Cher M Christophe Girard
J'ai pensé utile de m'expliquer concernant ma démarche au sujet du 104 avant de se rencontrer, J'aimerais ainsi faire partager l'état d'esprit du projet que je défend et les convictions qui guident cet engagement. Ce projet artistique se base sur le même principe que celui présenté lors de l'appel à candidature, à savoir de permettre à ce que le 104 soit davantage un lieu de pratique et de fabrication artistique. La raison qui m'encourage dans cette démarche est de constater pour moi comme pour d'autres artistes qu'il existe malheureusement aujourd'hui encore assez peu de lieux artistiques officiels pouvant permettre de pratiquer diverses activités. La plupart des artistes se débrouillent soit par l'intermédiaire de réseaux privés ou parfois travaillent dans des lieux squattés. Pour moi par exemple qui réalise des peintures en grand format pour décorer des événements techno il est assez compliqué de trouver des espaces pour travailler. Je trouve dommage que la politique culturelle ne permette pas plus de facilités pour cela. J'aimerais comme beaucoup d'autres artistes pouvoir trouver plus facilement des lieux qui me permettent de travailler dans de bonnes conditions. La capacité de donner un meilleur dynamisme et une plus grande aura pour l'art et la culture ne dépend essentiellement que d'un seul critère : la possibilité de produire des travaux, d'avoir les moyens matériels pour construire différents projets. L'initiative que représente le 104 correspond à cet engagement ambitieux de la Mairie de Paris pour soutenir la création contemporaine et pourrait être un moyen considérable pour inventer un nouveau modèle d'action culturelle. Cette ambition est sans doute le meilleur choix pour notre société de vouloir défendre cet idéal de progrès, d'intelligence et de fraternité susceptible d'apporter de meilleures réponses au regard des problématiques du monde contemporain. L'art représente cet espace de liberté et de recherche nécessaire pour comprendre le monde actuel et essayer d'y apporter des réponses nouvelles. D'une manière générale, on pourrait dire que plus il y aura d'artistes et de personnes qui s'intéressent à l'art ou la culture dans son ensemble, plus nous aurons de chance que notre société se porte mieux. Le principe d'ateliers collectifs pourrait s'appliquer au 104 ce qui permettrait de proposer à un grand nombre d'artistes de profiter des ateliers pour y développer une production en lien avec l'établissement. De la même façon que la nef curial sert aujourd'hui à différents collectifs pour pratiquer la danse ou l'acrobatie, la volonté de ce projet serait de pouvoir étendre cet espace de liberté pour les arts plastiques ainsi que la scène des musiques électroniques. Techniquement cela se résume à quelques ateliers au sein du 104 encadrés par un médiateur ou responsable d'association pour pouvoir venir pratiquer la peinture, la sculpture, la décoration d'événements, la photo, la musique et la fabrication de vêtements ou de costumes. Je visite assez régulièrement le 104 et je sais qu'en terme de disponibilité la possibilité de proposer ces activités au sein de 4 ou 5 ateliers au sein de l'établissement ne viendrait en rien contrarier la programmation de M José Manuel Goncalvès. L'atelier 5 et 6 par exemple situés dans la halle aubervilliers seraient idéal pour accueillir des travaux en peinture, en sculpture ou en installation. La superficie de chaque atelier donnerait la possibilité d'accueillir en roulement les travaux de 10 à 15 plasticiens régulièrement. D'après une démarche plastique précise, chaque artiste pourrait s'inscrire pour une période donnée afin de réaliser un travail au sein de ces ateliers, mener à bien un projet en profitant de l'espace de travail pour 2 ou 3 semaines ou davantage si le projet le demande, permettant ainsi d'effectuer un roulement. En proposant ce principe de fonctionnement cela répondrait ainsi à une demande d'espaces de la part de nombreux créateurs et offrirait également au 104 une diversité de créations qui profiterait à l'établissement.