité de Michèle Lamy, icône du monde de la mode et muse de Rick Owens, et de Nico Vascellari. Le duo jette un pont entre le spoken word et une musique électronique aussi ténébreuse qu’émouvante. Avec une approche très empirique, Lavascar est une histoire de mots et de dénuement, une ­narration synthétique et émouvante qui rappelle les ouvrages passés de Patti Smith ou Current 93 soutenue par des arrangements électroniques puissants typiques de l’EBM.


Bien avant l’avènement de la culture Internet, Nicolas Godin avait tenu avec Air le pari d’une musique omnisciente qui jetait un pont entre passé fantasmé et futur rêveur. Affranchi du duo culte de la French touch, c’est désormais seul qu’il explore une musique mélodique hors format à la beauté fascinante. Sur Concrete and Glass, son nouvel album sorti en janvier 2020, figurent notamment le Californien Cola Boyy et Alexis Taylor, échappé de Hot Chip, pour une approche mutante et hors du temps d’une pop music mélancolique, charnelle et baignée des claviers dont Nicolas Godin a le secret. Tom of England (live avec Bobbie Marie) Thomas Bullock est longtemps resté dans l’ombre à s­ ecouer les tréfonds de la scène club mondiale. Collaborateur de DJ ­Harvey, membre de Tonka HiFi, Wicked Sound System et Rub N Tug, il produit sous le nom de Tom of England une musique électronique teintée de punk et de no wave qui ressuscite un âge d’or où l’avant-garde fréquentait les night clubs. Sorti sur le label LIES, son premier album émouvant est à classer quelque part entre Arthur Russell, PIL et Joy Division. Maria Somerville Inspirée par les paysages arides et sauvages de son I­rlande natale, la musique de Maria Somerville évolue entre drone et dream pop. Rappelant parfois Grouper ou Cocteau Twins, les morceaux de la jeune musicienne sont soutenus par des rythmiques minimales qui en décuplent le pouvoir d ­ ’évocation. Une musique qui appelle volontiers au vertige et à l’­abandon, jamais frontalement expérimentale et pourtant souvent ­surprenante. Loin de l’ambient déroulée au kilomètre, M ­ aria Somerville réussit à créer un imaginaire sonore prenant qui fait merveille en live. Maria Teriaeva Originaire de Sibérie, Maria Teriaeva a fait ses armes dans la prolifique scène indie pop russe avant de se lancer en solo. C’est sa rencontre avec le Music Easel (un synthétiseur analogique modulaire mis au point par Don Buchla fonctionnant comme un studio portatif) qui marque le point de départ de son ­premier album intitulé Focus. Sa musique navigue entre intelligent dance music, dream pop et ambient avec une approche mélodique et aérienne. Pour Maria Teriaeva, le synthétiseur modulaire est un instrument dont on joue et qu’on explore comme les autres. En Russie, elle conçoit des instruments novateurs et des modules au Buchla en parallèle de sa carrière de musicienne et productrice – deux activités sur lesquelles souffle un vent de ­liberté et qui lui permettent de contribuer à façonner une musique ­futuriste avant-gardiste. Katia Kameli My Anthology of Raï My Anthology of Raï est une proposition de Katia Kameli ­visant à plonger le public dans une rencontre sensorielle avec le raï – un genre musical populaire dont le nom possède plusieurs significations en arabe, notamment « opinion » et « liberté » –

01.02.20

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Nicolas Godin


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en utilisant l’écoute comme un processus ouvert pour explorer ce genre et son apport contestataire dans l’histoire de l’Algérie. Reflet de la culture algérienne en raison de sa ­créolité ­musicale et textuelle, le raï apparaît comme un s­ ubstitut à l’absence d’échanges entre les hommes, les femmes et les ­générations qui permet d’envisager les changements sociaux et culturels que l’Algérie traverse aujourd’hui. À l’occasion de cette séance, Katia Kameli a invité Sarah El Hamed et Hani Rais à la rejoindre pour rembobiner les cassettes emblématiques.

02.02.20

Not Waving & Dark Mark Sur le papier, rien ne prédestinait Mark Lanegan, figure culte de la scène rock américaine et l’une des plus belles voix du grunge, à rencontrer Not Waving, le projet du producteur techno italien Alessio Natalizia. Et pourtant, à l’écoute de Downwelling, premier album du duo, la collaboration semble extrêmement naturelle. La voix grave et habitée de ­Lanegan se promène dans des climats sombres aux arrangements électro­ niques épurés signés Natalizia, qui laisse de côté ses intentions club pour explorer une ambient aux relents industriels. Après un concert événement au festival Berlin Atonal, Not Waving & Dark Mark a offert à Closer Music la première française de ce nouveau projet passionnant et transversal. Alessandro Cortini Connu du grand public en tant que clavier de Nine Inch Nails, Alessandro Cortini développe en solo l’une des œuvres les plus passionnantes de la musique électronique actuelle. Désormais signé sur le label culte Mute, l’Italien a atteint des sommets avec son dernier album, le bien nommé Massimo Volume qui donne à entendre une synth wave puissante et cinématographique tout en se démarquant avec classe et personnalité de l’actuel revival 80’s. Jean-Luc Formé spontanément dans une énergie débridée typique de l’underground cosmopolite berlinois, Jean-Luc est un ­quatuor qui produit une musique hybride. Entre poésie, new wave ­théâtrale et art rock dada, les compositions du groupe rappellent John Maus, Lizzy Mercier Descloux ou Klaus Nomi. En live, Jean-Luc transforme les clubs qui l’accueillent en cabaret punk enfantin et railleur. Anadol Anadol est le projet de l’artiste sonore turque Gözen Atila, désormais installée à Berlin. Il s’agissait initialement d’un projet collectif d’improvisations sur le répertoire moyen-oriental traditionnel. Uzun Havalar est un drôle d’album en forme de collages ludiques et drolatiques qui évolue entre art pop et musique électronique vintage (on pense aux travaux du p ­ ionnier oublié Bruce Haack ou à Mort Garson). Une musique psychédélique d’où surgissent des moments contemplatifs à la beauté aussi éphémère qu’hypnotisante. Pour Closer Music, Gözen Atila propose un Dj-set où son art du cut-up sonore fait des merveilles, à l’image de son dernier album.


Kate and the Time Machine est une proposition de Bertrand Lamarche sur la place que tient la figure de Kate Bush dans sa pratique artistique. Les installations de Bertrand Lamarche sont conçues comme des systèmes dynamiques alimentés par différents centres d’intérêt : phénomènes météorologiques, grands ensembles architecturaux, distorsions spatio-temporelles… Sans jamais tomber dans la référence, ses œuvres sont comme hantées par la présence remémorée de Kate Bush. Comme un ensemble de principes actifs, la voix, la musique et l’image de la chanteuse pop britannique influencent le plasticien dans sa pratique en insufflant à son œuvre une dimension à la fois extatique et conceptuelle.

^-- House of Goats, Jagna Ciuchta © Martin Argyroglo

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Bertrand Lamarche Kate and the Time Machine


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En Pratiques Festival du 08.02 au 16.02.20

Du 08.02 au 16.02.20

En Pratiques se déploie autour du thème des « communautés ». Ephémères ou instituées, politiques ou poétiques, inclusives ou exclusives, fragiles ou inaltérables, les communautés font les liens et les solidarités qui construisent nos sociétés. À travers des ateliers pour enfant et pour adulte, des performances, des discussions, un cycle de projections et une exposition, la Fondation propose à toutes et tous de partager expériences, techniques, savoirs et émotions dans une dynamique collective et participative.

Lenio Kaklea A Hand’s Turn A Hand’s Turn est une pièce chorégraphique et un livre. « Dans la pièce, je m’applique à exposer les gestes de la lecture, les pages tournées de droite à gauche qui, dans un battement lent et continu, déplient une durée, une trajectoire, un récit. » Présentée lors d’une séance privée pour un·e ou deux ­spectateur·rice·s, la chorégraphie invite à penser la situation que construit ce contexte : l’itinéraire particulier du regard ­focalisé et projeté dans l’espace de la page, le ­déchiffrement des signes, le mouvement des mains qui accompagnent la ­production des affects et le corps qui se tient à la marge. Après la performance, les visiteur·euse·s sont invité·e·s à découvrir le livre. Ce qui était un échange peut désormais s’expérimenter seul·e, le·la lecteur·rice performant pour lui·elle-même la chorégraphie de la pièce. Dans le glissement de son format du livre vers la pièce chorégraphique, A Hand’s Turn propose un dispositif original qui nous a fait passer de l’intimité de la lecture à l’expérience communautaire. CONCEPT, CHORÉGRAPHIE ET TEXTE Lenio Kaklea INTERPRÉTATION Jackie Elder et Lenio Kaklea COLLABORATION ARTISTIQUE Lou Forster Editing TRADUCTION ET LECTURE D’ÉPREUVE Eleni Tranouli DÉCOR • Sotiris Vasiliou

12.02.20

SON • Éric Yvelin COSTUME • Yonatan Zohar SURVEILLANCE Agnès Henry – extrapole PRODUCTION Athens & Epidaurus Festival, 2017 PRODUCTION EXÉCUTIVE Le O/abd

Autour de A Hand’s Turn La danseuse et chorégraphe Lenio Kaklea propose pour la ­première fois une adaptation de sa pièce chorégraphique A Hand’s Turn sous la forme d’un atelier-jeu pour enfant. Au cours de cet atelier, elle amène les enfants à prendre conscience de la division entre la droite et la gauche et des gestes qui en découlent. Par exemple, dans le monde ­occidental, la lecture se fait de gauche à droite et détermine le ­mouvement des mains, de la tête… Les enfants explorent ainsi un changement d’échelle, une mise en mouvement du livre vers l’espace environnant. Comment chorégraphier autrement ces gestes du quotidien ? Ce ballet des gestes de droite à gauche et de gauche à droite peut-il être réinventé ? Dimitri Chamblas, Slow Show © Martin Argyroglo --> Lenio Kaklea, A Hand’s Turn, 2020 © Martin Argyroglo -->-->




13.02.20

La chorégraphe Lenio Kaklea recueille les pratiques des ­Européen·ne·s depuis 2016. Elle a rassemblé près de six cents récits singuliers en empruntant les rues et les chemins d’Athènes, Aubervilliers, Essen, Guissény, Nyon et Poitiers. Cette ­collection témoigne de la familiarité et de la diversité des habitudes, des rituels et des métiers qui composent et distinguent ces territoires. De la chasse au maquillage en passant par ­l’oisiveté et la zumba, Encyclopédie pratique – Détours donne à voir un paysage contrasté où se croisent différentes manières de se mouvoir dans le monde. En transcrivant la voix de ces acteur·rice·s, la chorégraphe compose une œuvre épique à partir de notre relation intime au mouvement et nous invite à considérer l’espace où le sujet se construit dans l’action. À travers cette publication multilingue (français, allemand, grec, anglais), Lenio Kaklea situe le travail du studio de danse vis-à-vis des lieux, des gestes et des relations qu’elle a explorés. Encyclopédie pratique – Détours est publié par les presses du réel, Paris.

Roxanne Maillet From Mondyke to Sundyke Artiste, graphiste et activiste, Roxanne Maillet a occupé ­l’espace ouvert et passant de l’Agora avec une perspective inclusive dans un souci de visibilité et d’émancipation. Entre éducation populaire et pratiques riot dyke, elle propose une ­exploration graphique des signes de reconnaissance queer à travers ­différents ateliers autour de supports tels que T-shirts, fanzines, affiches, brassards… Reto Pulfer Angiozustand L’installation Angiozustand (en allemand, Zustand désigne un état mental ou physique des choses) est composée d’œuvres de 2011 à 2019 regroupées pour accueillir un ensemble de conférences, d’ateliers et de projections. Artiste autodidacte, Reto Pulfer utilise la peinture, l­’écriture, le dessin, la musique et divers objets de récupération pour construire des installations intuitives et enveloppantes qui explorent les notions de langage, de botanique, de paysage et de nomadisme. Sous la forme de tentes et de grandes pièces de tissu, l’installation Angiozustand délimite un périmètre qui évoque une place publique souterraine comme il en existe dans certains centres commerciaux du continent nord-américain, ces espaces labyrinthiques et rhizomiques autonomes. À la manière d’une grotte, l’œuvre produit une variation thermique et hygrométrique. Elle nous invite à un « voyage transversal », comme le dit l’artiste, propice à la rencontre et à l’échange. Dimitri Chamblas Slow Show Slow Show est une danse collective, intense et agitée dont les répercussions visibles sont infimes, précises, c ­ oncentrées. Enracinée dans les principes de transe, d’exultation et de télépa­ thie, la performance conçue et créée par le danseur ­chorégraphe Dimitri Chamblas pour et avec un groupe de cinquante ­participant·e·s révèle leur force et leur vivacité par le biais

Du 12.02 au 18.02.20

Du 8.02 au 16.02.20

09.02.20

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Lenio Kaklea avec Élisabeth Lebovici


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de mouvements ralentis à l’extrême, presque imperceptibles, voire invisibles. L’invisible n’est pas le vide, ni le calme ni l’absence. Il est ici le signe de ce qui advient, densément, à l’intérieur des corps. La musique, en vagues sonores faites de samples, d’électronique live, de sons réels et de guitare, est spécialement conçue pour chaque lieu par l’artiste, musicien et DJ californien ­Eddie Ruscha. Chaque itération du Slow Show est unique. La première a lieu à Los Angeles en février 2019 à la fameuse Kings Road House de West Hollywood, puis une deuxième version est créée à Luma Arles en juillet 2019. Cette troisième version, produite par ­Lafayette Anticipations en collaboration avec la MC93 de Bobigny, réunit cinquante personnes de tous âges et de tous horizons qui ont préparé la performance lors de trois ateliers. Slow Show est à la fois un atelier et une présentation publique qui permet aux habitant·e·s d’un territoire de se rencontrer, se retrouver et se fédérer par le biais d’une pratique physique, d’offrir à un large public une performance collective, mais ­aussi d’expérimenter, en tant que participant·e et que spectateur·rice, des états et des intensités, des rythmes et des points de vue. Se construit ainsi une communauté éphémère qui laisse son empreinte dans les lieux qu’elle traverse. 12.02.20

TADA! Untitled de Jesse Darling

TADA! est un événement performatif, pédagogique et panoramique qui cherche à croiser les regards et les approches autour d’un même objet.

Lors de cette présentation de l’œuvre Untitled de Jesse Darling (2019) issue de la Collection Lafayette Anticipations – Fonds de dotation Famille Moulin, le public est invité à être témoin de son déballage et de son installation. À travers cette pièce constituée de classeurs de rangement et de béton, Jesse Darling évoque le poids des règles administratives dans la vie quotidienne. Les interventions de Lisa Audureau, chargée de la Collection et de la régie des œuvres de Lafayette Anticipations, et de Cédric Fauq, commissaire d’exposition, permettent une évocation de l’œuvre à 360 degrés : conservation, protocole d’installation et d’exposition, stockage, contexte de production, références artistiques, etc.

^-- TADA!, avec Cédric Faucq et Lisa Audureau © Lafayette Anticipations


47 ^-- Lenio Kaklea avec Élisabeth Lebovici © Martin Argyroglo

^-- Reto Pulfer, Angiozustand © Martin Argyroglo

^-- Roxanne Maillet, From Mondyke to Sundyke © Martin Argyroglo


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Rachel Rose Exposition du 13.03 au 13.09.20

Qu’est-ce qui fait de nous des êtres humains et comment ­repenser notre condition ? Au travers de cinq installations vidéo et d’un ensemble de sculptures, Rachel Rose, pour sa première grande exposition à Paris, explore nos relations au paysage, à la fiction, à l’enfance, à la spiritualité et voit dans chacun de ces sujets l’occasion d’enquêter sur nos manières d’être au monde. Pour ses vidéos, Rachel Rose expérimente un large éventail de techniques filmiques, du collage d’images jusqu’à, plus ­récemment, la réalisation de films narratifs. I­ndépendamment de ces différentes approches, l’artiste a développé une méthode cohérente de projection et d’installation. À Lafayette A ­ nticipations, ce sont tous les espaces qui ont été transformés pour immerger totalement le·la spectateur·rice afin d’influer sur son expérience physique et psychologique. Du folklore de l’Angleterre agricole du XVIIe siècle dans ­Wil-o-Wisp (2018) aux possibles futurs entraperçus par les sciences contemporaines dans Sitting Feeding Sleeping (2013), l’artiste s’intéresse à nos perspectives sur l’impermanence. Des œuvres comme Lake Valley (2016) et Everything and More (2015) représentent des expériences sensorielles singulières – de l’abandon dans la littérature pour enfant à l’apesanteur – qui contribuent à notre compréhension de la condition humaine. Parallèlement aux vidéos, une nouvelle série de sculptures ­fabriquées à partir de verre et de minéraux poursuit les préoccupations de l’artiste sur les relations entre les mondes animé et inanimé, humain et post-humain à l’heure de bouleversements environnementaux et spirituels radicaux.

LA PRESSE EN PARLE

Cette exposition est une adaptation d’un projet de Rachel Rose présenté au Fridericianum à Cassel (25.10.19 – 12.01.20).

EN PARTENARIAT AVEC Libération, The New York Times, Le Bonbon et TroisCouleurs AVEC LE SOUTIEN d’Associated Weavers Europe

Ainsi, dans l’exposition […], le parcours du visiteur se prolonge sur trois étages dans une ­fluidité déconcertante, où une œuvre appelle la précédente par ses sons et ses lumières, mais aussi par un même sol en moquette qui installe la déambulation dans un monde « autre » – une « hétérotopie », comme dirait Michel Foucault. Matthieu Jaquet, Numéro Art On a beau savoir que l­ ’architecture de Lafayette Anticipations a été conçue pour être évolutive et ­changer au fil des expositions, la surprise reste grande de voir le lieu ainsi bouleversé pour ­Rachel Rose. Maïlys Celeux-Lanval, BeauxArts Venez profiter d’un espace ­suspendu de poésie dans la belle exposition de Rachel Rose, pour vous rappeler que le monde n’est pas uniquement composé de grèves et de virus, et qu’être humain ­signifie être en lien avec son ressenti ­physique et son environnement. Laëtitia Larralde, TouteLaCulture

Rachel Rose, Autoscopic Egg, 2017 © Andrea Rossetti --> Rachel Rose, Everything and More, 2015 ©Andrea Rossetti -->-->






^-- + ^--^-- Rachel Rose, Borns, 2019 © Andrea Rossetti <-- Rachel Rose, Sitting Feeding Sleeping, 2013 © Andrea Rossetti

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Cette exposition a été une opportunité particulière de ­repenser Parole d’artiste mes œuvres et leurs interactions les unes avec les autres. Rachel Rose Les différentes échelles du bâtiment – espaces étendus, i­ntimité, transparence – étaient très inspirantes et m’ont offert une nouvelle façon d’accorder mes œuvres. Je suis reconnaissante pour cette expérience – non seulement parce que ce qui a été réalisé allait dans le sens de mes œuvres, mais aussi parce que littéralement chaque personne avec qui j’ai eu l’occasion de travailler est extrêmement douée dans ce qu’elle fait. Merci.


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Échelle Humaine Festival de danse du 21.09 au 27.09.20 Amélie Couillaud

Programmatrice du festival Échelle Humaine

Les corps sont les vecteurs de cette édition d’Échelle Humaine. Chorégraphiés, mis en scène, transformés, fantasmés, ils occupent tous les espaces de Lafayette Anticipations et nous invitent à observer ce qui fait frémir notre monde : nos engouements et nos refus, nos tremblements, nos affirmations et nos ténacités. Programmé en septembre, le festival Échelle Humaine a pu ­ uvrir joyeusement la saison 2020/2021. La possibilité ­retrouvée o de se réunir – artistes, spectateur·trice·s, ­professionnel·le·s, équipes de la Fondation – s’est révélée ­particulièrement ­enthousiasmante et nécessaire après un premier c ­ onfinement aussi sidérant qu’inattendu. Retrouvant la liberté des ­plateaux, les corps protéiformes des artistes invité·e·s ont déjoué les ­attentes et secoué fermement les idées reçues en ­enchâssant les genres, les générations, les répertoires et les époques. Comble des inversions, le public était lui-même m ­ asqué… Pour la première fois, l’un des spectacles (Be Arielle F de S ­ imon Senn) a été présenté simultanément à la Fondation et transmis en direct sur l’application Zoom ; à l’issue de la ­représentation, les spectateur·trice·s Zoom ont « rejoint » ceux et celles de la salle, affiché·e·s sur grand écran, et tou·te·s ont ­participé à une discussion post-spectacle animée par Madeleine Planeix-­­ Crocker. Cette expérience, très suivie sur Zoom, s’est avérée plus que probante. Elle a créé un écho étonnant au ­spectacle lui-même – qui traitait de la réalité et de la virtualité des corps – et permis d’augmenter sensiblement le nombre de spectateur·trice·s. La combinaison live + digital et la possibilité de réunir des publics physiquement séparés ouvre ainsi des p ­ erspectives qu’il y a lieu de creuser. La prochaine édition d’Échelle Humaine se tiendra en septembre 2021. Elle s’attachera à mettre en avant les extra­ ordinaires ressources physiques, mentales, individuelles et collectives dont nous disposons pour faire front et continuer à inventer dans des contextes hostiles.

Simon Senn, Be Arielle F © Martin Argyroglo ^-Benjamin Kahn, Sorry, But I Feel Slightly Disidentified © Martin Argyroglo --> Mette Ingvartsen, Manual Focus © Martin Argyroglo -->-->






Sous des étoffes colorées, une silhouette et une rythmique donnent le la, le premier la de Sorry, But I Feel Slightly ­Disidentified qui se décline ensuite en autant de tons qu’il existe de stéréotypes tapis, prêts à bondir. Conçue par Benjamin Kahn pour et avec la performeuse et chorégraphe Cherish Menzo – Néerlandaise d’ascendance surinamienne –, la pièce provoque nos regards et nos préjugés sur les races, les genres, les ­statuts sociaux et les cultures. Une couche après l’autre, l­’interprète se déploie et se métamorphose, ancrée dans son corps et ­pourtant partiellement dessaisie des images qu’il envoie, renvoie et trouble. Face à elle et face à eux·elles-mêmes, les spectateur·rice·s ne peuvent éluder ce qui se révèle là, si évidemment proche, ni ce qu’ils·elles en perçoivent, ce qu’ils·elles en déduisent, parfois à leur corps défendant. Sorry, But I Feel Slightly Disidentified est un portrait formidablement incarné dont le modèle ne cesse d’échapper aux cadres et aux normes auxquels il se trouve si souvent et si obstinément assigné. CONCEPT, DIRECTION, CHORÉGRAPHIE Benjamin Kahn CRÉATION ET INTERPRÉTATION Cherish Menzo COSTUMES, MUSIQUE, TEXTE Benjamin Kahn

AVEC LE SOUTIEN du Frascati Theater ­Amsterdam et de Dutch Performing Arts REMERCIEMENTS Hubert Colas / festival Actoral, The Cultural Rucksack (Norvège)

Balkis Moutashar Attitudes habillées – les soli Avec Attitudes habillées – les soli, Balkis Moutashar propose un voyage dans l’histoire du vêtement et des formes de corps que les vêtements ont dessinées au fil du temps. Des corsets qui ont organiquement modifié le corps des femmes aux coiffes démesurées ou aux fantastiques chaussures à plateau créant l’illusion de corps immenses, le vêtement a dessiné des silhouettes parfois spectaculaires en influant sur les possibilités de mouvement et de déplacement de ceux et celles qui les portaient et en engageant d’emblée le corps dans la représentation. À partir de reconstitutions de pièces de vêtements ­historiques, Balkis Moutashar a conçu quatre silhouettes et quatre soli ­répartis dans différents espaces de la Fondation qui p ­ roposaient d’activer la mémoire que nos corps contemporains peuvent porter de cette histoire : des générations de corsets et de fauxculs en métal ont-elles laissé des traces sur nos corps ­d’aujourd’hui et nos façons de nous mouvoir ? Porte-t-on la capuche en 2020 comme on portait autrefois les coiffes ­traditionnelles ? Nos vêtements influencent-ils toujours autant nos mouvements et nos démarches, nos postures et nos élans ? CONCEPTION ET CHORÉGRAPHIE Balkis Moutashar INTERPRÉTATION Clémence ­G alliard, Balkis Moutashar, ­V iolette Wanty et Sylvain Riejou ASSISTANTE À LA CHORÉGRAPHIE Émilie Cornillot COSTUMES HISTORIQUES Natacha Bécet, Jasmine Comte, Christian Burle PRODUCTION association Kakemono (2020)

COPRODUCTION • Ballet national de Marseille (dans le cadre de l’accueil ­studio 2019), compagnie Système Castafiore (Grasse) AVEC LE SOUTIEN DE Les Hivernales – CDCN d’Avignon, Le ­Carreau du Temple et ­Micadanses (Paris), Charleroi Danses (Belgique)

<-- Balkis Moutashar, Attitudes habillées – les soli © Martin Argyroglo

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Benjamin Kahn Sorry, But I Feel Slightly Disidentified


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Mette Ingvartsen Manual Focus En photographie, l’expression manual focus désigne la mise au point manuelle des images, par opposition à l’autofocus. Avec leurs corps nus et leurs masques de vieillards, les trois ­interprètes de cette pièce visuelle font surgir des images ­inédites et fabriquent des créatures inconnues. Les visages tournent à 180 degrés, les bras deviennent des jambes, le haut et le bas s’inversent, l’avant et l’arrière aussi. Et voici que naissent des animaux à douze pattes, des figures désorganisées, des chimères. Par des connexions ­inattendues entre nu et masqué, artificiel et réel, jeune et vieux, h ­ umain et animal, les corps que nous connaissons – des corps i­dentifiés, genrés, ordinaires – se transforment en monstres f­ abuleux et mouvants. Ils ouvrent la voie à de nouveaux regards, à la possibilité que le banal devienne absolument inattendu, mais comme les monstres jamais ne deviennent familiers, ils ­disparaissent, se fondent dans d’autres et laissent à notre ­mémoire le soin de les réinventer. CONCEPT • Mette Ingvartsen CRÉÉ PAR • Manon Santkin, Kajsa Sandström et Mette Ingvartsen INTERPRÉTÉ PAR Kaya Kolodziejczyk, Kajsa Sandström et Mette Ingvartsen PRODUIT À P.A.R.T.S., Bruxelles (2003)

PRODUCTION ET DIFFUSION Great Investment REMERCIEMENTS Bojana Cvejic et Peter Lenaerts Spectacle créé en 2003 quand Mette Ingvartsen était encore étudiante à P.A.R.T.S. (Bruxelles)

Simon Senn Be Arielle F Simon Senn achète en ligne la réplique numérique d’un corps féminin. Une fois téléchargée, il l’anime avec des capteurs qu’on trouve communément aujourd’hui : le voilà « dans » un corps de femme, du moins à travers ses lunettes 3D. L’expérience est troublante. Qui est cette femme ? Peut-il faire faire tout ce qu’il veut à ce corps numérique ? Cette forme virtuelle ne ­l’ouvre-t-il pas à une sensualité nouvelle ? Il parvient à retrouver la jeune femme dont le corps a été scanné. Il entame avec elle un dialogue qui se poursuit ­aujourd’hui et qui interroge ce troisième corps numérique ­existant entre eux deux. Il cherche aussi à dialoguer avec le vendeur, un ­avocat et une psychologue pour comprendre ce qu’il peut ­légalement faire faire à ce corps, pour questionner ce trouble, pour ­savoir s’il est atteint de la désormais attestée « dysmorphie Snapchat », cette maladie psychique qui donne envie de se t­ ransformer pour ressembler à son image numérique. Les spécialistes hésitent. Il semblerait que la loi et la psychologie n’aillent pas aussi vite que la réalité. Dans une conférence théâtrale qui est aussi une démonstration et une confession, Simon Senn expose à quel point virtuel et réel ne s’opposent pas tout en révélant l’intrication inattendue entre image, sensualité, technologie, loi, psychologie et genre. CONCEPTION ET MISE EN SCÈNE Simon Senn AVEC  •  Simon Senn, Arielle F. et un corps virtuel PRODUCTION  •  compagnie Simon Senn COPRODUCTION théâtre Vidy-Lausanne, Le Grütli – Centre de production et de diffusion des Arts vivants, Théâtre du Loup DIFFUSION ET TOURNÉE théâtre Vidy-Lausanne

AVEC LE SOUTIEN de Fondation suisse pour la culture Pro Helvetia, Fondation Ernst Göhner, Pour-cent culturel Migros, Porosus et ­Loterie Romande Spectacle créé le 13 janvier 2020 au ­ rütli – Centre de production et de diffusion G des Arts vivants à Genève


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Sorour Darabi Farci·e Que peut être un discours sur l’identité et le genre s’il est formulé dans une langue qui assigne un genre aux mots eux-mêmes ? Telle est la question silencieuse que l’artiste ­iranien·ne Sorour Darabi pose dans ce solo. En farsi, langue maternelle dans laquelle il·elle a commencé à penser et à nommer les choses, il n’existe pas de genre, ni pour les objets ni pour les idées. Le mot « genre » se dit ‫( ت†ی†نسج‬jenssiat), ce qui signifie « matière ». Appliqué aux objets, il désigne leur matérialité : le genre du mot « table », c’est le bois, le métal ou le mélaminé. Par analogie, le genre de Sorour, ce sont la peau, les muscles, les os, les vaisseaux. Alors, quel est le genre du mot « genre » lui-même ? Quelle est sa matière ? Comment penser dans une langue qui donne un genre aux idées ? En français, un objet que l’on n’arrive pas à nommer ­devient « une chose ». Dès lors, un corps que l’on n’arrive pas à ­genrer est-il une chose ? Une chose, c’est féminin en français, non ? Toutes les choses sont-elles féminines ? Pourtant, le mot « ­féminin » est masculin. CONCEPTION, CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION • Sorour Darabi CRÉATION LUMIÈRE • Yannick Fouassier RÉGISSEUR LUMIÈRE •  Yannick Fouassier ou Jean-Marc Ségalen (en alternance) REGARD EXTÉRIEUR •  Mathieu Bouvier ADMINISTRATION •  Charlotte Giteau DIFFUSION • Sandrine Barrasso PRODUCTION DÉLÉGUÉE • Météores COPRODUCTION • festival Montpellier Danse, ICI-CCN de Montpellier Occitanie Midi-Pyrénées (2016)

AVEC LE SOUTIEN de CND Pantin dans le cadre d’une résidence, Honolulu-Nantes et Théâtre de Vanves REMERCIEMENTS Loïc Touzé, Raïssa Kim, Florence Diry, Pauline Brun, Jule Flierl, Clair·e Olivelli, Zar Amir Ebrahimi Spectacle créé en 2016 au festival Montpellier Danse

^-- © Sorour Darabi, Farci·e © Martin Argyroglo


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Wu Tsang visionary company Exposition du 21.10.20 au 28.04.21

visionary company est une exposition qui rassemble films, performances et sculptures produits par ou en c ­ ollaboration avec l’artiste Wu Tsang. Réalisatrice, metteuse en scène, ­plasticienne et performeuse, elle privilégie une pratique profondément collaborative et le plus souvent associée à Moved by the Motion, le groupe de performance qu’elle a cofondé avec l’artiste Tosh Basco en 2016. Ce « groupe itinérant » d’artistes pluridisciplinaires comprend le violoncelliste expérimental Patrick Belaga, le danseur Josh Johnson, la musicienne électronique Asma Maroof et le poète Fred Moten.* Les films maintes fois primés de Wu Tsang combinent des t­ echniques documentaires et narratives aux détours f­ antastiques. Ils s’intéressent à des histoires dissimulées et à des récits ­marginalisés. Ils interrogent aussi l’acte de la performance en soi. Les projets de l’artiste ré-imaginent les représentations ­racialisées et genrées, multiples et changeantes, que nous ­expérimentons dans la société. L’exposition visionary company propose un parcours d’images, de mouvements et de sons. Dans un dialogue entre cinéma et poésie, entre objets permanents et éphémères, les œuvres qui résonnent avec la pièce centrale, The show is over, (Wu Tsang avec Tosh Basco) évoquent les motifs de la transparence et de l’opacité, des thèmes importants dans l’œuvre de Tsang. Les œuvres se manifestent sous forme de boue et de verre, ainsi qu’au travers de gestes et langages non communicatifs. Elles interrogent la distinction entre visible et visibilité ainsi que leur relation intrinsèque à la violence sous ses multiples formes : physiques, métaphysiques, structurelles et linguistiques.

LA PRESSE EN PARLE

* Le groupe s’agrandit fréquemment. Pour cette exposition se sont joint·e·s : Kelsey Lu, Ahya Simone, Roderick George, Edward George, Dhanveer Brar, Austin Williamson et les performeur·euse·s du Schauspielhaus de Zurich où Moved by the Motion est actuellement en résidence.

EN PARTENARIAT AVEC Libération, The New York Times, Le Bonbon, Radio Nova et TroisCouleurs

Wu Tsang claque L’artiste américaine Wu Tsang confirme, si besoin était, que l’art peut être politique, et même ultra politique, sans renier sa complexité ni sa beauté. Transfuge Pour sa première grande ­exposition en France, Wu Tsang a su t­ ransformer les espaces de ­Lafayette Anticipations pour en faire une troublante machine à regarder. E. L., BeauxArts Unfortunately, a reopening date for Wu Tsang’s excellent exhibition at Lafayette Anticipations is yet to be announced, but the ­online programme around the show is equally engaging. A beautifully filmed exhibition tour with French scholar Maboula Soumahoro, for instance, explores Tang’s recent work from the perspective of shifting cultural and historical mores. Carina Bukuts, Frieze

Wu Tsang, Sustained Glass, 2019 © Pierre Antoine --> Wu Tsang, The show is over, (Wu Tsang avec Tosh Basco), 2020 © Pierre Antoine -->--> Wu Tsang, Safe Space, 2014 © Pierre Antoine -->-->-->


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67 ^-- Wu Tsang, Vue d’exposition © Pierre Antoine

^-- Wu Tsang, PIE root ‘to see’, 2020 © Pierre Antoine

^-- Wu Tsang, Sudden Rise, 2019 © Pierre Antoine


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^-- Wu Tsang, The show is over, (Wu Tsang avec Tosh Basco), 2020 © Pierre Antoine


PROGRAMME PUBLIC


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Lifetime Programme digital du 26.03 au 15.05.20

Dès le début du confinement, la Fondation a lancé le p ­ rogramme digital Lifetime via lequel ont été régulièrement postées des contributions inédites d’artistes, de penseur·euse·s, de danseur·euse·s et de musicien·ne·s, autant de p ­ erspectives imaginées par celles et ceux qui participent à la diversité de la création contemporaine internationale. Destiné à être une plateforme d’échange, de pensée et de création, mais aussi de soutien aux artistes, Lifetime a permis à un très large public de découvrir, entre autres, les p ­ ropositions de Laure Prouvost, Emanuele Coccia, Lafawndah, Martine Syms, Bill Kouligas et David Horvitz.

26.03.20 Bendik Giske Live From Funkhaus Berlin C’est un instant magique que Bendik Giske nous a offert avec ce live spécialement imaginé pour notre projet Lifetime au cœur du mythique Funkhaus Berlin. Inspirées autant de la musique électro­ nique que du jazz, ces trente minutes de live offrent un moment suspendu dans le temps. Pour accompagner ce confinement, ­l’artiste suggère tout spécialement la lecture d’Un bref instant de splendeur d’Ocean Vuong, mais également Notes on Camp de Susan Sontag, Paul Takes the Form of a Mortal Girl d’Andrea Lawlor et Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage de Maya Angelou. [Découvert par le label Smalltown ­Supersound, Bendik Giske est un saxophoniste norvégien qui s’inspire du free jazz et des constructions de la musique électronique.] 27.03.20 Félicia Atkinson INNER SUN « Chacun / Ensemble / Maintenant / Hier / Toujours » sont les mots que Félicia Atkinson appose sur sa playlist INNER SUN spécialement imaginée pour Lifetime. [Félicia Atkinson est une artiste ­ lasticienne et musicienne expérimentale p née à Paris qui réside actuellement à Rennes.]

LA PRESSE EN PARLE Jamais à court de bonnes idées, l’équipe de Lafayette Anticipations […] a lancé le 26 mars dernier un projet digital, Lifetime, pour pallier la fermeture des lieux culturels, et plus particulièrement des salles de concert. François Moreau, Les Inrockuptibles Live sessions et séries exclusives : Lafayette Anticipations offre le meilleur de ses artistes. Matthieu Jacquet, Numéro

30.03.20 Cécile B. Evans Amos’ World Amos’ World est une série télévisée en trois épisodes qui raconte la vie des habitant·e·s d’un immeuble en réseau imaginé comme un idéal ­d ’architecture individuelle et collective lors de sa construction. Manquant à ces promesses, le bâtiment se révèle inadapté tandis que ses habitant·e·s y reprennent peu à peu le contrôle de leur existence. Pour notre série Lifetime, Marianne Dobner, curatrice au MUMOK – MUseum MOderner Kunst de Vienne a commenté cette œuvre au regard de la situation que nous traversons : « Dans des moments comme celui que nous vivons, l’œuvre Amos’ World de Cécile B. Evans semble plus présente que jamais. L’interaction entre isolement et communauté, ainsi que la ­représentation des relations de pouvoir entre les ­individus


[Née en 1983, Cécile B. Evans est une ­artiste américano-belge qui vit et ­travaille à Londres.]

­ assy puise dans sa pratique de longue D date du yoga, du fitness et de la méditation pour imaginer une séance d’échauffement confinée. [Née en 1990, la danseuse et c ­ horégraphe Mercedes Dassy travaille dans les domaines de la danse, du théâtre, de la performance et de la vidéo.]

31.03.20 Jean-Biche Warm Up Session

07.04.20 Christelle Oyiri / Crystallmess Kiss & Tell

Pour Lifetime, les Warm Up Sessions régulièrement organisées à la Fondation se transforment en échauffement en ligne adapté au confinement ! Aux commandes de cette session futuriste, l’artiste pluridisciplinaire Jean-Biche : « 30 minutes de préparation physique et mentale pour intégrer au maximum la réalité de l’artiste et les enjeux de sa connectivité avec le monde ».

Pour Lifetime, l’artiste pluridisciplinaire Christelle Oyiri aka Crystallmess a pensé une pièce sonore inédite rendant hommage aux ancêtres, avec la participation de l’artiste Julien Creuzet pour la voix et les textes. Kiss & Tell utilise des enregistrements et des samples récoltés par l’artiste lors d’un récent séjour en Guadeloupe, île natale de sa mère où elle n’était pas retournée depuis douze ans. Christelle Oyiri raconte : « Kiss & Tell fait coexister différentes ­temporalités et différents espaces. C’est une ode à ­l’hantologie, où l’aïeul devient un spectre bienveillant que l’on invite à habiter la maison du présent. Il s’agit de se ­réconcilier avec l’idée d’être en présence d’un ­fantôme, qu’il soit vivant ou mort. »

[Jean-Biche est un artiste multidisci­ plinaire qui a grandi dans le monde de la nuit. D’abord DJ, il s’essaye depuis à la ­performance, au stylisme, au maquillage, au graphisme, à la direction artistique, etc.] 01.04.20 Kate NV Sunny Bedroom Session C’est entourée de ses machines (et épaulée par son compagnon canin de confinement) que Kate NV nous offre le privilège de cette bedroom live session de pop expérimentale spécialement réalisée pour notre projet Lifetime. [Kate NV est une artiste russe prolifique, à la fois chanteuse, compositrice et designeuse.] 02.04.20 David Horvitz Leçon et activités pour un enfant Dans le cadre du projet Lifetime, David Horvitz a imaginé dix idées ludiques et ­décalées pour occuper parents et ­enfants. Il nous offre ainsi de nouvelles perspectives sur notre intérieur en ­période de confinement. [Né en 1974, David Horvitz est un artiste américain qui vit et travaille à Los Angeles.]

[À la fois DJ, productrice, écrivaine et artiste, Christelle Oyiri aka Crystallmess cherche à mettre en lumière les souscultures passées et présentes. Elle vit et travaille à Paris (France).] 08.04.20 Hanne Lippard Mistakes Made Pour le projet Lifetime, l’artiste Hanne Lippard a transformé son texte Mistakes Made (2014) en vidéo. Elle met en perspective les mesures du temps, de l’économie et de l’espace que nous utilisons pour rationaliser le monde en les opposant à l’expérience sensible que l’humain fait du monde au travers de son corps : une expérience moins structurée, moins précise, et surtout beaucoup plus sensible. « L’énergie solaire est impuissante. L’heure solaire ne connaît pas les heures. »* *TRADUCTION EN FR. par Pascal Poyet

SOUS-TITRAGE Laura Texido

10.04.20 David Horvitz Créer de l’art conceptuel chez soi Après avoir invité les parents confinés à occuper leurs enfants de façon créative et poétique, David Horvitz a proposé à toutes et tous une série d’idées pour créer ou activer des œuvres d’art conceptuel chez soi. Une façon de transformer le quotidien en se réappropriant notre lieu de vie ! 14.04.20 Ivana Müller Réflexions partagées Par son travail chorégraphique et théâtral, Ivana Müller revisite les lieux de l’imagination en questionnant la notion de « participation » et la possibilité d’un sens commun. Pour le projet Lifetime et pendant toute la période de confinement, l’artiste propose d’expérimenter son film Réflexions partagées qui reprend le principe ludique du texte à trous… Un appel à se prêter au jeu, seul·e ou en famille, pour éprouver le plaisir du vide et la diversité des points de vue. [Née en 1972, Ivana Müller est une ­chorégraphe, metteuse en scène et autrice croate installée à à Paris qui travaille dans le monde entier.] 15.04.20 Martine Syms Theory of Motion (1): Birthday, 23 Tout spécialement pour Lifetime, ­Martine Syms raconte la solitude par le son et l’image. En s’inspirant de la ­situation actuelle, l’artiste transpose le texte de Cameron Awkward-Rich en vidéo et propose de réfléchir à un autre regard sur l’isolement. « Dieu merci le monde est soudain devenu intraversable – je ne peux pas aller au concert. À l’épicerie. Ne peux pas me mêler aux gens. Quel plus beau cadeau ? » [Souvent empreinte d’ironie et d’humour, la pratique artistique de Martine Syms aborde des questions telles que l’identité, le sexe, la vie privée ou les problèmes sociétaux contemporains.]

16.04.20 [Puisant dans la musique, le théâtre ou encore la poésie sonore, Hanne Lippard Oona Doherty Doherty locked down radio utilise le langage, et plus particulièrement sa propre voix, comme matière première Dans le cadre de Lifetime, Oona Doherty de son travail.] s’est emparée du micro pour une émission L’artiste Rachel Rose livre sa playlist de radio improvisée où sa voix ­pétillante ­spéciale confinement pour Lifetime. 09.04.20 Entre l’électro d’Oneohtrix Point ­Never et son sens de l’humour moqueur Théo Robine-Langlois ­s’entremêlaient à un choix de morceaux Don’t forget your body et les bandes originales de films ­composées in the bubble par Jóhann Jóhannsson, cette sélection qui résonne particulièrement en période est à l’image de sa pratique artistique de confinement. Pour le projet Lifetime, Théo Robine-­ éclectique et iconoclaste. « J’ai assemblé des pensées ainsi que Langlois propose en exclusivité les trois quelques morceaux pour la série Lifetime [Née en 1986, Rachel Rose vit et travaille premiers chapitres de Don’t forget your body de Lafayette Anticipations et ses Warm Up à New York (États-Unis).] Sessions à Paris. in the bubble, une série inédite de textes sonores et visuels autour de la question du Parce que vous me manquez tous. 06.04.20 Avec amour, corps dans la banlieue. Oona » Mercedes Dassy [Né en 1990, Théo Robine-Langlois Warm Up Session Online [Danseuse et chorégraphe irlandaise, ­explore le langage au travers de d ­ ifférents Oona Doherty déploie une danse libre et Entre tentative de maintien physique supports d’écriture tels que l’écran, puissante qui revendique aussi une le livre, la radio ou Internet.] et laisser-aller total, qu’advient-il de nos dimension politique. Elle a étudié à la corps lorsque ceux-ci sont confinés ? Vêtue d’éléments de sa pièce i-clit, armée London Contemporary Dance School, à de son féminisme pop et d’une gestuelle l’université d’Ulster et au LABAN.] détonante, la chorégraphe Mercedes 03.04.20 Rachel Rose La Bande-son

71

et les réseaux qui les contrôlent, d ­ eviennent de plus en plus une réalité, mais offrent aussi la lueur d’espoir – plus pertinente que jamais – de créer quelque chose de ­nouveau à partir de rien. »


70

Lifetime Programme digital du 26.03 au 15.05.20

Dès le début du confinement, la Fondation a lancé le p ­ rogramme digital Lifetime via lequel ont été régulièrement postées des contributions inédites d’artistes, de penseur·euse·s, de danseur·euse·s et de musicien·ne·s, autant de p ­ erspectives imaginées par celles et ceux qui participent à la diversité de la création contemporaine internationale. Destiné à être une plateforme d’échange, de pensée et de création, mais aussi de soutien aux artistes, Lifetime a permis à un très large public de découvrir, entre autres, les p ­ ropositions de Laure Prouvost, Emanuele Coccia, Lafawndah, Martine Syms, Bill Kouligas et David Horvitz. <-- © Bendik Giske

26.03.20 Bendik Giske Live From Funkhaus Berlin C’est un instant magique que Bendik Giske nous a offert avec ce live spécialement imaginé pour notre projet Lifetime au cœur du mythique Funkhaus Berlin. Inspirées autant de la musique électro­ nique que du jazz, ces trente minutes de live offrent un moment suspendu dans le temps. Pour accompagner ce confinement, ­l’artiste suggère tout spécialement la lecture d’Un bref instant de splendeur d’Ocean Vuong, mais également Notes on Camp de Susan Sontag, Paul Takes the Form of a Mortal Girl d’Andrea Lawlor et Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage Angelou. <-- ©de Maya Félicia Atkinson [Découvert par le label Smalltown ­Supersound, Bendik Giske est un saxophoniste norvégien qui s’inspire du free jazz et des constructions de la musique électronique.] 27.03.20 Félicia Atkinson INNER SUN « Chacun / Ensemble / Maintenant / Hier / Toujours » sont les mots que Félicia Atkinson appose sur sa playlist INNER SUN spécialement imaginée pour Lifetime. [Félicia Atkinson est une artiste ­ lasticienne et musicienne expérimentale p née à Paris qui réside actuellement à Rennes.] <-- ©30.03.20 Cécile B. Evans

LA PRESSE EN PARLE Jamais à court de bonnes idées, l’équipe de Lafayette Anticipations […] a lancé le 26 mars dernier un projet digital, Lifetime, pour pallier la fermeture des lieux culturels, et plus particulièrement des salles de concert. François Moreau, Les Inrockuptibles Live sessions et séries exclusives : Lafayette Anticipations offre le meilleur de ses artistes. Matthieu Jacquet, Numéro

Cécile B. Evans Amos’ World

Amos’ World est une série télévisée en trois épisodes qui raconte la vie des habitant·e·s d’un immeuble en réseau imaginé comme un idéal ­d ’architecture individuelle et collective lors de sa construction. Manquant à ces promesses, le bâtiment se révèle inadapté tandis que ses habitant·e·s y reprennent peu à peu le contrôle de leur existence. Pour notre série Lifetime, Marianne Dobner, curatrice au MUMOK – MUseum MOderner Kunst de Vienne a commenté cette œuvre au regard de la situation que nous traversons : « Dans des moments comme celui que nous vivons, l’œuvre Amos’ World de Cécile B. Evans semble plus présente que jamais. L’interaction entre isolement et <-- ©communauté, Jean-Biche ainsi que la ­représentation des relations de pouvoir entre les ­individus


[Née en 1983, Cécile B. Evans est une ­artiste américano-belge qui vit et ­travaille à Londres.]

­ assy puise dans sa pratique de longue D date du yoga, du fitness et de la méditation pour imaginer une séance d’échauffement confinée. [Née en 1990, la danseuse et c ­ horégraphe Mercedes Dassy travaille dans les domaines de la danse, du théâtre, de la performance et de la vidéo.]

31.03.20 Jean-Biche Warm Up Session

07.04.20 Christelle Oyiri / Crystallmess Kiss & Tell

Pour Lifetime, les Warm Up Sessions régulièrement organisées à la Fondation se transforment en échauffement en ligne adapté au confinement ! Aux commandes de cette session futuriste, l’artiste pluridisciplinaire Jean-Biche : « 30 minutes de préparation physique et mentale pour intégrer au maximum la réalité de l’artiste et les enjeux de sa connectivité avec le monde ».

Pour Lifetime, l’artiste pluridisciplinaire Christelle Oyiri aka Crystallmess a pensé une pièce sonore inédite rendant hommage aux ancêtres, avec la participation de l’artiste Julien Creuzet pour la voix et les textes. Kiss & Tell utilise des enregistrements et des samples récoltés par l’artiste lors d’un récent séjour en Guadeloupe, île natale de sa mère où elle n’était pas retournée depuis douze ans. Christelle Oyiri raconte : « Kiss & Tell fait coexister différentes ­temporalités et différents espaces. C’est une ode à ­l’hantologie, où l’aïeul devient un spectre bienveillant que l’on invite à habiter la maison du présent. Il s’agit de se ­réconcilier avec l’idée d’être en présence d’un ­fantôme, qu’il soit vivant ou mort. »

[Jean-Biche est un artiste multidisci­ plinaire qui a grandi dans le monde de la nuit. D’abord DJ, il s’essaye depuis à la ­performance, au stylisme, au maquillage, au graphisme, à la direction artistique, etc.] 01.04.20 Kate NV Sunny Bedroom Session C’est entourée de ses machines (et épaulée par son compagnon canin de confinement) que Kate NV nous offre le privilège de cette bedroom live session de pop expérimentale spécialement réalisée pour notre projet Lifetime. [Kate NV est une artiste russe prolifique, à la fois chanteuse, compositrice et designeuse.] 02.04.20 David Horvitz Leçon et activités pour un enfant Dans le cadre du projet Lifetime, David Horvitz a imaginé dix idées ludiques et ­décalées pour occuper parents et ­enfants. Il nous offre ainsi de nouvelles perspectives sur notre intérieur en ­période de confinement. [Né en 1974, David Horvitz est un artiste américain qui vit et travaille à Los Angeles.]

[À la fois DJ, productrice, écrivaine et artiste, Christelle Oyiri aka Crystallmess cherche à mettre en lumière les souscultures passées et présentes. Elle vit et travaille à Paris (France).] 08.04.20 Hanne Lippard Mistakes Made Pour le projet Lifetime, l’artiste Hanne Lippard a transformé son texte Mistakes Made (2014) en vidéo. Elle met en perspective les mesures du temps, de l’économie et de l’espace que nous utilisons pour rationaliser le monde en les opposant à l’expérience sensible que l’humain fait du monde au travers de son corps : une expérience moins structurée, moins précise, et surtout beaucoup plus sensible. « L’énergie solaire est impuissante. L’heure solaire ne connaît pas les heures. »* *TRADUCTION EN FR. par Pascal Poyet

SOUS-TITRAGE Laura Texido

10.04.20 David Horvitz Créer de l’art conceptuel chez soi Après avoir invité les parents confinés à occuper leurs enfants de façon créative et poétique, David Horvitz a proposé à toutes et tous une série d’idées pour créer ou activer des œuvres d’art conceptuel chez soi. Une façon de transformer le quotidien en se réappropriant notre lieu de vie ! 14.04.20 Ivana Müller Réflexions partagées Par son travail chorégraphique et théâtral, Ivana Müller revisite les lieux de l’imagination en questionnant la notion de « participation » et la possibilité d’un sens commun. Pour le projet Lifetime et pendant toute la période de confinement, l’artiste propose d’expérimenter son film Réflexions partagées qui reprend le principe ludique du texte à trous… Un appel à se prêter au jeu, seul·e ou en famille, pour éprouver le plaisir du vide et la diversité des points de vue. [Née en 1972, Ivana Müller est une ­chorégraphe, metteuse en scène et autrice croate installée à à Paris qui travaille dans le monde entier.] 15.04.20 Martine Syms Theory of Motion (1): Birthday, 23 Tout spécialement pour Lifetime, ­Martine Syms raconte la solitude par le son et l’image. En s’inspirant de la ­situation actuelle, l’artiste transpose le texte de Cameron Awkward-Rich en vidéo et propose de réfléchir à un autre regard sur l’isolement. « Dieu merci le monde est soudain devenu intraversable – je ne peux pas aller au concert. À l’épicerie. Ne peux pas me mêler aux gens. Quel plus beau cadeau ? » [Souvent empreinte d’ironie et d’humour, la pratique artistique de Martine Syms aborde des questions telles que l’identité, le sexe, la vie privée ou les problèmes sociétaux contemporains.]

16.04.20 [Puisant dans la musique, le théâtre ou encore la poésie sonore, Hanne Lippard Oona Doherty Doherty locked down radio utilise le langage, et plus particulièrement sa propre voix, comme matière première Dans le cadre de Lifetime, Oona Doherty de son travail.] s’est emparée du micro pour une émission L’artiste Rachel Rose livre sa playlist de radio improvisée où sa voix ­pétillante ­spéciale confinement pour Lifetime. 09.04.20 Entre l’électro d’Oneohtrix Point ­Never et son sens de l’humour moqueur Théo Robine-Langlois ­s’entremêlaient à un choix de morceaux Don’t forget your body et les bandes originales de films ­composées in the bubble par Jóhann Jóhannsson, cette sélection qui résonne particulièrement en période est à l’image de sa pratique artistique de confinement. Pour le projet Lifetime, Théo Robine-­ éclectique et iconoclaste. « J’ai assemblé des pensées ainsi que Langlois propose en exclusivité les trois quelques morceaux pour la série Lifetime [Née en 1986, Rachel Rose vit et travaille premiers chapitres de Don’t forget your body de Lafayette Anticipations et ses Warm Up à New York (États-Unis).] Sessions à Paris. in the bubble, une série inédite de textes sonores et visuels autour de la question du Parce que vous me manquez tous. 06.04.20 Avec amour, corps dans la banlieue. Oona » Mercedes Dassy [Né en 1990, Théo Robine-Langlois Warm Up Session Online [Danseuse et chorégraphe irlandaise, ­explore le langage au travers de d ­ ifférents Oona Doherty déploie une danse libre et Entre tentative de maintien physique supports d’écriture tels que l’écran, puissante qui revendique aussi une le livre, la radio ou Internet.] et laisser-aller total, qu’advient-il de nos dimension politique. Elle a étudié à la corps lorsque ceux-ci sont confinés ? Vêtue d’éléments de sa pièce i-clit, armée London Contemporary Dance School, à de son féminisme pop et d’une gestuelle l’université d’Ulster et au LABAN.] détonante, la chorégraphe Mercedes 03.04.20 Rachel Rose La Bande-son

71

et les réseaux qui les contrôlent, d ­ eviennent de plus en plus une réalité, mais offrent aussi la lueur d’espoir – plus pertinente que jamais – de créer quelque chose de ­nouveau à partir de rien. »


70

Lifetime Programme digital du 26.03 au 15.05.20

Dès le début du confinement, la Fondation a lancé le p ­ rogramme digital Lifetime via lequel ont été régulièrement postées des contributions inédites d’artistes, de penseur·euse·s, de danseur·euse·s et de musicien·ne·s, autant de p ­ erspectives imaginées par celles et ceux qui participent à la diversité de la création contemporaine internationale. Destiné à être une plateforme d’échange, de pensée et de création, mais aussi de soutien aux artistes, Lifetime a permis à un très large public de découvrir, entre autres, les p ­ ropositions de Laure Prouvost, Emanuele Coccia, Lafawndah, Martine Syms, Bill Kouligas et David Horvitz. <-- © Kate NV

26.03.20 Bendik Giske Live From Funkhaus Berlin C’est un instant magique que Bendik Giske nous a offert avec ce live spécialement imaginé pour notre projet Lifetime au cœur du mythique Funkhaus Berlin. Inspirées autant de la musique électro­ nique que du jazz, ces trente minutes de live offrent un moment suspendu dans le temps. Pour accompagner ce confinement, ­l’artiste suggère tout spécialement la lecture d’Un bref instant de splendeur d’Ocean Vuong, mais également Notes on Camp de Susan Sontag, Paul Takes the Form of a Mortal Girl d’Andrea Lawlor et Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage de Maya <-- © David HorvitzAngelou. [Découvert par le label Smalltown ­Supersound, Bendik Giske est un saxophoniste norvégien qui s’inspire du free jazz et des constructions de la musique électronique.] 27.03.20 Félicia Atkinson INNER SUN « Chacun / Ensemble / Maintenant / Hier / Toujours » sont les mots que Félicia Atkinson appose sur sa playlist INNER SUN spécialement imaginée pour Lifetime. [Félicia Atkinson est une artiste ­ lasticienne et musicienne expérimentale p née à Paris qui réside actuellement à Rennes.] 30.03.20 <-- @ Rachel Rose

LA PRESSE EN PARLE Jamais à court de bonnes idées, l’équipe de Lafayette Anticipations […] a lancé le 26 mars dernier un projet digital, Lifetime, pour pallier la fermeture des lieux culturels, et plus particulièrement des salles de concert. François Moreau, Les Inrockuptibles Live sessions et séries exclusives : Lafayette Anticipations offre le meilleur de ses artistes. Matthieu Jacquet, Numéro

Cécile B. Evans Amos’ World

Amos’ World est une série télévisée en trois épisodes qui raconte la vie des habitant·e·s d’un immeuble en réseau imaginé comme un idéal ­d ’architecture individuelle et collective lors de sa construction. Manquant à ces promesses, le bâtiment se révèle inadapté tandis que ses habitant·e·s y reprennent peu à peu le contrôle de leur existence. Pour notre série Lifetime, Marianne Dobner, curatrice au MUMOK – MUseum MOderner Kunst de Vienne a commenté cette œuvre au regard de la situation que nous traversons : « Dans des moments comme celui que nous vivons, l’œuvre Amos’ World de Cécile B. Evans semble plus présente que jamais. L’interaction entre isolement et communauté, <-- © Mercedes Dassy ainsi que la ­représentation des relations de pouvoir entre les ­individus


[Née en 1983, Cécile B. Evans est une ­artiste américano-belge qui vit et ­travaille à Londres.]

­ assy puise dans sa pratique de longue D date du yoga, du fitness et de la méditation pour imaginer une séance d’échauffement confinée. [Née en 1990, la danseuse et c ­ horégraphe Mercedes Dassy travaille dans les domaines de la danse, du théâtre, de la performance et de la vidéo.]

31.03.20 Jean-Biche Warm Up Session

07.04.20 Christelle Oyiri / Crystallmess Kiss & Tell

Pour Lifetime, les Warm Up Sessions régulièrement organisées à la Fondation se transforment en échauffement en ligne adapté au confinement ! Aux commandes de cette session futuriste, l’artiste pluridisciplinaire Jean-Biche : « 30 minutes de préparation physique et mentale pour intégrer au maximum la réalité de l’artiste et les enjeux de sa connectivité avec le monde ».

Pour Lifetime, l’artiste pluridisciplinaire Christelle Oyiri aka Crystallmess a pensé une pièce sonore inédite rendant hommage aux ancêtres, avec la participation de l’artiste Julien Creuzet pour la voix et les textes. Kiss & Tell utilise des enregistrements et des samples récoltés par l’artiste lors d’un récent séjour en Guadeloupe, île natale de sa mère où elle n’était pas retournée depuis douze ans. Christelle Oyiri raconte : « Kiss & Tell fait coexister différentes ­temporalités et différents espaces. C’est une ode à ­l’hantologie, où l’aïeul devient un spectre bienveillant que l’on invite à habiter la maison du présent. Il s’agit de se ­réconcilier avec l’idée d’être en présence d’un ­fantôme, qu’il soit vivant ou mort. »

[Jean-Biche est un artiste multidisci­ plinaire qui a grandi dans le monde de la nuit. D’abord DJ, il s’essaye depuis à la ­performance, au stylisme, au maquillage, au graphisme, à la direction artistique, etc.] 01.04.20 Kate NV Sunny Bedroom Session C’est entourée de ses machines (et épaulée par son compagnon canin de confinement) que Kate NV nous offre le privilège de cette bedroom live session de pop expérimentale spécialement réalisée pour notre projet Lifetime. [Kate NV est une artiste russe prolifique, à la fois chanteuse, compositrice et designeuse.] 02.04.20 David Horvitz Leçon et activités pour un enfant Dans le cadre du projet Lifetime, David Horvitz a imaginé dix idées ludiques et ­décalées pour occuper parents et ­enfants. Il nous offre ainsi de nouvelles perspectives sur notre intérieur en ­période de confinement. [Né en 1974, David Horvitz est un artiste américain qui vit et travaille à Los Angeles.]

[À la fois DJ, productrice, écrivaine et artiste, Christelle Oyiri aka Crystallmess cherche à mettre en lumière les souscultures passées et présentes. Elle vit et travaille à Paris (France).] 08.04.20 Hanne Lippard Mistakes Made Pour le projet Lifetime, l’artiste Hanne Lippard a transformé son texte Mistakes Made (2014) en vidéo. Elle met en perspective les mesures du temps, de l’économie et de l’espace que nous utilisons pour rationaliser le monde en les opposant à l’expérience sensible que l’humain fait du monde au travers de son corps : une expérience moins structurée, moins précise, et surtout beaucoup plus sensible. « L’énergie solaire est impuissante. L’heure solaire ne connaît pas les heures. »* *TRADUCTION EN FR. par Pascal Poyet

SOUS-TITRAGE Laura Texido

10.04.20 David Horvitz Créer de l’art conceptuel chez soi Après avoir invité les parents confinés à occuper leurs enfants de façon créative et poétique, David Horvitz a proposé à toutes et tous une série d’idées pour créer ou activer des œuvres d’art conceptuel chez soi. Une façon de transformer le quotidien en se réappropriant notre lieu de vie ! 14.04.20 Ivana Müller Réflexions partagées Par son travail chorégraphique et théâtral, Ivana Müller revisite les lieux de l’imagination en questionnant la notion de « participation » et la possibilité d’un sens commun. Pour le projet Lifetime et pendant toute la période de confinement, l’artiste propose d’expérimenter son film Réflexions partagées qui reprend le principe ludique du texte à trous… Un appel à se prêter au jeu, seul·e ou en famille, pour éprouver le plaisir du vide et la diversité des points de vue. [Née en 1972, Ivana Müller est une ­chorégraphe, metteuse en scène et autrice croate installée à à Paris qui travaille dans le monde entier.] 15.04.20 Martine Syms Theory of Motion (1): Birthday, 23 Tout spécialement pour Lifetime, ­Martine Syms raconte la solitude par le son et l’image. En s’inspirant de la ­situation actuelle, l’artiste transpose le texte de Cameron Awkward-Rich en vidéo et propose de réfléchir à un autre regard sur l’isolement. « Dieu merci le monde est soudain devenu intraversable – je ne peux pas aller au concert. À l’épicerie. Ne peux pas me mêler aux gens. Quel plus beau cadeau ? » [Souvent empreinte d’ironie et d’humour, la pratique artistique de Martine Syms aborde des questions telles que l’identité, le sexe, la vie privée ou les problèmes sociétaux contemporains.]

16.04.20 [Puisant dans la musique, le théâtre ou encore la poésie sonore, Hanne Lippard Oona Doherty Doherty locked down radio utilise le langage, et plus particulièrement sa propre voix, comme matière première Dans le cadre de Lifetime, Oona Doherty de son travail.] s’est emparée du micro pour une émission L’artiste Rachel Rose livre sa playlist de radio improvisée où sa voix ­pétillante ­spéciale confinement pour Lifetime. 09.04.20 Entre l’électro d’Oneohtrix Point ­Never et son sens de l’humour moqueur Théo Robine-Langlois ­s’entremêlaient à un choix de morceaux Don’t forget your body et les bandes originales de films ­composées in the bubble par Jóhann Jóhannsson, cette sélection qui résonne particulièrement en période est à l’image de sa pratique artistique de confinement. Pour le projet Lifetime, Théo Robine-­ éclectique et iconoclaste. « J’ai assemblé des pensées ainsi que Langlois propose en exclusivité les trois quelques morceaux pour la série Lifetime [Née en 1986, Rachel Rose vit et travaille premiers chapitres de Don’t forget your body de Lafayette Anticipations et ses Warm Up à New York (États-Unis).] Sessions à Paris. in the bubble, une série inédite de textes sonores et visuels autour de la question du Parce que vous me manquez tous. 06.04.20 Avec amour, corps dans la banlieue. Oona » Mercedes Dassy [Né en 1990, Théo Robine-Langlois Warm Up Session Online [Danseuse et chorégraphe irlandaise, ­explore le langage au travers de d ­ ifférents Oona Doherty déploie une danse libre et Entre tentative de maintien physique supports d’écriture tels que l’écran, puissante qui revendique aussi une le livre, la radio ou Internet.] et laisser-aller total, qu’advient-il de nos dimension politique. Elle a étudié à la corps lorsque ceux-ci sont confinés ? Vêtue d’éléments de sa pièce i-clit, armée London Contemporary Dance School, à de son féminisme pop et d’une gestuelle l’université d’Ulster et au LABAN.] détonante, la chorégraphe Mercedes 03.04.20 Rachel Rose La Bande-son

71

et les réseaux qui les contrôlent, d ­ eviennent de plus en plus une réalité, mais offrent aussi la lueur d’espoir – plus pertinente que jamais – de créer quelque chose de ­nouveau à partir de rien. »


70

Lifetime Programme digital du 26.03 au 15.05.20

Dès le début du confinement, la Fondation a lancé le p ­ rogramme digital Lifetime via lequel ont été régulièrement postées des contributions inédites d’artistes, de penseur·euse·s, de danseur·euse·s et de musicien·ne·s, autant de p ­ erspectives imaginées par celles et ceux qui participent à la diversité de la création contemporaine internationale. Destiné à être une plateforme d’échange, de pensée et de création, mais aussi de soutien aux artistes, Lifetime a permis à un très large public de découvrir, entre autres, les p ­ ropositions de Laure Prouvost, Emanuele Coccia, Lafawndah, Martine Syms, Bill Kouligas et David Horvitz. <-- © Christelle Oyiri / Crystallmess

26.03.20 Bendik Giske Live From Funkhaus Berlin C’est un instant magique que Bendik Giske nous a offert avec ce live spécialement imaginé pour notre projet Lifetime au cœur du mythique Funkhaus Berlin. Inspirées autant de la musique électro­ nique que du jazz, ces trente minutes de live offrent un moment suspendu dans le temps. Pour accompagner ce confinement, ­l’artiste suggère tout spécialement la lecture d’Un bref instant de splendeur d’Ocean Vuong, mais également Notes on Camp de Susan Sontag, Paul Takes the Form of a Mortal Girl d’Andrea Lawlor et Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage de Maya Angelou. <-- © Hanne Lippard [Découvert par le label Smalltown ­Supersound, Bendik Giske est un saxophoniste norvégien qui s’inspire du free jazz et des constructions de la musique électronique.] 27.03.20 Félicia Atkinson INNER SUN « Chacun / Ensemble / Maintenant / Hier / Toujours » sont les mots que Félicia Atkinson appose sur sa playlist INNER SUN spécialement imaginée pour Lifetime. [Félicia Atkinson est une artiste ­ lasticienne et musicienne expérimentale p née à Paris qui réside actuellement à Rennes.]

LA PRESSE EN PARLE Jamais à court de bonnes idées, l’équipe de Lafayette Anticipations […] a lancé le 26 mars dernier un projet digital, Lifetime, pour pallier la fermeture des lieux culturels, et plus particulièrement des salles de concert. François Moreau, Les Inrockuptibles Live sessions et séries exclusives : Lafayette Anticipations offre le meilleur de ses artistes. Matthieu Jacquet, Numéro

30.03.20 Cécile B. Evans Amos’ World Amos’ World est une série télévisée en trois épisodes qui raconte la vie des habitant·e·s d’un immeuble en réseau imaginé comme un idéal ­d ’architecture individuelle et collective lors de sa construction. Manquant à ces promesses, le bâtiment se révèle inadapté tandis que ses habitant·e·s y reprennent peu à peu le contrôle de leur existence. Pour notre série Lifetime, Marianne Dobner, curatrice au MUMOK – MUseum <-- © Théo Robine Langlois MOderner Kunst de Vienne a commenté cette œuvre au regard de la situation que nous traversons : « Dans des moments comme celui que nous vivons, l’œuvre Amos’ World de Cécile B. Evans semble plus présente que jamais. L’interaction entre isolement et communauté, ainsi que la ­représentation des relations de pouvoir entre les ­individus


[Née en 1983, Cécile B. Evans est une ­artiste américano-belge qui vit et ­travaille à Londres.]

­ assy puise dans sa pratique de longue D date du yoga, du fitness et de la méditation pour imaginer une séance d’échauffement confinée. [Née en 1990, la danseuse et c ­ horégraphe Mercedes Dassy travaille dans les domaines de la danse, du théâtre, de la performance et de la vidéo.]

31.03.20 Jean-Biche Warm Up Session

07.04.20 Christelle Oyiri / Crystallmess Kiss & Tell

Pour Lifetime, les Warm Up Sessions régulièrement organisées à la Fondation se transforment en échauffement en ligne adapté au confinement ! Aux commandes de cette session futuriste, l’artiste pluridisciplinaire Jean-Biche : « 30 minutes de préparation physique et mentale pour intégrer au maximum la réalité de l’artiste et les enjeux de sa connectivité avec le monde ».

Pour Lifetime, l’artiste pluridisciplinaire Christelle Oyiri aka Crystallmess a pensé une pièce sonore inédite rendant hommage aux ancêtres, avec la participation de l’artiste Julien Creuzet pour la voix et les textes. Kiss & Tell utilise des enregistrements et des samples récoltés par l’artiste lors d’un récent séjour en Guadeloupe, île natale de sa mère où elle n’était pas retournée depuis douze ans. Christelle Oyiri raconte : « Kiss & Tell fait coexister différentes ­temporalités et différents espaces. C’est une ode à ­l’hantologie, où l’aïeul devient un spectre bienveillant que l’on invite à habiter la maison du présent. Il s’agit de se ­réconcilier avec l’idée d’être en présence d’un ­fantôme, qu’il soit vivant ou mort. »

[Jean-Biche est un artiste multidisci­ plinaire qui a grandi dans le monde de la nuit. D’abord DJ, il s’essaye depuis à la ­performance, au stylisme, au maquillage, au graphisme, à la direction artistique, etc.] 01.04.20 Kate NV Sunny Bedroom Session C’est entourée de ses machines (et épaulée par son compagnon canin de confinement) que Kate NV nous offre le privilège de cette bedroom live session de pop expérimentale spécialement réalisée pour notre projet Lifetime. [Kate NV est une artiste russe prolifique, à la fois chanteuse, compositrice et designeuse.] 02.04.20 David Horvitz Leçon et activités pour un enfant Dans le cadre du projet Lifetime, David Horvitz a imaginé dix idées ludiques et ­décalées pour occuper parents et ­enfants. Il nous offre ainsi de nouvelles perspectives sur notre intérieur en ­période de confinement. [Né en 1974, David Horvitz est un artiste américain qui vit et travaille à Los Angeles.]

[À la fois DJ, productrice, écrivaine et artiste, Christelle Oyiri aka Crystallmess cherche à mettre en lumière les souscultures passées et présentes. Elle vit et travaille à Paris (France).] 08.04.20 Hanne Lippard Mistakes Made Pour le projet Lifetime, l’artiste Hanne Lippard a transformé son texte Mistakes Made (2014) en vidéo. Elle met en perspective les mesures du temps, de l’économie et de l’espace que nous utilisons pour rationaliser le monde en les opposant à l’expérience sensible que l’humain fait du monde au travers de son corps : une expérience moins structurée, moins précise, et surtout beaucoup plus sensible. « L’énergie solaire est impuissante. L’heure solaire ne connaît pas les heures. »* *TRADUCTION EN FR. par Pascal Poyet

SOUS-TITRAGE Laura Texido

10.04.20 David Horvitz Créer de l’art conceptuel chez soi Après avoir invité les parents confinés à occuper leurs enfants de façon créative et poétique, David Horvitz a proposé à toutes et tous une série d’idées pour créer ou activer des œuvres d’art conceptuel chez soi. Une façon de transformer le quotidien en se réappropriant notre lieu de vie ! 14.04.20 Ivana Müller Réflexions partagées Par son travail chorégraphique et théâtral, Ivana Müller revisite les lieux de l’imagination en questionnant la notion de « participation » et la possibilité d’un sens commun. Pour le projet Lifetime et pendant toute la période de confinement, l’artiste propose d’expérimenter son film Réflexions partagées qui reprend le principe ludique du texte à trous… Un appel à se prêter au jeu, seul·e ou en famille, pour éprouver le plaisir du vide et la diversité des points de vue. [Née en 1972, Ivana Müller est une ­chorégraphe, metteuse en scène et autrice croate installée à à Paris qui travaille dans le monde entier.] 15.04.20 Martine Syms Theory of Motion (1): Birthday, 23 Tout spécialement pour Lifetime, ­Martine Syms raconte la solitude par le son et l’image. En s’inspirant de la ­situation actuelle, l’artiste transpose le texte de Cameron Awkward-Rich en vidéo et propose de réfléchir à un autre regard sur l’isolement. « Dieu merci le monde est soudain devenu intraversable – je ne peux pas aller au concert. À l’épicerie. Ne peux pas me mêler aux gens. Quel plus beau cadeau ? » [Souvent empreinte d’ironie et d’humour, la pratique artistique de Martine Syms aborde des questions telles que l’identité, le sexe, la vie privée ou les problèmes sociétaux contemporains.]

16.04.20 [Puisant dans la musique, le théâtre ou encore la poésie sonore, Hanne Lippard Oona Doherty Doherty locked down radio utilise le langage, et plus particulièrement sa propre voix, comme matière première Dans le cadre de Lifetime, Oona Doherty de son travail.] s’est emparée du micro pour une émission L’artiste Rachel Rose livre sa playlist de radio improvisée où sa voix ­pétillante ­spéciale confinement pour Lifetime. 09.04.20 Entre l’électro d’Oneohtrix Point ­Never et son sens de l’humour moqueur Théo Robine-Langlois ­s’entremêlaient à un choix de morceaux Don’t forget your body et les bandes originales de films ­composées in the bubble par Jóhann Jóhannsson, cette sélection qui résonne particulièrement en période est à l’image de sa pratique artistique de confinement. Pour le projet Lifetime, Théo Robine-­ éclectique et iconoclaste. « J’ai assemblé des pensées ainsi que Langlois propose en exclusivité les trois quelques morceaux pour la série Lifetime [Née en 1986, Rachel Rose vit et travaille premiers chapitres de Don’t forget your body de Lafayette Anticipations et ses Warm Up à New York (États-Unis).] Sessions à Paris. in the bubble, une série inédite de textes sonores et visuels autour de la question du Parce que vous me manquez tous. 06.04.20 Avec amour, corps dans la banlieue. Oona » Mercedes Dassy [Né en 1990, Théo Robine-Langlois Warm Up Session Online [Danseuse et chorégraphe irlandaise, ­explore le langage au travers de d ­ ifférents Oona Doherty déploie une danse libre et Entre tentative de maintien physique supports d’écriture tels que l’écran, puissante qui revendique aussi une le livre, la radio ou Internet.] et laisser-aller total, qu’advient-il de nos dimension politique. Elle a étudié à la corps lorsque ceux-ci sont confinés ? Vêtue d’éléments de sa pièce i-clit, armée London Contemporary Dance School, à de son féminisme pop et d’une gestuelle l’université d’Ulster et au LABAN.] détonante, la chorégraphe Mercedes 03.04.20 Rachel Rose La Bande-son

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et les réseaux qui les contrôlent, d ­ eviennent de plus en plus une réalité, mais offrent aussi la lueur d’espoir – plus pertinente que jamais – de créer quelque chose de ­nouveau à partir de rien. »


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Lifetime Programme digital du 26.03 au 15.05.20

Dès le début du confinement, la Fondation a lancé le p ­ rogramme digital Lifetime via lequel ont été régulièrement postées des contributions inédites d’artistes, de penseur·euse·s, de danseur·euse·s et de musicien·ne·s, autant de p ­ erspectives imaginées par celles et ceux qui participent à la diversité de la création contemporaine internationale. Destiné à être une plateforme d’échange, de pensée et de création, mais aussi de soutien aux artistes, Lifetime a permis à un très large public de découvrir, entre autres, les p ­ ropositions de Laure Prouvost, Emanuele Coccia, Lafawndah, Martine Syms, Bill Kouligas et David Horvitz. <-- © David Horvitz

26.03.20 Bendik Giske Live From Funkhaus Berlin C’est un instant magique que Bendik Giske nous a offert avec ce live spécialement imaginé pour notre projet Lifetime au cœur du mythique Funkhaus Berlin. Inspirées autant de la musique électro­ nique que du jazz, ces trente minutes de live offrent un moment suspendu dans le temps. Pour accompagner ce confinement, ­l’artiste suggère tout spécialement la lecture d’Un bref instant de splendeur d’Ocean Vuong, mais également Notes on Camp de Susan Sontag, Paul Takes the Form of a Mortal Girl d’Andrea Lawlor et Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage <-- © Ivana Müller de Maya Angelou. [Découvert par le label Smalltown ­Supersound, Bendik Giske est un saxophoniste norvégien qui s’inspire du free jazz et des constructions de la musique électronique.] 27.03.20 Félicia Atkinson INNER SUN « Chacun / Ensemble / Maintenant / Hier / Toujours » sont les mots que Félicia Atkinson appose sur sa playlist INNER SUN spécialement imaginée pour Lifetime. [Félicia Atkinson est une artiste ­ lasticienne et musicienne expérimentale p née à Paris qui réside actuellement à Rennes.] <-- © Martine Syms 30.03.20

LA PRESSE EN PARLE Jamais à court de bonnes idées, l’équipe de Lafayette Anticipations […] a lancé le 26 mars dernier un projet digital, Lifetime, pour pallier la fermeture des lieux culturels, et plus particulièrement des salles de concert. François Moreau, Les Inrockuptibles Live sessions et séries exclusives : Lafayette Anticipations offre le meilleur de ses artistes. Matthieu Jacquet, Numéro

Cécile B. Evans Amos’ World

Amos’ World est une série télévisée en trois épisodes qui raconte la vie des habitant·e·s d’un immeuble en réseau imaginé comme un idéal ­d ’architecture individuelle et collective lors de sa construction. Manquant à ces promesses, le bâtiment se révèle inadapté tandis que ses habitant·e·s y reprennent peu à peu le contrôle de leur existence. Pour notre série Lifetime, Marianne Dobner, curatrice au MUMOK – MUseum MOderner Kunst de Vienne a commenté cette œuvre au regard de la situation que nous traversons : « Dans des moments comme celui que nous vivons, l’œuvre Amos’ World de Cécile B. Evans semble plus présente que jamais. L’interaction entre isolement et <-- © Oona Dohertycommunauté, ainsi que la ­représentation des relations de pouvoir entre les ­individus


[Née en 1983, Cécile B. Evans est une ­artiste américano-belge qui vit et ­travaille à Londres.]

­ assy puise dans sa pratique de longue D date du yoga, du fitness et de la méditation pour imaginer une séance d’échauffement confinée. [Née en 1990, la danseuse et c ­ horégraphe Mercedes Dassy travaille dans les domaines de la danse, du théâtre, de la performance et de la vidéo.]

31.03.20 Jean-Biche Warm Up Session

07.04.20 Christelle Oyiri / Crystallmess Kiss & Tell

Pour Lifetime, les Warm Up Sessions régulièrement organisées à la Fondation se transforment en échauffement en ligne adapté au confinement ! Aux commandes de cette session futuriste, l’artiste pluridisciplinaire Jean-Biche : « 30 minutes de préparation physique et mentale pour intégrer au maximum la réalité de l’artiste et les enjeux de sa connectivité avec le monde ».

Pour Lifetime, l’artiste pluridisciplinaire Christelle Oyiri aka Crystallmess a pensé une pièce sonore inédite rendant hommage aux ancêtres, avec la participation de l’artiste Julien Creuzet pour la voix et les textes. Kiss & Tell utilise des enregistrements et des samples récoltés par l’artiste lors d’un récent séjour en Guadeloupe, île natale de sa mère où elle n’était pas retournée depuis douze ans. Christelle Oyiri raconte : « Kiss & Tell fait coexister différentes ­temporalités et différents espaces. C’est une ode à ­l’hantologie, où l’aïeul devient un spectre bienveillant que l’on invite à habiter la maison du présent. Il s’agit de se ­réconcilier avec l’idée d’être en présence d’un ­fantôme, qu’il soit vivant ou mort. »

[Jean-Biche est un artiste multidisci­ plinaire qui a grandi dans le monde de la nuit. D’abord DJ, il s’essaye depuis à la ­performance, au stylisme, au maquillage, au graphisme, à la direction artistique, etc.] 01.04.20 Kate NV Sunny Bedroom Session C’est entourée de ses machines (et épaulée par son compagnon canin de confinement) que Kate NV nous offre le privilège de cette bedroom live session de pop expérimentale spécialement réalisée pour notre projet Lifetime. [Kate NV est une artiste russe prolifique, à la fois chanteuse, compositrice et designeuse.] 02.04.20 David Horvitz Leçon et activités pour un enfant Dans le cadre du projet Lifetime, David Horvitz a imaginé dix idées ludiques et ­décalées pour occuper parents et ­enfants. Il nous offre ainsi de nouvelles perspectives sur notre intérieur en ­période de confinement. [Né en 1974, David Horvitz est un artiste américain qui vit et travaille à Los Angeles.]

[À la fois DJ, productrice, écrivaine et artiste, Christelle Oyiri aka Crystallmess cherche à mettre en lumière les souscultures passées et présentes. Elle vit et travaille à Paris (France).] 08.04.20 Hanne Lippard Mistakes Made Pour le projet Lifetime, l’artiste Hanne Lippard a transformé son texte Mistakes Made (2014) en vidéo. Elle met en perspective les mesures du temps, de l’économie et de l’espace que nous utilisons pour rationaliser le monde en les opposant à l’expérience sensible que l’humain fait du monde au travers de son corps : une expérience moins structurée, moins précise, et surtout beaucoup plus sensible. « L’énergie solaire est impuissante. L’heure solaire ne connaît pas les heures. »* *TRADUCTION EN FR. par Pascal Poyet

SOUS-TITRAGE Laura Texido

10.04.20 David Horvitz Créer de l’art conceptuel chez soi Après avoir invité les parents confinés à occuper leurs enfants de façon créative et poétique, David Horvitz a proposé à toutes et tous une série d’idées pour créer ou activer des œuvres d’art conceptuel chez soi. Une façon de transformer le quotidien en se réappropriant notre lieu de vie ! 14.04.20 Ivana Müller Réflexions partagées Par son travail chorégraphique et théâtral, Ivana Müller revisite les lieux de l’imagination en questionnant la notion de « participation » et la possibilité d’un sens commun. Pour le projet Lifetime et pendant toute la période de confinement, l’artiste propose d’expérimenter son film Réflexions partagées qui reprend le principe ludique du texte à trous… Un appel à se prêter au jeu, seul·e ou en famille, pour éprouver le plaisir du vide et la diversité des points de vue. [Née en 1972, Ivana Müller est une ­chorégraphe, metteuse en scène et autrice croate installée à à Paris qui travaille dans le monde entier.] 15.04.20 Martine Syms Theory of Motion (1): Birthday, 23 Tout spécialement pour Lifetime, ­Martine Syms raconte la solitude par le son et l’image. En s’inspirant de la ­situation actuelle, l’artiste transpose le texte de Cameron Awkward-Rich en vidéo et propose de réfléchir à un autre regard sur l’isolement. « Dieu merci le monde est soudain devenu intraversable – je ne peux pas aller au concert. À l’épicerie. Ne peux pas me mêler aux gens. Quel plus beau cadeau ? » [Souvent empreinte d’ironie et d’humour, la pratique artistique de Martine Syms aborde des questions telles que l’identité, le sexe, la vie privée ou les problèmes sociétaux contemporains.]

16.04.20 [Puisant dans la musique, le théâtre ou encore la poésie sonore, Hanne Lippard Oona Doherty Doherty locked down radio utilise le langage, et plus particulièrement sa propre voix, comme matière première Dans le cadre de Lifetime, Oona Doherty de son travail.] s’est emparée du micro pour une émission L’artiste Rachel Rose livre sa playlist de radio improvisée où sa voix ­pétillante ­spéciale confinement pour Lifetime. 09.04.20 Entre l’électro d’Oneohtrix Point ­Never et son sens de l’humour moqueur Théo Robine-Langlois ­s’entremêlaient à un choix de morceaux Don’t forget your body et les bandes originales de films ­composées in the bubble par Jóhann Jóhannsson, cette sélection qui résonne particulièrement en période est à l’image de sa pratique artistique de confinement. Pour le projet Lifetime, Théo Robine-­ éclectique et iconoclaste. « J’ai assemblé des pensées ainsi que Langlois propose en exclusivité les trois quelques morceaux pour la série Lifetime [Née en 1986, Rachel Rose vit et travaille premiers chapitres de Don’t forget your body de Lafayette Anticipations et ses Warm Up à New York (États-Unis).] Sessions à Paris. in the bubble, une série inédite de textes sonores et visuels autour de la question du Parce que vous me manquez tous. 06.04.20 Avec amour, corps dans la banlieue. Oona » Mercedes Dassy [Né en 1990, Théo Robine-Langlois Warm Up Session Online [Danseuse et chorégraphe irlandaise, ­explore le langage au travers de d ­ ifférents Oona Doherty déploie une danse libre et Entre tentative de maintien physique supports d’écriture tels que l’écran, puissante qui revendique aussi une le livre, la radio ou Internet.] et laisser-aller total, qu’advient-il de nos dimension politique. Elle a étudié à la corps lorsque ceux-ci sont confinés ? Vêtue d’éléments de sa pièce i-clit, armée London Contemporary Dance School, à de son féminisme pop et d’une gestuelle l’université d’Ulster et au LABAN.] détonante, la chorégraphe Mercedes 03.04.20 Rachel Rose La Bande-son

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et les réseaux qui les contrôlent, d ­ eviennent de plus en plus une réalité, mais offrent aussi la lueur d’espoir – plus pertinente que jamais – de créer quelque chose de ­nouveau à partir de rien. »


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22.04.20 Cally Spooner

17.04.20 Volmir Cordeiro Thèse-Mantra

Cally Spooner a rendu accessibles une Pour Lifetime, le chorégraphe ­Volmir partition de vingt-neuf dessins et un film Cordeiro et Bruno Pace, en étroite de Maggie Segal dansant ses dessins. collaboration avec Carolina J ­ anning, ont concocté un film d’action, une Thèse-Mantra [Née en 1983 et diplômée de p ­ hilosophie, sur fond violet, un manifeste bout-deCally Spooner accorde une grande place à l’écriture, qu’elle transcrit en un vocabuficelle à grand renfort d’effets spéciaux. De quoi nous mettre collectivement laire visuel et vocal dans son œuvre. Ces en jambes, en mots et en mouvements. mots qu’elle active, incarnés par le corps et la verbalisation, sont une invitation à [Né en 1987 et formé au Centre ­national l’action adressée au public statique. Elle de danse contemporaine d’Angers, vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).] le chorégraphe Volmir Cordeiro travaille sur les figures de la marginalité dans 23.04.20 la danse contemporaine. Il vit et travaille Tujiko Noriko à Paris (France).] KOKONI IRUYO ISSHO DAYO 20.04.20 Nora Turato thanks, i hate it_iphone my small screen distracts me from my big screen_4k let’s never be like that_smartphone_tablet it seems the ice cream licked back i wake up and go insane_ipad En puisant des fragments dans le flux ­continu de paroles et d’opinions qui ­circulent quotidiennement, l’artiste performeuse Nora Turato crée des œuvres textuelles aux airs de déjà-lu. Nora Turato s’inspire du pouvoir et de l’omniprésence du langage pour r­ aconter nos conditions et nos regards sur le monde en glanant des commentaires absurdes, surprenants ou évocateurs. Tout spécialement pour Lifetime, l’artiste propose une série de cinq œuvres en téléchargement libre destinées à devenir des écrans de veille ! Co-commissionné par le Museum für

Gegenwartskunst Siegen

[Nora Turato est une artiste performeuse qui vit et travaille à Amsterdam. Son travail est basé sur la polyvalence du langage en tant qu’instrument dans la création de performances parlées immersives qui brisent la distinction entre la musique et l’art de la performance.] 21.04.20 Yasmine Hugonnet et Mathieu Bouvier La Ronde Dans cette ronde chorégraphiée par Yasmine Hugonnet et filmée par Mathieu Bouvier, les corps distants s’engagent dans un lent processus de rapprochement que la caméra observe en plan serré, à l’échelle de la peau, de la concentration, de la ténacité. Un mouvement d’ensemble à contempler en confinement – exceptionnellement pour Lifetime. « La ronde, c’est l’espace que prend le temps pour changer un corps en un autre corps. Chaque corps déroule dans le corps suivant la danse d’un corps commun. » [Née en 1979, la danseuse et ­chorégraphe Yasmine Hugonnet s’intéresse au ­rapport entre forme, image et sensation, à la germination de l’imaginaire, à la (dé)construction du langage chorégra­ phique, au processus d’incarnation et d’appropriation.]

À travers une home session imaginée pour Lifetime, Tujiko Noriko nous laisse entrevoir son processus créatif tout en nous guidant dans sa maison. De cette déambulation cloisonnée émergent une douce poésie du q ­ uotidien, des jouets d’enfant qui traînent, le plicploc d’un vieux robinet, des cerfs-­volants japonais séchant au vent… L’artiste nous invite à emprunter mentalement les passages qui s’ouvrent à nous – qu’ils soient sonores ou visuels – et nous plonge dans une fugue rêveuse. « J’ai essayé de tirer le meilleur parti de notre confinement en restant ensemble et unis. » [Née à Osaka et installée en région parisienne, Tujiko Noriko compose une musique faite de couches successives nourries par des rythmes suaves et des mélodies volontairement ­déstructurées. En 2019, elle compose la musique de Kuro, un film expérimental qu’elle a également réalisé, publiée par le label PAN. Elle a également signé la musique du long-­ métrage Surge.] 24.04.20 Bill Kouligas Mix

pendant une guerre, les Schildbürger embarquent la cloche en bronze de leur église pour la cacher sous l’eau. Afin de pouvoir la retrouver une fois la guerre ­terminée, ils décident de marquer l’endroit du naufrage de la cloche sur la paroi de leur barque… puis rentrent chez eux. Ce conte est la source d’inspiration de la vidéo Seechameleon de Katinka Bock. [Née en 1976 à Francfort (Allemagne), Katinka Bock est diplômée de la ­Kunsthochschule Berlin-Weissensee (2004) et du post-­diplôme Art de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon (2005). Elle vit et travaille à Paris.] 30.04.20 Nkisi Orb Pour Lifetime, Melika Ngombe Kolongo aka Nkisi, figure phare de la musique ­expérimentale actuelle, a composé Orb, une exploration sonore et visuelle du cosmos. [DJ, productrice et fondatrice du collectif NON Worldwide, Melika Ngombe Kolongo alias Nkisi vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).] 04.05.20 Emanuele Coccia et Clément Delépine La fin d’un monde À travers une conversation inédite pour ­Lifetime avec Clément Delépine, curateur et directeur de la foire Paris Internationale, le philosophe Emanuele Coccia, auteur de La Vie des plantes. Une ­métaphysique du mélange et de Métamorphoses, nous explique comment la situation actuelle accélère la fin d’un monde. Il analyse ici notre rapport aux vivants, qu’il s’agisse d’êtres humains, de bactéries, de virus, de plantes ou d’animaux, et la façon dont notre relation aux autres espèces doit être repensée afin d’imaginer d’autres futurs.

[Philosophe d’origine italienne, ­Emanuele En douze ans d’existence, le label PAN Coccia est actuellement maître de n’a cessé de repousser la limite des genres conférences à l’École des hautes études musicaux vers des territoires inexplorés. en sciences sociales.] Le mix spécialement conçu par le fondateur 08.05.20 Bill Kouligas pour Lifetime ne déroge pas à cette règle ! Low Jack Mix [Basé à Berlin, Bill Kouligas est à la fois artiste, designer et musicien. Il est connu Né au Honduras, Philippe Hallais aka Low comme le fondateur et directeur artisJack est l’un des producteurs de musique tique de la plateforme multidisciplinaire électronique les plus intéressants de et label de disques PAN, qui a accueilli la scène française. Il garde un pied dans la des artistes tels que Pan Daijing, Pelada, culture club tout en sondant les expériAnne Imhof, Puce Mary, Amnesia Scanner, mentations sonores abstraites de la noise Lucy Railton ou encore Yves Tumor.] ou du drone. Pour Lifetime, il nous offre un mix unique 28.04.20 de mutations dub futuristes, à l’image de sa musique qui s’inspire de la multipliKatinka Bock cité des langages musicaux associés aux Seechameleon cultures underground. Pour Lifetime, l’artiste allemande Katinka [Né au Honduras, Philippe Hallais est Bock offre une œuvre peu montrée à ce un compositeur de musique é ­ lectronique jour. français qui vit à Paris. Il codirige les La vidéo filmée en Super 8 s’inspire Éditions Gravats / Les Disques De La d’un conte relatant la vie des habitant·e·s ­Bretagne avec Jean Carval depuis 2014.] de Schilda, les Schildbürger. Agacées de voir leurs compagnons accaparés en permanence par le roi, les femmes de Schilda leur lancent un ultimatum pour qu’ils s’en libèrent. Il est alors décidé que les hommes renoncent totalement à leur intelligence afin d’être moins désirés par la royauté. En allemand, on utilise encore le mot Schildbürger pour désigner un « nigaud » ou un « hurluberlu ». Un jour,


Pour Lifetime, Laure Prouvost nous offre son film We Know We Are Just Pixels en visionnage. En attribuant des carac­ téristiques humaines à des objets i­nanimés, elle fait converser des images qui discutent de leurs existences et de leurs vulnérabilités devant le·la spectateur·rice. Les images veulent être plus que de simples pixels : elles désirent exister dans le monde au-delà de la machine qui les génère. [L’œuvre de Laure Prouvost, artiste l­auréate du Turner Prize en 2013 et représentante de la France lors de la dernière édition de la Biennale de Venise, prend la forme d’histoires où l’imaginaire se mêle au monde visible avec humour et ironie.] 08.05.20 Mélanie Matranga Reading Les projets de l’artiste Mélanie Matranga s’intéressent à l’état de nos sensations et à la notion d’intimité. Spécialement pour Lifetime, Mélanie Matranga a enregistré Reading, une superposition et juxtaposition de nappes sonores aux natures diverses : des textes de Jacques Rigaut, Friedrich Nietzsche et Ingeborg Bachmann s’entremêlent aux sons, chants et mélodies issus de la discothèque de Quentin Vandewalle, cofondateur du label Antinote. [Née en 1985 à Marseille, Mélanie Matranga vit à Paris, où elle a étudié à l’École nationale supérieure des Beaux-arts (ENSBA).] 11.05.20 Lafawndah et Trustfall CONCORDIA 01 CONCORDIA 01 est le premier volet d’une série de performances nocturnes de Lafawndah et Trustfall. Avec un répertoire musical et un style visuel uniques, la série CONCORDIA est conçue comme un pont entre le sommeil et l’éveil. Ici, le rêve et l’imaginaire sont empreints du mystère et de l’imprévisibilité musicale qui caractérisent le duo. Dans cet épisode spécialement créé pour Lifetime, Lafawndah et Trustfall suivent le fil rouge qui relie Beverly Glenn-Copeland, Throbbing Gristle, Scott Walker, Pentangle et Brigitte Fontaine + Areski ­Belkacem. Tour à tour laconiques, expansives, s­ ensuelles et torrides, ces chansons sont des ballades à la frontière d’un monde et de l’autre qui dévoilent l’immense dans l’intime. [Lafawndah est une compositrice érudite au style imprévisible. Trustfall est un musicien et cinéaste basé à Londres qui a eu pour mentors le compositeur et ­artiste d’avant-garde William Basinski ainsi que le regretté théoricien de la culture Mark Fisher. Profondément ­ancrées dans l’expérience contemporaine, ses ­chansons pop à la structure complexe se ­distinguent par un sens classique de la c ­ onstruction associé à une k-funk abstraite et ­fantomatique.]

15.05.20 Zoë Mc Pherson et Alessandra Leone Silent Movement Silent Movement est une invitation au voyage intérieur qui remodèle les souvenirs tout en brouillant les lignes entre perceptions familières et nouveaux horizons. Tout au long de la pièce, les deux artistes nous emmènent dans un trip audiovisuel cérébral à la fois doux et effrayant. [Artiste pluridisciplinaire, c ­ ompositrice sonore et DJ basée à Berlin, Zoë Mc ­Pherson a fondé le label hybride SFX en février 2020 aux côtés d’Alessandra Leone, artiste vidéaste et collaboratrice de longue date.]

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06.05.20 Laure Prouvost We Know We Are Just Pixels


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22.04.20 Cally Spooner

17.04.20 Volmir Cordeiro Thèse-Mantra

Cally Spooner a rendu accessibles une Pour Lifetime, le chorégraphe ­Volmir partition de vingt-neuf dessins et un film Cordeiro et Bruno Pace, en étroite de Maggie Segal dansant ses dessins. collaboration avec Carolina J ­ anning, ont concocté un film d’action, une Thèse-Mantra [Née en 1983 et diplômée de p ­ hilosophie, sur fond violet, un manifeste bout-deCally Spooner accorde une grande place à l’écriture, qu’elle transcrit en un vocabuficelle à grand renfort d’effets spéciaux. De quoi nous mettre collectivement laire visuel et vocal dans son œuvre. Ces en jambes, en mots et en mouvements. mots qu’elle active, incarnés par le corps et la verbalisation, sont une invitation à [Né en 1987 et formé au Centre ­national l’action adressée au public statique. Elle de danse contemporaine d’Angers, vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).] le chorégraphe Volmir Cordeiro travaille sur les figures de la marginalité dans 23.04.20 la danse contemporaine. Il vit et travaille Tujiko Noriko à Paris (France).] KOKONI IRUYO ISSHO DAYO 20.04.20 Nora Turato thanks, i hate it_iphone my small screen distracts me from my big screen_4k let’s never be like that_smartphone_tablet it seems the ice cream licked back i wake up and go insane_ipad En puisant des fragments dans le flux ­continu de paroles et d’opinions qui ­circulent quotidiennement, l’artiste performeuse Nora Turato crée des œuvres textuelles aux airs de déjà-lu. Nora Turato s’inspire du pouvoir et de l’omniprésence du langage pour r­ aconter nos conditions et nos regards sur le monde en glanant des commentaires absurdes, surprenants ou évocateurs. Tout spécialement pour Lifetime, l’artiste propose une série de cinq œuvres en téléchargement libre destinées à devenir des écrans de veille ! Co-commissionné par le Museum für

Gegenwartskunst Siegen

[Nora Turato est une artiste performeuse qui vit et travaille à Amsterdam. Son travail est basé sur la polyvalence du langage en tant qu’instrument dans la création de performances parlées immersives qui brisent la distinction entre la musique et l’art de la performance.] 21.04.20 Yasmine Hugonnet et Mathieu Bouvier La Ronde Dans cette ronde chorégraphiée par Yasmine Hugonnet et filmée par Mathieu Bouvier, les corps distants s’engagent dans un lent processus de rapprochement que la caméra observe en plan serré, à l’échelle de la peau, de la concentration, de la ténacité. Un mouvement d’ensemble à contempler en confinement – exceptionnellement pour Lifetime. « La ronde, c’est l’espace que prend le temps pour changer un corps en un autre corps. Chaque corps déroule dans le corps suivant la danse d’un corps commun. » [Née en 1979, la danseuse et ­chorégraphe Yasmine Hugonnet s’intéresse au ­rapport entre forme, image et sensation, à la germination de l’imaginaire, à la (dé)construction du langage chorégra­ phique, au processus d’incarnation et d’appropriation.]

pendant une guerre, les Schildbürger embarquent la cloche en bronze de leur église pour la cacher sous l’eau. Afin de pouvoir la retrouver une fois la guerre ­terminée, ils décident de marquer l’endroit du naufrage de la cloche sur la paroi de leur barque… puis rentrent chez eux. Ce conte est la source d’inspiration de la vidéo Seechameleon de Katinka Bock. [Née en 1976 à Francfort (Allemagne), Katinka Bock est diplômée de la ­Kunsthochschule Berlin-Weissensee (2004) et du post-­diplôme Art de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon (2005). Elle vit et travaille à Paris.]

30.04.20 Nkisi <-- © Volmir Orb Cordeiro

À travers une home session imaginée pour Lifetime, Tujiko Noriko nous laisse entrevoir son processus créatif tout en nous guidant dans sa maison. De cette déambulation cloisonnée émergent une douce poésie du q ­ uotidien, des jouets d’enfant qui traînent, le plicploc d’un vieux robinet, des cerfs-­volants japonais séchant au vent… L’artiste nous invite à emprunter mentalement les passages qui s’ouvrent à nous – qu’ils soient sonores ou visuels – et nous plonge dans une fugue rêveuse. « J’ai essayé de tirer le meilleur parti de notre confinement en restant ensemble et unis. »

Pour Lifetime, Melika Ngombe Kolongo aka Nkisi, figure phare de la musique ­expérimentale actuelle, a composé Orb, une exploration sonore et visuelle du cosmos. [DJ, productrice et fondatrice du collectif NON Worldwide, Melika Ngombe Kolongo alias Nkisi vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).] 04.05.20 Emanuele Coccia et Clément Delépine La fin d’un monde

[Née à Osaka et installée en région À travers une conversation inédite pour parisienne, Tujiko Noriko compose une ­Lifetime avec Clément Delépine, curateur musique faite de couches successives et directeur de la foire Paris Internationale, nourries par des rythmes suaves et des le philosophe Emanuele Coccia, auteur mélodies volontairement ­déstructurées. <-- ©de La des plantes. Une ­métaphysique NoraVie Turato En 2019, elle compose la musique de Kuro, du mélange et de Métamorphoses, nous explique comment la situation actuelle un film expérimental qu’elle a également réalisé, publiée par le label PAN. Elle a accélère la fin d’un monde. Il analyse ici également signé la musique du long-­ notre rapport aux vivants, qu’il s’agisse d’êtres humains, de bactéries, de virus, de métrage Surge.] plantes ou d’animaux, et la façon dont notre relation aux autres espèces doit être 24.04.20 repensée afin d’imaginer d’autres futurs. Bill Kouligas Mix [Philosophe d’origine italienne, ­Emanuele En douze ans d’existence, le label PAN Coccia est actuellement maître de n’a cessé de repousser la limite des genres conférences à l’École des hautes études musicaux vers des territoires inexplorés. en sciences sociales.] Le mix spécialement conçu par le fondateur 08.05.20 Bill Kouligas pour Lifetime ne déroge pas à cette règle ! Low Jack Mix [Basé à Berlin, Bill Kouligas est à la fois artiste, designer et musicien. Il est connu Né au Honduras, Philippe Hallais aka Low comme le fondateur et directeur artisJack est l’un des producteurs de musique tique de la plateforme multidisciplinaire électronique les plus intéressants de et label de disques PAN, qui a accueilli <-- ©la scène Yasminefrançaise. Hugonnet Il garde un pied dans la des artistes tels que Pan Daijing, Pelada, culture club tout en sondant les expériAnne Imhof, Puce Mary, Amnesia Scanner, mentations sonores abstraites de la noise Lucy Railton ou encore Yves Tumor.] ou du drone. Pour Lifetime, il nous offre un mix unique 28.04.20 de mutations dub futuristes, à l’image de sa musique qui s’inspire de la multipliKatinka Bock cité des langages musicaux associés aux Seechameleon cultures underground. Pour Lifetime, l’artiste allemande Katinka [Né au Honduras, Philippe Hallais est Bock offre une œuvre peu montrée à ce un compositeur de musique é ­ lectronique jour. français qui vit à Paris. Il codirige les La vidéo filmée en Super 8 s’inspire Éditions Gravats / Les Disques De La d’un conte relatant la vie des habitant·e·s ­Bretagne avec Jean Carval depuis 2014.] de Schilda, les Schildbürger. Agacées de voir leurs compagnons accaparés en permanence par le roi, les femmes de Schilda leur lancent un ultimatum pour qu’ils s’en libèrent. Il est alors décidé que les hommes renoncent totalement à leur intelligence afin d’être moins désirés par la royauté. En allemand, on utilise encore le mot Schildbürger pour désigner un <-- © Cally Spooner « nigaud » ou un « hurluberlu ». Un jour,


Pour Lifetime, Laure Prouvost nous offre son film We Know We Are Just Pixels en visionnage. En attribuant des carac­ téristiques humaines à des objets i­nanimés, elle fait converser des images qui discutent de leurs existences et de leurs vulnérabilités devant le·la spectateur·rice. Les images veulent être plus que de simples pixels : elles désirent exister dans le monde au-delà de la machine qui les génère. [L’œuvre de Laure Prouvost, artiste l­auréate du Turner Prize en 2013 et représentante de la France lors de la dernière édition de la Biennale de Venise, prend la forme d’histoires où l’imaginaire se mêle au monde visible avec humour et ironie.] 08.05.20 Mélanie Matranga Reading Les projets de l’artiste Mélanie Matranga s’intéressent à l’état de nos sensations et à la notion d’intimité. Spécialement pour Lifetime, Mélanie Matranga a enregistré Reading, une superposition et juxtaposition de nappes sonores aux natures diverses : des textes de Jacques Rigaut, Friedrich Nietzsche et Ingeborg Bachmann s’entremêlent aux sons, chants et mélodies issus de la discothèque de Quentin Vandewalle, cofondateur du label Antinote. [Née en 1985 à Marseille, Mélanie Matranga vit à Paris, où elle a étudié à l’École nationale supérieure des Beaux-arts (ENSBA).] 11.05.20 Lafawndah et Trustfall CONCORDIA 01 CONCORDIA 01 est le premier volet d’une série de performances nocturnes de Lafawndah et Trustfall. Avec un répertoire musical et un style visuel uniques, la série CONCORDIA est conçue comme un pont entre le sommeil et l’éveil. Ici, le rêve et l’imaginaire sont empreints du mystère et de l’imprévisibilité musicale qui caractérisent le duo. Dans cet épisode spécialement créé pour Lifetime, Lafawndah et Trustfall suivent le fil rouge qui relie Beverly Glenn-Copeland, Throbbing Gristle, Scott Walker, Pentangle et Brigitte Fontaine + Areski ­Belkacem. Tour à tour laconiques, expansives, s­ ensuelles et torrides, ces chansons sont des ballades à la frontière d’un monde et de l’autre qui dévoilent l’immense dans l’intime. [Lafawndah est une compositrice érudite au style imprévisible. Trustfall est un musicien et cinéaste basé à Londres qui a eu pour mentors le compositeur et ­artiste d’avant-garde William Basinski ainsi que le regretté théoricien de la culture Mark Fisher. Profondément ­ancrées dans l’expérience contemporaine, ses ­chansons pop à la structure complexe se ­distinguent par un sens classique de la c ­ onstruction associé à une k-funk abstraite et ­fantomatique.]

15.05.20 Zoë Mc Pherson et Alessandra Leone Silent Movement Silent Movement est une invitation au voyage intérieur qui remodèle les souvenirs tout en brouillant les lignes entre perceptions familières et nouveaux horizons. Tout au long de la pièce, les deux artistes nous emmènent dans un trip audiovisuel cérébral à la fois doux et effrayant. [Artiste pluridisciplinaire, c ­ ompositrice sonore et DJ basée à Berlin, Zoë Mc ­Pherson a fondé le label hybride SFX en février 2020 aux côtés d’Alessandra Leone, artiste vidéaste et collaboratrice de longue date.]

73

06.05.20 Laure Prouvost We Know We Are Just Pixels


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22.04.20 Cally Spooner

17.04.20 Volmir Cordeiro Thèse-Mantra

Cally Spooner a rendu accessibles une Pour Lifetime, le chorégraphe ­Volmir partition de vingt-neuf dessins et un film Cordeiro et Bruno Pace, en étroite de Maggie Segal dansant ses dessins. collaboration avec Carolina J ­ anning, ont concocté un film d’action, une Thèse-Mantra [Née en 1983 et diplômée de p ­ hilosophie, sur fond violet, un manifeste bout-deCally Spooner accorde une grande place à l’écriture, qu’elle transcrit en un vocabuficelle à grand renfort d’effets spéciaux. De quoi nous mettre collectivement laire visuel et vocal dans son œuvre. Ces en jambes, en mots et en mouvements. mots qu’elle active, incarnés par le corps et la verbalisation, sont une invitation à [Né en 1987 et formé au Centre ­national l’action adressée au public statique. Elle de danse contemporaine d’Angers, vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).] le chorégraphe Volmir Cordeiro travaille sur les figures de la marginalité dans 23.04.20 la danse contemporaine. Il vit et travaille Tujiko Noriko à Paris (France).] KOKONI IRUYO ISSHO DAYO 20.04.20 Nora Turato thanks, i hate it_iphone my small screen distracts me from my big screen_4k let’s never be like that_smartphone_tablet it seems the ice cream licked back i wake up and go insane_ipad En puisant des fragments dans le flux ­continu de paroles et d’opinions qui ­circulent quotidiennement, l’artiste performeuse Nora Turato crée des œuvres textuelles aux airs de déjà-lu. Nora Turato s’inspire du pouvoir et de l’omniprésence du langage pour r­ aconter nos conditions et nos regards sur le monde en glanant des commentaires absurdes, surprenants ou évocateurs. Tout spécialement pour Lifetime, l’artiste propose une série de cinq œuvres en téléchargement libre destinées à devenir des écrans de veille ! Co-commissionné par le Museum für

Gegenwartskunst Siegen

[Nora Turato est une artiste performeuse qui vit et travaille à Amsterdam. Son travail est basé sur la polyvalence du langage en tant qu’instrument dans la création de performances parlées immersives qui brisent la distinction entre la musique et l’art de la performance.] 21.04.20 Yasmine Hugonnet et Mathieu Bouvier La Ronde Dans cette ronde chorégraphiée par Yasmine Hugonnet et filmée par Mathieu Bouvier, les corps distants s’engagent dans un lent processus de rapprochement que la caméra observe en plan serré, à l’échelle de la peau, de la concentration, de la ténacité. Un mouvement d’ensemble à contempler en confinement – exceptionnellement pour Lifetime. « La ronde, c’est l’espace que prend le temps pour changer un corps en un autre corps. Chaque corps déroule dans le corps suivant la danse d’un corps commun. » [Née en 1979, la danseuse et ­chorégraphe Yasmine Hugonnet s’intéresse au ­rapport entre forme, image et sensation, à la germination de l’imaginaire, à la (dé)construction du langage chorégra­ phique, au processus d’incarnation et d’appropriation.]

pendant une guerre, les Schildbürger embarquent la cloche en bronze de leur église pour la cacher sous l’eau. Afin de pouvoir la retrouver une fois la guerre ­terminée, ils décident de marquer l’endroit du naufrage de la cloche sur la paroi de leur barque… puis rentrent chez eux. Ce conte est la source d’inspiration de la vidéo Seechameleon de Katinka Bock. [Née en 1976 à Francfort (Allemagne), Katinka Bock est diplômée de la ­Kunsthochschule Berlin-Weissensee (2004) et du post-­diplôme Art de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon (2005). Elle vit et travaille à Paris.]

30.04.20 Nkisi <-- © TujikoOrb Noriko

À travers une home session imaginée pour Lifetime, Tujiko Noriko nous laisse entrevoir son processus créatif tout en nous guidant dans sa maison. De cette déambulation cloisonnée émergent une douce poésie du q ­ uotidien, des jouets d’enfant qui traînent, le plicploc d’un vieux robinet, des cerfs-­volants japonais séchant au vent… L’artiste nous invite à emprunter mentalement les passages qui s’ouvrent à nous – qu’ils soient sonores ou visuels – et nous plonge dans une fugue rêveuse. « J’ai essayé de tirer le meilleur parti de notre confinement en restant ensemble et unis. »

Pour Lifetime, Melika Ngombe Kolongo aka Nkisi, figure phare de la musique ­expérimentale actuelle, a composé Orb, une exploration sonore et visuelle du cosmos. [DJ, productrice et fondatrice du collectif NON Worldwide, Melika Ngombe Kolongo alias Nkisi vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).] 04.05.20 Emanuele Coccia et Clément Delépine La fin d’un monde

[Née à Osaka et installée en région À travers une conversation inédite pour parisienne, Tujiko Noriko compose une ­Lifetime avec Clément Delépine, curateur musique faite de couches successives et directeur de la foire Paris Internationale, nourries par des rythmes suaves et des le philosophe Emanuele Coccia, auteur mélodies volontairement ­déstructurées. Vie des plantes. Une ­métaphysique <-- © Bill de La Kouligas En 2019, elle compose la musique de Kuro, du mélange et de Métamorphoses, nous explique comment la situation actuelle un film expérimental qu’elle a également réalisé, publiée par le label PAN. Elle a accélère la fin d’un monde. Il analyse ici également signé la musique du long-­ notre rapport aux vivants, qu’il s’agisse d’êtres humains, de bactéries, de virus, de métrage Surge.] plantes ou d’animaux, et la façon dont notre relation aux autres espèces doit être 24.04.20 repensée afin d’imaginer d’autres futurs. Bill Kouligas Mix [Philosophe d’origine italienne, ­Emanuele En douze ans d’existence, le label PAN Coccia est actuellement maître de n’a cessé de repousser la limite des genres conférences à l’École des hautes études musicaux vers des territoires inexplorés. en sciences sociales.] Le mix spécialement conçu par le fondateur 08.05.20 Bill Kouligas pour Lifetime ne déroge pas à cette règle ! Low Jack Mix [Basé à Berlin, Bill Kouligas est à la fois artiste, designer et musicien. Il est connu Né au Honduras, Philippe Hallais aka Low comme le fondateur et directeur artisJack est l’un des producteurs de musique tique de la plateforme multidisciplinaire électronique les plus intéressants de et label de disques PAN, qui a accueilli <-- © Katinka Bockfrançaise. Il garde un pied dans la la scène des artistes tels que Pan Daijing, Pelada, culture club tout en sondant les expériAnne Imhof, Puce Mary, Amnesia Scanner, mentations sonores abstraites de la noise Lucy Railton ou encore Yves Tumor.] ou du drone. Pour Lifetime, il nous offre un mix unique 28.04.20 de mutations dub futuristes, à l’image de sa musique qui s’inspire de la multipliKatinka Bock cité des langages musicaux associés aux Seechameleon cultures underground. Pour Lifetime, l’artiste allemande Katinka [Né au Honduras, Philippe Hallais est Bock offre une œuvre peu montrée à ce un compositeur de musique é ­ lectronique jour. français qui vit à Paris. Il codirige les La vidéo filmée en Super 8 s’inspire Éditions Gravats / Les Disques De La d’un conte relatant la vie des habitant·e·s ­Bretagne avec Jean Carval depuis 2014.] de Schilda, les Schildbürger. Agacées de voir leurs compagnons accaparés en permanence par le roi, les femmes de Schilda leur lancent un ultimatum pour qu’ils s’en libèrent. Il est alors décidé que les hommes renoncent totalement à leur intelligence afin d’être moins désirés par la royauté. En allemand, on utilise encore le mot Schildbürger pour désigner un<-- © Nkisi « nigaud » ou un « hurluberlu ». Un jour,


Pour Lifetime, Laure Prouvost nous offre son film We Know We Are Just Pixels en visionnage. En attribuant des carac­ téristiques humaines à des objets i­nanimés, elle fait converser des images qui discutent de leurs existences et de leurs vulnérabilités devant le·la spectateur·rice. Les images veulent être plus que de simples pixels : elles désirent exister dans le monde au-delà de la machine qui les génère. [L’œuvre de Laure Prouvost, artiste l­auréate du Turner Prize en 2013 et représentante de la France lors de la dernière édition de la Biennale de Venise, prend la forme d’histoires où l’imaginaire se mêle au monde visible avec humour et ironie.] 08.05.20 Mélanie Matranga Reading Les projets de l’artiste Mélanie Matranga s’intéressent à l’état de nos sensations et à la notion d’intimité. Spécialement pour Lifetime, Mélanie Matranga a enregistré Reading, une superposition et juxtaposition de nappes sonores aux natures diverses : des textes de Jacques Rigaut, Friedrich Nietzsche et Ingeborg Bachmann s’entremêlent aux sons, chants et mélodies issus de la discothèque de Quentin Vandewalle, cofondateur du label Antinote. [Née en 1985 à Marseille, Mélanie Matranga vit à Paris, où elle a étudié à l’École nationale supérieure des Beaux-arts (ENSBA).] 11.05.20 Lafawndah et Trustfall CONCORDIA 01 CONCORDIA 01 est le premier volet d’une série de performances nocturnes de Lafawndah et Trustfall. Avec un répertoire musical et un style visuel uniques, la série CONCORDIA est conçue comme un pont entre le sommeil et l’éveil. Ici, le rêve et l’imaginaire sont empreints du mystère et de l’imprévisibilité musicale qui caractérisent le duo. Dans cet épisode spécialement créé pour Lifetime, Lafawndah et Trustfall suivent le fil rouge qui relie Beverly Glenn-Copeland, Throbbing Gristle, Scott Walker, Pentangle et Brigitte Fontaine + Areski ­Belkacem. Tour à tour laconiques, expansives, s­ ensuelles et torrides, ces chansons sont des ballades à la frontière d’un monde et de l’autre qui dévoilent l’immense dans l’intime. [Lafawndah est une compositrice érudite au style imprévisible. Trustfall est un musicien et cinéaste basé à Londres qui a eu pour mentors le compositeur et ­artiste d’avant-garde William Basinski ainsi que le regretté théoricien de la culture Mark Fisher. Profondément ­ancrées dans l’expérience contemporaine, ses ­chansons pop à la structure complexe se ­distinguent par un sens classique de la c ­ onstruction associé à une k-funk abstraite et ­fantomatique.]

15.05.20 Zoë Mc Pherson et Alessandra Leone Silent Movement Silent Movement est une invitation au voyage intérieur qui remodèle les souvenirs tout en brouillant les lignes entre perceptions familières et nouveaux horizons. Tout au long de la pièce, les deux artistes nous emmènent dans un trip audiovisuel cérébral à la fois doux et effrayant. [Artiste pluridisciplinaire, c ­ ompositrice sonore et DJ basée à Berlin, Zoë Mc ­Pherson a fondé le label hybride SFX en février 2020 aux côtés d’Alessandra Leone, artiste vidéaste et collaboratrice de longue date.]

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06.05.20 Laure Prouvost We Know We Are Just Pixels


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17.04.20 Volmir Cordeiro Thèse-Mantra

22.04.20 Cally Spooner

Cally Spooner a rendu accessibles une Pour Lifetime, le chorégraphe ­Volmir partition de vingt-neuf dessins et un film Cordeiro et Bruno Pace, en étroite de Maggie Segal dansant ses dessins. collaboration avec Carolina J ­ anning, ont concocté un film d’action, une Thèse-Mantra [Née en 1983 et diplômée de p ­ hilosophie, sur fond violet, un manifeste bout-deCally Spooner accorde une grande place à l’écriture, qu’elle transcrit en un vocabuficelle à grand renfort d’effets spéciaux. De quoi nous mettre collectivement laire visuel et vocal dans son œuvre. Ces en jambes, en mots et en mouvements. mots qu’elle active, incarnés par le corps et la verbalisation, sont une invitation à [Né en 1987 et formé au Centre ­national l’action adressée au public statique. Elle de danse contemporaine d’Angers, vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).] le chorégraphe Volmir Cordeiro travaille sur les figures de la marginalité dans 23.04.20 la danse contemporaine. Il vit et travaille Tujiko Noriko à Paris (France).] KOKONI IRUYO ISSHO DAYO

pendant une guerre, les Schildbürger embarquent la cloche en bronze de leur église pour la cacher sous l’eau. Afin de pouvoir la retrouver une fois la guerre ­terminée, ils décident de marquer l’endroit du naufrage de la cloche sur la paroi de leur barque… puis rentrent chez eux. Ce conte est la source d’inspiration de la vidéo Seechameleon de Katinka Bock. [Née en 1976 à Francfort (Allemagne), Katinka Bock est diplômée de la ­Kunsthochschule Berlin-Weissensee (2004) et du post-­diplôme Art de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon (2005). Elle vit et travaille à Paris.]

30.04.20 Nkisi <-- © Emanuele Coccia Orb 20.04.20 À travers une home session imaginée Pour Lifetime, Melika Ngombe Kolongo Nora Turato pour Lifetime, Tujiko Noriko nous laisse aka Nkisi, figure phare de la musique thanks, i hate it_iphone entrevoir son processus créatif tout ­expérimentale actuelle, a composé Orb, my small screen distracts me en nous guidant dans sa maison. une exploration sonore et visuelle du from my big screen_4k De cette déambulation cloisonnée let’s never be like that_smart- émergent une douce poésie du q ­ uotidien, cosmos. phone_tablet des jouets d’enfant qui traînent, le plicit seems the ice cream licked ploc d’un vieux robinet, des cerfs-­volants [DJ, productrice et fondatrice du collectif back japonais séchant au vent… L’artiste NON Worldwide, Melika Ngombe Kolongo i wake up and go insane_ipad nous invite à emprunter mentalement les alias Nkisi vit et travaille à Londres passages qui s’ouvrent à nous – qu’ils (Royaume-Uni).] En puisant des fragments dans le flux soient sonores ou visuels – et nous plonge 04.05.20 ­continu de paroles et d’opinions dans une fugue rêveuse. « J’ai essayé de tirer le meilleur parti de qui ­circulent quotidiennement, l’artiste Emanuele Coccia performeuse Nora Turato crée des œuvres notre confinement en restant ensemble et Clément Delépine et unis. » textuelles aux airs de déjà-lu. La fin d’un monde Nora Turato s’inspire du pouvoir et de [Née à Osaka et installée en région l’omniprésence du langage pour r­ aconter À travers une conversation inédite pour parisienne, Tujiko Noriko compose une ­Lifetime avec Clément Delépine, curateur nos conditions et nos regards sur le monde musique faite de couches successives en glanant des commentaires absurdes, et directeur de la foire Paris Internationale, nourries par des rythmes suaves et des surprenants ou évocateurs. le philosophe Emanuele Coccia, auteur mélodies volontairement ­déstructurées. Tout spécialement pour Lifetime, l’artiste <-- © Low Jackde La Vie des plantes. Une ­métaphysique propose une série de cinq œuvres en En 2019, elle compose la musique de Kuro, du mélange et de Métamorphoses, nous téléchargement libre destinées à devenir explique comment la situation actuelle un film expérimental qu’elle a également des écrans de veille ! réalisé, publiée par le label PAN. Elle a accélère la fin d’un monde. Il analyse ici également signé la musique du long-­ notre rapport aux vivants, qu’il s’agisse Gegenwartskunst d’êtres humains, de bactéries, de virus, de métrage Surge.] Co-commissionné Siegen par le Museum für plantes ou d’animaux, et la façon dont notre relation aux autres espèces doit être 24.04.20 repensée afin d’imaginer d’autres futurs. Bill Kouligas [Nora Turato est une artiste performeuse Mix qui vit et travaille à Amsterdam. Son travail est basé sur la polyvalence du langage [Philosophe d’origine italienne, ­Emanuele En douze ans d’existence, le label PAN en tant qu’instrument dans la création Coccia est actuellement maître de de performances parlées immersives qui n’a cessé de repousser la limite des genres conférences à l’École des hautes études musicaux vers des territoires inexplorés. brisent la distinction entre la musique en sciences sociales.] et l’art de la performance.] Le mix spécialement conçu par le fondateur 08.05.20 Bill Kouligas pour Lifetime ne déroge pas 21.04.20 à cette règle ! Low Jack Mix Yasmine Hugonnet [Basé à Berlin, Bill Kouligas est à la fois et Mathieu Bouvier artiste, designer et musicien. Il est connu Né au Honduras, Philippe Hallais aka Low La Ronde comme le fondateur et directeur artisJack est l’un des producteurs de musique tique de la plateforme multidisciplinaire Dans cette ronde chorégraphiée par électronique les plus intéressants de et label de disques PAN, qui a accueilli Yasmine Hugonnet et filmée par Mathieu <-- © Laure Prouvost la scène française. Il garde un pied dans la des artistes tels que Pan Daijing, Pelada, Bouvier, les corps distants s’engagent culture club tout en sondant les expériAnne Imhof, Puce Mary, Amnesia Scanner, mentations sonores abstraites de la noise dans un lent processus de rapprochement Lucy Railton ou encore Yves Tumor.] que la caméra observe en plan serré, à ou du drone. l’échelle de la peau, de la concentration, Pour Lifetime, il nous offre un mix unique 28.04.20 de la ténacité. de mutations dub futuristes, à l’image de sa musique qui s’inspire de la multipliKatinka Bock Un mouvement d’ensemble à contempler cité des langages musicaux associés aux Seechameleon en confinement – exceptionnellement pour cultures underground. Lifetime. Pour Lifetime, l’artiste allemande Katinka « La ronde, c’est l’espace que prend [Né au Honduras, Philippe Hallais est le temps pour changer un corps en un autre Bock offre une œuvre peu montrée à ce un compositeur de musique é ­ lectronique corps. Chaque corps déroule dans le corps jour. français qui vit à Paris. Il codirige les La vidéo filmée en Super 8 s’inspire suivant la danse d’un corps commun. » Éditions Gravats / Les Disques De La d’un conte relatant la vie des habitant·e·s ­Bretagne avec Jean Carval depuis 2014.] [Née en 1979, la danseuse et ­chorégraphe de Schilda, les Schildbürger. Agacées de voir leurs compagnons accaparés en Yasmine Hugonnet s’intéresse au ­rapport entre forme, image et sensation, permanence par le roi, les femmes de à la germination de l’imaginaire, à la Schilda leur lancent un ultimatum pour qu’ils s’en libèrent. Il est alors décidé que (dé)construction du langage chorégra­ les hommes renoncent totalement à leur phique, au processus d’incarnation intelligence afin d’être moins désirés par et d’appropriation.] la royauté. En allemand, on utilise encore le mot Schildbürger pour désigner unMélanie Matranga <-- © « nigaud » ou un « hurluberlu ». Un jour,


Pour Lifetime, Laure Prouvost nous offre son film We Know We Are Just Pixels en visionnage. En attribuant des carac­ téristiques humaines à des objets i­nanimés, elle fait converser des images qui discutent de leurs existences et de leurs vulnérabilités devant le·la spectateur·rice. Les images veulent être plus que de simples pixels : elles désirent exister dans le monde au-delà de la machine qui les génère. [L’œuvre de Laure Prouvost, artiste l­auréate du Turner Prize en 2013 et représentante de la France lors de la dernière édition de la Biennale de Venise, prend la forme d’histoires où l’imaginaire se mêle au monde visible avec humour et ironie.] 08.05.20 Mélanie Matranga Reading Les projets de l’artiste Mélanie Matranga s’intéressent à l’état de nos sensations et à la notion d’intimité. Spécialement pour Lifetime, Mélanie Matranga a enregistré Reading, une superposition et juxtaposition de nappes sonores aux natures diverses : des textes de Jacques Rigaut, Friedrich Nietzsche et Ingeborg Bachmann s’entremêlent aux sons, chants et mélodies issus de la discothèque de Quentin Vandewalle, cofondateur du label Antinote. [Née en 1985 à Marseille, Mélanie Matranga vit à Paris, où elle a étudié à l’École nationale supérieure des Beaux-arts (ENSBA).] 11.05.20 Lafawndah et Trustfall CONCORDIA 01 CONCORDIA 01 est le premier volet d’une série de performances nocturnes de Lafawndah et Trustfall. Avec un répertoire musical et un style visuel uniques, la série CONCORDIA est conçue comme un pont entre le sommeil et l’éveil. Ici, le rêve et l’imaginaire sont empreints du mystère et de l’imprévisibilité musicale qui caractérisent le duo. Dans cet épisode spécialement créé pour Lifetime, Lafawndah et Trustfall suivent le fil rouge qui relie Beverly Glenn-Copeland, Throbbing Gristle, Scott Walker, Pentangle et Brigitte Fontaine + Areski ­Belkacem. Tour à tour laconiques, expansives, s­ ensuelles et torrides, ces chansons sont des ballades à la frontière d’un monde et de l’autre qui dévoilent l’immense dans l’intime. [Lafawndah est une compositrice érudite au style imprévisible. Trustfall est un musicien et cinéaste basé à Londres qui a eu pour mentors le compositeur et ­artiste d’avant-garde William Basinski ainsi que le regretté théoricien de la culture Mark Fisher. Profondément ­ancrées dans l’expérience contemporaine, ses ­chansons pop à la structure complexe se ­distinguent par un sens classique de la c ­ onstruction associé à une k-funk abstraite et ­fantomatique.]

15.05.20 Zoë Mc Pherson et Alessandra Leone Silent Movement Silent Movement est une invitation au voyage intérieur qui remodèle les souvenirs tout en brouillant les lignes entre perceptions familières et nouveaux horizons. Tout au long de la pièce, les deux artistes nous emmènent dans un trip audiovisuel cérébral à la fois doux et effrayant. [Artiste pluridisciplinaire, c ­ ompositrice sonore et DJ basée à Berlin, Zoë Mc ­Pherson a fondé le label hybride SFX en février 2020 aux côtés d’Alessandra Leone, artiste vidéaste et collaboratrice de longue date.]

73

06.05.20 Laure Prouvost We Know We Are Just Pixels


72

17.04.20 Volmir Cordeiro Thèse-Mantra

22.04.20 Cally Spooner

Cally Spooner a rendu accessibles une Pour Lifetime, le chorégraphe ­Volmir partition de vingt-neuf dessins et un film Cordeiro et Bruno Pace, en étroite de Maggie Segal dansant ses dessins. collaboration avec Carolina J ­ anning, ont concocté un film d’action, une Thèse-Mantra [Née en 1983 et diplômée de p ­ hilosophie, sur fond violet, un manifeste bout-deCally Spooner accorde une grande place à l’écriture, qu’elle transcrit en un vocabuficelle à grand renfort d’effets spéciaux. De quoi nous mettre collectivement laire visuel et vocal dans son œuvre. Ces en jambes, en mots et en mouvements. mots qu’elle active, incarnés par le corps et la verbalisation, sont une invitation à [Né en 1987 et formé au Centre ­national l’action adressée au public statique. Elle de danse contemporaine d’Angers, vit et travaille à Londres (Royaume-Uni).] le chorégraphe Volmir Cordeiro travaille sur les figures de la marginalité dans 23.04.20 la danse contemporaine. Il vit et travaille Tujiko Noriko à Paris (France).] KOKONI IRUYO ISSHO DAYO

pendant une guerre, les Schildbürger embarquent la cloche en bronze de leur église pour la cacher sous l’eau. Afin de pouvoir la retrouver une fois la guerre ­terminée, ils décident de marquer l’endroit du naufrage de la cloche sur la paroi de leur barque… puis rentrent chez eux. Ce conte est la source d’inspiration de la vidéo Seechameleon de Katinka Bock. [Née en 1976 à Francfort (Allemagne), Katinka Bock est diplômée de la ­Kunsthochschule Berlin-Weissensee (2004) et du post-­diplôme Art de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon (2005). Elle vit et travaille à Paris.]

30.04.20 Nkisi <-- © Lafawndah et Trustfall Orb 20.04.20 À travers une home session imaginée Pour Lifetime, Melika Ngombe Kolongo Nora Turato pour Lifetime, Tujiko Noriko nous laisse aka Nkisi, figure phare de la musique thanks, i hate it_iphone entrevoir son processus créatif tout ­expérimentale actuelle, a composé Orb, my small screen distracts me en nous guidant dans sa maison. une exploration sonore et visuelle du from my big screen_4k De cette déambulation cloisonnée let’s never be like that_smart- émergent une douce poésie du q ­ uotidien, cosmos. phone_tablet des jouets d’enfant qui traînent, le plicit seems the ice cream licked ploc d’un vieux robinet, des cerfs-­volants [DJ, productrice et fondatrice du collectif back japonais séchant au vent… L’artiste NON Worldwide, Melika Ngombe Kolongo i wake up and go insane_ipad nous invite à emprunter mentalement les alias Nkisi vit et travaille à Londres passages qui s’ouvrent à nous – qu’ils (Royaume-Uni).] En puisant des fragments dans le flux soient sonores ou visuels – et nous plonge 04.05.20 ­continu de paroles et d’opinions dans une fugue rêveuse. « J’ai essayé de tirer le meilleur parti de qui ­circulent quotidiennement, l’artiste Emanuele Coccia performeuse Nora Turato crée des œuvres notre confinement en restant ensemble et Clément Delépine et unis. » textuelles aux airs de déjà-lu. La fin d’un monde Nora Turato s’inspire du pouvoir et de [Née à Osaka et installée en région l’omniprésence du langage pour r­ aconter À travers une conversation inédite pour parisienne, Tujiko Noriko compose une ­Lifetime avec Clément Delépine, curateur nos conditions et nos regards sur le monde musique faite de couches successives en glanant des commentaires absurdes, et directeur de la foire Paris Internationale, nourries par des rythmes suaves et des surprenants ou évocateurs. le philosophe Emanuele Coccia, auteur mélodies volontairement ­d<--éstructurées. Tout spécialement pour Lifetime, l’artiste de La Vie des plantes. Une ­métaphysique © Zoë Mc Pherson propose une série de cinq œuvres en En 2019, elle compose la musique de Kuro, du mélange et de Métamorphoses, nous téléchargement libre destinées à devenir explique comment la situation actuelle un film expérimental qu’elle a également des écrans de veille ! réalisé, publiée par le label PAN. Elle a accélère la fin d’un monde. Il analyse ici également signé la musique du long-­ notre rapport aux vivants, qu’il s’agisse Gegenwartskunst d’êtres humains, de bactéries, de virus, de métrage Surge.] Co-commissionné Siegen par le Museum für plantes ou d’animaux, et la façon dont notre relation aux autres espèces doit être 24.04.20 repensée afin d’imaginer d’autres futurs. Bill Kouligas [Nora Turato est une artiste performeuse Mix qui vit et travaille à Amsterdam. Son travail est basé sur la polyvalence du langage [Philosophe d’origine italienne, ­Emanuele En douze ans d’existence, le label PAN en tant qu’instrument dans la création Coccia est actuellement maître de de performances parlées immersives qui n’a cessé de repousser la limite des genres conférences à l’École des hautes études musicaux vers des territoires inexplorés. brisent la distinction entre la musique en sciences sociales.] et l’art de la performance.] Le mix spécialement conçu par le fondateur 08.05.20 Bill Kouligas pour Lifetime ne déroge pas 21.04.20 à cette règle ! Low Jack Mix Yasmine Hugonnet [Basé à Berlin, Bill Kouligas est à la fois et Mathieu Bouvier artiste, designer et musicien. Il est connu Né au Honduras, Philippe Hallais aka Low La Ronde comme le fondateur et directeur artisJack est l’un des producteurs de musique tique de la plateforme multidisciplinaire Dans cette ronde chorégraphiée par électronique les plus intéressants de et label de disques PAN, qui a accueilli Yasmine Hugonnet et filmée par Mathieu la scène française. Il garde un pied dans la des artistes tels que Pan Daijing, Pelada, Bouvier, les corps distants s’engagent culture club tout en sondant les expériAnne Imhof, Puce Mary, Amnesia Scanner, mentations sonores abstraites de la noise dans un lent processus de rapprochement Lucy Railton ou encore Yves Tumor.] que la caméra observe en plan serré, à ou du drone. l’échelle de la peau, de la concentration, Pour Lifetime, il nous offre un mix unique 28.04.20 de la ténacité. de mutations dub futuristes, à l’image de sa musique qui s’inspire de la multipliKatinka Bock Un mouvement d’ensemble à contempler cité des langages musicaux associés aux Seechameleon en confinement – exceptionnellement pour cultures underground. Lifetime. Pour Lifetime, l’artiste allemande Katinka « La ronde, c’est l’espace que prend [Né au Honduras, Philippe Hallais est le temps pour changer un corps en un autre Bock offre une œuvre peu montrée à ce un compositeur de musique é ­ lectronique corps. Chaque corps déroule dans le corps jour. français qui vit à Paris. Il codirige les La vidéo filmée en Super 8 s’inspire suivant la danse d’un corps commun. » Éditions Gravats / Les Disques De La d’un conte relatant la vie des habitant·e·s ­Bretagne avec Jean Carval depuis 2014.] [Née en 1979, la danseuse et ­chorégraphe de Schilda, les Schildbürger. Agacées de voir leurs compagnons accaparés en Yasmine Hugonnet s’intéresse au ­rapport entre forme, image et sensation, permanence par le roi, les femmes de à la germination de l’imaginaire, à la Schilda leur lancent un ultimatum pour qu’ils s’en libèrent. Il est alors décidé que (dé)construction du langage chorégra­ les hommes renoncent totalement à leur phique, au processus d’incarnation intelligence afin d’être moins désirés par et d’appropriation.] la royauté. En allemand, on utilise encore le mot Schildbürger pour désigner un « nigaud » ou un « hurluberlu ». Un jour,


Pour Lifetime, Laure Prouvost nous offre son film We Know We Are Just Pixels en visionnage. En attribuant des carac­ téristiques humaines à des objets i­nanimés, elle fait converser des images qui discutent de leurs existences et de leurs vulnérabilités devant le·la spectateur·rice. Les images veulent être plus que de simples pixels : elles désirent exister dans le monde au-delà de la machine qui les génère. [L’œuvre de Laure Prouvost, artiste l­auréate du Turner Prize en 2013 et représentante de la France lors de la dernière édition de la Biennale de Venise, prend la forme d’histoires où l’imaginaire se mêle au monde visible avec humour et ironie.] 08.05.20 Mélanie Matranga Reading Les projets de l’artiste Mélanie Matranga s’intéressent à l’état de nos sensations et à la notion d’intimité. Spécialement pour Lifetime, Mélanie Matranga a enregistré Reading, une superposition et juxtaposition de nappes sonores aux natures diverses : des textes de Jacques Rigaut, Friedrich Nietzsche et Ingeborg Bachmann s’entremêlent aux sons, chants et mélodies issus de la discothèque de Quentin Vandewalle, cofondateur du label Antinote. [Née en 1985 à Marseille, Mélanie Matranga vit à Paris, où elle a étudié à l’École nationale supérieure des Beaux-arts (ENSBA).] 11.05.20 Lafawndah et Trustfall CONCORDIA 01 CONCORDIA 01 est le premier volet d’une série de performances nocturnes de Lafawndah et Trustfall. Avec un répertoire musical et un style visuel uniques, la série CONCORDIA est conçue comme un pont entre le sommeil et l’éveil. Ici, le rêve et l’imaginaire sont empreints du mystère et de l’imprévisibilité musicale qui caractérisent le duo. Dans cet épisode spécialement créé pour Lifetime, Lafawndah et Trustfall suivent le fil rouge qui relie Beverly Glenn-Copeland, Throbbing Gristle, Scott Walker, Pentangle et Brigitte Fontaine + Areski ­Belkacem. Tour à tour laconiques, expansives, s­ ensuelles et torrides, ces chansons sont des ballades à la frontière d’un monde et de l’autre qui dévoilent l’immense dans l’intime. [Lafawndah est une compositrice érudite au style imprévisible. Trustfall est un musicien et cinéaste basé à Londres qui a eu pour mentors le compositeur et ­artiste d’avant-garde William Basinski ainsi que le regretté théoricien de la culture Mark Fisher. Profondément ­ancrées dans l’expérience contemporaine, ses ­chansons pop à la structure complexe se ­distinguent par un sens classique de la c ­ onstruction associé à une k-funk abstraite et ­fantomatique.]

15.05.20 Zoë Mc Pherson et Alessandra Leone Silent Movement Silent Movement est une invitation au voyage intérieur qui remodèle les souvenirs tout en brouillant les lignes entre perceptions familières et nouveaux horizons. Tout au long de la pièce, les deux artistes nous emmènent dans un trip audiovisuel cérébral à la fois doux et effrayant. [Artiste pluridisciplinaire, c ­ ompositrice sonore et DJ basée à Berlin, Zoë Mc ­Pherson a fondé le label hybride SFX en février 2020 aux côtés d’Alessandra Leone, artiste vidéaste et collaboratrice de longue date.]

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06.05.20 Laure Prouvost We Know We Are Just Pixels


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Programme public Samia Henni 08.01.20

Warm Up Session avec Jean-Biche

01.02 et 02.02.20

Madeleine ­Planeix-Crocker

Programmatrice des Warm Up Sessions

Rencontre entre l’historienne et théoricienne de ­l’architecture Samia Henni à l’occasion de la traduction française de son livre Architecture de la contre-révolution, et Zineb Sedira, artiste qui travaille sur la vidéo, le film, l’installation et la photographie. Cette discussion visait à échanger autour de thèmes c ­ ommuns ou résonant dans les recherches respectives de Samia H ­ enni et Zineb Sedira, qu’il s’agisse de la mémoire et de l’histoire, ­notamment algérienne à l’époque coloniale et p ­ ostcoloniale, du travail des archives, ou encore de la place de l’art et des ­artistes « face à l’Histoire ». Comment s’échauffer à la transformation de genre ? Lors de cette Warm Up Session, Jean-Biche propose de nous guider dans ce questionnement approfondi par un temps de pratique physique suivi d’une réflexion collective autour des enjeux de la performance comme stratégie de désidentification. Cette Warm Up Session avec l’artiste ­pluridisciplinaire Jean-Biche s’inscrit dans le cadre du festival Closer Music.

« Les Warm Up Sessions ont commencé par un temps fort en 2020, à savoir l’invitation du performeur Jean-Biche en collaboration avec le festival Closer Music. Après les spécificités du training en drag, nous avons pris part à un éveil des sensualités avec la chorégraphe et danseuse danoise Mette Ingvartsen pendant le festival En Pratiques. Le premier confinement a été l’occasion pour les Sessions de s’associer au programme digital Lifetime en invitant les performeuses Mercedes Dassy (Belgique) et Oona Doherty (Irlande) à partager leurs expériences sensorielles face à un tel contexte de mouvements contraints. L’été a permis d’expérimenter un format hybride (live et digital) des Sessions avec le chorégraphe franco-algérien Benjamin Karim Bertrand autour des écologies en danse. En septembre, la brève réouverture de la Fondation a ­permis l’accueil de la performeuse française Helena de Laurens avec une jauge de participant·e·s restreinte. Sur le même ­dispositif d’accueil, Cherish Menzo (Pays-Bas et Suriname) nous a embarqué·e·s dans un training vocal et corporel des techniques chopped & screwed en hip-hop. Le performeur Pol Pi (Brésil) nous a quant à lui encouragé·e·s à plonger dans des archives personnelles et incarnées ; cette Session s’est également ­déclinée dans un format digital déployé dans les interstices de la Fondation. À la suite de la re-fermeture des espaces, une Session digitale live avec le metteur en scène Mohamed El Khatib s’est organisée : des lectures partagées à voix haute ont d ­ évoilé les fondements de son travail. Par la suite, l’invitation de la chorégraphe franco-algérienne Nacera Belaza nous a amené·e·s à la pratique intime du souffle en danse. Les Warm Up Sessions se sont ainsi adaptées aux rythmes variés de l’année 2020 en défrichant les mouvements possibles des corps, des voix et des idées là où l’on s’y attendait le moins. Fidèle au soutien apporté aux artistes locaux·ales et internationaux·ales, la série a également maintenu son partenariat avec le Festival d’Automne à Paris. Les Sessions ont ouvert la voie à la conception d’une série complémentaire de rencontres d’artistes, Dérives, qui a vu le jour en mars 2021. »

Jean Biche © Martin Argyroglo -->




Lors de cette séance, Félicia Atkinson partage avec le public une playlist secrète à écouter profondément dans un moment simple, sans images.

Félicia Atkinson Space is an instrument

Lafayette Anticipations, le Centre culturel suisse, Instants ­Chavirés et Petit Bain accueillent la première édition parisienne du festival de musique expérimentale Oto Nové Swiss. Après deux éditions au Café OTO à Londres, la troisième incarnation du festival qui a lieu pour la première fois à P ­ aris proposait des concerts, des performances et des DJ-sets ­d’artistes. À Lafayette Anticipations, le festival accueille l’artiste ­sonore et visuelle Félicia Atkinson, la musique paradoxale de la Japonaise Tujiko Noriko et le guitariste suisse Manuel Troller.

22.02.20

Félicia Atkinson × Tujiko Nuriko × Manuel Troller OTO NOVÉ SWISS PARIS FESTIVAL 23.02.20

Oto Nové Swiss est une initiative de Südpol Lucerne, Bad Bonn et Präsens Editionen pour la diffusion de la musique expérimentale suisse.

Marguerite Humeau Avec cette vidéo intitulée Weeds, Marguerite Humeau ­partage ses interrogations face aux bouleversements qui agitent Weeds    le monde. Tournée à Londres pendant le confinement, on y voit l’artiste arpenter son environnement proche et ­redécouvrir les êtres qui le peuplent. Enquête filmée sur les « mauvaises herbes » qui poussent dans les interstices du bitume, Weeds s’intéresse à ces plantes aux nombreuses vertus que l’on ne remarque pas, mais qui témoignent pourtant de la force et des pouvoirs du vivant. L’enquête s’ouvre sur une rencontre de Marguerite Humeau avec Lucia Stuart, artiste et experte en cueillette qui raconte la philosophie de la pratique du glanage. La vidéo est suivie d’un entretien avec Rebecca Lamarche-­ Vadel qui met cette démarche en perspective au sein du travail de l’artiste.

25.06.20

Pour cette Warm Up Session, le danseur-chorégraphe ­Benjamin Warm Up Session avec Benjamin Bertrand Bertrand expose ses recherches récentes autour du Noh dans le cadre de son nouveau solo Vestiges (2020). À ­partir de cette tradition performative japonaise qui convoque ­souvent des ­esprits, Bertrand élabore un « atlas gestuel de ces danses mélancoliques » qu’il compte partager en tant que ­passeur avec les participant·e·s de cette Session. En écho à l’affirmation-­ 30.06 et 23.07.20 invitation du philosophe Timothy Morton – « L’intimité nous confronte à la question de l’espace intérieur. Notre intimité avec les autres êtres est pleine d’ambiguïté. » –, Benjamin Bertrand cherche à éveiller par le geste les vestiges – sentiments, souvenirs – en nous/hors de nous qui nous hantent tels des fantômes. <-- Mette Ingvartsen © Martin Argyroglo

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Warm Up Session Le travail de Mette Ingvartsen se situe à la lisière des corps avec Mette Ingvartsen et des matières qu’elle met en scène et en mouvement. La sexualité existe comme ­objet d’étude et pivot de son œuvre, qu’elle explore en lien avec les écosystèmes ­environnants. La danse, mais aussi les sons et les installations, servent à t­ raduire 16.02.20 à la fois l’extase et l’ambiguïté de nos interactions. Cette Warm Up Session est l’occasion de défricher la scène de Mette comme terrain de jeu et laboratoire des gestes, des plus ­anodins aux plus intimes.


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Arthur Jafa × Myriam Ben Salah IN FLUX    02.07.20

Coby Sey In quarantine    09.07.20 Braquage Dessine-moi un film    18.07 et 05.09.20

Rachel Rose × Hans Ulrich Obrist    30.07.20 TADA! Reproductive Exile de Lucy Beech    06.08.20

Teresa Castro La revanche de l’animisme et le retour des sorcières    20.08.20

Lors de cette rencontre, la commissaire d’exposition et c ­ ritique d’art Myriam Ben Salah s’entretient avec l’artiste Arthur Jafa qui occupe une place majeure dans l’art d’aujourd’hui. Les thèmes abordés sont liés aux questions qui traversent le ­travail de Jafa : la Blackness (« conscience noire » ou « identité noire »), la Whiteness (« conscience blanche » ou « identité blanche ») ainsi que la possibilité d’exprimer et de mettre ces notions en perspective dans son œuvre. Ces thèmes sont notamment ­cristallisés dans Love is the Message, The Message is Death, vidéo réalisée en 2016 par Arthur Jafa. Chef-d’œuvre de montage et de précision, cette vidéo de sept minutes est composée de clips trouvés sur Internet qui évoquent la douleur, la violence et la résilience, mais aussi la vitalité et la créativité de la communauté noire aux États-Unis. Certaines séquences, notamment celles qui montrent des violences policières à l’encontre d’Africain·e·s-Américain·e·s, résonnent tout particulièrement avec l’actualité. Avec ce live réalisé dans son home studio à Londres pendant le confinement, Coby Sey nous plonge dans un récit onirique lancinant et mélancolique. Un voyage qui oscille entre ambient et spoken words, avec des accents hip-hop auxquels s’agrègent des fragments visuels de vie quotidienne en quarantaine. Dans le cadre de l’exposition de l’artiste vidéaste Rachel Rose, les enfants ont été invité·e·s à imaginer et créer leur propre film collectif en peignant, dessinant et même en grattant sur une pellicule pour devenir des réalisateur·rice·s en herbe. À la fin de la séance, ils·elles découvrent leur film avec un vrai projecteur de cinéma ! Un atelier proposé par l’association ­Braquage spécialisée dans la diffusion et la transmission du ­cinéma expérimental. Directeur artistique des Serpentine Galleries de Londres, Hans Ulrich Obrist connaît Rachel Rose depuis près de dix ans. À l’occasion de l’exposition de l’artiste à Lafayette A ­ nticipations, cette rencontre leur permet d’aborder certains thèmes forts de l’œuvre de Rachel Rose, par exemple notre rapport à la technologie, la nature et la finitude de l’être. La critique d’art Ingrid Luquet-Gad présente ­Reproductive Exile (2018), une œuvre vidéo de Lucy Beech qui fait ­partie de la Collection Lafayette Anticipations – Fonds de d ­ otation ­Famille Moulin et a été produite par la Fondation à ­l’occasion de ­l’exposition Le Centre ne peut tenir en 2018. Les ­questionnements autour de la condition humaine et post-humaine ne sont pas sans rappeler des thématiques chères au travail de l’artiste ­américaine Rachel Rose. Au cœur de l’exposition Rachel Rose, Teresa Castro nous fait part du retour des sorcières à l’ère de l’urgence climatique et de l’effondrement du vivant. À partir du travail de Rachel Rose et des textes de la ­philosophe australienne Val Plumwood, Teresa Castro, ­historienne qui travaille sur les liens entre cinéma et animisme, s­ ’intéresse à ce que nous dit ce retour des sorcières sur notre moment présent. Il y est question d’expérience de la nature, d’éco­ féminisme, de raison écologique… et de la revanche de ­l’animisme.


79 ^-- Coby Sey © Lafayette Anticipations

^-- Rachel Rose × Hans Ulrich Obrist © Lafayette Anticipations

^-- Lucy Beech, Reproductive exile (2018), arrêt sur image


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^-- Arthur Jafa × Myriam Ben Salah © Lafayette Anticipations

^-- Teresa Castro © Lafayette Anticipations

^-- Dj Marcelle × Daniel Fontana © Lafayette Anticipations


Braquage Jouets d’optique et lanterne magique

29.08, 06.09 et 13.09.20

DJ Marcelle Originaire des Pays-Bas, DJ Marcelle/Another Nice Mess est une figure surprenante et emblématique de l’underground club × Daniel Fontana    international qui possède une connaissance intarissable des musiques passées et contemporaines. Elle offre une heure de mix audacieux, fusionnant les styles musicaux comme p ­ ersonne grâce à ses trois platines utilisées simultanément et sa c ­ ollection d’environ… 20 000 vinyles ! En préambule, une discussion riche et intime avec Daniel Fontana, programmateur depuis trente ans des mythiques club et festival Bad Bonn Kilbi à Düdingen dans sa campagne suisse. La complicité qu’il partage avec DJ Marcelle depuis plus de quinze ans est nourrie par une curiosité musicale jamais rassasiée doublée d’une généreuse radicalité dans ses choix artistiques, entre jubilations contagieuses et hantise d’une musique aseptisée.

27.08.20

SLOW READING SHOW Bryana Fritz est chorégraphe et danseuse, Henry Andersen est artiste visuel et compositeur. En 2016, iels créent ensemble YES le Slow Reading Club pour expérimenter des contextes ­singuliers    de lectures collectives qui prennent autant en compte les textes que les corps, les architectures et les gestes. À l­’occasion du confinement, iels ont tenté l’expérience en ligne en se ­servant de la distance, des outils de connexion et des interfaces 14, 15, 16, 17 et 18.09.20 des ordinateurs comme autant de nouveaux partenaires de jeu à utiliser par et avec les participant·e·s. Dans le cadre du festival Extra!, Lafayette Anticipations leur a proposé de poursuivre l’aventure en quatorze nouvelles sessions. Avec la participation exceptionnelle de Maud Jacquin, historienne de l’art et commissaire d’exposition. Journées Pendant les Journées européennes du patrimoine, Lafayette Anticipations donne à voir ses espaces cachés : ses ateliers de du patrimoine production et d’édition qui font de la Fondation un lieu unique en son genre. Accompagné·e·s par notre équipe de production, les visiteur·euse·s ont la possibilité de voir les machines fonc19.09 et 20.09.20 tionner pour comprendre la diversité des techniques possibles au sein des ateliers – travail du bois et du métal, reliure par thermocollage, impression 3D, gravure laser, fraisage, t­ raçage par commande numérique, etc. – et de repartir avec un ­objet unique créé pendant ces démonstrations ! Ce volume de 70 pages imprimé en Riso à 200 exemplaires ­numérotés est le premier d’une collection de « livres d ­ ’artistes » intégralement conçue, imprimée et reliée au cœur de la ­Fondation. L’idée de ce premier ouvrage autour de la fenêtre est née durant le confinement. La fenêtre, à la manière d’un œil ouvert sur le monde, guette avec attention les moindres ­variations du décor. Depuis leurs bureaux, six illustrateur·rice·s observent à travers la vitre ce qu’ils·elles peuvent saisir de ­l’extérieur.

Lancement de VASISTAS ? par les élèves des Arts Décoratifs de Paris

25.09.20

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L’association Braquage, spécialisée dans la diffusion et la ­transmission du cinéma expérimental, a proposé des ateliers dans le cadre de l’exposition Rachel Rose. Lors de la partie ­pratique de l’atelier, les jeunes participant·e·s réalisent une image à projeter en dessinant sur des plaques transparentes. Lors de la seconde partie de l’atelier, chacun·e projette et ­présente aux autres les images qu’il·elle a réalisées à partir d’un motif ou d’une forme du travail de Rachel Rose. À l’aide de loupes et de lentilles, l’intervenant·e joue avec les images produites en les déformant ou en les fragmentant.


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Warm Up Session avec Pol Pi

24.10.20

Warm Up Session avec Mohamed El Khatib

09.11.20

Dans le cadre de cette Warm Up Session, le chorégraphe et danseur Pol Pi a invité les participant·e·s à investir la d ­ imension personnelle et intime de ce moment que nous appelons « échauffement » ou « entraînement ». Qu’est-ce qui habite les mouvements répétés tant de fois dans nos vies ? Quelles mémoires, quelles histoires, lieux, odeurs, paysages traversent nos chairs, nos os, nos veines et nos organes quand ils sont mis en mouvement ? Les liens entre le collectif et l’individuel, entre l’intime et le politique ont toujours été au cœur des ­pratiques de Pol Pi et de ses créations. Et ce, dès l’échauffement. Dans le cadre de cette Warm Up Session, le metteur en scène Mohamed El Khatib invite à découvrir les textes qui alimentent son paysage de lecteur, notamment aux prémices d’une création théâtrale. Cette Session est un training par la lecture partagée, un retour sur des textes qui façonnent nos imaginaires collectifs et nourrissent nos récits de vie. Cette Warm Up Session a été présentée avec le Festival d’Automne à Paris.

ASMARA (Asma Maroof)    03.12.20 Warm Up Session avec Nacera Belaza

13.12.20

Compositrice de la bande-son de The show is over,, ­ASMARA (Asma Maroof) est une musicienne électronique, DJ et p ­ roductrice basée à Los Angeles. À l’occasion de l’exposition visionary ­company, elle nous offre un set exclusif à découvrir en ligne.

Cette Warm Up Session avec la chorégraphe Nacera Belaza offre l’occasion de découvrir l’un des piliers de sa prochaine création, L’Onde, à savoir la répétition comme catalyseur de mouvements et de rassemblements. Cette mise en pratique permet d’explorer et d’expérimenter l’écoute, une ­notion ­fondamentale pour raviver le lien à soi et à l’autre afin de ­pouvoir ensuite discuter de la transformation du soi incitée par une telle expérience. Cette Warm Up Session a été présentée avec le Festival d’Automne à Paris.

Atelier enfants avec le collectif Braquage © Lafayette Anticipations -->


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Charlotte Khouri a proposé un atelier bimensuel d’observations, Charlotte Khouri Culture Générale Générale de discussions, de découpages, d’arlequinades, de maquettes, de gonflage, d’accessoirisation, d’énonciations, de dessins, d’écriture, de projections et d’arts vocaux télévisuels en vue d’une pièce finale collaborative. L’objectif de ces ateliers est de co-construire une fausse é ­ mission de télévision sur la culture générale avec les ­participant·e·s grâce à l’intervention de divers·e·s invité·e·s dont C ­ harlotte Khouri aime le travail, qu’il s’agisse d’artistes, d’auteur·rice·s, de dessinateur·rice·s, d’interprètes, de metteur·euse·s en scène ou de chanteur·euse·s. Cette pièce collaborative, ­possible ­simulacre d’un tournage d’émission télévisuelle, est ­r ythmée par des chroniques fomentées au long de quinze ­séquences, l’idée étant de mettre au goût du jour le format télévisuel imaginé par L’Assiette anglaise. Diffusée de 1987 à 1989 sur Antenne 2, cette émission était animée par Bernard Rapp aux côtés d’une bande d’ami·e·s. D’inspiration British, elle proposait l’analyse décalée et critique de sujets d’actualité, de s­ ociété, de couvertures de presse, d’écologie et de sport, le tout ­ponctué de reportages cocasses en extérieur. « L’expérience d’ateliers-résidence au sein de la Fondation Parole d’artiste m’a beaucoup apporté en ce qui concerne la construction Charlotte Khouri ­collective du projet. Nous avons pu réaliser environ la moitié des ateliers avant la fermeture de la Fondation, dans le cadre du premier confinement en mars 2020. Plusieurs intervenant·e·s y ont participé : Charles Coustille et Denis Ramont (docteurs et professeurs), Thibaud Croisy (auteur-metteur en scène), Jeanne Moynot (artiste), Clémence de Montgolfier (artiste et autrice) et Clara Stengel (artiste). Les participant·e·s ont constitué un noyau de plus en plus r­ égulier au fil des séances. L’apparition de la Covid a é ­ videmment nécessité une réinvention à distance. Je me suis proposé d’écrire des scénettes que les participant·e·s auraient le loisir de jouer et de réécrire en vue d’un tournage vidéo. L’idée était de fournir une matière textuelle pour renouer au plus vite avec l’objectif du jeu. Un participant a suggéré la création de textes dialogués – qu’il a interprétés avec moi en voix-off dans la vidéo finale. Les autres ont tou·te·s voulu jouer les textes tels quels. Je les ai costumé·e·s, mis·e·s en scène et guidé·e·s dans le jeu. J’ai essayé de proposer à ce groupe une porte d’accès simple et ludique au jeu théâtral, ses membres n’ayant pour la plupart pas d’expérience d’acteur·rice. Je pense que nous y sommes parvenu·e·s : nous avons trouvé les moyens de répéter à distance, parfois chez l’un·e ou l’autre, en petit groupe. Nous avons beaucoup travaillé ensemble et avons su rester connecté·e·s. Il s’agit pour moi d’une expérience doublement inédite : non seulement j’ai pu me plonger dans un projet collectif, mais j’ai aussi dû éprouver celui-ci dans une condition de crise. L’équipe de la Fondation et les moyens qui ont été mis à notre disposition ont été d’une richesse et d’une souplesse déterminantes. »

<-- Charlotte Khouri © Lafayette Anticipations <--<-- Charlotte Khouri © Lafayette Anticipations

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Atelier en résidence


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Médiation, champ social et diversité Émilie Vincent

Responsable d’accueil et de billetterie

2020 a été une année difficile pour mener à bien les projets engagés auprès de nos publics et en particulier ceux du champ médico-social. La fermeture de la Fondation sur de longues périodes et les possibilités limitées de circulation ont suspendu plusieurs de nos partenariats en cours. La Fondation a tout de même pu réaliser quelques visites et ateliers entre deux vagues, avec notamment deux nouvelles associations partenaires. Dans un contexte où les interactions physiques entre les personnes et avec les œuvres étaient fortement réduites, on remarque logiquement un éloignement accru de la culture chez certains publics ; il est apparu essentiel pour la Fondation de renouveler sa manière d’aborder la médiation. La remise en question des modes traditionnels de visite a entraîné une vague de concertations et de rencontres dans le milieu des a ­ ssociations médico-sociales en lien avec les structures artistiques et muséales. De riches réflexions communes ont pu déboucher sur des chantiers importants de médiation à distance auxquels nous sommes aujourd’hui associé·e·s. Toujours dans la perspective de lutter contre l’isolement grandissant des personnes en situation de fragilité physique ou mentale, nous avons initié plusieurs projets de médiation à ­distance autour de l’exposition visionary company de l’artiste Wu Tsang, ce qui a débouché, entre autres, sur des séances de médiation via l’application Zoom accompagnées d’un ­livret de présentation de l’exposition posté au préalable. Des r­ encontres téléphoniques ont également été mises en place à d ­ estination des publics isolés du champ du handicap : les personnes exclues de ces dispositifs faute d’outils numériques, les personnes malvoyantes et résidant en EHPAD, ainsi que les personnes ­atteintes de la maladie d’Alzheimer avec leurs accompagnant·e·s. Dans le souci de rendre toujours plus accessibles les e ­ spaces de la Fondation, nous comptons achever en 2021 la mise aux normes de son bâtiment et engager l’évaluation de son site Internet pour l’adapter au public du champ du handicap. Des partenariats vont, enfin, être développés afin d ­ ’améliorer nos propositions de médiation à destination d’un public ­malvoyant ou non voyant et malentendant. Ces chantiers majeurs sont essentiels pour rendre la Fondation accessible et agréable pour toutes et tous.


LA COLLECTION


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Lisa Audureau

Chargée de la Collection et de la régie des œuvres

Pour la Collection Lafayette Anticipations, 2020 a été une ­année placée sous le signe du don. Fort du vif succès de You, une exposition conçue par le musée d’Art moderne de ­Paris sous le commissariat d’Anne Dressen autour d’œuvres et ­d’installations de la Collection, Guillaume Houzé a souhaité faire don d’œuvres du Fonds de dotation au musée a ­ ccueillant. Par ce geste, Lafayette Anticipations a fait entrer une p ­ artie de sa collection dans le patrimoine public – un symbole ­d’autant plus fort que les artistes concernées sont de jeunes créatrices. La présentation de notre collection accompagnée de ces dons constitue un symbole fort de décloisonnement vertueux entre le public et le privé. La Collection a par ailleurs souhaité soutenir, dans un contexte de crise sanitaire, des causes extérieures au monde de l’art. Deux œuvres de Pierre Ardouvin intitulées Melancolia ont fait l’objet d’une donation à l’association Protège ton soignant, un collectif visant à rendre hommage à ceux et celles qui sont en première ligne depuis le début de la pandémie. En parallèle de ces dons, la Collection s’est également enrichie de nouvelles pièces. À la suite de leurs expositions monographiques à Lafayette Anticipations, les artistes Katinka Bock et Rachel Rose ont fait don de deux œuvres à la C ­ ollection. La Collection a en outre fait l’acquisition de six très belles pièces d’artistes français·e·s et étranger·ère·s. 2020 constitue également une année majeure en termes d’accessibilité et de lisibilité de la Collection pour le p ­ ublic. La Fondation a travaillé avec des élèves de l’École du Louvre pour rédiger cinquante notices d’œuvres de la Collection, auxquelles une centaine d’autres viendra s’ajouter c ­ ourant 2021. Cela permettra non seulement de simplifier le travail des équipes de la Fondation et, notamment, de la régie des œuvres, mais également de présenter en ligne l’intégralité de la Collection. Poursuivant cette ambition d’accroître la visibilité de la ­Collection, nous avons également le souhait de présenter plus souvent des œuvres de la Collection dans les espaces de la Fondation. Nous avons présenté l’œuvre Goodbye Sunny Dreams de Wilfrid Almendra dans l’Agora de la Fondation en été, créé un nouveau format d’événement – TADA! – dédié à la v­ alorisation de notre Collection et présenté une installation immersive de Reto Pulfer lors du festival En Pratiques… Plus que jamais, la Collection s’invite à la Fondation pour présenter au public la grande actualité de ses pièces. Enfin, les temps de fermeture ont été l’occasion de mettre en place une opération de réorganisation et de valorisation de la Collection, notamment via la restauration de ses pièces. Lafayette Anticipations possède une collection jeune avec de nombreuses œuvres fragiles dont les modes de ­fonctionnement et d’installation incluent la possibilité d’une usure, d’une ­détérioration, voire d’une destruction totale. Les œuvres ont une durée de vie variable que nous devons prolonger. Il s’agit donc d’un moment vraiment bénéfique que la Collection prend pour se sublimer.

Wilfrid Almendra, Goodbye Sunny Dreams, 2006 --> Berenice Olmedo, Pénélope, vue d’installation à la Biennale de Riga 2020 © Hedi Jaansoo -->-->






En février, le festival pluridisciplinaire En Pratiques a permis la mise en avant d’œuvres phares de la Collection Lafayette ­Anticipations. Le cœur des espaces d’exposition a été occupé par l’installation Angiozustand (2011-2019) de l’artiste autodidacte Reto Pulfer, un assemblage de tentes et de grandes pièces de tissu délimitant un périmètre qui évoque des places publiques comme il en existe dans certains centres commerciaux. À la manière d’une grotte, l’œuvre produit une variation thermique et hygrométrique qui nous invite à un « voyage transversal » propice à la rencontre et à l’échange. Le festival En Pratiques a également été l’occasion du ­lancement d’un nouveau format d’événements intitulé TADA !, un programme de présentation d’œuvres de la Collection dans lequel un·e critique ou curateur·trice analyse une œuvre pendant qu’une conservatrice procède à son déballage, son constat et son installation. Ce format a été inauguré par le ­déballage d’une œuvre de Jesse Darling acquise en 2019, Untitled, sous le regard et l’analyse du curateur Cédric Fauq. Pendant l’été, l’Agora de la Fondation a en outre ­accueilli ­Goodbye Sunny Dreams, une grande sculpture de ­l’artiste franco-­ portugais Wilfrid Almendra. Inspirée du monde des loisirs et de la fête, cette œuvre reprend les motifs du train fantôme et des parcs d’attraction, mais renvoie également à l’imagerie du littoral avec des références aux architectures et décorations composites des environnements pavillonnaires de bord de mer.

^-- Eva L’Hoest, Under Automata, 2017 <-- Dora Budor, Origin II (Burning of the Houses), 2019 © Philipp Hänger / Kunsthalle Basel <--<-- Rachel Rose, Camargue Horse, 2019

La Collection à la Fondation

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En 2020, la Fondation a rendu visible la grande diversité de sa collection à travers plusieurs dispositifs d’exposition et de présentation de ses œuvres. Plus que jamais, la Collection Lafayette Anticipations se donne à voir, s’active et se partage.


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La Collection en quelques chiffres La politique de soutien à la création du Fonds de dotation s’est ­ caractérisée en 2020 de la façon ­ suivante: [A] Le soutien au travail de 6 artistes vivant·e·s, par le biais de l’acquisition [B] Une action paritaire: 34 % d’hommes et 67 % femmes ont bénéficié du ­ soutien du Fonds de dotation.

[C] Une répartition géographique ­internationale équilibrée: 50 % des artistes concerné·e·s par les actions sont d’origine française ou travaillent en France, 17 % sont établi·e·s en Europe (Belgique) et 33 % vivent dans le reste du monde (États-Unis, Mexique).

[C]

[B]

[A]


PRODUCTION, RÉSIDENCES ET SOUTIENS


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Production Dirk Meylaerts Directeur de production

« Réorganisation » fut peut-être le mot clé de l’année 2020 en termes de production. Après une vague intense de ­production en 2018 et 2019, le premier confinement a été l’occasion d’imaginer, en lien avec l’équipe chargée de la régie des C ­ ollections, de nouveaux processus de travail pour améliorer nos ­capacités de production, au service des artistes. Une phase ­nécessaire, donc, pour que l’activité de production nichée au cœur de la Fondation puisse reprendre de plus belle. L’atelier, ­auquel s’ajoute désormais une salle de montage audiovisuel, est ­aujourd’hui hautement performant et responsable : notre maîtrise des machines est telle que l’expérimentation, même extrême, devient possible – et de nouvelles techniques ­encore non théorisées peuvent être mises au point. En outre, en ­ atière de responsabilité environnementale, la Fondation ­favorise m toujours plus le recyclage de ses scénographies et de ses ­matériaux grâce à un réseau vertueux de partenaires et ­d’associations. Bien que fermée au public pendant plusieurs mois, Lafayette Anticipations a toujours continué à produire quand cela était possible. Il en va des conditions de vie des artistes, pour qui la période a été plus que critique. C’est d’ailleurs dans cette optique que la Fondation a mis en place « À L’Œuvre ! », son programme de soutien à la production. En l’espace de quatre mois, huit artistes ou collectifs issu·e·s de tous les champs de la création ont pu bénéficier d’un soutien humain, matériel, technique et financier pour réaliser leurs projets. Ils et elles sont arrivé·e·s avec leurs univers propres, parfois sans aucune autre volonté que celle, hautement précieuse, d’expérimenter sans contraintes. Nous avons ainsi pu aider de jeunes artistes non seulement à produire, mais aussi à penser leur manière de produire en fonction de leurs métiers, domaines et savoirs respectifs. 2021 sera l’année de présentation d’un événement majeur pour la Fondation comme pour le monde de l’art : la première exposition monographique de Martin Margiela en tant q ­ u’artiste. C’est peut-être le fruit du hasard et des circonstances actuelles, mais au fil des mois et des années, Martin Margiela a entamé un incroyable voyage dans la production artistique avec l’équipe de la Fondation. Grâce à un réseau d’artisan·e·s et d’expert·e·s, nous avons développé pour lui des techniques uniques combinant savoir-faire traditionnels et hautes technologies.


Nos capacités de production impliquent l’adoption d’une attitude responsable sur le plan social et sociétal. ­Lafayette ­Anticipations est à ce titre signataire de la charte de ­l’Économie solidaire de l’art, qui vise à faire valoir une éthique des s­ ituations de création et une rémunération pour toute ­intervention ­­solli­citée auprès des créateur·trice·s indépendant·e·s. L ­ afayette ­Anticipations a également adopté une charte de production ­responsable sur le plan environnemental. Par la prévention de la ­production de déchets, la favorisation de l’upcycling, le tri, le choix d’éco-­matériaux ainsi que l’orientation vers une ­production ­définitivement locale misant sur une logistique et des modes de ­transport respectueux de l’environnement, la Fondation s’engage pour une production durable sur le long terme.

^-- Vues de l’atelier de production, 2021 © Lafayette Anticipations

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Un lieu de production Lafayette Anticipations dédie une partie de ses e ­ spaces ­complet, responsable à ­l’expérimentation et à la création artistique ; à ce titre, la et local production constitue un élément fort de l’identité de la ­Fondation. Répartis entre le sous-sol du ­bâtiment et le troisième étage, nos différents parcs de machines constituent la matrice des œuvres, objets et scénographies qui, par la suite, rencontreront le public dans le reste de nos espaces. Le travail du bois et du métal, l’impression 3D et la gravure laser, le f­ raisage et le traçage par commande numérique, la linogravure et la ­sérigraphie, l’impression latex, Riso et Xerox, le rainage, l’assemblage, la découpe du papier et la reliure brochée, cousue ou thermocollée… autant de techniques maîtrisées par l’équipe de production qui font de Lafayette Anticipations un lieu unique en son genre – un catalyseur de création dans lequel les artistes et artisan·e·s sont invité·e·s à travailler.


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À l’Œuvre

Le 11 juin, Lafayette Anticipations lance un appel à p ­ rojet dans le cadre d’À L’Œuvre !, son nouveau programme de s­ outien à la production. À travers un appel à projet et une sélection de huit ­candidatures, un·e artiste, créateur·rice ou performeur·euse a été invité·e chaque mois à intégrer nos ateliers pour concevoir, développer et réaliser une œuvre ou une édition grâce à la mise à disposition d’un budget de 2 000 euros, de nos machines et de l’accompagnement de l’équipe de professionnel·le·s de la Fondation. Pour sa première édition, le programme a accueilli huit ­artistes ou collectifs qui ont pu produire une grande diversité de projets dans les domaines de la mode, du design, de la scénographie, de la sculpture, de l’édition, de la vidéo et de la performance.

EEAPES © Lafayette Anticipations ^-Sevali © Lafayette Anticipations -->




À Lafayette Anticipations, Teddy Sanches et son équipe ont souhaité revisiter la mythique chaise de camping Quechua en la confrontant au luxe industriel de la Wassily Chair conçue par Marcel Breuer. Cette réinterprétation à la fois luxueuse et populaire alliant le bois et le cuir associe un goût pour le design simple et intuitif à la complexité d’un système de jonctions en cuir et en laiton. Au sein de nos ateliers, avec notre équipe de production, Teddy et ses collaborateurs Zachari ­Boukhari et Sammy Bernoussi ont pu travailler le façonnage du bois grâce à la CNC 4 axes et la gravure du cuir à la machine laser, sans oublier la modélisation 3D. Né en 1990, Sebastian A. de Ruffray a étudié à Milan et au Sebastian A. de Ruffray Saint Martins College de Londres avant de développer un travail Sevali basé sur le recyclage et les techniques artisanales. Il vit et ­travaille à Paris (France). Sebastian A. de Ruffray est le créateur et directeur artistique de Sevali, un label d’« upcycled couture » qui place le reconditionnement de chutes de tissus, de pièces de seconde main et de matériaux trouvés au cœur de son processus créatif. « Chaque vêtement mis au rebut que nous trouvons a déjà une certaine personnalité. Avec l’upcycling, le vêtement ­transmettra toujours cette énergie initiale, quoi que vous fassiez avec lui. » Lors de sa présence à Lafayette Anticipations, avec l’aide de l’équipe de production et de coordination, Sebastian a conçu sa nouvelle collection intitulée Collection_04 et imaginé un défilé-­ performance au troisième étage du bâtiment pour la Paris Fashion Week.

<--^-- Teddy Sanchez © Lafayette Anticipations

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Teddy Sanches Né en 1992 au Chili, Teddy Sanches est designer industriel et membre du collectif HALL.HAUS qu’il a cofondé début 2020. (Hall.haus) Il vit et travaille à Paris (France).


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Elvire Caillon et Léonard Martin

Elvire Caillon (née en 1989) et Léonard Martin (né en 1991) sont deux artistes plasticien·ne·s respectivement formé·e·s à l’École Estienne et au Fresnoy – Studio national des arts contemporains. Tout·e·s deux sont passé·e·s par les Beaux-Arts de Paris, ville où iels vivent et travaillent. Pour leur projet à Lafayette Anticipations, avec l’aide de l’équipe de production et de coordination, le duo a imaginé et produit une partie de la scénographie modulable de Tempura Cockpit, pièce initialement programmée au théâtre Nanterre-Amandiers pour la saison 2021. Notamment inspirée de la tradition théâtrale japonaise du bunraku, où les personnages sont représentés par des ­marionnettes de grande taille, Tempura Cockpit se situe entre le théâtre d’objet et l’installation artistique : de grands panneaux en bois usinés à partir de dessins d’Elvire Caillon sont fixés sur des châssis mobiles sur mesure, donnant lieu à un décor mobile, adaptable et ludique dans lequel évolue une série de marionnettes faites main.

Christelle Oyiri Crystallmess

Née en 1992, Christelle Oyiri aka Crystallmess est à la fois DJ, productrice, écrivaine et artiste. Elle cherche à mettre en lumière les sous-cultures passées et présentes. Elle vit et ­travaille à Paris (France). Avec l’aide de l’équipe de production et de coordination, Christelle Oyiri a imaginé et produit Sleep Paralysis, ­installation artistique et élément de scénographie de sa performance R.I.P. Aporia programmée au festival Move du Centre Pompidou. Sleep Paralysis est un lit à baldaquin en bois de poirier dont les faces du sommier sont traversées par un flux de résine évoquant des paysages à la fois marins et cosmiques. La résine, rétro-éclairée par un réseau de LED, se reflète au sol au rythme d’un programme séquencé par l’artiste. Le cadre du lit est usiné selon une technique d’encastrement japonaise. La draperie est imaginée et conçue par Inner Light. Ce travail est alimenté par l’afro-pessimisme, un concept de Frank B. Wilderson III visant à dépasser l’académisme des Black studies en esquissant une approche ontologique de l’identité noire. Pour Christelle Oyiri, l’incomplétude des réflexions et du discours sur l’identité noire crée une aporie au cœur même de l’être, une impasse méta-idéologique qui induit une fatigue extrême et une fin prématurée.

Elvire Caillon, Léonard Martin, vue d’atelier © Lafayette Anticipations -->


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Émilie Pitoiset

Par un va-et-vient entre la recherche documentaire et l’expéri­ mentation empirique, le travail d’Émilie Pitoiset donne à voir les frontières du corps humain à travers des installations oscillant entre abstraction et surréalisme. « Ce qui m’intéresse, c’est d’aller voir pourquoi les gens sont capables de se mettre dans un état d’épuisement extrême pour se sentir exister, voire pour résister à la répression de la religion, de la loi ou même aux contraintes de la vie. […] La marche, par exemple : on fait ça tout le temps et tous les jours, on se déséquilibre pour pouvoir avancer. » Avec l’aide de l’équipe de production et de coordination, Émilie Pitoiset a mobilisé l’atelier de production lourde afin de concevoir une nouvelle série de sculptures anthropomorphiques en métal ainsi que pour expérimenter autour du textile avec des résines et produits de fixation du tissu. Son rapport choré­ graphique à la sculpture lui permet d’explorer des positions de corps dans un équilibre précaire et complexe. Clara Pacotte et Charlotte Houette ont créé le collectif Clara Pacotte EAAPES en 2017 au sein de The Cheapest University. Elles vivent et Charlotte Houette et travaillent à Paris (France). EAAPES EAAPES se donne pour mission d’enquêter sur les différentes formes de science-fiction féministe contemporaines ou ­anciennes, et de les rendre accessibles au public français sous la forme de sommes de textes, les readers. Lors de sa présence à Lafayette Anticipations, le collectif a exploité les ateliers d’édition pour produire et publier in situ son quatrième reader qui interroge les féminismes en science-fiction au travers des textes originaux d’auteur·rice·s contemporain·e·s, de traductions inédites, d’archives et d’interviews. Pour l’occasion, la Fondation a également réimprimé les anciens readers épuisés du collectif.

<-- Émilie Pitoiset, vue d’atelier © Lafayette Anticipations

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Née en 1980, Émilie Pitoiset est une artiste et chorégraphe qui explore, via la sculpture et la performance, la résistance des corps liée aux pratiques physiques telles que la danse, le ­clubbing, le sport ou la sexualité. Elle vit et travaille entre Paris et Toulouse (France).


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Paul Heintz

Né en 1989, Paul Heintz est diplômé des Beaux-Arts de Nancy, de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris et du Fresnoy – Studio national des arts contemporains. Il vit et travaille à Paris (France). Lors de sa présence à Lafayette Anticipations, Paul Heintz a travaillé sur la numérisation, le montage et la scénographie de CHARACTER, son nouveau projet exposé à la galerie gb agency en mai 2021. CHARACTER est né d’une enquête d’un an que l’artiste a menée en Angleterre à la recherche d’homonymes de Winston Smith, nom du personnage principal du roman 1984 de George Orwell. Il propose d’aller à leur rencontre pour savoir s’il existe un lien indicible avec le héros orwellien entre tous ces individus. « Dans le roman d’Orwell, Winston Smith n’est pas un h ­ éros public. Il n’y a pas de révolte publique. Il ne dit pas haut et fort des choses contre le régime dominant, mais commence à ­reconnecter avec son humanité en écrivant son journal ­intime, en vivant son amour caché avec Julia, qui est interdit par le régime totalitaire dans lequel il vit… Pour faire écho à cette ­désobéissance dans le livre, je vais vers chacun, puis on ­essaie de creuser ce qui fait sens pour eux dans leur vie quotidienne. »

Agata Ingarden

Née en 1980 en Pologne, Agata Ingarden adopte une ­pratique articulée autour d’investigations dans les domaines des sciences humaines, de la science-fiction et des récits ­mythiques. Elle s’exprime à travers de multiples médias, dont l’installation, la sculpture et la vidéo. Elle vit et travaille à Paris (France). Pour sa toute nouvelle installation conçue dans nos ateliers, Agata Ingarden s’inspire du mannequin de sauvetage, ou rescue dummy – une figure anthropomorphe utilisée pour les entraînements de secours aux victimes de noyade. Au travers de cet objet reproduit dans diverses essences de bois, symboles de la force vitale des éléments, elle explore ce totem contemporain de la relation à l’autre, de l’empathie et d’une lutte solidaire pour la survie. Autour de ces sculptures gravitent d’autres motifs : des champignons incrustés sur le mannequin, ouvrant une réflexion sur les formes de vie alternatives et leurs réseaux invisibles, mais aussi des objets textiles gravés qui relient les structures entre elles… Un écosystème autonome composant un récit sur les différentes expressions de la puissance du vivant.

Paul Heintz, vue d’atelier, © Lafayette Anticipations -->




111 ^-- CHARACTER (2021) © Paul Heintz

^-- Oyiri Christelle, vue d’atelier de production © Lafayette Anticipations <-- Agata Ingarden © Lafayette Anticipations


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Soutien à la production Hanne Lippard Curse I-XIII

Puisant dans la musique, le théâtre ou encore la poésie ­sonore, Hanne Lippard utilise le langage, et plus particulièrement sa propre voix, comme matière première de son travail. Les séries d’œuvres Curse I-XIII (2018) Erotic Curses, Curses XIV-XIX (2018) et Echo Curses XX-XXV (2021) sont des réinterprétations de tablettes de défixion romaines antiques créées entre le IIe et le IVe siècle par des communautés invisibilisées – provinciaux, non-citoyens, femmes, esclaves – dont la parole ne c ­ omptait pas et qui se voyaient reléguées aux confins symboliques de l’Empire romain. En proférant des messages de vengeance, les tablettes procuraient un soulagement psychologique ­comparable à celui qu’offrent les plateformes d’expression de nos réseaux sociaux actuels. Pour son exposition à l’espace Furiosa (Monaco), Hanne L ­ ippard a travaillé sur une troisième série de tablettes explorant le défi des « boucles digitales » générées par une incompréhension entre le vivant et la machine : perdre son mot de passe, ne pas être reconnu comme « humain » par les tests de vérification et autres moments de malédiction digitale…

Parole d’artiste Hanne Lippard

Les précédentes éditions de la série Curses ont été p ­ roduites à la demande auprès d’une agence commerciale, avec peu de contrôle sur le processus de création et une marge de manœuvre très restreinte en termes d’expérimentation. Pouvoir p ­ roduire une nouvelle série de ce travail à Lafayette Anticipations m’a permis d’expérimenter à la fois sur la forme et le ­matériau de façon radicalement différente, avec un ­accompagnement sur mesure de la part de l’équipe. Il a été très utile pour moi de comprendre le processus technique dont découlent ces œuvres – la « production » en tant que telle.

^-- Vue de l’exposition Fade-Out à Furiosa (Monaco) en 2021 © Furiosa and the artist


113 Née en 1985 à Marseille, Mélanie Matranga vit à Paris, où elle a étudié à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA). People, le nouveau film de Mélanie Matranga, prolonge l’ambivalence fictionnelle entrevue dans ses premiers films (From A to B through E, 2014, et You, 2016) et explore les degrés de contamination de l’un·e à l’autre, de l’un·e aux autres, en suivant les conditions de vie de ces personnages qui jouent leur propre rôle face à la caméra en évoquant la maladie, l’hypocondrie, la sexualité, la précarité du monde de l’art et la jouissance paradoxale qui en découle. Mélanie Matranga dessine ainsi les contours d’un théorème dont People serait finalement la première hypothèse. En 2020, Lafayette Anticipations a invité l’artiste à monter ce nouveau projet dans la salle de montage de la Fondation.

^-- Vue de l’exposition People à Furiosa (Monaco) en 2020 © Furiosa and the artist

Mélanie Matranga People


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ÉDITIONS


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Éditions Lafayette Anticipations

Plaçant la production au cœur de son activité, Lafayette Anticipations envisage sa politique éditoriale comme un outil d’expression et de transmission au service des artistes. De la plaquette didactique au livre d’artiste, du « catalogue » au livre d’architecture, chacun des objets publiés par la Fondation a pour objectif de rendre compte de sa démarche ­originale d’accompagnement. Outre ses collaborations avec des g­ raphistes de renommée internationale et des imprimeurs spécialisés dans l’impression d’art, l’équipe éditoriale développe au sein du bâtiment du 9 rue du Plâtre une unité de production permettant de réaliser in situ un certain nombre de projets, dans l’esprit d’un atelier d’imprimeur-libraire du XXIe siècle : risographie, façonnage manuel et mécanique, couture, découpe laser…

Matthieu Bonicel

Malgré le contexte très particulier, l’année 2020 a été riche en projets éditoriaux. Deux catalogues ont paru, l’un en colla­ boration avec le Fridericianum de Cassel pour l’exposition de Rachel Rose, l’autre pour celle de Wu Tsang. Comme pour les ouvrages précédents et malgré leur élaboration en période de confinement, ils sont le fruit d’une étroite collaboration avec les artistes ainsi qu’avec une équipe d’autrices et d’auteurs internationaux·ales.

Responsable des éditions

Arrêté durant le premier confinement, l’atelier d’impression de la Fondation a repris son activité début mai 2020, n ­ otamment pour permettre la réalisation d’une signalétique propre aux mesures sanitaires, mais aussi pour donner naissance au premier volume de notre collection de livres d’artistes et à deux carnets accompagnant nos expositions. L’activité a depuis été maintenue en continu afin que les artistes puissent toujours bénéficier de cet outil qui s’avère de plus en plus précieux pour ­expérimenter et réaliser des projets concrets autour du livre et de l’objet ­imprimé. L’équipement a été renforcé en 2020, notamment grâce au remplacement de la solution d’impression en grand format ainsi qu’à l’ajout d’un laminateur et d’une presse de transfert à chaud.

Vues de l’atelier d’édition © Lafayette Anticipations -->




Catalogues 2020

Cet ouvrage présente les expositions sœurs de Rachel Rose à Lafayette Anticipations et au Fridericianum de Cassel en Allemagne. Il apporte un éclairage complet sur la démarche de l’artiste, qui explore la façon dont nous avons décrit, e ­ xploré et transformé notre humanité au cours des siècles passés tout en adoptant une démarche visionnaire sur notre rapport contemporain à la technologie, la nature et la finitude de l’être.

Rachel Rose

Le livre s’ouvre sur un entretien entre Rachel Rose et Hans Ulrich Obrist, directeur artistique des Serpentine Galleries de Londres, qui apporte de nombreux éléments sur le contexte de création des œuvres. Trois textes abordent ensuite plusieurs aspects essentiels du travail de l’artiste. Wai Chee Dimock, professeure de littérature à Yale, réalise une analyse très ­précise des rapports au temps et à la temporalité dans les vidéos de Rachel Rose. Quinn Latimer, poétesse et critique d’art, évoque ensuite les liens qui existent dans l’œuvre de l’artiste entre les éléments de la narration, les écrits des frères Grimm et l’immensité de l’univers. Le philosophe Timothy Morton, célèbre pour ses travaux sur l’écologie, étudie enfin plusieurs thèmes structurants des œuvres exposées comme le féminisme, le poststructuralisme et la physique quantique. Le catalogue comprend également des notices, une ­importante sélection d’images des films et œuvres plastiques de Rachel Rose présentés dans les deux expositions, ainsi que des vues d’installation. ÉDITEURS  •  Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Fridericianum, Buchhandlung Walther König AUTEUR·RICE·S  •  Anna Colin, Wai Chee Dimock, Guillaume Houzé, ­Rebecca Lamarche-­Vadel, Quinn Latimer, ­T imothy Morton, Moritz Wesseler

^-- Catalogue Rachel Rose © Pierre Antoine

STUDIO GRAPHIQUE • Yvonne Quirmbach PHOTOGRAPHE • Andrea Rossetti FORMAT  •  22,5 × 29 cm NOMBRE DE PAGES  •  240 NOMBRE D’ILLUSTRATIONS • 140 LANGUE •  édition bilingue français-­ anglais et édition bilingue anglais-allemand DATE DE PARUTION  juillet 2020 PRIX • 29,80  € ISBN • 978-3-96098-831-1 (édition bilingue français-anglais) 978-3-96098-680-5 (édition bilingue anglais-allemand)

Ouvrage publié à l’occasion de l’exposition ­ Rachel Rose à Lafayette ­ Anticipations, du 13 mars au 13 septembre 2020

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Les catalogues édités par Lafayette Anticipations accompagnent les expositions. Imprimés ou non dans nos ateliers, ils sont pensés comme des objets uniques, fruits de la collaboration entre la Fondation et les artistes. Chaque catalogue fait l­ ’objet d’un design graphique spécifique et d’un format qui lui est propre. Richement illustrés de vues d’exposition, ils proposent également une série de textes d’auteur·rice·s et critiques ­internationaux·ales en français et en anglais.


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The show is over, Wu Tsang Ouvrage publié à ­l’occasion de ­l’exposition visionary company de ­ l’artiste Wu Tsang à ­Lafayette ­Anticipations, du 21 octobre 2020 au 3 janvier 2021

visionary company est une exposition qui rassemble films, performances et sculptures produits par ou en ­collaboration avec l’artiste Wu Tsang. Réalisatrice, metteuse en scène, ­plasticienne et performeuse, elle privilégie une pratique ­profondément collaborative et le plus souvent associée à ­Moved by the Motion, le groupe de performance qu’elle a c ­ ofondé avec l’artiste Tosh Basco en 2016. Ce « groupe itinérant » d’artistes pluridisciplinaires comprend le violoncelliste e ­ xpérimental Patrick Belaga, le danseur Josh Johnson, la musicienne électro­ nique Asma Maroof et le poète Fred Moten. Cet ouvrage centré sur The show is over,, la pièce principale de l’exposition, propose différentes lectures du travail de Wu Tsang sous l’angle esthétique, performatif et militant tout en faisant une large place au superbe poème de Fred Moten « come on get it! » (« allez, capte ! ») qui parvient à nous emmener dans un univers onirique tout en portant une parole forte et engagée sur bien des tensions de notre société contemporaine. ÉDITEURS  •  Lafayette Anticipations – ­Fondation d’entreprise Galeries Lafayette AUTEUR·RICE·S  •  Tosh Basco, Anna Colin, Laura Harris, Guillaume Houzé, Rebecca Lamarche-Vadel, Fred Moten, Hypatia Vourloumis, Fernando Zalamea

^-- Catalogue Wu Tsang

STUDIO GRAPHIQUE • Maëlle Brientini PHOTOGRAPHE • Pierre Antoine FORMAT  •  19,4 × 28,2 cm NOMBRE DE PAGES • 162 LANGUE  •  édition bilingue français-anglais DATE DE PARUTION • décembre 2020 PRIX • 29  € ISBN • 9-782490-862085


Éditions d’artistes

Ce volume de 70 pages imprimé en Riso à 200 exemplaires Vasistas ? ­numérotés est le premier d’une collection de « livres d ­ ’artistes » intégralement conçue, imprimée et reliée au cœur de la ­Fondation. L’idée de ce premier ouvrage autour de la fenêtre est née durant le confinement. La fenêtre, à la manière d’un œil ouvert sur le monde, guette avec attention les moindres variations du décor. Depuis leurs bureaux, six illustrateur·rice·s observent à travers la vitre ce qu’ils·elles peuvent saisir de l’extérieur. ÉDITEURS  •  Lafayette Anticipations – ­Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, sous la direction de Guillaume Houzé et Rebecca Lamarche-Vadel AUTEUR·RICE·S  •  Léo Paul B ­ arbaut, Esther Blanchot, Odilon C ­ outarel, ­Clément Clausse, Clara Debray, ­Louise ­L aborie, Raphaël Serres

STUDIO GRAPHIQUE • Odilon Coutarel FORMAT  •  24 × 30,5 cm IMPRESSION • risographie LANGUE • français DATE DE PARUTION septembre 2020 PRIX • 25  € ISBN • 978-2-490862-15-3

Cette édition est réalisée à l’occasion des sessions YES du Slow Reading Club (Bryana Fritz et Henry Andersen, avec la participation de Maud Jacquin) proposées par Lafayette ­Anticipations dans le cadre d’Extra!, le festival de la l­ittérature vivante (4e édition, du 11 au 27 septembre 2020 au Centre ­Pompidou).

^-- Body Horror, Slow Reading Club <-- Vues de l’atelier d’édition © Lafayette Anticipations

Body Horror Slow Reading Group

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La Fondation Lafayette Anticipations est un lieu dédié aux ­artistes. Elle s’attache à les soutenir, de la naissance d’une idée jusqu’à la réalisation de l’œuvre. Cette mission se déploie ­aussi au travers de notre soutien à la production éditoriale, et particulièrement par la constitution d’une série de livres d’artistes que nous entamons. Le livre d’artiste est un objet singulier qui occupe une place unique dans l’histoire de l’art et l’histoire des formes. Contrairement à tout autre livre, il ne peut être ni réédité ni transcrit dans un autre format et sur un autre papier que ceux avec lesquels il a été conçu à l’origine.


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Carnets 2020

Pour chaque exposition, un volume de la collection Carnets accompagne le public. Il propose des contenus inédits qui ­permettent de mieux comprendre les œuvres et la démarche des artistes. Entièrement fabriqués sur place en r­ isographie, ces carnets sont bilingues (français-anglais) et vendus au prix de 5 euros.

Rachel Rose

Cet ouvrage paraît à l’occasion de l’exposition de Rachel Rose à Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, du 13 mars au 13 septembre 2020. Quatrième n ­ uméro d’une collection de carnets d’artistes, ce livret imprimé en risographie apporte un grand nombre d’éléments sur le travail de Rachel Rose. ÉDITEURS • Lafayette Anticipations STUDIO GRAPHIQUE • Charles Villa FORMAT •  11 × 20 cm NOMBRE DE PAGES • 27 IMPRESSION  •  Riso papier master

Wu Tsang

RELIURE •  Singer LANGUE  •  édition bilingue français-anglais DATE DE PARUTION  mai 2020 PRIX • 5  € ISBN • 978-2-490862-12-2

Cet ouvrage paraît à l’occasion de l’exposition de Wu Tsang à Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, du 21 octobre 2020 au 2 mai 2021. Imprimé en risographie au sein de l’atelier d’édition de ­Lafayette Anticipations, ce livret est le cinquième numéro d’une collection de carnets d’artistes. Grâce à un entretien exclusif entre la curatrice associée Anna Colin et Wu Tsang, il apporte de nombreux éléments sur le travail de l’artiste. Le carnet comprend également un cahier de quatre pages couleur en impression numérique au centre et des notices détaillées de chaque œuvre de l’exposition. ÉDITEURS • Lafayette Anticipations STUDIO GRAPHIQUE • Charles Villa FORMAT •  11 × 20 cm NOMBRE DE PAGES • 27 IMPRESSION  •  Riso papier master

^-- Collection Carnets © Pierre Antoine

RELIURE •  Singer LANGUE  •  édition bilingue français-anglais DATE DE PARUTION • octobre 2020 PRIX • 5  € ISBN • 978-2-490862-07-8


COMMUNICATION


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Aurélie Garzuel

Responsable de la communication

Avec ses 114 jours de fermeture, l’année 2020 a été une épreuve pour la Fondation comme pour tous les ­acteurs du secteur culturel. Dans ce contexte très difficile, la ­communication a dû s’adapter au mieux au changement de calendrier et aux annonces officielles. La planification des plans média a été mise à mal par les fermetures inopinées de nos deux ­expositions de l’année, Rachel Rose (48 heures après son ouverture) et ­visionary company (une semaine après son ouverture). Les ­dispositifs ont dû être annulés, ou mis en pause, puis reprogram­ més de manière souvent très incertaine. À noter que tous les partenaires ont fait preuve d’une grande compréhension, voire d’une véritable solidarité avec le secteur. Nous avons ­ainsi pu bénéficier du dispositif #comSolidaire mis en place par France Télévisions pour proposer gratuitement une partie de ses écrans publicitaires en prime time. Cette initiative s­ ’adressait aux entreprises responsables qui ont décidé d’offrir leurs services aux Français·e·s pour leur être utiles en cette période complexe. La valorisation de soutien s’est élevée à 200 000 ­euros. Le réseau RATP nous a également offert 430 écrans pour la diffusion de notre bande-annonce lors de la réouverture de l’exposition Rachel Rose (pour une valeur de 214 000 euros). Durant toute l’année 2020, la Fondation n’a eu de cesse de se réinventer afin de continuer à soutenir les artistes et à entretenir un lien fort et chaleureux avec ses publics à un moment où la distanciation sociale était de mise. La communication a ainsi largement contribué à la production et à la promotion de nouveaux formats numériques, tout d’abord à l’occasion du programme Lifetime (durant le premier confinement) qui a touché plus de 1 400 000 personnes. Cette initiative a été largement saluée par la presse artistique. Ce virage numérique s’est poursuivi avec le développement d’une rubrique Médiathèque sur le site qui accueille, depuis juin 2020, plus de 200 médias avec plus de 55 000 visionnages/écoutes (live et replay c ­ umulés), ainsi que la diffusion en livestream d’un certain nombre de ­rendez-vous du programme public. Côté communication visuelle, du changement également puisque qu’un nouveau studio de création graphique nous a rejoint pour la direction artistique à la fois des expositions et des festivals. Depuis l’exposition de Wu Tsang, c’est désormais Alice Gavin Services qui œuvre à l’identité visuelle des affiches, brochures et flyers ainsi qu’au développement de nouveaux formats d’animation pour le web et les réseaux sociaux. Enfin s’agissant de la presse, les journalistes issu·e·s de la presse spécialisée et généraliste ont fortement adhéré aux ­sujets et aux thématiques déployés dans les expositions de Rachel Rose et de Wu Tsang dont ils·elles ont relevé la résonnance.

Affiche pour Closer Music -->



ECHELLE HUMAINE

Boris Charmatz, À bras-le-corps © Raynaud de Lage Benjamin Kahn, Sorry, But I Feel Slightly Disidentified… © Bas de Brouwer

Festival de danse du 21 au 27 septembre 2020

Fondation d’entreprise Galeries Lafayette 9 rue du Plâtre 75004, Paris

Avec le Festival d’Automne à Paris En partenariat avec Libération et Mouvement

lafayetteanticipations.com #festivalEchelleHumaine


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Le plan de communication Pour les expositions

Pour les festivals

Le dispositif prévoit un déploiement en ­continu sur toute la durée de l’exposition pour une présence à la fois dans les médias et dans l’espace public :

Un dispositif plus instantané qui s’accorde à la temporalité très courte des événements et qui comprend :

--> Une bande-annonce de l’exposition de 20 secondes diffusée sur 31 écrans dans les salles MK2

--> Tractage de flyers devant des lieux de spectacles ciblés en fonction de leur adéquation avec la programmation

À noter que pour l’exposition Rachel Rose, nous avons bénéficié du soutien exceptionnel d’opérations mises en place au profit des lieux culturels à la suite du premier confinement :

--> Communication digitale qui s’articule sous la forme d’animations en amont (déclinées à partir du visuel de l’affiche) sur les réseaux sociaux

--> Affichage sauvage (format 40 × 60 --> Un affichage urbain (40 × 60 cm) sur un ré- ou 70 × 100) ­d’environ 2 000 affiches dans des quartiers précis de Paris : Marais, R ­ épublique, seau de 400 vitrines de boutiques dans Paris Oberkampf, canal Saint-Martin… intra muros

--> Comptes-rendus vidéo publiés dans les --> Via la RATP : diffusion de la bande-­annonce 24 heures suivant les spectacles sur les réseaux sociaux de l’exposition dans les couloirs du métro ­parisien sur 457 écrans (420 écrans offerts dans --> Les partenariats médias sont développés le cadre du déconfinement) en cohérence avec les disciplines : Les Inrockuptibles, Trax et Radio Nova pour le --> Via France TV : diffusion gratuite festival Closer Music, Libération et Mouvement de la bande-annonce de l’exposition dans le pour le festival Échelle Humaine. cadre du dispositif #comsolidaire sur l’antenne de France2 en prime time (montant évalué à 200 000 euros)

Le reste du plan média se décline en partenariats et achats d’espaces publicitaires dans des supports nationaux et internationaux. Le choix des médias et de leur typologie (presse, radio, web, réseaux sociaux) se fait en fonction de leur positionnement et de leurs audiences. Certains partenariats sont établis à l’année afin de négocier au mieux les tarifs et de fidéliser le partenaire à notre ­programmation. En 2020, les partenaires à l­’année étaient Libération, The New York Times, MK2 et Le Bonbon. Les achats d’espaces ont concerné des médias plus internationaux et plus spécialisés : e-flux, Terremoto, Numéro Art, Mousse, Kaleidoscope, Novembre, Flash Art.

<-- Affiche pour Échelle Humaine


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Les outils de communication Outils print

Outils digitaux

Invitations aux vernissages des expositions

Le système d’invitation aux vernissages des ­expositions a été revu afin de permettre aux invité·e·s de confirmer ou non leur présence.

Flyers imprimés à 10 000 exemplaires pour les expositions et à 5 000 exemplaires pour les festivals Affiches aux formats 40 × 60 pour les expositions et les festivals

Une newsletter bimensuelle est envoyée à environ 12 000 destinataires pour un taux d’ouverture de 37 % (+ 19 % par rapport à 2019).

Bandes-annonces des expositions pour Signalétique in situ sous forme de caissons les ­réseaux sociaux et les salles de cinéma, lumineux dans le passage côté rue Sainte-Croix-­ complétées d’animations et de comptes-rendus de-la-Bretonnerie et de deux ­vitrophanies au format vidéo apposées sur les fenêtres en façade de la rue du Plâtre afin de renforcer la visibilité de Pour l’exposition Rachel Rose, en plus de la la ­programmation depuis la rue bande-annonce, un teaser a été spécialement réalisé à l’occasion de la réouverture en mai.

Le site Internet Plusieurs développements ont vu le jour en 2020, notamment pour accompagner la ­diffusion de nouveaux contenus numériques. Parmi les nouveautés majeures, on retiendra : Le développement d’une page spéciale ­consacrée à la programmation Lifetime sous forme de journal qui permet d’héberger les contenus d’une vingtaine d’artistes (provenant de vimeo, SoundCloud, YouTube, etc.) Un outil de diffusion de live (via vimeo et OBS) afin de streamer en direct le nouveau programme en ligne Le développement d’une page spéciale pour la diffusion de notre programme en ligne, avec un compte à rebours, un design spécifique qui fait la part belle au média, un décompte du nombre de vues sur le live et différents enrichissements comme les biographies des participant·e·s, la transcription dans le cas d’une discussion, ainsi que des références ­bibliographiques et filmographiques citées par les participant·e·s Une nouvelle rubrique intitulée « Voir, é ­ couter » qui constitue une médiathèque compilant tous les contenus vidéo et audio produits ­depuis l’ouverture de la Fondation (200 médias en ­décembre 2020) Une nouvelle rubrique intitulée « Soutien à la production » afin de publier l’appel à projet de la bourse À l’œuvre ! et de restituer les travaux des artistes au sein de nos ateliers

QUELQUES CHIFFRES --> 147 000 utilisateur·trice·s – soit 5 % de moins qu’en 2019 --> 437 000 pages vues – soit 5 % de plus qu’en 2019, dont 30 % pour la page d’accueil FR --> 88 % de nouveaux·elles visiteur·euse·s --> 36 % des visiteur·euse·s ont entre 25 et 34 ans (contre 42 % en 2019) --> 63 % de femmes --> Trois pics de vues : festival Closer Music, À l’Œuvre ! et ouverture de l’exposition visionary company de Wu Tsang --> Le trafic organique issu de la recherche Google a augmenté de 6 %. --> Le temps passé sur le site a augmenté de 5 %. --> 40 000 vues cumulées sur les vidéos de la ­médiathèque


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Les réseaux sociaux Instagram Le feed Instagram de la Fondation a pris un ­nouveau visage en 2020 en laissant de côté les triptyques au profit de posts individuels permettant une plus grande souplesse et plus de spontanéité. Le rythme des publications est d’environ 3 posts par semaine pour mettre en avant les actualités de la Fondation :

QUELQUES CHIFFRES --> 38 420 abonnées (+15 % par rapport à 2019)

les expositions avec des vues d’installation ­montrant la diversité de nos publics et des vidéos (via IGTV ou non) telles que bande-­ annonce et capsules ReBond les festivals avec des animations en teasing qui annoncent la programmation, des vidéos des spectacles tournées sur place les événements du programme public sur site ou en ligne (captations disponibles sur IGTV) les éditions de la Fondation la boutique (sélection autour des expositions) l’activité de soutien à la production des artistes

--> 0,51 % de taux d’engagement (à titre c ­ omparatif, Fondation Cartier : 0,34 % ; Centre Pompidou : 0,32 % ; Fondation Louis Vuitton : 0,35 %)

Les stories permettent de relayer des contenus plus live et ludiques :

--> Record de vues sur une vidéo : 40 462 ­autour du teaser de réouverture de la Fondation le 22 mai (212 000 personnes touchées)

des photos de répétitions lors des festivals, des montages des expositions des publics lors des visites et autres événements des making-of de nos éditions des activités des ateliers de production des coulisses des tournages, des événements du programme public des retombées presse significatives des nouveautés à la boutique Parmi les nouveaux contenus marquants en 2020, on trouve : Lifetime, qui a trouvé naturellement son terrain d’expression sur Instagram avec des contenus à la fois photo, vidéo et audio À l’Œuvre !, avec la publication d’un journal photographique retraçant la collaboration de chaque lauréat·e avec les ateliers de production Les événements en ligne du programme ­public, qu’il s’agisse de rencontres, de concerts ou d’ateliers spécifiquement conçus pour une ­expérience à domicile

--> 160 posts dans le feed / 438 stories --> + 500 photos autour de l’exposition Rachel Rose partagées par des tiers

--> Record de likes (organiques) le 2 juin 2020 sur la publication engageant la Fondation dans la lutte contre les discriminations et le mouvement #BlackLivesMatter (678) --> Record de vues de story avec celle du dernier jour d’ouverture de l’exposition Wu Tsang avant le deuxième confinement (2 548 vues)

--> 1 campagne sponsorisée auprès des touristes pendant l’été (2 070 000 personnes touchées) --> Audience : 62 % de femmes, 67 % entre 25-44 ans / France (52 %), États-Unis (6 %), Royaume-Uni (4 %), Italie (4 %) et Allemagne (2 %) --> 8 250 visionnages du programme public en ligne


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Facebook En 2020, la page Facebook a permis de d ­ onner un écho important à la programmation en ligne de la Fondation, notamment en relayant les projets Lifetime, mais aussi en créant des ­événements « en ligne » grâce à la nouvelle fonctionnalité développée par la plateforme. De plus, la page relaie activement les a ­ ctualités des artistes de la Collection ou ayant fait ­partie de la programmation de la Fondation, ainsi que l’actualité des prêts de la Collection. La page Facebook permet enfin de faire régulièrement des échanges de visibilité avec des institutions partenaires.

QUELQUES CHIFFRES --> 28 151 followers (+ 11 % par rapport à 2019) --> 26 525 personnes qui aiment la page (+ 7 %) --> 77 événements créés, 18 500 réponses « intéressé·e·s » -> 29 sponsorisations pour booster les ­événements du programme public en ligne ainsi que les contributions Lifetime, ciblées France et Europe --> Audience : 60 % de femmes, 37 % de 25-44 ans, 67 % de francophones --> Record d’audience touchée organiquement le 2 avril 2020 (19 200) avec le partage de l’article de presse de Vogue sur le compte Instagram de la Fondation pendant Lifetime comme l’un des « plus inspirants à suivre sur Instagram » --> Record de clics sur un média le 30 avril 2020 pour le projet Lifetime de Nkisi (2 300), le 22 mai 2020 pour le teaser de ­réouverture de la Fondation (1 500) et le 12 juin 2020 pour l’appel à projets À L’Œuvre ! (783) --> Record de likes, commentaires et partages le 4 décembre 2020 avec le replay du live ­d’ASMARA (516) et le 24 avril 2020 avec le projet Lifetime de Bill Kouligas (816) --> Record de personnes intéressées par un ­événement « physique » : concert de Lala&ce + Crystallmess (1 736), performance de Boris Charmatz pendant Échelle Humaine (985) --> Record de personnes intéressées par un ­événement « en ligne » : Teresa Castro pour la rencontre « Le retour des sorcières » (2 595), mix et conversation avec DJ Marcelle (1 680), conversation entre Rachel Rose et Hans Ulrich Obrist (1 672)

Twitter La page Twitter de la Fondation est dorénavant utilisée plusieurs fois par jour afin de diffuser les articles de presse, relayer les actualités ­d’artistes de la Collection ou soutenu·e·s par la Fondation. Elle est aussi utilisée pour interagir avec le public qui a posté certains mots clés faisant écho à notre programmation et ­l’avertir de nos événements à venir ou passés (replay dans notre médiathèque, etc.).

QUELQUES CHIFFRES --> 1 775 abonné·e·s (+ 13 % par rapport à 2019) --> 136 tweets / 183 retweets / 266 mentions / 6 000 visites du profil --> 197 nouveaux·elles abonné·e·s --> 159 500 personnes touchées organiquement --> + 102 % de reach par rapport à 2019


En juillet 2020, la Fondation s’est dotée d’une page « entreprise » sur LinkedIn afin de mettre en avant ses offres d’emploi ainsi que les actions des différents pôles dans le champ social et du développement durable (dons de chutes de matériaux à des associations, programme de médiation, etc.). Cette page permet également de capitaliser sur le réseau des employé·e·s de la Fondation grâce au partage de ses actualités sur ce réseau.

QUELQUES CHIFFRES --> 873 abonné·e·s, dont 40 % issus du domaine des médias et de l’art

SoundCloud En mars 2020, la Fondation a créé sa page ­SoundCloud pour pouvoir donner plus de ­visibilité aux contenus sonores créés dans le cadre de Lifetime, puis du programme public en ligne. Elle permet aux labels, médias et artistes de relayer un contenu en un simple clic. Elle offre un rayonnement international à la programmation m ­ usicale de la Fondation, avec des écoutes dans plus de cinquante pays différents.

QUELQUES CHIFFRES --> 210 abonné·e·s --> 15 650 écoutes --> 2 000 likes, 112 partages, 60 commentaires sur la plateforme --> France, Allemagne, États-Unis, Royaume-Uni, Russie, Japon, Suisse, Australie, Italie, Pays-Bas, Canada, Ukraine, Grèce, Belgique, Espagne, Pologne, Mexique, Suède, Portugal, Autriche, Lituanie, Danemark, Irlande, Argentine, ­Brésil, Finlande, Taïwan, République tchèque, Nouvelle-­Zélande, Corée du Sud, Chili, ­Hongrie, Croatie, Roumanie, Biélorussie, Turquie, ­Colombie, Bulgarie, Maroc, Singapour, Inde, Géorgie, Indonésie, Norvège, Tunisie, Lettonie, Estonie, Liban

Google Notation 4,2 ★★★★ (4 en 2019)

COMMENTAIRES (sélection) Ulrich Dumont  « Beau lieu, expo surprenante. » Sam « Très belle exposition, et l’accueil et le confort ne sont pas en reste. J’ai aussi aimé ­l’architecture et l’agencement. Il y a un espace repos et restauration. » Marc Gigon « Il s’y passe toujours quelque chose, les expos sont intéressantes et le salon de thé plaisant. Une respiration dans ce quartier très commerçant. » Thibaud « Une superbe architecture pour des expositions accessibles. À visiter et revisiter. »

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LinkedIn


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Les relations presse

L’année 2020 a été une année de consolidation pour les ­relations presse, les médias étant de plus en plus sensibles à l’ambition de la Fondation d’être un lieu pluridisciplinaire, ­tourné vers l’échange avec le public et la découverte de toutes les formes de créations artistiques contemporaines. Cette année a permis à la Fondation de s’ancrer encore ­davantage dans le paysage médiatique avec un intérêt renouvelé de la presse pour la programmation, non seulement de la part des journalistes qui suivent Lafayette Anticipations depuis son ouverture, mais aussi de certain·e·s journalistes spécialisé·e·s « art contemporain » de la presse généraliste, qui jusqu’ici se rendaient peu aux évènements de la Fondation. Bien que cette année ait été marquée par un contexte ­sanitaire et économique particulièrement difficile pour le milieu ­culturel, les événements organisés par la Fondation ont toujours réussi à susciter l’intérêt de la presse. Celle-ci a notamment salué les différentes initiatives mises en place pendant et après le confinement pour soutenir la production artistique. Malgré les fermetures, les expositions et événements ont beaucoup intéressé les médias généralistes et spécialisés, ­notamment l’exposition de Rachel Rose qui a totalisé plus de 100 articles et reportages. Elle a également permis de mobiliser certains médias généralistes qui traitent peu des événements de la Fondation, tels que La Croix ou Le Figaro.

+ 89 % presse nationale 4 millions d’audience cumulée dans les médias ­ 205 articles et annonces parus, tous types de médias confondus: presse écrite nationale, presse audio­ visuelle, presse Internet et presse internationale

+ 12 % de journalistes lors des visites de presse en 2020 Les points forts: – les journalistes «culture» des grands médias nationaux plus attentif·ve·s à l’actualité de la Fondation – Les initiatives de la Fondation pendant et après ­ le confinement pour s ­outenir la création artistique saluées par les médias ­ – La presse culturelle a été fortement ­ impactée par la≈situation ­sanitaire, mais tous les articles sur ­ l’exposition de R ­achel Rose ont été m ­ aintenus. L’exposition a fait ­ l’objet d’une très belle ­ couverture presse au moment de l ­’ouverture, pendant le confinement, à la r ­éouverture et encore lors des derniers jours.


ENGLISH DIGEST


^-- Rachel Rose, Lake Valley, 2016 © Andrea Rossetti

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Two days after the opening of Rachel Rose’s solo show, Lafayette Anticipations was forced to close its doors due to the Covid-19 pandemic. The thematic exploration of life forms and environmental upheavals in the exhibition were mirrored poignantly by the global crisis. The Foundation faced the challenges of 2020 in solidarity with artists, art workers, other cultural institutions, as well as frontline pandemic workers. Foundation teams moved quickly to stay active and connected with audiences and visitors through a specially curated digital series, Lifetime. Specific support was provided to artists through the launch of a new in-house residency, À L’Œuvre !.

were held, such as ‘From Mondyke to Sundyke’ with Roxanne Maillet. Lenio Kaklea’s performance A Hand’s Turn was presented, followed by a discussion between the choreographer and the art critic Elisabeth Leibovici. Dimitri Chamblas’s Slow Show, which included fifty participants, also took place for a live audience. A new series entitled TADA!, was launched during the festival to share works from the Lafayette Anticipations collection. As such, an untitled piece by Jesse Darling was discussed by curator Cédric Fauq. Finally, Angiozustand, an installation by Reto Pulfer, created an airy landscape within the exhibition spaces.

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Like many art institutions worldwide, Lafayette Anticipations—a general interest foundation dedicated to contemporary artists and creation— felt the immediate effects of the pandemic that began in 2020.

Digital innovations were also brought to Lafayette Anticipations’ collectively-sourced platform, ReSource. Resource input—such as image and text archives—are now enriched with metadata allowing for more complete documentation of the Foundation’s work. The platform’s community of users grew to include other arts and research institutions, showing the relevance of the collaborative archival methods launched by the Foundation. Lafayette Anticipations’ artistic programming adapted to global and local confinement measures. Curated by Étienne Blanchot, the second edition of the Closer Music festival launched in January, with the ambition of further breaking down genre barriers and allowing guests to use the stage as a sonic lab. French and international guests included: Teto Preto, Bendik Giske, Mhysa, Lavascar (Michèle Lamy and Nico Vascellari), Nicolas Godin, Tom of England, Maria Somerville, Maria Teriaeva, Not Waving and Dark Mark, Alessandro Cortini, and Jean-Luc, Anadol. A talk on raï music was organized by Katia Kameli, while Bertrand Lamarche gave a lecture on the influence of Kate Bush in his own work. An art installation conceived by Jagna Ciuchta completed the festival landscape. Prior to the pandemic, the En Pratiques festival organized in February explored communities as imagined by Gilles Baume, Head of Public Outreach. Workshops for children and adults

Rachel Rose’s solo show, curated by Anna Colin and adapted from the Fridericianum exhibit in Kassel opened in early March. Composed of five installations accompanied by narrative films as well as sculptures, the show explored our relationship to landscapes, fiction, spirituality, childhood, and different ways of life. The pieces reflect on the notion of impermanence, a striking harbinger of the pandemic that would soon follow. The Foundation’s exhibits remain open for free to all visitors. Lafayette Anticipations chose to respond s­ wiftly to the obligation to close its doors during confinement by developing its Lifetime digital project in order to stay connected with artists and audiences through videos. Local and international artists, filmmakers, musicians, and performance artists responded to the invitation

^-- Dimitri Chamblas, Slow Show © Martin Argyroglo

Indeed, the Foundation production facilities remained busy throughout the year. A new audiovisual workshop was installed, while expanding production techniques within existing facilities. The large-scale production of Martin Margiela’s solo show (scheduled for 2021) began, which promises to reflect the workshop’s vast capabilities. Furthermore, the production team remained committed to environmentally responsible techniques and local sourcing of materials.


During a temporary reopening in September, the Foundation was able to hold its third edition of the Échelle Humaine performance festival ­curated by Amélie Couillaud in partnership with the Festival d’Automne à Paris. Bodies as ­vectors served as the year’s overarching theme, punctuated by reflections on yearning, refusal, and ­resilience. The performances appeared to deconstruct, each in their own way, notions of genders, generations, repertoires, and eras. The festival marked the first hybrid (live and virtual) production of Simon Senn’s Be Arielle F. on gender-­shifting embodiment, and its legal and psychological implications. Benjamin Kahn showed Sorry, But I Feel Slightly Disidentified, performed by Cherish Menzo, about stripping away racial, gender, social, and cultural stereotypes. Balkis Moutashar’s Attitudes habillées - les soli explored the evolving history of clothing and bodies. Manual Focus by Mette Ingvartsen shed new light on the dichotomies between the naked and masked, young and old, beautiful and grotesque. Sorour Darabi’s Farci·e begged the question ‘What can discourse on gender identity represent if it is articulated by the very language that assigns gender to begin with?’, while Boris Charmatz’s interpretation of Tino Sehgal’s sans titre (2000) proposed a contextual examination of museums and the theatricalization of dance. Artist Wu Tsang’s first solo show in France, titled visionary company, opened for one week in October, prior to a second lockdown. C ­ o-curated by Rebecca Lamarche-Vadel and Anna Colin, the show highlights its collaborative nature notably led by the artist and Moved by the Motion, cofounded with Tosh Basco in 2016. A shapeshifting group of artists move through this group, such as the experimental cellist Patrick Belaga, the dancer Josh Johnson, the electronic musician Asma Marrof, and the poet Fred Moten. Through films and installations—including a central piece titled the show is over,—the exhibit reveals Tsang’s interest in marginalized stories and hidden histories, while questioning the act of performance itself. The exhibit lived on through the Foundation’s robust public programming which sought to make the works accessible to all despite the new restrictions.

Indeed, further creative ways for the Foundation to stay connected with its audiences were developed during the second phase of lockdown. When live visits of visionary company were no longer possible, online tours were set up, as were visits specially designed for people with disabilities. Working in solidarity with nursing homes and dedicated organizations, the Foundation sought to expand its audiences during this particularly fraught time. Furthermore, staples of the public programme such as the Warm Up Sessions curated by Madeleine Planeix-Crocker, were able to adapt to the challenges of the times. Committed to exchanging and experimenting with performance artists so as to examine the place of the commons in creative practices, the Warm Up Sessions welcomed Jean-Biche (during Closer Music), Mette Ingvartsen (during En Pratiques), Benjamin Karim Bertrand, Cherish Menzo and Helena de Laurens (both during Échelle Humaine), Pol Pi, and Mohamed El Khatib and Nacera Belaza (both in partnership with the Festival d’Automne). Furthermore, YES, a performance by Slow Reading Show, was presented virtually. Concerts by Felicia Atkinson, Tujiko Nuriko and Manuel Troller, Coby Sey, and Asmara took place, while talks remained programmed, including: Samia Henni and Zineb Sedira, Marguerite Humeau, Arthur Jafa and Myriam Ben Salah, Rachel Rose and Hans Ulrich Obrist, Teresa Castro,

^-- Benjamin Bertrand © Lafayette Anticipations

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either as direct or metaphoric ­commentaries on contemporary life. The line-up, e ­ xtending from March to May, included: Bendik Giske, Felicia Atkinson, Cécile B. Evans, Jean-Biche, Kate NV, David Horvitz, Rachel Rose, Mercedes Dassy, Christelle Oyiri (Crystallmess), Hanne Lippard, Théo Robine-Langlois, Ivana Müller, Martine Syms, Oona Doherty, Volmir Cordeiro, Nora T ­ urato, Yasmine Hugonnet and Mathieu Bouvier, C ­ ally Spooner, Tujiko Noriko, Bill Kouligas, Katinka Bock, Nkisi, Low Jack, Laure Prouvost, ­Mélanie Matranga, Lafawndah and Trustfall, and Zoë Mc Pherson and Alessandra Leone. A talk on changes and transformations between philos­ opher Emanuele Coccia and curator Clément Delépine offered a resonant contrast to the extended constraints of the pandemic.


supérieure des Arts Décoratifs de Paris’ students who produced their magazine Vasistas ?, which was launched at the Foundation in September 2020.

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DJ Marcelle and Daniel Fontana, and Mohamed Reza Mortavazi and Sohrab Kashani. Braquage conceived children’s workshops on drawing, filmmaking, and optical illusions. Charlotte Khouri’s long-term workshop at the Foundation continued throughout 2020, deepening her Culture Générale Générale project of bi-monthly discussions. The result was a co-constructed short film serving as a spoof of television and media. The digital public programming became entirely available online for replay viewing on the Foundation’s new webpage ‘Watch, Listen’ and exhibition content continued to be uploaded to the Lafayette Anticipations application, ReBond.

^-- Lucy Beech © Lafayette Anticipations

--^ Mohammad Reza Mortazavi © Lafayette Anticipations

Lafayette Anticipations’ commitment to supporting artists took on new meaning during 2020. In addition to Lifetime, the new month-long residency programme À L’Œuvre ! allowed eight artists and collectives to benefit from the full support of the Foundation’s teams for the conception and creation of original work. The selected artists included: Sebastien A. de Ruffray (Sevali) in fashion; Teddy Sanches in design; Elvire Caillon and Léonard Martin in sculpture and scenography; Crystallmess, Emilie Pitoiset, The Foundation’s in-house print and publication and Agata Ingarden in sculpture; Clara Pacotte workshops also continued to bustle with ac­ and Charlotte Houette (EEAPES) in print and tivity. A Rachel Rose exhibition catalogue, with publications; and Paul Heintz in video. Further ­contributions by international art critics and artists will be welcomed in 2021. Production authors Wai Chee Dimock, Quinn Latimer, T ­ imothy support was also provided to artists Hanne Lippard Morton, and a conversation with Hans Ulrich and Mélanie Matranga. Obrist, was published, as was a catalogue for Wu Tsang’s exhibit, with contributions by Fred Moten, In addition, Lafayette Anticipations continued Tosh Basco, Laura Harris, Hypatia Vourlourmis, to support creative endeavours through its and Fernando Zalamea. Complete with i­nstallation Collection. Following the exhibition You at the views and each with a unique graphic design, Musée d’Art Moderne de Paris (MAMVP), pieces these catalogues are works in and of t­ hemselves. from the Collection were donated to the public The Carnets, shorter bilingual exhibition pub­ museum. In solidarity with health workers, two lications which include original content on the Collection pieces by artist Pierre Ardouvin were donated to the organization Protège ton soignant ­exhibited works, were also produced entirely through Risograph printing. Publication s­ upport (protect your healthcare worker). Six new pieces was provided to the Slow Reading Club via by French and international artists were also Body Horror, as well as to the École nationale acquired. The Lafayette Anticipations endowment


These endeavours were bolstered by continued communications campaigns for live and digital encounters. Particular attention was brought to providing updates on our digital programming during lockdown. The Foundation’s exhibits and public programming received active consideration from the press. A new graphic design approach was designed by Alice Gavin Services to reflect the venue’s dynamic framework. The organic café-restaurant Wild & the Moon, as well as the Foundation’s cutting-edge store, À Rebours, continued to offer their unique services within the venue’s ecosystem. All in all, Lafayette Anticipations sought to w ­ eather the storm that was 2020, by staying true to its commitment to artists and visitors alike. Solid in-­house measures were taken so as to ensure continuity in artistic and public programming, both in-person and online. The Foundation’s main hope for 2020 was to keep our imaginations alive even under duress—a key lesson learned from the creative minds that give meaning and purpose to our actions.

^-- Sevali © Lafayette Anticipations

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fund also extended its support to artists, 34% of whom are men and 67% women. The confinement period also allowed for further time dedicated to restoring Collection pieces—recent, yet fragile works—as well as to establishing partnerships with conservation schools such as the École du Louvre and its students, for reference contributions. Some Collection pieces such as Wilfrid Almendra’s Goodbye Sunny Dreams on theme parks and seaside domestic life, were exhibited at the Foundation.


GOUVERNANCE


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Conseil ­d’administration

Équipes Lafayette Anticipations

Ginette Moulin, Présidente d’honneur

Guillaume Houzé Président

Guillaume Houzé Président

Rebecca Lamarche-Vadel Directrice

Ugo Supino Trésorier

Pôle de coordination Mahaut Vittu de Kerraoul Directrice administrative

Éric Costa Secrétaire Philippe Houzé Nicolas Houzé Arthur Lemoine Sarah Andelman Chris Dercon Martin Hatebur Laurent Le Bon

Matthieu Bonicel Responsable des éditions et des systèmes d’information Manon Soumann Chargée d’édition – documentaliste Aurélie Garzuel Responsable de la ­communication

Judith Peluso Responsable Régie Bâtiment

Chloé Magdelaine Chargée de communication digitale

Aurélie Nahas Responsable d’administration

Émilie Vincent Responsable accueil et billetterie

Hélène Dunner Chargée administration

Margot Bollin Agent de médiation, d’accueil et de billetterie

Célia Lebreton Secrétaire administrative Matthieu Maytraud Stagiaire pôle administration Vincent Brou Stagiaire administration et coordination Pôle de production Dirk Meylaerts Directeur de la production Nataša Venturi Responsable de la production Raphaël Raynaud Responsable d’atelier Alexandre Rondeau Responsable régie, expositions et événements

Marie Léon Sara Vieira Vasques Agentes d’accueil et de billetterie Équipe de médiation Chloé Barthod, Margot B ­ ollin, Alexandre Brault, Maxime Decouard, Émile Foucault, Bénédicte Gattère, Éloïse Glet, Chloé Javaux, Christine Khuu, Loïc Laugier, Matthieu ­Maytraud, Arthur Menard-­Salis, Thounès Merzoug, Matthias Mollon, Noémie Pacaud, Sara Vieira, Janna Zhiri Étienne Blanchot Programmateur musical Anna Colin Curatrice associée

Lisa Audureau Chargée de la Collection et de la régie des œuvres

Amélie Couillaud Curatrice danse et ­performance

Cécile Dugas Camille Lambert Stagiaires régie des œuvres

Madeleine Planeix-Crocker Curatrice du programme Warm Up Sessions

Pôle des savoirs Gilles Baume Responsable des publics

Simon Gérard Assistant curateur

Oksana Delaroff Cheffe de projet médiation Carla Subovici Andréa Vildeuil Stagiaires assistantes ­programme public et médiation culturelle

Agence Claudine Colin Relations presse


Pauline Vincent Responsable des opérations Rebecca Douani Responsable des privatisations Violette Chenaf Chargée des privatisations Charlène Fontana Responsable de la boutique Léo Lalanne Responsable adjoint de la boutique Jonathan Massiala Stagiaire assistant de la responsable Loïc Laugier Jonathan Massiala Vincent Palmier Chloé Royer Corentin Still Vendeur·euse·s

Statuts Lafayette Anticipations – ­Fondation d’entreprise ­Galeries Lafayette est régie en ­application de la loi no 87-571 du 23 juillet 1987 sur le développement du mécénat. La Fondation a pour objet le soutien à la c ­ réation contemporaine, ­notamment par le biais de la production artistique, la promotion et la valorisation du travail des créateur·trice·s, l’animation et la mise en valeur auprès du grand public, en particulier de la C ­ ollection d’œuvres d’art du Fonds de dotation Famille M ­ oulin. Siège Lafayette Anticipations – Fondation Galeries Lafayette 9, rue du Plâtre 75004 Paris – France

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La Maîtrise, boutique À Rebours, restaurant et location d’espaces


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Direction de la publication Guillaume Houzé Rebecca Lamarche-Vadel Direction éditoriale Matthieu Bonicel Rédaction et coordination des textes et des images Simon Gérard, assisté de Matthieu Maytraud Rédaction du digest en anglais Madeleine Planeix-Crocker Conception graphique Maëlle Brientini Relecture Claire Le Breton Relecture du digest en anglais Marc Feustel Typographie Akkurat Mono, Lineto Anticipations Sans, Wolff Olins Aperçu Pro, Colophon Foundry Papier Condat Gloss Munken Polar Munken Print White Papago Corps de texte imprimé en risographie par Oscar ­Ginter, Quintal, Paris. Images en ­couleur imprimées en xérographie par Matthieu Bonicel et ­reliure par Valentin Marande à ­Lafayette Anticipations, Paris. ISBN 978-2-490862-20-7 Dépôt légal : octobre 2021 Lafayette A ­ nticipations remercie les artistes, ­chercheur·euse·s et c ­ réateur·trice·s qui ont ­contribué à la programmation de l’année 2020.



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