Journal du Parc n°19

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Le Journal du Parc naturel 9 1 ° N Sommaire Éditorial Service « Haies » au Parc Jardin de nature Le cardinal rose Nature au quotidien Le castor... à Vierves-sur-Viroin Artisans de chez nous Nismes - Jean-Marc Jopart Clin d'œil Invasions de coccinelles

Hvier 2008 - Trimestriel

Agenda des manifestations

Maison du Parc naturel rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Tél.: +32(0)60 39 17 90 - Télécopie : +32(0)60 39 17 93 www.pnvh.be - Contacts : secretariat@pnvh.be


Éditorial

Service «Haies» au Parc L

'HIVER S'EST INSTALLÉ DANS LE PARC NATUREL. Les villageois profitent du repos de la végétation pour confectionner leur bois de chauffage. Cette période est aussi propice à la taille des arbres et des haies. Qu'elles soient taillées, libres ou brise-vents, les haies ont un rôle fondamental dans l'écologie de notre Parc naturel (voir JDP n°6). Actuellement, les agriculteurs du Parc naturel gèrent quarante-deux kilomètres de haies. Si depuis 2004, ils reçoivent des subsides européens pour entretenir ces haies, garantes de la biodiversité locale, rien n'était prévu pour les habitants du Parc naturel, alors que nombre de propriétés comportent plusieurs dizaines de mètres de haie. Suite à la prise de conscience de l'importance des haies pour l'aménagement du territoire, le Gouvernement wallon, en date du 20 décembre 2007, a pris un arrêté octroyant une subvention aux particuliers qui désirent planter ou entretenir une haie. Les montants alloués sont majorés de 20% pour tous les travaux réalisés dans le périmètre du Parc naturel ou sur une propriété reprise en zone Natura 2000.

Un taille-haie professionnel

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Fréquence Fréquence de de coupe taille

Haie Haie taillée taillée

annuelle

Haie Haie libre libre

2 à 15 ans

Haie brise-vent 8 à 15 ans 8 à 15 ans ou bande boisée

Subsides (€/100m) Subsides (€/100 m) dans un un parc naturel parc naturel

de 100 m min 100 m à max. max 1000 m 1000 m

Type Type de dehaie haie

Longueur Longueur

A TAILLE DES HAIES nécessite un équipement que les propriétaires ne possèdent pas nécessairement, surtout les agriculteurs qui doivent gérer plusieurs centaines de mètres. Ainsi, la Commission de gestion du Parc naturel a décidé de contribuer à cette dynamique positive en se dotant d'un matériel professionnel nécessaire pour l'entretien des haies. Depuis le mois de novembre 2008, le tracteur du Parc naturel est ainsi équipé d'une barre de coupe à lames permettant la rénovation de haies abandonnées depuis plusieurs années. Cette machine sectionne proprement les branches, ce travail de qualité préservant la vitalité de la haie. Pour des travaux plus fréquents d'entretien, le tracteur dispose d'un bras équipé d'une débroussailleuse à rotor. Depuis le début de cette nouvelle année, l'équipe du Parc naturel propose un service complet de gestion des haies comprenant la confection d'un devis, la rédaction et l'introduction du dossier de subsides ainsi que l'exécution des travaux de taille. Que vous soyez agriculteur ou simple propriétaire de haies, n'hésitez pas à contacter le Parc naturel pour vous aider à finaliser votre projet.

14,00 14,00€

+20% 16,80 +20% ==16,80€

25,00 25,00€

+20% 30,00 +20% ==30,00€

25,00 25,00€

+20% 30,00 +20% ==30,00€

Il me reste à vous présenter tous les vœux de l'équipe du Parc naturel pour une excellente année 2009. Je vous souhaite beaucoup de joies et de bonheur parmi les paysages et les richesses naturelles de notre Parc naturel.

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Baudouin Schellen, Directeur PNVH


Jardin de nature Le cardinal rose par Camille Cassimans Chargé de communication PNVH

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'automne s'est éteint et nous avons pu bénéficier d'une dernière touche de couleur, lors de nos balades dans le Parc naturel, grâce au fameux bonnet de prêtre. C'est ainsi qu'on surnomme le Fusain d'Europe, un arbuste typique de nos contrées calcaires. Les surnoms ne lui manquent d'ailleurs pas : bonnet carré, bonnet d'évêque, bois carré, bois à lardoires...

Cousin du houx

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E FUSAIN (Euonymus europaeus) fait partie de l'ordre botanique des celastrales, au même titre que le houx qui, lui, garde ses feuilles l'hiver. Le fusain a la particularité de former une tige qui paraît quadrangulaire. C'est simplement dû au fait que 4 crêtes brunes verticales marquent sa tige qui est cependant bien ronde au toucher.

Transport par fourmi

Le bois du fusain servait autrefois à fabriquer des lardoires et des fuseaux de rouet.

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E FRUIT DU FUSAIN a attiré notre regard grâce à sa couleur rose vif. Il

Toutes les parties de la plante sont toxiques, en particulier le fruit.

comporte quatre loges et sa forme est effectivement proche d'une barrette d'ecclésiastique. Une fois ouvert, on peut distinguer les quatre graines orange à l'intérieur. Les graines, une fois mûres, tombent au sol et sont ensuite transportées par des fourmis intéressées par l'enveloppe charnue nutritive qui entoure la graine. Ce transport de la graine s'appelle la myrmécochorie. La graine, non consommée par les fourmis, germera et l'arbuste grandira à la pleine lumière ou la mi-ombre tout en atteignant parfois 6 m de haut.

Pas comestible, le bonnet

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ALGRÉ DES ATOURS COLORÉ S, le fruit du fusain, contenant des principes proches de ceux de la digitale, est toxique à effets vomitif et purgatif. Des troubles digestifs, nerveux et cardiaques surviennent en cas d'ingestion et la dose fatale est estimée à trente graines.

Cependant, on peut l'utiliser en teinture avec un certain bonheur. Une décoction de fruit permettrait de se blondir les cheveux. D'autres usages anciens consistaient à réduire en poudre les graines, utilisées en usage externe, comme parasiticide, insecticide et anti-poux.

Le bois des artistes Le bois de fusain est très homogène et à grain fin, d'une teinte jaune clair à soufré, ressemblant quelque peu à celui du buis. Il est facile à travailler et son nom de fusain vient du fait qu'il sert à fabriquer des fuseaux de rouets, navettes ou encore des aiguilles. On le trouvait aussi sous forme de lardoires, ustensile pointu, qui permet d'enfoncer des bandes de lard dans la viande. Une fois carbonisé en vase clos il donne un charbon de bois très ferme, peu salissant et fort apprécié des dessinateurs.

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Nature au quotidien

Le castor... à Vierves-sur-Viroin

par Camille Cassimans, chargé de communication PNVH et Luc Noël, membre de la Commission de gestion

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OVEMBRE 2008. Rose-Marie Grandmaison et Peter Zastavni de Vierves-sur-Viroin se présentent à la Maison du Parc naturel afin de relater le ravage de leur verger. Il y a 40 ans environ, ils ont planté une série d'arbres fruitiers, des pruniers principalement, tout le long de leur jardin, en bordure du Viroin. Curieusement, depuis plusieurs jours, ils remarquent des traces d'écorçage au pied de ces arbres. Le tronc est taillé en forme de crayon, des gros copeaux s'étalent sur le sol, on observe des coulées dans l'herbe. Madame Grandmaison nous signale que dans le terrain voisin, un vieux verger partiellement abandonné, il y a aussi des traces au sol. Tout près de l'habitation se trouve un gros tas de pierres calcaires recouvertes de ronces et autres végétations. Une grosse ouverture dans ce pierrier fait penser à un terrier. Plus loin sur le Viroin, des amas de branches sont visibles. Tous ces indices sont clairs : il s'agit du castor.

CARTE D'IDENTITÉ Le castor européen (Castor fiber) est un mammifère amphibie à la queue écailleuse et aplatie. Taille : jusqu'à 1,30 m, queue comprise. Poids : jusqu'à trente kilos. Durée de vie : jusqu'à vingt-six ans. Caractéristiques : ses pattes avant possèdent de puissantes griffes et les arrières sont palmées entre les cinq doigts. Le pelage brun clair du ventre est très dense car composé à la fois de poils duveteux bouclés et de poils plus durs en surface. Il est enduit d'une huile appelée castoreum. Nocturne, son ouïe fine et son bon odorat lui sont très utiles. Il vit en couple fidèle ou en famille. La femelle peut mettre bas deux à cinq jeunes une seule fois par an. Le castor européen est essentiellement herbivore, se nourrissant d'écorces tendres, de pousses, fruits, herbes, feuilles… Il ne mange absolument pas de poissons.

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Sa situation en Wallonie

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NCIENNEMENT, LE CASTOR É TAIT RÉ PANDU DANS NOS RÉ GIONS.

Bien des localités tirent d'ailleurs leur nom de l'ancien terme français « Bièvre » qui désignait le castor : Biercée, Ermeton-sur-Biert ou encore Bièvre près de Gedinne. Chassé à outrance pour sa fourrure et sa chair considérée comme viande maigre en période d'abstinence, les populations de castors ont régressé Au Moyen Âge et à la Renaissance, les dès le XVIe siècle, l'animal disparaissant de Belgique entre 1890 et 1900. Protégé chapeaux en peau de castor ont été si après 1920 dans les quelques sites où il avait subsisté, le castor a été réintroduit appréciés qu’ils ont contribué à la forte régression de cette espèce. en Pologne, en Scandinavie, en Allemagne orientale et en URSS. Plus tard, des lâchers ont été effectués en Suisse, en France, dans d'autres régions d'Allemagne et aux Pays-Bas. En 1990 des castors issus de populations réintroduites dans l'Eiffel allemand s'installent Bien que les réintroductions sauvages fassent dans la région des Hautes Fagnes. Ensuite, des l'objet de poursuites judiciaires, le castor réintroductions clandestines, à partir de 1998, ont permis son européen est une espèce protégée installation un peu partout en Wallonie. Dans la région, il est (Convention de Berne 1979, Directive présent à Romedenne, Virelles… européenne 92/43/CEE, Décret Région wallonne 2001-sites Natura 2000 et loi sur la conservation de la nature 12/07/1973). Ce statut de protection a été maintenu en Région wallonne malgré la disparition du castor et il n'a jamais été question de le revoir après sa réapparition qui ne constitue pas une problématique. Le Département de la Nature et des Forêts veille, sur le terrain, à la stricte application de la loi. On ne peut pas le chasser, le capturer, le détruire ni porter atteinte à son habitat ou à ses constructions. Il existe toutefois un régime d'indemnisation, suite aux dégâts, pour les personnes exerçant une activité principale de type agricole, horticole, piscicole ou forestière.

Vivre avec le castor

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'ARRIVÉ E DU CASTOR DANS LE PARC NATUREL ne constitue absolument pas un problème. Tout au contraire. Le processus de recolonisation qui touche aussi d'autres régions de Wallonie doit être perçu comme un enrichissement de notre faune sauvage. Il faut simplement apprendre à connaître cet animal dont nous pourrons peut-être bientôt croiser les signes de sa présence qui restera discrète. Il faut en effet savoir que le castor n'est jamais en surpopulation. Le faible potentiel reproducteur et la structure sociale qui assure une régulation excluent tout risque de pullulation.

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Au bord de l’eau

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E CASTOR SE DÉ PLACE SURTOUT DANS L'EAU et ne s'en éloigne que rarement à plus de trente mètres. Sur terre, son déplacement est difficile à tel point que l'on repère vite les corridors où son ventre traîne à terre et les toboggans boueux sur les berges.

Les traces des corridors du castor ainsi que ses empreintes en bordure de berge sont bien visibles à Vierves-sur-Viroin.

Dans certaines berges, il peut creuser des cavités dont l'entrée sera sous le niveau de l'eau, des terriers profonds pouvant même présenter une sortie d'aération. On pourra aussi découvrir des huttes à entrée immergée ou des barrages réalisés avec des branchages. Ils peuvent être édifiés sur le cours d'eau même, dans un marais ou devant l'orifice de vidange d'un plan d'eau. Le but du castor est de faire monter le niveau d'eau pour augmenter son territoire aquatique et garder sous eau ses entrées.

Des saules au repas

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E CASTOR SE NOURRIT AVANT TOUT DE PETITS ARBRES qui n'ont aucun intérêt économique, comme les saules. Il en consomme le feuillage, l'écorce, les pousses terminales et les bourgeons. Durant l'été, il se nourrit aussi de plantes aquatiques. Le castor peut aussi s'attaquer à des essences tendres comme le peuplier.

Protéger ses arbres

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En Europe, la plupart des prédateurs naturels du castor comme le loup, le coyote, l'ours brun ou le lynx ont disparu ou sont devenus très rares.

FIN D'É VITER DES DÉ GÂ TS comme ceux qui ont révélé la présence du castor, on peut placer un treillis de Contact «Castors » poule sur trois piquets d'un mètre de haut tout autour de à la Région wallonne l'arbre, à un écartement suffisant pour que le tronc puisse grossir. Pour une zone comportant des arbres de grande Yves COLLARD : +32(0)81 71 54 04 valeur, on conseille la clôture électrique comme pour les ou yves.collard@spw.wallonie.be sangliers durant l'automne-hiver. Un fil à vingt centimètres du sol et un isolateur tous les trois mètres conviennent, sans oublier une signalisation adéquate pour les promeneurs éventuels. Enfin, pour une parcelle complète, il est possible de grillager l'ensemble à 80 cm de haut plus un rabat au sol de 50 cm, celui-ci étant solidement ancré. Si une berge est rendue fragile suite à l'effondrement du plafond d'un terrier, on rebouchera avec un mélange de caillasse, de sable et de terre. Restons toutefois prudents car l'animal étant protégé, on ne peut pas reboucher un gîte principal.

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Artisans de chez nous

Huile de coude et petit granit par Camille Cassimans chargé de communication PNVH

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NSTALLÉ DANS LE PARC NATUREL à Nismes depuis quatre ans suite à la restauration d'une maison en pierre du pays, Jean-Marc Jopart s'est lancé dans la sculpture sur petit granit en janvier 2008. Cette passion d'artiste fait suite à une approche pleine se sensibilité vis-à-vis de la nature qui se manifeste déjà sous la forme de pastels et de photographies.

De par sa formation de mécanicien en génie civil Jean-Marc a œuvré dans divers métiers où se côtoient les grues, les excavatrices, les camions, le transport routier, les terrassements et les travaux de rénovation en bâtiments. Tout cela lui a permis d'approcher la pierre.

La pierre bleue

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'EST VERS LA PIERRE BLEUE ou petit granit utilisé par les tailleurs de pierre que s'est tourné Jean-Marc. Il s'approvisionne principalement aux établissements Delbolle de Jumet mais il existe aussi une possibilité à Nismes : les pompes funèbres Tremblez lui ont proposé des morceaux devenus inutilisables dans l'art funéraire. Le simple métal comme du fer est aussi mis en œuvre en parfaite symbiose avec la pierre.

Une pierre fossile La pierre bleue est issue de l'accumulation des restes de nombreux organismes à squelette calcaire lorsqu'une mer d'eau chaude recouvrait nos régions. C'est ainsi qu'on peut y distinguer de nombreux fossiles. Exploitée dès le Moyen Âge, et toujours extraite dans la région de Soignies, la pierre bleue constitue un matériau de construction largement utilisé. On peut croiser cette pierre tous les jours sous la forme de moellons de façades, seuils de portes, encadrements de portes, dallages intérieurs et/ou extérieurs, margelles, bordures… Divers types de tailles sont possibles : sclypé (rainures verticales), sbattu, ciselé, givré, bouchardé, flammé, taille ancienne, gradiné, clivé et strié.

Le dallage en pierre bleue des Galeries Royales Saint-Hubert à Bruxelles.

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Le chemin de taille

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NE Œ UVRE NAÎT LE PLUS SOUVENT D'UNE RÉ ACTION

par rapport à un fait d'actualité, d'une observation ou d'un sentiment à transmettre. Il arrive parfois qu'on commande une œuvre à Jean-Marc, mais c'est plus difficile pour lui car l'inspiration ne se commande pas. Il apprécie moins ce genre de travail car il y a le risque de décevoir, le demandeur s'attendant parfois à autre chose. Tout d'abord vient le calibrage du bloc par rapport à une idée de travail bien définie. Chaque action doit être réfléchie car une fois la pierre découpée, il est trop tard. Jean-Marc utilise une disqueuse avec un outil diamanté approprié pour la pierre bleue. Vient ensuite le dessin au crayon directement sur le bloc. La disqueuse va dégrossir l'œuvre grâce à diverses passes successives bien ajustées. Pour finir c'est avec le burin au carbure et la massette de 250g, voire un maillet en plastique, que le travail de sculpture proprement dit est achevé.

Ponçage et couleur

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our arriver à faire vivre la couleur du petit granit, il faut procéder au ponçage de la pierre au papier de verre 320 accompagné d'eau. La pierre deviendra de plus en plus noire et brillante au fur et à mesure que le ponçage se prolonge. La durée totale de réalisation d'une œuvre peut aller d'un jour et demi à quatre jours selon la réaction au burin. Malgré sa passion pour la sculpture, Jean-Marc travaille actuellement dans la rénovation de bâtiments et en tant que responsable du tri-concassage du bois dans une société de Charleroi. Cette société reçoit journellement tous les conteneurs «bois» issus des parcs à conteneurs du namurois. Le bois concassé est dirigé vers la chaufferie d'une paletterie de Virton où il sera transformé en électricité et en chaleur.

À contre-coeur

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UITE À UNE PREMIÈ RE PORTE OUVERTE la

possibilité de vendre ses œuvres s'est présentée à Jean-Marc. C'est parfois à contre-coeur que certaines des vingt-cinq pièces sont parties. Le week-end « Bienvenue en Wallonie » a fait la promotion de son talent. Maintenant que son travail est véritablement de plus en plus apprécié, une exposition peut être envisagée.

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Jean-Marc Jopart rue Ainseveau, 6 5670 Nismes +32(0)60 3120 00


Clin d'œil

invasions de coccinelles L

e Mesnil, mi-octobre. Plus rien à se mettre sous la mandibule. Les nuits sont de plus en plus longues, le froid de plus en plus présent. Et puis, il y a cette odeur. Une odeur de plus en plus forte, de plus en plus attirante vers laquelle elle s'envolera bientôt. Le grand rassemblement va commencer. Il suffira d'un coup d'ailes, un dernier pour cette saison. N'y tenant plus, la coccinelle s'envole pour rejoindre ses congénères.

par Joël Dath Chargé de missions PNVH

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'EST É TONNANT. La plupart des coccinelles indigènes se regroupent pour passer la mauvaise saison. Lorsqu'un emplacement idéal pour l'hiver est déniché, elles secrètent un signal chimique très odorant afin d'attirer leurs congénères de la même espèce. Le regroupement est une technique développée afin de repousser les prédateurs. En effet, les coccinelles possèdent des couleurs vives pour prévenir de leur toxicité. Le fait de se rassembler amplifie le message et diminue ainsi les risques de prédation. Les coccinelles indigènes peuvent ainsi s'amasser en petit groupe dans lequel on recense, au maximum, une quinzaine d'individus.

Chez les coccinelles, on passe l'hiver «en famille»

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passent l'hiver à l'état adulte à un rythme de vie ralenti, à l'abri dans des feuilles mortes, au pied des plantes, dans les mousses, les arbrisseaux tapissants comme les touffes de thym ou les crevasses des écorces. Quelques espèces hivernent dans des cavités naturelles ou même dans nos maisons. Si elles ont jeté leur dévolu sur votre habitation, elles vont rechercher un interstice leur permettant d'être bien protégées des intempéries et des prédateurs. OUTES NOS COCCINELLES

Les sites d'hivernation des coccinelles sont souvent réutilisés d'année en année par les différentes générations.

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ORS DE LEUR HALTE D'HIVER,

les coccinelles ne se nourrissent pas et ne se reproduisent pas. De plus, elles ne transportent aucune maladie. La cohabitation avec l'homme ne pose donc généralement aucun inconvénient. Le seul petit problème pouvant survenir se résume à la sécrétion, sur les murs, lorsqu'elles sont dérangées, de petites gouttelettes jaunâtres à odeur forte. Dès les premiers rayons du soleil printanier, elles s'envoleront vers le jardin en quête de leurs pucerons favoris. En 4 ans, la coccinelle asiatique a colonisé l’entièreté du territoire wallon

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Un problème nommé Harmonia

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I LES ESPÈ CES DE COCCINELLES INDIGÈ NES forment durant l'hiver des groupes de quelques individus seulement, il en va tout autrement de la coccinelle asiatique, Harmonia axyridis, envahissant depuis maintenant une petite dizaine d'années nos régions. On ne parle plus de dix ou de cent, mais bien de groupes pouvant atteindre un millier d'individus, leur présence devenant très rapidement désagréable à l'intérieur d'une habitation.

Harmonia axyridis est une coccinelle invasive originaire du sud-est asiatique introduite en Belgique dans le cadre de la lutte biologique en serres. Très résistante au froid, elle ne connaît actuellement aucun prédateur chez nous. Non seulement, elle se propage à grande vitesse dans toutes les régions, mais elle représente une véritable menace pour nos espèces indigènes. En effet, la coccinelle asiatique entre en compétition avec nos coccinelles pour la nourriture. De plus, ses larves n'hésitent pas à se nourrir directement des larves des coccinelles indigènes avant de s'attaquer aux pucerons, mettant ainsi en péril l'existence même de nos espèces indigènes.

À la chasse à la coccinelle ?

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que l'on rencontre quotidiennement dans la nature s'avère malheureusement inutile, tellement leur implantation est déjà bien réelle chez nous. UER LES COCCINELLES ASIATIQUES

La première observation dans la nature de la coccinelle asiatique remonte à septembre 2001. Depuis la fin de l'année 2002, elle a commencé à se répandre à une vitesse exceptionnelle.

Le Groupe de Travail « Coccinula » Le GT Coccinula est un groupe de travail actif au niveau belge qui récolte des données sur l'écologie et la répartition des coccinelles en Belgique. La progression de la coccinelle asiatique est suivie de près et un travail de sensibilisation et d'information sur les problématiques liées à cette espèce et à la conservation de nos espèces indigènes est effectué. Vous pouvez retrouver toutes les informations utiles sur le GT Coccinula sur le site internet du Parc naturel : www.pnvh.be

Dans nos intérieurs, il n'est pas rare de recenser des groupes mixtes hivernants de coccinelles asiatiques et de coccinelles indigènes. Dès lors, faute de savoir les déterminer sur place avec certitude, mieux vaut ne pas prendre le risque de contribuer à la lente disparition de nos espèces indigènes. Si les coccinelles deviennent dérangeantes dans votre habitation, utilisez une brosse souple afin de faire tomber la grappe d'insectes dans un contenant de type boîte à chaussures dans laquelle vous aurez préalablement placé une feuille de journal froissée. Une ouverture sera découpée dans le carton afin que les coccinelles puissent sortir au printemps. Le gîte improvisé sera ensuite déposé dans une remise, une cave ouverte à l'extérieur ou tout autre endroit où règne une température suffisamment basse pour que les coccinelles ne se réveillent pas avant les premiers beaux jours. Pour les personnes qui désirent aller plus loin dans la reconnaissance des coccinelles, les critères de détermination figurent sur le site du Parc naturel : www.pnvh.be . À votre disposition pour de plus amples renseignements !

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Devenez "Ami du verger" J

USQU'AU DÉ BUT DES ANNÉ ES CINQUANTE, une période de grande prospérité a fait progresser les vergers. Mais suite aux primes à l'abbatage, d'importantes superficies fruitières tant en Belgique qu'à l'étranger ont disparu. Ce fut la rançon à payer pour le développement de la culture intensive, la rationalisation de l'agriculture et aussi le développement immobilier. Il était oublié le verger de grand-papa, ses récoltes au bout de longues échelles et la fameuse chambre ou cave aux pommes. En 1944, les vergers hautestiges couvraient environ 73700 hectares en Belgique, les provinces de Liège et du Limbourg étant les championnes en la matière. Les statistiques de l'année 2000 ne recensent plus que 73 hectares plantés en hautes-tiges. Allonsnous perdre tout le savor pommologique et la diversité des variétés fruitières développés depuis le XVIIIe siècle ?

Le retour des vergers

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N 1975, un programme de recherche sur les anciennes variétés fruitières fut lancé par le Département de Lutte Biologique et de Ressources Phytogénétiques de Gembloux. À l'initiative de Charles Populer, l'inventaire des vieux vergers a permis de retrouver 3400 variétés de pommes, poires, prunes, cerises, pêches et coings.

Le verger conservatoire à Gembloux permet de réintroduire des variétés dans le commerce. Pour assurer une conservation locale des variétés hautestiges, des vergers conservatoires sont aussi créés un peu partout en Wallonie. Véritables Arche de Noe de nos espèces fruitières, plusieurs de ces vergers ont déjà été plantés dans le Parc naturel : Sous Saint-Roch, Contiennau, Mazée, Treignes... Maintenant que ces plantations ont réussi, il est temps de prendre en charge ces vergers.

Une formation par la pratique

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OUS AIMEZ LES POMMES, les poires, les prunes et tout ce qui touche aux anciennes variétés fruitières ? Vous aimez le jardinage ou le travail en pleine nature le tout agrémenté d'un apprentissage pratique ? Planter et entretenir un verger fait partie de vos souhaits et vous êtes intéressé par vous entourer des meilleurs conseils pour pratiquer une gestion fruitière en respect avec la biodiversité ?

N'attendez plus et devenez un « ami du verger » en rejoignant la cellule « verger » du Plan communal de développement de la nature de Viroinval (PCDN) où vous pourrez apprendre par la pratique, au fil des saisons, au verger conservatoire situé à Olloy-sur-Viroin.

Contact PCDN Vergers

Parc naturel Viroin-Hermeton +32(0)60 39 17 90 - cassimans@pnvh.be

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Agenda des manifestations Soirée «Grenouilles sur les routes» Samedi 21 février (1 soirée) Projection d'un film et d'une présentation sur les migrations des batraciens, suivie d'une sortie sur le terrain pour aller observer le passage à condition que la météo soit de la partie. R-V. à 20h à la Maison du Parc naturel (Maison des Baillis) Rue d'Avignon, 1 à Nismes Organisation : Parc naturel Viroin-Hermeton, PCDN cellule «Herpétologie» et Natagora asbl Infos : Parc naturel Viroin-Hermeton (+32(0)60 39 17 90) www. pnvh.be - secretariat@pnvh.be

Maison du Parc naturel - Maison des Baillis Cycle de conférences agricoles Jeudi 12 février 20h15 : la gestion des prairies, par Sébastien Crémer (Fourrage Mieux asbl). Jeudi 26 février 20h15 : déclaration de superficie et Natura 2000, quels changements ? par Jean-Marc Delpire (DGA). Jeudi 5 mars 20h15 : la gestion de l'énergie à la ferme, par Mr. Vanhoof (Fugea asbl). Organisation : Parc naturel Viroin-Hermeton, Infos : +32(0)60 39 17 90 - www. pnvh.be - secretariat@pnvh.be

Les oiseaux forestiers Dimanche 22 mars (1/2 journée) Au lendemain du premier jour du printemps, partons à Treignes à la recherche des oiseaux forestiers qui se préparent déjà pour la saison de reproduction à venir. R-V. à 9h devant l'église de Treignes. Emporter bottes, jumelles et vêtements de pluie si nécessaire. Fin prévue vers 12h. Organisation : CNB Viroinvol Infos : Thierry Dewitte (+32 (0)476 75 25 37) viroinvol@skynet.be

Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction : Parc naturel Viroin-Hermeton. Conception graphique et mise en page : Joël Dath. Dépôt légal D./2008/11.731/10 - ISSN : 1782-1460. Crédits photographiques : Anonyme (p.4 (n°1), p.5 et p.9 (n°1)), Bartz R. (p.10 (n°1)), Cassimans C. (PNVH - couv., p.2, p.3, p.6 (n°1 et 3), p.7 (n°1), p.8 et p.11), Hallet F. (PCDN - p.4 (n°2), p.6 (n°2 et 4)), Korzeniec M. (p.10 (n°2)), Meskauskas A. (p.7 (n°2)), Per Harold Olsen (p.4 (n°3)), San Martin G. (p.9 (n°2) et p.10). Infographie p.10 : GT Coccinula. Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune de Viroinval. Il est également disponible sur simple demande à la Maison du Parc et est téléchargeable sur www.pnvh.be Éditeurs responsables : J.-P. Colin, vice-président et É. Baudoux, secrétaire, rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Réalisé avec le soutien financier du ministère de la Région wallonne.

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