MEMOIRE HMNOP

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HABITER LES TROPIQUES Vers une architecture vernaculaire contemporaine


Mémoire professionnel d’Habilitation à la Maîtrise d’OEuvre en son Nom Propre MSP : Mattao Architecture, Picart Architecte DPLG, Anastas Khalil Architecte DPLG Tuteur: Anastas Khalil, Architecte DPLG, gérant de l’agence Directeur d’étude : Manuel Bello Marcano, PhD. Docteur en Sciences Humaines et Sociales


REMERCIEMENTS

Laurent Chaumeil Moea Chaumeil Michel Chaumeil Manuel Bello-Marcano Anastas Khalil Vahine Glenn Richard Adele Philippe Lovina Xavier Angel Luis Bejarano Egda Prado L'ENSASE



PREAMBULE Pétition d'intention le 20 Octobre 2016 Monsieur, J'ai suivi et achevé mes études dans votre école en juin 2015, j’avais donc décidé la même année de poursuivre ma formation académique avec une expérience professionnelle dans le cadre de la HMNOP. Malheureusement, je n'avais pas pu trouver d'organisme d'accueil avant la date limite fixée par l'ENSASE. Cependant, j'avais suivi et validé les cours de ce cursus l'année dernière. Je souhaite donc me réinscrire cette année pour pouvoir valider la partie pratique de cette formation. Ce qui me motive dans cette Mise en Situation Professionnelle est qu'en tant qu'architecte ADE, nous avons l'opportunité de comprendre et de participer au fonctionnement d'une agence d'architecture au cours des différentes étapes du projet, ainsi que dans toutes les démarches légales et administratives qui se déroulent en parallèle. Par ailleurs, j'ai été acceptée dans une agence d'architecture à Tahiti, en Polynésie Française, qui me permettra de faire mon insertion professionnelle ainsi que de continuer dans la voie de mon Master en Habitat, Culture et Environnement. L'agence de Mathieu Ambert Architecte D.P.L.G intervient surtout dans le marché des maisons individuelles dans un contexte tropical, ce qui a été un des sujets traités dans mon Projet de Fin d'Etudes et qui me passionne. De plus, grâce à la petite taille de l'agence, j'aurai l'opportunité d'intervenir dans toutes les phases des projets ainsi que de pouvoir les gérer depuis l'esquisse jusqu'à la livraison avec une gestion du budget, tout en ayant une indépendance dans la conception. Cette liberté encadrée par mon tuteur et patron Mr. Ambert, me donnera les outils et les connaissances nécessaires pour pouvoir travailler à mon compte ou m'associer avec d'autres architectes dans le futur. Veuillez croire en ma sincérité et en mon enthousiasme, l’opportunité de suivre dans son intégralité le premier projet qui me sera confié constitue pour moi une double motivation pour poursuivre cette année de mise en situation professionnelle. Dans l’attente d’un retour de votre part, veuillez accepter, Monsieur, mes salutations les plus sincères. July Bejarano



INDEX INTRODUCTION

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I.

A PROPOS DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE

A.

Statut de la Polynésie française

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B.

Situation géographique et climatique

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C.

De l’architecture vernaculaire à l’architecture contemporaine en Polynésie Française

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II.

TROIS AGENCES : TROIS MARCHÉS DIFFÉRENTS

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A.

Penser l’aspect économique dans un milieu tropical - Agence : Mattao Architecture

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B. Définir son marché et le fonctionnement de son agence dans les tropiques - Agence : Picart Architecte DPLG 34 C.

Construire dans un milieu tropical - Agence : Anastas Khalil Architecte DPLG

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III.

ESQUISSE DE PROJET PROFESSIONNEL

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A.

Confort thermique et vie contemporaine des polynésiens

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B.

Situation Sociale

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C.

Situation Economique

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D.

Vers une Architecture vernaculaire contemporaine

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1.

Dispositifs architecturaux à prendre en compte

2.

L’architecture du mode de vie local

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Conclusion et ouverture

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Indice des figures Acronyme des mots techniques Lexique Bibliographie Fiche de synthèse tuteur Carnets de bord

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INTRODUCTION Je viens du Venezuela qui est un pays situé dans les Caraïbes. Comme la plupart des pays de l’Amérique latine, les problèmes sociaux sont très liés à la situation économique, l’habitat et la gestion de l’espace public. C’est pour cette raison que j’ai voulu faire des études d’architecture. J’ai toujours vu l’architecture comme un outil pour apporter des solutions sociales et politiques à notre communauté. Et c’est également pour cette raison que j’ai voulu faire mes études à l’étranger, afin d’étudier les solutions appliquées ailleurs, leurs réflexions et leurs analyses.

Pendant mon PFE, j’ai eu l’occasion de mettre en place une analyse socioéconomique d’un quartier, de mon île d’origine Margarita, pour aboutir à un projet d’habitat social qui prenne en compte les familles nombreuses, leurs besoins et leurs activités économiques. Ce ne fut pas évident car le mode de vie et les dispositifs architecturaux pour le confort thermique d’un pays tropical se trouvent être tout le contraire de ceux de la France. Mais les problèmes sociaux y sont très similaires. Ce PFE m’a permis de redécouvrir l’architecture tropicale, où j’ai grandie, et comment cette dernière peut être une solutionque les citoyens attendent. Par la suite, j’ai voulu faire mon HMNOP pour accomplir mon objectif lorsque j’ai quitté mon pays, être un architecte reconnue par l’Etat avec le droit de construire et de gérer une agence. Cependant, j’ai eu des difficultés à trouver un organisme d’accueil pour faire ma MSP et c’est pour cette raison que j’ai commencée à chercher hors de la France Métropolitaine. Cela m’a donné en plus l’opportunité de continuer dans la voie qui me passionne, l’architecture tropicale.

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Ma MSP s’est déroulée dans l’analyse de l’architecture tropicale en générale en prenant comme cas d’étude Tahiti. Elle m’a permis de comprendre les systèmes constructifs des tropiques, ses objectifs, ses similitudes et les solutions qu’elle peut apporter aux habitats des pays chauds.

Dans la première partie nous allons faire un état des lieux de la Polynésie Française, son climat et sa géographie, facteurs qui donnent lieu à une architecture particulière. Puis, nous allons parler de la transition de cette architecture traditionnelle vers une architecture contemporaine.

J’ai eu la chance de trouver un organisme d’accueil à Tahiti. Même si cette dernière possède la même surface que l’île de Margarita, la même végétation et un climat très similaire, l’architecture et le mode de vie à Tahiti partagent beaucoup de similitudes mais aussi de différences avec les Caraïbes.

Dans la deuxième partie nous allons voir comment ces MSP, très diverses, m’ont permis d’enrichir d’une part mon analyse de l’architecture tropicale du point de vue constructif et d’autre part la gestion d’une agence dans un milieu tropical. Dans la troisième partie je fais un répertoire des éléments qui me permettront de faire une conception architecturale tropicale fonctionnant dans différents pays. Même si le produit résultant peut varier selon la culture, la topographie et la situation géographique, les dispositifs qui permettront de le mettre en place seront des outils d’analyse qui donneront lieu à une architecture qui puisse répondre aux besoins socio-économiques dans des climats tropicaux. Comme je disais dans le début de cette introduction, l’architecture continuera à être mon outil d’analyse, de conception et de construction pour apporter des solutions.

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I. A PROPOS DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE A. Statut de la PolynÉsie franÇaise La Polynésie française avait anciennement le statut de TOM (Territoire d’Outre-mer), depuis 2004 il a celui de COM (Communauté d’Outre-mer).1 Ce qu’il faut retenir de ce statut c’est l’autonomie dans l’application de certaines lois et ordonnances. Ainsi, cela explique pourquoi même si les impliquations politiques de la France vis à vis de la construction sont en vigueur dans le territoire polynésien, le gouvernement de la Polynésie Française et les Communes ont une autonomie légal qui leur permets de définir leurs propres procédures, leurs propres lois et ordonnances selon leurs besoins.

B. Situation gÉographique et climatique La Polynésie française se situe au milieu du Pacifique Sud, à 17°30 de latitude sud et à proximité du tropique du Capricorne. Elle fait partie de l’Océanie qui représente 35% de la surface du globe avec une superficie de 8,5 millions de km² environ. Elle est constituée de 5 archipels sur une surface de la taille de l’Europe. Son île principale, où se situe la capitale “Papeete”, est Tahiti, dans l’archipel des îles de la Société. Cette dernière se trouve également être l’île la plus grande avec une superficie de 1045 km². Les îles de la Polynésie française résultent toutes d’une activité volcanique. Cependant différents stades d’évolution de ces dernières coexistent dans cette partie du monde. De plus, il faut noter que de manière générale l’activité volcanique y est éteinte, ainsi aucun volcan actif ne s’y trouve. Nous constatons 3 principaux stades d’évolution des îles : - Les îles jeunes, les contours des îles sont essentiellement des falaises abruptes et il n’y a pas de récif corallien (exemple des îles Marquises). - Les îles qui ont commencé à s’affaisser et autour desquels des récifs coralliens et des lagons se forment. L’île principale est constituée de montagnes en son centre et de plaines sur sa périphérie (exemple des îles de la Société). - Les atolls qui ne sont composés que de récifs coralliens, l’île centrale ayant complètement été submergée (exemple des Tuamotu). Les récifs coralliens se forment au fur et à mesure que l’île s’affaisse. 1 Note en bas de page : Quand on parlera de la métropole, il s’agira de la France métropolitaine 10


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Paris

Margarita

Papeete

Figure 1 - La Polynésie Française dans le Pacifique Source : http://reflectim.fr/tag/tahiti-carte-du-monde/ Illustration : J. Bejarano

Ile Haute Iles Marquises

Ile Basse

Archipel des Tuamotu Iles de la SociÉtÉ

Iles Gambier Iles Australes Figure 2 - La Polynésie Française, ses cinq archipels Source : http://www.cartograf.fr/polynesie_francaise.php volcan actif Ile haute et Lagon

atolls

Schéma de formation des îles volcaniques Illustration : J. Bejarano

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Tahiti fait partie du 2éme groupe, elle résulte de deux centres d’activités volcaniques (d’où sa forme en raquette de ping-pong) dont le sommet est “l’Orohena” qui culmine à 2241 mètres d’altitude. Elle est entourée d’un récif corallien sur sa majeure partie. Nous pouvons voir sur l’illustration ci-dessous le positionnement des différentes communes et la topographie de Tahiti.

Figure 3 - Tahiti et ses communes Source : http://www.cartograf.fr/polynesie_francaise.php Illustration : J. Bejarano

Ayant principalement travaillé sur cette île j’ai pu constater quelques points importants : - La plupart des nouvelles constructions d’habitation se font dans la montagne, en montant toujours de plus en plus haut pour gagner de l’espace. - Les commerces, bureaux et industries se font plus sur les plaines et dans les vallées. - La gestion de l’espace est un point très important car l’île ne peut pas être agrandie et il faut donc trouver des moyens pour gérer l’espace que la croissance demande. Les éléments climatiques de la Polynésie française, en plus de sa topographie particulière, entraînent une gestion de l’architecture différente de ce que nous connaissons en France métropolitaine. Pour cela il faut bien avoir en tête tous les éléments présentés ci-après afin de mieux comprendre ce qui sera détaillé par la suite dans ce mémoire.

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Température/Saisons : Le climat est de type tropical, océanique, chaud et humide. La température des lagons varie entre 23° et 26 °. Deux saisons s’y succèdent : − Saison chaude : De Novembre à Avril avec des températures de 27° à 35°. Elle correspond à la saison des pluies. − Saison fraîche : De Mai à Octobre avec des températures de 21° à 27°. Elle correspond à la saison sèche. Humidité : L’humidité moyenne sur l’année est de 75 %, pendant la saison chaude elle peut atteindre 90 %. Rayonnement solaire : La course du soleil dans le ciel varie tout au long de l’année, au mois de Juin le soleil passe franchement au Nord alors qu’en Décembre il est légèrement au Sud avec un ensoleillement moyen de 8 heures par jour (à 5Kwh/m²/jour). Pluie : Le régime pluviométrique est marqué par l’alternance de la saison chaude et de la saison fraîche. Les totaux mensuels peuvent varier du simple au double entre l’est et l’ouest de Tahiti. Vent : La direction moyenne du vent est d’est-nord-ouest, elle peut varier en fonction du relief. La vitesse moyenne évoluant dans la journée est entre 7 et 20 km/h suivant le site, avec une vitesse maximale de 120 km/h et dans le cas de cyclones elle peut atteindre les 220 km/h. Impact du Relief : Les reliefs ont un impact sur tous les éléments cités ci-dessus, en effet : - Les durées d’ensoleillement varient dans les vallées en fonction des obstacles topographiques. - L’action rafraîchissante de l’alizé se fait plus au moins sentir d’un point à l’autre de l’île et le “hupe”, une brise de montagne (vent capté en hauteur), souffle dans la nuit ce qui réduit un peu la chaleur. - Les écarts pluviométriques sont importants si on compare l’intérieur de l’île avec le littorale. En montagne (entre 900 et 1800 m) le régime pluviométrique est au moins 50% plus élevés que dans les plaines. En effet, les montagnes permettent de retenir les nuages, il y a donc également plus de pluie dans les îles haute que dans les atolls. - La température elle même diminue d’environ (ce n’est qu’une généralisation) 0,7 °C par 100m d’altitude, il fait donc plus frais en montagne. → Ces caractéristiques physiques de Tahiti (relief, climat, végétation, humidité) mettent ainsi en évidence une opposition très claire entre la côte est et la côte ouest, les régions littorales et les vallées, de ces oppositions résultent des différences plus ou moins sensibles de l’aménagement du “fare”, l’unité d’habitation des tahitiens pendant la colonisation et avant le modernisme.

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Figure 4 - Implantation et fixation d’un fare traditionnel Source : Orliac, C. (2000) Fare et Habitat à Tahiti. Paris: Editions Parenthèse. 144 pag - (Collection Architectures Traditionnelles)

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C.

De l'architecture vernaculaire À l'architecture contemporaine en PolynÉsie franÇaise

Pour mieux comprendre mon esquisse de projet professionnel, qui est de faire de l’architecture vernaculaire moderne en Polynésie, il s’avère indispensable de faire une représentation de ce qu’était l’architecture traditionnelle ou “fare” avant l’arrivée des premiers colons jusqu’à aujourd’hui. Le “fare” était une œuvre collective construite sous le regard des dieux. Il était conçu par un “Tahua Fare” (créateur de maisons) et chaque classe de la population devait participer à sa construction. Elle devait être construite avec des matériaux préparés à l’avance pour deux raisons: − Premièrement, pour une raison pratique : afin de mieux résister aux intempéries − Deuxièmement pour une raison spirituel : afin de les purifier, car dans la tradition les matériaux ont des âmes qui doivent être honorées. Le gros œuvre se faisait avec du bois de cocotier, d’arbre à pain et de purau (hibiscus), les liens de la toiture et la toiture même étaient en “ni’au” (feuilles de cocotier tressé) ou en “fara” (feuilles de pandanus tressée) et le sol était couvert de “nape” (tresses de fibre extrait de la bourre de noix de coco). Ces éléments devaient être trempés dans l’eau de mer pendant deux mois puis séchés au soleil, ce qui permettait de les traiter contre les insectes.

Figure 5 - Charpente d’un fare pote’e Source : Orliac, C. (2000) Fare et Habitat à Tahiti. Paris: Editions Parenthèse. 144 pag - (Collection Architectures Traditionnelles)

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Figure 6 - Feuille de cocotier tressée ou nia’u Source : Orliac, C. (2000) Fare et Habitat à Tahiti. Paris : Editions Parenthèse. 144 pag - (Collection Architectures Traditionnelles)

Figure 7 - Feuille de pandanus cousue ou fara Source : Ibid

Figure 8 - Tuiles végétales: A gauche les feuilles de cocotier tressées ou nia’u et à droite les feuilles de pandanus cousues ou fara Source : Ibid Figure 9 - Bois de gros œuvre dans la construction d’un fare: Mane’é et pandanus Source : Ibid Illustration : J. Bejarano

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De même que les ressources naturelles donnent lieu à un contexte particulier, le climat a un impact sur le mode de vie et donc sur le mode de construction des maisons traditionnelles. Voici ci-dessous certaines de ces spécificités. Implantation : Des constructions sur pilotis permettaient d’avoir une circulation d’air au-dessous de la maison pour évacuer l’air chaud.

Figure 10 - Principe de ventilation d’un fare Source : https://www.slideshare.net/aalliance/tropical-architecture-aadi

Couverture vÉgÉtale : Faites en feuille d’arbres comme le pandanus, permettaient une bonne réflexion du rayonnement solaire, de plus elles sont naturellement ventilées et ont un faible coefficient de conductivité thermique.

Figure 11 - Toiture en feuille de pandanus Source: http://www.vdm-charpente.com/toiture-vegetale

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Murs/Ouvertures : Les constructions n’avaient d’ouverture que sur une partie de la façade, ce qui permettait de filtrer la lumière et de conserver la fraîcheur. De la même façon, ces constructions en bois locale permettaient d’avoir une faible inertie thermique au niveau de la restitution des apports solaires, notamment avec la toiture qui est déjà très ventilée.

Figure 12 - Construction des murs en pandanus ou fara Source : July Bejarano, photo prise à Moorea

Gestion de l'espace : Le fait d’avoir une construction pour chaque activité permettait de s’implanter selon les besoins demandés. De plus, les espaces étaient partagés entre les différentes familles et groupes sociaux, ce qui donnait lieu à une économie d’espace et de moyen dans la conception : − Maison pour dormir - fare ta’oto − Maison pour la cuisine - fare tatu − Maison pour prendre le repas - fare tama’ara’a − Atelier pour la fabrication du tapa - farehaa − Terrasse ou espèce de plateforme de pierre où la famille se réunissait et bavardaient paepae − Hangar à pirogues - farau va’a − Maison de refuge en temps de guerre à l’intérieur de l’île/ Maison d’un enfant sang royal - fare hua − Sanctuaires en plein air - marae

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Ces constructions ont subie une transformation issue du contact avec l’étranger. En 1797 les premièrs missionnaires protestants anglais sont arrivés et jusqu’en 1863, avec l’activité de ces derniers, Tahiti et ses îles commencent à subir un changement profond dans leurs modes de vie. L’évangélisation de Tahiti allait mettre fin à la supériorité héréditaire et sacrée “d’ari’i” (castes nobles tahitiennes). L’architecture a été modifiée en conséquence de cette perte d’identité culturelle et sociale. L’évangélisation a donné lieu à l’introduction de nouveaux concepts architecturaux en bâtissant des églises. De plus, les missionnaires ont amélioré les voies de communication pour les déplacements à cheval, ils ont construit des ponts avec les matériaux récupérés des ruines des “marae” voisins. Leur horreur de la promiscuité les conduisaient à modifier la structure de la cellule d’habitation traditionnelle. Ainsi, les nouveaux convertis devaient construire des maisons entièrement fermées avec des murs formés de poteaux et recouverts de chaux fabriquée avec le corail, aussi utilisée pour le sol. Un habitat groupé succéda à l’habitat traditionnel plus dispersé. En 1803 le roi Pomare II met en place un système de centralisation monarchique à l’image des sociétés européennes. En 1842 il est proclamé protectorat français à Tahiti. Aujourd’hui il ne reste presque aucune construction datant d’avant la colonisation, excepté certains “marae”.Les seules constructions de la colonisation qui restent sont devenues des mairies ou des musées. Ces constructions sont entourées par un grand jardin, une véranda qui fait le tour de la maison et des toitures à deux pentes avec un débord important pour se protéger du soleil.

Figure 13 - Style colonial. Maison de Norman Hall Construit début XXème, détruite et reconstruite en 1996. Source : July Bejarano, photo prise à Arue

Figure 14 - Mairie d’Arue, style colonial Source : July Bejarano, photo prise à Arue

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De nos jours nous pouvons remarquer dans le centre de Papeete une recherche pour une identité architecturale, mélangeant des bâtiments de différentes époques du XXème siècle, sans retrouver le visage de Tahiti. Faute d’architecture représentative de la Polynésie, nous constatons aussi une volonté de retrouver une culture avec des “Graffitis” qui sont une forme moderne de l’art traditionnel et une vitrine de la culture.

Figure 15 et 16 - Volonté de retrouver une culture, même avec des Graffs qui sont une forme moderne de l'art traditionnel Source : July Bejarano, photo prise à Papeete

Ces nouvelles constructions ont perdu leurs capacités à s’adapter à l’environnement avec l’adoption d’une architecture d’ailleurs : - Au niveau des habitations, une grande partie sont en béton de plain-pied, avec des façades vitrées avec plusieurs orientations.

Figure 21 et Figure 22 - Habitation en centre-ville, Habitat individuel et habitat collectif Source : July Bejarano, photos prises à Papeete et aux alentours

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Figure 23 et Figure 24 - Habitation en centre-ville, Habitat individuel et habitat collectif Source : July Bejarano, photos prises à Papeete et aux alentours

- Au niveau des commerces on constate des façades vitrées avec une mauvaise orientation.

Figure 25 et Figure 26 - Bâtiments vitrés non adaptés au climat (notamment au soleil) de la Polynésie Source : July Bejarano, photo prise à Papeete

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- Dans l’hôtellerie, il y a une meilleurs adaptation à l’environnement au niveau de l’implantation, de la couverture et des matériaux. Cependant ce sont des techniques constructives très chers pour les citoyens car cela prend du temps et le prix de la main d’oeuvre est élevé. De la même manière des dispositifs pour la couverture tel que le “ni’au” doivent être remplacés tous les 7 à 10 ans, ce qui devient coûteux à long terme.

Figure 27 - Hotel Intercontinental à Moorea Source : July Bejarano, photo prise à Papetoai

Figure 28 - Hotel Intercontinental à Faa’a Source : http://www.leclercvoyages.com/product/?pid=105524&c.desti=PF (hôtel Intercontinental Tahiti)

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II. TROIS AGENCES : TROIS MARCHÉS DIFFÉRENTS "L'architecture c'est donner de la forme aux lieux où les gens habitent. Ce n'est pas plus compliquÉ que ça mais pas plus facile non plus" Alejandro Aravena dans son discours d'acceptation du Pritzker Prize 2016 Après avoir commencé à découvrir le pays en tant qu'observateur, j’ai eu l’opportunité de découvrir son mode de vie et même son organisation à travers l’architecture. Ma MSP s’est déroulé au sein de trois agences, chacune avec un marché différent et un MOA ayant un rapport avec l’architecture différent. Cette expérience professionnelle m'a permis de recueillir différents éléments pour enrichir mon esquisse de projet professionnelle. Dans cette deuxième partie je vais développer la façon dont chaque agence a décidé de faire son architecture et leurs apports dans ma formation.

Figure 29 - Schéma comparatif des agences Source : July Bejarano

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HABITER LES TROPIQUES Trois Agences : Trois Marchés Différents

A.

Penser l'aspect Économique dans un milieu tropical Agence : Mattao Architecture.

PÉriode : Octobre 2016 - Février 2017. Outil de travail : Vectorworks 2017 (appris sur place). PrÉsentation : Mattao Architecture est une agence de petite taille, créée en 2002 et se situant à Papeete, capitale de Tahiti. Elle est constituée de l’architecte Mathieu Ambert, d’un dessinateur autoentrepreneur et d’un coordinateur de chantier. Son marché est principalement constitué de maisons individuelles à petit budget (environ 250 000 euros) où le projet est géré par l’architecte dans toutes les phases, de la conception à la livraison. La plupart des projets se situent à Tahiti, sauf pour des petits projets d’aménagement paysager dans l’archipel des Tuamotu. Son architecture utilise principalement comme matériau le bois. Certains points sur ce dernier sont à prendre en compte : - Le bois n’a pas une bonne réputation en Polynésie à cause des malfaçons et des matériaux qui étaient utilisés (pinex et contreplaqué non traités) pour les vieilles constructions. A l’instar des anciennes méthodes de construction (ni’au, pandanus…) l’arrivé des matériaux comme le contreplaqué ont entraîné la construction de murs simple sans double cloison et isolation et n’ayant plus à minima les traitements traditionnels. - Il s’agit d’un matériau importé car l’exploitation du bois local d’une part n’a pas de DTU pour répertorier ce matériau, ce qui veut dire qu’il n’est pas couvert par les architectes. Et d’autre part même s’il y a des forêts conçus pour cette exploitation, l’accès, les outils et la main d’œuvre n’ont pas été suffisamment développés à cause d’un manque de politique d’exploitation à long terme. Cela a donné lieu à l’interruption de l’utilisation du bois locale et une dépendance de la production de bois provenant des Etats-Unis, du Canada et de la Nouvelle Zélande. Figure 30 - Préau construit partiellement en bois local, un des projets que je n’ai pas traités mais que j’ai pu visiter Source : July Bejarano, photo prise dans lun école à Papenoo

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Maison LKS (LAI KOU SING): Agence Mathieu Ambert Mattao Architecture. PrÉsentation du projet : Situation : Commune d'Arue, en montagne. Surface : 1121 m².

Figure 31 et Figure 32 - Photos de la parcelle Source : July Bejarano, photos prises au lotissement Noho Arii à Arue

Programme : 2 chambres, 1 MB, 2 cuisines, séjour, 2 salles de bain, terrasse, un parking 2 places, local kite surf, 2 chambres et 1 SDB à construire plus tard. ProblÉmatiques et demandes spÉcifiques du client : - Le terrain est étroit (en triangle) avec un dénivelé de 5 m - Utilisation de maison préfabriquée par l’entreprise Lockwood de Nouvelle-Zélande - Avoir 2 cuisines

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HABITER LES TROPIQUES Trois Agences : Trois Marchés Différents

Figure 33 et Figure 34 - Images de la maison préfabriqué Lockwood New Zealand suggérée par les clients (Vista House) Source : http://lockwood.dev.netpotential.co.nz/Modern-Home-Building-Plans/agentType/View/ID/55/ Vista#slideAncher

Travail effectuÉ : Mon patron m'a proposé de faire ce projet depuis sa conception jusqu’au dépôt de la demande du PC, ce qui m’a permis de travailler directement avec les clients. Les clients étaient un jeune couple avec deux enfants de 3 et 6 ans. Ils voulaient avoir toute la maison au RDC et avoir au niveau du Rez-de-Jardin (situé au-dessous du RDC) de la place pour construire dans le futur deux chambres et une SDB pour les enfants. De plus ils voulaient deux cuisines. Ayant déjà le terrain, cela leur a permis de n’investir que sur la maison. Ils voulaient avoir une maison préfabriquée Lockwood mais la conception devait se passer par un architecte local pour avoir le PC. De plus, ils avaient quelques modèles en tête qui correspondaient surtout aux climats Néo-Zélandais. Pendant la conception du projet j’ai eu comme responsabilité d’échanger avec Lockwood en Nouvelle Zélande pour mieux comprendre l’organisation du travail. Notre objectif était de faire la conception du projet pour ensuite envoyer les plans une fois que le PC était accepté. Ensuite Lockwood allait pré fabriquer la maison et l’envoyer à Tahiti. Concernant la main d’oeuvre, ils nous ont fourni une liste des entreprises qui avaient travaillé avec eux auparavant. Nous allions être en charge des autres phases du projet jusqu’à sa livraison.

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En même temps je devais faire les démarches administratives avec l’Urbanisme et le Centre d’Hygiène et de Salubrité Publique pour obtenir les informations manquants dans le cahier des charges du lotissement, la validation du système d’assainissement ainsi que le cadastre. De plus, j’ai dû apprendre à m’organiser pour préparer des réunions avec les clients toutes les semaines, faire des factures et servir d’interlocuteur entre Lockwood New Zealand et les clients. La difficulté de ce projet se trouvait au niveau du budget, 35 000 000 xpf (environ 292 000 €) et de l’implantation pour pouvoir répondre au programme. Ce projet a mis en évidence les difficultés du marché des entreprises à Tahiti car à chaque dispositif architectural que je voulais mettre en place (façade de brises soleil en bois ou des jalousies tout au long de couloir jusqu’à un modèle de fenêtre) je me retrouvais avec un manque dans le marché polynésien. De plus, j’ai pu travailler avec des clients et essayer de répondre à leurs besoins, ce qui n’est pas toujours facile sachant qu’ils ont une idée assez claire de ce qu’ils veulent mais qu’ils n’ont pas la notion de surface ou de prix.

Figure 35 - Volumétrie de l’esquisse du projet LKS. Structure prévue au Rez-de-Jardin pour la future extension de la maison Source : July Bejarano. Une des possibles solutions à la demande des clients

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HABITER LES TROPIQUES Trois Agences : Trois Marchés Différents

Maison Serge : Agence Mathieu Ambert Mattao Architecture. PrÉsentation du projet : Situation : Commune de Punaauia, en montagne Surface : 805 m². Programme : 2 chambres, 1 MB, séjour, cuisine, parking 2 places, atelier, buanderie, piscine. ProblÉmatiques et demandes spÉcifiques du client : - Terrain en longueur avec un dénivelé de 10 mettre - Demande explicite du client de le faire en béton, en effet c’est un entrepreneur qui a une entreprise de construction en béton - Avoir 2 étages avec le garage au niveau du haut et la cuisine au rez de chaussé Ce projet était une maison construite en béton pour être revendue après. La difficulté se trouvait dans le fait que comme la plupart des terrains à Tahiti, il est en pente, ce qui peut devenir une contrainte si le PGA (équivalent de PLU, sauf qu’ici cela change selon le lotissement et même la parcelle) limite les constructions en hauteur et en sous-sol. Ce projet m’a montré qu’en ce qui concerne les habitations, il est moins cher d’acheter une maison existante que de construire une nouvelle maison.

Figure 36, Figure 37 et Figure 38 - Photos de la parcelle Maison Serge Source : July Bejarano, photos prises au lotissement Tetavake à Arue

Figure 39 - Essais de volumétries pour répondre à l’idée du projet contemporain demandé par le client Source : July Bejarano, croquis d’esquisse du projet

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Bilan de cette expÉrience au sein de cette agence : Je suis entrée à l’agence avec une volonté de participer à toutes les phases de projet. C’était ma première vraie pratique professionnelle au sein d’une agence (hors autoentrepreneur) et je ne possédais que peu d’expérience. Ma volonté de progresser a bien été prise en compte car l’agence n’ayant pas le personnel suffisant, elle subissait des “charrettes”. J’ai eu l’opportunité de faire de la conception et j’ai voulu y aborder l’aspect climatique en reprenant la construction d’ombre propre de mon pays, traiter des façades et jouer différents matériaux. Cependant, je me suis rapidement rendu compte que tout cela a un coût et que ça peut devenir une contrainte lorsque nous commençons à avoir une notion de prix au m² et du budget. Cette agence m’a également permis d’aborder les différentes démarches administratives afin d’avoir tous les documents nécessaires pour pouvoir concevoir et faire la demande de permis de construire. Je me suis rendu compte que nous pouvons passer peu de temps à concevoir et que la partie de gestion est chronophage. Avant de faire le premier trait, l’architecte doit bien prendre en considération le type de mission et de projet sur lequel il s’engage. De plus, toujours à cause de la petite taille de l’agence et du manque de temps de mon employeur, j’ai pu aborder certains aspects de la gestion d’une agence. En effet je rédigeais moi-même ma fiche de paye, qui était ensuite validée et signée par l’employeur, et je faisais les démarches de déclaration à la Caisse de Prévoyance Sociale. Il essayait également de prendre un peu de temps pour me montrer la gestion du budget de l’agence. C’est pour cela qu’à mon avis en ce qui concerne la transcription des contrats, la diffusion des fixations des réunions, la transmission des documents pour faire valider les pièces légales, les démarches administratives... il est très important d’avoir un assistant et d’être très rigide avec son organisation, autrement nous risquons de dépenser beaucoup d’énergie et d’argent dans des projets qui n’auront pas de suite. De plus, avec cet agence j’ai pu voir que les petits projets n’étaient pas forcément les plus rentables au niveau de l’énergie et de l’argent dépensés. Effectivement, les projets de petite dimension nous obligent à investir beaucoup de temps dessus sans recevoir la rémunération qui correspond. Mon patron disait de ne pas accepter de projets à moins de 20 000 000 xpf (166 000 euros). Mais étant une petite agence, il n’avait pas accès à un marché plus important et était parfois obligé d’accepter certains projets à petit budget. Dans la conception des maisons, grâce à leurs petits programmes et leurs petites tailles, le passage de l’esquisse au permis de construire se fait rapidement. Notre production architecturale est l’objet d’une multitude de contrats souscrits entre la MOA et la MOE qui doivent répondre à chaque phase et à chaque demande. Dans le contrat on définit des tâches et des missions à réaliser pendant telle ou telle période en échange d’une rémunération. L’architecte doit toujours être vigilant sur tout ce qu’il dessine, écrit ou dit. Il doit être en accord avec ce qui est précisé dans le contrat. Plus on est clairs et précis, moins on est vulnérables. C’est pourquoi pour pouvoir bien faire son travail l’architecte doit bien connaître au préalable quelles sont ses forces, ses faiblesses et ses limites.

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Souvent nous faisions une production d'APD alors que nous n’avions fait qu’un contrat pour une esquisse. Lorsque l'esquisse changeait à chaque rendez-vous, je me suis rendue compte qu'il fallait préciser nos missions au client pour pouvoir soit passer à un autre projet, soit être justement rémunéré. Cette expérience au sein de cette agence à été très enrichissante car j’ai pu y vivre la situation précaire de mon patron et de plusieurs architectes d’aujourd’hui. J’ai donc été poussé à devenir polyvalente, j’ai fait des contrats, des factures, des démarches administratives pour l’Urbanisme et l’Hygiène. J’ai également eu l’opportunité d’étudier et de traiter des sujets tels que l’assainissement, le calcul de surface pour la ventilation naturel, établir des échanges avec Lockwood New Zealand, où ma maîtrise de l’anglais était très utile, faire des copies, faire la commande des matériaux, faire le ménage dans l’agence (l’agence a été partiellement inondée pendant les pluies). Cependant sur les côtés négatifs de cette situation, je devais acheter mon propre matériel comme le calque pour faire mes esquisses, je travaillais les jours fériés, le weekend et je faisais plus de 39 heures alors que je n’avais qu’un contrat à mi-temps. De plus la rémunération ne pouvait arriver qu’un ou deux mois après. Ma situation en tant qu’étranger n’étant pas stable, je ne pouvais pas me permettre de travailler au noir, et n’ayant pas d’autres revenu que ce travail j’ai donc dû quitter cet employeur pour essayer de trouve une situation plus stable. Embauchée pour un contrat à durée déterminée sans avoir jamais rencontré mon patron, lui étant en Polynésie et moi en métropole, j’ai immédiatement pris conscience de la confiance qui m’était donnée. En tant qu’étranger j’ai compris qu’il avait besoin d’une collaboratrice car les démarches administratives pour avoir mon permis de travail ont pris beaucoup plus de temps et étaient surtout plus compliqués que s’il embauchait un français. Pour ces raisons je le remercie de m’avoir donné cette opportunité de travailler en Polynésie Française. Cette agence m’a permis de définir mes objectifs et de me rendre compte de l’importance de savoir créer son propre marché et non pas de subir le marché. L’expérience dans cette agence m’a rappelée mes cours pendant mon année d’HMNOP où l’on se plaignait de certaines choses : la crise, les clients, le manque de travail... Ainsi, j’ai commencé à me poser des questions sur le chemin que je voulais suivre pour me définir en tant qu’architecte. A partir de cela j’ai commencé à réfléchir à la façon dont je pouvais faire des projets plus simples au niveau administratif. Des projets qui puissent répondre à la problématique de parcelle étroite qu’on voit de plus en plus dans les lotissements.

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B.

DÉfinir son marchÉ et le fonctionnement de son agence dans les tropiques Agence : Picart Architecte DPLG.

PÉriode : 2 semaines mois de Mars. Outil de travail : AutoCad LT, papier calque. PrÉsentation : Pendant ma MSP dans l’agence Mattao Architecture, j’ai été contactée par la secrétaire de l’agence Picart Architecte. A cause de la situation précaire et des éléments cités ci-avant, j’ai préféré changer de travail. L’agence Picart Architecte DPLG est une agence moyenne constitué de quatre dessinateurs, deux stagiaires, deux architectes, une secrétaire. Picart Architecte est complété par l’agence Atoll Architecture qui est en charge du suivi et la réalisation de projets. Ils comptent avec un architecte, un technicien du bâtiment, un stagiaire et une secrétaire. Ouverte en 1994 à Papeete, l’agence se situe surtout sur un marché privé dans l’hôtellerie de luxe, la construction de grand centre (commerciaux…) mais aussi constitué par des concours de caractère publique. Par rapport à ma première expérience, l’agence avait des budgets plus importantes grâce à sa clientèle internationale et des projets dans toute la Polynésie Française, surtout des projets de luxe dans des îles privées. Son association avec l’agence Atoll, lui permet se dédier à la conception, les réunions avec les clients et la surveillance du bon fonctionnement de l’équipe (Atoll et Picart Architecte). De la même manière cela permet de mieux suivre la qualité de la gestion dans la réalisation des projets. Même si le marché de l’agence était dans le privé, la rédaction des contrats s’appuyait sur la loi MOP. Souvent les clients étaient des associations étrangères, d’où l’importance de bien définir les différentes phases des projets. Cette rédaction permet d’avoir une garantie pour la MOE et aussi pour la MOA. Une particularité dans les missions privées, surtout avec les projets dans les petites îles, est de demander une étude préliminaire avant la réalisation du premier trait, pour vérifier que les attentes de la MOA correspondent à la réalité.

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Concours Pôle Scientifique Université de Polynésie Française : Picart Architecte DPLG.

Figure 40 - Université de Polynésie Française à Faa’a Source : http://www.google.fr/maps/place/Université+de+la+Polynésie+française

Figure 41 - Université de la Polynésie Française Source : July Bejarano

Figure 42 - Requalifier l'accès à l’Université de la Polynésie Française Source : July Bejarano

Ma mission durant ces 2 semaines fut de participer à un concours d'un nouveau pôle scientifique pour l'Université de la Polynésie Française. La MOA était le gouvernement Polynésien, ce fut donc pour moi une toute autre échelle. Je ne travaillais que sur l'esquisse de ce projet, mais le programme était très complexe et comme souvent pour les concours nous n’avions pas beaucoup de temps. Pour entretenir le rythme de travail dans l'agence et maintenir ce niveau de référence architecturale en Polynésie, Mr. Picart faisait des réunions hebdomadaires avec toute l'équipe afin de fixer des objectifs à court, moyen et long terme. De la même manière il surveillait le travail de chacun au moins deux fois par jour pour vérifier l'état d'avancement et pouvoir obtenir le résultat voulu.

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Bilan de cette expÉrience au sein de cette agence : L’agence a pour objectif d’offrir une architecture bioclimatique intégrée au paysage. Mr. Picart a bien compris le potentiel touristique de l’île et le produit qu’il peut offrir. Dans une époque où la construction en bois était mal vue, il a su refaire une architecture d’aspect vernaculaire. En effet, peut-être aujourd’hui n’est-elle pas apte pour le logement mais elle donne une image attirante aux touristes. Il a compris que c’est cette image de la Polynésie que les investisseurs étrangers cherchent lorsqu’ils vont faire un projet. Cette réflexion a fait de lui l’architecte privilégié dans l’hôtellerie, comptant avec plus d’une dizaine d’hôtels ayant des prix internationaux. Dans cette agence, j’ai appris l’importance de définir son marché et de travailler dans sa spécialité, cela permet de trier la clientèle et de faire une production de qualité. De la même manière, il est vitale pour une agence d’architecture d’avoir une secrétaire car la charge de travail administratif et le temps que cela représente est non négligeable si l’on veut pouvoir se consacrer aux projets. De plus, en tant que patron il est nécessaire de connaître les points forts et les faiblesses de chaque membre de l’équipe. Parfois on attend de nous de tout faire quand en fait il est mieux de laisser chaque membre jouer son rôle dans l’agence. Cela semble évident mais pourtant ce n’est pas toujours le cas, de même qu’il n’est pas évident dans certaines agences d’être organisées et de définir l’état d’avancement et des objectifs hebdomadaires. En dernier point, j’ai pu voir que comme Tahiti importe la plupart des matériaux, il faut avoir préparé les dossiers et les commandes des semaines à l’avance. Lorsque l’architecte prend du retard, tous les intervenants du projet en prennent également. Il faut le prévoir et le prendre en compte dans la constitution des calendriers, autrement nous sommes condamnés à subir des pénalités de retard et de ne pas pouvoir finir le projet à temps.

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C.

Construire dans un milieu tropical Agence : Anastas Khalil Architecte DPLG.

PÉriode : Avril 2017 - Septembre 2017. Outil de travail : Revit 2017, papier calque. PrÉsentation : Anastas Khalil Architecte DPLG est une agence née en 1997, comptant avec une coordinatrice de projets, deux dessinateurs, une secrétaire et un architecte. L’outil de travail principale est Revit 2017, logiciel dont j’avais appris quelques bases à l’école. Comme l’agence passait par un moment “calme”, j’ai eu l’opportunité d’approfondir mes connaissances sur ce logiciel. La politique interne de l’agence est de rechercher principalement des marchés publics qui offrent un cadre plus précis qu’avec des marchés privés, loi MOP ou Code de Marché Public applicable en Polynésie. En effet, les communes travaillent avec la loi MOP et/ou le Code de Marché Polynésien : Les seuils sont différents par rapport à ceux de la France et ainsi chaque commune peut fixer ses propres règles relatives au marché public. Cette dernière donne lieu à un manque de cohérence d’une commune à l’autre. “La réglementation applicable aux communes de la Polynésie française résulte : - du décret n° 64-729 du 17 juillet 1964 portant codification des textes réglementaires relatifs aux marchés publics, dans sa version en vigueur au 23 novembre 1980, date depublication en Polynésie française du décret n° 80-918 du 13 novembre 1980portant application des lois n° 77-744 du 8 juillet 1977 et 77-1460 du 29 décembre1977 modifiant le régime communal dans les territoires de la Nouvelle-Calédonie et dépendances et de la Polynésie française ; c’est l’article 11 du décret du 13 novembre1980 qui modifie un tant soit peu le décret initial ; - et de trois décrets ultérieurs modifiant certains points : -décret n° 90-553 du 3 juillet 1990 modifiant le seuil de passation des marchés par la voie de l’appel d’offres ; -décret n° 95-1155 du 26 octobre 1995 portant modification du code des marchés publics applicable aux communes de la Polynésie française et à leurs établissements publics ; -décret n° 98-1003 du 2 novembre 1998 modifiant les dispositions du code des marchés publics rendues applicables aux communes de la Polynésie française et à leurs établissements publics et relatifs aux taux et aux modalités de calcul des intérêts moratoires.

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Depuis l’entrée en vigueur du nouveau statut d’autonomie de la Polynésie française (loi organique n° 2004-192 du 27 février 2004) et en vertu de son article 49, la Polynésie est compétente pour fixer les règles relatives aux marchés publics des communes. Cependant, aucune loi de Pays n’ayant été prise en application de cette compétence, les dispositions du décret n° 80-918 du 13 novembre 1980 modifié restent applicables.”

Figure 43 - Seuils de passation dans le marché public en Polynésie Française Source : http://www.marche-public.fr/CMP-2016/173-Dispositions-applicables-polynesie-francaise.html

LE MARCHE D'ETUDES DITS DE PRESTATIONS INTELLECTUELLES Les caractéristiques Lorsque la collectivité ne possède pas de service technique compétent, elle peut faire appel à un maître d’œuvre privé, souvent un architecte. Le contrat qui lie ces deux personnes est dit : marché d’étude. Les marchés d’études sont dits « de définition » lorsqu’ils ont pour objet d’explorer les possibilités et les conditions d’établissement d’un marché d’études ultérieur. Ces marchés doivent permettre de préciser les buts et performance à atteindre (exemple : production d’énergie) Les marchés d’études sont dits « de maîtrise d’œuvre » lorsqu’ils ont pour objet d’apporter une réponse architecturale, technique et économique au programme défini par le maître de l’ouvrage. On distingue alors deux hypothèses : - Marchés dont le montant total estimé est inférieur à 12 734 405 cf.p : La procédure à utiliser est celle du marché négocié. La mise en concurrence se limite à l’examen des moyens et compétences de chaque candidat à la maîtrise d’œuvre. Le marché est librement négocié avec le candidat retenu. 37


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- Marchés dont le montant total estimé excéder 12 734 405 cf.p : La procédure à utiliser est celle du marché avec concours. Le maître d’œuvre est choisi enfonction de sa compétence, de ses références, des moyens dont il dispose, des solutionsarchitecturales et techniques qu’il propose, ainsi que la rémunération qu’il demande pourprocéder à l’étude. Si la collectivité a demandé une évaluation du coût objectif de l’étude, il en est également tenu compte. La rémunération du maître d’œuvre est fixée par la collectivité. Aucune disposition ne prévoyant son mode de calcul, la rémunération peut se faire en fixant un pourcentage sur le montant des missions effectuées.” C’est pour cette raison que presque la totalité des projets développés pendant ma MSP chez Anastas Khalil Architecte étaient des projets liés à l’Etat Français ou aux îles et communes Polynésiennes. Il ne faut pas oublier que la Polynésie Française est une Communauté d’Outre-mer ce qui lui donne un statut plus autonome. Lors de mon arrivé, le projet de mise aux normes de l’école Pamatai à Faa’a à Tahiti venait d’être repris ainsi que l’internat Ioa Kimi aux Marquises. J’ai donc eu l’opportunité de suivre le chantier de Pamatai deux fois par semaine. Les mercredis on avait la réunion de chantier avec toutes les entreprises et le lundi ou le vendredi je devais visiter le chantier pour constater l’état d’avancement. Vahine, qui est la coordinatrice de projets, menait la réunion et elle faisait le point avec chaque entreprise et Mr. Khalil, qui avait le dernier mot. Effectivement, la mise aux normes d’une école construit dans les années 80 était une mission assez lourde avec un délais de livraison bien précis, la rentrée du mois d’août. A chaque réunion entre les entreprises et l’architecte, ou dans ce cas Vahine la coordinatrice de projet, il faut rédiger un compte-rendu (CR) ou procès-verbal (PV) à diffuser à la totalité des acteurs. Ces réunions ont lieu chaque semaine et permettent de rendre compte de tout ce qui se déroule sur le chantier : la présence ou non des différents intervenants, l’avancement des travaux, les décisions prises sur place, les points techniques, administratifs, financiers généraux ou spécifiques à chaque entreprise. C’est un document qui permet à tous les acteurs de faire le point sur l’avancement du chantier. Il fait aussi foi en cas de litige (tout comme les éléments du DCE). Il y figure également l’ensemble des modifications de travaux surtout présentes dans les chantiers de réhabilitation comme l’école Pamatai, à une volonté de la maîtrise d’ouvrage ou à un oubli de la maîtrise d’œuvre. Dans les réunions et dans mes visites de chantier le déroulement suivait le procès-verbal de chaque lot : Gros œuvre, charpente et couverture, menuiserie aluminium, plafonds, menuiserie bois, revêtements sols, peinture, plomberie sanitaire, électricité, VRD, espace vert, etc. Pendant la réhabilitation nous avons découvert beaucoup de problèmes qui n’avaient pas été constatés lors du diagnostic, notamment en ce qui concerne l’assainissement, la plomberie et le renforcement de la structure.

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Lorsqu’il y a une modification des travaux sur un chantier, un avenant est rédigé puis signé par les deux parties : MOA et entreprise. Ce document, qui correspond à une modification du marché initial et donc à des travaux supplémentaires (TS), doit lui aussi suivre le même chemin que le marché de départ. Cependant, le fait de travailler dans la production de documents EXE m’a permis de confronter le dessin avec la réalité lorsque je visitais le chantier. De plus, apprendre à composer avec un chef d’équipe, voir les tâches réalisés, lui demander plus d’effectifs, commencer à prendre des initiatives, mais surtout avoir une conscience du fonctionnement de ce chantier m’a permis de gagner en confiance. La coordination des différentes entreprises m’a permis de commencer à comprendre le rythme d’avancement d’un chantier et l’importance qu’elle a pour pouvoir réussir à finir le projet dans les temps (avant la rentrée pour cette école). Effectivement, ce projet date de 2014 et a été repris cette année après les pluies pour finir la mise en conformité du bâtiment. Chaque entreprise connaissait ses tâches à effectuer et sa localisation mais pas nécessairement l’impact qu’elle pouvait avoir sur d’autres entreprises et leurs prestations. C’est le problème constant de la séparation des tâches. L’architecte doit constamment superviser leurs échanges. Dans ce chantier, même si les différents intervenants se connaissaient et travaillaient bien ensemble, ils pouvaient parfois se renvoyer la balle en ce qui concerne la réalisation de leurs tâches. Lorsque l’architecte est présent pour faire l’interlocuteurs entre les entreprises, les tâches de chaque équipe se réalisent dans le bon ordre et avec très peu d’erreurs. Les visites de chantier m’ont permis de me confronter à des détails que nous n’avions pas pu traiter pendant les réunions de chantier, ce qui empêchaient les ouvriers d’avancer dans leurs tâches. Parfois les ouvriers n’avaient pas la mise à jour des plans, ce qui pouvait poser des problèmes au niveau de l’exécution. Dans ces situations, les PV, les plannings d’avancement plus un cahier avec les plans les plus récents constituaient un outil important pour faire avancer les travaux. Concernant le chantier aux Marquises, l’Internat Ioa-Kimi, il fallait être un peu plus spécifique dans les documents de détails. Il fallait même indiquer la coupure des carreaux pour le calepinage et bien spécifier la peinture car le chantier se trouvait à 1420 km, donc accessible uniquement par avion et les matériaux y sont acheminés par bateau. Il faut donc être constamment à jour dans la gestion des différentes pièces et les rédiger d’une façon très précise. Cela donne lieu à une lourde quantité de travail annexe qui est vitale pour le bon déroulement du projet ce dont nous n’avions pas eu de notion pendant nos études. Par exemple, pour la construction de la troisième tranche de l’Ecole Papehue, projet également lancé en 2008 et repris cette année, j’ai constaté la charge administrative lors de la constitution du Dossier de Consultation d’Entreprises (DCE). C’est un dossier présenté par l’architecte, le BET, l’économiste et le Maître d’Ouvrage. Ce dossier permet aux entreprises de prendre conscience du projet et la main d’œuvre qu’ils fournissent plus les matériaux. Le DCE précise aussi les délais du chantier et toutes les informations nécessaires à la réalisation d’une offre.

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On trouve dans le DCE des éléments graphiques tels que le plan masse, plan des différents étages, les coupes, les façades et détails techniques, des plans techniques fournis par les bureaux d’études (BE) qui auront fait l’objet d’une synthèse de la part du mandataire de l’équipe de MOE. Art 7 : « La mission de maîtrise d’œuvre que le maître de l’ouvrage peut confier à une personne de droit privé ou à un groupement de personnes de droit privé doit permettre d’apporter une réponse architecturale, technique et économique au programme mentionné à l’article 2. » Loi MOP du 12 juillet 1985, Article 7.

De plus, nous trouvons : - L’Acte d’Engagement (AE), qui est à compléter par chaque candidat. C’est le contrat de l’entreprise. Il formalise son offre de prix ainsi que, s’il y a lieu, d’autres éléments à prendre en considération dans son offre comme les délais d’exécution (rédigé par le MOA). - Le Cahier des Clauses Administratives Générales (CCAG) qui définit les relations entre les acteurs du chantier, la sécurité administrative et juridique, la tenue et le mode de communication des Ordres de Services (OS), etc. - Le Cahier des Clauses Administratives Particulières (CCAP) qui fixe les dispositions administratives propres à chaque marché. - Le Cahier des Clauses Techniques Générales (CCTG) qui fixe les dispositions techniques applicables à toutes les prestations d’une même nature. - Le Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP) qui décrit les travaux à réaliser, les matériaux, les dimensions, la finition, le mode de pose, la localisation, etc. pour chacun des lots. - Le Cadre de Décomposition de Prix Global et Forfaitaire (CDPGF) qui précise les quantités liées aux différents postes décrits dans le CCTP à travers un tableau que l’entreprise devra renseigner (prix unitaire et prix total) - Le calendrier prévisionnel des travaux qui fixe les dates générales : de remise des offres, d’ouverture des plis, du choix des entreprises, de démarrage et de fin du chantier, etc. Ensuite, lorsqu’on rentre dans la phase de chantier, plus précisément dans la réhabilitation, il y a un constant retour sur le projet, sur les documents produits et sur l’offre de chaque entreprise. Ce qui fait que rien n’est fixe et que le chantier n’évolue pas qu’en forme mais aussi à chaque fois que l’équipe trouve une solution pour chaque problème ou “surprise”.

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Figure 44 - Plan masse de l’Ecole Pamatai Source : Anastas Khalil Architecte DPLG

Figure 45 - Plan de Repérage des travaux existants et démolition Source : Anastas Khalil Architecte DPLG

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HABITER LES TROPIQUES Trois Agences : Trois Marchés Différents Figure 46 - Chantier Ecole Pamatai - Mise aux normes : Vérifier l’état de démolition au R+2 pour pouvoir prendre les mesures de la menuiserie. Constater l'état de la charpente et l'avancement au niveau de sousforget Source : July Bejarano, photo prise à l'école PAMATAI à Faa'a au mois de Mai

Figure 47 - Chantier Ecole Pamatai - Mise aux normes : Vérifier la pose des plaques CF au niveau de la reprographie et sa bonne installation Source : July Bejarano, photo prise à l’école PAMATAI à Faa’a au mois de Mai

Figure 48 - Chantier Ecole Pamatai - Mise aux normes: Vérification de l'état d'avancement au niveau du bouchement d'ouvertures (pour gérer l'exposition au soleil), ragréage du plafond pour la peinture, pose de câblages électriques qui seront apparent Source: July Bejarano, photo prise à l'école PAMATAI à Faa'a au mois de Mai

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HABITER LES TROPIQUES Vers une architecture vernaculaire contemporaine Figure 49 - Chantier Ecole Pamatai Mise aux normes : Fouille du système d'assainissement existant Source : July Bejarano, photo prise à l'école PAMATAI à Faa'a au mois de Mai

Figure 50 - Chantier Ecole Pamatai Mise aux normes : Calepinage carrelage, du dessin à la réalité de la pièce Source : July Bejarano, photo prise à l'école PAMATAI à Faa'a au mois de Mai

Figure 51 - Chantier Ecole Pamatai - Mise aux normes : Création des nouveaux réseaux Source : July Bejarano, photo prise à l'école PAMATAI à Faa'a au mois de Mai

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Figure 52 - Exemple de planning à suivre pour la visite de chantier fin Mai Source : Anastas Khalil Architecte DPLG

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Figure 53 - Exemple de planning à suivre pour la visite de chantier début Juin Source : Anastas Khalil Architecte DPLG

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Bilan de cette expÉrience au sein de cette agence: Dans cette MSP j’ai eu l’opportunité de travailler dans différentes phases de divers projets. La production des documents pour le DPGF et les visites du chantier m’ont permis de mieux comprendre le processus de construction à Tahiti ainsi que les relations avec les différents intervenants. Par exemple dans le projet de l’école Pamatai, nous avions découvert un problème de structure un mois et demi avant la livraison. Il a fallu faire un renforcement au niveau de la dalle dans une partie du bâtiment. Cela voulait dire modifier le DPGF, y inclure des travaux supplémentaires et le faire passer à la commission de la mairie pour ensuite faire un nouvel appel d’offre. Nous avons dû attendre un mois cet appel d’offre et cela a créé du retard au niveau du chantier qui sera donc livré un mois après la rentrée. Cette situation a fait que les entreprises ont « assoupli » leurs rythmes de travail. Ainsi nous avons pris du retard dans la réception du reste du bâtiment qui devait être prêt pour la rentrée. Le retard du lot de sol au niveau du carrelage et des faïences a fait que les entreprises qui interviennent après, comme la plomberie, peinture, plafond, menuiserie et électricité ont pris du retard dans l’ensemble du projet. Maintenant l’agence doit payer une pénalité à cause du retard. Pour mettre de la pression aux entreprises nous avons commencé les OPR pour signaler avec précision dans quelle pièce et à quel niveau il reste des travaux à faire pour augmenter le pourcentage de pièces hors Air et les considérer comme travaux réceptionnés. De plus, mon intervention sur des projets de différentes communes m’a fait remarquer que chacune a sa propre procédure dans le Marché Public. Cela crée un risque d’illégalité car elles risquent de faire des erreurs dans l’élaboration de leurs procédures et les prestataires se trouvent confrontés à elles. Tel est le cas dans le projet de l’école Pamatai et celui du lotissement Vaitupa par exemple. Je me suis donc posé des questions concernant les moyens de productions et de constructions pour un projet d’habitation social qui m’a été confié deux mois avant la fin de ma MSP. Nous avons discuté de la façon de faire une production de maison sociale à grosse échelle. Nous sommes arrivés à la conclusion que les maisons en kit permettraient d’être construites avec un système très précis, peu d’intervenant et que cela pourrait développer encore plus le marché des constructions en bois. Pour l’instant nous sommes dans la phase d’esquisse car c’est une proposition d’habitation pour les communes. Mon patron m’a proposé de continuer ce projet une fois que je serai rentrée de Métropole. Pour ce dernier j’ai repris la gestion locale de l’espace où au moins 30% de l’habitation est constituée par la terrasse. J’ai aussi appris à mettre en place la ventilation traversante avec la fenêtre sur la façade principale et des Louvres, des persiennes ou des jalousies situées en haut de l’autre côté de la pièce. J’ai aussi proposé des maisons modulaires qui permettront de transformer un f4 en f6 selon les besoins des habitants tout en gardant le confort thermique de ce système de ventilation traversant. J’ai également proposé d’échanger la terrasse avec un patio, cependant mon patron y est un peu sceptique. En effet je sais que le patio correspond à ouvrir la maison vers l’intérieur alors qu’ici les gens ouvrent la maison vers l’extérieur et je comprends que cela peut modifier le rapport des tahitiens avec leurs maisons. Cependant je pense que le rôle de l’architecte est aussi de modeler cet imaginaire de l’habitat et qu’il reste des possibilités à explorer. 46




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III.

ESQUISSE DE PROJET PROFESSIONEL

Le Fare peut-il rÉpondre aux besoins de la sociÉtÉ contemporaine tahitienne ? "L'architecture est un acte d'optimisme" Nicolai Ouroussoff - critique d'architecture en The L.A. Times.

Mon esquisse de projet professionnelle est issu du cas d’étude de Tahiti. Les problématiques liées au confort thermique et à la situation socio-économique sont les mêmes que dans la plupart des pays tropicaux : ventiler l’habitation naturellement, avoir une maison qui puisse répondre aux besoins des familles nombreuses et qui puisse rentrer dans un budget assez réduit. "Bien sûr, il ne manque pas de personnes pour habiter ces nouvelles habitations, juste un manque de ceux qui puissent se les offrir" Mathias Agbo jr. Architecte d'intÉrieur et chercheur design, article The Tragic Human Cost of African's Megacities Notre société a beaucoup de problèmes qui attendent d’être résolus. Je pense qu’il n’y a pas pire que de donner la bonne réponse à la mauvaise question et que pendant mes études nous nous sommes posés beaucoup de questions intellectuelles mais que nous avons manqué d’un œil critique pour trouver les problèmes réels auxquels les gens sont confrontés quotidiennement. Mon entrée dans la vie active m’a donc permis d’avoir cet œil neuf sur les problématiques de l’environnements qui m’entoure. Cette réflexion critique m’amène à observer l’évolution du confort thermique chez les polynésiens et comment cet architecture vernaculaire en bois essaie de faire un retour dans le mode de vie contemporain. Dans cette troisiÉme partie nous allons voir les trois ÉlÉments principaux dans la conception d'un habitat tropical: - Confort thermique, liÉ À la consommation ÉnergÉtique. - Situation Sociale, liÉ au mode de vie des habitants. - Situation Economique, liÉ au budget et au mode constructif.

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HABITER LES TROPIQUES Esquisse de projet professionnel

A partir de l’analyse de ces trois éléments, j’ai repéré des dispositifs architecturaux qui puissent être mis en place pour répondre au confort thermique et à la situation socio-économique des habitants. Nous allons donc voir mon avancement dans l’étude de ce modèle d’habitat modulaire pour faire une proposition à l’OPH. De la même manière nous allons voir des bungalows construits avec du bois local, un mode constructif qui peut apporter un caractère soutenable à ce projet personnel.

A. Confort thermique et la vie contemporaine des polynÉsiens "La pÉnurie est un grand filtre contre le superflu" Alejandro Aravena - ConfÉrence : Uncommon sense and the economy of sustainable construction Je suis arrivée au début de la saison des pluies (saison chaude) à Tahiti. J’habite dans une maison en bois avec la famille de mon conjoint. Mon beau-père n’est pas architecte mais il a travaillé dans des bureaux d’études et il est très observateur, ainsi il a bien réussi à avoir un habitat fonctionnel et agréable. Cette maison était une oasis pendant la saison des pluies. Cette saison était pour moi tout le contraire de la France : des fortes pluies avec beaucoup d’humidité et de la chaleur. Cependant la bonne ventilation et même la bonne orientation (changer de pièce selon le soleil) permettaient de se passer de la climatisation et d’avoir un confort thermique. “Le confort thermique est l’état d’esprit qui exprime une satisfaction avec l’environnement thermique”.5 L’adoption d’une architecture étrangère peut d’ailleurs entraîner un décalage par rapport au contexte propre du pays, ce qui donne lieu à une différence importante entre la température à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment. Alors, on peut dire que l’inconfort thermique devient un catalyseur des réponses à un environnement thermique. Ces usagés cherchent à restituer leurs conforts de deux façons : 1. Les usagers/ habitants changent d’habitudes ou mode de vie pour éviter ce manque de confort, ex: changement d’activité, changement de posture, s’habiller pour mieux s’adapter à l’environnement. 2. Les usagers/ habitants changent leur environnement pour s’adapter à eux, ex: ouvrir les fenêtres, allumer la climatisation ou le chauffage. Dans le premier cas, c’est à nous en tant qu’usagers de devoir faire un effort, ce qui peut être perçu comme une perte d’énergie dans le mode de vie actuel de consommation.

5 Santamoris, M. (2007) Buildings/Energy/Solar Ttechnology - BEST. Advances in passive cooling. London, Sterling, VA : EARTHSCAN. 304 pag.

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Dans le deuxième cas nous pouvons atteindre un confort qui a comme résultat la modification de notre propre perception de celui-ci, notre comportement en tant que consommateur ainsi que nos attentes. De plus, le choix des constructions sans aucun lien avec l’environnement a comme résultat une augmentation de la consommation énergétique du foyer à travers la climatisation et donne lieu au Heat Island Effect. -Heat Island Effect et son lien avec le foyer polynÉsien Le “heat island effect” se produit quand les températures des villes sont plus importantes que dans la campagne.6 Ce phénomène a un impact sur la consommation énergétique car il faut plus d’énergie pour pouvoir refroidir les bâtiments. Cette consommation fait monter le sommet de charge électrique, génère des problèmes climatiques associés avec le réchauffement climatique, crée l’épuisement d’ozone ainsi que des problèmes respiratoires à long terme. “Selon Murakami (2006) une augmentation de température d’un degré de la température de Tokyo peut augmenter le sommet de demande énergétique de 1.8 gigawatts, qui équivaut à deux centrales nucléaires moyennes, ce qui fait un coût de 2.5 millions de dollars”.7 Le Japon et la Polynésie Française sont deux échelles différentes. Cependant, comme 89% de l’énergie est importé, la consommation énergétique doit être prise en compte. Cette consommation est de 16500 frp/mois (137,5 euros) en moyenne sachant que le SMIG est de 152914 frp (1274,28 euros brut) Ce montant représente plus de 10% du revenu, ce qui peut être réduit de 65% avec une conception intelligente de l’habitat.8

Figure 54 - Graphique consommation d'énergie Source : source: http://www.service-energie.pf/mde.php

Figure 55 - Production d'électricté en Polynésie Française Source : http://www.service-energie.pf/mde.php

6 Santamoris, M. (2007) Buildings/Energy/Solar Ttechnology - BEST. Advances in passive cooling. London, Sterling, VA : EARTHSCAN. 304 pag. 7 Idem 8 Source : http://www.service-energie.pf/mde.php

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B.

SITUATION SOCIALE

"Qu'est-ce que c'est le plus importante dans un bÀtiment? La clÉ est de ne pas commencer par la fin, par la forme. Comprendre quel est le problÉme constitue le 60% du projet. Il y a beaucoup des problÉmes. RÉussir À les rÉsoudre ou les cacher tout en faisant une architecture lÉgÈre est une lutte. Savoir ce qu'on connaît et ce qu'on ne connait pas est la clÉpour prendre des dÉcisions. Lorsque dans un projet tu as une idÉe forte il faut prendre soins d'elle, parce que c'est comme une fleur. Soit tu la protÉges soit elle meurt" Entretien À Anne Lacaton de Lacaton & Vassal dans le journal EL PAIS. L'Office Polynésienne de l'Habitat (OPH) a essayé de répondre à cette question d'habitat social à travers des maisons préfabriqués. Les maisons en kit sont un système qui ont trouvé un marché, mais à Tahiti elles ne sont pas écologiques et elles demandent un terrain avec une surface assez importante (les prospectus par rapport aux voisins sont au minimum de 5 mètres, de plus les parcelles en pente empêchent de profiter de la totalité de la surface). Pendant ma MSP j'ai remarqué que l'architecture ne se limite pas à l'agence. L'architecture pour réussir à besoin de travailler avec les problèmes de la population et de répondre à une société. L'architecture va plus loin que la simple gestion de l’agence, elle joue même un rôle politique indirecte, elle doit travailler avec les logiques propres du terrain humain et terrestre. Il faut considérer dans la question sociale que les Polynésiens commencent à avoir des enfants entre 15 et 25 ans. Cela donne lieu à des couples ou des familles monoparentales qui cherchent un lieu où s’établir. Alors, pour un couple qui veut s’installer mais qui envisage dans le futur d’agrandir sa famille, le système d’habitation modulaire permettra de construire d’abord ce dont il a besoin dans le présent pour ensuite créer des pièces plus tard. L’envie d’habiter à proximité de la famille, ce qui est courant chez les polynésiens, peut être abordée avec des maisons en bande, ce qui permettra à une famille d’acheter un terrain pour habiter ensemble et ainsi de consommer moins de surface.

Illustrations : J. Bejarano

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C’est cette question socio-économique, vitale dans un projet, qui m’a permis de mettre en place une écologie : travailler avec des maisons préfabriqués en bois et une fois que la demande sera importante cela permettra de développer l’exploitation du bois local. De la même manière des constructions en terre, inexistantes en Polynésie, pourraient être mises en place pour répondre au marché des logements ainsi qu’au confort thermique et même créer un savoir-faire qui entraînera plus de travail local et d’indépendance dans la construction.

C.

SITUATION ECONOMIQUE

Est-ce que l'architecture sera un jour accessible au moins favorisÉs? Un architecte n'est pas un politicien et il n'est pas un sociologue. En tant que personne, il y a des situations qui peuvent t'affecter bien sûr: la situation des rÉfugiÉs, dans les banlieues. Mais la capacitÉ de faire une intervention et de modifier leur situation est le domaine de la politique. N'importe quelle architecture est aussi politique. L'existence des diffÉrents modes d'habitation est l'excuse parfaite pour les promoteurs de faire des bÂtiments pas chers. En tant qu'architectes on devrait pas diffÉrencier entre les conceptions pour les riches de celles pour les pauvres. Cela est inacceptable. Entretien À Anne Lacaton de Lacaton & Vassal dans le journal EL PAIS. Je me suis intéressée à l’analyse du contexte économique de Tahiti parce qu’il est flagrant. Tahiti possède des richesses naturelles qui pourraient permettre à ses habitantes de s’épanouir. Cependant, le coût de la vie et de la terre est suffisamment élevé pour empêcher les jeunes d’acheter un terrain et de construire leur maison, leur magasin, etc. Le fait de voir des jeunes gens, avec un travail, qui cherchent un espace pour se faire “un chez soi”, mais qui se trouvent dans une lutte constante pour avoir une maison a été un catalyseur pour moi. Les premiers projets d’habitation que j’ai dessinés à Tahiti étaient des logements modulaires, puisque les familles ne pouvaient pas se payer une maison “entière” toute de suite. Les jeunes couples cherchent une maison de transition qui puisse répondre à leurs besoins immédiats mais qui puisse également évoluer à long terme.

Illustrations : J. Bejarano

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Cela est le résultat d’un salaire insuffisant et/ou d’un coût de vie très chère. Le SMIG en Polynésie Française est de 152914 frp (1274,28 euros brut). Les dépenses pour un couple sans enfant sont les suivantes (en moyenne) : Loyer : 1280 euros (il y a moins cher). Nourriture / courses : 400 euros. Électricité : 100 euros. Internet/ tél fixe : 80 euros. Téléphone portable : 10 euros. Eau : 10 euros. Essence : 80 euros (2 pleins). Télé (bouquet maximal) : 120 euros. Ce qui fait 2.080 euros sans inclure les loisirs, les repas dehors, les urgences, etc. Acheter un terrain en moyenne coûte 30 000 000 xpf (250 000 euros). Les parcelles ont une surface importante mais très souvent la pente elle est importante, cela empêche d’avoir une maison sur un seul étage comme les tahitiens ont l’habitude d’avoir. Construire une maison c’est 200.000 xpf/m²- 1666 euros le m² A Tahiti la CAF n’existe pas et puis selon “les Etats généraux de l’Outre-mer le secteur libre du logement n’est pas du tout adapté à la demande locale. Près de 30 % des nouveaux logements restent vacants (2 514 sur 8 476) car ils ne correspondent pas aux besoins ou aux moyens de la population. De nombreux logements construits grâce aux aides publiques directes et à la défiscalisation restent finalement vides : studio et F2. Ces logements répondaient en effet aux critères financiers de la défiscalisation Girardin, qui aboutissent à construire, pour des raisons strictement commerciales, des immeubles de studios et de F2 alors qu’une grande partie de la population est à la recherche de F4 et plus “ 9 Cet échec de typologie d’habitation (F2) est dû au manque de compréhension du mode de vie des tahitiens. Il faut comprendre que contrairement aux métropolitains, souvent les tahitiens s’installent sur le même terrain que leur famille. Ils commencent à avoir des enfants très tôt et ont besoin d’espaces où ils puissent faire de la culture, de la musique, ranger leur va’a, etc. C’est pour cela qu’un studio avec une terrasse n’est pas suffisant. "L'architecture est dÉfinitivement un acte politique" Entretien À Peter Eisenman dans le Haaretz

9 Source : http://www.tahiti-infos.com/Logement-social-des-chiffres-inquietants_a61026.html

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Figure 56 - Typologie d'habitation T4- OPH Source : http://www.oph.pf/

Figure 57 - Fare bioclimatique de l'OPH - Moorea Source : http://www.oph.pf/

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J’ai voulu avoir un retour de la part des habitants pour connaître leur avis sur les politiques habitationnelles de L’OPH. La construction des maisons s’est réduite d’année en année, ainsi elle est passée de centaines il y a 10 ans, pendant le boom économique, jusqu’à six maisons cette année. Ces chiffres donnent une mauvaise image de l’OPH. Mais le problème est plus complexe encore. Dans les années 80, pour acquérir une maison OPH, on payait un loyer de 18 000 xpf (150 euros) par mois et au bout de 30 ans on devenait propriétaire. Etant donné que les concessions étaient faites sans enquête préalable, il y a eu beaucoup de familles qui sont restées avec le terrain et la maison sans rien payer. Aujourd’hui, la procédure d’une demande d’une maison de l’OPH peut durer jusqu’à 5 ans et on paie à vie une maison dont on ne sera jamais le propriétaire. De plus, plusieurs communes sont contre les projets de l’OPH étant donné qu’une fois que les gens s’installent sur un terrain légalement, il est très difficile de leur faire quitter la maison si jamais ils ne paient pas, car le reste de la population peut se manifester contre et de la même manière la procédure légale est trop longue. Puis, il existe une identité très attachée aux communes et donc certains habitants ont du mal à ce qu’on leurs “impose” d’habiter avec des personnes provenant d’autres communes. Normalement la répartition est de 80% des maisons pour les habitants issus de la commune et 20% pour les gens qui ont une condition prioritaire, souvent venant d’autres communes. De plus, plusieurs terrains de grande surface appartiennent aux familles anciennes de Tahiti, qui n’arrivent pas à diviser le terrain à cause de désaccords ou de différents. Cela donne donc lieu à des terrains laissés à l’abandon sur lesquels il est impossible de construire. De plus, l’OPH est semi-privé, c’est-à-dire, que les promoteurs privés font des opérations sociales qui ensuite, sont vendus à l’OPH. Grâce à la défiscalisation, il y a plusieurs français métropolitains ou des promoteurs privés qui font des constructions de bâtiments qui malheureusement, ne correspondent pas au mode de vie des Tahitiens. Ces opérations sont plus orientées vers les appartements. Dans l’achat d’un appartement dans le secteur privé leur prix peut varier de deux à quatre SMIG, ce qui le rend encore moins accessible.

Figure 58 - Tableau comparatif des prix des maisons en kit par m² Source : Anastas Khalil Architecte DPLG

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Figure 59 - Exemple de maison locale. Promiscuité au niveau de l'implantation et de l'extension de la maison Source : Photo prise par July Bejarano.

De plus, la maison OPH a une trame structurelle connue pour être très étroite au niveau des chambres. Et étant donné que c’est une maison de plain-pied, elle consomme plus de surface et elle est plus chère parce qu’elle a plus de pièces que ce dont on a besoin dans l’immédiat. Cette consommation de surface entraîne un impact sur le paysage, détruisant ainsi un des atouts de l’île: son relief et sa végétation. C’est pour cette raison qu’une maison modulaire depuis sa conception peut répondre à ce besoin d’agrandissement à long terme, en fixant un étage maximum, l’empreinte de la maison sur la parcelle peut réduire la consommation de terrains. De même, l’accès à l’achat du terrain pourrait se faire entre plusieurs personnes ou membres d’une même famille, ce qui permettrait d’avoir au moins un terrain pour commencer un projet d’habitation.

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Figure 60 et 61 - Exemple d'habitat modulaire. RDC et 1er étage sans extension et avec extension - Agence ELEMENTAL. Source : http://assets.inhabitat.com/wp-content/blogs.dir/1/files/2016/01/Villa-Verde-Housing-by-Alejandro-Aravena1. jpg

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D.

VERS UNE A'RCHITECTURE VERNACULAIRE CONTEMPORAINE

Les besoins en confort thermique dans l’habitat tout en prenant en compte l’aspect socio-économique est l’essence de ma recherche. D’abord, il faut prendre en compte quelques éléments à mettre en place pendant la conception. Il faut permettre de diminuer la consommation énergétique de la climatisation, avoir une bonne ventilation empêchant l’humidité de pourrir le bois, faciliter le traitement de nids de termites situés au dessous de la maison (les pilotis facilitent ce traitement et permettent d’avoir une meilleur ventilation). Ces éléments doivent être intégrés à la conception spatiale qui permettra de créer un modèle d’habitation modulaire qui puisse respecter le mode de vie local : vivre dehors mais à l’ombre, avoir une terrasse assez grande pour les événements familiaux ainsi que la possibilité de créer des pièces supplémentaires selon les besoins de la famille. Cet ensemble pourra être construit en bois local avec des artisans locaux qui commencent à ouvrir cette voie sur le marché. J’ai été en contacte avec Mr. Alain Fleurot, sculpteur à la base, qui avec son frère Yann, sont en train d’ouvrir ce marché dans la construction en bois local. Nous allons voir quelques constructions développées par eux. Un modèle d’habitat qui englobe ces trois éléments permettra de développer une production soutenable et pourra être mis en place dans d’autres pays partageant les mêmes besoins. Cette esquisse professionnelle est pour moi un moyen de réflexion car je cherche à répondre à une problématique allant plus loin que les frontières polynésiennes. C’est une possible solution constructive pour des pays tropicaux qui cherchent aussi à ressusciter cette architecture vernaculaire contemporaine. 1.

Dispositifs architecturaux À prendre en compte

L’étude de la répartition des apports solaires nous donne les chiffres suivants : - Toiture : 50% - Murs verticaux : 30% - Ouvertures : 20% A partir de ce constat il faut prendre en compte les éléments suivants : - Orientation : Il faut minimiser les surfaces les plus exposées aux rayonnements solaires, c’est-à-dire l’est et l’ouest, qui captent pendant la saison chaude deux fois plus d’énergie solaire que la façade nord. Cela permet de protéger cette façade qui est toujours exposée au soleil.

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- Agencement : Il faut situer des espaces tampons entre les façades est, ouest et nord, ainsi qu’entre les pièces de vie. Dans ce cas-là, le patio est un dispositif assez efficace mais inexistant en Polynésie Française. Le patio permet d’avoir plusieurs orientations pour les pièces de vie, ainsi que d’avoir un espace à l’ombre mais ouvert. Les espaces tampons permettent d’avoir de la ventilation traversant. La véranda située au nord permet de protéger cette façade qui est toujours exposée au soleil.

Orientation selon le relief Illustration : J. Bejarano

Figure 62 et Figure 63 - La terrasse devient un espace tampon. Exemple au Venezuela : Maison avec un patio - Ile de Margarita (Venezuela) Source : Photo prise par July Bejarano à l’île de Margarita Illustration : J. Bejarano

Le patio peut constituer un espace tampon pour les habitations car il permet d’avoir une source de lumière indirecte et de vent. De plus il permet aux pièces d’avoir une double orientation si possible. Le patio peut aussi permettre d’avoir un petit jardin potager ou “faapu”, un espace pour stocker les “va’a” ou pour mettre les vêtements à sécher. 60


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- Pilotis : L’air circulant au-dessous de la maison draine la chaleur accumulée dans le plancher et crée un espace tampon évitant ainsi l’humidité. De plus, cela permet de traiter les termites plus facilement dans la construction en bois. - Toiture : La toiture doit déborder au minimum d’un mètre car c’est un très bon moyen de limiter les apports solaires avec une pente de 20% environ. Cela permet de mettre en place des tuiles de bois. Il est aussi possible d’avoir de la toiture en pandanus ou en “ni’au” ce qui permet d’avoir une bonne réflexion du rayonnement solaire, elles ont un faible coefficient de conductivité thermique et ils sont naturellement ventilés. L’inconvénient est que l’élaboration est longue et la toiture en ni’au est cher car cela exige une main-d’œuvre spécialisé et renouvellement régulier de cette dernière. La toiture en tôle est beaucoup utilisée en Polynésie Française grâce à son prix et à son accessibilité dans le marché. La différence entre une toiture claire et une toiture de couleur foncée peut être de 10°C. Avec une isolation et un faux-plafond la température peut baisser de 4 °C. De la même manière les ouvertures au niveau du pignon permettent d’évacuer l’air chaud. Pour cela il faut mettre en place des persiennes pour éviter des projections d’eau. Ces dispositifs devraient être accessibles et réglables par les usagers dans le cas d’un cyclone.

Figure 64 - Système de ventilation par la couverture Source : ADEME (2005). Construire avec le climat en Polynésie Française. Papeete: Service de l'Urbanisme et Service de l'Energie et des Mines. ag. 23 Illustration : J. Bejarano

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La charpente d’un toit doit être assemblée à l’aide de connecteurs métalliques, et ne doit donc pas être simplement clouée, afin d’être moins cassante. De plus, elle doit avoir des sections importantes pour être plus résistantes. Le toit doit être solidement fixé aux murs tout en permettant à l’air s’étant engouffré dessous de s’échapper pour qu’il n’arrache pas la toiture. Cette dernière doit avoir une pente particulière (aux environs de 30°) afin que l’écoulement d’air ne soit pas dangereux.

Figure 65 - Isolation dans la couverture Source : ADEME (2005). Construire avec le climat en Polynésie Française. Papeete: Service de l'Urbanisme et Service de l'Energie et des Mines. ag. 23 Illustration : J. Bejarano

- Murs : Contrairement aux constructions en béton, qui stockent les apports solaires et restituent la chaleur avec plusieurs heures de décalage, les façades en bois et en particulier, un bois clair, permettent de renvoyer systématiquement les apports solaires à l’extérieur, de plus la charge thermique diminue de 2/3 par rapport à une couleur foncée. L’ossature doit avoir des sections importantes pour résister à des vents de 200 km/h. - Ouvertures : Le flux thermique traversant un vitrage simple est 5 fois plus importante que celui traversant un mur. Il est donc essentiel de limiter au maximum les apports solaires par les vitrages. Raison de plus pour intégrer les patios, car l’apport solaire est indirect en plus de fournir une entrée d’aire. La meilleure orientation pour les fenêtres est Nord-Sud, car Est-Ouest est difficile à protéger d’une façon efficace. L’éclairage zénithale est à éviter aussi. Concernant les ouvertures elles doivent avoir une surface équivalente au 1/6 de la pièce pour répondre au besoin de lumière et 1/20 pour son besoin de ventilation. Les baies coulissantes permettent de doser l’air mais la surface ouvrable est divisée par deux, sauf dans le cas des coulissantes à galandages qui permettent une ouverture totale de la fenêtre (ces fenêtres sont très dur à trouver en Polynésie Française). Cependant, l’intégration des jalousies ou des fenêtres à Louvres permettent d’avoir deux fois plus de surface ouvrable que les fenêtres coulissantes en plus de filtrer la lumière.

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De la même façon des éléments tels que le store ou une deuxième peau déplaçable selon les besoins de lumière peuvent diminuer les apports solaires. Entre les deux cas, le store reste le plus utilisé grâce à son faible coût et à son installation facile (plus efficace en extérieur qu’en intérieur, car dans le deuxième cas la chaleur est déjà dans la pièce).

Figure 66 - Ouvertures et ventilation Source : ADEME (2005). Construire avec le climat en Polynésie Française. Papeete: Service de l'Urbanisme et Service de l'Energie et des Mines. ag. 23 Illustration : J. Bejarano

- Ventilation : La ventilation est le principe clé du confort en Polynésie: 1. Elle sert à évacuer la chaleur stockée dans le fare ainsi qu’à refroidir l’enveloppe surchauffée par le soleil. 2. Elle permet de compenser l’humidité élevée en favorisant l’évaporation de la sueur et de l’eau dans la pièce. Une ventilation avec un courant de 1m/s génère une température ressentie de -4°C par rapport à la température ambiante. La zone de terrain le mieux exposé aux vents dominantes (Est-Nord-est) est la mieux ventilée: - Est/Nord-Est : Exposée aux alizés. - Sud-Est : Exposée au mara’amu ou vent fraîche (saison sèche) - Hupe : Vent descendant de la montagne à la tombé de la nuit - Panneaux solaires: Grâce au rayonnement solaire, les panneaux solaires peuvent être situés n’importe où. La seule prévention qu’il faut prendre en compte est de ne pas faire de reflets lumineux sur la propriété des voisins.

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- Végétation : Le jardin potager tahitien ou “faapu” est ancré dans la culture des polynésiens. La nature autour est très omniprésente, elle est sauvage et exotique. Tahiti par rapport aux autres îles polynésiennes a la chance d’avoir de la terre et de la surface pour faire de la culture, la végétation y est luxuriante. Le “faapu” est un excellent moyen de réduire les dépenses du foyer en ce qui concerne la nourriture, car la plupart des produits sont importés. Le prévoir dans la conception de la maison peut devenir un atout sur le long terme pour ses habitants ainsi que d’être un moyen de garder des liens avec la nature. De la même manière, la végétation sert de mur végétal pour filtrer la lumière et dans certains cas le vent. Il faut juste faire attention de ne pas situer d’arbres de grosses tailles à proximité de l’habitation (danger pendant les cyclones). - Terrasse : La terrasse est le cœur de la maison polynésienne. Les tahitiens ont l’habitude de passer leurs journées dehors mais à l’abri du soleil. C’est pour cette raison que la terrasse devient aussi un espace tampon, un espace de transition entre la rue et l’accès principale. Il faut donc prévoir son emplacement dans la conception, tout en prenant en compte les activités sociales des tahitiens : les bringues ou fêtes musicales et les repas avec tous les membres de leurs familles.

Notre faapu Illustration : J. Bejarano

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2.

L'Architecture du mode de vie local Trame structurelle

Agencement de laTerrasse RDC

Ventilation traversante

RDC

Les typologies d’habitation familiale sont développées en fonction de l’agencement de la terrasse et de la ventilation traversante. Notre étude va Typologie F4/F6 - 140 m² des typologies F4 jusqu’aux Habitation de base maisons modulaires où les Extension habitants pourront ajouter Espace nuit des pièces à l’étage selon Espace jour leurs besoins. Terrasse

R+1

Base / Extension

R+1

Ventilation traversante

La trame fixé a prévue l’expansion de la maison au R+1 sans perdre ses qualités au niveau du confort thermique ainsi que de la distribution spatiale. Cette recherche spatiale permettra de présenter une proposition à l’OPH qui puisse satisfaire les besoins habitationnelles des tahitiens. De la même manière nous voudrions intégrer dans la conception et dans la mise en oeuvre des artisans locaux qui travaillent avec le bois.

Typologie F4 - 115.83 m²

Toutes ces typologies incluent une chambre au RDC pour les personnes qui viendront s’installer avec leur famille (grands-parents, fille enceinte, PMR, etc.). De la même manière tous les espaces du RDC (cuisine, séjour et chambre) seront ouverts sur la terrasse pour faciliter la ventilation traversante.

Agencement de laTerrasse Circulation Espace jour Espace nuit Terrasse Sanitaires

Ces habitations ont le même prix par m² qu’une maison en kit Typologie F4 -144.9 m² de bonne qualité (150.000 frp) mais ils pourront à long terme aider à développer le marché de production local ainsi que de Terrasse Espace jour changer l’avis des tahitiens sur Espace nuit les constructions en bois. Sanitaires

Figure 67 - Squisse de maison sociale OPH Source : Recherche personnelle

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Agencement de laTerrasse


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Exemples de constructions en bois local:

Figure 68 - Bungalow construit en bois et pierre locale. Toiture végétalisée à Vanira lodge Source : Photo prise par July Bejarano à Teahupoo

Figure 69 - Intérieur de bungalow construit en bois local à Vanira Lodge Source : Photo prise par July Bejarano à Teahupoo

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Figure 70 - Bungalow et terrasse eb bois local Source : Photo prise par July Bejarano à Teahupoo

Figure 71 - Intérieur bungalow sur pilotis à Vanira Lodge Source : Photo prise par July Bejarano à Teahupoo

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CONCLUSION ET OUVERTURE Ayant effectué ma MSP après avoir passé les cours de la HMNOP j'ai certainement acquis une distance critique par rapport au métier d’architecte. Je pense que les cours abordés pendant la HMNOP devraient être intégrés à nos années de formation initiale. Cela nous permettrait d'avoir une conscience de la globalité d'un projet architecturale, ses règles, ses intervenants et les limites à dépasser. Ceci nous permettrait également de réfléchir autrement et de construire de manière autonome une méthodologie de travail qui intègre les différents aspects d'un projet. Il me semble que cette réflexion acquise pendant les études m'a permis d'appliquer mes capacités d'analyse pour mon PFE et que grâce aux cours suivies pendant la HMNOP, j'ai pu enrichir cette méthodologie de travail pour trouver la voie dans mon projet personnel.

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Certes, le Venezuela, la France et Tahiti sont très différents. Mais le bagage culturel et architectural acquis pendant mes études et mes MSP sont des qualités qui peuvent être appliquées dans n’importe quel pays. Nous avons la chance de faire partie d’un métier qui nous permet de surmonter les frontières physiques et culturelles. L’analyse de mon expérience et de ma MSP en Polynésie m'a démontré que Tahiti a des ressources naturelles et humaines qui lui permettront de se développer. Ainsi comme dans les pays "jeunes", il suffit de développer une idée et de créer un plan à suivre pour le matérialiser. Certes, la Polynésie Française a des contraintes comme sa position géographique, sa dépendance des importations et une faible population avec des métiers spécialisés. Mais cela met en évidence les éléments indispensables pour le développement de l’architecture ainsi que le marché à exploiter pour le bien des polynésiens.


Toutes ces forces et ces faiblesses étaient présentes pendant ma MSP et j’ai appris à faire avec. Ceci m’a permis d’identifier les éléments importants pouvant être utiles à Tahiti, où n’importe où dans le monde, si on veut débuter une carrière en tant qu’architecte : - Définir son marché et essayer de réfléchir à son aspect économique. - Etre organisé, même si cela semble évidant nous pouvons avoir du mal nous fixer un rythme de travail qui respecte aussi les autres intervenants du projet. L’organisation et la communication sont vitales dans les groupes de travail. L’architecte n’est pas seul, nous faisons partie d’un ensemble plus grand et il faut avoir conscience de cela. - Comprendre les dynamiques et l’appareil de production locale, ses qualités et ses faiblesses.

L’expérience pendant cette année d’étude pour l’obtention d’une HMNOP m’a permis de développer une réflexion sur mon projet personnel à long terme et ainsi, débuter une esquisse de projet dans un climat tropical. Projet qui éventuellement pourrait être mis en place dans d’autres pays tropicaux. Puisque cette production architecturale est très liée à la production locale et à la situation socio-économique des citoyens, nous pouvons nous demander s’il sera possible de répondre au développement d’une architecture tropicale à travers un modèle de production soutenable à une échelle globale. Et si c’est le cas, est-il possible de développer une main d’œuvre spécialisée dans la construction vernaculaire ? Ce modèle pourrait-il servir de référence à d’autres pays avec un bagage culturel et climatique similaire ? L’opportunité que l’on m’a donnée dans cette agence, de pouvoir aboutir à mon esquisse de projet d’habitation, me permettra de nourrir mes réflexions et ma pratique afin de pouvoir développer des modèles et des solutions architecturale opérationnelles. Je pense que l’analyse socio-culturel et écologique est la voie à suivre pour matérialiser ce retour de l’architecture vernaculaire contemporaine et la mettre au service de la société dans les pays tropicaux.

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INDICE DES FIGURES I.

A propos de la polynÉsie franÇaise

Figure 1 - La Polynésie Française dans le Pacifique Figure 2 - La Polynésie Française, ses cinque archipels Figure 3 - Tahiti et ses communes Figure 4 - Implantation et fixation d’un fare traditionnel Figure 5 - Charpente d’un fare pote’e Figure 6 - Feuille de cocotier tressée ou nia’u Figure 7 - Feuille de pandanus cousue ou fara Figure 8 - Tuiles végétales : A gauche les feuilles de cocotier tressées ou nia’u et à droite les feuilles de pandanus cousues ou fara Figure 9 - Bois de gros œuvre dans la construction d’un fare: Mane’é et pandanus Figure 10 - Principe de ventilation d’un fare Figure 11 - Toiture en feuille de pandanus Figure 12 - Construction des murs en pandanus ou fara Figure 13 - Style colonial. Maison de Norman Hall Figure 14 - Maririe d’Arue, style colonial Figure 15 et 16 - Volonté de retrouver une culture, même avec des Graffs qui sont une forme moderne de l’art traditionnel Figure 21 et Figure 22 - Habitation en centre-ville, Habitat individuel et habitat collectif Figure 21 et Figure 22 - Habitation en centre-ville, Habitat individuel et habitat collectif Figure 25 et Figure 26 - Bâtiments vitrés non adaptés au climat de la Polynésie Figure 27: Hôtel Intercontinental à Moorea Figure 28: Hôtel Intercontinental à Faa’a

II.

Trois agences : Trois marchÉs diffÉrents

11 11 12 14 15 16 16 16 16 17 17 18 19 19 20 20 21 21 22 22

Figure 29 - Schéma comparatif des agences 25 Figure 30 - Préau construit partiellement en bois local, un des projets que je n’ai pas traités mais que j’ai pu visiter 26 Figure 31 et Figure 32 - Photos de la parcelle 27 Figure 33 et Figure 34 - Images de la maison préfabriqué Lockwood New Zealand suggérée par les clients (Vista House) 28 Figure 35 - Volumétrie de l’esquisse du projet LKS. Structure prévue au Rez-de-Jardin pour la future extension de la maison 29 Figure 36, Figure 37 et Figure 38 - Photos de la parcelle Maison Serge 30 Figure 39 - Essaies de volumétries pour répondre au projet demandé par le client 30 Figure 40 - Université de Polynésie Française à Faa’a 34 Figure 41 - Université de la Polynésie Française 34 Figure 42 - Requalifier l’accès à l’Université de la Polynésie Française 34 Figure 43 - Seuils de passation dans le marché public en Polynésie Française 37 Figure 44 - Plan masse de l’Ecole Pamatai 41

70


INDICE DES FIGURES Figure 45 - Plan de Repérage des travaux existants et démolition Figure 46 - Chantier Ecole Pamatai - Mise aux normes : Vérifier l’état de démolition au R+2 pour pouvoir prendre les mesures de la menuiserie. Constater l’état de la charpente et l’avancement au niveau de sousforget Figure 47 - Chantier Ecole Pamatai - Mise aux normes : Vérifier la pose des plaques CF. au niveau de la reprographie et sa bonne installation Figure 48 - Chantier Ecole Pamatai - Mise aux normes: Vérification de l’état d’avancement au niveau du bouchement d’ouvertures (pour gérer l’exposition au soleil), ragréage du plafond pour la peinture, pose de câblages électriques qui seront apparent Figure 49 - Chantier Ecole Pamatai - Mise aux normes : Fouille du système d’assainissement existant Figure 50 - Chantier Ecole Pamatai - Mise aux normes : Calepinage carrelage, du dessin à la réalité de la pièce Figure 51 - Chantier Ecole Pamatai - Mise aux normes : Création des nouveaux réseaux Figure 52 - Exemple de planning à suivre pour la visite de chantier fin Mai Figure 53 - Exemple de planning à suivre pour la visite de chantier début Juin

III.

Esquisse de projet professionnel

Figure 54 - Graphique consommation d’énergie Figure 55 - Production d’électricté en Polynésie Française Figure 56 - Typologie d’habitation T4- OPH Figure 57 - Fare bioclimatique de l’OPH - Moorea Figure 58 - Tableau comparatif des prix des maisons en kit par m² Figure 59 - Exemple de maison locale. Promiscuité au niveau de l’implantation et de l’extension de la maison Figure 60 et 61 - Exemple d’habitat modulaire. RDC et 1er étage sans extension et avec extension - Agence ELEMENTAL Figure 62 et Figure 63 - La terrasse devient un espace tampon. Exemple au Venezuela : Maison avec un patio - Ile de Margarita (Venezuela) Figure 64 - Système de ventilation par la couverture Figure 65 - Isolation dans la couverture Figure 66 - Ouvertures et ventilation Figure 67 - Schéma de fonctionnement maison sociale local Figure 68 - Bungalow construit en bois et pierre locale. Toiture végétalisée à Vanira lodge Figure 69 - Intérieur de bungalow construit en bois local à Vanira Lodge Figure 70 - Bungalow et terrasse en bois local Figure 71 - Intérieur bungalow sur pilotis à Vanira Lodge

71

41 42 42

42 43 43 43 44 45

51 51 55 55 56 57 58 60 61 62 63 64 65 65 66 66


ACRONYME DES MOTS TECHNIQUES APS: Etudes d’Avant-Projet Sommaire. APD: Etudes d’Avant-Projet Définitif. PC : Permis de Construire. MOA : Maîtrise d’Ouvrage. MOE : Maîtrise d’Œuvre. TS: Travaux supplémentaires. CCAG: Le Cahier des Clauses Administratives Générales. CCAP: Le Cahier des Clauses Administratives Particulières. CCTG: Le Cahier des Clauses Techniques Générales. CCTP: Le Cahier des Clauses Techniques Particulières. CDPGF: Le Cadre de Décomposition de Prix Global et Forfaitaire. DCE: Dossier de consultation des entreprises. EXE: Exécution des marches.

72


LEXIQUE Bringue: Fête avec musique traditionnelle. Faapu: Potager. Fara: Feuilles de pandanus tressées. Fare: Unité d’habitation traditionnel. Fare pote’e: Unité d’habitation traditionnel en cercle. Hupe: Vent frais descendant de la montagne. Ma’a: Repas. Maram’u: Vent frais du sud-ouest. Nape: Tresses de fibres extraits de la bourre de noix de coco. Nia’u: Feuilles de cocotier tressées. Purau: Hibiscus. Tapa: Étoffes végétales avec l’écorce des arbres ex. uru. Tahua Fare: Créateur de maisons. Uru: Arbre à pain.

73


BIBLIOGRAPHIE Abdesselam M., Celaire R., Pujol F. (2016) FAREco. Le Guide Polynésien de l’écoconstruction. Papeete: ADEME et la Polynésie Française. Pag. 49. ADEME (2005). Construire avec le climat en Polynésie Française. Papeete: Service de l’Urbanisme et Service de l’Energie et des Mines. Pag. 23. Butaud J.F., Gérard J., Guibal D.. (2008). Pirae : Ed. Au-Vent-des-Iles, 616 p.. (Nature et environnement d’Océanie). Huet O., Celaire R. (1982) Construire avec le Climat. Bioclimatisme en Zone Tropicale. Paris: Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques. Pag 170. (Dossiers Technologies et Développement) Liéband A., De Herdé A. (2005) Traité d’Architecture et d’Urbanisme Bioclimatique. Paris: Editions Le Moniteur. Pag. 778. Orliac, C. (2000) Fare et Habitat à Tahiti. Paris: Editions Parenthèse. 144 pag - (Collection Architectures Traditionnelles) Santamoris, M. (2007) Buildings/Energy/Solar Ttechnology - BEST. Advances in passive cooling. London, Sterling, VA : EARTHSCAN. 304 pag.

74


http://www.service-energie.pf/mde.php http://www.collectivites-locales.gouv.fr/statuts-nouvelle-caledonie-et-polynesie http://reflectim.fr/tag/tahiti-carte-du-monde/ http://www.cartograf.fr/polynesie_francaise.php https://www.slideshare.net/aalliance/tropical-architecture-aadi http://www.vdm-charpente.com/toiture-vegetale http://lockwood.dev.netpotential.co.nz/Modern-Home-Building-Plans/agentType/View/ ID/55/Vista#slideAncher http://www.google.fr/maps/place/Université+de+la+Polynésie+française/ http://www.marche-public.fr/CMP-2016/173-Dispositions-applicables-polynesiefrancaise.htm http://www.polynesie-francaise.pref.gouv.fr/content/search?SearchText=march%C3%A 9+public http://www.service-energie.pf/mde.php http://www.tahiti-infos.com/Logement-social-des-chiffres-inquietants_a61026.html http://assets.inhabitat.com/wp-content/blogs.dir/1/files/2016/01/Villa-Verde-Housingby-Alejandro-Aravena1.jpg http://www.oph.pf/ h t t p : / / w w w. h a a r e t z . c o m / i s r a e l - n e w s / c u l t u r e / l e i s u r e / l o n g i n g - f o r - t h e impossible-1.289816

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FICHES DE SYNTHÈSE TUTEUR July a participé à différents projets au sein de l’agence dans des phases diverses, depuis le stade de l’esquisse, en passant par le permis de construire et jusqu’au chantier. Au tout début July devait accomplir des tâches qui puissent lui paraître « simples et répétitives ». Ce travail consistait à produire des documents pour des dossiers de consultation des entreprises « DCE » : des quantités, des mètres, des calepinage, des plans de repérage, pour des différents corps d’état. Ceci lui a permis de confronter ses dessins à la mise en œuvre des matériaux et de constater que les lignes en dessin signifie des matériaux et des épaisseurs. Petit à petit elle a commencé à intervenir dans d’autres projets. Elle a eu l’occasion d’assister aux réunions hebdomadaires de chantier afin d’être en contact avec la réalité des chantiers « la réalisation et la maitrise d’œuvre » en observant son fonctionnement, ses intervenants, la complexité de sa gestion et la suite de procédures légales que s’y rattachent. Par ailleurs cette expérience l’a aidé à mieux comprendre le fonctionnement du Marché Public en Polynésie. Enfin elle a pu réaliser des dossiers de permis de construire « PC » pour de petits projets et des dossiers pour des études d’esquisses et d’avant projet sommaire pour les partie paysagères des projets plus importants tel que lotissement sociaux « 55 logements et un de 13 logements » ainsi qu’une cimetière communal. En plus de sa participation à la vie opérationnelle de l’agence elle a aussi contribué à une étude d’habitat modulaire. Cela fait partie d’un projet d’étude personnel où elle a pu intervenir pour développer des solutions « habitat évolutif » afin de faire une proposition à l’Office Polynésienne de l’Habitat opérateur de logement sociaux en Polynésie Française. Elle a su s’adapter à une situation qui demande de la polyvalence dans le travail qui lui a été confié. La participation dans ces projets nous à permis de constater une évolution « évidente » et acquérir une maturité dans son expérience en agence ainsi que de développer son parcours de HMNOP.

76


CARNETS DE BORD CARNET de BORD HMONP Postulant : July Bejarano Tuteur : Mathieu Ambert Directeur d'Etudes : Manuel Bello Marcano Mois 1 1.1 Expression d'une posture personnelle

5.4 Les responsabilités vis à vis des enjeux de société

1.2 Réalisation du projet personnel

5

5.3 Les responsabilités relatives à l’outil de production

2.1 Maîtrise de l’image de l’agence 4

5.2 Les responsabilités dans le cadre des relations contractuelles

2.2 Maîtrise financière de l’agence 3

5.1 Les responsabilités vis à vis de l’œuvre

2.3 La maîtrise des coûts d’étude par projet 2

4.11 Management de projet

2.4 Veille technique et réglementaire 1 Moi

4.10 Direction de l’Exécution des Travaux

2.5 Gestion des documents produits par l’agence

0

4.9 Préparation de l’exécution des travaux

2.6 Gestion de la démarche qualité

4.8 Consultation et ACT

3.1 Stratégie et développement de l’agence

4.7 PRO/ Dossier Consultation des Entreprises

3.2 Réponse aux appels d'offres et aux concours 3.4 Etablissement et négociation de l’offre de maîtrise d’œuvre

4.6 Etablissement de la demande de PC

4.1 Etudes préalables

4.5 Esquisse/Avant Projet Sommaire

4.2 Elaboration d’un programme

CARNET de BORD HMONP Postulant : July Bejarano Tuteur : Mathieu Ambert Directeur d'Etudes : Manuel Bello Marcano Mois 2 1.1 Expression d'une posture personnelle

5.4 Les responsabilités vis à vis des enjeux de société

1.2 Réalisation du projet personnel

5

2.1 Maîtrise de l’image de l’agence

5.3 Les responsabilités relatives à l’outil de production 4

5.2 Les responsabilités dans le cadre des relations contractuelles

2.2 Maîtrise financière de l’agence 3

5.1 Les responsabilités vis à vis de l’œuvre

2.3 La maîtrise des coûts d’étude par projet 2

4.11 Management de projet

2.4 Veille technique et réglementaire 1 Moi

4.10 Direction de l’Exécution des Travaux

2.5 Gestion des documents produits par l’agence

0

4.9 Préparation de l’exécution des travaux

2.6 Gestion de la démarche qualité

4.8 Consultation et ACT

3.1 Stratégie et développement de l’agence

4.7 PRO/ Dossier Consultation des Entreprises

3.2 Réponse aux appels d'offres et aux concours 3.4 Etablissement et négociation de l’offre de maîtrise d’œuvre

4.6 Etablissement de la demande de PC 4.5 Esquisse/Avant Projet Sommaire

4.1 Etudes préalables

4.2 Elaboration d’un programme

CARNET de BORD HMONP Postulant : July Bejarano Tuteur : Mathieu Ambert Directeur d'Etudes : Manuel Bello Marcano Mois 3 1.1 Expression d'une posture personnelle

5.4 Les responsabilités vis à vis des enjeux de société

1.2 Réalisation du projet personnel

5

5.3 Les responsabilités relatives à l’outil de production

2.1 Maîtrise de l’image de l’agence 4

5.2 Les responsabilités dans le cadre des relations contractuelles

2.2 Maîtrise financière de l’agence 3

5.1 Les responsabilités vis à vis de l’œuvre

2.3 La maîtrise des coûts d’étude par projet 2

4.11 Management de projet

2.4 Veille technique et réglementaire 1 Moi

4.10 Direction de l’Exécution des Travaux

2.5 Gestion des documents produits par l’agence

0

4.9 Préparation de l’exécution des travaux

2.6 Gestion de la démarche qualité

4.8 Consultation et ACT

3.1 Stratégie et développement de l’agence

4.7 PRO/ Dossier Consultation des Entreprises

3.2 Réponse aux appels d'offres et aux concours 3.4 Etablissement et négociation de l’offre de maîtrise d’œuvre

4.6 Etablissement de la demande de PC 4.5 Esquisse/Avant Projet Sommaire

4.1 Etudes préalables

4.2 Elaboration d’un programme

77


CARNET de BORD HMONP Postulant : July Bejarano Tuteur : Pierre-Jean Picart Directeur d'Etudes : Manuel Bello Marcano Mois 4 1.1 Expression d'une posture personnelle

5.4 Les responsabilités vis à vis des enjeux de société

1.2 Réalisation du projet personnel

5

2.1 Maîtrise de l’image de l’agence

5.3 Les responsabilités relatives à l’outil de production 4

5.2 Les responsabilités dans le cadre des relations contractuelles

2.2 Maîtrise financière de l’agence 3

5.1 Les responsabilités vis à vis de l’œuvre

2.3 La maîtrise des coûts d’étude par projet 2

4.11 Management de projet

2.4 Veille technique et réglementaire 1 Moi

4.10 Direction de l’Exécution des Travaux

2.5 Gestion des documents produits par l’agence

0

4.9 Préparation de l’exécution des travaux

2.6 Gestion de la démarche qualité

4.8 Consultation et ACT

3.1 Stratégie et développement de l’agence

4.7 PRO/ Dossier Consultation des Entreprises

3.2 Réponse aux appels d'offres et aux concours 3.4 Etablissement et négociation de l’offre de maîtrise d’œuvre

4.6 Etablissement de la demande de PC 4.5 Esquisse/Avant Projet Sommaire

4.1 Etudes préalables

4.2 Elaboration d’un programme

CARNET de BORD HMONP Postulant : July Bejarano Tuteur : Anastas Khalil Directeur d'Etudes : Manuel Bello Marcano Mois 5 1.1 Expression d'une posture personnelle

5.4 Les responsabilités vis à vis des enjeux de société

1.2 Réalisation du projet personnel

5

2.1 Maîtrise de l’image de l’agence

5.3 Les responsabilités relatives à l’outil de production 4

5.2 Les responsabilités dans le cadre des relations contractuelles

2.2 Maîtrise financière de l’agence 3

5.1 Les responsabilités vis à vis de l’œuvre

2.3 La maîtrise des coûts d’étude par projet 2

4.11 Management de projet

2.4 Veille technique et réglementaire 1 Moi

4.10 Direction de l’Exécution des Travaux

2.5 Gestion des documents produits par l’agence

0

4.9 Préparation de l’exécution des travaux

2.6 Gestion de la démarche qualité

4.8 Consultation et ACT

3.1 Stratégie et développement de l’agence

4.7 PRO/ Dossier Consultation des Entreprises

3.2 Réponse aux appels d'offres et aux concours 3.4 Etablissement et négociation de l’offre de maîtrise d’œuvre

4.6 Etablissement de la demande de PC 4.5 Esquisse/Avant Projet Sommaire

4.1 Etudes préalables

4.2 Elaboration d’un programme

CARNET de BORD HMONP Postulant : July Bejarano Tuteur : Anastas Khalil Directeur d'Etudes : Manuel Bello Marcano Mois 6 1.1 Expression d'une posture personnelle

5.4 Les responsabilités vis à vis des enjeux de société

1.2 Réalisation du projet personnel

5

5.3 Les responsabilités relatives à l’outil de production

2.1 Maîtrise de l’image de l’agence 4

5.2 Les responsabilités dans le cadre des relations contractuelles

2.2 Maîtrise financière de l’agence 3

5.1 Les responsabilités vis à vis de l’œuvre

2.3 La maîtrise des coûts d’étude par projet 2

4.11 Management de projet

2.4 Veille technique et réglementaire 1 Moi

4.10 Direction de l’Exécution des Travaux

2.5 Gestion des documents produits par l’agence

0

4.9 Préparation de l’exécution des travaux

2.6 Gestion de la démarche qualité

4.8 Consultation et ACT

3.1 Stratégie et développement de l’agence

4.7 PRO/ Dossier Consultation des Entreprises

3.2 Réponse aux appels d'offres et aux concours 3.4 Etablissement et négociation de l’offre de maîtrise d’œuvre

4.6 Etablissement de la demande de PC 4.5 Esquisse/Avant Projet Sommaire

4.1 Etudes préalables

4.2 Elaboration d’un programme

78


CARNETS DE BORD CARNET de BORD HMONP Postulant : July Bejarano Tuteur : Anastas Khalil Directeur d'Etudes : Manuel Bello Marcano Mois 7 1.1 Expression d'une posture personnelle

5.4 Les responsabilités vis à vis des enjeux de société

1.2 Réalisation du projet personnel

5

2.1 Maîtrise de l’image de l’agence

5.3 Les responsabilités relatives à l’outil de production 4

5.2 Les responsabilités dans le cadre des relations contractuelles

2.2 Maîtrise financière de l’agence 3

5.1 Les responsabilités vis à vis de l’œuvre

2.3 La maîtrise des coûts d’étude par projet 2

4.11 Management de projet

2.4 Veille technique et réglementaire 1 Moi

4.10 Direction de l’Exécution des Travaux

2.5 Gestion des documents produits par l’agence

0

4.9 Préparation de l’exécution des travaux

2.6 Gestion de la démarche qualité

4.8 Consultation et ACT

3.1 Stratégie et développement de l’agence

4.7 PRO/ Dossier Consultation des Entreprises

3.2 Réponse aux appels d'offres et aux concours 3.4 Etablissement et négociation de l’offre de maîtrise d’œuvre

4.6 Etablissement de la demande de PC 4.5 Esquisse/Avant Projet Sommaire

4.1 Etudes préalables

4.2 Elaboration d’un programme

CARNET de BORD HMONP Postulant : July Bejarano Tuteur : Anastas Khalil Directeur d'Etudes : Manuel Bello Marcano Mois 8 1.1 Expression d'une posture personnelle

5.4 Les responsabilités vis à vis des enjeux de société

1.2 Réalisation du projet personnel

5

2.1 Maîtrise de l’image de l’agence

5.3 Les responsabilités relatives à l’outil de production 4

5.2 Les responsabilités dans le cadre des relations contractuelles

2.2 Maîtrise financière de l’agence 3

5.1 Les responsabilités vis à vis de l’œuvre

2.3 La maîtrise des coûts d’étude par projet 2

4.11 Management de projet

2.4 Veille technique et réglementaire 1 Moi

4.10 Direction de l’Exécution des Travaux

2.5 Gestion des documents produits par l’agence

0

4.9 Préparation de l’exécution des travaux

2.6 Gestion de la démarche qualité

4.8 Consultation et ACT

3.1 Stratégie et développement de l’agence

4.7 PRO/ Dossier Consultation des Entreprises

3.2 Réponse aux appels d'offres et aux concours 3.4 Etablissement et négociation de l’offre de maîtrise d’œuvre

4.6 Etablissement de la demande de PC 4.5 Esquisse/Avant Projet Sommaire

4.1 Etudes préalables

4.2 Elaboration d’un programme

Mathieu Ambert Mattao Architecture

Anastas Khalil Atelier d’Architecture

Pierre-Jean Picart Picart Architecture

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