Journal du Parc n°6

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Agenda des manifestations Activités Initiation aux champignons à Treignes Samedi 1eroctobre (1/2 j.) R-V. à 14 h devant l’église de Treignes Prévoir un panier et un couteau Organisation : Natagora et Cercles des Naturalistes de Belgique (C.N.B. Viroinvol) Infos : Olivier Robertfroid (+32(0)60 31 34 38) Dias, la Nature, d’ici et d’ailleurs par Luc Moreels Samedi 22 octobre (1 soirée) R-V à 20 h ferme de la Maladrerie à Nismes Organisation : C.N.B. Viroinvol Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37)

Taille des arbres fruitiers et de la saulaie à «Sous St-Roch» en réserve L.R.B.P.O., à Nismes Samedi 1eroctobre (1/2 j.) R-V. à 13 h 30 à l’entrée de la réserve naturelle (Rue de la Station) Prévoir escabelle et sécateurs pour les fruitiers. De grands sécateurs seront utiles pour la gestion des rejets de saule aux abords de la mare. Organisation : C.N.B. Viroinvol /L.R.B.P.O. Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37)

Gestion de la Roche Madoux (en réserve R.N.O.B.) Vierves et Olloy Samedi 19 novembre (1 j.) R-V. à 9 h 30 devant l’ancien lavoir près du parc du château deVierves Prévoir bonnes chaussures, gants, coupe-branches, scies et pique-nique Organisation : Natagora Infos : Bernard Mazy (+32(0)498 39 21 93) Festival de la pomme et du miel Samedi 22 octobre et Dimanche 23 octobre à Nismes Dans le cadre de «Bienvenue en Wallonie» et du micro-projet européen Organisation : Parc naturel Viroin-Hermeton Infos : +32(0)60 39 17 90 - secretariat@pnvh.be

Le Journal du Parc naturel N°6

Septembre-octobre-novembre 2005 Trimestriel

Sommaire Le mot du président L’importance d’un Parc naturel Un village...et ses habitants Nismes La Maison des Baillis Paysage et Parc naturel Peut-on couper une haie ? Oui et non... Les fours à chaux de Viroinval De la pierre au mortier Patrimoine «Rendez-vous aux vergers» Artisans et artistes de chez nous Vierves Lia Lefèbvre Agenda des manifestations

La récolte des pommes et des poires approche... En septembre, les pommiers et les poiriers plient sous le poids de leurs fruits. Malheureusement, chaque année, énormément de pommes et de poires sont abandonnées dans les vergers et pourrissent sur place, faute de savoir comment les consommer. Pour vous aider à profiter encore plus de vos arbres fruitiers, le Parc naturel vous propose d'utiliser, dès le 1er septembre, son broyeur et son pressoir à fruits. Pommes, poires, raisins... découvrez mille et une possibilités de les transformer, de les préparer et de les déguster grâce au matériel mis à votre disposition à la Maison du Parc naturel !

Renseignements, modalités et réservations à la Maison du Parc naturel. Infos : +32(0)60 39 17 90 - secretariat@pnvh.be 12

Maison du Parc naturel rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Tél.: +32(0)60 39 17 90 - Télécopie : +32(0)60 39 17 93 www.pnvh.be - Contacts : secretariat@pnvh.be


Le mot du président L’importance d’un Parc naturel Ensemble sur une même longueur d’onde

Artisans et artistes de chez nous

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ETTE ANNÉE ENCORE, le 24 mai 2005 a été décrété «journée européenne des parcs naturels». À cette occasion, notre Parc naturel a officiellement rejoint l'association des parcs naturels de Wallonie. Cette association veut aussi tisser un lien entre tous les intervenants de terrain travaillant dans les parcs naturels de Wallonie. Pour la première fois depuis la naissance de cette asbl en 2003, les neuf parcs naturels existants étaient réunis à Roisin dans le Parc des Hauts-Pays, pour tenir leur assemblée générale. Celle-ci a été suivie par des exposés sur l'importance de la conservation des paysages sur le territoire wallon. L'objectif prioritaire de cette association est de défendre la spécificité des missions qui incombent aux différents parcs naturels. Elle assure la promotion des activités qui se déroulent dans l'ensemble des parcs. Être partie prenante de cette asbl est un signe du nouveau dynamisme qui prévaut dans notre Parc naturel. Rejoindre cette association permettra notamment à nos chargés de mission de bénéficier d’échanges d’expériences particulièrement enrichissantes.

Le Viroin, un écosystème d'une grande diversité écologique au cœur du Parc naturel.

OUTE L'ÉQUIPE DU PARC NATUREL a le plaisir de vous inviter à son premier festival de la pomme et du miel qui se déroulera à Nismes les 22 et 23 octobre prochains. De nombreuses activités se dérouleront autour et dans la Maison des Baillis. Vous aurez l'occasion de venir presser vos pommes, d'apprendre à reconnaître les différentes variétés, de participer à des conférences sur l'entretien des vergers ou sur l'apiculture. À cette occasion, le projet de création d'une école d'apiculture à Viroinval sera également présenté. Avis aux amateurs ! Des ateliers culinaires remettront la pomme en valeur dans une foule de préparations proposées. Vous viendrez déguster les produits de bouche à base de pommes présentés par nos artisans locaux (cidres, bières, boudins, pâtisseries). Du matériel de vinification et du matériel apicole seront exposés et disponibles à la vente.

Ce week-end sera aussi l'occasion de vous rencontrer. Le personnel du Parc naturel se tiendra à votre disposition pour répondre à toutes vos questions relatives aux actions du Parc sur le territoire de Viroinval. Nous comptons sur votre présence. Baudouin Schellen, Dourbes Président de la Commission de gestion du Parc naturel schellen@pnvh.be

Le matériel de broyage et de pressurage sera mis à votre disposition dès l'automne.

Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction et conception graphique : Parc naturel Viroin-Hermeton (coordination : Joël Dath). Crédits photographiques : Dath J. (PNVH - p. 4 (n°2), p. 6), Houben Ch. (PNVH - p. 2 (n°2), p. 3, p. 5, p. 8 (n°2) et p. 11), Hubaut D. (CMV - couv., p. 2 (n°1) et p. 4 (n°1)), Schellen B. (PNVH - p. 12), Vanbeveren Ch. (p. 7 (n°1), p. 8 (n°1) et p. 9). Tous nos remerciements à monsieur Cauvin pour l'autorisation de reproduction de son dessin en p. 7. Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune de Viroinval. Il est également disponible sur simple demande à la Maison du Parc. Éditeurs responsables : B. Schellen, président et É. Baudoux, secrétaire, rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Réalisé avec le soutien financier du ministère de la Région wallonne.

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Le temps d’une pause

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E SONT SES GRANDS-PARENTS

qui lui ont appris comment procéder. Lia Lefèbvre, de Vierves, a toujours torréfié son café. Chaque fois qu’elle sort son réchaud, elle parfume ainsi son quartier au grand plaisir des voisins qui, ce jour-là, ouvrent grandes leurs fenêtres. Eh oui, il est toujours possible de torréfier son propre café. Du café vert reste disponible à Couvin, Charleroi ou dans des dépôts de quelques hameaux et permet de faire, selon ses goûts, des mélanges plus doux ou plus corsés.

Avec des projets

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Lia Lefèbvre

Coutume ancestrale

Pour torréfier avec un petit matériel à usage domestique, il faut compter deux heures de patience pour travailler six kilos de café.

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OUR LIA, RIEN N'A CHANGÉ. Pour son plus grand plaisir, elle torréfie son mélange composé de trois sortes de grains. Le Saint Domingue (plus aplati), le Caracoli (plus rond) et le Santos (plus petit). Il existe beaucoup d'autres variétés : Maragogype (plus corsé), Java…

Souvenirs de guerres

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URANT L’OCCUPATION, NOS GRANDS-PARENTS avaient fait quelques provisions… dont du café vert qui se conserve plus longtemps que du café torréfié. On torréfiait soi-même et on aidait bonne maman à tourner lentement la manivelle du torréfacteur d'une façon régulière, pour que les grains ne brûlent pas, sur les braises bien réglées du vieux poêle crapaud. Il y avait six ronds qui permettaient d'ajuster le torréfacteur sur la taque. Certains les grillaient même tout simplement dans une poêle. Puis, une dose était moulue dans le petit moulin à tiroir et, à côté du vieux poêle sur lequel la bouilloire sifflait, il y avait une grande C’est Robert, son cruche en grès et un «ramponneau» (filtre en tissu sur une époux, qui a construit armature en fer) dans lequel coulait le fameux breuvage le torréfacteur de Lia. L'utilisation du café vert pour la journée… n'a qu'un seul avantage : Une fois les réserves épuisées, on ne buvait que de la chicorée et aux jours de grandes la possibilité d'obtenir un mélange à son propre fêtes, si le budget le permettait, on achetait un petit paquet de douze précieux grains de café pour donner le vrai goût de café au breuvage. goût.

Christian Houben PNVH

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Patrimoine «Rendez-vous aux vergers»

Un village... ...et ses habitants

Une action transfrontalière pour donner du goût au patrimoine fruitier

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planté d'arbres fruitiers. Une définition toute simple pour une richesse infinie : patrimoniale, familiale, paysagère, biologique, économique… Jusqu’après guerre, les vergers hautes-tiges produisaient les fruits qui étaient conservés et consommés localement. Mais, les particularités des variétés fruitières locales sont méconnues et de nombreux vergers hautes-tiges sont aujourd'hui abandonnés. La sensibilisation du grand public est un moyen de sauvegarder ce patrimoine. C'est ce que veulent prouver le Parc naturel Viroin-Hermeton et son voisin français, le futur Parc naturel régional en Ardenne, en proposant aux habitants des deux territoires, propriétaires ou non de vergers, l'action intitulée «Rendez-vous aux vergers». Elle se déroule de juillet 2005 à mars 2006, sur les deux territoires, afin de faciliter l'échange d'expériences et de savoir-faire entre français et wallons. E VERGER EST UN TERRAIN

Au programme...

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ES CONFÉRENCES, DES FORMATIONS ET DES ANIMATIONS

sur le thème des vergers sont proposées aux habitants des deux territoires. L'objectif : sensibiliser à la protection du patrimoine fruitier et partager des connaissances et des techniques d'entretien des vergers.

La Maison des Baillis

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RÈS DE LA RÉSURGENCE DE L’EAU

NOIRE, dans le plus ancien quartier de Nismes, s'élève, au pied d’une église, la Maison des Baillis de la châtellenie de Couvin. C'est probablement vers 1408, suite à l'invasion bourguignonne et à la destruction du château-fort, que l’on construisit sur le même emplacement une maison en pierres qui devait loger le premier bailli, Jehan d'Avignon. Les baillis étaient, sous l'Ancien Régime, les officiers de justice, délégués du Prince-Évêque et détenteurs de l'argent des impôts. Jusqu'en 1434, la région est plongée dans l’anarchie. Tristan de Morialmé, fils d'un capitaine brigand, persécute avec sa bande la châtellenie tandis que des troupes commandées par Jean de Ligny continuent leurs déprédations jusqu'à Nismes. La maison forte des baillis doit être reconstruite dans sa partie sud-ouest et sert de cense, trésorerie et La Maison des Baillis, entièrement habitation. Succèdent ensuite comme baillis Jehan de Henry (1465) et Jean restaurée, est un superbe exemple de patrimoine sauvegardé. Son (1482).

Au service de la population

Les conférences traitent des différents modes de production ainsi que de la détermination et de la sauvegarde des variétés fruitières. Les formations, plus techniques, enseignent la taille et la greffe des arbres fruitiers. Un livret de quatre fiches techniques, distribué gratuitement lors des activités, permet de conserver une trace de l'apprentissage.

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1451, OUTRE LA TRÉSORERIE (droit sur les taxes, les moulins, les fours…), Nismes obtient le cadastre complet des chemins du village. À partir de 1565, après la période bourguignonne et les guerres franco-espagnoles, c'est le retour à l'autorité du Prince-Évêque. Loys de Horne, mayeur de Nismes est nommé, en 1565, premier magistrat par le Prince-Évêque. Son épouse, Ydelette Ryckman, est enterrée, en 1583, dans l'église en cours de reconstruction. Ensuite, c'est le siècle des Martin (XVIIe), puis celui des «Baillet» (XVIIe-XVIIIe) qui apportèrent chacun des modifications à l'édifice pendant leur fonction de «bailli». Ce qui laissa à la grosse maison de Davignon le nom bien justifié de «Maison des Baillis».

Le «point d’orgue» du programme sera bien entendu le festival de la pomme et du miel qui se déroulera le week-end des 22 et 23 octobre prochains à Nismes. Durant deux jours, boulangers, charcutiers, confiseurs, brasseurs et restaurateurs vous feront découvrir leur savoir-faire et déguster leurs produits à base de pommes ou de miels. De nombreux concours aux prix alléchants seront proposés. Du matériel de vinification et du matériel apicole seront mis en vente. Luc Noël et André Sansdrap, bien connus dans le monde de l'apiculture et de l'horticulture fruitière, participeront aux festivités en animant des conférences tout public. Enfin, pour ceux qui le souhaitent, le pressoir du Parc naturel sera à leur disposition sur réservation (voir page 12). Il permet de transformer les pommes tombées sous les vieux arbres en délicieux jus ou cidre.

Derrière la Maison des Baillis, l'Eau Noire réapparaît à la résurgence après un très long parcours sous le tienne du Mousty.

Valorisons notre patrimoine, il en vaut la peine ! Renseignements, réservations et programme complet : Parc naturel Viroin-Hermeton +32 (0)60 39 17 90 Fiorella Quadu Chargée de mission PNVH

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ÈS

Christian Houben PNVH

L'époque des Baillis prend fin en 1745. Plusieurs propriétaires se succèdent alors jusqu'en 1970, année durant laquelle la commune de Nismes fait l'acquisition afin d'y créer un musée. Aujourd'hui, entièrement restaurée, la «Maison des Baillis» est devenue la Maison du Parc naturel Viroin-Hermeton et la Maison de l’Urbanisme de l’arrondissement de Philippeville.

Hébergements, commerces... Renseignements et cartes disponibles à l’Office du Tourisme, rue Vieille Église, 2 - 5670 Nismes Tél. : +32(0)60 31 16 35 - Télécopie : +32(0)60 31 10 53 tourisme.viroinval@win.be

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Paysage et Parc naturel Peut-on couper une haie ? Oui et non... Un peu de clarté

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I EFFECTIVEMENT,

il paraît logique à un propriétaire de pouvoir entretenir ou même faire disparaître une haie lui appartenant, peut-être n'est-ce aussi évident si on examine cette opération sous l'angle de la conservation de la nature et de l'aménagement du territoire. C'est alors toute la problématique de l'intérêt privé des personnes face à la notion d'intérêt public, d'intérêt de la société, relayé alors par des décisions politiques qui n’est pas toujours facile à comprendre, ni à admettre par chaque individu !

Le déclin il n'y a plus aucun four à chaux actif à Viroinval. L'invention au début du vingtième siècle du ciment Portland, avec des pourcentages fixes de chaux, d'oxydes d'aluminium et d'oxydes de silice, a mis fin à l'industrie des fours à chaux dans nos régions. De plus, le développement d'engrais à base de produits chimiques synthétisés et le développement technique du transport de lourdes marchandises par voie ferrée ont fait que les traditionnels fours à chaux n'avaient plus de raison d'être.

À

L'HEURE ACTUELLE,

Seule la région de Tournai, appelée le «Pays Blanc», a pu résister temporairement à la concurrence venant essentiellement d'Angleterre. Le choix scrupuleux de pierres calcaires ayant une composition Exemple de four-bouteille, à Hasselt, aux Pays-Bas. chimique comparable à celle du ciment Portland artificiel et la construction de hautes cheminées sur leurs fours à chaux appelés alors «fours-bouteille», sont à l'origine de ce maintien de productions concurrentielles.

Une haie naturelle, un atout non négligeable pour la conservation de la nature.

Que sont-ils devenus ? Que dit la législation ?

L

ES NOMBREUX AVANTAGES liés à la présence de haies, et plus particulièrement celles situées en zone agricole (effet brise-vent, confort des animaux au champ, abri pour la faune, participation au maillage écologique…), ne sont plus que rarement remis en cause même si les pratiques agricoles modernes, découlant de l'augmentation de la taille des exploitations, s'en trouvent parfois un peu «gênées».

Une volonté politique s'est donc fait jour afin de protéger les haies au sens large et a été traduite au niveau du Code Wallon de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme et du Patrimoine (C.W.A.T.U.P.).

L'article 84, § 1er, 12° du C.W.A.TU.P. dit : « Nul ne peut, sans permis préalable, écrit et exprès du Collège des Bourgmestre et Échevins : défricher ou modifier la végétation de toute zone dont le Gouvernement juge la protection nécessaire, à l'exception de la mise en œuvre du plan particulier de gestion d'une réserve naturelle domaniale… et du plan de gestion d'une réserve naturelle agréée… ».

L'Arrêté (d’exécution) du Gouvernement wallon du 7 juillet 2003 : précise ce qu’il faut entendre par zone dont la végétation est protégée, entre autres : «les haies et les alignements d'arbres en ce qu'ils constituent des bandes continues d'arbres ou d'arbustes indigènes, ou des alignements et rangées comptant un minimum de dix arbres avec une distance maximale de dix mètres entre ceux-ci ».

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La haie joue également un rôle essentiel en tant que zone de liaison dans le réseau écologique.

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ES RUINES DU FOUR À CHAUX SAINTEANNE subsistent à Nismes. Les activités sur ce site se déroulaient principalement au dernier tiers du dix-neuvième siècle. En ce temps-là, avant l'apparition des locomotives à vapeur, le résultat de la combustion des pierres calcaires était transporté en wagonnets de chemin de fer à voie étroite, tirés par des chevaux, vers l'usine à chaux, devenue plus tard la Saboterie Stavelot, où la chaux était broyée pour emballage.

Ces ruines, intégrées entre le chemin et la carrière, sont flanquées d'une pelouse calcicole. Une partie de ces ruines pourrait être À Nismes, l’entrée du four à chaux Sainte-Anne, situé sur aménagée comme refuge transitoire pour les un terrain privé, est bien visible de la route. chauves-souris qui l'utilisent déjà comme cachette en cas de vague de froid. En déterrant la partie sud-est, une coupe didactique montrant la structure en moellons et briques pourrait être réalisée. Cela ne ferait pas uniquement référence à l'histoire industrielle du village. Une fois dégagé, ce site pourrait être transformé en outil didactique pour les écoles et en un point d’arrêt bien intéressant pour les touristes. Chris Vanbeveren, Nismes

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Le combustible d’époque Quand faut-il un permis ?

L

nécessitait des quantités considérables de combustible. Dans la région de Viroinval, c'était surtout le charbon de bois produit dans les forêts du voisinage qui était utilisé. En région méditerranéenne, on se servait plutôt de noyaux d'abricots ou d'olives, ou encore de branches de palmiers. A CALCINATION DE LA PIERRE

U

si on défriche en détruisant la végétation en place pour utiliser l'espace différemment, par exemple en éliminant des broussailles pour en faire une prairie. Un permis est également nécessaire si on modifie la végétation dans son aspect général ( hauteur, densité, présence de nombre de niveaux ou strates). Enfin un permis doit également être sollicité si on modifie la composition de la végétation (par exemple, en remplaçant une haie composée d'espèces indigènes comme l'aubépine et le prunellier par des thuyas). N PERMIS EST NÉCESSAIRE

Dans un souci d'économie d'énergie, on construisit dès le dixneuvième siècle des fours permanents, contrairement aux fours temporaires utilisés jusqu'à cette période. La technique du feu continu économisait le combustible : en allumant le feu au printemps et en ajoutant au fur et à mesure du combustible et de la pierre calcaire, le four était opérationnel jusqu'en Dans le four à chaux de Treignes, automne. La pierre calcaire était introduite par le sommet des les bouches permettaient fours grâce à une pente douce composée d'imposants remblais la récupération de la chaux. qui constituaient également une isolation thermique des fours. En construisant deux fours ou plus l'un à côté de l'autre, on réduisait leur volume sans limiter la capacité de l'entreprise. En outre, la température dans les fours était rendue plus uniforme, résultat d'une calcination plus homogène.

Toutefois, les opérations d'entretien, pratiquées dans les règles de l'art et qui n'affectent pas la survie de la végétation visée ni ses caractéristiques, ne sont pas concernées et ne demandent donc pas de permis.

Haie libre :

occasionnel ;

Pbande arbustive n’ayant jamais été entretenue, éventuellement avec le pied dégarni ;

P buissons à faible développement (églantier...). Taille latérale et recépage. Toutes les précautions utiles doivent être prises pour que la repousse soit effective. En cas de présence de bétail, une clôture protègera la repousse. Les coupes de tiges seront nettes pour leur permettre de rejeter dans de bonnes conditions et occasionnelles afin d’éviter l’empiètement sur les terrains voisins.

D’autres utilisations

H

ORMIS POUR L'OBTENTION DU MORTIER, la chaux

était également utilisée pour blanchir et désinfecter les murs, principalement dans les fermes. À la tannerie Houben, à Dourbes, on l'utilisait pour ébourrer les cuirs. La chaux servait également pour préparer certains types de papier, ou encore comme fondant dans la métallurgie. On l'utilisait dans l'industrie sucrière pour éliminer les impuretés du sucre et comme engrais agricole. À Couvin, la chaux est toujours utilisée aux Fonderies du Lion, pour la production de la fonte.

Pbande arbustive dont la croissance n’est limitée que par un entretien

Un bel exemple de haie libre.

Haie spontanée Parbustes et/ou arbres ayant colonisé naturellement un espace agricole de manière progressive et discontinue, de largeur et hauteur variables. Le seul entretien qui puisse être pratiqué est un rabattage latéral lorsque les pousses spontanées prennent trop d’ampleur.

Localisation des fours à chaux

O

UTRE LA DISPONIBILITÉ DU COMBUSTIBLE, ici du charbon de bois, outre la demande locale, l'implantation d'un four à chaux se déterminait surtout par la présence de la matière première : la pierre calcaire. Par conséquent, il n'y eut pas de fours à chaux à Oignies ou Le Mesnil. Par contre il y eut au moins dix fours à chaux sur le secteur calcaire du territoire de Viroinval : deux à Dourbes, trois à Nismes, deux à Olloy, deux à Vierves et un à Treignes.

Haie basse taillée

Emplacements probables des fours à chaux sur le territoire de Viroinval.

Phaie maintenue à une hauteur (un mètre vingt à un mètre cinquante dans la région) et à une largeur déterminée. Taille stricte et fréquente (annuelle ou bisannuelle) hauteur en principe inférieure à deux mètres.

En calcinant, la pierre perd quarante-cinq pour cent de son poids et dix pour cent de son volume. Pour toute commande de chaux provenant des localités extérieures à la Calestienne, il était donc logique de transporter le matériel après la calcination plutôt que des pierres à calciner.

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Les fours à chaux de Viroinval

Haie coplantée Phaie basse taillée comportant des arbres à

De la pierre au mortier

espacements plus ou moins réguliers. Taille de la haie basse et exploitation périodique des arbres qui seront alors remplacés.

P

villages de Nismes, Oignies, Treignes, Mazée, Olloy et Vierves a connu une croissance fortement accentuée par l'installation d'industries comme les ardoisières, la métallurgie, la saboterie et la construction du chemin de fer.

Haie haute taillée Palignement d’arbustes et/ou arbres de hauteur supérieure à deux mètres .

Pour pouvoir abriter tous ces nouveaux arrivants, il fallait plus d'habitations. C'est la pierre des carrières locales qui était utilisée par les maçons. À cette époque, le ciment était encore inconnu. Le liant qu'ils employaient était un mortier à base de chaux, déjà connu à l'époque romaine.

Taille latérale annuelle ou bisanuelle pour contrôler la largeur (au moins sur une hauteur susceptible, par exemple, de permettre le passage des engins agricoles).

Bande boisée et/ou haie brise-vent

Le four à chaux de Treignes est encore en bon état. Suite à son classement en 1989-1992, le four est pris en charge par la commune de Viroinval et la Région wallonne.

Pbande arbustive et arborescente de plus de dix mètres de hauteur et de largeur (entre les pieds extérieurs) de moins de dix mètres. Entretien occasionnel par taille latérale, rabattage ou recépage périodique (huit à quinze ans) pour éviter que la base ne se dégarnisse.

ENDANT LE DIX-NEUVIÈME SIÈCLE, la population des

L'augmentation du nombre d'habitants imposait également une intensification de la rentabilité de l'agriculture. Des engrais de toutes sortes firent ainsi leur apparition et la chaux en faisait partie intégrante.

La structure des fours à chaux Saules têtards et haies bocagères

Comment obtenir de la chaux ?

Pces haies bocagères, courantes dans la région

Pour obtenir de la chaux, la technique la plus commune est la calcination de pierres calcaires dans un four. Faute de telles pierres, la chaux était issue de la combustion de coquillages, aspirés en quantités industrielles au fond des mers.

de l’Avesnois en France, au sud de Chimay, sont composées de saules têtards inclus dans des essences d’espèces indigènes. La végétation est rabattue pour la production de bois de chauffage juste audessus des anciennes coupes tous les douze à quinze ans ou pour les saules têtards après quelques années. En conclusion, il n'est donc pas systématiquement interdit de « couper une haie » mais alors uniquement pour assurer son entretien « pratiqué dans les règles de l'art, n'affectant pas sa survie et destiné à maintenir un développement garant de ses caractéristiques ». Sinon, il faut introduire une demande de permis d'urbanisme. «Couper une haie» implique avant tout d’assurer son entretien. Pour toute autre opération, une demande de permis d’urbanisme doit être introduite. Ir. Jean-Pierre Scohy Division de la Nature et des Forêts

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L

au sein même de la carrière d'extraction du calcaire. La base de la structure des fours à chaux, dans la région de Viroinval, était réalisée en mœllons calcaires. ES FOURS ÉTAIENT CONSTRUITS

La matière première étant extraite sur place, la construction de cette base était très peu onéreuse. Par contre, le four proprement dit, en forme de cône ouvert, était exécuté en briques réfractaires, matériau plus cher mais incontournable étant donné que la pierre calcaire se pulvérise à haute température .

Saules têtards... à tailler.

Dans la plupart des cas, le four à chaux était conçu de manière telle que sa partie supérieure était au niveau de la carrière, facilitant le remplissage. Les bouches de vidange se trouvaient au niveau de la route, facilitant le chargement.

Avec l’aimable autorisation de reproduction de Monsieur Robert Cauvin.

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Les fours à chaux de Viroinval

Haie coplantée Phaie basse taillée comportant des arbres à

De la pierre au mortier

espacements plus ou moins réguliers. Taille de la haie basse et exploitation périodique des arbres qui seront alors remplacés.

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villages de Nismes, Oignies, Treignes, Mazée, Olloy et Vierves a connu une croissance fortement accentuée par l'installation d'industries comme les ardoisières, la métallurgie, la saboterie et la construction du chemin de fer.

Haie haute taillée Palignement d’arbustes et/ou arbres de hauteur supérieure à deux mètres .

Pour pouvoir abriter tous ces nouveaux arrivants, il fallait plus d'habitations. C'est la pierre des carrières locales qui était utilisée par les maçons. À cette époque, le ciment était encore inconnu. Le liant qu'ils employaient était un mortier à base de chaux, déjà connu à l'époque romaine.

Taille latérale annuelle ou bisanuelle pour contrôler la largeur (au moins sur une hauteur susceptible, par exemple, de permettre le passage des engins agricoles).

Bande boisée et/ou haie brise-vent

Le four à chaux de Treignes est encore en bon état. Suite à son classement en 1989-1992, le four est pris en charge par la commune de Viroinval et la Région wallonne.

Pbande arbustive et arborescente de plus de dix mètres de hauteur et de largeur (entre les pieds extérieurs) de moins de dix mètres. Entretien occasionnel par taille latérale, rabattage ou recépage périodique (huit à quinze ans) pour éviter que la base ne se dégarnisse.

ENDANT LE DIX-NEUVIÈME SIÈCLE, la population des

L'augmentation du nombre d'habitants imposait également une intensification de la rentabilité de l'agriculture. Des engrais de toutes sortes firent ainsi leur apparition et la chaux en faisait partie intégrante.

La structure des fours à chaux Saules têtards et haies bocagères

Comment obtenir de la chaux ?

Pces haies bocagères, courantes dans la région

Pour obtenir de la chaux, la technique la plus commune est la calcination de pierres calcaires dans un four. Faute de telles pierres, la chaux était issue de la combustion de coquillages, aspirés en quantités industrielles au fond des mers.

de l’Avesnois en France, au sud de Chimay, sont composées de saules têtards inclus dans des essences d’espèces indigènes. La végétation est rabattue pour la production de bois de chauffage juste audessus des anciennes coupes tous les douze à quinze ans ou pour les saules têtards après quelques années. En conclusion, il n'est donc pas systématiquement interdit de « couper une haie » mais alors uniquement pour assurer son entretien « pratiqué dans les règles de l'art, n'affectant pas sa survie et destiné à maintenir un développement garant de ses caractéristiques ». Sinon, il faut introduire une demande de permis d'urbanisme. «Couper une haie» implique avant tout d’assurer son entretien. Pour toute autre opération, une demande de permis d’urbanisme doit être introduite. Ir. Jean-Pierre Scohy Division de la Nature et des Forêts

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au sein même de la carrière d'extraction du calcaire. La base de la structure des fours à chaux, dans la région de Viroinval, était réalisée en mœllons calcaires. ES FOURS ÉTAIENT CONSTRUITS

La matière première étant extraite sur place, la construction de cette base était très peu onéreuse. Par contre, le four proprement dit, en forme de cône ouvert, était exécuté en briques réfractaires, matériau plus cher mais incontournable étant donné que la pierre calcaire se pulvérise à haute température .

Saules têtards... à tailler.

Dans la plupart des cas, le four à chaux était conçu de manière telle que sa partie supérieure était au niveau de la carrière, facilitant le remplissage. Les bouches de vidange se trouvaient au niveau de la route, facilitant le chargement.

Avec l’aimable autorisation de reproduction de Monsieur Robert Cauvin.

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Le combustible d’époque Quand faut-il un permis ?

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nécessitait des quantités considérables de combustible. Dans la région de Viroinval, c'était surtout le charbon de bois produit dans les forêts du voisinage qui était utilisé. En région méditerranéenne, on se servait plutôt de noyaux d'abricots ou d'olives, ou encore de branches de palmiers. A CALCINATION DE LA PIERRE

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si on défriche en détruisant la végétation en place pour utiliser l'espace différemment, par exemple en éliminant des broussailles pour en faire une prairie. Un permis est également nécessaire si on modifie la végétation dans son aspect général ( hauteur, densité, présence de nombre de niveaux ou strates). Enfin un permis doit également être sollicité si on modifie la composition de la végétation (par exemple, en remplaçant une haie composée d'espèces indigènes comme l'aubépine et le prunellier par des thuyas). N PERMIS EST NÉCESSAIRE

Dans un souci d'économie d'énergie, on construisit dès le dixneuvième siècle des fours permanents, contrairement aux fours temporaires utilisés jusqu'à cette période. La technique du feu continu économisait le combustible : en allumant le feu au printemps et en ajoutant au fur et à mesure du combustible et de la pierre calcaire, le four était opérationnel jusqu'en Dans le four à chaux de Treignes, automne. La pierre calcaire était introduite par le sommet des les bouches permettaient fours grâce à une pente douce composée d'imposants remblais la récupération de la chaux. qui constituaient également une isolation thermique des fours. En construisant deux fours ou plus l'un à côté de l'autre, on réduisait leur volume sans limiter la capacité de l'entreprise. En outre, la température dans les fours était rendue plus uniforme, résultat d'une calcination plus homogène.

Toutefois, les opérations d'entretien, pratiquées dans les règles de l'art et qui n'affectent pas la survie de la végétation visée ni ses caractéristiques, ne sont pas concernées et ne demandent donc pas de permis.

Haie libre :

occasionnel ;

Pbande arbustive n’ayant jamais été entretenue, éventuellement avec le pied dégarni ;

P buissons à faible développement (églantier...). Taille latérale et recépage. Toutes les précautions utiles doivent être prises pour que la repousse soit effective. En cas de présence de bétail, une clôture protègera la repousse. Les coupes de tiges seront nettes pour leur permettre de rejeter dans de bonnes conditions et occasionnelles afin d’éviter l’empiètement sur les terrains voisins.

D’autres utilisations

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ORMIS POUR L'OBTENTION DU MORTIER, la chaux

était également utilisée pour blanchir et désinfecter les murs, principalement dans les fermes. À la tannerie Houben, à Dourbes, on l'utilisait pour ébourrer les cuirs. La chaux servait également pour préparer certains types de papier, ou encore comme fondant dans la métallurgie. On l'utilisait dans l'industrie sucrière pour éliminer les impuretés du sucre et comme engrais agricole. À Couvin, la chaux est toujours utilisée aux Fonderies du Lion, pour la production de la fonte.

Pbande arbustive dont la croissance n’est limitée que par un entretien

Un bel exemple de haie libre.

Haie spontanée Parbustes et/ou arbres ayant colonisé naturellement un espace agricole de manière progressive et discontinue, de largeur et hauteur variables. Le seul entretien qui puisse être pratiqué est un rabattage latéral lorsque les pousses spontanées prennent trop d’ampleur.

Localisation des fours à chaux

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UTRE LA DISPONIBILITÉ DU COMBUSTIBLE, ici du charbon de bois, outre la demande locale, l'implantation d'un four à chaux se déterminait surtout par la présence de la matière première : la pierre calcaire. Par conséquent, il n'y eut pas de fours à chaux à Oignies ou Le Mesnil. Par contre il y eut au moins dix fours à chaux sur le secteur calcaire du territoire de Viroinval : deux à Dourbes, trois à Nismes, deux à Olloy, deux à Vierves et un à Treignes.

Haie basse taillée

Emplacements probables des fours à chaux sur le territoire de Viroinval.

Phaie maintenue à une hauteur (un mètre vingt à un mètre cinquante dans la région) et à une largeur déterminée. Taille stricte et fréquente (annuelle ou bisannuelle) hauteur en principe inférieure à deux mètres.

En calcinant, la pierre perd quarante-cinq pour cent de son poids et dix pour cent de son volume. Pour toute commande de chaux provenant des localités extérieures à la Calestienne, il était donc logique de transporter le matériel après la calcination plutôt que des pierres à calciner.

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Paysage et Parc naturel Peut-on couper une haie ? Oui et non... Un peu de clarté

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I EFFECTIVEMENT,

il paraît logique à un propriétaire de pouvoir entretenir ou même faire disparaître une haie lui appartenant, peut-être n'est-ce aussi évident si on examine cette opération sous l'angle de la conservation de la nature et de l'aménagement du territoire. C'est alors toute la problématique de l'intérêt privé des personnes face à la notion d'intérêt public, d'intérêt de la société, relayé alors par des décisions politiques qui n’est pas toujours facile à comprendre, ni à admettre par chaque individu !

Le déclin il n'y a plus aucun four à chaux actif à Viroinval. L'invention au début du vingtième siècle du ciment Portland, avec des pourcentages fixes de chaux, d'oxydes d'aluminium et d'oxydes de silice, a mis fin à l'industrie des fours à chaux dans nos régions. De plus, le développement d'engrais à base de produits chimiques synthétisés et le développement technique du transport de lourdes marchandises par voie ferrée ont fait que les traditionnels fours à chaux n'avaient plus de raison d'être.

À

L'HEURE ACTUELLE,

Seule la région de Tournai, appelée le «Pays Blanc», a pu résister temporairement à la concurrence venant essentiellement d'Angleterre. Le choix scrupuleux de pierres calcaires ayant une composition Exemple de four-bouteille, à Hasselt, aux Pays-Bas. chimique comparable à celle du ciment Portland artificiel et la construction de hautes cheminées sur leurs fours à chaux appelés alors «fours-bouteille», sont à l'origine de ce maintien de productions concurrentielles.

Une haie naturelle, un atout non négligeable pour la conservation de la nature.

Que sont-ils devenus ? Que dit la législation ?

L

ES NOMBREUX AVANTAGES liés à la présence de haies, et plus particulièrement celles situées en zone agricole (effet brise-vent, confort des animaux au champ, abri pour la faune, participation au maillage écologique…), ne sont plus que rarement remis en cause même si les pratiques agricoles modernes, découlant de l'augmentation de la taille des exploitations, s'en trouvent parfois un peu «gênées».

Une volonté politique s'est donc fait jour afin de protéger les haies au sens large et a été traduite au niveau du Code Wallon de l'Aménagement du Territoire, de l'Urbanisme et du Patrimoine (C.W.A.T.U.P.).

L'article 84, § 1er, 12° du C.W.A.TU.P. dit : « Nul ne peut, sans permis préalable, écrit et exprès du Collège des Bourgmestre et Échevins : défricher ou modifier la végétation de toute zone dont le Gouvernement juge la protection nécessaire, à l'exception de la mise en œuvre du plan particulier de gestion d'une réserve naturelle domaniale… et du plan de gestion d'une réserve naturelle agréée… ».

L'Arrêté (d’exécution) du Gouvernement wallon du 7 juillet 2003 : précise ce qu’il faut entendre par zone dont la végétation est protégée, entre autres : «les haies et les alignements d'arbres en ce qu'ils constituent des bandes continues d'arbres ou d'arbustes indigènes, ou des alignements et rangées comptant un minimum de dix arbres avec une distance maximale de dix mètres entre ceux-ci ».

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La haie joue également un rôle essentiel en tant que zone de liaison dans le réseau écologique.

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ES RUINES DU FOUR À CHAUX SAINTEANNE subsistent à Nismes. Les activités sur ce site se déroulaient principalement au dernier tiers du dix-neuvième siècle. En ce temps-là, avant l'apparition des locomotives à vapeur, le résultat de la combustion des pierres calcaires était transporté en wagonnets de chemin de fer à voie étroite, tirés par des chevaux, vers l'usine à chaux, devenue plus tard la Saboterie Stavelot, où la chaux était broyée pour emballage.

Ces ruines, intégrées entre le chemin et la carrière, sont flanquées d'une pelouse calcicole. Une partie de ces ruines pourrait être À Nismes, l’entrée du four à chaux Sainte-Anne, situé sur aménagée comme refuge transitoire pour les un terrain privé, est bien visible de la route. chauves-souris qui l'utilisent déjà comme cachette en cas de vague de froid. En déterrant la partie sud-est, une coupe didactique montrant la structure en moellons et briques pourrait être réalisée. Cela ne ferait pas uniquement référence à l'histoire industrielle du village. Une fois dégagé, ce site pourrait être transformé en outil didactique pour les écoles et en un point d’arrêt bien intéressant pour les touristes. Chris Vanbeveren, Nismes

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Patrimoine «Rendez-vous aux vergers»

Un village... ...et ses habitants

Une action transfrontalière pour donner du goût au patrimoine fruitier

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planté d'arbres fruitiers. Une définition toute simple pour une richesse infinie : patrimoniale, familiale, paysagère, biologique, économique… Jusqu’après guerre, les vergers hautes-tiges produisaient les fruits qui étaient conservés et consommés localement. Mais, les particularités des variétés fruitières locales sont méconnues et de nombreux vergers hautes-tiges sont aujourd'hui abandonnés. La sensibilisation du grand public est un moyen de sauvegarder ce patrimoine. C'est ce que veulent prouver le Parc naturel Viroin-Hermeton et son voisin français, le futur Parc naturel régional en Ardenne, en proposant aux habitants des deux territoires, propriétaires ou non de vergers, l'action intitulée «Rendez-vous aux vergers». Elle se déroule de juillet 2005 à mars 2006, sur les deux territoires, afin de faciliter l'échange d'expériences et de savoir-faire entre français et wallons. E VERGER EST UN TERRAIN

Au programme...

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ES CONFÉRENCES, DES FORMATIONS ET DES ANIMATIONS

sur le thème des vergers sont proposées aux habitants des deux territoires. L'objectif : sensibiliser à la protection du patrimoine fruitier et partager des connaissances et des techniques d'entretien des vergers.

La Maison des Baillis

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RÈS DE LA RÉSURGENCE DE L’EAU

NOIRE, dans le plus ancien quartier de Nismes, s'élève, au pied d’une église, la Maison des Baillis de la châtellenie de Couvin. C'est probablement vers 1408, suite à l'invasion bourguignonne et à la destruction du château-fort, que l’on construisit sur le même emplacement une maison en pierres qui devait loger le premier bailli, Jehan d'Avignon. Les baillis étaient, sous l'Ancien Régime, les officiers de justice, délégués du Prince-Évêque et détenteurs de l'argent des impôts. Jusqu'en 1434, la région est plongée dans l’anarchie. Tristan de Morialmé, fils d'un capitaine brigand, persécute avec sa bande la châtellenie tandis que des troupes commandées par Jean de Ligny continuent leurs déprédations jusqu'à Nismes. La maison forte des baillis doit être reconstruite dans sa partie sud-ouest et sert de cense, trésorerie et La Maison des Baillis, entièrement habitation. Succèdent ensuite comme baillis Jehan de Henry (1465) et Jean restaurée, est un superbe exemple de patrimoine sauvegardé. Son (1482).

Au service de la population

Les conférences traitent des différents modes de production ainsi que de la détermination et de la sauvegarde des variétés fruitières. Les formations, plus techniques, enseignent la taille et la greffe des arbres fruitiers. Un livret de quatre fiches techniques, distribué gratuitement lors des activités, permet de conserver une trace de l'apprentissage.

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1451, OUTRE LA TRÉSORERIE (droit sur les taxes, les moulins, les fours…), Nismes obtient le cadastre complet des chemins du village. À partir de 1565, après la période bourguignonne et les guerres franco-espagnoles, c'est le retour à l'autorité du Prince-Évêque. Loys de Horne, mayeur de Nismes est nommé, en 1565, premier magistrat par le Prince-Évêque. Son épouse, Ydelette Ryckman, est enterrée, en 1583, dans l'église en cours de reconstruction. Ensuite, c'est le siècle des Martin (XVIIe), puis celui des «Baillet» (XVIIe-XVIIIe) qui apportèrent chacun des modifications à l'édifice pendant leur fonction de «bailli». Ce qui laissa à la grosse maison de Davignon le nom bien justifié de «Maison des Baillis».

Le «point d’orgue» du programme sera bien entendu le festival de la pomme et du miel qui se déroulera le week-end des 22 et 23 octobre prochains à Nismes. Durant deux jours, boulangers, charcutiers, confiseurs, brasseurs et restaurateurs vous feront découvrir leur savoir-faire et déguster leurs produits à base de pommes ou de miels. De nombreux concours aux prix alléchants seront proposés. Du matériel de vinification et du matériel apicole seront mis en vente. Luc Noël et André Sansdrap, bien connus dans le monde de l'apiculture et de l'horticulture fruitière, participeront aux festivités en animant des conférences tout public. Enfin, pour ceux qui le souhaitent, le pressoir du Parc naturel sera à leur disposition sur réservation (voir page 12). Il permet de transformer les pommes tombées sous les vieux arbres en délicieux jus ou cidre.

Derrière la Maison des Baillis, l'Eau Noire réapparaît à la résurgence après un très long parcours sous le tienne du Mousty.

Valorisons notre patrimoine, il en vaut la peine ! Renseignements, réservations et programme complet : Parc naturel Viroin-Hermeton +32 (0)60 39 17 90 Fiorella Quadu Chargée de mission PNVH

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ÈS

Christian Houben PNVH

L'époque des Baillis prend fin en 1745. Plusieurs propriétaires se succèdent alors jusqu'en 1970, année durant laquelle la commune de Nismes fait l'acquisition afin d'y créer un musée. Aujourd'hui, entièrement restaurée, la «Maison des Baillis» est devenue la Maison du Parc naturel Viroin-Hermeton et la Maison de l’Urbanisme de l’arrondissement de Philippeville.

Hébergements, commerces... Renseignements et cartes disponibles à l’Office du Tourisme, rue Vieille Église, 2 - 5670 Nismes Tél. : +32(0)60 31 16 35 - Télécopie : +32(0)60 31 10 53 tourisme.viroinval@win.be

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Le mot du président L’importance d’un Parc naturel Ensemble sur une même longueur d’onde

Artisans et artistes de chez nous

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ETTE ANNÉE ENCORE, le 24 mai 2005 a été décrété «journée européenne des parcs naturels». À cette occasion, notre Parc naturel a officiellement rejoint l'association des parcs naturels de Wallonie. Cette association veut aussi tisser un lien entre tous les intervenants de terrain travaillant dans les parcs naturels de Wallonie. Pour la première fois depuis la naissance de cette asbl en 2003, les neuf parcs naturels existants étaient réunis à Roisin dans le Parc des Hauts-Pays, pour tenir leur assemblée générale. Celle-ci a été suivie par des exposés sur l'importance de la conservation des paysages sur le territoire wallon. L'objectif prioritaire de cette association est de défendre la spécificité des missions qui incombent aux différents parcs naturels. Elle assure la promotion des activités qui se déroulent dans l'ensemble des parcs. Être partie prenante de cette asbl est un signe du nouveau dynamisme qui prévaut dans notre Parc naturel. Rejoindre cette association permettra notamment à nos chargés de mission de bénéficier d’échanges d’expériences particulièrement enrichissantes.

Le Viroin, un écosystème d'une grande diversité écologique au cœur du Parc naturel.

OUTE L'ÉQUIPE DU PARC NATUREL a le plaisir de vous inviter à son premier festival de la pomme et du miel qui se déroulera à Nismes les 22 et 23 octobre prochains. De nombreuses activités se dérouleront autour et dans la Maison des Baillis. Vous aurez l'occasion de venir presser vos pommes, d'apprendre à reconnaître les différentes variétés, de participer à des conférences sur l'entretien des vergers ou sur l'apiculture. À cette occasion, le projet de création d'une école d'apiculture à Viroinval sera également présenté. Avis aux amateurs ! Des ateliers culinaires remettront la pomme en valeur dans une foule de préparations proposées. Vous viendrez déguster les produits de bouche à base de pommes présentés par nos artisans locaux (cidres, bières, boudins, pâtisseries). Du matériel de vinification et du matériel apicole seront exposés et disponibles à la vente.

Ce week-end sera aussi l'occasion de vous rencontrer. Le personnel du Parc naturel se tiendra à votre disposition pour répondre à toutes vos questions relatives aux actions du Parc sur le territoire de Viroinval. Nous comptons sur votre présence. Baudouin Schellen, Dourbes Président de la Commission de gestion du Parc naturel schellen@pnvh.be

Le matériel de broyage et de pressurage sera mis à votre disposition dès l'automne.

Le journal du Parc naturel est une publication de la Commission de gestion du Parc naturel Viroin-Hermeton. Comité de rédaction et conception graphique : Parc naturel Viroin-Hermeton (coordination : Joël Dath). Crédits photographiques : Dath J. (PNVH - p. 4 (n°2), p. 6), Houben Ch. (PNVH - p. 2 (n°2), p. 3, p. 5, p. 8 (n°2) et p. 11), Hubaut D. (CMV - couv., p. 2 (n°1) et p. 4 (n°1)), Schellen B. (PNVH - p. 12), Vanbeveren Ch. (p. 7 (n°1), p. 8 (n°1) et p. 9). Tous nos remerciements à monsieur Cauvin pour l'autorisation de reproduction de son dessin en p. 7. Le journal du Parc naturel est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la commune de Viroinval. Il est également disponible sur simple demande à la Maison du Parc. Éditeurs responsables : B. Schellen, président et É. Baudoux, secrétaire, rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Réalisé avec le soutien financier du ministère de la Région wallonne.

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Le temps d’une pause

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E SONT SES GRANDS-PARENTS

qui lui ont appris comment procéder. Lia Lefèbvre, de Vierves, a toujours torréfié son café. Chaque fois qu’elle sort son réchaud, elle parfume ainsi son quartier au grand plaisir des voisins qui, ce jour-là, ouvrent grandes leurs fenêtres. Eh oui, il est toujours possible de torréfier son propre café. Du café vert reste disponible à Couvin, Charleroi ou dans des dépôts de quelques hameaux et permet de faire, selon ses goûts, des mélanges plus doux ou plus corsés.

Avec des projets

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Lia Lefèbvre

Coutume ancestrale

Pour torréfier avec un petit matériel à usage domestique, il faut compter deux heures de patience pour travailler six kilos de café.

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OUR LIA, RIEN N'A CHANGÉ. Pour son plus grand plaisir, elle torréfie son mélange composé de trois sortes de grains. Le Saint Domingue (plus aplati), le Caracoli (plus rond) et le Santos (plus petit). Il existe beaucoup d'autres variétés : Maragogype (plus corsé), Java…

Souvenirs de guerres

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URANT L’OCCUPATION, NOS GRANDS-PARENTS avaient fait quelques provisions… dont du café vert qui se conserve plus longtemps que du café torréfié. On torréfiait soi-même et on aidait bonne maman à tourner lentement la manivelle du torréfacteur d'une façon régulière, pour que les grains ne brûlent pas, sur les braises bien réglées du vieux poêle crapaud. Il y avait six ronds qui permettaient d'ajuster le torréfacteur sur la taque. Certains les grillaient même tout simplement dans une poêle. Puis, une dose était moulue dans le petit moulin à tiroir et, à côté du vieux poêle sur lequel la bouilloire sifflait, il y avait une grande C’est Robert, son cruche en grès et un «ramponneau» (filtre en tissu sur une époux, qui a construit armature en fer) dans lequel coulait le fameux breuvage le torréfacteur de Lia. L'utilisation du café vert pour la journée… n'a qu'un seul avantage : Une fois les réserves épuisées, on ne buvait que de la chicorée et aux jours de grandes la possibilité d'obtenir un mélange à son propre fêtes, si le budget le permettait, on achetait un petit paquet de douze précieux grains de café pour donner le vrai goût de café au breuvage. goût.

Christian Houben PNVH

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Agenda des manifestations Activités Initiation aux champignons à Treignes Samedi 1eroctobre (1/2 j.) R-V. à 14 h devant l’église de Treignes Prévoir un panier et un couteau Organisation : Natagora et Cercles des Naturalistes de Belgique (C.N.B. Viroinvol) Infos : Olivier Robertfroid (+32(0)60 31 34 38) Dias, la Nature, d’ici et d’ailleurs par Luc Moreels Samedi 22 octobre (1 soirée) R-V à 20 h ferme de la Maladrerie à Nismes Organisation : C.N.B. Viroinvol Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37)

Taille des arbres fruitiers et de la saulaie à «Sous St-Roch» en réserve L.R.B.P.O., à Nismes Samedi 1eroctobre (1/2 j.) R-V. à 13 h 30 à l’entrée de la réserve naturelle (Rue de la Station) Prévoir escabelle et sécateurs pour les fruitiers. De grands sécateurs seront utiles pour la gestion des rejets de saule aux abords de la mare. Organisation : C.N.B. Viroinvol /L.R.B.P.O. Infos : Thierry Dewitte (+32(0)476 75 25 37)

Gestion de la Roche Madoux (en réserve R.N.O.B.) Vierves et Olloy Samedi 19 novembre (1 j.) R-V. à 9 h 30 devant l’ancien lavoir près du parc du château deVierves Prévoir bonnes chaussures, gants, coupe-branches, scies et pique-nique Organisation : Natagora Infos : Bernard Mazy (+32(0)498 39 21 93) Festival de la pomme et du miel Samedi 22 octobre et Dimanche 23 octobre à Nismes Dans le cadre de «Bienvenue en Wallonie» et du micro-projet européen Organisation : Parc naturel Viroin-Hermeton Infos : +32(0)60 39 17 90 - secretariat@pnvh.be

Le Journal du Parc naturel N°6

Septembre-octobre-novembre 2005 Trimestriel

Sommaire Le mot du président L’importance d’un Parc naturel Un village...et ses habitants Nismes La Maison des Baillis Paysage et Parc naturel Peut-on couper une haie ? Oui et non... Les fours à chaux de Viroinval De la pierre au mortier Patrimoine «Rendez-vous aux vergers» Artisans et artistes de chez nous Vierves Lia Lefèbvre Agenda des manifestations

La récolte des pommes et des poires approche... En septembre, les pommiers et les poiriers plient sous le poids de leurs fruits. Malheureusement, chaque année, énormément de pommes et de poires sont abandonnées dans les vergers et pourrissent sur place, faute de savoir comment les consommer. Pour vous aider à profiter encore plus de vos arbres fruitiers, le Parc naturel vous propose d'utiliser, dès le 1er septembre, son broyeur et son pressoir à fruits. Pommes, poires, raisins... découvrez mille et une possibilités de les transformer, de les préparer et de les déguster grâce au matériel mis à votre disposition à la Maison du Parc naturel !

Renseignements, modalités et réservations à la Maison du Parc naturel. Infos : +32(0)60 39 17 90 - secretariat@pnvh.be 12

Maison du Parc naturel rue d'Avignon, 1 - 5670 Nismes Tél.: +32(0)60 39 17 90 - Télécopie : +32(0)60 39 17 93 www.pnvh.be - Contacts : secretariat@pnvh.be


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