Joseph Marie Jacquard inventeur du métier à tisser

Joseph Marie Jacquard,

l’inventeur du métier à tisser

Joseph Marie Charles Jacquard est l’inventeur de la première machine à tisser programmée.

Né le 7 Juillet 1752 à Lyon dans la paroisse de Saint-Nizier, il est le fi ls de Jean-Charles Jacquard né en 1723 à Couzon au Mont d’Or. Son grandpère Isaac-Charles Jacquard né en 1683 était domicilié à Couzon.

La volonté d’améliorer les conditions de travail

Le jeune Jacquard perdit sa mère de bonne heure et fut élevé à Couzon par sa grand-mère. Il apprit pratiquement seul à lire et à compter. Son père, maître artisan tisseur de soie, l’employa très tôt comme aide à tirer les cordes qui lèvent les fi ls de chaine permettant ainsi de créer des motifs. Ce travail long, fastidieux et pénible ne convenait pas à la santé fragile de l’enfant. Son père l’envoya donc travailler chez un parent imprimeur, relieur et libraire. Mais déjà son esprit le poussait vers la mécanique et cherchait comment améliorer les conditions de travail des jeunes aides des maîtres tisseurs de soie. À la mort de son père en 1772, il hérita d’un capital qui lui permit à 20 ans, déjà marié, de s’établir fabricant d’étoff es façonnées. Étant plus chercheur qu’industriel et commerçant, il fi t faillite et il lui fallut tout vendre : matériel, meubles jusqu’au lit conjugal. Ayant trouvé un emploi de chauff eur de four à chaux dans le Bugey, il quitta momentanément son foyer, sa jeune femme travaillant alors dans une fabrique de chapeaux de paille.

La première invention

Revenu à Lyon il travailla avec son épouse à la fabrique de chapeaux. C’est à cette période, ayant eu connaissance d’un concours en Angleterre qui récompensait l’inventeur d’une machine à fabriquer de la dentelle, qu’il réalisa sa première invention. Il construisit une machine correspondant aux spécifi cations demandées. Mais il ne participa pas au concours et remisa sa machine dans un grenier. Il se contenta de réaliser une jolie pièce de dentelle qu’il off rit à un ami. La pièce de dentelle voyagea jusqu’au conservatoire des Arts et Métiers de Paris. Désirant rencontrer celui qui l’avait fabriquée et découvrir la machine utilisée, Jacquard fut invité par les autorités à se rendre à une commission technique à Paris où il présenta l’objet de son invention. Le caractère innovant de cette machine ayant été reconnu, il fut présenté à Napoléon qui le félicita et l’invita à poursuivre ses travaux.

Le métier Jacquard est né

Se souvenant alors de la pénibilité du labeur des jeunes aides des maîtres tisseurs de soie, il voulut trouver le moyen d’alléger leur peine tout en améliorant le rendement du métier. En découvrant le mécanisme du cylindre de Vaucanson* au Conservatoire des Arts et Métiers il eut l’idée de l’associer au système des aiguilles et des cartons perforés, imaginés en 1723 par Basile Bouchon et perfectionné par Falcon en 1728. Son dispositif installé sur un métier supprimait la présence de l’aide. Cela permettait au maître-tisseur de manœuvrer seul la levée des fi ls de chaîne et de commander l’avance des cartons permettant de réaliser les motifs choisis. Il avait aussi l’avantage, en cas d’erreur, de revenir en arrière et de corriger les défauts.

Tout progrès a son revers

Il venait d’inventer la première machine à programmation semiautomatique connue à Lyon sous le nom de « bistanclaque », onomatopée tirée du bruit que faisait la machine. Mais tout progrès a son revers et la peur des tisseurs lyonnais de voir cette machine supprimer leur emploi entraîna un mouvement de rejet violent. Jacquard fut menacé plusieurs fois de mort et les ouvriers obtinrent des prud’hommes qu’une machine soit détruite publiquement en place des Terreaux, lieu des exécutions capitales. Les parties métalliques furent vendues à la ferraille et le reste en bois de chauff e.

Reconnaissance rendue à l’Exposition de 1819

Mais ce que les canuts lyonnais n’avaient pas prévu, c’est que l’invention de Jacquard intéressa l’étranger qui se mit à l’exploiter et à produire avec une qualité accrue et à meilleur prix. Cela entraîna un eff ondrement de la production locale. Il fallut se rendre à l’évidence et accepter la réalité. A l’Exposition de Paris en 1819, le jury reconnut publiquement les améliorations du procédé et Jacquard reçut la médaille d’or et la croix de la Légion d’honneur. Désintéressé, Jacquard n’exploita pas les brevets d’invention qui lui avaient été accordés. Il mourut à Oullins en 1834.

La ville de Lyon fi t ériger une statue en bronze place Sathonay. Cette dernière ayant été fondue en 1870, elle fut remplacée par celle en pierre actuellement installée place de La Croix-Rousse.

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