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LOÏCK N PEYRO w recto... l’intervie

POUR KOSTAR PHOTOS / LUDOVIC FAILLER

Qu’avez-vous ressenti en naviguant récemment sur Pen Duick II ? n Je ne peux

Le Rhum, c’est votre Coupe du Monde ? n

pas dire que je rêvais de barrer Pen Duick II, mais ça a été un vrai bonheur. D’autant plus que ça tombe à un moment où je prépare la prochaine Route du Rhum dans un esprit vintage. Je la ferai sur le même trimaran qui a mené Mike Birch à la victoire lors du premier Rhum en 1978. Il est important de respecter le passé pour mieux voir l’avenir. C’est une formule à la con. Mais elle marche bien.

Je dirais davantage ça de l’America’s Cup que je prépare sur Artemis. Le Rhum, j’avais envie d’y revenir cette fois avec ma bite et mon couteau. Pour retrouver les sensations d’hier.

Quelles sensations éprouvez-vous sur l’eau ? n

Sur l’eau, vous êtes une petite merde. C’est bizarre, mais je m’en rends compte lorsque je prends l’avion. C’est de làhaut que je découvre vraiment l’immensité des océans.

En remportant le Trophée Jules Verne en 2012, vous devenez l’homme le plus rapide du monde. Qu’estce que cela vous inspire ?

Vous êtes ambassadeur Virtual Regatta. Que représente ce jeu de voile en ligne à vos yeux ?

n Pas grand-chose. Je

préfère me souvenir de cette incroyable aventure humaine.

n Ça rejoint ce que je viens de

dire. À Virtual Regatta, vous pouvez sentir cette immensité. Ensuite, l’anecdote est drôle. En 2008 sur le Rhum, je démâte au milieu de l’Océan Indien. En rentrant, je veux finir la course. Je m’inscris sur Virtual Regatta et me retrouve sur l’Océan Indien. C’est la première fois que je commençais réellement une course et que je la terminais virtuellement.

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Recto n Loïck Peyron / P3 Cover GIRL & Boy n Blaz / P8 le k de kostar n Clarens / P10 les objets du désir n P12, 14 à vos marques n Mëtsa / P16 Olow / P17 Phenüm / P18 palais d'été n Nicolas Bourdon / P21 Jean-Marie Baudic / P22 Alexandre Couillon / P24 Hervé Bourdon / P25 Loïc Pasquet et Boris Villalobos / P26 Street where ? n par Keno / P28 Sur son 31 n P31 TêteS de série n Le Feu / P32 The Feebles / P34 Carlos Nilmmns / P36 Mermonte / P38 entretien n Jacques Gamblin / P40 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P44 une été dare d'art n Les expos de l'été / P46 une ville ailleurs n Rio par Phia Ménard / P68 Guide Kostar n festivals, soirées… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin/ P73 Verso n Loïck Peyron / P82

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Q U I F A I T Q U O I  ?

modèles n Arzu Dogan & Rodolphe Letourmy KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication n Patrick Thibault. coordination rédaction n Arnaud Bénureau. Graphisme et maquette n Damien Chauveau, stagiaire : Chloé Guignard. Développement n Marc Grinsell, Patrick Thibault. Publicité pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You. COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa. Rédaction n redaction@kostar.fr Studio graphique n damien@mcomedia.fr

Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Matthieu Chauveau, Antonin Druart, Marie Groneau, Phia Ménard, Matthieu Perrichet, Pierrick Sorin, Patrick Thibault Photographes n Ludovic Failler, Amélie Grosselin, Francis Guillard, Keno, Christophe Martin, Yann Peucat, Pierrick Sorin, Patrick Thibault. K O S TA R

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Remerciements n Charlie Mars, tous nos annonceurs. Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2014 www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764

Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro.

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GRAPHISTES / Illustrateurs / artistes plasticiens n Blaz (couverture, ours, sommaire, Objets du désirs, circuit Une ville ailleurs, couverture Guide, custom des titres), Pierrick Sorin.

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Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.


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SAISON 2014 2015

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K O S TA R H A B I L L É PA R …

Kostar # 41 habillé par...

Couverture / P01 n Sommaire / P04 n Ours / P06 n Objets du désirs / P12 et 14 n Circuit Une ville ailleurs / P70 n Couverture Guide / P73 n Custom des titres / P8, 10, 16, 17, 18, 25, 26, 28, 32, 33, 34, 36, 38, 41, 68 PHOTO / AMÉLIE GROSSELIN POUR KOSTAR

Ce “Vendéen né à Nantes” aurait pu être le rédacteur en chef de ce numéro. Gérald Fleury, pote avec la clique du Feu, a bossé avec Iffic de Phenüm et a clippé, avec l’aide de son complice Timo Hateau, Karel Fracapane, un des titres du dernier album de Mermonte. L’ancien étudiant en arts appliqués et aujourd’hui activiste au sein du collectif PAN ! est lié à la scène indé. Même si, lycéen, Blaz écoutait davantage « des trucs de vieux que Nirvana », on ne compte plus ses affiches pour les soirées et/ou concerts de Force Béton, Papier Tigre, Fordamage, Birds are Alive ou The Healthy Boy. Son travail s’inspire de la BD américaine. Ses grands espaces tiennent souvent dans une affiche. Et nous, on le suit dans sa conquête du beau en lui confiant les clés du dernier Kostar de cette saison 2013/2014. n WWW.BLAZLAP.COM PA G E 0 8

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« LE NORMCORE, TOUT CE QUE JE DÉTESTE » INTERVIEW / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / SEYNABOU CISSÉ

Quel est votre rapport à la mode ? n Je ne dirai pas que je m’en fous, mais presque. Je regarde ce qui se fait sans jamais y prendre part. Je reste détaché face à la mode. Que signifie être à la mode ? n C’est anticiper que telle tendance va revenir au goût du jour et être dedans avant qu’elle n’arrive. Avez-vous conscience d’être à la mode ? n Totalement. Même si c’est un peu calculé, je suis content d’avoir pris la vague du r’n’b hyper actuel au bon moment. Et ce, sans oublier mes racines. Avez-vous un costume de scène ? n Pas du tout. Je suis souvent en chemise et en jean. Bon après, il est vrai que c’est un costume de scène qui ne porte pas son nom. Quel est le comble du chic ? n Mettre du parfum pour aller aux toilettes. Et du mauvais goût… n Adopter un style en pensant qu’il est dans la tendance, alors qu’il est nul. En cela, le normcore représente tout ce que je déteste. Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Jamais. J’ai toujours été moi-même. Pourtant, pour beaucoup de gens, j’ai retourné ma veste lorsque j’ai rejoint les Juveniles.

Avant, je jouais dans des groupes de math rock assez indé et hors circuit et là je me retrouvais dans un groupe pop mainstream qui marchait bien. Avez-vous déjà pris une veste ? n Une grosse lors de la dernière Route du Rock en allant voir Tame Impala. Je ne m’attendais pas à ce que le concert soit aussi énorme. À qui voudriez-vous tailler un costard ? n Alors là, il y a le choix, mais je dirais Salut c’est cool. Qui a bien pu inventer le verbe s’endimancher ? n Michel Drucker, sans aucun doute. La mode étant un éternel recommencement. Que vont-ils bientôt remettre au goût du jour ? n Les costards de couleur. Pour finir, comment doit-on s’habiller pour aller à une Partyfine ? n Un jean basique et un t-shirt fantaisie feront l’affaire. Car lors d’une Partyfine, tu danses, tu sues et tu as besoin d’être à l’aise. n

Trust Né à Dakar, élevé à Saint-Malo et installé aujourd’hui à Rennes, Clarens est le projet du jeune Ousseynou Cissé. En signant sur le label de Yuksek, Partyfine, le producteur devrait voir sa cote de popularité grimper en flèche dans les mois à venir. En effet, Trust, sa carte de visite imprimée à l’encre du r’n’b électro, rappelle le meilleur de Twin Shadow et de Clams Casino et se place incontestablement comme le tube d’un été en pente douce. n CLARENS, TRUST (PARTYFINE). LE 27 JUIN, UBU, RENNES.LE 9 JUILLET, CALVI ON THE ROCKS. HTTPS://SOUNDCLOUD.COM/CLARENSMUSIC PA G E 0 1 0

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Conseil général de Maine-et-Loire / Graphisme : Direction de la communication - L.MORIN / Photos : © Leonard de Serres - Shutterstock

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MISSILES SOLAIRES TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / YANN PEUCAT POUR KOSTAR

En un an, les Rennais Pierre Lécuyer et Clément Goude ont mis le feu au business des solaires et des optiques avec Mëtsa, leur marque de montures de lunettes qui utilise le bois comme matière première. « Le milieu de la lunette nous intéressait, car il touche la mode, la création et l’innovation, explique Clément Goude, 25 ans. Pour autant, les grosses pointures laissent peu de place aux nouvelles initiatives. Il nous fallait trouver un concept pour percer. » Et ce dernier, les deux garçons, qui se sont connus en faisant du rugby, sont allés le chercher tout là-haut, dans le nord de l’Europe. « C’est lors d’un voyage en Finlande, où je vais souvent, que nous avons eu l’idée de Mëtsa. Làbas, ils travaillent beaucoup le bois et le design. » n Ni une, ni deux, Mëtsa était né. « C’est un pari sur lequel nous avons misé nos économies ». 3 000 euros plus tard, le premier prototype était dans la boîte. « Chez les opticiens et les amoureux de solaires, ça a pris assez vite. On a vu que l’on pouvait aller assez loin. » n Aujourd’hui, la collection Mëtsa compte 26 modèles optiques et 15 solaires, tous aussi séduisants et épurés les uns que les autres. Et la communauté d’aficionados ne cesse de grandir. « Beaucoup en ont marre de porter PA G E 0 1 6

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les mêmes Ray Ban que tout le monde. » n Mais, le succès de Mëtsa fait des jaloux. « Nous avons débarqué en nous amusant et, vite fait, nous nous sommes faits rembarrer. » Le colosse Waiting for the Sun est passé par là. Qu’importe, ceux qui se présentent comme créateurs et fondateurs de la marque, et non comme dirigeants, tiennent bon. « C’est notre délire. Et pour l’heure, on n’en vit pas. » Malgré tout, Pierre et Clément se projettent vers demain. Une solaire créée en association avec Phenüm sort cet été et ils planchent sur « des solaires révolutionnaires à partir d’une matière totalement recyclable et 100 % made in Bretagne. » Mëtsa voit loin et cette jeune marque aurait bien tort de s’en priver. n QUELQUES POINTS DE VENTE  : RÉFORME, RENNES. SUNOOPTIK, RENNES. CALIFORNIA CONCEPT STORE, NANTES. SOIRÉE MËTSA, LE 27 JUIN, CALIFORNIA CONCEPT STORE. WWW.METSAGLASSES.COM


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TRAVAIL DE SAPE TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / LUDOVIC FAILLER POUR KOSTAR

Hier nanto-parisienne et désormais nantaise à temps plein, Olow est une marque de vêtements construite « à coups de burin » et défendant depuis 2006, l’authenticité dans le sportswear. C’est dans leur cagibi de la rue de Strasbourg à Nantes que nous rencontrons Mathieu Sorsina et Valentin Porcher, double-messieurs qui, dans le cadre de leurs études, avaient l’habitude de bosser ensemble sur des films ou des pubs. Ils sont arrivés au t-shirt par l’art qu’ils conjuguent souvent au temps du street. « C’est un bon support pour diffuser des œuvres artistiques et faire connaître des artistes. » Car oui, Olow, qui habille l’homme de la tête aux pieds sans passer par la case chaussures, a commencé en manches courtes. n En 2009, « ça devient sérieux », car Valentin et Mathieu adoptent le rythme des collections. Le pari est risqué. Mais pour se démarquer, il faut bien cravacher. « Nous sommes des teigneux. Beaucoup autour de nous se sont cassés la gueule. Nous, on est encore là. » Et bien là. n Leurs collections collent à la peau du jeune urbain qui en redemande. Pas étonnant. Les deux boss

d’Olow sont de la même trempe. De celle qui est en prise directe et permanente avec la vraie vie. « Qu’estce que tu veux porter ? Tu veux porter ça ? Et bien, on va te faire ça. » Olow fait dans le brut et la simplicité. À l’image de leur collection automne/hiver 2014, SaintNazaire dont la plupart des pièces vous feront tomber de votre chaise. « C’est pas Saint-Trop’. C’est SaintNazaire. » C’est indus et ça transpire le bitume. n Il est aujourd’hui bien loin le temps où le futur d’Olow se jouait au fond d’une cave. Aujourd’hui, il s’écrit au grand jour avec cette philosophie qui anime la marque depuis ses débuts : « se faire plaiz’ ». n QUELQUES POINTS DE VENTE : OKKO, NANTES. SIDE SHORE, BREST. MIX ET TENDANCES, ANGERS ET LA ROCHELLE. 50/50, SAINT-NAZAIRE. WWW.OLOW.FR PA G E 0 1 7

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LE PARI BREST TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / NICOLAS OLLIER

Fin 2009, après 10 ans de Kanabeach, le Brestois Ific de Orestis crée « un petit label ». Presque cinq plus tard, la cote de popularité de Phenüm ne cesse de grimper en flèche. Graphiste pendant 10 ans au sein de la marque de surfwear Kanabeach où il a tout appris « sur le tas et à qui il doit beaucoup », Ific a voulu « prendre l’air et créer un petit label à côté ». Deux t-shirts plus tard, Phenüm prenait son envol. Tranquillement. n Aujourd’hui, les pièces de la marque (t-shirt, headwear, hoodie…), éditées en petite série, se promènent aux quatre coins de la planète. On a vu Todd Terje porter le modèle Crab Cake. Pareil pour Kap Bambino mixant avec le Raspoutine sur le dos. Et pourtant, la famille Phenüm, autour de laquelle gravitent des musiciens, des artistes et des photographes, n’a pas pris la grosse tête. Et ça ne risque pas d’arriver. « On n’a même pas de local. Tout part de chez moi. » Et chez Ific, son chez lui, c’est Brest qui, inconsciemment, imprime sa patte sur la marque. « C’est une ville dure, froide, grise… Peu de gens ici se mettent en collectif. On a créé un truc fort. » Ce « truc », c’est une galerie ambulante pour artistes issus d’horizons divers. « L’artiste a une totale carte blanche. À tel point que nous n’ajoutons même pas Phenüm sur le t-shirt. » Pour un peu, Ific ferait presque de la punchline d’ideal J, “hardcore jusqu’à la mort”, sa devise. « Phenüm, c’est un style de vie. On ne ment pas. On n’est pas là pour la thune », explique celui qui est « graphiste à côté » pour gagner sa croûte. n Malgré tout, le garçon de 35 ans va collaborer avec une marque pour une chemise, bosser avec Mëtsa pour une solaire et lancer la première collection Phenüm pour l’été 2015. Sans jamais oublier, comme diraient les autres, de rester sérieux dans ses affaires. n QUELQUES POINTS DE VENTE. DEZERT POINT, QUIMPER. LIBRAIRIE & CURIOSITÉS, QUIMPER. CALE2, NANTES. WWW.PHENUM.COM PA G E 0 1 8

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L’été, il n’y a pas que les “voileux” à prendre le large… C’est l’occasion de changer d’horizon et aussi de se faire plaisir. Sans aller au bout du monde, Kostar vous invite à une balade gourmande. Votre mag ayant l’esprit grand ouvert, nous ferons étape à SaintBrieuc, Saint-Malo, Quiberon, La Baule et Noirmoutier. L’Ouest compte nombre de chefs de grand talent. Dans ces villes, ou tout à côté, vous en découvrirez d’autres sans doute. Et cet été, la gourmandise ne sera jamais un défaut. PA G E 0 2 0

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dîners secrets du voyage à Nantes Alexandre Couillon avec Sang Honn Degeimbre (le 30 juin) et Hervé Bourdon avec Éric Guérin (le 21 juillet) participent au Dîners secrets du Voyage à Nantes dans le vignoble nantais. WWW.LEVOYAGEANANTES.FR ÉTÉ 2014

PLAT D'ALREXANDRE COUILLON © THURIES MAGAZINE

DOSSIER RÉALISÉ PAR VINCENT BRAUD ET PATRICK THIBAULT PHOTOS FRANCIS GUILLARD, PATRICK THIBAULT (SAUF MENTIONS)


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Nicolas Bourdon / Le Coude à Coude

SAINT-PIERRE ET SAINT-MALO Loin de l’agitation malouine “intra muros”, Nicolas Bourdon a installé son piano au-dessus de la cale de Rochebonne. Au Coude à Coude, il offre un récital plein de fraîcheur. Aux notes forcément marines. Un look de rocker pour un parcours atypique. S’il est né dans l’hôtel-restaurant familial, du côté du Mont SaintMichel, Nicolas Bourdon n’imaginait pas, un jour, se mettre aux fourneaux. Des études de droit, une discothèque avec des potes à Cognac… puis l’envie de tenter autre chose. Un passage chez Yannick Franques, au Château SaintMartin, a contribué à lui mettre la tête dans les étoiles. Dans sa cuisine, il garde précieusement une cocotte en fonte de sa grand-mère où mijotait une palette de porc aux pruneaux. Nicolas Bourdon revendique volontiers une cuisine d’instinct. Le produit, il le suit jusqu’à l’assiette. Comme ce filet de Saint-Pierre aux artichauts poivrade juste caramélisés. n « La cuisine n’est pas savante… » Son chef à lui, ce serait Pierre Gagnaire, celui dont il se sent le plus proche, pour « une cuisine qui vit, quelque chose qui me ressemble ». De son passage chez Alain Ducasse Formation, il a gardé

quelques tours de main « indispensables », plus que des recettes. Car pour Nicolas, «  la cuisine n’est pas savante  ». Avant d’ajouter, pour enfoncer le clou, « quand le produit est bon, pas besoin d’une grande recette ». Alors, au printemps, il adore travailler l’asperge, « chaude, froide ou juste blanchie » – et régale sa table de tomates en été. n Une passion partagée. Plus gourmet que gourmand, plus salé que sucré – « le sucré, je tâtonne un peu mais je suis content de mon cheese cake au citron vert » –, Nicolas est secondé, en salle, par Karine, hôtesse attentive qui vous conseille le vin qui accompagne au mieux votre choix. Si tous deux se donnent à fond dans cette aventure, Nicolas regrette de ne pas pouvoir plus souvent s’installer à la table d’un confrère. Au Saint-Placide, par exemple, à Saint-Malo, ou au Youpala, à Saint-Brieuc, un coup de cœur. n LE COUDE À COUDE, 79 BOULEVARD DE ROCHEBONNE, SAINT-MALO (35). WWW.COUDEACOUDE.FR PA G E 0 2 1

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Entrée Un tartare de maquereau ou des encornets grillés à la plancha, piment d’Espelette et huile d’olive. Plat Du poisson, bien entendu, et pourquoi pas un Saint-Pierre aux agrumes. Dessert Une généreuse verrine de fraises, crumble et crème vanille ou… un cheese cake au citron vert

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Jean-Marie Baudic / Le Youpala

LE PIED (FORCÉMENT) MARIN C’est en 2002 que Jean-Marie Baudic est revenu au pays. Et, en 2006, il a ouvert “sa” table. Ici, on vient pour être surpris. Agréablement, divinement, au choix. Le bistrot n’a pas changé. Et si la salle est souvent trop petite, le plaisir est grand.

Une entrée Quelque chose autour du maquereau. Un plat Quelque chose autour du homard. Un dessert Quelque chose autour de l’abricot. Un vin Le Vin de Pétanque, du Mas de Libian, recommandé par Adrien, le jeune sommelier. PA G E 0 2 2

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Des choix assumés. S’il a travaillé, avec sa femme Juliette, dans de “grandes maisons”, Jean-Marie Baudic ne voyait pas la leur “comme ça”. Les Baudic ont donc fait leur nid loin du tumulte de la ville au risque de troubler la tranquillité de la rue Palasne de Champeaux. Pas d’enseigne clinquante, pas de déco pour faire genre. Ici, on vient d’abord passer un bon moment à table. Pas de carte longue comme le bras ou comme… une allée de Métro ! « Lorsqu’on va au restaurant, le plus souvent, on choisit ce qu’on connaît déjà. Une façon de se rassurer… » La formule surprise – qu’il fut l’un des premiers à imposer – ne laisse qu’un seul choix : celui de se laisser surprendre ! n « Si on n’aime pas donner… » Le service à peine terminé, Jean-Marie est heureux. La soirée s’est bien passée. Les clients ont partagé, de table en table, le même plaisir. Ils ont parlé cuisine bien sûr, échangé des impressions alors qu’ils se connaissaient pas une heure plus tôt. « Si on n’aime pas donner, il faut faire un autre métier… C’est cet esprit SAISON 08 / NUMÉRO 41

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bistrot qu’on aime bien.» Pour le reste, de bons produits au fil des saisons. « J’ai avec les producteurs un rapport de complicité et de confiance. Selon la production, ou la pêche, c’est eux qui font la formule… À moi, d’en tirer le meilleur parti. » n « C’est quoi un poisson noble ? » Le chef aime bousculer et surprendre. « C’est quoi un poisson noble ? Magnifier un maquereau, c’est beau… et ça n’enlève rien au bar ou au homard ! » Jean-Marie Baudic aime chacune des saisons pour ce qu’elle lui apporte. Tout juste reconnaît-il un passage un peu compliqué, « en février-mars », où on en termine avec les légumes racines et que les primeurs se font attendre. Volontiers plus salé que sucré – au désespoir de Juliette qui, elle, concocte de surprenants desserts –, le chef garde pourtant en souvenir des pêches à la verveine, « toutes simples mais justes », chez un confrère étoilé de Berlin. n YOUPALA BISTROT, 5 RUE PALASNE DE CHAMPEAUX, SAINT-BRIEUC (22). WWW.YOUPALA-BISTROT.COM


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85 Alexandre Couillon / La Marine

© THURIES MAGAZINE

ALEXANDRE LE GRAND

Une entrée Coquillages et crustacés. Un plat Merlan de ligne avec courgette, lait de chèvre, melon… Un dessert Une “folie” avec fraises, betterave, estragon et fleurs de rose fraîches. Un vin Un Haut des Clous de chez Michon. PA G E 0 2 4

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Le célèbre guide rouge lui a (enfin) accordé un second macaron. Si Alexandre Couillon garde la tête dans les étoiles pour faire rêver ses invités, les pieds, eux, restent sur terre : Noirmoutier est “son” domaine qu’il ne quitterait pas pour un royaume ! « Raconter une histoire… » Le succès et le buzz ne l’ont pas changé : le chef reste “nature”. C’est elle qui l’inspire « plus que jamais ». «  Lorsqu’on démarre, lorsqu’on commence à parler de vous, on a envie de montrer ce qu’on sait faire. Je faisais donc une cuisine de cuisinier. Aujourd’hui, j’ai envie de raconter une histoire… » Dans la cuisine, récemment agrandie, le bois de châtaignier raconte l’histoire des casiers de pêche de L’Herbaudière. Quant au four à pain qui dormait au fond du jardin depuis un siècle, il a retrouvé la chaleur de la braise et le parfum croustillant du pain qui sera servi à table. n « Recevoir les gens chez eux… » Les compliments d’un Jean-François Piège ou d’un Yannick Alléno touchent évidemment les gars de La Marine mais ce n’est pas ça le sujet. Alexandre et Céline aiment accueillir et sentir « les gens comme chez eux » Les travaux ont permis d’aménager une table d’hôtes avec vue sur la cuisine. « Il faut recevoir les gens avec humilité et générosité… Nous sommes là pour qu’ils aient du plaisir. » Choisir un produit, homard ou ma-

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quereau, petits pois ou carottes, le préparer, le transformer, le transcender est, ici, un art consommé. n « Noirmoutier, c’est un peu l’Afrique… » De son enfance au Sénégal, Alexandre Couillon garde en mémoire cette odeur de nougatine à base de cacahuètes vendue dans les rues de Dakar. Et pour lui, Noirmoutier, c’est un peu l’Afrique. Lorsqu’il se balade dans les marais, il retrouve, accroupi, des paysages de steppe. « Je fais de la cuisine avec ce que j’ai à portée de main, avec ce que nous avons sous nos pieds… » Il doit y avoir un peu de magie noire, comme ces huîtres à l’encre de seiche, dans cette cuisine-là. À la tête d’une brigade internationale – de jeunes talents français et d’autres venus du Japon, du Mexique, du Liban, des États-Unis… –, Alexandre se retrouve dans ce croisement de regards et de cultures. La stabilité et la fidélité de cet équipage confirment que La Marine est une maison décidément très attachante. n LA MARINE, 5 RUE MARIE LEMONNIER, NOIRMOUTIER (85). RESTAURANTLAMARINE.BLOGSPOT.COM


DES CHEFS SUR LE GRILL

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Hervé Bourdon / Le Petit Hôtel du Grand Large

LE BONHEUR EST SUR LE QUAI Le temps peut suspendre son vol. La salle du restaurant embrasse le large. Comme la cuisine d’Hervé Bourdon. Ce bout du monde est le point de départ d’un joli voyage. Avec Catherine, cet ex-fils de pub s’éclate en cuisine. Et personne ne s’en plaint ! Un rêve de môme. C’est presque par hasard que le jeune couple s’est retrouvé sur ce quai Saint-Ivy, il y a une dizaine d’années. D’une grande bâtisse, ils ont fait un hôtel plein de charme. Et Hervé n’a pas tardé à se mettre aux fourneaux. La cuisine, il en rêvait depuis qu’il était môme mais, pour sa famille, il lui fallait d’abord réussir ses études. Et c’est une culture livresque de la cuisine qu’il revendique aujourd’hui. Pas de formation, pas de stage, sinon en hôtellerie. La passion a fait le reste. n Des herbes pas si folles. Si le parcours est atypique, le résultat, lui, est stupéfiant. « Au début, on venait chez moi pour manger de la pintade au chou… » Puis, il y a eu ce déclic à Montlouis-sur-Loire. « En écoutant Lise et Bertrand Jousset parler de leur vin, nous nous sommes dit “bon sang mais c’est bien sûr”… J’ai regardé, moi aussi, ce bout de terre face à la mer, les cultures et produits qu’on y trouvait, les herbes sauvages qui y poussaient…  » Des légumes qui viennent du potager, ou d’amis

producteurs, des herbes cueillies au bord de la mer ou d’un chemin, des crustacés et des poissons débarqués des quais tout proches… de tout cela, Hervé fait son bonheur. Et celui de ses hôtes. n Ni truffe, ni caviar. « Je ne travaille ni la truffe, ni le caviar… » Le fenouil sauvage, comme la roquette, le pourpier, la bette marine ou la tétragone… Hervé Bourdon les associe à sa cuisine. Comme ces délicates fleurs de sauge. « Tout ce qui est dans l’assiette se mange, naturellement… », prévient Catherine lorsque le regard se fait interrogateur. Et elle connaît, elle aussi, ces plantes que “son” chef remet à l’honneur. Des amusebouches aux desserts, en passant par les incontournables poissons (le nom du n°1 comme du n°2 est déterminé par la pêche de la nuit), tout est incroyablement juste. Normal, ici, « on ne rigole pas avec le produit… » n LE PETIT HÔTEL DU GRAND LARGE 11 QUAI SAINT-IVY, ST PIERRE QUIBERON (56) WWW.LEPETITHOTELDUGRANDLARGE.FR PA G E 0 2 5

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Une entrée De belles palourdes à partir de la mi-juin. Un plat Forcément du poisson, selon arrivage. Un dessert Des fraises et aussi de l’ananas. Un vin Un gringet de chez Belluard en Savoie.

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DES CHEFS SUR LE GRILL

44 Loïc Pasquet et Boris Villalobos / La table de Loïc

PARFUMS D’AVENTURE Le marché a (peut-être) perdu son charme d’antan. Il n’en demeure pas moins l’un des plus beaux et des plus courus de la côte. Et c’est dans la rue du même nom que Loïc Pasquet a ouvert une maison fort sympathique, à la fois malle aux épices et table gourmande. Une entrée Salade de tomates anciennes et fruits rouges, huile d’olive au basilic. Un plat Steak de thon mi-cuit et son rissoto vénéré. Un dessert Crème d’avocat aux fèves de tonka, fraises gariguettes et coulis de fruits rouges. Un vin Un rosé de José Pariente, un 100 % verdejo plein de soleil. PA G E 0 2 6

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Parmi les huiles. Lorsqu’il cherchait, il y a une douzaine d’années, une maison pour s’y poser, Loïc est tombé « presque par hasard » sur un petit local « disponible et pas trop cher ». Avec l’idée de proposer à ses clients de partager des saveurs venues d’ailleurs : les meilleures huiles (de Sicile, d’Andalousie, de Crête, de Toscane…), les poivres (verts, noirs, blancs, rouges) venus du bout du monde, les épices et condiments… Lorsqu’en 2008, une directive européenne interdit la vente d’huile en vrac, la reconversion s’impose d’elle-même : les anciens bidons sont recyclés en solides tables de restaurant. n Les goûts du voyage. Si Loïc aime faire voyager ses clients, c’est parce qu’il a lui-même pas mal bourlingué en hôtellerie et restauration. Avec quelques étapes marquantes en France chez Alain Passard ou à La Tour d’Argent, et une rencontre “magique” avec Olivier Rollinger… « Je m’étais dit que le jour de mes trente ans, je me poserais quelque part.» Ce fut donc La Baule avec, dans un premier temps, SAISON 08 / NUMÉRO 41

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un petit comptoir accoudé à la petite cuisine. Avec l’ambition d’une restauration à la hauteur de l’épicerie. Des produits de la presqu’île, des poissons venus du Croisic… pour une cuisine qui tient plus de l’assemblage de bons produits que de la recherche en laboratoire. n Une cuisine qui garde l’accent. Aux fourneaux, c’est désormais Boris Villalobos qui s’y colle. Sa cuisine, comme lui, garde une pointe d’accent. De ses passages, du Chili à La Nouvelle Zélande, il a gardé le souvenir de ces épices venues d’ailleurs. « Pas de cuisine planifiée, car c’est le marché qui commande… » Et c’est à la sortie du marché (aussi) qu’on se bouscule pour déguster un saumon mariné et sa tapenade d’olives ou un cabillaud poêlé et son écrasé de pomme de terre. En été, quelques tables en terrasse agrandissent l’espace laissé par les étagères d’épices et le comptoir de produits frais. Le soir, avec le menu découverte, peut commencer un autre voyage. n LA TABLE DE LOÏC, 1 AVENUE DU MARCHÉ, LA BAULE (44). WWW.LATABLEDELOIC.COM


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LA MODE EN TUBES

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T’as quoi sous ton casque CLO ? PA G E 0 2 8

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LA MODE EN TUBES

Fhan

Jan & Maïva

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LAURENT

MILLET

Somnium, 2014 © Laurent Millet / Photo : François Baglin / Graphisme Nosoda

LES ENFANTILLAGES PITTORESQUES

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GALERIE DE PORTRAITS

TOUT FEU, TOUT FLAMME TEXTE / MATTHIEU CHAUVEAU

PHOTO / GREGG BRÉHIN

Le Feu marque le retour aux affaires du songwriter Jonathan Kingsley Seilman. C’est sur disque, sur scène et sous la forme d’un vrai groupe que l’ex This Melodramatic Sauna donne de nouveau de ses nouvelles. Et les fleurs éclosent à l’ombre. C’est avec cet album au titre idéal qu’on avait laissé Jonathan Kingsley Seilman, il y a déjà neuf ans, quand le garçon enregistrait ses compositions mélancoliques, fragiles et élégantes sous le curieux sobriquet de This Melodramatic Sauna. Depuis, on pensait avoir perdu de vue le musicien nantais et, pour tout dire, on l’imaginait bien timidement cloîtré dans sa chambre, à peaufiner tranquillement de nouvelles compositions, dans la droite lignée des précédentes. n Nous nous sommes diablement trompés. Jonathan Seilman n’est pas ce “beautiful loser” que l’on se plaisait à imaginer, mais bel et bien un homme de rencontres. En neuf ans, il a joué avec le meilleur de la scène indépendante nantaise (The Patriotic Sunday, Faustine Seilman, My Name is Nobody, Birds Are Alive, Sieur & Dame…), a composé pour le théâtre et a même foulé les planches sous les traits d’Apollon, le Dieu de la musique ! n C’est donc logiquement que le garçon nous revient cette fois-ci entouré d’un vrai groupe, baptisé Le Feu et constitué de valeurs sûres, de musiciens avec qui il a collaboré ces dernières années : «  J’avais envie de quelque

chose d’un peu plus lumineux. Musicalement, par exemple, je me suis donné la contrainte d’écrire en majeur plutôt qu’en mineur. Au niveau des textes, j’utilise moins le “je” et plus la première personne du pluriel. Le Feu est plus collectif, peut-être moins égoïste et tourné vers moi-même qu’auparavant  ». n Effectivement, la musique du Feu, que les Nantais ont pu découvrir sur scène pendant le dernier Festival Indigènes, brille de mille parts, guidée par le chant passionné et franc de Jonathan, idéalement soutenu par la voix limpide de la comédienne et metteuse en scène Vanille Fiaux, débauchée pour l’occasion du monde du théâtre. « C’était ma patronne et je suis devenu son patron ! », se marre Seilman, le regard lumineux, comme son nouveau projet. n Non, les plus belles fleurs n’éclosent pas toujours à l’ombre. Avec Le Feu, Seilman nous prouve que la lumière, aussi, accouche de fort jolies choses. n LE FEU, PLAYGROUNDS & BATTLEFIELDS (HAVALINA RECORDS, MY LITTLE CAB RECORDS, DIFFER’ANT). HTTP://LEFEU.BANDCAMP.COM

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GALERIE DE PORTRAITS

EN ROUE LIBRE TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

En studio depuis un an, mais actif depuis maintenant 10 ans, The Feebles est un tandem graphique, discret et talentueux piloté par les Nantais Gaëtan Guerlais et Anaël Moreau.

Anjou Vélo Vintage La rando vélo rétro dont le succès ne cesse de se confirmer année après année revient pour sa quatrième édition. L’Anjou Vélo Vintage, c’est le rendez-vous branché de tous les mordus à la bicyclette et une occasion rêvée de découvrir, en pédalant avec classe et tranquillement, l’Anjou et ses trésors. n LES 28 ET 29 JUIN, SAUMUR. WWW.ANJOU-VELO-VINTAGE.COM PA G E 0 3 4

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PHOTO / LUDOVIC FAILLER POUR KOSTAR

Les Feebles et Kostar, c’est une longue histoire. La patte des Nantais a griffé les numéros 9 et 10 et s’est affichée sur la couverture de l’hiver 2010. Lorsque nous les retrouvons au lieu unique en cette fin de printemps, les garçons ont de l’actu plein leurs sacoches. Gaëtan et Anaël gèrent la charte graphique du jeune brasseur Alchimia Brewing, ont participé à l’expo Planchettes initiée par Olow et apposeront le tampon The Feebles sur le t-shirt de Scopitone 2014. « On vient vers nous. Preuve que notre boulot plaît. Malheureusement, aujourd’hui, on ne peut pas faire que ça. Même si nous n’avons jamais eu besoin de prospecter, l’institutionnel nous fait manger ». Et le duo, que l’on peut mettre dans la même famille illustrée que Les Jean-

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clode ! ou les Hell’O Monsters, sera cet été sur les routes de l’Anjou Vélo Vintage. « Graphisme et pignon fixe, tout est lié. C’est un plaisir plus qu’une image ». De leur part, le contraire aurait été étonnant. n Les deux pieds dans le lifestyle – The Feebles était à deux doigts de designer un snow pour Wed’ze, la division ski de Décathlon – les Nantais ne s’interdisent rien. La preuve, Anaël et Gaëtan se sont essayés avec succès à la pyrogravure pour le QG à SaintJean-de-Monts et continuent à avancer masqués. « La notoriété est difficile à mesurer. On voit ça de notre bureau ». Pourtant, de notre fenêtre, on peut affirmer que tout roule pour The Feebles. n WWW.THEFEEBLES.COM


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GALERIE DE PORTRAITS

LE DERNIER ROI D’ANGERS TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / CHRISTOPHE MARTIN POUR KOSTAR

Angevin depuis peu, l’Écossais Carlos Nilmmns va, cet été, retourner la planète club avec son tube Get By Me sur lequel Davina, la diva de Detroit, a posé sa voix.

Notre première rencontre, c’était au petit matin. À l’issue d’une Birdy Party où Carlos Nilmms avait plaqué tout le monde au sol. Quelques mois plus tard, celui qui a posé ses vinyles à Angers par amour d’une Française nous attend sur le quai de la gare. L’accolade est franche. Et le français, toujours pas sa tasse de thé. « L’apprendre, c’est mon nouveau challenge », rigole-t-il. Quant au challenge de l’électro, il l’a relevé depuis longtemps. « Gamin, je jouais à Captain Blood. La musique de ce jeu vidéo était signée Jean-Michel Jarre. Comment avait-il fait pour composer ces sons ? Je n’avais jamais entendu ça auparavant ». n Après une parenthèse de clarinettiste à l’adolescence, l’Écossais éprouve « le besoin de composer de la musique ». Sa rencontre avec le producteur Vince Watson va « changer (s)a vie ». Pas autant que la sortie de Distant Galaxy, album qui fera décoller une carrière empruntant autant les routes du jazz, du funk que celles de la house de Chicago ou de la techno de Detroit. « Un artiste ne doit pas se restreindre. La clé, c’est l’environnement. C’est lui qui m’influence. Je ne me soucie jamais des modes. » La preuve avec Get By Me où il est allé frapper à la porte de Davina. « Elle a toujours été une source d’inspiration. Le disque qu’elle a sorti sur Underground Resistance au début des années 90, tu peux le jouer n’importe où et, à chaque fois, les gens deviennent fous. Le morceau Get By Me est celui que j’ai toujours rêvé de faire. » Et Carlos l’a fait à son image, celle d’un héros très discret mais impitoyable lorsqu’il s’agit d’agiter la tête et les jambes de ceux qui ont la chance de croiser sa route. n GOUTEZ ÉLECTRONIQUE – CARLOS NILMMS, LE 29 JUIN, NANTES. WWW.GOUTEZ-ELECTRONIQUE.COM

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GALERIE DE PORTRAITS

QUAND LA MERMONTE TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / LOÏG NGUYEN

En même pas deux ans, les Rennais de Mermonte ont atteint la stratosphère pop. Aujourd’hui, cette armée mexicaine, à la tête de laquelle on retrouve la cheville ouvrière Ghislain Fracapane, sort Audiorama, un deuxième album à la puissance émotive sidérante. Lorsqu’en avril dernier, le boss de Clapping Music, label haut de gamme sur lequel Mermonte est aujourd’hui hébergé, nous envoie un lien privé pour découvrir Audiorama ; on croit d’abord à une blague. Les dix pièces d’orfèvrerie pop portent toutes un nom et un prénom : Jérôme Bessout, Fanny Giroud, Cécile Arendarski… « Ce sont tous des amis. J’ai voulu immortaliser cette amitié en leur offrant à chacun une chanson. Tout simplement », souligne Ghislain Fracapane que l’on croise aussi au sein de Fago Sepia. L’idée de Mermonte est née en parallèle de celle du quatuor math rock. « Je faisais des démos tout seul dans mon coin et certains m’ont poussé à monter un groupe. » On les remercie tant il aurait été dommage que Mermonte reste dans un placard. n Dès le premier album, cette aventure orchestrale et collective (ils sont 11 sur scène) décolle pleine balle. Et aujourd’hui, le groupe a trouvé PA G E 0 3 8

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sa vitesse de croisière. À bord, on croise Steve Reich, Do Make Say Think ou encore Sufjan Stevens. Même si Ghislain reconnaît que « dans ce deuxième album, Mermonte commence à avoir sa propre personnalité ». De celle qui est en quête permanente du beau. « Avec Mermonte, je veux faire quelque chose de compliqué, mais que l’écoute soit simple. » Pari relevé haut la main pour ce disque enregistré dans le home studio de la tête pensante du groupe. « Je l’ai enregistré à la maison, dans ma campagne à Bédée. » C’est de là-bas que Ghislain Fracapane est parti à la conquête des grands espaces pop. La déferlante Mermonte peut désormais tout emporter sur son passage tant plus rien ne semble l’arrêter. n LE 21 JUIN, OAN’S PUB, RENNES. MERMONTE, AUDIORAMA (CLAPPING MUSIC). HTTP://MERMONTE.BANDCAMP.COM


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ACTEUR DE HAUT NIVEAU INTERVIEW / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / JONATHAN SIRCH

En cette veille de long week-end, Le Théâtre de Saint-Nazaire affiche complet. Pendant que Nosfell et le performeur Anne-James Chaton bossent ; le danseur Bastien Lefèvre et Jacques Gamblin sont en pause déjeuner. À Saint-Nazaire, le double messieurs crée 1 heure 23’ 14’’ et 7 centièmes. Alors que cet été se présente en crampons, Jacques Gamblin évoque les rapports entre sport et comédie. 1 heure 23’ 14’’ et 7 centièmes. À quoi correspond cette durée ? n D’après vous, à quoi peut-elle correspondre ? Aucune idée… n Alors, beaucoup de gens se poseront également la question. J’aime bien cette énigme. Avez-vous la réponse ? n Oui. En tous les cas, cette durée évoque quelque chose de précis. Et lorsque c’est précis, ça raconte quelque chose. Et notamment ici, les rapports entre un coach et un sportif de haut niveau. Y at-il des correspondances entre le sport et votre métier ? n Elles sont dans la recherche du geste juste, dans la préparation, dans la recherche aussi d’une certaine forme d’efficacité, sur la pression… Il y a des cor-

respondances entre des loges et un vestiaire. L’acte de jouer mobilise une respiration, des muscles. Il faudrait un jour que l’on dresse une liste des correspondances qui existent entre les deux disciplines. On parle d’un sportif de haut niveau, mais jamais d’acteur de haut niveau… n Les César, Les Molières, ils distribuent quand même des médailles. Il y a un podium au sommet duquel on retrouve le meilleur acteur. On l’appelle comme ça. Justement, au Festival du film de Berlin en 2002, vous recevez l’Ours d’argent du meilleur acteur pour Laissez-passer de Bertrand Tavernier et êtes donc en haut du podium… n J’ai toujours trouvé ça un tout petit peu suspect.

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Pourquoi suspect ? n Le mec qui gagne le 100 mètres, c’est mathématique. C’est un temps. Alors qu’un acteur qui serait meilleur qu’un autre, c’est d’une folle étrangeté. Cette récompense vient malgré tout valider un travail… n Bien sûr que c’est une reconnaissance. Je ne vais pas cracher dans la soupe. Malgré tout, la notion de vouloir être le meilleur nuit énormément à la liberté d’expression.

DANS MON MÉTIER, JE NE VOIS PAS OÙ LA TRICHE SE SITUE. OÙ POURRAIT-ELLE SE SITUER D’AILLEURS ? NOUS SOMMES DES TRICHEURS DÈS LE DÉPART. Le sportif peut tricher. Et le comédien ? n Dans mon métier, je ne vois pas où la triche se situe. Où pourrait-elle se situer d’ailleurs ? Nous sommes des tricheurs dès le départ. Nous sommes là pour faire croire à une histoire. Nous ne sommes jamais le personnage. Nous le travaillons. Nous sommes donc, si vous voulez appeler ça ainsi, déjà dans une forme de triche. Avec 1 heure 23’ 14’’ et 7 centièmes, à quelle histoire voulez-vous nous faire croire ? n Une histoire de gens qui travaillent ensemble, qui se sont choisis et qui, par l’intermédiaire de l’acte sportif, vont progresser. Évidemment, entre eux, ne va pas se transmettre que de la technique ; mais aussi ce qu’un homme veut dire à un autre homme, à une génération d’écart. Sur le plateau, nous n’allons pas raconter une victoire. La victoire, les gens en ont tous les jours. Avec la Coupe du Monde, il va y avoir du matos. Par qui êtes-vous le plus fasciné ? Le vainqueur ou le perdant ? n Je suis bouleversé par le spectacle d’un type qui gagne une compétition. Car la victoire contient aussi son propre inverse et surtout, la victoire dure le temps d’une allumette. Ce sont des années de boulot pour un tour de piste où l’on partage seul son plaisir. Personne ne peut comprendre la solitude de ce plaisir. L’explosion de joie laisse immédiatement place à une explosion de solitude. Au fond, c’est incroyable comment ces mecs travaillent pour quelques secondes. Après, la médaille, tout le monde s’en fout. Certains vont l’exposer dans le salon et elle va faire chier les enfants.

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Où avez-vous exposé votre Ours d’argent ? n Il sert à ma fille. Elle y accroche ses chouchous dessus. Vous parliez de Coupe du Monde. Voyezvous Didier Deschamps comme un metteur en scène ? n C’est une forme de mise en scène, oui. Mais il s’agit surtout d’une mise en improvisation. Il peut avoir des idées, donner des lignes directrices, mais Deschamps ne peut rien fixer. Il met en condition ses joueurs pour qu’ils improvisent le mieux possible. Vous comprenez… n Pardon de vous couper, mais ce que je ne comprends absolument pas, c’est comment, au moindre échec, on les tue tous. On ne pardonne rien aux champions. Ils ont mis des années à un atteindre un certain niveau et s’ils se loupent, ce ne sont que des grosses merdes. Qui est bon tous les matins en se levant ? Qui est performant tous les jours ? Personne. Pour les sportifs, la reconversion est toujours une étape difficile à gérer. Pensezvous à l’après ? n Beaucoup. Quand vous êtes une vedette, ralentir le moteur, le refroidir, ça se fait sur des années. Car la comédie, c’est une drogue. Si demain j’arrête, le plateau me manquera. Et en même temps, je veux le préparer. C’est un boulot. Et ce spectacle participe de ce travail-là, du moment où j’aurai fait mon chemin. Et jusqu’à présent, votre chemin est cohérent… n Même les films qui ne font plus monter au plafond, je savais pourquoi je les faisais. Je ne regrette rien. Après s’il faut tricher à faire des films, s’il faut tricher pour en parler en promo, c’est au-delà de mes forces. Je préfère ne rien faire et rester allongé sur mon canapé. Je ne suis pas prêt à faire des choses pour la thune. C’est une chance inouïe que j’ai eue de tomber là-dedans, de me faire embarquer dans ce métier. Et je ne veux surtout pas la gâcher. n 1 HEURE 23’ 14 ‘’ ET 7 CENTIÈMES, LES 27 ET 28 FÉVRIER ET LE 1ER MARS, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE. WWW.LETHEATRE-SAINTNAZAIRE.FR.


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pierrick sorin LE TRAVAIL DU NANTAIS PIERRICK SORIN EST MONDIALEMENT CONNU. DEPUIS NOVEMBRE 2006, IL NOUS RACONTE SON QUOTIDIEN DE CRÉATEUR. SIGNÉ SORIN, NATURELLEMENT.

PHOTO / P.SORIN MONTAGE / CHARLIE MARS MODÈLES / ARZU DOGAN & RODOLPHE LETOURMY

« Écoute, ça m'embête un peu de te dire ça, mais… ton copain, là… (Kri-kri désigne un type fringué style "agent de la MATMUT", un sexagénaire avachi sur une chaise de jardin) Il est limite !… Il vient de mettre une main aux fesses à ma copine… et c'est la troisième fois en plus… – Ah mais c'est pas mon copain ! je réponds. Il est venu avec Coco… Je sais pas qui c’est. » Je me dirige vers Coco : « Dis, y’a un problème avec ton copain ! (Je parle fort parce que Miche-miche vient de monter le volume de mon Pioneer 7.1. L'étudiante en info-com se déhanche de plus belle, le

« J’AVAIS EN EFFET LE PROJET DE METTRE EN SCÈNE, DANS UNE VITRINE PARISIENNE, UNE ÉTRANGE TAPINEUSE AUX ALLURES DE LADYBOY. » voile léger de sa robe flotte au-dessus de ses genoux avec un bel effet de ralenti.) Coco ouvre des yeux ronds : – Ah mais je ne le connais pas, moi… c'est pas un ami à toi ? – Ben non, je rétorque. Il est venu ici avec toi, j'ai pas rêvé ! – Ah mais non ! reprend Coco. Quand je suis arrivée devant ta porte, il était déjà là. Il finissait de pisser sur ton mur… et juste quand tu m'as ouvert, il s'est approché et tu lui as souhaité la bienvenue… – Ah merde ! J'ai cru qu'il était avec toi… ». La petite quinzaine de fêtards réunis chez moi ont tous compris que l'agent de la Matmut n'était le pote de personne. Juste un type bourré, qui avait vu une porte s'ouvrir et qui, arborant un sourire jovial, avait emboité le pas à l’un de mes invités. Il a encore mis une main aux fesses, à Na-na, cette fois. Mais là il s'est fait incendier grave et il a quitté les lieux, la queue basse. Je l’ai rattrapé, juste pour qu’il me rende la perruque blonde platine qu’il venait de se mettre sur la tête. Au départ, j’avais pas sorti mes caisses de perruques pour que les

gens s’amusent avec. Mais après que mon Aberlour 16 ans d’âge se fut évaporé comme par magie, certains ont trouvé très amusant d’aller piocher dans les tignasses. En début de soirée, c’est une Zubrowka bison qui avait été massacrée en quelques minutes. C’est d’ailleurs là que quelqu’un a dit que ce serait sympa qu’on s’appelle tous par des petits surnoms, comme “Caca” pour Caroline. Cette idée emporta l’adhésion du groupe, habituellement contraint à des comportements langagiers un peu moins primaires. Je devins moi-même “Pipi”. Et donc, j’avais sorti mes postiches car je voulais faire essayer une fausse barbe à Cha-cha, une jolie femme aux yeux de biche. J’avais en effet le projet de mettre en scène, dans une vitrine parisienne, une étrange tapineuse aux allures de ladyboy. Un hologramme, en vérité, à échelle humaine, histoire de créer un peu de confusion. On a essayé la barbe ; ça faisait son petit effet. Miche-miche, perruqué afro-cubain, quittait ses godasses. Il a dit qu’on allait me reprocher de copier Con-con (il parlait de Conchita Saucisson, “Wurst” en allemand, transexuel qui venait d’arracher haut la main la palme de l’Eurovision) et puis, il a sauté dans le bassin-douche, au fond de mon atelier, pour rejoindre l’étudiante qui exécutait une wetdance. La cinquantaine passée, Miche-miche semblait décidé à profiter de ses restes de verdeur. Son statut d’écrivain médiatique lui permettait manifestement de pratiquer l’art du pelotage avec plus de réussite que l’agent de la Matmut. Vers 5 heures, la troupe a levé le camp. L’étudiante a dit qu’elle raccompagnait Miche-miche, vu que son hôtel était sur sa route et qu’il connaissait pas Nantes. La femme à barbe est restée… pour m’aider à rincer les verres. Sympa cette petite soirée. n

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UN ÉTÉ DARE D’ART

Bien-sûr, il y a le retour du Voyage à Nantes et ses multiples propositions. Mais au-delà, l’été est particulièrement riche en expositions qui mettent l’art à portée de tous. À Angers, à Rennes, sur la côte, à la campagne… De Kerguéhennec à Dinard, de Saint-Nazaire à Fontevraud, des Herbiers à Château-Gontier, Kostar vous a concocté une sélection d’expos attendues, inattendues, originales, curieuses. Une invitation à reprendre les chemins de l’art contemporain. DOSSIER RÉALISÉ PAR ANTONIN DRUART PA G E 0 4 6

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MARIE GRONEAU ÉTÉ 2014

PATRICK THIBAULT


LES EXPOS DE L'ÉTÉ

EXPO CIRCULATION(S), LA CALE 2 CRÉATEURS, NANTES, DU 27 JUIN AU 31 AOÛT © ELENA CHERNYSHOVA PA G E 0 4 7

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manimal

Véritablement impressionnant, le travail de Huang Yong Ping occupe l’espace de la HAB galerie avec la réalisation d’une œuvre exclusive pour l’exposition qui promet de faire date. Parmi les artistes du parcours Estuaire, c’est donc le père du serpent de mer de Saint Brévin que l’on retrouve mis en lumière. Usant de la figure animale, Huan Yong Ping soulève et révèle les crises qui ébranlent le globe : crises sociales, environnementales, économiques, planent au dessus du travail de l’artiste. Naturalisé ou répliqué avec un réalisme parfois inquiétant, l’animal multiplie les messages d’alerte à l’adresse d’une humanité qui semble perdue. Ainsi L’Ombre blanche laisse voir un éléphant dont la peau gît tristement au sol. Bank of Sand, Sand of Bank, reproduction en sable de la première banque anglaise à s’être implantée en Chine, s’effrite de jour en jour, rappelant alors la fragilité d’un système basé sur l’économie de marché. L’œuvre de Huang Yong Ping est chargée et a subi la censure dans de nombreux pays. D’où le caractère exceptionnel de cette exposition qui s’articule alors autour de la mue même du serpent de mer, pièce monumentale et prophétique réalisée pour l’événement, autour de laquelle se décline une sélection d’œuvres puissantes. n

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© PHOTO : ANDRÉ MORIN, COURTESY L’ARTISTE ET KAMEL MENNOUR, PARIS.

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LES MUES, HUANG YONG PING, HAB GALERIE, NANTES, DU 27 JUIN AU 31 AOÛT. WWW.LEVOYAGEANANTES.FR

© RYUICHI MARUO (YCAM), COURTESY OF YAMAGUCHI CENTER FOR ARTS AND MEDIA [YCAM], ARTISTE INVITÉ PAR LE LIEU UNIQUE, DANS LE CADRE DU VOYAGE À NANTES 2014

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big in japan

En pleine démocratisation de la scène electronica, Ryoji Ikeda brille par sa présence sur une sélection de labels pointus et exigeants. Son esthétique abstraite et minimale, il l’applique non seulement au son qu’il produit mais également aux dispositifs visuels qu’il conçoit, donnant alors naissance à des œuvres immersives dominées par l’ère numérique. Relevant de l’expérience, les projets de l’artiste japonais explorent les liens entre l’art et les sciences, usant de l’un pour matérialiser l’autre. Au lieu unique, Supersymmetry, composée de deux installations, est la plus importante des expositions de l’artiste montrée en France à ce jour. n SUPERSYMMETRY, RYOJI IKEDA, LE LIEU UNIQUE, NANTES, DU 28 JUIN AU 21 SEPTEMBRE. WWW.LELIEUUNIQUE.COM PA G E 0 4 8

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s e r è i s i O r C re

i a u t es

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s > e fle < l s t e e nantysage, l’arTtOBRE 2014 le pa

IL À D’AVR

OC

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LA MAISON DANS LA LOIRE, JEAN-LUC COURCOULT, COUËRON © LE GOÛT ET LES COULEURS PA G E 0 4 9 K O S TA R SAISON 08 / NUMÉRO 41

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© VINCENT MAUGER

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Vincent Mauger

Son truc à lui, c’est l’espace. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’installation de Vincent Mauger dans l’espace public, une boule de pieux de 8 mètres de diamètre sur la place du Bouffay, ne devrait laisser personne indifférent.

Pourquoi ce titre Résolution des forces en présence ? n Pour l’ambiguïté de la forme. C’est presque un objet végétal, un arbre couché, qui renvoie à différents types d’univers. Mais il y a comme un langage assez militaire. Ça m’intéresse que l’objet ait un côté

barbare ou fortification archaïque. On se demande si c’est une machine de guerre ou une machine agricole d’un autre âge. Est-ce bien raisonnable d’installer cette œuvre place du Bouffay ? n Il y a un aspect assez agressif de la forme. On peut donc se dire que l’œuvre a des ingrédients pour se défendre face à des agresseurs potentiels. Ce rapport-là m’intéresse aussi. Il faut concevoir un objet plus résistant qu’un objet du mobilier urbain car on détruit plutôt les formes apaisantes. n RÉSOLUTION DES FORCES EN PRÉSENCE, VINCENT MAUGER, PLACE DU BOUFFAY, NANTES, DU 27 JUIN AU 31 AOÛT. WWW.LEVOYAGEANANTES.FR

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intérieur jour

Le travail d’Elsa Tomkowiak se caractérise par l’explosion de couleurs. Pour le Voyage à Nantes, l’artiste qui travaille souvent dans les friches prend possession du vestibule du Théâtre Graslin. Prenant toute la dimension du monument au sein de cette place conçue pour le mettre en scène, Elsa Tomkowiak a élaboré un dispositif qui souligne cette présence forte à grands renforts d’aplats colorés. Modifiant le rapport habituel entre l’intérieur et l’extérieur du théâtre, elle laisse à la couleur toute sa liberté pour qu’elle gagne la place. n ELSA TOMKOWIAK, PLACE ET THÉÂTRE GRASLIN, NANTES, DU 27 JUIN AU 31 AOÛT. WWW.LEVOYAGEANANTES.FR PA G E 0 5 0

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ELSA TOMKOVIAK, PROJET POUR L'OPÉRA GRASLIN, NANTES, DANS LE CADRE DU VOYAGE À NANTES 2014 © ESQUISSE : ELSA TOMKOVIAK

Est-ce qu’on peut dire que peu à peu vous étendez votre pouvoir en gagnant des espaces… n Ce n’est pas une question de pouvoir. Ce qui m’intéresse c’est de recréer des espaces, des représentations d’espaces ou des fragments de paysages. J’aime qu’on ait le même sentiment face à une installation que devant un élément naturel, que ça nous dépasse et qu’on ait un ressenti physique.


bertille bak

Exposition DU 6 - 6 aU 31 - 8 - 2014 lE gr an D cafE cEntr E D'art contEmpor ain

" LE tour DE babEL "

Place des Quatre z’Horloges 44600 Saint-Nazaire Du mardi au dimanche de 11:00 à 19:00 www.grandcafe-saintnazaire.fr —

E ntr E E l ib r E

e xp ositio n du 6 - 6 au 5 - 10 - 2014

JEPPE hEIN L¡FE

Base des sous-marins · Alvéole 14 Bd de la Légion d’Honneur 44600 Saint-Nazaire Du 6.6 au 31.8 du mardi au dimanche de 11:00 à 19:00 et du 1.9 au 5.10 du mercredi au dimanche de 14:00 à 19:00

Ouverture du Radôme au public Toit de la base des sous-marins Tous les week-ends de juillet et août Programme des ateliers disponible sur http://lelifesaintnazaire.wordpress.com/ —

E ntr E E Lib r E

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© KAZYUS CLEF

44 fête le mur L’une des plus grandes influences du graffiti tel qu’on le connaît aujourd’hui ? Les muralistes mexicains et leur peinture à la fois naïve et didactique. Pour le Voyage à Nantes, une sélection d’artistes, enfants de cette pratique, insuffle une nouvelle vie à un bâtiment délaissé, en l’investissant du sol au plafond et multipliant les techniques. n VILLA OCUPADA, LA MUTUALITÉ, RUE DÉSIRÉ-COLOMBE, NANTES, DU 27 JUIN AU 31 AOÛT. WWW.VILLAOCUPADA.COM

PATRICK DOUGHERTY, NA HALE ‘EO WAIAWI, THE CONTEMPORARY ART MUSEUM, HONOLULU, 2003. PHOTO : PAUL KODAMA

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nature et découvertes

Entre les murs historiques du château et ses douves qui ont dû voir passer un paquet de mécréants, Patrick Dougherty prend le contrepied de cette architecture pensée pour être hostile. Le sculpteur américain, maître dans la création de formes conçues à partir de végétaux, intervient pour insuffler un vent de poésie et de légèreté à la forteresse symbole de l’histoire nantaise. Après les loups inquiétants de Stéphane Thidet ou les statuettes d’Isaac Cordal tentant d ‘échapper à la noyade, les douves se parent cette fois d’installations biscornues et parfois imposantes, invitant à l’intimité et à la rêverie. n

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Visions européennes

La Cale 2 créateurs, désormais ouverte toute l’année, s’inscrit dans la photographie et en particulier dans la création européenne. Intitulée Circulation (s), l’exposition met en regard la pratique d’une sélection de jeunes artistes de ce large territoire enrichi par les différentes cultures qui le construisent et cette force créative qui le caractérise. Se rencontreront entre autres, les portraits de Przemek Dzienis qui rappellent étrangement la peinture à l’huile, ou ceux de Rubén Plasencia, saisissants lorsqu’ils dépeignent des mal voyants. De quoi réconcilier les plus sceptiques autour de l’art. n CIRCULATION(S), LA CALE 2 CRÉATEURS, NANTES, DU 27 JUIN AU 31 AOÛT PA G E 0 5 2

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© TODD ANTHONY - SUN CITY POMS

PATRICK DOUGHERTY, CHÂTEAU DES DUCS DE BRETAGNE, NANTES, DU 27 JUIN AU 31 AOÛT. WWW.LEVOYAGEANANTES.FR


JE LA DÉCOUVRE ELLE ME SURPREND PA G E 0 5 3

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FERNAND LÉGER, ADIEU NEW YORK, 1946 © CENTRE POMPIDOU, MNAM-CCI, DIST. RMN-GRAND PALAIS / JACQUES FAUJOUR, SERVICE PRESSE/MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE NANTES / © ADAGP, PARIS, 2014

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poids lourd

Si l’œuvre de Picasso, analysée sous toutes les coutures, a fait l’objet d’un nombre incalculable d’expositions, c’est moins le cas de Fernand Léger, contemporain de la scène montmartroise dont le travail a été pourtant tout aussi déterminant dans l’histoire de l’art. Peintre fasciné par la vie moderne et les évolutions nées au début du 20e siècle, il progresse dans la lignée des enseignements apportés par Cézanne, flirte avec l’abstraction, s’approche du cubisme mais suit sa propre route. Il côtoie notamment le milieu surréaliste et s’essaie au cinéma. L’exposition, reconnue d’intérêt national, se penche donc sur la réalité de Fernand Léger et sa perception singulière du monde qui l’entoure. n FERNAND LÉGER, RECONSTRUIRE LE RÉEL, 1924-1946, CHAPELLE DE L’ORATOIRE, NANTES, DU 20 JUIN AU 22 SEPTEMBRE. WWW.MUSEEDESBEAUXARTS.NANTES.FR

space cowboy

Le photographe Edgar Martins est de retour à la galerie Mélanie Rio pour un projet à part né d’une résidence singulière auprès de l’Agence Spatiale européenne. Pour la première fois, celle-ci permet à un artiste d’approcher son environnement et son fonctionnement. Amorcé en 2012, ce travail le mène alors aux 4 coins du monde. Privilégié mais également passeur, Edgar Martins permet alors aux spectateurs d’approcher cette sphère extrêmement particulière au travers de ses expositions mais aussi par sa participation à divers colloques et rencontres au cours desquels il offrira son regard d’artiste sur ce monde à part. n THE REHEARSAL OF SPACE & THE POETIC IMPOSSIBILITY TO MANAGE THE INFINITE, DU 13 JUIN AU 26 JUILLET, GALERIE MÉLANIE RIO, NANTES. WWW.RGALERIE.COM

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© EDGAR MARTINS

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asie europe 2 art textile contemporain

angers - Musée jean-lurçat

et de la tapis serie contemporaine exposition du 28 juin 2014 au 4 janVier 2015

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come bak

BERTILLE BAK / LE TOUR DE BABEL COURTESY GALERIE XIPPAS, PARIS / © MARC DOMAGE

Attentive aux notions de communauté, Bertille Bak, en résidence au Grand café depuis 2 ans, offre à voir le fruit de ses recherches qu’elle a tourné vers les chantiers. Elle se penche sur ce monde à part qui s’active dans l’ombre de la construction des paquebots, micros villes mouvante au fonctionnement hiérarchisé et codifié. n LE TOUR DE BABEL, BERTILLE BAK, LE GRAND CAFÉ, SAINT NAZAIRE, JUSQU’AU AU 31 AOÛT. WWW.GRANDCAFE-SAINTNAZAIRE.FR

camp de base

DISTANCE, JEPPE HEIN, LIFE, SAINT NAZAIRE, DU 6 JUIN AU 5 OCTOBRE. WWW.GRANDCAFE-SAINTNAZAIRE.FR

ET AUSSI... 44 3 Suédois, une histoire de photographes, L’Atelier, Nantes, jusqu’au 22 juin. n Samouraï, 1000 ans d’histoire du Japon, Château des Ducs de Bretagne, Nantes, du 28 juin au 9 novembre, www.levoyageanantes.fr n memo memo, de la feuille au livre, Médiathèque Jacques Demy, Nantes, jusqu'au 31 août n Gerard Byrne, A late evening in future, Frac des Pays de la Loire, Carquefou, du 5 juillet au 21 septembre. www.fracdespaysdelaloire.com n Un paysage, des artistes, 1805-2014, domaine de la Garenne Lemot, Gétigné, du 4 juillet au 19 octobre n Home, exposition multimédia par S.C.R.I.B.E et Christian Sargès, California Concept Store, 18 rue de Briord, Nantes, du 14 juin au 14 juillet, www.homexposition.com n De la part des vaincus, galerie RDV, du 14 juin au 26 juillet, www.galerierdv.com n Pierre Mabille, centre d’art, Montrelais, du 28 juin au 31 août, artmontrelais.free.fr n PA G E 0 5 6

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JEPPE HEIN, DISTANCE, 2014, PRODUCTION LIFE SAINT-NAZAIRE COURTESY JOHANN KÖNIG, BERLIN ET 303 GALLERY, NEW YORK PHOTOGRAPHE MARC DOMAGE

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Inscrit dans le parcours Estuaire, avec Did I miss something ? Ai-je raté quelque chose ?, jeyser visible à Saint Jean de Boiseau, Jeppe Hein revient en tête d’affiche de l’exposition estivale du Life. n Renvoyant à la fois à l’architecture, au design comme aux comportements humains, l’œuvre de Jeppe Hein revêt un caractère quasi social tant elle favorise les croisements et génère des interactions entre les publics qui l’éprouvent. Pour occuper cet espace singulier qu’est la base sous-marine de Saint-Nazaire, l’artiste échafaude un dispositif entre improbable manège de foire et gigantesque mécanisme sorti tout droit des rêves d’un savant fou. Avec Simone Decker en 2011 ou les frères Chapuisat en 2012, les installations qui prennent place dans cet espace hors norme semblent avoir pour vocation d’assumer et de souligner ce lieu extraordinaire tout en interrogeant le rapport de chacun à cet espace. Ainsi, le projet de Jeppe Hein s’inscrit dans cette lignée et promet donc une plongée dans un monde à part, une parenthèse surprenante où se rencontrent l’étrange, le scientifique et le ludique, où l’illusion devient réalité. n


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cousu main ! Pour sa deuxième édition, l’exposition Asie-Europe promet une nouvelle fois de surprendre le visiteur. On est impressionné par la palette et la créativité de ces artistes européens et japonais différents par leurs approches et leurs cultures mais aussi sur le plan de la technique et des matériaux. n

YASUKO IYANAGA, GIFT FROM THE SEA (CADEAU DE LA MER), 2012, IYANAGA © MAKOTO YANO

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ASIE – EUROPE 2, ART TEXTILE CONTEMPORAIN, MUSÉE JEAN LURÇAT ET DE LA TAPISSERIE CONTEMPORAINE, ANGERS, DU 28 JUIN AU 4 JANVIER 2015. WWW.ANGERS.FR

MA DÉCLARATION

LES NUES SONT TOUJOURS LA MÊME / 1989 © L’ATELIER DE ROBERT COMBAS

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Figure marquante de la Figuration Libre, Robert Combas offre à sa muse la plus belle déclaration en lui consacrant cette exposition à Angers, ville qui a vu naître leur passion artistique et amoureuse. n Geneviève sort ainsi de la toile. Celle qui fut le prétexte à une peinture, de la matière à inspiration sort de l’ombre ou plutôt de la lumière aveuglante du tableau pour revêtir un statut tout autre. Elle devient un thème à part entière, une idole, un symbole que la peinture de Combas révèle. Au sein du grand théâtre d’Angers, Geneviève remplit tous les rôles. En effet, Combas et le noyau d’artistes avec lequel il évolue, déboule dans les années quatre-vingts, en pleine tradition minimale et conceptuelle avec de la peinture, figurative de surcroit. Les couleurs sont explosives, le geste omniprésent. Dans une liberté totale, il observe et digère le monde contemporain : ainsi, la société de consommation à son apogée, la multiplication des images et des écrans, la publicité nourrissent naturellement sa peinture. Il croise les premiers artistes de la scène graffiti, évoque le sexe et la violence. Et puis, il y a Geneviève, en muse : Plus que l’attribut emblématique du peintre,

elle est l’œuvre dans cette exposition, qu’elle soit déesse, maitresse ou mère. n GENEVIÈVE DE TOUTES LES COULEURS, COMBAS, GRAND THÉÂTRE, ANGERS, JUSQU’AU 25 JUILLET. WWW.ANGERS.FR PA G E 0 5 7

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Noir et blanc

L’HERBIER, 2007-2010, COURTESY LA GALERIE PARTICULIÈRE, PARIS

Photographe et plasticien, Laurent Millet compose les chapitres d’une encyclopédie imaginaire à partir d’objets qu’il construit luimême dans des décors naturels ou dans son atelier. Ce maître de l’assemblage en devient difficile à définir. Disons qu’il met en place des machineries poétiques pour les photographier ensuite. Objectif ? Le questionnement des images qui ont ici une identité incertaine. L’importante exposition d’Angers retrace le parcours de l’artiste de 1997 à 2013 au travers de photographies, de vidéos et d’une sculpture. n LES ENFANTILLAGES PITTORESQUES, LAURENT MILLET, MUSÉE DES BEAUXARTS, ANGERS, JUSQU’AU 16 NOVEMBRE, WWW.ANGERS.FR

ET AUSSI... 49 Les yeux chargés, Renato Mambor, anciennes écuries des ardoisières, Trélazé, du 27 juin au 31 août. www.mairie-trelaze.fr n Nadya Bertaux, musée du Textile, Cholet, jusqu’au 21 septembre. n Animal, Grégoire Solotareff, Abbaye, Fontevraud, jusqu’au 30 novembre, www.abbayedefontevraud.com n PA G E 0 5 8

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35 science et technique

COURTESY STIGTER VAN DOESBURG, AMSTERDAM; HERALD ST., LONDRES; JOHANN KOENIG, BERLIN; MARC FOXX, LOS ANGELES

Les sciences n’ont jamais été ma tasse de thé. Pour qui s’y entend en mathématiques, les diagrammes de Venn, c’est de la verveine. En Argentine, selon les quatre juntes successives durant la dictature, c’est du cyanure subversif, en raison de leur potentielle capacité à initier les dynamiques de groupes et donc à dynamiter le régime militaire. Si tout ça reste très abstrait pour le commun des mortels, l’artiste Amalia Pica entend donner une dimension plastique, visuelle et physique à la chose, à l’aide de modules de métal et de plexiglas teinté cédant la priorité aux intersections, et d’une projection performant ces formes chorégraphiés, pour parler au plus grand nombre. n ONE THING AFTER ANOTHER, AMALIA PICA, LA CRIÉE, RENNES, JUSQU’AU 17 AOÛT. WWW.CRIEE.ORG

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BIP BIP

© BRUNO ELISABETH

Mission très spéciale pour l’agent Elisabeth, membre du Bureau d’Investigation Photographique, très couramment nommé par son sigle BIP. Objectif affiché : reprendre la route concernée, quelques années après les faits pour relever des indices, prendre des clichés des lieux, interroger les témoins. De quel fait parle-t-on ? Mais si voyons. Il y a 70 ans, une poignée de cowboys armés de gomme à mâcher et de Chesterfield étaient parachutés en terre normande pour débouter de nos terres les vilains nazis. Privilégiant le point de vue des civils et les traces mémorielles laissées par le débarquement, l’artiste élabore un dialogue entre art contemporain et Histoire. n LA ROUTE DE LA VOIE DE LA LIBERTÉ, BRUNO ELISABETH PHAKT, CENTRE CULTUREL COLOMBIER, RENNES, JUSQU’AU 10 JUILLET. WWW.PHAKT.FR

© KURT PERSCHKE

LE VILLAGE, GALERIE LAIZÉ, BAZOUGES LA PÉROUSE, DU 14 JUIN AU 7 SEPTEMBRE. WWW.ASSOCIATION-LEVILLAGE.RORG

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Rennes perd la boule

Après avoir fait le tour du monde des capitales, la boule rouge en vinyle de cinq mètres de diamètre s’empare de Rennes. Le plasticien new-yorkais Kurt Perschke l’installe dans sept lieux différents pendant Les Tombées de la nuit. Surprise assurée pour le passant qui devient acteur du processus. n REDBALL, KURT PERSCHKE, DU 3 AU 9 JUILLET, RENNES. WWW.LESTOMBEESDELANUIT.COM PA G E 0 6 0

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VUE DE L'ATELIER DE RAYMOND HAINS À NICE, MARS 2001. © GEORGE DUPIN / CRÉDIT PHOTO : D.R.

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HAINS UPON A TIME

Artiste inclassable en cinq lettres ? Hains. Cet été, on pose les mots fléchés et on court au Frac. En vrac : des déchirures, des mots joueurs, des décalages, des images mages, des aras qui rient et des pubs licites. Hains donc, Raymond de son prénom, acharné du non-faire, fer de lance du nouveau réalisme, frère d’arme de l’ami Villeglé avec leurs affiches en lambeaux. L’exposition Langue des oiseaux et coq à l’âne tangue et s’articule dans tous les sens autour de l’âme coquine du Briochin, disparu en 2005. La salle principale du lieu est dédiée au déroulage de son œuvre dense, danse dissonante entre différents médiums tels que la sculpture, la vidéo, la photo, ainsi que des documents inédits. Les deux autres galeries labourent large le champ lexical du langage dans l’art, faisant résonner la voix du maître à travers le travail d’autres agités du vocal, verbistes plasticiens. Dans cette mêlée, on distinguera des piliers, dont l’immense mélomaniaque Christian Marclay ou encore des talonneurs comme l’obsédé textuel Yann Sérandour, présent aux Prairies, la biennale de 2012. n LANGUE DES OISEAUX ET COQ À L’ÂNE, AUTOUR DE RAYMOND HAINS. FRAC BRETAGNE, RENNES, JUSQU’AU 7 SEPTEMBRE. WWW.FRACBRETAGNE.FR

Renaud Duval : Sealine - Série photographique, 2013

Bibliothèque Espace des sciences Musée de Bretagne

EXPOSITION RENNES DU 20 JUIN AU 24 AOÛT 2014

L’instant de voir Le Fresnoy - Studio national des arts contemporains

#InstantDeVoir PA G E 0 6 1

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Armor-Luxure

LE FLÛTEUR, SURTOUT EN BISCUIT, MANUFACTURE DE VINCENNES, 1752, MUSÉE NATIONAL DE LA CÉRAMIQUE, SÈVRES.

Si l’on en croit Mylène F., historienne de renom, le seigneur de Quintin serait aussi une catin. Libertin, le Marquis de Robien ? Nous n’en savons trop rien. Toutefois, les douze reliques érotiques issues de son cabinet de curiosités donneraient à croire que ce licencié de droit était un peu licencieux, voire carrément coquin. Les objets polissons en sa possession n’ont pourtant à priori rien de Trégor. Bien qu’occultés par les collectionneurs et les amateurs d’art, on est loin du mateur de film amateur. La réouverture du cabinet de celui que l’on nommait président, bien avant Laurent Blanc, sera l’occasion de lever le voile sur l’érotisme insoutenable de ces runes de fiel. Servis comme amusebouches à la présentation d’un ensemble constitutif du Musée de Bretagne, confisqué par les sans-culottes, ces babioles pour libidineux en perruque seront associées à d’autres mets corsés de la même époque, issues notamment du musée de Guimet ou du Louvre. L’occasion pour tout fétichiste qui se respecte de fantasmer sur cet âge d’or du suggestif, quand la Bretagne n’était pas encore inondée de Dorcel Store. n

GÉRARD RANCINAN SÉRIE « TRILOGIE DES MODERNES », THE BIG SUPPER, 2008 © ADAGP, PARIS 2014/COLLECTION PARTICULIÈRE, BRUXELLES

LE TEMPS DES LIBERTINAGES, CABINET DE CURIOSITÉS, MUSÉE DES BEAUX-ARTS, RENNES, JUSQU’AU 4 JANVIER 2015, WWW.MBAR.ORG

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Nourritures terrestres

À Dinard, Jean-Jacques Aillagon commissaire des deux expositions d’été met les petits plats dans les grands. Le Festin de l’art réunit une soixantaine d’œuvres d’artistes majeurs du XXg siècle à nos jours pour explorer les relations entre l’art contemporain et la nourriture. Si la représentation de la nourriture est un thème majeur de l’art, on s’aperçoit que les contemporains revisitent volontiers le sujet, ajoutant la critique PA G E 0 6 2

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de la société de consommation. Certains intègrent même de la nourriture dans les œuvres. En complément, l’exposition Manger des yeux réunit des photos de chefs étoilés qui ont tous composé le même menu, à savoir la recette de la salade dinardaise. n LE FESTIN DE L’ART, PALAIS DES ARTS ET DU FESTIVAL / MANGER DES YEUX, VILLA LES ROCHES BRUNES, DINARD, JUSQU’AU 7 SEPTEMBRE. WWW.VILLE-DINARD.FR


MIHAI GRECU, COAGULATE, VIDÉO, 6', PANORAMA 9/10, 2008

LES EXPOS DE L'ÉTÉ

UN CHTI COUP D’OEIL

On associe toujours Tourcoing aux tartes au Maroilles, aux accents exotiques et aux familles affectueuses. Mais Tourcoing rime aussi avec art contemporaing, en tout cas au moins depuis 1997, date d’inauguration du Fresnoy, studio national des arts contemporains, installé dans un bâtiment réhabilité par l’architecte franco-américain Bernard Tschumi, lieu d’exposition mais aussi de formation artistique, audiovisuelle et multimédia. Tout l’été, Rennes donne le champ libre aux artistes issus des promos du site, de 98 à nos jours. Du très lourd (Gonzalez-Foerster, incontournable) et du vaporeux, comme les installations d’Hicham Berrada. n L’INSTANT DE VOIR, LE FRESNOY – STUDIO NATIONAL DES ARTS CONTEMPORAINS, LES CHAMPS LIBRES, RENNES, DU 20 JUIN AU 24 AOÛT. WWW.LESCHAMPSLIBRES.FR

L’art dans les chapelles 17 ARTISTES CONTEMPORAINS 23 SITES PATRIMONIAUX

ET AUSSI... 35 22 Jacques Villeglé, paysages typographiques, ancien Presbytère, Saint-Briac-sur-Mer, du 5 juillet au 7 septembre 2014. www.fracebretagne.fr n Richard Fauguet, musée des beaux-arts, Rennes, jusqu’au 31 août, www.mbar.org n Edouard Prulhière, Parallax Limbo, Artothèque, Vitré, jusqu’au 30 septembre n muriel bordier, L'apparté Iffendic, du 27 juin au 30 août, www.laparte-lac.com n Flying Black Cow Utopia Club (volet 2), Galerie du Dourven, Trédrez Locquémeau, du 21 juin au 2 novembre, www.itineraires-bis.org n

4 juillet > 21 septembre 2014 Pays de Pontivy & vallée du Blavet (Morbihan) 02 97 51 97 21 www.artchapelles.com

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Conception : David Yven - Visuel : Aurélien Maillard, Sans titre (impact circulaire), 2012. © Rémi Vimont

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Fondation maeght, de giacometti à tàpies Le Domaine de Kerguehennec nous fait découvrir 50 ans d’Histoire de l’art en s’associant aux 50 ans de la fondation Maeght, institution internationale majeure et domaine d’exception à Saint Paul de Vence. Rencontre avec Olivier Delavallade, directeur de Kerguehennec. 56

Est-ce un moyen d’affirmer une dimension de domaine comme à Saint-Paul ? n C’est l’esprit des lieux, qui même s’ils sont d’une

nature très différente, font part à la lumière naturelle, ménagent des circulations, font apprécier la qualité des volumes. Cet enjeu des lieux est fondamental dans le rapport aux œuvres. L’adéquation y est très forte. Pour un visiteur qui débarquera par hasard, c’est une chance inouïe d’être confronté à une telle qualité et diversité.

publics. On a là des artistes qui ont consacré leur vie entière à l’art. Quand on voit parfois des artistes qui ont aujourd’hui 150 assistants, je me dis que ça n’est pas tout à fait la même chose. n FONDATION MAEGHT, DE GIACOMETTI À TÀPIES, 50 ANS DE COLLECTION, DOMAINE DE KERGUÉHENNEC, BIGNAN, DU 22 JUIN AU 2 NOVEMBRE. WWW.KERGUEHENNEC.FR

Cette expo n’est-elle pas un hommage à des artistes comme on n’en fait plus ? n Aujourd’hui, on ne parle d’art contemporain que lors de scandales ou records de vente. C’est une expo manifeste pour revenir à l’essentiel, c’est à dire la qualité des œuvres, des lieux et de l’accompagnement des

ET AUSSI... 56 L’art chemin faisant... Le rire, un parcours jaune, Pont-Scorff, du 22 juin au 21 septembre, www.atelier-estienne.fr n Festival Photo, La Gacilly, jusqu’au 30 septembre n Étangs d’art, biennale d’art dans la nature, jusqu’au 16 septembre 2014. www.etangsdart.fr n

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CLAUDE VIALLAT, C.F.2.8.3., 1968, PHOTO CLAUDE GERMAIN. ARCHIVES FONDATION MAEGHT, SAINT-PAUL DE VENCE © ADAGP, PARIS 2014

Faut-il parler d'une expo véritablement exceptionnelle pour Kerguehennec ? n Non seulement pour Kerguehennec, mais pour la Bretagne et même le grand ouest. On va y découvrir un grand nombre de chefs d’œuvres absolus. Hantaï, Sam Francis, Messagier, Arroyo, Alechinsky, Viallat, Giacometti, Soulages… C’est 50 ans de création en France… Un hommage au compagnonnage de Marguerite et Aimé Maeght avec les artistes, aux antipodes d’une aventure programmée et institutionnelle.


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SYLVIE RUAULX, LA PART DES ANGES, CHAPELLE NOTRE-DAME DU MOUSTOIR, MALGUÉNAC, L'ART DANS LES CHAPELLES, 2013-2014,© STÉPHANE CUISSET

LES EXPOS DE L'ÉTÉ

culte

Toujours la même succulente recette pour l’Art dans les chapelles qui entame ainsi sa 22e année : l’art contemporain part à la rencontre du patrimoine au travers de ce parcours qui présente alors 17 artistes sur 23 sites. Encore une fois, l’éclectisme est au rendez-vous, avec Elodie Boutry pour qui les murs deviennent support et medium, Mathieu Husser dont la pratique sculpturale renvoit directement aux questions de patrimoine et de mémoire, ou encore Emmanuelle Villard et son exubérante peinture qui promet d’engager un dialogue singulier avec l’humble monument qui l’accueillera. n L’ART DANS LES CHAPELLE, AVEC ÉLODIE BOUTRY, LEÏLA BRETT, MATTHIEU HUSSER, AURÉLIEN MAILLARD, EMMANUELLE VILLARD…

3 Suédois

Une histoire de photographes

Christer Strömholm Anders Petersen JH Engström du 27 mai au 22 juin 2014 L’ATELIER

1, rue de Chateaubriand 44000 Nantes Du lundi au samedi de 13h à 19h et le dimanche de 10h à 19h Fermé les jours fériés ENTRÉE LIBRE

Maquette : Vu par… - Direction du développement culturel - Ville de Nantes 2014 - Café Lehmitz, 1967-1970. © Anders Petersen, courtesy VU’ la Galerie

PARCOURS COMPLET DANS LA VALLÉE DU BLAVET, DU 4 JUILLET AU 21 SEPTEMBRE. WWW.ARTCHAPELLES.COM

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LES EXPOS DE L'ÉTÉ

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pekin express

Place à la peinture au Château d’Ardelay qui accueille l’un des plus grands espoirs de la discipline, Xie Lei, diplômé des beaux-arts de Pékin et de Paris. Le jeune peintre a su s’imposer comme une figure incontournable de la scène contemporaine en produisant des travaux puissants, virtuoses, influencés par les grands maîtres de la peinture occidentale et orientale. Son œuvre à la fois fascinante et bizarroïde, balaie des techniques et références hétéroclites, aborde les absurdités du monde et embarque le spectateur dans une autre dimension. Celle-ci est dominée par des silhouettes énigmatiques, présences planantes que l’on tente de saisir. n

© XIE LEI

XIE LEI, CHÂTEAU D’ARDELAY, LES HERBIERS, DU 12 JUILLET AU 21 SEPTEMBRE. WWW.LESHERBIERS.FR

Dans ce bâtiment à l’architecture remarquable, l’exposition d’été prend ses distances avec l’art contemporain comme pour mieux le retrouver. Sur les pas des naturalistes du XIXe siècle, l’exposition explore recherches et découvertes de ces érudits. Au-delà du foisonnement et de la richesse de cette exposition, l’amateur d’art est régulièrement confronté à des œuvres qui sont la source d’inspiration de bon nombre de plasticiens. Comment ne pas penser à Damian Hirst devant les boites de papillons. Ou encore à Joseph Cornell qui s’est tant inspiré des oiseaux pour ses collages ou boîtes poétiques. n LA NATURE POUR PASSION, SUR LES PAS DES NATURALISTES DU XIXÈ SIÈCLE. HISTORIAL DE VENDÉE, LES LUCS SUR BOULOGNE, JUSQU’AU 31 AOÛT. WWW.VENDEE.FR PA G E 0 6 6

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PAPILLONS EXOTIQUES, MORPHOS, COLLECTION GEORGES DURAND, PARIS MNHM, EN DÉPÔT À L’HISTORIAL DE LA VENDÉE © CONSEIL GÉNÉRAL DE LA VENDÉE

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LES EXPOS DE L'ÉTÉ

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planète sauvage

© MICHEL GOUÉRY, VUE D'ATELIER

La carte blanche estivale du centre d’art de Pontmain est confiée cette année à Michel Gouéry. Il investit donc ce lieu à coup de sculptures déroutantes, complexes et drôles. Faisant appel à toutes les textures rendues possibles par la céramique émaillée, il construit un monde d’objets absurdes, figurines votives et autres étrangetés échappées de la science fiction au cabinet de curiosités. Tantôt rococo, parfois carrément répugnantes, ses œuvres convoquent une multitudes d’histoires et d’émotions. n PLANÈTE CLAIRE, MICHEL GOUÉRY, CENTRE D’ART DE PONTMAIN, DU 8 JUILLET AU 7 SEPTEMBRE. WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR

ET AUSSI...

85 53 Hugues Reip, Chapelle du Genêteil, Château-Gontier, du 5 juillet au 31 août, www.le-carre.org n Attraction, Jean-Benoît Lallemant, Chapelle des Calvairiennes, Mayenne, du 5 juillet au 31 août, www.chapelledescalvairiennes-mayenne.com n Chantier de collections III, musée, Annoncenkostar - jaune_Mise en page 1 26/05/2014 12:49 Pag La Roche-sur-Yon, jusqu’au 21 septembre. www.ville-larochesuryon.fr

Michel Gouéry Planète Claire

EDGAR MARTINS

EXPOSITION / 6 JUILLET > 7 SEPTEMBRE 2014

galerie melanieRio 34 bd Guist’hau, Nantes du mercredi au samedi de 15h à 19h www.rgalerie.com

galerie

Vernissage le jeudi 12 juin à 19h Exposition du 13 juin au 26 juillet 2014

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DU MERCREDI AU DIMANCHE > DE 14H À 18H ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE / OUVERT LE 15 AOÛT

centre d’art contemporain de pontmain PA G E 0 6 7

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8 BIS RUE DE LA GRANGE 53220 PONTMAIN T // 02 43 05 08 29 / 02 43 08 47 47 WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR

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© JEAN-LUC BEAUJAULT

U N E V I L L E V U E PA R U N A R T I S T E

par

Phia Ménard

© MARCHELLO74 - FOTOLIA.COM

P.P.P., L’APRÈS-MIDI D’UN FOEHN, VORTEX… LE SUCCÈS DE LA NANTAISE PHIA MÉNARD EST TEL QU’ELLE N’EN FINIT PLUS DE FAIRE LE TOUR DU MONDE AVEC SES SPECTACLES. ON LA RETROUVERA ENSUITE AVEC LA CRÉATION DE BELLE D’HIER, DANS LE NOUVEAU CYCLE DES PIÈCES DE LA VAPEUR ET DE L’EAU. POUR KOSTAR, ELLE NOUS OFFRE UNE BALLADE À RIO, VILLE QU’ELLE APPRÉCIE PARTICULIÈREMENT. WWW.CIENONNOVA.COM

Sarava, Rio ! n Les courbes, rien que des courbes. Pão de Açúcar, Dois Irmãos, Pedra da Gávea… des “moros” à perte de vue. Rio de Janeiro est un corps de femme allongé sur le tropique. Ses rondeurs sont visibles depuis l’océan. Ce sont sans doute ces formes qui ont attiré les premiers marins à s’aventurer dans la Baia de Guanabara. Ici s’est construite la Cidade Maravilhosa dominée de son célèbre Christ rédempteur. n J’ai gardé le souvenir d’un poster d’Air France qui ornait ma chambre d’enfant. Dessus, des lignes tracées en jaune traversaient les océans bleus et les continents. Une des plus longues était celle reliant Paris à Rio de Janeiro en Concorde. Des souvenirs mélangés de Bebel dans L’Homme de Rio parcourant la ville-jungle à la recherche de sa douce, sur fond de percussions et des bossa de PA G E 0 6 8

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Stan Getz et Joao Gilberto, en passant par les images furtives au journal de 20 heures du Sambodrome explosant de couleurs… Cette ville-port fut très tôt un Eldorado pour mon imaginaire de jeune Nantaise de la Navale. n C’est en 1996, je franchis les portes du Brésil pour une tournée de plusieurs villes. La dernière étape, c’est elle. À l’Hôtel Novo Mundo sur l’aterro de Flamengo, dans cette chambre à balcon avec vue imprenable sur le Pão de Açúcar, je suis émue par ce face-à-face avec la baie. L’atmosphère qui se dégage de cette cité m’envoûte immédiatement. La langue m’hypnotise, je veux m’y fondre… Ce jour-là, je sus que Rio m’invitait à rester, à savourer sa jungle urbaine défiant la jungle véritable. Qui des collines de favelas qui s’accrochent à la pierre ou de la flore contorsionniste l’emportera ?


© LAZYLLAMA - FOTOLIA.COM

U N E V I L L E V U E PA R U N A R T I S T E

Nul ne le sait, c’est l’ADN du carioca qui le veut. Son sang est un mélange du vert des arbres, du jaune de ses sables et du bleu des lames qui déferlent sur Ipanema. n Dès lors, je n’ai cessé d’arpenter ces quartiers avec l’envie que ma peau se gorge de cette énergie. À chaque heure, des rencontres singulières, toujours bienveillantes malgré la violence réelle d’un possible assalto ou d’une bala perdida de la polícia militar. Rio se vit sans panique, mais toujours à l’écoute de ses habitants. Entre les extrêmement pauvres et les ultra riches, seulement quelques mètres et souvent des barbelés, mais un même désir : profiter de la magie des lieux. n Non loin de là, c’est la reine Iemanja qui veille. Copacabana est sa plage, celle où chaque 31 décembre, vêtus de blanc, ces mondes se retrouvent apaisés pour le rituel : offrandes + 7 petits sauts au dessus de 7 petites vagues, sous les feux d’artifices et d’étoiles au son des sambistas. n Au bobo qui préfère se retrouver au Posto 11 de la Praia de Leblon, la plage de Leme est celle de tous. Loueurs de parasol, de chaises-longues et camelots divers invitent à pratiquer la religion païenne : offrir son corps au sable brûlant en tournant le dos aux façades pour s’offrir l’horizon jusqu’au moment solennel de l’ultime rayon… n À la nuit, j’ai choisi mon endroit, c’est Praia Vermelha. Une crique discrète au pied du Morro da Urca et du Forte de Leme. À la terrasse du Clube Militar, je lui suis fidèle, comme les pêcheurs aux flotteurs phosphorescents à l’obscurité. Nous buvons. n Avenida Atlantica, il est temps de s’assoir à la Fio-

rentina pour savourer les embruns et une pizza Miguel Falabella ou du nom de la dernière actrice de la Novela da Globo de 20h. N’imaginez pas le silence, vous venez d’entrer dans l’effervescence du monstre de l’Avenida Nossa Senhora da Copacabana, savourez les décibels des combis et ônibus qui foncent et ramassent, à la vitesse d’un changement de pneu d’une équipe de formule 1, les habitants du Centro et de la Zona Norte en direction de Central do Brasil ou de la Rodoviária, et de là les autobus pour le reste du pays… n Praça da Carioca est mon centre à moi, un trou d’air au milieu des tours au pied de la romantique Santa Teresa et ses maisons de charme, c’est à cet endroit que les couleurs de peau se croisent, soixante-dix, dit-on ici. Deux rues plus loin, je suis au Saara. Ce marché, qui donne sur la rua Uruguaiana, est la réserve aux paillettes et aux plumes d’autruches colorées, qui feront les armes du Carnaval. Rua Buenos Aires, j’ai mes habitudes, j’arpente Caçula la boutique de tous les possibles, pourvu que cela brille, et fais une pause à la Cafetaria Colombo, pour déguster ses Pastéis de Belém et plonger dans le Rio des années 20. n Avec le Bus 184, je remonte en direction de Cosme Velho, défilé des vendeurs ambulants de la rua do Catete, pour atteindre la rua das Laranjeiras. Arrêt rua General Glicério, c’est là que chaque samedi matin se tient le petit marché aux fruits et légumes du quartier. C’est mon brunch préféré, fait de la galette de manioc recouverte de noix de coco et de l’água de côco au son du Bloco local… n Saudades do Rio ! n PA G E 0 6 9

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U N E V I L L E V U E PA R U N A R T I S T E

futebol et seleção Un festival, la samba, Copacabana et… le sport. Dans un monde qui fait la part belle à la mythologie, le Brésil, c’est Ayrton Senna et “le roi Pelé”, Ronaldo et Kuerten. Ou encore Bob Burnquist. Mais on peut ne pas en rester aux vignettes Panini. Rio est, plus qu’une autre, une ville plurielle qu’il faut prendre le temps d’appréhender. Y ALLER De préférence une

CIRCUIT KOSTAR Ceux qui

année “sans”, sans Coupe du monde de foot (2014) et sans Jeux Olympiques (2016). La TAP, via Lisbonne, propose les tarifs les plus avantageux mais le vol peut être long. De 600 à 1000 e l’AR. Plus confortable, le vol Air France.

auront raté “le” mundial pourront aller faire un tour du côté de Maracanã. Les tribunes peuvent accueillir plus de 100.000 personnes et une agence propose d’assister à un match en loge vip et climatisation pour… à peine 100 e ! On peut donc s’en passer. Rayons cartes postales, Rio, c’est aussi le Pain de sucre, le Corcovado et le Cristro Redentor et les plages de Copacabana ou Ipanema. Sauf que le développement de cette mégalopole a aussi ses revers : certaines plages sur la baie de Guanabara sont notoirement polluées. n À voir le quartier populaire, devenu branché, de Santa Teresa avec son vieux tramway bringuebalant, la rudo do Ouvidor, l’une des plus anciennes

S’Y LOGER Les années de forte croissance ont laissé des traces. Les hôtels bien situés sont chers. On peut néanmoins trouver du côté de Praia do Flamengo, des chambres pour 60/80 e/nuit. Tenir compte de la proximité d’une station de métro, celle de Largo do Machado est intéressante. L'Hôtel 1900 peut être un bon compromis. Sans surprise, l’addition atteint des sommets du côté de Copacabana. PA G E 0 7 0

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de la ville avec ses boutiques et ses restaurants… et puis, on oublie le caméscope et on plonge au cœur d’une favella. De nombreuses ONG proposent ce genre de visite qui peut permettre d’entrer dans une école de samba, à Mangueira ou Vila Isabel. n Malgré ce qui peut être dit sur la criminalité (bien réelle) et la violence – on a “nettoyé” sans ménagement certains quartiers pour le Mundial –, Rio est une ville à vivre. Il faut se laisser gagner par son climat, prendre le temps de déguster une caipirinha ou un suco de laranja dans un bar, et dîner d’une viande grillée dans l’un des churrasqueiros a rodizio du quartier. Le soir, place à la musique ou à la danse. Carnaval ou pas, Rio sait faire la fête.


Vous n’avez pas fini de l’aimer !




FESTIVALS

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LES ACCROCHE-CŒURS

LA COULEUR DES SENTIMENTS INTERVIEW / ARNAUD BÉNUREAU

Cette année, Artonik va colorer Les Accroche-cœurs. La co-directrice de la compagnie, Caroline Selig, nous en dit davantage sur une proposition crée pour Marseille-Provence 2013 et inspirée d’une fête traditionnelle hindoue. Comment est né The Color of Time ? n Nous voulions parler des différences, du rejet de l’autre, de la peur… De ce point de départ, nous voulions aussi amener un message positif et fraternel. Et c’est là que nous avons découvert cette fête, la Holi.

À cœur et à cris

Etes-vous allés en Inde pour mieux apprivoiser cette fête ? n C’était indispensable. Pour la comprendre, il fallait que nous allions là où cette fête est née. L’avez-vous ensuite remixée à l’occidentale ? n Sur toute la partie du spectacle où la couleur n’apparaît pas, oui. Nous avons travaillé sur des personnages qui sont des personnes que nous regardons de travers. Dans le final, la couleur vient gommer toutes ces différences.

© CHEDLY

Comment le public réagit-il ? n Il est complètement euphorique et heureux. Il comprend notre message, celui de mettre tout le monde au même niveau. Il se jette dans cette transe et oublie son t-shirt Adidas et ses baskets Nike. En acceptant de se peinturlurer, il retombe en enfance. n

DR « devised & shared by Klein Dytham Architecture ». AFFICHE REALISE PAR L’ATELIER LA CASSE

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LES ACCROCHE-CŒURS, DU 12 AU 14 SEPTEMBRE, ANGERS. WWW.ANGERS.FR

ÉCRIVAINS EN BORD DE MER Avec la langue Avec Écrivains en bord de mer, les Éditions Joca Seria, organisatrices de l’événement, mettent la littérature contemporaine à l’ombre. Cette année, au cœur de l’été, Laurent Mauvignier (Tout mon amour) lira en avantpremière des extraits de son nouveau livre, Joy Sorman vendra, elle aussi en avant-première, La Peau de l’ours et les Chinois Wang Zulin et Xue Shu parleront de Shangai. n A.B. ÉCRIVAINS EN BORD DE MER, DU 16 AU 20 JUILLET, CHAPELLE SAINTE-ANNE, LA BAULE. HTTP://ECRIVAINSENBORDDEMER.FR


FESTIVALS

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FESTIVAL VISIONS Fracas, calme et volupté Voici un formidable moyen de passer des vacances à la cool (festival en bord de mer, à deux pas de Morlaix, activités pour les kids, restauration 100% produits locaux, expos…), tout en étant sûr de ne pas s'ennuyer un. La preuve avec les dynamiques Cheveu, Kap Bambino ou Rubin Steiner qui seront en charge de l’animation. n Matthieu Chaveau

SCOPITONE Festival des cultures électroniques et des arts numériques

FESTIVAL VISIONS, DU 8 AU 10 AOÛT, PLOUEZOC’H. HTTP://FESTIVAL-VISIONS.TUMBLR.COM

du 15 au 21 SEPT. 2014

artwork : Superscript2

MANGEZ LE © GÉRARD FLANDRIN

NaNTES

FESTIVAL D’ANJOU Anjou, jeu ! Le deuxième festival de théâtre en France balaie la scène dans tous les sens. De Michel Boujenah qui revient sur sa vie le 26 juin en passant par Zelda et Scott (le 25 juin) avec Julien Boisselier et Sara Gireaudeau jusqu’à la très belle adaptation de Mangez-le si vous voulez de Jean Teulé par Le Fouic Théâtre (le 30 juin), en Anjou, chaque été, tous les théâtres sont dans la nature. n A.B. FESTIVAL D’ANJOU, DU 10 JUIN AU 5 JUILLET. WWW.FESTIVALDANJOU.COM

www.scopitone.org


FESTIVALS

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EXTENSION SAUVAGE Ère libre Avec Extension sauvage, le geste chorégraphique s’invite en milieu rural sans jamais perdre de son exgigence. Bien contraire. Rendez-vous pointu, Extension sauvage propose de (re)découvrir le premier solo de Volmir Cordeiro, donne carte blanche au cinéaste expérimental Sébastien Ronceray et met en avant le travail de la chorégraphe américaine et surtitrée DD Dorvillier. n A.B. EXTENSION SAUVAGE, DU 27 AU 29 JUIN, COMBOURG ET BAZOUGES-LA-PÉROUSE.

13 SPECTACLES POUR SORTIR TES PARENTS

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LICENCES SPECTACLES 1-142915 2-142916 3-142917 \ © PHOTO | DESIGN : SIGNÉLAZER.COM

WWW.EXTENSIONSAUVAGE.COM

2014 /15 ABONNEZ-VOUS ! LES ESCALES

02 51 88 25 25 | leGrandT.fr

Crossing the bridge Après Tucson, c’est au tour d’Istanbul d’être à l’honneur de ce rendez-vous musical ouvert sur le monde à travers des artistes de rock psychédélique oriental, de jazz tsigane, de pop funk… En outre, il faudra également compter Bobby Womack, Ayo ou encore Keziah Jones. n Mathieu Perrichet LES ESCALES, LES 1ER ET 2 AOÛT, SAINT-NAZAIRE. WWW.LES-ESCALES.COM


FESTIVALS

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ASTROPOLIS

PUTAIN, 20 ANS ! INTERVIEW / ARNAUD BÉNUREAU Tonnerre de Brest

Gildas Rioualen, co-organisateur, revient sur cette édition d’Astropolis, synonyme de 20 ans de musiques électroniques. Aimez-vous les anniversaires ? n Évidemment. Surtout lorsqu’il s’agit du vingtième. On va essayer de le fêter encore plus que les autres.

Astropolis est-il plus fort que les artistes programmés ? n C’est un de nos atouts, oui. À peine une moitié du public connaît l’affiche ; l’autre nous fait confiance. On a toujours véhiculé une identité festive. Et nous sommes fiers d’avoir su la conserver. Où vous croisera-t-on pendant cette édition ? n Devant Model 500, c’est sûr. Je suis super fier de les accueillir.

© MAXIME CHERMAT

En 20 ans d’Astro, devez-vous faire face aux “c’était mieux avant” ? n Lorsqu’en 2007, nous faisons Justice ; les puristes nous critiquent. Pareil pour Boys Noize. Nous avons toujours proposé une programmation faite de pionniers, de coups de cœur, de ceux qui font la tendance. Nous défendons toutes les identités de la musique électronique. Nous défendons une ouverture d’esprit.

C’est la base de la base. Après, il y a Jeff Mills qui compte beaucoup pour moi. Il est évident que nous n’avons pas fait cette programmation par hasard. n ASTROPOLIS, DU 3 AU 6 JUILLET, PAYS DE BREST. HTTP://ASTROPOLIS.ORG

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FARNIENTE FESTIVAL

VOIX DES PAYS

Vue sur mer Se la couler douce en écoutant des concerts les pieds dans le sable, voilà la recette du Farniente Festival depuis 2007. Cette année, notamment, le rock en VO des Allemandes de Candelilla et la free music du saxophoniste Evan Parker rythmeront les après-midis et soirées des vacanciers curieux. n M.P.

Sur la bonne voix Comme chaque année, le festival cherche à valoriser des artistes venus des quatre coins de la planète. À l’occasion de cette édition, on retiendra entre autre la présence de la Capverdienne Mayra Andrade, nominée pour le meilleur album world au Victoires de la Musique 2014. n M.P.

FARNIENTE FESTIVAL, LES 18 ET 19 JUILLET, PLAGE DE MONSIEUR HULOT, SAINT-NAZAIRE.

VOIX DES PAYS, DU 10 AU 12 JUILLET, FOUGÈRES. HTTP://VOIXDESPAYS-FOUGERES.FR

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HTTP://FARNIENTE-FESTIVAL.ORG

LA ROUTE DU ROCK AUX HEURES D’ÉTÉ À la bonne heure Le festival des cultures d’ici et d’ailleurs va une nouvelle fois combler les juilletistes et une partie des aoûtiens. Pendant six semaines, les cultures du monde ne vont pas arrêter de se croiser. Pour preuve, le projet Limousine Siam Roads présenté le 7 août. les garçons de Limousine reviennent, en jazz et en pop, sur deux ans de voyage en Thaïlande. n A.B.

On the road again L’édition 2013 a été un succès. Aucun doute que cette nouvelle cuvée le sera aussi. Et il y en aura pour tous les goûts : de l’électro de luxe (Todd Terje), du songwriting classieux (Baxter Dury), de la jungle pop radieuse (le beau doublé Mac DeMarco, Real Estate), du Français défricheur (Aquaserge), du psyché, de la noise et surtout, du come-back inespéré (Portishead, Slowdive). n M.C.

AUX HEURES D’ÉTÉ, DU 8 JUILLET AU 15 AOÛT, NANTES.

LA ROUTE DU ROCK, DU 13 AU 16 AOÛT, SAINT-MALO.

WWW.AUXHEURESETE.COM

WWW.LAROUTEDUROCK.COM


FESTIVALS

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Yasmine Hamdan

LES TOMBÉES DE LA NUIT

LA RENNES DE LA NUIT TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

Les Tombées de la nuit, ça se passe sur scènes et dans les rues. Et c’est plus de 80 spectacles au programme. On vous aide à vous y retrouver avec nos trois coups de cœur. tombé pour elles

Sergent Garcia Mayra Andrade Tram des Balkans

22ème Édition

VOIX DES PAYS 10•11•12 Juillet Château de Fougères

Nina Attal

Chloé Charles

La Yegros

Mad Lenoir Thomas Schoeffler Jr

02 99 94 83 65

DR

www.voixdespays-fougeres.fr

Bianco n Après Tabu en 2008, les Gallois du NoFit State Circus viennent de nouveau défier les lois de l’attraction en présentant, en première française, leur nouvelle création. Bianco, c’est de la voltige acrobatique, cricassienne, aérienne, chorégraphique et musicale. C’est un spectacle total dont vous ne vous relever pas de sitôt. DU 28 JUIN AU 9 JUILLET, ESPLANADE CHARLES DE GAULLE, RENNES.

Véréna Velvet n Pendant deux jours, marchez dans les pas de la compagnie Entre chien et loup. Cette grande famille de plasticiens, constructeurs et comédiens vous présente Véréna Velvet qui vient d’emménager à Laillé. Le temps d’une promenade sonore, le public, équipé d’un casque audio et d’une petite sacoche, part à la rencontre de deux femmes, Véréna donc et son hononyme. LES 11 ET 12 JUILLET, RENDEZ-VOUS PLACE DE LA MAIRIE, LAILLÉ.

Pig n Ils sont fous ces Anglais ! Entre le Royal de Luxe et les Monty Python, Edward Taylor et Sue Auty proposent une performance sonore et théâtrale pour cochon gonflable. Ce cochon-là est drôle et décalé. DU 18 AU 20 JUILLET, L’ÉTANG, APIGNÉ. communauté de communes

Bretagne romantique

LES TOMBÉES DE LA NUIT, DU 28 JUIN AU 20 JUILLET. WWW.LESTOMBEESDELANUIT.COM


CLUBBING

GILES SMITH © ANOMALOUS VISUALS

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NANTES

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CHRONIQUES DU DANCE-FLOOR Birdy Party n Le 3 juillet, la soirée de Môme accueille Giles Smith, boss du label Secretsundaze et des fameuses soirées qui vont avec.

le CO2 avec un plateau allant de la musique de milieu de terrain (Discolocost) à celle des hauts plateaux techno house (Sidney & Suleiman).

TOUS LES JEUDIS, LE NID, NANTES.

LE 22 JUIN, CO2, NANTES.

Goutez Électronique ! n Le temps de quatre dimanches après-midi, la team House 2 Couette fait prendre l’air aux platines. À l’ombre de la trompe de l’éléphant, le meilleur de la scène électro vous rafraîchit jusqu’à la tombée de la nuit. ET 20 JUILLET, ÎLE DE NANTES.

Homy’s birthday Party n Pour ses 3 ans, le bagel shop se transforme en club taille XS. Au programme : le môme Victorius Black et un Dj international dont on ne peut pas dire le nom sous peine de prendre un coup de règle sur les doigts. Bon app’. Le 26 juin, Homy’s, Nantes.

Sun/di n Le collectif Vøiceless invite ses copains (Jankola, Supertape, Andy Kolwes…) à passer derrière les platines pour animer vos dimanches soirs. LES 15 ET 29 JUIN ET LES 6

Deep Ewing n Entre une date au Panorama Bar et une autre au Watergate, l’Allemand Oskar Offermann sera dans la fournaise des Caves. Chaleur. LE 18 JUILLET, LES CAVES,

ET 13 JUILLET, ALTERCAFÉ, NANTES.

NANTES.

Crab Cake Birthday Party n Un anniversaire en deux mi-temps pour les agitateurs des nuits rennaises. La première à l’Ubu, avec un poids lourd de l’écurie DFA : Shit Robot. Et la deuxième, outdoor, avec la famille Crab Cake. LE 20 JUIN,

Summer Boogie n Pour son édition estivale, la Boogie reçoit la tête pensante et dansante de BPitch control, Ellen Allien. LE 1ER AOÛT,

LES 15 ET 29 JUIN ET LES 6

UBU, RENNES. LE 21 JUIN, JARDIN DU PALAIS SAINT-GEORGES, RENNES.

Chronic n Après une première Chronic de haute volée, C.H.I.C.H.I. s’apprête de nouveau à retourner

L’ESCALIER CLUB, SAINT-MALO.

Bakasable & Friends n Après une première party il y a deux ans, la jeune entreprise nantaise spécialisée dans le design interactif remet le couvert et invite Illmatic à programmer. Line up secret mais garanti de qualité. LE 5 SEPTEMBRE, CO2, NANTES.


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DOS À DOS

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... l’intervie

KOSTAR PHOTO / LUDOVIC FAILLER POUR

Les chaussures bateau ne sont-elles pas la plaie du nautisme ? n Mais

non. Elles sont très pratiques. Elles vous permettent de rester stable sur le pont d’un bateau. Bon après, c’est vrai que c’est à peu près leur seule utilité.

Peut-on être marin et avoir le mal de mer ? n J’ai connu

Pour Renaud, « c’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme ». N’aurait-il pas pu trouver mieux ? n Je ne suis pas un

ça, il y a 20 ans. Et je peux vous assurer que lorsque ça vous arrive, c’est angoissant.

grand fan de Renaud ; mais dans le fond, il n’a pas tort. La mer est une maîtresse envahissante.

t, Dans En solitaire, François Cluze il n’est quand même pas terrible ? n J’aime beaucoup Cluzet, mais

je n’ose pas voir le film. À chaque fois que le cinéma s’attaque à la mer, c’est une source d’emmerdes. Vous n’avez qu’à regarder Waterworld ou le Pirates

Marin d’eau douce, est-ce vraiment une insulte ? n Allez

naviguer contre des marins suisses, posez-leur la question et revenez me voir ensuite. n

de Polanski.

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pour passion ! Sur les pas des naturalistes du XIX e siècle

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26 avril – 31 août 2014

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PARCOURS ARTISTIQUE EXPOSITIONS, INSTALLATIONS, ÉVÉNEMENTS... NANTES VU PAR FRANCK GÉRARD © FRANCK GÉRARD / LVAN

www.levoyageanantes.fr t. 0892 464 044 (0,34€/min.)


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