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Louise Labé, poétesse féministe de la Renaissance

Tableau représentant « Louise Labé et les muses lyonnaises »

Louise Labé, poétesse lyonnaise surnommée « La Belle Cordière » en raison du métier de son père, est souvent présentée comme l’une des principales féministes de la Renaissance et surtout connue pour ses sonnets. Louise Labé fi nira sa vie à Parcieux où elle décèdera en 1566.

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Lyon un haut lieu de la poésie

Au cœur du 16e siècle, François 1er révolutionne le paysage artistique et culturel de la France en y important la formidable créativité de la Renaissance italienne. Lyon, aux portes de cette infl uence, rayonne d’une brillante vie intellectuelle et artistique. Rabelais y publie Pantagruel et Gargantua. Un groupe de poètes fait de Lyon un haut lieu de la poésie appelée « École Lyonnaise », pendant de la Pléiade de Ronsard et Du Bellay sans en avoir le même rayonnement. Antoine Héroët, Pernette du Guillet et Maurice Scève sont de ceux là. C’est ce dernier qui donnera à Louise Labé son goût pour la poésie.

Une vie partagée entre écriture, musique et équitation

Louise Labé est née à Lyon vers 1520 selon des recherches récentes. Elle est la fi lle d’un cordier, Pierre Charly surnommé Labé, peu instruit mais plutôt aisé, qui permet à Louise d’acquérir une grande culture. Elle pratique la musique, apprend l’italien, l’espagnol et le latin. Elle épouse un lyonnais vers 1543, Ennemond Perrin riche cordier, lui aussi. Sa beauté, les activités de son père et de son mari, lui vaudront le surnom de « Belle Cordière ».

Les livres étant rares et précieux au 16e siècle, la fortune de son mari lui permet de satisfaire sa passion littéraire. Elle donne libre cours à son amour pour la poésie au sein de l’école lyonnaise avec Olivier de Magny, Peletier du Mans. Ce qui ne l’empêche pas de s’adonner aux sports de combats, activité masculine alors. Louise Labé possédait de vastes jardins du côté de Bellecour lui permettant de pratiquer l’équitation, vêtue en homme et ne montant pas en amazone comme la plupart des femmes de l’époque.

Son œuvre

Son œuvre, peu prolifi que, écrite entre 1545 et 1555, se compose de trois parties : des sonnets, des élégies et un texte en prose. Les élégies, de construction classique, sont inspirées de Pétrarque et d’Ovide. Le contenu est beaucoup plus libre, souvent inspiré par un goût assumé pour le « plaisir ». Quelques syllabes auront suffi à la « Belle Cordière » pour entrer dans la légende du 16e siècle : « Baise m’encore, rebaise moy et baise. ». Mais au siècle de Louise Labé ce verbe signifi e seulement « poser ses lèvres avec aff ection et respect ». Dans le « débat de

folie et d’amour » elle critique la société de son époque, le monde judiciaire, et avance des thèses féministes sur le droit à l’éducation, la liberté et l’indépendance des femmes. Son œuvre avant-gardiste est publiée en 1555 par l’imprimeur lyonnais Jean de Tournes (qui a donné son nom au collège de Fontaines sur Saône). Louise sera la seule lyonnaise à voir ses ouvrages publiés de son vivant.

Louise Labé et la commune de Parcieux

Le château Grange Blanche à Parcieux, construit à la fi n du 15e et début du 16e siècle existe encore aujourd’hui, propriété privée non accessible au public. Il aurait appartenu à sa mère qui possédait des biens sur la commune. Il a bien appartenu à Louise Labé, ses neveux en furent les héritiers. C’est là que Louise Labé après la mort de son mari et d’Olivier de Magny, vers 1561, viendra fi nir sa vie, recluse, et décèdera en 1566. Elle fut enterrée à Parcieux sans doute dans l’ancien cimetière qui jouxtait l’église, bien qu’il ne reste rien de la sépulture.

La rue Bellecordière à Lyon

La rue Bellecordière est située dans le quartier de Bellecour, le long du Grand Hôtel-Dieu, patrimoine historique lyonnais dont la rénovation a été inaugurée le 27 avril 2018. La première rue Bellecordière ayant été absorbée par la rue de la République en 1855, on a débaptisé les rues Bourgchanin et Neuve de Confort pour ne pas oublier la belle. Les maisons du côté Est de la rue ont été démolies à la même époque afi n de fournir de la lumière aux malades de l’hôpital. Une plaque et une sculpture rappellent l’emplacement où Louise Labé a vécu dans une rue voisine, l’actuelle rue Louis Paufi que. Elle y tenait salon avec les plus grands poètes lyonnais du moment.

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