Nicolas Negoce: African Banker (issue 20)

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38 DOSSIER STRATÉGIE PANAFRICAINE

CONSOLIDER AVANT DE POURSUIVRE L’EXPANSION Les banques panafricaines semblent ralentir le rythme de leur croissance externe. Une simple pause avant la poursuite des opérations dans un secteur où la consolidation est loin d’être achevée. Par Estelle Brack

L

e panorama bancaire africain a considérablement changé en 30 ans : les banques africaines ont augmenté leur empreinte géographique sur tout le continent et sont devenues économiquement significatives au-delà de leur pays d’origine. Si les banques panafricaines ont pu sembler ralentir le pas ces trois dernières années, c’est davantage pour consolider les acquis et organiser les nouvelles structures, avant de reprendre leur expansion au sein du continent. Et, dans cette phase, les ambitieuses sud-africaines pourraient étendre leur jeu bien au-delà de la zone couverte à ce jour. La croissance externe sur le continent s’est principalement déroulée sous la forme de création de filiales plutôt que de succursales. Si la décision de la forme de l’implantation dépend dans une large mesure du contexte réglementaire, elle peut aussi refléter la stratégie de la banque régionale : une banque ayant l’intention de développer des activités de banque de détail peut trouver adéquat le modèle de filiale qui permet une gestion relativement indépendante des activités contrôlées, remplissant des exigences de capital et de liquidités locales. Par opposition au modèle de succursale, souvent préféré afin d’accompagner une clientèle plus étroite d’entreprises du pays home vers le pays host.

La stratégie d’expansion des banques sur le continent semble majoritairement stimulée par le souci d’accompagner les entreprises clientes dans leurs activités à l’étranger. C’est le cas notamment d’United Bank for Africa (Nigeria), de Standard Bank Group – Stanbic (Afrique du Sud) ou de Barclays Africa Group – via ABSA (Royaume-Uni et Afrique du Sud). Parallèlement, Ecobank ou les marocaines (Attijariwafa bank, BMCE – via Bank of Africa et Banque centrale populaire du Maroc – via Banque Atlantique) visent une gamme de clientèle plus large, y compris la monnaie mobile et

la microfinance. En 2013, les 2 milliards $ de revenus d’Ecobank – basée au Togo et présente dans 36 pays africains – ont ainsi été générés pour moitié par la banque d’entreprise et d’investissement (Corporate and Investment Banking – CIB) et pour moitié par la banque de détail domestique. Certaines banques africaines ont complété leur croissance externe bancaire par des stratégies de diversification vers l’assurance et les services financiers spécialisés, comme la gabonaise BGFI avec le rachat de l’assureur Assinco en 2012 et son alliance avec OGAR.

La stratégie d’expansion des banques sur le continent semble majoritairement stimulée par le souci d’accompagner les entreprises clientes dans leurs activités à l’étranger. Parallèlement, Ecobank ou les marocaines (Attijariwafa bank, BMCE – via Bank of Africa et Banque centrale populaire du Maroc – via Banque Atlantique) visent une gamme de clientèle plus large.


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