The Lausanner - La ville cinéphile

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FRANÇAIS

HIVER 2023/PRINTEMPS 2024 - N° 12

PENTU ET POINTU

LA VILLE CINÉPHILE Interview des cinéastes Véronique Reymond (à g.) et Stéphanie Chuat, ici à la Cinémathèque Page 42

LE 7E ART EN VEDETTE

Siège de la Cinémathèque suisse et de festivals, la Ville inaugure une véritable maison du cinéma. Page 40

L’ALIMENTATION LOCAVORE, STAR DES ASSIETTES Page 6

FRANCK PELUX, SUBJUGUÉ PAR LE PANORAMA Page 30

Carlos Leal, des bords du Léman au grand écran

FOCUS SUR LES ÉDIFICES CLASSÉS AU PATRIMOINE Page 52


Kimber Smith, Hommage à Mme R., 1958, huile sur toile 242 × 162 cm. Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. Collection Alain et Suzanne Dubois. Promsesse de don. © Estate de Kimber Smith

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PENTU ET POINTU ÉDITO

Quand l’art rencontre sa ville

C’est une belle histoire, comme on en voit au cinéma, que nous vous racontons dans ce numéro. Celle qui unit le 7e art à Lausanne, siège de la Cinémathèque suisse depuis 1948. Celle que rappelle chaque année, en mars, le succès du festival Rencontres 7e Art Lausanne. Celle encore qui lie les Lausannoises et Lausannois au Capitole, plus grande salle obscure du pays, incarné pendant des décennies par sa responsable, Lucienne Schnegg, héroïne du film La Petite Dame du Capitole. Après trois ans de travaux, l’institution presque centenaire s’agrandit et joue un premier rôle : nouvel écrin de la Cinémathèque, le Capitole sera, dès février, un haut lieu du cinéma en Suisse (page 40).

Malgré sa taille, la capitale vaudoise a toujours su rêver en grand, à l’instar de ses créatrices et créateurs de mode qui prouvent que, d’ici, toutes les rues peuvent mener à la réussite (page 12). Dans nos pages, le DJ Mandrax se souvient aussi de ses débuts à la Dolce Vita, avant que sa musique fasse le tour du monde (page 34). Quant au Théâtre de Vidy, destiné à être éphémère lors de son inauguration en 1964, il s’est imposé jusqu’à devenir un pôle de création au rayonnement international (page 21).

Le scénario de cette 12e édition du Lausanner fait encore quelques détours par l’art de la gastronomie avec le chef français Franck Pelux et sa femme Sarah Benahmed, à la tête du restaurant doublement étoilé La Table du Lausanne Palace (page 30) ; ou par le 9e art, à l’honneur grâce à la grande exposition immersive consacrée à Tintin au Palais de Beaulieu (page 28).

Sans tout dévoiler du programme, nous vous emmenons dès à présent vivre la magie de la ville, découvrir ses trésors cachés, ses charmants commerces, ses artisans et son histoire. Action !

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ARCHIVES En 1962, la foule quitte le Capitole, sur l’avenue du Théâtre, après une projection du film événement Le Jour le plus long, avec John Wayne, Henry Fonda, Robert Mitchum, Mel Ferrer et Sean Connery. Clint Eastwood y fait ses débuts en tant que figurant.

Le Capitole, plus grande salle du pays, avait été inauguré au temps du cinéma muet, le 29 décembre 1928. Géré par la Cinémathèque suisse depuis 2010, il s’apprête à rouvrir ses portes, après trois ans de rénovations (lire en page 40). L’enseigne lumineuse, créée en 1959, trône toujours sur la devanture.

IMPRESSUM The Lausanner, magazine d’accueil touristique et d’information sur la vie lausannoise

Iconographie: Sabrine Elias, Large Network

Couverture: Véronique Reymond et Stéphanie Chuat photographiées par Nicolas Schopfer

Éditeur: Lausanne Tourisme

Publicité: Michel Chevallaz +41 79 213 53 15

Direction: Steeve Pasche et Sermena Sulejmani Réalisation éditoriale: Large Network

Impression: Gremper SA, Basel Disponible en français et en anglais

Graphisme: Saentys

Rédaction, administration et annonces: Lausanne Tourisme Av. de Rhodanie 2 Case postale 975 CH-1001 Lausanne +41 21 613 73 73 www.lausanne-tourisme.ch e-mail : direction@lausanne-tourisme.ch

Responsable éditoriale: Trinidad Barleycorn, Large Network

Suivi de production: Nathalie Roux et Marie-Laure Beausoleil

Rédaction: Trinidad Barleycorn, Carole Berset, Laurie Chappatte, Julien Crevoisier, Erik Freudenreich, Laurent Grabet, Patricia Lunghi, Michel Masserey

Photographies: Collection Cinémathèque suisse (p. 2) – François Wavre/Lundi13 (p. 5, 24, 34) – Jean-Christophe Bott/Keystone (p. 6, 9, 10) – DR (p. 7, 10, 12, 13, 14, 48, 54) – Odile Meylan/24heures (p. 8) – LausanneTourisme (p. 13) – Trinidad Barleycorn (p. 15, 23) – Aurélien Barrelet/Large Network p. (16-17) – Sébastien Monachon/photo@bsc8.ch (p. 18-19) – Matthieu Gafsou (p. 21) – Dorian Rollin (p. 22) – Emilien Itim (p. 26) – Anoush Abrar (p. 26) – Gabriel Monnet/Keystone (p. 27) – Laura Gilli (p. 27) – Hergé/Tintinimaginatio 2023/ Culturespaces (p. 28) – Association Bains des Rives (p. 29) – Alicia Dubuis (p. 29) – Cécile Gretsch/Saentys (p. 30, 52) – Marc Schibler (p. 36) – Eddie Taz (p. 38) – Nicolas Schopfer (p. 43) – Nicolas Prahin (p. 45) – « La petite dame du Capitole», un film de Jacqueline Veuve (p. 46) – Nicole Weber (p. 47) – Fanny Schertzer (p. 52) – www.dpicard.ch/LT (p. 53) – Liliane Übersax/LV (p. 54) © Photos Lausanne Tourisme – Swizterland Tourism/Lorenz Richard (p. 7, 61, 73) – Blake Production (p. 11) – Jordi Ruiz Cirera (p. 32-33) – LT/Laurent Kaczor (p. 59, 60, 65, 69, 73, 79) – LT/diapo.ch (p. 59, 60, 61, 63, 68, 69, 73, 79) – Switerland Tourism/Giglio Pasqua (p. 60) – P. Waterton (p. 60, 61) – LT/Maxime Genoud (p. 61) – Christian Meixner Fotografie (61, 73) – Switzerland Tourism/Colin Frei (p. 63) – Switzerland Tourism/Andre Meier (p. 67) – CIO/Lydie Nesvadba (p. 65) – William Gammuto sarl (p. 67) – LT/Alix Besson (p. 68) – Sarah Jacquemet (p. 69) – LT/Julien Dorol (p. 71)

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SOMMAIRE

HIVER 2023/PRINTEMPS 2024 - N° 12

LA VILLE EN PARLE Lausanne alimente le circuit court

INTERVIEW Précurseur des musiques électroniques, Mandrax est de retour avec le groupe Shakedown

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LAUSANNE BOUGE Nouvelles adresses

Page 34

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Une offre riche en chocolat Page 15

Quand la souris d’ordinateur prenait forme à Lausanne Page 18

LAUSANNE SUR GRAND ÉCRAN Siège de la Cinémathèque suisse et berceau d’artistes du 7e art à la renommée internationale, la Ville se dote d’une véritable maison du cinéma

COULISSES Sous la serre tropicale du Jardin botanique avec sa responsable Corine Décosterd

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Page 24

BALADE À la découverte des bâtiments les plus protégés de la ville

LES INCONTOURNABLES Les lieux lausannois à ne pas manquer

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L A V I L L E E N PA R L E

LAUSANNE TABLE SUR LE LOCAL Au carrefour des préoccupations environnementales, économiques et de santé, les questions liées à l’alimentation suscitent un intérêt croissant. À Lausanne, pouvoirs publics, producteurs et distributeurs s’organisent pour renforcer les circuits courts.

Parmi eux, des épiceries participatives ou coopératives, comme le Jardin Vivant, ouvert fin 2020 à l’avenue Louis-Ruchonnet ou La Brouette, inaugurée fin 2016 à l’avenue d’Échallens. Cette coopérative propose aussi un service de livraison axé sur le lien direct entre producteurs et consommateurs. Baptisé Le Grenier, celui-ci approvisionne en produits de saison les particuliers, mais aussi les cantines scolaires, les crèches et les maisons de retraite dans un périmètre de 70 km.

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Par Julien Crevoisier

On les appelle les locavores, ces adeptes de l’alimentation produite non loin de chez eux. Ces cinq dernières années, de nombreux commerces ont fleuri un peu partout en région lausannoise, avec la promesse de répondre aux besoins d’une population de plus en plus sensible à l’impact de ses habitudes alimentaires sur l’environnement, les producteurs et sa propre santé.

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La capitale vaudoise se donne les moyens de satisfaire tous les appétits, même ceux des plus pointilleux sur l’origine et les conditions de production.

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PROPOSER UNE ALTERNATIVE

À Chailly, c’est Bio Bulk qui offre aux habitants du quartier une alternative zéro déchet depuis octobre 2020 et, face à la place de Milan, l’épicerie Le Topinambour, précurseur de l’alimentation bio et locale, a ouvert ses portes il y a plus de trente-cinq ans. Côté restauration, les locavores lausannois peuvent désormais compter par exemple sur Domani Pizza, qui confectionne d’authentiques pizzas napolitaines avec des ingrédients locaux et issus de l’agriculture bio.

Les potagers communautaires installés au pied des immeubles s’étendent sur près de 19 000 mètres carrés à Lausanne. Outres les plantages, la Municipalité souhaite développer des solutions alternatives aux grandes surfaces, consciente que la demande est bien présente (lire aussi en page 9). « Nous constatons que de nombreux citadins ont la volonté de se tourner vers les circuits courts, c’est pourquoi nous cherchons à renforcer l’offre », confirme David Bourdin, chef de la division domaine et patrimoine à la Ville de Lausanne. Les pouvoirs publics ne sont pas les seuls à vouloir saisir l’opportunité d’accompagner ceux qui recherchent une alimentation plus saine et d’origine locale. →

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L A V I L L E E N PA R L E

Pour ceux qui rechignent à cuisiner, ou pour ceux qui aiment partir camper le week-end, il existe une solution simple et efficace : le bon vieux plat préparé en boîte de conserve. Bonne nouvelle pour les locavores, cette variante n’est plus seulement l’apanage des grandes entreprises agroalimentaires. À Ecublens, à côté de Lausanne, les sœurs Léna et Pauline Maillard ont fait le pari d’adapter la pitance en boîte à la confection maison à base d’ingrédients locaux. C’est ainsi qu’est née La Boète.

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Originaires du Jura, les cofondatrices ont décidé de nommer leur commerce en référence au mot « boîte » en patois jurassien. « Les repas en conserve, c’est un peu notre madeleine de Proust. Ils accompagnaient nos randonnées lors de nos vacances. À notre retour à la maison, ces repas en boîte nous manquaient toujours beaucoup. C’est ainsi que nous avons envisagé de lancer un concept à la fois novateur et ancré dans notre vécu », explique Pauline Maillard.

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« Grandir trop vite ne serait pas compatible avec notre mode de fonctionnement. »

PLUS BESOIN D’ENDOSSER LE TABLIER

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Sur le web, d’abord, des plateformes ont émergé pour faciliter le recours aux modes de distribution alternatifs. Économiste de formation, Tanguy Ecoffey s’est entouré de spécialistes en développement web et en marketing pour créer une plateforme qui mettrait en lien producteurs et consommateurs. C’est ainsi qu’en 2021, est née Robin des Fermes, une interface qui regroupe une quarantaine de producteurs de la région et qui permet aux consommateurs d’acheter directement chez eux. En quelques clics, le tour est joué et la commande est envoyée par la poste. Chez Robin des Fermes, ce sont les vendeurs qui fixent les prix. « L’idée est que les producteurs jouissent d’une certaine autonomie en matière de logistique et, surtout, de tarification. Le but étant aussi de soutenir les producteurs en leur proposant une alternative à la grande distribution qui négocie les prix à la baisse », assure Tanguy Ecoffey.

Tanguy Ecoffey, Robin des Fermes

Organisée autour de hubs régionaux, dont le premier est situé à la Tanière du Jorat à Moudon, à environ 15 km au nord de Lausanne, la plateforme est le fruit de la volonté de passionnés de soutenir les activités agricoles. « Pour nous, ‘ local ’ signifie que chacune de nos antennes vend des produits cultivés ou préparés dans les 30 km alentour. » À Lausanne, l’entreprise espère gagner de nouveaux abonnés, mais pas question de suivre le modèle de la croissance à tout prix : « Grandir trop vite ne serait pas compatible avec notre mode de fonctionnement. »

Papet vaudois, blanquette de porc, ratatouille, couscous au tofu, chili con carne : les recettes de La Boète cherchent à offrir une palette de saveurs aussi large que celle de ses homologues industriels, tout en restant fermement attachées à la production locale. « La viande provient d’un élevage jurassien, les légumes de petits producteurs maraîchers vaudois, et le tofu est fabriqué dans le canton de Genève. L’objectif de la manœuvre est de produire et distribuer local. Nous ne cherchons pas à nous étendre au-delà des frontières. » →

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Gilles Berger gère la ferme agroécologique du domaine de Rovéréaz depuis 2016.

LES DERNIERS FERMIERS DE LA VILLE Fidèle à sa réputation de bourgeoise bohème, située entre ville et campagne, Lausanne a su garder la main verte : on trouve près de 900 hectares de terres arables et une surface de parcelles construites dans ses enclaves. Aujourd’hui, sept exploitations agricoles subsistent et une huitième s’est lancée en automne 2023 : le domaine du Châtelard et de la Blécherette, situé à quelques mètres seulement de la lisière de la ville. Ce sont des terrains agricoles réhabilités dans le cadre d’un projet de la Municipalité visant notamment à rapprocher les consommateurs des producteurs et à sensibiliser les citadins à la réalité des agriculteurs. Après le boom démographique des années 1970, qui a provoqué un grignotage des surfaces agricoles par les constructions urbaines, la ville souhaite refaire de la place pour accueillir l’agriculture en son sein : « Pour la première fois depuis plusieurs décennies, le nombre d’exploitations agricoles sur le territoire communal est reparti à la hausse. Avec la reprise du domaine du Châtelard et de la Blécherette, la tendance à l’effritement s’est non seulement arrêtée, mais commence aussi

à s’inverser », se réjouit David Bourdin, chef de la division domaine et patrimoine de la Ville de Lausanne.

En 2023, ce huitième domaine, proche de l’aéroport, a été attribué à Jonas Porchet. Du haut de ses 28 ans, ce maître agriculteur gère déjà une autre exploitation depuis près de six ans. Sur le site lausannois, il attend désormais les premières récoltes issues des grandes cultures (blé, épeautre, seigle) et les cultures maraîchères gérées par son associé Maxime Reuse. La ferme devrait, à terme, accueillir un élevage porcin. Pour lui, la proximité avec la ville constitue un avantage certain pour écouler sa production, notamment au marché de la Riponne, mais aussi au travers d’un réseau de détaillants et de restaurateurs. Mais au-delà de la dimension commerciale, le jeune entrepreneur se réjouit également de participer au rapprochement entre les milieux urbains et ruraux. « J’ai toujours constaté une déconnexion marquée entre les deux mondes. Cela se ressent dans la façon dont certains urbains envisagent l’agriculture sous l’angle de son impact sur l’environnement, par exemple. Ouvrir une boutique 9

à la ferme, au sein même de la ville, sera pour moi l’occasion de communiquer davantage sur notre métier, de montrer que nous sommes des ingénieurs diplômés obéissant à des règles strictes et ayant le souci de la nature.» Cet équilibre entre ville et campagne est également cher à Gilles Berger, exploitant du domaine de Rovéréaz, dans les hauts de Lausanne (lire aussi en page 52). Dans sa ferme qui surplombe la ville et offre une vue imprenable sur le Léman, le trentenaire cultive des céréales, des fruits et des légumes sur près de 35 hectares. Entièrement biologique et écoulée en circuit court, sa production passe principalement par les marchés de la ville: avec ceux de la rue de l’Ale, de la Sallaz, du parc de Milan, la ferme est au rendez-vous presque tous les jours. Aujourd’hui, elle emploie 25 personnes (pour huit équivalents plein temps) et commence tout juste à exploiter l’unique moulin de la ville, récemment construit sur le terrain. « Grâce à cette installation, nous sommes désormais en mesure de préparer un pain 100% lausannois», se réjouit Gilles Berger.


Les exploitations de la Ville misent sur une agriculture biologique et de proximité.

ENCOURAGER LA CUISINE VÉGÉTALE

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À la rue Neuve, le café familial Racines propose une cuisine vegan savoureuse. Jus pressés à froid, encas, pâtisseries et plats chauds sont concoctés à base de produits frais, bio et locaux. Un service traiteur complète l’offre.

À La Claie-aux-Moines, un hameau situé sur les hauts de Lutry, deux autres passionnés ont décidé de mettre à contribution leur amour des produits fermentés et de l’alimentation d’origine végétale. En 2021, David Achard et sa compagne Sara Fernandez ont fondé Ragi, une petite entreprise fabriquant des boissons et aliments obtenus par fermentation : kombucha, kéfir d’eau, kimchi (chou fermenté très populaire en Corée) et tempeh (à partir de graines fermentées). 10

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L’offre végétarienne se décline elle aussi à la sauce locavore, à l’image du restaurant L’Éc(h)o, connu pour sa vue imprenable sur la Cité et la Cathédrale, mais surtout pour ses quiches, son bowl, son vegi’burger et sa formule brunch du samedi, confectionnés maison avec des ingrédients de saison, issus de l’agriculture régionale ou du commerce équitable.


L A V I L L E E N PA R L E

Malgré ces notes exotiques, l’entreprise se fournit quasi exclusivement auprès de producteurs locaux, et dans de rares cas dans les pays frontaliers. « Tous les ingrédients peuvent se trouver dans la région et nos recettes évoluent par conséquent au gré des saisons », explique David Achard. Aujourd’hui, l’entreprise fournit des commerces et restaurants de la région et des consommateurs individuels répartis dans toute la Suisse.

ajouter ce genre de plats à leur carte, mais ne savent pas comment s’y prendre. Nous espérons contribuer, à notre échelle, à rendre ce régime plus accessible. »

Les aliments d’origine locale traînent une réputation de produits de luxe. Cela les rend-il pour autant inabordables ? Pas si sûr. En 2020, selon l’OFS, les Suisses dépensaient en moyenne 6,5% de leur budget dans l’alimentation, un chiffre nettement inférieur à la moyenne européenne de 14,3%, établie par Eurostat en 2021.

« Consommer local à Lausanne est plutôt facile, il existe une grande diversité d’établissements, de plateformes web, sans parler des marchés. »

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Anciennement installé à Londres, où des options végétariennes et vegan figurent au menu de la plupart des restaurants, le couple a souhaité en ramener la passion pour l’alimentation sans produits d’origine animale, encore trop peu présente à son avis en Suisse. « Consommer local à Lausanne est plutôt facile, il existe une grande diversité d’établissements, de plateformes web, sans parler des marchés. Dans les restaurants, néanmoins, les menus manquent parfois d’options satisfaisantes en matière de cuisine végétarienne ou vegan. » Une absence qui n’est toutefois pas insurmontable, selon David Achard : « J’ai rencontré beaucoup de restaurateurs qui souhaitent sincèrement

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David Achard, cofondateur de Ragi

D’ailleurs, pendant la crise sanitaire de 2020 et 2021, les confinements successifs ont conduit bon nombre de personnes à se tourner vers les petites exploitations locales. La vente directe a alors connu un essor sans précédent. Cette frénésie s’est certes tassée avec le retour à la normale, mais la tendance est loin d’avoir dit son dernier mot. ■

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LAUSANNE BOUGE LA CRÉATION LOCALE À LA CONQUÊTE DU MONDE

Tiffany Bähler a lancé la marque de bijoux recyclés In Visible.

Ces petites marques visent le marché mondial et ont décidé de se développer dans la capitale vaudoise. Profils.

VANESSA SCHINDLER Lorsque la chanteuse britannique Charli XCX sort Crash, son cinquième album studio, en mars 2022, un détail de la pochette surprend à Lausanne: elle porte les boucles d’oreilles de la collection iconique Chains Earrings de la designer locale Vanessa Schindler. Quelle trajectoire ont-elles dû faire, de Lausanne à Los Angeles, où vit désormais la pop star, pour finir épinglées à ses lobes? Le talent de Vanessa Schindler n’a tout simplement pas échappé au radar de l’équipe de stylistes de Charli XCX. L’écho international qui s’est ensuivi prouve avec maestria que les médias sociaux pulvérisent les frontières géographiques. vanessa-schindler.com

LA BRUTTE La marque de bijoux de Giulia D’Avenia avait ouvert la voie, il y a quelques années, en voyant ses créations portées par le chanteur

anglais Peter Doherty et le rappeur belge Roméo Elvis. @la_brutte

IN VISIBLE Tiffany Bähler semble bien partie pour connaître un succès similaire avec Tears of Sand, la première collection de bijoux recyclés de sa marque In Visible, dont 20% des ventes sont reversés à la Surfrider Foundation Europe pour la préservation de l’environnement. tiffanybaehler.ch GRAXKNITS Aurélie Sutter a aussi fait le choix, il y a trois ans, d’établir sa marque de vêtements GraxKnits à Lausanne, où ses pièces sont produites. Après avoir quitté son emploi chez Balmain à Paris, elle ne regrette pas sa décision: «Je suis basée dans le parc de Mon-Repos, dans les ateliers de la Ville. C’est le paradis!» Loin des capitales de la mode, elle ne se sent pas invisibilisée à Lausanne, bien au contraire: «J’ai commencé via Internet et je suis en contact avec des gens du monde entier. Mes plus gros clients sont à New 12

York et en Australie. Et j’apprécie de ne plus me retrouver dans la folie de la mode parisienne.» @graxknits

ET AUSSI… Plusieurs marques se sont développées ces dernières années à Lausanne. Parmi elles, on retrouve Collection 66, Emyun, Nom Commun, Laboratoire, ou encore Le Tailleur sur Mars, lancé par le couturier Harald Péclat. De son côté, Valentine Ebner, professeure de design mode à la Haute école d’art et de design (HEAD) de Genève, rappelle l’importance des collaborations avec des marques déjà établies pour profiter de leur rayonnement, ainsi que l’amplificateur de notoriété que représente une célébrité. «En 2015, Björk avait porté une coiffe du label DYL de notre ancienne étudiante, la Vaudoise Jenifer Burdet. En 2022, l’artiste islandaise s’en est souvenue et a fait appel à DYL pour habiller son chef d’orchestre lors de son concert au Montreux Jazz Festival.»


L AUSANNE BOUG E | NOUVELLES ADRESSES

SHOPPING AVEC VUE

Difficile de faire mieux en matière de panorama : chez Fanfan, le concept store cosy et lumineux de Fanny Pintat, ouvert en juillet, le shopping se fait face à la Cathédrale, avec la ville en contrebas. On y trouve des articles déco, de la vaisselle, des livres de cuisine, des fleurs séchées et du prêt-à-porter. « Je représente des marques principalement européennes qui célèbrent la qualité, l’audace des artisans et un certain savoir-faire», explique la gérante. L’adresse propose aussi des boissons, dont des cafés de spécialité torréfiés par Vaga Bon Cafés à Lausanne, ainsi que des mets sucrés, à emporter ou à savourer face à la baie vitrée ou dans la petite bibliothèque à l’arrière, offrant la même vue. Fanfan café et curiosités @fanfan_conceptstore Rue Caroline 7, Lausanne

Fanny Pintat a ouvert son concept store en juillet.

POUR RÉALISER FACILEMENT DES PIÈCES UNIQUES

Le café Ceramic Kanvas met la céramique à la portée de toutes et tous. Le principe : on choisit une pièce artisanale parmi les 50 modèles à disposition et on la décore grâce aux conseils prodigués. « Les enfants sont bienvenus dès 3 ans. On peut aussi privatiser une salle », précise Charles Tercier, cofondateur du lieu et de l’atelier Klayit à Renens, avec sa femme Diana Bou Dakka. Le forfait (dès CHF 47 / personne) comprend aussi une boisson ainsi que l’émaillage et la cuisson de votre création. Ceramic Kanvas se situe dans les locaux de la Craft Factory, où l’on peut également s’essayer à l’artisanat du bois avec Knock on Wood ou à la robotique avec Next Academy. Cinquante modèles de céramiques artisanales et plus de 35 couleurs sont à disposition pour exprimer sa créativité.

Ceramic Kanvas – ceramickanvas.ch Sur réservation, Rue Pré-du-Marché 23, Lausanne

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L AUSANNE BOUG E | NOUVELLES ADRESSES

UNE LIBRAIRIE INDÉPENDANTE ET INCLUSIVE

Après une carrière dans la banque, Céline Antelme réalise un rêve d’enfance : en septembre, elle a inauguré sa librairie de BD, L’Inopinée. Sur les étagères, des albums jeunesse et adulte, des mangas, un vaste choix de romans graphiques et des créations exclusives d’artistes suisses. Un rayon est consacré au handicap et compte une collection d’ouvrages adaptés aux enfants ayant des troubles « dys » (dyslexie, dyscalculie...). «J’aimerais étoffer ce rayon avec le temps. Rendre ces thèmes visibles me tient à cœur pour ma fille, en situation de handicap, confie la fondatrice. Plus qu’un magasin, j’ai voulu créer un lieu de rencontre inclusif pour les personnes passionnées de BD. » Librairie L’Inopinée – linopinee.ch Avenue de Rumine 4, Lausanne

UN NOUVEL ESPACE DE PARTAGE

Lo-Fi, comme la musique « low fidelity ». Comme celle qui passe sur l’ancienne sono du Lo-Fi, ouvert fin juin dans un garage rénové, à dix minutes à pied de la place Chauderon. « Nous voulions créer un bar authentique, où les gens du quartier auraient envie de passer un moment convivial. Nous servons surtout des plats de partage », explique MarcAndré, cogérant avec Fabio de ce local chaleureux, aux couleurs pop et aux meubles chinés. Dans les assiettes aux saveurs internationales, ils ont fait le choix du circuit court. Et dans les verres, les vins sont en grande partie nature, en biodynamie ou bio. Bar Lo-Fi – @lofi_lausanne Avenue d’Échallens 48, Lausanne

Ouvert du mercredi au dimanche, de 16h à minuit

VINS VIVANTS À L’HONNEUR

« On a choisi le nom Gala parce que c’est simple et festif comme notre bar-restaurant » : Noémie Streuli et son conjoint Luca Battaglia ont repris, en septembre, l’ancien Café du Pont, entre la rue Centrale et la place Pépinet. Nouveau nom, nouveau décor et nouvelle spécialité : les pâtes (avec ou sans gluten). On y déguste une « pâte du jour », ainsi que, en soirée, la « pâte spéciale » qui évolue en fonction des stocks et des envies du chef, Matthieu Gentile. « On propose aussi un choix de charcuteries et des entrées, avec ou sans viande », ajoute Noémie Streuli. Le tout se marie délicieusement avec les vins vivants de la cave Mosto, qu’elle dirige au Flon. Bar Gala – @bar_gala_ Rue Petit-Saint-Jean 7, Lausanne 14


L A U S A N N E B O U G E | M I C R O -T R O T T O I R

LAUSANNE ET LES CHOCOLATERIES

Les amoureux du cacao sont bien servis à Lausanne : la ville, où fut inventé le chocolat aux noisettes en 1830, compte aujourd’hui une quinzaine d’excellentes chocolateries artisanales. Nous avons donné la parole à des clientes et clients dans trois d’entre elles. Vincenzo Lo Giusto, 41 ans, propriétaire de l’Enzo’s Kiosque

«Je suis client de Noz depuis que j’ai repris mon commerce, juste à côté, il y a quatorze ans. Mes parents aussi y vont souvent. Moi, il n’y a pas un jour où je ne vais pas y acheter quelque chose. Pas parce que nous sommes voisins, mais parce que j’apprécie l’équipe, l’artisanat et que Nicolas Noz, qui est un maître-chocolatier-confiseur époustouflant, m’inspire énormément avec ses créations. On y retrouve toute sa fantaisie. Je mange et j’offre souvent ses pralinés. Le numéro 1, pour moi, est celui au whisky. J’adore aussi ceux au miel, à la lavande, au rhum et je ne me lasse pas de ses caracs.» Noz Chocolatier – noz-chocolatier.ch Rue Marterey 11, Lausanne

Daniele Pannatier, 41 ans, adjointe de direction de l’école privée PrEP

«Je suis cliente de Blondel depuis dix-huit ans et, depuis quatorze ans, je travaille juste à côté, c’est pratique! Leurs produits sont de très bonne qualité. Mes coups de cœur? Les oranges confites au chocolat et tout ce qui contient des noisettes. J’achète aussi des ballotins de truffes et de pralinés pour offrir à Noël et à Pâques. J’apprécie beaucoup le côté familial: les vendeuses connaissent votre nom, vos goûts. De manière générale, je trouve important de soutenir les artisans et de défendre leur savoirfaire. J’espère que cette enseigne, fondée en 1850, existera encore très longtemps.» Blondel – blondel.ch Rue de Bourg 5, Lausanne

ET AUSSI...

Marie-Line Francey, 42 ans, vétérinaire

La famille du chocolat artisanal a accueilli de nouveaux membres ces derniers mois, dont Ackermann à la place de La Sallaz, Jorge Cardoso à la rue Pichard et ACarré à la rue Marterey.

«J’achète mon chocolat chez Durig depuis cinq ans. Je viens à Lausanne tous les deux-trois mois seulement, alors j’en profite toujours pour faire des réserves. Leurs plaques de petits producteurs d’Équateur ou du Venezuela sont mes préférées, ainsi que les oranges confites au chocolat. Aujourd’hui, j’ai aussi acheté de la pâte à tartiner et deux boîtes de pralinés à offrir. J’aime le grand choix que l’enseigne propose, la qualité et la fraîcheur des produits, la gentillesse du personnel et le fait qu’on nous offre toujours un praliné à déguster en partant. C’est très agréable!»

LAUSANNE CHOCO TOUR

Le Lausanne Choco Tour permet de visiter la ville tout en dégustant les spécialités de cinq artisans chocolatiers, parmi les dix prenant part à l’opération. Dans chaque enseigne, le billet donne droit à un souvenir chocolaté et à 10% de rabais sur une sélection de produits. Une expérience gourmande qui ravira petits et grands! Prix Adulte: CHF 29 Enfant: CHF 16

Durig Chocolatier – durig.ch Rue Mercerie 3 et Av. d’Ouchy 15, Lausanne

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Infos


IL ÉTAIT UNE FOIS LOUSONNA

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Accessible librement, le parc archéologique de Vidy témoigne des origines de Lausanne, quand elle s’appelait Lousonna, il y a vingt siècles.

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Gros plan sur cinq vestiges du site classé bien culturel d’importance nationale, à travers des objets trouvés sur les lieux et exposés au Musée romain (voir encadré).

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Basilique

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Le temple gallo-romain Il était dévolu au culte obligatoire de l’empereur romain et de Rome. Les fidèles utilisaient la galerie, encadrant l’édifice. La salle, au centre, était réservée aux prêtres.

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Le forum Cœur de la ville, la place principale abritait toutes les activités publiques, notamment le marché. Des pièces d’or, provenant d’un trésor découvert près de ce forum, sont exposées au Musée romain.

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La basilique C’était le plus grand bâtiment de Lousonna. Érigée dès l’an 40 après J.-C., elle servait de décor aux activités politiques, judiciaires, administratives et économiques de cette agglomération de 1500 à 2000 habitants.

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Le Musée romain de Lausanne-Vidy Construit en 1993, sur les ruines d’une maison romaine, ce musée permet de se plonger dans le quotidien des habitants de Lousonna il y a 2000 ans, alors qu’ils venaient d’être intégrés à l’Empire romain. L’entrée est gratuite chaque premier samedi du mois. Chemin du Bois-de-Vaux 24 museeromain.ch

Maison

Entrée

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Le rivage antique Non loin d’ici, les fouilles de 2016-2017 ont dévoilé le port commercial (sur le lieu actuel du Comité International Olympique). Des pieux formaient les jetées. Certains peuvent être admirés dans le bassin créé pour rappeler l’emplacement des anciennes rives du lac.

La maison Cette grande maison privée comprenait des bains et un chauffage au sol. Également doté d’une rampe d’accès au lac, l’édifice appartenait très certainement à un personnage important. Sources : Karine Meylan, directrice du Musée romain de Lausanne-Vidy, Pauline Daragon, chargée de communication, et Marc Duret, conservateurmédiateur. Réalisation éditoriale: Large Network, graphisme: Aurélien Barrelet


L AUSA N N E BO U G E | HIS TOIRE S

COMMENT LA SOURIS D’ORDINATEUR A PRIS FORME À LAUSANNE

La souris s’est imposée comme un élément incontournable de nos interactions avec la technologie. Mais saviez-vous que des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont contribué de manière significative à son évolution?

Le Smaky, premier micro-ordinateur de Suisse, avec la Souris 4, conçue par l’ingénieur et horloger André Guignard.

En parallèle, le pionnier de l’EPFL met également au point le Smaky, le premier micro-ordinateur de Suisse, qui s’est vendu à plus de 4500 exemplaires dans ses différentes versions. «En tant que professeur de l’EPFL, j’avais la chance d’avoir tant les moyens que la liberté nécessaires pour procéder à de tels développements, et de pouvoir attirer des étudiants talentueux du fait de ces activités innovantes.»

L’histoire de la souris d’ordinateur débute dans les années 1960 lorsque Douglas Engelbart, un ingénieur au sein du Stanford Research Institute en Californie, imagine un dispositif permettant de contrôler un écran d’ordinateur à l’aide d’une petite boîte avec un bouton. Ce premier périphérique est doté de deux roues métalliques et utilise des potentiomètres pour mesurer leur déplacement, ce qui entraîne certaines limites techniques.

Balle de ping-pong et forme hémisphérique En 1976, les deux roues métalliques de la Souris 2 du LAMI sont remplacées par une balle de pingpong, ce qui permet d’améliorer son utilisation. L’aventure prend une nouvelle envergure fin 1979, quand Niklaus Wirth, inventeur du langage Pascal à l’École polytechnique fédérale de Zurich, passe une commande de 30 souris au LAMI. L’ingénieur André Guignard, horloger de formation, conçoit et fabrique alors la Souris 4, dotée d’une forme hémisphérique, plus ergonomique. C’est ensuite la société Dépraz qui reprend la fabrication, dans ses ateliers de la Vallée de Joux. Elles s’arrachent comme des petits pains, notamment aux États-Unis, où elles sont distribuées par la jeune société vaudoise Logitech, devenue, depuis, l’un des leaders mondiaux de la production de périphériques informatiques.

Au cours de la décennie suivante, c’est à Lausanne, au sein de ce qui allait devenir le Laboratoire de micro-informatique (LAMI), dirigé par Jean-Daniel Nicoud, que la souris d’ordinateur va connaître une évolution majeure. «À l’époque, je m’intéressais aux moyens permettant de rendre plus efficaces les interfaces homme-machine, en ayant notamment l’intuition qu’il fallait améliorer l’interaction avec l’écran», explique le chercheur, aujourd’hui à la retraite.

Ayant eu l’occasion de rendre visite à Douglas Engelbart, Jean-Daniel Nicoud s’attelle à améliorer l’invention initiale. Avec son équipe, il met au point en 1974 une première souris dotée d’un encodeur optique, alors que les autres modèles existant jusque-là étaient purement mécaniques. 18


L AUSA N N E BO U G E | HIS TOIRE S

UN ÉDIFICE EMBLÉMATIQUE

L’immeuble classé de Chauderon 24 se distingue par sa tourelle, servant depuis plus d’un demi-siècle de support aux enseignes Rolex.

« Les fondateurs de Logitech – Daniel Borel, Pierluigi Zappacosta et Giacomo Marini – ont réussi à lancer une fabrication plus fiable et permis de livrer des souris en plus grande quantité », explique Cédric Gaudin, président de l’association Les Amis du Musée Bolo, le musée suisse de l’informatique, de la culture numérique et du jeu vidéo, qui expose certaines de ces pièces marquantes de l’histoire informatique au sein de sa collection permanente, installée dans l’un des bâtiments de l’EPFL. À noter que la prochaine exposition du musée sera consacrée à l’histoire et l’évolution du micro-ordinateur Smaky.

Une tourelle se détachant majestueusement sur le ciel : inauguré en 1909, au cours des grands chantiers d’extension urbaine qui ont dessiné le visage actuel de Lausanne, l’édifice de Chauderon 24 est emblématique. Visible de loin, il annonce la place Chauderon dans toutes les directions. Classé 2 au patrimoine vaudois depuis 1999, il est l’œuvre de l’architecte Jacques Gros, né Friedrich Jakob Gross et devenu célèbre pour avoir dessiné le palace The Dolder Grand à Zurich.

Le concours d’idées, lancé au début du XXe siècle pour la construction de Chauderon 24, précisait qu’il fallait « tirer le meilleur rapport possible » de l’emplacement, c’est-à-dire, rappelle L’Inventaire suisse d’architecture 1850–1920, «avec hôtel et cafébrasserie et magasins, avec appartements aux étages ». Ce qui fut fait : on y a longtemps trouvé une pension et le rez-de-chaussée a toujours été occupé par des restaurants. Aujourd’hui, c’est le Cavallo Bianco qui y sert pizzas et pâtes dans une ambiance conviviale.

Musée Bolo EPFL – Bâtiment INF, Station 14, Lausanne museebolo.ch

Des enseignes LED Le descriptif du concours précisait encore : « On recommande l’étude d’une tourelle dans l’angle sud-est pour pouvoir plus tard y installer une enseigne-réclame lumineuse.» Il faudra attendre 1960 et le placement de deux grands logos Rolex sur ce point stratégique, pour concrétiser ce projet. Aujourd’hui, ils représentent, avec ceux de la Clinique Cécil, le plus vieux témoignage à Lausanne d’un temps où les enseignes en toiture fleurissaient partout. Sauf qu’ils ne sont plus d’époque : les enseignes Rolex ont été changées en 2012 pour mettre la typo à jour, mais, surtout, pour remplacer les tubes lumineux par des LED .

Les différentes souris développées par les chercheurs lausannois. En arrière-plan, une réplique de celle de Douglas Engelbart.

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L AUSA N N E BO U G E | HIS TOIRE S

UN ESPACE DE CRÉATION AU RAYONNEMENT INTERNATIONAL

Considéré comme une œuvre du patrimoine bâti, le Théâtre de Vidy, qui fête ses 60 ans en 2024, a récemment été agrandi et entièrement rénové.

Les travaux ont aussi donné naissance à un nouveau studio de répétition, la Salle 23. « Il s’agit d’un laboratoire dédié à la création et à la recherche, adapté aux besoins des artistes du monde entier qui peuvent venir y créer et répéter leur spectacle. Le Théâtre de Vidy constitue l’un des hauts lieux des arts vivants d’Europe. Un tel pôle devenait indispensable afin de continuer à assurer la mission de l’établissement en tant que théâtre de création au rayonnement international. Cet espace garantit également une programmation toujours aussi diversifiée, qui s’adresse tant au public local qu’à celui de passage.»

Il ne devait s’agir que d’une construction éphémère. Pourtant, l’écrin d’argent imaginé par l’artiste et architecte suisse Max Bill pour l’Expo 64 borde toujours la plage de Vidy. Sauvé en partie du démontage grâce à la détermination du metteur en scène Charles Apothéloz, le bâtiment d’origine – qui deviendra le Théâtre de Vidy en 1972 – n’a ensuite cessé de s’agrandir. Les salles 76, 96 et 17, nommées selon leur année de construction, sont ainsi venues s’ajouter à la Salle 64, sous l’impulsion des directeurs successifs.

Grâce à la construction de ce studio, le nombre de spectacles – on mentionnera notamment Le Jardin des délices de Philippe Quesne, Les Historiennes de Jeanne Balibar et Les Doyens de Christophe Honoré – a pu être augmenté. «Les salles sont moins longtemps bloquées pour les répétitions. La vie du théâtre s’en trouve enrichie, avec davantage de représentations, festivals, débats et ateliers», se réjouit Vincent Baudriller. Ultime nouveauté: les tarifs au choix. «C’est le public qui fixe le prix! Ce changement majeur repose sur une démarche de solidarité et d’accessibilité, qui reflète l’esprit d’ouverture sur le monde si cher au Théâtre de Vidy.»

Après une première rénovation à l’aube des années 2000, le théâtre avait encore bénéficié d’une restauration, notamment de son foyer La Kantina en 2014, avant le grand plan de rénovation achevé en 2023. «L’établissement nécessitait une mise à jour complète afin de répondre aux normes techniques et scéniques actuelles», explique Vincent Baudriller, directeur du «théâtre au bord de l’eau» depuis 2013. Réalisés par le cabinet vaudois PONT12 architectes, les travaux ont duré deux ans et demi, pour un budget de 27 millions. «La salle historique comporte désormais une nouvelle machinerie et 430 places. L’enjeu a été de moderniser les espaces afin que les artistes puissent rêver le théâtre de demain, tout en gardant un bâtiment convivial, à taille humaine, qui respecte l’identité insufflée par Max Bill.»

Théâtre Vidy-Lausanne Avenue Émile-Henri-Jaques-Dalcroze 5, Lausanne vidy.ch

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L AUSANNE BOUG E | REGARDS

QUE MANGENT LES VAUDOIS ? Le livre de cuisine «Manger vaudois» présente un florilège de l’offre culinaire du canton, à travers les recettes de cinq chefs. Bonne nouvelle: quatre se trouvent à Lausanne.

Le gravlax d’omble chevalier du Léman, imaginé par le chef François Grognuz pour la Brasserie de Montbenon à Lausanne, est l’une des 25 recettes à découvrir dans le livre « Manger vaudois ».

festin, l’auteur a choisi le chef pâtissier Cédric Pilloud, à Orbe. « Sa tartelette chocolat-colza demandera pas mal de maîtrise en cuisine, mais toutes les autres recettes sont faciles à réaliser. »

« Un instantané de ce qui se mange aujourd’hui dans le canton de Vaud » : c’est en ces termes que David Moginier, journaliste gastronomique et auteur des ouvrages de chefs étoilés comme Franck Giovannini et Carlo Crisci, présente son nouveau livre de cuisine, l’insolite Manger vaudois, paru en français et en anglais. Insolite, parce que les recettes traditionnelles, comme la saucisse aux choux et son papet, côtoient des mets inattendus, comme un esquimau à la pomme et à l’ail noir ou un Mango Tango, à base de daurade et de leche de tigre à la mangue. « Contrairement à ce que laisse croire le titre, il ne s’agit pas d’un livre de recettes des paysannes vaudoises, sourit l’auteur. Dans cette collection des Éditions Bergli, on présente la richesse de l’offre gastronomique actuelle d’une région à travers 25 recettes de cinq chefs. »

Les mets locaux historiques ne sont pas exclus pour autant : un inventaire des spécialités du canton, du boutefas au malakoff, en passant par la salée au sucre, est mis en valeur. Et les recettes sont principalement préparées avec des produits de proximité : « Manger vaudois, c’est aussi acheter des produits vaudois pour cuisiner. On a beaucoup de chance dans le canton, car on a tout sur place : des poissons de lac et de rivière très fins, des fromages d’alpage, des vignobles, une agriculture variée et donc riche en produits. Et ces produits, les Vaudois savent aujourd’hui en faire des choses magnifiques. »

Pour garantir la variété des plats, David Moginier a sélectionné un restaurant traditionnel, le Café du Grütli, une brasserie, la Brasserie de Montbenon, une adresse gastronomique, l’Auberge de l’Abbaye de Montheron, et un restaurant fusion, le Eat Me. « Le hasard a voulu que tous ces coups de cœur se trouvent à Lausanne. » Pour clore le

« Manger vaudois », Bergli Books, 112 pages, en vente à l’Office du tourisme de Lausanne (av. Ruchonnet 1) au prix de CHF 24,90 22


L AUSANNE BOUG E | MARCHÉ

L’ARTISANAT JAPONAIS AU CŒUR DE LA PALUD Dans chaque numéro, «The Lausanner» présente une exposante ou un exposant des marchés de la ville. Rencontre avec Akiko Amiguet, créatrice d’art nippon. Propos recueillis par Trinidad Barleycorn

Créé en 1979, le marché des artisans-créateurs se tient tous les vendredis à la place de la Palud. Akiko Amiguet y partage depuis huit ans l’amour de son pays d’origine, le Japon, notamment à travers ses créations en origami, cet art ancestral du pliage de papier. Sous le nom de son atelier Cre-Ako, elle le décline en bijoux emplis de poésie, en magnifiques écrins ou en cartes de vœux.

Akiko Amiguet vend ses bijoux entre CHF 25 et 80 et propose aussi des bandeaux et chouchous pour les cheveux.

Comment fabriquez-vous vos bijoux? Akiko Amiguet: Je crée des boucles d’oreilles, des broches et des colliers avec des origamis que j’enduis de résine japonaise pour les rendre résistants. J’utilise différents papiers : du très fin, comme le kami, pour réaliser les nombreux détails des boucles en forme de tulipes, aux plus épais, comme le washi. Je fais également des colliers ornés de perles et de chirimen, un tissu avec des ondulations, que je plie jusqu’à obtenir de minuscules fleurs. Je les couds ensuite une à une. J’aime travailler ce qui est petit.

Que représente cet art pour vous? Il me permet de m’exprimer, d’exprimer mon état d’esprit à travers la difficulté des pliages. C’est relaxant et bon pour la santé parce que cela nous oblige à utiliser nos dix doigts au quotidien, tout en faisant travailler la mémoire. Au Japon, dans les maisons de retraite, on fait d’ailleurs beaucoup de pliages pour ces raisons.

Où achetez-vous les matières que vous employez? Au Japon. Je fais des réserves quand je rentre voir ma famille, à Nara. L’artisanat étant très important dans mon pays, on est très exigeants avec les matières. En achetant les produits traditionnels sur place, je suis sûre d’avoir la qualité que je recherche. J’aime aussi l’idée que mes créations viennent vraiment de là-bas. Même si je confectionne tout à Lausanne... avec les exigences japonaises ! (Rires)

Qu’aimez-vous particulièrement au marché? Le contact avec les visiteurs et les autres artisans. J’aime aussi transmettre ma culture et parler avec des personnes qui aiment le Japon. Durant le covid, quand je ne pouvais plus rentrer voir ma famille, cela m’a particulièrement touchée.

Comment s’organisent vos journées de travail? Le matin, je réponds aux e-mails de clients ou d’élèves. Je donne en effet des ateliers d’origami ou de furoshiki (technique d’emballage avec des tissus, ndlr). L’après-midi, je fabrique ce que je vends au marché. J’aime tellement ça que, des fois, je ne vois pas le temps passer et je travaille jusqu’à minuit (rires).

Que faites-vous d’autre en origami? Les boîtes dans lesquelles sont vendus mes bijoux, des cartes et des orizuru. Ces grues sont le symbole de la paix, de la longue vie et de la guérison.

@creako_nippon

Comment avez-vous débuté? Ma mère et ma grand-mère faisaient beaucoup de tricot, de couture, de broderie, de pliage... Toute petite, je les observais. Puis, très vite, je m’y suis mise et c’est devenu une passion, surtout l’origami.

Marché des artisans-créateurs Place de la Palud, Lausanne

De mars à novembre : tous les vendredis 10h – 18h30 En décembre : les 1, 8, 14 et 15, 10h – 18h30 et les 18, 19, 21 et 22, 10h – 20h

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« VISITER UN LIEU MAGIQUE »


L AUSANNE BOUG E | COULISSES

Corine Décosterd présente le Jardin botanique cantonal de Lausanne, un endroit qui permet de faire le tour du monde, en y admirant plusieurs milliers de plantes indigènes et exotiques.

originaire d’Amérique du Sud, qui grandissent en étant suspendues à un fil de fer ou à un arbre. Notre serre tropicale a été entièrement rénovée il y a quatre ans, nous disposons désormais de bien plus d’espace, notamment sur la galerie.

Propos recueillis par Erik Freudenreich

Quels sont les défis engendrés par la saison hivernale ? Les principaux défis concernent la gestion du froid et la garantie d’une température d’au moins 20 degrés, une condition nécessaire pour maintenir nos collections en bonne santé. Outre la chaleur, il faut aussi amener suffisamment d’humidité.

Situé à dix minutes à pied de la gare, le Jardin botanique de Lausanne conserve un patrimoine végétal de plus de 4000 plantes. Il est accessible gratuitement tous les jours, et ne ferme que durant les vacances scolaires de Noël. Cet hiver, pourquoi ne pas profiter d’une excursion en terres chaudes, en découvrant sa vaste serre tropicale. Aujourd’hui, la jardinière botaniste Corine Décosterd, qui en est la responsable, nous offre une visite.

Quelles sont les questions que le public vous pose le plus souvent ? Certaines personnes nous demandent des astuces pour leurs propres plantes, d’autres commentent simplement « y a du boulot ! » Un espace qui intrigue énormément est celui des plantes carnivores, une des plus grandes collections de Suisse. Elles soulèvent beaucoup de questions sur leur nourriture ou leur digestion. Dans la serre tropicale, nous sommes par ailleurs en train de finaliser un renouvellement des étiquettes, de manière à mieux pouvoir identifier certaines plantes qui sortent du lot. Par exemple, notre giroflier, Syzygium aromaticum, qui ressemble à un simple ficus, mais qui est en réalité une plante tropicale qui dégage une odeur de clou de girofle.

Quelles sont les qualités requises pour votre métier? Corine Décosterd: Il faut en premier lieu aimer les plantes, la nature et le fait de travailler en extérieur, quel que soit le temps qu’il fait. Il faut aussi se montrer observateur, par exemple pour distinguer une plante qui nécessite des soins. De manière générale, c’est assez physique, il vaut donc mieux être en forme. Ce qui me plaît dans ce travail, c’est le contact avec la terre et les éléments naturels. J’ai toujours aimé me balader en pleine nature et être émerveillée par sa beauté. À ce titre, le Jardin botanique est l’endroit idéal pour s’évader. À quoi ressemble une journée type au travail ? Cela varie selon les saisons et en fonction de la collection dont on s’occupe. Depuis une année, je suis chargée de la serre tropicale, qui abrite une grande collection d’épices du monde entier. Il y a un important travail d’arrosage et de brumisage, soit le fait de vaporiser de l’eau sur certaines plantes ou racines. Je dois aussi repérer les minuscules prédateurs qui attaquent certains de nos pensionnaires. Il faut alors introduire des insectes dits «auxiliaires» pour s’en débarrasser, puisque nous utilisons aujourd’hui exclusivement des moyens biologiques pour le soin des plantes. Il y a aussi tout ce qui concerne le bouturage ou la taille, car les végétaux poussent vite dans notre serre.

Quelle est votre plante préférée au Jardin botanique ? Je n’ai pas de préférence marquée, car c’est l’ensemble de notre collection qui fait le charme d’une visite de ce lieu magique. Mais si je devais en citer une, ce serait la liane de jade – Strongylodon macrobotrys –, une plante grimpante qui produit d’impressionnantes grappes de fleurs de couleur vert jade. Je me réjouis de voir sa floraison au printemps. Dans le jardin lui-même, il y a deux arbres que j’adore: l’un est un Cercidiphyllum japonicum, ou arbre au caramel, d’origine japonaise. L’autre, un Cornus florida, un arbre qui a la particularité de produire ses fleurs avant ses feuilles. Jardin botanique cantonal de Lausanne Naturéum – Muséum cantonal des sciences naturelles, Montriond – Parc de Milan, Lausanne botanique.vd.ch

Qu’en est-il de l’installation de nouvelles plantes? Récemment, nous avons installé plus de 400 orchidées. Autre arrivée récente : une collection de broméliacées épiphytes,

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L AUSANNE BOUG E | GA ZE T TE

VACANCES ROMANDES Les célébrités de passage ces derniers mois se sont offert quelques moments de détente dans la région.

Les sœurs Awa, Sira et Binta Ndiaye (de gauche à droite) ont été engagées pour danser aux côtés de Jon Batiste lors de son concert au Montreux Jazz Festival.

JON BATISTE

L’auteur du tube «Freedom» a passé de longues vacances sur la Riviera cet été. Au détour d’une rencontre, il a engagé les Lausannoises Sira, Awa et Binta Ndiaye pour danser à son concert au Montreux Jazz Festival.

« Une semaine avant, Jon Batiste et sa femme nous ont accostées, Awa et moi, au festival, raconte Sira Ndiaye. On ne le connaissait pas. Il a demandé si j’étais danseuse, a dit qu’il l’avait senti en me voyant et nous a engagées. » Elle souhaite quand même lui montrer une démo sur Instagram. Il y découvre une photo des triplées. « Il a alors voulu qu’on vienne toutes. Comme mes sœurs ne sont pas danseuses, on a répété des routines pour leurs apparitions. » Le reste est assuré par Sira, en freestyle. « Quel honneur de danser auprès d’un artiste si lumineux ! »

Le 9 juillet, Jon Batiste est entré dans la légende du Montreux Jazz Festival (MJF), grâce à un concert d’anthologie, achevé de façon inédite : le chanteur et pianiste de La Nouvelle-Orléans a fini son show dans la rue, après avoir mené ses musiciens, choristes et danseuses comme un marching band à travers l’audience.

« Lausanne, c’est très beau ! » Jon Batiste, auréolé d’un Oscar, d’un Golden Globe et de cinq Grammy Awards, a profité de sa venue au MJF pour passer ses vacances en Suisse, pour la quatrième fois. Sa femme, l’auteure newyorkaise Suleika Jaouad, connaît bien les lieux : sa mère, la peintre et céramiste Anne Francey, est de Grandson (VD) et avait été diplômée de l’ECAL à Lausanne avant de s’installer à New York. « On a vu plein de concerts, sauté dans le lac, bien mangé et fait une super randonnée dans les montagnes, a confié Jon Batiste aux journalistes. Je connais aussi Lausanne. C’est très beau ! »

Une soirée mémorable également pour les triplées lausannoises Sira Ndiaye, danseuse hip-hop, co-organisatrice de la battle de danse urbaine BCS et prof à l’école Deekay Dance, l’athlète Awa Ndiaye et la championne de judo Binta Ndiaye (voir son interview dans le Lausanner n° 9) : ce sont elles qui ont dansé aux côtés de la star, sur scène et dans la foule.

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L AUSANNE BOUG E | GA ZE T TE

NOUS ALLONS FAIRE DES VAGUES

NYJAH HUSTON

Depuis mai 2023, à Lausanne, l’application gratuite Docadom permet aux adultes souffrant d’une urgence (sauf urgence vitale!) de solliciter une consultation rapide à domicile. Les médecins se déplacent à vélo-cargo électrique, équipés de leur matériel. Créé par le Dr Alexis Bikfalvi et le Pr Éric Albrecht pour tenter de désengorger les urgences, Docadom est pris en charge par l’assurance-maladie de base et disponible 7j/7, de 10h à 20h. Un service de pédiatrie sera proposé prochainement et le système pourrait s’étendre à d’autres villes du canton.

Le skateur vedette de 28 ans a mis le public en ébullition en septembre en remportant le World Skateboarding Tour Lausanne, quatrième étape qualificative pour les JO de Paris. L’Américain a ensuite profité d’un peu de temps libre pour partager, avec ses plus de 5 millions d’abonnés sur Instagram, quelques figures faites en ville, notamment à la tour Galfetti, à Chauderon. Il a également visité le Musée Olympique, en compagnie d’autres athlètes, dont la Japonaise Momiji Nishiya, qui a gagné le titre chez les femmes, à tout juste 16 ans.

FABIEN OLICARD

Du 8 au 18 novembre, une centaine d’artistes francophones se sont produits au 34e Montreux Comedy Festival, organisé pour la première fois au Palais de Beaulieu à Lausanne, en raison de travaux dans la salle qui l’abritait d’ordinaire à Montreux. En soirée, on a pu les croiser lors d’afters mis en place à leur intention au Lausanne Cocktail Club et au MAD. Le mentaliste français Fabien Olicard, qui présentait le gala d’ouverture, a aussi pris le temps de savourer la cuisine de L’Auberge de Beaulieu et de déguster une fondue moitié-moitié au Café de l’Évêché.

La 35e édition du festival aura lieu, à Lausanne, du 13 au 23 novembre 2024.

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LA QUESTION ELLE EST VITE RÉPONDUE

Quelle est la ligne de bus la plus longue de Lausanne? La ligne 1. Reliant la Blécherette, dans les hauts de la ville, à la Maladière, à quelques pas de Vidy, en passant par le centre et la gare, elle compte 23 arrêts réguliers. Mais en semaine, aux heures de pointe, elle dessert 30 arrêts, jusqu’au terminus de l’École polytechnique fédérale (EPFL), parcourant 22,55 kilomètres aller-retour. Elle bat ainsi la ligne 33 (21,75 kilomètres entre Saint-Sulpice et Prilly) et la ligne 18 (19,51 kilomètres).


TINTIN, OBJECTIF LAUSANNE

Une exposition immersive, sur 1400 m² au Palais de Beaulieu, permet au public de plonger au cœur des aventures du célèbre reporter grâce à une technologie de pointe.

Tintin fascine aujourd’hui toujours autant petits et grands, souligne le directeur, grâce à ses personnages, son sens de la narration et du rebondissement, mais l’exposition doit aussi permettre d’interroger l’œuvre : « On y trouve des choses questionnables, mais laisser ce témoignage d’une époque tel qu’il est, sans le censurer et tout en y apportant la distance critique nécessaire, a le mérite, selon moi, de continuer à provoquer un débat qui est essentiel. »

À presque 100 ans, le personnage à la houppette créé par le dessinateur Hergé a voyagé aux quatre coins du monde, et même sur la Lune. Jusqu’au 11 février, pour l’exposition événement Tintin, l’aventure immersive, c’est à Lausanne qu’il a posé ses – lourdes – valises : une soixantaine de projecteurs animent plus de 2000 images, au piqué spectaculaire et occupant chaque recoin, du sol au plafond, des 1400 m² dévolus au spectacle.

BDFIL fête ses 18 ans Les amoureux de bandes dessinées ne manqueront pas non plus un autre incontournable au premier semestre 2024 : le Festival BDFIL dont la 18e édition se tiendra du 15 au 28 avril. En 2023, la manifestation, déménagée dans plusieurs lieux des quartiers de la gare et Sous-Gare, avait accueilli 26 000 bédéphiles avec sa nouvelle formule, faisant notamment la part belle aux auteurs suisses.

Tintin n’est évidemment pas venu seul : son fidèle chien Milou, le capitaine Haddock, les Dupondt, le professeur Tournesol, la Castafiore et tous les méchants de l’histoire sont de la partie. « Cette exposition, uniquement présentée pour l’heure à Paris et à Bruxelles, offre une expérience sensorielle complète qui permet de voir Tintin, ses reportages et les autres personnages créer un mouvement impressionnant », détaille Vincent Sager, directeur d’Opus One, l’organisateur de l’événement. L’expérience se vit pleinement grâce à une bande-son mêlant des musiques des années 1960–70, d’Iggy Pop à Pink Floyd, à des morceaux signés Alexandre Desplat. « Comme à notre habitude, nous avons aussi adjoint des compléments au format initial, dont une chronologie de l’œuvre et de la vie de l’auteur, des documentaires autour de son travail, des archives. »

Tintin, l’aventure immersive Jusqu’au 11 février Palais de Beaulieu, Lausanne tintin.opus-one.ch BDFIL Du 15 au 28 avril, Lausanne bdfil.ch

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DES BAINS D’ÉTÉ ET... D’HIVER !

Les plages se multiplient à Lausanne : dès l’été 2024, deux nouveaux accès à l’eau seront inaugurés, à Ouchy, dans le Vieux-Port et le long du quai. Mais les frimas de l’hiver n’empêchent pas les joies de la baignade. Testés lors d’une première édition, de février à avril 2023, les Bains des Rives, mis en place par l’association éponyme suite à un appel à projets de la Ville, ont remporté un franc succès. Quelque 3200 personnes ont utilisé les saunas, installés dans des yourtes au bord de l’eau, avant de plonger dans le Léman glacé.

L’AVENTURE LAUSANNOISE DU ROI ARTHUR

Le Chat de Lausanne L’aventure suisse du roi Arthur

Les chevaliers de la Table ronde, Lancelot, Merlin, le Graal, Excalibur : depuis des siècles, les figures des aventures du roi Arthur font le tour du monde. Toutes sauf une : le chat monstrueux de Lausanne qu’Arthur aurait combattu lors de son unique épopée suisse. Hélène Cordier, docteure ès lettres à l’UNIL, a fait de cette histoire méconnue le thème de son premier livre pour enfants, Le Chat de Lausanne, paru en octobre. Celui-ci invite à découvrir en parallèle l’histoire de la capitale vaudoise.

Hélène Cordier Amélie Buri

JULIA CHRIST HABILLE DEUX STATIONS DE MÉTRO

L’architecte lausannoise a créé deux fresques monumentales pour décorer les stations de Vigie et de Malley sur la ligne du métro m1. Partant de la palette de couleurs des transports publics de la région lausannoise, Julia Christ a imaginé des camaïeux différents, entre bleu, blanc et terracotta, pour ces mosaïques symbolisant le mouvement des voyageurs. Six mois de chantier ont été nécessaires à son équipe pour poser, un à un, les milliers de carreaux en céramique artisanale sur les 1600 m2 de murs et colonnes des deux stations. 29

LAUSANNE EXPRESS

Le musée La Muette – espaces littéraires, dédié à Charles-Ferdinand Ramuz, a été inauguré en septembre dans la maison du chemin Davel 2, à Pully, où l’écrivain vaudois vécut les dix-sept dernières années de sa vie. La Municipalité continue de valoriser la place des femmes dans l’espace public : en octobre, elle a rebaptisé huit rues et places en l’honneur de Lausannoises qui ont marqué l’histoire. La place Centrale a, quant à elle, été renommée place des Pionnières. L’écoquartier de Pra Roman, construit comme un village favorisant le vivre-ensemble sur les hauts de Lausanne, a reçu le prix Binding 2023, doté de 100 000 francs. Cette distinction nationale récompense des projets exemplaires en matière de promotion de la biodiversité, principalement en milieu urbain. Situé dans le Lavaux, à Chexbres, le spa La Vigne – Swiss Wine Therapy a été sacré meilleure offre œnotouristique de Suisse lors des Great Wine Capitals, organisés fin 2022 en Argentine. La Capitale Olympique a conservé, en 2023, sa 9e place au classement des villes les plus sportives du monde, établi par l’agence internationale de communication BCW. Paris, Los Angeles et Londres sont sur le podium.


L AU S A N N E B O U G E | E X PAT S

Le chef français Franck Pelux et sa femme Sarah Benahmed sont tombés amoureux de la capitale vaudoise en 2020. Ils rêvent d’y voir grandir leur fille et d’y ouvrir un jour leur propre restaurant. Propos recueillis par Laurent Grabet

Révélé par l’émission Top Chef sur M6 en 2017, Franck Pelux a repris La Table du Lausanne Palace avec Sarah Benahmed il y a trois ans. Lui, chef en cuisine, elle, cheffe de salle. Depuis, le couple français enchaîne les succès avec abnégation, modestie et gentillesse. Son établissement compte deux étoiles Michelin et affiche 17 sur 20 au Gault&Millau. Comment êtes-vous arrivés au Lausanne Palace? Franck Pelux: En 2019, un ponte du CIO venait manger au Crocodile, le restaurant que nous tenions à Strasbourg. C’est par son entremise que nous avons été contactés quand le chef Edgard Bovier a quitté le Lausanne Palace.

«C’EST LE DESTIN QUI NOUS A AMENÉS À LAUSANNE ! »

On s’est dit que cela ne coûtait rien d’aller voir. En découvrant le Lavaux et le lac sur notre trajet, on a su qu’on allait accepter. Sarah Benahmed : À l’époque, à part le restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier et quelques autres tables étoilées, on ne connaissait rien de la Suisse. Cette nature si puissante, cette beauté, quelle claque !

F.P: Il y a également une très belle clientèle de connaisseurs, adorables et à l’esprit culinaire très ouvert. On y trouve tous les bons produits, même du safran local, et ce qui est dit est toujours fait. Quel bonheur !

Quel est votre rapport à Lausanne? S.B: On habite le centre. On apprécie la douceur de vivre locale. Chaque fois qu’on revient de l’étranger, on la ressent fortement. La beauté ambiante nous aide aussi à décompresser. On se réjouit que notre petite Siana, 8 mois, grandisse ici en sécurité. On profite à fond d’elle en travaillant quatre jours sur sept. 30

F.P: Notre rêve est d’acquérir une propriété dans la région pour avoir des racines et aussi de lancer un jour notre propre restaurant. Comment est née votre passion de la restauration? F.P : Quand ma mère a repris le restaurant de son frère, elle a attrapé le virus de la restauration et a enchaîné les stages dans les grands établissements pour se perfectionner. À 5 ans, j’étais déjà en cuisine à ses côtés. J’adorais le bruit, les odeurs, l’agitation... Devenir cuisinier était une évidence. S.B: Mon père travaillait dans le bâtiment et ma mère au foyer, mais, dès 6 ans, je rêvais de travailler dans l’hôtellerie. J’aimais voir ma famille se régaler des petits plats que j’avais concoctés. L’école hôtelière s’est imposée.

Comment vous êtes-vous rencontrés? S.B: Dans un restaurant de Bourgogne, où je faisais un stage et Franck honorait son premier poste. J’avais 16 ans et lui 19.


L AU S A N N E B O U G E | E X PAT S

Ça a été le coup de foudre. On se complète. On se soutient. Notre existence est placée sous le signe du destin et de l’amour.

Votre carrière, elle, semble placée sous celui de la fluidité… F.P: Les opportunités se sont toujours présentées naturellement. Dès nos débuts, à la Pinède de St-Tropez l’été et au Chabichou de Courchevel l’hiver, nous nous sommes nourris du savoir-faire et de l’attention portée à la clientèle de nos mentors. Ensuite, nous avons été appelés à lancer un restaurant à Singapour.

Nous sommes rentrés en France après un an, car nous avions encore beaucoup à apprendre. En quoi votre participation à «Top Chef» a-t-elle constitué un tournant? F.P: Cette émission m’a donné une visibilité comparable à trois étoiles Michelin. Les gens m’en parlent encore. J’avais refusé deux fois d’y participer. J’ai fini par accepter, car je cherchais un nouveau souffle. S.B : À l’époque, nous tenions un restaurant à Pékin. Nous y étions allés pour

comprendre la clientèle asiatique. On travaillait comme des robots sept jours sur sept, avec 80 personnes sous nos ordres. C’était l’usine, même si notre établissement a fini par être classé n° 1 chinois par Tripadvisor. À Lausanne, nous sommes totalement à notre place. La Table du Lausanne Palace Rue du Grand-Chêne 7-9, Lausanne lausanne-palace.ch

LEURS ADRESSES LE VIEUX-LAUSANNE

« Le cadre est magnifique. On y mange bien. Le restaurant est tenu par une famille de bosseurs très sympathiques qui utilisent beaucoup de produits locaux. C’est le top, tout ce qu’on aime ! On y va souvent pour décompresser. »

MOUTARLIER

«Un incontournable! On aime y prendre un petit-déjeuner, un bon jus et une viennoiserie. Leurs chaussons aux pommes sont délicieux. C’est une adresse habituelle pour nos week-ends. On est au cœur de la ville et de la vie qui passe sous nos yeux.»

BREAD STORE

« Les week-ends, on a le rituel de se faire un petit brunch à la maison et pour cela, on va acheter notre pain et nos viennoiseries là-bas. C’est ouvert le dimanche et l’un des Meilleurs Ouvriers de France y officie. »

Rue Pierre-Viret 6, Lausanne vieux-lausanne.ch R E S TAU R A NT

PÂT I S S ER I E CONFISERIE

BOULANGERIE

Place de la Palud 7, Lausanne moutarlier.ch

Avenue d’Ouchy 15 et chemin des Eterpeys 2, Lausanne breadstore.ch

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L AUSANNE BOUG E

DÉCOUVRIR LAUSANNE GRÂCE À SES HABITANTS

Vivre au rythme des Lausannoises et Lausannois, connaître leurs lieux préférés, leurs habitudes, c’est ce que vous propose la communauté des Lausanners sur thelausanner.ch Quel est votre week-end idéal? Le samedi, je répète au ballet. Mon week-end commence donc en fin de journée par un repas thaïlandais chez Golden Mango, un petit restaurant dans le quartier de Malley. J’y mange un pad thaï, avant d’aller boire un cocktail au Nolf Bar, au Flon. C’est avec un pastel de nata de Chez Manu que commence mon dimanche. Puis, de 10h30 à 11h30, j’anime le cours Gym Poussette au Collège de St-Roch. Il est offert par la Ville aux jeunes parents qui souhaitent effectuer une activité physique accompagnés de leur enfant. J’aime terminer la journée au Théâtre de Vidy-Lausanne.

Les profils variés qui composent la communauté des Lausanners partagent tout au long de l’année leurs bons plans afin de vous permettre de profiter pleinement de la ville. Dans cette édition, nous vous invitons à faire la connaissance de Jasmine Cammarota, danseuse au Béjart Ballet Lausanne et de Luana Schoch, étudiante en médias et communication. Propos recueillis par Laurie Chappatte

JASMINE CAMMAROTA, LA «DANCING QUEEN»

En hiver, comment apporter le soleil de l’Italie à Lausanne? Je recommande de se rendre chez Mauro, un traiteur italien qui propose les meilleures pâtes de la ville et des produits typiques tels que du Panettone et du vinaigre balsamique. Au marché de la Riponne, chez Padula Food, on trouve un succulent produit de chez moi: la mozzarella di Battipaglia. À consommer avec de la tomate, de l’huile et un peu de basilic, un régal!

Vous voyez-vous encore à Lausanne dans dix ans? Oui, car j’aimerais élever mes enfants dans cette ville qui offre des structures intéressantes et dans laquelle je me sens en sécurité. C’est agréable d’évoluer dans un endroit avec une bonne énergie, où les individus sont généralement bienveillants et souriants.

Jasmine, qui êtes-vous ? Je suis née en Italie et je suis arrivée à Lausanne il y a quinze ans pour rejoindre l’École-atelier Rudra Béjart. Aujourd’hui, je suis danseuse professionnelle au Béjart Ballet Lausanne. Passionnée par l’art, la musique et étant hyperactive, j’ai développé ma méthode d’entraînement appelée Jazymoves, qui, deux fois par semaine en ligne, aide les femmes à retrouver le bien-être physique et mental grâce à un mélange de pilates, de danse et de cardio.

Golden Mango Avenue de Morges 92, Lausanne Nolf Bar Rue du Port-Franc 11, Lausanne

Qu’appréciez-vous particulièrement à Lausanne? Je me suis rapidement sentie chez moi dans cette ville qui compte beaucoup de petits coins de verdure. J’adore traverser le parc de Milan et le quartier Sous-Gare. De là, je marche jusqu’au bord du lac dont les vagues me rappellent l’Italie. Chaque lieu traversé dégage une énergie différente, cela me plaît.

Chez Manu Rue du Maupas 30, Lausanne

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Théâtre de Vidy-Lausanne Av. Émile-Henri-JaquesDalcroze 5, Lausanne Mauro Traiteur Rue de l’AncienneDouane 4, Lausanne Padula Food Au marché, place de la Riponne, mercredi et samedi


L AUSANNE BOUG E

LUANA SCHOCH, L’«ÂME CRÉATIVE»

À quoi ressemble votre week-end hivernal parfait? Le samedi, j’aime prendre un café à l’Académie Café, un endroit chaleureux qui a ouvert l’été dernier. J’y vais soit seule pour bouquiner, soit entre amis pour papoter. Le dimanche, j’aime me promener. Ma balade favorite débute au lac de Sauvabelin, m’emmène jusqu’au restaurant Le Chalet Suisse où je mange une bonne fondue, avant de se terminer au parc de l’Hermitage. Avez-vous d’autres restaurants à nous recommander? J’adore les ramens. Selon moi, les meilleurs sont ceux de Daisuki, à l’avenue de France. Pour déguster un excellent wrap végétarien, composé notamment de falafels et de houmous, je recommande le restaurant Le Levant. On peut ensuite aller le déguster au parc de Montbenon, à moins de dix minutes à pied, et profiter de son incroyable vue sur le lac.

Luana, qui êtes-vous? Originaire de Nyon, j’effectue actuellement un Bachelor en médias et communication à l’Université de Fribourg. Lausanne se situant à équidistance entre ces deux villes, m’y installer s’est donc imposé comme une évidence. Je suis également Community Manager dans une agence de communication et passionnée de photographie.

L’Académie Café Rue de l’Académie 3, Lausanne

Pourquoi avoir rejoint les Lausanners? J’adore la création de contenus et documenter les petits moments du quotidien. Comme je vis à Lausanne depuis une année, faire partie des Lausanners m’a poussée à découvrir les moindres recoins de la ville, afin de les partager avec le plus grand nombre.

Photo Vision Rue Pichard 11, Lausanne

Le Chalet Suisse Route du Signal 40, Lausanne

Où se situe, pour vous, le temple de la photographie? Sans hésiter, chez Photo Vision. Ce magasin, en plein centre-ville, propose du matériel photo à l’achat ou à la location, ainsi que des cours. Je m’y rends régulièrement pour poser mes questions ou pour développer mes clichés en argentique. Un service d’envoi des images par e-mail est également proposé, ce que j’apprécie car je peux également les consulter sur mon téléphone.

Daisuki Avenue de France 38, Lausanne Le Levant Rue de l’Ale 22, Lausanne

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« Pour faire de la musique aujourd’hui, il faut être forcément auto-entrepreneur »


INTE RVIE W

Précurseur des musiques électroniques en Suisse, Stephan Kohler alias Mandrax, DJ et producteur lausannois, s’est produit dans les plus grands clubs du monde. Près de quarante ans après ses débuts, il continue de composer et de mixer dans des lieux soigneusement sélectionnés.

Vous-même n’aimez pas particulièrement danser… C’est vrai, mais j’aime faire danser les gens et j’ai toujours été sensible à différents types de musiques, ce qui, au début, me semblait être un problème, avant de comprendre que c’était un atout. J’ai trouvé ma place derrière les platines, sinon, en effet, je ne serais jamais resté aussi longtemps dans des clubs. En plus, être DJ me permettait d’exercer une influence sur la musique qui passait, plutôt que de souffrir d’un mauvais DJ.

Propos recueillis par Michel Masserey

Qu’est-ce qui vous a mené derrière les platines? Mandrax: Je faisais partie de Koprock, l’association à la base de la Dolce Vita (club mythique lausannois, ouvert de 1985 à 1999, ndlr). J’étais venu le jour de l’inauguration avec Francis, le patron du magasin Disc-à-Brac, qui existe toujours. Je l’aidais à porter son matériel. Il m’a montré comment enchaîner deux disques pour faire danser le public. À partir de ce moment-là, j’ai commencé à passer des disques au club, puis ailleurs.

« Il faut établir un lien qui fait qu’au bout d’un moment, tout se transforme en une communion, une symbiose autour de la musique. »

Pourquoi ce nom, Mandrax? C’est lié à Mandrake, le magicien. C’était juste une appropriation du nom en Mandrax, pour que ce soit plus drôle. Rapidement, il y a eu les Mandrax Dance Parties.

Qu’est-ce qui vous a plu dans le fait de mixer? J’étais obsédé par la musique depuis des années. Surtout par le groupe The Clash et les métissages qui ont suivi. Je sortais dans des fêtes sauvages un peu partout à Lausanne dès le début des années 1980. Sur le plan musical, c’était très mélangé. Puis plus tard, j’ai commencé à mixer à la Dolce Vita, qui n’était pas qu’un club de rock. Toutes les musiques y étaient proposées. Et puis, je suis parti en Angleterre juste avant l’explosion de la house. C’est à mon retour qu’on s’est lancés dans l’organisation de raves sauvages avec Patrick Duvoisin, alias Rollercone. On a commencé à faire ça comme si notre vie en dépendait.

C’est quoi, un bon DJ? En fait, je n’ai jamais été un grand technicien. En revanche, j’ai un propos musical, un point de vue et je parviens bien à ressentir ce que les gens perçoivent lorsqu’ils dansent. Je sais jouer avec ça, créer une atmosphère, placer des titres intéressants qu’ils n’ont pas forcément envie d’écouter. Il faut établir un lien qui fait qu’au bout d’un moment, tout se transforme en une communion, une symbiose autour de la musique. → La Dolce Vita a animé les nuits lausannoises de 1985 à 1999. L’enseigne du club mythique, réalisée par Keith Haring, est désormais exposée au Musée Historique Lausanne.

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Dans les années 1990, Mandrax, installé à New York, revenait régulièrement mixer dans les clubs de Suisse romande.

Ce ressenti du public s’acquiert-il? Il faut avoir une certaine sensibilité, avoir du goût. Et après, on apprend par l’échec. En faisant des essais, puis en se rendant compte qu’avec tel ou tel type de musique, d’énergie, ça passe ou ça casse. On apprend à jouer sans craindre de vider la piste de danse et on parvient à captiver des gens parfois réfractaires. Au début, c’est un peu effrayant, mais on finit par jongler avec cette donnée. C’est à l’inverse de tout ce qu’on voit aujourd’hui avec les DJ Instagram et les sets préenregistrés. On n’y arrive pas parce qu’on a un profil sur les réseaux sociaux ou parce qu’on a une technique, un ordinateur qui fait tout. C’est un apprentissage qui prend des mois, voire des années, je pense.

Vous avez vécu à New York de 1992 à 2000, d’où vous rayonniez un peu partout dans le monde. Qu’est-ce que cette ville vous a apporté? Comme j’avais commencé à Lausanne et que ça fonctionnait aussi pour moi en Suisse et en Europe, j’avais envie d’aller plus loin et de m’investir dans la création musicale. Et comme New York est le berceau de toutes les musiques que j’ai écoutées, j’ai voulu m’y plonger. Il y a ce dicton qui dit : si on y arrive à New York, on y arrive partout. Donc je suis parti m’y installer, pour aussi entrer en contact avec toute la musique que je jouais depuis le début de mes années de DJ, des années de la Dolce Vita à mes propres fêtes, ce mélange de post-punk, de rap, de house, de disco. Pour moi, c’était assez clair qu’il fallait que je parte là-bas. J’ai très vite capté la devise : c’était « marche ou crève ». Quand je suis arrivé, la ville n’était pas encore trop gentrifiée, c’était encore chaotique par endroits et bon marché, ce qui permettait à énormément de musiciens d’évoluer. Donc, il y avait une scène artistique très fournie.

À quel moment vous êtes-vous dit que vous pouviez en faire votre profession? Je n’ai jamais pensé que cela arriverait. Au début, j’ai vaguement essayé de le faire à côté de mes études de médecine. Mais comme j’étais un obsédé de musique, il m’est devenu impossible d’étudier en parallèle. Et forcément, à partir du moment où on a commencé à faire des fêtes et que des centaines, voire des milliers de personnes y assistaient, je n’avais plus qu’une envie, c’était de m’immerger de plus en plus dans la musique, puis dans la production. C’est quelque chose qui est venu graduellement. J’ai grandi en même temps que tout le développement des musiques électroniques.

Ensuite, vous rentrez vivre à Lausanne. Pourquoi? Je mixais souvent en Europe, bien que j’habite à New York, ce qui m’a épuisé. Et la Suisse était un bon hub. Lausanne, pour moi, c’était simple, proche de l’aéroport. Il a fallu un sérieux moment d’apprentissage et de réadaptation pour arriver à fonctionner ici.

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INTE RVIE W

BIO EXPRESS

Dans les années 2010, vous avez porté une nouvelle casquette, celle de tenancier de café en reprenant le Saint Pierre, à Lausanne, avec plusieurs amis. Cela paraît plutôt saugrenu… Au départ, c’est juste parce qu’on en rigolait avec notamment Christophe Roduit et Anne Pittet, qui venaient à l’origine du Pully For Noise Festival. L’idée n’était pas de reprendre simplement un café, mais d’en faire un bar musical, une scène de trentenaires et plus, un lieu de rassemblement pour des gens intéressés par la musique, mais moins par les clubs. M’associer avec eux, c’était aussi retrouver des gens qui étaient issus du milieu musical. Il y a toujours la musique qui est à la source, et donc qui permet de faire des choses d’une manière moins marchande, plus basée sur la culture ou sur le son.

3 mars 1966 «Naissance à Partille, bourgade à côté de Göteborg en Suède, où mes parents vivaient avant de venir en Suisse huit mois plus tard.»

Septembre 1980 «Début de Lôzane Bouge, période intense de plusieurs mois de manifestations pour des revendications sociales.» 6 mai 1981 «Concert du groupe The Clash à Beaulieu qui m’a permis de voir pour la première fois le groupe phare de ma jeunesse.»

12 avril 1985 «Ouverture de la Dolce Vita. J’y ai appris énormément et cela a été déterminant pour la suite de mon parcours.»

Avril 1992 «Déménagement à New York. J’ai habité pendant huit ans dans l’East Village et le Lower East Side.»

Mai 2002 «Sortie du premier album de Shakedown et succès du titre At Night en Angleterre, avec entre autres une apparition à Top of the Pops, show mythique de la BBC.»

« J’ai grandi en même temps que tout le développement des musiques électroniques. »

Décembre 2018 «Ouverture du studio Magneto, laboratoire électronique et centre de compétences en musiques actuelles, où mon frère et moi travaillons sur nos projets divers.»

2024 «Avec Shakedown, on va sortir un nouvel album, plus métissé en termes d’influences, même si ça reste quand même très électronique et relativement groovy.»

Vous avez ensuite travaillé à la Haute école de musique de Lausanne. C’était pour partager votre expérience musicale? Il y a deux choses. D’une part, l’envie de partager une expérience, vu que cela faisait quand même très longtemps que j’étais actif dans le domaine. Pour faire de la musique aujourd’hui, il faut être forcément un peu auto-entrepreneur, il faut maîtriser d’autres métiers. Mon idée était d’arriver à concentrer diverses formations au sein d’un département des musiques actuelles. L’autre chose, c’était la défense des musiques actuelles qui restent le parent pauvre de la formation et de la culture.

Quels sont les artistes suisses du moment qui vous plaisent? En Suisse romande, il y a plusieurs jeunes artistes que j’apprécie, comme Shuttle, un chanteur et musicien qui a un véritable univers. Il y a aussi le chanteur italo-pop Valentino Vivace et La Machinerie, un collectif de musiciens avec qui Valentino collabore. J’aime aussi des talents émergents comme Nvst et Alex Nantaya, jeunes femmes DJ techno, ou encore la scène rap de Genève avec notamment Makala et Varnish La Piscine. →

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INTE RVIE W

Parmi les artistes suisses qu’il apprécie, Mandrax cite Valentino Vivace (ici, en 2023, au Festival de la Cité, à Lausanne).

Et comment se dessine le futur de vos activités? À travers notre studio Magneto et le groupe Shakedown, deux projets développés avec mon frère Sébastien. On vient de sortir un nouveau single en Angleterre, sur Glitterbox, un sous-label de Defected qui était déjà notre label à nos débuts. Nous avons continué à faire de la musique d’une manière ou d’une autre. Cette fois, c’est un vrai retour de Shakedown, avec plusieurs singles et un album qui sort en 2024. Au niveau de l’univers musical, ce sera différent des deux premiers albums, plus métissé en termes d’influences, même si ça reste quand même très électronique et relativement groovy. Et votre activité de DJ? J’ai juste baissé la cadence, en fait. Je ne fais que les dates qui me font plaisir, où je sais que je vais pouvoir jouer dans un environnement qualitatif, devant un public réceptif. ■ @mandrax007

LES ADRESSES DE MANDRAX

CAFÉ

R E S TAU R A NT

CAFÉ – KIOSQUE

CULTURE CAFÉ

« C’est un lieu assez bien caché, qui ne paie pas de mine. C’est ma cantine, l’endroit où je prends mes repas de midi et mange sainement. »

CAFÉ DES ARTISANS

« C’est un café en pleine ville, idéal pour les apéros l’été en terrasse et le repas le samedi pendant le marché, avec des tenanciers très orientés musique. »

LE MONTRIOND

« Un autre café très sympa, à côté de la place de Milan, sa colline et sa coupole improbable au sommet. »

Rue de Genève 6, Lausanne culturecafelausanne.com

Rue Centrale 16, Lausanne @ cafe_des_artisans

Avenue Dapples 25, Lausanne lemontriond.ch

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Art, histoire & légendes Visitez le Château de Gruyères Ouvert tous les jours


DOSSIER

LAUSANNE FAIT SON CINÉMA TEXTES PATRICIA LUNGHI

ILLUSTRATIONS AURÉLIEN BARRELET

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De la Cinémathèque à La Manufacture, de festivals en boîtes de production, la scène lausannoise est dynamique et brille au-delà des frontières romandes. La capitale vaudoise aime le 7e art. Installée à Lausanne depuis sa création en 1948, la Cinémathèque suisse fait de la ville un haut lieu du cinéma. Elle abrite la 6e collection au monde de films et d’artefacts en lien avec le cinéma, ainsi que la plus grande salle du pays, le Capitole, qui rouvre ses portes en février, après trois ans de travaux.

Depuis 2018, chaque mois de mars, la ville déroule aussi le tapis rouge pour les nombreuses célébrités internationales invitées aux Rencontres 7e Art Lausanne, le festival créé par l’acteur romand Vincent Perez. La passion pour le grand écran vibre aussi et surtout grâce à un écosystème de personnalités, actrices, acteurs, réalisatrices, réalisateurs, boîtes de production qui font de Lausanne un centre de compétences cinématographiques. Plusieurs générations de cinéastes y sont à l’œuvre avec succès, dont Ursula Meier, Stéphanie Chuat et Véronique Reymond. Et si certains ont tenté leur chance ailleurs, comme le comédien Carlos Leal, ils contribuent à faire rayonner les bords du Léman à l’international. Le monde du cinéma comprend aussi la formation, notamment à l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) et à La Manufacture, sans oublier que l’Université de Lausanne propose la seule section d’histoire et d’esthétique du cinéma de Suisse romande. 41


LE DOSSIER Les Lausannoises Véronique Reymond (à g.) et Stéphanie Chuat, photographiées dans la salle du Cinématographe, à Montbenon, partagent la même passion du 7e art.

INTERVIEW

« Lausanne, et surtout son lac, nous inspire beaucoup »

Liées par une amitié indéfectible et par une soif de liberté créative, les cinéastes Véronique Reymond et Stéphanie Chuat préparent l’adaptation américaine de «La Petite Chambre» avec un casting prestigieux. Elles se connaissent depuis l’enfance et partagent la même passion pour la scène. Après une formation pour devenir comédiennes, les Lausannoises Stéphanie Chuat et Véronique Reymond se lancent dans la réalisation. Avec un succès immédiat : leur premier long métrage, La Petite Chambre, sorti en 2010, gagne plusieurs prix et représente la Suisse aux Oscars. Leur documentaire Les Dames, présenté au festival Visions du Réel à Nyon en 2018, connaît aussi un joli succès au box-office suisse. Leur deuxième fiction, Petite Sœur (Schwesterlein), candidate suisse aux Oscars 2021, remporte la même année cinq récompenses aux Swiss Film Awards, dont celle de Meilleur film.

Vous travaillez actuellement sur « The Little Bedroom », le remake américain de « La Petite Chambre », avec Morgan Freeman, Kate Mara et Laurence Fishburne. Pouvez-vous nous en dire plus ? Stéphanie Chuat : Ce projet est une aventure de longue haleine.

Une étape très importante a été franchie avec le casting et les acteurs qui ont dit « oui ». Le film est actuellement au début de la phase de financement, et cela prend du temps. Nous n’avons pas encore de dates de tournage.

Véronique Reymond : La grève des scénaristes et acteurs américains, engagés dans un bras de fer avec les studios pendant plusieurs mois en 2023, a ralenti tout le processus.

Vous êtes désormais habituées aux grosses productions ? V.R: Avoir réalisé quatre épisodes de la série Netflix Transatlantique nous a en effet permis de mettre un pied dans une grosse production, puisque le budget global était devisé à 30 millions d’euros. Nous avons adoré cette plongée dans le Marseille des années 1940, avec des acteurs d’une dizaine de nationalités, et une équipe exceptionnelle. Cette expérience nous a permis d’acquérir des compétences qui nous seront utiles pour d’autres projets de ce genre. 42

S.C : Mais on ne peut pas dire pour autant que nous avons pris l’habitude de grosses productions, car, quelle que soit leur ampleur, les questions budgétaires sont toujours au cœur de la réalisation, même pour une série comme celle-ci.

Vous travaillez en binôme depuis vos débuts, quels sont vos rôles respectifs ? V.R : Nous travaillons comme un bimoteur. Comme nous nous connaissons depuis longtemps, nous utilisons les forces et les compétences de chacune pour améliorer notre collaboration. Mais avant tout, il s’agit de


« Ensemble, nous nous laissons la liberté d’imaginer tout

nouveau projet, sans jugement. Cette liberté est essentielle à notre créativité. » Véronique Reymond

création et d’amitié. Ensemble, nous nous laissons la liberté d’imaginer tout nouveau projet, sans jugement. Cette liberté est essentielle à notre créativité. Nous devons être à la fois concentrées et flexibles. S.C : Comme nous sommes souvent sur plusieurs

développements en même temps, Véronique pourra par exemple davantage se consacrer à l’écriture du scénario, ce qui demande une immersion totale, pendant que je travaillerai en parallèle à l’élaboration et la création de projets en cours, par exemple en rassemblant l’équipe de tournage, en avançant sur 43

le casting, etc. Mais nous ne partageons pas les tâches durant la réalisation, le montage et toute la postproduction : nous travaillons vraiment en binôme. Lausanne vous inspire-t-elle ? S.C : Lausanne, et surtout son lac, nous inspire beaucoup. Il est présent dans à peu près tous nos films, sauf Petite Sœur qui se situe dans les Alpes vaudoises et à Berlin. Il apparaît, disparaît au détour des bâtiments, monuments, ponts et ruelles… Lausanne est construite sur une colline qui surplombe le Léman, donc constamment connectée →


LE DOSSIER à sa beauté changeante en fonction des saisons, de la lumière, de la météo.

V.R : Nous y avons tourné La Petite Chambre, avec Michel Bouquet et Florence Loiret Caille, puis, en 2014, notre série À livre ouvert, pour laquelle nous avions créé, le temps d’un été, une bibliothèque de quartier dans un restaurant désaffecté, à la place de la Riponne. Des passants venaient régulièrement pour s’inscrire, persuadés qu’une nouvelle bibliothèque avait ouvert !

REYMOND

S.C : Nous sommes très souvent à Lausanne, c’est ici que nous écrivons et préparons nos projets. La ville est d’ailleurs au cœur de notre prochaine série, Toxic, qui suit la piste d’une mystérieuse contamination du lac Léman.

CHUAT

Est-ce plus facile de tourner à Lausanne ? V.R : De manière générale, tourner en Suisse coûte cher, à Lausanne comme ailleurs. En revanche, comme nous connaissons très bien la ville, nous avons parfois plus de facilité à trouver des lieux de tournage. chuat-reymond.com

LEURS ADRESSES

Le parc de l’Hermitage Avenue Louis-Vulliemin, Lausanne «Nous apprécions ce parc pour sa vue imprenable sur la ville et le lac, et ses grands arbres.»

Collection de l’Art Brut Avenue des Bergières 11, Lausanne artbrut.ch

«Nous aimons nous y rendre pour ses œuvres atypiques et la créativité foisonnante et insolite des artistes présentés.» 44

Doki Doki Avenue du Tribunal-Fédéral 4, Lausanne dokidoki-fc.ch «La nourriture y est excellente, et l’ambiance amenée par l’équipe y est très chaleureuse. Les ramens sont délicieux, et les glaces exceptionnelles!»


Un lieu pour vivre le cinéma Plus grande salle de cinéma du pays, le Capitole rouvre ses portes en février. L’établissement presque centenaire, qui abritera dorénavant la Cinémathèque suisse, a été doté d’une deuxième salle de projection, d’une librairie et d’un café. La Cinémathèque suisse, qui vient de célébrer son 75e anniversaire, va bientôt quitter le Casino de Montbenon pour s’installer dans son nouvel écrin, le Capitole, à l’avenue du Théâtre. Plus grand cinéma historique de Suisse, construit en 1928, le Capitole a été entièrement renové et agrandi. Il disposera désormais de sa salle d’origine avec 750 places, mais aussi d’une nouvelle salle de projection, au sous-sol, de 150 places. Les travaux ont aussi permis de le doter d’un ascenseur, d’un café ouvert à tous, d’une médiathèque où

il sera possible de consulter les fonds de la Cinémathèque et d’une librairie spécialisée qui proposera livres, disques Blu-ray ou encore affiches consacrées au 7e art. Rénové une première fois en 1959, le Capitole conservera en 2024 son éclat d’antan. La déco des années 1950, les grands lustres de Murano, les appliques murales, le bar : tout revient à l’identique. Les toilettes – ultime témoignage de 1928 – ont également été réhabilitées. Mais l’entier du bâtiment est désormais truffé de technologies. 45

Agendée au 24 février 2024, la réouverture de ce lieu mythique, qui a vu défiler des stars du monde entier, d’Erich von Stroheim à Audrey Hepburn, venue en voisine avec son mari, l’acteur Mel Ferrer, en 1966, d’Anouk Aimée à Wim Wenders, constitue l’aboutissement d’un travail de longue haleine mené par Frédéric Maire, directeur de l’institution depuis 2009. « Dès mon arrivée, j’ai réfléchi à une salle spécifiquement dédiée à la Cinémathèque, explique-t-il. La salle du Cinématographe à Montbenon n’avait pas →


LE DOSSIER

Lucienne Schnegg a été l’âme du Capitole pour des générations de Lausannois. Engagée en 1949 comme secrétaire, elle prend la direction de l’établissement en 1956 et l’achète en 1996. On la croise tant à la billetterie que derrière le bar jusqu’en 2010. Elle disparaît en 2015, à l’âge de 90 ans.

véritablement d’identité et sa voisine, la salle Paderewski, est une salle polyvalente. » C’est à Locarno en 2005, alors qu’il était directeur du festival, que Frédéric Maire rencontre Lucienne Schnegg, gérante du Capitole depuis 1956. Pour assister à la présentation du documentaire de Jacqueline Veuve, La Petite Dame du

Le nouveau Cinématographe

Capitole, qui lui était dédié, elle avait exceptionnellement fermé son cinéma. « À mon retour à Lausanne, Lucienne Schnegg m’annonce qu’elle souhaite vendre, mais avec la garantie que le Capitole restera un cinéma. Très vite, les négociations mènent au rachat de la salle en 2010 par la Ville de Lausanne. »

L’expérience vintage Quant à la programmation, Frédéric Maire entend « agir dans la continuité et poursuivre les partenariats, notamment avec le festival Rencontres 7e Art Lausanne, projeter des films du patrimoine, du cinéma suisse et des avant-premières, comme le film Monster dans le cadre de la rétrospective consacrée au musicien et comédien Ryuichi Sakamoto. Je peux aussi annoncer un grand hommage à Jeanne Moreau, notamment en tant que réalisatrice. Ces films ne trouvent souvent pas de salle pour continuer leur diffusion, nous pourrons donc dorénavant les projeter au Capitole. »

Promis à un brillant avenir, après avoir vécu l’âge d’or du cinéma, le Capitole sera « un vrai lieu pour vivre le cinéma», ajoute son directeur : « Il s’y passera toujours quelque chose d’intéressant. Le spectateur s’y rendra autant pour voir des films que pour ‘ l’expérience Capitole ’. Voir un film dans une vraie salle de cinéma bientôt centenaire, ce n’est pas comme le faire dans un multiplex. Nous avons déjà accueilli de jeunes spectateurs venus pour vivre une expérience vintage, non seulement pour les films, mais aussi pour le lieu. Nous nous devons de défendre le cinéma et son histoire, et au Capitole, tout est réuni. » L’une des plus riches collections au monde Au centre d’un réseau de recherches et d’échanges au niveau national et international, la Cinémathèque suisse fait partie des dix plus importantes cinémathèques du monde par la richesse de son patrimoine. Lausanne a par ailleurs accueilli plusieurs fois les congrès de

Après le départ de la Cinémathèque du Casino de Montbenon et de sa salle du Cinématographe, la gestion de cette dernière a été confiée à un jeune collectif composé de Meli Boss, Faye Corthésy, Gysèle Giannuzzi et Alice Riva. Pour se faire une place dans l’écosystème lausannois, le Cinématographe proposera dès février-mars 2024 une programmation diversifiée, un mélange de nouveautés et de reprises, de films indépendants et d’auteurs, à l’attention de tous les publics, notamment des groupes scolaires et des seniors. « Nous souhaitons privilégier des films qui font écho à nos valeurs d‘inclusivité, de justice sociale et environnementale et qui pourront donner lieu à des réflexions. L’accent sera mis sur la médiation pour faire du Cinématographe un lieu de rencontres et d’échanges, annonce Faye Corthésy. On ne veut pas être un cinéma de niche, mais attirer un public varié et pour cela, nous allons mettre en place des stratégies différentes. » 46


LE DOSSIER

Le charme des cinémas indépendants

À côté des grands multiplexes, plusieurs salles intimistes offrent un programme riche aux cinéphiles.

Cinéma Bellevaux Depuis 1959, la salle du Cinéma Bellevaux sert d’écrin à des films d’art et d’essai, des spectacles et conférences en lien avec les arts sonores et visuels. cinemabellevaux.ch

Le 24 octobre 1966, au Capitole, Audrey Hepburn et son mari Mel Ferrer assistent à l’avant-première du film Le Greco, où il tient le rôle principal. Le couple vient alors tout juste d’emménager à Tolochenaz (VD).

la Fédération internationale des archives du film (FIAF). Les missions de la Cinémathèque sont la conservation et restauration de sa collection de plus de 10 millions d’objets, ainsi que la mise en valeur de ce patrimoine. À cet effet, un centre de recherche et d’archivage a été inauguré en 2019 à Penthaz, à une quinzaine de kilomètres de Lausanne. « Cela nous a permis de devenir l’un des centres les plus performants au monde et a doté la Cinémathèque d’un outil à la pointe de la technologie. » Y sont conservés quelque 85 000 films, ainsi que des scénarios, des affiches, des publications, des décors, etc. Réparties sur des supports extrêmement variés, les collections représentent

un énorme défi en matière de conservation. Entamée depuis plusieurs années, la numérisation des archives a pour but de les préserver et de les rendre accessibles en ligne. Frédéric Maire s’en réjouit : « Grâce au digital, les films du patrimoine constituent désormais un nouveau marché. Des films qu’on ne pouvait plus voir, car ils n’existaient que sur pellicule, sont disponibles en version restaurée et numérisée. Et il y a un réel intérêt des publics de tous les âges pour le cinéma d’hier. D’autre part, le Capitole reste l’une des très rares salles en Suisse à pouvoir projeter des copies de vieux films restaurés, ou de films récents, en pellicule 35 mm, et bientôt même en 70 mm. » 47

Zinéma Ouvert en 2001, le miniplex d’art et d’essai Zinéma propose également des projections privées à la demande (pour 5 à 15 personnes). zinema.ch Oblò Le cinéma Oblò projette, depuis 2003, des documentaires, courts métrages, films d’animation et films à petit budget. Il met aussi en lumière les productions suisses. oblo.ch

CityClub Fondé en 1958, le cinéma CityClub de Pully avait failli disparaître en 2011. Sauvé par l’association qui le gère toujours aujourd’hui, il propose, dans sa salle de 200 places, des films inédits, des rencontres, des ciné-concerts et des séances pour enfants ou seniors. cityclubpully.ch


LE DOSSIER INTERVIEW

Carlos Leal, entre deux continents

Depuis deux décennies, l’ancien chanteur et cofondateur du groupe hip-hop Sens Unik ne cesse de jouer dans des séries ou au cinéma, aux États-Unis et en Europe.

La musique a été son premier amour. Son premier triomphe aussi : dans les années 1990, avec le groupe lausannois Sens Unik, Carlos Leal sort neuf albums et gagne cinq disques d’or. Puis il se lance un nouveau défi : il monte sur les planches, à Lausanne, et tourne ses premiers films, dont Snow White qui lui vaut en 2006 le Swiss Film Award du meilleur acteur et le prestigieux Shooting Star à la Berlinale. Pour l’amour du jeu, Carlos Leal déménage à Paris, où il suit les cours de l’Actor’s Studio, avant de s’installer à Los Angeles en 2012. Depuis, le Vaudois a notamment travaillé avec Al Pacino, Anne Hathaway, Willem Dafoe ou Mark Wahlberg. On l’a vu dans plus de 100 productions internationales, dont le James Bond Casino Royale et les séries The Rookie : Feds, Better Call Saul ou The L Word : Generation Q. L’industrie du cinéma américain était à genoux. Entre les syndicats et les studios, rien n’allait plus. Avez-vous participé à la grève ? Carlos Leal : Oui, j’y ai participé à Los Angeles. Je fais partie des 160 000 acteurs et autres professionnels du cinéma représentés par le syndicat SAG-AFTRA. Je devais faire quelques épisodes pour une nouvelle série Marvel, mais je n’ai tourné qu’un seul jour,

« La ville a beaucoup évolué et s’est internationalisée,

mais, pour moi, elle garde

le charme d’une petite ville aux mille opportunités. » 48


LE DOSSIER puis la grève a éclaté et le tournage s’est arrêté net. Il ne se passait plus rien, il n’y avait plus de castings. C’était un énorme manque à gagner, mais je suis fier d’avoir fait partie de ce mouvement qui est très important et qui pourrait déterminer l’avenir de beaucoup de professions artistiques.

Vous êtes toujours entre deux continents ? Oui, j’ai eu la chance de beaucoup tourner aux ÉtatsUnis ces dernières années, tout en continuant à travailler en Europe. J’ai réalisé des rêves que je n’aurais pas pu réaliser si j’étais resté en Suisse. Cependant, en ce qui concerne mon amour pour le 7e art, je suis plus attaché au cinéma d’auteur qu’à l’industrie hollywoodienne et je préfère avoir des projets en Europe. Je les trouve plus intéressants. Par exemple, pour la série de la RTS, La Vie devant, écrite par Frédéric Recrosio (humoriste, comédien et codirecteur du Théâtre Boulimie à Lausanne, ndlr), j’ai adoré mon personnage. À Los Angeles, je joue souvent des gangsters ou des personnages un peu clichés. C’est sympa, mais cela me nourrit moins artistiquement. Garder cet équilibre entre Hollywood et l’Europe n’est pas de tout repos et j’ai de plus en plus envie de me rapprocher de l’Europe où l’on fait du cinéma moins pop-corn et plus profond. SES ADRESSES

La Ferme des Tilleuls Rue de Lausanne 52, 1020 Renens fermedestilleuls.ch

«Je suis content qu’il existe à Renens un espace d’art qui prend de l’importance. J’y ai vu quelques bonnes expos.»

Quel regard portezvous sur Lausanne ? J’ai grandi juste à côté, à Renens, donc Lausanne, pour moi, c’était un peu « la grande ville ». Le succès de Sens Unik, c’était aussi grâce à l’énergie de cette ville, d’une clique, de la Lôzane Family à une époque où de nouvelles tendances musicales se côtoyaient. C’était très intéressant. Il y avait beaucoup d’activités artistiques, de soirées sauvages, de vernissages, de festivals et quelques petits clubs alternatifs, un vrai bonheur. Je reste très attaché au quartier du Flon où se trouvaient les bureaux de Sens Unik. C’est aussi à Lausanne que j’ai commencé mon métier d’acteur, au théâtre, dirigé par Gianni Schneider et Marielle Pinsard. Et ce sera toujours à Lausanne que je me sentirai le plus chez moi, proche de mes amis. Bien sûr, la ville a beaucoup évolué et s’est internationalisée, mais, pour moi, elle garde le charme d’une petite ville aux mille opportunités. Quels sont vos prochains projets ? Je viens d’achever, en Crète, le tournage de Sisters, le nouveau long-métrage de la réalisatrice zurichoise Lisa Brühlmann. Trois mois loin de ma femme et de mes enfants, c’était très dur. En fin d’année, je suis à Lausanne pour travailler

Le Café du Grütli Rue Mercerie 4, Lausanne cafedugruetli.ch

«Quand je rentre à Lausanne, je suis toujours content d’aller y manger une fondue!» 49

sur une pièce de théâtre avec le comédien Carlos Henriquez, mise en scène par Jean-Luc Barbezat. Parfait pour passer du temps avec ma famille et mes amis ! De plus, le retour sur les planches à Renens, c’est un peu symbolique, car c’est là que tout a commencé pour moi. Je prends autant de plaisir à jouer dans une série américaine qui fait le tour du monde qu’à revenir aux sources et à travailler avec des gens d’ici.

Vous vous êtes mis à la photo également... Oui, depuis quatre ans. J’ai déjà pu exposer mes tirages à la galerie Abstract, à Lausanne, ainsi qu’à Paris et au Zurich Film Festival. Jusqu’au 24 décembre, mon travail est exposé à la galerie Focale, à Nyon. Je photographie la fissure sociale dans les rues de Los Angeles, le contraste entre la fantaisie hollywoodienne, faite de glamour et de paillettes, et la réalité de la rue qui est tout autre. La photo est un espace de liberté pour moi, car je ne dépends de personne. Je travaille en solo et je décide de la ligne artistique. carloslealpics.com carloslealartist.com

Le Lavaux

«J’aime me promener et m’isoler dans les vignes, notamment au-dessus de Chexbres. J’y ai écrit beaucoup de chansons à l’époque de Sens Unik.»


LE DOSSIER

Le cinéma et Lausanne, c’est aussi...

... plusieurs films. Exemples :

1980 Sauve qui peut (la vie) Jean-Luc Godard

2005 La Petite Dame du Capitole Jacqueline Veuve

2013 L’Amour est un crime parfait Frères Larrieu

2021 Presque Alexandre Jollien et Bernard Campan

2022 Ma rue de l’Ale Jean-Stéphane Bron 50


Des réalisateurs et acteurs de renom

Ursula Meier La réalisatrice a cofondé en 2009 à Lausanne la maison de production et distribution Bande à part Films avec Lionel Baier, Jean-Stéphane Bron et Frédéric Mermoud.

Basil Da Cunha Cinéaste qui a présenté, en 2023, son troisième long métrage, Manga D’Terra, en compétition au Festival de Locarno.

2000 Merci pour le chocolat Claude Chabrol

Kacey Mottet-Klein Acteur né à Lausanne en 1998 et révélé enfant par Home d’Ursula Meier. Depuis, il enchaîne les tournages et a, entre autres, donné la réplique à Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Fabrice Luchini ou encore, dans Last Dance, en 2022, à François Berléand. Lionel Baier Cinéaste lausannois, directeur du Département réalisation de la Fémis à Paris.

Plusieurs festivals

→ Les Rencontres 7e Art Lausanne → Lausanne Underground Film and Music Festival (LUFF) → Ciné-Festival → Festival Cinémas d’Afrique → Ciné au Palais → CinéMasala → Tourne-Films Festival Lausanne (TFFL) → Festival Cinéma Jeune Public

2014 Pause Mathieu Urfer

Une école de cascade

En quarante-cinq ans de carrière, le cascadeur lausannois Pavel Jancik a chorégraphié les combats de plus de 120 films, dont le James Bond Quantum of Solace, et 400 pièces de théâtre. Il a ouvert en octobre l’Académie européenne de la cascade (AEC) au Palais de Beaulieu. Elle accueille, dès 12 ans, amateurs et professionnels du cinéma et dispense également des cours de self-défense.

2022 L’Îlot Tizian Büchi 51


BALADE

À LA DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE LAUSANNOIS Quelque 20 bâtiments de la ville décrochent la note maximale de 1 au patrimoine vaudois. Tous ne sont pas très connus, mais tous valent le détour. Notre balade relie six des plus beaux d’entre eux, dégageant au passage une étonnante cohérence et quelques savoureuses anecdotes. Par Laurent Grabet

«Ce n’est pas le temps qui passe, c’est nous», écrivait le facteur Cheval. La citation de cette figure de l’art brut nous revient en tête alors que nous partons à la découverte des monuments historiques lausannois classés 1 au patrimoine cantonal, au même titre que la Cathédrale ou les Escaliers du Marché, mais pourtant bien moins connus ou visités qu’eux.

▪1 Pour cela, nous partons des hauts de Lausanne, au Domaine de Rovéréaz▪1   sur la route d’Oron, là où la campagne s’apprête à faire place à la ville. Face à une exploitation de 27 hectares prônant une agriculture maraîchère biologique de proximité avec son magasin ouvert au public (lire aussi en page 9), on trouve une belle maison de maître. C’est elle qui est classée 1, la note maximale – sur 7 – qui indique que l’élément concerné a des qualités architecturales et/ou historiques, une authenticité, une intégration au site, un caractère rare et représentatif d’une époque, d’un style ou d’un mouvement.

« Le domaine qui entoure cette maison date du XVe siècle au moins, explique Sylvie Costa, conservatrice au Musée Historique Lausanne. Aux XVIe et XVIIe siècles, les familles patriciennes lausannoises richissimes vivaient dans leur domaine l’été. On y trouvait en général une ferme et des fermiers qui cultivaient leurs récoltes, comme à Rovéréaz, voire dans d’autres cas des vignerons produisant du vin vaudois alors très bu et exporté côté alémanique.»

Aux alentours des années 1820, le propriétaire du domaine, Charles-Sigismond de Cerjat, fait construire la maison, qui héberge aujourd’hui notamment les bureaux de l’ONG Mercy Ships. À la même époque, il réaménage la ferme et surtout le parc. «Les grands mécènes locaux investissaient beaucoup pour donner à leur domaine un fort caractère pittoresque susceptible d’inspirer les peintres et de flatter les élans préromantiques des promeneurs. Pour cela, ils installaient des ‘fabriques’, soit de belles petites constructions imitées du passé. À Rovéréaz, on trouvait ainsi un kiosque, un belvédère, une chaumière à la Marie-Antoinette, une tour médiévale ou encore une balustrade surplombant un précipice», rappelle avec une passion communicative Sylvie Costa. De tout cela, il ne reste malheureusement rien aujourd’hui, à part les charmants petits chemins serpentant dans le bois. Nous empruntons sur quelques mètres celui qui descend en direction de Val-Vert, avant de prendre le bus numéro 7 pour rejoindre notre prochaine escale: le château de Béthusy▪2.

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PARC DE SAUVABELIN

BEAULIEU PARC DE L'HERMITAGE

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BOIS DE LA CHENAULAZ

CHAILLY

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PARC DE MON-REPOS

VAL-VERT

GARE CFF PARC DE MILAN

OUCHY 19▪

PARC DU DENANTOU

PULLY

Ce dernier est aujourd’hui tellement inscrit dans le tissu urbain que l’on connaît davantage la très belle et populaire place de jeux située juste à côté. Longtemps, ce monument historique hébergea le Tribunal arbitral du sport. Depuis peu, ce sont les bureaux du Tribunal fédéral qui s’y trouvent. L’édifice ne se visite pas, mais on peut néanmoins toujours arpenter librement son parc. Ce lieu existe depuis le Moyen Âge. «En 1766, deux ailes et une tourelle sont rajoutés. Puis c’est Paul d’Huc qui le rachètera en 1772 et finira de le reconstruire. Ce comte du Saint-Empire romain germanique fréquentait assidûment les grandes familles locales qui se retrouvaient dans les salons pour la sociabilité, c’est-à-dire boire le thé ou le café, s’adonner à des jeux d’esprit, jouer aux cartes, au billard, écouter de la musique ou danser.»

lignes de métro

▪3

DE L’ANCIEN DERRIÈRE LE NEUF C’est aussi cette sociabilité qui sous-tend notre troisième étape que l’on rallie en quelques minutes à pied. Il s’agit du parc de Mon-Repos▪3, où les Lausannoises et Lausannois aiment flâner sans toujours se douter qu’il est classé 1, tout comme de nombreux éléments qui le composent, tels son escalier monumental, ses grilles ou ses fontaines. Là, trône le Tribunal fédéral, plus haute instance juridique du pays, ainsi que des “fabriques” encore,

dont certaines rappellent le long passage de Voltaire au cœur de la sociabilité lausannoise. Vers 1757, le marquis de Langallerie s’installe à Mon-Repos, fait réaménager la ferme, y fonde un théâtre et invite l’écrivain français qui y monte sa pièce Zaïre avec des acteurs locaux. Le petit bistrot que l’on trouve aujourd’hui dans l’édicule construit à cette époque, la Folie Voltaire, témoigne de ce riche passé. → 53


BALADE Au début du XIXe siècle, le domaine de Mon-Repos est racheté par le banquier Vincent Perdonnet. Il y fait reconstruire la maison de maître▪3 (qui hébergera au XXe siècle longtemps le CIO), remodèle tous les espaces et fait bâtir l’orangerie, les volières, la ferme, la tour néogothique et l’ensemble du rocher, tous classés 1, ainsi que les serres. Notre balade continue en direction de la vieille ville, à un quart d’heure de marche. Après avoir traversé le pont Bessières, nous arrivons à l’établissement scolaire du Gymnase cantonal de la Cité, bien visible de la rue. Il occupe deux bâtiments notés 1 au patrimoine vaudois. Le premier est celui de l’ancien hôpital▪4, rêvé par le docteur Auguste Tissot, qui ambitionnait de construire un hôpital pour tous, projet dont l’esprit ne sera finalement pas respecté. Face à lui, la Cathédrale, mais aussi le charmant P’tit Bar, où l’on déguste notamment d’excellents cafés, thés, jus de fruits et salades. Pour rejoindre le second bâtiment, on passe devant la Cathédrale, en direction de la place du Château. C’est là, sur notre gauche, qu’apparaît l’ancienne Académie▪5, édifiée de 1579 à 1587 pour héberger l’école de théologie, lieu de formation de l’élite intellectuelle réformée. L’architecture austère des lieux trahit quelques ▪4 influences bernoises.

«Même les pasteurs de Genève y passaient, jusqu’à la fondation d’une institution semblable dans leur ville. C’est assez piquant dans la mesure où Genève est la Rome protestante. Pierre Viret, éminent professeur de l’Académie, célébrera le premier baptême protestant à Genève », relève Justin Favrod, rédacteur en chef de la revue Passé Simple. De nos jours, on fait la fête au XIIIe Siècle, un bar-club emblématique, situé à quelques mètres.

UNE INSTITUTION MONDIALEMENT CONNUE Nous rejoignons la place de la Riponne par l’avenue Pierre-Viret. En longeant ensuite la rue du Valentin, l’avenue Vinet puis le début de celle des Bergières, nous arrivons à notre dernier arrêt, au château de Beaulieu▪6, où Germaine de Staël, plus connue sous son nom de romancière et philosophe, Madame de Staël, vécut dans son enfance, avec son père genevois et sa mère vaudoise. ▪6 Construit entre 1764 et 1776, le bâtiment héberge aujourd’hui la mondialement reconnue Collection de l’Art Brut. Les œuvres, données en 1971 à la Ville de Lausanne par le peintre et sculpteur français Jean Dubuffet, fondateur du concept de l’art brut, avaient débouché sur la création de ce musée et une rénovation en profondeur du château. Un incontournable lausannois que jouxte l’Auberge de Beaulieu, une bonne adresse pour bien manger et mettre agréablement un point final à notre escapade. ■

LES AUTRES ÉLÉMENTS CLASSÉS 1 7▪ A ncienne Abbaye de Montheron

12▪ Maison bourgeoise Abbaye de l’Arc

16▪ Hôtel de Ville & annexes

8▪ Château (ancien évêché)

13▪ Immeuble Bel-Air Métropole et Salle Métropole

17▪ Église Saint-François

Route de l’Abbaye 2, Cugy

Place de la Cathédrale 4

9▪ Salle capitulaire

(Cathédrale) Place de la Cathédrale 13

10▪ Château Saint-Maire Place du Château 4

11▪ Maison de maître

(maison de Villamont) Avenue de Mon-Repos 3

Avenue de Montbenon 1

Place Bel-Air 1, rue des Terreaux 5-7-9 et rue de Genève 12

14▪ Tour de l’Ale Rue de la Tour

15▪ Statue (originale au Musée Historique Lausanne) et

fontaine de la Justice Place de la Palud

Place de la Palud 2

Place Saint-François 18

18▪ Église Saint-Laurent Rue Saint-Laurent 13

19▪ Bateaux à roues à aubes de la CGN

Simplon III, Suisse II, Montreux, Rhône III, Savoie, Helvétie II, Italie II et Vevey


Au-delà de l’inattendu

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LES ADRESSES DU NUMÉRO

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Auberge de l’Abbaye de Montheron Route de l’Abbaye 2 1053 Montheron

Bar Gala Rue Petit-Saint-Jean 7 1003 Lausanne

Brasserie de Montbenon Allée Ernest-Ansermet 3 1003 Lausanne Café du Grütli Rue Mercerie 4 1003 Lausanne

Culture Café Rue de Genève 6 1003 Lausanne

Daisuki Avenue de France 38 1004 Lausanne

Doki Doki Av. du Tribunal-Fédéral 4 1005 Lausanne Domani Pizza Rue du Petit-Chêne 9 1003 Lausanne Eat Me Rue Pépinet 3 1003 Lausanne

Golden Mango Avenue de Morges 92 1004 Lausanne L’Académie Café Rue de l’Académie 3 1005 Lausanne L’Éc(h)o Rue de Bourg 11 1003 Lausanne

La Table du Lausanne Palace Rue du Grand-Chêne 7-9 1002 Lausanne Le Café des Artisans Rue Centrale 16 1003 Lausanne Le Chalet Suisse Route du Signal 40 1018 Lausanne Le Levant Rue de l’Ale 22 1003 Lausanne

Le Montriond Avenue Édouard-Dapples 25 1006 Lausanne Le Vieux-Lausanne Rue Pierre-Viret 6 1003 Lausanne

Lo-Fi Avenue d’Échallens 48 1004 Lausanne Nolf Bar Rue du Port-Franc 11 1003 Lausanne Racines Rue Neuve 11 1003 Lausanne

RESTAURANT ET CENTRE CULTUREL 22

SHOPPING 39

La Ferme des Tilleuls Rue de Lausanne 52 1020 Renens

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CHOCOLATIERS, BOULANGERIES, TRAITEUR 23

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ACarré Rue Marterey 38 1005 Lausanne

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Photo Vision Rue Pichard 11 1003 Lausanne

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Librairie L’Inopinée Avenue de Rumine 4 1005 Lausanne

SPA

Bread Store Avenue d’Ouchy 15 1006 Lausanne Chemin des Eterpeys 2 1010 Lausanne

MUSÉES, SALLES DE SPECTACLES, PARCS

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Blondel Rue de Bourg 5 1003 Lausanne

Cédric Pilloud Grand-Rue 34 1350 Orbe

44

Chez Manu Rue du Maupas 30 1004 Lausanne

45

Durig Chocolatier Avenue d’Ouchy 15 1006 Lausanne Rue Mercerie 3 1003 Lausanne

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Jorge Cardoso Chocolatier Rue Pichard 11 1003 Lausanne

47

Mauro Traiteur Rue de l’Ancienne-Douane 4 1003 Lausanne

48

Moutarlier Place de la Palud 7 1003 Lausanne

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Noz Chocolatier Rue Marterey 11 1005 Lausanne

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Bio Bulk Avenue de la Vallonnette 22 1012 Lausanne

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Domaine de Rovéréaz Route d’Oron 127 1010 Lausanne

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Fanfan Café Rue Caroline 7 1003 Lausanne

Ackermann Avenue du Temple 65 1012 Lausanne

ALIMENTATION 34

Ceramic Kanvas Rue Pré-du-Marché 23 1004 Lausanne

CINÉMAS, THÉÂTRES

La Vigne – Swiss Wine Therapy Rue du Bourg de Plaît 15 1071 Chexbres

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CityClub Pully Avenue de Lavaux 36 1009 Pully

Cinéma Bellevaux Route Aloys-Fauquez 4 1018 Lausanne Cinéma Oblò Avenue de France 9 1004 Lausanne

Le Capitole Cinémathèque suisse Avenue du Théâtre 6 1005 Lausanne

Le Cinématographe Allée Ernest-Ansermet 3 1003 Lausanne Théâtre Vidy-Lausanne Avenue Émile-HenriJacques-Dalcroze 5 1007 Lausanne Zinéma Rue du Maupas 4 1004 Lausanne

Collection de l’Art Brut Avenue des Bergières 11 1004 Lausanne

Jardin botanique cantonal de Lausanne Montriond, Parc de Milan 1007 Lausanne La Muette – espaces littéraires Chemin Davel 2 1009 Pully

Le Musée Olympique Quai d’Ouchy 1 1006 Lausanne Musée Bolo EPFL – Bâtiment INF, station 14 1015 Lausanne

Musée Historique Lausanne Place de la Cathédrale 4 1005 Lausanne Musée romain de Lausanne-Vidy Chemin du Bois-de-Vaux 24 1007 Lausanne Palais de Beaulieu Avenue des Bergières 10 1004 Lausanne Parc de l’Hermitage Avenue Louis-Vulliemin 1018 Lausanne

TRANSPORTS

Gare Lausanne-CFF Place de la Gare 1003 Lausanne Transports publics lausannois (tl) Métro m1 Métro m2

QUARTIERS

CENTRE-VILLE/ RÔTILLON/FLON CITÉ – MON-REPOS

La Brouette Avenue d’Échallens 79 1004 Lausanne

GARE – OUCHY

Le Jardin Vivant Avenue Louis-Ruchonnet 33 1003 Lausanne

SAUVABELIN

Le Topinambour Avenue William-Fraisse 9 1006 Lausanne

PULLY

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LES INCONTOURNABLES

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Musique live

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Lausanne


LES INCONTOURNABLES

QUARTIERS

CITÉ / MON-REPOS

C’est autour de la colline de la Cité, sculptée par les rivières du Flon et de la Louve, que la ville médiévale s’est développée.

Ses ruelles pavées et piétonnes, ainsi que ses monuments en sont les témoins. Dès que vous traversez le pont Bessières, vous changez complètement de décor. Le quartier Caroline abrite un centre commercial, de nombreux bars, restaurants et boutiques. Un peu plus à l’est, le parc Mon-Repos offre un havre de verdure où la tanquillité est parfois interrompue par le gazouillis des oiseaux de sa volière.

SES INCONTOURNABLES

CATHÉDRALE DE LAUSANNE

MUSÉE HISTORIQUE LAUSANNE

La Cathédrale, considérée comme l’un des plus beaux monuments gothiques de Suisse, fut consacrée en 1275. Ne manquez pas la rose, le portail peint, les stalles du XIIIe siècle, les vitraux anciens et modernes, et les grandes orgues. Les plus courageux iront admirer la vue panoramique depuis le beffroi (accès payant) après avoir grimpé 224 marches. Visite de la Cathédrale libre et visites guidées gratuites en été.

Dans les murs de l’Ancien Évêché, ce musée témoigne du riche passé de la ville et possède une célèbre maquette offrant une vision exceptionnelle de la cité au XVIIe siècle. Les expositions temporaires, inspirées des recherches faites sur ses collections, explorent les mille facettes du patrimoine. Une approche inédite de l’histoire de la ville avec des supports multimédias malins !

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LES INCONTOURNABLES

ESCALIERS DU MARCHÉ

Lien direct et abrupt entre la Cathédrale et la place de la Palud, ces escaliers en bois mentionnés dès le XIIIe siècle ont leur forme actuelle depuis le début du XVIIIe siècle : couverts, serpentant et

PARC MON-REPOS

Ouvert au public, c’est l’un des parcs les plus prisés des Lausannois de tous les âges avec ses immenses pelouses, ses volières d’oiseaux exotiques, ses aires de jeux et ses sculptures éphémères. Parcourez ses différentes allées pour y apercevoir une

jouxtant une rue pavée très raide. Faisant partie intégrante de l’iconographie populaire lausannoise, ils sont bordés à l’ouest par un ensemble pittoresque de vitrines de boutiques et de cafés.

orangerie ainsi qu’une tour néogothique surplombant une grotte et une cascade. La Villa Mon-Repos, au centre du parc homonyme, accueillit le siège du Comité International Olympique de 1922 à 1967 avant de servir d’espace de réception.

SES INCONTOURNABLES

QUARTIER

CENTRE-VILLE

C’est ici que la vie lausannoise bat son plein de jour comme de nuit.

Entre immeubles du passé et nouveaux quartiers branchés, foulez pavés et grandes allées pour profiter du shopping parmi les grandes marques et les créateurs locaux. La vie nocturne avec des salles de concert et un opéra, auxquels s’ajoutent des bars et des clubs, vous tiendra éveillé jusqu’au petit matin.

PLACE ET ÉGLISE SAINT-FRANÇOIS

Les Lausannois se donnent rendez-vous sur cette place névralgique surplombée par une église médiévale. Cette dernière est devenue un haut lieu de musique et de dialogue avec l’art contemporain sous toutes ses formes. La place accueille chaque mercredi et samedi matin des stands du fameux marché de Lausanne. 60


LES INCONTOURNABLES

QUARTIER DU RÔTILLON

PLACE DE LA PALUD

PALAIS DE RUMINE

QUARTIER DU FLON

ESPLANADE DE MONTBENON

COLLECTION DE L’ART BRUT

Dans les ruelles entrelacées de l’un des plus anciens quartiers de Lausanne, fresque de Titeuf, œuvres d’art, échoppes originales et cafés bohèmes attirent désormais la population branchée. Le Rôtillon, c’est l’un des nouveaux quartiers trendy, un petit air d’Italie en plein centre-ville.

C’est la réussite architecturale de la ville. Ce quartier d’anciens entrepôts, qui débute à la place de l’Europe, a été réhabilité en zone de vie avec une multitude de restaurants, bars, clubs, boutiques, un cinéma et des espaces d’exposition. Ne manquez pas de boire un verre sur l’une des terrasses aménagées sur les toits.

Une statue polychrome, symbole de la Justice, trône sur la fontaine Renaissance au centre de cette place piétonne où se trouve également l’Hôtel de Ville. En face, touristes et enfants attendent, à chaque heure pleine entre 9 h et 19 h, le ballet d’automates au son du carillon.

Profitant de l’un des plus beaux dégagements de la ville sur le lac Léman et les Alpes, vous pourrez vous prélasser sur les pelouses devant le Palais de Justice, où se trouve une statue de Guillaume Tell, héros mythique des Hélvètes.

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Construit à la fin du XIXe siècle sur la place de la Riponne, cet édifice de style italianisant abrite notamment le musée cantonal d’archéologie et d’histoire, le muséum cantonal des sciences naturelles et la bibliothèque.

La Ville créa ce musée unique au monde en 1976 en échange du legs de 5000 pièces d’art brut de l’artiste Jean Dubuffet. Située en face du Palais de Beaulieu, cette institution compte aujourd’hui plus de 70 000 oeuvres, dont 700 montrées en permanence, et exporte ses expositions dans le monde entier.


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LES INCONTOURNABLES

QUARTIERS

GARE / OUCHY

Les quartiers situés entre les quais d’Ouchy, au bord du lac Léman, et la gare de Lausanne invitent à la balade.

Ils dévoilent plusieurs oasis de verdure, d’élégantes demeures Belle Époque situées dans de larges avenues et quatre musées de renommée internationale. Depuis 2008, le métro sur pneus m2 a remplacé la «Ficelle », qui fut en 1877 l’un des premiers chemins de fer métropolitains du monde.

SES INCONTOURNABLES

CRÊT DE MONTRIOND & PLACE DE MILAN

JARDIN BOTANIQUE

Ce lieu magnifique, tout de fleurs et de grands arbres, est situé au pied de la colline de Montriond et à deux pas du parc de Milan. On peut y admirer près de 4000 espèces de végétaux du monde entier. Plantes alpines, médicinales, carnivores ou tropicales sont réunies dans un écrin de verdure au cœur de la ville. Le Muséum cantonal des sciences naturelles propose des expositions scientifiques durant l’année.

Avec ses vastes pelouses, ses terrains de football, ses aires de jeux, sa fontaine et ses allées ombragées, cette place inaugurée à la fin du XIXe siècle attire les familles en toutes saisons. Accédez au Crêt de Montriond par un chemin tortueux pour découvrir un panorama à 360° sur la ville, les vignobles de Lavaux, le lac Léman et les Alpes.

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Graphisme et organisation : trivialmass.com — Illustration : Tami Hopf / Hopf Studio


LES INCONTOURNABLES

MUSÉE ET PARC OLYMPIQUE

PARC DU DENANTOU

Unique au monde, Le Musée Olympique représente la première attraction culturelle de Lausanne. Chacun de ses trois niveaux est dédié à une dimension particulière de l’olympisme, historique et moderne, faisant la part belle aux nouveaux moyens de communication interactifs. Il vous faudra peut-être plusieurs visites pour tout explorer. Dans tous les cas, une halte est bienvenue au TOM Café et sur sa terrasse, au dernier étage, qui offre une vue splendide sur le lac Léman et les Alpes. Dans le parc, admirez la collection de sculptures et testez vos performances sur une véritable piste d’athlétisme. Par un jeu de terrasses, on accède à une fontaine monumentale qui jouxte les rives du lac.

D’abord privé, puis ouvert au public en 1928, ce parc fut aménagé au XIXe siècle à la mode anglaise par un banquier. Laissez vos enfants gambader dans les prairies sauvages entourées de bosquets, de massifs floraux et de statues, ou jouer avec l’eau du bassin. Cet espace vert abrite depuis 2007 un pavillon thaï au toit doré offert à la Ville par feu Sa Majesté le roi de Thaïlande en remerciement de ses années passées à Lausanne entre 1933 et 1951.

CROISIÈRES SUR UN BATEAU BELLE ÉPOQUE

QUAIS D’OUCHY

Pour une croisière romantique ou gourmande, ou simplement pour traverser le lac Léman, les bateaux à vapeur de la Compagnie Générale de Navigation (CGN) sont un incontournable de vos vacances en Suisse romande. Embarquez depuis Lausanne-Ouchy et rejoignez par exemple le Château de Chillon ou admirez les vignobles en terrasses de Lavaux, avec toujours les Alpes en toile de fond.

À pied, à vélo ou en rollers, longez le bord du lac Léman en partant du Vieux Port jusqu’à la Tour Haldimand. Le long de votre promenade, vous découvrirez pas moins de trois parcs majeurs lausannois : l’Élysée, le parc Olympique et le Denantou, mais aussi, la roseraie de la place du Général Guisan qui présente plus de 130 espèces de rosiers différents.

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LES INCONTOURNABLES

PL ATE FORM E 10

Ce nouveau quartier des arts inédit en Suisse, situé à côté de la gare, abrite trois musées de renommée internationale : le MCBA, Photo Élysée et le mudac.

Cette nouvelle plateforme culturelle réunit les beaux-arts, la photographie, les arts contemporains et le design, complétée par la présence des Fondations Toms Pauli et Félix Vallotton. Lieu d’accueil, de restauration et de détente, les aménagements architecturaux et l’atmosphère du quartier en font un espace urbain moderne, vivant et unique.

MCBA – MUSÉE C A NTO N A L D E S B E AU X-A RT S Inauguré en 1841, le MCBA fait partie des plus anciens musées suisses dédiés exclusivement à l’art. Ducros, Gleyre, Steinlen, Vallotton, Soutter : ces peintres vaudois font la réputation du Musée cantonal des BeauxArts, au niveau national et international. Le patrimoine vaudois est présenté de manière permanente avec près de 200 oeuvres, du XVIIIe siècle à nos jours. Le bâtiment en brique aux formes monolithiques évoque l’histoire du site, qui abritait les anciennes halles aux locomotives.

P H OTO É LYS É E – M U S É E C A NTO N A L POUR LA P H OTO G R A P H I E

Photo Elysée est l’un des plus importants musées entièrement dédiés au médium photographique. Il interroge la réinvention permanente du médium à travers les grandes figures qui ont marqué son histoire en imaginant de nouvelles façons de voir ou de faire voir, tout en révélant de façon privilégiée la photographie émergente. Il est aussi dépositaire d’une collection unique et de plusieurs fonds photographiques, dont ceux de Charlie Chaplin, Sabine Weiss et Jan Groover.

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mudac – M USÉ E CANTONAL DE DESIG N ET D ’A RTS A PPLI Q U É S CO NTE M PO R A I NS

Résolument contemporain, le mudac s’intéresse à toutes les formes de design et aime jeter des ponts entre les styles. Design, graphisme, mode : le musée casse les idées reçues et porte un regard neuf sur l’art. Dans son espace permanent, le musée présente la plus importante collection d’art verrier contemporain en Suisse et en Europe. Quant aux expositions temporaires, elles sont toujours là où on ne les attend pas : céramique, mobilier, mais aussi médias et bijoux sont tour à tour à l’honneur.


LES INCONTOURNABLES

QUARTIERS

VIDY / HAUTES ÉCOLES

L’Ouest lausannois est dominé par le campus universitaire regroupant l’Université et l’École polytechnique fédérale.

Un lieu qui ravit les 28 000 étudiants près des rives du lac où ils peuvent s’adonner à de nombreux sports nautiques.

SES INCONTOURNABLES

PISCINE ET MINIGOLF DE BELLERIVE Cette piscine en plein air est équipée de grands bassins, de plongeoirs jusqu’à 10 m et de pataugeoires ludiques pour les enfants. Envie de farniente ? Allez vous prélasser sur les larges pelouses ou sur la plage (surveillée) avec accès direct au lac. Restaurant et buvettes sur place. Jouxtant la piscine, le minigolf de Bellerive est une invitation au jeu et un régal pour les familles ou entre amis.

PARC LOUIS-BOURGET ET PLAGE DE VIDY

Entre forêt riveraine et prairies, le parc Louis-Bourget est un parc naturel qui abrite une réserve ornithologique, un étang bordé de lucioles, une piste vita et une grande place de jeux. C’est aussi la destination idéale lors de chaudes soirées estivales : venez profiter des grils et barbecues installés sur les pelouses avant de vous adonner à une partie de foot ou de vous détendre sur la plage de Vidy ! On y rencontre également de nombreux promeneurs profitant d’un agréable chemin longeant le lac. 68


LES INCONTOURNABLES

LA MAISON OLYMPIQUE Avec sa forme inspirée du mouvement d’un athlète, la Maison olympique est l’un des bâtiments les plus durables du monde. Conçue pour refléter la mission globale du CIO de rendre le monde meilleur grâce au sport, elle réunit sous un même toit l’ensemble du personnel du CIO, soit 500 employés. (Fermée au public.)

MUSÉE ROMAIN ET RUINES GALLOROMAINES

Le Musée romain de Lausanne-Vidy propose une présentation de la Lousonna (Lausanne) gallo-romaine, ainsi que diverses expositions temporaires. Dans un cadre bucolique mêlant verdure, plan d’eau et ruines, ne manquez pas la balade dans les vestiges du forum du vicus (bourg) Lousonna daté de 15 av. J.-C. et qui est l’un des plus grands de Suisse.

ESPACE DES INVENTIONS Vos enfants sont des scientifiques en herbe ? L’Espace des inventions, situé dans un étrange bâtiment au toit concave de 1964, est un lieu pour eux ! Sa vocation est d’éveiller l’intérêt des jeunes à la science et à la technique grâce à des expositions interactives et ludiques qui se renouvellent régulièrement.

CAMPUS UNIVERSITAIRE ET ROLEX LEARNING CENTER

Le campus universitaire comprend l’École polytechnique fédérale de Lausanne, ainsi que l’Université de Lausanne, dont les premiers bâtiments furent construits dans les années 1970. Depuis, le site s’est rapidement agrandi et a intégré des bâtiments dont l’architecture est admirée au-delà des frontières. C’est le cas des douces ondulations du Rolex Learning Center signé par le bureau d’architecture japonais SANAA. Il sert à la fois de lieu d’apprentissage, de rencontres et d’échanges ; c’est aussi une bibliothèque abritant plus de 500 000 ouvrages.

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QUARTIERS

SAUVABELIN / CHALET-À-GOBET

Au nord de la ville, les vastes étendues de forêts, qui représentent 40% de la superficie communale, sont autant d’occasions de balades et de pratique de sports en plein air.

À 873 m, le Chalet-à-Gobet est le point culminant de l’agglomération lausannoise, soit 500 m plus haut que le lac Léman. Le cadre bucolique de Sauvabelin avec son lac, son parc et sa tour vous enchantera.

SES INCONTOURNABLES

AQUATIS AQUARIUM-VIVARIUM

Ce complexe architectural novateur, facilement atteignable en métro, intègre le plus grand aquarium d’eau douce d’Europe et le vivarium de Lausanne.

Suivez le parcours de découverte constitué de 50 bassins illustrant une vingtaine d’écosystèmes aquatiques situés sur les cinq continents.

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LES INCONTOURNABLES

CAMPAGNE ET FONDATION DE L’HERMITAGE

CHALET-À-GOBET ET CENTRE SPORTIF DE MAUVERNAY Cette localité abrite une école hôtelière, une piste de ski, un centre équestre, ainsi qu’un golf. Son centre sportif propose des parcours de course à pied et de VTT (vestiaires et douches à disposition).

Au cœur de la campagne de l’Hermitage trône une maison de maître construite vers 1850 et qui abrite aujourd’hui un célèbre musée de peinture. Dans les jardins à l’anglaise peuplés d’arbres majestueux, des bancs invitent à la contemplation d’un panorama unique sur la vieille ville, le lac et les montagnes.

PARC ET LAC DE SAUVABELIN

TOUR DE SAUVABELIN

Créé en 1888 au cœur d’une forêt de chênes, le lac de Sauvabelin est rapidement devenu un lieu de promenade prisé des Lausannois. Le parc alentour fait le bonheur des petits qui y découvrent des animaux peu communs comme des porcs laineux, des chèvres bottées et des moutons miroirs.

Cette tour construite en bois massif local dans le respect de l’environnement est l’une des nombreuses destinations de balade dans les hauts de la ville depuis 2003. Profitez de la vue à 360° à 35 m de hauteur après avoir grimpé les 151 marches de son escalier en vis d’Archimède. Accès gratuit. 73


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Visites guidées

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Chasse au trésor Résolvez des énigmes pour découvrir la ville de manière insolite en famille ou entre amis

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L AUSA N N E PR ATIQ U E Voici quelques contacts à garder à portée de main pour faciliter votre séjour. Vous avez accès à toutes les informations nécessaires dans nos bureaux d’accueil.

TÉLÉPHONES D’ URGENCE

ARGENT Franc suisse (CHF) 1 euro = 1 CHF (taux indicatif, base 2023)

112 Numéro international pour appels d’urgence 117 Police (délits et vols, urgences seulement) 118 Service du feu

B U R E AU D E C H A N G E Gare de Lausanne

140 Service de dépannage routier

Lundi à vendredi : 8h → 18h30 ; samedi : 9h → 18h ; dimanche : 10h → 18h

144 Ambulance

TÉLÉPHONES UTILES

O F F I C E S D E P O S T E D U C E N T R E -V I L L E :

+41 21 314 11 11 CHUV Centre Hospitalier Universitaire Vaudois

L AU S A N N E 2 S A I N T- F R A N Ç O I S Pl. Saint-François 15 +41 848 888 888 Lundi à vendredi : 8h → 18h30 ; samedi : 8h → 11h30

+41 848 133 133 Centrale des médecins de garde 1811 Renseignements téléphoniques 162 Météo suisse

163 Trafic routier

L AU S A N N E 1 D É P Ô T Pl. de la Gare 1/Av. de la Gare 43 bis +41 848 888 888 Lundi à vendredi : 8h → 18h30 ; samedi : 8h → 16h ; dimanche : 15h30 → 18h30

B U R E AU D E S O B J E T S T R O U V É S P O L I C E D E L AU S A N N E Rue du Petit-Chêne 36 +41 21 315 33 85

L AU S A N N E R I P O N N E Pl. de la Riponne 4 +41 848 888 888 Lundi à vendredi : 9h → 18h ; samedi : 9h → 13h www.poste.ch

(Renseignements téléphoniques uniquement le matin : 8h30 → 11h30) Lundi à vendredi : 13h → 16h www.lausanne.ch A P P L I C AT I O N S M O B I L E S U T I L E S Retrouvez ici les applications utiles pour votre séjour à Lausanne. Agenda, hôtels, location de vélos en libre service, transports publics et bien plus encore ! PLUS D’ INFOS SUR : www.lausanne-tourisme.ch/app

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LES ADRESSES DE

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Les deux centres d’information et d’accueil de l’Office du tourisme sont à votre service, à deux pas de la gare CFF et à la Cathédrale. Vous y découvrirez une foule de prestations mises à votre disposition – titres de transport, plans d’orientation, itinéraires conseillés et excursions au départ de Lausanne, brochures diverses, etc. – ainsi que les actualités culturelles et de loisirs. B U R E AU X D ’AC C U E I L AU P U B L I C D E L AU S A N N E T O U R I S M E

V I L L E D E L AU S A N N E – I N F O C I T É

P O I N T D ’ I N F O R M AT I O N T O U R I S T I Q U E Cathédrale de Lausanne

Place de la Palud 2 1002 Lausanne

OFFICE DU TOURISME Av. Louis-Ruchonnet 1 Proche de la gare CFF

Retrouvez les horaires sur : www.lausanne-tourisme.ch/fr/ou-nous-trouver

Point d’information de la Ville de Lausanne, le bureau « info cité » a pour mission de renseigner, orienter et guider les Lausannois et les hôtes de passage.

Du lundi au vendredi : 8h → 17h +41 21 315 25 55 www.lausanne.ch infocite@lausanne.ch

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Une offre de loisirs accessibles à tous

DES ACTIVITÉS POUR PETITS BUDGETS La Ville de Lausanne propose plusieurs activités pour les budgets modestes. Voici quelques exemples de sorties à apprécier en famille ou entre amis.

GRATUIT • Bowl de Vidy pour les skaters • De nombreux oiseaux multicolores à la volière du parc Mon-Repos

• Entrée libre dans la plupart des musées le premier samedi du mois

• Parcours de VTT au Chalet-à-Gobet

• Ascension de la tour de Sauvabelin

DE CHF 1.– À 9.– • Ascension de la tour de la Cathédrale (de CHF 1.– à 5.–) • Bowling du Flon (entre CHF 5.50 et 9.par personne)

• Minigolf de Bellerive (gratuit jusqu’à 4 ans puis CHF 6.– jusqu’à 16 ans, sinon CHF 8.–) • Petit train de Vidy (CHF 3.– la course)

Points d’information :

proche de la Gare, Cathédrale

+41 21 613 73 73

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Lausanne par des Lausannois

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