KOSTAR # 34

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E N FA C E À FA C E

simplement que je ne me développe pas n’importe comment et que l’on tire le maximum de moi. Comment vivez-vous aujourd’hui votre reconnaissance internationale ? n J’en prends conscience lorsque vous m’en parlez. Tout s’est passé si naturellement. Il y eut ce violon, le Conservatoire national de Paris à 14 ans, le premier concert à 18 ans… Sans fausse modestie, je continue de tracer ma route. Marche après marche. Tout cela n’est donc pas une surprise. Je n’ai pas connu le choc de l’artiste qui passe de l’ombre à la lumière sans être préparé.

« SI ON ME VOLE MON VIOLON, ON NE PEUT RIEN EN FAIRE. SAUF SI, BIEN SÛR, VOUS TOMBEZ SUR UN FOU QUI VA LE METTRE CHEZ LUI. »

EN REGION DES PAYS DE LA LOIRE 25/26/27 janvier 2013

L’heure exquise Musique française et espagnole

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SAGA ILLICO 06 87 54 38 89 - Création LM Artis Y&R Illustrations : Patrick Clouet. Crédit photos : Getty Images, Fotolia et Shutterstock

Ouverture des billetterie samedi 5 janvier 2013

ation sur Toute la programm aloire.fr www.culture.paysdel

LAVAL • LA FLÈCHE • SABLÉ-SUR-SARTHE CHOLET • FONTEVRAUD • SAUMUR • CHALLANS • FONTENAY-LE-COMTE LA ROCHE-SUR-YON • SAINT-NAZAIRE

La Folle Journée en région des Pays de la Loire est une manifestation culturelle conçue par le CREA qui en assure la programmation artistique, initiée par la Ville de Nantes et produite par la Région des Pays de la Loire.

LA FOLLE JOURNÉE EN RÉGION PAYS DE LA LOIRE Avec un peu d’avance sur L’Heure exquise, dix villes (Laval, La Roche-surYon, Cholet, Saint-Nazaire, Fontevraud…) célèbrent cette Folle Journée. En région, la musique classique est partout. n DU 25 AU 27 JANVIER, PAYS DE LA LOIRE. WWW.FOLLEJOURNE.FR

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K O S TA R

Vous étiez donc programmé pour cette carrière… n C’est plus compliqué que cela. On peut bien jouer d’un instrument, mais pour être soliste, il faut quelque chose en plus. Car vous êtes souvent seul et chaque concert est un one shot. Mais je n’ai pas été davantage programmé que des gens de théâtre par exemple. Depuis le temps que vous êtes dans le circuit, n’avez-vous jamais éprouvé de lassitude ? n Il y a eu des moments de doute, de fatigue. Mais ils sont rapidement oubliés. Et ce, même lorsque les orchestres sont moins bons, quand il fait trop chaud… Et puis, si j’avais connu une telle sensation, cela aurait signifié que je n’étais pas fait pour ce métier. Au regard de votre quotidien, menez-vous une vie monacale ? n Si je vous dis oui, on va se foutre de ma gueule. Car je passe mon temps dans des supers hôtels. Par contre, je mène une vie de solitaire à laquelle je me suis habitué très vite. Cette vie n’est pas tout le temps solitaire. Vous êtes marié à Laurence Ferrari. Ne craignez-vous pas que, par instants, le people parasite l’artistique ? n Je suis tombé amoureux d’une femme qui fait de la télé et qui est plus connue que moi en France. Nous menons une vie très normale comme celle que j’ai connue avec mes parents. Alors les gens qui pensent que je suis uniquement le “mari de”, je m’en fous. SAISON 07 / NUMÉRO 34

FÉVRIER - MARS 2013

Pouvez-vous nous raconter l’histoire du violon avec lequel vous jouez aujourd’hui ? n J’ai rencontré le patron de la Banque Suisse-Italienne. Il voulait acheter un violon pour ensuite me le prêter. Il fallait qu’il soit mieux que mon Stradivarius, sinon je ne voyais pas trop l’intérêt. On a commencé à chercher et je n’avais pas de coup de cœur. Et puis, on a appris que le violon d’Isaac Stern était en vente. J’ai demandé à l’essayer. Ça s’est passé dans une chambre d’hôtel à Lugano. J’ai joué deux notes et je suis tombé amoureux. C’était une rencontre incroyable. Sur le lit, il y avait le violon de Yehudi Menuhin sur lequel je n’ai pas du tout flashé. Est-ce indécent de vous demander le prix ? n Plusieurs millions de dollars. Au début, je n’en dormais pas. Aujourd’hui, il est totalement assimilé à ma vie. J’entretiens un rapport très naturel avec lui. Mais bon, si on me le vole, on ne peut rien en faire. Un peu comme un Picasso. Sauf si, bien sûr, vous tombez sur un fou qui va le mettre chez lui. Que représente La Folle Journée dans votre année de concerts ? n J’aime le côté bon enfant et le grand sérieux qui règne dans les salles de concerts. Je retrouve la même chose à Boston, New York ou Londres. La Folle Journée, ce n’est pas des concerts au rabais. J’y joue avec la même intensité qu’ailleurs. Et je trouve que René Martin est un type absolument génial. Il a des idées et c’est un entrepreneur. Chaque année, il pousse le bouchon toujours plus loin. Qu’allez-vous présenter pendant cette édition 2013 ? n Le concert pour piano, violon et quatuor à cordes d’Ernest Chausson. C’est une de mes œuvres préférées. C’est aussi un voyage dans le temps. On se voit dans les salons de la fin du XIXe siècle. Ça correspond à la générosité et à l’élégance de l’époque. Quelle serait finalement votre définition de la musique classique ? n Une musique capable d’unir les gens. Et La Folle Journée en est le parfait exemple. On y croise le dentiste du coin, l’étudiant, le chômeur, le chef d’entreprise… Et moi, je monte sur scène pour donner un peu de plaisir aux gens. n LE VENDREDI 1ER FÉVRIER À 21H, SALLE PROUST, CITÉ DES CONGRÈS, NANTES. WWW.FOLLEJOURNEE.FR


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