KOSTAR # 27

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SAISON 06

N째 27

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www.kostar.fr FR EE


6 DJS - 15 MIN PAR SET 3 STYLES DE MUSIQUE MINIMUM

DJ STRATEGE VS JULIEN TINÉ VS DJ VISUALIZE JEANVILLE VS DOUCHKA VS DJ MARRRTIN SPECIAL GUESTS WARM UP BY

THE TOWN

AKA

DJ HAZE VS DJ DEHEB

KARVE & KAZEY HOSTED BY

UBU / RENNES

SAMEDI 22 OCTOBRE 2011 UBU 1, RUE SAINT HÉLIER 35000 RENNES

23H - 05H PRÉVENTES DIGITICK & LIEUX HABITUELS

REDBULL.FR/THRE3STYLE

DJ GERO


Toujours plus

à l’Ouest Patrick Thibault

Directeur de la publication

Kostar saison 6. Et oui, déjà ! Il y a en effet cinq ans que Kostar a vu le jour. C’était à l’automne 2006, un peu avant les Transmusicales. Et l’envie reste intacte. n Fidèle à son ambition, Kostar continue inlassablement à mêler cultures et tendances, Pays de la Loire et Bretagne, artistes d’ici et d’ailleurs, émergents et confirmés. Rapprocher les villes, croiser les styles et les genres, accompagner les mutations, faire se rencontrer les publics. n Parfois copié, Kostar continue sans sourciller de tracer sa route. n Sur le fond, pas question de céder à la pression du publireportage qui gagne bien des publications. Sur la forme, pas question non plus de revoir les choses à la baisse. Toujours concevoir un gratuit avec la même exigence que s’il s’agissait d’un payant. Le dos carré collé, le même soin porté au contenu comme à la maquette… un pied de nez à la crise et à la baisse des budgets. n Avons-nous pour autant les moyens de notre ambition ? Non, sans doute. Le pari reste néanmoins possible parce que Kostar peut compter sur un lectorat fidèle et passionné, parce qu’il reste aussi un terrain de jeu et d’expérimentation pour les artistes, photographes, graphistes, rédacteurs… Trop nombreux pour qu’il soit possible de les citer. Qu’ils soient ici chaleureusement remerciés. Et puisque le magazine ne peut compter que sur la publicité, merci à nos annonceurs, pour la plupart fidèles. Sans eux, rien ne serait possible. Il reste cependant des absents. Ils se reconnaîtront… n Créé autour du triangle Nantes – Rennes – Angers, Kostar s’est d’abord ouvert aux Pays de la Loire. Il est désormais disponible jusqu’à la pointe de la Bretagne. Ce début de sixième saison qui marque nos cinq ans, se terminera par la sortie du numéro 31. Un Kostar qui se mettra lui aussi sur son 31. Histoire de fêter ça avec vous. n

illustration de l’édito

© lili scratchy pour Kostar marché de créateurs

En compagnie de Choux : Georges Marché, organisé par le lieu unique, du 21 au 23 octobre. sortie de “Lili Scratchy”, chez Pyramid, dans la collection Design & Designer, fin Octobre. blogs liliscratchy.blogspot.com chouxscratchy.blogspot.com vente/expo “Choux-Scratchy” du 13 au 18 décembre 2011 à l’espace Beaurepaire, 75010 Paris PA G E 0 3

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kos t a r pa r l e m e nu

le k de kostar n Valérie Donzelli / P8 Les objets du désir n P10 Shopping n Le dessus de la ceinture / P12 Buzz éclair n P14 chef oui chef n Laurent Saudeau / P16 Au tour de la table n Des vertes et des… bien mûres / P18 Archi n Les murs du son / P20 Guide me five n P22 Street where ? n P24 TêteS de série n Zur / P28 n Thomas Rabillon / P30 Western trio / P32 n Tez / P32 Jean-Baptiste André / P33 Sur son 31 n P31 mode n Lady commandements / P36 n entretiens n Wajdi Mouawad / P44 n Miossec / P48 Portefeuille n Nan Goldin / P52 une ville ailleurs n Édimbourg par Bikini machine / P58 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P62 Guide Kostar n P65 Expos, spectacles, soirées, festivals… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin.

illustration du sommaire # 27

appelle moi papa pour Kostar

Musique

http://www.delphineperrin.com

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3-1013580 licences 1-1013578

- 2-1013579-

Bar-brasserie ouvert du lundi au samedi de 10h à 19h

Programmation complète et infos pratiques sur stereolux.org

SEPTEMBRE-O SAISON 06 / N UMÉRO 27

fuzzpop

conférence projection new sounds of Manchester ciné-concert soul-electro-pop-jazz jeu à la Nantaise ragga soul expo electro-pop house pop’n’trans ping pong noise l’héritage Mitsouko pop étoilée

CTOBRE 2011

s... pratique

Photographe pour la saison 2011/2012 : Delphine Perrin n

iers de

en couverture

rock’n’roll reggae roots reggae-rock-soul electro-pop-rock

es . Atel

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Guitar Wolf + The Lords of Altamont Give Jah The Glory : Ras Mac Bean + Lorenzo... Winston Mc Anuff & The Bazbaz Orchestra + True Live Festival Inrocks sam 05 James Blake + Laura Marling + Cults + La Femme dim 06 Friendly Fire + Miles Kane + Foster The People + Morning Parade mar 08 Dum Dum Girls + Boy Friend Manchester is Everywhere mar 08 Le mythe Manchester par Christian Eudeline jeu 10 24 hour party people de Michael Winterbottom vend 11 Water Signs + Money + Ghost Outfit + Patterns + Stay+ dim 13 Popopolskaf (à partir de 4 ans) mer 16 General Elektriks + 1ère partie jeu 17 Mansfield Tya + The Patriotic Sunday jeu 17 Selah Sue + 1ère partie du lun 18.11 au sam 17.12 : Arcade ! Jeux vidéo ou pop art ? ven 18 The Rapture + 1ère partie sam 19 Paradise mer 23 Tournée des Trans : Rhum for Pauline + Bumpkin Islands + Juveniles jeu 24 La colonie de vacances : Papier Tigre + Marvin + Pneu + Electric Electric mar 29 Catherine Ringer + 1ère partie mer 30 Pat Jordache + François & The Atlas Mountain

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spectacl

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Novembre

mer 02 jeu 03 ven 04

Bureau 4 bd Léon- s 44200 Nante 80 60 02 51 80

tions .

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conférence culture électroniques conférence projection pop afro-beat electro-funk-dub soy system

ues . crea numeriq

marché de créateurs

Georges Marché, organisé par le lieu unique, du 21 au 23 octobre. Edition Sortie cet automne d’un livre de cuisine illustré. sites http://appelle-moipapa.blogspot.com/ + http://appellemoipapa.fr/

. arts

Octobre

Mar 11 L’Histoire du Dj par Christophe Brault du mer 12 au dim 16 : Festival Scopitone mar 18 L’Afrobeat par Florent Mazzoleni mer 19 Fela Kuti : Music is a weapon (de J.J Flori & Stephane Tchalgadjieff) mer 26 Wild Beasts + Dutch Uncles jeu 27 Seun Kuti + Organic Soul ven 28 Chinese Man + Deluxe lun 31 Festival Soy : Kit + Iconoclass + Iceage...

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textile Sortie de leur première collection en septembre. festival Spot, organisé par la Ville de Nantes, du 21 au 25 septembre (Librairie éphémère et sérigraphie sur place).

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SEPTEMBRE-O

CTOBRE 2011

www.kostar.fr

FREE


ABONNEZ-VOUS !

02 99 22 27 27 WWW.LETRIANGLE.ORG BOULEVARD DE YOUGOSLAVIE 35201 RENNES

TRIANGLE


qui fai t quoi ?

illustration de l’ours # 27

© nathalie

choux

marché de créateurs

En compagnie de Lili Scratchy : Georges Marché, organisé par le lieu unique, du 21 au 23 octobre. sortie de

Blanche, écrit par Anne Cortey et Françoise de Guibert, chez Hellium, en septembre. blogs www.nathaliechoux.com nathaliechoux.blogspot.com chouxscratchy.blogspot.com vente/expo “Choux-Scratchy” du 13 au 18 décembre 2011 à l’espace Beaurepaire 75010 Paris

KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication n Patrick Thibault. coordination rédaction n Arnaud Bénureau. Graphisme et maquette n Damien Chauveau. Développement n Marc Grinsell, Julien Coudreuse, Patrick Thibault. Publicité pub@kostar.fr SECRÉTAIREs DE RÉDACTION n Céline Jacq, Cécile You. COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa. Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Bikini Machine, Vincent Braud, Christophe Cesbron, Julien Coudreuse, Antonin Druart, Marie Groneau, Céline Jacq, Jean-Claude Le Berre, Christophe Martin, Quentin Périnel, Pierrick Sorin, Juliette Touzard. Photographes n Bikini Machine, Stéphane Chalmeau, Nan Goldin, Tangui Jossic, Keno, Christophe Martin, Philippe Millet, Delphine Perrin, Yann Peucat, Gildas Raffenel, Pierrick Sorin, Patrick Thibault. GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n Appelle Moi Papa, Nathalie Choux, Lili Scratchy, Pierrick Sorin.

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modèle n Magda. Maquillage / coiffure n Laura Veron Remerciements n Chez Lulu, David, Fabio, Jean et la galerie DMA, le bar le Kenland, Gaetan, Kleber Guillemot, Padith, Karine Pain, Julien Paris, Posea, Romane et son vélo rouge, tous nos annonceurs. Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2011 www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar

Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro.

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Stylistes n Émilie Berger, Aurélie Provost.

Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764 Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.myspace.com/kostar_graphik ». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.

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DES FEMMES Les Trachiniennes Antigone / Électre

textes Sophocle mise en scène Wajdi Mouawad

SAM 17 - DIM 25 SEPT 2011 02 51 88 25 25 - ww.leGrandT.fr


un e p e r sonnali t é à la m od e pa r l e d e m od e

VALÉRIE DONZELLI

« Le pape est quand même très mal habillé » interview / Arnaud Bénureau

artwork / studio kostar

Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? n Oui, car je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’endosser tel ou tel costume pour être comédienne. Attachez-vous une importance particulière à votre look ? n Bien sûr ! Même si le matin, je ne pense bien évidemment pas en termes de look, je fais quand même attention à ce que je porte. Je ne suis pas du genre à m’habiller avec n’importe quoi sur le dos car je sais bien que c’est important. D’ailleurs aujourd’hui, vous portez une robe Lacoste. Preuve, qu’effectivement, vous ne vous habillez pas avec “n’importe quoi sur le dos”. À ce propos, avez-vous une marque fétiche ? n Une marque, non pas vraiment. Mais je suis fan de Yves Saint-Laurent. Pour moi c’est la grande classe Yves Saint-Laurent. Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Politiquement ? Non, pas forcément… n Politiquement, non. Mais pour le reste, oui. Par exemple, il m’est déjà arrivée de ne pas assumer devant certaines personnes des choses que je pouvais aimer.

Avez-vous pris des vestes ? n Tout le temps et plein. Vous en relevez-vous facilement ? n Oui, car ce n’est jamais très grave. Quel est, pour vous, le comble du bon goût ? n Yves Saint-Laurent ! Et à l’inverse, le comble du mauvais goût… n Je pourrais être tentée de vous répondre les pantalons courts. Mais, non. Car finalement, j’aime bien ça. Du coup, je ne vois pas trop. Vous avez quand même bien une idée… n La vulgarité ! Finalement, à qui voudriez-vous tailler un costard ? n Sans hésiter, au pape ! Pourquoi donc ? n Il est quand même très mal habillé. n

LA GUERRE EST DÉCLARÉE Actuellement en salle et buzzé depuis sa première projo cannoise, la comédie pas très dramatique et résolument pop de Valérie Donzelli connaît un réel succès public. 35 000 entrées le jour de sa sortie. Soit un joli carton pour un film indé français. Malgré certaines réserves quant au traitement de cette histoire d’amour sur fond de maladie, La Guerre est déclarée est bel et bien la surprise de cette rentrée ciné ! n PA G E 0 8

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né c e ssai r e s a c c e ssoi r e s

sélection _Arnaud Bénureau

PROUST GEOMETRICA Bergère d’inspiration Régence, le fauteuil Proust Geometrica est une création du designer italien Alessandro Mendini, éditée par Cappellini. Conçu en 1978, il est devenu l’une des références les plus connues de la recherche formelle et esthétique. Sa structure est en bois sculpté et décoré à la main. Disponible au Showroom Civel Nantes et Lorient. n www.cappellini.it

BRACELETS & MANCHETTES L.U.X.

La marque renna ise Lovelux, vêtements et acce ssoires édités en hommag e à Lux Lisbon et The Vir gin Suicides, sort de no uveaux bracelets black, red cherry et grey (68€) et ma nchettes rose fluo et indigo (68€). Chaque pièce es t numérotée et éditée en série limitée. n Dis

ÈRE kMIX BAYADrob ix ot “Chef”, les kM

60 ans du À l’occasion des dère”. e de rayures “baya rob ne d’u s, se parent rcelona, kiwi, perle ba : les nib po dis ec av lisé Cinq coloris sont uti e êtr yste. Le kMix peut bol en inox flamenco et améth , il est doté d’un es oir ss ce ac x de nombreu rie en métal. n et d’un kit pâtisse nwood.fr 399€. www.ke indicatif : Prix public

LAQ COLLECTION #2 : FAMOUS

ponible au lie u unique (Nantes) et au Store (Rennes). www.lovelux. fr

HATTAN PULL-IN x MAN PORTAGE erie lance,

Après avoir initié en 2010 une première collection composée de trois tables dont la Dona (photo), pierre angulaire de la maison, le jeune éditeur français LAQ (Luxe Architecture Qualité) dévoile aujourd’hui plusieurs nouvelles pièces signées par Castelbajac ou Craig Redman. Les pièces sont réalisées selon les techniques traditionnelles de laquage. n www.laqsters.com

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e de ling La marque français ge Manhattan Porta ec av n tio en collabora ssengers : me cs sa ux de de une série limitée (99€) a Messenger Bag le New York Europ r Bag (99€). ge en ss Me a rop et le Fraise Eu s sur les online shop Ils sont disponibles n . ge an Porta Pull-in et Manhatt



l è c h e - v i t r in e

sélection _Aurélie Provost

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9 rue scribe – nantes 02 40 69 32 57 14 rue Boileau – Nantes 02 40 48 64 01

S c r i b e L U

Ne t

O p t i q u e


c e e t c e ux qui c o m p t e n t aujou r d ’ hui

© Loïg Nguyen / design gaglain.inc

par _Arnaud Bénureau & antonin druart

O Safari Dans la brousse de la rentrée musicale, braconner des nouveautés valables n’est pas une mince affaire. Chacun cherche sa proie à sa manière, c’est la croix et la bannière. Avec le duo d’érudits O Safari en ligne de mire, on est sûr d’avoir flairé du gros gibier. À défaut de jeep et de savane, c’est dans le New York des eighties que leur taxi(girl) manœuvre in the dark, traversant Daho et des bas, jusqu’à l’Autobahn de Kraftwerk. Soit une pop (boîte-à-) rythmée qui sait à quel synthé se vouer. L’identité de l’entité : masquée. Derrière leurs goûts, ils font ce qui leur plaît. Devinez qui sont-ils à l’Ubu en novembre lors de la soirée Inrocks Indie Club, ou en découvrant leur single disponible dès septembre : Taxi. Garanti sans Samy Nacéri ! n www.osafari.net

(3)9 Songs Une chaîne YouTube, des comptes Facebook, Twitter et SoundCloud ! Madeon est partout. En plein cœur de l’été, le jeune producteur nantais, même pas majeur, poste sur YouTube la vidéo Pop Culture. Deux mois plus tard, on frôle les 4 millions de vues ou presque. En à peine plus de trois minutes, il fait partouzer 39 morceaux. De Yelle à Gossip, en passant par les Daft ou encore Madonna, Madeon met le monde de la pop dans le même lit. n

RED BULL THRE3STYLE Au niveau du marketing, la canette énergisante joue sur des tableaux fun (Red Bull Formula Face), extrême (Red Bull Cliff Diving ou une approche vertigineuse du plongeon) ou encore ultra cool (Questlove en guest de l’escale parisienne du Red Bull Music Academy). La Red Bull Thre3Style s’inscrit dans cette démarche. Son ambition ? Dénicher le Dj qui fera trembler la planète club. Et celui-ci se cache peut-être à Rennes ! n DR

Red Bull The3Style avec Dj Stratege, Douchka, Dj Visualize, Dj Martiin, Julien Tiné, Jeanville, le 22 octobre, l’Ubu, Rennes. www.redbull.fr/ thre3style PA G E 0 1 4

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un c uisini e r su r l e g r ill

Laurent Saudeau Le Manoir de la Boulaie Interview / vincent braud

photos / Philippe Millet pour kostar

On n’y vient pas par hasard. La maison a ouvert ses portes en 2000, à l’écart de la ville. C’est aux portes de Nantes, que Laurent Saudeau offre une cuisine à toucher les étoiles… Deux étoiles au Michelin, c’était un objectif ? n Quand on en a une, on pense forcément à la suite. On a envie de progresser. Ce n’est pas un objectif, mais ça fait plaisir de voir son travail et celui d’une équipe récompensés. L’École hôtelière de Noirmoutier semble loin ? n Dès cette époque, un nom comme Robuchon me faisait rêver. Et j’ai toujours eu envie de faire rêver les gens. Ensuite je suis passé chez quelques grands, comme Jo Rostand à Antibes ou Jacques Maximin… Pour cuisiner, il faut voyager ? n Pas forcément, mais les voyages m’ont toujours inspiré. J’ai travaillé à Saint-Barth et aussi à PA G E 0 1 6

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La Réunion. C’est pourquoi, sans doute, ma cuisine a gardé une certaine touche exotique. La cuisine est aussi un voyage. Comment qualifier, justement, la cuisine de Laurent Saudeau ? n Je dis parfois “ la meilleure cuisine est la cuisine du cœur ”. C’est une question de produits – et nous en avons de superbes dans la région, de la terre comme de la mer – et d’équilibre. Chercher, découvrir telle ou telle association, trouver ce qui va surprendre et donner du bonheur… Surprendre, c’est trouver des associations étonnantes ? n C’est d’abord une question d’équilibre. Il faut parfois des semaines et des mois pour élaborer un plat. Associer la


nous c ’ e s t l e go û t

© argentic numéric

entrée / plat / dessert

© jean-Jacques BERNIER

François Bégaudeau Une entrée ? Remarquée ! ~*~

Un plat ?

Oreille d’enfant et sa garniture. ~*~

Un dessert ? Tarte à la bière ~*~

lotte fumée et le lapin au wasabi, accompagnés d’un bouillon d’anguilles et de pousses de shiso, ou le canard de Challans au café torréfié et maïs, avec betterave rouge et cardamome… ça ne s’improvise pas.

Un vin ? De messe ~*~

L’addition :

Le cuisinier reste un chercheur ? n Il faut garder l’envie de progresser. Ce qui m’intéresse dans ce métier, c’est de surprendre… même les habitués. Et puis il faut sans cesse être à l’affût de ce qui se fait de mieux. Une bonne table, ça commence par l’accueil. Et un bon plat, c’est d’abord le plaisir de l’œil.

Tu seras écrivain mon fils (Éditions Bréal). En librairie. http://begaudeau.info

Et ce manoir ? n Une maison de famille qui dormait tranquillement. Je suis né à SaintSébastien-sur-Loire. Je me suis toujours dit que j’aimerais faire quelque chose dans cette région. n

le

+ perso

Un légume ? Le chou, cru ou cuit, j’adore.

les Tables de Nantes 2011 64 pages de bonnes adresses...

les Tables de Nantes 2011

Le Manoir de la Boulaie, 33 rue de la Chapelle Saint-Martin, Haute-Goulaine. www.manoir-de-la-boulaie.fr

Guide

Un fruit ? Le pamplemousse, les agrumes en général. C’est fou ce qu’on peut en faire.

www.lestablesdenantes.fr

Un plat ? Le riz au lait, celui de ma grand-mère était incomparable. PA G E 0 1 7

Le ge a voy ntes à Na s.fr anante voyage www.le

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mise en bouche

Sortie en septembre, à l’initiative du Voyage à Nantes, d’un guide des Tables de Nantes. Une sélection d’une centaine d’adresses de l’agglomération, mais aussi du vignoble. n Info : www.nantestourisme.com o c t o b r e - no v e m b r e 2 0 1 1


nous c ’ e s t l e go û t

produit par...

Des vertes et des... bien mûres Texte et photo / Jean-Claude Le Berre

La collection Hermé entre aux Galeries Pierre Hermé, c’est une success story gourmande : huit points de vente à Tokyo, neuf à Paris, deux à Londres et… un à Nantes aux Galeries Lafayette, avec sa nouvelle collection “macarons & chocolats”. Un éventail de douceurs. n Pierre Hermé, Macarons & Chocolats, Galeries Lafayette, Nantes

Happy culture

Quoi ? Et oui, c’est LA saison des tomates. À la fin septembre, il sera déjà trop tard pour apprécier dans toutes leurs saveurs ces fruits malheureusement aujourd’hui désaisonnalisés par l’hypertechnicité d’une grande partie de leur culture. Avec comme corollaire leur insipidité. Mais encore ? Heureusement des paysans ont su résister et revenir aux fondamentaux : le lien à la terre et à la lumière naturelle pour obtenir une extraordinaire variété de tomates offrant une large palette de couleurs : du vert de la Green Zebra à l’orange de l’Ananas en passant, évidemment, par le rouge de la Romaine, mais aussi le noir de La Crimée et le jaune de la Yellow Grappe. Les formes et les tailles ne sont pas en reste : de la crochue cornue des Andes à la grosse cœur de bœuf en passant par les petites cerises. Pour quoi faire ? Les saveurs sont au rendez-vous de ces tomates de saison, mûres à point : des légèrement acides à la douce cerise noire, si sucrée qu’elle ne dépareillerait pas dans un compotier. Toutefois gare aux hybrides ! Ces néo-anciennes tentent de supplanter leurs ancêtres originelles. Pour éviter toute déconvenue, une seule solution : s’adresser à un producteur local, si possible en agro-biologie, qui saura, de plus, vous expliquer son mode d’obtention de ses tomates et leur utilisation : salade ou accompagnement, coulis ou dessert... Mais faites vite, le temps presse ! n Agenda Slow Food reprendra ses au Lieu Unique à partir de mai sur le thème des « nourritures Renseignements et inscriptions

Ateliers du goût 2012, aquatiques ». à lelieuunique.com

À l’occasion de son université d’automne, l’UNAF (union nationale des apiculteurs de France) propose un salon des apiculteurs et un marché bio, ouverts au grand public avec la participation des producteurs biologiques de Loire-Atlantique. n

Salon des apiculteurs et marché bio, 7 et 8 octobre, parc des expositions de la Beaujoire, Nantes. www.unaf-apiculture.info

O’Rétroviseur

O’Rétro, c’est nouveau, O’Rétro, on y vit. O’Rétro, on fait la planche apéro, et le punch à périr. On peut rire aux iris O’Rétro, c’est cosy, plus bougies que boui-boui. On sert le jaune au verre à moutarde. O’Rétro, on concocte des cocktails épatants, télépathiquement. Le midi, on y mange O’Rétro, plus bistrot que resto. O’Rétro, j’y ai vu des dames hier, contempler le damier. O’Rétro, on y voit des expos, on pressent des concerts. O’Rétro on y vit. On ne compte pas les heures, O’Rétroviseur. n O’Rétroviseur, 19 rue Poullain Duparc, rennes.

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Guide

les Tables de Nantes 2011

64 pages de bonnes adresses... à paraître le 19 septembre 2011* !

Le ge a voy ntes à Na r tes.f anan yage o v e .l www

www.lestablesdenantes.fr * Disponible aux accueils Nantes.Tourisme, hôtels et restaurants, Maison des vins de Loire… Photo : Argentique & Numéric


é t a t d e s li e ux

les murs du son À l’occasion de l’ouverture de La Fabrique à Nantes, panorama architectural des nouvelles salles de musiques actuelles de l’Ouest.

la fabrique / nantes (44) Agence Tetrarc

Photos / Stéphane Chalmeau

Ce projet compile des évocations d’un lieu, fait de halles industrielles, que l’histoire précédente a déserté pour rappeler au moment de sa « re » création pour les formes émergentes d’expression, que la culture procède par continuités et sédimentations. n Deux grands éléments fonctionnels se distinguent. La salle 1200 à la volumétrie singulière et au traitement spécifique compte tenu du niveau sonore, des exigences d’accessibilité qui s’y attachent et du phasage de réalisation du projet. Et l’ensemble des autres éléments du programme (16 studios de répétition, de création et d’enregistrement, 1 centre d’informations ressources, 1 espace forum, 1 jardin expérimental). n Au niveau énergétique, l’enveloppe à système de peau ventilée permettra d’éviter les risques d’échauffement de la toiture. Le confort acoustique est traité au plus haut niveau. Les salles de diffusion et les studios sont construits selon le principe de «boite dans la boite», les parois et les toitures fonctionnent selon le principe masse/ressorts/masse. n www.tetrarc.fr

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credit Claude Guingant Echonova

é t a t d e s li e ux

L’Echonova Vannes (56)

Franic &Garcin Ouvert en mars 2010, les architectes Franic et Garcin se sont inspirés des dolmens pour concevoir ce projet : le second niveau semble reposer en équilibre sur le premier, comme les dalles recouvrant les mégalithes ; ceci en gardant un aspect conceptuel et moderne.

La Carène Brest (29) © jean-Yves Guillaume

Jacques Ripault Depuis 2007, implantée sur le port de Brest, au pied des remparts, La Carène s’inscrit dans la continuité du perré, par ses pans brisés, ses pentes, ses volumes inclinés. « Volume brisé, en premier plan des remparts, nous avons recherché une nef, attirante, fondue à la pierre ».

La Citrouille Saint-Brieuc (35)

© FlashArmor

Agence Quéré-Jouan

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Construit en 2009 sur la base de la maison-mère, La Citrouille s’articule sur un patio, comme une respiration intérieure, et affiche une architecture clairement cubiste, dont le matériau extérieur principal est le béton lasuré. Intemporel et sobre.

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ou 5 é v én e m e n t s in c on t ou r na b l e s e n plus ou m oins 5 0 m o t s

sélection _Arnaud Bénureau & Céline Jacq

Quel cirque !, du 10 au 13 novembre, Life, Saint-Nazaire. www.lefanal.fr

© heli sorjonen

Quel cirque !

Éclairés à la bougie, les objets délicatement manipulés par Jani Nuutinen dessinent la poésie enfantine d’Un cirque plus juste. La voltige d’Escarpolette, l’étrange chorégraphie baignée de sociologie de Singularités ordinaires, les folles acrobaties des Finlandais de Petit Mal composent un portrait du cirque d’aujourd’hui. n

NUIT BLANCHE MAYENNE

MAXENCE CYRIN

Il n’y a pas qu’en lisant les blagues de Télé Z qu’on rigole ; en surfant sur le site de Nuit blanche Mayenne, aussi ! L’accroche est bien gaulée : « On a la plus petite… et on vous la montre ». On ira donc vérifier sur place tout en se frottant à la jeune garde de l’art contemporain (Gregory Wagenheim, Ketty Sean, Romain Boulay…). n

On peut aimer Wagner, être originaire de Besançon, signer sur le label de Laurent Garnier, jouer au Baron et reprendre le Crazy in love de Beyonce sans ne jamais perdre la boule. Voilà, en accéléré et dans le désordre, le parcours (incomplet) du pianiste Maxence Cyrin qui revisite les classiques de la planète pop. n

Nuit Blanche Mayenne, le 1er octobre à Mayenne. www.nuitblanche-mayenne.com

METRONOMY

En invitant un des prétendants au Mercury Prize, Stereolux invite aussi le groupe qui nous aura fait bronzer cet été. Au début, on y allait à reculons. Trop hype, trop buzzé, trop branchaga, quoi ! Pourtant, on a rapidement baissé la garde devant The Bay, hymne pop sous UV poussant à siroter une pinte dans un verre à cocktail. n

© Gregoire Alexandre

Maxence Cyrin, le 25 septembre au Lieu Unique, Nantes. www.lelieuunique.com

Metronomy, le 12 novembre à Stereolux, Nantes. www.stereolux.org

Laisse béton, une exposition de Poch & Rock, du 7 octobre au 23 décembre, DMA Galerie, Rennes. www.dmagalerie.com PA G E 0 2 2

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© Christophe Launay

LAISSE BÉTON

Les Rennais Poch et Rock, qu’on ne présente plus, ont décidé de tout “ laisser béton ”. Avec leur nouvelle exposition à la DMA Galerie, le double-messieurs plonge, tête la première, dans un monde où le rock se la colle avec les voyous et où la gomina sculpte, en banane, les cheveux. n



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par _keno

T’as quoi dans ton sac, Vincent ?

un Jeans marithé + françois girbaud, 210 €

« Il paraît que le jeans c’est bien. » PA G E 0 2 4

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Elsa

Sara et Joshua

« Être en avance sur la saison »

«20e pour des bonnes notes»

un Foulard / écharpe, 17 €

un Pull ZARA, 20e

Corentin

des Chaussures Faguo, 70 e

« Ma mère n’aura plus honte de sortir avec moi »

Clarisse et Tanissa un Poisson, 3 e

« Cadeau pour le chat » PA G E 0 2 5

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Emmanuel et Emilie

des Chaussures P-L-O-M by Palladium, 139 e

«À l’origine je suis venu pour un chapeau» PA G E 0 2 6

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Anne-Claire et Guillaume une Bague, 620 e

« Pour une surprise » PA G E 0 2 7

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G A L ER I E D E P O RTR A I T S

ZUR

Repousser l’horizon Texte / Vincent Braud

photo / christophe martin pour Kostar

Au commencement était… Hubert Reeves. L’astrophysicien, sans le savoir, a mis sur orbite un étonnant satellite, dans les années 80. Depuis, des dizaines de milliers de spectateurs se sont retrouvés dans cette Zone Utopiquement Reconstituée. Hubert Reeves ne se doutait pas qu’à la lecture de Patience dans l’azur un trio d’étudiants aux Beaux-Arts d’Angers aurait envie de parler des étoiles à sa façon. Un projet artistique de fin de diplôme, une rencontre fortuite avec des Italiens (et Italiennes) un peu fous comme eux et quelques années plus tard voilà le “groupe ZUR”. Non pas une compagnie de théâtre, mais un collectif attaché à développer un langage et une œuvre commune à grands coups de spectaclesHoriZøne performances ou d’installations étonnantes. n Lorsque Jean-François et/ou Lorédana Une colline à la nuit tombée. Entre parle de ZUR, c’est d’abord pour mettre en ombres et lumières, avant un travail collectif. Lui et ses copains étaient « à côté des arts plastiques », elle était l’espace s’anime « à côté du théâtre » et cette rencontre, lors et se transforme. d’un festival à Vitrolles, allait aboutir à un Le spectateur projet artistique commun. ZUR a grandi et est sur le plateau. la famille s’est étendue. Des artistes, venus Et son regard lui d’horizons les plus divers (danseurs, coméraconte une diens, musiciens, vidéastes, techniciens…), histoire. Invité par de cultures différentes (on compte des Franle lieu unique et le Grand  T, le groupe çais, des Italiens, une Flamande…) ont trouvé un langage commun. Leurs projets sont ZUR présente tous nés lors de cette « semaine poétique » HoriZøne, du 26 où chacune et chacun exprime ses envies et septembre au 1er octobre, au Parc de ses interrogations. « Puisque nous sommes Procé à Nantes. n quinze en ce moment, il y a quinze lectures T

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ANGERS NANTES

Parc de Loisirs du Lac de Maine Parc de Procé du 5 au 8 sept. 2011 . 21h00 du 26 sept. au 1er oct. 2011 . 20h30

TARIF UNIQUE : 5€ . Tél. : 06 43 08 16 04 / www.lapaperie.fr En partenariat avec le festival Accroche-Cœurs / Ville d’Angers, le Grand T et le Lieu Unique

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de ce qu’on veut faire ». Le miracle est donc qu’il en sorte quelque chose de cohérent. De poétique aussi et de fulgurant. n « Il y a, pour le public, tout un jeu de lectures possibles. Cela se passe sur plusieurs plans, comme autant de calques qui forment une image. On joue sur la profondeur de champ et sur la profondeur du temps. C’est un mélange de bouts de ficelle qui opère parce que l’humain est là, et d’autres choses plus techniques… » Le reste est à découvrir. n Installé dans cette zone devenue l’épicentre des arts de la rue en France, qu’est la Paperie à Saint-Barthélémy d’Anjou, le groupe ZUR enchaîne, à son rythme, ses créations et ses interventions. De festival en festival, en France et à l’étranger. Avec, au passage, quelques dates aux Tombées de la nuit à Rennes, au Quai des arts à Pornichet, à l’Espace 44 (aujourd’hui Grand  T) et au lieu unique à Nantes et, bien sûr, à Angers en prélude aux Accroches Cœurs. « Paradoxalement, on ne nous connaît pas beaucoup dans la région », notent toutefois Jean-François et Lorédana. Mais le groupe est bien décidé à ne pas en rester là. Histoire de repousser l’horizon. n Groure ZUR, la Paperie, Saint-Bartélémy d’Anjou. www.groupe-zur.com

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G A L ER I E D E P O RTR A I T S

THOMAS RABILLON Panasonic youth Texte / Arnaud Bénureau

photo / Tangui Jossic pour Kostar

© Cécile Arnoux / Trempolino

Compagnon de route de Yann Tiersen le temps d’une tournée, au plus près de Mansfield.TYA depuis plus d’un an maintenant, réalisateur pour Trempolino des City Series, le néo-Nantais est un « petit fabricant de films et d’images » bourré de talent.

CITY SERIES Trempolino s’installe à La Fabrique et ça se fête ! Pour ces City Series, Thomas Rabillon a filmé 8 groupes qui font de la musique pop-rock-folk à Nantes dont The Patriotic Sunday (photo) à La Beaujoire. n Les clips seront visibles le 30 septembre, 1er et 2 octobre. www.trempo.com

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Avec un père photographe et une mère qui « bosse avec des graphistes », Thomas Rabillon « aime l’image depuis longtemps. Petit, avec ma sœur, on leur offrait pour Noël des films que nous réalisions ». En 2011, le garçon n’est toujours pas bien vieux (23 ans), mais, armé de sa Panasonic HMC 151, il continue d’offrir des films à qui veut bien entrer dans son univers. n Avec son BTS audiovisuel en poche, « pour faire quelque chose après le Bac », il « contacte des groupes comme Zone Libre ou Mansfield.TYA. Je voulais reproduire en images ce que j’avais éprouvé en les voyant sur scène ». Le casting ne se limite pas à ces deux têtes d’affiche. On trouve aussi les bankables Yann Tiersen et Sexy Sushi, ou encore les meilleurs espoirs masculins de la scène rock, Papier Tigre. « Je ne pourrais pas bosser avec des personnes que je ne comprendrais pas. À chaque fois, tout part d’une saison 0 6 / N U M É R O 2 7

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rencontre ». Ainsi, Rabillon montera dans le tour bus de Tiersen pour le suivre à travers le monde ; preuve que l’Angevin aujourd’hui Nantais n’aime pas les 5 à 7 bâclés trop vite. Il s’inscrit dans la durée. Comme avec les Mansfield. La relation dure depuis plus d’un an maintenant. « Ça devait être un film autour de NYX, leur nouvel album. Mais le résultat se révèle assez expérimental. Ce projet va me faire basculer ». Comme si en compagnie de Carla et Julia, le jeune homme avait décidé de pousser encore plus loin son envie de faire “sonner” les images. Au moment de citer ses cinéastes fétiches, Thomas Rabillon évoque «  Antonioni et Kubrick ». Quelques heures après la rencontre, on recevra un mail : « Et puis quand même dans les films que j’affectionne particulièrement, il y a Gerry de Gus Van Sant ». On s’en serait douté ! n http://thomfilm.net


toi aussi, envoie tes photos sur ton 31 Faites-vous photographier devant un 31, et envoyez vos clichés par mail à redaction@kostar.fr Tous les 31 sont sur www.kostar.fr

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septembre-octobre 2011


G A L ER I E D E P O RTR A I T S

Jean-Baptiste André Corps de métier Texte Julien Coudreuse

Photo Mélanie Maussion

Prodige polyvalent de 32 ans, formé au Centre national des arts du cirque, Jean-Baptiste André nous offre cette saison plusieurs occasions d’apprécier son talent protéiforme. Actuellement en création au Théâtre de la Ville à Paris, où il participe comme chorégraphe au projet d’Arnaud Meunier et Michel Vinaver sur le 11 septembre 2001, Jean-Baptiste André revêtira en novembre ses habits d’interprète dans Courts-circuits, pièce à forte teneur politique créée en Avignon cet été par François Verret, et présentée lors de la prochaine édition de Mettre en scène à Rennes. Des projets comme Jean-Baptiste André les affectionne, en ce qu’il lui permettent « de vivre de nouvelles expériences pour mettre en jeu ce qu’[il] sait faire, mais de manière différente. » n En bon équilibriste, l’homme évolue aux confins des disciplines qu’il affectionne – cirque, danse, théâtre, vidéo, musique – modifiant sans cesse ses – et nos – repères. « J’aime distordre l’espace dans lequel j’évolue, et ainsi le regard du spectateur. Explorer les limites du corps est un peu mon leitmotiv. » Intérieur nuit et Comme en plein jour, ses deux premières créations en solo, sont ainsi habitées par la question de la métamorphose. Un questionnement qui va de pair avec son exploration des limites, physiques ou psychologiques. « Tous les jours, je m’entraîne, j’apprivoise mon corps, j’essaie de continuer à progresser. C’est un peu le sort de l’artiste de cirque PA G E 0 3 2

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d’essayer tous les jours de dompter ses capacités physiques pour mettre son corps au service d’un message, d’une image, d’une émotion. » n En 2010, JeanBaptiste André crée la pièce Qu’après en être revenu, « une étape charnière, car c’est la première fois que je créais un spectacle avec plusieurs personnes sur le plateau. » Une pièce dont le thème – inspiré de l’exploration polaire comme expérience extrême – rejoint sa quête personnelle : « Comment le corps est-il capable de tenir, de se dépasser ? Comment passer outre sa solitude, et chercher chez les autres le moyen d’avancer. » n Partie prenante d’un mouvement de renouvellement de la pratique circassienne qui ne se limite pas à sa seule dimension performative, proche en cela d’un Mathurin Bolze, Jean-Baptiste André ne sera jamais là où on l’attend. On le suivra d’autant. n Intérieur nuit, le 20 septembre, L’Intervalle, Noyal-sur-Vilaine Courts-circuits, du 9 au 11 novembre, TNB, Rennes Qu’après en être revenu, les 25 et 26 avril, Le Grand Logis, Bruz S’enfuir, le 27 avril, Le Triangle, Rennes http://associationw.com

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G A L ER I E D E P O RTR A I T S

WESTERN TRIO À la conquête de l’Ouest Texte / Juliette Touzard

Photo / Jérôme Blin

Loin des clichés collant aux santiags de leur nom, les Nantais de Western Trio explorent, depuis 2007, les frontières d’un rock effréné et d’un jazz désarticulé. Né de l’ambition du guitariste Jean-Jacques Bécam de « créer un trio instrumental qui mêle le jazz à l’impro, dans un traitement du son rock », Western Trio a vu le jour il y a quatre ans. n À la recherche d’un clavier, il rencontre Laurent Hilairet. Quelque temps plus tard, Fabrice l’Houtellier, armé de sa batterie, rejoint la bande. De la rencontre de ces trois passionnés naît un son libre, voire brut, qui s’inscrit dans le style rock’n’jazz. Ici, l’aspect vintage prime. Le retour aux claviers d’hier et aux sons plus analogiques sonne comme un hommage au rock californien des sixties. Avec la même backline que les Doors, ils entendent retrouver « la chaleur du son » de la musique de cette époque. « Nous sommes nés avec le rock. Ce côté brut se démarque de la génération du jazz préconisant le côté savant. Ici, c’est l’énergie avant tout ». Ils laissent donc, naturellement, une large place à l’improvisation. « Liberté à plusieurs » dans laquelle s’immiscent le trompettiste Éric Truffaz ou le French Cowboy Federico Pellegrini. n Aujourd’hui, le trio tout droit sorti d’un road movie à la Jarmusch, redonne un souffle rock au jazz français. n

Western Trio. À l’ouest de nulle part (Yolk). Le 24 septembre, Les Nefs, Nantes. Le 8 octobre, Festival graine d’automne, Nozay. Le 5 novembre, Festival Jazz à l’Ouest, Rennes. Le 24 novembre, Bar du coin, Nantes. www.myspace.com/westerntrio

TEZ

Rencontre du 3e type Texte / Julien Coudreuse

Photo / raphael lugassy

Invité par Electroni[k] à concevoir un spectacle mêlant images et sons, TEZ, beatboxer surdoué, musicien inspiré et véritable boîte à idées, proposera durant la prochaine édition du festival une plongée dans son univers sidéral et sidérant, qui devrait en laisser plus d’un sur le flanc. Encore méconnu du public français, ce jeune homme de 27 ans, originaire de Laval, sort pourtant d’une année passée en compagnie de CocoRosie. Repéré pour ses talents de human beatboxer, il a, en effet, intégré la formation live du groupe et suivi les sœurs Cassidy de Copenhague à Tokyo, se produisant à l’occase en solo en première partie. Concepteur génial d’un prototype de veste « bionique » à laquelle ont été incorporés de multiples pads électroniques lui permettant d’envoyer des samples ou de placer des effets distordant sa musique, TEZ est tout sauf un nerd planqué derrière son ordi. Pour Electroni[k], il s’est entouré de trois personnes chargées de développer l’univers visuel de sa création : un animateur-illustrateur, un scénographe et un ingénieur. Le résultat s’apparente selon lui à une bandeannonce de film de science-fiction… Et si TEZ était le fameux 3e type de nos rêves adolescents ? n TEZ, Electroni[k], le 14 octobre à L’Antipode MJC, Rennes.www.myspace.com/tezshimer PA G E 0 3 3

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© Phovoir

au Du 3 octobre

16 décembre

2011


44 – Loire-Atlantique

Le fanal

1

Saint-Nazaire

49 – Maine-et-Loire

6

Le Jardin de Verre Cholet

Blanches Lundi 17 et mardi 18 octobre Bérénice Jeudi 20 octobre wonderful world Vendredi 4 novembre lun@.rêves Vendredi 9 décembre www.lefanal.fr 02 40 22 91 36

NTA 2

Nantes

Looking for Henry Kissinger Du lundi 3 au vendredi 7 octobre Bérénice Lundi 17 et mardi 18 octobre L’Inattendu Du lundi 17 au vendredi 21 octobre www.legrandt.fr 02 51 88 25 25

7

ONYX-La Carrière Saint-Herblain

Prises multiples Mercredi 26 octobre Un bateau pour les poupées Jeudi 1er décembre Nature morte dans un fossé Mardi 13 décembre www.onyx-culturel.org 02 28 25 25 00

TU-Nantes

8

4

Un bateau pour les poupées Du lundi 3 au mercredi 5 octobre Looking for Henry Kissinger Lundi 10 octobre Prises multiples Mardi 11 octobre Nature morte dans un fossé Du mardi 18 au vendredi 21 octobre www.tunantes.fr 02 40 14 55 14

Théâtre Quartier Libre

5

Ancenis

L’Inattendu Mardi 13 et mercredi 14 décembre www.theatre-ancenis.com 02 51 14 17 17

Le Carré

9

La Follia Mardi 29 novembre Nature morte dans un fossé Jeudi 15 décembre www.kiosque-mayenne.org 02 43 30 10 16

14

L’Espal

15

Looking for Henry Kissinger Du mardi 18 au vendredi 21 octobre Prises multiples Jeudi 24 novembre www.theatre-espal.net 02 43 50 21 50

10

L’Éphémère

16

Le Mans

Looking for Henry Kissinger Du mardi 18 au vendredi 21 octobre L’Inattendu Mardi 29 et mercredi 30 novembre www.theatre-ephemere.fr 02 43 43 89 89

Bérénice Mardi 13 décembre www.le-carre.org 02 43 09 21 52

Mayenne

Le Carroi

Le Mans

Château-Gontier

Le Kiosque

72 – Sarthe Bérénice Jeudi 10 novembre Blanches Vendredi 2 décembre www.lecarroi.org 02 43 94 08 99

Gravity + Pétrole Mardi 11 octobre Nature morte dans un fossé Du lundi 7 au jeudi 10 novembre www.thv.fr 02 41 96 14 90

53 – Mayenne

13

La Flèche

Blanches Jeudi 20 octobre lun@.rêves Lundi 5 au mercredi 7 décembre www.scenes.paysdesmauges.fr 02 41 75 38 34

Saint-Barthélemy-d’Anjou

Nantes

Le SVET des Coëvrons Gravity + Pétrole Mardi 8 novembre Blanches Jeudi 15 décembre www.culture.lescoevrons.com 02 43 01 94 76

Scènes de Pays dans les Mauges

THV

Scène conventionnée de Laval Laval

Évron

Bérénice Du mercredi 2 au vendredi 4 novembre Nature morte dans un fossé Du lundi 7 au jeudi 10 novembre www.nta-angers.fr 02 41 22 20 20

Les Mauges

3

12

L’Anneau de Salomon Vendredi 4 novembre Bérénice Vendredi 16 décembre www.letheatre.laval.fr 02 43 49 19 55

Gravity + Pétrole Jeudi 13 octobre Nature morte dans un fossé Jeudi 3 et vendredi 4 novembre www.jardindeverre.fr 02 41 65 13 58

Angers

Le Grand T

Le Théâtre

11

85 – Vendée

Le Grand R

La Roche-sur-Yon wonderful world Jeudi 17 novembre Un bateau pour les poupées Jeudi 24 novembre www.legrandr.com 02 51 47 83 83

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1

SPOURTIVE T

Pantalon notify Top i love my t’s Chaussures bill tornade Perfecto after pant’s Sac tara jarmon

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2

dans lesgaleries d’Tart U iras


Gilet vert paul smith Slim teddy smith Chaussures bill tornade Sac sonia rykiel Lunettes Oliver Peoples Broche Josephine Gravis



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inte la po o de l’infs TU sera

Manteau tara jarmon Ballerines tara jarmon Sac laurence doligé Gants i.code Solaires Emmanuelle khanh


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e n fa c e à fa c e

WAJDI MOUAWAD « L’intégrale de Sophocle est un rouleau compresseur » Propos recueillis par Arnaud Bénureau

Photos / Jean-Louis Fernandez

Artiste associé au Grand T à partir de cette nouvelle saison, auteur de la tétralogie monstre Le Sang des promesses et golden boy du théâtre contemporain, Wajdi Mouawad s’est lancé un nouveau défi à sa démesure : monter l’intégrale des sept tragédies de Sophocle. Après la tétralogie Le Sang des promesses, éprouviez-vous l’envie de vous frotter à une autre écriture que la vôtre ? n J’avais envie de mettre la notion d’écriture théâtrale en jachère pour entrer dans un rapport différent au théâtre qui passerait par l’œuvre d’un autre. Lorsque vous mettez en scène votre propre texte, vous êtes toujours dans le doute. Vous n’êtes pas toujours libéré. Là, avec un auteur comme Sophocle, vous n’êtes pas du tout angoissé par la qualité de l’œuvre. Malgré tout, n’aviez-vous pas peur que votre univers et celui de Sophocle ne soient pas compatibles ? n Je lis cet auteur depuis quand même vingt ans déjà. Fréquenter ses textes a éveillé en moi des choses très fortes. Ses histoires m’ont toujours absolument fasciné. À partir du moment où vous fréquentez un auteur sur une si longue période, vous vous dîtes qu’il y a des choses dans son écriture qui doivent être proches de vous. PA G E 0 4 5

Vous êtes considéré comme un acteur majeur du théâtre contemporain. Ressentiez-vous le besoin d’échapper à un certain confort ? n Il faut que j’arrête d’écrire un temps pour ensuite pouvoir réécrire autrement. Et seul un autre artiste peut vous arracher à votre dictature. Si je devais le faire aujourd’hui, je ne sais absolument pas comment j’écrirais. Aujourd’hui, c’est la trilogie Des femmes. Votre ambition est de présenter en 2015 l’intégrale des sept tragédies de Sophocle. Vous ne pouvez décidément pas faire les choses simplement… n J’aime bien les grandes aventures. J’y ai aussi vu des choses. Lorsqu’il écrit Ajax ; il a 24 ans. Les Trachiniennes, il en a 28. Et Œdipe à Colone, il en a 82. Je trouvais intéressant pour un spectateur de faire tout le trajet d’un auteur. Comme si Sophocle était un auteur d’aujourd’hui qui naît, devient luimême et trouve sa parole.

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e n fa c e à fa c e

Pour autant, vous ne présentez pas l’intégrale de façon chronologique… n Si tel avait été le cas, le projet devenait un tout petit peu plus flou dans son propos. Je me suis aussi demandé si je devais monter les pièces une par une ou les sept d’un coup. Dans ce dernier cas, ça m’aurait pris un an de répétition.

« En lisant une scène à haute voix avec Nirvana en fond sonore, j’étais scotché au plafond. »

Des femmes Pour s’attaquer à un projet une nouvelle fois “ bigger than life ” – créer l’intégrale des sept tragédie de Sophocle pour 2015 –, Wajdi Mouawad s’intéresse d’abord aux femmes (Les Trachiniennes, Antigone et Électre). La trilogie, portée dans son premier mouvement par un Bertrand Cantat exceptionnel, est une réussite résolument contemporaine. n Du 17 au 25 septembre, Le Grand T, Nantes. www.legrandt.fr Du 5 au 8 octobre, Le Quartz, Brest. www.lequartz.com Traduire Sophocle (Collection Apprendre / Actes Sud) de Wajdi Mouawad et Robert Davreu. PA G E 0 4 6

K O S TA R

Ça vous a quand même effleuré l’esprit… n Oui. Mais en les relisant, j’ai découvert des thématiques que je n’avais pas du tout vu. Je les ai déclinées sous la forme de trois mots : femmes, héros, mourants. Ils me renvoyaient aux pièces que j’avais écrites. Cela a permis de structurer le travail. Il a fallu se demander ensuite comment nous allions répéter tout ça. J’ai envisagé les textes à travers les relations familiales. Nous avons répété les scènes des enfants, puis des parents et enfin des enfants et des parents. À la fin, nous avons fait répéter les messagers. J’ai malaxé les matières ensemble pour créer, dans l’esprit des acteurs, un sentiment d’unité au cœur du même spectacle. Le chœur et les musiciens sont ensuite arrivés. Tous les jours pendant un mois, ils composaient un tube. Et durant les répétitions, je mettais beaucoup de musique rock : Nirvana, les Doors, Noir Désir… Le public devait sentir cette électricité… n Le côté cathartique du rock m’intéressait. Est-ce à cet instant que Bertrand Cantat entre en scène ? n En me posant la question du chœur, je suis passé par toutes les possibilités. Puis, en tombant sur le chœur d’Antigone, je n’avais plus de doutes. C’était du rock. Nirvana a vraiment été important. En lisant une scène à haute voix avec Nirvana en fond sonore, j’étais scotché au plafond. C’était deux mois avant que Bertrand et moi partions en vacances avec nos familles. J’ai amené les Sophocle. Je voulais lui en parler. Mais ce n’était pas du tout pour qu’il le fasse. Avec Noir Désir, ils étaient dans une tentative de retour. Vous lui parlez alors du projet en tant qu’ami… n Je voulais avoir son avis. Je lui ai fait lire les pièces. Il a trouvé ça génial. On saison 0 6 / N U M É R O 2 7

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s’est mis à écouter des chanteurs, des chanteuses. Il a appelé des copains. On en parlait tellement que sans nous en rendre compte, il avait mis la main dedans. Au niveau du calendrier, pouvait-il tout faire ? C’est quand même un an de tournée. Les gens allaient peut-être parler un peu. Mais en leur expliquant le projet, ça devait passer. La polémique vous aurait-elle donc surprise ? n Oui, un peu. À Montréal, ça a pris des proportions énormes. Je pensais que les gens ne parlaient pas de la bonne personne. Il y avait un tel écart entre ce qui était dit et le projet. Dans Les Trachiniennes, le rôle de Bertrand Cantat fait écho à sa vie privée. En aviez-vous conscience ? n C’était évident. Mais la pièce est trop bien écrite pour que l’humanité ne transcende pas la chose. Et Cantat est tellement habité que les deux ne pouvaient pas faire autrement que de se faire écho. Au fond, dans Les Trachiniennes, l’histoire de Déjanire résonne dans l’histoire de tout le monde. Mais on ne le sait pas car on ne connaît pas la vie de chacun. En ce moment, par exemple, on se fait confiance sans que vous sachiez comment je me comporte dans mon intimité. Pourtant, vous acceptez de me parler. Et réciproquement ! Je prends pour acquis que vous êtes quelqu’un de bien. Mais dans le cas de Bertrand, la vie est étalée. Et l’on sait tout. L’affiche Des femmes est partagée en alternance avec Bertrand Cantat et la chanteuse Camille Adam. Assumez-vous les deux versions ? n Bien sûr ! Et ce, même si la voix et l’énergie de Cantat sont irremplaçables. Dans tous les lieux, Bertrand joue et ne joue pas. Et dans ce dernier cas, j’ai vraiment envie que le public ait accès à sa voix, à ce qui a été à l’origine du projet. Finalement, en attendant 2015 pour présenter l’intégrale, vouliez-vous que cette aventure soit traversée par votre expérience de vie ? n Il y a de ça. J’ai aussi besoin d’y aller doucement. Nous avons besoin de faire vivre les pièces avant d’entrer dans une autre aventure. Et j’ai besoin de passer par des endroits d’intimité. Cette intégrale que nous sommes en train de monter est un rouleau compresseur. J’ai l’impression qu’un vingt tonnes vient de me rouler dessus. n


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DE L’OPTIQUE


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e n fa c e à fa c e

Miossec « Je suis où j’en suis un peu à l’insu de mon plein gré » Texte Julien Coudreuse

Photo Yann Peucat pour Kostar

À 47 ans, Miossec nous est apparu apaisé, presque léger. On ne s’attendait pas à tant de douceur tellement le garçon traîne, depuis le début de sa carrière il y a quinze ans, une réputation de teigne. Le verbe bas mais le propos assuré, il se raconte sans défense apparente, au fil d’une bière qu’il s’enfile, sans alcool. Comment s’est déroulé l’enregistrement de votre nouvel album Chansons ordinaires ? n Ça a été assez immédiat avec les trois gars qui ont composé et enregistré l’album avec moi (Sébastien Buffet, David Euverte, Thomas Poli ndlr). Quand on a commencé à jouer, on s’est rendu compte que ça marchait. Je ne les avais pourtant jamais vu de ma vie. On a passé trois jours et trois nuits dans la ferme d’un copain à côté de Rennes. J’avais les trois-quarts des textes. On a quasiment tout composé sur place. Ces trois musiciens vont-ils vous accompagner sur scène ? n Non. Ils accompagnent Dominique A, du coup… C’est un peu une question de déontologie. Ce sont trois musiciens incroyables. Dominique me l’avait dit. Ils fonctionnent vraiment comme un groupe. J’ai pu profiter de ça. Les musiciens qui seront sur scène avec moi sont ceux de Santa Cruz. Ils jouent ensemble depuis quinze ans ; et forment aussi un bloc. J’aime me frotter à ça, ne pas être en position dominante. PA G E 0 4 9

Identifiez-vous un contexte idéal pour écrire vos textes ? n Il faut avant tout avoir envie. C’est le côté plaisant de ce boulot-là. Écrire une chanson, c’est tellement rapide. Ce n’est pas du tout comme un roman, où là les mecs en chient vraiment. Écrire des chansons, c’est un vrai boulot, pas de feignasse, mais un boulot où, si ça ne vient pas, tu n’insistes pas. C’est le luxe absolu. Qu’est-ce qui différencie les textes que vous proposez à d’autres artistes de ceux que vous interprétez vous-même ? n Ce n’est pas le même truc, tu te mets à leur service. Tu fais de l’artisanat. Je ne parle pas de moi dans ces chansons-là. Si tu veux que tes chansons soient acceptées par les autres, il faut qu’ils s’y retrouvent. Ton vocabulaire doit s’adapter. C’est un exercice de style assez génial, un autre genre de plaisir. Tout juste finalisé, chaque album enregistré est-il plus agréable à écouter que ceux qui l’ont précédé ? n Je n’écoute jamais ce que je fais. Je n’entends mes chansons saison 0 6 / N U M É R O 2 7

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que quand on les joue. Je ne vois pas l’intérêt d’écouter le disque après, c’est un coup à entendre uniquement les défauts. C’est comme les gens qui écoutent leur message répondeur après l’avoir enregistré. En général, ils sont horrifiés. Avec une chanson, c’est la même chose. D’ailleurs, je n’arrive pas à comprendre comment les gens parviennent à écouter ce que je fais. Ça reste toujours un mystère.

« je n’arrive pas à comprendre comment les gens parviennent à écouter ce que je fais. » Quelle place tient la musique des autres dans votre vie ? n Comme je n’écoute jamais ce que je fais, sans la musique des autres, je ne sais pas ce que j’écouterais. J’ai la chance d’être depuis quinze ans chez PIAS, qui a le meilleur catalogue qu’on puisse imaginer. Ils me filent plein de disques, du coup j’écoute tout Domino, tout Glitter house…

Chansons Ordinaires Huitième album d’une discographie sans faille, Chansons ordinaires voit Miossec charger ses morceaux d’électricité, vent nouveau soufflé par le backing band de Dominique A. Les mots du Fnistérien ont, dans sa bouche, une densité rare. Tout a été dit, certes, mais comme personne n’écoute… Du Miossec pur jus, aussi familier qu’étonnant. n Chansons Ordinaires (PIAS)

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Écoutez-vous aussi les disques des copains ? n Chaque disque de Dominique A est essentiel pour moi. À chaque fois, j’attends aussi le prochain Katerine. Ce n’est pas vraiment un copain, mais j’aime ce qu’il fait. Je l’ai connu à l’époque où il faisait de la bossa-nova neurasthénique (rire). Avant le grand virage donc ! C’est génial ce qu’il est devenu. Parce que, franchement, qu’est-ce que c’était chiant Katerine avant ! J’avais reçu en avance son premier album déjanté (Robots après tout, ndlr). C’est génial de voir un mec s’épanouir comme ça, et même exploser. Voire imploser. Avec vous, les clichés sont tenaces  : « Brest », « alcool », « insoumis », « écorché », « fidèle », « révolté ». Quelle est la part de vérité ? n Les clichés ne viennent jamais par hasard. Tout colle à peu près. Je préfère m’en foutre. À une époque, j’avais du mal. Aujourd’hui, je m’en branle complètement. En appelant mon premier disque Boire, je savais ce que je faisais. Mais, je n’ai pas touché une goutte d’alcool depuis un an et demi. Ça fait des années que je n’ai pas été « pété » sur scène. Pourtant tout le monde pense que je le suis constamment. Peut-être parce que beaucoup vous ont vu ainsi sur scène… n Oui, et un paquet de fois en plus ! Finalement, on a bien rigolé. Tout foutre en l’air, c’est assez plaisant. saison 0 6 / N U M É R O 2 7

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Dans quelle mesure avez-vous décidé d’être celui que vous êtes aujourd’hui ? n Je suis où j’en suis un peu à l’insu de mon plein gré. Pour mon premier disque, j’étais dans l’esprit « ça passe ou ça casse ». J’avais l’envie de faire ça. J’ai ensuite eu beaucoup de mal avec le fait que ça ait un peu marché. Plein de gens aimaient ce que je faisais pour de mauvaises raisons. J’aimais l’idée de tout foutre en l’air en permanence. Tester un peu les résistances du bordel. Je n’ai jamais vu ça comme un petit boulot pépère. Aujourd’hui, j’ai toujours du plaisir à balancer des conneries, à griller un concert. Vous mettez-vous mal à l’aise dans ces moments-là ? n C’est une question qui touche à mon rapport au monde entier. Ce n’est pas mon problème ce que pensent les autres ; mais le leur. Comment parvenez-vous à concilier votre révolte avec la paternité ? n À vrai dire, je ne vois pas bien ce qu’il y a de positif à transmettre à un enfant. Je me suis séparé de la mère de mon petit assez rapidement. Et le fait même d’avoir un gamin, d’une certaine façon, ça te révolte encore plus. Non, vraiment, la vie c’est pathétique. Ne compte pas sur moi pour partager des valeurs positives. À part bouquiner. Quel rapport avez-vous au temps qui passe ? n C’est un peu casse-burne. Pas de vieillir, mais la rapidité. C’est que ça speed quand même. Êtes-vous aussi attaché que votre camarade Tiersen à l’île d’Ouessant ? n Moi je suis en face, sur le continent. Habiter à Brest, je ne pourrais pas. Mais je suis bien là où je suis. J’ai mon petit café. Je dois être le plus jeune à le fréquenter ou ceux qui sont plus jeunes font plus vieux, je ne sais pas. Et pourtant je fais plus vieux que mon âge. C’est un vrai bon café, où il n’y a pas de vie sociale, pas d’artifices. J’ai lu que vous pensiez à déménager pour vous rapprocher un peu plus de la falaise ? n Ben oui, c’est pas mal en vieillissant. Comme ça, le jour où tu en as marre, tu n’as plus qu’à sauter (sourire). n Le le le le

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septembre, l’Ubu, Rennes ; septembre, le vauban, Brest ; septembre, le 6x4, Laval ; octobre, le Big Band Café, Caen.


Festival Mettre en Scène Du 3 au 19 novembre 2011

FAR © Ravi Deepres

saison 2011/2012

02 99 31 12 31 www.t-n-b.fr THÉÂTRE NATIONAL DE BRETAGNE / RENNES


c a r t e b lan c h e à un a r t is t e

The Ballad Of Sexual Dependency par

Nan Goldin

Texte / christophe cesbron

Sortie des réserves du Musée des beaux-arts de Nantes à l’occasion de la QPN #15, une des œuvres majeure de la fin du XXe siècle : The Ballad Of Sexual Dependency de Nan Goldin plonge le spectateur dans le flux incontrôlable de la vie, du sexe et de la mort.

QPN#15 The Ballad Of Sexual Dependency de Nan Goldin, du 16 septembre au 16 octobre, au lieu unique dans le cadre de la QPN#15. Intitulée A la vie, à la mort la quinzième édition de la Quinzaine photographique nantaise propose de découvrir, à Nantes, dans 7 lieux d’expositions les œuvres de 20 photographes. n www.qpn.asso.fr PA G E 0 5 2

portrait nan goldin by markus jans

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Conçue sous la forme d’un “ slide show ” (projection de plus de 700 diapositives), The Ballad Of Sexual Dependency ne laisse pas intact le spectateur. Il y a là une force, une vérité, une crudité, une densité, une intensité, un éclat. Cette œuvre est vertigineuse, foudroyante. Elle captive le regard avec la même fascination que les phares des bagnoles exercent sur les papillons de nuit. Commencée au cours des années 1970, remaniée pendant des années et des années, projetée manuellement dans les bars ou autres lieux interlopes par Nan elle-même, La Ballade trouvera sa forme définitive en 1987, propulsant un flot d’images incandescentes sur une bande son faite des grands tubes de la chanson d’amour. n La Ballade, c’est la vie de Nan Goldin au cours de ces années traversées par un désir fou, par une volonté de vivre hors normes, dans les marges d’une société qui perd pied, qui perd sens. C’est l’histoire d’une génération qui se frotte à la vie, au rêve, à la nuit, au sexe, à la drogue, à la mort. L’appareil photo de Nan Goldin saisit tout, la tendresse et les coups, la joie et la douleur, le flux du sang et du désir, les mouvements de l’amour et de la colère. Car elle est là, au centre, elle, la photographe, pas gentiment calée derrière son appareil photo, mais bel et bien là, incroyablement présente au milieu de sa tribu, de ses amis, de ses amants, de ses amantes, belle et douloureuse, vivante jusqu’à en être frappée. n saison 0 6 / N U M É R O 2 7

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Mark in the red car, Lexington, Mass. 1979 Š nan goldin

Rise and Monty kissing, NY C 1988 Š nan goldin


Nan and Brian in be d, NYC 1983 Š nan goldin

Skinhead having sex, London 1978 Š nan goldin


The hug, NY C 1980 Š nan goldin


Cookie laughing , NYC 1985 Š nan goldin

Greer and Robert on the bed, NYC 1982 Š nan goldin


Cookie an d Sharon dancing in the back room, Provincetown, Ma. 1976 Š nan goldin

Heart-shaped br uise, NY C 1980 Š nan goldin


un e v ill e v u e pa r un a r t is t e

ÉDIMBOURG Bikini Machine par

photos : Mik Prima et Samuel Michel (Bikini Machine)

En juin dernier, l’Institut Français d’Édimbourg proposait From Silent to Loud, programmation de ciné-concerts dans le cadre de sa saison Bretagne/Écosse. en prélude au festival du film britannique de dinard, les Rennais de Bikini Machine reviennent, en mots et en images, sur cette aventure.

Du 20 au 24 juin, l’Institut français d’Édimbourg a organisé From silent to loud, une série de ciné-concerts donnés par des artistes rennais alliés à une exposition du plasticien Poch. Un événement lié à la saison culturelle Bretagne-Écosse et au festival international du film d’Édimbourg. Parmi les groupes : Olivier Mellano, Montgomery, Laetitia Shériff et Bikini Machine, qui présentait sa nouvelle version sonore de Desperado de Robert Rodriguez, créé pour la dernière édition du festival Travelling à Rennes. n Ce qui est frappant dès l’arrivée à Édimbourg, ce sont les collines (ou « crag », anciens volcans) autour et sur lesquelles la ville s’est construite. Certaines sont encore vertes et donnent l’impression que, depuis le centre ville, on atteint la campagne en un quart d’heure de marche, ce qui n’est pas tout à fait faux. Ici, pas de buildings, d’industries ou de grues à perte de vue, bien au contraire. La ville respire la « vieille Europe » à plein nez, que ce soit Old Town, cité origiPA G E 0 5 8

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nelle médiévale érigée sur l’un de ces crags et dominée par son imposant château, ou New Town, construite sur le marais des douves à la fin du XVIIIe siècle, dont l’architecture néo-classique lui a valut l’absurde surnom d’« Athènes du nord ». Plutôt la « Reykjavík du sud » ont rectifié certains. Il pleut, beaucoup. n La vieille ville est traversée par le Royal Mile, surnom de l’axe principal, qui relie le château au palais royal de Holyrood. On y trouve une quantité d’immeubles médiévaux et une multitude de ruelles et venelles, les « closes». Dans un mouchoir de poche, on compte pas moins de trois cathédrales ; à leurs pieds certains proposent des visites insolites munis de pancartes « découvrez le bloody Edimburgh ». Il faut dire que le sang a pas mal coulé dans le passé et certaines têtes (même princières) sont tombées. Une ville de guerriers. Les boutiques premiers choix pour les kilts font florès, tout comme les marchands de vieilles cartes. Ici on doit encore causer héraldique – blasons

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et tartans – et vieilles branches aristocrates. Noblesse guerrière oblige. On a envie d’un peu d’Écosse dans notre assiette alors on goûte le fameux « haggis », panse de brebis farcie, délicieux et pas tellement plus effrayant que notre boudin noir. Il pleut, toujours. n Au pied du Castle Rock, la fameuse Princes street qui sépare Old Town et New Town, rue de shopping (certains craquent pour des fringues et des whiskies, les mêmes que chez nous mais en plus chers...) d’où s’élève le très étonnant Walter Scott Monument, construction néo-gothique à la gloire de l’écrivain. Des écrivains et des poètes, la ville en a abrités plus d’un et on trouve les traces de Stevenson, Burns ou même Finlay dans pas mal d’endroits ; beaucoup de poètes aussi. La ville a d’ailleurs reçu le titre de première cité littéraire de l’Unesco. Une ville de poètes et de guerriers. n On fait une pause sur un banc dédié à quelqu’un qui adorait s’assoir ici. Chaque banc

public est dédié à la mémoire d’une personne, célèbre ou non. Vers Cotton hill et George street, pas très loin de l’Institut français, on change de décor : larges avenues victoriennes, boutiques et clubs archi smarts où les hommes (des banquiers surtout, de fait plus nombreux que les poètes) ont tous la tête du prince Charles. Il pleut plus que jamais. n Et le Rock and Roll dans tout ça ? On se souviendra de la fameuse course à pied en plein Princes street dans Trainspotting (nous croiserons d’ailleurs Ewen Bremner, un des acteurs du film, pendant le festival) sur le Lust for life d’Iggy Pop. Dans la BO également, une superbe chanson-titre de Primal Scream, groupe écossais de... Glasgow ; la rivale, plus industrielle et plus rock aussi. On ira un jour, mais on changera de compagnie aérienne, histoire de pas en laisser trois sur le carreau pour cause de surbooking bidon... n PA G E 0 5 9

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Édimbourg... double scotch !

Parallèlement à son Gros plan Écosse, l’édition 2011 présidée par Nathalie Baye rendra hommage, en sa présence, à John “Elephant Man” Hurt et à Harold Pinter via une rétrospective de ses films. En compétition, il faudra compter avec Oranges and Sunshine du fils de Ken Loach : Jim Loach. n Festival du film britannique de Dinard, du 5 au 9 octobre, Dinard. www.festivaldufilmdinard.com

Y aller Édimbourg est une destination assez facile, au départ de Rennes et de Nantes avec Flybe. Dans le premier cas, escale à Southampton, dans le second, passage par Manchester. Compter environ 5 heures de transport et 200 € pour un aller-retour.

S’y loger

BIKINI MACHINE PLAYS ROBERTO RODRIGUEZ À l’heure de l’ouverture du Festival européen du film court de Brest, les Rennais dégaineront de nouveau leur cinéconcert “pop-rocksoul” sur un des tubes de la série B : Desperado. n Le 8 novembre, Le Quartz, Brest.

Comme dans toute capitale, se loger à Édimbourg à prix raisonnable n’est pas forcément aisé, du moins dans le centre historique. On y trouve néanmoins des chambres doubles à moins de 100 € la nuit. Comme au York House Hotel, à deux pas de Princes street. Il y a bien sûr la solution B&B, souvent plus économique, tel le York Place, élégante maison géorgienne, également très bien située.

Photos : Patrick thibault

FESTIVAL DU FILM BRITANNIQUE DE DINARD

Longtemps en lutte avec les Anglais, les Écossais sont très fiers de “leur” capitale. Au pays du whisky, il arrive que l’on voit double. Édimbourg, c’est à la fois “Old Town” et “ New Town ”. Deux villes pour le prix d’une. siècle, par le château où s’installèrent Marie Stuart et Cromwell. On peut aussi y visiter la cathédrale Saint-Gilles ou encore le Scotch Whisky Heritage Center pour s’initier à l’histoire de la boisson nationale. Mais il y a aussi “ New Town ”, construite au XVIIIe suivant les plans d’un jeune architecte, James Craig. Autour de Charlotte Square et de Saint Andrew’s square s’organise une élégante ville géorgienne. Côté shopping, on apprécie la splendeur surannée du grand magasin Jenners ou encore le très chic Harvey Nichols ouvert en 2002. Si ce n’est pas la saison des soldes, toujours

Circuit Kostar Ville d’art et d’histoire, Edimbourg n’est pas qu’une ville musée. Il y a bien sûr “ Old Town ”, classée au patrimoine mondial de l’Unesco et dominée, depuis le XIe

www.filmcourt.fr PA G E 0 6 0

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spectaculaires, on peut s’offrir un tea time, ou un dîner en amoureux au Fourth Floor, le restaurant installé au dernier étage et dominant la ville. Sinon, pas de souci, selon vos envies, pour acheter en ville une cornemuse, le kilt ou le tartan de vos rêves. Sur le plan architectural, on fera un tour du côté du nouveau parlement. Dessiné par l’architecte catalan, Enric Miralles, et inauguré en 2004, le bâtiment fait la fierté des Écossais. Enfin, il serait dommage de ne pas profiter de cette escapade en Écosse et ne pas faire un saut à Glasgow. Sans forcément vous en vanter auprès de vos hôtes d’Édimbourg, of course. n



par

pierrick sorin

le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Depuis novembre 2006, il nous raconte son quotidien de créateur. signé sorin, naturellement. Photo / P.Sorin

montage Karine Pain

«Le Baron Mederik Von Hinterback avait pour épouse une bien jolie femme dont il aimait tout à la fois le cul et le visage. Il ressentait cependant une certaine frustration à ne pouvoir la contempler simultanément de dos et de face. Aussi, offrit-il une coquette somme à un chirurgien de ses amis afin que celuici soumette la dame à une opération peu orthodoxe. La belle fut anesthésiée à son insu. Lors de son réveil, elle découvrit avec horreur qu’on lui avait sectionné l’abdomen afin de retourner la partie inférieure de son corps. Ainsi recousue, son visage, ses seins et ses fesses s’offraient au regard d’un seul et même côté. En homme galant, Von Hinterback attendit que les plaies de sa femme fussent parfaitement cicatrisées et ses douleurs estompées, pour assouvir son plus cher désir : la prendre en levrette tout en plongeant ses yeux dans les siens. À l’occasion et avec une infinie jouissance, il fourra également sa grosse langue baveuse dans la bouche de la charmante créature. Passée une période de trouble et de désorientation, cette dernière

J’ai passé mon été à tripoter des jouets, à les brûler au chalumeau, à les mettre en scène dans des décors miniatures dans lesquels j’intervenais moi-même sous l’aspect d’un lilliputien holographique. apprécia finalement son nouvel état qui lui valait attention et succès. Un habile tailleur fut chargé de réaliser, selon ses souhaits, des vêtements adaptés à son physique peu commun. Les photographes se pressaient à sa porte, plus encore qu’ils l’eurent fait pour une star de cinéma. Pour se déplacer et afin de voir où elle mettait les pieds, Madame opta en premier lieu pour la marche arrière. PA G E 0 6 2

jmkl

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Mais cela lui donnait un déhanchement disgracieux, peu propice à valoriser sa silhouette. Son mari confia donc à un joaillier le soin de lui fabriquer une couronne d’argent, sur laquelle furent fixés deux miroirs. Équipée de ces « rétroviseurs », elle put se déplacer « normalement », en marche avant. Le couple vécut dans une certaine harmonie pendant deux ans. Mais au-delà, Mederick se rendit à cette évidence : le charme d’un fessier tient pour beaucoup au voisinage de la cambrure des reins et cette courbe sensuelle faisait désormais défaut à son épouse. Il porta dès lors son intérêt sur une soubrette d’origine malgache et délaissa sa femme dont la santé


se dégrada rapidement. Frappée de paralysie, elle0 mourut à l’âge de 32 ans, dans la pauvreté et l’isolement le plus total.» n J’ai écrit cet embryon d’histoire, un tant soit peu perverse, pensant qu’elle pourrait m’inspirer, dans l’avenir, une création visuelle érotique et saugrenue. L’idée m’est venue alors que je manipulais quelques poupées et baigneurs et que je faisais pivoter des parties de leurs corps afin de réaliser de petits films d’animation. J’ai, en effet, passé mon été à tripoter des jouets, à les brûler au chalumeau, à les mettre en scène dans des décors miniatures dans lesquels j’intervenais moi-même sous l’aspect d’un lilliputien holographique. Ainsi,

je me suis transformé en chanteur ou en guitariste vieillissant : j’ai poussé ma romance en déambulant dans une vraie maison de poupée. J’ai joué les Superman édentés, jaillissant hors d’un véritable téléviseur… et aussi : les pompiers incendiaires, les soldats chaplinesques… Le résultat sera visible à compter de la mi-septembre, et durant quatre mois, au Grand Palais, à Paris, dans le cadre de l’exposition Des jouets et des hommes. Tout cela m’a demandé beaucoup de temps et j’ai passé, une fois encore, un bel été exempt de tout projet de vacances, riche – quand même – de quelques rêveries déviantes ou régressives. n PA G E 0 6 3

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L’exposition Des jouets et des hommes est organisée par la Rmn-Grand Palais en collaboration avec le musée des Arts décoratifs. Grand Palais, Galeries nationales du 14 septembre 2011 au 23 janvier 2012, Paris

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expos, spectacles, soirées, festivals… o c t o b r e - no v e m b r e 2 0 1 1

à angers, nantes, rennes et plus loin

F r e nc h B ur l e s que S how « Porte-jarretelles et piano à bretelles », le 12 octobre, Festival Le Grand Soufflet, Rennes. www.legrandsoufflet.fr photo DR


spectacles vivants Aurélien Bory

© Thibaut Briere

“Quelque chose de grand et d’inutile...”

Je me souviens Soirée diapos Entre le spectacle et la conférence, Jérôme Rouger égrène des souvenirs de son enfance passée dans un village des Deux-Sèvres. En arrière-plan, des projections de photos en total décalage avec son propos. Avec sa manière de prendre le public à contrepied, inclassable, acteur autant que conteur, poète et cynique, Jérôme Rouger fait surgir l’émotion, le rire, l’étonnement. La petite histoire s’entrechoque avec la grande et via ce puzzle, il nous dévoile une part de son enfance, une part de la nôtre, notre part d’universel dans ces souvenirs pas si désuets. n Je me souviens, le 13 octobre, Théâtre de la Gobinière, Orvault. www.orvault.fr

Pour Aurélien Bory, le spectacle tient du jeu de construction. Inspiré par des formes et des arts venus d’ailleurs, il imagine un monde de perspectives et de glissements, savamment chorégraphiés, au croisement de disciplines qui semblent n’avoir plus de secrets pour lui. Texte / vincent braud

photo / Mario del Curto

Dali avait inventé la montre molle, voilà que Bory rêve d’une Géométrie de caoutchouc. Après s’être frotté à quelques formes moins souples – le plan, la ligne, voire ses planches de puzzle inspirées du Tangram dans le précédent Les Sept Planches de la ruse –, l’artiste est parti, cette fois, d’un chapiteau. Chez lui, c’est la forme qui détermine la dramaturgie, et non l’inverse. Ici, il pousse le jeu jusqu’à installer un chapiteau sous le chapiteau. Il démultiplie ainsi le spectacle au point que chacune et chacun, selon sa place, voit ce qu’un autre ne voit pas. Une expérience forcément troublante. Il y a ce que l’on voit, pour l’avoir sous les yeux, et ce qu’on devine ou perçoit en entendant les réactions du public. n « Chaque création s’inscrit ainsi dans la rencontre avec un autre contexte : celui d’un artiste, d’un lieu, d’une pratique, d’un milieu. Dans chaque cas, la démarche reste la même : c’est dans le déplacement des choses qu’on peut les amener aux bords, à l’endroit du questionnement… » Depuis la création (en 2000) de la Compagnie 111, Auré-

géométrie de caoutchouc

lien Bory poursuit donc son exploration. Son objectif ? Quelque chose de grand et d’inutile où il voit une quête de l’homme, « peut-être même la définition de l’art ». n Géométrie de caoutchouc, du 11 au 16 octobre, sous chapiteau, Le Grand T, à Nantes. www.legrandt.fr

ZONE ÉDUCATION PRIORITAIRE

© Carole Ablain

Entre les murs Ce projet est né suite à une série d’entretiens réalisés par Sonia Chiambretto dans un établissement classée ZEP. Bienvenue dans un âge ingrat où trois jeunes filles, arrivées à la bourre un matin au lycée, vont parler de tout et de rien. Mais aussi de sexe, de sport, de la guerre en Irak, de la cantine, des stars… Entre le monde d’une enfance pas si lointaine et celui trop violent des grands, la mise en scène de Benoît Bradel regarde, de face, l’œil du cyclone adolescent. n Zone Éducation Prioritaire, les 3 et 4 novembre, TU-Nantes. www.tunantes.fr



spectacles vivants Laurent Brethome

« Une histoire très actuelle... » Bérénice, un vague (?) souvenir des années lycée. Un passage obligé avec (trop) souvent un après-midi théâtre à vous dégoûter des “ classiques ”. C’est cette pièce, pourtant, que le jeune metteur en scène offre au public en cette rentrée 2011. Texte / vincent braud

photo / Elodie Maubrun

DR

voici bérénice

French Burlesque Show passage en revue De la chanteuse Jasmine Vegas, allumée patentée, on ne contera ici ni la vie ni l’œuvre, tant s’y chevauchent faits réels et fantasmés. Seule certitude, la dame présente, en première mondiale pour Le Grand Soufflet, un French Burlesque Show inédit et frappé : revue improbable de numéros excentriques mêlant, comme son titre l’indique, Porte-jarretelles et piano à bretelles… Dans la plus pure tradition du cabaret burlesque, la Vegas invite une horde surréaliste d’invités, parmi lesquels Miss Anne Thropy (effeuilleuse parisienne, éducatrice sexuelle, experte ès séduction à la française), Louis(e) de Ville (comédienne performeuse scandaleuse), ou encore le danseur, crooner, loser, Francky O’Right. Un alliage explosif et le probable temps fort de cette rentrée. n « Porte-jarretelles et piano à bretelles », le 12 octobre, Festival Le Grand Soufflet, Rennes. www.legrandsoufflet.fr

« C’est une histoire très actuelle comme on en trouve dans la presse people. Un puissant qui doit renoncer à l’amour de sa vie pour des raisons d’État, voilà l’histoire de Titus et Bérénice. Ils sont jeunes, beaux et pétés de thunes (sic) et pourtant rien ne va… », explique Laurent Brethome qui a une autre (bonne) raison de présenter cette pièce : une rencontre avec Madeleine Marion, “ la ” Bérénice de Vitez. « Elle m’a dit qu’il y avait un lien entre mon univers et cette histoire… » n Laurent Brethome a néanmoins pris son temps, monté d’autres projets qui ont beaucoup tourné, mais, paradoxalement, assez peu

en région. Formé à la Comédie de SaintÉtienne, professeur d’art dramatique (à 27 ans) au Conservatoire de Lyon, il est pourtant revenu au pays (La Roche-surYon) « parce que je pensais qu’il y avait des choses à y faire ». Voisinages, pour lui, est bien sûr un moyen de montrer son travail. Il rêve de voir cette initiative favoriser l’émergence de nouveaux talents. À 32 ans, Laurent Brethome a un joli parcours, mais n’entend pas en rester là. n Bérénice, les 17 et 18 octobre, Le Grand T, Nantes. Le 20 octobre, Quai des Arts Pornichet. Les 2, 3 et 4 novembre, Le Quai Angers.

LA LONGUE NUIT DU COURT All night long On ne change pas une équipe qui gagne ; mais, par contre, on va voir ailleurs. Créée en 2000 par l’ex-directeur du Grand  T, Philippe Coutant, La Longue Nuit du court pose aujourd’hui ses pellicules au lieu unique. Les 3 Continents s’intéresseront à l’Afrique. Premiers Plans la jouera best of. Les Films du Funambule donneront dans la « musique » et les « bagnoles ». Et encore plus de courts pour tenir jusqu’au bout de la nuit. n La Longue nuit du court, le 16 septembre au Lieu Unique, Nantes. www.lelieuunique.com


spectacles vivants Le Mandarin merveilleux / Le Château de Barbe-Bleue

Bartok, le retour

la reprise

C’est inédit. Angers Nantes Opéra ouvre sa saison avec le programme-événement qui fit l’ouverture du Quai, à Angers, en 2007.

« C’est extrêmement rare qu’on fasse une reprise comme celle-là, mais nous avons souhaité que de nouveaux spectateurs puissent découvrir ce grand moment lyrique et que d’autres puissent retrouver intacte l’émotion qu’ils avaient éprouvée… », explique Jean-Paul Davois, directeur de la scène lyrique nanto-angevine. n Outre Le Mandarin merveilleux, chorégraphié par Lucinda Childs et dansé par le Ballet de l’Opéra national du Rhin, le public a en effet pu apprécier le seul opéra de Béla Bartók, mis en scène par Patrice Caurier et Moshe Leiser, Le Château de BarbeBleue. Un opéra contemporain (il fut créé à l’Opéra royal de Hongrie en 1918) dont l’action se passe… dans une chambre d’hôtel. Toute référence à une récente affaire ne saurait être que fortuite, mais c’est autour d’un lit défait que se joue cette descente aux enfers. Dans ce huisclos étouffant (cette chambre n’a même pas de fenêtre), l’épouse cherche en vain à percer le secret de celui qu’elle aime. La lecture que proposent les deux metteurs en scène

Le Château de Barbe-bleue © Jef Rabillon

Texte / vincent braud

semble d’autant plus juste qu’elle est servie par une distribution exceptionnelle : Gidon Saks et Jeanne-Michèle Charbonnet sont tout bonnement époustouflants. Autant dire que cette soirée Bartók s’annonce à nouveau magique. Voilà un rappel fort bienvenu. n Le Mandarin merveilleux et Le Château de Barbe-Bleue, les 4 et 6 octobre, Le Quai, Angers. Les 14 et 16 octobre, La Cité nantes events center, Nantes. www.angers-nantes-opera.com


teeth / dr

© Pierre Grosbois

spectacles vivants

Asphalte Quel rigal !

LES 50 ANS DE L’UNIVERSITÉ DE NANTES

Ancien sportif de haut niveau (400 m et 400 m haies), passé par des études d’économie mathématiques et de cinéma, l’iconoclaste chorégraphe Pierre Rigal franchit sans complexe les frontières dogmatiques des genres artistiques. En janvier 2009, il crée avec sa compagnie Dernière Minute une pièce de théâtre hip hop pour cinq danseurs, Asphalte, western urbain repris au Triangle dans sa version complète d’une heure. Silhouettes robotisées, lumières flashy aveuglantes, bande-son oppressante, Rigal tente ici l’expérience d’un « roadmovie chorégraphique », visuel, physique et, au final, terriblement poétique. n Le 6 octobre, Le Triangle, Rennes. www.letriangle.org

Chant de courses Au début, on voulait remettre le couvert sur Herman Düne, duo au sommet de la coolitude. Mais est-ce encore raisonnable de prétendre les présenter ? Et puis, à l’heure où le Tour de France avait Paris au bout de son guidon, un clip bien débile s’est incrusté sur la toile : avec des déguisements sans doute volés dans un Prisu, Teeth, triplette mixte anglaise, a mis du punk dans son électro. Leur tube Care Bear botte le cul de Crystal Castles, et, fait de Teeth, le nouveau phénomène électro punk. n Les 50 ans de l’université de Nantes, le 15 septembre, Hippodrome de Nantes. Entrée libre sur présentation de la carte d’étudiant.

John Cale Waiting for the man Après avoir donné naissance au Velvet Underground avec Lou Reed au milieu des années 60, John Cale a bel et bien le statut d’icône mythique de l’underground new-yorkais. Pour son dernier album, qui s’annonce purement rock, il a choisi de signer sur le label Double Six, division de Domino Records. C’est donc accompagné par une formation guitare/basse/batterie que le chanteur, guitariste, pianiste, violoniste le plus classe de NYC passera dans l’Ouest. Incontournable ! n

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Le 12 octobre à La Carène, Brest. Le 14 octobre au Chabada, Angers.

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La Fabrique est cofinancée par l’Union européenne. L’Europe s’engage en Pays de la Loire avec le Fonds européen de développement régional.

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ENTRÉE LIBRE


spectacles vivants

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XXXY / DR

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Pierre-Louis Berlatier

« Tony Wilson aurait adoré ! » Baptisée Madchester – en référence au mouvement musical qui agita la ville à la fin des années 80, dans le sillage du label Factory Records de Tony Wilson –, la soirée organisée à l’Ubu réunit trois jeunes groupes du cru. Pierre-Louis Berlatier, prescripteur musical depuis de nombreuses années (fondateur de l’émérite – et défunt – festival Aquaplaning, DJ known as Bobby Hardcore Liberace, aujourd’hui aux manettes du blog Spirit of Eden), a composé ce plateau. Interview / Julien Coudreuse

Peut-on parler d’un nouvel âge d’or de la scène mancunienne ? n Une scène se dessine actuellement à Manchester, proche de l’esprit rave, acid house de l’époque, mais adepte des sons et rythmes actuels, dubstep notamment. Il y a une dimension ludique dans leur musique, mais aussi – et c’est une vraie différence – une vraie conscience sociale et politique. Pouvez-vous nous présenter les trois groupes accueillis à l’Ubu ? n Water Signs existe depuis un an seulement et réalise là sa première tournée hors Angleterre. Ce groupe est, dans l’esprit, proche de Beta Band. Il fait preuve d’une grande ouverture, à la fois électro, hip hop, et rock façon New Order. Stay + me rappelle Human League à ses débuts. C’est super dark, très engagé mais avec de l’humour. xxxy clôturera la soirée. C’est le DJ qui monte en Angleterre. Il mixe dubstep, garage… n Soirée Madchester, avec Water Signs, Stay +, xxxy, le 23 septembre, Ubu, Rennes. http://spirit-of-eden.com

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spectacles vivants Mettre en Scène

Réalité augmentée

A l’heure où nous bouclons, la programmation complète du festival n’a pas encore été dévoilée, mais plusieurs spectacles sont déjà annoncés. Texte / Julien Coudreuse

« Dédiée aux écritures dramaturgiques, chorégraphiques, scéniques, avec une préférence pour les gestes insolites », Mettre en Scène assume ses prises de risque, dans la forme comme dans le fond, et multiplie les regards décalés et incisifs sur le monde actuel. Cette 15e édition ne déroge pas à la règle, qui marque notamment le retour de François Tanguy avec sa nouvelle création Onzième. L’archétype de l’artiste tel que François Le Pillouër, directeur du TNB et âme du festival, le définit : « Pour moi, l’artiste est un être un peu particulier, un poète, qui est capable, là où d’autres seraient empêchés, d’avoir une vision, une autre sensibilité que celle qui s’agrège autour d’une pensée commune. Je prends souvent l’exemple de François Tanguy, directeur du Théâtre du Radeau au Mans, qui vit comme Diogène, dans un garage. À un moment, les gens ont essayé de le normaliser, de le mettre dans une maison. Il est retourné dans cet ancien garage de la ville dont il a

fait un théâtre (…) ». François Verret sera également à l’honneur avec Courts-Circuits, spectacle créé en Avignon qui met en scène Jean-Baptiste André (voir p30). Enfin, deux figures internationales contemporaines sont attendues : le metteur en scène allemand Thomas Ostermeier (qui propose un Othello à sa façon « postmoderne et radicale ») et le chorégraphe Wayne McGregor (dont le spectacle FAR « est à la frontière du design et de la chorégraphie »). S’il est riche d’élan poétique, Mettre en Scène est avant tout un acte politique. Soit, en ces temps de crise, une bouffée d’oxygène salutaire voire salvatrice. n Du 3 au 19 novembre, à Rennes, Lannion et Quimper. www.t-n-b.fr


B. Bonello © Carole Bethuel

DR

festivals

PAS[S]AGE King lire Le Quai propose un festival espiègle « pour ceux qui [n’] aiment [pas] lire », les kids de 9 à 13 ans, en tête ! Pendant cinq jours, la structure angevine se transforme en un vaste bateau livre. Au programme : littérature en présence de nombreux auteurs et illustrateurs jeunesse (Cuvellier, Olivier Supiot, Charlotte Legault…), deux spectacles (Oh Boy ! et Comment Wang-Fô fut sauvé) et des animations (kermesse poétique, fresque, librairie éphémère…). n PAS[S]AGE, du 12 au 16 octobre au Quai, Angers. www.t-ok.eu/passage

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE LA ROCHE-SUR-YON

la roche 2.0

La Roche cœur ! Avant l’année dernière, le Festival du film de La Roche-sur-Yon n’avait pas trop le droit de cité sur la cartographie des festivals “made in France”. Depuis 2010, la donne a complètement changé.

© Les Aphoristes

Texte / Arnaud Bénureau

Voisinages Spectacle toujours vivant Depuis 2006, à l’automne, le spectacle vivant est à la fête en Pays de la Loire. Pour l’édition 2011, une douzaine de spectacles – théâtre et danse – vont être accueillis dans quelques 17 salles de spectacles. Voisinages, c’est une initiative du Conseil régional pour soutenir la création et la diffusion du spectacle vivant. Échantillon : Blanches du Théâtre de l’Éphémère, Un bateau pour les poupées de Marilyn Leray et Marc Tsypkine de Kerblay, Wonderful world de Nathalie Béasse ou encore Nature morte dans un fossé mis en scène par François Chevallier. n Voisinages, du 3 octobre au 16 décembre. www.culture.paysdelaloire.fr

photo / Carole Bethuel

Le 17 octobre 2010 à une heure indécente, on recevait un texto du directeur de la publication de Continent Zéro, revue éphémère mais audacieuse : « Tout est under contrôle. L’année prochaine : Vincent Gallo ». On le savait par avance ; mais en une édition, le Festival international du film de La Roche-sur-Yon avait fait sa révolution. Le casting avait de quoi donner le tournis à n’importe quel cinéphile plus ou moins hardcore : Amalric, Rozier, Ferrara, Monte Hellman… n Même si cette année Gallo ne sera pas de la partie, il faudra compter avec celui qui est considéré comme le Messie du cinéma français : Bertrand Bonello (photo). Le réalisateur de L’Apollonide, souvenirs de la maison close dessinera les contours d’une carte blanche en relation avec son dernier film. Le Festival international du documentaire de Marseille programmera quatre films. Et Walter Murch, le monteur de Coppola (Le Parrain, Conversation secrète…) donnera une master class. n Que demander de plus ? À part laisser son téléphone sur vibreur, pas grand-chose ! n Festival international du film de La Roche-sur-Yon, du 13 au 18 octobre, La Roche-sur-Yon. http://www.fif-85.com


festivals SCOPITONE

« On n’avait rien d’autre à faire... » The Shoes sera à l’affiche d’une des deux grosses soirées électro de cette édition 2011 du festival Scopitone. Une bonne occasion d’en savoir davantage sur les Rémois.

coup de reims

MIDIMINUIT POÉSIE À la bonne heure Les années paires, la Maison de la poésie prend la ville à bras le corps et fait circuler les mots notamment dans le quartier Decré, son camp de base. Les années impaires, Midiminuit Poésie joue indoor et investit le Pannonica. En 2011, le festival s’intéressera aux différentes manières d’écrire. Poètes de tous horizons, « exploratrice vocale », réalisateur, scientifique, metteur en scène se succèderont sur scène afin de prouver aux derniers récalcitrants que la poésie est une discipline bel et bien vivante. n Midiminuit Poésie, les 15 et 16 octobre, Nantes. www.maisondelapoesie-nantes.com

Vous vous connaissez depuis longtemps ? n Guillaume : On s’est rencontrés en sixième. On a commencé à jouer ensemble vers 14 ans, parce qu’on n’avait rien d’autre à faire. Vous avez travaillé avec Gaëtan Roussel, pour Shakira, mais aussi avec Tim de Wave Machines. The Shoes, c’est entre l’indé et le mainstream ? n Benjamin : C’est surtout le refus de se placer où que ce soit. Plus personne n’en a rien à faire de la barrière entre l’indé et le mainstream, il suffit de voir la pop d’aujourd’hui. n Guillaume : Ce qui marche dans les charts anglais, c’est souvent de l’indé. La différence n’existe plus, et tant mieux. Tout le monde a trouvé ça cool que l’on bosse avec Shakira. La diversité musicale est-elle devenue une marque de fabrique ? n Benjamin : On ne se met aucune barrière. The Shoes, ce sont des morceaux très différents. Lexxx, notre producteur, a trouvé le son pour unifier le tout. n Guillaume : On

© Silvere H

© Jef Rabillon

Interview / Juliette Touzard

a arrêté de se poser des questions. On va relever des morceaux de reggae comme des morceaux électro datant de 1996. Le producteur Lexxx, les clippeurs Yoann Lemoine et Daniel Wolfe… Êtes-vous conscients de vous entourer de la crème de l’industrie culturelle ? n Guillaume : Lexxx, Yoann, Daniel, c’est notre équipe. Quand on a commencé à travailler avec eux, personne ne misait sur nous. Maintenant, nous sommes contents de ça. n Scopitone, du 12 au 16 octobre à Nantes.www.scopitone.org

FESTIVAL ABSURDE SÉANCE Style, genre L’Absurde Séance, le rendez-vous des amoureux du cinéma de genre, fait son festival. Ce, pour la troisième fois. Cette année, il tape dans le dur en programmant le snuff qui fait polémique partout où il passe, A Serbian Film (photo), L.A. Zombie avec la porn star François Sagat, Hisss de la fille de Lynch ou en recevant celle qu’on ne présente plus : Brigitte Lahaie. n Festival Absurde Séance, du 6 au 8 octobre, Katorza, Nantes. www.absurdeseance.fr


festivals electroni[k]

« libre dans les contraintes » L’ovni participatif Arandel, associé au quatuor de l’Orchestre de Bretagne, propose un live inédit dédié à l’une des œuvres fondatrices du minimalisme, In C de Terry Riley. Interview / Julien Faure

© Bonnie ‘Prince’ Billy

artwork by nicolas colas photo by magali lefebvre

musi[k] classique

FESTIVAL SOY Bonnie Prince de LU Édition après édition, le festival SOY ne cesse de monter en puissance. Après David Pajo (2006), Why ? (2008) ou encore Liars (2010), le rendez-vous indé a décidé cette année de ne pas trop faire semblant en programmant le big boss de la scène folk, Bonnie ‘Prince’ Billy (le 30 octobre au lieu unique). n Pour le reste du festival, laissez-vous surprendre par les groupes qui feront la pluie et le beau temps demain et par les lieux investis (La Maison des Compagnons en tête !). n Festival SOY, du 27 au 31 octobre, Nantes. www.yamoy.org

Qu’est ce qu’Arandel ? n Arandel, c’est un projet, un laboratoire. Une façon de travailler. Ni bandes sons ni samples, le travail avec de vrais musiciens est privilégié afin de produire une musique qui soit la plus humaine possible, erreurs comprises. Comment voyez-vous la musique ? n La techno est une musique de transe, à la base traditionnelle et acoustique. L’électronique n’est pas une finalité, mais un outil. Que représente pour vous In C de Terry Riley ? n C’est une de mes premières claques musicales. Je croyais que c’était une de ces musiques répétitives de

hippie. C’est après que j’ai connu cette notion de structure imposant des contraintes tout en laissant une liberté incroyable. Riley a écrit une partition de 53 cellules courtes. Tous les musiciens commencent en même temps sur la première cellule et passent quand ils veulent à la suivante. Comment se passe la préparation du live avec le quatuor de l’Orchestre de Bretagne ? n Nous avons écrit des partitions pour le quatuor. Certaines parties sont écrites, d’autres ne sont que des contraintes laissées à la libre appréciation du musicien. La Nuit Américaine #2, festival electroni[k], le 12 octobre, Le Triangle, Rennes.

Festival Les Accroche-cœurs 2011

© Adele Keil

À l’Est, du nouveau Cette année, la boussole des Accroche-cœurs pointe le cap à l’Est. Le temps d’un week-end, le festival de rue rêve de grands espaces : de l’Alsace à la FrancheComté, via les Alpes, l’Europe de l’Est, la Russie, la Chine, jusqu’au bout de l’Asie. À voir des spectacles grands formats tel que le show de Pan Optikum qui lie artifices et littérature, du théâtre, du cirque – notamment les clowns russes Licedei –, de la danse, de la musique et des déambulations de rue poétiques ou musicales. Les Angevins seront de la partie : flash-mobs, yoga, saveurs du monde, grands défis... n JT Les Accroche-cœurs, du 9 au 11 septembre, Angers.


clubbing

© Plakat

par _Quentin perinel

Raphaël / garden party / 23 septembre / insula café / nantes

chroniques du dancefloor Garden Party n Le rendez-vous surprise qui a dynamité l’été nantais revient une troisième fois. On y va pour le lieu, la scénographie et le line-up. Au programme : Terry, Raphaël et Jankola. Le 23 septembre à Insula

Cultures Electroni[K] n L’édition 2011 du festival rennais met en lumière Mira Calix, qui créera une Nuit américaine avec l’Orchestre de Bretagne. Côté club, on misera sur le producteur Matias Aguayo. Du 10 au 16

Café, Nantes.

octobre, Rennes.

Fake Party n Ni une ni deux, mais plutôt trois ! La clique rennaise Fake investit la ville pendant trois jours. Au programme : battle de Dj’s au coin du bar (Bikini Machine vs Wankin’Noodles), goûter électronique avec les Nantais de Fragil, une nuit en compagnie de The Hacker et une after jusqu’à pas d’heure à l’Ubu. Du 23 au 25

Superboum #7 n The Brain invite, entre autres, les Allemands de Mosh Mosh (électro, disco, punk) et les Echokrank, avec la moitié de Stereo Total dedans.

septembre, au Bar de La Cité, au Chantier, au Café des Champs Libres, à L’Étage et à L’Ubu, Rennes.

Crab Cake #2 n Un volume deux clairement house. Avec l’Allemand Dixon, Get a Room et Scarlett Nina. Le 30 septembre, l’Ubu, Rennes.

Scopitone n Plus la peine de présenter le festival dédié à l’art numérique. Côté son, pas de souci à se faire ! La prog’ fait saliver : Agoria, Yuksek, Étienne de Crécy… Du 12 au 16 octobre, Nantes.

Le 8 octobre à DAF, Nantes.

Apparat n L’Allemand Sascha Ring vient en groupe servir son cocktail d’électro. JL de l’écurie Timid Records ouvrira le bal. Le 11 octobre au Chabada, Angers. Input Selector n Combe, Arnaud et toute la clique Input Selector ont bien l’intention de vous faire claudiquer toute la nuit. Le 15 octobre à L’Absence, Nantes. Fragil XVII n La nouvelle soirée Fragil accueille, en live, l’Anglais Brassica. Bienvenue dans la dance du futur ! Le 28 octobre au lieu unique, Nantes. n



clubbing par _Quentin perinel

l’interview 135DB

Mira Calix

© jana chiellino

Photographe pour Gucci, vendeuse de disques à Londres, attachée de presse chez Warp, Mira Calix a mis quelques années avant de se consacrer essentiellement à la musique. Elle sera l’artiste phare du festival rennais ElectroniK.

electro choc

Tu as fait énormément de choses avant de te lancer dans l’aventure électronique. Quel a été le déclic ? n La musique m’a toujours transcendée, mais je ne l’ai jamais étudiée. J’ai toujours aimé tripoter les claviers et les synthés, ce qui m’a donné les moyens de m’exprimer musicalement… As-tu réussi à conserver, à travers la musique, toutes les formes artistiques – notamment visuelles – que tu apprécies ? n En essayant de trouver un équilibre constant entre la musique et le lieu, et entre les sons et les formes, j’essaie de créer une ambiance singulière. Je fais également en sorte de ne travailler qu’avec des personnes dont j’admire le travail. C’est en ce sens qu’une relation de confiance s’instaure. Cette année, à Rennes, tu es attendue. Quel sera le programme ? n Je jouerai le 10 octobre avec le violoncelliste Oliver Coates. Nous ferons une prestation inédite de mon album Eyes Set Against The Sun avec des visuels réalisés par Flat-E. Et le même soir, je présenterai l’exposition My Secret Heart. Tes influences ? n Elles ne se réduisent pas à la musique ! Il y a l’artiste visuel Olafur Eliasson, le designer Tord Boontje, l’architecte Renzo Piano, le groupe My Bloody Valentine et la poétesse Alice Oswald… Tous ces artistes m’ont marqué d’une manière ou d’une autre. Quels sont tes projets ? n Je travaille sur un nouvel album avec Malcolm Middleton et un nouveau projet pour l’ensemble musical new-yorkais Bang On A Can. 2012 va être une année bien remplie ! n Cultures Electroni[k], du 10 au 16 octobre, Rennes www.electroni-k.org


expositions claudine doury

a l’ancienne Alors que le monde se numérise, certains photographes reprennent les procédés photographiques anciens. n Christophe le Dévéhat revisite les principes élémentaires du sténopé, cette boîte noire percée d’un trou d’épingle qui capte la lumière du monde et le dessine sur le papier sensible en négatif. L’image ainsi créée semble émerger d’une brume. En résidence au Lycée Bréquigny à Rennes, Christophe Le Dévéhat a « réinventé un territoire photographique, une vision en suspens, une mémoire fragmentée et fragile », tout en animant des ateliers avec les lycéens. L’exposition donne à découvrir plusieurs séries du photographe ainsi que des sténopés réalisés par les étudiants pendant sa résidence. n C.C. Retenir son souffle, de Christophe Le Dévéhat, du 20 septembre au 22 octobre, à la galerie Le Carré d’art, Rennes.

© Claudine Doury / Agence VU

Passages, de Claudine Doury, Du 23 septembre au 23 octobre, place de l’Hôtel de ville, Rennes.

Asie Europe made in asia Très belle exposition démontrant la vivacité et l’innovation permanente de l’art textile contemporain qu’il soit européen ou asiatique. Se libérant de la tapisserie traditionnelle pour prendre des formes qui se rapprochent de la sculpture ou de l’installation, l’art textile contemporain démontre un extraordinaire savoir-faire et un goût prononcé pour l’expérimentation : les artistes explorent des formes parfois spectaculaires, parfois minuscules, des matériaux étonnants, des techniques détournées, un langage abstrait, voire conceptuel. Incroyablement inventives et élégantes, chacune de ces pièces déploie sa propre poésie, engage un dialogue avec l’espace, la lumière et le spectateur. n C.C.

DR

Christophe le Dévéhat

Voyageuse, observatrice minutieuse des mondes et des espaces fragiles au bord de la disparition, Claudine Doury s’intéresse également à l’adolescence. n Depuis sept ans maintenant, la ville de Rennes organise un événement photographique à ciel ouvert, place de l’Hôtel de ville. Après Martin Parr, c’est Claudine Doury qui investit le lieu avec une série sur le monde des adolescents. Attentives, douces, tentant de saisir la fulgurance et l’évanescence de cet état où tout est à fleur de peau, les photographies de Claudine Doury tentent de capter cette vibration propre à l’adolescence. L’œil de la photographe, parfois fasciné, se fait presque ethnographique, voire un brin mélancolique de ce mystérieux passage qu’on ne cesse de quitter. n Christophe Cesbron

Asie Europe, jusqu’au 13 novembre, musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine, Angers.

Trucville

© Anabelle Hulaut

© Christophe le Dévéhat

Droit de passages

Machin bidule La ville, l’urbanité, objets de fantasmes de la modernité sont au centre des préoccupations de la prochaine exposition collective de la chapelle du Genêteil. n Bienvenue à Trucville ou la ville rêvée par une trentaine d’artistes. Champ d’investigation d’une multitude d’utopies avortées, la ville, au travers de Trucville, se mue en fiction reprenant, les codes qui la structurent. Hypothétique et rocambolesque, elle est abordée ici avec décalage et dérision. n Un ensemble de maquettes esquisse ce mini panorama citadin improbable et poétique et vous ouvrira les portes de la truculante Trucville. n Marie Groneau Trucville, du 17 septembre au 6 novembre, la Chapelle du Genêteil, Château-Gontier. www.le-carre.org


DR

Haptic de Hiroaki Umeda © Shin Yamagata

expositions

In Reflection Réalité fictive Suivant la dynamique développée par la galerie Delko en matière de découverte de jeunes talents, la saison s’ouvre avec une exposition de l’artiste strasbourgeoise Judith Deschamps. Pour l’occasion, la galerie collabore avec le collectif de curateurs DIS/PARERE. L’exposition s’assume comme une réelle fiction où finalement tout n’est qu’une question de représentation. L’artiste ne cherche pas à contraindre le visiteur à un parcours prédéfini, mais offre une rencontre avec des dispositifs qu’elle se plaît à nommer « implantations ». De quoi attiser la curiosité. n Marie Groneau In Reflection, du 17 septembre au 8 octobre, galerie Delko, Rennes. www.galeriedelko.com

scopitone son et lumière Quand la lumière, le son, l’espace et les spectateurs eux-mêmes deviennent les matériaux interactifs d’une œuvre, l’expérience est parfois déboussolante. Dans la nouvelle architecture de La Fabrique, les artistes numériques proposent une série d’installations où les perceptions sont mises à l’épreuve. Immergés dans des espaces visuels, sonores, fluctuants, les spectateurs naviguent dans l’image, la lumière et une autre réalité. n C.C.

DR

Arts numériques, dans le cadre du festival Scopitone, du 12 au 16 octobre, Nantes. www.scopitone.org

DR

Laurence Landois retour du japon De retour de résidence à Niigata au Japon, où elle a travaillé durant un mois, Laurence Landois propose une série de pièces marquées autant par sa fascination de la culture japonaise que par le tsunami du 11 mars dernier. n Intitulée Kinen-Hi III (Monument en Japonais), la proposition de Laurence Landois se décline sous plusieurs formes (installations, caissons lumineux, maquettes…) mettant en tension les notions de nature, de culture, d’environnement, de modernité. À partir de déchets, de jouets en plastique et autres bouts de rien, l’artiste reconstitue des tours, des réseaux urbains qu’elle installe au centre de piscines gonflables bleues éclairées au néon ; image d’un japon moderne cerné par les eaux. « Dans mon travail, la notion d’échelle (miniature), de couleur, de matériau urbain sans valeur renvoie aussi à notre impact en tant qu’humain sur notre monde ». n Christophe Cesbron. Kinen-HI III, du jeudi 22 septembre au vendredi 22 octobre, à la Galerie RDV, Nantes. galerierdv.com

Claude Parent lignes de faille Belle ambition pour ce nouveau centre d’art monté par Laurence Claquin dans sa demeure familiale. Sa première exposition est consacrée aux solides dessins de Claude Parent, architecte incontournable, véritable référence pour la nouvelle pensée architecturale, libre, hors norme. Il montre, là, une série importante de dessins, où l’on retrouve sont goût pour la faille, la dynamique de la diagonale, la recherche prospective. Villes incisées ou satellites travaillées au crayon ou à l’encre de chine ; chacun des dessins développe un univers, une architecture singulière, une pensée fulgurante, un jaillissement jubilatoire. n C.C. Claude Parent, Villes improbables, jusqu’au 17 octobre, Les Landes blanches, Les Sorinières. www.leslandesblanches.fr


© Dieter Kik

Photographie : Jocelyn Cottencin

expositions

OBJET(s) DESIGN #7

Charlie Jeffery Dédale

Expositions du dimanche 16 octobre au dimanche 11 décembre 2011

Charlie Jeffery s’adresse au visiteur au travers de bribes de phrases et de dialogues, de fragments de conversations associés à des médiums variés. D’entrée de jeu, le visiteur se trouve interpellé dans sa posture et dans ses choix. Les pièces qui jalonnent l’espace ne cessent de le pousser dans ses retranchements. Impossible d’en ressortir indifférent. n Marie Groneau

Ouvertes les week-ends de 14h30 à 18h00

Galerie Laizé - 10 rue de l’Église 35560 BAZOUGES-LA-PÉROUSE Tél. : 02 99 97 43 60 | Fax : 02 99 97 41 50 www.association-levillage.org

Charlie Jeffery, Why stand when you can fall, jusqu’au 23 octobre, Le Quartier, Quimper. www.le-quartier.net

www.estampes.com

entrée libre

© DoB{R}man

Le Village est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication, le Conseil Régional de Bretagne, le Conseil Général d’Ille-et-Vilaine, Antrain Communauté, la commune de Bazouges-la-Pérouse ; et reçoit le soutien de l’école des beaux-arts de Rennes, EESAB site de rennes et des transports Hautière.

Dob{R}man Rock your body Une grande première pour l’une des deux figures de proue de l’agence de design graphique nantaise, LVL Studio, qui prend le large pour son exposition personnelle . n Ayant fait ses armes au sein du feu collectif Level Art , Dob{R}man a derrière lui un long passé d’illustrateur et un coup de crayon bien à lui qu’il a maintes fois utilisé pour servir sa passion pour le métal. Depuis trois ans, il est co-dirigeant du LVL Studio, valeur montante de la com et du graphisme. n Pour la première fois il quitte son costume de graphiste pour retourner vers ses premières amours : le dessin. D’ailleurs, l’expo s’intitule My heart burns for you. Vingt-cinq originaux encrés au noir, un retour à l’essentiel : le travail du garçon finit de s’inscrire dans une lignée issue de l’authentique culture rock et tattoo, héritée d’outreAtlantique à faire pâlir les Mike Giant et consorts. n M. G. My heart burns for you, du 16 septembre au 7 octobre, Babeth Shop, Nantes. www.babeth-shop.fr

CASSER LA BARAQUE WILFRIED ALMENDRA / PHILIPPE COGNÉE / EMILIE DING / FRANK GÉRARD / BRIAC LEPRÊTRE / MATHIEU MERCIER / NICOLAS MILHÉ /BENOÎT-MARIE MORICEAU / MORGANE TSCHIEMBER COMMISSARIAT DE PATRICE JOLY Vernissage le 22 septembre à partir de 19h du 23 septembre au 13 novembre 2011 www.rgalerie.com / info@rgalerie.com / galerie melanieRio, 34 bd Guist’hau, 44000 Nantes / 02 40 89 20 40 / horaires d’ouverture : du mercredi au vendredi de 15h à 19h, le samedi de 14h à 18h et sur rendez-vous


expositions EXPOSITIONS

À voir ou à revoir

© hélène morbu

Art sonore © Francisco lopez

There must be a right way

Les naufrageurs / dr

Laetitia Benat

Krijn de Koning, jusqu’au 25 septembre, Musée des beaux-arts, Nantes. n L’artiste hollandais investit l’espace du patio avec une création monumentale in situ. Déplier # Benoît Laffiché, jusqu’au 16 octobre, La Criée, Rennes. n 3 installations vidéos qui tentent de déplier les espaces, sortir des délimitations identitaires, territoriales. Philip Götze, du 24 septembre au 22 octobre, Espace Diderot, Rezé. n Voici l’épisode 23 de Suggestion de présentation, consacré au sculpteur allemand. Faites de matériaux pop et colorés, ses sculptures jouent avec nos perceptions. Les Naufrageurs, jusqu’au 3 novembre, à la galerie du Dourven, Trédrez-Locquémeau. n Isabelle Arthuis a filmé et photographié, la nuit, l’environnement maritime de Trédrez-Locquémeau, ses marins pêcheurs et autres hommes et femmes noctambules. Grande exposition d’art sonore, du 28 octobre au 6 novembre, La Fabrique, plate-forme Intermédia, Nantes. n L’association APO33 propose de découvrir des artistes qui s’amusent avec les sons et créent des formes d’écoute inédites. L’aventure de l’art abstrait - Charles Estienne, critique d’art des années 50, jusqu’au 7 novembre, Musée des beaux-arts, Brest. n Charles Estienne fut une figure majeure du monde de l’art et un fervent défenseur de l’abstraction lyrique. There must be «a right way», du 10 septembre au 11 novembre, The Mosquito Coast Factory, Campbon. n Renouveler la signification des choses, tel est l’enjeu de la proposition de François Aubart qui inaugure le nouvel atelier de Benoît-Marie Moriceau. Stranger by Green, Yann Gerstberger, du 17 septembre au 12 novembre, à 40MCUBE, Rennes. n Les sculptures de Yann Gerstberger sont faites d’assemblages hétéroclites et contemporains pour un résultat en filiation direct avec l’art primitif. Intuitions photographiques, du 22 septembre au 18 novembre, galerie Net Plus, Rennes. n Georges Dussaud, photographe de l’agence RAPHO, montre ses clichés préférés, soit 47 tirages, à l’occasion d’une exposition unique, fruit d’un parcours de 30 ans a travers le monde. Ésope reste ici et se repose #5, du 14 octobre 2011 au 11 décembre, au Bon Accueil, Rennes. n Dans un aménagement invitant au repos, (coussins, canapés, moquette), des musiciens sont sollicités pour enregistrer la lecture d’une fable de leur choix, le tout illustré par Laetitia Benat. Objet(s) design #7, du 16 octobre au 11 décembre, Le Village, Bazouges-la-Pérouse n Le Village accueille les diplômés option design, de l’école des beaux-arts de Rennes ainsi que le plasticien Jocelyn Cottencin et la céramiste Hélène Morbu. Casser la baraque

© Nicolas Milhé

A l’assaut Située dans un bel hôtel particulier, la galerie mélanieRio, va, pour sa prochaine manifestation, être mise à rude épreuve. L’exposition Casser la baraque regroupe 10 artistes qui vont s’attaquer aux «codes de la bienséance architecturale» et mettre à mal murs, plafonds, sol, escaliers… Derrière cette idée aussi drôle que décapante, se cache évidemment un regard critique, interrogeant le statut, la forme et l’idéologie d’un lieu d’exposition «privé» et les interactions qu’il tisse avec les artistes, les œuvres, les collectionneurs et le public. n C.C. Casser la baraque, à la galerie mélanieRio, du 23 septembre au 13 novembre 2011, Nantes. www.rgalerie.com


Instruments de musique Vente (neufs & occasions) - Location Entretien – Réparation Service concert agréé

57 rue du Mal Joffre 44 000 NANTES Tel : 02 40 74 37 44

215 route de Vannes 44 800 SAINT-HERBLAIN Tel : 02 40 40 12 21

www.desevedavy-musique.fr

59 bd Foch 49 100 ANGERS Tel : 02 41 88 16 11


Musiq

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io creat ns . s c pecta ratiqu s de p telier

rock’n’roll

les . A

Novembre

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conférence ristophe Brault Ch r pa Dj du e oir ist L’H 11 Mar culture électroniques e on pit Sco al tiv Fes : 16 du mer 12 au dim conférence Mazzoleni t ren Flo r pa at be fro L’A 18 mar jieff) projection (de J.J Flori & Stephane Tchalgad on ap we a is sic Mu : ti Ku mer 19 Fela pop s cle Un tch Du + s ast Be ld Wi 26 mer afro-beat ul So ic an Org + ti Ku Seun jeu 27 electro-funk-dub e lux De + n Ma se ine Ch 28 ven soy system Iceage... + ss cla no Ico + Kit : y So al tiv Fes lun 31

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Octobre

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Programmation complète et infos pratiques sur ster

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10h à 19h

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