Roots kongo

Page 1

BLACK LIFESTYLE

/

M A R T I N I Q U E

FALLY IPUPA x NISKA by Franck Glenisson

G U A D E L O U P E

FALLY IPUPA x NISKA SPÉCIAL KONGO

GUEST CHIEF EDITOR MICKAEL CARPIN Hommage Papa Wemba dans la légende Mode Cindy Bruna I Fatima Siad I Singuila I Dadju I Franglish I Vanessa Caixeiro... Beauté Les rituels beauté traditionnels du Congo I Chloe Kitembo I Tutos beauté... Racines Histoire et mythes du fleuve Congo I Le mariage congolais I Le lingala, trait d’union... Mode Clarisse la grâce de Marie-Galante Business Hieiraix, Ceux qui font Brazzaville I Ceux qui font Kinshasa I Ceux qui font la diaspora... Mode Retour sur la Black Fashion Week Passi I Ben-j I Ferré BeautéMusique/Sport Comment entretenir sesI Hiro locks ? Gola I Tata Osca I Noah Lunsi I Bismack Biyombo... Beauté Dossier spécial NAPPY Racines Les Coolies, hindous des Antilles Racines Coulies, les hindous des Antilles

20

13 1

N° N°

HIVER 2017/18



Editorial Editorial

Cette édition spéciale Kongo ne pouvait se faire sans un hommage à l’un des pères de la musique et de la culture congolaise : Papa Wemba. Ma première rencontre avec ce grand monsieur c’était il y a deux ans lorsqu’un de mes collaborateurs s’apprêtait à réaliser son prochain clip à Paris. Une fois installé dans nos bureaux, l’interview achevé, le vieux père avait pris le temps de discuter avec « nous, les jeunes », comme il aimait à nous appeler, nous prodiguant conseils en tout genre, pendant quasiment deux heures ! Des moments que je n’oublierai jamais. En tant que fils de l’Afrique, il était de notre devoir d’honorer notre illustre aîné, celui qui a fait Deux ans… Par la grâce de Dieu. Deux ans que ROOTS s’installe, pas à pas, dans le paysage médiatique la fierté d’un continent. connaissez leitmotiv : Black Excellence. ROOTS c’estc’est unelafamille, génération, S’il y a bienhexagonal. un domaineVous en lequel le Congonotre a surclassé ses voisins cette dernière année écoulée, musiqueune ! Nous aurions pu une dédiées aventure, mais surtout la grandeur d’une culture au artistes ban des clichés,à faire 300 pages uniquement à ceuxune qui envie trustentdeles(dé)montrer chaines nationales et internationales, tant lamise liste des congolais des complexes et tout ce qui va avec. I have a dream : que ce magazine traverse les frontières, traverse les succès est ébouriffante. Tout d’abord, une coverQue réunissant ende exclusivité Ipupa, originaire deavec Kinshasa et Niska, Brazzaville. mentalités. les noirs ce pays Fally cessent de se regarder défiance et/ouoriginaire envie etde que le regardUne posécover sur d’autant plus première fois et/ou que lesdu deux artistes se rencontraient… C’estexacerbée aussi cela, me la magie ROOTS. euxexclusive ne soit que plusc’est celuilade la crainte dédain. Vœu pieux ou candeur répliquerez-vous ? Il y Mais cette cover aurait également pucela, être celle Dadju,des auteur d’un véritabledeux raz-de-marée avec son nouvel Et que dire a forcément un peu de maisdujePrince reprendrai mots employés ans auparavant pour leopus. premier opus des piliers du rap français, les frères inséparables Passi et Benji, que je considère intimement comme deux de mes grands frères dans le de la saga Roots : « basculons du black is beautiful au black is brillant ». milieu. Youssoupha aussi aurait mérité cette cover. Lui, le prince parolier, boss de Bomaye, qui après avoir brillé en solo, nous dévoile Pour info, le swag… ça ne paye pas. Comprendra qui voudra. une nouvelle casquette de producteur à succès, notamment auprès de son protégé Hiro. Hiro dont le shooting est peut-être l’un de mes Puisque c’est mon édito, et qu’après tout j’en fais un peu ce que je veux, je tenais à remercier la femme de ma préférés dans ce numéro, avec celui de Singuila. vie (Queen Mum) pour son amour éternel, ma sœur, mes proches, mes gens sûrs et la Roots family : Eva, en Les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Et puis après tout, je vais vous faire une confidence : tous les shootings de cette édition sont explosifs ! Vanessa Caixeiro, Chloe Kitembo, Franglish, les top models internationales Fatima Siad (Somalie) et Vica Michaels (Ghana), etc, etc. Et pour cause, nous nous sommes entourés d’une dream team de photographes, le tout orchestré par le meilleur directeur artistique de notre génération: Mickael Carpin. Je lui tire mon chapeau et le remercie pour ce travail de titan, effectué avec passion, professionnalisme et amour du métier ! ROOTS, c’est une famille et un travail d’équipe. Ainsi, je tiens à remercier les personnes qui ont permis de faire de cette édition collector un must have absolu. Merci à mon acolyte Charles Tabu, homme de l’ombre du show-business, mercilieu, à Florelle la team CPE et Romaric Onyengue, dessoleil appuisquotidien, de poids lors de mondont séjourleau Congo. Merci premier « monManda, deuxième cerveau », Diane, notre rayon de Armand, sens artistique à Shaïna Litho, J’aime L’image, Bebert Etou, Alexis Peskine, Amina MB… Et tous ceux que j’aurais oubliés. n’a d’égal que sa désorganisation chronique (sans doute est-ce l’apanage des génies), Orphée notre œil photo Le Congo… Comment faire une édition sans s’y rendre ? Nous avons eu l’occasion de rencontrer des personnages d’exception lors inspiré, Amany notre attachante styliste farfelue, Marina la petite dernière et véritable encyclopédie de l’univers de notre séjour à Brazzaville et Pointe-Noire. Malheureusement, un emploi du temps démentiel nous a empêchés de nous rendre à hip hop, et j’en oublie… Kinshasa, mais ce n’est que partie remise. Trop de blabla tue le blabla, alors je ferai court : des remerciements infinis à nos annonceurs pour leur confiance, Un numéro inédit qui réunira donc le meilleur des 2 Congo. Un spécial «K»ongo, en clin d’oeil au passé et à l’Empire Kongo qui, aux lecteurs pour leur soutien ROOTS : un lifestyle d’un nouveau genre. jadis, réunissait en son sein les deux capitalesetlesune pluslongue prochesvie du àmonde (Brazzaville et Kinshasa). Black Excellence… Toujours ce même fil rouge, tout au long de ces 300 pages, pour naviguer au sein du Kongo et de sa diaspora. Mode, beauté, racines, business, gastronomie, culture, sport… Un concentré de bonnes énergies et d’initiatives en tout genre. La génération ROOTS Kongo est définitivement en marche… Et vous n’avez encore rien vu !

STARTED FROM THE BOTTOM...

“basculons du black is beautiful au black is brillant”

Bonne lecture à tous. Michael Kamdem Directeur deKamdem publication Michael

Directeur de publication


20

Sommaire

HIVER 2017/18

Baby 95

Fashion 51

Food 230

Beauty 122

Business 180

Roots 147

Culture / Art 252 023 090 099 145 177 229 249

Mode Baby BeautĂŠ Racines Business Gastronomie Culture / Art

Couverture Fally Ipupa & Niska Photo : Franck Glenisson



Contributeurs

IlsIls ontontcontribué contribué à cenuméro numéro à ce

Shaïna Litho

Florelle Manda

Audran Sarzier

Rédactrice Styliste Racines Age: Congo : 00 ansKinshasa Âgée de 21 ans, Shaïna Litho se déRacines : Côteded’Ivoire marque des filles son âge de par Centresson d’intérêt : et sa polyson sérieux, assiduité valence. On kiffe : L’oeil mode artistique Universitaire en Lettre Moderne à la de la maison. Sous ses airs de Sorbonne, ambassadrice chez Maimodeuseà présent excentrique, à la sonMondele, rédactrice chez chevelure Roots Magazine... mi rasée, un mi panel colorée, d’activités qui notre lui assure avenir se cache fausseun timide mais tout tracé. très inspirée… Amany. Instagram : @shainalitho Si je te dis “ROOTS” :

Journaliste Photographe réalisateur Racines : Congo Brazzaville Age : 00 ans Florelle Manda est une journalisteRacines : Côte animatrice radio etd’Ivoire télé. Après des études d’arts du spectacle Centres d’intérêt : et de journalisme, On elle kiffe a: rapidement L’oeil mode intégré artistique la chaîne Trace TV comme programde la maison. Sous ses airs de matrice musicale. Un pur bonheur modeuse excentrique, à la pour cette passionnée de musique. Encouragée par mi Fredrasée, Musa,mielle se chevelure colorée, tourne l’univers de la radio. Être severs cache notre fausse timide mais derrière un micro est une révélation très inspirée… Amany. pour elle. Sur la web radio Fréquence je teGoom dis “ROOTS” : 3, FunSiradio, radio, Tropiques FM et dorénavant RFI elle a eu la chance d’apprendre le métier d’animatrice. Après avoir été journaliste pour l’émission « On n’est plus des pigeons » sur France 4 ainsi que chroniqueuse dans la matinale «Tantine» de Télésud, elle développe aujourd’hui le média digital Génération CUP (connectée, urbaine, pop) qui célèbre et valorise les success stories des jeunes afrocaribéens. Instagram : @florellemanda

Photographe Présidente du club READ / Racines : France Rédactrice culture/art Photographe et réalisateur, Audran Age : est le fondateur de Audran Studio Racines : Martinique à Paris. Il évolue aujourd’hui dans la d’intérêt : modeCentres et la musique. Voyageur, grand On kiffe : sensible, son univers est une signaMalgré un fuseau horaire ture intemporelle. Instagram trop : @audransarzier souvent déréglé, cette

Amany

Orphée

Laurie

adepte des retards à répétition est notre maitre es bouquin. Férue de littérature et cinéma afroaméricains et afrocaribéens, notre très parisienne présidente du club READ nous délecte de son regard avisé sur l’art et la culture afro dans sa globalité. Si je te dis « ROOTS » :

________________________________________________

006

Disponible en ligne : www.rootsmagazine.fr - Et sur Facebook : Roots magazine - Directeur Général : Michael KAMDEM Disponible en ligne : www.rootsmagazine.fr - Et sur Facebook : Roots magazine - Directeur Général : Michael Kamdem Rédaction : redaction@rootsmagazine.fr - Publicité / recrutement : direction@rootsmgazine.fr - Casting : casting@rootsmagazine.fr Rédaction - Publicité/ : direction@rootsmagazine.fr - Communication : Eva Youmbi / Diane Audrey Ngako / Faites: redaction@rootsmagazine.fr la promotion de votre activité ou recrutement marque dans ROOTS : +33 (9).72.84.56.08 // +33 (7).68.40.93.11 Morgane Mare. - Directeur artistique : Noukelak - Directeur technique : SBY RPCO - Stylisme : Amany Gogo DirecteurPhotographes de publication : Michael KAMDEM - DirectIon : Mickael - Coordinateur de rédaction : SBY RPCO / Orphee Noubissy / Sonyiahartistique Lawson / David Ekue /CARPIN Enkiel - Photo de couverture : David Ekue: ,Charles chez AfrikTABU ‘N’ Fusion Nous remercions :Nous La génération remercionsROOTS : Diffusion papier : Paris - Brazzaville Diffusions - Pointe Noire - Kinshasa - Bruxelles // 50 000 exemplaires papier : 10 000 exemplaires : Ambassades africaines,instituts agences de de voyage, aériennes, instituts de beauté afroantillais, bars lounge,boutiques restaurantsde afroantillais, boutiques de LieuxLieux : Ambassades africaines, beautécompagnies et salons afros, concept stores, restaurants afro-caribéen, vêtements, vêtements, fichier de VIP ...évènements la liste détailléeetsur www.rootsmagazine.fr - Périodicité : Bimestrielle concerts... Impression : Espagne - Toute ou partielle reproduction du magazine sans autorisation expresse de l’ é diteur est interdite. Edition appartenant à K&M La liste détaillée sur www.rootsmagazine.fr - Périodicité : Trimestrielle Environnement. Impression : Europe - Toute ou partielle reproduction du magazine sans autorisation expresse de l’éditeur est interdite.


LE CHAMPAGNE DELAROCQUE

S’ÉTEND SUR LE CONTINENT CHAMPAGNE DELAROQCUE, c’est le coup de coeur de la rédaction pour cette fin d’année ! Riche d’une longue histoire, la maison Delarocque fait figure de proue au sein du milieu très fermé de la region Champagne. Avec pour tête de gondole ses 3 crus d’exceptions : un Brut, un Blanc de Blanc, un Rosé, la maison présente un produit au design inspiré de la feuille de vigne, d’une élégance rare et d’un raffinement absolu. On adore particulièrement son étiquette en étains ! Les Parisiens pourront d’ailleurs déguster ce champagne dans le plus grand restaurant Africain d’Europe : la Villa Maasai (9 bd des Italiens 75002 Paris). En veritable amoureux de l’Afrique, le champagne Delarocque part désormais à la conquête du Congo afin de s’ouvrir à une clientele nouvelle et diverse. Les potentiels distributeurs ou partenaires intéressés par l’expansion de la marque sur le continent peuvent dès à present joindre le responsible Afrique pour de plus amples informations.

Contact :

Junior Makasi 06 59 31 70 00 junior.makasi@delarocquel1815.com


008 PHOTO : ALBERT KOUAM


L’HOMMAGE DE SES PAIRS

PAPA WEMBA DANS LA LÉGENDE

Fally Ipupa

Passi

Papa Wemba, pour moi, c’est comme un père, un grand-père d’ailleurs, parce que Koffi était son petit et nous sommes artistiquement les enfants de Koffi. La dernière fois que j’ai eu la chance de partager une scène avec Papa Wemba, c’était 7 ou 8 mois avant qu’il ne décède, nous étions tous les deux ambassadeurs de Airtel, la compagnie de téléphonie mobile. Ce jour-là, nous avons chanté un titre qu’il avait fait en duo avec Koffi : « Mi Amor ». Papa Wemba a fait tellement de choses pour la musique africaine en général, congolaise en particulier. Même s’il n’est plus là, nous avons encore ses titres, les films qui avaient cartonné à l’époque, je pense à la « La Vie est belle ». Comme nous disons : « Mangrokoto Grand Prêtre », paix à son âme.

Malgré le fait que je sois originaire de Brazzaville et lui de l’autre côté du fleuve, il n’a jamais fait de distinction. À chaque fois que j’ai appelé Papa Wemba, il a toujours répondu présent, que ce soit pour « Bisso Na Bisso », pour « Dealer de Zouk », pour des titres mélangeant des artistes rap et africains… Papa Wemba, était l’un des papas qui soutenait beaucoup les jeunes, il connaissait bien la jeunesse, l’urbain et la rue. Pour moi, il fait partie des légendes africaines qui ont énormément soutenu notre mouvement urbain. Une perte immense pour le continent.

Ferré Gola Lors du concert pour la sortie de l’album de JB Mpiana, quand les membres du groupe Wenge Musica étaient encore tous ensemble, j’ai eu la chance de partager le même micro sur la chanson « mon ami cobosse ». Imagine toi, petit poussin qui partage le même micro avec Papa Wemba « Maria Valencia ». Papa Wemba qui a fait des tournées à l’international, un album à l’international avec Peter Gabriel... et qui avec simplicité, modestie et humanisme vient partager, non seulement le même podium, mais le même micro, pour chanter à l’unisson. J’avais 17 ans à l’époque... Si ça ce n’est pas une anecdote à te donner la chaire de poule !

Roga Roga Il fut le mentor de notre groupe Extra Musica, aussi longtemps qu’il a existé sur Terre. À chaque fois qu’on se retrouvait avec lui, on avait besoin de ses conseils, de ses encouragements. « Ne fais pas cela, fais plutôt comme cela, etc ». Je l’ai toujours considéré comme notre papa de la musique. Quand j’ai appris son décès, c’était comme si le temps venait de s’arrêter. J’ai discuté avec lui la veille. Il partait à l’émission « C’est midi », en Côte d’Ivoire. Il devait revenir par Brazzaville le mardi suivant. C’est le lendemain, à 10h, qu’on m’a réveillé pour me dire que Papa n’est plus. J’ai beaucoup pleuré. Il reste à jamais et demeure à travers ses chansons. C’était un monsieur exceptionnel. Il a beaucoup aimé et aidé les jeunes. Nous avons perdu notre baobab de la musique.

Youssoupha Je l’ai rencontré, en 99, quand je commençais la musique de façon professionnelle. Il avait accepté de faire un featuring alors que c’était le grand Papa Wemba, mais ce n’était pas sorti, pour te dire à quel point on était bancal à l’époque (rires). Il me disait plein de bonnes choses. Je venais de signer dans une maison de disque et pour être honnête, ils me prenaient un peu pour une merde. Il m’avait dit : « ne t’inquiète pas, laisse toi piloter, un jour tu seras grand et c’est toi qui pourras piloter ». Et franchement, je me disais: « il est bien gentil ce vieux, mais il exagère. Déjà je ne vois pas le moment où je serai grand » (rires). C’était une belle rencontre. À son décès, j’ai pensé à quelque chose qui faisait écho au décès de mon père (Tabu Ley). Si mon père était le dépositaire de la musique congolaise, sans doute le plus grand des chanteurs, Papa Wemba était le dépositaire du mode de vie congolais, du lifestyle à la congolaise, a-delà de la musique : la culture, la sape, le parler, l’excentricité… Il représentait comme personne le Congo.

Hiro Je me souviens qu’à l’époque de Bana C4, nous avions été contacté pour bosser avec lui sur un projet. À l’époque, j’étais réticent parce qu’il y avait le problème des combattants. J’avais peur qu’en chantant avec un artiste Congolais ayant des ennuis avec eux, cela nous impacte également. Nous étions très jeunes, au début de nos carrières, et c’est un de mes plus grands regrets. Papa Wemba, c’est l’idole de mon père, c’est mon idole à moi aussi dans la musique congolaise et africaine. Je lui ai rendu hommage dans mon album, c’était une façon de lui dire merci. Aujourd’hui, quand on s’habille, c’est Papa Wemba ! Pour moi, c’est la première vraie star qu’il y ait eu au Congo et nous sommes ses enfants, dans la musique.

009


MAKING OF ROOTS #20 SPÉCIAL KONGO Instagram : @rootsmagazine

Tata Osca

Ben-J & Passi

Fally Ipupa x Hyllen Legré

Niska x Mr Mbo de Groomer’s

Michael Kamdem x Fally Ipupa

Mr Mbo de Groomer’s x Niska

Beautybymathy x Vanessa Caixeiro

Noah Lunsi

Hiro

Sarah Ndengue

Mickael Carpin x Vanessa Caixeiro

Didi Stone Olomide

Édito Baby roots


Notre traiteur A’box

Venance Gomes x Michael Kamdem

Mickael Carpin x Hiro

Chloe Kitembo

Michael Kamdem x Danielle Sassou Nguesso

Dadju

Bymahy x Chloe Kitembo

Michael Kamdem x Fatima Siad x Mickael Carpin

Radisson Blu, Brazzaville Didi Stone Olomide

Édito Baby roots

Singuila

Youssoupha

Michael Kamdem x Dadju x Mickael Carpin


NISKA X FALLY IPUPA PHOTOGRAPHE : FRANCK GLENISSON RÉALISATION : MICKAEL CARPIN MAQUILLAGE : FRANCK GLENISSON (Make Up Forever) COIFFURE : KEVIN MBO (Groomer’s Barbershop) PRODUCTION : KCM World Agency

Combinaison pantalon : SADAK Bague : ANTONIO CANNIZZO


Combinaison pantalon : SADAK Lunettes de soleil : VERSACE


Tee-shirt : LAURENCE AIRLINE Chapeau : MOODWOOT Bague : ANTONIO CANNIZZO


Sweat : PHILLIP PLEIN Lunettes de soleil : POLICE


Sweat : WENDY JIM Pantalon : FRED PERRY Chapeau : MOODWOOT


FALLY IPUPA

MADE IN KINSHASA Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Quels sont les projets pour 2018 ?

Je suis un artiste africain, d’origine kongolaise avec un «K». Je représente ma culture, le lingala, la rumba et tout ce qui va avec. Et puis, je chante plutôt pas mal (rires).

Déjà, il y a l’album Tokoss qui est là et j’essaie de le faire consommer au plus grand nombre. Peut-être, si Dieu nous donne la force, vaisje revenir avec un autre album Tokoss mais en mode rumba, avec des dédicaces et des chansons très romantiques, des chansons qui se dansent à deux parce qu’ici, en France, les gens ont peur de se coller pour danser (rires). En plus, ce qui est bien avec les chansons longues, c’est de pouvoir demander le numéro à sa partenaire de danse, parce qu’on a le temps de tout faire (rires). Plus sérieusement, en 2018, j’aurai une grosse tournée un peu partout et puis je vais revenir avec un album vraiment rumba. En espérant que pour cette nouvelle année, il y aura moins de jaloux.

Revenons sur ton parcours… J’ai commencé à Bandal qui est l’une des communes de Kinshasa. C’est Bandal qui m’a donné la culture musicale que j’ai aujourd’hui. J’ai commencé avec mes amis d’enfance, un petit groupe dans le quartier. Pendant les vacances, ça chantait, ça dansait mais ce n’était pas pour devenir star ou devenir riche. Et puis après, je suis allé dans un groupe qui s’appelait « Nouvelle alliance », ensuite « Talent Latent » et ensuite « Quartier Latin », avec Koffi, et me voici aujourd’hui en solo.

Quelle est ta valeur ajoutée par rapport aux autres artistes du Congo ? Je pense qu’avant 2006, les artistes congolais s’insultaient beaucoup. J’ai commencé ma carrière solo en 2006, il y avait trop de polémiques, j’ai essayé d’esquiver. Quand j’ai quitté Koffi pour me lancer, je ne l’ai jamais insulté, j’ai fait mon travail tranquillement dans mon coin. Dans le look également... Les artistes congolais ne pouvaient pas monter sur scène avec un simple jean ou un t-shirt, vous connaissez l’histoire… C’était la mode, Versace, Yamamoto, chaussures croco… J’ai simplifié le style. Au Congo, il y a du talent partout, mais disons que j’ai amené de la simplicité, de la fraîcheur et des énergies positives.

Question d’un non-Congolais à un Congolais : d’où vient cette voix rocailleuse qui n’appartient qu’aux chanteurs de chez vous ? C’est un don de Dieu, c’est inné. Au Kongo, avec un «K», vous avez plus d’une centaine de millions d’habitants, et j’ai envie de dire que quasi 50% de la population a une affinité avec la musique, c’est dans notre ADN. Malheureusement, Dieu ne donne pas tout, il y a des guerres aussi, il y a de graves problèmes au Congo, mais il est clair que côté musical, nous sommes bénis.

Quelle place occupe le Congo dans la personne que tu es devenue ? Numéro 1 ! C’est le Congo qui m’a donné la vie, ma peau, ma culture. Je suis Congolais de Bandal, de Kinshasa et extrêmement fier.

Si un étranger passait une semaine au Congo, pour la 1ère fois, quels lieux lui recommanderais-tu ? Dès qu’il atterrit à l’aéroport de Ndjili, je lui dirais de faire un tour rapide à Matongé, en ville. Puis, les deux premiers jours à Bandal. Je suis un Kinois, un Congolais, un Ndalois, je viens de Bandal et c’est la base ! Après, il peut aller à Lubumbashi, au Bas-Congo... Mais une chose est sûre, il adorera Kinshasa !

Tu es considéré comme un des sex symbols africains auprès de la gente féminine, mais quel est ton style de femme ? Moi, je prends tout (rires). Une femme honnête, fidèle, avec nos valeurs africaines. Mais je respecte tout genre, toute catégorie, longues jambes, courtes jambes, dorée comme Hyllen (rires), fumée, teintée, mate, je prends tout, mais évidemment toujours avec respect. Par contre, je demande toujours à mes sœurs africaines de rester le plus naturel possible, et de ne pas toucher à leur peau, car c’est très important.

Si je te dis le mot « ROOTS », cela t’évoque quoi ? Je vois un homme à la peau noire, fier, je vois l’Afrique, voilà ce que je vois.

017


Manteau : BURTON Pantalon : GUESS Bague : ANTONIO CANNIZZO


NISKA

MADE IN BRAZZA Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je suis Niska, 23 ans, rappeur, je viens d’Evry, dans le 91, et suis originaire du Congo Brazzaville. Je viens tout juste de sortir mon album Commando.

Tes impressions sur cette cover spéciale Kongo réunissant deux artistes forts qui représentent Brazza et Kinshasa ? C’est lourd, très lourd ! Ce genre d’initiatives fait avancer toute cette vague d’Africains qui sont ici en France. Ça nous permet également, à nous artistes, d’être exposés, d’une part, et de toucher d’autres médias, d’autre part. Ça me permet de voir au-delà des médias spécifiquement attitrés à la musique ou au hip-hop, et ça nous rapproche de la forte diaspora africaine.

Des projets de concerts en Afrique ou des featurings avec des artistes africains à venir ? Oui, cette année, on est en train de travailler dessus, pour essayer de faire une grosse tournée africaine. Nous avons acté par exemple des dates comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Congo, etc. En ce qui concerne les featurings, pour le moment non, mais je ne suis pas fermé. Sur Commando, même s’il n’y a pas de chanteur africain, on peut retrouver le compositeur Christopher Ghenda, originaire du Congo, avec qui j’ai pu travailler sur beaucoup de morceaux de l’album.

Et pourquoi pas un clip à Brazzaville, dans l’esprit d’un «DKR» de Booba, au Sénégal ? Déjà, premièrement, ce serait bien d’y faire un concert. Après, selon l’engouement sur place, si on est avec un bon caméraman, pourquoi pas faire un clip lourd. Mais pour l’instant, en premier lieu, je suis focalisé sur l’envie de faire un concert làbas. Ce sera la première fois que j’irai à Brazzaville et j’ai tellement de choses à découvrir avant d’y faire un clip.

Comment exprimes-tu tes origines congolaises à travers tes morceaux ? Quand tu écoutes des morceaux comme «Ah bon comme ça», « Anna Montana » ou même « Beyoncé », on voit bien qu’il y a une forte influence congolaise. Aussi, je n’hésite pas à lâcher des punchlines en lingala ou en reprenant certains accents ou intonations de chez nous. Il y a très souvent un clin d’œil au Congo, même furtif, dans chacun de mes morceaux.

Tu as buzzé avec le morceau « Matuidi Charo » qu’on ne présente plus. Vous étiez une bande de potes du même quartier. Quel est ton rapport aujourd’hui avec ceux avec qui tu as commencé ? Comment vis-tu ton éclosion en solo ? Je suis toujours avec les mêmes « charos ». Lors de ma semaine Planète Rap, en septembre dernier, ils étaient tous là, présents pour moi et prêts à donner la force. Après, on se parle un peu moins parce que je suis beaucoup en déplacement, mais sinon, les rapports sont toujours bons. Et tu peux le voir dans les clips que je continue de cliper dans ma ville.

Quels conseils pourrais-tu donner à quelqu’un qui souhaiterait se lancer justement dans la musique, face au nombre croissant d’artistes qui inondent YouTube? Quel est ton secret ? Il faut savoir rester authentique, puis essayer d’être original. Et quoiqu’il arrive, être loyal envers tes proches et déterminé dans ce que tu fais.

Si je te dis “Roots”, tu me dis... L’Afrique, c’est la base !

019


Mode

MICKAEL CARPIN

“JE SUIS UN ENFANT DU MONDE”

Loza Maleomboh une mode équitable

Mickael Carpin, notre guest chief editor, est le 1er styliste de notre génération ayant ouvert les portes très strictes des maisons de luxe pour un support papier afro se voulant haut de gamme, distribué dans tous les kiosques français. Il est dans l’ombre de notre top model du moment Cindy Bruna, a travaillé avec Noémie Lenoir, Petra Nemcova, Lexy Panterra, Keblack, Cheu B, Cris Cab, Alexina Graham, a publié dans les titres prestigieux ELLE, L’Officiel, L’Officiel Hommes, Velvet, OUT…

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise “ Ma avec ROOTS magazine et son fondateur cesrencontre/collaboration forces. Michael Kamdem était inévitable de par mon parcours et histoire. Je remercie très sincèrement Michael qui m’offre une réelle liberté d’expression visuelle pour ce numéro 20 et je le félicite au passage pour ce combat du coeur qu’il mène depuis des années pour imposer le magazine comme le 1er support papier premium sur le black lifestyle en France ». « Je suis guidé par la passion, avec beaucoup de respect pour ceux que j’appelle mes mentors. Mon style est connecté à ma réalité ». « Enfant du Monde » côtoyant les plus belles femmes du monde, il aime à répéter qu’ « aucune tendance ne peut égratigner le pouvoir de la beauté qui est MAGIE ». Ses icônes noires sont Nelson Mandela, Michael Jackson, Barack Obama, Naomie Campbell, Christiane Taubira.... « Des personnalités fortes qui ont écrit l’histoire ». À la question «Que représente ROOTS pour toi ? », il répondra simplement « L’ Afrique » avec un grand A. “ Une première collection à l’inspiration Touareg

001 020

Eva Youmbi

Une nouvelle collection plus géométriques et colorées



Chemise : NEITH NEYER Pantalon : DROME Chapeau : BENOÎT MISSOLIN Boucles d’oreille : HELENE ZUBELDIA


023

PHOTOGRAPHE : DARIO CALMESE DIRECTION ARTISTIQUE : MICKAEL CARPIN MAQUILLAGE : GIULIA CARINI COIFFURE : ALEXANDRINE PIEL pour Niwel MANNEQUIN : FATIMA SIAD @OneManagementNY LIEU : Bronx, NEW YORK



Top : ANDREA CREWS Lunettes : PAWAKA Collier : HELENE ZUBELDIA


Manteau : MAZARINE Boucles d’oreille : HELENE ZUBELDIA


Chemise : SADAK Lunettes : MAX PITTION Boucles d’oreille : LES NEREIDES


Bombers : JITROIS Pantalon : WENDY JIM Bracelets : URSUL Paris



Body : VERSUS VERSACE Combinaison pantalon : DROME Boucles d’oreille : HELENE ZUBELDIA


Top et Pantalon : ANDREA CREWS Chaussures : CESARE PACIOTTI Lunettes : PAWAKA Collier : HELENE ZUBELDIA


Mode

LALoza CONGOLAISE Maleomboh AVEC UN GRAND « C » ! une mode équitable

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise ces forces.

Le charisme, la classe… Tout ce que tu es, tout ce que tu as et tout ce que certaines n’ont pas.
 Le 30 juin, tu fêtais encore l’indépendance de ton pays et dans à peine deux mois, le 6 mars, on te célébrera encore, toi, du moins une partie de toi car avant d’être Congolaise tu restes une femme. Une femme qui se différencie des autres de par ton intelligence, ton attitude et surtout ton style. Bleu, jaune, rouge : quelles couleurs n’as-tu pas combinées pour peaufiner ton allure qui, d’années en années, reste au top ? On parle des « sapeurs » et de leur style révolutionnaire, avantgardiste mais on dit aussi que derrière tout grand homme il y a une femme et cette femme est une Congolaise.

C’est ta force, ta volonté et ta détermination à avancer qui t’ont poussée à te démarquer des autres et ce dans tous les domaines que ce soit l’art, la cuisine ou même la politique comme Liliane Pande Muaba, ministre des Affaires foncières ou Eve Bazaiba, la seule femme au Sénat. Congo RDC, terre de tes ancêtres. 
Un dicton congolais dit : « La chance n’est pas comme un pagne qu’on met et qu’on enlève. » mais toi ton pagne tu le mets, l’enlèves et en fais des robes, des pantalons, des jupes... car tu ne connais pas la chance, tu connais la foi ! La foi en toi, en ta personne : tu sais qui tu es et tu sais que quand le matin tu choisis ta tenue, tu n’as pas besoin de chance pour qu’elle soit parfaite et pour qu’elle plaise... car c’est ça d’être Congolaise.

Une première collection à l’inspiration Touareg

032 001

Eva Youmbi Shaïna Litho

Une nouvelle collection plus géométriques et colorées


blingostyle

@blingoworld

www.blingostyle.com


Mode

ILS AURAIENT PU ÊTRE

CONGOLAIS Loza Maleomboh une mode équitable

Ils ont fait de l’art de la sape leur marque de fabrique. Un pêle-mêle de quelques célébrités qui auraient pu légitement prétendre à être certifiées “Congolese style”.

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue Janelle la qualité des tissus africains tels Monae que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise ces forces.

Jidenna & Janelle Monae

Kanye West Rihanna

Une première collection à l’inspiration Touareg

034 001

Une nouvelle collection plus géométriques et colorées

Eva Youmbi Blac Chyna

Lewis Hamilton

Taraji P. Henson



Mode

CINDY BRUNA Loza Maleomboh The top of the Top une mode équitable

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise ces forces.

036 001

Le Top Model français international du moment, c’est elle ! À partir de là, tout s’est enchainé. Elle a participé à de nombreux Congo-Brazzaville pour maman, l’Italie pour papa, Cindy, tout défilés de mode : Balmain, Chanel, Alexander McQueen, Blumajuste 23 ans, est en passe d’inscrire un record avec un 5ème Victorine, Bottega Veneta, Michael Kors, Calvin Klein, Carolina Herrera, ria’s Secret show confirmé cette année. Elie Saab, Ermanno Scervino, Giambattista Valli, Giorgio Armani, Ma rencontre avec Cindy, je m’en souviens comme si c’était hier. Givenchy, Hervé Léger, Issey Miyake, Jason Wu, Jean-Paul Gaultier, Elle avait 16 ans et quelques mois, de longues boucles et l’allure Jeremy Scott, Moschino, Ralph Lauren, Stella McCartney, Vionnet, d’une star. Vivienne Westwood, Zac Posen, Zuhair Murad… Dans ce studio où avait lieu un casting, j’ai tout de suite été hypnoElle devient, en 2014, la 4e mannequin de couleur après Naomi tisé par sa beauté et ses mensurations de rêve. Campbell, Jourdan Dunn et Malaika Firth, à être signée pour 15 jours plus tard, un magazine nous réunissait pour un éditorial une campagne Prada, pose pour Vogue, Numéro, Marie Claire, mode, où son body language m’a laissé sans mot ! Madame Figaro… Cindy Bruna est définitivement l’un des plus beaux corps de la plaNotre relation est restée intacte, malgré le tourbillon médianète. 6 mois passés notre rencontre, elle était confirmée pour son tique qui la propulse au sommet des it girls. 1er Victoria’s Secret show à New-York. première collection à l’inspiration Touareg Je me souviens lui avoir envoyée un sms pour la féliciter et luiUne dire Une nouvelle collection plus géométriques et colorées

Eva Youmbi


Mode Son incroyable anniversaire à Paris, où elle fêtait ses 21 ans avec une liste d’invités présents incroyable (Rihanna, Kanye West…), est le début de notre relation Top Model/Styliste pour ses sorties officielles. Avec cette sublime combi-pantalon cuir Jitrois dessinant son corps parfait, escarpins Giuseppe Zanotti, make-up light, elle a enflammé le dance-floor. S’il y a bien un moment où il n’y a aucun doute sur ses origines, c’est quand Cindy Bruna danse ! Sa grace, mêlant son groove et sa beauté sont hypnotisants. Je vous invite à regarder son compte Instagram @cindybruna, cette vidéo de l’after-show Victoria’s Secret à Paris, dansant du Bruno Mars devant Bruno Mars, THIS IS REAL SLAY !

Des collectio ses silhouette aussi ethniqu est une créa surprendre. exergue la q que le Kenté réalisées au qui lui perme Loza Maleom grandit en Cô différentes cu sur ses cré talents et de parti de ces p ces forces.

Cindy est aujourd’hui installée entre le 16e arrondissement de Paris et la 5th Avenue à New-York, un train de vie de star en simplicité, étant sans fioriture dans la vraie vie, proche de sa famille, ses amis, sa team. Ils vous diront tous : “rien n’a changé Cindy, si ce n’est qu’il est difficile de la voir car elle vit aux rythmes des avions et fashion weeks”. Pour cette année 2017, mes 2 meilleurs souvenirs avec elle sont le Festival de Cannes où j’étais son styliste personnel, ainsi que la collaboration Balmain X L’Oréal d’Olivier Rousteing qui vient confirmer son statut de reine beauté, ambassadrice du rouge à lèvres Liberation.

037 001

Mickael Carpin


PHOTO : ALEXIS PESKINE

ADRESSE : Résidence les Flamboyants En face de l’hôpital militaire Plateau Ville / Brazzaville


SANDRA TCHICOU L’AFROPOLITAINE

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Égérie parfaite pour représenter la marque ?

Sandra Dominique Tchicou, je vais sur mes 30 ans. Je suis créatrice de mode, un peu tombée dans cet univers par hasard puisque je n’ai pas fait d’études de fashion design, au préalable. Je me suis juste découvert un talent, qui s’est transformé en passion et j’ai décidé d’en faire mon métier. J’ai grandi entre le Congo, la France et l’Angleterre, 3 pays, 3 cultures, qui m’ont forgée un regard assez éclectique sur le monde et cela se traduit dans ma créativité.

À la base, c’était une marque homme/femme. Le logo représente d’ailleurs un couple. J’avais donc pensé à un couple et, forcément, à Keri Hilson et Serge Ibaka, car cela représentait à la fois le Congo et l’international. Étant donné qu’ils ne sont plus ensemble, je dirai Zendaya. Je la trouve sublime ! C’est un mélange de deux cultures, elle est métisse blanche et noire et cela correspond à notre ADN.

Quel a été votre parcours…

La première chose qui frappe est la décoration. Quelle a été votre inspiration ?

J’ai fait des études de Global business management, à Londres, à Regent’s university. Après mes études, j’ai travaillé dans une compagnie de pétrole comme stagiaire. Je n’ai pas vraiment eu de boulot fixe, étant d’une famille relativement aisée, je me suis un peu reposée sur mes lauriers. Disons que je me cherchais… La bureaucratie, ce n’était vraiment pas mon truc car je suis quelqu’un qui aime bouger et être autonome. J’ai découvert que je savais dessiner et j’ai décidé de transformer mes croquis en véritables designs. Je me suis entourée d’une équipe pour être la plus pro possible. J’ai 2 fashion designers, 1 designer technique qui m’aide à faire les dessins informatiques qu’on va envoyer en usine de fabrication, et 1 designer graphique qui s’occupe de la création des imprimés. En ce qui concerne la conceptualisation, toutes les idées viennent de moi et mes équipes essayent de matérialiser ma vision.

Quel est l’ADN de la marque ? Je dirais que c’est de l’élégance de tous les jours, avec une touche de pop culture et des influences africaines, afin de toucher toutes les générations. On ne va pas faire que des caftans ou boubous, cela sera plus pour les quarantenaires. Pour les 18-35 ans, cela va être du t-shirt, baskets, des couleurs vives, des imprimés animaliers, des formes exagérées, etc. Nous sommes aussi la génération Lady Gaga, Nicki Minaj… Je veux être une marque internationale, donc pour toucher tous les marchés, il va falloir que je différencie les styles au maximum. Il y aura de l’extravagant, il y aura du sobre pour les femmes un peu plus âgées, qui ont besoin de vêtements classiques, mais toutes pourront s’y retrouver.

Je voulais des couleurs chaudes. J’ai choisi le orange mandarine, qui représente le soleil et le vert pistache pour représenter la terre, qui sont les deux éléments clés de la nature. Je suis assez spirituelle. Dans la mythologie grecque, quand la terre (Gaia) et le soleil entrent en fusion, cela crée la vie. Mon but était de faire quelque chose de cohérent. Mon logo est un couple. L’homme + la femme, cela donne la vie, de même que la terre et le soleil.

Si vous aviez un message à adresser à nos lectrices ? Elles ne seront pas déçues, tout simplement. Et surtout, il y en aura pour tous les goûts. Forcément, je suis la mode, je sais les coupes tendance du moment, mais mes créations sont puisées de MON inspiration. Par ailleurs, de nature, j’aime être couverte, vous ne trouverez donc jamais rien de vulgaire. Je n’aime pas le trop sexy, car on peut facilement basculer du sexy au trashy. Cela va donc forcément se traduire dans mes créations. Vous allez trouver des combis, des jeans, des pantalons pinces très classes, des robes plutôt longues, des robes t-shirt… Il y aura certes du sexy, mais toujours dans l’élégance.

Si je vous dis ROOTS, cela vous évoque quoi ? La culture noire globale. Il n’y a pas que des Noirs en Afrique, mais dans tout l’hémisphère sud. Cela représente donc ma couleur, ma culture et la terre à laquelle j’appartiens.


Mode

CHALYA BOTEIGA

CRÉATRICE DE ROBES

DE PRESTIGE

À force d’accumuler énormément de demandes, je me suis laissée déborder et j’ai mis en stand by mes créations. J’ai décidé de m’y remettre pleinement en 2018, après avoir reçu de nombreuses sollicitations de mes anciennes clientes.

La mode, une passion de toujours ? La couture est un don que j’ai commencé à développer à l’âge de 10 ans. Ce n’est pas quelque chose qui est venu d’un coup. Depuis toute petite, je dessinais et cousais, et cela m’a valu plusieurs punitions à la maison (rires). Je me rappelle que je découpais mes vêtements, mes collants, à l’époque c’était des cyclistes multicolores et j’en faisais des bustiers. À 16 ans, on m’a offert ma première machine à coudre. Le vêtement est pour moi une liberté d’expression, un moyen se sentir bien, pour la femme un moyen de pouvoir s’épanouir.

À qui s’adresse Chalya Boteiga ?

PHOTO : DIDIER TEURQUETIL

Je m’adresse aux femmes. Je leur propose des robes de gala, robes de soirée, robes de mariage traditionnel… Je travaille beaucoup avec la dentelle, la soie, ce genre de matières prestigieuses et complexes à traiter. Au départ, je suivais les envies de la cliente, beaucoup de sur-mesure, mais aujourd’hui, j’ai envie de m’émanciper et créer ma propre ligne.

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je m’appelle Chalya Boteiga, ce qui est également le nom de ma marque. J’ai 30 ans et je suis originaire du Congo RDC.

Quel est ton parcours ? J’ai fait 2 ans dans une grande école de couture : La Chambre Syndicale de la Couture, en 2006. Après cela, j’ai travaillé dans une maison spécialisée dans les robes de mariée, puis j’ai commencé, petit à petit, à créer mes propres vêtements. J’ai été également styliste photo, j’ai habillé des artistes tels que Fanny-J pour des shootings, par exemple. Par la suite, j’ai participé à des évènements tels que le Gala de l’Élégance où j’ai créé les robes des 18 filles qui défilaient lors de ce concours de miss.

Tes gammes de prix ? Cela commence à 100 euros et peut monter jusqu’à 800 euros. Cela dépend de plein de choses, selon le travail demandé, s’il faut utiliser des strass, etc. J’utilise des tissus haut de gamme et c’est un projet que l’on construit en collaboration avec la cliente, donc le prix est en fonction de ses attentes.

Que représente le Congo pour toi ? C’est très compliqué car je n’y ai pas remis les pieds depuis l’âge de 7 ans et mon arrivée en France. Mais pour moi, le Congo, c’est un tout. C’est mon enfance, ma famille… Le Congo est une richesse dont nous avons héritée et je ne suis pas sure que la jeunesse vivant en France se rende réellement compte de ce qu’est le Congo. Quand je pense au Congo, je pense aux sapeurs, à la musique, à la joie.

Qui serait l’égérie parfaite de ta marque si tu avais une baguette magique ? Halle Berry. Elle a été dauphine de Miss USA, la 1ère afro américaine à participer à Miss Monde, elle a fait du cinéma, tant de choses dans une vie et, malgré tout, elle ne vieillit pas et est toujours dans l’air du temps.

Que peut-on te souhaiter pour 2018 ?

042

Continuer à sublimer les femmes, les aider à se sentir bien dans leur peau, et faire connaître ma marque au plus grand nombre. D’ailleurs, n’hésitez pas à suivre mes aventures sur ma page Youtube et mon blog : Chalya Boteiga.


CHALYA BOTEIGA


FOCUS : 3 crĂŠatrices congolaises durant de la Fashion week parisienne Kate Bee

Kimpaa

Maison Mondele

056


www.lescreationseden.com www.lescreationseden.com


Mode

Shopping Selector

Loza Maleomboh MIX AND MATCH une mode équitable

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise ces forces.

2.

4. 3.

1. 6.

5.

1. Manteau ROCHAS 1 035 € 2. Col roulé ZARA 25 € 3. Jean RIVER ISLAND 69 € 4. Sac GUCCI 1 145 € 5. Bottes STEVE MADDEN 115 € 6. Montre CLUSE 75 € Une première collection à l’inspiration Touareg

044 001

Eva Youmbi Kandé Sissako

Une nouvelle collection plus géométriques et colorées


kimpaaparis

Kimpaa_Paris

PHOTOS : NATHAN ROBIN

@kimpaa_paris

WWW.KIMPAA.COM



LYDIE LENDÉ

Mode

LE CHIC À LA PARISIENNE Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je m’appelle Mercédès, j’ai 35 ans, je suis Congolaise de Brazzaville et je suis créatrice de la marque Lydie Lendé.

Peux-tu nous raconter l’historique de la marque ? Tout a débuté il y a 3 ans maintenant, en 2015, mais cela restait un rêve de petite fille. Depuis l’âge de 13 ans, déjà, je dessinais mes propres croquis, c’était comme une évidence. Puis, au lycée, alors que j’avais décidé de devenir styliste, les conseillères d’orientation, voire de désorientation (rires), ont tout fait pour dissuader ma mère en lui expliquant qu’il s’agissait d’un métier très difficile d’accès. J’ai donc dû choisir une carrière de « secrétariat », à l’instar de mes grandes soeurs. Après mon bac, je suis partie vivre en Angleterre pendant 1 an. Je suis revenue à Paris où j’ai commencé des missions en intéérim dans le secteur de la banque. J’ai pensé que je m’y ferais avec le temps... Au bout de 10 ans, j’y étais encore, mais cela servait juste à payer les factures et subvenir à mes besoins. À 30 ans, je me suis dit : « Soit tu montes en grade, soit tu changes ». Un jour, en 2013, en marchant dans la rue, je suis tombée sur une grosse affiche du Labo International et j’y lus : « Conférence : Comment créer sa marque ? » et là, ce fut mon déclic ! J’y ai rencontré beaucoup d’intervenants qui m’ont encouragée et inspirée ! Et c’est ainsi qu’est née Lydie Lendé.

Pourquoi ce nom “Lydie Lendé” ? C’est une combinaison du 2ème prénom de ma mère, Lydie, et du nom de ma tante, Lendé, qui est décédée il y a 30 ans. Il s’agissait de 2 femmes vraiment très coquettes ! Je les ai toujours observées lorsqu’elles s’habillaient ou se coiffaient. Nous, les Congolais de Brazza, on n’est pas très wax, ma mère s’est toujours habillée de manière européenne, très chic, élégante... de belles robes, de belles coiffures, de belles chaussures à la Romy Schneider... J’ai voulu leur rendre hommage car, sans elles, je ne serais pas la Mercédès que je suis aujourd’hui.

Si tu avais une baguette magique, qui serait l’égérie parfaite pour ta marque ? Mary J. Blige. C’est l’une des chanteuses afro-américaines qui, dans notre jeunesse, nous a tous inspirés, nous les Africaines de Paris, de France même ! Dès qu’elle sortait un style, une nouvelle coiffure, on était toutes derrière elle à la suivre : c’était une référence ! Et même aujourd’hui, elle reste classe, élégante et pas du tout vulgaire.

Que représente le Congo pour la personne que tu es devenue ? Le Congo, c’est mes racines ainsi que celles de mes parents. Je connais le Congo de par toutes les histoires que ma mère m’a racontées, ayant elle-même quitté ce pays à l’age de 27 ans. Elle m’a tout transmis de la culture congolaise : la sape, la musique, les danses, les histoires, la nourriture, la langue... De plus, elle organisait énormément de fêtes et j’ai toujours eu les tontons qui venaient avec leurs anecdotes du pays ! C’est à travers tout ce monde que j’ai appris à connaître d’où je viens et qui je suis, mais je dois encore me faire ma propre opinion.

Quels sont les projets pour 2018 ? Un défilé au Maroc, un défilé en Italie ; l’implantation de la marque dans des boutiques londoniennes ou parisiennes ; la finalisation d’un meilleur site internet ; le développement d’une ligne dédiée à la gent masculine, ainsi que la réalisation de mon propre show en septembre.

Quelles ont été tes inspirations ? J’ai été fortement inspirée par Gianni Versace, c’était l’un de mes créateurs coup de coeur. Quand Gianni est décédé, je me suis vraiment demandée qui allait le remplacer dans mon estime artistique. Instagram : @lydielendeofficial Facebook : Lydie Lendé Twitter : @lydielendeofficial Mail : iam@lydielende.com


Mode

Shopping Selector

Loza DATEMaleomboh BY NIGHT une mode équitable

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise ces forces.

3.

4.

5.

2.

1.

6.

1. Trench ALC 885 € 2. Robe BALMAIN 2950 € 3. Sac YSL 1 425 € 4. Paire de boucles d’oreille Perle 20 € 5. Rouge à lèvres NARS 25 € 6. Bottes LOUBOUTIN 795 € Une première collection à l’inspiration Touareg

048 001

Eva Youmbi Kandé Sissako

Une nouvelle collection plus géométriques et colorées



Contrôle d’identié, s’il vous plaît ? Je suis Angel Mwana. Je suis originaire du Congo RDC. Je suis entrepreneure et, entre autres, co-fondatrice de Happy50.

Revenons sur ton parcours avant de te lancer dans l’entrepreunariat… Avant de me lancer dans l’entrepreunariat, j’ai eu ma licence Information Communication. Ensuite, j’ai fait un master marketing et management commercial avec pour but de travailler dans le marketing, plus précisément dans le secteur de la musique, dans lequel j’avais déjà eu beaucoup d’expériences. Par exemple, j’ai travaillé chez Fnac Music, j’ai effectué l’un de mes premiers stages chez Trace TV, avant d’enchaîner sur un stage long chez Sony Music, en tant qu’assistante du chef de projet. C’est au moment où je préparais mon mémoire que mon ancienne maître de stage chez Sony m’a proposé un poste chez Universal, où elle venait d’être recrutée.

J’ai alors été embauchée en CDI en tant que chef de projet chez Universal Music pendant environ 2 ans. Et c’est ainsi que je suis entrée dans le monde professionnel. Ennuyée par ce secteur, j’avais envie de donner plus car j’avais l’impression de n’utiliser finalement que 10 % de mes capacités par rapport à tout ce que j’aimais faire et tout ce que je savais faire. Et c’est ainsi que je me suis lancée dans l’entrepreunariat.

Tu as donc lancé ta marque de vêtements Inyu pendant que tu étais chez Universal ? Oui. J’étais à l’aise chez Universal mais j’avais vraiment l’envie de me rendre utile et de faire des créations. N’ayant pas encore les idées claires au départ, je me suis référée aux différents secteurs de la communauté afro et, en 2011, j’ai décidé de me consacrer au secteur de la mode afro. Je me suis rendue compte que le secteur regorgeait d’artistes, mais qu’aucune plateforme ne les réunissait. À l’époque, il n’y avait qu’un seul choix, My Asho qui était à Londres.

050


ANGEL MWANA

Mode

HAPPY50, LE RDV DE LA MODE AFRO Propos recueillis par Michael Kamdem

Comme il n’y en avait aucune sur Paris, je me suis servie de mes études en communication et marketing pour mettre au monde Inyu en 2012, qui est une plateforme réunissant divers créateurs et où l’on s’occupe de la com, de la vente en ligne et du S.A.V, en laissant le designer uniquement se concentrer sur la création de ses vêtements. 90% d’entre eux exercent ce métier comme activité secondaire et ils avaient besoin d’une structure les allégeant et leur permettant de s’exprimer plus librement. En parallèle, j’ai eu l’idée de créer ma propre marque que je pouvais gérer de A à Z, sans que je ne sois contrainte d’attendre le stock des autres créateurs.

Une fois l’idée actée, Karine et moi voulions rapidement passer à l’exécution de notre projet. Nous avons créé la première vente privée Happy50 en juin 2014, dans un studio photo (rue Yves Toudic) avec environ 300 visiteurs. Par la suite, nous avons enchaîné sur une vente chaque trimestre. C’est ainsi que je me suis lancée et, petit à petit, Happy50 a commencé à prendre plus de place qu’Inyu.

Quel était le positionnement d’Inyu ?

Quand je compare le marché, en 2011, moment où je me suis lancée sur ce créneau-là et aujourd’hui, le nombre de créateurs est 100 fois plus élevé. Avec Happy50, il y a des créateurs qui émergent quasiment tous les jours et c’est tant mieux pour le marché. Mais il faut faire attention parce que c’est un business comme tous les autres et, sur la durée, nous voyons ceux qui le faisaient parce que la démarche leur tenait vraiment à cœur. Le conseil que je donnerais serait de le faire avec le cœur, en ne négligeant pas l’aspect commercial, et en ayant une vision élargie. C’est la seule et unique clé pour pouvoir tenir sur la durée.

Nous étions sur un produit pointu. Je voulais toucher les femmes de 25 à 30 ans qui aiment les couleurs vives et le voyage. Mon idée était vraiment de les faire voyager à travers les créations, peu importe leur couleur. En lançant ma propre marque, j’ai commencé à faire des ventes et la plupart des retours-consommatrices était de dire que nous avions de très belles créations mais trop onéreuses. En 2014, je fus amenée à travailler avec Karine, une ancienne collègue chez Universal. Au moment où j’avais lancé Inyu, elle avait une marque de coques de téléphone aux imprimés wax ou d’inspiration afro, qu’elle vendait également sur Inyu. Nous nous sommes retrouvées un jour sur une vente privée à la Favela Chic, en présence de plusieurs créateurs. Et comme nous étions ensemble depuis un certain moment, nous nous sommes dit que nous pourrions faire la même chose. De fil en aiguille, l’idée de créer une vente privée en salle a germé, avec un positionnement clair sur le wax.

Ces dernières années, beaucoup de créateurs se sont lancés sur le créneau du wax. Avec le recul, quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui se lancerait dans le business de la création ?

C’est ainsi qu’est né Happy50 ? En fait, au-delà d’une simple création, je voulais quelque chose qui me différenciait. Cet événement à la Favela Chic durait deux jours et tous les cocktails se vendaient à 5€. De notre côté, nous avons eu l’idée de ne vendre que des produits à 50€ prix maximum, durant un jour et demi, pour permettre aux créateurs de liquider leurs stocks et aux consommateurs d’acheter des articles à prix réduit.

051


Mode Le fait que peu de marques s’inscrivent dans la durée est-il dû à un problème de communication, de stock, de vision, de financement ? Je vois que la plupart des marques ne réfléchissent pas forcément comme un business et des marques se créent à la va-vite. Je vais donner un exemple simple : j’aime bien les bagues en wax, je vais faire des tas de bagues en wax, je vais créer une page Instagram, un site Internet, super. Mais derrière, il faut faire de vraies campagnes de communication pour assurer sa visibilité sur le marché. Par ailleurs, il faut faire des prévisions financières pour pouvoir assurer sa pérennité, pour pouvoir avoir du stock, pour payer ses stands lors des ventes privées parce que la plupart des créateurs vendent sur Internet et font beaucoup de ventes privées. Donc, pour pouvoir tenir, il faudra penser à tous ces aspects-là.

En 2018, qui sont, selon toi, les deux ou trois créateurs à suivre de très près ? Ceux qui t’ont surprise ou qui vont surprendre ? En trois ans, nous avons pu voir leur évolution aussi bien en termes de produit qu’en termes de business ou d’image. Premièrement, je citerais De La Sébure, un créateur à suivre car il est hyper créatif et sait justement s’adapter à sa cible avec les

différents produits qu’il propose. Ensuite, je dirais Openya Couture qui est une créatrice avec qui nous travaillons depuis longtemps, qui fait des pièces vraiment qualitatives. Ce sont des basiques revisités avec des imprimés en wax très bien cousus et très bien coupés. Elle était d’ailleurs présente au Marché Noir. Enfin, la marque Bazara’Pagne qui est l’une des premières créatrices qui nous a suivies dans l’aventure et aujourd’hui nous sommes très fières de voir comment elle s’est développée. Au départ, elle faisait quelques ventes privées, et elle a désormais une belle boutique située en plein Paris. Et j’allais oublier Ekeeya Créations, qui vient également d’ouvrir sa propre boutique. Tous ces créateurs que j’ai cités exercent leur métier comme activité principale, et c’est ce qui est le plus remarquable.

Ce numéro sera un « Spécial Kongo ». Qu’est-ce que le Congo représente pour la personne que tu es devenue ? À l’âge de 5-6 ans, je suis arrivée en France et je suis retournée au Congo pour la première fois quand j’avais 21 ans. J’ai eu une première gifle en me confrontant à la réalité. Après ce premier voyage, j’y suis retournée plus tard, en 2009, et depuis, j’y vais presque chaque année. Malgré tout ce qui est dit, malgré le fait que politiquement ce ne soit pas forcément le pays le plus stable, il se passe quand même des choses. Quand j’y suis allée en 2007, il n’y avait même pas de fast-food, alors que maintenant il y en a partout. À chaque fois que j’y retourne, tous les ans, il y a de nouvelles créations : un bowling, un nouveau rooftop, etc. Le Congo est dorénavant un pays vivant qui évolue très vite. Le contraste saisissant entre une population défavorisée et cette population hyper connectée, que ce soit sur Facebook, WhatsApp, Instagram, Snapchat, avec des téléphones dernier cri, me fascine. J’ignore comment ils font, mais ils sont toujours au courant de toutes les tendances. Ils ont une ouverture qui est extraordinaire et c’est un pays qui va vraiment à 100 à l’heure. C’est quelque chose qui me booste et me pousse à y retourner fréquemment. À chaque fois, je me prends une grosse dose de motivation et de créativité, me permettant d’avancer et d’aller plus loin. Quand j’ai créé Inyu, j’avais vraiment envie de poser ma pierre à l’édifice en Afrique et, aujourd’hui, je m’y retrouve avec Happy50.

Si je te dis l’expression « génération Roots », qu’est-ce que ça t’évoque ? Je vois un groupe d’afro-descendants qui, peu importe le pays dans lequel ils sont, mettent en avant leur culture, leurs origines et les subliment, d’une manière globale, que ce soit par la musique, la mode, le lifestyle, les arts…

052



Mode

Shopping Selector

LozaISMaleomboh ORANGE THE équitable NEW BLACK une mode

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce 1. qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise ces forces.

6.

4.

7.

5. 2.

8.

3.

054 001

1. Défilé MIU MIU automne-hiver 2017-2018 2. Sweatshirt school 25 € 3. BALMAIN Doda sneakers 775 € 4. Robe GIVENCHY 760 € 5. Sac MOSCHINO 826 € 6. Chemise HAIDER ACKERMANN 145 € 7. Jupe longue VICTORIA BECKHAM 505 € Une première collection à l’inspiration Touareg 8. Sac MANSUR GAVRIEL 485 € Eva Youmbi Kandé Sissako

Une nouvelle collection plus géométriques et colorées



Top : NEITH NEYER Pantalon : BEIRA Sneakers : LE FLOW


SINGUILA

057

RÉALISATION : MICKAEL CARPIN PHOTOGRAPHE : JULIEN COZZOLINO MAQUILLAGE : WALTER DENECHERE PRODUCTION : KCM WORLD AGENCY


Tee-shirt et pantalon : LAURENCE AIRLINE Blouson : LAERKE ANDERSEN Lunettes de soleil : DELUI by DELALLE

058


Bombers et pantalon : JITROIS Chemise : HENRIK VIBSKOV Tee-shirt : KTZ


Manteau et pantalon : HOUSE of the very ISLAND Cardigan : HARMONT AND BLAINE Tee-shirt : LAURENCE AIRLINE


Manteau : LAURENCE AIRLINE Bombers : LES CREATIONS EDEN Tee-shirt : KTZ Pantalon : NEW BALANCE Echarpe: LRG Bague : ANTONIO CANNIZZO


Manteau : HOUSE of the very ISLAND Bombers : ANAEL Paris Tee-shirt : G-STAR RAW Pantalon : JITROIS Sneakers : LE FLOW Lunettes de soleil : DELALLE


Manteau : NEITH NEYER Chemise et pantalon : HOUSE of the very ISLAND


Mode

TOQUE LÉOPARD Loza Maleomboh

Histoire d’un couvre-chef mythique

une mode équitable

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh Qui a inspiré le port de la toque à peau de léopard ? est une créatrice qui ne cessera de nous De tous les couvre-chefs au Congo, la toque de léopard Ses conteste vêtements en par les estsurprendre. celui qui sans fut mettent le plus utilisé exergue la qualité des tissus africains tels hommes politiques. Pendant au moins trente ans, il que le avec Kentéla et le Bazin. Les puis pièces sont les prinavait été, canne d’ébène l’abacos, réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce même du cipaux attributs du Maréchal et les symboles qui lui permet de créer des emplois mobutisme. Ils se confondaient avec son régime dictaLoza Maleomboh est née aului-même. Brésil etCar à l’homme torial et personnifiaient le Guide grandit en Côtede d’ivoire et aux Etats Unis, les symboles avait ses marques fabrique et raffolait de ces différentes cultures qu’elleetaqui connu influent forts puisés dans la tradition faisaient son honneur. surquises créations. regorge de Mais a inspiré cette L’Afrique coiffure qu’arborait fièrement le talents et de matériaux de certes qualité,intéressant Loza fait de conPrésident-Fondateur ? Il est naître l’animal est qui retirée cette peau, ensuite de parti de ces duquel personnes internationalise comprendre ces forces. son importance dans la société traditionnelle bantoue.

Félin prudent à la démarche royale, il possède pour la quasi-totalité des tribus Bantou les qualités requises à un chef détenteur du pouvoir traditionnel. Les Bakongo l’appellent “ngo” qui symbolise pour eux la force et la puissance. Considéré depuis la nuit des temps comme un animal rusé, sa belle peau qui fait toujours rêver est sacrée dans la tradition Bantou. La toque de léopard coiffe la tête des chefs coutumiers en guise de couronne. La peau de la panthère est l’emblème du pouvoir traditionnel, l’attribut des rois et empereurs. Elle est l’un des symboles de leur autorité. Raison pour laquelle, le mulopwe Albert Kalonji tout comme Jean-Pierre Bemba l’ont accrochée sur leur veston. Outre la toque, certains monarques traditionnels portent aussi en bandoulière une lanière en peau de ce bel animal à la robe en rosettes. La symbolique du léopard est donc solidement ancrée dans le subconscient des Bantous. Si au Kasaï, les grands chefs sont appelés “mukalenga wa nkashama” qui veut dire “mère-léopard” ou “du ventre de léopard” ; chez les Otetela par contre, le chef reçoit le jour de son investiture plusieurs insignes en rapport étroit avec l’animal sacré : deux peaux de léopard, un bonnet en peau de léopard, un collier fait de dents de léopard et une lance, le tout pour légitimer son autorité. La coiffe à peau de la panthera pardus a toujours été dans la société Bantou l’un des symboles matériels les plus importants et les plus solennels du pouvoir traditionnel légué par les ancêtres défunts.

Le léopard dans la tradition Bantou Le léopard (panthera pardus) ou panthère est un animal solitaire doté d’un corps d’athlète qui fait de lui un agile grimpeur, un excellent coureur, un bon nageur et un parfait sauteur. Ses crocs énormes lui procurent la faculté de tuer en quelques minutes des mammifères deux à trois fois plus lourds que lui. Se puissantes mâchoireslui permettent de transporter et de hisser sa proie de taille moyenne en haut d’un arbre à l’abri des autres prédateurs. En plus, il est beau, élégant, majestueux, fort et violent. L’usage moderne de la toque de léopard L’adoption et le port de la toque par le pouvoir civil modUne nouvelle collection plus géométriques et colorées erne date de l’avènement du pays à l’indépendance. TeteEva Youmbi la est pétri des traditions et coutumes de sa tribu, Patrice Lumumba en est sûrement le premier utilisateur.

Une première collection à l’inspiration Touareg

001 064


Mode Outre l’ancien Premier Ministre et hormis peut-être Moïse Tshombe, plusieurs leaders de la première génération des hommes politiques congolais l’ont portée : de Joseph Kasa-Vubu à Jason Sendwe en passant par Pierre Mulele et Soumialot. Il semble que ce soient surtout les membres du MNC et les lumumbistes de tout bord qui aient pérennisé le port de ce bonnet dans le paysage politique congolais tout au long de la Première République.

Lorsque les Simbas occupèrent l’Est du Congo, la toque en peau de léopard devint le couvre-chef par excellence des dirigeants rebelles qui parfois l’ornaient de plumes d’oiseaux rares. Même leur sorcière, la très tristement célèbre mama Onema, dépositaire d’un pouvoir mystique, l’arborait. Lorsqu’il s’empare du pouvoir, Mobutu, ancien

lumumbiste commence à porter la toque à partir de 1966, ayant compris ce qu’elle représentait dans toutes les coutumes et traditions congolaises. Au début, ce bonnet ne coiffait sa tête que lorsqu’il était en boubou ou habillé de ce qu’on appelait à l’époque “tanzanie”, une sorte d’abacos à manche courte que le Président-Fondateur ramena de chez son vieil ami le mwalimu Nyerere. Se comportant comme un monarque coutumier, il arborait ce symbole au parfum traditionnel pas seulement comme un totem mais comme un signe visible de son omnipotence et de son pouvoir. Par contre, ce bonnet était pour les dignitaires du parti-État le sceau de leur appartenance à l’aristocratie mobutiste. Lors de ses déplacements à l’étranger, la toque à peau de léopard incarnait la substitution de la tutelle coloniale par un pouvoir royal congolais. Plusieurs personnalités Desavec collection étrangères l’avaient portée pour marquer leur amitié ses silhouette le Maréchal. Mais profondément fasciné par le personnage aussi ethniqu de Mobutu, l’ancien Président tchadien François N’Garta estdeune Tombalbaye fit de ce couvre-chef une particularité sa créat politique de recours à l’authenticité qui, à bien des surprendre. égards, fut un copier-coller importé du Zaïre. Avec la chute et la la q exergue disparition du Guide, la toque de léopard a repris son quesens le Kenté originel, celui d’être un ornement ancestral symbolisant la au G réalisées royauté et le pouvoir des chefs traditionnels. qui lui perme Samuel Malonga ) www.mbokamosika.com Loza Maleom grandit en Cô différentes cu sur ses créa talents et de m parti de ces p ces forces.

001


Mode

Selector

LozaLÉOPARD Maleomboh une mode équitable

Des collections culturellement éclectiques, 1. 2. ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent 5. 4. sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise ces forces.

7.

3.3.

6.

8.

9.

066 001

1. Écharpe ASOS 7 € 2. Sac à dos MICHAEL KORS 195 € 3. Sac de voyage DOLCE&GABBANA 4. Toques TITINA (Shoot MZ) 5. Veste SIXTH JUNE 40 € 6. Bombers KENZO 390 € 7. Basket GUCCI 595 € 8. Basket NIKE Air Max 1 “Léopard” Une première collection à l’inspiration Touareg 9. GOURMET “Leopard Pack” 2012 7.

10.

Eva Youmbi

Une nouvelle collection plus géométriques et colorées

11.


Soulja Boy

Chris Brown

Ace Hood

FURY INSTINCT Furyinstinctcontact@gmail.com


Bombers : SCHOTT Tee-shirt : ASOS Jeans : GUESS Sneakers : VANS Chapeau: DE BORNAREL


DADJU

069

PHOTOGRAPHE : AUDRAN SARZIER RÉALISATION : MICKAEL CARPIN GROOMING : GROOMER.S PRODUCTION : KCM WORLD AGENCY Remerciements à L’Agence Française, The Contemporary Luxury Agency


Bombers : SCHOTT Tee-shirt : ASOS Chapeau: DE BORNAREL


Bombers : ALLSAINTS Tee-shirt : ANAEL Paris Pantalon : DOCKERS Sneakers : CONVERSE Chapeau : DE BORNAREL


Bombers et Chemise : LUCIEN PELLAT-FINET Lunettes de soleil : SELIMA Optique Bague : THOMAS V



Bombers : ELEVENPARIS Chemise : WRANGLER Tee-shirt : MAJECTIC FILATURES Pantalon : AMERICAN VINTAGE Chapeau : STETSON Lunettes : SELIMA Optique


Bombers : FURY INSTINCT Paris Sweat : ANAEL Paris Tee-shirt : ASOS Jeans : ALL SAINTS Chapeau : MOODWOOT


PHOTOGRAPHE : AUDRAN SARZIER RÉALISATION : MICKAEL CARPIN PRODUCTION : KCM WORLD AGENCY

FRANGLISH


Bombers : SCHOTT Veste en jean : ELEVEN Paris Tee-shirt : ASOS Lunettes de soleil : RAY-BAN Bracelet : PAUL HEWITT Bague : THOMAS V



Bombers : FURY INSTINCT Paris Tee-shirt : VINTAGE SRP Jeans : LEVIS Chapeau : MOODWOOT


Mode

ODILON Loza Maleomboh NGONDA une mode équitable

DESIGNER & ARTISTE

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces lui personnes qui internationalise L’artiste, c’est ! cesàforces. C’est 3 ans que Odilon Ngonda arrive sur notre continent européen, en France. Originaire de Kinshasa au Congo RDC, son parcours débute après l’obtention d’un BAC Professionnel en Commerce. Un parcours économique et commercial semblait s’offrir à lui avec son entrée à l’Université Paris 8 en Economie Gestion. Après une profonde prise de conscience, une réorientation professionnelle était devenue pour lui une évidence pour s’épanouir dans le monde où il entreprenait de vivre son rêve : l’art. L’art dans tous ses états : que ce soit le stylisme, l’illustration ou même cinématographiquement parlant. À la suite de quoi, s’en suivirent trois années à l’école de design CREOPOLE à Paris...

Petit à petit, l’oiseau fait son nid... Jimmy Choo,
CHROMAT, Eli
Tahari... C’est chez les plus
grands que Odilon a pu
forger sa créativité et se
créer un nom dans cette
industrie si fermée qu’on
appelle « la mode » à travers diverses professions
telles que designer,
assistant display...
autant de fléchettes à son
arc.
Plus tard, une autre se
révéla.
En 2008, il
fait parti des 10 finalistes
au « Comité
 COLBERT », concours de
design à Paris pour les
modèles de chez John 
Lobb. En
février 2009, il devient
finaliste du concours New
 Balance France. Le
tout dans un cocktail de
destinations de rêve telles
 que New York et Londres 
(où il expose certaines de
ses peintures et illustrations) ou encore Buenos Aires (où il fut responsable de communication pour European Fashion Academy).
En 2017, il devient directeur artistique du film « THE PARIS PROJECT » réalisé par Tamar P. Carter.

001 080

L’ascension En 2012, il crée sa propre marque de vêtements «CRABEDESIGN» avec un premier défilé à Amsterdam en 2013.
Une marque de prêt-à-porter dont tous les modèles sont imaginés et créés par lui-même.
Le 5 mars 2016, il devient co-fondateur du concept store CREATIV LABO, situé au 41 rue Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris.
Plus qu’une boutique de jeunes créateurs, ce lieu propose des services divers tels que : vêtements, musiques, tatouages, lancement de marques et mise en place de pop-up Une première collection à l’inspiration Touareg Une nouvelle collection plus géométriques et colorées stores à l’étranger... Eva Le Youmbi dicton de la maison : « toujours plus d’expériences pour que les clients repartent satisfaits. » !


Mode

LA SAPE PATRIMOINE NATIONAL

Photo : Robert Huggins

Plus largement désignée sous le nom de « sapologie », la SAPE est un mouvement d’identité vestimentaire qui détourne et réinvente depuis plus de 100 ans les codes de la mode parisienne. Dans les années 1920, les autorités coloniales belges ou françaises effectuaient des contrôles policiers sur les accoutrements vestimentaires... Les “sapeurs” immigrés en Europe aimaient ne pas se “faire discrets” (ce que les sociétés occidentales leur demandaient),
ce qui a forgé en eux un dévouement, un acharnement à perpétuer leur style. Un style parfois incompris : un assemblage de couleurs inspirées des « dandys anglais », des chaps avec une touche d’extravagance savamment dosée qui, pour certains, était non harmonieux mais pour eux totalement élaboré et voulu coloré de la sorte.
La sape n’est pas seulement une histoire de mode, c’est également des codes de savoir-être et une conscience politique.
N’est pas sapeur qui veut.
Les sapeurs se distinguent autant par leur style que par leurs idéaux.
Jamais simple mais toujours humble, la soif de vouloir s’affirmer et se démarquer : voilà ce qui représente le sapeur !

L’inventeur du mot « SAPE » serait Christian Loubaki, homme à tout faire du 16e arrondissement de Paris, qui aurait observé ses employeurs s’habiller, et profité des vieux vêtements qu’ils lui offraient.
On distingue deux types de sapeurs : ceux qui font référence à Christian Loubaki avec les codes du dandysme bourgeois du XIXe et du début du XXe siècle, et ceux que Ley Mamadou décrivait dans les années 1983-84 et qui appartiennent à la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes. Tandis que certains voient plus le mouvement comme une religion ou une idéologie à part entière, d’autres le voit comme du folklore ou une façon ridicule de s’exhiber avec des tenues parfois aussi extravagantes que hors de prix. La philosophie de la sape s’accompagne de dix commandements fondamentaux qui régissent le comportement des sapologues et résument leurs valeurs : • 1er commandement : Tu saperas sur Terre avec les humains au Desetcollectio Ciel avec ton Dieu créateur. ses silhouette • 2e commandement : Tu materas les ngayas (non connaisseurs), aussi ethniqu les nbéndés (ignorants), les
tindongos (les parleurs sans but) sur est une créa terre, sous terre, en mer et dans les cieux. surprendre. • 3e commandement : Tu honoreras la sapologie en tout lieu. exergue la q • 4e commandement : Les voies de la sapologie sont impénétrale Kenté bles à tout sapologue ne connaissant pas la règle de trois,que la triloréalisées au gie des couleurs achevées et inachevées. • 5e commandement : Tu ne cèderas pas. qui lui perme • 6e commandement : Tu adopteras une hygiène vestimentaire et Loza Maleom corporelle très rigoureuse. grandit en Cô • 7e commandement : Tu ne seras ni tribaliste, ni nationaliste, ni différentes cu raciste, ni discriminatoire. sur ses cré • 8e commandement : Tu ne seras pas violent ni insolent. talents et de • 9e commandement : Tu obéiras aux préceptes de civilité des parti de ces p sapologues et au respect des 
anciens. ces forces. • 10e commandement : De par ta prière et tes 10 commandements, toi sapologue, tu coloniseras les peuples sapophobes.

Shaïna Litho

081 001

Bien que la sape soit née au Congo (RDC et Brazzaville), les deux pays ont tout deux des façons bien à eux de lui rendre hommage.
 En RDC, chaque année, on célèbre chaque 10 février la grande joute vestimentaire de sapologues dans les rues de Kinshasa, capitale de la RD Congo. Une sorte de défilé où on exhibe son style avec fierté.
 À Brazzaville, le quartier appelé « Bacongo » et son avenue «Matsoua » sont synonymes du « fief » de la sapologie brazzavilloise. Les jeunes viennent de partout pour montrer leur capacité à marier les couleurs et l’élégance. Aujourd’hui, la plus grande partie des « sapeurs » se trouve à Paris, dans le 18e arrondissement, quartier Château Rouge. C’est ici que, mêlés aux aliments africains, aux restaurants exotiques et vendeuses en tout genre, nos sapeurs ont établi leur « résidence ».


Mode

Selector Homme

Loza Maleomboh AFROPEAN DANDY une mode équitable

1.

Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à 4. en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les grandit différentes cultures qu’elle a connu influent sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise ces forces.

7.

2.

3.3.

5.

6.

8.

9.

1. Noeud papillon BELFAST BOW COMPANY 15 € 2. BORSALINO en daim 290 € 3. Chemise maestro FRENCH DEAL 490 € 4. Blazer en laine PAUL SMITH 980 € 5. Pantalon chino SCOTCH AND SODA 45 € 6. Blazer CHARLES TYRWHITT 270 € 7. Mocassins J.M. WESTON 595 € 8. Sneakers Rolland Garros GOYA 9. Sneakers LANVIN 300 € Une première collection à l’inspiration Touareg

082 001

Eva Youmbi

Une nouvelle collection plus géométriques et colorées


ENFIN UN SYSTEME DE RASAGE FAIT POUR NOUS.

La meilleure expérience de rasage et de soins pour les hommes aux poils frisés, crépus et à la barbe dure. Des soins Made in France, à base d’ingrédients naturels, fabriqués dans des laboratoires reconnus, pour une peau saine et un rasage parfait.

Disponible sur : JUSTDAWEY.COM et

@JUSTDAWEY



Mode

LE BACHELOR

LA SAPE : COMMENT PASSER DU FOLKLORE À L’INDUSTRIE ?

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Congolais de Brazzaville je suis, Congolais de Brazzaville je resterai, mais la vie a fait que je suis devenu Franco-Congolais aujourd’hui. Je défends le Congo par mes modestes créations et ma modeste visibilité sur l’échiquier parisien.

Vous êtes l’un des rares à avoir fait de la sape un business. Quelle a été votre motivation ? La sape pourrait constituer un bassin d’emplois énorme pour les Congolais, sauf que dans mon pays, on n’a pas choisi de visiter ce versant là. On a malheureusement choisi le versant le plus niais pour la sape, à savoir « la sape pour la sape ». « La sape pour la sape » ne peut pas parler au Bachelor que je suis. J’ai lancé ma marque Connivences en 98, avec une boutique sur la place de Paris, j’ai été cité dans tous les magazines du monde, et notamment français, qui parlent de la mode : Dandy, Monsieur, le city guide de Louis Vuitton, j’étais visible au musée du Luxembourg jusqu’au 4 janvier avec une expo sur la sape, je sors de Genève avec la Fashion week, je suis l’égérie de Canal+ pour l’Afrique, anciennement égérie de la compagnie Écair, cette année je serai invité à Brooklyn pour parler de la sape, etc. Tout cela pour dire que je me suis battu pour en faire un business. Nous, au Congo, pays par excellence de la sape, n’avons vu émerger aucun entrepreneur dans ce domaine… quel paradoxe !

Ne pas en parler serait de la non-assistance à jeunesse en danger. Partout où je vais, on me demande : « pourquoi ne confectionnez-vous pas vos produits au Congo ? Ne seraitce que des petites pièces ». J’ai des partenaires turcs, italiens qui sont à la recherche de marchés, qui veulent bien venir au Congo. Aujourd’hui, je pourrais être fier de la sape si cela constituait un vrai secteur économique au Congo, mais ce n’est pas le cas. La sape, vue par l’intelligentsia congolaise, a toujours été un phénomène mineur. Autant, on pouvait s’enorgueillir de notre amour pour la sape, mais jamais personne ne s’est penché sur son côté économique. Pour l’anecdote, le 1er mai 2016, j’ai quitté Paris pour assister aux obsèques de Papa Wemba. Il avait toujours cru en une sape panafricaine. Il me disait toujours : « mon petit frère, il faut que tu viennes t’installer à Kinshasa, à Abidjan, à Dakar ». Même lui, à sa modeste place de musicien, avait déjà vu l’intérêt d’un développement d’une sape économique. On est élégant de Brazzaville à Kinshasa mais, aujourd’hui, combien vivent de l’export d’une production vestimentaire locale ? Zéro. Le business de la sape au Congo est vide. Nous sommes uniquement dans les apparences !

085

“Mon rêve est que Brazzaville devienne la capitale africaine de la mode, avec un maillage de petites entreprises de fabrication.”


Mode

Quelles sont vos actions pour essayer de faire émerger la sape ? On est en train de créer, depuis quelques mois, le premier portail mondial de la sape. Dans tout ce qu’elle a de culturel et d’économique, ce sera une vitrine internationale. Alain Mabanckou, Vincent Perez, Antoine de Caunes… Autant de personnalités qui nous apportent leur appui sur ce projet, en qualité de futurs éditorialistes. Vous savez, il est vital que des Africains portent de tels projets. Il y a eu Congo Kitoko avec la fondation Cartier, l’exposition au Palais de Tokyo… les événements sont nombreux mais portés quasi uniquement par des Occidentaux. Il est temps que nous fassions bouger cela ! Mais tout n’est pas à jeter, il y a des gens qui se bougent pour promouvoir la sape dans leurs différents pays africains. Par exemple, il y a eu un mois de la sape, au Kénya. On peut également citer la RDC. Il y a eu un foisement autour de la sape, avec la mort du grand frère Stervos Niarcos (une figure de la sape congolaise décédée en 1995). Les Zaïrois sont actuellement en train de réclamer que le jour de son décès soit décrété comme la Journée de la Sape dans le monde. Toute cette dynamique vise à tirer la sape vers le haut.

Vous parliez de Papa Wemba, cette édition lui rend hommage. Quel a été son impact dans la sape ? Papa Wemba a sorti la sape des ornières où elle était. Il a ramené la sape à la rumba et elles sont aujourd’hui indissociables. Papa Wemba a vulgarisé la sape dans le monde entier. Aujourd’hui, des personnalités comme Alain Mabanckou ou moi-même, nous suivons les traces de Papa Wemba. Il m’avait dit que son rêve serait que j’installe une boutique Connivences à Kinshasa, et j’espère un jour l’honorer.

086



PHOTO : DIDIER TEURQUETIL

Mode

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Camille : D’origine antillaise, je suis dans le comité d’organisation d’Afropean Model. Je m’occupe de toute la partie communication, recherche de partenaires, suivi du précédent Mister Congo et la gestion de l’image sur les réseaux. Hans : Je suis le co-président, d’origine ivoirienne. Kotalo : D’origine congolaise, président avec Hans et je m’occupe de toute la direction artistique.

À la base, vous avez commencé avec Mister Congo France… Kotalo : On a voulu donner une nouvelle image au peuple congolais, mais aussi au peuple africain. Nous sommes malheureusement souvent perçus uniquement comme des sapeurs, des ambianceurs, des personnes pas sérieuses…

Pour la prochaine édition, vous avez tout remodelé ? Hans : Le lieu reste le même, mais on a décidé de réorienter le projet. Il ne s’agit plus d’un concours de mister, mais d’un concours de modèles. Autre changement d’envergure : nous ouvrons désormais le concours aux filles.

Kotalo : Et autres origines, puisque nous l’étendons désormais à toute l’Afrique et plus seulement au Congo. Camille : Mister Congo devient donc désormais Afropean Model, un concours mixte de modèles afropéens. Hans : Disons que Mister Congo nous a servi en quelque sorte d’entrainement et là nous basculons dans une autre dimension.

À quoi peut s’attendre le ou la gagnant(e) de cette édition ? Kotalo : Il y a plusieurs contrats et partenariats qui sont déjà actés. Par exemple, le gagnant de Mister Congo de cette année, Jean-Victorien, va faire une pub pour Connivences, pour rajeunir leur image, également pour La Lizette qui est un traiteur. Hormis cela, nous l’accompagnons sur ses projets personnels parce qu’il fait de la musique. Kevin Yoka, le 1er gagnant, était plus axé sur le cinéma, et on l’a aussi aidé dans ce sens. Il bosse actuellement sur une mini web série avec des vidéos courtes qu’il propose sur les réseaux. Il était également présent sur le clip Bazardé de Keblack, ce qui lui a donné pas mal de visibilité. Il est également paru dans Vogue magazine.

088


Mode

MISTER CONGO

FAIT PEAU NEUVE ET DEVIENT

AFROPEAN MODEL

Hans : Le 1er dauphin de l’année dernière avait également eu pas mal d’opportunités. Il avait fait la Hair Look Academy, à Lyon. Lui aussi a fait Vogue magazine. Il est sur un profil mannequin défilé, mannequin mode. On le pousse dans cette voie, donc pour l’année 2018, il va enchaîner encore plus de castings. Camille : Tout cela pour vous expliquer qu’il y a un réel suivi de nos gagnants, en cohérence avec leurs projets professionnels et artistiques. Avec Afropean Model, nous serons exclusivement orientés autour des métiers de la métier de la mode, pour sortir - on l’espère - la prochaine figure noire des podiums français.

Vous avez prévu un court métrage promotionnel de votre event… Kotalo : Le court-métrage, dont le titre est « Pouvoir », va raconter l’histoire de la passation de pouvoirs, pour symboliser l’intronisation de notre futur lauréat. Ce titre rassemble des thématiques comme la puissance, la force, mais également la trahison, les complots… Il y a beaucoup de jalousie, de complots qui sont mis en scène, mais aussi la réussite, parce que le pouvoir n’est pas symbolique que du mal. En accompagnement de ce court-métrage, il y aura une BD sur la même thématique. Hans : On cherchait une manière assez originale de montrer le changement que nous allions apporter à notre concours. On a commencé à réfléchir et on s’est dit pourquoi pas créer un courtmétrage pour expliquer la bascule de Mister Congo France à Afropean Model.

Quel est le calendrier d’actions ? Camille : On a lancé l’appel aux candidatures la deuxième quinzaine de janvier avec un teaser prévu à cet effet. Le casting s’est tenu au mois de février, le week-end du 3/4. Ensuite, il y aura des master class pour professionnaliser les candidats et voir quel est leur niveau dans le mannequinat, afin de savoir comment ils posent, comment ils défilent… Nous aurons donc 2 master class assez importantes : la première fin février et le deuxième qui aura lieu sur une semaine, dans une villa, sous forme de reality show. On va les suivre pas à pas et les voir se transformer pour entrer dans les standards de l’industrie de la mode. Ce sera la dernière ligne droite avant l’élection du 7 avril. Hans : 2 semaines avant l’événement, ils s’entraîneront donc de façon très intensive et seront coachés par des professionnels. Tous les jours, ils auront des activités qui seront diffusées sur tous les réseaux.

Un message pour vos futurs postulants ? Camille : Ce concours va être un moyen d’apporter de la diversité sur les podiums français. C’est une problématique que nous connaissons tous. On pensait en être sortis dans les années 70 après qu’Yves Saint Laurent eut commencé à imposer des mannequins noires sur les podiums, mais aujourd’hui c’est quelque chose qui se raréfie. C’est aujourd’hui le moment de relancer la machine et nous espérons contribuer à cela en accompagnant du mieux possible notre futur vainqueur.

Si je vous dis le mot “ROOTS”, cela vous évoque quoi ? Camille : La mode. Kotalo : La culture. Hans : L’Afrique.

089


VANESSA CAIXEIRO

RÉALISATION : MICKAEL CARPIN PHOTOGRAPHE : CHRISSE JOHNSON MAKE UP ARTIST : MATHITA N’DIAYE PRODUCTION : KCM WORLD AGENCY

Robe manteau : KATE BEE Combinaison short : FILLE DE JOIE


Collier et boucles d’oreilles : CLARA JASMINE Carré de soie : LES BELLES HEURES



Pantalon et chemise : I.D. SARRIERI Bijoux : CLARA JASMINE


Collier et boucles d’oreilles : CLARA JASMINE Carré de soie : LES BELLES HEURES


Robe : DR Créations Blouson : PEPA LOVES


Baby Roots

5 ASTUCES

POUR RETROUVER SA SILHOUETTE D’AVANT GROSSESSE

Devenir maman est l’une des plus belles choses qui puisse arriver dans la vie d’une femme. Maintenant que bébé est là, il faut bien sûr prendre le temps de s’occuper de lui, tout va tellement vite et ce petit bout grandit à vitesse grand V. Mais comme je dis souvent, avant d’être mamans, nous sommes des femmes et ça il ne faut jamais l’oublier ! Se remettre en forme après l’accouchement n’est pas un sacrilège. On ne parle pas du culte du corps ici, mais bien de bien-être, et ce dit bien-être passe par l’estime de soi. Par conséquent, bien se sentir dans son corps et dans sa tête est essentiel pour soi mais aussi pour bébé. Être maman, c’est aussi être forte physiquement car, crois-moi, tu vas en porter des poussettes et des cosy ! Alors pour retrouver sa silhouette d’avant grossesse, voici quelques astuces :

Instagram : @afrochocofit

3. L’allaitement L’allaitement reste un choix personnel, mais il est non seulement bon pour nourrir bébé mais aussi pour faire perdre du poids à la maman. Allaiter demande tellement d’énergie que cela fait brûler les calories pendant, et même après l’allaitement ! Il est aussi idéal car il fait pression sur l’utérus et celui-ci redescend plus rapidement, ce qui diminue considérablement l’effet de « ventre ballonné ». La diminution de volume au niveau du ventre est flagrante !

1. Laisser au corps le temps de se remettre en place Pas besoin d’aller plus vite que la musique ! Ton corps se transforme pendant 9 mois, il est donc important de le laisser se remettre en place tout doucement. Tes organes se sont déplacés pendant la grossesse, il faut donc leur laisser le temps de retrouver leur place respective. Je dirais que reprendre une activité entre 6 et 9 mois post partum, c’est le top.

2. Faire sa rééducation périnéale Bien trop de femmes négligent cette étape alors qu’elle est absolument nécessaire pour pouvoir reprendre une activité physique. En France, nous avons la chance d’avoir 10 séances gratuites donc profitons-en ! Instagram : @afrochocofit

096


Baby Roots 4. Bien se nourrir Il est important de bien se nourrir, sainement et en contrôlant ses portions. Bien souvent, les femmes pensent que : si elles s’affament, elles perdront du poids plus rapidement… C’est faux. Le corps a besoin d’énergie pour en brûler. S’il ne reçoit pas d’aliments pendant un certain temps, il se met en mode stockage et va donc avoir tendance à garder au lieu d’éliminer, d’où la prise de poids. Mais si le métabolisme est toujours enclenché car le corps est bien nourri, ce dernier sera en mode combustion et il sera donc plus facile d’éliminer les calories en faisant du sport.

5. Pratiquer une activité physique complète

Retrouvez @afrochocofit sur Instagram x Facebook x Snapchat

Cette étape arrive en dernière position, mais elle n’en est pas moins importante ! Une activité complète nécessite des exercices dits « cardio » et des exercices de renforcement musculaire combinés. J’insiste, pour perdre du poids, l’un ne va pas sans l’autre. Le renforcement va permettre au corps de brûler les graisses pendant l’effort et au repos, le cardio va permettre d’avoir du souffle et d’être par conséquent plus résistant pendant les exercices musculaires, et va aussi permettre d’allonger le muscle. Vous avez désormais les clefs, à vous de prendre votre courage à deux mains !

Kæly•s Création est une marque qui cible les clients adeptes de la singularité. Couleurs, matières, coupe du vêtement, ces créations originales font ressentir une atmosphère bohème chic. Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :

Facebook : Kæly•s Création Twitter : kaelyscreation Instagram : kaelyscreation Pinterest : Kæly•s Création

Collections II Accessoires II Shootings II Boutique

www.kaelyscreation.com


Lunettes de soleil : SELIMA OPTIQUE DELALLE


099

PHOTOGRAPHE : PHILIPPE KERLO RÉALISATION : MICKAEL CARPIN MAQUILLAGE : AUDREY GAUTIER MANNEQUIN : NARO LOKURUKA @KarinModels PRODUCTION : KCM WORLD AGENCY


Lunettes de Soleil : MAX PITTION SELIMA OPTIQUE


Lunettes de Soleil : VERSACE POLICE SELIMA OPTIQUE


Lunettes de Soleil : PAWAKA


Lunettes de Soleil : VERSACE NINA RICCI


Beauté

Shopping Selector PEAU ÉCLATANTEd’Ija Les malheurs

Allo?!

1. Crème visage teint éclat Une hydratation intense est apportée par ce soin aux 5 actifs bio et ses 99,2% d’ingrédients naturels. Cette onctueuse crème visage, riche en vitamines et antioxydants, resserre lesàpores, et devant la machine café, estompe elles ont les misridules en place, tonifie tout en douceur. Votre que peau un système de reconnaissance vestimentaire est revitalisée, unifiée et illuminée j’appelle “ toutes pour cuisses “ et, de grâce, ne un dehors teint parfait. me lancez pas surASHANA le legging à “ fenêtre B 42,50 € sur cour”... 1. 2. c’est vrai, après X années de Je suis consternée, 2. Huile de figue de barbarie bons et loyaux services chez Y, je pensais avoir tout L’huile de figue de barbarie Fragvu : ment Pur est 100% Bio certifiée - La jupe transparente ECOCERT. Grâce à sa richesse exceptionnelle en vitamines E - Le soutien- gorge VRAIMENT invisible... (environ 1000 mg/kg) et enà stérols Mais je me trompais, le pire reste encore venir, (environ 10 g/kg), elle est considéet je ne suis pasréepressée de le voir débarquer. comme l’anti-âge naturel le plus En attendant, jeefficace. marcheCette seulehuile comme la sèchedans et légère qui pénètre rapidement peau,je chanson, parce qu’il ne manquerait plusla que Francesca contient quantités choisisse mon camps. Et également puis, vous des trouvez que importantes d’acides... Ah la joie des coiffures protectrices, la liberté, la j’ai une tête de dinde vous ? Soyons sérieux, bien 3. 4. FRAGMENT PUR 30,00 € fainéantise enfin assumée, la tranquillité pour qu’ayant quelques ennemies jurées et déclarées, 3. Masque détox trois semaines voire plus si affinités... Plus oui, à qui, je tends, régulièrement, deséclat pièges du plus En un instant, ce masque crèmeça car s’il n’est pas conseillé de garder un tissage ou grand cru, je n’agis jamais à visage découvert, purifie, adoucit et revitalise les des tresses plus de trois semaines, certaines sont pourrait mettre à peaux mal maternies couverture et par le d’espionne sébum, les imtentées de laisser passer la date de péremption, à qu’est ce que j’iraipuretés dire à mon patron hein ?! et les cellules mortes, pour peau nette et rayonnante. Ce leurs risques et périls. Non, je sais allier une l’utile à l’agréable. Preuve en est, masqueaux peutblagues s’utiliserfoireuses localement Si vous suivez mes aventures, vous n’êtes pas sans je ris à gorge déployée de sur les imperfections.Actifs clés : savoir qu’au Bureau, des clans se livrent une guerre Typhaine, car, en- ces temps de remise en forme Le kaolin connu pour ses puissans merci. Et depuis l’histoire de La Cage Aux express, quinze faux éclats de rireabsorbantes par jour, c’est santes propriétés et apaisantes. Poules, c’est pire encore ! ( www.lmija.com) .Comme bon pour les abdos ! C’est d’ailleurs au cours d’une 5. 6. • L’extrait de grainesque de Babchi quoi, il suffit d’ajouter un homme à l’histoire, pour de ces séances d’abdos-mâchoires, j’apprisqui la agit comme un agent antibactérien. tout mettre à feu et à sang. rumeur de la semaine et voici ce que Goundo avait 5. • L’extrait de papaye va stimuler le Beurre de karité Un de nutrition 100% pur,ont apaisant et réparateur. Les poules, mes collègues, jeté leurs oeufs sur le à dire : renouvellement cellulaire. concentré FLEURANCE basNATURE côté pour aller se frotter aux dindes du premier - Quoi t’es pas au SERENITY courant ?!COSMETICS Et bien j’ai compté, ça étage, sous l’oeil victorieux de Satanas, la plus fait maintenant six semaines que Gwladys porte ses 6. Crème seconde jeunesse pour femme 4. Savon noir à l’eucalyptus grande amatrice de volaille que hyper-réparateur je connaisse. Nonqui agit boxenbraids. C’est (Ambre, méga, giga, archi crade sérieux! Elle est composée d’un cocktail détonnant vanille, patchouli) profondeur et réduit de les se rides du front et lesà ridules contour de Nan la bouche. contentes brûler les ailes chaquedu passage mais allô quoiLA ! Tu te coiffes t’enlèves jamais? SULTANE DEetSABA 29,00 € Riche et raffermissante, elle hydrate, nourrit et redonne une jeunesse à votre peau. KIBONIT 29,00 €

001

104

Yememca



LES RITUELS

BEAUTÉ TRADITIONNELS KONGO

AU



Beauté

Les malheurs d’Ija

Allo?!

devant la machine à café, elles ont mis en place, un système de reconnaissance vestimentaire que j’appelle “ toutes cuisses dehors “ et, de grâce, ne me lancez pas sur le legging à “ fenêtre sur cour”... Je suis consternée, c’est vrai, après X années de bons et loyaux services chez Y, je pensais avoir tout vu : - La jupe transparente - Le soutien- gorge VRAIMENT invisible... Mais je me trompais, le pire reste encore à venir, et je ne suis pas pressée de le voir débarquer. En attendant, je marche seule comme dans la chanson, parce qu’il ne manquerait plus que je Francesca choisisse mon camps. Et puis, vous trouvez que Ah la joie des coiffures protectrices, la liberté, la j’ai une tête de dinde vous ? Soyons sérieux, bien Les femmes congolaises des secrets de beauté bien gar- pour En période de quelques grossesse, ennemies il est souvent conseillé d’appliquer fainéantiseontenfin assumée, la tranquillité qu’ayant jurées et déclarées, dés et surtouttrois naturels. Depuis très longtemps, secrets de jours beurre de karité pur sur le ventre, semaines voire plus si les affinités... Plus oui, tous les à qui, jedu tends, régulièrement, des piègescela du permet plus beauté se transmettent de mère en fille. L’importance d’avoir de prévenir l’apparition de vergetures et ce jusqu’au terme. car s’il n’est pas conseillé de garder un tissage ou grand cru, je n’agis jamais à visage découvert, ça une belle peau douce est souvent synonyme de bien-être. Après l’accouchement, le rituel est le même, on viendra applides tresses plus de trois semaines, certaines sont pourrait mettre à mal ma couverture d’espionne et Loin des clichés qui raisonnent dans la tête de chacun, la quer quotidiennement ce beurre précieux sur les zones où la tentées de laisser passer la date de péremption, à qu’est ce que j’irai dire à mon patron hein ?! femme congolaise entretient sa peau avec des recettes soupeau s’est distancée. On ne compte plus les vertus du beurre leurs risques et périls. Non, je sais allier l’utile à l’agréable. Preuve en est, vent élaborées avec des huiles et des produits sains et nade karité. Il est l’allié numéro 1 de la femme congolaise. Si vous suivez mes aventures, vous n’êtes pas sans je ris à gorge déployée aux blagues foireuses de turels qu’elle peut facilement trouver dans les commerces de savoir qu’au Bureau, des clans se livrent une guerre car, l’huile en ces forme En ceTyphaine, qui concerne detemps palme, de cesremise bienfaitsensont multiproximité ou sur les marchés. sans merci. Et depuis l’histoire de La Cage Aux ples. express, quinze faux éclats de rire par jour, c’est en Elle est utilisée en huile de beauté depuis des siècles et abdos en Afrique de d’ailleurs l’Ouest. Peu elle peut Poules, pire encore ( www.lmija.com) bonCentrale pour les ! C’est augrasse, cours d’une Le beurre de karité estc’est utilisé pur sur la!peau comme crème.Comme Afrique tout type de peau. Ses propriétés nettoyantes de beauté, surtout les peaux à tendance sèche.à Comme quoi,pour il suffit d’ajouter un homme l’histoire, pour être utilisée de ces sur séances d’abdos-mâchoires, que j’appris la sont rumeur réputéesde pour clarifier la toutes ses impuretés. il est assez gras, n’est pas de coutume toutil mettre à feu et à sang.de l’appliquer sur la semaine et peau voici de ce que Goundo avait caroténoïdes et en vitamine E, ses particularités antile visage car ilLes risquerait les pores d’empêcher poules,d’obstruer mes collègues, ontet jeté leurs oeufs sur le Richeàen dire : en font un excellent remède dans la prévention des la peau du visage de respirer. Le beurre de karité est endu re-premier oxydantes bas côté pour aller se frotter aux dindes - Quoi t’es pas au courant ?! Et bien j’ai compté, ça vergetures. L’huile de palme rétablit la souplesse et l’élasticité vanche utilisé dans la prévention ou la cicatrisation des verétage, sous l’oeil victorieux de Satanas, la plus fait maintenant six semaines que Gwladys porte ses de la peau, laissant cette dernière très douce et soyeuse. Elle getures. grande amatrice de volaille que je connaisse. Non box braids. C’est méga, giga, archi crade sérieux! est aussi très hydratante, régénérante et restructurante. contentes de se brûler les ailes à chaque passage Nan mais allô quoi ! Tu te coiffes et t’enlèves jamais?

Huile de palme & Beurre de karité

HALTE AUX VERGÉTURES

001 108

Karité et huile de palme, vos partenaires made in Congo pour lutter contre les vergétures ! AfroChocoFit



Beauté

LA FARINE DE MANIOC Les malheurs d’Ija POUR VOS SOINS CAPILLAIRES

Allo?!

Francesca

Ah la joie des coiffures protectrices, la liberté, la

Il existe un tas d’astuces pour démêler ses cheveux sans fainéantise enfin assumée, la tranquillité pour douleur et avec efficacité. Les produits à effet gel tels que voire plus Plus oui, le lin, l’aloetrois vera semaines sont à privilégier pour si un affinités... effet glissant car s’il n’est pas conseillé de garder un tissage ou et un maximum d’hydratation. Un produit autre que ceux des tresses plus de trois semaines, certaines sont cités précédemment remplit tous ces critères. Avez-vous la date de péremption, à déjà essayétentées la farinede delaisser maniocpasser ?

leurs risques et périls. Le manioc Sin’est passuivez à présenter. Ses tubercules ont leur vous mes aventures, vous n’êtes pas sans place danssavoir nos cuisines sous toutes les se formes qu’au Bureau, des clans livrentpossiune guerre bles: en graines poudrel’histoire (farine) ou sans (tapioca), merci. Eten depuis deentières. La Cage Aux L’avantage est que le manioc est très riche en amidon et Poules, c’est pire encore ! ( www.lmija.com) .Comme la farine peut être utilisée pour épaissir les préparations et quoi, il suffit d’ajouter un homme à l’histoire, pour à forte dose donner un aspect gélatineux. C’est cet aspect tout mettre à feu et à sang. gélatineux que l’on recherche pour les cheveux.

Les poules, mes collègues, ont jeté leurs oeufs sur le bas côté pour aller se frotter aux dindes du premier étage, sous l’oeil victorieux de Satanas, la plus grande amatrice de volaille que je connaisse. Non contentes de se brûler les ailes à chaque passage

devant la machine à café, elles ont mis en place, un système de reconnaissance vestimentaire que j’appelle “ toutes cuisses dehors “ et, de grâce, ne me lancez pas sur le legging à “ fenêtre sur cour”... Je suis consternée, c’est vrai, après X années de bons et loyaux services chez Y, je pensais avoir tout vu : - La jupe transparente - Le soutien- gorge VRAIMENT invisible... Mais je me trompais, le pire reste encore à venir, et je ne suis pas pressée de le voir débarquer. En attendant, je marche seule comme dans la chanson, parce qu’il ne manquerait plus que je choisisse mon camps. Et puis, vous trouvez que j’ai une tête de dinde vous ? Soyons sérieux, bien Pour profiter de ses effets, il vous suffit de disperser une pequ’ayant quelques ennemies jurées et déclarées, tite quantité de farine de manioc dans de l’eau chaude. Si qui, je trop tends, des pièges du plus vousàmettez de régulièrement, farine, la préparation sera compacte. grand cru, je n’agis jamais à visage découvert, Vous obtiendrez un mélange translucide à blanchâtre ça qui mettre à mal ma couverture d’espionne et est lepourrait gel en question. cedirectement que j’irai dire à mon patron heinvos ?! cheveux Vousqu’est pouvez appliquer le gel sur pourNon, le démêlage ou alors dans votreensoin je sais allier l’utilel’incorporer à l’agréable. Preuve est,à température ambiante pour une chevelure et brillanje ris à gorge déployée aux blaguesdouce foireuses de te à Typhaine, la clé. L’avantage plustemps c’est que farine en de tapioca car, enences de la remise forme pourra épaissirquinze vos masques un peu n’est express, faux éclats detrop rire liquides. par jour,Cec’est qu’à chaud que le gel se forme. bon pour les abdos ! C’est d’ailleurs au cours d’une de ces séances d’abdos-mâchoires, que j’appris la Un exemple de soin à la farine de tapioca : rumeur de la semaine et voici ce que Goundo avait - 200 mL de lait de coco. dire : à soupe de farine de tapioca. - Uneà cuillère Quoi t’es pas audecourant - Une cuillère à soupe miel. ?! Et bien j’ai compté, ça fait maintenant six semaines que Gwladys porte ses box braids. C’est méga, giga, archi crade sérieux! Nan mais allô quoi ! Tu te coiffes et t’enlèves jamais?

001 110

Mary-J pour www.lablackeuse.com



Beauté

LA TOMATE

L’ALLIÉ D’UNE BELLE PEAU Les malheurs d’Ija

Allo?!

La Nature regorge de nombreux secrets et bienfaits santé que la plupart des gens ignorent. Il se trouve que plusieurs remèdes naturels – comme la tomate – se cachent dans votre jardin potager. Avec un usage adéquat, ce fruit peut faire des miracles sur votre peau. Francesca L’utilisation de la tomate dans le cadre de votre routine de soins corporels quotidiens aidercoiffures à purifier protectrices, votre peau deslaboutons Ah la peut joie des liberté, la et cicatrices d’acné. Ce fruitenfin est riche en vitamines A - C - E - Kpour fainéantise assumée, la tranquillité B6 qui fournissent nombreuxvoire nutriments à laaffinités... peau et permettroisdesemaines plus si Plus oui, tent de rétrécir les pores. De plus, l’acidité de la tomate régule car s’il n’est pas conseillé de garder un tissage ou le niveau du pH de votre peau ; ce qui contribue à prévenir les des tresses plus de trois semaines, certaines sont éruptions cutanées. La tomate a également une forte teneur en tentées de laisser passer la date de péremption, à antioxydants – notamment le lycopène – qui exercent une action leurs risques et périls. réparatrice et régénératrice sur la peau. En outre, elle contient Si vous mesà l’hydratation aventures, vous pas sans près de 90% d’eau qui suivez contribue et lan’êtes purification savoir qu’au Bureau, des clans se livrent une guerre des tissus cutanés.

sans merci. Et depuis l’histoire de La Cage Aux ASTUCES POUR PURIFIER VOTRE Poules, c’est pire encorePEAU ! ( www.lmija.com) .Comme Masque antioxydant quoi, il suffit d’ajouter un homme à l’histoire, pour

Mélangez une tout cuillère à soupe de tomate avec quelques mettre à feude et jus à sang. gouttes de jus de citron ; puis appliquez cette solution sur les Les poules, mes collègues, ont jeté leurs oeufs sur le imperfections de votre peau. Laissez agir pendant cinq minutes bas côté pour aller se frotter aux dindes du premier au moins et rincez à l’eau tiède. La forte teneur en vitamine C du étage, sous l’oeil victorieux de Satanas, la plus citron renforce l’action antioxydante de la tomate.

grande amatrice de volaille que je connaisse. Non contentes de se brûler les ailes à chaque passage

devant la machine à café, elles ont mis en place, un système de reconnaissance vestimentaire que j’appelle “ toutes cuisses dehors “ et, de grâce, ne me lancez pas sur le legging à “ fenêtre sur cour”... Je suis consternée, c’est vrai, après X années de bons et loyaux services chez Y, je pensais avoir tout vu : - La jupe transparente - Le soutien- gorge VRAIMENT invisible... Masque exfoliant Mais je me trompais, le pire reste encore à venir, Confectionnez votre masque naturel à base de tomate tranet je ne suis de le voir quillement chez pas vouspressée et appliquez-le pour débarquer. une exfoliation En attendant, je marche seule comme dans la les en profondeur. Pour ce faire, filtrez votre tomate, retirez chanson, parce qu’il ne manquerait plus que je pépins ; puis écrasez la chair. Ensuite, mettez la pâte obchoisisse monvisage camps. Et puis, nourrir vous trouvez quepentenue sur votre et laissez-la votre peau dant une heure ; puis rincez. à fairebien une fois j’ai une tête de dinde vousCe? masque Soyons est sérieux, par semaine. une exagération peut abîmer film hydroliqu’ayant quelques ennemies jurées et le déclarées, pidique et tends, provoquer une hypersensibilité de du la peau. à qui, je régulièrement, des pièges plus Ce qui peutcru, conduire, à moyen terme, à des micro-ingrand je n’agis jamaisouàlong visage découvert, ça flammations, des irritations et au vieillissement prématuré pourrait mettre à mal ma couverture d’espionne et de votre peau. qu’est ce que j’irai dire à mon patron hein ?! Non, je sais allier l’utile à l’agréable. Preuve en est, Vous pouvez ajouter au masque de la purée de concombre jedu risyaourt à gorge déployée aux adoucissant. blagues foireuses deconou ; ils auront un effet Le yaourt Typhaine, car, en ces temps de remise en forme tient du zinc et de l’acide lactique qui contribuent à comexpress, quinze faux éclats de rire jour,etc’est battre les imperfections et cicatrices de par la peau à élimibon les abdos d’ailleurs au coursun d’une ner lespour rougeurs. Quant! C’est au concombre, il exerce effet de refroidissement permet de resserrer que les pores. de ces séancesquid’abdos-mâchoires, j’appris la rumeur de la semaine et voici ce que Goundo avait Massage à dire : Le- Quoi massage avecau le courant pur jus de contre t’es pas ?! tomate Et bien est j’ai excellent compté, ça l’acné mineure. Il suffit de couper votre tomate en deux et fait maintenant six semaines que Gwladys porte ses de frotter la chair sur les zones affectées. Laissez le jus agir box braids. C’est méga, giga, archi crade sérieux! pendant quinze minutes, pour une pénétration profonde Nan mais allô quoi ! Tu te coiffes et t’enlèves jamais?

001 112

des pores ; puis rincez. La tomate est riche en eau et regorge d’antioxydants qui permettent de réhydrater la peau et de lutter contre les radicaux libres et toutes les impuretés.

William Krasowsky pour www.santeplusmag.com


DES MACHINES INNOVANTES

KINSHASA

UNE ÉQUIPE QUALIFIÉE À VOTRE SERVICE

BRAZZAVILLE

UNE OFFRE OPTIQUE COMPLÈTE

POINTE-NOIRE

LIBREVILLE

65, Avenue Colonel EBAYA

Avenue Félix EBOUE

Derrière la SNE

Avenue du Colonel Parant

Quartier Golf Commune de la GOMBE

Rez-de-chaussée Immeuble ex COTRADE

En face de l’école SUECO

dans les Galeries GALLICI

(+243) 858 00 41 60 I 858 00 41 61

(+242) 06 639 14 14

Tél : (+242) 06 922 49 49

Tél : (+241) 01 72 14 88

medicaloptikrdckin@gmail.com

medicaloptikcg@gmail.com

medicaloptik_pn@yahoo.fr

optical_oho@hotmail.com

medicaloptik@yahoo.fr


Beauté

KONGO-BOLOLO Les malheurs PLANTE TROPICALE d’Ija AUX MULTIPLES VERTUS !

Allo?!

devant la machine à café, elles ont mis en place, un système de reconnaissance vestimentaire que j’appelle “ toutes cuisses dehors “ et, de grâce, ne me lancez pas sur le legging à “ fenêtre sur cour”... Je suis consternée, c’est vrai, après X années de bons et loyaux services chez Y, je pensais avoir tout vu : - La jupe transparente - Le soutien- gorge VRAIMENT invisible... Mais je me trompais, le pire reste encore à venir, et je ne suis pas pressée de le voir débarquer. En attendant, je marche seule comme dans la chanson, parce qu’il ne manquerait plus que je Francesca choisisse mon camps. Et puis, vous trouvez que Ah la joie des coiffures protectrices, la liberté, la j’ai une tête de dinde vous ? Soyons sérieux, bien fainéantise enfin assumée, la tranquillité pour qu’ayant quelques ennemies jurées et déclarées, trois semaines voire plus si affinités... Plus oui, à qui, je tends, régulièrement, des pièges du plus s’il n’est conseillé de garder un ou grand cru, je n’agis“malulu” jamais à(kongo visagebololo) découvert, Il estcar connu souspas les noms de “kilulukunju” en tissage swahili, “mandudindudi” en kikongo, en ça des On tresses plussouvent de troisdans semaines, certaines sont pourrait mettredu à mal ma ilcouverture d’espionne et lingala. le plante les villages de la République Démocratique Congo, pousse dans la fortentées de laisser passerunlabosquet. date de Ilpéremption, qu’est ce que j’irai dire à mon hein ?! mation herbeuse en formant est rependu àen Afrique tropicale. Son habitat est lapatron forêt, les recrûs leurs risques et périls. Non, je sais allier l’utile à l’agréable. Preuve en est, forestiers, en jachère ou parfois cultivé. Si vous suivez mes aventures, vous n’êtes pas sans je ris à gorge déployée aux blagues foireuses de SESsavoir USAGES qu’au Bureau, des clans se livrent une guerre Typhaine, car, en ces temps de remise en forme Le Vernonia amygdalina (son nom scientifique) est une plante avec de très nombreux usages médicaux. sans merci. Et depuis l’histoire de La Cage Aux express, quinze faux éclats de rire par jour, c’est Au Kongo central, on utilise une décoction de feuilles broyées pour traiter les infections hépatiques et les vers inPoules, c’est pire encore ! ( www.lmija.com) .Comme bon pour les abdos ! C’est d’ailleurs au cours d’une testinaux. Les feuilles écrasées sont appliquées sur les infections de la peau, comme la gale. Les pousses peuvent quoi, il suffit d’ajouter un homme à l’histoire, pour de ces séances d’abdos-mâchoires, que j’appris la être utilisées pour se brosser les dents. Les feuilles, bien que très amères, sont mangées comme légume dans tout mettre à feu et à sang. rumeur de la semaine et voici ce que Goundo certains pays. Les abeilles butinent le nectar au mois d’août au Bas-Congo. C’est une source importante de miel avait Les poules, mesest collègues, ontlejeté leurs oeufs sur le de l’écorce à dire :est un anti-venin et la pulpe des tiges est en Ethiopie. Le bois utilisé pour chauffage. La poudre bas côté pour aller les se frotter - Quoi t’es pas au courant ?! Et bien j’ai compté, ça réputée efficace contre vers. aux dindes du premier l’oeil victorieux de Satanas, Uneétage, preuve sous supplémentaire de la richesse naturelleladuplus Kongo... fait maintenant six semaines que Gwladys porte ses grande amatrice de volaille que je connaisse. Non box braids. C’est méga, giga, archi crade sérieux! contentes de se brûler les ailes à chaque passage Nan mais allô quoi ! Tu te coiffes et t’enlèves jamais?

001 114

Congo Autrement



DANS LA SALLE DE BAIN DE

SARAH PEREIRA PINTO Bonjour, je m’appelle Sarah. J’ai 30 printemps et suis originaire du Congo-Kinshasa (RDC). Entrepreneure dans l’âme, je le suis aussi dans la vie en tant que consultante en relations presse et publiques pour ma propre agence. À côté de cela, j’écris pour mon blog www.letstalkabout.fr (où je partage sur le thème du développement personnel, mes convictions, l’entrepreunariat et l’entretien de mes cheveux naturels), ainsi que pour d’autres plateformes (notamment en tant qu’auteur de textes sur ma vie de maman de deux princesses pour le blog des fabuleuses au foyer www.fabuleusesaufoyer.com, et pour le livre paru en 2015, 50 pensées pour révéler la fabuleuse dans chaque foyer, coup de coeur de la chaîne Téva) et quand j’en ai le temps je réalise des vidéos sur YouTube, parfois avec ma fille Sékia (6 ans), sur l’entretien de nos frisettes et bouclettes. Votre marque préférée ? J’aime découvrir, du coup, je teste beaucoup. Pour les soins corps et mains : les crèmes et lait de la marque Roger & Gallet. Pour le visage : Ren Clean Skin Care et Kiehl’s. Pour les cheveux : René Furterer, As I Am, quelques produits Cantu et le masque Manuka Honey & Mafura Oil de Shea Moisture. Pour le make-up : Sleek, Kiko, MAC, Black Up.

116

Quelle est votre routine beauté ? Le matin, je ne quitte pas mon lit avant d’avoir remercié d’avoir pu me réveiller, et parlé intentionnellement sur ma journée. Puis, hop à la douche ! Je me nettoie le visage depuis plusieurs mois avec le gel nettoyant visage Rosa Centifolia de la marque REN Clean Skincare découverte grâce au concept-store Oh My Cream, partenaire de l’un des événements entrepreneuriaux que j’organisais. Il est extrêmement doux pour ma peau sensible. Après m’être tapotée le visage avec une serviette dédiée, je pulvérise une fine couche de mon « holy grail » du moment : la véritable eau florale Rose ancienne bio de la marque Sanoflore. De la magie en bouteille ! Cette eau tonifie ma peau, réduit visiblement mes imperfections dès qu’elles pointent le bout de leur nez, fixe le make-up, absorbe les résidus du calcaire et a très fortement contribué à rendre ma peau plus nette et éclatante. 30 ans oblige, je me masse le contour de l’oeil avec ma gelée d’aloe vera 99% naturelle pour hydrater et protéger cette zone fragile. Je fais suivre avec l’application de ma crème de jour protection globale, Evercalm, un autre produit de la marque Ren Clean Skin Care. Je termine le rituel en enduisant le reste de mon corps de lait apaisant, nourrissant, rose Roger & Gallet à base de karité et jojoba, un peu de mon déodorant naturel Rose+Vanille de Schmidt’s et je suis prête pour la journée !


Beauté Avez-vous une icône de beauté, une femme qui vous inspire ? Je ne parlerais pas d’icône, mais plus d’inspiration beauté. Je dirais Sade, la beauté de cette femme me fascine car le temps semble ne pas avoir d’emprise sur elle. Son légendaire make-up ultra light comprend juste une bouche rougie et rien d’autre. C’est mon “go to” make-up. Des produits ou autres qui ont changé vos habitudes capillaires ? Le rhassoul ! J’ai découvert cette argile il y a peu et cela a vraiment révolutionné ma manière d’entretenir mes cheveux, leur état et la définition de mes frisettes.

Les produits qui ne vous quittent jamais ? Un baume à lèvres, un anti-cernes, une crème pour les mains, un highlighter pour recréer un instant glow sans même être maquillée et mon red lipstick ! L’indispensable dans la trousse d’une femme ? Un bon anti-cernes. Un maquillage pour séduire ? Très léger. Généralement, je ne porte pas de fond de teint, ce n’est pas vraiment moi. Je dirais une bouche rouge et un joli regard soutenu par des cils définis à l’infini. That’s it !

E d

Une boisson ou une recette détox ? Incontestablement, le verre de jus de citron + eau du matin ! Pas fan de l’eau bouillante, je presse mon jus la veille et le mélange à de l’eau et je laisse infuser/rafraîchir toute la nuit au réfrigérateur. L’effet coup de fouet est bien réel et couplé à du sport en matinée, les résultats ne se font pas attendre !

Mar Votre parfum fétiche ? Pour votre homme ? mai Je me parfume très peu, mais celui que j’ai en rotation est J’arr le Black Opium par Yves Saint Laurent. plus Pour lui : Bad de Diesel.
 por sim Vous ne vous couchez jamais sans... ?
 le c Sans avoir appliqué mon sérum Midnight Recovery ConcenC’es trate de Kiehl’s. Alic Et sans avoir noté tous mes ups du jour dans mon carnet à grâces et remercié pour chacun d’entre eux. Et évidemment, je ne me couche jamais sans lui ! You Tube : LetsTalkAbout Facebook : letstalkabout Blog : www.letstalkabout.fr

117 001

Instagram : @sarahtalksabout


Beauté

TUTO COIFFURE

CUTE & EASY FRO HAWK Niveau de difficulté : Moyen

Et si on arrêtait de briller ?!

SHIMMER POWDER. Vous savez cette poudre que 1. Munissez-vous d’un grand élastique. l’on applique sur les pommettes pour un 2. Sectionnez vos cheveux en look trois nude mais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée parties distinctes : à l’avant, au milieu aujourd’huiet! àmais j’suisIsolez tellement heureuse en ce l’arrière. la partie à l’avant. moment … » Bref vous voyez devotre quoi je parleélastique, ... 3. Avec grand attachez La belle laAlice too bad partie brille à l’avantdonc, de votre crâne en ! La shimmer c’était penséune pourtant… tournantbien l’élastique fois sur lui Non mais je compatis, même. ça doit pas être simple… Alors si, comme madescollègue, vous avez la 4. Avec l’un deux tours d’élastique peau grasse, scrutez votre soin laquotidien, à disposition, resserrez première c’est partie attachéeenfin…si à l’étape précédente sûrement lui le coupable, vous en utilisez afinCar d’y assurer bon la maintien et un bien-sûr. dans ceuncas, peau produit torsion de en grandeeffectuez quantitéune le première sébum qui lui manque. de manière à cec’est qu’il croise Appliquer l’élastique une crème de jour comme en formant un x.de sortir. enfiler un manteau avant Quoi l’été ?! Vous sortez en soutien gorge dans 5. Incluez deuxième de chela rue vous ? Non, lavous portezsection un débardeur, veux dans la boucle de l’élastique. bref, un vêtement plus léger mais un vêtement 6. Étirez l’élastique et effectuez-y quand même. Et bien c’est pareil pour laune peau, nouvelle torsion, de manière à cesaisons. qu’il elle a besoin de protection en toutes croise en formant un x, afin de séparer Faisons un tour du côté de chez CLINIQUE et consolider la section nouée précédemment.

Mardi, 11h 30, j’arrive au travail … oui c’est tard, mais je n’ai pas encore dis à quelle heure je partais ! J’arrive donc…dans les couloirs d’un des lieux les plus hypes en matière de beauté, si, si, le staff entier porte les dernières tendances make-up. C’est simple, ici on ose tout et ce n’est pas moi qui dirai le contraire. Porter un smoky eye violet dès 9h00? C’est ce que j’ai fait hier. Dans mon élan je croise Alice, Dior addict notoire, qui scintille sous sa

001 118

SARAH PEREIRA PINTO Mon blog : www.letstalkabout.fr

7. Avec le jeu d’élastique restant incluez la troisième section de cheveux. 8. Séparez avec vos doigts vos trois sections. 9. Flufflez à souhait. 10. Et voilà ! Cute et prête pour un cocktail entre copines ou un date : c’est selon !

CLINIQUE



NAPPY IN THE CITY

Pauline, originaire du Cameroun est installée depuis peu à Kinshasa. Sur son compte Instagram, la belle à la crinière naturelle, amoureuse de la musique et des voyages, nous montre une autre image de Kinshasa. Évasion garantie ! @bkpauline Didi Stone Olomide

Édito Baby roots

Didi Stone Olomide

Édito Baby roots


Didi Stone Olomide

Édito Baby roots


RÉALISATION : MICKAEL CARPIN ASSISTANTE STYLISME : SHAÏNA LITHO PHOTOGRAPHE : BYMAHY MAQUILLAGE : CHLOÉ KITEMBO PRODUCTION : KCM WORLD AGENCY

Blouson et jupe: JITROIS


Beauté

CHLOE KITEMBO

E d

YOUTUBEUSE MAKE-UP & INFLUENCEUSE

Originaire de Bruxelles, Chloe incarne la parfaite Black Girl Magic de par son enthousiasme, son peps et sa positive attitude qui en charment plus d’un.
 C’est ce grain de peau ébène qui lui a valu tous ces followers quand, le 14 novembre 2013, elle commence sa chaine Youtube.
Aujourd’hui, cette dernière compte plus de 110 000 abonnés.
Mais ces followers ne se limitent pas qu’à Youtube : - 13 500 sur Twitter - 260 000 sur Instagram 
De quoi attirer l’attention de certaines marques. 
Le 21 septembre 2017, c’est lors de la soirée de lancement chez Sephora à Paris de FentyBeauty, marque de Rihanna, qu’encore une fois notre jeune congolaise se démarque : Elle fut partie des rares influenceuses beauté noires à être invitée à l’évènement. 
Depuis, Chloe a accumulé les collaborations avec des marques telles que L’Oréal, The FashionBiBleuk, RpgShowing, Sephora, HouseOfCB, Benefit et plus encore... 
Un beau bout de chemin qui, depuis 2013, ne s’arrête pas et n’est pas prêt de s’arrêter.

Mar mais J’arr plus port simp le co C’es Alice

Shaïna Litho

123 001


Robe et coupe-vent : SINANOORI Bijoux : DORANELS


Pantalon et cardigan : KNITSS Débardeur : KALYAH Coupe-vent : DEUX A Chaussures : CLÉLIA TAVERNIER


Veste : SINAI YABA Robe: JITROIS Sneakers : ARCHE Boucles D’oreilles : BILOKO Chaussettes : DIM


Robe : NADOUCHKA STYLE Veste : JITROIS


Robe : LYDIE LENDÉ Trench : COMPTOIR DES COTONNIERS


Chemise : COMPTOIR DES COTONNIERS Collier : BILOKO


130


KITOKO MAKE UP

LA MARQUE À L’A.D.N DU CONGO Créée en 2013 par le groupe Lady B’s (Bibish Mbemba & Bravo Muabinga), KITOKO est une marque de cosmétiques londonienne s’adressant aux femmes de couleurs. Avec ses produits s’adaptant aux teints mâts à très foncés, KITOKO répond aux besoins de femmes originaires de divers horizons (Afro-Caraïbes, Maghreb, Moyen-Orient, Asie du Sud....). Née de l’association de deux femmes originaires de la République Démocratique du Congo (RDC), KITOKO est le fruit commun de la détermination de ces anciennes propriétaires de salon de coiffure pleines d’ambition et prêtes à tout pour atteindre leurs objectifs. Nées à Kinshasa, ayant grandi à Paris, vivant à Londres, les créatrices ont tout naturellement choisi ces villes pour représenter la marque qui emprunte d’ailleurs son nom au terme lingala « KITOKO » se traduisant par beauté. Sur le long terme, la marque souhaite développer des partenariats avec des revendeurs et distributeurs agréés du monde de la beauté.

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Nous sommes Kitoko make up, une marque de cosmétiques Kongolaise, née au Congo. Nous avons grandi à Paris, sommes basées au Royaume-Uni et cela fait 4 ans que nous développons la marque.

Racontez-nous la genèse de Kitoko make up ? Pourquoi avoir voulu créer une marque de maquillage ? Nous avons créé Kitoko make up pour répondre aux besoins de la femme noire car ils nous est parfois difficile de trouver les bonnes carnations qui nous correspondent. Une difficulté qui nous touchait aussi, nous-mêmes les fondatrices, nous avons donc décidé de créer notre propre marque, lassées des marques américaines. L’idée était d’avoir une marque afro-caribéenne, dans le contexte by us for us.

Quelle gamme de maquillage proposez-vous ? Chez Kitoko make up, nous avons absolument tout ! Nous fournissons aussi les écoles de maquillage donc on est bien équipé !

Chez nous, l’essentiel est que la femme se retrouve avec notre gamme. La femme albino joue un rôle important parce qu’elle a bien sûr sa carnation chez Kitoko make up. Mais notre marque permet aussi aux femmes caucasiennes, asiatiques et maghrébines de se retrouver dans notre échelle de carnations, allant du teint Albino au teint le plus foncé.

Une marque qui a pour vocation de se développer au Congo ? Oui, ce serait une suite logique. Nous avons des projets futurs et collaborations sur les 2 Congo.

Si vous aviez une amie qui partait 48h à Kinshasa, quels endroits lui recommanderiez-vous ? Vos spots fétiches ? 48h à Kinshasa ? Je dirais le Park de Virunga, sans doute l’un des endroits les plus grandioses, là où vous verrez notamment les gorilles ! Sinon, mes autres spots fétiches sont le Garamba National Park, l’Okapi Wildlife Reserve, les chutes de Zongo et le Bombo-Lumene Game Park.

Comment vous positionnez-vous ? Quel est le portrait robot de la femme « kitoko make-up »? Vous avez notamment une de vos égéries qui est albinos… Avez-vous des teintes qui leur sont spécifiquement dédiées ?

Que peut-on vous souhaiter pour 2018 ?

Comme notre slogan le dit “My BLACK is BEAUTIFUL and my MELANIN is KITOKO”.

Si je vous dis ROOTS, cela vous évoque quoi ?

Souhaitez-nous que du positif ! Notre but est de devenir la première marque de cosmétiques africaine.

Cela nous évoque nos racines ! La fondation !

131


Beauté

MON APRÈS-MIDI

MAKE UP BRUNCH

AVEC HAYDEE FERREIRA

Et si on arrêtait de briller ?! Photos : Ulrich Landry

Ce dimanche 5 novembre 2017, il fait froid et le vent parisien pourrait nous décourager de sortir de la couette mais nous ne voulons pas rater la troisième édition du “MUB”. Le MUB ou Make up Brunch with Haydée Ferreira. Après le succès de sa Master class qui s’adressait à un public d’autodidactes désireux d’embrasser une carrière professionnelle, la maquilleuse aux vingt années d’expérience, revient avec un cours ouvert à tous : Le Make up Brunch. Il est dix heures lorsque nous pénétrons dans les lieux, une brasserie chic du 13ème arrondissement de Paris. L’ambiance à l’intérieur contraste déjà avec la météo peu glam du jour. L’équipe du Mak up Brunch a déjà investi les lieux. Pendant près de deux heures on court, se remaquille, troque ses baskets contre des talons bien plus glam (puisqu’il s’agit du thème de cette édition)… le DJ ajuste ses platines et certaines en profitent pour exécuter en douce quelques pas de danse inspirés en guise de motivation, elles posent devant l’objectif du photographe qui effectue ses derniers réglages. Tout est millimétré pour accueillir les soixante participantes attendues pour midi pétante !

11h45 - Les premières participantes commencent à se presser devant la terrasse de la Table 34 alors qu’à l’intérieur on ajuste les derniers détails de la mise en place. Une petite queue commence à se former dehors et, à l’intérieur, l’excitation baisse d’un cran laissant place à la concentration. Nous nous attendions naturellement à voir littéralement surgir un bataillon de clones de Kim Kardashian adeptes du tout contouring et du maquillage spectacle. Maisj’arrive sommes voir arriver Mardi, 11h 30, ausurpris travailde… oui c’estdes tard, femmes de tout horizon, entre amies, sœurs,heure mèresjeetpartais filles ! mais je n’aivenues pas encore dis à quelle ou encore seules. Certaines sont venues chercherd’un une des inspiration J’arrive donc…dans les couloirs lieux les pour avancer dans projet leur tient à cœur,si, d’autres encore plus un hypes enqui matière de beauté, si, le staff entier souhaitent apprendre les gestes qui leur permettront de se faire porte les dernières tendances make-up. C’est belles pour tous les moments de la vie. D’autres encore, venues ensimple, ici on ose tout et ce n’est pas moi qui dirai tre sœurs, mères et filles pour passer un moment en famille. le contraire. Porter un smoky eye violet dès 9h00? La musique bat son plein pendant que les jeunes femmes se réce que j’ai hier. Dans je sera croise galent et font C’est connaissance. Le fait programme demon cetteélan MUB3 Alice, Dior addict notoire, qui scintille sous très dense, l’après-midi sera placé sous le signe du glam avec le sa partenariat de l’Oréal NYX PROFESSIONAL MAKE UP mais pas que, la marque Biolissime Paris est également conviée pour parler de soin. En parallèle, des créatrices, triées sur le volet, nous font découvrir leurs univers. Pour cette édition, la jeune marque de bijoux Kris

SHIMMER POWDER. Vous savez cette poudre que l’on applique sur les pommettes pour un look nude mais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée aujourd’hui ! mais j’suis tellement heureuse en ce moment … » Bref vous voyez de quoi je parle ... La belle Alice brille donc, too bad ! La shimmer c’était bien pensé pourtant… Non mais je compatis, ça doit pas être simple… Alors si, comme ma collègue, vous avez la peau grasse, scrutez votre soin quotidien, c’est sûrement lui le coupable, enfin…si vous en utilisez un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit en grande quantité le sébum qui lui manque. Appliquer une crème de jour c’est comme enfiler un manteau avant de sortir. Quoi l’été ?! Vous sortez en soutien gorge dans la rue vous ? Non, vous portez un débardeur, bref, un vêtement plus léger mais un vêtement quand même. Et bien c’est pareil pour la peau, elle a besoin de protection en toutes saisons. Faisons un tour du côté de chez CLINIQUE

CLINIQUE

001 132


Beauté 15h00 – La première partie consacrée aux soins se termine. Haydée Ferreira s’installe à son poste de travail. Elle est accompagnée d’un modèle sur laquelle elle va réaliser un maquillage complet en expliquant chaque étape et les produits utilisés. L’audience est concentrée, prises de note et questions défilent pendant que la maquilleuse s’exécute. Le geste est précis et le visage du modèle prend une autre dimension. Il est temps de pratiquer, les participantes étalent leurs trousses et autres arsenaux de maquillage sur les tables, les maquilleurs experts galopent de table en table guider et conseiller les participantes. La journée se poursuit, rythmée par les interventions de femmes entrepreneures inspirantes qui nous font découvrir leurs univers et leurs histoires. Nous approchons de la fin lorsque Valérie Léger Bélier, conseillère en image prend la parole afin de prodiguer de précieux conseils de style aux participantes dont l’une d’entre elle a accepté de se prêter au jeu. Elles sont aux anges, rient et applaudissent. Une femme n’a-t-elle donc jamais assez entendu dire qu’elle est belle ? 19h00 - La journée se termine, les participantes quittent les lieux, elles sont épuisées d’avoir réussi l’exploit de manger, se maquiller, danser et le tout en même temps ! Certaines resteront boire un verre avec leurs nouvelles copines du MUB, d’autres improvisent un dîner ou rentrent simplement reprendre leur quotidien. Le temps de cette parenthèse le blues du dimanche soir a disparu. Le MUB apporte une surdose de vitamines et fait du bien au moral.

E d Nous avons toujours été passionnées par la beauté des femmes, curieux des rituels de beauté de chacune et férus testeurs de nouvelles tendances mais comprenons aujourd’hui que se maquiller n’est pas un geste anodin lorsque, le soir venu, nous regardons ces jeunes femmes repartir… un peu plus assurées dans leurs pas. Nous apprenons beaucoup d’elles et de nous-mêmes et sommes juste heureuses d’y contribuer un peu. Alors nous leur disons Merci ! www.haydeeferreira.com Facebook : Haydeeferreiramakkeupstudio Instagram : haydeeferreiramakeup

NOUVELLE BOUTIQUE 37rue de Dunkerque 75010 PARIS Métro Gare du Nord

001

WWW.DORANELS.COM doranels1

doranels

Mar mais J’arr plus port simp le co C’es Alice


Créée en 2015 par une jeune entrepreneure française, la marque LuxuryLashes Paris est spécialisée dans la vente des produits de beauté s’étalant sur divers segments du make up. On y retrouve une large gamme de produits adaptés à tout type de peaux. Plusieurs personnages publics ont testé et approuvé et recommandent nos produits ! Cette jeune marque en plein essor symbolise à la fois l’élégance et la modernité. Retrouvez-nous sur nos différentes pages : @Luxurylashesparis

Luxury lashes paris

@LuxuryLashesP

WWW.LUXURYLASHES -PARIS.COM


Beauté

RED LIPS FRESH TUTO by FALLONE ASSI

E d

Mar mais J’arr plus port simp le co C’es Alice

135 001

“Fallone Assi, je suis originaire de la République Démocratique du Congo et du Portugal. Dès mon plus jeune âge, j’ai commencé à me passionner pour la mode et les métiers artistiques. Je suis une youtubeuse, je fais des tutos maquillages et autres astuces. En parallèle, en fin d’année 2016, je me suis inscrite à Miss RDC International 2017, une expérience magique qui m’a donné l’occasion de représenter et d’honorer mon peuple.“


Beauté ÉTAPE 1 : Hydratez bien votre peau avant de commencer. Utilisez une lotion matifiante provenant de chez MAC Cosmetics, ensuite appliquez une base lissante de chez Sephora.

Et si on arrêtait de briller ?!

SHIMMER POWDER. Vous savez cette poudre que l’on applique sur les pommettes pour un look nude mais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée aujourd’hui ! mais j’suis tellement heureuse en ce moment … » ÉTAPE 2 : Brossez vos sourcils, ensuite avec vore pate aqua brow faites d’un Bref vous voyez devos quoisourcils je parleà l’aide ... pinceau biseauté. La belle Alice brille donc, too bad ! La shimmer c’était bien pensé pourtant… Non mais je compatis, ça doit pas être simple… Alors si, comme ma collègue, vous avez la peau grasse, scrutez votre soin quotidien, c’est sûrement lui le coupable, enfin…si vous en utilisez un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit en grande quantité le sébum qui lui manque. Appliquer une crème de jour c’est comme ÉTAPE 3 : Avec l’anti-cernes de chez Mac Cosmetics, nettoyez le contour dede vossortir. sourcils et enfiler un manteau avant estompez. Quoi l’été ?! Vous sortez en soutien gorge dans la rue vous ? Non, vous portez un débardeur, bref, un vêtement plus léger mais un vêtement quand même. Et bien c’est pareil pour la peau, elle a besoin de protection en toutes saisons. Faisons un tour du côté de chez CLINIQUE

ÉTAPE 4 : Pour la base de vos yeux, utilisez de l’anti-cernes, ensuite estompez à l’aide d’un beauty blender. Une fois estompée, pour fixer votre anti-cernes utilisez une poudre libre, puis enlevez le tout à l’aide d’un pinceau. Mardi, 11h 30, j’arrive au travail … oui c’est tard, mais je n’ai pas encore dis à quelle heure je partais ! J’arrive donc…dans les couloirs d’un des lieux les plus hypes en matière de beauté, si, si, le staff entier porte les dernières tendances make-up. C’est simple, ici on ose tout et ce n’est pas moi qui dirai le contraire. Porter un smoky eye violet dès 9h00? C’est ce que j’ai fait hier. Dans mon élan je croise Alice, Dior addict notoire, qui scintille sous sa CLINIQUE

001 136


Beauté ÉTAPE 5 : Avec une palette de votre choix, choisissez 2 couleurs que vous allez associer (pour ma part j’ai choisi un beige clair et prune clair) et appliquez sur le coin externe et la paupière mobile de votre paupière, tout en estompant. Ensuite, avec votre highlighter, vous allez éclairer votre arcade sourcilière. Reprenez votre couleur prune que vous allez appliquer et estomperzsur tout le dessus de votre paupière mobile. À l’aide de votre fixateur de maquillage, vous allez vaporiser votre pinceau pour installer votre couleur (pour ma part j’ai choisi orange scintillant.) du coin interne au coin externe de votre paupière.

E d

ÉTAPE 6 : Appliquez votre fond de teint ainsi qu’un illuminateur sur votre visage pour faire votre teint. Ensuite, appliquez votre anti-cernes sous vos yeux, puis sur la rate du nez. À l’aide d’un beauty blender, estompez votre anti-cernes. Après ceci, appliquez votre poudre translucide pour fixer votre anti-cernes (laissez poser 30 secondes). Ensuite, enlevez la poudre.

Mar mais J’arr plus port simp le co C’es Alice

ÉTAPE 7 : Appliquez votre poudre bronzer, votre poudre visage et votre fard à joues.

137 001


Beauté

ÉTAPE 8 : Appliquez votre highlighter sur plusieurs parties de votre visage (l’arc de cupidon, le ras du nez, le dessus de la bouche).

Et si on arrêtait de briller ?!

SHIMMER POWDER. Vous savez cette poudre que l’on applique sur les pommettes pour un look nude mais radieux, genre : « J’te jure j’suis pas maquillée aujourd’hui ! mais j’suis tellement heureuse en ce moment … » ÉTAPE 9 : Appliquez votre crayon pour faire le contour de vos lèvres. Appliquez ensuite votre Bref vous voyez de quoi je parle ... rouge mate que vous allez venir estomper avec un pinceau. Finissez le tout en mettant du mascara. La belle Alice brille donc, too bad ! La shimmer c’était bien pensé pourtant… Non mais je compatis, ça doit pas être simple… Alors si, comme ma collègue, vous avez la peau grasse, scrutez votre soin quotidien, c’est sûrement lui le coupable, enfin…si vous en utilisez un bien-sûr. Car dans ce cas, la peau produit en grande quantité le sébum qui lui manque. Appliquer une crème de jour c’est comme enfiler un manteau avant de sortir. Quoi l’été ?! Vous sortez en soutien gorge dans la rue vous ? Non, vous portez un débardeur, bref, un vêtement plus léger mais un vêtement quand même. Et bien c’est pareil pour la peau, elle a besoin de protection en toutes saisons. Faisons un tour du côté de chez CLINIQUE

ÉTAPE 10 : Vaporisez votre fixateur de maquillage et laissez sécher.

Mardi, 11h 30, j’arrive au travail … oui c’est tard, mais je n’ai pas encore dis à quelle heure je partais ! J’arrive donc…dans les couloirs d’un des lieux les plus hypes en matière de beauté, si, si, le staff entier porte les dernières tendances make-up. C’est simple, ici on ose tout et ce n’est pas moi qui dirai le contraire. Porter un smoky eye violet dès 9h00? C’est ce que j’ai fait hier. Dans mon élan je croise Alice, Dior addict notoire, qui scintille sous sa

001 138

Instagram : Fallone.assi Youtube : FalloneAssi

CLINIQUE


32 rue du Faubourg Saint Martin 75010 Paris 09.83.88.05.70 www.lagirlfrance.com contact@lagirlfrance.com


Beauté

INDIANA

FONDATRICE DE ROSE HAIR

Quelle est ta valeur ajoutée ? Le service client, et surtout le service après-vente. Il y a également le prix. J’essaie de m’aligner au maximum sur les prix les plus bas par rapport à mes concurrents, tout en maximisant sur la qualité des mèches. Mon autre grande différence est que je vends les mèches par gramme, ce qui permet d’être plus flexible sur les prix. Ma clientèle est donc très large, cela va de la jeune étudiante à la femme active.

Quels types de mèches proposes-tu ? Je vends des malaysiennes. Auparavant, je vendais du grade 5A, mais j’ai augmenté la qualité et suis désormais sur du grade 7A. Pour les connaisseuses, les malaysiennes sont beaucoup plus souples, on a plus de liberté avec les cheveux et on peut les conserver beaucoup plus longtemps, contrairement aux brésiliennes qui, après une ou deux colorations, vont avoir tendance à se durcir. Avec les brésiliennes, tu vas commencer à voir tes mèches tomber un peu partout dans la maison (rires), alors qu’avec les malaysiennes, tu peux faire toutes les colorations que tu veux. Tant que tu entretiens bien tes mèches, tu peux les garder 3/4 ans. Pour ma part, j’ai des mèches que j’utilise depuis 2014, nous sommes en 2017 et je les porte encore. Il faut juste bien savoir les traiter et les utiliser avec parcimonie.

Quels sont tes conseils pour l’entretien ? Chaque deux semaines, faire un shampoing. Utiliser également l’huile extraordinaire de l’Oréal, qui permet de garder leur souplesse. Éviter de trop abuser des colorations. Il faut traiter les tissages comme s’il s’agissait de vos vrais cheveux. Pour les colorations, je recommanderais 1 à 2 fois, tous les 2/3 mois. Si on décide de changer les couleurs des mèches toutes les 2/3 semaines, on va finir par les abîmer.

Contrôle d’identité s’il vous plait ? Indiana, 28 ans, originaire de Centrafrique, je suis la créatrice de la marque Rose Hair depuis 2014.

L’entrepreneuriat, une envie de toujours ? J’ai grandi au bled. Depuis toute petite, je faisais déjà du business. Par exemple, quand on m’achetait un vélo, j’allais le mettre en circuit, et les gens me payaient à l’heure pour rouler avec. Ma grand-mère était aussi une grande commerçante, elle faisait des allers-retours Kinshasa-Bangui et je pense avoir hérité cette fibre de ma famille. Pour ma part, après mes études, j’ai commencé à faire des allers-retours Paris-Londres. Par exemple, à l’époque, les gens ne connaissaient pas Primark en France, donc je ramenais des accessoires que je venais revendre en France. Puis, il y a eu la mode des lace wigs, que je récupérais toujours de Londres. J’ai économisé et, petit à petit, j’ai pu lancer ma marque : Rose Hair.

Si tu avais une baguette magique, qui prendrais-tu en égérie anglophone ou francophone ? J’aurais du mal à choisir une égérie car aucune ne saurait le mal que je me donne pour mettre Rose Hair sur pied. Mais si je devais choisir, Beyonée pour la célébrité anglophone et pour la francopohone, s’agissant d’un spécial Kongo, je dirais Fanny Neguesha.

Des projets de distribution en Afrique ? J’ai beaucoup de projets pour la Centreafrique. Je souhaite ouvrir un salon de beauté Rose Hair, complet, avec vente de mèches, perruques et produits beauté. J’ai également une amie qui vit à Pointe Noire, et je pense à collaborer avec elle dans un futur proche. C’est énormément de travail, il faut prendre en compte les frais de déplacements, la gestion à distance… je me laisse 1 à 2 ans. En attendant, je bosse avec une clientèle du continent. Ce sont souvent des clientes qui m’ont trouvée sur Instagram et qui, lorsqu’elles sont de passage à Paris, m’achètent des mèches en gros pour les revendre en local. Enfin, je peux faire de la livraison mais le temps est un frein majeur. En France, une commande est traitée en 48h alors qu’en Afrique, le produit peut arriver entre 2 à 3 semaines après le paiement.


WWW.ROSEHAIROFFICIAL.COM Instagram : rosehairofficial Facebook : rosehair Official Twitter : rosehairoff Email : responsable.rosehair@gmail.com // Tel : +33752482251


Beauté

Mr MBO LA HYPE MADE IN #243

Les malheurs d’Ija

Allo?!

Francesca

Ah la joie des coiffures protectrices, la liberté, la fainéantise enfin assumée, la tranquillité pour trois semaines voire plus si affinités... Plus oui, car s’il n’est pas conseillé de garder un tissage ou des tresses plus de trois semaines, certaines sont tentées de laisser passer la date de péremption, à leurs risques et périls. Si vous suivez mes aventures, vous n’êtes pas sans savoir qu’au Bureau, des clans se livrent une guerre sans merci. Et depuis l’histoire de La Cage Aux Poules, c’est pire encore ! ( www.lmija.com) .Comme quoi, il suffit d’ajouter un homme à l’histoire, pour tout mettre à feu et à sang. Les poules, mes collègues, ont jeté leurs oeufs sur le bas côté pour aller se frotter aux dindes du premier étage, sous l’oeil victorieux de Satanas, la plus grande amatrice de volaille que je connaisse. Non contentes de se brûler les ailes à chaque passage

devant la machine à café, elles ont mis en place, un système de reconnaissance vestimentaire que j’appelle “ toutes cuisses dehors “ et, de grâce, ne me lancez pas sur le legging à “ fenêtre sur cour”... Je suis consternée, c’est vrai, après X années de bons et loyaux services chez Y, je pensais avoir tout vu : - La jupe transparente - Le soutien- gorge VRAIMENT invisible... Mais je me trompais, le pire reste encore à venir, et je ne suis pas pressée de le voir débarquer. En attendant, je marche seule comme dans la chanson, parce qu’il ne manquerait plus que je choisisse mon camps. Et puis, vous trouvez que j’ai une tête de dinde vous ? Soyons sérieux, bien qu’ayant quelques ennemies jurées et déclarées, à qui, je tends, régulièrement, des pièges du plus grand cru, je n’agis jamais à visage découvert, ça pourrait mettre à mal ma couverture d’espionne et qu’est ce que j’irai dire à mon patron hein ?! Non, je sais allier l’utile à l’agréable. Preuve en est, je ris à gorge déployée aux blagues foireuses de Typhaine, car, en ces temps de remise en forme express, quinze faux éclats de rire par jour, c’est bon pour les abdos ! C’est d’ailleurs au cours d’une de ces séances d’abdos-mâchoires, que j’appris la rumeur de la semaine et voici ce que Goundo avait à dire : - Quoi t’es pas au courant ?! Et bien j’ai compté, ça fait maintenant six semaines que Gwladys porte ses box braids. C’est méga, giga, archi crade sérieux! Nan mais allô quoi ! Tu te coiffes et t’enlèves jamais?

001 142

Instagram : @kevinmbo


吀䠀䔀 唀刀䈀䄀一

䈀䄀刀䈀䔀刀ᤠ匀 䌀唀䰀吀唀刀䔀

䌀䔀一吀刀䔀 䌀伀䴀䴀䔀刀䌀䤀䄀䰀 䈀䄀匀䤀䰀䤀儀唀䔀

㘀 倀䄀匀匀䄀䜀䔀 䐀䔀 䰀✀䄀一䌀䤀䔀一一䔀 吀䄀一一䔀刀䤀䔀Ⰰ 㤀㌀㈀  匀䄀䤀一吀ⴀ䐀䔀一䤀匀

䴀䄀刀䐀䤀 䄀唀 䨀䔀唀䐀䤀 㨀  ㄀ 栀  ⸀ ㈀ 栀    嘀䔀一䐀刀䔀䐀䤀 㨀  ㄀ 栀  ⸀ ㈀㄀栀    匀䄀䴀䔀䐀䤀 㨀  㤀栀  ⸀ ㄀㤀栀 䜀刀伀伀䴀䔀刀 ⸀ 匀   䈀䄀刀䈀䔀刀匀䠀伀倀

䜀刀伀伀䴀䔀刀 ⸀ 匀



ROOTS Photograph : Soniyah LAWSON Artistic Director : Amany GOGO Make up : Sabrina TEBSY Model : Binta GAKOU

Chemiser et pantalon : TAMBERE Moccassins : CYRILLUS

145

PHOTOGRAPHE : CORALIE COCO (Rabadan) STYLISME : RENEE ADJIVON COIFFURES : ABIBA LOCKS MAQUILLAGE : ALEXANDRINA MANNEQUIN : VICTORIA MICHAELS COUTURIERS : HOUSE OF PAON & STEVE FRENC








FLEUVE CONGO

Histoire d’un lieu mythique



FLEUVE CONGO Histoire d’un lieu mythique

Le mythe du fleuve, le fleuve des mythes En même temps que les eaux folles et gonflées de terres ocres, arrachées sur les rivages, qui les colorent d’un rouge épais et sanguin, le fleuve Congo charrie des mythes, des récits, des légendes et des fables sur ses origines, sur les entités qui le hantent et sur les forces qui l’animent. Le poète ne dit-il pas : « ces eaux donnèrent la vie » . Le fleuve est la mère de la vie et de la terre, ellemême, tient de toutes ses forces à ces eaux séminales qui la fécondent, font vivre ses enfants et maintiennent les équilibres globaux. Le Congo est la déesse-mère. La généalogie des dieux de tout le bassin du Congo ne se construit qu’en fonction du fleuve. Les génies, les esprits et les hommes déploient leurs travaux et égrainent leurs jours que par la grâce du fleuve. La sacralité du fleuve est une sorte de postulat, une condition et une finalité permettant de penser la vie des hommes de la région d’Afrique centrale. La place déterminante, structurante et fondamentale du fleuve explique la vie, les pratiques et l’histoire de cette région aussi bien en ses tragédies qu’en ses bénédictions. Relire les mythes et les légendes de l’Afrique centrale, c’est commencer à vérifier la portée symbolique majeure du fleuve et de l’eau comme moteurs cosmogoniques. Les cultes de la fécondité de la terre et des hommes, de la santé et de la force plongent dans le fleuve et y puisent leur sacralité. Les mondes de l’espace congolais expliquent et s’expliquent avec, à partir, et par le fleuve. Les dimensions politique, magico-religieuse mais aussi économique et plus généralement culturelle s’intriquent, se rejoignent et plongent dans cette matrice. Le fleuve signe toujours l’épreuve de la naissance des pays, des lignages, des sociétés, des groupes et communautés. L’historien italien Cavazzi rapporte un récit de fondation du royaume du Kongo. La traversée du fleuve fournit l’occasion, l’opportunité rendant possible le royaume. « Lukeni, le fils cadet du roi de Vungu, s’installe avec ses partisans au bord du fleuve où il exigeait un droit de péage. Un jour où il se disputa avec sa tante maternelle qui refusait de s’acquitter du montant exigé, Lukeni l’éventra alors qu’elle était enceinte. Dans la crainte de la colère paternelle, il s’enfuit et s’établit sur la rive sud du fleuve où il fonde le royaume de Kongo, après avoir défait un petit chef local appelé Mambombolo. » Ce mythe contient tous les ingrédients des mythes de fondation : tension entre les aînés et les cadets, guerre pour la conquête des richesses, violence fondatrice, rupture avec la dimension de filiation biologique pour l’émergence d’un fondateur solitaire, etc. En ce qui concerne la présente étude, notons de façon privilégiée la séquence du franchissement du fleuve comme lieu de fermeture, de rupture et d’ouverture, d’inauguration de l’ordre politique nouveau. Pour le héros Lukeni, traverser le fleuve coïncide avec le fait de survivre et de s’affirmer pour déployer le potentiel dont il est porteur. Chez les Yombe, le fleuve est également une figure associée à la dimension originaire, séminale. Dans leur récit de fondation, « une femme d’origine céleste mit au monde une fille aux neuf seins et un chimpanzé. Elle chassa l’animal et garda la fille, Mbangala Muanda, auprès d’elle. Celle-ci enfanta les neuf ancêtres du peuple kongo. Makaba était l’aîné des neuf enfants. Venant du sud, il entreprit la traversée du fleuve Congo avec l’aide de ses magiciens. Ceux-ci plantèrent un bâton muni de fétiches, qui se transforma en grand ficus (le nsanda). Makaba étendit sur l’eau un tapis magique grâce auquel ses compagnons purent franchir l’obstacle. C’est ainsi que les kongo se dispersèrent et peuplèrent les pays qu’ils habitent ». On pourrait multiplier à loisir les récits mythiques des peuples où le fleuve apparaît comme un protagoniste qui explique l’origine, l’épreuve fondatrice dans laquelle les peuples se reconnaissent comme les mêmes au-delà de leur dispersions et de leurs conflits.

154

La réalité rejoint le mythe à moins que ce ne soit le mythe qui explique, en creux, la réalité. Aujourd’hui encore, dans les tumultes de l’actualité africaine, traverser le fleuve est encore synonyme de vie sauvée. Passer le fleuve c’est bien souvent échapper, pour un moment aux puissances de mort déchaînées sur une de ses rives. Au début des années 1960, dans les tumultes des indépendances, traverser le fleuve était bien souvent la porte de salut pour les colons belges tentant d’échapper au déchaînement de fureur de leurs anciens colonisés. Plus récemment, lors des guerres congolaises des années 90 ; traverser le fleuve pour les Brazzavillois signifiait un certain répit dans la quête d’une certaine tranquillité. Traverser le fleuve c’est échapper, c’est rompre un cercle vicieux. Combien d’hommes politiques traqués, n’ont-ils pas trouvé leur salut dans l’expérience de la traversée ?


Racines

Qu’en fin de compte, le fleuve soit le milieu mythologiquement fécond qui préside aux récits expliquant la vie et la mort des hommes de cette partie du continent, cela rejoint une constante du rapport des hommes aux milieux, surtout lorsqu’ils sont dotés d’une sorte d’exceptionnalité des sites occupés. En effet, la dimension impressionnante, fascinante voire sidérante stimule l’imagination et engendre l’effroi, l’admiration et la fantaisie. Avec le fleuve Congo et la multitude de mythes qui l’entoure, nous pouvons aisément vérifier l’axiome selon lequel « toute collectivité possède ses « hauts lieux » figure de centralité, unique au point d’en paraître, en quelques aspects, aux yeux de certains, monstrueux. La forme d’un gigantesque reptile serpentant au milieu d’un infini tapis vert. Le fleuve Congo peut se lire et se penser à partir de données objectives. De l’embouchure à la source, il s’allonge sur 4374 kilomètres. C’est le plus grand bassin fluvial du monde (le Bassin du Congo). Cinquième fleuve du monde, par sa longueur, son débit est de 100.000 m3 par seconde. C’est le deuxième fleuve le plus puissant du monde après l’Amazone. Il traverse le continent d’est en ouest. Sa source extrême se situe à la frontière zambienne, il se jette dans l’Océan atlantique à Moanda/Banana après s’être nourri des eaux des affluents et lacs aussi mythiques que le Kasaï, l’Uele, la Sangha, l’Oubangui, le lac Tanganyka, le lac Kivu… Le tracé du Congo correspond à un parcours de mondes. C’est, à chaque fois, une récitation de la vie à travers des pratiques concrètes : circulation des hommes, échanges techniques et commerciaux, influences et conjugaisons linguistiques, confrontations pour le pouvoir du jour et de la nuit, lutte pour le contrôle des flux, rivalités pour l’accès aux biens, commerces religieux et/ou magiques.


Sur le fleuve Congo, il est possible de faire deux voyages : « le petit voyage » et « le grand voyage » : traversée entre Brazzaville et Kinshasa ou remontée vers le nord, jusqu’à la ville à la courbe du fleuve (V. S. Naipaul) : Kisangani (anciennement Stanleyville). De là, le fleuve redescend vers le sud, vers la source du Congo à Kabunda vers Lubumbashi (anciennement Élisabethville) dans la non moins mythique province du Katanga. « Le Katanga, le pays minier par excellence, est aussi celui de la source du Congo et de quelques-uns de ses affluents. Dans le Haut-Katanga, l’identité fluviale a dû s’effacer devant l’identité cuprifère. C’est en fonction de cette dernière que les villes se sont bâties : Kipushi, Lubumbashi, Likasi, Kolwezi. Pourtant, c’est ici que le fleuve, avec ses affluents et ses rivières, commence à donner la pleine mesure de ses prouesses. D’en haut, il a la forme d’un gigantesque reptile serpentant au milieu d’un infini tapis vert. » À l’évocation du Katanga nous viennent à l’esprit, des sons, des noms et des images aussi controversées qu’éloquentes : Moïse Tshombé, le fantasque président de l’éphémère et sécessionniste « république des croisettes » 6 du Katanga, le glorieux soleil noir du géant mondial du cuivre, l’UMHK (Union minière du haut Katanga), la ville de Kolwezi et le film qui lui est désormais attaché (« la légion saute sur Kolwezi »)... Mais invoquer le Katanga c’est évoquer les sources du fleuve Congo et les tragédies qui sont liées à l’histoire de la république du Congo et, à maints égards, au continent africain voire à l’histoire du monde contemporain. Le destin des bana mayi (les enfants du fleuve) n’est pas moins tragique. On pourrait travailler au martyrologe des enfants du fleuve : le destin tragique du prophète du nationalisme congolais Simon Kimbangu, né à l’embouchure du fleuve, dans le Bas-Congo, et mort à sa source, dans sa prison de Sendwe-Élisabethville. On ne peut ne pas évoquer la figure flamboyante et christique de Patrice Lumumba, premier Premier ministre de la jeune république indépendante du Congo, assassiné au Katanga en janvier 1961.On parle de moins en moins de la mort, au Katanga, en septembre 1961, du secrétaire général de l’O.N.U., Dag Hammarskjöld. Qui sait encore qu’en 1940, un train chargé de deux mille tonnes de pechblende, minerai saturé d’uranium, part d’Élisabethville pour aboutir à la bombe atomique qui, les 6 et 9 août 1945, fera cent quarante mille victimes à Hiroshima et soixante-dix mills à Nagasaki ?

156


Racines Lumumba, Mobutu & Kabila : Enfants du fleuve Congo Si l’assassinat de Patrice Lumumba renvoie à la tragédie de l’espérance liée à une certaine idée de l’Afrique, elle met parallèlement, en lumière, une réalité plus perverse et plus sordide. Paraît en surimpression, la figure qui dominera la vie du fleuve pendant près d’une trentaine d’années, figure fascinante et inquiétante d’un enfant du fleuve : le grand léopard, Mobutu. Cet homme est, à lui seul, le symbole de la fascination pour le fleuve mais aussi des dérives d’un pays et du drame d’un continent. Amoureux du fleuve, il est né sur ses rives et y a passé une partie importante de sa vie. Il s’est identifié aux forces et puissances magiques du fleuve, tentant de réunir et de refonder son projet national autour du symbole du fleuve qu’il a rebaptisé en même temps que la monnaie, et le pays en Zaïre (mauvaise traduction portugaise du mot Kongo Nzadi qui veut dire fleuve). En remontant de la source vers l’embouchure, en quittant la province du Katanga, son sous-sol cuprifère, ses villes tristement prospères, pillées, violentées et violées, dans la longueur du temps, aussi bien par le roi colonisateur Léopold II que par le régime vorace de Mobutu et, aujourd’hui, par toutes sortes de mafias en quête du cobalt, de l’uranium, du germanium et un nombre impressionnant de métaux rares. En traversant les régions diamantifères du Kasaï qui laissent, dans la mémoire, d’étonnants souvenirs de combats aussi acharnés que baroque (javelots contre kalachnikov, mitrailleuses contre sagaies, guerriers réputés invulnérables contre mercenaires) pour la précieuse pierre, on peut suivre le fleuve avec l’explorateur Henri Morton Stanley jusqu’à la ville qui, longtemps, porta son nom : Stanleyville (aujourd’hui Kisangani). Ville mythique mais aussi ville-carrefour que Kisangani ; à ses noms Stanleyville et Kisangani (qui veut dire sur l’île en Swahili) sont attachées de nombreux souvenirs. Du point de vue de la navigabilité du fleuve c’est un point de rupture. Là commencent les rapides et les tourments des grandes eaux. Les tourments l’animent jusqu’à sa source. La ville est découverte en 1877 par Stanley, venant de l’est, à la poursuite des négriers arabes et arabisés, et à la quête du tracé du fleuve Congo. Bloqué par les rapides qui forment un bouclier hydrique, Il reviendra dans la région et fondera en 1883 la ville avec le projet d’ériger là « un poste avancé de la civilisation ». Henri Morton Stanley, personnage fantasque et violent a contribué à populariser la mitrailleuse Maxim comme outil de civilisation. (indication très intéressante sur ce que peut être la civilisation). À l’évocation de Kisangani-Stanleyville, de nombreuses images viennent à l’esprit et se croisent en un point cardinal : nous sommes en un cœur de l’Afrique. Les mondes arabisés du nordest (Soudan) rencontrent là, les mondes forestiers animistes de l’ouest ainsi que les influences rwando-ougandaises de la région des Grands lacs (Kivu-Tanganyka). Des vecteurs puissants, se croisent en ce centre, qui en font un nœud stratégique et symbolique hors du commun. Ainsi remonter le fleuve jusqu’à Kisangani, c’est, à en croire Joseph Conrad, atteindre Au cœur des ténèbres : folie, démesure, hallucination, vertige, perte, chaos, profondeur, obscurité, fièvre… semblent être les attributs liés à la remontée de ce fleuve. Il se pourrait qu’en ce point se soient nouées une série de forces de mort qui permettent de penser et de pressentir le drame sous-jacent d’une certaine modernité : quel cœur n’a sa part de ténèbres, cher Monsieur Conrad ? La région de Kisangani est marquée par les atrocités de l’exploitation de l’État indépendant du Congo, œuvre des hommes du roi civilisateur Léopold II, atrocités qui ont permis à Georges Washington Williams de forger, pour la première fois, l’expression qui aura une bien peu enviable postérité : « crime contre l’humanité ». En tout cas, à travers la quête du personnage de Kurtz, on voit le fleuve Congo devenir le prétexte d’une exploration des profondeurs énigmatiques de l’être humain : fleuve universel, plongée définitive. Kisangani est hantée par la légende de son héros, Patrice Lumumba, l’homme de Stanleyville. En effet, c’est à partir de cette ville que ce dernier s’affirme avant d’aller à la conquête de Léopoldville et de l’ensemble du pays. De là, l’hypersensibilité de la ville au discours nationaliste. Mais Kisangani c’est aussi le pays des rébellions de la période post-indépendance : Pierre Mulélé, Gaston Soumialot et ses redoutables simba (les lions). Che Guevara lui-même, séjourne dans la région, au milieu des années 60, pour tenter d’allumer là, un des foyers du projet révolutionnaire mondial. Il y croise celui qui, en 1997, détrônera Mobutu : Laurent-Désiré Kabila. Près de Kisangani, on ne peut pas ne pas porter une attention particulière aux Stanley Falls que l’on nomme, aujourd’hui, les chutes Wagenia. Qui sont donc ces mystérieux Wagenias ? On ne sait pas très bien situer leur provenance. Les Wagenias sont un peuple d’acrobates du fleuve. Accrochés aux chutes, ils y construisent des échafaudages et y suspendent des nasses coniques. Profitant de la furie des eaux, ils tentent, depuis des siècles, de vivre accrochés aux eaux en furie. Les Wagenias sont des habitants de la performance et de l’équilibre précaire : funambules des eaux déchaînés.

157


FLEUVE CONGO Histoire d’un lieu mythique

Au-delà de Kisangani, suivons le cours du fleuve et engageons-nous dans la province de l’Équateur. Nous y découvrons la ville de Lisala, ancienne Banzyville. Lisala est la ville d’où est originaire un autre enfant terrible du fleuve : Joseph-Désiré Mobutu. Il y a fait ses études primaires. Mais parler de Lisala-Banzyville c’est immédiatement se tourner vers la ville qui a fini par l’éclipser : Gbadolite, le « Versailles de la jungle ». Si le phénomène Gbadolite suscite l’intérêt c’est parce qu’il révèle la tendance des Africains de la période post-indépendance à édifier des villes nouvelles dans leur village natal. Ces villes nouvelles, hallucinations urbaines, tranchent par leur dimension artificielle, par le mélange baroque de genres, le bricolage, et par la manière de forcer sur le luxe tapageur. Ce phénomène est lié à des raisons évidentes de mainmise symbolique sur les lieux du pouvoir, de ré-enracinement de ce dernier dans le registre de l’ancestralité et des traditions ethniques et locales du chef. Par une sorte de logique illogique, les chefs des États modernes s’envisagent au fur et à mesure de leur maintien au pouvoir, comme des chefs traditionnels, des chefs coutumiers, soucieux de se connecter à une légitimité autre que celle des armes ou des urnes. Ils ont le souci d’exercer le pouvoir à l’ombre des ancêtres. Ainsi, « de ce petit village, jusque-là inconnu, Mobutu avait fait une ville moderne dotée d’un aéroport international, d’un hôpital et de tous les services nécessaires pour les réceptions somptueuses qu’il y organisait pour les chefs d’État et la jet-set internationale. Le champagne y coulait à flots et le caviar n’a jamais manqué. » 10 Gbadolite fait penser inévitablement à Yamoussoukro en Côte-d’Ivoire 11. Autrement, on peut voir, dans ce phénomène de ville-capitales nouvelles, comme une décision politique, un événement, une volonté politique et symbolique de réinscrire l’État dans une logique nouvelle, différente des logiques coloniales : Abuja (Nigéria) ou Dodoma (Tanzanie). Dans cette optique, on pense inévitablement à l’expérience brésilienne avec l’édification de la ville nouvelle de Brasilia. Descendant le cours du fleuve, on pense à Oyo – village-ville du président du CongoBrazzaville - de l’autre côté du fleuve. Sur le fleuve, on aborde aussi Mbandaka-Coquillathville, l’escale rêvée des marins du fleuve : ville onirique, ville des gens d’eau. Ces villes sont comme des notes sur la portée de la musique des eaux où les fleuves se répondent et déploient une bouleversante chorégraphie hydrique : l’Uele, la Tshopo, l’Oubangui, la Sangha, l’Alima, la Léfini, le Kasaï. Brazzaville & Kinshasa : Les jumelles du fleuve Les fleuves enfantent des villes. Ainsi les villes-jumelles : Brazzaville et Kinshasa, sont-elles enfants du fleuve. Le Congo unit et sépare les deux villes capitales les plus rapprochées du monde. À la hauteur des deux villes, le fleuve s’élargit en une sorte de lac large d’une trentaine de kilomètres. C’est le Pool Malebo (anciennement Stanley Pool), une petite mer dont la traversée se fait en bateau, en barge ou à la pirogue. Ici, deux mondes se côtoient qui rappellent que ce cirque aqueux a toujours été un marché, un lieu de rencontres, et d’échanges entre gens d’eau et gens de la terre, gens des forêts et gens des savanes. Théâtre de la confrontation entre les colonisations française (P. S. De Brazza) et belge (H. M. Stanley), le fleuve Congo s’est transformé en lieu de traduction et de trahison des enjeux territoriaux déterminants entre puissances coloniales occidentales. Kinshasa et Brazaville, villes-filles du fleuve Congo, ne cessent de redire, de traduire et de trahir l’épopée des peuples qui ont toujours échangé autour de ce pool Malebo, lieu de croisement, milieu de rencontres et d’échanges multiformes entre gens des forêts, gens du nord et gens des savanes, gens du sud, entre gens d’eau et gens de terre. Les apports des différents peuples, enfants du fleuve, ont produit, au niveau culturel, la rumba congolaise, genre musical qui a célébré la naissance du sujet colonial urbain et a accompagné toute l’élaboration de la modernité coloniale et post-coloniale. L’emblématique chanson « indépendance Tcha-Tcha » en 1959, en constitue une sorte d’hymne. L’interconnexion entre des artères vitales qui pénètrent les pays et qui se nourrissent des eaux tumultueuses du bassin du Congo trouve là une scène où se révéler dans toute sa générosité. Du point de vue de l’architecture et de l’urbanisme, Brazzaville et Kinshasa sont les exemples de deux approches de la ville. La ville agressive, à la modernité orgueilleuse et triomphante (Kinshasa-la-belle) et la ville-jardin (Brazzaville-la-verte) privilégiant des approches d’urbanisation plus soft.

158


Racines

Suivre le fleuve Congo c’est donc se lancer dans une longue méditation à travers les villes que les hommes édifient, jusqu’à Matadi où le fleuve, en une embouchure flamboyante et dantesque, se jette dans l’océan Atlantique. Matadi, ville de pierre, cité minérale, crie de façon stridente, telle une victoire équatoriale, toute la force des génies des eaux dont, on dit, qu’ils s’incarnent dans les cultes mégalithiques des Nkita. Cette pierre, grès rose, dont l’architecte Roger Erell a exalté la puissance à travers l’érection de la Basilique Sainte Anne du Congo, au bord du fleuve, en forme de pirogue renversée en hommage aux piroguiers qui tentent de dompter le fleuve, ou de mains jointes en signe de prière, à moins que la forme de la basilique ne soit la célébration de la rencontre des gens d’eau et des gens de terre. On peut y voir aussi la rencontre, dans l’aventure coloniale, des Blancs et des Noirs, une concorde espérée. Les tuiles vernissées, vertes de l’espérance, en forme d’écailles de serpent, (le python, serpent mythique, qui donne naissance au fleuve ?) rappellent les mythes d’origine du fleuve. Les mots de Paul Zumthor nous confortent dans la présente célébration du fleuve : « L’espace est créateur de mythes. Perçu par le moyen de la lumière, première saisie dans notre découverte érotisée du monde, zone ambiguë entre le cosmos et le chaos, il s’associe au feu, au mouvement, au rythme, au chant, à l’amour. »

159


160


Racines

WAGENIAS LES PÊCHEURS DE L’EXTRÊME Qui sont donc ces mystérieux Wagenias ? Un peuple d’acrobates du fleuve Congo, cependant nous ne savons pas très bien situer leur provenance. Accrochés aux chutes, ils y construisent des échafaudages et y suspendent des nasses coniques. Profitant de la furie des eaux, ces pêcheurs hors du commun tentent depuis des siècles de dompter un environnement à l’équilibre précaire. Sur les bords du fleuve Congo qui leur est sacré, dans des eaux déchainées, les pêcheurs Wagenias risquent tous les jours leur vie pour seulement quelques poissons... Pour attraper ce butin vital, ils utilisent des techniques de pêche ancestrales uniques au monde. Ils vont chercher à mains nues les poissons que l’eau courante coince entre les rochers et/ou dans leurs pièges artisanaux. Malheureusement, la violence du fleuve confronte chaque jour les pêcheurs à la mort. Beaucoup y ont perdu des proches et n’ont jamais pu retrouver les corps. Tragique paradoxe : sans le fleuve, ils ne seraient rien, mais il y a un lourd prix à payer, celui de surfer avec la mort au quotidien.

Pour rendre hommage à ce fleuve, ils enseignent le “Kabobo” à leurs enfants. Pour éviter de glisser dans les rapides et d’être emportés par le courant, les pêcheurs fabriquent des nasses en bois, une sorte de gigantesque panier en osier ou en treillage métallique utilisé pour capturer des poissons. Le courant étant très puissant, dès lors que le poisson pénètre dans la nasse, il meurt quasi instantanément. À la fin de la journée, solidarité oblige, les Wagenias se partagent les poissons pris au piège. Une partie de cette pêche est destinée à la vente, le reste a pour but de nourrir leur famille. L’argent récolté est ensuite redistribué aux femmes du foyer et à leurs enfants pour qu’ils puissent payer leur scolarité. Malgré un cadre de vie périlleux, les Wagenias sont reconnaissants. Pour rendre hommage à ce fleuve qui les nourrit chaque jour, ces pêcheurs de l’extrême enseignent le “Kabobo” à leurs enfants. Il s’agit d’un sport de force pour leur apprendre à apprivoiser (à défaut de pouvoir combattre) le fleuve Congo et avoir les meilleurs reflexes face aux dangers ou imprévus des courants d’eau. Un peuple en harmonie avec sa nature, au destin de vie quasi irréel, mais qui participe à la richesse culturelle du Congo.

éthiopie chantag même l femmes [l’injectio relate H novemb de l’Hom écrivent seule ré Ron Gam promoti injecter qu’elles e

161 088

Amina Mabondzot

Le 10 ja Haaretz gouvern avoir inj (contrac nombre juives d années réfutée e C’est un Gabbay program Chaine qui met poudres voir le n Falashas Sainte comme chagrin dix ans), les té de 35


PHOTO : SBY RPCO

Des effluves de saka saka ou poulet moambé s’échappent des cuisines, des airs de rumba congolaise envahissent le salon, les femmes ont sorti leur plus beau pagne, les familles se sont mises sur leur 31, le trac envahit un jeune homme sur lequel tous les yeux sont braqués... C’est l’un des moments les plus importants de votre vie de couple : le mariage traditionnel et sa fameuse dot. Bien sûr, les modalités diffèrent selon les ethnies, voire les classes sociales des familles concernées. Cependant, nous pouvons citer les rituels effectués chez les Kongo du Congo (source : Congo Pluriel) pour se faire une idée précise d’une union respectant à la lettre la coutume. Ainsi, la fiesta se découpe en trois étapes :

1er VIN « MA LAVU MA NTETE »: Bu kué monika. PRÉSENTATION. Cette cérémonie a pour finalité d’officialiser les relations. Cela permet à l’homme d’être reconnu comme futur gendre.

2e VIN « MA LAVU MA NZOLE »: Bu ta makangu. FIANÇAILLES. A l’issue de la cérémonie, l’homme et la femme deviennent des « makangus » (fiancés).

LA DOT : 3e VIN « MAKUELA, MA LAVU MA NTATU » La cérémonie du versement de la dot est réellement celle qui porte le nom de MARIAGE, « MAKUELA ». C’est ça le mariage traditionnel chez les Kongo. Bu kuéla nkento. La femme devient nkento a ku. C’est la fin, la dernière étape qui conclut et scelle les liens de mariage. Vous devenez mari et femme, époux et épouse, « nkento na bakala ». L’homme peut à ce moment se permettre de désigner sa femme par nkento ani. Mais pas avant. Tout au long de ces étapes, c’est une gigantesque besace de Père Noël que le marié devra présenter à la famille maternelle et paternelle de sa promise. Entre autres casiers de bières, jus, whisky, vins de palme, costumes, noix de cola, pagnes, viandes… Viennent s’ajouter d’éventuelles amendes pécuniaires : - Amende pour cohabitation avant le mariage traditionnel : 50 000 FCFA. - Amende pour avoir fait des enfants avant le mariage traditionnel : 50 000 FCFA. - Amende si vous arrivez en retard à la cérémonie par rapport à l’heure que vous avez donnée dans votre courrier : 50 000 FCFA.


MARIAGE CONGOLAIS ENTRE TRADITIONS ET MODERNITÉS

Le 10 ja Haaretz gouvern avoir inje (contrace nombreu juives d’ années d réfutée e Naomi Massengo, responsable développement dans un C’est bu- un Gabbay reau de presse parisien, mariée depuis un an avec le célèbre photographe ivoirien Pata Papara, nous conte son mariage program traditionnel : Chaine “Lorsque mon mari m’a demandée en mariage, je lui ai confié qui met mon souhait le plus cher : me marier dans le respect de poudres. nos traditions et de nos valeurs ancestrales africaines, et par la voir le n même occasion, mêler nos différences culturelles. Après tout, Falashas c’est l’Afrique subsaharienne, ça ne devrait pas être si différent. Sainte s À ma grande surprise c’était très différent ! Le premier obstacle a été : la religion. Ma famille, à majorité catholique etcomme de chagrin l’autre côté sa famille musulmane pratiquante, ce qui voulait dix !ans), déjà dire que l’alcool allait être à bannir de toutes célébration les tém Or, au Congo, l’alcool a son importance dans le mariage traditionnel, plus communément appelé la dot. Et on ne dotede pas 35

une congolaise « Lari » sans un bon whisky d’âge et des packs éthiopie de bières… chantage Je me suis alors confiée à ma mère et, heureuse d’organiser même le mon mariage, elle était prête à faire des compromis. La dote femmes s’est donc articulée autour de pagnes super wax, bazins riches, [l’injectio chaussures, ensemble de lingerie, boissons non alcoolisées, et relate Ha bien sûr ce que les familles des mariées adorent : une certaine novemb somme d’argent, rien de bien scandaleux, c’est symbolique. de l’Hom Nos familles ont accepté notre union et l’ont célébré jusqu’au écrivent bout de la nuit. Comité réduit et beaucoup d’amour, le combo parfait pour un mariage sincère. Je souhaite à toute femmeseule de ré vivre ça un jour. Un mariage traditionnel c’est beaucoup plus Ron Gam qu’un mariage civil, pour une femme, il relève de rendre hompromotio mage à sa mère et l’honorer afin de la rendre fière.” injecter

Michael Kamdem

qu’elles e

163 088

Dans tout ce besogneux listing, difficile d’y voir clair. La modernisation se faisant, les dérives autour de la dot se multipliant, la loi est venue régir cette pratique coutumière. Ainsi, au Congo Brazzaville, la dot est-elle légalement plafonnée à 50000 FCFA, selon l’article 140 du Code de la Famille. Le nombre de couples en concubinage et de jeunes filles célibataires pour cause de dot trop salée étant en constante augmentation, les uns et les autres s’interrogent sur la pertinence du processus. La dot est avant tout un geste pour montrer à la famille de la mariée la capacité de l’homme à prendre soin de leur princesse, et les remercier d’en avoir fait la femme qu’elle est devenue. Mais cela doit-il devenir un braquage en bande organisée ? Car c’est malheureusement ainsi qu’elle est perçue par un nombre croissant de jeunes prétendants, découragés par les sommes de plus en plus exubérantes exigées par certaines familles. Les 50000 FCFA passent bien vite aux oubliettes, et parfois 20 à 30 fois le montant de ce barème légal est exigé... ce qui au vu du salaire médiant congolais peut paraitre mirobolant. « C’est comme si les parents de mon ex-fiancée avaient voulu m’amputer. Le père n’a qu’à épouser sa fille si c’est comme ça ! » nous rétorque Yvan, un jeune Brazzavillois, au détour d’un témoignage épique sur les conditions de sa demande en mariage, qu’il aura finalement abandonné - surtout par fierté, de sa propre confession. Dans la diaspora, le mariage traditionnel n’est pas aussi exhaustif qu’au pays (qu’au village, serions-nous même tenter de préciser). Tout d’abord, parce que les mariages mixtes sont légion et que les familles de la mariée assouplissent généralement les demandes provenant des non-Congolais. Même lors de mariages inter-congolais, la dot relève plus souvent de la symbolique que d’une obligation financière épicée.

Racines


Racines

L’eugénisme des FALASHAS d’Israel?

Originellement compté simplement comme l’une des quatre langues nationales, le lingala en est venu, après quelques décennies seulement, à se hisser sans tambour ni trompette, au statut de langue la plus parlée au Congo-Kinshasa.

Leexplique 10 janvier dernier, le site du quotidien israélien Qu’est-ce qui pareille ascension ? Quelles pourraient en Haaretz ? lâche une article, bombe. Une «source être les consequences Dans le présent il sera question des avantages. Prochainement, nous reconnaît examinerons les éventuels dan-fois gouvernementale» pour la première gers qui découlent de cetsans impérialisme linguistique. du Depo Provera avoir injecté leur consentement» (contraceptif d’une durée d’action de 3mois aux

Plusieurs facteurs ont favorisé l’éclat actuel du lingala au Congonombreux effets secondaires) aux femmes falashas, Kinshasa. D’abord, le long règne du Maréchal Mobutu (32 ans), luijuives d’Ethiopie. Des aveux qui confirment donc des même originaire de la province de l’Equateur, zone lingalophone. Il années de suspicions autour d’une pratique toujours n’est pas inutile d’ajouter que l’ancien dictateur était un tribun que réfutée en bloc par les autorités sanitaires israéliennes. les Congolais de toute origine aimaient écouter.

C’est un reportage mené par le journaliste israélien Gal pour leun Par ailleurs, Gabbay depuis toujours lingala est la langue « officielle » de programme l’armée. Qu’ils proviennentde deslazones swahiliphones ou tshilubapChaine congolais Educative hones, tout militaire était censé parler lingala. La plupart des supérieurs, (à cause du aux régime qui a largement favorisé les qui met le feu frères de tribus de Mobutu poudres. Inquietaudesein de l’armée, tribalisme oblige) s’exprimaient généralement voir le nombre en descette langue. Le système de mutation périodique des militaires dans toutes les provinces (aux zones Falashas en Terre linguistiques différentes) a aussi contribué à la propagation du Sainte se réduire lingala. comme peau de chagrin (-50% en La musique congolaise est essentiellement chantée en lingala, et le dix ans), il recueille Congolais raffole de sa musique. On ne peut pas continuellement les témoignages être exposé à des sonorités en langue « étrangère » sans vouloir 35 femmes essayer de lade fredonner, chercher à en comprendre le sens, et pour-

quoi pas la parler. éthiopiennes ayant subi intimidations, menaces et

chantage depuis les centres de transit éthiopiens avant Le français, même quoiqueleur surarrivée papier langue officielle du pays, estque en les en Israël: «On nous disait réalité perçue par beaucoup de compatriotes difficile et femmes avec beaucoup d’enfants comme souffrent. On prenait souvent qualifié de langue des intellectuels. Par contre, le Lingala [l’injection] tous les trois mois mais on ne voulait pas.» est considéré comme relativement facile, avec une grammaire peu relate Haaretz. Suite à la diffusion du programme en élaborée. novembre 2012, six associations en faveurs des droits l’Homme et et des desprennent femmes habituelleéthiopiennes Les stationsde locales de radio de droits télévision écrivent conjointement au Ministère de la Santé.dePour ment le relais des émissions provenant de Kinshasa. Or, nombre seule réponse, son directeur général, le Professeur ces émissions sont conçues en lingala : le théâtre, les émissions culRon Gamzu, envoieouune circulaire aux politiques. organismes de turelles, religieuses, de musique même des débats promotion de la santé avec l’indication de « ne plus injecter le Depo Provera chez les éthiopiennes sans qu’elles en comprennent les conséquences» rapporte le

site officiel L’ACRI1. En 2009 déjà, l’association féministe I’Isha, basée à Haïfa, avait été l’une des premières à s’insurger. Hedva Eyal, sa coordinatrice, avait rédigé un rapport dans lequel elle interpellait le gouvernement sur l’utilisation intempestive de Depo Provera, en vain. « A l’époque, nous avions déjà demandé des explications au Ministère de la Santé. On nous avait répondu que le Depo Provera était, pour des raisons culturelles, beaucoup plus utilisé que la pilule contraceptive par les juives éthiopiennes et qu’elles voulaient continuer le traitement une fois en Israël. C’est faux. Je pense que les raisons de cette pratique sont principalement racistes. Et ces aveux sont une étape très importante dans la liberté de ces femmes», confirme-t-elle par téléphone. En dépit d’une Loi du Retour assurant à «tout juif» le droit à l’Alyah (s’établir en Israël), la judaïté de ce peuple venu des hauts plateaux d’Afrique de l’Est fut longtemps contestée. A l’origine: une épopée biblique complexe remontant au temps du Roi Salomon et de la Reine de Saba. Aujourd’hui, les Falashas vivent ostracisés et dans une grande précarité. Ces femmes seront- elles bientôt en mesure d’attendre des sanctions juridiques qui condamneraient ces pratiques eugénistes? Affaire à suivre… En attendant, Israël vient d’élire fin Mars 2013 la première miss Israël d’origine éthiopienne Yityish Aynaw, un symbole fort et peut-être une manière de se faire pardonner, en partie.

088 164

Rosie Gankey


Racines

LE LINGALA TRAIT D’UNION DU CONGO ? Kinshasa, capitale du pays, exerce une fascination extraordinaire auprès de beaucoup de jeunes des centres provinciaux. Pour eux, Kinshasa est la ville-lumière. Aussi, nombre d’entre eux rêvent d’y aller mais tous ne le peuvent, soit à cause du prix prohibitif du transport, soit parce qu’ils n’y connaissent personne susceptible de les y accueillir. Ce fantasme est perceptible chez eux à leur manière d’être : ils s’habillent comme les Kinois, ils se coiffent comme les Kinois, ils s’expriment comme les Kinois, ils dansent comme eux, etc. Le « voir Kinshasa et mourir » est perceptible auprès de cette catégorie de population. Tous ces facteurs, s’étalant sur plusieurs années, ont fait passer le lingala du statut de « langue de l’Équateur » ou « langue de Kinshasa » à celui de langue la plus parlée et acceptée par beaucoup. Lingala, facteur d’unité. Dans un pays peuplé de plus de 200 ethnies et dont la langue officielle (le français) est « réservée » aux élites, le lingala apparait à certains égards, comme l’un des biens que les Congolais ont en commun, de quelque origine qu’ils soient. Les vicissitudes du quotidien ont conduit le Congolais, instinct de survie oblige, à compter sur lui-même et sur personne d’autre. Et pour survivre, le Congolais n’exerce pas seulement toutes sortes de petits boulots, il voyage aussi. Ainsi, femmes, hommes, jeunes et moins jeunes sont souvent sur les routes du pays. Ils s’en vont vendre et acheter pour revendre, histoire de joindre les deux bouts, payer les frais scolaires, etc.

Le 10 ja Haaretz Pendant ces déplacements et transactions, ils communiquent. gouvern À défaut de parler le français à un interlocuteur d’une autre avoir inje ethnie (et donc d’une autre zone linguistique), c’est au lingala (contrace nombreu qu’ils recourent. juives d’ Cependant, ce n’est pas qu’au pays que cela se vérifie, mais années d aussi à l’extérieur. La vie dans la diaspora pose le problème réfutée e de communication entre différentes communautés congoC’est un laises. S’il est vrai que nombre de Congolais de l’étranger sont Gabbay instruits, il n’en demeure pas moins vrai que des milliers d’entre program eux ne peuvent s’exprimer correctement en français non plus. Chaine Aussi, le constat est que la langue de trait d’union choisie n’est ni le swahili, ni le kikongo ou le tshiluba. C’est plutôt le lingala. qui met poudres. L’Afrique du Sud, par exemple, accueille des milliers d’émigrés voir le n d’origine congolaise sur son territoire. Ceux-ci résident pour la Falashas plupart dans les trois grands centres : Gauteng (avec Johan- Sainte s nesburg et Pretoria), le Kwazulu Natal (Durban) et le Cap-Occi- comme dental (Capetown). Ils forment une communauté hétérogène, chagrin faite de personnes venues lors de périodes diverses, issues de dix ans), conditions sociales ou d’origine variées. les tém de 35

Il est cependant intéressant de noter que pour se déterminer par rapport aux autres émigrés africains, ils s’identifient par éthiopie l’expression Bato ya mangala (ceux dont la langue est le lin- chantage gala). Peu importe leur langue d’origine, tous ont opté pour même le être considérés comme des locuteurs d’une des langues du femmes Congo : le lingala. [l’injectio

relate Ha

En étant devenue la langue de communication par excel- novemb lence, le lingala joue non seulement le rôle d’outil de commu- de l’Hom nication, mais aussi celui de pont entre les communautés du écrivent Congo.

165 088

Emmanuel Ngeleka pour TamTam Blog

seule ré Ron Gam promotio injecter qu’elles e


Racines

L’eugénisme des FALASHAS d’Israel? site officiel L’ACRI1. En 2009 déjà, l’association féministe Le 10 janvier dernier, le site du quotidien israélien I’Isha, basée à Haïfa, avait été l’une des premières à Haaretz lâche une bombe. Une «source s’insurger. Hedva Eyal, sa coordinatrice, avait rédigé un gouvernementale» reconnaît pour la première fois rapport dans lequel elle interpellait le gouvernement avoir injecté sans leur consentement» du Depo Provera sur l’utilisation intempestive de Depo Provera, en vain. (contraceptif d’une durée d’action de 3mois aux « A l’époque, nous avions déjà demandé des explications nombreux effets secondaires) aux femmes falashas, au Ministère de la Santé. On nous avait répondu que juives d’Ethiopie. Des aveux qui confirment donc des le Depo Provera était, pour des raisons culturelles, années de suspicions autour d’une pratique toujours beaucoup plus utilisé que la pilule contraceptive par les réfutée en bloc par les autorités sanitaires israéliennes. juives éthiopiennes et qu’elles voulaient continuer le C’est un reportage mené par le journaliste israélien Gal traitement une Gabbay pour un fois en Israël. programme de la C’est faux. Je Chaine Educative pense que les qui met le feu aux raisons de cette poudres. Inquiet de pratique sont voir le nombre des principalement Falashas en Terre racistes. Et ces Sainte se réduire aveux sont comme peau de une étape très chagrin (-50% en La plupart d’entre vous connaissent certainement le Il est fort probable que les 7 Royaumes aient vu le jour importante dixdes ans), il recueille du monde imaginaire de royaume 7 Couronnes bien avant, mais il n’est fait mention de cette confédération dansEn efla les témoignages Game of Thrones, mais avez-vous déjà entendu parler qu’au 16ème siècle dans les archives royales Kongo. de ces de 35 de femmes des 7 Royaumes Kongo dia Nlaza, célèbres pour fet, à l’époque du Manikongo [2] Alvaro Ier du liberté Kongo [3], leur production de tissu ? Si cesubi n’estintimidations, pas le cas, cet aréthiopiennes ayant menaces eton ne sait pas exactement ce qu’étaient les 7 Royaumes, femmes», confirme-t-elle par téléphone. En dépit ticle estchantage pour vousdepuis ! supposent qu’il s’agissait d’une les centres de transit éthiopiens avantmais certains d’une Loi du Retour assurant à «toutalliance juif» lede droit à Les 7 Royaumes Kongo en diaIsraël: Nlaza «On formaient petites entitésenpolitiques. Cela ne de reste qu’une venu même leurdearrivée nous une disait que lesplusieurs l’Alyah (s’établir Israël), la judaïté ce peuple confédération d’Afrique Centrale. furent in-On prenaithypothèse étant donné que les sources de l’époque sont femmesd’États avec beaucoup d’enfantsIlssouffrent. des hauts plateaux d’Afrique de l’Est fut longtemps tégrés au Royaume Kongo, via la province orientale du sur le sujet. [l’injection] tous les trois mois mais on ne voulait pas.»muettes contestée. A l’origine: une épopée biblique complexe Royaume de Mbata [1], au début du 17ème siècle.

relate Haaretz. Suite à la diffusion du programme en novembre 2012, six associations en faveurs des droits de l’Homme et des droits des femmes éthiopiennes écrivent conjointement au Ministère de la Santé. Pour seule réponse, son directeur général, le Professeur Ron Gamzu, envoie une circulaire aux organismes de promotion de la santé avec l’indication de « ne plus injecter le Depo Provera chez les éthiopiennes sans qu’elles en comprennent les conséquences» rapporte le

remontant au temps du Roi Salomon et de la Reine de Saba. Aujourd’hui, les Falashas vivent ostracisés et dans une grande précarité. Ces femmes seront- elles bientôt en mesure d’attendre des sanctions juridiques qui condamneraient ces pratiques eugénistes? Affaire à suivre… En attendant, Israël vient d’élire fin Mars 2013 la première miss Israël d’origine éthiopienne Yityish Aynaw, un symbole fort et peut-être une manière de se faire pardonner, en partie.

088 166

Les armoiries délivrées au Manikongo Álvaro Ier en 1578 Rosie Gankey


LES 7 ROYAUMES DE KONGO DIA NLAZA

Racines

“LES 1ERS GRANDS MARCHANDS DE TISSUS” Les 7 Royaumes étaient aussi connus sous l’appellation de momboares [4] et mentionnés dans le texte d’un prêtre jésuite portugais du nom de Mateus Cardoso, au 17ème siècle. Ce dernier décrivit avec précision la région. Selon Cardoso, les 7 Royaumes étaient réputés pour la quantité extraordinaire de tissus à base de raphia ou de vêtements en fibre de palme qu’ils produisaient. Une partie de ces marchandises de qualité était d’ailleurs exportée vers Luanda, en Angola actuel, alors sous le joug de la puissance coloniale portugaise. Plusieurs archives du 17ème siècle laissent à penser que les 7 Royaumes exportaient chaque année près de 100 000 mètres de tissu, ce qui laisse supposer

logiquement que sa production totale devait être plusieurs Le 10 ja fois supérieure. En terme de chiffres, il s’agissait sans conteste Haaretz de l’un des plus grands centres de production de textile au monde, tenant la dragée haute aux zones de taille équivalentegouvern d’Europe ou d’Inde. Le génie vestimentaire congolais ne dateavoir inje (contrace en fait pas d’hier… Moins célèbre que le fictif royaume des 7 couronnes denombreu Game of Thrones, les 7 Royaumes de Kongo dia Nlazajuives d’ mériteraient tout autant d’être portés à l’écran. Nous n’avonsannées d absolument pas à rougir de notre patrimoine. Cependant, il neréfutée e tient qu’à nous de valoriser, de la meilleure manière qui soit,C’est un notre héritage historique ainsi que la richesse de nos organisaGabbay tions politiques et économiques d’antan.

program Chaine qui met poudres. voir le n Falashas Sainte s comme chagrin dix ans), les tém de 35

Makandal Speaks pour www.NOFI.fr

Plan de Luanda au 17° siècle [1] Le Royaume de Mbata était situé dans la partie occidentale de l’Afrique centrale, sa capitale était Mbanza Kongo. Le royaume s’étendait sur ce qui est aujourd’hui la République démocratique du Congo, l’Angola et la République du Congo. [3] Álvaro I Nimi a Lukeni lua Mvemba fut le Manikongo de 1568 à 1587. [4] Le terme momboares dérive certainement du Kikongo mbwadi, signifiant sept.

167 088

[2] Manikongo/Mwene Kongo (Seigneur de Kongo en Kikongo) était le titre des souverains du Royaume de Kongo.

éthiopie chantage même le femmes [l’injectio relate Ha novemb de l’Hom écrivent seule ré Ron Gam promotio injecter qu’elles e


DANIÈLE SASSOU NGUESSO

SON ENGAGEMENT POUR LES FEMMES PHOTOS : ALEXIS PESKINE



Racines

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je suis Danièle Sassou Nguesso, une épouse et mère de 4 adorables enfants dans la vie privée. Dans la vie publique je suis opticienne-lunetière et entrepreneure sociale. A ce titre je dirige depuis un peu plus de deux ans la Fondation Sounga qui promeut l’égalité femme-homme au Congo (Brazzaville).

Si vous deviez vous définir en 3 mots ou expressions... Je dirais « dynamique, empathique, humble » mais vous savez comme moi que je ne peux pas être juge et partie.

Quelle est la genèse de la fondation Sounga ? L’idée de la Fondation Sounga est née de deux chocs. Le premier est consécutif à l’action caritative que j’ai initiée auprès des orphelins et des enfants de la rue à travers une association dénommée Le Petit Samaritain. En m’occupant des enfants je me suis rendue compte qu’une part importante de leur souffrance était liée à la situation de leurs mères. J’ai donc décidé de m’intéresser à elles. J’ai découvert qu’elles étaient dans une grande vulnérabilité et qu’en plus, elles n’étaient pas des exceptions. En effet, autour de moi, de nombreuses femmes connaissaient mille et une injustices qui semblaient normales dans notre société alors que je croyais que nous avions les mêmes droits que les hommes. La vie pratique révèle une autre réalité, triste celle-là. Tel a été le second choc. Atténuer d’une façon ou d’une autre ces disparités politiques, économiques et sociales entre les hommes et les femmes m’a conduit à m’engager pour les femmes, d’où l’idée de créer la Fondation Sounga qui porte bien son nom car le mot Sounga signifie « aide » en lingala. Elle a pour vocation de venir en aide à toutes ces femmes laissées pour compte ; à toutes ces femmes et ces filles désireuses elles aussi de contribuer à l’effort de développement du Congo.

Au delà de la fondation, vous avez à cœur de promouvoir le «woman empowerment», pourquoi ce combat ? La promotion du « woman empowerment » est l’essence même de la Fondation Sounga. Le fait pour les filles et les femmes d’être assignées à des fonctions subalternes pour la plupart les rend dépendantes de la société. Cette dépendance notamment sur le plan économique est source d’une extrême vulnérabilité vis-à-vis des hommes. Pour y remédier, il est indispensable de donner aux femmes des outils pour créer ou développer leurs entreprises. C’est ce que nous faisons au sein de la Fondation avec l’incubateur exclusivement féminin Sounga Nga. Nous y accueillons les femmes de tous les niveaux qui souhaitent avoir leur propre activité professionnelle et donc leurs propres revenus. Dans le même esprit, nous avons créé un outil pour mesurer le degré d’insertion professionnelle des femmes à travers le Label Genre qui consiste à classer de façon hiérarchique les entreprises selon leur capacité à recruter et à donner des responsabilités aux femmes.

Qu’est-ce qui motive une femme de votre envergure à s’engager sur le terrain pour les plus démunis ? Il est toujours difficile de dire de façon objective pourquoi on s’engage pour telle ou telle cause. La vie fait en sorte qu’on est plus sensible à certaines situations qui nous interpellent plus que d’autres. Parfois on est porté par l’envie de ne plus voir une souffrance, de tenter de la réduire, de donner un coup de main à autrui parce que l’on a reçu gratuitement de la vie, elle exige que nous donnions aussi gratuitement. Enfin, peut-être qu’il y a aussi l’envie de donner du sens à sa vie, de ne pas vivre pour soi et pour les siens mais de se mettre au service d’autres humains qui pourraient être dans le besoin. Il est bon d’avoir une cause qui dépasse son égo.

170

“Je ne prétends pas avoir de leçon à donner aux femmes. Mais je peux leur suggérer avec modestie de continuer à se battre pour réclamer leurs droits et pour davantage d’égalité dans notre société.”




Racines

Quelles ont été les actions les plus marquantes depuis que Sounga existe ? Vous avez raison de poser la question parce qu’au fond, Sounga n’est pas une révolution dans le paysage associatif congolais. En matière des droits des femmes, plusieurs associations font un travail utile depuis plusieurs années. Il faut également rendre hommage à celles qui nous ont précédé dans la quête de l’égalité femme-homme au Congo. Leurs résultats sont une rampe qui explique en partie l’impact de nos projets. Les actions les plus marquantes que nous conduisons sont sans doute l’incubateur féminin Sounga Nga, le Focus group sounga, le Label Genre et les actions de plaidoyer auprès des décideurs publics nationaux et internationaux à travers des débats, la participation aux conférences et des publications (tribunes, livres, etc). Concernant ce second aspect, je dois mentionner mon livre Genre et développement en République du Congo : promouvoir l’égalité homme-femme au profit de la croissance dans lequel j’explique l’indispensable nécessité de parité pour parvenir au développement. Il existe un lien entre l’accès au développement et la parité. Le besoin de développement doit pouvoir encourager les uns et les autres à respecter les droits des femmes.

Quels sont vos projets pour 2018 ? En 2018, nous conduirons les mêmes projets que l’année dernière. Il existe néanmoins quelques innovations. Nous allons monter d’un cran avec l’incubateur Sounga Nga. Après la première édition qui était en quelque sorte une édition pilote, cette année nous allons avoir une approche plus ciblée de la formation à l’entrepreneuriat en scindant les lauréates en fonction de leurs trajectoires respectives. Nous allons également accroître les visites en entreprise pour plus de pratique et enfin, un accent particulier sera mis sur le mentorat car réussir dans l’entreprenariat exige des compétences, un modèle inspirant et un solide réseau. J’aimerais que les lauréates soient dotées de tout cela à la fin de la formation. Cette année sera également l’année de la matérialisation concrète du Label Genre qui a reçu un très bel accueil de la part de la communauté internationale. Les partenaires nécessaires à son implémentation sont disposés à collaborer en nous transmettant les données nécessaires. Nous attribuerons certainement les premiers Label Genre cette année.

Si une amie non-congolaise passait 48h à Brazzaville, quels spots lui recommanderiez-vous ? Si une telle question m’était posée, je répondrais à son auteure de regarder le film documentaire I am Congo que j’ai produit en 2016. Ce film magnifie toute la biodiversité et la richesse humaine de notre beau pays. D’ailleurs la critique l’a très bien accueilli. Il a reçu le prix du meilleur documentaire étranger au Festival du Film Indépendant de Los Angeles en 2016.

Vous êtes une férue d’art. Quels sont vos artistes africains phares ? Vous êtes bien renseignés ! L’Afrique regorge de nombreux talents dans tous les domaines artistiques que ce soit la musique, le cinéma, la peinture ou la photographie. J’ai une grande sensibilité pour les talents de chez nous qui ont réalisé les œuvres de l’exposition « Beauté Congo » présentées à la Fondation Cartier, il y a deux ans, ou encore les photographies de Malick Sidibé qui racontent en images Bamako et même l’Afrique de la génération de nos mères et de nos pères. J’ai une profonde admiration pour la musique et la personne que Myriam Makeba a été. C’est une source d’inspiration pour de nombreuses femmes. Enfin et c’est une vérité de Lapalisse, j’ai une forte sensibilité pour la rumba de chez nous : un clin d’œil à Fally Ipupa.

Si vous aviez un message à adresser à la femme congolaise, africaine en générale, lequel serait-ce ? Je ne prétends pas avoir de leçon à donner aux femmes. Mais je peux leur suggérer avec modestie de continuer à se battre pour réclamer leurs droits et pour davantage d’égalité dans notre société. Cette asymétrie beaucoup trop palpable n’est pas naturelle. Et nous ne pouvons plus continuer à vivre au 21ème siècle comme au siècle précédent.

Si on vous dit le mot ROOTS, cela vous évoque quoi ?

173

Spontanément, ROOTS me renvoie à la racine, à la sève nourricière, au berceau voire au bercail. Ce mot résonne aussi comme une pulsation ; celle de l’énergie vitale qui fait ruisseler jusqu’à nous l’inspiration dont on a besoin pour changer la face du monde. Enfin, ROOTS évoque aussi une forme de devoir, celui de ne pas oublier d’où l’on vient quel que soit ce que l’on devient. ROOTS : Forcément « Racine ». C’était le titre d’un film lorsque j’étais plus jeune. Vous imaginez, il fut une époque où on disait que l’homme Noir ne pouvait accomplir les mêmes choses que l’homme Blanc. Et aujourd’hui, ces hommes Noirs qui se sont battus pour l’indépendance de leurs pays, sont les mêmes qui disent que la femme Noire ne peut accomplir les mêmes choses que l’homme Noir. Hérésie ! Que celle de toujours en avoir un qui veut dominer l’autre…





177



Ces entrepreneurs qui font

BRAZZAVILLE POINTE-NOIRE

179


VENANCE ALEXIS GOMES

LE BUSINESS DANS LE SANG

PHOTOS : BIG KLOZ



Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Bonjour, je suis Venance Alexis Gomes, 33 ans.

Quel est le champs d’action de vos différentes activités ? J’ai l’honneur de diriger l’Hotel Victory Palace, depuis 2013. En parallèle, j’ai créé l’entreprise de location de voitures haut de gamme EG MultiServices. En Septembre 2015, avec mon grand frère Marcel Vincent Gomes, nous avons créé le Crystal Club qui est le meilleur night club de la ville de Pointe Noire. Je vais aussi lancer dans les prochains jours un chicha lounge qui va s’appeler La FriendZone et qui a pour ambition de devenir The Place To Be. Dans un même temps, je représente la marque Francesca Maroquinerie de Luxe en tant qu’ambassadeur officiel pour le développement en Afrique et à l’international. des femmes.

Un mot sur le Victory Palace. En quoi se différencie-t-il de la concurrence ? L’Hôtel Victory Palace est un hôtel historique au Congo et sa construction remonte à 1932. C’est un hôtel construit à l’époque coloniale et cela se voit à son architecture, ce qui lui donne un design extérieur particulièrement attrayant. Aussi, nous sommes idéalement situés au centre ville de Pointe Noire, à coté du centre d’affaires et de décisions. De plus, nous sommes un hôtel de 47 chambres, ce qui nous permet d’offrir un service spécialisé pour nos clients et d’être à l’écoute de leurs besoins. Nous avons deux restaurants. Le restaurant Aquarelle et le restaurant La Terrasse qui se situe sur le toit de l’hôtel. Notre Piano Bar Lounge vous offre tous les jours une ambiance afro jazz et rumba avec notre orchestre, dans une atmosphère tamisée et intimiste. Nous sommes doté d’un sauna, d’un hammam, d’un Jacuzzi sur le toit de l’hôtel avec une vue panoramique sur l’ensemble du centre ville. Je vous invite à venir y séjourner afin de profiter du confort et de la tranquillité du Victory Palace.

182


Business

Le Congo et notamment Pointe-Noire ressentent la crise pétrolière, quelle est votre stratégie pour y faire face dans les affaires ?

Vous êtes fils de milliardaire et ne vous en cachez pas. Beaucoup ce seraient contentés de ne rien faire. Comment trouvez-vous votre motivation ? Quels objectifs vous fixez-vous ?

En effet, nous connaissons au Congo une crise pétrolière sans précèdent. Elle nous a poussé à nous réorganiser et à nous adapter par rapport aux nouvelles réalités économiques du pays. Ainsi, nous avons dû revoir nos prix à la baisse comme beaucoup de nos concurrents, tout en proposant des nouveaux services à nos clients. Nous mettons en place actuellement une stratégie qui vise à cibler davantage les clients particuliers, par rapport aux entreprises. De ce fait, nous avons établi un plan de communication qui doit permettre d’accroître notre visibilité dans le pays, mais aussi de mettre en avant nos nouveaux tarifs, nos équipements et nos formules pour les particuliers. Enfin, nous avons mis en place un partenariat avec EG MultiServices, afin que les clients de l’hôtel puissent bénéficier d’un service logistique de qualité.

L’éducation que j’ai reçue de mes parents est la base. Je n’ai pas grandi dans une famille où tout m’a été donné. Bien au contraire, j’ai grandi dans une famille où il faut travailler dur pour mériter et obtenir ce que l’on veut. Je suis aussi doté d’une âme d’entrepreneur et j’ai beaucoup d’ambitions. Ce qui me motive, c’est la réalisation de mes projets. Passer d’une simple idée à sa matérialisation concrète, relever un challenge et m’y consacrer pleinement, c’est ce qui me motive. Je ne compte pas mes heures au Victory Palace, je m’y consacre pleinement car l’hôtellerie c’est du 24/7. Idem pour EG MultiServices, où je suis constamment en train de scruter mon application pour géo localiser mes véhicules. Le Crystal Club… Ce sont beaucoup de nuits blanches pour « enjailler » mes clients et honorer le fait d’être le meilleur club de la ville de Pointe Noire. Les objectifs sont donc multiples, en fonction de mes activités, mais je mets les objectifs de temps, de viabilité et de rentabilité avant toute chose. Je ne peux pas m’imaginer ne rien faire et regarder le temps passer. Même en vacances, je garde un œil très vigilent sur mes activités.

183




Business

“Restons positifs, gardons la foi, prônons l’union et l’échange car au final, c’est l’Afrique qui gagne.” Un mot sur le domaine familial de Diosso, qui a notamment été utilisé lors d’un clip musical. Pensez-vous au développement d’un pan touristique ? Diosso est le village dont nous sommes originaires, et qui ne se situe pas très loin de Pointe-Noire. Il y réside un calme, une biodiversité et des paysages à vous couper le souffle. Les gorges de Diosso en sont le parfait exemple. Mes parents y ont construit un domaine familial qui, à termes, pourra recevoir des visiteurs étrangers dans le plus grand confort, et en proposant des services de qualité. Tout est présent sur place pour pouvoir se couper du monde et se relaxer dans un cadre idyllique : piscine, salle de sport, salle de massage et relaxation, jacuzzis, terrain de golf, piste de randonnée et plus encore… Doté de multiples villas, appartements, suites et chambres entièrement équipées, nous pouvons aussi recevoir des groupes d’entreprises pour l’organisation de séminaires ou autres « évènements incentives ». Donner une dimension touristique au village de Diosso est un angle stratégique déjà amorcé. Cela peut être facilité aussi par l’accompagnement d’infrastructures de qualité en matières de route, d’eau et d’électricité, qui sont des conditions incontournables pour attirer les étrangers (d’Afrique et d’ailleurs) et surtout les tour opérateurs. a pour vocation de venir en aide à toutes ces femmes laissées pour compte ; à toutes ces femmes et ces filles désireuses elles aussi de contribuer à l’effort de développement du Congo.

Quels sont vous projets pour 2018 ? Pour cette année 2018, je ne vous cache pas que j’ai ralenti la cadence, pour la mise en chantier des différents projets qui attendent. Avec la crise économique qui nous frappe, il faut avancer lentement, mais sûrement. Je vise donc à mettre en place la nouvelle stratégie prix et communication de l’Hôtel Victory Palace ainsi que de EG MultiServices. Nous avons fait des travaux importants au sein du Crystal Club afin de renouveler le club qui existe depuis deux ans maintenant. Le chicha lounge va bientôt ouvrir ses portes, il va donc falloir étudier l’évolution de son activité et gérer au mieux. S’il plait à Dieu de m’en donner les moyens, ou que je peux faire une levée de capitaux, je souhaite créer une entreprise dans le secteur du développement durable car j’ai une petite idée qui pourrait très bien marcher, mais comme il faut toujours garder une part de mystère, je n’en dirai pas plus.

Quel est votre message pour la génération Roots Kongo ? La jeunesse est la force vive de l’Afrique. Profitons de chaque instant que Dieu nous donne, et de la force qui nous anime pour concrétiser nos projets et faire de grandes choses. L’élévation d’un Homme par le travail est l’une des plus belles preuves de réussite. Restons positifs, gardons la foi, prônons l’union et l’échange car au final, c’est l’Afrique qui gagne.

Si je vous dis le mot “ROOTS”, cela vous évoque quoi ? Roots pour moi, ce sont les racines. Des racines qui doivent être bien encrées dans le sol pour fortifier le reste du corps. C’est aussi savoir d’où on vient pour savoir où on va. C’est très important pour la constitution d’un être humain.

186





SARAH

NDENGUE KAMARA SA NOUVELLE VIE DE MUM’PRENEURE PHOTOS : ALEXIS PESKINE




Business Quelles ont été les actions les plus marquantes depuis que Sounga existe ? Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je suis Murielle Pryska Sarah NDENGUE épouse Bachir KAMARA.

Vous êtes mariée depuis peu et avez spécialisé une partie de vos activités dans ce secteur avec la création d’une salle de fêtes et une ligne de robes de mariée. Pouvez-vous nous parler de ces deux activités ? Pour ma part, il s’est agi du mariage dont je rêvais. C’était un moment de beauté, de bonté, d’amour et de partage. On dit toujours du mariage qu’il marque le plus beau jour d’une vie. Ce qui a motivé la création d’une salle de fêtes et d’une ligne de robes de mariée est ma volonté de donner à d’autres couples l’occasion de célébrer un mariage de rêve, moderne et lumineux, dans un cadre splendide. Ma salle de fêtes, nommée PAVILLON JOSEPHINE, prénom de ma grand-mère paternelle, est l’une des plus belles salles de Brazzaville ; et mes robes de mariée WEDDING BY KAM’S sont un merveilleux mélange de styles avec, pour chaque robe, un souci de personnalisation pour mettre en évidence l’exceptionnelle beauté de chaque mariée. En la matière, au Congo, je propose la meilleure offre.

Si une amie non-congolaise passait 48h à Brazzaville, Quels sont vos projets pour 2018 ? La société DORSAH que je dirige est un groupe aux activités diversifiées. DORSAH intervient dans la location des personnels, dans l’immobilier, la sécurité. Ma ligne de robe de mariée est une activité indépendante qui me permet de déployer ma capacité à créer des œuvres de beauté. Ma grande ambition pour 2018 est d’assurer la prospérité de mon entreprise en proposant toujours la meilleure offre du marché grâce à l’expertise de mon personnel très qualifié.

193


Pouvez-vous nous parler de la nouvelle Sarah. Vous êtes toute jeune maman, que cela change-t-il dans votre façon de voir la vie ? Dans la femme que vous êtes désormais ?

Vous êtes une « célébrité locale », comment gérez– vous le fait que votre vie privée soit régulièrement épiée ?

J’ai appris, et c’est une sagesse, qu’en vérité on ne change plus dès que l’on a atteint la majorité. Toutes les expériences, après la majorité, viennent juste enrichir une identité déjà constituée. Je suis Sarah, et je m’assume pleinement : je suis une personne humaine, une fille de famille, une femme, une mère, une directrice d’entreprise, je suis une Congolaise citoyenne du monde … Je suis maman d’un petit François Xavier. J’ai reçu la vie, je suis très heureuse de la transmettre à mon tour. Je suis responsable de la vie et de l’avenir de cet enfant qui prolonge ma propre vie et qui m’assure une sorte d’éternité. Comme je l’ai dit, c’est une nouvelle expérience qui enrichit ma personne. Je considère la vie comme une grâce, elle est sacrée, un don de Dieu.

Je ne suis pas très sûre d’être une célébrité locale. Il n’est pas dans mes intentions d’en être une. Cependant, le nom que je porte, Ndengue, renvoie à l’une des plus hautes personnalités de mon pays. Mon père est un très célèbre général et je bénéficie de l’aura qui entoure son nom. C’est une situation assez éprouvante que d’être tout le temps suivie, observée, épiée jusque dans sa vie privée. J’ai toujours voulu séparer ma vie publique de chef d’entreprise de ma vie privée d’épouse et de mère. Mais je ne passe pas inaperçue, non pas parce que je me donnerais à voir, mais parce que les gens qui m’aiment et qui ne m’aiment pas trouvent un certain plaisir à me juger, à m’imiter ou, plus grave, à me condamner. C’est pénible, mais j’essaie de rester lucide et maîtresse de moi-même.

En quelques mots, comment décririez-vous la vraie Sarah Ndengue ? Dynamique, remplie d’ambitions, très ouverte et intelligente.

Quel message adresseriez-vous à la génération Roots Kongo ? Un message d’espoir, croire en ses ambitions et l’avenir de notre pays.

Si je vous dis le mot « ROOTS », cela vous évoque quoi ? « Roots » est un mot anglais qui signifie « racines » et qui renvoie à une démarche d’authenticité, d’enracinement et de valorisation de notre culture. Je suis fière de mes racines congolaises !

194

“Je suis une personne humaine, une fille de famille, une femme, une mère, une directrice d’entreprise, je suis une Congolaise citoyenne du monde…”



“J’encourage la diaspora à investir en Afrique [...] pour contribuer à la réduction du chômage des jeunes car, désormais, il n’y a plus de raison de ne pas le faire si on est équipé d’une box Wortis.” Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je suis Lez Obambi, 35 ans et originaire du Congo. Je suis le fondateur de Wortis, une box intelligente d’encaissement et de gestion connectée, permettant aux petites et moyennes entreprises d’accroître leurs performances et leurs profits tout en se modernisant. En d’autres termes, un appareil de type caisse enregistreuse, intuitif et tout-en-un, permettant une meilleure organisation de l’entreprise, une automatisation des ventes, un suivi des stocks, une fidélisation des clients, un meilleur contrôle du personnel... Le tout sans avoir besoin d’ordinateurs et avec possibilité de tout gérer à distance depuis un smartphone.

Pouvons-nous revenir sur votre parcours… Après l’obtention d’un BTS en informatique de gestion, j‘intègre, en 2006, la Société Nationale des Pétroles du Congo comme développeur informatique. J’y évolue comme planning manager des chantiers pétroliers. Poussé par l’ambition d’être à la tête de ma propre entreprise, j’alterne alors entre des formations et la création de ma première entreprise de service numérique (ESN) tout en

changeant d’employeur. Dès lors, j’ai l’opportunité de travailler sur la communication corporate et le RSE pour l’opérateur mobile MTN Congo. En 2012, je m’installe en France pour achever mes études avec un MBA en consulting et stratégie, parallèlement je cocréé NOSIM, le premier opérateur IP en France, en Belgique et au Canada proposant des forfaits téléphoniques principalement vers l’Afrique centrale. Enfin, en 2015, fort de mes expériences, Wortis voit le jour.

Comment est né le projet Wortis ? En m’installant en France, j’avais laissé derrière moi une entreprise avec une dizaine de salariés et qui a malheureusement fini par déposer le bilan à cause de mon absence. En effet, le suivi des activités n’était plus au rendez-vous et chacun était devenu maître dans son domaine jusqu’à ce que le chiffre d’affaires chute. L’entreprise ne pouvait plus faire face aux différentes charges, les clients ainsi que les bons éléments ont fini par aller voir ailleurs.


LEZ OBAMBI

Business

LA SUCCESS STORY WORTIS Cette situation désolante m’a poussé à réfléchir sur une solution pouvant permettre enfin à celles et ceux qui ont envi de contribuer au développement socio-économique de leurs pays d’origine, d’investir en toute confiance et à gérer eux-mêmes toutes les activités de leurs entreprises, de n’importe où. En gros, il s’agissait d’apporter une solution aux entrepreneurs de divers horizons.

On connait les difficultés des entrepreneurs afro-descendants qui souhaitent investir en Afrique, notamment la problématique de gérer des business à distance. Cette problématique est-elle entrée dans votre réflexion ? J’ai fini par comprendre pourquoi la majorité d’Africains de la diaspora ayant pris l’initiative d’investir dans le pays d’origine a fini par abandonner faute de suivi et de prise de conscience. Heureusement qu’après cette réflexion, j’ai effectivement intégré le problématique de la gestion à distance au cœur de la solution Wortis, tout en mettant un accent particulier sur les réalités africaines, notamment en y ajoutant une batterie pour prévenir contre les coupures d’électricité, en y mettant une mémoire temporaire permettant à l’appareil de fonctionner de manière totalement autonome en cas de coupure ou mauvaise qualité d’internet, et en démocratisant l’utilisation du code-barres pour permettre à l’Afrique de lutter contre les produits contrefaits.

Vous êtes présents à Kinshasa et Brazzaville, quels sont vos projets de développement au Kongo ? Wortis souhaite devenir le premier partenaire dans l’accompagnement de toutes celles et ceux qui tiennent ou qui veulent créer des entreprises de toutes tailles dans n’importe quel domaine comme, par exemple, la restauration, le prêt-à-porter, la beauté, l’hébergement, le bâtiment, le transport, etc. Pour atteindre cet objectif, Wortis va renforcer sa présence sur le terrain avec la création d’une trentaine d’emplois essentiellement pour les jeunes technico-commerciaux sur les deux rives du Congo d’ici la fin 2018, pour faire du Kongo un hub en vue de satisfaire la demande de toute l’Afrique subsaharienne.

Vous êtes un jeune entrepreneur. À quelles difficultés avezvous fait face à vos débuts ?

Si vous aviez un conseil à donner à un jeune entrepreneur qui souhaiterait se lancer dans le business ? Pour se lancer, il faut associer à la persévérance et à l’optimisme, l’écoute des futurs clients. Le monde entrepreneurial est jonché d’obstacles, émanant aussi bien des aléas du quotidien que de notre entourage, ce qui peut souvent nous amener à douter de la voie qu’on a pu choisir mais il ne faut sous aucun prétexte baisser les bras. On peut être amené à revoir sa stratégie et à rediriger son offre, mais il faut du courage en avançant.

Si un ami non-Congolais faisait 48h à Brazzaville, quels endroits lui recommanderiez-vous ? Vos spots fétiches ? À Brazzaville comme à Kinshasa, j’ai pu découvrir auprès des clients Wortis, qui sont juste formidables, une Afrique qui gagne et qui s’équipe à la pointe de la technologie. Si un ami veut aller prendre un verre, je lui recommande Bokutani, l’Empire, le Silerwings, la Pirogue, ou la Bodega à Brazzaville ; le Kwilubar, le Pokemon, le Bluebar, le Quartier, le Spot à Kinshasa. Il pourra également regarder un film au Cinebox. Il y a aussi la galerie Design Street, Kimya glam, ou le Capitole à Brazzaville et Zara ou New champagne à Kinshasa pour faire des emplettes.

Que peut-on vous souhaiter pour cette nouvelle année 2018 ? Ce qu’on peut souhaiter à Wortis en 2018, c’est encore plus d’innovation, et que son message soit bien compris au sein de la diaspora africaine de France. En effet, le développement véritable de l’Afrique passera aussi par l’implication et les investissements de sa diaspora. J’encourage vivement cette diaspora à investir en Afrique en créant des petites et moyennes entreprises pour contribuer à la réduction du chômage des jeunes car, désormais, il n’y a plus de raison de ne pas le faire si on est équipé d’une box Wortis.

Si je vous dis le mot ROOTS, cela vous évoque quoi ? À travers le mot ROOTS, je vois l’authenticité et la qualité.

197

Comme dans toute aventure entrepreneuriale, les difficultés ont été nombreuses, notamment sur le financement d’amorçage, le recrutement d’une équipe dynamique et compétente, ou encore les contraintes techniques liées aux technologies mobiles voulues

par le projet. Mais il y avait également une difficulté particulièrement liée à l’Afrique, celle du manque de stabilité de la connexion internet, qui a coûté beaucoup de temps de développement au projet.


198


Business

CHRISTIAN BOUKA

DIRECTEUR GÉNÉRAL DU PALACIO Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Christian Aimé Bouka Ipanga, j’ai 32 ans, je suis Congolais, entrepreneur et fondateur du groupe Palacio Famous Club.

Quel a été votre parcours avant la création du Palacio ? Je suis entrepreneur depuis que j’ai 22 ans. À l’époque, je m’étais lancé dans le transport routier, avec des bus de tourisme qui transportaient les voyageurs à l’intérieur du pays. On partait de Brazzaville, jusqu’à Makoua le village natal de mon père. Cela représente un trajet d’environ 470km. J’ai fait cela pendant 3 ans, puis je me suis orienté vers le BTP (Bâtiment et travaux publics). J’avais des camions benne qui transportaient du sable, des graviers… pour des compagnies de construction de route telles que SOCOFRAN SEGC. J’ai exercé cette activité pendant 5 ans, jusqu’à ce que le secteur ne soit plus rentable. Le marché était complètement inondé, beaucoup trop d’offres pour une maigre demande. Depuis maintenant 2 ans, je suis dans l’évènementiel, avec la création du Palacio Club.

Comment est née l’aventure Palacio ? J’ai eu l’idée de créer une boite de nuit 4 ans avant l’ouverture du Palacio. À l’époque, plus jeune, étant client de boîte de nuit, je constatais que les boites manquaient beaucoup de charme. On était toujours dans quelque chose de très local et les gens ne prenaient pas réellement en compte le décor, ce qui était totalement l’inverse de ce que l’on voyait à l’étranger. Alors je me suis dit que je pouvais changer les choses en montrant qu’une boite de nuit n’est pas seulement un endroit bruyant, sombre, où l’on voit à peine les murs et le monde qu’il y a. J’ai donc commencé à monter le projet Palacio, une boite de nuit au décor hors du commun, avec de véritables jeux de lumières, de beaux salons, des tables lumineuses, des toilettes impeccables où les femmes pourraient se remaquiller et même discuter… En gros, un cadre idéal, mélange de modernité, de chaleur, où chaque personne venant chez nous se sentirait à l’aise. En termes d’ambiance, de la rumba, du r’n’b, du zouk ou du hip-hop afin que chacun retrouve son univers musical.

Beaucoup de personnalités du milieu du show-business sont passées, en commençant par Roga Roga qui est un grand artiste de chez nous et l’artiste phare de notre pays voisin la République Démocratique du Congo : Koffi Olomidé. Puis, des chanteurs américains tels que Akon, Ne-Yo, le Nigérian Davido, les Français Hiro, Dadju, tout récemment, et pour lequel on a organisé un concert, puis un showcase.

Quel est ton plus beau souvenir du Palacio ? La soirée des 1 an du Palacio ! J’y ai accueilli ma famille qui m’a beaucoup soutenu dans la création du Palacio. C’était un bonheur de leur montrer ce que j’ai pu accomplir. C’est parti d’une idée, nous avons posé des actes, fait en sorte que cela voit le jour et devienne une référence à Brazzaville.

32 ans, vous êtes “jeune” dans le monde entrepreneurial. Si vous aviez un message pour la jeunesse congolaise qui souhaiterait entreprendre ? L’entreprenariat, c’est avant tout une passion. Ensuite, il faut que les jeunes croient en eux car chacun d’entre nous peut réussir. Il faut profondément croire en ce que l’on veut faire. Très souvent, les gens ont des idées, mais il y aura toujours quelqu’un à coté pour te décourager, te dire que tu n’en es pas capable… La plupart de ceux qui sont grands aujourd’hui sont partis de rien, alors ne pas toujours penser trop grand au début. Il faut mettre beaucoup de réflexion sur son projet et ne pas se dire «: « puisque untel a fait cela et que ça marché, moi aussi je vais faire la même chose ». La seule chose que vous allez réussir à faire en agissant ainsi, c’est saturer le marché ! Réfléchir sur un projet cela signifie faire un business plan solide, une analyse complète de son environnement, de la concurrence, de ses prévisions de rentabilité, du plus que l’on peut apporter par rapport à ce qui existe déjà… Et lorsque le projet est réalisé, savoir bien gérer son activité car la bonne gestion est la clé de la réussite d’une entreprise. Il ne faut pas confondre la caisse et sa poche ou ses plaisirs.

Si je vous dis ROOTS, cela vous évoque quoi ? Nos racines , notre culture, notre essence… D’où l’on vient, ce qui nous représente…

199

PALACIO FAMOUS CLUB Croisement avenue des beaux parents / rue mfoa poto poto brazzaville Facebook : palacio club brazzaville / palacio famous club congo Instagram : palacio club brazzaville Tel : 00242066131111 / 00242057585373

Quels artistes le Palacio a-t-il accueilli depuis son ouverture ?


PHOTO : ALEXIS PESKINE

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Chérif Aïdara, 39 ans et marié. Je suis expert en marketing et président directeur général de Asca Télécom, Une société créée en 2013 à Conakry, et depuis 2015, nous évoluons au Congo. J’ai commencé dans une banque, directement après mes études. Tout d’abord en tant que stagiaire, puis, avant la fin de mon stage, j’ai été recruté pour un CDD à la Banque Postale du Sénégal, pendant 3 ans. Ensuite, j’ai été recruté par la SONATEL, aujourd’hui Orange Sénégal. J’ai fait 2 ans au Sénégal, puis j’ai été affecté à Conakry. En tout, j’ai fait 7 ans chez Orange, et depuis 2013, j’ai décidé de me lancer à mon compte pour voler de mes propres ailes.

Quel est le champs d’actions de ASCA Télécoms ?

200

ASCA Telecoms SA est un nouvel acteur sur le marché des nouvelles technologies de l’information en République du Congo. Nous sommes présents depuis deux ans dans la téléphonie où nous sommes distributeurs exclusifs de marques de renommée mondiale, dans la télévision numérique terrestre (TNT) où nous avons un partenariat privilégié avec Canal+ et EasyTV, et dans la fourniture d’accès et de solutions internet. Dans son volet distribution et au travers ses accords stratégiques, ASCA Telecom a ouvert à ce jour 7 boutiques Huawei sur le territoire congolais et continue son expansion.

Dans le volet télécoms, ASCA a lancé l’internet sans fils à haut débit dans la capitale et dans la cuvette avec une connexion satellitaire double à basse altitude unique dans la sous-région, fruit d’un partenariat exclusif avec un des plus grands groupes internationaux, ce qui permet d’offrir de l’internet aussi rapide que la fibre internationale avec une disponibilité de 99.99%.

PL AN TELECOM Brazzaville, capitale africaine de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), abrite également les sièges de plusieurs groupes internationaux et organisations sous-régionales. Située au cœur de l’Afrique, la République du Congo est un pays accessible, disposant de la stabilité politique et sociale, ainsi que des infrastructures nécessaires au développement du numérique. Fort de ce constat, et de la forte demande nationale et internationale,

ASCA TELCOM veut se positionner en leader du Big Data en mettant en place un DATA Center à Brazzaville pour servir le Congo mais aussi les pays de la région dans les domaines suivants :


Business

CHÉRIF AÏDARA

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE * Le stockage des données qui ne peuvent pas sortir du pays, nationales, * Le Web Hosting, * Le Cloud Computing, * Le DATA mining, * Le hosting de serveurs clients sécurisés, * L’offre des serveurs virtuels, * La mise à disposition « Application Service Provider » pour offrir les applications métiers aux entreprises. Ce carrefour de l’information donnera naissance au CINX (Congo Internet Exchange) pour l’échange du trafic internet national et ainsi éviter la transmission à l’international. Les prix offerts seront aussi compétitifs qu’en Europe ou aux USA dû à une structure de prix moindre au Congo grâce à l’innovation entreautre. La Banque Mondiale indique dans son dernier rapport que l’augmentation de 10% annuel du nombre de connexion internet à haut débit impacte à la hausse le PIB du pays de 1%. Ainsi, ASCA Telecoms ambitionne d’impacter le PIB national congolais. La structure du Data Center sera modulaire et grandira au fur et mesure. Un terrain de trois hectares au centre de Brazzaville a déjà été considéré pour un coût initial de USD 450,000 et une installation complète redondante de 130m2 pour USD 1,275,000. -

PL AN VIDEO SUR VEILLANCE

PLAN ENVIRONNEMENT Sur tout son réseau d’activités, ASCA Télécoms est engagé dans un parcours de respect de l’environnement et d’économie durable. C’est ainsi qu’avec son partenaire suisse, ASCA Telecoms lancera ASCA Environnement pour la valorisation des déchets. Grâce à une technologie innovante, ce nouveau procédé offrira aux municipalités la possibilité de transformation des déchets plastiques en pétrole. Une tonne de plastique donne 850 litres de pétrole. Le coût d’une usine de traitement est de USD 25 millions et peut produire annuellement 14 millions de litres de différents types de pétrole (diesel, essence, paraffine, kérosène). L’apport d’ASCA pour ce système est de USD 500’000. Ce partenariat devrait permettre à terme à ASCA Environnement de financer son projet d’usine d’emballage biodégradable en papiers en République du Congo, un des premiers pays à restreindre l’utilisation des sacs et autres emballages plastiques.

PLAN PAIEMENT ELECTRONIQUE La possibilité d’ouvrir un compte bancaire depuis son mobile en quelques minutes tout en respectant toutes les obligations de connaissance de son client est devenue une réalité avec une startup Suisse. ASCA Telecoms est un des premiers partenaires de ce procédé ambitieux et innovant. Aussi, nous entendons développer ce concept de paiement électronique sans contact en Afrique francophone. Ainsi, tout objet peut devenir un moyen de paiement électronique sécurisé et faciliter la bancarisation des populations mêmes les plus démunies ou isolées. Ce modèle permet à un opérateur mobile de devenir une « banque » où le numéro de téléphone devient le numéro de compte du client. Après le succès du paiement mobile en Afrique Anglophone, notamment en Tanzanie, ASCA Telecoms vise à permettre au Congo, de même qu’à la sous-région, de se hisser en tête des pays utilisant les paiements électroniques. ASCA Telecoms pouvant compter sur son réseau et son infrastructure existante, l’investissement résiduel nécessaire à la mise en place du système de paiement électronique mobile se monte à USD 600’000.

201

ASCA entend mettre en place des services de vidéosurveillance au-dessus de son réseau IP à haut débit sans fils. Le premier service offert aux municipalités, aux entreprises et aux particuliers pour la surveillance par vidéo intelligente centralisée. Il permet, entre autres : • De lutter contre la petite criminalité avec la levée de doute à distance et l’envoie d’une équipe d’intervention sur place ; • D’offrir un service pouvant être mis à disposition de la police ou des forces de l’ordre pour la visualisation du trafic routier et les axes ; • De faire de la détection et de la localisation automatique de voiture volée par l’analyse des plaques minéralogiques. Ces services participent aux efforts étatiques de sécurisation de l’espace publique. La mise en place du système au Congo est estimée à USD 350’000

ASCA TÉLÉCOMS


Business Si vous aviez un message à adresser à la future génération d’entrepreneurs ?

Quels sont vos besoins ou challenges futurs ? ASCA Telecoms a déjà investi au Congo plus de USD 2,700,000 sur fonds propres et recherche à ce jour un financement d’un minimum de USD 3,300,000 pour le développement de ses activités. Nous restons ouverts à des discussions et propositions de partenariat pour l’accroissement des services actuels sur de nouveaux marchés et le développement dans les quatre domaines porteurs de profits à court terme décrits ici.

202

BP :602 Brazzaville 2, Avenue de la liberté cité les flamboyants, immeuble Kambala www.Asca-telecoms.com Tél : (242) 06 866 66 58 / 05 686 65 65 Mail : info@asca-telecoms.com commerce@asca-telecoms.com

Partout dans le monde, être un jeune entrepreneur est difficile. Cela est d’autant plus vrai en Afrique, où les défis sont souvent beaucoup plus prononcés. Ressources, financement, mentorat et services de soutien se font amplement plus rares. Pourtant, malgré cela, le taux de chômage de la jeunesse du continent est plus élevé qu’ailleurs, et pour de nombreux jeunes Africains, l’esprit d’entreprise n’est pas seulement un choix mais une qualité nécessaire pour survivre. Il y a tellement de défis en Afrique qui peuvent faire penser aux entrepreneurs qu’ils ne peuvent rien y faire. Mais il est très important qu’ils restent juste concentrés sur l’objectif et passent la première étape. Ensuite, tout le reste va commencer à se mettre en place . Je pense qu’en Afrique, il y a beaucoup de jeunes entrepreneurs qui ont de grandes idées, mais ne se font jamais remarquer ou alors à une échelle très restreinte. Je pense que l’une des raisons à cela est qu’ils se positionnent mal et positionnent mal leur organisation. Ils ne savent pas comment raconter leur histoire. Ils ne savent pas comment créer leur marque. Et je pense que cela est aussi très important . Les entrepreneurs doivent passer beaucoup de temps, non seulement sur leurs produits, mais aussi sur l’élaboration de la façon dont ils vont les vendre. Quand vous concluez un partenariat d’affaires avec votre ami, comportez-vous comme si vous aviez rencontré cette personne ce jour-là , Vous ne pouvez pas dire que puisque vous connaissez votre ami depuis la quatrième année, vous travaillerez bien ensemble en affaires. Non - vous ne le connaissez que depuis que vous avez décidé de démarrer une entreprise ensemble. Donc, apprenez à connaître votre partenaire d’affaires comme un partenaire d’affaires, pas comme un ami, parce que les affaires et l’amitié sont des jeux de balle complètement différents . Bill Gates ou Mark Zuckerberg pourraient ne pas avoir été particulièrement de bons hommes d’affaires ou de bons administrateurs ni même bons à la commercialisation, mais ce qu’ils ont fait était de s’entourer de personnes qui ont les compétences et les aptitudes nécessaires pour transformer leurs [compétences en informatique et innovation] en entreprise.


Business

SARAH SONI

ZAMBA TRAVEL & TOURS Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Sarah Soni, née un petit matin d’octobre 1992, à l’hôpital militaire de Pointe-Noire. Je suis la fondatrice de Zamba Travel & Tours, une agence de Tourisme ; et co-fondatrice de Congo Polyvalent Enterprise (CPE), une agence d’organisation évènementielle et de communication.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans l’entreprenariat ? J’ai mené une vie nomade très tôt et cela m’a rendu amoureuse de nos diverses cultures, paysages et langues. Proche de la nature et curieuse, j’aime découvrir de nouveaux horizons tout en étant respectueuse de l’environnement. Polyglotte, je parle 4 langues, dont le Coréen. Mon parcours atypique a fait du voyage ma plus grande passion, et j’ai voulu trouver un moyen d’en faire mon métier. C’est donc tout naturellement que je me suis lancée dans la création d’entreprises avant même la fin de mes études en Gestion Touristique et Hôtelière, à Halifax au Canada.

Quels sont les enjeux de Zamba Travel & Tours ? - Une agence spécialisée dans le tourisme solidaire et durable, qui fait à la fois office d’agence réceptive et de tour opérateur, avec l’ambition de lier voyage et respect de l’environnement. - Il s’agit de vendre la « Destination Congo » non seulement sur le plan international, mais aussi sur le plan national. Développer le tourisme local est un bénéfice pour l’économie nationale, et aussi, pour les Congolais qui voient s’ouvrir à eux de nouveaux loisirs et de nouvelles opportunités de découvrir leur pays. - Il s’agit aussi de s’étendre sur le marché mondial en créant des partenariats avec des agences à l’étranger pour développer les échanges touristiques entre le Congo et d’autres pays. Notre particularité est de faire découvrir des destinations insolites et authentiques.

PHOTO : ALEXIS PESKINE

Email : contact@zambatravel.com Telephone : (+242) 05 355 6666 / 06 655 6812

203

ZAMBATRAVEL.COM


PHOTO : ALEXIS PESKINE

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Êtes-vous sûrs d’être journalistes car une question pareille vient plutôt de la police, non ? (rires). Patrick D’Hoore, né le 16 Mars 1960, à Luozi en République Démocratique du Congo… Et oui ! Mon histoire commence en Afrique ! J’ai passé 9 mois dans le ventre de ma maman sous le soleil congolais puis, après ma naissance, mes parents sont partis en vacances et ne sont plus jamais revenus en Afrique.

Pouvons-nous revenir sur le parcours de l’homme ? Quelle est votre histoire avec le Radisson ? J’ai un parcours atypique qui commence dans les voyages et l’aviation : South African Airways, KLM… Puis je me suis tourné vers les hôtels en Belgique et, comme le hasard fait bien les choses, je suis devenu le directeur général de l’hôtel Memling à Kinshasa de 2000 à 2004. J’avais enfin réalisé mon rêve d’enfance : retourner dans le pays qui m’a vu naitre ! Après ces quatre ans à Kinshasa, je suis retourné à Bruges, en Belgique, dans un Sofitel et puis j’ai rejoint le Radisson Hôtel Group à Lyon, en France, en débutant dans le Park Inn By Radisson Lyon.

Puis l’envie d’Afrique est revenue : j’ai accepté le challenge d’ouvrir l’hôtel Park Inn By Radisson Johannesburg, en Afrique du Sud, pendant la coupe du monde de football de 2010. Ce fut une belle réussite et nous avons créé un buzz mondial ! J’ai ensuite continué mes allers-retours entre l’Afrique, mon continent d’origine, et l’Europe, mon continent pied à terre. Je suis donc retourné en Belgique pour l’ouverture du Park Inn By Radisson Brussels Midi, une ouverture d’hôtel réalisée en 3 mois. Puis, on me donne la mission de reprendre en main l’hôtel Radisson Blu EU Hôtel situé à côté du parlement Européen, toujours en Belgique. Enfin, un jour, il y a presque trois ans maintenant, j’ai reçu un coup de téléphone : - « Patrick, je sais que tu veux repartir en Afrique ! - Oui bien sûr ! - Nous avons un challenge pour toi au Congo Brazzaville : nous sommes au mois de Mai 2015 et l’hôtel doit ouvrir ses portes le 1er Septembre 2015. L’hôtel n’est pas encore construit, tout est encore à faire... Tu as trois mois pour faire l’ouverture… Acceptes-tu le challenge ? »

204


Business

PATRICK D’HOORE

DIRECTEUR GÉNÉRAL DU RADISSON Après quelques minutes de réflexion, j’ai dit oui ! Je savais que ça serait très dur mais cette envie d’Afrique était tellement forte que j’ai foncé tête baissée ! Et puis, je suis un homme qui aime la difficulté et les challenges ! Le Radisson Blu M’Bamou Palace Hôtel, Brazzaville a donc ouvert ses portes le 1er septembre 2015, le jour de l’ouverture des jeux africains organisés à Brazzaville !

En quoi le Radisson Blu se différencie-t-il de ses concurrents ? Le Radisson Blu Brazzaville est le seul hôtel appartenant à une chaine internationale au Congo. Notre philosophie est le « Yes I Can ! » : si le client nous demande quoique ce soit, dans la limite du possible bien sûr, nous lui répondons « Oui je peux ! » et nous nous exécutons. La satisfaction de nos clients est le cœur de notre travail quotidien pour faire de son séjour chez nous une expérience inoubliable.

Ce numéro est un spécial Kongo. Si vous aviez un ami non-Congolais qui devait effectuer un séjour de 48h à Kinshasa et Brazzaville, quels lieux lui recommanderiezvous ? Quels sont vos spots fétiches ? Depuis que j’ai quitté Kinshasa en 2004, beaucoup de choses ont certainement changé… Mais je pense que les incontournables existent toujours : Le sanctuaire des Bonobos, Le lac Mavalé, L’école des beaux-arts, les chutes de Zongo et bien sûr une Mouambe à Maluku chez Lopez. À Brazzaville, je lui conseillerais d’aller visiter La Basilique Sainte-Anne, l’école de peinture de Poto-Poto, le Mémorial Savorgnan de Brazza, les Cataractes et les chutes de Loufoulakari. Il pourrait aussi passer un bon moment avec les Sapeurs de Brazzaville, faire une belle balade en pirogue sur le fleuve Congo et puis, s’il reste une semaine de plus, je lui conseillerais d’aller visiter le plus beau parc du monde : le parc national Odzala, où il pourra voir les gorilles de plaines, à quelques mètres, et faire une vraie découverte de la forêt équatoriale.

“Notre philosophie est le « Yes I Can ! » : si le client nous demande quoique ce soit, dans la limite du possible bien sûr, nous lui répondons « Oui je peux ! » et nous nous exécutons.” Mais mon spot fétiche – « fétiche » un mot que l’on n’utilise pas trop en Afrique car il a plutôt une connotation négative – je dirais que c’est bien sûr le Radisson Blu M’Bambou Palace Hôtel, Brazzaville, un village dans la ville, the place to be !

Quelles sont les nouveautés ou grandes échéances à prévoir pour le Radisson en 2018 ? Il y a beaucoup de changements à venir pour notre groupe hôtelier mais, malheureusement, nous avons une clause de confidentialité à respecter jusqu’au 05 mars. Je peux juste vous dire que notre ambition est de rentrer dans le top 3 mondial des chaines hôtelières et devenir le premier choix pour nos clients, nos investisseurs et les employés.

Si je vous dis le mot “ROOTS”, cela vous évoque quoi ? Roots, ça évoque mes origines : Luozi, ma ville natale et l’endroit où mes proches disperseront un jour mes cendres dans le fleuve Congo pour retrouver mes ancêtres… Mais je vous rassure, ce n’est pas pour demain (rires) !

205


PHOTO : DIDIER TEURQUETIL

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Yvon : Yvon Bondoumbou, originaire du Congo Brazza et Kinshasa. Je suis titulaire d’un diplôme stratégie et management, créateur de CongoKin Invest, une société qui fait de l’import-export entre l’Europe et l’Afrique, et fondateur de Brazzaville MBA, centre de formation pour les managers et hauts dirigeants, avec une volonté de les former sur les meilleurs standards internationaux, sur le business et le leadership, avec à l’appui des outils d’analyse et de prise de décision très pointus, une innovation dans les méthodes pédagogiques avec la mise en place de business games, etc.

diplôme, notamment les RNCP. Mes compétences, ainsi que mon diagnostic de l’Afrique, m’ont amené à créer Brazzaville MBA, avec mon associé Yvon, et à mettre en place ces modules de formation. Très souvent les postes clés sont donnés à des expatriés, pas forcément Européens ou Occidentaux, mais aussi à des Africains anglophones. Le but est d’amener ses talents africains francophones sur des compétences internationales qu’ils n’ont pas forcément et pouvoir les booster sur des postes dignes de ce nom.

Décrivez-nous vos formations...

206

Maryse : Maryse Jamain, présidente de Brazzaville MBA. Mon parcours professionnel est issu des pays anglo-saxons et c’est d’ailleurs par ces biais que j’ai beaucoup voyagé en Afrique. Avec mes yeux d’anglo-saxonne, je me suis investie dans la formation, dans la gestion de projets, notamment des femmes, en aidant à la création de multiples micro entreprises en Afrique de l’Ouest, notamment dans le secteur de l’électricité et la santé. J’ai toujours été interpellée par les problématiques africaines et je m’étonnais du manque de promotion de l’entreprenariat, malgré les viviers de talents. Mon retour en France m’a conduit vers la formation professionnelle post bac, où j’ai eu, au cours de ces dernières années, la maîtrise de tout ce qui touche à l’ingénierie des affaires, la pédagogie et la responsabilité de montages de

Yvon : La formation porte sur 2 diplômes : 1) Diplôme d’entreprenariat, pour permettre de former des créateurs d’entreprises capables d’’aller conquérir des marchés à l’international, avec en pré requis un test de leur projet à travers le business plan, avec derrière le label B.A.C (banques, avocats, comptables) qui leur garantit un financement bancaire à la sortie de la formation. Un accompagnement au niveau des statuts par des avocats, au niveau du business plan par des expertscomptables et au niveau du financement par les banques. À côté, il y a un incubateur d’entreprises pour les volontaires car le but n’est pas de les lâcher dans la nature, une fois formés. 2) Le diplôme de stratégie et finance internationale avec pour vocation de former


Business

BRAZZAVILLE MBA

“BÂTIR LES MANAGERS DE DEMAIN” de hauts dirigeants, car la plupart des DAF en Afrique maîtrisent bien les chiffres, mais pas forcément la vision stratégique de l’entreprise. Ce qui fait qu’une fois en période de crise, il y a souvent de gros manques d’anticipations. Pour 2018, nous prévoyons un 3ème diplôme, axé sur l’intelligence économique. L’idée est toujours de former sur le leadership et le business avec des outils d’analyse, mais sur des problématiques bien précises : la diplomatie d’influence ; les cyber attaques ; la prospective, c’est-à-dire être capable en 2017 de prévoir le Congo dans 10-15 ans ; la veille économique... C’est un diplôme qui concernera beaucoup de personnes sorties de l’armée. Certains seront destinés à bosser dans le renseignement ou en tant que conseillers d’état à l’issue de cette formation. L’idée est de créer l’élite de notre état.

Qui sont vos intervenants ? Yvon : Nous avons deux professeurs à Brazzaville spécialisés en commercial international et finance, en gestion et marketing et qui délivrent les cours sur place. Ensuite, nous avons les cours en e-learning, qui peuvent être consultés n’importe où. Nous avons également des experts métiers : experts comptables, avocats, des gens qui savent travailler sur des études de cas concrets.

“Une volonté de les former sur les meilleurs standards internationaux, sur le business et le leadership, avec à l’appui des outils d’analyse et de prise de décision très pointus.”

Quel est l’ordre de prix de vos formations ? Yvon : Nous avons 4 grands profils : les étudiants, les entrepreneurs, les managers/cadres et, enfin, les hauts dirigeants. Les prix sont adaptés aux différents profils. Nous avons, pour les étudiants, une formule sur l’année à 3000€, pour les entrepreneurs 5000€, pour les cadres 7000€ et pour les hauts dirigeants 10000€. Maryse : Nous tenons compte de la conjoncture actuelle, il y a donc des facilités de paiement. Pour les cadres et dirigeants, on tient compte dans notre formation de leur parcours et leur poste. On ne va pas leur demander de suivre l’intégralité du programme, on leur donne des équivalences qui sont les procédures internationales, y compris en France avec la formation professionelle. Ils se concentrerons uniquement sur les enseignements qu’ils n’ont pas acquis. Yvon : Ils bénéficieront de certifications qui donneront donc droit à équivalence, pour valider un MBA.

Si vous aviez un message à adresser à un entrepreneur ou futur-entrepreneur brazzavillois ? Yvon : J’ai deux messages. Premièrement, avoir de l’audace! Beaucoup y pensent, mais peu osent franchir le pas et nous leur proposons justement un levier pour franchir ce pas. Deuxièmement, je leur dirais de regarder le monde différemment. Nous sommes dans une compétition internationale, des acteurs économiques ont la possibilité de s’installer au Congo, en Angola, au Cameroun... selon l’attractivité de chaque pays. Si on n’a pas ce regard international, alors on est cantonné dans de vieux schémas où on loupe de nombreuses opportunités. Le Congolais ne doit plus se replier sur son seul territoire, d’où la nécessité d’avoir, chez nous, une partie des cours fournis en anglais, afin d’être prêts à conquérir de nouveaux marchés.

Si je vous dis le mot « ROOTS », cela vous évoque quoi ? Yvon : Je pense au film. Enfin, je pense à l’arbre et plus particulièrement au baobab.

207


Business

STEVE MABICKA

RÉVOLUTIONNE LE TRANSPORT Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Yann Stève Mabicka Dzondault, Congolais de Brazzaville, 36 ans. Je suis ingénieur (Corporate Finance) à Paris et j’ai lancé une ligne d’autocars à Brazzaville : MAYOMBE LINERS.

Décrivez-nous la genèse de votre société ? D’où est venue cette envie d’investir dans le transport de personnes à Brazzaville ? Le génie consiste à deviner la veille la pensée encore inconnue du lendemain. Ayant, pendant la durée de mes études supérieures, parcouru le monde entre les USA, l’Europe et l’Afrique, j’ai eu dans chaque pays à faire des déplacements régionaux. J’ai été inspiré, il y a 4 ans déjà, par un mode de transport absent dans mon pays d’origine, à l’époque. Celui des autocars de tourisme utilisés comme mode de voyage économique à la place de l’avion ou du train par tous les étudiants, les personnes aux revenus modestes et les amoureux de l’aventure et de la nature…

Quel état des lieux faites-vous du transport au Congo, actuellement ? Actuellement, au Congo, le modèle de transport le plus utilisé est l’avion, étant donné que les infrastructures du chemin de fer sont quasi inexistantes, obsolètes et aussi détruites par les conflits armés d’antan, sans oublier l’insécurité socio-politique qui prévaut dans la région du Pool. Prenant en compte ces paramètres et avec la mise en service, par le gouvernement congolais, d’une nouvelle route nationale reliant Brazzaville à Pointe-Noire, un nouveau mode de transport routier a vu le jour. Depuis, de nombreuses compagnies se sont lancées dans l’activité de transport par autocar pour relier les différentes grandes villes du pays au profit des populations congolaises, avec des tarifs abordables.

Quel avantage comparatif pour les usagers apportezvous avec votre flotte de cars ? Je trouve les compagnies de transport installées au Congo assez limitées dans leurs services en termes d’épanouissement et de satisfaction clientèle. Avec ma flotte de cars j’aimerais créer un vrai confort d’avion sur route avec tous les services à bord, à l’instar de la connexion internet par wifi, un repas à la carte offert à bord, une boisson soda ou eau. Ajouter à cela une facilité d’achat de billets avec le système mobile money pour les usagers de réseaux téléphoniques tels que Airtel et MTN. Les personnes usant de la 3G ou internet bénéficieront d’un mode d’achat de billets en ligne par le biais de notre site web www.mayombeliners.com. Enfin, nous garantissons la sécurité car tous les trajets seront suivis par satellite.

Quel est votre positionnement ? Nous sommes sur une offre premium ou bien ciblez-vous la masse ? Etant donné que la plus forte demande est plutôt enregistrée auprès de la population modeste au Congo, notre positionnement se fera sur deux axes : le Premium et l’Économique, comme dans les avions de ligne. Il y aura des bus dits «Premium» qui feront le transport express sans arrêt Brazzaville – Pointe-Noire et d’autres bus dits « Économiques » qui feront toutes les villes desservies par les réseaux de transports routiers.

Votre vision de développement à court et moyen termes ? À court terme, la flotte de bus desservira Brazzaville vers Pointe-Noire. Ensuite, avec une augmentation significative de notre flotte bus, nous pourrons aussi desservir le nord du pays, c’est-à-dire Brazzaville-Ouesso en passant par les autres villes du nord. À moyen terme, nous desservirons suivant la demande les villes des pays limitrophes au Congo, notamment au Gabon, Cameroun, RCA et pourquoi pas l’Angola.

Quels sont vos lieux de prédilection à Brazzaville ? J’ai quitté le pays très jeune, je devais avoir moins de 15 ans. Quand je rentre au Congo, j’adore passer du temps avec ma famille et mes ami(e)s. Jusque-là, mon lieu préféré au Congo est le pont du Djoué où se trouvent les cataractes et les chutes d’eau, cela reste une source d’inspiration pour moi.

Si je vous dis le mot ROOTS, cela vous évoque quoi ? Cela évoque en moi un underground, qualifie un style, un esprit, une culture alternative prônant un retour aux racines…




Ces entrepreneurs qui font

LA DIASPORA

211


PHOTOGRAPHE : AUDRAN SARZIER RÉALISATION : MICKAEL CARPIN GROOMING : GROOMER.S PRODUCTION : KCM WORLD AGENCY Remerciements à L’Agence Française, Combinaison pantalon : ATELIER BEAUREPAIRE


Business

YOUSSOUPHA TAILLE PATRON

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Youssoupha, Français d’origine congolaise, mais je suis né et j’ai grandi à Kinshasa. Je suis artiste et producteur pour dire les choses simplement.

Revenons rapidement sur les grandes lignes de ta carrière de chanteur… Quand je suis arrivé en France, j’ai commencé le rap vers 11/12 ans, j’ai trouvé que c’était une belle manière de s’exprimer. À l’époque, j’aimais écrire des textes, des poèmes… Mes grands frères et les grands de mon quartier écoutaient du rap et je trouvais que ça correspondait bien au type de textes que j’écrivais. J’aimais aussi le fait d’être en groupe car, à la base, je n’ai pas débuté en solo. C’était l’amusement, la récréation, j’ai presque forcé mes potes à se mettre dans le rap parce que je ne voulais pas être seul. Petit à petit, ils ont arrêté parce que ce n’était pas leur truc et j’ai dû me faire seul. Je suis passé de groupe en groupe, j’avais du mal à me positionner en solo, c’est pour cela que ça a pris du temps, d’autant plus qu’il y avait les études qui comptaient énormément pour moi. J’ai fait des études de lettres, puis de communication à la Sorbonne. J’ai sorti un street CD, mon 1er projet solo : « Eternel Recommencement », ça a bien pris et j’ai eu une signature en maison de disque. J’ai sorti mon 1er album « À chaque frère », un second « Sur les chemins du retour ». Par rapport aux standards commerciaux de l’époque, ma maison de disque n’était pas satisfaite des ventes et j’ai été contraint de basculer en indépendant puisqu’on m’a rendu mon contrat. J’ai alors monté une société avec mes associés Philo et Lassana Bomaye Musik. En étant en indé, j’ai réussi à vendre 10 fois plus que lorsque j’étais en major. J’ai continué avec un album qui s’appelait « Négritude », qui a très bien marché aussi et du coup, ayant de la réussite sur mes projets perso, je me suis dit que pour réellement nous considérer en tant que label, il fallait qu’on intègre d’autres artistes à notre structure. C’est ainsi qu’a commencé cette nouvelle aventure pour Bomaye Musik.

En voyant la force de Bomaye, avec de nombreux artistes complémentaires, je ne peux m’empêcher de penser à Birdman avec Young Money. Était-ce l’esprit ? Oui, il y a du Birman avec Young Money, il y a aussi Biggs, Damon Dash et Jay-Z pour Roc-A-Fella Records. Je ne veux pas taper sur la France, mais en ce qui concerne le business, mon inspiration est plus américaine ou africaine. Sans vouloir en faire un truc racialiste à deux balles, mais en tant que Noirs en France, on est un peu complexés, c’est comme si ce n’était pas fait pour nous d’être entrepreneurs. Même moi, je l’ai cru. Pour moi, signer en major était d’une logique implacable, si je n’étais pas en major, je ne pouvais pas exister. Il a fallu passer par l’échec et la contrainte pour pouvoir se structurer. Je suis limite passé en indépendant par militantisme, plus que par conviction économique, à la base. Et comme Dieu est grand, j’ai finalement allié l’économique au militantisme, puisque j’ai largement mieux gagné ma vie avec cette décision de devenir producteur. Si je faisais un état des lieux des gens qui étaient place dans le milieu urbain de l’époque : le directeur de Skyrock est blanc, le directeur de Générations est blanc, le directeur d’Universal est blanc, le directeur de Hostile mon label à l’époque est blanc, le directeur de M6 Black est blanc, etc etc, donc pour moi il n’y avait pas de place. C’était une idée fausse, et j’espère que le fait qu’on ait réussi va en décomplexer d’autres. Les Américains avaient déjà une longueur d’avance et c’est en cela qu’ils sont des modèles.

“En tant que Noirs en France, on est un peu complexés, c’est comme si ce n’était pas fait pour nous d’être entrepreneurs.”

213


Business

Qu’est-ce qui a créé le déclic ? Je vais te raconter une anecdote qui est loin du glamour de Puff ou Dre. Je me rappelle d’un jour. Mes disques commençaient à marcher, j’avais un peu atteint mes rêves : les disques d’or, disques de platines, Olympia, Zénith, etc. J’avais besoin d’un nouveau moteur. J’ai été convié aux NRJ Music Awards, j’étais tranquillement posé dans la salle. À un moment, Shy’m reçoit un prix et, 3/4 sièges à côté de moi, se trouvait K.Maro, son producteur. Tout le monde regardait et applaudissait Shy’m alors que moi je restais focalisé sur lui. Ce mec-là, il y a quelques années, il était sur la scène, il prenait ses distinctions en tant qu’artiste, les années sont passées et maintenant c’est lui qui met des artistes sur scène. Je suis rentré de cette cérémonie, j’ai appelé Universal, je leur ai demandé de me mettre en relation avec K.Maro. C’est marrant parce que tout le monde a cru que je voulais signer chez Universal. Je le rencontre, il ne comprend pas trop ce que je lui veux et là je lui dis : « moi j’ai réussi à devenir disque d’or, disque de platine, mon prochain rêve est de savoir comment le faire faire aux autres. Je sais le faire pour moi mais je veux le faire pour d’autres. Dis-moi tout. » On est restés 2/3 heures et il m’a raconté tout son parcours. Tu sais, je suis vraiment passionné par les exemples de réussite et j’ai un profond respect pour eux: Jamel, Omar, Dawala, K.Maro… Dans les mois qui ont suivi, j’ai eu la chance de rencontrer puis signer Keblack, Naza, Hiro, etc. Quand « Bazardé » de Keblack est devenu single de diamant, et son album disque d’or, je ne te cache pas que c’était aussi jouissif que lorsque j’ai eu mes premières distinctions personnelles !

Bomaye est un collectif uniquement d’artistes congolais. Est-ce un hasard ou une réelle volonté de ta part ? Lorsque je prends Hiro, il venait de Bana C4, ils étaient 4 ou 5 dans le groupe et ils y avait peut-être deux Congolais. Étant donné qu’il était le leader, on s’est naturellement orienté vers lui. Pour Keblack, quand on a écouté sa première maquette où il chante « je sors de ma bulle, je crois que c’est l’heure, tout va bien, Hamdoulilah », on était persuadé que c’était un rebeu (rires). Je ne dis pas qu’il n’y a que les rebeus qui disent « Hamdoulilah » mais je ne pensais réellement pas que c’était un artiste noir. Et cela importait peu, tant qu’il a du talent. Finalement, on débarque chez Keblack, un dimanche à Creil, et on se rend compte que c’est une famille de Congolais (rires). C’est d’ailleurs Naza, son meilleur pote, qui nous a aidés à avoir le numéro de Keblack car on ne le trouvait pas et lui était très actif sur les réseaux sociaux. Et il s’est avéré que Naza aussi était Congolais. Je crois énormément au karma et je pense qu’inconsciemment, on a attiré cela.

“Notre force, c’est l’humain. Je peux demain aller chez Keblack, à Creil, manger un foufou. [...] Ce que d’autres patrons de majors ne feront pas”. Quand tu te te concentres sur quelque chose, tu fais sortir une lumière. Les planètes s’alignent sur les Congolais, alors que ce n’était pas voulu de ma part, mais dans la vie je crois qu’il n’y a pas de hasard. Là encore, on vient de signer un artiste congolais, qui est suisse, un peu dans une vibe à la Stromae. Il a 21 ans, on ne le connaît pas et le jour où il arrive au bureau pour signer son contrat, on lui demande son origine et… Bingo ! Encore un Congolais (rires) ! Tant mieux pour nous, ça rend les Congolais fiers, ça me rend heureux et si ça peut donner des exemples de réussite c’est une bonne chose.

Les projets de Bomaye pour 2018 ? Sortir le deuxième album de Keblack, sortir le premier de Hiro qui arrive là, sans doute un prochain pour Naza, également. Développer notre artiste qui arrive de Suisse. En fait, on va essayer de trouver de nouvelles idées un peu prescriptrices. On a un artiste chez nous qui s’appelle Jaymax. On a été le premier label musical a signé un YouTubeur. Aujourd’hui, il a plein de placements de marques, de partenariats, mais à l’époque, quand on l’a signé, tout le monde nous prenait pour des fous. Il faut savoir sentir les coups. Notre force, c’est le terrain. Aller à Creil, manger un foufou chez les parents de Keblack, nous on peut le faire, Pascal Nègre (ancien PDG d’Universal) ne peut pas. Notre force, c’est l’humain, c’est le contact.

Si tu avais un conseil à donner à une personne qui se lancerait dans l’entrepreunariat ? Il faut se concentrer sur les opportunités. Parfois, on a des contacts mais on les néglige. Ne te concentre pas sur les obstacles. Les gens vont essayer de te décourager mais la question qu’il faut te poser est : « est-ce que tu es 100% sûr que ce n’est pas faisable ? ». Si ça ne l’est pas, alors fonce et ne te trouve aucune excuse.

Si je te dis, le mot « ROOTS », tu me dis ?

214

Kunta Kinté ! C’est ce qui m’a marqué lorsque j’étais enfant et vivais à Kinshasa.


Combinaison pantalon : ATELIER BEAUREPAIRE


Business

“Quand je suis avec un Congolais, de Maître Gims à Dadju, en passant par Gradur, je parle uniquement en lingala. .” Contrôle d’identié, s’il vous plaît ? Monsieur le policier, mon nom est Charles Tabu Amisi, j’ai 32 ans, je suis originaire de RDC, né en France. Je suis polyvalent dans l’evénementiel. Je suis à la fois dans le management, le booking, la direction artistique et le développement d’artistes.

Issu d’une famille de musiciens célèbres (fils de Tabu Ley et frère de Youssoupha), était-ce une évidence de te retrouver dans le milieu de la musique ?

216

Ce n’était pas du tout une évidence et, justement, j’ai des anecdotes à ce sujet (rires). J’étais un peu le petit frère qui était “fan” de ses frères. Je me souviens que j’étais tout le temps avec mon frère Pegguy Tabu. Dans le temps, il bossait avec la Street Fabulous. Ce sont eux qui distribuaient l’ensemble des beats à tout le monde, donc Pegguy bossait beaucoup avec

Vita, Diam’s... Il avait l’industrie entre ses mains. À travers lui et Youssoupha, je rêvais mais n’avais aucun talent, je ne chantais pas, je ne jouais pas d’un instrument... J’observais attentivement tout ce qu’ils faisaient et je t’assure qu’une fois j’ai prié pour demander à Dieu quels étaient mes dons. J’étais très jeune, je pense que je devais avoir entre 12-13 ans et je les voyais exceller et évoluer dans leur art, peut-être que je ne voyais pas les difficultés qu’ils avaient dans l’industrie mais, en tout cas, ils me faisaient rêver. Il y a aussi mon frère Philémon qui bossait beaucoup avec MC Solaar, Zazie et Walt Disney sur pas mal de projets. J’avais cette “jalousie” en moi d’avoir à faire face à toutes ces personnes avec autant de dons. Qui suis-je ? Pourquoi suis-je au milieu d’eux, tout simplement ? Ce n’était pas une évidence, mais une série d’interrogations.


Business

CHARLES TABU

À L’OMBRE DU SHOWBUSINESS Ce que tu nous as relayé était durant ton adolescence, mais en grandissant, ce sentiment s’est-il estompé ?
Comment as tu réussi à t’intégrer dans le milieu musical d’une autre façon qu’en chantant ? J’aimerais qu’on recadre le mot « jalousie » car il en existe deux types : la « jalousie » positive ainsi que négative.
Un frère de sang, de couleur ou autre, qui réussit, c’est une jalousie qui permet de peut-être faire mieux que lui ou autant que lui. Pour revenir à ta question, je me suis intégré dans le milieu musical en y mettant beaucoup d’efforts.
J’étais tout le temps présent dans les affaires de mes frères, prêt à m’investir, à regarder et à demander des contacts, dans un but que je ne connaissais alors pas encore. En parallèle, je faisais mes études : J’ai fait un BTS Management des Unités Commerciales.
J’étais dans tout ce qui tournait autour de la négociation. Je travaillais beaucoup et de nombreuses personnes me contactaient pour que je les mette en contact avec des personnes de mon réseau musical, comme mes frères, par exemple.
Un jour, je devais mettre en contact Singuila avec un client. Un ami m’appelle et me dit qu’il a besoin de lui aussi pour une date.
Je lui ai donc donné le contact de la personne qui s’occupe de Singuila et mon meilleur ami, qui était à côté de moi, me dit: “Mais tu es bête, pourquoi tu lui passes le contact aussi facilement ?”, je lui ai répondu que : “Je lui donne le contact aussi facilement parce qu’il a besoin de quelque chose, un service c’est un service, je n’attends rien en retour”.
Ça s’est passé plusieurs fois... Toujours avec des artistes qui étaient des amis ou des proches de la famille car c’est l’environnement dans lequel j’ai grandi.
C’est à ce moment précis que mon meilleur ami m’a ouvert les yeux sur la position que je devais occuper dans cette industrie : être le lien entre le commun des mortels et mon entourage si riche au niveau musical.

Quels ont été tes premiers faits d’armes ? Les premiers artistes avec lesquels tu as pu collaborer ?

Quels sont tes nouveaux projets, ton actualité chaude ? Je vais continuer le booking parce que j’ai des dates qui arrivent avec de nombreux artistes. Récemment, j’ai booké Kaaris à Abidjan.
Puis, j’y suis retourné aux côtés de Damso pour la fin d’année. Il y a des projets de développement d’artistes qui continuent.
Je peux citer l’artiste D. Ace et j’invite les lecteurs à aller voir son travail. Quand je l’ai rencontré, il avait 2000 abonnés sur YouTube. Aujourd’hui, il en a 120 000.
On a travaillé avec Hiro et bien d’autres... On est sur le marché.
Mon projet, à moyen terme, est de développer au maximum la musique africaine sur le continent et en Europe. Je suis très panafricain et je me sens autant proche des Congolais que des Camerounais ou Ivoiriens.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaiterait se lancer ou s’investir dans l’industrie musicale ? De faire les choses dans l’ordre. L’ordre, ce n’est pas d’ouvrir un label. L’ordre, c’est d’abord de connaître les gens, d’être identifié. Il faut avoir les contacts, chercher les contacts, partir dans les cocktails, mouiller son maillot et toujours avoir un produit sur la table. L’industrie musicale, c’est pareil que l’industrie du textile, si tu n’as pas de produit, personne ne te calcule.

Quel est ton attachement avec le Congo ? Quand je rentre chez moi, je ne mange rien d’occidental. Quand je suis avec un Congolais, de Maître Gims à Keblack, en passant par Gradur, je ne leur parle pas en français, mais uniquement en lingala. Je pars à Château Rouge, je fais mes courses tout seul, voilà qui je suis. Je vais voir le disquaire qui nous a distribué les plus gros albums de Koffi Olomide, je vais voir ceux qui ont fait les plus belles années des théâtres congolais. Je suis celui qui fera en sorte qu’on puisse toujours parler en bien du Congo. Aujourd’hui, par exemple, j’organise des rencontres, des fans zones de la RDC contre n’importe quelle équipe. L’idée est de rassembler cette diaspora, toujours avoir une attache avec le pays... C’est ce que je suis.

Si je te dis ROOTS, qu’est ce que cela t’évoque ? Kunta Kinte !

217

Mon premier booking a été la Sexion d’Assaut, et en cela je dois beaucoup à Dawala qui n’a pas hésité à me faire confiance dès le départ.
Mon premier management a été avec Ferré Gola. Étant une personne beaucoup plus âgée que moi, j’ai énormément appris à ses côtés. La première chose qu’il m’ait dite était : “Mon petit, le plus important dans la musique ce sont les contrats et la femme. Si tu as la mauvaise femme, tu as un mauvais contrat et tu es foutu” et ça m’a marqué.

En y repensant, je n’étais pas son manager mais plutôt son stagiaire (rires) et c’est comme cela que tout a commencé.
Mon rêve était d’être valorisé aux yeux des personnalités de ma famille afin d’un jour travailler pour eux, les booker et je pense qu’aujourd’hui je peux fièrement dire que j’en suis capable.


218 PHOTO : HAPPYMAN PHOTOGRAPHY


CLARISSE LIBÈNE

Business

PAPESSE DE LA BEAUTÉ NOIRE Propos recueillis par Michael Kamdem

BELLEEBENE.COM

LA BLACK BEAUTY UNIVERSITY

Toute première aventure entrepreneuriale créée en 2010 suite à l’ouverture de mon blog dédié à la beauté noire en 2008. Une réponse aux problématiques de l’époque de ces femmes, à savoir un problème d’accès aux produits et aux conseils. Une ascension assez rapide avec 150000 euros de chiffres d’affaires la première année. On ouvre très vite le premier magasin physique. Au bout de 3 ans, beaucoup de remises en question pour aller chercher les fonds nécessaires à la croissance de la boîte. Je me rends compte que je n’ai pas du tout envie de le faire. j’ai effectué un rétropédalage avec un repli sur mes activités e-commerce et une fermeture du magasin. Pas mal d’événements personnels (mon divorce, la naissance de ma fille…) ont fait que j’ai préféré tout arrêter et rejoindre Diouda en tant que consultante interne pour les aider sur leurs problématiques digitales, d’e-commerce et gestion des réseaux sociaux, en 2015.

J’ai gardé un lien très fort avec mes clientes depuis le tout début. Je recevais sans cesse et continuellement des questions beauté alors que j’essayais de rester focus sur Cleva. En fait, j’ai vu toutes ces plateformes de e-learning se développer dans tout un tas de secteurs, et je me suis dit « pourquoi pas pour la beauté noire aussi ? ». Sachant que j’avais déjà tout le contenu et la connaissance, il suffisait juste de créer cette plateforme sur laquelle les filles pourraient avoir des conseils, se retrouver, échanger. Avoir un accompagnement sur les 3 piliers de la Black Beauty University : 1) Apprendre à connaitre son cheveu 2) Apprendre à l’apprécier, faire un travail personnel sur l’estime de soi 3) Shopping guide. Je suis toujours effarée de voir les quantités de produits qu’elles achètent, ce sont des acheteuses compulsives et je leur répète sans arrêt de ne pas chercher le produit miracle, le miracle est en vous. C’est un accompagnement pour arrêter le « product junkyism ». Je fais en sorte également de promouvoir les marques de la communauté et de mettre en avant les marques que j’affectionne particulièrement et qui ont toujours respecté notre beauté. Pour la bonne tenue du programme, nous fonctionnons avec des pré-inscriptions sur notre boîte mail, puis un programme de 3 mois. Le 1er programme de l’année 2018 a commencé en Janvier, le prochain sera en avril, etc.

LA NATURAL HAIR ACADEMY Née en 2012, c’est la grande soeur des ateliers que je faisais de le cadre de BelleEbene et qui s’appelaient les Afro Hair Academies. On s’est associé avec deux autres entités : l’agence de marketing ethnique AK-A et Diaspora Products (qui est l’équivalent américain de la Natural Hair Academy) pour offrir à la fois aux femmes et aux marques un espace dans lequel on pourrait les valoriser. Le message est celui de l’acceptation de soi, venez comme vous êtes. Je ne fais plus partie de l’organisation mais y organise mes ateliers tous les ans.

CLEVA CONSULTING

Cette série-talk show est un très belle aventure personnelle ! Un soir, à Paris, je dîne avec une amie d’enfance. Sa meilleure amie nous rejoint. Il s’avère que le lendemain elle réalisait l’un des épisodes de Soul Sisters, et me propose de passer faire un tour. Et là, je n’avais plus envie de repartir ! C’est un très beau bijou en termes de réalisation, mais aussi de castings. On est une belle brochette de nanas noires (et pas que), qui avons à coeur de discuter de sujets qui nous touchent et qui allons montrer une France souvent cachée, plurielle, diverse et smart.

219

Une agence de conseil en stratégie digitale où j’accompagne des professionnelles de divers horizons. Au départ, c’était très axé sur la beauté, puis on s’est développé au fur et à mesure des problématiques développées par nos clientes. Cleva, c’est du elearning, avec un programme : « Je deviens pro » , qui est là pour accompagner les créateurs d’entreprises ou les personnes qui souhaitent faire passer leur entreprise à l’étape supérieure. Le tarif de notre « Cleva school » est très accessible, le but étant qu’un maximum de personnes puissent accéder à des conseils stratégiques de qualité à moindre coût. Nous recensons aujourd’hui des clientes en France, en Belgique, en Allemagne, au Congo, au Cameroun… Avec un panel de femmes déterminées que nous accompagnons.

SOULSISTERS


PHOTO : DIDIER TEURQUETIL

220

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Quel est l’ADN de Black Fahrenheit ?

Freddy Mulumba Kabala. Je suis né à Kinshasa en RDC. Je suis fier d’avoir vu le jour dans ce beau et grand pays que je chérie viscéralement. Mon parcours et celui de ma famille m’ont conduit en France où je vis aujourd’hui. J’ai fait mes classes dans la communication et le journalisme, peu après des études de langues aux USA, en poursuivant parallèlement mon rêve de devenir basketteur. Avec mes associés Jean Ishaku et Abdou Subra, nous avons monté, il y a 6 ans maintenant, Black Fahrenheit une agence d’afro-communication avec pour coeur de cible l’Afrique et sa diaspora.

En plus de la communication dite classique, L’Événementiel avec un E majuscule. Nous ne le répéterons jamais assez mais c’est un métier qui ne laisse pas de place à l’improvisation. De la mise en place au pilotage, cela doit répondre à une stratégie bien définie avec une ligne claire. À travers les différentes plateformes de networking que nous avons créées, nous voulons faire la démonstration d’un savoir-faire mais également répondre à un double objectif : créer du lien social avec en point focal la communauté de valeurs et bien entendu, développer du business.


Business

F. MULUMBA KABALA LA VISION BLACK FAHRENHEIT

Quelle est la cible ? Qui est le public Black Fahrenheit ? La diaspora africaine, les leaders d’opinion, les influenceurs et bien évidemment, les différents acteurs économiques qui s’intéressent à ce marché émergent. Il fallait pour cela une ou des plateformes reconnues et pérennes. Nous les avons imaginées en essayant d’apporter quelque chose de nouveau.

Quelles sont vos différentes gammes d’événementiel ? Il y a eu deux phases. Celle de la promotion de notre agence et celle de la fidélisation. À nos débuts, il était important pour nous de susciter chez notre public un désir d’appropriation. De cette reflexion est né l’Air Du Temps. Un rdv mensuel sous forme d’afterwork avec une thématique et un focus. 300 personnes, tous les mois, dans un 5 étoiles situé dans le triangle d’or parisien. Ca ne s’était jamais fait avant. Ce concept a marqué les esprits et surtout, il a duré 5 ans. La deuxième phase est celle de la fidélisation, avec la création d’une carte de member. L’idée, ici, est de prolonger l’expérience BF avec notre public, nos partenaires et de les faire intéragir tel un système de vases communicants. Plus concrètement, nous avons lancé cette année le BF Executive Network. Un rdv mensuel qui met en lumière la dynamique économique d’un pays d’Afrique. Les différents acteurs aussi bien locaux que la diaspora du pays en question y apportent leur contribution.

Depuis le début de l’aventure Black Fahrenheit, quel est l’événement qui vous a le plus marqué ?

L’Ubuntu, beaucoup d’Africains le pratiquent et parfois sans s’en rendre compte. La solidarité africaine n’est pas un mythe. C’est presqu’un reflexe aujourd’hui de démontrer que cette solidarité n’existe pas alors qu’en observant autour de nous, elle n’a jamais disparu. Ubuntu nous rappelle que c’est à travers l’autre que nous tirons notre essence., une pensée aux antipodes de l’individualisme, du capitalisme à outrance, de l’egoïsme, etc. Ubuntu, c’est le désir et la volonté d’une société plus altruiste, plus humaine. Ce n’est ni naïf, ni utopiste que de vouloir cela. En créant le Ubuntu Legacy Master Class, c’est notre contribution à cette réflexion qui consisterait à se doter d’outils structurants pour la société. Faire intervenir des acteurs sensibles à cette approche, dans le partage et le retour d’expérience. À quoi ressemblerait notre quotidien si Ubuntu conditionnait nos vies ? La course effrénée du monde est-elle une fatalité ? L’Africain a des réponses à apporter à cela…

Les projets pour 2018 ? Les projets ne manquent pas. Les BF Executive Network avec une thématique pays sont en fil rouge durant l’année (rdv mensuel). Le point culminant de cette dynamique est prévu au printemps 2018. Les diasporas d’Afrique sont un véritable enjeu. Nous menons des réflexions autour de cette thématique qui nous tient à coeur. Je n’en dis pas plus mais soyez prêts.

Si vous aviez un message à adresser à la génération Roots Kongolaise ? Ces mots sont ceux du Dr Said Sadi. Il font écho d’une certaine manière à ceux de Frantz Fanon : “Nos enfants ne nous condamneront pas si nous n’avons pas tout réussi. Ils sont en droit de nous reprocher de n’avoir pas tout éssayé pour honorer notre responsabilité historique. À chaque période ses enjeux, à chaque génération sa mission.” Mon message à la génération Roots, en général, est de trouver sa mission et de la mener avec audace, détermination, sans jamais trahir son humanité.

221

J’en vois au moins 2. Je me rappelle de l’événement Yellow Whistle Blower, une initiative dont nous avions fait le focus lors d’un Air Du Temps. Nous avions eu la visite de Samuel Eto’o. C’était un événement très intéressant, car nous n’avions pas reçu le footballeur, mais le philanthrope, l’homme de coeur, le digne fils de l’Afrique, qui au-delà de tout l’engouement que génère son métier de footballeur, a une vraie conscience de cette jeunesse africaine. Il était important pour nous de valoriser cette dynamique. Ensuite, il y a le Rebranding Africa Forum qui se déroule à Bruxelles. Une de nos plus grandes réalisations. Une année de travail pour 48h de frénésie. Un marathon composé d’une conférence de haut niveau, un business day et un award dinner. 500 participants venus de monde entier. Des chefs d’États et hauts dignitaires... C’est de l’adrénaline pure entre l’implantation, la logistique, le protocole, le direct télé… le tout en coordonnant plus de 50 personnes. C’est toujours une fierté pour nous de dire que nous sommes aux manettes de ce très gros événement international et ce depuis 5 ans.

Vous avez également les Ubuntu Legacy Master Class. Tout d’abord que signifie Ubuntu ? Et en quoi consistent ces master class ?


PHOTO : DIDIER TEURQUETIL

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Quel a été le déclic ?

David Dianingana, fondateur de la conciergerie de luxe Beaukilo, originaire du Congo Brazzaville.

Cela s’est fait dans un hôtel, ce fut un déclic assez brusque. Lors d’une visite d’un proche dans un grand hôtel des Champs Élysées. J’étais venu lui apporter des plats de chez nous, donc je vous laisse imaginer: du manioc, du saka-saka… La nourriture a quelque peu embaumé l’étage, et lorsque je l’ai raccompagné, en sortant de l’hôtel, j’ai senti que le regard du personnel avait changé. C’était un regard méprisant. Mon proche, qui avait l’habitude des grands hôtels et de ce genre de comportements n’y a pas prêté attention, mais cela m’a vraiment touché.

Quel a été votre parcours avant le lancement de votre start-up ?

222

J’ai commencé dans le prêt-à-porter de luxe, aux Galeries Lafayette et Printemps. Par la suite, j’ai été personal shopper à Londres. Puis, je me suis lancé dans une formation en immobilier pour devenir agent immobilier, ce qui m’a permis d’acquérir toutes les compétences pour mener à bien mes missions de conciergerie, aujourd’hui.


Business

DAVID DIANINGANA

BEAUKILO, SA CONCIERGIE DE LUXE Même dans un établissement de prestige, alors qu’on paye le prix fort pour y être, le service est hautain vis-à-vis de notre culture. Je n’avais plus envie qu’il retourne dans cet hôtel et pour que je puisse l’en convaincre, il fallait que je puisse proposer quelque chose de sérieux et de concret. Deux mois plus tard, je l’ai contacté et je lui ai sommé de ne plus descendre dans cet hôtel lors de ses prochains voyages parisiens. Étant agent immobilier, j’avais un contact qui détenait 5 appartements dans le 16ème arrondissement, et tous avec vue sur la Tour Eiffel. Lorsque je lui ai proposé cette alternative, mon proche m’a ri au nez en me rétorquant « Qui va changer mes draps ? Qui m’apportera mon petit déjeuner le matin ? ». Je n’y avais effectivement pas pensé, mais je l’ai pris comme un défi. Je lui ai demandé de me donner un budget équivalent à celui qu’il allouait lors de ses séjours à Paris. Je lui ai alors envoyé une note par mail avec tous les services qu’il pouvait avoir dans cet hôtel, en y ajoutant un chauffeur privé inclus, un traiteur à domicile et à sa disposition pour cuisiner selon ses convenances... Et il a été séduit ! Voilà comment tout a démarré.

Pour avoir décidé d’appeler votre conciergerie “Beaukilo” ? « Bokilo » de son vrai nom, est un terme utilisé chez les Bangala (une ethnie du Congo RDC) pour désigner d’abord les beaux parents et par extension tous les membres de la belle famille. Cela signifie l’accueil chaleureux, l’affection et l’hospitalité indéniable qu’on leur réserve. C’est ce que nous avons voulu pour nos clients, les servir et les honorer en leur attribuant un concierge de confiance qui saura anticiper leurs besoins, comprendre leurs envies et surpasser leurs attentes, voilà une véritable quête dans laquelle beaucoup échouent.

Le développement, la fierté et le pouvoir. Il faut donner à l’Afrique la priorité qu’elle mérite, voir les choses en grand et investir le continent à long terme. Je pense que nous devons revoir nos devoirs en tant que représentants de la diaspora car le cahier des charges est surchargé. Il est tant de relever les manches et de révolutionner notre culture car le monde évolue et l’Afrique se doit d’évoluer, ainsi que sa mentalité. Fini de disposer nos compétences intellectuelles au service des grands groupes étrangers exploitant nos terres, ne donnant pas la possibilité à d’autres ingénieurs de développer une concurrence loyale. La route sera longue, mais un homme m’a dit un jour : “Chacun vaut ce que valent les objectifs de son effort.”

Quel est le champs d’action de votre conciergerie ? Notre rôle est de nous transformer en un économisateur de temps incontestable. Notre objectif est de surpasser l’hésitation de nos clients et de tendre vers des prestations beaucoup plus personnalisées : dénicher une résidence exclusive, organiser un shopping très privé, dégoter vos cigares préférés mais introuvables, organiser vos voyages professionnels ou personnels, gérer tous types d’événements, les compétences sont généralement multiples. Le temps est souvent synonyme d’argent. Avoir tout dès que possible, voilà ce à quoi votre rythme de vie et votre exigence vous ont habitué. En optant pour les prestations de notre conciergerie Beaukilo, vous avez à disposition un personnel qualifié, spécialisé dans des domaines distincts et ayant étudié votre personnalité afin de vous proposer les prestations dont vous avez réellement besoin.

Différentes formules sont-elles proposées à vos membres ? Pour devenir membre nous avons différentes formules qui permettent d’adhérer à nos services : - Formule Essentiel « OKAPI ». - Formule Confort « DJEMBE ». - Formule Premium « SAFARI ». Le détail des formules est sur notre site : www.cbeaukilo.com

223

“Dénicher une résidence exclusive, organiser un shopping très privé, dégoter vos cigares préférés mais introuvables [...] Les compétences sont multiples”

Quel est le message et l’image que vous souhaitez véhiculer avec cette conciergerie privée, principalement dédiée à la communauté africaine ?


PHOTO : DIDIER TEURQUETIL

N.W.E

À LA POINTE DE L’ENTERTAINMENT Rencontre avec les co-fondateurs de Niggaz with Enjaillement (N.W.E), la plateforme “infomusement” musicale qui fédère une communauté de plus d’1 million d’internautes qui ont le rythme dans la peau.

Quel est votre vision de développement ?

Hugo : Hugo, 33 ans, d’origine congolaise, chef d’entreprise, je suis réalisateur et co-fondateur de la plateforme Niggaz with Enjaillement. Aurelea : Aurelea, j’ai 22 ans, je suis Parisienne, originaire du Cameroun. Je suis étudiante en droit et en Master 1 de gestion. Je suis l’une des co-fondateurs de Niggaz with Enjaillement.

Aurelea : À court terme, continuer à faire monter nos réseaux (+900k followers Instagram). Nous avons déjà créé l’entreprise et, à moyen terme, pourquoi pas commencer à engager des jeunes qui souhaiteraient évoluer dans la musique et collaborer avec des producteurs, réalisateurs, chanteurs... Hugo : N.W.E a vocation de devenir un véritable media afro orienté autour de la musique et, à long terme, une radio ou une chaîne télé.

Comment est né N.W.E ?

Quelle est, selon vous, la touche particulière de N.W.E ?

Aurelea : On était en soirée, en sortie d’une boîte de nuit. Hugo s’enjaillait avec ses potes sur un parking et ils ont décidé de se filmer. Il a posté la vidéo sur les réseaux sociaux et cela a vite pris ! Puis, on a commencé à poster le contenu des autres danseurs, les nouveaux clips... et c’est ainsi que tout a démarré et qu’on a su fédérer une communauté d’internautes.

Hugo : La diversité et le fait qu’on essaie d’en apprendre plus sur chaque culture des pays d’Afrique. Ce qui fait la différence, c’est qu’on a commencé avec un but précis : « les danses africaines noires et d’Outre-mer », puis on s’est intéressé à l’univers global de la musique africaine, de la musique tribale et rétro à la musique d’aujourd’hui et celle de la diaspora. Nous avons aussi profité de l’influence grandissante de la musique africaine sur le monde entier.

Si vous aviez une baguette magique, quelle serait l’égérie parfaite pour représenter N.W.E ?

Si​ ​un​ ​ami​ ​non-Congolais​ ​passait​ ​48h​ ​à​ ​Kinshasa,​ ​quels​ ​lieux​ ​ lui recommanderiez-vous ?

Aurelea : Manu Dibango ou Koffi Olomidé. Hugo : Je dirais Fally Ipupa.

Hugo : Kinshasa​, c’est​ ​bien​​,​ mais​ ​je​ ​lui​ ​conseillerais​ ​d’aller dans​ ​ma​ ​ ville​ ​natale​, ​à​ Lubumbashi :​ ​à​ Kamalondo,​ ​au​ ​bar DomMed.​ Là-bas,​ vous ​y​ ​mangerez​ ​de​ ​bons​ ​mitshopos (rires) !

224

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?


Communiquez dans Vous êtes : Designer - Créateur - Entrepreneur - Artiste - Restaurateur - Coiffeur - Voyagiste...

FAITES LA PROMOTION DE VOTRE ACTIVITÉ et AUGMENTEZ VOTRE VISIBILITÉ en communiquant dans ROOTS, le premier magazine GRATUIT et HAUT DE GAMME destiné à la diaspora afrocaribéenne!

- Lectorat ciblé: MIXTE / CSP+ de la diaspora afrocaribéenne et les 18-40 ans actifs urbains. - PÉRIODICITÉ : SEMESTRIELLE - Visibilité en ligne : SEUL MAGAZINE DISPONIBLE à la fois en papier et sur internet, avec le même contenu!! - Distribution : PARIS - BRUXELLES - BRAZZAVILLE - POINTE-NOIRE - KINSHASA Ambassades africaines / restaurants afrocaribéens de standing / agences de voyages / discothèques afro-caribéennes / instituts de beauté afrocaribéens de standing / bars lounge / boutiques de vêtements / fichier de VIP (sportifs, artistes, entrepreneurs) / distribution lors d’évènements majeurs (défilés, cocktails, trophées, galas)

CONTACTEZ-NOUS :

SERVICE PUBLICITÉ Mail : direction@rootsmagazine.fr // 09.72.84.56.08 // 07.68.40.93.11


Business

LES REINES DU MÉNAGE UNE START-UP FLORISSANTE

Comment te différencies-tu de la concurrence ? Par rapport aux autres acteurs de la région parisienne, Les Reines du Ménage ne visent pas seulement Paris et sa petite couronne, mais bien l’ensemble de l’Ile-de-France et très récemment la région Bordelaise. La santé de nos clients et notre équipe fait partie de nos priorités, pour cela chaque agent de nettoyage est équipé de produits 100 % écologiques et français. Notre point fort est d’avoir mis en place une formation interne pour nos collaborateurs, afin qu’ils acquièrent un savoir-faire commun.

Quelle est ta gamme de prix ?

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je m’appelle Oumou Coulibaly, j’ai 29 ans, d’origine malienne et maman d’une jolie petite fille de 3 mois. Depuis un an, je travaille à mon compte en tant que gérante d’une entreprise dans le secteur du service à la personne. Avec mon associé Sanislau Lopes Injai, d’origine bissau-guinéenne, nous proposons des services de ménage et de repassage pour les particuliers et les professionnels. L’entreprise s’appelle Les Reines du Ménage. (Rires)

Qu’est-ce qui t’a amenée à créer une société de ménage ? J’ai toujours eu l’ambition d’entreprendre, de participer à l’économie de ma région, mais aussi dépasser ses frontières pour atteindre la terre mère. L’idée du concept est partie d’un constat assez simple. Certains de mes amis célibataires et actifs ne trouvaient pas ou peu de temps à consacrer aux tâches ménagères du quotidien. De là, je me suis renseignée sur le marché et ses opportunités, afin d’offrir des services adaptés à nos cibles.

Contrairement, à une idée reçue, les prestations d’aide au ménage sont accessibles. Nous avons opté pour des tarifs débutant à 20 € pour les clients réguliers. Toutes les offres sont soumises aux crédits d’impôt à hauteur de 50 %, ce qui n’est pas négligeable.

En tant que jeune femme entrepreneure, quelles ont été les difficultés auxquelles tu as été confrontée au lancement ton activité ? Malheureusement, j’ai dû faire face à de nombreuses difficultés en tant que femme ! Cependant, les hommes rencontrent les mêmes difficultés d’entrepreneur. Le plus marquant a été le manque de crédit accordé au projet, mais aussi le manque de soutien par quelques membres de mon entourage.

Un message direct à envoyer à nos lecteurs pour les motiver à faire appel aux Reines du Ménage ? Chers lecteurs, Les Reines du Ménage vous proposent un service qui vous fait gagner du temps. Profitez du temps gagné pour sortir en famille, faire un apéro, aller au sport, découvrir les dernières expos tendances… Et pourquoi pas pousser la chansonnette au karaoké ?!

Si je te dis « Roots », cela t’évoque quoi ? Un magazine authentique qui met l’accent sur la culture et l’entrepreneuriat panafricain.

226


www. lesreinesdumenage. fr

VOUS VOULEZ GAGNER DU TEMPS ? Les Reines du Ménage vous aident à trouver une aide ménagère près de chez vous en trois clics. Consacrez plus de temps à votre famille, vos amis et vos loisirs. Retrouvez-nous

Les Reines du Ménage


MASSIWANI TRAITEUR

Massiwani Traiteur est un creuset avec la

Massiwani Traiteur fait en sorte que le plus beau

cuisine unique: l’association subtile de produits exotiques aux produits occidentaux

nos services que par nos prestations, Vin d'honneur, repas, service salle, vaisselles, décoration…

Services Mariage, cocktails, gala, etc.

service haut de gamme à la pointe de l’originalité.

signature du chef Ahamada Binali, une

dans des mets résolument modernes.

jour de votre vie soit inoubliable de par la qualité de

Massiwani Traiteur parfait vos événements avec un

DE LA VAISSELLE, LA DÉCORATION,

le service en salle du vin d'honneur au repas. Toute l'équipe sera attentive au moindre détail pour que ce jour soit le plus beau jour, le plus beau mariage, pour vous et pour vos invités. Pour offrir un équilibre en osmose le credo de Massiwani est de Créer une gastronomie afro-contemporaine avec des produits du continent africain en incorporant des produits et épices d’ailleurs. Chef Ahamada Binali ⏐ 06.76.15.88.19 ⏐ ahamada.binali@gmail.com ⏐ massiwani-traiteur.com


229



CONGO

À LA DÉCOUVERTE

DES SAVEURS


Gastronomie

CONGO Champagne À LA DÉCOUVERTE DES SAVEURS Le Congo séduit autant par sa cuisine que par ses femmes. La cuisine congolaise a la particularité d’être très conviviale. Elle se prépare et s’apprécie dehors, sous l’ombrage d’un massif de bougainvillées, sous le feuillage d’une pergola de passiflores ou d’un badamier. C’est une cuisine du soleil, et celui-ci se retrouve dans toutes les épices. C’est avant tout une cuisine familiale. C’est pourquoi la main de la femme, centre et gardienne du foyer, n’en est jamais absente. D’une manière générale, dans la cuisine africaine traditionnelle, le dosage des ingrédients s’effectue non sur des instruments de poids ou de volume, mais selon l’appréciation de celui ou celle qui la confectionne. Le plat pourra donc être plus gras, plus épicé, plus épaissi en légumes ou plus carné. Il y a de ces plats où l’usage des épices fortes, telles que le pili pili, est facultatif, tandis que pour d’autres, les grillades et les maboke principalement, celui-ci s’avère indispensable, même à dose infime, au risque de perdre toute la particularité de leurs saveurs.

(c)Danish Cook

La cuisine congolaise étant essentiellement épicée, l’accompagnement avec de la bière bien « tapée » comme boisson Depuis des années, les Guyanais et les Antillais est des plus agréables. Surtout quand on la déguste sous le soleil sontetles plus grosdes consommateurs dela champagne où la joie de vivre la « gaieté » saveurs flambent bouche et de France. Punchs, alcool de banane, planteur... le palais qui ne trouvent de salut que dans la générosité apaisante S’il est à consommer avec modération, le rhum a d’une bière désaltérante.

une renommée mondiale, tant pour son goût que pour la multiplicité des formes qu’il prend. Mais le champagne le supplante dans les habitudes de consommation Outre-mer. Ainsi en 2007, la Guadeloupe et la Martinique occupaient déjà le premier et deuxième rang du nombre de bouteilles importées par an. Patrick, jeune entrepreneur guadeloupéen confie à Roots son étonnement face à ce plébiscite. « Dans mon enfance, on préférait le rhum. Maintenant, le champagne coule à flots à toute occasion, c’est dingue. » Dominique Pierre, PDG de la marque bien connue Nicolas Feuillatte fait le même constat. «Le taux de pénétration des personnes qui consomment du champagne est de 60% aux Antilles-Guyane contre 30% sur l’Hexagone » se félicitait-il auprès de caribmag.fr, lors de son passage aux Antilles en 2012.

au goût amer

pour les Antilles Une cuvée qui fait tache Il tente d’expliquer les raisons de cet engouement, toujours à caribmag.fr « Les gens consomment du champagne lors du carnaval, lors de fêtes de famille, aux baptêmes, communions et autres rassemblements, en août, lors du retour de la diaspora au pays et en fin d’année» Patrick, luimême fan du nectar pétillant avance un autre argument. «Aux États-unis, les pauvres dans les Comme tous les peuples, les Congolais ont leur cuisine et quartiers portent de belles baskets. Aux Antilles, leurs mets de grande renommée. La cuisine congolaise est les populations sont parfois très pauvres Le sans doute l’une des plus variées d’Afrique Centrale. Parmi champagne est un gage de qualité, c’est un produit les plats nationaux qui jouissent d’une grande notoriété raffiné. En acheter permet de ne pas se tromper et dans les restaurants, on peut citer : de montrer qu’on a les moyens. » Faire coup double – Le saka-saka : feuilles de manioc pilées, abondamment pour une fête enavec somme. Patrick réside et/ou en de aromatisées et réussie, préparées la pâte d’arachide métropole et fait partie de la diaspora évoquée par l’huile de palme. Le riz est son meilleur accompagnement. Dominique Le jeune (mossaka) homme note toutefois – Le poulet Pierre. à la Mouambe : poulet mijoté ou un « On en épaisse achète extraite par caisses en France rôti bémol. dans une sauce de noix de palme. Il s’accompagne depour riz oules de acheminer, bananes plantains pilées. métropolitaine, car cela reste – Le cher Maboké : poisson douce».épicé et aromatisé, très de se fournird’eau sur place De plus, le climat cuit à l’étouffée avecpas du pili-pili, enveloppé dans des larges feuilles ne permet de produire le champagne sur types marantacées. place. L’aubaine que représente le marché antillais – Le poulet grillé (barbecue) au pili-pili. pour les producteurs français n’encourage pas – Le ragoût de mouton aux arachides. toujours le respect des consommateurs. Ainsi un – La salade de choux palmiste. champagne nommé Code noir a été proposé par la – Les lianes asperges. maison Henrifumé Giraud en 2012.: en Selon cetteou dernière, – Le poisson (Moukalou) bouillon accompagné cela fait référence à la méthode de pressage de coco et de pâte d’arachide (idem avec le poisson salé). et couleur du raisin. Suràlalacôte atlantique, c’est leCertains règne deUltra-marins, la cuisine de poisreprésentés le comité Devoiravec de les mémoire son et de fruitspar de mer qui prédomine huîtres et les crevettes. Toutefois, il est que àséjourner au Congo entre autres, y ont vu uneévident référence leur histoire, sans goûter « maboké et », «lepoulet à la qui Mouambe », et au marquée paraul’esclavage code noir régissait « saka-saka », c’est passer, sur le plan cette pratique déshumanisante augastronomique, XVIIème siècle.à côté de l’essentiel. Les militants associatifs se sont mobilisés pour Côté vins locaux, on peut citer le « Ntsamba et le Moulingué» interdire le champagne incriminé.

232 001

extrait du palmier, le vin de canne à sucre et le «boganda», vin à degré d’alcool très élevé qu’on obtient à partir d’un Dolores Bakéla mélange de maïs et d’autres ingrédients.

Edouard SICSIC



Coq au vin

Salade de gaufre au lardon vinaigrette moutarde

Rigatoni arabiata

Beignet de gingembre bouilli du pays et niampoule

Salade grecque revisitée

Mille feuille de filets de boeuf, sauce de poivre vert

Avenue des Anciens Enfants de Troupe, Brazzaville, République du Congo. Téléphone : +242 06 613 6060


LA PIROGUE

Gastronomie

LA 1ÈRE FEMME CHEF DE BRAZZA Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Vous vous distinguez également par votre personnel...

Bumba Moseka Olivia, âgée de 37 ans, née à Kinshasa et vivant à Brazzaville. Après des études en hôtellerie, j’ai ouvert mon restaurant La Pirogue, à Brazzaville.

Nous attachons une importance particulière au sérieux et professionnalisme de notre personnel. Mon secret est de leur inculquer l’amour du travail et le respect de l’individu.

Racontez-nous la genèse de la Pirogue…

Vous êtes la seule femme noire chef à Brazzaville. Est-ce une fierté ou, au contraire, est-ce inquiétant ?

La Pirogue a commencé par une discussion avec ma sœur au sujet de ma passion. L’idée m’est venue d’ouvrir un restaurant. Avoir mon propre restaurant a toujours été mon objectif professionnel. Au début, j’ai voulu donner un nom typiquement africain et j’ai choisi « bouato », qui veut dire « pirogue » en lingala. Je me suis lancée, avec en tête l’idée d’un endroit cosy et chaleureux.

Quel type de cuisine rencontrera-t-on à La Pirogue ? À La Pirogue, vous rencontrerez de la cuisine avec des bases françaises et des saveurs africaines. C’est un restaurant semigastronomique. J’utilise pas mal de produits du pays, surtout les épices, et je mixe avec ce que j’ai appris de la cuisine française.

Quel plat de votre carte vous rend le plus fière ? Aucun. C’est peut-être de la prétention, mais je suis fière de tous mes plats. La cuisine, c’est de l’art, c’est aussi une passion, donc je suis fière de tout ce que je fais, tout le temps.

Vous avez eu un chef pour inspiration ? Oui et non. Je tire mon inspiration de la vieille cuisine, la cuisine de la ménagère comme on dit. Les vieilles recettes bien cachées, les vieilles techniques sont pour moi les meilleures. Ensuite, je m’inspire beaucoup de mentors tels que Paul Bocuse, Alain Ducasse, Hélène Darroze. Je retiens une phrase que l’on nous martelait à l’école : « commencez par maitriser le simple avant de faire du compliqué ». J’admire ces chefs qui ont eu un vrai et dur parcours professionnel, on apprend d’eux tous les jours.

C’est une fierté, oui bien sûr, mais également quelque chose d’inquiétant. Cela prouve encore que le métier est très dur pour la gente féminine, surtout en Afrique, où la place d’une femme n’est pas souvent dans les métiers de bouche, par rapport aux horaires qui sont très lourds, surtout si tu as une famille. Souvent, en Afrique, la place de la femme est au foyer. Dans la restauration, vous devez travailler tard dans la soirée, c’est très difficile d’être valorisée et acceptée au Congo.

Vous êtes originaire de Kinshasa et vivez à Brazzaville. Quelle place ses deux villes occupent-elles dans votre vie, dans votre équilibre ? Je dis toujours « Congo mon amour », ce qui englobe les 2 Congo. Mon cœur balance entre les deux. L’amour de ma vie, mon mari, je l’ai trouvé à Brazzaville ; et mon 1er amour, mes parents, sont de la RDC.

Si vous aviez un message à adresser aux femmes congolaises, lequel serait-ce ? Croyez en vous, en vos rêves, mettez Dieu dans vos projets. Même quand ça a l’air difficile, obstinez-vous. Réalisez vos rêves, même les plus fous, et valorisez le Congo avant tout !

Que peut-on vous souhaiter pour 2018 ? Beaucoup de sagesse, de réussite, encore plus d’amour de ce que je fais, plus de bénédictions, plus d’amour vis-à-vis de mon prochain, plus d’idées, plus de recettes, plus de goût et surtout la force et la santé et que Dieu me comble de ses bienfaits.

Si je vous dis « ROOTS », cela vous évoque quoi ? Qu’est-ce qui vous différencie de la restauration existante à Brazzaville ?

235

Ma passion, mon amour pour mon métier. Pour moi, la cuisine, enfin mon restaurant, n’est pas qu’un lieu commercial, c’est un voyage, une histoire en bouche, d’où le nom «La Pirogue». J’invite mes clients à prendre ma pirogue et naviguer avec moi, vivre mes plats, vivre ma passion culinaire.

« Pouvoir », « Force » et surtout « Histoire », « Fondation », la base de toute chose. Merci ROOTS de nous valoriser encore et de sublimer des gens qui se battent pour une cause ou un métier.


Gastronomie

SAKA-SAKA DE BRAZZA

Champagne au goût amer

Attention, petit détail qui a son importance : des feuilles de manioc insuffisamment cuites contiennent du cyanure et provoquent donc la mort. Si, par chance, les quantités sont trop petites pour vous tuer, cela peut tout de même provoquer de l’hypothyroïdie et l’apparition d’un goitre, autrement appelé « couillo-mentonite ». Quand je vous dis de faire bouillir les feuilles, il s’agit donc de Une cuvée qui fait les faire bouillir au tache moins deux heures, en rajoutant de l’eau Ilquand tente d’expliquer nécessaire. les raisons de cet engouement,

pour les Antilles

500 grammes de feuilles de manioc pilées (saka saka, ou pondu). Vous pouvez en trouver dans les épiceries africaines. Si vous habitez Paris, allez vers Château Rouge dans les boutiques ou auprès des vendeurs informels de la rue des poissonniers.

Plein de légumes :

Aromates :

Sel Une branche de céleri (c)Danish Cook Bouillon cube 1/2 aubergine Poivre blanc 1/2 courgette Poivre noir Ciboule Depuis des années,Noix les de Guyanais muscadeet les Antillais Persil sont les plus gros consommateurs de champagne Gingembre Oignon de France. Punchs, alcool de banane, planteur... Laurier On aurait pu aussi ajouter : S’il est à consommer avec modération, le rhum a Ail du chou blanc, une du poivron vert, etc.renommée mondiale, tant pour son goût que

: qu’il prend. Mais pour la multiplicitéOptionnel des formes Du poisson dans fumé les habitudes Du gras et dulesucre : champagne le supplante Des crevettes crues épluchées Sucre de consommation Outre-mer. Ainsi en 2007, la Pâte d’arachideGuadeloupe et la Martinique occupaient déjà le Huile végétale premier et deuxième rang du nombre de bouteilles RECETTE : importées par an. Patrick, jeune entrepreneur guadeloupéen confieavec à Roots son sans étonnement face Faites bouillir les feuilles de manioc de l’eau couvrir la casserole. à ce plébiscite. « Dans mon enfance, on préférait le rhum. Maintenant, le champagne coule à flots à toute occasion, c’est dingue. » Dominique Pierre, PDG de la marque bien connue Nicolas Feuillatte fait le même constat. «Le taux de pénétration des personnes qui consomment du champagne est de 60% aux Antilles-Guyane contre 30% sur l’Hexagone » se félicitait-il auprès de caribmag.fr, lors de son passage aux Antilles en 2012.

toujours à caribmag.fr « Les gens consomment du champagne lors du carnaval, lors de fêtes de famille, aux baptêmes, communions et autres rassemblements, en août, lors du retour de la diaspora au pays et en fin d’année» Patrick, luimême fan du nectar pétillant avance un autre argument. «Aux États-unis, les pauvres dans les quartiers portent de belles baskets. Aux Antilles, les populations sont parfois très pauvres Le champagne est un gage de qualité, c’est un produit raffiné. Entous acheter permetetdelesneherbes. pas seAjoutez-les tromper etau saka Émincez les légumes saka, ainsi que le laurier, le gingembre la muscade, le de montrer qu’on a les moyens. » Fairehaché, coup double sel, leune poivre, cuillère sucre (pour tuer l’amertume) et pour fêteune réussie, en de somme. Patrick réside en le bouillonet cube mijoterévoquée encore une métropole fait émietté. partie deLaissez la diaspora par bonne heure. Les légumes ne doivent presque plus être visibles. Dominique Pierre. Le jeune homme note toutefois un bémol. « On en achète par caisses en France métropolitaine, pour les acheminer, car cela reste très cher de se fournir sur place ». De plus, le climat ne permet pas de produire le champagne sur place. L’aubaine que représente le marché antillais pour les producteurs français n’encourage pas toujours le respect des consommateurs. Ainsi un champagne nommé Code noir a été proposé par la maison Henri Giraud en 2012. Selon cette dernière, cela fait référence à la méthode de pressage et à la couleur du raisin. Certains Ultra-marins, Une fois le tout bien cuit et l’eau absorbée, mettez de l’huile représentés par le comité Devoir de mémoire à chauffer dans une grande marmite. entre autres, y ont vu une référence à leur histoire, Ne soyez pas chiche sur l’huile : ce plat est censé être un bon marquée par l’esclavage et le code noir qui régissait plat réconfortant et très nourrissant, pas la clef de votre récette pratique déshumanisante au XVIIème siècle. gime bikini. Je dirais donc au moins 4 ou 5 cuillères à soupe, Les militants associatifs là. Oui je sais, c’est énorme.se sont mobilisés pour interdire le champagne incriminé. Faites-y frire l’ail et l’oignon émincés jusqu’à ce que les voi-

084 001

sins se plaignent. Renversez le saka saka dessus et mélangez bien. Dolores Bakéla


Gastronomie Si vous le souhaitez, ajoutez des morceaux de poisson fumé émietté et des crevettes. C’est vraiment excellent, et c’est du saka saka à la mode de Pointe-Noire, dans ce cas, puisque ce sont eux qui ont la mer et les poissons. Si vous ne comprenez pas ce que je dis, cherchez « Congo » sur google maps, ce sera déjà ça que vous aurez appris aujourd’hui.

A la base, dans la recette, c’est de l’huile de palme qu’on utilise, bien orange, qui bouche bien les artères, et qui détruit allègrement les forêts équatoriales. Par souci de survie des orangoutans et de nous-mêmes, j’ai choisi de la remplacer par de l’huile végétale isio 4, tout ce qu’il y a de plus normal pour la santé. Ajoutez de la pâte d’arachide, à raison de 2 ou 3 grosses cuillères à soupe, et laissez cuire encore 10 – 15 minutes.

Servez avec du riz (je tolère le pilaf pour cette recette) ou des bananes plantain cuites à la vapeur, et des bâtons de manioc (chikwangue). En condiments, à côté : de la purée de piments et du maggi !

Site : http://www.les2crocs.com Facebook & Instagram : Les2crocs

Depuis des sont les plu de France. S’il est à co une renom pour la mu le champa de consom Guadeloup premier et d importées guadeloup à ce plébis le rhum. M à toute occ PDG de la fait le mêm des person est de 60% l’Hexagone lors de son

001


Gastronomie

Champagne au goût amer

pour les Antilles Une cuvée qui fait tache Il tente d’expliquer les raisons de cet engouement, toujours à caribmag.fr « Les gens consomment du champagne lors du carnaval, lors de fêtes de famille, aux baptêmes, communions et autres rassemblements, en août, lors du retour de la diaspora au pays et en fin d’année» Patrick, luimême fan du nectar pétillant avance un autre argument. «Aux États-unis, les pauvres dans les quartiers portent de belles baskets. Aux Antilles, les populations sont parfois très pauvres Le champagne est un gage de qualité, c’est un produit raffiné. En acheter permet de ne pas se tromper et de montrer qu’on a les moyens. » Faire coup double pour une fête réussie, en somme. Patrick réside en métropole et fait partie de la diaspora évoquée par Dominique Pierre. Le jeune homme note toutefois un bémol. « On en achète par caisses en France Comment décrirais-tu ton univers culinaire ? métropolitaine, pour les acheminer, car cela reste Mon univers, je le décrirai comme une découverte, en très cher de se fournir sur place ». De plus, le climat répondant à la fameuse question que tout le monde se ne permet pas de produire le champagne sur pose : « On mange quoi ce soir chou ?».
 place. L’aubaine que représente le marché antillais Je propose un voyage culinaire à travers des saveurs d’ici et pour les producteurs français n’encourage pas d’ailleurs, j’aime revisiter les aliments, des recettes simples toujours le respect des consommateurs. Ainsi un sublimées par un joli dressage. champagne nommé Code noir a été proposé par la Ma cuisine est sans frontière, j’affectionne particulièrement maison Henri Giraud en 2012. Selon cette dernière, la fusion culinaire, l’art de mélanger les saveurs et les culcela fait référence à la méthode de pressage tures pour obtenir des recettes uniques. Je prends plaisir à et à la couleur du raisin. Certains Ultra-marins, suivre mon instinct créatif et, ainsi, toujours surprendre mes représentés par le comité Devoir de mémoire convives avec simplicité, raffinement et gourmandise. entre autres, y ont vu une référence à leur histoire, marquée par l’esclavage et le code noir qui régissait Un chef pour modèle ? cette pratique déshumanisante au XVIIème siècle. Je vous avoue que je n’ai pas de modèle en cuisine... Dès Les militants associatifs se sont mobilisés pour lors qu’il y a de l’innovation, de la créativité et que le travail interdire le champagne incriminé. est soigné, chef ou pas chef, je reste admirative.

DANS LA CUISINE DE...

“ON MANGE QUOI CE SOIR ?” (c)Danish Cook

001 238

Depuis des années, les Guyanais et les Antillais sont les plus gros consommateurs de champagne de France. Punchs, alcool de banane, planteur... S’il est à consommer avec modération, le rhum a une renommée mondiale, tant pour son goût que Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? pour la multiplicité des formes qu’il prend. Mais Je m’appelle Vanessa Lemina, j’ai 30 ans et suis origile champagne le supplante dans les habitudes naire du Congo.
Mon parcours est assez atypique. Après de consommation Outre-mer. Ainsi en 2007, la des études de mode, j’ai très vite intégré la vie active Guadeloupe et la Martinique occupaient déjà le dans des domaines opposés à mon cursus : adminispremier et deuxième rang du nombre de bouteilles tration et vente. J’ai toujours été très attirée par l’art... importées par an. Patrick, jeune entrepreneur Gourmande, j’ai découvert l’art culinaire. Séduite, je me guadeloupéen confie à Roots son étonnement face suis lancée dans l’entrepreunariat en créant mon entreà ce plébiscite. « Dans mon enfance, on préférait prise : « On mange quoi ce soir chou ? ». le rhum. Maintenant, le champagne coule à flots J’exerce comme traiteur évènementiel, je partage ma à toute occasion, c’est dingue. » Dominique Pierre, passion à travers les réseaux sociaux (Facebook et InsPDG de la marque bien connue Nicolas Feuillatte tagram) et très bientôt un blog culinaire : fait le même constat. «Le taux de pénétration www.onmangequoicesoirchou.fr des personnes qui consomment du champagne est de 60% aux Antilles-Guyane contre 30% sur D’où est venue cette passion pour la cuisine ? l’Hexagone » se félicitait-il auprès de caribmag.fr, C’est grâce à mes parents, la cuisine c’est une histoire de lors de son passage aux Antilles en 2012. famille... On se lance des challenges, on est gourmand et tout le monde cuisine. Ma créativité et mon inspiraDolores Bakéla tion viennent de mon père que j’admire. Il est ma source de motivation et mon critique culinaire.


Gastronomie

Les aliments ou produits que l’on retrouve souvent dans tes plats ? Il s’agit de voyages, avec plusieurs escales. Les aliments varient selon mes envies ou les émotions que je souhaite partager. Bouquet de rose ( tomate cerise en fleur)

Tes épices favorites ? Toutes les épices arrivent à me séduire (lol). On peut donc conclure qu’en matière d’épices je suis très infidèle. Ta cuisine favorite ? Épicurienne, mais surtout de nature gourmande, j’aime découvrir et cela sans limite. Je n’ai donc pas de cuisine favorite.
J’aime découvrir ce qui se fait ailleurs. Ton plat français préféré ? Ton plat africain préféré ? Disons que j’en ai plusieurs, mais il faut reconnaître que le coq au vin et le saka saka l’emportent haut la main.

Mafé aux champignons de Paris

Les bonnes adresses pour faire tes courses ? Tout se passe dans ma ville. Mon marché (mercredi et samedi), mon épicier et mon primeur qui sont des valeurs Depuis des sûres. Au niveau des grandes surfaces, j’apprécie particusont les plu lièrement E. Leclerc. de France.

S’il est à co Quelle est ta touche personnelle ? Ce qui te différencie une renom des autres chefs cuisiniers ? pour la mu C’est un voyage, une combinaison entre cultures, saveurs le champa et textures qui donnent cette explosion en bouche.de Ce qui consom me différencie, c’est ma liberté d’expression, je ne suis auGuadeloup cune tendance, tout se passe dans ma tête. premier et d

Agneau mi figue mi raisin

Ton restaurant africain à Paris fétiche ? Euhhh, je dirai... On mange quoi ce soir, chou ? Si je te dis le mot « Roots »… Authentique, retour aux sources.

Facebook : On mange quoi ce soir chou Instagram : On_mange_quoi_ce_soir_chou

importées guadeloup à ce plébis le rhum. M à toute occ PDG de la fait le mêm des person est de 60% l’Hexagone lors de son

www.onmangequoicesoirchou.fr

239

001

Macarons vanille coeur hibiscus (bissap)


Gastronomie

Champagne

Recette kinoise

au goût amer

pour les Antilles

LIBOKE YA MALANGWA

(c)Danish Cook

Depuis des années, les Guyanais et les Antillais sont les plus gros consommateurs de champagne de France. Punchs, alcool de banane, planteur... S’il est à consommer avec modération, le rhum a POUR LA PETITE HISTOIRE une renommée mondiale, tant pour son goût que Les habitudes alimentaires de la République Démocrapour la multiplicité des formes qu’il prend. Mais tique du Congo sont partagées avec celles des autres le champagne le supplante dans les habitudes pays d’Afrique centrale. Les aliments qu’on y trouve le de consommation Outre-mer. Ainsilaen plus fréquemment sont le poisson, la viande, ba-2007, la Guadeloupe et la Martinique occupaient nane plantain, le riz, le manioc (dont les feuilles sont déjà le premier servies et deuxième rang du nombre de bouteilles très fréquemment en accompagnement des importées par an. Patrick, jeune entrepreneur plats), le sorgho, le maïs, la tomate, la patate douce, le poivron… guadeloupéen confie à Roots son étonnement face Le plat national la Moambe, une spécialià ce congolais plébiscite.est « Dans mon enfance, on préférait té de pouletleà l’huile palme qui le se trouve être égalerhum. de Maintenant, champagne coule à flots ment le platà toute emblématique connu sous le Pierre, occasion, du c’estGabon dingue. » Dominique nom de Nyembwe. PDG de la marque bien connue Nicolas Feuillatte fait le même constat. «Le taux de pénétration des personnes qui consomment du champagne est de 60% aux Antilles-Guyane contre 30% sur l’Hexagone » se félicitait-il auprès de caribmag.fr, lors de son passage aux Antilles en 2012.

Une cuvée qui fait tache Il tente d’expliquer les raisons de cet engouement, toujours à caribmag.fr « Les gens consomment du champagne lors du carnaval, lors de fêtes de famille, aux baptêmes, communions et autres rassemblements, en août, lors du retour de la diaspora au pays et en fin d’année» Patrick, luimême fan du nectar pétillant avance un autre argument. «Aux États-unis, les pauvres dans les quartiers portent de belles baskets. Aux Antilles, les populations sont parfois très pauvres Le estune un autre gage de qualité, c’est un produitla gasJ’ai champagne donc cherché recette pour représenter raffiné. En acheter permet de ne pas se tromper et poistronomie de ce pays, et me suis intéressée aux plats de qu’on a lestrès moyens. » Faire coup sonde quimontrer y sont également prisés. Ce n’est pasdouble la première une fête réussie, en somme. Patrickdans réside foispour que nous testons la cuisson en papillote desen feuilles de bananier suret196 enlatémoignent le luwombo métropole fait Flavors, partie de diaspora évoquée par ougandais, les tamales du homme Guatemala et toutefois le koba ravina Dominique Pierre.negros Le jeune note malgache exécutés Mike, ou trei camun bémol. « On par en achète parencore caissesl’amok en France bodgien que j’avais moi-même préparé. métropolitaine, pour les acheminer, car cela reste très cher de se fournir sur place ». De plus, le climat Mais jusque là, il s’agissait de cuisson en “paquetages” inne permet pas de produire le champagne sur dividuels. Dans le cas du liboke ya malangwa, la cuisson se place. L’aubaine que représente le marché antillais fait cette fois-ci dans une grande papillote constituée de pour feuilles les producteurs français plusieurs de bananier placéesn’encourage en quinconcepas afin d’en toujours le respect des consommateurs. Ainsi un J’ai assurer l’étanchéité, puis refermées comme une bourse. champagne Codepetite noir a nouveauté… été proposé par la donc eu envie denommé tester cette maison Henri Giraud en 2012. Selon cette dernière, Je n’ai aucune recommandation celatrouvé fait référence à la méthoded’accompagnement de pressage pour de rester fidèleUltra-marins, aux productions et cette à la recette, couleuretduafin raisin. Certains agricoles congolaises, donc Devoir choisi d’accompagner représentés par le j’ai comité de mémoire ce poisson riz blanc et vu de une lamelles de poivrons rouges, verts entrede autres, y ont référence à leur histoire, et jaunes sautées à l’huile d’olive. marquée par l’esclavage et le code noir qui régissait cette pratique déshumanisante au XVIIème siècle. Face aux festins qui ont été ingurgités en période de fin Les militants associatifs se sont mobilisés pour d’année, cette recette de poisson en papillote m’a immédiinterdire le champagne incriminé. atement attirée. Profitons-en ! Les envies de recettes “light”

240 001

ne me prennent que très rarement. Serait-ce un signe que le régime Dolores Bakélacommence aujourd’hui ? On verra ça dès demain…


INGRÉDIENTS 4 darnes ou dos de poisson blanc (pangasius dans la recette originale, ou cabillaud) 1 cube de bouillon de poulet type Maggi 2 oignons nouveaux 3 gousses d’ail 1 morceau de 4 cm de gingembre frais 4 cuillères à soupe de tomates pelées concassées 2 cuillères à café de muscade en poudre 1 piment 1 feuille de laurier 4 feuilles de bananier PRÉPARATION Placer le poisson dans un plat creux. Émiettez le cube type Maggi et en frotter la chair du poisson. Hacher ensemble l’ail et le gingembre, émincer les oignons nouveaux (parties blanches et vertes), les mélanger aux tomates pelées concassées, saler, poivrer, saupoudrer de muscade, mélanger puis ajouter le tout au poisson. Mélanger pour que le poisson soit bien imprégné de ce mélange sur toutes ses faces. Au besoin, ajouter un peu d’eau si l’ensemble est trop sec pour bien enrober le poisson. Couvrir le récipient de film alimentaire étirable et placer au frais 2 heures.

Laver et sécher les feuilles de bananier. Pour confectionner facilement la grande papillote, s’aider d’un saladier assez large. Tapisser ce saladier des feuilles de bananier en les faisant se chevaucher afin qu’il n’y ait aucun espace vide. Laisser les feuilles déborder largement de part et d’autre du saladier.

Placer le poisson mariné au centre, ajouter le piment entier, la feuille de laurier puis refermer la papillote en la nouant avec du fil alimentaire. Placer la papillote dans un grand plat à four dont le fond est rempli d’eau pour que les feuilles de bananier ne se dessèchent pas trop. Cuire environ 20 minutes au four préalablement préchauffé à 200°c. www.196flavors.com 196 flavors est un blog de cuisine du monde et d’histoire culinaire unique créé et imaginé par Vera et Mike

boissons sans alcool • bissap • tangawiss • bulukutu •••

WWW.DIVOUBA.COM


Gastronomie

Champagne au goût amer

pour les Antilles

242 001

Une cuvée qui fait tache Il tente d’expliquer les raisons de cet engouement, toujours à caribmag.fr « Les gens consomment du champagne lors du carnaval, lors de fêtes de famille, aux baptêmes, communions et autres rassemblements, en août, lors du retour de la diaspora au pays et en fin d’année» Patrick, luimême fan du nectar pétillant avance un autre argument. «Aux États-unis, les pauvres dans les quartiers portent de belles baskets. Aux Antilles, (c)Danish Cook les populations sont parfois très pauvres Le champagne est un gage de qualité, c’est un produit raffiné. En acheter permet de ne pas se tromper et Depuis des années, les Guyanais et les Antillais de montrer qu’on a les moyens. » Faire coup double sont les plus gros consommateurs de champagne pour une fête réussie, en somme. Patrick réside en de France. Punchs, alcool de banane, planteur... métropole et fait partie de la diaspora évoquée par S’il est à consommer avec modération, le rhum a Dominique Pierre. Le jeune homme note toutefois 196 flavors est un blog de cuisine du monde et d’histoire Si nous avons quelques fois utilisé le beurre de cacahuètes une renommée mondiale, tant pour son goût que un bémol. « On en achète par caisses en France culinaire unique créé et imaginé par Vera et Mike, qui nous dans nos recettes version salée comme dans le tahu telor pour la multiplicité des formes qu’il prend. Mais métropolitaine, pour les acheminer, car cela reste livre aujourd’hui sa recette made in Brazzaville. indonésien, le palava libérian, ou le satay du Sultanat de Brule champagne le supplante dans les habitudes très cher de se fournir sur place ». De plus, le climat nei, c’est la première fois que nous proposons cet ingrédient de consommation Outre-mer. Ainsi en 2007, la neune permet de produire le champagne sur POUR LA PETITE HISTOIRE pour versionpas sucrée. Guadeloupe et la quand Martinique place. L’aubaine que “La gourmandise commence on n’aoccupaient plus faim”. déjà le Composée d’agar-agar, lareprésente texture delelamarché mousseantillais au beurre de premier deuxième rang du nombre de bouteilles pour les producteurs français n’encourage C’est pas moi qui l’aietdit c’est Alphonse Daudet mais je cacahuètes que j’ai préparée était franchement trèspas aérienne le pense aussi ! importées par an. Patrick, jeune entrepreneur et plutôt toujours le respect des consommateurs. Ainsi un! légère. J’ai dit la texture… pas le calorimètre Les spécialités culinaires confie du Congo y c’estnommé un dessert qui cadre bien avec les guadeloupéen à Roots Brazzaville son étonnement face Remarquez, champagne Code noir a été proposé parcodes la du sont aussi nombreuses et diverses que enfance, sa multitude en matière beauté Au cette Congo, on aime que à ce plébiscite. « Dans mon on préférait paysmaison Henride Giraud enféminine. 2012. Selon dernière, d’éthnies. Certaines au départ propres àcoule cer- à flots les cela femmes le ventre rempli ! de Non, il ne fait pas le rhum. recettes, Maintenant, le champagne fait aient référence à labien méthode pressage taines ethnies, constituent aujourd’hui l’essentiel de la pour femme ! à toute occasion, c’est dingue. » Dominique Pierre, bonetd’être à lamince couleur duune raisin. Certains Ultra-marins, gastronomie du pays. En exemple, le poulet moambe, Eh oui ! A Brazzaville, les fesses sont un atout majeur dans PDG de la marque bien connue Nicolas Feuillatte représentés par le comité Devoir de mémoire “le” plat national du pays, semblable au poulet nyeml’arsenal de séduction ! Avoir les fesses rondes est tellement fait le même constat. «Le taux de pénétration entre autres, y ont vu une référence à leur histoire, bwe gabonais. un must qu’une pilule y fait fureur en ce moment, une pilule des personnes qui consomment du champagne marquée par l’esclavage et le code noir qui régissait Si la cuisine salée congolaise est riche, consistante et nommée C4 qui engraisserait certaines parties de l’anatomie est de 60% aux Antilles-Guyane contre 30% sur cette pratique déshumanisante variée, les desserts sont quasi-exclusivement compoféminine, notamment les fesses ! au XVIIème siècle. » sele félicitait-il auprès de caribmag.fr, Et quoi Les de militants associatifs se sontdemobilisés pour sés de fruits,l’Hexagone entre autres, fruit de l’arachide, princimieux qu’un bon beurre cacahuètes pour sélorsde dema sonrecette passage aux Antilles en précisé2012. interdire le champagne incriminé. pal ingrédient aujourd’hui, plus duire comme il se doit ? ment le beurre d’arachide. Soudain la gourmandise n’est plus un vilain défaut… excelcette mousse de cacahuètes ! Doloreslente Bakéla


Gastronomie

Recette brazzavilloise MOUSSE AU BEURRE DE CACAHUÈTE Temps de préparation : 25 minutes Temps de réfrigération : 6 heures

INGRÉDIENTS (POUR 6 À 8 PERSONNES) * 150 g de beurre de cacahuètes * 80 g de sucre en poudre * 3 cuillères à café d’agar-agar (ou 20 g de gélatine en poudre ou 8 feuilles) * 6 blancs d’oeuf * 300 g de crème fleurette * Cacao en poudre et / ou pépites de chocolat pour la décoration

PRÉPARATION Monter les blancs en neige ferme en y incorporant progressivement le sucre. Délayer l’agar-agar dans un peu d’eau (chaude ou froide, selon les instructions sur l’emballage). Faire fondre le beurre de cacahuètes sur feu doux et y incorporer la gélatine. Laisser refroidir pendant 10 minutes. Monter la crème fleurette en chantilly. Incorporer le mélange beurre de cacahuète / gélatine et battre pendant 2 minutes. Incorporer délicatement les blancs d’oeuf à la chantilly. Réfrigérer pendant au minimum 6 heures. Saupoudrer de cacao en poudre et / ou de pépites de chocolat avant de servir.

www.196flavors.com 196 flavors est un blog de cuisine du monde et d’histoire culinaire unique créé et imaginé par Vera et Mike

Depuis de sont les plu de France. S’il est à co une renom pour la mu le champa de consom Guadeloup premier et importées guadeloup à ce plébis le rhum. M à toute occ PDG de la fait le mê des person est de 60% l’Hexagone lors de son

LA RENCONTRE DES DEUX MONDES

001

UN PRODUIT

WWW.DIVOUBA.COM

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé • A consommer avec modération


PHOTO : DIDIER TEURQUETIL

“Le lungwila, une bière à base de canne à sucre, très populaire dans la région de la Bouenza.”

244


DIVOUBA

Gastronomie

LA BOISSON MADE IN CONGO Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Patrice, je suis originaire de la Guadeloupe. J’ai lancé un projet de start-up brassicole, Divouba, avec mes deux associés : Jean-Hervé qui nous vient du Cameroun et Boni qui est Congolais. En 2014, nous avons décidé de prendre le pari de le revalorisation d’une bière locale congolaise qui s’appelle le lungwila et qui est à base de canne à sucre fermentée. Le lungwila est une boisson très populaire dans la région de la Bouenza, où il y a de vastes champs de canne à sucre, et que l’on boit dans tous les « ngandas » (maquis) locaux. Au delà du conditionnement, nous avons aussi cherché à stabiliser le produit, car il est très instable. Un peu comme le vin de palme, il continue à fermenter après sa fabrication, mais nous avons réussi à le bloquer à un certain degré et faire en sorte qu’il soit consommable jusqu’à 5-6 mois après sa mise en bouteille.

Quels ont été les challenges à relever pour implanter une marque locale au Congo ? On a effectivement dû relever pas mal de défis ! Déjà, se déplacer dans cette région, la logistique avec les bouteilles, les emballages, etc. Il y a eu un grand travail de préparation et, une fois sur place, avec les agriculteurs locaux. Eux, fabriquent, et nous, conditionnons et stabilisons. Du coup, nous avons mis sur pied une mini usine dans la région. On est dans un esprit start-up donc nous sommes encore en phase de construction.

Au delà de la bière de canne à sucre, Divouba a décliné une série d’autres boissons…

Généralement, quand on présente la gamme de bissap, par exemple, on me répond souvent « oui mais moi, je sais faire ». J’apporte des éléments supplémentaires. Tout d’abord, la conservation, car nos produits ont une duré de vie beaucoup plus longue qu’un bissap fait soi-même, à la maison ou pour son restaurant. Souvent, au bout de deux jours, le produit est gâté, alors que le nôtre peut se conserver car nous l’avons pasteurisé. En termes d’hygiène et de contenu, nous avons réellement obtenu un produit pointu, sublimé par son packaging novateur. Nous avons donc cherché à proposer des produits originaux, réfléchi et agréable, autant gustativement que esthétiquement parlant.

Le dernier né : une gamme de rhum... Pour rappel, le rhum, certes beaucoup plus alcoolisé, est fait également à base de canne à sucre. Nous restons donc dans l’esprit initial de Divouba. Cet été, j’ai participé à une guinguette africaine et je me suis rendu compte que le public aimait beaucoup les cocktails alcoolisés et nos boissons softs mélangées à du rhum. Étant originaire des Antilles, le rhum est un secteur que je connais (rires). Quelques temps après, lors d’un voyage en Guadeloupe, j’ai fait la rencontre d’un Congolais de Brazza, installé depuis plus de 20 ans sur l’île et qui y fabrique également son rhum. Je lui ai naturellement proposé d’intégrer sa boisson à la team Divouba. Un rhum que nous allons proposer sous le nom de Saint-Babel.

245

Fin 2014, nous avons lancé le produit au Congo avec nos fonds propres. On a vu qu’il y avait un certain engouement. Sachant qu’il s’agit du secteur de l’agroalimentaire, il s’agit de gros financements et à un moment nous avons été limité. Nous avons donc dû revenir en France pour nous refinancer. Pour assoir se refinancement, nous avons choisi d’élaborer une gamme de produits softs qui seraient confectionnés en France. Il s’agit d’un jus de Bissap , d’un jus de Tangawiss (gingembre), d’un jus de Moukondo (Baobab), d’une infusion de Bulukutu et pour finir d’une infusion de Citronnelle. Des produits non alcoolisés, entièrement naturels, très peu sucrés et au sucre de canne, pasteurisés, tout en y apportant une touche bio, dans la tendance actuelle, et avec des packagings toujours plus beaux. Il faut savoir que la Lungwila est fait principalement à partir de canne à sucre fraîche. Une fois la canne coupée, nous avons moins de 8 heures pour la traiter et lancer la fabrication de la boisson si nous souhaitons en conserver toute la saveur. C’est donc un process très complexe qui ne peut être fait que localement, au Congo. La logistique est donc beaucoup plus aisée pour nos softs produits en France.

Comment vous différenciez-vous ?


Gastronomie

POISSONChampagne SALÉ

VESTIGE DU PASSAGE au DESgoût PORTUGAIS amer

pour les Antilles

001 246

Une cuvée qui fait tache Il tente d’expliquer les raisons de cet engouement, toujours à caribmag.fr « Les gens consomment du champagne lors du carnaval, lors de fêtes de famille, aux baptêmes, communions et autres rassemblements, en août, lors du retour de la diaspora au pays et en fin d’année» Patrick, luimême fan du nectar pétillant avance un autre argument. «Aux États-unis, les pauvres dans les quartiers portent de belles baskets. Aux Antilles, (c)Danish Cook les populations sont parfois très pauvres Le champagne est un gage de qualité, c’est un produit raffiné. En acheter permet de ne pas se tromper et Depuis des années, les Guyanais et les Antillais de montrer qu’on a les moyens. » Faire coup double sont les plus gros consommateurs de champagne pour une fête réussie, en somme. Patrick réside en de France. Punchs, alcool de banane, planteur... métropole et fait partie de la diaspora évoquée par S’il est à consommer avec modération, le rhum a Dominique Pierre. Le jeune homme note toutefois une renommée mondiale, tant pour son goût que un bémol. « On en achète par caisses en France pour la multiplicité des formes qu’il prend. Mais métropolitaine, pour les acheminer, car cela reste Notre histoire au sur XIVeplace siècle, à l’époque où notre le champagne le supplante dans les habitudes très chercommence de se fournir ». De plus, le climat que nous était un Royaume de consommation Outre-mer. Ainsi en 2007, «laCongo ne» tel permet pas ledeconnaissons produire le champagne sur: le Royaume Kongo.
Une époque où des pays comme le GaGuadeloupe et la Martinique occupaient déjà le place. L’aubaine que représente le marché antillais bon, l’Angola, le Congo Brazzaville et la RDC ne faisaient qu’un premier et deuxième rang du nombre de bouteilles pour les producteurs français n’encourage pas autour d’une seule langue : le kikongo.
C’est en 1480, importées par an. Patrick, jeune entrepreneur toujours le respect des consommateurs. Ainsi unlors de l’arrivée des Portugais la conversion au christianisme guadeloupéen confie à Roots son étonnement face champagne nomméet Code noir a été proposé par la du Kongo que notre Roi Nzinga Nkuwu se vit offrir un mets à ce plébiscite. « Dans mon enfance, on préférait maison Henri Giraud en 2012. Selon cette dernière, alors inconnu : « la morue » (ou poisson salé). Après une le rhum. Maintenant, le champagne coule à flots cela fait référence à la méthode de pressage bouchée, le Roi recracha l’entièreté, sous les yeux ébahis de à toute occasion, c’est dingue. » Dominique Pierre, et à la couleur du raisin. Certains Ultra-marins, ses fidèles sujets qui croyaient alors le roi empoisonné, ne se PDG de la marque bien connue Nicolas Feuillatte représentés par le comité Devoir de mémoire doutant pas du dégoût ressenti pour cette saveur inconnue. fait le même constat. «Le taux de pénétration entre autres, y ont vu une référence à leur histoire, Ces derniers crièrent alors: « buaka bueni » («qu’est-ce qui est des personnes qui consomment du champagne marquée par l’esclavage et le code noir qui régissait arrivé au roi ?», en kongo).Plus tard « buaka bueni » devint le est de 60% aux Antilles-Guyane contre 30% sur cette pratique déshumanisante au XVIIème siècle. surnom pour désigner la morue au Congo-Brazzaville. l’Hexagone » se félicitait-il auprès de caribmag.fr, Les militants associatifs se sont mobilisés pour Aujourd’hui, le poisson salé dit « makayabu » est l’un des lors de son passage aux Antilles en 2012. interdire le champagne incriminé. plats essentiels au Congo :
marié aux poivrons ou aux haricots blancs... Son goût reste sans égal ! Dolores Bakéla Shaïna Litho


NOUS SOMMES FIERS DE NOS RACINES !

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé • A consommer avec modération



E

A

N

M Y

A

F R O P

249


PHOTOGRAPHE : REBECCA LAFAYE RÉALISATION : MICKAEL CARPIN MAQUILLAGE : STEPHANE DUSSART GRAPHISME : DAFINA GJIKOLLI PRODUCTION : KCM WORLD AGENCY

Trench : ESSUIS


HIRO

Culture/art

PREND SON ENVOL Contrôle d’identité stp ? Hiro, autrement appelé Hiro le Coq. Chanteur de musique afrourbaine et leader vocal du groupe Bana C4, depuis 2007. Je me lance actuellement dans une carrière solo avec la sortie de mon premier album, le 24 novembre dernier, qui s’intitule « De la haine à l’amour ». Je viens de clôturer ma première année solo vraiment pleine et on a pu m’écouter sur les ondes avec des titres comme « Aveuglé », « Mayday » ou « Touché Coulé ».

D’où provient ce surnom : Hiro « Le Coq » ? Mes amis qui me disaient toujours : « Tu es fier comme un coq », parce que j’avais un caractère assez trempé. Voilà, du coup c’est resté. Je sais d’où je viens, je sais par où et par quoi ma famille est passée… Je suis obligé d’être fier de ce que je fais, c’est important. Pour aimer les autres, il faut déjà être fier de soi-même.

Était-ce pour toi une nécessité de prendre ton envol par rapport à Bana C4 ? C’était une décision mûrement réfléchie ou bien quelque chose de spontané ? Oui, cela a été murement réfléchi. À la base, quand on a commencé le groupe, j’allais souvent en studio seul ou accompagné de Dibrazz Rose (un autre membre de Bana C4). Pour moi, c’était naturel. Mais au-delà de Bana C4, j’avais vraiment besoin de délivrer un autre message, de me livrer, d’avoir un discours un peu moins lisse, pouvoir revendiquer des choses qui auraient pu être difficiles à dire avec un groupe puisqu’on ne partage pas tous les mêmes idées. Il était donc important pour moi de réaliser ce projet en solo.

Quel est le fil conducteur de ce premier album solo ? « De la Haine à l’Amour » est justement une bipolarité entre le sentiment de haine et d’amour. Il y a des titres où je peux parler d’un ami qui m’aura fait du mal de X ou Y manière, mais sans rancune ; passer de l’adversité au pardon, de la colère à la tranquillité, de la haine à l’amour. Dans le titre « Prends ma main », je parle de cette fierté africaine, du fait que nous n’ayons pas à chercher notre place en France ou ailleurs, car nous avons déjà des personnes grandioses qui se sont battues pour nous. Lumumba, Sankara, Sékou Touré… On a des grosses pointures, des gens qui ont fait des choses. Sans faire de politique, il y a également ce genre de thématiques fortes dans cet album.

Qu’est-ce que le Congo représente pour toi, dans la personne que tu es devenu ?

Tu fais désormais partie de Bomayé Musik, regroupant des artistes congolais. Une fierté supplémentaire ? Totalement ! Aujourd’hui, pouvoir chanter en lingala sur des titres qui passent sur Energy (1ère radio musicale de France), c’est forcément une fierté. Pourtant, le fait que nous soyons tous Congolais n’est pas volontaire, même si beaucoup le pensent. Le producteur a simplement décelé du talent en Naza, en KeBlack, en Jaymax, en mes frères du groupe Bana C4. Demain, un Camerounais, Ivoirien ou Togolais avec du talent aura largement sa place.

On remarque dans tes sons que les femmes t’inspirent énormément. Question pour nos lectrices, es-tu es célibataire ? Quel est le portrait-robot de la femme type pour Hiro ? Oui, je suis célibataire. Et non, je n’ai pas de portrait-robot, même si j’ai un faible pour les femmes charismatiques, qui ne parlent pas avec n’importe qui ou qu’on ne peut pas croiser partout. Une femme, c’est précieux, dans toutes les religions, dans toutes les cultures du monde. Je n’ai donc pas de style particulier. J’aime les formes (rires), comme beaucoup de gens j’imagine, mais la différence se fera vraiment au niveau de l’attitude.

Je te donne une baguette magique et tu as le choix de faire n’importe quel featuring avec un artiste francophone et anglophone vivants… Lesquels choisis-tu ? Francophone vivant, je dirais Johnny Hallyday. En anglophone, j’aime beaucoup Drake, c’est le meilleur de la nouvelle génération ! Il est très éclectique, capable à la fois de chanter et rapper.

Si tu avais un message pour la jeunesse congolaise… Mon message serait d’être fiers de ce que nous sommes. Même si ceux qui vivent à Kinshasa ne se sentent pas toujours concernés, notre pays, la R.D.C, connaît une guerre terrible à l’Est. Que Dieu nous protège et que les personnes qui sont garantes de la sécurité des Congolais se mettent à fond afin d’obtenir la paix !

Et si je te dis le mot « Roots », qu’est-ce que ça t’évoque ? La musique, c’est la force d’entreprendre, la liberté.

251

J’ai découvert le Congo pour la première fois, en 2014, avec la musique. J’ai été accueilli comme un roi, chez moi. À chaque fois que j’y vais, je suis chez moi.

À la base, je suis fan de rap, j’aurais pu orienter ma carrière vers cet univers, mais je me suis directement dirigé vers cette musique africaine par fierté de mon pays, de son histoire, de sa culture. Aujourd’hui, le Congo est musicalement très présent en France, et possède une aura énorme au niveau de l’Afrique. Le Congo, c’est ma richesse, ma fierté.


Perfecto : FRENCHDEAL Chemise : ESSIUS Sweat : CTParis


Pantalon : PARADOXE Paris Veste de Smocking : FRANCESCO SMALTO Blouson : KIMPAA


Sweat et Pantalon : ANAEL Paris Chapeau : MOODWOOT


Veste zip : FRENCHDEAL Manteau : ANAEL Paris


256

PHOTOGRAPHE : BEN FOHRER DIRECTION ARTISTIQUE : MICKAEL CARPIN MAQUILLAGE : STEPHANE DUSSART


PASSI & BEN-J

Culture/art

LES FRÈRES PIONNIERS Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Ben-J : Au lieu de me présenter moi-même, je vais présenter Passi. Monsieur Passi, artiste, chanteur, rappeur, compositeur, producteur, éditeur, manager et père de famille. C’est un des pionniers du rap en France et, de surcroît, d’origine congolaise. Il fait aussi partie des premiers artistes qui ont associé leurs origines africaines à l’art urbain. C’est ce qui fait aussi sa particularité. Voilà, un grand monsieur tout simplement et un grand frère aussi. Passi : Il y a eu mon premier groupe Ministère A.M.E.R. Après, nous avons créé notre famille musicale appelée Secteur Ä, avec Ben-J, notamment. Nous avons collaboré sur Bisso Na Bisso, mais aussi sur mes productions les Issap Productions, ou encore Première Classe. En ce qui concerne Ben-J, il a débuté à partir du groupe Neg’ Marrons, un des premiers groupes de reggae-ragga français, qui fait partie aussi des premiers groupes de musique urbaine en France. Ils ont su mélanger avec brio culture africaine et culture urbaine. Sur Première Classe, ils ont participé à des featurings qui sont devenus des classiques. Ben-J est souvent avec son acolyte Jacky mais il fait aussi ses affaires en solo. Il y a eu l’album Dancehall C4. Il anime aussi une nouvelle émission africaine qui s’appelle « Afro Dancing » où il reçoit des artistes africains qu’il met sur scène. Ben-J est un grand de la culture urbaine, voire plus loin, de la culture afro-urbaine.

Parlez-nous de la genèse du Bisso Na Bisso ?

Ben-J : Il y en a beaucoup, mais je dirais Tata Nzambe. Passi : Tata Nzambe, ça c’est la connection avec Dieu Tout-Puissant. Mais il y aussi le titre Bisso Na Bisso, chanté jusqu’aujourd’hui encore. Il y a une sorte de magie. Nous avons fait la tournée L’âge d’or du rap français en finissant avec ce titre-là. Nous avons fait des Zénith, des Bercy, en train de jumper encore 20 ans après sur « Bisso na Bisso ». Même quand je fais mes concerts en solo, je fais mon petit bout de Bisso, de même pour Ben-J avec Neg’ Marrons.

Que représente le Congo dans votre vie, dans la personne que vous êtes, dans la construction de votre ADN ? Passi : Bien sûr, quand nous rentrons au pays, nous allons à Brazzaville parce que nos familles sont là-bas. Mais, d’une certaine manière, tu ne peux pas dissocier le Congo Brazza du Congo Kinshasa. Tu peux vivre à Brazza, avoir l’influence de Kinshasa et vice versa. Ce sont les mêmes cultures, tu vas y manger le même pondu, parler le même lingala, même si dans des régions il y a d’autres dialectes. Je tiens vraiment à cet héritage du royaume Kongo avec un grand K. De ce fait, nous sommes de Brazzaville mais nous ne pourrons jamais nier notre proximité avec Kinshasa. Ben-J : Le projet Bisso Na Bisso nous a reconnectés, c’est comme si on nous avait remis un cordon ombilical qui nous liait à notre pays d’origine. Du coup, aujourd’hui, nous pensons Congo, nous vivons Congo, nous y allons deux, trois fois dans l’année. Nous avons énormément de projets à faire là-bas. Nous avons mis des choses en place. Aujourd’hui, nous nous sentons autant Congolais que Français, autant Français que Congolais.

Si vous aviez un ami étranger qui devait passer 48 heures à Brazzaville, quels sont les endroits que vous lui recommanderiez ? Passi : Je vais lui dire d’aller manger chez Mami Wata, situé audessus du fleuve, et où il pourra apercevoir Kinshasa, de l’autre côté. Ben-J : Je lui dirai de sortir le soir au Diplomat, une boîte avec du live, des machines à sous… À Brazza, il y a énormément de choses à faire. Nous y mangeons bien. Nous pouvons sortir dans les endroits les plus bling-bling en centre-ville, mais tu as aussi des coins dans les quartiers les plus populaires où on s’amuse très bien, où il y a de la très bonne musique.

257

Passi : En 1996, j’étais en train d’enregistrer mon premier album, Les Tentations, et de l’autre côté, il y avait les conflits de Brazzaville. J’ai appelé Ben-J, Ärsenik, d’autres membres du Secteur Ä, la famille aussi, mes cousins, M Passi... Je leur ai dit : « Voilà les conflits qui se passent au Congo, entre Nord et Sud. Nous allons tous nous réunir et dire qu’on est Bisso Na Bisso. Nous sommes tous ensemble. Il n’y a pas de Nord, il n’y a pas de Sud, nous sommes tous Congolais. ». Finalement, le premier album de Bisso a été double disque d’or en France, et tellement piraté en Afrique ! Il y en avait dans tous les pays, je pense qu’on a dû vendre 1 million de disques pirates du premier Bisso Na Bisso. Cet album nous a permis de rencontrer Nelson Mandela, d’avoir des prix en Afrique du Sud, de faire des tournées internationales dans toute l’Afrique, au Canada, en Europe. Ce fut magique. Ben-J : Cela nous a permis de redonner espoir aux Congolais, alors que le pays était en plein conflit Nord-Sud. En France, ça a redonné de la fierté à la diaspora. Les gens avaient besoin de sentir qu’ils n’étaient pas oubliés.

Quel est le morceau qui vous a rendus le plus fier sur Bisso Na Bisso ?


Culture/art

Tu peux aller au Bas-Congo, tu peux aller à Wenze, tu peux te balader dans de nombreux quartiers, faire une halte dans de petits restos où on mange de très bons poissons aussi, où tu vas écouter les petites anecdotes des tables voisines. Je pense notamment Chez Mère Alice, où je vais tout le temps déguster mon petit bouillon. Tu y trouveras les plats typiques du Congo.

Revenons sur les actualités de chacun. Que nous préparez-vous pour 2018 ? Passi : Je dirige un label de découverte et production de jeunes artistes qui s’appelle In Fact. Le 17 novembre, j’ai ressorti mon tout premier album Les Tentations, qui fête ses 20 ans. Un jour avant, le 16 novembre, j’étais en concert à l’Elysée Montmartre et je prévois une dizaine de dates en France pour fêter les 20 ans de cet album. On est également en train de voir pour remonter sur scène tous ensemble. La tournée L’âge d’or du rap français a redonné l’envie de faire de la scène en famille. Avec le Secteur Ä, nous avions fait l’Olympia en 98 et nous sommes en train de cogiter à fêter les 20 ans dans cette même salle. En parallèle, je développe ma marque de fringue Auzärt. Sans oublier mon projet de gamme de bières : Les Tentations, avec différentes déclinaisons (la Ministère, l’Altesse, la Bisso). C’est un projet qui n’est pas évident, qui prend du temps mais qui me tient à cœur. Ben-J : Je suis en train de préparer une nouvelle galette, un nouveau disque. En fait, je travaille sur deux projets en même temps : je vais sortir une petite mixtape fin février et, ensuite, je vais concocter mon album, entre world music et sonorités afrourbaines, qui sortira à la fin de l’année 2018. Entre-temps, j’ai une émission télé qui va arriver, la radio aussi, mais tout n’est pas signé donc je n’en dis pas plus. Et enfin, depuis quelques semaines, j’ai commencé à refaire des titres avec mon compère Jacky Brown, pour un prochain Neg’ Marrons !

J’étais en 2015 à Brazzaville pour les Jeux Africains, vous étiez tous les 2 présents. Même chose pour le FIMA à Niamey, où vous étiez tous 2 présents. Quel est le secret de la longévité de vos rapports ? Passi : Aujourd’hui, nous sommes deux mais, en réalité, nous sommes une grande famille, très liée, où vient se greffer Ärsenik. Là, c’est la version congolaise mais il ne faut pas oublier nos complices capverdiens Stomy et Jacky.

Nous avons des liens en fait avant la musique, depuis l’époque de Sarcelles, Garges, Villiers-le-Bel, les racines du Ministère A.M.E.R, Neg’ Marrons, Ärsenik et plein de nos amis. Nous nous sommes connus avant de prendre le micro. Nous avons des liens de famille, des liens d’amitié que la musique soit là ou pas. Ben-J : Je pense que Passi a dit l’essentiel mais il faut tout simplement être intègre et ne pas avoir peur de se dire merde quand on doit se dire les choses. Il ne faut pas hésiter non plus à s’encourager quand on doit le faire. Nous parlons très peu d’amour mais il y a de l’amour entre nous, un amour fraternel. Passi : Nous sommes toujours là, les uns pour les autres, des décennies après. Si l’un de nous prend son téléphone et a besoin des autres, que ce soit Jacky ou Stomy, les Ärsenik, Pit, Patou, Bouboules… Ils seront là.

Quel message aimeriez-vous transmettre à la jeunesse congolaise ? Ben-J : Le message que nous pouvons faire passer à la jeunesse congolaise et africaine au sens large, c’est : « Tenez bon, soyez forts, Dieu est grand. J’espère, et j’en ai l’intime conviction, que le meilleur reste à venir. En tout cas, nous pensons à vous et nous allons tout faire pour essayer, ensemble, de relever ce continent. Nous savons que nous devons nous retrousser les manches et bosser très dur, mais le meilleur reste à venir. » Passi : En ce qui concerne la musique, je dirais : « À vous de bosser, car en ce moment, le game est dans l’afro. Maintenant, il y a des systèmes pour exister, où on n’a plus forcément besoin de maisons de disque ou autres. Il y a Internet qui permet d’exploser, par exemple. À nos jeunes, nos petits frères de se servir de la machine et d’exploser au niveau des vues, au niveau de leurs productions. Ils n’ont plus besoin de grosses structures pour exister. Tu as des studios d’enregistrement un peu partout à prix raisonnables, tu as des gars à côté de toi qui ont des caméras et qui savent monter des clips, tu peux poster des choses et prendre le pouvoir très facilement, depuis le pays, sans passer par la case France ». Dorénavant, la culture afro domine le marché, à eux de prendre leur place.

Si je vous dis l’expression « Génération Roots », qu’est-ce que ça vous évoque ?

258

Passi : Nous sommes totalement dedans ! Racine était d’ailleurs un titre du Bisso Na Bisso. Nous ne pouvons pas évoluer sans nos racines. En décidant d’appeler votre magazine ROOTS et d’aller chercher aux racines de nos origines, de la mode, de l’art, de la culture, de la gastronomie, je ne peux que vous féliciter pour ce travail. Nous avons tous besoin d’un magazine comme ROOTS et nous espérons qu’encore plus de gens vont lire, plus de gens vont suivre. Ben-J : Solidarité, panafricanisme, bagarre.


BEN-J Chemise : SADAK Pantalon : HENRY COTTON’S Boots : CESARE PACIOTTI Bracelet : CLARA JASMINE

PASSI Pancho : THE29 Pull-over : MCS Pantalon : HENRY COTTON’S Chaussures : CESARE PACIOTTI


Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Hervé Gola Bataringue aka Ferre Gola, Chaire de poule, Jésus des Nuances. Né au Congo, je ne préfère pas dire mon âge, je suis tellement jeune (rires) ! Je suis chanteur, compositeur, producteur, interprète et père de famille. Père, c’est un titre et un job à plein temps, c’est aussi le plus beau des métiers.

Il y a eu plusieurs reports à la sortie de ton dernier album “QQJD”, quelles en étaient les raisons ? Faire un album, ce n’est pas simple surtout quand on est en indé. Faute à plusieurs aléas, j’ai dû reporter pour livrer l’album dans de meilleures conditions. Comme on dit, mieux vaut tard que jamais.

260


Culture/art

FERRÉ GOLA

“DONNER LA CHAIRE DE POULE” Quel est le moteur, les inspirations et les motivations que tu veux transmettre avec ce nouvel album ? Mes inspirations, je pense que beaucoup de mes fans le savent. Cela vient de nos Pères fondateurs de la musique : Franco, Pépé Kalle, Tabu Ley, Papa Wemba (paix à leurs âmes). Le but, pour moi, est de perpétuer cette rumba tel un gardien du temple. La rumba ne doit pas mourir, on peut revisiter, mélanger, mais on ne doit pas perdre la base et les codes. Mon album contient une base de rumba, modernisée sur certaines chansons, il y a des sonorités folkloriques, de la rumba-r’n’b, parfois jazzy avec du saxo, piano… De belles mélodies à la sauce Ferré Gola.

Tes projets pour 2018 ? Continuer la promo de l’album car il est en trois volets, donc prendre le temps de faire découvrir la plupart des morceaux par des clips, lives, etc. Je serai beaucoup aux États-Unis, toujours dans le souci de faire découvrir ma musique via une tournée. Cela fait plus de 15 ans que je n’y suis pas allé ! Je serai aussi très impliqué dans beaucoup d’actions sociales. J’ai déjà commencé en fin d’année 2017 avec mon voyage en Côte d’Ivoire. Il y aura aussi beaucoup de projets artistiques dont des collaborations intéressantes, mais je préfère vous laisser découvrir.

Qu’est-ce qui fait la “touche” Ferré Gola ? Ce qui te différencie des autres artistes congolais ? Ma touche, c’est toujours la voix. Je chante toujours d’une manière différente dans chaque album, je suis capable de faire plusieurs voix. Par exemple, dans mon nouvel album, j’ai beaucoup imité Papa Wemba. Je dirais mes clips, également. D’ailleurs, je vous invite à aller regarder le clip de Mea culpa. Enfin, d’après les gens, je donne la chaire de poule quand je chante. Voilà la touche Ferré Gola.

Quel est ton plus beau souvenir en live ?

Je suis Congolais, certes, mais je fais de la musique africaine. Je n’ai pas plus de rapport privilégié avec le public congolais que le publique ivoirien. Les fans sont les mêmes quand je vais jouer en Zambie, Kenya, Angola, Côte d’Ivoire, Cameroun ou même en Russie, comme ce fut le cas cette année… Il n’y a pas de différence, ce sont juste des retrouvailles entre vieux amis de longue date, on va chanter « Tucheze » ou « Vita imana » de la même manière. J’ai tellement de respect pour mes fans et les amoureux de la rumba. Je chante en lingala et en swahili, qui sont des langues qui nous appartiennent à nous tous, Africains. Je suis vraiment reconnaissant envers mes fans pour ce prix, c’est grâce à eux que je continue. Tu sais, il y a tellement de changements dans la musique qu’on a tendance à vous pousser à changer totalement votre registre pour vous mettre dans une case commerciale et grand public... Moi, je fais de la musique de niche, la musique des amoureux de la rumba, la musique des connaisseurs. Je prends exemple sur des artistes comme Papa Wemba ou Charlotte Dipanda qui ont su rester authentiques à leur musique, tout en réussissant à l’emmener très loin.

Quels sont tes endroits de prédilection à Kinshasa, où tu aimes dîner, sortir, passer du bon temps ? Il y a tellement d’endroits ! Au Planet J, tu peux manger de la chèvre, le Kwilu bar pour prendre un bon cocktail, à Kingolé, au Jardin d’Eden, pour manger un bon poisson, bien frais, bio, que l’on pêche et grille devant toi.

Si je te dis “Roots”, qu’est-ce que ça t’évoque ? Tellement de choses... Cela m’évoque la rumba, les rues de l’Afrique, peu importe là où tu es. Cela m’évoque la femme africaine, de la peau couleur ébène aux teints clairs. Cela m’évoque des mélodies folkloriques, des danses, nos mamans africaines car elles sont nos racines. Je pense aussi à la nourriture africaine que l’on mange, particulièrement à la main. Cette nourriture, telle que l’attiéké ou le foufou, que même le Président est dans l’obligation de manger à la main devant ses convives car c’est une offense d’utiliser la fourchette (rires).

261

En 2012, j’ai sorti un live qui s’intitule « 1789 », que vous pouvez écouter sur toutes les plateformes de téléchargements. C’était un petit concert privé au Divan du monde. J’y ai revisité mon répertoire en acoustique avec violoniste, guitare acoustique et percussions arabes, contrebasse… Une idée qui est venue de l’album symphonique du chanteur anglais Sting.

Tu as été sacré meilleur artiste africain au Canal 2’Or, organisé au Cameroun. Quel est ton rapport avec le public africain, hors Congo ?


ROGA ROGA EXTRA MUSICA PHOTOS : ALEXIS PESKINE

LE DIAMANT DU CONGO BRAZZAVILLE

262


263


Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je suis Roga Roga, fondateur du groupe Extra Musica. Je suis également le PDG de la maison de production Ibrox Production.

Peut-on revenir sur l’historique d’Extra Musica ? Extra Musica est un groupe issu d’un quartier de Brazzaville que l’on appelle Ouenzé. Ce groupe a été créé par Roga Roga, qui était choriste à la chorale Saint-Odile de Notre Dame d’Espérance. Il a eu le goût d’apprendre à jouer à la guitare, et en exerçant dans la chorale, il a fait la connaissance de Durel Loemba et Espebas. Un jour, votre serviteur Roga Roga, après avoir fini ses répétitions et alors qu’il rentrait à la maison, s’est rendu compte de l’engouement qu’il y avait devant la télé. Il y avait l’émission diffusée depuis Kinshasa que l’on appelait Variété Samedi Soir, mais il y avait plus de monde qui regardait Empire Bakuba qui jouait. Et Roga Roga s’est interrogé en

se demandant pourquoi cela ne se passait jamais au Congo Brazzaville ? Au Congo, il n’y avait que les Bantous de la capitale, mais il n’y avait pas un groupe de jeunes qui pouvait révolutionner la musique parlant aux jeunes. C’est fort de ce constat que Roga Roga décida de créer un groupe. Il a commencé à intéresser ses proches : Espebas, puis Durel Loemba et ainsi de suite. Nous avons commencé à jouer dans les veillées mortuaires. C’est là que nous avons fait la rencontre de notre premier producteur, qui nous a emmené en studio pour réaliser notre premier disque. On n’y croyait à peine car nous étions encore des étudiants qui partaient à l’école, c’était de l’amusement. Quand ce disque est sorti, c’est Africa n°1 avec Alain Saint-Pierre, qui nous a diffusé en premier, s’en est suivi RFI, etc. C’est à ce moment qu’Extra Musica s’est réellement positionné. Nous avons été appelé à jouer en Côte d’Ivoire lors d’une cérémonie et nous y avons fait la rencontre de nouveaux producteurs et là ce fut le véritable décollage.

264


Culture/art

ROGA ROGA

“La musique, dans notre culture ancestrale, tenait une place énorme.”

D’où vient cette voix si spécifique aux chanteurs congolais ?

À Paris, en 2017, il y a eu une vague de concerts annulés par les Combattants. Comment rassurer vos fans ?

La musique, dans notre culture ancestrale, tenait une place énorme. Le roi, pour sortir, pour manger, pour dormir... il fallait de la musique. Avant d’aller à la chasse, nos ancêtres s’installaient autour du feu et chantaient. Après avoir tué 2,3,4 gibiers, on chantait encore. Cette culture est propre aux deux Congo, deux pays jumeaux.

Il faut déjà savoir que ces histoires de Combattants ne concernent pas Brazzaville. Cela fait un moment que les gens n’ont pas eu l’occasion de s’amuser. Cette année 2018 est l’année de la réconciliation, de l’amour. On ne peut pas arrêter la culture, sous prétexte que l’on est contre un président ou un gouvernement. L’existence même de la culture doit perdurer. Nous allons entrer en contact avec la diaspora, entrer en contact avec ceux que vous appelez les « Combattants » et je pense que tout va bien se passer. Ils doivent se battre pour l’évolution de leur pays et la culture en fait partie.

Nous avons eu la chance d’assister à l’une de vos prestations scéniques à l’Institut Français de Brazzaville. La salle et nous-même avons été estomaqués par l’utilisation d’un violoniste sur de la rumba congolaise, une première mondiale ? Le plus souvent, dans la musique rumba, nous stagnons sur les mêmes instruments : guitare, batterie… J’ai alors pensé à introduire un violon. Nous avons répété de longues heures avec des violonistes et les gens présents dans cette salle ont découvert quelque chose qu’ils n’avaient jamais vu auparavant. Ce n’est que le fruit du travail bien fait. Notre mission est d’égayer et donner du plaisir à nos fans.

2018 sera une grosse année de tournée pour vous… Nous allons entrer en contact avec notre diaspora. Nous sommes en train de préparer un grand concert au Bataclan, le 26 mai 2018, pour immortaliser et honorer ceux qui ont perdu leur vie gratuitement à cause de l’intolérance. Cela fait 10 ans que le groupe Extra Musica n’a pas joué à Paris et ce sera donc un grand évènement. Nous avons joué partout, Australie, Afrique Australe, Afrique de l’Ouest… mais on avait perdu un peu le contact de nos fans parisiens.

Si vous aviez un ami non-Congolais qui passait 48 heures à Brazzaville, quels spots lui recommanderiez-vous ? En premier lieu, je vais lui demander de ne pas séjourner en centre-ville. Toutes les grandes villes se ressemblent. Je vais plutôt lui conseiller d’aller à Bas-Congo, à Ouenzé, à Talangaï, parce que c’est dans ces endroits que l’on vit 24/24. Je vais aussi lui recommander qu’il fasse un tour à Kintélé pour être en contact avec la nature. En ce qui concerne la bouffe, qu’il essaie de manger de la tortue, du crocodile… Vous pouvez par exemple aller au Beach de Brazzaville, là où l’on traverse pour aller à Kinshasa. Et pourquoi ne pas tester de la chauve-souris à Bas-Congo ? Pour l’ambiance, Brazzaville c’est non-stop : Ramdam, Red Café, Palacio, etc. Et s’il n’aime pas les boites de nuit, il y a des orchestres qui interprètent dans la ville, chaque dimanche, des spectacles de rumba.

265


PHOTOGRAPHE : DIDIER TEURQUETIL

Combinaison pantalon : TATIANA BEZOLA


Culture/art

TATA OSCA

UN VOLCAN MADE IN 243 ! Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Oscarine, 20 ans, originaire de Kinshasa, 243 représente ! (Rires).

Comment devient-on une humoriste incontournable des réseaux sociaux ? Au lycée, j’ai fait un BAC littéraire option théâtre. Je faisais pas mal de spectacles avec mon groupe de théâtre donc j’ai toujours été à l’aise devant l’objectif ou sur scène, mais je ne faisais pas de vidéos à cette époque. Un jour, pour rigoler, j’ai fait une vidéo sur les gens qui puent de la gueule (rires). J’ai envoyé la vidéo à ma cousine, mais sans arrières pensées. Je n’étais pas trop une fille des réseaux, pour vous dire je n’avais même pas de téléphone sur lequel on pouvait installer Facebook (rires). Ma cousine avait mon Facebook connecté sur son téléphone perso. Du coup, elle a posté la vidéo sans que je ne le sache et le lendemain j’ai reçu des tas d’appels pour me dire « Ta vidéo m’a tué ! C’est fou le nombre de likes ! » et je ne comprenais pas de quoi les gens parlaient. Là, je me suis connectée et j’ai vu le succès incroyable de la vidéo, des partages dans tous les sens, même de certains artistes comme Mokobé. C’est parti de là et ensuite tout le monde m’a motivée pour continuer et c’est ce que j’ai fait.

Laquelle de tes vidéos t’a le plus marquée ? Celle où j’ai essayé de faire du beatbox avec un beatmaker américain ! Elle a énormément tourné ! C’était THE vidéo !

Comment décrirais-tu la maman congolaise ? Quand tu fais la Tata Osca, te mets-tu dans la caricature de tes propres tantes ? Ce sont ma mère et mes tantes que je caricature, avec une petite dose d’exagération.

La maman congolaise est par définition : drôle ! Déjà les Congolais, qu’il s’agisse d’une darone ou non, sont drôles de nature. J’aime trop les mamans congolaises, elles sont toujours dans l’exagération, toujours à parler fort, crier pour rien. Elles sont lourdes, contradictoires, mais c’est pour ça qu’on les aime tant ! Au départ, mes parents n’étaient pas trop pour. On les appelait pour leur dire « Oui, on a vu ta fille dans les vidéos, elle a fait ci, elle a fait ça... » (rires). Mon père est un ancien lieutenant assez connu au Congo, donc ça énervait ma mère qu’on la contacte pour lui dire : « Ta fille sur Facebook blablabla... ». Mais en voyant le succès grandissant des vidéos, en voyant que j’aimais ce que je faisais et que j’étais épanouie, elle a fini par accepter. Aujourd’hui, ils sont mes premiers supporters et me transfèrent même des captures de vidéos que leurs potes leur envoient.

Hormis nous faire rire, quels sont tes centres d’intérêt ? Le maquillage, la coiffure et la mode, en général !

En t’observant sur les réseaux, on voit que tu prends beaucoup plus soin de ton image. On découvre une jeune femme glamour et sexy, loin du “jemenfoutisme” et du côté “bledard” qui t’a fait connaître ? En fait, j’ai toujours eu l’âme d’une fashionista mais je m’en moquais un peu. Petit à petit, j’ai compris que mon image était vraiment importante et que cela pouvait m’ouvrir encore d’autres portes. Donc j’ai commencé à montrer une facette de moi-même que les gens ignoraient.

Après toutes ces vidéos et ce franc-succès, quelle est la suite logique ? Les planches ? Le cinéma ? J’ai essayé de faire de la scène, mais cela ne me correspond pas réellement. J’aime la caméra. D’ailleurs, je vais commencer à faire des castings pour le cinéma, voir si je peux apporter ma touche personnelle.

267


PHOTO : CHRISSE JOHNSON


NOAH LUNSI

Culture/art

LES DÉFIS DU “CHOUCHOU” DU WEB Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je suis Noah Lunsi, originaire de Sevran dans le 93. Je suis humoriste, de base, et maintenant, j’essaie de chanter. Je me décrirais plus comme un entertainer puisque je touche un peu à tout. J’ai des cheveux blonds, je suis tatoué et j’aime les grosses caisses (rires).

Revenons sur ton parcours. Comment as-tu réussi à capter la lumière, d’où est parti ton buzz ? Cela va faire 4 ans, en décembre 2017, que j’ai commencé les vidéos. C’était une sorte de vibe, comme on dit, à l’époque. Quand j’ai commencé, il y avait Newlife, Jaymax et moi. J’étais footballeur, je suis rentré d’Italie parce que mon contrat s’était terminé. J’ai fait une première vidéo pour le délire et ça a pété d’un coup, sans le savoir. Du coup, les gens ont commencé à me demander de refaire des vidéos, mais je leur répondais que je ne suis pas humoriste (rires). Finalement, j’ai continué à en faire et c’est monté petit à petit, je suis un pur autodidacte.

Et quel a été le tournant pour te dire que tu allais en faire quelque chose de professionnel et axer ton début de carrière sur cette voie-là ? Sincèrement, c’est quand ma mère m’a dit que ses copines, les enfants de ses copines… regardaient mes vidéos. À mon avis, c’est le parcours de tout débutant, que ce soit en foot, en musique, etc. C’est toujours en secret, d’abord. On ne va jamais le dire à ses parents parce qu’ils n’ont que l’école en tête. Pour ma part, quand j’ai arrêté le foot à 26 ans, je ne l’ai pas dit à ma mère pour qu’elle ne m’interroge pas dessus. Donc, c’est à partir du moment où j’ai vraiment réalisé que mon image devenait impactante, que le regard des autres changeaient et que tout le monde parlait de moi que les choses ont commencé à se faire naturellement. J’ai commencé à développer, à faire des vidéos plus structurées, un peu mieux construites. Dès que j’ai une idée en tête, je fais une note vocale, peu importe où je suis, même si je suis en train de chier (rires).

Tu as notamment un tatouage « Sevran » sur la largeur de ton dos. On sent qu’avec des artistes tels que Kalash Criminel ou Kaaris, vous formez une grande famille non ? Il y a même d’autres artistes sevranais que l’on pourrait citer : 13 Block, Xo... C’est Kaaris, en premier, qui a mis un peu la lumière sur la ville. À Sevran, à partir du moment où il y en a pour un, pour nous, il peut y en avoir pour dix. Et ne t’étonne pas si demain, le prochain Président vient de Sevran (rires). On n’a pas spécialement de stratégies concertées. On se parle beaucoup, on se conseille sur certaines choses, on se donne beaucoup de force, notamment dans les clips et tout se fait naturellement.

Aujourd’hui, tu fais de la musique... Est-ce un délire du moment ou as-tu vraiment envie de t’y consacrer ? Franchement, rien ne va sans délire. Même ma vie je crois, c’est un délire, c’est bizarre. Sincèrement, je ne suis pas un chanteur parce que ce serait manquer de respect à ceux qui ont pris des cours de chant depuis toujours (rires). J’essaie juste d’apporter ce que je peux et d’ambiancer. J’estime avoir une mini base et j’essaie de progresser. J’ai voulu que les gens voient une autre facette de moi et j’ai été très agréablement surpris du retour du public, mais le jour où les gens me diront : « Ecoute, c’est pété, maintenant, tu peux arrêter s’il te plaît ? », j’arrêterai (rires). Hormis la musique, il y a le stand up qui arrive, les gens vont encore me voir sous une autre facette. Ce ne sera pas des vidéos de blagues, mais un tout autre univers. Il est important de toujours se renouveler.

On imagine que le step ultime serait le cinéma. Selon toi, que manque-t-il ? Effectivement, mon but ultime est le cinéma. En France, il faut respecter certains paliers. Tu ne peux pas venir tout de suite : « Eh, j’ai fait des millions de vues, je veux faire du cinéma », non, il faut que tu prouves certaines choses avant. Maintenant, j’ai l’impression que les personnes de l’industrie sont sceptiques lorsqu’il s’agit des vedettes du net. À nous de créer notre propre économie, une économie qui accepterait de prendre des risques avec de jeunes talents noirs.

Quel est ton rapport avec le Congo ? Tu as un look qui ne passe pas inaperçu. Tes tatouages signifient-ils quelque chose ?

Si je te dis ROOTS, tu me dis… Quelque chose de vrai !

269

J’ai toujours aimé le style et la mode comme tout Congolais qui se respecte. Concernant les tatouages, j’ai commencé à l’âge de 22 ans. J’aime beaucoup l’art, tout ce qui est visuel et cela fait partie de moi.

Je suis né ici, je ne suis encore jamais allé au Congo, pourtant si tu m’entends parler lingala, tu peux croire que je viens d’arriver. Le Congo, c’est en moi, je pense à ma jeunesse, les mamans qui crient, la rumba, les plats de chez nous... On va bientôt être booké à Kinshasa et je vais en profiter pour rester plus longtemps.


Culture/Art

DIDIER CLAES

Le combat d’un amoureux des arts d’Afrique centrale Sa volonté farouche est que les collectionneurs africains se réapproprient leur art et leur histoire : « C’est mon cheval de bataille depuis une dizaine d’années. Mes confrères me parlaient toujours du potentiel extraordinaire de la Chine, des nouvelles richesses. J’y ai peu cru. Pour moi, la vraie possibilité et la vraie légitimité pour l’art africain, c’est l’Afrique. Les Asiatiques rachètent aujourd’hui leur patrimoine, pourquoi pas les Africains ? ».

James BKS L’amour du son

Spécialisé en art d’Afrique Centrale, Didier Claes est confronté dès son plus jeune âge à la culture et aux traditions africaines. Dwele avec qui elle travaille actuellement sur son album. Ça Contrôle d’identité s’il vous plaît? Durant les années il sillonne avec son père, c’est la partie production artistique mais je me suis diversifié James, 70, PKS enfant, c’est mon pseudonyme. Auteur compositeur collecteur pour les musées de Kinshasa, les villages les musicalement, maintenant je touche à la musique de pubs, autodidacte. plus reculés de la brousse à la recherche de pièces de l’Or Nespresso notamment, générique de séries, musique de collection. Il Votre passeparcours toutes ?ses vacances à l’accompagner film également. dans ses expéditions. À partir dede 1989, il effectue ses pre- artistique J’ai commencé à l’âge 22 ans dans la production miers voyages solitaireenau Congo et mes approfondit ses recording. En termes de composition vu que vous êtes auteur auxen Etats-Unis, parallèle avec études d’audio connaissances. enla2000, après fourniqui pendant compositeur avez-vous des projets personnels qui aurait J’ai C’est intégré structure de avoir production été affilié au label une dizaine convict d’années les marchands de Bruxelles et de peut-être pu nous échapper ou que l’on peut retrouver ? music d’Akon avec qui j’ai commencé à travailler. J’ai Paris, qu’il prend un nouveau départ en participant à de Donc y’a Dièse , Daniel Levi avec qui j’ai commencé à travailler fait mes premières armes dans la pop et la musique urbaine. nombreuses foires internationales. Membre de la Chamqu’on a plus connu dans les années 2000), il revient sur les Ca m’a permit d’accumuler les contacts, d’étendre mon réseau bre Royale des Antiquaires de Belgique et de celle des devants de la scène et j’ai l’opportunité de réarranger ses et de travailler avec des artistes de renom tel que Snoop, Experts en œuvres d’arts, Didier Claes exprime sa passion titres. inaugurale sera consacrée aux Lega, un peuPuff dady, Booba en France. J’ai ensuite intégré une maison L’exposition dans la galerie éponyme qu’il ouvre en 2002 au Sablon de disque aux Etats-Unis. Les choses ne se sont pas passées ple établi dans l’est du Congo, pour la plupart dans les (Belgique) et où il consacre ses activités à la représentaduest Sud-Kivu et du Maniema, dansfrançaise les régions de Quel votre regard sur la scène musicale actuelle? comme je l’aurai voulu. Faut dire que a l’époque j’étais plus forêts tion d’objets d’art de belle qualité provenant de grandes Qu’en Shabunda pensez-vouset? Pangi. dans le coté créatif que le coté business de la musique et donc Mwenga, collections. Nouveau tournant en juin 2017, puisque la présentées appartiennent à se la renouvelle. catégorie Ça des Je dirai que la scène de musique urbaine va cette expérience m’a permis d’ouvrir les yeux par rapport aux Les pièces galerie déménage pour prendre ses quartiers dans la Bitungwa, sculptées pour les dernières étapes de l’initiafaire 2-3 ans qu’on nous donne de la musique variée. On ne business. Entre temps Je suis rentré en France et j’ai ouvert zone regroupant les meilleures galeries d’art moderne et tion des membres du Bwami, société à laquelle se rattache va pas se cantonner à un style « gangster» *rire* voilà on voit ma propre structure, ma boite d’Edition “Brown kid” et contemporain de la capitale belge : l’avenue Louise. Un les Lega. des groupes qui émergent comme les Sexions D’assaut, MZ. maintenant je me gère moi-même nouveau challenge pour ce passionné, engagé dans la lutte pour la restitution du patrimoine artistique africain.

001

270

Depuis votre retour en France y’a-t-il des artistes américains

Est-ce qu’il y’a des choses qui font que vous travaillez avec un

avec qui vous restez en contact ?

artiste et pas un autre ?

J’ai travaillé récemment avec Truth Hurts qui effectue son

Ca fait bientôt 10 ans que j’évolue dans l’industrie de la

retour sur le devant de la scène. Elle m’a mis en relation avec

musique, je suis encore assez jeune on va dire. Je commence à


MOKE FILS

LA VIE DE KINSHASA... EN PEINTURE Originaire du Congo, Moke fils est né en 1968. Fils aîné du grand peintre congolais Moke, Moke fils adopte le nom et le trait en guise d’héritage d’un chef de file de la peinture populaire congolaise. Par le biais de la caricature, ses tableaux évoquent la vie courante à Kinshasa, à la fois chaotique et haute en couleur. Fin spécialiste des « kinoiseries », il s’empare des tracasseries pour dépeindre le décor d’automobilistes fuyants des policiers, des jeunes Kinoises vêtues de string, des passagers des taxis et des bus… Les disputes jaillissent mais la fin prime sur la concorde et l’harmonie, à l’instar de son travail plastique. Les couleurs discordent mais parviennent à former un bouquet, une symbiose et une alchimie.

Par www.artsper.com

271

Moke fils expose à l’échelle internationale, à Kinshasa, à Brazzaville, en France et en Belgique. Assurément, le coup de coeur de la rédaction !




PHOTO : BIG KLOZ

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Alexandre Becher, j’ai bientôt 45 ans, je suis directeur artistique et relations publiques pour le groupe Pefaco Hôtel depuis bientôt deux ans.

Comment votre parcours vous a-t-il mené chez Pefaco... et au Congo ? J’ai commencé par des études hôtelières. J’ai fait quelques années dans la restauration. J’ai également eu un passé dans le mannequinat et la mode. Puis, j’ai monté un resto que j’ai lancé avec un copain. Quelques temps après, j’ai rencontré le PDG des magasins Graine d’intérieur en 2000. Il développait sa chaine de magasins, nous avions eu un bon feeling et j’en ai été le DG une dizaine d’années. Puis, j’ai lancé ma boite spécialisée dans la décoration luxueuse. J’ai fait Entre temps, j’ai également travaillé pour une galerie car j’avais quelques accointances dans le milieu. En fil rouge, je faisais le salon Maison & Objet depuis 15 ans, et c’est ainsi que j’ai rencontré le patron du groupe Pefaco. Il m’a alors raconté son projet d’hôtel en Afrique, avec de belles valeurs, puis a fini par me proposer le challenge. Je ne connaissais pas particulièrement l’Afrique mais j’étais hyper open. Évidemment, je ne pouvais

pas accepter sans y être allé auparavant. Quelques jours après, je reçois des billets en première classe pour accompagner le boss à Brazzaville. J’ai visité l’hôtel et y ai fait un audit pendant 4 jours. J’avais carte blanche. Ayant fait de la ressource humaine, de la déco, de la galerie, de l’organisation de soirée, mon profil pluriel était un atout pour appréhender ce défi. Je suis allé voir la ville, j’ai préparé mon voyage en amont, me suis renseigné sur la culture, la rumba, j’ai visité Poto Poto, l’école d’art, etc. À mon retour, je comprends alors que le boss me propose un poste à temps plein et non une simple mission freelance. J’arrivais à un tournant de ma vie et le projet me faisait triper ! Je n’aurai pas quitté la France pour les États-Unis ou Londres, mais le Congo m’a inspiré. J’ai alors décidé de foncer dans cette aventure.

274


Culture/art

ALEXANDRE BECHER

DIRECTEUR ARTISTIQUE DU

PEFACO HÔTEL

Quel a été votre défi en reprenant la direction artistique du Pefaco ?

Un message à la diaspora qui serait de passage à Brazzaville ?

C’était un hôtel « neutre », qui avait pour points forts d’être situé en face de l’aéroport et doté des standards internationaux. Je voulais y faire une transformation culturelle. Pour moi, il n’était pas concevable, en étant en Afrique, de ne mettre que des Blancs à la communication. Je suis beaucoup sorti, j’ai été voir la concurrence, j’ai été voir les sapeurs, je suis allé à Kinshasa, j’ai voyagé à travers le pays pour essayer de m’imprégner de la culture locale. J’ai changé les codes. Par exemple, nous sommes les seuls à avoir du personnel en tenue officielle avec des imprimés africains. J’ai également eu un coup de cœur pour de nombreux artistes, peintres notamment, que nous exposons continuellement, et gracieusement, au sein de l’hôtel. Je veux en faire un lieu de culture, un lieu d’exposition, un lieu de mise à l’honneur de l’Afrique. Nous prêtons l’hôtel pour des tournages de clips, de films... Nous accueillons régulièrement de nombreux artistes, dont l’un des artistes de votre cover (Fally) qui est client chez nous.

Chez nous, vous y trouverez une âme. C’est un hôtel aux courbes contemporaines et à l’intérieur africain. C’est l’un des meilleurs au niveau de la qualité de la nourriture : notre restauration italienne et traditionnelle française avec des produits importés d’Italie et de France, et qui plaisent notamment à une certaine diaspora. Sans oublier notre belle restauration africaine. Pourquoi venir chez nous ? Parce que ce n’est pas un hôtel tape-à-l’œil. Si la diaspora veut se sentir chez elle, sans jugement... Enfin, pour la vitalité du Pefaco. Le vendredi, nous avons un artiste live gratuit ; le samedi, il y a un DJ pour un happy hour de 18h à 23h où on peut danser ; le dimanche, il y a un super pool jazz brunch avec les 3 cuisines du monde et un orchestre. C’est un hôtel où les familles peuvent venir, où un jeune qui a économisé dans la semaine peut s’offrir un verre avec sa copine, à côté d’un ministre... Voici ce qu’est le Pefaco hôtel.

Si je vous dis le mot « ROOTS », cela vous évoque quoi ? Quels sont les projets pour 2018 ? D’ici un mois, nous mettons en place avec un collectif une expo d’art contemporain, avec uniquement des artistes congolais. Des sculptures très street art ! Nous allons essayer de faire une programmation de 4 à 5 expositions sur l’année. Il y a les ateliers Sam avec lesquels nous collaborons. Il y a la Rencontre Internationale d’Art Contemporain, en septembre, dont Pefaco est l’un des partenaires et mécènes officiels.

Je pense à votre magazine, qui m’a séduit parce que je le trouve chic, élégant, glamour, avec un vrai contenu. Je suis très content que la marque Pefaco soit associée à l’image de ce magazine.

275

“Chez nous, vous y trouverez une âme. C’est un hôtel aux courbes contemporaines et à l’intérieur africain.”


Culture/Art

LITTÉRATURE CONGOLAISE

TOUR D’HORIZON PAR READ! Avec une implantation assez lente de la langue française, la littérature écrite d’expression française s’est développée en parallèle d’une littérature en langue congolaise, souvent ignorée. Rares sont les écrits d’avant 1945, et Jean Molonga est considéré comme le doyen des écrivains congolais avec Coeur d’Aryenne (1954). Dans les années 50, on peut citer Sylvain Bemba avec son livre Noces posthumes de Santigone, et Guy Menga qui a marqué les années 1960 dans le domaine du théâtre, notamment. Les années 1970 révèlent des auteurs qui atteindront une renommée internationale comme Sony Labou Tansi, très novateur autant dans ses romans comme L’Anté-peuple (1983) qui a reçu le Grand Prix Littéraire de l’Afrique Noire, que dans ses pièces de théâtre avec Théâtre complet (en deux volumes). Quant aux Contrôle femmes,d’identité leur arrivée sur laplaît? scène littéraire date des ans’il vous nées 1970 James, aussi, comme Marie-Louisa Abia et son livre Bienvenue PKS c’est mon pseudonyme. Auteur compositeur au royaume du sida.

Emmanuel DONGALA : Johnny chien méchant, 2007 Dans ce roman qui met en scène des adolescents à l’enfance abrégée, Dongala montre avec force comment, dans une Afrique ravagée par des guerres, un peuple tente malgré tout de survivre et de sauvegarder sa part d’humanité.

James BKS L’amour du son

autodidacte.

La littérature congolaise connait de nouveaux succès, dès le Votre parcours ? XXIème siècle avec plusieurs écrivains - dont Alain Mabanckou J’ai commencé à l’âge de 22 ans dans la production artistique qui doivent s’expatrier pour des raisons politiques ou économiques. aux Etats-Unis, en parallèle avec mes études d’audio recording. J’ai intégré la structure de production qui été affilié au label convict music d’Akon avec qui j’ai commencé à travailler. J’ai

SélectionfaitREAD! mes premières armes dans la pop et la musique urbaine. Ca m’a permit d’accumuler les contacts, d’étendre mon réseau

Henri LOPES : Le pleurer-rire, 1982 et de travailler avec des artistes de renom tel que Snoop, Ancien baroudeur devenu Président Puff dady,à Booba en France. de la République la faveur d’un J’ai ensuite intégré une maison de disque aux Etats-Unis. Les choses ne se sont pas passées coup d’état, il exerce un pouvoir ilcommece je l’aurai limité. À travers roman,voulu. c’estFaut le dire que a l’époque j’étais plus problème dans du pouvoir et duque contrele coté créatif le coté business de la musique et donc pouvoir quicette est expérience posé dans m’a toute son d’ouvrir les yeux par rapport aux permis ampleur. business. Entre temps Je suis rentré en France et j’ai ouvert ma propre structure, ma boite d’Edition “Brown kid” et maintenant je me gère moi-même

In Koli Jean BOFANE : MathémaDwelecongolaises, avec qui elle 2008 travaille actuellement sur son album. Ça tiques Avec gravité, connaisc’esthumour la partieet production artistique mais je me suis diversifié sant son mondemaintenant et pour cause, musicalement, je touche à la musique de pubs, Inl’Or KoliNespresso Jean Bofane campe d’une notamment, générique de séries, musique de plume aussi acerbe qu’exotique film également. ses personnages et dresse des tableaux d’un Congo que le lecEn termes de composition vu que vous êtes auteur teur s’approprie vite parce qu’il compositeur avez-vous des projets personnels qui aurait sent les rues, palpite au rythme peut-être pu nous échapper ou que l’on peut retrouver ? des musiques et des images Donc y’a Dièse , Daniel avec qui j’ai commencé à travailler livrées avec justesse etLevi énorméqu’on a plus connu dans les années 2000), il revient sur les ment d’empathie. devants de la scène et j’ai l’opportunité de réarranger ses titres.

Alain MABANCKOU : Black Bazar, 2009 Quel est votre regard sur la scène musicale française actuelle? Parce que le derrière des femmes Qu’en pensez-vous ? n’a pas de secrets pour lui, ses Je dirai que la scène de musique urbaine se renouvelle. le Ça«vafescopains le surnomment faire 2-3 ans qu’on nous donne de la musique variée. Onoù neil a sologue ». Au Jip’s, le bar ses habitudes, plusvoilà rienon n’amuse va pas se cantonner à un style « gangster» *rire* voit ce dandy congolais, déprimé des groupes qui émergent comme les Sexions D’assaut, MZ. par un chagrin d’amour.

001

Depuis votre retour en France y’a-t-il des artistes américains

Est-ce qu’il y’a des choses qui font que vous travaillez avec un

avec qui vous restez en contact ?

artiste et pas un autre ?

J’ai travaillé récemment avec Truth Hurts qui effectue son

Ca fait bientôt 10 ans que j’évolue dans l’industrie de la

retour sur le devant de la scène. Elle m’a mis en relation avec

musique, je suis encore assez jeune on va dire. Je commence à

Anne Duret



PHOTO : DIDIER TEURQUETIL

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Florelle : Je suis Florelle Manda, j’ai 37 ans, je suis originaire du Congo Brazzaville et je suis journaliste, chroniqueuse et productrice. Sabrina : Sabrina Bandundi, j’ai 29 ans, je suis originaire de RDC et j’ai la double casquette de journaliste animatrice et chef d’entreprise. Maklor : Moi, c’est Maklor Babutulua, j’ai 30 ans, je suis du Congo Kinshasa, j’exerce actuellement dans La Matinale de LCI et je suis, depuis peu, producteur.

Comment jugez-vous le paysage audiovisuel en France pour les Noirs et en Afrique, actuellement ?

278

Sabrina : Il y a des choses qui se sont améliorées mais il y a encore beaucoup à faire. Actuellement, quelques personnalités percent au niveau de l’audiovisuel français. On peut citer, entre autres, les journalistes Harry Roselmack sur TF1, Audrey Pulvar, Christine Kelly ou encore Sébastien Folin sur France Ô mais c’est encore limité. Il y a peut-être des gens qui travaillent derrière comme responsables d’antenne mais la route est encore longue. Cependant, il ne faut pas baisser les bras, il faut toujours aller de l’avant et les portes finiront par s’ouvrir. Et même si elles ne s’ouvrent pas d’elles-mêmes, nous allons créer nos propres portes.

Maklor : Je suis quand même confiant qu’un changement est en train de s’opérer, même si j’ai parfois peur que les gens se servent de nous comme une caution pour ne pas dire qu’ils travaillent uniquement entre Blancs. Florelle : Cela me fait penser au cas de Rokhaya Diallo, par exemple, qui a été décriée par certains pour avoir accepté de rejoindre TPMP, en estimant qu’elle n’était « qu’une » caution noire. Pour ma part, je me contente du simple fait de voir qu’elle est là et qu’au final, c’est une image qui parle et que nous pouvons nous identifier à elle.

Et au niveau des médias africains ? Maklor : Au niveau des médias panafricains, les chaînes émettent suivant des modèles économiques restreints, empêchant le fait d’avoir des médias incarnés. Florelle : En termes financiers, certaines chaînes africaines ont beaucoup plus de moyens que certaines chaînes européennes. Toutefois, les équipes dirigeantes manquent d’imagination pour booster les programmes et apporter un nouveau souffle aux chaînes, les gens qui sont là depuis des années ne cherchent pas à élargir leur horizon.


Culture/art

LES DE

NOUVEAUX VISAGES

L’AUDIOVISUEL

Heureusement, il y a de plus en plus de chaînes africaines qui sont demandeuses de programmes européens ou panafricains. Il y en a même qui rachètent des programmes phares à l’étranger, à l’instar de The Voice Afrique Francophone ou L’Afrique a un incroyable talent. Le seul inconvénient est que les équipes viennent de France et les locaux sont toujours en incapacité de réaliser une production de cette envergure. Maklor : Tout le problème est là. Je pense que la formation est nécessaire pour pouvoir exécuter ces métiers, surtout dans l’audiovisuel. En effet, beaucoup de questions se posent sur la fiabilité des écoles de journalisme ou des écoles d’audiovisuel car la plupart des personnes travaillant dans l’audiovisuel apprennent leur métier sur le tas. En Côte d’Ivoire, par contre, la RTI et la chaîne nationale ont bénéficié du savoir-faire d’une équipe de France Télévisions, et le résultat est palpable. Florelle : Pour les médias, il reste beaucoup à faire. Je ne réussis même pas à te parler d’une émission réellement incarnée par un producteur ou un animateur noir. Maklor : Il y a tout de même eu Island Africa Talent sur A+ qui a été présentée par Yves de Mbella, L’Afrique a un incroyable talent par Konnie Touré et un présentateur Burkinabais, Koiffure Kitoko par Emma Lohoues… Florelle : Certes, mais je trouve que, plus largement, il y a un problème de renouvellement de génération sur nos chaînes africaines. Et Dieu seul sait que j’ai beaucoup de respect pour ces grands frères. En fait, peut-être que c’est typiquement francophone. Sabrina : En tout cas, un renouvellement de génération doit se faire. Il y a toujours les mêmes qui fonctionnent ou qui font des émissions, à croire que les autres n’existent pas. J’ai l’impression qu’il faut quémander quelque chose alors que nous avons du talent, un talent équivalent.

Vu cet état des lieux peu réjouissant, quelles seraient les solutions ?

Sabrina : Moi, je suis pour les quotas. Florelle : Je suis aussi pour les quotas parce que je ne crois pas que quelqu’un arrive en télé juste parce qu’il est ce qu’il est. Prenons Rokhaya, elle est brillante, militante antiraciste, antisexiste, pourtant sans arrêt remise en question. Et on ne choisit qu’elle, comme si elle était une exception, alors que des gens avec ses capacités il en existe plein, mais les chaînes ne veulent prendre aucun risque, en argumentant également sur le fait qu’elles ne savent pas où repérer ces talents. Et à cette même Rokhaya Diallo, censée tous nous représenter, aucune erreur ne lui sera pardonnée, elle a pour obligation d’être parfaite sous peine de lynchage. Sévérité de jugement qui n’est évidemment pas à géométrie équivalente pour les autres animateurs du PAF. Maklor : C’est aussi le chien qui se mord la queue parce que je pense qu’il y a un problème d’identification. En effet, pour que l’idée puisse germer dans la tête d’un enfant, il a besoin de pouvoir se voir à la télé pour s’imaginer et se projeter là-dedans. Florelle : Effectivement. Au-delà du racisme, qui est un racisme évident, il y a aussi un manque de projection de la part des jeunes qui ne s’imaginent pas là-dedans. Beaucoup se tournent vers le football ou le rap, car ce sont les milieux médiatiques où ils existent, alors que dans le journalisme télé, ils n’ont aucun référent. Et justement, pour que cela change, je pense sincèrement qu’il faut imposer des quotas ou que les décisionnaires à l’intérieur soient issus de diverses origines, sinon il ne se passera rien. Sabrina : Et je ne comprends pas ce mécanisme des chaînes qui consiste à penser que le public n’est pas mûr pour accepter la diversité à l’antenne, alors que Roselmack est l’un des journalistes préférés, Zidane ou Omar Sy les personnalités françaises préférées, le couscous le plat préféré, etc etc. Donc nous sommes dans une hypocrisie totale. Florelle : En 2017, il y a des choses qui se passent dans le monde, il y a les États-Unis, il y a l’Angleterre où ces questionslà ne se posent pas. En fait, la télévision n’est pas le reflet de la France. Tu es en Angleterre, à deux heures de Paris, tu allumes ta télé, tu verras des Asiatiques, des Noirs… Leur Patrick Poivre d’Arvor local, il est Pakistanais. Maklor : Maintenant, nous en sommes conscients. En tout cas, ça ne doit pas être un handicap, ça ne doit pas nous empêcher d’avancer, donc je pense qu’il ne faut pas se résigner.

279

Maklor : La solution serait de créer nous-mêmes, en fait. Sabrina : Oui, il faut s’auto-valider et aller chercher nous-mêmes. Effectivement, les moyens sont plus ou moins limités mais aujourd’hui, beaucoup de personnes veulent investir, il suffit d’avoir la bonne idée avec un bon cahier des charges. Si nous attendons toujours, nous n’allons jamais y arriver. Florelle : C’est une alternative qui est juste hallucinante et c’est ainsi que de nombreux médias se créent un peu partout.

Concernant les chaînes en France, seriez-vous pour un système de quota imposé ?


Culture/art

Parlons du futur, quels sont vos projets actuels et dans un futur proche ? Maklor : Je présente la météo sur La Matinale de LCI où ça se passe plutôt bien. J’avais été approché par TF1 pour la présentation des bulletins météo, j’étais en coaching avec Evelyne Dhéliat, mais c’est finalement Tatiana Silva qui a été prise. Pour l’anecdote, à la fin de mon entretien on m’a demandé par combien de personnes j’étais suivi sur les réseaux sociaux. C’est devenu un facteur qui entre en jeu. Et je n’avais ouvert mon compte Instagram que depuis deux semaines… je vous laisse imaginer. J’aimerais également aller bosser en Afrique parce qu’il y a de réelles opportunités. Concrètement, en France, si je veux un jour animer un prime time ou présenter une émission avec un gros barnum, cela ne me sera pas proposé avant un long moment… Voire jamais. Mais je sais que là-bas, avec l’expérience qui est la mienne ici, je peux très bien succéder à des personnalités telles que Claudy Siar, par exemple. Florelle : Pour ma part, je travaille déjà avec l’Afrique puisque j’ai tourné des émissions là-bas, avec des partenariats locaux pour mon émission Génération Cup. Je vous parlais justement du digital. Au départ, Génération Cup était un projet télé, j’avais un deal de diffusion sur une chaîne. Mais quand tu essayes de vendre ton programme, une fois, deux fois, tu te rends compte qu’ils le veulent tous gratuitement ! Tu te rends compte, à un moment donné, que tu fais du bénévolat alors que ces chaînes gagnent de l’argent. Si tu ne trouves pas de diffuseur bankable, tu essaies de devenir ton propre diffuseur. Pour le reste, j’ai toujours cette envie de bosser avec des chaînes africaines, panafricaines, incarner des choses, ça sera avec grand plaisir. J’ai l’intime conviction que c’est en Afrique que tout va se passer. Sabrina : J’ai mon programme Kongo Link que j’ai vendu pendant une saison. Là justement, je suis en train de retravailler dessus pour le proposer à nouveau. Nous avons appris à fonctionner d’une certaine façon et, face à nous, nous avons des interlocuteurs qui ont aussi leur propre manière de raisonner. Ces incompréhensions avec les décideurs des chaînes à visée panafricaine peuvent parfois créer des frustrations. Le challenge sera donc de trouver un terrain d’entente. Hormis Kongo Link, je continue les présentations d’événements un petit peu partout dans le monde. Je reste ouverte aux propositions, notamment en Afrique.

Si je vous dis le mot « Roots », qu’est-ce que ça vous évoque ?

280

Florelle : Cela me fait penser à nos racines africaines, à nos parents, nos arrière-grands-parents… Cela me fait penser à ce qui constitue mon identité, ce qui fait ce que je suis, c’est une force. Sabrina : Quand tu me dis « Roots », ce qui me vient à l’esprit : empreinte digitale, quelque chose d’ancré en moi. Je me vois le bras levé. Maklor : Roots… Ce qui nous définit, c’est la continuité de la tradition. C’est ce qui nous nourrit. Pour pouvoir bien avancer, il faut avoir les pieds bien ancrés au sol. C’est ce qui nous ramène à la terre.


BELANGE DELUXE One Day | One Destiny | One History

Pour vos prestations de mariage, Belange Deluxe vous offre un service de qualité. Un moment unique gravé à jamais en photos et vidéos. Notre adresse : 8 rue Etienne Marey - 75020 PARIS Contacts : belange.deluxe@gmail.com // Tel : +33 1.42.55.14.46 - + 33 6 16.88.14.52 Belange Deluxe

belange_deluxe

Belange Deluxe

belange_deluxe


282


Culture/art

BIG KLOZ

MAÎTRE DE L’IMAGE Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Quelle est ta touche personnelle ?

Prince Baloubeta, de mon vrai nom. Big Kloz, de mon nom de réalisateur. J’ai 28 ans, je vis à Brazzaville et je suis réalisateur de clips, reportages, vidéos de mariage et courts métrages.

J’aime les challenges. Je prends le temps d’écouter la vision de l’artiste pour la retranscrire au mieux. Lorsque l’artiste écrit sa chanson, il a une émotion, quelque chose qu’il aimerait exprimer. J’ai donc cette manie de vouloir maîtriser la chanson, essayer au maximum de la comprendre avant de cliper. Je suis également très pédagogue et m’implique dans le coaching de l’acteur ou du chanteur lors du tournage. Je suis donc très minutieux sur les détails.

Comment es-tu entré dans l’univers de la vidéo ? Je suis un autodidacte qui a tout appris par lui-même. J’ai commencé par le graphisme. Je concevais des visuels sur Photoshop. Ensuite, j’ai découvert le logiciel After Effect, qui était une suite logique de Photoshop. Je pouvais désormais animer ce que je concevais. En faisant de l’animation, j’ai atterri sur Premier Pro, pour gérer les montages.

Quels ont été tes mentors ? Des grands frères qui m’ont inspiré. Je les voyais faire de la 3D, ils étaient dans la conception de publicités. J’ai commencé à bosser avec eux, au départ. C’est eux qui m’ont appris les réglages d’une caméra, les cadrages, etc. Ensuite, nous nous sommes séparés car ils ont quitté la société dans laquelle on travaillait. Ils m’ont donné les bases et j’ai continué par un long travail d’apprentissage en solitaire. J’ai découvert la réalisation de clips, un monde où l’on peut librement créer, briser les codes et les règles cinématographiques. En parallèle à mes clips, je me suis concentré sur les documentaires et publicités.

Quels sont tes faits d’arme dans la réalisation de clips ? Au Congo-Brazzaville, j’ai travaillé avec tout le monde : Roga Roga, la plupart des membres d’Extra Musica, les gros noms comme les jeunes talents, Cegra Karl qui tourne actuellement en boucle sur Trace Africa. De l’autre côté du fleuve, j’ai travaillé avec Fally Ipupa, le groupe mythique Zaïko Langa Langa, Fabregas… Et j’ai des projets en ce moment avec JB Mpiana.

Quels sont les projets pour 2018 ? On vise les collaborations internationales avec les grosses pointures, notamment ivoiriennes, nigérianes ou camerounaises. D’ailleurs, j’ai déjà eu à réaliser des clips avec le chanteur ivoirien Stelair, nouveau chouchou du rap. Pourquoi ne pas également travailler avec l’Europe ou les États-Unis ? Pour cette année, je prépare également un court-métrage. Il s’agirait d’une histoire dramatique. J’aime tout ce qui est spirituel. Au Congo, quand une personne meurt, on dit que son esprit reste pendant 45 jours. Le défunt voit tout ce que vous vivez pendant 45 jours, mais vous ne pouvez ni le voir ni le toucher. J’ai écrit une histoire autour d’un homme qui, justement, veut communiquer auprès de ses proches qui pleurent son départ durant cette période. Les clips, cela reste de l’amusement. En tant que cinéaste, ce n’est pas avec des clips que l’on peut sérieusement se démarquer, c’est pourquoi je vais de plus en plus déployer mes compétences dans l’univers du film.

283

“Roga Roga,Extra Musica, Cegra Karl. [...] Fally Ipupa, le groupe mythique Zaïko Langa Langa, Fabregas… Et en ce moment, j’ai des projets de clips avec JB Mpiana”


PHOTO : ONZE MONDIAL, supporetr des Léopards durant la CAN.


Ceux qui font

LE SPORT

285


286 PHOTO : CHRISSE JOHNSON


Culture/art

BISMACK BIYOMBO UN

LÉOPARD EN NBA

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je m’appelle Bismack Biyombo Sumba, mes amis me surnomment Biz. 100% Congolais, je suis né à Lubumbashi et suis l’ainé de 3 frères et 3 soeurs. Je suis joueur de la NBA pour les Orlando Magic.

Repéré tôt en Europe, vous avez été rapidement drafté par la NBA. Est-ce un rêve d’enfant qui se réalisait ? Repéré tôt, je dirais oui et non. J’ai quand même dû jouer au Yemen ! Et passer par les ligues mineures espagnoles pour arriver à taper dans l’oeil des scouts NBA. Mais définitivement, c’est un rêve qui commence car rien n’est acquis en NBA et ce comme dans la vie. C’est un éternel combat. Pour y rester, il faut y faire ses preuves, avoir du succès et pouvoir aider son prochain.

L’Afrobasket 2017 organisée en Tunisie, en septembre dernier, était l’occasion de porter haut le maillot de la sélection nationale. Comment avez-vous vécu cette déception de ne pas y participer ? Peut-on s’attendre dans un avenir proche à vous voir endosser le maillot de la RDC ? Représenter mon pays est l’un de mes grands objectifs dans ma carrière donc j’ai bien sûr été très déçu mais cela n’est que partie remise. Assurément, je porterai le maillot du Congo dans un futur proche. Mais comme lot de consolation, j’ai quand même pu représenter mon continent à Johannesburg le 5 août dernier lors du NBA Africa Games.

Que représente le Congo pour vous, dans votre quotidien, pour la personne que vous êtes devenue ? Le Congo est mon quotidien, mon passé et mon futur. Vous savez, l’Afrique a toujours joué une place essentielle dans l’histoire de l’Humanité et d’autant plus actuellement. Le continent africain et le Congo ont une place particulière dans mon quotidien car ils me définissent. Sans mes racines, comment aurais-je pu devenir la personne que je suis ? Je ne connais pas de plante qui pousse sans solides racines.

Si un étranger découvrait pour la première fois Kinshasa, quels endroits lui conseilleriez-vous pour se distraire ?

Quelle a été votre idole de jeunesse ?

Kinshasa est une ville aux multiples facettes et si vous voulez vivre la fièvre festive de Kin, allez au quartier parisien... Bandal c’est Paris (rires).

Mes idoles sont mes parents. Ils sont mes fondements, mes “roots” (rires).

Un message pour la jeunesse congolaise qui va vous lire ?

Si vous deviez faire un 5 Majeur africain, quels joueurs aligneriez-vous ? Dikembe Mutombo, Manute Bol, Hakeem Olajuwon, Luol Deng et Emmmanuel Mudiayi.

Le Congo de demain c’est vous, c’est nous. Soyons prêts à relever ce défi. Dans l’unité, la fraternité et le travail.

Si je vous dis le mot « ROOTS », cela vous évoque quoi ? La famille et l’Afrique. La famille est à la base de tout fondement pour moi et l’Afrique est appelée communément “the mother land”, donc les racines du monde.

287


Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Youssouf Mulumbu, né le 25 janvier 1987 à Bumbu, une commune de Kinshasa. Je suis un footballeur international congolais, évoluant au poste de milieu de terrain et formé au Paris-Saint-Germain.

Vous avez commencé par l’équipe de France espoir, puis poursuivi en A avec la RDC. N’avez-vous jamais eu de regrets, au contraire, est-ce une fierté ? J’ai commencé avec l’équipe de France lorsque j’étais au Paris-Saint-Germain, mais dans le même temps je suivais le Congo. Je me souviens de cette CAN 98, notamment le fameux retour du Congo contre le Burkina Faso. Menés 3-0, on revient à 4-4 et gagne aux tirs aux buts. J’ai toujours rêvé d’une équipe du Congo de “rêve”, qui pourrait défier les meilleures nations du monde et ce fut donc un choix venant du cœur que de rejoindre la sélection. Donc oui, beaucoup de fierté !

Vous avez porté le brassard de l’équipe nationale. Que cela représente-t-il ? Quel est le poids de ce brassard ? À dire vrai, je ne le sentais pas avant d’avoir pu porter le brassard de capitaine. Il y a une responsabilité énorme et je pense que pour certains joueurs, plus que d’autres, le public congolais est vraiment exigeant. Souvent, lorsqu’il y a un mauvais résultat, on se tourne vers le coach, mais aussi vers le capitaine. Par contre, quand on gagne, on est accueilli comme il se doit !

« Fimbu », peut-on revenir sur ce délire qui est devenu mythique durant la CAN ? Comment cela est-il apparu ? « Fimbu » (rires), c’est une danse du grand chanteur Félix Wazekwa qui signifie « chicotte ». En d’autres termes, une correction. C’est une danse que Jonathan Bolingi et Chancel Mbemba dansaient beaucoup dans les chambres et couloirs. C’est devenu rapidement la célébration d’une équipe, puis tout un continent, c’était amusant. Mais je tiens quand même à préciser que ce n’était pas pour chambrer l’adversaire, mais juste une expression de joie.

288


Culture/art

YOUSSOUF MULUMBU LE POIDS DU BRASSARD

Vous êtes un « Titi » Parisien, formé au PSG, regardezvous d’un œil attentif l’actualité de Neymar & co ?

Si un étranger découvrait pour la première fois Kinshasa, quels endroits lui conseilleriez-vous pour se distraire ?

Le PSG a été ma maison, c’est là que j’ai tout appris. Issu de la banlieue parisienne, vous devez vous douter de l’importance et l’honneur de réussir dans un club comme le PSG. À l’époque, il y avait déjà de très bons joueurs comme Rozehnal, Pauleta,Yepes ou encore Kalou. Maintenant, voir Cavani, Daniel Alves et Neymar… L’évolution est énorme et on ne peut que se réjouir de la réussite ! On attend la Ligue des Champions avec impatience.

Si on me demandait un endroit, je proposerais sûrement de voir le fleuve Congo, entre 2 pays frères, séparant les deux capitales les plus proches du monde. Mais, la vraie richesse du Congo, ce sont les personnes qui y vivent. Je conseillerais donc de marcher en ville, aller à des concerts de rue, assister à des rencontres sportives, discuter avec le peuple… Tout simplement.

Un message pour la jeunesse congolaise qui va vous lire ? Que représente le Congo pour vous, dans votre quotidien, dans la personne que vous êtes devenue ? Pour être honnête, je suis chauvin et, à mes yeux, tout ce qui relève du Congo est bon et bien. Je suis un grand nationaliste, ce que j’ai vu et vécu là-bas est extraordinaire. J’y ai rencontré des personnes simples, mais aussi accueillantes, qui ne possèdent pas forcément de richesses financières mais prêtes à tout vous donner. Quelque part, je suis redevable envers ma famille et mon peuple. Je me dis souvent que j’ai eu une chance inouïe de faire de ma passion un métier. Je sais que, dans le futur, je jouerai un grand rôle dans mon pays. Je ne pourrais pas vous dire quel rôle mais je ferai de mon mieux pour aider ce pays avec tant de richesses et de talents.

Le message que j’aime souvent donner est de poursuivre ses rêves et ne pas spécialement penser qu’il n’y a que les métiers de footballeur ou chanteur dans la vie. Certes, ce sont des métiers attrayants, mais on est à un tournant pour notre pays et tous les atouts positifs et valeurs ajoutées doivent intervenir pour son éclosion !

Si je vous dis le mot « ROOTS », cela vous évoque quoi ? Directement, le Congo, avec mes ancêtres les Bantous. Le premier jour où je suis revenu au Congo, après 19 ans, j’ai senti immédiatement que c’était chez moi (mabele). Aujourd’hui, lorsqu’on regarde cette nouvelle génération (Fally Ipupa, Maître Gim’s, Lukaku, dr Mukwege... ), on s’aperçoit que le Congo a une empreinte sur notre époque. Voilà pourquoi je suis confiant pour le futur.

289


PHOTO : CHRISSE JOHNSON

“À la base, le Congo était le Royaume Kongo. Un fleuve, ce n’est rien, ça se traverse en pirogue donc, restons unis !”

290


Culture/art

JENNIFER BATU

UNE ATHLÈTE AFRO-CONSCIENTE Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je m’appelle Jennifer Batu. Je suis originaire du Kongo avec un grand « K », puisque mes parents sont des deux Congo. Je suis sportive de haut niveau. Je fais de l’athlétisme depuis 14 ans et je représente le Congo de Brazzaville. Et, à côté, je suis étudiante à l’Université de Droit de Paris Descartes.

Revenons sur votre début de carrière. Quels ont été jusqu’à présent les faits d’armes qui vous ont marquée ? La première fois que je suis allée en Afrique, c’était pour les Jeux Africains, en 2015, à Brazzaville. J’ai été surclassée parce que j’étais encore jeune. J’y ai gagné une médaille et sincèrement, cela m’a marquée. Je me retrouvais dans un pays où ma mère est née, j’ai pu voir ma famille, voir l’Afrique, représenter un territoire qu’au final je ne connaissais qu’à travers mes parents. Cela m’a réellement changée.

Ce numéro sera un spécial « Kongo ». Quel est votre rapport avec le Congo, dans votre vie au quotidien, pour la personne que vous êtes devenue aujourd’hui ? Je vis le Congo au quotidien. Je le vis à travers ma culture, la musique, la nourriture... Après, je ne m’arrête pas au Congo, je suis une femme africaine et afro-centriste, qui aime lire des auteurs comme Cheikh Anta Diop, par exemple. Mon premier voyage en Afrique m’a vraiment marqué, j’ai dorénavant une autre vision des choses. Même lors de mes cours en fac de droit, nous avons une visée assez internationale et, quand je vois les accords qu’il y a eu entre l’Afrique et les autres puissances étrangères, ça ne peut que me pousser à en chercher davantage sur ma culture.

Aujourd’hui, quel état des lieux feriez-vous du sport en Afrique ? Pour connaître les gens de mon équipe, les qualités sont là, les performances aussi. Le stade de Brazzaville est très bien, comparativement à la France, c’est « kif-kif ». Je ne dirais pas que c’est un problème de structures, mais un problème de formation des entraîneurs et d’encadrement.

Est-ce un domaine dans lequel vous aimeriez vous investir à la fin de votre carrière ? Avez-vous déjà pensé à votre reconversion ? Ah oui, très clairement, sinon je ne ferais pas d’études à côté. Déjà plus jeune, je voulais faire des choses pour l’Afrique et mes études vont dans ce sens. Après, je vais faire un MS à HEC en Finance Internationale pour pouvoir utiliser les quotas de l’hémisphère sud, puisque j’ai la double nationalité, pour entrer dans les grosses organisations telles que le FMI ou l’OMS et travailler aussi en parallèle avec les bureaux sport pour agir au niveau de l’Afrique, et pas uniquement du Congo.

Si tu avais un message à adresser à la diaspora et à la jeunesse congolaise qui aura ce numéro, lequel serait-ce ? Le seul message serait de ne jamais oublier, qu’à la base, le Congo était le Royaume Kongo. Cette idée de division n’est apparue qu’avec les anciens colons. Un fleuve, ce n’est rien, ça se traverse en pirogue donc, restons unis !

Si je vous dis le mot « ROOTS », cela vous évoque quoi ? Mes racines… Tout simplement.

Votre cœur penche plus vers Kinshasa ou vers Brazzaville ? Pour moi, les deux c’est la même chose ! Mes parents n’ont jamais fait de distinction et je ne l’ai su qu’après avoir regardé les actes de naissance. Après, je représente le Congo Brazzaville, c’est l’ex-colonie française et c’était plus simple pour la vie et la nationalité. Je m’appelle Jennifer, c’est mon deuxième prénom. Mon premier prénom est le prénom de mon arrière-grandpère qui était de la RDC : « Bansikita », qui veut dire en kikongo « Quoi que tu fasses, tu ne pourras jamais l’avoir ». Donc quoi qu’il en soit, le Congo est dans mes gènes.

291



En route pour

LE SÉNÉGAL Petite mise en bouche de notre prochaine édition qui sera consacrée au Sénégal et à ses 1001 richesses naturelles, culturelles, artistiques, économiques et gastronomiques...

293


DAKAR

La Presqu’île du Cap-Vert

Dakar, ville cosmopolite

Porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest, Dakar, capitale sénégalaise, est située sur la presqu’île du Cap-Vert. A l’Ouest, elle est limitée par la pointe des Almadies, au Nord par les plages de N’Gor, Yoff et Cambérène et au Sud par le Cap Manuel. Métropole administrative, militaire, politico-économique, socioculturelle, Dakar jouit d’une position géographique exceptionnelle, à la croisée des chemins, dans un Sénégal qui sert de carrefour maritime et aérien aux pays des alentours et au-delà. Dakar c’est : une offre d’hébergement dense et haut de gamme, des infrastructures modernes dont le Centre international Abdou Diouf, des services divers et performants, une plateforme d’accueil de qualité. Y faire escale, c’est profiter d’offres gigantesques et de réceptifs de dernière génération. Dakar c’est aussi : des zones touristiques aux multiples visages, entre tradition et modernité. Une ville où cohabitent nationalités et cultures d’horizons divers. Riche en couleurs et en saveurs du fait des influences culinaires venues d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique, sa gastronomie très variée et mixte constitue une délicieuse palette de choix pour les touristes qui ont la belle idée d’y séjourner plus que le temps d’une escale. La palme d’or revient d’ailleurs au Thiebbu Jeen (riz au poisson) qui trône en maître dans la catégorie art culinaire, de même que des plats délicieusement épicés faits à partir de céréales locales et de produits du terroir. Aussi, les grillades de poisson, de crustacés et de « Dibi » accompagnent les couchers de soleil tout au long de la côte atlantique.

Les Incontournables de Dakar

L’île de Gorée A quelques kilomètres de Dakar, l’île de Gorée crée une émotion particulière sur les visiteurs anonymes et célèbres qui déambulent dans ses ruelles étroites. L’île a été durant trois siècles le lieu où embarquèrent de nombreux esclaves et de par ses musées et ses bâtisses, elle est aujourd’hui un haut lieu de mémoire et de recueillement. Dakar Côté Atlantique Les plages de la Corniche des Almadies et de l’île de Ngor représentent des spots balnéaires idéaux et souvent intimistes pour du farniente, du surf. Dakar dispose d’une situation géographique idéale pour une pêche au large et ses fonds marins sont appréciés des amateurs de plongée. Une retraite spirituelle au monastère de Keur Moussa A près de quarante kilomètres de Dakar, une abbaye bénédictine singulière et émouvante accueille les voyageurs en quête de spiritualité et de silence. Lieu de prières et de contemplation, Keur Moussa est aussi célèbre dans le monde entier pour sa musique, ses messes où kora et balafon accompagnent les chants grégoriens. Une excursion au lac Rose Le lac est un lagon entouré de dunes et de filaos qui doit sa renommée à sa couleur rose. Les environs du lac sont un terrain de jeu pour pratiquer la quad, la moto ou faire des promenades plus paisibles à cheval ou à dos de chameau.

294


La visite des ateliers des artistes du Village des Arts C’est un espace de quatre hectares aménagé en ateliers qui accueillent des artistes aux disciplines diverses. Les visiteurs tombent sous le charme de bon nombre de petits souvenirs voire de chefs d’œuvre. Shopping au village artisanal de Soumbedioune Rendez-vous dans ce marché pour découvrir la plus grande exposition d’objets et de souvenirs de fabrications artisanales du Sénégal. Environ 2000 artisans y créent et exposent un large choix de tableaux, produits de maroquinerie en peaux, d’objets sculptés en bois, de bijoux en ébène ou en argent, d’instruments de musique traditionnelle (djembé, tamtam, kora…)… La visite du Monument de la Renaissance Africaine L’imposante statue de 52 m en bronze et cuivre représente un couple et un enfant. Du sommet, la ville s’admire en mode 360 degrés. Avec en toile de fond, le coucher de soleil, le spectacle est grandiose. Une excursion aux îles de la Madeleine Au large de Dakar, l’archipel est un refuge paisible pour les amateurs de calme sauvage. La baignade dans la piscine naturelle au creux des falaises et au milieu de petits poissons colorés est un plaisir pour les sens.


I


DAKAR,

PĉÃıPØ į ğÃqPÃæ į įÙĜ ğIJį įFÃʼnğ


Je m’abonne pour 1 an, soit 4 numéros par an. France métropolitaine : 20 euros. Dom-Tom : 24 euros Autres destinations sur demande à redaction@rootsmagazine.fr

ADRESSE : 8/10 rue Etienne Marey 75020 PARIS - FRANCE



TRU B LU LE RADISSON BLU M’BAMOU PALACE HOTEL, BRAZZAVILLE VOUS ACCUEILLE SUR LES RIVES DU TRÈS CÉLÈBRE FLEUVE CONGO AU COEUR DU QUARTIER DES AFFAIRES DE LA VILLE. PROFITEZ DES STANDARDS RADISSON BLU AVEC UN SERVICE 100% DE SATISFACTION GARANTIE ET UNE CONNEXION WIFI HAUT DÉBIT.NOUS SOMMES FIERS D’OFFRIR UNE ATMOSPHÈRE AGRÉABLE DANS UN ENVIRONNEMENT SÛR ET PAISIBLE. PROFITEZ DE NOS MEILLEURS TARIFS DISPONIBLES SUR LE SITE INTERNET RADISSONBLU.COM SÉJOURNEZ PENDANT 10 JOURS ET BÉNÉFICIEZ D’UNE RÉDUCTION DE 20% ! INFORMATIONS ET RÉSERVATIONS: +242.05.050.60.60 / RESERVATIONS.BRAZZAVILLE@RADISSONBLU.COM

B R A Z Z AV I L L E

RADISSON BLU M’BAMOU PALACE HOTEL Avenue Amilcar Cabral Centre-Ville, Brazzaville, République du Congo T: +242 05 050 60 60 F: +242 05 050 60 61 reservations.brazzaville@radissonblu.com radissonblu.com/hotel-brazzaville


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.