"Marolles: Trajectoires, identités, territoire" Livret 3

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Carnet

Aline Nous allons chiner à la fin du Vieux marché. Je pense que c’est un truc qui m’a marqué en arrivant à Bruxelles. Cela fait seulement 6 ans. Quand j’ai débarqué dans les Marolles, c’était la première que je voyais une brocante qui pouvait se faire tous les jours quelque part.

Alors voilà, la Brocante se passe et dès que les sifflets de police ont sonné, tu retrouves plein de personnes tout à fait différentes mais qui cherchent ensemble et je l’ai fait aussi : je trouve ça super intéressant.


Il y a plein de trésors oubliés ou des choses utiles mais qui sont jetées aussi. Il y a ce côté-là aussi, c’est dur de voir pleins de choses se faire embarquer et qui vont juste dans les ordures. Alors il y a des gens qui viennent pour récupérer le plus de trucs possibles. Cette ambiance de la fin du marché m’a toujours attirée...



Est-ce que tu connais des gens qui vendent ici ? Aline : oui je pense à Souhil, je l’ai déjà vu vendre ici. Et c’est super agréable de connaître les personnes quand tu te balades. Du coup tu as tes repères par rapport aux étalages ou au marché. C’est une petite pause durant laquelle tu n’es plus dans un rapport acheteur- vendeur. Et en plus je les trouve super courageux d’être là pendant l’hiver. Ils sont là tous les jours même quand il fait froid. Je leur dis « chapeau bas » en fait !





Et quelle est ta dernière trouvaille sur le marché ? Aline : des 45 tours ou des discs, j’en trouve pas mal, c’est un bon repère. J’essaye d’y aller quand j’ai un objectif. Parce que si je n’ai pas un objet en tête c’est super difficile de rentrer dans ce marché, il y a tellement de choses. A la fin tu es presque épuisée tellement il y a d’objets partout. La dernière fois je suis venue pour rechercher des petits

personnages pour un film d’animation que je devais faire avec la maison de jeunes. Alors là c’est facile, tu passes sur le marché tu as des points de repères. Est-ce que ta vision du marché a changé maintenant que tu travailles dans le quartier depuis un petit temps? Est-ce qu’il se situe différemment dans ton imaginaire

Aline : ben avant c’était le marché du week-end. Ce ne sont pas les mêmes publics qui s’y retrouvent, pas les mêmes vendeurs non plus. Alors qu’en passant tous les jours devant le marché il y a un quotidien qui s’installe là. Il acquiert une figure beaucoup plus humaine aussi et plus réaliste. Mais tu l’utilises souvent pour ton bouleau ? ou c’était exceptionnel cette fois là ?

Aline : C’était effectivement la première fois. Mais c’est devenu un objectif aussi pour des ateliers de créations dans la Maison de Jeunes. Pouvoir utiliser comme matériel de base ce qu’on peut trouver au Jeu de Balle. Et les jeunes ne sont vraiment pas le public qui va venir faire le marché non plus. Mais c’est vraiment les Marolles, cela fait parti vraiment des murs du quartier. (Atelier 15 mars 2010)



Il y a deux pigeons amoureux je les ai trouvé trop beaux, c’était un petit détail mais ce qui est bien ne te promenant c’est que tu vois des détails partout, tout ici est une découverte. Il n’y a pas un jour où je me dis « ah j’ai tout vu ! ». (Atelier 08 mars 2010)

Je ne savais pas que ça se passait comme ça aux Petites sœurs des Pauvres, qu’on faisait 200 tartines par jour qu’on distribuait à 09h… C’est un peu trop tôt pour moi pour être dans le quartier (Atelier 08 mars 2010)








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