Octobre 2013

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Novembre 2013|


2 | Le journal l’Agral


DIRECTION DE L’AGRAL

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Sommaire

Mot de l’Agral

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MARIE-PIER LANDRY, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’AGRAL

’aimerais tant ne plus jamais avoir besoin de mettre du gaz dans mon auto… 70 $ de moins dans mes poches. Je le calcule comme un actif, c’est moins déprimant… exemple; j’ai 200 $ dans mon compte chèque, 200 $ sur ma visa… mais j’ai le ¾ du réservoir de gazoline! J’ai donc un actif de 75 % X 70 $ = 52.50 $. (P.-S. : ceci est un exemple purement hypothétique) Comment pourrais-je alléger mes dépenses en carburant afin de conserver cet actif le plus longtemps possible? Prendre l’autobus! Oui, mais je dois quand même prendre mon auto pour l’épicerie et autres commissions… et pour descendre chez mes parents, ça me coûte 30 $ d’Orléans Express… je suis encore mieux de prendre mon auto et d’offrir un amigoexpress. En voilà une bonne idée pour valoriser mon actif! Mais ce serait encore mieux si je pouvais simplement ne pas payer mon gaz… mais comment? Une fois au Cégep, j’avais un prof de philo qui donnait un cours de développement durable, et qui avait transformé sa vieille VW golf pour qu’elle fonctionne sur l’huile de patate frite. Sean Boris de son nom nous avait vanté son économie annuelle de 2000 $ grâce à cette transformation. Bon, ici on ne parle pas de travaux majeurs, je ne transformerai pas Marcel (nom affectueux donné à la Jetta 1989 diesel de ma sœur en l’honneur de son odeur de vieux mécanicien) en Optimus Prime (vaillant commandant suprême des Autobots dans les Transformers).

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Mot de l’Agral Éditorial L’économie et l’environnement Composter au lieu de gaspiller, voyez donc! Le moteur agroforestier : En vaut -il le tracteur? Le flexitarisme ou l'art de nourrir la planète Communiqué de presse Des aliments d’ici La production de Steak sous tous ces angles! Le Horse Quoi??? Surveiller l’arrivée du « Far West »! Ce que vous avez toujours voulu savoir sur…VIA Agro-écologie ! M. sale se nettoie Présentation de l’équipe du journal! Sudoku

Le principe reste simple; 1.Ça vous prend une bagnole qui a un moteur à combustion interne (au Diesel) * pas la marque de vêtements qui vend des bobettes à 150 $, le gaz, le fuel!* 2.Un restaurateur qui veut bien vous fournir en huile usée! 3.Faut changer les injecteurs, pour qu’ils filtrent le combustible pour s’assurer qu’il n’y a pas de gramens qui se ramassent dans la chambre de combustion. 4.Si je veux utiliser des restants d’huile à friture de restaurants, je dois mettre un filtre à l’entrée du réservoir pour éviter l’encrassement. 5.De nouvelles bougies d’allumage spécialisées pour les conditions froides (à vérifier par mon chef mécano! Je ne peux pas croire qu’au Québec les glow plug ne sont pas adaptés aux temps froids…) 6.Une déviation de liquide refroidisseur vers les lignes de carburant pour diminuer la viscosité du combustible! 7.Et beaucoup de volonté! Certaines compagnies offrent des ensembles de démarrage pour faire les modifications vous-même! Sinon, une autre alternative s’offre à vous; acheter un réacteur à biodiesel qui par mélange avec certains additifs, un peu de chaleur et quelques rinçages, nettoie et stabilise l’huile végétale et ainsi vous pouvez l’utiliser pur ou en mélange avec du diesel standard sans majeure modification à votre mécanique. Ces miniraffineries se vendent au prix de 650 $ par la compagnie BioBot. Bien sûr, il n’y a pas assez de distributeurs d’huile de friture pour tout le monde, mais de toute manière, les automobiles diesel occupent un faible pourcentage des bagnoles au Canada. Et ce n’est pas tout le monde qui est pauvre comme nous, chers étudiants, donc à court terme, c’est une belle alternative non? En attendant qu’il y ait des Prius bazous et des Volts pas trop chers!

L’Agral Journal des étudiants de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation Local 0116, Pavillon Paul-Comtois 2425 rue de l’Agriculture, Québec (Qc), G1V 0A6 Tél : (418) 656-2131 poste 3565 Fax : (418) 656-2610 agral@fsaa.ulaval.ca Directrice générale : Marie-Pier Landry Rédacteur en chef : Jérôme Claveau Secrétaire : Audrey Vézina Chef de pupitre : Alexandre Bisson Responsable de la page couverture : Raphaëlle Gendron Responsable de la mise en page : Joanie Jacob, Caroline Beaulieu Collaborateurs officiels : Élizabeth Lepage, Victor Larocque, Cassiopé Morin et Catherine T. Guy 100%


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ÉDITORIAL

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Les céréales et les chauves-souris d’abord!!

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JÉROME CLAVEAU, SCIENCE DE LA CONSOMMATION RÉDACTEUR EN CHEF DE L’AGRAL acile de satisfaire un environnementaleux? Nenon!

Prenons par exemple, je ne sais pas… l’électricité. Il fut un temps jadis, nous produisions de l’électricité en faisant brûler du charbon. Les environnementaleux sont arrivés et ont dit « Mais non, ce n’est pas bon pour l’environnement ». Alors, on a inventé les centrales nucléaires. Encore là, ils n’étaient pas contents, juste parce que « Tchernobyl » et « Fukushima ». Alors, on a fait des barrages hydro-électriques. Pas contents, parce que ça inonde des territoires. C’est alors que sont arrivées les cellules photovoltaïques (les panneaux solaires) et les éoliennes. Le Soleil et le vent, quoi de plus naturel? Mais il semblerait que l’humanité soit encore dans le champ, parce que les cellules photovoltaïques, ça pollue, et les éoliennes, ça perturbe les écosystèmes des chauves-souris! Autre exemple, tant qu’à vider mon sac : les voitures! L’essence, nous dicte le guide du parfait petit amoureux des arbres, c’est mal. Ça pollue! Alors, on a proposé des voitures électriques… mais ça aussi, c’est mal, pour une histoire de batteries qu’il faut changer aux quatre ans. Et là, les méchantes batteries ne sont pas biodégradables. On continue? Il y a de cela quelques années, un chercheur en agriculture a réussi à créer une souche de blé (ou d’avoine, c’est pas ça qui est important) qui non seulement est plus résistante aux conditions climatiques extrêmes, mais qui est aussi beaucoup plus productive! Autrement dit, ce blé là peut pousser dans les régions arides et quasiment désertiques. Cela a failli être acclamé comme étant LE remède à la faim dans le monde. Ça sentait le prix Nobel de l’agriculture (qui n’existe pas vraiment, mais je crois qu’on l’aurait inventé pour l’occasion)! N’eut été des environnementaleux, évidemment. Parce que le chercheur, son blé résistant, c’est un OGM, et ça, c’est mal, les OGM. Même si ça peut régler une des calamités de l’humanité… Maintenant, quand une de cette gang là vient me faire la morale, je sais quoi répondre. « Recyc’, man! » Mais pourquoi recycler, quand on sait qu’une bonne partie du recyclage se retrouve à l’incinérateur ou au dépotoir? « Compost, man! » Et je fais quoi,

après, avec mon compost? J’ai pas de jardin! « Fâ z’en un, man ! » J’ai essayé. Ça m’a pris un été avoir 6 tomates et 2 concombres! Et juste l’équipement pour préparer la terre pour le jardin m’a coûté plus cher que si j’avais acheté mes légumes à l’épicerie. Et soit dit en passant, j’ai une morale à faire moi aussi, à tout ce beau monde qui pense être les agents de la planète. Je suis certain que vous avez un ordinateur portable, un cellulaire (ou tout autre appareil supposément intelligent), un lecteur mp3… Saviez-vous qu’une des composantes essentielles à ces technologies est le coltan? Eh bien, sachez qu’il s’agit d’un minerai qui est extrait en Afrique, plus précisément au Congo, par des enfants qui creusent, pieds nus, dans le roc, motivés à la pointe d’un fusil. Voulezvous vraiment que je vous rappelle que vos appareils sont fabriqués dans les pays du tiers-monde, dans d es cond itions pas croyables? Et à tous ceux qui vont sur les réseaux sociaux pour chialer qu’on détruit la planète, je vous annonce que les serveurs de vos gentils sites favoris sont installés dans d’énormes salles qui doivent être climatisées à l’os, et que cela consomme une quantité d’énergie incroyable. Pire encore. Des recherches de l’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie prouvent qu’un courriel de 1 Mo envoyé à un seul destinataire consomme autant d’énergie que si vous laissez une ampoule allumée pendant deux heures. Si vous l’envoyez à 10 personnes, vous quadruplez cet impact! Alors, arrêtez de m’envoyer des courriels pour me sensibiliser! Et pour ceux qui veulent changer le monde par de petits gestes quotidiens, vous pouvez commencer ici, à l’Université Laval. Visitez le www.si.ulaval.ca/demandes_clients/ developpement_durable_et_environnement/ et cliquez sur « chaque chose à sa place… » pour en savoir plus.


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ENVIRONNEMENT

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L’économie et l’environnement

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ÉTIENNE LAFRANCE, MAÎTRISE EN AGROÉCONOMIE

es changements climatiques sont une réalité et ils ont même été dernièrement confirmés comme une vérité indéniable par la plupart des scientifiques (Foucart, 2013). Qu’est-ce qui fait que dans ce domaine, ça ne change pas? La première idée qui nous vient en tête, c’est l’économie. On entend dans divers médias que les initiatives environnementales ont pour conséquence de ralentir l’économie. Qu’est-ce que l’économie a à dire sur l’environnement ?

cher ou parce qu'elles internalisent la pollution dans leur coût de production (c’est-àdire qu’elles paient pour compenser ou éliminer leur pollution).

Premièrement, le gros problème avec l’environnement dans l’économie, c’est qu’elle n’est pas prise en compte dans les coûts des entreprises. On dit qu’elle est une externalité et donc qu’elle peut être soit positive - par exemple, une entreprise agricole peut donner un beau paysage - soit négative, comme dans notre cas avec la pollution. Ces externalités sont exclues du marché, car une entreprise ne pait pas pour la pollution et elle n’est pas non plus récompensée pour les bienfaits qu’elle crée.

Donc, les politiques environnementales d’un seul pays n’ont pour effet que de nuire à son économie. Et une fois que les entreprises respectueuses de l’environnement fermeront leurs portes, elles seront remplacées par des entreprises extérieures « traditionnelles » et la conséquence environnementale n’aura guère changé.

Le problème politique avec l’environnement, c’est que l’environnement n’a pas de frontière politique; la pollution de l’air faite par un pays voisin peut très bien se retrouver dans votre cours. Pour qu’une politique environnementale soit conséquente, il faut qu’elle se fasse de concert avec les pays voisins. De plus, les entreprises plus respectueuses de l’environnement sont moins compétitives. Elles doivent généralement vendre leurs biens à prix supérieurs, parce que les intrants coûtent plus

Le problème économique est de déterminer quelle est la valeur économique à mettre sur un bien environnemental. L’eau et l’air sont gratuits, alors quelle est la valeur que les gens y accordent? Et combien doit-on faire payer aux pollueurs? Il existe plusieurs méthodes, qui diffèrent en fonction des différents cas, comme par exemple la méthode des prix hédonistes sur la qualité de l’air. Brièvement, il est possible de faire ressortir un ensemble de variables qui influencent le prix des loyers et d’isoler l’effet de la qualité de l’air sur celles-ci : c’est la valeur que les gens accordent à l’air. Cependant, elles ne font pas toutes l’unanimité et les pays qui sont économiquement plus faibles ont tendance à accorder une valeur plus faible à l’environnement (Yusuf et Resosudarmo, 2009). Pour améliorer la situation, il faut prendre en compte plusieurs aspects de la société, dont l’environnement, l’aspect social, mais aussi la variable économique. Cependant, le tout doit se régler au niveau politique qui doit militer en faveur d’un développement durable.


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ENVIRONNEMENT

Composter au lieu de gaspiller, voyez donc!

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arfois, vous vous demandez peut-être quel serait le meilleur moyen de réduire votre empreinte environnementale; en faisant du compost?, en vous procurant une voiture hybride?, en utilisant des couches lavables au lieu des jetables?, en lavant vos vêtements à la main?, ... Eh bien moi, j’ai pensé à quelque chose qui pourrait révolutionner notre consommation d’eau et qui sera le sujet de mon article sous le thème de l’environnement ……… les toilettes compost! Ou si vous aimez mieux, les toilettes à litière biomaîtrisée! En fait, saviez-vous que nous consommions chacun jusqu’à 100 000 litres d’eau potable traitée par année seulement pour évacuer nos déchets humains? Eau qui devra être retraitée à nouveau! C’est une aberration écologique humanitaire quand on pense qu’environ le tiers de la population mondiale n’a pas accès à de l’eau potable et que nos sources provenant des nappes souterraines s’épuisent peu à peu. Plus de 6 millions d’enfants meurent chaque jour parce qu’ils n’ont pas accès à une eau saine, tandis que nous consommons 386 litres d’eau par jour dont plus du quart est « flushé » aux toilettes! Mais maintenant, assez les reproches, passons au vif du sujet. À quoi ça ressemble?, à quoi ça sert?, comment ça marche?, mais ça pue pas ça des toilettes compost? Voilà des questions qui bientôt trouveront réponse. Premièrement, une toilette compost est en fait un genre de bécosse intérieur et/ou extérieur, confortable, esthétique et sans odeur. Cela n’a rien à voir avec les toilettes chimiques bleues qu’on connait. Elle offre aussi la possibilité de créer une matière fertilisante à utiliser pour les arbres et les arbustes. Cela peut être très simple à construire. Elle peut consister seulement en un sot dans un meuble de bois avec un trou où s’assoir. Mais, elle peut être beaucoup mieux aménagée avec une belle cabane, une porte rouge, des fenêtres et des rideaux en dentelle. Pour les frileux, on peut même installer une toilette compost dans sa salle de bain, dans sa maison, sans odeur garantie! Remplacer une toilette compost par une toilette qui évacue à l’eau permet d’économiser jusqu’à 100 000 litres d’eau potable par année! Si vous n’êtes pas très manuel, on

CAROLINE BEAULIEU, AGRONOMIE ASSISTANTE À L’AGRAL peut trouver des toilettes de ce genre dans les home dépôt ou autres quincailleries. La preuve se trouve sur ce lien http:// www.homedepot.ca/catalogue/toilettes-a-compost/273225. C’est une toilette dans laquelle on fait le besoin numéro un, ainsi que le besoin numéro deux. Le fait de mêler urine et excréments permet à la cellulose végétale d’empêcher les réactions enzymatiques de se faire et donc aux mauvaises odeurs d’apparaître. La cellulose végétale vient d’une litière végétale composée de végétaux secs, soit de branches, de feuilles, de paille, etc. On applique aussi des copeaux de bois à chaque utilisation. La règle est : une poignée après le besoin numéro un et deux poignées après le besoin numéro deux. Un pour un et deux pour deux! Facile à retenir! Et on met tout d’abord de la litière dans le fond du contenant qui reçoit nos besoins. Le contenant peut être vidé seulement une fois par semaine, tout dépendant de sa grosseur. Cela se fait en général manuellement. On met ensuite les résidus en tas, avec de la paille. C’est comme faire du compost alimentaire. Cependant, on ne prend pas le risque d’utiliser ce compost pour notre potager, mais il fera un excellent engrais pour nos arbres et nos arbustes. Après avoir passée tout un été à utiliser ce genre d’installation, je peux vous assurer que cela est très bien. Je ne dis pas pour l’hiver, mais pour l’été, je trouve ça beaucoup plus naturel comme façon de procéder. Et lorsqu’on est bien installé et qu’on suit la bonne technique, cela n’est pas si écœurant à gérer, pas plus que la litière de son chat! Lorsque j’étais au Sénégal, c’était le même principe, mais on ne faisait pas de compost, on faisait nos besoins au-dessus d’un trou. Mais quand on vit dans un milieu comme celui-là, où chaque opération vise à économiser le plus d’eau possible, qu’on paye cette eau et que parfois elle vient à manquer, cela me fait de la peine de recommencer à gaspiller autant d’eau au Québec seulement pour me débarrasser de mes excréments. Je peux comprendre que ce n’est pas tout le monde qui soit prêt à faire le saut. Mais, avant de vous construire une toilette compost, vous pouvez commencer par arrêter de « flusher » la toilette lorsque vous faites seulement un petit pipi clair!


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ENVIRONNEMENT

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Le moteur agroforestier : En vaut-il le tracteur? VICTOR LAROCQUE, AGROÉCONOMIE COLLABORATEUR OFFICIEL DE L’AGRAL l'heure où l'on constate l'ampleur des dégâts environnementaux causés par les conséquences de la pratique de l'agriculture, on ne peut qu'éprouver un certain vertige. Ces pratiques, toujours plus présentes aux quatre coins du globe, ne font qu'alourdir le bilan écologique.

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En 1837, un enthousiaste John Deere patentait une charrue en acier capable de convertir des prairies en terres agricoles productives. Ladite charrue devint rapidement le tournant de l'agriculture moderne puisqu'elle gagnait en efficacité et permettait d'utiliser un minimum de capital humain pour cultiver. Au même rythme que cet accroissement effréné de la productivité, des impacts environnementaux se créaient par la bande, entraînant des conséquences néfastes découvertes bien trop tard. En fait, ce n'est qu'en 1989 que le gouvernement fédéral canadien a intégré le problème environnemental à sa politique agricole. Aujourd'hui, l'agriculture est montrée du doigt comme étant le facteur déterminant des enjeux climatiques auxquels nous faisons face. Dans de nombreuses régions du monde, l'agriculture s'est d'abord pratiquée sous couvert végétal, dans des secteurs où le bois constituait la principale matière première. C'est à travers une spécialisation des techniques agricoles que l'exploitation forestière et l'agriculture ont graduellement été séparées. Est-ce allé à l'encontre de l'évolution écosystémique fondamentale?

abris, lesquels contribuent, entre autres, à modérer la vitesse des vents et à stabiliser les sols. Le fait qu'un chef mondial en conception de machinerie agricole prenne de telles initiatives est un signe manifeste qu'il y a nécessité de se pencher sur le cas de l'agriculture souveraine au niveau mondial. MacDicken et Vergara (1990), du Conseil International de Recherche en Agroforesterie de Nairobi (Kenya), définissent l'agroforesterie comme étant une méthode d'exploitation des terres qui combine l'implantation de matières ligneuses à la production agricole à des fins de préservation écologique et d'optimisation des rendements économiques. Différents types d'agroforesterie sont pratiqués de par le monde. Par exemple, en Chine, la production forestière est incorporée à plus de 3 millions d'hectares de terres agricoles. La variété d'arbres utilisée (Paulownia) possède un système racinaire profond qui interfère peu avec la productivité des vastes cultures de blé cultivées sur la plaine Nord du pays. Quelque 30 ans après l'introduction de l'agroforesterie dans le comté de Minquan, cette espèce d'arbres recouvrait les deux tiers des 46 000 hectares de terres cultivables. L'accroissement de la production forestière dans cette région représente désormais 37 % des revenus agricoles nets totaux, ce bois dur étant fortement en demande sur le marché de la construction. Il peut également être vendu comme bois de chauffage, les feuilles peuvent servir comme fourrages ou comme engrais verts et les arbres protègent les cultures de l'érosion éolienne et de

Même si John Deere (la compagnie) est souvent associée à l'agriculture intensive à travers la mécanisation des pratiques, elle tend à recycler une part de ses intérêts en agriculture souveraine. Par exemple, en collaboration avec un important propriétaire terrien brésilien, la multinationale travaille à la revalorisation des terres agricoles dégradées en y incorporant le travail en semis direct. Ce mode de production, basé sur une absence de travail de la terre et une rotation des cultures, permet une préservation et un enrichissement des sols organiques, une diminution des risques d'érosion, une réduction de l'utilisation d'intrants chimiques ainsi qu'une meilleure rétention de l'eau. L'initiative de John Deere au Brésil implique une préservation des zones peu propices à l'agriculture, lesquelles sont mises en terrasses et parsemées d'arbres. À cette organisation s'ajoute l'implantation de systèmes de haies brise-vent et de rideaux-

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l'évapotranspiration. Au Royaume-Uni, un système agroforestier combinant l'exploitation forestière, la production de céréales et des espaces de pâturages a été très profitable pour les producteurs. McAdam et al. (1999) ont pu constater que des rangées de frênes (bois dur utilisé en construction) intercalées à des espaces de pâturages n’ont pas affecté le rendement des pâturages au cours des 10 premières années du cycle de 40 ans du bois. Les incitatifs pour accroître la biodiversité dans les systèmes pastoraux ainsi que l'incertitude des prix de la viande par rapport à celui du bois encouragent les agriculteurs à pratiquer l'agroforesterie. Les études environnementales entourant l'agroforesterie sont moins élaborées que les analyses économiques; les systèmes agroforestiers sont toutefois reconnus pour réduire l'empreinte carbone, les arbres ayant la capacité d'emmagasiner une part importante du dioxygène atmosphérique. À cet effet, la Fédération internationale de l'Automobile a pris l'initiative de contrebalancer une part de la pollution en émission de CO2 émise par son industrie en crédits carbones. Ainsi, l'équivalent de dizaines de milliers de tonnes métriques de carbone est planté à travers des réseaux agroforestiers depuis 2000, rémunérant l'implication écologique d'une large proportion de producteurs agricoles (Jong, et al., 2000).

Novembre 2013| 11 Globalement, on remarque de nombreuses réussites en agroforesterie, mais celles-ci se font souvent à petite échelle. L'emphase devrait être mise sur des innovations institutionnelles permettant de transposer ces réussites à plus grande échelle, soit par le biais de politiques agricoles. Une implication du secteur privé est également essentielle pour rendre le secteur concurrentiel; en ce sens, l'activité de conseillers en gestion peut s'avérer importante pour la promotion et l'organisation du secteur (State of the World's Forests, 2005). Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec inclut l'activité forestière à son initiative de Plans de Zonage agricole, mais peu est dit quant aux moyens de promouvoir l'agroforesterie (UPA, 2013).


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ENVIRONNEMENT

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Le flexitarisme ou l'art de nourrir la planète

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our ce numéro spécial environnement, je me suis posé la question à savoir comment notre alimentation pouvait influencer la santé de notre planète? Comme on le dit, si le simple battement d’ailes d’un papillon à Paris peut causer une tornade à New York, peut-être que la lasagne servie hier soir a eu une influence sur la forêt amazonienne! Que ce soit à l’épicerie ou au restaurant du coin, l’exotisme et la variété alimentaire nous envahissent même lorsque le mercure chute sous zéro. C’est maintenant dans le confort de nos maisons des plus québécoises que nous pouvons, l’espace d’un moment, voyager culinairement et découvrir une panoplie de nouveaux produits. L’abondance issue de l’industrialisation nous pousse toujours à dénicher l’ingrédient parfait pour épater la galerie ou nos « fans » sur instagram…Cette accessibilité alimentaire a des conséquences importantes sur l’environnement, mais également sur la famine mondiale. Comment se fait-il que nos techniques toujours plus évoluées et efficaces en agriculture ne suffisent pas à nourrir la planète en 2013? En plus de nombreux problèmes issus de vols de terres et de spéculations boursières sur les aliments de base, l’importation de nouveaux produits et notre consommation excessive de viande ont des répercussions néfastes sur l’émission de carbone et par ricochet sur la santé de notre planète.

CATHERINE T.GUY, NUTRITION COLLABORATRICE OFFICIELLE DE L’AGRAL Vous avez probablement déjà entendu parler des lundis sans viande? Ce mouvement, popularisé par nul autre que Paul McCartney, prône une alimentation qui se veut exempte de protéines animales. À titre d’exemple, pour produire 1kg de viande de bœuf on utilise de 5000 à 20 000 litres d’eau et près de 10 kg de maïs. De plus, la production et l’exportation de viande contribuent à émettre près de 18 % des émissions de gaz à effet de serre totales. Il devient donc inévitable de comprendre l’impact que nos choix dans l’assiette ont sur le réchauffement climatique. Par contre, avant de vous lancer tête première dans un de ces régimes à la mode, il est important de mettre sur table quelques petits principes de bases. Il existe différents dérivés au végétarisme, mais d’ordre général, ce régime exclu tous produits de viandes, de volailles et de poissons. De plus, certaines formes vont même jusqu’à proscrire les produits laitiers et les œufs. Il existe d’autres variantes plus extrémistes, comme le régime crudivore, mais en raison de ses nombreuses restrictions alimentaires, il n’est pas reconnu par le guide alimentaire canadien. Il est important de savoir qu’il est facile d’atteindre les recommandations en protéines en excluant les sources animales. Par contre, afin d’en tirer le maximum et d’assurer nos besoins en certains nutriments comme le fer, le zinc et la vitamine B12, il est important de bien s’informer avant de modifier drastiquement nos habitudes alimentaires. Les femmes enceintes sont notamment plus à risques de développer des carences en fer notamment. La règle d’or : on s’informe avant d’agir et on y va graduellement. Un moyen de s’initier progressivement à ce mode de vie est d'adopter flexitarisme. Populariser depuis peu par le restaurant le Commensal, cette forme de végétarisme encourage une alimentation où on se prétend végétarien à temps partiel, selon notre fréquence et nos envies. Comme vous le savez, les protéines ont la cote ces jours-ci. Tandis que les portions de steak ne cessent d’augmenter, c’est surtout nos reins qui travaillent plus fort pour tenter d’éliminer les excès en urée, azote, créatine, etc. Heureusement pour ceux qui sont moins friands de viande rouge, les protéines se retrouvent dans une panoplie d’aliments et en diversifiant bien nos sources, les recommandations sont vite comblées. Pour former des protéines qui sont complètes, certains acides aminés, 9 pour être précise, sont dits essentiels. On a longtemps pensé qu’on devait combiner ces dif(Suite page 14)


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férentes sources au cours du même repas, mais les dernières études sur le sujet suggèrent que le simple fait d’avoir des sources complémentaires au courant de la journée était suffisant à combler nos besoins. En effet, il se crée un pool d’acides aminés, qui au moment opportun, est utilisé selon les besoins de notre organisme pour former les protéines nécessaires. Quelques idées de combinaisons idéales…  Baba ghannouj et pain pita  Salade de pois chiche et pacanes  Riz aux lentilles Le principe ici est de mélanger les légumineuses avec des noix ou avec des grains céréaliers. Voilà donc une bonne façon d’utiliser facilement les restes qui s’ennuient dans les armoires… Pour ceux et celles qui ne peuvent passer à côté d’un tendre filet mignon ou du bœuf aux légumes de grand-maman, il existe tout de même de belles façons d’encourager le mouvement écologique. Beaucoup d’organismes et de fermes offrent maintenant à l’année des paniers biologiques à des prix très raisonnables. Le principe est simple, on s’abonne pour la quantité désirée et on récupère notre panier une fois par semaine à un point de chute déjà établi. On soutient ainsi les producteurs de la région tout en favorisant l'économie locale. Les paniers de la coopérative La Mauve ont d’ailleurs un point de chute à l’Université Laval. Pour plus de détails : http://www.lamauve.com/. Les paniers biologiques nous assurent également un approvisionnement en légumes et fruits du Québec. Maintenant que nous pouvons nous délecter d’ananas et de kiwis en plein mois de février, croyez-vous être prêts et suffisamment sensibilisés pour vous restreindre à notre disponibilité locale, beaucoup

moins variée? Livres  Destruction massive ; géopolitique de la faim – Jean Ziegler (12,99 $)  Végétarien, parfois, souvent ou passionnément – Vincent Graton (39.99 $)  Cuisine locale quatre saisons – Anne Samson (29,95 $) Sites internet végétaliens  http://ohsheglows.com/ http://kblog.lunchboxbunch.com/ ZIEGLER, J. Destruction massive : géopolitique de la faim. Éditions du seuil. 2011  http://www.wasserstiftung.de/fr/wasserfakten.html Organisation des Nations Unies pour l‘Alimentation et l‘Agriculture, « L’élevage aussi est une menace pour l’environnement », 29 novembre 2006.


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ENVIRONNEMENT

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Communiqué de presse IAAS

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estival de films AlimenTERRE Du 11 au 14 novembre 2013 Au théâtre de poche, Pav. Maurice-Pollack, Université

Laval Dans le cadre des Journées québécoises de la solidarité internationale IAAS Université Laval, en partenariat avec la Chaire en développement international de l'Université Laval, organise pour la première fois à Québec, le festival de films AlimenTERRE, coordonné par le Comité français de solidarité international (CFSI).

Le Festival de films AlimenTERRE s'inscrit dans la campagne AlimenTERRE, dont il est l'évènement central. Créée au début des années 2000, celle-ci milite en faveur d’une agriculture familiale viable et durable au service du droit à l’alimentation et de la souveraineté alimentaire. Elle permet de mieux comprendre les interdépendances entre le modèle agricole et alimentaire occidental dominant et la faim dans le monde. Programmation : 4 documentaires pour réfléchir et échanger sur des sujets de société !  Lundi 11 novembre, 17h30 : Culture en transition, Nils Aguilar, 2012 (52')  Mardi 12 novembre, 17h30 : Taste The Waste, Valentin Thurn, 2011 (88')  Mercredi 13 novembre, 17h30 : LoveMEATender, Manu Coeman, 2011 (64')  Jeudi 14 novembre, 17h30 : Le Pain des tropiques, Bernard Simon, 2011 (60') Contact : Charline de Rouvroy Courriel : iaasulaval.canada@gmail.com


ALIMENTATION

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Des aliments d’ici

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anger local rime nécessairement avec une alimentation qui s’ajuste au gré des productions saisonnières. Ainsi, manger local est une façon de «redécouvrir les légumes et fruits oubliés de notre patrimoine», tout en donnant un coup de pouce à notre économie. Statistique intéressante : « Selon le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, si chaque consommateur achetait pour 30 $ de plus en produits québécois par année, ils injecteraient, en 5 ans, un milliard de dollars de plus dans l’économie locale». Comme quoi une petite contribution individuelle, quand elle est partagée, peut faire une grande différence à l’échelle régionale, voire provinciale! Et puis, évidemment, manger local, c’est aussi faire un choix environnemental. À chaque fois que nous réduisons notre consommation de produits qui ont voyagé des centaines de kilomètres avant de se retrouver dans notre assiette, nous faisons un pas de plus vers une meilleure santé planétaire.

PASCALE BÉLANGER BUREAU D’ENTRAIDE EN NUTRITION En attendant, voici une recette qui met à l’honneur deux légumes d’ici : la pomme de terre (disponible à l’année) et les courges d’hiver. Gratin dauphinois à la courge Par Valérie Lebel Ingrédients : 5 ml (1c. à thé) 80 ml (1/3 tasse) 160 ml (2/3 tasse) 1 Au goût 2 ½ 100 g (1/4 lb)

Oui, bon... mais comment privilégier concrètement les aliments d’ici? 1. Planifiez votre menu selon la disponibilité des aliments. Cette stratégie vous permettra aussi d’économiser. a) Pour savoir quels fruits et légumes sont disponibles en automne, hiver, printemps et été au Québec, consultez la fiche résumé «Fruits et légumes d’ici par saison» publiée sur le site de Équiterre. b) Adoptez le site de SOS Cuisine - Inspirez-vous des menus hebdomadaires proposés pour manger local de mai à octobre. - Consultez le tableau qui vous présente la disponibilité réelle des produits maraîchers du Québec avec des liens vers les recettes qui les utilisent. Simplement génial ! 2. Inscrivez-vous à des paniers bio. Suivez les indications sur le site internet d’Équiterre pour connaître les services offerts près de chez vous. Tous ces liens se trouvent sous l’onglet « Manger local » dans la section Journal l’AGRAL de notre site internet : http://benasso.e-monsite.com/

beurre tofu soyeux lait gousse d’ail pressée sel et poivre pommes de terre de grosseur moyenne (brossées et lavées) courge d’hiver de votre choix (butternut, poivrée,…) épluchée fromage cheddar fort, râpé

Préparation : 1. Beurrer un moule de type Pyrex. 2. Passer le tofu, le lait et l’ail au mélangeur ou à l’aide d’un pied mélangeur, et assaisonner. 3. Couper en tranches fines les pommes de terre et la courge. 4. Déposer ces tranches en couches successives en les arrosant du mélange de tofu et en ajoutant un peu de fromage entre chaque étage. 5. Étendre le reste du fromage râpé sur le dessus, couvrir avec du papier d’aluminium. 6. Cuire au four à 200°C (400°F) environ 45 minutes. 7. Retirer le papier d’aluminium et faire griller. Quelques variantes… Varier le choix des légumes racines (carotte, patate douce, navet) et tenter l’expérience avec différents fromages! Recette inspirée de : Pierre Vigeant, Cuisiner en solo une portion à la fois, Édition La semaine ISBN 978-2-923771-56-4ABC


PRODUCTION ANIMALE

18 | Le journal l’Agral

La production de Steak sous tous ses angles! ELIZABETH LEPAGE , AGRONOMIE COLLABORATRICE OFFICIELLE DE L’AGRAL

L

e vendredi 11 octobre avait lieu la formation en production bovine à Princeville. C’est une suite de conférences données par des professionnels du milieu. Chacun ayant son champ d’expertise, ils nous font part de leur recherche ou du projet sur lequel ils travaillent actuellement. Le menu de cette formation :  Caractérisation des fumiers de bovin de boucherie  Commercialisation de la viande  Évolution de la génétique bovine  Présentation d’un outil de calcul des coûts approximatifs d’élevage d’une taure  Agriculture nordique : Cellule innovante en production bovine  L’abattage au Québec Et plus… Je vous glisse un mot des faits saillants de la journée. UN BOVIN : DE NOMBREUX PRODUITS ! Épaule (31 %) 20 produits 421 $

Poitrine (13 %) 9 produits 90 $

Côtes (12 %) 10 produits 279 $

Longe (18 %) 12 produits 423 $

Un total global s’estimant a 1796 $ pour 58 produits. Ceci comprend les sous-produits comme la peau (68 $) et les abats (16 produits-86 $). Une de mes conférences préférées fut sur l’évolution de plusieurs caractères génétiques évalués par deux agronomes du MAPAQ pour les 5 races les plus importantes. Ce communiqué permet d’établir les progrès des dernières années chez les Angus, Hereford, Simmental, Charolais et Limousin. Les tendances :  En général, les races ont réduit leur stature, relative à la hauteur aux hanches. Par contre, leurs gains de poids ont augmenté.  Les caractères liés aux carcasses ont peu augmenté.  Les sujets croisés ont progressé plus rapidement du côté des caractères liés aux facilités de vêlage et l’aptitude laitière que pour leur aptitude à la croissance.  Un phénomène de convergence des races semble bel et bien exister! L’agriculture nordique est soutenue par la recherche et le développement d’un OSBL ‘ Agriculture norCuisse (23 %) dique axée sur la production bovine’. Deux agronomes et 9 produitschargés de projet ont travaillé 335 $ sur le projet ‘cellule innovante en production bovine’ qui consiste à réduire les coûts de production, augmenter le prix de vente suite à l’ajout de valeur et changer le modèle d’affaires. 254 producteurs, 24 000 vaches, 19 transformateurs, plusieurs associations de commercialisation de viande ainsi que 2 établissements scolaires sont impliqués dans les recherches. Flanc (3 %) 6 produits 32 $ (Suite page 19)


PRODUCTION ANIMALE (Suite de la page 18)

Races

Jusqu’à aujourd’hui, les recherches ne sont pas complétées, mais les objectifs s’atteignent peu à peu.

ayant…

Les réflexions des régions du Nord :  Le modèle conventionnel actuel compromet la pérennité des entreprises!  La production différenciée répond à la demande et favorise une meilleure rentabilité!

Facilité de vêlage direct Poids à la naissance

Aptitude laitière

Facilité de vêlage N’hésitez pas à vous joindre à nous pour maternel une autre de ces journées des plus formatrices! Suivez-nous sur Facebook.

Meilleurs progrès Dans le temps

Meilleurs résultats

Caractères

Gain naissancesevrage Alors, voilà le petit résumé de notre journée! Il est difficile pour vous de constater Gain post sevrage la profondeur de cette formation, mais je vous passe un papier… une journée comme celle-là vous sature d’informations!

Novembre 2013| 19

Surface d’œil de longe Persillage

Simmental

Angus

Simmental

Angus

Hereford

Simmental

Hereford

Charolais

Hereford

Simmental

Angus

Simmental

Charolais

Limousin

Angus

Angus


20 | Le journal l’Agral

ÉQUITATION

Le Horse Quoi???

O

n s'entend qu'il y en a plusieurs en agronomie qui pratique un sport équestre (J'en ai aucune idée pour les autres programmes de la faculté, désolée!). Il existe plusieurs disciplines. En équitation western, il y a par exemple le reining, plaisance et gymkhana. Pour l'équitation classique, les disciplines sont le dressage et le saut d'obstacles par exemple. Ces disciplines sont déjà bien implantées au Québec, et il y a des circuits de compétition selon les diverses associations. Mais, à par les mordus de chevaux, qui a déjà entendu parler du horse-ball? J'en doute qu'il y en ait beaucoup qui sait c'est quoi et qui pratique ce sport. Pour commencer, le horse-ball est un sport d’équipe à cheval qui est en émergence au Québec. Ce sport est une adaptation française du Pato Argentin. Donc, le fonctionnement du jeu est l’affrontement entre deux équipes composées de 6 horseballeurs (les joueurs sont nommés ainsi!) et de deux remplaçants. Les équipes se disputent le ballon afin de faire un but dans le camp adverse en faisant un minimum de trois passes à trois horseballeurs différents. Le ballon est en fait un ballon de soccer munit de six sangles en cuir. Le terrain est de 60 à 80 mètres de longueur et de 20 à 30 mètres de largeur, et à chaque extrémité du terrain se retrouve un but. Contrairement au basket-ball, l’arceau de un mètre de diamètre est situé à quatre mètres du sol et est perpendiculaire au sol. Si durant les échanges, le ballon tombe au sol, et bien, il faut le ramasser, mais sans débarquer de son cheval. Le ramassage du ballon se fait uniquement au pas, au trot, ou bien au galop. (Interdiction de le ramasser à l'arrêt!) Le ramassage est un des aspects les plus spectaculaires de ce sport. Certains doivent se dire en lisant ceci : mais ils doivent se péter la gueule pour juste ramasser un ballon!

AUDREY VÉZINA, AGRONOMIE SECRÉTAIRE DE L’AGRAL N'ayez crainte, les chances de tomber sont très minimes, car les étriers du cavalier sont attachés et reliés ensemble par une sangle de ramassage. Avec cette sangle, le cavalier peut attraper facilement un ballon qui est dirigé près du sol ou très haut dans les airs sans perdre l'équilibre.

Dans ce sport, les contacts physiques sont fréquents, d’où la nécessité que le cheval et le cavalier soient munis d’équipements de protection. Donc, le port de la bombe est une obligation pour le cavalier. Le port d'éperons est interdit pour la protection du cheval. Il lui faut des protections obligatoires aux quatre membres : des polos retenus avec du ruban adhésif et des cloches. Pas des cloches comme celles des églises là! Mais, pour protéger les sabots! De plus, le cheval doit avoir un mors non sévère. Comme mentionné plus tôt, la sangle de ramassage est un pré requis pour jouer au horse-ball. Elle doit passer près de la sangle de la selle et elle doit passer dans l'anneau de la martingale fixe. Un match de horse-ball est séparé en deux périodes de 10 minutes avec une mi-temps de trois minutes. Le match (Suite page 21)


ÉQUITATION

Novembre 2013| 21

(Suite de la page 20)

débute comme suit. Premièrement, le ballon est placé à la ligne de 10m dans le camp de l'équipe qui commence avec le ballon et les joueurs de cette équipe qui ramasseront le ballon sont placés à l'arrière de la ligne de 10m. Les joueurs de l'équipe adverse sont placés dans le sens du jeu. Lorsque l'arbitre siffle le coup d'envoi, le ballon est ramassé et un minimum de trois passes entre différents joueurs de l'équipe doivent être faites pour compter un but sans se faire arracher le ballon par l'équipe adverse. Le fonctionnement du jeu se fait selon plusieurs règlements et types de pénalités. Pour ceux et celles qui seraient curieux d'en savoir plus sur les règlements, aller sur le site suivant: www.horse-ball.ca.

Au Québec, nous avons une association de horse-ball, (l'association du Horse-ball au Québec) et elle régit et organise les matchs du circuit. De plus, elle régit aussi l'équipe canadienne avec Équine Canada. L'association est affiliée à la Fédération équestre du Québec et elle organise des démonstrations de horse-ball et des cliniques de perfectionnement. L'association souhaite que le horse-ball gagne en popularité à travers le Québec. Ce sport ne demande pas d'être un as de l'équitation. Les gens qui pratiquent l'équitation western comme ceux en équitation classique peuvent pratiquer ce sport. Aucune raison de ne pas l’essayer.


VIE FACULTAIRE

22 | Le journal l’Agral

Surveiller l’arrivée du « Far West »! L’ÉQUIPE DE LA SAAC

C

owboys et Cowgirls, il est maintenant temps de préparer vos bottes, vos chemises et vos chapeaux, car le « Far West » sera bientôt en ville! En effet, lors du 14 novembre prochain, la cafétéria du comtois se transformera en SALOON! Après avoir rassemblé les troupes lors du méchoui en septembre dernier qui a d’ailleurs été un grand succès, les cowboys et cowgirls de la SAAC organisent ce saloon pour festoyer et prendre un « break » à l’approche du grand évènement qui se déroulera au mois de janvier. Le saloon est donc un évènement à ne pas manquer pour venir décompresser et avoir du plaisir. Dès que vous aurez traversé les portes battantes, l’effet sera immédiat. Lors de cette soirée, vous aurez la chance d’affronter le taureau mécanique qui n’est pas de tout repos. Donnezvous des défis et peut-être que vous serez LE cowboy ou LA cowgirl du saloon 2013 en remportant le meilleur temps de chevauche sur ce taureau. Alors, n’ayez pas peur de venir combattre l’ennemi et de montrer à tout le monde que vous n’avez pas froid aux yeux!

Puisque le saloon est un endroit réputé pour les bagarres et les duels, une compétition de danse en ligne entre BACC est organisée pour vous. Dépêchez-vous à rassembler vos troupes, à choisir une chanson country ainsi qu’une chorégraphie originale pour venir nous la présenter durant cette soirée. Surveillez aussi le babillard de la SAAC, les détails du concours seront affichés avec la fiche d’inscription. Qui sait? Vous remporterez peut-être la compétition! Enfin, n’oubliez pas de vous procurer votre billet pour le saloon dès le 4 novembre à la cafétéria ou directement au bureau de la SAAC (CMT -0114). Toute l’équipe de la SAAC vous attend le 14 novembre à partir de 21h pour une soirée des plus remarquable, et ce, avec la meilleure ambiance country qui soit!

Bonjour à tous ! Comme vous le savez, la SAAC est un événement d’une importante envergure et elle existe particulièrement grâce à l’aide que tous les étudiants nous apportent .Chaque année, plusieurs activités sont organisées pour aider au financement du salon. Parmi celles-ci, une levée de fond est effectuée par l’intermédiaire de la vente de cidres provenant de la Cidrerie Pedneault. Les Vergers Pedneault sont situés à l’Isle-aux-Coudres et offrent une variété incroyable de produits du terroir. C’est une entreprise dynamique qui fabrique des produits d’une qualité exceptionnelle et qui vaut la peine d’être connue. Vous aurez la chance de vous procurer ces produits durant tout le mois de novembre, vous retrouverez l’horaire de vente ci-dessous. Une

excellente façon de nous encourager et de découvrir des produits québécois. Horaire de vente À la cafétéria de 12h30 à 13h30 Jeudi, 6 novembre 2013 Jeudi, 13 novembre 2013 Jeudi, 20 novembre 2013 Lundi au vendredi, 24 au 29 novembre 2013 Vous pouvez également en tout temps venir nous voir au bureau de la SAAC pour effectuer votre commande !


VIE FACULTAIRE

Novembre 2013| 23

Ce que vous avez toujours voulu savoir sur… VIA Agro-écologie ! L’ÉQUIPE DE VIA AGRO-ÉCOLOGIE

V

IA Agro-écologie, c’est un organisme étudiant qui fait la promotion et la vulgarisation de pratiques agricoles favorisant le respect des écosystèmes agricoles ainsi que des personnes qui les habitent et les cultivent. En effet, nous croyons que la résolution des problématiques agroenvironnementales passe non seulement par une meilleure compréhension des mécanismes naturels et le développement d’innovations techniques, mais également par une réflexion plus globale portant sur l’organisation des systèmes agroalimentaires et les aspects politiques et économiques qui y sont liés. Voilà pourquoi, afin d’alimenter les réflexions et les débats, vous retrouverez dans les prochaines parutions de l’AGRAL une chronique de VIA Agro-écologie. Celle-ci, très éclectique, portera tantôt sur la situation agricole et alimentaire mondiale, tantôt sur les systèmes agricoles alternatifs, tantôt sur les innovations techniques en agroenvironnement ou tout simplement sur des trucs de jardinage écologique. Et si vous voulez en savoir plus, venez nous retrouver au 0120 du pavillon Paul-Comtois. Nous sommes ouverts tous les jours de la semaine sur l’heure du midi, et les réunions (ouvertes à tous) ont généralement lieu le lundi midi.

Au plaisir de vous y voir ! L’équipe de VIA

VIA Agro-écologie en bref Vous retrouverez chez VIA certains des manuels pour vos cours (Guide de référence en fertilisation, Mémento de l’agronome, manuel sur les grandes cultures biologiques, etc.). *** VIA Agro-écologie possède par ailleurs une collection de plusieurs centaines de livres de référence, dont plusieurs que l’on ne retrouve pas à la bibliothèque universitaire, qui sont consultables et empruntables gratuitement. La bibliothèque fait actuellement l’objet d’un renouvellement. Les suggestions de livres sont les bienvenues. Vous pouvez remplir les coupons que vous retrouvez sur la porte de VIA pour nous faire part de vos suggestions. *** VIA gère un potager écologique à proximité du Jardin Van den Hende, où il est possible de louer une parcelle individuelle pour seulement 15 $ par saison, en plus d’avoir accès aux conseils de notre jardinier et à des légumes produits sur des parcelles communes ! *** VIA est ouvert à soutenir les projets étudiants innovateurs portant sur l’agriculture écologique et la consommation alimentaire responsable sur le campus. Venez nous présenter vos projets !


24 | Le journal l’Agral

LE COURRIER DU BLONDINET

se nettoie CASSIOPÉ MORIN SCIENCES DE LA CONSOMMATION - Garde toujours une arme blanche sur toi et si tu vois quelqu’un jeter un déchet par terre… Bing! Bang! Pouf! -Adepte de littérature? Roule tes « cigarettes » avec les pages de tes livres désuets. -Si tu veux vraiment avoir l’allure d’un écolo, alors tu peux trainer tous tes effets personnels dans des pots Mason… vraiment tout. Ton argent, ton baume à lèvre, tes clés, individuellement placés dans des pots Mason. Le contenu de ton porte-feuille se loge dans plusieurs pots Mason (un pot pour une carte). Ton cellulaire, ton café, tes livres = pot Mason. Ta montre, ton manteau, ton maquillage = pot Mason. Ton lunch, ton chien, tes lunettes = pot Mason.

H

ey toi, j’ai quelque chose à te dire! Étant des universitaires actualisés, nous sommes tous au courant des enjeux environnementaux. Notre planète subit des sévices crève-cœurs, devant nos yeux. Tout comme toi, je me sens souvent impuissant et désabusé devant cette société polluante et productrice de déchets. Néanmoins, il ne faut pas oublier l’importance des petits gestes : récupérer, réutiliser, composter, etc. Je suis moi même un écologiste pratiquant. En effet, chaque jour, je vais traire ma vache pour mon lait, cette même vache, par la chaleur qu’elle dégage, réchauffe mon logis. Son nom est Rita et elle mange les restants de table. Grâce à ce type d’alimentation, je produis moins de déchet. Ma vache me produit aussi du compost pour mon jardin. Je peux la chevaucher à l’occasion, elle aime bien aller reluquer les étalons qui tirent les calèches dans le Vieux-Québec. Ce moyen de transport produit beaucoup moins de gaz à effet de serre. Rita m’aide à aimer la planète. Nous formons une équipe du tonnerre. Tu vois, ce n’est pas si difficile de faire la différence! Mais comment s’y prendre? Consulte le site kijiji.ca dans la section animaux de ferme, tu pourras te procurer une vache. Pourquoi attendre? Tu peux te le permettre et tu sais que c’est la solution logique. La nature te dit merci mon ami! Si ton espace habitable ou une allergie ne te permet pas de te procurer un bovin dans des circonstances saines, il y a d’autres options. Je te propose quelques astuces pour rendre ton quotidien plus vert : - Lorsque tu prends ta douche, tu peux laver ta vaisselle, tes vêtements et ton corps à la fois! Si la tâche est trop imposante, fais-le avec des ami (e) s.

Tes Cds, ton ordinateur, ta mère = pot Mason. Tout se range dans des pots Mason pour être écolo. Tes factures, ton hydravion, ta personnalité = pot Mason. C’est clair? Voici ce que je te réponds si tu es retissant : Mais ça fait beaucoup de pot Mason, c’est lourd! Non, ce n’est pas lourd. Les pots peuvent se fracasser sur le plancher et polluer l’environnement. Non, fait attention c’est tout. Bon, j’espère que je me suis fait bien comprendre. Alors, je m’attends à ce que tu fasses les efforts nécessaires pour sauver notre planète. Merci de ta compréhension, mon ami!


PRÉSENTATION DE L’ÉQUIPE !

Novembre 2013| 25

Sur la ligne du haut, de gauche à droite, on retrouve : Raphaëlle Gendron, Victor Larocque, Jérôme Claveau et Alexandre Bisson. Sur la ligne du bas : Catherine T. Guy, Élizabeth Lepage, Marie-Pier Landry, Caroline Beaulieu, Joanie Jacob, Audrey Vézina et Mélissa Cummings. Absent sur la photo, Cassiopé Morin.


26 | Le journal l’Agral

SUDOKU


Novembre 2013| 27


28 | Le journal l’Agral


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