La gare, des images et des souvenirs

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La gare, des images et des souvenirs par les élèves du CM2A de l’école Raphaël Barquisseau 2017-2018


Le quartier de la Gare vit à la croisée d’un mode de vie traditionnel dans des cases individuelles en bois sous tôle où des générations se sont succédées, et un mode de vie plus urbain avec la poussée de barres d’immeubles HLM. A l’aube d’une profonde transformation en termes d’aménagement avec la réalisation d’un transport en commun en site propre (TCSP), et en ayant son identité liée par le passé au transport ferroviaire, ce quartier classé prioritaire de la politique de la ville, témoigne d’atouts culturels et fait l’objet d’enjeux futurs. Il est ainsi naturel pour le Contrat de ville de soutenir une action mêlant jeunesse, culture et cadre de vie. Il importe que la génération qui grandit et s’éduque dans une école appelée communément « école la Gare » au sein du quartier du même nom, s’approprie toute la richesse historique et patrimoniale qui y est présente. En favorisant la découverte des vestiges du chemin de fer, l’expression de la créativité et la rencontre entre jeunes et séniors, cette action s’inscrit pleinement dans les axes prioritaires de l’action municipale : la valorisation du quartier et le développement du lien intergénérationnel. Juliana M’DOIHOMA Adjointe au Maire déléguée à la coordination du Contrat de Ville pour les quartiers prioritaires de Saint-Louis


Le mot de la directrice Ce projet est l’histoire d’une rencontre entre une école forte des volontés humaines qui la composent et du souhait des habitants qui ont répondu à l’appel d’une valorisation de leur quartier. Si le projet initial « lékol lontan » est devenu « lékol la gare », c’est tout d’abord parce qu’un retraité en la personne de M. Barthet, passionné des chemins de fer, a su fédérer autour lui pour que l’ensemble de la communauté éducative fasse évoluer ce projet vers le « ti train lontan ». Mais c’est aussi parce que notre école Raphaël Barquisseau, plus communément dénommée «lékol lagare», est toujours en quête de valorisation. Nous sommes donc tous montés dans ce «ti-train», à la rencontre d’artistes, pour retrouver notre île du «temps lontan». Je tiens à remercier tous les partenaires qui ont répondu à notre appel pour mener ce projet : - Mr Barthet tout d’abord, sans lequel le projet n’aurait pas existé sous cette forme, - Elsie Urbatro, coordinatrice, qui l’a mené dans l’efficacité et la sérénité, - Elisien Béton du service patrimoine, qui a trouvé des solutions là où il n’y en avait pas ! - l’artiste peintre Michel Laurent Dreux et l’association Flor’aile, en la personne de Michèle Marty, qui ont enduré le soleil de plomb et les intempéries de toutes sortes, - Fabrice Baixes, artiste photographe, que l’on a retrouvé l’instant de quelques clichés sur fond de patrimoine, - Stéphanie Buttard et Christine Guérin du Labo des histoires, la première qui a su s’adapter pour faire écrire les enfants « dans la nature », la seconde pour les rencontres et l’édition de ce recueil, - le contrat de ville qui l’a financé, - Messieurs Raymond Maret, André Certat et Emile Jacques Bello, « gramouns » du quartier de la gare qui ont si bien témoigné de leur passé et ont rencontré nos jeunes élèves très à l’écoute de ce passionnant passé,


- le personnel de l’école qui a apporté sa contribution pour accompagner, - les parents d’élèves qui nous ont accompagnés sur les sorties à la Grande Chaloupe, Mais également tous les participants : - les enseignants qui ont créé le projet et ont unanimement contribué à sa réussite - les élèves de cette école en Education prioritaire du quartier la gare qui s’y sont engagés avec un grand respect. - les élèves de seconde du Lycée Schoëlcher et leur professeur Cathy Pierresteguy qui ont encadré les élèves de CP pour leur faire découvrir le quartier à travers énigmes et parcours qu’ils avaient eux-mêmes créés. Je remercie enfin notre inspection de l’Education Nationale qui a tout mis en oeuvre pour permettre à tous les élèves de notre école de se rendre sur les lieux de nos voies de communications anciennes et nouvelles, et qui accompagne les projets de la circonscription. Colette GARCIN

directrice de « lékol la gare »

Ce livret est un recueil des textes écrits par les enfants du CM2A de l’école Raphaël Barquisseau à Saint-Louis, au cours du projet d’écriture mené d’un côté par leur enseignant, Monsieur Talérien, qui a fait écrire les jeunes sur l’aspect réaliste du train, et de l’autre par Stéphanie Buttard, intervenante au Labo des histoires Réunion, qui a fait écrire les jeunes sur l’aspect imaginaire. Les textes des enfants parlent de leurs sorties, des connaissances qu’ils ont acquises au cours du projet, des rencontres qu’ils ont faites et prennent ensuite les rails de l’imaginaire. Merci à eux de les partager avec nous ! Christine Guérin, directrice du Labo des histoires Réunion


Du côté du réel

C’est un peu pour rompre avec son traintrain quotidien que notre classe a décidé de prendre le train en marche – et quel train ce projet Ti-train ! Le voyage a commencé à la Grande Chaloupe où on est allé voir ce vieux train mal en point, mais qu’est-ce qu’il avait de l’allure ! Et comme on filait alors bon train, une fée du train est apparue et nous a pris dans son Labo pour écrire des histoires… quel boute-en-train cette petite fée ! Je crois bien que dans le train de notre vie, ce voyage restera un beau souvenir. Stéphane Talérien, enseignant Quand j’étais enfant, j’étais passionné par les trains. Je passais des heures à les regarder. Mon père et mon grand-père travaillaient au chemin de fer. J’ai besoin de partager cette passion, restée intacte malgré mon âge avancé. Et la Réunion possède un riche patrimoine ferroviaire, que nous ont légué nos anciens : ponts en maçonnerie ou métalliques, viaducs, tunnels, gares... Mais nos enfants ne savent même plus qu’un train fonctionnait autrefois à la Réunion ! C’est un émerveillement, un patrimoine et une mémoire qu’il est de notre devoir d’entretenir. Afin qu’euxmêmes puissent le transmettre à leurs propres enfants... Patrick Berthet, bénévole de l’association Ti’train


A la rencontre de l’histoire Une sortie à Saint-Leu, à la Grande Chaloupe et à Saint-Paul Le lundi 25 septembre 2017, nous sommes allés à Saint-Leu, à la Grande Chaloupe, puis à Saint-Paul. Nous avons observé le passage du train à La Réunion. 1) Le viaduc des Colimaçons Le viaduc des Colimaçons est un très grand pont qui traverse la ravine des Colimaçons. Aujourd’hui il n’est plus occupé. 2) La Grande Chaloupe La gare de la Grande Chaloupe est une gare de seconde classe (2 portes). Il reste encore des rails et une locomotive. 3) Le pont de Saint-Paul Le pont de Saint-Paul est un grand pont sur un étang. Ce pont est toujours utilisé. Leïla, 10 ans

Une sortie à Colimaçons, Saint-Paul et la Grande Chaloupe Lundi 25 septembre 2017, nous sommes allés à Colimaçons, à la Grande Chaloupe et à Saint-Paul. Nous avons vu le pont des Colimaçons. A la Grande Chaloupe, nous avons vu les rails, une grotte et le pont de chemin de fer avec deux trains. Et après nous sommes partis sur le pont du chemin de fer à Saint-Paul. La couleur est bleue. »

Rudy, 10 ans


Les viaducs du chemin de fer Le pont de la Rivière des Galets Ce pont a été détruit et réparé plusieurs fois. Les 21 et 22 mars 1905, un cyclone est passé à La Réunion. Ce cyclone a détruit le pont de la rivière des galets. Sur une photo on voit que les rails sont suspendus dans le vide. Sur une autre photo on voit que le pont a été détruit au milieu. On voit aussi qu’ils sont en train de reconstruire le pont. Ils construisent des poutres en forme de triangle pour soutenir le rails suspendus. Sur une dernière image, on voit un train qui emmène des objets pour réparer le pont et ausi un poteau de lumière pour travailler dans la nuit.

Lucas, Lukas (10 ans) Chamima et Yoan (11 ans)

le pont de la Rivière des Galets (avant sa destruction), par Leïla


le pont de la Rivière des Galets et ses rails suspendus après le cyclone de 1905, par Léanne

Le viaduc de la Rivière du Mât A Saint-André, on voit le pont de la Rivière du Mât. Ce pont a été détruit par un cyclone. Il a été construit de 1878 à 1881, il mesurait 100 mètres. A Saint-André, il y avait un chemin de fer où les trains passaient avant sur des rails. Sur une photo on voit un train qui va passer sur le pont. C’était un pont métallique. Le train servait à transporter des marchandises et des gens, il n’était pas large. On le voit bien sur la photo.

Malia, Cloanne, Nolan, Rudy (10 ans) Chahana et Achraf (11 ans)


le pont de la Rivière du Mât, par Malia

le pont de la Rivière du Mât, par Fabien

le pont de la Rivière du Mât, par Ragaven


Le pont de la Grande Ravine à Saint-Leu On voit le train qui passe sur le pont de la Grande Ravine de Saint-Leu. On peut voir des wagons de marchandises. Le pont de la Grande Ravine est un pont de pierre. Ce pont a sept arches et mesure 142 mètres. Malheureusement ce pont s’est effondré lors d’une grosse pluie. Deux piles se sont effondrées et la mer a emporté les roches qui étaient dans ces deux piles. Les hommes ont construit un nouveau pont qui s’appelle le pont routier. Sur le pont routier, les hommes ont ensuite construit un pont de chemin de fer. Ce pont était fait en béton et en fer. Le pont en haut c’est pour les trains et le pont en bas c’est pour les voitures. Enfin les hommes ont démoli le chemin de fer au-dessus du pont routier.

Hafez, Leïla, Mathéo, Rachel, Ragave (10 ans), Killian, Léanne, Fabien et Amdhilafar (11 ans)

le viaduc de la Grande Ravine avant sa destruction, par Lucas


le pont ferroviaire sur le pont routier Ă la Grande Ravine, par MathĂŠo

le viaduc de la Grande Ravine après sa destruction par de grosses pluies, par Ambdilhafar

la destruction du pont ferroviaire sur le pont routier de la Grande Ravine, par Rachel


Petits reporters

La vie duraille

Ah, la vie lontan... Un sujet intarissable ! Témoins de l’époque du ti’train et de la vie saint-louisienne, Raymond Maret, 73 ans et André Certat, 74 ans, sont venus répondre aux (nombreuses) questions des marmays. Fabien : Comment c’était, l’époque du ti’train ? Saint Louis était une ville pauvre, malheureuse. On n’avait pas l’eau ni l’électricité, juste une lampe à pétrole. Tout était en canne, avec des chemins galets. Aujourd’hui on est riches par rapport à cette époque ! On n’avait que le riz mangalore, ça sentait vraiment pas bon. On mangeait du manioc avec du maïs et des gros pois. On portait juste un pantalon et un bertel. Le dentifrice, c’était un peu de cendre sur le doigt,et le savon, un bout de choka. On n’avait pas de cahier ni d’ardoises. On écrivait avec un bout de charbon, une plume de poule ou une épine d’oursin, sur des feuilles en papier ciment. Et le train, c’était seulement de Saint-Denis à Saint Pierre, et puis Saint-Benoît de l’autre côté. Le reste, c’était le car courant d’air. Cloanne : La vie a changé quand ? A partir des années 70, avec

la politique et surtout après Mitterrand. On a eu plus de liberté, on a construit des écoles, des routes, il y a eu EDF. Malia : avez-vous déjà pris un train moderne ? Non, on n’est jamais partis en France... Cloanne : Est-ce que vous avez vu des accidents de train ici ? Seulement un : Dédé Maillot a eu sa jambe coupée après un accident avec des cannes. Sinon, il y avait moins de monde sur les routes, donc moins d’accidents. Malia : Pensez-vous qu’il faut remettre le ti’train ? Ben oui ! Si les politiques ne l’avaient pas enlevé, on aurait moins d’accidents ! Lucas : Pourquoi on laisse les piles des ponts et les vieilles pierres du train ? Si on les enlève, on n’aura plus la trace du passé. Cloanne : Est-ce que les filles et les garçons se rencontraient dans le train ou à la gare? Non, pas du tout ! Ces choseslà, c’était bien plus sérieux à l’époque. On s’habillait long, le pantalon ou la robe, il y avait beaucoup de respect. Pour inviter une fille au bal, le garçon faisait la


demande auprès de la mère, et elle accompagnait la fille. A l’époque, les parents avaient le droit de corriger les enfants avec la ceinture. Le maître ou la maîtresse aussi, ils tapaient sur les doigts des élèves. Les parents ne portaient pas plainte. Même quand on nous mettait à genoux sur les graines de filaos, ou sur du gros sel avec un galet sur la tête, on ne disait rien. Cloanne : Et quand on était malade, ça se passait comment ? On n’avait que les plantes. Mais ça marchait bien. Rouhaymatou : Et comment étaient les WC ? Trois feuilles tôle, un goni pour cacher, un gros trou dans le sol avec des galets et du papier ciment pour s’essuyer... C’est tout ! Rudy : Comment faisait-on la musique ? Il y avait l’orchestre de cuivres, pour danser au bal la poussière. C’était plus joli que les bang bang de maintenant !

Emile Jacques Bello est venu témoigner devant les élèves, dans la classe, le 16 novembre dernier. Bien qu’il soit fatigué du haut de ses 82 ans, sa parole est précieuse car il a travaillé sur une partie moins connue du du ti train : le transport de marchandises. C’est d’ailleurs lors d’un des deux voyages quotidiens du «train de cannes» (une dizaine de wagons, propriété de la famille Bénard) qu’il a perdu son index droit, en 1955, du côté du «moulin maïs» où on récupérait la canne.

« Travail-là lété facile ! » a-t-il raconté. Son rôle était de veiller à la bonne marche du train : «La journée commençait à 4h30 du matin et continuait jusqu’à ce que toutes les cannes soient livrées. Il fallait approvisionner l’eau, le charbon, le feu, surveiller la pression et ajouter l’eau pour avoir la bonne vapeur, tirer sur le fil pour faire siffler ». Une fois arrivé au bout de la ligne, le train faisait son demi tour sur une plaque. C’est en tentant de freiner l’engin - grâce à un système rudimentaire de tuyaux directement sur les roues - que son accident est arrivé. Il y en a eu d’autres, des accidents, comme des jambes coupées, at-il raconté. Mais il est fier d’en parler. Et les enfants de l’écouter !


Du côté de l’imaginaire

dessin de Chamima Quoi de mieux qu’un train pour faire dérailler la routine et sortir des sentiers battus ? Rouler dans l’imaginaire, rêver, oublier, s’arrêter, repartir... Le train des mots, celui des rêves... Une fois l’atelier posé sur les rails, tous ont roulé joyeusement, chacun-e à son allure : certains ont « tchoukchouké » doucement en regardant le paysage. D’autres ont « tégévé » des récits tout droit sortis de leur imaginaire de dix ans, poétique, humoristique, surréaliste parfois, ironique aussi. En voici quelques extraits, choisis par leurs auteur-e-s. Alors en voiture... et surtout, merci à tous les passagers ! Stéphanie Buttard, la loco


Le train des mots

trouve des mots qui commencent par le mot «train» et «gare», puis invente une histoire avec ces mots... et un train bien sûr !

Il était une fois une île. Au milieu de cette île, dans une ravine, vivait une belle rose rouge. A chaque fois que le train passait au-dessus de la ravine, la rose perdait un pétale. Le conducteur du train, Aldo, s’aperçut un jour qu’il ne restait qu’un seul pétale. Il décida alors de construire un viaduc pour permettre à la rose de continuer à vivre. Il l’appela alors Rachel. Puis son ami Loévane, qui était un bon jardinier, lui donna une graine magique qui permit à la rose de retrouver ses pétales perdus...

Leïla, 10 ans Aldo est une tortue de terre un peu spéciale : elle est tellement intelligente qu’elle arrive à pêcher avec une canne ! Elle est jeune et habite à Maurice. Un jour, elle prend le train pour la Réunion. Mais dans le ciel habite un tigre, qui est capable de sauter très haut. Il se jette sur le train et entre dans le wagon d’Aldo, qu’il dévore. Lorsque le train s’arrête à la gare de Saint-Louis, le tigre descend. Les gens s’enfuient de peur. Alors le tigre, un peu triste, s’envole pour aller vivre en France.

Rouhaymatou, 10 ans Samuel, mon cousin de 11 ans, conduit le train qui va de SaintPierre à Saint-Benoît. Mais un accident se produit : le train heurte un cheval qui traversait la voie avec son troupeau. Tout le train déraille. Quatre passagers sont blessés, dix chevaux sont tués, ainsi que des loups gris. Des centaines de loups arrivent pour se venger et montent sur le train. Tout le monde s’affole ! Les loups entrent et dévorent les passagers, un par un...

Fabien, 11 ans


Théo et ses copains vont à la gare de Saint-Louis. Il a amené sa tortue pour qu’elle voie les trains. Elle court vite et essaie d’entrer, mais les tortues sont interdites. Alors elle se déguise en enfant, avec une casquette sur sa petite tête et des lunettes de soleil. Elle prend aussi quelques salades pour manger, dans la poche de son pantalon (elle a fabriqué des jambes avec deux manches à balai). La voici dans le train, elle est heureuse, ils passent sur le viaduc des Colimaçons puis le pont de Saint-Paul. Tout à coup le chauffeur arrête le train et comme il trouve que ça sent la salade, il fouille les poches des passagers. Il trouve le boulon d’une roue de train dans la poche de la tortue (car c’était le pantalon d’un voleur)... et c’est l’accident. Le train, immobilisé, se balance de droite à gauche. Lukas, un copain de Théo, arrive à réparer la roue, et le train repart.

Lukas, 10 ans C’est l’histoire d’une petite fille qui s’appelle Anélia, et de son copain Achraf. Par curiosité, les deux enfants entrent dans une maison hantée. Elle a trois étages. Le toit est abîmé et les rideaux des fenêtres sont déchirés. Au sol il y a plein de sang. Ils entrent et découvrent des meubles très sales, des tissus par terre, des crottes d’oiseaux et de chauve-souris, des rats morts. Ils montent l’escalier jusqu’au deuxième étage. C’est alors qu’apparaît Annabelle, la poupée maléfique. Les deux enfants sursautent de peur et s’enfuient au troisième étage. Mais la poupée leur court après. Elle les bloque avec une hache. Anélia et Achraf lui lancent des pierres et des bouts de bois... mais tout passe à travers son corps ! La poupée leur coupe les pieds et les tue. Deux semaines après, les corps sont retrouvés par un voisin. Mais jusqu’à ce jour, personne n’a trouvé pourquoi les enfants étaient morts...

Rudy, 10 ans



Le train des rêves

C’est un train qui t’amène où tu veux, avec qui tu veux, réaliser un de tes rêves..

J’ai toujours rêvé de voir la mère Noël et les lutins, d’être dans son traîneau avec maman, mon petit frère Sofiane, avoir des cadeaux et voler dans le ciel.

Cloanne, 10 ans J’aimerais avoir un train dans mon jardin, pour que mes enfants l’admirent et qu’ils deviennent conducteurs, comme moi. Je voudrais qu’on voyage partout ensemble, surtout en Amérique du Sud, dans les forêts d’Amazonie. Et puis aussi qu’on rende visite aux voisins d’à côté !

Nolan, 10 ans

Le train des poètes Trouve des mots qui riment avec train et gare et utilise-les dans une petite histoire courte.

Mots : - Train : patin, peint, faim, lapin, copain - Gare : histoire, canard, retard, bagarre C’est l’histoire d’un lapin et d’un canard qui sont copains. Un jour, alors qu’ils ont faim, ils font une bagarre avec Lana qui a des bonbons dans les poches. Lana va plus vite qu’eux car elle a des patins à roulettes. Alors ils montent dans le train pour descendre à la gare... Mais arrivent en retard !

Chahana, 11 ans


Le train collectif

Ensemble, nous formons un train. Chacun de vous a un wagon. A l’intérieur, tout est possible... mais des choses vont arriver pendant le voyage.

Dans mon wagon se trouvent ma maman, mon petit frère, ma famille et mes copines. Et mon papa. Tout le monde discute ou joue. On revient de Disneyland Paris. Tout à coup, le train s’arrête et la porte s’ouvre. Un extraterrestre entre. Il ressemble à un monstre : il a un melon sur la tête - comme une casquette - des vêtements tout sales et froissés, et deux antennes. Il ne se nourrit que de choses vivantes : des insectes, des oursins, des caméléons... Il s’appelle C10B (comme mes initiales et mon âge). Le train s’arrête de nouveau et cette fois-ci, c’est Catwoman qui entre. Tout le monde est content de la voir en chair et en os. Quand elle voit C10B, elle est surprise: - Mais qu’est-ce que cette créature fait ici ? demande-t-elle. Je lui réponds : - C’est mon ami, je viens juste de le rencontrer. Catwoman me dit alors : - Excuse-moi, je suis vraiment désolée de l’avoir traité de créature ! Alors Catwoman nous montre ses superpouvoirs et nous sommes tous impressionnés ! On ne pensait pas qu’elle pouvait faire tout ça : la main qui transmet de l’électricité, le regard brûlant qui peut transpercer quelqu’un quand elle est en colère, et le pouvoir de faire apparaître tout ce qu’on veut. Et justement, on lui demande un gigantesque hamburger qui est immédiatement dévoré par tous les personnages de mon histoire !

Cloanne, 10 ans


Dans mon wagon, il y a treize personnes. Dans les autres, des marchandises. J’ai aperçu aussi des crocodiles, mais je n’ai pas eu le temps d’aller voir ça de plus près. J’ai peur que les crocodiles mangent les passagers. Le conducteur n’a rien vu. Donc je crie fort. Tout le monde m’entend et s’approche de moi, mais ils sont bloqués par une dizaine de crocodiles verts, d’environ 1m60, et rapides. Un passager appelle la police mais elle n’arrive pas tout de suite. Tout à coup, le train s’arrête. Tout le monde panique encore plus. Alors quelqu’un frappe à la porte du wagon : - Bonjour, je suis Yoan Colo le Destructeur. Je suis un zombie, je suis fort et je viens vous aider à vous débarrasser des crocodiles. Il les attrape un par un par la queue et les jette par la fenêtre. Le train redémarre. Tout à coup, Christiano Ronaldo apparaît dans le wagon. Il s’est téléporté depuis sa villa d’Espagne ! Au fond du train il y a toutes ses voitures et il distribue aux passagers la moitié de son argent et des billes en or. - J’aime partager, ça me plaît de faire plaisir, explique-t-il. Il donne aussi à tous le pouvoir de devenir aussi riches que lui. Mais alors, tout redevient normal, comme avant. Le train redémarre et reprend sa route.

Nolan, 10 ans

dessin de Malia

dessin de Rachel


Dans mon wagon se trouvent cinq enfants qui jouent à la dînette, et leurs parents qui discutent entre eux. Tout à coup, le train s’arrête au milieu d’un tunnel, et la porte s’ouvre. Un monstre entre, il s’appelle Dumbledore, il est noir, avec des yeux rouges et des cornes, comme dans la Belle et la bête. Il mesure vingt mètres mais grâce à son pouvoir magique il peut rétrécir et franchir la porte. Il dit : - J’ai faim ! Qu’on me donne de gros enfants à manger ! Une maman lui répond : - Jamais tu n’auras mon marmay ! Le monstre s’énerve et transforme la maman en chauve-souris. Juste à côté, au fond du wagon, il y a des vases et des sabres venus d’Asie. Les autres parents saisissent les objets et menacent Dumbledore. Mais il est puissant : il se transforme en léopard et saute par la fenêtre. Le train s’arrête à nouveau et c’est Harry Potter qui entre, cette fois : - Bonjour tout le monde, je vous accompagne jusqu’à votre arrivée à Lyon, dit-il. Pendant ce temps, Dumbledore s’est retransformé en un jeune homme, et essaie d’entrer à nouveau dans le wagon. Il a toujours envie de manger un enfant. Mais Harry Potter voit le danger : - Cachez-vous ! dit-il aux passagers. Les deux magiciens combattent à coups de sorts. Harry Potter en utilise un, plus fort que les autres : « Azara, méprios, zintos ! », crie-t-il. Il demande à une maman d’ouvrir la porte, et jette Dumbledore au dehors. Ce dernier tombe et se fait écraser par un autre train qui roulait sur l’autre voie. Ils font la fête puis le train atterrit sur la gare de la plage. On fête Harry Potter, on lui offre un costume, une chanson, et même un chat ! Les villageois font un barbecue et des dauphins viennent au coucher du soleil...

Chamima, 11 ans


Dans mon wagon, il y a ma famille et mes amis. On joue au foot. C’est ma grande soeur Rasmya qui garde les buts. Elle a seize ans et arrête tous les tirs avec ses gants bleus ! Moi je suis attaquant. On joue contre l’équipe de mon grand frère Tom qui a quatorze ans. Pour le moment, le score est à égalité. Tout à coup, le train s’arrête et Rudy entre. C’est mon copain de classe. Il porte un habit doré comme au temps des rois. Il dit qu’il a rendezvous avec sa femme... Le train redémarre puis s’arrête à nouveau et cette fois, c’est Neymar, le joueur de foot, qui entre. Il dit : - Bonjour mesdames et messieurs. Est-ce que je peux jouer avec vous ? Je lui réponds : - Oui ! Venez jouer dans mon équipe ! » Au bout de dix minutes, on remporte la partie.

Achraf, 11 ans

C’est l’histoire d’un wagon dans lequel il y a moi (Killian) et Ragaven. Mais attention, pas n’importe quel wagon : celui du paradis, très confortable à l’intérieur, avec des fauteuils, des cocktails, un bar et une piscine avec jacuzzi. Dans une cachette secrète se trouvent un million de diamants. Tout à coup, le train s’arrête brusquement à cause d’un gros galet sur la voie. La porte s’ouvre et Harry Potter entre. Depuis toujours, il voulait voler nos diamants ! On décide de lui tendre un piège : on place à l’entrée du wagon un fil électrique plein d’araignées et de scorpions. Puis on l’attrape par les cheveux et on le met dans une cage fermée à clé, et on part. Mais on a oublié un détail : c’est un magicien. Alors il prend sa baguette, il s’empare des diamants... et nous enferme à notre tour.

Killian, 11 ans


Dans mon wagon et partout dans le train, il y a des dizaines d’animaux d’un zoo d’Afrique du Sud : hippopotames, rhinocéros, girafes, lions, tigres... Mais aussi des poissons, des oiseaux... Ils sont sortis de leur cage parce que quelqu’un les a libérés, juste pour s’amuser. Les animaux courent partout. Un rhinocéros dit à un hippopotame : - Allons trouver un moyen de sortir de ce train ! L’hippopotame lui répond : - Pourquoi pas ? On pourrait défoncer la porte Le rhinocéros dit : - Oui c’est facile, allons-y. Mais le train s’arrête et la porte s’ouvre toute seule. Un mort-vivant entre. Il est tout sale, grand et maigre, il pousse des grognements. Les passagers s’affolent et les animaux aussi. Rudy, un des passagers adultes, dit alors : - Faut pas s’affoler ! Cherchons des objets pour le chasser. » Et ils y arrivent, le mort-vivant s’en va par la porte, et Lionel Messi entre à sa place ! Tout le monde veut signer des autographes. - Mais c’est un vrai zoo votre train ! dit le footballeur. Le train s’arrête à nouveau, et Gumball entre avec ses pouvoirs magiques. Il fait apparaître une boule de feu et le train explose avec ses passagers et les animaux.

Lucas, 10 ans

dessin de Cloanne


Un train transportant une cinquantaine de passagers roule à 20 km/h sur la route du littoral. Il passe sous le tunnel et s’arrête brutalement. La porte de mon wagon s’ouvre et on entend des bruits de zombies, assez effrayants. Une vingtaine de zombies entrent, ils sont tout verts, grands, ils portent des tee-shirts verts et des pantalons mauves, sans chaussures. Ils sentent un peu mauvais : c’est l’odeur du sang des gens qu’ils ont tués. Leur chef est le plus grand. Ils entrent et mangent le cerveau des passagers. Moi je me cache dans la cabine du conducteur. Heureusement, ils ne me trouvent pas et comme je sais conduire le train, je redémarre. Certains zombies sont encore dans le train. Arrivé à Saint-Denis, le chef de gare me demande ce qui s’est passé. - Nous avons été attaqués par des zombies, je suis le seul survivant. - Où sont les corps ? - Dans le dernier wagon. Il va chercher la police, qui tue les zombies encore dans le train. Et on enterre les morts.

Yoan, 11 ans Dans mon wagon se trouvent mes parents et mes amies. Nous allons à Sainte-Marie. Tout à coup le train s’arrête et une petite chienne blanche entre : Blanchette. Ma cousine arrive et nous dit que mon cousin est tombé. Je cours vers lui : il s’est blessé le poignet, il a mal, il pleure. Le train s’arrête à nouveau. Cette fois, c’est Charlemagne qui entre. Il est immense et vêtu de noir. Il regarde mon cousin, qui se console sur son téléphone. - Qu’est-ce que c’est que ça ? demande Charlemagne. - Eh bien, un téléphone ! répond mon cousin. Charlemagne est très étonné. Je lui dis alors que j’ai un super pouvoir : je contrôle le vent. Je fais souffler très fort dans le wagon et l’empereur m’applaudit ainsi que toute ma famille !

Malia, 10 ans


Mind map

Ecris une histoire à partir d’une carte mentale réalisée avec les mots « train » et « gare »

Ayouba a dix ans. Il a pris le train pour aller voir ses parents en France depuis la Réunion. Il transporte beaucoup d’or avec lui, qu’il a trouvé dans une grotte de Saint-Pierre. Tout à coup, le train s’arrête et un pharaon entre. Il porte un collier en or et veut voler le trésor d’Ayouba. Le conducteur veut l’empêcher, mais il se cogne dans un coin du wagon et s’assomme. Le pharaon arrive à sortir du train avec un peu d’or. Le train repart mais s’arrête face à un troupeau de boeufs. Ayouba sort du wagon et stoppe les boeufs grâce à son super pouvoir : quand il est énervé, il devient très fort (il ne s’en est pas servi avec le pharaon car il n’était pas assez en colère). Là, il prend les boeufs un par un et les jette en l’air. Ils retombent et s’écrasent par terre.

Ambdilhafar, 11 ans Mathéo est dans le train avec Hafez, ils sont dans le wagon restaurant. Quelqu’un frappe à la porte et Anna entre. C’est une boulangère très connue qui fait les sandwichs au poulet presque les meilleurs du monde. Elle demande à Mathéo : - Peux tu me faire quelque chose à manger ? Mathéo répond : - Oui, un riz cantonais avec des petits pois. Anna dit : - Est-ce qu’il n’y a pas autre chose, comme des frites avec des bouchons, et aussi du jus? - Je vais regarder », dit Mathéo.

Hafez, 10 ans


Un wagon transportant du charbon s’enflamme et les voyageurs prennent peur. Des flammes gigantesques sortent du train. Il y a là Aldo et sa femme Leila, ils aiment beaucoup les bombes. Freddy Krugger arrive, on est vendredi 13. Aldo se cache sous un coussin et Leila s’enfuit. Le monstre sort ses griffes et saisit des petites poupées, qui effraient les fillettes du train. La première poupée s’appelle Annabelle. Molusco, un enfant très malin, rigole beaucoup car il n’a pas peur du tout. Il sait qu’il est plus fort. Il provoque Freddy pour se battre mais ce dernier lui répond : - Je n’ai pas que ça à faire, j’ai d’autres chats à fouetter ! Et justement, derrière il y a un wagon de chats et Killian, l’adjoint de Freddy, déclenche l’alarme et tous les chats viennent dans notre wagon et font n’importe quoi. Le mâle dominant saute sur Freddy, qui le prend par la queue et le tend à Molusco en lui disant : - Si tu veux te battre, tu finiras comme ça ! Molusco saute par la fenêtre et Freddy lui crie : - Tu peux toujours courir ! Je t’aurai dans quelques jours.

Ragaven, 10 ans Je suis dans le train avec mes amies et ma famille, on est debout et les autres sont assis, on roule dans la forêt d’Etang Salé. Tout à coup, Mickaël Jackson entre et demande : - Je peux faire un tour dans votre train ? - Bien sûr, je lui réponds. Il chante, on danse avec lui, et on mange un cari poulet. Puis on découvre que Léanne a un pouvoir : elle peut provoquer des orages avec sa baguette. Mickaël Jackson lui demande de lui montrer et un énorme orage dévaste le wagon. Tout bouge, les objets tombent et se cassent, on crie, on pleure. Léanne calme l’orage mais ça lui prend une heure. Alors elle promet de ne plus jamais le faire ! Rachel, 10 ans


Je suis avec mes amis dans le wagon et nous partons pour une île imaginaire qui s’appelle Ponponpaf. Elle est dans le ciel, et notre train vole. C’est un train à vapeur. Nous croisons d’autres pays dans le ciel. Tout à coup, il y a un autostoppeur, c’est un enfant, Jules. Il a trois petits chiens avec lui. Ils montent dans le wagon. Nous arrivons sur l’île. Il n’y a personne, parce que les villageois ont été enfermés par un puissant magicien qui leur a volé leur argent. Ils sont sous terre, dans une cage. Heureusement, Rachel, une de mes amies, a des super pouvoirs : le feu, la glace... Elle trouve les villageois et les délivre. Et à la place, elle met le méchant magicien.

Mathéo, 10 ans


Le Labo des histoires est une association à but non lucratif,

fondée en 2011, dédiée à l’écriture. Il propose une grande variété d’ateliers d’écriture gratuits, destinés aux enfants, adolescents et jeunes adultes de moins de 25 ans, dans plusieurs territoires en métropole comme en Outre-mer. Dans ces ateliers encadrés par des professionnels de l’écriture, tous les domaines artistiques où l’écriture tient une place majeure sont représentés : de la fiction au témoignage, mais également des paroles de chansons, des textes pour la bande-dessinée, des scénarios de films, etc. L’antenne du Labo des histoires à La Réunion a été créée en 2016. Depuis le début de ses activités, elle a accueilli plus de 2500 jeunes dans ses ateliers d’écriture, au RSMA-R, en milieu scolaire, dans des espaces publics, des médiathèques, etc. Le Labo des histoires a été lauréat du label présidentiel «La France s’engage», il a reçu l’agrément du Ministère de l’Education Nationale et du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Fin 2017, l’association disposera de 15 centres en France métropolitaine et ultramarine. Plus d’informations sur www.labodeshistoires.com


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